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27 février 2025 4 27 /02 /février /2025 17:27

Les peintures sur lambris de sapin de l'église Saint-Cornély de Carnac. I, le vaisseau central.

Ensemble de dix scènes de la vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont).

Voir sur Carnac :

Voir sur les lambris peints en Bretagne :

 

PRÉSENTATION. 

Les lambris peints.

En Bretagne, la mode du décor des plafonds lambrissés peints date de la période médiévale (Barral I Altet), comme à Merléac, à Chatelaudren à la fin du XVe siècle, et se poursuit ensuite à la chapelle Saint-Gonéry de Plougrescrant au début du XVIe siècle  ou à Douarnenez au milieu du XVIIe siècle et à Saint-Divy. Sous le lambris peint de la chapelle Notre-Dame des Carmes de Neuillac, datant du XVIIIe siècle, a été découvert un lambris du XVe siècle. 

 Pour la période moderne, 39 lambris ont été inventoriés en Bretagne, dont 17 en Morbihan, 15 en Finistère, 5 en Côtes d'Armor et 2 en Ille-et-Vilaine.

La grande surface disponible des charpentes est particulièrement apte à recevoir des cycles narratifs liès à l'Enfance ou à la Passion du Christ, à la Vie de la Vierge, mais aussi aux scènes de la vie du saint ou de la sainte qui patronne le sanctuaire.

L'église Saint-Cornély et ses lambris.

L'église Saint-Cornély a été édifiée en 1639 (tour occidentale), 1659 (sacristie), 1669 (transept nord pour la confrérie du Saint-Sacrement), et 1685 (vaisseau sud pour la confrérie du  Rosaire, et porche sud). Le porche nord ne fut érigé qu'à la veille de la Révolution. Elle  renferme un buste-reliquaire du saint patron, dont des reliques se trouvent également à Saint-Avé et à la chapelle Saint-Guénolé de Locunolé.

L'église Saint-Cornély de Carnac est divisée en  trois vaisseaux parallèles, c'est à dire deux bas-côtés ou  "chapelles" — du Saint Sacrement au nord et du Rosaire  au sud— et un vaisseau central où la nef est séparée du chœur depuis 1806 par une grille en fer forgé.

Les charpentes de ces trois vaisseaux sont lambrissés, et ces lambris sont entièrement peints, entre 1690 et 1732.

Je n'ai pas eu accès aux descriptions détaillées de ces ensembles de peinture, telles qu'on doit les trouver dans le mémoire de master d'histoire de l'art rédigé en 2021 par Valentine Guillevic pour  l'Université de Nantes, ou dans le mémoire rédigé par Guylaine Le Kernec en 1986. 

Maud Hamoury, qui donne de précieux renseignements sur ces lambris dans son ouvrage La peinture religieuse en Bretagne aux XVII et XVIIIe siècles,   cite l' inscription indiquant "Ce lambris a este peint du tant de G.D :M :Remond Dugeurn Le Gril recteur de Carnac et Ian Le Gril procureur de Corneille ; 1731."

Je découvre que Raymond-Toussaint Le Gril, de la paroisse de Saint-Pierre et recteur de Lesbin-Pontscorff, fut pourvu par l'Évêque le 7 septembre 1713. Le Gril se fit de nouveau conférer Carnac par le Souverain Pontife, le 6 septembre 1717. A l'âge de 48 ans, il mourut le 13 mars 1732 et fut inhumé le 15 au cimetière. (Abbé Luco, Bulletin de la Société polymathique du Morbihan année 1877 p. 131 à 136)

Les peintres

Maud Hamoury apporte beaucoup de précisions sur les peintres désignés pour ces lambris, et leurs rétributions. 

-Joseph Galmay de Moleon (Crédin, 1692-apr. 1751)

Il réalisa de nombreux travaux pour la paroisse de Carnac dès 1725 pour la peinture et la dorure de statues, la peinture de la croix de la tour, et, le 2 février 1727, il signe un marché avec le procureur de l'église de Carnac pour "faire huit tableau dans le lambris du chœur de saint corneil et qui viendront jusqu'au second pilier avec une suite d’architecture pour ornement". Il est payé 500 livres (quittance du 3 novembre 1727)

Il travailla aussi à Brandérion, à Elven, ou à Baud, et M. Hamoury lui attribue le lambris de la chapelle Saint-Adrien de Saint-Barthélémy, consacré au Martyre de Saint Adrien.

-Jean-Baptiste Le Corre, dit sieur Dupont (Pontivy, vers 1670-Pontivy, 1740).

Fils du peintre, doreur et sculpteur, Louis Le Corre, sieur Dupont , peintre de Pontivy, il entra en 1689 en apprentissage pour 4 ans à Rennes puis revint  à Pontivy où il se maria en 1695. En 1706, il réalisa le lambris de la chapelle Sainte-Tréphine de Pontivy, en neuf tableaux.

En 1716, il peint le lambris de la chapelle Notre-Dame du Crénénan de Ploerdut, et en 1724 celui de l'église de Bodéo.

En 1731, il peint pour 400 livres les 3 scènes de la Passion du porche de l'église de Carnac. Il doit aussi parachever le lambris de la vie de saint Corneille commencé par Joseph Galmay.

Le 25 octobre, 1731, il reçoit 500 livres pour la peinture du lambris du Rosaire ( j'en déduis, vu la somme  : celui du bas-côté sud).

Son fils Martin Le Corre, sieur Dupont, né à Pontivy en 1699, l'aide dans ces travaux en 1731.

Selon Maud Hamoury, Jean-Baptiste le Corre s'est inspiré du peintre flamand Johannes Sadeler pour la Cène des lambris nord de Saint-Cornély.

Sources.

Saint Corneille, Cornelius en latin, ou Cornély, pape de 251 à 253, est vénéré en Morbihan et notamment à Carnac où on l'invoque comme patron des bêtes à cornes, particulièrement lors du pardon du deuxième dimanche de septembre. 

Si des Vies de saint Corneille ont été imprimées par exemple en 1699  (  Louis-Sébastien Le Nain de Tillemont, Mémoires pour servir à l'histoire ecclésiastique, Volume 3,Partie 3), ou en 1719 par F. Giry (Vie des saints) je n'ai pu retrouver quelles sources scripturaires ont été fournies aux peintres, précisant les miracles attribués au saint. Les épisodes de son martyre sont décrites dans la Légende dorée de Jacques de Voragine (18 septembre).

Seul un tableau du chœur montre saint Corneille face à des bovins.

 

Description.

Plan général :

Vaisseau nord, ou chapelle du Saint-Sacrement : enfance du Christ ; discours du pain de Vie ( Le Corre 1731). Chapelle des Fonts (Le Botherelle 1690)

Vaisseau central : Vie de saint Corneille (Galmay 1727-Le Corre 1731)

Vaisseau sud ou chapelle du Rosaire /autel de saint Jean-Baptiste et autel du Rosaire : Scènes de la vie de saint Jean-Baptiste. Les mystères du Rosaire. (Le Corre 1731)

Porche sud : 3 scènes de la Passion (Le Corre 1731)

 

Plan du vaisseau central :

I. Dans la nef, de l'ouest vers l'est : six tableaux (les miracles de saint Cornély)

Du côté sud

1.Saint Corneille sauvant un navire d'un naufrage.

2.Saint Corneille guérit un homme paralytique.

3.Saint Corneille par ses prières et ses bénédictions, sauve la fille d'un sénateur romain.

Du côté nord :

4.Saint Corneille délivre une fille possédée du démon.

5.Saint Corneille prêche à plusieurs nations.

6.Saint Corneille donnant le baptême à un païen.

 

II. Devant le chœur : de l'ouest vers l'est : six tableaux (Vie de saint Cornély ; son martyre).

Du côté sud :

7.Saint Corneille face à un roi assis

8.Saint Corneille bénissant des bœufs et des hommes.

9. Saint Corneille en pape devant un moine et d'autres hommes

Du côté nord :

10.Saint Corneille prêchant à un roi assis sur son trône devant un moine

11.Saint Corneille agressé par une troupe.

12.Le martyre de saint Corneille

Note : la numérotation est de moi, à valeur auto-réferencielle. Les titres sont de moi, sauf  pour les titres inscrits dans des cartouches en 1, 2 , 4, 5.

 

 I. Dans la nef de l'ouest vers l'est : six tableaux (les miracles).

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

1. Saint Corneille sauvant un navire d'un naufrage. Jean-Baptiste Le Corre 1731.

Le saint, coiffé d'un bonnet rouge fourré, et vêtu d'un camail rouge au dessus d'un surplis et d'une soutane, bénit un navire — un trois-mâts à hunier en train de luttre contre une mer agitée. Derrière lui, un prélat porte une calotte rouge et un rabat blanc.

 

 

 

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

 

2. Saint Corneille guérit un homme paralytique. Jean-Baptiste Le Corre 1731.

Le saint porte les attributs papaux (tiare, férule crucifère, chape verte sur surplis et soutane, mules rouges) et bénit le malade qui, presque nu, est soutenu par une femme. Un rideau rouge est rabattu sur un arrière plan de palais.

Pour Maud Hamoury (p. 224), le peintre s'est inspiré d'une gravure éditée par Audran d'après le tableau de Saint Charles Borromée guérissant les lépreux [administrant la communion aux pestiférés de Milan] de Pierre Mignard.

Pierre Mignard , 1650, Saint Charles Borromée administrant la communion aux pestiférés de Milan, Musée Narbonne.

 

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

 

3. Saint Corneille par ses prières et ses bénédictions, guérit  de sa paralysie Sallustia, femme de Céréalis . Jean-Baptiste Le Corre 1731.

"Avant cette exécution [de Corneille], Céréalis, qui le gardait, le pria de passer par sa maison pour voir Salustie, sa femme, qui était paralytique depuis quinze ans. Corneille y étant entré, se mit en prières pour elle; après quoi il lui dit avec une foi vive: « Au nom de Jésus-Christ de Nazareth, levez-vous et soutenez-vous sur vos pieds ». Et, à l'heure même, elle se leva en pleine santé, criant à haute voix : « Jésus-Christ est le vrai Dieu et le vrai fils de Dieu ».  Paul Guérin, Petits Bollandistes.

 

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

4. Saint Corneille délivre une fille possédée du démon. Jean-Baptiste Le Corre 1731.

Le pape, portant ici l'étole et le goupillon propors aux exorcismes,  asperge la femme qui est soutenue par un couple. Le démon est expulsé dans la vapeur du souffle de la possédée, il est représenté sous la forme de deux diablotins noirs .

Pour Maud Hamoury (p. 224), le peintre a pu s'inspirer d'une gravure montrant l'évanouissement d'Esther face à Assuerus.

 

 

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

5. Saint Corneille prêche à plusieurs nations. Jean-Baptiste Le Corre 1731.

Pour Maud Hamoury (p. 224), le peintre a pu s'inspirer d'une gravure  d'Etienne Gantrel montrant Saint François-Xavier.

Étienne Gantrel, La prédication de saint François-Xavier (BNF, Cabinet des Estampes)

 

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

6. Saint Corneille donnant le baptême à un membre de la famille de Cerealis devant ce dernier et sa femme Salluste, qui viennent eux-mêmes d'être baptisés.

"Le Pape lui administra [à Cerealis] le baptême et à toute sa famille, ainsi qu'aux soldats de Céréalis, qui se convertirent à la vue d'un si grand miracle. Ces conversions irritèrent de nouveau l'empereur, qui fit conduire ces néophytes avec Corneille au temple de Mars, pour y sacrifier aux idoles. Mais ces généreux serviteurs du vrai Dieu ayant craché contre les statues au lieu de les adorer, ils furent aussitôt décapités. La nuit suivante, la bienheureuse. Lucine, avec quelques ecclésiastiques de Rome, enlevèrent leurs corps et les ensevelirent dans une crypte de son prædium, dépendante du cimetière de Calliste, sur la voie Appienne." Paul Guérin, Petit Bollandiste

 

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

 I. Dans le chœur (après la grille) de l'ouest vers l'est : six tableaux (le martyre).

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Du côté sud :

7. L'empereur Décius ordonne de conduite Corneille au Temple de Mars pour le sacrifier aux idoles.  Joseph Galmay 1727-v.1730.

Pour Maud Hamoury, Joseph Galmay a utilisé ici comme modèle une gravure de Guillaume Vallet représentant Saint-Jean-Baptiste devant Hérode. Le Musée d'art et d'hisoire de Genève précise que cette gravure tire elle-même son modèle d'un travail de Charles Le Brun.

Saint Jean-Baptiste devant Hérode, Guillaume Vallet (1634 - 1704),MAH Musée d'art et d'histoire, Ville de Genève

 

 

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

8. Saint Corneille bénissant des bœufs et des hommes rassemblés.  Joseph Galmay 1727-v.1730.  

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

9. Le pape Corneille devant un moine et d'autres hommes.  Joseph Galmay 1727-v.1730.

Du côté nord 

10. Corneille confronté à l'empereur. Joseph Galmay 1727-17--

 

"Le martyre de saint Corneille sous les empereurs Gallus et Volusien.

Lorsque saint Corneille eut ainsi remporté la victoire sur les schismatiques, il s'éleva contre l'Eglise une autre persécution bien plus cruelle que la précédente, qui fut allumée par les empereurs Gallus et Volusien. Il en parle en ces termes dans sa lettre à Lupicin, évêque de Vienne : « Vous saurez que l'arche du Seigneur est fort agitée par le vent de la persécution, et que les chrétiens sont tourmentés de tous côtés par des supplices inouïs auxquels les empereurs les condamnent. Il y a, dans Rome, un lieutenant expressément établi pour les faire périr. Nous ne pouvons plus célébrer les divins Mystères ni publiquement, ni dans les caves qui ne sont pas tout à fait secrètes. Plusieurs ont déjà été couronnés du martyre. Priez Dieu qu'il nous fasse la grâce d'achever fidèlement notre course, qui ne durera plus guère, selon la révélation que nous en avons eue. Saluez en notre nom tous ceux qui nous aiment en Jésus-Christ».

Il fut d'abord relégué à Centumcelles, aujourd'hui Civita-Vecchia; mais comme il n'avait plus de patrie sur la terre, il ne regarda point cet éloignement comme un exil. De ce lieu il écrivit plusieurs lettres à saint Cyprien, qui lui fit aussi de belles réponses; il lui donna de grands éloges pour le zèle et la fermeté qu'il faisait paraître à défendre la foi, à encourager les fidèles et à soutenir généreusement les intérêts de l'Eglise. Mais, ce pieux commerce de lettres ayant été découvert par Dèce, que l'on informa d'ailleurs des visites que les chrétiens rendaient souvent à leur saint pasteur, il le fit venir à Rome."

 

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

11. Saint Corneille frappé par les soldats de l'empereur par une troupe. Joseph Galmay 1727-17--

"il le fit venir à Rome, et, après lui avoir reproché, par une calomnie ordinaire aux tyrans, qu'il avait des intrigues avec les ennemis de l'Etat, et qu'il leur écrivait contre son service, il lui proposa de deux choses l'une: ou de sacrifier aux dieux de l'empire ou de s'attendre à perdre la vie. Corneille s'étant moqué de ces menaces, il lui fit frapper la bouche avec des cordes plombées, puis l'envoya au temple de Mars avec ordre s'il refusait de sacrifier aux idoles, de lui trancher la tête. " (Petits Bollandistes)

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

12. Le martyre de saint Corneille par décapitation. Joseph Galmay 1727-v.1730.

"Le pape Adrien Ier mit depuis les reliques de saint Corneille dans l'église qu'il fit bâtir sous son invocation. A l'instance de Charles le Chauve, empereur et roi de France, le corps de saint Corneille a été transféré et apporté dans la ville de Compiègne, et déposé dans une célèbre abbaye que ce prince y avait fait bâtir en l'honneur de la sainte Vierge et des saints martyrs Corneille et Cyprien. En 1852, on retrouva à Rome, sur la voie Appienne, dans la catacombe de Calliste, exactement au lieu où il avait été enseveli, le tombeau de saint Corneille. Aujourd'hui ses reliques reposent dans l'église de Saint-Jacques, de Compiègne."

 

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

 

LE DÉCOR.

Les scènes sont séparées par des fenêtres en trompe-l'œil (à pilastres , balustrades et guirlandes), où des angelots écartent un rideau , jouent de la lyre ou de la flûte de pan, à moins que des chérubins n'apparaissent dans des nuées.

Après les quatre premiers tableaux (1, 2, 4 & 5), les fausses fenêtres sont encadrées de supports anthropomorphes (hommes et femmes canophores) dont la base est peinte en marbre feint de couleur.

Au centre, et séparant les deux séquences de tableaux, une fausse architecture associe des pots-à-feux et des corbeilles pour mieux montrer le ciel parsemé d'étoiles et de nuages. Puis, plus à l'est, ce ciel n'est visible qu'à l'intérieur de médaillons au dessus de rubans à mascarons.

 

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

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Les peintures sur lambris de l'église Saint-Cornély de Carnac. Vie de saint Corneille (Joseph Galmay de Moléon, 1727; achevé en 1731 par J.-B. Le Corre dit Dupont). Cliché lavieb-aile 2024.

SOURCES ET LIENS.

—BARRAL Y ALTET (Javier), 1987, Décor peint et iconographie des voûtes lambrissées de la fin du Moyen-Âge en Bretagne, Académie des inscriptions et belles-lettres.

https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1987_num_131_3_14524

—Du Cleuziou ( Henri ) 1887, La création de l'homme et les premiers âges de l'humanité

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5497413m/f497.item

— GUÉRIN (abbé Paul) Les petits Bollandistes... 16 septembre. Saint Corneille, pape et martyr. p. 129-133

https://books.google.fr/books?id=nInrAAAAMAAJ&newbks=1&newbks_redir=0&pg=PA132&focus=viewport&dq=%22Saint+Corneille%22+cerealis&hl=fr&output=text#c_top

— GUILLEVIC ( Valentine), 2021. Étude des lambris peints de l'église Saint-Cornély, Carnac. Sous la direction d'Emmanuel Lamouche, Master 2 : Histoire de l'art, Université de Nantes, 2021. Non consulté.

https://rbkistorbzh.wordpress.com/2022/03/08/de-la-legende-a-la-representation-de-la-vie-de-saint-cornely/

— HAMOURY (Maud), 2010, La peinture religieuse en Bretagne aux XVIIe et XVIIIe siècles; Presses Universitaires de Rennes pages 176 et suiv., 208, 396, 461 et 509-510-511.

 

 

HAMON (Françoise), 1986 « L’église Saint-Cornély de Carnac », Congrès archéologique de France, Paris, Société française d’archéologie, 1986.

LE GUENEDAL (abbé) 1913, Notice sur l’église de Carnac (Morbihan) : Patron Saint-Cornély, Hennebont, Normand, 1913.

LE KERNEC (Guylaine), 1986, Les lambris peints de l’église Saint-Cornély Carnac, Etude sur la peinture monumentale dans le Morbihan, 1986, mémoire de maîtrise sous la direction de Monsieur Xavier Barral I Altet.

Jacques de Voragine, La légende dorée, traduit par Teodor de Wyzewa, Paris, 1910.

 

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Published by jean-yves cordier - dans XVIIIe siècle Chapelles bretonnes. Supports anthropomorphes.
26 février 2025 3 26 /02 /février /2025 14:52

Le calvaire (Toinas et Conci 1511 et/ou  Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Les larmes de Marie et de Jean.

Sur Plouguerneau, voir :

 

PRÉSENTATION.

Située, comme son nom l'indique, dans un paisible vallon dont le ruisseau se jette dans l'Aber Wrac'h après avoir alimenté des moulins, Notre-Dame du Val, en breton Chapel an Traoñ, dépendait du manoir de Ranorgat : voir la carte de Cassini, de la fin du XVIIIe siècle. 

 

 

Carte de Cassini, fin XVIIIe s.
Carte IGN

La chapelle actuelle dépendait à sa construction de la famille Le Moyne, propriétaire du manoir de Rannorgat, famille qui y a apposé ses armoiries — celles de Tanguy  Le Moyne de Rannorgat et de son épouse Leveneze de Kermenou —entre 1537 et 1560 (M. Faujour), et bien qu'on lise la date de 1572 sur la porte à fronton de la longère nord, la construction serait donc plus précoce . À l'intérieur, une statue porte la date de 1527 avec le nom de son donateur, le prêtre François Jézégou.

Elle est d'architecture harmonieuse avec son clocheton à deux chambres de cloches, son fronton Renaissance de la porte latérale et ses crossettes en forme de lion et de chien. Au sud, la fontaine votive alimente un bassin de dévotion, un lavoir et un poull-lin, "trou à rouir le lin".

 

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Cartel de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Cartel de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

LE CALVAIRE : SON SOUBASSEMENT.

Croquis Y.P. Castel 1980.

Au nord, sous les frondaisons du placître, le calvaire se découvre, avec son soubassement à cinq degrés circulaires en granite.

Les quatre premiers degrés (dont le premier est enterré dans sa moitié nord) sont faits de blocs en portion de cercles, tandis que le dernier est monolithique et chanfreiné.  C'est ce bloc qui porte l'inscription [équerre] IO.TOINAS [marteau] : H : CONCI : LAN MIL CINQ CANS XI, affirmant sa datation en 1511.

 

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le soubassement (granite) du calvaire  de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le soubassement (granite) du calvaire de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le soubassement (granite) du calvaire  de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le soubassement (granite) du calvaire de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le soubassement (granite) du calvaire  de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le soubassement (granite) du calvaire de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le soubassement (granite) du calvaire  de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le soubassement (granite) du calvaire de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Mais cette date (si on en accepte la validité malgré la difficulté de lecture) est-elle celle du socle en granite (une belle performance), ou bien celle de l'ensemble du calvaire avec ses personnages en kersanton ?

Lisons la description d'E. Le Seac'h :

 

La description d'Emmanuelle Le Seac'h :

 

"L'introduction du vocabulaire décoratif classique (1511-1542).

"Le rôle pionnier de IO. Toinas et de H. Conci (1511)

"Io. Toinas et H. Conci seraient les sculpteurs du calvaire de la chapelle Notre-Dame du Traon en Plouguerneau dans le diocèse du Léon. L'inscription avec leur nom est figurée sur le socle en granite : [équerre] IO.TOINAS [marteau] : H : CONCI : LAN MIL CINQ CANS XI. (R. Couffon n'a lu  en 1988, ou n'a cité, que la date  LAN MIL CINQ CANS XI).

Quant aux initiales « IO », doit-on les lire comme l'abréviation de Joseph ou de Jean (Johannes en latin). Les deux noms ne sont pas d'origine bretonne mais peut-être italienne.

Le Dictionnaire des artistes de Castel, Daniel et Thomas les cite comme sculpteur pour Io Toinas, et sculpteur avec un point d'interrogation pour H. Conci.

La tête de croix en kersanton est-elle de la même époque que le socle ? On ne peut le dire. En tous les cas, le registre des sculpteurs introduit le vocabulaire ornemental de la Renaissance dans la sculpture bretonne. Les lettres romaines pour l'inscription signée, le fleuron-boule pour la branche horizontale de la croix du Christ et les moulures simples du nœud et du croisillon qui porte les statues de la Vierge et de Jean sont des éléments significatifs de l'entrée dans ce nouvel art en Basse-Bretagne que l'on peut donc dater d'au moins 1511.

 

Remarques

1. Aujourd'hui (et sans doute hier), l'inscription est de relevé difficile. Portée en lettres romaines en retrait sur une seule ligne dans un cartouche, elle fait presque le tour de la pierre ronde du degré supérieur du socle. Il s'agit, pour Y.P. Castel, de la première inscription en lettres romaines sur l'ensemble des croix et calvaires du Finistère. Elle semble avoir été relevée pour la première fois par Castel en 1980, et Couffon ne la relève pas dans son Répertoire de 1959 p.310. Louis Le Guennec mentionne la date de 1511.

2. L'inscription datée et signée est portée sur un socle en granite, alors que le travail de sculpture ornementale et figurative est en kersanton. IO Toinas et H. Conci sont-ils seulement les auteurs du socle , comme tailleurs de pierre ? 

3. L'équerre et le marteau sont-ils des marques ou emblèmes propres aux tailleurs de pierre (carriers, tacherons) ou bien des marques de sculpteurs ? Et d'ailleurs, la distinction entre ces professions a-t-elle du sens ? On trouve ces outils gravés avec une inscription IA MAZE sur le socle d'une statue de saint Jacques du porche (XVIIe) de l'église Saint-Neventer à Plounéventer. On trouve l'équerre, le marteau et un outil de taille sur une inscription de Telgruc H. GOVRMELEN 1584. L'inscription de la base de la croix du cimetière du Faou datée de 1526, porte une marque ésotérique (de tailleur de pierre?), mais aussi une doloire.

4. E. Le Seac'h  pose le problème de l'attribution, et reste prudente : "La tête de croix en kersanton est-elle de la même époque que le socle ? On ne peut le dire." ou bien "IO. Toinas et H. Conci seraient les sculpteurs.." et dans sa description du calvaire proprement dit et des trois larmes de Marie et de Jean elle écrit "Les sculpteurs introduisent un signe distinctif qui permettra plus tard de reconnaître le style de Bastien et Henry Prigent.". Effectivement, dans sa présentation de l'atelier des Prigent (1527-1577), elle fait de ces trois larmes, parmi d'autres traits stylistiques, une vraie marque d'atelier (p. 140 : "le trait commun aux deux Prigent se repère à un détail qui devient leur signe distinctif : trois larmes en relief roulent sur les joues de leurs vierges éplorées au calvaire (et de Jean, qui peut leur être associé), leur Vierge de pitié et leurs Marie-Madeleine".

5. On note que Henri Pérennès date, sans se justifier, ce calvaire de 1550.

Au total, on peut  être tenté de voir dans ce calvaire une œuvre composite, avec un soubassement de 1511 par les tailleurs de granite IO Toinas et H. Conci, et un calvaire sculpté en kersanton par l'atelier de Bastien et Henri Prigent , postérieur à 1527 (première date de leur catalogue raisonné) et alors, contemporain des premières réalisations sur la chapelle elle-même. 

Seul argument contraire : les blasons du croisillon, aux armes mi-parti d'un couple Olivier Le Moyne/Typhaine Coëtivy, couple attesté selon Potier de Courcy ... en 1503. Cette affirmation est-elle fondée ? Je n'ai pu la confirmer.

 

LE CALVAIRE PROPREMENT DIT.

Au dessus du soubassement est dressé un fût rond sur une base rectangulaire, en granite, portant des écots rappellant les rapports entre la Croix et l'Arbre. Puis vient la partie en kersanton . D'abord le croisillon avec son nœud évasé, sa moulure, ses écusson à chaque extrémité et ses quatre supports ; deux supports latéraux portant les statues de la Vierge et de saint Jean, une base évasée portant le crucifix et un support demi-circulaire portant la Vierge de Pitié (on lit encore "pietà"). Le Crucifié est porté par une croix à branches rondes et à fleurons-boules aux extrémité, avec un titulus en lettres fleuronnées, le tout étant monolithique.

 

Cliché Marc Faujour ARMMA

 

La description d'Emmanuelle Le Seac'h :

 

"La Crucifixion de Toinas et Conci marque aussi le début de la stylisation de la souffrance des personnages. La Vierge et Jean ont des joues baignées de larmes, trois sur chaque pommette. Les sculpteurs introduisent un signe distinctif qui permettra plus tard de reconnaître le style de Bastien et Henry Prigent. Les seuls détails plus médiévaux sont les pieds du Christ cloués en rotation interne et les lettres fleuronnées du titulus. Le reste du style est sobre. Les yeux des personnages sont en forme de bogue de noix, très ronds et clos.  "(E. Le Seac'h p. 20 et 257)

Note : les yeux "en bogue" ou en pruneau fendu se remarquent aussi sur les personnages du calvaire du Grouanec.

 

 

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le Christ en croix.

 

"Le Christ, qui a la tête légèrement penchée sur sa droite porte une couronne tressée. Les bras en Y, le visage impassible, il porte une barbe bien peignée en mèches. " (E. Le Seac'h)

On remarque aussi les cheveux décollés des épaules, le pagne noué du côté gauche, les côtes horizontales du thorax, et l'abdomen dilaté projeté en avant. Ou les lettres su titulus, au fût perlé.

 

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

 

La Vierge et Jean éplorés.

"La Vierge, les bras croisés sur la poitrine, est vêtue d'une longue robe et d'un voile qui recouvre les cheveux et cache ses oreilles et d'une guimpe. Jean, la main droite posée sur la poitrine, penche la tête du côté du Christ. Il est vêtu à la romaine, d'une aube longue et d'un manteau." (E. Le Seac'h)

Les trois larmes sous chaque paupière inférieure sont bien présentes, même si mes clichés, dépendants de l'éclairage du moment, peinent à  en rendre compte. Ce sont typiquement les larmes de l'atelier Prigent débutant par un fin filet et se dilatant en une goutte terminale, tels qu'on les retrouve sur leurs calvaires et leurs déplorations.

 

— Voir  d'autres œuvres de Bastien ou Henry Prigent:

 

et hors blog: 

Attribution personnelle hors catalogue Le Seac'h :

 

 

 

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

 

La Vierge de Pitié... et ses larmes.

"À l'arrière, une pietà à deux personnages est posée sur une console." (E. Le Seac'h)

Comme c'est très majoritairement le cas dans les Vierges de Pitié de Basse-Bretagne (et de la demi-douzaine provenant de l'atelier Prigent), la Viere est assise, enveloppée dans un manteau-voile qui l'englobe dans une forme triangulaire, et elle tient sur ses genoux son fils, au corps presque horizontale, dont elle soutient le thorax de la main droite. Le bras droit  du Christ est vertical puis oblique, pendant, tandis que le bras gauche est horizontal et soutenu par la Mère. Le pied droit est tourné de façon peu anatomique, peut-être pour montrer la plaie du clou.

 

 

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

 

Les trois larmes.

Elles sont bien visibles.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Les deux blasons : Le Moyne de Ranorgat et Coëtivy.

"Les blasons placés aux extrémités du croisillon portent les armes des Le Moyne de Ranvlouc'h avec trois coquilles et un croissant de lune du côté de la Vierge et, du côté de Jean, l'écusson mi-parti des Le Moyne et mi-parti des Kergadiou représenté par trois fasces. Il doit s'agir des commanditaires de l'œuvre." (E. Le Seac'h)

E. Le Seac'h reprennait ici les identifications de blasons proposées par L. Le Guennec repris par Y. P. Castel en 1980, mais Marc Faujour s'est livré à une analyse précise et y voit les armes des Le Moyne de Ranorgat et celles, mi-parti des Le Moyne et des Coëtivy. Malgré l'absence de couleurs, nous reconnaissons dans le blason près de la Vierge les trois coquilles et le croissant ( Le Moyne de Rannorgat : d'argent au croissant accompagné de trois coquilles, à la bordure, le tout de gueules ), et du côté de Jean, l'alliance de ces armes se fait avec un fascé de six pièces, armes des Coëtivy qui sont un fascé d'or et de sable de six pièces.

