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10 novembre 2021 3 10 /11 /novembre /2021 17:43

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts.

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Voir :

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PRÉSENTATION.

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Le calvaire est placé au centre approximatif du placître, devant le porche sud (plus tardif, datant de 1589) et l'ossuaire (plus tardif également, vers 1550). En le datant vers 1500, c'est le monument le plus ancien de l'enclos, puisque la partie la plus ancienne de l'église, son porche ouest, date de 1551.

«  Au maître de Quilinen, [auteur du calvaire éponyme] on attribuera Motreff, modeste, Mellac, fortement charpenté et Saint-Hernin, rafistolé comme on a pu.

Proche de Quilinen dans le temps, moins remarquée, la manière du Maître de Brasparts, sonne plus "breton" aux yeux des amateurs, comme si la manière des autres l'était moins. Sans doute issus du ciseau du maître de Brasparts, les calvaires de Loqueffret, de Plouénan, timbré des armoiries des Kersauzon et des Keranguen, et de Vesly, dans l'Eure, étonnant sous le ciel normand, où il a été transporté il y a seulement quelques décennies. » (Castel 1980 page 125)

 

 Selon Emmanuelle Le Seac'h, qui reprend dans sa thèse les dénominations et attributions d'Yves-Pascal Castel,  le Maître de Brasparts est un sculpteur au style médiéval affirmé,  dans la veine du Maître de Quilinen (fin XVe-début XVIe). Ce dernier, aurait réalisé, vers 1500 ,  outre le calvaire à composition ascensionnelle de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec [1450 pour Castel], ceux de Motreff et de Mellac, et les larrons de celui de Saint-Hernin. Ainsi qu'une sculpture de saint Pierre à Briec-de-l'Odet, et la croix en granite du Vieux-Bourg de Lothey.

Le Maître de Brasparts aurait réalisé, lui,  outre le calvaire éponyme, ceux de Loqueffret et de Plouénan. 

Les points communs aux deux maîtres sont nombreux et convaincants. Le Maître de Brasparts privilégie également une élévation ascensionnelle avec un point de convergence se dirigeant vers le sommet de la croix, et la Crucifixion, par une sorte de démonstration théologique en image. Il reprend sous son ciseau les "marmousets" (Castel nomme ainsi les personnages vêtus en écuyer et tenant des écus au nœud du fût), si caractéristiques du Maître de Quilinen. La Déploration, le saint Michel terrassant le dragon, les larrons sur leur gibet distinctif, ou le titulus qui adopte la forme d'une bande d'étoffe repliée en M, sont des "marqueurs" iconographiques communs aux deux ateliers. Et on y retrouve aussi le Christ ressuscité montrant sa plaie, et les anges au calice. La hauteur est presque la même, 6,50 mètres à Quilinen, et 6 mètres à Brasparts. Aussi la proximité

Mais le calvaire de Quilinen serait plus ancien (Castel le date vers 1450) et il est en granite. Sa base en étoile et sa composition en spirale accueillent 47 personnages. Le calvaire de Brasparts  — qui a perdu la Vierge et Jean qui occupaient la console— ne compte que neuf personnages. Sa base est, plus banalement, rectangulaire. L'un des larrons a été remplacé par un Christ aux liens.

À Brasparts, le granite a servi pour construire le socle et l'emmarchement : le calvaire est posé sur un massif carré doté d'une table d'offrande à l'ouest, et de bénitiers sur les faces sud et nord : ce massif s'affine par des chanfreins en un socle, auquel s'intègre une Déploration (souvent désignée comme Vierge de Pitié ou Pietà). Les trois fûts sont implantés sur ce socle, de forme polygonale puis cylindrique ; le fût central, plus haut, est celui qui porte la croix.

 

 

Voir : 

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Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

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LA DÉPLORATION À QUATRE PERSONNAGES.

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Ce groupe rassemble autour de la Vierge et de son Fils une sainte femme, et — à mon avis — Marie-Madeleine identifiée par le pot d'aromates posé à ses pieds. C'est l'une des rares Déplorations où les personnages sont debout autour du Christ, comme trois colonnes de taille presque identiques barrées par la diagonale oblique vers le bas et la droite, du Fils descendu de la croix.

"La pietà reflète dans une raideur stoïque la douleur de la perte d'un être cher. Les trois Marie soutiennent le Christ juste après sa Descente de la croix. Entourant la Vierge, on trouve ainsi Marie Cléophas, mère de Jacques l Mineur à gauche, et Marie Salomé mère de Jacques le Majeur à droite. Toute la composition est axée sur la verticalité  et la rigueur et accentuée par l'arc de cercle que forment le corps du Christ et son bras inanimé. Au centre, la Vierge pose la main gauche sur la hanche de son fils. Son voile est rabattu sur les côtés  en forme de cornette identique à celle du Maître de Tronoën a attribué à ses représentations de la Vierge. Les deux femmes qui l'entourent portent le même voile qui leur recouvre aussi les cheveux. Les pieds dépassent à peine les robes qui forment des plis en volutes.

La femme qui est à droite de Marie est la seule à saisir le corps des deux mains au niveau du bras droit. À gauche, la sainte Femme est enveloppée dans son voile qui forme un drapé  arrondi harmonieux. Les femmes aux visages rectangulaires et stoïques expriment à travers le sérieux de leur expression toute la rudesse "montagnarde" et venteuse de la région. La douleur des femmes s'exprime par la forme étirée des paupières et le philtrum bien visible. Le sculpteur a placé une ride horizontale appelée ride du lion sur le front pour vieillir leur visage.

Les jambes du Christ sont raides; la cuisse fine et l'arête des tibias donnent une forme triangulaire au bas des jambes. Ses pieds et ses mains sont larges tout comme ceux de la Vierge et de ses parentes, les doigts bien alignés, le pouce de la main droite collée à la paume. Sa tête penche vers le sol, suivant la ligne donnée par sa main. Il porte les cheveux très longs qui retombent sur la poitrine et une couronne ainsi qu'une barbe aux motifs en œillets. Le nez est pointu. Un léger rictus, que l'on retrouve sur tous les personnages marque le visage ; les commissures des lèvres sont légèrement tombantes." (Le Seac'h)

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René Couffon rapproche ce groupe de la Déploration de Nizon, près de Pont-Aven, bien connu pour figurer sur le Christ vert de Gauguin. La datation serait du XVe, mais l'Atlas des croix et calvaires ne la précise pas.

 

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Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire de l'enclos paroissial de Brasparts.
Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

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SAINT MICHEL TERRASSANT LE DRAGON.

 

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"Adossé au bas du fût, saint Michel terrasse le dragon. Une lance aiguisée pénètre dans la gueule béante de la bête gisant à ses pieds, les pattes arrière levées accrochées à sa jambe. On retrouve ici la représentation coutumière de l'animal fabuleux similaire à celles des crossettes et gargouilles. Les pattes sont griffues, les oreilles pointues et la gueule est entièrement recouverte de dents, même dans le fond des mâchoires, sans souci de réalisme. Le corps maigre est efflanqué est plissé tout comme la tête. Saint Michel porte une petite rondache à la main gauche. Il est chaussé de solerets aux articulations imitant le métal soigneusement sculptées. Le saint est tête nue, les cheveux se partageant en mèches à l'extrémité arrondie.

Il est présenté de la même manière qu'à Mellac et ensuite à Saint-Hernin et Plourac'h." (Le Seac'h p. 245)

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Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

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LA CONSOLE  ET SES TROIS MARMOUSETS.

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J'ai déjà exprimé mon petit désaccord avec le choix du terme de "marmouset", que le CNRTL définit comme une figure grotesque décorant un culot, un support. Les personnages masculins réduits à leur buste occupent certes un support, celui de la console, mais n'ont rien de particulièrement grotesques. Le qualificatif est toujours dépréciatif, et seul le nez épaté d'un des trois écuyers (c'est là mon terme), et les ventres proéminents pourraient le justifier.

Leur visage et leur coiffure, leur tunique, leur façon de se tenir les bras entrecroisés comme dans une ronde, ou de saisir entre pouce et les doigts longs leur écu, se retrouve à Quilinen, à Motreff et à Saint-Hernin .  Ainsi que sur le calvaire d'Ergué-Armel à Quimper.

La console permettait d'accueillir trois personnages. On pense à la Vierge et à Jean, comme à Motreff, à Mellac.  Et peut-être, pour la troisième place, au Christ aux liens replacé sur le troisième fût, mais qui n'est pas de l'atelier.

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"Trois marmousets se tiennent les bras entrelacés, portant des blasons aujourd'hui muets. Ils sont vêtus de chemises boutonnées serrées sur le haut du vêtement, une large échancrure faisant bailler le tissu au niveau du ventre, avec un col large et pointu. Ils portent une coiffure identique à celle de saint Michel. Les marques des ciseaux des sculpteurs sont encore visibles ; les chevelures ne sont pas lissées. Les visages sont similaires à ceux des personnages de la pietà et de Michel. Les paupières sont étirées sur les côtés, les pommettes rondes et le sillon naso-génien creusé. Les bouches sont plus marquées que pour la pietà ou Michel et les têtes plus grosses." (Le Seac'h)

 

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Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire de l'enclos paroissial de Brasparts.
Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

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LE CHRIST EN CROIX.

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"La Crucifixion présente un Christ très raide, presqu'à la verticale. Son pagne est croisé sur le devant avec les pans de tissu tombant au milieu. La tête est similaire à celle du Christ de la pietà". (Le Seac'h)

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Deux anges, dont les tuniques longues forment un demi cercle de chaque côté de la croix, recueillent le sang des plaies des mains dans des calices, aujourd'hui brisés. Celui placé à la droite du Christ recueille aussi, dans un calice bien préservé, le sang (ou plutôt l'eau) s'écoulant de la plaie causée, au flanc droit, par la lance de Longin.

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Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

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LE CHRIST RESSUSCITÉ.

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"Un Christ ressuscité,  au visage semblable à celui de la Crucifixion, montre de la main droite sa plaie de côté et lève la paume gauche. Il porte un collier de barbe formé d'œillets, identique à celui qu'arborait le mauvais larron. La bouche est plus tombante, comme celle des saintes Femmes de la pietà tout comme le nez rond et écrasé." (Le Seac'h)

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Cliché Bernard Bègne, Inventaire, IVR53_20082900083NUCA

 

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Face est, détail du Christ, cliché Bernard Bègne, Inventaire.

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LE CHRIST AUX LIENS (ECCE HOMO).

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"Sur le fût gauche du calvaire, un Christ, qui n'est pas de la même main que le reste de l'œuvre, est attaché à une colonne pour la Flagellation. Les poings liés sur le devant, il tient une palme dans sa main gauche. Son visage est très différent de ceux du Maître de Brasparts. Les yeux ont l'iris creusé, les paupières sont étirées dans les angles et la bouche est entrouverte. Un manteau maintenu par une agrafe lui couvre les épaules." (Le Seac'h)

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Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

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LES LARRONS.

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Le mauvais larron, vêtu d'un pagne à la braguette accentuée,  est renversé en arrière sur son gibet en T, dans une posture extrême puisque ses bras violemment écartés sont liés au fût.  La jambe gauche est liée par une corde, tandis que l'autre, brisée au dessus du genoux, devait être fléchie, comme à Saint-Hernin pour témoigner du texte évangélique de Jean 19:31-32 où Pilate ordonne qu'on brise les jambes des larrons pour achever leur agonie.

Le visage est difficile à observer. Le Seac'h indique que la chevelure est constituée des mêmes "œillets" que la barbe du Christ de la Déploration.

 

Le cliché de Bernard Bègne est excellent. On constatera, depuis,  la progression de croissance des lichens qui dégrade la sculpture.

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Cliché Bernard Bègne Inventaire. IVR53_20082900052NUCA

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Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts. Photographie lavieb-aile 2021.

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SOURCES ET LIENS.

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ABGRALL (Jean-Marie), 1904, ABGRALL, " Brasparts." Notices des paroisses du diocèse de Quimper et de Léon. Dans : Bulletin de la commission diocésaine d´architecture et d´archéologie, vol. I, 1904, p. 269-310. 

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/a9bcd85954569ead5bea76e10871c65e.pdf

BRETANIA 

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/enclos-paroissial-et-eglise-notre-dame-et-saint-tugen-brasparts/1a009404-b5ab-4141-aedd-1f76c635168e

 

 

CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des croix et calvaires du Finistère.

http://backup.diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/c7ab1cc53d0ef299b5bb65ed3764d18c.pdf

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/brasparts.html

1 schéma, 10 photos de G. Lemoigne.

"Brasparts, église, g. k. 6 m. Début XVIe s. Base rectangulaire avec banc. Table d’offrande, appuyée au massif, bénitiers latéraux. Groupe de N.-D. de Pitié, aux trois femmes. Socle cubique, trois croix. Fût central, saint Michel en armure terrassant le dragon, console à trois marmousets, écus muets. Noeud tronconique. Croix à branches rondes, crucifix, anges recueillant le Sang, titulus, banderole volante à caractères gothiques, Christ ressuscité montrant sa plaie. Fût de droite: mauvais larron. Fût de gauche: statue du Christ attendant le supplice." [YPC 1980]

CASTEL (Yves-Pascal), Les pietà du Finistère.

http://patrimoine.du-finistere.org/art2/ypc_pieta.html

 

COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988,  "Brasparts", Nouveau répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/2508776b54549a17f3c01de1b578a15c.pdf

 

DOUARD (Christel) 2008, dossiers IA29003243 et IA29003235 de l'Inventaire

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/calvaire-basparts/73f9dcb1-6153-45b7-a720-5532e87dffd2

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/les-croix-monumentales-et-calvaires-sur-la-commune-de-brasparts/49fc26c6-8ad1-40fa-afac-d96a3ecf2d76


 

Le calvaire semble dater globalement du début du 16e siècle. Il a été remanié à plusieurs reprises (remontages, déplacements ou pertes d'éléments).

Le calvaire de Brasparts est difficile à appréhender à cause de remaniements successifs et de probables assemblages de parties sculptées ne provenant peut-être pas toutes de l'oeuvre initiale. Des recherches plus approfondies sont nécessaires pour savoir si les parties sculptées proviennent d'un seul atelier. La représentation de saint Michel terrassant le dragon est en rapport avec la chapelle éponyme (aujourd'hui en Saint-Rivoal). Remarquables et oeuvres d'un ou de plusieurs artistes confirmés, les parties sculptées, et plus particulièrement la scène associant l'iconographie de la Descente de croix, de la Vierge de Pitié et de saint Michel, se comparent, entre autres, aux calvaires de Saint-Hernin, de Nizon (Pont-Aven), de Mellac ou de Quilinen (Landrévarzec).  

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— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes, pages 244 à 245.

https://www.shabretagne.com/scripts/files/5f468824166f13.80641366/2015_30.pdf

— STANY-GAUTHIER (Joseph), 1950, Les calvaires bretons.

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Published by jean-yves cordier - dans Calvaires Chapelles bretonnes. Sculpture Déplorations
20 octobre 2021 3 20 /10 /octobre /2021 10:12

Le calvaire (granite et kersantite, 1581-1588, Maître de Guimiliau  ; Maître de Saint-Thégonnec ) de l'enclos paroissial de Guimiliau. II. Résurrection et apparition aux pèlerins d'Emmaüs. La croix  et son croisillon (Yan Larhantec XXe siècle).

Voir sur ce calvaire :

 

 

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Voir sur Guimiliau :

 

 

 

 

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III. LES SCÈNES DE LA PLATE-FORME (SUITE) .

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Sur le registre supérieur de  la face Ouest, au centre,  la Résurrection.

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Le Christ victorieux est debout sur son tombeau, vêtu d'un pagne et du manteau à fermail losangique; il tient la hampe de l'étendard de la Résurrection, aujourd'hui brisé. Il émerge d'un monceau informe constitué des corps des soldats endormis dans des pauses extravagantes (comme sous l'effet d'un sortilège), de leurs casques de leurs boucliers , épées, hallebardes et attirails.

À sa droite, derrière un tronçon de croix écoté, un soldat se dresse, comme halluciné, la main sur le pommeau de l'épée, la rondache à masque léonin protégeant son coté gauche, et nous pouvons détailler son costume, en commençant par un chapeau rond à haute forme et à larges bords (rappelant celui porté par Henri IV sur ses portraits). Le col rabattu, le pourpoint à boutons ronds et à manches larges et à crevés, la ceinture tressée, les hauts de chausses à gros plis, les guêtres ou bottes à revers sont des éléments précieux pour l'histoire du costume Henri III.

Adossé contre sa jambe, un autre soldat au costume assez similaire dort, la tête renversée ; il tient une flasque de vin décorée d'une marguerite à quatre pétales : ainsi pourrait s'expliquer la torpeur de la troupe chargée de veiller sur le tombeau...

De l'autre coté, à notre gauche, un autre groupe fait symétrie avec celui que nous venons de décrire. L'un des hommes est debout, le tronc en arrière, comme s'il regardait avec stupeur l'impensable, la résurrection du condamné, dont le corps se dresse bien vivant devant lui. C'est l'équivalent de la scène plus classique de l'éblouissement, celle des gravures et vitraux, où les soldats protègent leurs yeux d'une main placée en visière.

Il est casqué, comme son compagnon qui est assis devant ses jambes, et qui porte l'armure complète.

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Le calvaire de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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Sur le registre supérieur de  la face Est, à droite,  les Pèlerins d'Emmaüs.

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D'après E. Le Seac'h, Guimiliau est le seul calvaire à représenter la Marche vers Emmaüs.

Elle y décrit le Christ ressuscité, portant un chapeau à bords relevés. 

Malgré tout mon désir de lui donner raison — car François Boespflug, qui les a recensées, a souligné la rareté de ces représentations du Christ pèlerin coiffé d'un chapeau  —, la fréquence sur ce calvaire des nimbes larges très faciles à confondre avec un couvre-chef m'impose la prudence : jusqu'à preuve du contraire, le Christ est ici porteur de l'auréole, comme au Tombeau par exemple.

Il bénit de sa main droite, mais sa main gauche est dissimulée par sa manche, et par un repli d'étoffe suspendu par un cordon (l'ourlet de l'encolure ?).

Les deux pèlerins, qui se ressemblent, sont coiffés du bonnet carré et portent leur baluchon sur l'épaule gauche, au dessus de leur manteau.

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Le calvaire de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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IV. LE CALVAIRE À UN CROISILLON. LA VIERGE ET SAINT JEAN, SAINT YVES ET SAINT PIERRE.

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"La croix est dressée au milieu de la plate-forme. De chaque coté de Notre-Seigneur, sur les croisillons, sont la sainte Vierge et saint Jean et; adossés derrière, saint Pierre et saint Yves. N'y avait-il pas autrefois double croisillon, pour supporter les deux cavaliers que l'on voit maintenant sur le petit arc de triomphe qui fait entrée du cimetière ? et de plus, les croix des deux larrons n'ont elles pas existé ? On pourrait croire que pendant la Révolution les trois croix auraient été renversées, et qu'on n'aurait fait qu'une restauration partielle." (Abgrall, 1906)

"La tête de croix en kersanton, brisée par une tempête en 1902, a été refaite par Yan Larhantec. Il a remplacé la console décorée d'un ostensoir et de chandeliers et sculpté le Crucifié accompagné  de quatre anges recueillant le sang des mains et des pieds. La Vierge géminée à Pierre, et Jean géminé à Yves sont du Maître de Saint-Thégonnec (1550-1610). Le fût sculpté d'écots est en granite. Il manque peut-être un croisillon à la croix, les deux cavaliers placés sur l'arc d'entrée de l'enclos pouvaient primitivement en faire partie. Il n'y a pas non plus de croix des larrons. " ... "Le Maître de Saint-Thégonnec avait dû réaliser aussi le crucifix, avec la Vierge à l'Enfant située sur l'arc de triomphe." (Le Seac'h)

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1°) LA FACE OCCIDENTALE.

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Le calvaire de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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a) Le Crucifié et les anges hématophores (kersanton, Yann Larhantec, après 1902).

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Yann Larhantec est né à Plougonven en 1829 et décédé en 1913 à Landerneau. Malgré son absence de formation en sculpture, il est remarqué par le recteur de Plougonven qui le fait travailler sur l'église, puis sur le calvaire de Keralivet. Il installe ensuite son atelier de taille du kersanton à Morlaix puis à Landerneau, et réalise des sculptures à Morlaix, Saint-Thégonnec, Plouigneau, Sein, Ouessant, dans les Côtes d'Armor et jusqu'en Normandie. L'article Wikipedia signale 134 chantiers de son atelier qui comptait, vers 1890 plus de 20 ouvriers. Son style se reconnaît entre autre aux bras courts de ses Christ, 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Yann_Larc%27hantec

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/recherche/globale?texte=%22Larhantec%22

https://hyperleap.com/topic/Yann_Larhantec?page=2

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Le Christ et les anges recueillant de chaque coté le sang des plaies dans un calice est parfaitement dans la tradition des ateliers de sculpture de Landerneau (Prigent ou Roland Doré), bien que l'ange de droite ne recueille pas, ici, le sang issu du flanc.

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Le calvaire de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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Le calvaire de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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b) La Vierge (Maître de Saint-Thégonnec, 1550-1610).

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Le Maître de Saint-Thégonnec a réalisé le calvaire de cet enclos en 1610 :

 

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Selon Le Seac'h, "son style est caractérisé par la moue triste qu'il donne à ses personnages, et qui exprime un profond désarroi par rapport à la destinée tragique du Christ".

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À Saint-Thégonnec, le croisillon inférieur comporte, comme à Guimiliau, la Vierge géminée à Pierre, et Jean géminé à Yves. Pourtant, je peine à reconnaitre le style du Maître de Saint-Thégonnec dans les personnages homologues de Guimiliau, et je ne retrouve pas ici les traits nerveux, affutés que j'ai photographié à Saint-Thégonnec, ou la finition soigneuse de la pierre. Les postures, les accessoires sont différents, et on ne remarque pas à Guimiliau les larmes en pétales de marguerite témoignant de leur chagrin. Je recherche en vain un détail significatif qui soit commun aux deux réalisations.

Ici, la Vierge est  engoncée sous son manteau, les mains croisées sur la poitrine ; le visage est court, sa partie inférieure rond. Les yeux globuleux mais aux paupières sculptées donne une expression lourde voire absente.

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Le calvaire de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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c) Saint Jean (Maître de Saint-Thégonnec, 1550-1610).

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Il tient son évangile sous le bras gauche, pose une main sur la poitrine et semble nous toiser. Il n'a pas l'élégance inspirée de celui de Saint-Thégonnec.

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Le calvaire de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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2°) LA FACE ORIENTALE.

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Le calvaire de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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a) Saint Yves (Maître de Saint-Thégonnec, 1550-1610).

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Saint Yves est représenté quatre fois à Guimiliau : sur le calvaire, sur un bas-relief du porche, sur le retable de Saint-Joseph, et dans le chœur. A À chaque fois dans une situation différente.

Sur ce croisillon, il porte la cotte talaire, un surplis plissé,  et un camail à capuche ; cette dernière recouvre le bonnet carré. 

Il ne tient pas, comme à Saint-Thégonnec, le sac  de transport de son livre de droit, mais reste dans son rôle de juge (official) ou d'avocat puisqu'il tient dans la main gauche, un rouleau de papier évoquant un placet -pièce du dossier de la défense- ou le texte de sa plaidoirie. 

Surtout, ses doigts réunis forment le geste de l'argumentation oratoire et juridique. Les lichens, la distance et l'angle de vue en contre-plongée ne permettent pas de le détailler, mais néanmoins ce geste diffère des représentations que j'ai pu réunir, et où l'index est posé sur le pouce. Il me semble que les deux index sont réunis pulpe contre pulpe.

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—Saint Yves à Guimiliau :

 

 

 

— Saint Yves et le geste de l'argumentation, etc. :

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Le calvaire de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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Le calvaire de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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b) Saint Pierre (Maître de Saint-Thégonnec, 1550-1610).

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Là encore, les lichens camouflent la statue. Le saint tient la clef qui est son attribut du coté gauche : c'est une clef à anneau losangique terminé par une boule ; mais est-ce un livre qu'il tient de la main droite ?

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Le calvaire de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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Le calvaire de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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c) Le nœud du croisillon (kersanton, Yan Larhantec, après 1902).

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Le calvaire de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

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CASTEL (Yves-Pascal), 1980, "Guimiliau" n° 666 . "Guimiliau, église, le Grand Calvaire", Atlas des croix et calvaires du Finistère

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/guimiliau.html

"Calvaire en granite et kersanton, daté de 1581-1588.

Soubassement de plan octogonal avec ailes percées d’arcades, avant-corps, table d’offrande encadrée de colonnes cannelées, escalier d’accès à la plate-forme.

Les scènes de la vie de Jésus se déploient sur la frise et à l’étage, dans un ordre non chronologique. De gauche à droite, en commençant par la face occidentale:

Entrée de Jésus à Jérusalem, Cène, , Agonie, Arrestation,. Sur la plate-forme: Vierge de Pitié, Madeleine, Résurrection, Enfer, Descente de Jésus aux limbes, Véronique, Baptême de Jésus, Portement de croix, Scène d’outrages, Mise au tombeau, Disciples d’Emmaüs, Pilate se lave les mains, Scène de dérision, Flagellation, Couronnement d’épines, personnage isolé.

Croix centrale sur fût rond, écots, croisillon, statues géminées: Vierge-Pierre, Jean-Yves, crucifix et anges recueillant le Sang.

Vestiges de l’ancienne croix placés sur l’arc de l’entrée d’enclos: cavaliers, Vierge à l’Enfant.

Mis à part le travail évident du restaurateur dans la croix centrale, on distingue plusieurs mains dans l’exécution, reconnaissables à la manière de traiter les yeux, globuleux ou figurés avec les paupières. Une tête d’apôtre du porche a pris place sur les épaules d’un personnage de la Mise au tombeau.

Une inscription en partie détruite sur l’architrave de la niche occidentale pourrait apporter une précision sur l’auteur de cette oeuvre magistrale débordante de vie: AD GLORIAM DOMINI 1581 CRUX: CNO: FACTA: FUI (T). La croix fut faite à la gloire du Seigneur par Stefan (?)" [YPC 1980]

— ABGRALL (Jean-Marie), 1883, L'église de Guimiliau, Bulletin de la Société Archéologique du Finistère.

https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin_article/saf1883_0145_0161.html

 

"Passons maintenant . encore à l'extérieur pour étudier le poème de pierre taillé par le ciseaux de nos ancêtres. · La disposition générale de ce calvaire consiste dans un massif carré, accosté à ses angles de quatre ailes en gros contreforts percés d'étroites arcades, entaillant les angles et réduisant la partie inférieure de ce carré à la forme octogonale. Au-dessus règne la première série des représentations, et la seconde se trouve sur la plateforme . Ces arcades, ces contreforts, les corniches aux vigoureuses moulures, les groupes de personnages se détachant sur les parois du monument ou se profilant sur le ciel, donnent à l'ensemble un mouvement et un relief étranges. Joignez à cela l'originalité des costumes, la vie des physionomies et des figures, la nervosité et la désinvolture de certaines attitudes et vous' admettrez que ce calvaire de Guimiliau est le plus remarquable des calvaires bretons, le plus curieux, le plus intéressant, le plus instructif à étudier. Il n'a pas la correctioi1 un peu raide et froide de ceux de Pleyben et de Plougastel, mais il traduit mieux l'esprit et les mœurs de l'époque ou il a été construit. Dans les bourreaux qui entourent Notre-Seigneur aux différentes scènes de la Passion, ne reconnaît-on pas réellement la soldatesque du temps de Henri III, les soudards brutaux, fanfarons, joyeux viveurs, prenant part à une scène carnavalesque, et menant avec leurs tambours et leurs olifants, un véritable charivari. Sur la paroi Ouest, encadré entre deux colonnes cannelées, est un petit autel surmonté de la statue de saint Pol de Léon. Les colonnes portent une frise sur laquelle on lit cette inscription et cette date : AD. GLORTAM. DO:\HNI. 1581. CRUX EGO. FACTA. FUI. A la gloire du Seigneur, j'ai été érigé. Comparons cette date avec celle des autres calvaires de premier ordre : Celui de Tronoën doit être des dernières années du xve siècle. - Plougonven est de 1554. - Plougastel-Daoulas, 1602. - St-Thégonnec, 1610. - Pleyben, 1650.

Sur la façade de chacun des contreforts est assis un des quatre évangélistes, écrivant dans un livre posé sur un pupître : quelques-uns sont coiffés de la barrette  bonnet de docteur, en qualité de narrateurs de la vie .et. de la Passion du Sauveur, dont les scènes vont se dérouler sous nos yeux. En effet, ce n'est pas seulement le drame de sa Passion et de ses souffrances mais aussi de nombreux épisodes de son enfance et de sa vie,  nagter a figuré ici pour en faire comme un abrégé de l'Evangile.  Ces scènes sont un peu bouleversées et rangées dans un ordre irrégulier ; je les cite en les rétablissant dans l' ordre naturel et historique :

 1: - Annonciation. 2. - Visitation. . 3.- Nativité de l'Enfant-Jésus. --Les anges et les bergers l' entourent pour l'adorer et lui offrir leurs hommages. 4. - Adoration de Rois mages . A la base de ce groupe est la date de 1588. 5.  Présentation au temple. 6. Fuite en Egypte. 7.  Baptême de Notre-Seigneur par Saint Jean. 8. -Entrée à Jérusalem. . 9. - Dernière scène. 10. - Lavement des pieds. 11.- Prière et agonie au Jardin des Oliviers. 12. --Trahison de Judas. 13. - Saint Pierre coupe l'oreille de Malcus. 14. --Flagellation, Notre-Seigneur attaché à la colonne. 15. - Couronnement d'épines. --27- 16. -Notre-Seigneur couronné d'épines, lié par des cordes et tenu par des bourreaux, est moqué et conspué: 17. Notre-Seigneur, les yeux bandés, est outragé par la valetaille. 18. - Notre-Seigneur condamné à mort. - Pilate se lave les mains ; il est assis dans un fauteuil à dais et à dosseret. A ses pieds est un chien. 19 - Portement de Croix. - Notre-Seigneur est entouré de soldats dont les uns battent du tambour, les autres sonnent 'du cor et de l'olifant, d'autres le tirent ou le poussent ; c'est une scène extraordinairement mouvementée, et en même temps très intéressante comme étude des costumes militaires de cette époque. 20. - La Véronique tenant le voile de la Sainte~ Face.

21. - Cruxifiement. - La croix est dressée au milieu de la plate-forme. De chaque coté de Notre-Seigneur, sur les croisillons, sont la sainte Vierge et saint Jean et; adossés derrière, saint Pierre et saint Yves. N'y avait-il pas autrefois double croisillon, pour supporter les deux cavaliers que l'on voit maintenant sur le petit arc de triomphe qui fait entrée du cimetière ? et de plus, .les croix des deux larrons n'ont elles pas existé ? On pourrait croire que pendant la Révolution les trois croix auraient été renversées, et qu'on n'aurait fait qu'une restauration partielle.

22. - Descente de Notre-Seigneur aux limbes, ou plutôt aux enfers, car c'est bien la figuration de l'enfer que cette gueule monstrueuse remplie de flammes, au milieu desquelles. sont des damnés, .et dans laquelle ties démons poussent et entraînent Catell Golfe!, fille damnée qui revint après sa mort pour dire son malheur irréparable et dont l'histoire fut chantée au long dans la complainte du Guerz de cette époque. Ce tableau n'est pas complet, ou a été bouleversé, car à quelque distance on' voit Adam et Eve qui accourent au devant de Notre-Seigneur venant pour leur annoncer leur délivrance.  23. Descente de croix. ~il. ~-Mise au tombeau.- Autour du corps inanimé du S:amreur sont la sainte Vierge et le& trois Marie, Joseph d'Arimathie, Nicodème et Gamaliel, tenant la couronne d'épines. Un autre personnage en chapeau et deux en barrettes assistent à cette scène. 25. - Résurrection. - Notre-Seigneur plein de vie et de force sort du tombeau ; les gardés sont renversés à terre ; cependant deux d'entre eux restent debout et regardent Notre-Seigneur avec un mélange d'étonnement et d'effronterie .

 Autrefois tous les personnages de ce calvaire étaient couverts de grandes plaques de lichen blanc qui faisaient des tâches singulières contrariant les plis des draperies et des costumes, dénaturant les physionomies si expressives des figures. Un honorable et érudit voisin, ami dévoué de notre art breton, s'est intéressé à ce monument, a replacé et consolidé quelques personnages, puis a tout lavé et brossé ; et si le pittoresque ou la dénaturation chère à quelques archéologues y a perdu, la lecture des scènes si vivantes et si variées y a beaucoup gagné.

