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24 avril 2020 5 24 /04 /avril /2020 22:10

Le porche sud (kersantite et microdiorite quartzique, 1665, Jean Le Bescont) de l'église de Ploudiry.

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Sur cet enclos paroissial, voir :

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La source principale de mon article sera l'ouvrage de E. Le Seac'h 2014, auquel je ferai de nombreux emprunts.

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PRÉSENTATION.

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Le porche sud, qui a été conservé lors de la reconstruction de l'église par Le Bigot en 1856, est attribué à l'architecte-sculpteur Jean Le Bescont, actif vers 1650-1682 et qui aurait pu se former auprès de Roland Doré dont l'activité s'achève en 1663. Outre un atelier à Landerneau, comme les ateliers précédents pour l'approvisionnement en pierre par l'Élorn, il en aurait eu un autre à Carhaix où il est maître-architecte, entrepreneur et picoteur (sculpteur sur pierre).

Jean le Bescont est connu par des archives (Castel et Thomas ; Couffon 1961)  qui le désignent comme architecte sur l'église de Saint-Thégonnec (chapelles latérales en 1650, associé  avec G. Le Tauq)  et sur celle de Locmélar. En 1678, il refait le quai de Cornouailles à Landerneau. 

A Ploudiry, en 1679, il travaille avec Jean Le Roy, de Landerneau, et quelques autres picoteurs: perçoivent 157 livres 2 sols "pour toutes les journées qu'ils ont employées à tailler les deux battelées de pierre de Logonna qui sont dans le cimetière pour commencer un jour (dieu aydant) à rebâtir l'église".

 En 1684, avec le maître-architecte Yvon Le Bescont (son fils ?), il prend en charge le chantier de dépose des pierres de la "pyramide" du clocher de Ploudiry.

Une activité de sculpteur.

En 1681, Jean Le Bescont assisté de Guillaume Abgrall, maître-maçon, construit le chevet sur l'église de Locmélar. Il y aurait sculpté le Apôtres du porche, lequel est daté de 1664. Il sculpta aussi les Apôtres de Goulven et de Dirinon.

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Il a réalisé aussi les deux termes gainés, commandés en 1679-1680 par la fabrique,  de l'ossuaire de Saint-Thégonnec, dont il est l'auteur de 1676 à 1682 .

Enfin, il  a sculpté le bénitier de 1681 de La Martyre, et celui de 1680 de Ploudiry.

Toutes ces œuvres permettent de définir ses caractères stylistiques.

"La particularité de Jean Le Bescont est de donner à ses personnages des orbites très rondes avec un fin contour et une arcade sourcilière marquée. Les visages sont compris dans un rectangle aux angles adoucis agrémentés d'une barbe méchée, finement peignée. Le hiératisme des Apôtres est rendu par le dessin des lèvres fines et serrées, dont la commissure sont à peine tirées vers le bas. Les sourcils sont dessinés par la jointure entre la paupière supérieure et le bas du front. Les mains longues et fines ont été sculptées avec un soin particulier. Elles occupent une position centrale en tenant les attributs qui permettent de reconnaître les Apôtres.. Les pommettes sont hautes et peu saillantes. les paupières sont plus accentuées pour donner du relief au modelé. La barbe est stylisée en longues mèches bouclées avec des lignes serrées qui suivent le mouvement ondulé des boucles. L'œil taillé en amande au modelé convexe est enfoncé dans le globe oculaire. La taille des yeux est presque disproportionnée par rapport au visage et donne une force hiératique aux personnages. Les volumes sont fermés et compacts dans une facture compassée et sèche" (Le Seac'h p. 294)

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Datation.

Elle s'appuie sur le cartouche intérieur mentionnant la date de 1665 après le nom de deux fabriciens. Le portail extérieur n'est pas daté, mais ses contreforts portent les noms de 4 fabriciens différents de l'intérieur : ce qui suppose une ou deux autres années d'exercice des commandes de la fabrique.

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La structure du porche.

Le porche de style Renaissance 'est pas achevé. Couronné par un toit à quatre pans, il est inspiré par le porche de Saint-Houardon de Landerneau, qui est daté de 1604. Il est en pierre jaune de Logonna (microdiorite quartzique, comme l'ossuaire) et en kersantite pierre gris sombre au grain fin pour les éléments sculptés. Ce sont à l'intérieur les dais à lanternon et à dômes, les colonnes et la frise inférieure à griffons , et à l'extérieur l'arc d'entrée, l'entablement et la partie supérieure des contreforts.

Le porche est formé d'une grande arcade au bord décoré d'une guirlande de boules et de feuillages. Elle est encadrée de colonnes baguées à la Philibert Delorme (dont on sait l'influence sur le château de Kerjean à Saint-Vougay près d'un siècle auparavant).

Piédroits et voussures sont sculptés de petits personnages inspirés de la même thématique de l'Ancien Testament que les ateliers des Prigent à Pencran ( 1553) et Landivisiau (1554-1565)  et celui du Maître de Plougastel à Guimiliau (1606-1617), sans que nous sachions si cette inspiration proche de l'imitation relève d'un choix du sculpteur ou d'un souhait de la fabrique.

 

 

Voir :

Voir aussi d'autres porches ou portails : 

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Porche sud  (1665, kersanton et pierre de Logonna, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Porche sud (1665, kersanton et pierre de Logonna, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Porche sud  (1665, kersanton et pierre de Logonna, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Porche sud (1665, kersanton et pierre de Logonna, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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I. L'ENTABLEMENT ; LES CONTREFORTS ; LES COLONNES .

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Un entablement est posé sur des colonnes cannelées au chapiteau corinthien en kersanton; La frise est décorée d'arabesques, et de rinceaux entourant deux chimères ailées tenant les fleurs d'un vase. Le bas du corps de ces êtres à visage et buste humains se transforme en une queue écaillée de feuilles, s'achevant en plumes.

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Porche sud  (1665, kersanton et pierre de Logonna, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Porche sud (1665, kersanton et pierre de Logonna, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Porche sud  (1665, kersanton et pierre de Logonna, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Porche sud (1665, kersanton et pierre de Logonna, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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Les contreforts en pierre de Logonna et leurs inscriptions.

Le contraste entre le jaune veiné de la pierre de Logonna et le gris du kersanton est exploité sur nos plus beaux monuments  (chapelle de Rocamadour à Camaret), où le soleil breton se plaît à y créer ses jeux de lumière.

"Des contreforts de biais flanquent les angles du porche. Leurs niches sont surmontées de dais à dômes. La partie inférieure est décorée de têtes de lion sur la face centrale et de masques crachant des tiges de feuillages sur les deux autres faces.  Dessous, les motifs ovales entourés de galons plats se répètent. Le sculpteur, faisant preuve d'une grande originalité, est allé jusqu'à placer des ornements sur le haut des cotés ouest et est du porche : ce sont des cercles concentriques alternant avec des denticules. Le vocabulaire de la renaissance et de ses ornements -masques, volutes et arabesques -ponctue les différents niveaux. Il est parfaitement maîtrisé par Jean Le Bescont" (Le Seac'h)

Mais nous pouvons nous étonner de ce recours anachronique au style Renaissance en pleine apogée du classicisme.

Les inscriptions occupent les deux cotés :

F: K : G/OAT : F / H : NICO/LAS : F

Ce sont les noms des fabriciens : F.K. LE GOAT, fabrique H. NICOLAS, fabrique.

Une famille LE GOAS est attestée. Le deuxième fabricien pourrait être Hervé NICOLAS, qui  eut de Françoise KERBRAT 5 enfants entre 1650 et 1655

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Porche sud  (1665, kersanton et pierre de Logonna, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Porche sud (1665, kersanton et pierre de Logonna, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Porche sud  (1665, kersanton et pierre de Logonna, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Porche sud (1665, kersanton et pierre de Logonna, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Porche sud  (1665, kersanton et pierre de Logonna, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Porche sud (1665, kersanton et pierre de Logonna, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Porche sud  (1665, kersanton et pierre de Logonna, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Porche sud (1665, kersanton et pierre de Logonna, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Porche sud  (1665, kersanton et pierre de Logonna, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Porche sud (1665, kersanton et pierre de Logonna, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Porche sud  (1665, kersanton et pierre de Logonna, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Porche sud (1665, kersanton et pierre de Logonna, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Porche sud  (1665, kersanton et pierre de Logonna, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Porche sud (1665, kersanton et pierre de Logonna, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Porche sud  (1665, kersanton et pierre de Logonna, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Porche sud (1665, kersanton et pierre de Logonna, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Porche sud  (1665, kersanton et pierre de Logonna, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Porche sud (1665, kersanton et pierre de Logonna, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Porche sud  (1665, kersanton et pierre de Logonna, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Porche sud (1665, kersanton et pierre de Logonna, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Porche sud  (1665, kersanton et pierre de Logonna, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Porche sud (1665, kersanton et pierre de Logonna, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Porche sud  (1665, kersanton et pierre de Logonna, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Porche sud (1665, kersanton et pierre de Logonna, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Porche sud  (1665, kersanton et pierre de Logonna, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Porche sud (1665, kersanton et pierre de Logonna, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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Les colonnes en kersanton.

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Le bas des colonne est orné de masques aux yeux globuleux  desquels partent des losanges de linges qui s'entrelacent, accueillant dans leur balançoire des grappes de raisins picorées par des couples d'oiseaux.

 

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Porche sud  (1665, kersanton et pierre de Logonna, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Porche sud (1665, kersanton et pierre de Logonna, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Porche sud  (1665, kersanton et pierre de Logonna, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Porche sud (1665, kersanton et pierre de Logonna, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Porche sud  (1665, kersanton et pierre de Logonna, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Porche sud (1665, kersanton et pierre de Logonna, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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Les colonnes reposent sur des stylobates avec en médaillon les apôtres Pierre à gauche et Paul à droite.

 

Porche sud  (1665, kersanton et pierre de Logonna, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Porche sud (1665, kersanton et pierre de Logonna, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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La statue de saint Sébastien (kersantite).

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On  a vu que les personnages bibliques des  moulures des piédroits et voussures (que nous allons découvrir) sont scrupuleusement imités des porches sculptés par Bastien et Henry Prigent à Pencran et Landivisiau. Mais cette statue de saint Sébastien est attribuée, pour le coup, à Bastien Prigent par Emmanuelle Le Seac'h qui écrit :

"Le martyr se tient droit, fièrement, les mains liées par des cordes à un arbre touffu à la houppe ronde et aux feuilles en écaille. La trace des flèches sont représentées par des petits trous dans la pierre. Le corps maigre possède les mêmes épaules aux articulations souples qu'à Trémaouezan [ contrefort de droite du porche sud : Dieu le Père portant le corps de son Fils sur ses genoux]. On voit sur ces deux statues le point faible su sculpteur Prigent : il est peu à l'aise pour représenter la nudité. Les pieds et les mains des personnages sont souvent disproportionnés par  rapport au reste du corps et les articulations manquent de rondeur. Par contre, le visage à l'ovale parfait, encadré d'une chevelure bouclée, est d'une grande maîtrise."