Au contraire, les armes de Kergadiou (famille qui héritera du titre de seigneur de Ranorgat ) sont d'or à  trois fasces ondées, [et non rectilignes] d'azur  au franc-canton d’hermines

En 1859, Pol Potier de Courcy avait donné la description suivante :

 "Les armes d'Olivier Le Moyne, sieur de Ranorgat, juveigneur de la maison Trévigny, en Plounéour, et des armes de Tiphaine de Coëtivy, sa compagne en 1503. De ce mariage naquit Marie Le Moine qui porta par mariage la seigneurie de Ranorgat dans la maison de Kergadiou"

Les armes des Le Moyne, des deux côtés, sont affectées d'une bordure, signe de juveigneurie des Le Moyne de Rannorgat par rapport au lignage des Le Moyne de Trévigny.

N.b La forme du nom peut être Le Moyne, Le Moine, ou Le Manac'h.

A la montre de l'évêché de Léon reçue à Lesneven le 25 septembre 1503, est mentionné Olivier le Moyne, seigneur de Rannorgat, représenté par Olivier Kergadiou.  

N.B 

 Olivier Le Moyne, seigneur de Trévigny, capitaine de Lesneven, tint une Montre et revue devant Jehan du Juch  le 1 janvier 1378 avec 32 compagnon, dont Yvon Le Moyne, Guillaume Le Moyne, Richard le Moyne, Prigent de Coëtivy. Selon les généalogistes de Geneanet,  il était né vers 1340 et il épousa une Tiphaine de Coëtivy (v.1340-1398).  

Anne Le Moyne dame de Rannorgat épousa en 1502 Olivier de Kergadiou

Le blason mi-parti ne correspond pas  aux armes de Tanguy Le Moyne et de son épouse Leveneze de Kermenou, couple dont le blason a été identifié par Marc Faujour, porté par un gentilhomme barbu à l'extérieur de la chapelle Notre-Dame du Val (cf. infra).

 

 

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

 

DISCUSSION.

Si on cherche à attribuer le calvaire, dans sa partie en kersanton, à un atelier de sculpture sur pierre de Basse-Bretagne, sur les seuls critères stylistiques, la réponse est vite trouvée,  c'est un travail de l'atelier des Prigent.

Trois statues de kersanton de l'intérieur de la chapelle du Traon ont été attribuées à cet atelier par E. Le Seac'h dans son catalogue raisonné (p. 331):

-celle de saint They en abbé, dans l'enfeu sud, portant une inscription gothique sur le socle orné d'un calice : V:M:F. IEZEGOU/ P.A FAICT FAIRE ICELLE . YMAGE. LAN. MVCXXVII, soit "Vénérable messire François Jézégou prêtre a fait faire cette image l'an 1527. C'est là la sculpture datée la plus précoce de l'atelier. (H. Pérennès avait lu la date de 1526).

Saint They, kersanton. Atelier Prigent. Cliché E. Le Seac'h CD n° 516.

 

 

-celle de sainte Suzanne qui porte les armes pleines des Le Moyne de Rannorgat. Voir les deux clichés de Marc Faujour. Je remarque le bandeau plissé rétro-occipital, si fréquemment repris par cet atelier. [Les Prigent ont sculpté aussi une sainte Suzanne pour le porche sud de Pencran avec l'inscription S. SUSSANNA: ORA. Elle tient aussi un livre et un rouleau de manuscrit, mais elle porte un voile sur la tête, et l'exécution est plus fine : elle date de 1553.]

Chapelle N.-D. du Val, Plouguerneau, sainte Suzanne kersanton polychrome, Atelier Prigent, Cliché Le Seac'h C.D N° 503.

 

-celle d'un saint moine agenouillé , mur sud.

Saint moine agenouillé, kersanton. Atelier Prigent. Cliché Le Seac'h C.D. 518.

Donc, l'intervention des Prigent en la chapelle Notre-Dame du Val est attestée, avec au moins une date, celle de 1527.

Affirmer que le calvaire est dû aux ciseaux des Prigent, disons entre 1527 et 1550, est cohérent avec cette intervention, mais il faut admettre alors que la date de 1511 du socle ne se rapporte pas au calvaire proprement dit. Enfin, les données héraldiques restent embarrassantes si on valide les affirmations de Pol de Courcy les attribuant à une Tiphaine de Coétivy vivant en 1503 avec un Olivier Le Moyne ; mais ce couple vivait peut-être encore en 1527 ?

COMPLÉMENT : ÉLÉMENTS SCULPTÉS DE LA CHAPELLE.

 

1. Les 2 crossettes figurées portant des écus.

a) Homme barbu allongé présentant les armes mi-parti Le Moyne de Rannorgat/Kermenou. Angle sud-ouest. Kersanton, après 1537 ?

L'homme porte la tenue à tunique courte et chausses d'un écuyer, et adopte la posture de "chevalier servant", un genou fléchi. Ses cheveux sont mi-longs, sa barbe peignée est soignée. Il ne porte pas (à la différence d'autres exemples similaires) d'épée au côté. La tunique est plissée, à plis épais sur les manches.

Il tient contre sa poitrine un écu mi-parti que Marc Faujour a su attribuer au couple Tanguy Le Moyne de Rannorgat / Leneveze de Kermenou , soit au 1 : d'(argent) au croissant accompagné de trois coquilles, à la bordure, le tout de (gueules) (Le Moyne de Rannorgat) ; au 2 : d'(or) à trois fasces ondées d'(azur) (Kermenou). 

"Tanguy, qui avait hérité de son père en octobre 1537, décéda sans hoir vers 1560 (AD Finistère, 34 J 55 ; AD Loire Atlantique, B 1706). Après sa mort, la seigneurie de Rannorgat échut à son cousin Hamon de Kergadiou, fils d’Olivier de Kergadiou et d’Anne Le Moyne de Rannorgat, dont la famille blasonnait d’un fascé-ondé de six pièces ou trois fasces ondées, au franc-canton d’hermines. " (M. Faujour)

 

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

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La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

b) Lion présentant les armes pleines des Le Moyne de Rannorgat. Angle nord-ouest. Kersanton, XVIe siècle.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

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La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

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La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

2. Les 2 crossettes du clocheton .

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

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a. Un chien (sans collier) ou un renard, à queue enroulée à l'arrière. Kersanton.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

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b. Un lion. Kersanton.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

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2. LES PORTES.

a) La porte sud.

Cette porte rectangulaire est surmonté d'un fronton triangulaire  portant la date  de 1758 et , en dessous,  l'inscription Mr.A:L:HAMON C pour "Messire A.L. Hamon, curé" centrée autour d'un calice.

Ce curé est mentionné à Plouguerneau entre 1754 et 1776.

Au sommet du fronton a été scellée en réemploi une tête d'homme barbu (XVIe ou XVIIe), probablement une tête de Christ portant une couronne d'épines.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

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b) La porte nord.

Du côté nord, H. Pérennès a pu lire sur le linteau de la porte la date de 1572  à côté d'un calice.

Pour Marc Faujour, "le fronton de la porte au nord est daté de 1572, mais paraît avoir été rapporté après coup. "

 

 

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

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L'ARC TRIOMPHAL DONNANT L'ACCÈS AU NORD DE L'ENCLOS.

 

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

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a) La date de 1758 (ou 1738) accompagnée d'un calice inscrit dans un blason.

Les auteurs (H. Pérennès) ont lu la date de 1738. Ma lecture rapproche cette inscription de celle de la porte sud, elle aussi accompagnée d'un calice : son commanditaire serait alors également le curé A. L. Hamon. 

Si on adopte la leçon de Pérennès, le curé en exercice entre 1734 et 1767 était Hervé Guiavarch.

 

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

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b) Un personnage tenant un chapeau à larges bords, dans le mur de l'arc (réemploi). Kersanton, XVIe siècle.

Ce personnage, dont il manque la tête, tient un chapeau évoquant un galero cardinalice avec au moins une houppe visible à l'extrémité d'un cordon (j'ai aussi pensé à la queue d'un lion...). L'identification est difficile ; saint Jérôme ?

J'écarte l'hypothèse d'un saint Jacques, ou d'un saint pèlerin comme saint Roch : leurs couvre-chefs restent sur leurs têtes.

Cette tenue du chapeau sur la hanche droite correspond plus à une posture d'humilié ou de respect  qu'à celle d'un saint personnage.

Il pourrait être attribué à l'atelier Prigent.

Faut-il envisager d'y voir le portrait du cardinal Alain IV de Coëtivy (1407-1474), dont les armes, un fascé de six pièces, sont les mêmes que celles associées en alliance à celles des Le Moyne sur le calvaire de Notre-Dame du Val ? Certes, la statue de ce cardinal figure agenouillé au pied du calvaire de la Basilique du Folgoët (Lesneven), à 14 km de là ; mais son chapeau est rejeté derrière sa nuque. La famille Le Moyne (François et son fils François) avait ses armes sur la maîtresse-vitre de Leneven ; Prigent Le Moyne était capitaine de Lesneven, etc..

Le cardinal de Coëtivy , Kersanton, Atelier du Folgoët (vers 1449). Calvaire de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

 

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

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LES DEUX CLOCHES.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

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 a) la cloche la plus ancienne.

Deux médaillons : un crucifix, et un saint évêque.

Inscription sur la faussure : BR---EL A BREST

Suggestion : BRIENS VIEL A BREST ? Elle pourrait dater de la deuxième moitié du XIXe siècle.

Voir : https://www.lavieb-aile.com/2018/10/les-cloches-du-faou-et-les-fondeurs-de-cloche-du-finistere.ii-viel-a-brest-1823.html

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

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 b) la cloche fondue chez Paccard vers 1998.

Possible inscription de la faussure (doute sur la date) : 1998 PACCARD A[NNE]CY FRANCE ---

 

Le calvaire de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau.

La fontaine , les bassins et le poull-lin.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

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Contrôle de ponte après accouplement de libellules Pyrrhosoma nymphula (Sulzer, 1776), "Nymphe au corps de feu.

Chapelle du Traon, bords du lavoir, 24 mai 2023.

Voir ici l'origine des noms de cette belle libellule.

"L’accouplement a lieu de mai à août. Le mâle attrape la femelle par le cou grâce à une sorte de pince à l’extrémité de son abdomen. La femelle recourbe son abdomen pour mettre en contact son extrémité avec l’organe copulateur du mâle. Cette posture d’accouplement appelée tandem a la forme d’un cœur et dure en général un quart d'heure.
Le mâle reste lié à la femelle durant la ponte qui a lieu dans l’eau sur une tige de plante aquatique. Le couple descend jusqu'à ce que l'abdomen de la femelle touche l'eau. A raison d'un œuf pondu toutes les 5 secondes, le couple descend doucement le long de la tige et se retrouve au bout de 40 à 50 minutes totalement immergé (parfois jusqu'à 1 m de profondeur). Environ 600 œufs sont insérés dans la tige de la plante choisie, pondus en zig-zag. La ponte terminée, le couple lâche le support et remonte à la surface." DORIS)

 

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

— CASTEL (Yves-Pascal), 1991,"Essai d'épigraphie appliquée. Dates et inscriptions sur les croix et calvaires du Finistère du XVème au XVIIIème siècle" Ouvrage: Charpiana : mélanges offerts par ses amis à Jacques Charpy.Fédération des Sociétés Savantes de Bretagne, 1991, page 145.

— CASTEL (Yves-Pascal), 1980, "Plouguerneau", atlas n°2104 "Le Traon" Atlas des croix et calvaires du Finistère + 3 clichés 

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/plouguerneau.html

2104. Le Traon, g. k. 4,30 m. 1511 (?). Quatre degrés de plan circulaire, comme le socle: équerre, IO: TOINAS, marteau: H: PONCI: L AN MIL CINQ CANS (sic) XI: Fût rond, écots. Croisillon, moulures, écusson à chaque extrémité: Lemoine et Kergadiou; statues: Vierge, saint Jean, crucifix sur croix à branches rondes, fleurons-boules, titulus en lettres fleuronnées. Vierge de Pitié. [YPC 1980]

Croquis Y.P. Castel 1980. Le relevé du blason mi-parti est erroné.

— COUFFON (René), LE BRAS (Alfred), 1988, « Plouguerneau », Nouveau répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper et de Léon, Quimper.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/974

"CHAPELLE NOTRE-DAME DU TRAON Ou du Val, sur l'ancienne route de Lannilis. Edifice de plan rectangulaire avec chevet plat.

Dans l'enclos, côté nord, calvaire en kersanton : la Vierge et Jean sur le croisillon, Pietà au revers, et, sur le socle, date : " LAN. MIL. CINQ. CANS. XI. " -

— FAUJOUR (Marc) Plouguerneau, chapelle Notre-Dame du Traon,

 https://armma.saprat.fr/monument/plouguerneau-chapelle-notre-dame-du-traon

— FAUJOUR (Marc), Plouguerneau, chapelle Notre-Dame du Traon (calvaire).

 https://armma.saprat.fr/monument/plouguerneau-chapelle-notre-dame-du-traon-calvaire/

— LE GUENNEC, Louis, 1981 (rééd.) Le Finistère monumental, t. 2, Brest et sa région, Quimper page 292

"La croix du cimetière, datée 1511 offre les armoiries d'Olivier Le Moyne et de Tiphaine de Coëtivy sa compagne, sieur et dame de Ranorgat."

—LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre de Basse-Bretagne. Les ateliers  du XVe au XVIIe siècle, PUR éditions, pages 20 et 257.

— PÉRENNÈS (chanoine Henri) 1941, Plouguerneau, une paroisse entre Manche et Océan.

Transcription du texte sur Infobretagne

https://bibliotheque.idbe.bzh/data/cle22/Plouguerneau_.pdf

"Au nord et dans le voisinage immédiat du sanctuaire de Traon se dresse un calvaire dont le socle est formé de cinq degrés circulaires. Le fût bosselé soutient un groupe en kersanton du Christ crucifié avec à l'avers une piéta. Ce calvaire est daté de 1550."

—POTIER DE COURCY (Pol) 1859, « Itinéraire de Saint-Pol à Brest », Revue de Bretagne et de Vendée, 6, p. 111-132.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k110249t/f126.item

— Association Plouguerneau d’hier et d’aujourd’hui, « Notre-Dame du Val »

https://plouguerneau.net/notre-dame-du-val/

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Prigent XVIe siècle. Chapelles bretonnes. Vierge de Pitié Larmes
19 février 2025 3 19 /02 /février /2025 18:39

Le porche et le calvaire (XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau.

 

Voir sur cette église :

 

PRÉSENTATION.

 

L'ensemble de la nef, du chœur et de l'aile nord sont du milieu du XIVe siècle, le porche a été commandité au tout début du XVIe siècle par le seigneurde Boutteville, baron et vicomte de Coaquénan, dont le manoir est situé à moins de 500 m.

L'architecture de l'église.

"L'église au plan en tau, caractéristique de nombreuses chapelles bretonnes, a un chevet plat, avec chœur très légèrement saillant.Les murs de granite sont en pierres de taille, mises à part les portions en moellons irréguliers du bas-côté nord et de la chapelle qui lui fait suite . Cette manière de traiter à moindre frais des parties d'édifice moins voyantes correspond à un usage fort répandu autre fois. La ligne de bancs de pierre du pied du mur sud, du porche et du mur ouest de la chapelle méridionale sont en relation avec des usages communautaires disparus." (Y.P. Castel)

 

L'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

L'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche des Boutteville.

"La facture soignée du porche au dessin sobre et précis, grand gable et contreforts biais, n'a rien d'étonnant vu la qualité des commanditaires, les Boutteville dont l'écu aux cinq fusées de gueules sur champ d'argent timbre les pinacles à l'extérieur et la clef de voûte à l'intérieur.

Baron du Faouët, sieurs de Barégan , les Boutteville sont connus pour avoir été les initiateurs en 1489 de la fameuse chapelle Sainte-Barbe, qui domine l'Ellé, dans leur pays du Faouët. Il y a lieu de penser que les armoiries de notre porche sont celles de Jean, qui, par son mariage avec Alix de Launay, gagna le titre de vicomte de Coëtquénan, fief voisin dont dépendait le Grouanec. Chevalier banneret, Jean Boutteville fut l'un des 468 hommes d'armes qui participèrent au recouvrement du duc Jean V, en 1420 après sa capture par les Penthièvre. 

Le porche peut être daté ainsi de la première moitié du XVe siècle |sic]. Et si l'inscription en caractères gothiques, à droite de la façade, n'était aussi usée on aurait sur la date de sa construction quelque utile précision.

On l'a dit, le style de cette édifice est soigné. Les éléments en pierre de kersanton, qui tranchent sur la structure de granite, le rattachent à l'atelier du Folgoët, la Collégiale fondée en 1422 par le duc Jean V.

Archivolte à crochets, pinacles soutenus par des crossettes figurées dont l'une représente un homme renversé [sic, tout témoigne de l'habilité du sculpteur. Mais ne lui appartient pas la tête du Christ posée sur le fleuron, vestige provenant d'un calvaire démoli." (Y.P. Castel)

Proposition généalogique personnelle :

Jean III de Boutteville, écuyer, seigneur du Faouët, décédé en 1463,  épousa Aliette de Coëtquenan, vicomtesse de Coëtquénan.   En 1420, il prit les armes pour délivrer le duc Jean V, alors prisonnier des Penthiève. En 1427, il fut capturé par les anglais au Mont Saint-Michel. Son fils Jean IV de Boutteville , chevalier, vicomte de Coëtquenan, marié à Marie de Kerimerc'h est le cofondateur de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët . En 1495, la seigneurie du Faouet avait été érigée en baronnie au profit de Jean par la duchesse-reine Anne. De sa femme Marie de Kerimerc'h, épousée en 1463, il eut deux enfants, Catherine, et Louis, vicomte de Coëtquenan, décédé en 1539.  Louis de Boutteville épousa le 19 janvier 1498 Jeanne du Chastel.  Leur fils Yves épousa Renée de Carné (née en 1515). Leur fille Jeanne, vicomtesse de Coëtquenan se maria avec Yves de Parcevaux, décédé en 1558, puis elle épousa en 1559  Claude de Goulaine (1512-1579) qui reprit le titre de seigneur de Coëtquenan.

Si on considère que ce porche date du début du XVIe siècle, c'est Louis de Boutteville qui est le mieux placé chronologiquement pour en être le commanditaire. Mais les armes de son épouse,  fascé d'or et de gueules de six pièces sont absentes au Grouanec. Je note que dans la chapelle Sainte-Barbe du Faouët, sur le vitrail où Louis et Jeanne sont représentés comme donateurs, Louis de Boutteville est présenté par saint Fiacre. Or, c'est à saint Fiacre qu'est dédiée la chapelle sud du Grouanec.

Les généalogies consultées ne sont pas unanimes. 

https://man8rove.com/fr/family/de-Boutteville

https://gw.geneanet.org/hamety?lang=fr&n=de+bouteville&p=jean

https://gw.geneanet.org/pierfit?lang=fr&p=louis&n=de+bouteville

https://www.lavieb-aile.com/2016/01/le-vitrail-de-la-vie-de-saint-fiacre-chapelle-saint-fiacre-le-faouet.html

https://www.lavieb-aile.com/2023/07/la-tribune-de-la-chapelle-sainte-barbe-du-faouet.html

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Les crossettes en kersanton.

Ce sont deux "lions de crossettes" typiques des sculpteurs sur pierre bas-bretons du XVe siècle. Cet animal partage avec les dragons la palme des motifs de ces pierres d'amortissement, avant les chiens ou les anges. Leur forme est constamment retrouvée, notamment la gueule montrant les crocs, la crinière contrastant avec un corps glabre, la langue pendante, les pattes velues ou la queue passant sous l'abdomen et faisant retour sur le dos pour y étaler le fouet caractéristique. 

L'animal est semblable des deux côtés. La crinière est traitée en trois rangs de mêches bouclées.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Les pinacles gothiques à crochets.

a. Le pinacle du côté est.

Si la forme des deux pinacles est identiqsue, avec crochets, fleuron sommital et gable à la base, les détails sculptés sont différents.

À l'est, un homme renversé occupe le gable à feuilles d'acanthe. La tête (à cheveux courts en couronne) est bien visible, il est difficile de confirmer l'hypothèse qu'il s'agit d'un acrobate réalisant une galipette ou renversement postérieur, bien qu'on puisse deviner qu'il se saississe de sa cheville droite. À notre gauche, un élément à larges franges peut correspondre à une partie de vêtement de saltimbanque.

Au dessus, les armes des Boutteville à cinq fusées sont sculptées sur un blason en bannière.

 

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Le pinacle ouest.

Les gables sont occupées par un trilobe gothique. 

On trouve au dessus les fusées des Boutteville, mais surtout une belle figure héraldique, celle d'un lion rampant. 

Si nous passons en revue les alliance des Boutteville depuis le moment où ils sont devenus seigneurs de Coëtquénan, et donc les descendants de Jean III et d'Aliette ou Alix de Coëtquenan, vicomtesse de Coëtquénan — ou les parents de cette dernière—, nous ne trouvons pas de famille ayant un lion rampant dans ses armes :

Marie de Kerimerch épouse de Jean IV de Boutteville

Jeanne du Chastel épouse de Louis de Boutteville

Renée de Carné épouse d'Yves de Boutteville.

Claude de Goulaine, époux en 1559 de Jeanne de Boutteville.

Une hypothèse : sont-ce les armoiries de pourpe au lion rampant d'argent de Kerouzéré ?

Que dit Pol Potier de Courcy sur cette famille :

Kerouzéré (de), baron dudit lieu et sr de Kersauzon, par. de Sibiril, — de Kerroenaouet et de vtenfautet par. de Cléder, — de Trogoff par. de Plouescat, — de Kerandraon et de Keraliou, par. de Plouguerneau, -*- de Kerdrein, — de Kernavallo, — de Kerangoraar, par. de Taule, — de Trévehy et de Tromanoir, par. de Plouenan.

Réf. et montres de 1426 a 1534, elites par., év. de Léon. De pourpre au lion d’argent. Devise : List, list. (Laissez, laissez.)

Eon, président universel de Bretagne en 1390 ; Jean, son fils, échanson du duc Jean V, contribua au siège de Chamteauceaux à la délivrance de ce prince, prisonnier des Penthièvre en 1420, et épousa Constance le Barbu, dame de Trévéhy ; Yvon, conseiller et chambellan du duc François II en 1465 ; Alain, évêque de Léon f 1445.

La montre de l'évêché de Léon à Lesneven en 1481 signale 38 gentilshommes de Plouguerneau, dont en tête Olivier Le Moyne, de la garde du duc, puis, juste après, Vincent Kerouzéré, de 132 #, archer en brigandine, bras couverts, et sous lui Autred Kerasquer, vouger en brigandine et page, puis Yvon Kerouzéré, de 70 #, absent es études, par Derien Kerasquer, vouger en brigandine . Viennent ensuite Yvon Coetivy, et Allain Coetivy, et ensuite Allain an Nobletz,  dont le fils Jean obtiendra par contrat de 1514 droits de prééminence dans la chapelle sud du Grouanec.

De même, H. Pérennès cite "une réformation sans date qui doit se situer dans la seconde moitié du XVe siècle", où Vincent Kerouzéré arrive juste après Henri Coatquenan dans la liste des nobles de Plouguerneau, devant Prigent de Coetivy et Ollivier Le Moyne :

 

Je ne peux que suggérer cette hypothèse, sans la conclure.

 

 

 

L'intérieur du porche.

"À l'intérieur du porche, l'absence de niches pour les statues des apôtres est compensée par la loge à console médiane qui devait abriter quelque sculpture religieuse. Un vaste bénitier à double usage, extérieur et intérieur, est encastré dans le mur de part et d'autre de manière ingénieuse.

Le vantail de la porte à trois panneaux mêle aux serviettes médiévales deux têtes d'angelots du style que Bertoulous sculptait au XVIIe siècle. Le bas-relief représente la Vierge à l'enfant sous le titre de N.D . GROUANEC, réplique de la grande Vierge de kersanton du bras nord.

Signalons dans ce porche une curiosité peu banale. Entre les arcs ogifs en pierre, appuyés sur des culots sculptés de masques, les quartiers de la voûte sont ...en bois. Mais nul ne saura dire si c'est le résultat de l'avortement du propos primitif ou si c'est dû à une destruction accidentelle postérieure de la voûte en pierre, ce qui semble bien peu probable." (Y.P. Castel)

Les armes des Boutteville en clef de voûte.

 

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Les culots sculptés de masques : trois écuyers et une sirène.

Nous n'avons pas affaire à des sculptures en kersanton, qui, avec son grain fin, résiste bien à l'usure, mais à du granite, et même à plusieurs faciès de granite, aussi les clichés sont-ils médiocres et peu aptes à en rendre les sujets. Mais on voit trois têtes de personnages assez semblables, aux cheveux mi-longs et bouclés, et un col bien marqué. Rien ne permet d'y voir des anges, et ce serait plutôt des écuyers, comme ceux qui, dans d'autres porches bretons, saluent le fidèle qui s'apprête à entrer.

 

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

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Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

La sirène à queue bifide.

Une autre sculpture montre ce qui pourrait être un animal vu de dos, mais je propose plutôt d'y voir une sirène,  vue de face, à la chevelure longue, et qui maintiendrait avec ses mains les extrémités d'une  queue bifide.

Comme sur les chapiteaux romans de Brioude...

Brioude, cliché lavieb-aile.

 

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

L'ossuaire.

"Au mur occidental s'accroche un ossuaire d'attache bâti après coup, au XVIe siècle. Les cinq pilastres classiques sont dans l'esprit de l'architecte morlaisien Michel Le Borgne, sans qu'on puisse affirmer qu'il en soit véritablement l'auteur."

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

 

L'inscription de la porte de l'aile nord.

"Si les armoiries des Boutteville n'ont [n'avaient] été, à ce jour, relevées par aucun auteur, l'a été, quoique de manière incomplète [Couffon], l'inscription gravée à l'ombre du fleuron de la porte sur l'aile nord. La voici. LAN:MIL Vc :F : N : NOUEL : F[ABRIQUE] / H : ROUEL.

On sait ainsi qu'en 1500, un certain N. Nouel était ici fabrique. Quant à H. Rouel, non suivi d'initiale, on ne sait quelle est sa qualité exacte, fabrique ou prêtre." (Y.-P. Castel)

 

 

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Le porche ( début XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

 

LE CALVAIRE DE 1505. CIMETIÈRE DU GROUANEC.

Le calvaire de l'enclos du Grouanec occupe désormais le centre du cimetière. Il a été décrit par Yves-Pascal Castel en 1980, et celui-ci l'a daté du XIVe siècle, et, par ses inscriptions, de 1508 (chapiteau) et de 1838 (socle). C'est d'ailleurs une croix, et non pas un calvaire.

Au dessus d'un soubassement de plan octogonal à quatre degrés et d'un socle portant la date de 1838 est posé le fût à pans où Castel a lu l'inscription L AN MIL VCV H O P, en lettres gothiques. Puis, un "chapiteau" évasé en losange porte la croix, monolithique  aux bras terminés en fleurons carrés, et couronnée d'un élément à godrons.

 

 

 

 

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

La face principale.

Elle porte le Christ en croix (kersanton).  Hélas, les lichens ont proliféré et dissimulent la majeure partie du visage, des bras et du tronc, ne laissant pas estimer la qualité du travail du sculpteur. Les jambes sont fines et les pieds sont croisés et superposés. On devine les cheveux longs, mêlés à la couronne d'épines, et un œil globuleux. Les côtes sont horizontales.

Le titulus porte les lettres INRI en caractère gothique.

 

 

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

 

La face opposée.

Elle porte une statue de la Vierge à l'Enfant en kersanton, qui serait très belle et émouvante si elle n'était, elle aussi, défigurée par les lichens. 

La Vierge porte une couronne à fleurons, son visage est rond, sa bouche petite. Son manteau forme un pli qui recouvre le bras doit avant de retomber en triangle, dessinant un triangle à pointe supérieure avec le côté opposé. Le corps est long et fin. La robe est (ou semble) serrée par une ceinture ; fine et ajustée sur le buste, elle se plisse ensuite en plis tubulaires.

Je ne parviens pas à distinguer les chaussures ; sont-elles pointues, comme au XVe siècle.

Car cette statue me semble dater de ce siècle (et, alors, relever de l'atelier du Folgoët). Notamment, les cheveux en boucle de l'enfant-Jésus m'évoque cette datation.

Cet enfant a le visage très rond, "à la Tintin", une remarque qui m'était déjà venue devant les deux Vierges à l'Enfant de l'intérieur de l'église du Grouanec .  Il est vêtu d'une tunique longue. Il pose tendrement la main sous la gorge de sa Mère, tandis que le bras gauche est vertical ; la main gauche est posée sur le globe terrestre, que Marie soutient dans sa paume.

On rêverait de voir ce chef-d'œuvre correctement mis en valeur et débarrassé de ses scories qui interdisent toute étude valable.

Voir le cliché de la croix du cimetière en 2015 : le visage du Christ était encore préservé :

https://fr.geneawiki.com/wiki/Fichier:29195_-_Plouguerneau_-_Grouanec_-_Calvaire.jpg

Comparer par exemple avec des calvaires du XVe siècle :

Et :

Le calvaire de Notre-Dame du-Traon à Plouguerneau, de 1511.

 

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

La croix du cimetière du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

SOURCES ET LIENS.

CASTEL (Yves-Pascal ): Plouguerneau . L'enclos du Grouanec . Non consulté.

 

— CASTEL (Yves-Pascal), 7 mai 1994, "Découverte de la Bretagne. Plouguerneau. L'enclos du Grouanec"; Le Progrès du Léon.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/2532

— CASTEL (Yves-Pascal), 1980, "Plouguerneau", atlas n°2009 Le Grouanec cimetière" Atlas des croix et calvaires du Finistère = 4 clichés [closdesfuschias2024]

 

2009. Le Grouanec, cimetière, granite. kersanton. XIVè s., 1505, 1838. Soubassement de plan octogonal à quatre degrés. Socle: 1838. Fût à pans: L AN MIL VCV H O P, en lettres gothiques, chapiteau. Croix, fleurons, crucifix, Vierge à l’Enfant. [YPC 1980]

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/plouguerneau.html

CASTEL (Marcel), s.d, L'enclos paroissial du Grouaneg-Eglise Notre-Dame. Dépliant de présentation.

COUFFON (René), LE BRAS (Alfred), 1988, « Plouguerneau », Nouveau répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/974

LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre de Basse-Bretagne. Les ateliers  du XVe au XVIIe siècle, PUR éditions, page 103 et figure 90.

PÉRENNÈS (chanoine Henri) 1941, Plouguerneau, une paroisse entre Manche et Océan.

Transcription du texte sur Infobretagne

https://bibliotheque.idbe.bzh/data/cle22/Plouguerneau_.pdf

"Un ossuaire est adossé à la chapelle, et une fontaine l'avoisine. A 400 mètres au nord-est se dresse un vieux calvaire à baldaquin, qui d'après de Kerdanet, serait de 1580."

POTIER DE COURCY (Pol) 1859, « Itinéraire de Saint-Pol à Brest », Revue de Bretagne et de Vendée, 6,

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k110249t/f126.item

DIVERS :

PLOUGUERNEAU D'HIER ET D'AUJOURD'HUI

https://plouguerneau.net/croix-et-calvaires/#:~:text=la%20VIERGE%20A%20L'%20ENFANT,la%20croix%20n%C2%B0%2062.

