Zoonymie du papillon Vulcain, Vanessa atalanta (Linné, 1758).
La zoonymie (du grec ζῷον, zôon, animal et ónoma, ὄνομα, nom) est la science diachronique qui étudie les noms d'animaux, ou zoonymes. Elle se propose de rechercher leur signification, leur étymologie, leur évolution et leur impact sur les sociétés (biohistoire). Avec l'anthroponymie (étude des noms de personnes), et la toponymie (étude des noms de lieux) elle appartient à l'onomastique (étude des noms propres).
Elle se distingue donc de la simple étymologie, recherche du « vrai sens », de l'origine formelle et sémantique d'une unité lexicale du nom.
Résumé.
— Vanessa (Fabricius, 1807), nom de genre choisi par Fabricius comme équivalent d'un épithète de la déesse Vénus, et qu'il a emprunté au poème autobiographique de Swift Cadenus et Vanessa (1713). L'un des zoonymes les plus passionnants par ses multiples résonances et par l'emploi romanesque qu'en a fait le romancier et spécialiste des lépidoptères Vladimir Nabokov.
— Cynthia (Fabricius 1807) : est un des épithètes de Diane, selon A.M. Emmet. J'y vois plutôt la courtisane aux charmes de laquelle Properce, au début de notre ère, consacra ses Élégies. Ce synonyme de Vanessa est obsolète depuis 1944.
— V. atalanta (Linné, 1758) : atalanta désigne l'héroïne de la mythologie grecque, qui, dans une version arcadienne, est la fille de Iasos : abandonnée à la naissance et élevée par un ourse, elle devient une vierge chasseresse qui s'illustre dans la chasse du Sanglier de Calydon ; elle épousera Méléagre et accompagnera Jason et les Argonautes. Dans la version de Béotie, fille de Schœnée, elle refuse d'épouser un prétendant incapable de la battre dans la course, sport où elle excelle. Le rusé Hippomène, aidé d'Aphrodite, y parvient en laissant tomber trois pommes d'or devant la jeune femme.
— Le premier nom vernaculaire, "The Admiral" a été donné par James Petiver en 1696 par allusion au drapeau rouge du navire amiral, plutôt qu'à la couleur d'un uniforme ; il deviendra "The Red Admiral" ou "The Red Admirable". En France, Geoffroy le baptise "Le Vulcain" en 1762 par une image des couleurs noir et feu du dieu forgeron, nom repris par Engramelle en 1799, par Godart en 1821 ("Vanesse Vulcain"), et repris dans sa forme initiale "Le Vulcain" par Gérard Chr. Luquet en 1986. Au Pays-Bas, ou en Espagne, les "chiffres" 81 ou 78 lisibles sous les ailes postérieures ont suscité diverses dénominations qui ne sont pas attestées en France, comme le "Papillon à numéro", le "Numéroté", le "Quatre-vingt-dix-huit" . Selon Nabokov, le papillon était nommé en Russie "Fatalité", car le chiffre 1881 des deux ailes correspondait à la date de l'assassinat du Tsar.
I. Nom scientifique.
1. Famille et sous-famille.
Nymphalidae, nymphalinae, tribu Nymphalini.
a) la Famille des Nymphalidae Rafinesque 1815. (fr. Les Nymphalides, angl. Brush-footed Butterflies).
Rafinesque, C.S. 1815: Analyse de la nature, ou tableau de l'univers et des corps organisés. Palerme. L'Imprimerie de Jean Barravecchia. en français, 224 pp page 127. "Les Nymphales, quatre pattes droites, quatre pattes ambulatoires". Les Nymphales sont, pour Rafinesque, une Sous-famille de la famille Ropalocera ; elle comporte alors 23 "genres".
Constantine Samuel Rafinesque-Schmaltz (1783-1840) est un naturaliste et un archéologue américain d'origine franco-germano-italienne, qui a passé son enfance à Marseille avant de s'installer à Palerme comme herboriste. puis à Philadelphie.
Ce grand collectionneur en histoire naturelle s'intéresse à la zoologie, la botanique, la malacologie, la météorologie et la littérature ainsi qu'à la théorie de l'évolution. Grand admirateur de Linné, nom dont il prénomme son fils, il débute son Analyse de la nature par cette dédicace : "La nature est mon guide, et Linneus mon maître".
(Cette famille comporte actuellement 13 sous-familles.
Son nom vient de Nymphales, nom de la quatrième phalange de la nomenclature de Linné, aux ailes dentelées (alis denticulatis) et divisée en gemmati (ailes ocellées) et phalerati (ailes ornées). Le nom est dérivé du grec ancien νύμφη / númphê, « jeune fille » et désigne dans la mythologie grecque les divinités féminines de la nature, généralement considérées comme les filles de Zeus et du Ciel, remarquablement belles, et qui peuplaient la plupart des lieux naturels: forêts et bois, vallées fertiles et bocages, sources et rivières, montagnes et grottes…
b) Sous-famille des Nymphalinae Swainson, 1827 (Les Nymphalines ; Admirals ou Tortoiseshells en anglais).
William Swainson 1827, ("A Sketch of the Natural Affinities of the Lepidoptera Diurna of Latreille". — Phil. Mag., n. s. 1 (1): 185, 187); genre-type: Nymphalis Kluk, 1780.
Elle comporte les Nymphales, les Sylvains, les Nacrés ou Argynnes, les Vanesses, les Damiers et les Mélitées.
William Swainson (1779-1855) est un ornithologue, collectionneur (20 000 insectes...) et surtout illustrateur d'histoire naturelle auteur des Zoological Illustrations où il initie l'emploi de la technique de lithographie.
c) Tribu des Nymphalini Swainson, 1827.
Cette tribu comporte 5 genres en France:
- Genre Nymphalis Kluk, 1780.
- Genre Aglais Dalman, 1816.
- Genre Vanessa Fabricius, 1807.
- Genre Polygonia Hübner, [1819].
- Genre Araschnia Hübner, [1819].
2. Nom de genre : Vanessa Fabricius, 1807 (ex Cynthia, ex Pyrameis).
Le premier terme du nom scientifique est dans la nomenclature binominale, le nom de genre. Dans la dénomination initiale, le "protonyme" que l'on doit à Linné, Papilio atalanta, la notion de genre n' avait pas cours et il nommait tous les papillons diurnes Papilio (l'équivalent actuel d'une superfamille), séparés des Sphinx et des Phalènes aux moeurs nocturnes ou crépusculaires. Ce sont ses successeurs, tout au long de la fin du XVIIIème siècle et du début du XIXème, qui s'efforcèrent de créer des rangs entre la superfamille et l'espèce, de définir cette notion de genre et de la faire apparaître dans la dénomination : ce fut donc une période de flottement taxonomique, responsable de dénominations synonymes.
Puisque le nom initial de Linné n'a pas été retenu, on écrit son nom entre parenthèse:Vanessa atalanta (Linnaeus, 1758).
a) publication originale.
Le genre Vanessa a été créé par Johan Christian Fabricius en 1807 dans l'article suivant : "Die Neueste Gattungs-Eintheilung der Schmetterlinge aus den Linneischen Gattungen Papilio und Sphinges", "Nach Fabricii systema glossatorum Tom 1" , in Johann Karl Wilhelm Illiger*, Magazin für Insektenkunde, Karl Reichard Braunschweig [Brunswick] (6) page 281. L'espèce-type, celle sur laquelle se base la description, est Papilio atalanta Linnaeus, notre Vulcain.
Il comprend trois espèces en France :
- Vanessa atalanta (Linnaeus, 1758), le Vulcain.
- Vanessa cardui (Linnaeus, 1758) ou Belle Dame, Vanesse des Chardons.
- Vanessa virginensis (Drury, 1773) ou Vanesse des Perlières.
Fabricius (1745-1808) est un Danois qui suivit les cours de Linné dont il est le disciple le plus distingué; professeur d'histoire naturelle à Copenhague puis en 1775 à Kiel, qui ne disposait ni d'un jardin botanique, ni de collections, il dut se déplacer fréquemment à Paris — où il devint l'ami de P.A. Latreille— à Londres ou à Copenhague. Sa classification repose sur la structure des pièces buccales.
* Johan Karl Wilhem Illiger, (1775-1813) est un zoologiste allemand , élève et gendre de l'entomologiste Johan Hellwig, qui fut chargé des collections naturalistes du comte J.C. von Hoffmannsegg puis fut à partir de 1810 le conservateur du Musée zoologique de Berlin .
C'est l'auteur de "Prodromes systematis mammelum et avium " en 1811, publication où il reprend la classification linnéenne en mammologie et ornithologie en introduisant l'idée de famille, un rang supra-générique.
De 1802 à 1807, il édite son Magazin für Insektenkunde. C'est dans le sixième volume de 1807, que parut un article anonyme donnant une synthèse des classifications de lépidoptères de Fabricius, de Latreille telle que celui-ci l'avait présenté dans le Nouveau Dictionnaire d'Histoire naturelle de Buffon en 1804, et enfin de Schrank. Les 49 "familles" de papillons diurnes (Papilio) de Fabricius y sont nommées ; celle de Vanessa comptait 30 espèces.
L'histoire de la publication du Systema glossatorum de Fabricius est en elle-même le petit roman tragique et complexe d'un manuscrit perdu. Ce nom de Systema glossatorum suppose d'abord que l'on sache que Fabricius, dont la classification des insectes reposait sur la structure des pièces buccales utilisait le terme de Glossata (les Glossates) pour désigner les Lépidoptères, ou Papillons : en d'autres termes, il s'agit de sa Classification des Lépidoptères, la dernière de sa série des Systema après Systema eleutheratorum [les coléoptères] Kiliae 1801, Systema rhyngotorum [les hémiptères], Brunsvigae 1803, Systema piezatorum [les hyménoptères], Brunsvigae 1804 et Systema antliatorum [les diptères], Brunsvigae 1805.
Le manuscrit du dernier des Systema a été terminé le 4 mars 1806 et envoyé à Reichard, le même éditeur que les précédents à Brunswig, et qui éditait aussi le Magazin für Insektenkunde d'Illiger. C'est dans la sixième et dernière parution de cette revue que Illiger écrivit un article sur "La dernière classification par genre des papillons des genres linnéens Papilio et Sphinges", Die Neueste Gattungs-Eintheilung der Schmetterlinge aus den Linneischen Gattungen Papilio und Sphinges (cité supra, 1807 pp 277-289), anticipant la parution du premier volume de la Systema Glossatorum, annoncée pour Pâques 1808. Quant à Fabricius, il donna un résumé de son ouvrage dans "Zeitung fur Literatur und Kunst in den Konigl. Danischen Staaten," Kiel, 11. Sept. 1807 (pp. 81-84) sous le titre: "Etatsrath Fabricius Rechenschaft an das Publikum fiber seine Classification der Glossaten. Joh. Christ. Fabricii systema glossatorum, Vol. I ".
Hélas, avant que ne paraisse le livre, l'éditeur fit faillite, et ses créanciers saisirent le matériel et vendirent les travaux en cours à des chiffonniers. On ignore ce qu'est devenu le manuscrit original de Fabricius (qui a peut-être brûlé dans un incendie), mais néanmoins, les sept premiers feuillets déjà imprimés de son livre ont été conservés, en trois exemplaires.
