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21 juillet 2023 5 21 /07 /juillet /2023 10:19

Le porche sud (second atelier du Folgoët, granite et kersanton polychrome, vers 1500-1510) de l'église de Plourac'h (22) et ses Apôtres.

 

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Sur Plourac'h, voir :

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PRÉSENTATION.

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Le premier atelier ducal du Folgoët (1423-1468) a mené à bien, sous le mécénat du duc Jean V et de ses successeurs, les chantiers de la collégiale du Folgoët (porche vers 1423-1433), de la cathédrale de Quimper (porche sud et portail ouest, 1424-1442), du Kreisker de Saint-Pol-de-Léon (porche entre 1436 et 1472), de Notre-Dame-des-Portes de Châteauneuf-du-Faou (1438),  de Kernascléden (porches vers 1433-1464), de l'église Notre-Dame de Quimperlé (porche nord 1420-1450), ainsi que les porches en kersanton de La Martyre (vers 1450 et 1468) et de Rumengol (vers 1470).

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Le second atelier du Folgoët, ou "atelier des enfants" réalisa, avec moins de souplesse et de grâce que le premier Maître, deux porches assez identiques, celui de Plourac'h vers 1458-1488 ou 1500-1510 et celui de Saint-Herbot entre 1498 et 1509. Ils sont tous les deux en granite pour l'architecture et en kersanton pour les statues, notamment des Apôtres. Comme celui de La Martyre, ils constituent à eux seuls des petites chapelles, voûtés d'ogives, aux solides contreforts  et disposant  de salle d'archives à l'étage.

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— Sur la chapelle Saint-Herbot, voir :

 

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À Plourac'h, un registre de paroisse (non daté mais assez tardif, cité par R. Couffon, folio 42°) affirme ce lien familial entre les deux Ateliers en indiquant  que "François du Méné, chambellan du duc François II, entreprit de  faire bâtir le beau porche de Plourac'h avec les enfants du célèbre maître qui construisit la merveille du Folgoat". On prendra cette allégation dépourvue de sources avec prudence, puisque ce François du Méné ne figure pas dans la liste (non exhaustive) des chambellans de François II.

Le mécénat des ducs de Bretagne est attesté par les armes d'Anne de Bretagne sur le tympan de la baie 3 (vers 1500-1506). 

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Datation.

 

a) La datation proposée par E. Le Seac'h semble se fonder sur l'inscription d'un entrait de la chapelle nord, datant la charpente en l'an 1500 (pour d'autres, en 1506) sur commande de Charles Clévédé (cf. article sur les sablières), puisque l'inscription de fondation du porche est à demi-martelée, et qu'elle n'a pu la lire ni l'interpréter. Pourtant, elle écrit "Le porche de Plourac'h est donc à dater entre 1458 et 1488." 

 

b) Néanmoins, le pied du bénitier de l'angle nord-est du porche est une colonnette sculptée en nid d'abeille, motif qui, selon Parvis-Hermon, n'est présent dans l'art breton que peu après 1510. Les exemples de motif en nid d'abeille cités par Couffon 1952 sont plus tardifs, sur le calvaire de Confort-Meilars, le porche de la chapelle de Saint-Germain de Plogastel-Saint-Germain. On trouve ces colonnettes sous le porche sud de Lampaul-Guimiliau (1533),  sur la porte sud (1541) de la chapelle de Ty Mamm Doué de Quimper, au dessus de la porte ouest de l'église de Brasparts (1541) ou sur le porche de Landivisiau (1554-1565)., sur la porte de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven (1592) ou de la chapelle Saint-Vendal de Douarnenez (1592).

Le dossier de l'Inventaire rédigé par Pavis-Hermon en reprenant les conclusions de sa notice IA0000 3364-01 indique : "édifice de la première moitié du XVe siècle. Chapelle orientale et porche du début du premier quart du XVIe siècle". On négligera le dossier PA00089517  de la base Mérimée (1992), très peu fiable, et qui indique que "les fenêtres flamboyantes et le porche sont du XVe siècle".

c) Si les armoiries du gable sont celles des Clévédé, cela ne permet pas de préciser mieux la datation, puisque Charles Clévédé est présent à la montre de 1481 en Cornouaille, "homme d'armes à deux chevaux pour la selle" et représentant Henry du Dresnay. Il est accompagné de Jehan et Guillaume Clévédé, archers en brigandine. (Tudchentil). Ces derniers sont peut-être les fils de Charles, qui se serait marié vers 1461. Il est décédé en 1531, date à laquelle sa veuve Marie de Pestivien rend aveu comme tutrice de son fils. Jean Clévédé sieur de Guerlesquet représente Plourac'h à la Réformation de 1536 (Tudchentil).

d) Un autre élément de datation est la proximité du porche de Plourac'h avec celui de la chapelle de Saint-Herbot. Or, le début de la construction de ce dernier est clairement daté par inscription de 1498. La date de fin en 1509 était portée sur le phylactère d'un ange. Le chantier aurait duré onze ans.

Si le chantier de Plourac'h a eu la même durée et s'est achevé avec le bénitier à nid d'abeilles, nous aurions une datation, reprenant la proposition de Parvis -Hermon (début du premier quart du XVIe  siècle), de 1500-1510.

À la différence de Saint-Herbot, nous ne trouvons pas ici la devise des ducs de Bretagne A ma Vie.

En conclusion, j'adopte la datation suivante : "vers 1500-1510". Anne de Bretagne est alors reine de France depuis 1491, elle décède en 1514.

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Restauration.

L'ensemble du porche et ses statues ont été analysés et restaurés en 2017 (étude) et 2020 par Arthema Restauration sous le suivi du SDAP des Côtes d'Armor et de l'architecte des bâtiments de France madame Véronique André, avec dépoussiérage de la polychromie pulvérulente, nettoyage précautionneux des mousses, des lichens et des algues (chlorophycées), fixation des écailles de peinture. Les analyses stratigraphiques en laboratoire ont été confiées au CARAA.

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I. L'EXTÉRIEUR DU PORCHE .

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Le porche sud, de plan carré,  est construit au droit des troisième et quatrième travées

L'arc brisé de l'entrée est plus resserré qu'à Saint-Herbot ; les piédroits et voussures sont sculptés de deux rangs de feuilles d'acanthe, et complétés d'une accolade et de pinacles. Au dessus du fleuron, on voit la fenêtre à épaisses grilles de la salle d'archives de la fabrique, et accessible par l'escalier d'une tourelle circulaire latérale (angle sud-ouest), et plus haut encore, la trace d'un complexe héraldique hélas soigneusement martelé et dans lequel on a suggéré de voir les deux lions affrontés autour d'une lance des seigneurs de Clévédé, fondateurs de la chapelle nord en 1500-1506. À droite de ce complexe se voit une pierre portant un écu martelé.

 

 

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Les rampants du pignon sont à crochets, et amortis de deux crossettes.

La crossette de droite représente un homme, souriant,  en tenue noble de l'époque (bonnet, cheveux bouclés sur les épaules, tunique longue serrée par une cordelière), dont les mains tiennent peut-être un cor ou un parchemin. Pavis-Hermon y voyait peut-être un calice d''où émerge un dragon", ce qui pourrait en faire un saint Jean ; mais les saints ne sont jamais représentés sur les crossettes.

La crossette de gauche représente un animal ailé, peut-être un dragon.

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Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Les moulures du porche extérieur.

Le décor est bien moins développé qu'à Saint-Herbot.

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Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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II. L'INTÉRIEUR DU PORCHE : LE MUR NORD : LA PORTE ET LE TYMPAN .

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La porte ogivale est encadrée de deux moulures à rinceaux (naissant, comme dans tous les porches de cet Atelier de la gueule d'animaux), encadrée de pinacles et soulignée  d'un arc en accolade à choux frisés, conduisant au culot très ouvragé d'une niche. Celle-ci, encadrée de pinacles et couronnée d'un dais gothique, abrite une belle Vierge à l'Enfant en kersanton polychrome du XVIe siècle.

 

On lit sur la porte en bois, qui serait d'origine, les mots Domus Dei, Porta Coeli (Maison de Dieu, Porte du Ciel) sous deux anges en prière entourant à gauche le Christ et à droite  St Jean-Baptiste, patron de l'église ; en dessous sont  sculptés des motifs en plis de serviette.

Les statues en kersanton de deux des quatre évangélistes l'entourent, saint Marc à gauche avec son lion et saint Luc à droite avec son taureau. Ils tiennent la plume, portent l'encrier et le plumier.

Pour E. Le Seac'h, les trois statues ne sont pas de la même main que les statues des apôtres et leur sont postérieures.

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Bien que la proximité du porche de Plourac'h avec celui de Saint-Herbot ait été souligné, les différences sont nombreuses et importantes ; l'influence du mécénat ducal et du style du premier atelier du Folgoët est moins net. Et le mur nord, qui n'a pas ici les portes jumelles et le bénitier du trumeau, est dédié à la Vierge et non au saint patron du lieu.

 

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Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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L'inscription de fondation (granite).

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Cette pierre  a été buchée sur toute sa moitié gauche ; et son extrémité droite a été retaillée (pierre de réemploi ?). Ce qui subsiste est écrit en lettres gothiques, perlées, aux fûts bifides (les V), et à empattement triangulaire. Le O est tracé en (). Les branches des V sont réunies par un ^ ou un  o .

Mais hélas, elle est indéchiffrable, même à éclairage frisant ou après estampage:

--- VXLLOV

---] : XIXOV

---XQVE

Ou bien, car tant de lettres X incitent à les lire comme des I bifides et perlés

---VILLOV

---J: ILIOV 

--- IQVE

Le dernier mot pourrait être la fin de "FABRIQUE"

 

Pavis-Hermon avait lu ceci :

---VILLON

---:NOV

---IQVE

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Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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La Vierge à l'Enfant, kersanton polychrome, début XVIe siècle.

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La statue occupe une niche hexagonale à dais, à voûte nervurée, construite par deux pinacles engagés appuyés sur un ange et un lion. On discerne sur le dais  des traces d'ocre (bouche-pore à la chaux), et de plusieurs couches de peinture à l'huile avec traces d'orange foncé ( ou brun-rouge) et de bleu clair.

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Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Cette statue mesure 127 cm de haut. La Vierge est couronnée, ses longs cheveux sont regroupés derrière la nuque par un voile occipital typique de la statuaire finistérienne du XVIe siècle, puis les méches recouvrent ses épaules. La couronne à fleurons et perles était dorée, et rouge vermillon. Le visage est rond, le front et les sourires épilés, la bouche rouge petite au dessus d'un petit menton rond. Les yeux regardant le spectateur  sont sombres (mais avec des traces de bleu). La face est couverte d'une carnation rose, les cheveux étaient dorés, le voile était également doré mais est jaune pâle.

La robe à décolleté carré  était rouge, serrée par une ceinture d'étoffe jaune nouée. Un pan est retroussé et fixé au poignet gauche, formant des plis en V. Les manches sont larges. Le décolleté dévoile une chemise fine, à petits plis, perlée à l'encolure, et un collier  (ou l'attache du manteau).

Le manteau est largement ouvert,  il est vert-brun avec des parties rouge vermillon et bleu selon l'usure des couches. Il forme de vastes plis du côté gauche.

La main et l'avant-bras droit sont absents : la Vierge tendait peut-être un objet (fruit) à son Fils.

L'Enfant en tunique longue, à cheveux bouclés, est assis jambes croisées sur le bras de sa Mère et est tourné vers elle, sans échange de regards. Sa main droite est posée sur sa poitrine tandis qu'il tient, en enfant sauveur, le globe du Monde dans la main gauche.

 

La statue a reçu une préparation "bouche pore" ocre jaune, puis plusieurs couches de peinture à l'huile plus ou moins écaillées mais remarquablement restaurées. 

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Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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À ses pieds, deux anges ou enfants de chœur, joufflus, vêtus d'une tunique dorée, présentent un cube (un écu à la pointe abrasée ?) sculpté en bas-relief d'un calice : donation d'un prêtre ?

Les anges aux cheveux bouclés (or sur mixion jaune) ont un visage proche de celui de la Vierge, à la carnation identique (couches de blanc et rose).

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Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Saint Marc évangéliste à gauche (kersanton, traces de polychromie, début XVIe siècle).

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On remarque que malgré la restauration récente, et malgré les précautions prises (fils tendus), le haut de la statue est couvert de fientes.

Le saint, identifié par son lion, tient dans un geste délicat le livre ouvert de son évangile, et y pose le stylet de son travail d'écrivain, tandis que le plumier oblong et l'encrier rond sont suspendus à sa ceinture.

Il est coiffé d'un chapeau à larges bords de forme carrée évoquant la coiffure des docteurs médiévaux. La carnation rose est préservée.

Il porte un manteau attaché sous la gorge, au pan gauche retroussé vers la ceinture.

Le plissé de la robe ou cotte est modelé par l'avancée du genou droit. Cette cotte était rouge sur couche ocre ; elle laisse voir l'extrémité des chaussures.

Le lion , qui enjambe la chaussure gauche, est finement représenté, d'allure vive, et montrant les dents. Comme c'est l'usage, la queue passe entre les jambes et fait retour sur le dos pour y étaler son fouet à trois méches.

 

 

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Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Saint Luc évangéliste à droite (kersanton, traces de polychromie, début XVIe siècle).

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Il est déjà bien arrosé de fientes.

Il a perdu presque toute sa polychromie, sauf au bas de la cotte ocre rouge.

Il porte le même chapeau de type "bonnet carré", la même cotte talaire, le même manteau (mais c'est le pan droit qui vient se fixer sur la ceinture),  le même encrier et le même plumier.

Mais  il tient son livre fermé (reliure à fermoir) tandis qu'il laisse une banderole se dérouler jusqu'au sol. L'inscription qui devait y être peinte n'est plus visible.

Comme le lion de Marc, le taureau pointe ses cornes au dessus de la chaussure gauche de son maître.

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Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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La voûte.

Le porche est voûté d’ogives, avec en clé de voûte des armes non identifiées. La partie droite est ocre rouge, la partie gauche ocre jaune, et les restaurateurs ont pu  y discerner dans les voûtains quelques tracés attestant d'une fresque :  un Christ en croix sur la gauche avec à ses côtés la Vierge et saint Jean, et plus haut un diable. Ou des personnages dans une barque (pêche miraculeuse ?), ou un personnage avec un drapeau. Et probablement une mise au tomneau et un Noli me tangere.

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Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Le bénitier à la colonnette en nid d'abeille.

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Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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II. L'INTÉRIEUR DU PORCHE : LES SIX APÔTRES DU  CÔTÉ DROIT .

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1°) Un Credo apostolique.

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La présence dans ce porche, comme dans ceux réalisés par le Premier atelier du Folgoët, des douze Apôtres n'est pas ornementale : elle affirme pour le fidèle qui s'apprête à entrer dans l'église, les vérités dogmatiques de sa Foi, réunies dans les douze articles du Credo.

Le texte de ces douze articles, chacun confié à un apôtre dans un ordre assez bien établi par la tradition, ne sont presque plus visibles puisqu'ils étaient peints sur le phylactère qu'ils ont soin de présenter, alors qu'à Saint-Herbot, ils sont sculptés et bien lisibles, et en outre, le nom des apôtres est sculpté sur le socle.

Néanmoins, c'est bien ce texte désormais invisible du Credo qui s'affirmait ici avec solennité.