Ces réserves, qui ne parviennent pas à tempérer mon enthousiasme pour cette œuvre, n'ont pas empêché l'auteure, ou ses éditeurs, de la choisir pour la photo  de la couverture de Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne".

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Saint Sébastien, (XVIe siècle, kersanton, Bastien Prigent) niche du contrefort droit du Piédroits du  porche sud  de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Saint Sébastien, (XVIe siècle, kersanton, Bastien Prigent) niche du contrefort droit du Piédroits du porche sud de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Saint Sébastien, (XVIe siècle, kersanton, Bastien Prigent) niche du contrefort droit du Piédroits du  porche sud  de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Saint Sébastien, (XVIe siècle, kersanton, Bastien Prigent) niche du contrefort droit du Piédroits du porche sud de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Saint Sébastien, (XVIe siècle, kersanton, Bastien Prigent) niche du contrefort droit du Piédroits du  porche sud  de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Saint Sébastien, (XVIe siècle, kersanton, Bastien Prigent) niche du contrefort droit du Piédroits du porche sud de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Saint Sébastien, (XVIe siècle, kersanton, Bastien Prigent) niche du contrefort droit du Piédroits du  porche sud  de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Saint Sébastien, (XVIe siècle, kersanton, Bastien Prigent) niche du contrefort droit du Piédroits du porche sud de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Saint Sébastien, (XVIe siècle, kersanton, Bastien Prigent) niche du contrefort droit du Piédroits du  porche sud  de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Saint Sébastien, (XVIe siècle, kersanton, Bastien Prigent) niche du contrefort droit du Piédroits du porche sud de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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LES PIÉDROITS ET VOUSSURES DU PORCHE.

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Les saynètes des piédroits et voussures reprennent le même schéma qu'à Pencran, Landivisiau ou Guimiliau dans un déroulé sur deux moulures qui culminent sur une agrafe centrale.  Il faut les lire par niveaux horizontaux, à gauche puis à droite, puis monter d'un cran et lire à nouveau la saynète de gauche, puis de droite. 

 

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Les piédroits : 3 étages de 2 niches de chaque coté.

1. À gauche. La Tentation d'Adam et Ève .

2. À droite : Adam et Ève expulsés du Paradis par un ange .

3. À droite : Adam et Ève après l'expulsion : maternité et travail de la terre.

4. À droite : les sacrifices de Caïn et Abel .

5. À gauche. Le meurtre d'Abel par Caïn (surmontée de deux enfants sur les dais).

6. À droite. L'ivresse de Noé (surmontée de deux enfants sur les dais).

Transition : 2 petits personnages de chaque coté sur les dais.

Les voussures. 6 étages de 2 niches de chaque coté.

7. À gauche : Deux prophètes bibliques .

8. À droite : Deux prophètes bibliques .

9. À gauche : Deux personnages bibliques dont David et sa harpe .

10. À droite : Deux prophètes bibliques .

11. À gauche : saint Augustin et saint Jérôme.

12. À droite : saint Grégoire en pape et saint Amboise de Milan en évêque.

13. À gauche : Les porteurs des instruments de la Passion : le Fouet de la Flagellation et la colonne ; la croix et les clous.

14. À droite : Les porteurs des instruments de la Passion : l'oreille de Malchus sur le glaive de saint Pierre ; la lanterne de l'Arrestation ; la Couronne d'épines et le roseau de l'Ecce Homo.

15. À gauche : Les porteurs des instruments de la Passion : les dés et la tunique du tirage au sort ; la cruche et le bassin du lavement des mains de Pilate.

16. Les porteurs des instruments de la Passion : l'échelle et la tenaille de la Descente de croix, et le Voile de Véronique .

17. À gauche :  Les porteurs des instruments de la Passion : la lance de la Transfixion par Longin et le marteau ; le flacon d'aromates ; (?) les trente deniers de Judas portés en bandoulière dans une besace .

18. À droite : Les porteurs des instruments de la Passion : un bâton et une lance. La lance avec l'éponge.

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Nous avons donc au total 40 personnages. Bizarrement, E. le Seac'h et l'APEVE décrivent Jean Chrysostome et sa lyre traduisant son éloquence,  Grégoire de Naziance en tenue de moine pour signifier la fin de vie érémitique, saint Athanase le Grand d'Alexandrie défendant le mystère de la Trinité qu'il compte sur ses doigts, et saint Basile "levant la main gauche pour dicter la règle des moines basiliens".  Je n'ai pu  découvrir aucun de ces quatre docteurs d'Orient.

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Piédroits du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Piédroits du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Piédroits du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Piédroits du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Piédroits du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Piédroits du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Piédroits du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Piédroits du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Piédroits du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Piédroits du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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DESCRIPTION en passant de gauche à droite tout en montant.

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Les piédroits.

Il faut les comparer à ceux de Landivisiau pour mesurer la ressemblance :

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Bastien Prigent, coté gauche de l'arc extérieur du porche sud ( 1550-1565) de Landivisiau. Photographie lavieb-aile.

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Piédroits du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Piédroits du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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1. À gauche. La Tentation d'Adam et Ève .

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Ève, une main sur la feuille de vigne cachant son sexe,  tend la main vers le fruit défendu que lui propose un serpent dont le buste à tête humaine et à la poitrine féminine nue, véritable sosie d'Ève, se prolonge par un ventre écaillé disparaissant parmi les feuilles de l'Arbre et enfin par une queue parallèle au pilier central.

Je renvois à mon article sur le porche de Landivisiau (cliquer sur l'image infra) et les liens avec les enluminures, notamment des Heures dites de Henri IV.

Notez aussi les arcades jumelles du dais  liées par un anneau : du pur Prigent !

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Bastien Prigent, la Tentation d'Éve, kersanton, Porche sud ( 1550-1565) de Landivisiau. Photographie lavieb-aile.

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Piédroits du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Piédroits du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Piédroits du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Piédroits du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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2. À droite : Adam et Ève expulsés du Paradis par un ange .

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Nos deux ancêtres paradigmatiques sont bien embarrassés par les conséquences de leur addiction pour les fruits défendus ; Ève se cache la poitrine et envisage d'inventer le soutien-gorge tandis qu'Adam se caresse le menton d'un air songeur : dire qu'il va falloir travailler !

L'ange qui les expulse manu militari, brandissant le glaive, est placé en haut à droite, à la différence de son collègue plus paisible de  Landivisiau.

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Bastien Prigent, Expulsion du Paradis, kersanton, Porche sud ( 1550-1565) de Landivisiau. Photographie lavieb-aile.

 

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Piédroits du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Piédroits du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Piédroits du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Piédroits du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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3. À droite : Adam et Ève après l'expulsion : maternité et travail de la terre.

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Eh oui, il aurait fallu y penser. Votre Père vous l'avait bien dit. 

Ève tient Caïn emmailloté dans ses bras : il ne tient pas en place. Son frère cadet , qui vient de naître, est au berceau. —Appelle le Abel ! dit Adam en regardant sa pelle. — Je l'sens mal, se dit Ève.

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Piédroits du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Piédroits du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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Piédroits du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Piédroits du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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4. À droite : les sacrifices de Caïn et Abel .

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Les deux frères font leurs offrandes à Yahvé. Abel le berger offre un agneau premier-né et la graisse animale.  Caïn, le cultivateur offre des fruits. Les repas Vegan, ça plait ou ça plait pas. Dieu laisse monter vers lui le parfum de barbecue qui lui est agréable et rabat la fumée de boulgour grillé vers le cuisinier mal inspiré. Caïn, enfumé, le corps de trois-quart, fait le geste de se protéger les yeux tandis que son frère, en position frontale, à genoux, se tient droit, les mains jointes, fier comme un pharisien au premier rang du Temple.

Caïn est vert. Plus précisément, iratusque est Cain vehementer, et concidit vultus ejus. Il est très irrité, furieux, et son visage est abattu.

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Bastien Prigent, sacrifice de Caïn et d'Abel, kersanton, Porche sud ( 1550-1565) de Landivisiau. Photographie lavieb-aile.

 

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Piédroits du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Piédroits du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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5. À gauche. Le meurtre d'Abel par Caïn (surmonté de deux enfants sur les dais).

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Abel, qui vient de recevoir un mauvais coup de bêche, accuse le coup ; il fléchit le genou ; il s'écroule ; il est mort.

Caïn entend alors Yahvé lui demander : Où est ton frère Abel ? , et il répond : Suis-je le gardien de mon frère ?

Dieu, tenant le globe terrestre qu'il a créé jadis, lui fait les gros yeux.

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Bastien Prigent, le meurtre d'Abel, kersanton, Porche sud ( 1550-1565) de Landivisiau. Photographie lavieb-aile.

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Piédroits du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Piédroits du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Piédroits du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Piédroits du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Piédroits du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Piédroits du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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6. À droite. L'ivresse de Noé (surmontée de deux enfants sur les dais).

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Noé, qui s'est remis du Déluge, a planté une vigne dont il récolte les grappes, en les portant dans les plis de son manteau.

Un peu plus tard (moulure de droite), le vin lui monte à la tête et il chancelle. Les plis de son manteau s'écartent, exposant ses organes génitaux. La Genèse dit qu'il se retira dans sa tente (tabernaculus) et qu'il se mis à nu : et nudatus in tabernaculo suo.

 Noé a trois fils, Sem, Japhet et Cham. Cham, placé en arrière sur la sculpture, écarte un peu plus les pans du manteau (de la tente, si on veut) et rend visible ce qui doit rester caché. Son frère lui repousse le bras et arrête son geste inconvenant.

Quand Noé va se réveiller, et apprendre cette histoire, il va maudire Cham, ainsi que la terre de Canaan. Genèse 9:20-24.

 

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Bastien Prigent, l'ivresse de Noé, kersanton, Porche sud ( 1550-1565) de Landivisiau. Photographie lavieb-aile.

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Piédroits du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Piédroits du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Piédroits du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Piédroits du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Piédroits du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Piédroits du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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Les voussures.

Le sculpteur fait enfin preuve d'innovation. Au lieu des anges de Pencran, Landivisiau et Guimiliau, il place quatre prophètes vétérotestamentaires,, quatre Pères de l'Eglise, et 12 porteurs des Instruments de la Passion.

 

Voussures du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Voussures du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Voussures du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Voussures du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Voussures du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Voussures du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Voussures du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Voussures du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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7. À gauche : Deux prophètes bibliques .

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Pour E. Le Seac'h, il s'agit de Daniel barbu levant la main droite et d'Isaïe énonçant ses trois prophéties en argumentant, index posé sur le pouce. 

