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12 juin 2019 3 12 /06 /juin /2019 14:31

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DESCRIPTION.

Ce calvaire en granite (degrés et socle) et kersanton datant de 1637 (inscription) et attribué à Roland Doré  s'élève sur un soubassement à trois degrés, le premier étant doté d'une corniche. Puis vient le socle cubique gravé de canaux et portant l'inscription  M: S: H: MARZIN: R: Y: QVEMENER: FA: 1637. Le fût rond porte des écots. Ceux-ci sont souvent interprétés comme témoignant d'épidémies de peste (écôts = bubons), mais ils peuvent aussi relever de la tradition médiévale  qui veut  (d'après l'évangile de Nicodème puis la Légende Dorée)  que le bois de la croix provient de l'arbre qui a poussé sur la tombe d'Adam.

À sa base,  les  griffes sont timbrées de fleurs de lis. Le croisillon à culots, supporte, après un écu carré où se lit l'inscription Y QVEMENER FABRI, les statues géminées  Vierge-évêque et  Jean-Pierre. Le crucifié s'inscrit sur  une croix à fleurons en boules godronnés et à titulus gravé.

Hauteur 5,10 m. Hauteur des personnages 0,80 m.

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I. L'INSCRIPTION DE LA FACE SUD DU SOCLE.

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Inscrite sur granite, elle est érodée et sa lecture se base sur les relevés antérieurs , bien que ceux-ci diffèrent. La graphie est maladroite, les lettres sont de taille différente, mêlant les minuscules et les majuscules. Lorsqu'on se familiarise avec cette écriture,  la lecture en devient plus assurée.

Pérénnès a lu : M : G : H : MARZIN .. R . QVEMENEVR . FA . 1667.

Couffon a lu : "M. S. H. MARSIN. R. /Y. QVEMENER. FA. 1637"

Ducouret et Quillivic lisent : M: S: H: MARZIN: R: Y: QVEMENER: FA: 1637
Castel (repris par Le Seac'h) lit :  M: S: H: MARTIN: R: Y: QVEMENER: FA: 1637

La lecture la plus crédible à mes yeux est :

M:S: H: MARZIN : R

Y : QVEMENER :

FA : 1637.

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Les recteurs de Ploéven, dont la liste est affichée dans l'église furent J. MARZIN , arrivé en 1612, puis H. MARZIN (Hervé ? Hubert ?) arrivé en 1626, et en poste jusqu'en 1644, date de l'arrivée de son successeur BOURGUENNEC. La date de 1637 est donc cohérente.

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Le nom du fabricien, Y[ves] QUEMENER, est confirmé par l'inscription du nœud du croisillon. Sa famille semble très impliquée dans cette chapelle, puisque nous trouvons les inscriptions "H. QVEM(ENER?). FA. 1593": (mur du transept sud) et "N. ET. D. M. P. /FVRIC. R. /H. QVEMENER. F. 1712. (sacristie)" .

Un Tanguy QUEMENER est attesté à Kergonan lors de son décès  en 1832 , une Jeanne LE QUEMENER également à son décès en 1803, etc.

Rappelons que le sculpteur Roland Doré fut actif de 1618 à 1663. Parmi la centaine de croix et calvaires qu'il réalisa (cf. annexe), celui de Saint-Nicodème est l'un des 41 qui comportent en date. Il appartient au cercle plus réduit des 15 calvaires qui sont encore complets. L'artiste landernéen est ici au milieu de sa carrière.

Cette date de 1637 place le calvaire à une date postérieure à la construction de la chapelle  (avec ses chronogrammes 1592, 1593, 1607). Et postérieure aussi aux calvaires du bourg et de la chapelle Sainte-Barbe, de la fin du XVIe siècle.

 

Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.
Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

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côts et Fleurs de lys.

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Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

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LA FACE OCCIDENTALE : CRUCIFIX, VIERGE, JEAN.

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Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

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Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

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Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

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Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

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Le Christ en croix.

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E. Le Seac'h et Yves-Pascal Castel ont  décrit les caractéristiques des Crucifix de Doré ; j'ai repris ces informations dans mes précédents articles sur les calvaires de cet artiste.

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Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

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Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

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Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

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La Vierge.

Notez les pupilles creusées, caractéristiques de Roland Doré.

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Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

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Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

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Saint Jean.

Parmi les saint Jean de Roland Doré , il appartient à ceux (*) qui ont les deux bras croisés sur la poitrine (ici, c'est plus rare, main gauche en dessus), mais dont seul un pan du manteau est vertical, l'autre pan formant des plis obliques.

(*) avec Seznec  à Plogonnec, Kerluan à Châteaulin, Commana, Saint-Vendal à Douarnenez, Saint-Claude à Plougastel, Tinduff à Plougastel, Moudennou à Dinéault, Sainte-Anne-la-Palud en Plonévez-Porzay, Cast, Saint-Nic.

De même, il appartient au groupe à  chevelure bouclée triangulaire, très caractéristique, en perruque comme sur les gisants  avec ceux de Seznec et Saint-Pierre à Plogonnec ; Commana ; Saint-Claude à Plougastel,  Tinduff à Plougastel ; Moudennou à Dinéault, Sainte-Anne-la-Palud en Plonévez-Porzay , Saint-Vendal à Douarnenez, Cast, Saint-Nic.

On remarque alors que toutes ces localités sont en Cornouaille, au sud de l'Elorn (et aucune en Léon), comme s'il y avait un sous-atelier chargé de ce secteur géographique. Mais il faudrait vérifier cela de façon plus approfondie.

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On retrouve le demi-sourire, —que je peux qualifié de "sourire de bienveillance" —, également vite reconnaissable.

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Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

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Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

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Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

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Le nœud du croisillon : inscription.

Elle occupe un carré et réserve quelques difficultés, car le sculpteur a employé le Q en forme de P rétrograde, ainsi que des lettres conjointes (deux lettres qui ont en commun une partie de leur corps).

Y QVE

MENER

FABRI

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Néanmoins, le sens est clair : Y QVEMENER FABRI, c'est à dire "Yves QUEMENER, fabricien".

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Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

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Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

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LA FACE ORIENTALE. SAINT PIERRE ET UN EVÉQUE (MÉEN ?).

C'est la face la plus ardue à photographier, car elle reste à l'ombre le matin.

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Saint Pierre.

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Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

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Un évêque : saint Méen?

Je l'assimile à saint Méen (un abbé, et non un évêque) puisque, à Pléven (Plou de saint Méen), c'est l'éventualité la plus probable. Mais rien, dans cet évêque ou abbé, n'en permet la détermination (à la différence de la statue au dragon et au monopalium de l'église). Il bénit de la main droite et tient la crosse de la main gauche. Je remarque les plis tubulaires du surplis.

De la même façon que, sur les bannières, les brodeurs ont représentés un "saint évêque de la Réforme" stéréotypé pour représenter tous les différents saints patrons des paroisses, on peut penser que l'atelier reproduit un modèle type de saint évêque sans aucun attribut spécifique quelque soit le titulaire (exception à Saint-Vendal où saint Corentin porte son poisson).

On note que Nicodème n'est pas représenté sur ce calvaire.

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Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

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Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

Le calvaire (kersanton, 1637, Roland Doré) de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

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ANNEXE.

ROLAND DORÉ ET SES 50 CALVAIRES.

Le sculpteur landernéen dont l'atelier de taille du kersanton est le plus renommé du XVIIe siècle a travaillé pour 82 paroisses (Finistère, Côtes d'Armor) essentiellement pour la sculpture religieuse (et 9 gisants). Il a réalisé les séries d'apôtres de 4 églises, partiellement de 4 autres et quantité de statues isolées. Selon E. Le Seac'h, il a réalisé 98 croix, calvaires ou vestiges dont 21 croix, 50 calvaires, 26 vestiges. Seuls 12 croix et 15 calvaires sont encore complets. 41 croix et calvaires sont datés, entre 1618 à Penmarc'h et 1662 à Saint-Thégonnec.

Voici une liste de 75 croix et calvaires  (en gras : décrits dans ce blog)

  • Brennilis : croix de calvaire du cimetière (vers 1625) . Ange, Crucifix, Pietà,

  • Briec de l'Odet, Croix de la chapelle de Trolez (Seul le crucifix est de Roland Doré)

  • Cast, calvaire de l'église Saint-Jérôme : (1660), GLINEC, recteur, Jacob CROISSANT, fabricien. Vierge, Madeleine, crucifix, Jean, saint au livre.

  • Châteaulin, calvaire (1639) de la chapelle de Kerluan : Vierge, crucifix, Jean (et sur le fût saint Sébastien et saint Roch, hors atelier).

  • Cléden-Cap-Sizun : calvaire (1630) de la chapelle Saint-They. Vierge, Jacques le Majeur en haut du fût .

  • Cleder, croix de Kerzuoc'h (1625), Messire PRISER, procureur

  • Commana : calvaire du cimetière (1624), signé. Vierge/saint Hervé et son guide ; crucifix ; moine au livre ; Jean/moine, écu martelé

  • Crozon, presbytère, vestige de calvaire, saint Pierre.

  • Dinéault, calvaire (1648 et 1650), A. LE BUILLER, L. GARO,fabriciens. Crucifix, Christ aux liens.

  • Dirinon, calvaire de la Croix-Rouge, Jean/saint Roch ; crucifix, Vierge/Sébastien

  • Douarnenez, calvaire de la chapelle Saint-Vendal (1655), GAVRANT, recteur de Pouldregat, I. LE BIAN. Vierge/Corentin ; crucifix ; Vierge à l'enfant/Jean ; évêque

  • Douarnenez-Tréboul, vestige de calvaire, Jean/Corentin, Vierge/Nicolas

  • Esquibien : calvaire de Landrevet Jean/ saint indéterminé ; crucifix /Vierge à l'Enfant ; Pierre/Vierge

  • Le Folgoët, croix du Champ de Foire. Crucifix

  • Guiclan, croix de Kerizamel

  • Guiclan, calvaire de Kerlaviou (1622)

  • Guiclan, calvaire de Pen-ar-Feuteun (1642), [Jean/Yves par Yan Larhantec 1889] ; crucifix ; Vierge/Catherine.

  • Hanvec : croix de la forêt du Cranou (1627), vestige. Il appartenait à la chapelle Saint-Conval mais il ne subsiste que le fût portant l'inscription : « R. Dore : ma : faict : 1627 ».

  • Hanvec, Croas-ar-Huré (1621-1622) M. MICHEL, P. BRIS CVRE. Crucifix, écu au calice, anges à phylactères.

  • Hanvec, calvaire de Quillafel (1638), NICOLAS JACQUES, prêtre

  • Hanvec, croix de Lanvoy ; seul le crucifix /Vierge à l'enfant est de Roland Doré

  • L'Hôpital-Camfrout, Croix du Run (1627), Crucifix/Vierge à l'Enfant

  • L'Hôpital-Camfrout, Calvaire du Troan, vestiges : anges au calice

  • Irvillac : calvaire (1644) avec deux bras courbes situé devant la chapelle Notre-Dame-de-Lorette au lieu-dit Coatnan. Larrons, Vierge/Yves ; Jean/Pierre

  • Irvillac, calvaire de Clénunan (1640), Messire Jean LIDOU.

  • Irvillac, calvaire (1628) de la chapelle de Locmélar : Jean/Pierre ; Vierge/évêque

  • Kersaint-Plabennec, calvaire de Laven , crucifix. (En complément du travail du maître de Plougastel qui a réalisé les couples Vierge/Yves ; Jean/Etienne).

  • Lampaul-Guimiliau, calvaire (1621) de Cosquer-Bihan dit Croaz-Kernevez : crucifix/Vierge à l'enfant.

  • Lampaul-Guimiliau, calvaire de Kerjaffrès (1626), Mathieu LIVINEC fabricien, Y. KERBRAT, fabricien

  • Lannilis, calvaire de Kerosven. Vierge ; crucifix/Jean-Baptiste, Jean

  • Lantic, calvaire de l'église Notre-Dame-de-la-Cour. Crucifix/Vierge à l'enfant. Armoiries des Rosmadec et Gouarlot.

  • Loc-Éguiner-Saint-Thégonnec, calvaire du cimetière , crucifix (en complément du travail du Maître de Plougastel :Vierge/sainte Femme Pietà/Madeleine ;

  • Logonna-Daoulas, Croix de Cléménéhy (?), SALOMON PIERRES DE PORS AN . Crucifix/Vierge à l'enfant.

  • Logonna-Daoulas, calvaire de Rulivet. Crucifix. [Saint Nicodème sur le fût, saint Jean, blason des Rosmorduc, hors atelier.]

  • Loqueffret, calvaire de Bilirit (1625), Y. et Louis BELERIT, fraires. Crucifix/Vierge à l'Enfant ; [et Yves ; Geneviève ; Edern, hors atelier].

  • La Martyre, vestige (fût) du calvaire de Kerlavarec (?), Béatrice CABOUN.

  • Penmarc'h, croix de Lescors (1618), crucifix.

  • Plabennec, calvaire de Scaven, crucifix.

  • Pleyber-Christ, calvaire de Kervern (1647), Yvon INISAN et Marie MADEC. Vierge/Marguerite

  • Ploéven, chapelle Saint-Nicodème : calvaire (1667) Messire S.H. MARTIN, recteur Yves QUEMENEUR, fabricien. Vierge/évêque ; Jean/Pierre

  • Plogonnec : calvaire (1644) de la chapelle Saint-Pierre. Vierge/Paul ; Jean/Pierre

  • Plogonnec : calvaire (1641) de la chapelle Seznec, Guillaume TOULGUENGAT, recteur de 1624 à 1642, René SEZNEC, recteur de 1643 à 1697.

  • Plomodiern calvaire de la chapelle Sainte-Marie-du Ménez-Hom, tête de la Vierge de la Pierà et Vierge à l'Enfant, tout le reste étant hors atelier.

  • Plonévez-Porzay : calvaire de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud [1630-1656], Guillaume VERGOZ, recteur de 1630 à 1656, lucas BERNARD, fabricien ?. Vierge/Pierre, Crucifix/Pietà ; Jean/Jacques

  • Ploubazlanec, calvaire de l'ancienne chapelle de Loguivy-de-la-Mer. Vierge et Jean

  • Ploudiry, calvaire (1633) de l'église : Crucifix et Marie-Madeleine

  • Plougastel-Daoulas, Le Passage, calvaire (1622), Jean GUIGORUS, fabricien. François d'Assise/Vierge ; crucifix/Pietà ; évêque/Jean.

  • Plougastel-Daoulas, calvaire (v.1630) de la chapelle Saint-Claude. Vierge/Yves, Pietà ; Jean/Pierre

  • Plougastel-Daoulas, calvaire (1654) de la chapelle Saint-Guénolé. Vierge/Guénolé, crucifix/Vierge à l'Enfant ; Jean/Pierre

  • Plougastel-Daoulas, calvaire (1639) du Tinduff : Le Seac'h p. 228. n. 78 et 79.

  • Ploumilliau (22), calvaire (1622) de Coz-Douar. Crucifix/Vierge à l'Enfant.

  • Plounéour-Ménez : le calvaire (1641) de l'église . Vierge/Pierre et Jean/Paul.

  • Plounéour-Ménez : croix de Kersimonnet. Vierge à l'Enfant

  • Plourin-les-Morlaix ? Vestiges d'un calvaire sur le mur de l'enclos

  • Port-Launay, calvaire (1651) de Lanvaïdic. Crucifix, culots vides.

  • Poullan-sur-Mer, calvaire (1640) de Kervignac vestiges

  • La Roche-Maurice, croix (1625) de Penmarc'h. Crucifix, macles des Rohan.

  • Rosnoën : calvaire (1648) Pierre/évêque ; Crucifix/Vierge à l'Enfant (hors atelier) ; Paul/évêque

  • Saint-Nic, calvaire de la chapelle Saint-Côme : crucifix.

  • Saint-Nic, calvaire de l'église Vierge/diacre ?; Crucifix ; Jean/diacre ?

  • Saint-Renan, croix de Quillimerrien ( ?), ADENOR AR COR et IVET AR COR, Vierge

  • Saint-Sauveur : croix de Kerbouzard Crucifix.

  • Saint-Ségal, calvaire du bourg : Vierge, Marie-Madeleine et Jean sur le socle

  • Saint-Servais, calvaire de l'église. Crucifix/Christ aux liens.

  • Saint-Servais, croix (1640) de Bréties dite Croas-Vossoc. Crucifix.

  • Saint-Thégonnec, grand calvaire de l'enclos paroissial ; Christ aux outrages

  • Saint-Thégonnec, calvaire de Bodéniry (1632), Anna BREST et Jean GUILLERM. Vierge/François d'Assise ; Jean/Yves

  • Saint-Thégonnec, croix du Broustou (1662); Crucifix

  • Saint-Thégonnec, croix de Coslen. Crucifix/Saint Joseph et l'Enfant

  • Saint-Thégonnec, croix de Hellin, 1638, Crucifix / Vierge à l'Enfant écu sur le nœud lion et calice

  • Saint-Thégonnec, croix (1629) de Pennalan. Crucifix/Vierge , écu au calice et M.H.C.P.

  • Saint-Thégonnec, croix du Keff, Vierge à l'Enfant de la niche.

  • Saint-Thégonnec, croix (1647) de Pennavern. Crucifix/Vierge à l'Enfant, écu avec fasces des Chastel en alliance avec des armoiries indéterminées.

  • Saint-Urbain : calvaire du Quinquis. Crucifix

  • Senven-Léhart : calvaire près de l'église Notre-Dame de Senven. Une douzaine de personnages.

  • Trézilidé, calvaire de l'église. Bon Larron, Pierre, Pietà, Mauvais Larron.

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SOURCES ET LIENS.

— ABGRALL (Jean-Marie), 1904, Architecture bretonne, Ar. de Kerangal, Quimper pages 344-345.

https://archive.org/stream/architecturebre00abgrgoog#page/n399/mode/2up/search/plo%C3%A9ven

— CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des croix et calvaires du Finistère, en ligne et interactif sur le site de la Société archéologique du Finistère.

http://croix.du-finistere.org/commune/ploeven.html

COUFFON (René), LE BARS (Alfred) 1988, Notice sur Ploéven,  Nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper.

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/3cfe40fff167ac9a521b6a1d446936d8.pdf

"En forme de croix latine avec chevet à pans coupés, c'est un édifice de construction soignée. Au chevet, la corniche au-dessus des trois fenêtres flamboyantes se relève ainsi qu'à l'église de Plomodiern ; on y retrouve les mêmes denticules. Le clocher, renversé par la tempête, fut refait ainsi que le pignon ouest en 1712 ; la chambre de cloche est amortie par un dôme. La porte en plein cintre est surmontée d'un fronton triangulaire brisé. Escalier sur le rampant sud. La porte du transept sud est en anse de panier avec des piédroits en nid d'abeilles ; sur cette aile se lisent deux inscriptions : "H. QVEM(ENER?). FA. 1593" et "I. DAVOL. FA. 1607". A droite de la porte sud, de même style que la précédente, on lit : "E. GOVRTE. FA. 1592." La sacristie octogonale, construite hors oeuvre à l'angle S.-E. du choeur, porte l'inscription : "N. ET. D. M. P. /FVRIC. R. /H. QVEMENER. F. 1712."

Mobilier : Trois autels : maître-autel à boiseries peintes du XVIIIè siècle. - Aux autels latéraux, retables du début du XVIIIè siècle, peints vers 1720-1725 par Jean Mozin, peintre et doreur de Quimper. Sur ces retables, outre les statues des saints Isidore (au nord) et Eloi (au sud), trois bas-reliefs polychromes évoquent la vie de chacun de ces saints. La date de 1829 sur l'autel de saint Isidore indique une restauration des peintures. Statues - en bois polychrome : saint Nicodème coiffé d'un turban et tenant la Couronne d'épines et deux clous (oeuvre de Pierre Le Déan ? - sur la console, un ange tient trois clous et un fouet), Christ en croix, Vierge à l'Enfant dite Introun Varia Gwir Sikour, saint Isidore en bragou-bras, saint Eloi tenant le pied coupé du cheval ; - en pierre polychrome : autre Vierge à l'Enfant dite Introun Varia Gwir Vertu, saint Alar ou Eloi à son enclume, XVIe siècle. 

Sur le placitre, calvaire de Roland Doré : inscription sur le socle : "M. S. H. MARSIN. R. /Y. QVEMENER. FA. 1637" et au-dessus du Crucifix : "QVEMENER. FABRI." Statues géminées sur les consoles.

Fontaine de dévotion : inscription sur le fronton : "M. Y. CV/ER. RECTEVR. /I. PRIGANT. /FABRIQVE. 1667", et statue de saint Nicodème avec la Couronne d'épines dans la niche. Naguère, le jour du pardon, les chevaux faisaient le tour de la chapelle puis allaient en procession boire à cette fontaine."

DEBIDOUR (V-H.), 1953,  La sculpture bretonne, Rennes 1953, p. 109-116

— DUCOURET  (Jean-Pierre), QUILLIVIC, (Claude), 1978, notice pour l'Inventaire général

http://www.inventaire.culture.gouv.fr/public/mistral/palissy_fr?ACTION=RETROUVER&FIELD_98=LOCA&VALUE_98=%20Plo%e9ven&NUMBER=3&GRP=0&REQ=%28%28Plo%e9ven%29%20%3aLOCA%20%29&USRNAME=nobody&USRPWD=4%24%2534P&SPEC=3&SYN=1&IMLY=&MAX1=1&MAX2=200&MAX3=200&DOM=Tous

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle. Presses Universitaires de Rennes 

 

LINTEAUX-DE-FRANCE : 58 inscriptions lapidaires de Ploéven

http://www.linteaux-de-france.com/show_cat_carte.php?vraicle=Plo%E9ven

 

PÉRÉNNÈS (Henri), 1940, Ploéven, Notices sur les paroisses du diocèse de Quimper et du Léon, Bulletin Diocésain d'Histoire et d' Archéologie  de Quimper ( BDHA) 

https://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/bdha/bdha1940.pdf

 

"De mêmes dimensions que la chapelle Sainte-Barbe, la chapelle Saint-Nicodème comprend une nef, un transept, une abside à pans coupés. A l'extérieur, au sommet du croisillon Sud du transept, on lit : DAVOL . F A . 1607. Immédiatement au-dessous de cette inscription était fixé un cadran solaire, qui a disparu. Plus bas, au mur du transept : j . QVEMENEVR . FA . 1593. Sur la paroi latérale Sud de la chapelle : s. COVRIE . 1592. Au-dessus de la fenêtre de la sacristie : 1712. Le mur de l'abside est percé de trois fenêtres flamboyantes dont les arcades, terminées par une corniche moulurée, s'élèvent au-dessus de la toiture. Le clocher renversé par la tempête, fut refait, ainsi que le pignon Ouest de l'édifice, en 1712. Quatre portes donnent accès dans la chapelle. Au total Saint-Nicodème appartient au xvie et au début du xviie siècle, sauf les remaniements de la sacristie et du pignon Ouest en 1712. Le maître-autel, en granit revêtu de bois, semble du xviiie siècle. Derrière cet autel apparaît une grande statue en pierre de la Vierge : Intron Varia a guir vertu, Du côté de l'Evangile, c'est une autre statue en bois de Marie : Intron Varia Sikour ; du côté de l'épître, figurent un petit Christ assis, les mains liées , puis "saint Nicodème tenant la couronne d'épines et deux clous.

 Au croisillon Nord du transept on voit l'autel en pierre de saint Isidore, patron des cultivateurs. Le retable en est sculpté. II. présente en relief, le Saint, grandeur naturelle, en bragou-braz, un chapelet au bras droit, conduisant une charrue attelée de deux bœufs. Sur la gauche apparaît le manoir de son maître, à droite un parterre. Au-dessus de la scène, un ange montre le ciel, d'où s'échappent des rayons de lumière. De part et d'autre deux médaillons. Celui de gauche représente saint Isidore, les mains jointes ; l'homme et la femme qui se tiennent près de lui doivent être ses patrons. Dans Ie médaillon de droite, le saint, de son bâton, fait jaillir, devant son patron, une source du sol. Contre la paroi, un peu plus loin, est une belle statue en bois de notre saint, qui tient en main un instrument de labour. Le retable porte la date de 1829, qui marque une restauration. Au coin du croisillon est une grande statue en kersanton de Saint Alar ou Eloi, avec tenailles et enclume. I>u côté Midi le transept est réservé à saint Alar qui y a son autel, en granit revêtu de bois. Tout autour, dans des panneaux ou médaillons du retable, sont présentées, en relief, des scènes de Ia vie du Saint. Ici, costumé en évêque et accompagné d'un prêtre, il guérit un aveugle et un sourd ; plus haut il brise la corde et le carcan qui retenaient un jeune homme condamné à la potence ; là c'est une femme qu'il protège contre un oiseau de proie survolant la forêt. Plus loin il ferre un cheval dont il a détaché le pied ; ailleurs enfin, le Saint présente au roi Dagobert, entouré de ses gardes de corps, des ouvrages d'orfèvrerie .

