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10 juillet 2013 3 10 /07 /juillet /2013 22:15

Zoonymie (origine du nom) du papillon le Citron, Gonepteryx rhamni (Linné, 1758).

 

      La zoonymie (du grec ζῷον, zôon, animal et ónoma, ὄνομα, nom) est la science diachronique  qui étudie les noms d'animaux, ou zoonymes. Elle se propose de rechercher leur signification, leur étymologie, leur évolution et leur impact sur les sociétés (biohistoire). Avec l'anthroponymie (étude des noms de personnes), et la toponymie (étude des noms de lieux) elle appartient à l'onomastique (étude des noms propres).

 

Elle se distingue donc de la simple étymologie, recherche du « vrai sens », de l'origine formelle et sémantique d'une unité lexicale du nom.

 

 

Résumé.

Gonepteryx (Leach, 1815) :Du grec gônia, "angle" et pteron, "aile", par allusion à l'angulation des bords externes des ailes. 

Rhamni (Linné, 1758) : génitif du latin Rhamnus  "nerprun" emprunté au grec rhamnos, même sens, nom de la plante hôte mentionné dans le texte de Linné.

— Le nom vernaculaire Le Citron, Geoffroy 1762, Engramelle 1779, désigne la couleur jaune des ailes du mâle. G.C. Luquet l'a validé comme nom vernaculaire principal en 1986, et il est repris par tous les auteurs contemporains. Les autres noms vernaculaires sont le curieux Papillon caniculaire (de Geer, 1771), la Coliade du Nerprun, (Godart 1819) ; Coliade Citron  (Godart, 1823) et anecdotiquement La Piéride du Nerprun (Luquet, 1986) ou  Le Limon ( Robert 1960, Luquet 1986).

 

 

I. Nom scientifique

Lepidoptera.


1. Nom de famille et sous-famille :

      Pieridae Coliadinae.

 a) la Famille des Pieridae Piérides ou Piéridides (Luquet 1986): du nom des neuf  Piérides , Muses selon Lucrèce, ou  selon Ovide concurrentes des Muses qui les transformèrent en pies.

  Famille crée par P.A.J. Duponchel en 1832. Dans le "Catalogue méthodique des lépidoptères d'Europe" in Godart Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons de France, par J-B. Godart. Continuée par P.-A.-J. Duponchel.   Suppl. 1 Paris: Méquignon-Marvis, Libraire-Éditeur ,1832: page 382 .

 Dans son Catalogue méthodique (pages 377– 416), Duponchel répartit les papillons diurnes en deux divisions et treize tribus :

Première division : six pattes ambulatoires.

Tribu des Papillonides Latr.

Tribu des Parnassides Mihi.

Tribu des Pièrides, Mihi.

Tribu des Rhodocérides, Mihi.

Tribu des Lycénides, Leach.

Tribu des Erycinides, Boisduval.

Deuxième division : quatre pattes ambulatoires.

Tribu des Danaïdes, Latreille.

Tribu des Argynnides, Mihi.

Tribu des Vanessides, Mihi.

Tribu des Libythides, Boisduval.

Tribu des Nymphalides, Latreille.

Tribu des Satyrides, Boisduval.

Tribu des Hespérides, Latreille.

  Le nom de la tribu des Piérides sera transformée en Pieridae pour désigner une famille, par l'ICZN (International Commission of Zoological Nomenclature). Parmi ses quatre sous-familles, celles qui concernent l'Europe sont les Dimorphiinae (Piérides), les Pierinae (Piérides et aurores), et les Colianidae : 

b) Sous-famille des Coliadinae (Swainson, 1827). "Coliadines : Coliades et Citrons" (Luquet, 1986) ; Sulphurs  and Yellows.

Trois genres en France, Gonepteryx, Colias et Catopsilia.

 Le nom de Colias (Fabricius, 1807) viendrait de celui d'un cap de la côte est de l'Attique où s'élevait un temple dédié à Aphrodite (Vénus Colias) ; la bataille de Salamine se déroula à proximité; selon Pausanias dans sa Description de la Grèce L.I, chap.1, "Le promontoire Colias est à vingt stades de Phalère [port d'Athènes] ; c'est-là qu'après la défaite des Mèdes, les débris de leur escadre furent jetés par les flots. On y voit la statue de Vénus (Aphrodite) Colias et celles des Génétyllides [les Engendrantes]".