Dans la note préliminaire d'Illiger, Fabricius divisait l'ensemble de ses Papilio (papillons "de jour") en 49 "genres", dans lesquels il englobait les Sphinx (n°43), les Sesia (n°44) les Zygaena (n°47) sans distinction, alors que Latreille (dont la classification de 1804 est présentée dans la partie B du même article page 90) crée des Sections (Diurnes-Crépusculaires-) divisées en familles (Papillionides et Sphingides), elles-mêmes divisées en quatre sous-groupes.
Dans son genre n° 11 Cynthia, Fabricius cite en exemple les Papilio Arsinoë, Interrogationis, Oenone, Jatrophae, Cardui, Alliovia et annonce 95 espèces au total.
Dans le genre n° 12, Vanessa, Fabricius classe les Papilio Io, atalanta, urticae, et levana et un total de 30 espèces annoncées. Vanessa atalanta est reconnu comme l'espèce type du genre.
Ceux effectivement décrites dans les pages de Fabricius étaient io, antiopa, bibla, cacta, protogenia, amestris et lamina .
b) Étymologie du nom de genre.
a) Nom de genre : Vanessa.
cf infra.
b) Noms de genre synonymes : Pyrameis et Neopyrameis.
Jakob Hübner, Verz. bekannt. Schmett. (3): 33. Espèce-type: Papilio atalanta Linnaeus.
Jakob Hübner était un entomologiste allemand (1761-1826) qui s'intéressait particulièrement aux papillons et notamment à leur illustration. On lui doit les planches remarquables du Geschichte europaïscher Schmetterlinge, 1806-1824.
Fidèle à l'esprit Linnéen et à la culture classique latine et surtout grecque, il y proposa de baptiser les vanesses du nom de Pyrameis (1819), de Bassaris (1821) et enfin de Pyrameides (1826).
Scudder en 1889 proposa "Neopyrameis" : Butts. E. U. S. & Can. 1(3): 434. Espèce-type: Papilio cardui Linnaeus,
On trouve donc jusqu'au début du XXème siècle des publications désignant le Vulcain sous le nom de Pyrameis atalanta.
C'est au couple de Pyrame et Thisbé qu'il voulait rendre hommage, et à l' histoire racontée par Ovide dans les Métamorphoses, IV, 55-166. A priori aucun rapport avec l'aspect du Vulcain, sauf si on veut voir dans ses couleurs celles de la fameuse écharpe ensanglantée de Thisbée qui fit croire à son amant qu'elle avait été dévorée par une lionne.
c). Nom de genre parfois encore utilisé : Cynthia (Fabricius, 1807).
Fabricius, 1807 : "Die Neueste Gattungs-Eintheilung der Schmetterlinge aus den Linneischen Gattungen Papilio und Sphinges", "Nach Fabricii systema glossatorum" , in Johann Karl Wilhelm Illiger, Magazin für Insektenkunde , Braunschweig [Brunswick] (6) page 281. Dans la même page où il décrit le genre Vanessa, Fabricius décrit Cynthia.
Dans ce genre, Fabricius classe les Papilio oenone, Jatrophae, cardui et allionia.
Selon A.M. Emmet 1991, Cynthia est le nom d'une montagne de l'île de Delos, lieu de naissance de Diane, qui reçut ainsi l'épithète de Cynthia. Le prénom Cynthia ayant été popularisé en Angleterre par les poètes lyriques"
C'est effectivement le sens le plus courant de Cynthia, du mot grec kynthios signifiant « qui vient du mont Kynthos », comme épithète d'Artémis la vierge chasseresse, déesse lunaire, froide, chaste, indomptée et indomptable, avant de désigner dans la poésie et le théâtre élisabéthain la lune elle-même. C'est elle qui s'impose à l'esprit romantique de Chateaubriand dans sa fameuse Invocation à Cynthia du Livre V de la 4e partie des Mémoires d'Outre-tombe, où il évoque les nuits romaines.
Mais le genre Cynthia figure, lui, dans la liste de Fabricius publiée par Illiger, au numéro 10, juste avant son n°11 Vanessa, parmi les autres noms liés à Vénus, aux antipodes de Diane/ Artémis : je peux suggérer que la Cynthia de Fabricius n'est pas celle de la mythologie, mais celle de la poésie élégiaque latine : c'est la Cynthia de Properce (47 av. J.C-16 ap. J.C), celle qui apparaît dans cet extrait de l'Élégie III :
"Le duvet fléchissait mollement sous le poids de Cynthie. Deux dieux téméraires, Bacchus et l'Amour, m'enflammaient à l'envi, et m'excitaient à approcher de cette tête légèrement posée sur un bras d'albâtre, à la soutenir moi-même de mes mains, à cueillir un baiser et à savourer tous ses charmes : mais je n'osais troubler le repos de mon amante, moi qui avais éprouvé déjà ses reproches et son courroux. Mon regard, du moins, restait attaché sur elle comme celui d'Argus sur la forme trompeuse d'Io. Tantôt je détachais de mon front une couronne, et je la déposais sur le tien, ô ma Cynthie ; tantôt j'aimais à toucher ta chevelure en désordre, et à charger furtivement tes mains de quelque fruit mais ces offrandes ne pouvaient rien contre un sommeil ingrat, et bientôt elles s'échappaient en roulant sur ton sein. "
S'agit-il d'une vierge lunaire, ou d'une courtisane de Vénus ?
Cynthia contre Vanessa. Le Principe de la Ligne et de la Page Précédente.
Dans la publication de Fabricius, le genre Cynthia est décrit avant le genre Vanessa. Les deux genres n'en faisant plus qu'un, ce dernier aurait du porter le nom de Cynthia, en vertu du Principle of Page and Line Precedence", qui imposait de choisir entre deux noms celui écrit le premier dans le texte. Mais ce Principe a été aboli en 1953 au profit d'un "First Reviser Principle", et, d'autre part, il était peu concevable de faire disparaître un nom de genre aussi réputé que celui de Vanessa. Le genre Cynthia est obsolète depuis l'avis 156 de la Commission ICZN de Lisbonne 1935, publié en 1944 : Opin. int. Comm. Zoolo. Nomen. 2 :239-250. Cynthia est devenu un synonyme junior de Vanessa, et Vanessa a été placé sur la liste officielle des noms génériques en zoologie avec le numéro 601. (NHM)
c) Étymologie des mots Vanesse et Vanessa.
1) Selon A. M. Emmet (1991) :
"le nom vanessa est issu du poème de Jonathan Swift Cadenus et Vanessa, (1726, en ligne) dans lequel le prénom Vanessa est un déguisement pour Esther Vanhombrugh [sic : corrigez en Vanhomrigh]. Comme d'autres noms créé par Fabricius, il a été un casse-tête pour les commentateurs, Sodoffsky le corrigeant en 1837 en Phanessa, du verbe grec phainein, "briller", phane, "torche", et phanos, "lampe". Dans cette recherche d'un nom convenable pour cette famille de papillon brillamment colorés, ces mots grecs ont pu traverser l'esprit de Fabricius qui, faisant appel à ses habituels jeux de mots, choisit un mot qui fait écho à leurs sonorités. La littérature anglaise lui était familière à la suite de ses divers séjours en Grande Bretagne et il a pu souhaiter témoigner de sa reconnaissance en faisant appel à un auteur anglais plutôt qu'à un auteur classique."
2) Sodoffsky (1837) page 80 :
"Vanessa : Besser, Phanessa. In der griechischen Mythologie, sowie in der ägyptischen, war phanos, der Liebesgott, der Beiname von Amor. Phanesse wäre demnach der weibliche Liebesgott, mithin die in dieser Schmetterlings-Abtheilung, regierende Venus" ( Vanessa, ou, mieux, Phanessa. Dans la Mythologie grecque, mais aussi égyptienne, Phanos, le dieu de l'amour, le surnom d'Amour/Cupidon. Phanesse serait donc sa parèdre, la déesse de l'amour, et donc, dans cette classification des papillons, la classe de Vénus.
3) A. Spuler (1901-1901) :
"Vanessa : wohl von φαίνω Glanz, wegen der schönen Färbung der arten, abgeleitet." (Vanessa : probablement dérivé de φαίνω, «éclat» en raison de la belle coloration des espèces.
4) G. Ramann (1870-76) :
"Ob dieser Name wohl von vanesco vergehen, verschwinden abzuleiten sein dürfte. Also falter , weiche in ihrem Flug rasch kommen und rasch verschwinden" (Probablement du latin vanesco, "s'évanouir, de dissiper, disparaître", pour qualifier la façon dont ces papillons, par leur vol, s'éclipsent rapidement).
5) Johannes Leunis, Synopsis des naturgeschischte, Hanovre, 1860 p. 524 :
"richtigerPhanessa, von phanos, fackel, Sonne". (Correctemment phanessa, du grec phanos, "torche", "Soleil").
6) Glaser cité par Hürter :
"Eckige ...Flügel, die sie eitel (vanessa von vanus) in der Sonne öffnen und schliessen , als ob damit prunkend". (place leurs ailes comme si elles s'ouvraient et se refermaient en vain (Vanessa : de vanus, "vain") ostensiblement au soleil.
7) Spannert, cité par Hürter :
"eigenschaftwort aus vannus schwinge gebildet ; der wegfall eines consonanten findet sich häufig... Der Gattung zeichnet sich besonders durch den überaus stark geschwungenen Saum der Flügel, namentlich der vorderen, aus. Die überwiegende Mehrzahl der Tagfalter hat ganzrandige Flügel. Bisherige Ableitungen phaino , glänze, phano Fackel, Sonne, Leunis" (le mot est formé sur le latin vannus "van", d'après une caractéristique des ailes, et la perte d'une consonne est fréquente ... Le genre est caractérisée par le bord très fortement incurvé de l'aile, en particulier à l'avant.)
8) Dictionnaire français CNRTL :
" Étymol. et Hist. 1810 (Latreille, Considérations gén. sur l'ordre naturel des animaux, p. 354 ds Quem. DDL t. 25). Du lat. sc. mod. vanessa, nom donné par Fabricius à un genre de Lépidoptères diurnes (1807, Mag. f. Insektenk., 6, 281 ds Neave), mot d'orig. obsc. (FEW* t. 21, p. 278b). D'apr. Guir. Lex. fr. Étymol. obsc. 1982, vanesse représenterait le lat. vanities « vanité, frivolité »."
*FEW désigne l'ouvrage suivant : Walther von Wartburg " Französisches Etymologisches Wörterbuch. Eine Darstellung des galloromanischen Sprachschatzes". Leipzig 1922 en cours de publication.
9) Le Robert historique de la langue française 2010 :
" VANESSE n. f. est un emprunt (1810) au latin scientifique vanessa (1807), d'origine inconnue, que P. Guiraud rattache au bas latinvanities « vanité, frivolité », dérivé du latin classique vanus (→ vain)".
10) Pierre Guiraud, Dictionnaire des étymologies obscures, Payot 1982 page 519 :
"Vanesse, espèce de papillon, 1836. Étymologie inconnue (B.W). Vanesse représente le latin vanities,« vanité, frivolité », sous une forme dialectale ou, plus vraisemblablement, savante (sans dégagement de yod en avant). Nul nom ne convient mieux au genre des vanessides, espèce de papillons remarquables par leur vol rapide et sautillant, leur beauté, leurs riches et élégantes couleurs ; parmi lesquels la belle dame, le paon du jour."