Comme nous ne pouvons plus déchiffrer les textes (bien que des traces des écritures en gothique subsistent), et comme les statues ont pu être déplacées lors de restaurations des siècles passés, et enfin comme les apôtres ne portent pas , sauf les quatre premiers, d'attribut distinctif, nous ne pouvons être certain de leur identité, sauf à postuler d'une part que les statues sont encore dans leur ordre initial, et d'autre part qu'elles suivent la séquence utilisée à Saint-Herbot.

Rappel :

La séquence suivie à Saint-Herbot est celle du Canon romain, Pierre-André-Jacques-Jean-Thomas-Jacques-Philippe-Barthélémy-Matthieu-Jude-Simon-Matthias, modifiée selon  l'ordre courant où  la même succession se termine par Simon-Jude-Matthias.

Cet ordre, et l'attribution des articles du Credo, obéit à celui établit par le Sermon du Pseudo-Augustin : Sermo CCXLI De symbolo, P.L. 39 col; 2190 ; C'est aussi l'ordre du Speculum Theologiae ou Verger de Soulas du XIIIe siècle, Bnf Fr 9220 folio 13v ; des Grandes heures du duc de Berry (1409) folio 1r à 6v  ; du  Psautier de Jean de Berry, BNF latin 13091, dont les enluminures sont dues à André Beauneveu en  1380-1400 .

Le texte des phylactères est celui du Symbole des Apôtres (Credo in Deum), qu'on ne confondra pas avec le Credo, ou Symbole de Nicée (Credo in unum Deum), récité lors de la messe.

 

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1. Pierre. Clef. Credo in Deum Patrem omnipotentem, Creatorem celi et terre.

2. André. Croix de saint-André. Et in Ihesum Christum, Filium eius unicum, Dominum nostrum

3. Jacques le Majeur. Bourdon, chapeau, besace. qui conceptus est de Spiritu Sancto, natus ex Maria Virgine.

4. Jean. Coupe de poison. passus sub pontio pilato, crucifixus, mortuus, et sepultus.

5. Thomas . descendit ad inferna, tertia die resurrexit a mortuis,

6. Jacques le Mineur. ascendit ad celos, sedet ad dexteram Dei Patris omnipotentis.

7. Philippe. inde venturus  iudicare vivos et mortuos.

8. Barthélémy. Coutelas. Credo in Spiritum Sanctum

9.Matthieu. sanctam Ecclesiam catholicam, sanctorum communionem .

10. Simon. remissionem peccatorum.

11. Jude Thaddée. carnis resurrectionem

12. Mathias. vitam eternam. Amen

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Mais au moment où se construit le porche de Plourac'h, des éditions imprimées successives du Calendrier des Bergers sont publiées (sept éditions entre 1491 et 1508), diffusant les gravures des apôtres avec leur attribut et le texte du Symbole des apôtres en français, non sans variations.

Pour ne rien simplifier, nous pouvons comparer ce porche de Plourac'h à celui de Notre-Dame de Larmor à Larmor-Plage : débuté en 1491, achevé en 1552, il aligne douze statues d'apôtres de 1518 en tuffeau, aux inscriptions de phylactères sculptées, dans l'ordre  Pierre, André, Jacques le majeur,  Jean, Philippe (tenant lacroix)  Mathieu,  Barthélémy ( couteau),   Jude Thaddée, Thomas, Jacques le mineur, Simon, Mathias.

 

Les articles consacrés à ce thème sont très nombreux dans ce blog : le premier d'entre eux (Quemper-Guezennec) l'explore tout particulièrement. La plupart des porches bretons possèdent leurs séries de niches aux apôtres, deux calvaires sont structurés sur ce Credo, et plusieurs verrières de France y sont consacrées.

 

 


 

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2°) Description.

Tous les apôtres sont pieds nus, tous sont barbus sauf Jean, tous tienent un phylactère, presque tous tiennent un livre (rappel du Livre des Apôtres) mais chaque livre est différent ou tenu différemment.

Toutes les statues sont en kersanton et conservent leur  polychromie écaillée, où on retrouve le bouche-pore ocre-jaune et ocre rouge constaté sur le porche, et les différentes couches de décors peints à l'huile, très lacunaire, persistant dans les creux des plis. D'un apôtre à l'autre, la palette se modifie  et crée autour de quatre couleurs majeures une diversité,  avec une dominance rouge pour le manteau, tandis que les carnations sont identiques,  rose et blanche, tout comme barbes et cheveux (Sienne brûlée). La présence de dorure a été retrouvée par les restaurateurs d'Arthema, sur certains endroits du manteau en faible quantité. Les carnations sont affectées par un fort repeint. Ailleurs, les différentes couches de peinture superposent plusieurs couleurs de différentes époques.

"Ils ont le même visage allongé, des yeux en amande soulignés d'une petite paupière inférieure et d'une paupière supérieure plus large. Les cheveux longs sont séparés en stries ondulantes avec parfois des mèches bouclées sur le haut du crâne.

Les robes présentent les mêmes plis variés et sont aussi bloussantes par dessus la ceinture." (Le Seac'h)

Les barbes sont toutes convexes.

Lors de la restauration, deux mains portant des livres (dont celles de  la sixième statue), et le haut du bâton de saint Jacques ont été retrouvés, et remis en place par collage (Arthema).

 

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Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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1. Saint Pierre et sa clef. Kersanton, rares traces de polychromie, début XVIe siècle.

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Saint Pierre s'identifie par sa clef, mais aussi par le "toupet", les ilots de cheveux échappant à sa calvitie fronto-temporale. Sa barbe est plus courte qu'à Saint-Herbot. Sa clef est imposante, avec son anneau losangique (il est en cœur à Saint-Herbot). Il porte un manteau mi-long, une cotte talaire fermée par un bouton, et une chemise.

Un blason muet est placé à côté de son pied gauche.

Son dais (cf. infra) est orné d'un petit personnage de face.

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Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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2. Saint André et sa croix en X. Kersanton, rares traces de polychromie, début XVIe siècle.

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Sa croix est habilement incurvée pour se modeler au corps. Son front est également doté d'un "toupet" en cornes. Il ne tient pas de livre. Tous ces détails se retrouvent à Saint-Herbot.

La barbe est longue, peignée en mèches aux extrémités bouclées.

Le pan du manteau est retenu par la main gauche. La cotte talaire est serrée par une ceinture dont la boucle est figurée ; cette cotte s'ouvre devant la poitrine en deux revers éfilés.

Polychromie : traces de blanc sur la carnation, de bleu et de rouge.

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Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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3. Saint Jacques le Majeur et sa tenue de pèlerin. Kersanton, traces de polychromie, début XVIe siècle.

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Il porte le chapeau des pèlerins de Compostelle à larges bords et frappé de trois coquilles (insignes de pèlerinage), la besace portant des coquilles et soutenue par un baudrier à coquilles, et le bourdon (brisé entre le nœud et la boule sommitale) à extrémité pointue. Il est revêtu d'une cotte talaire et d'une pèlerine à type de blouse plissée, à larges manches, et descendant au dessous des genoux.

Les cheveux sont longs, la barbe peignée de mèches bouclées à l'extrémité.

Le visage a conservé sa carnation rose presque complète. La  cotte était rouge sur une couche rose.

Les différents détails d'équipement se retrouvent à Saint-Herbot, mais s'organisent différemment (bourdon à droite, besace à gauche, pèlerine ouverte devant la poitrine).

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Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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4. Saint Jean et la coupe de poison d'où émerge un dragon.Kersanton, traces de polychromie, début XVIe siècle.

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Saint Jean est imberbe, avec des cheveux bouclés n'atteignant pas les épaules. Il porte un manteau fermé par un bouton et dont un pan est retenu par la ceinture (boucle à ardillon et passant), et la cotte talaire.

Il trace un geste de bénédiction de la main droite sur la coupe de poison dont un dragon émerge pour en signaler la malignité.

Le phylactère est replié à ses pieds.

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Les traces de polychromie indiquent que les cheveux étaient dorés, la carnation rose et le mateau rouge.

Un blason à ses pieds conserve, malgré qu'il ait été martelé, le contour d'un calice (donateur ecclésiastique).

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La statue de Saint-Herbot est bien différente, avec la palme comme attribut, une chevelure rayonnante, une robe dorée, un pied soulevé, et un long article  en latin qui ne tiendrait pas ici sur le petit phylactère.

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Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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5. Saint [Thomas].Kersanton, traces de polychromie, début XVIe siècle.

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Aucun attribut et aucune inscription ne permet de l'identifier et je me fie à son rang. Le pan gauche de son manteau sert de sudarium pour tenir le livre. La cotte talaire est fermée par cinq boutons. Le phylactère vertical est très long.

Le visage conserve des portions de carnation rose en carte de géographie. La barbe à pointe ovale est soigneusement peignée de mèches dont la pointe bouclée rebique.

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Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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6. Saint [Jacques le Mineur] . Kersanton, traces de polychromie, début XVIe siècle.

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Tout comme à Saint-Herbot, l'attribut de l'apôtre, le bâton de foulon qui deviendra incontournable, est absent.

Le pan droit du manteau vient se fixer à la ceinture, la cotte est ouverte jusqu'à la taille et ses revers forment deux triangles rapprochés. 

Les cheveux sont bouclés "en boule", la barbe soignée, le regard dirigé vers l'extérieur du porche. 

La carnation est bien conservée, rose foncée et blanche.

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Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Les dais .

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Ces dais gothiques hexagonaux  sont coiffés de hauts pinacles à boules. Celui de saint Pierre montre un petit persoannage en culotte plissée (bagou bras) la main sur la poignée de son épée.

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Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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La frise inférieure : feuilles d'acanthe.

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Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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L'extrémité des tiges d'acanthes est tenue dans la gueule d'un tout petit animal, qui se tient à l'envers : j'ai inversé ma photo pour  présenter celui-ci,  avec son museau tronqué.

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Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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III. L'INTÉRIEUR DU PORCHE : LES SIX APÔTRES DU  CÔTÉ GAUCHE.

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Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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7. Saint [Philippe]. Kersanton, traces de polychromie, début XVIe siècle.

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L'attribut habituel de Philippe est la croix à longue hampe. Mais sur le Calendrier des Bergers il est figuré avec une croix en T (1493-1500), puis avec une équerre (1516 et 1519).

Mais ici, l'attribut est tenu verticalement dans le poing de la main droite sous la forme d'un manche à extrémité élargie et arrondie; il est ensuite brisé mais il se prolongeait jusqu'à l'épaule droite où son appui est visible.

Cet attribut est bien plus compatible avec un coutelas (celui de saint Barthélémy) qu'avec tout autre attribut, et, de toute façon, il ne peut être considéré ni comme une croix, ni comme une équerre. Comparez avec le saint Barthélémy de Saint-Herbot :

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Statue de saint Barthélémy, chapelle de Saint-Herbot. Photo lavieb-aile.

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Par contre, et c'est amusant, de nombreuses gravures du Calendrier des Bergers montre saint Philippe tenant, comme ici, un livre de ceinture (ou "en aumônière").

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Calendrier et compost des Bergers, J. Belot, Genève 1498-1500

 

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Le long phylactère passe sur l'avant-bras gauche.

Le visage conserve la majeure partie de la carnation rose. La barbe, toujours peignée, est bifide. Les cheveux longs sont peignés également. Les yeux sont comme écarquillés, car ils conservent leur couleur blanche sous une paupière supérieure lourde.

Les cheveux sont jaunes ou dorés ; la cotte est, comme ailleurs, rouge.

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Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Le livre de ceinture.

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Il est représenté avec précision, et l'on voit bien comment la reliure réunie par son fermoir se poursuit par une étoffe qui est empoignée, tandis qu'une spère-bouton lui évite de glisser. Ce dispositif de transport et de préhension permet aussi de le suspendre à la ceinture.

 

Lire :

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Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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L'écusson à la base : aucune armoirie n'est visible.

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Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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8. Saint [Barthélémy] . Kersanton, traces de polychromie, début XVIe siècle.

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Il porte sous le manteau une robe bouffante à la taille sous l'effet d'une ceinture non visible.

Le bras droit est brisé, il tenait sans-doute un livre.

Le visage est très beau, hiératique, presque assyrien. La carnation subsiste dans une pastille de la joue gauche.

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Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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9. Saint [Matthieu] . Kersanton, traces de polychromie, début XVIe siècle.

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Manteau, cotte talaire serrée par une ceinture à boucle et ardillon.

Chevelure peignée par mèches à boucles terminales. Barbe peignée et bouclée. 

Traces de polychromie blanche et rose sur le visage. Bas de robe rouge.

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Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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10. Saint [Simon]. Kersanton, traces de polychromie, début XVIe siècle.

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Barbe bifide dont les pointes bouclent en boules. Carnation du visage rose et blanche presque intacte.

Le livre est tenu par en dessous, le phylactère par l'extrémité supérieure.

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Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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11. Saint [Jude-Thaddée]. Kersanton, traces de polychromie, début XVIe siècle.

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Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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12. Saint [Matthias]. Kersanton, traces de polychromie, début XVIe siècle.

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Il retient le pan gauche de son manteau tandis que le phylactère s'enroule à son avant-bras. De l'autre main, il tient le livre ouvert.

 

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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SOURCES ET LIENS.

ARTHEMA RESTAURATION.

https://www.arthema-restauration.com/portfolio-category/statuaires/

 

— COUFFON (René), 1939, "Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Saint Brieuc et Tréguier" page 174[390] et suiv.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6562108b/f202.image.r=plourach

— COUFFON (René), 1955, L'église de Plourac'h, Bulletin monumental,113-3 pp.193-204.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1955_num_113_3_3777

— COUFFON (René), 1952, L'architecture gothique en Cornouaille aux XVe et XVIe siècle, SHAB

https://www.shabretagne.com/scripts/files/5f465814808030.68737181/1952_01.pdf

—LE SEAC'H (Emmanuelle), 2015, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, Presses Universitaires de Rennes pages 249-250.

— PAVIS-HERMON, 1968, Dossier IA0003364 de l'Inventaire général et M.M TUGORES, D. MOREZ 1968

https://www.patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-saint-jean-baptiste-plourac-h/b32b053d-fc6d-47a2-9d79-5d9cfde4ddd9

https://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00003364_01.pdf

https://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00003364_02.pdf

— ROLLAND (Jean-Paul), s.d "Contexte dans laquelle cette église fut construite"

https://bibliotheque.idbe.bzh/data/cle_242/Plourach_annexe.pdf

— TORCHET (Hervé), Montre de l'évêché en Cornouaille, site Tudchentil

https://www.tudchentil.org/spip.php?article29

— TORCHET (Hervé), Réformation de 1536 en Cornouaille; site Tudchentil

https://www.tudchentil.org/spip.php?article493

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18 juin 2023 7 18 /06 /juin /2023 21:49

Une  Vierge de Pitié aux trois larmes : celle de la chapelle de Tronoën en Saint-Jean-Trolimon, provenant du calvaire de la chapelle  Saint-Evy. Kersanton,  XVIe siècle.

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Voir aussi sur Tronoën :

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Le calvaire et la chapelle de Tronoën à saint-Jean-Trolimon (29).

 

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PRÉSENTATION.

 

Cette Pietà provient du calvaire de la chapelle  Saint-Evy en Saint-Jean-Trolimon, et a été installée à l'intérieur de la chapelle de Tronoën, en même temps qu'une Vierge à l'Enfant géminée également en kersanton provenant du même calvaire, par le recteur de Saint-Jean-Trolimon il y a cinquante ans.

