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23 février 2024 5 23 /02 /février /2024 14:50

Les vitraux de la cathédrale de Troyes : les baies 132 et 232 (1499). Parabole du Fils prodigue. Auteur : le verrier Pierre . Donateurs  Guillaume II Molé/ Simone Boucherat (armoiries). Monogrammes de verriers.

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Voir :

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PRÉSENTATION GÉNÉRALE.

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Avec 1 500 m² de verrières, allant du XIIIe au XIXe siècle, la cathédrale de Troyes est   l’un des plus vitrées de France.  Elle possède un triforium totalement vitré, (situé à mi-hauteur et qui fait le tour du bâtiment), ce qui est assez exceptionnel. Les vitraux de la cathédrale de Troyes sont considérés comme une œuvre majeure de la peinture sur verre en France. 

 

Les 20 verrières hautes de la nef forment un ensemble homogène. Elles ont été réalisées entre 1498 et 1505 par plusieurs peintres-verriers  dont le nom de certains sont connus (Pierre Maçon, Jean Verrat, Balthasar Godon, Lievin Varin et le cartonnier Nicolas Cordonnier). Parmi les 66 « verriers » recensés dans les archives entre 1470 et 1560, 37 peuvent être considérés comme des peintres verriers. Regroupés autour de la collégiale Saint- Urbain, ils travaillaient au sein de structures familiales et fondaient des dynasties, comme les Verrat ou les Macadré. Leur atelier était une petite structure dirigée par un peintre verrier qui n’employait qu’un ou deux serviteurs, selon ses moyens, comme on le voit à Paris et en Provence (D. Minois).

Selon le rédacteur de la notice de l'Inventaire, rédigée en 1999, "Leur iconographie répond à la seule volonté des multiples donateurs. Leur véritable lien provient plus de la technique que du style : les peintres-verriers ont mis l'accent sur la lisibilité des compositions (larges registres de scènes, mise en valeur des faits et gestes des personnages par la réduction du rôle de l'architecture et des arrières-plans, modelé très appuyé, absence de chef-d'oeuvre et de gravure sauf dans la baie 233). Certains aspects rappellent les vitraux du milieu du 13e siècle des parties hautes du choeur : la gamme colorée très vive avec barbes et cheveux en pleine couleur, la mise en plomb des yeux de certains personnages, les fonds de mosaïque. Si la Renaissance italienne ne s'y fait pas encore sentir, Jean Lafond reconnaît une influence venue de l'est dans la verrière de saint Pierre (notamment l'atelier strasbourgeois de Pierre d'Andlau). Pour Emile Mâle, la présence dans ces verrières d'une forte veine d'inspiration populaire évoque l'imagerie d'Epinal."

Au contraire, Danielle Minois (2003 ; 2005) souligne la cohérence de ces ensembles qui illustrent en un discours argumenté et savant l’histoire du salut. "Seul un clergé cultivé a pu élaborer ces programmes ; il l’a donc imposé aux donateurs qui l’ont financé. Parce que « le choix des sujets des verrières posées dans les églises est un reflet de la vie intellectuelle et religieuse », elle signale en outre les réactions des commanditaires face à la Réforme à travers les thèmes choisis, surtout après 1550 : l’histoire de Daniel ou de Tobie, la légende de l’hostie profanée. Elle montre comment les mêmes thèmes peuvent changer de sens face à un climat de remise en cause de l’Église romaine." (L. Rivale)

Ces 20 verrières hautes de la nef se répartissent entre les baies du triforium (galerie à trois arcades entre chaque travée), qui portent les numéros 127 à 136, et, au dessus de celles-ci, les baies hautes homologues portant les numéros 227 à 236. Selon la numérotation internationale des vitraux, les baies nord portent un numéro impair et les baies sud un numéro pair.

Les baies 132 (triforium) et 232 occupent la troisième travée côté sud. 

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Nous avons donc ainsi :

a) du côté nord, depuis le transept vers le fond de la nef :

-baies 127 et 227 : Saints ; vie de saint Pierre.  réalisée en 1502, don d'Henri II de Lorraine Vaudémont, évêque de Metz ;

-baies 129 et 229 : Histoire de Tobie. 1500 ; don de Jean Fuestot l'Aîné (marchand et bourgeois de Troyes dans l'Aube) et de Denise Chappelain sa femme. Monogramme [du peintre verrier en tête de lancette de la baie 129].

-131 et 231 : Adoration des mages, et Histoire de Job. Don de Jeanne de Mesgrigny veuve de Jean Molé. 1501. Inscription et armoiries. Monogramme d'un verrier au tympan.

-133 et 233 : légende de saint Sébastien ; réalisée en 1501 par Lievin Varin, don de la confrérie de saint Sébastien ; un écu armorié d'Odard Hennequin mis en place en 1502-1503 par Jeancon Garnache et Nicolas Hulins a disparu.

- 135 et 235 : Légende de la Vraie Croix ; réalisées entre 1501 et 1502 par Jean Verrat, don de Claude Dorigny, veuve de Jean Péricard. Armoiriesidentifiées. Monogrammes. Très restaurées au XIXe.

b) du côté sud :

-baies 128 et 228 : Calvaire ; saints et saintes. 1499 ; peintre-verrier Balthazar Godon ; armoiries (identifiées) : Jean Huyard chanoine de la cathédrale, et Guillaume Huyard avocat du roi à Troyes 

-baies 130 et 230 : Arbre de Jessé. Verrière réalisée par Lievin Varin entre 1498 et 1499, don de Jean de Marisy et Guillemette Phélipe sa femme. En baie 230, toute la famille de Jean de Marisy et de Guillemette Phélipe (ses frères, ses 9 filles et belles-filles) est représentée au bas de cette verrière. Armoiries.

-baies 132 et 232 :  Annonciation et Nativité. Parabole du Fils Prodigue. Don de Guillaume Molé et Simone Boucherat , 1499.  Réalisée en 1499 peut-être par Pierre I maçon (inscription ne notant que son prénom). Armoiries identifiées, devise "en attendant", monogrammes [du verrier]

-baies 134 et 234 : Vie de Joseph (biblique) ; réalisée en 1499, don d'Agnès Bonjean, veuve de Jehan Thévenin (écuyer et notaire royal à Troyes) son mari . Armoiries identifiées et monogrammes en baie 134. Inscription mentionnant le commanditaire et la date en baie 234.

-baies 136 et 236 : Histoire du prophète Daniel ; réalisées en 1499 par Pierre Maçon, don de Jean Corart, marchand de Troyes et de Marguerite, sa femme (inscription) ; les vitraux du 15e siècle du triforium (baie 136) ont disparu et sont remplacés par des vitraux du 20e siècle sur le thème de l'histoire de Daniel.

 

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Datation, attribution et donation.

Ces éléments sont basés sur les comptes du chapitre de la cathédrale de Troyes, AD série G, registre 1571, années 1498-1499 : "À la femme de Pierre, verrier, lequel a faict la verrière de l'enfant prodigue pour Guillaume Molé, xxxv sous ".

Les armoiries identifient le couple Molé/Boucherat. 

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Vue générale.

 

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Baies 132 et 232 (par le verrier Pierre, 1499) de la nef sud de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Baies 132 et 232 (par le verrier Pierre, 1499) de la nef sud de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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LA BAIE N° 132 DU TRIFORIUM : ANNONCIATION ET SAINTE PARENTÉ ( MARIE SALOMÉ, MARIE CLEOPHAS ET ANNE TRINITAIRE).

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Elle mesure 3,50 m de haut et 6,00 m de large, et est divisée en trois baies de deux lancettes trilobées sous un tympan à deux mouchettes et un soufflet. 

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 Annonciation et Sainte Parenté, baie 132 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Annonciation et Sainte Parenté, baie 132 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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1. et 2. L'Annonciation.

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Sur un fond rouge damassé de rinceaux dentelés et d'un carrelage bicolore orange et bleu, Gabriel aux ailes multicolores tient le bâton de messager dont le phylactère porte l'inscription aux lettres gothiques aux fûts perlés : AVE [M]ARIA --IES TECUM. Il porte une étole bleue à croix  de Malte.

Depuis des nuées bleues du coin supérieur gauche, un rayon de lumière entraine la colombe de l'Esprit-Saint vers Marie.

Celle-ci porte un manteau fourré d'hermines et une robe rouge et sa réponse figure sur un second phylactère ECCE ANCILLA DNI.

Les croissants blancs et les étoiles jaunes du tympan, sur un ciel rouge, rappellent les armoiries de la famille Molé.

Dans la tête de lancette de droite, ces armoiries sont présentées dans un chapeau de gloire,  de gueules à un croissant d'argent accompagné en chef de deux étoiles d'or.

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 Annonciation et Sainte Parenté, baie 132 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Annonciation et Sainte Parenté, baie 132 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

 Annonciation et Sainte Parenté, baie 132 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Annonciation et Sainte Parenté, baie 132 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

 Annonciation et Sainte Parenté, baie 132 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Annonciation et Sainte Parenté, baie 132 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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3. La Nativité.

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 Annonciation et Sainte Parenté, baie 132 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Annonciation et Sainte Parenté, baie 132 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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Le monogramme du peintre-verrier.

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Il n'est conservé que partiellement mais j'y retrouve la forme générale de clef décrite en baie 231, où le losange proche d'un A serait l'anneau, et où la tige est barrée ; on devine au dessus les deux V qui seront bien visibles au tympan. Ce ou ces "V" seraient-ils un code pour "Verrier" ?

Comparez à :

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Baie 231

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église de Cravan (Yonne), vitrail de la fin du XVe siècle.

 

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 Annonciation et Sainte Parenté, baie 132 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Annonciation et Sainte Parenté, baie 132 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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4.  La Sainte Parenté I : Marie Jacobé, assise, avec ses quatre fils, les apôtres  Jacques le mineur, Simon et  Jude, ainsi que Joseph Barsabas. 

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L'interprétation est difficile, mais la solution adoptée est la plus probable.  Voir la Sainte Parenté sur Wikipédia. Tous les enfants sont nimbés. Celui de gauche tient la croix dont le titulus porte l'inscription INRI, ce pourrait être le Christ... mais on reconnaitrait plutôt l'Enfant-Jésus dant le bambin bouclé assis sur les genoux de ... sa mère ? Ce pourrait être plutôt l'apôtre Simon, dont l'attribut est la croix dans le Kalendrier des Bergers, et que nous retrouverons présentant la donatrice...

Celui qui est assis à terre en écrivant sur une banderole  pourrait être Jean l'évangéliste. Mais cela remet en cause l'interprétation.

Fond damassé bleu à la grenade.

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 Annonciation et Sainte Parenté, baie 132 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Annonciation et Sainte Parenté, baie 132 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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La tête de lancette : les armoiries Molé/Boucherat.

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Ce blason mi-parti montre en 1 les armes des Molé  de gueules à un croissant d'argent accompagné en chef de deux étoiles d'or, et en 2 celle des Boucherat, d'azur au coq d'or crêté, becqué, barbé, membré et onglé de gueules.

Cette partition désigne  le couple de Guillaume II Molé et de Simone Boucherat.

Simonne ou Simone Boucherat, est peut-être descendante de  Pierre le Boucherat, (décédé après 1420) qui fut procureur de Charles VI à Troyes en 1420.  Elle épousa le 19 juin 1467 Guillaume Molé, (1438-1487) bourgeois de Troyes, lui-même fils aîné de Guillaume I Molé,  et frère de Jean Molé seigneur de Villy-le-Maréchal qui épousa Jeanne de Mesgrigny : c'est le couple donateur en 1500 des baies 131 et 231. Les armes de Jean II  sont brisées d'une bordure  et sa devise diffère de celle de son  frère.

généalogie Molé du P. Anselme

D'autres généalogies, plus actuelles, font de Guillaume II Molé le fils de Nicolas seigneur de Fouchères et de Marie Ménisson, et le petit-fils de Guillaume I.

http://racineshistoire.free.fr/LGN/PDF/Boucherat.pdf

http://racineshistoire.free.fr/LGN/PDF/Mole.pdf

 

https://man8rove.com/fr/blason/sjx4a7a1-boucherat-olim-le-boucherat

 Guillaume II Molé, qui mourut en 1507, et  Simone Boucherat eurent des filles, dont Louise dame de Vaubercey, et Colette, qui épousa Jean d'Origny seigneur de Longchamps.

 

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De même que le tympan de l'Annonciation reprenait les armes des Molé, celui de la Parenté reprend celles des Boucherat, et bien que les détails soient masqués par l'architecture, nous reconnaissons bien le coq jaune et rauge sur fond bleu.

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 Annonciation et Sainte Parenté, baie 132 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Annonciation et Sainte Parenté, baie 132 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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 Annonciation et Sainte Parenté, baie 132 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Annonciation et Sainte Parenté, baie 132 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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5.  La Sainte Parenté II : Sainte Anne , sa fille Marie et son petit-fils Jésus. 