Ces éléments d'identification ne me paraissent pas spécifiques, mais le sculpteur reprend les habitudes codifiés des enlumineurs, peintre-verriers et sculpteurs pour tracer le portrait du prophète biblique en les dotant, tantôt l'un tantôt l'autre, des barbes longues ou des cheveux longs, des chapeaux coniques, des turbans orientalisant, des gestes d'argumentation, des camails à glands 

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Voussures du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Voussures du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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8. À droite : Deux prophètes bibliques .

"Jérémie le malchanceux lève le bras en signe de défense et Ézéchiel tire sur sa barbe pour la couper et la peser". (Le Seac'h)

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Voussures du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Voussures du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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9. À gauche : Deux personnages bibliques dont David et sa lyre .

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Bizarrement, E. le Seac'h et l'APEVE décrivent Jean Chrysostome et sa lyre traduisant son éloquence, et  Grégoire de Naziance en tenue de moine pour signifier la fin de vie érémitique. Les traits propres à l'iconographie du Juif vétérotestamentaire s'opposent, à mon sens , à cette interprétation.

 

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Voussures du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Voussures du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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Inscription d'un fabricien.

N : OMNES : F.

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Voussures du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Voussures du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Voussures du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Voussures du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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10. À droite : Deux prophètes bibliques .

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De même E. Le Seac'h voit ici , "saint Athanase le Grand d'Alexandrie défendant le mystère de la Trinité qu'il compte sur ses doigts, et saint Basile levant la main gauche pour dicter la règle des moines basiliens".  

 

Voussures du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Voussures du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Voussures du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Voussures du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Voussures du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Voussures du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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Inscription d'un fabricien.

G : LE COULM : F.

Il s'agit probablement de Guillaume (Le) COULM, , né le 6 octobre  1625 à Ploudiry et père de 7 enfants.  https://gw.geneanet.org/oberthele?n=coulm&oc=&p=guillaume

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Voussures du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Voussures du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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11. À gauche : saint Augustin et saint Jérôme.

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Saint Augustin, évêque d'Hippone, se reconnaît facilement au cœur  tenu sur la poitrine. L'homme agenouillé serait un pénitent.

Saint Jérôme porte le galero cardinalice alors que son lion est à ses pieds.

 

 

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Voussures du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Voussures du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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12. À droite : saint Grégoire en pape et saint Amboise de Milan en évêque.

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Saint Grégoire porte la tiare et la croix pontificale à triple traverse ; saint Amboise de Milan est en évêque et tient un livre. Devant son pied droit, une ruche tressée rappelle qu'il est le patron des apiculteurs.

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Voussures du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Voussures du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Voussures du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Voussures du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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13. À gauche : Les porteurs des instruments de la Passion : le Fouet de la Flagellation et la colonne ; la croix et les clous.

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Voussures du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Voussures du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Voussures du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Voussures du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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14. À droite : Les porteurs des instruments de la Passion : l'oreille de Malchus sur le glaive de saint Pierre ; la lanterne de l'Arrestation ; la Couronne d'épines et le roseau de l'Ecce Homo.

 

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Voussures du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Voussures du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Voussures du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Voussures du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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15. À gauche : Les porteurs des instruments de la Passion : les dés et la tunique du tirage au sort ; la cruche et le bassin du lavement des mains de Pilate.

 

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Voussures du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Voussures du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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16. Les porteurs des instruments de la Passion : l'échelle et la tenaille de la Descente de croix, et le Voile de Véronique .

 

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Voussures du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Voussures du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Voussures du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Voussures du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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17. À gauche :  Les porteurs des instruments de la Passion : la lance de la Transfixion par Longin et le marteau ; le flacon d'aromates ; (?) les trente deniers de Judas portés en bandoulière dans une besace .

 

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Pourtour du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Pourtour du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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18. À droite : Les porteurs des instruments de la Passion : un bâton et une lance. La lance avec l'éponge.

 

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Pourtour du  porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Pourtour du porche sud (1665, kersanton, Jean le Bescont) de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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L'INTÉRIEUR DU PORCHE (1665).

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En dessous de la série de niches vides des statues d'apôtres qu'elles devaient accueillir court de chaque coté une frise débutant par des cuirs à enroulements qui entourent des sphinx et des  griffons gardant un vase.

 

Les cartouches contiennent l'inscription suivante ; à droite :

G : / SANCQVER / 1665.

Et à gauche :

M : LE /  ROVX : F

Soit "M. Le Roux fabrique G. Sancquer (fabrique)  1665".

Le prénom de Sancquer pourrait être Guillaume, Gabriel ou Goulven. Un bon candidat pourrait être Guillaume Le SANCQUER, Honorable marchand décédé en 1685, mais il est décédé à Le Tréhou. 

Un autre Guillaume SANCQUER est né à La Martyre  (trève de Ploudiry, très proche) le 22 novembre  1631, est décédé le 28 octobre 1676 à Ploudiry. Et sa fille aînée Catherine est née en 1662 à Ploudiry, où elle s'est mariée en 1681. 

https://gw.geneanet.org/bperramant?n=sancquer&oc=&p=guillaume

Hervé SANQUER (Logonna v.1605-La Martyre 1669) a épousé en 1625 à Ploudiry Marie LE ROUX : leur fils aîné, Guillaume, est né en 1625. Le témoin à leur mariage se nommait ... Michel LE ROUX.

https://gw.geneanet.org/jelisabeth2?lang=en&pz=saskia+louise+lune&nz=jean&p=herve&n=sanquer

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Intérieur du porche sud de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Intérieur du porche sud de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Intérieur du porche sud de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Intérieur du porche sud de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Intérieur du porche sud de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Intérieur du porche sud de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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Intérieur du porche sud de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Intérieur du porche sud de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Intérieur du porche sud de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Intérieur du porche sud de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Intérieur du porche sud de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Intérieur du porche sud de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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La deuxième porte sud. Microdiorite quartzique.

Elle est semblable à celle de l'ossuaire de La Roche-Maurice.

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Porte sud de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Porte sud de l'église Saint-Pierre de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

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APEVE.

http://www.apeve.net/spip/spip.php?page=page&id_rubrique=9&id_article=186

"Au-dessus de ces scènes de l’Ancien Testament deux petits personnages assis les mains sur les genoux servent de transition de chaque côté. À partir de là, nous avons de part et d’autre douze personnages de taille plus importante qui se déploient dans les voussures, suivant l’arcade en plein cintre du porche, jusqu’à la clé de voûte.
Chaque personnage possède un attribut bien spécifique.
On a le plus souvent interprété les trois premiers niveaux comme étant quatre prophètes : Daniel, Jérémie. Isaïe et Ezéchiel.
Et les quatre docteurs de l’Église orientale : Jean Chrysostome, Grégoire de Naziance, Athanase et Basile.
Et les quatre docteurs de l’Eglise occidentale : saint Augustin, saint Jérôme, saint Grégoire et saint Ambroise.
Peut-être peut-on y voir encore les évangélistes, le pape et les évêques."

CASTEL (Yves P. ), THOMAS (Georges-Michel) 1987. Artistes en Bretagne: Dictionnaire des artistes, artisans et ingénieurs en Cornouaille et en Léon sous l'Ancien Régime.

https://books.google.fr/books?id=E_fpAAAAMAAJ&q=%22Jean+le+Bescont%22&dq=%22Jean+le+Bescont%22&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjCj8GcuIDpAhVMxoUKHYK8AagQ6AEIOTAC

— COUFFON, (René) LE BARS (Alfred), 1988, "Ploudiy", 

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/PLOUDIRY.pdf

 

"Le porche, placé au droit de la deuxième travée, est inspiré de celui de Landerneau ; mais la frise est ornée d'arabesques au lieu d'avoir une inscription, le fronton est incomplet et l'ornementation est particulière dans les piédestaux (images des saints Pierre et Paul) et le bas des colonnes. A l'intérieur, inscriptions : "M. LE. ROVX. F." et "G. SANQVER. 1665." Sur les contreforts et les voussures, les noms des fabriques : "F. KGOAT. F. /M (ou N). OMNES. F. /G. LE. COVLM. F. /H. NICOLAS. F." Pas d'Apôtres dans les niches à dais Renaissance ; Christ aux liens dans la niche classique dominant les portes géminées ; et, dans une niche de contrefort, statue en kersanton de saint Sébastien."

 

— COUFFON, (René) 1961, L'Evolution de la statuaire en Kersanton  In: Bulletins et mémoires. Société d'Emulation des Côtes-du-Nord vol. 89   

— LE GUENNEC (Louis), 1981 Le Finistère monumental II, Brest et sa région. Ed. de la Société des Amis de Louis Le Guennec (Quimper), 591 p.  Louis Le Guennec (1878-1935) érudit finistérien  a publié de nombreux articles, réunis dans les trois tomes du Finistère monumental par ses Amis. Page 493-494

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/eacd0a2ed3929e4b775beec287004c84.pdf

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre de Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle, ed. Presses Universitaires de Rennes page 294-297

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Published by jean-yves cordier - dans Porches Kersanton
17 avril 2020 5 17 /04 /avril /2020 15:46
Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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Glossaire :

— Porche : "Construction en avant-corps, habituellement basse, abritant la porte d'entrée d'un édifice. "

— Portail : "Entrée monumentale d'un édifice religieux intégrée dans la façade"

— Tympan : [Dans les églises romanes ou gothiques] Espace compris entre l'archivolte et le linteau d'un portail, le plus souvent orné de sculptures. 

Archivolte : de latin signifiant « arc voûté » : Bandeau formé de moulures plus ou moins ornementées, qui fait saillie sur le nu du mur et suit le cintre d'une arcade, d'une imposte à l'autre 

Piédroit :Partie du jambage, du trumeau d'une porte ou d'une fenêtre

Trumeau : Pilier, souvent sculpté ou masqué par une statue, qui soulage en son milieu le linteau d'un portail.

Voussure : Partie cintrée surmontant une porte ou une fenêtre..Chacun des arcs concentriques d'une archivolte.

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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PRÉSENTATION.
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« Le portail méridional de La Roche-Maurice n'est pas précédé d'un porche comme à Pencran et à La Martyre. Il comprend deux baies en anse de panier bordées d'une guirlande de feuillages. Contre le trumeau, on voit un bénitier surmonté d'un dais orné de quatre têtes en relief. Le portail est encadré par deux voussures parallèles en tiers-point qui délimitent le tympan. La gorge intérieure est garnie de feuillages qui encadrent quelques figures fantaisistes. La gorge extérieure contient, dans sa partie verticale, les statuettes des douze apôtres et ensuite des statuettes d'anges. Sur le tympan se détache la statue d'un saint breton, saint Maudé, abbé.