Elle a été restaurée en 2011-2012 par les étudiants du master en conservation restauration de l'université de Paris 1,  sous la direction des professeurs Bruno Perdu et Pascale Leroy-Lafaurie, grâce à Denis Guillemard, ancien directeur du Master de conservation préventive de l'Université de Paris Panthéon-Sorbonne.

En même temps, un moulage en a été effectué, et un fac-similé a été installé à la base du calvaire de Saint-Evy. (Ouest-France)

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Fichier:Calvaire_de_Saint-Evy.JPG

https://www.ouest-france.fr/bretagne/penmarch-29760/la-pieta-de-saint-evy-retrouve-le-calvaire-apres-40-ans-751928

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La présence de ces larmes la fait rejoindre le groupe des Vierges de Pitié et Déplorations du Finistère présentant cette particularité , et dont la liste avait été débutée par Yves-Pascal Castel. Si, dans cette liste, ce sont les sculptures de l'atelier Prigent (1527-1577) qui sont les plus nombreuses , cette Vierge de Pitié de Tronoën ne présente pas tous les caractères stylistiques de cet atelier.

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Vierge de Pitié, XVIe siècle, kersanton, chapelle de Tronoën. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vierge de Pitié, XVIe siècle, kersanton, chapelle de Tronoën. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vierge de Pitié, XVIe siècle, kersanton, chapelle de Tronoën. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vierge de Pitié, XVIe siècle, kersanton, chapelle de Tronoën. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vierge de Pitié, XVIe siècle, kersanton, chapelle de Tronoën. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vierge de Pitié, XVIe siècle, kersanton, chapelle de Tronoën. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vierge de Pitié, XVIe siècle, kersanton, chapelle de Tronoën. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vierge de Pitié, XVIe siècle, kersanton, chapelle de Tronoën. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vierge de Pitié, XVIe siècle, kersanton, chapelle de Tronoën. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vierge de Pitié, XVIe siècle, kersanton, chapelle de Tronoën. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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La Vierge à l'Enfant géminée à un probable saint Sébastien (kersanton, XVIe siècle).

Il est plus exacte que la Vierge est adossée à un fût, contre lequel se distingue un homme seulement vêtu d'un pagne. Tout cela dans un seul bloc de pierre (monolithe).

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Vierge à l'Enfant, XVIe siècle, kersanton, chapelle de Tronoën. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vierge à l'Enfant, XVIe siècle, kersanton, chapelle de Tronoën. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vierge à l'Enfant, XVIe siècle, kersanton, chapelle de Tronoën. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vierge à l'Enfant, XVIe siècle, kersanton, chapelle de Tronoën. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vierge à l'Enfant, XVIe siècle, kersanton, chapelle de Tronoën. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vierge à l'Enfant, XVIe siècle, kersanton, chapelle de Tronoën. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vierge à l'Enfant, XVIe siècle, kersanton, chapelle de Tronoën. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vierge à l'Enfant, XVIe siècle, kersanton, chapelle de Tronoën. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vierge à l'Enfant, XVIe siècle, kersanton, chapelle de Tronoën. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Vierge à l'Enfant, XVIe siècle, kersanton, chapelle de Tronoën. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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LIENS.

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Le nombre des Vierges de pitié en kersanton dans le Finistère est très élevé, car on les trouve, sur le soubassement ou au nœud d'un croisillon, sur de très nombreux calvaires sortis des ateliers landernéens des Prigent (1527-1577), du Maître de Plougastel (1570-1621) et de Roland Doré (1618-1663), ou d'ateliers anonymes.

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Les Vierges de Pitié et aux Déplorations des Prigent (E. Le Seac'h):

-Brignogan, chapelle Pol, kersanton polychrome.

-Dinéault, calvaire atlas n°408 (3 larmes)

-Le Folgoët, calvaire atlas n°520 (3 larmes).

-La Forest-Landerneau, calvaire du cimetière haut, atlas n° 533 (3 larmes)

-La Forest-Landerneau, calvaire du cimetière bas, atlas n° 534

-Landerneau, calvaire rue de la Tour d'Auvergne, atlas n°998 (3 larmes).

-Lothey, calvaire de Kerabri atlas n°1260 (3 larmes)

-Plourin-Ploudalmézeau, Déploration,  sur la pelouse (3 larmes)

-Saint-Derrien, calvaire atlas n°2690

-Saint-Nic, intérieur église, Déploration polychrome (3 larmes).

Liste à laquelle j'ajoute :

--Plouvorn, cimetière. (3 larmes)

--Plouvorn, chapelle de Lambader, fontaine (3 larmes)

--Crozon, Tal-ar-Groas, calvaire chapelle Saint-Laurent (3 larmes).

 

et à discuter :

-Ploéven, Déploration de l'intérieur de l'église (pierre, 1547)

-Bourg-Blanc, Saint-Urfold (3 larmes, selon Castel)

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SOURCES.

CASTEL (Yves-Pascal), 2001, Les Pietà du Finistère.  numéro 69 de la revue Minihy-Levenez de juillet-août 2001. L'auteur y étudie une centaine de Pietà et de Déplorations.

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/204bbff59e0b1d6cf65264a34d22701f.pdf

"LES LARMES DE MARIE. On sait combien le Moyen Age a apprécié le don des larmes, un don que des temps prétendument policés se sont ·attachés à refuser. Nos sculpteurs sur pierre du XVIe siècle, dans les ateliers de kersanton, pour mieux marquer la douleur de la Vierge et parfois celle des personnages qui l'assistent dans les grandes Pietà, quant à eux, se sont emparés de ce moyen expressionniste fort populaire, n'hésitant pas à sculpter sur les joues des larmes en relief. Coulant sous les paupières, ces larmes marquent le haut de chaque joue d'un triple jet, formé de traits bien symétriques. A Brignogan, Chapelle-Pol , à La Forest-Landerneau, au Bourg-Blanc, Saint-Urfold, à Plomodiern, Sainte-Marie du-Ménez-Hom, à Lothey, croix de Kerabri, dont nous avons parlé plus haut. A Plouvorn, Lambader, la Vierge de Prigent élargit ses larmes en gouttes qui s'étalent sur les joues. On remarque, dans la grande Pietà de Plourin-Ploudalmézeau que si les quatre personnages d'accompagnement portent les mêmes triples larmes, en flots exactement mesurés, la Vierge en a le visage tout couvert, de la même manière qu'en avait usé le sculpteur de la pietà du calvaire du Folgoët, un siècle plus tôt. Les larmes qui ne sont pas en relief sur les statues en bois viennent agrémenter la polychromie, à Logonna-Daoulas et au Huelgoat. Ces larmes peintes coulent de manière naturelle et réaliste sur le visage penché de la Vierge de Pencran. Alors que ces larmes peintes sont plutôt rares, on les voit dans la très belle Pietà de Plouarzel où la Vierge approche de sa joue un grand mouchoir pour les sécher."

— CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Saint-Jean-Trolimon, n°2749 et 2742 (5 photos de 2009), Atlas des croix et calvaires du Finistère

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/saint_jean_trolimon.html

DEBIDOUR (V-H.), 1953,  La sculpture bretonne, Rennes 1953, p. 109-116

 — LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle. Presses Universitaires de Rennes 

NAGY (Piroska), 2000, Le Don des larmes au Moyen-Âge : un instrument spirituel en quête d'institution VIe-XIIIe siècle, Albin-Michel.

Wikipédia, collection de 80 Pietà

https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Statues_of_Piet%C3%A0_in_Finist%C3%A8re

 

 

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7 mars 2023 2 07 /03 /mars /2023 15:21

La fontaine Saint-Mahouarn de Plomodiern : buste de Christ en croix, saint Marc en évangéliste, saint Nicolas, kersantite, XVIe siècle .

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PRÉSENTATION.

Dans la descente de la rue de la Gare à Plomodiern, sur la droite juste après l'intersection avec la rue de la fontaine, l'automobiliste aperçoit, souvent trop tard, un édicule flanqué de statues en kersanton.

Lorsqu'un jour il décide de s'arrêter, il découvre qu'il s'agit d'une fontaine dédiée à saint Mahouarn,patron de la paroisse et il peut lire sur un panonceau un dossier illustré sur l'iconographie de ce saint, dont la statue (moderne) s'abrite à l'ombre de la niche.

Image maps.

La fontaine se trouvait jadis de l'autre côté de la rue.

La carte IGN indique au nord une station de pompage, au sud une station d'épuration, donc la fontaine devait être alimenter par le petit ruisseau qui se jette dans la rivière de Kerharo.

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Les statues de kersanton ont été manifestement rassemblées ici à partir d'un autre lieu. Un buste de Christ provient d'un calvaire, et les deux autres statues de saint pourraient en provenir également, occupant le soubassement.

Le calvaire près de l'église, du XVe siècle, a déjà été décrit sur ce blog.

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Je ne trouve pas beaucoup de documentation sur ces statues. Emmanuelle Le Seac'h ne les mentionne pas. Yves-Pascal Castel dans son Atlas des croix et calvaires du Finistère, signale seulement, à juste titre, le buste du Christ, et le date du XVIe siècle. Il en relève le schéma. 

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Jacques Thomas (Plomodiern en Porzay, 1966, p.101) indique la date de la fontaine en 1841 , et la présence des statues "en granit" des saints Marc et Nicolas.

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Un dossier de Claudie Boissé pour l'Inventaire général IA00005885 date de 1969. Il donne quatre clichés, ainsi que les mensurations de l'édicule, puis reprend la date de construction en 1841 "remlployant des sculptures de provenance inconnue".

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La fontaine Saint-Mahouarn de Plomodiern : buste de Christ en croix, saint Marc en évangéliste, saint Nicolas, kersantite, XVIe siècle . Photographie lavieb-aile 2023.

La fontaine Saint-Mahouarn de Plomodiern : buste de Christ en croix, saint Marc en évangéliste, saint Nicolas, kersantite, XVIe siècle . Photographie lavieb-aile 2023.

La fontaine Saint-Mahouarn de Plomodiern : buste de Christ en croix, saint Marc en évangéliste, saint Nicolas, kersantite, XVIe siècle . Photographie lavieb-aile 2023.

La fontaine Saint-Mahouarn de Plomodiern : buste de Christ en croix, saint Marc en évangéliste, saint Nicolas, kersantite, XVIe siècle . Photographie lavieb-aile 2023.

La fontaine Saint-Mahouarn de Plomodiern : buste de Christ en croix, saint Marc en évangéliste, saint Nicolas, kersantite, XVIe siècle . Photographie lavieb-aile 2023.

La fontaine Saint-Mahouarn de Plomodiern : buste de Christ en croix, saint Marc en évangéliste, saint Nicolas, kersantite, XVIe siècle . Photographie lavieb-aile 2023.

La fontaine Saint-Mahouarn de Plomodiern : buste de Christ en croix, saint Marc en évangéliste, saint Nicolas, kersantite, XVIe siècle . Photographie lavieb-aile 2023.

La fontaine Saint-Mahouarn de Plomodiern : buste de Christ en croix, saint Marc en évangéliste, saint Nicolas, kersantite, XVIe siècle . Photographie lavieb-aile 2023.

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SAINT MARC ÉVANGÉLISTE AVEC SON LION. Kersantite, XVIe siècle.

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Le saint est assis, écrivant grâce à un stylet son évangile qui est posé sur ses genoux ; il tient l'encrier de la main gauche. Un phylactère (sur lequel était peut-être inscrit l'incipit) débute dans la gueule de son lion et entoure ses jambes.

Il est barbu, porte un chapeau rond à rabat éversé au centre et à fanons (intermédiaire entre un bonnet carré de docteur et une mitre) et une chape sur une tunique fermée sous le menton par un bouton réunissant les bords d'une courte fente.

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Le calvaire de la chapelle Saint-Exupère comporte, au pied de la croix, un Saint-Marc évangéliste à la fois comparable, et différent.

https://www.lavieb-aile.com/2017/03/le-calvaire-de-la-chapelle-saint-exupere-a-dineault.html

Voir aussi la croix de Pennayeun à Dinéault :

https://www.lavieb-aile.com/2019/03/la-croix-de-pennayeun-a-dineault-saint-pol-et-son-dragon.html

Voir le saint sur le calvaire monumental de Guimiliau (émule du maître de Guimiliau, après 1589 :

 

https://www.lavieb-aile.com/2021/09/le-calvaire-de-l-enclos-paroissial-de-guimiliau.html

Voir la statue du saint par Roland Doré, bien différente, vers 1660 sur l'église de Cast :

https://www.lavieb-aile.com/2020/03/le-calvaire-de-l-eglise-de-cast.html

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La fontaine Saint-Mahouarn de Plomodiern : saint Marc en évangéliste, kersantite, XVIe siècle . Photographie lavieb-aile 2023.

La fontaine Saint-Mahouarn de Plomodiern : saint Marc en évangéliste, kersantite, XVIe siècle . Photographie lavieb-aile 2023.

La fontaine Saint-Mahouarn de Plomodiern : saint Marc en évangéliste, kersantite, XVIe siècle . Photographie lavieb-aile 2023.

La fontaine Saint-Mahouarn de Plomodiern : saint Marc en évangéliste, kersantite, XVIe siècle . Photographie lavieb-aile 2023.

La fontaine Saint-Mahouarn de Plomodiern : saint Marc en évangéliste, kersantite, XVIe siècle . Photographie lavieb-aile 2023.

La fontaine Saint-Mahouarn de Plomodiern : saint Marc en évangéliste, kersantite, XVIe siècle . Photographie lavieb-aile 2023.

La fontaine Saint-Mahouarn de Plomodiern : saint Marc en évangéliste, kersantite, XVIe siècle . Photographie lavieb-aile 2023.

La fontaine Saint-Mahouarn de Plomodiern : saint Marc en évangéliste, kersantite, XVIe siècle . Photographie lavieb-aile 2023.

La fontaine Saint-Mahouarn de Plomodiern : saint Marc en évangéliste, kersantite, XVIe siècle . Photographie lavieb-aile 2023.

La fontaine Saint-Mahouarn de Plomodiern : saint Marc en évangéliste, kersantite, XVIe siècle . Photographie lavieb-aile 2023.

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LE CHRIST EN CROIX, FRAGMENT D'UN CALVAIRE. Kersantite, XVIe siècle.

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Il est couronné d'épines à spires régulières et parallèles, la tête inclinée, les yeux clos, la bouche entrouverte. La barbe est peignée, les cheveux sont longs tombant en mèche devant l'épaule droite et derrière l'épaule gauche.

Le tronc et le bassin forment un cylindre, les cotes sont horizontales, le nombril est en large bouton. Le pagne est croisé sur l'avant.

La plaie du flanc est visible mais tend à se confondre avec la ligne des cotes.

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Christ en croix,  kersantite, XVIe siècle, fontaine Saint-Mahouarn de Plomodiern  . Photographie lavieb-aile 2023.

Christ en croix, kersantite, XVIe siècle, fontaine Saint-Mahouarn de Plomodiern  . Photographie lavieb-aile 2023.

Christ en croix,  kersantite, XVIe siècle, fontaine Saint-Mahouarn de Plomodiern  . Photographie lavieb-aile 2023.

Christ en croix, kersantite, XVIe siècle, fontaine Saint-Mahouarn de Plomodiern  . Photographie lavieb-aile 2023.

