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23 novembre 2021 2 23 /11 /novembre /2021 15:13

Le moulin de Kereuzen à Crozon : les propriétaires au XVIIIe  et la censive (droit seigneurial). II :1773.

Voir :

 

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L'ACTE NOTARIÉ DE 1773.

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14 août 1773. Déclaration fournie par Corentin COLIN et consorts à Madame MITTERN KERHONTENANT pour paiement par an 125. Moulin à eau de Kereuzen.

Devant nous notaire

de la juridiction du comté de Crozon avec soumission aj celle ont personnellement comparus Marie LE ROUX veuve feu Yves COLLIN et Jean CORRE et Marie COLLIN sa femme icelle à la requête de son dit mari bien dûment autorisés aux fins d'icelle,

et Corentin COLLIN demeurant ensemble au moulin de Kereuzen paroisse de Crozon lesquels connaissent et confessent tenir comme de fait et tiennent à titre de Cens final de ----dame Marie Claude MITTERN épouse et séparée quant aux biens d'écuyer Louis HENRY chevalier seigneur de KERHONTENANT et autres lieux, messire Gabriel GIRAUD du POYET officier des colonies en Amérique en privé ---------- Et co-héritiers, héritiers de défunte dame comtesse de CHOISEUL et noble homme Yves Augustin BERSOLLE, Négociant à Brest comme cause ayant de monsieur de GOULHEZRE. Le moulin à eau de Kereuzen et ses appartenances, dépendances dont la description suit, savoir, est :

Le dit moulin de Kereuzen couvert d'ardoises avec ses crèches autre moulin nommé le moulin Blanc ---- issues donnant de tous côtés sur terre ---- contenant ensemble dix cordes et trois quartiers.

Un fenié avec un petit bois taillis donnant du levant sur le pont de Port-Salut du midi sur le canal qui conduit au dit moulin , au nord sur les terres de Kereuzen et au couchant aux advouants comptant trois cent vingt corde et 20 une parée terre froide nommée parc du moulin donnant du levant couchant midi à terre desdites advouant et au nord sur les terres de Kereuzen contenant cent vingt cordes

Un petit jardin au couchant au nord dudit moulin donnant du couchant au nord aussi –dits advouants contenant trois cordes

Deux champs terre chaude l'un nommé Parc Boédic et l'autre Parc ar Bretton donnant au midi sur la montagne de Tréboul du couchant sur terre héritiers de Jean DANIELLOU du nord sur les terres de Poraon et du levant eux advouants contenant trente cinq cordes.

Et finalement une garenne terre froide et grise donnant du couchant sur le dit parcs du midi sur la montagne dudit Treboul du nord sur le village de Poraon et au levant aux dits advouants contenant de terre grise vingt cordes

Et de terre froide aussi vingt cordes.

Dessus lesquels moulins et dépendances lesdits advouants connaissent et confessent devoir par an de rente censive aux dits dame et seigneurs advouants la somme de Cent cinquante Livres payable de six mois en six mois savoir la moitié en chaque vingt-deux de janvier l'autre moitié à chaque vingt-deux de juillet savoir à ladite dame de KERHONTENANT cent vingt cinq Livres , au dit sieur du POYET quinze Livres et au dit sieur BERSOLLE dix Livres, le tout par an faisant le tout Cent cinquante Livres. 

Lesquelles dites sommes les dits advouants promettent et s'obligent de payer aux susdits terme aux dits seigneur et dame advoués sous l'obligation générale et solidaire de tous leurs biens meubles et immeubles resants et futurs et sur hypothèque spéciale des dits droits ainsi fait le passe- au bourg de Crozon en l'étude et aux rapport du soussignant TEPHANY notaire. L'un de nous sous le signe des dits Corentin LE FEREC pour la dite ROUX et celui de Jean CADIOU pour laquelle Marie COLLIN jieux Le Requérants disants et affirmants ne savoir signer ou interpellés . Le Nôtres Notaires le jour quatorzième août mil sept cent soixante treize au signe endroit Le FEREC Jean Le ROUX [CORRE] Corentin COLIN TEPHANY collègue notaire dûment contrôlé le vingt --- dudit mois --- pour vingt trois Livres d'enregistrement

TEPHANY

 

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LES NOMS DES MEUNIERS de KEREUZEN en 1773.

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Rappel : le précédent acte, de 1743, indiquait comme meunier Tanguy RIVIDIC, à la suite de son père Jean. Tanguy, né en 1705 décéda en 1753 à Landévennec. Il n'est pas inconcevable qu'Yves COLIN ait repris le moulin de Kereuzen cette année là.

En 1783, la carte de Cassini indique "Moulin Colin" pour le désigner.

Les données de l'acte de 1773 indiquent :

—Marie LEROUX veuve d'Yves COLLIN

— Jean CORRE et son épouse Marie COLLIN

— Corentin COLLIN

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Yves COLIN né avant 1705 et décédé le 24 juillet 1766 au moulin de Kereuzen, eut deux mariages. 

https://gw.geneanet.org/aperson?n=colin&oc=4&p=yves

1°) en 1721 à Lennon avec Corentine NEDELEC, d'où 3 enfants en 1722, et 1725.

2°) en janvier 1743 à Landévennec avec Marie LE ROUX (Landévennec 1715-Moulin de Kereuzen 28 mars 1779), d'où 4 enfants.

--L'ainée Marie est née le 4 août 1744 à Landévennec . Elle épousa à Crozon  le 29 juillet 1765 Jean CORRE . Ce dernier a été baptisée à Kereuzen le 26 septembre 1742 et décédé le 31 décembre 1825 à Lanvoc [Lanveoc ?]. Puis il se remaria en 1775 avec Françoise LANVAUC.

https://gw.geneanet.org/harmegniesmad?n=le+corre&oc=8&p=jean

--La sœur jumelle de Marie COLIN, Anne  épousa en 1761 à Crozon Isidore KERAUDREN (1741-1813), qui reprendra la succession comme meunier.

--Leur frère Corentin est né en 1747, il épousa le 8 juillet 1782 à Telgruc-sur-Mer Jeanne KERSPERN mais décéda le 27 mai 1783 au moulin de Kereun (sic) à Crozon.

 

Les documents généalogiques sont donc cohérents avec les données de l'acte de 1773.

Note. Je remarque que non seulement Jean CORRE (né en 1742), mais aussi sa sœur Marie (1738), et son frère Tanguy (1739) sont nés à Kereuzen, les frères et sœurs suivants étant nés à Kereun (sic). Leurs parents Pierre CORRE et Anne LARGEANTON semblent avoir demeuré à Kereuzen au moins de 1738 à 1742, peut-être comme meuniers.

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Conclusion : ce document apporte des précisions supplémentaires sur les meuniers de Kereuzen sous l'Ancien Régime, par rapport à  celles de mon premier article.

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LES NOMS DES PROPRIÉTAIRES de KEREUZEN en 1773.

1°) Dame Marie Claude MITTERN épouse et séparée quant aux biens d'écuyer Louis HENRY chevalier seigneur de KERHONTENANT.

L'acte de 1743 faisait apparaître, comme bénéficiaire de la censive de Kereuzen, outre Claude-Sébastienne de DAMAS DE MARILLAC héritière de Françoise de MAREIL, les enfants d'Anne-Gilette de MAREIL,  Jean-Baptiste de GOULHEZRE et ses deux sœurs Marie Corentine et Corentine Françoise.

Cette dernière (Crozon 1690-Crozon manoir de Lamboëzer 1775) était l'épouse en 1714 de Guillaume MITTERN, écuyer, sieur de Rosambey ou Rosamblay, gouverneur de l'île d'Yeu, sieur de Lamboëzer, Ranvédan, capitaine de la milice garde-côte de Crozon..

 

Mais nous avons maintenant affaire à leur fille Marie Claude (connue par les généalogistes comme Marie Claudine) MITTERN, épouse de Louis HENRY de KERHONTENANT.

[La base Pierfit précise "au manoir de Labëzer", lieu de décès de Corentine Françoise, mais donne comme parents (avec la mention : ascendance à confirmer) Marc Joseph Mittern et Marie Guillemette Duval. Il faut privilégier la généalogie ckerjosse]

https://gw.geneanet.org/ckerjosse?lang=en&pz=claude&nz=kerjosse&p=marie+claudine&n=mitern

Marie Claudine MITTERN, née à Crozon en 1727 d'Anne Corentine Françoise de GOULHEZRE et de Guillaume MITTERN, épousa à Crozon le 14 avril 1750 Louis HENRY de KERHONTENANT, écuyer. Leur fille Corentine Guillemette HENRY naquit en 1750 et épousera François-Charles de SÉVIN : elle héritera des droits sur le moulin de Kereuzen qu'elle transmettra à sa fille Julie de GRANDSAIGNE. Elle décéda à Crozon le 21 septembre 1794.

https://gw.geneanet.org/ckerjosse?lang=en&pz=claude&nz=kerjosse&p=corentine+guillemette&n=henri+de+kerhontenant

Le manoir de Kerhontenant, au sud de Lanvéoc, est bien connu en Presqu'île de Crozon et a été décrit par l'Inventaire. "Ancienne ferme dépendante en 1535 de la seigneurie du Poulmic ; devenue manoir lors de l'anoblissement du propriétaire Jean Henry en 1565.  Au 17e siècle, un nouveau logis est construit, contigüe au porche. Jusqu'à la Révolution le manoir est assez prospère avant d'être quelque peu abandonné. Appartient à la même famille jusqu'à la mort de Guillemette de Kerhontenant en 1818."

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/manoir-kerhontenant-lanveoc/49406630-e67b-4c79-a591-3016db20b58d

https://www.presqu-ile-de-crozon.com/lanveoc/manoir-de-kerhontenant-001.php

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2°) Messire Gabriel GIRAUD du POYET.

Il est le fils du célèbre Robert Giraud du Poyet (1659-1740) qui fut gouverneur de Grenade puis de la Guadeloupe.

Lui-même est né à Port-Royal en Martinique le 26 septembre 1688, sa mère étant Marie-Madeleine Le Vassor de la Touche.

Il devint capitaine des vaisseaux du roi, sans doute à Brest puisqu'il rencontra et épousa Marie-Corentine de GOULHEZRE, à l'église des Sept-Saints de Brest le 13 mars 1710. Le décret de mariage spécifie qu'elle est la fille de Anne-Gilette de MAREIL et de Corentin de GOULHEZRE, de son vivant lieutenant des vaisseaux du roi, capitaine de compagnie franche de la marine. 

Marie-Corentine de GOULHEZRE est née et baptisée à Crozon  le 29 juin 1688, son parrain étant Corentin de MAREIL sieur de Trébéron et sa marraine Marie de GOULHEZRE dame de Kernaval.

https://gw.geneanet.org/cedriclharidon?lang=fr&iz=2&p=marie+corentine&n=goulhezre

Elle est décédée après 1730. On ne lui connait pas d'enfants.

Elle est la sœur de Jean-Baptiste de GOULHEZRE et de Corentine Françoise, épouse MITTERN.  

En résumé, Gabriel GIRAUD DU POYET, veuf en 1773, est héritier, par son épouse, de la succession d'Anne Ginette de MAREIL, et apparaît donc ici sur cet acte au même titre que sa nièce Marie-Claude (supra).

https://gw.geneanet.org/leamarthe?n=giraud+du+poyet&oc=&p=gabriel

https://gw.geneanet.org/leamarthe?lang=en&pz=mireille&nz=gille&p=gabriel+corentin&n=giraud+du+poyet

https://gw.geneanet.org/ckerjosse?n=de+goulhezre&oc=&p=marie+corentine

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3°) Yves-Augustin BERSOLLE (1702-74), négociant et directeur des postes.

Ce riche négociant brestois apparaît ici comme "ayant cause" de "Monsieur de GOULHEZRE", dans lequel je propose de voir Jean-Baptiste, déjà mentionné avec ses sœurs dans l'acte de 1743 comme bénéficiaire de la censive de Kereuzen. Jean-Baptiste de GOULHEZRE aurait connu des difficultés financières, et aurait cédé une partie de ses bénéfices et droits à Yves-Augustin BERSOLLE.

"L'ayant cause est la personne qui a reçu un droit d'une autre personne dite "son auteur" tel un héritier qui a reçu par testament ou en vertu des dispositions de la Loi, un bien, une quotité ou l'ensemble du patrimoine du défunt. Dans ces exemples le bénéficiaire des droit qui lui ont été ainsi transmis est, dans le premier cas, un "ayant cause particulier", dans le second cas, un "ayant cause à titre universel" et in fine, un "ayant cause universel". (Dictionnaire du droit privé)

 

 Son fils Yves-Emmanuel BERSOLLE devint   l'un des négociants les plus imposés du port de Brest, avec Berthomme, Lécuyer ou Gaudelet, Riou-Kerhallet

Yves-Emmanuel (Brest, 1750 – Brest, 1812), négociant : Fils de Yves-Augustin, Yves-Emmanuel Bersolle se lance à son tour dans le négoce au cours des années 1770. Il obtient très rapidement des marchés avec la marine qui portent aussi bien sur du chanvre, des toiles à voile, du fer blanc, des suifs, des planches de sapin, du goudron ou des fournitures de bureau. Il arme également des navires qui se rendent à Bordeaux, La Rochelle, la Nouvelle-Angleterre, en Chine ou à Hambourg. Marié à Jeanne Millot (fille d’un négociant marseillais), ils ont six enfants. Initié à la franc-maçonnerie en 1784 au sein de l’Heureuse Rencontre, Bersolle est député des négociants à l’assemblée générale du Tiers-état de la ville au début du mois d’avril 1789. En juillet 1789, il intègre le conseil général révolutionnaire et en septembre, il est choisi pour réceptionner la souscription volontaire destinée à subvenir aux besoins urgents de l’État . Élu officier municipal en mars 1790, il reste en poste jusqu’en novembre de la même année, ce sera là son unique expérience politique. Malgré les évènements révolutionnaires, Bersolle continue à faire fructifier son entreprise en fournissant la marine en brai, goudron ou charbon. Devant les difficultés rencontrées pour commercer par mer, il s’adapte et met en place un réseau d’échanges routiers qui lui permet d’échanger avec Rouen, Paris ou Le Havre. A la fin de l’an II, il s’associe avec son cousin Joseph-Denis Torrec-Bassemaison , tous deux développent leurs affaires et achètent des navires, souvent mis en vente en tant que prise de course. Bersolle fait partie des plus grosses fortunes brestoises car lors de la déclaration réalisée dans le cadre de l’emprunt forcé de l’an II, il admet posséder des biens immobiliers à hauteur de 236 100 livres et avoir touché des bénéfices d’un montant de 42 650 livres sur ses activités de 1793. Sous l’Empire, il réduit son commerce et se contente le plus souvent d’apporter le cautionnement pour l’armement de corsaires. Il meurt en septembre 1812

 

https://tel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/724666/filename/These-2012-SHS-Histoire-BARON_Bruno.pdf

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LA DESCRIPTION DES BIENS.

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L'unité de superficie, la corde, mesure 16 toises carrées soit 0,61 are (eric havel).

La surface totale de Kereuzen est de 188 cordes, ce qui correspond alors à 180,61 ares ou 18061 m².

Le moulin et ses crèches ainsi qu'un "moulin Blanc" (pour le froment  ) mesurerait 660 m².

Les terres sont réparties en jardin bois, terres chaudes et terres froides, et leurs situations correspondent aux repères que nous avons, avec le hameau de Poraon au nord-est et l'ancien hameau (et chapelle) de Port-Salut  à l'est. (Cartes). Seule la "montagne de Tréboul" au sud, a perdu sa dénomination, elle correspond aux hameaux de Kersaniou et Kerbaliou, mais on retrouve cette appellation dans celle de la Pointe du Guern, voisine, nommée Pointe de Tréboulle sur les cartes de Cassini et de l'E.M., ou dans celle du hameau de Kerglintin-Tréboul , en bord de falaise, sur la carte IGN.

Lexique

"Fenier : "qui a un rapport avec le foin"

"Terres froides : terres pauvres mises en culture de loin en loin parfois après un brulis; les terres froides prennent le reste du temps la forme de landes qui servent de pâturage d'appoint, et fournissent divers végétaux utiles : bruyères et fougères pour la litière, ajoncs pour la nourriture des chevaux, genets pour la couverture de la toiture. Les terres froides représentaient une grande partie des terres potentiellement cultivables. Chaque exploitation agricole possède une certaine proportion de terre froide. Celles ci ne seront mises systématiquement en culture qu'au cours du 19ème siècle."

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LE NOTAIRE TEPHANY.

Pierre Le Mignon et Pierre Téphany, notaires furent électeurs du canton de Crozon aux assemblées du département et du district de Châteaulin, le premier en 1792 et le second en 1791 et 1792.

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Published by jean-yves cordier - dans Crozon Moulin
20 novembre 2021 6 20 /11 /novembre /2021 23:41

Le moulin de Kereuzen à Crozon : les propriétaires au XVIIIe et XIXe siècle et la censive. I :1743. 

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Voir :

L'article précédent a permis de découvrir ce moulin situé sur la Rivière de l'Aber, et ses meuniers successifs. Des pièces d'archives nous permettent aujourd'hui de connaître ses propriétaires, par les actes de reconnaissance, par les meuniers, de leur assujettissement à la censive.

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PREMIÉRES PIÉCES  : 1er octobre 1743 : TANGUY LE RIVIDIC meunier / Claude-Sébastienne de DAMAS.

Ce jour premier octobre mil sept cent quarante trois après midi devant nous notaire de la juridiction de Crozon, et annexe avec soumissions à – juré, et rem, a comparu en sa personne Tanguy LE RIVIDIC, fils de, et héritier de défunt Jean LE RIVIDIC et Anne DAINCUFF ses père, et mère demeurant au moulin à eau de Guisen [Kereusen] paroisse de Crozon, lequel fournit et confesse par cette tenir et posséder à titre de cense final de, et sous dame Claude Sébastienne DAMAS dame de CHOISEUL ET BEAUPRÉ épouse de messire Nicolas-Martial de CHOISEUL DE BEAUPRÉ son mari séparée de biens et d'habitation, et autorisée de justice pour suite de -----, ladite dame de CHOISEUL, héritière de défunte dame Françoise DEMAREIL en son vivant épouse de messire Charles COEURET sieur d'Estry Lieutenant des vaisseaux du roi, en son vivant, et encore la dite dame de CHOISEUL héritière bénéficiaire de défunte Suzanne de VILLEROY LIGNAGE, et de, et sous messire Jean-Baptiste de GOULHEZRE, dame Corentine Françoise de GOULHEZRE ---- épouse de noble homme Guillaume MITERN sieur de Rosemblay, et dame Marie Corentine de GOULHEZRE épouse de messire Gabriel GIRAULT sieur du POYET, et son in fondée en procuration – aussi héritiers et d'ESTRY, ainsi que la dite défunte demoiselle Suzanne de LIGNAGE ET VILLEROY, savoir est en la paroisse de Crozon au village issue et dépend --- de Geusen [Kereuzen] un moulin à eau nommé le moulin de Geuzen [Kereuzen], couvert d'ardoises avec une écurie, crèches à cochons et à vaches, couverts de bleds, jardin, et [sointac], près, et prairies, bois de taillis, appartenances et dépendances dépendants dudit Cens final, pour en payer par chacun aux dépens les dits droits sols à la dite dame de CHOISEUL comme héritière de la dite dame d'ESTRY, savoir, cent treize livres huit sols quatre deniers [113L. 8 s. 6 d.] de la rente globale de Cent cinquante Livres dubs depuis le dit moulin appartenances et dépendances, laquelle somme de Cent treize livres huit sols quatre deniers se paye en deux termes par chacun an savoir la moitié le jour de la Madeleine [22 juillet] et l'autre moitié au mois de janvier à pareils jours que la Madeleine.

Et les trente six livres onze sols restants se payeront au bout de six mois, en six mois par chacun an aux dits sieurs de GOULHEZRE et les dames ses sœurs , laquelle dite somme de cent treize livres huit sols et quatre deniers, ladite dame de CHOISEUL demeurant au Petit Couvent à Brest, et à présent au manoir de Tryer au dit Crozon pour la suite de ses droits, reconnait comme étant aussi présente devant nous notaires avoir reçu dudit LOINTIER  Jacques, jusque et compris le dernier terme de janvier, réservant le terme de la Madeleine échu qui en cinquante six livres quatorze [sols] deux deniers que le dit RIVIDIC promet, et s'oblige de lui payer de jour à l'autre, ainsi que la dite somme de cent treize livres huit sols quatre deniers par an, et de six mois en six mois à tout quoi RIVIDIC s'oblige, et affecte tous ses biens, meubles, immeubles présents et futures exécution et vente Et notamment le moulin appartenance et dépendance. Comme aussi s'oblige de payer si fait ne l'a les dits sieurs de GOULHEZRE et dame ses sœurs de leur part et la dite somme de cent cinquante Livres aussi de six mois en six mois par chacun. Laquelle présente déclaration le dit RIVIDIC déclare fournir tant pour elle que pour ses consorts, ainsi fait, et passé au manoir de Treyer au dit Crozon au rapport de soussignant LOINTIER. L'un demande sous les signes de la dite dame de CHOISEUL et dudit RIVIDIC chacun pour soi au nom dits no res. Les dits jour et an ainsi signés Tanguy RIVIDIC, DAMAS DE CHOISEUL et LOINTIER et collègue notaire, ledit Lointier registrateur, dûment contrôlé à Crozon le 5ème jour d'octobre mil sept cent quarante trois par le --- pour la somme qui a --- dix huit Livres douze sols . Moulin à eau nommé le moulin dede K[er]euzen , int et signé approuvé. J. LOINTIER Notaire

 

 

 

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Commentaires.