 

Visite virtuelle

https://www.bretagne-decouverte.com/chapelle-du-grouanec-a-plouguerneau-29/

 


 

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Published by jean-yves cordier - dans Crossettes Héraldique Chapelles bretonnes. Porches
1 février 2025 6 01 /02 /février /2025 20:19

Les lambris peints (Le Floch de Pratanbars 1667 et 1675, Claude de Hauteville et Olivier Le Minteur 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez.

 

Voir sur Douarnenez :

Voir sur les lambris peints en Bretagne :

 

PRÉSENTATION.

C'est le 12 août 1663 que fut posée la première pierre de la chapelle Saint-Michel, dont l'évêque avait autorisé l'édification tout près de la maison achetée de ses deniers par Dom Michel Le Nobletz, missionnaire breton qui séjourna à Douarnenez de 1617 à 1639. La chapelle fut construite en 1664 et 1665  :  la façade occidentale, est ornée d'une porte à fronton en ailerons portées par inscription MRE HIE PAILLART P RECT DE PLOUARRE MICHEL POULLAOUEC FABRIQUE 1664, alors qu'on lit sur la chambre de cloche amortie par un lanternon MATTHIEU LOZEAC'H 1665.

L'édifice est en forme de croix dont la tête et les branches se terminent en hémicycle ( forme souvent qualifiée de "trèfle", ce plan trèflé pouvant être l'œuvre du jésuite Charles Turmel). La façade ouest est percée d'une porte classique entre deux pilastres surmontés d'un fronton brisé au centre d'un mur pignon supportant un petit campanile classique.

 

 

La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

 

Cette construction s'opéra à l'instigation du Père Maunoir, par vénération pour son maître Dom Michel, mort onze ans plus tôt, en 1652. Il y aurait été incité par les visions d'une pieuse femme illuminée de Quimper, Catherine Daniélou. Il a reçu l'aide de la famille Ernothon-Pratglas, dont les armoiries d'azur à trois molettes d'or figuraient sur les vitraux (procès-verbal des armoiries de 1678). Cette famille possessionnée à Pont-L'Abbé a fait construire une maison pour les jésuites de Quimper (Peuziat).

De 1669  à 1676, le Père Maunoir vient chaque année prêcher en mission à Douarnenez, en mai ou en juin, récoltant des offrandes pour la chapelle. Ses visites deviennent plus espacées ensuite, jusqu'à sa mort en 1683.

A l'intérieur, la voûte en lambris peint comporte quatre blochets à la croisée du transept et des culots de poinçon sculptés représentant alternativement des têtes et des ornements. Le lambris est entièrement peint sur les deux-tiers de la partie inférieure de la voûte, le tiers supérieur, de teinte gris-bleu, voyant se succéder un semis d'étoiles à six branches avec un semis de fleurs de lys, sans ordre précis.

Les peintures

On compte 64 panneaux peints, cloisonnés par les nervures du plafond de cette chapelle, dont 58 scènes (Vie et Passion du Christ, Vie de la Vierge, évocations des différents ministères des anges auprès des hommes) et des séries de personnages vénérés (les 4 Evangélistes, les 4 docteurs d’Occident).

Ces peintures ont été  exécutées en trois tranches en 1667 pour le chœur, en  1675 pour le transept et 1692 pour la nef.  Ces peintures sont inspirées des taolennoù,  tableaux d’inspiration chrétienne réalisés par  Michel Le Nobletz pour présenter aux fidèles  la religion dans une catéchèse missionnaire.

Chronologie des peintures, in Peuziat 2011.

 

Michel Le Nobletz, né à Plouguerneau en 1577 est un missionnaire  qui a exercé à St-Malo, à l’Ile d’Ouessant, à l’Ile de Batz, à l’Ile Molène puis qui fut envoyé à Douarnenez de 1617 à 1639.

L'organisation du décor.

"À la base des panneaux, jouxtant la sablière, un cartouche à fond noir contient, en caractères dorés, la légende de la scène. Le cadre doré du cartouche porte aux extrémités des enroulements inspirés des cuirs découpés et est bordé de motifs végétaux, guirlandes, fleurs stylisées, disposées sur fond pourpre. La partie supérieure est une savante composition en courbe et contre-courbes. Les bases de l'arcade en plein-cintre reposent sur une petite tablettes supportée par une petite console en voûte. Les deux segments de l'arcade, ornés de guirlandes, se terminent par une spirale à révolution externe séparés par une goutte en guise de clef de voûte Reposant sur ses enroulements, un putto ailé, nimbé d'un motif en coquille, ornement fréquemment utilisé au cours du XVIIe siècle. De part et d'autres s'étalent spirales, volutes et guirlandes . Le peintre, afin de ne pas créer un ensemble monotone, a modifié la couleur du fond, alternant ainsi champs clairs et champs foncés, pour animer sa composition. Le panneau est amorti par un pot-à-feu orné de godrons et muni de deux anses. Dans le cul-de-four, l’exiguïté de la surface a obligé l'artiste à simplifier sa composition, mais l'inspiration est préservée.

La décoration du transept, réalisée sept ans plus tard, montre une évolution. Le cadre des cartouches gagne en simplicité, seuls des enroulements vaguement inspirés de parchemins l’agrémentent. Latéralement, l'ornementation est plus diversifiée tant par la polychromie que par les sujets où sont représentés coquilles, fleurs, feuilles stylisées. A la partie supérieure, la composition est presque identique au chœur. Dans les parties hautes, seuls les pots à feu des grands panneaux sont remplacés par des vases à fleurs ." (J. Peuziat)

Les peintures ont été restaurées en 1963 et 1964. 

 

 

I. LE CHOEUR, CÔTÉ EST, Le FLOCH de PRATANBARS,1667.

 

1°) Dans l'abside ou arrondi  :

  •  les quatre évangélistes (Marc, Matthieu, Luc et Jean), à gauche.
  • les 4 Pères de l'Église (Jérôme, Ambroise, Augustin, Grégoire)  à droite

 

2°) Sur les côtés, dans le sens horaire :

a) Sur le côté gauche : la Vie de la Vierge, I :

  • Annonciation (l'Ange)

  • Présentation de Marie au Temple

  • Nativité de la Vierge.

  • Conception.

 

b) Sur le côté droit : la Vie de la Vierge II:

  • Assomption

  • Purification

  • Visitation

  • L'Annonciation (la Vierge)

 

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les quatre évangélistes.

 

1, 2. Saint Marc et son lion, saint Matthieu et son ange.

Tous les deux, debout, pieds nus et barbus, écrivent leur évangile.

 

 

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

3, 4 . Saint Luc et son taureau, saint Jean et son aigle.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les quatre Pères ou Docteurs de l'Église.

5 et 6 : Saint Jérôme en cardinal, accompagné de son lion et saint Ambroise en évêque de Milan, avec la ruche d'abeilles près de lui.

Comme les évangélistes, ces Pères de l'Église sont représentés la plume à la main, rédigeant leur œuvre.

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

 

7 et 8 : Saint  Augustin évêque d'Hippone et saint Grégoire, pape, inspiré par la colombe de l'Esprit.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

 

 Sur le côté gauche : la Vie de la Vierge, I :

 

9.Annonciation (l'Ange)

Dans cette portion haute du découpage des tableaux par les nervures, seule la moitié de l'Annonciation  est figurée, car il n'y a ici que l'ange Gabriel ; et la Vierge, qui est le complément du tableau, se trouve en face de l'autre côté.

10. La Présentation de Marie au Temple.

La jeune Marie entre au service du Temple, dont elle gravit les degrés sous les regards de ses parents Anne et Joachim. Elle est accueillie par le grand prêtre.

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

 

11. La Conception de la Vierge, ou scène de la Porte Dorée. La signature du peintre.

Devant la Porte Dorée de Jérusalem, Anne et Joachim (qui gardait ses troupeaux, chacun alerté de ce rendez-vous par une vision, se retrouvent, et cette seule rencontre (ou leur baiser) déclenche la conception chez Anne de l'enfant que le couple espérait depuis si longtemps : ils le nommeront Marie (Myriam) et le vouent au service de Dieu.

Dieu le Père apparaît dans les nuées, bénissant, la main gauche posée sur le globe du monde, la tête parée du nimbe triangulaire. La Vierge, immaculée dans sa conception, est figurée entre les deux époux, les pieds sur le croissant et entourée d'étoiles, selon le motif de la Vierge de l'Immaculée-Conception.

On lit en bas l'inscription PRATANBAR LE FLOCH FECIT 1667. Les experts n'y voient qu'un seul peintre, Hamon Pratanbars-Le Floch. En effet, le même peintre, le "sieur de Pratanbars", est intervenu en 1675 sur ces lambris, comme on le verra sur les inscriptions de la croisée du transept. Ce peintre avait signé en 1663 un tableau conservé à l'évêché de Quimper et qui porte la signature PRATANBARZ-FLOCH PINXIT LAN 1663. Il s'agit d'un ex-voto commandé par M. de Fages de Quimper après avoir été guéri en novembre 1661, alors qu'il était assisté par Michel de Nobletz, celui-là même en la mémoire de qui a été édifiée la chapelle Saint-Michel.

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29004523

 

Yves-Pascal Castel (Dictionnaire des artistes..) indique que Hamon Floch, sieur de Pratambars (Morlaix,?-Quimper 1677) s'est marié le 4 septembre 1662 avec Marie Guérin à Quimper, paroisse de Saint-Mathieu. De 1664 à 1670, quatre enfants voient le jour à Quimper. Il est l'auteur des lambris de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez en 1667. En 1670, Hamon Floch reçoit 15 livres des fabriciens de Saint-Evarzec "pour le days au dessus du crucifix". En 1672, il peint un tableau de Saint-Yves moyennant 30 livres, et fait "le devant d'autel de monsieur st nicolas" pour 7 livres 2 sols. Il décède le 17 janvier 1677 à Quimper, paroisse de Saint-Mathieu. Sa femme meurt le 11 mai 1677. En 1679, sa maison de terre-au-Duc à Quimper est vendue lors de sa succession.

Les généalogistes précisent que Hamon Aymon FLOCH est né le 22 février 1609 à Landerneau et baptisé à Saint-Thomas de Landerneau. Ses quatre enfants sont Jacques, Marguerite, Jean-François et François. Il n'existe pas de lieu-dit Pratanbars à Quimper.

 

https://gw.geneanet.org/cl54?n=floch&oc=&p=hamon+aymon

Le commanditaire de l'ex-voto, M. de Fages, est représenté alité, entouré de plusieurs membres de sa famille et de Michel de Nobletz venu le bénir. Il est figuré étendu sur une couchette, entouré de sa femme Anne Gary et de ses sept enfants. La Vierge à l'Enfant est représentée en haut à gauche du tableau.

 Signé et daté en bas à gauche : Pratanbarz-Floch / pinxit l'an 1663 / [illisible] ; inscription peinte en bas au centre : veu faict par monsr de fages de / La ville de quimper a Dom / michel Noblet prestre et a / este gueri au moys de / novembre lan 1661.

Ce tableau appartient à une série d'ex-voto consacrés à dom Michel Le Nobletz (1577-1652). Michel Nobletz naît à Plouguerneau. Après des études chez les Jésuites à Bordeaux, à Agen puis à la Sorbonne à Paris, il est ordonné prêtre en 1607. De retour à Plouguerneau, il enonce à la carrière ecclésiastique, et décide de devenir missionnaire. Il entreprend des missions dans les évêchés de Tréguier et de Léon, puis se rend dans les îles d'Ouessant, de Molène et de Batz. En 1617, il s'établit et séjourne pendant vingt ans à Douarnenez, puis revient dans le diocèse de Léon, au Conquet, petit port près de Brest, où il passe les douze dernières années de sa vie. Il met au point en 1613, lors d'une de ses missions à Landerneau, une méthode d'enseignement originale, associant l'image à la parole, qui repose sur les taolennoù, peaux de moutons sur lesquelles sont dessinées des images symboliques illustrant les dogmes de la religion catholique. Doublés de textes explicatifs et de déclarations, ils permettent aux laïcs de les utiliser à leur tour. Les 14 taolennoù en langue bretonne conservés à l'évêché ont été classés au titre des monuments historiques en 2003. Le procès de béatification du prédicateur Michel de Nobletz est relancé en 1888, mais il faut attendre le 14 décembre 1913 pour que le pape Pie X proclame l'héroïcité des vertus du vénérable Michel Le Nobletz, première étape vers sa béatification. C'est à l'occasion de ce procès que sont rassemblés différentes œuvres à l'évêché, prouvant la véracité du culte, dont la série d'ex-voto qui s'inscrivent dans la suite logique de l'action d'évangélisation menée par dom Michel Le Nobletz. Le peintre de ce tableau, Hamon Floch, sieur de Pratanbars de Quimper, est le peintre d'une partie de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Le commanditaire, apothicaire de la rue Kéréon, a été identifié par Henri Pérennès qui publie La Vie du Vénérable Dom Michel de Nobletz par le Vénérable Père Maunoir.

 

 

 

 
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

 

12. La Nativité de la Vierge.

Anne, allongée sur son lit de relevaille de couches, a donné naissance à Marie, et une servante lui présente, en guise de brouet, une assiette de fruits rouges ressemblant à des groseilles. Joachim est assis près d'elle et la désigne à un autre homme.

Deux servantes ou sage-femmes lavent l'enfant dans une bassine, une troisième tend un linge pour l'essuyer, tandis qu'une troisième femme descend quelques marches, chargée d'une assiette de groseilles.

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

 

Sur le côté droit : la Vie de la Vierge, II :

 

13. L'Assomption.

Marie s'élève dans les nuées, entourée d'anges, sous les yeux des 12 apôtres (on reconnait Jean et Pierre).

 

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

14. La Purification de la Vierge.

La scène correspond à la Présentation de Jésus au Temple. L'un des prêtres est vêtu en docteur en théologie ou droit du XVIIe siècle (robe rouge et camail d'hermines).

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

15. La Visitation de la Vierge.

Elisabeth est agenouillée et pose la main sur le ventre de Marie, qui tresaille. Les maris sont présents.

16. L'Annonciation (la Vierge)

La Vierge, en prières dans sa chambre, salue la visite de l'ange et fait le geste d'acceptation du Fiat.

 

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

 

II. LE BRAS SUD DU TRANSEPT.

1°) Dans l'abside ou arrondi  : dans le sens horaire

  • Ange 
  • Saint Paul
  • Michel de Nobletz
  • Vierge
  • Jésus Sauveur
  • Saint Michel
  • Saint Pierre
  • Ange présentant une couronne de gloire

 

 

2°) Sur les côtés, dans le sens  anti-horaire:

a) Sur le côté gauche :

  • Couronnement de la Vierge
  • La  Vierge ensevelie par les apôtres
  • Le Trépassement de la Vierge (Dormition)
  • Ange voletant.

 

b) Sur le côté droit :

  • Ange
  • Jésus enseignant aux Docteurs de la Loi
  • Adoration des Mages
  • Adoration des Bergers (et signature A. Madezo)

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

 

L'arrondi du bras sud , présenté dans le sens horaire.

 

17. Ange tenant la croix, qu'il désigne du doigt.

Légende : PRENS LA CROIX DE IESUS SI TU VEUX SA COURONNE.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

 

18. Saint Paul et son épée.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

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Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

19. Dom Michel [de] Nobletz Prestre.

Il est vêtu de la robe blanche, d'un surplis, et de la soutane. Il porte l'étole.

 

 

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20. La Vierge.

Inscription Mère de Dieu P.P.N.

 

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21. Jésus Sauveur du Monde.

Inscription Sauveur du Monde A.P.D.N ("Aie Pitié De Nous"].

Il bénit en tenant le globe crucifère.

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22. Saint Michel archange.

Armé d'une épée, il terrasse le dragon tout en pesant sur la balance du Jugement dernier une âme qui le supplie mains jointes (plateau à notre droite) : sur l'autre plateau, une meule, d'où s'échappe un dragon ailé.

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

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23. Saint Pierre et ses clefs.

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

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24. Ange présentant une couronne de gloire.

Inscription "SI TU VEUX UNE COURONNE DE GLOIRE".

L'ange porte une couronne de roses. Le panneau est le complément de celui où l'ange présente la croix en disant "Prends la croix de Jésus si tu veux la couronne."

 

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Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

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Sur le côté droit , dans le sens anti-horaire (vers l'arrondi).

25. Ange tenant une banderole rouge (ceinture de la Vierge?)

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

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26 . Jésus enseignant aux Docteurs de la Loi.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

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27. L'Adoration des Mages.

 

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28. L'Adoration des Bergers. Signature.

Un ange déroule dans le ciel la banderole où est inscrit GLORIA IN EXCEL[CIS DEO]

Les bergers sont accompagnés de leur houlette, bâton de berger élargi à son extrémité.

Inscription : NOSTRE SEIGNEUR EST NÉ EN BETLEM

Puis : AVGUSTIN MADEZO : f.

Si le "f" correspond à "fabrique", cet Augustin MADEZO est donc le commanditaire ou maître d'ouvrage de cette tranche nord des peintures.

Mais le f minuscule peint être l'abrégé de "fecit" (fait par), ce pourrait être aussi un des peintres.

Les généalogistes mentionnent un Augustin Madezo, fils de Jean Riou Madezo, Honorable Marchand, et de Jeanne Le Marrec (épousé en 1642) et né le 5 mars 1652 à Ploaré Douarnenez, aîné de 6 enfants. S'il s'agit de notre signataire, il aurait 15 ans en 1667 (peinture du chœur) et 23 ans en 1675 (date portée à la croisée des transepts). 

Il épousa le 22 février 1672 à Douarnenez Anne Lozach [LOZEAC'H]*, d'où une fille, Marguerite, née en 1685.

* nb le nom de Matthieu Lozeac'h figure, avec la date de 1665, sur l'édifice.

Une seule généalogie donne pour cet Augustin la date de naissance de 1642, date "attendue" par rapport à celle du mariage des parents.

https://gw.geneanet.org/cmlr?n=madezo&oc=&p=augustin

Il est l'un des ascendants de José Chapalain.

Un autre (ou le même) Augustin Mazedo figure sur la liste des gens de mer de Douarnenez-Poullan, sans-doute comme matelot puisque "âgé de 11 ans", une liste tenue depuis 1671. Voir le dépouillement réalisé par l'association Bagou Coz.

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Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

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 Sur le côté gauche du bras sud du transept :  sens horaire (vers l'arrondi).

 

29. Ange voletant

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

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30. Le Trépassement de la Vierge [Dormition].

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

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31. La  Vierge ensevelie par les apôtres.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

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32. Le Couronnement de la Vierge.

Inscription : LA VIERGE REINE DES ANGES ET DES HOMMES.

 

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III. LE BRAS NORD DU TRANSEPT, À GAUCHE.

1°) Dans l'abside ou arrondi  : dans le sens horaire :

  • L'ange de dévotion ; il tient un gros chapelet.
  • L'ange de paix ; il tient une couronne et une palme.
  • L'Ange chef de l'armée de l'Eternel tenant un glaive
  • L'Ange gardien conduisant un enfant.
  • L'Ange tient Satan enchaîné
  • Lange envoyé pour nous défendre ; il tient un bâton et un glaive.
  • L'Ange porte cierge bénist : il tient un cierge et une couronne 
  • ange qui donne Lo contre le diable ; il tient un bénitier et un goupillon.

 

Sur le côté gauche :

  • Ange voletant tenant une banderole rouge
  • L'ange nous arme ; un ange donne une croix à un enfant que le diable menace de sa fourche.
  • L'ange nous anseigne ; un petit enfant écrivant, l'ange lui montre un livre.
  • L'ange qui nous esclaire ; il tient un flambeau allumé.

Sur le côté droit : 3 Sacrements.

  • La Pénitence :"L'ange nous mène à la pénitence ; il conduit un enfant dans un confessionnal. "
  • L'Eucharistie : "L'ange nous mène à la sainte communion".
  • L'extrême-onction :"L'ange nous assiste à la mort ; il exhorte un moribond et le démon s'enfuit. "
  • Hors programme : l'Annonciation La salutation de l'ange ; la Sainte-Vierge faisant pendant à l'ange Gabriel dans la scène de l'Annonciation.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

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1°) Dans l'abside ou arrondi  : dans le sens horaire :

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

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  • 33. L'ange de dévotion ; il tient un gros chapelet.
  • 34. L'ange de paix ; il tient une couronne et une palme.
  • 35. L'Ange chef de l'armée de l'Eternel tenant un glaive
  • 36. L'Ange gardien conduisant un enfant.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

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  • 37. L'Ange tient Satan enchaîné
  • 38. Lange envoyé pour nous défendre ; il tient un bâton et un glaive.
  • 39. L'Ange porte cierge bénist : il tient un cierge et une couronne 
  • 40. L'ange qui donne Lo contre le diable ; il tient un bénitier et un goupillon.

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Sur le côté droit :

41. Ange voletant tenant une banderole rouge

 

42 . "L'ange nous mène à la pénitence" ; il conduit un enfant dans un confessionnal. 

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

 

43. "L'ange nous mène à la sainte communion" ; il guide l'enfant vers la Sainte Table.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

 

44. "L'ange nous assiste à la mort" ; il exhorte un moribond et le démon s'enfuit. 

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Sur le côté gauche :

 

  • 45. Ange voletant tenant une banderole rouge
  • 46. "L'ange nous arme "; un ange donne une croix à un enfant que le diable menace de sa fourche.
  • 47. "L'ange nous anseigne" ; un petit enfant écrivant, l'ange lui montre un livre.
  • 48. "L'ange qui nous esclaire" ; il tient un flambeau allumé.

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

IV. LA CROISÉE DU TRANSEPT ET SES INSCRIPTIONS, peints par H. F de Pratanbars 1675.

Huit cartouches indiquent les noms des commanditaires (recteurs et gouverneurs) et du peintre de ce vaste ensemble de peinture, tout en en précisant les dates, de 1667 à 1692.

1. Le clergé :

On lit sur les 8 cartouches  les inscriptions suivantes :

MESSIRE . HIEROSME PAILLART. Rre 1667.

Mre. GVILLAVME . PAILLART . Rvr . 1675.

 V. ET. D. Mre G . PAILLART. DOCTEVR et Rre . 1692.

 MESSIRE . JAN . COVLLOCH . CVRE . 1675.

 Mre MICHEL LAVEC CURÉ

 Soit :

a. Messire Jérôme Paillart recteur 1667 

DANS LE PORCHE SUD, de l'église Saint-Herlé nous lisons M : H : PAILLART : R : 1673, inscription qui se lit comme suit : « Messire Hiérosme (Jérôme) Paillart, Recteur 1673 ». Il fut recteur de Ploaré (Douarnenez) et de ses trèves du Juch et de Gourlizon, de 1657 à 1675. Son nom apparaît aussi au-dessus de la porte ouest de la chapelle Saint-Michel, commencée en 1663 Son nom est inscrit sur le porche sud de l'église de Saint-Herlé à Ploaré avec la date de 1673. Le recteur qui lui succéda se nommait Guillaume Paillart.

b. Messire Guillaume Paillart recteur 1675 ; et Vénérable et discret Guillaume Paillart docteur 1692.

Il fut recteur de Ploaré de 1676 à 1707. Il indique son titre de docteur en Sorbonne (et les textes qu'il rédige sont en latin, en grec ou en français) On trouve aussi son nom sur le mur nord du chœur de Saint-Herlé et  et dans l’église du Juch. Il a commenté les taolennou de Michel Le Nobletz .

c. Les deux curés, messires Jean Coulloch (1675) et Michel Lavec. Ce dernier nom n'est pas attesté, il faut peut-être lire "Michel Poullaouec", même nom que le premier gouverneur de 1664. J.M. Abgrall avait lu "Mr. MICHEL . CONAN . POVLLAOVEC . CVRE."

2. Les gouverneurs de la fabrique en 1674-1675.

N . H . LAN LARCHE . GOUVERNEUR . 1674.

 H . H . ALAIN . SQVIVIDAN GOVVERNEVR . 1675.

Soit "Noble Homme Jean Larche, gouverneur pour 1674, et Honorable Homme Alain Squividan; gouverneur pour 1675."

Il pourrait s'agir de Jean Larcher, né en 1631 à Quimper, décédé à Ploaré le 27 juillet 1693, "noble homme, sieur de Kerbasquiou en Logonna", fils de procureur et notaire. Il épousa à Crozon Anne Madec, née à Ploaré.

https://gw.geneanet.org/ckerjosse?n=larcher&oc=&p=jean

...Et d'Alain Squividan  né à Ploaré en 1637 et décédé à Ploaré en 1686.

https://gw.geneanet.org/erwannk1?n=squividan&oc=&p=alain

En 1672-1673 le gouverneur et trésorier était Guillaume Coulloc'h, dont le chanoine Abgrall cite le compte-rendu de son exercice dans sa Notice, d'après les comptes de la chapelle Saint-Michel  conservés aux Archives départementales .

 

3. Le peintre.

L'inscription énonce :  PEINCT . PAR . LE . SIEVR . DE. PRATANBARS . 1675. Il s'agit d'Hamon Le Floch, sieur de Pratanbars, qui a signé aussi les lambris sud.

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

 

LES 4 BLOCHETS DE LA CROISÉE DU TRANSEPT.

Quatre anges aux chevelures longues et bouclées portent une robe rouge et une tunique dorée à manche courte : leur tenue évoque celle des servants d'autel et chanteurs des maîtrises en soutanelle et surplis. ( les comptes de la chapelle mentionnent en 1672-73 "deux aubes garnyes de belle dentelle et sept autres de petite dentelle, etc., sept devant d'autels ... une chape et deux tuniques de satin" .

La couleur dorée a pu être proposée par les peintres-restaurateurs. Deux portent l'encensoir, mais deux autres sont beaucoup plus originaux et "locaux" car ils présentent des cartouches illustrant des scènes de pêche.

 

Du côté du chœur : deux anges thuriféraires portant leur encensoir.

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Du côté de la nef : deux anges portant des cartouches.

Dans le premier cartouche, un marin relève ses filets : un oiseau sombre pique vers eux. Ce comportement est celui des Fous de Bassans. Une scène semblable est sculptée sur un contrefort de l'église Saint-Herlé de Ploaré.

Dans le deuxième cartouche, un marin (le même, en rouge) revient de pêche, sa barque pleine de poissons.

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

 

LES 14 PANNEAUX DES LAMBRIS PEINTS DE LA NEF, 1692, Claude Hauteville et Olivier Le Minteur, peintres.

Le lambris est divisé de chaque côté par les nervures en sept panneaux, soit 14 panneaux. Huit panneaux traitant de la Passion et de la Vie glorieuse du Christ sont associés, avec un côté pêle-mêle, à des scènes de la Vie de la Vierge, de saint Michel et d'autres encore.

 

Les archives mentionnent le règlement le 28 juin 1692 par Honorable Homme Noël Le Manach, fabricien, de la somme  de 150 livres à Claude de Hauteville pour les travaux de peinture. Ce dernier en a reversé une part au sieur de Mezlann (Meslan) qui avait réalisé les peintures "du bas du lambris". J. Peuziat propose l'hypothèse suivante : Claude Hauteville serait l'auteur des tableaux, et Olivier Le Minteur celui des ornementations.

Claude Hauteville, sieur des Roches, est né à Pleyben vers 1652 et décédé à Locronan en 1720. En 1694, il assure des travaux de peinture de de dorure pour l'église Saint-Pierre de Plogonnec tout en assurant les charges de « procureur et notaire de plusieurs juridictions ». En 1691, il était au service du roy au port de Rochefort.

Olivier Le Minteur ou Le Meinteur qui est, pour Peuziat, le sieur de Meslan, est connu pour avoir travaillé comme peintre et doreur en 1675 pour la fabrique de la chapelle Saint-Tugen de Primelin. Les actes montrent qu'il a vécu quelques années, de 1691 à 1698, avec sa famille, à Ploaré. Un autre peintre, Guillaume Le Meinteur, qualifié de maître-peintre, a décoré deux autels en 1690 pour l'église de Plogonnec. Guillaume Le Minteur a restauré l'église du Folgoët après 1708.

Un Olivier Le Minteur a épousé en 1702 Catherine Lazennec (1670-1705) et est décédé après 1702.

Les généalogistes mentionnent Olivier Le Minteur ou Le Minther, 1640-1721, maître-coutelier, ou Olivier Le Minteur de Plouvien, né en 1601.

I. LE CÔTÉ SUD DE LA NEF.

Les cinq premiers panneaux en allant vers le fond de la nef traitent de scènes de la Passion.

  • Agonie à Gethsémani. 
  • Flagellation. 
  • Couronnement d'épines. 
  • Le Portement de croix, le voile de Véronique.
  • Crucifixion. 
  •  L'apparition de saint Michel sur le Mont Gargan.
  • L'échelle de Jacob.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

49. Agonie à Gethsémani.

Légende : "La prière au jardin".

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

50. La Flagellation.

Légende :"La flagellation du Sauveur".

 

 

 

 

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

51. Le Couronnement d'épines.

Légende : "Jésu est couronné d'épines."

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

52. Le Portement de croix, le voile de Véronique.

Légende : "Jésu portant sa croix. "

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

53. La Crucifixion.

Légende : "Le Sauveur Jésu crucifié."

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

 

 

54. Apparition de Saint Michel archange sur le Mont Gargan.

 

La tradition catholique de l'apparition de l'archange au Gargano est décrite  dans la Légende dorée (Legenda Aurea), recueil de légendes chrétiennes compilé par Jacques de Voragine entre 1260 et 1275 :

"Son apparition s’est manifestée en plusieurs circonstances. Il est apparu, d’abord, sur le mont Gargan, qui se trouve en Pouille, auprès de la ville de Manfrédonie. L’an du Seigneur 390, vivait dans cette ville un homme, nommé Garganus, qui possédait un énorme troupeau de bœufs et de moutons. Et comme ses troupeaux paissaient au flanc de la montagne, un taureau, laissant ses compagnons, grimpa jusqu’au sommet de la montagne. Garganus se mit à sa recherche, avec une foule de ses serviteurs, et le trouva enfin, au sommet de la montagne, près de l’entrée d’une caverne. Furieux, il lança contre lui une flèche empoisonnée ; mais celle-ci, comme repoussée par le vent, se retourna vers lui et le frappa lui-même. Ce qu’apprenant, la ville entière fut émue et vint demander à l’évêque l’explication du prodige. L’évêque ordonna un jeûne de trois jours, au bout duquel saint Michel apparut, et lui dit : « Sache que c’est par ma volonté que cet homme a été frappé de sa flèche ! Je suis l’archange Michel. J’ai résolu de me garder ce lieu ; et j’ai eu recours à ce signe pour faire connaître que j’en étais l’habitant et le gardien. » Aussitôt l’évêque, avec toute la ville, se rendit en procession sur la montagne. Et, personne n’osant entrer dans la caverne, on pria l’archange devant le seuil."

 On voit Saint Michel, Garganus lançant sa flèche vers le taureau, et la caverne.

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

 55. L'échelle de Jacob.

Légende : "Les anges montent et descendent dans léchel de Jacob."

Comme le précédent, ce tableau doit être mis en relation avec celui qui lui fait face, "La mort du Juste", où le défunt est assisté par des anges descendus du Ciel.

Quatre anges montent et descendent de l'échelle, adressés à Jacob par Dieu qui est en haut de l'échelle, tenant le globe du Monde.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

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Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

 

II. LE CÔTÉ NORD DE LA NEF.

Après l'Annonciation, les trois premiers panneaux en allant vers le fond de la nef traitent de scènes de la Vie glorieuse de Jésus après sa mort. Puis vient, sans cohérence, le Mariage de la Vierge. 