Ici encore le retable présente la date de 1829, qui dut marquer un rafraîchissement de la peinture. A droite et à gauche, au fond du transept, sont deux bahuts, dont l'un est destiné à recevoir Ie beurre donné en offrande au jour du pardon de Saint Nicodème ; l'autre, à mettre les queues de cheval ou de vaches offertes en la même occasion. Ce pardon a lieu le deuxième dimanche après Pâques ; un autre pardon a lieu en l'honneur de Saint Isidore le cinquième dimanche après Pâques.

Dans le placitre du côté Midi se dresse un calvaire où nous lisons deux inscriptions : au-dessous du Christ : Y. QVEMENEUR . FABR i. — sur le socle : : M : G : H : MARZIN .. R . QVEMENEVR . FA . 1667.

La fontaine de dévotion se trouve à quelque 300 mètres, Sud-Est, de la chapelle. Une vieille route, aujourd'hui obstruée par Ies broussailles, y conduisait. La fontaine est maçonnée et présente l'inscription suivante : M : Y : CVER : RECTVER . i : PRIGANT ; FABRQVE : 1667. Une niche à l'intérieur contient la statue de Saint Nicodème, le front ceint d'un turban et tenant la couronne d'épines."

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Ploéven Calvaires Roland Doré
9 juin 2019 7 09 /06 /juin /2019 18:52
L'église de Ploéven et son cimetière aujourd'hui aménagé. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

L'église de Ploéven et son cimetière aujourd'hui aménagé. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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DESCRIPTION.

 

C'est un calvaire de 6 mètres de haut débutant par trois degrés de granite (le premier doté d'une corniche) et un socle cubique à pans coupés. Puis s'élève le fût chanfreiné qui supporte le chandelier gris sombre (en kersantite) du crucifix et du croisillon à deux groupes de statues géminées associant saint Jean avec saint Pierre et la Vierge avec Marie-Madeleine. Le croisillon est à culots et à bras feuillagés, tandis que la croix est fleuronnée de boules godronnées. Sous le nœud sont sculptés, vers l'ouest, la Sainte-Face, et, vers l'est, un ange tenant les clous de la Passion. L'ensemble réunit une dizaine de pièces de kersantite, parfois brisées, la croix étant consolidée par des arceaux de métal.

 La hauteur exacte est de 6,36 m, celle des statues géminées de 0,80 m environ.

L'une des originalités de ce calvaire repose sur les anges recueillant le sang du Christ dans des calices : si les deux anges placés au pied de la croix sont habituels, ceux des cotés, qui volent, sont supportés par des branches qui partent de la base de la croix et rejoignent la traverse ; et ces anges-ci tiennent les pans  du pagne.

Comme c'est souvent le cas, les statues géminées n'ont pas été remontées convenablement, et la Vierge, qui se doit d'être à la droite du Christ, se retrouve à sa gauche, inversant les prééminences avec saint Jean. Pour une fois, nous avons un témoignage ancien de la disposition ancienne, sous la forme d'un texte d'archive de 1735 mentionnant comment, lors d'une tempête, ce groupe Jean/Pierre a été abattu :   "Le neuf février mil sept cent trente cinq il y eut une si grande tempête pendant 24 heures que la curie et la pierre triangulaire vinrent à bas vers les trois heures après midy et les deux images qui sont st Pierre et st Jean placés du coté gauche sur la croix dans le cymetière ". Il reste à comprendre ce que l'auteur entend par "du coté gauche"...

Le calvaire est classé au titre immeuble à la date du 28 octobre 1926.  Nous disposons d'une description de 1980 (sur laquelle je me base)  par Yves-Pascal Castel dans son Atlas (désormais en ligne), et d'une description de 1978 pour l'Inventaire général  IM29001377 par Jean-Pierre Ducouret et Claude Quillivic. 

Chacun des calvaires bretons possède son intérêt. Mais ce calvaire n'est pas attribué à un auteur particulier (même si Ducouret et Quillivic estiment que "Les figures sculptées qui ornent le Calvaire, sont l'oeuvre de l'auteur ou de l'atelier ayant exécuté le Calvaire de la chapelle Sainte-Barbe en Ploéven". Il ne porte ni inscription, ni élément héraldique, ni date. Y-P. Castel le date "vers 1550" (et c'est la date approximative du début de construction de l'église, dont la Déploration date de 1547). Alors, quel intérêt ? Ce sera l'examen rapproché de chaque statue qui nous le dira peut-être.

C'est la Vierge de Pitié (ou Pietà) qui m'a retenu d'avantage, par un motif iconographique singulier, celui du Christ aux jambes "à l'équerre". Je lui consacrerai un article propre.

Contexte comparatif :

Les autres calvaires de la paroisse sont celui de la chapelle Sainte-Barbe, de 1585, anonyme et celui de la chapelle Saint-Nicodème, de 1637 par Roland Doré .

Les autres calvaires des paroisses voisines sont ceux de Cast (église, 1660 par Roland Doré , et chapelle de Quillidoaré vers 1550 atelier Fayet ?), de Sainte-Anne-La Palud (1630-1656 par Roland Doré), de Saint-Nic (église vers 1630, chapelle Saint-Jean  1645 et  chapelle Saint-Côme vers 1630 par Roland Doré), et de Sainte-Marie du Ménez-Hom 1554 et 1630 par Roland Doré).

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LA FACE OCCIDENTALE : LE CRUCIFIX ENTRE SAINT JEAN ET LA VIERGE.

 

 

 

Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven . Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven . Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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Le Christ en croix et les anges hématophores.

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La tête du Christ, longiligne, est légèrement penchée sur la droite. Elle est couronnée d'épines semblables à des maillons de chaîne. La moustache débute sur les ailes du nez, la barbe aux contours doux et arrondis dessine des mèches finement bouclées.

Le pagne est une étoffe dont les pans se croisent au centre avant de s'échapper en ailes de chaque coté.

L'ange de notre gauche, aux cheveux en boule, tient deux calices, l'un sous la main droite et l'autre pour le sang qui s'échappe de la plaie du flanc. 

L'autre recueille dans son calice le sang de la main clouée à la traverse, tandis qu'il maintient le pan du pagne.

Deux anges sont aux pieds, avec chacun un calice.

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Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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La Sainte-Face (ou Voile de Véronique).

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Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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La Vierge.

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La tête, légèrement inclinée, les yeux ouverts, la bouche entrouverte, est recouverte par le manteau et entourée d'une guimpe.

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Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

 

 

 

Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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Saint Jean.

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Jean, imberbe bien-sûr, incline légèrement la tête. Ses cheveux mi-courts sont bouclés. Il porte un manteau à gros plis cassés et bouffants d'où s'échappent les deux mains croisées. Sa robe remonte jusqu'au ras du cou en un bourrelet, lequel se prolonge autour de la fente pectorale qui forme une boucle autour d'un bouton. 

 

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Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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LA FACE ORIENTALE : SAINT PIERRE ET MARIE-MADELEINE.

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Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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Sainte Marie-Madeleine.

Tête brisée, restaurée.

La jambe droite est avancée, comme saisie lors de la marche du matin de Pâques.

Elle tient le flacon d'aromate au couvercle entrouvert.

Le manteau épais, serré par un fermail, aux plis lourds formant des torons autour du poignet gauche s'affine autour de la tête pour former une coque aux plis cassés sinueux. Vue de profil, cette coiffure évoque la cape de deuil des femmes bretonnes par sa découpe près de l'angle de la mâchoire. 

Le cou est couvert par une guimpe. La robe comporte un corselet lisse et serré mais aux manches larges aux épaules et aux poignets puis une jupe à plis légers.

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Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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Saint Pierre.

Il est pieds nus, il tient la clef dans la main gauche et le pan de son manteau dans la droite. Le visage est lourd, au nez  massif et les traits ne sont pas affinés par la moustache torsadée qui débute, selon une mode (capillaire ou iconographique?), des coins des narines. La barbe laisse pendre de grosses mèches en virgule devant le menton. Le toupet frontal (l'un des attributs dont on orne la calvitie  du saint) se compose de deux houppes.

Le manteau est ample et évoque une étoffe épaisse. La robe aux plis tubulaires se ferme, comme celle de saint Jean, au ras du coup par un bouton serrant une courte fente (c'est là un détail qu'affectionnent les frères Prigent de Landerneau, mais sans que nous retrouvions leur style, plus fluide). 

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Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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L'ange tenant les clous et le flagellum.

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Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

Le calvaire (kersanton, vers 1550) de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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CONCLUSION.

Malgré une parenté thématique avec le calvaire de la chapelle Sainte-Barbe (anges hématophores reliés aux pans du pagne, ange aux instruments de la Passion du nœud, etc.), les personnages possèdent plus de différences que de points communs.

La datation proposée par Y-P. Castel (vers 1550) peut-elle être maintenue ? Cela fait de ce calvaire le contemporain de la Déploration de 1547, laquelle permet les comparaisons entre les quatre personnages du Christ, de la Vierge, de Jean et de Madeleine.  Le sculpteur est-il le même ? 

L'hypothèse d'une attribution à un atelier proche de celui de Bastien et Henri Prigent (déjà évoquée à propos des larmes de la Déploration) doit-elle être approfondie ?

C'est en mettant en ligne des documents iconographiques suffisamment détaillés que ces questions pourront être étudiées par les personnes compétentes.

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SOURCES ET LIENS.

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CASTEL (Yves-Pascal), 2001, Les Pietà du Finistère.  numéro 69 de la revue Minihy-Levenez de juillet-août 2001. L'auteur y étudie une centaine de Pietà et de Déplorations.

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/204bbff59e0b1d6cf65264a34d22701f.pdf

— CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des croix et calvaires du Finistère, actuellement en mode participatif sur le site de la Société archéologique du Finistère.

http://croix.du-finistere.org/commune/ploeven.html

COUFFON (René), LE BARS (Alfred) 1988, Notice sur Ploéven,  Nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper.

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/3cfe40fff167ac9a521b6a1d446936d8.pdf

DEBIDOUR (V-H.), 1953,  La sculpture bretonne, Rennes 1953, p. 109-116

—  DILASSER (Maurice), 1979,  Un pays de Cornouaille, Locronan et sa région (Paris, 1979) ; Nouvelle Librairie de France., page 521.

INVENTAIRE GENERAL, IM 29001383, Jean-Pierre Ducouret et Claude Quillivic 1978

http://www.inventaire.culture.gouv.fr/public/mistral/palissy_fr?ACTION=RETROUVER&FIELD_98=LOCA&VALUE_98=%20Plo%e9ven&NUMBER=51&GRP=0&REQ=%28%28Plo%e9ven%29%20%3aLOCA%20%29&USRNAME=nobody&USRPWD=4%24%2534P&SPEC=3&SYN=1&IMLY=&MAX1=1&MAX2=200&MAX3=200&DOM=Tous

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle. Presses Universitaires de Rennes .

 

PÉRENNÈS (Henri), 1940, Ploéven, Notices sur les paroisses du diocèse de Quimper et du Léon, Bulletin Diocésain d'Histoire et d' Archéologie  de Quimper ( BDHA) 

https://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/bdha/bdha1940.pdf

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Published by jean-yves cordier - dans Ploéven Calvaires
25 mai 2019 6 25 /05 /mai /2019 13:14

Le calvaire (kersanton, par Roland Doré, 1ère moitié XVIIe) de Ty-ar-Névez ou Croaz-Moudennou à Dinéault.

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Voir :

Sur Dinéault :

Sur Roland Doré :


 

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Avant toute chose, il faut dire que c'est une très belle œuvre d'art, une superbe surprise esthétique dans un cadre paisible, celui de l'Aulne qui ne se presse pas pour rejoindre la mer : le visiteur ressent le privilège qui lui est donné d'être là.

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PRÉSENTATION.

En juillet 2018, j'ai décrit la traversée de l'Aulne par le bac entre Rosnoën et Dinéault : Appartenant aux seigneurs du Faou sous l'Ancien Régime, le "passage" entre Rosnoën et Dinéault, situé à la limite administrative des eaux fluviales et maritimes, situé sur l'axe allant de Landerneau à Douarnenez, attesté depuis 1514, était appelé Treiz Guenhel, du breton treiz (passage), et du nom de "saint Guinal", dont la chapelle se dressait sur la côte de Dinéault et se faisait par des bacs ou des chalands.

Mais j'étais resté au lieu-dit "Le Passage" coté Rosnoën. Depuis, j'ai traversé la rivière, et me voici devant Maison-Blanche ou Le Passage, coté Dinéault. La chapelle Saint-Guinal y était jadis érigée.  Par l'ancien "Chemin de Grande Communication n°47 ", actuelle D47 ou  D247 puis par la D60, je monte la côte vers Kerbastard (fusion de deux écarts proches, Duault ou Duhot et Kerarbastard ) où vivaient les MOREAU en 1670-1724 et sans doute en 1809 (inscription C: MORE : MARC : 1809). Je me dirige vers le bourg de Dinéault.

Carte de Cassini

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Cinq cent mètres plus haut, une route vers la droite indique MOUDENNOU, et devant cet embranchement est posé un calvaire, justifiant le toponyme CROAZ MOUDENNOU . Le nom est le pluriel du breton Moudenn, "motte" (souvent féodale) ou parfois "tumulus". 

Ce calvaire est noté sur la carte IGN avec l'altitude de 59 m et l'indication Ty ar Nevez (la maison du nouveau?) ; en effet, un petit bâtiment — absent du cadastre 1848— jouxte le calvaire, au départ d'un chemin vers la gauche qui descend vers une source avant de rejoindre (jadis) Kervern et Penn ar Roz (Carte d'état major 1820-1866).

Cette route qui appartient au circuit de "Route touristique de l'Aune maritime" ou du Circuit de randonnée de l'Aulne au Ménez-Hom, est peu fréquentée, et elle est très à l'écart des axes routiers (route Crozon-Châteaulin), et c'est en se remémorant qu'elle était le principal moyen de liaison entre Le Faou et Plomodiern puis Douarnenez que l'on comprend mieux la qualité du calvaire que nous allons maintenant découvrir.

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Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

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Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

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LE CALVAIRE DE TY AR NEVEZ.

Il n'est pas décrit dans l'Atlas des Croix et Calvaires du Finistère section Dinéault, mais Christel Douard lui consacre son   dossier IA29004401 dans son enquête pour l'Inventaire Général, avec six clichés.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/calvaire-ty-ar-nevez-dineault/2775cb1c-7315-4640-ac29-06e545dd9002

Elle l'attribue au sculpteur Roland Doré (1618-1663) ou à son atelier de Landerneau. Selon elle, "il figure, isolé, sur le cadastre de 1848, au milieu du chemin, au carrefour menant au hameau de Moudennou." La feuille 3P47/2/15 du cadastre montre un vague pointillé rosâtre à cet emplacement, qui me laisse septique.

Emmanuelle Le Seac'h ne l'inclut pas dans son catalogue des œuvres de Roland Doré, sans doute par méconnaissance de ce calvaire à l'écart. 

L'endroit est bien aménagé, fleuri, encadré de blocs de quartzite dressés, limité par une haie de buis. Sur trois degrés cimentés, le socle cubique chanfreiné  porte le fût à pans puis le croisillon à deux groupes de statues géminées et le crucifix, le tout en kersanton. La hauteur du calvaire atteint 4,29 m. 

Il est orienté selon les règles, le crucifix tourné vers l'ouest (occident = coucher du soleil = chute = mort = mort du Christ). Le crucifix est entouré de la Vierge et de Marie-Madeleine.  Les statues du croisillon sont géminées, c'est à dire que le bloc de pierre est taillé en deux personnages dos à dos. Sur la face orientale, un abbé (moine + croix) est au centre, entouré de saint Jean à sa droite et de saint Pierre à sa gauche. Les statues géminées sont donc Vierge/Pierre et Madeleine/Jean. La règle voulait que le Christ en croix soit encadré par la Vierge à sa droite et saint Jean à sa gauche (comme, immanquablement, sur les Poutres de Gloire), et il est donc très probable qu'initialement, nous avions ici à l'ouest le crucifix entre la Vierge et Jean, et à l'est l'abbé entre Madeleine et Pierre.

Un blason occupe, sur les deux faces, le cœur du croisillon. À l'ouest, ce sont des armoiries à croix ancrée accompagnée de 4 fleurs et d'un lambel, et à l'est, le blason d'un prêtre, où un calice et une patène sont encadrés du monogramme H.T. L'identité du commanditaire n'a pas été établie.

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Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

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LA FACE OCCIDENTALE : LE CRUCIFIX ENTRE LA VIERGE ET MARIE-MADELEINE.

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Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

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Le crucifix.

La croix a perdu ses fleurons latéraux (les moignons des bras de la croix sont creux) tandis que le fleuron supérieur est  à boule. 

De face, le Christ en croix a les caractéristiques stylistiques de Roland Doré.

Y.-P. Castel distingue les crucifix courts (longueur du corps = 5 longueurs de tête) et les crucifix étirés (corps =7 têtes). Ici, nous avons le canon court.

La tête est tournée vers la droite, et projetée en avant, faisant saillir les muscles du cou (cf. profil). La couronne carrée est faite de deux brins entrelacés en spires rondes et douces. Le visage aux yeux clos  est grave, anguleux, aux joues creuses, le  nez est long et droit, la moustache épaisse escamote la bouche aux lèvres fines, la barbe dessine de gros créneaux sur les joues avant de se terminer en deux pointes sous le menton. Les cheveux s'écartent vers les épaules à la façon d'un voile, mais la mèche droite revient devant la clavicule et l'autre derrière l'omoplate.  Tous ces détails sont typiques.

Le corps est en arc, le dos est cambré et le bassin s'écarte de la croix.  

Le pagne plat croise deux plis horizontaux supérieur et inférieur et des petits plis en diagonale, sous l'effet du nouage de l'étoffe,  où un brin pend sur le coté gauche alors que l'autre, à droite, est glissé et ressort au dessus de la cuisse en s'épanouissant.

Les jambes sont parallèles, le pied droit placé sur le gauche.

 

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Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

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Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

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Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

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À gauche, la Vierge.

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Sa tête est voilée par son manteau, avant que celui-ci ne vienne former, en s'enroulant autour des bras aux deux mains jointes, un jeu de plis : à droite, un pan vertical descend en "pli de serviette" avant de serpenter jusqu'au pied, tandis qu'à gauche, ils convergent en diagonale vers une attache qu'on imagine fixée sous l'épaule droite.

Le visage au cou dissimulé par une sévère guimpe est assez ingrat, avec ses yeux globuleux , son nez fort et sa bouche en retrait sous la lèvre supérieure.

Là encore, nous retrouvons le "type" de Roland Doré, même si, à Rosnoën, à Seznec, par exemple, les deux pans du manteau sont symétriques et parallèles. Les plis asymétriques viennent d'un autre modèle, celui des Vierges à l'Enfant, où il est imposé par  le bras replié tenant l'enfant.

Si on admet qu'à l'origine, c'était la statue de saint Jean qui se trouvait à droite, on constate que les plis des deux statues se répondent .

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Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

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Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

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À droite, sainte Marie-Madeleine tenant le flacon d'aromates.

Tête brisée. La sainte aux cheveux longs et dénoués pose la main droite sur la poitrine et tient le flacon d'aromate ou de parfum de la main gauche. Le manteau fait des plis en volutes au dessus des plis tubulaires de la robe.

Les calvaires de Roland Doré proposent au moins 4 autres statues de Marie-Madeleine.

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Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

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Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

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Le blason.

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Sur le nœud du croisillon, un blason n'a pas été identifié par Christel Douard. Les meubles, pourtant très lisibles avec une croix ancrée où chaque bras est accompagné d'une fleur à quatre pétales ou quatrefeuille, restent mystérieux. Un lambel à trois pendants occupe la moitié senestre du chef.

L'énigme qu'il pose est complétée, au verso, par le monogramme  H. T (cf infra).

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Quelques données en vrac sur la croix ancrée en Bretagne :

— famille de Kermorvan et brisure par un lambel pour Kermorvan de Keruzou :

Les armes de  Kermorvan de  Keruzou sont d’argent a un nillé d’azur avec un lambeau de gueule c'est à dire avec une croix ancrée affectée d'un lambel une"nièle"

 

http://michel.mauguin.pagesperso-orange.fr/Gouesnou-heraldique.pdf

Situé près de l’Aulne, le site du manoir de Kermorvan à Rosnoën, est occupé depuis longtemps. Des découvertes archéologiques y ont été faites lors de travaux agricoles en 1923. Les mentions faisant référence à un manoir remontent à 1426. 

Penfeunteniou :  de Kermorvan , par. de Trebabu , — de Penhoët , par. de Plougonven , — de Kermoal, — de Keroman, — du Cosquer, ... par. de Cloharz-Fouësnant, — sr de Rosvern, — de Kerventénou, — de Lesveur, — de Rosarnou, par. de Dinéault 

https://books.google.fr/books?id=k7JBAAAAcAAJ&pg=PA243&dq=kermorvan+din%C3%A9ault&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwix6ZrOh7DiAhVbDmMBHSt1DGwQ6AEILTAB#v=onepage&q=kermorvan%20din%C3%A9ault&f=false

 

croix ancrée : seigneur de Kermorvan, chapelle Notre-Dame du Val à Trébabu :

https://www.patrimoine-iroise.fr/culturel/religieux/Val.php

http://www.patrimoine-iroise.fr/iroise-patrimoine/herald/Ecu-ND-Val-2.pdf

 

— famille du Dresnay "D´argent à la croix ancrée de sable, accompagnée de trois coquilles de gueules"

http://marikavel.com/blasons/croix-ancree.htm

 

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Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

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LA FACE ORIENTALE : SAINT JEAN, SAINT PIERRE ET UN ABBÉ (GUÉNOLÉ ?).

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Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

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Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

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Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

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Au centre, un saint abbé.

Le personnage central est un moine (il porte la coule à capuche et on devine une tonsure) : et c'est un abbé, puisqu'il tient la crosse et qu'il bénit. S'il occupe cette place, c'est qu'il s'agit d'un saint.

L'identification la plus probable est celle de saint Guénolé, puisque nous sommes à quelques kilomètres de l'abbaye de Landévennec, dont Dinéault était une possession (*). Roland Doré en a donné une statue, différente, pour la chapelle éponyme à Plougastel.

(*) Huit paroisses dépendaient de l'abbaye, dont l'Abbé était recteur primitif ; c'étaient : Dinéault, Edern, Argol, Telgruc, Châteaulin, Landrévarzec, Lothey et Landévennec.

Voir 

 

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Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

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Saint Guénolé a ce visage joufflu aux narines dilatées sous une tige fine et à la bouche gourmande, charnue et amène, si caractéristique de Roland Doré.

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Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

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Saint Pierre.

Roland Doré l'a sculpté 11 fois sur ses calvaires, notamment géminé avec la Vierge comme ici.

Il tient la clef et le livre ; il est pieds nus (comme tous les apôtres, dont Jean). Il est barbu (comme tous les apôtres, sauf Jean) et sa calvitie s'orne du toupet qui le caractérise. Sous le manteau dont les pans descendent en deux serpentins parallèles, sa robe est recouverte d'un camail, anachronique pour un pêcheur de Galilée mais habituel pour les chanoines de l'époque de Roland Doré ; la fente pectorale de ce camail se ferme par deux solides boutons ronds.

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Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

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Le visage est remarquable par ses pommettes saillantes et son nez long, sorte de Don Quichotte exalté au regard de feu, et à la sévérité accentué par le V inversé de la moustache. La chevelure en triangle de boucles en boules rappelle celle de ses saints Jean, ou celles, inspirées des perruques Louis XIII, de ses gisants.

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Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

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Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

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Saint Jean.

 

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Il était "occidenté" (tourné vers l'ouest) à l'origine et nous avions de ce coté le duo de saint Pierre et sainte Madeleine.

Alors que, dans les séries d'apôtres des porches, Jean est identifié par le calice de poison, sur les calvaires, il est sculpté avec une ou deux mains posées sur la poitrine. Les deux mains sont posées à plat et croisées à Saint-Nic, à Plogonnec chapelle Seznec, à Ploéven, calvaire de la chapelle Saint-Nicodème  à  Plonévez-Porzay,  calvaire de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud,  à  Cléden-Cap-Sizun, calvaire de la chapelle de Langroas, à Senven-Lehart, calvaire de l’église Notre-Dame et à Commana, chapelle de l'église.

Le pli vertical du manteau est double dans la plupart des cas, et il est simple, comme ici, à Cleden-Cap-Sizun, à Ploéven et à Commana. Du coté opposé, les plis convergent en diagonale vers l'aisselle. 