— ABGRALL (Jean-Marie), 1912, Notice sur Guimiliau, BDHA

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/afef0cf82b371a72f35a42200cb9a127.pdf

— ABGRALL (Jean-Marie) 1924,  L'église de Guimiliau, porche, calvaire, ossuaire,  (Brest 1906, Morlaix, 1924 et 1935)

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/4c94b42ee1cf842a818f30319dac78c2.pdf

 

 — COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice sur Guimiliau,  Extrait de : Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988. - 551 p.: ill.; 28 cm.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/c5585b77d35c16ac2fe4dc3004e36d8f.pdf

LE GUENNEC (Louis), Morlaix et sa région. page 268

—  LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle , 1 vol. (407 p.) - 1 disque optique numérique (CD-ROM) : ill. en coul. ; 29 cm ; coul. ; 12 cm . Note : Index. - Notes bibliogr., bibliogr. p. 373-395 Rennes : Presses universitaires de Rennes , 2014 Éditeur scientifique : Jean-Yves Éveillard, Dominique Le Page, François Roudaut. 

POTIER DE COURCY (Pol), 1864, De Rennes à Brest et à Saint-Malo: itinéraire historique et descriptif; L. Hachette et Cie, page 283

https://books.google.fr/books?id=3ueE6p-q1AYC&dq=guengat+kergorlay+guimiliau&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

 



 

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Published by jean-yves cordier - dans Calvaires Sculpture Kersanton
18 octobre 2021 1 18 /10 /octobre /2021 14:53

Le calvaire (granite et kersantite, 1581-1588, Maître de Guimiliau  ; Maître de Saint-Thégonnec ; XVIIe siècle Roland Doré ; Yan Larhantec XXe siècle) de l'enclos paroissial de Guimiliau. I, les scènes de l'Enfance et la Vie Publique du Christ ; sa Passion.

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Voir sur Guimiliau :

 

 

 

 

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—Du Maître de Guimiliau, voir :

 

L'enclos paroissial de Saint-Herbot en Plonevez-du-Faou. IX. Le calvaire (granite et kersantite, Maître de Guimiliau) de 1575.

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Situation et composition.

Alors que l'église est orientée légèrement sur l'axe sud-ouest/ nord-est, le calvaire placé, sur le placître de l'enclos, face à la dernière lucarne, et aux coupoles de la sacristie, est tourné presque vers l'ouest géographique, afin que le Christ en croix, fasse face, symboliquement,  à l'occident, lieu de la disparition du soleil avant sa réapparition à l'Est.

C'est l'un des sept calvaires monumentaux de Bretagne , avec notamment Tronoën (v.1450), Plougonven (1554) et Pleyben (1555)  puis Plougastel (1602-1604), et enfin Saint-Thégonnec (1610). C'est à dire que son soubassement est large et que le décor y déroule, organisés en deux registres, les 25 scènes de la Vie de Jésus, de la Passion, la Crucifixion et la Résurrection, soit 150 personnages au total, ou 200 en comptant les animaux et monstres.

Au sommet, le croisillon abrite le Calvaire (la Vierge et Jean entourant le Crucifié), et du coté oriental saint Pierre, mais aussi Yves, le saint breton.

La forme du soubassement doit être saisie, par une vue d'avion qui échappe au visiteur, comme un carré dont les angles s'étendent en ailettes (ou contreforts), percées d'arcades autorisant la déambulation. Nous aurons donc à décrire les  quatre cotés, et aussi les  ailes qui présentent au fidèle les quatre évangélistes.

Une réflexion théologique s'affirme donc, dans la symbolique des chiffres et celle des formes, par cette seule architecture : l'histoire du Salut (Incarnation et Rédemption) trouve sa base dans les quatre évangiles, tandis que la Croix en forme le sommet. Les quatre arcades partagent avec les portes des tétrapyles la symbolique du croisement des axes soulignant l'importance du point de croisement, pilier du monde ou axis mundi, associé à la Croix du Christ.

La même forme octogonale à  quatre ailes reprend celle du calvaire de Plougastel, et peut se retrouver  sur celui de  Pleyben, alors qu'à Plougonven le soubassement est un massif octogonal sans ailes ni arcades, et qu'il est rectangulaire à Saint-Thégonnec. Comme à Plougastel, les quatre ailes présentent les statues des quatre évangélistes rédigeant leur évangile.

 


 

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Voir : 

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On remarquera que ces quatre ailes confèrent à l'ensemble un dynamisme comparable à celui d'une hélice, et que les scènes de la Vie de Jésus y progressent presque en spirale ascensionnelle. Mais cet effet n'atteint pas la force exceptionnelle de la structure en étoile à six branches du calvaire de Quilinen à Landrévarzec.

L'édifice comporte un escalier (au nord-ouest) qui permettait l'accès à la plate-forme, laquelle pouvait donc servir de chaire.

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Attribution et restauration (d'après E. Le Seac'h).

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a) Le Maître de Guimiliau.

Le calvaire de Guimiliau est attribué à un maître éponyme, à qui on attribue aussi les petits calvaires de Saint-Herbot à Plonévez-Porzay et de Mespaul, ainsi que la statue de Sainte Nonne à Dirinon. Il se reconnaît aux yeux globuleux de ses personnages, dépourvus de paupières.

b) Un émule du Maître de Guimiliau, au style moins adroit, a sculpté vers 1589 cinq scènes : L'Annonciation (haut-relief, registre inférieur), la Visitation, la Présentation au Temple, et l'Entrée à Jérusalem (moyen-reliefs, registre inférieur) et le Christ aux outrages (ronde-bosse, sur la plate-forme). On lui attribue aussi trois des quatre évangélistes, la Déploration, et la statue de saint Pol de Léon. "Il traite avec moins d'aisance les drapés des vêtements mais donne à ses personnages des paupières qui rejoignent le courant naturaliste de la Renaissance". (Le Seac'h).

Le Maître et son émule manient la caricature et le mouvement avec une touche de vivacité et d'éclat que n'ont pas leurs contemporains. Le style mêle la tradition médiévale (petites saynettes des pièdroits de la porte du manoir de Trébodennic) aux costumes Henri II et à des décors dans l'esprit de la Renaissance. 

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c) le Maître de Saint-Thégonnec (1550-1610) a sculpté les personnages géminés du croisillon du calvaire.

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d) Roland Doré a refait la tête de Gamaliel (Mise au Tombeau) au milieu du XVIIe siècle.

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e) Restauration de 1881.

Abgrall écrivait en 1906 :

"Autrefois tous les personnages de ce calvaire étaient couverts de grandes plaques de lichen blanc qui faisaient des tâches singulières contrariant les plis des draperies et des costumes, dénaturant les physionomies si expressives des figures. Un honorable et érudit voisin, ami dévoué de· notre art breton, s'est intéressé à ce monument, a replacé et consolidé quelques personnages, puis a tout lavé et brossé ; et si le pittoresque ou la dénaturation chère à quelques archéologues y a perdu, la lecture des scènes si vivantes et si variées y a beaucoup gagné."

Le Seac'h date cette restauration de 1881 "comme l'indique la date gravée sur le revers de la scène de Résurrection, confirmée par un test électromagnétique en 1998 qui a détecté des goujons de métal sur le calvaire".

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f) Yan Larhantec (décédé en 1913).

La tête de la croix en kersanton, bisée lors d'une tempête en 1902, a été refaite par Yan Larhantec, de Landerneau. Il a remplacé la console décorée d'un ostensoir et de chandeliers et a sculpté le Crucifié accompagné de quatre anges recueillant le sang des plaies.

g) L'atelier de Pierre Floch a  nettoyé une nouvelle fois le calvaire de ses lichens en 2009.

h) Des croix des Larrons ?

On s'étonne de leur absence, et on parie sur leur disparition à une date inconnue.

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L'enclos paroissial de Guimiliau.

L'enclos paroissial de Guimiliau.

Le calvaire de l'enclos paroissial de Guimiliau. I.
Le calvaire de l'enclos paroissial de Guimiliau. I.

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FAIRE LE TOUR.

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Coté Ouest.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Coté Nord.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Coté Est.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Coté Sud.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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POINT DE DÉPART : LE SOUBASSEMENT DU COTÉ OUEST.  L'INSCRIPTION DE 1581 ; LA NICHE DE SAINT POL.

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Ce calvaire possède, manifestement, un coté principal, celui de l'ouest, où une table d'offrande sous la statue en kersanton de saint Pol Aurélien (patron du diocèse du Léon) est encadrée de deux colonnes cannelées. La statue du saint n'est pas du Maître de Guimiliau, mais de son Émule.

Ces colonnes supportent un portique dont le fronton porte une inscription.

On retrouve cette disposition sur le calvaire de Plougastel, qui lui est postérieur de plus de 20 ans (ou de 10 ans pour les réalisations de l'Émule).

 

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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La statue de saint Pol de Léon (kersanton, mule du maître de Guimiliau, après 1589).

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Vêtu en évêque il bénit de la main droite et tient selon Le Seac'h un bâton en tau. J'ignore les éléments de son identification, et je suis passé trop vite devant lui.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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L'inscription de la frise de l'architrave de l'autel.
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Elles est sculptée sur le granite en creux en lettres gothiques (textura) dont les fûts rectilignes, parallèles et serrés ne facilitent pas la lecture. La transcription est incertaine.  Les auteurs ont lu :

AD GLORIAM DOMINI : 1581 . CRUX EGO : FACTA : FUI[T]

"À la gloire du Seigneur. 1581. [Cette] croix fut faite [par moi ?] ou Moi, croix, fut faite".

Pour Castel, "Une inscription en partie détruite sur l’architrave de la niche occidentale pourrait apporter une précision sur l’auteur de cette uvre magistrale débordante de vie: AD GLORIAM DOMINI 1581 CRUX: CNO: FACTA: FUI (T). La croix fut faite à la gloire du Seigneur par Stefan (?) [YPC 1980]"

 

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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II. LES QUATRE ÉVANGÉLISTES DES AILES.

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Le calvaire de l'enclos paroissial de Guimiliau. I.

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Saint Jean et son aigle (kersanton,  Maître de Guimiliau, 1581-1588).

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Jean est assis sur une cathèdre à dais décoré de masques, volutes et palmettes Renaissance. Il est tourné vers sa gauche (donc vers l'ouest) et rédige d'un calame assuré son Evangile, donc le codex  est ouvert sur l'accoudoir. Il est imberbe, en tant que Jean, et pieds nus en tant qu'apôtre. Il porte sur ses cheveux longs et bouclés un large nimbe, qui lui forme une sorte de chapeau. Jean est vêtu d'une robe dont les manches s'enrichissent de franges en créneaux. La tenue du crayon (calame) est particulière, car il passe entre l'index et les autres doigts longs.

À sa gauche, mais taillé dans un bloc de kersantite séparé, son aigle (l'une des quatre figures du Tétramorphe des évangélistes), ailes éployées, est posé sur une console sculptée de volutes.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Saint Marc et son lion (kersanton, Émule du Maître de Guimiliau, après 1589).

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L'évangéliste est assis à son pupitre, en train d'écrire, tandis que son lion emblématique tient dans sa gueule le plumier et l'encrier (et non un encensoir comme l'écrit Le Seac'h !).

Il est vêtu d'une robe dont la partie thoracique est fermée par des boutons ronds autour d'un bourrelet frontal, tandis que des plis en arête de poisson se disposent autour de cet axe. Cette manière de faire se retrouvera employée pour d'autres personnages.

Il porte la barbe et est coiffé du bonnet carré des docteurs. 

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Saint Matthieu et son ange (kersanton, Émule du Maître de Guimiliau, après 1589).

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Matthieu porte la même barbe, le même bonnet carré et la même robe que Marc, mais celle-ci est recouverte d'un manteau. Comme Marc, il est assis à son pupitre et rédige son évangile, tandis que son attribut, l'ange, tient le plumier et l'encrier. 

Mais le pupitre est décoré d'une curieuse figure, évoquant les grotesques de la Renaissance, et dont le masque est soutenu par deux bras contournant le support. Il porte sur sa tête une volute.

De même, l'ange est posé sur une console représentant une femme aux bras repliés sur les cotés,  que nous pouvons voir comme une figure de la Démone.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Le gros plan sur le visage permet de détailler les caractères qui distinguent l'Émule du Maître, avec ces yeux aux paupières ourlées, ou la barbe aux mèches moins peignées, et les cheveux tirés en arrière.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Saint Luc et son taureau (kersanton, Émule du Maître de Guimiliau, après 1589).

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Toute la moitié supérieure est identique à la statue précédente, mais le taureau, assez maladroitement rendu, prend place à droite du siège. Le pupitre est soutenu par un atlante nu, jambes croisées, et portant une corbeille ("canéphore"), un bel exemple des supports anthropomorphes apparus à la fin du XVIe siècle dans le Léon sous l'influence des recueils des architectes et sculpteurs de la Seconde Renaissance, et qu'on retrouve sous le porche de Guimiliau en 1606.

https://www.lavieb-aile.com/2021/01/les-termes-cariatide-et-atlante-de-guimiliau.html

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Un autre atlante est sculpté sur le coté gauche du siège, avec ses bras réduits à des tronçons en volute. L'histoire familiale ne dit pas si mon grand-père Paul Sourdat s'en est inspiré dans sa fameuse — et alors contestée — description de l'amputation en saucisson développée sur les ambulances d'arrière des tranchées de 14-18, et dont l'intérêt est aujourd'hui reconnu en milieu précaire....!

Ces moignons en volutes et les jambes entortillées viennent des ouvrages d'Androuet du Cerceau et se retrouvent dans d'autres sculptures du Léon à la même époque.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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III. LE REGISTRE INFÉRIEUR : L'ENFANCE ET LA VIE PUBLIQUE DU CHRIST. LE REGISTRE SUPÉRIEUR : LA VIE PUBLIQUE ET LA PASSION DU CHRIST.

 

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Les scènes sont présentées ici dans l'ordre chronologique de la narration, un choix déjà fait par le chanoine Abgrall, ... mais qui, sur place, nécessite de faire plus de sept fois le tour du monument.

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Le calvaire de l'enclos paroissial de Guimiliau. I.

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Sur le registre inférieur de la face sud, coté droit : l'Annonciation (kersanton, Émule du Maître de Guimiliau, après 1589).

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E. Le Seac'h, reprenant l'analyse d'Y.-P. Castel en 1998,  consacre un paragraphe de son chapitre sur l'Émule du Maître de Guimiliau aux Annonciations de Guimiliau (s.d.) et de Saint-Thégonnec (1589 par inscription), en soulignant leur similitude.

Voir :

L'arc de triomphe (1587, granite de Plounéour-Ménez et 1589, kersanton) de l'enclos paroissial de Saint-Thégonnec. Son Annonciation et son inscription en vers bretons.

L'abbé Castel avait écrit :

"L'Annonciation de Guimiliau et celle de Saint-Thégonnec sont indubitablement de la même main. Les prie-Dieu sont identiques, les vases de fleurs ont les mêmes anses à large volutes, les panses sont ornées de canaux et de godrons similaires, les bouquets, dans leur stylisation, se ressemblent. Le traitement des visages ne laisse, lui non plus, aucun doute sur l'étroite parenté des deux groupes." CASTEL (Y.P.) in  ROUDAUT (F.) (dir.), 1998, Saint-Thégonnec. Naissance et renaissance d'un enclos, Brest, CRBC, 183 p.

 

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E. Le Seac'h décrit une scène en haut-relief, à l'exception des têtes de l'ange et de Dieu et des accessoires (partie supérieure du bâton, étoile), en écrivant :

"Gabriel brandit un bâton fleuri en marguerite à huit pétales où s'enroule un phylactère portant l'inscription AV[E] MAR[IA]. La Vierge est assise devant le prie-Dieu en forme de pilastre. Au milieu, un vase de feuillages symbolise les lys de la fécondité. Au dessus, Dieu le Père apparaît en buste, bénissant d'une main, le globe terrestre dans l'autre. De l'étoile à treize rayons au dessus de la Vierge jaillit un volatile, le Saint-Esprit dont la tête est brisée. La Vierge Marie et l'archange Gabriel  ont un visage anguleux, pointu, au sillon naso-génien très creusé. Le drapé particulier des robes, partant en diagonale est caractéristique de l'Émule. Les mêmes visages tristes et sérieux se retrouvent dans la scène de la Visitation."

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Je n'ai plus rien à ajouter, sauf pour faire remarquer le peigné de la barbe de Dieu, bien représentative de l'atelier de Guimiliau.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Sur le registre inférieur de la face sud, coté gauche : la Visitation (kersanton, Émule du Maître de Guimiliau, après 1589).

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La Vierge (tête nue) salue sa cousine Elisabeth (voile et guimpe) en lui posant la main sur l'épaule et selon l'évangile, à cet instant l'enfant porté par Elisabeth, le futur saint Jean-Baptiste, "trésaille". La scène se déroule chez Zacharie, époux d'Elisabeth, qui est représenté à droite, appuyé sur sa canne ; il est muet depuis l'annonce par un ange de la grossesse de sa femme. La troisième femme, la main sur la poitrine pourrait être sainte Anne, mais celle-ci porte habituellement la guimpe, ou bien une servante.

"On retrouve les mêmes drapés tout en courbe [que dans l'Annonciation] avec en plus un travail sur les différentes couches de vêtements qui ne semblent plus être traités en superposition mais en creux." (E. Le Seac'h)

 

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Sur le registre inférieur de la face Est : La Nativité (kersanton,  Maître de Guimiliau, 1581-1588).

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L'Enfant est allongé nu sur un linge tenu par un ange et par la Vierge. Saint Joseph est représenté derrière celle-ci, appuyé sur sa canne, et absorbé dans ses pensées. Le quatrième personnage pourrait être, comme le suggère E. Le Seac'h, "Zélomie, l'accoucheuse qui confirma la naissance virginale de Jésus" ; ou l'une des autres sages-femmes apocryphes, Salomé, ou sainte Anastaise.

Voir ma discussion:

https://www.lavieb-aile.com/article-vierges-couchees-et-livres-d-heures-de-rennes-suite-113133129.html

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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 La Nativité : l'âne et le bœuf ; un ange et deux bergers (kersanton,  Maître de Guimiliau, v. 1588).

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L'âne et le bœuf sont traités en raccourci et agenouillés. Derrière leur tête, un ange présente l'Enfant aux deux bergers, et le premier s'agenouille. Un tonnelet est accroché à sa ceinture.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Sur le registre inférieur de la face Est, coté aile gauche : l'Adoration des Rois Mages. La date de 1588. (kersanton,  Maître de Guimiliau).

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À l'angle sud-est, la Vierge est assise sur une cathèdre et élève son Fils, nu, pour le présenter aux visiteurs. La Mère et le Fils sont nimbés ; le nimbe de Jésus est marqué de rayons. Le genou droit de Marie est croisé sur son genou gauche. Ses cheveux sont retenus en deux nattes par un lacet ou ruban.

À l'arrière, Joseph, coiffé d'un chapeau rond s'appuie sur sa canne, toujours un peu mis à l'écart de ce qui se passe, par sa posture et son regard. Il semble en tenue de marche, comme sur le départ.

Le chronogramme 1588 est sculpté en réserve dans un cartouche sur le bloc supportant Marie.

On remarquera que cette date correspond à l'assassinat du duc de Guise, et au début de la Guerre de la Ligue en Bretagne.

http://www.utl-morlaix.org/2015/03/12/la-guerre-de-la-ligue-en-bretagne-1588-1598/

J'appliquerai volontiers cette date à l'ensemble des sculptures du Maître, réservant celle de 1581 à l'inscription  de la face est.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Les trois rois sont taillés dans le même bloc, le plus âgé étant agenouillé et sa couronne, exagérément large, placée devant lui. Il présente à l'Enfant par l'intermédiaire d'un linge son offrande, un calice rempli d'or (mais celui-ci est caché par le grand couvercle). Il est vêtu d'une tunique courte, recouverte d'une collerette, de hauts de chausses, de guêtres et de chaussures à bouts ronds ; son épée, large et recourbée comme un cimeterre, est à son flanc gauche.

Derrière lui, les deux autres rois sont également barbus mais avec une barbe plus courte pour indiquer la différence d'âge. Le premier s'apprête à ôter sa couronne, placée sur un turban pour souligner l'origine orientale.

E. Le Seac'h décrit les  récipients comme "des pots à tourelles moulurées et un pot à dragées godronné dans l'esprit de la Renaissance".

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Sur le registre inférieur de la face Nord, coté aile gauche : la Présentation au Temple (kersanton, Émule du Maître de Guimiliau, après 1589).

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Les auteurs désignent cette scène sous le qualificatif de "Circoncision", mais c'est à mon sens une erreur et la présence d'un personnage (servante ?) tenant le panier aux trois colombes en est la preuve : il s'agit de la Présentation de Jésus au Temple, décrit dans Luc 2:21-40. L'Enfant n'est pas allongé, mais tenu debout et donc "présenté", et aucun couteau, aucun geste de circoncision ne sont figurés.

Le mobilier est une table recouverte d'un drap plissé, dont le piètement s'orne d'un masque anthropomorphe mais à oreilles d'âne, et d'un siège, sur le dossier duquel est sculpté un nouvel exemple de terme ou support anthropomorphe, sous un chapiteau ionique, et avec le bas du corps remplacé par une base pyramidale. Je renvoie aux réflexions développées à propos du siège de saint Luc.

Le grand-prêtre du Temple est assis, et tient le bras et le bassin de l'Enfant : c'est lui qui le présente. Derrière celui-ci, trois hommes dont deux barbus tendent un linge, en guise de drap d'honneur. Le Seac'h y voit trois prêtres, l'un tenant un rouleau, celui du milieu ouvrant le linge et le troisième serrant contre sa poitrine un livre. Mais ils semblent des laïcs, et le premier pourrait être Joseph. Seul Syméon n'est pas représenté.

La Vierge est agenouillée à l'autel, mains jointes. Le sculpteur a repris ici le motif du bandeau occipital retenant les cheveux en passant derrière la nuque, et dont je m'attache à montrer la fréquence dans le Finistère dans les représentations de Marie, ou de Marie-Madeleine dans de nombreux ateliers.

Son visage est d'un ovale allongé, les paupières sont tracées, la bouche est courte et concave, le menton avancé, "en galoche".

Enfin, la servante, aux cheveux couverts par une coiffe ronde, et dont la robe est serrée par une ceinture à boucle large, place la main gauche sur la poitrine ; elle tient par son anse un panier, d'où émergent trois têtes correspondant, maladroitement, aux couples de colombes ou tourterelles citées par l'évangile de Luc. Le Seac'h n'a pas identifié ce détail, et voit là un vase à godrons tenu par un valet.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Sur le registre inférieur de la face Est, coté aile droite : la Fuite en Égypte (kersanton, Maître de Guimiliau, vers 1588).

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Marie, assise en amazone sur l'âne, tient l'Enfant-Jésus, retenant d'une main sûre son pied droit. Elle porte une robe et un manteau qui la voile. L'Enfant est vêtu d'une tunique longue, il tient un fruit dans la main gauche.

L'âne est représenté de manière identique dans l'Entrée à Jérusalem

Taillé dans un bloc à part, Joseph est  représenté, de face mais la jambe en avant. Il est vêtu d'un pourpoint orné d'un col rabattu, d'une cape fermée par une agrafe à pétales de marguerite et de bottes à rabat. Il est coiffé d'un grand chapeau rond à bord incurvé. Il tient la corde qui guide l'âne.  Le bissac  et le bâton de marche rappellent que le couple part pour un long voyage.

La tête de Joseph est magnifique de noblesse, et tire toute sa force de sa barbe évasée comme une coquille cannelée.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire de l'enclos paroissial de Guimiliau. I.
Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Sur le registre supérieur de la face sud, à gauche : le Baptême du Christ (kersanton,  Maître de Guimiliau, v. 1588).

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Un ange, nimbé, tient la tunique de Jésus, lequel est plongé jusqu'au genou dans le Jourdain ; Jean-Baptiste, vêtu de sa célèbre peau de chameau, le baptise (mais le bras droit est brisé), tandis qu'il tient par le bras gauche un livre.

Là encore, la tête du Baptiste, barbue et chevelue, est magnifique.

Un détail est insolite par rapport à l'iconographie, c'est celui du petit chien s'agrippant à la jambe de Jean. Mais en écrivant cela, je me dis : et si c'était un agneau ? Là, ce serait une riche idée !

 

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Sur le registre inférieur de la face ouest, à gauche : l'Entrée à Jérusalem (kersanton,  Émule du Maître de Guimiliau, après 1589).

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Jésus est assis sur son ânon (ou son ânesse, le texte évangélique de Matthieu mentionne les deux) devant trois des apôtres (Jean, imberbe, et par exemple Pierre et son frère André) et ses disciples (une femme, disons Marie-Madeleine). La foule rassemblée devant les murailles et la porte de Jérusalem l'accueillent en déroulant leurs manteaux devant son chemin. 

La tête de l'ânon est délicieusement sculptée, avec ses immenses oreilles dressées. celles-ci se prolongent par le tronc d'un arbre, qui offre à la foule ses rameaux, rappelant les rameaux de palmier par lesquels les habitants acclament la venue de Jésus.

Les yeux aux paupières bien tracées permettent d'attribuer  ce travail à l'Émule.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Sur le registre inférieur de la face sud, au centre : le Lavement des pieds des Apôtres (kersanton,  Maître de Guimiliau, v. 1588).

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La scène est découpée en trois groupes.

Comptons. Un deux trois quatre, etc., les apôtres sont au nombre de onze. Pourtant, il est implicite dans le texte évangélique que Judas était présent.

Au premier plan, à gauche, un apôtre assis se rechausse ou se déchausse. Puis vient le Christ, à genoux, manches retroussées, qui lave les pieds de saint Pierre, qui renverse le torse pour signifier son refus ("Tu ne me laveras pas les pieds, non, jamais !". Puis vient un troisième apôtre, qui est assis à droite. Je ne parviens pas à voir une bourse à sa ceinture, mais il est dans l'ombre.

En arrière plan, les autres apôtres sont attablés (on voit un verre, un plat et une cruche). À droite, les mains croisées sur la poitrine, Jean se reconnaît car il est imberbe.

"Dans cette scène, on retrouve le même mouvement dans les étoffes que pour le voile de la Vierge de la Nativité ou de l'Adoration des Mages. Les courbes des tissus et des robes relevées pour échapper au éclaboussures contribuent à donner une impression de joyeux désordre contrebalancé par les lignes verticales des autres tuniques qui rappellent la gravité de la scène. Les personnages ne sont pas alignés comme à Plougastel-Daoulas : les Apôtres sont pour la plupart debout et tiennent des cruches ou des linges pour essuyer leurs pieds. Leurs bouches entrouvertes disent la consternation et l'incompréhension du geste de Jésus." (Le Seac'h p. 273)

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Sur le registre inférieur de la face ouest, à droite : la Cène (kersanton,  Maître de Guimiliau, v. 1588).

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La scène occupe deux blocs de kersanton, rapprochés par la tranche.

Douze apôtres sont réunis autour de la table, et Judas se reconnaît à la bourse qu'il tient. Jean, imberbe, est à la droite de Jésus, qui est nimbé. Au premier plan, un serviteur, barbu, et pieds-nus comme les apôtres, apporte une corbeille de pains et une cruche de vin.

Sur la table , on voit des miches de pain, des gobelets en forme de calice, tandis que le plat contenant l'agneau pascal est placé devant Jésus.

Les traits des apôtres sont semblables (avec une petite différence de longueur des barbes), mais leur posture diffère légèrement, ils discutent entre eux par paires, la bouche entrouverte : seul Jean et le Christ semblent concentrés, ce dernier approchant la main vers le plat contenant l'agneau. L'instant représenté est donc celui de l'institution de l'Eucharistie, et non — comme dans la Cène de Léonard de Vinci —  celui où le Christ dit "en vérité je vous le dit l'un de vous me livrera" alors que Judas approche la main du plat, et que les autres apôtres protestent.

Parmi les robes, assez identiques, certaines ont des manches courtes et crénelées, d'autres se distinguent par l'encolure.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Sur le registre inférieur de la face nord, à droite : L'Agonie de Jésus au Mont des Oliviers, les trois disciples Pierre, Jacques et Jean s'étant endormis (kersanton,  Maître de Guimiliau, v. 1588).

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Le sculpteur n'a disposé que de peu de place pour figurer cette scène, dans laquelle Pierre, Jean et son frère Jacques ne sont pas parvenus à rester éveillés pour soutenir Jésus, qui, au Jardin des Oliviers, prie son Père et accepte sa Passion. C'est  l'Agonie à Gethsémani où la sueur de sang (hémathidrose) témoigne de sa profonde angoisse.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Sur le registre inférieur de la face nord, à droite : Pierre frappant Malchus, le serviteur du Grand prêtre (Caïphe). Kersanton,  Maître de Guimiliau, v. 1588.

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On penserait volontiers à un sacrifice ou à un assassinat, si le contexte ne nous aidait pas à voir Pierre levant son glaive et tranchant l'oreille de Malchus. Le Seac'h a vu, mieux que moi, que l'oreille était visible sur l'épaule gauche du serviteur, qui tombe à la renverse. Une lanterne, à notre droite, rappelle que l'arrestation de Jésus se déroule la nuit.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Sur le registre inférieur de la face nord, au centre : l'Arrestation de Jésus en présence de Judas tenant la bourse aux trente deniers, salaire de sa trahison (kersanton,  Maître de Guimiliau, v. 1588).

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Cette belle scène est répartie sur deux blocs, isolant ainsi Judas tenant sa bourse. Jésus est saisi par trois soldats (ou quatre si on compte les jambes).

Jésus a le même manteau et la même robe que lors de la Cène. Les soldats offrent un bel exemple du talent du sculpteur pour souligner la truculence des personnages, qui sont vêtus de costumes Henri III. Comme je l'avais souligné dans ma description du calvaire de Plougastel, il est important de se souvenir  de la pratique, par les habitants, des mises en scènes de la Passion, comme en témoigne les Mystères en langue bretonne édités en pleine Renaissance puis à l'époque baroque (1530, 1609, 1622).

L'un porte un bonnet à plume généreuse et faisant panache (ce serait l'officier), les deux autres sans doute des casques . Les moustaches se distinguent de celles du Christ et des apôtres, qui sont en V inversé, car elles frisent et sont horizontales. 

Les tuniques sont courtes, marquées par cette ligne médiane bombante qui peut évoquer celle des cuirasses. Les chausses sont bouffantes, et à crevés formant des hachures ou des godrons.

Les visages sculptés par le Maître de Guimiliau ne sont pas différenciés, qu'on ait affaire à un saint personnage, à un pharisien ou à un bourreau, les traits ne sont pas marqués, les grimaces et expressions sont absentes, les yeux globuleux n'indiquent pas les regards. Par contre, la gestuelle compense cette inexpressivité, notamment par la chorégraphie des fentes des jambes des soldats et par l'entrecroisement des bras.

Les chaussures sont toutes les mêmes sur tout ce calvaire, avec une semelle épaisse et bien délimité, ainsi que le contrefort et le quartier (la partie arrière autour du talon), tandis que l'avant, à bout rond, est moins précis.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Sur le registre supérieur de la face nord,  la comparution devant Pilate et le lavement des mains (kersanton,  Maître de Guimiliau, v. 1588).

 

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À gauche, Pilate est assis sous un dais et se lave les mains dans l e bassin présenté par un serviteur ou soldat qui y verse l'eau d'une cruche. On remarquera le petit chien, si fréquemment représenté auprès de Pilate sur les enluminures et gravures, ou sur les maîtresses-vitres finistérienne qu'il en est presque un attribut (c'est un chien blanc lorsque la couleur est visible). On connaît l'attachements des princes de la Renaissance pour la présence de ces animaux de compagnie dans leur palais.

On remarquera aussi la tenue vestimentaire de Pilate, qui n'est pas celle d'un gouverneur romain, mais d'un grand-prêtre hébraïque dans les conventions iconographiques du XVIe siècle : chapeau conique et turban, très longue barbe, longs cheveux, glands de passementerie au bout des manches. Nous pourrions confondre avec Caïphe, si le lavement des mains n'identifiant pas l'homme sans ambiguïté.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Derrière le trône de Pilate, se trouvent deux personnages tenant des rouleaux. L'un est coiffé d'un turban, l'autre du bonnet carré : ce sont des pharisiens, des docteurs de la Loi hébraïque, des membres du Sanhédrin. Ils valident, ou ordonnent, les scènes d'outrages et de dérisions ainsi que la condamnation du Christ.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Sur le registre supérieur de  la face nord, coté droit,  la Flagellation (kersanton,  Maître de Guimiliau, v. 1588).

