Zoonymie (origine du nom) du papillon le Souci Colias crocea (Geoffroy in Fourcroy, 1785).
La zoonymie (du grec ζῷον, zôon, animal et ónoma, ὄνομα, nom) est la science diachronique qui étudie les noms d'animaux, ou zoonymes. Elle se propose de rechercher leur signification, leur étymologie, leur évolution et leur impact sur les sociétés (biohistoire). Avec l'anthroponymie (étude des noms de personnes), et la toponymie (étude des noms de lieux) elle appartient à l'onomastique (étude des noms propres).
Elle se distingue donc de la simple étymologie, recherche du « vrai sens », de l'origine formelle et sémantique d'une unité lexicale du nom.
Résumé.
— Colias (Fabricius, 1807) : épithète de Vénus, lié au nom d'un cap de la côte orientale de l'Attique (Grèce), où était édifié un temple et une statue dédiés à Vénus.
— Crocea, (Geoffroy in Fourcroy, 1785) : féminin du latin croceus, "de couleur safran", qualifiant les ailes d'un jaune orangé. Le nom connut une singulière aventure, car le papillon fut d'abord confondu par Linné avec son Papilio hyale, puis nommé Colias edusa Fabricius (celui-ci l'avait décrit en 1787) avant que l'on découvre l'antériorité de Geoffroy vers 1870; mais le nom d'auteur fut celui de Fourcroy, qui avait donné la seule édition latine valide. Ce Colias croceus Fourcroy fut mal accepté par les entomologistes, qui utilisaient encore edusa au XXe siècle. Vers 1965, on corrigea le nom en Colias croceus Geoffroy in Fourcroy. Il restait à accorder l'adjectif au nom féminin du nom de genre, et ce n'est qu'à la fin du XXe siècle que la forme valide Colias crocea (Geoffroy in Fourcroy, 1785) fut acceptée (presque) partout.
— Le Souci : nom d'une couleur jaune orangé semblable à celle de la fleur du Calendula. Le nom de la fleur, Souci, vient du bas latin solsequia, "suivre le soleil", soit en se tournant vers lui, soit en s'ouvrant et se refermant selon sa présence. Le nom a été créé par Geoffroy en 1762, repris par Engramelle en 1779, modifié en "Coliade Souci" en 1821 par Godart qui exigeait une structure binominale, abandonné lorsque les savants méprisaient leur propre langue et parlaient d'edusa, et enfin restauré par Gérard C. Luquet en 1986 sous sa forme la plus simple, Le Souci, qui s'impose désormais.
On doit donc, fait rare, le nom spécifique et le nom vernaculaire à Étienne-Louis Geoffroy, au médecin qui fut le père de l'entomologie française, et qui donna à la langue française des noms de papillons rares, riches en évocations poétiques littéraires et sensorielles que nous sommes les seuls à posséder : un patrimoine culturel.
I. Nom scientifique.
1. Famille et sous-famille.
Famille : Pieridae Duponchel 1832
Sous-famille : Coliadinae, Swainson 1827. Elle réunit les Coliadini, les Goniopterygini et les Euremini : en anglais, The Yellows, Sulphurs, and the Emigrants.
Tribu Coliadini
2. Nom de genre : Colias, Fabricius, 1807.
Le genre Colias a été créé par Johan Christian Fabricius en 1807 dans l'article suivant : "Die Neueste Gattungs-Eintheilung der Schmetterlinge aus den Linneischen Gattungen Papilio und Sphinges", "Nach Fabricii systema glossatorum Tom 1" , in Johann Karl Wilhelm Illiger*, Magazin für Insektenkunde, Karl Reichard Braunschweig [Brunswick] (6) page 284. n° 24. L'espèce-type, celle sur laquelle se base la description, est Papilio hyale Linnaeus (le Soufré) .
*Illiger a publié dans sa revue les prémisses d'un livre de Fabricius sur sa classification des lépidoptères, son Systema glossata. Il se contente d'y indiquer l'organisation en genres, laquelle était une nouveauté. Le livre lui-même ne parut jamais, en raison de la faillite de l'éditeur, et du décès de Fabricius en mars 1808. Voir le récit détaillé ici : Zoonymie du papillon la Belle Dame, Vanessa Cardui (Linné, 1758).
Dans la note préliminaire d'Illiger, Fabricius divisait l'ensemble de ses Papilio (papillons "de jour") en 49 "genres", dans lesquels il englobait les Sphinx (n°43), les Sesia (n°44) les Zygaena (n°47), sans distinction, alors que Latreille (dont la classification de 1804 est présentée dans la partie B du même article page 90) crée des Sections (Diurnes-Crépusculaires-) divisées en familles (Papillionides et Sphingides), elles-mêmes divisées en quatre sous-groupes.
Kôlias Κωλιάς «De Kolias» : épithète de Vénus/Aphrodite. Nom d'un cap de la côte orientale de l'Attique (Grèce), proche de Phalère, l'un des ports d'Athènes. Il y était édifié un temple et une statue dédiés à Aphrodite (Vénus pour les grecs) selon Strabon (Livre IX page 612) et Pausanias (Description de l'Attique ou Livre I, chapitre 1 page 5). Les anciens prenaient plaisir à rapprocher le nom grec de celui de Kolios, "membre" ; plus précisément, Hesychius compare la forme du promontoire "au pied de devant d'une victime, kólos κωλος ", ce jeu de mot sur Kôlias (Colias) et kôlê ("penis") se retrouvant chez qu'Aristophane (Nuées, v.49-52). D'autres, plus respectueux, disait que l'endroit avait pris ce nom "de la cuisse (kôlê) de la victime sacrificielle volée par un corbeau et déposée en l'endroit nommé cap Kôlias".