Le porche [ouest], qui porte l'empreinte du style de la Renaissance, est surmonté d'un fronton ; on y voit, dans des niches, les trois statues de saint Pascal Baylon, reconnaissable à son calice, de saint Vincent Ferrier et de saint Antoine de Padoue. » (L. Lécureux)

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"La façade midi serait sans caractère si elle n'était ornée d'un beau portail à deux portes géminées, en anse de panier, séparées par un bénitier surmonté d'un dais à pans coupés. Elles sont encadrées d'une arcade ogivale surbaissée, à trois rangs de nervures, garnies de feuilles de vigne, de feuilles de chardon et de niches de personnages avec dais, contenant les statuettes finement sculptées des Douze Apôtres et deux anges priants. De chaque côté, un groupe de trois colonnettes tournées en hélice et surmontées d'un pinacle, termine la décoration. Les colonnettes les plus extérieures sont timbrées aux mâcles des Rohan." (Le Guennec)

"Le portail [ouest], sous le clocher, porte la date de 1589. L'ouverture classique à large clef et fronton est encadrée de colonnes à chapiteaux ioniques avec têtes. Au-dessus du fronton, un cordon soutient une niche abritant une statue de saint Yves. Dans les contreforts, deux niches gothiques abritent les statues de saint Pascal Baylon et de saint Vincent Ferrier

"Le portail sud a deux portes géminées semblables à celles du porche de Landivisiau, - il daterait donc des années 1530-1540 - mais le porche semblable n'a pas été construit. Les deux portes en anse de panier ornées de feuilles de chardon sont surmontées de deux accolades Renaissance. Une large arcade à voussures et accolade de la fin du flamboyant englobe les deux portes ; dans le tympan, statue de saint Maudez (ou Maurice ?). Au trumeau, bénitier à dais gothique." (R. Couffon)

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"Le mur sud de l’église habituellement traité ailleurs en gros appareil homogène, mêle ici des pierres de taille de différente nature : granite, microgranite jaune et schiste noir, ces dernières pouvant atteindre 3 mètres de longueur . Dans ce mur aux matériaux disparates, s’ouvre un portail en pierre de kersanton noir à grain fin richement sculpté et pouvant être daté du milieu du XVIe siècle. Les portes géminées en anse de panier sont surmontées de deux accolades formées de rubans ornés de fleurs. Le trumeau qui les sépare porte un bénitier avec dais très Renaissance. Une grande arcade ogivale présente dans une de ses voussures une série d’Apôtres dans une suite de niches minuscules. Sur les côtés, des colonnes losangées sont décorées de macles rappelant les armoiries des Rohan." (G. Leclerc)

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"Renaissance.  Dans le courant du XVe siècle, il se produisit en Italie un retour marqué vers les ouvrages littéraires et aussi les monuments d'architecture et les antiquités de la Grèce et de Rome : on se met à les étudier et à les reproduire, et il surgit d'innombrables artistes adeptes de la nouvelle école. Par suite des expéditions des rois de France Charles VIII et Louis XII en Italie, 1495 et 1499, ces souverains et les seigneurs qui les accompagnaient vinrent à se passionner pour les nouvelles œuvres italiennes et entrèrent en contact avec les peintres, sculpteurs et architectes, dont ils amenèrent un grand nombre en France.

Ce mouvement d'innovation qui se produit en France dès les dernières années du Ve siècle, notre pays de Bretagne semble s'y montrer réfractaire pendant bien longtemps. La Renaissance apparaît chez nous, comme par surprise et d'une façon isolée et inexpliquée, en deux médaillons noyés au milieu de panneaux flamboyants dans le joli jubé de Lambader, datant de 1481-1490. Ensuite, la première manifestation, bien peu importante, n'a lieu qu'en 1533, au porche gothique de Lampaul-Guimiliau, dans les pilastres corinthiens de la niche qui couronne le fronton, et dans le bénitier de l'intérieur, tout chargé d'oves, de rais de cœur, rangs de perles, entrelacs et autres motifs absolument dans la note nouvelle.

Quatre ans plus tard, en 1537, se construit la façade Ouest de Rumengol qui est, avec le portail de l'Hôpital-Camfrout, l'une des plus belles pages de la vraie Renaissance en Basse-Bretagne. Dans la porte principale, on conserve encore les moulures prismatiques du style flamboyant, mais certains autres membres et ornements d'architecture se modifient et empruntent des formes inusitées jusque là : les petites pyramides aiguës et feuillagées deviennent des pinacles d'un nouveau genre formés de fuseaux en spirale, de boules à godrons, d'arrangements de rubans contournés en volutes et faisant bouquet terminal. Dans les contre-courbes de couronnement ce ne seront plus les feuilles de chou ou de chardon déchiquetées, mais une nouvelle feuille, approchant un peu de celle de l'acanthe, plus grasse, plus molle, plus arrondie. Les chapiteaux et les frises se ressentiront aussi de cette transformation qui se dessinera également dans les niches, les encadrements, les moulures et les crossettes garnissant les rampants des pignons. Dans tous ces ornements, on trouve les souplesses, les rondeurs, le gras sobre et délicat qui sont la vraie touche des premières années de la Renaissance.

Au porche de Landivisiau, 1554-1559, les dispositions générales de la période gothique se perpétuent, avec les profils et les feuillages anciens; mais au milieu de cette ornementation se rencontrent, conçus dans le style de François l" et d'Henri II, les culs-de-lampe des niches des apôtres et une partie de leurs couronnements, le bénitier avec le dais qui le surmonte, ainsi que la plupart des décorations qui tapissent le tympan intérieur, sans compter la niche du sommet du fronton.

Les mêmes caractères s'observent dans la porte Midi de La Roche-Maurice, 1539, et dans la façade Ouest, 1589; comme aussi dans le porche de Daoulas, 1566.

Ce travail de la Renaissance, mais plus avancé, absolument dégagé des formes flamboyantes, se rencontre dans le porche de Bodilis, 1570, dans les deux de Plougasnou, 1574-1582, dans ceux de Plouégat-Guerrand, 1574, Pleyben, 1588, Brasparts, 1589. A Bodilis et à Pleyben, on voit apparaître pour la première fois la colonne dite française, imitée de Philibert-Delorme, composée de tambours cannelés séparés par des bagues saillantes et sculptées." (Abgrall, 1904 pages 66-67)

 

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I. La statue du tympan : un saint abbé.

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C'est un saint puisque sa statue occupe cet emplacement ; et c'est un abbé  puisqu'il est tonsuré et porte un bâton pastoral  (quoique tenu en main gauche, comme les évêques) et un livre, fermé par  une agrafe. Le livre indique a priori qu'il est fondateur de son Ordre, dont l'ouvrage serait la Règle. Il est vêtu  d'une aube et d'une chasuble à trois plis en V. La première possibilité est d'y voir saint Guénolé, fondateur de Landévennec. L. Lécureux suggère saint Maudez, peut-être sur la foi d'une information reçue sur place. R. Couffon propose en alternative saint Maurice, qu'évoque le nom "La Roche-Maurice", bien que ce nom soit apparu au XIVe siècle par altération de Roch Morvan, du nom du vicomte du Faou fondateur du château. Saint Maurice du Carnoët est fondateur d'une abbaye puissante du diocèse de Quimper. Mais " La Roche-Maurice fut jusqu’au Concordat de 1801 une des nombreuses trèves de la paroisse de Ploudiry, elle-même prieuré cure de l’abbaye des chanoines réguliers de saint Augustin à Daoulas . Serait-ce alors saint Augustin ? Rien n'évoque l'évêque d'Hippone.

Emmanuel Le Seac'h attribue cette statue à un sculpteur de Locmaria-Lan du nom de S. Coëtdeleu, actif exclusivement (sauf ici) dans la paroisse de Plabennec. Il a sculpté le calvaire de la chapelle Locmaria-an-lan en 1527. Elle en reconnaît "les yeux et le visage caractéristiques"(p. 260). Cette situation ectopique est un peu étonnante.

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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II. Les éléments héraldiques.

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Le château de Roch Morvan des vicomtes du Faou passa aux seigneurs du Léon, puis,  à la mort d’Hervé VIII en 1363, dans le domaine des vicomtes de Rohan  (mariage de sa sœur Jeanne avec Jean Ier de Rohan). Ce sont donc leurs armoiries de gueules à sept ou neuf macles d'or qui sont attendues  sur le portail.

On trouve en effet leurs macles (des losanges évidés) sur la partie extérieure des piédroits.

Au dessus du fleuron de l'accolade, un blason a été martelé. Il est entouré du collier de l'Ordre de Saint-Michel, également martelé, mais dont on peut affirmé qu'il est à double cordelière (deuxième collier, postérieur à 1515), et non à double las en aiguillette.

Les Rohan sont nombreux à avoir porté ce collier, comme PIERRE DE ROHAN, en 1476,  JEAN, vicomte DE ROHAN, en 1492, PIERRE DE ROHAN, sr. DE QUINTIN, LOUIS DE ROHAN, sr. DE GUÉMENÉ, en 1504, CHARLES DE ROHAN, 

J'ai décrit le collier premier modèle présent autour des macles des Rohan sur la façade du château de Josselin : ce sont les armes de Jean II (1459-1517), également visibles sur un vitrail de la chapelle du couvent des Franciscains observants de Cuburien à Saint-Martin-des-Champs.

Ce collier correspondrait plutôt, vu la datation du portail, à René Ier de Rohan ( 1516-1552), petit-fils de Jean II et fils de Pierre II de Rohan-Gié (mort en 1525). J'en ai montré le portrait en donateur sur la maîtresse-vitre de La Martyre, mais son collier n'y est pas représenté. Pourtant, il serait présent sur une lucarne du château de Pontivy.

En résumé, ces macles, ces armoiries martelées et ce collier sont à attribuer à René Ier de Rohan, dont les armoiries (en alliance avec celles de son épouse isabelle d'Albret) figurent sur la maîtresse-vitre de La Roche-Maurice datée de 1539.

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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III. Le bénitier à dais en kersanton du trumeau.

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Il associe une cuve à godrons et rais de cœur, et un dais à quatre têtes, d'un style parfaitement Renaissance. Les deux parties ne sont pas scellées, mais sont des éléments  constitutifs du pilier.

Les quatre personnages, alternativement femme et homme, forment deux couples qui sont tournés l'un vers l'autre. Le premier couple, coté ouest, est le plus naturel et nous pourrions évoquer Ève, au visage très pur et Adam , plus âgé, portant la barbe et les cheveux taillés courts. Le second couple est soigneusement vêtu. La femme porte une coiffe courte d'où émerge la raie de cheveux sagement peignés. Elle est vêtue d'une robe dont nous ne voyons que l'encolure à petit rabat. L'homme, barbu comme le premier, est casqué. 

Ils semblent s'écouter, tout en étant plongés dans de graves et tristes pensées, visage légèrement penchés vers le bas. Ils font régner le silence, l'introspection, voire le remord.

