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4 novembre 2020 3 04 /11 /novembre /2020 17:51

Les stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Ib,  les haut-dossiers et les pendentifs du dais du coté sud.

 

 

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Sur l'ancienne collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne, voir :

 

 

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Voir dans ce blog la description d'autres stalles :

 

 

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Sur les bas-reliefs des panneaux au décor Renaissance en Bretagne, voir :

 

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Les stalles de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Ib,  le coté sud : les dossiers.
Les stalles de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Ib,  le coté sud : les dossiers.
Les stalles de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Ib,  le coté sud : les dossiers.

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Sur la présentation générale de cette collégiale et de ses stalles, voir les deux articles précédents. Je poursuis ma description des  9 stalles du coté sud, en m'appuyant sur la thèse de Florence Piat. Les citations sont placés en retrait et entre guillemets.  Les "descriptions" et les photographies me sont personnelles.

Je décrirai les dossiers selon la numérotation adoptée par Florence Piat. Chaque dossier est séparé du suivant par un montant vertical soigneusement sculpté d'un motif ornemental différent à chaque fois, et dominé par une statuette en ronde-bosse d'un apôtre ou saint personnage, dont le visage a été buché. Cette statuette portera le numéro du dossier placé à sa droite. La description renverra par lien à la description de la stalle donnée sur le site Gertrude, lorsqu'elle existe.

Après une vue générale, nous rentrerons dans les détails des figures fantastiques qui témoignent de l'introduction précoce dans les Marches de Bretagne du style grotesque, d'abord apparu (après les découvertes de la Domus Aurea par les artistes italiens vers 1480) en Val de Loire à la cour royale après les guerres d'Italie. 7"

"Le répertoire décoratif italien est expérimenté en Bretagne sensiblement à la même époque que dans le royaume de France, ce dont témoigne des œuvres telles que le tombeau de Thomas James (1507), son missel (1484), le portail de la chapelle du Saint-Sacrement à Vannes (1515-1531), ainsi que la présence, dans la péninsule, d’artistes venus expressément des régions transalpines pour travailler auprès de mécènes influents. Comme dans beaucoup d’autres régions, ce nouveau vocabulaire s’intègre et se mêle jusqu’aux années 1520-1530 à l’architecture et aux images médiévales, sans pour autant profondément modifier les structures issues du Gothique.

Dans les stalles de l’ancien duché, le tournant s’opère effectivement en l’espace d’une décennie et, alors qu’un ensemble comme celui de Tréguier réalisé au début des années 1510 présente encore toutes les caractéristiques iconographiques médiévales, les stalles de La Guerche-de-Bretagne, réalisées à la fin de cette même décennie développent largement de nouveaux motifs directement inspirés de l’art italien. En l’espace d’une dizaine d’années, ces thèmes pénètrent donc le vocabulaire décoratif et iconographique des sculpteurs sous l’action combinée de grands mécènes, comme les Laval et Espinay, la diffusion de gravures provenant de Flandres, d’Allemagne et également du bassin ligérien. " (F. Piat)

"Ce passage des motifs italiens par les régions rhénanes et flamandes permet d’expliquer la pluralité des influences détectables sur certains ensembles, le cas des stalles de La Guerche-de-Bretagne étant, de ce point de vue, tout à fait exemplaire. En effet, nous  avons remarqué précédemment que ce groupe présentait à la fois des thèmes fréquents dans les stalles des régions flamandes et brabançonnes et des motifs décoratifs proprement italianisants. La maladresse qui transparaît dans l’exécution de certaines sculptures montre que le sculpteur n’était pas forcément familier de ces motifs.

Le traitement en très bas-relief des dorsaux, le travail des fourrures et plumes par des jeux de fines incisions plutôt que par le relief, plaident en faveur d’une utilisation de gravures. Cela permettrait notamment d’expliquer les difficultés rencontrées par le sculpteur dès qu’il s’agit d’interpréter en relief certains modelés ou encore la variété des origines géographiques des thèmes développés. Les rinceaux des panneaux sud mêlent ainsi des ornements italianisants à des motifs typiquement gothiques comme le porc jouant de la cornemuse ou l’homme montrant ses fesses à un soldat, motifs qui côtoient des trophées et rinceaux.

Il est fort probable que les gravures employées par les sculpteurs proviennent des Flandres ou d’Allemagne où les nouveaux thèmes venus d’Italie étaient déjà connus et développés depuis les années 1500-1510, dans des compositions qui ne reniaient en rien des thèmes médiévaux, au demeurant toujours très appréciés." (F. Piat)

 

"À cette Renaissance innocente et comme printanière, peut-être serait-il bon d’opposer la Renaissance désabusée et caustique des stalles du chœur, presque neuves en 1536. Pouvant remonter aux années 1520, elles affichaient le blason de la famille d’Alençon. Rarement sans doute s’est exprimée une telle irrévérence : voyez les panneaux des dossiers côté nord. Ici un homme nu défèque sur un prédicateur, là un autre montre ses fesses à un homme d’armes et lâche un pet, ailleurs une femme soulève ses jupes à tout venant. Quand on redresse une miséricorde, on aperçoit dans l’ombre les serpents qui glissent du bucrane…"(Roger Blot)

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Les stalles de la collégiale de Guerche, et plus précisément leurs dossiers, forment l'exemple le plus précoce en Bretagne de cette ornementation grotesque de la Première Renaissance, juste après le cénotaphe de Thomas James à Dol-de-Bretagne en 1508. L'ornementation de la façade du château de Gaillon sous la commande de l'évêque Georges Ier d'Amboise entre 1502 et 1506 (un autre élément de comparaison du décor de ces haut-dossiers) est pour sa part la première manifestation de la Première Renaissance en Normandie.

 

C'est dire que nous allons découvrir ici, sur 18 haut-dossiers sculptés en bas-reliefs, des exemples de rinceaux mettant en scène, autour de candélabres (ou plutôt de vasques) des hybrides mêlant des caractères humains, animaux et végétaux, voire des grylles (avec des têtes surnuméraires et ectopiques), exhibant leur nudité, se livrant à des combats, à des menaces de dévoration, et, surtout, jouant de l'étrangeté de leur nature hybride pour mettre à mal notre désir de maîtrise et de compréhension. Au contraire, tout sera fait pour déstabiliser les bases de notre univers mental, pour dissoudre les limites que nous avons établies entre les genres, et pour nous plonger dans les abymes de l'incompréhension par des tableaux énigmatiques. Vous qui entrez dans la forêt obscure des hommes-feuilles, des masques feuillus, des animaux végétalisés ou des tiges aux visages gloutons, laissez toute espérance , et perdez sans regret le bien de l'intelligence pour les délices du rêve. Je serai votre Guide.

 

Certains n'apprécient guère d'être ainsi malmenés et provoqués, et brandiront des clefs d'interprétations qui les apaiseront. Qu'ils me permettent de ne les saisir qu'avec circonspection, et de ne pas vouloir rompre les charmes, facéties et retournements de valeurs qui opèrent ici. Je tenterai donc de m'en tenir à une description objective.

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Plan et numérotation des stalles par Florence Piat.

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Stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Haut-dossier n°1.

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http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-notre-dame-stalle-01/54aabce5-7170-45a5-8ecd-921f93048c9f

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Description.

— Sur l'axe médian, un homme nu (presque un enfant), bras et jambes écartées et sexe bien visible, semble en train de déféquer sur une console à ornements foliaires.

En dessous, une femme aux cheveux longs et vêtu d'une robe à encolure carrée prend appui sur une plate-forme un peu semblable à un livre ouvert. Derrière et au dessus d'elle est sculpté une architecture à colonnes et auvent. La signification de sa présence reste énigmatique.

La construction de l'axe médian affecte globalement la forme d'un "candélabre" avec son empiètement et ses étages.

— Un couple de poissons  grotesques, que la tradition désigne par le terme de "dauphins" s'affronte en bas du candélabre médian. Leur corps non réaliste est enfeuillagé ou emplumé, et ces appendices libèrent des rinceaux en volutes qui occupent tout l'espace latéral. Ces volutes accueillent, en haut, un couple d'oiseaux vus de profils, et à l'étage sous-jacent deux "sirènes" ou hybrides au buste féminin, au ventre globuleux et à la queue de feuilles dentelées.

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Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Montant vertical intermédiaire et statuette n° 1.

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Description. 

Le montant est creusé de gorges spiralées, soit lisses, soit perlées.

La statue est celle d'un personnage à la tête buchée, vêtu d'un manteau fermé à col à large rabat, et tenant un phylactère muet qu'il désigne. Il s'agit soit d'un apôtre dans le cadre d'un Credo apostolique, soit d'un prophète vétérotestamentaire. Les pieds seraient nus s'il s'agissait d'un apôtre.

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Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Haut-dossier n°2.

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http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-notre-dame-stalle-02/6c516aae-02a2-49da-b75e-3a09b8fff8d7

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Description.

—Dans le registre inférieur, deux grylles tirent à l'arc sur deux hommes nus armés de gourdin et se protégeant par leur bouclier.

Ces grylles (hybrides à têtes ectopiques) ont un buste humain, un ventre à tête feuillagée, et une queue d'écailles et de feuilles qui génère les volutes des rinceaux. Les deux humains sont installés dans ces volutes.

— Au registre supérieur, les rinceaux inversent leurs volutes. Deux combattant s'y affrontent : un humain, nu, armé d'un gourdin et équipé d'un bouclier, et un grylle, associant au buste d'un homme barbu l'arrière-train d'un quadripède et un postérieur en tête feuillagée.

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Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Montant vertical intermédiaire et statuette n°2 .

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Le montant est parcouru par cinq gorges dessinant par des lignes droites brisées un parcours géométrique (cf. photo supra).

La statuette est celle d'un personnage à cheveux longs, vêtu d'un manteau ouvert sur une robe, et tenant un bâton à renflements successifs. 

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Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Haut-dossier n°3.

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http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-notre-dame-stalle-03/aa0fc544-bc0c-4754-90df-7e32a431240b

 

Description.

— Une jeune femme nue est debout sur le tambour ou tabouret (même étymologie) d'une vasque qui est sans doute une fontaine, puisque deux oiseaux viennent s'abreuver. Sa jambe droite est fléchie, car elle est en train de danser, les bras écartés prenant appui aux tiges des rinceaux. Ces derniers, aux volutes inversés en S affrontés, se développent depuis les queues des deux oiseaux. 

S'appuyant sur les plumes de ces queues, deux personnages occupent les volutes basses. À droite, c'est un animal qui, debout sur ses pattes de derrière et vêtu d'un mantelet, joue de la cornemuse. Le bourdon d'épaule est long, le porte-vent est dans la gueule, le fort chalumeau se perd dans l'aile de l'oiseau. Le sac est tenu devant l'abdomen. Est-ce un singe ? Un ours ? Non, la présence de deux fortes canines concaves remontant vers le groin indique qu'il s'agit d'un sanglier, ou du moins d'un porc, ce qui ne va pas sans ironie puisque le sac des cornemuses est, selon F. Piat, faite d'une vessie de porc.     Il figure bien entendu dans l'Iconographie de la cornemuse de Jean-Luc Matte .

Il figure aussi sur le site musiconis (avec une photo), tandis que musicastallis lui consacre la fiche 270.

http://musiconis.huma-num.fr/fr/fiche/725/animal-playing-bagpipe.html

https://musicastallis.huma-num.fr/fiche.php?id=270

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À gauche, c'est un hybride, au visage humain barbu couvert d'une capuche, avec un mantelet feuillagé sur les épaules, des mains humaines un ventre ovoïde, un arrière-train à queue de vache, et des pattes ambiguës.

 

— En partie haute, deux hommes nus combattent, mais un seul est armé d'un gourdin et protégé par un bouclier.

Mais cinq autres têtes de face et de profil fleurissent dans les rinceaux, la plupart étant des masques feuillus.

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Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Montant vertical intermédiaire et statuette n°3 .

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Le montant  prend l'allure d'un faisceau de joncs aux extrémités régulièrement coupées.

La statuette est celle d'un homme à la tête buchée, vêtu d'un manteau fermé, et présentant une couronne de branches tressées. Celle-ci évoque la Couronne d'épines du Christ, et on se souvient d'une part que sa représentation est fréquente, notamment sur la jouée nord, et d'autre part que cet emblème appartient aux armes d'Yves Mayeuc, évêque de Rennes alors en poste (et représenté sur une verrière).

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Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Haut-dossier n°4.

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"Les panneaux des dorsaux diffèrent entre rangs nord et sud. Côté sud, les rinceaux qui habillent les deux tiers des dorsaux sont peuplés de nombreux personnages livrant batailles, dansant, jouant de la musique, des animaux fantastiques, de putti et de nombreux grotesques. Au nord, si l’on retrouve bien les rinceaux et quelques hybrides qui forment un arrangement léger et gracieux, la composition est beaucoup moins chargée et la figure humaine très peu représentée. Néanmoins, une constante demeure dans ces panneaux et dans le reste des stalles de La Guerche : autant le sculpteur témoigne d’une technicité maîtrisée dans la réalisation des ornements, feuillages, rinceaux et animaux fabuleux, autant, dès qu’il est question de représentation humaine, la composition devient maladroite, les proportions ne sont pas respectées et les attitudes apparaissent plus rigides. Sur le panneau n°04, le personnage masculin représenté dans la partie supérieure droite de la composition, nu, vu de face et la tête tournée vers la gauche, en direction de la jeune femme à qui il tend un objet sphérique (pomme ou concorde), témoigne parfaitement de ces difficultés.

 On a ainsi l’impression que le sculpteur a hésité à le représenter de dos ou de face ; sa jambe gauche a été allongée pour que son pied atteigne la corne située à ses côtés, engendrant une disproportion flagrante avec sa jambe droite. Cette maladresse contraste avec la légèreté des feuilles des rinceaux qui se détachent finement du fond des panneaux." (F. Piat)

 

Description.

— Registre supérieur. Sur l'axe médian, une femme est juchée sur un plateau et a relevé sa robe pour dévoiler la nudité de son bassin. Elle est pourtant solidement chaussée (de chaussures et de guêtres), bien vêtue (d'une robe à manches larges et encolure carrée sur une chemise fine), et joliment coiffée derrière un front dégagé et épilé d'un bonnet à pompons d'où s'échappent deux longues mèches.

À droite, un homme, nu et clairement masculin, lui tend un fruit rond.

À gauche, une femme vue de trois-quarts arrière lève les bras et lui tend un sabot.

Il est évident que cette scène possède un sens caché, peut-être lié à une expression proverbiale. Ou bien s'agit-il de l'allégorie de l'abondance ou de la fécondité ?

— Un peu plus bas, et soutenant le plateau, un masque humain à cornes de vaches crache deux cornes d'abondance qui produisent des rinceaux.

Et il crache aussi une coquille à onze rayons, posée sur un tabouret hexagonal lui(=-même posé sur un masque à l'envers.

Chaque oreille de cette coquille est tenue par le bec d'un oiseau, et, bien entendu, la queue de ces oiseaux s'achèvent dans les orbes de feuillages décoratifs.

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Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Montant vertical intermédiaire et statuette n°4 .

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Montant en écailles tuilées organisées en spirales.

Homme (apôtre ?) au visage buché, à cheveux longs, vêtu d'une cape sur un long manteau fermé à col à long rabat, tenant des deux mains un livre ouvert.

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Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Haut-dossier n°5. Les armoiries des ducs d'Alençon.

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http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-notre-dame-stalle-05/ddba1bd7-3e9f-4890-b11b-5a9f4a6cf461

Ce panneau a permis d'identifier le commanditaire probable de l'œuvre. Malgré le fait qu'il ait été bûché, les trois fleurs de lys du blason qui y figure sont encore visibles, permettant ainsi d'identifier les armes des ducs d'Alençon, qui se retrouve par ailleurs sur les vitraux de la collégiale.

 

Les armoiries

"La présence de blasons sur les dorsaux des stalles permet également d’obtenir des données quant à leurs périodes de réalisation. À ce titre, le cas de La Guerche-de Bretagne s’avère exemplaire. Suite aux dégradations révolutionnaires, l’ensemble des écus sculptés sur ces stalles fut bûché. Deux panneaux de dorsaux portent néanmoins les traces de ces blasons et nous permettent d’avancer une fourchette chronologique restreinte, comprise entre 1518 et 1525. Le premier écu est situé sur le panneau n°17 du rang nord et le second sur le panneau n°05 du rang sud. Le second blason, situé sur le panneau central des stalles sud n’a été que partiellement bûché, de sorte que les fleurs de lys qui en constituent le meuble principale sont toujours visibles malgré le travail de sape des Révolutionnaires [fig. n°29].

Le blason situé sur le dorsal n°05 a été bûché à l’époque révolutionnaire. Cependant, les fleurs de lys qui y étaient disposées y sont encore nettement visibles.

215 Sur un sceau du chapitre datant de 1448, les armes de la collégiale étaient composées d’une Sainte Vierge assise dans un fauteuil sous un dais, ayant sur le bras gauche l'Enfant Jésus et tenant de la main droite une branche de lys fleurie. Arch. Dép. d’Ille-et-Vilaine, 1 G 460-462 : « Clergé séculier avant 1789 : La Guerche-de-Bretagne »

 

Tenu par deux personnages masculins vêtus d’un bliaud et d’une cape attachée par un fermail autour de leurs cous, l’écu garni de trois fleurs de lys est entouré de besants dont la polychromie a disparu. Ces armoiries appartiennent sans conteste à la famille des ducs d’Alençon, seigneurs de La Guerche à la fin du Moyen Âge, et dont les armes sont également apposées en différents endroits de la collégiale, notamment sur les vitraux : « de France à la bordure de gueule chargée de huit besants d’or ».

Compte tenu des caractéristiques stylistiques de ces stalles, plusieurs personnalités issues de la branche d’Alençon pourraient être à l’origine de ce groupe. De Catherine d’Alençon, femme de Guy XIV de Laval, baronne de la Guerche de 1463 à 1505, à Anne d’Alençon, femme de Guillaume Paléologue, marquis de Montferrat, baronne de la Guerche de 1527 à 1562, c’est Charles IV d’Alençon, baron de la Guerche de 1505 à 1525 qui paraît être le candidat le plus légitime. Plusieurs indices tendent à donner la préférence au duc.

Tout d’abord, le fait que ces armoiries soient pleines, c’est-à-dire sans alliance pourrait indiquer qu’il s’agit plutôt d’un homme. Or, Charles est le seul représentant masculin en ce début de XVIe siècle, la baronnie ayant été l’apanage de la tante, puis des sœurs de Charles. D’autre part, les éléments iconographiques présents sur ces stalles caractérisent un ensemble entre Moyen Âge et Renaissance et qui ne peut avoir été réalisé que dans le premier quart du XVIe siècle. En effet, une sirène se coiffant et tenant un miroir dans une main, iconographie typique du répertoire médiéval, se trouve sculptée sur l’appui main n°17. De l’autre côté, sur la miséricorde n°01, un bucrane est représenté alors que les dorsaux entremêlent à des grotesques caractéristiques de la première Renaissance, des créatures plus volontiers médiévales telles que le porc à la cornemuse216. Il est probable que la construction de ce groupe de stalles ait été entreprise à la suite de la réformation du chapitre ordonné par Charles IV en 1518 217. 7 H. BOURDE DE LA ROGERIE, « L’excursion de la Société Archéologique. Notes sur les églises d’Arbrissel, Bais, Domalain, La Guerche, Louvigné-de-Bais, Moutiers, Pirée et Rannée », in B.S.A.I.V., 1924, t. 51, p. 117-160." (F. Piat)

 

"Un mécénat proche du pouvoir royal : Alençon et La Guerche-de-Bretagne

 

"Les stalles de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne constituent probablement l’ensemble le plus complexe de ce corpus en raison de la disparité de ses sculptures, des thèmes médiévaux et renaissants qu’il mélange et de ses commanditaires.

Charles IV d’Alençon et la réforme du chapitre

L’état très fragmentaire de ces stalles suite aux destructions de la période révolutionnaire et aux restaurations du XIXe siècle permet néanmoins d’en identifier le commanditaire. Le blason situé sur le panneau n°05 (stalles sud) porte encore les traces des fleurs de lys de la famille d’Alençon : de France à la bordure de gueule chargée de huit besants d’or . Pour les raisons que nous avons déjà évoquées dans la première partie, Charles IV d’Alençon (1489-1526), prince de sang de la maison de Valois, est vraisemblablement le commanditaire de ces stalles. Il n’existe pas, à ce jour, de biographie qui lui soit consacré, la personnalité du duc ayant visiblement moins d’attrait que celle de sa femme, Marguerite d’Angoulême, sœur de François Ier. Il est vrai que face à l’esprit brillant qu’incarne cette femme de lettre et de connaissance en ce début du XVIe siècle, il est difficile de cerner la personnalité de son mari. Mais peut-on la réduire aux descriptions parfois caricaturales qui font de lui « un mari illettré, d’esprit militaire » ? Comment expliquer alors la confiance que lui accorde François Ier une fois devenu roi ? Comte du Perche, d’Armagnac, de Fézensac et de Rodez, le duc d’Alençon est également baron de La Guerche, ce qui fait de lui un de ces puissants aristocrates de Bretagne. En 1518, le roi confie d’ailleurs la charge de gouverneur de Bretagne à celui qui est son beau-frère depuis 1509. C’est également Charles qui, lorsque le roi se fait capturer à Pavie, prend le contrôle des troupes françaises. Cependant, blessé de n’avoir pu empêcher cette défaite et dans un contexte de certaine disgrâce, il meurt un an plus tard à Lyon. Homme de batailles, il avait participé aux campagnes italiennes de Louis XII en 1507 et il est probable que ces expéditions transalpines aient modelé son goût en matière artistique. Proche du pouvoir royal, les ducs d’Alençon font partie de cette noblesse qui prit rapidement fait et cause pour le parti français.

 

 

"Charles IV a cependant beaucoup œuvré dans sa baronnie de La Guerche et est intervenu à plusieurs reprises auprès du chapitre. L’institution avait déjà connu une révision générale de ses statuts une dizaine d’années avant que Charles n’hérite de la seigneurie. Les chanoines étaient évidemment nommés par le seigneur de La Guerche qui devait s’assurer de la capacité vocale de chaque nouvel entrant. Cependant, la révision des statuts du chapitre de 1484 ne semble pas satisfaire Charles IV qui se préoccupe de la vie spirituelle de sa baronnie. En effet, en 1518, le cardinal de Luxembourg, évêque du Mans et légat du Saint-Siège, nomme une commission d’examen chargée d’inspecter et surtout de réformer le chapitre guerchais (358 Arch. Dép. d’Ille-et-Vilaine : série 1 G 462/2 : « Règlements, privilèges, organisation du chapitre » ). Cette commission est dirigée par un chanoine du Mans, un certain Jean Bordier. Les résultats ne se font pas attendre et sont, sans surprise, très défavorables aux chanoines dont la vie dissolue est pointée du doigt. Le chapitre est donc une nouvelle fois réformé."

 

"L’investissement du duc dans son fief de La Guerche ne s’arrête pas à cet acte et en 1520, il exécute un vœu de sa tante Catherine, ancienne baronne de La Guerche, qui avait laissé une rente de 100 livres afin de fonder quatre petites heures canoniales ainsi que deux messes chantées avec diacre et sous-diacre (Arch. Dép. d’Ille-et-Vilaine : série 1 G 460 : « Fondations de Catherine d’Alençon, chapelle de la Commanderie, 1504, 1520 » ). Cette révision profonde du chapitre collégial de La Guerche trouve une résonance toute particulière lorsqu’elle est mise en perspective avec la montée des idées réformatrices qui caractérise ce premier XVIe siècle.

Marguerite d’Angoulême est d’ailleurs connue pour ses engagements spirituels à la limite de l’hérésie catholique et qui lui valurent quelques difficultés avec les instances ecclésiastiques. Admiratrice de la Devotio moderna, elle prendra sous sa protection un certain nombre de réformateurs jusqu’à ce que l’affaire des Placards, en 1534, ne vienne freiner son influence. L’idée de la nécessité d’un redressement du clergé, dont la corruption semblait générale aux yeux des réformateurs, était un sentiment largement diffusé. Qu’en était-il de la position de Charles d’Alençon sur ce sujet et quelle était l’influence des opinions religieuses de sa femme ? C’est un élément difficile à appréhender, mais l’implication du duc dans la vie et les mœurs du chapitre guerchais demeure un indice révélateur. De même, un détail présent sur les stalles pourrait tendre vers une participation de Marguerite à la mise en œuvre du projet. En effet, au-dessus du blason du duc d’Alençon, encadré par les grotesques renaissants, figure un élément qui, de prime abord, peut sembler purement décoratif  Ce « M » posé au-dessus des armes d’Alençon s’il peut ainsi renvoyer à l’initiale mariale, peut tout autant renvoyer au prénom de la duchesse…" (F. Piat)

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Description.

Au centre, deux jeunes personnages, semblables à des écuyers par leur tunique courte et leur cape flottant au vent, mais pieds nus, sont les tenants d'un blason dont les meubles ont été buchées, mais sans zèle et en respectant la bordure aux huit besants. Il est donc facile d'identifier ici les armoiries d'Alençon, d'azur aux trois fleurs de lys d'or  à la bordure de gueule chargée de huit besants d’or (ou d'argent). Et de les attribuer au duc Charles d'Alençon, décédé en 1526. Je renvoie  à l'exposé de F. Piat, qui reprend les déductions de Bourde de la Rogerie de 1924. 