Se rendre au sanctuaire de Vénus à Kolias tenait plus de l'Embarquement pour Cythère que du pèlerinage de Lourdes. On connaît peut-être la pièce d'Aristophane, Lysistrata, où les femmes font la grève du sexe pour obliger leurs maris à renoncer aux guerres. La pièce commence par une déclaration furieuse de Lysistrate contre les Athéniennes qu'elle a convoquées pour réfléchir à un moyen d'obtenir la paix : il n'y a personne !
LYSISTRATA, d'abord seule. - Voyez pourtant ! si on les avait convoquées au temple de Bacchus, ou de Pan, ou de Vénus Coliale, ou de Génétyllide, la foule des tambourins ne permettrait pas même de passer.
"Toutes les divinités citées par Lysistrate étaient favorables à la débauche", indique en note le traducteur Georges G. Toudouze. La déesse de Kolias y était vénérée comme présidant (comme Bacchus et Pan) aux plaisirs de l'amour, mais aussi à l'union conjuguale, alors qu'un culte voisin était rendu à une déesse Génétyllide protectrice des engendrements. (Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio en ligne). Les femmes athéniennes se rendaient au cap Kolias le deuxième jour des Thesmophories, ce qui laisse soupçonner une fusion du culte de Déméter (fécondité) avec les deux cultes précédents. La prêtrise du temple était exercée par une femme.
Fabricius s'était donné la règle d'attribuer aux genres qu'il créait pour son Systema glossata (Système des lépidoptères) des épithètes de Vénus (épiclèses pour l'épithète grec) aux papillons diurnes, et inversement, des épithètes de la déesse lunaire Diane/Artémis aux genres de papillons de nuit. le genre Colias rentre dans cette série, en numéro 24, après les genres Doritis (Vénus bienfaitrice) et Pontia (protectrice de la mer profonde). A.M. Emmet 1991, qui ignorait manifestement cette convention de Fabricius, attribue ce choix de nom Colias et Pontias liés à la déesse de la beauté "peut-être simplement parce que les papillons eux-mêmes étaient beaux". Pour la même raison, et parce qu'il suspecte toujours Fabricius d'être un joyeux farceur ("his fondness for punning names and word play"), Emmet rapproche Colias du grec κολιας, kolias, un poisson de la famille des thons décrit par Aristote, avec un jeu de mot avec khole, kholos, "bile" (cf notre mélancolie, bile noire"), en raison de leur couleur jaune. Cette étymologie liée au poisson d'Aristote et de Pline avait été dénichée chez Ramann, 1870 p. 18, qui comparait le vol rapide de ce papillon très coloré aux mouvements ondulatoires de la nage des thons. Le même rapprochement est aussi cité par Spannert. Ah, si non e vero... mais Glaser 1887 a souligné la différence entre les noms grecs Κωλιάς et κολιας.
Dans ce genre où il plaçait 35 espèces aux ailes jaunes , Fabricius distingue deux types : ceux aux ailes arrondies (Papilio palaeno, hyale, glaucippe) et ceux aux ailes anguleuses (Papilio rhamni, cleopatra) qui rentreront plus tard parmi les Gonepteryx. Les autres Pieridae blancs se trouvaient dans le genre Pontia (94 espèces, dont P. crataegi, rapae, daplidice, elathea, belia).
Le genre fut repris par Latreille en 1810 sous le nom de Coliade.
3. Nom d'espèce : Colias crocea (Geffroy in Fourcroy, 1785).
P[apilio] croceus, Fourcroy, A. F. 1785. Entomologia Parisiensis; sive catalogus insectorum quæ in agro Parisiensi reperiuntur; secundam methodam Geoffrœanam in sectiones, genera & species distributus: cui addita sunt nomina trivialia & fere trecentæ novæ species. Pars secunda. Parisiis. (Hôtel Serpente). Volume 2 pages 232-544. page 250.
P. alis luteis limbo nigro, primariis maculâ nigrâ, secundaris fulvâ.
3a. Croceus et edusa : la règle de l'antériorité auctoriale, et la règle des noms binominaux en latin.
Étienne-Louis Geoffroy avait décrit en 1762 dans le second volume de son Histoire abrégée des insectes page 75 n° 48 son Souci, ses trois variétés, A et B Papilio alis croceis, C papilio alis sulphureis, et sa référence au Papilio croceus de James Petiver (1703).
Cette description le plaçait en position de premier auteur, car Linné en 1758 (S.N. 10 p. 468) avait considéré par erreur ce papillon comme une variété de son Papilio hyale, l'actuel Colias hyale (Le Soufré), et ne l'avait donc pas décrit ; d'autre part, Petiver était "hors jeu", car la nomenclature ne reconnaît que les auteurs postérieurs à 1758.
Mais Geoffroy n'avait pas utilisé, dans cette première édition, la dénomination binominale latine qui donne droit, selon les règles de la Commission de Nomenclature, à la reconnaissance du titre d'auteur d'une espèce. [Il ne s'agit pas ici des noms de genre : parmi les 59 noms de génériques, nouveaux, des deux volumes de son histoire des insectes, 19 ont été validés et inscrits sur la liste officielle, dont, pour les papillons, pterophorus . Voir le cas n° 2292 du Bulletin of Zoological Nomenclature de juin 1991 page 107 ].