 Pour A. Spuler, il s'agit "du surnom de la déesse Aphrodite".

 Emmet, qui suspecte toujours Fabricius de profiter de la création de nom pour se livrer à des plaisanteries, signale que kolias est  le nom d'un poisson de la famille des thons (il cite étrangement Westwood, 1855) mais que kholê, kholos désigne en grec la bile (cf mélancolie) créant un trait d'esprit à cause de la couleur jaune. Il est vrai que Kolias a désigné chez Aristote puis chez Pline un poisson de la famille du thon, mais  Emmet confond κολιως "surnom d'Aphrodite" et  κολιας "poisson, thonidé", termes que L. Glaser (Catalogus etymologicus Coleoptorum et Lepideptorum, Berlin 1887) avait distingué.

  Une autre piste serait de considérer avec  E. Boisacq (rev. Belge philol. Hist. 1926 5, pp.507-514) que la racine indo-européenne ghel-, « éclat, couleur jaune ou verte, etc. » a donné le grec khloê, « verdure nouvelle », khlôros, « d'un vert clair », kholos, kholê, « bile » le latin helvos « de couleur de miel », ou fel « la bile », le gaulois *galvos (>lat.galbus, galbinus >fr. jaune), le lat.germ. Glêsum « ambre » (>all . Glas« verre »), l'allemand Gold « or », Galle« bile », Gelb « jaune », le russe zoloto " or".

   Tant qu'à plaisanter, Emmet aurait pu noter que si la racine grecque coleo "étui, fourreau" (coléoptère) désigne en grec moderne le vagin, des savants du XIXe siècle rapprochait le nom de Vénus Colias, comme Vénus présidant à la génération, de la racine grecque kolos, "membre, dans le sens de membre viril" (L.G. Michaud, Biographie universelle, 1832 page 38).

 

 Ces digressions nous détournent de l'essentiel : le nom de genre Colias est considéré jusqu'à preuve du contraire comme honorant le surnom d'Aphrodite. 

 

2. Nom de genre : Gonepteryx Leach, [1815]

[Leach, W. E.] [1815]. "Entomology.  Familiy I. papilionida [sic]". in: Brewster, D. [Ed] The Edinburgh Encyclopedia. Edinburgh , [1815] 9(1): 57-172.  page 127-128 et 716 . Espèce-type : Papilio rhamni Linnaeus, 1758.

  Du grec gônia, "angle" et pteron, "aile", par allusion à l'angulation des bords externes des ailes. Chez l'espèce-type, cette angulation de l'aile supérieure (apex) est nettement incurvée et angulaire, alors qu'elle est moins soulignée chez G. cleopatra, le Citron de Provence.  De même, l'indentation de l'aile inférieure forme une "queue" bien saillante chez G. rhamni, alors qu'elle n'est qu'esquissée chez G. cleopatra, permettant de différencier les femelles.


3. Nom d'espèce : Gonepteryx rhamni (Linnaeus, 1758).

P. [apilio] D. [anaus] rhamni, Linnaeus, Systema naturæ per regna tria naturæ, secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis. Holmiæ [Stockholm]. Laurentii Salvii, 1758. Tomus I: 824 pp, page 470 n° 73.

 

Rhamni, génitif du latin Rhamnus, "nerprun" emprunté au grec rhamnos, même sens, nom de la plante hôte mentionné dans le texte de Linné. En botanique, le genre rhamnus regroupe, en France, principalement trois plantes : Rhamnus alaternus L. — nerprun alaterne ou nerprun à feuilles persistantes ; Rhamnus cathartica L. ou nerprun purgatif, nerprun des teinturiers et Rhamnus frangula ou Bourdaine. Leurs drupes comparables à de petites prunes noires, luisantes, grosses comme un pois et à l'odeur désagréable leur a valu, à partir d'un latin pop. *niger prunus, proprement «prunier noir», les noms successifs de  noirbrun en 1210, puis  *neir prun,   noirprun au début du XVe s ; nerpruin  en 1501; nerprun en 1507.