Il y a bien, au dessus du blason, un M gravé, qui peut renvoyer à l'initiale du prénom de Marguerite d'Angoulème , épouse du duc Charles, mais ce M pourrait aussi être vu comme une couronne stylisée.

Les deux jeunes hommes s'appuient sur les appendices foliaires de deux dragons hybrides, à torses et ventres humains, et même, à droite, féminin.

Au dessus du blason, une vasque libère des rinceaux, dont les extrémités s'enflent en têtes d'oiseaux, elles-mêmes prolongées par des langues dilatées en capsules.

 

 

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Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Montant vertical intermédiaire et statuette n°5 .

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Le montant est sculpté de chevrons superposés en rang de WW.

La statuette est celle d'un homme à cheveux longs et manteau tombant (comme beaucoup des précédents), et tenant une lance ou hallebarde.

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Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Haut-dossier n°6.

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http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-notre-dame-stalle-06/165fef3b-a8cf-41f2-9cea-b66c93a1fb04

"Les miséricordes de Tréguier sont en effet connues pour leurs représentations répétées d’hommes nus ou à demi nus, exhibant leurs attributs ou montrant leurs fessiers. Bien que toutes les miséricordes en question aient été rabotées, probablement au XVIIe siècle, le caractère sexuel de ces figures est indéniable. Sur les miséricordes suivantes, les personnages sont représentés dans des pauses similaires, les jambes levées et écartées, désignant leur anus Ce genre de figures exhibitionnistes est assez fréquent sur les stalles médiévales et n’est d’ailleurs pas spécifique à la Bretagne. Dans le duché, ce thème se retrouve également sur les stalles de la collégiale de La Guerche-de-Bretagne où un homme nu, vu de dos, écarte ses fesses, aidant ainsi à la réalisation de ce « vent » dont l’odeur rappelait celle des mondes infernaux et le diable lui-même. L’homme de La Guerche adopte une posture assez proche de celle d’un autre personnage sculpté sur une miséricorde de Tréguier mais qui, lui, est habillé, découvrant uniquement le bas de son corps. " (F. Piat)

 

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Description.

Le panneau s'organise en deux registres autour d'un axe vertical de deux vasques superposés et d'une tige sommitale baguée par une couronne.

— Le registre supérieur est occupé par un triple enroulement de rinceaux, de chaque coté : des feuilles ou des bourgeons floraux entrouverts s'y échelonnent.

Dans ces rinceaux, nous découvrons à gauche, un roi armé d'une épée et d'une hallebarde. Son riche vêtement est finement gravé de losanges et autres motifs, il associe une tunique (armure ?) à longues manches bouffantes et plissées et des hauts de chausse, tenue complétée par des chaussures basses  à bouts  ronds. Il est tourné vers notre droite, mais que regarde-t-il, de l'autre coté de la tige et de la couronne ?

Eh bien, il regarde une jeune femme nue qui, d'un geste insolent, lui montre ses fesses.

Il est difficile d'y voir un rapport avec la scène biblique de David et Bethsabée. Est-ce pour autant une scène de récréation transgressive pour les chanoine ?

— Au  registre inférieur, deux hybrides au buste et ventre féminin, bras de feuillages et queues de poisson (oui, des sirènes si vous voulez) rafraichissent leurs queues dans la vasque centrale tout en crachant des tiges à dilatations ampullaires. D'autres hybrides, généreusement féminines émergent de boutons floraux et se suspendent à ces rinceaux.

Et sur la tête de chaque sirène est perché un oiseau, picorant quelque feuille.

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Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Registre inférieur.

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Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Montant vertical intermédiaire et statuette n° 6.

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Le montant est sculpté en grains de blé oblongs on en chaînettes placés en biais. La statuette montre un personnage en aube plissée tenant entre ses mains une tunique, rappelant l'ange qui exerce cette fonction lors du baptême du Christ.

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Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Haut-dossier n°7.

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http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-notre-dame-stalle-07/dca674ed-06c8-4711-acfb-92216f1c412e

"Dans la partie supérieure, des hybrides jouent de la trompette, de la flûte et du tambourin. Deux visages sont représentés sous le vase central. Il pourrait s´agir de références au théâtre et à 'Jean qui rit, Jean qui pleure'." (F. Piat)

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Description.

Au centre, sur le même modèle que les autres panneaux mais avec une inventivité chaque fois renouvelée, une vasque prend appui sur un support ovoïde, cannelé, reposant sur deux masques humains jumelés.

 

— Le registre supérieur est occupé par deux hybrides musiciens, humains pour le buste — si on oublie les cheveux de feuillages —, à l'abdomen globuleux, mais dont ce qui tient lieu de bassin est un globe de feuillages produisant des volutes ; là dessus se branche une queue à écailles de poissons, puis une corne tressée qui s'affine en feuilles. Et ces cornes viennent tremper dans la vasque en un gracieux mouvement de spire.

Le musicien de gauche (plutôt une musicienne, non ?) joue du galoubet ou flûte de tambourin : il ou elle souffle la mélodie dans un flûtiau tenu verticalement contre son sternum, et en même temps il bât la mesure sur un tambour accroché à son poignet gauche. Comme tous ces détails sont finement rendus!

Le musicien de droite souffle dans une trompe à large pavillon coudé vers le haut.

Le site musicastallis consacre à ces instruments sa fiche n°271. Il décrit "un animal à tête de singe qui souffle dans une trompe vers un hybride qui joue du flûtet tabor". Le rédacteur remarque que "le  joueur de flûte ne peut pas boucher les trous de jeu répartis sur le corps de l'instrument. Le sculpteur aurait pu choisir le modèle du flûtet. Le tabor (laçage en V ; timbre) suspendu au poignet par deux lanières est maladroitement sculpté". La similitude avec les musiciens des stalles de Gaillon conservées à Saint-Denis est remarquée, mais d'un style "beaucoup plus rustique".

https://musicastallis.huma-num.fr/fiche.php?id=271

Le site musiconis (couplé au précédent) en donne l'illustration et le commentaire ici :

http://musiconis.huma-num.fr/fr/fiche/726/hybrids-playing-an-aerophone-and-pipe-and-tabor.html

Une analyse très fine des instruments et instrumentistes apparaît sous l'onglet "performance". Les 4 trous visibles sur la "flûte" sont comptés. Le tambour est à deux peaux tendus par un laçage en V, sans cheville de tension.

On retrouve ce tabor sur le pendentif n°2 que j'ai omis de photographier.

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— Le registre inférieur n'est pas moins curieux. Deux hybrides vus de face associent un buste humain, une chevelure de feuillages, et un ventre en œuf, sans jambes, mais avec des appendices foliaires. Un appareillage, d'allure métallique et artificielle, leur sort de la bouche et les relie, par des courroies, à la gueule de deux chiens ( à profil simiesque et à crinières de lions) qui émergent de bombardes-escargots. Nous verrons sur le dossier suivant que cet appareillage presque orthodontique est un mors, et que ces hybrides humanoïdes ou anthropomorphes sont harnachés comme des chevaux.

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Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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 Le registre inférieur.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Montant vertical intermédiaire et statuette n°7 .

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Le montant est sculpté en chaînons parallèles.

Le personnage est un homme vêtu comme les précédents d'une coule (monastique ?). Il tient en main droite une batte ou un faisceau lié par deux bagues et s'élargissant en cuillère longue. L'outil de sa main gauche est sans doute un couteau. 

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Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Haut-dossier n°8.

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Description.

— Le  registre supérieur.

Au centre, un hybride jambes écartées boit l'eau d'une vasque. Ce personnage reprend la figure de l'acrobate en renversement postérieur, tête entre les cuisses, mais sous une forme grotesque d'un tronc renversée sous des "jambes" de feuillages, qui délivrent des rinceaux pour le registre supérieur.

Ces rinceaux se prolongent en hommes-feuilles (une variante du masque-feuille) de deux soldats s'affrontant avec une massue derrière leur bouclier.

— Le registre inférieur.

Au centre, une deuxième vasque est ornée sur le coté de têtes de chevaux-feuilles. Ces chevaux tiennent dans leur gueule une tige qui se transforme en rêne commandant des mors à balancier, où une ferrure en S sert d'intermédiaire au mors proprement dit. Ce type de mors est fréquemment représenté sur les calvaires ou  vitraux bretons du XVIe siècle, où je les ai souvent signalés.

L'effet comique naît du fait que ce sont des chevaux qui dirigent deux hybrides au profil humain, chacun coiffé d'un bonnet à plumet de feuille, et dont les jambes sont remplacées par des volutes de feuillage.

 

 

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Montant vertical intermédiaire et statuette n° 8.

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Le montant est sculpté de chevrons superposés.

La statuette est celle d'un homme à tête buchée, dont les mains émergent d'un vaste manteau pour former, avec pouce et index, le geste de l'argumentation. Bien que ce geste soit fréquemment un attribut de saint Yves, et bien que ce saint soit à l'honneur sur la jouée sud et sur la verrière offerte en 1536 par l'évêque de Rennes Yves Mayeuc , il n'est pas possible d'identifier avec certitude ce personnage.

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Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Haut-dossier n°9.

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Description.

 

— Le registre supérieur  reste organisé par une fontaine centrale. Un personnage centrale (un homme ou une femme ?) s'y baigne nu, et il est entouré de deux animaux-feuilles, à l'échine crénelée comme celle des dragons, et au museau muselé.

De chaque coté, deux hommes-feuilles sont assis sur la margelle de fontaines latérales. L'un, réduit à une tête sur une volute de feuille, est enroulé sur lui-même, tandis que son voisin se protège, par un bouclier-masque, de la gueule des animaux muselés.

— Au registre inférieur, entre des éventails de rinceaux, deux lions ailés (des lions-feuilles, bien-sûr) s'opposent par la volute de leur queue au dessus d'un masque léonin.

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Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Montant vertical intermédiaire n°9 .

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Le montant est hérissé de structures en V. Il n'y a pas de statuette.

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Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Haut-dossier des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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LES PENDENTIFS DU DAIS SUD.

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Ils représentent tous des anges, soit musiciens, soit tenant un emblème de la Passion, soit présentant un écu ou cartouche sans doute jadis peint. Les 9 autres pendentifs, du coté nord, complètent cette série avec cinq anges portant les instruments de la Passion (lance, marteau, colonne, lanterne, croix), deux anges porteurs de blasons, et deux anges musiciens.

Liste :

  • Pendentif n°0 (contre la jouée ouest). Ange présentant un cartouche au monogramme R (+/- F).
  • Pendentif n°1. Ange jouant de la flûte ou de la trompe.
  • Pendentif n°2. Ange jouant du tambour.
  • Pendentif n°3. Ange présentant un écu muet.
  • Pendentif n°4. Ange tenant l'éponge d'hysope (instrument de la Passion)
  • Pendentif n°5. Ange présentant la Sainte Face.
  • Pendentif n°6. Ange présentant  un phylactère muet.
  • Pendentif n°7. Ange présentant la Sainte Face.
  • Pendentif n°8. Ange  présentant un écu ou cartouche.
  • Pendentif n° 9. Ange jouant de la flûte ou un instrument à identifier.

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Stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Pendentif n°0 (contre la jouée ouest). Ange présentant un cartouche au monogramme R (+/- F).

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Pendentif des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Pendentif des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Pendentif n°1. Ange jouant de la flûte ou de la trompe.

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Pendentif des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Pendentif des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Pendentif des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Pendentif des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Pendentif n°2. Ange jouant du tambour.

Non photographié.

Le site musicastallis y consacre sa fiche 877 et désigne le tambour à deux peaux sous le terme de "tabor". Il est suspendu au poignet gauche par deux baguettes.

https://musicastallis.huma-num.fr/fiche.php?id=877

 

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Pendentif n°3. Ange présentant un écu muet.

 

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Pendentif des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Pendentif des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Pendentif des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Pendentif n°4. Ange tenant l'éponge d'hysope (instrument de la Passion)

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Pendentif des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Pendentif des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Pendentif n°5. Ange présentant la Sainte Face.

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On notera que le visage du Christ est dépourvu de la Couronne d'épines, pourtant vénérée sur la jouée nord.

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Pendentif des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Pendentif des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Pendentif des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Pendentif des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Pendentif n°6. Ange présentant  un phylactère muet.

 

 

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Pendentif des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Pendentif des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Pendentif n°7. Ange présentant la Sainte Face.

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C'est un doublon, très semblable, du pendentif n°5.

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Pendentif des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Pendentif des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Pendentif n°8. Ange  présentant un écu ou cartouche.

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Pendentif des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Pendentif des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Pendentif n° 9. Ange jouant de la flûte ou d'un cor.

Ma photo laisse penser qu'il s'agit d'une flûte, alors que celle de Florence Piat (Annexe, page 121) montre un instrument en U, partant de la bouche et tenu dans la main gauche, alors que la main droite tient la moitié d'une trompe dont le pavillon est dirigé vers le bas.

Pour le site musicastallis dans sa fiche 878, il peut s'agir d'un cor dont une partie de l'enroulement a disparu.

https://musicastallis.huma-num.fr/fiche.php?id=878

La notice musiconis propose l'image de Florence Piat.

http://musiconis.huma-num.fr/fr/fiche/787/angel-playing-the-horn.html

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Pendentif des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Pendentif des stalles sud (v. 1518-1525) de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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SOURCES ET LIENS.

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— BILLIET (Frédéric), Les représentations de la musique biblique dans les stalles médiévales.

billiet_frederic_les_representations_de_la_musique_biblique_dans_les_stalles_medievales.pdf

— BRUNE, (abbé Joseph), 1846,  Résumé du cours d'archéologie professé au séminaire de Rennes, suivi de notices historiques et descriptives sur les principaux monuments du diocèse. Rennes page 319

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6559079z/f343.image.r=guerche

 

LA GUERCHE

"Un curieux travail de menuiserie moins usé par le temps, mais maladroitement couvert de peinture, est le double rang de stalles qui décore le chœur. Les accoudoirs, les miséricordes et les montants des extrémités son couverts de ciselures et de figurines pleines d'originalité et de finesse; le dais qui se prolonge au-dessus des stalles est une découpure d'un dessin très-heureux et d'une exécution plus délicate encore que tout le reste. Après celles de Champeaux, nous ne connaissons point dans le diocèse de stalles plus remarquables que celles-ci. Mais encore une fois, pourquoi laisse-t-on les soi-disant décorateurs de nos églises empâter au moyen d'épaisses couches de couleur nos sculptures les plus exquises, et en faire disparaître tout leur effet de relief, sous prétexte de les restaurer et de leur donner un air de nouveauté précisément opposé à leur caractère? Ne serait-il pas plus simple, plus économique et surtout plus sage, dans l'intérêt de ces précieux chefs-d'œuvre, de les nettoyer simplement et d'y passer une légère couche de vernis qui ferait revivre la couleur naturelle du bois sans remplir les creux fouillés à dessin et sans nuire à la pureté des lignes et des contours ?"

CHAMPEAUX

"Mais ce qui s'est mieux conservé, c'est la précieuse boiserie et les remarquables sculptures des stalles. Rien de plus gracieux que la broderie légère, riche et délicate qui décore le baldaquin régnant au-dessus du double rang de sièges des anciens chanoines; rien de plus varié que les décorations des panneaux formant le dossier des supports des accoudoirs, des miséricordes elles-mêmes. - L'imagination la plus féconde et le goût le plus exquis semblent avoir présidé à ce travail à peu près unique dans son genre, dans notre diocèse; car les stalles de La Guerche qu'on pourrait seules comparer à celles-ci, leur sont inférieures et ont beaucoup perdu par suite des couches de couleurs à l'huile dont elles sont revêtues. A Champeaux, c'est l'original dans toute sa franchise, sa hardiesse, sa vigueur de ciseau; tandis qu'à La Guerche, on ne trouve qu'une belle copie exécutée avec timidité et défiance de talent. Tout ce qui manque ici, c'est la pensée chrétienne, c'est l'inspiration et la direction de la foi. Toutes ces dentelles légères, tous ces enroulements et arabesques, toutes ces figures mythologiques ou grotesques, toutes ces décorations en un mot exécutées avec tant de verve et de facilité, ne contiennent rien qui annonce la piété des artistes, ni l'intention chrétienne des donateurs. C'est le XVIe siècle avec ses beautés et ses défauts."

 

BOURDE DE LA ROGERIE (H.), 1924, "L'Excursion de la Société Archéologique, II  Notes sur les églises d'Arbrissel, Bais, Domalain, La Guerche, Louvigné de Bais Moutiers, Piré et Rannais",  Bulletins et Mémoires de la Société archéologique du département d'Ille-et-Vilaine, tome LI pages 137 et suiv.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k122070m/f185.item

"Les stalles de La Guerche représentent plus brillamment l'art du bois elles sont justement célèbres. Un minutieux nettoyage exécuté sous la direction des architectes des monuments historiques les a récemment débarrassées des couches de peinture qui empâtaient les sculptures et leur a restitué leur beauté ancienne. Malheureusement les stalles basses ont disparu ainsi que six stalles hautes, et les dix-huit qui subsistent n'occupent plus leur emplacement primitif. Par suite de modifications dans l'aménagement du chœur au xvm" et au xix° siècle, elles ne se déploient plus en avant et de chaque coté du maître-autel comme les cinquante-quatre stalles de Champeaux, mais elles sont reléguées dans l'étroit arrière-chœur encombré de bancs et de divers objets. MM. Brune et Guillotin de Corson qui ont donné de bonnes descriptions des stalles, n'ont pas essayé de les dater d'après un écrivain auquel on doit deux intéressantes et instructives notices sur l'histoire de La Guerche (31), elles auraient été faites après la fin des guerres de religion, soit après 15HS.

 

Cette date nous paraît inadmissible : les stalles, gothiques dans leur construction générale et dans plusieurs de leurs éléments (colonnettes, dais, statuettes, miséricordes), renaissance dans les beaux panneaux qui forment le fond des dossiers, sont bien antérieures au règne d'Henri IV. Un détail qui paraît avoir échappé aux auteurs que nous venons de citer, corrobore l'impression donnée par l'examen des sculptures et permet de les attribuer à la première moitié du xvie siècle. Un des angelots du dais tient un écusson les vandales de la Révolution ont gratté les trois  meubles qui en occupaient le centre, mais ils ont négligé la bordure chargée de besants. Cela suffit pour que l'on reconnaisse les armes des ducs d'Alençon, barons de La Guerche, plusieurs trois reproduites dans les vitraux de la Collégiale de France à la bordure de gueules chargée de huit besants d'or. Le dernier duc d'Alençon fut Charles IV, mort  à Lyon le 11 avril 1525. Si ce blason avait été le seul sculpté, on pourrait affirmer que les stalles ont été placées entre 1505, date à laquelle il hérita La Guerche de sa tante Catherine d'Alençon, femme de Guy XIV de Laval, et 1525; mais d'autres armoiries ont existé. Celles qui se trouvaient sur la porte principale de la clôture du chœur ou jubé, les plus significatives, ont disparu comme le jubé lui-même, quatre autres écussons tenus par des angelots du dais sont indéchiffrables. Peut-être portaient-ils les armes des Laval, ou celles des Bourbons-Vendôme, ou celles des Paléologues ? Dans ce cas, il faudrait attribuer l'honneur d'avoir présidé et peut-être contribué à la construction des stalles à Catherine d'Alençon, femme de François ou Guy XIV de Laval, baronne de La Guerche de 1463 à 1505 et généreuse bienfaitrice des églises, ou à Françoise d'Alençon, sœur de Charles IV, femme de Charles de Bourbon-Vendôme, dame de la Guerche à titre provisoire de 1525 à 1527, ou à Anne d'Alençon, autre sœur de Charles, femme de Guillaume Paléologue, marquis de Montferrat, baronne de la Guerche de 1527 à 1562. Toutefois, le fait que le blason qui subsiste porte des armes pleines, sans alliance, semble devoir faire préférer Charles d'Alençon. Cette attribution est confirmée par l'aspect de l'œuvre qui paraît antérieure à l'époque du triomphe définitif du style Renaissance sur le style gothique.

Ajoutons que Charles d'Orléans ne fut pas indifférent a l'état de la Collégiale de La Guerche, bien qu'il eût beaucoup de domaines plus importants et plus rapprochés de sa résidence ordinaire que ne l'était cette petite baronnie bretonne.
Il exécuta les fondations créées par sa tante la dame de Laval en 1518, il provoqua ou facilita la réforme du chapitre qui un avait, dit-on, grand besoin. La commission pour diriger cette opération délicate fut décernée par le cardinal de Luxembourg, évêque du Mans, légat du Saint-Siège, qui en plusieurs circonstances analogues s'était associé aux projets de réforme monastique de la pieuse duchesse douairière d'Alençon. Marguerite de Lorraine . Les statuts rédigés par le chanoine manceau Jean Bordier furent promulgués ou approuvés par le duc el par l'évêque de Rennes, Yves Mayeuc, en 1518.

Il est vraisemblable que la maison d'Alençon voulut compléter la restauration morale du chapitre par la restauration matérielle de l'église. Quatre écussons peints sur les vitraux attestent encore ses bienfaits. Mais si l'existence d'un blason aux armes de la maison d'Alençon établit que les stalles furent faites avant la date de la cession de la baronnie à la famille de Cossé (1562), elle ne prouve pas que les frais du travail aient été en partie ou en totalité acquittés par le duc Charles IV, par sa tante, ou par ses sœurs. On ne possède malheureusement aucun livre de compte, aucun document qui fasse connaître le montant de la dépense, probablement très élevée, ni qui révèle les noms des sculpteurs."
 

CHARLES (Olivier), sd, Les chanoines-chapelains d’une petite collégiale bretonne. Notre-Dame de Lamballe au XVIIIe siècle.

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02106235/document

CHARLES (Olivier), 2004, , Chanoines de Bretagne. Carrières et cultures d’une élite cléricale au siècle des Lumières, Rennes, 2004, 456 p.

https://www.cairn.info/revue-d-histoire-moderne-et-contemporaine-2009-3-page-192.htm

GUILLOTIN DE CORSON (abbé Amédée) 1886, Pouillé historique de l'archevêché de Rennes, Rennes : Fougeray, Librairie-Editeur. Paris : René Haton. vol. 3 page 16, et vol.6 page 634

 

https://archive.org/stream/pouillhistoriqu05corsgoog/pouillhistoriqu05corsgoog_djvu.txt

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55608m.pdf

"Le choeur de la collégiale était garni de stalles en bois sculptées et fermé par un jubé qui devait correspondre à ces stalles. Le jubé fut malheureusement détruit, au XVIIIème siècle, par le chefcier Charles de Tanouarn, qui en fit transporter les débris au bas de la nef pour en faire une tribune d'orgues (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 8 G, 66). Mais le double rang des stalles existe toujours et fait encore l'admiration des artistes, malgré l'épaisse couche de peinture jaune dont on a eu la sottise d'empâter ses plus fines ciselures. Les accoudoirs, les miséricordes et les montants des extrémités sont couverts d'élégants feuillages et de figurines pleines d'originalité. Au Sud, les miséricordes représentent les diverses scènes du Paradis terrestre : la création d'Adam et d'Eve, la tentation, le renvoi, etc. ; au Nord, les miséricordes sont consacrées à figurer les péchés capitaux sous des scènes extrêmement pittoresques ; les ivrognes, surtout, y sont largement représentés.

Les dossiers sont couverts de charmantes arabesques qui rappellent les plus jolis dessins de la renaissance : hercules, génies, centaures, griffons, fleurs et plantes de toutes sortes, animaux et végétaux, chimères fantastiques et délicieux types d'enfants ; tout cela court, se joue, s'entremêle, forme mille contours et arrête, sans le lasser, l'oeil qui les contemple avec bonheur. Mais là aussi, sous prétexte de décence, de jolies figurines ont été horriblement mutilées. Enfin, le dais qui se prolonge au-dessus des stalles est une découpure d'un dessin très heureux et d'une exécution plus délicate encore que tout le reste ; au milieu des autres motifs d'ornementation on y voit apparaître des joueurs d'instruments d'un excellent effet."

MENANT (Marie-Dominique), L'HARIDON (Erwana), 2005, Ensemble de 23 x 2 stalles avec dais et dorsaux de La Guerche de Bretagne, dossier IM35016879 de l'Inventaire général. 

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/ensemble-de-23x2-stalles-avec-dais-et-dorsaux/f828268e-a046-452a-8f6a-4fa70232352f

— PIAT (Florence), 2004

http://perso.numericable.fr/tessonmic/Les%20Stalles%20en%20Bretagne.pdf

— PIAT (Florence) 2006, Dossier IM35022583  "Ensemble de stalles dans la collégiale Notre-Dame (contre les murs Nord et Sud du choeur)".

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/ensemble-de-stalles-dans-la-collegiale-notre-dame-contre-les-murs-nord-et-sud-du-choeur/6f57cbb0-e9ed-4371-96ab-cc45e1aefca8

— PIAT (Florence), Les stalles de l'ancien duché de Bretagne de la fin de la guerre de Succession jusqu'au Concile de Trente. Thèse université Rennes 2. 

https://www.academia.edu/34924613/THESE_UNIVERSIT%C3%89_RENNES_2_Les_stalles_de_lancien_duch%C3%A9_de_Bretagne_De_la_fin_de_la_guerre_de_Succession_jusquau_concile_de_Trente

— PIAT (Florence), Les stalles de l'ancien duché de Bretagne de la fin de la guerre de Succession jusqu'au Concile de Trente. Thèse volume 2, annexe : pages 109-124

https://www.academia.edu/34924818/THESE_UNIVERSIT%C3%89_RENNES_2_Volume_2_Annexes

— SITE DE LA MAIRIE DE LA GUERCHE DE BRETAGNE.

https://www.laguerchedebretagne.fr/spip.php?article180&var_mode=calcul

 

— SITE

http://www.bretagneweb.com/photos-35/35-laguerchedebretagne.htm

http://www.apemutam.org/instrumentsmedievaux/articles/enigm/laguerche.html

— WAQUET (Henri), 1932, L'art Breton II. La Renaissance. Editions Arthaud Grenoble.