On trouvait en outre que les deux in-quatro de Geoffroy étaient trop volumineux pour être facilement consultés ; aussi demanda-t-on à l'auteur un abrégé, allégé de sa partie historique et générale et de ses planches illustrées mais conservant la classification. Un livre de poche en quelque sorte, semblable au Botanicon Parisiensis pour les plantes. Il se mit à l'ouvrage, mais ce médecin réputé ne trouvant plus le temps nécessaire, c'est Antoine-François Fourcroy (1755-1809), un ami, docteur en médecine, disciple d'Étienne-Louis en entomologie, titulaire de la chaire de chimie au Jardin du Roi (comme Étienne-François Geoffroy, le père de notre auteur, de 1712 à 1730) qui se chargea d'éditer un petit (2 volumes in-12°) abrégé où Geoffroy ajoute 250 espèces indiquées par une astérisque (aucune parmi les papillons de jour), mentionnant la taille en longueur et largeur de l'espèce et sa localisation du milieu, bois, champs, prés, jardins (la localisation géographique est donnée dans le titre in agro parisiensi, "des environs de Paris" ) mais se dispensant de la description de l'insecte, de ses mœurs, des références bibliographiques.
Surtout, Fourcroy remplaça les noms par des dénominations binominales. Ainsi, dans l'exemple de notre Souci, le titre "48 Papilio alis luteis. Le Souci" (ou l'adjectif croceus apparait dans le texte), par le laconique mais suffisant "48. P. croceus, le Souci". Comparer Geoffroy et Fourcroy : plus d'une page de texte d'un coté, 17 courtes lignes dans l'autre.
Bizarrement, lorsqu'en 1799 l'ouvrage initial de Geoffroy fut réédité dans une " Nouvelle édition, revue, corrigée, & augmentée d'un supplément considérable", l'auteur ne se soucia pas d'ajouter la dénomination latine linnéenne. Non pas qu'il s'opposa, comme Buffon (Geoffroy était du coté de Réaumur, opposé à Buffon qui se moquait des entomologistes), au système binominal et aux idées de Linné, mais l'importance de cette présentation ne lui est pas apparue aussi cruciale qu'elle l'était. Manifestement, l'édition abrégée n'a pas été faite pour résoudre la non-conformité linnéenne de la première édition.
Le premier à avoir utilisé le nom de croceus pour désigner ce papillon fut James Petiver en 1703 (Gazophylacii naturae et artis : deca primas-deca decima,page 14) ; puis, il fut suivi par John Ray en 1710 (Historia insectorum p. 112), qui utilisa l'adjectif au féminin, crocea. Petiver avait décrit le mâle et la femelle sous deux noms différents, the Saffron butterfly et The Spotted saffron Butterfly, puis Ray rassembla le couple sous le même nom. Leur description n'est pas validable, car elles précèdent celle de Linné 1758, le point d'origine de la Nomenclature.
Linné lui-même ne décrivit pas ce papillon, qu'il pensa être une variété de son Papilio hyale. Fabricius, en 1807, en créant son genre Colias, y plaça tous les papillons jaunes, y compris son Papilio edusa, nom sous lequel il avait décrit le "croceus" en 1787. Latreille et Godart suivirent Fabricius en 1819 en utilisant le nom Colias edusa ; puis pendant près de 50 ans, Colias edusa fut le nom par lequel les français désignaient leur Souci, et les anglais leur Clouded Yellow.
En 1871, W.F. Kirby, dans un gigantesque recensement des genres et espèces de papillons remarqua que Geoffroy, dans l'édition de Fourcroy, avait décrit le Colias edusa deux ans avant Fabricius sous le nom de croceus ; en toute logique, il proposa l'abandon de edusa au profit de croceus, et donna la description suivante : Colias (Fabr) . C. croceus Fourcr. (Pap.C.) Ent. Paris II p. 250 (1785). Papilio edusa de Fabricius et Colias edusa de Godart étaient relégués à la place de synonymes déclassés. Voir W.F. Kirby 1871 A synonymic catalogue of diurnal Lepidoptera / by London :J. Van Voorst, 1871. 882 pages. Page 490.
Quelle révolution ! Voici ce que l'on put lire :
"Colias edusa is one of the best-known names in entomological nomenclature, and is has represented our Clouded Yellow butterfly sever since 1787. In 1785, a gentleman, probably fond of children, named Fourcroy, published a pamphlet in order to amuse their minds, and chose for his subjects the insects caught near Paris [ Note : « Fourcroy's book, in which the autor does not even adopt the Linnean genera, is a very poor pamphlet, written without pretension, and exclusively intended for tyros and boys. Such a book has no scientific claim whatever ; no greater claim than a mere catalogue, for it does not describe insects, but merely gives a notice of them in three or four words » Dr H. Schaum, Ent. Ann. 1860, p. 121 »] The Clouded Yellow is found there : and Mr Fourcroy in 1785 thought croceus an expressive name, and taught it to his boys. Now, either Mr Fourcroy had a very small sale, or his boys never thought enough of his teaching to make themselves into entomologists. It happened, therefore, that after the boys grew up they forgot all about croceus, and everyone has gone on very nicely in the same ignorance for eighty-six years. We are, I think, justified in assuming that none of Mr. Fourcroy's original subscribers are now active entomologists, ans also that his book is now consulted even by the little boys of Paris. No other book in the world contains the name. Fabricius gave the name Edusa two years only after Mr Fourcroy wrote. As Fabricius was known and Mr Fourcroy was not, Edusa was the name used ; and no one of his generation, or the last either, has employed any other for the insect.
In 1871, Mr W.F. Kirby publishes a big Catalogue, and he tells us to abandon the name Edusa of Fabricius and take up Mr . Fourcroy's croceus !