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Elle est traitée en trois blocs distincts

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Le Christ est lié à une colonne au chapiteau corinthien. Un soldat, harassé par sa tache, se repose à ses pieds, le faisceau de verges. Nous retrouvons le bonnet porté de travers, les manches relevées, les crevés et les bottes à rabats qui caractérisent les bourreaux.

Les trois autres bourreaux tiennent les verges et s'apprêtent à frapper. Leur costume suscite notre intérêt. J'ignore si les coiffures coniques de deux d'entre eux, et le camail festonné et à glands de l'autre, tendent à les désigner comme Juifs.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Sur le registre supérieur de  l'angle nord-ouest, le couronnement d'épines (kersanton,  Maître de Guimiliau, v. 1588).

 

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Le Christ est assis, les mains liées devant lui, l'air résigné et patient. Deux bourreaux enfoncent avec deux bâtons avec force la couronne afin que les épines pénètrent le cuir chevelu. Là encore, bien qu'on devine un rictus par la bouche tordue d'un bourreau, ce sont les postures qui expriment la vivacité et la cruauté des soldats.

À gauche, deux autres soldats tiennent un bâton sur lequel ils poussent, la position des mains étant inversée. L'un des deux tire la langue au condamné. J'y verrais volontiers une composante du Couronnement d'épines, surtout si nous nous référons aux scènes analogues des vitraux, où les quatre soldats s'activent sur deux perches formant une croix.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Sur le registre supérieur  : le Christ aux outrages (kersanton, Émule du Maître de Guimiliau, après 1589).

 

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Le Christ est assis, les mains liées devant lui, et revêtu d'une tunique longue, à un ou deux boutons devant la poitrine. Il ne tient pas le roseau de la dérision. Ses yeux sont bandés par un voile assez large. Ses traits évoquent sa patience courageuse face aux sévices. 

Parmi les quatre bourreaux, l'un porte une épée, c'est un officier. Il est vêtu d'une tunique courte dotée d'une ceinture et frangée en V au bord inférieur, de hauts de chausses bouffants ( à plis horizontaux), et de chaussures assez remarquables. Il est coiffé d'un béret et ses cheveux sont mi-longs, atteignant la base des épaules.

Deux autres bourreaux tiennent des gourdins, tandis que le troisième me semble nouer le bandeau. Leur tenue est proche de celle de l'officier, mais leur coiffure, au moins pour deux d'entre eux, évoque une capuche (ou un chaperon).

Les yeux sont "en noyau de datte" et circonscrit par le trait qui forme les paupières, c'est la caractéristique de l'Émule.

Les traits des bourreaux sont vultueux, les arcades sourcilières épaisses, les lèvres protruses et grosses, mentons saillants voire même bilobé dans un cas.

La barbe et la moustache en colombin est peignée régulièrement, comme c'est la règle chez le Maître et son élève.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Sur le registre supérieur de  l'angle sud-est,  le cavalier tenant une banderole : début du  Portement de croix ? Kersanton,  Maître de Guimiliau, v. 1588.

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Abgrall ou Le Seac'h considèrent que ce cavalier  qui déroule des deux mains une banderole est à la tête de la procession du Portement de croix sur les pentes du Golgotha. 

Cette banderole portait vraisemblablement une inscription peinte qui permettait d'identifier le personnage. Nous pouvons remarquer sa barbe particulièrement longue (ce qui exclut un officier romain) et surtout son chapeau hébraïque (large et conique) doté de deux franges rituelles à glands, qui tombent sur un scapulaire. Les cheveux sont longs, et forment deux mèches épaisses et qui semblent sales.  C'est, dans le code iconographique en vigueur, un pharisien du Sanhédrin, et sans doute même le "souverain sacrificateur", Caïphe. Portait-il le texte de l'accusation, celui du titulus de la croix, "Jésus de Nazareth, [celui qui se prétend] roi des Juifs" ?

En s'attardant à détailler l'harnachement du cheval, les fleurons du mors, et le type des étriers, puis à les comparer aux mêmes détails sur les Calvaires bretons et les Passions des maîtresses-vitres finistériennes, nous ferions des découvertes fructueuses.

La barbe est remarquable. Elle est typique de l'atelier de Guimiliau, et on en  retrouve d'autres exemples sur le calvaire de Saint-Herbot.

 

 

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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L'écuyer de Caïphe, tenant une fleur. 

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Il porte un chapeau conique, "juif", mais il porte la tunique courte à ceinture, les haut de chausses plissés, les chaussures des soldats et il faut peut-être y voir l'écuyer de Caïphe. Il a perdu l'accessoire de sa main gauche, tandis que la main droite tient entre index et majeur d'une part, annulaire et auriculaire d'autre part, une tige évasée en fleur à six pétales.

Le plastron de son pourpoint, doté de boutons et d'un renfort sternal, est plissé de traits obliques et remonte en bourrelet épais autour du cou.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Sur le registre supérieur de  la face Sud, au centre,  le Portement de croix (kersanton,  Maître de Guimiliau, v. 1588).

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Au centre, et dans l'axe de la croix du calvaire, Jésus est agenouillé : ses genoux ont fléchis sous le poids de la croix qu'il porte. Juste derrière, Simon de Cyrène apporte son aide.

Dans la procession guidée par le cavalier et son écuyer, deux musiciens viennent en tête. L'un  frappe avec deux baguettes épaisses et dilatées à l'extrémité  sur un long tambour. Nous voyons bien la corde de tension entrelacée sur des cercles et traversant en diagonale la peau pour former le timbre.

Le joueur forme avec son compère une belle paire, presque spéculaire, ils se regardent comme s'ils étaient pris par le même rythme et le même élan, mais pourtant, le deuxième joueur se contente de tenir un long bâton servant peut-être d'appui au tambour.

L'iconographie est difficile à rassembler, car je trouve surtout les images de tambour d'ordonnance de caisse plus courte, inscrite dans un carré.

Sur la travée VIII du tour de chœur de la cathédrale de Chartres,  un tambour de forme allongé est sculpté, autour de la date de 1527, au centre de l'entrecroisement de deux flutes.

L'Orchésographie (1589) de Thoinot Arbeau, alias Jehan Tabourot , chanoine de Langres, montre un exemple de militaire battant son tambour avec la notification d'une marche de régiment : l'instrument est différent de celui de Guimiliau, mais le costume est à remarquer, avec ses crevés. 

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Voir ici un haut-tambour de 1789 (Anjou).

Deux exemples de tambour de 1636, dans le dictionnaire de Jacquot.

Les exemples de tambour aussi haut et long que celui-ci correspondent plutôt aux tambours ou tambourins de Provence, et rejoignent parfois ceux des galoubets, frappés en même temps que le joueur souffle dans un fifre.

 

 

 

 

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Le calvaire de l'enclos paroissial de Guimiliau. I.
Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Un joueur de trompe .

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Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Deux soldats autour de Simon de Cyrène qui aide le Christ à porter sa croix.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Le Christ chutant sous le poids de sa croix.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Un soldat frappant le Christ, puis un joueur de trompe. Un soldat assis à terre.

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Je ne comprends pas tout dans ce bloc : je vois un fragment de croix écoté (la traverse ??), retenu par une barre en T ;  les hommes ont l'air d'être embarqués dans un véhicule ; le soldat qui tient la corde lève un objet, peut-être un fouet mais bien bizarre et qui retombe sur sa tête.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Sur le registre supérieur de  l'aile sud-ouest, Véronique et son voile (kersanton,  Maître de Guimiliau, v. 1588).

 

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La sainte est coiffée d'un turban ; elle se renverse légèrement en arrière pour présenter son voile, sur lequel, on le sait, s'est miraculeusement imprimé le visage martyrisé du Christ.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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AU CENTRE : LA CRUCIFIXION (LE CALVAIRE) : VOIR PARTIE IV.

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Nous reprenons la description dans l'ordre narratif, après la Crucifixion.

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Sur le registre supérieur de  la face Ouest, à gauche, la Déploration (Pietà). Bloc monolithique à quatre personnages, kersanton,  Maître de Guimiliau, v. 1588). À gauche Marie-Madeleine, bloc distinct. En arrière, un personnage : Jean ?

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Cette Déploration est très différente de celle de Saint-Herbot, attribuée au Maître de Guimiliau. Elle est à mes yeux bien plus belle, dépouillée et tragique. La Vierge est tient son fils sur son genou droit, l'autre étant posé à terre. Le corps du Christ forme une ligne brisée en six morceaux, la tête/le thorax (en arc)/le ventre/les cuisses/les jambes/les pieds. Auquel s'ajoutent le bras droit, qui pend vertical, inerte, la paume percée ; et le bras gauche, horizontal et soutenu par la Mère.

Tout cela est d'un kersanton très sombre, presque volcanique, brûlé, malgré des teintes verdâtres (micro-organismes)et rougeâtres (idem, ou ocre témoignant vaguement d'une polychromie ?).

Tous les drapés sont verticaux, austères, graves.

Deux personnages ont les têtes brisées. J'imaginerai volontiers que celui qui est à la fois à la tête du Christ et à la droite de Marie est saint Jean (la statue plus en arrière étant rapportée mais n'appartenant pas initialement à ce groupe). En effet, c'est ce personnage qui soutient la tête du Crucifié, et ce rôle est celui de Jean dans les Déplorations, plus souvent, notamment dans cette composition que celui de Joseph d'Arimathie.

À gauche de Marie,  on pense d'abord à une sainte femme. Mais si on regarde attentivement, on voit que c personnage tient dans sa main gauche un flacon, comparable au pot d'aromates de Marie-Madeleine.

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Je propose donc de voir une Déploration avec Jean et Marie-Madeleine entourant la Vierge. Un bloc auquel aurait été ajouté, après la perte des têtes de Jean et Marie-Madeleine, leurs statues isolées, provenant d'un autre emplacement, par exemple au pied de la croix comme sur d'autres calvaires monumentaux.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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a) La Vierge, entourée de deux personnages aux têtes manquantes,  et le Christ.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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b) Marie-Madeleine.

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Elle est agenouillée, main droite sur la poitrine et main gauche levée, paume de face, en signe de vif émoi. Son manteau est tombé autour d'elle, dégageant la robe aux manches bouffantes, et aux poignets à crevés. 

Elle est coiffée d'un large chapeau (ou bien est-elle nimbée) d'où sortent quelques boucles. Nous ne voyons pas ses cheveux pendre devant ses épaules, comme c'est ailleurs la règle. Et je n'ai pas trouvé son pot d'aromates.

À ces détails près, c'est exactement la Marie-Madeleine au pied de la croix de la tradition des sculpteurs de Landerneau depuis les Prigent, et le détail du manteau formant une vague ou corolle autour d'elle ou derrière elle est l'indice très sûr d'une filiation stylistique. 

 

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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c) Saint Jean ?.

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Ce personnage aux pieds nus, portant la robe fendue sur le devant par une ouverture fermée par deux boutons, est a priori un apôtre. Mais il est imberbe, ce qui nous conduit à identifier saint Jean, malgré une coiffure bien féminin.

Pourtant, le geste des deux mains réunies devant l'abdomen est insolite : c'est un geste d'énonciation, d'énumération des arguments, qui est inédit dans l'iconographie de Jean.

Ce geste est fréquent parmi les prophètes vétérotestamentaires (hypothèse exclue, ces derniers sont barbus) et dans les représentations de saint Yves, comme au sommet du calvaire. Mais la robe et les pieds nus s'opposent à cette solution.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Sur le registre supérieur de  la face Est, au centre,  la Mise au Tombeau (kersanton,  Maître de Guimiliau, v. 1588).

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Huit personnages sont penchés au dessus du tombeau, ou plus justement au dessus de la table, nappée d'un linge, où le corps du Crucifié a été déposé.

Ce sont de gauche à droite Joseph d'Arimathie, qui soutient la tête, Marie, Mère de Jésus, puis les Trois Marie, dont Marie-Madeleine tenant les aromates. Viennent ensuite Gamaliel, saint Jean (nimbé) et enfin Nicodème, soutenant les pieds.

La tête du Christ mort est nimbée, d'une de ces auréoles larges qui en abusent pour des chapeaux, et qu'on retrouvent plusieurs fois sur ce calvaire.

 

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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a) Joseph d'Arimathie.

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Comme c'est l'usage, il est coiffé d'un chapeau conique à turban et fanons, doté de cheveux tressés et d'une longue barbe, et vêtu d'un costume "Juif" (camail à pointes, bouffant des manches à franges).

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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b). La Vierge.

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Elle est coiffée du voile qui se prolonge par son manteau, et porte la guimpe. Ses bras sont croisés devant la poitrine.

Pour une fois, le visage est très expressif, et il semble que la Mère sanglote ; le nez est plus fin et pointu qu'ailleurs, un bourrelet fait pont entre les deux sourcils, le philtrum est creusé, le modelé des pommettes et du menton est accentué.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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c). Marie-Madeleine et deux saintes femmes ( soit : les trois Marie, Marie Salomé, Marie Jacobé — ou Cléophas— et Marie-Madeleine).

 

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Marie-Madeleine porte une coiffe rappelant celle d'Anne de Bretagne, et, au dessus le large nimbe. Inutile de souligner l'élégance raffinée de sa tenue, c'est son marqueur identitaire, avec son pot d'aromates.

Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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d) Gamaliel . Tête : réemploi d'une sculpture par Roland Doré vers 1620-1660.

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Pour paraphraser l'incipit de Moby Dick "Appelez-le Gamaliel", celui qui apparaît dans certaines Mises au Tombeau avec son fils Abibon, 

https://www.lavieb-aile.com/2018/06/la-mise-au-tombeau-de-l-abbatiale-sainte-croix-de-quimperle.html

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Mais il faudrait pouvoir accéder à la plate-forme, le contourner, chercher les indices, tenter d'expliquer ce fleuron sur la poitrine, car nous ne pouvons nous fonder sur la tête actuelle : ses pupilles creusées sur des yeux en losange la font attribuer à Roland Doré, mais c'est un réemploi. Venant probablement d'un apôtre, et ce serait un saint Jacques que ...

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Calvaire (kersanton)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

Calvaire (kersanton) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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e). Saint Jean.

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Pourquoi saint Jean ? Parce qu'il est nimbé de l'auréole plat à barbe caractéristique, comme le Christ et Marie-Madeleine, et qu'il est imberbe.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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f) Nicodème, tenant la couronne d'épines.

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Là encore, le chapeau conique indique qu'il s'agit d'un pharisien, et, à cet emplacement, cela ne peut être que Nicodème.

Comme dans d'autres Déplorations (Quilinen, Locronan), il porte, par l'intermédiaire d'un drap, la Couronne d'épines, bien que ce soit ici une couronne sans épines mais à joaillerie.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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La descente aux Enfers ; le Christ et Adam et Ève en tête des  élus sortant des limbes ou des damnés chassés par les démons de la gueule de Léviathan (kersanton,  Maître de Guimiliau, v. 1588).

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Sur l'angle sud-ouest, le Christ ressuscité est vêtu du manteau rouge et il tient la hampe de son étendard de la victoire sur la Mort.  Entre le Vendredi Saint, jour de sa Mort, et le dimanche de Pâques, date de sa résurrection le troisième jour, il est, comme l'affirme le Credo, descendu aux Enfers. Il y a libéré les âmes des justes enfermé dans le Limbes patrum, ou limbe des patriarches. Fidèle à l'iconographie, le sculpteur mont la sortie d'Adam (presque debout, remerciant le Christ mains jointes) et d'Ève (plus petite, accroupie, tête brisée).

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Juste à coté, la gueule du Léviathan, personnification ou "poissonnification" des forces du Mal, crache les âmes des damnés, que des démons saisissent de leur fourche. Il y a à terre un monstre, aux pattes de lion, à l'échine de dragon et à la longue queue, et dont la face vaguement humaine (très peu pour moi !) grimace tandis qu'une femme nue à la poitrine provoquante lui est amenée, bien contre son gré, par deux diables. Les guides aiment, pour terroriser les paroissiens, la désigner comme étant Katell  Gollet "qui n'avait pas avoué ses péchés en confession".

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Calvaire (kersanton, 1581-1588)  de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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Calvaire (kersanton, 1581-1588) de l'enclos paroissial de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2021.

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SOURCES ET LIENS.

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CASTEL (Yves-Pascal), 1980, "Guimiliau" n° 666 . "Guimiliau, église, le Grand Calvaire", Atlas des croix et calvaires du Finistère

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/guimiliau.html

Calvaire en granite et kersanton, daté de 1581-1588.

Soubassement de plan octogonal avec ailes percées d’arcades, avant-corps, table d’offrande encadrée de colonnes cannelées, escalier d’accès à la plate-forme.

Les scènes de la vie de Jésus se déploient sur la frise et à l’étage, dans un ordre non chronologique. De gauche à droite, en commençant par la face occidentale:

Entrée de Jésus à Jérusalem, Cène, , Agonie, Arrestation,. Sur la plate-forme: Vierge de Pitié, Madeleine, Résurrection, Enfer, Descente de Jésus aux limbes, Véronique, Baptême de Jésus, Portement de croix, Scène d’outrages, Mise au tombeau, Disciples d’Emmaüs, Pilate se lave les mains, Scène de dérision, Flagellation, Couronnement d’épines, personnage isolé.


 

Croix centrale sur fût rond, écots, croisillon, statues géminées: Vierge-Pierre, Jean-Yves, crucifix et anges recueillant le Sang.

Vestiges de l’ancienne croix placés sur l’arc de l’entrée d’enclos: cavaliers, Vierge à l’Enfant.

Mis à part le travail évident du restaurateur dans la croix centrale, on distingue plusieurs mains dans l’exécution, reconnaissables à la manière de traiter les yeux, globuleux ou figurés avec les paupières. Une tête d’apôtre du porche a pris place sur les épaules d’un personnage de la Mise au tombeau.

Une inscription en partie détruite sur l’architrave de la niche occidentale pourrait apporter une précision sur l’auteur de cette oeuvre magistrale débordante de vie: AD GLORIAM DOMINI 1581 CRUX: CNO: FACTA: FUI (T). La croix fut faite à la gloire du Seigneur par Stefan (?) [YPC 1980]

— ABGRALL (Jean-Marie), 1883, L'église de Guimiliau, Bulletin de la Société Archéologique du Finistère.

https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin_article/saf1883_0145_0161.html

— ABGRALL (Jean-Marie), 1912, Notice sur Guimiliau, BDHA

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/afef0cf82b371a72f35a42200cb9a127.pdf

— ABGRALL (Jean-Marie) 1924,  L'église de Guimiliau, porche, calvaire, ossuaire,  (Brest 1906, Morlaix, 1924 et 1935)

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/4c94b42ee1cf842a818f30319dac78c2.pdf

— ABGRALL (Jean-Marie) , 1902, "Les croix et les calvaires du Finistère" Bulletin Monumental  Année 1902  66  pp. 176-209

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1902_num_66_1_11302

 — COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice sur Guimiliau,  Extrait de : Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988. - 551 p.: ill.; 28 cm.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/c5585b77d35c16ac2fe4dc3004e36d8f.pdf

LE GUENNEC (Louis), Morlaix et sa région. page 268

—  LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle , 1 vol. (407 p.) - 1 disque optique numérique (CD-ROM) : ill. en coul. ; 29 cm ; coul. ; 12 cm . Note : Index. - Notes bibliogr., bibliogr. p. 373-395 Rennes : Presses universitaires de Rennes , 2014 Éditeur scientifique : Jean-Yves Éveillard, Dominique Le Page, François Roudaut. 

POTIER DE COURCY (Pol), 1864, De Rennes à Brest et à Saint-Malo: itinéraire historique et descriptif; L. Hachette et Cie, page 283

https://books.google.fr/books?id=3ueE6p-q1AYC&dq=guengat+kergorlay+guimiliau&hl=fr&source=gbs_navlinks_s


—HYPERLAPS (dossier photo et légendes en anglais)

https://hyperleap.com/topic/Calvary_at_Guimiliau


 


 

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Published by jean-yves cordier - dans Sculpture Kersanton Calvaires
27 août 2021 5 27 /08 /août /2021 08:12

L'enclos paroissial de Saint-Herbot en Plonevez-du-Faou. IX. Le calvaire (granite et kersantite, Maître de Guimiliau) de 1575.

 

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Voir sur la chapelle de Saint-Herbot :

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PRÉSENTATION.

Ce calvaire a été érigé sur le placître au sud de la chapelle lors du gouvernement de Mathieu Cravec, qui fut prêtre-gouverneur de la fabrique de Saint-Herbot de 1575 à 1595, comme en témoigne l'inscription portée sur le pourtour de la base octogonale, en débutant la lecture par le coté nord tourné vers l'église :

CEST CROIX FVT FAICTE N LAN 1575 M[AISTRE] MATHIEV CRAVEC PG [PRETRE GOVVERNEVR] … XXV. (relevé par Castel et Ducouret).

Les dernières lettres sont lues (atlas) NHMNVIXXV, mais restent incomprises.

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Il a été décrit par René Couffon en 1953, par Yves-Pascal Castel en 1980, par Jean-Jacques Rioult en 2009, et enfin par Emmanuelle Le Seac'h en 2014. Cette auteure consacre deux pages entières à sa description, et en attribue la réalisation à l'atelier du Maître de Guimiliau, lequel exécuta ensuite le grand calvaire de Guimiliau entre 1581 et 1588.

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Stylistique.

Le style du Maître de Guimiliau est ici à ses début ; il donne à ses personnages des yeux globuleux, plus ou moins en amande, avec un double contour formant les paupières inférieures qui  disparaitra à Guimiliau, mais qui sera repris par l'émule du Maître vers 1589. Ces yeux de batracien disgracieux ressemblent parfois à des olives dénoyautées, parfois à des pruneaux fendus.

Les visages et les attitudes frisent la caricature et même les personnages sacrés ne brillent pas par leur beauté, car les traits sont grossiers, les nez tous identiques sont d'épaisses pyramides, le tiers médian du visage est élargi par des pommettes accentuées. Si aucun des saints personnages n'est gracieux, les diables sont carrément horribles avec des traits vultueux et gonflés de bourrelets et des rictus ad hoc.

Une autre caractéristique est l'allure longiligne excessive de Marie et de Jean au calvaire, ou des larrons, ou du visage du Christ en croix.

Bien que les décors de la Seconde Renaissance, très présents sur la clôture de chœur pourtant contemporaine (vers 1570-1580), soit absents, (et que la truculence des diableries relève plutôt de la tradition médiévale), le contexte contemporain, celui de la transition Charles IX/Henri III, s'affirme par les crevés des  culottes des larrons, dont la braguette est accentuée. Mais cet indice est faible, alors qu'il s'exprime largement sur le calvaire de Guimiliau dans la tenue et les chapeaux des soldats et bourreaux, ici absents.

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Composition et thématique.

Si on examine la seule face principale, ce sont vingt personnages qui se présentent, rendant l'analyse de la composition laborieuse.

L'habituel croisillon est remplacé par une plateforme à quatre consoles, supportant les gibets sur ses côtés, et Marie et Jean en son centre. Cette plateforme délimite deux étages.

Sur l'étage supérieur, et principal, il faut d'abord isoler la Croix portant le Christ entourée de Marie et de Jean, des deux gibets où sont liés les larrons. Puis on repère les cinq anges autour  du Christ, quatre recueillant le sang des plaies des mains et des pieds, et un voletant et priant au dessus du titulus INRI.

À l'étage inférieur, le Christ ressuscité, assis sur un arc-en-ciel, les pieds sur le globe du Monde,  écarte les bras, entouré par deux anges qui le vénèrent : c'est le Christ du Jugement dernier, qui figurait aussi sur les calvaires de Châteaulin et d'Argol au XVe siècle.

Enfin,  les consoles sont supportées par trois anges, et un diable sous la console du Mauvais Larron.

L'association d'un Calvaire en haut et d'un Jugement dernier ou Parousie en bas forme un discours théologique sur la Rédemption, et ce discours serait, selon les auteurs, renforcé par le seul personnage qui n'a pas encore été décrit, l'homme presque nu (il porte un pagne) placé sur l'axe vertical reliant ces deux scènes, entre les anges hématophores : il représenterait l'humanité sauvée, ou un "Adam régénéré" (Castel). Mais ne peut-on y voir un Christ aux liens (très habituel sur les calvaires) , un Christ à la colonne attaché contre le fût ?

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La face tournée vers l'est associe de haut en bas saint Herbot, patron de la chapelle et protecteur des bêtes à corne, puis une Déploration à quatre personnages (alias "vierge de Pitié" voire Pietà chez nombre d'auteurs), puis Véronique portant le voile.

Il nous reste à reprendre, compléter et illustrer cela.

 

 

 

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Le visiteur aborde le calvaire par le sud-ouest, derrière l'enceinte du placître, munie de ses échaliers. Deux clichés anciens de F. Dagorn ici :

http://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/illustration/ivr5319662900657v/7e83a5ac-42a9-4f21-bde4-76d5d675fc6b

http://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/illustration/ivr5319662900655v/1382a3b5-1e1d-460e-beb6-0845f0a207d1

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Le calvaire (granite et kersantite, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (granite et kersantite, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

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Cette vue qui nous accueille permet de constater que deux colonnes sont placées entre la croix et les gibets. Ils servent de supports aux deux anges qui recueillent le sang du Christ. Ce détail n'est plus visible quand nous nous trouverons de face, mais nous le remarquerons encore sur la vue orientale.

Dans des calvaires antérieurs (ceux des Prigent), beaucoup d'anges hématophores (portant les calices) sont placés en diagonale entre le fût et les bras, parfois par scellement. L'utilisation de ces colonnes est parfaitement originale, et montre comment ce "Maître de Guimiliau" se démarque des autres ateliers, landernéens notamment, avec  liberté et créativité.

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L'autre détail qui se remarque bien dans cette vue de trois-quarts, c'est le losange des deux anges supérieurs, qui volent mains jointes avec leurs ailes en faux très acérée. 

En effet, ces anges se livrent à un exercice de voltige puisque leurs pieds reposent sur une sphère tandis que la pointe de chacune de leurs ailes y maintient une tête humaine moustachue. Il faudrait savoir comprendre le message que ce logo nous adresse.

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Remarquez aussi la croix écotée, soulignant que la croix du Rédempteur est un arbre, avec toute la symbolique chrétienne que les Pères de l'Église et sainte Hélène ont su développer. Et l'extrémité savamment feuillagée de la traverse (les "fleurons") peuvent participer de la même mystique de l'Arbre.

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Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

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LA FACE OCCIDENTALE. 

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Nous voici à pied d'œuvre, tentant de dévider le fil conducteur.

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Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

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Le Crucifié.

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Sur le corps longiligne du  Christ, le pagne est animé d'un mouvement de plis tourbillonnant qui crée une sorte de vortex central, renforcé par le tracé dynamique des côtes thoraciques et des échelons du sternum, des lignes de la musculature étirée des bras, de la torsion des pieds et, bien-sûr, du dessin du visage.

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Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

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Le goût du sculpteur pour la "ligne claire" du graphisme, au détriment de la vraisemblance et de l'effet de réel, s'affirme dans son rendu de la moustache et de la barbe sous forme de lignes rayonnantes achevées par des petites boucles. 

Cela m'a évoqué, mais je ne suis pas docteur, l'art roman, dans ses sculptures mais aussi dans ses vitraux  où la grisaille est "enlevée" du bout du pinceau avec un sens maitrisé du contraste.

Et finalement, malgré les yeux de crapaud et le gros nez pataud, j'ai fini par ressentir la spiritualité qui se dégageait de ce visage ; ce qui devait être après tout le but de l'artiste.

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Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

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Les anges tenant les calices.

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L'ange "hématophore" (mais oui, j'aime le charme désuet des vocabulaires spécialisés) placé à la droite du Christ tient deux calices, l'un recueillant le sang de la paume et l'autre celui du flanc droit. 

Son collègue n'a bien-sûr qu'un seul calice, sous la paume gauche. Du coup, il place la main droite sur la poitrine, comme tout servant d'autel ou acolyte lors de l'Eucharistie. Les anges portent la tenue de ces enfants de chœur, avec la tunique plissée et bouffant sous l'effet du cordon, et l'amict, ou col formant plusieurs plis circulaires. Et on pourrait presque dire que les cheveux bouclés sur le côté et le front dégagé par la raie médiane fait partie, du moins dans l'iconographie, de cette tenue d'enfants sages.

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Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

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La Vierge au calvaire.

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Elle est voilée et porte la guimpe, un manteau et une robe (serrée par une ceinture) qui descend jusqu'aux pieds. Ses mains sont croisées devant la poitrine.

Tout cela est très habituel. Mais ce qui l'est moins, c'est le corps longiligne, et les mouvements des pans du manteau en vagues de volutes s'imitant en miroir. 

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Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

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Saint Jean au calvaire.

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La tête semble refaite. Jean tient son livre (évangile), et sa main droite est posée sur la poitrine. Mêmes remarques que pour la Vierge.

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Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

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Le Bon Larron.

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Il a presque la tête du Christ, sauf les égards qu'on doit au Sauveur. Mais les épaisses arcades sourcilières, les pommettes qui tombent en bajoues et n'ont plus rien d'une pomme, les plis naso-géniens profonds comme des ornières nous le rappellent : bon, certes, mais néanmoins larron.

Il porte la culotte à crevés et à rabat triangulaire faisant office de braguette, qu'on trouve chez nous sur les calvaires et les Crucifixions des maîtresse-vitres du XVIe siècle. Ses bras sont liés en arrière sur la traverse en T du gibet, mais ses deux pieds sont libres, comme le confirmera la vue de la face orientale. Les jambes ne sont pas brisées.

Encore un point par lequel on s'écarte de l'iconographie en vigueur : ses yeux sont baissés, et il ne regarde pas le Christ. Mais n'a-t-il pas un bon sourire ? 

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Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

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Le Mauvais Larron.

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Il détourne franchement la tête, et tire la langue comme un vilain. Ses bras sont liés, mais aussi sa jambe gauche, et un diablotin plus hideux encore que lui est à genoux et le tire par cette corde vers les Enfers. Une petite tête apparaît entre les cuisses de ce diable : l'une de ses victimes ? Nous allons voir qu'il s'agit, hélas, de son sexe lubrique.

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Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

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Le Démon.

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Sous la console de ce méchant Larron, le Diable aux ailes de chiroptère fait tout pour nous effrayer et se croit sur un Train fantôme : il a les deux cornes vrillées, les deux oreilles pointues, le visage balafré et vultueux,  la langue protruse, il est nu comme un ver, mais un ver laid et velu, son sexe est céphalisé comme celui du diablotin précédent, et il porte sur les épaules les fourches  destinées à se saisir des Damnés. Tremblez, mortels !

E. Le Seac'h fait remarquer que "sur ses yeux ronds ont été rajoutés de petites prunelles, l'une en forme de losange et l'autre cylindrique".

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Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

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Le Christ aux liens et les anges hématophores.

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Le Christ aux liens : je choisis cette interprétation car rien ne saurait justifier qu'Adam, ou l'Humain, soit en pagne les bras dans le dos. Il résume métonymiquement la Passion. C'est donc en toute logique que les anges placent sur sa tête le calice de son Sacrifice.

 

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Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

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Le registre inférieur : la Parousie.

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J'en rappelle la description : le Christ bras écartés montrant ses stigmates est assis sur l'arc-en-ciel, les pieds posés sur la sphère du Monde tandis que deux anges de profil le vénèrent, jambes à demi-fléchies.

Voir :

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Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

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LA FACE ORIENTALE. 

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Au sommet, l'ange descendant en piqué sur terre a les mains écartées (et non jointes comme l'ange occidental).

 

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

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Saint Herbot.

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Saint Herbot est représenté en ermite à longue barbe soigneusement peignée, tenant le bâton ou bourdon, et désignant de deux doigts  un livre ouvert. Il porte la cuculle et un camail au dessus de la bure. Ce sont les caractéristiques des cinq autres statues du saint patron, sur les porches sud et ouest, sur la tribune du coté nef et du coté chœur, et sur le "gisant" du chœur.

Mais là encore, le corps exagérément long et les flots tumultueux des plis signent le style de l'artiste.

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Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

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La Déploration à quatre personnages.