 Synonymes  de Nerprun purgatif : Épine de cerf, Épine noire ou encore Bois noir et Bourgue épine.

   Le sirop de nerprun, préparé à partir du Rhamnus cathartica, était utilisé à des fins purgatives au XVIII et XIXe siècle. François-Étienne Geoffroy, très célèbre médecin et professeur de Chimie au Jardin du Roi (alors Louis XIV) [et père d'Étienne-Louis Geoffroy auteur de l'Histoire des Insectes] décrivait la plante, puis son usage dans sa Matière médicale (publication posthume en latin par Chardon de Courcelles, avant qu'il ne dirige l'École de chirurgie navale de Brest / Traduction et Suites : tome II-2 les Plantes indigènes, 1750 page 213.) "L'usage le plus ordinaire des bayes de nerprun est d'en faire un Extrait, qui se donne depuis une-demie Once jusqu'à six gros dans les Opiates apéritives, ou d'en faire un syrop.". Chardon de Courcelles l'utilise dans ses Formules pharmaceutiques pour le port de Brest (1769) , Jourdan donne en 1840 (p. 129) les recettes du Rob de nerprun, du sirop ou de la potion purgative, etc...

 Ce mêmes baies étaient employées en teinturerie pour obtenir une couleur nommée vert de vessie qui était utilisée pour les enluminures.

 

 

 

      Les nerpruns sont la plante hôte des chenilles de plusieurs papillons : outre d'autres Gonepteryx (le Citron de Provence G. cleopatra et la Farineuse G. farinosa leurs feuilles nourrissent aussi les larves de la Phalène du marronnier Alsophila aescularia, l'Argus vert ou Thècle de la ronce Callophrys rubi , l'Azuré des nerpruns Celastrina argiolus, le Jason à deux queues Charaxes jasius jasius, la Feuille morte du chêne Gastropacha quercifolia, Eupoecilia ambiguella, , Hemileuca eglanterina eglanterina, Lycia hirtaria, Odonestis pruni, Papilio eurymedon, Saturnia atlanticaSaturnia pavonia, le Thécla des Nerpruns Satyrium spini, la Lithosie complanule ou Lithosie plombée Eilema lurideola. (Funet cité par Wikipédia).


 

 

 

Synonymes.

  Gonepteryx rhamni rhamni (Linnaeus, 1758) 

Gonepteryx rhamni transiens Verity, 1913 

Papilio rhamni Linnaeus, 1758

Rhodocera rhamni (Linnaeus, 1758) 


 

II. Noms vernaculaires.

 

Le citron Geoffroy, 1762  ; le Papillon de la canicule, de Geer, 1771 ; le Citron, Engramelle, 1779 ; Le Coliade Citron, Godart 1819 ; Le Citron Luquet, 1986 ;   La Piéride du Nerprun (Luquet, 1986) ;  Le Limon ( Robert 1960, Luquet 1986). 


 1. Le  citron, Geoffroy, 1762.

Étienne-Louis Geoffroy, Docteur en médecine 1762,  Histoire abrégée des insectes qui se trouvent aux environs de Paris: dans laquelle ces animaux sont rangés suivant un ordre méthodique ; Paris : Durand 1762 Tome second Planches XI à XXII  colorées à la main par Prévost gravées par Defehrt. 744 p. page 74 n° 47.

""Leur couleur est d'un jaune citron, quelquefois verdâtre des deux cotés".

  Le mot désigne depuis le XIIIe siècle le fruit du citronnier ; par métonymie, il est employé comme adjectif de couleur, en apposition, depuis 1680 (Dict. hist. Robert). On appréciera le "génie" de Geoffroy, qui sait prendre ses distances par rapport au nom scientifique, comme aux noms anglo-saxons qui rapprochent la couleur des ailes de celle du soufre. Surtout, son talent est d'éviter la simple mention de la couleur ( nous avons échappé à des noms comme le Jaune, Jaunet,  le Jaune du nerprun) pour choisir, comme il l'avait fait pour l'Aurore, une métaphore, la couleur Citron et ses évocations de forme, de saveur, d'exotisme, ou tout ce que l'imaginaire voudra associer à ce fruit.

