Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
21 janvier 2024 7 21 /01 /janvier /2024 16:20

Les sculptures extérieures (XVe siècle, vers 1442-1480) de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët : héraldique  ducale, et consoles des niches à dais.

.


 

 

 

.

Les articles sur la chapelle Saint-Fiacre, Le Faouët :

Et dans l'église du Faouët.

.
.
PRÉSENTATION.

.

1. Un mécénat ducal.

Le chantier de la chapelle Saint-Fiacre est à rapprocher de celui de la chapelle de Kernascleden, portant au transept  les armes de Jean V et de son épouse Jeanne de France (décédée en 1433), chantier peut-être débuté en 1420, mais terminé en 1453 (dédicace). La forme du clocher de Saint-Fiacre, le porche sud ainsi que la sculpture témoignent de l'activité d'un même atelier avec Kernascléden.

Kernascléden avait été précédé par un autre chantier bénéficiant du mécénat ducal de Jean V, celui de Notre-Dame de Quimperlé (v. 1425-1435).

À la fin du XVe siècle sera élevée la chapelle Saint-Herbot, relevant du même mécénat ducal, cette fois de François II et Anne de Bretagne).

Dans ces quatre cas, les armoiries et emblèmes ducales sont sculptées sur les façades, comme déjà à la collégiale du Folgoët (consacrée en 1423), à Runan (vers 1437) et sur les porches de la cathédrale de Quimper (1424-1433), associées à celles des grands seigneurs et prélats bretons.

.

2. La construction.

Précédée par un hôpital fondé en 1436 par le seigneur de Boutteville (une pierre porte l'inscription : L'AN 1436 FUT FAIT CEST OSPITAL PAR C (BOUTE) VILE ), la chapelle Saint-Fiacre débuta au milieu du XVe siècle, mais l'érosion trop prononcée de l'inscription de fondation de la façade ouest ne nous permet pas de connaître la date exacte de celle-ci. Un mandement de Jean V, signé et daté du Faouët en 1442, ne faisant aucune allusion au chantier de la chapelle, laisse penser que cette date en est postérieure. 

Le pignon du chevet porte un complexe héraldique, présentée ici, où se reconnaissent les emblèmes des ducs de Bretagne, mais ceux-ci  ne permettent cependant pas de les attribuer avec certitude à Jean V (duc de 1399 à 1442) ou à l´un de ses successeurs, François Ier (1442-1450), Pierre II (1450-1457), Arthur III ou François II (1458-1488), les armes sculptées au chevet de Saint-Fiacre. Quoi qu´il en soit, la date certaine de 1480 portée par le jubé avec la signature de son auteur, Olivier Le Loergan, donne le terminus ad quem du chantier.

Les armes des Boutteville figurent sur un panneau héraldique de la face est de leur oratoire seigneurial, mitoyen au panneau ducal du chevet, et, plus modestement, sur le côté sud du chevet . Jean de Boutteville (1385-1463), fils de Bizien et époux d'Isabeau de Penhoët était seigneur du Faouët jusqu'en 1463, suivi par Jean de Boutteville (1405-) époux d'Alix de Coëtquénan puis par  Jean de Boutteville baron du Faouët et Marie de Kerimerc'h qui fondèrent en 1489 la chapelle Sainte-Barbe. Leur fils Louis et son épouse Jeanne du Chastel placèrent leurs armes vers 1512 sur la tribune et les vitraux de la chapelle Sainte-Barbe  et sur les sablières et les vitraux  de Saint-Fiacre.

.

 L´iconographie des sauvages, apparemment peu utilisée par les ducs bretons, figure toutefois sur un sceau de Jean IV entre 1370 et 1378, et la représentation de la bannière de Bretagne surmontant les armes ducales se retrouve sur les Portes Mordelaises à Rennes, reconstruites au XVe siècle en même temps que l´enceinte de la ville. Ces références ne permettent cependant pas d´attribuer avec certitude à Jean V ou à l´un de ses successeurs, François Ier, Pierre II, Arthur III ou François II, les armes sculptées au chevet de Saint-Fiacre. Quoi qu´il en soit, la date certaine de 1480 portée par le jubé avec la signature de son auteur, Olivier Le Loergan, donne le terminus ad quem du chantier. La verrière est du bras sud a conservé les deux tiers de ses panneaux, dont le style de la fin du XVe siècle semble confirmer l´achèvement du chantier à cette date. Sans préjuger de la réalisation complète ou non du programme décoratif de l´édifice à l´époque gothique, la totalité du reste des verrières date du milieu du XVIe siècle et le réseau de la moitié des fenêtres a été entièrement refait à la même époque.

L´édifice semble n´avoir fait l´objet d´aucune campagne de travaux entre le XVIe et le XIXe siècle : les archives totalement inexistantes jusqu´à cette époque ne renseignent guère. Durant la seconde moitié du XIXe siècle, plusieurs séries de travaux d´assainissement tentent de remédier au problème récurrent de l´humidité de la chapelle qui nuit à la conservation du jubé. Ce dernier fait l´objet entre 1862 et 1866 d´une restauration peu convaincante qui remplace des panneaux disparus par des pastiches sans grâce, puis d´une nouvelle intervention en 1951 qui supprime les apports inesthétiques du XIXe siècle et enfin d´une dernière et récente restauration, exigée par un taux d´humidité alarmant, qui a tenté de retrouver l´esprit de la polychromie originelle.

 

 

 

 

 

 

Motifs héraldiques H en rouges. Consoles figurées * en vert.

 

.
 

 


 

.

.

I. MOTIFS HÉRALDIQUES H1 (EFFACÉS) ET INSCRIPTIONS DE LA FAÇADE OUEST.

.

Au dessus du portail de la façade ouest, se trouvent une niche à dais (vide) placée au dessus du fleuron, et trois fausses baies ogivales soulignées d'une accolade à choux frisés, qui devaient accueillir des emblèmes et blasons, et, pour celle de droite du moins, un cartouche à inscription gothique.

 

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe) de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

.

 

.

.

.

Cartouche de gauche.

Le cartouche est vide, mais une banderole en position basse indique une inscription effacée. L'accolade s'appuie sur des masques.

.

 

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe) de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe) de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe) de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe) de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

.

.

Cartouche de droite de la façade occidentale. Armoiries buchées et inscription non déchiffrée.

L'accolade vient reposer, à droite, sur un masque bifrons, et , à gauche, sur un blason muet.

On lit à la fin de l'inscription : LAN sans avoir accès au chronogramme.

.

 

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe) de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe) de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe) de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

.

.

II. H2. LE PANNEAU HÉRALDIQUE DE LA SACRISTIE. Face Est, fenêtre du premier étage.

.

Decrivons d'abord cette sacristie :

.

" Le pignon de la sacristie élargit le chevet. La sacristie n'a pas de contrefort. Cependant l'arête de son angle nord-est est chargée d'une niche à dais que couronne un pinacle" (Wikipedia)

La sacristie actuelle est l'ancien oratoire seigneurial des Boutteville, communiquant avec le chœur par un hagioscope. Il s'agit en fait de deux oratoires seigneuriaux superposés. Description :

"Dans le mur nord du choeur, une porte ouvre sur une petite pièce dont la fonction récente de sacristie n´est certainement pas d´origine : cet espace comporte un petit autel, une crédence ainsi qu´une fenêtre basse que son appui presque au ras du sol signale comme un guichet destiné à recevoir la communion agenouillé, dispositions qui permettent d'y reconnaître un oratoire seigneurial. L´escalier qui mène à la pièce de l´étage est moderne et il est difficile de savoir l´emplacement et la forme de celui d´origine, si toutefois il en existait un. À l´étage, une fenêtre à coussièges* ouverte dans le pignon est, une cheminée dans le mur gouttereau nord et enfin, dans le mur surplombant le chœur, une baie actuellement murée qui formait hagioscope*, portant encore sur son linteau les armes des Boutteville, indiquent un autre oratoire seigneurial. Des photographies prises lors de l´enquête de l´Inventaire en 1966 montrent, entre l´oratoire de l´étage et la vis d´escalier, contre le mur nord du chœur, une coursière extérieure en dalles de granite sur corbeaux moulurés. Cette disposition, qui avait sans doute été assez fortement restaurée lors du remontage du mur ouest de la sacristie en 1911, présentait toutefois le grand intérêt de conserver la distribution ancienne de l´étage de l´oratoire. La présence d´un système de coursière semblable sur la façade principale du logis du château du Saint, résidence habituelle de la famille de Boutteville, aujourd´hui détruite, confirmerait l´authenticité du dispositif disparu de Saint-Fiacre."

"Entre 1911 et 1919, le mur ouest de la sacristie menaçant ruine a été refait entre 1911 et 1919. Le mur ouest de la sacristie est alors percé d'une porte au rez-de-chaussée permettant un accès direct depuis l'extérieur. Au-dessus, une autre porte est créée associée à deux fenêtres à meneaux. Cette porte ouvrant alors sur une autre création ; une coursière portée par des consoles de pierre reliant l'étage de la sacristie à l'escalier en vis du bras nord. Cette disposition a été supprimée lors des travaux de restauration des années 1970."

 

.

Plan de la sacristie.

 

.

Vue de l'escalier et de la tribune depuis le chœur. Photo lavieb-aile.

.

Fenêtre murée du mur nord du chœur surmontée des armes des Boutteville : les tenants sont des lions (ou mieux des éopards lionnés) rampants.

.

 

.

 

 

.

Chœur côté nord, Photo lavieb-aile 2023.

.

Vue générale de la sacristie, façade est.

.

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe) de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

.

.

.

Le panneau héraldique.

Sur la façade est, au dessus de fenêtres, un ensemble héraldique rectangulaire est coiffé d'une accolade gothique. Les deux tenants sont des hommes sauvages, barbus, aux cheveux longs, aux jambes et pieds nus. Le caractère sauvage est rendu par les lignes sinueuses du vêtement, pourtant à pans croisés tenus par un bouton.

Les hommes sauvages soutiennent un écu en bannière, aux meubles buchés.

À Runan, un écu, également buché, est présenté par deux hommes sauvages (H9 de mon article). De même à l'église de Champeaux sur des boiseries du XVIe siècle.

En l'abbaye de Daoulas, un homme sauvage présente l'écu de Léon dans la charpente de l'église.

.

Bizarrement, ce panneau a été peu décrit. Dans la notice de 1965, il est écrit "sous une accolade flamboyante, un couple désormais mutilé soutient un blason martelé." Pourquoi parle-t-on ici d'"un couple", et, au dessus de la maîtresse-vitre, de "sauvages", alors que c'est l'inverse que l'on observe? Et pour quoi J.J. Rioult ne décrit-il pas cette pierre, et qualifie-t-il le couple du complexe ducal de "sauvages"?  

Lefèvre-Pontalis se contente d'écrire : "Un autre écu s'y trouve ".

.

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe) de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe) de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

.

.

Sur ce cliché, il est possible de deviner la pointe des cinq fuseaux des Boutteville. 

.

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe) de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe) de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

.

.

Détail d'un sauvage.

.

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe) de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

.

.

III. PANNEAU HÉRALDIQUE DU CHEVET. Sommet de la maîtresse-vitre.  Armes ducales H3 dont les tenants sont un couple nu, avec un cimier  au lion. Lions portant la bannière ducale.

.

 

"Au-dessus de la maîtresse-vitre, l´axe du pignon est marqué par l´importante composition des armes ducales qui occupe toute la hauteur depuis la pointe de la baie jusqu´au sommet du pignon et dont la qualité est encore perceptible, malgré les méfaits de l´érosion. Le fort relief de l´ensemble, les attitudes gracieuses du couple de sauvages qui tiennent l´écu, le lion du cimier traité de trois quarts et la bannière ducale légèrement penchée et flottant au vent confèrent à cette grande composition héraldique une dimension plastique qui affirme de façon brillante un message hautement politique."

 

"Les armes sculptées sur le pignon du chevet, parfois attribuées à tort aux Boutteville, et que Léon de Groër a justement restituées au duc, reprennent tous les éléments héraldiques dont usait celui-ci mais y ajoutent au-dessus de l´écu, sous le heaume, une hermine passante au naturel, et de chaque côté un couple de sauvages servant de tenants, et enfin au sommet du heaume deux lions tenant la bannière au champ d'hermine de Bretagne.

L´iconographie des sauvages, apparemment peu utilisée par les ducs bretons, figure toutefois sur un sceau de Jean IV entre 1370 et 1378, et la représentation de la bannière de Bretagne surmontant les armes ducales se retrouve sur les Portes Mordelaises à Rennes, reconstruites au XVe siècle en même temps que l´enceinte de la ville. Ces références ne permettent cependant pas d´attribuer avec certitude à Jean V ou à l´un de ses successeurs, François Ier, Pierre II, Arthur III ou François II, les armes sculptées au chevet de Saint-Fiacre. " (J.J. Rioult)

.

 

 

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe) de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe) de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe) de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

.

.

Le panneau : le couple tenant le blason.

.

Les deux personnages sont figurés de profil en partie basse, puis de trois-quart et enfin de face pour leur visage. L'homme n'est pas velu, mais porte une barbe carrée. La femme n'est pas velue, ses cheveux sont longs.

.

.

 

 

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe) de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

.

.

J.-J.  Rioult qualifie les tenants de "sauvages" alors que je les décrirais plutôt comme un couple "au naturel", nus.

Le sceau de Jean IV entre 1370 et 1378 montre de veritables "sauvages", barbu et velus, qui ressemblent assez bien à ceux du panneau de la sacristie.

.

Sceau de Jean IV entre 1370 et 1378, base Sigilla.

.

L'homme semble écarter le lambrequin qui prend son origine d'un cordon coiffant le casque.

Ils tiennent un blason incliné pointe à droite, orné en moyen-relief d'une hermine au naturel, passante,  colletée d'une cape . Là encore, nous pouvons comparer avec les deux sceaux secrets de Jean V . L'écu est incliné pointe à droite, il est frappé d'hermines (au lieu de porter une hermine au naturel) et le cimier porte, dans les deux cas, un lion.

a) L'hermine passante.

L'hermine passante est présente également sur les autres chantiers du duc Jean V :

— Sur la façade et en frise, ou dans le porche des Apôtres à la Collégiale du Folgoët, où elle traverse les spires d'une banderole portant la devise A MA VIE :

http://www.lavieb-aile.com/2017/04/la-collegiale-notre-dame-du-folgoet.iv.les-emblemes-devises-et-marques-des-ducs-de-bretagne-1423-1505.html

— Sur le porche sud de la cathédrale de Quimper

https://www.lavieb-aile.com/2020/01/le-portail-sud-de-la-cathedrale-de-quimper.html

— Sur les sablières de l'église haute de Quimperlé  avec la date de 1430: hermine passante colletée de la jarretière dans une frise où est inscrit la devise A MA VIE.

http://www.lavieb-aile.com/article-les-sablieres-et-poin-ons-de-l-eglise-notre-dame-et-saint-michel-de-quimperle-123158720.html

—  Sur la façade de la chapelle de Quilinien à Landrévarzec : 

http://michel.mauguin.pagesperso-orange.fr/Les%20armoiries%20dans%20la%20chapelle%20de%20Quilinen.pdf

 

— Sur la façade méridionale de l'église de Runan, et sur la maîtresse-vitre.

https://www.lavieb-aile.com/2022/06/la-facade-meridionale-de-l-eglise-de-runan-et-ses-armoiries.html

https://www.lavieb-aile.com/article-la-maitresse-vitre-de-l-eglise-de-runan-22-123343694.html

— Sur le gable du porche de la chapelle Saint-Herbot :

http://www.lavieb-aile.com/2017/04/l-enclos-paroissial-de-saint-herbot-a-plonevez-du-faou-vi.le-porche-sud-1498-1509-par-le-second-atelier-du-folgoet-l-exterieur-et-le

— Sur la façade de l'église Notre-Dame-de-Grâces à Guingamp :

https://www.lavieb-aile.com/2023/03/retour-en-graces-cotes-d-armor-les-motifs-heraldiques-de-l-eglise-notre-dame-de-graces.html

Mais nous n'avons pas d'exemple d'écu avec l'hermine au naturel. 