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1°) La censive  est de 150 Livres.

Elle se paye en deux traites en janvier à la Madeleine, le 22 juillet.

Pour comparaison, en 1693,  la censive du moulin de Roudouglas en Kernével est de 120 Livres, et celui de Kernivedel de 60 Livres (Bull. SAF 1903). En 1766, le fermage des neuf moulins appartenant à l'abbaye de Landévennec lui rapportait 1773 Livres. Le rentier de Crauzon de 1773, compulsé par Didier Cadiou,  donne le montant des baux de  12 moulins, tous passés entre 1761 et 1763. Ils s'échelonnent entre 100 livres (Moulin Blanc, moulin à eau de Kerloch) à 200 livres (moulin de Lanvéoc) pour les moulins isolés, et de 160 livres (moulin de Calédan, à eau et de Kéréon, à vent ) à 386 livres (moulins du Gorre, à vent et Neuf, à eau) pour les paires de moulins.

Info : 

La censive, ou terre censale, est un fonds qu'un seigneur de fief a concédé contre le paiement perpétuel d'un cens. Il en a vendu la propriété utile (dominium utile), propriété qui pourra passer aux héritiers qui, à leur tour, et solidairement, devront continuer à payer le cens. Le censitaire, celui qui tient le fonds à cens, est responsable de cette terre et propriétaire de sa production. Le seigneur censier, celui qui a droit de lever les cens, conserve la directivité, la propriété éminente (dominium directum). (Wikipedia)

Cens (s. m.) : redevance première de la tenure, c’est-à-dire de la terre concédée. Le cens est fixé une fois pour toutes pour une tenure et ne peut être révisé tant que demeurent le bénéficiaire du bail initial et ses héritiers, même lointains.

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2°) Cette censive est versée à Claude Sébastienne de Damas d'une part, comme héritière de sa mère "dame Françoise Demareil", et à Jean-Baptiste de Goulhezre et ses deux sœurs d'autre part. Ce qui laisse supposer un lien d'hérédité entre la première et les trois autres.

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Données généalogiques et biographiques.

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1°) Claude-Sébastienne de Damas de MARILLAC (1699-1740) .

Nous lisons dans le bulletin de la Société archéologique de Brest, de 1902, ceci : 

https://archive.org/details/bulletindelasoc53bresgoog/page/n161/mode/2up

"La maison numéro 38 [rue de la Rampe à Brest] était, en 1740, la propriété de Claude-Sébastienne de Damas de Marillac, née à Brest, le 29 mars 1699, du mariage de Claude de Damas de Marillac, capitaine de vaisseau, décédé le 4 juillet 1740, et de Marie-Françoise de Mareil, morte le 16 septembre 1722. Le 3 mai de la même année Claude-Sébastienne avait épousé Nicolas-Martial de Choiseul de Beaupré, marquis de Praslin, capitaine de vaisseau, fils de Louis de Choiseul, comte de Beaupré, commandant des chevaux-légers de S. A. Monseigneur le duc de Lorraine et de défunte Catherine de La Barre, veuve de Marie-François de Choiseul, native de la paroisse de la Chasse, évêché de Toul, en Lorraine, Claude-Sébastienne était veuve lorsqu'elle mourut, le 26 mars 1753, à l'âge de 50 ans."

Le papier timbré indique qu'elle demeurait avant l'acte de 1743 "au Petit Couvent à Brest". Or ce Couvent est proche de la rue de la Rampe :

"Quelques années après l'installation des Jésuites, en 1694 — la communauté des Dames de l'Union Chrétienne vient s'établir dans un endroit reculé et solitaire, au milieu des champs pour ainsi dire, sur les terrains qui furent appelés le Petit-Couvent, par opposition au grand couvent des Carmes.

L'institution avait pour but d'offrir un asile aux femmes et aux veuves de qualité, sans fortune ; de convertir les filles et les femmes protestantes et de leur donner les moyens de se préparer à leur abjuration ; enfin, d'apprendre à lire, écrire et travailler aux petites filles pauvres.

Cette communauté devint très prospère. Nous la trouvons, en effet, au moment de la Révolution, quand elle fut dissoute, propriétaire de tout ce vaste îlot compris entré les rues de la Rampe et d'Aiguillon, la rue Voltaire et le Champ-de-Bataille."

 

http://www.infobretagne.com/brest-autrefois.htm

Le même document indique qu'elle est domiciliée, en 1743, au manoir de Treyer. Celui-ci se trouvait — se trouve encore—  au nord immédiat du bourg de Crozon.

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/ancien-manoir/fd7bbab2-ba9e-454e-ad48-f1dbc305371d

https://www.google.com/maps/place/ZAC+du+Bourg,+29160+Crozon/@48.2523928,-4.4888374,215m/data=!3m1!1e3!4m5!3m4!1s0x4816c148eecf58b9:0xa1d89e4efed4642f!8m2!3d48.2482718!4d-4.4886914

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Nicolas-Martial de Choiseul, fils de Louis, baron de Beaupré, et de Catherine de la Barre, épousa d'abord, en 1711, Marie-Françoise de Choiseul, marquise de Praslin (1652-1721) ce qui lui valut le titre de marquis de Praslin. Il épousa en 1721 Clause-Sébastienne de Damas.  Cette famille vient de la Meuse et n'est pas possessionnée en Bretagne, a fortiori en Presqu'île.

https://gw.geneanet.org/ofeyssac?iz=13748&n=de+choiseul&oc=0&p=nicolas+martial

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Les droits sur le moulin de Kereuzen proviennent de la mère de Claude-Sébastienne, "dame Françoise Demareil, épouse de messire Charles COEURET sieur d'Estry Lieutenant des vaisseaux du roi". Ce qui entre en contradiction avec les données de l'article de 1904 qui mentionnent Marie-Françoise de Mareil, épouse de Claude de Damas de Marillac.

Mes recherches ne sont pas aussi concluantes que je le souhaitais. L'existence de Charles COEURET est signalée par les généalogistes : il est cité comme lieutenant du roi en 1747. Mais il n'est pas signalé qu'il soit marié.

Penchons-nous sur Claude de Damas de Marillac. Il est attesté comme capitaine des vaisseaux du roi en 1707. Il est chevalier de Saint-Louis. En 1730, il est le parrain du baptême de Corentin de GOULHEZRE de l'Isle, tandis que la marraine est Marie-Corentine du POYET (source). Celle-ci est l'une des sœurs de Jean-Baptiste de GOULHEZRE.

https://gw.geneanet.org/pierfit?lang=en&p=charles&n=coeuret&oc=1

Mais je ne trouve pas de trace de son mariage avec Marie-Françoise de Mareil.

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2°) Je dois donc faire un saut de coté, et m'intéresser à Jean-Baptiste de GOULHEZRE.

Cette fois-ci, les documents abondent.

https://www.tudchentil.org/IMG/pdf/Goulhezre_de_l_Isle_-_Preuves_pour_Saint-Cyr_1706_.pdf

https://gw.geneanet.org/ckerjosse?lang=fr&pz=claude&nz=kerjosse&p=jean+baptiste&n=de+goulhezre

Jean-Baptiste de GOULHEZRE, seigneur de l'Isle est né à Crozon en 1688 et décédé à Crozon le 1er juillet 1758. Il fut inhumé au château de Trébéron, comme son épouse. Il est le fils de Corentin de Goulhezre (Crozon 1660-1707, sieur de l'Isle, lieutenant de vaisseau du roi, capitaine de compagnie franche de la marine, et de Anne Gilette de MAREIL, dame de Trébéron, baptisée le 6 juin 1660 à Lesneven et décédée en 1723 ; ceux-ci se sont mariés  le 14 janvier 1687 à Crozon.

Il épousa à Châteauneuf-du-Faou Anne Louise Jacquette FURIC (1697, Châteaulin-1756 Crozon), d'où 13 enfants de 1723 à 1738. Il est l'héritier d'Anne Gilette de Mareil.

Anne Gilette de MAREIL est la fille de François de MAREIL (Crozon 1643-Crozon 1698), procureur et notaire, sieur de Trébéron et de Treboull, et de Claude BOHIER. Elle eut dix enfants, dont Pierre-Claude (Crozon 1684) puis Jean-Baptiste,  puis :

  • Marie-Corentine (1688-), mariée le 3 janvier 1710 à Crozon avec Gabriel du POYET.
  • Corentine Françoise, (Brest paroisse des Sept-Saints (ou Crozon) 1690-Manoir de Laboezer 1775), dame de Rosanbec épouse de Guillaume MITTERN (v 1688-1758) mariage le 28-12-1714 à Saint-Pol-de-Léon. Guillaume MITTERN, sieur de Rosemblay, fut le parrain de son neveu Guillaume Corentin fils de Jean-Baptiste en 1728 à Crozon.
  • Anne et François Louis, 1692
  • Corentin Laurent, 1693-1699, inhumé au manoir de Lanvagen
  • Anne Nonne, 1694
  • Joseph, 1698-1705
  • Guillaume, 1701.

http://bas-sablons.org/soret/asc/fiches/fiche419.htm#f2096

Ces données confirment qu'en 1743, les seuls héritiers d'Anne Gilette de MAREIL sont Jean-Baptiste et ses sœurs Marie-Corentine et Corentine Françoise. Elles révèlent que les deux familles GOULHEZRE et de MAREIL sont des familles nobles de Crozon depuis plusieurs générations, susceptibles toutes deux de posséder des droits sur le moulin de Kereuzen. Mais comme nous le voyons, ce moulin provient de la famille de MAREIL.

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A ce stade, il semble clair que "Françoise DEMAREIL", ou "Marie-Françoise de MAREIL", épouse de Claude de Damas de Marillac, est apparentée avec  Anne-Gillette de MAREIL, mère de Jean-Baptiste de GOULHEZRE. Mais elle elle n'apparaît pas comme sa sœur et ne figure pas parmi les enfants de François de MAREIL. Ce dernier eut de son épouse Claude BOHIER 4 enfants, dont 2 survécurent.

https://gw.geneanet.org/ckerjosse?n=de+mareil&oc=&p=corentin+claude

Anne Gilette eut en effet une sœur aînée, Claude de MAREIL, mariée en 1679 à Crozon avec Guillaume GUYOMAR puis en 1687 à Crozon avec Nicolas DE LIGNAGE, sieur de Villeroy. On reconnaît ici le nom mentionné dans l'acte de 1743, mentionnant comme héritière la défunte "Suzanne de LIGNAGE ET VILLEROY".

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CONCLUSION.

 

Le but de cette enquête était de trouver quelle famille noble était à l'origine  la propriétaire du moulin de Kereuzen. Les héritières et héritiers remontent tous à la famille de MAREIL, de Crozon. Ils résidaient en leur château (ou manoir) de Trébéron. Il s'agit, non pas de l'Ilôt de Trébéron en Roscanvel, mais du manoir et hameau de la pointe qui encadre, avec celle de Raguenez, la plage de l'Aber. Sa proximité avec le moulin de Kereuzen et avec la rivière de l'Aber est géographiquement évidente. Cet ancien manoir existe toujours et fait l'objet d'une notice de l'Inventaire du Patrimoine. Il est attesté dès 1426 dans les réformations de la noblesse. Il apparaît sur la carte de Cassini. En 1536, il appartient à Jacques de Kerdren (Kerdrein) sieur de Kerdren Kerbiriou et Trébéron.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/les-manoirs-et-metairies-nobles-de-la-commune-de-crozon/a2d8d040-53eb-451f-97ec-3145b80c23f5

En 1562, c'est un membre de la famille de Provost, père de Jehan, qui est sieur de Trébéron.

https://www.tudchentil.org/spip.php?article491

Le titre a pu avoir été apporté  à François de MAREIL par son épouse BOHIER, car De Courcy signale :

Bohier , sr de Kerboyer, par. de Lambézellec, — de Kerroc’h, — du Cosquer, — de Belair, — de Coaténez, par. de Flouzané, — de Trébéron, par. de Crozon, — de Pratanlouët, — de Pencrec’h, — de Kerferré.

Ext. réf. 1670, six. gén., montre de 1534, par. de Lambézellec, év. de Léon.

d’or, au lion d’azur

Mais Philippe de MAREIL, père de François, est dit déjà sieur de Trébéron. Il avait épousé Gilette de ROSPIEC, née à Pont-Croix en 1608. Son fils Corentin épousa à Crozon le 13 avril 1670 Michelle BOHIER.

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Pol de Courcy signale que la famille de MAREIL, portant échiqueté d'hermines et de gueules et sieurs de Kerrun, de Trébéron, de Keramprovost, de Keraudren et de Hauteville, paroisse de Crozon ont été déboutés à la réformation de 1671 face à une famille portant même nom et mêmes armes.

Enfin, parmi les titres de la famille de Goulhezre  décrits par Pol de Courcy, on trouve — sans doute , pour Trébéron, par cette alliance avec François de MAREIL —, "sieurs de Trémet, de Quélern et de Trébéron, paroisse de Crozon". On a vu que Jean-Baptiste de GOULHEZRE et son épouse y furent inhumés.

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DERNIÉRE MINUTE : le marquisat de KERMAREC, propriétaire de Kereuzen en 1708.

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Je lis dans l'article de Didier Cadiou (2000) qu'en 1708, "à Crozon, les moulins à eau de Pont-Men et de Kereuzen dépendent également de la seigneurie de Rosmadec. ". L'information provient d'un aveu au roi de François-Louis Rousselet marquis de Châteaurenault et comte de Crozon (Arch. dep. Loire-Atlantique, B.2010).

Neuf moulins dépendaient du marquisat de Rosmadec, parfois difficiles à identifier et parmi lesquels, outre Kereuzen, les moulins à eau de Kernon, Milin-Nevez, Milin ar Mab-bihan, Porzh ar-Milin,  à Telgruc.

Note.

Le vicomte de Rohan céda en 1603  à Sébastien de Rosmadec Crozon et le Porzay. Celui-ci en vendit en 1647 une partie à Jean du Han, époux de Claude de Goulaine baronne du Poulmic. (SAF 1930).

« La presqu'île de Crozon étant un ensemble de seigneuries – Comté de Crozon – Baronnie de Poulmic – Marquisat de Rosmadec – Seigneurie de Launay – Seigneurie du Lez – Seigneurie abbatiale de Landévennec, sachant que 20% des revenus financiers de chacune sont liés à la production de farine grâce aux banalités (versements monétaires réguliers), chaque seigneur se fait construire des moulins à vent, à eau, à foulon ou à marée pour assurer à son fief un rayonnement incontestable. Chaque rang de noblesse offre des prérogatives d'installation du moulin. Les vassaux se contentent de construire leurs propres moulins à 4466 mètres minimum de leur seigneur. « 

https://www.presqu-ile-de-crozon.com/histoire-locale/moulins-001.php

 

 

 

Carte de Cassini https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53095252f/f1.item.zoom#

Carte de Cassini https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53095252f/f1.item.zoom#

SOURCES ET LIENS.

Site Geneanet

 

Brice Rabot. La comptabilité d’une seigneurie foncière bretonne à la fin du Moyen Âge : la Blanchardais. Brice Rabot. 2018. ffhal-01883205f

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01883205/document

— CADIOU (Didier), 2000, "Les moulins de la presqu'île de Crozon", Avel Gornog n°8, juin 2000, pages 4-14.

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Published by jean-yves cordier - dans Moulins Crozon
13 juillet 2021 2 13 /07 /juillet /2021 20:57

Les vitraux de Félix Razin (dalle de verre éclaté sur béton, 1931) de la nef de  l'église Saint-Rémy de Camaret.

 

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Voir sur l'église Saint-Rémy :

Voir sur Camaret :

Voir sur Camaret-sur-mer, coté mer :

 

 

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La technique : la dalle de verre sur béton:

Les vitraux  en dalle de verre sur béton  réalisés à partir de dalles de verre de 22 mm d'épaisseur (et jusqu'à 30 ou 40 mm), colorées dans la masse.

Le Maître verrier taille la dalle de verre à la marteline et en éclate la surface pour que la lumière soit diffractée. Après avoir disposé les verres sur la table de coulage et réalisé un coffrage aux dimensions du panneau, il "coule" un mortier de ciment avec armature métallique (ou ensuite de résine époxy) pour les sertir. https://www.ateliers-loire.fr/fr/dalle-de-verre.php

https://www.journeesdesmetiersdart.fr/sites/default/files/plaquettes/plaquette_st_leu_v_01_05.pdf

"Mise au point au début des années 30 (Jean Godin, Jules Albertini), les réalisations en Dalles de Verre sont un élément architectural du patrimoine national (religieux et civil) et, néanmoins, un univers peu connu du grand public. Le Métier d’Art associé est une « niche » dans les Métiers d’Art du vitrail. Contemporaine, la Dalle de Verre offre un éventail élargi de visions et de formes où les signatures de peintres, de maîtres verriers et de mosaïstes se sont exercées, dont certaines reconnues sur la scène internationale : Jean Godin [en 1929 dans la verrerie Albertini], Gabriel Loire, Fernand Léger, Henri Guérin, Max Ingrand, Louis Barillet, Jacques Le Chevallier, Joseph Guevel, Jean Lesquibe, Henri Martin Granel, Claude Idoux, Tristan Ruhlmann, Pierre Soulage, Frédérique Duran, et d’autres. Depuis la fin du XXème siècle, une nouvelle dimension artistique contemporaine est en voie de développement grâce à des créateurs de talent dont l’ambition est de redonner ses lettres de noblesse à cette matière et à son Métier d’Art oublié. "

Parmi ces noms, il ne faut pas oublier celui d'Auguste Labouret, qui avait déposé un brevet dès 1933 et qui a créé les vitraux de Roscanvel. 

Cette technique a été reprise par l'atelier monastique d'En-Calcat et de Saint-Benoit-sur-Loire et se retrouve en Bretagne pour les vitraux de l'Île d'Hoedic, ou en Normandie pour ceux de l'Île de Chausey.

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Voir sur les vitraux en dalle de verre :

 

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Parmi ces  ateliers, celui de Félix Razin, installés à Nantes a réalisé en Bretagne des vitraux pour les églises de Camaret et de Crozon, pour celle de Landeleau en 1944, celle de l'Île de Batz,  pour celle de Saint-Malo, ou dans le Morbihan pour celle  de Noyalo, de Saint-Avé, de Saint-Laurent-su-Oust ou de Glénac, dans une liste non exhaustive.

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Notre conseil :

CLIQUEZ SUR L'IMAGE POUR ÉCHAPPER AUX BLA-BLA RASOIRS DU GUIDE ET RESTEZ DANS LA MUSIQUE COLORÉE DU RECUEILLEMENT.
 

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Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

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Bas-coté sud de la nef.

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1. Les Litanies de la Vierge : Maison dorée, porte du ciel, arche d'alliance.

Voir les Litanies de Lorette :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Litanies_de_Lorette

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Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

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2. Les Litanies de la Vierge :Reine des anges, Tour d'ivoire, reine des martyrs .

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Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

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3. Baie non figurative. 

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Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

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Élévation ouest (fond de la nef), coté sud.

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4. Baie non figurative. 

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Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

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5. Saint Joseph. Ses attributs sont la hache de charpentier et le lis blanc de son élection.

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Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

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Élévation ouest (fond de la nef), coté nord.

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6. La Vierge terrassant le serpent. Signature R. RAZIN.

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Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

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Le fond de la nef, au dessus de la tribune.

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7. Panneau non figuratif, teintes vertes, jaunes et brunes.

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Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

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8. Panneau à médaillons rectangulaires figuratifs (croix, calice,), teintes vertes, jaunes, rouges  et brunes.

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Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

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Le bas-coté nord.

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9. Les Litanies de la Vierge, suite. Vase d'honneur, Rose mystique, étoile du matin.

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Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

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Stella matutina.

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Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

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10. Les Litanies de la Vierge, suite. Reine des apôtres, miroir de justice, Reine des prophètes.

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Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

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SOURCES ET LIENS.

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Camaret, son histoire, ses monuments religieux. Sans auteur ni date.