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Alors que les calvaires bretons non monumentaux comportent souvent une Vierge de Pitié (deux personnages, la Vierge et le Christ) au centre du croisillon, les calvaires de  taille et de composition plus importantes incluant de nombreux personnages dans une disposition plus théâtrale proposent plutôt au spectateur une Déploration, à quatre personnages ou d'avantage. Déjà à Tronoën vers 1470 le sculpteur accompagne la Vierge de deux anges de tendresse à ses cotés. Cela se comprend parfaitement sur le plan spatial. Ce blog ne propose qu'une recension bien incomplète de ces Déplorations des grands calvaires et ne pose cette idée que comme hypothèse. À Guimiliau, le Maître a choisi de faire figurer une Mise au Tombeau à neuf personnages, comme les Prigent l'ont fait à Pleyben (1555) et à Plougonven (1554) puis le Maître de Plougastel sur son calvaire de 1602-1604. Les Déplorations se placent donc, par leur volume spatial et leur nombre de personnages, entre les Vierges de pitié des calvaires à croisillons, et les Mises au Tombeau des 7 calvaires monumentaux.

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Voir :
 

 

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Une fois de plus, le corps du Christ est tout en longueur, contrastant avec la faible hauteur donnée à la Vierge agenouillée.

Le Christ, au lieu de former une ligne brisée comme sur de nombreuses œuvres, s'aligne sur une horizontale qui n'est qu'atténuée par l'inclinaison de la tête et la flexion des genoux. Les bras sont allongés le long du corps. Nous retrouvons l'intérêt du sculpteur pour le graphisme dans les lignes parallèles de la barbe, le rendu de la musculature des bras et dans le "vortex" du pagne. La barbe convexe est identique à celle de saint Herbot.

La tête est soutenue (à peine) par saint Jean, le tronc et la main gauche par la Vierge, et les pieds s'appuient sur les genoux de Marie-Madeleine.

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La Vierge est agenouillée, ou semble plutôt assise sur ses talons tant son corps est ramassé. Les genoux enveloppés par le manteau prêtent à confusion, et E. Le Seac'h y a vu la forme d'un petit animal "peut-être un chien léchant la main de Jésus".

Son voile dessine des plis géométriques au dessus de son front, et la guimpe rayonne en plis tuyautés comme une fraise. Le sculpteur ne fait aucune concession à ses marques de fabrique et reprend pour elle les yeux en boule et le nez en poire de manière presque accentuée.

L'ensemble n'est pas en ronde-bosse, mais pour ses deux-tiers, en relief sur un fond rectangulaire.

Saint Jean, à gauche, essuie de son mouchoir ses larmes : voici l'évolution du thème des larmes bien visible des calvaires de l'atelier Prigent  un demi-siècle auparavant. Mais les trois boutons passant à travers des languettes est dans la tradition des ateliers landernéens, même si le sculpteur s'attache à accentuer les traits de tension de l'étoffe pour dynamiser son dessin.

Sainte Marie-Madeleine tient son flacon d'aromates dont elle couvre le couvercle ; c'est un pot à pharmacie creusé de godrons.

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Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

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Le registre inférieur : sainte Véronique et son voile. Les anges portant les instruments de la Passion.

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Alors que le calvaire de Guimiliau comporte une magnifique statue de Sainte Véronique, nous n'avons ici qu'un bas-relief assez pâle, même si ma photo ne lui rend pas service.

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Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

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L'ange présentant la couronne d'épines.

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Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le calvaire (kersanton, Maître de Guimiliau, 1575) de la chapelle Saint-Herbot. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

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SOURCES ET LIENS.

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 — CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des croix et calvaires du Finistère. Calvaire n° 1641.

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/plonevez_du_faou.html

"Plonévez-du-Faou n°1641. Saint-Herbot no 1, granite et kersantite,  7 mètres de haut. 1575. Trois degrés de plan octogonal. Socle carré d’arcatures en plein cintre: CESTE CROIX FVT FAICT EN L AN 1575 M. MATHIEV. CRAVEC PG (prêtre gouverneur) N H MNVIXXV (?). Fût à écots. Croisillon de plan complexe orné, anges, démons, Christ de l’Apocalypse avec les élus. Gibets des larrons, ange et démon aux pieds, statues: Vierge, Jean. Croix centrale fleuronnée, crucifix, anges au calice, ceux du pied posant leur coupe sur la tête de l’Adam régénéré, les autres, juchés sur des colonnes. Au sommet, anges adossés, les pointes de leurs ailes mordues par des masques. Au revers, Vierge de Pitié. Le programme iconographique établi sur la théologie de la Rédemption s’allie avec la liberté d’expression que s’accorde le sculpteur, jusqu’au seuil d’une dérision transfigurée en hiératisme." [YPC 1980]

— CASTEL (Yves-Pascal),  DUCOURET, 1966, 1972 et 1986, Dossier IA00005154 Inventaire général, région Bretagne

http://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00005154_01.pdf

 

— CASTEL (Yves-Pascal), NOVELO, 1967, Notice site POP.culture.gouv. et dossier IA00005155 de l'Inventaire.

Remarque : les notices mélangent les photos et les données sur le calvaire de Saint-Herbot avec celui du cimetière de Plonévez-du-Faou (atlas n°1682), daté de 1552.

 

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA00005155

http://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/calvaire-saint-herbot-plonevez-du-faou/e902bb3d-7d28-468a-a8ec-0fbf9fbe8159

http://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00005155_01.pdf

 

— CHAUSSEPIED (Charles),1914, Notice sur la chapelle de Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou,  Bulletin de la Société archéologique du Finistère T. XLI pages 128-139

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207714b/f191.image

— COUFFON (René), 1953,  L'église de Saint-Herbot. In: Bulletin Monumental, tome 111, n°1, année 1953. pp. 37-50

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1953_num_111_1_3732

"Croix-calvaire. — Sur la place de l'église se dresse l'une des plus intéressantes croix-calvaires du Finistère ; elle est datée de 1571. Un massif à trois gradins orné d'une plinthe bien moulurée sert de support au fût monolithe en granit figurant un tronc écoté. La base du fût est ornée de deux séries de niches superposées, sans doute destinées à recevoir les statues des apôtres, et son sommet porte une élégante  console formant nœud et décorée, sur sa face principale, du Christ-Juge en bas-relief et, au revers, du voile de la Véronique entouré d'angelots. De cette console émergent les trois croix du Sauveur et des deux larrons, ainsi que deux petites colonnettes intermédiaires servant de socles à la sainte Vierge et à saint Jean l'Évangéliste. Des angelots recueillent le sang du Sauveur et entourent la croix du bon larron, tandis que des démons veillent sur celle du mauvais. Au revers de la croix se trouve, suivant l'usage, la statue du saint patron, saint Herbot ; elle surmonte ici une Pieta encadrée de deux angelots."

 

 

— COUFFON (René), 1959, Notice de Plonévez-du-Faou, Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper

http://backup.diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/4bc495e8ae261523262138b91718a386.pdf

 

LECLERC ( Guy), 1973  "l'église de Saint-Herbot", L'écho de Saint-Louis Châteaulin. Bulletin de l'école secondaire privée Saint-Louis. Cité par Le Seac'h, non consulté.

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle, PUR éditions. pages 275-277et 367.

— MONUMENTS HISTORIQUES.

http://monumentshistoriques.free.fr/calvaires/herbot/herbot.html

— PEYRON (chanoine), 1910, Notice, Bull. SAF page 164-167

https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin_article/saf1910_0216_0242.html

— PÉRENNÈS (Henri), 1942, Monographie de la paroisse de Plonévez-du-Faou. Imprimerie bretonne (Rennes) 55 p.: ill.; 21 cm.  Pérennès Henri, “Plonévez-du-Faou : monographie de la paroisse,” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon, consulté le 19 mars 2017, http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/items/show/9799.

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/bd492284b708d27c6305fbdba8d5639a.pdf

— RIOULT (Jean-Jacques), CASTEL (Yves-Pascal), BONNET (Philippe), DUCOURET, 2010, Chapelle Saint-Herbot (Plonévez-du-Faou),  Inventaire général, région Bretagne

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-herbot-plonevez-du-faou/7310520a-35ca-4784-91b8-578f98ea65d6

—   BONNET (Philippe), RIOULT (Jean-Jacques), 2010,  « Saint-Herbot. Chapelle Saint-Herbot », dans Philippe Bonnet et Jean-Jacques Rioult, Bretagne gothique, Paris, Picard, coll. « Les Monuments de la France gothique », 2010, 485 p.

—  RIOULT (Jean-Jacques), 2009, « Plonévez-du-Faou, chapelle Saint-Herbot », Congrès archéologique de France « Finistère 2007 »,‎ 2009, p. 207. 

"À la même époque fut érigée, dans l'enclos d'un placitre sud de la chapelle, une étonnante croix formant calvaire qui porte la date de 1575. Au sommet du fût écoté, en granit, la scène du calvaire sculptée en kersantite rassemble sans lourdeur vingt statues sur une plate-forme monolithique évidée dans ses angles et qui semble soutenue par des anges tenant les emblèmes de la Passion. Au revers de la croix, la représentation de saint Herbot au dessus d'une Vierge de Pitié rappelle une disposition fréquente sur les anciennes croix de procession."

 

 

— WIKIPEDIA 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Chapelle_Saint-Herbot_de_Saint-Herbot

https://en.wikipedia.org/wiki/Saint-Herbot_Parish_close

 

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Published by jean-yves cordier - dans Sculpture Calvaires Renaissance Kersanton
29 juillet 2021 4 29 /07 /juillet /2021 21:22

Le calvaire (kersanton,1893), et les fragments de calvaire (kersanton, 1648, Roland Doré) intégrés au Monument aux morts,  de l'église de Rosnoën.

 

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Voir sur Rosnoën :

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2. Voir les œuvres de Roland Doré :

 

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Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

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PRÉSENTATION.

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L'église de Rosnoën porte à l'extérieur deux inscriptions lapidaires de fondation en caractères gothiques portant les dates de 1562 et de 1604 et le nom des fabriciens.

À l'intérieur, deux autres plaques plus tardives sont en caractères romains en lettres capitales. L'une porte le nom du recteur de Rosnoën  Jean Boulart et la date de 1674, l'autre porte le nom d'un autre recteur plus tardif, François Luguern, décédé en 1732. Ceci a déjà été présenté ici.

Église de Rosnoën et ses inscriptions lapidaires : tilde, N rétrograde, et esperluettes!

La sacristie porte la date de 1722.

Le calvaire visible actuellement a été construit en 1648 et porte le nom du recteur Maturin La Baron .

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Description.

 

Ce calvaire porte sur sa base les noms des commanditaires, prêtres et fabriciens, et la date de 1648. Il figure à son emplacement d'origine sur un plan de 1878. Ce calvaire a été remonté à une cinquantaine de mètres à l'ouest de son emplacement d'origine. Lors du déplacement et de la restauration intervenus en 1895, on remplace des statues géminées exécutées en 1648 par le sculpteur Roland Doré par des copies ; les originaux ont été remployés dans le monument aux Morts de la commune. La statue de la Vierge à l'Enfant, également l'œuvre de Doré, est placée dans une niche de l'élévation ouest de l'église.

Je ne parviens à connaître ni la raison de ce remplacement des statues, ni l'auteur des copies, de facture tout à fait honorable.

Le nouveau calvaire perd d'une part son orientation correcte (le crucifix fait désormais face à l'est, au lieu d'être symboliquement tourné vers le couchant), mais aussi sa cohérence, puis ce Christ en croix n'est plus encadré au pied de la croix par Marie et par Jean (ils sont remplacés par saint Pierre et saint Paul). 

Les inscriptions du socle, fort précieuses sur le plan historique, et la base des statues de Roland Doré, sont partiellement dissimulées aujourd'hui par des potées de géranium.

 

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La quittance du 25 août 1649 de Roland Doré, sculpteur du roi en Bretagne, pour Ollivier Camus, fabrique, pour le calvaire de l'église de Rosnoën est conservée aux Archives départementales du Finistère (234G2, comptes de fabriques de Rosnoën, f°140 r°).

"Je soubsigné Rolland Dorée, sculpteur du Roy en Bretaigne cognois avoir receu de Ollivier Camus fabrique esté en l église parochiale de Rosnohen la somme soixante cinq livres moins (?) deux souls en parpayement de quatre cents cinquante [livres] ? dix livres à moy deubs pour la construction d'une novelle croix par moy faitte à l'yssue du bourg parochial dudist Rosnohen ; dont quitte tant le dist Camus que les précédants fabriq(ue) : les deniers desquels j'avois receu avant l'année dudist Camus en fabriq(ue) et dist ledist Camus comme je cognois avoir touché par ses mains la somme de cent soixante livres t(ournoi)s qi il debvoit par accord et acte raporté par noble Charles Robin notaire que ladiste somme soit à décompter et déclarer a (illisible) pour debvoir par le compte cydevant à Guill(aume) Bihan et Charles Crenen à p(rese)nt fabriques à la diste église le diste Bihan présent en tesmoign de quoy soubs mon segin (seing) le quitte généralement et enthierement [jusqu'] à ce jour ; faist le vingt et cinquiesme jour d'aoust  mil six cents quarante et neuff le dist Bihan ne sachant signer a priè m(ess)ire Guill(aume) Camus de signer à sa requête."

L'acte est signé R le doré d'une écriture cursive nette et soignée.

Voir ici l'article de Y.-P. Castel page 18.

 

Nous apprenons que ce calvaire de 1648 en remplace un autre, et qu'il est placé à la sortie du bourg. La somme de  460 livres est à comparer à celle de 198 livres déboursée par les commanditaires à Roland Doré pour la tombe de Jacques Barbier dans un acte du 23 février 1638.

Le nom du fabrique pour 1648, Olivier Camus, se retrouve inscrit sur le socle, comme celui de messire  Guillaume Camus, curé de Rosnoën. Ses successeurs pour 1649 sont Guillaume Bihan et Charles Crenen. Mais il faut lire "Charles CREVEN", un nom propre bien attesté à Rosnoën. Charles Creven et Françoise Mallegol se sont mariés en 1630,  et ont eu notamment un fils Jean Creven, prêtre, cité sur la plaque d'inscription de l'intérieur de l'église.

 

 

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I. LE CALVAIRE DE 1648/1895.

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Il est placé devant la mairie et il atteint 6 mètres de haut .

L'emmarchement et le soubassement sont en microdiorite quartzique ("pierre de Logonna"). Quatre degrés à moulurations portent un soubassement à niches vides.

Le socle cubique en kersantite porte des inscriptions sur trois de ses faces, elles seront étudiées infra. Le fût à pans y est érigé. Le calvaire est en kersantite.

Le croisillon porte des statues géminées. On identifie sur la face ouest : un saint évêque, une Vierge à l'Enfant au centre, et encore un saint évêque. Et sur la face est  saint Pierre, puis au centre l'inscription RESTAUREE 1893, puis saint Paul tenant l'épée. Plus haut,   le Christ en croix. 

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Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

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Au centre : le Crucifié.

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Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

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Sur le croisillon à notre gauche : saint Pierre.

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Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

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Sur le croisillon à notre droite : saint Paul tenant l'épée de sa décollation.

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Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

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LA FACE OUEST.

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Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

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Au centre : la Vierge à l'Enfant.

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Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

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Le saint évêque de gauche.

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Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

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Le saint évêque à notre droite.

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Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Calvaire (1895) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

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Le socle et ses inscriptions.

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Base du calvaire  de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Base du calvaire de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

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L'inscription du coté est :

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MIRE : MATVRIN : /LE : BARON : RECTEVR 

Soit "messire Maturin Le Baron, recteur".

Cette  inscription est en réserve (en relief), les autres sont en creux.

Les auteurs y ont lu la date de 1648 que je n'ai pas trouvée.

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-Ce recteur est attesté en 1647 ("recteur de Rosnohen") comme parrain de Louise de Kersulguen, fille de François, et de Louise Menez. :

https://de.geneanet.org/archives/releves/publi/publication/jlm/r14kersulguen.html

-La même année, il fait inscrire son nom sur le clocher de Saint-Sauveur du Faou, alors en construction :

"VENERABLE : PERSONNE : MISSIRE : MATTVRIN : LE : BARON : RECTEVR. FINIS CORONAVIT OPVS/ . NOBLE JACQVE DEN GV  /1647".

Les inscriptions lapidaires de l'église saint-Sauveur du Faou (29).

-Les archives mentionnent le 11 juillet 1649 la fondation par ses parents  : "Maître Jacques Le Baron et Yvonne Le Dérédec, sa femme, fondent 3 livres 4 sols, pour jouir de la tombe où fut enterré Missire Mathurin Le Baron, leur fils, recteur de Rosnoën. " Les généalogistes signalent le couple Jacques Le Baron (v. 1595-1650) x Jeanne le Dérédec (Rosnoën 1595 -) et leurs sept enfants.

https://gw.geneanet.org/bernardc?n=baron&oc=&p=jacques

Armoiries : https://gw.geneanet.org/skrebs1?n=le+baron&oc=&p=jacques

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Le calvaire de l'église de Rosnoën.

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L'inscription du coté sud. 

 

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MIRE : GVILLE : CAMVS/CVRE : O : CAMVS : FABRIQ .

soir Messire Guillaume Camus curé [et] Olivier Camus fabrique".

Un Guillaume Le Camus a été parrain en 1657 de Corentin Hamon, et en 1664 de François Hamon.

Messire Guillaume Camus signe à la place du fabricien Le Bihan la quittance d'août 1649.

Olivier Camus est le fabricien qui a traité avec Roland Doré le règlement du calvaire, en 1648.

https://gw.geneanet.org/aconestabile?lang=en&pz=francoise+marie+corentine&nz=feunteun&p=corentin&n=hamon

Photo Glemoigne 2009 in Atlas

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Socle (kersanton,  1648) du calvaire  de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Socle (kersanton, 1648) du calvaire de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

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L'inscription du coté ouest.

 

 MIRE : N : MORVAN : P/E : CVRE 

soit "Messire N. Morvan prêtre, curé."

Un Nicollas Morvan, prêtre,  est cité  dans un acte de Rosnoën du 9 mars 1680

https://www.geneanet.org/archives/registres/view/24570/269

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Socle (kersanton,  1648) du calvaire  de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Socle (kersanton, 1648) du calvaire de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

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II. LES STATUES DE ROLAND DORÉ (FRAGMENTS DU CALVAIRE de 1648) REMONTÉS AUTOUR DU MONUMENT AUX MORTS.

 

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La Vierge au calvaire.

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Chacune de ces statues illustre de façon exemplaire l'expressivité du sculpteur landernéen.

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Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648)  de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648)  de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648)   de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648)   de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648)   de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

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Saint Jean au pied du calvaire (géminé avec Barthélémy).

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La statue de saint Jean d'un calvaire de Roland Doré est toujours l'une des plus remarquables ; mais hélas celle-ci a été abîmée au niveau de l'œil et de la tempe gauche. Nous retrouvons la chevelure bouclée triangulaire en perruque, l'ovale longiligne du visage, les narines larges,  la bouche aux commissures évasées, les deux mains croisées sur la poitrine, le pan du manteau unique qui retombe sous l'avant-bras gauche, déjà détaillés à Croaz-Moudennou

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Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648)  de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648) de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648), monument au morts de  Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648), monument au morts de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648), monument au morts  de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648), monument au morts de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

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Saint Barthélémy (au dos de Jean).

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Cet apôtre se reconnaît par le couteau qu'il tient contre lui : ce fut l'instrument de son supplice puisqu'il fut dépecé.

Sa présence est rare sur un calvaire.

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Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648), monument au morts de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648), monument au morts de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648), monument au morts de  Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648), monument au morts de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648), monument au morts de   Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648), monument au morts de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648), monument au morts de  Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648), monument au morts de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648), monument au morts de  Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648), monument au morts de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648), monument au morts de  Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648), monument au morts de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

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Un saint évêque (au dos de la Vierge).

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C'est cet évêque qui a servi de modèle aux deux évêques du calvaire de 1895, mais ici il porte une croix, et non une crosse.

Sa mitre évasée évoque le bonnet carré des docteurs et recteurs, et cela se retrouve souvent chez Roland Doré ; on le retrouvera chez saint Audoën infra.

Le visage est en ovale allongé.

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Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648), monument au morts de   Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648), monument au morts de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648), monument au morts de   Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648), monument au morts de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648), monument au morts de  Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648), monument au morts de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648), monument au morts de  Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648), monument au morts de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648), monument au morts de  Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648), monument au morts de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648), monument au morts de  Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648), monument au morts de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

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La Vierge de Pitié.

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Liste des Vierges de Pitié de l'atelier de Roland Doré (1618-1663) :

Brennilis, calvaire (1625). Déploration.

Cast, calvaire de l'église  1660

Châteaulin, Saint-Idunet

Châteaulin, presbytère

Dinéault, calvaire

Irvillac, calvaire de Coatnan

Plonévez-du-Faou, Sainte-Anne-la-Palud, calvaire,

Plougastel, Le Passage, calvaire 1622

Plougastel, chapelle Saint-Claude, calvaire

Plourin-les-Morlaix, vestiges du calvaire

Rosnoën, calvaire 1648

Saint-Servais, calvaire église,

Seven-Léhart, calvaire ,

Trézivédé, calvaire

Elle se distingue des nombreuses Vierge de Pitié (pietà) du Finistère, car le corps du Christ est orienté tête à la gauche de la Vierge. L'inclinaison de la tête et du haut du buste de la Mère vers la gauche rompt avec l'habituelle composition parfaitement triangulaire des Prigent et rend la Vierge plus présente.

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Le dos du groupe est creusé, ce qui montre bien comment il se moulait sur le fût du calvaire.

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Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648)  de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648) de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648)  de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648) de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648)  de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648) de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648)  de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648) de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire  (kersanton, Roland Doré, 1648)  de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648) de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire  (kersanton, Roland Doré, 1648)  de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648) de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile.

Fragments d'un calvaire  (kersanton, Roland Doré, 1648)  de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648) de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

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Saint Audoën, patron de la paroisse.

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Fragments d'un calvaire  (kersanton, Roland Doré, 1648)  de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648) de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Fragments d'un calvaire  (kersanton, Roland Doré, 1648)  de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648) de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Fragments d'un calvaire  (kersanton, Roland Doré, 1648)  de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Fragments d'un calvaire (kersanton, Roland Doré, 1648) de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

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LA VIERGE À L'ENFANT DE ROLAND DORÉ DU CALVAIRE DE  1648  REMONTÉE AU PORCHE OUEST.

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Le visage à l'ovale allongé, les yeux aux pupilles creusées, le nez en  tour Effel (triangulaire à base élargie), la bouche aux commissures creusées montrent que nous avons affaire à une œuvre de Roland Doré. 

Cette Vierge à l'Enfant très élancée ressemble à celle du porche sud de l'église de Plougourvest, mais cette dernière ne présente pas, comme ici, un fruit à son fils.

Au contraire, celle de la chapelle de Saint-Sébastien en Saint-Ségal présente un fruit, probablement une poire.

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Vierge à l'Enfant  (kersanton, Roland Doré, v. 1648)  de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Vierge à l'Enfant (kersanton, Roland Doré, v. 1648) de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Vierge à l'Enfant  (kersanton, Roland Doré, v. 1648)  de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Vierge à l'Enfant (kersanton, Roland Doré, v. 1648) de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

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LE CHRIST SAUVEUR (KERSANTON,  ROLAND DORÉ, v. 1648) DU PORCHE SUD.

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Inscription IESVS.

Le Christ, jambe gauche légèrement avancée,  bénit de la main droite le monde qu'il tient dans la main gauche.

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Christ sauveur (kersanton, Roland Doré, v. 1648) du porche de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Christ sauveur (kersanton, Roland Doré, v. 1648) du porche de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Christ sauveur (kersanton, Roland Doré, v. 1648) du porche de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Christ sauveur (kersanton, Roland Doré, v. 1648) du porche de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Christ sauveur (kersanton, Roland Doré, v. 1648) du porche de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Christ sauveur (kersanton, Roland Doré, v. 1648) du porche de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

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SOURCES ET LIENS.

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— COUFFON (René), 1988,  Nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, 1988

 

 https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/a155cffa8f166b91ad6007528b055ff5.pdf

— DOUARD Christel, TOSCER (Catherine), 1995

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-saint-audoen-rosnoen/ad95845c-9dcc-4f09-a114-f7c26d750b02

http://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/calvaire-bourg-rosnoen/4acc96c3-3ed9-48bb-b0f7-7709565619b7

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIIe siècle. PUR éditions.

 

— Infobretagne

http://www.infobretagne.com/rosnoen.htm

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Published by jean-yves cordier - dans Calvaires Kersanton Sculpture Roland Doré Vierge de Pitié
23 juillet 2021 5 23 /07 /juillet /2021 17:09

Le calvaire (kersanton, 1681) de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau et sa Vierge de Pitié ( kersanton, vers 1550, atelier Prigent).

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Sur Landerneau, voir notamment :

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PRÉSENTATION.

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Ce calvaire est digne d'intérêt, notamment en raison de sa Vierge de Pitié qu'Emmanuelle Le Seac'h a attribuée à l'atelier Prigent dans son Catalogue raisonné de 2014. Mais je suis passé très souvent par cette rue (tronçon de la D712 par laquelle, longeant l'Élorn,  on va ou on revient de La Roche-Maurice et Landivisiau) sans le remarquer. Il se situe entre le n°78 et le n°80 de la rue, à la sortie de Landerneau, avant le premier pont de chemin de fer, en amont de l'École Marie-Curie, dans un petit enclos fleuri d'hortensias.

https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-4.243264&y=48.455026&z=20&layer1=ORTHOIMAGERY.ORTHOPHOTOS&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.SCAN-EXPRESS.STANDARD&mode=doubleMap

Il est difficile pour moi de savoir s'il a été déplacé d'un autre emplacement, car il ne figure pas sur les cartes comme celle d'Etat-Major et de Cassini. En tout cas, cette route n'était pas employée par les voyageurs, sous l'Ancien Régime et jusqu'au premier quart du XIXe siècle, car la route vers Landivisiau (Grande route de Morlaix) passait alors au sud de l'Élorn (Cadastre 1827).

Sur le cadastre 1827, la parcelle 229 porte la mention "Signal Vierge", et sur le carrefour, le symbole d'une croix. Est-ce un indice ? 

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https://recherche.archives.finistere.fr/viewer/viewer/medias/collections/P/03P/3P104/FRAD029_3P104_01_04.jpg

Mais tout laisse à penser qu'il  fut déplacé. À commencer par le fait qu'il n'est pas orienté (face principale portant le Crucifix tournée vers l'occident), sauf par l'alignement urbain. Puis, par le fait qu'il est composite, une Pietà du XVIe siècle posée au pied d'un calvaire du XVIIe. Enfin,  cet encadrement par des palmiers évoque la décision d'un décideur de l'embellissement urbain du début du XXe siècle.

Cette situation me contrarie, car la Vierge de Pitié qui m'intéresse est tournée vers le nord-ouest, sous le Crucifix, et elle est restée dans l'ombre du contre-jour lors de mes différentes visites. Aurai-je dû me présenter au couchant d'une belle journée d'été ?

De même, le saint Pierre de la face tournée vers le sud-est reste à l'ombre partielle de son palmier ...

Néanmoins, j'ai obtenu la réponse à ma question principale. Cette Vierge de Pitié de l'atelier Prigent présente-t-elle les trois larmes si caractéristiques de celui-ci ? La réponse est oui, sans atermoiement. Et les photos, insatisfaisantes sur le plan artistique, montre clairement les autres détails stylistiques.

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I. LA VIERGE DE PITIÉ (kersanton, vers 1527-1570, atelier Prigent de Landerneau).

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Introduction.

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L'article Wikipedia Statues of Pietà in Finistere propose plus de 80 photos des Pietà du Finistère, puisque le terme, plus correct, de "Vierge de Pitié" n'est pas encore complètement passé dans les usages. Mais on trouve regroupées sous ce terme, comme dans l'article de l'abbé Castel Les Pietà du Finistère,  les "Vierges de pitié" proprement dites (la Vierge et le Christ mort), et les "Déplorations" (groupe incluant Jean et Madeleine, ou une sainte femme, ou un disciple).

Si, parmi les 80 "pietà" de l'article de Wikipedia , nous retenons celles qui sont en pierre (et, alors, en kersantite) et non en bois, et celles  qui ne sont pas des Déplorations, le nombre des œuvres est inférieur à 25.

Le nombre des Vierges de pitié en kersanton dans le Finistère est bien plus élevé, car on les trouve, au nœud d'un croisillon, sur de très nombreux calvaires sortis des ateliers landernéens des Prigent (1527-1577), du Maître de Plougastel (1570-1621) et de Roland Doré (1618-1663), ou d'ateliers anonymes.

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Les Vierges de Pitié et aux Déplorations des Prigent (E. Le Seac'h):

-Brignogan, chapelle Pol, kersanton polychrome

-Dinéault, calvaire atlas n°408 (3 larmes)

-Le Folgoët, calvaire atlas n°520 (3 larmes).

-La Forest-Landerneau, calvaire du cimetière haut, atlas n° 533 (3 larmes)

-La Forest-Landerneau, calvaire du cimetière bas, atlas n° 534

-Landerneau, calvaire rue de la Tour d'Auvergne, atlas n°998 (3 larmes).

-Lothey, calvaire de Kerabri atlas n°1260 (3 larmes)

-Plourin-Ploudalmézeau, Déploration,  sur la pelouse (3 larmes)

-Saint-Derrien, calvaire atlas n°2690

-Saint-Nic, intérieur église, Déploration polychrome (3 larmes).

Liste à laquelle j'ajoute :

--Plouvorn, cimetière. (3 larmes)

--Plouvorn, chapelle de Lambader, fontaine (3 larmes)

--Crozon, Tal-ar-Groas, calvaire chapelle Saint-Laurent (3 larmes).

 

et à discuter :

-Bourg-Blanc, Saint-Urfold (3 larmes, selon Castel)

Vierges de pitié du Maître de Plougastel (1570-1621)

-Kersaint-Plabennec, calvaire de Laven atlas n°914. Vierge décapitée.

-Loc-Eguiner Saint-Thégonner, calvaire du cimetière atlas n°1171

-Plougastel, calvaire du cimetière atlas n° 1910

-Plougastel, chapelle Sainte-Christine atlas n° 1919

-Primelin, Saint-Tugen, éléments du calvaire atlas n° 2571.

Vierges de pitié de l'atelier de Roland Doré (1618-1663)

-Brennilis, calvaire

-Cast, calvaire de l'église.

-Châteaulin, Saint-Idunet

-Châteaulin, presbytère

-Dinéault, calvaire

-Irvillac, calvaire de Coatnan

-Plonévez-du-Faou, Sainte-Anne-la-Palud, calvaire,

-Plougastel, Le Passage, calvaire 1622

-Plougastel, chapelle Saint-Claude, calvaire

-Plourin-les-Morlaix, vestiges calvaire

-Rosnoën, calvaire 1648, 

-Saint-Servais, calvaire église,

-Seven-Léhart, calvaire ,

-Trézivédé, calvaire

 

Voir aussi

-Saint-Urbain, Calvaire de la chapelle de Trévarn

-Saint-Urbain, Calvaire de Quinquis

-Le Drennec, calvaire de l'église

-Locmélar,

-Telgruc, église

-Bourg-Blanc, devant l'église

 

-etc.

 

Et plus généralement voir Castel, Les Pietà du Finistère, SAF.

J'en ai présenté un certain nombre dans ce blog.

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Description.

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Selon le schéma adopté par les Prigent, la Vierge est en chevalier servant, le genou droit fléchi soutenant le dos du Fils, et le genou gauche posé à terre. Sa main droite soutient le dos, et sa main gauche soulève celle de son fils. Sa tête est recouverte par le grand manteau qui l'enveloppe en formant une pyramide.

Cette forme triangulaire est barrée par le corps du Christ, lequel est comme disloqué en ligne brisée à cinq segments. Les bras le brisent plus encore puisque le bras droit tombe verticalement, le coude fléchi et la main demi-fermée paume vers le haut, alors que le gauche est horizontal, droit jusqu'à la main paume vers le haut.

Il y a donc un contraste entre la pyramide "monolithique" maternel, exprimant l'effondrement par le deuil, et la dislocation du Christ défunt, témoin de sa crucifixion.

Le regard se porte naturellement vers le visage de la Mère, encadré par le voile empesé et aux plis cassés et par la guimpe. Ce visage est sévère mais peu expressif, comme figé par le chagrin, et c'est toute la valeur des trois larmes aux longs filets sous chaque paupière d'exprimer, en épanchement venant du cœur et impossible à retenir, la douleur d'une mère recevant le corps de son enfant.

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Le corps du Fils s'abandonne au gré des appuis qu'il reçoit, sa nudité bien charpentée n'étant couverte que par un pagne, dont un pan ressort du coté droit. Les plaies sont peu visibles, sauf sur le pied . Les jambes restent parallèles et les pieds ne sont pas croisés.