Par contre, nous ne trouvons pas ici l'emblème de François II, repris par sa fille, la cordelière franciscaine présente sur le jubé de Saint-Fiacre.

Les cornes bovines du casque sont bien visibles sur ces sceaux, ce qui est moins le cas sur le panneau de Saint-Fiacre où elles se confondent un peu avec les pattes des lions.

.

Sceau du secret de Jean V, 1409. Base Sigilla.

.

Sceau du secret de Jean V 1420-1425, base Sigilla.

 

.

 

 

.

 

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe) de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

.

.

c. La tête de lion du cimier et les deux lions tenant la hampe de la bannière.

.

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe) de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

.

.

c. La bannière frappée d'hermines.

.

Ses bords sont frangés. On compte neuf hermines.

.

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe) de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les panneaux héraldiques (2ème moitié XVe) de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

 

.

.

III. LE BLASON DES BOUTTEVILLE H4, CONSOLE DE LA NICHE DU CONTREFORT MÉDIAN DU CÔTÉ SUD DU CHEVET.

.

On  retrouve aussi ces armoiries, d'argent à cinq fusées de gueules posées en fasce, dans le chœur au dessus de la baie murée du côté nord, formant hagioscope, comme montré supra. Ici, la partie basse de l'écu, et des cinq fusées, ont été brisées.

.

 

Les consoles (2ème moitié XVe) des niches de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les consoles (2ème moitié XVe) des niches de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les consoles (2ème moitié XVe) des niches de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les consoles (2ème moitié XVe) des niches de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

.

.
IV. CONSOLE AVEC UN BLASON MUET PLACÉ SUR UN DRAGON.

.

 

Les consoles (2ème moitié XVe) des niches de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les consoles (2ème moitié XVe) des niches de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les consoles (2ème moitié XVe) des niches de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les consoles (2ème moitié XVe) des niches de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

.

.

V. QUELQUES CONSOLES DES NICHES À DAIS.

"L´élévation sud présente une alternance d´avancées et de retraits de proportions variées qui, comme autant de temps forts et de temps faibles, rythment la composition, et frappe par son unité de style que renforce l´emploi de contreforts ornés de niches à dais et dont le sommet en glacis à quatre pans, forme moderne massivement employée sur le chantier de Kernascléden, sert de socle à des pinacles aigus posés à 45°. Quelques légères différences entre le choeur et le bras sud suggèrent une évolution. Tandis que les consoles des contreforts du choeur sont ornées de feuilles refouillées, celles du bras sud sont sculptées de personnages grotesques jouant avec des chiens, mais surtout la petite porte qui donne accès directement dans le choeur présente encore de grêles colonnettes à peine perceptibles comportant bases prismatiques en flacon et minuscules chapiteaux, modèle sans doute repris des transepts de Quimperlé, alors que celle qui est murée dans le mur ouest du bras sud, dont l´arc externe anguleux vient se fondre dans les piédroits sans chapiteau et les pinacles latéraux atteignent la hauteur du fleuron sommital, témoigne d´une évolution stylistique indéniable semblable à celle constatée sur le porche sud. Enfin, au-dessus de la petite porte du choeur, la superposition d´une niche à dais et d´une rose, percée pour l´élégance du motif, distinguent l'accès réservé au clergé et au seigneur supérieur. " (J.J. Rioult)

.

1.Façade sud, pignon du croisillon, détail du contrefort sud, angle sud-ouest, console de la niche. Homme (ou femme) tenant devant lui la patte antérieure de deux animaux (chiens? lièvres ?).

 

Le personnage au visage lunaire, au nez épaté et au sourire béat est coiffé d'un très large chapeau et porte une collerette crénelée ; ses genoux sont serrés mais  jambes sont écartées. Cela pourrait être un fou. Il tient réuni devant lui l'une des pattes antérieures de deux animaux, probablement des chiens, comme pour qu'ils se saluent. Le museau de l'animal de gauche est brisé. Les pattes postérieures sont larges, sans griffes,  et diffèrent des pattes de chiens.

Une scène semblable est sculptée au dessus du porche occidental de la chapelle Saint-Herbot à Plonévez-du-Faou.

.

Les consoles (2ème moitié XVe) des niches de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les consoles (2ème moitié XVe) des niches de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les consoles (2ème moitié XVe) des niches de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les consoles (2ème moitié XVe) des niches de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les consoles (2ème moitié XVe) des niches de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les consoles (2ème moitié XVe) des niches de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

.

.

2. Niche du contrefort sud du bras du transept sud. Homme ou femme tenant dans sa bouche la queue d'un animal fantastique (dragon?).

.

Il s'agit plutôt d'une femme, à visage lunaire comme sur la console précédente, et nue (ou revêtue de chausses très ajustées mais marquant le milieu du pied droit), coiffée d'une sorte de chaperon à extrémité trifide. Dans un  geste  équivoque, elle place dans sa bouche la queue d'un dragon dépourvue de pattes postérieures.

.

 

Les consoles (2ème moitié XVe) des niches de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les consoles (2ème moitié XVe) des niches de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les consoles (2ème moitié XVe) des niches de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les consoles (2ème moitié XVe) des niches de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les consoles (2ème moitié XVe) des niches de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les consoles (2ème moitié XVe) des niches de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

.

.

3.Niche du contrefort sud-ouest du porche sud.

.

 

 

Les consoles (2ème moitié XVe) des niches de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les consoles (2ème moitié XVe) des niches de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

.

.

4. Niche du contrefort nord-ouest du bras du transept nord (perpendiculaire au mur nord). Visage de femme portant la coiffe.

.

Là encore, le visage de la femme est très rond, ses yeux sont globuleux à grosses paupières, les commisures labiales sont accentuées. Elle porte une coiffe associant un bourrelet et un linge tuyauté, faisant retour sous la gorge.

Ce visage évoque celui d'une console intérieure de la chapelle.

.

.

Elle évoque aussi les visages féminins caricaturés des sablières :

.

Photo lavieb-aile 2023

.

Photo lavieb-aile 2023

.

Photo lavieb-aile 2023

.

 

Photo lavieb-aile 2023

.

Photo lavieb-aile 2023

.

Photo lavieb-aile 2023.

 

.

Les consoles (2ème moitié XVe) des niches de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les consoles (2ème moitié XVe) des niches de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les consoles (2ème moitié XVe) des niches de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les consoles (2ème moitié XVe) des niches de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les consoles (2ème moitié XVe) des niches de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les consoles (2ème moitié XVe) des niches de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

.

.

SOURCES ET LIENS.

.

 

 

— BONNET, Philippe, RIOULT, Jean-Jacques. 2008, l'architecture  gothique en Bretagne.

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/l-architecture-gothique-en-bretagne/edf099cf-f62b-4e87-a606-c2469d8ae1ab

— GROER (Léon de). L'architecture gothique des XVe et XVIe s. dans les anciens diocèses de Quimper et de Vannes. Etude de quelques ateliers. Thèse Ecole des Chartes, 1943. Doc dactylographié inédit, non consulté.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3370857s/f1.item.texteImage

—LEFEVRE-PONTALIS (Eugène), 1914. Le Faouët, chapelle de Saint-Fiacre, dans Congrès archéologique de France, LXXXIe session tenue à Brest et à Vannes en 1914 par la Société française d´Archéologie, Paris, 1919, p. 348-355.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4224131z/f512.item

- RIOULT (Jean-Jacques), 2021 , MOIREZ (Denise), 1965, 1969, 2021, Notice de l'Inventaire général IA00008411 réalisé en 1965.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA00008411

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/4613b595-0f59-4fae-8e14-169027523909

—Etude d'inventaire sur le canton du Faouët, 1965 :

https://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00008411_01.pdf

https://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00008411_02.pdf

—Cantons Le Faouët et Gourin. Inventaire topographique. Paris, Impriimerie Nationale 1975, p 43-50. 

.

Partager cet article
Repost0
Published by jean-yves cordier - dans Sculptures Héraldique XVe siècle Chapelles bretonnes. Le Faouët.
16 août 2023 3 16 /08 /août /2023 22:10

Les statues (atelier du Folgoët, granite, traces de polychromie,  XVe siècle) de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Saint Christophe, sainte Catherine, sainte Marie-Madeleine, saint Fiacre, Jean V ou personnage en armure,  saint Yves, saint Faron, martyre d'Apolline.

.

Les articles sur la chapelle Saint-Fiacre, Le Faouët :

Et dans l'église du Faouët.

 

.

On s'agacera peut-être du nombre de mes photographies. Mais c'est le seul moyen à ma disposition pour  palier à l'inspection directe  et ne pas passer à côté des détails importants.

.

.
.
I. Saint Christophe portant Jésus enfant Sauveur du Monde pour traverser le gué. Granite, traces de polychromie, XVe siècle.

.

— Sur l'iconographie de saint Christophe : Voir :

 

.

La statue occupe le coin nord-ouest de la nef, allongée au sol comme si elle attendait (depuis 1951) un emplacement meilleur. J'ai redressé mes photos pour mieux en rendre compte.  Elle est en leucogranite avec de rares traces de polychromie. Elle est mutilée, puisqu'il manque les jambes, le bâton et la tête du saint, ainsi que la tête de l'Enfant. Selon les auteurs de la notice de la base Palissy, elle serait du "XVIe siècle (?)" mais je pense qu'on peut l'estimer du XVe siècle (et même de la première moitié, par assimilation aux autres statues datées par E. Le Seac'h). Malgré les mutilations, elle est de très belle facture.

Le saint est de face, mais il traverse le gué dont l'eau est représentée, recouvrant ses pieds. Il tient du côté droit son bâton de passeur, écoté, mais on ne peut préciser si, comme le veut la tradition iconographique, ce bâton est en train de reverdir miraculeusement. Il est vêtu d'un manteau au dessus d'une robe boutonnée. La main gauche est posée sur la ceinture.

L'Enfant est vêtu d'une tunique laissant voir ses pieds. Il tient le globe terrestre de la main gauche, et entoure le cou de Christophe de son bras droit.

La présence de ce globe est capitale, puisque c'est parce que Jésus tient le monde avec lui que, malgré son allure d'enfant, il va peser si lourd que Christophe ne parvient plus à progresser dans le cours d'eau. Mais un acte de foi  sauve le passeur, et, miraculeusement, tandis que son bâton verdit, il gagne la rive opposée.

Un élément important de ce thème, c'est l'échange possible des regards entre Jésus et le passeur ; mais ici, nous ne savons pas si Christophe (Christophoros, "porteur du Christ") tourne la tête vers son passager.

Un autre élément de cette tradition, c'est la grande taille du saint, parfois figuré comme un géant.

.

 

 

 

 

Les statues du  XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du  XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du  XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du  XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

.
.
II. Sainte Catherine d'Alexandrie (premier atelier du Folgoët, granite anciennement polychrome, XVe siècle).

.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM56005831

.

La statue est adossée à la table d'offrande du bras nord de la nef, juste devant le saint Christophe allongé, et juste à côté de la statue de Marie-Madeleine.

La pierre est de même teinte que celle des autres statues qui l'entourent. La sculpture  date du XVe siècle. Elle mesure 1 mètre de haut, 25 cm de large et 26 cm de profondeur (Le Seac'h).

La sainte, à la taille très fine et à la belle poitrine, est vêtue d'un surcot à encolure ronde, si longue qu'elle ne dévoile qu'à peine ses chaussures pointues, et d'un manteau à manches très larges et dont le pan gauche fait retour vers le poignet droit. Sa main droite est posée sur le pommeau de l'épée qui longe sa jambe droite ; cette épée rappelle qu'elle subit la décollation.  Sa main gauche tient la roue, instrument de son supplice qu'elle surmonta miraculeusement. Une sangle oblique vers le bas et la gauche correspond à sa ceinture, comme le montre le gisant de Perronnelle de Boutteville, qui porte la boucle de ceinture bas sur la hanche.

La statue a été décrite par E. Le Seac'h page 68. Elle l'attribue au premier atelier du Folgoët (1423-1468), avec la statue de Marie-Madeleine et le groupe de Saint Sébastien entre les archers, et le personnage décapité en armure, mais aussi les gisants de Perronnelle de Boutteville et de Bertrand de Trogoff. Sa comparaison de sainte Catherine avec Perronnelle de Boutteville, qu'elle date vers 1425, l'incite à affirmer que les statues des saintes Catherine et Marie-Madeleine sont parmi les premières réalisées par l'atelier du Folgoët (1423-1468). Néanmoins, cette datation très précoce se heurte à celle de la chapelle. Enfin, l'encolure est ronde chez Catherine , mais en V chez Perronnelle et ches Marie-Madeleine...

Rappel :

 Un premier atelier dépendant du mécénat ducal attaché à la collégiale du Folgoët a travaillé entre 1423 et 1509, réalisant notamment l'autel des Anges, les Anges des façades, le porche des Apôtres, le tympan du porche occidental et de nombreuses statues de la collégiale du Folgoët, mais aussi le porche sud de la cathédrale Saint-Corentin de Quimper, le calvaire et le porche de Notre-Dame-de-Rumengol, le porche sud de l'église de La Martyre, la chapelle Notre-Dame du Kreisker à Saint-Pol-de-Léon, le gisant de Sainte-Nonne dans l'enclos paroissial de Dirinon, le gisant de Jean de Kérouzéré dans l'église Saint-Pierre de Sibiril, plusieurs statues de l'abbaye Notre-Dame de Daoulas, des sculptures en ronde-bosse à Kernascléden, Saint-Fiacre du Faouët, Quimperlé, etc.

Un second atelier ducal, qui a fonctionné entre 1458 et 1509 a réalisé entre autres le porche sud de Saint-Herbot et le porche de l'église paroissiale Saint-Jean-Baptiste de Plourac'h.