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_222/Camaret_Son_Histoire_Ses_Monuments_religieux_.pdf

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Camaret Crozon
26 juin 2021 6 26 /06 /juin /2021 08:43
Le sillon de Camaret en 1983 et ses langoustiers. Photographie lavieb-aile.

Le sillon de Camaret en 1983 et ses langoustiers. Photographie lavieb-aile.

Le sillon de Camaret en 1983 et ses langoustiers. Photographie lavieb-aile.

Le sillon de Camaret en 1983 et ses langoustiers. Photographie lavieb-aile.

Le sillon de Camaret en 1983 et ses langoustiers. Photographie lavieb-aile.

Le sillon de Camaret en 1983 et ses langoustiers. Photographie lavieb-aile.

Le sillon de Camaret en 1983 et ses langoustiers. Photographie lavieb-aile.

Le sillon de Camaret en 1983 et ses langoustiers. Photographie lavieb-aile.

Le sillon de Camaret en 1983 et ses langoustiers. Photographie lavieb-aile.

Le sillon de Camaret en 1983 et ses langoustiers. Photographie lavieb-aile.

Le sillon de Camaret en 1983 et ses langoustiers. Photographie lavieb-aile.

Le sillon de Camaret en 1983 et ses langoustiers. Photographie lavieb-aile.

Le sillon de Camaret en 1983 et ses langoustiers. Photographie lavieb-aile.

Le sillon de Camaret en 1983 et ses langoustiers. Photographie lavieb-aile.

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Le langoustier "quateur" CM 231648.

Voir : http://www.bateaux-de-camaret.com/pgA/v3detail.php?RecordID=1706

 

Le sillon de Camaret en 1983 et ses langoustiers. Photographie lavieb-aile.

Le sillon de Camaret en 1983 et ses langoustiers. Photographie lavieb-aile.

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Le sillon de Camaret  et ses langoustiers. Photographie lavieb-aile 1983.

Le sillon de Camaret et ses langoustiers. Photographie lavieb-aile 1983.

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Un langoustier à quai.

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Le sillon de Camaret en 1983 et ses langoustiers. Photographie lavieb-aile.

Le sillon de Camaret en 1983 et ses langoustiers. Photographie lavieb-aile.

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Published by jean-yves cordier - dans Crozon
9 juin 2020 2 09 /06 /juin /2020 22:28

Le moulin de  Ronvarc'h à Telgruc-sur-Mer sur le ruisseau de l'Aber et son inscription en kersanton de 1802.

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— Voir :

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— Sur les inscriptions lapidaires de la Presqu'île de Crozon, voir :

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Et

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​​​​​​Remerciements à Jean-Yves Marchadour pour son accueil.

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Jean Marchadour, le dernier meunier du moulin à eau de Ronvarc'h à Telgruc, sur le cours du ruisseau de l'Aber,  a cessé son activité en 1959 puis l'étang de retenue du moulin a été comblé,  ses installations fonctionnelles ont été rasées (et enfouies sans doute pour le comblement) et  Jean-Yves Marchadour a créé une exploitation agricole de vaches laitières Holstein en 1981, avant de prendre sa retraite. 

Le promeneur découvre malgré tout encore, à coté des trois hangars et  étables désaffectées, à droite, et la maison d'habitation crépie au ciment (sans doute du XIXe ou XXe) à gauche, trois bâtiments en pierre : deux servent de dépendance (garages), mais le troisième, orienté obliquement par rapport à la route, attire le regard par l'appareillage en pierre de taille des ouvertures : c'est l'ancien moulin et les ruines de l'ancienne habitation.

Si, avec l'accord du propriétaire, il s'en approche, il découvre ceci :

 

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Photo Tanguy-Schröer Judith, copyright région Bretagne

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Le bâtiment principal (l'ancien moulin) possède encore sa jolie porte cintrée à encadrement en pierre jaune, et deux ouvertures également en pierre de taille. Mais les murs effondrés du premier plan correspondent à l'ancienne maison des meuniers, dont, au nord, la porte basse cintrée est encadrée de kersantite.  Le mur mitoyen avec le moulin conserve une vaste cheminée, au dessus de laquelle a été placée, en réemploi, une pièce de kersantite tranchant par sa couleur gris sombre avec les autres pierres. Elle était auparavant le linteau de la porte d'entrée sud de la maison d'habitation (une maison disposant jadis d'un grenier auquel on accédait par un escalier intérieur). La pierre de kersanton  porte une inscription.

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Photo Judith Tanguy-Schröer, copyright région Bretagne pour l'Inventaire général.

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Ce blog est complet comme l'indique son cartouche à moulures limitant deux lignes de lettres majuscules ; la première ligne est elle-même séparée en trois compartiments. Nous pouvons lire ceci:

 

FET PAR / JEAN MORE / ET (oiseau)/ FRANCOISSEGOVRVES 1802.

 et nous pouvons transcrire l'inscription ainsi : "Fait par Jean MORÉ et Françoise GOURVES en 1802."

Je note l'oiseau sculpté en fin de ligne, une ornementation qui n'est pas courante.

Les généalogistes nous donnent les renseignements nécessaires sur ce couple.

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-Jean MORÉ est né le 23 août 1742 à Kergoff-Portsalut (juste au dessus de Ronvarc'h) [ou à Saint-Nic] et est décédé au Moulin de Ronvarc'h le 21 juillet 1805.

Ses parents sont Yves MORÉ (baptisé  le 16 février 1704 à Kergoff-Tréboul,Crozon) et Marie RIOU (mariage le 28 juillet 1740 à Crozon) .

Sa tante paternelle Marie MORÉ (née à Kergoff-Portsalut le 17 octobre 1709 et mariée en 1730 à Jean LASTENNET) est décédée le 5 octobre 1779 à Pont Men (Crozon) le dernier moulin en aval sur la rivière de l'Aber. Au décès de Jean Lastennet, le moulin de Pont Mean est affermé à sa veuve Marie et à Etienne Lastennet  par bail du 13 septembre 1763 : ils doivent payer 150 livres en avril et pour la Saint-Michel (29 septembre), ce qui donne une idée des baux des moulins sous l'Ancien Régime.

Il avait un frère Yves (1741), une sœur Catherine (1747) et surtout une sœur Marie-Françoise née le 22 novembre 1752 à Kergoff-Port-Salut (témoins Jacques Riou et Marie Lastennet).  Elle épousa Hervé HORELLOU, meunier au moulin de Brenalen en Saint-Nic et y décéda le 17 novembre 1816. Son fils Jean et sa petite-fille Jeanne furent meunier de Brenalen.

http://mnesys-portail.archives-finistere.fr/?id=viewer&doc=accounts%2Fmnesys_cg29%2Fdatas%2Fir%2Fetatcivil2020%2FFRAD029_etatcivilnumerise%2Exml&page_ref=14532&lot_num=1&img_num=1&index_in_visu=

 

Ses grands parents paternels étaient Budoc MORÉ (?v.1676, Trégarvan- 2 février 1734 à Kergoff-Portsalut, Crozon, couturier puis laboureur) et Marie THOMAS (mariée le 13 février 1702 à Argol, décédée le 4 avril 1740 à Kergoff Tréboul). Ce couple eut un autre fils Alain MORÉ (1707-1787). Quatre générations plus tard, Marie-Jeanne MORÉ son arrière-petite fille s'étant mariée avec Jean LE CORRE, leur fils Joseph Marie LE CORRE reprend le moulin de Ronvarc'h avec Marie Jeanne LE DOARÉ. 

On n'aura pas tout suivi de cet écheveau, mais on pourra retenir que les réseaux familiaux s'entrecroisent pour fournir des meuniers à divers moulins de la Presqu'île de Crozon.

 

Note : il faut sans doute assimiler Kergoff-Tréboul à Kergoff-Portsalut.

Enfin ,le grand-père paternel de Jean MORÉ est Simon MORÉ.

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-Françoise GOURVES (GOURVEZ) est née au moulin de Péran (également un moulin à eau sur l'Aber) le 12 avril 1749 et est décédée, au moulin de Ronvarc'h le 18 mai 1802, l'année même de cette inscription. Est-elle apparentée à Jean GOURVEST, meunier du moulin de Kérrédan, qui procéda en 1725 à l'expertise du moulin de Pont-Mean ?

Son père Jean GOURVEZ (Né ?, décédé le 10 mai 1775 au moulin de Péran, était donc meunier. Il était le fils de Jean GORVES (décédé en 1746) et de Marguerite LE GARREC. Sa mère était Françoise POUDOULLEC (1726?-1779) est décédée au moulin de Péran (comme ses deux parents Nicolas POUDOULLEC en 1751 et Catherine THOMAS en 1759).

 

-Le couple s'est marié le 26 novembre 1770 à Telgruc. Ils eurent (au moins) trois enfants, Pierre (né en 1772 et qui travaillera  comme meunier à  Ronvarc'h), Jean Budoc (né en 1778 et qui reprendra le moulin), et Marie-Françoise, née en 1780. J'y reviendrai.

Ils avaient acheté le moulin de Ronvarc'h le 30 mai 1791 ; j'ignore où ils demeuraient avant cette date, depuis leur mariage en 1770, et s'ils exerçaient le métier de meunier.

La date de pose de ce linteau ne correspond donc ni à l'achat du moulin, ni au mariage du couple, mais peut-être à une restauration de la maison d'habitation. Remarquons que les propriétaires-meuniers du moulin de Kereuzen, (à peine éloigné de 850 mètres en aval) avaient posé une inscription similaire en 1795. Une prospection plus large de ces inscriptions montrerait sans doute qu'elles répondent au désir des nouveaux propriétaires d'affirmer leur statut, après des siècles où les meuniers étaient assujettis aux baux consentis par la Noblesse et l'Eglise.

Avant de raconter ce que nous pouvons connaître de ce moulin aux XIXe et XXe siècle, je propose de détailler les éléments historiques qui le concernent depuis le XVIIe siècle.

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Données toponymiques : le toponyme RONVARCH.

Le moulin est certainement bien plus ancien que le XVIIe siècle, et une installation humaine doit remonter à l'époque médiévale (les premiers moulins à eau en Bretagne apparaissent au XIe siècle), mais la première attestation du toponyme date de 1636 (moulin de ronvarch) et de 1642 (moulin de ronarch). Albert Deshayes estime que c'est l'élément -marc'h, "cheval" qui s'y cache comme dans l'anthroponyme Ronarch (Quimper, 1699), l'incitant à envisager le nom ancien Roenmarch formé sur roen "royal" (ou "lignée, parentage, noblesse").

À proximité (2 km à l'est), on trouve le lieu-dit Brenvarc'h, peut-être de bren-, ancien breton brenn, "colline" (forme Brennevrac'h sur la Carte d'Etat-Major 1820-1866, Brenerarh sur la carte de Cassini).

À Saint-Nic, nous trouvons Coativrac'h.

Quand au moulin de Ronvarc'h, il est mentionné (symbole) mais n'est pas nommé sur la carte de Cassini, apparaît sous le nom de la chapelle de Port-Salut, ou sur la carte d'Etat-Major, où son symbole est en dessous du lieu-dit Kergoff-Portsalut. La carte du "Scan historique 1950" (synthèse de cartes antérieures) donne le nom de moulin de Rouvarch.

Curieusement, un autre nom est souvent cité, et il est même porté, peint à la main  sur une pancarte fléchant l'entrée, à coté du panneau officiel : "Meilh Gouarc'h". La sonorité finale est la même, mais gouarc'h renvoie au vieux-breton comarch "salut, exigence, défi" après son évolution en -convarch, couarch, gonvarch. Il se  qui se retrouve dans les anthroponymes HELGOUARC'H ou ARGOUARC'H, HARGOUARC'H (Argoarch Quimper 1628). Didier Cadiou rapporte l'usage de Meilh Gorré, un bulletin de l'AFM celui de Meil Gouar. Néanmoins, je ne les trouve ni sur les cartes, ni dans les archives et BMS.

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Une possession de l'abbaye de Landévennec.

Jusqu’à la révolution, posséder un moulin est un privilège seigneurial : les paysans sont contraints d’y venir moudre leur grain et payent une taxe en nature ou en argent (souvent les deux) contre ce « service ». « Dans un rayon d'une lieue [4.66 km], ils sont tenus de venir faire moudre leurs grains. Le meunier leur retient 1/16 de la mouture. Chacun attend normalement un jour et une nuit », Coutume de Bretagne art. 386.

Aussi ce moulin est une possession de l'abbaye de Landévennec, de la seigneurie de Landévennec, comme de nombreux lieux-dits de Telgruc, dont le nom Plebs Telchruc est cité en 1050 dans le Cartulaire de Landévennec. Les lieux-dits de Telgruc  dont il est fait mention dans les divers aveux et rentiers de Landevennec sont ceux de Brenvarch, Camran, Caon, Cozquérou, Douar an Abad, Goasglas, Guen- danet, Keranguéven, Keranpran, Kerbriant, Kerdrein, Kercoztylinec, Kerferman, Ker- goat, Kergoualch, Kergariou, Kergreiz, Kergustoc, Kerguiridic, Kerhuel, Kerian uhella et izella, Kerliver, Kerloch, Kernévez, Kernon, Kerouanguen, Kérrédan, Launay, Lescataouen, Lesdaffa, Lespiguet, Lyntan, , Mengleuff, Mesanplanguen, Pen An Coat, Pen ar guer, Pennarun, Péran, Porzlous, Quynyvel, Rabidan, Roskerloch, Rostégo, Rulan, Rumeing, Ty ar Han, et les trois moulins de Ronvarch, de Péran et du Yeun.

L'abbaye possédait  sept moulins, répartis sur les territoires de Landévennec, Telgruc, Argol et Trégarvan: Pen-ar-Poul, Bourg d'Argol, Trégarvan, Péran, Le Yeun, Ronvarc'h, Le Loch, auxquels viendront s'ajouter au XVe ou début XVIe le Moulin à mer (Le Folgoat, Landévennec).

 

Le moulin devait faire l'objet d'un bail à domaine congéable (ou bail à convenant) entre la seigneurie et les meuniers. Le meunier paye les rentes, cure l'étang et entretient le moulin.

À la Révolution, les moulins et les fermes seront déclarés Biens nationaux et vendus. Premier vendu, le moulin de Pen-ar-Poul (Argol) le 27 mai 1791 ; puis la ferme de Guernevez (Villeneuve) tenue par l'abbaye elle-même, et vendue le 30 mai 1791 ; puis le moulin de Caméros et le moulin neuf d'Argol, le 1er juillet ; puis le convenant des Le Roy à Caméros, le convenant Bideau à Lézargon, et ainsi de suite... Pour vaincre les réticences, la loi multipliait les conditions avantageuses, dont le paiement à l'achat réduit à 12%, le reste étant réparti en douze annuités égales.Rares étaient les surenchères, les acquéreurs éventuels ayant bien soin de se mettre d'accord au préalable. Un moment,  les ventes furent interrompues, pour ne reprendre qu'en floréal an VII (avril-mai 1799).

Roger Marzin (Une page de notre histoire en presqu'île de Crozon, 2003)  mentionne la vente du 30 mai 1791 des moulins nationaux de Ronvarch à Jean Moré, et de celui du Yeun à C. M. Le Monze, tandis que celui de Péran [celui où est née Françoise Gourvez] sera acquis le 11 messidor an 4e par C. M. Le Monze. Il signale aussi que pour la rente convenancière sur le village de Kérampran, les convenants Fertil et du Chesne au dit village provenant de l’ex-abbaye, "un seul enchérisseur, adjugé à Jean Moré de Moulin Ronvarch qui a porté le prix à 1889 livres 10 sols 10 deniers, lequel présent promet de payer la somme de 228 livres pour quinzaine et le surplus en 12 termes égaux d’année en année jusqu’à parfait paiement. Il est probable que Jean Moré a acheté pour Marie Anne Riou veuve Boussard."

 

"Un certain nombre de fermiers deviendront ainsi propriétaires des dépouilles de leurs anciens maîtres. Ils le deviendront d'ailleurs facilement, grâce à la dépréciation rapide des assignats. En effet, « par un contraste très naturel, l'assignat qui ruinait les villes enrichissait les campagnes. Les biens nationaux étaient payables en assignats et les acquéreurs avaient douze ans pour se libérer. Comme l'Etat reprenait son papier au pair, il suffisait d'attendre la baisse, pour profiter de la différence entre la valeur nominale et la valeur réelle..
En 1796, un assignat de 100 livres, qui valait six sous, était accepté aux guichets officiels en paiement de 100 livres de bonne terre. Les paysans qui, en échange de leur blé ou de leur beurre, recevaient des quantités croissantes de vignettes, pouvaient avoir une ferme au prix d'un pigeonnier. Plus le mouvement de dégringolade s'accéléra, plus grand fut leur bénéfice... Les ruraux furent les grands profiteurs de l'affaire... »". (Corentin Parcheminou)

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Les meuniers de Ronvarc'h au XVIIIe siècle.

Nous connaissons le noms du meunier de Ronvarc'h au XVIIe siècle : Bernard JACOBY (1709-3 novembre 1741 à Ronvarc'h) est né de Jean JACOBY (décédé en 1718 au moulin de Poutren (?) à Crozon) et de Catherine DINCUF (1653-8 janvier 1742 à Ronvarc'h).

Bernard Jacoby épousa en 1728  Marguerite LE GARREC (1704-Ronvarc'h 29 janvier 1769), dont sept enfants tous nés à Ronvarc'h entre 1732 et 1741.

Ces mentions de lieux de naissance et de décès assurent que le moulin fut habité par la famille Jacoby au moins entre 1732 et 1741.

Ces enfants sont :

-Guillaume, Ronvarc'h 1732

-Claude, Ronvarc'h 22 juillet 1733 /28 avril1789 à Roscanvel, Du Lez)

-Anne, Ronvarc'h, 9 mars 1736

-Allain JACOBY, Ronvarc'h 1738- Kervenguy (Crozon)1820

-Yves, Ronvarc'h, 29 janvier 1740

-Petronille, Ronvarc'h 27 janvier 1741 qui épousa en 1759 Jacques Gélébard.  Ce couple reprit sans doute le  travail de meunier, puisque leur fille Anne GÉLÉBARD est née le 8 juillet 1772 à Ronvarc'h.

https://gw.geneanet.org/cheroll?lang=fr&pz=roland&nz=cheri+zecote&p=anne&n=gelebard

https://gw.geneanet.org/harmegniesmad?n=jacoby&oc=1&p=allain

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Une situation sur la Rivière de l'Aber.

La rivière de l'Aber, qui prend sa source à Argol, se dirige vers l'ouest en traversant Telgruc et se jette en baie de Douarnenez près de l'île de l'Aber à Crozon, a servi à faire tourner de nombreux moulins à eau. Ce sont les moulins de Kerenpren ou Moulin-Neuf à Argol, ceux de Kereuzen et de Pont-Men à Crozon, et, sur Telgruc, 8 moulins successifs. En 1845, A. Marteville et P. Varin mentionnent sur la commune  ceux  de Rouvac'h, de Launay, du Yeun, de Kerrédan, de Péran, de Kernon, de Rosmadec, du Lez . Il y en aurait eu jusqu'à quinze (AMF). Le cadastre de 1831 en montre dix , tandis le recensement de 1841 et celui de 1896   décrivent comme des lieux d'habitation ceux de Ronvarc'h, de Moulin Jeune (Meil jeun, moulin du Yun) et de Kerloc'h.

En 1951, on compte seulement 7 moulins à eau en activité : Rosmadec, Porzh-Lous, Kerloc'h (Meilh Fouest), Peran (près de Kerampran), Keredan, Meilh ar Yeun, Meilh Gouar (Moulin Ronvarc'h), mais ils ne servent plus qu'à moudre les céréales pour l'alimentation des animaux jusqu'à l'arrivée des moteurs à essence ou électriques dans les fermes.

http://moulinsdufinistere.free.fr/fichiers/2016/Echo%20des%20Moulins%2074.pdf

En résumé, je retiens la liste suivante sur la rivière de l'Aber depuis sa source jusqu'à l'embouchure :

-Moulin-Neuf (Argol

-Kerloc'h (Telgruc).

-Kernon (Telgruc).

-Péran  (Telgruc).

-Kérrédan  (Telgruc).

-Moulin Jeune ou Yeun  (Telgruc).

-Le Launay  (Telgruc).

-Ronvarc'h  (Telgruc).

-Kereuzen (Crozon)

-Pont-Men (Crozon).

A contrario, les moulins du Caon, de Rosmadec, de Rostegoff et/ou Porzh-Lous et de Cameros étaient alimentés par des cours d'eau se jetant sur les plages  de Telgruc, tout comme ceux de Bernal, de la chapelle Saint-Jean et de Keroland et de Kermarsilly (Kergoat , Fontaine de la chapelle-neuve) sur le ruisseau nord de la plage de Pentrez en Saint-Nic, ou ceux  de Kergustans, La Forêt (Moulin-l'Abbé), ou du Rible (Menezkob) sur le ruisseau sud.