Du  visage au nez fort et aux yeux clos, nous remarquons surtout la moustache qui nait des coins des narines et trace un V inversé en deux virgules bouclées. La bouche est entrouverte sur une rangée de dents. La barbe aligne des mèches peignées, à peine bouclées. Les cheveux longs forment un triangle avec deux longues mèches peignées se dirigeant vers les épaules.

La statue montre plusieurs fissures, correspondant ou non à des lignes de faille sur le bloc de kersantite.

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La Vierge de Pitié (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du calvaire de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.

La Vierge de Pitié (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du calvaire de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.

La Vierge de Pitié (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du calvaire de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.

La Vierge de Pitié (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du calvaire de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.

La Vierge de Pitié (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du calvaire de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.

La Vierge de Pitié (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du calvaire de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.

La Vierge de Pitié (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du calvaire de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.

La Vierge de Pitié (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du calvaire de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.

La Vierge de Pitié (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du calvaire de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.

La Vierge de Pitié (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du calvaire de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.

La Vierge de Pitié (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du calvaire de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.

La Vierge de Pitié (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du calvaire de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.

La Vierge de Pitié (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du calvaire de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.

La Vierge de Pitié (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du calvaire de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.

La Vierge de Pitié (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du calvaire de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.

La Vierge de Pitié (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du calvaire de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.

La Vierge de Pitié (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du calvaire de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.

La Vierge de Pitié (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du calvaire de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.

La Vierge de Pitié (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du calvaire de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.

La Vierge de Pitié (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du calvaire de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.

La Vierge de Pitié (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du calvaire de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.

La Vierge de Pitié (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du calvaire de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.

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Autour du Crucifix, la statue de la Vierge et de Jean.

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Le calvaire (kersanton, 1681), de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.

Le calvaire (kersanton, 1681), de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.

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II. SAINTE MARIE-MADELEINE ET SAINT PIERRE (kersanton, 1681).

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Je n'ai pu lire la date de 1681 signalée par Y.-P. Castel. Mais elle indique une réalisation plus tardive que les productions des grands ateliers de sculpture du kersanton, venu de ses sites d'extraction en Rade de Brest et achelminés à Landerneau, puisque l'atelier de Roland Doré s'achève en 1663. Parmi les "Petits Maîtres" dénombrés par E. Le Seac'h, seul Jean Le Bescont (vers 1664-1682) serait à envisager. 

On remarque dans ces statues de belle facture un élément stylistique particulier, les yeux en drupes saillantes, mais dont les pupilles ne sont pas creusées, comme le faisait Roland Doré.

Marie-Madeleine s'identifie par ses cheveux longs et défaits et son flacon d'aromates, et Pierre par ses pieds nus, sa barbe et sa clef, tandis que son fameux toupet frontal est omis.

 

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Le calvaire (kersanton, 1681), de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.

Le calvaire (kersanton, 1681), de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.

Le calvaire (kersanton, 1681), de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.

Le calvaire (kersanton, 1681), de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.

Le calvaire (kersanton, 1681), de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.

Le calvaire (kersanton, 1681), de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.

Le calvaire (kersanton, 1681), de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.

Le calvaire (kersanton, 1681), de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.

Le calvaire (kersanton, 1681), de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.

Le calvaire (kersanton, 1681), de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.

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Le calvaire (kersanton, 1681), de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.

Le calvaire (kersanton, 1681), de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.

Le calvaire (kersanton, 1681), de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.

Le calvaire (kersanton, 1681), de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.

Le calvaire (kersanton, 1681), de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.

Le calvaire (kersanton, 1681), de la rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2021.

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SOURCES ET LIENS.

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— CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des croix et calvaires du Finistère, Landerneau, n° 998.

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/landerneau.html

998. Landerneau, rue de La Tour-d’Auvergne, Croix-de-la-Vierge, g. k. 1. 6 m. XVIè s. 1681. Petit enclos fleuri. Base à larges pans. Socle cubique, griffes, Vierge de Pitié. Fût, croisillon, date 1681, statues géminées: Vierge-Madeleine, Jean-Pierre, fleurons-boules godronnés, crucifix. [YPC 1980]

 

— CASTEL (Yves-Pascal), Les pietà du Finistère,

http://patrimoine.du-finistere.org/art2/ypc_pieta.html

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Published by jean-yves cordier - dans Sculpture Kersanton Calvaires Prigent Vierges de Pitié.
13 juillet 2021 2 13 /07 /juillet /2021 14:36

Les calvaires de l'église de Saint-Divy I: le calvaire de 1562 (kersanton, atelier Prigent).

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Voir sur Saint-Divy :

 

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— Voir  d'autres œuvres de Bastien ou Henry Prigent:

 

et hors blog: 

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Attribution personnelle hors catalogue Le Seac'h :

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PRÉSENTATION.

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Quelque soit la saison ou l'heure à laquelle le visiteur se présente, il n'aura pas un point de vue spectaculaire du calvaire de l'entrée nord-est de l'enclos de Saint-Divy, trop abrité par le feuillage des chênes et châtaigniers qui le dominent. Et quelque soit le point de vue qu'il adopte, la Marie-Madeleine placée au pied de la croix ne sera sans doute pas aussi visible qu'il le faudrait. Ou bien l'une des trois croix (celle du calvaire et les deux gibets des larrons) restera dans l'ombre et pourrait lui échapper. C'est que ce calvaire n'occupe pas son emplacement initial.

En effet, cet ensemble de trois croix édifiées sur les pilastres de l’entrée est  a été déplacé pour permettre l’élargissement de la rue ouest au cours du XXe siècle, alors qu'il était placé à  l’entrée opposée, au nord-ouest du cimetière. En outre, on a cru bon de le désorienter, c'est-à-dire de tourner la face principale vers l'est, alors que la règle, et la symbolique de la mort, veut que le Christ en Croix soit tourné vers l'ouest, coté du coucher du soleil. Hélas, cette licence que se permette les décideurs est fréquente.

Si notre visiteur distingue les trois croix, et s'il constate sur la croix principale l'existence d'un croisillon convexe et à deux consoles, il classera ce monument dans la typologie des calvaires bas-bretons (sans croisillon, avec un seul, ou deux croisillons). Mais hélas, les consoles ont ici perdu les statues  (sans doute géminées) qu'elles portaient. 

La formule adoptée, à trois croix séparées et avec un seul croisillon se montre finalement assez originale, sauf pour les grands calvaires monumentaux  de Tronoën ou réalisés par les  Prigent à Pleyben en 1555. Un calvaire proche de celui-ci, celui de Pencran, dispose de deux croisillons.

L'autre critère permettant des regroupements, c'est la Marie-Madeleine au pied de la croix, son manteau retombant sur ses reins. On retrouve cette statue bien reconnaissable à Pencran, Lopérec, Sainte-Marie du Ménez-Hom en Plomodiern, La Forest-Landerneau.

Emmanuelle Le Seac’h (Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne) a attribué ce calvaire à Henry Prigent, et on sait que l’atelier de Bastien et Henry Prigent a été actif à Landerneau de 1527 à 1577.

L'un des traits stylistiques de l'atelier Prigent repose sur les trois larmes s'écoulant des yeux de la Vierge et de Jean au calvaire (nous ne pouvons en juger ici puisque ces statues  sont absentes des croisillons), de la Vierge de Pitié et de Marie-Madeleine. Sur ces deux sculptures, les larmes sont absentes (ou indiscernables).

 

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Description.

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Sa première et principale description est celle d'Yves-Pascal Castel pour son Atlas des Croix et calvaires du Finistère sous le n° 2694 Saint-Divy entrée est. Elle a été rédigée en 1980.

Les trois croix érigées sur les pilastres de la porte forment un monument de 7 mètres de haut en granite (soubassement) et kersanton (fût et statues). Le fût central, rond comme ceux des larrons, porte des écots, et  Marie-Madeleine est agenouillée à son pied . Les culots de l'unique croisillon sont vides. Le nœud du croisillon porte coté principal la date de 1562 sous une inscription non déchiffrée, et  l'écu des Rohan dont une des neuf macles est martelée. La croix est à fleurons feuillagés, au dessus de la statue d'un saint évêque portant une croix, tandis qu'un Christ au lien et une Vierge de Pitié occupent le revers.

Les lichens en altèrent déjà la lecture.

Selon une tradition populaire tenace mais guère validée, le fût à écots témoignerait d'une épidémie de peste, par comparaison (guère crédible visuellement ici comme ailleurs) entre les écots et les bubons (abcès) de la peste bubonique. 

Mais si on ouvre les yeux sur la réalité, ce sont bien des amorces de branches écotées qui sont sculptés, avec des tranches de section bien nettes, faisant du fût un arbre taillé pour le supplice, et reprenant la réflexion théologique initiée par sainte Hélène et développée dans la Légende de la Vraie Croix. L'arbre de la Croix aurait poussé sur la tombe du vieil Adam à partir de l'Arbre de Vie, et le Christ crucifié s'y présente comme le Nouvel Adam. Les fûts de l'atelier Prigent portent ces écots par exemple sur la calvaire monumental de Plougonven (1554) et sur celui de Pleyben (1555)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Vraie_Croix

 

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Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

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LA FACE PRINCIPALE. LE CHRIST ; SAINT DIVY ; INSCRIPTION DATÉE ; LA MADELEINE ÉPLORÉE.

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Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

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Le Christ en croix.

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Au sommet de la croix, les lettres I.N.R.I du titulus sont de belle facture, perlées, aux hampes bifides, et s'inscrivent sur un phylactère aux extrémités élégamment torsadées.

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Le Christ, tête couronnée d'épines inclinée sur la droite, les yeux clos,  porte un pagne noué sur le coté gauche.

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Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

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Saint Divy en évêque.

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Saint Divy, fils de sainte Nonne, est le patron de l'église paroissiale, église où sa vie est peinte sur les lambris, mais il très représenté aussi à Dirinon, où il donne aussi son nom à une chapelle et à une fontaine.

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Il est un peu rapide d'écrire qu'il est représenté en évêque, car malgré la mitre, les chirothèques, les pantoufles épiscopales et la chape, il tient une croix à trois extrémités pommées, plutôt qu'une crosse. Laissons cette subtilité aux spécialistes du saint, de son iconographie en Bretagne et Outre-Manche.

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Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

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L'inscription datée de 1562.

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De cette inscription en caractères gothiques occupant le nœud du croisillon, seule la date, inscrite dans un cartouche en forme de parchemin aux extrémités enroulées en cornets, est parfaitement lisible : 1562.

L'inscription sculptée en réserve sur deux lignes dans des cartouches aux contours perlés n'a jamais été déchiffrée par les auteurs de référence, alors qu'elle semble accessible à une lecture pour peu qu'on s'en donnerait les moyens (accès rapproché ; éclairage adapté ; voire relevé par estampage comme le pratiquait ailleurs l'abbé Castel). 

Dans l'ombre des arbres, je débute ici une première tentative afin de stimuler les érudits et les édiles (en rouge les éléments certains) : 

P. LE GUERN

 LORS : DE

1562.

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Le site Geneanet ne mentionne le patronyme Le Guern  qu'à partir de 1672 à Saint-Divy (ou à Landerneau), mais cela témoigne peut-être des lacunes des actes paroissiaux. Néanmoins, cela incite à préciser mon incertaine lecture.

Une autre possibilité est de lire IORS, comme sur le socle de l'enclos portant l'inscription "LE PREMIER IOR DAOUEST L’AN MIL VCV, en belles lettres gothiques" (Castel, atlas n° 2693). Mais je ne parviens pas à intégrer cela dans l'emplacement disponible. Et le L est certain.

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Pour placer cette date de 1562 au sein de la production des Prigent (dont quelques œuvres sont datées), notons que la première date est celle du saint They de Plouguerneau (1527), puis   du bénitier de Tréflez (1545), suivie par celle  du calvaire de Plougonven (1554), de celui de Pleyben (1555), ou de Guisseny (1555), de la sainte Apolline de Pencran (1555), du porche de Landivisiau (1554-1565) et de celui de Guipavas (1563), de la croix de Kerabri en Lothey (1556), de la croix de Brondusval à Plouider (1562),  du moine cordelier d'Irvillac (1566), du calvaire de Guiclan (1577). (E. Le Seac'h)

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Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Les calvaires de l'église de Saint-Divy I : le calvaire de 1562.

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Sainte Madeleine agenouillée au pied du fût.

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Ses modèles ou semblables  sont nombreux :

 

-Pelouse nord de l'église de Pencran (Prigent v.1553).

-Calvaire monumental de Pleyben (Prigent 1554)

-Calvaire monumental de Plougonven (Prigent 1555)

-Calvaire de Sainte-Marie du Ménez-Hom (Prigent vers 1550)

-Calvaire de l'église de Lopérec (Prigent ou "fayet", 1542 ou 1552)

Calvaire du cimetière bas de La Forest-Landerneau  (Prigent vers 1555)

Calvaire du bourg de Saint-Ségal

-Calvaire de la chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal

-chapelle Saint-Tugen en Primelin, contrefort sud-ouest.

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Les points communs (avec des exceptions à chaque fois) sont la posture agenouillée bras écartés, regard et tête levée ; les trois larmes ; le bandeau occipital ; la robe serrée par une ceinture nouée ; le manteau retombant en un éventail plissé derrière les reins ; le pot d'aromates.

Parfois (Plougonven), la sainte regarde vers le bas, et ouvre son flacon.

Ici, ces éléments sont présents, hormis les trois larmes. Le bandeau occipital, un large tissu de trois torons, vient entourer par des spires les longs cheveux devant la poitrine.  La robe est luxueuse, avec deux  manches ou fausses manches bouffantes, un épais plissé laissant deviner la préciosité de l'étoffe, et un revers de poignet en torsade. La ceinture, simple bande d'étoffe,  est nouée en rosette.

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Je prends plusieurs clichés du visage pour y rechercher les larmes, recherche difficile en raison de la prolifération des lichens. En outre, ces larmes ne sont parfois bien visibles  qu'à jour frisant. Mais je n'en vois pas la trace.

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L'ombre de la croix tourne comme l'aiguille d'un cadran autour de la sainte.

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Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Les calvaires de l'église de Saint-Divy I : le calvaire de 1562.
Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Les calvaires de l'église de Saint-Divy I : le calvaire de 1562.
Les calvaires de l'église de Saint-Divy I : le calvaire de 1562.
Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

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LA FACE SECONDAIRE. LE CHRIST AUX LIENS ; LA VIERGE DE PITIÉ ;  LES ARMES DES ROHAN.

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Le Christ aux liens.

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Comparer aux statues issus de l'atelier des Prigent (E. Le Seac'h) :

 

-Guisseny, calvaire n° 706

-Loc-Brévalaire, calvaire, atlas  n°1160.

-Saint-Servais, calvaire atlas n° 2821

-Le Tréhou calvaire atlas n° 3063

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Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

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La Vierge de Pitié.

 

 

 

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Comparer aux Vierges de Pitié et aux Déplorations des Prigent (E. Le Seac'h):

-Brignogan, chapelle Pol, kersanton polychrome

-Dinéault, calvaire atlas n°408 (3 larmes)

-Le Folgoët, calvaire atlas n°520 (3 larmes).

-La Forest-Landerneau, calvaire du cimetière haut, atlas n° 533

-La Forest-Landerneau, calvaire du cimetière bas, atlas n° 534

-Landerneau, calvaire rue de la Tour d'Auvergne, atlas n°998 (3 larmes).

-Lothey, calvaire de Kerabri atlas n°1260 (3 larmes)

-Plourin-Ploudalmézeau, Déploration,  sur la pelouse (3 larmes)

-Saint-Derrien, calvaire atlas n°2690

-Saint-Nic, intérieur église, Déploration polychrome (3 larmes).

Liste à laquelle j'ajoute :

--Plouvorn, cimetière. (3 larmes)

--Plouvorn, chapelle de Lambader, fontaine (3 larmes)

--Crozon, Tal-ar-Groas, calvaire chapelle Saint-Laurent (3 larmes).

Et plus généralement voir Castel, Les Pietà du Finistère, SAF. Ou taper vierge de pitié  ou pietà sur l'onglet "rechercher", qui est là pour ça.

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La première chose que je dois dire, c'est que je suis venu ici, devant ce calvaire, pour chercher les larmes de la Vierge. Et que, comme pour Marie-Madeleine, je ne les ai pas trouvé, les larmes de Marie. Malgré le zoom, malgré l'éclaircissement du cliché cherchant à pénétrer l'obscurité du visage voilé.

Le visage est grave et beau, recueilli sur son intériorité plus que douloureux, les lèvres sont desserrées.

La Vierge est voilée dans son manteau, son corps formant une pyramide à base étroite, elle est en position de chevalier servant, le genou gauche posé à terre tandis que le genou droit soutient le dos du Fils, la main droite soulevant le flanc. Sa main gauche élève le bras gauche du Fils. Ainsi, le corps défunt du Christ forme une diagonale orientée vers le haut et la gauche, mais cette diagonale est brisée en quatre segments en M, et les deux bras, l'un vertical et l'autre horizontal, la traverse en croix. C'est le schéma le plus constamment adopté par l'atelier Prigent pour ses "pietà".

 

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Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

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Les armes des Rohan.

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Un autre calvaire des Prigent porte le blason armorié aux armes d'un seigneurs prééminenciers et/ou commanditaires, la croix de Saint-Sauveur à Kerlouan (Poulpry),  et hormis les calvaires, d'autres œuvres sont blasonnées, à Plourin-Ploudalmézeau, à la chapelle N.-D. de Traon de Plouguerneau. À La Forest-Landerneau, le calvaire du cimetière bas porte les armes de France et de Bretagne (hors atelier ?).

Les armes des Rohan comporte un nombre variable de macles (losanges évidés), le plus souvent neuf comme ici, posées 3, 3, 3, où le dernier a été martelé.

Les armes des  Rohan sont présentes à Landerneau (fondation du pont en 1510 et de l'hôpital Saint-Julien en 1521), ou, dans la vallée de l'Elorn, à La Martyre et sur le porche de La Roche-Maurice. On peut les trouver aussi à Sizun, sur l'ossuaire, ou, en Morbihan sur le château de Jean II à Josselin, ou à Quimper sur le palais épiscopal de Claude de Rohan son fils, ou à Daoulas, à Merléac, etc, etc.

Saint-Divy étant une ancienne trève de La Forest-Landerneau (sur l'Elorn juste en aval de Landerneau), ce sont celles de Landerneau qui sont les plus significatives. Mais en 1562, date de ce calvaire, ni Jean II, ni ses fils Jacques (1478-1527) et Claude (évêque de 1501 à 1540), ni sa fille  Anne (1485-1529) héritière du titre,. Après son mariage avec Pierre II de Rohan-Gié, leur fils René Ier de Rohan (1516-1552) donne naissance à Henri Ier qui devient le 19ème vicomte de Rohan et adhère au protestantisme.

Il est impossible, à défaut d'archives, de savoir si ces armoiries témoignent d'une donation et d'une commande pieuse de  Henri Ier de Rohan, alors qu'il ne fréquente pas le Léon mais le château de Blain, où il devient le protecteur du culte réformé comme à Josselin et Pontivy.

Pour ma part, j'y vois plutôt l'effet de la vigilance de ses lieutenants pour faire exercer ses droits, comme sur l'ossuaire de Sizun vers 1585.

Les armes figurent sur un calvaire de Camaret daté de 1538 (Atlas n° 175), ou  encore sur la Croix de Penmarc'h à La Roche-Maurice, daté de 1625.

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Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

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LES DEUX LARRONS SUR LEUR GIBET.

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Conformément à l'iconographie des calvaires bas-bretons et des enluminures, l'une des jambes est liée au gibet, tandis que l'autre est pliée à 90° pour témoigner du texte évangélique dans lequel Pilate donne l'ordre aux soldats de briser les jambes des larrons pour mettre un terme à leur agonie (en leur ôtant l'appui nécessaire pour respirer).

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Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, 1562, Prigent) de l'entrée de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

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APEVE

http://www.apeve.net/spip/spip.php?page=page&id_rubrique=4&id_article=103

— CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des croix et calvaires du Finistère

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/saint_divy.html

 

 

COUFFON (René), Le Bars (Alfred), 1988,,Nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, ,

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/5eb27adca1ceb10a93836495d298f812.pdf

 

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

 

—MOREAU  (Henri), 2011, photo https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Saint-Divy_Calvaire_1.jpg

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Published by jean-yves cordier - dans Calvaires Kersanton Sculpture Prigent
6 juillet 2021 2 06 /07 /juillet /2021 13:24

Le calvaire (kersanton, anonyme , vers 1550 et Roland Doré vers 1630) de la chapelle de Trévarn en Saint-Urbain.

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Voir sur Saint-Urbain :

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2. Sur le sculpteur anonyme, voir :

 

 

3. Voir les œuvres de Roland Doré :

 

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Sur les calvaires de Dirinon, voir :

 


 

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PRÉSENTATION.

 

 

L'existence d'un lieu de culte à Trévarn est attestée dès le XIIe siècle : lors de la seconde fondation de l'abbaye de Daoulas en 1172 par Guiomar de Léon et sa femme Nobile, l'église Sanctii Baharnii lui fut donnée à perpétuité. Jusqu'en 1805 elle constituait une trêve de Dirinon. L'édifice actuel est daté par inscriptions intérieures et extérieures : les travaux de construction s'échelonnent entre 1682 et 1701. 

Le toponyme, anciennement Treb Baharn,  puis Trevaharn,  qui avait en 1324 la forme Treffbarn  trouve là son explication : du breton  treff "trève" ou "habitat" et Barn, Baharn  nom de saint.

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L'ensemble cultuel, à savoir la chapelle en totalité, le calvaire, les murs de clôture et la fontaine de dévotion est inscrit MH par arrêté du 18 août 1998.

 

Ce calvaire occupe le coté sud du placître (l'enclos) de la chapelle de Trévarn. Mais il  est  antérieur à la chapelle actuelle, car le style des sculptures le date du XVIe siècle. Il a été restauré une première fois par Roland Doré —dont le style toute en finesse se reconnaît très bien sur le Christ en croix et sur une tête de Sainte Femme —, et une seconde fois en 1995, grâce à l'Association des Amis de Trévarn et du Patrimoine. À cette occasion, une étude a dû être menée par des experts, et sa lecture serait  passionnante, mais elle n'est accessible en ligne.

On peut remarquer, pour estimer la date de son érection, que, sur le territoire de la commune de Saint-Urbain, la croix en kersanton de Croas-Madec porte la date de 1570, que le calvaire en kersanton de l'église est daté de 1575, celui de Cleuz Braz celle de 1580 (ou, Atlas, 1518), tandis que celui du Quinquis porte sur son fût la date de 1543.

Mais puisque Trévarn était une trève de Dirinon, c'est à cette paroisse que nous devons nous intéresser : elle possède encore deux croix du Moyen-Âge, cinq croix du XVe siècle (Ty Croas, Cimetière, Bourg, le calvaire de Croas ar Vossen de La Grange,  et Kerniouarn), quatre croix du XVIe siècle (Kermélénec vers 1550, Kergavarec en 1595, Comenec et Trébéolin), et le calvaire de La Croix Rouge réalisé par Roland Doré vers 1640.

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Ce calvaire est décrit dans l'Atlas des croix et calvaires du Finistère par Yves-Pascal Castel en 1980, avec un beau dossier photo de G. Lemoine 2009 sous le n°2882 :

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/saint_urbain.html

2882. Trévarn, chapelle, l. k. XVIè s., vers 1630. Trois degrés. Socle cubique. Fût rond, écots, Christ lié, console-masque. Croisillon, entrelacs, culots godronnés, statues géminées: Vierge-Paul Aurélien, Jean-Pierre, au revers, angelots nus tenant la couronne d’épines. Croix, fleurons-boules godronnés, crucifix, groupe de la Vierge de Pitié, une tête refaite par Doré. Croix disparue: Pouldour. [YPC 1980]

 

Mais  15 ans plus tard, et juste avant la restauration de 1995, Yves-Pascal Castel en donna une description et une analyse précieuse. Je me suis permis de l'annoter (en rouge) :

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"Comme tout enclos d'église, Trévarn, trève paroissiale ancienne de Dirinon avait sa croix. On a exhumé récemment le socle de schiste du monument qui précéda le calvaire actuel. On peut découvrir cette dalle derrière le tronc d'un gros chêne à l'ouest de l'enceinte : il porte en son centre une cavité de 25 cm sur 35 cm approximativement, et ces dimensions correspondent à l'embase rectangulaire du fût.

Celui-ci fut érigé vers 1550 par un atelier de pierre de kersanton héritier du style du grand atelier de Bastien et Henry Prigent qui élevèrent le grand calvaire de Plougonven. Ce même atelier des Prigent, actif de 1527 à 1577,  a sculpté le saint Antoine qui borne l'entrée dans l'enclos, du coté droit. Emmanuelle Le Seac'h a identifié (Les ateliers de sculpture sur pierre de Basse-Bretagne ...) trois "héritiers" des Prigent, dont l'un est actif à Pleyben en 1555, l'autre, désigné sous le nom pour moi douteux de "Fayet", actif de 1552 à 1563, et dont le  style se confond avec celui des Prigent et ne correspond pas à celui de l'anonyme de Trévarn, et enfin Jacques Mazé, actif à Plounéventer en ... 1679 !

À l'atelier Prigent a succédé (dans le temps et le lieu landernéen, et peut-être par compagnonnage) celui du Maitre de Plougastel, actif  de 1570 à 1620, et dont les calvaires se remarquent par les hiératisme sévère des personnages.

Ici, à Trévarn, tout comme à La Magdeleine de Briec-sur-Odet, nous pouvons retenir deux caractéristiques stylistiques assez faciles à reconnaître : les cheveux en boule de saint Jean, et des mains très malhabilement exécutées, en large palette digitée. On peut ajouter des drapés de Marie et Jean comparable entre les deux sites. Les éléments propres aux Prigent, les trois larmes des éplorés du Calvaire et des Déplorations, la forme en ovale des figures, la manière de disposer les cheveux avec un jour entre les mèches et l'épaule, les replis accentués des voiles "coqués" de la Vierge, sont absents.

 

Vu les boutons que porte le fût de Trévarn on se demande si l'érection du monument n'est pas consécutive à quelques recrudescence de la peste sur ces bords-ci de l'Elorn.

L'hypothèse qui attribue les écôts des fûts de calvaires bretons à des épidémies de peste en les comparant à des bubons, d'où leur surnom de croas ar vossen "croix de peste"  relève plutôt, de l'avis même de l'abbé Castel, de la légende ; une hypothèse plus sérieuse y voit le rappel que la croix s'apparente à l'Arbre de la Connaissance, pierre d'achoppement d'Adam et Ève qui rendit nécessaire la Rédemption. Ou plutôt de l'Arbre de la Vie, dont une graine a germé, selon la Légende Dorée,  de la bouche d'Adam pour former un arbre du Temple de Salomon, une poutre pour la piscine de Siloé, avant de fournir le bois de la Croix.

je crois qu'il s'agit plutôt de l'autre arbre de l'Eden,si l'on s'accorde pour effacer les bubons de la peste, l'arbre de Vie dont la graine placée dans la bouche d'Adam devait faire surgir un arbre pour le Temple de Salomon, une poutre pour la piscine de Siloé, avant d'être retrouvé pour fournir le bois de la croix, selon la légende dorée. 

En revanche, on est sûr qu'il subit une grave agression trois ou quatre décennies après sa création. En effet, vers 1630, l'atelier landernéen de Roland Doré est appelé pour le réparer.

Les nombreuses restaurations effectuées à cette même époque semblent devoir être mises en relation avec les dégâts occasionnés au cours des troubles de la Ligue. Roland Doré restaure vers 1630 le calvaire du Quinquis et réalise un Crucifié comparable à celui de Trévarn. Il réalise aussi le calvaire de La Croix Rouge à Dirinon.

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Un monument attachant.

Au travers de ses avatars, l'analyse fine du monument n'en demeure que plus intéressante. Sur un emmarchement à trois degrés le socle cubique porte un fût à écots sur lequel est représenté le Christ lié, un roseau à la main, évoquant la scène de la Passion appelée Dérision du Christ. Le relief pris dans le même bloc que le fût est soutenu par une console au large masque, pur ornement sans signification religieuse particulière.

La branche terminée par des culots à godrons est ornée d'entrelacs et sur le revers deux angelots nus présentent une large couronne d'épines. Les statues géminées, c'est-à-dire à double face, sont à gauche la Vierge à laquelle s'adosse saint Pol terrassant le dragon, et à droite saint Jean appuyé à un saint Pierre. Ce saint Pierre inhabituel n'est pas représenté en apôtre, mais en pape, coiffé de la tiare.

Au revers du crucifix, une Déposition de croix groupe autour de Notre-Dame-de-Pitié portant son fils mort, une sainte femme et une Marie-Madeleine.

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Restauré par Roland Doré vers 1630.

Le travail de restauration du calvaire par Roland Doré n'a pas été une petite affaire. Le sculpteur de Landerneau refait de neuf le Christ, ménageant des trous latéraux dans le pagne destinés à fixer les anges porteurs de calices pour recueillir le sang du crucifié. Cette manière de faire particulière à l'atelier de Roland Doré s'est révélée peu efficace car peu solide. Les anges sont un jour tombés. L'un d'eux a été placé dans la fontaine de dévotion au Nord de la chapelle. Un second a été retrouvé dans le bénitier de la chapelle.

Roland Doré a eu d'autres problèmes à régler. Conservant le corps primitif du saint Jean, il en retaille la tête qui était fort abîmée. [ en légende de la photo de cette statue : "Roland Doré a retravaillé la tête de l'apôtre, dans le bloc même de la précédente qui avait subi de légères mutilations"]. On le voit bien, le style de cette tête, quelque peu menue, ne correspond pas à celui du bas du personnage. Voir discussion infra. En revanche, la tête de la sainte femme à gauche de la pietà étant trop mutilée, Doré en sculpte une nouvelle sans trop se préoccuper du raccord visible sur l'arrière.

Les anciens étaient respectueux du plus humble vestige, le Christ, trop mutilé pour être conservé dans la restauration de 1630, se trouve aujourd'hui posé dans une niche à la façade de l'église paroissiale de Saint-Urbain.

Et l'on se sera peut-être étonné de rencontrer sur ce calvaire cornouaillais, la représentation de Paul Aurélien et non pas celle de saint Corentin. Nous sommes ici sur un territoire proche de Daoulas qui releva longtemps des comtes de Léon et la commune de Saint-Urbain possède un lieu-dit toujours nommé Kerbaol.

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Restauration de 1995.

La restauration actuelle entreprise grâce au journal « Le Pèlerin » va être de réalisation délicate. Le restaurateur de 1995 aura à résoudre des problèmes différents de ceux auxquels fut affronté Roland Doré il y a trois cent cinquante ans. Il s'agit certes avant tout de consolidation d'un monument en relatif bon état. Mais saura-t-on y replacer les anges qui recueillent le sang ? Aux responsables de réfléchir. 

L'équipe des restaurateurs bénévoles de Trévarn était composée de Jeanne Jézéquel, Marie-Louise Richard, Hélène Kernéis, Jean-Paul Kernéis conseiller municipal, et Francis Jézéquel, conseiller paroissial. Le président de l'Association était Jean-Luc Richard.

Les anges n'ont pas été replacés.

Et puis profitera-t-on de la liberté qu'on a ici ? Le calvaire n'étant point classé monuments historiques — il le sera en 1998 —, on pourrait envisager de le mettre en valeur. Les sculpteurs d'antan livraient rarement leurs œuvres brutes, sous le coup de l'outil. Ils confiaient au peintre le soin d'en faire de grandes choses polychromes. Une première qui vaut la peine d'être tentée. https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/bc9edb4c78f76877bd9fc64969d3156d.jpg

Le projet de rendre au calvaire sa probable polychromie (dont il ne reste aucune trace) n'a pas été retenu. Une association "Quand les calvaires étaient peints" a repeint trois croix de Plougastel-Daoulas. L'un des mérites de cette idée est, à mes yeux, de protéger sans doute les œuvres de l'attaque, parfaitement révoltante, des calvaires par les lichens nitrophiles, mais d'autres procédés plus conservateurs de lutte contre les saprophytes, et qui préserveraient l'exceptionnelle beauté du kersanton brute, auraient ma préférence.

On verra ici combien le visage de saint Jean, défiguré par les excroissances blanches ou grises des lichens, perd sa lisibilité, et, accessoirement, ne permet plus d'analyser finement l'intervention de Roland Doré.