 

  • L'Annonciation

  • La Résurrection. 

  • L'Ascension. 

  • La Pentecôte. 

  • Le mariage de la Vierge. 

  • Saint Michel chassant Lucifer du Paradis. 

  • La mort du juste. 

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

 

56. L'Annonciation.

Légende : "La salutation de l'Ange."

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

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57. La Résurrection. 

Représentation classique : le Christ ressuscité, tenant l'étendard de sa victoire sur la Mort, sort du tombeau devant les gardes, l'un dormant et les autres se protégeant les yeux de l'éblouissement.

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

58. L'Ascension. 

Légende : "L'ascention de Nostre Seigneur"

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

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59. La Pentecôte. 

Légende : "La descente du Saint-Esprit sur les Apostres."

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

60. Le mariage de la Vierge. 

Chaque époux est accompagné de témoins. Jospeh tient sa verge fleurie, signe de son élection.

Le prêtre (en tenue épiscopale) guide la main de Joseph tenant l'anneau vers le doigt de Marie.

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

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Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

61. Saint Michel chassant Lucifer du Paradis. 

Dans des nuées, saint Michel (casque crucifère, cuirasse, sandales lacées)  entouré d'anges et de chérubins, brandit son glaive et chasse Lucifer, l'ange déchu, vers les flammes de l'Enfer aux diables cornus munis de fourches.

 

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

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Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

62. La mort du juste. 

Sur le lit, le mourant est assisté par deux anges, l'un lui présentant un crucifix et l'autre le glaive de la Justice divine. 

S'échappant du dais rouge, saint Michel (ou du moins un ange casqué à panache et écharpe rouge) emporte l'âme du "juste" (une figure féminine, nue à longue chevelure) vers une trouée de lumière.

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

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               L'AUTEL ET LE RETABLE DU CHOEUR.

 

Le retable aurait été exécuté en 1666, il est orné de colonnes torses abritant au centre  la statue de l'archange saint Michel sous un dais, dans la même tenue baroque que sur les peintures et brandissant son glaive à la lame d'éclair. 

Les niches latérales  accueillent la Vierge à l'Enfant (dont on notera le bandeau rétro-occipita) et sainte Anne éducatrice (qui a peut-être perdu la statue de Marie).

Le retable est surplombé par une Trinité souffrante, le Père tenant le Christ en croix dominé par la colombe.

La bannière honore saint Michel avec la devise QUIT US DEUS sur fond de velours incarnat frappé d'hermines noires.

La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

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La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

 

DISCUSSION.

Il reste à discuter du choix iconographique du programme de peinture. On lit qu'il est inspiré des tableaux de mission ou taolennou (petites tables, petits tableaux) peints entre 1613 et 1639 par Michel Le Nobletz (environ 70), mais on ne trouve rien ici des dispositifs en bande dessinée, des cartographies d'un itinéraire vertueux, des représentations des péchés capitaux sous forme d'animaux, et des représentations des tourments de l'Enfer, visant à impressionner les bas-bretons en manipulant les sentiments de peur pour provoquer la conversion et le retour à la pratique des sacrements de l'Église.

On conserve aussi 10 tableaux de Carème du Père Maunoir conservés en la basilique Sainte-Anne d'Auray : on verra en les consultant qu'ils sont bien différents des tableaux de Saint-Michel de Douarnenez.

Reprenons la liste des tableaux (ma numérotation est arbitraire et renvoie à mes images) :

1, 2 ,3 ,4  les quatre évangélistes (Marc, Matthieu, Luc et Jean)

5,6,7,8 les 4 Pères de l'Église (Jérôme, Ambroise, Augustin, Grégoire)

9. Annonciation (l'Ange)

10. Présentation de Marie au Temple

11. Nativité de la Vierge.

12. Conception.

13. Assomption

14. Purification

15. Visitation

16. L'Annonciation (la Vierge)

17. Ange tenant la croix "Prends la croix de Jésus si tu veux sa couronne".

18. Saint Paul

19. Michel de Nobletz

20. Vierge

21. Jésus Sauveur du Monde

22. Saint Michel

23. Saint Pierre

24. Ange présentant une couronne de gloire : "Si tu veux une couronne de gloire"

25. Couronnement de la Vierge

26. Jésus enseignant aux Docteurs de la Loi

27. Adoration des Mages

28. Adoration des Bergers

29. Ange voletant

30.Dormition de la Vierge 

31. La  Vierge ensevelie par les apôtres

32. Couronnement de la Vierge

33. L'ange de dévotion ; il tient un gros chapelet.

34. L'ange de paix ; il tient une couronne et une palme.

35. L'Ange chef de l'armée de l'Eternel tenant un glaive

36. L'Ange gardien conduisant un enfant.

37. L'Ange tient Satan enchaîné

38. L'ange envoyé pour nous défendre ;

39. L'Ange porte cierge bénist : il tient un cierge et une couronne 

40. L'ange qui donne Lo contre le diable ; il tient un bénitier et un goupillon.

41. Ange voletant tenant une banderole rouge

42.L'ange du Sacrement de Pénitence

43. L'ange du Sacrement de l'Eucharistie

44. L'ange du Sacrement de l'Extrême-Onction

45. Ange voletant tenant une banderole rouge

46. "L'ange nous arme "; un ange donne une croix à un enfant que le diable menace de sa fourche.

47. "L'ange nous anseigne" ; un petit enfant écrivant, l'ange lui montre un livre.

48. "L'ange qui nous esclaire" ; il tient un flambeau allumé.

49. L'Agonie à Gethsémani. 

50. Flagellation. 

51. Couronnement d'épines. 

52. Le Portement de croix, le voile de Véronique.

53. Crucifixion. 

54. L'apparition de saint Michel sur le Mont Gargan.

55. L'échelle de Jacob.

56. L'Annonciation

57. La Résurrection. 

58. L'Ascension. 

59. La Pentecôte. 

60. Le mariage de la Vierge. 

61. Saint Michel chassant Lucifer du Paradis. 

62. La mort du juste. 

 

Nous trouvons ici un programme narratif bien plus traditionnel et largement illustré au XVIe siècle sur les vitraux des églises et chapelles bretonnes, détaillant en épisodes la Vie de la Vierge, celle de l'Enfance et de la Vie Publique puis de la Vie Glorieuse du Christ, tandis que les saints et apôtres figurent dans la statuaire des mêmes édifices . La source se trouve dans les Evangiles et évangiles apocryphes et dans la Légende dorée de Jacques de Voragine. Cela concerne  36 tableaux . Ajoutons les Pères de l'Église —témoin de la Contre-Réforme) et une scène biblique (l'échelle de Jacob) , soit 41 tableaux (en noir gras) sur 61.

Parmi les panneaux restants, un est consacré à Michel de Nobletz. Tous les autres représentent des anges. Certains sont des angelots décoratifs. Mais 17 (en rouge) sont ce que je peux désigner comme des anges de catéchèse (ou de Mission). C'est là la partie la plus originale, mais nous voyons qu'elle n'est pas majoritaire.

J'ai voulu rechercher dans les prédications du Père Maunoir la source de cette "angélologie pieuse", mais j'ai perdu patience : l'échec de cette recherche montre au moins que cette dimension n'est pas première dans les grandes manœuvres de conversions des campagnes, qui reposent surtout sur des exortations à la confession et à l'organisation de Drames liturgiques jouant la Passion comme dans les Jeux médiévaux. 

Ces panneaux prédominent dans le transept nord. Notamment les six panneaux, trois de chaque côté s'adressent à des enfants à qui ils s'adressent en leur disant : "nous" :

 

L'ange nous arme .

L'ange nous anseigne .

L'ange qui nous esclaire .

"L'ange nous mène à la pénitence  "

"L'ange nous mène à la sainte communion".

"L'ange nous assiste à la mort " Ce dernier panneau est complété, dans la nef, par "La mort du Juste"

On peut supposer que le cathéchisme des enfants se déroulait dans ce bras nord du transept. Julien Maunoir est l'auteur d'un catéchisme en breton publié à Quimper en 1659 : Le Sacré college de Jesus divisé en cinq classes, ou l'on enseigne en langue armorique les leçons chrestiennes, avec les 3. clefs pour y entrer, un dictionnaire, une grammaire & syntaxe en méme langue .

Documents.

1°) Les 14 taolennou de Michel de Nobletz (12 + 2 copies): Evêché de Quimper. PM 29002029

2°) Les 10 tableaux de pénitence du Père Maunoir PM56001029

3°) Nous pouvons consulter aussi  les 24 taolennou des séries Plouguerneau 1 et Plouguerneau 2 (ils viennent du presbytère de Plouguerneau) conservées à l'évêché de Quimper. Mais ces tableaux datent du XIXe siècle :

— Plouguerneau 1, Evêché de Quimper. PM 29002063 : voir mon article :

— Plouguerneau 2, Evêché de Quimper. PM 29002083

Dans Plouguerneau 1, on remarquera la proximité du n°11 avec le panneau n°62 "La mort du juste :

11. La mort du juste : Douze tableaux de mission de l'évêché de Quimper ; la série de Plouguerneau 1, photographie lavieb-aile

3°) Les autres séries conservées à l'Évêché de Quimper :

—Taolennou, série féminine (vers 1815-1830), Evêché de Quimper. PM 29002076

— 9 taolennou par le chanoine Paul Peyron, 1890 Evêché de Quimper. PM 29002096

— ensemble de 12 tableaux de mission dits taolennou, série dite Balanant par l'abbé François-Marie Balanant, vers 1899 Evêché de Quimper. PM 29002106

— ensemble de 12 tableaux de mission dits taolennou, série dite de Quimper 3 , 1er quart XXe siècle PM29002119

— ensemble de 12 tableaux de mission dits taolennou, série dite de Quimper 4, vers 1930, PM29002125

— ensemble de 4 tableaux de mission dits taolennou, série dite de Quimper divers, XXe siècle, PM29002136

 

SOURCES ET LIENS.

—ABGRALL, (Jean-Marie), 1894, "Les peintures de la chapelle Saint-Michel à Douarnenez", Bull Société archéologique du Finistète tome XXI p. 341-344

—ABGRALL, (Jean-Marie), 1904, "Les peintures de la chapelle Saint-Michel à Douarnenez" Architecture bretonne, p. 355-358

—ABGRALL, (Jean-Marie), et PEYRON 1908, "Douarnenez, Les peintures de la chapelle Saint-Michel", Bulletin de la Commision diocésaine d'Histoire et d'Archéologie p. 90-96.

—ABGRALL, (Jean-Marie), et PEYRON 1915, Notice Douarnenez, Bulletin de la Commision diocésaine d'Histoire et d'Archéologie 

—ABGRALL, (Jean-Marie), 1883 Bulletin monumental, p. 567 Douarnenez

—ABGRALL, (Jean-Marie), 1898, Congrès archéologique de France p. 120

—BARRIÉ (Oger), 1979, La peinture, in Dilasser (Maurice), Un pays de Cornouaille: Locronan et sa région - - Page 550

—BOURDE DE LA ROGERIE ( Henri )· 1998  Fichier artistes, artisans, ...

—CASTEL (Yves P. ), ‎Georges-Michel Thomas, ‎Tanguy Daniel · 1987 Artistes en Bretagne: dictionnaire des artistes, artisans et ... - Page 115

— CELTON (Yann) « Taolennoù. Michel le Nobletz. Tableaux de mission », éditions Locus Solus de Châteaulin, sous la direction de Yann Celton.

— CROIX (Alain),1988, « Les cartes de Michel Le Nobletz. L'art de la prédication au XVIIe siècle », Ar Men, n° 17, octobre 1988, p. 74-85.

—Couffon (René), Le Bars Alfred, 1980

— DILASSER  (Maurice), 1979, Un pays de Cornouaille: Locronan et sa région -  page 691

— PEUZIAT (Josick), 2011, Contribution à l'étude des peintres ayant oeuvré à la chapelle Saint-Michel de Douarnenez; Bull. SAF 2011, 89-102, ill.

Résumé : Cette étude a pour point de départ la découverte de dessins à la plume accompagnant une signature dans les registres de catholicité de la paroisse de Ploaré. Le signataire, Olivier Le Minteur, n’est autre que l’un des peintres qui, associé à Claude Hauteville, effectua en 1692 les peintures du lambris de la nef de la chapelle Saint-Michel à Douarnenez, tandis que le choeur et le transept, décorés en 1667 et 1675, sont l’oeuvre d’Hamon Le Floch, sieur de Pratanbars, peintre domicilié à Quimper, décédé en 1677. Malgré l’étalement des travaux dans le temps – vingt-cinq ans – l’ensemble montre, à première vue, une certaine unité de composition qui peut être nuancée par l’observation de menus détails"

https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin/annee_2011.html

— ROUDAUT (Fañch)  et A. Croix, Taolennou ar Baradoz/Les chemins du Paradis, Douarnenez, Le Chasse-Marée/ Éditions de l'Estran, 1988, 236 p.

 

 

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24 janvier 2025 5 24 /01 /janvier /2025 09:59

La chapelle Saint-Maudez de Nac'h Gwen à Lennon (Finistère). III. Les statues (bois polychrome, XVe ou XVIe siècle) des saints Côme et Damien.

 

Voir sur la commune de Lennon :

Voir sur la chapelle Saint-Maudez de Lennon :

 Voir sur l'iconographie des saints Côme et Damien :

 

En dehors de la Bretagne :

 

PRÉSENTATION.

Présentation de la chapelle : voir article I.

La dernière restauration de la chapelle, réalisée de 1996 à 1998, a été rendue possible grâce au legs de Mme Le Douzen, et aux subventions du Ministère de la Culture, du Conseil Régional et du Conseil Général.

Les murs ont été passés au lait de chaux, mettant en valeur les statues, qui ont été restaurées par Paul Poilpré de Plouhinec en juillet 1997. 

Depuis 2017, je m'efforce de constituer l'iconographie des saints Côme et Damien en Bretagne.

On sait par la tradition que ces frères (parfois considérés comme jumeaux, et toujours honorés ensemble dans le martyrologe romain le 26 septembre et le 1er juillet), exerçaient la profession de médecin dans la ville portuaire d'Aigéai en Cilicie (actuelle Yumurtalik en Turquie), et avoir subi le martyre durant la persécution de Dioclétien (303-305) à Aigéai. En raison de leur foi chrétienne, ils mettaient un point d'honneur à exercer la médecine gratuitement, sans recevoir d'argent : ils sont dits anargyres, "littéralement sans argent".  Leur culte fut très important, répandu et durable, tant en Orient dans la tradition byzantine, notamment sous le terme d'Agii anargyroi, en Grèce (Paros, Crète, etc) qu'en Occident notamment en Italie aux XVe et XVIe siècle (cf Cosme de Médicis, mécène de Florence). En France, le centre de la dévotion était, depuis le XIIe siècle,  Luzarches, dans le Val d'Oise, dont l'église renfermait les reliques des anargyres. Une confrérie des chirurgiens et barbiers s'y crée rapidement, leur membre s'engageant à soigner gratuitement les pauvres... le premier lundi du mois. À Paris, l'église Saints Côme-et-Damien , qui possédait une part des reliques, s'élevait depuis 1212 à l'angle de la rue de l'Ecole-de-Médecine et du Boulevard Saint-Michel, siège de la confrérie de saints Côme et Damien. Les saints étaient alors désignés comme "les deux gratuits secoureurs".

Au XIVe siècle, saint Côme devient le patron des "mires", médecins pratiquant l'uroscopie ou diagnostic selon l'aspect des urines : son iconographie le montre mirant (inspectant par transparence) un flacon d'urine, la matula". Il porte, comme son frère, la robe longue, réservée, comme le bonnet carré, aux docteurs en théologie, en droit et en médecine.

Saint Damien est figuré à ses côtés, tenant une spatule et un pot d'onguent, ou, plus rarement, une boîte compartimentée à remèdes.

En Bretagne, les saints sont représentés depuis le XVe siècle (fontaine de Saint-Côme à Saint-Nic), et on les voient encore sur les porches de Landivisiau (1554), de Bodilis (1570), et de Saint-Houardon de Landerneau (vers 1554),  sur le calvaire de La Madeleine à Briec et de Saint-Côme à Saint-Nic, tandis que leurs statues se retrouvent dans l'intérieur des chapelles de  Plougastel, La Martyre, Ploudiry, Languivoa, etc,  etc... . Une enluminure des Grandes Heures d'Anne de Bretagne  folio 173v par Jean Bourdichon (1505-1510) atteste de leur importance à la cour de la duchesse. 

La chapelle de Nac'h Gwen est manifestement particulièrement vouée à ces saints, en plus du patron saint Maudez, puisqu'elle renfermait non seulement les deux belles statues encore présentes, un polyptique ou plus précisément les deux volets d'une niche (du XVe?),  exposés jusqu'en 2013 au Château-Musée de Dinan. On les voit sur le site patrimoine-histoire.fr. Les statues étaient-elles placées dans la niche ?

P. Julien et Louis Cotinat en ont décrit les quatre volets comportant chacun trois compartiments représentent, sculptées en bas relief et polychromées, douze scènes de la vie des deux saints. On y retrouve "les scènes habituelles : adoration des idoles, condamnation par Lysias, les saints jetés à la mer et sauvés, la lapidation, le supplice du feu, la crucifixion, la décollation, mais, en outre, deux scènes plus originales : les saints, médecins des animaux sans nul doute témoignage de la foi bretonne et Lysias tourmenté par les démons représentation très originale probablement unique. ".

 

 

Collections de l'ancien Château-Musée de Dinan. Site patrimoine-histoire.fr.

 

 

 

 

 

I. SAINT CÔME TENANT LA MATULA.

Saint Côme lève le flacon d'urine (urinal =matula) vers la lumière pour mirer le liquide, dans une posture typique qui le désigne comme médecin. Voir par exemple l'illustration par laquelle Gérard de Crémone dans son Traité des recueils de médecine de 1250-1260 montre le médecin arabe Al-Rhazi au lit d'un patient.

Si Côme est inséparable de Damien, c'est pour souligner que les deux compétences médicales, le diagnostic et la thérapeutique, ne peuvent être dissocier.

Rhazès porte son diagnostic par l'examen d'un urinal, dans le « Recueil des traités de médecine » de Gérard de Crémone, 1250-1260.

Il porte la tenue propre aux médecins et "chirurgiens en robe longue" de la Confrérie de Saint-Côme : la barrette ou bonnet carré, et le manteau rouge.

Il tient un livre, soulignant la base livresque de la formation médicale universitaire nécessitant la connaissance du latin, de la philosophie naturelle d'Aristote et des grands textes de l'héritage grec et arabe, traduits en latin.

Sous le camail orné de glands de passementerie et le manteau, la robe est serrée par une ceinture.

 

 

 

 

Statue de saint Côme (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Statue de saint Côme (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Statue de saint Côme (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Statue de saint Côme (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Statue de saint Côme (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Statue de saint Côme (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Statue de saint Côme (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Statue de saint Côme (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Statue de saint Côme (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Statue de saint Côme (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

 II. SAINT DAMIEN TENANT LA BOÎTE À REMÈDES.

Saint Damien illustre la fonction thérapeutique de la médecine. Dans toute l'iconographie bretonne des saints médecins, Damien tient un pot à onguent, et parfois la spatule nécessaire à l'application des remèdes.

Mais ici, il tient dans la main gauche une boite à remède (a priori d'application externe) ovale divisée en 17 compartiments alternativement rouges et noirs (et rouges, noirs et blancs avant la restauration).

On ne trouve pas cet attribut en France, et il faut aller le chercher dans les illustrations byzantines, ou selon L. Cotinat " sur le tableau de Lorenzo di Bicci à la cathédrale de Florence" (Voir aussi ici), par exemple.

La main droite a perdu son attribut, mais il est très probable qu'il s'agissait de la traditionnelle spatule.

Le saint porte à la ceinture un étu rectangulaire qui peut être un plumier, mais il est plus vraisemblable d'y voir une trousse à instruments.

Les chaussures sont fines et  à extrémité pointues, comme pour Côme, me laissant penser que ces statues pourraient dater de la fin du XVe siècle.

 

 

Deux exemples des boites à remèdes sur des icônes de Côme et Damien :

 

Collections du Petit Palais, Paris. Cliché lavieb-aile.
Icône, collections du Petit Palis, Paris. Cliché lavieb-aile.

 

Côme et Damien, Calendrier, icône russe de Novgorod, XVIIIe siècle coll. Petit Palais.
Icône d'Ekatontapiliani, Paros. Cliché lavieb-aile.
Saints Côme et Damien, basilique de Parikia à Paros. Cliché lavieb-aile.
Saints Côme et Damien (détail : Damien), basilique de Parikia à Paros. Cliché lavieb-aile.

 

Statue de saint Damien (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Statue de saint Damien (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Statue de saint Damien (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Statue de saint Damien (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Statue de saint Damien (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Statue de saint Damien (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Statue de saint Damien (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Statue de saint Damien (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Statue de saint Damien (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Statue de saint Damien (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Statue de saint Damien (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Statue de saint Damien (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

SOURCES ET LIENS.

— BACHOFFNER Pierre, 1986, Saint Côme et saint Damien : leur culte et leur iconographie : Pierre Julien et François Ledermann (dir.), Saint Côme et saint Damien, Culte et iconographie/Die Heiligen Kosmas und Damian, Kult und Ikonographie/I Santi Cosma e Damiano, Culto e iconografia : Colloque/Kolloquium/Colloquio [compte-rendu], Revue d'Histoire de la Pharmacie  Année 1986  268  pp. 83-86

— COTINAT (Louis), 1971, Deux nouveaux ensembles de représentations des saints Côme et Damien :Pierre Julien, Un polyptyque inédit des saints Côme et Damien, Janus, 1970. In: Revue d'histoire de la pharmacie, 59ᵉ année, n°211, 1971. pp. 582-583.

http://www.persee.fr/doc/pharm_0035-2349_1971_num_59_211_7104_t1_0582_0000_1

— DAVID-DANEL (Marie-Louise), 1958, Saint Côme et saint Damien sont-ils au nombre des « patrons » de la pharmacie ? [article] Revue d'Histoire de la Pharmacie  Année 1958  159  pp. 459-461

 — DAVID-DANEL (Marie-Louise), 1958, Iconographie des saints Côme et Damien,   Lille, Morel et Corduant, 1958, in-8°, 257 p., 53 fig., 3 add.,2répert.,2index, 2 tables.

Compte-rendu (1) : Guitard Eugène-Humbert. L'iconographie des saints Côme et Damien : Marie-Louise David-Danel, Iconographie des saints médecins Côme et Damien. In: Revue d'histoire de la pharmacie, 46ᵉ année, n°159, 1958. pp. 454-456.

http://www.persee.fr/doc/pharm_0035-2349_1958_num_46_159_9540_t1_0454_0000_1

-Compte-rendu (2) Burnand Marie-Claire, Burnand Yves. Marie-Louise David-Danel, Iconographie des Saints médecins COME et DAMIEN, 1958. In: Revue du Nord, tome 41, n°161, Janvier-mars 1959. pp. 119-120;

https://www.persee.fr/doc/rnord_0035-2624_1959_num_41_161_6166_t1_0119_0000_2

-Compte-rendu (3) :  Aubert Marcel. David-Danel (Marie-Louise). Iconographie des saints médecins Côme et Damien.. In: Bulletin Monumental, tome 117, n°2, année 1959. pp. 159-160;

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1959_num_117_2_4227_t1_0159_0000_4

-Compte-rendu (4) P. Julien

https://www.persee.fr/doc/pharm_0035-2349_1970_num_58_207_6975_t1_0277_0000_1

— DAVID-DANEL (Marie-Louise),1981, Saint Côme et saint Damien : une synthèse imagée. Pierre Julien, Saint Côme et saint Damien, patrons des médecins, chirurgiens et pharmaciens [compte-rendu], Revue d'Histoire de la Pharmacie  Année 1981  248  pp. 65-67

https://www.persee.fr/doc/pharm_0035-2349_1981_num_69_248_3909_t1_0065_0000_3

— DUKA ZOLYOMI ( Norbert) 1975, . Iconographie de saint Côme et de saint Damien en Slovaquie. In: Revue d'histoire de la pharmacie, 63ᵉ année, n°225, 1975. pp. 381-386. doi : 10.3406/pharm.1975.7425

http://www.persee.fr/doc/pharm_0035-2349_1975_num_63_225_7425

— JULIEN (Pierre), "Un polyptyque inédit des saints Côme et Damien", in Janus, t. LVII, 1970, n° 2-3, p. 96-103, 4 pl. h.-t.

— JULIEN (Pierre), Illustration de la vie et du martyre des saints Côme et Damien dans un  bréviaire  français du xve siècle, in Beitrâge zur Gesch. der Pharm., 23* année, 1971,

—JULIEN (P.),1970,  'Un polyptyque Breton inédit des Saints Côme et Damien.', Janus: Revue internationale de l'histoire des sciences de la médecine, de la pharmacie et de la technique 57 (1970) 96-103 

— JULIEN (Pierre) 1971, Saint Côme et saint Damien et une saignée figurés dans le Bréviaire Grimani : L.-J. Vandewiele,De Vlaamse miniatuur van Cosmas en Damianus uit het Breviarium Grimani, in Cercle Benelux d'hist. de la pharm., bull., 1971 [compte-rendu] Revue d'Histoire de la Pharmacie  Année 1971  210  p. 510

http://www.persee.fr/doc/pharm_0035-2349_1971_num_59_210_7070_t1_0510_0000_1

—JULIEN (Pierre) ,1973, La Confrérie des Saints Côme et Damien à Luzarches [article] Revue d'Histoire de la Pharmacie  Année 1973  218  pp. 505-518 Fait partie d'un numéro thématique : Numéro spécial pour le Congrès International de Paris avec 23 planches

http://old.shp-asso.org/index.php?PAGE=expositioncome

—JULIEN (Pierre), 1982,    Une miniature des Saints Côme et Damien (fin XVe début XVIe siècle)  [article] Revue d'Histoire de la Pharmacie  Année 1982  254  pp. 175-176

https://www.persee.fr/docAsPDF/pharm_0035-2349_1982_num_70_254_2606.pdf

—JULIEN (Pierre), 1995, Saint Côme et saint Damien, de la médecine à la pharmacie [article], Revue d'Histoire de la Pharmacie  Année 1996  312  pp. 477-496 .Fait partie d'un numéro thématique : Actes du XXXIe Congrès International d'Histoire de la Pharmacie (Paris, 25-29 septembre 1995)

https://www.persee.fr/doc/pharm_0035-2349_1996_num_84_312_6283

—JULIEN (Pierre) , 2004,  Deux miniatures inédites de la fin du XVe siècle [Q72, Culte et iconographie des Saints Côme et Damien] Revue d'Histoire de la Pharmacie  Année 2004  344  pp. 673-675

http://www.persee.fr/doc/pharm_0035-2349_2004_num_92_344_5747

—  SAÏDOU (Anne-Isabelle) ,GRIGNON (Georges), Iconographie des saints-médecins Côme et Damien au Musée d'Histoire de la médecine en Lorraine.

http://www.aamfmn.fr/Saidou2.htm

 

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Published by jean-yves cordier - dans Côme et Damien. Chapelles bretonnes. XVIe siècle.
21 janvier 2025 2 21 /01 /janvier /2025 11:21

La chapelle Saint-Maudez de Nac'h Gwen à Lennon (Finistère). II. Les 8 vitraux (1998) de Nicolas Fédorenko .

 

Voir :

Voir, entre autres, sur les vitraux contemporains :

 

Voir sur la commune de Lennon :

Voir sur la chapelle Saint-Maudez de Lennon :

 

PRÉSENTATION.

 

Présentation de la chapelle : voir article précédent.

La dernière restauration de la chapelle, réalisée de 1996 à 1998, a été rendue possible grâce au legs de Mme Le Douzen, et aux subventions du Ministère de la Culture, du Conseil Régional et du Conseil Général. Les murs ont été passés au lait de chaux, mettant en valeur les statues, qui ont été restaurées. Huit vitraux ont été commandés à Nicolas Fédorenko, ils ont été inaugurés le 8 septembre 1998.

Mon blog a déjà décrit, et admiré, les vitraux de Fédorenko réalisés en 1999 pour la chapelle de Lok-Mazé au Drennec. J'y avais découvert l'utilisation très originale du fer forgé au dessus mais en union avec le verre : une technique qu'il avait déjà testée pour la couronne d'épines à Lennon.

 

Nicolas Fédorenko, né en 1949, vit et travaille à Pont-Croix. Il a réalisé les vitraux de Loc-Mazé et de Nac'h Gwen, ceux de la porte de la grande mosquée d'Abu Dhabi en 2003, et des projets pour Quintin et La Martyre.

https://ddabretagne.org/fr/artistes/nicolas-fedorenko/oeuvres

https://ddabretagne.org/fr/artistes/nicolas-fedorenko/oeuvres/vitraux

Une attention a été portée aux vues extérieures des fenêtres, qui donnent à voir l'emploi des fers plats remplaçant les barlotières .

Fédorenko est l'auteur des cartons (et des fers?) mais les vitraux ont été exécutés par l'atelier d'Antoine Le Bihan, de Quimper.

Description en partant du nord et en suivant le sens des aiguilles d'une montre.

 

Les 8 vitraux (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Les 8 vitraux (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

 

1. La Séparation des eaux (110 x 36). Bas-côté nord. Baie 3.

Une lancette trilobée.

Une étroite fente de lumière perce le mur nord. Un calice de verre enserré dans le bronze sépare les eaux d'en haut et les eaux d'en bas.

Nous retrouvons le thème de la baie 1 (elle aussi au n nord) de la chapelle de Lok-Mazé où deux spirales opposées se rejoignent au centre dans un entrelacs qui permet à l'idée « en-haut » et « en-bas » de se développer à l'ombre du deuxième jour  de la création : « Qu'il y ait un firmament au milieu des eaux et qu'il sépare les eaux d'avec les eaux » Genèse 1:6.  Fédorenko déclarait à son sujet : "J'ai placé cette référence aquatique et aérienne sur le mur nord de l'édifice afin de renforcer l'inégalable préciosité des lumières bleues qui, dans nos régions, nous viennent du nord." 

Le pigment bleu est éclairci (gravure à l'acide?) pour dessiner des formes aquatiques ; dans les "eaux du haut", on croit reconnaître un cétacé et un poisson plat. Dans les "eaux du bas", des bulles ou des animalcules.

On peut penser, devant le calice, à l'eau du baptême, ou à l'eau transformé en vin, ou à l'eau de boisson qui apaise notre soif.

 

 

Les 8 vitraux (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Les 8 vitraux (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

La chapelle Saint-Maudez de Nac'h Gwen à Lennon (Finistère). II. Les vitraux de Nicolas Fédorenko.
Les 8 vitraux (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Les 8 vitraux (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Les 8 vitraux (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Les 8 vitraux (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Les 8 vitraux (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Les 8 vitraux (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Les 8 vitraux (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Les 8 vitraux (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

 

2. Résurrection. La vision des ossements. 210x103 . Chevet côté nord. Baie 1.

Baie ogivale à 2 lancettes trilobées et un trilobe.