Deuxième rappel : les armoiries ducales, datées "pas plus tard que le milieu du XVe siècle", sont présentes sur le chevet de la chapelle. Le duc Jean V est passé au Faouët en 1442. La chapelle a été construite entre 1436 (date sur une pierre dont l' inscription mentionne la fondation d'un hôpital, en réemploi sur une maison au sud-ouest de la chapelle) et 1480 (date inscrite sur le jubé, installé postérieurement à la fin de la construction puisqu'un pilier a été retaillé).  Pour D. Moiriez et J.J. Rioult "la chapelle Saint-Fiacre est une œuvre caractéristique du rapide développement de l'art flamboyant selon des types originaux (*), en Bretagne dans les années 1440-1470, sous l'influence du milieu ducal." (*) comme, selon Léon de Groer, Kernascléden, Sainte-Noyale à Pontivy et Notre-Dame de Quimperlé.

 

.

La main droite, photographiée en vue de détail, est très élégamment sculptée, et se révèle comparable à celle de saint Faron (ci-dessous), ce qui tend à prouver que c'est le même sculpteur qui a réalisé toutes ces œuvres : la "même main".

.

Les statues du  XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du  XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du  XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du  XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du  XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du  XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du  XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

.
.
III. Sainte Marie-Madeleine (premier atelier du Folgoët, granite anciennement polychrome, XVe siècle).

.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM56005832

La statue, de même facture et de même matériau que les précédentes, mesure 95 cm de haut, 27 cm de large et 26 cm de profondeur. Elle est placée contre la banquette du mur nord du bas-côté, derrière la table d'offrande.

La tête, le haut des épaules, mais aussi un objet  tenu dans la main droite, sont brisés.

Marie-Madeleine, porte une robe très longue, à encolure en V, et un manteau épais. 

En multipliant les angles de vue, l'objet tenu en main droite se révèle être cylindrique, c'est donc bien un pot à onguent attribut de Marie-Madeleine.

La sainte tient entre ses mains sa chevelure divisée en deux nattes très longues et épaisses.

Du bas de la robe sortent les pointes menues de ses chaussures : ce qui confirme la datation au XVe siècle, avant 1475 environ.

Note. Une carte postale, ainsi qu'un cliché de la direction archéologique, montrent plusieurs têtes réunies sur la table d'offrande lors des travaux de restauration. Les têtes manquantes sur nos statues s'y trouvent-elles ? 

.

.

.

.

 

.

Les statues du  XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du  XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du  XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du  XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du  XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du  XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

.

.

Les chaussures pointues.

.

Les statues du  XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

.
.
IV. Sainte Marguerite. Granite, traces de polychromie, XVe siècle.

.

Cette statue n'est pas identifiée par un cartel sur place, et n'est pas décrite sur la base Palissy, ni même ailleurs. C'est vrai qu'il faut bien connaître le modèle iconographique intacte, dans lequel la sainte qui a été avalée par un gourmand dragon en sort pour avoir su percer une sortie de secours sur le dos de la bête (avec son crucifix, dit la légende) : c'est la scène de "sainte Marguerite issant du dragon". Puisque nous parlons ici du Maître du Folgoët, voici par exemple le groupe réalisé — en kersanton et non en granite— pour l'église du Folgoët :

.

 

Sainte Marguerite issant du dragon. Kersanton, traces de polychromie rouge, Atelier du Maître du Folgoët (1423-1433) ; Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

.

En partant de ce modèle, on interprète mieux la pièce sculptée qui est conservée ici, avec l'éventail des nervures de l'aile, la ponctuation des pustules venimeuses de l'échine,  les pattes griffues, la gueule affichant dans un sourire féroce sa dentition, la queue (qui s'élève en face postérieure) et, enfin, le début de la robe de la vierge martyre d'Antioche. 

.

.

Les statues du  XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du  XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du  XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

.
.
V. Saint Fiacre. Granite, traces de polychromie, XVe siècle.

Pas de description dans la base Palissy.

.

Même en réunissant les deux blocs brisés du buste, il n'en reste pas grand chose : la tête, les bras et les jambes sont manquantes. Mais, sur le côté droit, la pelle est conservée, permettant l'identification sûre du saint, patron de la chapelle. Du coup, on remarque le camail qui couvre les épaules, et qui appartient à l'habit du saint moine.

.

Les statues du  XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du  XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

.
.
VI. Personnage en armure (premier atelier du Folgoët, granite polychrome, XVe siècle, tête brisée).

.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM56005830

.

Il mesure 95 cm de haut, 30 cm de large et 26 cm de profondeur. La tête et le bras droit sont manquants. Comme le montre la figure, il prend place sous un dais gothique sur un culot du pilier nord de la nef, à deux mètres du lot des statues précédentes.

L'homme est en armure complète, recouverte d'un tabard et d'une cape. Le bouclier, rectangulaire mais brisé, est porté au bras gauche, comme c'est la règle pendant le combat. L'épée est au côté gauche, tenue par la main gauche, tandis que la main droite devait être posée sur la poignée de la dague qu'on voit encore au côté droit.

Les chaussures ou solerets de l'armure sont à la poulaine, nous sommes  bien au XVe siècle, et le granite clair (un peu plus jaune peut-être) est le même que pour les œuvres précédentes.

Il pourrait s'agir (E. Le Seac'h) d'une représentation du duc de Bretagne Jean V, la représentation étant en effet similaire  à celle, également en granite, du porche nord de l'église Notre-Dame de Quimperlé. Ce porche nord avait été ajouté à l'édifice suite à une donation le 11 juillet 1418 de ce duc pour célébrer la naissance de son fils Pierre. Il daterait des années 1420-1450. 

.

Les statues du  XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du  XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du  XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du  XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

.

.
.
VII. Saint Yves présentant un panonceau à inscription. Granite polychrome, XVe siècle. Tête et main gauche brisées.

.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM56005829

.

Situation : angle sud-ouest du bras sud du transept. H = 95 ; la = 40 ; pr = 25

.

Malgré les têtes et parties brisées, nous allons depuis le début de belle statue en belle statue, toutes du XVe siècle, et celle-ci ne fait pas exception : elle est remarquable par sa polychromie et notamment par un très beau bleu. Le saint est principalement identifié par les hermines de sa cotte talaire et par le camail à capuche qui couvre les épaules .

Mais la gestuelle n'est pas habituelle à ce saint, et le geste d'argumentation est absent. De la main droite, il désigne l'inscription d'un panonceau. La main gauche était levée.

L'inscription est effacée, ou presque effacée, elle semble encore capable de nous dire quelques mots, si on voulait bien se donner les moyens de l'étudier. Le panneau est séparé par des bourrelets en trois registres. Trois lignes de lettres noirs sont inscrites sur le registre médian. Je crois lire ----prigen--- et puis à la fin --lan mil -- ???

.

 

 

Les statues du  XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du  XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du  XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du  XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du  XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du  XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

.
.
VIII. Saint évêque (saint Faron ?). Granite polychrome, XVe siècle. Mains et tête brisés.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM56005828

Hauteur 115 cm, largeur 35 cm, profondeur 25 cm.

Est-ce saint Faron, évêque de Meaux, qui, comme le représente la verrière de la vie de saint Fiacre, accorda à celui-ci l'emplacement pour bâtir son ermitage ?

Vêtu de la chasuble rouge à croix jaune (or?) et d'une cotte talaire laissant dépasser la pointe de ses chaussures à la poulaine confirmant la datation du XVe siècle, il lève le bras droit pour tracer une bénédiction, et tient sa crosse dont l'extrémité est brisée.

 

.

.

Les statues du  XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du  XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du  XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du  XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du  XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

.
.
IX. Martyre de sainte Apolline. Pierre polychrome, quatrième quart XVe siècle .

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM56000269

.

La sainte est suspendue par ses cheveux à une potence. Les deux bourreaux sont armés de tenailles et lui arrachent les dents.

La sainte : robe rouge et or mouchetée, à encolure retctangulaire, serrée par une ceinture : chemise à encolure en V

Les bourreaux : bonnets coniques, tunique à découpes  festonnées triangulaires, culotte courte sur des chausses ajustées.

.

Les statues du  XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

Les statues du XVe siècle de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

.

.
X.La table d'offrande (?) : un système d'écoulement.

 

.

.

La table d'offrande de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

La table d'offrande de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

La table d'offrande de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

La table d'offrande de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

La table d'offrande de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

La table d'offrande de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile 2023.

.

SOURCES ET LIENS.

.

—GROER (Léon de). L'architecture gothique des Xve et XVIe s. dans les anciens diocèses de Quimper et de Vannes. Etude de quelques ateliers. Thèse Ecole des Chartes, 1943. Doc dactylographié inédit.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3370857s/f1.item.texteImage

 — LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle , 1 vol. (407 p.) - 1 disque optique numérique (CD-ROM) : ill. en coul. ; 29 cm ; coul. ; 12 cm . Note : Index. - Notes bibliogr., bibliogr. p. 373-395 Rennes : Presses universitaires de Rennes , 2014 Éditeur scientifique : Jean-Yves Éveillard, Dominique Le Page, François Roudaut. Pages 69 et 314.

 

—LEFEVRE-PONTALIS (Eugène),  1914. Le Faouët, chapelle de Saint-Fiacre, dans Congrès archéologique de France, LXXXIe session tenue à Brest et à Vannes en 1914 par la Société française d'Archéologie, Paris, 1919, p. 348-355.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4224131z/f512.item

— MOIREZ ( Denise),  Rioult (Jean-Jacques), 1965, La chapelle Saint-Fiacre du Faouët,  Dossier IA00008411 de l'Inventaire général du patrimoine.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-fiacre-le-faouet/4613b595-0f59-4fae-8e14-169027523909

Présentation :

http://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00008411_01.pdf

http://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00008411_02.pdf

 

— Le Faouët et Gourin. Inventaire topographique. Paris, 1975, p 43-50.

 

Partager cet article
Repost0
Published by jean-yves cordier - dans Sculptures Le Faouët. Inscriptions Atelier ducal du Folgoët
2 août 2023 3 02 /08 /août /2023 18:17

Les ex-voto de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët : cinq tableaux peints à l'huile au XVIIe siècle exposés dans le bras gauche du transept.

.

 

.

Voir sur Le Faouët :

.

a. La chapelle Sainte-Barbe et ses vitraux:

.

b. Les articles sur la chapelle Saint-Fiacre:

.

c. Chapelle Saint-Sébastien, Le Faouet.

.

d. Eglise du Faouët.

.

e. le Musée du Faouët.


 

.

.

.

PRÉSENTATION.

Je ne trouve aucune description patrimoniale des cinq tableaux peints avec la mention EX VOTO et la figure de sainte Barbe dans des nuées, suspendus dans le bras gauche du transept sous la tribune, hormis celui qui, daté de 1683, fait l'objet d'une notice succinte IM56002730 par Denise Dufief en 2009. Celui-ci est classé depuis 1939.

Les autres tableaux sont-ils classés également ? Certains, exposés en 2011, ne le sont plus. Une campagne de restauration est-elle en cours ?

N'ayant pas trouvé de réponse en ligne à mes questions, je dois me contenter de les présenter et de les décrire.

Tous ont la même taille (environ 90 cm x 135 cm), tous sauf un sont peints sur un support à quatre planches horizontales entre deux planches verticales, tous font apparaître la figure de sainte Barbe dans des nuées sur un des coins supérieurs et l'inscription EX VOTO dans un des coins inférieurs, tous ont un cadre assez identique et sont entourés de baguettes dorées.

Tous les paysans portent la même veste de drap blanc, les mêmes chausses (bagou), les mêmes guêtres boutonnées et le même chapeau rond à guides sur des cheveux longs bouclés.  Mais je m'attacherai à déceler certaines différences dans ces similitudes.

 

Tous les paysans et paysannes portent des sabots de bois.

Toutes les paysannes portent la même coiffe blanche à pans cassés encadrant le visage en rayon d'abeille, la plupart une chemise blanche et un corsage, toutes un ample tablier.

Car nous sommes ici, au Faouët, dans un pays qui a adopté la giz fouen de Cornouailles, sauf dans l'emprunt du costume masculin qui est du pays Pourlet.

Il est curieux de remarquer que R.Y. Creston, dans Le costume breton, cite spécifiquement, parmi les territoires importants de la giz-fouen, "Sainte-Barbe au Faouët" (p.80).

Voir sur ce costume :

 

http://www.collections.musee-bretagne.fr/resultat.php?index[]=repr&value[]=%22Costume+de+Basse-Bretagne%2C+Mouton+blanc%22&nr=1&bool[]=

 

https://www.lavieb-aile.com/article-bulat-pestivien-lutrin-anthropomorphe-en-costume-breton-97565171.html

https://www.lavieb-aile.com/article-guiscriff-lutrin-anthropomorphe-en-costume-breton-94968003.html

https://www.lavieb-aile.com/2015/09/la-tribune-des-peches-capitaux-de-la-chapelle-saint-yves-a-priziac.html

.

.

1)° Ex-voto dédié à sainte Barbe : incendie d'une étable, trois paysans agenouillés.

.

L'étable est en feu : le cochon et quatre boeufs sont sortis. La maison principale est indemne. Les occupants sont agenouillés face à sainte Barbe qui, dans des nuées, intercède pour eux, tenant la palme du martyre. Elle porte une robe blanche et un manteau rouge.

La sainte est invoquée contre la foudre, cause principale des incendies.

.

 

 

Les ex-voto peints de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photographie lavieb-aile.

Les ex-voto peints de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photographie lavieb-aile.

.

.

Les deux femmes portent la coiffe ou capot à quatre pans et deux rabats devant la gorge. Leur robe à manche courte est rouge, au dessus d'une chemise fermée aux poignets par trois boutons. La seconde femme porte un tablier à rabat pectoral.

L'homme porte une culotte noire non plissée et des bas gris, mais surtout une veste de drap blanc, à manches, boutonnée aux poignets, à lisière brodée de rouge ( ou bien :au dessus d'un gilet rouge).

                                                                       

.

.

Les ex-voto peints de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photographie lavieb-aile.

Les ex-voto peints de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photographie lavieb-aile.

.

.

3°) Ex-voto dédié à sainte Barbe : un homme sauvé de la noyade dans le bief d'un moulin à roue. Peinture à l'huile sur bois.

.

Tandis qu'un homme porte secours à un autre homme vêtu de rouge qui est en train d'être emporté par le fort courant du bief, une femme âgée, vêtue de noir, est agenouillée pour prier. Une autre femme, également agenouillée, invoque sainte Barbe en levant les bras et et en regardant le ciel. Précisément, la sainte apparaît dans une nuée. Elle porte, comme précédemment, la robe blanche et le manteau rouge, elle tient la palme, et ses cheveux sont noirs.

 

Les ex-voto peints de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photographie lavieb-aile.

Les ex-voto peints de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photographie lavieb-aile.

.

.

Nous pouvons supposer que le moulin se trouvait sur le cours de l'Ellé, et que la chapelle qui est représentée dans les bois soit celle de Sainte-Barbe. En effet, deux moulins sont signalés précisément en contre-bas de la chapelle sur la carte de Cassini de 1784, et un figure toujours, avec la mention Moulin à papier du Grand-Pont, sur la carte Scan 1950 d'IGN.

La vue serait donc prise  d'est vers l'ouest.

En 1780, Ogée signalait au Faouët les moulins " de Barrigan, de Rerzen, du Mur, du Guel, de Diarnelez, à  eau; moulin à papier du Grand-Pont".