In 1871, Dr. Staudinger publishes his Catalogue, and does not recognise Mr. Fourcroy's name, nor Mr. Fourcroy either,—not even quoting him in his list of authors. So far so good ; we are all content for this time to hang to Dr Staudinger, and leave Mr. Fourcroy's new pupil to amuse himself with the pretty croceus (which we let him have all to himself). But it is a most unfortunated thing that the latter will no rest satisfied [ …]
L'auteur cite, pour s'en offusquer, l'opinion de Staudinger : "To refuse to restore the old name on the pretext that the name is entirely unknown, and that its introduction is inconvenient, would be the mark of an obtues and, I might say, almost egotistical intelligence". Staudinger, Catalogue, Préface pp xvi-xvii."
William Arnold Lewis A Discussion of the Law of Priority in Entomological Nomenclature. 1872, page 35.
En effet, pendant un siècle, le nom de Geoffroy comme auteur n'apparaissait pas et les auteurs étrangers ne mentionnaient que Colias edula, Fabricius 1787. Puis, on vit apparaître "Colias croceus, Fourcroy 1785" sous la plume des auteurs allemands, Spuler en 1908 semblant être le premier; mais les auteurs prenaient soin, comme Oberthür en 1922, de préciser entre parenthèse "(C.edula, Fabr)".
La première mention de "Colias croceus Geoffroy" dans une publication remonte à la revue Transactions, Volumes 18 à 19 en 1968. Nouvelle mention en 1970 dans le guide A Field Guide to the Butterflies and Burnets of Spain de William Bridgeman Lambe Manley, H. G. Allcard, page 133 : "Colias croceus Geoffroy (edusa Fabricius) ". 1980 par la revue Entomologist's Gazette, Volumes 31 à 32.
La première mention de "Colias crocea Geoffroy" se trouve en 1963 dans Insects in colour par Landin, Hahnewald, et Riley Page 91, suivie en 1971 par ...la Revue de Zoologie Et de Botanique Africaines de H. Schouteden puis en 1975 de The classification of European butterflies de Lionel George Higgins, Collins, 1975 - 320 pages.
Voir aussi :
Annales de la Société entomologique de France 1859 p. CCIII: intervention de Reiche sur la nomenclature entomologique.
L. Gangbauer et L. v. Heyden, Über die Entomologia parisensis von Geoffroy und Fourcroy, Wiener Entomologische Zeitung, XXV. Jahr, 1906 p. 301-302.
3b. Croceus ou crocea ?
Le nom de genre Colias est féminin : son épithète spécifique doit donc être crocea, comme dans Colias edula. Mais Fourcroy a publié Papilio croceus comme protonyme, au masculin accordé à Papilio.
C'est l'opinion défendue dans l'Entomologist volume 82 1949 -page 275 : "Colias crocea (Fourcroy). The generic name Colias occurs in the classics as a feminine. When Fourcroy described a species under the name Papilio croceus (1785, Ent. Paris, 2:250), it is evident that he used the Latin adjective applicable ...etc....
Mais cet avis alimenta une controverse dans la même revue sous la plume de G. H.Hopkins, E., 1951 dans l'article The gender of the name Colias. Entomologist 59: 175-176, cet auteur préférant maintenir l'ancien nom masculin jusqu'à ce que la Commission Internationale se soit prononcée sur le genre de Colias.
On peut constater que les deux genres sont utilisés aujourd'hui, mais que le Muséum, son site de l'INPN, et Gérard Luquet, utilisent le féminin "Colias crocea Geoffroy in Fourcroy, 1785" : Dupond et al, 2013 ont donné l'avis officiel suivant :
"4) Colias crocea (Geoffroy in Fourcroy, 1785) [Papilio croceus Geoffroy in Fourcroy, 1785. Localité-type : environs de Paris] La combinaison d’origine, Papilio croceus doit, conformément à la règle de l’accord grammatical (article 34.2. du Code de Nomenclature), être remplacée par Colias crocea, le nom générique Colias étant du féminin, et le mot crŏcĕus (-a, -um) correspondant en latin à un adjectif (« de la couleur du safran », « jaune safran », « safrané »)."
3c. Étymologie de crocea.
féminin du latin croceus : "jaune safran". Il s'agit selon de Pyrame de Candolle (1813) « d'un rouge-jaune très foncé et très intense »
Les noms de couleur en -eus ont été créés par Pline à partir de noms de matière, en passant, par exemple, de aureus, "en or", à aureus, "couleur d'or, par un procédé peut-être comparable à celui qui a transformé les matières Or, Argent, Citron, Orange, Cerise, Café, Chocolat, Fuschia, Souci, en noms de couleur. Ainsi sont nés en latin les adjectifs de couleur argenteus (argent), aereus (bronze), sulphureus (soufre), murreus (terre d'Orient), cereus (cireux), et...croceus.
Pour qualifier la couleur jaune, les latins peuvent donc choisir l'adjectif aureus, mais aussi flavus, luteus (issu de la gaude), melilotos (comme le miel), luridus, crocinus ou croceus. Ce dernier nom a eu longtemps un usage propre à la poésie pour désigner une couleur jaune dorée, safranée ou orangée, notamment pour qualifier l'Aurore. Si Horace, Catulle, Tibulle ou Lucrèce ne l'emploient pas, on le trouve onze fois chez Virgile et 7 fois chez Ovide. Ainsi, il décrit, dans l'Énéide, l'acanthe brodée sur un voile, le lit de l'Aurore (Énéide I et IX), les ailes d'Iris ou la Chlamide de Chlorée. Dans les Géorgiques (3 occurences), c'est l'adjectif décrivant la couche dorée ou safranée de l'Aurore. Dans la quatrième Bucolique, la nuance tire vers le jaune safrané pour décrire la Gaude. On le voit, il est réservé à la description des matières les plus nobles, voire divine, peut-être en raison de la rareté du safran, évoquant un luxe raffiné.
De même, Ovide, loin de galvauder cet adjectif, fait appel à lui dans ses Métamorphoses pour décrire les teintes safranées du char de l'Aurore, le centre du narcisse, le vêtement d'Hyménée ou les joues de l'Aurore.