Étude critique.
1. Vanessa et Jonathan Swift : 1713.
L'hypothèse suggérée par Emmet est séduisante, qui considère que Fabricius rend hommage par son genre Vanessa au personnage éponyme d'un poème, Cadenus and Vanessa, que Jonathan Swift (1667-1745) a écrit en à Windsor en 1713 mais qui n'a été publié qu'en 1726. C'est une origine parfois admise du prénom Vanessa, très prisé aux États-Unis, mais qui n'est apparu qu'à partir de 1970. (En 1998-99, ce prénom faisait partie du top 10 en Allemagne à la 8 et 9e position).
Effectivement, le danois Johannes Christian Fabricius (1745-1808) a séjourné en Écosse puis à Londres lors d'un voyage de 1766 qui le mena ensuite en Italie pour examiner les collections d'Aldrovandi. Puis, de 1772 à 1775, il passe ses étés à Londres où il étudie notamment les insectes rapportés par Solander et Banks de leur voyage. Mais à partir de 1790, il séjourne tous les étés à Paris, étudiant cette fois la collection entomologique d'Olivier et devient ainsi l'ami de Pierre André Latreille (1762-1833), l'auteur du genre Vanesse.
Emmet aurait pu étayer sa thèse non seulement sur ces séjours londoniens, mais aussi sur le goût de Fabricius pour les jeux de mots, qui aura pu en faire un amateur de l'onomastique de Swift. Car aucun auteur, à ma connaissance, n'usa et n'abusa comme Jonathan Swift du privilège de baptiser ses personnages et les lieux où il les fait évoluer à sa guise, conjurant l'arbitraire des signes en nouant dans chaque nom des clefs et des secrets, des citations occultes, des messages codés pour déjouer les censures, des doubles sens contradictoires, des allitérations sibyllines.
En outre, Fabricius a confié qu'il avait puisé les noms de genre qu'il a créé pour ses papillons diurnes dans le (vaste) répertoire des épithètes de Vénus (ou Aphrodite pour les grecs) alors que ses genres de papillons de nuit recevaient les surnoms de Diane/Artémis, déesse lunaire:
Fabricius, dans sa présentation du Systema glossatorum ( déjà cité, in Zeitung für Literatur und Kunst in den Königl . Dänischen Staaten [ Kiel ] , Septembre 11 1807, p. 83), donne des indications précieuses sur ses règles d'attribution des noms : il écrit qu'il est en train de changer un certain nombre de nom donnés par Linné car il souhaite faire apparaître le nom de la plante hôte. "Les noms de genre ne posent pas de problèmes importants, il faut seulement éviter qu'ils soient trop longs, et qu'ils ne soient pas déplaisants à l'oreille. Pour les papillons de jour, j'ai choisi différents épithètes [cognomina] de Vénus, et pour les papillons de nuit, ceux de Diane. Ils semblent être les plus appropriés. Leurs homologues grecs [qualificatifs d'Aphrodite ou d'Artémis] ont tendance à être durs, longs et désagréables."
Nous allons voir que Vanessa peut passer pour un néo-épithète de Vénus, désignant une "créature de Vénus", sorte de "Venussa" depuis la parution du poème de Swift.
b) Swift et Cadenus et Vanessa.
Dans le poème Cadenus et Vanessa, on lit habituellement que Cadenus serait l'anagramme de Decanus, "chef de file de dix", ou dean, "doyen", mais Swift ne devint doyen de la cathédrale Saint-Patrick de Dublin qu'en 1713, alors que le poème a été composé en 1712. Vanessa réunit Van(homrigh) et Hessy, le diminutif d'Esther, son élève de 22 ans plus jeune que lui, Esther Vanhomrigh.
Esther Vanhomrigh (1688-1723) fille d'un riche marchand hollandais, avait fait la connaissance de Swift à Londres en 1707 : elle avait 19 ans et lui était alors quadragénaire. Elle avait perdu son père en 1703, et Swift devint son tutor (précepteur, sans la sévérité de ce terme) mais aussi son modèle dont elle devint amoureuse ; en 1714, à la mort de sa mère, elle le suivit à Dublin.
Le poème Cadenus et Vanessa, écrit en 1712, daté de 1713, publié en 1726, met en scène la déesse Vénus, qui, pour lutter contre le désintérêt des Bergers à l'égard des Nymphes, crée sa Nymphe idéale parée de tous les charmes, mais dotée aussi par Pallas de toutes les qualités "viriles" de la réflexion. Cette Vanessa trop sage déplaît autant aux frivoles nymphes qu'aux bergers, mais Cupidon, lassé de la voir résister aux charmes de l'amour, la rend amoureuse de son tutor l'écrivain Cadenus, de vingt-deux ans son aîné : embarrassé par ce feu soudain, Cadenus tente de la ramener à une amitié fondée sur les complicités littéraires et les échanges intellectuels. Quand à Vénus, qui ne semblent pas avoir lu la satire de la frivole vanité féminine à laquelle Swift se livre dans ce poème, elle conclut que puisque les bergers dédaignent ses nymphes, c'est qu'ils sont fous, et qu'il faut administrer aux femmes un grain de folie supplémentaire pour mieux les rapprocher.
Cadenus et Vanessa : onomastique.
Outre la fusion du début du nom et du prénom d'Esther Vanhomrigh, le nom Vanessa contient d'autres résonances, et peut se décomposer en van du latin vanus, "vain" et -esse forme verbale du latin sum, "être" : "celle qui est vaine". On peut aussi y entendre le nom Vénus (le prénom qui a précédé celui de Vanessa était celui de Venisse), associé à la finale de Godness (déesse). On remarque que le nom Cadenus contient quatre des cinq lettres de Vénus. En somme, la forge littéraire de Swift a pu faire fondre, pour son nouvel alliage, les métaux suivants : Vénus + Godness + Vanished/Vanities + Van[homrigh + Esther/Hessy. Ce qui, pour la récipiendaire du poème, est, somme toute, très flatteur.
J'ai cité plus haut les auteurs qui attribue l'origine du nom de genre Vanessa ou de son équivalent français Vanesse au latin vanus, ou, pour P. Guiraud, vanities. Mais si Swift l'a glissé insidieusement dans sa propre création onomastique, le mot anglais vanished qui devait avoir le plus de signification pour lui. Or, le verbe intransitif vanish, s'il procède bien du latin vanus , en a retenu son sens de "vide", car il signifie "disparaître, s'éclipser, s'évanouir" avec une idée de rapidité ou de soudaineté. Sa forme en moyen anglais, vanisshen est une altération du vieux français esvanir, esvanish, lui-même issu du latin esvanescere. ( voir supra G. Ramann proposant de voir le mot vanesco comme étymologie de Vanessa).
Loin d'introduire un jugement critique sur le caractère vaniteux de sa maîtresse Esther, il ouvre à d'autres interprétations, comme le caractère fugace de la beauté, de l'existence ou des sentiments, ou trahit l'angoisse de la perte de l'être aimé, et qui conduit un artiste à métamorphoser celui-ci en une œuvre d'art : Esther Vanhomrigh, disparue depuis des siècles, demeure sous la forme impérissable de Vanessa.
Sources et liens pour ce paragraphe :
— traduction et adaptation de Cadenus and Vanessa en prose : Antoine Yart Idée de la poësie angloise, ou traduction des meilleurs poëtes anglois par l'abbé Yart, de l'Académie des Belles-Lettres, sciences et arts de Rouen. Paris 1756, pages 140 et ss.
— Traduction de Cadenus and Vanessa en vers : Émile Pons, Œuvres complètes de Swift, édition La Pléiade, 1965.
— Encyclopédie Larousse.
— Louise Barnett Jonathan Swift in the Company of Women, Oxford 2007 pp 21-26
— Journal to Stella en ligne.
2. Vanessa, Fabricius et Latreille : 1807-1810.
Après cette première apparition du nom chez Swift, Vanessa est utilisé par Fabricius en 1807 pour son genre de papillon, puis par Latreille en 1810 sous la forme Vanesse. Si l'étymologie de Vanessa de Swift est résolue, celle de Vanessa de Fabricius fait débat, et plusieurs hypothèses s'opposent.
a) Je ne retiendrai pas la seconde hypothèse, adoptée par Spuler, Sodoffsky, Leunis, pour expliquer le nom de genre vanessa de Fabricius par la "correction" du nom Vanessa en Phanessa, pour le rattacher aux mots grecs phainein, φαίνω "briller" ou phano, "torche". La glose peut alors être infinie, notamment sur phainein, issu du proto-indo-européen *bha- doué « d'ambivalence sémantique », car signifiant à la fois “ éclairer, briller ” (phainoi, phami), et « expliquer, parler » (phêmi [ϕημί], fari en latin) ; on peut rappeler que phainô vient de phôs [ϕῶὖ], « la lumière » et de phao, "briller", ou citer notre mot "phénomène", qui en est issu. Mais il faut une certaine complaisance envers ces auteurs pour admettre le passage de vanessa à phanessa.
Citons, au passage, l'anecdotique proposition étymologique de Spannert, le vannus, "van" qui exige des contorsions lexicales avant de permettre une comparaison du panier d'osier avec la courbure des ailes.
b) Il reste l'hypothèse de Glaser reprise par Pierre Giraud dans son lexique français des étymologies obscures (Payot, 1982) puis par nos lexicographes français les plus honorables : le lien avec le bas latin vanities « vanité, frivolité », dérivé du latin classique vanus (→ vain) :
"Vanesse, espèce de papillon, 1836. Étymologie inconnue (B.W). Vanesse représente le latin vanities,« vanité, frivolité », sous une forme dialectale ou, plus vraisemblablement, savante (sans dégagement de yod en avant). Nul nom ne convient mieux au genre des vanessides, espèce de papillons remarquables par leur vol rapide et sautillant, leur beauté, leurs riches et élégantes couleurs ; parmi lesquels la belle dame, le paon du jour."
Bien que le Paon du jour n'appartienne pas au genre Vanessa, et que le nom de Vanesse soit apparu en 1810 et non en 1836, c'est pour ma part l'hypothèse qui me séduit le mieux : Fabricius, le facétieux compositeur de zoonymes à doubles fonds a pu maquiller la racine vanus pour se moquer ainsi des nymphes (nymphalidae), déesses de l'Hamour et autres Belles Dames (bella donna) dont la coquetterie n'est pas la moindre des "qualités" et de les baptiser Les Vaniteuses à leur insu, comme toutes les Vanessa qui les suivront. Rien ne l'empêcherait, cherchant à dissimuler cette vanitas, de se souvenir du poème de Swift Cadenus and Vanessa, et d'en adopter le prénom pour mieux se couvrir. Mais rien n'empêcherait non plus, je l'ai dit, le satirique Swift d'avoir caché lui-même dans son mot-valise Vanessa, non seulement les fragments du nom de sa jeune élève follement éprise de lui, mais aussi la critique ironique du caractère vain de cet amour.
Car on se méfiera d 'attribuer trop vite au mot les significations que nous attribuons couramment à "vanité", sous l'influence de l'adjectif "vaniteux", du "vanity case" (minaudière, nécessaire de toilette : voir Vanity table) : celui lié au "caractère d'une personne satisfaite d'elle-même et étalant complaisamment son plaisir de paraître :orgueil ". Longtemps, le mot a signifié tout autant, comme le mot anglais vanity, "ce qui est vain, futile ou inutile,", "vide, vain, oisif ; ce qui est vide, de vaine apparence", voire "mensonge, tromperie".