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Situer le moulin de Ronvarc'h dans cet ensemble incite à une lecture du paysage sensibilisée à l'idée que l'activité meunière a été à l'origine d'une organisation spécifique des fonds de vallée et de leur anthropisation ; de la maîtrise du cours d'eau pour en assurer un débit optimal  et une qualité suffisante ; de la conjugaison de l'activité meunière avec une activité agricole d'appoint par la culture des parcelles périphériques ; du couplage (particulièrement manifeste à Ronvarc'h) avec les axes routiers, à la fois parce que les routes utilisent les trajets plats des cours d'eau, et à la fois parce que les habitants doivent amener facilement leur blé à moudre , mais aussi parce que les moulins sont souvent l'occasion de franchir la rivière par des ponts.

Situer le moulin de Ronvarc'h dans l'ensemble de l'aménagement d'une rivière, c'est aussi comprendre la nécessité de maîtriser son trajet par la construction pour chaque moulin de bief d'arrivée et d'un canal de fuite pour le retour de l'eau vers le cours naturel, d'un bief de décharge en cas de débit excessif, d'une retenue ou étang (avec ses rapports avec la pêche) et de l'installation et l'entretien de la vanne ouvrière et de la vanne de décharge.

Sur le plan humain, cela incite à imaginer les relations d'entente ou de tension entre meuniers, dépendants ou solidaires pour le débit de l'eau.

Situer le moulin de Ronvarc'h dans l'ensemble de l'aménagement d'une rivière, c'est comprendre que chaque moulin est un microcosme équivalent à un hameau, n'abritant pas qu'un meunier, mais une ou deux familles complètes de meuniers, des domestiques, des cultivateurs occupant des bâtiments proches. 

Enfin, les Bulletins de naissance, Mariages et Décès montrent que lors d'une déclaration en mairie, les voisins des fermes satellites sont présents comme témoins : pour Ronvarch, ce sera par exemple celles du village de Mengleuff.

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Approche topographique du moulin de Ronvarc'h.

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La rivière de l'Aber et ses moulins.

En jaune, Ronvarc'h. En rouge, les autres moulins de l'Aber.

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a. La carte de Cassini.

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Le moulin  Ronvarc'h à Telgruc.

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b. La carte d'Etat-Major 1820-1866.

En jaune, Ronvarc'h. En rouge, les autres moulins de l'Aber.

Comme sur la carte de Cassini, il est intéressant de visualiser le tracé de la route Quimper-Brest via Lanvéoc : un axe de grande circulation qui passe juste au sud du moulin.

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Quelques moulins sur la carte d'Etat-Major Geoportail.

Quelques moulins sur la carte d'Etat-Major Geoportail.

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c.Le réseau hydrographique de la rivière de l'Aber. Carte Geoportail.

En jaune, Ronvarc'h. En rouge, les autres moulins de l'Aber.

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Hydrographie de la rivière de l'Aber. Geoportail.

Hydrographie de la rivière de l'Aber. Geoportail.

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Idem, centré.

En jaune, Ronvarc'h.

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Hydrographie de la rivière de l'Aber. Geoportail.

Hydrographie de la rivière de l'Aber. Geoportail.

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Photo aérienne MAPS.

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Le moulin de Ronvarc'h. Photo aérienne MAPS

Le moulin de Ronvarc'h. Photo aérienne MAPS

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Photo aérienne MAPS.

En jaune, le bâtiment ancien.

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Le moulin de Ronvarc'h. Photo aérienne MAPS

Le moulin de Ronvarc'h. Photo aérienne MAPS

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Le plan cadastral de 1831.

Les bâtiments sont au bord de la route Quimper-Lanvéoc. 

Le ruisseau est dérivé une centaine de mètres en amont vers un bief d'abord perpendiculaire, et qui revient en aval du  moulin en formant un trapèze. Ce trajet est complété par un bief supplémentaire de décharge juste avant le moulin. Le ruisseau est élargi en étang de retenue n°842 puis passe sous la partie droite du moulin. On peut supposer une roue horizontale, une quasi exclusivité du Finistère.

Il y avaient en réalité (J.Y. Marchadour) deux roues horizontales à pales courbes en bois (dites à cuillères), dont l'axe vertical transmet directement le mouvement à  deux jeux de meules sur deux canaux traversant le moulin. L'une servait au blé, à l'orge et à l'avoine, tandis que l'autre était réservé au sarrasin, ou blé noir. La sortie de ces canaux sont encore visible aujourd'hui en partie arrière, tandis qu'ils sont comblés sur la face avant (c'est également le cas à Kerlédan).

 

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Le moulin de Ronvarc'h. Plan cadastral de 1831 (archives départementales).

Le moulin de Ronvarc'h. Plan cadastral de 1831 (archives départementales).

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Plan cadastral de 1831, détail. Moulin Rouvarch.

Huit bâtiments sont représentés en rose. Ils portent les numéros 836, 840, 843, 844 (le moulin), et 845.

Les parcelles portent les numéros 839, 846.

L'état de section de 1832  (3P 282/2 Tableau indicatif des propriétés foncières, de leurs contenances et de leurs revenus : sections A-K. 15 mai 1832. ) indique :

838 : maison (occupée par) Luzen Veuve, Crozon, moulin Ronvarch

839 : courtil Liors an Ty. Jean Budoc MORÉ

840: maison, Jean Budoc MORÉ.

841 sol de maison et dépendance. Jean Budoc MORÉ

842 : canal.

843 : dépendance et courtil. Jean Budoc MORÉ

845 : moulin et sol de moulin, Jean Budoc MORÉ

846 :  courtil Liors an Ty. Jean Budoc MORÉ

847 : foennec ar pont. Jean Budoc MORÉ

848 : foennec ar falek. Jean Budoc MORÉ

849 : foennec lanee = lande

850 : foennec coste ar lann = pré

851 : foennec ar veil [prairie du moulin]. Jean Budoc MORÉ

866 : paturage. Jean Budoc MORÉ

867 : lande. Jean Budoc MORÉ

888 : pré. Jean Budoc MORÉ

895, pré ar raledan = lande.  Jean Budoc MORÉ

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Le recensement de 1841 (après le décès de Jean Budoc MORÉ en 1833)  indique pour le Moulin de Ronvarch :

-Jean MORÉ Meunier

Yves MORÉ Meunier, fils

Barbe MORÉ Meunier, fille,

-Pierre Marie MORÉ Meunier,

Marguerite FOUEST sa femme

Jean MORÉ son fils.

-Jacques ALIX domestique,

Malo MEVEL domestique

Marie-Jeanne LAOUENAN, domestique.

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L'axe oblique des bâtiments 838(?), 840 et 844 est bien celui des bâtiments anciens que nous connaissons . 

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Le moulin de Ronvarc'h. Plan cadastral de 1831 (archives départementales).

Le moulin de Ronvarc'h. Plan cadastral de 1831 (archives départementales).

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Nous apprenons donc par ce cadastre et par le recensement que les deux fils du couple  Jean Budoc MORÉ-Barbe LE STUM, c'est-à dire Jean  et Pierre (ou Pierre-Marie), ont exercé la fonction de meuniers et se sont établis ensemble à Ronvarc'h.

Reprenons la généalogie. Le couple fondateur Jean MORÉ et Françoise GOURVEZ (GOURVES) ont eu 3 enfants :

Pierre MORÉ, né en 1772 et marié le 8 février 1792 à Marie-Marguerite RIOU (Telgruc 1765-). Ce couple exerça comme meuniers au moulin de Ronvarc'h comme en témoignent les actes de naissance de leurs enfants 1. Pierre, né le 27 septembre 1793 à Telgruc, Décédé le 29 janvier 1847 - Camaret-sur-mer, à l'âge de 53 ans marié le 29 janvier 1813 à Jeanne Sénéchal (née le 25 mai 1789 à Crozon), dont une fille Marie Perrine 1814-1886, 2. Jean-Claude 18 floréal an XII, né moulin de Ronvarc'h et 3. Marie-Claude 20 frimaire an XIV, (décembre 1805) née au moulin de Ronvarc'h.

https://www.geneanet.org/archives/registres/view/319376/27

https://gw.geneanet.org/guedec?lang=fr&pz=sosa&nz=xx&p=pierre&n=more

Jean Budoc MORÉ, né en 1778, décédé à Telgruc le 22 novembre 1833, marié à Barbe LE STUM (vivante en 1836), meunier à Ronvarch et dont les 5 enfants sont nés au moulin : à suivre.

Marie-Françoise MORÉ, née en 1780 et mariée le 18 janvier 1809 à Jean EUZEN.

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Parmi ces trois enfants, détaillons ce que nous savons de Jean Budoc MORÉ, mentionné sur l'état de section cadastral de 1831. Ses 6 enfants furent :

— Françoise, née le 2 floréal an XI (décédé jeune?)

— André, né le 17 ventôse an XIII  (décédé jeune?)

— Barbe, née le 3 juillet 1809

Mathurin meunier à Telgruc, épousé en 1836 Urbane Le Mignon (1816-1859), dont  4 enfants Emilie, Marie-Michèle Jean-Pierre et Jean-Guillaume qui épousa Marie-Olive Salaun.

Jean né le 5 mars 1807, marié le 12 juillet 1830 à Marie-Jeanne Gourmelen, dont deux enfants Yves né en 1832 et Barbe Perrine née en 1831 (lls sont notés au recensement  de 1841)

Pierre-Marie, né le 9 juillet 1811, marié le 11 septembre 1836 à Marguerite LE FOUEST (Telgruc, 3 décembre 1816), dont un fils Jean. (lls sont notés au recensement  de 1841)

 


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UN CHANGEMENT DE PROPRIÉTAIRE : LA FAMILLE LE DOARÉ/LATREILLE (vers1850) puis LE CORRE .

Je perds la trace des deux meuniers de 1841, Jean MORÉ et Pierre-Marie MORÉ, pour constater qu'au recensement de 1896, le meunier est alors Joseph Marie LE CORRE.

Selon Jean-Yves Marchadour, le moulin aurait été acquis par son aïeule Corentine LATREILLE dans les années 1850. Je vais explorer cette piste parmi les généalogies.

Corentine LATREILLE est née le 12 février 1833 à Saint-Nic de Hervé LATREILLE cultivateur décédé le 6 septembre 1850 à Saint-Nic et de Corentine LE DOARÉ, cultivatrice à Saint-Nic. Je vais détailler sa lignée du coté LATREILLE car son grand-père fut meunier à Pentrez (Saint-Nic) et domicilié à Kéréon, lieu-dit de Pentrez. Le moulin de Pentrez, dépendant du manoir de Pentrez appartenant alors à la famille de Brézal-Tinténiac, est peut-être celui de Brénéal. À la Révolution, Hervé Latreille, meunier de Kéréon (Pentrez) à Saint-Nic  (Kéréon 1776-Pentrez 1829) devint procureur de Saint-Nic pour le Conseil municipal.

"L'un des premiers soins de la nouvelle municipalité est d'exécuter les décrets contre les Emigrés. Leurs biens sont confisqués. Et un décret de la Convention, en date du 1er Février 1793, ordonne aux municipalités de dresser sans délai l'état des biens des Emigrés de leurs communes. Il y a certainement parmi eux de Moellien-Gouandour, propriétaire de Porzandour ; de Kergariou, propriétaire de Porzamborgne ; de Brézal-Tinténiac, propriétaire du manoir et du moulin de Pentrez ; de Bouteville, propriétaire du Petit-Launay, et enfin de Kersauzon." (Corentin Parcheminou)

Je pose l'hypothèse que Hervé Latreille a fait l'acquisition du manoir de Pentrez (ou / et de son moulin) puisque nous voyons qu'il y est décédé [et que ses enfants sont nés à Pentrez].

http://mnesys-portail.archives-finistere.fr/?id=viewer&doc=accounts%2Fmnesys_cg29%2Fdatas%2Fir%2Fetatcivil%2FFRAD029_etatcivilnumerise%2Exml&page_ref=83962&lot_num=1&img_num=57

http://mnesys-portail.archives-finistere.fr/?id=viewer&doc=accounts%2Fmnesys_cg29%2Fdatas%2Fir%2Fetatcivil%2FFRAD029_etatcivilnumerise%2Exml&page_ref=83774&lot_num=1&img_num=69

Naissance Hervé le 12 février 1825

https://www.geneanet.org/archives/registres/view/319355/19

Marie-Jeanne LE DOARÉ 

https://www.geneanet.org/archives/registres/view/319357/66

https://gw.geneanet.org/cleon29?n=latreille&oc=4&p=herve

 

1. Hervé LATREILLE I 

Né le 3 juin 1695 - Manoir de Pentrez - Saint Nic, Décédé le 23 juillet 1720 - Pentrez - Saint Nic, à l'âge de 25 ans, Marié le 17 février 1716, Saint Nic, , avec Marie LE DROFF 1698-1756 dont

  •  Thomas LATREILLE 1716-1780 (à suivre)

  •  Pasquier LATREILLE 1719-1767

1. Thomas LATREILLE, né le 21 décembre 1716 -  Saint-Nic décédé le 17 novembre 1780 Saint-Nic à l'âge de 63 ans; Marié le 19 avril 1743 , Saint-Nic  avec Marie LE DROFF, née le 5 août 1720 - Saint-Nic décédée le 13 février 1755 - Saint-Nic

2. Hervé LATREILLE II Né le 24 février 1748 à  Pentrez- Saint-Nic  Décédé le 31 octobre 1821 Saint-Nic à l'âge de 73 ans,  Marié le 28 juillet 1768 , ST-NIC, , avec Marie QUIRINEC 1746-1772 puis marié le 21 mars 1775 à Saint-Nic  avec Anne LASTENET, née le 10 décembre 1756 - Saint-Nic et décédée le 23 février 1818  - Saint-Nic à l'âge de 61 ans (Parents :  Jacques LASTENET 1712-1774 &   Louise CORREOCH 1724-1764) dont

  •  Hervé LATREILLE 1776-1829 Avec Marguerite MARCHADOUR 1770-1824 (à suivre)

  •  Anne LATREILLE 1783-1853/ Mariée le 26 novembre 1810 ), ST-NIC, avec Corentin ROIGNANT 1789-1853/

  •  Thomas LATREILLE 1786-

  • Marie (Kéréon 1792-Pors-en-Gall Saint-Nic 1840), marié à Corentin LAROUR né à Brenalen en Saint-Nic.

  • Yves LATREILLE 1797-1872  Marié le 1er octobre 1826 , Plomodiern, , avec Anne FERTIL 1799-1844 dont Marie Anne LATREILLE 1832-1862 Mariée le 5 janvier 1848  Plomodiern, , avec Nicolas SEZNEC 1828-1869 dont : Yves SEZNEC 1850-1884

3 Hervé LATREILLE III  né à Kéréon le 8 février 1776-décédé à Pentrez le 14 juin 1829 (Meunier à Saint-Nic) épousa  Marguerite MARHADOUR 1769-Pentrez 1824, dont

  •  Marguerite LATREILLE 1796

  •  Jeanne LATREILLE 1798

  •  Hervé LATREILLE 1800-1850 (à suivre)

  •  Marie Françoise LATREILLE 1803-1885  Mariée le 7 juillet 1829 (mardi), Saint Nic, avec Jean-Francois DAMOY 1801-1862 dont  9 enfants.

4. Hervé Latreille IV Né le 8 frimaire an IX (29 novembre 1800) - Kereon, Saint-Nic, et décédé le 6 septembre 1850  (décès : noyade accidentelle en mer)- Pentrez, Saint-Nic, à l'âge de 49 ans, Meunier à Pentrez, cultivateur à Pentrez​​​​​.Marié le 17 novembre 1822, à Saint-Nic avec Corentine DOARE 1799-1883 (Parents : Jean DOARE & Marie LASTENNET) dont

  •  Anne LATREILLE Pentrez, 1824-1875 Mariée le 25 février 1840, Saint-Nic,, avec Corentin DIDAILLER 

  •  Hervé LATREILLE Pentrez 1825-

  •  Marie LATREILLE 28 décembre 1826- (Témoin Hervé Latreille 50 ans cultivateur)

  •  Thomas LATREILLE Pentrez 1828-1849

  •  Françoise LATREILLE 1830-1920 Mariée le 5 octobre 1851, Saint-Nic,  avec Corentin BIDEAU 1829-1891

  •  Corentine LATREILLE Pentrez 1833-, à suivre.


 

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5. Corentine LATREILLE mariée le 3 octobre 1859 à Corentin LE DOARÉ, cultivateur à Saint-Nic, (né  à Saint-Nic le 5 novembre 1835 d'Yves LE DOARÉ et de Sophie Perrine DAMOY) dont :

  • Yves LE DOARE, marié à Marie-Perrine GOURMELEN née à Pen ar Guer

  • Marie-Jeanne LE DOARÉ, mariée le 5 août 1888 à Joseph Marie LE CORRE (à suivre)

Note : Sophie-Perrine DAMOY était la fille de Michel François DAMOY, né le 9 mars 1770 à Irreville (Eure) qui s'installa à Argol en 1797 puis à Saint-Nic où il devint maire de la commune du 1er vendémiaire an 9 à 1815. Il acquit l'ancien presbytère qu'il nomma Kerdamoy.  https://gw.geneanet.org/antoinelucas?lang=fr&pz=antoine+paul+marie+laurent&nz=lucas&p=michel+francois&n=damoy

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6. Joseph-Marie LE CORRE et Marie-Jeanne LE DOARÉ, dont :

  • Hervé, marié le 25 janvier 1890 à Marie-Anne THOMAS

  • Marie-Jeanne, 1894.

Remarque sur Joseph-Marie Le Corre : il est le fils de Jean et de Marie-Jeanne ... MORÉ, fille de Claude MORÉ né à Kergoff-Portsalut le 7 mars 1790 et de Marie Mérour. Son père Jean LE CORRE est le fils de Jean LE CORRE et de ... Marguerite JACOBY.

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LE RECENSEMENT DE 1896.

Il mentionne au moulin Ronvarc'h :

-LE CORRE Joseph, meunier, chef (de famille ou de l'exploitation), 39 ans

-DOARÉ Marie-Jeanne, ménagère, femme du précédent, 34 ans

-LE CORRE Marie-Jeanne, leur fille, 26 mois

-et KTHAL [??] Louis, "en pension", 54 ans.

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Le recensement de 1901 :

 

-LE CORRE Joseph, meunier, chef (de famille ou de l'exploitation), meunier

-LE DOARÉ Marie-Jeanne, ménagère, femme du précédent, ménagère

-LE CORRE Marie-Jeanne, leur fille, 

-LE CORRE Jean Joseph Marie, leur fils

-LE CORRE Marie, fille

-LE CORRE Yves, leur fils

-LATREILLE Corentine, belle-mçre, cultivatrice,

-UTHAL ? , Louis, retraite de la marine

-PLOUZENNEC Jean-Emile, 9 ans, domestique, cultivateur.

-GUIVARCH Francine, 13 ans, domestique, cultivatrice

- RIOU Corentin, 41 ans, journalier

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Le recensement de 1906 :

-LE CORRE Joseph, né en 1859 à Crozon, chef, meunier

-LE DOARÉ Marie-Jeanne née en 1860 à à Saint-Nic, son épouse

-LE CORRE Jean Joseph, né en 1896 à Telgruc, fils, cultivateur.

-LE CORRE Marie-Jeanne, née en 1894, fille

-LE CORRE Jean Marie, né en 1902, fils

-LE FOUEST Philippe, né en 1849 à Landévennec, domestique cultivateur

-BONNEU Auguste, né en 1889 à Brest, domestique cultivateur.

 

 

Le recensement de 1911 :

-LE CORRE Joseph, né en 1859 à Crozon, chef

-LE DOARÉ Marie-Jeanne née en 1860 à à Saint-Nic, son épouse

-LE CORRE Yves, né en 1902 à Telgruc, fils, cultivateur.

-MARCHADOUR Hervé, né en 1888, "beau-fils"

-MARCHADOUR Marie-Jeanne son épouse

-MARCHADOUR  Marie née en 1914 leur fille.

-MARCHADOUR Jean, né en 1921, leur fils

 

 

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7. Marie Jeanne LE CORRE 

Marie Jeanne LE CORRE 1894-  s'est mariée le 9 novembre 1913, à Telgruc-sur-Mer,  avec Hervé Corentin Marie MARCHADOUR, cultivateur  (né le 26 décembre 1888 à Cosquérou, Telgruc de Magloire MARCHADOUR et Marie-Jeanne LE BOUSSARD) - dont

  •  Marie MARCHADOUR 1914  Mariée le 17 mai 1937 (lundi), Telgruc-sur-Mer, 29280, Finistère, Bretagne, France, avec Auguste Marie POSTIC marin d'Etat infirmier 1909-

  • Jean-Yves MARCHADOUR Telgruc 1921-Ronvarc'h 2015

  • Magloire MARCHADOUR Telgruc 1923

https://gw.geneanet.org/j438?lang=fr&p=herve+marie&n=marchadour

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Le recensement de 1921 ; Moulin Ronvarc'h

-LE CORRE Joseph, né en 1859 à Crozon, chef, meunier

-LE CORRE Marie-Jeanne née en 1860 à Saint-Nic, son épouse

-LE CORRE Yves, né en 1902 à Telgruc, fils.