Les caractères des deux visages d'homme se retrouveront dans les figures des douze apôtres des piédroits : les mèches des moustaches, en V inversé, partent du bord des narines. Les mèches des barbes forment chacune un point d'interrogation inversé.

Ce bénitier suscite l'admiration par la beauté recueillie et sobre qui s'en dégage.

Les personnages sortent de losanges à trois réglures entourés de fleurs variées mais qui occupent parfaitement l'espace triangulaire qu'elles décorent. Chaque compartiment est limité par un pilastre coiffé d'une flamme.

Le registre supérieur est occupé, entre ces flammes, par des tresses en volutes, où sont enfilés des anneaux ; et ces tresses sont nouées deux par deux par des arceaux. Les extrémités des tresses sont fendues en gueules stylisées.

Le registre inférieur, par symétrie, emploie des paires de volutes perlées, réunies par des arceaux.

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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Ce bénitier à dais en kersanton, et  occupant le trumeau en évoque deux ou trois autres. Celui de Landivisiau, sculpté par Bastien Prigent vers 1554-1559 est très proche, tant par les personnages  en conversation que par les détails ornementaux. Il est plus développé tant pour le fond (un ange au goupillon) que pour la superstructure du dais.

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Bénitier à dais (kersanton, ca 1554-1559, Prigent) du porche de l'église de Landivisiau. Photographie lavieb-aile 2017.

 

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Le deuxième est un peu plus tardif (1604), plus développé et plus Renaissance encore, c'est celui du porche de Saint-Houardon à Landerneau. 

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Bénitier du trumeau du porche méridional de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2018.

 

On peut aussi citer celui de Guimiliau datant de 1602. 

Le bénitier de La Roche-Maurice est issu d'un des ateliers de sculpture du kersanton  établis sur l'Elorn à Landerneau, et il est significatif que tous ces  bénitiers soient retrouvés, sur la vallée de l'Elorn, séparés de quelques dizaines de kilomètres. La Roche-Maurice se situe sur l'Elorn entre Landerneau et Landivisiau.

Le premier de ces ateliers, au XVIe siècle, est celui de Bastien et Henri Prigent (1527-1577). Puis lui succède entre 1570 et 1621 le Maître de Plougastel, trop tardif pour être retenu ici. La tentation est donc forte de l'attribuer aux Prigent, mais E. Le Seac'h qui a produit le catalogue raisonné de leur œuvre, n'y inclut pas le porche de La Roche-Maurice (qu'elle ne décrit pas dans son ouvrage), et pas d'avantage. 

Je compare les deux si beaux visages féminins tournés vers l'est : je me décide, le bénitier de La Roche-Maurice est de Bastien Prigent.

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Bénitier (kersanton, Prigent, 1554-1559) du porche de l'église de Landivisiau. Photographie lavieb-aile mai 2018.

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Bénitier à dais (kersanton, Prigent, v. 1550) de l'église de La Roche-Maurice. Photo lavieb-aile.

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Une cuve à godrons et rais de cœur, sans dais, occupe le trumeau du porche de Daoulas.

René Couffon signale un autre bénitier à dais en kersanton au porche nord de Commana.

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Le bénitier en kersanton du coté intérieur du trumeau.

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Ce bénitier est une simple cuve hexagonale, dont la beauté vient de sa simplicité, de la patine de la pierre par les contacts répétés, et surtout d'un bas-relief simulant une banderole aux extrémités enroulées en cornets. On y lit en belles lettres minuscules gothiques A. MEN.

Une fois déjouée la tendance d'y lire la formule liturgique AMEN, on comprend qu'il s'agit d'un certain A. — peut-être Alain — MEN, voire LE MEN ou LE MENN. On a pu y voir le nom d'un donateur, voire du sculpteur, mais c'est pour moi le nom de fabricien, car c'est l'un ce ses privilèges de signifier sa présence à l'occasion du chantier de construction dont il a la charge.

Or, en 1552, un membre de la même famille, certainement aisée et respectée, accéda à la même charge et laissa son nom sur les sablières du bas-coté sud, puis nord. Il se prénommait Fiacre, si nos lectures des inscriptions sont exactes. Fiacre était-il le digne fils de son père A[lain] ? 

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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Les deux portes en anse de panier.

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Les portes géminées en anse de panier du gothique flamboyant,  sont surmontées de deux accolades Renaissance formées de rubans ornés de fleurs.

La moulure interne accueille un rinceau dont les tiges libèrent des feuilles trifoliées pointues.

Les portes géminées se retrouvent à Landivisiau, à Lampaul-Guimiliau.

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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La double accolade (à crochets) reprend l'idée des volutes réunies par un anneau, déjà remarquée en registre inférieur du dais du bénitier.

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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L' ensemble de ces caractéristiques se retrouve, au détail près, dans le portail du porche (kersanton, 1554-1559, Prigent) de Landivisiau, celui-là même qui accueille en son trumeau le bénitier à dais déjà cité.  Il est donc licite d'attribuer à l'atelier Prigent (1527-1577) de Landerneau non seulement le bénitier, mais aussi l'ensemble du portail sud de La Roche-Maurice, qui a dû  être antérieur d'une dizaine d'années à celui de Landivisiau (à l'intérieur, les sablières de La Roche-Maurice sont datée de 1552).

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Portail du porche de l'église de Landivisiau. Photo lavieb-aile

 

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Les douze Apôtres des piédroits.

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Ils sont placés dans des niches à dais ; et ceux-ci sont ornés de l'accolade à crochet évoquant celle des portes géminées. Ces dais à accolades se retrouvent au dessus des Apôtres du porche de Landivisiau (1554-1565), ou sur les voussures du porche sud (1553) de Pencran.

La série des 12 apôtres, souvent accompagnés du phylactère citant l'article du Credo qui leur est propre, est disposée le plus souvent de chaque coté du porche d'entrée, coté sud, comme une initiation rituelle ou un rappel de la Foi fait au fidèle qui pénètre dans les sanctuaires bretons.

Ici, puisque l'entrée se fait directement par un portail, dépourvu de porche, les 12 Apôtres sont disposés le long de l'archivolte. Ils prennent la place dans d'autres église de la même époque et des mêmes ateliers, des scènes bibliques (Adam et Ève, Caïn et Abel, Noé) ou de saints personnages titulaires, à Pencran, Landivisiau, ou d'anges comme à Guipavas (1563) et Daoulas (1566), ou de simples pampres à Lampaul-Guimiliau (aprés 153

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En partant en bas à droite et en suivant l'ensemble de l'arcade, nous trouvons :

  • Pierre et sa clef
  • André et sa croix en X
  • Jacques le Majeur et son bourdon
  • Jean et son calice de poison
  • Thomas  et sa lance 
  • Jacques le Mineur et son bâton de foulon.
  • Un ange.
  • (en amorçant la descente vers la gauche :
  • Un ange
  • Philippe et sa croix à longue hampe
  • Barthélémy et son coutelas de dépeçage
  • Matthieu et sa balance de publicain
  •  Jude et sa lance
  • Simon et sa scie
  •  Matthias et son équerre.

L'ordre est immuable, à la différence des statues encadrant l'entrée dans les porches, où les statues peuvent être déplacées. 

Cet ordre, de même que la nature de chaque attribut, est censé être fixé par la Tradition, mais fait l'objet de nombreuses variantes, comme sur ce retable de Lugny de 1528,  quand ce n'est pas de franches erreurs comme sur ce Calendrier des Bergers . Seule la séquence Pierre-André-Jacques le Majeur-Jean est pratiquement constante. L'ordre de ce portail est très proche de celui de l'ossuaire de Sizun (1585-1588). D'habitude, j'identifie Thomas à son équerre, mais Matthias est "toujours" en dernière position.

Voir dossier documentaire dans mon article sur le Credo de la maîtresse-vitre de Quemper-Guézennec.

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1. Pierre et sa clef

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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2. André et sa croix en X 

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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3. Jacques le Majeur son chapeau à coquille et son bourdon

Le livre de la main droite est brisé.

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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4. Jean, imberbe, et son calice de poison d'où sort un dragon.

 

 

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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5. Thomas  et sa lance.

 

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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6.Jacques le Mineur et son bâton de foulon.

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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Un ange.

 

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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(en amorçant la descente vers la gauche :  un autre ange, puis:

 

7. Philippe et sa croix à longue hampe.

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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8. Barthélémy et son coutelas de dépeçage.

 

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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9. Matthieu et sa balance de publicain.

 

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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 10. Jude et sa lance.

 

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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11. Simon et sa scie (tête brisée).

 

 

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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 12. Matthias et son équerre.

 

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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La moulure ornée de pampres aux grappes picorées par les oiseaux et aux petits personnages.

Je retrouve ici les motifs charmants et truculents déjà observés à l'abbaye de Daoulas et à Landivisiau. Je ne peux qu'encourager le visiteur à s'attarder à y découvrir ces saynètes.

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Ces pampres sont toujours (depuis les premiers portails de Basse-Bretagne) issus de la gueule d'animaux (ou plus rarement de personnages). Ici, nous avons un lion à coté d'un reptile, lézard ou dragon.

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Un lion crachant la tige du pampre.

 

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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Un dragon crachant la tige du pampre.

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

Portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

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CONCLUSION.

Ce portail s'intègre dans le vaste ensemble des porches et portails sortis des ateliers de sculpture sur kersantite au milieu du XVIe siècle, et, accueille, dans des formes relevant du gothique flamboyant, un dais de bénitier dont les masques humains relève des innovations de la Renaissance. Il est amusant de multiplier les comparaisons avec les porches de Pencran et de Landivisiau, aux proximités si convaincantes que je propose de voir ce chantier de La Roche-Maurice comme issu de l'atelier de Bastien et Henri Prigent. Quand à la datation, ces rapports conduisent à privilégier une datation plus proche de 1550 que de 1540.

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ANNEXE : LES PORCHES DE BASSE-BRETAGNE XVe-début XVIIe :

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I. Rappel chronologie et attribution de quelques porches du Finistère d'après E. Le Seac'h:

Premier atelier ducal du Folgoët :

  • Notre-Dame du Folgoët, porche occidental : 1423

  • Notre-Dame du Folgoët, porche sud : 1423-1433

  • Quimper, cathédrale : 1424-1442

  • Saint-Pol-de-Léon, Kreisker : 1436-1472

  • Châteauneuf du Faou : Notre-Dame-des-Portes : 1436-1472

  • Kernascleden : 1433-1463

  • Le Faouët, chapelle Saint-Fiacre : 1450

  • Quimperlé, porche nord : 1420-1450

  • La Martyre porche sud : 1450-1468

  • Le Faou, Rumengol, porche sud : 1468.