Si, dans mon esprit, je l'applique à la coquetterie frivole (celle que Swift critique si joliment dans son poème) traditionnellement liée à la féminité et à la beauté, c'est que ce genre de Fabricius appartient à la famille des Nymphalides, les Nymphes, et que les espèces qui y entreront, notamment dans le genre Vanesse de P.A. Latreille, portent des noms féminins, dont la plupart se termine par -a. Voir cette liste énumérée par Latreille et Godart en 1819, Encyclopédie méthodique Histoire naturelle (9) page 291).
c) J'ai expliqué pourquoi les noms de genre de Fabricius sont liés au nom de Vénus, car ils reprennent les épithètes de la déesse en ses différentes attributions (Limenitis protectrice des ports ; Pontia protectrice de la mer ; Acraea protectrice des lieux élevés ; Euploea de la navigation ; Nymphidium protectrice des mariages ; Melanitis de la nuit ) et en ses différents sanctuaires (à Colias, à Paphios, à Amathus en Chypre, sur le mont Kastion, sur le mont Erix, en Cnide —doritis la bienfaitrice—) ou selon le nom de ses courtisanes (Thaïs, Argennus, Neptis sa petite-fille) ou selon ses qualités (Urania la céleste, Morpho aux belles formes ou aux formes changeantes, Apatura la trompeuse, Mechanitis l'ingénieuse à ourdir des ruses). Maintenant que nous savons combien la Vanessa du poème de Swift est lié à Vénus, il n'est pas exagéré de penser que Fabricius, lorsqu'il recherchait ses noms "vénusiens", s'est souvenu de Cadenus et Vanessa et a créé le genre Vanessa comme un épithète moderne de Vénus.
Au total, je pense que l'hypothèse de A.M. Emmet est juste, et que Fabricius a bien puisé dans le poème Cadenus et Vanessa pour créer son nom de genre dans une série vouée à Vénus. Y a-t-il perçu lui-même les sous-entendus onomastiques renvoyant à Vénus elle-même, aux mots latins vanus et vanities, aux mots anglais vanished et godness ? Connaissait-il même l'origine du nom fondée sur le nom d'Esther Vanhomrigh? Cela correspondrait volontiers à son goût pour le jeu des mots, dont il fait preuve selon Emmet dans d'autres créations de nom.
3. Le genre Vanessa (Fab.1807) est repris par Pierre-André Latreille en 1810 sous le nom de Genre des Vanesses dans ses Considérations générales sur l'ordre naturel des animaux composant les classes des Crustacés, des Arachnides et des Insectes; avec un tableau méthodique de leurs genres, disposés en familles. Paris: F. Schoell, 444 pp. pp. 354. Ce genre Vanesse regroupe les deux genres Cynthia et Vanessa de Fabricius. Latreille le définit ainsi : "Antennes terminées subitement en un bouton court, turbiné ou ovoïde ; palpes entièrement contigus, et terminées insensiblement en pointe (formant par leur réunion une sorte de bec)."
3. Nom d'espèce : Vanessa atalanta (Linné, 1758).
a) la publication originale.
Protonyme : P[apilio] N[ymphalis phaleratus] atalanta , Linnaeus, C. 1758. Systema naturæ per regna tria naturæ, secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis. Holmiæ. (Salvius). Tomus I : 824 pp. p 478 n°119 .
Très influencé par sa culture classique gréco-latine, Linné a classé ses papillons en créant des parallèles avec la civilisation et la mythologie grecques. Ainsi dans la classification de Linné présentée page 458 du Systema Naturae, les Papilio sont divisés en six "phalanges", comme les formations de soldats d'infanterie, les hoplites. Il crée les phalanges des Cavaliers (Equites), des Muses habitant sur le mont Hélicon, (Heliconii), des Danaïdes, les cinquantes filles du roi Danaus, (Danai), des Nymphes (Nymphales), des gens de la plèbe pour les plus petits papillons (Plebeji), et des Barbares ( Barbari).
Poursuivant sa création comme un joueur inventant une nouvelle civilisation, il répartit ses Cavaliers (n° 1-40) entre Troyens (Trojani) et Achéens (Achivi), les grecs de la guerre de Troie venus venger Mélénas dont la belle Héléne a été ravie par Pâris .
Les papillons de la phalange des Heliconii (n° 41-55) reçoivent le nom des Muses, ou de leur patron Apollon, ou de leurs sosies les piérides.
Les Danaïdes (n° 56-87)sont de deux camps : les blancs (Candidi) où nous trouvons nos actuelles piérides et les colorés (Festivi), tous dotés de noms grecs.
Les Plebéiens (n° 145-168) sont soit des gens des villes, soit des gens des champs: Urbicoles ou Rurales.
Enfin les Nymphales (n° 88-110), qui inspireront le nom de notre famille des Nymphalidés, sont aussi de deux groupes :
- les Gemmati, dont le nom latin signifie "ornés de pierres précieuses", car leurs ailes sont ocellés.
- et les Phalerati, " ornés de phalères" dépourvus d'ocelles, n° 111-144. C'est à ce groupe qu'appartient P. atalanta n° 119.
Les "phaléres", qu' en langage contemporain on désignerait sous le nom de " bling-bling ". sont des plaques de métal sonnant et brillant portées par les soldats en décoration ou par les chevaux en ornement. Le mot latin a été aussi utilisé pour désigner le clinquant, le tape à l'oeil.
Les 33 papillons phalerati reçoivent des noms de nymphes, ou d'héroïnes grecques, sans égard à leur aspect, leur localisation (peu sont européens, la plupart sont d'Inde ou d'Asie ) ce sont Tiphia, Antiopa, Dirce, Amathea, Venilia, Alimena, Leucothoe, Phaetusa, Bolina, Clythia, Neaerea, Acesta, Panope, Rumina, Levana, Prorsa, Lucina, Maturna, Cinxia, Paphia, Lathonia, Euphrosyne, Niobe.
P. atalanta n° 119 est donc un Phaleratus, défini page 458 comme alis caecis absque ocellis, "aux ailes aveugles et sans yeux [ocelles]".
— Localité-type : Suède, [désignée par Honey & Scoble (2001)]
Cette espèce a une répartition ouest-paléarctique. Elle est signalée partout en France.
— Lectotype : conservé par LSUK, (Honey and Scoble (2001), Zool. J. Linn. Soc. 132(3): 302.). Je traduis LSUK (?) par London Society of London. Le premier président de cette Société, Sir James Edward Smith, avait racheté en 1783 les collections et la bibliothèque de Linné, dont le fils avait hérité.
— Habitat in Urtica ("la chenille vit sur l'Ortie") ; Les chenilles se nourrissent effectivement principalement sur Urtica dioica L.
— Description (Phrase spécifique) : alis dentatis nigris albo maculatis : fascia communi purpurea, primoribus utrinque, posticis marginali. ("ailes dentelées à taches noires et blanches ; bande rouge pourpre, sur les ailes antérieures des deux cotés, et à la marge des ailes postérieurs") .
— Références : Linné cite outre son propre Fauna suec. 14 auteurs :
-Fauna suecica (1746) n°777 : nom employé par Linné : Ammiralis.
-Mouffet, Insectes, 100, 3,4.
-Aldrovandi, Insectes, 240 f. 45
-Jonston, ins. t.7 f.6, 7.
-Ray, historia insectorum p. 126 n°1.
- Petiver, musei, 35 n° 327.
- Goedart, ins. I. t.26.
- Lister, goed, 10 f.4.
-Blank, ins. t.18 f. 2.
- Merian entomologia t.2 p. 91.
- Albin, ins. t.3, f. 4.
- Réaumur, ins. I, tabl.10, f.8, 9.
- De Geer, Ins. I, t. 22. f.5.
- Roesel I. T.1. p. 6.
- Wilkes, pap. 55 t. 3.
(cf infra ces publications)
b) Étymologie de l'épithète spécifique atalanta.
L'épithète spécifique atalanta fait référence à Atalante, héroïne dans la mythologie grecque.
Selon la tradition développée en Béotie (région de Thèbes en Grèce), cette jeune-fille résiste aux projets de mariage en exigeant de n'épouser qu'un homme capable de la vaincre à la course à pied, où elle excelle : bien-sûr, les prétendants sont distancés par la championne d'athlétisme, et payent de leur vie leur tentative, jusqu'à ce que le jeune et bel Hippomène, qui a l'appui de la déesse de l'amour Aphrodite agacée de voir cette joggeuse mépriser les joies d'Eros, trouve l'idée de faire tomber pendant sa course trois pommes d'or : est-ce l'envie, est-ce la curiosité, Atalante ralentit sa foulée pour les saisir et Hippomène est vainqueur. Chez Ovide, Hippomène oublie de remercier la déesse Vénus de lui avoir donné les pommes d'or, et celle-ci, pour se venger, envoie aux amants un "désir intempestif d'ébats amoureux" qui les conduit à faire l'amour dans un temple de Cybèle la Mère des Dieux ; cette dernière, courroucée, les métamorphose en lions et les attelle à son char. Punition terrible, car les lions et les lionnes sont réputés ne pas s'accoupler, le lion ne s'accouplant qu'avec le léopard. Ovide, Métamorphoses , X, 560-704.
Et vous, qui poursuivez le voile pourpre des Vulcains, n'auriez-vous pas couru après elle, quitte à le payer de la mort ?
et cursus facit ipse decorem.
Aura refert ablata citis talaria plantis
tergaque iactantur crines per eburnea quaeque,
poplitibus suberant picto genualia limbo ;
inque puellari corpus candore ruborem
traxerat, haud aliter quam cum super atria uelum
candida purpureum simulatas inficit umbras
"d'ailleurs la course même la rend belle.
La brise entraîne les liens de ses chevilles derrière ses pieds agiles,
on voit flotter ses cheveux sur ses épaules d'ivoire,
et sous ses genoux, ses genouillères avec leur lisière brodée ;
son corps juvénile, éclatant de blancheur, s'était teinté de rose,
comme lorsque un voile pourpre, tendu au-dessus des atria,
couvre leurs marbres blancs d'ombres qui semblent pourprées."
(X, 590-596, trad. Boxus et Poucet 2008)
Atalante par Pierre Lepautre (Paris, 1659 -1660 - Paris, 1744), marbre
Paris, musée du Louvre, MR 1804 Château de Marly
Hippomène par Guillaume Ier Coustou (1677-1746), marbre, Paris, musée du Louvre, MR 1810
Selon la version arcadienne, (Apollodore, Bibl.,3, 9) Atalante est la fille de Iasos ; abandonnée dans une forêt et élevée par une ourse, elle devient une chasseresse vierge et sauvage [rappelant Camilla reine des Volsques *] qui participe à la chasse du fameux sanglier de Calydon. Plus tard, elle épouse Méléagre, et participe à l'expédition des Argonautes.