-MARCHADOUR Hervé-Marie, né en 1888 à Telgruc, beau-fils, cultivateur

-MARCHADOUR Marie-Jeanne, née en 1894, leur fille, cultivatrice,

-MARCHADOUR Marie née en 1914, petite-fille

-MARCHADOUR Jean, née en 1921, petit-fils.

 

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Le recensement de 1926 pour le Moulin Ronvarc'h.

 

-MARCHADOUR Hervé-Marie, né en 1888 à Telgruc, "chef", cultivateur

-LE CORRE Marie-Jeanne née en 1894 à Telgruc son épouse

-MARCHADOUR  Marie née en 1914 leur fille.

-MARCHADOUR Jean Yves Marie, né en 1921 à Telgruc, leur fils,

-MARCHADOUR Magloire, né à Telgruc en 1923, leur fils,

-LE CORRE Joseph, né en 1859 à Crozon, beau-père, meunier

-LE DOARÉ Marie-Jeanne née en 1860 à Saint-Nic, son épouse, meunière.

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Le recensement de 1931 est presque identique.

 

 

 

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8. Hervé MARCHADOUR Telgruc 1888) marié à Marie-Jeanne LE CORRE (Telgruc 1893). Ils apparaissent sur le recensement de 1921 et sont  mentionnés sur le recensement de 1936 pour le Moulin Ronvarc'h avec leur fille Marie, née en 1915, leur fils Jean-Yves, né en 1921, et leur fils Magloire, né en 1923, ainsi que Marie-Jeanne Veuve LE CORRE, "belle-mère" et cultivatrice.

http://mnesys-portail.archives-finistere.fr/?label_geogname=Lieu&form_search_v2_geogname=Telgruc-sur-Mer&form_req_v2_geogname=%7B%3Ageogname%7D__VAL_&form_op_geogname=ET&label_unitdate=Date+%28ann%C3%A9e+uniquement%29&form_search_unitdate=&form_op_unitdate=ET&label_dao=Avec+document%28s%29+num%C3%A9ris%C3%A9%28s%29&form_search_dao=oui&form_search_v2_acache=recensement+de+population&form_req_v2_acache=%7B%3Asubject%7D__VAL_&form_search_v2_bcache=liste+nominative&form_req_v2_bcache=%7B%3Agenreform%7D__VAL_&btn_valid=Rechercher&action=search&id=recherche_recensement

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9. Jean [Yves?] MARCHADOUR ( 1921-3 mai 2015) fut le dernier meunier de Ronvarc'h jusqu'en 1959.

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RETOUR SUR LE SITE : DOSSIER PHOTOGRAPHIQUE.

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I. L'APPROCHE.

Il faudrait pouvoir avoir survolé la vallée de l'Aber comme le fait le Busard des roseaux pour bien voir ses deux pentes au damier des champs et de pâtures (vaches laitières, vaches allaitantes, chevaux) dans un maillage encore serré de haies de feuillus, pour suivre au ras de l'aile ses courbes douces, éviter son habitat, plus clairsemé sur les pentes sud, et constater la résistance des espaces naturels, ou du moins cultivés, face à l'urbanisation à partir de Talar Groas.

Il faudrait aussi avoir participé aux randonnées de découverte pour repérer les villages anciens, signaler l'existence d'une chapelle et d'un hameau à Kergoff Port-Salut (d'où vient Jean MORÉ) dont il ne reste rien, repérer les maison de Kerun, celles de Poraon et de Trélannec, sur la pente nord du vallon, ou celles de Mengleuff ou de Kersaniou, par exemple, sur la pente sud. Et, bien sûr, avoir marché sur les routes et les chemins pour y avoir senti la présence douce et fraternelle mais omniprésente des deux croupes du Menez Hom.

Que l'on vienne du moulin de Kereuzen ou, par la D887, de Telgruc ou de Crozon, on empruntera  la route bien modeste aujourd'hui qui passe en fond de vallée, mais dont il faut se rappeler qu'elle fut jadis la route Quimper Lanveoc (et, via le bac, Brest), et deviner le passage de la rivière par le moutonnement des arbustes, où prédominent des aulnes et des saules, tandis qu'au premier plan ce sont de belles prairies qui accueille le visiteur.

S'il vient de l'est, il sera passé devant le croisement où les panneaux indicateurs portent les noms de MENGLEUFF et de LESPIGUET, lui permettant de s'imprégner de la topoymie locale : ces noms  signalent les hameaux les plus accessibles au moulin de Ronvarch.

 

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Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

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II. VENIR DE L'EST EN SUIVANT LE COUR DE LA RIVIÈRE : LE MOULIN.

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Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

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Ce moulin en rez-de-chaussée est construit en moellon de grès avec encadrement des baies en pierre de taille de granite (fenêtre) et de microdiorite quartzite (porte). Le toit à longs pans est couvert d'ardoise.  Un canal de dérivation de l'Aber alimentait une réserve d'eau ou "étang" aménagée devant le moulin. Un système de vannes à décharges et de canaux d'amenée permettait à l'eau de passer sous le bâtiment.  En jaune, l'arrivée présumée de l'eau sous le moulin. Le pignon ouest à chaînages en pierre de taille s'élève pour recevoir la maison d'habitation qui s'y adosse.

 

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Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

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La porte en quasi plein cintre est encadrée par des pierres de taille en Pierre jaune de Logonna (microdiorite quartzique).

Cet encadrement, orné sur le claveau d'une fine arcade, est fréquent par exemple à Crozon et à Lanvéoc au XVIIe siècle.

 

Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

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Un bloc du coté gauche porte une inscription, au dessus d'un autre blog également gravé.

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Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

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Je ne parviens pas à lire l'inscription. Mon imagination me souffle les réponses LE CORRE DOARÉ, mais je ne peux raisonnablement les adopter. Je la soumets donc aux talents des internautes.

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Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

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Un appentis plus bas, couvert de tôle, complète le bâtiment.

Nous allons le contourner pour observer l'élévation nord-ouest.

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Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

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Les deux canaux de fuite de la façade nord-ouest.

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L'eau de chaque canal faisait tourner une roue à pirouette (horizontale, à pales courbes, en bois) dont l'axe vertical activait directement les deux paires de meules, l'une pour le sarrasin, l'autre pour l'avoine, l'orge et le blé. Exactement comme au moulin de Kereuzen.

L'usage de ces roues horizontales est répandu en Finistère (50% des moulins), ce en quoi le département fait exception avec le reste de la France du Nord où le modèle à roue verticale est largement majoritaire.

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Les moulins à eau en 1809 : en abscisse, moulins à roue horizontale . En ordonnée, moulins à roue verticale.

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Si je me réfère aux données générales sur les moulins à eau (ou, mieux, sur les moulins à eau de Bretagne), Les  meules (l'une dormante en dessous, l'autre mobile) étaient faites depuis les années 1820-1830 d'un assemblage de blocs de silex, cerclées d'acier comme une roue (auparavant elles étaient monolithiques).

Voir : La chapelle Sainte-Christine de Plougastel et son calvaire : avec la pierre de meule autour du cou.

Ces pierres étaient une spécialité de La Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne), mais aussi, pour la Bretagne, de Cinq-Mars-la-Pile (Indre et Loire).

https://moulindelamousquere.pagesperso-orange.fr/pages/laferte.htm

La meule de Moulin Jeune (moulin à eau en amont de Ronvarc'h sur la rivière de l'Aber) est exposée au Moulin Luzoc : d'un poids de 2 tonnes, d'un diamètre de 1,50 m et d'une épaisseur de 35 cm, elle est en pierre meulière assemblée avec du mortier. Elle peut donner une idée de celles de Ronvarc'h.

 

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Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

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III. VENIR DE L'OUEST EN VENANT DU MOULIN DE KEREUZEN : LA MAISON DU MEUNIER.

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Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

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La maison d'habitation a conservé son mur mitoyen du moulin et son mur nord-ouest avec sa porte cintrée, tandis qu le mur sud-est, qui était percé d'une porte rectangulaire et de fenêtres, n'existe plus. J'imagine que le sol était en terre battue et  a été dallé récemment pour former une courette. 

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Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

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L'inscription de kersanton.

Je n'y reviens pas. Elle a été placée ici lorsque Mr Prigent, maçon de Kereuzen, a restauré les lieux (vers 1970?).

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Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

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L'inscription du mur de gauche.

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Elle est inscrite en réserve en lettres capitales romaines en français dans un cartouche rectangulaire de granite ceinturé par un cordon (donc, elle est entière). 

IESVMARIEJOSEPH--VEC

soit "Jésus Marie Joseph ---ec"

Les mots ne sont pas séparés entre eux. Les premières lettres de MARIE sont conjointes. Le plus curieux est le nom JOSEPH, où le O s'inscrit sur le jambage du J et où le H est conjoint à un petit P.

La partie peut-être la plus riche en information est sa finale, que je n'ai pas interprétée. Il ne semble pas que ce soit YVES.

Elle est un réemploi, mais vient-elle de ce moulin, ou de la chapelle de Portsalut?

Son texte a-t-il un rapport avec le prénom Joseph Marie du meunier LE CORRE ?

Autant de question qu'il faut léguer aux amateurs qui viendront s'y intéresser.

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Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

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La porte nord et son encadrement de kersantite.

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Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

Le moulin de Ronvarc'h. Photographie lavieb-aile 6 juin 2020.

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CONCLUSION.

Au même titre que le moulin de Kereuzen, son voisin le moulin de Ronvarc'h méritait largement une étude spécifique, car même si les installations fonctionnelles ont disparu, les bâtiments en place, et surtout la belle et précise inscription de fondation de 1802 ont encore beaucoup de choses à raconter, surtout si on les confrontent aux archives de la commune. 

J'ai reconstitué une partie de la liste des meuniers qui y ont travaillé depuis le XVIIIe siècle, et cette liste complétée des données généalogiques fait apparaître  des lignées de meuniers prenant en charge les différents moulins à eau sur plusieurs paroisses puis communes (Crozon, Telgruc, Argol, Saint-Nic) sans se limiter à un seul réseau hydrographique (celui de l'Aber). D'autres recherches centrés sur les nombreux moulins de la Presqu'île de Crozon témoigneraient certainement davantage de cette communauté fluctuante et aux fortes capacités d'adaptation.

La date de 1802 témoigne dans la pierre d'un moment crucial dans l'exercice de cette profession, celui de la Révolution où ils cessèrent d'être bailleurs des abbayes et des familles nobles pour accéder à la propriété de leur outil de production. Si le travail est resté le même (compliqué par l'absence d'obligation pour les habitants de faire moudre sa farine dans le moulin de son seigneur), c'est bien la fierté qui est à l'origine de cette affirmation inscrite dans le kersanton: "fait par Jean Moré et Françoise Gourves".

Chacun apporte ses compétences et bute sur ses limites. Il est évident que mon travail n'est qu'une ébauche, et qu'un collectage des mémoires encore vives des familles, de même que l'exploitation d'autres registres d'archives, la recherche de documents photographiques, et surtout la mise en perspective avec les autres moulins de l'Aber doit permettre de mieux préciser la vie des meuniers, qui ont modelé de leur industrie le paysage qui est aujourd'hui le nôtre.

En un mot, il ne sort plus de farine du moulin de Ronvarc'h, mais il reste beaucoup de pain sur la planche.

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SOURCES ET LIENS.

(je n'ai pu consulter l'ensemble  des sources nécessitant l'accès aux bibliothèques encore fermées en ce mois de juin 2020).

TANGUY-SCHRÖER (JUDITH) :

Les moulins  de la commune de Crozon.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/les-moulins-de-la-commune-de-crozon/d6bfedd7-0a26-4800-af22-4a6456c63836

Les moulins sur la commune de Trégarvan.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/les-moulins-sur-la-commune-de-tregarvan/443d850d-fe90-41f2-8b56-8f1690fb47c1

Moulin de Kérédan (Telgruc). 1811 et 1905. Roue horizontale "à cuillers".

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/moulin-a-farine/469c74d2-b72f-48c7-9fe5-c90a153265a7

Moulin de Rosmadec (Telgruc)

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/moulin-a-farine/bc94c3fe-6e98-46df-b209-2506b9be7511

Moulin-mer au Folgoat (Landévennec):

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/moulin-a-maree-le-folgoat-landevennec/92ab4602-eb35-4e47-afad-5507516a46d1

LECUILLIER (Guillaume)

 Les moulins de Ploubezre.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/les-moulins-a-eau-sur-la-commune-de-ploubezre/d5b35403-adba-42c3-8361-549b1c52ec2f

Les moulins du Trégor

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/les-moulins-du-territoire-du-schema-de-coherence-territoriale-du-tregor-lannion-tregor-communaute/33cabc81-9054-4637-9505-d7d2ff445600

Les substrat géologique et les matériaux de construction de la presqu'ile de Crozon

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/le-substrat-geologique-et-les-materiaux-de-construction-de-la-communaute-de-communes-de-crozon/c839572c-5238-418c-9be2-48a75541dbcc

GARREC (Roger), 2001,  Moulins et meuniers de Plonévez-Porzay au XVIIIe siècle » in bulletin de la Société archéologique du Finistère.

—ROUDAUT (Fanch), 1989,  « Moulins et meuniers dans les cahiers de doléances de Bretagne » in « La Bretagne, une province à l'aube de la Révolution », CRBC, Société archéologique du Finistère, 1989.

KERDONCUFF, Didier. 1995, Moulins et meuniers dans la région d'Irvillac au XVIIIème siècle (Irvillac, Daoulas, Dirinon, Hanvec, Hôpital-Camfrout, Logonna, Rumengol, Saint-Eloy, Saint-Urbain, Trévarn), maîtrise d'histoire, 1995. Université de Bretagne Occidentale

CHASSAIN, (Maurice), 1993. Moulins de Bretagne. Keltia Graphics. Spézet, 1993.

CROGUENNEC (André), Moulin de Brezal, article numérique

http://andre.croguennec.pagesperso-orange.fr/moulin-brezal4.htm

DURAND-VAUGARON, 1969 "Technologie et terminologie du moulin à eau en Bretagne", Annales de Bretagne. Tome 76, numéro 2-3, 1969. pp. 285-353.

KERDONCUFF, (Didier), 2012. "Moulins à foulon du Pays de Landerneau-Daoulas". Les Cahiers de Dourdon, novembre 2012, n°6, pp.20-29.

LE BOULICAUT (Annick), 1993, Moulins et meuniers du Morbihan sous l'ancien régime, Vannes, Ed. Conseil général du Morbihan : Archives départementales, Coll. Connaissance du Morbihan, 1993, 238p

Bibliothèque de Rennes Métropole

—LEFRANC (Jean), s.d. Les Limbour, une dynastie de meuniers de Pont-Aven

http://www.adu-brest.fr/Les%20Limbour2.pdf

— POULIQUEN (Gilles), Moulins en Bretagne, Coop Breizh.

QUERREC (Loïc), 1998, « Être meunier dans la région quimpéroise au XVIIIe » mémoire de maîtrise, CRBC Brest.

RIVALS Claude, 2000, Le moulin histoire d'un patrimoine, Fédération française des Amis des moulins, Paris 2000 - Quatre Livres : Le moulin à vent, le moulin à eau, le moulin à marée, le moulin à nef.

LE MOULIN DE LA MOUSQUERE

https://moulindelamousquere.pagesperso-orange.fr/pages/sommaire.htm

Les meules en silex

https://fdmf.fr/la-mouture-du-ble-chapitre-2/

https://www.ouest-france.fr/bretagne/saint-jacut-les-pins-56220/restauration-des-meules-du-moulin-de-la-vallee-4072524

https://moulindelamousquere.pagesperso-orange.fr/pages/autres-meules/meules-tella.htm

https://moulindelamousquere.pagesperso-orange.fr/pages/glossaire/glossaire-mn.htm

— BELMONT (Alain) Une industrie au service du pain : les carrières de meules de Cinq-Mars-la-Pile (Indre-et-Loire), au xviie siècle p. 47-66

https://journals.openedition.org/abpo/3141

— Les roues pirouettes.

Wikipédia Le moulin à Rodet :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Moulin_%C3%A0_rodet

https://www.letelegramme.fr/local/finistere-sud/ouest-cornouaille/capsizun/plouhinec/moulin-de-treouzien-decouverte-d-une-roue-pirouette-24-08-2013-2211437.php

https://moulindelamousquere.pagesperso-orange.fr/pages/roue-horizontale.htm

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Published by jean-yves cordier - dans Crozon
6 juin 2020 6 06 /06 /juin /2020 22:52

La ponte de la Calopteryx vierge : une affaire mouvementée et très surveillée. Calopteryx virgo (Linnaeus, 1758) ♀, ruisseau de Kerloc'h à Crozon.

 

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Voir :

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Cliquez sur l'image pour bénéficier du diaporama et éviter mes commentaires stupides.

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Un coin tranquille pour pondre.

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Calopteryx virgo, Kervon, ruisseau de Kerloc'h. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Calopteryx virgo, Kervon, ruisseau de Kerloc'h. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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Une rivale arrive juste sur la même tige. Elle veut pondre sur moi ou quoi?  Elle va me faire boire la tasse ! 

Allo le 15 ? Envoyez vos hélicos !

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Calopteryx virgo, Kervon, ruisseau de Kerloc'h. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Calopteryx virgo, Kervon, ruisseau de Kerloc'h. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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C'est l'émoi chez mon mâle à moi (qui veut contrôler la ponte de SES œufs) et chez les mâles concurrents mais aucun pour me tirer de là.

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Calopteryx virgo, Kervon, ruisseau de Kerloc'h. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Calopteryx virgo, Kervon, ruisseau de Kerloc'h. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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Mais elle continue, la vache !

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Calopteryx virgo, Kervon, ruisseau de Kerloc'h. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Calopteryx virgo, Kervon, ruisseau de Kerloc'h. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Calopteryx virgo, Kervon, ruisseau de Kerloc'h. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Calopteryx virgo, Kervon, ruisseau de Kerloc'h. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Calopteryx virgo, Kervon, ruisseau de Kerloc'h. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Calopteryx virgo, Kervon, ruisseau de Kerloc'h. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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J'en peux plus, j'abandonne, je me jette à l'eau.

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Calopteryx virgo, Kervon, ruisseau de Kerloc'h. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Calopteryx virgo, Kervon, ruisseau de Kerloc'h. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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Reste pas comme ça ! Lance-moi une corde ou envoie un pompier plongeur tout musclé !

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Calopteryx virgo, Kervon, ruisseau de Kerloc'h. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Calopteryx virgo, Kervon, ruisseau de Kerloc'h. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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Au secours ! La folle revient !

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Calopteryx virgo, Kervon, ruisseau de Kerloc'h. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Calopteryx virgo, Kervon, ruisseau de Kerloc'h. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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Les deux pondeuses.

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Calopteryx virgo, Kervon, ruisseau de Kerloc'h. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Calopteryx virgo, Kervon, ruisseau de Kerloc'h. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Calopteryx virgo, Kervon, ruisseau de Kerloc'h. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Calopteryx virgo, Kervon, ruisseau de Kerloc'h. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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Ça va mieux, on s'est trouvé des amies communes.

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Calopteryx virgo, Kervon, ruisseau de Kerloc'h. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Calopteryx virgo, Kervon, ruisseau de Kerloc'h. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Calopteryx virgo, Kervon, ruisseau de Kerloc'h. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Calopteryx virgo, Kervon, ruisseau de Kerloc'h. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Calopteryx virgo, Kervon, ruisseau de Kerloc'h. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Calopteryx virgo, Kervon, ruisseau de Kerloc'h. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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Elles ne vécurent pas très longtemps mais elles eurent beaucoup d'enfants.

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Calopteryx virgo, Kervon, ruisseau de Kerloc'h. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Calopteryx virgo, Kervon, ruisseau de Kerloc'h. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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Published by jean-yves cordier - dans Odonates. Crozon
1 juin 2020 1 01 /06 /juin /2020 21:50

La libellule Fauve Libellula fulva O.F. Müller 1764 en accouplement à Crozon. Le ruisseau de Kerloc'h.

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Voir sur ce blog :

Zoonymie des odonates : l'origine des noms de Libellula fulva.

 

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PRÉLUDE.

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1. L'étang de Kerloc'h.

Depuis 2010, j'ai exploré l'étang de Kerloc'h, à Crozon, pour y faire mes petits débuts en entomologie. C'est ainsi que cette année-là, fier comme Artaban, j'ai rédigé l'article Mes libellules du mois de mai. J'y trouvai, comme aujourd'hui, le  Calopteryx vierge, la Petite Nymphe à corps de feu, l'Ischnure élégante, L'Agrion Porte-coupe, et, parmi les Anisoptères (la chasse aux Gros) la Libellule fauve mâle, que j'identifiai comme une Déprimée, et la Libellule fauve en accouplement, ou le Gomphe gentil.