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_40/LArt_Breton_Tome_2_.pdf

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Published by jean-yves cordier - dans Stalles Sculpture Chapelles bretonnes.
27 octobre 2020 2 27 /10 /octobre /2020 20:03

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Les 18 stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Ia,  le coté sud. Jouée, miséricordes, appui-mains.

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Voir dans ce blog la description d'autres stalles :

 

 

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Sur les bas-reliefs des panneaux au décor Renaissance en Bretagne, voir :

 

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Note. J'ai lu avec passion et admiration, et j'ai largement exploité ici, la thèse (2012) de Florence Piat consacrée aux stalles de l'ancien duché de Bretagne. Je la citerai copieusement, et, quoique soucieux de publier un article personnel, je m'en voudrais de ne pas partager la qualité et la compétence de son travail, d'ailleurs rendu généreusement disponible en ligne. Je suis très loin d'en avoir épuisé les trésors d'érudition, et c'est à sa publication que je renvoie les lecteurs soucieux d'accéder aux meilleurs sources.

Mon souci principal est de mettre à la disposition des internautes une iconographie commentée des décors de la première Renaissance bretonne.

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PRÉSENTATION.

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I. L'ANCIENNE COLLEGIALE NOTRE-DAME ET SON CHAPÎTRE DE 12 CHANOINES.

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La collégiale Notre-Dame, l'une des plus anciennes de Bretagne, a été fondée en 1206 par Guillaume II, fils de Geoffroy de Pouancé  et neuvième seigneur de la Guerche, sur la chapelle castrale déjà vouée à Notre-Dame et située  à une centaine de mètres du château. Il s'agit pour lui de créer un établissement indépendant de tout évêché et de toute abbaye, et étroitement lié au contraire à son propre pouvoir, au salut et au renom de son propre lignage. Les lignes débutant sa charte (dans une rédaction notariale courante) en témoigne : pro salute anime mee, antecessorum  et haeredum meorum instituo duodecim canonic.... (Dom Morice, Mémoires I p.804Il conclue en y associant son fils Geoffroy, son épouse Hersende de Sillé et sa fille Elisabeth. Les statuts de la collégiale sont confirmés en 1378 par le comte Pierre d'Alençon.

 

Le plus ancien sceau de la collégiale de la Guerche venu à notre connaissance est de 1448; il est de forme ogivale et présente la Sainte Vierge assise dans un fauteuil et sous un dais, ayant sur le bras gauche l'Enfant Jésus et tenant de la main droite une branche de lys fleurie, avec l'inscription S. CAPIT. ECCLE. BE . MARIE.VIRG. DE. GUIRCHIA (Arch dép. Ille-et-Vilaine 8G,67). On remarquera que le décor des stalles, tel qu'il nous est parvenu, ne comporte aucune représentation de la Vierge. 

 

La collégiale  fut convertie en église paroissiale en 1791 ; elle devient basilique mineure en 1951.

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"La collégiale Notre-Dame est une fondation seigneuriale, instaurée par Guillaume II, baron de La Guerche, pour faire œuvre pieuse suite à une expédition punitive et meurtrière qu’il avait mené avec d’autres barons en Normandie en 1203.

En 1203, Arthur Ier duc de Bretagne est assassiné sur ordre de son oncle, Jean sans Terre, alors qu’il était emprisonné à Rouen. Les seigneurs bretons engagent alors une expédition punitive, pour venger le jeune duc, prennent le Mont-Saint-Michel et se dirigent en Normandie, assassinant sur leur passage de nombreux innocents. Guillaume II de La Guerche avait pris part à cette vengeance et faisait même partie de la branche la plus radicale du groupe. Pour se repentir de ces massacres, il décide de faire œuvre pieuse et de fonder le chapitre de la Guerche, transformant ainsi sa chapelle seigneuriale en collégiale placée sous la protection de Notre-Dame. .

La composition et les revenus du chapitre collégiale de La Guerche-de-Bretagne sont plutôt bien connus car une copie datée de 1388 de l’acte de fondation est toujours conservée aux Archives départementales d’Ille-et-Vilaine.

Le chapitre est ici composé de douze chanoines dont le premier d’entre eux n’est pas nommé Doyen mais Chefcier. Un diacre et un sous-diacre venaient ensuite compléter le tableau. Ainsi, le chefcier était le seul dignitaire de ce chapitre. Il est stipulé dans l’acte de fondation que ce chiffre de douze chanoines ne peut en aucun cas évoluer, cela se justifiant par la définition stricte des revenus afférents au chapitre. En effet, la liste des donations est elle aussi stipulée, de sorte que chaque chanoine se voit allouer une somme de 20 livres de revenu mensuel. Cette somme, si elle pouvait sembler très correcte au XIIIe siècle, ne l’était déjà plus à la fin du XVe siècle. De fait, le clergé guerchais n’était pas riche : en 1564, il demanda à être exempté des taxes imposées par le roi sur les établissements ecclésiastiques et en 1693, le revenu moyen de chaque chanoine ne s’élevait qu’à 212 livres de rente annuelle, toutes charges déduites. La nomination des chanoines dépendait du seigneur de La Guerche. Le candidat devait ensuite faire « preuve de chant » devant le chanoine chefcier et jurer de se conformer aux statuts de la collégiale. Il devait également s’acquitter du droit de chape dont le montant était fixé à 60 livres, 100 s’il était chefcier, somme rondelette en comparaison du droit de chape de 20 livres de Tréguier ou de 80 livres de la cathédrale de Rennes. Nous avons donc ici l’image d’un petit chapitre, aux revenus plutôt modestes, au demeurant très investis dans leurs paroisses respectives et aidant très régulièrement les autres paroisses comme celle de Rannée" (F. Piat)

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N.B. Une chapellenie  est fondée dans la chapelle du Temple de La Guerche par un chanoine de La Guerche, Jean Reveleau, et acceptée en 1504 par  Catherine d'Alençon.

http://www.infobretagne.com/commandeurs-guerche.htm

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 II. LES STALLES.

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Rappel : Les stalles sont les sièges qu’utilisaient les religieux pendant les longs moments qu’ils devaient passer dans le chœur de l’église pour les offices et les prières. Ce sont des sièges d’un type particulier : ils sont individualisés, permettant à chaque religieux d’avoir son propre siège, mais ils forment des rangées continues, disposées dans l’axe de l’église, appuyées aux piliers, avec une courte rangée placée en perpendiculaire qui ferme le chœur à l’ouest, isolant les religieux du reste de l’église. Généralement, un ensemble de stalles comporte des stalles basses et des stalles hautes: ces dernières sont surélevées des précédentes par une estrade de 2 ou 3 marches, et sont surmontées par des hauts dossiers et un baldaquin.
 

"L’ancien duché de Bretagne conserve aujourd’hui dix ensembles de stalles, majoritairement situés dans la partie nord de la région : celles de la cathédrale de Dol de-Bretagne (77 stalles), de la collégiale de La Guerche-de-Bretagne (18), de la collégiale de Champeaux (54), de la cathédrale de Tréguier (48), de l’église de Boquého (8), de la chapelle Saint-Quay de Plélo (8), de la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon (66), celles provenant du château de Kerjean (6), celles conservées dans l’église Saint-Symphorien de Couëron et provenant de l’abbaye Notre-Dame de Buzay (10), et enfin, celles de l’église Saint-Herbot de Plonévez-du-Faou (15). Ces dix groupes, réalisés entre la fin du XIVe siècle et le premier quart du XVIe siècle, offrent un aperçu qualitatif original de ce mobilier liturgique à la fin du Moyen Âge." (F. Piat)

"Dans la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne se trouve un ensemble de dix-huit stalles qui, malgré un état lacunaire, a néanmoins conservé ses parties supérieures. Pendant la Révolution, la collégiale a subi de nombreuses destructions et tous les blasons se trouvant sur les stalles ont été bûchés. Néanmoins, le panneau central des dorsaux des stalles sud porte toujours un blason qui n´a été que partiellement détruit. Les mêmes armes sont représentées sur un vitrail de la nef. Il s´agirait de celles des ducs d´Alençon, qui étaient également barons de La Guerche : de France à la bordure de gueule chargée de huit besants d´or. Plusieurs personnalités auraient pu commander ces stalles, mais la plus probable semble être Charles IV d´Alençon notamment parce que les armes du blason sont pleines. Au cours du XIXe siècle, des travaux de restaurations et d´agrandissement du chœur ont entraîné la destruction des stalles basses et d´une partie des stalles hautes. D´après les recherches et commentaires de l´abbé Jarry, l´ensemble devait être composé, à l´origine, d´une soixantaine de stalles complétées par un jubé."(F. Piat)

"Les miséricordes de La Guerche sont les seules de Bretagne à présenter des scènes de l´Ancien Testament : le Péché Originel, Adam et Eve chassés du Paradis, les raisins de Canaan. Elles comportent également un proverbe d´origine flamande : « Bailler devant le four », c´est-à-dire essayer de faire quelque chose d´impossible. La sculpture des stalles de La Guerche est un mélange étonnant entre des thèmes issus du répertoire de la première Renaissance et des thèmes issus, quant à eux, du répertoire médiéval. Ainsi une sirène est-elle représentée sur un appui-main côté nord, peignant ses longs cheveux alors qu´un bucrane (tête de bœuf décharnée) est sculpté sur une miséricorde côté sud. De même, alors que les dorsaux sont ornés d´arabesques, de mascarons et de grotesques, une autre miséricorde représente un sodomite, vu de dos, mais dont les parties sexuelles ont été bûchées. En dehors de l´ensemble de Tréguier, il s´agit du seul cas de scènes de ce genre sur les stalles bretonnes. Deux artistes, peut-être un maître et son élève, ont travaillé sur ces stalles comme l´atteste la différence de qualité entre les rangs nord et sud." (F. Piat)

"Le nombre de chanoines composant les chapitres cathédraux ou collégiaux bretons peut paraître plutôt modeste et, comme souvent, ne correspond pas au nombre de stalles qui agrémentent leur chœur : 12 chanoines à La Guerche, 14 à Tréguier, 19 à Saint-Malo, 16 à Rennes, 12 à Quimper pour le XVe siècle. Cette différence entre nombre de chanoines et nombre de stalles, phénomène qui se retrouve dans tous les autres exemples à travers l’Europe, s’explique par le fait que ces chanoines n’en étaient pas les seuls occupants, d’autres membres du clergé, des représentants des autorités laïques et des invités pouvant également prendre place avec eux dans le chœur, les stalles hautes étant celles qui étaient véritablement destinées aux chanoines." (F. Piat)

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Au péril de la Révolution, au risque de la restauration : La Guerche-de-Bretagne.

"Les stalles de la collégiale Notre-Dame de La Guerche, réalisées dans les années 1520, comptent parmi les ensembles les plus profondément modifiés pendant la période révolutionnaire d’une part, mais surtout durant le XIXe siècle. L’église fut une première fois profanée par les Huguenots en 1563, lesquels occasionnèrent des dégâts tels que le chapitre demanda à être exempté de l’impôt royal sur les établissements ecclésiastiques en 1564 (202 P. BANEAT, Le département d’Ille-et-Vilaine. Histoire, archéologie, monuments, Paris, Librairie Guénégaud, 1973 (3ème éd.), t. II, p. 140.). Sur le document d’époque, la marquise de Montferrat explique ainsi : « que les huguenots avoient, l'an derroin passé, ravi et emporté tous les calices, ornements, livres et biens de leur dite église collégiale, rompu et brisé les coffres, bancs, pupistres, portes, lampes et ustenciles de ladite église »(203 Arch. Dép. d’Ille-et-Vilaine, 1 G 463.). Il est très probable que les stalles (les « bancs ») furent affectées par cette première vague de destruction, qui fut loin d’être la dernière. De ce qu’il advint des stalles entre le XVIe siècle et la période révolutionnaire, on ne sait que peu de choses. Cependant, la destruction du jubé en 1730 dût entraîner des modifications au niveau de leur agencement. Au moment de la Révolution française, l’église fut désertée et le chœur servit aux réunions du nouveau conseil municipal. La nef, quant à elle, devint pendant un temps un magasin à fourrage, puis un magasin de fournitures militaires et un poste de la garde nationale. Il apparaît que durant cette période, l’église et son mobilier subirent de nombreuses dégradations. Quant au mobilier religieux, son sort ne fut pas meilleur : « [Le sanctuaire fut] souillé et profané. Les confessionnaux servirent de guérites pour les hommes de faction ou de lieu de dépôt pour enfermer les fusils. […] Les nombreux et riches ornements dont les chanoines se paraient pendant les fastueuses cérémonies, furent vendus à l’encan, les vases sacrés furent envoyés à la Monnaie, les cloches fondues pour faire des canons, les admirables vitraux mutilés, etc… » (A. JARRY, Le sanctuaire de Notre-Dame de la Guerche à travers les âges, Rennes, imprimerie Bretonne, 1941, p. 37)

C’est probablement à cette époque que l’ensemble des armoiries figurant sur les stalles fut bûché, occasionnant des problèmes de datation sur lesquels nous aurons l’occasion de revenir. Le XIXe siècle ne fut pas moins tendre avec l’insigne collégiale et surtout son mobilier. Lors du renouveau ecclésiastique qui marqua la seconde moitié de ce siècle, de nombreux travaux d’agrandissement, voire de reconstruction furent entrepris dans tout le département. Des travaux de restauration furent ainsi initiés dans la collégiale Notre-Dame de La Guerche, entraînant un changement profond dans sa physionomie : ajout du collatéral nord, de la tour nord, remaniement intégral de la façade et nivellement du chœur. Lors de la campagne qui toucha le chœur, le tombeau de Guillaume II, fondateur de la collégiale fut mis à jour. On décida alors de le mettre en valeur, supprimant par la même occasion 6 stalles qui pouvaient en gêner la vue. La transformation du chœur ne s’arrêta pas là car en 1888-1889, on profita de ces restaurations pour, certes, ôter la couche de peinture jaunâtre qui recouvrait l’ensemble des miséricordes, mais aussi pour supprimer les rangs inférieurs. Compte tenu de tous ces éléments, il est probable qu’au moment de leur réalisation les stalles de la collégiale de La Guerche-de-Bretagne, aujourd’hui au nombre de 18, devaient s’élever à plus d’une quarantaine." (F. Piat)

Une nouvelle restauration est survenue en 1984.

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Les stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Plan et numérotation par Florence Piat.

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Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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LA JOUÉE SUD-OUEST.

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Les jouées  sont les quatre  panneaux verticaux ornementés qui terminent les rangées de stalles à l'est et à l'ouest. Les stalles de La Guerche ne conservent que les deux  jouées occidentales.

Les jouées hautes associent ici  un panneau plein orné d'un personnage biblique en bas-relief (Judith, du coté sud), et un ensemble aéré, en ronde-bosse où des entrelacs d'animaux fantastiques  entourent d'un saint personnage. 

Les jouées basses, qui terminent l'accoudoir, sont des panneaux pleins, sculpté de candélabres,  sous un religieux agenouillé (identique en miroir au nord et au sud) en guise d'appui-main en ronde-bosse.

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Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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La jouée basse.

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Au dessus d'un panneau sculpté en bas-relief de candélabres, une sculpture toute en rondeur représente un  religieux agenouillé , front posé sur ses mains jointes, tête recouverte par la capuche de son  scapulaire.

N'est-ce pas une création pieuse et sage des restaurateurs du XIXe ?

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Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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LA JOUÉE HAUTE, PANNEAU INFÉRIEUR. JUDITH TENANT LA TÊTE D'HOLOPHERNE.

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Judith, brandissant son cimeterre et richement vêtue, tient, dans la main gauche, la tête d'Holopherne qu'elle vient de couper.

" Judith coupant la tête d’Holopherne est sculptée en bas-relief sur le panneau inférieur de la jouée haute sud . Le visage vu de profil, elle adopte un déhanché caractéristique du contrapposto, et évoque indéniablement la Renaissance italienne dans le traitement de la sculpture autant que dans celui de ses atours. Armée d’un cimeterre dans la main droite, elle tient, par les cheveux, le chef d’Holopherne dans la main gauche." (F. Piat)

 

 

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http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/ensemble-de-23x2-stalles-avec-dais-et-dorsaux/f828268e-a046-452a-8f6a-4fa70232352f/illustration/8

Le Livre de Judith (Judith 11, 23) raconte comment Judith, jeune et belle veuve de la ville de Béthulie, a sauvé sa ville et son peuple, assiégés par l’armée d’Holopherne, lieutenant du roi babylonien Nabuchodonosor. Elle se rend au campement d’Holopherne, qui, séduit par sa beauté, a organisé en son honneur un banquet au cours duquel il a bu trop abondamment ! Judith profite de son ivresse et le tue, puis 

La scène est également représentée sur la jouée des stalles , datant vers 1501, de l'abbaye Saint-Martin-aux-bois (Picardie)

https://www.abbaye-saint-martin-aux-bois.fr/les-jouees/

On la trouve également sur les hauts dossiers de la stalle n°47 des stalles (entre 1500 et 1550) de la cathédrale d'Auch : Judith y est représentée également tenant la tête d'Holopherne.

Iconographie : Judith, figure de l'héroïne libérant son peuple du tyran, est un modèle de beauté, de détermination et de dignité, et illustre la victoire sur le Mal (le paganisme et la sexualité). Elle s'apparente à sainte Catherine piétinant la tête du roi son père, ou à la Vierge terrassant le démon.

Le thème est en vogue en Italie à la fin du XVe et au début du XVIe siècles : statue en bronze par Donatello en 1455-1460, peintures par Botticelli vers 1470, par Mantegna, Lucas Cranach l'Ancien vers 1530, etc.

https://www.persee.fr/doc/mefr_1123-9891_2006_num_118_2_10497

 

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Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Sur la tranche du panneau inférieur : le buste d' une femme noble.

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Les cheveux de cette femme aux joue rondes sont recouverts d'une coiffe encadrant son visage. Elle porte au dessus d'un manteau décolleté un collier de maillons de chaîne, qui signent l'importance de son rang.

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NB Sur la face interne de la jouée, un quadrupède fabuleux semble se mordre le haut du dos.

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Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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LA JOUÉE HAUTE, PARTIE SUPÉRIEURE. 

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Cette partie à claire-voie (permettant la communication visuelle entre les occupants des stalles et l'extérieur) associe un saint personnage avec un entrelacs complexe de figures humaines, anthropoïdes et animales. On ne la saisit complètement qu'en tournant autour, observant sa face intérieure, sa face extérieure (principale), et sa tranche. Mais rien n'y est laissé au hasard, car sa composition est symétrique à son homologue du coté nord.

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Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Je décrirai d'abord sa moitié inférieure.

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Un homme aux cheveux longs (un religieux ?) y tient en laisse, par son étole, un cerf ou plutôt une biche. Ce personnage n'est pas nimbé mais il est très probable qu'il s'agisse d'un saint. Son visage a été buché.  Il est vêtu d'un long manteau à large rabat, dont les pans sont réunis par un fermail au dessus d'une robe serrée par une ceinture.. Il pourrait s'agir de saint Gilles l'ermite, surtout si on remarque que la main droite tient un objet long, compatible avec la flèche qui est un attribut de ce saint. Mais les cheveux longs du personnage et sa tenue correspondraient plutôt à un noble qu'à un moine et ermite. Si on récuse mon identification de l'animal, d'autres solutions pourraient être évoquées peut-être.

Du coté nord, la statue homologue est celle de saint Yves.

 

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Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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La biche a les pattes antérieures posées sur un rinceau, qui provient de la gueule d'un dragon. De cette première gueule sort une seconde tête de dragon, aux yeux proéminents, qui libère elle-même  deux  oiseaux, peut-être des aiglons, aux corps partiellement feuillagés, et aux têtes formant deux volutes opposées. Ces volutes supportent une console, où saint Gilles est installé.

Ma description reste en deçà de la réalité, puisqu'on peut découvrir deux autres faces humaines, et autres détails.

 

Enfin, il faut remarquer des mouchetures d'hermines sur le montant au dessus du dos de la biche, coté intérieur. Et il faut noter que ces hermines, emblème de la Bretagne,  figurent sur les armes d'Yves Mahyeuc, évêque de Rennes de 1507 à 1547, sous un rang de couronnes d'épines.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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L'étage supérieur.

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Il est formé par un entrelacement d'animaux fantastiques composant une double boucle en huit. L'élément le mieux repérable dans la boucle supérieur est le couple de personnages nus tenant un blason muet mais couronné. Au moins l'un des deux personnages est féminin (cheveux longs et bouclés, forte poitrine, ventre gonflé).

Le blason ne peut être attribué, mais la couronne est compatible avec celui des seigneurs mécènes de l'ancienne collégiale, les ducs d'Alençon.

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Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Dans la boucle inférieure du huit, un petit homme est à cheval sur l'extrémité du volute. Il est nu, son ventre est proéminent, ses cheveux sont longs.

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Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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La double volute est formée par les corps de dragons, qui sont en fait des grylles aux nombreuses têtes ectopiques, qu'on s'amuse à repérer. Certaines prennent dans leur gueules des petits êtres.

C'est l'expression du goût de l'époque pour les métamorphoses, l'effacement des limites entre genre et ordre (animal, végétal, humain ou artificiel) sous le signe de l'entre-dévoration. Cette inspiration est certes grotesque (issue de la découverte du décor de grottes des salles du palais de Néron par des excavations explorées à la lanterne dans la Domus Aurea dès 1480  par les artistes italiens tels que  Ghirlandaio, Pinturicchio, Filippo Lippi, Signorelli, puis vers 1515 par Raphaël, Giovanni da Udine et Michel-Ange), mais si on en compare les créations bretonnes avec les modèles italiens (Loggetta du cardinal Bibbiena en 1516 ), force est de constater leur originalité, et, inversement, leur appartenance à un style régional qu'on retrouve dans les stalles de Champeaux, les jubés, et sur les sablières bretonnes.

Il faut ainsi remarquer l'importance donné au dragon (il inaugurera les miséricordes), un animal emblématique de la dévoration, et qui, en Bretagne — comme en Chine !— n'est jamais terrifiant, pas plus que les loups et les ours des jouets d'enfant aujourd'hui. Il n'est certainement pas  non plus une figure chrétienne du Mal et de la punition réservée aux pécheurs.  Il serait d'avantage un protecteur de l'espace, comme sur les crossettes et sculptures extérieures de l'église.

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Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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L'ange à l'écusson au monogramme énigmatique.

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Sur la jouée haute qui jouxte la stalle sud, au sommet, sur la tranche, un ange tient un écusson sur lequel est sculpté un 'R', qui peut renvoyer soit à un chanoine, soit au commanditaire, soit au maître d'œuvre. Mais ce R est doté d'un jambage supérieur qui pourrait renvoyer, par exemple, à un F ou du moins, à deux lettres conjointes.

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Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Jouée sud-est des stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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LES 9 MISÉRICORDES ET LES APPUIE-MAINS.

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Les miséricordes sont les petits culots qui soutiennent les sellettes sur lesquelles les religieux pouvaient s’appuyer légèrement quand ils devaient rester debout de longs moments. Elles sont ornées de sujets très variés, et mêlent aussi la réalité et la fantaisie.

Liste des miséricordes du coté sud :

 n°1. Crâne d'animal avec serpents.

 n°2. Un dragon, tête tournée vers l'arrière.

 n°3. Homme buvant au tonneau.

 n°4. Le Buveur.

n°5. Vendangeur foulant le raisin.

 n°6. Deux vendangeurs transportant une grappe.

n°7. Homme criant dans un récipient creux (proverbe).

n°8. Deux joueurs de trompettes autour d'un globe crucigère.

 n°9. Homme portant un lourd sac sur le dos, chevauchant un âne.

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Rappelons que l'organisation a été modifiée par rapport aux stalles d'origine. Néanmoins, les miséricordes sud sont marquées par la prédominance du thème de la vigne, des vendanges, de la boisson et de l'ivresse, thème décrit avec gaieté et truculence, mais sans dénonciation ou condamnation patente. Deux miséricordes relèvent de l'illustration, très courante sous les sellettes des stalles, d'une culture populaire associant proverbes, expressions verbales, et, ailleurs, fables et scènes grivoises.

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Les appuie-mains sont les petites sculptures en ronde-bosse, sur les parcloses, qui, comme leur nom l’indique, permettaient aux religieux de poser leurs mains quand ils étaient assis. 

Liste des appuie-mains du coté sud :

 

 n°1. Hybride anthropoïde.

 n°2. Jambes écartées d'un animal.

 n°3. Hybride anthropoïde jambes écartées.

 n°4. Un hybride.

n°5. Hybride ailé mordant la parclose.

 n°6. Grylle ailé tenant un objet. 

 n°7. Hybride ailé.

 n°8.  Hybride au bas du corps en spirale de feuilles.

n°9. Hybride à appendices en spirales.

L'unité thématique est complète, puisque tous ces appuie-mains sont des hybrides, mêlant des formes animales (terrestres et aviaires), végétales, et humaines, sans évocation d'animaux précis tels que les dragons. Cette hybridation des formes n'est pas propre à la Renaissance mais renvoie à cette période artistique par son association aux créations fantastiques des jouées et des dossiers.