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Sainte Anne et Marie, de même taille, sont assise côte à côte, Anne étant identifiée par sa guimpe de veuve. Elle tient un livre, mais un autre livre est posé sur les genoux de Marie. Celle-ci présente une poire à Jésus qui, debout, tend les bras.

Dans la tête de lancette, le monogramme du verrier sera présenté plus bas.

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 Annonciation et Sainte Parenté, baie 132 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Annonciation et Sainte Parenté, baie 132 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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6.  La Sainte Parenté III : Marie Salomé, assise, avec ses deux fils les apôtres  Jacques le majeur tenant le bourdon de pèlerin  et Jean l'évangéliste tenant la palme. 

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Fond bleu damassé à rinceaux dentelés.

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 Annonciation et Sainte Parenté, baie 132 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Annonciation et Sainte Parenté, baie 132 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

 Annonciation et Sainte Parenté, baie 132 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Annonciation et Sainte Parenté, baie 132 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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5 et 6 (détail) : Les têtes de lancette avec le monogramme du peintre-verrier et la devise "En attendant", et  au  tympan les armes des Molé.

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Le monogramme, bien que tronqué, est le même que celui de la lancette C. La devise est celle de Guillaume II Molé. Le tympan reprend le croissant blanc et les étoiles jaunes sur fond rouge des Molé .

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 Annonciation et Sainte Parenté, baie 132 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Annonciation et Sainte Parenté, baie 132 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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LA BAIE N° 232 : PARABOLE DE L'ENFANT PRODIGUE.

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PRÉSENTATION.

Cette verrière  mesure  10 m de haut et 6 mètres de large, elle comporte un tympan à 9 ajours et écoinçons, et  6 lancettes. Ces 6 lancettes A B C D E F sont organisées horizontalement en trois registres soit au total 18 scènes. Seize de ces scènes racontent la parabole du Fils prodigue, en partant du haut à gauche. Les deux scènes des coins inférieurs accueillent le donateurs et son fils (lancette A) et la donatrice et sa fille (lancette F) .

Comme dans les baies 131 et 132, elles aussi données par la famille Molé, chacune des scènes encadrée par  une fausse architecture sous un arc en plein cintre par une accolade à pampres sous un entablement occupé par des putti et les blasons et devises des donateurs. Mais les blasons et la devise des donateurs n'occupent pas les têtes de lancettes, mais les scènes de donation, et le tympan.

Je la décrirai en partant de l'angle supérieur gauche, lancette A et en suivant le cours des 16 scènes narratives, puis je décrirai les deux scènes présentant le couple donateur. Je terminerai par le tympan.

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Parabole du fils prodigue, baie 232 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Parabole du fils prodigue, baie 232 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Parabole du fils prodigue, baie 232 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Parabole du fils prodigue, baie 232 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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1. et 2. Le fils prodigue demande à son père sa part d'héritage et s'en va en voyage profiter de la vie.

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Texte :

Luc 15:11-12 "Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père: ‘Mon père, donne-moi la part de l’héritage qui doit me revenir.’ Le père leur partagea alors ses biens. "

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À gauche, le père est assis à côté de son fils aîné. le fils cadet tend la main vers la bourse.

Dans la deuxième lancette, le fils part d'un bon pas à laventure, la hallebarde sur l'épaule et l'épée au côté.

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Parabole du fils prodigue, baie 232 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Parabole du fils prodigue, baie 232 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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3. et 4. Il dépense son argent dans les tavernes et se fait dépouiller par des prostituées, qui le chassent, ne lui laissant que sa chemise. 

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Texte :

 "Peu de jours après, le plus jeune fils ramassa tout et partit pour un pays éloigné, où il gaspilla sa fortune en vivant dans la débauche.  Alors qu'il avait tout dépensé, une importante famine survint dans ce pays et il commença à se trouver dans le besoin."

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Parabole du fils prodigue, baie 232 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Parabole du fils prodigue, baie 232 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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 5. et 6.  Il trouve du travail chez un fermier pour garder les cochons dans les bois . Il se nourrit de glands.

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Texte : 

"Il alla se mettre au service d'un des habitants du pays, qui l'envoya dans ses champs garder les porcs.  Il aurait bien voulu se nourrir des caroubes que mangeaient les porcs, mais personne ne lui en donnait. "

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Parabole du fils prodigue, baie 232 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Parabole du fils prodigue, baie 232 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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 7. et 8. N'en pouvant plus, il décide de retourner chez son père pour y être employé comme ouvrier.

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Texte

Luc 15:17-20 "Il se mit à réfléchir et se dit: ‘Combien d'ouvriers chez mon père ont du pain en abondance et moi, ici, je meurs de faim! Je vais retourner vers mon père et je lui dirai: Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi,  je ne suis plus digne d'être appelé ton fils, traite-moi comme l'un de tes ouvriers.’  Il se leva et alla vers son père."

Parabole du fils prodigue, baie 232 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Parabole du fils prodigue, baie 232 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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 9. et 10. Il est accueilli à bras ouvert par son père, qui le confie à l'un de ses domestiques  .

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Texte :

Luc 15: 20-21"Alors qu’il était encore loin, son père le vit et fut rempli de compassion, il courut se jeter à son cou et l'embrassa. Le fils lui dit: ‘Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d'être appelé ton fils.’"

 

 

Parabole du fils prodigue, baie 232 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Parabole du fils prodigue, baie 232 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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 11. et 12. Le fils est luxueusement habillé par le serviteur . Le père fait tuer le veau gras .

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Texte :

Luc 15: 22-24 "Mais le père dit à ses serviteurs: ‘Apportez [vite] le plus beau vêtement et mettez-le-lui; passez-lui un anneau au doigt et mettez-lui des sandales aux pieds.  Amenez le veau qu’on a engraissé et tuez-le! Mangeons et réjouissons-nous,  car mon fils que voici était mort et il est revenu à la vie, il était perdu et il est retrouvé.’ Et ils commencèrent à faire la fête."

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Parabole du fils prodigue, baie 232 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Parabole du fils prodigue, baie 232 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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13. On prépare un grand festin .

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Parabole du fils prodigue, baie 232 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Parabole du fils prodigue, baie 232 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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14. et 15. Le père festoie avec ses fils, accompagné par trois musiciens. L'un joue du luth, l'autre d'un instrument à vent (coquillage?), le troisième du galoubet-tambourin  .

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Parabole du fils prodigue, baie 232 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Parabole du fils prodigue, baie 232 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Parabole du fils prodigue, baie 232 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Parabole du fils prodigue, baie 232 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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16. Après le repas, le frère aîné refuse de serrer la main de son frère cadet.

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Texte :

 

Luc 15:25-35 : " Or le fils aîné était dans les champs. Lorsqu'il revint et approcha de la maison, il entendit la musique et les danses.  Il appela un des serviteurs et lui demanda ce qui se passait.  Le serviteur lui dit: ‘Ton frère est de retour et ton père a tué le veau engraissé parce qu'il l'a retrouvé en bonne santé.’ Le fils aîné se mit en colère et il ne voulait pas entrer. Son père sortit le supplier d'entrer,  mais il répondit à son père: ‘Voilà tant d'années que je suis à ton service sans jamais désobéir à tes ordres, et jamais tu ne m'as donné un chevreau pour que je fasse la fête avec mes amis. Mais quand ton fils est arrivé, celui qui a mangé tes biens avec des prostituées, pour lui tu as tué le veau engraissé!’  ‘Mon enfant, lui dit le père, tu es toujours avec moi et tout ce que j'ai est à toi,  mais il fallait bien faire la fête et nous réjouir, parce que ton frère que voici était mort et il est revenu à la vie, il était perdu et il est retrouvé.’"

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Parabole du fils prodigue, baie 232 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Parabole du fils prodigue, baie 232 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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LES DONATEURS.

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Le donateur Guillaume Molé présenté par saint Guillaume et son fils.

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Guillaume II Molé, tête nue aux cheveux gris, est agenouillé mains jointes devant son livre de prières posé sur le prie-dieu. Il porte un manteau bleu-violet (même couleur que Jean II Molé en baie 131) aux manches et col fourrés.

Il est présenté par saint Guillaume évêque de Bourges.

Un fils (dont les généalogistes n'ont pas transmis le nom) est agenouillé à sa suite, portant sur un pourpoint rouge un manteau bleu sombre à revers or, doté sur la manche d'un emblême rouge. Ses chausses sont rouge.

Sur le drap du prie-dieu, sont figurées les armes pleines des Molé, de gueules à un croissant d'argent accompagné de deux étoiles d'or.

 

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Parabole du fils prodigue, baie 232 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Parabole du fils prodigue, baie 232 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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La donatrice Simone Boucherat présentée par saint Simon,  et ses trois filles.

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Simone Boucherat est agenouillée mains jointes devant le livre de prières (sac de transport, fermoirs) de son prie-dieu. Elle porte une robe de même drap bleu-violet que son mari (et que les donateurs de la baie 131) et une coiffe noire.

Elle est présentée par saint Simon, dont l'attribut n'est pas toujours la scie, mais, comme dans les éditions du Kalendrier des bergers dès 1493, une croix. Nous reconnaissons ici la croix portant le titulus INRI qui désignait l'apôtre Simon dans la Sainte Parenté. Il est barbu comme tous les apôtres (sauf Jean) et tient l'attribut de tous les apôtres, le livre (se référant au Livre des Apôtres).

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Saint Simon, in Kalendrier des bergers de 1493, Gallica.

 

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Ce patronage de Simone par l'apôtre Simon est bien logique.

Sur le drap d'or du prie-dieu, le blason est losangique, c'est un blason féminin. Il est mi-parti, avec en 1 les armes des Molé et en 2 celles des Boucherat.

Vient ensuite une fille aînée, vêtue de rouge et portant une coiffe bordeaux.

Puis deux sœurs, en robe et coiffe bordeaux

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Parabole du fils prodigue, baie 232 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Parabole du fils prodigue, baie 232 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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Guillaume Molé bibliophile, et ses armoiries.

1°) Comme son frère (ou oncle) Jean Molé, Guillaume II était bibliophile, et il avait commandé  à Maître de Guillaume Lambert et atelier (français, actif vers 1475 - 1485) une "Passion de nostre seigneur Iesus Christ" vers 1480-1490, un manuscrit aujourd'hui conservé au  Getty Museum, ms. 25. Au folio 1, l' enluminure La résurrection de Lazare montre en marge droite un tronc d'arbre où sont suspendus deux blasons. Le premier porte les armes des Molé, le second celle des Molé en alliance avec Boucherat.

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Maître de Guillaume Lambert et atelier (français, actif vers 1475 - 1485), La résurrection de Lazare , vers 1480-1490Couleurs tempera, peintures or et argent, feuille d'argent et encre noire Feuille : 30,5 × 21,6 cm. J. Paul Getty Museum, Los Angeles, Ms. 25, fol. 1 

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J. Paul Getty Museum, Los Angeles, Ms. 25, fol. 1 détail

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2°) Guillaume Molé fut encore commanditaire, d’après François Avril (Très riches heures de Champagne, p. 184), d’un manuscrit des Faits des Romains egalement enluminé par l'atelier de Guillaume Lambert et conservé à Bruxelles (Bibliothèque royale, ms. 9040) . 

3°) En juin 2000 est passé chez Christie's un manuscrit enluminé sur velin, les " Heures de Molé-Boucherat" à l'usage de Troyes, daté vers 1420 et dont les enluminures sont attribuées au Maître de Rohan (actif à Troyes en 1420-1440). Mais une miniature en folio f.iii est un  frontispice armorié ajouté  par un
enlumineur (Maître du Michaut de Guyot le Peley) de c.1480. Il montre deux écus, l'un aux armes de Molé, , l'autre mi-parti Molé/Boucherat . Les boucliers sont suspendus à un casque avec un manteau bleu et or. La base du casque porte le nom GUILLERMUS. M.

4°) Des Heures de la famille Molé à l'usage de Troyes sont passés en vente chez Christie's le 23 avril 2021 avec  12 grandes miniatures attribuées au Maitre de Rosenberg , 34 lettrines historiées, vers 1480 (Rosenberg Ms.5, vente lot 9).