* Le rapprochement n'est pas si bête, et Ovide reprend dans son poème les vers célèbres de Virgile décrivant Camilla : "On pourrait penser qu'ils rasent la surface des flots à pied sec, et qu'ils courent sans les coucher sur les épis d'une blonde moisson" : Ovide X 654-655// Virg. Enéide 7, 808-811 Cf Zoonymie du papillon Le Petit Sylvain Limenitis camilla. )
Il n'y a pas à proprement parler de discussion sur l'interprétation étymologique, mais chaque auteur doit choisir de relater l'une des deux versions (en réalité elles sont souvent déjà mélangées chez Apollodore, Ovide ou Hygin)) et de donner plus ou moins de détails sur les légendes. Nous ne somme plus dans la zoonymie, mais dans la mythologie.
En résumé, je vous propose mon étymologie fictive : Atalanta, terme ancien signifiant "Celle que la course rend belle".
c) les étymologistes.
1. A.M. Emmet (1991) :
"The famous beauty and athlete who raced her suitors and killed them if they lost. She was eventually beaten by Milanion who threw golden apples in front of her during the race; this appealed so much to Atalanta that she had to stop to pick them. She was the first to wound the monstrous wild boar in the hunt at Calydon"
2. A. Spuler page 19 :
Pyrameis atalanta "Pyrameis : gr. Pyramos, Eingename."
Atalanta : "Myth : Jägerin : Begleiterin des Meleager."
3. Janssen page 39 :
"Beroemde jageres uit de Griekse mythologie".
4. Glaser page 123 :
"Jägerin u. Freundlin Meleager's etc. Ov. Met. X. 568."
5. Spannert page 34 :
"eine Begleiterin des Meleager, sie half ihm bei Erlegung des wilden Ebers".
6. C.W. Dale page 148 :
"Atalanta, a celebrated beauty, native of Arcadia, who made all her lovers race with her, on the penalty of death if they could not catch her. Ovid, X, 598."
Etc...
II. Noms vernaculaires.
[ Le Papillon Amiral, de Geer, 1752].
Le Vulcain (Geoffroy, 1762 et Engramelle, 1779) ; Atalante (Ch. de Villers, et Walckenaer) ; la Vanesse atalante (Latreille et Godart, 1819) ; la Vanesse Vulcain (Godart 1821, et la plupart des auteurs suivants) ; Le Vulcain (Luquet, 1986).
0. Avant l'Âge des Noms : Réaumur 1734.
En France, jusque en 1762 avec Geoffroy, il n'existait aucun nom disponible pour désigner un papillon, même aussi remarquable que le Vulcain ; et Réaumur dans son Histoire des insectes de 1734 ne fait même pas appel au seul nom étranger disponible (l'Amiral, utilisé en Grande-Bretagne) : il décrit avec une extrême précision les chenilles et les papillons et observe leurs mœurs, mais est totalement démuni de la capacité de créer un nom propre ou d'en découvrir un dans un livre.
Réaumur ( René-Antoine Ferchault de) 1734 Mémoires pour servir à l'histoire des insectes Vol.1 Sixième mémoire page 284+ ii planche.10, f.8, 9. fig. par Simonneau.
"La figure 8 est celle d'un papillon de la 2nde classe, ou dont les antennes sont terminées par des boutons, mais qui n'a pas de chaque coté que deux vraies jambes pp, ou que quatre en tout, sur lesquelles il se pose, et il marche. Il a deux fausses jambes qui se terminent comme les pendants des cordons de palatines*, et qui lui servent plutôt de mains que de jambes ; elles lui servent pour se brosser les yeux, et les environs de la tête.
Dans la figure 9, le même papillon est vu par dessus, ayant les ailes étendues ; la grande tache blanche qui est ici sur chaque aile supérieure est rouge et d'un beau rouge ; les autres taches qui sont marquées de blanc sont blanches, et le reste est noir. Tout le dessus des ailes inférieures est du même noir, excepté près du bord, où il y a une espèce de large bande, ou de galon, qui est rouge, et seulement piquée de quelques points noirs. (p. 270)"
* page 269 : « semblables aux pendants des palatines de peau » : cf. Littré : Les « cordons de palatine sont des fourrures que portent les femmes autour du cou et sur les épaules en hiver. Ils ont été ainsi nommés de la princesse palatine, seconde femme du duc d'Orléans, frère de Louis XIV. L'occasion en est expliquée par la princesse : " Aussi suis-je en ce moment très à la mode ; tout ce que je dis ou fais, que ce soit raisonnable ou absurde, tous les courtisans l'admirent ou s'extasient ; jugez-en vous-même ; j'ai eu l'idée, par le froid qui règne, de reprendre une vieille fourrure, afin d'avoir plus chaud au cou ; voilà qu'aujourd'hui tout le monde en commande sur le même patron, c'est la plus grande mode du moment, Lettre du 14 déc. 1676, dans Revue german. t. XXI, p. 176.
0. Avant l'Âge des Noms Français .
La première illustration et description de ce papillon a été donnée par Thomas Muffet en 1634, puis en 1695, l'anglais James Petiver lui donna le premier nom propre, The Admiral. Ce nom a influencé Linné lorsqu'il a choisi de nommer l'espèce Ammiralis n°777 dans sa Fauna suecica de 1746. (voir sur ce nom le chapitre IV)
Voici les auteurs qui ont précédé le Systema Naturae de Linné 1758 (hormis Réaumur traité juste avant) : seuls les auteurs anglais utilisent un nom propre, les autres donnent une "phrase spécifique", ou une description du développement de la chenille jusqu'à l'imago.
a) Thomas Muffet, 1634, Theatrum Insectorum, page 100, fig. 3,4 :
"Sextae alae superiores extra nigrescunt, per mediam partem limbo quodam obsoletius rubido currente , extremítates ipsarum panno, guttisqve niveísmicant, obscuris per ambitum crenulis asperatae ; intus antem limbus ille puriorem atque saturiorem exprimitcolorem, et juxta radicem craeruleae videntur. Inferiores alae alteram intus, alteram foris faciem ostendunt, foris fuscae sunt totae, excepto, spinosa instita subrubente limbo perpusillis nigris : quatuor punctulis, et opalis duobus polycrois simul positis notat, intus autem nihil tale monstrant, sed ex nigro purpureo vermiculato in xerampelinum tristius languerites desinunt ; corpus illi nigrum, oculi, antennae, pedes, concolores fusci."
b) Ulisse Aldrovandi 1602, Animalibus insectis libri septem, cum singulorum iconibus AD vivum expressis page 240 fig. 45.
c) Jacob Hoefnagel 1630, Diversae Insectarum Volatium icones ad vivum accuratissimè depictae per celeberrimum pictorem. I. t. 2, edition alt. t.2, fig. 15.
d) Jan Goedart entre 1662 et 1667, Metamorphosis et historia naturalis insectorum I. page 96 t.26. Edit.gall. Tome II. t.26. Tome III. t.39.
e) Martin Lister : édition en 1682 de l'ouvrage de Goedart, puis version améliorée en latin en 1685 : Johannes Goedartiuvs De insectis, in methodum redactus : cum notularum additione. Operâ M. Lister ... Item Appendicis ad Historiam animalium Angliæ, ejusdem M. Lister, altera editio hic quoque exhibetur. Unà cum scarabæorum anglicanorum quibusdam tabulis mutis / Johannes Goedaert / Londoni : excudebat R. E. sumptibus S. Smith page 10 f.4. Edition française tome 2 tableau 26 et 3 tableau 39.
f) Steven Blankaart 1688, Schou-Burg der Rupsen, Wormen, Maden en Vliegende Dierkens daar uit voortkomende. Door eigen ondervindinge by een gebragt. Amsterdam, J. ten Hoorn. t.18 f. 2
g ) Maria Sibylla Merian, 1696, Die raupen wundenbare vol II tableau XLI page 81. (trad. française planche XCI page 24) :
"Brenn Nessel Blätter Feuilles d'Ortie Brûlante Urticae rentis folia
".
"On représente ici trois chenilles [...] d'où sortit quatorze jours après un petit Papillon qui surpasse tous les autres en beauté. Il a le corps, la tête, les petites cornes, les petites pattes d'un brun obscur, les ailes supérieures noires et aussi d'un brun obscur, avec une raye large d'un beau vermillon, ornées de petites taches bleues et blanches ; les ailes inférieures sont d'une beauté extraordinaire, et panachées de différentes couleurs".
g) James Petiver, 1698 musei page 35 n°327.
"Papilio major nigrescens tricolor circulao fere sanguinato ornatus. THE ADMIRAL. [Références de Goedart, Lister, Hoefn, Mouffet] This happens commonly in gardens, and sometimes in wood, in August and September."
g') James Petiver, Papilionum Brittaniae Icones (1717) (in Opera)
" The Admiral. A beautiful fly, and eminently distinguisht by a red list cross the upper wing. Often seen in gardens and fields from the end of july till autumn."
h) John Ray 1710 Historia insectorum page 126 n°1
1. Papilio major nigricans, alus macula rubris & albis pulché illustratis. Papilio major nigrescens tricolor, circulo fere sanguineto ornatus, Mus. Pet. 327. Papilio major 6 Mouffet p. 100. Goedart. 4Ta, Sect. I. edit. Lister. The Admiral .
g)- Jan Jonston, ins. t.7 f.6, 7.
Jan Jonston 1718 theatrum I page 41 : copie de Mouffet.
h) Eleazar Albin, 1720, A national history of english insects, tableau III, f. 4. The Admiral Butterfly.
E. Alzin, image GDZ Göttingen
i) Benjamin Wilkes 1747-49 English moths and butterflies, page 55 t. 3.
(voir aussi B. Wilkes, 1773, One hundred copper plates Planche 105) The Admirable Butterfly.
j) Charles de Geer 1752 Mémoires pour servir à l'histoire des insectes. I, Planche 22 fig. 5 L'Amiral et 1771, Tome II (1) page 193. Le Papillon Amiral.
- Roesel 1764-1768 De natuurlyke historie de insecten Tableau VI. p.37.
En somme, ce papillon très commun a reçu en Angleterre en 1695 le nom de The Admiral, repris par Linné en 1746 sous la forme latinisée Amirralis, alors qu'en France il était décrit, mais ne porta pas de nom jusqu'en 1762.
1. Le vulcain , Geoffroy, 1762.
Étienne Louis Geoffroy Histoire abrégée des Insectes qui se trouvent aux environs de Paris, Volume 2 page 40 n° 6.
Alis nigris albo maculatis, omnibus fascia maculata coccinea. "Ailes noires tachées de blanc et traversées par une bande rouge".
Geoffroy donne en référence les deux publications de Linné (Fauna suecica et Systema naturae 1758), ainsi que toutes celles citées supra (sauf Wilkes); mais il ne cite aucun nom propre vernaculaire, se contentant du nom scientifique de Linné Papilio nymphalis atalanta, et de quelques phrases spécifiques. Il accompagne la référence de Goedart du mot inferne, "en bas".
Dans sa description, il écrit "Le nom de vulcain a apparemment été donné à ce beau papillon à cause des taches ou bandes couleur de feu qui sont sur ses ailes ". Ce terme "apparemment" est surprenant : Geoffroy n'est-il pas l'auteur de ce nom ? Pourtant, il n'est attesté nulle-part auparavant, et si il était en usage en France du temps de Réaumur, celui-ci l'aurait (peut-être) signalé. Je conclus à une figure de style et l'attribue au modeste Geoffroy.