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Stalle n°1. Crâne d'animal avec serpents ; centaure.

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a) la miséricorde n°1. Crâne d'animal traversé par deux serpents.

Un couple de serpent chemine à travers les orbites d'un crâne d'animal dépourvu de cornes (ce qui exclurait théoriquement le traditionnel crâne de œuf, ou bucrane). Les dents maxillaires sont visibles.

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-notre-dame-stalle-01/54aabce5-7170-45a5-8ecd-921f93048c9f

"Crâne d´animal, un cheval ou un boeuf, vu de face. Un ver sort de chacune des orbites. Sur le dossier : des personnages et des rinceaux s'entremêlent dans le style de la première Renaissance. " (F. Piat)

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Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Appuie-main n°1. Un hybride anthropoïde bedonnant tient un cœur rayonnant. Son casque forme des cornes devant les oreilles. L'arrière-train d'un animal (lion?) se greffe à son bassin.

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Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Stalle n°2. Un dragon, tête tournée vers l'arrière. Jambes écartées d'un animal.

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http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-notre-dame-stalle-02/6c516aae-02a2-49da-b75e-3a09b8fff8d7

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a) La miséricorde n°2 : un dragon, en profil gauche.

C'est un dragon par sa tête, par son échine hérissée, et sa patte à sabot. 

 

"Animal monstrueux, vu en partie du dessus. L´alignement du corps forme un S allongé. Il est tourné vers la gauche, mais sa tête est complètement retournée vers la droite, au-dessus de son dos. Une crête s´étend du sommet de sa tête jusqu´à la base de sa croupe. Une seule patte est visible : il s´agit de sa patte arrière gauche, patte qui se termine par un sabot." (F. Piat)

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Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Appuie-main n°2. Bas du corps nu d'un être anthropoïde mais à pattes animales (sabots). Le haut du corps a été buché.

 

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Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Stalle n°3. Homme buvant au tonneau. Homme jambes écartées.

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http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-notre-dame-stalle-03/aa0fc544-bc0c-4754-90df-7e32a431240b

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a) Miséricorde n°3. Un homme boit à un tonnelet en T, la tête affectueusement soutenu par un homme plus jeune.

 

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"Cette miséricorde met en scène deux homme, vêtus tous deux de longue tunique ceinturée, ce qui pourrait sous-entendre qu´il s'agit de chanoines. L´un des personnages, placé sur la gauche, soutient son camarade, complètement renversé sur le dos. Celui-ci tient à deux mains un tonnelet qu´il tête goulûment. Il porte une coiffure particulière, composée de rubans et nouée sous son menton." (F. Piat)

"Quant aux proverbes et autres sujets développés sur les miséricordes, ils correspondent au goût qui se développe pour ce genre de sujets moraux, dont le caractère incongru est apprécié. Les proverbes, emblèmes et blasons sont alors édités en recueils à l’instar des Dictz moraulx pour faire tapisserie de Henri Baude. Le but de ce genre d’ouvrages n’est pas seulement de distraire ou de donner de sages conseils mais aussi, comme le dit Gilles Corrozet en 1540, de servir de modèles aux artistes : « Aussi pourront ymagiers et tailleurs, Paintres, brodeurs, orfévres, esmailleurs, Prendre en ce livre aulcune fantaisie, Comme ilz feroient d’une tapisserie. »" (F. Piat)

 

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Les stalles de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Ia,  le coté sud.
Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Appuie-main n°3. Hybride anthropoïde jambes écartées. Tête buchée.

Il semble nu jusqu'à la ceinture, mais la moitié haute, confuse laisse imaginer des cheveux longs sous une capuche, l'absence de bras, et un manteau fait de feuillages.

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Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Stalle n°4. Le Buveur. Un hybride.

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a) La miséricorde n°4. Le Buveur.

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Ce jovial jeune homme, au menton fleuri d'une pointe de barbe, et à la longue chevelure bouclée couronnée d'un bonnet à rabat, lève autour de son visage un pichet et un gobelet, comme s'il trinquait à notre santé. Sa tunique, à plis épais et à manches longues, est fendue par devant, avec une encolure  en V dont les rabats disposent d'un gros bouton rond.

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Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Ia,  le coté sud.
Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Appuie-main n°4. Un Hybride.

Ce n'est pas un Centaure, mais  un être hybride, aux longues pattes animales sur lequel se fixe un buste et une tête anthropoïde, à la face buchée. Comme l'appui-main précédent, la partie basse est nue et la partie haute couverte d'un "manteau" aux pans de feuillage, tandis que la tête est couverte d'un voile  transpercé, à droite d'une corne.

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Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Stalle n°5. Vendangeur foulant le raisin. Hybride ailé mordant la parclose.

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http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-notre-dame-stalle-05/ddba1bd7-3e9f-4890-b11b-5a9f4a6cf461

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a) la miséricorde n°5 : Vendangeur foulant le raisin dans une cuve.

Son visage au front froncé, au nez épaté et à la mâchoire large s'encadre de longs cheveux. Il grimace et plisse les yeux par l'effort qu'il accomplit. Il est vêtu d'une riche tunique, aux manches très larges, et dont les pans sont retroussés et glissés dans sa ceinture. Il se tient sur les cotés de la cuve cerclée, tandis que deux grappes nous précisent son labeur.

 

"Un jeune homme, de face, entouré de grappes de raisins dans une cuve. Le personnage tient les rebords de cette cuve tandis que les pans de sa tunique sont coincés sous sa ceinture. Ses manches sont également relevées. Les grappes de raisins disposées tout autour de lui, la présence de la cuve et les gestes de l´homme indiquent qu´il s´agit là d'une scène de pressurage du raisin." (F. Piat) 

 

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Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Appuie-main n°5. Hybride ailé mordant la rampe de la parclose.

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Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Stalle n°6. Deux vendangeurs transportant une grappe. Grylle ailé tenant un objet. 

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Deux vendangeurs marchent en s'appuyant sur un bâton et transportent sur une perche une grappe disproportionnée. Ils sont vêtus de tuniques courtes serrées par une ceinture, et leurs jambes sont protégées par des houseaux. La coiffure du premier est un bonnet pointu, mais celle du second est plus élaborée, les oreilles étant protégées par une étoffe réticulée tandis que les rabats du chapeau sont relevés.

Rien ne m'incite à partager l'interprétation biblique que propose Florence Piat. C'est, à mes yeux, une simple scène de vendanges.

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http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-notre-dame-stalle-06/165fef3b-a8cf-41f2-9cea-b66c93a1fb04

"Deux hommes, de profil, marchent vers la droite en portant sur leurs épaules un bâton sur lequel est accrochée une énorme grappe de raisins. L´individu situé en arrière tient une partie de cette grappe dans sa main gauche car elle semble trop lourde pour pouvoir tenir sur leur perche. Les deux hommes portent des tuniques courtes et des chapeaux coniques. Celui qui ouvre la marche est jeune et imberbe alors que celui qui la ferme est barbu. Cette miséricorde représente l´épisode de la grappe de Canaan ou d´Eschcol (Livre des Nombres 13, 23). Dieu ayant ordonné à Moïse d´envoyer des hommes explorer le pays de Canaan, les chefs de toutes les tribus y furent envoyés. Ils découvrirent une terre habitée et extrêmement riche et fertile. Comme ils devaient ramener des fruits de ce pays à leurs compagnons restés auprès de Moïse, ils emportèrent avec eux, de la vallée d´Eschcol, des figues, des grenades et une grappe de raisins tellement grosse qu´ils durent la transporter sur une perche. Sur cette miséricorde, l´aspect oriental du récit est rappelé par les chapeaux coniques des personnages. Conformément aux normes iconographiques, l'homme situé devant est imberbe et plus jeune que celui situé à l'arrière, symbolisant l'Ancien et le Nouveau Testament. La même représentation se retrouve sur les stalles de l´église de Champeaux en Seine-et-Marne. Sur le panneau du haut-dossier : le personnage situé dans la partie supérieure droite du panneau semble être un sodomite ou peut renvoyer à une scène scatologique." (F. Piat)

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Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Appuie-main n°6. Un grylle ailé.

C'est un grylle, personnage fantastique à multiples têtes ectopiques, puisque ce personnage qui pourrait presque passer pour un ange, assis et tenant un panonceau ou un écu, présente deux têtes difformes en guise de jambes.

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Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Stalle n°7. Homme criant dans un récipient creux. Hybride ailé.

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a) Miséricorde n°7. Homme criant devant l'ouverture d'un récipient.

Cet homme représenté de profil porte la même coiffure que le second vendangeur de la stalle n°6, avec l'étoffe réticulée couvrant sa tête sous la casquette à rabats. Il s'approche, bouche grande ouverte, du creux d'un objet concave posé sur un support de brique. Florence Piat fournit l'interprétation de cette scène : c'est l'illustration d'un proverbe. 

Le proverbe est cité par Wikipédia dans l'article "Proverbes flamands" illustrés par la peinture éponyme de Pieter Brueghel l'Ancien datée de 1559.  "Hij gaapt tegen de oven  : il veut bailler autant qu'un four, il s'attaque à l'impossible. Sur le tableau, un homme fait face à la gueule triangulaire d'un four en brique.

 

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-notre-dame-stalle-07/dca674ed-06c8-4711-acfb-92216f1c412e

"Un homme est représenté de profil, tourné vers la gauche, face au creux d'un objet concave, posé devant lui sur un petit édifice de briques. Il porte un chapeau dont les rabats sont relevés à l'arrière et qui se termine en pointe à l´avant. Il est assis et tient ses jambes repliées vers lui. Sa tête est d'une taille démesurée pour son corps. L´artiste a voulu insister sur l'expression de son visage. En effet, il est en train d´ouvrir grand la bouche face à l´objet posé devant lui. Il s'agit en fait d´un four qui est ici représenté et l´identification de celui-ci permet de voir dans cette image la représentation d´un proverbe : « Qui veut bailler aussi fort qu´un four doit bailler longtemps ». Cette expression signifie : vouloir faire quelque chose d'irréalisable. " (F. Piat)

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Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Appuie-main n°7. Hybride ailé.

Cet être est tourné vers le dossier et lève sa "tête" vers le haut. Son corps est couvert de plumes.

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Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Stalle n°8. Deux joueurs de trompettes autour d'un globe crucigère.  Hybride au bas du corps en spirale de feuilles.

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a) Miséricorde n°8.

Deux officiants joufflus sont assis et  soufflent dans une trompette dont l'embouchure entoure un globe terrestre. Ils sont coiffés d'un bonnet prolongé d'un voile qui s'élève en arrière. Le globe, divisé en trois quartiers, porte une croix, comme les globus cruciger entre les mains de Dieu le Père. S'agit-il ici d'une représentation des anges sonnant le Jugement Dernier ?

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"La miséricorde n°08, située du côté sud, est une critique plus explicite du monde clérical bien que son interprétation ne soit pas univoque. Deux chanoines, vêtus de la robe ecclésiastique et de la chape, sont assis de part et d’autre de la représentation du monde chrétien, c’est-à-dire un globe surmonté d’une croix. Tous deux soufflent dans une trompette en direction du globe. Il s’agit là de la représentation d’un proverbe assez fréquent dans les stalles, "Tromper le monde". Mais l’originalité de cette miséricorde réside dans l’identité des sonneurs puisque ce sont deux clercs qui trompent le monde chrétien. Cette image synthétise une partie des reproches formulés à l’encontre d’un clergé qui ne s’impose pas comme garant de la foi.

Cette miséricorde peut cependant revêtir une autre interprétation qui explique peut-être pourquoi sa présence fut acceptée dans le chœur par les chanoines. E. C. BLOCK dans son Corpus ne l’associe pas au proverbe précédemment cité mais légende cette miséricorde d’un Wake Up The Christian World, « Réveillons le monde chrétien » Elle voit d’ailleurs dans cette miséricorde une référence possible au Jugement dernier : « Two men or angels, clad in simple long gowns, sit by a globe with cross on top, representing the Christian world, and blow trumpets. It may be part of the Last Judgment scene. » E. C. BLOCK, Corpus… France, p. 69." (F. Piat)

 

 

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Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Appuie-main n°8. Hybride.

Cet hybride tourné vers le dossier du siège a une queue serpentiforme dont la spirale est feuillagé, un corps couvert de plumes, une tête coiffée d'un bonnet au dessus de cheveux en mèches spiralées, et une face (buchée ?) fantomatique mais grimaçante.

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Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Stalle n°9. Homme portant un lourd sac sur le dos, chevauchant un âne. Hybride à appendices en spirales.

 

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Miséricorde n°9.  Un homme chevauche un âne (ou mulet).

Il est chargé d'un sac volumineux et manifestement fort lourd, presque plus gros que lui, et qui repose sur son dos et sur la croupe de sa monture.

C'est une satire de la stupidité d'un homme continuant à porter sa charge alors qu'il dispose d'une monture pour le faire.

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"Cette même maladresse [du sculpteur] se remarque aussi dans les miséricordes, par exemple sur la miséricorde n°09 représentant la Double charge : un paysan, à cheval sur un âne, porte sur ses épaules un sac de grains. Vu de profil, la ceinture du cavalier indique que celui-ci est situé bien plus bas que le dos de l’animal, comme si son image avait été plaquée contre celle du bourriquet.

Cette image renvoie à une historiette du XIIIe siècle où un cavalier, voulant épargner sa monture, décide de porter le lourd sac de grains sur ses épaules. Mais, restant assis sur son cheval, il inflige, par sa stupidité, une double charge à l’animal. Cette histoire est une image récurrente utilisée comme caricature de la stupidité paysanne. Le thème est par ailleurs assez fréquemment représenté, que ce soit sur les stalles, les manuscrits et les insignes de pèlerinage. On le retrouve ainsi sur une miséricorde de la collégiale Saint-Martin de Champeaux, une autre de la cathédrale de Bristol et dans les marges d’une Quête du saint Graal copié à Tournai en 1351 (Paris, bibliothèque de l’Arsenal, ms. 5218, f° 20). D. BRUNA, Saints et diables au chapeau. Bijoux oubliés du Moyen Âge, Paris, Seuil, 2007, p. 144-148." (F. Piat)

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Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Appuie-main n°9. Hybride à appendices en spirales.

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La pièce a été fortement buchée et n'a ni queue ni tête, mais des appendices spiralés, et des formes feuillagées.

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Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Les stalles sud (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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SOURCES ET LIENS.

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— BRUNE, (abbé Joseph), 1846,  Résumé du cours d'archéologie professé au séminaire de Rennes, suivi de notices historiques et descriptives sur les principaux monuments du diocèse. Rennes page 319

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6559079z/f343.image.r=guerche

 

LA GUERCHE

"Un curieux travail de menuiserie moins usé par le temps, mais maladroitement couvert de peinture, est le double rang de stalles qui décore le chœur. Les accoudoirs, les miséricordes et les montants des extrémités son couverts de ciselures et de figurines pleines d'originalité et de finesse; le dais qui se prolonge au-dessus des stalles est une découpure d'un dessin très-heureux et d'une exécution plus délicate encore que tout le reste. Après celles de Champeaux, nous ne connaissons point dans le diocèse de stalles plus remarquables que celles-ci. Mais encore une fois, pourquoi laisse-t-on les soi-disant décorateurs de nos églises empâter au moyen d'épaisses couches de couleur nos sculptures les plus exquises, et en faire disparaître tout leur effet de relief, sous prétexte de les restaurer et de leur donner un air de nouveauté précisément opposé à leur caractère? Ne serait-il pas plus simple, plus économique et surtout plus sage, dans l'intérêt de ces précieux chefs-d'œuvre, de les nettoyer simplement et d'y passer une légère couche de vernis qui ferait revivre la couleur naturelle du bois sans remplir les creux fouillés à dessin et sans nuire à la pureté des lignes et des contours ?"

CHAMPEAUX

"Mais ce qui s'est mieux conservé, c'est la précieuse boiserie et les remarquables sculptures des stalles. Rien de plus gracieux que la broderie légère, riche et délicate qui décore le baldaquin régnant au-dessus du double rang de sièges des anciens chanoines; rien de plus varié que les décorations des panneaux formant le dossier des supports des accoudoirs, des miséricordes elles-mêmes. - L'imagination la plus féconde et le goût le plus exquis semblent avoir présidé à ce travail à peu près unique dans son genre, dans notre diocèse; car les stalles de La Guerche qu'on pourrait seules comparer à celles-ci, leur sont inférieures et ont beaucoup perdu par suite des couches de couleurs à l'huile dont elles sont revêtues. A Champeaux, c'est l'original dans toute sa franchise, sa hardiesse, sa vigueur de ciseau; tandis qu'à La Guerche, on ne trouve qu'une belle copie exécutée avec timidité et défiance de talent. Tout ce qui manque ici, c'est la pensée chrétienne, c'est l'inspiration et la direction de la foi. Toutes ces dentelles légères, tous ces enroulements et arabesques, toutes ces figures mythologiques ou grotesques, toutes ces décorations en un mot exécutées avec tant de verve et de facilité, ne contiennent rien qui annonce la piété des artistes, ni l'intention chrétienne des donateurs. C'est le XVIe siècle avec ses beautés et ses défauts."

 

BOURDE DE LA ROGERIE (H.), 1924, "L'Excursion de la Société Archéologique, II  Notes sur les églises d'Arbrissel, Bais, Domalain, La Guerche, Louvigné de Bais Moutiers, Piré et Rannais",  Bulletins et Mémoires de la Société archéologique du département d'Ille-et-Vilaine, tome LI pages 137 et suiv.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k122070m/f185.item

"Les stalles de La Guerche représentent plus brillamment l'art du bois elles sont justement célèbres. Un minutieux nettoyage exécuté sous la direction des architectes des monuments historiques les a récemment débarrassées des couches de peinture qui empâtaient les sculptures et leur a restitué leur beauté ancienne. Malheureusement les stalles basses ont disparu ainsi que six stalles hautes, et les dix-huit qui subsistent n'occupent plus leur emplacement primitif. Par suite de modifications dans l'aménagement du chœur au xvm" et au xix° siècle, elles ne se déploient plus en avant et de chaque coté du maître-autel comme les cinquante-quatre stalles de Champeaux, mais elles sont reléguées dans l'étroit arrière-chœur encombré de bancs et de divers objets. MM. Brune et Guillotin de Corson qui ont donné de bonnes descriptions des stalles, n'ont pas essayé de les dater d'après un écrivain auquel on doit deux intéressantes et instructives notices sur l'histoire de La Guerche (31), elles auraient été faites après la fin des guerres de religion, soit après 15HS.

 

Cette date nous paraît inadmissible : les stalles, gothiques dans leur construction générale et dans plusieurs de leurs éléments (colonnettes, dais, statuettes, miséricordes), renaissance dans les beaux panneaux qui forment le fond des dossiers, sont bien antérieures au règne d'Henri IV. Un détail qui paraît avoir échappé aux auteurs que nous venons de citer, corrobore l'impression donnée par l'examen des sculptures et permet de les attribuer à la première moitié du xvi" siècle. Un des angelots du dais tient un écusson les vandales de la Révolution ont gratté les trois  meubles qui en occupaient le centre, mais ils ont négligé la bordure chargée de besants. Cela suffit pour que l'on reconnaisse les armes des ducs d'Alençon, barons de La Guerche, plusieurs trois reproduites dans les vitraux de la Collégiale de France à la bordure de gueules cAarf/ec de huit /M'.ff77~ d'07'. Le dernier duc d'Alençon fut Charles IV, mort  à Lyon le 11 avril 1525. Si ce blason avait été le seul sculpté, on pourrait affirmer que les stalles ont été placées entre 1505, date à laquelle il hérita La Guerche de sa tante Catherine d'Alençon, femme de Guy XIV de Laval, et 1525; mais d'autres armoiries ont existé. Celles qui se trouvaient sur la porte principale de la clôture du chœur ou jubé, les plus significatives, ont disparu comme le jubé lui-même, quatre autres écussons tenus par des angelots du dais sont indéchiffrables. Peut-être portaient-ils les armes des Laval, ou celles des Bourbons-Vendôme, ou celles des Paléologues ? Dans ce cas, il faudrait attribuer l'honneur d'avoir présidé et peut-être contribué à la construction des stalles à Catherine d'Alençon, femme de François ou Guy XIV de Laval, baronne de La Guerche de 1463 à 1505 et généreuse bienfaitrice des églises, ou à Françoise d'Alençon, sœur de Charles IV, femme de Charles de Bourbon-Vendôme, dame de la Guerche à titre provisoire de 1525 à 1527, ou à Anne d'Alençon, autre sœur de Charles, femme de Guillaume Paléologue, marquis de Montferrat, baronne de la Guerche de 1527 à 1562. Toutefois, le fait que le blason qui subsiste porte des armes pleines, sans alliance, semble devoir faire préférer Charles d'Alençon. Cette attribution est confirmée par l'aspect de l'œuvre qui paraît antérieure à l'époque du triomphe définitif du style Renaissance sur le style gothique.

Ajoutons que Charles d'Orléans ne fut pas indifférent a l'état de la Collégiale de La Guerche, bien qu'il eût beaucoup de domaines plus importants et plus rapprochés de sa résidence ordinaire que ne l'était cette petite baronnie bretonne.
Il exécuta les fondations créées par sa tante la dame de Laval en 1518, il provoqua ou facilita la réforme du chapitre qui un avait, dit-on, grand besoin. La commission pour diriger cette opération délicate fut décernée par le cardinal de Luxembourg, évêque du Mans, légat du Saint-Siège, qui en plusieurs circonstances analogues s'était associé aux projets de réforme monastique de la pieuse duchesse douairière d'Alençon. Marguerite de Lorraine . Les statuts rédigés par le chanoine manceau Jean Bordier furent promulgués ou approuvés par le duc el par l'évêque de Rennes, Yves Mayeuc, en 1518.

Il est vraisemblable que la maison d'Alençon voulut compléter la restauration morale du chapitre par la restauration matérielle de l'église. Quatre écussons peints sur les vitraux attestent encore ses bienfaits. Mais si l'existence d'un blason aux armes de la maison d'Alençon établit que les stalles furent faites avant la date de la cession de la baronnie à la famille de Cossé (1562), elle ne prouve pas que les frais du travail aient été en partie ou en totalité acquittés par le duc Charles IV, par sa tante, ou par ses sœurs. On ne possède malheureusement aucun livre de compte, aucun document qui fasse connaître le montant de la dépense, probablement très élevée, ni qui révèle les noms des sculpteurs."

 

— CHARLES (Olivier), sd, Les chanoines-chapelains d’une petite collégiale bretonne. Notre-Dame de Lamballe au XVIIIe siècle.

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02106235/document

 

—CHARLES Olivier), 2004, , Chanoines de Bretagne. Carrières et cultures d’une élite cléricale au siècle des Lumières, Rennes, 2004, 456 p.

https://www.cairn.info/revue-d-histoire-moderne-et-contemporaine-2009-3-page-192.htm

—GUILLOTIN DE CORSON (abbé Amédée) 1886, Pouillé historique de l'archevêché de Rennes, Rennes : Fougeray, Librairie-Editeur. Paris : René Haton. vol. 3 page 16, et vol.6 page 634

 

https://archive.org/stream/pouillhistoriqu05corsgoog/pouillhistoriqu05corsgoog_djvu.txt

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55608m.pdf

"Le choeur de la collégiale était garni de stalles en bois sculptées et fermé par un jubé qui devait correspondre à ces stalles. Le jubé fut malheureusement détruit, au XVIIIème siècle, par le chefcier Charles de Tanouarn, qui en fit transporter les débris au bas de la nef pour en faire une tribune d'orgues (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 8 G, 66). Mais le double rang des stalles existe toujours et fait encore l'admiration des artistes, malgré l'épaisse couche de peinture jaune dont on a eu la sottise d'empâter ses plus fines ciselures. Les accoudoirs, les miséricordes et les montants des extrémités sont couverts d'élégants feuillages et de figurines pleines d'originalité. Au Sud, les miséricordes représentent les diverses scènes du Paradis terrestre : la création d'Adam et d'Eve, la tentation, le renvoi, etc. ; au Nord, les miséricordes sont consacrées à figurer les péchés capitaux sous des scènes extrêmement pittoresques ; les ivrognes, surtout, y sont largement représentés. Les dossiers sont couverts de charmantes arabesques qui rappellent les plus jolis dessins de la renaissance : hercules, génies, centaures, griffons, fleurs et plantes de toutes sortes, animaux et végétaux, chimères fantastiques et délicieux types d'enfants ; tout cela court, se joue, s'entremêle, forme mille contours et arrête, sans le lasser, l'oeil qui les contemple avec bonheur. Mais là aussi, sous prétexte de décence, de jolies figurines ont été horriblement mutilées. Enfin, le dais qui se prolonge au-dessus des stalles est une découpure d'un dessin très heureux et d'une exécution plus délicate encore que tout le reste ; au milieu des autres motifs d'ornementation on y voit apparaître des joueurs d'instruments d'un excellent effet."

De nombreuses verrières ornaient jadis l'église de Notre-Dame ; on a essayé de nos jours de les restaurer. Des débris de celles qui occupaient le choeur, joints aux fragments d'autres vitraux du collatéral Sud, on a pu remplir les fenêtres de ce collatéral. Nous ne pouvons plus juger de ce qu'étaient jadis ces verrières, généralement toutes du XVIème siècle, que par les quatre fenêtres qu'on est parvenu à remplir de leurs restes. 