"Le commanditaire était un membre masculin de la famille Molé de Troyes qui portait la devise « En attandant » , qui figure sur un rouleau à nombreux liserés, et à deux initiales historiées ; la devise est accompagnée des initiales jointes « GM » dans certaines des bordures des Heures de la Croix et de l'Esprit. Les mêmes initiales reliées par un nœud d'amour sont dans une autre Heure illuminée par le même enlumineur, suggérant la possibilité que l'une ait appartenu au mari et l'autre à la femme. Les Molé furent pendant plusieurs siècles l'une des familles les plus importantes de Troyes, et plusieurs manuscrits enluminés de la fin du Moyen Âge furent réalisés ou adaptés pour eux : (i) un Livre d'Heures de l'usage de Troyes, vers 1485, enluminé par Jean Colombe de Bourges, à l'exception de la dernière miniature, qui a été enluminée par un membre du groupe Guillaume Lambert de Lyon (voir Enluminure ), et représente un membre de la famille Molé en prière (Rodez, Société des lettres, MS 1 ; voir Avril & Reynaud , 1993, n° 184) ; (ii) Guillaume de Nagis, Chronique abrégée et des rois de France , enluminée par un artiste troyen, vers 1475-1480 (Paris, BnF, MS Fr. 2598 ; voir Avril & Reynaud, n° 101) ; (iii) Passion de nostre seigneur et Vengeance de la mort , enluminés à Lyon vers 1480 par un membre du groupe Guillaume Lambert (J. Paul Getty Museum, MS 25) ; (iv) un Livre d'Heures de l'usage de Troyes, attribué au Maître Rohan à Troyes, vers 1420, et adapté vers 1480 pour Guillaume II Molé et son épouse Simone Le Boucherat (Christie's, 7 juin 2000, lot 7) , avec un frontispice armorié supplémentaire similaire à celui du présent manuscrit.

Un membre de la famille Molé du début du XVIe siècle était probablement responsable de l'ajout de la miniature héraldique du frontispice pleine page, avec les armes Molé et trois autres rouleaux « En attandant » tenus par des putti. C'est peut-être ce propriétaire du XVIe siècle qui était chargé d'insérer des feuilles pour remplacer les passages de texte perdus ; l'entrelacement face aux miniatures est cependant apparemment original : ceux face aux feuilles fournies présentent tous des traces de pigment là où auraient dû se trouver les miniatures.

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Heures de Molé, vente Christie's

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Heures de Molé, Rosenberg, vente Christie's

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https://www.christies.com/lot/lot-the-rosenberg-master-the-mole-hours-use-6311654/?from=searchresults&intObjectID=6311654

 

5°) Il fut aussi possesseur d’un Doctrinal rural de Pierre Michault (Saint-Pétersbourg, BNR, Fr. F. v. XIV,10). réalisé en 1476 enluminé par le Maître du Pierre Michault de Guyot II Le Peley, Guyot Le Pelé étant le demi-frère de Guillaume Molé (voir François Avril, Très riches heures de Champagne, p. 28).

Ce manuscrit possède le même cycle de dessins que le BnF fr 1654 « Pierre Michault, Doctrinal du temps présent et Danse aux aveugles » daté vers 1475-1480, réalisé à Troyes pour Guyot II Le Peley (armes au f. 1 : d'azur à deux colombes affrontées d'argent, au chef de gueules au lambel d'argent brisé d'une étoile d'or entre les premier et deuxième pendants ; dans les encadrements, devise "Nul bien sans peine", tenue par une colombe), et enluminé par 26 peintures .Deux autres manuscrits ont également appartenu à Guyot II Le Peley : des Heures à l'usage de Troyes (BnF, Mss., NAL 3248) et un Lancelot-Graal en quatre volumes (Cologny-Genève, Fondation Martin Bodmer, ms. 105).

 

 

6°) On retrouve ses armes, pleines, certes effacée, sur le folio 1r d'un manuscrit datable vers 1500 de la Bibliothèque Vaticane Reg. lat. 1362 

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En conclusion, les familles troyennes issue du couple Molé/Léguisé, celle de Guyot  Le Peley, celle de Guillaume II Molé en alliance avec les Le Boucherat et de Jean II Molé avec Jeanne de Mesgrigny  participent pleinement, à la fin du XVe siècle, à un mécénat associant la commande de livres enluminés et celle  de verrières , dans une production troyenne alors florissante permettant « la construction d'un atelier d'art original, où d'importants peintres s'épanouirent (le maître du Missel de Troyes, le maître de Pierre Michault de Guyot Le Peley) et se répandirent hors de Troyes ». … et fait appel à des artistes venus d'ailleurs, notamment Jean Colombe ». Jean Léguisé, évêque de Troyes de 1426-1450 était rattaché à cette famille, et il possédait également dans sa bibliothèque des livres richement enluminés. 

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LE TYMPAN.

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Tympan de la baie 232 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 232 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 232 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 232 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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1. Soufflet supérieur. Dieu le Père en gloire. Deux anges déroulant les phylactères portant la devise EN ATTENDANT du couple Molé/Boucherat.

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Tympan de la baie 232 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 232 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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2. Soufflet latéral gauche. La Vierge allaitant son Fils qui tient une fleur. Un ange présentant les armes pleines de Guillaume II Molé. Un ange présentant le monogramme du peintre verrier.

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Tympan de la baie 232 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 232 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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Détail : le monogramme du verrier.

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C'est exactement le même quen baie 132, mais il est mieux visible, notamment les deux V en chevron superposés.

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Tympan de la baie 232 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 232 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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3. Soufflet latéral droit. Saint Bernard en abbé. Un ange présentant le monogramme du peintre verrier. . Un ange présentant les armes mi-parti de Guillaume II Molé et Simone Le Boucherat.

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Tympan de la baie 232 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 232 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 232 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 232 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

 

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4. Soufflet inférieur gauche :  saint Nicolas . Écoinçons : devise EN ATTENDANT ; putto au phylactère.

 

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Tympan de la baie 232 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 232 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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5. Soufflet inférieur médian :  Marie-Madeleine et le vase d'aromates.

Inscription MARI/MADE

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Tympan de la baie 232 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 232 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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6. Soufflet inférieur droit : saint Claude en abbé (mitre, livre, croix) . Écoinçons : devise EN ATTENDANT ; putto au phylactère.

Inscription : .St. / CLAVD

N.b : les saints et la sainte renvoient-ils  aux prénoms des enfants du couple Guillaume Molé et Simone Boucherat (un fils et trois filles) figurés en baie 132 ? Les généalogies ne retiennent que Colette et peut-être Louise. Des membres de la famille Molé portent bien les prénoms de Nicolas (fils de Guillaume II Molé et père (?) de Guillaume II) et de Claude (fils de Jean II Molé).

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SOURCES ET LIENS.

— COFFINET (Abbé Jean-Baptiste), 1858,Les peintres-verriers de Troyes pendant trois siècles depuis 1375 jusqu'à 1690 "Peintres-verriers. Nomenclature des peintres-verriers de Troyes depuis 1375 jusqu'à 1690". Annales archéologiques, 1858, t. 18, p. 212-224.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9693408c/f153.item

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9693408c/f252.item

 

— DEUFFIC (Jean-Luc), 2007, "Les Très riches heures de Champagne… A propos d’un catalogue d’exposition" …

https://pecia.blog.tudchentil.org/category/edition/page/11/

"À cette époque, la production de manuscrits et de monuments était florissante. Les mécènes bourgeois de Troyes, au lendemain de la guerre de Cent Ans, provoquent un essor de l'industrie des manuscrits. Ils s'appelaient Le Peley, Molé, Le Boucherat, Mauroy. Ils commandèrent des livres d'heures ou des vitraux, ils permirent « la construction d'un atelier d'art original, où d'importants peintres s'épanouirent (le maître du Missel de Troyes, le maître de Pierre Michault de Guyot Le Peley) et se répandirent hors de Troyes ». … et fait appel à des artistes venus d'ailleurs, notamment Jean Colombe ».

l'étude de Françoise Bibolet sur le mécène troyen de la fin du XVe siècle permet de faire connaissance avec ces familles bourgeoises dont l'amour des livres se manifestait par la commande de manuscrits, notamment la fratrie Le Peley-Molé-Boucherat. . Jean Léguisé, évêque de Troyes de 1426-1450 était rattaché à cette famille, et il possédait également dans sa bibliothèque des livres richement enluminés. Simon Liboron, avocat, s'allie à la famille Mauroy, et devient maire de Troyes en 1497. Amateur d'art, il s'intéresse au Mystère de la Passion . Il fit réaliser un vitrail pour l'église Sainte-Madeleine ainsi qu'un livre d'heures (aujourd'hui conservé dans une collection particulière) dont la décoration est attribuée au maître du maître de Pierre Michault de Guyot Le Peley (catalogue n° 32 ). Très riches heures de Champagne, François Avril, Maxence Hermant, Françoise Bibolet  216 pages. 24 x 28 cm. 180 ill. Editions Hazan. ISBN : 978-2754101882. 25 €"

—  JUBAINVILLE (Henri d'Arbois de), 1862, "Documents relatifs aux travaux de construction faits à la cathédrale de Troyes pendant les XIIIe, XIVe et XVe siècles" [second article].Bibliothèque de l'École des chartes  Année 1862  23  pp. 393-423

https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1862_num_23_1_445819

https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1862_num_23_1_461956

 

 

LAFOND (Jean) 1955, "Les vitraux de la cathédrale Saint-Pierre de Troyes". In Société française d'archéologie, éd. Congrès archéologique de France : 113e session, Troyes, 1955. Orléans ; Nogent-le-Rotrou, 1957, p. 29-62.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32099177/f59.item

LEDIT (Charles-J. Abbé) 1948,  Les Hautes verrières de la cathédrale de Troyes, préfacées par S. E. Mgr Julien Le Couedic,.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3339359k.texteImage?lang=FR

 

LIEZ (Jean-Luc), 2022, "Regard(s) sur l’héraldique à Troyes au XVIe siècle". ffhal-03940420f

https://hal.science/hal-03940420/document

MARSAT (André), ‎Charles J. Ledit, ‎Angelico Surchamp · 1972 Cathédrale de Troyes, les vitraux

— MICHON ( Louis-Marie), 1941,"Un livre de raison de la famille Molé". In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1941, tome 102. pp. 306-312;

https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1941_num_102_1_449250

MINOIS (Danielle), 2005 Le vitrail à Troyes : les chantiers et les hommes (1480-1560) .Sorbonne Université presses Corpus vitrearum France Etudes VI, 1 vol. (475 p.-XXIV p. de pl.) : ill. en noir et en coul., jaquette ill. en coul. ; 33 cm

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2008_num_166_1_2453_t14_0085_0000_1

 

MINOIS (Danielle), 2003, thèse d'histoire de l'art Paris IV sous la direction de Fabienne Joubert et Michel Hérald,  La peinture sur verre à Troyes à la fin du Moyen Age

PASTAN (Élisabeth C.  BALCON (Sylvie), 2006,  Les vitraux du chœur de la cathédrale de Troyes (xiiie siècle), Paris, Cths, coll. « Corpus vitrearum - France II », 2006, 539 p.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2010_num_168_3_7592_t19_0308_0000_1

RIVIALE (Laurence),  "Danielle Minois, Le vitrail à Troyes : les chantiers et les hommes (1480-1560). Paris, P.U.P.S., 2005, 475 p. (Corpus vitrearum France, études VI)." In: Bulletin Monumental, tome 166, n°1, année 2008. La galerie à Paris (XIVe-XVIIe siècle) pp. 85-86.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2008_num_166_1_2453_t14_0085_0000_1

 

SITES

https://www.eglisesduconfluent.fr/Pages/VIT-10Troyes-CathStPierreStPaul.php

Archives de la cathédrale de Troyes :

https://www.google.fr/books/edition/INVENTAIRE_SOMMAIRE_DES_ARCHIVES_DEPARTE/RZcNAAAAQAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=%22la+Mosl%C3%A9e%22&pg=PA315&printsec=frontcoverhttps://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Troyes/Troyes-Saint-Pierre-et-Saint-Paul.htm

Inventaire :

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM10000400

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM10000423

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM10000401

https://abedehem.blogspot.com/2016/11/des-troyens-en-champagne.html

https://www.crhf.net/fr/view.php?file=/prive/bibliopdf/DernierMole.pdf

https://www.mesvitrauxfavoris.fr/troyes%20cathedrale%20baie%20232.htm

http://bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/0aea6dba5e47fc7c06bf9a08c96c2f96.pdf

https://www.culture.gouv.fr/ar/29/5/2/2/4/Travaux-de-mise-en-securite-et-de-protection-de-la-Cathedrale-de-Troyes

https://man8rove.com/fr/blason/g97njbn-mole

https://www.christies.com/en/lot/lot-1793926 Livre d'ehuers Molé/Boucherat

https://man8rove.com/fr/profile/gddr0txwb-simone-boucherat

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10081879f/f7.item

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Héraldique XVe siècle Devises.
19 février 2024 1 19 /02 /février /2024 10:39

Les vitraux de la cathédrale de Troyes : les baies 131 (Adoration des Mages, 1501)  et 231 ( histoire de Job 1501-1502) du triforium et des fenêtres hautes du côté nord de la nef. Auteur inconnu. Offerte par Jehanne de Mesgrigny veuve de Jean Molé.