Le thème de la Résurrection trouve son rapport typologique (relation Nouveau Testament/Ancien Testament) dans un fragment du livre d'Ezéchiel 37:1-10 celle de la Vallée des "Ossements desséchés reprenant vie" :

"La main de l’Eternel se posa sur moi et l’Eternel m’emmena par son Esprit et me déposa au milieu d’une vallée pleine d’ossements.  Il me fit promener près d’eux tout autour et je constatai que ces ossements étaient innombrables sur toute l’étendue de la vallée et qu’ils étaient totalement desséchés. Il me demanda : Fils d’homme, crois-tu que ces ossements revivront ? Je répondis : Toi seul, Seigneur Eternel, tu le sais.

[...]

 Alors l’Eternel me dit : Fils d’homme, prophétise à l’adresse de l’Esprit, prophétise et dis à l’Esprit : « Voici ce que déclare le Seigneur, l’Eternel : Esprit, viens des quatre coins du ciel et souffle sur ces morts pour qu’ils revivent. »

 Je prophétisai donc comme il me l’avait ordonné. Alors, l’Esprit entra en eux et ils reprirent vie, ils se dressèrent sur leurs pieds et ce fut une immense armée."

Les fers plats servent à souligner d'un gros traits les ossements, qui s'entrechoquent au milieu de la verrière  dans une danse fantastique. Des rectangles bleu-violets fragmentent le fond jaune et orangé. Un "visage" à lignes sépia grimace.

 

Les 8 vitraux (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Les 8 vitraux (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Les 8 vitraux (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Les 8 vitraux (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

 

3. Les instruments de la Passion. 420 cm x170. Chevet, maîtresse-vitre, baie 0. Verrière signée.

Baie  à 3 lancettes ogivales et tympan à 3 mouchettes et 2 écoinçons.

"En avant de la verrière, à l'intérieur de l'église, une couronne d'épines en acier, plantée de verres rouges aux découpes vives confirme bien ma volonté de placer tout ce travail iconographique sous l'autorité de la figure du Christ. Tout vitrail qui propose une passion a bien-sûr un caractère d'épouvante et d'effroi. À cette dureté, il est nécessaire d'apporter une lueur, c'est pourquoi à gauche de cette verrière nous trouvons l'idée de la Résurrection et à droite une Vierge de Pitié." N. Fédorenko.

Tout le fond est bleu, plus foncé en partie inférieure qui forme un Golgotha (ou une explosion cosmique), et la lancette centrale est quadrillée par le réseau de plomb. Les lancettes latérales  et le tympan présentent, emportés par une pulsion folle, les fouets, les clous et le marteau, les ronces, du déchaînement de la cruauté.

Le bleu sombre est zébré de taches gravées à l'acide.

 

 

 

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Signature.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

 

 4. La Vierge de Pitié. 250 cm x110. Chapelle sud. Baie 2.

La baie au remplage gothique à deux lancettes trilobées et un tympan à 1 mouchette et deux écoinçons éclaire l'autel du côté est de la chapelle sud, entre les statues des saints Côme et Damien. 

Aidés par le commentaire de l'artiste, nous reconnaissons, sur fond de ciel rouge, la forme de la Vierge (manteau bleu, mains jointes devant le bassin, chaussures ancrées dans l'élément Eau, couronne au tympan), mais son visage est absent, et l'ensemble est traversé par les sinuosités de banderoles jaunes, que nous pouvons voir comme une bannière, des flots, ou une énergie sacrée. Le titre de Vierge de Pitié évoque les Pietà, les Mères de douleur de nos calvaires, aux visages figés par la désolation et épaules écrasées par la perte.

Les trois couleurs rouge, jaune et bleu se projettent sur le mur passé au lait de chaux, et, de loin,  c'est le "collage" de formes géométriques qui est perçu, ovale bleu clair, rectangle bleu soutenu, zig-zags jaunes.

 

"Le thème du vitrail marial reste très délicat. L'histoire de cette représentation est d'une telle richesse, c'est comme un interdit dominé par deux types de registres : la Vierge comme créature purement divine, protectrice qui, au cours des siècles, se transforme en Vierge plus terrestre. C'est une sorte de profanation de l'image mariale. J'ai ici tenté de retrouver l'idée de la Vierge de Pitié et j'ai utilisé un argument plastique fortement chromatique qui est la dissociation du trait (du cerne) et de la couleur, pratique qui peut paraître contraire à l'idée de la couleur cernée par le plomb (qui est le principe même du vitrail. Mais il faut songer que le verre est une technologie en pleine transformation et que l'industrie nous propose des qualités de verre colorés qui permettent ce genre de pratique."(N. Fédorenko)

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

 

 5. Jésus et Josué. 360 x 155. Lucarne de la chapelle sud. Baie 4.

 

Deux lancettes cintrées ; tympan à quatre mouchettes et 4 écoinçons.

 

Peinture à la grisaille cuite sur verres colorés antiques montés sur un réseau de plomb. Serrurerie : vergettes, et fers plats au lieu de barlotières.

 

"L'éxégèse typologique établit la correspondance entre l'Ancien et le Nouveau Testament, cette verrière nous le rappelle. J'ai ici utilisé le texte de Josué où il nous est dit comment ce chef de guerre concentre sa force au combat afin de conquérir la Terre Promise. Il est d'usage de voir dans ce personnage une préfiguration du Christ. Ainsi les deux lancettes de cette verrière permettent de poser ce parallélisme symbolique des deux personnages"." (N. Fédorenko)

Deux luttes se développent en spirales inversées, celle de Josué à gauche brandissant son glaive rouge pour la conquête de la Terre Promise, et celle de Jésus luttant pour établir un royaume de Paix, en bleu. De chacun des corps stylisés s'élève, au tympan, un arbre aux branches enlacées, la sève jaune de l'un venant vivifier l'autre.

À la base, les murailles ébréchées à gauche (prise de Jéricho?), dans un ovale rouge, et le visage  du Christ émergeant d'un horizon bleu.

Les fers plats servent, comme dans la Vierge de Pitié, à souligner la spirale de force.

 

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

 

 6 et 7. Les Belles énigmatiques de Nac'h Gwen (96x60). Sacristie. Baies 6 et 8.

Baies rectangulaires.

Dans la petite pièce basse  faisant office de sacristie ou de pièce annexe , et qui s'ouvre à l'ouest de la chapelle sud, deux verrières s'écartent de la cohérence thématique liée à la Vierge et au Christ en présentant dans l'une, deux visages tête bêche, et dans l'autre, leur buste. On pense à des reines de jeux de carte, on tente de compléter chaque personnage, mais la clef de l'énigme est fournie par l'évocation du Cantique des Cantiques.

L'une a le visage sombre, les lèvres épaisses, les cheveux crépus, elle porte un collier tressé ; elle est nue, avec une poitrine généreuse et un ventre musclée, et elle tient en main  un glaive et un coutelas, sans qu'elle ne précise si elle nous menace ou si elle exécute une danse des sabres. En regardant bien, on voit le début de sa robe bleue ; mais celle-ci est marquée d'écaille, indice pour une possible sirène.

"Je suis noire, mais je suis charmante, filles de Jérusalem, autant que les tentes de Kédar, que les pavillons de Salomon. Ne prêtez pas attention à mon teint noir: c'est le soleil qui m'a brûlée." Cantique des cantiques 1:5.

 

Sa consœur a le visage rouge, des cheveux rouges et un collier rouge. On est frappé par la tâche cramoisie de sa bouche, et par ses yeux noirs caves barrés de rouge. Sur la fenêtre voisine, elle porte un collier de grosses perles blanches, une robe rouge dont le décolleté profond n'est gradé que par un cordon noué ; ses mains, marquées de rouge, sont croisées sur son ventre. Elle incarne la beauté et le désir, mais aussi la violence.

"Que tu es belle, mon amie, que tu es belle!

Tes yeux sont des colombes

derrière ton voile.

Tes cheveux sont pareils à un troupeau de chèvres

bondissant sur les montagnes de Galaad.

Tes dents sont comme un troupeau de brebis tondues

qui remontent du lavoir:

chacune a sa jumelle,

aucune d'elles n'est seule.

Tes lèvres sont comme un liseré cramoisi

et ta bouche est charmante.

Derrière ton voile,

ta joue est comme une moitié de grenade.

Ton cou est pareil à la tour de David,

construite pour être un arsenal:

mille boucliers y sont suspendus,

tous les boucliers des héros.

Tes deux seins sont comme deux faons,

comme les jumeaux d'une gazelle

qui broutent au milieu des lis."

 

 

 

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko , chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Photomontage des deux verrières de Nicolas Fédorenko, chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Photomontage des deux verrières de Nicolas Fédorenko, chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Un examen du verre extérieur montre la qualité des verres utilisés, le soin du montage des plombs, et permer de constater l'emploi d'ajout de coulées de verre, dans la partie correspondant au buste de la Belle Rouge , soulignant les doigts, ou les marques de la poitrine, qui ne sont pas tracées sur la face intérieure par de la grisaille.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko, chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko, chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

8. Verrière de saint Maudez (255x155). Nef sud. Baie 10.

Baie à deux lancettes et un tympan à un ajour central et deux écoinçons.

"Le saint patron de la chapelle a bien sûr un vitrail à lui seul. La verrière est solidement structurée par un travail des barlotières qui gardent la souplesse du tracé au pinceau tout en assurant la solidité mécanique du vitrail. Ainsi, au lieu de trouver des éléments rectilignes qui viennent barrer la fenêtre, nous avons un dessin qui sert de motif (ici, ce sont les silhouettes de deux édifices religieux). Pour caractériser ce saint patron, je n'ai retenu que sa qualité de saint guérisseur, celui des sourds, aveugles mal formés, boiteux, ingrats et malheureux." (N. Fédorenko)

Dans la description du cartel extérieur, la silhouette tracée par la barlotière rappelle celle du reliquaire de Saint-Maudez de 1567, qui est présenté aux fidèles le jour du Pardon.

Inscription : MAUDEZ.

 

 

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko, chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko, chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko, chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko, chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko, chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Verrière (1998) de Nicolas Fédorenko, chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

 

SOURCES ET LIENS.

— DILASSER (Maurice), 2004, Sculpter la lumière, le vitrail contemporain en Bretagne Philippe Bonnet et Maurice Dilasser,1945-2000, Ed. Coop Breizh : donne la liste à peine croyable de plus de 1000 vitraux contemporains créés dans cette période par 119 artistes différents. Voir page 48 la notice consacrée à Fédorenko, dont j'ai reproduit ici les déclarations.

 

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux contemporains. Chapelles bretonnes.
17 janvier 2025 5 17 /01 /janvier /2025 15:30

La chapelle Saint-Maudez de Nac'h Gwen à Lennon (Finistère). I. Présentation et statuaire.

Voir sur Lennon :

 

PRÉSENTATION.

À l'ouest du bourg de Lennon, Nac'h Gwen (Neachguen sur les cartes anciennes) domine, à 105 m d'altitude, un petit affluent de l'Aulne qui coule vers l'ouest et passe, un peu plus bas, devant la chapelle Saint-Nicolas. Le cours d'eau se réunit à un autre et alimentait un moulin avant de se jeter dans l'Aulne.

Carte de Cassini, vers 1785
Carte IGN annotée.

 

 

Le cartel de présentation est si bien fait que j'en ai recopié et repris le texte (anonyme), cité en retrait.

Photo lavieb-aile.

"Nac'h Gwen : la « colline blanche », la « colline sacrée » (*). Bien avant la construction d'une chapelle, bien avant l'instauration d'un culte chrétien, le site de Nac'h Gwen a sans doute été le lieu d'un culte pré-chrétien. On pense que les anciens Celtes qui ont peuplé notre région se faisaient une idée de la beauté de leurs Dieux et de leur force mystérieuse, à travers les variations du ciel, le rythme des saisons, le jaillissement de l'eau et la fécondité de la terre. Ils avaient coutume de es rassembler auprès des sources , dans la pénombre des clairières, ou dans des sites privilégiés comme celui-ci où le regard embrasse les Montagnes Noires depuis les collines du Laz jusqu'à la Roche du feu. Leurs célébrations avaient pour objet d'attirer la protection bienveillante de leurs Dieux, ou de détourner leur colère. L'un des vieux saints des 6ème et 7ème siècle, comme saint Tugdual, saint They ou saint Idunet, moines itinérants, disciples de saint Maudez ou de saint Guénolé, s'est-il installé à Nac'h Gwen ? À partir d'un premier ermitage, un établissement monastique, un lieu de culte a-t-il été établi ici ?"

(*)  Gwenn vient du celtique -vindo qui signifie "sacré". ( Jean-Yves Éveillard, Maître de conférence en Histoire ancienne à l'Université de Bretagne Occidentale).

Plus exactement peut-être, l'adjectif breton gwenn correspond au gaulois vindo qui signifie aussi bien "sacré" que "blanc". (irlandais find, gallois gwynn et fem. gwen), mais son usage en toponymie reléverait le plus souvent du sens "pur, sacré". Selon Christian J. Guyonvarc'h, il a donné le dérivé suffixé Vindonnus , surnom d'Apollon dans la religion celtique attesté par trois inscriptions à Essarois en Côte-d'Or , et "il n'est pas impossible que le gaulois ait eu aussi les trois sens fondamentaux du thème vindo- en celtique insulaire : « blanc », « beau » et « sacré », ce dernier sens étant appliqué aux êtres divins, comme l'indiquent le surnom d'Étain, Bé Find (« femme blanche »), et la désignation irlandaise des anges dans le vocabulaire religieux chrétien : in drong find (« la troupe blanche »)" (Encyclopédie Universalis)

Voir mon article sur la chapelle de la Fontaine Blanche à Plougastel .

 

"...Rien ne le prouve. Une autre chapelle a pu précéder l'édifice actuel, d'abord dédié à saint Maudez. Vers la fin du 16ème siècle, c'est le culte de Marie, mère de Jésus, qui allait prévaloir : en effet, après le Concile de Trente, les autorités romaines, trouvant nos vieux saints bretons "pas très catholiques", les ont remplacés par Marie, les Apôtres et autres saints officiellement reconnus ! Dieu merci, à Nac'h Gwen, on a gardé le souvenir et conservé les reliques de saint Maudez, et son Pardon continue à être célébré le Jeudi de l'Ascension."

Notons que le reliquaire en argent  de Saint-Maudez date de 1567. Inscription SAINT MAOVDES EN : LA PAROESE DE : LEN[N]ON 1567. Poinçon Y.S.A et un quadrupède indistinct. Le fabrique était Hervé CARIOU.

 

Reliquaire classé, base Palissy PM29000471. Cliché H. Moreau.

 

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

 

La croix.

Sur le placître de la chapelle se dresse une croix de granite, à fut à pans, portant un crucifix en relief, elle repose sur un socle cubique à griffes et deux degrés maçonnés et daterait de 1545.

Les pieds du Christ sont posés sur un écusson.

—Castel (Yves-Pascal), 1980, Atlas des croix et calvaires du Finistère. Lennon, atlas n°1133. Néac’hguen

 

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/lennon.html

Croquis par Yves-Pascal Castel

"La fontaine de dévotion se trouve non loin du village de Mesmeur mais elle est énigmatique, certaines parties n'ayant rien à voir avec l'édicule d'origine."

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

"La chapelle actuelle, inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques le 24 janvier 1952, est le résultat de nombreuses restaurations."

 

La porte sud et son bas-relief.

"Elle date du XVIe siècle, comme l'atteste une inscription en caractères gothiques au dessus de la porte sud :

LAN MILVcXXI / IEAN RIVELEN. R. / 1692

soit "L'an 1521, Jean Rivelen recteur."

En plus de cette inscription, un bas-relief bien conservé représente le Baptême de Jésus. Jean-Baptiste et l'Ange portant la tunique sont représentés de façon traditionnelle ; Jésus, lui, ne porte pas l'auréole crucifère qui permet habituellement de l'identifier."

L'atteinte par les lichens gêne beaucoup la lecture de la sculpture et la détériore.

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

L'inscription du clocher.

"La chapelle fut restaurée en 1692 comme en témoigne l'inscription au dessus de la porte principale, sous le clocher : Mre GILLES KRIOU.RECT. Il s'agit de Gilles KERRIOU, originaire de Nac'h Gwen, et prêtre à cette date. C'est d’ailleurs lui qui qui fit édifier le presbytère tout près de la chapelle où résideront quelques uns de ses successeurs desservant la paroisse."

La famille KERRIOU semble plutôt implantée à Mesmeur, juste au nord de Nac'h Gwen dont elle était propriétaire.

En 1678, "honorable Joseph Corentin Kerriou [1615-1676], qui habitait Mesmeur et devait être le père de Gilles, déclarait "avoir une maison et chambre proche la chapelle de Monsieur Saint Maudez du Crec'h guen, aussy dépendante du lieu de Mesmeur" (Arch Nat P1555 f 473), cité par Chaussy 1953.

Gilles serait alors le fils de Catherine RIVOAL, que Corentin Kerriou épousa le 25 novembre 1633. Il décéda en 1699, et ses successeurs furent messire Jean Valay puis messire Yves Le Goff.

https://gw.geneanet.org/lozach1?n=kerriou&oc=&p=joseph+corentin

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

 

Le clocher, ses têtes sculptées et sa cloche.

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

Une crossette double à lion et ange à l'angle nord-ouest.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

 

La cloche

Elle a été baptisée sous Pie X, pape de 1903 à 1914, et Mgr Dubillard, évêque de Quimper de 1900 à 1908. Elle a été réalisée par "Ferdinand Farnier, Fondeur" à Robécourt (Vosges). Elle porte en médaillon le Christ, la Vierge de l'Immaculée Conception et un calvaire.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

 

L'intérieur.

"La chapelle comporte une nef avec un bas-côté nord de cinq travées. Les colonnes sans chapiteaux sont d'un gothique très pur, d'un bel élan.

Au sud est une grande chapelle avec une sacristie en appentis.

Le mobilier comprend deux autels en bois peint et doré, et des stalles avec dossiers à balustres du XVIIIe siècle.

La dernière restauration de la chapelle, réalisée de 1996 à 1998, a été rendue possible grâce au legs de Mme Le Douzen, et aux subventions du Ministère de la Culture, du Conseil Régional et du Conseil Général. Les murs ont été passés au lait de chaux, mettant en valeur les statues, qui ont été restaurées . Des vitraux ont été commandés à Nicolas Fédorenko."

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

 

Les blochets de la croisée du transept.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

Les statues (celles des saints Côme et Damien seront décrites dans un article séparé).

 

1. Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle, Vierge à l'Enfant  terrassant un démon, bois polychrome, XVIIe siècle. Dans le chœur, à droite de l'autel.

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29003939

Je constate que cette Vierge appartient au groupe des "Vierges à l'Enfant foulant une représentation semi-humaine", collectées en Bretagne par Hiroko Amemiya avec 50 exemples, mais sans inclure cette statue. Soit parce que la créature noire à la queue de serpent et au visage de félin lui a échappé, soit qu'elle l'ait écartée. Elle était jadis peinte en rouge vermillon. Je n'ai constaté sa présence qu'en publiant ce cliché ; je n'ai donc pu centrer sur elle mes clichés et mon intérêt, et rechercher si elle présente des traits féminins. Le Dr Le Thomas a également fait le recensement de ce qu'il nomme les Vierges à la démone.

 

LE THOMAS (Louis), 1961 "Les Démones bretonnes, iconographie comparée et étude critique", Bulletin de la société Archéologique du Finistère t. 87 p. 169-221.

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

 

2. Le Christ en croix entre Marie et Jean. Bois polychrome, XVIe siècle. Chœur.

 

Hauteur 1,30 m, largeur 0,40 m

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29003942

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

 

3. Saint Maudez, patron de la chapelle, en abbé (crosse à droite, livre), bois polychrome, XVIe siècle. Mur est du bas-côté de la chapelle.

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29003936

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

 

4. Saint Maurice. Pierre polychrome, XVIe siècle. Mur est du bas-côté de la chapelle.

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29003938

Il tient la lance fleurdelisée (la lance était intacte sur un cliché de 1993, il est tonsuré, et son nom est inscrit sur le socle. Il est vêtu d'une chape à fermail, dont le pan fait retour sous le poignet droit, d'une tunique frangée et d'un surcot talaire.

Hauteur 1,05m, largeur 0,30, pr. 0,22 m

 

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

 

5. Saint Corentin. Pierre polychrome, XVIe siècle. Mur est du bas-côté de la chapelle.

On peut s'étonner de la barbe en bouc ou "en ancre". La chasuble en boîte à violon recouvre une robe rouge .

La tenue d'évêque (mitre, gants épiscopaux, crosse, manipule) rappelle que saint Corentin fut le premier évêque de Quimper.

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29003938

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

 

SOURCES ET LIENS.

— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice sur Lennon, Nouvel inventaire des églises et chapelles du diocèse de Quimper.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/905

"Elle comprend une nef avec bas-côté nord de cinq travées, dont les voussures des grandes arcades sont à pénétration directe, et au sud une grande chapelle avec sacristie en appentis. Elle date du XVIè siècle, ainsi que le montre l'inscription de la porte sud : "LAN. MIL. VcXXI / IEAN. RIVELEN. R." La façade ouest, classique, porte la date de 1692 sur la clé en console et l'inscription : "Mre GILLES. KRIOV. RECTR." sous le fronton brisé. Le clocher à flèche courte n'a pas de galerie. La chapelle a été restaurée en 1952 et bénite le 1er février 1953.

Mobilier : Deux autels en tombeau droit, bois peint et doré. Stalles avec dossier à balustres.

Statues anciennes - en pierre polychrome : saint Maudez en chasuble gothique, XVIè, saint Maurice en abbé, XVIè, saint Corentin, XVIe ;

- en bois polychrome : Vierge Mère dite Notre Dame de Bonne Nouvelle, XVIIe, saint Côme, saint Damien, XVIIe, groupe du Christ en croix, XVIè, entre saint Jean et la Vierge portés par des consoles en forme de volutes.

Au-dessus de la porte sud qui est flamboyante, bas-relief en pierre représentant le Baptême du Christ. Si Jean-Baptiste et l'ange portant la tunique sont conformes à l'iconographie usuelle, le Christ ne porte pas le nimbe crucifère ; sur les bords, l'inscription susnommée, en caractères gothiques. Stalles Louis XIII, table de communion, XIXè"

— Notice sur Lennon, Bulletin diocésain archéologique et historique BDHA

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/421

 

—POP

https://pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00090067

 

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2 janvier 2025 4 02 /01 /janvier /2025 18:37

Les peintures murales maritimes au trait (30 m², fin XVIe-début XVIIe) de la chapelle Saint-Colomban de Carnac.

Voir les graffiti maritimes:

Mais aussi :

—En Normandie :

-Dives-sur-mer, église : 400 graffiti

-Saint-Vaast la Hougue, chapelle des Marins, graffito,  XVIe

http://www.saintvaast.fr/pageLibre000125fc.aspx

-Vatteville-la-rue graffiti des murs de l'église

http://www.jpdugene.com/camping_car/normandie_2012/2012-08-07.htm

-Fécamp, abbatiale Ste-Trinité, graffiti

http://www.unicaen.fr/recherche/mrsh/sites/default/files/forge/vignettes/abbatialeFecamp.jpg

-Région de Fécamp :

http://www.fecamp-terre-neuve.fr/GalerieGraffiti.html

-Honfleur, Maison Erik Satie, graffiti XVIe-XIXe

-Eglise d'Hénouville:

http://perso.numericable.fr/~arnaudser/serander/Henouville/Graffiti.htm

-Dreux, beffroi, graffiti de 1537 :

https://www.sagaphoto.com/photo.asp?from=liste&id=PF008391#.XlEHBWhKiM8

-Couvent Sainte-Barbe de Canteleu près de Rouen:

https://rouen.blogs.com/photo/2007/11/o-trouver-ce-gr.html

-Caen, Château, Logis du Gouverneur

-Caen, église Saint-Gilles

— En Bretagne : chapelle seigneuriale de Bavalan à Ambon, graffiti du XVIIe :

https://actu.fr/bretagne/ambon_56002/nos-dimanches-patrimoine-chapelle-bavalan-chapelle-mysterieux-graffitis_31343530.html

https://www.sauvegardeartfrancais.fr/projets/ambon-chapelle-de-bavalan/

 

 

.

Voir aussi sur les carvelles ou les embarcations de pêche sculptées sur pierre en Finistère : 

Voir les embarcations de pêche sculptées sur bois sur les sablières :

 

 

PRÉSENTATION.

La chapelle est dédiée au saint irlandais Colomban (Colomban de Luxeuil, environ 543-615), moine évangélisateur de la Gaule, l’Allemagne, l’Italie et l’Helvétie.

 

"La chapelle est construite à la fin du XVIe siècle. La datation n'est pas absolue : Roger Frey la situe aux environs de 1575, mais d'autres sources la décalent d'une quinzaine d'années, sous le rectorat de René de Larlan (1585-1600). Cette chapelle est dédiée au moine irlandais Colomban de Luxeuil qui aurait débarqué dans la région carnacoise aux alentours de 610. Son ministère en a fait un saint patron des faibles d'esprit.

La chapelle est bâtie dans le style gothique flamboyant et se présente sous la forme d'une nef d'une vingtaine de mètres de long, à laquelle est adjoint, au sud, un transept. Séparé de la nef par un arc ogival, celui-ci abrite un autel dédié à la Vierge. La porte nord porte la date de 1621, mais elle est postérieure à la construction, datant peut-être de la première restauration de la chapelle. Sous une accolade se trouve un blason portant une croix chargée de neuf macles (armoiries de la famille de Larlan) et sur un mur un blason à trois lévriers, porté par deux anges (blason de la famille Champion), les deux familles constructrices de la chapelle.

La façade occidentale est surmontée d'un clocher, percé de baies et orné de quatre pinacles, et d'une tourelle octogonale, dans laquelle se loge un escalier à vis.

 Les murs de la nef sont ornés de graffitis représentant des navires. Il s'agit de la représentation de deux caraques anglais du XVIe siècle — ce qui en ferait les plus anciennes du département. Celle-ci pourrait faire référence à une incursion britannique s'étant déroulée à Locmariaquer en 1548." (Wikipedia)

 

Carte générale de la France. de 1787, [Belle-Île]. N°159. Flle 169 / [établie sous la direction de César-François Cassini de Thury]
Carte générale de la France. 159, [Belle-Île]. N°159. Flle 169 / [établie sous la direction de César-François Cassini de Thury]
Carte d'Etat Major 1822-1866

 

HISTORIQUE.

La chapelle Saint-Colomban est bâtie selon un plan rectangulaire à simple travée et chevet plat, avec une chapelle signeuriale implantée au sud et donnant sur le chœur par une grande arcade. Le pignon occidental est surmonté d'une cour-clocher. L'ensemble est bâti en bel appareillage réalisé en pierres de taill finement jointoyées, fut bâtie selon les historiens au milieu du XVIe siècle, comme l'indique la présence des armoiries des Champion du Laz en façade sud au dessus de la porte en anse de panier. Les tenants de ces armoiries sont qualifiés sur le cartel d'anges, alors que je croyais y reconnaître deux hommes sauvages.

 

Façade sud de la chapelle Saint-Colomban. Photo lavieb-aile.
Armoiries de la famille Champion, chapelle Saint-Colomban. Photo lavieb-aile.

Les lévriers du blason de Saint-Colomban ont la tête tournée vers notre droite, à la différence du travail d'Yricordel :

travail personnel Yricordel Wikipedia

Louis Champion, Sr du Lahs [Latz, Las] et Kervoller [Kervilor] en Carnac  entre 1540 et 1570 et époux de dame Vincente d'Arradon aurait pu faire bâtir l'édifice, datation corroborée par le style de l'édifice. Il possédait le Manoir du Las en Carnac et autres tenues, aveu du 14 mai 1554. Il a la garde de son fils Bertrand, Sr Kerbeller après le décès de son épouse Vincente. 31/01/1540. Il s'est remarié avec Catherine de KERBOUDEL, Dame de Beauval, et une 3ème fois avec Marie ROUX

Son père Guillaume Champion, Seigneur de Kerdrain en Brech, acheta en 1499 des terres à Carnac et Plouharnel , et rendait déjà aveu pour des terres de Carnac  en la seigneurie du Largouet le 13 1 1494. Il est décéde en 1513 à Carnac. Il était l'époux en 1496 de Jeanne (ou Jacquette) Vitré. Le couple a eu au moins 5 enfants dont Louis Champion.

Voir : « Heurs et malheurs de la Seigneurie du Latz » de Michel Vincent de Paule, paru dans le Bulletin de la Société d'Histoire et d'Archéologie du Pays d'Auray, Année 2010, et repris par le blog de l'Association des Amis du Musée de Carnac.

"La baie sud du chœur, inxistante dans le projet initial, semble avoir été percée au XVIIe siècle pour apporter d'avantage de lumière. Cette intervention correspond à une modification du mobilier liturgique, plus imposant et occultant en partie la baie Est, ainsi qu'une modification du chancel, remplacé par une clôture basses.

De nouveaux travaux importants furent ensuite réalisés à la fin du XVIIIe siècle avec la restauratiopn de la tour clocher, qui porte la date (très effacée) de 1771."

 

Historique des peintures murales.

"La chapelle Saint-Colomban (classée au titre des Monuments historiques en 1928) ayant subi d’importants dégâts durant la Seconde Guerre Mondiale, des travaux furent réalisés à partir de la fin des années 1950. C'est lors de la restauration des maçonneries en juin 1963 que furent découvertes les peintures murales. Ces dernières furent rendues visibles à la suite du sablage et nettoyage des badigeons de chaux. Il est fort probable que des décors recouvraient l'ensemble des parois de la chapelle.

Après leur découverte, les peintures furent restaurées par le peintre Robert Cassin qui finalisa le dégagement.

Elles occupent le mur nord du chœur sur une surface d'un peu plus de 30 m².

On distingue plusieurs couches correspondant à trois périodes différentes :

a) Un décor de faux appareillage de pierre apparaît sous forme de doubles filets horizontaux et verticaux. Il devait très certainement ornent l'ensemble des murs de l'édifice, mais il n'a pas été conservé en dehors de la zone couverte par cette peinture navale.Il est donc antérieur à celle-ci et pourrait dater l’origine de l'édifice de la fin du XVIe siècle.

b) Une scène navale représentant des bateaux tracés au trait rouge à la façon des graffitis monumentaux.

Cette peinture représente une scène navale. Les bateaux pourraient être datés du début du XVIIe (caraque de la fin du XVIe siècle et Galion du XVIIe siècle). Les costumes des personnages orientent vers une datation de la fin du XVIe siècle jusqu'au règne de Louis XIII. Les pavillons représentés sur les navires n'ont pas été identifiés, mais une datation au cours du XVIIe siècle est probable.

c) Les fleurs de lys présentes en haut à gauche sont plus récentes et pourraient correspondre à une phase de travaux réalisée à la fin du XVIIe ou au début du XVIIIe siècle."

RESTAURATION.

"Depuis la restauration de 1960, les peintures se sont dégradées, et des écailles de peinture étaient retrouvées au sol. Une restauration a donc été réalisée en avril 2017 par Géraldine Fray, restauratrice de peinture diplômée de l'école du Louvre et de l'Institut National du Patrimoine,  commanditée par l'Association des Amis du village de Saint-Colomban. Cette restauration a permis de nettoyer et de stabiliser les décors (refixage, consolidation) afin de les valoriser au sein de l'édifice.