Premier vitrail. — Sous un riche portique de la renaissance, l'évêque de Rennes Yves Mahyeuc est agenouillé au pied d'un autel que surmonte la scène de l'Annonciation de l'ange à Marie ; derrière le prélat se tient debout son patron, saint Yves, vêtit d'une robe rouge avec un surcot d'hermines et un rouleau de papiers à la main. Aux pieds d'Yves Mahyeuc, deux petits anges tiennent l'écu épiscopal : d'argent à trois mouchetures d'hermines de sable, au chef d'or chargé de trois couronnes d'épines de sinople. A côté, sur un cartouche, on lit la date 1536. Le Bienheureux Yves Mahyeuc, mort en odeur de sainteté en 1541, affectionnait beaucoup Notre-Dame de la Guerche ; il faisait partie de la confrérie de Toussaints établie en cette église ; aussi voulut-il y être représenté aux pieds de Marie. Ce vitrail est d'autant plus précieux que nous ne connaissons pas d'autre portrait de ce saint prélat.

 Deuxième vitrail. — Les ducs de Brissac, seigneurs de la Guerche, semblent avoir donné cette verrière ; on y voit, en effet, au haut, quatre écussons enveloppés dans des manteaux de ducs et pairs et couronnés de couronnes ducales : trois d'entre eux portent les armes pleines de Cossé-Brissac : d'or, à trois fasces de sable denchées par le bas ; un quatrième écu renferme une alliance d'un seigneur de Brissac. La principale scène de ce vitrail, rempli de fragments hétérogènes, représente le couronnement de la Sainte Vierge au ciel.

 Troisième vitrail. — Dans les débris qui composent cette verrière sont de très-jolies têtes. La seule scène un peu complète figure un jeune homme armé qui pourrait bien être l'archange saint Michel ; à ses côtés se tiennent un homme et une femme qui semblent le contempler avec admiration et le remercier de son aide ; sur un cartouche est inscrite la date 1537, et non loin est un écusson portant : d'argent, à l'aigle éployée de sable, membrée et becquée de gueules, à la cotice de même brochant sur le tout. Ce sont les propres armes de l'illustre connétable Bertrand Du Guesclin, seigneur de la Guerche en 1380 et membre de la confrérie de Toussaints en l'église de Notre-Dame. Il est permis de croire que ces armoiries furent placées au XVIème siècle par les seigneurs Du Guesclin, qui possédaient non loin de la Guerche la terre de la Roberie, en Saint-Germain-du-Pinel.

 Quatrième vitrail. — On ne voit dans cette verrière que des scènes informes où apparaissent des anges, des évêques, un vieux seigneur, un donateur présenté par son saint patron, etc. Plusieurs écussons s'y trouvent aussi : d'abord, celui de Marie de Bretagne, duchesse d'Alençon et baronne de la Guerche : parti, au 1er de France à la bordure de gueules, qui est Alençon, au 2ème d'hermines plein, qui est Bretagne ; — puis celui d'un duc d'Alençon, baron de la Guerche, peut-être le duc Charles, qui s'occupa beaucoup vers 1518 de la collégiale de la Guerche ; — enfin, quelques écussons des seigneurs de Cossé, ducs de Brissac : d'or, à trois fasces de sable denchées par le bas. A propos de ces derniers, notons en passant que c'est dans l'église de Notre-Dame de la Guerche que François de Cossé, duc de Brissac et baron de la Guerche, épousa, le 17 février 1621, Guyonne Ruellan, fille du seigneur du Rocher-Portal (Guérin, Histoire ms. de la Guerche).

Il y avait autrefois dans l'église de Notre-Dame un grand nombre d'autels et de chapellenies. Outre le maître-autel, on y voyait en 1705 ceux de la Sainte-Vierge, du Saint-Esprit, de Toussaints, de Sainte-Catherine, de Saint-Sébastien, de Saint-Mammert, de l'Ecce-Homo et de Sainte-Avoye. Parmi les chapellenies qu'on desservait, les plus importantes étaient celles de Sainte-Catherine (nota : la chapelle Sainte-Catherine est une sorte de tribune ou chantrerie construite dans le style ogival, au-dessus de la sacristie, et occupant avec celle-ci la première travée du collatéral méridional), d'Availles, de la Déserterie, du Touchet, du Prébarré, de Saint-Lazare, de la Forestrie, de la Hairie, de Beaumanoir, des Coquilles, de Chévreuse, d'Auffray Le Vayer, de Guy de Domagné, de Geffroy de Pouencé, etc.

Nous avons déjà parlé de la confrérie de Toussaints, mentionnée dans nos archives dès 1402, mais plus ancienne encore, puisque la tradition veut que Du Guesclin en ait fait partie (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 8 G, 79). En 1693 elle avait 300 livres de rentes fixes, sans compter les oblations, qui étaient nombreuses ; on chantait la messe à son autel, avec diacre et sous-diacre, tous les jours pour les confrères vivants, et on y célébrait un service à la mort de chacun d'eux selon une Déclaration de 1693 (Pouillé de Rennes). Nous avons longuement décrit l'église de Notre-Dame de la Guerche, jadis collégiale, aujourd'hui paroissiale ; mais depuis la Révolution elle a été complétée avec intelligence. On l'a d'abord régularisée en construisant au Nord un collatéral semblable à celui qui accompagnait seul au Sud la grande nef ; on a aussi transféré dans ce collatéral méridional les débris des verrières antiques du choeur que nous avons décrits, et l'on a placé de nouveaux vitraux peints dans le sanctuaire.

Ces verrières modernes représentent trois scènes de la vie de la Sainte Vierge : sa présentation au temple, sa purification et son assomption. Enfin, une fort belle tour de style ogival a été construite au bas des nefs ; la première pierre de ce monument fut posée le 3 septembre 1869, et la première pierre de la flèche qui le surmonte fut placée le 19 octobre 1872. Cette tour carrée avec flèche fort élégante, accostée de quatre clochetons, rappelle beaucoup le superbe et célèbre clocher du Kreisker à Saint-Pol-de-Léon ; elle fait honneur à son architecte, M. Regnault, et aux paroissiens de la Guerche, qui, sous la direction de M. le curé Fouré, l'ont élevée avec autant de zèle que de bon goût (Pouillé de Rennes).

La collégiale est fondée en 1206 par Guillaume II, neuvième seigneur de la Guerche, convertie en église paroissiale en 1791, et devient basilique mineure en 1951. Le collatéral nord est édifié par M. Baussan en 1859. La tour-porche est édifiée en 1869 par Arthur Regnault. Le chevet date du XI-XV-XVI-XIXème siècle. Le Bas-Côté Sud date du XVIème siècle. Le chœur à pans coupés date du XIVème siècle. Le gisant de Guillaume II (décédé en 1223), situé à gauche, dans le choeur, date du XIIIème siècle (ce tombeau avait été enfoui sous terre en 1735 comme gênant la circulation, et il ne fut exhumé que le 30 août 1888). Guillaume II est représenté, un coussin sous la tête, allongé sur un lit dont les bordures sont garnies d'écussons, et revêtu de sa cotte de mailles avec son épée et son bouclier. Près de sa tête deux anges en prières sont agenouillés, et à ses pieds repose un chien. A signaler que les armes des seigneurs de la Guerche présentent "de gueules à deux léopards d'or l'un sur l'autre". La nef est reconstruite beaucoup plus large que l'ancienne, au début du XVIème siècle, en fusionnant les trois vaisseaux du XIIIème siècle : elle est flanquée, au sud, de six chapelles à pignon

. La verrière de l'Arbre de Jessé date du début du XVème siècle. Les verrières du Jugement dernier et de l'Annonciation datent de 1536-1537.

Les stalles, restaurées en 1888 et portant les armoiries des ducs d'Alençon, seigneurs de la Guerche, datent, semble-t-il, de 1520.

La Vierge à l'Enfant date du XVIIème siècle. On y trouve les armes des ducs d'Alençon, des ducs de Brissac, des Du Guesclin, d'Yves Mahyeuc, évêque de Rennes de 1507 à 1541. L’église est profanée par les Huguenots en 1563 ;

 

 

— MENANT (Marie-Dominique), L'HARIDON (Erwana), 2005, Ensemble de 23 x 2 stalles avec dais et dorsaux de La Guerche de Bretagne, dossier IM35016879 de l'Inventaire général. 

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/ensemble-de-23x2-stalles-avec-dais-et-dorsaux/f828268e-a046-452a-8f6a-4fa70232352f

PIAT (Florence), 2004

http://perso.numericable.fr/tessonmic/Les%20Stalles%20en%20Bretagne.pdf

PIAT (Florence) 2006, Dossier IM35022583  "Ensemble de stalles dans la collégiale Notre-Dame (contre les murs Nord et Sud du choeur)".

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/ensemble-de-stalles-dans-la-collegiale-notre-dame-contre-les-murs-nord-et-sud-du-choeur/6f57cbb0-e9ed-4371-96ab-cc45e1aefca8

 

PIAT (Florence), Les stalles de l'ancien duché de Bretagne de la fin de la guerre de Succession jusqu'au Concile de Trente.

https://www.academia.edu/34924613/THESE_UNIVERSIT%C3%89_RENNES_2_Les_stalles_de_lancien_duch%C3%A9_de_Bretagne_De_la_fin_de_la_guerre_de_Succession_jusquau_concile_de_Trente

SITE DE LA MAIRIE DE LA GUERCHE DE BRETAGNE.

https://www.laguerchedebretagne.fr/spip.php?article180&var_mode=calcul

 

SITE

http://www.bretagneweb.com/photos-35/35-laguerchedebretagne.htm

http://www.apemutam.org/instrumentsmedievaux/articles/enigm/laguerche.html

— THUAL (Ewen), répertoire des collégiales, et,  Les collégiales séculières de Bretagne au Moyen-Âge (milieu XIIe-début XVIes). Histoire religieuse et sociale du monde capitulaire breton médiévale. Thèse en préparation depuis 2017 à Limoges sousla direction de Anne Massoni 

 

https://chartes.hypotheses.org/19

https://www.unilim.fr/criham/2017/09/29/les-collegiales-seculieres-de-bretagne-au-moyen-age-milieu-xiie-debut-xvie-siecle-histoire-religieuse-et-sociale-du-monde-capitulaire-breton-medieval/

http://vafl-s-applirecherche.unilim.fr/collegiales/index.php?i=fiche&j=666

http://vafl-s-applirecherche.unilim.fr/collegiales/equipe/

—Liste des collégiales de Bretagne :

Diocèse de  Nantes (Loire Atlantique)

Diocèse de  Rennes (Ille-et-Vilaine)

  • Notre-Dame de La-Guerche-de-Bretagne. 12 prébendes/ 12 chanoines.

  • Sainte-Marie-Madeleine de Champeaux  6 prébendes/6 chanoines

  • Collégiale Notre-Dame de Vitré, église paroissiale Saint-Pierre puis prieuré cure de bénédictins  La collégiale Notre-Dame, fondée vers 1060 par Robert Ier de Vitré, fut confiée en 1116 à l'abbaye Saint-Melaine de Rennes qui y établit un prieuré dont l'église était à la fois priorale et paroissiale. (Collégiale Sainte-Madeleine de Vitré 12 prébendes/12 chanoines)

Diocèse de  Saint-Brieuc (Cotes-D'Armor)

  • Saint-Guillaume de Saint-Brieuc. 20 prébendes/18 chanoines

  • Collégiale Notre-Dame-de-Grande-Puissance à Lamballe, fondée en 1437 par Jean V, confirmées par l’évêque de Saint-Brieuc en 1538 et poursuivies par la fondation de Marie de Beaucaire, duchesse douairière de Penthièvre, en 1583. 6 chanoines

  • Notre-Dame de Matignon 3 prébendes

  • Notre-Dame de Quintin 11 prébendes/11 chanoines

     

—Diocèse de Vannes (Morbihan)

  • Notre-Dame-de-la-Tronchaye de Rochefort-en-Terre, du XVIe siècle jusqu'à la Révolution. Au XVIième , un collège des chanoines est créé et l’église tréviale devient collégiale. Jean IV de Rieux-Rochefort, maréchal de France, y établit un doyen et six chapelains. Le 1er juin 1527, le chapitre est fondé à perpétuité  par le fils de Jean IV, Claude 1er, et voit le nombre de chanoines passer de 7 à 13. 

  • Collégiale de Saint-Michel-du-Champ près d'Auray, fondée en 1382  par Jean III de Monfort après sa victoire sur Charles de Blois à Auray en 1364. Remplacé par un couvent de chartreux en 1482.

  • Notre-Dame-de-la-Fosse de Guéméné 12 prébendes/8 chanoines

 

Diocèse de Quimper (Finistère)

— Diocèse de Tréguier

  • Notre-Dame de Tonquédec 4 chanoines
  • Notre-Dame du Mur de Morlaix 9 prébendes/9 chanoines

 

— Diocèse de Saint-Pol-de-Léon

  • Kersaint-Trémazan 5 chanoines
  • Sainte-Anne de Lesneven 7 chanoines
  • Saint-Charles de Plourin ?

 

 

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—  Le patrimoine des communes d'Ille-et-Vilaine. Paris : Flohic éditions 2000, 2 vol. (Le patrimoine des communes de France)

Bibliographie de F. Piat (non consultée)

Documents d'archives

  • Notes sur la collégiale de La Guerche, correspondance entre R. Couffon et H. Bourde de la Rogerie. Archives Départementales d'Ille-et-Vilaine, 5J107.

  • BANEAT, Paul. Le département d'Ille-et-Vilaine, histoire, archéologie, monuments Rennes : Larcher, 1927 (1ère éd.), Mayenne : éditions régionales de l'Ouest, 1994 (rééd.).

  • BLOCK, Elaine C. Corpus of medieval misericords in France, XIII-XVI century. Turnhout : Brepols, 2003.

  • KRAUS, Dorothy, KRAUS, Henry. Le monde caché des miséricordes. Suivi du répertoire de 400 stalles d'églises de France. Paris : Les éditions de l'Amateur, 1986.

  • JARRY, A. Le sanctuaire de Notre-Dame de La Guerche à travers les âges, Rennes : Imprimeries Bretonnes, 1941.

  • LEPAROUX, Sylvain. Les stalles en Ille-et-Vilaine, XIVe-XVIIe siècle. Mémoire de maîtrise : Hist. Art. Rennes : université Rennes 2, 1997.

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Published by jean-yves cordier - dans Stalles Sculpture Chapelles bretonnes.
29 septembre 2020 2 29 /09 /septembre /2020 15:41

Les 54 stalles (vers 1530-1550) de l'ancienne collégiale de La Madeleine de Champeaux (35).

 

 

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Voir sur cette église :

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Voir dans ce blog la description d'autres stalles :

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Sur les bas-reliefs des panneaux au décor Renaissance en Bretagne, voir :

 

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Note. J'ai lu avec passion et admiration, et j'ai largement exploité ici, la thèse (2012) de Florence Piat consacrée aux stalles de l'ancien duché de Bretagne. Je la citerai copieusement, et, quoique soucieux de publier un article personnel, je m'en voudrais de ne pas partager la qualité et la compétence de son travail, d'ailleurs rendu généreusement disponible en ligne. Je suis très loin d'en avoir épuisé les trésors d'érudition, et c'est à sa publication que je renvoie les lecteurs soucieux d'accéder aux meilleurs sources.

Mon souci principal est de mettre à la disposition des internautes une iconographie commentée des décors de la première Renaissance bretonne.

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Présentation.

Les stalles anciennes de Bretagne.

Selon Florence Piat, qui leur a consacré sa thèse, l’ancien duché de Bretagne conserve aujourd’hui dix ensembles de stalles, réalisés entre la fin du XIVe siècle et le premier quart du XVIe siècle, et majoritairement situés dans la partie nord de la région : celles de la cathédrale de Dol de-Bretagne (77 stalles), de la collégiale de La Guerche-de-Bretagne (18 stalles), de la collégiale de Champeaux (54), de la cathédrale de Tréguier (48 stalles), de l’église de Boquého (8), de la chapelle Saint-Quay de Plélo (8 stalles), de la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon (66 stalles), celles provenant du château de Kerjean (6 stalles), celles conservées dans l’église Saint-Symphorien de Couëron et provenant de l’abbaye Notre-Dame de Buzay (10), et enfin, celles de l’église Saint-Herbot de Plonévez-du-Faou (15 stalles) .

-Dol-de-Bretagne (cathédrale): XIVe siècle, les plus anciennes.

-Boquého (ancienne abbaye de Beauport) : fin XVe

-Tréguier (cathédrale) : 1508 (chapitre des chanoines)

-Saint-Pol-de-Léon (cathédrale) : 1504-1523 (évêque Jean de Carman et Guy le Clerc)

-Guerche-de-Bretagne : 1502-1525, duc Charles d'Alençon

-Plélo : 1520-1530. Origine inconnue.

-Saint-Herbot : entre 1550 et 1570.

On sait que les stalles sont destinées à accueillir un chapitre, assemblée de chanoines chargés de chanter (8 fois par jour) les offices dans le chœur, et assistés de façon variable de musiciens, de  choristes ou chantres, et d'enfants de chœur regroupés en une école nommée psalette et dirigée par un maître. Mais d'autres églises sont dotées de stalles. Les stalles des abbatiales accueillaient les moines et moniales.

On sait aussi que ces chapitres sont le propre de cathédrales (Dol-de-Bretagne, Saint-Pol de Léon, et Tréguier dans la liste énoncée, les stalles de Saint-Malo, Rennes, Nantes, Quimper et Vannes n'étant pas conservées), d'abbatiales, mais aussi d'églises ayant été élevées au statut de "collégiales" (Champeaux et Guerche de Bretagne). Ces collégiales sont issues de fondations par le pouvoir ducal (Le Folgoët) ou par de grandes familles de la noblesse, et ce sont ces dernières qui, dans la première moitié du XVIe siècle par leur lien avec la cour royale établie en Touraine, introduiront en Bretagne les manifestations assez précoces de l’influence des modèles renaissants sur l’art : la Première Renaissance bretonne.

Ces ensembles de stalles ont une disposition assez homogène, fixée par des impératifs liturgiques et acoustiques. Outre les miséricordes, (ces consoles de sellettes permettant aux choristes de se reposer en position debout-appuyée), elles disposent de parcloses, d'appui-main, de jouées, de dorsaux et de dais à frise.

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Les stalles de La Madeleine de Champeaux (35). Description.

On ne les confondra pas aux stalles de la collégiale de Saint-Martin de Champeaux en Seine-et-Marne.

La collégiale de La Madeleine de Champeaux contient aujourd´hui cinquante-quatre stalles, en chêne,  datées entre 1528 et 1550. Elles furent, en effet, vraisemblablement réalisées à l´occasion du mariage de Louise de Goulaine et de Guy III d´Epinay, seigneur de Champeaux et grand-échanson de la duchesse Anne de Bretagne, en 1528. Cette hypothèse s'appuie sur les très nombreuses  armoiries car celles-ci, quoique presque toutes été bûchées, l'ont été  bien souvent de manière sommaire, de sorte que les lions couronnés et les fleurs de lys sont encore visibles et correspondent sans doute aux parties périphériques d'un blason mi-parti d' Espinay [d’argent au lion coupé de gueules sur sinople armé, lampassé et couronné d’oret de Goulaine [« mi-parti de France et d’Angleterre : mi-parti de gueules à trois léopards d’or passant l’un sur l’autre et d’azur à trois fleurs de lys d'or ».]. Elles peuvent néanmoins être postérieures, jusqu'au décès de Guy d'Espinay en 1551.

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La première Renaissance bretonne.

Les stalles de la collégiale ont donc bien été commandées par Guy III d’Espinay et Louise de Goulaine et participaient  à un vaste programme de décoration de l’édifice., entièrement conçu alors dans le style de la première Renaissance bretonne. Ainsi, avec la participation des chanoines (attestée pour la commande de verrières entre 1538 et 1550  par les comptes de la fabrique), ils commandent huit verrières ornées de leurs armoiries et de leurs initiales (baie 0). Mais Les stalles de Champeaux ne sont cependant pas les premières stalles bretonnes à présenter des motifs issus de cette première Renaissance puisque celles de La Guerche-de-Bretagne leur sont  antérieures (1502-1525). 

On notera que Guy III était seigneur d'Espinay, mais aussi de Segré (au nord-ouest d'Angers), tandis que la famille de Goulaine possédait son château de Haute-Goulaine en Loire-Atlantique, sur les Marches de Bretagne. Ce château a été édifié au début de la Renaissance. Ce couple était donc largement ouvert aux influences du Val-de-Loire. C'est à un architecte d'Angers, Jean Delespine, que Louise de Goulaine confiera la réalisation de leur tombeau.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Goulaine

 

"Le répertoire décoratif italien est expérimenté en Bretagne sensiblement à la même époque que dans le royaume de France, ce dont témoigne des œuvres telles que le tombeau de Thomas James (1507), son missel (1484), le portail de la chapelle du Saint-Sacrement à Vannes (1515-1531), ainsi que la présence, dans la péninsule, d’artistes venus expressément des régions transalpines pour travailler auprès de mécènes influents. Comme dans beaucoup d’autres régions, ce nouveau vocabulaire s’intègre et se mêle jusqu’aux années 1520-1530 à l’architecture et aux images médiévales, sans pour autant profondément modifier les structures issues du Gothique.

Dans les stalles de l’ancien duché, le tournant s’opère effectivement en l’espace d’une décennie et, alors qu’un ensemble comme celui de Tréguier réalisé au début des années 1510 présente encore toutes les caractéristiques iconographiques médiévales, les stalles de La Guerche-de-Bretagne, réalisées à la fin de cette même décennie développent largement de nouveaux motifs directement inspirés de l’art italien. En l’espace d’une dizaine d’années, ces thèmes pénètrent donc le vocabulaire décoratif et iconographique des sculpteurs sous l’action combinée de grands mécènes, comme les Laval et Espinay, la diffusion de gravures provenant de Flandres, d’Allemagne et également du bassin ligérien. Cependant, cette arrivée des thèmes de la Renaissance ne se fait pas au même rythme partout en Bretagne et une distinction entre la partie occidentale et orientale du duché doit être faite. En effet, si l’on constate que les exemples de stalles situés en Haute-Bretagne et plus généralement le long des marches de Bretagne accueillent ces motifs dès les années 1515-1520, il semble qu’en Basse-Bretagne, ce répertoire ne s’implante véritablement que dans la seconde moitié de ce même siècle, par le biais de la seconde Renaissance comme dans la chapelle de Saint-Herbot. Ainsi, quatre groupes de stalles bretons présentent des éléments décoratifs empruntés à ce nouveau répertoire, cependant associés à des motifs déjà employés dans les exemples de la fin du XVe siècle : les stalles de la chapelle Saint-Quay de Plélo, celles de la collégiale de La Guerche-de-Bretagne, de la collégiale de La Madeleine de Champeaux et, enfin, celles de la chapelle de Saint-Herbot." (F. Piat)

"Si la province reste attachée aux images propres au répertoire médiéval, pour autant, on ne peut pas parler d’une arrivée tardive des motifs de la première Renaissance dans le duché. Il est, en effet, fort à parier que la commande du tombeau de Thomas James à Dol-de-Bretagne, puis de celui du duc François II et de Marguerite de Navarre à Nantes ainsi que le passage dans la région de plusieurs artistes d’origine italienne et la circulation d’images imprimées aient marqué, rapidement, la production artistique dès le début du XVIe siècle. Les exemples des stalles de Tréguier, La Guerche-de-Bretagne et de Champeaux montrent d’ailleurs qu’en l’espace de dix ans, les premiers motifs italianisants sont assimilés par les menuisiers et que les thèmes et styles de la Renaissance sont totalement adoptés à l’horizon des années 1550, tout du moins pour la réalisation de ces objets particuliers. " (F. Piat)

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Un précédent : les stalles de 1520 de la cathédrale de Rennes .

 

Selon P. de la Vigne Villeneuve, et d'après le procès-verbal de 1775, le dossier de la troisième stalle du chœur, coté nord (en vis à vis de celle de l'évêque), portait un écusson aux armes de Guy II d'Espinay, en vertu d'un privilège obtenu en 1520 (8 ans avant le mariage de Guy III). Ces stalles commandées par le chapitre cathédral de Rennes relevait sans doute déjà du style de la Première Renaissance (le chêne des panneaux sculptés  des stalles provenait des forêts d'Orléans, même si le bois plus grossier venait du domaine d'Escures, propriété d'Espinay à Acigné):

"Si le contrat des stalles de la cathédrale de Rennes n’a pas été conservé, en revanche, la mention de la réalisation de nouvelles stalles en 1520 apparaît dans un acte extrait des archives du chapitre de la cathédrale rennaise. . Les stalles commandées en 1520 ont été réalisées grâce aux larges donations, notamment en matières premières, du seigneur Guy II d’Espinay dont le frère, Robert, était grand-chantre de ce même chapitre : « À ces causes, désireux de répondre dignement à de tels bienfaits, dans la mesure de notre pouvoir, Nous donnons, octroyons et concédons à Vous et à Votre héritier principal et successeur dans la Seigneurie d’Espinay existant dans la suite des temps, à perpétuité, et dans les meilleures forme et mode qui soient possibles et valables, une stalles ou chaire en quelque sorte semblable aux nôtres ; laquelle stalle sera armoriée et décorée du blason de vos armes, dans le chœur de notre Église et sur laquelle sera sculpté votre écusson ; elle sera placée et établie entre les stalles des Dignitaires de la Chantrerie et de la Scholasticité, tournée en face des sièges des chanoines. Cette donation, octroi et concession est faite au nom de Dieu d’une façon irrévocable. » La motivation des chanoines à faire réaliser de nouveaux sièges diffère de celle de leurs confrères du début du siècle. Le but principal est ici de rendre hommage à l’investissement d’un seigneur au demeurant puissant, lié à la famille Laval et proche du pouvoir royal, en lui donnant une place d’honneur et une présence perpétuelle au sein même de leur chœur. De plus, il n’est pas à douter que leurs anciennes stalles gothiques leur paraissaient démodées alors même que le vocabulaire de la première Renaissance était déjà expérimenté en divers endroits et notamment à la cathédrale de Dol-de-Bretagne où le tombeau de Thomas James sculpté par les frères Justes, achevé en 1507," (F. Piat)

On constate aussi qu'à Rennes, les chanoines occupaient les stalles du coté sud, tandis que celles du coté nord (coté de l'Évangile) étaient celles des dignitaires et de la "Scholasticité" [docteurs de l'université ?] : peut-être en était-il de même à Champeaux.