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Voir : 

Voir aussi  les vitraux du transept sud de la cathédrale de Sens, réalisés par des peintres verriers de Troyes entre 1500 et 1503 :

 

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PRÉSENTATION GÉNÉRALE.

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Avec 1 500 m² de verrières, allant du XIIIe au XIXe siècle, la cathédrale de Troyes est   l’un des plus vitrées de France.  Elle possède un triforium totalement vitré, (situé à mi-hauteur et qui fait le tour du bâtiment), ce qui est assez exceptionnel. Les vitraux de la cathédrale de Troyes sont considérés comme une œuvre majeure de la peinture sur verre en France. 

 

Les 20 verrières hautes de la nef forment un ensemble homogène. Elles ont été réalisées entre 1498 et 1505 par plusieurs peintres-verriers  dont le nom de certains sont connus (Pierre Maçon, Jean Verrat, Balthasar Godon, Lievin Varin et le cartonnier Nicolas Cordonnier). Parmi les 66 « verriers » recensés dans les archives entre 1470 et 1560, 37 peuvent être considérés comme des peintres verriers. Regroupés autour de la collégiale Saint- Urbain, ils travaillaient au sein de structures familiales et fondaient des dynasties, comme les Verrat ou les Macadré. Leur atelier était une petite structure dirigée par un peintre verrier qui n’employait qu’un ou deux serviteurs, selon ses moyens, comme on le voit à Paris et en Provence (D. Minois).

Selon le rédacteur de la notice de l'Inventaire, rédigée en 1999, "Leur iconographie répond à la seule volonté des multiples donateurs. Leur véritable lien provient plus de la technique que du style : les peintres-verriers ont mis l'accent sur la lisibilité des compositions (larges registres de scènes, mise en valeur des faits et gestes des personnages par la réduction du rôle de l'architecture et des arrières-plans, modelé très appuyé, absence de chef-d'oeuvre et de gravure sauf dans la baie 233). Certains aspects rappellent les vitraux du milieu du 13e siècle des parties hautes du choeur : la gamme colorée très vive avec barbes et cheveux en pleine couleur, la mise en plomb des yeux de certains personnages, les fonds de mosaïque. Si la Renaissance italienne ne s'y fait pas encore sentir, Jean Lafond reconnaît une influence venue de l'est dans la verrière de saint Pierre (notamment l'atelier strasbourgeois de Pierre d'Andlau). Pour Emile Mâle, la présence dans ces verrières d'une forte veine d'inspiration populaire évoque l'imagerie d'Epinal."

Au contraire, Danielle Minois (2003 ; 2005) souligne la cohérence de ces ensembles qui illustrent en un discours argumenté et savant l’histoire du salut. Seul un clergé cultivé a pu élaborer ces programmes ; il l’a donc imposé aux donateurs qui l’ont financé. Parce que « le choix des sujets des verrières posées dans les églises est un reflet de la vie intellectuelle et religieuse », elle signale en outre les réactions des commanditaires face à la Réforme à travers les thèmes choisis, surtout après 1550 : l’histoire de Daniel ou de Tobie, la légende de l’hostie profanée. Elle montre comment les mêmes thèmes peuvent changer de sens face à un climat de remise en cause de l’Église romaine. (L. Rivale)

Ces 20 verrières hautes de la nef se répartissent entre les baies du triforium (galerie à trois arcades entre chaque travée), qui portent les numéros 127 à 136, et, au dessus de celles-ci, les baies hautes homologues portant les numéros 227 à 236. Selon la numérotation internationale des vitraux, les baies nord portent un numéro impair et les baies sud un numéro pair.

Les baies 131 (triforium) et 231 occupent la troisième travée côté nord.

 

Nous avons donc ainsi :

 

a) du côté nord, depuis le transept vers le fond de la nef :

-baies 127 et 227 : Saints ; vie de saint Pierre.  réalisée en 1502, don d'Henri II de Lorraine Vaudémont, évêque de Metz ;

-baies 129 et 229 : Histoire de Tobie. 1500 ; don de Jean Fuestot l'Aîné (marchand et bourgeois de Troyes dans l'Aube) et de Denise Chappelain sa femme. Monogramme [du peintre verrier en tête de lancette de la baie 129].

-131 et 231 : Adoration des mages, et Histoire de Job. Don de Jeanne de Mesgrigny veuve de Jean Molé. 1501. Inscription et armoiries. Monogramme d'un verrier au tympan.

-133 et 233 : légende de saint Sébastien ; réalisée en 1501 par Lievin Varin, don de la confrérie de saint Sébastien ; un écu armorié d'Odard Hennequin mis en place en 1502-1503 par Jeancon Garnache et Nicolas Hulins a disparu.

- 135 et 235 : Légende de la Vraie Croix ; réalisées entre 1501 et 1502 par Jean Verrat, don de Claude Dorigny, veuve de Jean Péricard. Armoiries identifiées. Monogrammes. Très restaurées au XIXe.

b) du côté sud :

-baies 128 et 228 : Calvaire ; saints et saintes. 1499 ; peintre-verrier Balthazar Godon ; armoiries (identifiées) : Jean Huyard chanoine de la cathédrale, et Guillaume Huyard avocat du roi à Troyes 

-baies 130 et 230 : Arbre de Jessé. Verrière réalisée par Lievin Varin entre 1498 et 1499, don de Jean de Marisy et Guillemette Phélipe sa femme. En baie 230, toute la famille de Jean de Marisy et de Guillemette Phélipe (ses frères, ses 9 filles et belles-filles) est représentée au bas de cette verrière. Armoiries.

-baies 132 et 232 :  Annonciation et Nativité. Parabole du Fils Prodigue. Don de Guillaume Molé et Simone Boucherat , 1499.  Réalisée en 1499 peut-être par Pierre I maçon (inscription ne notant que son prénom). Armoiries identifiées, devise "en attendant", monogrammes [du verrier]

-baies 134 et 234 : Vie de Joseph (biblique) ; réalisée en 1499, don d'Agnès Bonjean, veuve de Jehan Thévenin (écuyer et notaire royal à Troyes) son mari . Armoiries identifiées et monogrammes en baie 134. Inscription mentionnant le commanditaire et la date en baie 234.

-baies 136 et 236 : Histoire du prophète Daniel ; réalisées en 1499 par Pierre Maçon, don de Jean Corart, marchand de Troyes et de Marguerite, sa femme (inscription) ; les vitraux du 15e siècle du triforium (baie 136) ont disparu et sont remplacés par des vitraux du 20e siècle sur le thème de l'histoire de Daniel.

 

 

 

 

 

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Adoration des mages, baie n° 131 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Adoration des mages, baie n° 131 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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I. LA BAIE 131 : L'ADORATION DES MAGES (1501).

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Elle mesure 350 cm de haut et 600 cm de large, et est divisée en trois baies de deux lancettes trilobées sous un tympan à deux mouchettes et un soufflet. Les mages se dirigent vers la crèche  abritant Joseph, la Vierge et l'Enfant,  placée vers la droite et donc vers le chœur. Elle relève, comme le montrent les armoiries et devises, de la même donation que la baie sus-jacente 231, par Jehanne de Mesgrigny veuve de Jean Molé, , datée de 1500. Or on sait que la réalisation d'une verrière prend un an après la date de la donation.

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Voir aussi :

https://www.eglisesduconfluent.fr/Pages/VIT-10Troyes-CathStPierreStPaul.php

https://www.eglisesduconfluent.fr/imagesAT/AT-Job/Job_10Troyes_CathedraleStPierreStPaul-Vitrail-Bg.jpg

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/memoire/IVR21_19891000307ZA

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Adoration des mages, baie n° 131 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Adoration des mages, baie n° 131 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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1. Les lancette A et B :   BALTHAZAR

Dans la lancette A, quatre seigneurs ou soldats au service des rois mages se succèdent ; trois portent des hallebardes , ils sont coiffés de bonnets à plumes et vêtus de tuniques sur des chausses ajustées vertes. Devant eux, un africain, portant des boucles d'or à ses oreilles et un collier d'or, présente une coupe en or qui doit contenir la myrrhe. 

Le roi ou mage BALTHASAR porte également des boucles d'oreilles en or (des maillons de chaîne) : par ce détail, l'artiste montre que Balthasar est, comme son valet, originaire d'Afrique, selon un code iconographique du XVe siècle qui s'affirme à la Renaissance (Dürer, Adoration, 1504) . Il est couronné, il tient un sceptre et est luxueusement vêtu ; on remarque notamment ses chausses à crevés, alors que la mode venue d'Italie ou des Lansquenets ne se généralisera que plus tardivement au XVIe siècle en France. 

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Adoration des mages, baie n° 131 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Adoration des mages, baie n° 131 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Adoration des mages, baie n° 131 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Adoration des mages, baie n° 131 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Adoration des mages, baie n° 131 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Adoration des mages, baie n° 131 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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Dans les lobes du triforium nous trouvons deux écus suspendus, l'un au monogramme du Christ IHS et l'autre aux armes des Molé, donateurs du vitrail, de gueules à deux étoiles d'or en chef et un croissant d'argent en pointe. Au dessus se lit dans une banderole la devise de cette famille "POVR MIEVX AVOIR".

On trouve cette expression comme deuxième partie de deux proverbes équivalents : "Endurer pour mieux avoir" et "savoir attendre pour mieux avoir". Mais ici, la suite du décor va nous révéler la devise complète : CVIDER DECOYT POUR MIEVX AVOIR.

"Cuider" signifie "tenir pour vrai, croire, penser". Le sens premier de "décevoir" est "tromper". Jean-Luc Liez l'interprète comme "penser ou croire, déçoit".

Charles Fichot est plus clair : "veut dire qu'on s'est souvent trompé dans ses espérances ; que trop de confiance nuit, qu'on se trompe par trop de présomption".

Les deux étoiles et le croissant de l'écu des Molé sont des pièces posées en chef d'œuvre. Ces deux meubles pourraient renvoyer à l'Islam (et à une source d'approvisionnement des étoffes ?).

Jeanne de Mesgrigny et son époux Jean de Molé, qui sont représentés en donateurs sur la baie 231, s'affichent donc comme donateurs également de cette baie 131.

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Adoration des mages, baie n° 131 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Adoration des mages, baie n° 131 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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2. Les lancettes C et D : MELCHIOR ; JASPART

Traditionnellement, Melchior est le roi le plus âgé et c'est lui qui est figuré agenouillé devant l'Enfant. Il y a ici une interversion, et Melchior, debout, soulève son chapeau coiffée de la couronne et avance la jambe pour saluer en présentant son vase (d'encens). Au dessus de lui, l'écu suspendu par un ruban porte le monogramme de Marie, un M surmonté du tilde.

Le roi suivant est dénommé JASPART. C'est là un indice important, car cette graphie se retrouve dans le Mystère de la Passion de Troyes qui fut joué à Troyes de 1482 à 1490 : les donateurs ont donc pu y assister. Le manuscrit en trois volumes et 23000 vers  est conservé à l'Hôtel de Ville, qui est l'ancien hôtel particulier de Jean Molé. Le texte qui était joué en quatre journées empruntait d'une part au Mystère du Vieil Testament ainsi qu'au Mystère de la Passion d'Arnoul Gréban. On sait qu'une des hypothèses d'Émile Mâle est de voir dans le théâtre une des sources de l'iconographie des monuments religieux.

Dans le texte d'Arnoul Gréban, le roi se nomme JASPAR. Il est le premier roi, devant MELCIOR et BALTAZAR le troisième. Les trois offrent "l'or, la mierre [myrrhe] et l'encens". Dans le texte de Troyes, chaque roi (JASPART, MELCÏOR et BALTHAZAR) sont accompagnés de leur "pages" Fleuriet, Friolet et Sadinet  : ce sont peut-être eux qui sont représentés ici en début de cortège. JASPART présente (vers 5470) l'or , Melcïor l'encens qui "montre divine intelligence" et BALTHAZAR la myrrhe "contraire à toute putréfaction" et qui donc, par sa pureté, atteste de "l'incarnation faicte sans virille semence".

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Jaspart porte des cheveux blancs (et non gris comme Melchior) et une barbe blanche et longue. Il porte l'épée au côté gauche. Son chapeau couronné et rabattu sur la nuque. Ses genoux commencent à se fléchir pour s'agenouiller.

On admirera la graphie des trois noms en lettres gothiques jaunes aux fûts perlés.

L'écu placé au dessus de Jaspart est mi-parti, avec en 1 les armes de Molé, néanmoins affectées d'une bordure engrelée d'or indiquant que ce sont celles de Jean II Molé fils cadet de Guillaume Molé,  et en 2 l'association des armes d'argent au lion de sable   qui sont celles de Jeanne de Mesgrigny, et  de gueules au  chevron d'argent soutenant un oiseau d'or pour brisure.