Ce fut un choc, et j'ai encore parfaitement en mémoire l'émerveillement devant les cœurs copulatoires des petites libellules, ou Zygoptères.

En 2011 je piaffai d'impatience, et dès le 3 avril je découvrai les Nymphes à corps de feu:

Premières libellules à Crozon : les nymphes à corps de feu.

En 2012, j'affichai à mon palmarès, au même endroit, (l'embarcadère des pêcheurs sur cet étang), la Cordulie bronzée (et encore la Libellule fauve)

Cordulie bronzée et Libellule fauve à Crozon.

En 2018, j'étais fidèle au rendez-vous, et j'observai un papillon, le Petit Sylvain, sans doute exactement là où, cette année 2020, je l'ai retrouvé. Et de la même façon, je photographiai le Crocothemis écarlate, et sa dame, que je viens de re-photographier cette année.

Crocothemis erythraea ou Crocothémis écarlate à l'étang de Kerloc'h, Crozon.

Cherchant à varier mon point d'observation sur l'étang, je découvris le beau spot de l'Ancienne gare de Perros et je le fréquentai régulièrement. Que de beaux souvenirs entomologiques : Cordulie bronzée, Petite Nymphe à corps de feu, Poliste, Point-de-Hongrie, Grémil prostré, etc.

En mai 2010, à Kermoal (lande sèche dominant l'étang), j'avais observé un accouplement d'Oxycordulie à corps fin,  qui prouvait au monde entier que l'espèce se reproduisait bien sur ce site.

À cette exception près, tout cela est bien modeste, puisque ces espèces sont communes, tandis que le site abrite des espèces rares, "dont l’Aeshne isocèle (Aeschna isoceles), une espèce très rare et hors de son aire : la Cordulie bronzée (Cordulia aenea), et deux espèces d'intérêt communautaire : la Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii) observée à plusieurs reprises, ainsi que l’Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale)." (ZNIEFF).

 

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2. Le Pont Gaulois.

En 2013, j'avais découvert le "Pont Gaulois" de Crozon, mais c'était dans un but archéologique, si je peux me hausser du col ainsi, pour admirer sa "pierre à cupules".

Le Pont Gaulois de Kervon à Crozon.

Mais ce n'est que cette année que, cherchant à diversifier mes points d'observation à Crozon (Poraon, Tromel, et cet étang), je m'avisai que ce Pont Gaulois enjambait allègrement, de sa portée de 3 mètres environ, le ruisseau de Kerloc'h.

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3. Le Ruisseau de Kerloc'h.

Quel choc, quelle découverte encore ! Ce ruisseau, qui alimente l'Etang de Kerloc'h avant de déboucher sur la plage du nord de l'Anse de Dinan, sur les limites communales  Camaret-Crozon suit un trajet de 16,8 km orienté strictement est-ouest et barre ainsi la Presqu'île parallèlement avec la Rivière de l'Aber, le deuxième principal cours d'eau. Il prend sa source sur l'autre versant de la presqu'île, celui qui donne sur la Rade de Brest, sous le manoir d'Hirgars (Crozon), à une altitude de 54 mètres, soit une pente de 0,003 m/m. On comprend que le débit sera faible, surtout en période chaude.

Il forme en son tiers moyen la limite entre les communes de Lanvéoc au nord et de Crozon.

 

On voit sur la carte l'ovale du site de Guenvenez, bien connu pour abriter les têtes nucléaires de l'île Longue, mais qui nous intéresse car il forme un noyau dense et élevé que le ruisseau contourne.

Selon B. Hallégouet,  la rivière de Kerloc'h  devait s'écouler, dans un passé vraiment lointain, en direction de la rade de Brest par la vallée du Fret avant sa capture par le ruisseau qui drainait l'emplacement de l'anse de Dinan.

Les eaux y sont douces, sauf dans la partie avale de la roselière de l'étang, en raison d'entrées d'eaux maritimes aux marées de vive-eaux, mais sans entraîner de plantes halophiles. Dans l'étang, les eaux sont qualifiées d'eutrophes, c'est à dire (eaux riches en nutriments et pauvres en O2 , turbides avec présence d’algues filamenteuses, présence de vase.

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La libellule Fauve en accouplement à Crozon.

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Il suffit d'accentuer le zoom pour faire apparaître une douzaine d'affluents, de simples rus qui soulignent néanmoins par leur trajet les pentes d'une vallée.

Si on continue à zoomer sur la carte, nous voyons que le ruisseau traverse un paysage de champs labourés, ou de prairies entourés de haies d'arbres et d'arbustes, avec quelques troupeaux, une douzaine d'exploitations agricoles, quelques manoirs (Hirgars, Kerdreux et Kerberiou à l'est, Lanvagen, Gassus  et  Keramprovost-Pennandreff au centre, Lescoat et Goandour à l'ouest), mais aucun moulin à eau, confirmant la nature nonchalante du cours d'eau. Il exista pourtant, juste à la fin du parcours du ruisseau (au nord-ouest du pont actuel où passe la route D8)  probablement au XVIe siècle un moulin à eau douce dont il ne reste qu'une plate-forme inaccessible à cause de la végétation (archives départementales 7 S 49, plans levés en 1842). C'était un moulin à foulon (Didier Cadiou).

 La pêche y est pratiquée, et j'ai cru voir passer quelques truites ; on y signalait du vairon et du chabot. "La pêche se pratique sur le cours d'eau de Kerloc'h et son étang. La pêche est ouverte toute l'année exceptée pour le brochet (1er à fin janvier et mi-avril au 31 décembre). Ce site n'est fréquenté essentiellement que par des habitués (5-6 pêcheurs) et n'est accessible que par un endroit au sud du périmètre (donc faible pression). Cette activité est gérée par l'Association Agréée pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique (AAPPMA) de Crozon qui dépend de la fédération départementale."

Le trajet du cours d'eau est marqué sur la carte par un couvert d'arbustes, le plus souvent large de quelques mètres entre les parcelles agricoles .

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La libellule Fauve en accouplement à Crozon.

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POUR CETTE ANNÉE, UN GRAND CHANGEMENT.

Pour ce printemps 2020, je décidai de procéder autrement. Plutôt que d'aller sur le site choisi et d'y photographier ce que je voyais, puis d'identifier mes prises, j'allai mieux tenter de comprendre à la fois le milieu environnant, et le comportement des individus.

Je n'étais ni pêcheur, ni chasseur, mais il me fallait adopter ce comportement de pisteur, non pour mieux les capturer, mais pour mieux les apprécier.

 

 

Je rappelle le postulat de ce blog : aborder en naïf des sujets sur lesquels je n'ai aucune compétence, ni naturaliste ni photographique, armé de ma seule curiosité.

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1. Le site d'observation : le Ruisseau de Kerloc'h au Pont Gaulois.

Ce pont est placé sur le Kerloc'h juste après l'arrivée d'un affluent qui passe sous la route par une buse. Le ruisseau  s'oriente vers le nord-ouest entre l'exploitation de Kervon et le village de La Boissière (toponyme indiquant la présence de Buis). Plus à l'ouest, les lieux-dits Lesvern Vras et Lesvern Bihan tiennent leur noms des aulnes (champ des aulnes), et signalent ainsi, à 200 m du lit du ruisseau, un lieu humide.

Coordonnées Lambert II : X 96990 Y 2383855.

Plan du cadastre napoléonien 3P 45/2/55 section 25-3 de Kervon: ce plan de 1831 montre que les parcelles de lanières très étroites se succèdent perpendiculairement au ruisseau (donc dans le sens de la pente du vallon). Il montre aussi le chemin reliant Kervon et La Boissière.

L'altitude est de 22 mètres, soit la moitié de celle de la source.

Je le choisis essentiellement pour son accessibilité, et pour le féliciter de son accueil et, comme pour les grandes tables, pour sa "carte". J'y ai passé de longues journées ensoleillées.

Il a ici un mètre de large, voire deux,  et il est, en ce mois de mai peu profond (10 à 20cm , jamais plus), laissant voir un fond de cailloux jaunâtres. De part et d'autre, la rive, meuble ou spongieux, est peuplée d'orties ou de fougères, parfois de joncs et sur les endroits ensoleillés, des larges feuilles retombantes des carex. La surface de l'eau accueille soit des feuilles mortes, soit des plantes ovales ou en lanières dont j'ignore le nom, mais qui font le bonheur des petites libellules pondant en tandem.

Il serait amusant d'y décrire, avec plus de compétences que les miennes,  une stratification horizontale depuis le fond, avec les têtards, les larves, les éphémères, la zone de ponte de -5cm  à 5 cm de la surface (des Zygoptères, des Calopterix, des Libellulidés), la zone de 30 cm qui est celle des tiges de hélophytes où se perchent et s'accouplent les mêmes libellules, et qui est aussi celle de beaucoup de papillons et d'autres insectes, puis la zone des branches des aulnes et saules, sur laquelle il faut savoir rechercher les libellules qui s'y réfugient (Calopterix ++), puis la frondaison qui cachent de nombreux oiseaux qui restent invisibles  mais dont j'entends le chant qui se mêle au frais chuchotis de l'eau qui s'écoule.

Je serai aussi curieux d'entendre décrire la vie de ce petit théâtre depuis le matin jusqu'au soir, tandis que le soleil le balaye tel un projecteur et rétrécit progressivement la zone lumineuse vers le bord du chemin : quels espèces sont du matin, quels événements surviennent ensuite, quels sont les rythmes, les successions de passage et de prise de possession temporaire des lieux. Quel est l'heure de l'apparition de la première libellule — et laquelle est-ce—, quelle est l'heure du départ de la dernière, et qui étaient la lumière en partant. À défaut de ce guide idéal, je tente d'observer la scène.

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La libellule Fauve en accouplement à Crozon.

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Mon sujet : la Libellule fauve, Libellula fulva.

 

Ce fut elle qui me choisit : elle était au menu du jour, et ses mâles s'exposaient au soleil.

C'est la première chose que j'avais à comprendre pour étudier les libellules : il fallait du soleil, le moins de vent possible, et de l'eau. (Pas de pluie ; nébulosité faible ; force du vent < 5 beaufort. température > 17° ; 10h-17h) Une libellule fauve est d'abord un œuf, puis une larve aquatique qui traverse plus de dix stades marquées par autant de mues. Pendant deux ans, vivant au fond de l'eau  enfouie dans des débris végétaux ou dans la vase, elle respire dans l'eau du ruisseau par des branchies. Puis, par une journée chaude dès la fin avril, elle sort, grimpe sur une tige, respire en mode aérien par les stigmates de son thorax, reprend quelques bains puis émerge définitivement, laissant sa vieille peau (l'exuvie) accrochée au porte-manteau de quelque plante de la rive. C'est son "vol imaginal". Dès lors, dans cette vie hors de l'eau, elle n'a plus que deux mois à vivre. Au grand maximum : elle vole de début mai à fin juillet, alors que les émergences, synchronisées sur un lieu donné à 100% en quelques jours, surviennent pour une zone plus vaste jusqu'à fin mai. Dolny a calculé une durée de vie maximale des spécimens adultes de 16 à 26 jours en 2002 et 2003.

 

Elle doit d'abord passer les deux premières semaines à acquérir sa maturation sexuelle. Lors de cette phase, elle restera discrète mais se livrera, assez loin des rivières, à la chasse (comme elle le faisait déjà comme larve) en croquant mouches, moucherons ou moustiques. Si l'aspect de la femelle ne change alors peu, celui du mâle change radicalement. Orange vif à l'émergence, il devient bleu-gris et noir une fois mature.

Vient alors la phase d'Imago reproducteur. Avec deux buts obsessionnels très différentes selon le sexe : pour la femelle, pondre, pondre, pondre et restée cachée. Pour le mâle, 1.capturer une femelle et s'accoupler, 2 chasser les concurrents.

Le mâle, désormais reconnaissable par sa livrée bleu, va se poster au dessus du meilleur  site de ponte (au soleil, abrité du vent) et attendre, juché sur l'extrémité d'une tige sèche ou d'une feuille de carex, qu'une femelle se montre dans son champ de vision. Il s'attribue un territoire d'une cinquantaine de mètres sur le cours du ruisseau et de temps à autre, il en fait le tour, vérifiant qu'une femelle ne se dissimule pas dans un coin sombre et humide. Si un mâle arrive, il l'attaque derechef, en fonçant sur lui et en le percutant. Puis il revient sur son perchoir, où sur un ou deux autres de rechange, délogeant tout insecte qui s'y serait installé. Pour des raisons qui m'échappe, il a le droit de changer de territoire dans la journée, ou au bout de quelques jours, ou encore il peut réduire la taille de ce territoire si la densité de population augmente. Ou bien, il peut opter pour une stratégie non territoriale. Les accouplements auront lieu en général à partir du début d'après-midi.

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La Libellule fauve se voit dans tous les départements bretons, mais (dans l'attente des résultats de l'Atlas des Odonates de Bretagne), elle est moins fréquente en Finistère et Côtes d'Armor qu'en Morbihan ; en presqu'île de Crozon, elle est donnée comme peu fréquente, et en 2017, la maille UU94  correspondant au ruisseau de Kerloc'h n'était même pas renseignée !

Elle affectionne les eaux faiblement courantes (ou stagnantes à alimentation régulière) des rivières et ruisseaux encadrés de saules et d'Aulnes qui assure la fraîcheur, mais pose deux conditions : l'existence de tronçons ensoleillés ( d'où l'intérêt de l'entretien des ruisseaux pour les dégager de l'excès d'arbustes) et malgré tout l'existence d'une bordure fournie d'hélophytes (qui vit dans la vase mais dont les feuilles sont au dessus,  comme les joncs, les Carex, les Iris, la menthe aquatique, parfois des Phragmites et des Typha ), souvent surplombante. Elle préfère disposer de plantes hydrophytes immergées, auxquels les œufs adhèrent grâce à leur épaisse couche de mucus. En un mot, elle est plus exigeante sur la qualité de l'eau que la Libellule déprimée ou que celle à quatre-tâches, et l'importance d'une riche végétation rivulaire est soulignée par tous.

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Les libellules partageant les mêmes terrains se regroupent pour les naturalistes en "cortèges", groupant les espèces fréquemment rencontrées ensemble. C'est une notion fluctuante dans le temps et l'espace, mais néanmoins on cite pour les eaux courantes des ruisseaux Calopteryx virgo (ce qui se vérifie ici dans les endroits ensoleillés), Coenagrion mercuriale (signalé sur l'étang de Kerloc'h), Cordulegaster boltonii (que j'ai vu au Pont Gaulois), l'ubiquitaire Pyrrhosoma nymphula (exact !) . Dommanget a donné plus de précision dans son Etude faunistique de 1987.

Le "cortège" que j'ai observé était  en mai au Pont-Gaulois : Calopteryx virgo, Pyrrhosoma nymphula, Coenagrion puella, Libellula fulva, rares L. depressa, et enfin Cordulegaster boltonii, les quatre premières espèces en accouplement.

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DESCRIPTION.

Les libellules fauves sont parmi les Odonates des Anisoptères, de gros gaillards qui se posent avec les quatre ailes étalées (à la différence des zygoptères ou Demoiselles qui sont fines comme des aiguilles à tricoter et gardent leurs ailes fermées au repos). On peut les distinguer en Patrouilleurs (sillonnant la surface des eaux, comme les Aeschnes, les Cordulégastres, par exemple) et Percheurs. À l'évidence, les libellules fauves sont, avec tous les Libellulidés, des Percheurs (même si elles patrouillent un peu). Dans leur famille des Libellulidés (Libellula, Orthetrum, Crocothemis, Sympetrum), les mâles sont bleus et les femelles rouges ou oranges (avec les exceptions à chaque fois pour nous énerver). Ce bleu est en fait une pruine d'aspect cireux ou poudreux comme sur les prunes ou les raisins, et si on le frotte, il disparaît au profit (au dépit) d'une teinte noirâtre. Un mâle qui a connu la forte étreinte d'une femelle reste marque, au milieu de l'abdomen, par deux cupules noirâtre.

Face à un mâle bleu costaud, je regarde la base des ailes : si elle est marquée d'une tache sombre, c'est— dans mon coin et en schématisant) une Libellula et non un Orthetrum. Et, parmi ces Libellula, j'ai le choix entre celle à quatre taches (ces quatre marques noires la rendent facile à déterminer), la depressa, et la fulva.

Comme je me suis fait avoir, je fais attention. La Libellule déprimée (la L. depressa) a un abdomen très large (d'où son nom), avec des marques jaunes sur le coté et, surtout, les taches noires de la base des ailes sont larges. La libellule fauve a un abdomen plus fin, sans marques jaunes, et surtout, ses marques noires de la racine des ailes sont modestes (sur l'aile antérieure, c'est une simple barre noire). En outre, la pointe de l'abdomen bleu des mâles est noire sur trois segments.

On ne retiendra qu'avec prudence le critère de la tache sombre de la pointe des ailes , car il est absent chez de très nombreux mâles, et n'est fiable que pour les femelles.

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Pour commencer par cette distinction, voici un mâle de Libellule déprimée. En fait, cette espèce n'est montrée bien plus rare sur mon site.

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Libellule déprimée mâle, Pont Gaulois, Crozon. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Libellule déprimée mâle, Pont Gaulois, Crozon. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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Le mâle Libellula fulva.

Ils sont décrits dans les guides, auxquels je renvoie. Ils mesurent 42 à 45 mmm, ont le thorax velu, les yeux gris-bleu puis gris, l'abdomen noir couvert d'une pruine bleue sur S3-S7 et deux marques noires sur S5, après accouplements et les trois derniers segments  S8-S10 noirs. Ce sont des mâles puisque les appendices anaux sont rapprochés à la base (et inversement, écartés chez les femelles) ; ils ont la forme de deux S étirés parallèles.

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Ils sont perchés dès le matin sur leur tige "vue sur berge", les yeux rivés vers le ruisseau, quand ils n'en sont pas chassés ou menacés de l'être par un concurrent ou un autre insecte qui les attaquent en piqué-frôlé, ou bien font leur tour jusqu'à leur résidence secondaire, un perchoir subsidiaire placé à une vingtaine de mètres. Je ne sais pas  photographier en vol ces bolides bleus très affairés. Je ne sais pas non plus comprendre (sauf cas évident) s'ils patrouillent parce que je les ai dérangés de leur site, parce qu'ils chassent pour se nourrir, parce qu'ils attaquent un concurrent ou un autre insecte, ou parce qu'ils inspectent les cachettes des femelles.

Il y a un piège, le mâle immature : il est orange (thorax et abdomen), avec une bande mediodorsale sur l'abdomen. Pour ne pas le confondre avec une femelle, je regarde les pièces anales, qui se touchent à leur implantation. Mais j'en ai vu très peu ou pas du tout au bord de l'eau.

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Libellule fauve mâle, Pont Gaulois, Crozon. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Libellule fauve mâle, Pont Gaulois, Crozon. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Libellule fauve mâle, Pont Gaulois, Crozon. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Libellule fauve mâle, Pont Gaulois, Crozon. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Libellule fauve mâle, Pont Gaulois, Crozon. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Libellule fauve mâle, Pont Gaulois, Crozon. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Libellule fauve mâle, Pont Gaulois, Crozon. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Libellule fauve mâle, Pont Gaulois, Crozon. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Libellule fauve mâle, Pont Gaulois, Crozon. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Libellule fauve mâle, Pont Gaulois, Crozon. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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Si je me mets devant eux pour montrer leur face noire, ils se mettent à hocher la tête comme s'ils aboyaient contre moi. 

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Libellule fauve mâle, Pont Gaulois, Crozon. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Libellule fauve mâle, Pont Gaulois, Crozon. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Libellule fauve mâle, Pont Gaulois, Crozon. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Libellule fauve mâle, Pont Gaulois, Crozon. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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Les appendices anaux du dernier segment S10 : les cercoïdes ou appendices anaux supérieurs les plus grands et visibles, et les appendices anaux inférieurs ou cerques :

Appendices anaux des Anisoptères copyright SFO 2007

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Libellule fauve mâle, Pont Gaulois, Crozon. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Libellule fauve mâle, Pont Gaulois, Crozon. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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LES FEMELLES.

Elles sont orange avec l'extrémité des ailes salies d'une cupule sombre. Et surtout, elles ont le talent de passer inaperçues. Contrairement aux mâles, les femelles n'apparaissent qu'à midi, de sorte que l'accouplement ne peut être observé qu'à la fin de la matinée.

Leurs yeux sont souvent décrits comme bruns, tandis que j'ai observés des yeux gris-bleus.

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Libellule fauve femelle, Pont Gaulois, Crozon. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Libellule fauve femelle, Pont Gaulois, Crozon. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Libellule fauve femelle, Pont Gaulois, Crozon. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Libellule fauve femelle, Pont Gaulois, Crozon. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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Une vieille femelle.