On admirera sa capacité à préserver sa propre créativité poétique plutôt que de reprendre le terme anglais. Geoffroy, dont le père avait été, à l'Académie des Sciences, membre correspondant de la Royal Society, n'ignorait certainement pas le nom The Admiral. Certes, le drapeau royal blanc de la France abolissait la valeur du nom anglais. Mais surtout, Geoffroy reprend à son propre compte le rôle d'auteur pour transformer une simple description (nous aurions eu "La Bande Rouge") en une métaphore à plusieurs étapes : le Rouge engendre l'image du Feu ; celle du Feu engendre l'image de la Forge et des barres de fer rougeoyant sur l'enclume noire ; celle de la Forge celle de Vulcain, le dieu forgeron. Ou bien, et c'est le talent des images poétiques de chatoyer, le Rouge et le Noir évoquent l'incandescence du Volcan, qui évoque Vulcain travaillant dans les souterrains Enfers.
Héphaïstos forgeant le foudre de Zeus par Rubens, musée du Prado
Chacun sait que Vulcain, homologue latin du dieu grec Héphaïstos, est le fils de Jupiter et de Junon, fils qui naquit si laid que sa mère le balança du haut de l'Olympe, le quartier chic réservé aux stars. Il se blessa le pied dans la chute et restera boiteux, ce qui n'arrangea pas son allure, mais il fut recueilli par les filles d'Océan et devint forgeron, réalisant de magnifiques bijoux. Plus tard, il remonta sur la divine montagne, mais pour confectionner les orfèvreries, les armes des héros, et même les foudres de son père, il se rendait dans sa forge installée sous une des îles Lipari, l'île Vulcano.
De même que le nom grec hephaïstos avait été utilisé dès Homère pour désigner le feu, le mot latin vulcanus servit par métonymie du dieu du feu et de la forge pour désigner la flamme et l'incendie.
En français, le latin vulcano, par l'italien vulcano ou volcano a donné notre mot volcan, pour désigner les montagnes de feu. Toujours par métonymie du dieu du feu, le substantif masculin vulcain, d'abord écrit vulcan (1552) a pu être employé par latinisme pour "feu" .
2. Le Vulcain , Engramelle 1779.
Jacques Louis Engramelle Papillons d'Europe, peints d'après nature, Volume 1 page 17-20 n°6 planche VI fig.a-i par J.J. Ernst, 1779.
"Ce sont ces bandes rouges qui lui ont fait donner le nom de Vulcain".
Le texte écrit par le Révérend-Père Engramelle contient une autre information remarquable pour le zoonymiste :
" Les nuances des ailes inférieures en dessous varient beaucoup dans les deux sexes ; tantôt plus claires tantôt plus obscures, elles sont communément chargées vers le milieu de quelques caractères de couleur bistre foncé qui figurent les chiffres 98 ou 78 ou 67 dans lesquels le chiffre 8 est plus ou moins distinct. Ces caractères, ainsi que la diversité de ses nuances, lui ont fait donner beaucoup de nom : l'Admiral, le Mars, le papillon à numéros, le quatre-vingt-dix-neuf, the Admiral, De nommer-Vlinder, &c."
Je reviendrai sur ces noms au chapitre III ; notons déjà que ces noms ne relèvent pas de traditions attestées en France.
Enfin, je souhaite transcrire encore ce passage si vivement tracé :
" Comme la plupart des précédents, il se fixe à un canton, et il combat pour s'en conserver la jouissance. L'intrépidité parait faire son caractère distinctif : il ne craint pas le danger. Autant il a été pusillanime dans son état d'enfance, pendant laquelle il a pris les précautions les plus extraordinaires pour se déroger à ses ennemis, autant il affronte tous les dangers dans son état parfait. A-t-il été manqué par les filets du Chasseur ? Il s'élève en l'air comme tous les autres, mais bien loin de prendre la fuite et de s'éloigner, il revient hardiment se poser souvent sur le filet ou sur le Chasseur lui-même ; en sorte qu'on pourrait le prendre à la main."
3. P.P. atalanta (atalante), Charles de Villers, 1789.
C. de Villers, Caroli Linneai Entomologia, 1789, page 45 n° 76.
Simple traduction entre parenthèse du nom scientifique.
4. P[apillon] atalante Walckenaer 1802.
Papillon atalante, Walckenaer Faune parisienne 1802 page 263 n° 9 .
traduction du nom scientifique.
5. Vanesse Latreille, 1804.
: Histoire naturelle, générale et particulière des crustacés..vol. 14
Genre Vanesse : LATREILLE P. A. 1810. Considérations générales sur l'ordre naturel des animaux composant les classes des Crustacés, des Arachnides et des Insectes; avec un tableau méthodique de leurs genres, disposés en familles. Paris: F. Schoell, 444 pp. pp. 440.
6. Vanesse atalante, Godart et Latreille, 1819.
LATREILLE (P.A), GODART (J.B) 1819, Encyclopédie méthodique, ou Entomologie, Paris : Vve Agasse tome 9, 1819, page 295 et page 319 n° 54 .
Cet article permet de disposer de l'ensemble des références bibliographiques sur cette espèce, notamment par les auteurs germaniques, autrichiens ou suisses.
7. Vanesse Vulcain , Godart 1821.
: Jean Baptiste Godart, Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons de France Paris : Crevot 1821/1823, page 99 n° 32 Planche n° XI peinte par Delarue et gravées par Duménil.
"Ce papillon a sans-doute été nommé ainsi à cause de sa bande couleur de feu".
Image BHL libr.
Ce nom a été repris par tous les auteurs : par Hippolyte Lucas (1834), toujours fidèle à Godart, P.A. Duponchel en 1849 page 53, par H. Milne-Edward en 1835, Aristide Dupuis 1865 , etc... ...
De même Le Borgne de Kermorvan, dans Le Tableau Systématique des lépidoptères du Finistère (Souvestre, 1836) page 165, utilise ce nom de Vanesse atalante avec l' initiale c., " commun".
La Chenille.
1.Vanessa atalanta in Boisduval, 1833.
Boisduval, Graslin, Rambur.1833 Collection iconographique et historique des chenilles page 66. Planche 2 par Blanchard et Dumenil (BHL Library)
2. Vanesse Vulcain (Duponchel, 1849).
P.A.J. Duponchel, 1849 Iconographie et histoire naturelle des chenilles page 105 Planche XII par Duménil (B.H.L. Libr)
6. La revue des noms vernaculaires par Gérard Luquet en 1986.
Dans la révision des noms vernaculaires français des rhopalocères parue dans la revue Alexanor en 1986, Gérard Christian Luquet propose de retenir "Le Vulcain" comme nom principal et d'écarter "Le Chiffre", qu'il a trouvé cité chez Paul A. Robert et dont il entend réserver l'usage à Fabriciana nobé , et l'Atalante, simple traduction de C. de Villers. Il valide "L'Amiral" (en Suisse) et "la Vanesse Vulcain" .
7. Noms vernaculaires contemporains :
L'usage des noms vernaculaires eut assez mauvaise presse entre la seconde moitié du XIXe siècle et la publication de Gérard Chr. Luquet en 1986.
Pourtant, W.J. Griffith, qui n'emploie que les noms scientifiques dans son Catalogue raisonné des lépidoptères observés en Bretagne, cite des noms vernaculaires, et notamment celui du Vulcain, dans son article de 1879 "Sur quelques lépidoptères nuisibles" donné à la Société Polymathique du Morbihan. Il est vrai qu'il s'adresse plutôt ici aux jardiniers.
Oberthür et Houlbert dans la Faune armoricaine (1912-21) utilisent le nom scientifique Pyrameis atalanta pour désigner l'espèce, mais emploient le nom vernaculaire Vulcain dans le texte.
—Bellmann / Luquet 2008 : "Le Vulcain, l'Amiral"
— Blab / Luquet 1988 : "Vulcain"
— Chinery / Luquet 2012 : "Le Vulcain"
— Doux & Gibeaux 2007 : "Le Vulcain".
— Higgins & Riley /Luquet 1988 : " "
— Lafranchis, 2000 : "Le Vulcain".
— Perrein, 2012 : "Vulcain".
— Tolman & Lewington / P. Leraut 2009 :" Vulcain".
— Wikipédia : "Le Vulcain"
III. Vanessa atalanta et la numérologie.
Je reviens à la citation du Père Engramelle en 1799 :
"Les nuances des ailes inférieures en dessous varient beaucoup dans les deux sexes ; tantôt plus claires tantôt plus obscures, elles sont communément chargées vers le milieu de quelques caractères de couleur bistre foncé qui figurent les chiffres 98 ou 78 ou 67 dans lesquels le chiffre 8 est plus ou moins distinct. Ces caractères, ainsi que la diversité de ses nuances, lui ont fait donner beaucoup de nom : l'Admiral, le Mars, le papillon à numéros, le quatre-vingt-dix-neuf (sic), the Admiral, De nommer-Vlinder, etc."
Effectivement, on lit bien sous les ailes postérieures du papillon des hiéroglyphes noires qu'un Champollion anonyme a déchiffré comme 98 , 78 ou 18, ou P8, avec un effet de miroir selon que l'on regarde l'aile droite qui compose à loisir le numéro d'immatriculation du Cher (18) ou l'aile gauche celui du Tarn (81), ou avec la possibilité de lire les deux chiffres 1881 ; et comme au loto, on tire parfois d'autres numéros.
Pour cette raison, les espagnols nomment cette espèce Numerada, le numéroté, et pour cette raison également le suisse Paul A. Robert (1934) mentionne le zoonyme "Le Chiffre" à coté de celui de "Vulcain". Mais c'est surtout au nord-est et à l'est de notre pays que ce nom du papillon atteste de cette numérotation, sous les formes "De Nommer-Vlinder", "De Nommer-Kapel", "Nummerpapilion", "Le Papillon à Chiffre", "der Numernvogel", "der Acht und neuziger".
1. De Nommer-Vlinder aux Pays-Bas avec Roesel.
Dans un article de la revue Insectes n°17 de 2004, Jacques d'Aguilar et Fabien Raimbault ont retrouvé la première mention de cette dénomination en 1746 sous la plume de Roesel von Rosenhof, dans le tome I de l' Insecten-Belustigung page 40 :
"Unter allen diesen Zeichnungen thun sich in der Mitte des Flügels ein Paar ganz schwarzbraune Flecken von besonderen Figuren hervor, welche ich deswegen nicht ungehandet lassen will, weile sich einige darunter die Kahlen 98 oder 86 (nachdem man nemlich den Flügel ober oder unter sich kehret) mit Hülfe einer starcken Einbildung, vorzustellen wissen."
"Parmi tous ces dessins, on distingue au milieu de l'aile deux taches entièrement brun-noir dont les formes sont si particulières que je m'en voudrais de ne pas les signaler , à savoir, avec une bonne dose d'imagination, comme si des gens avaient représenté au-dessus les nombres 98 ou 86 (selon que l'on tourne l'aile vers le haut ou vers le bas)".
Dans la version traduite en néerlandais du même texte dans De natuurlyke historie der insecten , ce passage est complété entre parenthèses par "(waarom hy ook van veelen de nommer Vlinder genaamt wordt)", "c'est pourquoi il porte le nom de Nommer Vlinder".