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Sur cette restauration, voir le dossier photo du blog de l'Association des Amis de Trévarn

http://les-amis-de-trevarn.over-blog.com/album-2022288.html

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En mai 1995, Yves-Pascal Castel, comme pour répondre à ma sainte colère contre les lichens écrit dans un bref article :

"On a pu admirer le travail accompli par Michel Cann de Plounéventer qui a lavé les sculptures. Désormais, les sculptures apparaissent telles qu'elles sont sorties il y a bientôt un demi-millénaire  du ciseau des sculpteurs de kersanton. Et le plus étonnant, c'est que chacun s'accorde à dire que débarrassé de ses lourds et disgracieux lichens, le calvaire resplendit de jeunesse. Les "putti" du revers du nœud, en particulier, révèlent la maîtrise des sculpteurs d'antan."

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En août 1995, Yves-Pascal Castel revient sur la description de ce chantier à l'occasion de la bénédiction du calvaire :

"Le remontage récent du calvaire confié à Michel Cann de Plounéventer a été fait de manière originale. Après avoir ceinturé le fût auquel était resté scellé le socle, le tout soulevé fut maintenu en suspens au milieu de l'échafaudage. Cela resta ainsi, tout le temps qu'il fallut pour réorganiser l'assise des degrés du triple emmarchement. On sait que dans cette partie des calvaires les pierres se disjoignent suite à l'envahissement de la végétation et au lavage des joints par les pluies. Il en est qui sont aussi bousculées par des engins lourds qui les accrochent par mégarde. Si on ne remédie pas à ces déplacements, minimes dans les débuts, des désordres graves se produisent qui peuvent entraîner la chute du monument.

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Le dimanche 27 août, l'abbé Kerléguer a procédé à la bénédiction du calvaire dûment consolidé et lavé afin de permettre de mieux en apprécier les sculptures et partant les personnages posés sur es branches.

François Lair du Pèlerin Magazine était présent, ainsi que Alain Denéchaux, président de l'Association Notre-Dame-de la Source, très impliqué dans la sauvegarde de ce qu'on pourrait appeler le petit patrimoine religieux."

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LA FACE PRINCIPALE. LE CRUCIFIÉ ENTRE LA VIERGE ET JEAN. LE CHRIST AU LIEN.

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Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

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Le Christ crucifié (kersanton, Roland Doré vers 1630).

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"Les représentations du Crucifié [de R. Doré] sont caractérisées par des corps allongés, aux longs bras  noueux et aux torses presque rectangulaires avec les muscles de l'abdomen en forme de poire. Les veines du cou sont saillantes, le Crucifié penche la tête sur le coté droit, les yeux clos. Les pagnes plats sont noués sur le coté gauche. Les visages sont presque émaciés, les joues creuses mangées par une barbe et une moustache aux mèches fines. Les crucifix courts dont le canon est à cinq têtes se différencient des crucifix longs  à sept hauteur de tête. " (Le Seac'h)

On remarquera aussi la chevelure qui forme un voile triangulaire de la couronne jusqu'aux épaules.

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Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

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"Dans la manière dont Doré a taillé ce Christ, on remarque un détail difficile à expliquer. Auprès de la grosse tête de clou en relief aux creux de chaque paume, est percée une petite cavité peu profonde. Nécessaire, pour fixer le condamné au gibet quand il s'agit d'un Christ en bois, on ne voit nullement la nécessité de pratiquer ce trou dans un Christ en kersanton. Est-ce un clin d'œil malicieux lancé aux ouvriers du bois affairés dans le même temps sur la charpente de l'église ?" (Y.-P. Castel 1995)

L'explication que je suggère est d'imaginer deux anges placés en diagonale entre les mains du Christ et son torse, et tenant le calice qui recueille le sang des plaies (comme nous en avons tant d'exemples, même s'ils sont rares chez R. Doré) : ces trous servent alors à leur fixation.

Le même détail se remarque sur le calvaire de Seven-Léhart.

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Le calvaire de la chapelle de Trévarn en Saint-Urbain.

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La Vierge au calvaire (anonyme, kersanton, vers 1550).

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Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

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Saint Jean au calvaire (anonyme, kersanton, vers 1550).

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Je suis incapable — en partie à cause des lichens — de reconnaître ici l'intervention de restauration de Roland Doré. En tout cas, elle est fort minime, car les belles têtes de saint Jean de ce sculpteur,  très caractéristiques avec des chevelures proches de perruques bouclées, et très vivantes, n'ont rien à voir avec celle-ci.

"Comme beaucoup d'ouvrages du genre, le calvaire de Trévarn a subi les outrages aux temps troublés de la Ligue. Si bien que, comme on le constate en d'autres endroits, le célèbre sculpteur landernéen Roland Doré a été appelé par la fabrique pour refaire entièrement le Christ. Il en profita pour retailler à même le bloc, avec son ingéniosité habituelle, la tête du saint Jean objet d'avaries de la part de gens qui s'arrêtèrent néanmoins leurs marteaux face au visage de la Vierge." (Castel)

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Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

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Comparez avec le saint Jean du calvaire de la chapelle de la Magdeleine à Briec : le port de tête fortement inclinée et tournée vers le Christ, le livre sous le bras, le pli du manteau formant une boucle, la ceinture, et, une fois encore, les cheveux en boules, sont identiques.

 

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calvaire de la chapelle de la Magdeleine à Briec

 

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Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

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Le Christ aux liens (anonyme, kersanton, vers 1550).

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Cette façon de sculpter en moyen relief un personnage inclus dans le fût, ce qui suppose un débitage important du bloc de pierre initial, est un point commun de nombreux calvaires de Basse-Bretagne.

Le Christ, les bras liés devant le bassin, tient, en dérision de la prétention qu'on lui reproche à la royauté, un roseau en guise de sceptre, sa nudité est recouverte d'un manteau (cape) pourpre, et on l'afflige d'une couronne tressée dans des rameaux épineux. Sa figure devient un exemple de l'abnégation devant les épreuves.

Je ne peux me livrer ici à une iconographie comparée des Christ aux liens de nos calvaires, mais on peut consulter ce travail de Charlotte CIRRET:

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/la-statuaire-du-christ-aux-outrages/4d898a0f-1de3-4efc-bb0e-caa23a953180

https://www.lavieb-aile.com/2021/04/fragments-d-un-calvaire-au-cimetiere-de-la-forest-landerneau.html

https://www.lavieb-aile.com/2020/04/le-calvaire-de-la-chapelle-de-quillidoare-a-cast.html

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Le calvaire de la chapelle de Trévarn en Saint-Urbain.
Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

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Le culot : un masque disgracieux (anonyme, kersanton, vers 1550).

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On peut y voir une figure démoniaque, équivalent des diablotins qui occupent sur de nombreux calvaires le revers des bras des croisillons. 

Ou le vieil Adam ?

Ou, mon hypothèse préférée, l'un des hideux bourreaux ?

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Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

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LA FACE ORIENTALE. UNE DÉPLORATION ENTRE SAINT PIERRE ET SAINT POL AURÉLIEN. DEUX ANGES PORTANT LA COURONNE D'ÉPINES.

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Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

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Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

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La Déploration à quatre personnages (kersanton, anonyme, vers 1550).

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Le dos du Christ, déposé de la croix, dépourvu de sa couronne d'épines , repose sur le genou droit de la Vierge, son bassin sur le genou posé à terre de sa Mère, tandis que sa tête est soutenu par une des saintes femmes (Marie Salomé ou Marie Jacobé, au choix). Son bras droit retombe sur les pieds de Marie, sa main gauche est posée sur le pagne. Seule la plaie du flanc nous est montrée.

La Vierge, les bras croisés devant la poitrine, contemple son visage, d'un air grave. Elle porte, comme il se doit, le voile (au pli à peine marqué au dessus du front) et la guimpe.

Comme toujours, c'est sainte Marie-Madeleine qui me séduit le plus. Non seulement parce qu'elle choisit toujours la meilleure part, la plus humble, cette place près des pieds de son Maître, son Rabouni, qu'elle vénère et qu'elle a jadis baigné d'un parfum hors de prix. Mais aussi parce qu'elle brille par son élégance, ses cheveux défaits et longs, forcément blonds, par sa robe au décolleté carré, par son bustier moulé sur la poitrine (pas un pli), ses manches plissées, par sa taille fine soulignée par une ceinture dont la boucle et l'ardillon, tout comme l'extrémité libre qui retombe verticalement, sont soigneusement détaillés  et qui donne le départ de l'éventail du plissé de la robe.

Elle tient une albarelle dotée de son couvercle, et qui contient les aromates destinées à l'embaumement.

Son lourd manteau a glissé de ses épaules et est retombé au dessus de ses reins. Ce détail n'est pas anecdotique, puisqu'il s'agit d'une des caractéristiques de Madeleine au pied de la Croix des calvaires sculptés par les Prigent.

Voir le dernier article qui donne à voir ce détail et en recense l'iconographie :

https://www.lavieb-aile.com/2021/04/le-calvaire-du-cimetiere-bas-de-la-forest-landerneau.html

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Ne confondez plus les Déplorations et les Pietà :

 

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Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

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Le visage de la sainte femme (kersanton, Roland Doré, vers 1630).

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Il pourrait servir d'archétype de l'art doréen, avec ses paupières soulignant d'un double trait leur forme en amande acérée, ses yeux en drupe et ses pupilles creuses, son nez à la tige fine s'évasant en triangle, sa bouche petite, concave et lippue ou son menton pointu. C'en est en tout cas un bel exemple.

Une fissure en diagonale la menace.

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Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

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La Vierge.

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Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

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Marie-Madeleine.

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Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

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Les anges nus présentant la couronne d'épines sur le nœud du croisillon (kersanton, anonyme, vers 1550).

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Ce tableau faisait l'admiration de l'abbé Castel :

"Érigé dans les années 1550, le calvaire de Trévarn, traditionnel comme tout calvaire analogue, montrait néanmoins une trace de modernité, dans le couple de jumeau qui tient la couronne d'épines au revers du nœud. Les anges médiévaux aux longues tuniques bien plissés ont laissé place ici à des putti ailés entièrement nus, bien dans le ton de la Renaissance et de l'âge classique qui s'annonce."

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Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

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Saint Pierre en pape portant la tiare (kersanton, anonyme, vers 1550).

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Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

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Saint Pol Aurélien tenant le dragon en laisse avec son étole (kersanton, anonyme, vers 1550).

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On connait sans-doute la légende selon laquelle Pol Aurélien, né au pays de Galles et ayant traversé la Manche pour évangéliser l'Armorique, débarrassa l'île de Batz et la région de Roscoff du dragon qui l'infestait, métaphore du paganisme, en l'asservissant de son étole. Il deviendra le premier évêque du diocèse de Saint-Pol-du-Léon au VIe siècle.

Vous pouvez réviser en lisant mon commentaire sur la jouée des stalles de la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon : vous y trouverez le texte des Vita du saint.

https://www.lavieb-aile.com/2017/12/les-jouees-des-stalles-du-choeur-1504-1520-de-l-ancienne-cathedrale-de-saint-pol-de-leon.html

Le dragon est ici un peu confus (où est la queue, où est la tête, mais l'étole est facile à trouver.

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Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

Le calvaire (vers 1550 et 1630) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

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LES STATUES ENCADRANT L'ENTRÉE. SAINT ANTOINE ET SAINT SÉBASTIEN.

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Saint Antoine (kersanton, atelier Prigent, vers 1550).

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Je ne reviens pas sur cette statue : voir :

L'enclos paroissial de Dirinon VIII: la statue de saint Antoine par les frères Prigent (XVIe siècle).

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Saint Antoine (kersanton, atelier Prigent, vers 1550) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

Saint Antoine (kersanton, atelier Prigent, vers 1550) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

Saint Antoine (kersanton, atelier Prigent, vers 1550) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

Saint Antoine (kersanton, atelier Prigent, vers 1550) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

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Le supplice de saint Sébastien (anonyme, XVIe siècle).

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Saint Sébastien (kersanton) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

Saint Sébastien (kersanton) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

Saint Sébastien (kersanton) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

Saint Sébastien (kersanton) de la chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2021.

SOURCES ET LIENS.

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CASTEL (Yves-Pascal), 8 avril 1995 “1120 Découverte de la Bretagne, le Calvaire de Trévarn... 08.04.95.,” Progrès de Cornouaille / Courrier du Léon  

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/bc9edb4c78f76877bd9fc64969d3156d.jpg

CASTEL (Yves-Pascal), 27 mai 1995, "Pardon de Trévarn", ” Progrès de Cornouaille / Courrier du Léon  

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/a5b5f3314e1a49964fee1ff6317e18b4.jpg

CASTEL (Yves-Pascal), 9 septembre 1995, "Bénédiction du calvaire de Trévarn", ” Progrès de Cornouaille / Courrier du Léon  

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/c0c5e3b1025c5786ed4273ea02f2e446.jpg

CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des croix et calvaires du Finistère, Saint-Urbain

https://www.saint-urbain.com/patrimoine-historique/patrimoine

CASTEL (Yves-Pascal), 2001, Les Pietà du Finistère.  numéro 69 de la revue Minihy-Levenez de juillet-août 2001. L'auteur y étudie une centaine de Pietà et de Déplorations.

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/204bbff59e0b1d6cf65264a34d22701f.pdf

COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice de Saint-Urbain

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/185205eb407bd5b842b7d8155b41425a.pdf

 — DANIEL (Tanguy), 2003, La sauvegarde de l'art français , cahier · Numéro 16 - Page 161

https://www.sauvegardeartfrancais.fr/projets/saint-urbain-chapelle-notre-dame/

"La commune de Saint-Urbain, située à quelques kilomètres au sud de Landerneau, a été constituée, lors de la Révolution, par la réunion de deux trèves détachées de la paroisse de Dirinon et devenues communes en 1790 : la trève de Saint-Urbain et la trève de Trévarn. En 1792, la commune de Trévarn fut rattachée à Saint-Urbain. Après le Concordat, Saint-Urbain devint paroisse, Trévarn n’étant plus que simple chapelle, dédiée à Notre-Dame.

C’est son statut d’ancienne église tréviale qui explique sans doute l’importance de cette dernière. L’existence d’une église en ce lieu est attestée depuis le Moyen Âge : en 1219 est mentionnée là une ecclesia sancti Baharni (nom de saint obscur) ; en 1324, le village portait le nom de Treffbarn. Ultérieurement, l’église fut dédiée à Notre-Dame-de-Pitié. Aujourd’hui, le placitre est entouré d’un mur d’enclos que l’on franchit par une ouverture encadrée de deux piliers supportant les statues en kersanton de saint Sébastien et de l’ermite saint Antoine. Un calvaire du XVIe s. porte une représentation du Christ aux Liens, une autre du Christ en Croix, le groupe d’une Pietà et, sur les extrémités de la traverse, deux saints dont saint Pierre. Les têtes du Christ en Croix et d’une sainte Femme, dont le style diffère de celui des autres, portent la marque de l’atelier du sculpteur landernéen Roland Doré (première moitié du XVIIe siècle). Hors de l’enclos, une fontaine de dévotion est l’indice, très vraisemblablement, de l’origine ancienne du lieu de culte.

L’église, en pierre de Logonna aux chaudes couleurs, a été construite à la fin du XVIIe et au début du XVIIIe s. (plusieurs inscriptions portent les dates de 1666, 1683, 1700, 1701, 1719), selon un plan simple de croix latine, avec une abside à pans coupés. La façade occidentale est très dépouillée : un grand mur-pignon dans lequel s’ouvre un portail en plein cintre avec entablement en faible saillie, reposant sur deux colonnes en kersanton, le tout surmonté d’un clocher à une seule galerie, deux chambres de cloches et une courte flèche. Du côté sud, le transept fait une énorme saillie sur le mur gouttereau : de façon inhabituelle, il est percé d’une grande fenêtre et d’une porte en plein cintre datée 1700, (dont l’agrafe représente un angelot) ; elle est flanquée de deux pilastres ; son fronton cintré abrite une statuette de la Vierge. Une porte identique s’ouvre sur la nef, mais l’agrafe est ici constituée d’une simple volute. Une petite sacristie d’angle a été construite entre le bras sud du transept et le chevet.

Les travaux récents n’ont pas encore permis la remise en place de la totalité du mobilier. Le maître-autel en tombeau galbé n’est plus surmonté du retable qui datait de 1781 ; le groupe de la Pietà à quatre personnages, en bois polychrome (XVIIe s.), ainsi qu’une statue de saint Étienne, revêtu de sa dalmatique de diacre, tenant d’une main la palme du martyre et de l’autre les pierres de sa lapidation, reposent sur le plancher du chœur. La chaire à prêcher a été démontée, et une partie de ses éléments sont remisés dans le bras nord du transept, où un autel est surmonté d’un grand retable du Rosaire, en bois polychrome : dans le corps central, le tableau qui représentait l’Enfant Jésus debout sur le globe du monde, a disparu – il avait lui-même succédé à une représentation du groupe du Rosaire -, mais subsistent treize médaillons sur les quinze traditionnels, et une longue inscription en breton, datant du xixe siècle : Ra zeuio en hano Jesus / Peb glin da staouet en ÂÂ / var an Douar ac en ifern / a ra zeui peb Teod da anzao / penaus on autrou Jesus Christ / a so asezet e gloar Doue an Tad (« Qu’en vienne, au nom de Jésus, / chaque genou à plier, au ciel, / sur la terre et en enfer, / et qu’en vienne chaque langue à reconnaître / comment Notre Seigneur Jésus-Christ / est assis dans la gloire de Dieu le Père ») ; de part et d’autre, des niches encadrées de colonnes torses à pampres abritent, à gauche un groupe de sainte Anne et de la Vierge portant l’Enfant Jésus, à droite un groupe de saint Yves entre le Riche et le Pauvre (groupe qui, à l’origine, ne figurait probablement pas dans ce retable, puisqu’on peut lire sous la niche le nom de Joseph) ; chacune de ces niches est elle-même surmontée d’une niche plus petite servant de cadre à des statuettes d’évêques non identifiés.

Le reste de la statuaire, dans le transept, comprend un panneau de bois polychrome représentant l’Ascension, une statue de la Vierge tenant un livre ouvert sur les genoux de l’Enfant qu’elle porte sur le bras gauche (c’est Notre-Dame de Trévarn), et la statue d’un saint non identifié.

Au fond de la nef, près de la porte occidentale, deux bénitiers en pierre : l’un, en forme de vasque ovale décorée d’un angelot et d’un écusson martelé, porte la date de 1666, un autre, de forme cylindrique, celle de 1776 ; une pierre tombale en ardoise remonte à 1719.

D’importants travaux de restauration ont été entrepris au cours de la dernière décennie. Entre 1992 et 1996, avec l’aide d’une association locale, la commune a fait procéder à des interventions sur le clocher et la nef. À cette occasion, de graves désordres sont apparus dans la charpente, et un échafaudage de soutien fut placé dans le chœur ; par la suite, la charpente a été entièrement reprise, en gardant le maximum d’éléments d’origine ; arbalétriers, entraits, voliges, couverture d’ardoises ont été changés.

La Sauvegarde de l’Art français a participé au financement de ces travaux pour une somme de 24 392 € qui ont été versés en 2001. "T. D.

DEBIDOUR (V-H.), 1953,  La sculpture bretonne, Rennes 1953, p. 109-116

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle. Presses Universitaires de Rennes 

— Photos sur Wikipedia 2013

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Fichier:Saint-Urbain_(29)_Chapelle_de_Tr%C3%A9varn_11.JPG

 

LE GUENNEC (Louis), 1981,  Le Finistère monumental, t. III. Brest et sa région, Quimper, 1981, p. 562-564.

— POP-CULTURE. PA29000036 (2000-2001)

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/memoire/AP12R01767

"L'existence d'un lieu de culte à Trévarn est attestée au 12e siècle : lors de la seconde fondation de l'abbaye de Daoulas en 1172 par Guiomar de Léon et sa femme Nobile, l'église Sanctii Baharnii lui fut donnée à perpétuité. Jusqu'en 1805 elle constituait une trêve de Dirinon. L'édifice présente un plan en croix latine avec transept saillant et chevet à trois pans. Sur le bras sud du transept se trouve une petite sacristie de plan carré, greffée à l'est. L'édifice actuel est daté par inscriptions intérieures et extérieures. Les travaux de construction s'échelonnent entre 1682 et 1701. Dans le placître, côté sud, se trouve un calvaire à personnages restauré partiellement par le sculpteur Landernéen Roland Doré vers 1630."

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Published by jean-yves cordier - dans Calvaires Kersanton Chapelles bretonnes. Roland Doré
5 juillet 2021 1 05 /07 /juillet /2021 11:07

Saint Côme et saint Damien : le calvaire (kersanton, XVIe siècle) de la chapelle de La Magdeleine à Briec-sur-Odet.

La fontaine de la chapelle.

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Voir aussi :

 

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PRÉSENTATION.

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Situation.

 

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Geoportail remonterletemps

 

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L'examen des cartes est éloquente. Au sein d'un hameau de cinq ou six demeures, la chapelle et son calvaire (étoile) sont implantés en contre-haut de la fontaine votive (astérisque *),  et sur l'autre rive du ruisseau que le manoir de Pargamou dont la chapelle dépendait.

On voit aussi l'actuelle N165 Châteaulin-Quimper qui sépare désormais la chapelle et le manoir, et qui vient raser le cours d'eau.

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Carte IGN annotée.

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Par contre, la carte contemporaine ne montre pas le chemin qui reliait la chapelle et la fontaine sans passer, comme aujourd'hui, par Le Ty Men et son hangar. Remontons le temps, et consultons le cadastre de 1814, où ce chemin (cette route) apparaît. Elle traverse ensuite le ruisseau et appartient à un réseau de chemins reliant entre elles les différents hameaux comme Le Tymen, Lumunoc'h et Parc-a-mou.

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Cadastre de 1814 3P/23/1/1 Section C 3 La Magdelaine. Archives du Finistère.

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La carte d'Etat-Major rend bien compte  du fait  que Briec, comme Landrévarzec,  est caractérisé par un territoire vallonné habillé par un paysage mêlant bocages et cultures  positionné à une altitude comprise entre 44 et 230 mètres . Ce territoire, traversé par de nombreux cours d’eau, renferme également de plusieurs zones humides,  tandis que de nombreux hameaux et écarts (habitat isolé) occupent le reste du territoire communal dans un maillage dicté par le réseau hydrographique. Il est par contre difficile d'y imaginer les tracés d'une voie romaine ou d'un chemin de Compostelle passant, paraît-il, à coté de la chapelle.

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Carte d'Etat-Major 1820-1866

 

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C'est cette importance du réseau hydrographique que je voudrais souligner, car c'est lui qui détermine le paysage, mais aussi l'implantation des habitats, l'établissements des moulins (principale source industrielle d'énergie à l'époque), les voies de communication, la fertilité des cultures et donc la richesse économique, mais aussi sans doute l'implantation sans doute très ancienne voire pré-chrétienne, de fontaines à proximité des sources, avec leurs rituels de guérison. 

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chapelle = étoile.

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https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-4.030206&y=48.110324&z=18&layer1=ORTHOIMAGERY.ORTHOPHOTOS&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.SCAN-EXPRESS.STANDARD&mode=doubleMap

https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-4.022701&y=48.110745&z=15&layer1=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.CASSINI&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.ETATMAJOR40&mode=doubleMap

https://recherche.archives.finistere.fr/viewer/viewer/medias/collections/P/03P/3P023/FRAD029_3P023_01_12.jpg

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Datation. 1578 ?

a) Nous ne disposons que d'un seul élément de certitude : l'inscription indiquant, à l'intérieur de la chapelle, sa fondation "le 14ème jour de février 1578". Mais les exemples sont nombreux de calvaires antérieurs à la chapelle ou l'église en place, et la chapelle de la Magdeleine  actuelle  a pu être reconstruite en 1578 sur un édifice antérieur où s'érigeait déjà un calvaire.

b) À Guernilis en Briec, la chapelle Saint-Sébastien date de 1574.

c) le blason du calvaire est celui des Moysan, sieurs de Parcamon, et se retrouve sur la chapelle, mais aussi sur leur  manoir situé à 500 m. de la chapelle. Or, un Guillaume Moysan figure parmi les nobles de Briac lors de la Montre de la réformation de 1481 en Cornouailles (il y représente sa mère). Il serait le fils, ou le descendant d'un Guillaume Moysan époux de Marguerite Trégain en 1469.

De même, Jan Moysan, sieur de Parcamon est présent à la Montre de la réformation de 1536, et représenté à la Montre de l'évêché de 1562. 

Donc ce blason laisse la possibilité d'une datation entre 1469 et le dernier tiers du XVIe siècle.

d) la stylistique ne permet pas encore d'attribuer ce calvaire à l'un des ateliers de sculpture sur kersanton recensés en Basse-Bretagne, et donc d'en préciser la datation.

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Le culte de Côme et Damien.

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J'ai exploré dans ce blog l'iconographie des deux saints médecins et jumeaux en Bretagne, et notamment en Finistère au XVIe siècle, pour découvrir que leur culte est attesté dans de nombreuses paroisses, tandis qu'une chapelle leur est dédiée à Saint-Nic.

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Hors de Bretagne :

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J'ai ainsi pu montrer que saint Côme se caractérisait, le plus souvent, par la tenue d'un flacon d'urine,  illustrant l'importance, dans l'art médical de l'époque, de l'uroscopie par laquelle le médecin, mirant les urines d'un patient, se prononce sur le pronostic en s'inspirant de la théorie des humeurs. L'attribut du saint est ainsi un récipient en verre, arrondi ou ovale, souvent tenu à hauteur de ses yeux. 

Damien, lui, tient un pot de pharmacie et parfois la spatule permettant de mélanger ou de prélever l'onguent qu'il contient. Si Côme illustre le versant diagnostic de la médecine, Damien illustre le versant thérapeutique, et on comprend que leur jumelage est nécessaire pour témoigner du caractère indissociable ou complémentaire des deux fonctions.

Les deux frères sont le plus souvent figurés dans la tenue vestimentaire propre à leur art, c'est à dire en habit de docteurs et coiffés du bonnet carré réservé à leur titre (et qui se retrouve sur la tête des docteurs en théologie ou en droit comme saint Yves).

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La présence de Côme et Damien sur ce calvaire de La Magdeleine en Briec (anciennement en Landrévarzec) montre l'importance du recours aux saints et à la religion  face aux pathologies de cette époque, au sein d'une sorte de pharmacopée hagiographique. Or, le toponyme La Madeleine indique, en France, d'anciennes léproseries ou des "lazarets" (de Lazare, frère de Marie-Madeleine), lieux d'isolement — confinement— lors des épidémies. Il parait logique que, dans cet endroit particulièrement voué aux problèmes de santé (et où saint Sébastien invoqué lors de la peste, a sa statue), nous trouvions ces deux docteurs en médecine.

On notera que l'ancien calvaire de la chapelle Saint-Côme de Saint-Nic, la statue de l'un des saints est géminé avec celle de Marie-Madeleine ; ou que le reliquaire du même lieu contenait les reliques des deux médecins, et de Marie-Madeleine . Certains Albarello (pots à pharmacie) sont peints d'un coté de Côme et Damien, de l'autre de Marie-Madeleine. Etc..

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Il est également important de noter que l'église de Landrévarzec disposait, du coté nord d'un autel dédié à Côme et Damien, et que l'abbé Abgrall signale qu'on y voit leurs statues. Je n'ai pu encore m'assurer que c'est aujourd'hui encore le cas.

Aucune confrérie de saint Côme et Damien, n'est attestée.

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I. LA FACE PRINCIPALE : LE CRUCIFIX, LA VIERGE ET JEAN. LE BLASON ET LES DEUX ANGES.

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Vue et description générales.

Le calvaire de La Magdeleine mesure 6 mètres de haut et date du XVIe siècle. Un  large soubassement architecturé à quatre niveaux,  à corniches moulurées,, supportant d'un coté une table d’offrande porte un socle asymétrique, orné sur la face principale d'un emblème funéraire, sur l'autre face d'un écusson muet, et sur le coté sud de la date 1829.

 

Puis s'élève le fût à pans supportant un croisillon à consoles godronnées. Ce croisillon reçoit les statues de la Vierge- géminée à saint Côme au revers, et de saint Jean- géminée avec saint Damien, tandis que le nœud est orné, sous deux anges hématophores, d'un blason  avec les armoiries des Moysan sieurs de Parcamou. La croix du crucifix est à branches rondes et fleurons-boules, et un saint évêque occupe le coté opposé.

Toute la partie haute (fût croix et croisillon) est en kersantite (roche principalement extraite en Rade de Brest et acheminée vers les ateliers de Landerneau) tandis que la partie basse est en granite.

J'ajouterai que ce calvaire placé sous la frondaison et sous l'ombre de grands érables ne favorise pas les tentatives d'un photographe amateur.

 

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Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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1. Le Christ en croix.

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Sous le titulus INRI, nous retrouvons les caractères assez répandus du Christ des calvaires de la région : tête inclinée à droite, yeux clos, moustache au dessus d'une petite bouche, barbe en pointe, couronne tressée à deux brins, cheveux formant deux masses rectilignes en V inversé sur les épaules, côtes horizontales, nombril en bouton, pagne dont les pans ne sont pas apparents, jambes parallèles, pieds superposés.

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Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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2. La Vierge au calvaire.

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Tête brisée replacée. Le visage, voilé, est inexpressif, le corps est peu animé, les mains sont jointes devant la poitrine. Le revers du manteau forme un large bande en S, au dessus d'une robe aux plis rectilignes.

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Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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3. Saint Jean au calvaire.

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Le corps est aussi hiératique que celui de la Vierge, mais la rectitude du manteau est rompue par une ceinture plate. La main droite (une large palette malhabile) est posée sur la poitrine, la main gauche retient le pan du manteau , et le livre est retenu sous l'aisselle.

Par contre, la tête est fortement inclinée et tournée vers le Christ.

La chevelure en boule rappelle celle de saint Jean du calvaire de Rumengol, attribué à l'atelier ducal du Folgoët vers 1433-1457. Mais ce trait stylistique, bien qu'il soit caractérisé, est trop isolé pour permettre une déduction.

https://www.lavieb-aile.com/2016/11/l-eglise-notre-dame-de-rumengol-29-ii-le-calvaire.html

Par contre, la même chevelure, mais aussi les mêmes caractères généraux de posture ou de vêtement se retrouvent sur le calvaire de la chapelle de Trévarn en Saint-Urbain ; mais ce calvaire du XVIe siècle (article à suivre) n'est pas attribué à un atelier répertorié. 

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Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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4. Les anges hématophores ; le blason.

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Deux anges tiennent un calice pour recueillir le sang qui s'écoule des plaies des pieds du Rédempteur.

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Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Les armoiries peuvent se blasonner ainsi : à la bande losangée surmonté au canton senestre d'une tour. Cela permet d'y reconnaitre les armoiries décrits par procès-verbal sur les vitraux de l'église de Briec (d'or à la bande losangée de gueules, surmonté au canton senestre d'une tour crénélée d'azur murée de sable)  ou sur ceux de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec (partye d’or à la bande Lozangé de gueulle accompagné au second quartier d’un chasteau d’azur que lesdits Kerguellen ont dit Estre Lalliance de la maison de Pacarmon, [Pargamou ou Pargamon]).

Ces armoiries se trouvent aussi sur l'une des portes de la chapelle de La Magdeleine, et je renvoie à mon article précédent, et à l'étude de ces armoiries par Michel Mauguin. On les trouverait aussi (je n'ai pu le vérifier) au manoir de Pargamou. Ce sont celles des sieurs de Pargamou, soit, pour le XVe et XVIe siècle, la famille de Moysan.

Seul bémol : le meuble qui occupe le coin supérieur droit ("canton senestre") est un peu différent d'une tour crénelée, ou d'un château.

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Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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II. LE REVERS. LES SAINTS CÔME ET DAMIEN.

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Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire, (kersanton, XVIe siècle), de la chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Au centre : un saint évêque.

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Rien ne ressemble plus à un saint évêque breton qu'un autre saint évêque, sauf lorsqu'il peut s'identifier par une inscription, par le poisson de saint Corentin ou du dragon de saint Pol Aurélien. L'embarras du choix ne peut être atténué que par un micro-indice : dans la chapelle se trouve la statue de saint Tugen (identifié, là, par le bâton qu'il enfonce dans la gueule d'un dragon).

La mention de la mitre, de la crosse (brisée) tenue à gauche, de la main gantée qui bénit, du surplis et de l'aube toutes deux plissées ou de la chape ne nous seront d'aucun secours.

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Saint évêque, kersanton, XVIe siècle, chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Saint évêque, kersanton, XVIe siècle, chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Saint Damien à droite de l'évêque (croisillon de gauche) tenant une spatule et un pot d'onguent.

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Le saint s'identifie comme docteur en médecine par son bonnet carré, mais aussi par l'épais manteau, fermé sur le devant, et à col rabattu. Il tient son attribut, le pot à onguent, et de l'autre main un objet oblong qui est sans doute une spatule plutôt qu'un livre.