Les armes de Jean Molé figurent sur son portrait , en enluminure de son Livre d'heures de 1485. (Voir aussi BnF fr 2598 f.131v). Jean II Molé est un bourgeois et bibliophile troyen, fils de Guillaume I Molé et Jeannette Lesguisé (sœur de l’évêque Jean Léguisé), et  frère de Guillaume II et de Jacquette Molé. Il fut échevin de Troyes en 1472, 1487 et 1491 avant de mourir en 1492 ou 1493. Voir ici

Sa mère Jeannette Lesguisé , fille  de Huet Léguisé, marchand drapier teinturier de Troyes annobli en 1431 et conseiller de Troyes, avait d'abord épousé vers 1414 Guyot I Le Peley (1390-1427)  changeur  forain et marchand troyen, bourgeois de Troyes , trésorier de la reine (1418-1419) et  maître de la monnaie de Troyes (1422-1425) . Leur fils Guyot II Le Peley (v1420-1489), demi-frère de Jean Molé, travailla en étroite collaboration  avec  lui, et avec Guillaume Molé II, notamment en armant des bateaux en Méditerranée. Ce Guyot II épousa Nicole Hennequin, et ce couple commanda des Livres d'Heures soit au Maître de Troyes (BnF NAL 3248) soit avec Jean Colombe (B.M. Troyes ms 3901).

Il serait intéressant de rechercher des liens éventuels entre ce vitrail et les enluminures du Livre d'heures de Jean Molé, réalisé par l'atelier de Guillaume Lambert en collaboration avec Jean Colombe, vers 1485 (Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, Rodez, Ms.1), ou encore avec les autres enluminures de Guillaume Lambert réalisées pour Claude Molé.

 

La devise est CVIDER DECOYT  POUR MIEVLX AVOIR.

 

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Portrait de Jean Molé dans son Livre d'Heures de 1485

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Voir aussi : les Heures de Claude Molé fils de Jean II Paris, v.1500 par le maître du Triomphe de Pétrarque: Morgan Library New York Ms M.356 f.66r

Deux hommes Maures tiennent le blason de gueules à deux étoiles d'or en chef et un croissant d'argent en pointe (l'argent a noirci) à bordure engrelée d'or. Le heaume à lambrequins et coiffé d'un tortil  porte en guise de cimier une femme nue aux longs cheveux blonds-roux dont le phylactère indique : CVIDER DECOIT.

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Heures de Claude Molé France, Paris, ca. 1500 Morgan Library MS M.356 fol. 66r

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Dans le même manuscrit folio 59r, Claude Molé est présenté par son saint patron au dessus de la devise CVIDER DECOIT. La devise est citée seule, de façon indépendante  de celle de son père "Pour miueux avoir", et on la retrouve au folio 54v.

 

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Heures de Claude Molé folio 59r

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Heures de Claude Molé France, Paris, ca. 1500 MS M.356 fol. 54v. En marge inférieure, parchemin inscrit de la devise, CVIDER DECOIT, en lettres d'or sur fond bleu et rouge.

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Adoration des mages, baie n° 131 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Adoration des mages, baie n° 131 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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Lancette E et F. La Vierge, Joseph et l'Enfant Jésus.

Sous un abri ouvert formant crèche, et sur le même sol carrelé noir et blanc que les panneaux précédents, la Vierge, assise sur un bnac très large, présente Jésus aux mages : ce dernier tend les bras vers le vase offert. Au dessus d'eux est l'étoile (l'estoille du Mystère v.5327) qui a guidé les mages.

Le manteau  bleu de la Vierge est doublé d'une soie damassée rouge.

Sur l'autre lancette, saint Joseph s'appuie sur son bâton devant l'âne et le bœuf.

Au dessus de lui, nous retrouvons l'écu suspendu, mais cette fois-ci il est losangique, c'est donc celui d'une femme, Jeanne de Mesgrigny. Ce sont ses armes qui viennent en 1, accompagnées en 2 des armes  de gueules au  chevron d'argent soutenant un oiseau d'or, qui sont celles de Mesgrigny et aussi celles de Cochot seigneur de Villecerf (Troyes). Mais en fait les familles Cochot et Mesgrigny portaient alors les mêmes armes, la première en écartelé, la seconde en parti, ce qui indique communauté d'origine. 

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Adoration des mages, baie n° 131 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Adoration des mages, baie n° 131 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Adoration des mages, baie n° 131 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Adoration des mages, baie n° 131 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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II. LA BAIE 231 : L'HISTOIRE DE JOB (1501-1502).

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PRÉSENTATION.

Cette verrière  mesure  10 m de haut et 6 mètres de large, elle comporte 6 lancettes réunies deux par deux sous un soufflet et un tympan à 9 ajours et écoinçons. Les lancettes sont organisées en deux registres.

Chaque registre est lui-même découpé en trois scènes sur deux lancettes : chacune des six scènes est donc formée de deux panneaux soulignés dans une fausse architecture par une accolade à pampres sous un entablement occupé par des putti et les blasons et devises des donateurs. Les têtes de lancettes  des six lancettes sont aussi occupées par ces putti et ces blasons. Soit au total quatre blasons et une devise 

Sur les six scènes, celle du bas à gauche est reservée aux donateurs. L'inscription qui se déroule tout au long du registre inférieur identifie le couple de donateurs représentés , il s'agit comme nous l'avons vu de Jeanne de Mesgrigny, veuve de Jean Molé et donatrice en 1500. 

Les cinq autres racontent l'histoire de Job.

Mais cette histoire débute au tympan, par trois scènes réparties sur trois mouchettes.

Le schéma du remarquable site églisesduconfluent.fr illustre clairement cela :

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Site eglisesduconfluent.fr

 

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Histoire de Job, baie n° 231 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Job, baie n° 231 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

 

 

 

Les deux lancettes de gauche, registre inférieur : L'inscription de donation. Les donateurs.

 

—Inscription : "Damoiselle Jehanne de Mesgrigny vesue de Jehan Mole en son vivant escuyé seigneur de Villy le Maréchal a donné cette verrière et fut faite en l'an mil cinq cent"

 

 

 

Histoire de Job, baie n° 231 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Job, baie n° 231 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

 

 

En 1500-1501, le maître-maçon de la cathédrale, Jehançon Garnache est payé  pour "avoir assis l'huis de fer de la verrière de la Moslée". Mais dès 1489 ce maçon avait commencé à tailler "les formettes (remplage?) où sera le verre" du triforium et il poursuivi la confection de ces formettes jusqu'en 1499 .

 

 

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Inscription sur la partie supérieure de ce registre, lancettes C et F  : devise : CVIDER DECOYT / POUR MIEUX AVOIR

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La famille Molé.

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"La famille Molé est l'une des plus célèbres familles française de la noblesse parlementaire ; elle est originaire de la région de Troyes. L'ascension sociale de cette famille commence probablement à la fin du XIIIe siècle, et son histoire se termine au milieu du XIXe siècle, avec la mort de son dernier représentant mâle, Mathieu Molé. Héritière d'un prospère commerce de draps depuis le milieu du xve siècle, la famille s'est agrégée à la noblesse par charges parlementaires dès 1537 "

La famille apparaît dans l'histoire avec Jacquin Molé, habitant de Savières cité pour la première fois en 1294. Le fils de ce dernier, Garnier Molé, occupe un poste de censitaire toujours à Savières en 1304. En 1401, un certain Nicolas Molé (probablement né vers 1350) est cité comme sergent et mesureur du chapitre de Saint-Pierre à Troyes. Son fils, Jean Molé (né vers 1370), est connu comme bourgeois de Troyes et épouse Denise de Marcheville. Ils ont notamment Guillaume Molé (1405-1459), riche drapier  [époux de Jeanne Léguisé, soeur de l'évêque de Troyes, décédée en 1514)]. Leur fils aîné Guillaume épousera en 1467 Simone Boucherat.

Par son mariage avec Jeanne de Mesgrigny dame de Saint-Rémy, leur fils cadet Jean Molé (1435-1493) fait entrer la seigneurie de Villy-Maréchal dans la famille Molé. Il est lui aussi qualifié de marchand et bourgeois de Troyes. Il rend hommage au comte de Nevers pour son fief de Villy le 5 octobre 1487. Le couple laisse trois garçons et quatre filles, dont six resteront établis en Champagne. L'aîné, Claude Molé [qui épousa en 1480 Barbe Hennequin]  succède à son père et rend hommage pour Villy le 14 janvier 1529 ; il est le fondateur de la branche aîné qui s'éteint en 1678 à la mort du dernier seigneur de Villy, Pierre Molé.

C'est à cette époque que les Molé adoptent pour armoiries de gueules, à deux étoiles d'or en chef et au croissant d'argent en pointe. C'est le blason initial des Molé, notamment visible sur le portrait de Jean II Molé datant de 1485. Pour ce dernier, la bordure engrêlée indique que c'est le fils cadet de Guillaume Molé. Le nom de Molé pourrait venir du toponyme « mole », désignant en Champagne un tas ou une meule. Toutefois, les armoiries de la famille questionnent, avec la présence conjointe du croissant lunaire et de deux étoiles, deux symboles qui semblent évoquer l'islam. Durant la période de commerce drapier de la famille dans les grandes foires de Champagne, et tout comme les Cambefort, marchands qui étaient représentés à Troyes, Aurillac et au Puy-en-Velay, mais aussi à Montpellier. 

Le cadet de Jean Molé, Nicolas, est connu comme seigneur de Jusanvigny. Il devient surintendant de Champagne et s'établit ensuite à Paris, devenant conseiller à la cour des aides, puis conseiller au parlement de Paris en 1517. Il écartèle ses armes de celles des Mesrigny ou Mesgrigny (famille de sa mère). Il est marié trois fois : d'abord à Jeanne Hennequin, puis à Jeanne Charmille et enfin à Marie de La Grange-Trianon. Il décède en 1542. De son premier mariage il laisse Nicolas (1536-1586), conseiller du roi et intendant général des finances ; il fonde la branche des seigneurs de Jusanvigny, qui s'éteint par les mâles en 1658 avec Jean Molé. De son troisième mariage, il laisse Édouard (1540-1614), fondateur du rameau de Champlâtreux, qui s'éteint en 1872, avec la mort de Clotilde Molé, fille de Mathieu Molé, ministre de Louis-Philippe." (d'après Wikipédia)

 

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Histoire de Job, baie n° 231 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Job, baie n° 231 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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La donatrice Jeanne de Mesgrigny présentée par son saint patron Jean l'évangéliste.

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Saint Jean tient la palme, l'un de ses attributs rappelant son rôle lors de la Dormition de la Vierge, et la coupe de poison rappelant l'épreuve face à Simon le magicien : un serpent ou dragon ailé sort de la coupe.

Jeanne de Mesgrigny est agenouillée mains jointes devant son livre de prière à fermoir d'or et étoffe de transport ; elle est vêtu d'une robe violette à manches fourréeset à ceinture de tissu. Sa coiffe encadre le visage.

 

 Jeanne de Mesgrigny (née vers 1440 et décédée après le 18/02/1496), dame de Mesgrigny, Villy-Le-Maréchal, Assenay et Saint-Rémy-sous Barbuisse  épousa vers 1475 et avant le  05/10/1487 Jean Molé, écuyer, marchand Bourgeois-drapier à Troyes, seigneur de Villy , décédé  dès 12/10/1493 . La branche Jusanvigny de Molé  écartèle, depuis, ses armes avec celles de Mesgrigny.

L'hôtel particulier de Jeanne de Mesgrigny, du XIVe siècle,  devait être remarquable, puisqu'en 1494, le maire de Troyes l'acheta au nom de la ville : il deviendra l'hôtel de ville, avant de tomber en ruine .

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La donatrice est dite "la Moslée" dans les livres de compte, et les seigneurs de Molé s' y orthographient parfois "Moslé". Mais c'est le nom générique de toute épouse Molé, sur ces livres de compte (1462 : "A la Molée pour l'achat d'ung tablier contenant six aulnes de Paris et de un aulnes à la mesure de Troies de large, garny de touaille de pareille longueur, pour porter à Rome, présenter et donner à Monseigneur le cardinal d'Avignon, pour recognoistre le plaisir et service qu'il avoit fait à l'église à cause du pardon général estant en icelle, pour ce paie xv escus d'or qui valent xx 1. xn s. vi d.")

Un Guillaume Moslé apparaît dans les comptes de la cathédrale de Troyes comme donateur de la verrière du Fils prodigue pour un réglement au verrier Pierre en 1498.

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Au dessus de Jeanne de Mesgrigny sont figurés ses armes tenues par deux putti, dans un écu en losange, mi-parti Molé et de Mesgrigny comme en lancette D du triforium.