Comme nous voyons une route traverser la rivière (ou du moins le bief) sur un pont, je propose de localiser la scène au "Grand Pont". Sans garantie, mais cela permet d'imaginer que la femme que nous voyons est Catherine Le Gorgeu :

"Les vestiges du moulin du Grand-Pont sont encore présents à proximité de la retenue d'eau et du chemin de randonnée.Le moulin d'en bas situé en contrebas, en aval, a disparu. Trois moulins sont identifiés, à proximité les uns des autres, autour du Grand-Pont, sur la rive droite de l’Ellé qui sépare le Faouët de Priziac. Il est difficile de déterminer avec exactitude le nom de tous les maîtres papetiers qui ont dirigé, suivant les époques, chacun des moulins ainsi que ceux des ouvriers qui y étaient attachés. Il semble que parfois leur gestion fut autonome. Les moulins ont été dirigés par des familles liées entre elles. L'acte de naissance, le 12 juillet 1669, de Marc Le Gorgeu, fils de François, indique que la marraine, Catherine, sœur de François, demeure aux moulins à papier du Faouët, ce qui indique qu'au moins deux de ces moulins fabriquaient déjà du papier à cette époque. Dans la première moitié du XVIIème siècle, plusieurs patronymes de papetiers figurent sur les registres de la paroisse. Aucun élément écrit n'a pu toutefois apporter la preuve de la profession de ceux-ci. L'importance de la localité semble cependant indiquer que les seigneurs du Faouët aient soutenu bien plus tôt, comme à Priziac et à Lignol, la fabrication du papier nécessaire aux actes de leur juridiction. " (Caroline Leroy-Deniel)

.

Carte de Cassini, Gallica

.

IGN/Scan 1950

.

Carte IGN

 

.

Les ex-voto peints de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photographie lavieb-aile.

Les ex-voto peints de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photographie lavieb-aile.

.

.

La femme porte la coiffe, un tablier ou devantier rouge à rabat, et une robe noire ouverte sur la poitrine, et une chemise blanche ourlée de noir aux poignets.

L'homme porte le costume masculin du Pays Pourlet dit gwennedour, ou "mouton blanc"  associant la veste (chupenn) de drap blanc et le gilet  (jiletenn) noir, largement pourvu de boutons de cuivre, ainsi que la ceinture large (gouriz) en cuir  à fermeture en cuivre ciselé.

.

Les ex-voto peints de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photographie lavieb-aile.

Les ex-voto peints de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photographie lavieb-aile.

.

.

3°) Ex-voto dédié à sainte Barbe : début d'un incendie dans les maisons d'un hameau, quatre paysans agenouillés . Peinture à l'huile sur bois.

.

Le feu a détruit le toit d'un petit bâtiment et s'étend aux maisons voisines, couvertes de chaume a priori.

Une fois encore, sainte Barbe est appelée à la rescousse : c'est la patronne des pompiers !

Deux hommes sont déjà à genoux, un autre, plus jeune, joint  les mains.

Ils portent le chapeau rond à guide , les sabots , les guêtres à quatre boutons de cuivre, la culotte large (bagou braz), et la veste blanche, au dessus d'un gilet rouge (ou bien ourlée de rouge?) à quatre boutons dorés aux poignets, comme dans le premier tableau.

Mais nous voyons clairement les rangées de boutons de la veste elle-même, boutons qui deviendront de plus en plus nombreux en pays Pourlet selon la mode des "mille boutons".

La femme porte une jupe ou un devantier rouge et un corselet vert à manches. Et la coiffe locale, bien entendu.

.

Les ex-voto peints de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photographie lavieb-aile.

Les ex-voto peints de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photographie lavieb-aile.

.

.

4°) Ex-voto dédié à sainte Barbe : naufrage d'un trois-mâts . Peinture à l'huile sur bois.

.

L'agencement des planches du tableu est différent mais la composition est la même que pour les autres tableaux, avec la mention EX VOTO et sainte Barbe dans le coin opposé.

Un peintre s'était-il installé  pour proposer aux pèlerins cette production?

.

Dans une tempête, de fortes lames couchent deux trois-mâts et les menacent de naufrage. Un homme, un officier de marine en costume rouge et perruque, implore la sainte.

Les ex-voto peints de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photographie lavieb-aile.

Les ex-voto peints de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photographie lavieb-aile.

Les ex-voto peints de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photographie lavieb-aile.

Les ex-voto peints de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photographie lavieb-aile.

.

.

5°) Ex-voto dédié à sainte Barbe : Marie-Jacquette Guegant de Kerbiquet sauvée après sa chute de son carrosse. Peinture à l'huile sur bois, 1683.

.

Selon la notice IM56002730 cette peinture à l'huile de 90 cmx 135 cm, classée en 1939, représente dans un Ex-voto à sainte Barbe datant de 1683,  Marie-Jacquette Guegant de Kerbiquet épouse de Nicolas François du Fresnay, chevalier, seigneur marquis du Faouët : sur un fond de paysage, Marie Jacquette chute, depuis une voiture à attelage, tandis que  sainte Barbe  apparaît en providence dans une nuée.

François du Fresnay, baron du Faouët, par son mariage avec Jacquette-Marie Guégant, l'unique héritière du chevalier Claude Guégant.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM56002605

.

La cloche "Claude Marie" de l'église paroissiale du Faouët  notice IM56002605 porte l'inscription  C.M. BENEDICAT A.V.D.I.B. MARITEAU RECTORE DU FAOUËT NOMINATA AB ILLUSTRISSIMIS D.D.C. DE GUEGANT DE ; 2 : K (ER) BIGUET ET D.M. DVFRESNAY DE DERNOTHON EX CONSENSU ILLUSTRI VIRI D.D. NICOLAI F DU FRESNAY D. MARCHIONIS DU FAOUËT ANNO 1681 ; 3 : I LE SOVEF FONDEUR

Elle a été commandée à l'occasion du mariage de Nicolas François du Fresnay et de Jacquette Marie Guegant de Kerbiquet, et fondue en 1681 par Julien Le Soueff.

Le manoir de Kerbiquet est situé à Gourin, au lieu-dit Kerbiquet. Le manoir actuel a été construit entre 1564 et 1580 par Louis Guégant, procureur royal de Gourin. La seigneurie de Kerbiquet appartient à la famille Guégant de 1445 à 1663. Elle passe à François du Fresnay, baron du Faouët, par son mariage avec Jacquette-Marie Guégant, l'unique héritière du chevalier Claude Guégant. En 1754, le manoir devient la propriété de Jean Joseph Euzennou de Kersalaün

  • https://laperenne-zine.com/articles.php?lng=fr&pg=570
  • https://fr.wikipedia.org/wiki/Manoir_de_Kerbiquet

.

Description.

.

Devant une colline boisée au sommet duquel nous distinguons un manoir, un carrosse jaune et noir passe sur une route. Il est tiré par un (ou deux) cheval dirigé par un valet en livrée rouge à parements et boutons or, et tricorne. Deux autres domestiques sont grimpés à l'arrière. 

Le carrosse possède deux vitres et a priori deux portières, dont l'une est ouverte. C'est là, pour ce que nous voyons, la cause de la chute de la baronne, qui est étendue par terre, les bras écartés. Elle est vêtue de mousseline rose, on devine des colliers et bracelets de perles ou brillants sur ses bras nus. Elle porte une perruque.

Un homme, sans doute son mari le baron François du Fresnay, accourt vers elle : il porte un costume bleu, une chemise à jabot, et un tricorne.

 .

 

 

Les ex-voto peints de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photographie lavieb-aile.

Les ex-voto peints de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photographie lavieb-aile.

Les ex-voto peints de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photographie lavieb-aile.

Les ex-voto peints de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photographie lavieb-aile.

.

.

SOURCES ET LIENS.

.

— COPY (Jean-Yves), MENOU (Jean-Claude), MOIREZ (Denise) ; BOISSÉ (Claude), CADIOU (Jacqueline), 1965 RIOULT (Jean-Jacques) 2021, Dossier IA00008412 de l'Inventaire et Etude d'inventaire sur le canton du Faouët:

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/b745903b-0b22-4047-90d0-10125fed6231

— DUFIEF (Denise) ; QUILLIVIC (Claude), 1992, 2009-2010, Notice Palissy IM56002709

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM56002730

Partager cet article
Repost0
Published by jean-yves cordier - dans Peinture. Chapelles bretonnes. Le Faouët. Ex-voto.
2 août 2023 3 02 /08 /août /2023 18:08

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët.

.

Voir sur Le Faouët :

.

a. Les vitraux de la chapelle Sainte-Barbe , Le Faouët:

.

b. Les articles sur la chapelle Saint-Fiacre, Le Faouët :

.

c. Chapelle Saint-Sébastien, Le Faouet.

.

d. Eglise du Faouët.

.

e. le Musée du Faouët.

.

 

PRÉSENTATION.

.

La chapelle Sainte-Barbe adopte un plan atypique adapté à un site  exceptionnel à mi-pente d'un ravin: elle est dépourvue de nef, et uniquement composée d'un "transept" et d'une abside à pans coupés. Elle fut débutée en 1489 et achevée, pour le gros-œuvre, en 1512. Ses vitraux datent de la première moitié du XVIe siècle.

Jean de Boutteville en fut le premier commanditaire principal, suivi par son fils Louis, comme en témoignent leurs armoiries placées, avec celles de leurs alliés, sur les nervures des voûtes, au sommet des arcs formerets de l'abside, dans les vitraux et sur la tribune seigneuriale. En 1495, la seigneurie du Faouet avait été érigée en baronnie au profit de Jean par la duchesse-reine Anne. De sa femme Marie de Kerimerc'h, épousée en 1463, il eut deux enfants, Catherine, et Louis, vicomte de Coëtquenan, décédé en 1539.

Une tour d'escalier hors-œuvre, dans l'angle sud-ouest de ce transept, contient un escalier en vis accessible depuis l'intérieur de la chapelle : ce dernier conduit à une tribune en bois, contemporaine de l'édifice, tribune seigneuriale qui pouvait aussi servir pour des musiciens, puis au sommet de la tour où deux portes devaient ouvrir sur une coursière périphérique, à la base du toit qui ne fut peut-être jamais réalisée.

.

Description.

Dans le bras gauche de la chapelle, la tribune en bois avec traces de peinture bleue est  portée par trois colonnes. Le garde-corps haut de 1,10 cm est composé de panneaux pleins (sauf trois ajourés avec des décors à pampre, à réticule et à hermines dans un réseau de cordelières dont deux en retour) ; les deux panneaux pleins portent un décor d'anges musiciens (harpe et rebec), les autres ne sont pas sculptés et remplacent probablement des panneaux d'origine. Les panneaux sont séparés par des candélabres et des pinacles. Une frise  court sur les parties supérieure et inférieure, sculptée en bas-relief en partie haute  d'une scène de Renart et la poule poursuivi par un moine ; d'un couple d'animaux fantastiques enlacés ; d'anges présentant un phylactère ; d'un dragon face à un lion, de rinceaux à fruits et en partie basse de deux anges présentant un médaillon à tête de mort ; de rinceaux et entrelacs ; et d'anthropomorphes hybrides s'affrontant derrière des boucliers. Une statue de sainte Barbe occupe l'angle sud.

Sous le sommier de la tribune, à la base des montants, six anges en vol portent les écus de la famille fondatrice de la chapelle, celle de Boutteville, et de leurs alliances.

Cette tribune classée en 1912 est datée du premier quart du XVIe siècle, après 1512

La voûte de pierre qui surmonte la tribune porte également des écus des Boutteville, des Du Chastel et mi parti Boutteville et Chastel avec l'inscription datant l'achèvement de la voûte en 1512.

On rapprochera cette tribune de celle édifiée à peu près à la même époque, mais en pierre, dans la chapelle Notre-Dame de Quelven en Guern débutée vers 1490.

Le décor des deux frises sculptées s'inspire de celui des sablières des chapelles et églises bretonnes contemporaines,  à charpente.

D'après J.J. Rioult 2021.

.

 

 

 

.

.

VUES D'ENSEMBLE.

.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

.

.

I. LA FRISE SUPÉRIEURE.

.

Description de droite à gauche.

.

 

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

.

.

Deux pièces de volutes feuillagées.

.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

.

.

Un moine encapuchonné brandissant une branche et désignant Renart vers sa droite.

.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

.

.

Renart surgissant des feuillets d'un  livre où il se cachait et bondissant vers la poule.

.

C'est une autre version de l'épisode fameux de Renart prêchant aux poules, représenté sur le jubé (1480) de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët ou sur les sablières (1600-1608) de la chapelle Saint-Sébastien du Faouët. Mais aussi sur les sablières (1508) de Notre-Dame de Grâces, de celles (1500-1506) de l'église de Plourac'h ou de la chapelle Notre-Dame-du-Tertre de Châtelaudren (fin XVe) ou de celles, plus tardives (v. 1574), de Bodilis.

En effet, au lieu de montrer Renart rejetant son déguisement de moine et se précipitant depuis sa chaire vers son auditoire de volailles, le goupil bondit des pages d'un livre, leçon de morale incitant à se méfier non plus des prêcheurs, mais des écrits fallacieux attirant les fidèles vers des mœurs ou des croyances contraires aux recommandations de l'Église.

Le livre est ouvert, et les pages (à cette époque, nous pouvons les imaginer imprimées) sont tournées vers le spectateur.

Nous pouvons comprendre pourquoi le moine criait haro sur le roux animal.

.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

.

.

Deux animaux fantastiques hybrides enlacés par le cou.

.

Ils ressemblent par leurs ailes, leur cou et leur bec, à des oiseaux, et par leurs pattes à des lions ou des dragons.

.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

.

.

 

Deux anges déployant un phylactère encore à demi replié.

.

Le phylactère présentait certainement au public une inscription votive ou datée, ou une sentence, une oraison ou une devise.

.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

.

.

Un dragon.

.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

.

.

Un lion.

.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

.

.

Rinceau à deux fleurs en grelot grillagé.

.

Ces fleurs ou fruits semblenet s'inspirer d'un modèle naturel que je n'ai pas identifié.

.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

.

.

II. LA FRISE INFÉRIEURE.

.

.

.

Deux anges allongés présentant un médaillon à tête de mort entouré d'une collerette. Un "miroir de la mort " ?

.

Le médaillon incite le spectateur à méditer sur sa fin dernière.

Nous pouvons noter que c'est en 1519 (date proche de celle, estimée, de cette tribune) que Jehan Larcher a publié à Plougonven le Mirouer de la Mort, poème en langue bretonne de préparation à la mort. La page de titre de l'édition de 1575 est ornée d'une gravure de ce miroir.

.

Le Mirouer de la mort, en breton, auquel doctement et dévotement est trecté des quatre fins de l'home, c'est à sçavoyr de la mort, du dernier jugement, du très sacré Paradis et de l'horible prison de l'Enfer et ses infinis tourments.

.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

.

.

 

Deux créatures anthropomorphes à corps et queue feuillagés s'affrontant à l'abri de rondaches, tout en tenant un rinceau à  fleurs à quatre pétales.

.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

.

.

Un acrobate en renversement postérieur jambes écartées, réunissant les tiges d'un rinceau. La face et le postérieur ont été bûchées, témoignant du caractère obscène de cette posture, bien que le personnage soit vêtu d'une culotte.