La tête a été brisée. Le visage est rond, avec cette chevelure presque nattée, féminine, qui fait qu'on hésiterait toujours entre Jean et Marie-Madeleine si les autres éléments et les rapprochements iconographiques ne nous aidaient pas. Les yeux ronds dans des paupières ourlées ne sont pas creusés au niveau des pupilles comme dans beaucoup d'œuvres de Roland Doré. Et puis il y a ce sourire crispé si reconnaissable...

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Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

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Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

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Madeleine/Jean, un bigéminisme doréen (*) .

(*) pour me faire plaisir.

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Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

Calvaire de Croaz Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile 15 mai 2019.

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Le monogramme H.T  d'un prêtre.

 Sur la surface carrée du nœud du croisillon, sont sculptés en réserve un calice (au fût perlé) d'où émerge une hostie (ou la patène du calice, Inventaire), encadrés du monogramme H.T, comme c'est la règle lorsque le donateur est un prêtre. 

Quel est cet ecclésiastique ? Le prénom est-il Hervé, Henri ou moins couramment Hubert ?

On ne trouve pas de recteur, curé ou vicaire correspondant à ces initiales dans la liste (incomplète) des prêtres desservant Dinéault relevée par Abgrall et Peyron.

Les abbés de Landévennec à l'époque d'activité de Roland Doré était Jean Briant , Pierre Tanguy  puis Jacques Tanguy.

Ce prêtre appartenait-il à la famille dont les armoiries sont sur le coté ouest, ou bien s'agit-il de deux donateurs différents?

S'agit-il d'un chapelain, ou d'un membre d'une famille noble locale ?

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Le calvaire de Ty-ar-Névez ou Croaz-Moudennou à Dinéault.

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ROLAND DORÉ ET SES 75 CALVAIRES.

Le sculpteur landernéen dont l'atelier de taille du kersanton est le plus renommé du XVIIe siècle. Il a travaillé pour 82 paroisses (Finistère, Côtes d'Armor) essentiellement pour la sculpture religieuse (et 9 gisants). Il a réalisé les séries d'apôtres de 4 églises, partiellement de 4 autres et quantité de statues isolées. Selon Le Seac'h, il a réalisé 98 croix, calvaires ou vestiges dont 21 croix, 50 calvaires, 26 vestiges. Seuls 12 croix et 15 calvaires sont encore complets. 41 croix et calvaires sont datés, entre 1618 à Penmarc'h et 1662 à Saint-Thégonnec.

Voici une liste de 75 croix et calvaires :

  • Brennilis : croix de calvaire du cimetière (vers 1625) . Ange, Crucifix, Pietà,

  • Briec de l'Odet, Croix de la chapelle de Trolez (Seul le crucifix est de Roland Doré)

  • Cast, calvaire de l'église Saint-Jérôme : (1660), GLINEC, recteur, Jacob CROISSANT, fabricien. Vierge, Madeleine, crucifix, Jean, saint au livre

  • Châteaulin, calvaire (1639) de la chapelle de Kerluan : Vierge, crucifix, Jean (et sur le fût saint Sébastien et saint Roch, hors atelier).

  • Cléden-Cap-Sizun : calvaire (1630) de la chapelle Saint-They. Vierge, Jacques le Majeur en haut du fût .

  • Cleder, croix de Kerzuoc'h (1625), Messire PRISER, procureur

  • Commana : calvaire du cimetière (1624), signé. Vierge/saint Hervé et son guide ; crucifix ; moine au livre ; Jean/moine, écu martelé

  • Crozon, presbytère, vestige de calvaire, saint Pierre.

  • Dinéault, calvaire (1648 et 1650), A. LE BUILLER, L. GARO,fabriciens. Crucifix, Christ aux liens.

  • Dirinon, calvaire de la Croix-Rouge, Jean/saint Roch ; crucifix, Vierge/Sébastien

  • Douarnenez, calvaire de la chapelle Saint-Vendal (1655), GAVRANT, recteur de Pouldregat, I. LE BIAN. Vierge/Corentin ; crucifix ; Vierge à l'enfant/Jean ; évêque

  • Douarnenez-Tréboul, vestige de calvaire, Jean/Corentin, Vierge/Nicolas

  • Esquibien : calvaire de Landrevet Jean/ saint indéterminé ; crucifix /Vierge à l'Enfant ; Pierre/Vierge

  • Le Folgoët, croix du Champ de Foire. Crucifix

  • Guiclan, croix de Kerizamel

  • Guiclan, calvaire de Kerlaviou (1622)

  • Guiclan, calvaire de Pen-ar-Feuteun (1642), [Jean/Yves par Yan Larhantec 1889] ; crucifix ; Vierge/Catherine.

  • Hanvec : croix de la forêt du Cranou (1627), vestige. Il appartenait à la chapelle Saint-Conval mais il ne subsiste que le fût portant l'inscription : « R. Dore : ma : faict : 1627 ».

  • Hanvec, Croas-ar-Huré (1621-1622) M. MICHEL, P. BRIS CVRE. Crucifix, écu au calice, anges à phylactères.

  • Hanvec, calvaire de Quillafel (1638), NICOLAS JACQUES, prêtre

  • Hanvec, croix de Lanvoy ; seul le crucifix /Vierge à l'enfant est de Roland Doré

  • L'Hôpital-Camfrout, Croix du Run (1627), Crucifix/Vierge à l'Enfant

  • L'Hôpital-Camfrout, Calvaire du Troan, vestiges : anges au calice

  • Irvillac : calvaire (1644) avec deux bras courbes situé devant la chapelle Notre-Dame-de-Lorette au lieu-dit Coatnan. Larrons, Vierge/Yves ; Jean/Pierre

  • Irvillac, calvaire de Clénunan (1640), Messire Jean LIDOU.

  • Irvillac, calvaire (1628) de la chapelle de Locmélar : Jean/Pierre ; Vierge/évêque

  • Kersaint-Plabennec, calvaire de Laven , crucifix. (En complément du travail du maître de Plougastel qui a réalisé les couples Vierge/Yves ; Jean/Etienne).

  • Lampaul-Guimiliau, calvaire (1621) de Cosquer-Bihan dit Croaz-Kernevez : crucifix/Vierge à l'enfant.

  • Lampaul-Guimiliau, calvaire de Kerjaffrès (1626), Mathieu LIVINEC fabricien, Y. KERBRAT, fabricien

  • Lannilis, calvaire de Kerosven. Vierge ; crucifix/Jean-Baptiste, Jean

  • Lantic, calvaire de l'église Notre-Dame-de-la-Cour. Crucifix/Vierge à l'enfant. Armoiries des Rosmadec et Gouarlot.

  • Loc-Éguiner-Saint-Thégonnec, calvaire du cimetière , crucifix (en complément du travail du Maître de Plougastel :Vierge/sainte Femme Pietà/Madeleine ;

  • Logonna-Daoulas, Croix de Cléménéhy (?), SALOMON PIERRES DE PORS AN . Crucifix/Vierge à l'enfant.

  • Logonna-Daoulas, calvaire de Rulivet. Crucifix. [Saint Nicodème sur le fût, saint Jean, blason des Rosmorduc, hors atelier.]

  • Loqueffret, calvaire de Bilirit (1625), Y. et Louis BELERIT, fraires. Crucifix/Vierge à l'Enfant ; [et Yves ; Geneviève ; Edern, hors atelier].

  • La Martyre, vestige (fût) du calvaire de Kerlavarec (?), Béatrice CABOUN.

  • Penmarc'h, croix de Lescors (1618), crucifix.

  • Plabennec, calvaire de Scaven, crucifix.

  • Pleyber-Christ, calvaire de Kervern (1647), Yvon INISAN et Marie MADEC. Vierge/Marguerite

  • Ploéven, chapelle Saint-Nicodème : calvaire (1667) Messire S.H. MARTIN, recteur Yves QUEMENEUR, fabricien. Vierge/évêque ; Jean/Pierre

  • Plogonnec : calvaire (1644) de la chapelle Saint-Pierre. Vierge/Paul ; Jean/Pierre

  • Plogonnec : calvaire (1641) de la chapelle Seznec, Guillaume TOULGUENGAT, recteur de 1624 à 1642, René SEZNEC, recteur de 1643 à 1697.

  • Plomodiern calvaire de la chapelle Sainte-Marie-du Ménez-Hom, tête de la Vierge de la Pierà et Vierge à l'Enfant, tout le reste étant hors atelier.

  • Plonévez-Porzay : calvaire de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud [1630-1656], Guillaume VERGOZ, recteur de 1630 à 1656, lucas BERNARD, fabricien ?. Vierge/Pierre, Crucifix/Pietà ; Jean/Jacques

  • Ploubazlanec, calvaire de l'ancienne chapelle de Loguivy-de-la-Mer. Vierge et Jean

  • Ploudiry, calvaire (1633) de l'église : Crucifix et Marie-Madeleine

  • Plougastel-Daoulas, Le Passage, calvaire (1622), Jean GUIGORUS, fabricien. François d'Assise/Vierge ; crucifix/Pietà ; évêque/Jean.

  • Plougastel-Daoulas, calvaire de la chapelle Saint-Claude. Vierge/Yves, Pietà ; Jean/Pierre

  • Plougastel-Daoulas, calvaire (1654) de la chapelle Saint-Guénolé. Vierge/Guénolé, crucifix/Vierge à l'Enfant ; Jean/Pierre

  • Ploumilliau (22), calvaire (1622) de Coz-Douar. Crucifix/Vierge à l'Enfant.

  • Plounéour-Ménez : le calvaire (1641) de l'église . Vierge/Pierre et Jean/Paul.

  • Plounéour-Ménez : croix de Kersimonnet. Vierge à l'Enfant

  • Plourin-les-Morlaix ? Vestiges d'un calvaire sur le mur de l'enclos

  • Port-Launay, calvaire (1651) de Lanvaïdic. Crucifix, culots vides.

  • Poullan-sur-Mer, calvaire (1640) de Kervignac vestiges

  • La Roche-Maurice, croix (1625) de Penmarc'h. Crucifix, macles des Rohan.

  • Rosnoën : calvaire (1648) Pierre/évêque ; Crucifix/Vierge à l'Enfant (hors atelier) ; Paul/évêque

  • Saint-Nic, calvaire de la chapelle Saint-Côme : crucifix.

  • Saint-Nic, calvaire de l'église Vierge/diacre ?; Crucifix ; Jean/diacre ?

  • Saint-Renan, croix de Quillimerrien ( ?), ADENOR AR COR et IVET AR COR, Vierge

  • Saint-Sauveur : croix de Kerbouzard Crucifix.

  • Saint-Ségal, calvaire du bourg : Vierge, Marie-Madeleine et Jean sur le socle

  • Saint-Servais, calvaire de l'église. Crucifix/Christ aux liens.

  • Saint-Servais, croix (1640) de Bréties dite Croas-Vossoc. Crucifix.

  • Saint-Thégonnec, grand calvaire de l'enclos paroissial ; Christ aux outrages

  • Saint-Thégonnec, calvaire de Bodéniry (1632), Anna BREST et Jean GUILLERM. Vierge/François d'Assise ; Jean/Yves

  • Saint-Thégonnec, croix du Broustou (1662); Crucifix

  • Saint-Thégonnec, croix de Coslen. Crucifix/Saint Joseph et l'Enfant

  • Saint-Thégonnec, croix de Hellin, 1638, Crucifix / Vierge à l'Enfant écu sur le nœud lion et calice

  • Saint-Thégonnec, croix (1629) de Pennalan. Crucifix/Vierge , écu au calice et M.H.C.P.

  • Saint-Thégonnec, croix du Keff, Vierge à l'Enfant de la niche.

  • Saint-Thégonnec, croix (1647) de Pennavern. Crucifix/Vierge à l'Enfant, écu avec fasces des Chastel en alliance avec des armoiries indéterminées.

  • Saint-Urbain : calvaire du Quinquis. Crucifix

  • Senven-Léhart : calvaire près de l'église Notre-Dame de Senven. Une douzaine de personnages.

  • Trézilidé, calvaire de l'église. Bon Larron, Pierre, Pietà, Mauvais Larron.

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Published by jean-yves cordier - dans Calvaires Roland Doré Dinéault
21 mai 2019 2 21 /05 /mai /2019 14:09

Le calvaire (kersanton, en partie Roland Doré 1618-1663) du cimetière de l'église de Saint-Nic.

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Voir sur la commune de Saint-Nic :

— L'église Saint-Nicaise :

 

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— La chapelle Saint-Côme et Saint-Damien :

 

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— La chapelle Saint-Jean :

 

— L'église de Trégarvan (sablières de 1570 par le Maître de Saint-Nic) :

 

 

 

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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Ce calvaire placé devant le portail sud de l'église, dans le cimetière, n'a pas fait l'objet de description complète, mais il est décrit par l'abbé Castel dans l'Atlas des Croix et Calvaires du Finistère : 

2768. Saint-Nic, église, g. k. 6 m. XVè s. Vers 1630. Soubassement élevé, emplacements pour les gibets des larrons. Fût rond, deux marmousets à la banderole. Croisillon, statues géminées: diacre-Vierge, Jean-orant. Croix, branches rondes, fleurons-boules, crucifix. Statues géminées de l’atelier Doré. [YPC 1980]

Autrement dit, ce calvaire en granit et kersanton de 6 mètres de haut est une œuvre composite alliant une partie datant du XVe siècle et des statues géminées datant vers 1630 car attribuées à l'atelier landernéen de Roland Doré, maître de la sculpture du kersanton. 

Sur un soubassement élevé, où Y-P. Castel a observé l'emplacement des deux gibets des larrons, se dresse le fût rond  portant à mi-course la sculpture de deux petits personnages tenant autour de leurs jambes une banderole. Ils sont coiffés d'un bonnet (ou d'une épaisse chevelure) et ils sont qualifiés de "marmousets", en sculpture,  "personnage de petite taille dans une posture burlesque ou extravagante".

Le croisillon porte deux statues géminées (à deux personnages opposés-accouplés dos-à dos). Ce calvaire a conservé son orientation originelle, crucifix tourné vers l'occident. Sur cette face ouest, les deux statues sont, selon Castel celles "d'un diacre" et saint Jean . Sur la face orientale ce sont la Vierge et un "orant" . Pourtant, ces identifications portent à discussion.

La croix à branches rondes et fleurons-boules porte le Christ crucifié sous le titulus.

Emmanuelle Le Seac'h qui suit les identifications de Castel, précise (2014, p. 350) que seules les statues géminées sont de l'atelier de Roland Doré (1618-1663) : le crucifix et les marmousets sont "hors atelier".

Voici le croquis relevé en 1980 par Y.-P. Castel :

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Le calvaire de l'église de Saint-Nic.

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Vue générale par l'ouest.

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Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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Le crucifix.

Bras écartés en V, paumes cloutées, visage légèrement incliné vers la droite, yeux fermés, bouche entrouverte aux dents visibles, barbe longue en mèches verticales, chevelure longue en deux pans sur les épaules, couronne d'épines en épis de graines rondes. Pagne noué en X sur le devant, jambes parallèles, pieds superposés le droit au dessus du gauche.

Inscription du titulus présente mais peu lisible.

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Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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Le personnage de gauche.

C'est, en règle,  l'emplacement occupé par la Vierge (qui est sur l'autre face). Est-ce une erreur d'orientation de la statue sur son croisillon ? 

Ce que nous voyons, c'est un personnage (homme ou femme ?) à cheveux longs, tenant devant sa poitrine par ses deux mains un objet rectangulaire. la main droite en soutient le fond, la main gauche le sommet, l'index posé sur ce qui pourrait être  le couvercle. Est-ce Marie-Madeleine avec son flacon de parfum ? Saint Damien et son pot d'onguent ? 

La tenue vestimentaire devrait nous aider : au dessus d'une cotte plissée dissimulant les chaussures, une chasuble  descend jusqu'aux genoux, comme un tablier, laissant voir en dessous, sur une partie brisée en deux blocs l'extrémité possible d'une étole. Ce serait alors un diacre (Etienne ? Laurent ?) . 

Nous nous attendrions à avoir quelque part le saint patron de l'église paroissiale, saint Nic. Il faut exclure Nicaise,  l'évêque de Reims. En réalité, la paroisse a éré désigné sous les appellations de Plebs sent Mic (au XIe siècle), Seinctnic (au XIVe), Saint Vic (1410 à 1411) et Saint-Nic (en 1599), avec des rapprochements avec saint Maeoc, possible moine itinérant du VIe siècle disciple de saint Samson. Dont on ignore presque tout, et notamment bien-sûr la tenue vestimentaire.

 

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Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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Le visage est caractéristique du style de Roland Doré, avec son sourire énigmatique.

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Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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Le personnage de droite. Saint Jean .

Sa chevelure est immédiatement remarquable. Elle forme un triangle de grosses boucles jusqu'aux épaules.

Les mains sont croisés sur la poitrine, faisant remonter les pans du manteau dont il est vêtu en deux plis verticaux doublés de deux autres. Sous ceux-ci se voit la robe aux plis tubulaires parallèles formant une manière de colonne, car les pieds ne sont pas visibles.

Il s'agit pour moi de saint Jean.

Plusieurs exemples similaires sont sortis de l'atelier de Roland Doré :

  • Cleden-Cap-Sizun, calvaire de la chapelle de Langroas.
  • Seven-Lehart, calvaire de l'église (triangle de cheveux méchés et non bouclés) ,
  • Commana, calvaire de l'église, 1624.
  • Ploeven, calvaire de chapelle Saint-Nicodème, 1637.
  • Cast, calvaire de l'église, 1660. (mains non croisées)
  • Plonevez-Porzay, calvaire de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud.
  • Plogonnec, calvaire de la chapelle Saint-Denis de Seznec, 1641.
  • Dinéault, calvaire de Moudennou.

Les cinq derniers exemples sont situés dans le Porzay, à proximité de Saint-Nic.

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Plogonnec, chapelle Seznec. Photo lavieb-aile.

 

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Calvaire de Moudennou à Dinéault. Photographie lavieb-aile.

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Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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LA FACE ORIENTALE.

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Vue générale.

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Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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Le personnage de droite .

Nouvelle énigme. Une chasuble, une étole : est-ce encore un diacre ? Pas d'attribut pour nous aider. Les cheveux sont longs, repoussés en arrière sur un front dégagé voire épilé. Le saint homme / la sainte femme garde les mains jointes...

Finalement, nous avions sur cette face du calvaire, en supposant que la statue géminée diacre/Vierge ait été inversée lors d'un remontage, un couple vêtu chacun d'une chasuble et portant l'étole, l'un à la chevelure féminine tenant un objet carré, et l'autre  à la chevelure également féminine, mains jointes.

La seule solution qui me satisfasse est de cesser de considérer que le vêtement soit une chasuble et une étole, mais qu'il soit la tenue vestimentaire de deux saintes femmes. 

Nous aurions ainsi au total autour du crucifix Jean, la Vierge, Marie-Madeleine et une Sainte Femme, ce qui est tout à fait conventionnel dans les Passions.

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Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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LES MARMOUSETS DU FÛT.

Je n'exclus pas la possibilité d'y voir deux anges tenant des textes laudatifs.

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Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

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— CASTEL (abbé Yves-Pascal), Atlas des Croix et Calvaires du Finistère, site de la Société archéologique du Finistère.

http://croix.du-finistere.org/commune/saint_nic.html

 

COUFFON (René), Le Bars (Alfred), 1988, 

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/SAINTNIC.pdf

" Dans le cimetière (site inscrit), calvaire composite ; les statues géminées du croisillon sont de Roland Doré."

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2010, Les ateliers de sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne du XVe au XVIIe siècle, thèse UBO Brest

http://www.theses.fr/s155543

LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes, page 216.

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

— PARCHEMINOU (Corentin), 1930  “Saint-Nic : une paroisse cornouaillaise pendant la Révolution : ses monuments religieux,” 

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/3082c766c9392bec4684ec9de6920595.pdf

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Published by jean-yves cordier - dans Calvaires
4 février 2019 1 04 /02 /février /2019 13:34

La chapelle Sainte-Barbe de Ploéven. Son calvaire (1585), son vitrail (XVIe), sa statuaire, son Pardon.

Complété le 10 juin 2019.

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Voir sur Ploéven :

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Sur sainte Barbe :

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Sur les pardons, voir :

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile.

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PRÉSENTATION.

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La chapelle Sainte-Barbe fut construite, selon la tradition, par des moines habitant près du village du Rest, dans un endroit appelé Karhent-Rhun-Lann (*) .

(*) le  chemin charretier - de l'ermitage - de la colline.

Située sur les confins des paroisses de Ploéven et de Cast, elle s'élève sur une pente boisée et domine un vallon où court un gros ruisseau, près d'un verger. Non loin de là, s'élève un monument de l'âge de fer, un lec'h cannelé, la "Quenouille de Sainte-Barbe", et on dit qu'elle a servi de pilori seigneurial.

 

Ces moines venus d'Outre-Manche s'installaient souvent dans une forêt, près d'une source ou d'un cours d'eau, et les chapelles bretonnes sont à étudier selon le réseau hydrographique (comme à Saint-Nic pour les chapelles St-Jean et St-Côme). Ici, le cours d'eau naît à 100 m d'altitude sur les flancs d'une colline (lieu-dit Barvodel) , où les toponymes sont Le Rest, Pennahoat, Kerhent , Kerouanec et Kerverdraich . Un oppidum a occupé jadis cette colline. 

Ce ruisseau se jette au nord dans la Rivière de Kerharo [ Kerc'harw"le village du cerf"] l'une des deux principales rivières du Porzay, qui rejoint la baie de Douarnenez au nord de Sainte-Anne-La-Palud, au marais de Kervigen.

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DESCRIPTION.

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Composée d'une nef et d'un chœur avec deux chapelles latérales formant  un  tau, cette chapelle date du XVIe siècle.

INSCRIPTIONS LAPIDAIRES DE LA SACRISTIE.

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La sacristie est plus tardive (1736) et porte les inscriptions suivantes :

— sur la face orientale, au dessus de la fenêtre, en quatre blocs de pierre :

a) premier bloc 

M. IAN. FL

CHLAY. P

b) deuxième bloc

 LAN.

1736 

 

 

 

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile.

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c) Au dessus de la première fenêtre , troisième bloc : 

V. E. D. M. I. MAHEO. RECTEVR

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile.

d) quatrième bloc :

I~H S 

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Soit au total :

 

"Jean Flochlay, p[rêtre] l'an 1736 . Vénérable et Discret Messire Ian Mahéo, recteur. IHS "

- Jean [Le ] Flochlay : nombreux exemples sur la généalogie de Hamet, dont "1708-1789, Ploéven" : https://gw.geneanet.org/hamety?lang=fr&v=LE+FLOCHLAY&m=N

On peut s'intéresser à Barbe Floc'hlay, née à Ploéven en 1668, , d'une part pour remarquer son prénom, mais aussi pour noter qu'à son décès en 1724, l'un de ses témoins est Ian Bourveau, que nous retrouvons comme fabricien en 1735 (nom sur le clocher et sur la cloche).

On ne peut  assimiler ce Ian Floc'hlay à celui qui apparaît sur la généalogie de Guy Le Reste comme fils de Thomas et petit-fils de Louis, "lieutenant de paroisse", car il  est né en 1724 

- Jean Mahéo a été recteur de Ploéven  de 1732 à 1736. Son nom est inscrit également sur la cloche de l'église paroissiale fondue en 1735, et sur la sacristie de la chapelle Saint-Nicodème qu'il fit réparer. Son curé nommé d'office se nommait Joseph COLVEZ jusqu'en mars 1741.

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I~H S, avec le tilde abréviatif sur le H, correspond à JESUS. Les deux personnages sont des ecclésiastiques. Le recteur était assisté par un prêtre (ou "curé", ou "vicaire").

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La sacristie de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

La sacristie de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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La sacristie de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

La sacristie de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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— Au dessus de la  fenêtre de l'élévation sud : 

F. P. GABRIEL. BOSENN/EC  [remarquez les N rétrogrades) 

Y. CADIOV. F.

F[AIT] P[AR ] Gabriel Bosennec, Y[ves] Cadiou Fabricien[s]."

 

-Gabriel  Bosennec : peut-être Gabriel le Bossennec, né à Ploéven vers 1685 et décédé au Varc'h à Ploeven, le 4 décembre 1756. Voir le moulin "Le Varch" sur la carte E-M.

-Yves Cadiou, né vers 1675, est le beau-père du précédent puisque sa fille Marguerite (Ploéven v.1697-Le Varc'h, Ploéven, 10 juin 1747) a épousé Gabriel Le Bossennec, dont six enfants. Arbre généalogique de Guy Le Reste. Il est né à Plonévez-Porzay vers 1670 et décédé au Varc'h en 1757. 

Donc, l'une des fenêtres porte le nom des prêtres, et l'autre ceux des fabriciens en titre pour l'année 1736.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile.