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Saint Damien, kersanton, XVIe siècle, chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Saint Damien, kersanton, XVIe siècle, chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Saint Damien, kersanton, XVIe siècle, chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Saint Damien, kersanton, XVIe siècle, chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Saint Damien, kersanton, XVIe siècle, chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Saint Damien, kersanton, XVIe siècle, chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Saint Côme à gauche de l'évêque (croisillon de gauche) tenant un livre et le flacon d'urine.

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La tête s'est brisée et est manquante (alors qu'au recto la tête de la Vierge, brisée, a été recollée). Le saint porte la même tenue que son frère, avec un manteau au col rabattu, fermé sur le devant et descendant sous les genoux au dessus d'une cotte plissée. Le bas de la cotte se soulève en deux logettes jumelles au dessus d'une solide paire de chaussures.

Il tient un livre en main droite et l'urinal ou matula en main gauche.

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Saint Côme, kersanton, XVIe siècle, chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Saint Côme, kersanton, XVIe siècle, chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Saint Côme, kersanton, XVIe siècle, chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Saint Côme, kersanton, XVIe siècle, chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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LA FONTAINE DE DÉVOTION ET SA STATUE.

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Le cartel près du calvaire en indique l'emplacement à 400 mètres au sud-ouest. Mais le chemin qui s'y dirigeait directement traverse une exploitation agricole et n'est plus en usage. Il faut reprendre la route de crête et se diriger vers Le Ty Men, puis longer un hangar et atteindre le vallon.  Jean-Patrick Leroy s'y est risqué en 2016, mais a trouvé le site en bien meilleur état que moi, comme en témoigne ses photos et son croquis. Son récit, par contre, évoque les difficultés auxquelles il faut s'attendre : "Arrivé dans la ferme vous avez une grange neuve sur votre gauche . Prenez le chemin qui s'ouvre entre la gauche de cette grange et une aire d'ensilage . Il est bétonné sur les premiers mètres, éventuellement boueux ensuite . il vous conduit à la fontaine, en contrebas de la voie rapide . Un ruisseau la longe . Bottes indispensables, et attention à ne pas vous les faire arracher par la boue ..". Et déjà en 2009 Marthe Knockaert avait décrit la même expérience.

En 2021, il faut accepter de s'égarer, découvrir au passage un tout petit moulin à roue horizontale en aval, revenir, écarter des ronces, s'aventurer au petit bonheur avec l'excitation d'un explorateur, et deviner, dans l'ombre, la forme rectangulaire d'un bassin. Ses belles pierres plates sont recouvertes de verdure, mais l'édicule est bien là, avec, à l'intérieur, l'une des plus curieuses statues, celle dite "de sainte Marie-Madeleine".

Ce que nous avons perdu en confort et accessibilité, ce que le photographe perd en qualité de cliché, nous le regagnons en nous laissant envahir par le mystère sacré des sous-bois humides, le chuchotement des eaux courantes, le pépiement des oiseaux, l'évocation des naïades, des dryades ou des faunes qui doivent nous épier, tapies derrière les feuillages.

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Fontaine de dévotion, chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Fontaine de dévotion, chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Fontaine de dévotion, chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Fontaine de dévotion, chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Fontaine de dévotion, chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Fontaine de dévotion, chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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De la statue en granite, nous reconnaissons une femme, couronnée, à la taille très fine sous les deux seins très écartés (ou bien deux bras ?). Les deux parenthèses striées peuvent correspondre à sa chevelure (ou à un voile), mais elles se referment, sous la taille en formant une mandorle au dessus d'un drap plissé.

J'y reconnais parfois une Vénus surgissant comme une anadyomène d'un écran, parfois une Vierge, et avec les yeux de la foi dans les auteurs qui m'ont précédé, une Marie-Madeleine avec ses longs cheveux.

Et cette statue m'a fait pensé à la Vierge que j'avais découvert quelques jours plus tôt sur le calvaire de Gouesnac'h.

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Fontaine de dévotion, chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Fontaine de dévotion, chapelle de La Magdeleine , Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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SOURCES ET LIENS.

ABGRALL Jean-Marie,  1904, Notice sur Briec,   B.D.H.A. 

http://backup.diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/af488ed0b5ac10edd2fb9441496254a9.pdf

la chapelle de la Madeleine (XVIème siècle), reconstruite en 1910. Elle est en forme de croix latine. La flèche a été tronquée par la foudre vers 1910. Sur l'un des piliers, on peut lire : "14è Jour de Février 1578", et sur le clocher, l'inscription : "Trellu Guillaume Fabrique 1578". La sacristie date de 1813. On y trouve des statues anciennes : sainte Madeleine, Vierge-Mère, saint Jacques, sainte Catherine, sainte Barbe, saint Sébastien, Couronnement de la sainte Vierge, saint Tugen ;

Cette chapelle dépendait de Landrévarzec avant la Révolution, mais est demeurée annexée à Briec après l'érection de Landrévarzec en paroisse. Elle ne fut pas vendue à la Révolution. Elle figure au rôle des décimes de 1765. Le pardon de cette chapelle située à une lieue au Nord du bourg, se célèbre le dimanche qui suit la fête de la Madeleine. La chapelle ne possède qu'un seul autel, on y remarque outre la statue de la Sainte représentée à genoux, une statue de saint Jacques. La chapelle aurait été bâtie ou rebâtie vers le milieu du XVIIIème siècle (M. Abgrall, 1904).

ABGRALL Jean-Marie,  1917, Notice  B.D.H.A Landrevarzec. 

http://backup.diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/f380bb38f284bdf4491c2244061a938a.pdf

"l'église Saint-Guénolé et Sainte-Trinité. L'édifice, en grande partie moderne, comprend une nef avec bas-côtés de trois travées, un transept avec chapelle polygonale au Sud, et un choeur. La façade ouest porte la date de 1762 et la chapelle Sud est du XVIIIème siècle. On y trouve le tombeau de la famille de Ploeuc. L'église abrite les statues anciennes de Notre-Dame, saint Guénolé (XVIème siècle, en pierre polychrome, H. 1,85 m, l'abbé est mitré avec une crosse dans la main droite et un livre ouvert dans la main gauche, avec inscription du fabricien du nom de Maellissien), saint Jean-Baptiste, saint Côme et saint Damien, saint Antoine et la sainte Trinité (au-dessus de l'autel)."

ABGRALL Jean-Marie, LE GUENNEC Louis, “Le chemin du Tro Breiz entre Quimper et Saint-Pol-de-Léon”, Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1922, tome 49, p. 71

Cahiers de doléance pour la commune de Landrévarzec

http://infobretagne.com/landrevarzec-cahier-doleances.htm

CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des croix et calvaires du Finistère.

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/briec_de_l_odet.html

152. Madeleine (La), g. k. 6 m. XVIè s. Large soubassement architecturé à quatre niveaux, corniches moulurées, table d’offrande. Socle asymétrique, emblème funéraire. Fût à pans. Croisillon à consoles godronnées. Statues géminées: Vierge-saint Damien, Jean-saint Côme, écusson avec armoiries. Croix à branches rondes, fleurons-boules, crucifix, anges recueillant le Sang. [YPC 1980]

COUFFON René, LE BARS Alfred, Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles, 2e éd., Quimper, Association Diocésaine, 1988

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/BRIEC.pdf

CDT29

https://cdt29.media.tourinsoft.eu/upload/Fiche-inventaire---chapelle-de-la-Madeleine.pdf

Comité de la Magdeleine à Briec : 

https://www.briec.bzh/contacts/comite-de-la-madeleine/

KNOCKAERT Marthe 6 mars 2009 (?)

http://martheknockaert.unblog.fr/category/fontaines-sacrees/page/60/

Pour trouver la fontaine, il faut se rendre au hameau de Ty Men qui se trouve à plus de 400m au sud de la chapelle. Il vous faudra traverser la cour de ferme et prendre à gauche le chemin le long des bâtiments de ferme . Il est stabilisé au début, ensuite….. . Encore une centaine de mètres et à droite dans la végétation se trouve la fontaine. La voie rapide se trouve juste au dessus.

LEROY Jean-Patrick 2016, "Chapelle de la Magdeleine à Briec", Journées du Patrimoine 2016, dossier photo Flickr

https://www.flickr.com/photos/valendrevarzecois/albums/72157623215271744/

https://www.flickr.com/photos/valendrevarzecois/5444430661/

MAUGUIN (Michel)

http://michel.mauguin.pagesperso-orange.fr/Les%20armoiries%20dans%20la%20chapelle%20de%20Quilinen.pdf


PEYRON Paul, “Les églises et chapelles du diocèse de Quimper”, Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1903, tome 30, p. 146

POP

https://www.pop.culture.gouv.fr/search/list?mainSearch=%22chapelle%20de%20la%20madeleine%20briec%22

SIX Anita (dir.), Le patrimoine des communes du Finistère, tome I, Charenton-le-Pont, Flohic éditions, 1998

SOURNIA (Jean-Claude), TREVIEN (M.), 1968, Essai d'inventaire des léproseries en Bretagne Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1968  75-2  pp. 317-343

https://www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1968_num_75_2_2464

OUEST-FRANCE, 7 juillet 2013, 15 juillet 2015  et 21 juillet 2016,

https://www.ouest-france.fr/bretagne/quimper-29000/la-messe-dominicale-celebree-la-magdeleine-711214

https://www.ouest-france.fr/bretagne/briec-29510/une-nombreuse-assemblee-au-pardon-de-la-magdeleine-3565972

https://www.ouest-france.fr/bretagne/briec-29510/la-madeleine-michel-coz-veille-sur-la-chapelle-4382216

LE TÉLÉGRAMME 20 juillet 2011

https://www.letelegramme.fr/local/finistere-sud/chateaulin-carhaix/briecdelodet/briec/pardon-de-la-magdeleine-une-quarantaine-de-fideles-20-07-2011-1376112.php

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Situation.

https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-4.030206&y=48.110324&z=18&layer1=ORTHOIMAGERY.ORTHOPHOTOS&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.SCAN-EXPRESS.STANDARD&mode=doubleMap

https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-4.022701&y=48.110745&z=15&layer1=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.CASSINI&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.ETATMAJOR40&mode=doubleMap

Les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle et du Tro Breiz passent à côté de la chapelle.

 

 

https://www.briec.bzh/patrimoine-religieux/

La Chapelle de la Madeleine en forme de croix latine, date du 16 siècle. Aux murs latéraux du choeur sont visibles des sablières sculptés et au-dessus de la porte sud, des armoiries tenues par deux lions.

Aujourd'hui, Landudal avec sa chapelle de Saint-Tugdual et Langolen avec sa chapelle de Saint-Magloire forment deux paroisses séparées, mais Landrévarzec s'est annexé la chapelle de Quilinen, ancienne trève de Briec, et a cédé à Briec sa chapelle de la Madeleine, et son ancienne trève de Trefflez. 

la chapelle de la Madeleine (XVIème siècle), reconstruite en 1910. Elle est en forme de croix latine. La flèche a été tronquée par la foudre vers 1910. Sur l'un des piliers, on peut lire : "14è Jour de Février 1578", et sur le clocher, l'inscription : "Trellu Guillaume Fabrique 1578". La sacristie date de 1813. On y trouve des statues anciennes : sainte Madeleine, Vierge-Mère, saint Jacques, sainte Catherine, sainte Barbe, saint Sébastien, Couronnement de la sainte Vierge, saint Tugen ; Cette chapelle dépendait de Landrévarzec avant la Révolution, mais est demeurée annexée à Briec après l'érection de Landrévarzec en paroisse. Elle ne fut pas vendue à la Révolution. Elle figure au rôle des décimes de 1765. Le pardon de cette chapelle située à une lieue au Nord du bourg, se célèbre le dimanche qui suit la fête de la Madeleine. La chapelle ne possède qu'un seul autel, on y remarque outre la statue de la Sainte représentée à genoux, une statue de saint Jacques. La chapelle aurait été bâtie ou rebâtie vers le milieu du XVIIIème siècle (M. Abgrall, 1904).

8 chapelles à Briec

PATRIMOINE de LANDREVARZEC

l'église Saint-Guénolé et Sainte-Trinité. L'édifice, en grande partie moderne, comprend une nef avec bas-côtés de trois travées, un transept avec chapelle polygonale au Sud, et un choeur. La façade ouest porte la date de 1762 et la chapelle Sud est du XVIIIème siècle. On y trouve le tombeau de la famille de Ploeuc. L'église abrite les statues anciennes de Notre-Dame, saint Guénolé (XVIème siècle, en pierre polychrome, H. 1,85 m, l'abbé est mitré avec une crosse dans la main droite et un livre ouvert dans la main gauche, avec inscription du fabricien du nom de Maellissien), saint Jean-Baptiste, saint Côme et saint Damien, saint Antoine et la sainte Trinité (au-dessus de l'autel).

 

 

CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des croix et calvaires du Finistère.

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/briec_de_l_odet.html

152. Madeleine (La), g. k. 6 m. XVIè s. Large soubassement architecturé à quatre niveaux, corniches moulurées, table d’offrande. Socle asymétrique, emblème funéraire. Fût à pans. Croisillon à consoles godronnées. Statues géminées: Vierge-saint Damien, Jean-saint Côme, écusson avec armoiries. Croix à branches rondes, fleurons-boules, crucifix, anges recueillant le Sang. [YPC 1980]

LEROY Jean-Patrick 2016, "Chapelle de la Magdeleine à Briec", Journées du Patrimoine 2016, dossier photo Flickr

https://www.flickr.com/photos/valendrevarzecois/albums/72157623215271744/

Briec, fontaine sacrée dédiée à Madeleine .

Fontaine introuvable ! A Briec prenez la direction Pleyben, puis celle de le chapelle plus loin sur la gauche . Quand vous êtes à la chapelle, continuez vers Landrévarzec et tournez tout de suite à gauche pour la ferme de Ti Meo . Arrivé dans la ferme vous avez une grange neuve sur votre gauche . Prenez le chemin qui s'ouvre entre la gauche de cette grange et une aire d'ensilage . Il est bétonné sur les premiers mètres, éventuellement boueux ensuite . il vous conduit à la fontaine, en contrebas de la voie rapide . Un ruisseau la longe .

Bottes indispensables, et attention à ne pas vous les faire arracher par la boue .

 

Croquis au crayon .

 

Finistère, Bretagne, France .

En 2000 - 2001, j'avais l'ambition de constituer un album de dessins sur les fontaines de Bretagne . Comme tout ce que j'entreprends j'ai abandonné .

J-P Leroy, droits réservés .

https://www.flickr.com/photos/valendrevarzecois/5444430661/

KNOCKAERT Marthe 6 mars 2009 (?)

http://martheknockaert.unblog.fr/category/fontaines-sacrees/page/60/

Pour trouver la fontaine, il faut se rendre au hameau de Ty Men qui se trouve à plus de 400m au sud de la chapelle. Il vous faudra traverser la cour de ferme et prendre à gauche le chemin le long des bâtiments de ferme . Il est stabilisé au début, ensuite….. . Encore une centaine de mètres et à droite dans la végétation se trouve la fontaine. La voie rapide se trouve juste au dessus.

COUFFON René, LE BARS Alfred, Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles, 2e éd., Quimper, Association Diocésaine, 1988

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/BRIEC.pdf

CHAPELLE DE LA MADELEINE En forme de croix latine, c'est un édifice du XVIe siècle, dont la flèche, tronquée par la foudre en 1910, a été refaite. Sur l'un des piliers : "14e IOVR DE FEVRIER 1578", et sur le clocher : "GVILLAVM. TRELLV. FABRIQVE".

Aux murs latéraux du choeur, sablières sculptées avec deux anges porte-armoiries, deux autres, aux angles du transept, aujourd'hui mutilés, représentent, selon J.-M. Abgrall, la Madeleine au nord, et sainte Catherine au sud.

Aux mêmes angles, des piliers octogonaux encastrés ; celui de l'angle sud porte l'inscription en creux : "1578. 14/IOVR. DV/ FEVRIER (?)".

- Au-dessus de la porte sud, armoiries tenues par deux lions.

Mobilier : Clôture du choeur, arcature sur balustres, bois naturel, XVIIIe siècle. Trois autels en pierres de taille. Sur le maître-autel, restes de gradins, bois peint, avec décor en bas-relief d'oiseaux picorant des grappes de raisin.

Statues anciennes

- en pierre polychrome : Vierge à l'Enfant, XVIe siècle ;

- en bois polychrome : Christ en croix sur la poutre de gloire, sainte Marie-Madeleine, XVIe siècle, saint Jacques le Majeur (identification douteuse ; elle porte l'inscription "Saint Jean", mais c'est peut-être le Christ ressuscité, un bâton à la main), milieu XVIe siècle, sainte Catherine d'Alexandrie avec un livre à la main, XVIe siècle, sainte Barbe, saint Sébastien, XVIe siècle, saint Tugen plongeant son bâton dans la gueule d'un chien, XVIe siècle autre sainte Catherine d'Alexandrie, la roue à ses côtés et la tête de l'empereur Maxence sous les pieds, XVIIe siècle, et la Vierge Marie couronnée par deux anges, un troisième portant le nom "MARI".

Vitraux de l'atelier J.-P. Le Bihan, 1985 : Crucifixion (chevet), sainte Barbe (aile sud), les travaux des saisons (ailes sud et nord), restauration de la chapelle (nef). *

Sur le placitre, calvaire déplacé en 1955 : autel en pierre contre le socle, statues géminées sur le croisillon.

A 400 m, fontaine monumentale renfermant une statue frustre de la Madeleine

CDT29

https://cdt29.media.tourinsoft.eu/upload/Fiche-inventaire---chapelle-de-la-Madeleine.pdf

ABGRALL Jean-Marie,  1904, Notice  B.D.H.A. 

la chapelle de la Madeleine (XVIème siècle), reconstruite en 1910. Elle est en forme de croix latine. La flèche a été tronquée par la foudre vers 1910. Sur l'un des piliers, on peut lire : "14è Jour de Février 1578", et sur le clocher, l'inscription : "Trellu Guillaume Fabrique 1578". La sacristie date de 1813. On y trouve des statues anciennes : sainte Madeleine, Vierge-Mère, saint Jacques, sainte Catherine, sainte Barbe, saint Sébastien, Couronnement de la sainte Vierge, saint Tugen ;

Cette chapelle dépendait de Landrévarzec avant la Révolution, mais est demeurée annexée à Briec après l'érection de Landrévarzec en paroisse. Elle ne fut pas vendue à la Révolution. Elle figure au rôle des décimes de 1765. Le pardon de cette chapelle située à une lieue au Nord du bourg, se célèbre le dimanche qui suit la fête de la Madeleine. La chapelle ne possède qu'un seul autel, on y remarque outre la statue de la Sainte représentée à genoux, une statue de saint Jacques. La chapelle aurait été bâtie ou rebâtie vers le milieu du XVIIIème siècle (M. Abgrall, 1904).

- Un chantier de restauration, la chapelle de la Madeleine (Gwechall, 1978).

ABGRALL Jean-Marie, LE GUENNEC Louis, “Le chemin du Tro Breiz entre Quimper et Saint-Pol-de-Léon”, Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1922, tome 49, p. 71

POP

https://www.pop.culture.gouv.fr/search/list?mainSearch=%22chapelle%20de%20la%20madeleine%20briec%22

DILASSER Maurice (dir.), HERVÉ Gusti, Patrimoine religieux de Bretagne, Brest, Éditions Le Télégramme, 2006 — PEYRON Paul, “Les églises et chapelles du diocèse de Quimper”, Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1903, tome 30, p. 146

SIX Anita (dir.), Le patrimoine des communes du Finistère, tome I, Charenton-le-Pont, Flohic éditions, 1998

SOURNIA (Jean-Claude), TREVIEN (M.), 1968, Essai d'inventaire des léproseries en Bretagne Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1968  75-2  pp. 317-343

https://www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1968_num_75_2_2464

— TROPÉ (Hélène), 2015, , « Saint Côme et saint Damien, patrons des chirurgiens, barbiers et apothicaires dans l’Espagne des XVe -XVIIIe siècle

https://hal-univ-paris3.archives-ouvertes.fr/hal-01720635/document

 

La chapelle occupe (une fois de plus) une hauteur (150 m) dominant le vallon d'un ruisseau, celui qui alimente, près de sa source, la fontaine. Ce ruisseau s'écoule vers le sud-ouest, animait plusieurs moulins (Meilh Kerroc'h, Meilh ar C'hrek, , Moulin de Kerrefren)  avant de se jeter dans le Steir. À 50 m en aval de la fontaine, un minuscule moulin à roue horizontale (pirouette) existe encore à Ty Men. Le  site d'implantation est sans doute dicté par la source de ce ruisseau, soit en raison d'un culte pré-chrétien aux eaux et à leurs pouvoirs thérapeutiques, soit comme richesse économique (les moulins étaient jadis la propriété des familles nobles et les paysans étaient contraint d'y faire moudre leur grain), mais la chapelle a peut-être été la propriété des seigneurs de Parc-ar-mou, ou, du moins, ceux-ci y exerçaient-ils leurs prééminences. Sans doute toutes ces raisons se cumulent-elles ou se succèdent-elles.


 


 

Dans une vitre du pignon occidental, armes de Bretagne et de France, au-dessous, armes du marquis de la Roche et celles de Penanjeun-Launay, parti : d'or à la bande losangée de gueules accompagnée au second quartier d'un château d'azur, alliance de la maison de Pacarmon.

Michel Mauguin, qui a étudié l'héraldique de la chapelle de Quilinen, cite le passage qui nous concerne et le commente :

« Et plus bas dans un autre soufflet les armes du Seigneur marquis de Laroche, et au-dessous Celles de la maison de Penanjeun Laulnay blasonnés cydevant, partye d’or à la bande Lozangé de gueulle accompagné au second quartier d’un chasteau d’azur que lesdits Kerguellen ont dit Estre Lalliance de la maison de Pacarmon, [Pargamou ou Pargamon]"

"Si le marquis de La Roche est bien identifié, il n’en est pas de même pour le second écu, Il s’agit de N. Launay et son épouse N. Moysan de Parc Hamon de Briec. L’écusson : d’or à la bande de gueules, accompagnée au second quartier d’un château d’azur est inconnu des armoriaux, il est identifiable par une alliance de Guillaume Moysan (4) et de Marguerite Trégain en 1469, dont les armoiries figuraient dans un vitrail de l’ancienne église de Briec. (4) Une généalogie des Trégain (BnF, Cabinet d’Hozier 9005) mentionne un Guillaume Moysan époux de Marguerite Trégain en 1469, http://www.tudchentil.org/spip.php?article29 "

n.b : Les armes des Trégain : d'or à trois pommes de pin de gueules la pointe en haut.


 

Je note qu'à la "Montre" de l'Evêché de Cornouailles de l'an 1562 qui s'est tenue à Quimper les 15 et 16 mai,  parmi les nobles  de Landrévarzec apparait : Jehan Moysan, sieur du Parc-Armou, (représenté par Guillaume Tréouret, dict faire pique sèche). Cette date est proche de celle de la fondation de la chapelle en 1578..


 


 

Montre 1481


 

Les nobles de Briziac.

Ancre[nota : source pour Briec : Bibl. mun. de Saint-Brieuc, collection de Boisgeslin (confirmer ?) aujourd’hui deux trèves de Briec sont devenus des communes : Landudal et Langolen [157].

Les paroisses de Briec et de Landrévarzec étaient alors géographiquement différentes de leurs découpages actuels : aujourd’hui Landrévarzec comprend les manoirs de Penayen – alors aux du Guern/De Launay – et de Lezodevet – aux Lesandevez]

AncreAncreAncreAncreAncreAncreAncreAncreAncreAncre - Pierre de Lesandevez [158], archer en brigandine.
- Hervé de Launay [
159], archer en brigandine.
- Jouhan Pezron [
160], en palletoc voulge.
- Danyel Quemarchec [
161], par Martin Le Goff, en brigandine voulge.
- Moricze Tremarchec [
162], en brigandine voulge.
- Jehan du Guern [
163], en brigandine voulge.
- Mahé Prigent, en brigandine pertuisane.
- Guillaume Moysan [
164], pour sa mere, en palletoc voulge.
- Geffroy Gueguennou [
165], en palletoc voulge.
- Jehan Tregain [
166], par Guillaume Le Gal [167], archer en brigandine.

[à ces seigneurs il faut probablement ajouter : Christophe Liziart, homme d’armes – cités page 326 – et son père, seigneur de Trohanet]

[p. 346]

Une généalogie des Trégain (BnF, Cabinet d’Hozier 9005) mentionne un Guillaume Moysan époux de Marguerite Trégain en 1469, cependant le fait qu’elle se soit remariée en 1479, laisse présager que son premier mari fut décédé. Il devait être le prédécesseur, sinon le père, du Guillaume de 1481.

http://www.blason-armoiries.org/heraldique/tables-heraldiques/pieces/second-ordre/losange.htm


 

à cinq losanges de gueules rangées en bande.

Au cheur, ils ont un banc et accoudoire et tombe plate avec écusson de trois fasces surmontées de quatre hermines, tombe située devers l'arcade qui sépare le choeur d'avec la chapelle de Notre-Dame qui fait l'aile du côté de l'Evangile. Au Nord de la dite tombe, sont trois autres tombes s'entrejoignant : la première porte un écusson en bosse avec trois fasces, et quatre hermines qui sont de Kerguelen ; les deux autres armoriées de cinq écussons des mêmes armes. Dans la vitre de cette chapelle Notre-Dame est un écusson d'argent à 3 fasces de gueules surmontées de 4 hermines de sable, avec diverses alliances :

d'azur à 3 quintefeuilles d'argent, armes de Quistinic, appartenant au Sr. du Vieux-Chastel des Aubrays ;

d'azur à 3 mains d'argent accompagnées d'un fer d'épieux en abyme, de la Maison de Kervier ;

d'azur au croissant d'or, qui est Penanjeun-Launay.

En la même vitre, deux écussons : au premier, côté de l'Evangile, est un écartelé aux 1 et 4 d'argent à 3 fasces surmontées de 4 hermines de sable (Kerguélen), aux 2 et 3 trois quintefeuilles d'argent (Quistinic).


 

Au second écusson : écartelé au premier armes des Kerguélen ; au second d'argent partie et coupé d'un filet de sable et cantonné de quatre loups passants de sable ; au troisième : d'azur à une fasce d'argent chargé de trois molettes de sable, la dite fasce accompagnée de 3 pommes de pin d'or ; au quatrième : d'azur au dragon ailé d'or, qui est de Coetninou et Pontlez.

Toutes ces armoiries sont dépendantes de la maison de Keranroc'h. De plus, au corbeau qui supporte l'image de Notre-Dame au-dessus de l'autel, écusson des Kerguélen.

En la vitre côté Nord, qui donne jour à l'autel de Saint-Cosme et Damien, écusson des Kerguélen, qui ont une lisière funèbre autour du haut du choeur et de la nef, semée d'écussons portant les mêmes armes des Kergué­len, Sgr. de Keranroc'h ; mêmes écussons dans les sablières et clef de voûte du lambris » (M. Abgrall) ;


 

n. En la chapelle qui compose une aile du choeur, côté Nord, et de l'Evangile, il y a deux autels et deux vitres. En la prochaine vitre : 1° armes du marquis de la Roche ;

2° écusson écartelé au 1er et 4 de Kerguélen, au 2 et 3 d'azur à 3 quintefeuilles d'argent ;

3° écusson de Kerguélen. Au bas de laquelle vitre est un chevalier armé à genoux, portant sur sa cotte d'arme un écartelé des armes de Kerguelen et Quistinit, et une demoiselle priante, « ayant une coiffure d'une figure très ancienne », portant sur sa robe armes parti de Kerguélen et de Pénanjeun.


 

Dans la seconde vitre, armoiries : 1° de La Roche (Keranroc'h) ;

2° de Penanjeun-Launay (d'azur au grelier d'argent) ;

3° armes de Penanjeun, parti de Bodriec Lamarche, qui est de gueules au chef d'argent, et au bas deux priants ; un chevalier portant sur sa cotte les armes de Penanjeun-Launay, d'azur au croissant d'or, et une priante portant sur sa robe armes de Penanjeun avec alliance d'azur au grelier d'argent.

Et dans un autre jour de la même vitre, autre chevalier priant, portant armes de Pennanjeun, et, près de lui, une priante portant sur sa robe armes de Penanjeun en alliance avec Bodriec-Lamarche : de gueules au chef d'argent.

Sur l'autel Saint-Yves, côté Nord de la même chapelle, est un écusson de Penanjeun et Kervier.

Dans une vitre du pignon occidental, armes de Bretagne et de France, au-dessous, armes du marquis de la Roche et celles de Penanjeun-Launay, parti : d'or à la bande losangée de gueules accompagnée au second quartier d'un château d'azur, alliance de la maison de Pacarmon.


 

Sur autre vitre tirant vers le Nord, armes de Penanjeun-Launay.


 

Enfin, sur la porte du côté du cimetière, vers midy, est un écusson aux armes de Penanjeun écartelé d'azur à une macle d'or.

Rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr

Michel Mauguin

« Et plus bas dans Un autre soufflet Les armes du Seigneur marquis de Laroche, et au-dessous Celles de la maison de Penanjeun Laulnay blasonnés cydevant, partye d’or à la bande Lozangé de gueulle accompagné au second quartier d’un chasteau d’azur que lesdits Kerguellen ont dit Estre Lalliance de la maison de Pacarmon, [Pargamou ou Pargamon] Si le marquis de La Roche est bien identifié, il n’en est pas de même pour le second écu, Il s’agit de N. Launay et son épouse N. Moysan de Parc Hamon de Briec. L’écusson : d’or à la bande de gueules, accompagnée au second quartier d’un château d’azur est inconnu des armoriaux, il est identifiable par une alliance de Guillaume Moysan (4) et de Marguerite Trégain en 1469, dont les armoiries figuraient dans un vitrail de l’ancienne église de Briec. (4) Une généalogie des Trégain (BnF, Cabinet d’Hozier 9005) mentionne un Guillaume Moysan époux de Marguerite Trégain en 1469, http://www.tudchentil.org/spip.php?article29

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En 1736, fut inhumé dans cette chapelle François de Kerguélen, prêtre, mort au manoir de Penanjeun à l'âge de 28 ans, « après descente de justice », car il mourut par suite d'un homicide attribué, croit-on, au frère de la victime, parce que celle-ci n'avait pas voulu payer les dettes du manoir. En 1705, une cloche fut bénite pour cette chapelle, la marraine fut Anne Jacquette Danillo, dame de Penanjeun. La chapelle de Quilinen a aussi sa fontaine sainte, comme la plupart des chapelles de pèlerinage.

Sur la façade de l'édicule gothique sont trois écussons. Celui du milieu porte : d'azur au croissant d'or, qui est Penanjeun-Launay ; les deux autres sont parti du même et d'un second blasonné d'une croix. Le manoir de Penanjeun, Penn-ar-Yun (bout du marais), est distant d'environ 1 kilomètre, vers le Sud.

A la "Montre" de l'Evêché de Cornouailles de l'an 1481 qui s'est tenue à Carhaix les 4 et 5 septembre, revue militaire à laquelle tous les nobles devaient participer munis de l'équipement en rapport avec leur fortune, les nobles suivants de Landrévarzec (Landrevarzec) étaient présents :

Guillaume de Kerguelen, représenté par Thibault de Kerguelen son fils, archer en brigandine ;

Yvon le Page, archer en brigandine.


 

A la "Montre" de l'Evêché de Cornouailles de l'an 1562 qui s'est tenue à Quimper les 15 et 16 mai, les nobles suivants de Landrévarzec (Landrevarzec) apparaissent :

Jehan Moysan, sieur du Parc-Armou, représenté par Guillaume Tréouret, dict faire pique sèche ;

Olivier de Kerguelen, sr. de Kerenroch et de Penanyum, sous l'esdict ;

Henry de la Boëssière, présent, est sous l'esdict ;

Le sieur de Kerperennès est sous l'esdict ;

Péron Caradec est sous l'esdict.