.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

.

.

III. LES PANNEAUX SCULPTÉS :  DEUX ANGES MUSICIENS ET UN PANNEAU AJOURÉ À PAMPRES.

.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

.

.

1.L'ange joueur de harpe (dix cordes visibles).

.

Les anges sont debout, les genoux légèrement fléchis, vêtus d'une aube de chœur à amict, bouffante à la taille. Leurs cheveux sont longs. La répartition des plumes est bien détaillée et naturaliste.

Le joueur de harpe tourne la tête vers son compagnon, dans une posture inspirée.

.

 

 

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

.

.

2.L'ange joueur de rebec (ou vièle piriforme à archet).

.

L'instrument semble monoxyle, il est piriforme avec une caisse large percée de deux ouies en parenthèse. On compte quatre ou six cordes. Le manche se termine par une crosse, et nous ne voyons pas de chevilles.

.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

.

.

3. Panneau ajouré à pampres de vigne.

.

C'est peut-être un symbole eucharistique. Il me semble abusif de voir dans les vrilles des pampres une représentation de la cordelière franciscaine, adoptée comme emblème par François II et sa fille Anne de Bretagne.

Je n'ai pas photographié les deux panneaux ajourés du retour d'angle, de même motif.

.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

.

.

IV. LE RETOUR D'ANGLE.

Il n'a pas été photographié, hormis cette photo qui montre un cerf affrontant un dragon ou du moins un animal fantastique.

.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2020.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2020.

.

.

V. LES SIX ANGES SCUTIFÈRES.

.

Les six anges sont représentés en vol, jambes repliées, portant l'aube à amict, comme ceux du jubé de la chapelle Saint-Fiacre construit en 1480. Leurs cheveux sont bouclés en boules.

Les blasons ont été bûchés mais on voit encore un peu le tracé des meubles.

.

Ange n°1.

Armes pleines de Boutteville  d'argent à cinq fusées de gueules posées en fasce.

 

.

 

 

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

.

.

Ange n°2.

Armes mi parti Boutteville et ? [du Chastel]

.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

.

.

Ange n°3.

Armes mi parti Boutteville et ?

 

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

.

.

Ange n°4.

.

Armes pleines de Boutteville.

.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

.

.

Ange n°5.

.

Armes mi parti Boutteville et  du Chastel fascé d'or et de gueules de six pièces .

Cette alliance correspond à celle de Louis de Boutteville, seigneur du Faouët, fils de Jean,  avec Jeanne du Chastel, fille d'Olivier et de Marie de Poulmic. Ils se sont mariés en 1498. C'est donc bien eux qui sont seigneurs du Faouët en 1512 lors de la fin de la construction des voûtes , ce sont donc aussi eux qui sont vraisemblablement un peu plus tard les commanditaires de cette tribune seigneuriale.

Jeanne du Chastel est représentée, avec ses armes Boutteville/Chastel sur la baie 2 de la chapelle Sainte-Barbe, derrière son époux, agenouillés en donateurs devant la Vierge. Louis est présenté par saint Fiacre et Jeanne par Marie-Madeleine.

On trouve aussi ce blason mi parti Boutteville/Chastel sur le tympan de la baie n°1, et sur la jupe de la donatrice de la lancette A de la baie n°1.

.

Baie 2 , Verrière de la Transfiguration, Chapelle Sainte-Barbe, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

.

.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

.

.

Ange n°6.

.

Armes mi parti Boutteville et ?

 

.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

.

.

VI. LES ARMOIRIES DE LA VOÛTE.

.

L'ange portant l'inscription de fondation et les armes de Boutteville.

L'inscription indique : LAN : MIL : Vdz : XII : FUT : FAICT : CESTE : VOUTE.

.

.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

.

.

Ange à la chevelure bouclée en trois rangs de boules latérales présentant les armes des Talhouët d'argent à trois pommes de pin de gueules, affectées d'un lambel.

 

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

.

.

Écartelé à identifier, à trois feuilles de houx ( Toulbodou ?) et six fasces à la cotice brochant le tout.

.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

.

.

VII. LA STATUE DE SAINTE BARBE.

.

Elle tient en main droite la palme du martyre et en main gauche un livre signalant sa maîtrise des sciences théologiques et philosophiques, tandis que son attribut, la tour aux trois fenêtres témoignant de son attachement pour le dogme de la Trinité, est derrière elle.

.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

 

 

 

.

.

 

 

SOURCES ET LIENS.

.

— COPY (Jean-Yves), MENOU (Jean-Claude), MOIREZ (Denise) ; BOISSÉ (Claude), CADIOU (Jacqueline), 1965 RIOULT (Jean-Jacques) 2021, Dossier IA00008412 de l'Inventaire et Etude d'inventaire sur le canton du Faouët:

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/b745903b-0b22-4047-90d0-10125fed6231

— DUFIEF (Denise) ; QUILLIVIC (Claude), 1992, 2009-2010, Notice Palissy IM56002709

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM56002709

— DUHEM (Sophie), 1997, Les sablières, images, ouvriers du bois et culture paroissiale au temps de la prospérité bretonne, XVe-XVIIe s. Presses Universitaires de Rennes 385 p.-[16] p. de pl. en coul. Note : Bibliogr. p. 367-379. Notes bibliogr. Index . Voir pages 19, 169 (licorne), 226 et 227 (cornemuse), 238 (moissonneur), 241 (écureuil et lapin).

 — DUHEM (Sophie), 1998, "«Quant li goupil happe les jélines... », ou les représentations de Renart dans la  sculpture sur bois bretonne du XVe au XVIIe siècle"  Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1998  Volume 105  Numéro 1  pp. 53-69 http://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1998_num_105_1_3972

 

Partager cet article
Repost0
26 août 2022 5 26 /08 /août /2022 20:38

Le retable de Saint-Sébastien (granite polychrome, vers 1450, atelier du Folgoët)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët.

.

 

a. Les articles sur la chapelle Saint-Fiacre, Le Faouët :

.

b. Les vitraux de la chapelle Sainte-Barbe , Le Faouët:

 

.

c. Chapelle Saint-Sébastien, Le Faouet.

.

d. Eglise du Faouët.

.

e. le Musée du Faouët.

.

.

PRÉSENTATION.

.

Tous les jubés ou clôtures de chœur que j'ai visité en Bretagne comportent, de chaque côté, une table d'offrande. C'est donc le cas pour le jubé de la chapelle Saint-Fiacre, le plus ancien des jubés en bois de Bretagne (1480).

On (j'ignore qui et depuis quand, cf. lithos) a placé sur la table d'offrande de droite une statue du duc Jean V agenouillé, tandis que celle de gauche accueille un retable en granite polychrome représentant le martyre de saint Sébastien. Ce dernier est déjà visible sur les lithographies de 1845 et de 1865 : est-ce son emplacement originel ? Avant même l'installation du jubé, qui est établi, sur le pilier, en s'encastrant dans une niche crédence antérieure ?

.

Léon Gaucherel (1816-1886) : Eglise Saint-Fiacre Le Faouët (lithographie, tirée chez Thierry frères à Paris, 1845)

.

.

Jubé de la chapelle Saint-Fiacre près du Faouët (Morbihan) - Lithographie de FICHOT, d’après un dessin de Félix BENOIST, publiée dans La Bretagne contemporaine, Nantes, 1865, t.II

.

 

.

D'après cliché GFreihalter Wikipedia

.

.

Ce retable provient de l'atelier ducal du Folgoët et sa datation est estimée par Le Seac'h vers 1450 : c'est dire son intérêt. En outre,  sa beauté m'émeut beaucoup, et répond, par sa peinture écaillée, à mon goût pour l'esthétique de l'usé, du fané et du souffrant.

.

Au même atelier dit du Folgoët, actif dès 1423, sous le mécénat du duc Jean V,  à la collégiale du Folgoët (1423-1468), aux porches en granite de la cathédrale de Quimper(1424-1442) et du Kreisker de Saint-Pol-de-Léon (1436-1472), de Kernascléden (1433-1464), de Quimperlé (1420-1450) et de Notre-Dame-des-Portes (1438) ou aux porches en kersanton de La Martyre et de Rumengol, est attribué le porche sud en granite de la chapelle Saint-Fiacre, daté par son style gothique flamboyant vers 1450.

C'est aussi au même atelier que sont attribués les deux gisants conservés en l'église du Faouët, datés vers 1425 et représentant Bertrand de Trogoff et son épouse Perronnelle de Boutteville.

.

Le retable de Saint-Sébastien (granite polychrome, vers 1450, atelier du Folgoët)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le retable de Saint-Sébastien (granite polychrome, vers 1450, atelier du Folgoët)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

.

Ce retable adossé à la pile nord-ouest de la croisée du transept et de la nef présente un haut-relief du martyre de saint Sébastien.

Il mesure 1,42 mètre de haut, 1,67 mètre de large et 24 cm de profondeur. Il est composé de trois hauts blocs principaux,  rectangulaires, et d'un appareillage en partie haute d'une dizaine de pierres. Il est mouluré sur les trois côtés non portants.

Les trois personnages en ronde-bosse sont placés sur des consoles de hauteur inégale, celle où est placée saint Sébastien étant la plus haute. Celle de droite est finement sculpté de croisillons, "une frise de feuilles de choux plates au dessin systématisé" pour Le Seac'h.

Les traces de polychromie sont abondantes et associent le blanc (pour les carnations), l'ocre jaune, le rouge (pour les lèvres), noir (pour les yeux), et un très beau bleu turquoise pour le tronc de l'arbre, les bas-de-chausses de l'archer de gauche et pour les feuilles et tiges des rinceaux.

.

Le thème : le martyre de saint Sébastien.

.

On sait que ce saint est invoqué pour lutter contre les épidémies de peste, au même titre que saint Roch, car les blessures de flèche évoquent les plaies et lésions de cette maladie. C'est dans le cadre de ce culte que sera construite, un siècle et demi plus tard (1598-1608) la chapelle Saint-Sébastien du Faouët lors d'épidémies de pestes.

On notera que la chapelle Saint-Fiacre s'est élevée près d'un ancien hôpital, ou un hébergement de pèlerins, dont témoigne une inscription lapidaire sur une maison voisine : LAN MIL CCCC XXXVI FUST FAIT CEST OSPITAL PAR C[BOUTE]VILLE. Il faut probablement attribuer aux Boutteville, famille normande passée dès le XIIIe siècle au service des ducs de Bretagne, l'introduction du culte de saint Fiacre, saint invoqué  contre les maladies de peau. Une fontaine située à 500 mètres de la chapelle a été redécouverte en 1979 ; il s'agit d'un ensemble exceptionnel de trois bassins, un véritable établissement thérapeutique dédié aux maladies de la peau" (J.J. Rioult 2021).

Le culte de saint Sébastien  est présent dans toute l'Europe. Et ses statues  sont aussi fréquentes dans les églises et chapelles que ses enluminures et prières d'invocations le sont dans les Livres d'heures.

https://www.persee.fr/doc/mefr_1123-9883_1997_num_109_2_3587

Il est représenté seul, les bras et les jambes liées à un arbre ou une colonne, et le corps nu transpercé de 5 à 7 flèches, ou bien entouré, dans la même posture, de deux archers bandant leur arc.

.

Description.

.

Saint Sébastien a les mains liées derrière le dos à un tronc d'arbre. Il est vêtu d'une simple culotte moulante à braguette distincte et ceinture serrée par deux lacets.

"Les côtes sont apparentes comme pour le Sébastien de Daoulas (atelier du Folgoët)  et celui du porche des Hommes de Kernascléden ( 1433-1464).

Son corps dégage une impression de vigueur caractéristique  de l'atelier avec un galbe musculaire marqué. Les cheveux sont coiffés en calotte, court sur le front et derrière les oreilles. Les yeux, le nez et les fossettes sont aux formes habituelles de l'atelier. Le pavillon des oreilles est large  comme sur les quatre évêques de la façade méridionale du Folgoët. Le saint esquisse un léger sourire qui est accentué par le carmin des lèvres et le sourcil  gauche en accent circonflexe." (E. Le Seac'h)

.

La description d'Emmanuelle Le Seac'h, dont la préoccupation majeure  et bien légitime est de rattacher diverses œuvres, dont celles-ci, à l'atelier du Folgoët pour en dresser le catalogue critique, attribue "l'impression de vigueur" et le galbe musculaire marqué au style de cet atelier, mais par contre, il me faut souligner que cette constitution athlétique est propre au sujet iconographique lui-même. Saint Sébastien, qui était considéré comme un Athleta Christi,  est  représenté depuis le XVe siècle torse et jambes nues, c'est un éphèbe apollinien dont la virilité est, sans jeu de mots, un attribut au même titre que sa beauté solaire. Mais cette virilité est ambiguë, atténuée par une androgynie des traits, et souvent mais non ici par un  de la posture en contrapposto.

Un autre attribut (outre l'arbre auquel il est attaché, les flèches et les archers) est ce "léger sourire" qui, tout en participant à la grâce du visage,  témoigne, dans les choix artistiques modérés, d'une belle indifférence aux blessures qui le frappent, et dans des choix plus accentués, de la satisfaction du saint de souffrir en martyre pour son Dieu.

 

.

Un élément remarquable est l'absence de flèches, ou d'orifice de flèches, sur le corps du saint.

.

 

 

 

 

Le retable de Saint-Sébastien (granite polychrome, vers 1450, atelier du Folgoët)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le retable de Saint-Sébastien (granite polychrome, vers 1450, atelier du Folgoët)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le retable de Saint-Sébastien (granite polychrome, vers 1450, atelier du Folgoët)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le retable de Saint-Sébastien (granite polychrome, vers 1450, atelier du Folgoët)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le retable de Saint-Sébastien (granite polychrome, vers 1450, atelier du Folgoët)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le retable de Saint-Sébastien (granite polychrome, vers 1450, atelier du Folgoët)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le retable de Saint-Sébastien (granite polychrome, vers 1450, atelier du Folgoët)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le retable de Saint-Sébastien (granite polychrome, vers 1450, atelier du Folgoët)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le retable de Saint-Sébastien (granite polychrome, vers 1450, atelier du Folgoët)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le retable de Saint-Sébastien (granite polychrome, vers 1450, atelier du Folgoët)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le retable de Saint-Sébastien (granite polychrome, vers 1450, atelier du Folgoët)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le retable de Saint-Sébastien (granite polychrome, vers 1450, atelier du Folgoët)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le retable de Saint-Sébastien (granite polychrome, vers 1450, atelier du Folgoët)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le retable de Saint-Sébastien (granite polychrome, vers 1450, atelier du Folgoët)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le retable de Saint-Sébastien (granite polychrome, vers 1450, atelier du Folgoët)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le retable de Saint-Sébastien (granite polychrome, vers 1450, atelier du Folgoët)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le retable de Saint-Sébastien (granite polychrome, vers 1450, atelier du Folgoët)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le retable de Saint-Sébastien (granite polychrome, vers 1450, atelier du Folgoët)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le retable de Saint-Sébastien (granite polychrome, vers 1450, atelier du Folgoët)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le retable de Saint-Sébastien (granite polychrome, vers 1450, atelier du Folgoët)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

.