(Voir la thèse de Michel Brillard, Les couleurs dans la poésie latine au Ier siècle av.J.C, Paris Sorbonne 2012, en ligne).
L'adjectif est donc dérivé du nom latin crocus, qui ne signifie pas "crocus" (le crocus sativa est une fleur violette dont seules les étamines d'où sont tirées le safran, sont orange vif), mais "safran". Le latin crocus vient du grec krokos, "safran", qui signifie aussi "poil, filament" en référence à la finesse des stigmates, et qui dériverait de l'hébreu kardôm. Parallèlement, dans la langue arabe classique al kharkôm désigne la poudre jaune à usage culinaire qui provient d'une autre plante : le curcuma.
Korkos est aussi le nom du héros d'un mythe grec ; ce jeune homme très beau, amoureux de la nymphe Smilax et ami d'Hermès, fut tué accidentellement, frappé en pleine tête par le disque lancé par Hermès,pendant une partie de lancer de disque. Trois gouttes de sang coulèrent de sa blessure sur le sol. C’est alors qu’une petite fleur mauve apparue qui depuis porte son nom. La fleur de Safran devint alors, le symbole de la vie et de la résurrection.
On en trouve la description dans la Matière Médicale de Dioscoride 1:26 qui distingue le crocus sativum et le crocus silvestre. Le crocus est aussi mentionné par Pline :21:1 et Theophraste Histoire des plantes, 6,6,10.
Le crocus et le safran étaient bien connus des médecins comme Fourcroy et Geoffroy, plus particulièrement du Safran du Gâtinois qui figurait dans toutes les pharmacopées et passait pour le meilleur. Chardon de Courcelles (le médecin-chef du port de Brest, qui avait édité la Matière Médicale de Geoffroy Père) le cite dans ses Formules de 1769 ; en 1779, il figure parmi les médicaments de l'hôpital et des coffres de mer confectionnés par l'apothicairerie de Brest. Liste des drogues utilisées pour l'hôpital de la marine de Brest et pour les coffres de mer en 1777. et Les plantes et drogues utilisées à l'hôpital maritime de Brest en 1769. Ce Roi des végétaux, cette Panacée végétale (Geoffroy, page 46) est "apéritif, digestif, résolutif, et un peu astringent. Il atténue la masse du sang, li recrée les esprits, c'est pourquoi on l'appelle cordial, et on le prescrit dans la syncope, les palpitations, et aussi contre les poisons [etc... etc...]".
Synonymes.
Colias crocea Geoffroy, 1785
Colias crocea (Fourcroy, 1785)
Colias croceus (Fourcroy, 1785)
Colias edusa (Fabricius, 1787)
Papilio croceus Geoffroy in Fourcroy, 1785
Papilio edusa Fabricius, 1787
Papilio (Danai (Candidi)) edusa Fabricius, 1787
Fabricius, J. C. 1787. Mantissa insectorvm sistens eorvm species nvper detectas adiectis characteribvs genericis, differentiis specificis, emendationibvs, observationibvs. Tom. II. - pp. [1], 1-382. Hafniae. (Proft).page 23 .
le nom Edusa désigne une divinité de la Rome antique de type indigitamenta, lorsque la religion romaine était de type animiste et disposait de divinités mineures pour toutes les activités domestiques : Edusa était la "déesse de la nourriture qui veillait sur les jeunes enfants lorsqu'ils mangeaient leurs premiers aliments solides." (wikipédia). Son nom provient du verbe latin edo, edere, "manger", lui-même issu comme le grec ancien ἔδω, edô de l’indo-européen commun *h₁ed-, heĝh-. Voir eat en anglais et essen en allemand.
Une divinité proche est Edulica, la protectrice des enfants, qui donne son nom à un genre de pyralidae.
L'adjectif edulis, issu du même verbe edere, signifie "comestible" : il sert d'épithète au Cèpe de Bordeaux Boletus edulis, parmi de très nombreux autres exemples.
Tout cela n'indique pas que les papillons du genre (caduque) edula aient un rapport à la nourriture, mais seulement que, lorsqu'il est le nomenclateur de milliers d'espèces d'insectes, un auteur fasse appel aux gisements inépuisables de noms de la religion et la mythologie antique, comme une réserve d'étiquettes numérotées.
Edusa Gold : un personnage de Nabobov... et sa sœur Electra.
Dans le roman Lolita de Nabokov, 2nde partie, chap. XV,(page 1027 de l'édition Pléiade) Humbert Humbert et Lolita, en voiture, croisent dans une autre voiture "une jeune femme mince et cependant athlétique et d'une éclatante beauté (ou l'avais-je vue) avec un teint florissant et des cheveux cuivrés et brillants qui lui descendaient jusqu'aux épaules" dont Lolita donne le nom : Edusa Gold. Sous la plume du passionné de lépidoptères qu'était Nabokov, ce nom évoque immédiatement le Papilio edusa de Fabricius, et je n'ai pas été surpris de voir cette idée partagée par Dieter E. Zimmer dans sa page web consacrée aux papillons de Nabokov. : http://www.dezimmer.net/eGuide/Lep2.1-D-E.htm.
Si on en doutait, on en trouve une confirmation au chapitre XX (p. 1051) :" Comme me l'avait dit la sœur d'Edusa, Electra Gold". On trouve dans l'Encyclopédie méthodique vol. 9 de 18 la description de Coliade edusa page 101-102, suivie page 103 par celle de la Coliade Electre, Colias Electra "du Cap de Bonne Espérance", décrite par Linné dans son Systema Naturae 1767 p. 764 n° 101.