 

 

 2. Papillon de la canicule, De Geer 1771.

    GEER, (Charles de), Mémoires pour servir à l'histoire des insectes , Stockholm : Hesselberg, 1771. Tome second première partie page 182 Part. I n° 1. (nommé P. canicularis Tome I page 30 planche 15).

Papilio canicularis est tiré de Linné 1746 Fauna svecica, Stockholmiae, Laurentii Salvii 1746. page 242 n° 795 qui indique : "Vulgo, Papilio canicularis". Repris en 1761 dans la deuxième édition de fauna svecica page 273 n° 1042. Il s'agirait de la transcription latine du nom vernaculaire (suédois) de G. rhamni.

  On sait que le nom canicule, dérivé de l'italien canicula « petite chienne », est appliqué à l' étoile Sirius Alpha Canis Major puis depuis Molière (Sganarelle et le Cocu imaginaire I,2) à l'époque estivale de grande chaleur, l' étoile Sirius ou Canicule se levant et se couchant avec le Soleil du 22 juillet au 22 août. Or, s'il existe un papillon qui ne limite pas son vol au seul mois de juillet, c'est bien Gonepteryx rhamni, qui vole de juin à novembre, puis parfois dès mi-février jusqu'à juin et dont les mâles se réveillent facilement durant les chaudes journées de la fin de l' hiver ! Mais en Suède, pays de Linné, nous nous trouvons à la limite nord (parallèle 64° N. in Lafranchis, 60° in Perrein) de l'aire de répartition, dans une région où G. rhamni réserve ses vols aux mois de juin et juillet (Tolman & Lewington), et où peut-être il était amené par les vagues de chaleur (värmebölja).

 

 

3. Le Citron, Engramelle 1779 .

   Jacques Louis Florentin Engramelle Papillons d'Europe, peints d'après nature, Volume 1 page 223  n° 110 Planche LIII par J.J. Ernst, gravée par J.J. Juillet.  1779.  

   "Le mâle de ce papillon vu en dessus est d'une belle couleur citrine un peu verdâtre. Au milieu de chaque aile, il a une petite tache orangée, et plusieurs points de même couleur à l'extrémité du bord des ailes. Le corps qui est noir en dessus et citron en dessous, est couvert de poils blanchâtres et soyeux. Les antennes sont très courtes, grosses et rougeâtres, et leurs masses sont très allongées."

  "La femelle est dessus et dessous d'une couleur blanchâtre tirant sur le verd d'eau. Et elle a les mêmes taches que le mâle. On voit des femelles dont le dessus est couleur de soufre pâle. Les deux sexes ont à chaque aile un angle bien marqué."

  "Elle [la chenille] vit sur le Rhamnus ou églantier, et aussi sur le Frangula, Aulne noir ou Bourdaine."

 

4. (du nerprun) , de Villers, 1789.

VILLERS (Charles de) 1789 Caroli Linnaei Entomologia, faunae Suecicae descriptionibus aucta : DD. Scopoli, Geoffroy, de Geer, Fabricii, Schrank, &c., speciebus vel in systemate non enumeratis, vel nuperrime detectis, vel speciebus Galli australis locupletata, generum specierumque rariorum iconibus ornata; curante & augente Carolo de Villers .. Lyon : Pietre et Delamollière, (1789) page 16

 Charles de Villers ne crée pas un zoonyme, mais se contente de traduire l'épithète scientifique rhamni.

 

5. Coliade du Nerprun, Latreille et Godart 1819.

 Latreille et Godart, Encyclopédie méthodique, Histoire naturelle, Paris : Vve Agasse, Tome 9 vol. 116, 1819 page 89.

 

5 . Coliade Citron , Godart 1821.

Jean Baptiste Godart, Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons de France décrits par M. Godart, ancien proviseur Paris : Crevot 1821 Vol.1, Première partie, environs de Paris, [I]-[vij] + 295 p. Tableau méthodique page 43 n° 3 dessinée par [Antoine Charles] Vauthier et gravée par Lanvin.

  • Coliade Citron, Hippolyte Lucas 1834.
  • Coliade Citron, Duponchel, Chenilles 1849  page 60 n°15

 — Rhodocera Rhamni  :  Boisduval, Chenilles 1834 page 35 Planche 3.