Dossier technique de restauration de Géraldine Fray :

Bilan du support avant restauration :

Quelques fissures, peu ouvertes, traversaient la maçonnerie en suivant les joints entre les pierres.

Certains joints situés en partie haute et basse s'étaient dégradés, entraînant la perte progressive de leur enduit et du badigeon. Le badigeon se décollait en de nombreux endroits, entraînant des pertes de matière et un épidermage généralisé de la surface.

Des bouchage en plâtre réalisés lors de l'intervention des années 1960 se sont révélés inadaptés.

Restauration 2017 :

Dans un premier temps, les peintures ont été refixées et stabilisées, avant d'être débarrassées des anciens matériaux de restauration inadaptée. Des raccords de badigeon et une retouche légère ont ensuite été réalisées afin d'améliorer l'état de présentation de l'ensemble.

Refixage des soulèvements : les soulèvements de badigeon les plus fins ont été refixées par injection localisée de Primal E330S dilué à 7°) dans l'éthanol.

Consolidation des décollements : les décollement de badigeon les plus importants, ainsi que les décollements ponctuels des joints en enduit, ont été consolidés par injection de coulis de chaux de type PLM A, coulis préformulé à base de chaux hydraulique.

Nettoyage de la surface :

L'ensemble de la surface a été nettoyée mécaniquement avec des gommes wishab, des brosses douces en laiton et des bâtonnets de fibre de verre. Les repeints les plus disgracieux et jaunis ont été retirés mécaniquement au scalpel.

Badigeon.

Un badigeon épais à base de chaux aérienne et de poudre de marbre blanc (1/1), additionné de terre de Sienne naturelle, a été appliqué dans les lacunes peu profondes. Il a servi de badigeon superficiel, permettant d'imiter la structure épaisse et granuleuse du badigeon original dans lequel se sont largement imprimés les coups de brosse. Cette base a ensuite été recouverte d'un badigeon plus léger teint et patiné avec les zones environnantes.

Retouche : une retouche légère a été réalisée à l'aquarelle Windsor & Newton. Elle s'est limitée aux lignes interrompues et aux usures. Aucun complément n'a été réalisé dans les zones perdues telles que les personnages.

Refixage final :

Un refixage a été réalisé après retouche par pulvérisation de Primak E330S dilué à 2°) dans l'éthanol."

 

DESCRIPTION.

"Des personnages tenant des épées et participant à une rixe sont représentés sur les navires. Selon Claudie Herbaut, les bateaux pourraient être datés de la fin du XVIe siècle ou du début du XVIIe siècle, car le grand navire à l'arrière-plan possède dans ses mâts des hunes ou plates-formes de travail qui permettaient à l'équipage de manœuvrer l'installation des allonges de gréement. Il ne semble pas qu'il s'agisse d'un navire de guerre car on ne note ni sabords ni canons. Sa haute dunette (château avant) est caractéristique des caraques de la fin du XVIe siècle. Le navire du premier plan possède deux sabords sur l'avant-pont. Moins haut sur l'eau, il s'apparente d’avantage à un galion, type de navire qui supplanta les caraques au XVIIe siècle. Par ailleurs, Claudie Herbaut, fait remarquer que les costumes des personnages, portant des pourpoints ajustés à la taille et des pantalons bouffants serrés aux genoux, se retrouvent de la fin du XVIe jusqu'au règne de Louis XIII. D'après ces différents éléments de description, il est probable que le décor ait été réalisé au début du XVIIe siècle. Il devait être plus important, puisque le bateau de gauche est incomplet. Les pavillons représentés sur les navires n'ont pas été identifiés, mais pourraient peut-être faire référence à un événement précis, qui permettrait d'affiner la datation.

L'inscription S COLLUMBBAN, située sous la console à droite de la composition, semble appartenir au même décor." 

 

Peinture murale de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Peinture murale de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Peinture murale de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Peinture murale de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Peinture murale de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Peinture murale de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Peinture murale de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Peinture murale de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Description complémentaire.

Nous voyons deux navires, et l'étai à pavillon d'un troisième. 

 Les trois vaisseaux portant des couleurs (croix et cercles) sont représentés avec force de détails, mâts, gréements, ancres, voilure, aplustre (ornement de la poupe d'un navire en forme d'éventail ) ornant la poupe du bateau de droite…) et avec les figures de personnages. Placés sur le pont et à la poupe des caraques, se sont de petits personnages armés et casqués que dominent les représentations de personnages immenses aux visages tracés de profil.

La scène, offerte sans doute en ex-voto en remerciement d’un vœu auprès de saint Colomban dont le nom est peint en lettres rouges à l’angle nord-est, évoque un épisode guerrier important de l’histoire locale.

Il ne s'agit pas de graffiti, puisque le trait rouge est peint mais non creusé par une pointe.

Le plus petit des navires, au premier plan, est au mouillage, deux chaines sortent de l'écubier et se dirigent vers des ancres, dont une est bien détaillée, l'autre se réduisant à son organeau.

Les mâts sont inclinés vers l'arrière (quête) et  les haubans sont équipés d'échelons permettant l'accès au gréement volant et aux dunettes.

Les pavillons sont divisés en quartiers, on voit au centre de l'un d'eux une croix (de malte?)

Sur le navire le plus grand, on voit trois personnages grossièrement dessinés, et de taille mal accordée à l'échelle. Le plus grand, de profil, porte un chapeau et semble diriger de la main la manœuvre.

Sur le navire le plus petit on distingue également deux ou trois marins.

Les coques sont marquées par des lignes horizontales, figurant les bordés, peut-être à clins, et de croisillons.

 

Relevé de la peinture murale de la chapelle Saint-Colomban de Carnac, d'après  photo lavieb-aile 2024.

Relevé de la peinture murale de la chapelle Saint-Colomban de Carnac, d'après photo lavieb-aile 2024.

SOURCES ET LIENS.

—Source principale : cartels et liasse de documents proposée aux visiteurs dans la chapelle.

Cette documentation repose sur le rapport de restauration, cité entre guillemets, de Géraldine Fray (La Croix-Hélléan 56120) d'avril 2017, qui s'appuie sur l'étude menée en 2013 par Claudie Herbaut, historienne du patrimoine, dans le cadre de l'étude préalable de Dominique Lizerand, architecte du patrimoine, et

 

NOTICE DE PRESENTATION – PDA n°2 – CHAPELLE SAINT COLOMBAN- VILLE DE CARNAC

— BUCHERIE (L.), 1990, « Panorama des graffiti maritimes des Côtes du Ponant » dans Actes du VIIe Colloque International de Glyptographie de Rochefort-sur-Mer (3-8 juillet 1990)

—CAHINGT (H.) 1981, Graffiti maritimes, Courrier des Messageries maritimes,  [compte-rendu] Revue archéologique de Picardie  Année 1981  23  p. 31

https://www.persee.fr/doc/etnor_0014-2158_1993_num_42_1_2078_t1_0082_0000_2

—CAHINGT (H.)  1957,Les Graffiti dieppois. Etudes de types de navires de la Manche (première moitié du XVIIè siècle) / Henri Cahingt, in Le Navire et l'économie maritime du XVè au XVIIIè siècles Travaux du Colloque d'Histoire maritime tenu les 17 mai 1956 à l'Académie de Marine prés. Michel Mollat du Jourdin; collab. Olivier de Prat Paris SEVPEN 1957 135p. Bibliothèque générale de l'Ecole Pratique des Hautes Etudes

—DAEFFLER (Michel) 2011. Graffitis médiévaux normands. Anciens peuplements littoraux et relations Homme/Milieu sur les côtes de l’Europe atlantique, Sep 2011, Vannes, France. p. 215-222. ffhal01917259f

https://normandie-univ.hal.science/hal-01917259v1/document

COMPLÉMENT : LES STATUES ET SCULPTURES DE LA CHAPELLE.

 

 

L'INTÉRIEUR.

 

"L’autel majeur plaqué sur le revers du chevet est un ouvrage remarquable de 4,60 m de longueur dont la table a été taillée dans un bloc monolithe en granite. Eclairé par la lumière largement diffusée par la baie à remplage, l’autel est surplombé par deux statues posées sur des consoles au profil gothique. Ce grand vaisseau, au sol dallé, est équipé d’une niche et d’une armoire murale liturgique.

La chapelle qui cantonne l’édifice au sud est accessible depuis la nef par un grand arc brisé cantonné côté est par une ouverture en plein cintre."

Sous la voute lambrissée, plusieurs entraits à engoulants et sablières.

Au fond de la nef, un escalier à vis permet de grimper au clocher.

 

Le Chœur.

 

Mobilier de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Mobilier de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Saint Colomban en père abbé. Bois polychrome, XVIIe siècle.

Mobilier de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Mobilier de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Christ en croix. Bois, XVIe siècle.

Mobilier de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Mobilier de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

La Vierge et saint Jean, provenant d'une poutre de Gloire et entourant jadis le Christ en croix. Bois polychrome, XVIe siècle, proviendrait de l'église paroissiale.

Mobilier de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Mobilier de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Mobilier de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Mobilier de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

La chapelle sud.

Sainte Catherine (ou sainte Barbe) bois  polychrome, XVIe siècle.

 

 

 

Mobilier de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Mobilier de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

 

Le culot de la statue de sainte Catherine. Un ange, en vol, tenant un écu (muet).

La chevelure "en boule" évoque le style des sculpteurs du XVe siècle.

 

 

 

Console de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Console de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Console de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Console de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Toile de Jacques Eitelwien dit Eitel(1926-2006), "Procession de Saint Cornely à Carnac, EITEL 1959".

Mobilier de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Mobilier de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

La nef.

 

 

Saint Vincent Ferrier. Bois polychrome, XVIIe , proviendrait de l'antique sanctuaire de Kergroix

Mobilier de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Mobilier de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Saint Cornely. Bois polychrome, XVIIIe siècle.

La statue provient d'une niche de la tour ouest de l'église de Carnac où elle était exposée aux intempéries ; restaurée en 1987 par Guy Keraudran, elle a été placée ici, tandis qu'une copie était installée à sa place.

 

Mobilier de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Mobilier de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

 

L'EXTÉRIEUR.

"La chapelle bâtie en granite adopte un plan rectangulaire complété au sud par une chapelle dédiée à la Vierge. La nef au chevet plat (à l’Est) est couverte, comme la chapelle, d’une voûte lambrissée fixée à une charpente à fermes dont les entraits s’ornent d’engoulants.

Son portail gothique flamboyant, ouvert au nord, est coiffé d’un linteau en anse de panier abrité sous un grand arc en accolade surmonté d’un fleuron et encadré de pinacles. Sur le tympan s’inscrit un écu écartelé qui serait de la famille de Larlan. A la gauche de l’ouverture, un long phylactère sculpté dans le parement et portant une inscription gothique (illisible) se déploie sous un blason frappé aux armes de la famille Champion (trois lévriers) porté par deux angelots agenouillés.

A l’ouest, le pignon, orné d’un faux larmier triangulaire agrémenté de masques et d’un monstre dévorant de petits personnages, supporte le clocher orné de quatre pinacles (le quatrième étant détruit) et aménagé sur une plate-forme accessible par un escalier de pierre logé dans une tourelle. Cette élévation est confortée aux angles comme à l’est par des contreforts polygonaux.

A l’est, une grande baie à remplage gothique flamboyant est bordée par un larmier en accolade sommé d’un fleuron et ponctué de feuilles de choux dont le motif, associé à un lion et à un monstre marin, est repris sur le rampant du mur.

La façade sud dotée d’un oculus et d’une porte en anse de panier se développe en équerre à l’est sur l’emprise de la chapelle ouverte par une porte (aujourd’hui condamnée), elle aussi, en anse de panier."

La chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

La chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

La chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

La chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Les crossettes.  

Un lion.

 

Les crossettes de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Les crossettes de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Un dragon.

Les crossettes de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Les crossettes de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

 

Un personnage lubrique et glouton.

Cette crossette en rappelle bien d'autres collectées dans ce blog ; elle illustre le thème du Vicieux : sa position accroupie et ses yeux globuleux soulignent ses penchants. Par les doigts de la main droite, il écarte sa commissure, sans doute pour se faire vomir après ses excès alimentaires. Sa main gauche est placée sur son sexe.

 

Les crossettes de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Les crossettes de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Les crossettes de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Les crossettes de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Les crossettes de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Les crossettes de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Les crossettes de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

Les crossettes de la chapelle Saint-Colomban de Carnac. Photo lavieb-aile 2024.

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31 décembre 2024 2 31 /12 /décembre /2024 13:07

Les 9 vitraux contemporains (13 m², Pascale et Udo Zembok et atelier Loire , 2016) de la chapelle Saint-Jaoua de Plouvien.

Je remercie pour leur accueil les membres de l'association Bual Sant Jaoua, et en particulier Marguerite Le Roux.

PRÉSENTATION.

 

"L'église parait avoir été construite au 15e siècle. Elle comporte une nef, deux chapelles formant transept et un chevet plat, le tout couvert de voûtes lambrissées. Les entraits sont décorés de figures monstrueuses. Les sablières sont sculptées et ornées d'armoiries. A l'intérieur se trouve un tombeau en granit avec un gisant représentant Saint-Jaoua. Le porche méridional abrite des statues en bois représentant les Evangélistes surmontés des animaux symboliques. Le portail est surmonté d'un pignon à crochets et d'une petite porte à accolade. Vers l'ouest, un ossuaire est adossé au mur de la nef. La sacristie est une adjonction du 17e siècle. De cette même époque date la fontaine située à l'ouest du cimetière. Ce dernier contient deux calvaires, un du 15e siècle, l'autre moderne." (Base Mérimée)

La  chapelle est classée aux Monuments Historiques en 1939. Après la dernière guerre mondiale , dès 1952, de gros travaux de restauration ont eu lieu avec notamment la charpente de la nef le changement des trois portes et le renouvellement complet des ardoises de couverture.

Histoire des vitraux.

Les baies aux remplages flamboyants n'ont pas conservé leurs vitraux anciens, datant probablement du XVIe siècle, qui avaient été remplacés par des vitreries simples ou losangées, mais les auteurs du XIXe siècle ont signalés avoir observés, sur ce qui subsistait encore des vitraux d'origine, des armoiries. Pol de Courcy y signale en 1859 "les armes mi-parti de Villeneuve-Rosunan et du Bois-Coëtsaliou ; celles des seigneurs du Breignou, du Mezou (Drennec), de Kernazret (du Refuge), de Pensez (branche cadette des Simon de Tromenec) et de Keraliou ( Bergoët), mi parti du Refuge". Ce qui suppose la persistance d'une bonne surface vitrée, probablement au tympan, sans doute de la maîtresse-vitre. On lit aussi que "Dans les vitraux du sanctuaire de Saint-Jaoua, se voit encore l'écusson des Jouhan de Kerohic : d'or à trois fasces ondées d'azur"

Ces vitreries modernes n'étaient plus étanches à la fin du XXe siècle, et dès 1999, leur remplacement par des vitraux contemporains est envisagé. La Mairie de Plouvien s'en préoccupe en 2015, recrute une architecte du patrimoine, Madame Dominique Lizerand, et lance en 2016 un appel à candidature auxquel répondent 14 verriers. Quatre dossiers sont retenus, et c'est la proposition d'Ugo Zembock qui est retenue. Le financement fait appel à la commune, à l'association Bual Sant Jaoua, à la DRAC, à la Région et au Département, et encore à la Fondation du patrimoine.

Les vitraux sont réalisés par Ugo Zembok dans et avec l'atelier Loire de Chartres.

Ils ont été exécutés et posés de juin à novembre 2016, inaugurés le 10 décembre 2016 et leur bénédiction a lieu le 14 mai 2017 par le père Alain Guennec.

En 2020, force a été de constater que le bleu des vitraux (notamment la baie 5) avait viré au gris (Ouest-France 20-X-2020). Le pigment de l'émail s'était altéré et oxydé sous l'effet de l'humidité (Télégramme 13-X-2020). Cet émail  a été ôté sur place et les vitraux ont repris aujourd'hui (2024) toute leur fraîcheur. 

Udo Zembok.

Le maître-verrier Udo Zembok  est est un artiste plasticien franco-allemand né en 1951 à Brunswick, qui vit et travaille depuis 2010 à Menton. Il est ainsi l'auteur d'éléments chromatiques pour le parking "Cathédrale" de Troyes (2006-2007), d'une paroi monumentale translucide pour la crypte romane de la cathédrale de Chartres (2007), de 9 verrières pour le temple Auditoire de Calvin de Genève (2007-2008), d'un arc chromatique monumental de la cathédrale de Créteil (2014-2015), de quatre vitraux dans l'ancienne salle capitulaire du Prieuré de Saint Ayoul à Provins, (2016). Première création de vitraux avec les Ateliers Loire en 2016.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Udo_Zembok

https://zembok.com/

 

Technique.

Nous avons la chance  —rare ! —  de disposer d'un dossier de suivi du chantier très illustré, mis en ligne par l'association Bual Sant Jaoua, avec un montage sur Youtube, ainsi que du dossier technique de l'atelier Loire, alors que le site d'Ugo Zembok vient compléter cette documentation.

Voir :

https://bualsantjaoua.org/chapelle/vitraux/

https://www.ateliers-loire.fr/medias/medias/813/6262-1-20170120-093401.PDF

Les cartons des 9 vitraux ont été créés par les artistes Udo et Pascale Zembok après documentation et imprégnation des lieux.

Reprise des réseaux ou remplage.

Les travaux préparatoires ont été réalisés par ART de Plélo (Côtes d’ Armor) avec Flavien Créno.

Les remplages anciens, flamboyants, ont été repris et restaurés plus ou moins complètement  pour les baies 0, 1, 2, 3 et 4 tandis qu'un nouveau remplages a été créé pour la baie  5.

Fabrication.

Verres float extra blanc de 8mm thermoformés et poudres de verres 
Après relevé des cotes des différentes pièces de chaque verrière, des gabarits sont réalisés à taille réelle puis scannés.
Chaque pièce est tracée et découpée à l’aide de jets  d’eau et de sable à très haute pression, dans des plaques de verre industriel de 8 mm d’épaisseur, sauf pour les 5 panneaux de la baie 5 coupés à la roulette.
Pour leur donner du relief, et leur apporter une vibration afin qu’ils accrochent davantage la lumière (comme un prisme), les pièces sont ensuite thermoformées dans des fours : chacune des pièces d’une même verrière est posée sur un lit de plâtre en poudre – où les stries ont été préalablement dessinées – et cuite une première fois. 1ère cuisson à 846 °C : Thermoformage et poudre Optul 846 °c pendant 25 minutes, face float sur le plâtre.
A partir d’un nuancier, des poudres de verre coloré Optul sont choisies et projetées sur la face extérieure ("atmosphérique") du vitrail qui est cuit à nouveau.
A partir d’un autre nuancier, des émaux vitrifiables sont choisis, pulvérisés sur la face intérieure du vitrail et les pièces sont cuites à nouveau à 620 °C ou 666 °C .

3ème cuisson pour les « motifs » en base de fenêtre. Des émaux sont passés au pistolet avec pochoir en vinyle.
Chaque pièce de vitrail est donc cuite au moins 3 fois ; chaque cuisson dure environ 36 heures (montée en température, cuisson elle-même puis refroidissement).
Le nuancier : à partir des 3 couleurs primaires ( jaune, bleu, rouge) et des 3 couleurs secondaires (vert, orange et violet), les variations de couleur sont dues à la quantité de poudre de verre coloré, à la quantité d’émail, à la température de cuisson ; à partir d’échantillons le choix définitif est fait pour le meilleur rendu possible de l’idée de départ.

Plomb d’entourage et de ventilation:

Après cuisson, chaque pièce de verre est sertie par un plomb d’entourage en H 16x8 mm ou 8x8 mm avec soudure à l’étain. Collage en fond de profil H avec silicone neutre. - Plomb : fabrication Arbez - Silicone : réf 799 chez Dox Corming

Ventilation basse et bavette en plomb:

Avant la pose des vitraux, réalisation d’une bavette en plomb permettant une ventilation basse avec un espace d’air de 6 mm environ. Table de plomb de 2,5 mm d’épaisseur. Fournisseur : Arbez Localisation : Toutes les baies en partie basse horizontale ; sauf les 2 baies O1 et S3.

Pose des vitraux

Mise en place dans le réseau de pierre avec maintient ponctuel par tige inox de 6 mm de diamètre. Calfeutrement extérieur à la chaux suivant dosage du maçon : sable jaune : 2, sable brun : 1, chaux blanche : 1,5, batichaux : 0,25. Badigeon d’équilibrage de couleur sur la baie N2.

Calfeutrement intérieur à la chaux blanche et sable clair uniquement.

Badigeon à la chaux pour équilibrage de couleur sur E1, E2 et E3.

Chaux blanche (Saint Astier) : chaux hydraulique NHL 3,5 Batichaux (Saint Astier) : FLC5

Grillage de protection en cuivre réalisé sous forme de "raquette" par l’entreprise Tempier sur 6 des 9 baies. 

 

Emplacement et numérotation selon les règles du Corpus vitrearum :

La chapelle est orientée vers le nord-est.

 

Toutes les informations proviennent du dossier technique Zembok/Loire et du site de l'association.

Pour  Pascale et Udo Zembok, 

"Les compositions que nous proposons sont dépourvues de tout sens narratif. Par l’intermédiaire de nos vitraux, nous rendons la lumière perceptible afin qu’elle exprime son propre langage … invitant le spectateur au calme intérieur, à la méditation, à la contemplation. Le projet met en valeur les dentelles de pierre du XVI° siècle et les formes des verrières. Il se met au service de la mémoire de l’édifice et de la liturgie."

 

La baie 0 (E2) ou maîtresse-vitre du chœur.

"Dans le chœur, la couleur rouge-orangé porte le symbole de la Vie et de l’Amour. Elle est liée à l'élément Feu. La lumière colorée se donne ici sur une courbe ascendante évoquant le soleil pascal, le Christ en Gloire. Elle est équilibrée vers le bas par le vert-bleu." (bualsantjaoua.org)

 

Le remplage a fait l'objet d'une restauration légère.

La verrière est protégée à l'extérieur par une raquette de protection  en 12 éléments  tube de 10 mm de diamètre

À sa base, une bavette en plomb assure une ventilation basse.

Teinte de la poudre Optul : Grenadine 1065

Teinte des émaux : Rouge PR338, Bleu-vert Aquamarine 0096, peacock #17

Une quatrième cuisson d’émail  a été appliquée sur les 3 lancettes pour rehausser les valeurs du bleu.

 

La chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

La chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

Les vitraux de la chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

Les vitraux de la chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

Les vitraux de la chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

Les vitraux de la chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

Vue de détail : les effets d'empreintes en relief après thermoformage ajoutent une dynamique ascendante par le jeu de la lumière que ces prismes renvoient.

Les vitraux de la chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

Les vitraux de la chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

 

Signature et date portés sur la baie 0 :

Les vitraux de la chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

Les vitraux de la chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

LE COTÉ NORD.

Pour concevoir leurs vitraux, Pascale et Udo Zembok se sont rendus sur place pour s'imprégner de la situation et de l'environnement de la chapelle, de la lumière bretonne qui lui est propre, et pour rencontrer ceux qui y vivent. 

Tenant compte de l'orientation de la chapelle, ils ont choisis pour les verrières nord des couleurs froides et plus sombres, symbolisant pour eux la Nuit, l'élément Terre et l'Ancien Testament. (bualsantjaoua.org)

 

 


 

Les vitraux de la chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

Les vitraux de la chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

 

La baie 1 (E3), côté nord-est du transept. Couleur violet et vert.

Le remplage flamboyant en pierre date du XVe-début XVIe siècle.

2 lancettes cintrées ; tympan à un soufflet et 2 écoinçons.

Grillage de protection : 1 seule raquette : tube de 12 mm de diamètre

Bavette en plomb et ventilation basse : à la base des deux lancettes

Poudre Optul : Goldruby 4005, vert superposition de 0076 puis 0078

Emaux : Violet 78149, Vert P1344

 

Les vitraux de la chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

Les vitraux de la chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

 

La baie 3 (N2). Transept côté nord. Couleur violet et orange.

2 lancettes à bord supérieur à 3 indentations et un  tympan à un ajour et 2 écoinçons, semblable à la baie 4.

Réseau de pierre : dépose et remonté par Art

Grillage de protection : 1 seule raquette tube de 12 mm de diamètre

Bavette en plomb et ventilation basse : à la base des deux lancettes

Poudre Optul : goldviolett 4015, orange 1025

Emaux : violet 78 149, jaune 3031

Les vitraux de la chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

Les vitraux de la chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

La baie 5 (N1) : Nef côté nord. Couleur bleue.

Réseau de pierre : refait à neuf par Art

Grillage de protection : 1 seule raquette tube de 12 mm de diamètre

Bavette en plomb et ventilation basse : à la base des 2 lancettes

Poudre Optul : hellblau 0052 : 1ère couche à 100 %, kobalt 0055 (50%) + cristal (50%) en 2ème couche

Emaux : bleu 2027

Les vitraux de la chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

Les vitraux de la chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

 

LES BAIES DU CÔTÉ SUD (chiffre pair).

En symétrie opposée avec le nord, les baies sud recoivent des couleurs chaudes, claires, symbolisant la lumière, l'élément Air et le Nouveau Testament.

 

La baie 2 (E1). Transept côté sud-est. 1m²

2 lancettes trilobées et 1 quadrilobe. 

Réseau de pierre : ancien, restauration légère

Grillage de protection : une seule raquette Tube 12 mm de diamètre

Bavette en plomb et ventilation basse : à la base des deux lancettes

Poudre Optul : Orange 1025, goldviolett 4015 Emaux : Rouge PR338, Bleu P2027

 

 

Les vitraux de la chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

Les vitraux de la chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

Détail.

es vitraux de l

es vitraux de l

 

La baie 4 (S1). Transept côté sud.

Réseau de pierre : restauration ponctuelle.  2 lancettes à bord supérieur à 3 indentations et un  tympan à un ajour et 2 écoinçons.

Grillage de protection : 1 seule raquette de 12 mm de diamètre

Bavette en plomb et ventilation basse : à la base des deux lancettes

Poudre Optul : orange 1025, goldviolett 4015

Emaux : jaune P3031, violet 78 149

 

 

Les vitraux de la chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

Les vitraux de la chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

La baie 6 (S2). 0,15 m². Couleur orange.

 Grillage de protection : non

Bavette en plomb et ventilation basse : oui

Poudre Optul : orange 1025

Emaux : jaune P3031

 

La chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

La chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

La baie 8 (S3). 0,06 m². vitrail du porche. 

 Un ajour de forme bilobée.

Grillage de protection : non

Bavette en plomb et ventilation basse : non

Poudre Optul : aquamarine 0096, grenadine 1065

Emaux : sans émaux

 

La chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

La chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

 

La baie 101, façade occidentale. 0,209 m². Bleu et rouge.

Placé au fond de la nef au dessus de la porte ouest, ce quadrilobe répond par opposition à la maîtresse-vitre : il symbolise par sa couleur principale vert-bleu l'élément Eau, quoique cette couleur soit présente par touches plus ou moins discrète sur toutes les verrières.

 

Un quadrilobe, couleurs rouge et bleu.

Grillage de protection : non

Bavette en plomb et ventilation basse : non

Poudre Optul : sans

Emaux : rouge de cuivre et bleu vert peacock #17

La chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

La chapelle Saint-Jaoua de Plouvien. Photographie lavieb-aile 2024.

SOURCES ET LIENS

— association « Bual Sant Jaoua »

https://bualsantjaoua.org/chapelle/vitraux/

https://www.youtube.com/watch?v=lwed60NBysI&t=2s

https://www.youtube.com/watch?v=lwed60NBysI&t=1s

https://bualsantjaoua.org/chapelle/heraldique/

https://www.youtube.com/watch?v=l0pUVLqLC1U

https://www.youtube.com/watch?v=tsl9N5sUvZM

https://www.youtube.com/watch?v=SzFI8jwV1y4

https://www.youtube.com/watch?v=Fhop7ABb0Wc

https://www.youtube.com/watch?v=FizftOp6daI

 

— CASTEL (abbé Yves-Pascal), 1996,“1252 Plouvien, la Chapelle St-Jaoua revisitée... 10.08.96.,” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon,

 https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/2766.

—Couffon, René, Le Bars, Alfred,1988 Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles du Finistère, Quimper 1988 (rééd.)

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/880c2cb516df89fe70f7680388e968cc.pdf

—Chapelle Saint - Jaoua Édifice classé MH en 1939. Vitraux classés IN . Cette chapelle de style flamboyant conservait en 1859 des écus armoriés dont certains parti de Villeneuve- Rosunan et de Bois ..

—Pol de COURCY, 1859, Itinéraire de St-Pol à Brest , Revue de Bretagne volume 6, page 131

— LE GUEN (abbé), 1888, « Antiquités du Léon et plus spécialement du canton de Plabennec», Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1888 page 146 : il signale  y avoir vu les armes des Coëtivy, des Penfentenyo, des Jouhan de Kerroc’hic, des Duras ( Du Roz )et des Bergoët de Keraliou.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2081934/f229.image.r=jaoua#

 

—Pérennès Henri, Frotier de la Messelière, 1942, Plouvien : monographie de la paroisse.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/b87282ec90db8f681a81b1fcdab1dd60.pdf

 

—Dossier d’œuvre architecture IA29131593 | Réalisé par  Conservation Régionale des Monuments historiques (Contributeur)

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IA29131593

— Base Mérimée

https://pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00090270

Liens :

https://zembok.com/

https://www.youtube.com/watch?v=2OR8vuUE9vg

https://www.ateliers-loire.fr/fr/udo-zembok-plouvien-chapelle-saint-jaoua.php

https://infovitrail.com/fr/inventaire/p/les-vitraux-d-udo-zembok-a-la-chapelle-saint-jaoua-de-plouvien/8840c082-c54a-4109-a5c0-d668086d8a6b

https://chapelles-classees-plouvien.fr/

https://www.letelegramme.fr/finistere/plouvien-29860/spansaint-jaouaspan-un-appel-aux-dons-pour-renover-les-vitraux-2605335.php

https://www.letelegramme.fr/finistere/plouvien-29860/spanvitraux-de-saint-jaouaspan-la-lumiere-sublimee-2886503.php

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux contemporains. Chapelles bretonnes.
29 octobre 2024 2 29 /10 /octobre /2024 22:56

Ensemble de 14 pièces de sablières, de 6 blochets, de 6 entraits à engoulants  taillés entre 1475 et 1494 (choeur et  nef)  et vers 1520 ( transept et les deux premières travées de la nef) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé (Morbihan).

Voir :

 

 

Merci à Violette Beurel, de l’association Les amis de la chapelle de Notre-Dame-du-Loc, qui nous a ouvert la porte de cette chapelle.

PRÉSENTATION.