Christ en croix,  kersantite, XVIe siècle, fontaine Saint-Mahouarn de Plomodiern  . Photographie lavieb-aile 2023.

Christ en croix, kersantite, XVIe siècle, fontaine Saint-Mahouarn de Plomodiern  . Photographie lavieb-aile 2023.

Christ en croix,  kersantite, XVIe siècle, fontaine Saint-Mahouarn de Plomodiern  . Photographie lavieb-aile 2023.

Christ en croix, kersantite, XVIe siècle, fontaine Saint-Mahouarn de Plomodiern  . Photographie lavieb-aile 2023.

Christ en croix,  kersantite, XVIe siècle, fontaine Saint-Mahouarn de Plomodiern  . Photographie lavieb-aile 2023.

Christ en croix, kersantite, XVIe siècle, fontaine Saint-Mahouarn de Plomodiern  . Photographie lavieb-aile 2023.

Christ en croix,  kersantite, XVIe siècle, fontaine Saint-Mahouarn de Plomodiern  . Photographie lavieb-aile 2023.

Christ en croix, kersantite, XVIe siècle, fontaine Saint-Mahouarn de Plomodiern  . Photographie lavieb-aile 2023.

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SAINT NICOLAS EN ÉVÊQUE ET LES TROIS ENFANTS DANS LE SALOIR. Kersantite, XVIe siècle.

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Saint Nicolas est représenté en évêque mais la main droite (qui bénit) et la crosse sont brisés et perdus. La tête brisée a été rescellée, les traits du visage sont particulièrement altérés. Les pans de la chape sont réunis par un fermail orné d'un médaillon et de deux fleurons, au dessus d'une dalmatique frangée.

Les trois enfants (ou jeune gens) sont nus et se réveillent à la vie en levant leurs bras.

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Saint Nicolas, kersantite, XVIe siècle, fontaine Saint-Mahouarn de Plomodiern  . Photographie lavieb-aile 2023.

Saint Nicolas, kersantite, XVIe siècle, fontaine Saint-Mahouarn de Plomodiern  . Photographie lavieb-aile 2023.

Saint Nicolas, kersantite, XVIe siècle, fontaine Saint-Mahouarn de Plomodiern  . Photographie lavieb-aile 2023.

Saint Nicolas, kersantite, XVIe siècle, fontaine Saint-Mahouarn de Plomodiern  . Photographie lavieb-aile 2023.

Saint Nicolas, kersantite, XVIe siècle, fontaine Saint-Mahouarn de Plomodiern  . Photographie lavieb-aile 2023.

Saint Nicolas, kersantite, XVIe siècle, fontaine Saint-Mahouarn de Plomodiern  . Photographie lavieb-aile 2023.

Saint Nicolas, kersantite, XVIe siècle, fontaine Saint-Mahouarn de Plomodiern  . Photographie lavieb-aile 2023.

Saint Nicolas, kersantite, XVIe siècle, fontaine Saint-Mahouarn de Plomodiern  . Photographie lavieb-aile 2023.

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Le panonceau.

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Panonceau de la fontaine Saint-Mahouarn de Plomodiern. Photographie lavieb-aile 2023.

Panonceau de la fontaine Saint-Mahouarn de Plomodiern. Photographie lavieb-aile 2023.

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Published by jean-yves cordier - dans Sculptures Kersanton Calvaires
2 janvier 2023 1 02 /01 /janvier /2023 11:21

Le calvaire (kersanton, premier atelier du Folgoët, entre 1433 et 1457) de l'église de Plomodiern.

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Voir, parmi les multiples calvaires décrits dans ce blog,

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PRÉSENTATION.

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Emmanuelle Le Seac'h, dans le Catalogue raisonné de Sculpteurs sur pierre de Basse-Bretagne (p. 317), attribue les calvaires de Rumengol et de Plomodiern au Premier atelier ducal du Folgoët (1423-1468), tout comme les vestiges du calvaire disparu du Folgoët (vers 1443), dont il ne reste que les statues du cardinal Alain de Coëtivy et de son saint patron.

Elle donne une description si précise de ce calvaire de Plomodiern que je ne peux que la reproduire.

"Le calvaire de Rumengol a inspiré celui qui se trouve à coté de l'église de Plomodiern dans l'évêché de Cornouailles. Il est à dater de la même période, soit entre 1433 et 1457. Le sculpteur du Folgoët produit ici un second calvaire très ressemblant du point de vue stylistique même s'il est dépourvu de larrons. Les deux structures, par contre, varient. L'emmarchement est constitué ici de trois degrés, soit un de plus qu'à Rumengol. Le socle cubique reçoit un fût rond alors qu'il est à pans coupés dans cette dernière paroisse. Il supporte un bloc monolithique avec une Crucifixion traditionnelle sur l'avers avec des fleurons carrés. Ils sont formés de végétaux à Rumengol. "

Malgré la présence au revers d'un Christ du Jugement assis sur un arc-en-ciel, sujet très rarement représenté sur les calvaires sauf à Argol et à Châteaulin, elle réfute l'attribution de ce calvaire à un "Maître de Châteaulin" (Castel 1980) auteur du calvaire du XVe siècle de la chapelle Notre-Dame de Châteaulin. Et elle date le calvaire d'Argol de 1593, plus d'un siècle plus tard.

L'existence d'un dais gothique, rectangulaire à accolade, coiffant le sommet de la croix se retrouve à Rumengol, à Châteaulin, à Argol, et à Plougoulm.

 

 

 

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I. LA FACE PRINCIPALE : LE CRUCIFIX, LA VIERGE ET SAINT JEAN. LA VIERGE DE PITIÉ.

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Le calvaire a été déplacé, car son emplacement actuel, au nord-est de l'église, dans un terre-plein quadrangulaire adossé à un hangar, est pour le moins inhabituel.

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Photo Geoportail

 

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De plus, il n'est plus orienté, au sens médiat du terme, "tourné vers l'orient" ou plutôt, avec la face principale portant le Christ mort sur la croix face à l'occident, au soleil couchant, tandis que la face opposée portant le Christ ressuscité revenant juger "les vivants et les morts" se tourne vers la direction du lever du soleil et du renouveau.

Des cartes-postales le montrent jadis sur un terre-plein plus vaste, la "place centrale", devant le chevet et situé dans l'axe O-E de l'église.

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Le calvaire (kersanton, premier atelier du Folgoët, entre 1433 et 1457) de l'église de Plomodiern.

Le calvaire (kersanton, premier atelier du Folgoët, entre 1433 et 1457) de l'église de Plomodiern.

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La face principale, orientée sud-est pour faire face au parking, et souvent ombragée, porte le Crucifié sous le dais gothique, entouré de sa mère Marie et de son disciple préféré Jean, Jean l'évangéliste.

On portera son attention au caractère monolithique du calvaire, au fait que la croix avec sa traverse ne forme qu'un seul bloc, où le Christ est sculpté sur le fût, et que les saints personnages ne sont pas des statues indépendantes placées sur les bras d'un croisillon, mais qu'elles sont ancrées sur un arc, celui qui, de l'autre côté, se révélera comme l'arc en ciel du Jugement.

Le pagne flottant du Crucifié, les cheveux tombants sur les épaules et la couronne tressée sont identiques à ce qu'on observe à Rumengol.

Le titulus n'est pas gravé, les lettres INRI devaient être peintes. Les fleurons de la traverse sont rapportés.

Le calvaire de Rumengol en comparaison :

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Calvaire de Rumengol, Le Faou.

 

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Le calvaire (kersanton, premier atelier du Folgoët, entre 1433 et 1457) de l'église de Plomodiern.

Le calvaire (kersanton, premier atelier du Folgoët, entre 1433 et 1457) de l'église de Plomodiern.

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La Vierge plongée dans le chagrin montre un visage souffrant sous le voile du manteau. Les mains sont croisées sur la poitrine. Elle ne porte pas cette élégante robe ajustée, ce travail des plis et les pans cassés du voile qui, à Rumengol, attirait le regard.

Le calvaire (kersanton, premier atelier du Folgoët, entre 1433 et 1457) de l'église de Plomodiern.

Le calvaire (kersanton, premier atelier du Folgoët, entre 1433 et 1457) de l'église de Plomodiern.

Le calvaire (kersanton, premier atelier du Folgoët, entre 1433 et 1457) de l'église de Plomodiern.

Le calvaire (kersanton, premier atelier du Folgoët, entre 1433 et 1457) de l'église de Plomodiern.

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De même, saint Jean n'a pas la finesse d'expression du visage, la posture souple et la recherche vestimentaire de Rumengol. La Vierge et Jean sont figés dans une posture hiératique. D'ailleurs, le grain du kersanton est moins fin et plus sombre. Globalement, c'est une œuvre de moins belle facture, et, ceci étant peut-être lié à cela,  on n'y trouve pas l'écu en bannière aux armes d'un haut officier ducal comme à Rumengol.

Saint Jean tient son Livre (Evangile selon saint Jean) et lève la main droite pour nous en présenter la paume : ce geste, qui n'est pas une bénédiction, témoigne de sa réaction d'émotion participative face au drame de la Crucifixion : on pourrait imaginer qu'il s'associe à un léger recul du corps, par stupéfaction et sentiment d'être dépassé par ce qui se noue et se dénoue par cette mort.

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Mais ce qui est intéressant, c'est le type de coiffure de Jean, qui forme, au dessus d'un front dégarni, une couronne de rayons semblable à un soleil stylisé. En observant mieux, ces rayons sont des cônes torsadés comme des macarons, exactement comme à Rumengol, reprenant là une des caractéristiques les plus frappantes du Maître du Folgoët pour la chevelure des anges, notamment au Folgoët, sur le portail sud de Quimper ou de Saint-Herbot.

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Le calvaire (kersanton, premier atelier du Folgoët, entre 1433 et 1457) de l'église de Plomodiern.

Le calvaire (kersanton, premier atelier du Folgoët, entre 1433 et 1457) de l'église de Plomodiern.

Le calvaire (kersanton, premier atelier du Folgoët, entre 1433 et 1457) de l'église de Plomodiern.

Le calvaire (kersanton, premier atelier du Folgoët, entre 1433 et 1457) de l'église de Plomodiern.

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L'un des motifs les plus singuliers, parmi l'ensemble des calvaires bretons, de celui de Plomodiern, c'est la Vierge de Pitié. En effet, le voile de Marie forme un dôme qui se prolonge à droite vers le socle de Jean et vers  la gauche pour couvrir dans un englobement tendre, l'épaule du Fils. Ce voile fait corps avec la Croix comme s'il en était une expansion mystique assurant protection de sollicitude à la Mère.

Là dessous, comme sous un pavillon, la tête et le corps de la Vierge dessine un petit personnage très fin. Une main se pose maternellement sur la cuisse , l'autre sur l'épaule du Crucifié. 

Celui-ci, étendu sur le socle en demi-sphère, ne montre pas clairement ses plaies. Mais, point remarquable, ses cheveux forme une longue tresse, mais pas exactement une couronne d'épines, en reprenant le style du sculpteur du Folgoët avec ses mèches torsadées.

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Le calvaire (kersanton, premier atelier du Folgoët, entre 1433 et 1457) de l'église de Plomodiern.

Le calvaire (kersanton, premier atelier du Folgoët, entre 1433 et 1457) de l'église de Plomodiern.

Le calvaire (kersanton, premier atelier du Folgoët, entre 1433 et 1457) de l'église de Plomodiern.

Le calvaire (kersanton, premier atelier du Folgoët, entre 1433 et 1457) de l'église de Plomodiern.

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II. LA FACE SECONDAIRE : LE CHRIST DU JUGEMENT.

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C'est une très belle figure, qui confère au calvaire toute sa valeur. Valeur thématique, nous l'avons vu, puisque ce Christ du Jugement vêtu du manteau glorieux et exposant les plaies de ses mains, de ses pieds et de son flanc en témoignage de sa victoire sur la Mort ne se retrouve pas ailleurs sauf à Argol et Châteaulin. 

Valeur esthétique puisque l'équilibre de la composition de sa station assise sur l'Arc-en-ciel (sa Parousie est un évènement cosmique) et les pieds sur la demi-sphère du Monde est parfaitement réussi.

"Au revers, le Christ du Jugement Dernier est assis en majesté sur un arc-en-ciel. Il est drapé d'un manteau fermé sous le cou, les plis formant tablier sur le devant : il laisse à découvert son ventre rond au nombril creux. Il lève les bras, les coudes collés au corps, montrant ses plaies. Son visage est carré, aux traits nets et francs, le nez droit, les yeux ourlés de doubles paupières. Les lèvres sont entrouvertes. Les cheveux sont méchés et ondulés, séparés en deux au milieu du crâne. Les grandes oreilles à l'anthélix très large ressemblent elles aussi à celles que réalisent ordinairement le maître du Folgoët. Le cou épais et les lèvres fines sont semblables à ceux de la Vierge à l'Enfant du calvaire de Rumengol. Ici aussi, l'œuvre parait inachevé. Le cou n'est pas complètement dégagé de sa gangue de pierre." (E. Le Seac'h p. 94)

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On remarque un trou, sur le socle, où un accessoire (orbe terrestre ?) devait être fixé.

 

 

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Le calvaire (kersanton, premier atelier du Folgoët, entre 1433 et 1457) de l'église de Plomodiern.

Le calvaire (kersanton, premier atelier du Folgoët, entre 1433 et 1457) de l'église de Plomodiern.

Le calvaire (kersanton, premier atelier du Folgoët, entre 1433 et 1457) de l'église de Plomodiern.

Le calvaire (kersanton, premier atelier du Folgoët, entre 1433 et 1457) de l'église de Plomodiern.

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Comparaison avec le Christ du Jugement de Châteaulin :

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Calvaire (kersantite, XVe siècle) de l'église Notre-Dame de Châteaulin. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

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—CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des croix et calvaires du Finistère.

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/plomodiern.html

1606. Plomodiern, église no 1, g. k. 4,50 m. XVè s. Deux degrés. Socle octogonal. Fût rond, petites griffes en haut. Croix monolithe à branches rondes, fleurons carrés, dais, crucifix, Jean, la Vierge, Pietà sous les pieds du crucifix, Christ du Jugement. [YPC 1980]

—COUFFON (Renné), LE BARS (Alfred), 1988, notice sur Plomodiern, Nouveau répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/PLOMODIE.pdf

"Au chevet de l'église, croix monolithe, kersanton : Vierge et saint Jean, Pietà sous le Crucifix"

—DILASSER (Maurice), 1979, Locronan et sa région.

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.

 

THOMAS (Jean), 1966, Plomodiern en Porzay (Quimper) 

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/e663f926be69f768695d88ad4add5213.pdf

". Près de l'église paroissiale, la croix qui rappelle l'ancien cimetière, est remarquable par la finesse du travail. Au haut d'un long fût elle présente un dais de couronnement comme celle de Kroaz Paol en Lampaul-Guimiliau. En avant le Christ en croix entre Saint Jean et une sainte femme ; à ses pieds une Pieta. En arrière un Ecce homo. Cette croix est du début du 19' siècle."

2. Au milieu du cimetière, la grande croix qui domine les tombes est du modèle ordinaire des ateliers de Landerneau il y a 70 ans. On y lit : 1875, Celton recteur, Balcon Maire, S. Colin Trésorier. Elle rappelle la bénédiction du nouveau cimetière."