— Coliave (sic) du Nerprun : Le Borgne de Kermorvan in Souvestre, 1836 page 165.

 

      J.B. Godart décrit (ouvrage cité page 41) son genre Coliade regroupant "les danaïdes blanches (Linn.)", mais il signale en note après sa description du Coliade Citron que M. le docteur William Leach, l'un des professeurs-administrateurs du Musée Britannique, a fait avec cette espèce et quelques autres qui ont le même port un genre auquel il a donné le nom de gonopteryce (ailes anguleuses)".


6. Revue des noms vernaculaires par Gérard Luquet en 1986.

 

Dans son article paru dans Alexanor, Gérard Christian Luquet retient Le Citron en nom principal, et en admet deux autres :

  "n° 101 Gonepteryx rhamni L. Le Citron Le Limon* ; La Piéride du Nerprun**."

* Robert Paul-A. 1960, Les papillons dans la nature. 405p., 64 pl. coul. Delachaux et Niestlé édit. Neufchâtel (Suisse).

** Villers (Charles de) : cf supra.

  Pourtant, Le Limon aurait pu être écarté, comme mauvaise adaptation dans notre langue qui n'utilise pas ce terme comme nom de couleur et trahit donc l'intention de Geoffroy, ou même la métaphore sous-jacente à notre Le Citron, puisque notre langue ne désigne pas couramment le fruit du citronnier par le nom de limon.

   De même, Charles de Villers n'est pas l'auteur du nom La Pièride du Nerprun, mais se contente de traduire entre parenthèse le latin "rhamni (du nerprun)".

 


7. Noms vernaculaires contemporains :

Au début du XXe siècle, Charles Oberthür et Constant Houlbert ( 1912-1921) utilisent le nom scientifique, mais dans le cours du texte on trouve "Tout le monde connaît le Papillon citron, comme l'appelle Geoffroy". Cette dénomination ne respecte pas à la lettre le nom Le Citron de Geoffroy, et cet exemple montre qu'avant que Gérard Luquet 1986 ait proposé à la communauté des naturalistes un document qui fera référence, chacun traitait le nom vernaculaire avec une certaine légèreté .

 

Higgins & Riley /Luquet 1988 : Le Citron.

Bellmann / Luquet  2008 : Le Citron .

Blab / Luquet 1988 : Le Citron.

Doux et Gibeaux / Luquet 2007 : Le Citron

Lafranchis, 2000 : Le Citron.

Perrein, 2012 :  Citron.

Tolman et Lewington / Leraut 2009 : Citron .

Wikipédia : Le Citron.

 

 

 

 

 

III. Les noms vernaculaires dans d'autres pays.

 Aucun n'évoque la ressemblance des ailes avec une feuille. Un groupe majoritaire reprend le nom créé par Geoffroy et la comparaison avec la couleur jaune-citron. Une autre métaphore est trouvée dans le nom turc qui souligne l'aspect falciforme des ailes. 

  • Citronfjäril en suédois.
  • Sitronsommerfugl En norvégien
  • Citroenvlinder en néerlandais
  • Der Zitronenfalter en allemand,
  • De Zitroonefalter en dialecte alémanique
  • Sitruunaperhonen en finnois.
  • Citronsommerfugl en danois.
  • Listkowiec cytrynek en polonais.
  • Citrinukas En lituanien.
  • La Cedronella en italien.
  • Common Brimstone en anglais.
  • Žluťásek řešetlákový en tchèque (... du nerprun).
  • Melyn y rhafnwydd en gallois (Jaune du nerprun).
  • Orakkanat en turc. (aile en forme de faucille).
  • Gieltsje en frison.

 

 

 IV. Zoonymie vernaculaire anglo-saxonne ( M.A Salmon, 2000). 

 Première mention : Moffet ou Muffet Theatrum insectorum 1634 page 103 fig. 1 (collection du suisse Conrad Gessner (1516-1565) notamment).

  • The Pale Brimstone : mâle Petiver, 1695.
  • The Brimstone : femelle, Petiver, 1695 ; mâle et femelle Jermyn, 1824 ; et la pluapart des auteurs suivants.
  • The Male Straw Butterfly : femelle : ray, 1710 ; par erreur, Petiver, 1717.
  • The Primrose : Rennie, 1832.
  • The Sulphur :Frohawk, 1924.