Cette petite chapelle de la fin du XVe siècle (date de 1475 et 1494 sur les sablières)  a été élevée à la suite d'un voeu ou pour commémorer un fait et est devenue par la suite, est devenue lieu de pélerinage. Elle comprend encore son enclos, son calvaire et sa fontaine. Sur plan en croix latine, elle est bâtie en pierre de taille aux pignons, le reste étant en moëllons. Le pignon ouest est le plus ouvragé, avec mouluration encadrant la porte ogivale en saillie. Une flèche très allongée se trouve au centre de la nef. La fenêtre du chevet est flamboyante et contient quelques restes de vitraux.

Elle est remarquable par son mobilier (sa croix de chancel qui porte la date de 1500 et le nom d'André de Coëtlagat, ses retables en granite, son retable en albâtre de Nottingham (fin XVe), ses statues polychromes (fin XVe), ou dans son enclos son calvaire (1500) et sa fontaine), mais aussi par sa charpente sculptée et par ses sablières  exceptionnelles. (Les sablières ou pannes sablières sont ces pièces de bois (un quart de tronc de chêne), horizontales placées à la base de la charpente sur le haut du mur, rempli d'un lit de sable pour éviter la remontée d'humidité ou pour permettre à la poutre de prendre place lentement). Les 14 sablières, 6 blochets et 6 entraits ont été taillés entre 1475 et 1494 pour une partie localisée dans le choeur et dans la nef et vers 1520 pour l'autre localisée dans le transept et les deux premières travées de la nef.

Exceptionnelles dans le corpus très riches des chapelles et églises bretonnes, ces sablières le sont par leurs inscriptions gothiques précisant les dates de réalisation de cette charpente en 1475 et en 1494 et le nom des commanditaires, Olivier de Peillac chanoine de Guérande et recteur de Saint-Avé, et  André de Coëtlagat, son successeur, chanoine de Vannes et recteur de Plescop et de Saint-Avé ; par leur polychromie ; et par la variété de figures traditionnelles aux ymagiers telles que les bestiaire, les sirènes et centaures, les musiciens (luth, cornemuse , traverso, harpe) et les drôleries. Elles sont remarquables aussi par le riche ensemble héraldique, peint en majorité, qui a échappé aux marteaux révolutionnaires ou a été repeint, et qui fait écho aux blasons sculptés sur d'autres supports, lapidaires notamment, de la chapelle.

Les entraits  également sont  remarquables par les personnages qui combattent ou tentent d'échapper à la gueule des dragons des engoulants, tout comme les blochets à forme de dragons dévorants.

La chapelle a été restaurée en 1913 puis de 2010 à 2012.

La chapelle, avec l'enclos, la fontaine et le calvaire  sont classés par arrêté du 22 juin 1932

Les sablières et entraits en bois sculpté sont classées Mh par arrêté du 11 septembre 1922.

" Par la qualité des sculptures et des reliefs, cet ensemble qui alterne régulièrement des blasons, portés par des angelots en pied de cerces, et des scènes historiées, est l’un des ensembles bretons majeurs du dernier quart du XVe siècle." (C. Diego Mens)

Pour S. Duhem, l'ensemble de Saint-Avé rejoint ceux, de même facture exceptionnelle, de Trédrez, Trémel, Plumelec, Grâces-Guingamp, dont les artisans disposent d'un bagage iconographique, intellectuel et d'habilité technique, que n'auront pas leur successeur, avec des ensembles plus hétérogènes, plus inventifs, plus réfléchis que ceux du XVIe tardif et du XVIIe siècle.

Les inscriptions sont sculptées en creux, et les motifs figurés végétaux, humains, merveilleux (chimères et dragons) et plus rarement animaux disposés de façon isolée et régulière — une caractéristique stylistique bas-médiévale  du XVe siècle— sont sculptés en moyen relief en bois polychrome. Les motifs se détachent franchement de l'épaisseur de la poutre et sont couverts par un "toit".

 

.

I. LE CHOEUR DE 1475.

 

Le commanditaire.

Les sablières portent l'inscription en lettres gothiques qui court de chaque côté nord puis sud du chœur :

MESTRE O. DE PEILLAC CHANOYNE DE GUERÃDE ET RECTE DE ST EVE FIST F

CESTE OUVRE LAN MILL CCCC LX XV 

soit "Maître Olivier de Peillac chanoine de Guérande et recteur de Saint-Avé fit faire cette œuvre l'an 1475".

L'inscription, sculptée et peinte en rouge, comporte des lettres ornées, des lettres liées ou abrégées par des tildes et les mots sont séparés par des deux-points reliés par une accolade. Elle est interrompue régulièrement par des blasons présentés par des anges, aux armes peintes (et repeintes par les restaurateurs). J'aime m'attarder sur la matérialité de ces inscriptions et ne pas les considérer seulement comme des sources documentaires : ces calligraphies sont des œuvres d'art.

La paroisse de Peillac, d'où la famille du chanoine est originaire, se trouve à l'est du Morbihan, à une dizaine de kilomètres au nord-ouest de Redon, mais la famille de Peillac a détenue aussi le château de Lohan à Plaudren, au nord de Saint-Avé.

Pol de Courcy indique dans son Armorial à propos de cette famille :

Peillac (de), sieur dudit lieu et du Plessis, paroisse de Peillac, — du Gouray, paroisse de Pleucadeuc, — de Bodeveno, paroisse de Pluvigaer, — de Lohan, paroisse de Plaudren.

Références et montres de 1426 à 1536, dites paroisses, évêché de Vannes.

D’argent à trois merlettes de gueules ; au franc canton de même.

Fondu dans Rohan, puis Ploësquellec.

Olivier de Peillac était l'un des 14 chanoines à la collégiale Saint-Aubin de Guérande. Un homonyme (son père ? ) participe en 1452 à la montre de Guillaume de Rosnyvinen

Les armes de sa famille ne sont pas présentes sur ces sablières du chœur, mais on les trouve dans celles de la nef nord,  et huit fois dans la chapelle, sur un bénitier, près du portail , sur une crédence, au socle de plusieurs statues et sur les contreforts du portail et du chevet.

Selon D. Mens :

"Olivier de Peillac est d’une famille noble assez importante, vassale de la seigneurie de Rochefort-Rieux et alliée à la puissante branche des Rohan Gué-de-L’Isle. Olivier pourrait être le frère de Jean, mentionné en 1477 et 1484 comme prévôt féodé 4 des paroisses de Plaudren et de Saint-Jean-Brévelay 5 . Cette fonction est obtenue par les Peillac par alliance avec les Tréal. Jean de Peillac perçoit les droitures 6 dues au seigneur de Largoët pour ces paroisses. La fille de Jean, Jacquette, est qualifiée de prévôte féodée de 1494, avec son époux, puis seule en 1503 et 1511 7 . Elle épouse François de Rohan, seigneur du Gué-de-l’Isle et maître d’hôtel de la reine Anne de Bretagne. Outre ses possessions dans la commune de Peillac, la famille détient également les seigneuries de la Gorays en Pleucadeuc, héritée des Tréal, de Botéven en Pluvigner et celle de Lohan en Plaudren, mais apparemment pas dans la paroisse de Saint-Avé. "

Pour le même auteur, il faut  envisager pour le finacenmet de la chapelle outre la contribution des recteurs et de leur famille,  une possible intervention d’un grand féodal breton, Jean IV de Rieux, maréchal de Bretagne, qui entre en possession de la seigneurie de Largoët, dont dépend la paroisse, en 1480, après le décès de sa première épouse.

 

 

A. Le côté nord.

On trouve successivement depuis la croisée des transepts et en suivant le sens des aiguilles  :

—entre deux feuillages verts, les armes des Coëtlagat  d'azur à 3 aiglettes d'or (peintes en 1913 au dessus d'un écusson muet), tenue par un ange à la chevelure divisée en deux boules. Curieusement, ces armes de Coëtlagat ne figuraient pas dans la chapelle. La famille habitait le manoir de Coëtlagat, en la paroisse Saint-Patern de Vannes

—L'entrait à engoulant dont le dragon laisse échapper une langue rouge.

— un masque d'un homme coiffé d'une cagoule à rabats.

— le début de l'inscription interrompue par des feuilles vertes, ou par des blasons

—Les armes écartelées des  Rieux-Rochefort  d'azur à 5 besants d’or en sautoir aux 1 et 4 (Rieux) et aux 2 et 3 vairé d’azur et d’or (Rochefort) sur fond de feuillages. Jean II de Rieux (avant 1343-1417 avait épousé en 1374 Jeanne de Rochefort, d'où Jean III de Rieux (1377-1431). Sa fille Marie de Rieux épousa vers 1425 Louis d'Amboise, son fils François-Jean épousa Jeanne de Rohan d'où Jean IV de Rieux (1447-1518).  Jean IV de Rieux, un grand féodal breton, maréchal de Bretagne, qui entre en possession de la seigneurie de Largoët, dont dépend la paroisse, en 1480, après le décès de sa première épouse Françoise Raguenel, décédée le 18 janvier 1480, aurait (D. Mens) pu participer au financement de la chapelle. Il versa  un paiement à Olivier de Peillac le 26 juin 1481 pour avoir fait mettre les armes de « Monseigneur et de mademoiselle ».

— Celles, tenues par un ange aux cheveux volumineux, des  Rieux-Malestroit en alliance en 1 Rieux-Rochefort comme supra et en 2  Malestroit : de gueules à neuf besants d’or.  Cela peut renvoyer à Gilles de Rieux, fils de Jeanne de Malestroit et de  Michel de Rieux (1394-1473), qui épousa en 1495 Anne du Chastellier.

Les Malestroit était seigneurs de Largoët, une forteresse d'Elven, à 13 km de Vannes, avant que Jean IV de Rieux ne devienne comte de Largoët au XVe siècle. " C'est à cette époque (entre 1474 et 1476) que Jean IV, seigneur de Rieux, y retient Henri Tudor, duc de Richmond, futur Henri VII d'Angleterre. En 1490, Charles VIII démantèle le château, mais il est restauré sous l'impulsion d'Anne de Bretagne. La forteresse est en effet une des pointes du triangle rieuxois (trois grandes forteresses Rochefort-Malestroit-Elven). "

—Celles de Bretagne, tenues par un ange mais douteuse car  à trois hermines seulement.  [le blason modifié pourrait être en lien avec le fait que Jean de Rieux est le petit-fils de Marguerite de Bretagne, fille du duc Jean IV.]

—un masque d'un homme barbu coiffé d'un chaperon, tenant de la main droite un phylactère. Ce dernier portait-il jadis une inscription?

— un blochet débutant par un engoulant et s'achevant par une tête d'homme à l'extrémité de la pièce de bois octogonale.

Il convient en fait d'ordonnancer cette succession de blasons, comme du côté sud, en partant de l'est et de l'autel en respectant les prééminences : duché de Bretagne/Rieux-Malestroit/Rieux-Rochefort, comme au tympan d'une verrière armoriée de haut en bas. Le vitrail ancien du chœur n'a pas été conservé, mais on sait, d'après un mémoire de Galles en 1854, qu'on y trouvait les armes de Bretagne, "et deux écussons : celui de Lestrelin ;  et un autre ainsi alliancé : parti au 1 d'argent à la bande nouée d'azur accompagnée de 7 merlettes de gueules, qui est Lestrelin, au 2 d'or à trois tourteaux "(J. Guyomar).

 

 

 

 

 

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

B. Le côté sud.

En poursuivant notre visite dans le sens des aiguilles d'une montre, et donc ici du chevet vers le transept, nous trouvons, en symétrie avec le côté nord :

— Un blochet, semblable au blochet nord avec un personnage tirant la langue

 — Un masque d'homme barbu tenant un phylactère

— les armes de Bretagne, à huit hermines , présenté par un ange

— la suite de l'inscription , "ceste ouvre l'an mill cccc LXX XV", également fragmentée par les motifs ornementaux et les blasons,

—un masque léonin émergeant de feuillages,

— un ange présentant les armes écartelées des  Rieux-Rochefort  d'azur à 5 besants d’or en sautoir aux 1 et 4 (Rieux) et aux 2 et 3 vairé d’azur et d’or (Rochefort)

—un primitif ou homme naturel, de couleur verte, assis jambes croisées et tenant un livre. Pour l'abbé Guyomar, il s'agit d'un tailleur. Ses pieds ressemblent à des pattes. Sa tête est coiffée d'une capuche.

— Les armes, présentées par un ange,  des Malestroitde gueules à neuf besants d’or.

— Un masque de lion, à la crinière rayonnante

— la Lune et le Soleil, entourés de rayons,

— l'entrait à engoulant,

— un lion,

—un agneau à phylactère

— un dragon ailé.

 

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

 

On examinera aussi la voûte lambrissée, et notamment la nervure principale est-ouest, qui est ornée de panneaux rectangulaires aux armes de Bretagne, à huit hermines.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Au total, le programme des sablières de ce chœur privilégie les insignes du pouvoir ducal (*) et des grands officiers ducaux, qui ont peut-être participé par donation à la construction, ou qui ont pu en favoriser l'établissement. Les armoiries du commanditaire, d'une famille plus modeste, n'ont pas leur place ici.

(*) Sur la commune de Saint-Avé se trouvait le château de Plaisance, résidence officielle des ducs de Bretagne, démantelée au XVIIe siècle. Jean V, duc de Bretagne (1389-1442) y séjournait fréquemment, et François Ier, duc de Bretagne (1414-1450), y est décédé le 17 juillet 1450. Les sablières de 1474 sont contemporaines du règne de François II (de 1458 à 1488), auquel succède Anne de Bretagne de 1488 à 1514.

 

 

Sophie Duhem, l'auteur de référence sur les sablières de Bretagne, s'interroge sur l'influence ici d'Olivier de Peillac, et du clergé en général :

"Comment imaginer que ce chanoine si soucieux de composer un ensemble décoratif majestueux , n'ait pas, à un moment ou à un autre, donné des directives précises aux artisans-charpentiers ? Sa contribution au choix des sculptures  paraît certaine si l'on considère à la fois la grande qualité de l'iconographie représentée, et la monumentalité de l'ensemble au regard des dimensions de la chapelle." 

Casas Diego Mens sépare bien le programme "protocolaire" du chœur commandé par le chanoine de Peillac, un espace accessible au clergé et à la noblesse, et qui s'avère assez convenable malgré son bestaire et la présence du merveilleux non chrétien, et celui, plus populaire, de la nef, dont le commanditaire André de Coëtlagat appartient pourtant au même milieu, celui des chanoines et recteurs issus de la noblesse bretonne. La nef, séparée du chœur par une clôture ou chancel est réservée au peuple. La clôture à claire-voix permet malgré tout  aux fidèles de voir le chœur et d'entendre les offices. Casas Diego Mens, répondant à Sophie Duhem, écrit :

"Ainsi, le programme iconographique de la nef et d’une partie du chœur, mêlant fantastique, religieux, irrévérencieux et des scènes du quotidien, semble essentiellement destiné à la seule lecture d’une catégorie de la population [On ne prendra pas en compte dans cette analyse les inscriptions portées établissant les commanditaires, dans le chœur et la nef, réservées probablement à la noblesse et au clergé, et une certaine partie de la population lettrée.] 

 Il ne traduit sans doute pas une commande précise d’un clerc mais il compose plutôt un décor voulu par les sculpteurs, mêlant des thèmes populaires ou savants, selon une organisation qui nous échappe désormais."

Outre le fait que cela suppose, comme il le constate, d'oublier l'inscription de fondation de la nef supposant l'accès à la lecture, cela ne tient pas compte des données qui nous apprennent que, pour leurs stalles aux miséricordes très populaires voires grivoises par exemple, ces chanoines, loin de laisser carte blanche aux huchiers et de fermer les yeux sur leurs excès, peuvent exiger par contrat la présence de ces références au merveilleux médiéval, aux fabliaux, aux proverbes, et aux scènes érotiques ou scatologiques, qui se découvrent, sculptés dans la pierre et le bois , et pas seulement dans les marges des sanctuaires. Il faut imaginer d'autres rapports que les notres entre l'obscène et le sacré, exactement comme dans la Rome impériale où les phallus avaient une fonction apotropaïque nullement choquante et très ostensible.

Pour Sophie Duhem p. 270, " à Saint-Avé, les thèmes religieux sont absents et les thèmes courtois ou distrayants sont probablement conçus à la demande de l'élite de recteurs à l'origine de la commande".

 

 

 

 

LA CROISÉE DU TRANSEPT.

Les armes de Bretagne, se poursuivent ici sur la nervure centrale, et sur la clef de voûte.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

C'est aux angles de la croisée du transept que sont placées les armes des familles nobles de la paroisse du dernier quart du XVe siècle : les Benoist, seigneurs de Lesnévé sur l'angle nord-est , les Arz, seigneurs de Tréviantec et Rulliac sur l’angle sud-est et enfin, sur l’angle diamétralement opposé les Lestrelin, de Lesvellec d’argent à la fasce nouée d’azur accompagnée de sept merlettes de gueules posées 4 et 3 . Selon C. Diego Mens cette organisation héraldique témoigne sans doute du placement de ces familles nobles, lors des offices, au-devant du chancel.

L'angle nord-est : les armoiries des Benoist de Lesnévé.

Ces armes d' hermines à trois chevrons de gueules chargés de besants d’or sont sculptées et non seulement peintes.

Selon l'article Wikipédia de Saint-Avé, Sébastien de Rosmadec (~1570-1646), évêque de Vannes est né au manoir de Lesnevé. René Descartes (1596-1650), mathématicien, physicien et philosophe, aurait passé "une partie de son enfance dans la métairie du manoir de Lesnevé alors que son père Joachim Descartes (1563-1640), siège aux États de Bretagne lorsque ceux-ci sont réunis à Vannes". Je n'ai pas trouvé la confirmation de ce séjour dans les biographies de Descartes ; il a séjourné au manoir de son frère Pierre, le manoir de Kerleau à Elven.

 

 

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

L'angle sud-est : les armoiries  d'une famille à préciser.

Ces armes sont  d'or à la fasce de gueules accompagnée de 3 quintefeuilles de même. L'abbé Guyomar propose d'y voir les armes des Eder, mais celles-ci sont  de gueules à la fasce d'argent accompagnée de 3 quintefeuilles de même.

On les retrouve sur la crédence à côté de celles des Peillac.

Crédence sud de la chapelle Notre-Dame-du-Lac, photo lavieb-aile 2024.

 

C. Diego Mens signale ici les armes de la famille d'Arz  seigneurs de Tréviantec et Rulliac sur l’angle sud d’azur à trois quintefeuilles de gueules .

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

L'angle nord-ouest : les armoiries de la famille Lestrelin, de Lesvellec en Saint-Avé.

Ils portent d’argent à la fasce nouée d’azur accompagnée de sept merlettes de gueules posées 4 et 3.

Leurs armes figuraient aussi dans la vitre du chœur. Et dans la chapelle Saint-Avoye de Pluneret.

Le pedigree ?

Lestrelin (de), sieur de Lesvellec, en Saint-Avé ; Kerlois et Liscoet, en Pluvigner ; Keropert, en Grand-Champ ; Kerlagadec, en Noyal-Pontivy ; Pradic, en Plumergat ; Penhaer, en Camors ; et Kerispert, en Pluneret. Réformations de 1426, 1448 et 1536 (famille éteinte à la fin du XVIème siècle).

 

 

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

L'angle sud-ouest : les armoiries des Laouénan, de Baden.

D'azur à la fasce d'argent accompagnée de 3 roitelets d'or

Pas de photo.

 

 

 

LES SABLIÈRES DE LA NEF (1494)

 

L'inscription. Le commanditaire.

 

L'inscription se partage entre le côté nord :

OU LOYAL TEMPS DE MASTRE : OLIVIER : DE PELIAC CHANOE GUERANDE ET MAISTRE ANDRE DE COETLAGAT

et le côté sud :

RECTO DE SANT AVE FIT ACHEVER CESTE CHAPLE EN LàMIL IIIIc IIIIxx ET XIIII 

 

"Au loyal temps de maître Olivier de Pellac chanoine de Guérande et maître celles d'André de Coëtlagat recteur de Saint-Avé fit achever cette chapelle en l'an 1494".

Qui est ce nouveau recteur et commanditaire ?

Origine. 

Essentiellement vannetaise, la très vieille maison de Coëtlagat eût pour berceau la terre de ce nom en la paroisse de Saint-Patern ès-faubourgs de Vannes. Elle comparut aux montres et réformations de 1426 à 1536 dans les paroisses de Saint-Patern, Guehenno et Plœren, et fut reconnu noble d'ancienne extraction à la réformation de 1669 avec sept générations (Bibl. de la ville de Rennes. Mss. des Réformations).

Membres.

Remontant à Messire Geoffroy de Coëtlagat, croisé en 1248 (P de Courcy. Armorial de Bretagne. Tome I, p. 211), elle compte en outre parmi ses membres :

—Escuyer Guillaume de Coëtlagat qui reçoit en legs du duc Jean II dans son testament de l'an 1303, une somme de 50 livres pour ses bons et loyaux services (Dom Morice. Preuves. Tome I. Col. 1196) ;

—Messire Guillaume de Coëtlagat, écuyer de Mademoiselle de Porhoët en 1426 (Ibidem. Compte de Jehan Droniou, trésorier du Duc. Tome II, Col. 1223) ;

— Noble écuyer Renaud de Coëtlagat, marié vers 1445 à Aliette de Peillac et décédé en 1473 (Arch. Dép. du Morbihan, Série E et Mss. Galles) ;

— Messire Jehan de Coëtlagat, l'un des témoins déposant à l'Enquête de canonisation de saint Vincent-Ferrier, le 21 novembre 1453, avec son frère Yves de Coëtlagat, prêtre, et sa femme Jeanne Trainevault, guérie miraculeusement de la peste peu de temps auparavant, par l'intercession du saint (Enquête de canonisation de saint Vincent-Ferrier. Mss. de l'abbé Chauffier). Noble dame Olive de Coëtlagat, nourrice de la fille du Duc en 1455 (Dom Morice. Preuves. Tome II. Col. 1689) ;

— Messire Robert de Coëtlagat, qui avait épousé demoiselle Catherine Sorel vers 1448 (P. de Courcy. Armorial de Bretagne. Tome I, p. 211) ;

— Messire Pregent de Coëtlagat, vivant en 1495, fils d'autre Pregent de Coëtlagat, écuyer du pays de Guérande (Cartulaire inédit de l'abbaye de Prières. Mss. de l'abbé Chauffier) en 1418 ;

— Messire André de Coëtlagat,

— Messire Jean de Coëtlagat, moine de Prières en 1539, prieur de cette abbaye en 1547 (Cart. inédit de l'abbaye de Prières. Mss. de l'abbé Chauffier), abbé de celle de Lanvaulx en 1565 (P. de Courcy. Armorial de Bretagne. Tome I, p. 211) ;

— Messire Jean de Coëtlagat, vivant en 1543, marié à Anne de Quifistre (Arch. Dép. du Morbihan. Mss. Galles) ;

etc.

Seigneurie. 

La famille de Coëtlagat a possédé les terres et seigneuries de Coëtlagat et Ménimur en Saint-Patern ; — de Kerlois en Pluvigner ; — de Pont-Dinan en Arradon ; — du Clegrio, paroisse De Guehenno ; — de Cantizac, de Porte-Layec et Bodrual, paroisse de Séné ; — de Liscouët en Péaule ; — de Penvern en Plaudren ; — de Kerlan en Plumergat ; — de Kerdualic, du Quelennec, de Kervaly, etc.

Principales alliances. 

Elle s'est alliée aux familles : de Lesteno (XIVème. s.), de Peillac vers 1445, Sorel (1448), de Lourme (fin du XVème s.), Trainevault vers 1450, de Broël (XVIème s.). de Quifistre vers 1538, Riou, Le Goff, de Lesmais (XVIème s.), Guimarho vers 1574, de Gaincru vers 1592, de Rosmadec (XVIème s.), , etc

R. de L'Estourbeillon, in Infobretagne

Diego Mens apporte des informations complémentaires :

"La famille Coëtlagat  possède un manoir à Vannes, dans la paroisse de Saint-Patern, des terres à Séné (Bodrual et Cantizac) et Plescop. Jean est mentionné comme seigneur de Bodrual à la fin du XVe siècle  . Il dépose, à moins qu’il ne s’agisse de son père, dans le procès en canonisation de Saint-Vincent Ferrier en 1453 avec son frère Yves, prêtre. Olive de Coëtlagat est au service de la duchesse Isabeau d’Ecosse, comme nourrice de Marie de Bretagne en 1455 9 . Les deux familles des recteurs qui ont œuvré à la construction de cette chapelle sont alliées puisqu’un mariage 10 est célébré en 1455 entre Aliette de Peillac et Renaud ou Regnaud de Coëtlagat. Ce dernier, fils de Michèle de Tréal 11 et de Guillaume de Coëtlagat, est mentionné dans les montres du 8 septembre 1464 pour la paroisse de Séné avec 700 livres de revenus, et comme seigneur de Cantizac 12 . Prigent de Coëtlagat hérite de ce domaine en 1474."

 

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

Le côté nord de la nef.

Description depuis l'entrée à l'ouest vers le transept

Les motifs ou personnages sont répartis en frises et répondent aux retombées (en culot) des nervures de la charpente.

On trouve successivement :

Première pièce entre blochet et entrait.

— Le blochet, engagé dans la maçonnerie, avec engoulant et personnage.

— un masque d'homme encapuchonné, bouche ouverte

— entre les mots OU et TEMPS, un coeur percé de deux flèches croisées, et portant le mot LOYAL. Les auteurs ne l'intègrent pas toujours au texte de l'inscription.

— un masque d'homme barbu de face, bouche ouverte

— Entre les mots DEMAISTRE et :OLIVIER, une fleur à quatre pétales,

— un homme accroupi sous la console, qui  désigne de l'index un passage d'un livre et lève les yeux au ciel. Il est coiffé d'un chaperon ou d'un bonnet, porte une tunique rouge, des chausses vertes et des chaussures ou sabots.

— dans l'angle une feuille d'acanthe étalée ;

 

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

Le premier entrait, côté ouest.

Un homme vêtu de chausses, d'une tunique ajusté et portant un chapeau noir, court vers la tête du dragon de l'engoulant en brandissant une massue.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le premier entrait, côté est. Un chasseur (piqueux) s'avance vers la gueule du dragon et y enfonce sa pique.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

Deuxième pièce entre premier et deuxième entrait.

— Dans l'angle  de l'entrait un homme barbu (prophète??)   écarte les spires d'un phylactère qui lui enrubanne la tête.

— Lui faisant face,  un joueur de cornemuse est vêtu d'habits découpés. J. Guyomar écrit que "  ses lèvres viennent d'abandonner le bec du biniou pour répondre au moine qui le blâme d'exciter à la danse ; mais si la bouche du sonneur ne remplit pas son office, nous voyons son bras gauche presser l'outre de l'instrument, ses doigts n'ont pas abandonné les trous, et la musique continue toujours. Le tuyau de la corne du biniou a disparu ".

Ce joueur est décrit dans l'encyclopédie de la cornemuse de Jean-Luc Matte :

http://jeanluc.matte.free.fr/fichsz/stavesabl.htm

Sculpture en bois avec traces de polychromie: homme portant des vêtements en forme de feuilles et coiffé d'une couronne de feuilles. Un bourdon d'épaule dont seuls subsistent le pavillon et la "souche"; un porte-vent brisé, un hautbois à pavillon

S. Duhem  indique qu'une copie de cette sablière, du XIXème, existe à la chapelle de Kerozer de cette même commune

— un chien qui se lèche en se retournant vers son arrière-train, dans une vue plongeante audacieuse

 — présentées par un ange coiffé d'un bonnet et vêtu d'une robe très ample, les armoiries d'Olivier de Peillac, suivant la mention de son nom sur l'inscription.

On retrouve aussi ces armoiries sur les consoles des statues de Marie-Madeleine, de saint Corneille, de saint François, sur la crédence sud et sur le bénitier.

 

 — une femme dont la main gauche est levée. J. Guyomar y voit "une paysanne, dont la figure est d'une finesse extraordinaire ; elle détourne les yeux et se sert de sa main gauche comme d'un écran pour ne pas voir l'exhibition indécente d'un homme voisin accroché à la sablière, et que M. Pobéguin, sculpteur à Vannes, a mutilé du temps de M. Panhéleux (1830-1860)."

— Un clerc (tonsuré), de dos, la main gauche sur le crâne, dont la partie basse a été buchée car jugée inconvenante.

 

 

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

Troisième pièce entre deuxième et troisième entrait.

— À l'angle de l'entrait un homme nu et barbu  se protège du centaure ...

un centaure qui, armé d'une massue et le bouclier au bras, va se ruer sur l'homme.

— Près du nom de Maître André de Coëtlagat, armoiries de Cantizac de la paroisse de Séné : d'argent à la bande de gueules, chargée de 3 alérions d'or,  présentées par un ange, qui porte sur ses ailes et sa tête la couronne d'épines. Il y avait eu des alliances entre les Coëtlagat et les Cantizac. Le recteur, maître André de Coëtlagat, a-t-il préféré mettre auprès de son nom les armoiries de sa famille maternelle ? Non photographié.

Une sirène, admirablement fine, tient dans sa main gauche un peigne, dont elle vient de se servir pour sa longue chevelure, et dans sa main droite une glace, où elle se mire. Elle répond à une autre sirène du côté sud. Elle est couchée sur le ventre, le buste redressé, la tête à gauche. Ses seins sont globuleux. La partie inférieure a la forme d'une queue de poisson.

 

 

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

Quatrième pièce entre troisième et quatrième entrait.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le côté sud de la nef.

dans le mouvement des aiguilles d'une montre, du transept vers l'entrée.

 

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

Cinquième pièce entre deux entraits.

— feuillages

— ange présentant des armoiries  de Kerboulard, en Saint-Nolff, et aussi seigneur de Kervelin, en Saint-Avé : de gueules à l'aigle d'argent, armée et becquée d'or, cantonnée à dextre d'un croissant de même.

 

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Quatrième pièce entre deux entraits.

  —Blason muet

Femme grimaçant et échevelée vêtue en vert  évoquant une sorcière caressant ses longs cheveux blonds.

— armoiries présentées par un oiseau :  les armoiries d'Ars ou Arz, seigneur de Ruliac et de Tréviantek  ou Triantek  en Saint-Avé : d'argent à 3 quintefeuilles de gueules. peintes en 1913

— feuillage.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

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Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.


Troisième pièce entre deux entraits.

L'inscription reprend ici avec RECTO [Recteur] SANT AVÉ FIT ACHEVER.

feuillage.

Une sirène de face, verte et écaillée avec une queue de poisson bien visible tient un peigne de la main droite est caresse ses longs cheveux blonds de la main gauche.

une tête de clerc, tonsuré, tournée vers la sirène dans une posture renversée en arrière, comme envoûté .

— un joueur de luth , en chevalier servant, de face, la tête coiffé d'un bourrelet sur des épais cheveux peignés en masses latérales ; Grand manteau et chausses.

une joueuse de harpe,  à genoux, tournée vers le luthiste,  et sur la traîne de son manteau  un petit chien blanc.

— et enfin, dans l'angle de l'entrait, un joueur de traverso, assis sur une cathèdre.

Sur cette pièce, on constate que les motifs, quoiqu'isolés le long d'une frise, composent des ensembles narratifs. Si la sirène, ici, témoigne de l'enchantement de la voix (simple hypothèse), toute la pièce est alors dédiée aux pouvoirs de la musique.