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22 décembre 2022 4 22 /12 /décembre /2022 22:36

Fragments d'un calvaire  (statue géminée de Jean et Pierre) et statue d'un évêque, sculptées par Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650, restitués par les Douanes à la commune de  Crozon.

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Voir aussi :

 

 

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 Voir les œuvres de Roland Doré :

 

 

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PRÉSENTATION.

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En 2014, dans Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, Emmanuelle Le Seac'h publiait le catalogue raisonné du sculpteur du Roi Roland Doré, actif, exclusivement dans la taille du kersanton de 1618 à 1663 à Landerneau pour plus de 82 paroisses, principalement de Cornouailles et du Léon. Elle dénombrait 89 statues pour 25 paroisses, parmi lesquelles 54 apôtres sous les porches, et les personnages d'une petite centaine de croix et calvaires, mais aussi des fontaines, des fonts baptismaux et des gisants.

Pour les calvaires, elle prenait pour type celui de Seven-Léhart et ses 18 personnages. Je renvoie à ma description qui permettra de comparer les deux statues présentées ici.

Dans un paragraphe "Vestiges de croix et clavaires", elle écrivait : "Dans les presbytères (Cast, Châteaulin, Crozon, Douarnenez-Tréboul), ossuaires (Pleyben, Sizun), les vestiges de croix disparues ne manquent pas." Précisément, page 341, elle mentionnait:

Crozon. Presbytère. Vestige de calvaire, saint Pierre, kersanton.

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Néanmoins, cette statue de saint Pierre n'était pas mentionnée dans le remarquable Atlas des croix et calvaires du Finistère d'Yves-Pascal Castel, premier vulgarisateur (après R. Couffon, cf. bibliographie) enthousiaste  de l'œuvre de Roland Doré.

Lorsque j'ai dressé pour ce blog mon inventaire photographique commenté de ce corpus, à partir de 2017, je me suis rendu au presbytère de Crozon, mais celui-ci était en travaux pour une restauration approfondie, et je n'ai pas pu consacrer à ce patrimoine de Crozon un article sur ce saint Pierre, dont aucune description et aucune photographie n'était alors disponible.

Mais le 15 février 2022, les Douanes françaises restituaient à la commune deux statues de kersanton, dont l'une, géminée, était consacrée aux saints Jean et Pierre, et l'autre à un saint évêque. Voir ANNEXE.

Dés lors, cette statue "de saint Pierre" signalée par E. Le Seac'h se révélait appartenir à un calvaire (les statues géminées, sculptées d'un personnage différent sur chaque face, ne sont présentes que sur les calvaires), ce qui affirmait — donnée ignorée— l'existence d'un calvaire à Crozon, sans doute dressé au milieu du cimetière de l'église... Saint-Pierre.

Mais aucune trace de ce calvaire n'est conservée. Parmi les 13 croix et calvaires de la presqu'île, deux (croix de Saint-Gildas et croix de Run Leïdez) dateraient du XVe siècle. Le calvaire de Tal ar Groas est le mieux conservé, et j'ai attribué sa Vierge de Pitié en kersanton à l'atelier Prigent de Landerneau (1527-1577).

On peut parier que ce calvaire suivait les canons habituels : la statue géminée était placée, sur un croisillon, à gauche du Christ en croix, tournée pour présenter vers l'ouest la représentation de saint Jean tandis que la Vierge éplorée occupait le bras droit du croisillon. Vu du côté opposé qui était tourné vers l'est, on voyait saint Pierre sur la gauche tandis que, dans le dos de la Vierge, un autre personnage , sans doute Marie-Madeleine tenant le flacon d'aromate, était présent.

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Repère chronologique pour l'église de Crozon.

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L'église actuelle date de 1900, et le clocher de 1866. Elle succéda à un édifice du XVIe siècle dont elle conserve le porche sud. Sous la tour du clocher on lit une inscription de 1602 (A.P. KERAUDREN FABRIQUE / A. SENECHAL P. ANIBRAS R. GALLOU ) et sur le campanile une inscription de 1615 ( H. LE DU FABRIQUE . J : LE BRAZ . BE : GRENOU L'AN 1615).

L'objet  le plus ancien est le reliquaire des dix-mille martyrs, daté du premier quart du XVIe siècle (il a été fait faire par "Gouzien", et on sait que Hervé Gouzien était recteur de Crzozon en 1516). Sans doute à la même époque fut réalisé le retable des dix-mille martyrs.

Des missions du Père Maunoir ont été prêchées entre 1654 et 1683, et le père Julien Maunoir a alors composé un Cantiques des Dix-mille martyrs.

Le retable du Rosaire a été exécuté par Maurice Le Roux en 1664.

L'orgue a été réalisé à Quimper  par Thomas Dallam vers 1680-1690.

La chaire de 1679-1680, faite par Louis Bariou et son gendre, menuisiers à Quimper, est également conservée, avec ses panneaux dédiés à la vie de saint Pierre.

Les fonts baptismaux en granite porte la date de 1742.

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Un inventaire patrimonial de 1978 par Louis Calvez.

En 1978, le recteur Louis Calvez a dressé un inventaire des biens patrimoniaux de l'église et des chapelles de la presqu'île. Il n'y décrit ni calvaire, ni fragment de calvaire, ni statue de saint Pierre ou de saint Jean en kersanton... mais il signale un saint évêque en kersanton à la sacristie, mesurant 70 cm de haut.

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Présence des statues à l'Arc-en-Ciel ?

Certains se souviennent d'avoir vus ces statues dans le local de l'accueil paroissial L'Arc-en-Ciel, construit vers 1990 à côté du presbytère.

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Stockées pendant les travaux.

Pendant les travaux de restauration du presbytère, les statues ont été stockées dans un hangar adjacent au bâtiment. C'est là qu'elles furent dérobées, sans qu'on s'en aperçoive : le vol n'avait pas été ni constaté ni signalé lorsque les Douanes les retrouvèrent.

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VUE D'ENSEMBLE.

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Les deux statues sont photographiées ici placées, le temps de ces clichés, contre le mur nord de l'église.

La statue géminée porte les marques blanches en disques de lichens incrustants, qui témoignent d'un séjour à l'extérieur.

Le kersanton (kersantite, bien différent du granite qui s'altère avec le temps), gris sombre, est d'un faciès moyen ou fin.

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Statue géminée de Jean et Pierre et statue d'un évêque (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de Jean et Pierre et statue d'un évêque (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de Jean et Pierre et statue d'un évêque (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de Jean et Pierre et statue d'un évêque (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de Jean et Pierre et statue d'un évêque (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de Jean et Pierre et statue d'un évêque (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

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I. LA STATUE GÉMINÉE D'UN CALVAIRE : SAINT JEAN (kersanton, Roland-Doré, milieu XVIIe siècle).

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Les personnages de Roland Doré se reconnaissent  à leurs yeux dont l' amande presque losangique est soulignée d'un trait creux et dont les   pupilles en drupe sont souvent creusées. Les visages sont ronds au dessus d'un étage inférieur triangulaire à petit menton rond. La bouche, très caractéristique, est fine, figée en demi-sourire énigmatique, avec des commissures creusées en fossettes.

 Saint Jean accompagne la Vierge sur les croix et calvaires. Sa gestuelle varie peu : soit les deux mains sont , comme ici, posées sur la poitrine, (Seznec à Plogonnec, N.D de Kerluan à Châteaulin, Commana, Saint-Nicodème à Ploéven (1637), Tinduff à Plougastel, Saint-Vendal à Douarnenez), soit  une seule main est sur la poitrine, l'autre étant cachée sous sa tunique (Sainte-Anne-la-Palud à Plonévez-Porzay). Plus rarement, il serre le pan de sa tunique et appuie un livre fermé contre sa poitrine (Coatnan à Irvillac) . Parfois il joint les mains, les doigts entrelacés (Plogonnec) ou il tient un livre dans le creux formé par sa main gauche (Cast, 1660). Sa physionomie est partout similaire. Le seul changement appréciable se voit dans sa chevelure qui est soit lisse (Seznec ou Saint-Pierre à Plogonnec, Commana, Tinduff à Plougastel, à l'ouest de l'église de Plounéour-Ménez en 1641, soit, comme ici,  bouclée (Saint-Nicodème à Ploéven en 1637, Coatnan à Irvillac en 1644, Saint-Vendal à Douarnenez (1655) , Sainte-Anne-la-Palud à Ploénevz-Porzay, Saint-Nic, Cast) comme elle l'est sur les gisants. Cette différence dans le traitement de la chevelure se fait  d'une manière aléatoire sans que l'on puisse repérer une évolution chronologique : on ne peut en déduire un élément pour dater la statue de Crozon.

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En tout cas, ce saint Jean de Crozon est tout à fait typique, et l'attribution à Roland Doré est évidente. Le creusement des pupilles est moins accentué que pour les deux autres statues, mais est réel.

 

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Statue géminée de saint Jean  (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Jean (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Jean  (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Jean (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Jean  (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Jean (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Jean  (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Jean (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Jean  (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Jean (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Jean  (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Jean (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Jean  (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Jean (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Jean  (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Jean (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

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II. LA STATUE GÉMINÉE D'UN CALVAIRE : SAINT PIERRE (kersanton, Roland-Doré, milieu XVIIe siècle).

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Saint Pierre s'identifie par sa clef et par la houppe de sa calvitie frontale, et, comme apôtre à son livre et à ses pieds nus.

Les pupilles sont très clairement creusées sur des globe en drupe.

Les boutons de la robe, ici au nombre de trois, sont parfois moins nombreux.

Pierre est le saint qui revient le plus souvent sous le ciseau de Doré. Il apparaît à Locmélar d'Irvillac, à Dinéault, sur les calvaires de la chapelle Saint-Guénolé et de la chapelle Saint-Claude (1630) de Plougastel,de la chapelle de Sainte-Anne-la-Palud, de celle de Saint-Nicodème en Ploéven et de celle de Landrevet à Esquibien.  Mais aussi à Crozon ; à Irvillac sur le calvaire (1644) avec deux bras courbes situé devant la chapelle Notre-Dame-de-Lorette au lieu-dit Coatnan ; à Plogonnec sur le calvaire (1644) de la chapelle Saint-Pierre ; à Plounéour-Ménez sur le calvaire (1641) de l'église ; et à Saint-Thégonnec, sur le calvaire de Bodéniry (1632). Ou encore à Dinéault sur le calvaire de Croaz-Moudennou.

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Statue géminée de saint Pierre  (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre  (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre  (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre  (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre  (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre  (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

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III. LA STATUE DU SAINT ÉVÊQUE (kersanton, Roland-Doré, milieu XVIIe siècle)..

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Cette statue est de taille inférieure à la statue géminée précédente. Elle ne porte pas d'incrustations de lichens.

L'évêque porte les attributs épiscopaux, que sont la mitre, la crosse tenue à gauche, et le geste de bénédiction paume en avant. Aucun attribut ne permet de l'identifier parmi les nombreux saints évêques bretons.

Ses cheveux sont longs et tombent sur les épaules. Son visage est d'un ovale peu allongé. Les yeux aux pupilles creusées sont comme deux olives dénoyautées entre les paupières saillantes. L'arête du nez est fine. Le philtrum est à peine souligné.  Le sourire doréen, se reconnaît aux deux fossettes qui creusent les commissures, tandis que les deux lèvres sont avancées.

La chape, ou manteau, tombe jusqu'au sol, et ses pans sont réunis par un fermail comparable à une sangle, dont le mors est un cabochon prismatique. Il recouvre le surplis, un deuxième vêtement un peu plus long , et une cotte talaire également plissée. Le saint, en avançant à peine la jambe droite, fait apparaître en museau de souris la courbe arrondie d'une solide chaussure.

Les fanons de la mitre ne sont pas (ou pas clairement) détaillés.

La crosse est brisée au dessus du nœud, et des coulées de cire montre qu'on a jadis placé un cierge dans le creux du nœud.

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Là encore, l'attribution à l'atelier de Roland Doré ne se discute pas tant le style se reconnaît immédiatement.

On peut, pour s'en convaincre, le comparer aux saints évêques des statues géminées du cimetière de La Forest-Landerneau, de celui de Rosnoën,  du Passage à Plougastel, de Locmélar d'Irvillac, de Saint-Vendal à Pouldavid-Douarnenez (où un poisson permet d'identifie saint Corentin),  de Saint-Nicodème de Ploéven et de la chapelle Seznec de Plogonnec (voir liens supra).

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Statue géminée de saint Pierre  (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre  (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre  (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre  (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre  (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre  (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre  (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre  (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre  (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre  (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre  (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre  (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

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LES TRACES D'UNE RESTAURATION AU CIMENT-PIERRE.

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De nombreuses marques claires témoignent de réparations à ce qui ressemble à du ciment-pierre, reconstituant la continuité des plis ou de la hampe de la crosse, ou restaurant la corne de la mitre, tandis que l'aspect plus sombre de certains endroits (main droite) trahit d'autres interventions.

Les clichés de détail montrent ces interventions.

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Statue géminée de saint Pierre  (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre  (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre  (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre  (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre  (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre  (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre  (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

Statue géminée de saint Pierre (Roland Doré, kersantite, vers   1630-1650) à l'église Saint-Pierre de  Crozon. Photographie lavieb-aile décembre 2022.

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CONCLUSION.

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On mesure la valeur considérable des statues retrouvées, et on ne peut que louer et remercier les Douanes de leur vigilance. 

À mon sens, il est nécessaire de les classer au titre d'objet pour mieux les protéger.

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ANNEXE I. LA RÉCUPÉRATION PAR LA DOUANE DES STATUES VOLÉES.

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"La douane de Bretagne remet deux statues volées à la paroisse de Crozon

La douane de Bretagne a restitué le 14 décembre 2022, à la paroisse de Crozon, deux statues volées à l’occasion d’un chantier de rénovation du Presbytère ayant eu lieu en décembre 2018.

La cérémonie, s’est tenue en présence des agents de la brigade des douanes de Roscoff ayant bloqué la première statue à sa sortie de France et d’officiers de douane judiciaire du Service d’enquêtes judiciaires des finances (SEJF) ayant réalisé l’enquête qui a permis de retrouver la seconde. L’occasion de revenir sur les circonstances de cette heureuse issue.

Lors du contrôle des passagers à l’embarquement d’un ferry à destination de Plymouth, le 22 octobre 2019, les agents des douanes de Roscoff découvrent une statue sculptée en pierre. Le ressortissant britannique qui la détient, indique l’avoir achetée 1 500 € à un antiquaire de la région. Il ne peut présenter aucun document autorisant la sortie de France de cet objet, les douaniers bloquent donc la statue en attendant son expertise.

L’experte, conservatrice au ministère de la culture, confirme quelques jours plus tard qu’il s’agit d’une sculpture du XVIIème siècle, réalisée dans un bloc de kersantite, une roche proche du granit, provenant de la région de Brest. Cette pièce géminée représente Saint-Pierre et Saint-Jean l’Évangéliste. Elle a probablement été réalisée par le sculpteur Roland Doré (1618-1660) dont les œuvres sont très répandues dans les enclos paroissiaux bretons. Provenant d’un calvaire du XVIIème siècle, la statue correspond bien à la définition de « bien culturel » au sens du code du patrimoine. Pour quitter la France, elle est soumise à la présentation d’un certificat délivré par le ministère chargé de la culture.

Les faits sont dénoncés au parquet de Brest, qui saisit le SEJF pour mener l’enquête judiciaire. En effet, le non-respect des formalités relatives aux biens culturels constitue à la fois un délit douanier et un délit pénal.