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Histoire de Job, baie n° 231 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Job, baie n° 231 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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Le donateur Jean Molé présenté par son saint patron saint Jean-Baptiste.

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Le saint tient l'agneau pascal tenant l'étendard de la résurrection, sur le livre.

Jean Molé est agenouillé mais jointes vêtu d'un manteau de même couleur violette que son épouse, et doublé de fourrure au col et aux manches, sur une robe ou pourpoint rouge vif.

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Au dessus, deux putti tronqués sur une collerette bleue jouent l'un du luth, et l'autre un instrument à vent.

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Histoire de Job, baie n° 231 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Job, baie n° 231 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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L'HISTOIRE DE JOB : LE TYMPAN.

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Introduction.

L'histoire de Job est représentée par enluminures dès les initiales des manuscrits de Moralia in Job du XIIe siècle (*), ou sur des bibles moralisées du XIIIe siècle et en vitrail sur une baie D de la Sainte-Chapelle au XIIIe siècle. La base Mandragore propose 109 enluminures pour le XVe siècle, dont 63 pour Moralia in Job et 11 pour la Bible historiale de Guiard des Moulins. Mais la base POP propose 808 enluminures! L'histoire est aussi sculptée, comme au pilier central du portail des Calendes de la cathédrale de Rouen ( fin XIIe-début XIVe). L'histoire donne lieu à une verrière à l'église Saint-Patrice de Rouen, baie 20 (XVIe siècle).

(*) Moralia in Job, ou "Morales sur Job", de Grégoire le Grand, pape en 590, fut l'un des textes les plus lus et copiés au Moyen-Âge.

On notera enfin, en relation avec la réflexion sur les rapports entre théâtre religieux et verrières développée à propos de l'Adoration des mages du triforium, que l'histoire de Job donnait lieu à des Mystères, comme à Rouen en 1556 (in Petit de Julleville). Un Mystère de la patience de Job fut écrit vers 1450.  Jean Lafond mentionne  "un Mystère de Job à quarante-neuf personnages, dont on possède un manuscrit copié en 1478 (Bibl. nat., ms.fr. 1774) et plusieurs éditions imprimées à Paris, à Lyon, à Troyes (Nicolas Oudot 1613 et 1621) et à Rouen aux XVIe et XVIIe siècles."  Ce Mystère de Job, à quarante-neuf personnages, fut imprimé à Rouen en 1604 par Romain de Beauvais. Voir BnF Français 1774 une copie datée de 1478 provenant de la bibliothèque d'Anet en 1724.

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Job devant ses "amis", Bible moralisée Vienne ÖNB 1179 f.159v. Elle a été achevée avant 1223, car elle était celle de Louis VIII,

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Le Christ et Job sur son fumier Bodleian Library Bodl 270b f.223v, XIIIe siècle

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Dans les Bibles moralisées, la page est découpée en deux colonnes de plusieurs vignettes et le texte biblique est accompagnée de textes et d'enluminures sur la signification morale du récit.  Voir ainsi le BnF français 166 f. 102v à 113ra du XVe siècle. On y retrouve les thèmes repris par la verrière de Troyes, mais aussi des illustrations des discours des amis. On compte, tel un roman graphique, 116 vignettes, dont la moitié illustrant le Livre de Job et l'autre moitié les mises en relation à la vie du Christ ou des scènes moralisatrices.

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BnF fr 166 f.103 Gallica

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Bible moralisée du XVe siècle, BnF fr 166 f. 104v, Gallica

 

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Bible moralisée BnF fr 166 f.104v, Job affligé par Satan.

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BnF fr 166 f. 105r

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On comparera les dernières enluminures au registre inférieur de la verrière : le texte francais, proche du texte biblique, dit : "Nostre seigneur adiousta à Job plus de biens au double qu'il navait en devant , quatorze mille brebis, six mille chameus, mille couple de bœufs et mille anesse, sept fils et  sept filles. Job donna à ses filles héritage au milieu de leurs frères et [vec plus] des douleurs en grande prospérité".

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Bible moralisée BnF fr166 f.113a, Job retrouve ses biens et ses enfants.

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Bien-sûr, les illustrations de la verrière ne peuvent rendre compte des débats théologiques tentant de justifier le sort du pauvre Job : ils montrent les évènements initiaux et finaux du Livre.

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Job 1 :1-6 :

"Il y avait dans le pays d'Uts un homme qui s'appelait Job. Et cet homme était intègre et droit; il craignait Dieu, et se détournait du mal. Il lui naquit sept fils et trois filles. Il possédait sept mille brebis, trois mille chameaux, cinq cents paires de boeufs, cinq cents ânesses, et un très grand nombre de serviteurs. Et cet homme était le plus considérable de tous les fils de l'Orient. Ses fils allaient les uns chez les autres et donnaient tour à tour un festin, et ils invitaient leurs trois soeurs à manger et à boire avec eux. Et quand les jours de festin étaient passés, Job appelait et sanctifiait ses fils, puis il se levait de bon matin et offrait pour chacun d'eux un holocauste; car Job disait: Peut-être mes fils ont-ils péché et ont-ils offensé Dieu dans leur coeur. C'est ainsi que Job avait coutume d'agir.  Or, les fils de Dieu vinrent un jour se présenter devant l'Éternel, et Satan vint aussi au milieu d'eux."

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Histoire de Job, baie n° 231 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Job, baie n° 231 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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1. Dieu le Père autorise Satan à mettre Job à l'épreuve.

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Texte : Job 1:7-12 :

"L'Éternel dit à Satan: D'où viens-tu? Et Satan répondit à l'Éternel: De parcourir la terre et de m'y promener. L'Éternel dit à Satan: As-tu remarqué mon serviteur Job? Il n'y a personne comme lui sur la terre; c'est un homme intègre et droit, craignant Dieu, et se détournant du mal.  Et Satan répondit à l'Éternel: Est-ce d'une manière désintéressée que Job craint Dieu?  Ne l'as-tu pas protégé, lui, sa maison, et tout ce qui est à lui? Tu as béni l'oeuvre de ses mains, et ses troupeaux couvrent le pays.  Mais étends ta main, touche à tout ce qui lui appartient, et je suis sûr qu'il te maudit en face.  L'Éternel dit à Satan: Voici, tout ce qui lui appartient, je te le livre; seulement, ne porte pas la main sur lui. Et Satan se retira de devant la face de l'Éternel."

 

 

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Description.

Dieu est représenté en majesté dans une nuée, assis, bénissant, coiffé de la tiare et portant l'orbe.

Satan, gris-bleu sur fond rouge,  est allongé à ses pieds, cornus et griffu, avec une queue verte de serpent. Il tient une sorte de fléau articulé (que nous retrouverons plus bas).

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Histoire de Job, baie n° 231 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Job, baie n° 231 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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2. Satan s'en prend  à Job.

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Texte 

" Un jour que les fils et les filles de Job mangeaient et buvaient du vin dans la maison de leur frère aîné, il arriva auprès de Job un messager qui dit: Les boeufs labouraient et les ânesses paissaient à côté d'eux; des Sabéens se sont jetés dessus, les ont enlevés, et ont passé les serviteurs au fil de l'épée. Et je me suis échappé moi seul, pour t'en apporter la nouvelle.

 Il parlait encore, lorsqu'un autre vint et dit: Le feu de Dieu est tombé du ciel, a embrasé les brebis et les serviteurs, et les a consumés. Et je me suis échappé moi seul, pour t'en apporter la nouvelle. Il parlait encore, lorsqu'un autre vint et dit: Des Chaldéens, formés en trois bandes, se sont jetés sur les chameaux, les ont enlevés, et ont passé les serviteurs au fil de l'épée. Et je me suis échappé moi seul, pour t'en apporter la nouvelle. Il parlait encore, lorsqu'un autre vint et dit:

Tes fils et tes filles mangeaient et buvaient du vin dans la maison de leur frère aîné; et voici, un grand vent est venu de l'autre côté du désert, et a frappé contre les quatre coins de la maison; elle s'est écroulée sur les jeunes gens, et ils sont morts. Et je me suis échappé moi seul, pour t'en apporter la nouvelle.

 Alors Job se leva, déchira son manteau, et se rasa la tête; puis, se jetant par terre, il se prosterna, et dit: Je suis sorti nu du sein de ma mère, et nu je retournerai dans le sein de la terre. L'Éternel a donné, et l'Éternel a ôté; que le nom de l'Éternel soit béni!  En tout cela, Job ne pécha point et n'attribua rien d'injuste à Dieu."

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Description.

Satan, en diable rouge, frappe avec un marteau sur le toit de la maison des fils de Job : celle-ci s'écroule et tue les trois fils et les filles de Job, qui étaient attablés.

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Histoire de Job, baie n° 231 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Job, baie n° 231 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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Les monogrammes du peintre-verrier.

Dans les écoinçons, deux monogrammes proche de "quatre de chiffre" sont sans doute les marques de verriers. D'autres monogrammes, différents mais proches, se retrouvent soit sur un écu du tympan de la verrière n°232, offerte par Guillaumme Molé, soit sur les baies 129, 231, 235, 232 et 134 .

On distingue sur ces monogrammes un V à l'extrémité d'une tige doublement barrée pouvant évoquer une clef.

Voir l'exemple relevé par Emile Alé  à Cravan (Yonne) — à 100 km au sud de Troyes— daté de la fin du XVe siècle et où on retrouve cette forme générale de clef :

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Voir aussi le vitrail de 1503 de la cathédrale de Toul, selon V. Lamarque.

Voir le monogramme VB du verrier Valentin Bousch à Saint-Nicolas-le-Port (bas-côté nord, vers 1514) ou à la cathédrale de Metz

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Histoire de Job, baie n° 231 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Job, baie n° 231 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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3. Satan s'en prend  aux troupeaux de Job.

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Trois soldats (les Sabéens ou des Chaldéens) armés de hallebardes et de piques capturent les bœufs les  chameaux, les brebis, et les ânesses  de Job.

On remarque les mêmes marques en quatre de chiffre.

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Histoire de Job, baie n° 231 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Job, baie n° 231 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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3b. Les serviteurs annonçant à Job (au centre) les désatres. Job déchire ses vêtements.

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Rappel : Trois serviteurs armés de piques viennent alors annoncer à Job les catastrophes. Job se lève, déchire ses vêtements, et tombe à terre disant « Nu je suis sorti du ventre de ma mère, et nu je retournerai dans le sein de la terre. Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris, loué soit le Nom du Seigneur »

 

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Histoire de Job, baie n° 231 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Job, baie n° 231 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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Le registre supérieur.

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Histoire de Job, baie n° 231 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Job, baie n° 231 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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4. Satan face à Job sur son tas de fumier.

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Texte Job 2 :1-8

"Or, les fils de Dieu vinrent un jour se présenter devant l'Éternel, et Satan vint aussi au milieu d'eux se présenter devant l'Éternel. L'Éternel dit à Satan: D'où viens-tu? Et Satan répondit à l'Éternel: De parcourir la terre et de m'y promener. L'Éternel dit à Satan: As-tu remarqué mon serviteur Job? Il n'y a personne comme lui sur la terre; c'est un homme intègre et droit, craignant Dieu, et se détournant du mal. Il demeure ferme dans son intégrité, et tu m'excites à le perdre sans motif. Et Satan répondit à l'Éternel: Peau pour peau! tout ce que possède un homme, il le donne pour sa vie. Mais étends ta main, touche à ses os et à sa chair, et je suis sûr qu'il te maudit en face.  L'Éternel dit à Satan: Voici, je te le livre: seulement, épargne sa vie.  Et Satan se retira de devant la face de l'Éternel. Puis il frappa Job d'un ulcère malin, depuis la plante du pied jusqu'au sommet de la tête. Et Job prit un tesson pour se gratter et s'assit sur la cendre."

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Description.

Inscription : JOB / SATAN.

Têtes de lancettes :  putti tenant un cordon à gland de passementerie / Putto tenant les armes mi-parti Molé/ Mesgrigny.

Job est assis nu, marqué par des ulcérations,  sur son tas de fumier devant les remparts d'une ville, tandis qu'un diable lève sur lui un bâton articulé auquel est suspendu un filet plein d'immondices ou d'objets non identifiables. Ce Satan aux ailes de chiroptère tire une langue rouge, il est doté d'une bouche grimaçante sur le ventre et ses yeux sont jaunes.

L'épouse de Job sort à la porte de la ville et lève les bras. Ce qui correspond au texte biblique : "Sa femme lui dit: Tu demeures ferme dans ton intégrité! Maudis Dieu, et meurs! Mais Job lui répondit: Tu parles comme une femme insensée. Quoi! nous recevons de Dieu le bien, et nous ne recevrions pas aussi le mal! En tout cela Job ne pécha point par ses lèvres."