 

PATRIMOINE de BRIEC

l'église Saint-Pierre et Saint-Paul (XVIème siècle). Reconstruite en 1789, elle a conservé des éléments anciens, notamment le pignon ouest et le porche latéral sud. L'église est composée d'une nef avec bas-côté de cinq travées, un transept et un choeur accosté de deux chapelles. La porte ouest date du XVIème siècle (de 1530-1545 environ). Le clocher, postérieur, porte à la base la date de 1692, sur la chambre des cloches 1695 et, au sommet 1697. Endommagé par la foudre, le clocher est remis en état en 1802. La porte du porche latéral avec ses colonnettes à chapiteaux date de la fin du XIVème siècle ou du début du XVème siècle. Le chevet et les ailes du transept ont été reconstruits en 1909 sous la direction de M. Chaussepied. Le retable du maître-autel et quelques statues datent du XVIIIème siècle. On y trouve les statues de saint Pierre, saint Paul, la Vierge, saint Corentin, saint Jean-Baptiste, saint Etienne, sainte Marguerite, sainte Barbe, saint Eloi et saint Herbot ;


 

Nota 1 : La partie la plus ancienne de cette église est la façade Ouest, dont le style ogival flamboyant semble indiquer les premières années du XVIème siècle. La porte est encadrée de moulures prismatiques et surmontée d'une contrecourbe et d'un galbe feuillagé dont les rampants portent sur deux lions sculptés. Les contreforts sont percés de niches abritant les statues de saint Pierre et de saint Jean-Baptiste. Le clocher qui surmonte cette façade est postérieur, et porte à sa base la date de 1692, et sur la chambre des cloches celle de 1694 (ou 1695). Le porche latéral, assez simple, est couvert d'une voûte d'ogive ; au-dessus de la porte, est une statue de saint Adrien, en tunique courte, manteau et couronne. Le reste des murs extérieurs est très simple et semble appartenir au XVIIIème siècle.

A l'intérieur, l'église se compose d'une nef, de deux bas-côtés et d'un petit transept, le tout formant sept travées séparées par des piles rondes qui portent des arcs surbaissés, avec moulures dans le genre du XVIème siècle. Le maître-autel est surmonté de deux gradins ornés de feuillages et d'arabesques.

Le tabernacle est entouré de huit colonnettes torses, dont six feuillagées, encadrant deux niches à coquilles qui contiennent les statuettes de saint Pierre et de saint Paul. Le couronnement à dôme et lanternon est décoré de trois niches et statuettes, de colonnettes torses, volutes feuillagées, urnes et bouquets de fleurs, le tout surmonté de la statuette du Christ ressuscité. Des deux côtés du retable sont deux niches avec statuettes, quatre panneaux carrés avec peinture sur bois, représentant les quatre Evangélistes. Au-dessus court une galerie de fuseaux, sur laquelle sont deux anges portant des reliquaires. Les statues vénérées sont : saint Pierre et saint Paul, la Vierge-Mère, dans le genre des statues sortant des ateliers du port de Brest, saint Etienne, saint Pierre-Célestin, en chape, tiare et croix papale, sainte Anne, saint Corentin, sainte Marguerite et une petite Sainte-Vierge. Dans le cimetière, sont deux croix en pierre dont une est datée de 1656.

Un procès-verbal fut dressé en 1781, pour constater les armoiries de la cloche qui devait être refondue, car il y avait contestation entre les seigneurs de la Chateigneraye (Quistinic) et ceux de La Roche et Laz au sujet de la mouvance du patronage de l'église de Briec (B. 484). S'il y a un écusson en bosse, au pignon oriental, aux armes du seigneur de La Roche et Laz, il est constaté qu'il y a été placé par voie de fait mais que les dits seigneurs n'y ont aucun droit. La cloche du côté Nord a 25 pouces de hauteur sur 30 pouces de diamètre, elle ne porte aucun écusson, mais l'inscription suivante : ANNO : DNI : 1691 : LVDOVICO : MAGNO : XIV° : REGNANTE : ILLMO : DD :FRANCISCO : DE : COETLOGON : DIOECESIM : CORISOPITEN : GUBERNANTE : JOANNES : HVELVAN : SACR : FACULT : PARISIEN : BACCALAUREVS : THEOLOGVS : DOMVS : SORBONAE : NEC : NON : PAROCHIAE : BRIZIEC : RECTOR. Au bas est écrit : T. LE : SOUEFF : FONDEVR : Au milieu, côté du Nord : IHS. Côté du Midi, dans un médaillon circulaire de 4 pouces de diamètre, la Vierge avec l'Enfant-Jésus dans ses bras, assise sur des nuages. Sur la seconde cloche, du côté du Midi, qui a 27 pouces de haut et 31 pouces de diamètre, est écrit : SIT : NOMEN : DOMINI : BENEDICTVM : 1702. Sans armoiries, mais elle porte une croix sous laquelle on lit FRANCOIS : LE : MOYNE : FONDEVR. De l'autre côté, est une Vierge en pied ayant les mains jointes. Cette cloche est éclatée.


 

Lorsqu'en 1789, il fut question de reconstruire l'église, on dressa le procès-verbal suivant pour constater l'état des prééminences. Il est conservé aux Archives départementales (B. 484) :


 

Au pignon oriental, derrière le maître-autel, dans le vitrail représentant le mystère de la Passion, il y a 5 écussons ; 3 en haut, 2 en bas, au-dessus de la maçonnerie.

En haut, cinq compartiments, le plus supérieur à droite, côté Nord, contient un écusson aux armes de France, le 2° et le 3° des mystères, le 4° les armes de Bretagne, le 5, un mystère.

Au 2ème panneau Nord, au-dessus de l'appui de la maçonnerie, est un ange portant en bannière : d'azur à trois quintefeuilles d'argent 2 et 1. Côté gauche même niveau, est un ange portant en bannière : burellé d'argent et de gueules de 10 pièces. Aucun autre écusson. Ces deux derniers appartiennent à la seigneurie de la Chataigneraye, dont le Sr. Dervan est propriétaire.


 

Au côté Nord, entre la chapelle de la Vierge dite de Trohanet et la première marche du maître-autel, est une tombe en grosse fonte de fer portant un écusson circulaire avec le cordon de Saint-Michel : parti au 1er deux faces, au second trois pommes de pin renversées pointe en bas. Au pourtour est écrit : REVIVRE. CRAIGNONS : DIEV : SVR : .. et au pourtour, Jean Melou, chevalier seigneur de Kersaint-Eloy et dame Marie de Trégain, châtelaine.


 

Au haut est écrit : donné par Messire de Trégain à la mémoire de leurs ancêtres, et monument à leur postérité, Mars 1654. Le procureur du seigneur de la Chateigneraye a dit que cette tombe a été placée clandestinement depuis 6 à 7 ans, et demande qu'elle soit enlevée.

Au côté gauche de la dite tombe, en est une autre rase en pierre, portant une croix soutenue par des os de mort en sautoir avec un écusson sans rien de visible.

A gauche, vis-à-vis de l'Evangile, entre la marche du maître-autel. et la balustrade, est une tombe sur laquelle est un écusson : parti au 1er d'un croissant montant, au 2ème d'une portion de huchet ou cor de chasse ; à gauche morceau de pierre tombale avec un écusson, portant au 1er un croissant montant, et au 2ème une face.

Vis-à-vis, au milieu de l'autel, est une tombe sans armoiries apparentes appartenant à Jean-Vincent de Kerguelen, sr. de Pennanjeun. Entre la balustrade séparant le sanctuaire de la chapelle Saint-Jean et Sainte-Marguerite est une tombe ayant en son milieu un écusson portant 3 coqs 2. 1. Au-dessous à droite, est un autre écusson : parti au 1er de 3 coqs 2. 1., au 2ème 3 petits écussons 2. 1., chacun de 4 besans ou tourteaux couronnés. A gauche, autre écusson : parti au 1er de 3 coqs 2. 1., au 2ème de 2 fusées en face au milieu surmontées de 2 besans ou tourteaux ; tombe réclamée par Yves-Joseph de Kerguélen, dépendante de la terre de Trémarec, juveigneurie de la Chateigneraye.


 

-A la chapelle Saint-Jean et Sainte-Marguerite, il y a trois soufflets, le 1er porte un écusson : d'or à 3 pommes de pin de gueules pointe en haut 2. 1., le reste est en verre blanc ou représente le mystère de la Passion. Dans l'enfeu, sur le milieu est un écusson portant : 3 pommes de pin 2. 1., avec une petite croix pattée en abîme au milieu, ledit écusson chargé en chef d'un lambel à 3 pendants. Sur une seconde pierre, est un écusson chargé : d'un grelier ou cor de chasse. Au-dessus du dit enfeu, est une voûte surmontée d'une impériale avec moulure et porte un écusson chargé de : 3 pommes de pin pointe en haut 2. 1. avec un tourteau en abîme, le dit écusson couronné d'un lambel à 3 pendants. A la naissance droite de la dite impériale, est un écusson portant les armes de la Boixière : 3 pommes de pin 2. 1. avec une petite croix pattée au milieu ou en abîme. A l'autre naissance de l'impériale, à gauche, est un écusson de : 3 pommes de pin 2. 1. avec un tourteau en abîme surmonté en chef d'un lambel à 3 pendants. Proche de la balustrade du maître-autel, est une tombe rase, portant 3 écussons sans armoiries.


 

-En la chapelle de la Vierge, côté Nord, au haut, du vitrail, sont trois écussons : Le premier : écartelé au 1 et 4 d'or à 3 croissants montants de gueules 2. 1. au 2 et 3 d'azur à une quintefeuille d'argent. Le deuxième : parti d'un et coupé d'un, ce qui fait trois quartiers au 1er d'or à 3 croissants montants de gueules, au 2ème qui est le parti de sinople à la massue d'argent, le 3ème qui est le coupé d'azur à 1 quintefeuille d'argent. Le troisième : parti et coupé du premier, ce qui fait 3. Le 1er porte d'or à 3 croissants montants de gueules, 2 et 1, le 2ème qui est le parti d'azur à la croix pattée d'argent, au 3ème qui est le coupé d'azur à quintefeuille d'argent. Au-dessous à droite, écusson en forme de bannière, cerné du cordon de Saint-Michel : parti au 1er d'argent à 3 faces d'azur, le 2ème de sable à la bande d'or chargée de 3 croissants montants d'azur, la dite bande surmontée en son canton senestre d'un besan d'or.

-Au mur du bas côté du Nord, à droite de l'autel, enfeu avec écusson sans armoiries. En haut, écusson : écartelé au 1er et 4 de 3 croissants, au 2 et 3 d'une quintefeuille, dépendent de Trohanet, juveignerie de la Chateigneraye.

-Dans la deuxième fenêtre du bas côté, à la clef de voûte, est un écusson d'or à la bande losangée de gueules, surmonté au canton senestre d'une tour crénelée d'azur murée de sable. Au-dessous, écusson : parti au 1er d'or à la bande losangée de gueules, surmontée d'une tour comme ci-dessus, au 2ème d'or à 3 pommes de pin de gueules et d'une moitié de chevron d'argent.

-A l'extérieur, à la clef de voûte du porche, du côté du Midi, sur le cimetière, écusson très vieux sans armoiries.

-Sous la base de la tour, au pignon occidental, trois écussons, le supérieur, entouré du cordon de Saint-Michel porte : 3 quatre-feuilles 2. 1. Le 2ème du côté droit, entouré du cordon de Saint-Michel, porte : sept macles 3. 3. 1. Le 3ème : parti au 1er, de 7 macles 3. 3. 1., au 2ème burelé de 10 pièces. — Ces trois derniers écussons appartiennent à la Chateigneraye et Acigné.


 

Au pignon de la vitre du maître-autel, est un écusson : écartelé au 1er et 4 de 3 vannets ou coquilles oreillées au 2 et 3 d'un lion léopardé, surmonté d'une couronne de marquis ; appartient à M. le vicomte de Pont-Bellanger, démissionnaire de M. le marquis du Grego, du marquisat de la Roche et de la baronnie de Laz. L'église de Briec possède encore deux jolis calices du XVIème et du XVIIème siècle et une boite en argent pour les Saintes-Huiles portant cette inscription : Dono dedit Joannes peccator parrochiae de Briec rector anno Domini Jesu-Christi 1723. Ce recteur est Jean Heluan (MM. Peyron et Abgrall, 1904).


 


 

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https://www.briec.bzh/patrimoine-religieux/

La Chapelle de la Madeleine en forme de croix latine, date du 16 siècle. Aux murs latéraux du choeur sont visibles des sablières sculptés et au-dessus de la porte sud, des armoiries tenues par deux lions.

Aujourd'hui, Landudal avec sa chapelle de Saint-Tugdual et Langolen avec sa chapelle de Saint-Magloire forment deux paroisses séparées, mais Landrévarzec s'est annexé la chapelle de Quilinen, ancienne trève de Briec, et a cédé à Briec sa chapelle de la Madeleine, et son ancienne trève de Trefflez. 

la chapelle de la Madeleine (XVIème siècle), reconstruite en 1910. Elle est en forme de croix latine. La flèche a été tronquée par la foudre vers 1910. Sur l'un des piliers, on peut lire : "14è Jour de Février 1578", et sur le clocher, l'inscription : "Trellu Guillaume Fabrique 1578". La sacristie date de 1813. On y trouve des statues anciennes : sainte Madeleine, Vierge-Mère, saint Jacques, sainte Catherine, sainte Barbe, saint Sébastien, Couronnement de la sainte Vierge, saint Tugen ; Cette chapelle dépendait de Landrévarzec avant la Révolution, mais est demeurée annexée à Briec après l'érection de Landrévarzec en paroisse. Elle ne fut pas vendue à la Révolution. Elle figure au rôle des décimes de 1765. Le pardon de cette chapelle située à une lieue au Nord du bourg, se célèbre le dimanche qui suit la fête de la Madeleine. La chapelle ne possède qu'un seul autel, on y remarque outre la statue de la Sainte représentée à genoux, une statue de saint Jacques. La chapelle aurait été bâtie ou rebâtie vers le milieu du XVIIIème siècle (M. Abgrall, 1904).

8 chapelles à Briec

PATRIMOINE de LANDREVARZEC

l'église Saint-Guénolé et Sainte-Trinité. L'édifice, en grande partie moderne, comprend une nef avec bas-côtés de trois travées, un transept avec chapelle polygonale au Sud, et un choeur. La façade ouest porte la date de 1762 et la chapelle Sud est du XVIIIème siècle. On y trouve le tombeau de la famille de Ploeuc. L'église abrite les statues anciennes de Notre-Dame, saint Guénolé (XVIème siècle, en pierre polychrome, H. 1,85 m, l'abbé est mitré avec une crosse dans la main droite et un livre ouvert dans la main gauche, avec inscription du fabricien du nom de Maellissien), saint Jean-Baptiste, saint Côme et saint Damien, saint Antoine et la sainte Trinité (au-dessus de l'autel).


 

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Published by jean-yves cordier - dans Calvaires Sculpture Kersanton Chapelles bretonnes.
11 juin 2021 5 11 /06 /juin /2021 18:13

Le calvaire à dais gothique (kersanton, XVe siècle) du cimetière de Plougoulm, sa Vierge de Pitié et ses anges de tendresse.

 

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Voir sur Plougoulm :

 

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PRÉSENTATION.

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En 2014, Emmanuelle Le Seac'h a défini par un Catalogue raisonné la production de l'Atelier ducal du Folgoët de sculpture sur pierre, en distinguant  d'abord un Premier atelier (1423-1468) actif à l'église Notre-Dame du Folgoët, sur les porches de la cathédrale de Quimper, à Daoulas, à la chapelle du Penity de Locronan, au porche de La Martyre ou au porche du Kreisker à Saint-Pol-de-Léon.

Elle attribue à cet atelier la Vierge allaitante de Plougoulm (kersanton, vers 1423-1433).

Cet atelier avait réalisé entre 1433 et 1457 le calvaire de l'église de Rumengol, au Faou. Celui-ci se caractérise notamment par un dais sommital carré gothique avec des arcs en accolade, par les fleurons feuillagés carrés de la croix, par la coiffure en macarons de saint Jean et, au revers, par une Vierge à l'Enfant couronnée par un ange dans un geste de sollicitude.

Ces quatre caractéristiques se retrouvent sur le calvaire du cimetière de Plougoulm, qui n'est pas attribué à l'atelier du Folgoët, mais à des sculpteurs anonymes héritiers de son style. En effet, on retrouve un dais gothique, le geste du couronnement bienveillant de l'ange (qui s'applique cette fois au Christ), la chevelure bien spéciale de Jean, et les fleurons carrés et massifs. 

Dés lors, ce calvaire de Plougoulm entre dans un ensemble stylistique des Héritiers du Folgoët, principalement dans le Haut Léon, et il est passionnant de le comparer  avec le calvaire du cimetière de Sibiril (kersantite, XVe), du cimetière de Scare (granite, 1400), et du cimetière de Lesneven (kersantite, XVe), avec la croix de Kerilis à Goulven (kersantite, XVe), celle du Pont-ar-Chastel à Plouider, celle de Castel-Huel (kersantite, XVe) à Coat-Meal et, plus au sud, avec avec un petit calvaire de l'enclos de Pleyben (porte des morts kersantite,  XVe).

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En excluant les croix, il s'agit donc de l'un des plus anciens calvaires de Basse-Bretagne, avec ceux de :

J'ajoute à cette liste proposée par Le Seac'h le calvaire du bourg de Dirinon et ses trois anges adorables.

 

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Sur le Premier atelier ducal du Folgoët, voir :

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Sur le second atelier ducal du Folgoët (1458-1509) voir :


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Situation : 

https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-4.044969&y=48.664413&z=18&layer1=ORTHOIMAGERY.ORTHOPHOTOS2000-2005&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.SCAN-EXPRESS.STANDARD&mode=doubleMap

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DESCRIPTION.

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Au milieu du cimetière  entourant l'église de Plougoulm et parmi les tombes, s'élève sur un emmarchement à deux degrés et un socle à griffe, le fût rond d'un calvaire dont le large nœud s'élargit en deux bras obliques portant des statues adossées.

Le calvaire a perdu son orientation dirigeant le crucifix vers l'ouest, et le coté principal fait désormais face à l'entrée de l'église (XXe siècle). Sur cette face, le Christ en Croix est entouré de la Vierge à sa droite et de saint Jean à sa gauche.

Le coté qui accueille le visiteur ayant franchi le portail du cimetière porte, au centre, une Déploration à quatre personnages, la Vierge de Pitié tenant le corps de son Fils est entouré de Marie-Madeleine à sa droite et d'une sainte Femme à sa gauche.

L'ensemble atteint 4,50 m de haut et est en kersanton pour la partie figurée au dessus du fût de granite.

Une date récente est portée sur le socle coté nord.

 

 

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Le cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Le cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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LA FACE PRINCIPALE.

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Le Christ est remarquable par la hauteur donnée à la tête par rapport au corps. Il est représenté, bouche entrouverte, les yeux clos, portant  une couronne d'épines aux épaisses branches entrelacées. Les cheveux sont longs, ondoyant et séparés en mèches qui retombent en boucles sur les épaules. La jambe droite repose sur l'autre jambe.

Un ange de compassion semble surpris en plein vol, les ailes écartées mais les mains déjà posées sur la couronne. On reconnaît les caractères stylistiques de l'atelier du Folgoët, comme l'importance donnée à l'amict (rabat de l'encolure), et surtout la chevelure exubérante, à mèche frontale en crochet, et aux masses latérales de boucles crépues. Le visage de l'ange est très rond, puéril, avec une bouche toute petite et des yeux en amande, amandes très fines et acérées. Sa tunique est de drap épais, plissée sous l'effet d'un cordon.

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Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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La Vierge au calvaire.

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Elle est légèrement tournée vers sa gauche et tient les bras en croix devant la poitrine. Son voile forme trois plis, l'un au dessus du front et les deux autres sur le coté, selon un procédé que reprendra Bastien Prigent au XVIe siècle. Le manteau forme des plis épais mais laisse apparaître sous le pan inférieure la robe, qui à son tour laisse passer l'extrémité des chaussures. Celles-ci sont fines, mais moins pointues que celles, à la poulaine, de la Vierge allaitante du porche. 

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Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Saint Jean au calvaire.

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Il écarte légèrement les bras devant la poitrine pour témoigner de son émotion. La main droite est malhabile, trop large, ce qui donne raison à Le Seac'h : le sculpteur est un bon héritier de l'atelier ducal, dont la composition et la sensibilité sont grandes, mais dont le métier est moins affirmé.

Comme à gauche, le manteau est épais, le bas de la robe fait voir des chaussures pointues.

C'est la chevelure en macarons qui est la plus évocatrice des sculpteurs du Folgoët, et, comme à Rumengol, ou comme pour les anges de l'autel du Folgoët, du porche sud de Quimper et de La Martyre, les boucles forment des petites boules séparées, ressemblant parfois à des  cornes ou à des pâtisseries.

 

 

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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LE REVERS : LA DÉPLORATION À QUATRE PERSONNAGES.

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(Je réserve, comme il faut le faire, les noms de Vierge de Pitié, ou Pietà par emprunt à l'italien, aux groupes réunissant Marie et son Fils sans autre personnage).

Il faut bien remarqué à quel point cette sculpture extrêmement précieuse pour l'histoire de l'art et pour l'élévation de nos âmes par la Beauté est défigurée par l'envahissement des lichens. C'est particulièrement déplaisant lorsque ceux-ci couvrent le visage, le tronc et le bras gauche du Christ, et rendent peu discernable le geste magnifique par lequel l'ange pose avec douceur sa main sur celle, blessée, du Crucifié. Une photo de "Supermat" est publiée sur Wikipedia, elle a été prise en 2011, tout comme d'autres publiées sur le site Monumentum. On y voit des plaques rondes, blanches et plates d'un lichen incrustant, mais en quantité encore limitée, sans aucune trace de ce lichen jaune d'or, certes très décoratif mais se développant en reliefs déstructurant la sculpture.

Voir mon opinion à propos d'un des (très nombreux) calvaires victimes de cette dégradation :

https://www.lavieb-aile.com/2020/03/le-calvaire-de-l-eglise-de-cast.html

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Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Marie-Madeleine.

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Elle pose une main sur le pied du Christ et tient de l'autre main le flacon d'aromates. Marie de Magdala a un lien privilégié avec les pieds du Christ, sur lesquels elle a versé le vase à nard lors du repas chez Simon. Ainsi, dans les Déplorations, elle est toujours située du coté des jambes du Christ. Un autre de ses attributs est sa chevelure libre, non couverte, et ses longues mèches dénouées renvoient à son passé de courtisane, de même que son élégance. Elle porte ici une robe serrée par une ceinture plate, une cape à fermail ( dont l'agrafe est en forme de fleur), et des chaussures fines.

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Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Marie tenant son Fils.

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Elle se tient vraisemblablement assise, et son genou droit est fléchi et avancé pour soutenir le bassin du Christ. Celui-ci est tourné tête à notre droite, ce qui n'est pas le plus fréquent dans les Vierges de Pitié et les Déplorations. Par contre, la diagonale du corps, le bras intérieur (proche de Marie) allongé parallèle à la cuisse et le bras extérieur tombant à angle droit est un schéma très répandu en Basse-Bretagne. Les jambes sont pliées et les pieds se croisent.

Marie soutient le tronc du Fils par le bras et la main gauche. Ni la posture de la Mère, ni celle du Fils ne sont naturelles, mais cela ne choque pas le regard. De même, les personnages sont raccourcis, avec, notamment pour Marie-Madeleine, des jambes très courtes par rapport à l'étage supérieure. On pourrait même penser qu'elle est agenouillée (elle est plus basse que la Sainte Femme), mais non, les chaussures indiquent le contraire.

La Vierge porte un voile dont les plis sont cassés sur le coté et se rabattent sur le contour. Le visage est rond, gracieux, et n'exprime ni chagrin ni dévastation émotionnelle. La bouche est petite. Les chaussures à bouts fins sont les mêmes que sur la face principale.

Le Christ  a des cheveux longs qui retombent sur les épaules. Il porte la couronne d'épines. Les plaies de la Passion sont visibles.

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Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Une Sainte Femme.

Qu'on y voit Marie Jacobé ou Marie Salomé, elle pose ses mains sur la couronne d'épines à une place le plus souvent réservé à Joseph d'Arimathie.

Sa tête est recouverte d'un voile, qui, comme pour la Vierge au calvaire de la face principale et comme pour Marie, est cadrée par des plis empesés.

Ainsi, nous avons ici réuni les "Trois Marie" selon un thème de dévotion et d'iconographie bien connu. Les trois visages sont sereins.

 

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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L'ange de compassion.

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Au pied du Christ, un ange  tient tendrement la main blessée du Christ, tandis qu'il pose sa main gauche sur sa poitrine, dans l'attitude du servant d'autel. Il flotte encore dans les airs, les ailes éployées et la tunique longue emportée par l'élan. Sur cette tunique, l'amict ou encolure est marquée de plis en accordéons, comme l'ange du couronnement du Christ.  

Dans son ouvrage, E. Le Seac'h, après avoir décrit le calvaire de Tronoën (vers 1470) et le geste charmant des anges qui y écartent le voile de la Vierge de Pitié, consacre un paragraphe  à cette gestuelle de l'ange de douceur de quelques sept pietà sortis du même atelier (à Kerbreudeur et ossuaire de Saint-Hernin, calvaires de Béron et Moustoir à Châteauneuf-du-Faou, Croas-an-Teurec à Saint-Goazec, Collorec, Laz, Saint-Trémeur de Carhaix, Kergloff, Le Moustoir, Plusquellec, Pennanvern à Gourin).

Puis elle décrit "les héritiers de la gestuelle de l'ange", dans cinq piétà du Finistère à Plonévez-du-Faou, Plozévet, Penmarc'h et Névez — toutes en pierre calcaire polychrome—, au Faouët (granite) et à Meslan (granite polychrome).

Ces anges sont déjà présents sur la Grande Pietà Ronde conservée au Louvre et peinte par Jean Malouel au début du XVe siècle.

Ils ne sont pas étrangers aux anges qui couronnent la Vierge sur le calvaire de Rumengol, et qui couronnent la Vierge et présentent le titulus sur le calvaire du bourg de Dirinon, mais il est remarquable qu'à Plougoulm sont associés le geste du couronnement le geste de compassion à l'égard des plaies du Christ.

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— Sur les anges de compassion, et la gestuelle de l'ange, voir :

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Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Calvaire (kersanton, XVe siècle), cimetière de l'église de Plougoulm. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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CONCLUSION.

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Par la fraicheur des visages aux traits sereins malgré le drame auquel ils participent, par la qualité du kersanton, très fin et non altéré, et par le charme des deux anges de tendresse, ce calvaire de Plougoulm saura séduire tous les visiteurs qui y feront une halte.

Les passionnés de la sculpture du kersanton lui réserveront une place de choix par son ancienneté et par les nombreuses citations stylistiques au premier grand atelier de sculpture sur pierre en Basse-Bretagne.

La composition de la Déploration avec Marie-Madeleine et une Sainte Femme, mais sans saint Jean, est originale.

La présence au dessus du porche d'une Vierge allaitante également remarquable et issue de cet atelier ducal du Folgoët renforce l'intérêt de ce site artistique.

Il ne reste plus qu'à souhaiter que les autorités de tutelle se préoccupent de le préserver de l'attaque des lichens.

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SOURCES ET LIENS.

— CASTEL (Yves-Pascal) 1980, Atlas des Croix et Calvaires du Finistère. Site de la SAF.

  

n°1964. Plougoulm, cimetière no 2, g. k. 4,50 m. XVè s. Deux degrés. Socle à griffes, fût rond. Croix, large noeud portant Vierge et Jean adossés à des personnages du groupe de N.-D. de Pitié; au revers, anges, fleurons, Christ. [YPC 1980]

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/plougoulm.html

— CASTEL (Yves-Pascal), 2001, Les Pietà du Finistère.( Revue bilingue breton-français  Minihy-Levenez n°69 de juillet-août 2001)

http://patrimoine.du-finistere.org/art2/ypc_pieta.html

"Les Pietà les plus anciennes associent parfois des anges pour consoler s'il est possible la douleur maternelle Au calvaire de Tronoën, à Saint-Jean-Trolimon, deux acolytes relèvent délicatement les plis latéraux du voile de tête de la Mère de Dieu. De même à Saint-Hernin, et au calvaire du Moustoir à Châteauneuf-du-Faou. Ces trois oeuvres sortent de toute évidence d'un atelier unique qui travaillait le granite, vers le milieu du XVe siècle et que nous nommons l'atelier du Maître de Tronoën (7). A Plougoulm un ange " vient, selon la formule de Debidour, en plein vol horizontal " se saisir de la paume percée du Christ (V.-H. Debidour, " La sculpture bretonne ", Rennes 1953, p. 114.). (Castel)

Pietà à quatre personnages dont saint Jean

En fait ces Pietà à trois personnages sont relativement rares, sans doute à cause de l'équilibrage plastique assez peu satisfaisant qu'elles sont amenées à produire. Pour pallier le déséquilibre, les artistes donnent à la Vierge l'assistance de deux acolytes. Sont évidemment tout trouvés pour accomplir un tel office, Marie-Madeleine, saint Jean ou une autre sainte femme, ce qui constitue deux types de Pietà à quatre personnages que l'on va examiner successivement, selon qu'on y voit un saint Jean ou une sainte femme.

La présence de saint Jean l'apôtre bien-aimé, n'a rien que de très normal en référence au récit évangélique de la Crucifixion : "Voyant ainsi sa mère et près d'elle le disciple qu'il aimait, Jésus dit à sa mère 'Femme, voici ton fils.' Il dit ensuite au disciple : 'Voici ta mère.' Et depuis cette heure-là, le disciple la prit chez lui." (Jean, 19, 26-27). Ainsi aux calvaires de Plougoulm (cimetière), du Quinquis à Saint-Urbain, et de la chapelle Saint-Eloi à Ploudaniel. Les deux dernières oeuvres en pierre de kersanton datant du XVe siècle, empreintes d'esprit médiéval, sont très proches l'une de l'autre par la facture. (Castel, Les Pietà)

— COUFFON (René), LE BARS ( Alfred), 1988,  Répertoire des églises : paroisse de Plougoulm, Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988. - 551 p.: ill.; 28 cm.

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/PLOUGOUL.pdf

Dans l'enclos, ...un calvaire portant la Vierge et saint Jean sur le croisillon et une petite Descente de croix sous un dais au revers (I.S.).

—— COUFFON (René), 1961, "L'évolution de la statuaire en kersanton" Mémoires de la Société d'émulation des Côtes-du-Nord, Saint-Brieuc t. LXXXIX, 1961 p. 1-45. 

— DEBIDOUR (Victor-Henri), 1953,  La sculpture bretonne, étude d'iconographie religieuse populaire, Rennes, Plihon, pages 118-130

"A Plougoulm , où la tête du Christ est à gauche de Marie , Jean y est remplacé par une Sainte Femme qui s'apprête à ôter  à ôter d'un geste délicat la couronne d'épines."

— DEBIDOUR (Victor-Henri), Croix et calvaires de Bretagne, photos de Jos Le Doaré

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_149/Croix_et_Calvaires_de_Bretagne__.pdf

— DEBIDOUR (Victor-Henri), La Vierge en Bretagne, photos de Jos Le Doaré

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_146/La_Vierge_en_Bretagne__.pdf

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

— Wikipedia photo Thesupermat 2011

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Plougoulm_-_Le_calvaire_du_cimeti%C3%A8re_-_003.jpg

Le calvaire gothique et l’ossuaire du cimetière de Plougoulm sont inscrits aux Monuments Historiques par arrêté du 23 septembre 1970.

 

— BASE PALISSY.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00090245

Moyen Age, 

Description historique

"Le calvaire gothique se compose de deux gradins carrés supportant le socle dont les arêtes supérieures sont abattues par quatre motifs en acanthe qui déterminent au sommet une section octogonale. La base et le sommet du fût sont carrés, le reste circulaire. A l'avers se trouvent le Christ entre la Vierge et Saint-Jean. Au sommet du croisillon, un ange se penche vers la tête du Christ. Au revers est représentée la Vierge de douleur entre deux saintes femmes. Le corps du Christ est à demi allongé sur les genoux de la Vierge, et soutenu par les trois femmes. Un ange lui tient le poignet gauche. La Pietà est abritée par un dais à pinacles et crochets."

 inscrit MH ; 1970/09/23 

 

 

— ROSCOFF-TOURISME.COM

https://www.roscoff-tourisme.com/fr/fiche/patrimoine-culturel/calvaire-gothique-et-ossuaire-du-cimetiere-plougoulm_TFOPCUBRE029V52PL5J/

D’un hauteur de 4,50 m, datant du XVè siècle, le calvaire gothique présente une croix portant d’un côté une représentation du Christ entourée de la Vierge Marie et Saint- Jean, avec au sommet du croisillon un ange , de l’autre la Vierge Marie, entourée de femmes, qui tient le corps du Christ dans ses bras, là aussi un ange est présent.

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Published by jean-yves cordier - dans Calvaires Sculpture Kersanton Chapelles bretonnes. Vierges de Pitié

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  • : Le blog de jean-yves cordier
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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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