L’enquête diligentée par le SEJF révèle que la statue a été volée à l’occasion d'un chantier de rénovation du presbytère de Crozon. Le voleur, qui a également dérobé une deuxième statue, est identifié. Un antiquaire de la région est mis en cause dans cette affaire. Il avait vendu la première statue à un autre antiquaire pour une exportation en Angleterre et la deuxième statue à un particulier français.

L’auteur du vol a été condamné par le tribunal judiciaire de Brest, le 4 juillet 2022 à une peine d’emprisonnement de 3 mois avec sursis et au paiement de dommages et intérêts au bénéfice de la paroisse de Crozon. L’antiquaire a également été condamné à une peine de 3 mois d’emprisonnement avec sursis et au paiement d’une amende douanière de 800 euros.

Fidèle à sa devise, « Agir pour protéger », la douane française lutte contre les trafics de biens culturels. En 2021, les services douaniers français ont réalisé 36 constatations en matière de trafics de biens culturels et saisi 6377 objets. Au terme des procédures, ces objets sont rendus à leurs légitimes propriétaires s’ils ont pu être identifiés, à des musées ou aux pays étrangers dont ils sont être originaires."

https://www.douane.gouv.fr/actualites/la-douane-de-bretagne-remet-deux-statues-volees-la-paroisse-de-crozon

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ANNEXE II. ROLAND DORÉ ET SES 50 CALVAIRES.

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Le sculpteur landernéen dont l'atelier de taille du kersanton est le plus renommé du XVIIe siècle a travaillé pour 82 paroisses (Finistère, Côtes d'Armor) essentiellement pour la sculpture religieuse (et 9 gisants). Il a réalisé les séries d'apôtres de 4 églises, partiellement de 4 autres et quantité de statues isolées. Selon E. Le Seac'h, il a réalisé 97 croix, calvaires ou vestiges dont 21 croix, 50 calvaires, 26 vestiges. Seuls 12 croix et 15 calvaires sont encore complets. 41 croix et calvaires sont datés, entre 1618 à Penmarc'h et 1662 à Saint-Thégonnec.

Voici une liste de 75 croix et calvaires  dont beaucoup décrits dans ce blog)

 

  • Brennilis : croix de calvaire du cimetière (vers 1625) . Ange, Crucifix, Pietà,

  • Briec de l'Odet, Croix de la chapelle de Trolez (Seul le crucifix est de Roland Doré)

  • Cast, calvaire de l'église Saint-Jérôme : (1660), GLINEC, recteur, Jacob CROISSANT, fabricien. Vierge, Madeleine, crucifix, Jean, saint au livre.

  • Châteaulin, calvaire (1639) de la chapelle de Kerluan : Vierge, crucifix, Jean (et sur le fût saint Sébastien et saint Roch, hors atelier).

  • Cléden-Cap-Sizun : calvaire (1630) de la chapelle Saint-They. Vierge, Jacques le Majeur en haut du fût .

  • Cleder, croix de Kerzuoc'h (1625), Messire PRISER, procureur

  • Commana : calvaire du cimetière (1624), signé. Vierge/saint Hervé et son guide ; crucifix ; moine au livre ; Jean/moine, écu martelé

  • Crozon, presbytère, vestige de calvaire, saint Pierre.

  • Dinéault, calvaire (1648 et 1650), A. LE BUILLER, L. GARO fabriciens. Crucifix, Christ aux liens.

  • Dirinon, calvaire de la Croix-Rouge, Jean/saint Roch ; crucifix, Vierge/Sébastien

  • Douarnenez, calvaire de la chapelle Saint-Vendal (1655), GAVRANT, recteur de Pouldregat, I. LE BIAN. Vierge/Corentin ; crucifix ; Vierge à l'enfant/Jean ; évêque

  • Douarnenez-Tréboul, vestige de calvaire, Jean/Corentin, Vierge/Nicolas

  • Esquibien : calvaire de Landrevet Jean/ saint indéterminé ; crucifix /Vierge à l'Enfant ; Pierre/Vierge

  • Le Folgoët, croix du Champ de Foire. Crucifix

  • Guiclan, croix de Kerizamel

  • Guiclan, calvaire de Kerlaviou (1622)

  • Guiclan, calvaire de Pen-ar-Feuteun (1642), [Jean/Yves par Yan Larhantec 1889] ; crucifix ; Vierge/Catherine.

  • Hanvec : croix de la forêt du Cranou (1627), vestige. Il appartenait à la chapelle Saint-Conval mais il ne subsiste que le fût portant l'inscription : « R. Dore : ma : faict : 1627 ».

  • Hanvec, Croas-ar-Huré (1621-1622) M. MICHEL, P. BRIS CVRE. Crucifix, écu au calice, anges à phylactères.

  • Hanvec, calvaire de Quillafel (1638), NICOLAS JACQUES, prêtre

  • Hanvec, croix de Lanvoy ; seul le crucifix /Vierge à l'enfant est de Roland Doré

  • L'Hôpital-Camfrout, Croix du Run (1627), Crucifix/Vierge à l'Enfant

  • L'Hôpital-Camfrout, Calvaire du Troan, vestiges : anges au calice

  • Irvillac : calvaire (1644) avec deux bras courbes situé devant la chapelle Notre-Dame-de-Lorette au lieu-dit Coatnan. Larrons, Vierge/Yves ; Jean/Pierre

  • Irvillac, calvaire de Clénunan (1640), Messire Jean LIDOU.

  • Irvillac, calvaire (1628) de la chapelle de Locmélar : Jean/Pierre ; Vierge/évêque

  • Kersaint-Plabennec, calvaire de Laven , crucifix. (En complément du travail du maître de Plougastel qui a réalisé les couples Vierge/Yves ; Jean/Etienne).

  • Lampaul-Guimiliau, calvaire (1621) de Cosquer-Bihan dit Croaz-Kernevez : crucifix/Vierge à l'enfant.

  • Lampaul-Guimiliau, calvaire de Kerjaffrès (1626), Mathieu LIVINEC fabricien, Y. KERBRAT, fabricien

  • Lannilis, calvaire de Kerosven. Vierge ; crucifix/Jean-Baptiste, Jean

  • Lantic, calvaire de l'église Notre-Dame-de-la-Cour. Crucifix/Vierge à l'enfant. Armoiries des Rosmadec et Gouarlot.

  • Loc-Éguiner-Saint-Thégonnec, calvaire du cimetière, crucifix (en complément du travail du Maître de Plougastel :Vierge/sainte Femme Pietà/Madeleine ;

  • Logonna-Daoulas, Croix de Cléménéhy (?), Salomon Pierre de Porsan . Crucifix/Vierge à l'enfant.

  • Logonna-Daoulas, calvaire de Rulivet. Crucifix. [Saint Nicodème sur le fût, saint Jean, blason des Rosmorduc, hors atelier.]

  • Loqueffret, calvaire de Bilirit (1625), Y. et Louis Belerit, fraires. Crucifix/Vierge à l'Enfant ; [et Yves ; Geneviève ; Edern, hors atelier].

  • La Martyre, vestige (fût) du calvaire de Kerlavarec (?), Béatrice CABOUN.

  • Penmarc'h, croix de Lescors (1618), crucifix.

  • Plabennec, calvaire de Scaven, crucifix.

  • Pleyber-Christ, calvaire de Kervern (1647), Yvon INISAN et Marie MADEC. Vierge/Marguerite

  • Ploéven, chapelle Saint-Nicodème : calvaire (1667) Messire S.H. MARTIN, recteur Yves QUEMENEUR, fabricien. Vierge/évêque ; Jean/Pierre

  • Plogonnec : calvaire (1644) de la chapelle Saint-Pierre. Vierge/Paul ; Jean/Pierre

  • Plogonnec : calvaire (1641) de la chapelle Seznec, Guillaume TOULGUENGAT, recteur de 1624 à 1642, René SEZNEC, recteur de 1643 à 1697.

  • Plomodiern calvaire de la chapelle Sainte-Marie-du Ménez-Hom, tête de la Vierge de la Pietà et Vierge à l'Enfant, tout le reste étant hors atelier.

  • Plonévez-Porzay : calvaire de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud [1630-1656], Guillaume VERGOZ, recteur de 1630 à 1656, lucas BERNARD, fabricien ? Vierge/Pierre, Crucifix/Pietà ; Jean/Jacques

  • Ploubazlanec, calvaire de l'ancienne chapelle de Loguivy-de-la-Mer. Vierge et Jean

  • Ploudiry, calvaire (1633) de l'église : Crucifix et Marie-Madeleine

  • Plougastel-Daoulas, Le Passage, calvaire (1622), Jean GUIGORUS, fabricien. François d'Assise/Vierge ; crucifix/Pietà ; évêque/Jean.

  • Plougastel-Daoulas, calvaire (v.1630) de la chapelle Saint-Claude. Vierge/Yves, Pietà ; Jean/Pierre

  • Plougastel-Daoulas, calvaire (1654) de la chapelle Saint-Guénolé. Vierge/Guénolé, crucifix/Vierge à l'Enfant ; Jean/Pierre

  • Plougastel-Daoulas, calvaire (1639) du Tinduff : Le Seac'h p. 228. n. 78 et 79.

  • Ploumilliau (22), calvaire (1622) de Coz-Douar. Crucifix/Vierge à l'Enfant.

  • Plounéour-Ménez : le calvaire (1641) de l'église . Vierge/Pierre et Jean/Paul.

  • Plounéour-Ménez : croix de Kersimonnet. Vierge à l'Enfant

  • Plourin-les-Morlaix  Vestiges d'un calvaire sur le mur de l'enclos. 15 personnages dont Yves, Marie-Madeleine, les 4 évangélistes, saint Grégoire, une Piétà et une Fuite en Égypte

  • Port-Launay, calvaire (1651) de Lanvaïdic. Crucifix, culots vides.

  • Poullan-sur-Mer, calvaire (1640) de Kervignac vestiges

  • La Roche-Maurice, croix (1625) de Penmarc'h. Crucifix, macles des Rohan.

  • Rosnoën : calvaire (1648) de l'église Pierre/évêque ; Crucifix/Vierge à l'Enfant (hors atelier) ; Paul/évêque

  • Saint-Nic, calvaire de la chapelle Saint-Côme : crucifix.

  • Saint-Nic, calvaire de l'église Vierge/diacre ?; Crucifix ; Jean/diacre ?

  • Saint-Renan, croix de Quillimerrien ( ?), ADENOR AR COR et IVET AR COR, Vierge

  • Saint-Sauveur : croix de Kerbouzard Crucifix.

  • Saint-Ségal, calvaire du bourg : Vierge, Marie-Madeleine et Jean sur le socle

  • Saint-Servais, calvaire de l'église. Crucifix/Christ aux liens.

  • Saint-Servais, croix (1640) de Bréties dite Croas-Vossoc. Crucifix.

  • Saint-Thégonnec, grand calvaire de l'enclos paroissial ; Christ aux outrages

  • Saint-Thégonnec, calvaire de Bodéniry (1632), Anna BREST et Jean GUILLERM. Vierge/François d'Assise ; Jean/Yves

  • Saint-Thégonnec, croix du Broustou (1662); Crucifix

  • Saint-Thégonnec, croix de Coslen. Crucifix/Saint Joseph et l'Enfant

  • Saint-Thégonnec, croix de Hellin, 1638, Crucifix / Vierge à l'Enfant écu sur le nœud lion et calice

  • Saint-Thégonnec, croix (1629) de Pennalan. Crucifix/Vierge , écu au calice et M.H.C.P.

  • Saint-Thégonnec, croix du Keff, Vierge à l'Enfant de la niche.

  • Saint-Thégonnec, croix (1647) de Pennavern. Crucifix/Vierge à l'Enfant, écu avec fasces des Chastel en alliance avec des armoiries indéterminées.

  • Saint-Urbain : calvaire du Quinquis. Crucifix

  • Senven-Léhart : calvaire près de l'église Notre-Dame de Senven. 18 personnages.

  • Trézilidé, calvaire de l'église. Bon Larron, Pierre, Pietà, Mauvais Larron.

 

 

Mais aussi : Dinéault, croix de Ty-ar-Névez

http://www.lavieb-aile.com/2019/05/le-calvaire-de-ty-ar-nevez-ou-croaz-moudennou-a-dineault.html

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STYLISTIQUE DE ROLAND DORÉ (d'après E. Le Seac'h)

 Voir aussi infra Y.-C. Castel.

Roland Doré a sculpté uniquement dans le kersanton. Son style dépouillé, facilement reconnaissable et proche de l'épure, a contribué à établir sa réputation. Il se distingue par son souci de replacer la réalité des formes dans l'espace en allant à l'essentiel. Sa virtuosité à sculpter les visages doux de ses Vierges ou à donner un tempérament à ses œuvres profanes en fait un sculpteur d'exception. Il a débuté comme compagnon dans l'atelier du Maître de Plougastel (1585-1617) puis a entrepris une carrière prolifique à Landerneau.

— Le Christ :

Les représentations du Crucifié sont caractérisés par des corps allongés, aux longs bras noueux et aux torses presque rectangulaires avec les muscles de l'abdomen en forme de poire. Les veines du cou sont saillantes. Les Christ penchent la tête du coté droit, les yeux clos. Leurs pagnes plats sont noués sur le coté gauche. Les visages sont presque émaciés, les joues creuses mangées par une barbe et une moustache aux mèches fines. Les crucifix courts dont le canon est à cinq têtes se différencient des crucifix longs à sept têtes (Y-P. Castel).

La couronne d'épines est caractéristique, aux deux brins entrelacés en forme de carré.

 

— Les Vierges à l'Enfant : elles portent leur enfant sur le bras gauche, la main droite tenant une pomme. Elles ont le visage poupin , les yeux en amande au sillon palpébral bien dessiné. et arborent le fin sourire « doréen ». 

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SOURCES ET LIENS.
 

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—ABGRALL, (Jean-Marie). PEYRON, Paul. 1905, Notices sur les paroisses du diocèse de Quimper et de Léon. Quimper, vol. 2.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/e90d8a403fd44e021397194aa434155d.pdf

 

— CALVEZ (Louis, curé doyen de Crozon), 1975, La presqu'île de Crozon, histoire, art, nature, Nouvelle Librairie de France, Paris. 

— CALVEZ (Louis), 1978, Etat de l'église et des chapelles de la presqu'île de Crozon aux environs de 1978, tapuscrit.

 

— CASTEL (Yves-Pascal), 1983,  La floraison des croix et calvaires dans le Léon sous l'influence de Mgr Roland de Neufville (1562-1613), Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1983  90-2  pp. 311-319

https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1983_num_90_2_3130

— CASTEL (Yves-Pascal), 1985, Roland Doré, sculpteur du roi en Bretagne et architecte (première moitié du XVIIè siècle) , Bulletin de la Société archéologique du Finistère, Pages 97 à 156.

— CASTEL (Yves-Pascal), 1996, Du nouveau sur Roland Doré

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/52e804fd7d01573ff17156ea10bcef19.jpg

 

 — CASTEL in DANIEL, (Françoise), 1988, Roland Doré et les enclos paroissiaux : [exposition, Morlaix, Musée des Jacobins, juillet 1988] / [exposition conçue et réalisée par Françoise Daniel] Jacobins, juillet 1988] 1 vol. (56 p.) : ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. ; 30 cm  D'après les travaux d'Yves-Pascal  CASTEL  .