La sacristie de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

La sacristie de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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Le clocher ajouré, à pinacles et gables aveugles, s'élève relativement haut au dessus du toit.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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Le mur clocher  occidental est percé d'une porte fortement ébrasée , avec un arc en  accolade et encadrée de deux colonnes en nid d'abeilles qui devaient servir de supports à des statues aujourd'hui disparues. Le fleuron de l'accolade est surmonté d'armoiries martelées.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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Sa crossette :

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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Une inscription est portée sur le coté sud.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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LA CLOCHE.

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Inscription visible à l'ouest :

DON DE LA PAROISSE. --- .. NOM DE ANNE

SEBASTIENNE ONT ETE PARRAIN ---- BILLON

CHARLES LORIT FONDEUR A  QUIMPER

 

 

Inscription visible à l'est :

CLOCHE A ETE BENIE EN L'AN 1900 ELLE P---

MARRAINE ANNE MARC'HADOUR. --SEBASTIEN-- 

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R. OLIVIER  RECTEUR

Soit : Cette cloche a été bénie en l'an 1900. Elle p--don de la paroisse --- nom de Anne-Sébastienne . Ont été parrain Sébastien Billon et marraine Anne March'adour . R. Olivier recteur, Charles Lorit fondeur à Brest.

Charles Lorit était fondeur rue de Brest à Quimper et a fait la cloche de la chapelle Seznec de Plogonnec.

Le recteur ne figure pas dans la liste  des Recteurs de Ploéven après la Révolution proposée par H. Pérénnès en 1940 (BDHA) qui donne Pierre-Marie Souêtre de 1888 à 1908. En réalité, Souêtre fut recteur de 1888 à 1893,  et OLLIVIER (Henri-Victor selon le panneau affiché dans l'église de Ploéven) lui succéda de 1893 à 1908. Il est indiqué ceci : "A fait cimenter la tour de Ste-Barbe. Protestation énergique du Conseil de fabrique relative à l'inventaire des biens de l'Église en 1906." Jean Guennec pris sa suite.

On trouve dans la nécrologie de la  Semaine religieuse de Quimper et Léon de 1912   le nom d'Ernest OLLIVIER pour la période 1888-1908 :

"Nous avons également le regret d'apprendre la mort de M. Ollivier, ancien recteur de Ploéven, décédé subitement, à Saint‐François de Morlaix, le 18 Décembre. Né à Landerneau le 20 Août 1848, M. Ernest‐Marie Ollivier fut ordonné le 10 Août 1873; nommé vicaire à Plouarzel le 25 Novembre 1875 ; à Mespaul le 27 Septembre 1874 ; à Lannilis le 10 Mai 1877 ; à Sizun le 16 Août 1880 ; aumônier de la prison à Landerneau le 25 Août 1880 ; recteur de Ploéven le 4 Août 1893. En Septembre 1908, il dut démissionner pour cause de santé.   R I. P. " Semaine Religieuse de Quimper et Léon, 27/12

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/6de277b54964114e9635f73c98b27e56.pdf

 

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D'après André Brusq 2004, la marraine est JEANNE NICOLAS (ce qui ne se vérifie pas) et le parrain est son époux SEBASTIEN BILLON, du Cosquer. La cloche fur fondue sur place.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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LE CALVAIRE (1585).

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Il est décrit ainsi dans l'Atlas en ligne des croix et calvaires du Finistère :

"Calvaire en granit et pierre de kersanton haut de 6 mètres, à trois degrés et corniche, socle cubique et fût à pans, Fût à pans, croisillon à culots, écu au dragon.  1585 - 1588. Groupe de N.-D. de Pitié avec Jean et Madeleine. statues géminées: Vierge-évêque, Barbe-Jean. Partie de fût: sainte Face, au revers ange avec les clous. Croix, fleurons-boules godronnés, crucifix, anges aux calices latéraux." [YPC 1980]

L'auteur n'explique pas où il a trouvé ces dates de 1585 ou 1588.

Si, comme l'indique Castel, les statues géminées (deux personnages dos à dos dans le même bloc) sont Vierge/évêque et Barbe/Jean, alors elles n'ont pas été orientées correctement lors d'un remontage, car sur la face orientée vers l'ouest, le Christ en croix doit être entouré de Marie à sa droite (c'est bien le cas), et de Jean à sa gauche (il se retrouve aujourd'hui tourné vers l'est, au dos de sainte  Barbe). Mais je vois plutôt, derrière Barbe, Marie-Madeleine.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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La face orientale.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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Saint Jean ?? ou Marie-Madeleine.

Ce personnage tient dans sa main gauche un objet cylindrique qui n'a pas de sens s'il s'agit de saint Jean, tandis qu'il s'identifie comme un flacon d'aromate dans l'hypothèse Marie-Madeleine. D'ailleurs, la vue de 3/4 montre les cheveux longs partant dans le dos. Hélas, les pieds sont nus, comme ceux d'un apôtre.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

Calvaire de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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Saint Méen, abbé. 

Mitre, crosse, bénissant. Dalmatique et surplis.

Il paraît logique de voir dans ce saint évêque saint Méen, patron de la paroisse : il ne fut pas évêque, mais abbé de son abbaye Saint Jean en Gael, près de Vannes, au milieu du VIe siècle. Voir sa statue en pierre dans le chœur de l'église Saint-Méen de Ploéven. La crosse n'est pas tournée vers l'extérieur.

La main droite trace une bénédiction.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

Calvaire de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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Ange aux instruments de la Passion (fouet et clous).

Le fouet (flagellum) est brisé. Le calvaire du bourg porte le même motif.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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La face occidentale.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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Dessin d'Yves-Pascal Castel :

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

Calvaire de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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Ange recueillant le sang dans un calice (" hématophore").

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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Anges recueillant le sang dans un calice.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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Ange recueillant le sang dans un calice.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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La Vierge au pied de la Croix.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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Sainte Barbe.

Attributs : le livre et la tour.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

Calvaire de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

Calvaire de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

Calvaire de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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Voile de la Sainte Face tenu par un marmouset.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

Calvaire de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

Calvaire de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

Calvaire de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven. Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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Blason armoiries au dragon volant des Gentil de Barvedel .

 

Ces armoiries qui se blasonnent d'azur au dragon d'or lampassé de gueules sont celles de la famille Le Gentil, seigneurs de Barvedel et de Pontlez, qui se réclament prééminenciers de l'église paroissiale (où se voient encore leurs armes) et de cette chapelle. 

Gentil (le),_sr de Barvédet, par. de Ploëven, — du Pontlez et de Kercaradec, par. de Quéménévon, — de Coëtninon, par. de Plomodiern, — de Kerléven, par. de Ouimerc’h, — de Rosmorduc, par. de Logonna, -- de Penanvern, — de Quélern, par. de Crozon, — des Rochers, — de Pencran, — de Kerougant. — duTromeur, — de la Barbinais et marquis de Paroy, en Brie en 1754.

Anc ext., réf. 1668, huit gen., et maint, par les commissaires en 1699 ; réf. et montres de 1426 à 1536, par. de Ploëven-Porzay, Quéménéven et Plomodiern, év. de Cornouaille.

 D’azur au serpent volant d’or. Devise : Spargit undèquague venenum et Suisnititur alis.

Jean, au nombre des députés pour aller à la rencontre de Jeanne deNavarre, femme du duc Jean IV en 1386 ; Jean, vivant en 1460, épouse Louisede Tréanna ; Anne, fille d’honneur de la reine Anne, reçoit de cette princesse en1507, 2000 livres, en faveur de son mariage avec Charles d’O, sr de Maillebois, chambellan et gouverneur de Caen.

Jean, bailli de Quimper, épouse en 1509 Marie de Tréouret ; un chevalier dejustice de l’ordre de Saint-Lazare en 1728 ; un colonel, membre de la commission scientifique d’Égypte, élevé sous la Restauration à la dignité debaron.

La branche de Quèlern éteinte en 1843 ; la branche de Paroy éteinte en1882 ; une famille de même nom et armes maintenue en Normandie en 1666. Potier de Courcy "Gentil".

https://www.wikiwand.com/fr/Armorial_des_familles_de_Bretagne

 


 

Le manoir de Barvédel est situé en hauteur de la  route de Ploéven à Cast, près de la chapelle Sainte-Barbe.  Une route mène aujourd'hui à une propriété privée conservant de belles ouvertures anciennes.  Il est parfaitement visible sur la carte de Cassini ("Barvedet") et sur la carte d'Etat-Major ou il est colorisé en jaune:

https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-4.183997&y=48.149509&z=15&layer1=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.ETATMAJOR40&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.CASSINI&mode=doubleMap .

Des fouilles y ont remarqué une enceinte rectangulaire qui témoigne d'une fortification médiévale. "Le site fossoyé de Barvedel est un cas encore plus convaincant puisque des vestiges sont assez bien conservés, à proximité des bâtiments du manoir tout à fait reconnaissables (SAF 2006). Un habitat aristocratique y est attesté en 1509.

J'ai longuement présenté la famille Le Gentil dans mon article sur la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle en Quillidoaré, et la légende du marquis de  Pontlez :

http://www.lavieb-aile.com/article-vi-98409859.html

On trouve aussi ce texte : 

Guy Autret, s. de Missirien, auteur d’une généalogie de la famille le Gentil (Original. — Bibl. Nat. — Cab. des Titres, Fr. 31.040), écrivait, en 1636, « Le nom de Gentil a esté de tout temps celui des seigneurs de Barvédel, en l’évêché de Cornouaille, paroisse de Ploeven, de l’église parochiale de la quelle, ils sont fondateurs. La dicte terre de Barvédel est soubs la juridiction royale de Chateaulin. Le plus antien du quel je trouve memoere dans les actes est d’un Hervé le Gentil [Note : Portant pour armes d’azur à un dragon volant d’or] mentioné en un acte de l’an 1334. Il fut père de Yvon le Gentil. — Yvon le Gentil, s. de Barvédel, passe une transaction aveq un Jan Thomas et autres, le 20 Avril après Paques 1350. — Yvon le Gentil, fils d'Yvon, fait une fondation à l'abaye de Landevennec et y donne un boesseau de froment de rente en l’an 1381. Il fut père de Jan le Gentil. — Jan le Gentil, s. de Barvédel, come exécuteur du testament de feu Yvon, confirme ce que son dit père avoit doné à l’abbé et religieux de Landévennec, par acte de l’an 1404, etc... ». Ce Jan le Gentil, s. de Barvédel, s’était enrôle dans la compagnie de Bertrand du Guesclin et prit part à toutes les campagnes du Connétable. Il se retira ensuite à Cuzon où il avait épousé Anne de Coëtbilly. Son fils, Jan le Gentil, y résidait encore lors de la réformation de 1426 et y figure au rang des nobles. Il n’avait qu’un métayer à Barvédel. Ses descendants conservèrent Barvédel jusqu’en 1571, année de la mort, sans postérité, de Louis le Gentil, sieur de Pontlez et de Barvédel. Cette dernière seigneurie devint alors, par héritage, la propriété de la famille de Hirgarz, qui la transmit, à son tour, à la maison du Chastel. Messire Alain du Chastel, chevalier, seigneur du Rusquec, de Pontlez, de Barvédel, etc., fournit aveu au Roi, le 6 Avril 1715 (Archives départementales de la Loire-Inférieure, B. 1152) pour le manoir et ses dépendances de Barvédel :

« Item appartient audit seigneur les droits de premier preminancier, soubz Sa Majesté, en l’église paroissialle dudit Ploeven, à cause de ses terres et seigneurie de Barvédel situées en ladite paroisse, et, en cette qualité a droit d’avoir ses ecussons en la rose et autres lieux plus éminents de la vitre principalle de ladite eglise et dans la première chapelle d’icelle, du costé du septentrion, droit d’escabeau clos et à queue armoyé, d’une tombe eslevée devant icelluy et portant lesdits ecussons : D’azur et un serpent volant d’or, par representation du nom et tige principal des Gentils, comme dessendu de Marguerite le Gentil, dame en son vivant de Hirgarz, bisayeule de la deffunte dame Anne de Hirgarz. Outre les autres ecussons escartellez et chargez d’aliances de ladite maison de Barvédel étants dans la dite eglise. Et a de plus, en cette qualité, droit de prendre, et lever, par chacun an, la somme de dix-huit deniers monnoye sur les droits censaux de la dite église, sçavoir six deniers le jour et feste de Saint Men, patron d’icelle, six deniers le jour et feste de la Toussaint, et six deniers le jour et feste de Noël. — Item déclare etre fondateur de la chapelle nommée Sainte Barbe, située aux issues de la maison et seigneurie de Barvédel et bâtie dans le fond d’icelle. Aucun autre que lui n’y avoir droit, ny marque honorifique » 

(M. le comte de Rosmorduc. Source Infobretagne).

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Le blason est un peu différent de celui qui est proposé sur Wikipédia, et notamment sa queue pointe vers le haut, tandis que l'aile n'est pas représentée.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven . Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven . Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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Déploration : Vierge et Christ, Jean et Marie-Madeleine.

Sur le socle du calvaire se trouve une déploration à quatre personnages, en kersanton. On la comparera avec intérêt à celle de l'église, datée de 1547, ou aux deux pietà de l'église. 

La construction générale est en double cloche, puisque la Vierge encadrée de Jean et Madeleine forment une courbe en U inversé tout comme le corps du Christ.

Marie-Madeleine, qui a posé son flacon d'onguent à ses pieds,  tient dans sa main un étui ou un objet autre : le voile avec lequel elle sêche ses larmes ?

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven . Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven . Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven . Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven . Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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La Vierge.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven . Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven . Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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Marie-Madeleine est identifiée par son vase d'onguent posé à ses pieds, et par son élégance. Notez le fameux bandeau plissé derrière la nuque, que je surnomme "chouchou".

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven . Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven . Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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Saint Jean.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven . Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven . Photographie lavieb-aile 8 juin 2019.

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L'INTÉRIEUR DE LA CHAPELLE.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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Le vitrail de la fenêtre axiale date du XVIe siècle et représente en un seul tableau  la  Crucifixion du Christ entre les deux larrons. L'âme du bon larron est conduite au ciel par un ange, celle du mauvais larron, aux enfers par un diable. Marie est soutenue par les saintes femmes, Marie-Madeleine est au pied de la croix. Parmi les cavaliers, les grands prêtres, et Longin donnant de sa lance le coup sur le flanc droit. Le Centenier s'écriant vere filius dei erat iste, un soldat ébloui se protégeant les yeux, etc.   La vitre à dominantes bleu et jaune à l'argent a un aspect naïf voir grossier étonnant.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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L'autel et son retable (XVIIe).

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À gauche, "coté de l'Évangile", la Vierge à l'Enfant.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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À droite, sainte Barbe, patronne de la chapelle.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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Saint Olivier.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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Sainte Agnès, qui a perdu son cierge.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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Poutre de Gloire.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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Sainte Barbe, statue de procession.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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Sainte Barbe, version sulpicienne.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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Saint Meen.

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La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

La chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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LE PARDON DE LA CHAPELLE SAINTE-BARBE (30 juin 2018).

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Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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Chacun chantait le KANTIK DA ZANTEZ BARBA :

 

 

♪♪ Meulomp holl gant Joa,

Meulomp Santez Barba ! ♪♪

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Ar Zantera-ma zo penherez

Leuna vadou, leun a zanvez

Mez he zad'a zo eur paën

Ene bour braz da gristenien.

♪♪ Meulomp holl gant Joa,

Meulomp Santez Barba ! ♪♪

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Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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♪♪ Meulomp holl gant Joa,

Meulomp Santez Barba ! ♪♪

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En he balez an idolou

A rezeve kalz enoriou

Mez gant Doue sklerijennet

Baba d'ezo n'e zaonje ket

♪♪ Meulomp holl gant Joa,

Meulomp Santez Barba ! ♪♪

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Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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♪♪ Meulomp holl gant Joa,

Meulomp Santez Barba ! ♪♪

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En despet d'he zad kounahet

Ar verc'h yaouank zo badezet

Tridal e ra en he frizon

Seder hag eurus he c'halon

♪♪ Meulomp holl gant Joa,

Meulomp Santez Barba ! ♪♪

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Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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♪♪ Meulomp holl gant Joa,

Meulomp Santez Barba ! ♪♪

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Diskar a ra an idolou

Ho bruzuna a gant he boutoura

Vezoc'h dre holl distrujet

Ha ganr holl dud disprijinet

♪♪ Meulomp holl gant Joa,

Meulomp Santez Barba ! ♪♪

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Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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♪♪ Meulomp holl gant Joa,

Meulomp Santez Barba ! ♪♪

Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

♪♪ Meulomp holl gant Joa,

Meulomp Santez Barba ! ♪♪

Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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♪♪ Meulomp holl gant Joa,

Meulomp Santez Barba ! ♪♪

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Santez Barba dirak Doue

Bezit sonj eus ha pugale

Diouz ar gurun hon dioualit

Diouz an tan, ar maro subit.

♪♪ Meulomp holl gant Joa,

Meulomp Santez Barba ! ♪♪

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Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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♫ ♪♪♫  Meulomp holl gant Joa,

Meulomp Santez Barba ! ♫ ♪♪♫ 

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Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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♫ ♪♪♫  Meulomp holl gant Joa,

Meulomp Santez Barba ! ♫ ♪♪♫ 

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Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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♫ ♪♪♫  Meulomp holl gant Joa,

Meulomp Santez Barba ! ♫ ♪♪♫ 

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Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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♪♪ Meulomp holl gant Joa,

Meulomp Santez Barba ! ♪♪

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Santez Barba dirak Doue

Bezit sonj eus ha pugale

Diouz ar gurun hon dioualit

Diouz an tan, ar maro subit.

♪♪ Meulomp holl gant Joa,

Meulomp Santez Barba ! ♪♪

 

Trad : ???

Sainte Barbe devant Dieu

Souviens-toi de tes enfants

Du tonnerre prends garde (préserve les) 

Du feu [foudre] et de la mort subite 

Louons tous avec joie

Louons sainte Barbe

 

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Voir : https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/95c95f9fb9d1dbe74371ade634a808b9.pdf

 

 

 

Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

Pardon de la chapelle Sainte-Barbe à Ploéven le 30 juin 2018. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

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ABGRALL (Jean-Marie) 1915, Inscriptions gravées et sculptées sur les églises et monuments recueillies par M. le chanoine Abgrall, Bulletin de la Société Archéologique du Finistère T. 42.

 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2077197/f135.item

 

— ABGRALL (Jean-Marie) 1898, Inscriptions gravées et sculptées sur les églises et monuments du Finistère, par M. l'abbé J.-M. Abgrall. Congrès archéologique de France : séances générales tenues à Morlaix et à Brest ... par la Société française pour la conservation des monuments historiques Société française d'archéologie. Derache (Paris), A. Hardel (Caen) 1898.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k356651/f208.image

— LINTEAUX-DE-FRANCE : 58 inscriptions lapidaires de Ploéven

http://www.linteaux-de-france.com/show_cat_carte.php?vraicle=Plo%E9ven

— COUFFON ( René), LE BARS ( Alfred), 1988, Notice de Ploéven, Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988. - 551 p.: ill.; 28 cm. ISBN 978-2-950330-90-1.

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/3cfe40fff167ac9a521b6a1d446936d8.pdf

 

"En forme de tau, elle date du XVIe siècle, à l'exception de la sacristie qui, plus récente, porte l'inscription :

"M. IAN. FLOHLAY. LAN. 1736 / V. E. D. M. I. MAHEO. RECTEVR /F. P. GABRIEL. BOSENNEC / Y. CADIOV. F."

Porte ouest à accolade encadrée de deux colonnes en nid d'abeilles et porte sud en anse de panier avec piédroits prismatiques.

Mobilier : Maître-autel à retable avec niches aux ailes, XVIIe siècle.

Statues en bois polychrome : Christ en croix, Vierge à l'Enfant, Vierge et saint Jean provenant d'une poutre de gloire, saint Méen, sainte Barbe, enfin sainte Agnès et saint Olivier dans les présentoirs du maître-autel.

Vitrail de la fenêtre axiale, XVIe siècle (C.) : la Crucifixion du Christ entre les deux larrons. Vitre à dominantes bleu et jaune à l'argent.

 Sur le placître, calvaire du XVIe siècle : statues géminées sur les consoles, Voile de Véronique, groupe de la Pietà sur le socle.

Fontaine à fronton sans voûte et à piscine ovale ; la statue a disparu.

Stèle de l'Age du Fer dite le Fuseau ou la Quenouille de sainte Barbe."

— PÉRÉNNÈs (Henri), 1940, Notice sur Ploéven, B.D.H.A. 

— J.-M. Abgrall : Peintures dans l'église de Ploéven (B.S.A.F. 1886) -

— DILASSER (Maurice), 1979, Locronan et sa région (Paris, 1979) , page 622.

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Published by jean-yves cordier - dans Ploéven Calvaires Vitraux
16 juin 2018 6 16 /06 /juin /2018 14:01

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic (29) : le calvaire et les inscriptions lapidaires.

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Voir sur la commune de Saint-Nic :

— L'église :

 

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— La chapelle Saint-Côme et Saint-Damien :

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— La chapelle Saint-Jean :

 

 

 

 

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"Des premières pentes du Menez-Hom, où se trouve leur presbytère, appelé encore aujourd'hui Presbital Koz, bien qu'officiellement il doive s'appeler Kerdamoy, recteur et vicaire peuvent contempler devant eux toute leur paroisse dans un cadre incomparable : à 600 ou 700 mètres, l'église paroissiale, entourée de quelques maisons ; à deux kilomètres, à droite, la chapelle de Saint-Jean, au fond d'un vallon ; à gauche, la chapelle de Saint-Côme, dont le clocher s'élance d'un bouquet de verdure, et là, presqu'à leurs pieds, l'immense Baie, qu'enserrent la Pointe du Raz et le Cap de la Chèvre et dont les eaux viennent mourir sur la longue traînée blanche de la plage de Pentrez." Corentin Parcheminou, 1930

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Chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

Chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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La chapelle Saint-Jean, au nord-nord-ouest du bourg sur la D63 venant d'Argol, est un édifice  à plan en croix latine, construit lors d'une première campagne en 1591 (inscription), puis doté par le recteur Perzégou d'un calvaire en 1645, puis remanié ensuite sous  le même recteur  puisque sa charpente et ses sablières portent la date de 1653, et enfin restauré en 1873 (date sur la charpente). La fontaine, en contre-bas de la route, porte la date de 1712.

L'appareil du pignon du transept est hétérogène, avec de gros blocs de grès à sa base, surmontés de moellons.

La route D63 est assez récente, elle figure sur la carte de 1950 mais non sur la carte d'Etat-Major de 1820-1866 qui ne montre que le "Chemin de grande communication de Crozon à Châteaulin ", l'actuelle D887 passant par Sainte-Marie-du-Ménez-Hom, et la diagonale de Telgruc vers Pentrez, l'actuelle D108. La chapelle Saint-Jean n'était donc desservie que par des  chemins, visibles sur la carte EM mais qui n'apparaissent pas sur la carte de Cassini (fin XVIIIe).

https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-4.290352&y=48.207613&z=14&layer1=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.ETATMAJOR40&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.CASSINI&mode=doubleMap 

Si les axes routiers passant par cette chapelle ne sont pas remarquables avant le milieu du XIXe siècle, il en va autrement du réseau hydrographique, et je propose de s'y intéresser comme je l'ai fait pour la chapelle Saint-Côme et Saint-Damien.

Depuis les flancs du Ménez-Hom (329 m), des ruisseaux coulent selon un axe nord-ouest vers le rivage de la Baie de Douarnenez, et la carte d'Etat-Major avec son relief accentué par des hachures, montre les vallons parallèles comme des serpentins sombres. La chapelle (vraisemblablement précédée par une fontaine sacrée) se situe (flèche) sur le trajet de l'un d'eux, tout comme l'église de Saint-Nic (*) , et comme la chapelle Saint-Côme (**). C'est ce réseau hydrographique qui fournit la clef d'interprétation de la sacralisation du territoire de la commune.

 

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Geoportail :  https://www.geoportail.gouv.fr/donnees/reseau-hydrographique

Geoportail : https://www.geoportail.gouv.fr/donnees/reseau-hydrographique

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Les photographies aériennes en font la même démonstration :

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Geoportail https://www.geoportail.gouv.fr/donnees/reseau-hydrographique

Geoportail https://www.geoportail.gouv.fr/donnees/reseau-hydrographique

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En gros plan, la chapelle en forme de croix, et la fontaine.

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Geoportail https://www.geoportail.gouv.fr/donnees/reseau-hydrographique

Geoportail https://www.geoportail.gouv.fr/donnees/reseau-hydrographique

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La carte IGN montre par la toponymie le rôle du cours d'eau (Creac'h Milin, Moulin du haut) et du milieu humide (Ar Vern Bras, "la grande Aulnaie", nommée "Le Grand Launay" sur la carte Cassini, et encore aujourd'hui) ou du milieu boisé (Penhoat = "pointe du bois").