.

"Les pommettes hautes et la vêture des deux soldats sont similaires à celles rencontrées à Quimperlé sur la statue du duc Jean V ou au Folgoët sur celles des Rois Mages. L'archer de droite porte un pourpoint long aux plis verticaux, resserrés à la taille par une ceinture plate aux manches à gigots fendues pour l'aisance. Il est coiffé d'une calotte ronde. Il est sculpté de face tandis que ses membres et sa tête sont de profil. La marque médiévale se reconnaît ici dans la difficulté  à rendre les mouvements, dans le hiératisme des corps et la grande schématisation des visages qui tendent vers l'épure." (E. Le Seac'h p. 68)

.

Le retable de Saint-Sébastien (granite polychrome, vers 1450, atelier du Folgoët)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le retable de Saint-Sébastien (granite polychrome, vers 1450, atelier du Folgoët)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le retable de Saint-Sébastien (granite polychrome, vers 1450, atelier du Folgoët)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le retable de Saint-Sébastien (granite polychrome, vers 1450, atelier du Folgoët)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le retable de Saint-Sébastien (granite polychrome, vers 1450, atelier du Folgoët)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le retable de Saint-Sébastien (granite polychrome, vers 1450, atelier du Folgoët)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le retable de Saint-Sébastien (granite polychrome, vers 1450, atelier du Folgoët)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le retable de Saint-Sébastien (granite polychrome, vers 1450, atelier du Folgoët)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

.

.

De chaque côté, des rinceaux à feuilles larges peints en bleu-vert s'élèvent de la gueule d'animaux, exactement comme sur les moulures des porches sculptés par l'atelier. Du côté droit, où le motif est le plus visible, on reconnaît un dragon ailé. 

.

Le retable de Saint-Sébastien (granite polychrome, vers 1450, atelier du Folgoët)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le retable de Saint-Sébastien (granite polychrome, vers 1450, atelier du Folgoët)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le retable de Saint-Sébastien (granite polychrome, vers 1450, atelier du Folgoët)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le retable de Saint-Sébastien (granite polychrome, vers 1450, atelier du Folgoët)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

.

.

"Celui de gauche porte un chaperon enturbanné à un pan aussi appelé chapeau à bourrelet et à crête. Sculpté de profil, il porte une armure dont le plastron est arrondi  dans le bas et fendu sur les côtés et au milieu. "(E. Le Seac'h p. 68)

.

Le retable de Saint-Sébastien (granite polychrome, vers 1450, atelier du Folgoët)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le retable de Saint-Sébastien (granite polychrome, vers 1450, atelier du Folgoët)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le retable de Saint-Sébastien (granite polychrome, vers 1450, atelier du Folgoët)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le retable de Saint-Sébastien (granite polychrome, vers 1450, atelier du Folgoët)  de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

.

ANNEXE : ICONOGRAPHIE.

.

Saint Sébastien, atelier du Folgoët, parc de l'abbaye de Daoulas. Photo lavieb-aile.

.

Statue en bois de saint Sébastien, chapelle de la Magdelene à Briec-sur-Odet. Photo lavieb-aile.

.

.

Eglise du Tréhou. Photo lavieb-aile.

.

 

Saint Sébastien, bois, XVIe siècle, chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photo lavieb-aile.

.

Saint Sébastien, kersanton. Photo lavieb-aile.
Calvaire de Saint-Ségal. Photo lavieb-aile.

.

Entrée triomphale de la chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photo lavieb-aile.

.

Entrée triomphale de la chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photo lavieb-aile.

.

Entrée triomphale de la chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photo lavieb-aile.

.

Entrée triomphale de la chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photo lavieb-aile.

.

 

Saint Sébastien, calvaire de la chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photo lavieb-aile.

.

 

archer, calvaire de la chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photo lavieb-aile.

.

archer, calvaire de la chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photo lavieb-aile.

 

.

 

 

.

Saint Sébastien, kersanton, porche de Ploudiry. Photo lavieb-aile.

.

Saint Sébastien, kersanton, atelier Prigent vers 1550. Chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photo lavieb-aile.

.

Saint Sébastien, kersanton, atelier Prigent vers 1550. Chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photo lavieb-aile.

.

Verrière de saint Sébastien, XVIe siècle, église de Plogonnec. Photo lavieb-aile.

.

Saint Sébastien, kersanton, vers 1640, Roland Doré, calvaire de la Croix-Rouge ou Creis Ru de Dirinon. Photo lavieb-aile.

.

.

.

SOURCES ET LIENS.

.

—GROER (Léon de). L'architecture gothique des Xve et XVIe s. dans les anciens diocèses de Quimper et de Vannes. Etude de quelques ateliers. Thèse Ecole des Chartes, 1943. Doc dactylographié inédit.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3370857s/f1.item.texteImage

 — LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle , 1 vol. (407 p.) - 1 disque optique numérique (CD-ROM) : ill. en coul. ; 29 cm ; coul. ; 12 cm . Note : Index. - Notes bibliogr., bibliogr. p. 373-395 Rennes : Presses universitaires de Rennes , 2014 Éditeur scientifique : Jean-Yves Éveillard, Dominique Le Page, François Roudaut. Pages 69 et 314.

 

—LEFEVRE-PONTALIS (Eugène),  1914. Le Faouët, chapelle de Saint-Fiacre, dans Congrès archéologique de France, LXXXIe session tenue à Brest et à Vannes en 1914 par la Société française d'Archéologie, Paris, 1919, p. 348-355.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4224131z/f512.item

— MOIREZ ( Denise),  Rioult (Jean-Jacques), 1965, La chapelle Saint-Fiacre du Faouët,  Dossier IA00008411 de l'Inventaire général du patrimoine.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-fiacre-le-faouet/4613b595-0f59-4fae-8e14-169027523909

Présentation :

http://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00008411_01.pdf

http://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00008411_02.pdf

Jubé :

http://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00008411_03.pdf

http://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00008411_04.pdf

Vitraux :

http://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00008411_05.pdf

— Le Faouët et Gourin. Inventaire topographique. Paris, 1975, p 43-50.

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
Published by jean-yves cordier - dans Sculptures Atelier ducal du Folgoët Le Faouët.
18 janvier 2016 1 18 /01 /janvier /2016 01:12

Les sculptures de la chapelle Saint-Fiacre au Faouët.

Le jubé de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. II. Le coté du chœur (coté est).

.

Le jubé de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. I. Le coté de la nef (Ouest). A. La clôture.

Le jubé de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. I. Le coté de la nef (Ouest). B. La tribune.

.

Voir les autres articles sur le patrimoine du Faouët:

a. Les articles sur la chapelle Saint-Fiacre :

b. Les vitraux de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët:

​c. Chapelle Saint-Sébastien

.

Le jubé de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. I. Le coté de la nef (Ouest). A. La clôture.

Le jubé de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. I. Le coté de la nef (Ouest). B. La tribune.

.

Voir les autres articles sur le patrimoine du Faouët:

a. Les articles sur la chapelle Saint-Fiacre :

b. Les vitraux de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët:

​c. Chapelle Saint-Sébastien

​.

.

Chœur de la chapelle Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

Chœur de la chapelle Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

.

A tout seigneur, tout honneur, débutons par le chœur.

— Et bien-sûr par le patron des lieux, Monsieur saint Fiacre.. Ah non?

— ...

— Vous me faites signe de commencer par votre Dame ? Ah, bien-sûr, la préséance va à la  Vierge à l'Enfant.

A droite du maître-autel, ce groupe en chêne de 1,24 m date de la fin du XVe, elle est donc contemporaine du Jubé et de la fin de la construction de la chapelle. La Vierge, élégamment hanchée, est coiffée d'un voile et d'une couronne royale, vêtue d'une robe rouge-pourpre et d'un manteau doré dont le large pan revient sur la manche droite. C'est à droite que cette Mère porte son Enfant, cheveux très court, en robe blanche, qui tient un livre ; son index droit suit avec attention un passage. Il s'agit sans-doute du même passage des Ecritures que Marie lisait, sur l'Annonciation du Jubé, celui d'Isaïe 7:14 qui annonçait  Ecce virgo concipiet, et pariet filium et vocabitur eius Emmanuel, Voici que la Vierge concevra et enfantera  un fils, et on lui donnera le nom d'Emmanuel (c'est à dire Dieu avec nous) . Comme cela sera chanté plus tard, Virga jesse floruit, Virgo deum genuit, la tige de Jessé a fleuri, la Vierge a enfanté d'un homme Dieu.

Tige, fleur, mais aussi fruit puisque la mère présente dans la main gauche un objet rond qui évoque une pomme, rappel du thème du jubé, celui de la Rédemption : par son Incarnation, le Christ rachête la faute d'Adam, le Péché originel concrétisé par le Fruit Défendu, la pomme. En même temps, cet objet rond est aussi le globe terrestre que tiendra le Christ Sauveur du Monde. La "pomme" a été dorée : jadis objet de désir, de gourmandise ou de concupiscence, elle  a désormais acquis  un statut sacré.

René Couffon a retrouvé les indices d' "une très nette influence flamande" : figure ovale de la Vierge, front bombé avec des sourcils très arqués, cheveux nattés sur le dos, haute couronne. Denise Moirez (Inventaire Général, 1975) discernait "une facture d'inspiration savante où l'influence allemande se manifeste dans la structure générale comme dans le traitement des plis. Dans tous les cas, l'une des plus belles Vierges de Bretagne.

 

 

Vierge à l'Enfant, chapelle saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

Vierge à l'Enfant, chapelle saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

.

 

Vierge à l'Enfant, chapelle saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

Vierge à l'Enfant, chapelle saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

.

Ecce Homo 

Sculpture en bois polychrome du XVIIIe siècle,  de 1,92 m, jadis placé dans une niche ou dais sculpté à gauche du maître-autel. Poignets liés, ceint de la couronne d'épines, il est seulement vêtu d'un pagne (le terme perizonium doit être reservé au Christ en croix) et du "manteau de pourpre" que mentionne l'évangile de Jean Jn 19:1-5: 

tunc ergo adprehendit Pilatus Iesum et flagellavit  et milites plectentes coronam de spinis inposuerunt capiti eius et veste purpurea circumdederunt eum  et veniebant ad eum et dicebant have rex Iudaeorum et dabant ei alapas [...]ut cognoscatis quia in eo nullam causam invenio et purpureum vestimentum et dicit eis ecce homo

Alors Pilate prit Jésus, et le fit battre de verges. Les soldats tressèrent une couronne d'épines qu'ils posèrent sur sa tête, et ils le revêtirent d'un manteau de pourpre; puis, s'approchant de lui, ils disaient: Salut, roi des Juifs! Et ils lui donnaient des soufflets.[...] Jésus sortit donc, portant la couronne d'épines et le manteau de pourpre. Et Pilate leur dit: Voici l'homme. 

 

Le long roseau que l'on voit dans la main droite est mentionné par l'évangile de Matthieu Mt 27:29-30 :

 et plectentes coronam de spinis posuerunt super caput eius et harundinem in dextera eius et genu flexo ante eum inludebant dicentes have rex Iudaeorum  et expuentes in eum acceperunt harundinem et percutiebant caput eius

 Ils tressèrent une couronne d'épines, qu'ils posèrent sur sa tête, et ils lui mirent un roseau dans la main droite; puis, s'agenouillant devant lui, ils le raillaient, en disant: Salut, roi des Juifs!  Et ils crachaient contre lui, prenaient le roseau, et frappaient sur sa tête.

 Le Gaffiot donne bien pour arundo, inis : "roseau". Il ne s'agit pas d'une extrapolation.

Ce manteau royal et ce sceptre végétal tourne ainsi en dérision la royauté de celui à qui le Sanhédrin reprochait de se dire Rex Iudaeorum, Roi des Juifs, et de menacer ainsi le pouvoir des Romains sur la Province de Judée (Iudaea).

.

 

 

Ecce Homo, chapelle saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

Ecce Homo, chapelle saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

.

 

Ecce Homo, chapelle saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

Ecce Homo, chapelle saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

.

Saint Fiacre.

Nous pouvons voir ici trois objets d'art et de culte.

D'une part, la console de granite, et les cinq fusées de gueules en fasces des armoiries  de Boutteville sur l'un des culots.

Puis la niche de 3,10 m,  à candélabres feuillagés sur les montants, surmontée d'un dais à quatre niveaux, qui fourmille de feuillages, de rinceaux à tête de chimères ou de licornes (1er niveau), de candélabres et rinceaux peuplés et de frise fleuronnée (2ème niveau), de fenêtre découpée à réseau  gothique et médaillons à l'antique (3ème niveau)  et même, tout en haut, de petits personnages et (?) de licornes autour d'un vase. 

Enfin la statue de bois polychrome de 1,41m, du XVIe siècle. Le saint est vêtu en moine, d'un scapulaire et cape noire sur la robe blanche. Il tient ses deux attributs, la pelle témoin de sa préoccupation de nourrir les malades qui le consultaient (c'est un saint thérapeute avant d'être un saint-jardinier), et le livre où il se réfugiait dans ses chères études et ses pieuses lectures lorsqu'on lui en laissait le temps. 

La pelle-bêche "modèle Saint-Fiacre" est caractéristique, mais elle n'est pas bien représentée ici : elle est en bois, mais le tranchant en métal la prolonge en écusson. J'en ai vu une, datant du 18e, au Musée de Grenoble, qui a dû lui appartenir : je l'ai reconnue tout de suite.

.

Niche et statue de saint Fiacre, chapelle saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.
Niche et statue de saint Fiacre, chapelle saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

Niche et statue de saint Fiacre, chapelle saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

.

 

Niche et statue de saint Fiacre, chapelle saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

Niche et statue de saint Fiacre, chapelle saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

LE TRANSEPT.

Bras nord .

 Sainte Apolline et ses bourreaux.

C'est une statue en pierre du XV-XVIe siècle où la sainte est attachée par les cheveux à une potence, tandis que ses mains sont attachées dans le dos et que ses deux bourreaux, armés de tenailles, sont en train de lui arracher les dents. D'ailleurs, une belle molaire est encore entre les mors d'une de ces pinces.

Le martyre de sainte Apolline, chapelle saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

Le martyre de sainte Apolline, chapelle saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

.

Le martyre de sainte Apolline, chapelle saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

Le martyre de sainte Apolline, chapelle saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

Sainte Anne.

 

Sainte Anne, chapelle saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

Sainte Anne, chapelle saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

.

Bras sud du transept

Saint Antoine.

C'est saint Antoine l'anachorète, le fondateur de l'érémitisme chrétien, et représenté avec la longue barbe , la coule ou cuculle qui recouvre sa tête et descend sur son dos, sa canne en T ou plutôt en Tau et son petit cochon, qui sont toutes ses richesses, tous ses attributs.

Mais pourquoi un Tau ? Pourquoi un petit cochon ?