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_233/roland__dore__et__les_enclos__paroissiaux.pdf

"Doré s'est forgé un style si reconnaissable que certains amateurs se refusent à y déceler ces variations, subtiles mais réelles, qui font d'un simple praticien un artiste véritable qui s'attache à renouveler sa manière.

Les anatomies des personnages se cachent sous des étoffes lourdes, les mains sont stylisées, les pieds nus dépassant la tombée des plis des tuniques se réduisent à un rang de billes inégales... Tout cela pourrait faire illusion sur le talent de l'artiste encore que nous le verrons, on repère des exceptions.

Mais il y a les visages !

Fronts bombés, lisses ou creusés de rides, selon l'âge ou le sexe des personnages, ligne des arcades sourcilières larges et franches, pommettes pleines et arrondies, un visage de Doré se reconnaît presque toujours.

Les yeux, où se réfugient la manière et les intentions de l'artiste, tout comme ses manies et ses tics, sont particulièrement typés. Les paupières en amande ont le sillon palpébral toujours indiqué. En ceci, Doré se démarque franchement du maître du calvaire de Plougastel-Daoulas, qui , supprimant tout sillon, donne toute l'importance au globe oculaire. Au contraire, dans une option naturaliste, Doré concentre l'intérêt sur l'iris. Il marque la pupille d'un creux expressif, dont la direction invite le regard de l'observateur à une mobilité qui participe à la vie de ces faces minérales.

Le sillon naso-labial est creusé, plus ou moins, s'articulant sur des lèvres relativement fines.

L'étonnant, dans ce traitement des visages, est qu'il contraste, mis à part les traits incisifs des chevelures et des barbes, avec l'agencement des drapés des vêtements et de leurs plis.

Des étoffes opaques qui masquent les corps, nous l'avons dit, dissimulant les anatomies, en quoi Doré s'engage dans un hiératisme qui l'éloigne du style de l'époque dans laquelle il s'insère. Encore que certaines grandes pièces, telle la Vierge de l'Annonciation de Saint-Thégonnec, invitent à tempérer ce jugement.

Les drapés, calmes et amples, se déploient en pans sculpturaux soulignant la majesté des volumes, tels ceux de la Madeleine du groupe de Notre-Dame-de Pitié si fascinant de Senven-Lehart.

Si les drapés sont stylisés, l'origine de leurs plis n'en demeure pas moins naturelle, structurant, en les animant tout à la fois, les silhouettes. Les plis, formés sur des étoffes épaisses et fermes, captent avec vigueur les ombres d'une sculpture destinée à vivre en plein vent, plus qu'à habiller des corps qui se font oublier.

Plis en becs caractéristiques sur les flancs des blocs sculptés. Plis en volutes, simples ou composés, aux lisières latérales. Plis en volutes simples à queue d'aronde, à étages et bouillonnants dans les pans des manteaux rebrassés. Plis couchés et repassés se chevauchant les uns les autres. Plis en accordéon, sur les manches ajustées. Plis en éventail sur les bras qui portent le manteau."

 

COUFFON (René), Le Bars (Alfred), 1988,  Nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper.p. 78-79.

http://backup.diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/93e1da38d77f57929b3e10b8b4f07a76.pdf

 

 — COUFFON, René, 1961, L'évolution de la statuaire en Bretagne après la guerre de succession du Duché - In: Mémoires. Société d'Emulation des Côtes-du-Nord vol. 97 (1961) p. 1-16

— DOUANES FRANÇAISES. 15 décembre 2022. "La douane remet deux statues volées à la paroisse de Crozon" – 14 décembre 2022

https://www.douane.gouv.fr/actualites/la-douane-de-bretagne-remet-deux-statues-volees-la-paroisse-de-crozon

philippe.bonnafous@douane.finances.gouv.fr

 

https://www.flickr.com/photos/douanefrance/sets/72177720304232348/

https://www.douane.gouv.fr/actualites/etiquette/biens-culturels

 

 

—DOUARD (Christel), 2010, dossier de l'Inventaire général

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-saint-pierre/d77c6ef9-5f66-423d-8a14-cfeef76de856

—DOUARD (Christel), 2010, Les croix et calvaires de Crozon, dossier de l'Inventaire général

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/les-croix-et-calvaires-de-la-commune-de-crozon/9fdc13b7-f5c9-4dcd-875e-8b08d212c03f

LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre de Basse-Bretagne. Les ateliers  du XVe au XVIIe siècle, PUR éditions, page 193.

— SITE

https://presqu-ile-de-crozon.com/crozon-morgat/cr-calvaires-crozon-001.php

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Published by jean-yves cordier - dans Sculptures Kersanton Roland Doré Calvaires Crozon
16 novembre 2022 3 16 /11 /novembre /2022 14:27

Les statues (kersanton polychrome, XVIe siècle) de saint Paul et de saint Pierre dans le fond de la nef de l'église de Pleyben.

 

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1°)  Voir sur l'église de Pleyben :

 

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2°) Sur les chapelles de Pleyben :

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PRÉSENTATION.

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L'amateur que je suis aime s'appuyer sur des sources valides, les opinions de solides et péremptoires experts. Mais ici, cherchant à m'enquérir sur ces statues que je jugeais magnifique, je ne trouvais aucune description ; et l'image disponible en ligne décrit en titre les sculptures de saint Pierre et de saint Renan, ce qui est insolite.


 

https://www.alamyimages.fr/eglise-de-pleyben-sculptures-de-saint-pierre-et-de-saint-renan-pleyben-finistere-bretagne-france-image424745970.html

Elles sont disposées derrière les ultimes rangées de banc du fond de la nef, du côté sud, sur une console moderne, et elles échapperaient à l'attention du visiteur si elles n'étaient pas remarquablement éclairées. L'or des robes, le rouge ou l'orangé des manteaux, le rose des carnations attirent le regard.

Ici, abandonnant tout espoir de réponse, et sans guide, je multiplie les questions : d'où viennent-elles ? D'un calvaire comme celui, du XVIe siècle, de Kerflouz ? Mais elles ne sont pas géminées. D'une chapelle de Pleyben ?  D'un Credo apostolique ? Paul n'y trouverait pas place. Comment ont-elles conservé, mieux que les statues du porche, leur polychromie ?

De quel atelier de sculpture de kersanton (atelier de Landerneau a priori) sont-elles issues? 

Datent-elles, comme je le propose, du XVIe siècle ? Du XVe ?

Ont-elles été restaurées ? Sont-elles classées?

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Seul au fond de la nef, je ne reçois aucune réponse. Il me reste, mais c'est peut-être le plus délicieux des sorts, à admirer en silence le jeu des couleurs et des formes.

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Statues (kersanton polychrome, XVIe siècle) de saint Paul et saint Pierre. Nef de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Statues (kersanton polychrome, XVIe siècle) de saint Paul et saint Pierre. Nef de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

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SAINT PAUL.

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Statue (kersanton polychrome, XVIe siècle) de saint Paul. Nef de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Statue (kersanton polychrome, XVIe siècle) de saint Paul. Nef de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Statue (kersanton polychrome, XVIe siècle) de saint Paul. Nef de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Statue (kersanton polychrome, XVIe siècle) de saint Paul. Nef de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Statue (kersanton polychrome, XVIe siècle) de saint Paul. Nef de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Statue (kersanton polychrome, XVIe siècle) de saint Paul. Nef de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Statue (kersanton polychrome, XVIe siècle) de saint Paul. Nef de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Statue (kersanton polychrome, XVIe siècle) de saint Paul. Nef de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Statue (kersanton polychrome, XVIe siècle) de saint Paul. Nef de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Statue (kersanton polychrome, XVIe siècle) de saint Paul. Nef de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

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SAINT PIERRE.

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Statue (kersanton polychrome, XVIe siècle) de saint Pierre. Nef de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Statue (kersanton polychrome, XVIe siècle) de saint Pierre. Nef de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Statue (kersanton polychrome, XVIe siècle) de saint Pierre. Nef de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Statue (kersanton polychrome, XVIe siècle) de saint Pierre. Nef de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Statue (kersanton polychrome, XVIe siècle) de saint Pierre. Nef de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Statue (kersanton polychrome, XVIe siècle) de saint Pierre. Nef de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Statue (kersanton polychrome, XVIe siècle) de saint Pierre. Nef de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Statue (kersanton polychrome, XVIe siècle) de saint Pierre. Nef de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Statue (kersanton polychrome, XVIe siècle) de saint Pierre. Nef de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Statue (kersanton polychrome, XVIe siècle) de saint Pierre. Nef de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

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SOURCES ET LIENS.

Il s'agit, non de références bibliographiques, mais des ouvrages qui ne mentionnent pas, si ma lecture a été suffisamment attentive,  ces deux statues.

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— ABGRALL (Jean-Marie), 1904, L'Architecture bretonne, Quimper, de Kerangal éditeur

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/f20eb990fd763d232327db92aeeb6869.pdf

ABGRALL (Jean-Marie),  et Le Coz Y., 1908 “Pleyben : église, ossuaire, calvaire,” A. de Kerangal, Quimper, 31 pages

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/a0a5651f868070445ed8e54fb7eecff8.pdf

ABGRALL (Jean-Marie), ou PEYRON, 1923, Notice sur Pleyben, BDHA Quimper.

A propos du recteur Noël Coffec :

En 1636, le 19 Avril, nous lisons au registre des baptêmes (de Pleyben) : « Ce jour dix neuffviesme .d'apprill mil six cent trante on a trouvé ung enfiant dans ung pan nier au portai de l'esglise parochialle de Pleiben, duquel on ne scait quy sont ses père et mère, lequel a esté baptisé sur le fond baptismal de Ia ditte esglise par moy soubsignant curé (Ie Ia ditte paroisse, les dits jour et an que devant. Parrain a esté vénérable personne Missire Nouel Coffec, vicaire perpétuel de la ditte paroisse et Recteur de Saint-Ségal, la marraine Catherine Corre ». NOUEL COFFEC, recteur G. PAILLART, Curé.

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/bdha1923.pdf

ABGRALL (Jean-Marie), 1897,  Livre d'or des églises de Bretagne Pleyben Brasparts page 2

http://www.bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_201/pleiben__brasparts.pdf

 

— CASTEL (Yves-Pascal), 1996,  Pleyben. Sept sculpteurs pour douze apôtres : Un imbroglio stylistique (suite) ...: articles du Progrès de Cornouaille / Courrier du Léon 19/10/1996

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/87225c6a4e45100d581c7e558db9148f.jpg

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/30c5f5080eaa8bb50471003bc6ab3635.jpg

 

— CASTEL ( Yves-Pascal) 1988, Roland Doré et les enclos paroissiaux, exposition au Musée des Jacobins de Morlaix, conservatrice Françoise Daniel.

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_233/roland__dore__et__les_enclos__paroissiaux.pdf

 

— CASTEL ( Yves-Pascal), 1985, « Roland Doré, sculpteur du roi en Bretagne et architecte (première moitié du xviie siècle) », Bulletin de la Société archéologique du Finistère, tome 94, pages 97-116.

 

— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice de Pleyben, Diocèse de Quimper et de Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988, 551 p. 

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/PLEYBEN.pdf

 

— COUFFON (René), 1961, "L'évolution de la statuaire en kersanton" Mémoires de la Société d'émulation des Côtes-du-Nord, Saint-Brieuc t. LXXXIX, 1961 p. 1-45. 

 

— LECLERC (Guy) 2007, Pleyben son enclos et ses chapelles.

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

 

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Sculptures Kersanton
7 novembre 2022 1 07 /11 /novembre /2022 09:56

La Vierge de Pitié (1738)  et le dais (Bastien Prigent, kersantite,  1555) du calvaire monumental de l'enclos de Pleyben.

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1°) Voir l'article précédent :

2°) Voir sur l'église de Pleyben :

 

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3°) Voir sur les Pietà ou Vierges de Pitié du Finistère :

et hors blog: 

 

— Voir  d'autres œuvres de Bastien ou Henry Prigent:

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Attribution personnelle hors catalogue Le Seac'h :

 

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PRÉSENTATION.

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Le calvaire monumental de Pleyben fait la réputation de cet enclos paroissial. Il appartient aux sept calvaires monumentaux de Bretagne, avec par exemple celui de Plougastel sculpté par le Maître de Plougastel vers 1602. Celui de Plougonven a été sculpté en 1554 par Bastien et Henry Prigent "en l'honneur de Dieu et Notre Dame de Pitié et monseigneur saint Yves).

Ils commencèrent en 1555 celui de Pleyben "en l'honneur de Dieu et Notre Dame et  Monsieur Saint-Germain". À Pleyben, la mention "Notre-Dame de Pitié" n'est pas explicitement développée, sa présence de cette précision à Plougonven indique l'importance du culte rendu à la Vierge de douleur tenant dans ses bras le corps de son Fils après sa déposition de la Croix. Sa statue est, à Plougonven, au pied de la croix centrale, c'est un déploration à quatre personnages, et la Vierge est représentée par Bastien Prigent avec les trois larmes caractéristiques sous la paupière inférieure. On sait que son atelier très productif taillé et sculptait la pierre de Kersanton (kersantite) extrait de la rade de Brest en leur atelier de Landerneau.

À Pleyben, l'importance de la Vierge de Pitié est réelle, puisque deux autres statues de la Vierge de Pitié, dont l'une en larmes,   sont placées sur l'arc de triomphe ou porte monumentale du côté ouest, daté de 1725. Mais la Vierge de Pitié du calvaire n'est pas due aux Prigent, et il a été réalisé en 1738. En effet, de 1738 à 1743, le calvaire a  été déplacé vers le sud-ouest sous le rectorat de Julien Le Bornic : sur les contrefort sont inscrits les noms du prêtre et des fabriciens des années correspondantes.

Notamment, sur le contrefort nord-ouest, sous la Pietà, l'inscription qui amène E. Le Seac'h à la dater de 1738 :  H.I. LE BORGNE 1738 H.I.B. LE MOULIN F[abricien] 1739.

 On lit sur les autres contreforts H.G. POSTEC. F. 1740, H.M, H.N FRABOLOT . 1741, et, , H.H. BAVT. F 1742. 

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N.B : le calvaire des Prigent était-il dépourvu de Vierge de Pitié ou de Déploration ? Cela semble surprenant. Le groupe sculpté par les Prigent a-t-il été placé sur l'arc de triomphe de 1725, ce qui aurait conduit les restaurateurs de 1738 à en sculpter un nouveau? Ce qui est sûr, c'est que le dais de la niche est de la main des Prigent.

 

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Le soubassement (ou "mace") en granite du calvaire de Pleyben a la forme d'un tétrapyle, soit quatre portes cintrées, comme autant d'arches de triomphe appuyées sur de solides contreforts. Les scènes de la Vie de la Vierge (Annonciation, Visitation) de la vie de Jésus (Nativité, Mages, Fuite en Egypte etc.) et de sa Passion y occupent soit sur les bords verticaux du soubassement, soit sur la plate-forme, sans souci de l'ordre chronologique du récit. C'est sur le contrefort nord-ouest qu'est placée la Vierge de Pitié, et la couleur gris sombre du kersanton contraste agréablement avec la teinte jaune du granite.

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L'un des intérêts remarquables de cette sculpture est qu'elle est placée sous un dais, également de kersanton. Celui-ci est parfaitement représentatif du style et des habitudes de l'atelier Prigent, et, par ses trois personnages,  de leur sensibilité aux apports de la Renaissance.