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Un autre précédent : les stalles de la chapelle de la collégiale d'Ussé.

Le frère de Guy I d'Espinay (grand-père de Guy III), Jacques d'Espinay, acquit le château d'Ussé et y fonda en 1521 une collégiale. Son fils Charles (1475-1535) et son petit-fils René poursuivent les travaux et la chapelle est consacrée en 1538. Les stalles (après 1520 et avant 1538) de style gothique  mais enrichies de décors "à l'italienne" sont dues à Jean Goujon. Sur l'une des joues, un  profil féminin dans un médaillon évoque celui de Champeaux.

 

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Description.

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Ces stalles s'organisent sur deux fois deux rangs (stalles hautes et basses) de 9,65 m de long, et 1, 75 m de profondeur. Chaque siège mesure (J.-J. Rioult) 97 cm de haut, 62,5 cm de long et 53 cm de profondeur (stalles basses). La dimension des stalles hautes ne diffère pas de celles des stalles basses, suggérant que le confort s’avère identique dans les deux sièges, le prestige associé aux rangs supérieurs tenant avant tout à la position surélevée de ceux-ci.

 Les stalles de la collégiale de  Champeaux  sont dotées de haut dossiers ou dorsaux et d'un dais à pan oblique. Elles  atteignent 3,75 mètres en hauteur,  alors que celles de La Guerche-de-Bretagne mesurent 3,58 mètres de hauteur, celles provenant du château de Kerjean, 3,70 mètres et celles de la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon  plus de 4,10 mètres. La hauteur des stalles rivalisait avec celle des jubés, obstruant complètement la vue du chœur depuis la nef et le déambulatoire, signalant leur présence par la forêt de pinacles qui s’alternaient sur les crêtes. (d'après F. Piat)

Leur organisation actuelle résulte d'un réarrangement, car elles ont été remontées au cours du 18e siècle lors du réaménagement du chœur et de la suppression de l´ancien jubé qui leur était associé, dans un ordre qui ne semble pas respecter l´alternance originelle ; de légères restaurations sont signalées en 1921 par Victor Pasquet et Norbert Le Floch de Vitré. Quoiqu'il en soit, il faut imaginer que l'ancien jubé fermait l'espace séparant aujourd'hui les deux doubles rangs qui s'y appuyaient.

Il faut mentionner aussi un 53ème siège, véritable cathèdre et probable siège d'honneur que j'ai décrit avec les boiseries encadrant la porte  menant à la chapelle latérale sud, chapelle des seigneurs d'Espinay. Sur ces boiseries, plus anciennes que la porte datant de 1594, les armes des époux figurent encore en bonne place, dans un écu  couronné d’un cimier et tenu par un couple de sauvages, l’homme portant une massue, baissée sur le panneau de droite et levée sur son épaule sur le panneau de gauche. La femme tient quant à elle une cordelette à houppe qui entoure le blason. Deux plumes dépassent du heaume sur lesquelles deux putti se tiennent debout. Tenant une cordelière à houppe également, ils encadrent deux grandes lettres : « G » et « L », qui pourraient être les initiales de Louise de Goulaine autant que celles des prénoms des deux époux. La cordelette à nœuds en huit et nœuds de capucin qui entourent les armes de Louise de Goulaine pourraient être un signe de son veuvage — ce que l'on retrouve sur le tombeau des époux —, ce qui daterait ces boiseries entre 1551 et 1567, date du décès de Louise.

A contrario, (F. Piat) les armes sculptées sur ces dernières ne présentent pas de cordelière ; il faudrait alors envisager que les panneaux qui décoraient le chœur aient été commandés à une époque postérieure à celle des stalles, mais certainement auprès du même atelier compte tenu des similitudes factuelles et de la cohérence de ces boiseries avec les chaires.

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Attribution et datation.

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"L´atelier qui a réalisé ces stalles n´est pas connu. Néanmoins, il est intéressant de noter la similitude de style entre ces stalles et la cathèdre se trouvant dans la cathédrale de Dol-de-Bretagne, exécutée à la demande de François de Laval (1528-1556) au milieu du XVIe siècle. Détail intéressant, ce dernier était le fils de Guy XIV de Laval et d´Anne d´Espinay. Les lions qui tiennent les armes de l´évêque sur le siège épiscopal sont assez proches, dans leur traitement (crinières, museaux arrondis, griffes) de ceux présents sur les stalles de Champeaux, bien que le sculpteur semble différent. Enfin, les commanditaires de stalles de Champeaux ont également fait construire leur tombeau dans cette même collégiale par un architecte angevin, Jean Delespine."

Cathèdre de François de Laval :

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/stalle-de-l-eveque/10dd00cb-c64c-49ae-96bc-89dc20e4d339

 

"Les documents d’archives ne sont que de peu d’utilité pour l’établissement d’une chronologie fiable de la réalisation des stalles de la collégiale, mais le style même de l’œuvre, les thèmes abordés dans la sculpture inclinent à la dater entre les années 1530 à 1550. Les comptes de la fabrique mentionnent le versement de 15 livres en 1538 à Guillaume Chenevièvre ou Chenevière pour la réalisation de travaux de menuiserie (Arch. Dép. d’Ille-et-Vilaine : série 1 G 456 : « comptabilité du dépensier, institution des receveurs du chapitre, comptes des recettes et des dépenses, 1509-1600 » ; Inventaire général : 35 – CHAMPEAUX – II – Canton de Vitré Ouest ). Cependant, la somme engagée ne semble pas à la hauteur de la réalisation, surtout si nous la comparons à celles mentionnées dans les trois contrats étudiés auparavant. Il est donc possible que ces travaux de menuiserie fassent référence à d’autres aménagements, comme ceux qui furent nécessaire à l’installation d’un orgue dans la galerie du jubé, et dont la présence est attestée en 1540 puisqu’il servait d’accompagnement à la psallette.

Deux ans plus tard, en 1542, Louise de Goulaine et Guy d’Espinay fondèrent douze obits par an qui prévoyaient la récitation des sept psaumes de la Pénitence, les litanies des saints ainsi que le chant d’un libera sur leur tombeau à chacune de ces cérémonie (9 Arch. Dép. d’Ille-et-Vilaine : série 1 G 431 : « Permission de Guy d’Espinay d’instaurer des fondations, 1531 » et « Règlements sur les célébrations des obits par l’évêque de Rennes, 1637 » ; A. GUILLOTIN DE CORSON, « Les seigneurs de Champeaux… », Op. cit., p. 389. ). Peut-être est-ce à cette occasion qu’ils envisagèrent de remplacer les anciennes stalles de chœur par les actuelles.

En 1545, le même Guillaume Chenevièvre est mentionné une nouvelle fois dans les comptes pour un travail plus long, semble-t-il (Arch. Dép. d’Ille-et-Vilaine série 1 G 456 ; R. COUFFON, « La collégiale de Champeaux, contribution à l'étude de la première Renaissance en Bretagne », Mémoire de la Société d'Emulation des Côtes-du-Nord, vol. 98, 1970, p. 35. ). Mais, le texte reste trop évasif pour y voir avec certitude la commande des stalles de Champeaux bien que l’idée soit séduisante. De plus, ces comptes ne mentionnent pas l’achat éventuel de bois ou ne serait-ce que le coût de son acheminement.

Les hypothèses sont donc multiples concernant la date de la commande de ses stalles, depuis le mariage de Guy III et Louise de Goulaine en 1528, jusqu’au décès du seigneur d’Espinay en 1551, en passant par les différentes donations qu’ils effectuèrent pour la collégiale et son chapitre. Néanmoins, l’élaboration de ces stalles dans une période maximale comprise entre 1530 et 1555 paraît la plus probable, élément corroboré par les rapprochements stylistiques qui peuvent être établis avec la cathèdre de Saint-Samson de Dol-de-Bretagne." (F. Piat)

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Les seigneurs d’Espinay et la collégiale de Champeaux

"La collégiale de la Madeleine de Champeaux est profondément liée à la maison d’Espinay puisque sa fondation, au XVe siècle, leur est due. Avant l’édification de La Madeleine, il existait une église primitive placée sous le vocable de saint Pierre et qui était alors entourée d’un cimetière. C’est dans ce dernier que se trouvait la petite chapelle seigneuriale d’Espinay, dédicacée à Sainte-Marie-Madeleine. En 1430, il semble que l’église, menaçant ruines, ne pouvait plus tenir lieu d’édifice paroissial. Simon d’Espinay, seigneur de La Rivière et chambellan du duc Jean V, décide alors d’agrandir la modeste chapelle et de la transformer en église paroissiale. Un peu plus tard, en 1437, Robert Ier fonde un chapitre de six chanoines qui, accompagné de chapelains, dessert la nouvelle collégiale. La véritable ambition du seigneur d’Espinay, à cette époque, est d’en faire le lieu de sépulture de la famille, vocation funéraire qui ne se dément pas puisque plusieurs de ses successeurs s’y font inhumer."

Le pape Eugène IV autorisa Robert Ier à établir et à doter cinq chapelains et éleva La Madeleine de Champeaux au rang d’église collégiale, tout en la maintenant paroissiale.

« Le collège de Champeaux […] est composé de six prébendes ou canonicats, où à chacun y a une cure annexée […]. Il y a dignité de doyen dix chapelains, quatre enfants de chœur, maistre de psalette, et chaque chanoine doit avoir un prêtre sous lui. Il y a bonne musique, le service divin y est célébré avec beaucoup de dévotion. Duquel collège le revenu vaut huit mille livres ou environ.» in : A. DU PAZ, Histoire généalogique de plusieurs maisons illustres de Bretagne, Paris 1620, p. 265 (également cité par A. GUILLOTIN DE CORSON, « Les seigneurs de Champeaux, leur collégiale et leur château », in Revue de Bretagne, de Vendée et d'Anjou, 1904, p. 328 ».

Si on estime que les chapelains ne sont pas des chanoines, mais des prêtres chargés des chapellenies, je compte 6 chanoines, 10 chapelains, 4 enfants de chœur et leur maître de psalette, 6 prêtres, et il faut ajouter sans doute un organiste(après 1540), et des musiciens : soit une trentaine de personnes. Or, les stalles comportent 54 sièges. Mon compte des desservants de la collégiale est peut-être sous-estimé, mais il faut prévoir aussi des sièges pour la famille des Espinay, et d'autres pour des dignitaires.

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"Vassaux du baron de Vitré qui est également comte de Laval, les Espinay n’en étaient pas moins proches de cette puissante famille. En 1399, Simon d’Espinay était ainsi sénéchal de Vitré et il fut l’un des signataires du contrat de mariage de Jeanne de Laval et de Louis I er de Bourbon-Vendôme en 1422. André d’Espinay (1451-1544), frère du précédent, s’est illustré dans le conflit franco-breton, par son attachement précoce et sans faille à la cause française338. Évêque de Bordeaux, il aide à la diffusion de la politique de Louis XI dans cette province nouvellement rattachée à la couronne, et, à la mort de ce dernier, il reste au service de la régente Anne de Beaujeu. Lors de la réunion des États Généraux à Tours au début de l’année 1484, c’est d’ailleurs lui qui défend les intérêts de la régente et du futur Charles VIII. De fait, le rattachement de la Bretagne à la France lui paraît naturel tout comme les prétentions de la famille royale à la couronne ducale, en vertu du rachat des privilèges des Penthièvre. Durant le conflit, il sert de messager à Anne de Beaujeu, n’hésitant pas à venir voir les barons rebellés contre le duc afin de leur confirmer l’envoi de troupes339. Au lendemain du mariage d’Anne de Bretagne avec Maximilien d’Autriche, c’est encore lui qui rapporte la nouvelle à l’ancienne régente. Enfin, il est présent aux négociations qui suivent la défaite des Bretons à Saint-Aubin-du-Cormier en 1488 et qui aboutissent à la Paix du Verger et au mariage d’Anne de Bretagne avec le roi de France. Comme pour la maison de Laval, la position d’Espinay ne fut pas simple durant ce conflit. Leur domaine, situé à proximité de la frontière franco-bretonne, les intérêts qu’ils partageaient avec le domaine français et leur allégeance aux Laval, les mettaient dans une situation inconfortable où le parti français apparut rapidement comme étant le plus prometteur. Le statut de cette famille ne cessa d’ailleurs jamais de croître depuis le XVe siècle, notamment par un jeu d’alliance réfléchi. À ce titre, le mariage de Guy III d’Espinay (♰ 2 août 1551) et de Louise de Goulaine (♰ 8 février 1567), célébré le 17 septembre 1528 est tout à fait représentatif de cette ascension sociale. La maison de Goulaine était en effet une de ces vieilles familles nobles qui composaient le haut de l’aristocratie bretonne. Établis autour de Nantes, leur nom apparaît dès le XIIe siècle, mais c’est à la fin du XVe et au début du XVIe siècle que le château de Goulaine est érigé près du marais de Goulaine. La construction, remarquable, est composée d’un corps de logis central flanqué de deux pavillons carrés, dont les ouvertures sont ornées de sculptures empruntant au dernier gothique autant qu’à la première Renaissance. (F. Piat)"

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Plan  et numérotation des stalles de Champeaux par Florence Piat (2012).

Plan et numérotation des stalles de Champeaux par Florence Piat (2012).

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I. LES PANNEAUX EN BAS-RELIEF DES STALLES.

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Les jouées du coté sud-est.

Les "jouées" sont les cloisons fermant les rangées de stalles. Un grand volet étroit ferme les dais et les dorsaux de la rangée supérieure ; il est aéré par un élément médian à claire-voie.

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1. Le  panneau supérieur de la jouée.

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Il est sculpté d'angelots. Celui du haut crache des rinceaux — s'achevant en fleur au cœur en tête d'angelot —, et de rubans, auxquels est suspendu un cuir découpé à enroulement, globalement losangique. Celui-ci portait, avant d'être bûché par les burins de la Révolution, des armoiries. Les rubans, en se prolongeant en passant entre le long bec de deux échassiers, se transforment en dauphins, qui présentent un deuxième cuir découpé à enroulement, également bûché. On reconnait peut-être à deux endroits les pendants d'un lambel.

Si le motif héraldique ne peut être précisé sur cette jouée, ces cuirs découpés aux armoiries bûchées vont se retrouver sur tous les dorsaux, où on devine mieux le lion des Espinay et les lys des Goulaine, permettant de les attribuer à Guy III d'Espinay et Louise de Goulaine, mariés en 1528.

Nous avons donc déjà, sur ce premier panneau examiné, de nombreux éléments caractéristiques de ces stalles :

a) la forte prévalence des éléments héraldiques, témoignant du souci de la famille d'Espinay d'affirmer son mécénant sur cette collégiale et son chapitre.

b) Le souci de ce couple de rendre compte, de façon précoce en Bretagne, de l'art des ornemanistes de la Renaissance, d'origine italienne mais introduite en France à Fontainebleau et en Touraine. Car ces  blasons inscrits dans des cuirs découpés à enroulements, ces rinceaux exubérant métamorphosant leurs tiges végétales en floraisons anthropomorphes (têtes de putti) et ces dauphins témoignent du vocabulaire italianisant de ces artistes. Cette influence va se constater plus loin par de nombreux petits personnages hybrides, de nombreux masques feuillus, des têtes de lions, et deux médaillons de profil.

c) L'influence du tombeau de Thomas James en la cathédrale de Dol-de-Bretagne, exemple le plus précoce (1507) de la Première Renaissance en Bretagne. La similitude entre les motifs des stalles de Champeaux et ceux développés sur le tombeau de Thomas James est très forte. "Les nombreux poissons hybrides [dauphins], dont le corps est partiellement recouvert de feuilles ou d’algues apparaissent aussi bien sur les jouées hautes de Champeaux que sur les piliers du tombeau . La composition diffère quelque peu mais la forme des queues de ces poissons, rattachées à leur extrémité et présentant des enroulements au même niveau, reste très proche." (F. Piat)

 

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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2. Le panneau inférieur de la jouée : masque-feuille crachant un couple de "dauphins", blason, etc.

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Ce deuxième panneau mérite aussi un examen soigneux, car il est également emblématique de la première Renaissance.

Le masque-feuille anthropomorphe est à lui-seul un témoin caractéristique de cet art. Nous le retrouvons plusieurs fois parmi les motifs des miséricordes. Ce motif du visage humain dont le contour s'étale en se transformant en une feuille indentée, est fréquemment retrouvé en sculpture bretonne Renaissance, notamment sur les sablières (Kerjean v.1570). On le trouve aussi dans les vitraux (Saint-Ouen, Rouen), et Jean Lafond  y voit "un motif cher aux ornemanistes italiens, aux sculpteurs de Gaillon et à Arnoult de Nimègue", et repris en marque de fabrique dans les vitraux rouennais jusqu'à la moitié du XVIe siècle. Voir ici Saint-Lô baie 8.

Ici, c'est un masque-feuille crachant des tiges de rinceaux, qui se retrouve sur les dais des stalles de Saint-Pol-de-Léon (1504-1520), sur de nombreuses sablières bretonnes (Saint-Sébastien de Saint-Ségal vers 1550, Kerjean vers 1570,  Saint-Thomas de Landerneau, etc).

Les tiges tout en produisant de nombreuses prolongements à petites feuilles enroulées, ou en bourgeons se transforment en dauphins affrontés.

Ce seul exemple est instructif : il exprime a) le goût pour les volutes, b) celui pour la production profuse, c) celui pour les métamorphoses entre les formes animales, végétales et humaines.

— L'un des rameaux de rinceaux suspend, par l'intermédiaire d'une boucle, un blason (bûché) dans un cuir découpé.

Là encore, nous avons une fusion/confusion des matières, et des thèmes. On sait que ces cuirs découpés imitent la forme d'une peau animale tendue par les mégissiers et tanneurs (avec le corps et l'amorce des pattes de l'animal), peau qui, détachée de ses cordes de séchage, s'enroule sur ses extrémités . Ces peaux servaient notamment à la fabrication des manuscrits en vélins (vélots, "veaux morts-nés"). Ils servent de cartouche (ornement en forme de carte) pour un blason, et ils envoient sur le coté des boucles ou serpentins évoquant des lambrequins. L'écriture codée, sur une peau semblable à un trophée,  de l'identification emblématique d'une famille de la noblesse (dont la lignée renvoie à l'idée d'arbre, de croissance et de fécondité), avec ses lions et ses fleurs (même s'ils sont effacés aujourd'hui), est déjà l'expression d'un passage entre humain, animal et végétal, mais cette expression est reprise et développée, comme un thème musical, par les motifs du masque-feuille, des rinceaux et de leur extrémités delphiques.

— Plus bas, les rinceaux se développent encore, libérant de nouvelles feuilles ; mais deux d'entre elles s'amusent à ressembler à des gueules animales.

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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3. Jouée sud-est : panneau fermant le rang des stalles basses. Deux dauphins et deux oies affrontés autour d'un candélabre à rinceaux.

Les dauphins grotesques sont empanachés de feuilles plumes et dotés d'une queue en tête de dauphin.

Notez le graffiti IEANHAN et ses N rétrogrades, attestant de son ancienneté (voir les graffiti des enfants de la psallette sur les stalles de la cathédrale de Tréguier).

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Les jouées intermédiaires sud.

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Les rangs inférieurs sont interrompus, après les cinq sièges les plus près du chœur (n°15 à 19 au sud et 42 à 46 au nord) par trois marches donnant accès aux rangs supérieurs. Les panneaux encadrant cet accès (les "jouées") sont sculptés.

Au sud, ils présentent deux rinceaux en lyre, s'achevant en tête de "dauphins" affrontés autour d'un candélabre.

 

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Jouées d'extrémité, coté occidental.

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Là encore se reprennent les variations autour du trio rinceaux/dauphins/candélabre, avec, ici, une tête d'angelot.

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Les jouées du coté nord-est.

Il est symétrique de celui du sud-est.

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1. Le  panneau supérieur de la jouée et les armoiries de Guy III d'Espinay et de Louise de Goulaine.

Il débute par une tête de lion, ailé, tenant dans sa gueule un anneau. À cet anneau sont suspendus, bien-sûr, des rinceaux dont certaines tiges se transforment, bien-sûr, en dauphins. Mais ces tiges ont perdu leur aspect végétal et naturel pour adopter la forme, artificielle et manufacturée, de sangles marquées de I répétées. Ces sangles vont descendre en cabrioles et suspendre, en bas, un livre relié, ficelé avec deux pinceaux.

Ce motif, sous les deux blasons, qualifie le couple des commanditaires, et leurs deux familles comme des humanistes éclairés et des mécènes des arts. (On possède encore le Livre d'Heures de Richard d'Espinay).

Le blason supérieur dans son cuir découpé portait le lion d'Espinay, puisque ses pattes, en avant, et sa queue, en arrière, sont encore visibles.

Le blason inférieur portait les armoiries de Louise de Goulaine, mi-parti d'Angleterre (aux trois léopards passant) et de France (aux trois fleurs de lys). Deux de ces fleurs sont préservées.

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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1. Le  panneau inférieur de la jouée nord-est.

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Autour d'un vase, ou candélabre, une paire de rinceaux s'achève en gueules de dragons. Plus bas, un couple d'animal dos à dos, comme deux lions héraldiques rampants. Mais les marques de poinçons imposent d'écarter cette hypothèse (le corps des lions est glabre, en dessous de la crinière) et d'opter pour des dragons aux pustules infectes. On pourrait croire que ces figures animales n'étaient pas affectées par le processus de transformation et contamination réciproque par le Végétal. Mais la langue et les oreilles, sont, sans aucun doute, des feuilles.

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Les jouées intermédiaires du coté nord : les commanditaires Louise de Goulaine et Guy III d'Espinay de profil dans des médaillons Renaissance.

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Les rangs inférieurs sont interrompus, après les cinq sièges les plus près du chœur (n° 42 à 46) par trois marches donnant accès aux rangs supérieurs. Les panneaux encadrant cet accès (les "jouées") sont sculptés d'un médaillon et des armoiries des commanditaires.

 

 

  "Louise de Goulaine y est figurée vêtue d´une robe à encolure carrée et les cheveux recouverts par une petite coiffe nouée sous le menton. Le portrait ne paraît pas flatteur en comparaison de celui de Guy d´Espinay qui, lui, s´est fait représenter en César, couronné de lauriers. Nul doute ici que des médailles antiques ont influencé ces portraits. Cependant, celui-ci est figuré, de profil, dans un médaillon situé sur les jouées centrales des stalles basses nord. Représenté en César, couronné de lauriers et drapé d’une toge, les traits de son visage ne paraissent pas aussi réalistes que ceux de sa femme qui lui fait face, sculptée dans un médaillon sur l’autre jouée centrale. En effet, Louise de Goulaine y est représentée vêtue à la mode de l’époque, la tête couverte d’un chaperon à bavolet pendant noué sous le cou, les traits épais, le menton en galoche. Cet élément vestimentaire, plutôt répandu, a fait son apparition au début du XVIe siècle, s’inspirant des coiffures des Ciociare, paysannes des Romagnes et de la Calabre.( J. RUPPERT, M. DELPIERRE (et al.), Le costume.., p. 80 )" (F. Piat)

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Le panneau correspondant à Louise de Goulaine, à gauche en montant les marches, la montre en profil droit dans un médaillon, un motif parfaitement Renaissance inspiré, par exemple, des médailles sculptées par Pisanello dès 1438, et notamment de celle de Cécile de Gonzague en 1447, mais aussi de l'art du portrait comme représentation individualisée (Botticelli 1476-1480) lors de la première Renaissance italienne.

Au dessous, on reconnait de ce qui reste des  armoiries un lion couronné à gauche et une fleur de lys à droite : ce sont bien les armes de Goulaine.

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https://www.mba-lyon.fr/fr/fiche-oeuvre/medaille-de-jean-viii-paleologue#:~:text=Pisanello%2C%20c%C3%A9l%C3%A8bre%20peintre%20du%20Quattrocento,maintenu%20par%20Byzance%20en%20Orient.

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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En vis à vis, le médaillon de Guy III d'Espinay, barbu selon la mode de l'époque et couronné de laurier comme un empereur romain, domine le blason dont les traces (lion couronné et reste de fleur) sont proches de celles de gauche.

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Les dorsaux des stalles.

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Chaque siège est dominé par un dorsal, et ces panneaux  sont tous du même modèle, lisses sur les deux-tiers inférieur et divisés en deux parties symétriques  sculptés au tiers supérieur. Chacune de ces parties associe un rectangle à figure emblématique en haut, et un élément cintré autour d'un blason (sur cuir découpé bien entendu) au dessous.