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Histoire de Job, baie n° 231 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Job, baie n° 231 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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Tête de ces lancettes : un putti tenant un cordon à fleurette ; le blason losangique (féminin) de Jeanne de Mesgrigny, dont la bande blanche est gravée sur le verre rouge ; la ceinture Espérance.

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La ceinture, dégrafée, n'est pas la sangle du blason, ou   un accessoire vestimentaire égaré, mais elle évoque un emblème, la ceinture Espérance , notamment propre aux Bourbons à Chapigny-sur-Veude.

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Histoire de Job, baie n° 231 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Job, baie n° 231 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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5.  Job est accablé par son épouse et ses amis qui lui demandent de se repentir pour ses péchés .

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Rappel : La femme de Job l'incite à maudire Dieu et mourir, mais Job « ne pécha point par ses lèvres ». Dans la traduction française, sa femme dit : « maudis Dieu et meurs », mais dans le texte hébreu il est écrit « bénis Dieu et meurs ».

 Informés de son infortune, trois amis de Job, Éliphaz de Teman, Bildad de Schuach, et Tsophar de Naama, se rendent chez lui pour le plaindre et le consoler. Les malheurs de leur ami, qu'ils ne reconnaissent pas, leur font prendre le deuil et ils passent sept jours près de lui sans parler, avant que Job ne prenne la parole. Les chapitres 3 à 31 rapportent une série de discussions entre Job et trois amis Éliphaz, Bildad et Tsophar. Ils émettent et soutiennent l'idée que Dieu étant juste, quiconque connaît un sort aussi peu enviable que celui de Job est nécessairement puni pour avoir désobéi à la loi divine. À mesure que progresse le poème, leurs réprimandes se font de plus en plus insistantes sur son refus de confesser ses péchés, bien qu'eux-mêmes soient en peine de les déterminer. Ils continuent à estimer que Job est un pécheur méritant sa punition, et supposent, selon une théologie simpliste, que Dieu récompense le bien et punit le mal sans aucune exception. D'après eux, Dieu ne pourrait pas autoriser la souffrance pour une autre raison que la rétribution.

Job, convaincu de son innocence, maintient que ses souffrances ne pourraient être dues à ses péchés, et qu'il n'y a donc pas de raison que Dieu le punisse. Il refuse cependant et refusera obstinément de maudire Son Nom.

 Les chapitres 32–37 contiennent les discours d'Élihou, un quatrième ami, qui condamne Job pour des raisons autres que celles des trois premiers amis.

Elihou, dont le nom signifie « Il est mon Dieu », tient la voie de la médiation, maintenant la souveraineté, la justice de la miséricorde divine. Il condamne fortement l'approche des trois amis, tout en reprochant à Job de présenter sous un faux jour la justice de Dieu, et de discréditer Son caractère aimant.

Elihou dit qu'il prend la parole en dernier du fait de son jeune âge, mais ajoute que l'âge ne fait pas de différence en matière de compréhension et de sagesse. Son discours, « prophétique » ou tout au moins inspiré, décrit le pouvoir de Dieu, la rédemption et la justice absolue de toutes ses actions. Dieu est puissant, et juste en même temps, prompt à avertir et pardonner.

Outre son discours et son ton distinctif, Elihou ne sera pas blâmé par Dieu à la fin de l'histoire, alors que les trois amis le seront. Par ailleurs, Job ne répond ni aux invectives d'Elihou ni à ses révélations de la manière dont Dieu le traite. (Wikipédia)


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Inscription : JOB / LA FE[M]ME JOB.

 

Job est agenouillé nu sur la paille de son fumier, devant les remparts d'une ville. Sa femme pointe un index accusateur vers lui. Elle porte à sa ceinture une pomme de senteur au bout d'une chaîne. Près d'elle les trois amis de Job, dont l'un se protège par sa manche de la puanteur de Job .

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Tête de lancette : putti tenant un cordon à gland de passementerie / Putto tenant les armes pleines des Molé de gueules, à deux étoiles d'or en chef et au croissant d'argent en pointe.  Pour réaliser ces détails, il a fallu utiliser la technique du verre rouge doublé et gravé.

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Histoire de Job, baie n° 231 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Job, baie n° 231 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

 

 

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6.  Job défend sa cause devant ses "amis".

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Devant les remparts d'une ville (Jérusalem), Job, agenouillé nu  sur la paille du fumier, se cache le bas-ventre tout en protestant de sa cause face à ses trois amis dont la gestuelle illustre leur rôle de donneurs de pieux conseils. Ils portent chacun des détails vestimentaires (chapeau conique, aumonière, franges des galons de la tunique), les attributs alors codifiés des Juifs.

Aux chapitres 3 et 6-7, Job maudit le jour de sa naissance, se plaint, et se révolte contre l'injustice de son sort. Eliphaz l'exhorte à se tourner vers Dieu.

Bildad lui conseille de remettre en cause la solidité de sa foi. Au chapitre 9, Job proclame son innocence mais célèbre la grandeur de Dieu, dont la justice est impénétrable : "Il commande au soleil, et le soleil ne paraît pas; Il met un sceau sur les étoiles. Seul, il étend les cieux, Il marche sur les hauteurs de la mer. Il a créé la Grande Ourse, l'Orion et les Pléiades, Et les étoiles des régions australes. Il fait des choses grandes et insondables, Des merveilles sans nombre. Voici, il passe près de moi, et je ne le vois pas, Il s'en va, et je ne l'aperçois pas. S'il enlève, qui s'y opposera? Qui lui dira: Que fais-tu? Dieu ne retire point sa colère; Sous lui s'inclinent les appuis de l'orgueil. Et moi, comment lui répondre? Quelles paroles choisir? Quand je serais juste, je ne répondrais pas; Je ne puis qu'implorer mon juge."  Il lui semble vain d'argumenter sa cause.

 

Tsophar reprend la parole et l'accuse d'iniquité, remettant en cause son innocence.

Job refuse de se justifier devant ses pairs : "Ce que vous savez, je le sais aussi, Je ne vous suis point inférieur. Mais je veux parler au Tout Puissant, Je veux plaider ma cause devant Dieu."

Un quatrième ami, absent de ce panneau, Elihu, s'enflamme de colère "parce que Job se disait juste" (Job 32)

 

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Plusieurs verres sont gravés, notamment le verre rouge de l'aumônière avec sa pièce jaune gravée et peinte au jaune d'argent.

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Histoire de Job, baie n° 231 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Job, baie n° 231 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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Registre inférieur.

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7.  Après les épreuves, Job retrouve ses troupeaux et ses serviteurs.

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Rappel : 

Rappel : Les chapitres 38 à 42 forment la conclusion du Livre, assurant Job qu'il avait fait les bons choix dès le départ. Ce Livre se termine par un discours de l’Éternel :

"Qui est celui qui obscurcit mes desseins par des discours sans intelligence? Ceins tes reins comme un vaillant homme; Je t'interrogerai, et tu m'instruiras. Où étais-tu quand je fondais la terre? Dis-le, si tu as de l'intelligence. Qui en a fixé les dimensions, le sais-tu? Ou qui a étendu sur elle le cordeau? Sur quoi ses bases sont-elles appuyées? Ou qui en a posé la pierre angulaire, Alors que les étoiles du matin éclataient en chants d'allégresse, Et que tous les fils de Dieu poussaient des cris de joie? Qui a fermé la mer avec des portes, Quand elle s'élança du sein maternel; Quand je fis de la nuée son vêtement, Et de l'obscurité ses langes" ...etc

Et Dieu ne manque pas d'humour pour souligner l'ignorance de Job, et l'étendue de sapropre puissance :

"Prendras-tu le crocodile à l'hameçon? Saisiras-tu sa langue avec une corde? Mettras-tu un jonc dans ses narines? Lui perceras-tu la mâchoire avec un crochet? Te pressera-t-il de supplication? Te parlera-t-il d'une voix douce? Fera-t-il une alliance avec toi, pour devenir à toujours ton esclave? Joueras-tu avec lui comme avec un oiseau? L'attacheras-tu pour amuser tes jeunes filles? Les pêcheurs en trafiquent-ils? Le partagent-ils entre les marchands? Couvriras-tu sa peau de dards, et sa tête de harpons? Dresse ta main contre lui, et tu ne t'aviseras plus de l'attaquer. Voici, on est trompé dans son attente; à son seul aspect n'est-on pas terrassé? Nul n'est assez hardi pour l'exciter; qui donc me résisterait en face?"

Dans le dénouement, Dieu condamne les amis de Job pour leur insistance à parler de manière erronée des motifs et méthodes de Dieu, leur prescrit de réaliser d'énormes sacrifices animaux et instruit Job de prier pour leur pardon. (Wikipédia)

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Inscription JOB.

En haut : devise CUIDER DECOYT présentée par deux putti. À droite, deux créatures hybrides tiennent un nœud de branchage.

Les serviteurs présentent à Job, vêtu d'une robe écarlate fourrée d'hermine, un agneau, un âne, un taureau et un récipient en or.

La bouche de Job serait (D. Minois) une pièce montée en chef-d'œuvre.

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Histoire de Job, baie n° 231 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Job, baie n° 231 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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8.  Après les épreuves, Job retrouve sa famille.

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Inscription : JOB / LA FE[M]ME JOB.

En haut : deux angelots jouant du luth. Banderole présentée par deux putti : POUR AVOIR MIEULX.

Job, richement vêtu et coiffé d'un bonnet conique à turban, se tient parmi quatre de ses serviteurs, un de ses fils à ses pieds. Il tend la main pour bénir une de ses filles.
La femme de Job, coiffée d'un turban, pose la main sur la tête de sa fille. Derrière elle se tiennent deux femmes et un homme à large chapeau rouge.

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Histoire de Job, baie n° 231 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Histoire de Job, baie n° 231 de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

— BALCON-BERRY  (Sylvie) 1999. "Les verrières hautes du choeur de la cathédrale de Troyes." Paris 4, 1999. http://www.theses.fr/1999PA040008.

Les vitraux légendaires du haut-choeur de la cathédrale de Troyes (XIIIe siècle) occupent les fenêtres supérieures ainsi que celles du triforium. Si ceux des ouvertures sommitales ont peu souffert, ceux du niveau médian ont été très perturbés au cours du XVIIIe siècle, puis restaurés au XIXe siècle. L'ensemble glorifie la cathédrale de Troyes et, par la même, le diocèse, à travers l'évocation des saints et des grands évêques troyens. L'emplacement des oeuvres répond à des besoins liturgiques et le choix de certains sujets s'explique par la volonté de pallier le manque de façade occidentale, réalisée au XVIe siècle. Ces oeuvres sont le fruit de deux ateliers. Le premier travaille déjà sur les verrières les plus occidentales avant l'ouragan de 1228 ayant entraîné l'effondrement du choeur primitif. Le second atelier intervient autour de 1235. Le triforium, non vitré avant 1228, est décoré par les deux groupes d'artistes qui travaillent concurremment à ce projet. Les derniers vitraux sont posés vers 1240.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1975_num_133_1_5443

— CHRISTE (Yves), 2004, "L'histoire de Job dans les bibles moralisées et la Sainte-Chapelle". Cahiers de Civilisation Médiévale  Année 2004  47-186  pp. 113-126.

https://www.persee.fr/doc/ccmed_0007-9731_2004_num_47_186_2877

— COFFINET (Abbé Jean-Baptiste), 1858,Les peintres-verriers de Troyes pendant trois siècles depuis 1375 jusqu'à 1690 "Peintres-verriers. Nomenclature des peintres-verriers de Troyes depuis 1375 jusqu'à 1690". Annales archéologiques, 1858, t. 18, p. 212-224.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9693408c/f153.item

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9693408c/f252.item

 

—  JUBAINVILLE (Henri d'Arbois de), 1862, "Documents relatifs aux travaux de construction faits à la cathédrale de Troyes pendant les XIIIe, XIVe et XVe siècles" [second article].Bibliothèque de l'École des chartes  Année 1862  23  pp. 393-423

https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1862_num_23_1_461956

 

— LAFOND (Jean) 1955 1957, "Les vitraux de la cathédrale Saint-Pierre de Troyes". In Société française d'archéologie, éd. Congrès archéologique de France : 113e session, Troyes, 1955. Orléans ; Nogent-le-Rotrou, 1957, p. 29-62.