On retrouve la même mention dans l'ouvrage d'un auteur qui s'inspira de Roesel von Rosenhof, Jan Christiaan Sepp (1739-1811) dans Beschouwing der wonderen gods, in de Minstgeachtte schepzelen of Nederlandche Insecten J.C Sepp exsudit, Amsterdam sd. I, 1, page 14 :
”Zekere swarte Trekken, of Vlakken, die zich aan de onder-Vlerken omtrent in 't Midden, vertoonen, en eene ruwe Gedaante van 't Nommer 78 hebben, zwemende zomtyds ook wel naar 98, op den rechter-Vlerk is dit Nommer volgens de gewone Orde geplaatst, … maar op den linker Vlerk staat het anders om. … Uit hoofde dan van deze Nommer-Gedaante word onze Vlinder by den Liefhebberen de Nommer-Vlinder genoemd”.
Nous avons donc une attestation du nom Nommer-Vlinder en néerlandais dans la seconde moitiè du XVIIIe siècle, associé à l'observation des chiffres 98, 86 et 78. Aujourd'hui, c'est la forme Nummervlinder qui est utilisée. Il se traduit par "Papillon à numéros"
On rencontre aussi l'appellation Nummer-kapel pour désigner Vanessa atalanta en hollandais :”Wy noemenze, wegens zeker aartig graveersel, dat aan den onderkant der agterste Wieken het Cyfergetal 78, vry duidelyk, op de ééne regt, en op de andere Wiek omgekeerd vertoont, in 't algemeen de Nommer-Kapel”, Martin Houttuyn, Natuurlike Historie I, 11, 327 [1767].
Dans le Registre des Noms de De natuurlyke historie de Roesel, page iii, cinq noms vernaculaires sont employés : "de Admiraal, de Bontwiek, de Nummer-Kapel, de Agt-en-negentiger, de Mars". "Agt-en-negentiger", en allemand "acht und neunziger" se traduit par 98, et non par "quatre-vingt-dix-neuf" comme l'indique Engramelle dans son texte.
2. Der Nummervogel en Allemagne avec Esper.
Die Schmetterlinge in Abbildungen nach der Natur d'Eugen Johan Christop Esper paraît de 1776 jusque dans les années 1807. On y trouve page 182 la description de Vanessa atalanta avec les noms suivants : "Der Admiral ; der Mars ; der Nummervogel ; der Acht und neuziger ; der Scheckflügel ; Le Voulcain (sic)". Une longue liste de références attribue De Nummervogel à une traduction de De Nommer-Vlinder de Sepp, et Der acht-und-neuziger à Gladbachs, Verzeichniß Roesel Schmetterlinge, [Georg J. Gladbach,: Beschreibung neuer europäischer Schmetterlinge Die Weder Im Rösel, Noch Kleeman Beschrieben Stehen - 1777], donc à Roesel.
Cette page est celle que Engramelle donne en référence de son texte : c'est donc d'Esper qu'il tient ces noms vernaculaires.
Johan C. Esper consacre presque une page aux noms vernaculaires de Vanessa atalanta, et voici ce qu'il écrit sur les chiffres des ailes : http://www.biodiversitylibrary.org/item/53441#page/210/mode/1up
"Die atalanta, des Jasius Tochter, war wegen ihrer Schnelle im laufen gelten. Zu dem Namen : der Nummernvogel, der Acht und neunziger, ist derselbe durch was besonderes in seiner Zeichnung gekommen." (Le nom d'"atalanta", fille de Jasius, a été donné car elle est réputée pour la vitesse de sa course. Les noms de "Papillon à numéro" ou de "98" se rapporte à une particularité du dessin des ailes)
"In einem mannichfaltigen Gemisch von farben, steht auf des Unterseite der Flügel, nächst gegen den Leib, mit einem sehr düstern Schwarz, die zahl 98 in der That to deutlich gezeichnet, als hätte ihn die Natur mit dieser Nummer aus einer eigenen Absicht bemerkt. Das es aber hierinnen Varianten giebt, ist leicht zu vermuthen. Auf der zeite gegen über kommen diese Züge, wie ben iedem Abdruck, verkehrt. Vor der Achte steht zu Zeiten noch ein Zug, der dem Abkürzungszeichen, womit man sulden schreibt, auch einem Eins, an verschiedenen Exemplarien gleicht. Bald ist die Zahl 8 etwas verflossen, bald mit der möglichsten Schärfe, bald die daneben stehende so gezogen, dass man sie auch für eine Sieben zu lesen vermag (a)" (Dans le mélange bariolé de couleurs de la face inférieure des ailes postérieures, très près du corps, se lit distinctement le chiffre 98 tracé en noir très dense, comme si la Nature avait eu délibérément l'intention d'écrire ce numéro. Il est facile de deviner qu'il existe ici des variantes).
(a) Auf diese weise kommt 78 heraus. Sepp und Admiral a;a D ; glaubten auf ihre exemplaren 89 oder 67 angeschrieben zu finden. Ich kann einen achtziger zeigen. Es ist aber das von solchen Kleinigkeiten schon Anmerkung zu viel Schade, dass man dieses in ienen Zeiten, wo die Signatura rerum noch tiefsinnige Wissenschaft war, nicht schon bemerkt hat." (On trouve un 78 sur ce spécimen [cf illustration pl. XIV]. J. Sepp et J. Admiral trouvaient un 89 ou un 67 sur les leurs. Je peux vous montrer un 80. Mais j'ai déjà trop parlé de ces bagatelles, qui n'avaient pas été remarqué jadis, alors que la Théorie de la Signature était pourtant prise très au sérieux.)
Esper, tome I planche XIV par I.S. Walbert.
Esper cite aussi le nom de "Scheckflügel", qui est employé par Müller. Peut-on le traduire par "ailes-chèques", en raison du montant en chiffre de la somme à endosser ? Chic, un 1881 ! Mieux, un 8989 € !
3. Nabokov, 1881 et le Destin.
Vladimir Nabokov, romancier d'origine russe dont je rappelle encore que sa connaissance des lépidoptères est aussi approfondie que l'est sa maîtrise des mécanismes de manipulation des lecteurs de ses romans, a répondu un jour à A. Appel Jr. qui l'interrogeait sur les raisons de sa fascination pour Vanessa atalanta :
"Its coloring is quite splendid...Great numbers of them migrated from Africa to Northern Russia, where it was called "The Butterfly of Doom" because it was especially abundant in 1881, the year Tsar Alexander II was assassinated, and the markings on the underside of its two hind wings seem to read '1881"" : "Ses couleurs sont tout à fait splendides... Un grand nombre d'entre eux migraient d'Amérique vers le nord de la Russie, où ils étaient appelés "Papillons du Destin" (ou : "Papillons de la Catastrophe, ou du Jugement"), car ils avaient été particulièrement abondants en 1881, l'année où le Tsar Alexandre II avait été assassiné, et les marques du dessous de leurs ailes semblaient composer le chiffre 1881".
(in Strong Opinions, 170 (Vintage International ) Août 1970 interview avec A.Appel Jr.)
Je ne suis pas sûr qu'il ne faille pas tenir cette déclaration comme autre chose qu'une très belle création romanesque par un auteur qui personnalise souvent la fatalité ("fate") comme un personnage de ses romans — par exemple la famille Mcfate dans Lolita— et utilise la répétition de certains chiffres comme l'expression de celle-ci — 342 est à la fois le numéro de l'adresse de Lolita à Ramsdale, le numéro de la chambre d'hôtel où l'inceste va être commis, et le nombre d'hôtel dans lesquels Humbert et Lolita vont s'arrêter pendant leur parcours à travers les États-Unis—. ( La somme des chiffres de 342 est 9, comme celle de 18, ou de 1881.)
4. Et encore.
D'autres auteurs y ont lu 8118, ou 980, comme une forme précoce et naturelle de baguage, et certains ont vraiment pensé que les papillons avaient été marqués dans le cadre d'un programme scientifique (selon Aquilar et Ramibault).
5. Et Pourquoi pas en glagolithique ?
Après avoir lu d'abord sur l'aile gauche de ce spécimen de ma collection photographique l'indication 68P, je pense qu'elle porte plutôt deux lettres calligraphiées dans l'alphabet glagolithique, portant le sceau du roi Dmitar Zvonimir (mort en 1089) . Qu'en pensent les spécialistes?
V. Les noms vernaculaires dans d'autres pays.
On constate l'écrasante majorité de langues reprenant la forme L'Amiral.
J'ai retrouvé aussi le nom — récent— de "schoenmaker", (cordonnier) en néerlandais.
- Адмірал, матыль en biélo-russe
- Адмирал (пеперуда) en bulgare
- Babočka admirál en tchèque
- Admiral (sommerfugl) en danois
- Admiral (Schmetterling) en allemand (et : der Admiral, der Mars, die Jungfrau, der nummerpapillon, der acht und neunziger) : anciennement pour Jakob Hübner ou pour N.J Brahm (1791) der Heiternesselfalter, le "beau (ou gai) papillon de l'ortie".
- Admiral (liblikas) en estonien
- almirante rojo en espagnol (et : Numerada )
- Almirante gorri en basque
- Amiraali (perhonen) en frison.
- Atalanta-lepke ou admirálislepke en hongrois
- Laksamana Merah en indonésien
- Krejenk en Upper Sorbian (Serbie)
- Vulcano en italien.
- Nûmerflinter en frisk :
- Papallona reina papallona de la reina, en catalan
- Адмирал (көбелек)
- Сонцевик адмірал en ukrainien
- Amiralfjärilen suédois
- Адмирал (бабочка) en russe
- Rusałka admirał en polonais
- admiraalvlinder of nummervlinder en neerlandais
- Admirolas (drugys) en lituanien
- Perîdankmîrê sor en kurde.
Langues celtiques :
1. langues gaéliques : irlandais (gaeilge) ; écossais (Gàidhlig ) ; mannois ( gaelg :île de Man).
- Aimiréal dearg en irlandais
- Ardmarragh jiarg en mannois.
-
en gaélique écossais*
2. Langues brittoniques : breton (brezhoneg) ; cornique (kernevek); gallois (Welsh, cymraeg).
-
pas de nom en breton ;
-
Y Fantell Goch en gallois.
*Liste des noms gaéliques écossais pour les plantes, les animaux et les champignons. Compilé par Emily Edwards, Agente des communications gaélique, à partir de diverses sources. http://www.nhm.ac.uk/research-curation/scientific-resources/biodiversity/uk-biodiversity/uk-species/checklists/NHMSYS0020791186/version1.html
Voir aussi :http://www.lepidoptera.pl/show.php?ID=70&country=FR
Revue Bibliographique complémentaire.
selon Goeze (Johann August Ephraim) Entomologische Beyträge zu des Ritters Linné zwölften ...,Leipzig, 1779 Volume 3,Numéro 1 page 320
- Müller I. c.p. 611 n° 175. Der Schekflügel ; Nummerpapillon.
- Füeslins , Verz. Schweiz. Ins. p.30 n° 576 Der Admiral.
- Blumenbachs, Handbuch der naturgeschichte, p. 363 n° 20, Atalanta, der Admiral ; 980 Vogel, Mars.
- Berlin. Magaz. II. p. 58. n°4. Pap. Atalanta ; Durio ; Omega ; der Admiral.
- Rösel I. Tagvög. I Kl p. 33 t.6.
- Kleemann (Chrétien Frédéric Charles) Beytrage zur natur oder insecten Geschischte(supplément de Rösel). I. p.80. Note : der Mars. Raupenkalender, page 107. N° 301. Admiral ; Schekflügel, Zahlenthierschen ; Mars.