Croyant à une répétition un peu vaine des motifs, je n'ai pas pris la peine de les photographier tous, et je le regrette, car outre les tiges végétales, les dauphins, les oiseaux, les masques grotesques, les transformations animales, les têtes d'enfants, on y trouve  les emblèmes humanistes des arts libéraux, tels divers instruments de musique, (violon, flûte, tambourin ), ou des livres suspendus, dont l'inventaire iconographique serait en ligne précieux. Florence Piat signale ainsi plusieurs bucranes (crane de bœuf)  "toujours traité de la même façon : le crâne y est en effet entouré de grotesques et de rinceaux qui traversent ses orbites, donnant une composition symétrique". 

J'en donnerai néanmoins un exemple.

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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II. LES 48 MISERICORDES.

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À  la différence des autres stalles du XVIe siècle en Bretagne, les sellettes de Champeaux adoptent une forme en arc de cercle.  "Cette différence souligne la singularité de ce groupe au sein du corpus breton, singularité accentuée par la sculpture en bas-relief ou demi-relief des miséricordes, alors que sur tous les autres groupes celle-ci est en haut-relief. Par ailleurs, les thèmes iconographiques abordés sur cet ensemble, relevant essentiellement du vocabulaire de la première Renaissance, ne se retrouvent sur aucun autre groupe. La particularité du cas des stalles de Champeaux s’explique par leur localisation, la date de leur construction et la personnalité des commanditaires." (F. Piat)

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Salles hautes sud.

Stalle n°1. Hybride ailé, barbu, au bas du corps feuillagé bifide.

Stalle n°2. Feuilles à folioles indentées, posées sur une boule.

Stalle n°3. Hybride ailé à la tête de cochon coiffé d'un bonnet.

Stalle n°4. Hybride ailé, au visage casqué et barbu, vêtu d'une tunique ceinturée et tenant une bourse.

Stalle n°5. Hybride ailé, au visage barbu ricanant, vêtu d'une tunique ceinturée. Son index droit désigne le sol.

Stalle n°6. Hybride ailé, à tête et buste humain (féminin ?) et au bas du corps feuillagé et bifide.

Stalle n° 7. Deux feuilles à 3 folioles indentés, posées sur une boule.

Stalle n°8. Centaure archer. Corps de lion, buste humain à visage juvénile.

Stalle n° 9. buste de personnage ailé, souriant ou ricanant, vêtu d'une tunique flottante, serrée autour du cou.

 Stalle n° 10. Deux feuilles de 3 folioles indentées, posées sur une boule.

Stalle n° 11. Vieillard ailé barbu et riant, vêtu d'une tunique ceinturée, agrippant en se cambrant son pied droit qu'il regarde, la main gauche étant placée vers le pubis : posture traditionnelle de l'acrobate lubrique.

Stalle n° 12. Hybride ailé, bélier aux cornes enrubannées.

Stalle 13.  Masque-feuille anthropomorphe.

Stalle 14. Miséricorde absente.

Stalles basses sud.

Stalle n° 15 : hybride ailé, à visage et buste humain, et au bas du corps feuillagé et serpentiforme.

Stalle n°16. Masque-feuille anthropomorphe.

Stalle n°17. Feuilles à folioles indentées, posées sur une boule.

Stalle n°18. Miséricorde au motif bûché.

Stalle n°19. miséricorde absente.

Stalle n°20. Grylle ailée à deux têtes.

Stalle n°21. Animal chimérique dragon/fouine/serpent.

Stalle n°22. Un lion, en profil gauche, tête couronnée, gueule ouverte, patte antérieure droite levée.

 Stalle n°23. Femme vêtue d'une longue tunique, bras écartés, dansant ou chantant, pivotant sur elle-même allongée comme un ange en vol.

 Stalle n°24. Femme vêtue d'une longue tunique, bras écartés, dansant ou chantant, pivotant sur elle-même allongée comme un ange en vol.

Stalle n°26. Un lion, en profil gauche, tête couronnée, gueule ouverte, langue tirée, patte antérieure droite levée, patte postérieure gauche tendue.

Stalle n°27. Feuilles à folioles indentées, posées sur une boule.

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Stalles du coté nord.

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Stalles hautes nord.

Stalle n°28. Un dragon ailé.

Stalle n°29. Enfant tenant un serpent : Hercule enfant ?

Stalle n°30. Feuilles à folioles indentées, posées sur une boule.

Stalle n°31. Dragon se mordant la patte.

Stalle n°32. Ange en buste, tête tournée vers la droite.

Stalle n°33. Feuilles à folioles indentées, posées sur une boule.

Stalle n°34. Masque-feuille anthropomorphe au visage riant, barbu et faunique.

Stalle n°35. Jeune femme agenouillée mains sur les hanches.

Stalle n°36. Angelot nu, tête baissée, main gauche entre les cuisses.

Stalle n°37. Hybride anthropomorphe ailé agenouillé, tête baissée, vêtu d'une longue tunique. Les bras sont réduits à des ébauches stylisés..

Stalle n°38. Masque-feuille anthropomorphe (homme bouche ouverte, à moustache en pointe).

Stalle n°39. Centaure, au buste d'homme casqué, tenant un bouclier (rondache) et une flèche (ou fronde).

Stalle n°40. Licorne à la crinière feuillagée, et dont la tête se tourne vers son flanc gauche.

Stalle n°41. Feuille à folioles découpées posées sur une boule.

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Stalles basses nord.

Stalle n°42. Hybride ailé aux ailes-feuilles, sans bras, à la tunique longue serrée par une ceinture, agenouillé ou en train de voler.

Stalle n°43. Femme nue, accroupie de face, levant l'index droit et touchant sa cheville gauche. Elle porte une coiffe ; une banderole passe devant sa gorge.

Stalle n°44. Ange ou hybride ailé dénudé jusqu'à la taille, main droite sur la hanche, index gauche tendu vers le haut. Le bas du corps est caché par une étoffe. Il semble voler.

Stalle n°45. Hybride ailé, à buste féminin (visage tourné vers la gauche et bouche entrouverte) dépourvu de bras, et queue bifide.

Stalle n°46. Miséricorde absente.

Stalle n°47. Grylle à tête de dragon et tête ventrale anthropomorphe.

Stalle n°48. Masque-feuille anthropomorphe, bouche ouverte en O allongé.

Stalle n°49. Garçon nu, bouche entrouverte, tenant un cimeterre en main gauche, jambes fléchies en avant comme s'il sautait.

Stalle n°50. Feuille à folioles indentées, posées sur une boule.

Stalle n°51. Masque-feuille anthropomorphe.

Stalle n°52. Miséricorde absente.

Stalle n°53. Dragon ailé à deux pattes, dont une posée sur la tête.

Stalle n°54 : miséricorde absente.

 

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LES MISERICORDES DES STALLES HAUTES DU COTÉ SUD N° 1 À 14.

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n°1. Hybride ailé, barbu, au bas du corps feuillagé bifide.

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-sainte-marie-madeleine-stalle-01/5683b994-4dc7-49ee-a9d8-c3cd591f6679

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Appui-main.

On ne découvre que trois appui-main sur les cinquante-quatre stalles , situés sur les stalles en retour n°01 et 02, qui étaient probablement, selon F. Piat,  des stalles d’honneur. La troisième est brisée.  Ce sont des  feuilles enroulées en boule, très accueillantes à la main.

Je n'ai pas pris de photos de détail de ces appui-main : on les trouve dans la thèse de F. Piat, t.II.

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n°2. Feuilles à folioles indentées, posées sur une boule.

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-sainte-marie-madeleine-stalle-02/70e5b625-45a5-4cac-a70e-4d413021ee19

 


 

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n°3. Hybride ailé à la tête de cochon coiffé d'un bonnet.

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http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-sainte-marie-madeleine-stalle-03/50b3a75a-ce97-4278-ae66-352e8d8ae1ec

 

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n°4. Hybride ailé, au visage casqué et barbu, vêtu d'une tunique ceinturée et tenant une bourse.

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http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-sainte-marie-madeleine-stalle-04/4508196c-76c8-4e63-a648-c5047a72b19d

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n°5. Hybride ailé, au visage barbu ricanant, vêtu d'une tunique ceinturée. Son index droit désigne le sol.

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http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-sainte-marie-madeleine-stalle-05/e7aca789-e386-4c8a-81e3-afe6faea78ff

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n°6. Hybride ailé, à tête et buste humain (féminin ?) et au bas du corps feuillagé et bifide.

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http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-sainte-marie-madeleine-stalle-06/5f4460ca-6679-409c-b007-d3e210e9f188

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n° 7. Deux feuilles à 3 folioles indentées, posées sur une boule.

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-sainte-marie-madeleine-stalle-07/6ba7ec47-3591-47fd-b905-7798e024e2c5

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n°8. Centaure archer. Corps de lion, buste humain à visage juvénile.

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Les stalles de l'ancienne collégiale de Champeaux.

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Stalle n° 9. buste de personnage ailé, souriant ou ricanant, vêtu d'une tunique flottante, serrée autour du cou.

 

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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 Stalle n° 10. Deux feuilles de 3 folioles indentés, posées sur une boule.

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-sainte-marie-madeleine-stalle-10/da1ba74f-e8f4-4b0c-9d70-f693d1aaf148

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n° 11. Vieillard ailé barbu et riant, vêtu d'une tunique ceinturée, agrippant en se cambrant son pied droit qu'il regarde, la main gauche étant placée vers le pubis : posture traditionnelle de l'acrobate lubrique.

Le thème de l'acrobate lubrique, se cambrant pour agripper sa cheville (cf. ici n°43) ou toucher son pied est fortement représenté sur les sablières et abouts de poinçon des charpentes bretonnes ou, en pierre,  sur les crossettes de la jonction mur-toiture des églises, et j'en ai donné de fréquents exemples dans ce blog. Souvent, les acrobates exécutent des renversements postérieurs au caractère exhibitionniste lorsqu'ils sont nus. Ce contexte iconographique incite à considérer ici la position de la main gauche comme autoérotique, et à interpréter de la même façon  l'expression du visage. La reprise de cette expression dans les stalles qui suivent, et les miséricordes franchement érotiques, confirment ce choix.

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-sainte-marie-madeleine-stalle-11/2008161a-1f05-4c9a-9d2a-a1bc1aaee3ee

 

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n° 12. Hybride ailé, bélier aux cornes enrubannées.

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http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-sainte-marie-madeleine-stalle-12/6374101a-62e1-4334-b1bd-5bfa37dd0c56

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle 13.  Masque-feuille anthropomorphe.

Ce motif du visage humain dont le contour s'étale en se transformant en une feuille indentée, est fréquemment retrouvé en sculpture bretonne Renaissance, notamment sur les sablières (Kerjean v.1570). On le trouve aussi dans les vitraux (Saint-Ouen, Rouen), et Jean Lafond  y voit "un motif cher aux ornemanistes italiens, aux sculpteurs de Gaillon et à Arnoult de Nimègue", et repris en marque de fabrique dans les vitraux rouennais jusqu'à la moitié du XVIe siècle. Voir ici Saint-Lô baie 8.

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-sainte-marie-madeleine-stalle-13/5caef373-b995-4c8e-9c66-4b02b059f926

Florence Piat décrit cette miséricorde ainsi : " Végétaux anthropomorphes. Des feuilles prennent l´aspect d´un visage d' homme bien individualisé. Le nez est fin, il est joufflu et sa bouche est légèrement ouverte. Ses lèvres sont fines et le philtrum est bien marqué."

 

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n°14 .

La stalle n°14 a perdu sa miséricorde.

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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LES MISERICORDES DES STALLES BASSES DU COTÉ SUD N° 15 À 27.

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Stalle n° 15 : hybride ailé, à visage et buste humain, et au bas du corps feuillagé et serpentiforme.

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-sainte-marie-madeleine-stalle-15/a4912535-f10c-403c-ad8d-c1600bdf3c85

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n°16. Masque-feuille anthropomorphe.

Voir n°13.

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-sainte-marie-madeleine-stalle-16/81bc17c0-5488-43dd-8926-c0df36a067ce

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n°17. Feuilles à folioles indentées, posées sur une boule.

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http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-sainte-marie-madeleine-stalle-17/c0eeb575-765b-44c6-8751-fc4569ffac47

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n°18. Miséricorde au motif bûché.

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

 

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Stalle n°19. miséricorde absente.

 

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n°20. Grylle ailée à deux têtes.

 

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Une grylle (du grec gryllos, "caricature") peut se définir comme une créature grotesque ou monstrueuse représentée notamment, à l'époque médiévale sous forme de drôleries sur les enluminures et en bas-relief sur les sculptures de bois ou de pierre. Ces chimères ou hybrides se retrouvent encore à la Renaissance, et associent à des formes animales des têtes de localisation ectopique (ventre, pattes, queue) et évoquant parfois les faciès humains. Les sablières bretonnes en offrent de nombreux exemples (Pont-Croix, Confort-Meilars, Notre-Dame de Grâces, Loguivy-Plougras, etc..). L' appuie-main n°38 des stalles de Saint-Pol de Léon m'a  amené à citer le commentaire de Florence Piat éclairant ce motif.

Ici, l'allure générale est celle d'un dragon, battant des ailes, dressant de grandes oreilles, et tirant une longue langue, mais les pattes antérieures sont remplacées, au niveau de leur attache sur le poitrail, par une tête presque jumelle de la principale, notamment par la taille de la langue. Le caractère troublant lié à l'hybridation est aussi dû à l'aspect de ces têtes, presque canines ou humaines, à l'absence d'écailles, à la forme de la queue (celle d'un lion ou d'un chien), des sabots trifides ou des pattes à ergots.

Le but n'est certainement pas ici de provoquer l'effroi, et il n'est pas probable que les chanoines bretons aient crus aux monstres sur lesquels ils s'asseyaient.  Ce sont, comme sur les enluminures, des motifs joyeux, ludiques, propres à égayer les chantres et prêtres lors des pauses de leurs offices. Et c'est aussi une variation sur le thème principal du décor des stalles, celui des métamorphoses et du floutage des limites entres genres.

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http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-sainte-marie-madeleine-stalle-20/61f7730b-93b0-4611-9d4c-b1c35c660aba

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n°21. Animal chimérique dragon/fouine/serpent.

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Le fait que Florence Piat hésite, dans sa description, entre une hermine et un renard témoigne de la réussite de l'effet recherché, celui de troubler nos repères d'identification. J'y vois un dragon, pour la tête et les pattes, une hermine ou autre mustélidé (loutre, fouine ou belette) pour la longueur du cou et de la queue et la finesse du corps (déformé pourtant par un bourrelet), mais aussi le serpent par les boucles et la pointe de la queue. Mais ces trois sortes d'animaux sont, dans notre imaginaires, quelque peu maléfiques, non?

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-sainte-marie-madeleine-stalle-21/e3cbabaf-9d15-474d-b60a-cc5ce29deb67

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n°22. Un lion, en profil gauche, tête couronnée, gueule ouverte, patte antérieure droite levée.

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La couronne discrètement gravée au dessus de la tête est le seul indice pour y voir une allusion au lion héraldique des seigneurs d'Espinay, mais ce lion n'est pas rampant (dressé debout) comme dans leurs armoiries. D'autre part, tout le matériel héraldique des commanditaires occupe largement les panneaux an bas-relief des dossiers et cloisons, alors que les miséricordes en sont préservées. Il s'agit seulement pour moi de la figure emblématique du Lion, roi des animaux.

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-sainte-marie-madeleine-stalle-22/e646feca-abf5-4661-98b8-00449576c405

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n°23. Femme vêtue d'une longue tunique, bras écartés, dansant ou chantant, pivotant sur elle-même allongée comme un ange en vol.

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http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-sainte-marie-madeleine-stalle-23/d5506064-bedd-4a3b-9dce-6271a2cc8dca

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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 Stalle n°24. Femme vêtue d'une longue tunique, bras écartés, dansant ou chantant, pivotant sur elle-même allongée comme un ange en vol.

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C'est le même motif que la stalle n°23. Les différences sont si minimes qu'on croit avoir photographié deux fois la même miséricorde. Mais non !

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-sainte-marie-madeleine-stalle-24/05fb71b8-37a3-4aed-8ab0-a25c696e4ca7

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n° 25. Miséricorde absente.

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n°26. Un lion, en profil gauche, tête couronnée, gueule ouverte, langue tirée, patte antérieure droite levée, patte postérieure gauche tendue.

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Ce lion est assez proche de celui de la stalle n°22, mais la couronne, qui y était gravée, est ici sculptée en relief, tandis que la langue est gravée.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-sainte-marie-madeleine-stalle-26/45e9f7b5-7a68-4f6e-89a9-3affff823f2c

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n°27. Feuilles à folioles indentées, posées sur une boule.

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http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-sainte-marie-madeleine-stalle-27/b0c4f82f-9f77-47fd-96f3-82d145737222

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalles du coté nord.

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalles hautes n°28 à 41.

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Stalle n°28. Un dragon ailé.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-sainte-marie-madeleine-stalle-28/36eaca48-4012-4e4a-95f7-6e5ccafd7224

 "Monstre quadrupède de type dragon, ailé, vu de profil, tourné vers la droite. Il retourne sa tête et regarde derrière lui. Il lève la patte antérieure gauche. Sa queue est épaisse, ronde et striée. Il possède un bec, des oreilles de taille moyenne et pointues. L´échine de son cou est parcourue d´une crête et son corps est recouvert de reliefs de forme circulaire taillés en creux." (F. Piat)

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n°29. Enfant tenant un serpent : Hercule enfant ?

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http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-sainte-marie-madeleine-stalle-29/edcbb770-16a6-4d6c-baeb-232a24eb1db4

"un enfant nu tient un serpent par la queue de la main droite. Le serpent, qui tire la langue passe sur l´épaule droite du jeune garçon." (F. Piat).

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n°30 Feuilles à folioles indentées, posées sur une boule.

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-sainte-marie-madeleine-stalle-30/8172fc56-7e39-4754-bfba-04a5d01b0031

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n°31. Dragon se mordant la patte.

Je l'identifie à un dragon en raison des marques de pustules sur le corps.

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-sainte-marie-madeleine-stalle-31/ec2b7f56-799a-4ba8-82cb-a62bbffc79d2

"Monstre hybride ailé, à tête de lion vu de profil, tourné vers la droite. Ses pattes postérieures sont celles d´un équidé. Son cou est long et il se mord le haut de la patte antérieure droite. Des tâches sont figurées sur son pelage." (F. Piat)

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n°32. Ange en buste, tête tournée vers la droite.

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http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-sainte-marie-madeleine-stalle-32/245d4502-7f1b-49ab-87cf-5b8d60a97990

"Ange vu en buste, de face. Il tourne la tête vers la gauche et porte une tunique à encolure ronde et à manches à crevées. Le visage est jeune et les traits à peine esquissés." (F. Piat)

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n°33. Feuilles à folioles indentées, posées sur une boule.

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-sainte-marie-madeleine-stalle-33/39859c57-5e2e-4b88-a1e2-1d21cf0c0892

 

 

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n°34. Masque-feuille au visage riant, barbu et faunique.

 

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"Des feuilles prennent l´aspect d´un visage d´homme bien individualisé, le nez fin, la bouche entrouverte et exagérément en pointe." (F. Piat)

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n°35. Jeune femme agenouillée mains sur les hanches.

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Cette femme jeune, ou cet enfant, est vêtu d'une tunique bouffante à la taille, et dont les manches très amples partent vers l'arrière comme des voiles, comme emportée par le vent, en laissant les bras nus. Elle est agenouillée et renversée en arrière, les mains sur les hanches, et regarde vers le bas et la gauche avec un rire ironique.

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n°36. Angelot nu, tête baissée, main gauche entre les cuisses.

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"Angelot assis. L´enfant ailé a les cheveux ondulés. Son visage est vu de profil, tourné vers la droite du spectateur. Il regarde          d'ailleurs celui-ci, la tête enfoncée dans les épaules. Sa jambe droite est repliée vers lui et il pose sa main droite dessus. Ses jambes sont écartées et il semble glisser sa main gauche, que l´on n´aperçoit plus vers l´intérieur de ses cuisses. Ses ailes sont déployées derrière lui." (F. Piat)

" Plusieurs scènes ont un caractère érotique assez net comme un petit angelot, assis, et qui plonge sa main entre ses cuisses, regardant le spectateur d´un air équivoque." (J.-J. Rioult)

 

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n°37. Hybride anthropomorphe ailé agenouillé, tête baissée, vêtu d'une longue tunique. Les bras sont réduits à des ébauches stylisés.

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http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-sainte-marie-madeleine-stalle-37/e7eeb0a9-8f01-4d00-a575-3d402f514f4c

" Personnage féminin ailé, vêtu d´une tunique longue ceinturée à la taille. Son corps est tourné vers la droite mais elle regarde, la tête baissée, vers la gauche. Ses bras sont absents, remplacés par des sortes de feuillages faisant intégralement partie de sa tunique. Sa bouche est entrouverte et ses genoux pliés. Les ondulations de son vêtement sur l´arrière de la sculpture suggèrent que le personnage est en train de voler. Ses cheveux sont relevés et attachés." (F. Piat)

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n°38. Masque-feuille anthropomorphe (homme riant bouche ouverte, à la moustache en pointe).

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http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-sainte-marie-madeleine-stalle-38/f86e83af-aff5-4916-8922-1243910f4a9f

"Végétaux anthropomorphes. Des feuilles prennent l´aspect d´un visage d´homme bien individualisé, le nez fin, la bouche ouverte et les lèvres ourlées. De plus, il porte une moustache." (F. Piat)

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n°39. Centaure, au buste d'homme casqué, tenant un bouclier (rondache) et une flèche (ou fronde).

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-sainte-marie-madeleine-stalle-39/0f7e714f-c8da-48dd-8748-1d84228d1977

 "Centaure. Ce personnage possède le haut du corps d´un homme mais le bas du corps d´un cheval. Il porte un casque à la mode italienne, un bouclier orné d´une fleur dans la main gauche et une sorte de flèche dans la main droite qu´il s´apprête à lancer. Les cheveux sont courts, le visage carré, le nez aquilin et la bouche entrouverte."(F. Piat)

 

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n°40. Licorne à la crinière feuillagée, et dont la tête se tourne vers son flanc gauche.

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Rien n'indique que cette licorne n'ait une valeur allégorique (comme ailleurs où elle renvoie à une figure de la virginité). Sa crinière en feuille indentée, sa queue épaisse comme un panache, la ligne de décoration en mèches de son corps ou ses sabots stylisés en font plutôt une figure imaginaire ou fantastique.

 

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-sainte-marie-madeleine-stalle-40/4ab09a8d-d3ba-4cb6-8d9b-c7362f58095f

"Licorne vue de profil, tournée vers la gauche. Sa tête, baissée, revient sur son flanc et elle lève sa patte avant droite." (F. Piat)

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n°41. Feuille à folioles découpées posées sur une boule.

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-sainte-marie-madeleine-stalle-41/3d771808-3f62-48d4-87ce-02b24e06ea50

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalles basses du coté nord n° 42 à 54.

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Stalle n°42. Hybride ailé aux ailes-feuilles, sans bras, à la tunique longue serrée par une ceinture, agenouillé ou en train de voler.

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http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-sainte-marie-madeleine-stalle-42/fde6577d-4320-4714-9a61-af56f498b21e

"Jeune garçon vêtu d´une tunique courte, ceinturée à la taille, regardant vers la droite. Ses bras sont absents, remplacés par des feuillages ou des plumes qui se trouvent dans le prolongement de sa tunique. Ses cheveux ondulés sont courts, sa bouche entrouverte. Il semble soit agenouillé, soit voler comme le suggère sa ceinture dont les extrémités ondulent derrière lui, incisées dans le bois." (F. Piat).

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n°43. Femme nue, accroupie de face, levant l'index droit et touchant sa cheville gauche. Elle porte une coiffe ; une banderole passe devant sa gorge.

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C'est l'une des deux scènes érotiques du corpus, mais d'interprétation difficile. Comme les auteurs l'ont souligné, les parties génitales sont clairement visibles. La bouche est ouverte et grimaçante et les dents sont visibles. La tête est légèrement inclinée et complètement tournée vers la droite.

Cette posture, ce visage grimaçant, cette bouche entrouverte rappellent franchement ceux des personnages des miséricordes n° 5,  9, 11, 35, 36, et 37, mais aussi à un moindre degré ceux des n° 1, 3, 4, 15, 23, 24, 32, 42, voire de la licorne n°40. Une fois identifié, nous le retrouvons aussi aux n° 44 et 45.

Si nous interprétons ce fléchissement, cette rotation de la tête et ce rictus comme liés au plaisir érotique, nous devons considérer que ce thème concerne 18 miséricordes sur 48, et la quasi totalité des figures humaines.  La grande majorité de ces sujets (anthropomorphes ou animaux) sont ailés, ou, à défaut, semblent voler. 

Les ailes font-elles allusion aux anges, et à leur déchéance, ou au contraire le plaisir donne-t-il des ailes aux personnages emportés par les transports érotiques ?

La dénonciation morale de ces extases est absente ou, pour le moins, ambiguë. Seule la dénaturation en animal (cochon du n°3) ou par hybridation animale ou végétale du bas du corps peut en être un indice. Certains hybrides évoquent des sirènes, et c'est alors la figure de Mélusine, à la double nature de femme vertueuse et de créature féérique érotique, qui doit être évoquée.