  Brimstone est le nom obsolète du soufre (sulphur) ; il est issu du vieil anglais brynstān, lié au  vieux norrois brennistein; littéralement "pierre-brûler". Le terme est utilisé par métonymie pour désigner [la couleur du] soufre, comme, supra, notre [couleur de] citron.

  C'est encore la couleur des ailes qui détermine le nom Male Straw Butterfly, "papillon couleur de paille", et —sans-doute— celui de Primrose, que je comprends comme "couleur de primevère".


 

 

 

 

 

 

V. Autres descriptions.


 Linné, Fauna svecica, Stockholmiae, Laurentii Salvii 1746. page 242 n° 795.

Linnaeus, C. 1761. Fauna svecica sistens animalia Sueciae regni: Mammalia, Aves, Amphibia, Pisces, Insecta, Vermes. Editio altera, auctior. Stockholmiae [=Stockholm]: L. Salvii, 48 + 578 pp. n° 1042.

Mullers, Syst. Nat. Tome 5 page 594.

Rösel von Rosenhof, tome 3 suppl. Cl. II. Pap. Diurn. Tab. XLVI. Fig.1, 2, 3 page 264.

Fuesli, Ins. N° 555.

Schaeffer, Icon ins. Rat. Tab. 35 fig. 1, 2,

Ray, Hist. Ins. Page 112 n°4.

Esper, tome 1 tab. IV fig 4 page 73.

Mouffet, Theatr ins. Ed lat. Page 103 fig. 1. / Ed. Anglaise p. 198.

Jonston Ins. Page 42.

Hoffnagel, Ins. I.

Albin, ins.

Petiver, mus. I n°1

 

 

 

 

 

 

 

Sources et liens.

Liens et Sources.

Funet : Gonepteryx 

Inventaire national du patrimoine naturel (Muséum) : Citron.

Le numéro 96 de novembre 2011 de la revue La Hulotte a été consacrée au Citron. Une très riche bibliographie est disponible en ligne : La Hulotte n°96.

 

— BELLMANN Heiko, 2008 Quel est donc ce papillon, Les Guides Nathan, Paris : Nathan, 2008. Traduction française et noms vernaculaires par G.C. Luquet.

— BLAB (Josef), RUCKSTULH (Thomas) ESCHE (Thomas)  [et al.], adaptation et traduction française LUQUET (Gérard-Christian), 1988 Sauvons les papillons  : les connaître pour mieux les protéger ; préface de Pierre Richard Paris : Duculot 1 vol. (192 p.) : ill. en coul., couv. ill. en coul. ; 27 cm Trad. de : "Aktion Schmetterling so können wir sie retten". 

— BOITARD (Pierre ) Manuel d'entomologie ou Histoire naturelle de insectes: contenant la synonymie de la plus grande partie des espèces d'Europe et des espèces exotiques les plus remarquables, Tome second, Paris : Roret, 1828,  Gallica

  — BOISDUVAL ( Jean Alphonse),  GRASLIN, (Adolphe Hercule de), Dumesnil (P.C.R.C)  Rambur (Pierre).1833 Collection iconographique et historique des chenilles ou description et figures des chenilles d'Europe, avec l'histoire de leurs métamorphoses et des applications à l'agriculture, Paris : Librairie encyclopédique de Roret, 1832-1837 [1833].

— CHINERY (Michael), Insectes de France et d'Europe occidentale, adaptation française  G. Luquet pour les lépidoptères, Flammarion 2005, 2eme édition 2012, 320 p.

— DOUX (Yves), GIBEAUX (Christian), 2007, Les papillons de jour d'Île de France et de l'Oise,Collection Parthénope, Edition Biotope, Mèze, ; Muséum national d'Histoire naturelle, Paris, 2007, 288 p. Préface, index et supervision scientifique de Gérard Chr. Luquet.