Rien à voir avec la vie du saint, en Égypte au IVe siècle. Mais avec l'Ordre Hospitaliers des Antonins, fondé après qu'un seigneur du Dauphiné ait ramené dans l'actuelle Isère les reliques du saint, lesquelles faisaient merveilles contre le Mal des Ardents, le feu de Saint-Antoine. Cette maladie était due à un champignon du seigle Claviceps purpurea qui vous donnait (et donne toujours) des hallucinations, car il est riche en acide lysergique (révisez l'article sur le LSD). Les moines antonins ignoraient cela, mais savaient qu'une alimentation équilibrée, riche en viande et en légumes, détournait les patients d'une mono-consommation de céréales contaminés. Ils obtinrent le privilège (exorbitant à l'époque) de la circulation de leur élevage de porcs dans les rues des villages, où ils se nourrissaient des eaux grasses et autres ordures. On reconnaissait les porcs des Antonins (et les moines eux-mêmes) à leur clochette.

Outre la viande de porc, ils utilisaient les bonnes herbes mélangées dans de la graisse...de porc  en un remède nommé le Saint Vinage : on en comptait 14, dont la scrophulaire (un anti-inflammatoire), le grand plantain et le plantain lancéolé (un anti-histaminique), l'ortie blanche (reminéralisante) le coquelicot, la verveine, et d'autres que j'ai oubliées.

Comme l'ergot de seigle et la dénutrition causaient des paralysies et des gangrènes, les moines organisés en Commanderies adoptèrent comme logo la béquille. La canne en T plus exactement, sous la forme du signe Tau. Les Antonins étaient experts en amputations et en appareillages. Ils eurent un succès fou, et bientôt on dénombra plus de 380 établissements  rattachés à la Maison-mère. L’Ordre s’enrichit grâce aux largesses accordées par les papes, les  rois, princes et puissants qui accourent auprès des reliques. Et parmi eux, Anne de Bretagne.

Saint Antoine est, avec saint Fiacre et saint Sébastien, l'un des trois saints thérapeutes contre les épidémies médiévales présents dans la chapelle. Ajoutons sainte Apolline, car il ne faut pas sous-estimer les problèmes dentaires.

.

Saint Antoine,  chapelle saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.
Saint Antoine,  chapelle saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

Saint Antoine, chapelle saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

.

LA NEF.

Le Martyre de saint Sébastien.

Ce qu'il faut savoir, c'est qu'un tel groupe, où l'officier Sébastien est la cible des flêches de ses propres archers, et où il reçoit les blessures avec la belle indifférence de ceux qui mettent leur foi dans le Seigneur, est caractéristique d'un culte où le saint est invoqué contre la "peste", ce terme désignant toutes les épidémies médiévales. 

Martyre de saint Sébastien, chapelle saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

Martyre de saint Sébastien, chapelle saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

.

LEVONS LA TÊTE, ON NOUS REGARDE.

1. La charpente, diaporama.

Charpente, croisée du transept, Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile
Charpente, croisée du transept, Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile
Charpente, croisée du transept, Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile
Charpente, croisée du transept, Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile
Charpente, croisée du transept, Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile

Charpente, croisée du transept, Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile

2. Diaporama

 

Les sculptures de la chapelle Saint-Fiacre au Faouët.
Les sculptures de la chapelle Saint-Fiacre au Faouët.
Les sculptures de la chapelle Saint-Fiacre au Faouët.
Les sculptures de la chapelle Saint-Fiacre au Faouët.
Les sculptures de la chapelle Saint-Fiacre au Faouët.
Les sculptures de la chapelle Saint-Fiacre au Faouët.
Les sculptures de la chapelle Saint-Fiacre au Faouët.
Les sculptures de la chapelle Saint-Fiacre au Faouët.
Les sculptures de la chapelle Saint-Fiacre au Faouët.
Les sculptures de la chapelle Saint-Fiacre au Faouët.
Les sculptures de la chapelle Saint-Fiacre au Faouët.

Suite, diaporama

 

Les sculptures de la chapelle Saint-Fiacre au Faouët.
Les sculptures de la chapelle Saint-Fiacre au Faouët.
Les sculptures de la chapelle Saint-Fiacre au Faouët.
Les sculptures de la chapelle Saint-Fiacre au Faouët.

.

CONCLUSION.

Laurent Léna signale aussi les statues de sainte Elisabeth, de sainte Ursule et de saint Laurent. On peut comparer les statues encore conservées à Saint-Fiacre avec la liste des suffrages du Livre d'Heures du duc Pierre II de Bretagne proposée par Jean-Luc Deuffic :

f. 125v (suffrages, prières en français et en latin), martyre de S. Eutrope; f. 126v, S. Fiacre; f. 127v, S. Bernardin; f. 128v, S. Vincent Ferrier; ; f. 146v, S. Germain d'Auxerre; f. 147v, S. Dominique;; f. 148v, S. Pierre Martyr, frère Prêcheur; f. 149v, S. Thomas d'Aquin; f. 150v, S. Antoine; f. 151v, Martyre de sainte Apollonie; f. 152v, Ste MagdeIeine; f. 153v, Ste Catherine; f. 154v, Ste Marguerite; f.155v, S Julien; f. 156v, S. Christophe; f.157. S. Sébastien; f. 158v. S. Maudet ; f. 159v, martyre de S. Adrien; f. 160v, S. Michel; f. 161v, S. Jean-Baptiste; f. 162v, S. François d'Assise; f. 163, S. Gilles; f. 164v, Ste Anne, la Vierge et l'enfant Jésus; f. 165, S. Etienne; f. 166v, Ste Barbe; f. 167v, S. Donatien et S. Rogatien; f. 168v, Ste Ursule; f.169v, les Onze mille vierges; 

La chapelle n'a certainement pas conservée l'ensemble de sa statuaire du XV et XVI e siècle, mais il ne peut néanmoins nous échapper que les saints représentés ici sont ceux qui sont invoqués contre les maladies. Si on associe cette constatation à la notion d'un hôpital construit dès l'origine à proximité, à l'existence d'une fontaine de dévotion à trois bassins (dont les eaux avaient certainement un pouvoir thérapeutique), à l'existence d'un pélerinage , aux paroles d'un cantique breton à Saint Fiacre clamant que D' ar c'hlangour c'houi rè ar yec'hed ("Vous rendiez la santé aux malades"), on ne peut que porter crédit à un faisceau d'arguments présentés par Laurent Léna lorsqu'il envisage "que le service de la chapelle était peut-être assuré, ainsi que son hôpital annexe, par des hospitaliers de la Commanderie voisine. Les Hospitaliers, impliqués depuis les Croisades dans une lutte contre la lèpre, et implantés depuis le XIIe siècle dans le pays, possédaient une Commanderie de Saint-Jean, au Faouët, une Commanderie de Beauvoir à Priziac, et la Commanderie du Crosity, dans un espace de dix kilomètres environ.

Saint Fiacre est souvent présenté comme le patron des jardiniers, et, éventuellement comme le guérisseur des hémorroïdes, les "apostumes du fondement" ou "Mal saint-Fiacre" mentionné par le médecin Rabelais, ou par Antoine du Pinet dans sa traduction de Matthioli (1566). La première mention que je rencontre date de 1547.   Amboise Paré parle des "fics ou fils Sainct-Fiacre" comme des fungus de la Dure-Mère, ou des "espèces de verrues" du col de la matrice. Mais son invocation contre la lèpre,  contre les maladies de la peau, et contre toutes les maladies ne doit pas être négligée. La Molène ou Bouillon-Blanc Verbascum thapsus était jadis désignée sous le nom d'Herbe de saint-Fiacre. Elle est traditionnellement utilisée contre les maladies de la peau et de l'appareil respiratoire. On désigne aussi sous le même nom d'Herbe de Saint-Fiacre l'Heliotrope commune Heliotropium europaeum aussi nommée Herbe aux verrues. Ce lien entre Herbe de Saint-Fiacre et Herbe à verrues est attesté depuis au moins le XVIIIe siècle.

Il est attesté aussi que saint Fiacre passait pour le saint des lépreux (1684), et autres galeux, teigneux, rogneux et vérolés (1821). 

 

Culot de console, chapelle saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

Culot de console, chapelle saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

DIVERSES ENLUMINURES de saint Fiacre.

Amiens, BM 0201 f.140 Fin XVe siècle.

De Sainct Fiacre Anthaine

Beate Christi confessor fiacri ecce nomen tuum fulget per secula petimus.

 

Amiens BM ms 0201 f.140

Amiens BM ms 0201 f.140

.

Bnf Latin 13279

 

Bnf Latin 13279

Bnf Latin 13279

.

BM Chambery 001 folio 188 (vers 1470)

Beate Christi confessor fiacre cem nomen tuum. fulget per secula

.

BM Chambery 001 folio 188 (vers 1470)

BM Chambery 001 folio 188 (vers 1470)

.

Châteauroux BM ms 002 folio 313v heures à l'usage de Rome vers 1414.

Beatus fiacrius heremita magnus ficus [in melden si tento no sub] sanctissimu faronis epi~ protectione cons---

Châteauroux BM ms 002 folio 313v heures à l'usage de Rome vers 1414.

Châteauroux BM ms 002 folio 313v heures à l'usage de Rome vers 1414.

.

Bnf Latin 1159

Qur me confessus..

Bnf Latin 1159.

Bnf Latin 1159.

Bnf Latin 10538

Qua --- confessore fiacrium fac nos semper...

Bnf latin 10538

Bnf latin 10538

Valencienne 1206 folio 193 recueil de prières 16e siècle.

Si te supplie devotement que a mon ame premierement –petre la gloire eternele Et au corps temporelement me donne sante corporele. Amen.

Item aultre oraison de [notre] sainct fiacre.

Beate Christi confessor fiacre cem nomen tuum. fulget per secula Petimus ergo ut tuis sacris precibus mereamur adm—ari a domino Ora pronobis beate fiacri.

SOURCES ET LIENS.

 — Inventaire Général des monuments et des richesses artistiques de la France. Cantons de Le Faouët et de Gourin, Morbihan. 1975.

 

— LÉNA (Laurent), 1990,  Le Faouët, la chapelle Saint-Fiacre, Presses E.T. Saint-Michel Priziac. 

Site mandragore .bnf.fr

Site enluminure.culture.fr.

Partager cet article
Repost0
Published by jean-yves cordier - dans Le Faouët.
18 janvier 2016 1 18 /01 /janvier /2016 01:01

.

 

PRÉSENTATION.

De même que le coté ouest, le coté est du jubé est constitué de la clôture, surmonté de la tribune, elle-même formée des fausses-voûtes et, au dessus, du garde-corps.

 

 

Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

.

 

 

I. LA CLÔTURE.

Je n'en présenterai que la sablière. Elle est plus simple que son homologue du coté nef, et ne présente que deux figures, entourées de végétaux et de banderoles en spires.

Les deux personnages pourraient passer pour des géants écrasés par l'étroitesse de la poutre de bois, ou par le poids de la tribune. Avec leur allure de rustaud, ils ont un je-ne-sais-quoi de rabelaisien et de comique.

.

 

Sablière de la clôture, Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

Sablière de la clôture, Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

.

 

Sablière de la clôture, Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

Sablière de la clôture, Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

.

II. LA TRIBUNE.

Elle comprend cinq fausses-voûtes lambrissés, dont les cinq arcades s'achèvent sur six culots de retombés sculptés de personnages et d'animaux, et dont les écoinçons fournissent l'occasion de six scènes : deux anges porteurs d'écus et quatre humains. Puis vient une première frise végétale animée par un dragon central. Puis une deuxième frise à motifs géométriques. Viennent ensuite les dix panneaux à entrelacs multicolores, et enfin la main courante où courent des animaux fantastiques.

.

Tribune, Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

Tribune, Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

A. Les arcades des fausses voûtes.

Je les décrirai de gauche à droite.

I. Le groupe de gauche.

 

 

Coté gauche de la tribune, Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

Coté gauche de la tribune, Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

.

Il faut d'abord voir le retour, coté sud.

On y voit, au dessus d'un acrobate, un homme portant sur ses épaules un mouton et tenant de la main gauche un couple de volailles (canards selon L. Léna).

Coin gauche de la tribune, Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

Coin gauche de la tribune, Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

.

Dans le premier écoinçon, nous voyons un homme (cheveux mi-longs, tunique rouge courte à ceinture, chausses bleues) qui escalade un pommier et remplit de fruits un petit panier passé au bras gauche. Cet homme qui regarde le spectateur est une allégorie du vol. Donc, il représente le péché. C'est très habile de la part d'Olivier le Loergan, car ce pommier correspond, du coté ouest, au pommier de l'Eden et à la scène du Péché Originel. Ainsi, un lien est créé entre la pomme croquée par Adam et Éve, et le fruit du (modeste) larcin, comme pour souligner que chaque écart par rapport à la loi reproduisait, par la fatalité de la déchéance de l'humanité, la désobéissance des Premiers Parents. Aussi, lorsqu'il nous regarde, c'est sans-doute pour nous dire : "Toi aussi, non ?".

 

Coté gauche de la tribune, Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

Coté gauche de la tribune, Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

.

 

Coté gauche de la tribune, Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

Coté gauche de la tribune, Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

.

Acrobate, Coté gauche de la tribune, Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

Acrobate, Coté gauche de la tribune, Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

.

Il y aurait beaucoup de chose à dire sur cet acrobate. Là encore, il faut se reporter mentalement au coté ouest, où tous les culots sont sculptés d'anges en train de voler, entourant à sa base l'équivalent de la Poutre de Gloire affirmant le dogme de la Rédemption. Nous sommes ici dans la face inverse de ce motif, dans sa face humaine, d'une humanité déchue et de son aspiration, non à l'élévation vers les Cieux et vers le Divin, mais vers le bas et vers l'animalité. C'est du moins l'une des interprétations possibles, car l'acrobate peut renvoyer aussi à l'inversion carnavalesque et libératrices des valeurs, du lâcher-prise qui s'exprime, traditionnement, dans les hauteurs sur les sablières. Ou bien, comme l'acrobate situé au centre du portail central de la basilique de Vézelay, au dessus et dans l'axe de la tête du Christ, qui est, selon Annick de Souzenelle, le symbole de l'homme accompli, capable de réunir ses pieds et sa tête.

.

 

Acrobate, Coté gauche de la tribune, Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

Acrobate, Coté gauche de la tribune, Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

.

Passons maintenant à l'arcade voisine.

L'animal qui orne le culot n'a pas été clairement identifié (Inventaire Général) ou correspond (L. Léna) à "un chat avec son rat sur la cuisse" . Il me semblait voir un oiseau entre ses pattes.

Coté gauche de la tribune, Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

Coté gauche de la tribune, Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

.

L'imposant personnage qui occupe l'écoinçon tient dans la main gauche un tonneau, alors qu'une gourde vide est figurée à droite de sa tête : c'est le péché de gloutonnerie ou d'ivrognerie. Bouche ouverte, penché en avant, une main sur la cuisse droite, il adopte  l'attitude d'un homme en train de vomir, mais c'est un renard qui est sorti de son gosier. Je n'ai pas compris immédiatement ce que je voyais : car ce renard a deux queues, ce qui indique qu'il est écorché, la partie postérieure (peinte en rouge) y compris la queue encore maintenue dans la bouche, étant dépecée, et la fourrure étant rabattue sur le dos de la pauvre bête. Cette énigme s'explique lorsqu'on apprend que depuis le XVe siècle, on disait d'un homme ivre en train de vomir qu'il "écorchait le renard". L'expression peut elle-même provenir d'une comparaison effectuée entre les fusées de vomissement et la queue  des renards ou "goupils", queue si fournie et touffue qu'elle a donnée notre terme de "goupillon". On trouve aussi au XVIe siècle "tirer au renard", et plus tard "piquer un renard" ou simplement "renarder". On la trouve pour la première fois à la fin du XVe siècle dans le Parnasse Satyrique sous la forme Renars escorchier, mais on lit déjà dans les chansons de Geste "escorchier le gorpil".