Avec l'âge, elles s'assombrissent et leur abdomen devient brun et mat.

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Libellule fauve femelle, Pont Gaulois, Crozon. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Libellule fauve femelle, Pont Gaulois, Crozon. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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L'ACCOUPLEMENT.

Toute femelle repérée par un mâle est approchée, en vol, et saisie sans parade ou préludes, par l'arrière de la nuque grâce aux cercoïdes, ces pinces anales qui s'ajustent comme une clef dans une serrure (et qui ne s'ajusteraient pas à une autre espèce). La femelle replie alors son abdomen avec une angulation très accentuée entre thorax et abdomen. Elle enlace son partenaire avec ses pattes postérieures. Le duo  vole ainsi rapidement vers une feuille, proche de l'eau : c'est souvent le perchoir qui avait été sélectionné auparavant par le mâle.

Le mâle agrippe de ses pattes la tige, tandis que la femelle y appuie toute la longueur de la face dorsale de  son abdomen. C'est la "roue d'accouplement", Paarungsrad en allemand.

Ils vont rester ainsi durant quinze minutes à une demi-heure, non sans être embêtés par les autres mâles qui n'hésitent pas à se poser juste devant ou juste derrière eux, voire même à placer (photo) l'abdomen sur la tête du mâle. Ils seront aussi dérangés par les autres insectes, et soit ils bougeront de quelques centimètres, soit ils changeront de perchoir. Parfois une dizaine de fois!

Reprenons.

Les guides m'ont fourni les explications suivantes : L'accouplement est précédé, pour le mâle, par "la recharge de la vésicule séminale". Le sperme est sécrété par la pore génitale ou organe génital primaire du 9ème segment, presque à l'extrémité de l'abdomen, en wagon de queue. Ce sperme doit venir recharger l'organe copulateur (la vésicule séminale et le penis) qui se trouve, lui, pour le mâle, en S2, dans les wagons de tête; Le mâle doit donc replier son abdomen en boucle pour aboucher ou accoler S9 avec S2. Il procéde à cette opération en vol nuptial, après la formation du tandem. J'aurai bien aimer photographier cet instant, ou, à défaut, en trouver une photo ou un schéma pour la Libellule fauve. Mais cela dure une ou deux secondes!  J'aurai aussi aimé photographier ces deux organes. Mais les individus que j'ai photographié étaient posés sur une tige, me masquant ces détails anatomiques. Le site Mes Libellules fournit des clichés pour des zygoptères :

http://meslibellules.fr/pagesweb/lestidae/viridis/lestes-viridis-accouplement-5.php

http://www.meslibellules.fr/blog/category/vietnam/platystictidae/

Puis la femelle en repliant son abdomen place son propre organe copulateur (qui lui, est en S9) contre celui du mâle (le pénis), dont nous avons compris qu'il se trouve en S2. Le mâle élimine tout d'abord le sperme des accouplements antérieurs de la femelle, resté dans sa cavité spermatique "avec l'aide de sortes de petits plumeaux" (Précigout p.22), puis féconde les œufs de la  femelle.

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Enfin le couple se sépare, la femelle reste dans la végétation quelques minutes avant de pondre les œufs par paquets enduits de mucus dans les partie peu profondes des berges tandis que le mâle n'accompagne pas la femelle mais écarte agressivement tous les rivaux.

 

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Libellule fauve  en accouplement, Pont Gaulois, Crozon. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Libellule fauve en accouplement, Pont Gaulois, Crozon. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Libellule fauve  en accouplement, Pont Gaulois, Crozon. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Libellule fauve en accouplement, Pont Gaulois, Crozon. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Libellule fauve  en accouplement, Pont Gaulois, Crozon. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Libellule fauve en accouplement, Pont Gaulois, Crozon. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Libellule fauve  en accouplement, Pont Gaulois, Crozon. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Libellule fauve en accouplement, Pont Gaulois, Crozon. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Libellule fauve  en accouplement, Pont Gaulois, Crozon. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Libellule fauve en accouplement, Pont Gaulois, Crozon. Photographie lavieb-aile mai 2020.

 

 

 

 

 

 

 

Libellule fauve  en accouplement, Pont Gaulois, Crozon. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Libellule fauve en accouplement, Pont Gaulois, Crozon. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Libellule fauve  en accouplement, Pont Gaulois, Crozon. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Libellule fauve en accouplement, Pont Gaulois, Crozon. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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LIENS ET SOURCES.

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LES SITES SUR LIBELLULA FULVA.

— http://aramel.free.fr/INSECTES7-5.shtml

http://meslibellules.fr/pagesweb/libellulidae/libellula/fulva/libellula-fulva-accueil.php

— Site du Museum

https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/65265

— Nature22.com

http://www.nature22.com/odonates22/anisopteres/libellule_fauve/libellule_fauve.html

— PREBOGGION.IT

https://www.preboggion.it/Odonata_SP_Libellula_fulva.htm

— Wikipedia, photo de Christian Fischer

https://en.wikipedia.org/wiki/Scarce_Chaser?oldid=540736794#/media/File:LibellulaFulvaCopula.jpg

https://de.wikipedia.org/wiki/Spitzenfleck

— British Dragonfly Society : les photos et la video

—  https://british-dragonflies.org.uk/species/scarce-chaser/

— ZIMMERMANN (Matthias)

http:/:www.natur-lexicon.com

http://www.natur-lexikon.com/Texte/MZ/001/00086-Spitzenfleck/MZ00086-Spitzenfleck.html

— Pierre DEFONTAINES 2012, Richesse odonatologique d'une mare artificielle,Martinia

 

http://www.libellules.org/fra/pdf/683_pagesdynadocs57e7840fc9030.pdf

 

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LES SITES OUTILS.

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— ZNIEFF ETANG DE KERLOC'H

https://inpn.mnhn.fr/zone/znieff/530030157/tab/commentaires

Descriptif synthétique : étang littoral avec fonds de vallée sauvages.

Milieux principaux : étang eutrophe à végétations aquatique flottante et submergée (dont tapis immergés de characées), avec roselières en partie sur bordure dunaire, cladiaie importante sur la rive sud, et saulaies marécageuses, et localement un groupement amphibie à littorelle, et plusieurs rus et ruisseaux d’alimentation. En bordure, par places : des landes humides à tourbeuses atlantique, des landes sèches et mésophiles sur buttes et versants, et de la prairie - pelouse sur remblais à influence dunaire, des fourrés à prunelliers, à ajonc d’Europe et ptéridaies. Quelques secteurs boisés avec chênaie maigre ou ormaie-frênaie littorale.

Espèces remarquables :

- Flore: 10 espèces protégées, dont 9 au niveau national, sont présentes ou ont été signalées après 1990 : les rossolis intermédiaire et à feuilles rondes (Drosera intermedia et D. rotundifolia), la littorelle des étangs (Littorella uniflora), la pulicaire commune (Pulicaria vulgaris) dont c’est l’unique donnée récente pour le Finistère mais qui n’a pas été revue après 1992, la grande douve (Ranunculus lingua), le grémil prostré (Lithodora prostrata), et quatre orchidées : le spiranthe d’été (Spiranthes aestivalis) en tourbière acide, l’orchis punaise (Orchis coriophora), le sérapias à petites fleurs (Serapias parviflora) et l’ophrys araignée (Ophrys sphegodes). Une quinzaine d’autres plantes rares ou menacées du Massif armoricain sont aussi présentes, dont plusieurs très localisées ou en forte régression dans le Finistère comme l’ophrys sillonné (Ophrys sulcata), la fougère des marais (Thelypteris palustris) ou la petite utriculaire (Utricularia minor).

Est à signaler un herbier de characées, et particulièrement l’espèce Nitellopsis obtusa découverte dans ce site en 2011 et constituant ici un herbier de grande taille et forte densité ; c’est une redécouverte pour le Finistère car l’unique donnée précédente est ancienne et non revue (Etang de St-Vio en Baie d’Audierne) pour une espèce rare dans le Massif armoricain.

- Faune : nombreuses espèces d'odonates recensées avec plusieurs espèces rares et en limite d'aire dont l’Aeschne isocèle (Aeshna isoceles), une espèce très rare et hors de son aire : la Cordulie bronzée (Cordulia aenea), et deux espèces d'intérêt communautaire : la Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii) observée à plusieurs reprises, ainsi que l’Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale).

De nombreuses espèces de mammifères ont été inventoriées dont les espèces d'intérêt communautaire : la loutre d’Europe (Lutra lutra) présente en permanence sur le bassin versant du Ruisseau de Kerloc’h, et le Grand rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum) qui a un gîte de reproduction à proximité immédiate de ce site.

 

— Atlas de répartition provisoire des Odonates de Bretagne, 2017, Bretagne Vivante.

https://cdnfiles2.biolovision.net/www.faune-bretagne.org/pdffiles/news/Odonatesmars2017-5597.pdf

— Pré-atlas des Odonates d'Aquitaine

https://www.cen-aquitaine.org/www/sites/default/files/files/Pre_Atlas_Odonates_Aquitaine_042017.pdf

— Atlas de Picardie

http://www.picardie-nature.org/IMG/pdf/atlas_odonates_1960_2013.pdf

— Atlas de l'Indre

https://www.indrenature.net/documents/odonates/Bilan_odonates_2013.pdf

— GEOPORTAIL réseau  hydrographique

https://www.geoportail.gouv.fr/donnees/reseau-hydrographique

—PRESQU-ILE DE CROZON

https://www.presqu-ile-de-crozon.com/curiosites/ruisseau-001.php

 

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LES GUIDES.

— DIJKSTRA (K.-D. B.), 2007, Guide des Libelllules de France et d'Europe, Delachux et Niestlé.

—GRAND (Daniel), BOUDOT (Jean-Pierre), 2006, Les Libellules de France, Belgique et de Luxembourg, coll. Pathénope, ed. Biotope, Mèze.

—PRÉCIGOUT (Laurent), PRUD'HOMME (Eric), 2009, Libellules de Poitou-Charente, ed. Poitou-Charente Nature.

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LES ARTICLES.

Elisabeth Cabon, Benjamin Le Mell (Stagiaires de Bretagne Vivante – SEPNB) et David HEMERY (expertise naturaliste), Diagnostic du site de Kerloc'h,  Plan national d'actions du « Phragmite aquatique » 2010 – 2014 Conservation du Phragmite aquatique en Bretagne Déclinaison du plan d'actions – année 2013

file:///I:/05%20=%20mai%202020/CROZON%20LE%20KERLOCH/Diagnostic%20ACROLA%20de%20Kerloc%E2%80%99h%202013.pdf

"Parmi les oiseaux, Bouscarle de Cetti , Bruant des roseaux , Cisticole des joncs, Locustelle luscinioïde , Phragmite aquatique , Busard des roseaux , Râle d'eau, Phragmite des joncs, Panure à Moustaches."

 

—BOANO (Giovanni) &Antonio Rolando, 2003, Aggressive interactions and demographic parameters in Libellula fulva (Odonata, Libellulidae), Ecology & ethologyItalian Journal of Zoology vol.70 p. 159-166 2003

— DOLNY ( A.), Matějka P. 2007, : A contribution to population biology of Libellula fulva (Odonata: Libellulidae) on coal sludge sedimentation pond (Karviná – Czech Republic). Ekológia (Bratislava), Vol. 26, No. 4, p. 341–351, 2007.

— DOMMANGET (Jean-Louis), 1987, Etude faunistique et bibliographique   des Odonates de France, INRA, Museum d'Histoire Naturelle fascicule 36.

 

http://www.libellules.org/fra/pdf/595_pagesdynadocs567836e6c68f4.pdf

— HALLÉGOUET (Bernard), 1976, Les formations de remblaiement des vallées mortes de la presqu'île de Crozon  [note critique], Norois  Année 1976  92  pp. 615-622

https://www.persee.fr/doc/noroi_0029-182x_1976_num_92_1_3544

— HALLÉGOUET (Bernard), Alain Henaff, L'engraissement des plages de l'anse de Dinan à l'ouest de la presqu'île de Crozon en Bretagne occidentale ,Norois  Année 1995  165  pp. 131-152

https://www.persee.fr/doc/noroi_0029-182x_1995_num_165_1_6616

— MACAGNO (Anna L. M. ), Giovanni Boano, Claudia Palestrini, Marco Stassi, Antonio Rolando, 2008, Movement and Demographics of Libellula fulva (Odonata, Libellulidae), Environmental Entomology, Volume 37, Issue 5, 1 October 2008, Pages 1145–1153, 

— NAGY (B.) et al., 2005, Site fidelity and fluctuating asymmetry in males of Libellula fulva (Odonata: Libellulidae), Entomol.rom., 10: 59-64, 2005 ISSN 1224 - 2594 Beáta Nagy, Annamária Székely, Noémi Szállassy .

— NAGY (B.) et al., 2008, Site fidelity, satellite tactics and mating success in Libellula fulva (Müller) (Anisoptera: Libellulidae), Odonatologica 37(3): 203-211 September I. 2008 B.H. Nagy¹*, N. Szállassy² and G. Dévai¹

http://natuurtijdschriften.nl/download?type=document&docid=592629

—  NAGY (H. B.) et al. 2011, Population size effects on the behaviour of Libellula fulva (Odonata: Libellulidae) males, a five year study   North-western Journal of Zoology,  7 (1): pp.39-46 

https://www.researchgate.net/profile/Zoltan_Laszlo/publication/234135264_Population_size_effects_on_the_behaviour_of_Libellula_fulva_Odonata_Libellulidae_males_a_five_year_study/links/02bfe50f7a04447f4d000000/Population-size-effects-on-the-behaviour-of-Libellula-fulva-Odonata-Libellulidae-males-a-five-year-study.pdf

 

— NAGY 2009 Survival of dragonfly Libellula fulva males according to their mating status: a four year study Noémi Szállassy, Zoltán D. Szabó, Beáta H. Nagy

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Published by jean-yves cordier - dans Crozon Zoonymie des Odonates
27 mai 2020 3 27 /05 /mai /2020 20:50
Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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8 rue des Écoles : encadrement de porte en microdiorite quartzique, linteau en anse de panier à accolade, chronogramme 1646, piédroits chanfreinés.

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Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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[12] rue des Écoles. élévation en moellon, ouvertures en pierre de taille (microdiorite quartzique). Porte en anse de panier à linteau souligné d'un bandeau. Bords chanfreinés.

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Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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En passant : 7 rue des Écoles. Prix spécial pour la pancarte "chien gentil".

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Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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LA RUE DU FORT.

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Le 1 (?) rue du Fort : encadrement de porte en kersantite, porte cintrée à claveau, chronogramme 1695.

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Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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3 rue du Fort : encadrement de  fenêtre en microdiorite quartzique et kersantite. Bords chanfreinés ornés aux pieds d'une hermine ou animal à préciser.

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Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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LA RUE DE LA GRÈVE.

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7 rue de la Grève. Encadrement de porte en microdiorite quartzique, linteau en trois blocs en anse de panier à accolade. Piédroits chanfreinés ornés à la base d'hermines.

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Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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13 rue de la Grève. Encadrement de porte et fenêtres  en microdiorite quartzique et kersantite , linteau droit chanfreiné,  piédroits chanfreinés ornés à la base de griffes.

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Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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17 rue de la Grève. Encadrement de porte  en microdiorite quartzique  , linteau droit à accolade,  piédroits chanfreinés ornés à la base de griffes.

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Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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19 rue de la Grève. Encadrement de porte et fenêtres  en  kersantite , linteau droit; mention spéciale pour les jardinières.

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Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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LA GRAND'RUE.

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17 Grand'rue. Trois blocs gravés. Kersantite 1699 (?) ; granite 1956 ; monogramme TB. 

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Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Façades du bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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Ma description est très loin d'être exhaustive, on la complétera par les photographies prises par Erwana L'Haridon, et surtout, on partira à son tour en visite pour faire ses propres trouvailles.

Dans la campagne, de belles découvertes sont à faire, avec les chronogrammes 1651 ; 1745 ; 1749 ; 1780 ; 1806 ; 1834 ; 1855 ; 1857 ; 1866 ; 1869 ; 1870 ; 1892 ; 1894 ; 1925, en suivant les indications d'Erwana l'Haridon..

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SOURCES ET LIENS.

L'HARIDON (Erwana), 2011, Bourg de Lanvéoc, dossier IA29004751 de l'Inventaire du patrimoine culturel

 

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/bourg-de-lanveoc/b7c4b600-a33b-4a49-9ab7-8cd7ac044ca8

L'HARIDON (Erwana), 2011, Les fermes et maisons des écarts de Lanvéoc, dossier IA29004751 de l'Inventaire du patrimoine culturel

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/les-fermes-et-maisons-des-ecarts-de-lanveoc/f5fc487d-2ebe-426b-84ce-494984cee580

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Published by jean-yves cordier - dans Inscriptions Crozon
27 mai 2020 3 27 /05 /mai /2020 13:26
14, Grand'rue à Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

14, Grand'rue à Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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L'inscription de la fenêtre du rez-de-chaussée, coté est. Kersantite, 1694.

Le bloc de kersantite est creusé d'un cartouche rectangulaire à deux demi-cercles aux extrémités et un aménagement pour la croix. Les lettres sont taillées en réserve en majuscules aux empattements élargis. Elles sont rehaussés par la peinture bleu-gris.

On y lit :

IHS.1694.MARI

Le monogramme IHS où le H est surmonté d'une croix est celui de IESUS ( précision sur Wikipedia).

Le monogramme MARI où le M, le A sont superposés et où le fût du M et celui du le R sont confondus  est l'une des formes de celui de MARIA, désignant Marie, la Mère de Jésus.

Ces deux monogrammes sont des indices sérieux pour penser qu'en 1694, cette maison était la demeure d'un prêtre (ou d'une religieuse). Ce ne peut être le recteur puisque Lanvéoc était une paroisse de Crozon jusqu'en 1862. L'ancienne chapelle Saint-Joseph, du XVIe siècle, a alors été remplacée par celle dédiée à sainte Anne en 1872. Elle renferme des statues de la Vierge à l'Enfant, de sainte Anne éducatrice ou de saint Joseph datant (comme notre inscription) du XVIIe siècle.

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14, Grand'rue à Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

14, Grand'rue à Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

14, Grand'rue à Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

14, Grand'rue à Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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La date de 1694 n'est pas anodine puisque c'est celle de la Bataille de Camaret, qui vit la tentative de débarquement des forces anglaises sur la plage de Trez Rouz être repoussée par les troupes françaises dirigées par Vauban.

Lanvéoc est située sur la route royale de Nantes à Brest et c'est de son port que les voyageurs et les marchandises prenaient le bateau (une gabarre d'une douzaine de mètres) pour traverser la rade.

C'est donc par Lanvéoc que passèrent le 9 juillet 1686 (8 ans avant notre chronogramme) la délégation venue du royaume de Siam pour rencontrer Louis XIV à Versailles.

Cette situation sur un grand axe de communication a déterminé l'organisation en rue-village en T avec la succession d'une vingtaine de maisons dans la descente de la Grand'Rue (au XIXe Rue Nationale), venant buter sur un front de façades plus court donnant vers les chemins descendant vers le port (actuelle Rue de la Grève et Rue du Fort). C'est là que se trouvent encore des vestiges ou les pierres importées des maisons du XVI et XVIIe début XVIIIe, principalement sous la forme de baies en kersantite et microdiorite quartzique ("kersanton" et "pierre jaune de Logonna") dont on se plait à observer l' ornementation sculptée  : ici  une accolade, un chanfrein, une moulure, là les volutes et coeurs sur les linteaux, les griffes, sifflets et amortissements à la base des piédroit. 

Le cadastre napoléonien de 1833 montre 12 maisons du coté ouest de la Grand'rue et autant du coté est, avec à l'arrière un courtil ou une dépendance. Le bourg comptait en 1786 350 habitants, des marins, pêcheurs, cultivateurs et artisans. Le chiffre passa à  328 habitants en 1830, , 394 en 1862 et 400 en 1871.

La chaussée étant empruntée par des cavaliers, des colonnes de troupes, des convois, des charrettes et des diligences, la voie principale du bourg est très large. Sa largeur répond aux normes des routes royales : 42 pieds de large, soit 13 mètres.

En 1786, Jean-Marie Bachelot de la Pylaie décrit les maisons de la grand'rue : "On y trouve une rue large, d'une certaine longueur, droite, bordée sans interruption de maisons couvertes en ardoise qui ont presque toutes un premier étage au dessus d'un rez-de-chaussée. On en remarque même qui ont une certaine apparence nobiliaire et paraissent remonter au 15e ou 16e siècle." 

Les enseignes visibles sur les  cartes postales confirment l'intuition que les commerces d'alimentation, auberges et tavernes devaient être nombreuses. (Boulangerie ; Buvette ; Leostic, on vend à boire et à manger : Au retour de Brest).