Pour certains, la sirène pourrait aussi renvoyer aux anciennes graphies  de Saint-Avé, Senteve, Sainct Eve (en 1427, 1448, 1464 et 1536) ou Sainct Evve (en 1477) .

Les deux sirènes de Saint-Avé n'ont pas échappées à l'inventaire de Hiroko Amemiya, qui les classent dans les 20  exemples d'"ornement de type sirène", dont 13 en pierre et 7 en bois avec celles des sablières de Loc-Envel, et de N-D des Grâces de Kerlenat.

Elle décrit ici "un sujet debout, au visage rond grossièrement taillé, avec une longue chevelure ondulée, gonflée en forme d'éventail aux côtés des oreilles, qui tombe jusqu'à l'extrémité de la queue. Ses mains soulèvent les cheveux [H. Amemiya n'a pas identifié le peigne]. La partie inférieure du corps a la forme d'une queue de poisson à écailles à peine apparentes."

 

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

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Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

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Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Deuxième pièce entre les entraits.

 

— Un homme endormi, la tête  appuyée sur la main, le coude posé sur l'accoudoir d'une cathèdre.  

Un oiseau blanc s'emparant du rouleau de phylactère du dormeur. Pour J. Guyomar, "dans l'angle, un moine, les pieds en haut et la tête en bas appuyée sur sa main droite, dormait, bercé par la musique, lorsqu'une colombe aux ailes déployées arrive du ciel avec un message, qu'elle tient dans son bec et ses pattes, pour lui dire qu'il a autre chose à faire que de dormir ; et le moine a la main gauche appuyant sur la sablière ; il fait un effort pour se lever."

Un homme,  en position de chevalier servant de face, dans une position  d'exhibition encore plus indécente que celle de la sablière nord, a subi la même mutilation que l'autre.

— Après les mots CESTE CHAPEL,  un homme coiffé d'un turban et vêtu d'une longue robe de chambre qui fait signe du doigt à son chien et lui dit : APORTE (« Apporte). Ce mot est écrit à l'envers de manière à n'être pas confondu avec ceux de la légende ; le chien blanc montre les crocs et fait voir qu'il n'est pas disposé à porter à son maître l'os ou le bâton qu'il tient dans ou sous sa gueule .

Cette écriture rétrograde de la droite vers la gauche doit être un unicum dans le corpus des inscriptions des sablières, et on pourrait s'interroger longuement à son propos : l'artiste a su innover pour rendre de manière concrète le trajet de la parole du locuteur vers l'auditeur, de l'émission vers la réception. Ce procédé existe-t-il dans l'épigraphie médiévale ? dans les enluminures ? Et même dans nos bandes dessinées? Que de questions passionnantes! 

Bien plus, on pourrait y voir une pensée philosophique, sur la vanité de la parole, sur son nonsens, sur la rupture ou de l'inversion/perversion du "propre de l'humanité" lorsque le langage s'adresse à un animal, etc.

Car, quel est le sens de cette saynète? Quel est même l'objet blanc défendu par le chien ?  Y a-t-il ici jeu, ou antagonisme ? La scène est-elle reliée à la précédente, où intervient aussi un homme, un animal et un support d'écriture?

Avons-nous affaire à un art populaire destiné à faire sourire, ou à des supports de pensée savante cachée sous ces dehors énigmatique ?

Le sens de ces tableaux était-il clair pour leur contemporain, qui en posséderait les codes par une culture et des références, ou bien était-il déjà destiné à plonger le spectateur dans la perplexité et à ouvrir les portes de son imaginaire ?

— dans l'angle un dragon sans tête enroule sa queue autour de ses ailes.

 

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

L'engoulant du deuxième entrait, côté ouest.

Un homme sauvage, nu mais velu, prend la fuite, un pied encore dans la gueule du dragon. Il tient une pierre entre ses mains.

 

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

L'engoulant du premier entrait, côté est.

De la gueule du dragon sort un serpent qui l'affronte.

 

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

L'engoulant du premier entrait, côté ouest.

Un homme vêtu d'une robe violette et de chausses grimpe sur la poutre pour échapper aux dents du dragon ; il prend appui sur la gueule elle-même.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Du premier entrait jusqu'au blochet .

— Dans l'angle une feuille.

— De l'autre côté de la poutre, un homme dans une posture de chute cul dessus tête, qui fait écrire à Guyomar " cette figure rappelle la folie de Don Quichotte dans une forêt, où ce héros en chemise se livre à des exercices acrobatiques et excentriques, qui découvrent à Sancho des choses si drôles qu'il s'enfuit pour ne pas les voir."

— un bouton rouge au cœur de pétales ou sépales verts.

— Et un homme aux cheveux abondants serrés par un bandeau, qui a l'air de vouloir soutenir à lui seul toute la toiture.

—une fleur rouge dans des feuillages,

—un masque d'homme souriant, coiffé d'une capuche à rabats.

 

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Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières et la charpente de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé.
Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

—Le blochet engagé dans la maçonnerie

On y voit , s'échappant de la gueule du dragon, une forme violette qui doit correspondre à un personnage féminin s'échappant, si on en juge par les tourbillons de plis d'une robe.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

Le bras nord du transept.

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Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

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Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

SOURCES ET LIENS.

— AMEMIYA (Hiroko), Vierge ou démone, statuaire insolite en Bretagne, Keltia graphic, pages 226 et 227.

—DANIGO (Joseph), 1983, La chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé, Congrés archéologique de France tome 141 page 216 et suiv.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3210037c/f218.item

"Depuis des siècles, la paroisse de Saint-Avé avait cette particularité de posséder deux bourgs,
distants de quelques centaines de mètres : le « bourg d’en-haut » regroupé autour de l’église-mère et le « bourg d’en-bas » appelé au xvi e siècle « bourg de Notre-Dame Saint-Evé » et, au xv e , « Locmaria-Saint-Evé ». Ce dernier se signalait par une chapelle dédiée à la Vierge où les paroisses voisines se rendaient en pèlerinage, les lundi et mardi de Pâques.
Historique. — Grâce aux inscriptions de ses sablières, la chapelle Notre-Dame du Loc peut être
exactement datée. Dans le chœur, on lit, en effet : « MEST e o. de peillac chanoyne de guerade et RECT e de s t eve fist F(aire) ceste ouvre (œuvre) lan mill cccc lxxv (1475) » et dans la nef : « ou (loyal) TEMPS DE MASTRE OLIVIER DE PELIAC CHANO e (de) GUERANDE ET MAISTRE ANDRE DE COETLAGAT RECT(r) DE SAIT AVE FIT ACHEVER CESTE CHAP le (chapelle) EN LAN MIL IIII C IIII XX ET XIIII (1494) ».
Olivier de Peillac fut recteur de Saint-Avé de 1475 à 1488 et André de Coetlagat, d’une famille
alliée, lui succéda de 1488 à 1504. La chapelle de Saint-Avé, leur œuvre commune, a donc été construite, très exactement, dans le dernier quart du Xv e siècle. Sans doute ne furent-ils pas les seuls à y concourir car, à côté de leurs armes, maintes fois répétées, figurent les hermines ducales de Bretagne, les besants des Rieux, au titre de Largouet, seigneurie dont dépendait Saint-Avé et les marques des Benoist de Lesnevé, des Lestrelin de Lesvellec et autres vassaux. Mais il ne faut pas négliger la contribution populaire, toujours importante.
Au fil des siècles, bien des réfections sont intervenues. La plus importante date de 1913, où les
pignons du transept furent relevés, la nef percée de nouvelles baies, la façade occidentale déposée, le sol nivelé, le mobilier déplacé et, en partie, renouvelé. En 1948, une violente tornade emporta le clocheton de charpente qui ne sera rétabli qu’en 1952.
Description. — En dépit de ces restaurations, parfois un peu intempestives, la chapelle Notre-Dame
du Loc garde bien des caractères du xv e siècle : plan en croix-latine, chevet droit, contreforts d’angle, clocher d’ardoise au haut de la nef, charpente apparente sous un lambris en carène.
Le chœur est demeuré à peu près intact dans son appareil de granit. Les rampants du pignon sont
lisses et la fenêtre axiale s’ouvre en arc brisé, moulurée d’un cavet, à l’intérieur comme à l’extérieur, et garnie d’un remplage flamboyant. De l’ancien vitrail ne subsistent que de minimes fragments regroupés dans les flammes trilobées. Plus petite, la fenêtre méridionale répète ce même dessin mais avec un ébrasement rectiligne.
Il n’y a guère lieu de tenir compte du transept, si ce n’est parce qu’il a conservé, à l’intérieur, ses
bancs muraux, ni des longères de la nef construites en moellons et dont les contreforts et les ouvertures ont été modifiées.
La façade occidentale a souffert, elle-même, de la restauration du xx e .siècle, mais on a sauvegardé
son aspect général. Au sommet des contreforts d’angle, de hauts pinacles encadrent les rampants du pignon où apparaissent les premières crosses végétales. Le portail en arc brisé s’inscrit dans un avant-corps, amorti en bâtière, qui lui donne plus de profondeur. Malheureusement les colonnettes engagées dans les piédroits pour recevoir les moulurations toriques ont été privées de leurs chapiteaux. Au-dessus, le grand oculus du pignon contenait sans doute à l’origine une rose.
A l’intérieur, si les lambris de la voûte ont été renouvelés, les éléments apparents de la charpente
remontent aux origines.

Aux entraits, plutôt qu’aux habituels crocodiles, les engoulants ressemblent à des sangliers aux crocs puissants qui parfois tirent la langue. Certains d’entre eux sont aux prises avec des animaux ou des hommes. Le long des sablières, alternant avec les inscriptions et les signes héraldiques, défilent des figurations souvent mystérieuses, non seulement des feuilles dentelées ou des masques, une sirène tenant en mains un miroir et un peigne, un sagittaire, un moine réveillé par une colombe, un homme coiffé d’un turban qui commande à son chien tenant un os : « aporte ». Certains de ces reliefs, jugés indécents, ont été mutilés vers 1830 et pourtant ces sculptures comptent parmi les meilleures du Morbihan.
Le mobilier.  Le mobilier de la chapelle n’est pas moins remarquable. Dès l’entrée, se dresse, sur
un support sobrement mouluré, un bénitier octogonal de granit, frappé des armes de Peillac et de Cantizac.
A l’autre extrémité de la nef, se hisse jusqu’à la voûte un crucifix de bois qui dominait autrefois
la barrière du chancel. Au pied de la croix discrètement orné se trouve incorporé un tronc. Des niches, aux dais délicatement fouillés mais vides de leurs statues entourent le fût. Plus haut, se détachent, en accolade renversée, deux branches aux feuilles luxuriantes, qui portent à leur extrémité les statuettes polychromées de la Vierge et de saint Jean. Le Christ est cloué à la croix, les jambes droites, les bras largement ouverts, la tête un peu penchée. Au-dessus du titulus, un dais pyramidal, ajouré sur toutes ses faces d’arcades flamboyantes et hérissé de pinacles et de crosses végétales s’élève triomphalement en trois étages. La finesse de cette dentelle lui a valu, de la part des gens du pays, le surnom de « er spernen », l’aubépine. Au dos, face au chœur, un évêque se tient debout et les bras de la croix portent l’inscription :« MESTRE ANDRE DE COETLACAT RECTEUR DE SAINT AVE FIT FAIRE GESTE EUPVRE (œuvre) LAN MIL Vc (1500) ».
Les ailes du transept contiennent quatre autels de pierre, tous les quatre adossés à l’est et disposés
symétriquement.
Les deux principaux sont constitués d’un massif rectangulaire assez grossier, d’une table moulurée
sur ses bords d’une bande et d’un cavet, enfin d’un retable de granit comme il n’en existe plus que de rares exemplaires. Le retable du nord est mutilé dans sa partie gauche où figurait la scène de l’Adoration des Mages mais, à droite, on voit encore celle de l’Annonciation : l’ange porte un phylactère avec l’inscription, en caractères gothiques : « ave maria » et s’agenouille devant la Vierge qui se tient debout, la main droite sur la poitrine, un livre à fermoir dans sa main gauche.
Dans celui du sud s’alignent, de gauche à droite, une Crucifixion avec la Vierge et saint Jean, le
Couronnement de Marie (fig. 3), sainte Catherine tenant la roue et l’épée de son martyre, sainte Madeleine avec son vase de parfum et sainte Marguerite « issant » du corps du dragon.
Tous ces sujets sont sculptés, en réserve entre deux bordures saillantes, avec une réelle maîtrise,
en dépit de la rudesse du matériau. Ce sont de bons spécimens de la sculpture vannetaise du xv e siècle.
De part et d’autre de l’entrée du chœur, les deux autres autels, de même composition, sont plus
petits et plus soignés. Leur retable, en pierre blanche, s’entoure d’un cadre 01 circulent des rameaux de vigne. Jadis, des peintures de l’Annonciation et de la Nativité ornaient le panneau central. Une œuvre similaire, à Noyal-Pontivy, qui a gardé son décor peint, porte la date de 1574.
Les autels s’accompagnent d’une statuaire de bois abondante et variée mais les deux images de
sainte Madeleine et de sainte Luce sont en pierre, cette dernière marquée du blason d’Olivier de Peillac, qui les date du xv e siècle. On le retrouve sur plusieurs socles sculptés de feuillages et d’angelots.
Dans le chœur, l’autel de pierre blanche est moderne, tout comme la table de communion. Fort
heureusement, on a respecté l’ancienne crédence, bien qu’elle ait été mutilée. Un beau trilobé s’inscrit à l’intérieur de son cintre brisé et elle s’accompagne des habituels ornements flamboyants : pilastres à pinacle, accolade verdoyante, fleuron épanoui et, en outre de deux blasons. De l’autre côté, le triangle du sacraire indique une date plus tardive.

Au nouvel autel, on a incorporé les éléments d’un retable d’albâtre placé primitivement sur l’autel
méridional. Il se composait de sept éléments sculptés en bas-relief ne comportant pas moins de quarante-sept personnages. Malheureusement, il faut déplorer le vol, en 1980, du panneau central qui ornait le tabernacle. Le Père Eternel y figurait, assis sur son trône. Au sommet de sa tiare pointue était perchée la colombe du Saint Esprit. Entre ses genoux se dressait la croix où pendait son Fils. Contre sa poitrine, une poche, image du sein d’Abraham, contenait trois élus. De part et d’autre, six anges accusaient la composition en trois étages : ceux du bas recueillaient dans un calice le sang qui coulait des pieds du Crucifié, deux autres, au milieu, celui des mains et, en haut ils tenaient à main droite une clef et de l’autre supportaient le nimbe céleste .
Les six autres compartiments, quatre grands et deux petits, encadrent le tabernacle. Dans les
quatre principaux se pressent une foule de personnages : à gauche, d’abord les patriarches et les prophètes parmi lesquels on reconnaît Abel, Melchisedech, Abraham, Moïse, Isaïe, puis des dignitaires : pape, cardinal, roi, évêque, abbé, moine ; à droite des saints : Pierre, Paul, André, des martyrs et des confesseurs, des saintes : Catherine, Marguerite, Madeleine, Hélène, Appoline. Séparés de ces cortèges, saint Jean-Baptiste et saint Jean l’Evangéliste occupent les panneaux extrêmes. Une frise de dais en arcs infléchis et garnis de crosses végétales couronne tout l’ensemble.
La plupart du temps, ces retables d’albâtre étaient importés de Grande-Bretagne où leur fabrication en série a commencé à York et à Nottingham vers 1390 pour se continuer jusque très avant dans le xvi e siècle.
Toujours dans le chœur, une très belle Vierge à l’Enfant, en pierre blanche, doit être contemporaine de la chapelle. Majestueuse, la tête un peu penchée, elle se hanche légèrement. Sous la couronne royale, son visage s’encadre entre les boucles de sa chevelure. Sa robe et son manteau tombent sur ses chaussures en plis simples et élégants. Vêtu d’une longue robe, l’Enfant feuillette le Livre saint que tient sa mère, un doigt engagé dans les pages.
Cette œuvre savante n’a plus rien à voir avec les images rustiques des chapelles morbihannaises.
René Couffon y reconnaissait plutôt une œuvre nordique.


L'enclos. —- La chapelle Notre-Dame du Loc est contenue à l’intérieur d’un placître fermé où se
voient encore deux croix anciennes et une fontaine.
Face au portail, se dresse une grande croix de pierre du type à panneau, fréquent dans le Morbihan.
Son soubassement quadrangulaire, élevé sur un perron à trois degrés, s’élargit, du côté de l’ouest, en table d’autel. Il supporte un socle épais sculpté sur ses quatre faces : à l’ouest, sous une grossière accolade, figure une Annonciation analogue à celle du retable intérieur. A l’opposé une triple arcade abrite un saint Jean-Baptiste, un saint Jacques et, peut-être, au milieu un saint Laurent. Sur les petits côtés, il n’y a que deux personnages : sans doute saint Pierre et saint Paul au nord, sainte Madeleine et sainte Catherine, au sud.
Un chapiteau mouluré coiffe le fût écoté et soutient le médaillon à quatre lobes d’où émergent les
extrémités de la croix. Aspectant à l’ouest se détache en bas-relief la scène de la Crucifixion avec la Vierge et saint Jean, la tête appuyée sur la main. Au dos, la Vierge à l’Enfant trône entre quatre anges : deux musiciens et deux thuriféraires.
Un peu plus loin, vers le sud, fichée dans une stèle hémisphérique, une autre petite croix au panneau
hexagonal présente sur une de ses faces le Crucifié et sur l’autre une Vierge à l’Enfant couronnée.
A gauche de l’entrée, le bassin rectangulaire de la fontaine, s’avance, entre deux murets de pierre,
jusqu’à un pignon triangulaire où les crosses en spirale des rampants accusent le début du xvn e siècle.
La petite niche est désormais vide mais la croix domine toujours le monument.
En cet étroit espace, l’enclos de Saint-Avé d’en-bas regroupe ainsi tout un ensemble d’œuvres
variées caractéristiques de l’art vannetais.
Bibliographie sommaire.

L. Rosenzweig, 1863 Répertoire archéologique du département du Morbihan, P, 1863, col. 221-222 ;

Guillotin de Corson, 1898 Les pardons et pèlerinages de Basse-Bretagne. Diocèse de Vannes,
Rennes, 1898, p. 14 à 21 ;

G. Duhem, Les églises de France, Morbihan, P, 1932 ;

H. du Halgouet, Trésors du passé, Vannes, 1948, 86 p. Les albâtres, p. 27-32; H. du Halgouet, Contribution à l'artpopulaire dans le statuaire, Vannes, 1948, 32 p.

 

— DIEGO MENS (Casas), 2020, La chapelle Notre-Dame-du-Loc en Saint-Avé.« Ymages » et décors du dernier quart du xve siècle, Actes du congrés de Vannes sept. 2019,  Mémoires de la Socité d'Histoire et d'Archéologie de Bretagne, 36 Pages

https://www.academia.edu/43033745/La_chapelle_Notre_Dame_du_Loc_en_Saint_Av%C3%A9_Ymages_et_d%C3%A9cors_du_dernier_quart_du_xve_si%C3%A8cle

Celles-ci se décomposent en trois ensembles : en premier lieu, les sablières sculptées, puis les statues de la fin du XVe siècle et enfin le calvaire monumental, commandé en 1500, qui semble clore le chantier de cet édifice. Nous ne reviendrons pas ici sur la symbolique de ces sablières qui a été largement analysée et documentée dans la thèse de Sophie Duhem sur les sablières sculptées en Bretagne . Par la qualité des sculptures et des reliefs, cet ensemble qui alterne régulièrement des blasons, portés par des angelots en pied de cerces, et des scènes historiées, est l’un des ensembles bretons majeurs du dernier quart du XVe siècle. Les reliefs très soignés et élégants, quoiqu’intégralement repeints en 1913, sont travaillés en frise, notamment dans la nef, et accompagnés par des entraits à engoulant. L’exemple est représentatif, selon cet auteur, des décors profanes en vogue dans les ateliers de cette période, avec un bestiaire fantastique (centaures, sirènes), des personnages accompagnés d’animaux ou des musiciens (luth, harpe et un type de flûte traversière). Si certains péchés capitaux sont illustrés, les scènes religieuses ne constituent pas une suite logique, à la façon d’un cycle destiné à l’enseignement des fidèles et à leur mise en garde. L’iconographie, parfois inconvenante, de cet ensemble composé de « thèmes joyeux » selon Sophie Duhem, ne cadre pas à l’évidence avec le rang et la qualité du commanditaire supposé, André de Coëtlagat. Il faut raisonner de manière spatiale pour analyser plus avant ce décor sculpté de charpenterie.

Les scènes historiées au milieu de la hauteur de l’édifice, dans une verticalité entre ciel et terre, se concentrent sur deux espaces horizontaux : le chœur commencé en 1475 et la nef achevée en 1494 avec deux entraits également sculptés de scènes. En revanche, les sablières des bras de transept sont plus dépouillées et décorées essentiellement par des anges porte-blasons, en bas des cerces. Les seules scènes historiées, placées sur les angles du chevet, sont visibles de la nef, donc pour des fidèles réunis derrière le chancel. Dans le chœur également visible de la nef, ce ne sont que quelques scènes profanes, isolées dans une frise essentiellement héraldique.

Le volet iconographique profane, en frise régulière, est donc concentré dans la nef, réservée aux fidèles, contrairement au chœur, chapelles latérales et inter- transept, espaces du clergé et de la noblesse.

Le chancel, sans tribune ici, compose une barrière physique, mais permettant toutefois de lire une partie des décors de sablières, au-delà de celui-ci.

Ainsi, le programme iconographique de la nef et d’une partie du chœur, mêlant fantastique, religieux, irrévérencieux et des scènes du quotidien, semble essentiellement destiné à la seule lecture d’une catégorie de la population [On ne prendra pas en compte dans cette analyse les inscriptions portées établissant les commanditaires, dans le chœur et la nef, réservées probablement à la noblesse et au clergé, et une certaine partie de la population lettrée.] 

 Il ne traduit sans doute pas une commande précise d’un clerc mais il compose plutôt un décor voulu par les sculpteurs, mêlant des thèmes populaires ou savants, selon une organisation qui nous échappe désormais.

Ce décor est placé à mi-hauteur de l’édifice avec ses blasons, entre quotidien terrestre des fidèles et voûte céleste. L’origine de cette symbolique complexe est à trouver dans ce positionnement. Autre élément constaté : la moindre qualité de la sculpture des scènes historiées du chœur et des chapelles latérales par rapport à celles de la nef. Étant donné sa durée, et à l’inverse de la proposition de S. Duhem qui fixe la date de 1494 pour une pose de la charpente, le chantier a dû être réalisé en deux temps distincts, sans doute par deux ateliers différents pour le décor de la charpenterie.

En effet, on imagine difficilement un tel édifice, doté d’une couverture provisoire durant 19 années, et sans une charpente pour maintenir la cohésion des murs.

L’analyse héraldique du décor de charpenterie permettra de confirmer ces deux phases dans la construction. Les travaux de 1913 ont été l’occasion d’une reprise importante de ces sablières, et notamment des blasons présents, tant sur celles-ci que sur les socles. Comme le précise l’abbé Guyomar , certains écussons ont été repeints, dont ceux des sablières de la nef, notamment celui de l’angle sud de la nef et du transept. Muet, il a été peint aux armes des Coëtlagat d’azur à trois aiglettes d’or .

Les autres blasons, sculptés et peints avec motifs héraldiques et portés par des anges placés aux trois autres angles de la nef et du transept , sont authentiques. Ils correspondent à des familles nobles de la paroisse du dernier quart du XVe siècle : les Benoist, seigneurs de Lesnévé sur l’angle nord du chœur d' hermines à trois chevrons de gueules chargés de besants d’or, les Arz, seigneurs de Tréviantec et Rulliac sur l’angle sud d’azur à trois quintefeuilles de gueules et enfin, sur l’angle diamétralement opposé les Lestrelin, de Lesvellec d’argent à la fasce nouée d’azur accompagnée de sept merlettes de gueules posées 4 et 3 . Cette organisation héraldique témoigne sans doute du placement de ces familles nobles, lors des offices, au-devant du chancel. Sur les sablières du chœur , l’organisation héraldique est différente.

Près du mur du chevet et de la maîtresse-vitre, les armes de Bretagne sont présentes de part et d’autre, avec un doute sur celle placée au nord, qui ne comportent que trois hermines [le blason modifié pourrait être en lien avec le fait que Jean de Rieux est le petit-fils de Marguerite de Bretagne, fille du duc Jean IV.] , contre huit au sud [Identiques à celles qui se trouvent sur le tombeau du duc François II.]. Dans une lecture de droite à gauche au nord, puis à l’inverse au sud, les blasons sont organisés par niveau hiérarchique, comme un vitrail de haut en bas.

--Sur la sablière nord, le blason de Bretagne est précédé de celui des Rieux-Malestroit en alliance [ Malestroit : de gueules à neuf besants d’or et Rieux : d’azur, à dix besants d’or, ordonnés 3, 3, 3 et 1] . En troisième rang les Rieux-Rochefort d'azur à 5 besants d’or en sautoir aux 1 et 4 (Rieux) et aux 2 et 3 vairé d’azur et d’or (Rochefort) , puis enfin les Coëtlagat d’azur à trois aiglettes d’or . Toutefois, ces dernières armes semblent suspectes, car elles n’auraient été apposées qu’après 1488, date de la prise de fonction d’Olivier de Coëtlagat. Les armes des Peillac seraient plus cohérentes, comme celles sculptées sur les contreforts du chevet.

--Sur la sablière sud, sous les armes de Bretagne, l’ordonnancement est différent, avec de gauche à droite, les armes des Rochefort-Rieux, puis celles des Malestroit.

Cette organisation sur les deux sablières peut être étendue aux deux chapelles latérales, comme pour un blason mi-parti : au nord, une chapelle appartenant à Jean IV de Rieux, avec les armes en alliance témoins de son mariage, et, au sud, un espace réservé à sa fille, Françoise de Rieux, dame de Malestroit, de Largoët, de Derval et de Rougé. Sur la panne faîtière, les armes de Bretagne, à huit hermines, se succèdent du chevet jusqu’à la clef de voûte, indiquant probablement une organisation antérieure au mariage de la duchesse avec Charles VIII.

Dans la nef, le blason de Bretagne ne contient plus que cinq hermines et il est suivi vers l’ouest d’un poinçon bagué de fleurs de lys, puis de la lettre R couronné et enfin du monogramme IHS. Ce programme héraldique pourrait illustrer les armes de Bretagne, puis la couronne de France et enfin le chiffre R pour Rieux-Rochefort surmonté d’une couronne vicomtale à trois fleurons, reprise dans le sens inverse dans le poinçon suivant. Il serait donc postérieur au premier mariage d’Anne de Bretagne et antérieur à l’achèvement de la chapelle en 1494.

Ainsi, ce programme héraldique démontre deux temps politiques et architecturaux distincts, celui d’un chœur et des transepts réalisés entre 1475 et 1488 correspondant au règne du duc François II, et un second pour la nef, entre 1491 et 1494, après le premier mariage d’Anne de Bretagne. L’intervention de deux ateliers distincts pour la sculpture de la charpenterie pourrait être ainsi confirmée.

—DUHEM, Sophie, Les sablières sculptées de Bretagne, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 1997, pp. 36,38, 39, 63, 67, 69, 71, 88, 125, 168,  170, 179, 193, 216 à 218, 236 et 237, 240, 265, 266, 270 et 271.

— infobretagne :

http://www.infobretagne.com/saintave-notre-dame-loc.htm

reproduit   les textes de J. Guyomar, de Gustave Duhem 1932 (Les églises de France) et de la Revue Morbihannaise volume 18 page 126 de 1914 

"(1475 - 1494), édifiée par Olivier de Peillac et André de Coëtlagat, recteurs de Saint-Avé, comme l'atteste l'inscription sur la sablière du choeur : "Mestre O. de Peillac, chanoyne de Guérande et recteur de Saint-Avé fit f. ceste ouvre l'an mil CCCcLXXV", et la sablière de la nef : "Ou loyal temps de mastre Olivier de Peillac, chanoine de Guérande, maistre André de Coetlagat recto de Saint-Avé fist achever ceste chapele en l'an mil CCCcIIIIxx, et XIIII". Il s'agit d'un lieu de pèlerinage. Le chantier est commencé en 1475 par le choeur et terminé en 1494. C'est un édifice en forme en croix-latine terminé par chevet plat percé d'une grande fenêtre à meneaux flamboyants. La restauration de 1913 touche principalement la nef et le transept et on a eu soin de conserver intacte la façade occidentale dont le pignon à rampants décorés s'élève entre deux contreforts obliques amortis de pinacles. Un porche peu saillant, surhaussé au moment de la restauration et dont les voussures sont à cintre de plus en plus brisé sous un fronton triangulaire à redents, s'ouvre sous un grand oculus. La charpente est en forme de carène de navire renversée avec lambris à clefs pendantes sculptées.

Sur les sablières se voient de nombreux écussons aux armes de Peillac, Lestrelin de Lesvellec, Benoît de Lesnevé, Coëtlagat, Cantizac, Rieux, Rochefort, Rieux-Malestroit, etc ...

Au croisillon Nord, une fenêtre en tiers-point dont le réseau dessine une fleur de lis semble indiquer que ce croisillon est la partie la plus récente de la construction. Les fenêtres de la nef datent de la restauration de 1913. A la grande fenêtre du chevet se voient des fragments de vitraux du XVIème siècle. La nef comporte un calvaire à personnage en bois sculpté et peint, donnée en 1500 par le recteur André de Coëtlagat : le Christ en croix est flanqué de deux consoles supportant les statues de la Vierge et de saint Jean. L’autel et le retable datent du XVème siècle. Il faut noter également une très belle statue en pierre polychrome de la Vierge à l'Enfant du début du XVème siècle, un retable en albâtre du XVème siècle et deux retables en granit de la fin du XVème ou du début du XVIème siècle. L'un des retables de granit représente l'Annonciation et l'Adoration des Mages, et l'autre retable représente en haut-relief la Crucifixion, le Couronnement de la Vierge, les saintes Catherine, Madeleine et Marguerite. Le maître-autel comporte sept panneaux d'albâtre où figurent des personnages de la Bible. On y voit encore une statue de la Vierge en bois doré du XVIIème siècle, et un beau bénitier de granit à huit pans sur pied octogonal décoré des armes de Peillac et de Cantizac. Dans les transepts il y a de nombreux saints et saintes dont sainte Marguerite (représentée les mains ouvertes, debout sur un dragon) et saint Colomban ;

—GUYOMAR (abbé J.),1914 Notre-Dame du Loc du Bourg d’en-bas en Saint-Avé, Vannes, 1914,
47 p.  ;

http://www.infobretagne.com/saintave-notre-dame-loc.htm

—TOSCER Catherine, 1987,inventaire topographique Dossier d’œuvre objet IM56004515 et Dossier de présentation du mobilier IM56004538

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IM56004515

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IM56004538

 

Autres sites :

https://patrimoines-archives.morbihan.fr/decouvrir/instants-dhistoire/un-objet-des-histoires/notre-dame-du-loc

Vidéo par Alain Peyrus sur Youtube :

https://www.youtube.com/watch?v=cX5G6aKQv9g

retable en albâtre :

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM56001038

 

 

 

 

 
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  • : Le blog de jean-yves cordier
  • : 1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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