À une échelle moindre la carte IGN révèle aussi la fréquence des toponymes construits avec le terme Pors : Pors Gourmelen, Pors Piriou, Pors ar Gall, Pors ar Born, Pors ar Goff,.. Or, le terme, dérivé de Porzh, signifie "port, anse, crique, grève" en toponymie nautique. Mais ici ?

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Geoportail https://www.geoportail.gouv.fr/donnees/reseau-hydrographique

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Chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

Chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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Sur le sommet du  pignon du transept sud, au dessus de la baie, une inscription se lit : 

BLOE FA : 1591

MORICE : LE

 

La ponctuation de séparation des mots utilise trois points losangiques, plus rares que le deux-points. Les lettres romaines favorisent la ligne droite, même pour l'un des deux -O-. Les lettres -L- sont  perlées ou barrées . L'inscription est très différente de celle de 1561 du portail de l'église paroissiale ( L : M : Vcc LXI FFe :) aux lettres gothiques, aux fûts bifides et  aux deux-points reliés par un S.

Elle est beaucoup plus proche — mais moins ornée — de celle du mur intérieur de la nef sud de cette église paroissiale, "M : LE : PARLÃT : FÃ : 1566 ". 

 Si le chronogramme est parfaitement clair, le sens de l'inscription ne l'est pas. Ce bloc était-il précédé et suivi d'autres pierres pour former un texte plus complet ? Occupe-t-il son emplacement d'origine ?

Faut-il le lire en débutant par la ligne inférieure : MORICE LE BLOE FA[BRICIEN] 1591 ?

Mais dans ce cas, nous venons buter sur le patronyme LE BLOE , non attesté.

Notons que "bloe" est une forme en ancien français d'origine germanique pour "bleu". 

Cette énigme n'est-elle pas suffisamment passionnante pour stimuler d'autres curiosités que la mienne ?

 

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Chapelle Saint-Jean,  Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

Chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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Chapelle Saint-Jean,  Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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Le pignon, percé d'une baie et  tourné vers l'est, est fleuronné à son sommet. Sous ce fleuron se voit un blason, et encore en dessous une inscription à demi effacée.

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Chapelle Saint-Jean,  Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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Chapelle Saint-Jean,  Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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Le blason. 

Je propose d'y reconnaître les armoiries de la seigneurie du Rible :

Rible (du) (ramage de Rosmadec), sr dudit lieu, par. de Plomodiern. Réf. et montres de 1426 à 1481, dite par., év. de Gornouaille. Palé d’argent et d’azur, qui est Rosmadec, à la cotice de gueules (Sceau 1420). Fondu dans du Juch, puis du Chastel, Quèlenec et Visdelou.

https://fr.wikisource.org/wiki/Nobiliaire_et_armorial_de_Bretagne/R

La maison du Rible (en Plomodiern), dont les armes antiques étaient d'argent au chevron de gueules, portait alors palé d'argent et d'azur de six pièces chargées d'une cotice de gueules, l'héritière de cette maison ayant épousé, au XIVème, Pierre Juveigneur de Rosmadec qui prit pour lui et ses descendants le nom du Rible, tout en retenant les armes de Rosmadec. (source)

Le ressort du siège du Rible, exercé à Châteaulin, se trouvait en Plomodiern, Dinéault, Cast et Saint-Nic.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207700g/f323.image

Mais il y a ici une alternance de quatre pièces verticales en épaisseur et de trois ou quatre pièces en creux .

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La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic (29) : le calvaire de 1645 et les  inscriptions lapidaires.
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic (29) : le calvaire de 1645 et les  inscriptions lapidaires.

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L'inscription.

Elle comporte le chronogramme 1597 précédé du nom d'un fabricien :

----L --FF

FA-1597.

 

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La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic (29) : le calvaire de 1645 et les  inscriptions lapidaires.
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic (29) : le calvaire de 1645 et les  inscriptions lapidaires.

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Les murs ne sont décorés que d'une seule crossette, en forme de chien (?).

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Chapelle Saint-Jean,  Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

Chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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Le clocher porte, au sud de la chambre des cloches, deux inscriptions illisibles et une moulure.

 

Chapelle Saint-Jean,  Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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Chapelle Saint-Jean,  Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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Au dessus, le flèche est orné de fleurs de lys.

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Chapelle Saint-Jean,  Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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VUE GÉNÉRALE DU CALVAIRE LE JOUR DU PARDON.

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Chapelle Saint-Jean,  Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Chapelle Saint-Jean,  Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Chapelle Saint-Jean,  Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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LE CALVAIRE DE 1645.

 

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Il est décrit ainsi par l'abbé Yves-Pascal Castel dans l'Atlas des Calvaires :

"2766. Saint-Jean, g. k. 5,50 m. 1645. Trois degrés, corniche. Socle cubique. Fût à pans. Croisillon, culots à godrons: M. GVILL. PERFEZOU RECTEUR IE. B. BOLEZEC F. 1645, statues géminées: Vierge-saint, Jean-Jean le Baptiste. Croix, fleurons, crucifix." [YPC 1980]

 

Cela signifie qu'il mesure 5,50 m de haut, qu'il est en granite et en kersanton (la partie la plus sombre), et que le fût à pans est posé sur trois degrés dont le premier est séparé par une corniche moulurée. Un seul croisillon donne appui à deux statues, posé sur des culots ornés de formes ovoïdes ou godrons. Les extrémités de la croix sont à fleurons godronnés.

Allons voir cela de près.

 

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I. LA FACE TOURNÉE VERS L'OUEST. LA VIERGE, LE CHRIST EN CROIX ET SAINT JEAN.

 

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Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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1. Le Christ en croix.

Il est barbu, aux cheveux longs, et la couronne d'épines est faite de deux brins torsadés en anneaux sans piquants visibles. La tête est inclinée à droite. Les bras sont obliques en V, les clous à pointe de diamant plantés dans le creux de la paume, où les doigts sont fléchis. Le titulus est discret, sans ange.

Les yeux fermés sont réduits à des fentes sous des sourcils aux courbes gracieuses. Le menton est carré, la barbe peigné en épaisses mèches verticales.

Le pagne formé de bandes de tissu plates croisés est noué sur le coté, avec un pan extérieur gauche, et un pan glissé sous le pagne à droite.

Les jambes (brisées) s'écartent d'abord, comme il le faut pour venir croiser les pieds fixés par un seul clou, pied droit au dessus.

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Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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2. La Vierge.

Il s'agit d'une statue géminée, où, dans un seul bloc, deux personnages dos à dos sont sculptés. 

Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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Sous un voile lourd cachant toute la chevelure (proche des capes de deuil de la Presqu'île) la Vierge au visage rond mais sévère croise les mains, le pan droit de son manteau faisant retour sur l'avant-bras. Les chaussures sont rondes, aux semelles individualisées.

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Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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Les yeux sont ronds avec des pupilles marquées en creux. Les paupières en amande forment, au coin palpébral interne un sillon en V accentué.

Le nez s'élargit en narines rondes et fortes, tandis que la bouche est petite, aux lèvres serrées et fines. Le menton n'est pas dessiné et est englobé dans l'arrondi du bas du visage.

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Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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On notera le visage particulièrement rond de la Vierge.

Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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3. Saint Jean.

Jean l'évangéliste est imberbe avec des cheveux longs et bouclés. La tête n'est pas tournée vers le crucifix, et le regard est dirigé au loin. La main droite en supination est posée sous la ceinture, et la main gauche est posée à plat sur la poitrine. La manche droite est plissée, alors qu'à gauche un pan du manteau tombe en bande large et se replie sur l'avant-bras.

 

Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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Le grain de la pierre est hétérogène, à gros grains, d'un faciès très différent du kersanton habituellement élu pour la sculpture religieuse.

La bouche et l'arrondi du bas du visage sont comparables à  ceux de la Vierge.

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Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic (29) : le calvaire de 1645 et les  inscriptions lapidaires.

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II. LA FACE DU CALVAIRE TOURNÉE VERS L'EST. LES DEUX SAINTS JEAN .

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Comme on pouvait l'attendre à la chapelle Saint-Jean, les saints représentés sont les deux saints Jean. 

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Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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1. Saint Jean-Baptiste.

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Il est identifié par sa barbe et ses cheveux longs (ce prophète retiré dans le désert du Jourdain a été consacré à Dieu et a fait vœu de ne pas se raser), mais surtout par l'Agneau posé sur un livre fermé et porté par la main gauche. L'index droit est posé sur la couverture du livre afin d'en désigner le sens : ce sont les Écritures, témoignant de la venue d'un Rédempteur dont il a annoncé la venue. Tout cela se réfère aux paroles de Jean : "Voici l'Agneau de Dieu".

Nous sommes intrigués par les formes bilobées qui pendent sous les manches du manteau. Je les interprète comme  les pattes  de la mélote, vêtement en poils de chameau des anachorètes, ici — et souvent ailleurs — représenté comme une peau de chameau. D'ailleurs, la tête de l'animal pend dans le bas.

 

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Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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2.Saint Jean l'évangéliste.

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L'identification est moins assurée (et Yves-Pascal Castel ne s'est pas prononcé), mais le contexte, et le visage imberbe m'incite à voir ici saint Jean l'évangéliste, main droite serrant un repli de son manteau et main gauche levée contre la poitrine au dessus d'une ceinture très haute.

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Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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3. L'inscription. Le recteur Guillaume Perfezou et le fabricien Sébastien Polesec. 

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Elle a été déchiffrée ainsi par C. Parcheminou en 1930, alors que les fragments du calvaire étaient rassemblés dans la chapelle :

"M. GVILL.  PERFESZOV. RECTER  / E B. POLESEC. F. 1645"

Yves-Pascal Castel a lu, en 1988 :

 

"M. GVILL. PERFEZOU RECTEUR IE. B. BOLEZEC F. 1645."

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Aujourd'hui, je ne lis que PERFEZOU (à gauche),  "RECTER" (à droite) , mais je propose de transcrire :

"M. GVILL. /1645/  PERFEZOV.

RECTER  /

et du coté ouest :

SE B. POLESEC. F. "

sous réserve de vérification.

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"SEB. POLESEC."

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Le patronyme BOLEZEC relevé par Y-P. Castel est inconnu, alors que celui de POLEZEC est attesté par les généalogistes à Saint-Nic, à Plomodiern et Plonévez-du-Porzay. La généalogie de Yves Le Floch sur geneanet.org mentionne ainsi Sébastien Polezec, né à Saint-Nic en janvier 1612, marié à Françoise Guern (dont 5 enfants) et décédé  le 1er juillet 1676 au Manoir de Brenalen à Saint-Nic,  à l’âge de 64 ans.

[Le manoir de BRENALEN était possédé en 1443 par Jehan de Brenalen ; puis la famille de Tyvarlen devinrent seigneurs de Brénalen. En 1802, le propriétaire, Pierre Larour, loua une partie du manoir pour servir de presbytère car il se situait "très à portée de l'église". Le manoir accueillit une petite école. je trouve ensuite mention du Moulin de Brenalen, dont le meunier était Jean Horellou sous la Révolution et en 1837. Or la carte IGN n'indique que le lieu-dit BERNAL et le moulin de Bernal, dans le vallon qui descend de l'église vers la plage de Pentrez. Un lieu désigné sous le nom de BRENNAL sur la carte de Cassini.]

C'est donc la graphie POLESEC qu'il faut retenir, d'autant que la charpente de la chapelle Saint-Côme et saint-Damien porte une inscription mentionnant Jacques [IAC] Polesec qui a boisé (posé la charpente ) la chapelle et sculpté les sablières, alors que maître Perfezou était recteur de Saint-Nic. Il est vraisemblable que ce soit le même menuisier-charpentier [I. POLESEC]  qui a son nom en 1638 sur l'inscription de la rampe de l'escalier de la chapelle Saint-Côme et Saint-Damien.

Jacques POLEZEC est mentionné dans la généalogie de Louis Brun. Il est né en 1590 et mort le 18 avril 1684 à Saint-Nic, laissant trois enfants, Hervé , Anne et Marguerite.

L'inscription SEB  POLESEC  est compatible avec Sébastien Polesec ou Polezec, âgé de 33 ans lors de l'inscription du calvaire. 

Enfin, notons que le pignon de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom en Plomodiern, très proche de la chapelle Saint-Jean de Saint-Nic, porte une inscription "Guillaume D. Hervé. F.-P. Polesec Fa[briciens] 1573. Le patronyme POLEZEC est attesté à Plomodiern comme à Saint-Nic.

Il est certain que cette famille était très impliquée au XVI et XVIIe siècle  dans l'édification des chapelles de saint-Nic et Plomodiern.

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LE RECTEUR GUILL[AUME] PERFEZOU.

Il est encore mieux connu, car il a laissé son nom sur de nombreuses inscriptions. Ce patronyme semble attaché aux paroisses d'Argol et de Telgruc, toutes proches.

a) sur ce calvaire de 1645.

b) sur la charpente de cette chapelle Saint-Jean en 1653, M. Kervarec étant fabricien "M. GVIL. PERFEZOV RECT. M. KVAREC. FA. 1653."

c) sur la charpente de la chapelle Saint-Côme et Saint-Damien, par quatre inscriptions  en 1641, 1649  et 1661.

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Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

Calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

Face est du calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Face est du calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Face ouest du calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Face ouest du calvaire (kersanton, 1645) de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Attribution.

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Ce calvaire n'a pas été attribué, ni par Couffon, ni par Y-P. Castel, ni par Emmanuelle Le Seac'h dans son Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIIe siècle.

La datation de 1645 est compatible avec l'atelier de Roland Doré, actif à Landerneau de 1618 à 1649 (et jusqu'en 1663) dans 82 paroisses, et sur une centaine de croix et calvaires. D'autant que cet artiste, qui ne travaille que la pierre de kersanton, a réalisé les calvaires de l'église de Saint-Nic ainsi que celui de la chapelle Saint-Côme et Saint-Damien.

Sur le plan stylistique, son style se caractérise dans les calvaires par un seul croisillon, par des fleurons à boules godronnées. Ses Christs des crucifix portent la couronne à deux brins enlacés, le pagne plat noué à gauche, une tête inclinée à droite, aux yeux clos, un corps allongé au torse presque rectangulaire. Les Vierges au pied de la croix ont le visage "poupin", les yeux en amande au sillon palpébral interne marqué. Les pupilles dessinées en creux sont également caractéristiques.

Néanmoins, ce calvaire n'appartient pas au Catalogue des œuvres de Roland Doré.

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LA CLOCHE.

Elle porte l'inscription :

(Main ) DÉDIÉE A ST JEAN PARRAIN JACQUES LE DOARE MARRAINE JEANNE BLAIZE ..

(Main) MR LE PAPE RECTEUR SAINT-NIC.

--JEAN FONDEUR À QUIMPER 1875. (doute sur le dernier chiffre)

Décor : une croix avec un entrelacs de 8 cercles.

Jean Fondeur, de Quimper, est le nom du fondeur de cloche, comme l'atteste un moulage en plâtre d'une marque d'une cloche de Morlaix fondue en 1862.

L'église de Trégarvan, toute proche, possède deux cloches de Jean Fondeur, l'une de 1859 et l'autre nommée Marie Joseph Anna, de 1880.

L'église de Guengat possède une cloche de 1872 fondue par Jean Fondeur.

Les généalogistes signalent une Jeanne Blaize, née en 1847 à Plomodiern, de Corentin Blaize et Marie-Jeanne Le Doaré, nés et décédés à Plomodiern..

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Cloche de la  chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

Cloche de la chapelle Saint-Jean, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mars 2017.

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SOURCES ET LIENS.
 

— BASE MERIMÉE, Notice :

http://www2.culture.gouv.fr/public/mistral/mersri_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=IA00005245

"Première campagne 16e siècle, partiellement datée 1591, inscription transept : " B10F FA 1591 MORICE L F ". Charpente et sablières en 1653 pour G. _Perfezou recteur de Saint-Nic, portent l'inscription : " M. GUIL PERFEZOU REC M KVAREC FA 1653 ". Calvaire en 1645. Clocher milieu 17e siècle. Fontaine en 1712"

1591 ; 1645 ; 1653 ; 1712 .

Un vaisseau, plan en croix latine. granite ; grès ; appareil mixte ; moellon toit à longs pans ; pignon découvert ; noue ; flèche en maçonnerie

http://www2.culture.gouv.fr/public/mistral/palissy_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_8=REF,REFA&VALUE_8=IA00005245

— CASTEL (Yves-Pascal, Atlas des Croix et Calvaires du Finistère, Société Archéologique du Finistère.

http://croix.du-finistere.org/commune/saint_nic.html

"2766. Saint-Jean, g. k. 5,50 m. 1645. Trois degrés, corniche. Socle cubique. Fût à pans. Croisillon, culots à godrons: M. GVILL. PERFEZOU RECTEUR IE. B. BOLEZEC F. 1645, statues géminées: Vierge-saint, Jean-Jean le Baptiste. Croix, fleurons, crucifix." [YPC 1980]

— COUFFON

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/SAINTNIC.pdf

CHAPELLE SAINT-JEAN

Edifice en forme de croix latine remontant au XVIe siècle, remanié au XVIIe et restauré au XIXe (1817 au-dessus de la porte sud). Clocheton amorti par une flèche à crochets et gables ajourés. Marches d'escalier sur le rampant sud. Il est lambrissé avec entraits engoulés et sablières sculptées : flore, oiseaux, dragons affrontés et, dans le choeur, sur le côté nord, cartouche contenant l'emblème des Cinq Plaies. La poutre transversale du haut de la nef porte l'inscription : "M. GVIL. PERFEZOV RECT. M. KVAREC. FA. 1653."

Mobilier : Maître-autel de pierre : le retable bas porte dans des médaillons les figures en bas-relief polychrome des Evangélistes. Le tabernacle est ouvragé : Sainte Face sur la porte, et, entre des colonnettes, en bas-relief, saint Tugen avec clef et chien dans le panneau de gauche et un évêque dans celui de droite. Derrière le retable, une haute balustrade donne accès, par deux portes à balustres, à une sacristie qui occupe le chevet.

Statues anciennes - en bois polychrome : Vierge à l'Enfant, Pietà, saint Joseph, saint Jean-Baptiste dit Sant Yann Bihan ; - en pierre polychrome : autre saint Jean-Baptiste, de haute taille, dans une niche à colonnettes et fronton, et un saint évêque (Philibert ?).

Dans la sacristie, vieille armoire massive à quatre portes, en mauvais état. * Près de la chapelle, calvaire relevé vers 1950 ; il porte l'inscription : "M. GVILL. PERFEZOV. RECTEVR. IE. B. POLESEC. F. 1645." Fontaine voûtée en anse de panier et datée 1712.

 

PARCHEMINOU ( Corentin), 1930  “Saint-Nic : une paroisse cornouaillaise pendant la Révolution : ses monuments religieux,” 

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/3082c766c9392bec4684ec9de6920595.pdf

 

 

 

"Chapelle de Saint-Jean.

Celle-ci est à deux kilomètres du bourg, sur le bord de la route de Crozon. Moins belle que la chapelle de Saint-Côme, la chapelle de Saint- Jean est pourtant loin d'être indifférente. Elle possède un petit clocher bosselé, de jolies portes gothiques et des fenêtres flamboyantes. A l'intérieur, les poutres transversales sont tenues comme à Saint-Côme par des gueules de monstres. Une frise sculptée court au haut des murs : plantes, vignes avec feuilles et grappes que picotent des oiseaux, dragons accouplés par une corde au cou, anges aux ailes déployées, sorte d'écusson allongé portant l'emblème des Cinq Plaies : deux mains et deux pieds transpercées et un cœur. Au carré du transept, aux quatre coins, on voit dans la frise  quatre personnages à longue barbe, tenant chacun un livre ouvert. Le premier est assis sur les épaules d'un génie qui lui enserre les jambes ; un autre sur un génie qui élève les bras pour tenir le livre comme un lutrin ; un autre est assis sur les épaules d'un génie affreusement laid ; le dernier, enfin,. au lieu d'un génie, a une colombe à ses genoux. . Quatre petits personnages sont sculptés autour de la clef de voûte.

Une poutre transversale à gueules porte cette inscription : M. GVILL : PERFEZOU : REC : M. KV AREC : FA : 1653. Sur la charpente, on lit la date 1873 (réfection).

Au fond de la chapelle, on a déposé les débris de l'ancien calvaire qui ressemblait à celui du bourg. On y lit cette inscription : M. GVILL. PERFESZOV. RECTER E B. POLESEC. F. 1645.

Statues. - A l'autel principal, Evangélistes assis chacun avec son attribut : lion, taureau, aigle, homme. Sur un panneau du tabernacle, Saint Tujen avec chien et clef. Sur l'autre panneau, autre Saint avec mitre et crosse, lisant dans un livre .. Derrière l'autel, un Saint Jean-Baptiste, de stature herculéenne, portant un mouton. Cette statue est en pierre. - Vierge portant l'Enfant-Jésus. A l'autel latéral gauche : Sainte curieuse assise. La partie inférieure du corps est dissimulée par une sorte de caisse. Elle est habillée d'une vraie chemise en grosse toile. - Pieta honorée sous le nom de N. D. de la Chapelle-Neuve. - Saint Joseph. A l'autel latéral de droite : Saint Philibert, mitré et crossé. - Saint Jean-Baptiste (appelé Sant Yann Bihan parce que plus petit que l'autre statue) portant un agneau. A ses pieds une tête de loup (?). Toutes ces statues sont en bois, excepté celles de Saint Philibert et de Saint Jean-Baptiste. Non loin de la chapelle se trouve la fontaine dn Saint. Elle porte la date 1712, derrière le fronton."

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Chapelles bretonnes Inscriptions Kersanton Calvaires
13 juin 2018 3 13 /06 /juin /2018 09:29

La chapelle Sainte-Christine de Plougastel et son calvaire : avec la pierre de meule autour du cou.

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— Sur la chapelle Sainte-Christine, voir :

 

—Sur Plougastel, voir :

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Sur le Maître de Plougastel, voir :

  • Le calvaire de l'église du Relecq-Kerhuon (1621).

 

 

 

 

 

 

Sainte Christine. Calvaire de la chapelle Sainte-Christine à Lanngristin, Plougastel. Photographie lavieb-aile 30 mai 2018.

Sainte Christine. Calvaire de la chapelle Sainte-Christine à Lanngristin, Plougastel. Photographie lavieb-aile 30 mai 2018.

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Calvaire de la chapelle Sainte-Christine à Lanngristin, Plougastel. Photographie lavieb-aile 30 mai 2018.

Calvaire de la chapelle Sainte-Christine à Lanngristin, Plougastel. Photographie lavieb-aile 30 mai 2018.

Le vaste territoire de la paroisse de Plougastel et ses 157 villages est divisé selon une double partition, celle des 6 kordennad(ou) ( "cordelées", du breton signifiant "corde"), et celle des 23 Breuriez, confréries des défunts du Moyen-Âge héritières des "tud" claniques celtes.  Les Kordennad sont ceux de Saint-Jean, d'Illien, de Douar-Bihan avec la chapelle de St-Claude, de Feunteun-Wenn de l'Auberlac'h ou du Caro, de Rozegat, et enfin de Sainte Christine.

  Chaque chapelle, jadis desservie par un Kure (vicaire) spécifique, organise son propre pardon, celui de Ste-Christine ayant lieu le dernier dimanche de juillet . Ce jour là, on faisait trois fois le tour de la chapelle en récitant 26 couplet d'un cantique racontant la vie de sainte Christine, le Kantik da Zantez Christina.

https://fv.kan.bzh/docs/Fv-Bibliotheque/Landevennec/L-17/FV-L-17-053.pdf

 

 

Refrain : Henor d'hor Patronez!

Guerc'hez ha Merzerez !

Roet e deus da Zoue

Yaouankik he bue

"Honneur à notre Patronne

Vierge et Martyre

Elle a fait don à Dieu

De sa vie d'enfant"

1

Guelomp en he bue

An ners a ro doue.

Da viret he lezen

Da nep a zo christen.

2

Christina, merch Urban,

C'hoas craouadur bian

E deus evit he feiz

da c'houzanv poaniou kris

 

"Christine, fille d'Urban,

Encore petite enfant

Eut à subir pour sa foi

Des douleurs cruelles."

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Plan du Musée de la Fraise de Plougastel

Plan du Musée de la Fraise de Plougastel

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I. LE CALVAIRE (kersantite, Maître de Plougastel, .