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1. La Vierge de Pitié de 1738.

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Sa composition, la position en diagonale du Christ, celle de ses bras, la façon dont la Vierge soutient la tête de son Fils, le voile ou la guimpe de la Mère sont assez proche de la Vierge de Pitié du côté ouest de l'arc de triomphe, et l'artiste du XVIIIe siècle s'en est sans doute inspiré, sans toutefois reproduire les fameuses trois larmes qui restent ainsi une sorte de signature des Prigent.  Le kersanton est d'un beau faciès, à grain fin et lisse. Le visage est idéalisé, dégagé de cette mise en scène de la douleur, et du sang versé par le Rédempteur. De même, les plaies des mains et des pieds ne sont pas représentées. 

Mais les auteurs officiels et patentés (Le Seac'h en particulier) n'ayant pas étudié les pietà de l'arc triomphal, et mon attribution de la Vierge de Pitié ouest aux Prigent restant de l'ordre de l'hypothèse, cette comparaison entre la sculpture du XVIe siècle et celle du XVIIIe, reflet des spiritualités contemporaines, n'est développé ici que sur la pointe des pieds...

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La Vierge de Pitié (1738) et le dais (Prigent, 1555) du calvaire de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La Vierge de Pitié (1738) et le dais (Prigent, 1555) du calvaire de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

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En comparaison, la Vierge de Pitié de l'arc triomphal :

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Vierge de Pitié (kersanton, XVIe siècle ?) du cotè ouest de la porte ouest de l'enclos. Photo lavieb-aile.

 

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La Vierge de Pitié (1738) et le dais (Prigent, 1555) du calvaire de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La Vierge de Pitié (1738) et le dais (Prigent, 1555) du calvaire de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La Vierge de Pitié (1738) et le dais (Prigent, 1555) du calvaire de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La Vierge de Pitié (1738) et le dais (Prigent, 1555) du calvaire de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La Vierge de Pitié (1738) et le dais (Prigent, 1555) du calvaire de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La Vierge de Pitié (1738) et le dais (Prigent, 1555) du calvaire de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

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LE DAIS (Kersantite, Bastien Prigent, 1555).

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Le tambour à niches de ce dais est orné de trois bustes dont les regards convergent vers la Vierge. 

Au centre, un buste masculin, barbu, coiffé d'un bonnet à plume, et vêtu d'une cape, a la tête légèrement inclinée vers sa gauche.

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À sa droite, une femme dont l'élégance est extraordinaire, avec sa coiffe laissant s'échapper quelques mèches, ses pommettes saillantes et son petit menton, le ruban qui entoure son cou, et sa robe à décolleté carré.

À sa gauche, une autre femme est plus jeune, c'est peut-être la fille du couple. Sa tenue est plus simple, mais sa coiffe est néanmoins recherchée, formant sur le côté des volutes.

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On notera aussi les contreforts sculptés de losanges fleuris, les rosaces des écoinçons, mais surtout, au dessus et au dessous, les rubans noués entre eux au centre par un anneau, et que crachent, à droite et à gauche, des mascarons. C'est un véritable plaisir de retrouver ici toutes ces façons de faire, répétées d'œuvre en œuvre, des Prigent, que ce soit sur les dais des apôtres de leurs porches, sur les dais de bénitier de La Roche-Maurice, Landivisiau et de Saint-Houardon à Landerneau, voire sur l'enfeu de La Martyre.

L'homme au bonnet à plume est constant sur le tambour des dais des bénitiers.

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Le dais (Prigent, 1555) du contrefort nord-ouest du calvaire de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Le dais (Prigent, 1555) du contrefort nord-ouest du calvaire de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Le dais (Prigent, 1555) du contrefort nord-ouest du calvaire de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Le dais (Prigent, 1555) du contrefort nord-ouest du calvaire de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Le dais (Prigent, 1555) du contrefort nord-ouest du calvaire de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Le dais (Prigent, 1555) du contrefort nord-ouest du calvaire de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Le dais (Prigent, 1555) du contrefort nord-ouest du calvaire de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Le dais (Prigent, 1555) du contrefort nord-ouest du calvaire de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Le dais (Prigent, 1555) du contrefort nord-ouest du calvaire de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Le dais (Prigent, 1555) du contrefort nord-ouest du calvaire de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Le dais (Prigent, 1555) du contrefort nord-ouest du calvaire de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Le dais (Prigent, 1555) du contrefort nord-ouest du calvaire de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Le dais (Prigent, 1555) du contrefort nord-ouest du calvaire de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Le dais (Prigent, 1555) du contrefort nord-ouest du calvaire de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Le dais (Prigent, 1555) du contrefort nord-ouest du calvaire de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Le dais (Prigent, 1555) du contrefort nord-ouest du calvaire de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Le dais (Prigent, 1555) du contrefort nord-ouest du calvaire de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Le dais (Prigent, 1555) du contrefort nord-ouest du calvaire de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

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SOURCES ET LIENS.

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— ABGRALL (Jean-Marie), 1904, L'Architecture bretonne, Quimper, de Kerangal éditeur

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/f20eb990fd763d232327db92aeeb6869.pdf

ABGRALL (Jean-Marie),  et Le Coz Y., 1908 “Pleyben : église, ossuaire, calvaire,” A. de Kerangal, Quimper, 31 pages

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/a0a5651f868070445ed8e54fb7eecff8.pdf

CASTEL (Yves-Pascal), Les pietà du Finistère

http://patrimoine.du-finistere.org/art2/ypc_pieta.html

CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des croix et calvaires du Finistère 

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/pleyben.html

1477. Pleyben,enclos no 2, grand calvaire, g. k. 7 m. 1555, 1742. Par l’atelier des frères Henry et Bastien Prigent, auteurs du calvaire de Plougonven (1550) et par Ozanne (1650). Grand massif architecturé, arcades, avec contreforts: IA.I. LE BORGNE 1738/H.I.B.LE. MOVLIN. F. 1739/H.G. POS 1740. H.M./H.H. BAVT. R. 1742. Massif postérieur aux groupes qui, la plupart, datent de 1550, selon l’inscription de la statue de saint Germain au porche de l’église: EN L’HONNEUR DE DIEV ET (NOTRE) DAE ET MONSIEUR S GERMAIN CESTE CROIX FVST COMECE 1555. Les groupes se suivent sur la frise basse, de gauche à droite, de manière chronologique: Annonciation, Visitation, Nativité, Adoration des Mages, Fuite en Egypte, Jésus au milieu des Docteurs, Entrée à Jérusalem: OSANNA FILII DAVID. Cène: FAIST A BREST PAR M I V OZANNE ARCHETECTE. Lavement des pieds: TV MIHI LAVAS PEDES 1650, Marché de Juda, Agonie, Arrestation, Jésus emmené, Jugement de Pilate, Christ aux outrages, Repentir de Pierre, Flagellation, Couronnement d’épines. La séquence est interrompue par une Vierge de Pitié. La série des groupes supérieurs commence à l’opposé de l’Annonciation et va dans le sens inverse, de droite à gauche: Pilate se lave les mains, Jésus conduit au supplice, Portement de croix, Soldats au calvaire, Crucifixion, Mise au tombeau, Descente aux enfers et Résurrection. Sur les contreforts, se mariant avec la scène des trois croix, cavalier et personnage au phylactère: TOLLE TOLLE CRVCIFIGE EVM. Les larrons portent leurs noms GISMAS et DISMAS, le premier en caractères gothiques, le second en capitales romaines, différence que l’on constate dans les inscriptions de Plougonven; leurs âmes sont emportées par un ange et par un démon. Fût central orné d’écots. Croisillon, culots feuillagés, statues: Vierge, Jean. Croix, branches rondes, écot, fleurons-boules, crucifix, anges aux calices. Un ange au sommet prend l’âme de Jésus, au revers, Christ ressuscité. [YPC 1980]
 

— CASTEL (Yves-Pascal), 2001, Les Pietà du Finistère.( Revue bilingue breton-français  Minihy-Levenez n°69 de juillet-août 2001)

http://patrimoine.du-finistere.org/art2/ypc_pieta.html

 

COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice de Pleyben, Diocèse de Quimper et de Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988, 551 p. 

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/PLEYBEN.pdf

 

—— COUFFON R., 1961, "L'évolution de la statuaire en kersanton" Mémoires de la Société d'émulation des Côtes-du-Nord, Saint-Brieuc t. LXXXIX, 1961 p. 1-45. 

 

— DEBIDOUR (Victor-Henri), 1953,  La sculpture bretonne, étude d'iconographie religieuse populaire, Rennes, Plihon, pages 118-130

— DEBIDOUR (Victor-Henri), Croix et calvaires de Bretagne, photos de Jos Le Doaré

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_149/Croix_et_Calvaires_de_Bretagne__.pdf

— DEBIDOUR (Victor-Henri), La Vierge en Bretagne, photos de Jos Le Doaré

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_146/La_Vierge_en_Bretagne__.pdf

— LECLERC (Guy), 2007, Pleyben, son enclos et ses chapelles, éditions Jean-Paul Guisserot, 31 pages pages 18 et 19.

https://books.google.fr/books?id=hWctwxQfyhgC&pg=PA18&lpg=PA18&dq=sibylles+pleyben&source=bl&ots=kzc-VMkVBx&sig=29B6LVXN1nHu2s5hEpHEt3en1vA&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiI596WxpfVAhXH2xoKHQ5WDd4Q6AEIQjAF#v=onepage&q=sibylles%20pleyben&f=false

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/PLEYBEN.pdf

LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre de Basse-Bretagne. Les ateliers  du XVe au XVIIe siècle, PUR éditions, page 193.

— MONUMENTUM

http://monumentshistoriques.free.fr/calvaires/pleyben/pleyben.html

— Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Enclos_paroissial_de_Pleyben

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Published by jean-yves cordier - dans Sculptures Prigent Renaissance. Vierge de Pitié Calvaires Kersanton
31 octobre 2022 1 31 /10 /octobre /2022 15:45

Les deux Vierges de Pitié (kersantite, v. 1555) de l'arc de triomphe (1725) de l'église de Pleyben.

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1°) Voir sur l'église de Pleyben :

 

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2°) Voir sur les Pietà ou Vierges de Pitié du Finistère :

et hors blog: 

 

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PRÉSENTATION.

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À l'entrée ouest de l'enclos paroissial, à gauche de l'ossuaire, l'arc de triomphe ou "porte triomphale" est une porte monumentale datée de 1725. Elle est surnommée  en breton porz ar maro "porte de la mort" car c'est par elle que pénétrait le cortège funéraire, pour accéder au cimetière  : elle s'intègre au  mur de l'enclos entourant le cimetière.

L'arc monumental est en plein cintre surmontée d'un fronton courbe avec une niche sur chacune de ses faces. Sur la face est, on peut admirer une Vierge de Pitié ou Pietà encadrée de deux anges, et sur la face ouest, une sainte Trinité dont la colombe du saint Esprit a disparu (plus exactement, elle se retrouve de l'autre côté, indice précieux de la recomposition).

L'arc est surmonté d´une croix qui présente sur sa face est, un Christ en croix, et sur sa face ouest, une Vierge de Pitié.

Cet arc  Triomphal"  porte une inscription datée :  "Nouel Favennec Fabrique 1725". Mais la date indiquée est celle d'une reconstruction, ou d'une recomposition, incluant des éléments du XVIe siècle, ce qui explique la présence de deux Pietà sur le même édifice. On rapprochera cette date de celle de la restauration de l'ossuaire ou chapelle funéraire en 1733.

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Si l'objet principal de mon article est l'étude comparative de ces Vierges de Pitié avec celles des sculpteurs de kersanton de Landerneau, l'examen des autres éléments sculptés réserve de passionnantes surprises.

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I. LA PORTE MONUMENTALE, CÔTÉ OUEST, VUE DE L'EXTERIEUR. LA VIERGE DE PITIÉ AUX TROIS LARMES.

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Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

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L'inscription de 1725.

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Je lis :

H : NO/VEL-FAVENN

EC. FAB/RIQVE 1725 (avec une hésitation avec 1705)

Soit : "Honorable Nouel Favennec, fabrique (fabricien) pour l'année 1725".

Il s'agit vraisemblablement de Noël FAVENNEC, né le 7 juillet 1668 à Kermenguy, Pleyben (le prénom de l'acte de baptême est "Nouel"), fils de , et décédé le 8 décembre 1735 à l'âge de 67 ans.

Kermenguy (graphie de la carte de Cassini  à la fin de l'Ancien Régime) devient Kerminguy sur la carte d'Etat-Major puis aujourd'hui Kervingui, à 1 km au nord du bourg. Il est amusant de constater que la carte Maps indique pour ce lieu "Favennec Sabrina, fermé temporairement."

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https://gw.geneanet.org/mcharoupis?n=favennec&oc=&p=noel

Noël Favennec est le fils de Guillaume (1642-1714) et de Marie Goff (1643-1696). Il a comme parrain son oncle le prêtre Nouel Favennec, décédé en 1716 . Il épousa Marie GUILLOU en 1685. Leur fils Germain est né en 1703.

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 Il appartient à une famille dont les membres sont très souvent cités sur les inscriptions de  Pleyben, soit comme fabriciens, soit comme prêtres (Hierosme Le Favennec en 1595, Nouel Favennec  entre 1695 et 1724), soit comme architectes et maçons ( maîtres François et son frère Germain Favennec,  tous deux de Pleyben en 1718, reconstruisirent le croisillon sud du transept , puis Paul), soit comme habitants. Un François Favennec demeurait à Lelesguen. Le nom de la famille FAVENNEC apparaît souvent dans les inscriptions lapidaires de l'église ( l'inscription du pignon Sud énonce "JAN FAVENNEC GRAND FABRICE 1718") et de la chapelle Saint-Laurent  ("FAIT FAIRE PAR I. FAVENNEC F[abricien]. 1731.").  En 1694, la partie haute du clocher de l'église, frappée par la foudre s'écroula sur le croisillon sud, qui fut reconstruit par François et Germain Favennec.

Le calvaire du XVIe siècle de  Garsaliou (Atlas n° 1465)  porte une inscription avec le nom FAVENNEC, et un écu au calice identifiant ici un prêtre .

 

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Note : remarquez la colombe du Saint-Esprit de la clef de voûte de la porte. Elle n'a ici aucun sens, mais provient vraisemblablement de la Trinité souffrante de la niche intérieur. L'Arc actuel a dû succéder à un arc d'entrée antérieur dont les éléments ont été réemployés.

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Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

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Le buste d'ange (kersanton, v.1725 ?)

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Il répond à une tête ailée identique du côté intérieur, et il est semblable à de nombreux autres angelots de l'église. Il  une chevelure très abondamment frisée, et un amict à deux replis au dessus d'une collerette. Les pupilles sont creusées (comme le fait aussi Roland Doré)

Une analyse pétrographique des différents faciès de kersantite permettrait peut-être de remettre de l'ordre dans ce puzzle.

Ma proposition de datation tient compte du fait qu'un ange identique se retrouve, non seulement sur le côté est de cette porte, mais aussi sur la sacristie (1680-1690).

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Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

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La Vierge de Pitié du côté ouest. Prigent ?, kersantite, XVIe siècle.

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Elle occupe une niche à coquille pas parfaitement adaptée à son volume. 

Elle est assise et tient le corps de son Fils