Curieusement, alors qu'une note du "The annotated Lolita " d'Appel signale que Nabokov expliquait que cet Electra était "un proche allié du papillon nommé Souci [Colias croceas]", Dieter E. Zimmer a recherché en vain une piéride nommée electra et ne résoud pas la devinette.
En réalité, le jeu de mot onomastique est voilé par le fait que Nabokov, au lieu de choisir le nom d'une espèce du groupe des Cuivrés (Copper) pour nommer ces deux filles bronzées dont l'une est une resplendissante monitrice de tennis, puise dans le groupe des Coliades (Yellows) qui sont certes Soufré, Ambré, Fluoré et Souci, mais qui sont moins adaptés que les Cuivrés, dont le Cuivré commun que Geoffroy nommait le "Bronzé". D'autant que, dans le contexte d'érotisme langagier du roman, ces Lycénines contenaient L. virgauraea, Cuivré de la Verge d'or que Nabokov fait apparaître pour sa nouvelle The Eyes (écrit en russe en 1930 mais traduit en anglais en 1965).
La forme Colias crocea helice Hübner
Si le dimorphisme sexuel de l'espèce est notable, le polymorphisme de la femelle l'est encore davantage, et Hübner a décrit le morphe Helice (du grec ε ́ λ ι ξ, -ι κ ο ς « spirale ») d' une femelle particulièrement blanche.
Le nom helice peut provenir (Hürter, 1998) soit de la ville de Helike, du Mont Helikon en Béotie, (en spirale, tortueux), lieu de villégiature des muses ; soit de Helike fille de l'une des Danaïdes, soit du nom de la fille de Lychaon,; soit (Spuler) de celui d'une des nymphes nourricières de Zeus, identifiée à Callisto. Kronos la poursuivie pour la punir d'avoir élevé Zeus, et il la transforma en une constellation, la Grande Ourse. Ou encore, sur le mont Cithéron en Béotie, les deux frères Helikon et Kithairon s'étaient livrés à un concours de musique relaté par Corinne, la poétesse béotienne. Vaincu, Helikon se donna la mort. (ici).
Le plus simple semblerait de rapprocher ce nom de la phalange des Heliconii de Linné, mais Coleas croceus appartient plutôt à la phalange des Danaïdes, Candidi.
A défaut, je laisse cette Helike polymorphe parmi les muses, à jouer de l'hélicon sur le mont Hélikon.
C. Oberthür a aussi nommé helicina une forme femelle plus blanche qu'orange (1880; Bull. Soc. Ent. Fr.: 145).
II. Noms vernaculaires.
1. Le Souci, Geoffroy, 1762.
Le Souci, variété A et B, Étienne Louis Geoffroy Histoire abrégée des Insectes qui se trouvent aux environs de Paris, Volume 2 page 75 n°48.
Geoffroy (comme Petiver avant lui) décrit le mâle et la femelle comme deux variétés :
La première A est en dessus de couleur de souci, avec une large bordure noire, plus étroite cependant aux ailes inférieures. De plus, les ailes supérieures ont dans leur milieu une tache noire ronde qui tranche sur la couleur souci, et les inférieures ont dans le haut une tache de couleur fauve assez vive.
La seconde B diffère de la première, en ce que la bordure de ses ailes est moins noire et plus large, et qu'elle est panachée de taches citronées, au nombre d trois ou quatre sur chaque aile, tant supérieures qu'inférieures. Elle paraît être simple variété de la première.
J'extrais les qualificatifs en rapport avec la dénomination : "couleur de souci" puis "la couleur souci".
On voit que Geoffroy ne donne pas à son papillon le nom de la plante, mais un nom de couleur : il n'écrit pas " la couleur du souci " ou bien "jaune comme le souci" mais emploie le nom du Calendula métaphoriquement, avec suppression du terme comparatif comme.
Est-il l'auteur de cette métaphore ? La "couleur souci" appartenait-elle dèjà au vocabulaire ?
L'Académie française donne dans son Dictionnaire de 1694 : "SOUCI : Sorte de fleur jaune, qui a une odeur forte. Un bouquet de souci, couleur de souci, il est jaune comme un souci." Puis, dans l'édition de 1718 :"On dit proverbialement « être jaune comme souci » pour dire « avoir le visage extrêmement jaune » ".
On en trouve un exemple dans Le Teinturier parfait de 1708 : " le jaune d'or, l'aurore couleur de souci, l'orange nacarat, la fleur de grenade , le ponceau et la couleur de feu"
Le nom de couleur va s'affranchir de l'article et se nommer "couleur souci" :
— "La seconde espèce [de capucines] s'appelle grande , d'autant que sa feuille & sa fleur font plus grandes du double que la première ; sa tige s'élève aussi plus haut sa fleur est veloutée , de couleur souci , veinée de rouge." de Combles, L' Ecole Du Jardin Potager, 1749.
— "dans tous les temps de l'année plusieurs fleurs bien nuancées de différentes couleurs , d'un jaune pâle , ou de couleur de feuille morte , parsemée de gris , avec un contour de couleur Souci." É. Ganeau , F. Plaignard - 1750 Mémoires pour L'Histoire des Sciences et des Beaux Arts page 173.
— "L'hyacinthe ..sa couleur est celle d'un rubis un peu orangé ; celle du Portugal tire sur le souci, et est un peu plus tendre". Histoire naturelle, d'Argenville 1755 (minéralogie).
— l'auteur décrit la substance que l'on tire de Naples pour la peinture : le Giallolino qui est « jaune-souci comme le soufre » et « cette substance qui, avait une belle couleur souci, est devenue couleur citron pâle » Histoire de l'Académie royale des sciences 1769.