— Deuxième atelier ducal du Folgoët :

  • Plourach, porche sud : 1458-1488

  • Plonevez-du-Faou, Saint-Hernot porche sud : apôtres 1481/porche 1498-1509

Atelier des frères Prigent à Landerneau :

  • Pencran, porche sud : 1553

  • Landivisiau, porche sud : 1554-1565

  • Guipavas, porche nord : 1563

— Maître de Plougastel :

  • Bodilis, 1601

  • Guimiliau, 1606-1617

non attribué :

  • La Roche-Maurice (1539-1550) 

  • Daoulas, (1566)

  • Landerneau , Saint Houardon (1604)

  • Guimiliau (1606-1617)

  • Gouesnou (1640-1664)

 

Roland Doré (1618-1663) :

  • Guimiliau, apôtres 

  • Pleyber-Christ, apôtres

  • Plestin-les-Grèves, apôtres

  • Trémaouezan (1610-1623), apôtres

  • Le Tréhou, apôtres;

Jacques Mazé :

  • Plouneventer, apôtres 1679

Événement marquants :

a) 1560-1580 : Construction du château de Kerjean  : introduction de la Renaissance en architecture (Philibert Delorme) et en ornementation (École de Fontainebleau). Influence sur les porches de Pleyben, Bodilis, Lanhouarneau, Saint-Houardon de Landerneau, puis Commana (1620-1650) et Rosnoen (1674-1714). Cf Mussat.

b) 1580-1600 : Guerres de la Ligue, interruption possible des chantiers.

 

 

II. Liens .Sur les porches de Bretagne voir dans ce blog :

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LE XVe SIÈCLE.

 

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LE XVIe SIÈCLE.

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LE XVIIe SIÈCLE.

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III. Liens. Les Apôtres des porches.

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SOURCES ET LIENS.

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ABGRALL (Jean-Marie), 1904, Architecture bretonne, p.67

APEVE

http://www.apeve.net/spip/spip.php?article239

BROUCKE (Paul-François), MAUGUIN (  Michel) ) 2006.  Les prééminences armoriées des Rohan au tympan de la maîtresse-vitre de l'église Saint-Yves, La Roche-Maurice (Finistère), Bulletin de la Société archéologique du Finistère.

https://www.shabretagne.com/scripts/files/58ac1051308735.01528915/2012_03.pdf

BROUCKE (Paul-François), 2012, "L’emblématique de la maison de Léon aux XIIe-XIVe siècles et les prééminences de Daoulas et La Roche-Maurice aux XVe-XVIe siècles", Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne , Congrès de Brest SHAB pages 59-82. En ligne :

http://www.shabretagne.com/scripts/files/58ac1051308735.01528915/2012_03.pdf

CIAP Enclos

https://www.ciap-enclos.fr/le-pays-des-enclos/#Enclos-de-La-Roche-Maurice

COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, La Roche-Maurice, in Nouveau répertoires des églises et chapelles du diocèse de Quimper

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/ROCHEMAU.pdf

COUFFON (René), 1948, L'architecture classique au pays du Léon. L'atelier de l'Elorn. L'atelier de Kerjean. https://www.shabretagne.com/scripts/files/51ebaffb02bf24.03861061/1948_02.pdf

LE GUENNEC (Louis), 1981, Le Finistère monumental II, Brest et sa région page 501

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/eacd0a2ed3929e4b775beec287004c84.pdf

LECLERC (Guy), 2012, La Roche-Maurice, église Saint-Yves et ossuaire,  Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne , Congrès de Brest SHAB pages 699-711. En ligne :

http://www.shabretagne.com/scripts/files/58e3e365148ef0.21808328/2012_31.pdf

LÉCUREUX (Lucien), 1914, Congrès archéologique de France.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4224131z/f218.image

LÉCUREUX, Lucien, La Roche-Maurice, Congrès archéologique de France à Brest et à Vannes., Paris, Société française d’archéologie, 1919, p. 123-127.

http://www.infobretagne.com/roche-maurice-eglise-ossuaire.htm

MUSSAT (André), La Renaissance en Bretagne.

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_150/La_Renaissance_en_Bretagne_.pdf


 


 

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Published by jean-yves cordier - dans Porches kersanton Chapelles bretonnes.
27 août 2017 7 27 /08 /août /2017 09:27

Le gisant (kersanton, 1460) de Jean de Kerouzéré en l'église de Sibiril (Finistère) par le Maître du Folgoët (1423-1509).

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 "Les tombeaux de saints très populaires et de membres de l'entourage princier témoignent de la volonté du pouvoir ducal sous Jean V de mettre l'art à son service. On peut penser que les commandes adressées en ces circonstances laissent une faible marge de manœuvre aux artistes" (Le Seac'h p. 91)

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— Sur les gisants, voir aussi ici :

et aussi :

-- Le gisant du seigneur de Liscoët en Botquélo (22), limite XIV-XVe.

-- Le gisant de Perronelle de Boutteville et Bertrand de Trogoff (église Notre-Dame-de-l'Assomption au Faouët par l'atelier du Folgoët.  Début XVe, granite, h. 1,70, 1. 0,86. Gisants représentés sur un lit funéraire : à gauche, personnage masculin (Bertrand de Trogoff?), coiffé en calotte, vêtu d'une armure; à droite, personnage féminin (Perronnelle de Boutteville,?) portant une coiffure à cornes.

-- Le tombeau de saint Ronan dans la chapelle du Pénity de l'église de Locronan, partiellement par l'atelier du Folgoët.

-- Le tombeau de saint Jaoua à Plouvien par l'atelier du Folgoët.

--Le tombeau du chanoine de Nantes Laurent Richard en l'église de Plouvien vers 1555.

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— Sur les réalisations de l'atelier ducal  du Folgoët entre 1423 et 1509, voir :

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Ce tombeau a été superbement décrit par Emmanuelle Le Seac'h dans sa thèse, publiée en 2014. Je ne saurai mieux rendre hommage à la qualité de son travail qu'en citant sa description (en retrait et entre guillemets), qui est un modèle du genre.

PRÉSENTATION.

C'est "un tombeau à élévation droite sur lequel repose un gisant, mesurant  0,95 m de haut, 2,21 m de long et 0,50 m de profondeur" (inventaire général du patrimoine). Il occupe le coté sud de l'église de Sibiril, à 1 km au sud du château de Kerouzéré (Maps). On demandera les clefs à la Mairie. Mais si, comme moi, vous oubliez votre matériel photo après avoir glissé les clefs dans la boite à lettre de la mairie en fin de journée, sachez qu' une habitante demeurant sur la place en possède un double. Merci à la très aimable bouchère-charcutière qui m'a donné ce renseignement et m'a permis de récupérer mon pied télescopique.

 

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"À Sibiril, dans l'église Saint-Pierre, qui est très commune, se cache un tombeau du premier atelier du Folgoët [1423-1468] d'une excellente facture. Appuyé contre un pilier séparant la nef du bas-coté sud, il est constitué d'une dalle qui repose sur un coffre formé de deux plaques latérales divisées chacune en quatre panneaux et d'une petite sous la tête du gisant. [...] Le tombeau s'inspire de celui du seigneur de Liscoët à Boquého, paroisse près de laquelle Jean de Kerouzéré avait hérité de la terre d'Avaugour en Plésidy (Copy, 1986)" (Le Seac'h)

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Jean de Kerouzéré, mort en 1460 sans héritier mâle, était échanson de duc Jean V. Il participa au siège de Champtoceaux le 5 juillet 1420. En récompense, il reçut les faveurs du duc.

Néanmoins, cette attribution communément admise a été réfutée en 2020 par Paul-François Broucke sur la base ARMMA sur de solides arguments : il s'agit en réalité du gisant d'Éon (ou Yvon) de Kerouzéré, père de Jean II et décédé en 1435 ou un peu avant. Mon article de vulgarisation, rédigé en 2017, est désormais caduque, et je renvoie à la notice de l'ARMMA :

https://armma.saprat.fr/monument/sibiril-eglise-saint-pierre-gisant-deon-de-kerouzere/

On y trouvera une passionnante analyse héraldique, stylistique et historique.
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a) Le duc Jean V captif à  Champtoceaux . 

Le 13 février 1420, la famille de Penthièvre invite son rival Jean de Montfort (le duc Jean V) sur ses terres et l'enlève. Le duc est détenu à Champtoceaux, puis promené en France de prison en prison.

Durant la Guerre de Succession de Bretagne entre Penthièèvre et Montfort, Marguerite, fille du connétable Olivier V de Clisson et dame de Champtoceaux est la prétendante des Penthièvre. Elle aspire au titre de duchesse de Bretagne, et avec l'aval du dauphin, le futur Charles VII, elle capture Jean V de Bretagne par la ruse et l'enferme dans la Tour du Diable de sa citadelle de Châmptoceaux.  Le siège de 1420 de Champtoceaux  s'étalant sur près de 3 mois,  se termine par la victoire de l'armée du duc de Bretagne. Au terme du siège, le château et la ville sont totalement rasés par les forces bretonnes. Le prisonnier libéré fera démanteler totalement la citadelle avec interdiction de reconstruire à l'intérieur de l'enceinte. 

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b) Le duc Jean V récompense les membres de la noblesse qui lui ont assuré leur appui et ont permis sa délivrance.

La petite noblesse se caractérise dans son ensemble par sa fidélité aux Montfort. Par le domaine ducal, le duc est parfaitement implanté dans tout le duché et possède de très nombreux vassaux. Par ailleurs, les faibles revenus d'une grande partie de la petite noblesse l'obligent à servir le duc pour rehausser son niveau de vie, dans la garde, l'armée et l'administration. (Coativy) Parmi les anoblis ou les familles fraîchement enrichis par la faveur ducale, on compte les Kerouzéré.  En l'espace de deux générations, cette famille passa de la moyenne à la haute noblesse, grâce aux faveurs du duc et se paye un château de pierre, une haute justice (1445) et des foires. En 1457, le duc Arthur III donne ainsi "congé au sire de Kérouzéré de fortifier la place et la maison de Kérouzéré". Puis en 1459 et 1468, François II accorde deux mandements ducaux relatifs à la fortification de Kérouzéré.