— LEDIT (Charles-J. Abbé) 1948,  Les Hautes verrières de la cathédrale de Troyes, préfacées par S. E. Mgr Julien Le Couedic,.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3339359k.texteImage?lang=FR

‎Tetraktys, 1972, in-8 br. (17 x 22), 107 p., illustrations n. et b. et coul., un plan,  ‎

— LIEZ (Jean-Luc), 2022, "Regard(s) sur l’héraldique à Troyes au XVIe siècle". ffhal-03940420f

https://hal.science/hal-03940420/document

—MICHON (Louis-Marie) 1941, Un livre de raison de la famille Molé Bibliothèque de l'École des chartes  Année 1941  102  pp. 306-312

https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1941_num_102_1_449250

— MINOIS (Danielle), 2005 Le vitrail à Troyes : les chantiers et les hommes (1480-1560) .Sorbonne Université presses Corpus vitrearum France Etudes VI, 1 vol. (475 p.-XXIV p. de pl.) : ill. en noir et en coul., jaquette ill. en coul. ; 33 cm

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2008_num_166_1_2453_t14_0085_0000_1

La verrière ne présente pas d'unité iconographique : l'adoration des mages, au triforium, et l'histoire de Job, thème issu de l'ancien testament dans les lancettes et le tympan de la baie haute. Les textes n'associent aucun peintre verrier à la verrière. On note la présence de montures en chef d'oeuvre : la bouche de Job au milieu de sa barbe

— MINOIS (Danielle), 2003, thèse d'histoire de l'art Paris IV sous la direction de Fabienne Joubert et Michel Hérald,  La peinture sur verre à Troyes à la fin du Moyen Age

 

"Troyes est un centre artistique brillant à la fin du Moyen Âge. Les chantiers sont nombreux. Les édifices religieux s'ornent de vitraux. Quels en sont les commanditaires ? les auteurs ? D'après l'enquête menée à partir des Archives et des vitraux, les donateurs, ecclésiastiques et riches bourgeois, ouverts à la nouveauté, restent attachés à la tradition. Le rôle de l'Eglise est prépondérant pour l'iconographie. Sur les cinquante et un verriers recensés, vingt trois peuvent être dits peintres verriers. Leurs travaux sont en général intégrés aux chantiers. Probablement dépourvus de statuts, leurs ateliers sont de petites structures. Lors de demandes importantes, ils s'associent. Ils travaillent aussi dans de nombreuses églises de Champagne méridionale. Reproduction de verrières, fonctionnement en association, absence de propriété des œuvres et existence de réseaux de donateurs permettent d'interpréter l'homogénéité apparente des verrières. La notion d'Ecole troyenne de peinture sur verre est confirmée et précisée."

—PASTAN (Élisabeth C.  BALCON (Sylvie), 2006,  Les vitraux du chœur de la cathédrale de Troyes (xiiie siècle), Paris, Cths, coll. « Corpus vitrearum - France II », 2006, 539 p.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2010_num_168_3_7592_t19_0308_0000_1

— RIVIALE (Laurence),  "Danielle Minois, Le vitrail à Troyes : les chantiers et les hommes (1480-1560). Paris, P.U.P.S., 2005, 475 p. (Corpus vitrearum France, études VI)." In: Bulletin Monumental, tome 166, n°1, année 2008. La galerie à Paris (XIVe-XVIIe siècle) pp. 85-86.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2008_num_166_1_2453_t14_0085_0000_1

"Grâce à ce travail, il est possible de connaître l’iconographie des verrières originelles, la date exacte de leur pose et le nom de leurs donateurs. À travers l’analyse des archives, se déroulent à nouveau pour nous les chantiers de la cathédrale de Troyes et de douze églises troyennes : les baies se construisent, sont provisoirement bouchées de pans de bois et torchis, puis garnies de remplages, comblés de pieux de saule et de roseaux liés à l’osier, et enfin vitrés. La donation est faite au plus tard 18 mois après la pose du remplage ; celle de la verrière a lieu dans l’année qui suit la donation.

Un premier constat concernant l’origine et les conditions de la commande est l’essor de la production après la guerre de Cent ans et l’incendie de la ville en 1524. Entre guerre étrangère et guerres de religion, une période relativement prospère favorise la donation ; mais s’agit-il, comme le pense l’auteur, d’un « mécénat » « artistique » ? Le haut clergé troyen, très cultivé, en phase avec l’humanisme et à l’écoute critique de la Réforme, est à l’origine des idées dominantes reflétées dans les programmes iconographiques, car, d’autres études l’ont montré, le donateur, sauf exception, n’est qu’un payeur. Les commanditaires élaborent avec des théologiens les programmes iconographiques ; le choix du sujet permet donc de déterminer le degré de liberté du donateur : si les sujets rares ou difficiles ne peuvent qu’être imposés par le clergé, les thèmes hagiographiques peuvent témoigner du désir des particuliers de satisfaire leur dévotion à leur saint patron.

Selon le Recensement (vol. IV, 1992), l’absence de lien entre les thèmes des verrières témoigne d’une indifférence à une quelconque harmonisation : avec une profonde intelligence de la pensée chrétienne, l’auteur souligne au contraire la cohérence de ces ensembles qui illustrent en un discours argumenté et savant l’histoire du salut. Seul un clergé cultivé a pu élaborer ces programmes ; il l’a donc imposé aux donateurs qui l’ont financé. Parce que « le choix des sujets des verrières posées dans les églises est un reflet de la vie intellectuelle et religieuse », D. Minois signale en outre les réactions des commanditaires face à la Réforme à travers les thèmes choisis, surtout après 1550 : l’histoire de Daniel ou de Tobie, la légende de l’hostie profanée. Elle montre comment les mêmes thèmes peuvent changer de sens face à un climat de remise en cause de l’Église romaine.

Parmi les 66 « verriers » recensés dans les archives entre 1470 et 1560, 37 peuvent être considérés comme des peintres verriers. Regroupés autour de la collégiale Saint- Urbain, ils travaillent au sein de structures familiales et fondent des dynasties, comme les Verrat ou les Macadré. Leur atelier est une petite structure dirigée par un peintre verrier qui n’emploie qu’un ou deux serviteurs, selon ses moyens, comme on le voit à Paris et en Provence. Est ici mise en évidence, en réponse à une forte demande, la formation en associations, ponctuelles ou non, phénomène dont le dynamisme se ralentit après 1530 et dont l’exemple type est le travail en commun de Balthazar Godon, Jean Verrat et Lyevin Varin pour la cathédrale de Sens. Le recours à la soustraitance est également attesté. En Champagne méridionale comme en Provence ou en Normandie, l’exercice du métier est libre : au contraire de l’exemple parisien, aucune structure corporative ne protège la profession de peintre verrier. Certains verriers sont aussi peintres, comme Jean I Macadré, ou sculpteurs, comme Nicolas Cordonnier. L’analyse montre, en Champagne comme en Provence, qu’autorégulation du métier et surveillance mutuelle se substituent aux structures juridiques. Un apport fondamental du livre de D. Minois est la remise en cause des schémas de pensée antérieurs qui paralysaient la recherche. Émile Mâle exposait en 1911 sa théorie d’une École champenoise dont les foyers se trouvaient selon lui à Troyes, Sens et Châlons-sur- Marne, et dont la source était à chercher dans les baies hautes de la nef de la cathédrale et à Sainte-Madeleine de Troyes ; selon lui, toutes les verrières de l’Aube avaient été réalisées à Troyes. Pour P. Biver dès 1908, « l’École troyenne de peinture sur verre », attestée par les remplois de cartons et de pochoirs de damas, dépassait les limites du diocèse de Troyes. Concluant à une production d’origine troyenne quasi industrielle, Biver imagina des structures de production semblables à celles du XIXe siècle : un maître, inventeur des compositions, secondé par des compagnons chargés de les multiplier, et un atelier s’assurant l’exclusivité des pochoirs, d’où, croyait-il, une identification à coup sûr. J. Lafond, reprenant ce modèle, attribuait l’homogénéité de style des vitraux de la fin du XVe à la fin du XVIe siècle à l’influence déterminante d’un peintre à forte personnalité artistique, venu de Lorraine ou de Souabe, dont il décelait la main dans les baies hautes de la nef de la cathédrale de Troyes. Le caractère varié des remplois contredit le principe d’une reproduction systématique ; la notion de production industrielle fut donc plus tard refusée par N. Hany. Le Recensement (vol. IV) ne remettait cependant pas en cause le modèle Biver.

La démarche de D. Minois a été d’écarter dès l’abord cette notion d’École troyenne telle qu’elle était définie. Pour P. Biver, tous les vitraux de Champagne réalisés sur des patrons identiques étaient troyens. S’appuyant sur les travaux de M. Hérold (1990-1993), D. Minois souligne l’existence de copies interprétées de ces cartons. La mise en évidence de la pratique des associations de peintres verriers lui permet de supputer la probable circulation interne des mêmes patrons : la copie interprétée est donc forcément le fait d’un atelier extérieur à la ville de Troyes, sollicité par un commanditaire stimulé par l’exemple troyen. Si les verriers troyens ont certes travaillé pour des églises de Champagne méridionale, il existe d’autres foyers de peinture sur verre, à Châlons ou à Sens, Bar-sur-Seine ou Tonnerre, sans parler de Paris, dont l’aire de diffusion dépasse largement les limites de la capitale. D. Minois reformule donc en dernière analyse la notion d’École troyenne de peinture sur verre, en attribuant désormais le phénomène d’homogénéité de la production à la pratique, mise au jour par elle, des associations de peintres verriers. L’existence de dynasties en confirme l’existence. Selon elle, les ateliers associés ont « décidé » de ces caractéristiques stylistiques pour des raisons purement pratiques de rapidité d’exécution et de reproduction. Elle remarque par ailleurs qu’une verrière peut être l’oeuvre de plusieurs mains.

Les modalités de la répartition du travail ne sont cependant pas étudiées, et cette notion de « décision » commune d’un style, qui pose pourtant problème, n’est pas approfondie. L’auteur prouve aujourd’hui, grâce à l’analyse des salaires perçus, que les peintres verriers n’ont eu recours à des cartonniers que lorsque leur marge bénéficiaire ne risquait pas d’en pâtir, le coût d’un patron réalisé par un peintre représentant le quart du prix de la verrière. Les peintres verriers étaient donc capables de réaliser leurs cartons eux-mêmes : ainsi la collaboration avec un peintre cartonnier n’était pas « la règle », comme on a pu l’écrire, mais un cas de figure, fonction de la rémunération. Dans les cas où les textes ne vérifiaient pas des hypothèses d’attribution, on peut regretter l’absence de comparaisons avec les verrières subsistantes d’un verrier donné. L’identification des ateliers par examen rapproché pouvait être tentée, en dépit du système d’exécution partagée des verrières, puisque l’intervention de plusieurs mains a été notée.

On regrette surtout que l’auteur n’utilise pas davantage ses vastes connaissances en matière d’iconographie et de théologie, son sens très sûr et très subtil de la valeur des leçons données par les programmes. La recherche en matière de vitrail a besoin de telles compétences ; il y a là un champ ouvert où l’auteur pourrait donner toute sa mesure. Laurence Riviale

 

— SITES

https://www.eglisesduconfluent.fr/Pages/VIT-10Troyes-CathStPierreStPaul.php

Archives de la cathédrale de Troyes :

https://www.google.fr/books/edition/INVENTAIRE_SOMMAIRE_DES_ARCHIVES_DEPARTE/RZcNAAAAQAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=%22la+Mosl%C3%A9e%22&pg=PA315&printsec=frontcoverhttps://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Troyes/Troyes-Saint-Pierre-et-Saint-Paul.htm

http://racineshistoire.free.fr/LGN/PDF/Mesgrigny.pdf

https://abedehem.blogspot.com/2016/11/des-troyens-en-champagne.html

https://www.crhf.net/fr/view.php?file=/prive/bibliopdf/DernierMole.pdf

https://www.mesvitrauxfavoris.fr/cathedrale%20troyes.htm

http://bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/0aea6dba5e47fc7c06bf9a08c96c2f96.pdf

https://www.culture.gouv.fr/ar/29/5/2/2/4/Travaux-de-mise-en-securite-et-de-protection-de-la-Cathedrale-de-Troyes

 

2019 "Pathologies des vitraux Les vitraux historiés (peints) des baies hautes du chœur datent des XIIIe et XVIe siècles. Ils représentent un ensemble d'une très grande valeur artistique, architecturale, technique et culturelle. Extrêmement fragiles (verre monté en plomb), culminant entre 19 et 28 mètres du sol, ils sont menacés par les vents forts et par les pluies battantes qui entraînent des infiltrations d’eau sur l’intérieur du monument. Ils présentent deux types d'altérations, principalement liées à l'usure du temps :
- des altérations d'ordre mécanique, qui mettent en cause les aspects de solidité, de résistance, et d’étanchéité des panneaux de verre-plomb, ainsi que leurs structures métal et pierre ;
- des altérations d'ordre chimique qui touchent à l’aspect visuel des vitraux par dégradation de la matière vitreuse et de la peinture en grisaille."

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Renaissance Héraldique Monogrammes. Devises.

Présentation

  • : Le blog de jean-yves cordier
  • : 1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
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  • jean-yves cordier
  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué). "Les vraies richesses, plus elles sont grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)

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