- Pontopp., N.G.v. D. p. 218. n°.18. Der Admiral
- Fischers, N.G. Von Licl. p. 148. n°.332. Schekflügel.
- Neuer Scaupl. Der Nat . I. p. 105. Admiral.
- Bresl. Samml. 1720. Art. 5 p. 56. f.8.
- Martini, allgeme. Gesch. Der Nat. I. p. 381. Admiral ; der Vulkan.
- Systemat. Verz. p. 174. i. n°.1. Heiternesselfalterraupe (urticae urentis) ; la Chenille épineuse solitaire de l'Orme, Réaumur. Heiternesselfalter ; L'Ammiral, Degeer. Le Papillon à Chiffre, Seba ; le Vulcain, Geoffr.
- Esper, Schmetterl. I. p. 182. t. 14. f.I Der Admiral ; der Mars ; der Numernvogel ; der Acht und neunziger ; der Schekflügel. Le Vulcain ; the Admiral ; de Nommer Vlinder. — t. 24.f.7.7.* Eyer.
- Gladbachs Katal. Der Acht und neunziger.
- Bergsträssers, Nomencl. II. p. 20. t.20. f.1,2. Ey ; f.3,4,5,6. Raupen ; f.7,8,9. Die Chrysallide ; f.10,11,. Der heiternessenfalter ; der Admiral ; der Mars ; der Numernvogel ; der Acht und neunziger. Der Schekflügel.
- Onomast. , Hist. Nat. I. p. 350. der Admiralzeyfalter ; der Nesselschmetterling.
- Catholic. A. Ammiral.
- Dict . Encyclop. II. ed. Yverd.
- Bekm. Epit. Admiral.
- Fabricius. S.E. p. 504. n° 258. Nom. Linn.
- Scopoli (J.A). Entomol. Carniolica.Vindebonae, 1763 p. 148. n° ; 424.
- Poda. Mus. Graec. p. 72.
- Admiral, Ins. t.24. De Noord-Rups ; de Nommer Kapel.
-Schaeffer (Jacques-Chretien) Icones insectorum
- Mülleri Faun. Fridr.
- Seba Albert (1665-1736) Locupletissimi rerum naturalium Thesauri accurata descriptio. Amsterdam 1734, 4 vol. in folio Tom IV.t.I. D. 1-4 Papillon à Chiffre.
V. Zoonymie vernaculaire anglo-saxonne ( M.A Salmon, 2000).
Premières illustrations : Mouffet, 1634.
- The Admiral : Petiver, 1699 ; Ray, 1710 ; Albin, 1720 ; Duttfleid, 1748 ; Berkenhout, 1769 ; Haworth, 1803.
- The Admirable : Wilkes, 1747-1749 ; Harris, 1766 ; Samouelle, 1819.
- The Scarlet Admirable : Harris, 1775 ; Lewin, 1795.
- The Red Admiral : Donovan, 1799, et la plupart des auteurs suivants.
James Petiver nomma donc Vanessa atalanta "The Admiral" en 1699, puis il nomma Limenitis camilla" The White Leghorn Admiral" en 1703: les deux noms se font mutuellement référence, mais Petiver n'a pas jugé utile de préciser "The Red Admiral" pour le premier, cet adjectif ne s'ajoutant au nom que cent ans plus tard.
A cet Amiral rouge et cet Amiral Blanc vinrent s'ajouter accessoirement un Blue Admiral Kaniska canace (Linn. 1763) asiatique et un Yellow Admiral Vanessa itea (Fabr.1775) d'Australie.
La Royal Navy avait été organisée à l'époque élisabéthaine en trois escadres, la rouge (Drapeau rouge, commandée par l'amiral de la flotte) placée au centre , la blanche (drapeau blanc) placée en tête et la bleue (drapeau bleu) placée à l'arrière. Un Amiral Jaune viendra plus tard, désignant "un post captain" promu amiral sans attribution d'escadre, par défiance sur ses capacités à commander (voir ici) .
Jusqu'en 1702, une escadre était composée de trois divisions, celle du centre, la Rouge, celle de l'avant, la Blanche, et celle de l'arrière, Bleue, chaque division comportant des officiers de « flag-rang », Amiral, Vice-Amiral et Contre-Amiral. L'Amiral portait son pavillon au grand-mât, le Vice-Amiral au mât d'avant, et le Contre-Amiral en haut du mât d'artimon, mais les trois drapeaux étaient identiques, et de couleur unie. Dans sa propre division, l'Amiral en chef était au centre de la flottille, avec son second en avant, et son troisième en arrière.
Après 1702, les trois drapeaux des trois grades se différencièrent : uni pour l'Amiral, portant une boule blanche pour le Vice-Amiral, et deux boules blanches pour le Contre-Amiral.
Plus tard encore, les pavillons rouge, blanc et bleu portèrent l'Union Jack :
Le dernier a porté le pavillon amiral rouge au grand-mât fut l'Amiral Georg Roove, Admiral of the fleet de 1696 à 1705, donc pendant la période où Petiver nomma son papillon The Admiral. Plus tard, l'amiral le plus haut placé portait l'Union Jack en tête du grand-mât : le voici, l'Admirable Amiral de rouge vêtu :
Nelson, Edward Vernon, et Edward Hawke :
Je place ces images par simple association entre les ailes des "Admirals" et les tenues de ces hauts personnages, sans aucune argumentation historique. Chacun reconnaîtra White Admiral et Red Admiral. En réalité, les deux amiraux ne se distinguent pas par leur uniforme, mais par la couleur du drapeau. Voir A. Justice page 625 en 1726.
Plus tard, avec l'entomologiste Wilkes (1741), le nom se transforma en "White Admirable" et "Red Admirable", sans que je ne sache s'il s'agit d'un aimable jeu de mot, d'une réaction épidermique de rejet des officiers de marine, d'une coquille typographique. Le glissement sémantique — qui est opérant en anglais et en latin admirabilis/ amirallis alors qu'il disparaît presque en français— n'était-il pas déjà présent dans le nom de Petiver ? Harris l'adopte et le complète avec la forme "The Scarlet Admirable", l'Amiral Écarlate. Samouelle et Lewin en sont aussi des partisans, et l'ambiguïté des deux termes persiste à notre époque, laissant à chacun la fantaisie de choisir. Ainsi, Nabokov ne démordait pas du "Red Admirable" (cf chap. VI).
J'imagine que si Petiver ne crut pas nécessaire de préciser la couleur rouge de son "Admiral", c'est que, dans son esprit, la grande bande rouge des ailes était caractéristique du premier grade de la Flotte, et que la précision Red ne fut nécessaire que lorsque des papillons reçurent le nom des rangs subalternes. Nous pouvons poser l'équation "Papillon Admiral = Pavillon Amiral".
[ En France, ce pavillon est blanc : depuis François Ier, la couleur blanche devient Premier couleur de Colonel, les colonels généraux se donnant les uns le drapeau blanc, d'autres la cornette blanche ou le cheval blanc comme insigne de commandement ; en 1670, Saint-Louis institua le pavillon amiral, carré, blanc, placé au grand-mât ou au mât d'avant du vaisseau amiral commandé par l'Amiral ou le Vice-Amiral. ( Bardin, Dict. Armée de Terre, p. 769).]
Les Potins : Lord Charles Beresford, amiral de la Flotte, et son épouse Mina Gardner étaient surnommés "The Red Admiral and the Painted Lady", en raison de la déplorable habitude de Mina de se maquiller en public.
VI Nabokov et Vanessa atalanta.
Ce petit chapitre mérite un article entier, car V. atalanta était le papillon préféré et fétiche de Vladimir Nabokof, dans un rebondissement permanent entre le papillon lui même, et l'œuvre de Swift où il est serti en rébus prémonitoire dans deux vers de Cadenus and Vanessa.
Voir donc : Le papillon Vanessa atalanta, Jonathan Swift et Vladimir Nabokov. .
Bibliographie, liens et Sources.
— Funet : Vanessa.
— Inventaire national du patrimoine naturel (Muséum) : Vanessa atalanta .
— UK Butterflies : vanessa atalanta.
— lepiforum : vanessa atalanta
—Images : voir les superbes dessins de Hübner: Planche 7 .
HÜBNER, Jacob, 1761-1826 Das kleine Schmetterlingsbuch : die Tagfalter : kolorierte Stiche, Insel-Bücherei ;http://www.biodiversitylibrary.org/item/138312#page/35/mode/1up
I. Étymologie des lépidoptères :
— EMMET (Arthur Maitland) 1991. The Scientific Names of the British Lepidoptera: Their History and Meaning, Colchester, Essex, England : Harley Books, 1991, 288 p. : ill. ; 25 cm.
— GLASER L, 1887 Catalogus etymologicus Coleoperum et Lepidopterum. Erklärendes und verdeutschendes namensverzeichnis der Käfer und Schmetterlinge fûr Liebhaber und wissenschaftliche Sammler, R. Friehändler :Berlin 1887, 396 pages. BHL Openlibrary.
— GLASER, L, 1882 "Zur Nomenklatur des deutschen Tagfalter, in Entomologischen Nachrichten, Stettin 1882 pages 303-317,
https://archive.org/stream/entomologischena81882berl#page/310/mode/2up/search/lycaena)
— Gozmány, László: Vocabularium nominum animalium Europae septem linguis redactum. 2 vols. Budapest: Akadémiai Kiadó, 1979.
—HÜRTER Hans-Arnold 1988 Die wissenschaftlichen Schmetterlingsnamen, Herleitung und Deutung, Bottrop ; Essen : Pomp, 492 pages.
— ISAAK (Mark) Curiosities of the biological nomenclature, en ligne.
— JANSENN (August) 1980 , "Entomologie und Etymologie der Namen der belgischen Tagfalter"; in : Phegea, driemaandelijks tijdschrift van de vereniging voor Entomologie van de Koninklijke Maatschappij voor Dierkunde van Antwerpen, Jgg.8 Nr.2, 1980.
— KEMPER Heinrich 1959 Die tierischen Schädlinge im Sprachgebrauch, Berlin : Duncker & Humblot 1959. Google books.
— MACLEOD (Roderick Donald) Key to the names of British Butterflies and moths, 86 pp. Londres 1959.
— SODOFFSKY (W), 1837. "Etymologische undersuchungen ueber die gattungsnamen der Schmetterlinge von W Sodoffsky, in Riga", Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moscou, n° VI, Moscou : imprimerie d'Auguste Sémen, 1837, 167 p. Archiv.org.
— SPANNERT (Anton), 1888, Die wissenschaftlichen Benennungen der Europäischen Großschmetterlinge mit sâmmtlichen anerkannten Varietâten und Aberationen, Karl Duncker : Berlin,1888, 239 pages.
—SPULER (Dr Arnold), Die Europas Schmetterlinge, 1901-1908. Vol.1. Allgemeiner Teil —Spezieller Teil. I-CXXVIII + 1-386 + [1]-[6], 265 fig. dans le texte, E. Schweizelbart'sche Verlagsbuchhandlung, Nägele und Dr Sproesser édit., Stuttgart, Allemagne. En ligne sur BHL.
II. Bibliographie entomologique : Rhopalocères.
— ALBIN, E.: A Natural History of English Insects: Illustrated with a Hundred Copper Plates, Curiously Engraven from the Life. 1720. GDZ Göttingen
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