— DUPONT (Pascal), DEMERGES (David), DROUET (Eric) et LUQUET (Gérard Chr.). 2013. Révision systématique, taxinomique et nomenclaturale des Rhopalocera et des Zygaenidae de France métropolitaine. Conséquences sur l’acquisition et la gestion des données d’inventaire. Rapport MMNHN-SPN 2013 - 19, 201 p. http://www.mnhn.fr/spn/docs/rapports/SPN%202013%20-%2019%20-%20Ref_Rhopaloceres_Zygenes_V2013.pdf

— DUPONCHEL (Philogène Auguste Joseph) 1849 Iconographie et histoire naturelle des chenilles pour servir à de compléter une l'Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons de France, de MM. Godart et Duponchel . Paris : Germer Baillère, 1849. 

— EMMET (Arthur Maitland) 1991. The Scientific Names of the British Lepidoptera: Their History and Meaning, Colchester, Essex, England : Harley Books, 1991,  288 p. : ill. ; 25 cm.

—  ENGRAMELLE (R.P. Jacques Louis Florentin), Papillons d'Europe peints d'après nature par M; Ernst. Gravés par M. Gérardin et coloriés sous leur direction. Première partie. Chenilles, Crysalides et Papillons de jour [décrits par le R.P. Engramelle, Religieux Augustin, Quartier Saint-Germain] Se vend à Paris chez M. Ernst et Gérardin. Paris : Delaguette/Basan & Poignant 1779. Volume 1 [1]+[VIII],[i-xxxiv] - 206p-errata [i-vi], 3 pl. en noir, 48 planches coloriées (I-XLVIII), 100 espèces. 

— FOURCROY (A. F.) 1785. Entomologia Parisiensis; sive catalogus insectorum quæ in agro Parisiensi reperiuntur; secundam methodam Geoffrœanam in sectiones, genera & species distributus: cui addita sunt nomina trivialia & fere trecentæ novæ species. Pars secunda. Parisiis. (Hôtel Serpente). 2. 232-544. Traduction en latin de l'Histoire des insectes de E.L. Geoffroy. http://archive.org/stream/entomologiaparis02four#page/n3/mode/2up

 — GEOFFROY (Étienne-Louis, Docteur en médecine) 1762. Histoire abrégée des insectes qui se trouvent aux environs de Paris: dans laquelle ces animaux sont rangés suivant un ordre méthodique ;Paris : Durand 1762 Tome second Planches XI à XXII  colorées à la main par Prévost gravées par Defehrt. 744p. http://archive.org/stream/histoireabrg02geof#page/n9/mode/2up

— GEOFFROY [Étienne-Louis] 1798-99 Histoire abrégée des insectes  Benoît Louis Prévost; A J Defehrt Paris : Chez Calixte-Volland : Chez Rémont, an VII [1798-1799 Tome deuxième. http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/14595#/summary

— GEER, (Charles de), Mémoires pour servir à l'histoire des insectes , Stockholm : Hesselberg, 1771.Tome 1 [1]-[15] 707 pages, 37 planches, Gallica .  Tome second première partie 616 pages,  ; Tome second deuxième partie pages 617 à 1175, 43 planches gravées par Bergquist. Gallica.

— GODART (Jean-Baptiste) Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons de France décrits par M. Godart, ancien proviseur Paris : Crevot 1821 Vol.1, Première partie, environs de Paris, [I]-[vij] + 295 p. Planches dessinées par [Antoine Charles] Vauthier et gravées par Lanvin.

 

— Gozmány, László: Vocabularium nominum animalium Europae septem linguis redactum2 vols. Budapest: Akadémiai Kiadó, 1979. 

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—HÜRTER Hans-Arnold 1988 Die wissenschaftlichen Schmetterlingsnamen, Herleitung und Deutung, Bottrop ; Essen : Pomp, 492 pages.

— KEMPER Heinrich 1959 Die tierischen Schädlinge im Sprachgebrauch, Berlin : Duncker & Humblot 1959. Google books.

— LAFRANCHIS (Tristan), 2000 Les papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg et leurs chenilles, Collection Parthénope, Ed Biotope, Mèze, 448p. 

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— PERREIN (Christian) 2012 , Biohistoire des papillons, Presses Universitaires de Rennes 2012.