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Preuves de Dom Morice coll. 1094 Donation faite par le Duc à Jean de Kerouzéré, son eschanson: 

"Jehan par la grâce de Dieu Duc de Bretaigne, comte de Montfort et de Richemond...salut. Comme aucunes fois nous bien acertennez des bons & notables services que nous avaient faictz nostre bien amé & féal Conseiller Eon de Kerouzeré nostre President, & nostre bien amé & féal Escuier & Eschanson Jean de Kerouzéré filz dudit Eon, & en special au faict du recouvrement de nostre personne prinse & empeschée par très-faulce & desloyale trahison par Olivier de Blays, & Charles son frère, & au vengement de celle trahison, scavoir ledit Eon en conseillant & adverissant & faisant les dilligences qu'il pouvait faire, & ledit Jean employant son corps en péril & adventure, lui accompagné de plusieurs de ses amis en guerre que avoeint faicte nos bons, vrais & loyaux cousins, féaux subjectz de nos Barons, Chevaliers & Escuyerrs ausd. De Blays, & à leur mère soustenant ceste trahison, tellement mercy à Dieux que par les dilligences que avoeint faicyte nos dits cousins, féaux & subjectz la delivrance de nostre personne s'estoit ensuivie, desquelz services & à bon droicts nous nous tenions pour bien contens, & encore faisons : ...desirant l'avancement de nostredit Escuyer & Eschanson, à luy & à ses hoirs masles procréés ou à procréer en mariage en perpetuel à jamais à héritaige cinquante livres de rente, vallentes & levantes chacun an à jamais sans faillir ; & avecques cinquante livre de rente vallentes et levantes chacun an à la vie dudit Jean tant seulement à estre assises et assignées audit Jean en la chatellenie de Chastelaudren en heritaiges qui furent audit Olivier de Blays....A Vannes le 2 jour de juin l'an 1421."

"Olivier de Blays" désigne Olivier de Blois, comte de Penthièvre.

Voir aussi l'Histoire de Bretagne d'Argentré.

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c) Armorial et Nobiliaire :

 

"Kerouzéré (de), baron dudit lieu et sr. de Kersauson, en Sibiril, — de Kerménaouet et de Menfantet, en Cléder, — de Trogoff, en Plouescat, — de Kerandraon et de Keraliou, en Plouguerneau, — de Kerdrein, — de Kernavallo, — de Kerangomar, en Taulé, — de Trévéhy et de Tromanoir, en Plouénan. Réformes et montres de 1426 à 1534, dites paroisses, évêché de Léon. Blason : De pourpre, au lion d'argent. Devise : List, list (laissez, laissez).

Kerouzéré a produit :

— Eon, président universel de Bretagne en 1390.

— Jean, son fils, échanson du duc Jean V, qui bâtit le château de Kerouzéré, épousa Constance Le Barbu, dame de Trévéhy.

— Yvon, conseiller et chambellan du duc François II, en 1462.

La branche aînée fondue, en 1527, dans Kerimel de Coëtnizan, d'où la baronnie de Kerouzéré a passé par alliance aux Bois-Eon. "

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d) les titres de Jean de Kerouzéré

Échanson : ou Premier échanson, puisque les ducs de Bretagne n'eurent que des premiers écuyers et premiers échansons : voir la liste des échansons sur Infobretagne. 

Écuyer : "Les plus grands seigneurs (du duché de Bretagne) ne prenaient pas d'autre titre que celui d'écuyer, avant d'être parvenus aux honneurs de la chevalerie."  

Homme d'armesOn doit à Charles VII la constitution de la première armée de métier permanente en Europe, par la grande ordonnance de 1445 qui crée les compagnies d'ordonnance pour former la cavalerie de l'armée de campagne. Sont alors créées 15 compagnies de 100 lances, une lance étant un groupe de 6 hommes : un homme d'armes, qui dirige la lance, un coutillier (fantassin armée d'une coutille, dague qui peut être fixée à une hampe) , trois archers et un page.

Un homme d'armes est un cavalier : pour combattre, il monte un cheval de guerre ou  coursier, mais il doit posséder aussi un cheval de somme, le sommier, pour porter ses bagages. 

Pour être homme d'armes, il fallait être bon gentilhomme et avoir au moins quatre quartiers de noblesse.  Une ordonnance de Pierre de Bretagne de 1450 précise les équipements requis pour la montre, selon les richesses estimées allant de 140 à 500 livres de rentes : au minimum, être " en estat et appareil d’homme d’armes pour sa personne, bien armé son corps et bon cheval, avec un coustilleur et un page montez, les chevaulx compétantz,", pour d'autres "brigandines, bonnes salades ou à tout le moins bons paletocs armés de nouvelle façon, sans manches à lesches de fer ou mailles sur le bras, avec bons jusarmes ou arcz s’ils s’en scavent aider" et pour les plus fortunés, trois archers, un jusarmier, un coustilleur et un page " 

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Dalle du tombeau de Jean de Kerouzéré (vers 1460), kersanton, premier atelier du Folgoët. Église Saint-Pierre à Sibiril. Photographie lavieb-aile août 2017.

Dalle du tombeau de Jean de Kerouzéré (vers 1460), kersanton, premier atelier du Folgoët. Église Saint-Pierre à Sibiril. Photographie lavieb-aile août 2017.

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La partie supérieure (dalle ou gisant).

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"L'homme d'armes se tient les mains jointes, à plat, les manches serrées. Le col de son bliaud remonte haut sur le cou, rigide et échancré au niveau de la pomme d'Adam. Il porte sur les épaules un camail, petite cape sans manches, dont les plis en volutes richement travaillés s'arrêtent au niveau du coude." (Le Seac'h)

Il me semble que le "bliaud" et le "camail" sont en réalité un seul vêtement, la  "cotte d'armes", ou tabard, sorte de tunique mise au dessus de l'armure et portant des armoiries : Selon Wikipédia, "Aux XVe et XVIe siècles, la cotte trouve sa forme classique, composée de quatre pans inégaux de tissu : deux grands et deux petits, formant les manches. À cette époque, on voit apparaître des cottes à la finalité clairement somptuaire, faites de draps d'or, satins et damas de soie, richement brodées et frangées; cela a pour principale conséquence de rendre le vêtement lourd, rigide et peu commode sur les champs de bataille. De fait, au XVIe siècle, on le retrouve plus dans l'iconographie que sur le front. C'est ainsi le vêtement par excellence du chevalier se faisant représenter en donateur dans les œuvres de dévotion, tableaux, et vitraux."

La chemise ou la tunique, très ajustée aux poignets, n'apparaît que sous le coude, et au niveau du bassin, sous forme de pointes triangulaires.

L'écuyer ne porte ni casque, ni gants, ni éperons.

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Tombeau de Jean de Kerouzéré (vers 1460), kersanton, premier atelier du Folgoët. Église Saint-Pierre à Sibiril. Photographie lavieb-aile août 2017.

Tombeau de Jean de Kerouzéré (vers 1460), kersanton, premier atelier du Folgoët. Église Saint-Pierre à Sibiril. Photographie lavieb-aile août 2017.

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La tête du gisant.

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"La tête du gisant repose sur un coussin dont le moelleux est rendu par une house aux motifs quadrillés. Quatre pompons sphériques dont deux ornés de pampille, parachèvent la décoration soignée.

Les cheveux du gisant sont coiffés à la manière du Folgoët. Ils partent d'un point sur le haut du crâne et s'étalent en mèches ondulées puis tombent en boucles sur les cotés du visage et s'arrêtent à hauteur de mâchoire.

Le front est ceint d'un mince bandeau torsadé. Le visage est taillé en ovale avec le philtrum et la fossette mentonnière creusés. Le sillon naso-génien est légèrement creusé. Le nez est droit avec la pointe épaisse. Les yeux bridés en amande sont surlignés de paupières et les arcades sourcilières sont nettes." (Le Seac'h)
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Tombeau de Jean de Kerouzéré (vers 1460), kersanton, premier atelier du Folgoët. Église Saint-Pierre à Sibiril. Photographie lavieb-aile août 2017.

Tombeau de Jean de Kerouzéré (vers 1460), kersanton, premier atelier du Folgoët. Église Saint-Pierre à Sibiril. Photographie lavieb-aile août 2017.

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Les anges.

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"Deux anges assis posent leurs mains sur le crâne avec délicatesse . Ils sont vêtus d'une aube et d'un manteau dont les pans superposés forment des plis fluides qui laissent à découvert le bout de leurs pieds. Leurs ailes sont repliées dans le dos en forme de coquillage.

Les deux anges sont coiffés pareillement avec aussi un mince bandeau qui leur enserre le crâne. Leur visage est empreint d'une douceur enfantine avec des joues pleines et rondes, le nez camus. Les lèvres sont sculptées en une moue plus triste pour celui de gauche du gisant, à droite, elle est plus gourmande." (Le Seac'h)

 

 

Tombeau de Jean de Kerouzéré (vers 1460), kersanton, premier atelier du Folgoët. Église Saint-Pierre à Sibiril. Photographie lavieb-aile août 2017.

Tombeau de Jean de Kerouzéré (vers 1460), kersanton, premier atelier du Folgoët. Église Saint-Pierre à Sibiril. Photographie lavieb-aile août 2017.

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Le geste de compassion et de tendresse des deux anges.

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Tombeau de Jean de Kerouzéré (vers 1460), kersanton, premier atelier du Folgoët. Église Saint-Pierre à Sibiril. Photographie lavieb-aile août 2017.

Tombeau de Jean de Kerouzéré (vers 1460), kersanton, premier atelier du Folgoët. Église Saint-Pierre à Sibiril. Photographie lavieb-aile août 2017.

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L'ange de gauche.

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Tombeau de Jean de Kerouzéré (vers 1460), kersanton, premier atelier du Folgoët. Église Saint-Pierre à Sibiril. Photographie lavieb-aile août 2017.

Tombeau de Jean de Kerouzéré (vers 1460), kersanton, premier atelier du Folgoët. Église Saint-Pierre à Sibiril. Photographie lavieb-aile août 2017.

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Le milieu du corps.

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"Le gisant est revêtu d'un bliaud dentelé et aiguisé dans le bas, resserré à la taille par une ceinture de chevalerie à boucle carrée imitant le métal et décoré sur son pourtour de la devise de la famille inscrite en caractères gothiques : « LIST, LIST » qui signifie « Laissez, laissez »." (Le Seac'h)

Je trouve dans le dictionnaire de Le Gonidec le verbe leuskel ou lezel « laisser, abandonner » ou encore dilezel, « abandonner, quitter, céder, se désister » :   https://books.google.fr/books?id=YYkCAAAAQAAJ&printsec=frontcover&dq=dictionnaire+breton&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjPx8iSsffVAhWCVBoKHeDPC4MQ6AEIJzAA#v=onepage&q=laisser&f=false

Faut-il le comprendre comme un cri de guerre adressé à l'adversaire : "Abandonne ! Abandonne ! " ou bien, ce qui semble mal convenir et être anachronique, comme une injonction personnelle de lâcher-prise ?

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Tombeau de Jean de Kerouzéré (vers 1460), kersanton, premier atelier du Folgoët. Église Saint-Pierre à Sibiril. Photographie lavieb-aile août 2017.

Tombeau de Jean de Kerouzéré (vers 1460), kersanton, premier atelier du Folgoët. Église Saint-Pierre à Sibiril. Photographie lavieb-aile août 2017.

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La ceinture et la devise.

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Tombeau de Jean de Kerouzéré (vers 1460), kersanton, premier atelier du Folgoët. Église Saint-Pierre à Sibiril. Photographie lavieb-aile août 2017.