Ce calvaire est décrit ainsi par Yves-Pascal Castel dans l'Atlas en ligne des Croix et Calvaires du Finistère :

"Atlas des croix et calvaires du Finistère n° 1919. Sainte-Christine, k. 4,50 m. 1587. Trois degrés, socle cubique: A THOMAS. Fût à pans. Croisillon, culots feuillagés, Christ aux outrages, Portement de croix, statues géminées: sainte Christine-Jean, moine cordelier-Vierge. Croix, branches rondes et fleurons godronnés, Christ, anges au calice, groupe N.-D. de Pitié. [YPC 1980]"

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L'attribution au Maître de Plougastel, sculpteur landernéen auteur du calvaire monumental de Plougastel en 1602-1603,  a été validée par Emmanuelle Le Seac'h 2014, pour les seules statues géminées de la Vierge avec sainte Christine et de Jean avec un moine.

Le socle porte l'inscription A. THOMAS (nom du fabricien ?) et le fût porte la date de 1587.

Un FRANCES THOMAS   a inscrit son nom au dessus de l'entrée de la porte sud de la chapelle en 1605, puis le chevet polygonal fut construit en 1634, comme en témoigne une inscription.

 

 

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Calvaire de la chapelle Sainte-Christine à Lanngristin, Plougastel. Photographie lavieb-aile 30 mai 2018.

Calvaire de la chapelle Sainte-Christine à Lanngristin, Plougastel. Photographie lavieb-aile 30 mai 2018.

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1°) La face orientale : Vierge de Pitié / Saint Jean / Vierge.

Les statues ont été inversées puisque la place de Jean au pied du calvaire est à droite, et celle de la Vierge à gauche (soit à la droite de son Fils). D'ailleurs Jean tourne la tête et lève les yeux sur sa droite, ce qui, dans la disposition actuelle, n'a aucun sens. Comme les statues sont géminées, cela veut dire qu'il faudra inverser aussi la disposition des saints de la face occidentale.

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Calvaire de la chapelle Sainte-Christine à Lanngristin, Plougastel. Photographie lavieb-aile 30 mai 2018.

Calvaire de la chapelle Sainte-Christine à Lanngristin, Plougastel. Photographie lavieb-aile 30 mai 2018.

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Jean, la main sur la poitrine, tient un livre et une banderole (en réalité le revers du pan de son manteau).

 

 

Calvaire de la chapelle Sainte-Christine à Lanngristin, Plougastel. Photographie lavieb-aile 30 mai 2018.

Calvaire de la chapelle Sainte-Christine à Lanngristin, Plougastel. Photographie lavieb-aile 30 mai 2018.

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La Vierge, mains jointes, a la tête voilée par son manteau.

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Calvaire de la chapelle Sainte-Christine à Lanngristin, Plougastel. Photographie lavieb-aile 30 mai 2018.

Calvaire de la chapelle Sainte-Christine à Lanngristin, Plougastel. Photographie lavieb-aile 30 mai 2018.

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2°) La face occidentale : Crucifixion / sainte Christine / Moine cordelier.

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Calvaire de la chapelle Sainte-Christine à Lanngristin, Plougastel. Photographie lavieb-aile 30 mai 2018.

Calvaire de la chapelle Sainte-Christine à Lanngristin, Plougastel. Photographie lavieb-aile 30 mai 2018.

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a) le Christ en croix.

en pagne plissé noué au centre, surmonté d'un ange présentant le titulus. À ses pieds, deux anges tiennent le calice recueillant le Précieux Sang.

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Calvaire de la chapelle Sainte-Christine à Lanngristin, Plougastel. Photographie lavieb-aile 30 mai 2018.

Calvaire de la chapelle Sainte-Christine à Lanngristin, Plougastel. Photographie lavieb-aile 30 mai 2018.

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b) Sainte Christine de Bolsène, tenant la pierre de meule suspendue autour du cou. Kersanton, Roland Doré, XVIIe siècle.

La sainte, en robe longue, la tête voilée, tient un livre, la meule, et de la main gauche un pan bifide de son manteau.

La meule est percée de son œil,  traversée par le cordage. Cet œillard comporte des mortaises en queue d'aronde pour recevoir l'anille ou andille, pièce de bois ou de métal  en double hache  permettant, dans les moulins, l'entraînement de la meule. Voir photo Wikipédia et schéma Wikipédia, et photo d'une meule monolithe de Siresa. Si j'ai bien compris, la pierre meulière représenté au cou de sainte Christine est une meule tournante ou courante, et non gisante ou dormante.

 

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Sainte Christine de Bolsène. Kersanton, Roland Doré, XVIIe siècle.Chapelle Sainte-Christine à Lanngristin, Plougastel. Photographie lavieb-aile 30 mai 2018.

Sainte Christine de Bolsène. Kersanton, Roland Doré, XVIIe siècle.Chapelle Sainte-Christine à Lanngristin, Plougastel. Photographie lavieb-aile 30 mai 2018.

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À Plougastel, le village de Sainte-Christine   est appelé en breton Lanngristin. Le mot d'ancien breton lann est associé au nom d'un ermite celte, Kristin, témoigne d'une fondation monastique du haut Moyen Âge.

La Vie des saints de Lobineau mentionne aussi une sainte Christine bretonne, parente de saint Hervé, ermite breton du Ve siècle.

"Six jours avant sa mort, S. Hervé fut averti par un ange que Dieu l'appellerait à lui dans ce terme. Il attendit avec joie le moment qui devait terminer son exil. Ste Christine, nièce de sa mère, et qui l'avait accompagnée dans sa retraite juqu'à la fin, pria S. Hervé de ne point la laisser sur la terre, quand il passerait à une meilleure vie. Il lui promit qu'il demanderait pour elle à Dieu ce qu'elle souhaitait; et, en effet, lorsqu'il eut rendu tranquillement l'esprit, après avoir reçu de son évêque l'absolution et le saint viatique, la sainte fille expira dans le moment au pied du Ut du saint; ce qui nous fait voir, ou que la clôture n'était pas une règle de son monastère, ou que la parenté si proche de ces deux saintes personnes donnait à Christine des privilèges que les autres n'auraient pas eus."

Pour L. Cras, vers le XVe siècle, un pèlerin a sans doute ramené d’Italie le nom de sainte Christine, et Kristin a été remplacé par la vierge et martyre romaine homonyme. Cette dernière a été martyrisée à l’âge de 12 ans dans la ville de Bolsena en Toscane vers l’an 300 et deviendra  la patronne de Palerme.

Nous devons distinguer deux saintes de ce nom.

La première était originaire de Bolsena. La seconde vécut à Tyr et est honorée comme grande martyre chez les Orientaux. Le 24 juillet est la fête commune de ces deux Saintes. Mais Jacques de Voragine situe Tyr en Toscane et ne décrit qu'une seule Vie.

 





Jacques de Voragine, auteur de la Légende dorée, nous raconte l’histoire de Sainte Christine de Tyr,  — ville italienne de Toscane engloutie sous le lac Bolsène— martyre du IVème siècle sous Dioclétien. Elle est originaire d'une ville au bord du lac de Bolsena située dans le Latium, à 100 km au nord de Rome. 

"Son père lui répliqua : « Ma fille, ne sacrifie pas seulement a un Dieu, de peur d'encourir la haine des autres. » Christine lui répondit.: « Tu as bien parlé, tout en ne connaissant pas la vérité ; j'offre en effet des sacrifices au Père, au Fils, et au Saint-Esprit. » Son père lui dit : « Si tu adores trois dieux, pourquoi n'adores-tu pas aussi les autres ? » Elle répondit: « Ces trois ne font qu'une seule divinité. » Après cela Christine brisa les dieux. de son père et en donna aux pauvres l’or et l’argent.

Quand le père revint pour adorer ses dieux, et qu'il ne les trouva plus, en apprenant des suivantes ce que Christine en avait fait, il devint furieux et commanda qu'on la dépouillât et qu'elle fût fouettée par douze hommes jusqu'à ce qu'ils fussent épuisés eux-mêmes. ...Et son père la fit charger de chaînes et jeter en prison.

... Son père ordonna qu'on lui racle les chairs avec des peignes et que ses jeunes membres fussent disloqués.

...Alors le père la fit placer sur une roue sous laquelle il fit allumer du feu avec de l’huile; mais la flamme qui en jaillit fit périr quinze cents personnes.

Or, son père, qui attribuait tout cela à la magie, la fit encore une fois renfermer en prison, et quand la nuit fut venue, il commanda à ses gens de lui lier une pierre énorme au cou et de la jeter dans la mer. Ils le firent, mais aussitôt des anges la prennent, J -C. lui-même. vient à elle et la baptise dans la mer en disant : « Je te baptise en Dieu, mon père, et en moi J.-C. son fils, et dans le Saint-Esprit. »

... Alors il la renvoya dans la prison avec ordre de la décapiter le lendemain.

Or, cette nuit-là même, son père Urbain fut trouvé mort. Il eut pour successeur un juge inique, appelé Elius , qui fit préparer une chaudière dans laquelle on mit bouillir de l’huile, de la résine et de la poix pour jeter Christine. Quatre hommes, agitaient la cuve afin que la sainte fût consumée plus vite. Alors elle loua Dieu de ce qu'après avoir reçu une seconde naissance, il voulait qu'elle fût bercée comme un petit enfant.

Le juge irrité ordonna qu'on lui rasât la tête et qu'on la menât nue à travers la ville jusqu'au temple d'Apollon. Quand, elle y fut arrivée; elle commanda à l’idole de tomber, ce qui la réduisit en poudre. A cette nouvelle le juge s'épouvanta et rendit l’esprit.

Julien lui succéda: il fit chauffer une fournaise et y jeter Christine ; et elle resta intacte pendant cinq jours qu'elle passa à chanter et à se promener avec des anges.

Julien, qui apprit cela et qui l’attribua à la magie, fit jeter sur elle deux aspics, deux vipères et deux couleuvres. Les serpents lui léchèrent les pieds, les aspics ne lui firent aucun mal et s'attachèrent à ses mamelles, et les couleuvres en se roulant autour de son cou léchaient sa sueur. Alors Julien dit à un enchanteur «Est-ce que tu es aussi magicien? irrite les bêtes. » Et comme il le faisait, lés serpents se jetèrent sur lui et le tuèrent en un instant. Christine commanda. ensuite aux serpents, les envoya dans un désert et elle, ressuscita. le mort.

Julien alors ordonna de lui enlever les mamelles, d'où il coula du lait au lieu de sang. Ensuite il lui fit couper la langue; Christine n'en perdit pas l’usage de la parole;  elle ramassa sa langue et la jeta à la figure de Julien, qui, atteint à l’oeil, se trouva aveuglé.

Julien irrité lui envoya deux flèches au cœur et une autre à son côté. En recevant ces coups elle rendit son esprit a Dieu, vers l’an, du Seigneur 287, sous Dioclétien."

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Si le culte de cette sainte connaît un grand succès, principalement en Italie, en Espagne et au Portugal, on le rencontre aussi sur le chemin des pèlerins qui allaient à Rome ou à Compostelle. 
. La vie légendaire de Sainte Christine, décrite sur la verrière de Saint-Ervy-le-Chastel en 16 épisodes, constitue un des plus importants ensembles iconographiques de la Chrétienté sur sainte Christine de Bolsène.

Sainte Christine est la patronne des meuniers et des archers. Elle est vénérée en Normandie, à Ferrières-Haut-Clocher, en Champagne à Ervy (où une verrière raconte sa vie en 16 tableaux), dans les communes de Sainte-Christine en Anjou, en Poitou et de Auvergne, et à Sainte-Christie (Gers). Une chapelle Sainte-Christine existe à Glomel (Côtes d-Armor), avec une statue (sans la meule), et une autre en ruine à Locmalo (Morbihan), avec une statue du XIXe.

Les pèlerins de Rome s'arrétaient sur son tombeau à Bolsena, tandis que les pèlerins de Saint-Jacques bénéficiait d'un un hôpital qui lui était dédié à Somport.

Dans l'iconographie, sainte Christine n'est pas représentée avec sa meule sur les enluminures du site Mandragore ou Enluminures, ni sur les statues, mais on la voit ainsi sur la verrière d'Ervy-le-Chastel 

 

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Sainte Christine de Bolsène. kersanton, XVIIe siècle.Calvaire de la chapelle Sainte-Christine à Lanngristin, Plougastel. Photographie lavieb-aile 30 mai 2018.

Sainte Christine de Bolsène. kersanton, XVIIe siècle.Calvaire de la chapelle Sainte-Christine à Lanngristin, Plougastel. Photographie lavieb-aile 30 mai 2018.

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b) Moine cordelier : Saint Pascal Baylon ?

Voir la discussion sur l'identification de saint Pascal Baylon (Aragon, 1540-1592, béatifié en 1618, canonisé en 1690) dans mon article sur l'église de Brennilis. .

Un saint (condition pour figurer sur un calvaire), moine franciscain, tenant le calice eucharistique, peut être soit Pascal Baylon, soit Antoine de Padoue. C'est cette dernière hypothèse que choisit Lucien Cras :

"...un moine franciscain tenant un calice. on retrouve le même personnage sur la fontaine située à trente mètres au sud-ouest de la chapelle (*) et sur le calvaire de Saint-Languis au Passage. Ce moine est saint Antoine de Padoue."

(*) actuellement dans le transept nord.

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Moine franciscain,  Kersanton, Roland Doré, XVIIe siècle.Calvaire de la chapelle Sainte-Christine à Lanngristin, Plougastel. Photographie lavieb-aile 30 mai 2018.

Moine franciscain, Kersanton, Roland Doré, XVIIe siècle.Calvaire de la chapelle Sainte-Christine à Lanngristin, Plougastel. Photographie lavieb-aile 30 mai 2018.

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La statue en kersanton du même saint, conservée dans la chapelle, transept nord sous la statue de Marie-Madeleine.

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Saint Pascal Baylon ?, kersanton,  chapelle Sainte-Christine à Lanngristin, Plougastel. Photographie lavieb-aile 30 mai 2018.

Saint Pascal Baylon ?, kersanton, chapelle Sainte-Christine à Lanngristin, Plougastel. Photographie lavieb-aile 30 mai 2018.

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c) Christ aux outrages (coté est).

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Calvaire de la chapelle Sainte-Christine à Lanngristin, Plougastel. Photographie lavieb-aile 30 mai 2018.

Calvaire de la chapelle Sainte-Christine à Lanngristin, Plougastel. Photographie lavieb-aile 30 mai 2018.

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II. LA STATUE DE SAINTE CHRISTINE DU CHOEUR, EN  KERSANTON POLYCHROME.

Coté nord du chœur.

Elle est classée depuis le 23 février 1960. Couffon la datait du XVIe siècle et Lucien Cras du XVe. Elle mesure 110 cm de haut.

Elle est si comparable à la précédente pour son dessin, ses attributs (et même les mortaises de l'œillard !), et son costume que l'une a pu servir de modèle à l'autre. Mais elle est plus fine, avec la taille serrée par une ceinture placée très haut sous la poitrine. Ses chaussures pointues, dont le bout apparaît sous les plis de la robe, témoignent d'une mode plus précoce que celles, arrondies, de la statue de R. Doré.

La posture n'est néanmoins pas dépourvue de hiératisme, malgré l'avancée du genou droit, et l'absence de déhanché, la tenue frontale de la tête et la lourdeur du voile "en casque" confèrent à la sainte une raideur et un certain manque de vivacité, voire un regard de sculpture égyptienne.

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Sainte Christine, kersanton polychrome, XVe siècle, , chapelle Sainte-Christine à Plougastel. Photographie lavieb-aile 30 mai 2018.

Sainte Christine, kersanton polychrome, XVe siècle, , chapelle Sainte-Christine à Plougastel. Photographie lavieb-aile 30 mai 2018.

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Sainte Christine, kersanton polychrome, XVe siècle, chapelle Sainte-Christine à Plougastel. Photographie lavieb-aile 30 mai 2018.

Sainte Christine, kersanton polychrome, XVe siècle, chapelle Sainte-Christine à Plougastel. Photographie lavieb-aile 30 mai 2018.

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Sainte Christine, kersanton polychrome, XVe siècle, chapelle Sainte-Christine à Plougastel. Photographie lavieb-aile 30 mai 2018.

Sainte Christine, kersanton polychrome, XVe siècle, chapelle Sainte-Christine à Plougastel. Photographie lavieb-aile 30 mai 2018.

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Sainte Christine, kersanton polychrome, XVe siècle, chapelle Sainte-Christine à Plougastel. Photographie lavieb-aile 30 mai 2018.

Sainte Christine, kersanton polychrome, XVe siècle, chapelle Sainte-Christine à Plougastel. Photographie lavieb-aile 30 mai 2018.

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CONCLUSION.

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La rareté du motif iconographique de sainte Christine à la meule donne toute sa valeur à ces deux représentations, valeur renforcée par l'ancienneté des deux statues (XV et XVIIe), par la précision de la taille de la meule (témoignant des pratiques techniques de l'époque) , et par la renommée de Roland Doré, "sculpteur du roi" et virtuose de la pierre de kersanton, extraite localement dans la rade de Brest.

Malgré mes recherches parmi les enluminures ou la statuaire, je n'ai pu trouver des figures semblables, même plus tardives.

L'élément le plus proche est le panneau de la baie 10 de la verrière de l'église Saint-Pierre-es-liens d'Ervy-le-Châtel, dans l'Aube, réalisée en 1515. Un vitrail exceptionnel qui est au cœur de l'exposition 2018 de la Cité du Vitrail de Troyes.

J'emprunte l'image, par copie d'écran, au site suivant :

https://www.guidigo.com/Web/Ervy-le-Chatel/We9_7wT85KY/Stop/5/Verriere-du-martyre-de-Sainte-Christine-de-Bolsene#images

 

 

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Copyright www.guidigo.com

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III. LA STATUETTE DE PROCESSION.

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Un trou percé dans le socle permet d'introduire un manche qui sert de hampe pour la porter en procession, lors du pardon le dernier dimanche de juillet. Elle est conservée dans la vitrine "aux petits saints du transept sud.

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Sainte Christine, statuette de procession, chapelle Sainte-Christine à Plougastel. Photographie lavieb-aile 30 mai 2018.

Sainte Christine, statuette de procession, chapelle Sainte-Christine à Plougastel. Photographie lavieb-aile 30 mai 2018.

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SOURCES ET LIENS.

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CRAS (Lucien), 1987, "Chapelle Sainte-Christine, Lanngristin", in Plougastel-Daoulas, Patrimoine architectural et statuaire, Les Amis du Patrimoine de Plougastel éditeur, page 103.

COUFFON (René)

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/PLOUGAST.pdf

"CHAPELLE SAINTE-CHRISTINE

Au village de Langristin, ce qui montre que la sainte a supplanté saint Kristin. Edifice en forme de croix latine avec chevet à pans coupés du type Beaumanoir. Le vitrail portait la date de 1558, date que l'on retrouve également sur la porte ; le clocher a été restauré en 1914, suivant l'inscription : " ER BLOAZ MIL NAO C'HANT PEVARZEK EUS AR DIAZEZ BETEG AR BEG AN TOUR MAN A ZO BET ADSAVET EN ENOR DA SANTEZ KRISTINA BENNIGET. - F. CARDINAL PERSON. Y. ANDRE. FABRIK. G. BROUSTAIL MESTR MANSONER ". Démoli en août 1944, il a été restauré en 1975. Date de 1605 sur une porte latérale, avec le nom du fabricien THOMAS. Sacristie du XVIIIè siècle, " 1741 " à l'envers sur l'appui de la fenêtre.

Mobilier : L'autel ne porte plus de retable ni de boiseries, c'est une table de pierre moulurée posée sur un massif. Statues - en kersanton polychrome : sainte Christine, la meule suspendue au cou, XVIè siècle (C.) ; - en bois : sainte martyre, datée 1947 et signée Baglin ; - en bois polychrome : Crucifix, XVIè siècle, Christ aux outrages, XVIè siècle, sainte Anne, XVIè siècle, Vierge à l'Enfant assise, sur une console armoriée, XVIè siècle, autre Vierge à l'Enfant avec un ange sculpté sur le socle, XVIIè siècle, (C.), 3e Vierge à l'Enfant, XVIè siècle (sacristie), saint Matthieu, XVIè siècle, saint Côme et saint Damien, XVIIè siècle (C.), saint Antoine ermite, XVIIè siècle (C.), sainte Marguerite, XVIIè siècle, sainte Agathe, trois saints évêques, - et, à la sacristie, huit statuettes de procession. 

Calvaire : statues géminées sur le croisillon, anges au calice, Pietà au revers. Inscription sur le socle : " A : THOMAS : " et date de 1587 sur le fût.

Fontaine Saint-Gouesnou, surmontée de la statue d'un saint tenant un calice."

 

— Baie 10 Ervy-le-chastel

https://www.guidigo.com/Web/Ervy-le-Chatel/We9_7wT85KY/Stop/5/Verriere-du-martyre-de-Sainte-Christine-de-Bolsene

.— PÉRENNÈS (Henri), 1940,  Plougastel.

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/6fc1bec602ab1010bcb1045d074ba8e5.pdf

"Sainte-Christine. Cette chapelle ·se trouve sur la côte dite de l'Armorique, à quatre kilomètres. Ouest du bourg. Elle s'appelle chapel Langristin, du nom du village où elle est située. Ce vocable de Langristin évoque un vieux saint celtique sant Kristin, aujourd'hui oublié et dont le culte fut remplacé par celui de sainte Christine, vierge . et. martyre, fille d'Urbain, gouverneur d'une ville de Toscane sous Dioclétien. Ayant refusé de sacrifier aux idoles, elle fut tuée à coups de flèches vers l'an 300. On transporta son corps à Palerme, dont elle est la patronne. La chapelle· est un édifice en forme de croix latine, avec un chevet à pans coupés. Une plaque en pierre au pignon ouest rappelle la restauration du clocher en 1914. La porte latérale porte la date de 160o. L'ancien vitrail, daté de 1558, représentait l' Assomption et le couronnement de la Vierge puis saint Nicolas avec les trois enfants ressuscités . La verrière actuelle renferme les médaillons de sainte Christine et saint Eloi. Près du maitre-autel, du côté de l'évangile apparait la statue de sainte Christine avec une meule de moulin suspendue à son cou par une grosse corde. Le cantique breton mentionne cet épisode

Mes an tad dinatur Bourreo e graouadur A stag out-hi eur men Hag e stlap en eul lenn.

Dans le voisinage se trouvent les saints Cosme et Damien tenant des fioles en main.

Du côté de l'épitre c'est d'abord saint Matthieu puis "la sainte Vierge couronnée avec deux petits anges au-dessus d'elle. Elle repose sur une console armoriée d'un blason : 3 couronnes à pointes. Dans l'armoire du maître-autel se trouve un reliquaire avec une relique de saint Vincent; on le fait baiser aux fidèles le jour du pardon. · Le transept nord contient un autel en granit, portant les statuettes de saint Gouesnou coiffé d'une tiare, et de sainte Christine. Dans une armoire au milieu de l'autel est une vieille statuette de la Vierge Mère. Contre la paroi, au-dessus de l'autel, saint Justin portant un enfant, puis saint Nicolas avec les trois enfants, à vieille figure, dont l'un passe la jambe par-dessus la baratte. Dans une niche saint ·Claude, abbé. Au transept sud on aperçoit sainte Anne, un petit saint Michel en granit fourrant l'extrémité de sa croix dans la gueule d'un monstre qu'il foule aux pieds et dont le bras veut écarter cette croix, un beau saint Antoine en bois avec sa clochette, un livre, et son cochon; il est enfermé dans une niche à riches colonnes torses.

Au-dessus d'un confessionnal un petit saint Antoine avec son cochon, symbole du démon. Dans la nef un vieux Christ en croix, encadré d'un Christ assis au calvaire, attendant le supplice, et de sainte Marguerite avec son dragon. Sur le placitre se dresse un calvaire daté de 1587. On voit d'un côté saint Jean et la sainte Vierge, et plus bas un petit Christ assis, de l'autre côté saint Gouesnou avec un calice et la sainte Vierge, plus bas une scène du couronnement d'épines. A une vingtaine de mètres sud-ouest de la chapelle, en contrebas, est la fontaine de Saint Gouesnou, surmontée du buste du saint qui tient un calice. Les pardons avaient lieu le lundi de Pentecôte, à la Saint-Matthieu et le jour de saint Antoine, ermite. Un cantique breton en l'honneur de sainte Christine porte l'imprimatur du 17 Mai 1880. Il chante en 29 couplets la vie de la sainte."

Vitraux par Jean-Pierre LE BIHAN,

http://jeanpierrelebihan2.over-blog.com/article-24704578.html

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Calvaires Maître de Plougastel
6 juin 2017 2 06 /06 /juin /2017 21:11

Les sculptures sur pierre de l'ancienne abbatiale de Daoulas. II. Le calvaire du cimetière (XVe siècle).