Une fois encore, le talent littéraire de Geoffroy est évident : non seulement il évite soigneusement les termes qu'ont employé ses prédécesseurs étrangers (le safran de james Petiver, il esquive la tentation de la traduction simple de Crocea par un benêt "Le Crocus", mais il va chercher, dans le vocabulaire des coloristes, ce qualificatif exact de la couleur des ailes, proche de celle du soufre. Comme il l'a fait pour Le Citron et L'Aurore, il utilise un nom de couleur qui est en elle-même évocatrice d'autre chose, et qui fait image. Il faut, pour déguster sa métaphore, comprendre l'ellipse Le [papillon couleur] Souci, avec ses évocations de teintes d'étoffes, de pierres précieuses, de carnation (ictérique), de fleurs choisies, à une époque où on parlait encore de taffetas gommés puce et noisette, de rubans paille, de souliers pistache, de garnitures jonquille, de ceinture soufre, de "gants demi-longs entourés d'une petite corde souci et blanche", de rideaux ponceau ou de nappe cerise.
N.B : comme tout nom propre, le nom Souci doit rester invariable au pluriel.
Les auteurs cités par Geoffroy sont Aldrovandi Insectes page 242 fig 6 ; Petiver, gazophylacium [1702], tableau 14 n°11 Papilio croceus apicibus nigricantibus et Roesel Insectes vol. 3 tableau 46 fig. 4 et 5.
La fleur jaune qui porte le nom de Souci et qui a donné son nom à la couleur est une Composée, Calendula officinalis, très connue par les pharmaciens (l'arrière-grand-père, le grand-père et l'oncle de E-L. Geoffroy) et par les médecins (lui-même et son père), qui la décrivent dans leurs Codex et Matières Médicales.
Le nom Souci vient du bas latin solsequier, qui signifie, "tournesol", "qui suit le soleil" car les inflorescences du souci s'ouvrent à l'ascension de l'astre du jour, et se ferme quand il se couche.
De même, le Calendula tire son nom du cours du soleil, car il vient de Calende, le premier jour de chaque mois "parce que ses fleurs se renouvellent tous les mois." Selon Nicolas Lemery (d'une grande famille de pharmaciens et médecins proches des Geoffroy) :"cette plante a été appelée Calendula , parce qu'elle fleuri aux premiers jours des mois appelés calendes". Le calendula pluvialis, lui, annonce la pluie en se fermant : le contraire du parapluie.
2. Le Souci , Engramelle 1779.
Jacques Louis Engramelle Papillons d'Europe, peints d'après nature, Volume 1 page 226 planche 124 n°111 et page 297 planche 79 supplément 25 fig. 11 f-g. par J.J. Ernst, 1779.
"Le milieu des ailes supérieures est d'un souci un peu plus pâle qu'en dessous".
3. P[apillon] Souci Walckenaer 1802.
Walckenaer Faune parisienne 1802 page 268. Le nom scientifique est encore celui de Linné, Papilio hyale.
4. Coliade Édusa , Latreille et Godart 1819.
Latreille (P.A) Godart (J.B), Encyclopédie méthodique. Histoire Naturelle. Entomologie, ou histoire naturelle des crustacés, des arachnides et des insectes. Vol. 9. Paris : Vve Agasse,1819 828 pp, page 100.
Latreille a formé son groupe Coliade en le calquant sur le genre Colias de Fabricius ; Godart donnera en 1823 la précision "Partie des Danaïdes blanches (Linné)" pour rappeler la classification initiale où Linné (1758) avait séparé ses Danaïdes (Papilio Danaus) en Candidi ("blanches" mais aussi jaunes) et en Phalerati (bariolées). Ces Candidi sont désormais réparties en Piérides (blanches...) et en Coliades (jaunes).
Godart, sous l'influence de son maître Latreille, ami de Fabricius, respecte le nom de l'auteur danois.
5. Coliade Souci Godart 1821.
Jean Baptiste Godart, Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons de France Paris : Crevot 1821/1823 page 48-1 n°5 planche 2 secund peinte par C. Vauthier et gravée par Lanvin.
Comme il le fait parfois, Godart abandonne le nom utilisé en 1819 avec Latreille pour un nom francophone, et se place sous le drapeau de Geoffroy en reprenant son nom de Souci ; mais, comme toujours, il respecte sa régle d'une structure binominale avec le genre Coliade de Latreille en premier. Il reprend aussi le vocable de Geoffroy : "Le dessus des ailes est d'un jaune-souci."
Ce nom a été repris par J.V. Audouin 1823 ; Pierre Boitard 1828 Bory de Saint-Vincent 1823 ; Boisduval, Rambur et Graslin 1832 ; Hippolyte Lucas 1834 ; P.A. Duponchel en 1849 ; A. Dupuis 1863
6. La revue des noms vernaculaires par Gérard Luquet en 1986.
Dans la révision des noms vernaculaires français des rhopalocères parue dans la revue Alexanor en 1986, Gérard Christian Luquet propose "Le Souci" en unique nom vernaculaire. Le site du Muséum INPN donne le seul et même nom.
7. Noms vernaculaires contemporains :
— Oberthür et Houlbert dans la Faune armoricaine (1912-21) utilise le nom scientifique C[olias] edusa pour désigner cette espèce, avant d'utiliser des formules comme "en Ille-et-Vilaine, nous voyons edusa...à Rennes, un nombreux passage d'edusa, ... la grande année des edusa". Le beau nom dédaigné du Souci n'est présent qu'en légende d'une méchante illustration, gratifié d'un "Le Souci de Geoffroy" qui le renvoie ad patres. Oberthür utilisait donc encore, 40 ans après que l'antériorité du croceus de Geoffroy ait été révélée, le vieux vocable edusa !