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Comparaison entre la carte d'Etat-Major 1820-1866 et la carte IGN actuelle.

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Les inscriptions lapidaires des maisons de Lanvéoc II. Les dates de 1694 et 1752 au 14 Grand'rue.

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L'inscription de la fenêtre médiane de l'étage. Kersantite 1752.

F : D : 1752 : A : B :

Les initiales ne peuvent être interprétées, mais la date de 1752 indique soit la construction d'un étage, soit une restauration de l'édifice et le percement d'une ouverture.

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14, Grand'rue à Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

14, Grand'rue à Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

14, Grand'rue à Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

14, Grand'rue à Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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La porte et son encadrement de kersantite.

Le linteau en anse de panier est sculpté d'une accolade.

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14, Grand'rue à Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

14, Grand'rue à Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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Le propriétaire actuel : monsieur François Jestin.

Tandis que je prenais mes photos, le propriétaire (que j'assimile au nom indiqué sur la boite à lettres) est apparu, intrigué,  à la fenêtre. Nous avons discuté de cette inscription, puis il m'a signalé que la maison était jadis un magasin. "Attendez, je vous prends en photo". Il m'a quitté sur un "Bon, je retourne écrire", et son sourire fut comme le passage éphémère d'une amitié. Qu'il en soit remercié.

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Au 14, Grand'rue à Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Au 14, Grand'rue à Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Au 14, Grand'rue à Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Au 14, Grand'rue à Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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SOURCES ET LIENS.

— LHARIDON (Erwana), 2011, Bourg de Lanvéoc, dossier IA29004751 de l'Inventaire du patrimoine culturel

 

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/bourg-de-lanveoc/b7c4b600-a33b-4a49-9ab7-8cd7ac044ca8

— BDHA

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/b798ad57b246d6b0cc6ec8e4596ca9fc.pdf

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Published by jean-yves cordier - dans Inscriptions Crozon
26 mai 2020 2 26 /05 /mai /2020 21:22

Sur l'inscription lapidaire  Anne FOLGAR / LE BEULIN 1730 du bourg de Lanvéoc.

 

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Sur Lanvéoc, voir :

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Sur les inscriptions lapidaires de la Presqu'île de Crozon, voir :

Liste de mes 150 articles sur la presqu'île de Crozon.

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Sur la façade de l'actuel bar restaurant La Rade, à Lanvéoc, mais non sur sa façade principale,   1 rue de la Grève, orientée sud, mais sur celle de l'étroite rue du Fort, face à l'ouest. Elle n'a pas fait l'objet d'une description approfondie en ligne, mais d'un signalement et d'une photo dans le travail d'Erwana L'Haridon recensant le bâti du bourg pour l'Inventaire général. [J'ai eu accès plus tard à l'ouvrage de Marcel Burel Roscanvel d'un village à l'autre. qui y consacre ses pages 217-218.]

Dans ce travail, l'inscription est qualifiée de pierre de réemploi ; mais quelle curieuse idée de ré-employer une si belle pierre dans un emplacement adjacent. Et si, comme nous allons le voir, cette pièce appartient au patrimoine de mémoire de Roscanvel, que vient-elle faire ici ? Selon M. Burel, interrogeant le propriétaire du restaurant, c'était le linteau d'une des fenêtres de l'ancien établissement, détruit pendant la guerre de 39-45.

Malgré sa situation, elle est visible à tous les habitants de la commune, et à tous les visiteurs qui viennent admirer la place, centrée par son puits joliment fleuri. Comment son libellé a-t-il pu  susciter si peu d'intérêt ? Comment sa petite énigme n'a-t-elle pas excité d'avantage la curiosité?

Elle porte mention (certes en abrégé) d'un pilote vice-amiral. Ce titre est-il si connu, cette profession si banale pour nos contemporains ? Alors que tout au contraire, elle relève de cette ethnographie maritime, discipline jadis  en vogue grâce à Bernard Cadoret et son  équipe du Chasse-Marée, qui devrait veiller jalousement à ses trésors indiciaires.

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Description.

Ce bloc tout en longueur est sculpté dans la pierre jaune de Logonna ou microdiorite quartzique provenant de la rade de Brest, en face de Lanvéoc. C'est elle qu'on voit  utilisée à Lanvéoc, en mélange contrastée avec la kersantite de ton gris, pour les linteaux et entourages de portes et fenêtres du XVIIe et XVIIIe siècles, puisque le grès local ne se prête pas à la sculpture.

Ses caractères majuscules sont taillés en réserve sur deux lignes dans un cartouche dont les 4 bords nous assurent qu'elle est complète. Elle a bien résisté à l'altération, et sa lisibilité est bonne. La ponctuation de séparation des mots fait appel au deux-points.

Mensuration : longueur 135 cm, hauteur 26,5 cm. Hauteur des lettres de la première ligne : 10 mm. De la deuxième ligne : 8 à 9 cm.

Le mur est enduit tout autour  d'un crépi de ciment, mais le chaînage d'angle laisse voir la pierre de Logonna, comme l'appareillage de la façade sud.

 

 

 1 rue de la Grève, bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

1 rue de la Grève, bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Inscription lapidaire de 1730, microdiorite quartzique, bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Inscription lapidaire de 1730, microdiorite quartzique, bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Inscription lapidaire de 1730, microdiorite quartzique, bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Inscription lapidaire de 1730, microdiorite quartzique, bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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Son texte est le suivant :

NH : LE : BEVLIN : PV : AMIRAL

DLLE : ANNE : FOLGAR : 1730

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Sa transcription en est : Noble Homme LE BEULIN Pilote Vice-amiral / Demoiselle Anne FOLGAR 1730.

L'une des  branches de la deuxième lettre V a été martelée, volontairement ou non.

Cette transcription s'appuie sur la copie, par un généalogiste consciencieux Poirrier78, de l'acte de mariage  de Jeanne Folgar avec Bernard LELIAS, précisément en 1730 :

Acte de mariage - Lélias Bernard - Folgar Jeanne - Roscanvel - 1730 - Copy - Le seisième janvier mil sept cent trente après les fiancailles faites en face d'église et les trois proclamations des bans sans opposition par trois dimanches consécutifs du futur mariage entre Maître Bernard Lelias fils de défunts Yves Lelias et Jeanne Anthoine de la paroisse de Camaret d'une part, et demoiselle Jeanne Folgar fille de défunts le sieur Pierre Folgar, et demoiselle Marie Lozeach de cette paroisse de Roscanvel de l'autre part, et vu le décret de mariage en faveur de la dite Janne Folgar par messieurs les juges de Crauzon en datte du trente unième octobre mil sept cent vingt et neuf. Les ayant publiquement interrogé de leur mutuel consentement par paroles de présent, je soussigné pretre recteur de Roscanvel les ay conjoints en mariage solemnellement en présence de noble homme Jan Lozeach Sieur de Trevarguen, de noble homme Bernard Beulin pilote amiral du port de Brest, de Jan Folgar, de Jan Longen, de Charles Souben.

Signé : Bernard Lelias Janne Folgar Le Mignon Beulin pilote amiral Jean Lozeach Jean Rolland Jean Longen Charles Souben Jean Folgar Jean Souben Lélias

 

https://gw.geneanet.org/poirrier78?lang=fr&n=folgar&oc=1&p=jeanne

 Le mariage a été célébré le 16 janvier 1730 à l'église de Roscanvel par son recteur, et les témoins étaient Jean LOZEACH sieur de Trévarguen et oncle maternel de l'épouse, et noble homme Bernard Beulin pilote amiral du port de Brest.

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1. Jeanne FOLGAR 1714-1754.

Jeanne FOLGAR est née à Roscanvel le 22 août 1714 de Pierre FOLGAR (Camaret avant 1689-Roscanvel entre 1714 et 1730) et Marie LOZEACH, demoiselle de Kerveguen (Roscanvel v.1683-Kervian, Roscanvel le 8 décembre 1747). Son grand-père Jean FOLGAR était un honorable marchand de Camaret. Son oncle maternel est, nous l'avons vu, Jean LOZEACH, sieur de Trévarguen à Roscanvel

Il est tentant de l'assimiler à "Anne FOLGAR".

Les deux lieux-dits (manoirs) de Trévarguen et de Kervian à Roscanvel sont séparés de 2 km.

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Voir  les fermes et écarts de Roscanvel.

 

2. Bernard LELIAS 1704-1768.

Bernard LELIAS est né le 10 octobre 1704 à Camaret, dans le quartier du Notic principalement habité par des pêcheurs, armateurs et marins, puisque les maisons donnaient sur la grève, des escaliers faisant office de cale à marée haute. C'est également au Notic qu'il est décédé, veuf, à 63 ans, le 16 février 1768. Son père Yves était ménager à Camaret, sa mère Jeanne ANTHOINE (1668-1728) est née et décédée à Camaret.

Il était capitaine du guet, c'est à dire chargé de la police municipale (ou, à l'époque, paroissiale). Voir à Landévennec la maison de Nicolas BUZARE, né vers 1642 à Trégarvan  et décédé le 9 février 1710 à Landévennec, qui était également Maistre, Capitaine de la paroisse de Landévennec, mais aussi Bourgeois, Sénéchal de la juridiction de Landévennec et Noble marchand. 

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N.B un homonyme, maître Bernard Lélias est  notaire de Crozon entre 1724 et 1744.

Le couple eut six enfants entre 1730 et 1747, dont Clotilde, qui épousa en 1764 à Camaret Jean-Marie PERON.

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3. Bernard LE BEULIN.

Selon la généalogie de Gilles Carichon  il est né en 1667 à Roscanvel de Jean Le BEULIN et de Marguerite HARVEL. Ses grands-parents paternels sont Hervé LE BEULIN, notaire de Crozon et du Poulmic en 1674, 1681   et Marie LE TREUT.

Les généalogistes signalent aussi Hervé LE BEULIN, né en 1667,  pilote, marié à Marie LE HOU en 1680.

Les familles LE BEULIN et HARVEL sont connues à Roscanvel, comme la famille TANIOU, pour appartenir au XVIIe siècle à ces familles possédant des manoirs ou riches demeures dans le bourg (Taniou en 1618, Le Beulin) et issues de ces patrons de barque, bateliers, canotiers ou chaloupiers principalement établis à Lanvernazal. Voir Lénaïg Laot, Inventaire général.

Les restes d'un manoir au Gouerest, qui aurait  appartenu à Bernard Le Beulin sont décrits par 2 sites en ligne :

https://www.presqu-ile-de-crozon.com/roscanvel/manoirs-001.php

http://inventaire.eau-et-rivieres.org/media460

Mais les documents soutenant ces allégations ne sont pas fournies.

J'ai décrit les mentions épigraphiques témoignant de la prospérité de la famille HARVEL tant sur le clocher et le porche de l'église  paroissiale (1686) que sur leur manoir de Lodoën, portant les noms de Henri HARVEL et GUEGUENIAT en 1617 et 1622

http://www.lavieb-aile.com/2019/02/l-eglise-de-roscanvel-son-epigraphie-ses-cloches-et-ses-vitraux.html

 

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Qu'est-ce qu'un pilote vice-amiral ?

Là encore, les renseignements doivent être piochés ici ou là .

La Marine de l'Ancien régime est divisé entre Grand Corps, (uniforme rouge), portant l'épée, et Petit Corps (ou Officiers Bleus). Parmi ceux-ci, qui sont depuis l'ordonnance de 1689  les Officiers de Port, on distingue les officiers de plumes (intendant, commissaires, écrivain) et les officiers mariniers : capitaine du port ses lieutenants et enseignes, Pilote Royal, pilote entretenus, Maître Canonnier, Canonniers entretenus, Maîtres d'équipage, Maîtres charpentiers, Maître mateur...

 Le pilote amiral  est, on le devine, le poste le plus élevé de cet emploi. Il n'est employé que dans les Ports de Brest, Rochefort et Toulon,, où c'est un important personnage chargé de la discipline, des cours d'Hydrographie suivis par les Garde-Marine et du Pavillon : car il dirige l'école d'Hydrographie. On est d'abord pilotin, puis  aide pilote ; second ; maitre pilote ; Officier Bleu ou auxiliaire ; puis maître pilote entretenu ; et enfin maître pilote vice amiral, comme ce Jean-Louis BELLON  qui exerça à Rochefort de 1779 à 1787, et fut promu sous-lieutenant de vaisseau en fin de carrière.  On cite François Azon , pilote vice-amiral sur les vaisseaux du roi à Rochefort, et ses états de services de 1720 à 1751. Ou Jean-Louis Calas, mort en 1771, pilote vice-amiral à Toulon, ou Jean-André Chauvet, à Rochefort entre 1741 et 1784. Ou Antoine Bernard, pilote  de 1724 à 1794 puis lieutenant de vaisseau.

Je trouve mention de grade suprême de "pilote réal" (distinct de "pilote royal"), premier pilote d'une escadre de galère.

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https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/rechercheconsultation/consultation/ir/consultationIR.action?irId=FRAN_IR_053796&udId=c32ngw6q29q--tiklbozk0xb9&details=true&gotoArchivesNums=false&auSeinIR=true&fullText=le%20beulin

À Brest en 1725 (donc tout à fait dans le cadre de notre inscription), on distingue Boisouze Liard, le Premier pilote Amiral, Michot, Pilote Amiral, Toussaint Maupin, Pilote Vice-Amiral, Alexandre Maupin, Pilote entretenu, Aubin Poiré, Pilote entretenu, Sané, Pilote entretenu. Et ce dernier n'est autre que Noël Sané (1695-1762) deviendra pilote vice-amiral en 1758 : c'est le père de l'illustre architecte naval Jacques-Noël Sané (1740-1831), "l'un des plus brillants de l'âge de la voile, surnommé aussi le « Vauban de la marine ». Il est l'architecte de la quasi-totalité des vaisseaux de ligne construits en France de la Guerre d'Indépendance Américaine à la fin du Premier Empire." 

Toujours à Brest, Joseph Nielly (1708-) débuta comme mousse-pilotin en 1727, puis 14 ans plus tard premier pilote entretenu, pilote amiral en 1756, capitaine de flûte en 1763, et lorsqu'il mourut en 1780 avec le grade de capitaine de brûlot, il avait fait quarante campagnes sur les vaisseaux du roi.

On voit que cette fonction n'est pas celle d'un pilote côtier assurant les entrées de port, mais celle d'un pilote hauturier exigeant courage et habileté manœuvrière lors des combats.

https://vieillemarine.pagesperso-orange.fr/histoire/Port_et_arsenaux/Pages_finales/pageOrganigramme.htm

Par contre, je ne trouve aucune autre mention d'un pilote amiral de Brest du nom de Le BEULIN. Sans-doute faut-il consulter les archives de la Marine.

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Le Beulin, pilote vice-amiral, ou pilote amiral ?

Sur l'inscription, datée de 1730, il est clairement qualifié de Vice-amiral. Mais Jeanne FOLGAR est qualifiée de "demoiselle".

Sur l'acte de mariage du 16 janvier 1730, il est qualifié de pilote amiral.

Cela peut s'expliquer par les délais d'exécution de l'inscription, qui aurait été commandée quelque temps avant  (avant les fiançailles le 31 octobre 1729 ?).

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Bernard Le Beulin, apparenté à Jeanne FOLGAR ?

Notre pilote avait 63 ans lors du mariage. Il y est présent — comme témoin — au même titre que l'oncle de l'époux. Est-il apparenté, à un titre ou à un autre, avec la mariée ?

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Comment expliquer cette inscription.

Que vient faire à Lanvéoc cette inscription qui se réfère à des personnages connus à Roscanvel ?

Si nous supposons qu'elle était apposée sur un bâtiment civil (un manoir ?), comment expliquer la présence de ces deux noms ?

Le contrat de mariage de Jeanne FOLGAR spécifie bien que les parents de cette dernière étaient décédés. Bernard Le BEULIN jouait-il le rôle de tuteur ? Avait-il recueilli chez lui la demoiselle ? En avait-il fait son héritière par contrat ?

Autant d'interrogations qui ne peuvent être levées, mais qui peuvent inciter un internaute à faire un lien avec une pièce du puzzle dont il disposerait.

Exista-t-il une Anne FOLGAR distincte de Jeanne ? Je découvre tardivement que oui.

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4. Anne FOLGAR.

a) Jocelyn Person décrit dans sa généalogie cette Anne FOLGAR, née le 26 février 1702 à Crozon, décédée le 30 novembre 1741 à Crozon, fille d'Yves FOLGAR (1682-1764), officier marinier et de Louise CARN (v.1684-1711). Elle épousa Marc DERRIEN vers 1723 (date de naissance de son fils Gabriel). Le couple vit à Tremet (1735) puis "Kerlern" ou Quélern en 1735 . Marc Derrien, veuf, continue à vivre à Quélern, notamment en 1742 lors du décès de son fils Marc.

 

 

https://gw.geneanet.org/j438?lang=en&p=anne&n=folgar

b) Il existe une autre Anne FOLGAR, qui est sœur du tiers ordre de saint Dominique, et vit à Kergadiou. En juillet 1750, elle hérite de deux pièces de terre, Parc Cardinal et Leac'h Cardinal, près de l'étang de Kervian à Quéler, Roscanvern. Elle est la fille de Pierre FOLGAR, décédé vers 1719. Dont nous ne savons s'il s'agit du même Pierre FOLGAR père de Jeanne ( supra).

https://www.tybian.fr/31-11_cardinal/

https://www.tybian.fr/21-21_les-ascendants-de-jean-derrien/

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Remonter les chaînes ou réseaux généalogiques locaux de Roscanvel dépasse mes attributions, mais j'ai voulu montrer que les informations de cette inscription peuvent être croisées avec celles des généalogistes, ou avec d'autres sources, pour un enrichissement mutuel des connaissances.

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Inscription lapidaire de 1730, microdiorite quartzique, bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

Inscription lapidaire de 1730, microdiorite quartzique, bourg de Lanvéoc. Photographie lavieb-aile mai 2020.

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ADDENDA. 

 

Je n'ai eu accès à l'ouvrage de Marcel Burel sur Roscanvel qu'une semaine après la rédaction initiale de cet article. Je découvris aux pages 217 et 218 les renseignements nécessaires. 

a) l'acte de baptême de Bernard Le BEULIN en 1667.

Je le transcris comme je peux d'après l'acte original:

"Ce jour 13ème octobre 1667 fut baptisé sur le en  fond baptismal de roscanvel bernard, fils naturel et légitime d'honorables gens Jean  le beulin et marguerite harvel par la nommination d'honorable ----lucas et marie le beulin le baptême fut -messire lucas teffany prêtre et curé dudit roscanvel --"

Il est donc le fils de Jean Le Beulin et de Marguerite Harvel. Selon M. Burel, Lucas et Marie Le Beulin sont les frère et sœur aînés du nouveau-né, de même que le notaire Hervé Le Beulin. Il serait né au manoir du Gouérest.

 

b) le mariage en 1703.

Selon M. Burel, le 15 octobre 1703, Bernard Le Beulin épouse à Camaret Anne Folgar, la fille de Jean Folgar, un honorable marchand qui habite le village de Ty ar Guern, mais qui est originaire de Roscanvel. Anne Folgar est née en 1684 au village de Gouerest à Roscanvel, elle est âgée de 19 ans. Les deux familles étant apparentées par un grand-père commun Le Treut, les futurs époux ont demandé une dispense de consanguinité.

c) la naissance des enfants du couple, tous nés à Roscanvel.

  • Marie, née en 1708
  • Clémence, née en 1710,
  • Anne, née en 1711,
  • Jeanne, née en 1713
  • Hervé Toussaint en 1716.

d)  Le déménagement  au Notic à Camaret vers 1722 .

e) la carrière de Bernard Le Beulin.

Il a obtenu son brevet de pilote le 17 août 1709.

Il était pilote entretenu en 1711

Il a été promu pilote vice-amiral en 1722 : "Sachant que le nommé Bernard LE BUSLIN a les qualités nécessaires pour bien s'acquitter, sa Majesté Louis retiens et ordonne pilote vice amiral pour en faire fonction sur les pavillons et autres vaisseaux de sa Majesté".

Il est décédé vraisemblablement en 1741 dans le naufrage du Bourbon au large d'Ouessant.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bourbon_(1719)

f) Les pilotes du port de Brest et Roscanvel

Le nombre de pilote en service à Brest était de 9 en 1679 et a été porté à 12 en 1709 pour tenir compte de l'accroissement du commerce maritime, notamment avec les colonies.

Il existe à Roscanvel une tradition de pilotes entretenus, comme en témoigne les noms dans les registres de Noël MARTIN et de Jean HARVEL, de Roscanvel.

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Tout cela ne dit pas pourquoi le  pilote vice amiral Le BEULIN et "demoiselle Anne FOLGAR" sont venus s'établirent à Lanvéoc en 1730.

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SOURCES ET LIENS.

— BUREL (Marcel), 2019, Roscanvel, d'un village à l'autre, ed. Les éditions buissonnières, Crozon.

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