 

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Voir : 

 

 

 

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Ce calvaire du XVe siècle, haut de 7,50 m,  est sculpté dans la pierre de kersanton, au dessus d'une base architecturée à pilastres. De bas en haut, nous trouvons le socle à pans coupés, puis le long  fût à pans, portant un croisillon à deux personnages (La Vierge et saint Jean) et enfin  le Crucifix.   Il est décrit par Yves-Pascal Castel dans l'Atlas des croix et calvaires du Finistère sous le numéro 401. 

http://patrimoine.dufinistere.org/commune/index.php?groupe=croix&art=daoulas

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Calvaire du cimetière de l'ancienne abbatiale de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.

Calvaire du cimetière de l'ancienne abbatiale de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.

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LA FACE OCCIDENTALE.

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Calvaire du cimetière de l'ancienne abbatiale de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.

Calvaire du cimetière de l'ancienne abbatiale de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.

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Deux anges bouclés et  tenant des phylactères soutiennent les consoles polygonales du  croisillon. La banderole passe de l'un à l'autre en formant au centre un savant entrecroisement de plis. Je peux y voir des anges chanteurs qui lisent leur partition, ou bien imaginer que les phylactères portaient jadis une inscription peinte.

Entre les deux consoles, un rectangle ne semble pas avoir été martelé ; sans-doute n'a-t-il jamais porté de motifs sculptés.

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Calvaire du cimetière de l'ancienne abbatiale de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.

Calvaire du cimetière de l'ancienne abbatiale de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.

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Entre la Vierge et saint Jean, deux anges tiennent un calice recueillant le sang des plaies des pieds du Christ, selon un motif très courant sur nos calvaires. Ces anges en aube et amict semblent arriver tout droit des Cieux, le corps horizontal, les reins cambrés, l'aube flottant derrière eux.  

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Calvaire du cimetière de l'ancienne abbatiale de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.

Calvaire du cimetière de l'ancienne abbatiale de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.

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La Vierge porte un manteau qui lui voile la tête, une guimpe, et une robe plissée. Ses mains sont jointes.

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Calvaire du cimetière de l'ancienne abbatiale de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.

Calvaire du cimetière de l'ancienne abbatiale de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.

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Saint Jean est reconnaissable à son visage imberbe encadré par des cheveux bouclés, et ses pieds nus comme tout apôtre. Il est vêtu d'une robe aux plis cannelés, serrée par une ceinture, et d'un manteau dont le pan droit croise pour se fixer sous le bras gauche. Il tend la paume droite, et tient un livre, attribut commun aux apôtres, ou propre à l'évangéliste et auteur du Livre de l'Apocalypse. 

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Calvaire du cimetière de l'ancienne abbatiale de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.

Calvaire du cimetière de l'ancienne abbatiale de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.

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L'ange qui descend des Cieux en tenant le titulus (panneau où sont inscrites les lettres INRI) s'apparente aux anges de sollicitude qui se penchent sur la tête du Crucifié. Comme par exemple sur le calvaire du bourg à Dirinon.

 

Calvaire du cimetière de l'ancienne abbatiale de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.

Calvaire du cimetière de l'ancienne abbatiale de Daoulas, photographie lavieb-aile février 2017.

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II. LA FACE ORIENTALE. LA PIETÀ.

Il s'agit d'une Pietà à quatre personnages, la Vierge tenant le corps de son fils étant encadré par saint Jean et par Marie-Madeleine.

On la comparera d'abord à la Pietà à deux personnages du Porche des Apôtres.

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Face orientale du calvaire du cimetière de l'ancienne abbatiale de Daoulas, photographie lavieb-aile juin 2017.

Face orientale du calvaire du cimetière de l'ancienne abbatiale de Daoulas, photographie lavieb-aile juin 2017.

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Face orientale du calvaire du cimetière de l'ancienne abbatiale de Daoulas, photographie lavieb-aile juin 2017.

Face orientale du calvaire du cimetière de l'ancienne abbatiale de Daoulas, photographie lavieb-aile juin 2017.

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Face orientale du calvaire du cimetière de l'ancienne abbatiale de Daoulas, photographie lavieb-aile juin 2017.

Face orientale du calvaire du cimetière de l'ancienne abbatiale de Daoulas, photographie lavieb-aile juin 2017.

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Face orientale du calvaire du cimetière de l'ancienne abbatiale de Daoulas, photographie lavieb-aile juin 2017.

Face orientale du calvaire du cimetière de l'ancienne abbatiale de Daoulas, photographie lavieb-aile juin 2017.

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SOURCES ET LIENS.

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— ABGRALL (Chanoine Jean-Marie), 1906, “Daoulas,” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon, consulté le 5 juin 2017, http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/items/show/328.

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/1f623d8ab53c290b419d50f8f5da88aa.pdf

 

— CASTEL (Yves-Pascal) 11 août 1979 Mieux connaître l'abbaye de Daoulas

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/5706ec4151340cdb93120029fde046d9.jpg

— CASTEL (Yves-Pascal) 1996, "Monuments et objets d'art du Finistère (année 1995) : Daoulas, Porche du cimetière, la statue de saint Cler", Bulletin de la Société Archéologique du Finistère (125, p. 148-149)

— COUFFON (René), 1988, Notice extraite de : Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, par René Couffon, Alfred Le Bars, Quimper, Association diocésaine, 1988.

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/b7a5a075dd70315bdc8d13759ebc81e4.pdf

 

COURCY (Pol de), 1867, Bretagne contemporaine, Finistère, p. 96, Nantes, Charpentier, in-f°, 1867

— LÉCUREUX (Lucien), 1919, église abbatiale de Daoulas, Congrès archéologique de France page 20

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k35688p/f53.vertical

— PINSON (Chanoine Louis), 1696, Histoire de l'abbaye de Daoulas, par un chanoine de cet abbaye, manuscrit recopié au début du XIXe siècle et publié par PEYRON (Chanoine) 1897 Bulletin de la Société archéologique du Finistère pages 49-70, 197-231, 241-256 et 425-440.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207639m/f327.image.r=SOCIETE%20ARCHEOLOGIQUE%20DU%20FINISTERE

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207639m/f283.item.r=SOCIETE%20ARCHEOLOGIQUE%20DU%20FINISTERE

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207639m/f327.item.r=SOCIETE%20ARCHEOLOGIQUE%20DU%20FINISTERE

— http://site.erin.free.fr/Bretagne/Finistere/Daoulas.htm#PorcheApotres

— http://www.infobretagne.com/abbaye_de_daoulas.htm

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Published by jean-yves cordier - dans Daoulas Calvaires
27 février 2017 1 27 /02 /février /2017 18:37

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Le calvaire est décrit dans l'Atlas en ligne des croix et calvaires du Finistère sous le n° 408 avec 1 dessin de Yves-Pascal Castel et 24 photos.

On peut reprendre avec quelques modifications cette description en mentionnant un édifice en kersanton, atteignant  6 mètres de haut,  datant par estimation de 1550 environ, portant la date de 1648 par inscription, et comportant une base à table d’offrande. Vient ensuite un socle portant l'inscription A LE BVLIER F 1648 et sur lequel est sculpté saint Yves, et Véronique tenant la sainte Face. Ce socle reçoit les  statues de Marie-Madeleine, François d’Assise, et Jean. Le fût porte l'inscription L. GARO. F. 1650. Sur le croisillon sont installées les  statues géminées de Vierge-Sébastien, de Jean-Pierre, les statues d'un évêque et de Marie-Madeleine. Sur le croisillon se lit l'inscription: M K[er]AUDEN REC / M HORELLOV F 1696. Au centre, le  Crucifix à l'ouest et le Christ aux liens à l'est.

Cet ensemble hétéroclite associe les sculptures de deux ateliers de Landerneau  : celui des frères Prigent, actif entre 1527 et 1577, et celui de Roland Doré, actif entre 1618 et 1663. Soit, dans les deux cas, et à près d'un siècle d'écart, ce que la sculpture bretonne sur kersanton a fait de mieux. Je m'attacherai, guidé par l'ouvrage d'Emmanuelle Le Seac'h qui en a dressé le catalogue raisonné, d'en étudier les caractéristiques stylistiques. 

Nous verrons :

1. La face principale au crucifix faisant face à l'ouest, avec la Vierge, Jean, Marie-Madeleine et saint Exupère.

2. La face orientale portant l'Ecce Homo et la Pietà.

4. Les inscriptions du croisillon.

4. Le socle  avec Marie-Madeleine à genoux, Jean, François d'Assise, sainte Véronique et saint Yves.

 

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I. LA FACE PRINCIPALE TOURNÉE VERS L'OUEST. LE CRUCIFIX.

 

Face occidentale du calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

Face occidentale du calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

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La croix.

 

Elle se dresse dans le ciel breton comme un mât et sa vergue, où un équipage serait réuni autour de sa vigie.

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Face occidentale du calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

Face occidentale du calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

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Le crucifix. Le Christ mort sur la croix (Roland Doré vers 1648-1650).

Roland Doré et son atelier ont sculpté 21 croix, 50 calvaires et 26 vestiges, dont 41 sont datés, entre 1618 à Penmarc'h et 1662 à Saint-Thégonnec. Les commanditaires sont rarement des nobles, plus souvent des prêtres (Ploeven, Hanvec, Seznec à Plogonnec, Douarnenez, Cast, La Martyre, Plonevez-Porzay), ou des fabriciens (ou "fabriques"). A Dinéault, nous pouvons supposer que les commanditaires sont les fabriciens  A. Le Bulier  et Louis Le Garo qui ont accompagné leurs noms des dates de 1648 et de 1650, compatibles avec l'activité de Roland Doré. Par contre, deux inscriptions du recteur et d'un fabricien, datant de 1696 sur le croisillon, indiquent des interventions plus tardives sur la structure même du calvaire, ou des restaurations. 

Selon Le Seac'h (2014), "les Christ sont caractérisés par des corps allongés, aux longs bras noueux et aux torses presque rectangulaires avec les muscles de l'abdomen en forme de poire. Les veines du cou sont saillantes, ils penchent la tête sur le coté droit, les yeux clos. Les visages sont presque émaciés, les joues creuses mangées par une barbe et une moustache aux mèches fines".

Le corps est étiré, sa longueur correspondant à sept hauteurs de tête. Les lombes sont cambrées, écartées de la croix. Les jambes sont discrètement arquées, les pieds sont posés l'un sur l'autre en équin.

 

Le Christ en croix, calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

Le Christ en croix, calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

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La large couronne, posée bas sur le front effacé, est un soigneux tressage de deux brins décoratifs, fort éloignée des engins de torture enfonçant leurs épines sur des chairs ensanglantées . Les cheveux longs tombent comme un large voile devant l'épaule, à gauche,  ou derrière l' épaule, à droite, selon une formule quasi immuable. Une vue en lumière frisante montre mieux la région sternale du torse parcourue de six stries costales, et l'abdomen saillant, aux deux parenthèses piriformes autour de la bande verticale des grands droits. 

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Le Christ en croix, calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

Le Christ en croix, calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

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Le Christ en croix (Roland Doré), calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

Le Christ en croix (Roland Doré), calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

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Comparer avec :

a) le Christ de la croix de Cléménéc'hy à Logonna Daoulas, par le même Roland Doré.

https://en.wikipedia.org/wiki/Roland_Dor%C3%A9_(sculptor)#/media/File:Logonna-Daoulas,_croix_de_Cl%C3%A9m%C3%A9n%C3%A9c%27hy.JPG

b) le Christ de la croix de la Croix Rouge à Dirinon (photo lavieb-aile):

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Le plus remarquable est la tête, travaillée de façon étonnamment plastique comme sous l'effet d'un couteau sur de l'argile, manié par un geste hanté par la sobriété ou la retenue recueillie. Les traits sont hélas défigurés par deux ovales de lichens crustacés blanchâtres.

 Les yeux baissés semblent prolongés par l'axe très vertical du visage , très épuré, dont la ligne est accentuée par la ligne saillante du nez et  le V inversé des sillons nasogéniens. La moustache trace au contraire un grand U sous lequel le menton à courte barbe bifide et la bouche semblent être des pièces imbriquées.

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Le Christ en croix (Roland Doré), calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

Le Christ en croix (Roland Doré), calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

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Le pagne tranche aussi de manière étonnante avec le perizonium des ateliers de sculpture précédents : au lieu des plis fins et aériens, aux pans gaufrés et volants, nous avons ici des bandes agencées en Z avec des lignes dépouillées, des volumes pleins, simplifiés à des épures géométriques. La formule du pan gauche pris par dessous, et de l'autre replié par dessus perd tout réalisme au profit d'un équilibre de masses.

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Le Christ en croix (Roland Doré), calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

Le Christ en croix (Roland Doré), calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

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Deux anges recueillant le Précieux Sang des pieds du Christ.

Ils ont  cas le sourire amène des anges qui encadrent le  Christ du calvaire de Senven-Lehart et celui la chapelle Seznec à Plogonnec.

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Deux anges au calice, calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

Deux anges au calice, calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

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Sur le croisillon. La Vierge et saint Jean. Sainte Marie-Madeleine et saint Exupère (Bastien Prigent).

En descendant d'un étage dans la mâture du calvaire, c'est un autre atelier virtuose du kersanton, antérieur de 80 ans environ à Roland Doré,  que nous découvrons, facile à reconnaître par l'un de ses traits : les trois larmes en relief des personnages qui pleurent la mort du Christ. Les deux frères Prigent, Bastien (le plus doué) et Henry, ont produit, le plus souvent à la demande des fabriques paroissiales et parfois des prêtres, les calvaires monumentaux de Plougonven (1554) et de Pleyben (1555), les porches de Pencran (1553), de Landivisiau (1554-1565), de Guipavas (1563), des sculptures isolées (à Dirinon) dont la statue de sainte Marguerite et celle de saint Antoine à l'église de Dinéault, et enfin 6 croix et 23 calvaires dont 13 sont complets, à Guimiliau, Lanhouarneau, Saint-Servais, Saint-Derrien, Bourg-Blanc, Saint-Divy, Lothey, etc...

 

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 La Vierge et saint Jean. Sainte Marie-Madeleine et saint Exupère (Bastien Prigent),  calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

La Vierge et saint Jean. Sainte Marie-Madeleine et saint Exupère (Bastien Prigent), calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

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La Vierge (Bastien Prigent).

Elle porte la guimpe et le voile du deuil, et ce voile est recouvert par le col arrondi d'un long manteau. Le pan droit de celui-ci revient s'accrocher à la ceinture en une large boucle. La robe ne manque pas d'élégance, avec ses manches bouffantes et à revers. Mais Marie se moque de cela, elle prie, les mains jointes, les yeux  mi-clos, les lèvres à peine jointes : elle n'est plus que chagrin, et foi. Six larmes s'écoulent, qui sont les six clous de son crucifiement.

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 La Vierge (Bastien Prigent),  calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

La Vierge (Bastien Prigent), calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

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 La Vierge (Bastien Prigent),  calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

La Vierge (Bastien Prigent), calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

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Saint Jean l'évangéliste (Bastien Prigent).

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Saint Jean (Bastien Prigent),  calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

Saint Jean (Bastien Prigent), calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

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Saint Jean (Bastien Prigent),  calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017

Saint Jean (Bastien Prigent), calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017

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Sainte Marie-Madeleine.

Entre saint Jean et la Vierge, à genoux au pied de la croix selon un schéma répété constamment sur les Passions finistériennes des maîtresses-vitres du XVIe siècle, Marie-Madeleine la pécheresse repentie (Marie de Magdala) ou la sœur de Lazare et de Marthe (Marie de Béthanie) , celle qui verse le parfum de nard très rare et très coûteux sur les pieds ou la tête de Jésus, celle qui participera à la Mise au Tombeau et bénéficiera de la première apparition du Christ ressuscité est la patronne de l'église Sainte-Marie-Madeleine de Dinéault. Elle est présente deux fois sur ce calvaire ; mais ici, partageant avec Marie et Jean les larmes de l'affliction,  elle se penche sur le flacon d'aromates (de myrrhe) et se prépare à accomplir les usages de l'embaumement, puisque son Maître, son "rabbouni" (Jn 20:16), est mort.

Comme ailleurs, elle se caractérise par sa chevelure longue et défaite, seulement rassemblée par un bandeau retro-occipital, mon "chouchou". Son élégance fait sa réputation ; mais ici, l'artiste l'a voulu sobre, sans bijoux ni coiffure, seulement apparente par les formes moulantes de la robe et, surtout, par les doubles manches, bouffantes, resserrées par un lien brachial, puis plissées.

On la comparera à celle du calvaire monumental de Plougonven, œuvre des Prigent (photo lavieb-aile) : même front épilé, mêmes sourcils froncés, même bandeau, mêmes fronces sur l'encolure de la robe, mêmes manches où s'invitent quelques crevés.

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Sainte Marie-Madeleine (Bastien Prigent),  calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017

Sainte Marie-Madeleine (Bastien Prigent), calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017

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Sainte Marie-Madeleine (Bastien Prigent),  calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017
Sainte Marie-Madeleine (Bastien Prigent),  calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017

Sainte Marie-Madeleine (Bastien Prigent), calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017

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Saint Exupère (Bastien Prigent).

Rien n'indique son identité, et il se présente comme un saint évêque anonyme, mais chacun reconnaît le patron vénéré ici dans la chapelle Sant-Dispar : l'ermite Isper ou Ispar, romanisé par rapprochement avec saint Spire en "saint Exupère", évêque de Toulouse (ou de Bayeux, cela n'a pas beaucoup d'importance). Il est important pour lui d'être ici, à coté de Marie-Madeleine, avec qui il forme le couple emblématique de la paroisse, comme sur la bannière de procession;

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Saint Exupère (Bastien Prigent), calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017
Saint Exupère (Bastien Prigent), calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017

Saint Exupère (Bastien Prigent), calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017

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II. LA FACE ORIENTALE : ECCE HOMO.

 

Face orientale du calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

Face orientale du calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

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Le Christ aux liens par Roland Doré (vers 1650).

On attribue 3 autres Christ aux liens à l'atelier de Roland Doré, dont celui de Senven Lehart (Wikipédia),  et celui de la chapelle Seznec à Plogonnec (image lavieb-aile) ci-après. Pourtant, celui de Dinéault diffère singulièrement de celui de Seznec. Son visage, tout en intériorité, est plus expressif, la bouche est entrouverte, le manteau de pourpre est largement ouvert sur le corps presque nu et sur le pagne noué à gauche, le roseau expose son l'épi en quenouille de son inflorescence entre deux  feuilles, les mains sont nouées à hauteur du nombril, la main droite retenant le pan du manteau.

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Ecce homo (Roland Doré), calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

Ecce homo (Roland Doré), calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

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Ecce homo (Roland Doré), calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

Ecce homo (Roland Doré), calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

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Sur les culots du croisillon: Saint Pierre et saint Sébastien (Bastien Prigent). 

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Sur le croisillon, face orientale du  calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

Sur le croisillon, face orientale du calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.


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Saint Pierre (Bastien Prigent).

Saint Pierre est pieds-nus comme tout apôtre, crâne désolé par la calvitie à l'exception d'un îlot frontal comme tout saint Pierre qui se respecte, et il tient l'énorme clef du Paradis pour qu'on le reconnaisse facilement. Le bouton rond qui ferme, non sans traction, le manteau rappelle ceux des apôtres du porche de Landivisiau, dans le style Prigent.

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Saint Pierre (Bastien Prigent), calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

Saint Pierre (Bastien Prigent), calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

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Saint Sébastien (Bastien Prigent).

Si on le compare avec les saints Sébastien du porche de l'église de Ploudiry par Bastien Prigent, et de Pencran par son frère Henry, il reflète une évolution de l'iconographie sébastianesque qu'il serait passionnant de retracer, si le crédit de patience de mes lecteurs n'était – et de très loin – déjà épuisé.

— Oh..aller... siouplait...

— En quelques mots alors :

a) La figure dévotionnelle médiévale. À l'époque médiévale Sébastien, officier romain  martyr sous Dioclétien en raison de sa foi, était représenté correctement habillé, mais assailli par les multiples flèches de ses soldats devenus ses bourreaux : "et les soldats lui lancèrent tant de flèches qu'il fut tout couvert de pointes comme un hérisson" (Jacques de Voragine, Légende Dorée). On l'invoquait lors des épidémies de peste, par analogie entre les blessures de la maladie, et les plaies auxquelles il avait survécu. En effet, le hérisson, laissé pour mort,  avait miraculeusement échappé à ce funèbre destin, afin de se rendre au palais impérial et de morigéner Dioclétien. Mauvaise idée, quoique d'inspiration divine : il fut battu de verges, jeté dans les égouts, où sainte Lucine vint récupérer sa dépouille. Il fut représenté aussi sous cette influence médiévale à l Renaissance, toujours habillé, mais sous forme emblématique, en officier et en archer : ici, sur le retable San Benito de Calatrava (v. 1480) à Séville, pour un Ordre militaire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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b) L'éphèbe aux bras liés, déliés.

 à la Renaissance,  les artistes ont vu en Sébastien l'occasion d'un exercice de nu masculin sur le modèle grec antique (alors très en vogue). Le saint, seulement vêtu d'un pagne parfois très court et porté très bas, perd sa barbe et devient un adolescent apollinien, blond, bouclé, qui, tel un surfeur à Waikiki Bieach, se déhanche et adopte une gestuelle libérée de tout hiératisme moyenâgeux. Sa beauté physique passe pour un reflet de celle de son âme. Les bras s'élèvent et expriment, malgré les liens, un dynamisme paradoxal. C'est ainsi que nous le voyons sur la gravure de Martin Schongauer : intitulée Le Petit Saint Sébastien (Colmar, Unterlinden) :

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Albrecht Dürer (Saint Sébastien attaché à un arbre, 1501 ) donne un Sébastien dont le pagne s'abaisse encore, mais dont les bras sont sagement liés derrière le dos.

Bastien Prigent réalise lui aussi un Sébastien dont le corps suit les contours d'un arbre, le bras gauche liée à une branche basse et le bras droit lié à une branche haute : c'est la statue de l'église de Ploudiry :

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c) Les jambes croisées.

Une étape supplémentaire est franchie lorsque le mouvement touche non seulement les bras et le bassin, mais aussi les jambes. Ce saint  aux allures d'éphèbe est toujours figuré presque nu, attaché à un arbre, exposé aux flèches de ses bourreaux, témoignant de l'ardeur de sa foi chrétienne par sa belle indifférence à ses blessures. Mais sa posture est ici remarquable, non pas tant par le geste du bras droit au dessus de la tête que par les jambes acrobatiquement croisées, comme saisies en instantané lors d'une chorégraphie particulière.

le Grand Saint Sébastien de Martin Schongauer (1435/50-1491) en est un exemple encore timide:

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L'influence semble venir des Pays-Bas, mais on peut la voir cheminer à travers les enluminures depuis la seconde moitié du XVe siècle :

La statuaire montre divers exemples de ces jambes liées qui se délient, se tordent, adoptent des positions extravagantes :

— Statue de Saint Sébastien, (fin XVIe) église de Bar-sur-Aube  https://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/BarAube/Bar-sur-Aube-Saint-Pierre.htm

— Statue de Saint Sébastien à Wissembourg.

http://fr.topic-topos.com/statue-de-saint-sebastien-wissembourg

— Saint Sébastien en bois sculpté en ronde-bosse et polychromé. Brabant, vers 1500

http://elogedelart.canalblog.com/archives/2009/11/22/15892491.html

—Saint Sébastien, saint Roch et saint Wolfgang, Bad Aussee, 1475, 

http://www.tenbunderen.be/bedevaarten/bedevaartsplaatsenalgemeen.html

 — musée des Beaux-arts de Gand : chêne, par maître Arnst (Nord des Pays-Bas)  environ  1480-1485. Wikipédia https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Wiki_Loves_Art_-_Gent_-_Museum_voor_Schone_Kunsten_-_De_marteling_van_de_heilige_Sebastiaan_(Q22080797)_(1).JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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On doit aussi souligner que le thème iconographique du Christ à la colonne, ou de la Flagellation, exerce aussi son influence, Sébastien devenant un double juvénile et athlétique du Christ.

 

C'est sous ces influences du bras droit levé et des jambes croisées que se place la statue de saint Sébastien par Bastien Prigent à Dinéault. 

 

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 Saint Sébastien (Bastien Prigent), calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

Saint Sébastien (Bastien Prigent), calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

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d) L'art baroque italien développera ensuite une "figure homo-érotique" voire "sado-homo-érotique" .  Avec Le Sodoma (Saint Sébastien, (1525)  Galleria Palatina, Florence), Guido Reni, Le Caravage, le corps sera érotisé et féminisé, la métaphore liée à la pénétration des flèches sera soulignée, et les pieds échapperont à leurs liens. 

— Ludovico Carraci, Saint Sébastien, 1599 Gravina (Bari), Fundazione Pomarici-Santomasi. 

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La Pietà (Bastien Prigent).