 

On trouve cette expression dans Rabelais, Livre I:6 ; Livre II :11 ; II:6 ; II:16 ; IV:41, etc...

Pantagruel II,16 : "Et tous ces bonnes gens rendoient là leurs gorges devant tout le monde, comme s'ils euffent efcorché le renard, " 

Pantagruel 6 "Tu escorche le latin, par sainct Jan, je te feray escorché le renard [rendre gorge ?]"

Gargantua I,11 : "Tous les matins Gargantua escorchoit le renard"

Gargantua I, 22 : liste des jeux de Gargantua : "Là, jouait [...] à escorcher le renard"

Marot en fait mention dans sa IIIe Epistre du Coq-à-l'asne (1536) "Et gardez bien qu'on ne l'escorche, Car ung homme bien empesché ,Seroit d'ung renard escorché.", ainsi que Mathurin Cordier : "Il a escorché le renard. Evomuit crapulam"

Le CNRTL indique :

Arg., pop., vieilli. (Queue de) renard. Synon. de vomissement, vomissure. Quelque chose qu'il ne peut pas retenir lui échappe avec la violence d'une fusée; il s'est avancé vers la portière, dans l'espoir d'y lancer son renard (Kock,Compagn. Truffe, 1861, p. 113). De grands silences se faisaient, coupés par (...) des chutes sourdes d'ivrognes (...) le vin coulait si fort depuis six heures, qu'il allait se promener sur les trottoirs. Oh! de belles fusées, des queues de renard élargies au beau milieu du pavé (Zola, Assommoir, 1877, p. 772).

♦ Loc. Aller au renard, écorcher le renard, piquer un renard. Vomir. On en avale un verre, deux verres, dix verres sans piquer de renard; mais quand on en a jusqu'au goulot, finalement, faut dégueuler (La Petite lune, 1878-79, no13, p. 2).Ça chlinguait drôlement (...). Ça (...) donnait envie d'aller au renard (Le Breton,Rififi, 1953, p. 146).

.

 

L'Ivrogne "écorchant le renard", Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

L'Ivrogne "écorchant le renard", Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

.

II. Le groupe médian. 

Dans les écoinçons, les deux anges tiennent des écus qui ont été martelés à la Révolution. On peut y imaginer les armes de Boutteville , seigneurs du Faouët. Sous Jean V de Boutteville, chambellan de François II, la chatellenie fut érigée en baronnie en 1495. Et peut-être figuraient-elles en alliance avec celles  de Quimerc'h (alliance contractée en 1463).

Les ronde-bosses des culots représentent deux oiseaux, identifiés par les bons auteurs comme "une oie et un canard" . J'ignore quels sont les critères zoologiques, car les deux oiseaux me semblent identiques, mise à part la position de leurs ailes.

J'ignore aussi ce qui justifie leur présence, à une place centrale encadrant l'allée menant du portail de la clôture jusqu'à l'autel. Sont-ils héraldiques, issus des meubles des familles nobles locales? Certainement une fausse piste. Sont-ils des Phénix, symboles  du Christ réssuscité ? Des Oiseaux non spécifiés, contre-pieds naturels des Anges de la Surnature ? 

.

 

Milieu de la tribune, Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

Milieu de la tribune, Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

 

.

III. Le groupe de droite. 

a) 5éme culot : un acrobate ?

 

Cinquième culot de la tribune, Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

Cinquième culot de la tribune, Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

.

 

Cinquième culot de la tribune, Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

Cinquième culot de la tribune, Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

b) Ronde-bosse du sixième culot. Un singe.

.

 

 

.

 

c) 5éme écoinçon : un couple. 

L'Inventaire Général indique "jeune couple se promenant : allégorie supposée de la luxure" . Laurent Léna décrit "un jeune homme vêtu d'une tunique bleue [qui] tient par la main une charmante jeune fille ; celle-ci est habillée d'une robe sur laquelle est drapée une jupe dont elle retient les plis de la main droite ; sa chevelure est recouverte d'un voile qui lui laisse cependant un front bien dégagé avant de retomber à la fois sur les épaules et le buste. Le jeune homme semble l'entraîner galamment. (La luxure ?)". J'ajouterai que la coiffure de la dame est peut-être un hénin ; que le jeune galant est coiffé d'un bonnet rouge sur une copieuse chevelure blonde ; mais surtout je m'interrogerai sur l'objet qu'il tenait dans la main gauche et dont il ne reste qu'un manche ou une tige. Et surtout, j'aimerais pouvoir préciser ce que font les deux mains enlacées : les époux ou amants se donnent-ils la main ? La femme tente-t-elle de puiser dans la poche de l'homme ? Ou bien le geste est-il plus ambiguë ?

 

.

La Luxure, tribune du Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

La Luxure, tribune du Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

 

d) le dernier écoinçon. Joueur de cornemuse.

Après avoir dénoncé le Vol, l'Ivrognerie, et  la Luxure, si l'artiste offre aux regards le portrait d'un musicien, c'est sans nul doute pour participer à la dénonciation, par le clergé et l'Église, de la musique à danser et des débordements qu'elle favorise. A l'opposé des instruments joués par les anges (trompettes, mais surtout harpe et viole, flûtes et tambourins), la cornemuse est considéré comme un instrument diabolique.

Joueur de cornemuse,  tribune du Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

Joueur de cornemuse, tribune du Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

.

 

e) Retour d'angle : joueur de bombarde. 

Les sonneurs vont par deux, et le joueur de cornemuse ne va pas sans son comparse le joueur de bombarde, que l'on trouve donc à ses cotés dans l'angle de la tribune. Les deux portent le même bonnet rouge, la même tunique rouge courte sur des chausses bleues, et les mêmes chaussures.

Couple de sonneurs, tribune du Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

Couple de sonneurs, tribune du Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

B. Le Garde--corps.

1. Les panneaux du garde-corps.

Ils sont semblables à ceux du coté ouest, on y retrouve les entrelacs, ainsi que la cordelière du duc François II et les hermines. Je n'en donnerai que deux exemples. 

.

Panneaux du garde corps, tribune du Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

Panneaux du garde corps, tribune du Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

.

Le semé de moucheture d'hermines fut adopté par le duc Jean III sur ses armoiries en 1316. Hermines et cordelières sont donc antérieures à Anne de Bretagne et sont cohérentes avec la date de 1480 insctite sur le jubé du coté ouest par Olivier Le Loergan. Elles affirment l'influence du pouvoir ducal dans l'édification de la chapelle, comme le font les armoiries de la façade est.

.

 

Panneaux du garde corps, tribune du Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

Panneaux du garde corps, tribune du Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

2. La main courante du garde-corps.

Dans la partie gauche, un dragon ailé dont la queue se termine en une deuxième tête   se lance à l'attaque d'un homme-bête, au corps entièrement velu. Celui-ci tient dans la main gauche un miroir. 

Pour L. Léna, et pour les auteurs de l'Inventaire Général,  il s'agit d'un "basilic , sorte de dragon à queue terminée par une tête de serpent" : " l'homme se protège du venin de la bête à l'aide d'une cloche de verre qu'il porte sur le dos". Une précision me met sur la piste de cette étrange hypothèse en ajoutant "même motif à Vézelay".

Manifestement, l'auteur (Denise Moirez sans-doute) qui a fait cette interprétation s'est appuyé sur le texte d' Émile Mâle, 1922, L'art religieux du XIIe siècle en France : étude sur les origines de l'iconographie du moyen age : page 333 (avec une figure) :

.

"Un chapiteau de Vézelay nous offre un sujet plus étrange.
Un personnage, qui tient devant sa face une sorte de cloche, semble s'avancer vers un animal composite, coq par devant, serpent par derrière. Il n'est pas possible de croire à une simple fantaisie d'artiste, quand on connaît le passage que le Bestiaire a consacré au basilic.
Le basilic, qui participe de là nature de l'oiseau et de la nature du serpent, naît d'un oeuf de coq couvé par un crapaud : « car il arrive que certains coqs, dans leur septième année, pondent un œuf». Le basilic n'est redoutable à l'homme que par son regard, mais qui rencontre ses yeux meurt sur-le-champ. Toutefois, le dangereux fluide ne saurait traverser le verre, et il suffit d'appliquer sur son visage une cloche de verre pour pouvoir regarder impunément le basilic ; c'est grâce à cet artifice que les soldats d'Alexandre détruisirent les basilics de l'Inde'.
"Qu'est-ce que le basilic? ajoute le Bestiaire, sinon une figure du démon : le Christ en triompha en s'enfermant dans le sein d'une Vierge plus pure que le cristal".

https://archive.org/stream/lartreligieuxdux00mluoft#page/332/mode/2up

Mais j'objecterai que si, à Vézelay, le personnage tend devant lui un récipient qui peut ressembler à une cloche, ici, à Saint-Fiacre, notre homme sauvage tient indiscutablement un miroir. D'autre part, ce miroir n'est pas "porté sur le dos", mais tenu par une main, qui pose seulement le problème qu'elle est en surnombre par rapport aux deux pattes antérieures. Il est bien connu que rien ne peut vaincre le Basilic, qui tue par la seule puissance de son regard, si ce n'est de lui renvoyer ce regard en lui présentant un miroir : c'était déjà la ruse que Persée utilisa pour venir à bout de Méduse aux mille têtes.

Peut-on en toute confiance, sur la seule foi de quelques lignes d'Émile Mâle, partir à la chasse au basilic armé d'une seule cloche de verre, si tant est qu'on en dispose d'une ? Je ne le conseille pas. Mâle s'est fondé sur Cahier, qui évoque Grégoire le Grand, mais il faut aussi consulter son Physiologus, son Pline, son moine Théophile (dans son Shedula diversarium artium) et on ne revient pas tout à fait indemne d'un tel parcours. Agrémenté d'un détour incontournable par le De Serpentibus d'Isidore de Séville (Etymologiae Livre XII, De Animalibus)

Prenons Charles Cahier. C'est lui qui décrivit le chapiteau de Vézelay, et qui en a donné une belle (mais très infidèle) illustration dans ses Nouvelles . On la comparera à la réalité (source image) pour en mesurer l'écart :

Mais surtout, le texte des Nouveaux Mélanges d'Archéologie permettra de constater que l'abbé Cahier est fort perplexe devant ce chapiteau. 

Dans les Mélanges d'Archéologie parus 30 ans auparavant, Cahier se rapportait à un auteur latin selon lequel  Alexandre le Grand en rencontra lors de son expédition en Inde. Il les vainquit en faisant faire des cloches de verre interceptant leur regard, coiffées par des cavaliers qui ont pu ainsi les tuer à coups de lance.

 : "Voici donc ce que disait Brunetto Latini  dans son Trésor, chapitre De toutes manières de serpens : "Basiliques est li roys des serpens, et est si plains de venin...que le veoir et le flairier de lui en porte venin et lonc et près...Et tel a qui de son odour ochist (occit) les oisiaus volans, et de son veir (de son regard) les hommes quand il les voit : ja soit ce ke li anchyen dient quu'il ne nuyst pas à chelui qui voit primes les basiliques que il eaus (qui le voit avant d'avoir été vu par lui) Et sachés que Alixandre les trouva, et fist faire grans ampoles de voirre (bouteilles ou cloches de verre) où hommes entroient dedens qui véoeint les basiliques, mais il ne véeoit aus ; qui les ochioient de saiettes (sajettes?). Et par tel engien en fu délivrés il, et son fort ost (son armée) »"

 

Muni de ce texte, il interprétait le chapiteau ainsi :  

 

"Avec ces renseignements, sans plus, nous saisirons la mise en scène du bas relief. Une sauterelle monstrueuse et un homme marchent comme de concert au devant du basilic ; et l'homme, pour affronter sans danger le terrible regard de son ennemi, s'apprête à se couvrir les yeux et la tête d'une cloche de verre."

 

.

 

Chapiteau du Basilic, Vézelay, selon C. Cahier, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5698889x/f242.item.r=v%C3%A9zelay

Chapiteau du Basilic, Vézelay, selon C. Cahier, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5698889x/f242.item.r=v%C3%A9zelay

.

 

Main courante,  tribune du Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

Main courante, tribune du Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

.

 

 tribune du Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

tribune du Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

.

Il est néanmoins possible que le chapiteau de Vézelay, ou sa copie  sur quelque cahier d'ymagier, vienne expliquer les bizarreries de ce personnage entiérement velu et à trois bras, s'il trouve son origine dans la fusion du poisson-sauterelle et de son cavalier sculpté à Vézelay.

 

 

Lutte contre le Basilic, tribune du Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

Lutte contre le Basilic, tribune du Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

.

Le personnage suivant est pour moi un paysan aux cheveux roux se protégeant du montre voisin à l'aide d'une branche de bois, mais les auteurs ont jugés qu'il avait un faciès de singe (L. Léna) et l'ont décrit (Inventaire Général) comme un "singe parmi les branchages". 

tribune du Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

tribune du Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

.

 

Bêtes sauvages, tribune du Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

Bêtes sauvages, tribune du Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

.

 

Bêtes sauvages, tribune du Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

Bêtes sauvages, tribune du Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

.

SOURCES ET LIENS.

 — Inventaire Général des monuments et des richesses artistiques de la France. Cantons de Le Faouët et de Gourin, Morbihan. 1975.

—  CAHIER (Charles), 1847-1849, Deux chapiteaux historiés du XIIe siècle,, in Mélanges d’Archéologie, d’Histoire et de Littérature, vol. 1, Paris, Poussielgue-Rusand page 153-156.

—  CAHIER (Charles), 1874-1877, Nouveaux mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature sur le Moyen-Age.... Curiosités mystérieuses /  Didot (Paris)   page 203-205.

 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5698889x/f242.item.r=v%C3%A9zelay

DUFIEF-MOIREZ (Denise), 1989,  "Olivier Le Loergan un maître trégorrois du XVe siècle". ArMen la Bretagne, un monde à découvrir. n°21 juin 1989 pp. 50-58.

HABLOT (Laurent), 2004,« Pour en finir, ou pour commencer, avec l’ordre de la Cordelière », Actes du colloque Pour en finir avec Anne de Bretagne, Archives départementales de Loire-Atlantique, dir. D. Lepage, Nantes, 2004, p. 47-70.

— LÉNA (Laurent), 1990,  Le Faouët, la chapelle Saint-Fiacre, Presses E.T. Saint-Michel Priziac. 

— MOIREZ (Denise), 1973, Le jubé de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët, Revue de l'art n°20

 

 

 

Partager cet article
Repost0
Published by jean-yves cordier - dans Le Faouët.
17 janvier 2016 7 17 /01 /janvier /2016 23:59