— RÉAUMUR [René-Antoine] de Ferchault 1734-1748 Mémoires pour servir à l'histoire des insectes   Paris : Imprimerie Royale, 6 volumes, de 1734 à 1748 [un 7e, copie du manuscrit original, paraîtra en 1928], 267 planches gravées par Simoneau, Lucas, Haussard et Fillioeul. En ligne BHL.  Voir aussi VALLOT J.N. 1802.

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SCOPOLI (Jean-Antoine) Ioannis Antonii Scopoli Med. Doct. S.C.R. ... Entomologia Carniolica exhibens insecta Carnioliae indigena et distributa in ordines, genera, species, varietates : methodo Linnaeana. Vindobonae :Typis Ioannis Thomae Trattner ...,1763. En ligne BHL.

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SPULER  (Dr Arnold), Die Europas Schmetterlinge, 1901-1908. Vol.1. Allgemeiner Teil —Spezieller Teil. I-CXXVIII + 1-386 + [1]-[6], 265 fig. dans le texte, E. Schweizelbart'sche Verlagsbuchhandlung, Nägele und Dr Sproesser édit., Stuttgart, Allemagne. En ligne sur BHL:http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/9477#/summary

— TOLMAN (Tom), LEWINGTON (Richard), Guide des papillons d'Europe et d'Afrique du Nord, traduction et adaptation française Patrick Leraut,  Paris : Delachaux et Niestlé 1999 et 2009, 384 pages.

— VALLOT J.N. Concordance systématique, servant de table de matières à l'ouvrage de Reaumur, Paris : Grégoire, Thouvenin, 1802. En ligne Google books.

  — VILLERS (Charles de) 1789 Caroli Linnaei Entomologia, faunae Suecicae descriptionibus aucta : DD. Scopoli, Geoffroy, de Geer, Fabricii, Schrank, &c., speciebus vel in systemate non enumeratis, vel nuperrime detectis, vel speciebus Galli australis locupletata, generum specierumque rariorum iconibus ornata; curante & augente Carolo de Villers .. Lyon : Pietre et Delamollière, (1789).https://archive.org/stream/carolilinnaeient02linn#page/n11/mode/2up

De Geer :  http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97151p/f1.image.r=.langFR

Godart BHL :  http://www.biodiversityheritagelibrary.org/item/38004#page/256/mode/1up

Duponchel, chenilles 1849 : BHL :   http://www.biodiversityheritagelibrary.org/bibliography/9410#/summary

Boisduval chenille 1832 :   http://www.biodiversityheritagelibrary.org/bibliography/51588#/summary

Geoffroy  :    http://www.biodiversityheritagelibrary.org/item/51067#page/9/mode/1up

Engramelle :    http://books.google.fr/books?id=em0FAAAAQAAJ

Latreille 1804 :           http://books.google.fr/books?id=xBsOAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

Latreille et Godart 1819 :  https://archive.org/stream/encyclopdiem09metc#page/n3/mode/2up

Linné   http://www.biodiversitylibrary.org/item/10277#page/3/mode/1up

 De Villers 1789 :  https://archive.org/stream/carolilinnaeient02linn#page/n11/mode/2up

Fabricius :  http://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/36510#/summary

Rottemburg : http://www.animalbase.uni-goettingen.de/zooweb/servlet/AnimalBase/home/speciestaxon?id=8326

Scopoli Entomologia carniolica 1763  http://www.biodiversityheritagelibrary.org/bibliography/34434#/summary

Leach : http://biodiversitylibrary.org/page/17493618#page/136/mode/1up

Goettingen animalbase : base de donnée : http://www.animalbase.uni-goettingen.de/zooweb/servlet/AnimalBase/search

Butterflies of America : http://butterfliesofamerica.com/polyommatus_icarus.htm

 Bestimmungshilfe für die in Europa nachgewiesenen Schmetterlingsarten :http://www.lepiforum.de/

—  Articles biographiques sur les taxonomistes entomologistes http://gap.entclub.org/taxonomists/index.html 

   http://www.reserves-naturelles.org/sites/default/files/fichiers/protocole-rhopalo-liste-especes.pdf

 


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  • : Le blog de jean-yves cordier
  • : 1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué). "Les vraies richesses, plus elles sont grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)

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