Ce langage scientiste est révolu, et on lit avec plaisir C. Perrein et al. citer le texte d'Oberthür en corrigeant : "En Bretagne, au début du siècle, il était assez exceptionnel de rencontrer un Souci au printemps (Oberthür, 1909)" (Exceptionnels, les Souci ? Eh oui, on ne trouvait plus que des edusa !).
Malgré ma mauvaise humeur, je pointe, dans le texte d'Oberthür et Houlbert, la notion d' "années edusa", car les auteurs anglais utilisaient la même expression d' Edusa Years" pour saluer les explosions migratoires massives et spectaculaires, comme celle de 1932, 1943 et 1955, ou celles, selon les sites, de 1821, 1828, 1835, 1842, 1877, 1900, 1947, 1949, 1983, 1992, 1994, 1996 et 2000 !
—Bellmann / Luquet 2008 : espèce non présentée.
— Blab / Luquet 1988 : Le Souci.
— Chinery / Luquet 2012 : Le Souci.
— Doux & Gibeaux 2007 : Le Souci.
— Higgins & Riley /Luquet 1988 : Le Souci.
— Lafranchis, 2000 : Le Souci.
— Perrein, 1012 : Souci.
— Tolman & Lewington / P. Leraut 2009 : Le Souci.
— Wikipédia : "Le Souci".
III. Les noms vernaculaires dans d'autres pays.
- Dark Clouded Yellow ou Common Clouded Yellow en anglais
- Der Postillon, ou Postillion, Großes Posthörnchen, Gelbes Posthörnchen, Wander-Gelbling ou Wandergelbling ou Orangeroter Kleefalter en allemand. (le postillon, le grand cor de postillon , le cor de postillon jaune, le randonneur jaune, le papillon rouge-orange du trèfle)
- Oranje luzernevlinder en néerlandais (le papillon orange de la luzerne)
- GroguetaLa grogueta ou papallona del alfals en catalan (le jaune, le papillon de la luzerne).
- yw llwydfelyn en gallois (le gris jaune).
- Buighag ny shamrag en mannois (gaelg)
- Kolia arrunt en basque (euskara) (le Colias commun)
- Etelänkeltaperhonen en finnois. (papillon jaune du sud)
- Vandregulvinge en norvégien.
- Oranje Luzerneflinter en frison (papillon orange de la luzerne).
- Oranje luzernevlinder en néerlandais.
- Stepinis gelsvys en lituanien (Lesser soufre)
- Желтушка шафрановая, Zheltushka safran,safran jaunisse en russe.
- Zhaltushka en bulgare
- Navadni senožetnik en slovène
- Rödgul höfjäril en suédois (jaune rougeâtre clouded).
- Colias común, amarilla en espagnol
- Sarı azamet en turc (Grandeur jaune).
- Orange høsommerfugl en danois (l'orange opacifié).
- Szlaczkoń siarecznik en polonais.
D'où vient le nom allemand de "Postillon" ? Est-ce une comparaison à la tenue jaune de l'uniforme des anciens postiers allemands, ou bien, comme le laisse entendre les noms de Posthörnchen*, une allusion (que je ne comprends pas) au cor de postillon**, semblable peut-être à la trompe du papillon ? [ Sur lepiforum, je trouve ceci, qui indique que les allemands eux-mêmes ne comprennent pas mieux le nom de Postillon, qu'ils pensent d'origine française :Über die Richtigkeit der Schreibweise für den Falter - "Postillion" oder "Postillon" - (Letzteres, da der Name ja aus dem Französischen stammt) ist schon viel diskutiert worden. Das wird wohl weiterhin jeder so halten, wie er will. "Wandergelbling" oder "Wander-Gelbling" wäre eine salomonische Lösung. Ansonsten gibt es noch die Namen: "Posthörnchen“, „Achter“, „Wander-Heufalter“, „Orangeroter Kleefalter"]
* Le mollusque Gyraulus albus (O.F. Müller, 1774) : Weisses Posthörnchen évoque le cor par sa coquille en spirale, tout comme Spirula spirula, Das Posthörnchen.
** La Sérénade no 9 KV 320 en ré majeur de Mozart, est dite «Posthorn» car c'est un cor de Postillon qui tient le second solo du second menuet.
image : telefonmuseumgehrer.beepworld.de
IV. Zoonymie vernaculaire anglo-saxonne ( M.A Salmon, 2000).
Première illustration : Mouffet, 1634, Insectorum theatrum page 100.
- The Saffron Butterfly : male, Petiver 1703 ; Ray, 1710 ; Berkenhout 1769 ; Harris 1775 ; Newman et Leeds 1913.
- The Spotted Saffron Butterfly : female, Petiver 1717 ; les deux sexes : Newman et Leeds 1913.
- The Clouded Yellow : Wilkes, 1741-42 ; Harris, 1766 ; Jermyn, 1824 ; Coleman, 1860 ; et la plupart des auteurs suivants.
- The Clouded Orange : Lewin, 1795.
- The White Clouded Yellow (ab.helice) : Haworth, 1803 ; Jermyn, 1824 ; Rennie, 1832.
- The Clouded Saffron : Rennie, 1832 ; Coleman, 1860.
- The Common Clouded Yellow : Yeslop, 1959.
J'interprète le nom anglais Clouded Yellow (littéralement "le jaune nuageux, assombri") comme décrivant l'encadrement noir des ailes jaunes.
Liens et Sources.
Funet : Colias .
Inventaire national du patrimoine naturel (Muséum) : le Souci.
Images : voir les superbes dessins de Hübner :http://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Jacob_H%C3%BCbner
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Godart BHL : http://www.biodiversityheritagelibrary.org/item/38004#page/256/mode/1up
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