L'atelier des Prigent a sculpté ici une pietà à deux personnages, la Mère tenant son Fils par une main placée sous le torse tandis que la main gauche élève le bras du Christ, dont la main retombe inerte. La Vierge, qui  porte le voile et la guimpe, est en larmes, et on retrouve ici encore le leitmotiv des trois gouttes effilées.

 La Pietà du calvaire de Plougonven est à quatre personnages. Plusieurs autres pietà indépendantes sont sorties du même atelier, comme celle de l'église de Saint-Budoc à Plourin-Ploudalmézeau, à six personnages, et celle de l'église Saint-Nicaise de Saint-Nic, à cinq personnages.

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La Pietà (Bastien Prigent), calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

La Pietà (Bastien Prigent), calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

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La Pietà (Bastien Prigent), calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

La Pietà (Bastien Prigent), calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

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III. LES INSCRIPTIONS DU CROISILLON.

 

Sur la face Ouest du croisillon formant console double feuillagée et ornementée d'une tête d'ange, on lit : 

M : C : KAVDEN : REC

Soit "Messire C[laude]. Kerauden recteur".

Malgré la forme utilisée (Kerauden et non Keraudren, et Ker abrégé en K), il faut reconnaître ici Claude Keraudren, recteur de Dinéault de 1694 à sa mort le 28 mai 1702. C'est lui qui, le 1er jour de mai 1698, a béni la seconde cloche de l'église paroissiale, baptisée François-Sébastien. 

Nota bene : Le 14 mai 1700, Claude Keraudren s'opposa à la prise de possession du bénéfice de la paroisse par Alain Le Cargour. 

https://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/bdha/bdha1938.pdf

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Croisillon coté ouest, calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

Croisillon coté ouest, calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

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Sur l'avers du croisillon, on lit : l'inscription :

M : HORELLOV : F : 1696.

soit "M. Horelllou Fabrique 1696".

Le patronyme Horellou est très répandu à Dinéault (plus de 500 noms sur les registres d'état-civil 1674-1868), et nous n'avons que l'embarras du choix pour proposer un éventuel candidat. Par exemple Yves Horellou, né vers 1666,  marié en 1690 à Louise Lanchou, et dont les enfants Jeanne, Pierre, Jane et Marguerite sont nés en 1691, 1693, 1697 et 1698. Parmi d'autres. Si la première lettre est l'initiale du prénom, je ne peux proposer que Mathieu Horellou, époux de Marguerite Briz, et dont le premier enfant est né en 1674.

On lit aussi sur la face sud du fût l'inscription :

L. GARO F. 1650

"L Garo Fabrique 1650"

Les archives signalent qu'en 1686, Louis Le Garo et Louise Beulier déclarèrent la naissance de leur fils Guillaume, puis, l'année suivante, de leur fils Yves, en 1689 de leur fille Marie, puis viendra Guillaume en 1692, François en 1694, François en 1695, Françoise en 1698, Gabriel en 1701,  Marie-Gabriele en 1704, et Gabrièle en 1707.

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Croisillon coté est, calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

Croisillon coté est, calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

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IV. SUR LE SOCLE.

1°) Du coté ouest : sainte Marie-Madeleine, saint Jean, et saint Yves.

Sur le socle sont posées deux statues en kersanton dues au ciseau de Bastien Prigent : Sainte Marie-Madeleine à genoux tenant un flacon d'onguent, et Saint Jean debout, tête baissée. Tous les deux sont en larmes.

 

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Socle coté ouest, calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

Socle coté ouest, calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

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Sainte Marie-Madeleine.

Cette statue de sainte Marie-Madeleine à genoux, en pleurs au pied de la croix, visage levé visage levé vers le Christ et tenant près d'elle son flacon d'aromates pour l'embaumement se retrouve presque à l'identique à Pencran, dans une statue de kersanton sculptée par Bastien Prigent. A son propos, E. Le Seac'h notait le travail remarquable des draperies, disposées dans les trois dimensions.

On peut noter aussi les doubles manches, plissées, la ceinture dont le nouage est très précisément sculpté, et — mon détail préféré, mon "chouchou" — le bandeau réunissant la partie moyenne de la chevelure derrière la nuque avant de la laisser filer en deux mèches sur les épaules.

La Marie-Madeleine qui est tournée face à la croix au pied du calvaire de Sainte-Marie-du-Ménez-Hom, si elle n'est pas du même atelier (pas de larmes, pas de bandeau de cheveux), est également très évocatrice de celle-ci par sa posture.

 

 

 

 

 

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Sainte Marie-Madeleine (Bastien Prigent), calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

Sainte Marie-Madeleine (Bastien Prigent), calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

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Sainte Marie-Madeleine (Bastien Prigent), calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

Sainte Marie-Madeleine (Bastien Prigent), calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

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Saint Jean éploré (Bastien Prigent).

Le front est plissé, le visage baissé est encadré de boucles en cascade, les trois larmes s'écoulent des yeux du saint, qui semble ployer sous le poids du chagrin et porte la main à sa poitrine.

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Saint Jean éploré, (Bastien Prigent), calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

Saint Jean éploré, (Bastien Prigent), calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

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Saint Jean éploré, (Bastien Prigent), calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

Saint Jean éploré, (Bastien Prigent), calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

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Saint Yves (Bastien Prigent).

Sur le coté du socle est sculptée une statuette d'un religieux, qui répond, à l'ouest, à celle sainte Véronique,  à l'est. Bien que les principaux auteurs n'identifient pas ce "moine", je partage l'avis de J-M. Abgrall qui voit ici saint Yves, en cotte et camail à chaperon, tenant un rouleau de parchemin à droite, et un sac à procès (ou un livre dans une gaine en étoffe) à gauche.

Le culte de saint Yves est attesté dans la paroisse d'une part par sa présence sur le croisillon du calvaire de la chapelle de Dinéault (1590), d'autre part par le triptyque de Saint Yves entre le Riche et le Pauvre à l'intérieur de l'église (XVIIe siècle), et surtout par le nombre considérable de paroissiens portant son prénom dans les archives d'actes du XVII et XVIIIe siècle. C'était aussi le prénom d' Yves Lozeac'h, recteur de 1673 à 1694, ou de trois prêtres originaires de Dinéault et y ayant exercé pendant la même période (Yves Horellou, Yves Le Gourlay et Yves Guillou).

On le comparera à la statue homologue mais bien différente du calvaire de Plougonven, à celle du Folgoët, ou de la chapelle Saint-Yves de Guipavas, ou aux statues  de la croix de Brondusval à Plouider ou du calvaire de Guissény, ou enfin à la statue géminée du calvaire de Plouhinec.

Saint Yves (Bastien Prigent), calvaire de Plougonven, photo lavieb-aile :

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Saint Yves figure aussi en statue géminée sur le calvaire de la chapelle de Sainte-Marie-du-Ménez-Hom (Plomodiern), datant de 1544 et dont l'auteur n'est pas connu. Cette chapelle de ce siège de foires jadis très importantes est voisine de Dinéault.

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Saint Yves,  calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

Saint Yves, calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

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2°) Le socle coté est. Saint François et sainte Véronique.

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Saint François et sainte Véronique,  calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

Saint François et sainte Véronique, calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

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Saint François d'Assise présentant ses stigmates.

Saint François est également présent sur le calvaire de la chapelle Saint-Exupère. Il porte le capuchon de scapulaire, ici rabattu, le froc de bure, la cordelière à trois nœuds et les sandales des Frères Mineurs.

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Saint François,  calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

Saint François, calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

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Sainte Véronique présentant le voile de la Sainte Face.

La Sainte Face est aussi présente sur le calvaire de la chapelle Saint-Exupère de Dinéault.

La coiffure de la sainte est un bourrelet proche du balzo à la mode à la fin du XIVe siècle.

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Sainte Véronique et le voile de la Sainte Face,  calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

Sainte Véronique et le voile de la Sainte Face, calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

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3°) Le socle coté nord : inscription.

LE

A BULIER F 1648.

Selon les actes de décès,  ce fabricien pourrait être décédé le 10 9 1674 à 55 ans (l'acte ne mentionne pas le prénom du défunt).

 

 

 

Coté nord du socle du calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

Coté nord du socle du calvaire de l'église de Dinéault. Photographie lavieb-aile, février 2017.

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COMPARAISON.

Comparaison avec deux calvaires proches de celui-ci :

—Le calvaire de la chapelle Saint-Exupère (1590) : Crucifix, Vierge, Jean, saint Yves, saint évêque (Exupère), Voile de la Sainte Face.

—Le calvaire de Sainte-Marie-du-Ménez-Hom (1544 et Roland Doré vers 1630 ) : Crucifix, anges au calice, deux larrons, deux cavaliers, Jean, Marie-Madeleine, Vierge à l'Enfant, Marie-Madeleine à genoux, Pietà.

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SOURCES ET LIENS.

ABGRALL (Jean-Marie), 1907, Chanoines Jean-Marie Abgrall et Paul Peyron, "[Notices sur les paroisses] Dinéault",Bulletin de la commission diocésaine d'histoire et d'archéologie, Quimper, 7e année, 1907, p. 171-187.

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf_notices/dinault.pdf

"Super User" (pour Philippe BITTEL  ?),s.d,  

http://www.dineault.fr/la-commune/le-patrimoine/patrimoine-religieux/eglise-sainte-marie-madeleine

http://www.dineault.fr/images/eglisemadeleine/eglise.pdf

— Monuments historiques

http://www.monuments-historiques.net/mobilier/48547_pm29000206-groupe-sculpte-la-trinite-eglise-sainte-marie-madeleine-dineault-finistere-bretagne

— CASTEL (Yves-Pascal), "Dinéault", Atlas des croix et calvaires du Finistère.

http://croixetcalvaires.dufinistere.org/commune/dineault/dineault.html

— CASTEL (Yves-Pascal), 1997, En Bretagne. Croix et Calvaires. Minihy Levenez

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/c7ab1cc53d0ef299b5bb65ed3764d18c.pdf

CASTEL (Yves-Pascal), 1985,  "Roland Doré, sculpteur du roi en Bretagne et architecte (première moitié du XVIIe siècle", Bulletin de la Société archéologique du Finistère, p. 97-156.

— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988  Notice de Dinéault,  Répertoire des églises : paroisse de DINEAULT,” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon, consulté le 5 mars 2017, http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/items/show/827.

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/DINEAULT.pdf

COUFFON (René), 1961, "L'évolution de la statuaire en kersanton",, Mémoires de la Société d'émulation des Cötes-du-Nord vol. 89 p. 76-106.

GLENN (C.), 2013, The queering of St.Sebastian: Renaissance iconography and the homoerotic body

Clhttp://cujah.org/past-volumes/volume-ix/essay-4-volume-9/inton Glenn

— LE MOIGNE (Gilbert) (Logonna) : site de ses photos sur Flickr

https://www.flickr.com/photos/glemoigne/page1

 

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIIe siècle. Coll. "Art et Société" Presses Universitaires de Rennes, pages 292-293.

— LISTE DES PERSONNES NÉES À DINÉAULT.

http://genealogies.geneamania.net/delacotte/Liste_Pers2.php?Type_Liste=N&Nom=DINEAULT%20(29)&Ville=447

— NAISSANCE ALPHABÉ A-Z pdf

http://www.dineault.fr/la-mairie/archives-municipales/etat-civil-avant-1903

— THE ICONOGRAPHY OF SAINT SEBASTIAN.

https://web.archive.org/web/20080505081739/http://bode.diee.unica.it/~giua/SEBASTIAN/index.html

— WALL (Rachel) Saint Sébastien in the Renaissance : the classicization and homoeroticization of a saint. http://digitalcommons.providence.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1018&context=art_journal

— WIKIPEDIA Roland Doré (Sculptor). Ce remarquable catalogue illustré en ligne des œuvres de Roland Doré reprend en fait le catalogue raisonné établi par Emmanuelle Le Seac'h.

https://en.wikipedia.org/wiki/Roland_Dor%C3%A9_(sculptor)


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Published by jean-yves cordier - dans Dinéault Calvaires
23 février 2017 4 23 /02 /février /2017 15:31

Les calvaires de Dirinon VII : La Croix de Ty-Croas.

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Voir la série sur Dirinon :

L'enclos paroissial :

Le culte de sainte Nonne :

Les croix et calvaires de Dirinon :

 

 

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Rappel :

"Croix" : monument qui a la forme d'une croix.

"Calvaire" : à la croix s'ajoutent deux personnages sur des croisillons (souvent la Vierge et Jean) ou les deux croix des larrons, voire ("Calvaire monumental") les scènes historiées de la Passion.

Dirinon possède seize croix et calvaires, restaurés par les soins de recteur Guillermou entre 1956 et 1960 puis par la commune. Elles sont décrites par l'Atlas des croix et calvaires sous les n° 418 à 433. Y-P. Castel distinguait en 1993 les croix simples (Croix de Mondragon n° 430, croix de Pen-ar-Run n°431, croix de Trébéolin n°432), les "Croix à Christ" (de Kerniouarn n°428, du bourg n°422, de Ty-Croas n°433, de Kermélénec n°424 et de Croas-Guénolé n°418), les six "Petits Calvaires" (de la Croix-Neuve n°419, de la Croix-Rouge n°420, du cimetière de l'enclos n°421, de la Grange ou Croas ar Vossen n°423, de Lesquivit n°429), sans compter les 5 croix disparues signalées sur le cadastre.

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Situation.

Street view

Maps (60 rue de la Gare)

La croix se situe à l'entrée sud-ouest du bourg de Dirinon, à l'embranchement de la rue de la Gare et de la rue du Stade. Les photos aériennes de 1950-1965 montrent qu'il y a cinquante ans, Ty Croas était le nom d'un hameau isolé dans les champs à 1 kilomètre du bourg, comportant en 1950 trois maisons bordant la route. 

L'urbanisation de Dirinon s'est faite le long des voies principales, notamment la rue de la Gare.

Si on remonte le temps, la carte d'Etat-Major 1820-1866 [en réalité plus tardive, puisque la Station de la ligne Landerneau-Châteaulin crée en 1867 y figure] ne montre plus aucune habitation sur la route entre le château de Keranc'hoat et le Bourg, et son embranchement avec la route vers Keravel.

En 1827, date du cadastre napoléonien, la route est intitulée Chemin vicinal de Loperhet à Landerneau et aucune maison n'y figure.

En remontant encore, vers 1780, la carte de Cassini ne montre plus ici aucun chemin, mais une crête boisée (altitude 110 m environ) d'où descendent divers ruisseau vers le nord (le Roual) et vers le sud (la Glanvez). Cette zone est déserte, aucun nom de lieu n'y figure.

http://mnesys-portail.archives-finistere.fr/?id=viewer&doc=accounts%2Fmnesys_cg29%2Fdatas%2Fir%2Fserie_p%2Fserie_3p%2FFRAD029_00000003P%2Exml&page_ref=74484&lot_num=1&img_num=1&index_in_visu=

Toponymie.

Ty-Croas signifie "la maison près de la croix". Puisqu' aucune maison n'est signalée ici au XVIIIe et première moitié du XIXe, on pourrait en conclure que le nom Ty-Croas est récent, mais il faudrait s'en assurer plus précise par l'étude du cadastre et des archives.

Description.

Elle est décrite en ligne dans l'Atlas des Croix et Calvaires du Finistère sous le n° 433, avec   3 dessins. On peut la reprendre et la compléter ainsi :

Ty-Croas, croix en kersanton de 5 mètres de haut, datant du XVIe siècle. L'emmarchement de trois degrés (granite) reçoit un socle cubique portant l'inscription 1904. Le fût (carré aux angles chanfreinés) est armorié au niveau du nœud aux armes de Lesguern et ??. La croix comporte le crucifix et une Vierge à l'Enfant.

Orientation.

La croix n'est pas orientée comme elle l'était initialement, le crucifix tourné vers l'ouest, mais selon des impératifs d'aménagement urbain, dans l'axe de la rue de la Gare.

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Croix de Ty-Croas, Dirinon. Photographie lavieb-aile février 2017.

Croix de Ty-Croas, Dirinon. Photographie lavieb-aile février 2017.

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I. LE CRUCIFIX.

Le Christ barbu, cheveux longs, yeux clos, tête inclinée, porte un pagne court. Pieds en rotation interne. Nombril en bouton. Titulus moderne.

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Croix de Ty-Croas, Dirinon. Photographie lavieb-aile février 2017.

Croix de Ty-Croas, Dirinon. Photographie lavieb-aile février 2017.

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Croix de Ty-Croas, Dirinon. Photographie lavieb-aile février 2017.

Croix de Ty-Croas, Dirinon. Photographie lavieb-aile février 2017.

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Un écu est placé sur le nœud du fût : malgré une lecture rendue difficile par la présence de lichens, il porte une magnifique hure de sanglier, qui correspond aux armoiries d'or à la hure de sable de la famille de Rosnyvinen. . Annie Le Men 1990, qui   a identifié cet écu,  a indiqué dans son article pour cette croix la date de 1610.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_de_Rosnyvinen

Pol Potier de Courcy décrit ainsi la famille de Rosnyvinen dans son "Nobiliaire et armorial de Bretagne" :

« Rosnyvinen (de), sr dudit lieu, trêve de Loc-Eguiner, par. de Ploudiry, — de Keranhoat, par. de Loperhet,de Trébéolin, par. de Dirinon, — de Guitté, par. de ce nom, — de Vaucouleurs, par. de Trélivan, — de Chambois et de Beauvais, en Normandie, — du Parc-Avaugour, au Maine, — du Plessix-Bonenfant et de Piré, par. de Piré, — de la Gromillais, par. de Québriac, — de Trémelgon, par. d’Ambon, — de Gamarec, par. d’Elven, — de Tilly, — de la Haye-d’Iré, par. de Saint-Rémy-duPlain, —comte de Maure, par.de ce nom, —s’deFouesnel, par. de Louvigné-de-Bais, — de Beaucé, par. de Mélesse, — du Bouessay, — de Kerouzéré, par. de Sibiril, — du Jarriay, par. de Rougé, — du Rible, par. de Plomodiern. Ane. ext. chev., réf. 1669, onze gén.; réf. et montres de 1426 à 1562, par. de Ploudiry, Loperhet, Dirinon, Québriac, Plougastel-Daoulas et Trélivan, év. de Léon, Cornouaille et Saint-Malo. D’or à la hure de sanglier de sable, arrachée de gueules et défendue d’argent ; aliàs : à la bordure engreslée de gueules. Devise : Défens-toi ; et aussi : Non ferit nisi læsus. »

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Or, la consultation de la carte IGN montre que le château de Keranc'hoat à Loperhet et le lieu-dit Trébéolin à Dirinon ne sont pas éloignés de Ty-Croas de plus d'1,5 km.

image Wikipédia 

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Croix de Ty-Croas, Dirinon. Photographie lavieb-aile février 2017.

Croix de Ty-Croas, Dirinon. Photographie lavieb-aile février 2017.

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II. LA VIERGE À L'ENFANT.

La Vierge porte une couronne à larges fleurons. Son visage est rond. Son Fils, aux cheveux ras,  est assis jambes croisées sur son bras gauche. Tous les deux se tiennent la main, ou bien tiennent ensemble un objet indistinct. 

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Croix de Ty-Croas, Dirinon. Photographie lavieb-aile février 2017.

Croix de Ty-Croas, Dirinon. Photographie lavieb-aile février 2017.

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Croix de Ty-Croas, Dirinon. Photographie lavieb-aile février 2017.

Croix de Ty-Croas, Dirinon. Photographie lavieb-aile février 2017.

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Croix de Ty-Croas, Dirinon. Photographie lavieb-aile février 2017.

Croix de Ty-Croas, Dirinon. Photographie lavieb-aile février 2017.

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De ce coté de la croix, nous trouvons un écu portant trois rangs de cloches et de pots alternés qui correspondent en héraldique à une fourrure, le vair. Il est possible d'y voir, comme le suggère l'Atlas des Croix et Calvaires, les armoiries de la famille Lesguern, fascé de six pièces de vair et de gueules, reprise de la famille de Coëtménech

 

Nobiliaire et armorial de Bretagne de Pol Potier de Courcy

LESGUERN

par. de Plouarzel, — de Rosarnou, par. de Dinéault, — de Kerbréden, par. de Plouvien, — de Chef-du-Bois, près Landerneau.

Anc. ext., réf. 1669, neuf gén. ; réf. et montres de 1447 à 1554, par. de Saint-Frégan, év. de Léon.

Pour armes antiques : d'or au lion de gueules, à la bordure engreslée d'azur, qui est Lesguern; moderne : fascé de six pièces de vair et de gueules, qui est Coëtménec'h.

Prigent de Coëtménec'h vivant en 1411, laissa de l'héritière de Lesguern: Alain, vivant en 1147, marié à Anne du Rest, dont les descendants prirent le nom de Lesguern, mais en retenant les armes de Coëtménec'h. Jacques-Guy, épouse en 1688, Jeanne de Touronce, dame de Kervéatoux; Joseph-René, petit-fils des précédents, épouse en 1753, Marie-Jeanne de Kersulguen, dame de Chef-du-Bois ; un conseiller au parlement en 1778.

La branche aînée tombée en quenouille, a porté au XVIe siècle la terre de Lesguern dans la famille Huon de Kerézelec.

 

COETMENEC'H

Coëtménech (de), vicomte dudit lieu par. de Plouider,— sr de Coëtjunval, par. de Ploudaniel, — de Kerrom et de Rucat, par. du Minihy de Léon, — de Keranhoat, par. de Loperhet, — de Penandreff. par. de Plourin.

Réf. et montres de 1446 à 1503, par. de Plouider, Kerlouan, Plourin, Languengar, Ploudaniel et le Minihy, év. de Léon. Fascé de vair et de gueules (Sceau 1418), Devise : Soit.

Prigent vivant en 1373, marié à Tiphaine du Chastel.

La branche ainée fondue au xv« siècle dans le Vayer, d'où la vicomté de Coëtménec'h a appartenu successivement aux la Feillèe, Beaumanoir, Rosmadec, Kergroades, Montmorency et par acquêt aux Barbier de Lescoët.

La branche de Coëtjunval fondue dans du Louët qui ont retenu les armes de Coëtménec'h ; le chef d'une autre branche en épousant l'héritière de Lesguern, en Saint-Frégan, prit ainsi que ses descendants le nom de Lesguern, mais en conservant les armes de Coëtménec'h. Voyez Lesguern.

Je renvoie aux compétences de Jean-Bernard de La Brosse et à la lecture de son ouvrage Dirinon et son pays sur les manoirs de Dirinon pour démêler les fils de l'histoire du manoir de Keranc'hoat et des seigneurs de Rosnyvinen, du Louët, des Coëtmenec'h et de la famille Lsguern.

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Croix de Ty-Croas, Dirinon. Photographie lavieb-aile février 2017.

Croix de Ty-Croas, Dirinon. Photographie lavieb-aile février 2017.

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La date 1904 est gravée (avec un joli chiffre 4) sur le socle, date probable d'une Mission.

 

 

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Croix de Ty-Croas, Dirinon. Photographie lavieb-aile février 2017.

Croix de Ty-Croas, Dirinon. Photographie lavieb-aile février 2017.

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SOURCES ET LIENS.

— CASTEL (Yves-Pascal), "Dirinon", Atlas des croix et calvaires du Finistère.

http://croixetcalvaires.dufinistere.org/commune/dirinon/dirinon.html

— CASTEL (Yves-Pascal), 1993 (3 septembre) Croix et calvaires de Dirinon

“0954 Dirinon, Croix et Calvaires... 03.09.93.,” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon, consulté le 21 février 2017, http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/items/show/2456.

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/71f7516bf9d58e7cc2eaa4246f072eb5.jpg

— CASTEL (Yves-Pascal), 1997, En Bretagne. Croix et Calvaires. Minihy Levenez

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/c7ab1cc53d0ef299b5bb65ed3764d18c.pdf

 — LE MEN (Annie), 1990, "Armorial de la commune de Dirinon" Bulletin de la Société archéologique du Finistère, t. CXIX, pages 207 à 224 (page 220)

—G. LE MOIGNE (Logonna) : site Flickr

https://www.flickr.com/photos/glemoigne/page1

— Plan Local d'Urbanisme de Dirinon

http://www.pays-landerneau-daoulas.fr/medias/2016/07/Rapport-de-presentation_20160610-MPLUS1-DIRINON-RP-MODIFIE_APPROBATION.compressed.pdf

— Les voies antiques entre Quimper et Landerneau, in site Voies Romaines de Bretagne

http://voies-romaines-bretagne.com/vrom2/index.php?art=vrom_f_quimper_le_faou_landerneau.

— LA BROSSE (Jean-Bernard de), 2010-2016, Dirinon et son pays au fil de l'histoire de la Bretagne, quatre tomes. 

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Published by jean-yves cordier - dans Dirinon Calvaires

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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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