Tombeau de Jean de Kerouzéré (vers 1460), kersanton, premier atelier du Folgoët. Église Saint-Pierre à Sibiril. Photographie lavieb-aile août 2017.

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Les armes.

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"Il est équipé de genouillères et de solerets et est fortement armé avec une épée sur la hanche gauche, dans son fourreau, maintenue par une lanière passée dans la boucle de la ceinture, un sabre posé à plat entre ses jambes et une dague glissée sous la ceinture du coté droit dans une bélière* ronde qui en accueille la garde ." (Le Seac'h)

* bélière : "Anneau servant à suspendre ..., un sabre ou encore la courroie servant à attacher le sabre au ceinturon."

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Emile Souvestre  emploie en 1836 le terme d'épée portée au coté, de "jacquemart" placée au centre,  "dague" ou "miséricorde" dans sa description du gisant.

Les deux épées ne diffèrent que par leur taille (plus courte au centre) et par leur garde (avec pommeau en cœur à gauche). Elles sont toutes les deux à double tranchant (excluant le terme sabre, lame à un seul tranchant). La garde est recourbée aux extrémités. Ces lames à profil triangulaire à tranchants larges sont celles d' épées du XVe siècle,  adaptées à l'estoc et à la taille .(l'estoc est l'acte de frapper l'adversaire par la pointe de l'arme, pour le transpercer et menacer ses organes vitaux. la taille est l'acte de frapper avec le tranchant de la lame, et de causer de longues entailles).

L'une des deux épées  est peut-être plutôt une épée d'estoc, plus longue et  qui fait office de lance, et l'autre l'épée d'armes pour frapper de taille. "Les hommes d'armes des compagnies d'ordonnance avaient l'estoc accroché à un arçon de la selle, la masse d'armes à l'autre, l'épée d'armes à la ceinture, et la lance au poing" (René de Belleval, La panoplie du XVe au XVIIIe)

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L'épée est portée à gauche, comme le veut l'usage. Je distingue le fourreau et sa chappe (partie haute, triangulaire)   La lanière est bien visible, elle passe dans deux trous de la ceinture. 

 

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Tombeau de Jean de Kerouzéré (vers 1460), kersanton, premier atelier du Folgoët. Église Saint-Pierre à Sibiril. Photographie lavieb-aile août 2017.

Tombeau de Jean de Kerouzéré (vers 1460), kersanton, premier atelier du Folgoët. Église Saint-Pierre à Sibiril. Photographie lavieb-aile août 2017.

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L'épée placée entre les jambes.

Emile Souvestre la désigne sous le nom de "jacquemart", synonyme rare de braquemard ou braquemart, nom d'une "épée large et courte à deux tranchants" devenu synonyme d'épée depuis Montaigne.

[Le mot braquemard apparaît au Moyen Âge et proviendrait du mot néerlandais désignant un couteau. Celui-ci devait ainsi être robuste avec une lame courte, large et forte. Il prend la signification d’épée dans la langue française grâce à Michel de Montaigne, qui emploie le mot braquemart pour traduire l’épée des escrimeurs allemands. Par extension, le mot a servi à désigner le pénis en argot.]

Cette épée très proche de celle portée à gauche mesure une soixantaine de centimètres. Ce qui est particulier, c'est la manière dont la poignée retrousse le bas de la cotte d'armes en deux plis qui lui forment un pavillon. Je ne m'éternise pas.


 

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Tombeau de Jean de Kerouzéré (vers 1460), kersanton, premier atelier du Folgoët. Église Saint-Pierre à Sibiril. Photographie lavieb-aile août 2017.

Tombeau de Jean de Kerouzéré (vers 1460), kersanton, premier atelier du Folgoët. Église Saint-Pierre à Sibiril. Photographie lavieb-aile août 2017.

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Les pieds chaussés de solerets posés sur un lion tenant un os.

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"Les pieds s'enroulent autour du corps d'un lion couché qui regarde vers lui, les pattes antérieures posées sur un os.

Cette façon d'enrouler les pieds et le geste des anges posant leurs mains avec sollicitude sur le cousin  et les bras du gisant se retrouvent aussi sur les tombeaux de Haute-Bretagne comme celui du seigneur Guillaume Le Voyer, mort en 1415, inséré dans le nu d'un mur de l'église de Trégomar dans les Côtes d'Armor." (Le Seac'h)

 

Ce lion est stéréotypé : avec sa gueule débonnaire, sa crinière méchée jusqu'à mi-corps, sa queue passant dans l'entre-pattes et étalant sur le dos son extrémité à trois pointes, et surtout l'os placé entres ses antérieures, c'est le "lion de crossettes", celui qui, à coté du dragon ou de l'Ankou, montre aux fidèles, sur le toit des églises et chapelles, que la mort menace chaque homme, qui doit veiller à s'assurer qu'il ne meure pas en état de péché.

Cet os n'a rien à voir avec celui qu'aurait dérobé un chien : il affirme la fonction psychopompe du lion, veillant à guider les défunts. 

Ce lion n'a rien à voir, non plus, avec le meuble héraldique des armes des Kerouzéré, puisqu'on le trouve au pieds de tous les gisants, depuis que l'art funéraire nobiliaire  a été établi par les sculpteurs des tombeaux des ducs de Bourgogne à Champmol.

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Tombeau de Jean de Kerouzéré (vers 1460), kersanton, premier atelier du Folgoët. Église Saint-Pierre à Sibiril. Photographie lavieb-aile août 2017.

Tombeau de Jean de Kerouzéré (vers 1460), kersanton, premier atelier du Folgoët. Église Saint-Pierre à Sibiril. Photographie lavieb-aile août 2017.

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LE SOUBASSEMENT ET ES ARMOIRIES.

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"Sur ses plaques sont figurées, en alternance, les armoiries de la famille — « de pourpre, au lion d'argent », — un casque orné de lambrequins et d'un cygne pour cimier surmontant un écusson couché figuré d'un lion. L'ensemble figure dans le même ordre des deux cotés, le lion en écu puis le casque, en partant de la tête du gisant. Le lion se retrouve ainsi à onze reprises sur le tombeau, neuf fois sur les trois faces visible du coffre du tombeau, le dixième aux pieds du tombeau, le dernier en bas-relief sur le bliaud de l'homme d'armes." (Le Seac'h)

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Le coté droit (par rapport au gisant).

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Coté droit du soubassement du tombeau de Jean de Kerouzéré (vers 1460), kersanton, premier atelier du Folgoët. Église Saint-Pierre à Sibiril. Photographie lavieb-aile août 2017.

Coté droit du soubassement du tombeau de Jean de Kerouzéré (vers 1460), kersanton, premier atelier du Folgoët. Église Saint-Pierre à Sibiril. Photographie lavieb-aile août 2017.

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Armoiries du coté droit du soubassement du tombeau de Jean de Kerouzéré (vers 1460), kersanton, premier atelier du Folgoët. Église Saint-Pierre à Sibiril. Photographie lavieb-aile août 2017.

Armoiries du coté droit du soubassement du tombeau de Jean de Kerouzéré (vers 1460), kersanton, premier atelier du Folgoët. Église Saint-Pierre à Sibiril. Photographie lavieb-aile août 2017.

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Le premier motif : le blason au cygne.

 

Il est décrit par Le Seac'h comme "un casque orné de lambrequins et d'un cygne pour cimier surmontant un écusson couché figuré d'un lion". Il reste à remarquer la présence du tortil au dessus du casque, et les étoiles timbrant le lambrequin.

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Armoiries du coté droit du soubassement du tombeau de Jean de Kerouzéré (vers 1460), kersanton, premier atelier du Folgoët. Église Saint-Pierre à Sibiril. Photographie lavieb-aile août 2017.

Armoiries du coté droit du soubassement du tombeau de Jean de Kerouzéré (vers 1460), kersanton, premier atelier du Folgoët. Église Saint-Pierre à Sibiril. Photographie lavieb-aile août 2017.

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Le deuxième motif : le lion

On regrette l'absence de couleur, car celle du champ du blason des Kerouzéré, le pourpre, est très rare :  elle ne se retrouve en Bretagne que dans trois cas : Kerangomar, Kerouzéré, et Tromanoir.

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Armoiries du coté droit du soubassement du tombeau de Jean de Kerouzéré (vers 1460), kersanton, premier atelier du Folgoët. Église Saint-Pierre à Sibiril. Photographie lavieb-aile août 2017.

Armoiries du coté droit du soubassement du tombeau de Jean de Kerouzéré (vers 1460), kersanton, premier atelier du Folgoët. Église Saint-Pierre à Sibiril. Photographie lavieb-aile août 2017.

 

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2°) Le coté gauche du gisant.

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Le coté gauche du soubassement du tombeau de Jean de Kerouzéré (vers 1460), kersanton, premier atelier du Folgoët. Église Saint-Pierre à Sibiril. Photographie lavieb-aile août 2017.

Le coté gauche du soubassement du tombeau de Jean de Kerouzéré (vers 1460), kersanton, premier atelier du Folgoët. Église Saint-Pierre à Sibiril. Photographie lavieb-aile août 2017.

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3°) Le petit panneau du soubassement, coté tête.

Il porte le même blason incliné sous un heaume à cygne.

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Petit coté  du soubassement du tombeau de Jean de Kerouzéré (vers 1460), kersanton, premier atelier du Folgoët. Église Saint-Pierre à Sibiril. Photographie lavieb-aile août 2017.

Petit coté du soubassement du tombeau de Jean de Kerouzéré (vers 1460), kersanton, premier atelier du Folgoët. Église Saint-Pierre à Sibiril. Photographie lavieb-aile août 2017.

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SOURCES ET LIENS.

— Base Palissy : objet classé Monuments historiques 1922/01/28.

http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/palsri_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=IM29000914

http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/palsri_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=PM29001134

— BROUCKE (Paul-François), Sibiril, église Saint-Pierre, gisant d'Éon de Kerouzéré; base ARMMA

https://armma.saprat.fr/monument/sibiril-eglise-saint-pierre-gisant-deon-de-kerouzere/

— COPY (Jean-Yves, 1986, Art, société et politique au temps des ducs de Bretagne : les gisants hauts-bretons. Aux amateurs de livre, 294 pages, page 140.

— INFOBRETAGNE, "Sibiril":

http://www.infobretagne.com/sibiril.htm

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle , 1 vol. (407 p.) - 1 disque optique numérique (CD-ROM) : ill. en coul. ; 29 cm ; coul. ; 12 cm . Note : Index. - Notes bibliogr., bibliogr. p. 373-395 Rennes : Presses universitaires de Rennes , 2014 Éditeur scientifique : Jean-Yves Éveillard, Dominique Le Page, François Roudaut. Pages 91-92.

— Bulletin SAF 1914 page 18 :

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207714b/f81.image

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Published by jean-yves cordier - dans Gisants kersanton Sculpture

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  • : Le blog de jean-yves cordier
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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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