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http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-sainte-marie-madeleine-stalle-43/042db81f-d451-4479-bd02-20adae95a33f

 "Femme accroupie, vue de face et nue. Elle tourne la tête vers la gauche et pointe l'index dans cette direction. Sa bouche est entrouverte. Une écharpe ondule autour de son cou. Elle porte une sorte de casque. Sa main gauche vient retenir sa jambe gauche. Ses parties génitales sont visibles de même que ses seins et son ventre est arrondi."

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n°44. Ange ou hybride ailé dénudé jusqu'à la taille, main droite sur la hanche, index gauche tendu vers le haut. Le bas du corps est caché par une étoffe. Il semble voler.

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La tête, tournée vers la gauche, est couronnée d'un anneau tressé ; la bouche est entrouverte . Le bras gauche passe devant la poitrine afin que l'index dressé désigne une direction à droite, en arrière et en haut. Les jambes, dissimulées par d'amples plis d'étoffe, seraient allongées vers la gauche comme si ce personnage volait.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-sainte-marie-madeleine-stalle-44/6dabad41-c4f4-4178-9fbf-76e67712c90b

"Un ange est vu en buste, de trois-quart. Il tourne la tête derrière lui, vers la droite. Sa main droite vient s´appuyer contre sa taille tandis que de la main gauche, il désigne, l´index levé, quelque chose. Le bas de son corps est caché par un tissu animé par de nombreux plis ; ses ailes sont visibles et déployées ; ses cheveux sont torsadés autour de son visage qui est d´ailleurs bien individualisé. Son nez est protubérant, son visage allongé et sa bouche entrouverte." (F. Piat)

 

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n°45. Hybride ailé, à buste féminin (visage tourné vers la gauche et bouche entrouverte) dépourvu de bras, et queue bifide.

Ce serait une sirène si la queue était celle d'un poisson, mais elle est ici végétalisée ou stylisée en volutes.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-sainte-marie-madeleine-stalle-45/4af527ba-fc0c-42f3-a9cf-af88ae7b969b

"Sirène féminine (?). Le haut du corps est celui d´une femme (?), mais les bras ont été remplacés par des ailes. Elle est tournée vers la gauche, mais son visage regarde vers la droite. Ses cheveux sont courts et sa bouche entrouverte. Le bas du corps n´est pas celui d´un poisson mais constitué de feuillages." (F. Piat)

 

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n°46. Miséricorde absente.

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Stalle n°47. Grylle à tête de dragon et tête ventrale anthropomorphe.

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http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-sainte-marie-madeleine-stalle-47/1473c846-149f-4f1f-a899-be93175fef2d

 "Monstre hybride de type grylle à deux pattes et bicéphale. Ses pieds sont pourvus de trois doigts crochus et il avance. La première tête située au bout de son long cou est celle d´une chauve-souris à grandes oreilles pointues. Sa gueule est ouverte. La seconde tête se trouve sur le ventre de l´animal et il s´agit cette fois-ci d´une tête humaine." (F. Piat)

 

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n°48. Masque-feuille anthropomorphe, bouche ouverte en O allongé.

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http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-sainte-marie-madeleine-stalle-48/796e73b9-895a-4db7-bb30-2af78e1c83b8

"Végétaux anthropomorphes. Des feuilles prennent l´aspect d´un visage d´homme bien individualisé, le nez fin, la bouche est grande ouverte et ses yeux baissés." (F. Piat)

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n°49. Garçon nu, bouche entrouverte, tenant un cimeterre en main gauche, jambes fléchies en avant comme s'il sautait.

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http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-sainte-marie-madeleine-stalle-49/c943d27f-3f3b-4c55-8703-1de08c3935da

"Personnage masculin (?) assis, la jambe droite repliée vers le buste. Le haut du corps est vu de face mais le visage de profil. Les cheveux sont courts et ondulés et il a la bouche entrouverte. Son bras gauche est levé et sa main fermée sur un cimeterre gravé dans le bois de la miséricorde. Son bras droit est rejeté en arrière et il semble se saisir de quelque chose." (F. Piat)

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n°50. Feuille à  folioles indentées, posées sur une boule.

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http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-sainte-marie-madeleine-stalle-50/774201d1-c3cf-48d4-9526-5f93397c837b

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n°51. Masque-feuille anthropomorphe.

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http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-sainte-marie-madeleine-stalle-51/aed26549-cfb4-4872-8c65-45237f52d1b2

 "Des feuilles prennent l´aspect d´un visage d´homme bien individualisé, le nez fin, la bouche entrouverte et légèrement de biais." (F. Piat)

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n°52. Miséricorde absente.

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Stalle n°53. Dragon ailé à deux pattes, dont une posée sur la tête.

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http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/collegiale-sainte-marie-madeleine-stalle-53/6e962d3d-c499-455a-9f5f-5d3f501ec0c2

"Dragon à deux pattes ressemblant à celles d'un oiseau et pourvu de 2 ailes. Il est vu de côté. Son long cou est retourné vers le bas de son corps et sa patte droite vient s'appuyer sur sa tête. Celle-ci est de type oursine ou simiesque (petites oreilles, museau arrondi), mais sa gueule ouverte ne laisse pas voir de dents. Son corps est recouvert d'écailles ou de plumes figurées par des sillons en forme de fer à cheval scindés en deux par une intaille." (F. Piat)

 

 

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Stalle n°54. Miséricorde absente.

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Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les stalles (v. 1528-1550) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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DÉCOMPTE ET ANALYSE DES MISÉRICORDES.

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1. Les  feuilles. N =9.

Au nombre de 9 (n°2, 7, 10, 17, 27, 30, 33 , 41 et 50), ces feuilles verticales sont stéréotypées, étant toutes une composition de folioles indentées posées sur une boule. Elle peuvent correspondre à un motif de ponctuation.

2. Les masques-feuilles anthropomorphes. N = 6.

Ces motifs se retrouvent aux stalles n° 13, 16, 34, 38, 48 et 51. À la différence des feuilles, ces masques feuilles aux visages d'hommes qui épousent la forme bombée et conique de la miséricorde sont tous construits sur le même modèle mais les visages varient en expression. Ces visages jamais grotesques sont ouverts, d'allure joviale et semblent décliner un personnage identique aux pommettes saillantes. 

Ils offrent ici  de très beaux exemples de ce motif.

3. Les lions couronnés. N = 3.

Ils occupent les miséricordes n°22 et 26, sur les stalles basses sud.  Ils peuvent renvoyer au lion des armoiries de la famille d'Espinay, ou seulement participer au décor.

4. Les animaux fabuleux traditionnels. N =10.

a) la licorne : stalle n°40

b) Le Centaure. N =2.  Stalle n° 8 (Centaure archer) et n°39 (Centaure armé)

c) Les dragons. N = 3. Ils sont ailés (n°28 et 53) ou non (N°31)

d) Les grylles à deux têtes. N = 2. n° 20 et 47.

e) l'animal chimérique dragon/fouine/serpent de la miséricorde n°21.

f. Le bélier ailé de la miséricorde n°12.

 

5. A part. L'enfant étouffant un serpent. N=1.

Miséricorde n° Faut-il le classer comme sujet mythologique d'Hercule enfant ?

6. Les personnages humains ou anthropomorphes, souvent hybrides (animalisés ou végétalisés), souvent ailés. N = 19.

Miséricordes n° 1, 3 , 4, 5, 6, 9, 11, 15, 23, 24, 32, 35, 36, 37, 42, 43, 44, 45  et 49.

Ils sont ailés pour 14 d'entre eux, mais on ne peut les considérer facilement comme des anges; Ils portent pourtant (comme des anges) pour la plupart des tuniques longues, bouffante au dessus d' une ceinture.  Un seul a le visage remplacé par une tête de cochon, coiffé d'un bonnet (de prêtre ?). Ce sont des vieillards ou des hommes jeunes, des femmes ou des garçons. Dans deux cas incontestables, les sujets sont érotiques, soit pour une femme (n°43) exhibant son sexe, soit pour un garçon (n°36) se caressant. D'autres sont nus (n°49, sans compter l'Hercule n°29) ou à la poitrine dénudée. Leur visage tournée ou inclinée est déformée par une grimace bouche ouverte, dents parfois visibles, proche du rictus, pouvant être interprétée comme liée au plaisir érotique. Enfin, deux tiennent leur pied, ce qui (notamment pour l'acrobate lubrique n°11) est associé dans l'iconographie romane ou médiévale où le motif est stéréotypé, à un écart de conduite.

L'intégrité corporelle des représentations humaines est rarement préservée, et au contraire, le processus d'hybridation transforme les êtres en oiseaux (par les ailes), en cochon, ou bien les bras sont remplacés par des sortes de feuilles, ou le bas du corps se transforme en queue de poisson, elle-même végétalisée.

7. Les thèmes absents. La religion, la musique, ou les scènes comiques.

Nous ne trouvons ni représentation religieuse ou liturgique (ce qui est vrai aussi pour les panneaux sculptés, mais aussi pour les tombeaux et la porte exécutés sous le mécénat des d'Espinay). Il n'y a pas non plus de caricature de chanoines. Cela témoigne-t-il du contexte religieux (la Réforme et le Concile de Trente 1542-1563 ?). Je pense plutôt que l'obsession des seigneurs d'Espinay est de reproduire dans "leur" collégiale la thématique italianisante inspirée de l'antiquité grecque et romaine.

Nous ne trouvons pas de musiciens ou d'allusion à la musique, alors que ces stalles accueillent des chanteurs et des instrumentistes.

Enfin, il n'existe pas de scènes issus des fabliaux, des proverbes, de la vie quotidienne ou d'activités professionnelles.

 

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EN CONCLUSION. MÉTAMORPHOSE, HYBRIDATION ET CONFUSION DES GENRES.

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Alors que ces miséricordes pourraient sembler encore fidèles aux œuvres des huchiers médiévaux, et qu'elles ne reprennent pas les motifs des panneaux des jouées avec leurs rinceaux, candélabres et  dauphins, il est néanmoins possible de constater qu'elles sont toutes l'expression d'un thème majeur, très présent sur les jouées, ou sur les panneaux sculptés : celui de la métamorphose.

On connaît le goût du XVIe siècle pour les Métamorphoses d'Ovide. La lecture des Métamorphoses a perduré pendant tout le Moyen-Âge mais sous forme d'un Ovide moralisé dressant des parallèles avec le christianisme. L'humanisme de la Renaissance et les éditions imprimés du texte entraine un retour au texte premier.

C'est aussi le goût pour les Métamorphoses de Lucien (l'Âne d'Or) qui a fait représenter la Légende de Psyché sur les vitraux (Ecouen) et les tentures.

Alors que le Moyen-Âge valorisait la pureté et l'intégrité et condamnait moralement les couleurs mélangées, les rayures, les tachetés, et l'atteinte à l'intégrité du corps (anneaux des oreilles) les transformations mythologiques (d'Actéon en cerf, de Diane en laurier) valorisent les tenues bariolées, ou mi-parti (sous l'influence des lansquenets), et d'une manière générale la transgression des limites.

Ces limites qui séparaient l'humanité, centre de l'univers, des animaux et des végétaux cèdent sous l'effet des progrès de la science, comme par exemple, lorsque Léonard de Vinci et les autres artistes s'intéressent à la dissection, introduite dans les études médicales à partir de 1470. (la Fabrica de Vésale ne paraît qu'en 1543).

La découverte à Rome de la Domus Aurea de Néron à la fin du XVe siècle incite Domenico Ghirlandaio, Raphaël et Michel-Ange à s'inspirer des fresques aux motifs qualifiés de grotesques : enroulement de feuillages, mascarons, animaux fantastiques et figures extravagantes, où le monde fictionnel se libère de toute allégeance au réel et au vraisemblable et à la perspective, au profit d'un jeu graphique onirique. Comme l'écrit André Chastel, les formes mi-végétales et mi-animales (dont le glissement de l'une à l'autre est constamment illustré à Champeaux) entraîne un sentiment de libération "à l'égard de l'ordre du monde, qui gouverne la distinction des êtres".

C'est bien ce qui est en jeu sur ces miséricordes de Champeaux, où les formes animales et humaines sont végétalisées, soit sous forme de masque-feuilles, soit par glissement d'un buste et ventre humain en une queue imitant celle des poissons avec des volutes et découpures végétales, soit par confusion humain/animal par les grylles dont les têtes humaines surgissent du ventre d'une bête, soit par toutes ces altérations grotesques des formes par des feuilles (moignon des bras, oreilles de dragons, crinière de la licorne, etc.).

La confusion terre/air/mer est présente aussi lorsque les êtres d'apparence humaine sont dotés d'ailes (parfois feuillagées), ou lorsqu'ils volent, ou lorsque les feuillages s'apparentent à des plumes.

C'est cette analyse que j'ai déjà présentée dans l'étude des sablières sculpté en Finistère par le Maître de Plomodiern en Porzay (Plomodiern et Saint-Nic) et au Cap Sizun (à Confort-Meilars, Pont-Croix, Saint-Tugen), et dans l'analyse des panneaux issus du jubé d'Esquibien (29)

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Voir :

 

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LIENS ET SOURCES.

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— BARRIÉ (Roger), DUCOURET (Jean-Pierre), RIOULT (Jean-Jacques), PIAT (Florence), 2006, « Ensemble de stalles dans la collégiale Sainte-Marie-Madeleine (contre les murs nord et sud du choeur) » Dossier IM35022581 de l'Inventaire général

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/ensemble-de-stalles-dans-la-collegiale-sainte-marie-madeleine-contre-les-murs-nord-et-sud-du-choeur/d9c79125-9bf0-4cfa-9667-340fdff8e099

http://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/recherche/globale?texte=%22Piat+Florence%22&render=liste&type=&ou=Champeaux

Bibliographie citée :

BANEAT, Paul. Le département d'Ille-et-Vilaine, histoire, archéologie, monuments Rennes : Larcher, 1927 (1ère éd.), Mayenne : éditions régionales de l'Ouest, 1994 (rééd.).

FRAIN. Epinay en Champeaux, sa splendeur au XVIe siècle, son état de ruine au XVIIIe siècle, la restauration de nos jours. Vitré : Imprimerie Gilles, 1908.

LEPAROUX, Sylvain. Les stalles en Ille-et-Vilaine, XVIe-XVIIe siècles. Mémoire de maîtrise : Hist. De l'Art. Rennes : université Rennes 2 Haute-Bretagne, 1997.

 

—BLOCK, Elaine C. Corpus of medieval misericords in France, XIII-XVI century. Turnhout : Brepols, 2003.

 

COUFFON (René), 1969, « La collégiale de Champeaux. Contribution à l’étude de la première Renaissance en Bretagne » dans Mémoires de la Société d’émulation des Côtes-du-Nord, tome XCVIII, 1969, pp. 15-49 .

— COUZY (H), 1968, Collégiale La Madeleine de Champeaux, Congrès archéologique de France, 126e session, Haute-Bretagne, p.60-73

GUILLOTIN DE CORSON (abbé Amédée), 1880-1886, Pouillé historique de l'archevêché de Rennes. [Volume 3] 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55608m.pdf

GUILLOTIN DE CORSON (abbé Amédée), 1904, "Les seigneurs de Champeaux, leur collégiale et leur château", Revue de Bretagne, de Vendée & d'Anjou, Volumes 31 à 32 page 385-

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k453834v/f383.image.r=champeaux

— JOUBERT (Solen), 2003, Audace et renommée : un réseau de la noblesse bretonne, vecteur d'échanges culturels et artistiques pendant la Renaissance. SHAB pages 205-

https://m.shabretagne.com/scripts/files/54da14d35ff576.88078498/2003_08.pdf

 

— LELOUP (Daniel), 2019, Rennes au temps d'Yves Mahyeuc : une ville entre gothique et Renaissance. in Augustin Pic, " Yves Mahyeuc, 1462-1541: Rennes en Renaissance"  Presses Universitaires de Rennes.

https://books.google.fr/books?id=I5izDwAAQBAJ&dq=COUZY+(H),+1968,+Coll%C3%A9giale+La+Madeleine+de+Champeaux,+Congr%C3%A8s+arch%C3%A9ologique+de+France,+126e+session,+Haute-Bretagne,+p.60-73&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

En France, la période correspondant à la fin de l'Etat breton (Acte d'union de la France et de la Bretagne en 1532) correspond en histoire de l'art à celle de la Renaissance italianisante puis antiquisante, période où sont édifiés les châteaux de la Loire comme celui de Chenonceaux (v.1513-1516), d'Azay-le-Rideau (v. 1518-1527) et de Chambord (v. 1513-1516).

"Mais avant même la construction de ces œuvres majeures, l'influence de l'Italie du Quattrocento se fait sentir en Bretagne, notamment sur plusieurs monuments funéraires : tombeau de François II et de Marguerite de Foix par Michel Colombe dans la cathédrale de Nantes (1499-1507), tombeau de l'évêque Thomas James dans la cathédrale de Dol-de-Bretagne (1507). L'apparition du vocabulaire et des formes italianisantes touche simultanément de nombreuses constructions, qu'elles soient civile (façade principale du château de Goulaine et loggias du château des ducs de Bretagne à Nantes vers 1500) ou religieuses (portail du croisillon nord puis cloître de la cathédrale Saint-Pierre de Vannes en 1515-1520).

Dès ses prémices en Bretagne, la Renaissance est l'art d'une élite aristocratique composée de certains hauts dignitaires civils (Guy III d'Espinay et Louise de Goulaine à Champeaux, mais également de religieux proche du pouvoir (Claude de Rohan, évêque de Quimper)."

 

 

— LEVY (Tania), Projet de recherche. Le beau XVIe siècle en Bretagne - B16B, MCF en histoire de l’art moderne, UBO

https://www.univ-brest.fr/digitalAssets/82/82654_Projet-recherche-beau16e.pdf

 

— MUSSAT (  André), 1995, Arts et cultures de Bretagne : un millénaire, Rennes, Éditions Ouest-France, 380 p.

MUSSAT (André), La Renaissance en Bretagne.

En Haute-Bretagne, ce sont naturellement les châteaux de la grande noblesse qui donnèrent le ton. Ils imitèrent les modèles de la Touraine directement inspirés par l'occupation de l'Italie du Nord. Citons la délicieuse et blanche loggia du château de Vitré et dans la même région, les stalles de la collégiale de Champeaux, commande des Espinay, parents des châtelains d'Ussé en Touraine. Aux Laval encore est dû, vers 1530, au flanc d'un antique donjon l'élégant château de Châteaubriant et sa longue galerie où se marient adroitement la brique, le tuffeau et le schiste.

Aux seigneurs se joignent les ecclésiastiques retour d'Italie. Les neveux d'un prélat humaniste commandent, dès 1507, aux Justi ou Juste, florentins devenus tourangeaux, le grandiose et élégant tombeau de la cathédrale de Dol. Tout ces novateurs suivaient le chemin illustré par la duchesse-reine lorsqu'elle avait confié à Jean Perréal et à Michel Colombe le tombeau de ses parents aujourd'hui à la cathédrale de Nantes, exécuté en marbre d'Italie.

MUSSAT (André), 1975, "Le château de Vitré et l'architecture des châteaux bretons du XIVe au XVIe siècle", Bulletin Monumental  Année 1975  133-2  pp. 131-164

"C'est pourtant à la petite cour de Gui XVI que des nobles voisins, les Espinay, s'habituèrent au style nouveau, celui de leurs œuvres de Champeaux, qui, avec les châteaux des Nétumières en Erbrée, rappelle l'existence d'un foyer, mais qui fut sans large rayonnement. L'histoire de la Renaissance en Bretagne s'en trouve modifiée. Jusqu'à la fin de sa longue histoire architecturale, le château de Vitré resta donc une œuvre des marches, avec ce que cela veut dire de limites et d'ambiguïté. Il faut attendre les années 1560-1570 pour que des châteaux bretons s'inspirent du nouveau style : ce sera avec un parfum provincial plus marqué."

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1975_num_133_2_5456

— PIAT (Florence), Les stalles de l'ancien duché de Bretagne de la fin de la guerre de Succession jusqu'au Concile de Trente.

https://www.academia.edu/34924613/THESE_UNIVERSIT%C3%89_RENNES_2_Les_stalles_de_lancien_duch%C3%A9_de_Bretagne_De_la_fin_de_la_guerre_de_Succession_jusquau_concile_de_Trente

 

— RIOULT ( Jean-Jacques ), ORAIN (Véronique), 1979,L'ancienne collégiale de Champeaux, Dossier IA00130695 (c) Inventaire général ; (c) Conseil général d'Ille-et-Vilaine

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/ancienne-collegiale-actuellement-eglise-sainte-marie-madeleine-place-de-la-collegiale-champeaux/d2fdc8a2-dd6b-4bea-83c6-91455faf82e9

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chateau-d-epinay-ancien-chateau-de-la-riviere-champeaux/380ed73c-19d0-4e1e-8082-64d1b7934c77

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA35000276

https://monumentum.fr/chateau-epinay-ancien-chateau-riviere--pa00090518.html

 

— VILLENEUVE (P. DE LA BIGNE)1862, Les anciennes stalles de la cathédrale de Rennes et le privilège du sire d'Epinay, Bulletin et mémoires de la Société archéologique d’Ille-et-Vilaine, tome 2, pages 261-275.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k110712p/f262.image

— SITE DECOUVRIR CHAMPEAUX

https://www.champeaux35.fr/decouvrir-champeaux/histoire-et-patrimoine/collegiale-2/

 

— WIKIPEDIA, La collégiale Sainte-Marie-Madeleine de Champeaux.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Coll%C3%A9giale_Sainte-Marie-Madeleine_de_Champeaux

WIKIPEDIA

Listes des miséricordes en France

https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_mis%C3%A9ricordes_de_France

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Stalles Renaissance Sculpture
26 septembre 2020 6 26 /09 /septembre /2020 11:27

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La tribune (bois polychrome, XVIe siècle) ou ancien jubé  de l'église d'Esquibien.

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Voir sur Esquibien :

 

 

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Sur les bas-reliefs des panneaux au décor Renaissance en Bretagne, voir :

 

 

 

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PRÉSENTATION.

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1. Introduction : la Renaissance en Bretagne.

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L'art ornemental de la Renaissance, d'origine italienne, est apparu très précocement en Bretagne, dès 1507, à Dol-de-Bretagne pour le Cénotaphe de l'évêque Thomas James sculpté par Jean Juste.

On y trouve déjà, en bas-relief, les dauphins, les putti, les mascarons, les lions et les dragons à corps végétalisés, les vases, les grotesques et les faunes, les bucranes, les rinceaux extravagants et les rubans ou linges suspendus, les coquilles, les figures accouplées par le cou ou la queue par un anneau, les cornucopia, les cartouches rectangulaires inspirés des ruines romaines, et, bien-sûr, les médaillons. 

http://www.lavieb-aile.com/2018/08/le-cenotaphe-de-thomas-james-dans-l-ancienne-cathedrale-de-dol-par-jean-juste-et-1507.html

Tout semble organiser pour dissoudre les frontières entre terrestre et aérien, entre l'humain et l'animal, entre espèces animales, qui sont hybridées, et entre animal et végétal, puisqu'on ne n'y trouve aucune figure qui ne mêle pas ces différents règnes. D'où naît une confusion illusionniste  enivrante, entretenue ou accentuée par les volutes de tous genres (tiges, queues, étoffes) qui tournoient autour des figures. La référence à l'antique, et le rôle de modèle des décors découverts à la fin du XVe siècle dans la Domus Aurea, y sont évidents. Or, la date de 1507 est fort précoce pour l'expression de cet art grotesque en France (et même en Italie, les Loggias du Vatican sont plus tardives, entre 1516 et 1519).

L'art de la Renaissance s'exprima un peu plus tard sous l'influence de François Ier à Fontainebleau, par les peintures, panneaux de bas-relief en bois et encadrements en stuc déterminant l'art ornemental bellifontain vers 1530.

La Première Renaissance bretonne débute réellement vers 1560. La chapelle Sainte-Yves de Kerfons  en Ploubezre en relève (1553-1559), tout comme le tombeau de Guy III d'Espinay, conçu par l'angevin Jean de l'Espine en 1552-1553. Le château de Kerjean en Saint-Vougay (1550-1580) en donne une magistrale expression, tant pour l'architecture que pour la sculpture sur bois des sablières (v.1580)

L'influence des ornemanistes bellifontains est précisément évidente dans les sablières de Kerjean, attribuées au Maître de Pleyben actif, à Pleyben, Plomodiern Saint-Divy, entre 1560 et 1580, et cette influence se reconnaît notamment par les "cuirs découpés à enroulement" des cartouches.

Un autre sculpteur de sablières, que j'ai nommé Maître de Plomodiern (S. Duhem le nomme Brellivet), a multiplié les éléments Renaissance particulièrement par les figures hybrides et dragons végétalisés, à Plomodiern, et à Saint-Nic, mais aussi — ce qui nous concerne d'avantage ici — dans le Cap Sizun à Pont-Croix à la chapelle Saint-Tugen de Primelin ou à la Chapelle Saint-Trémeur de Beuzec-Cap-Sizun. Il est actif entre 1544 et 1564 environ.

Les sablières de l'église d'Esquibien n'échappent pas à cette influence de l'art de la Renaissance, par l'importance donnée aux formes hybrides et végétalisées (mais sans coquille, sans cuirs à enroulement, sans bucrane, etc.).

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Les jubés.

 

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Dans une église, le jubé est une tribune formant clôture de pierre ou de bois séparant le chœur liturgique de la nef, car suivant la conception médiévale, l'autel, lieu du mystère sacré, ne doit pas être visible. : le chœur était réservé au clergé, et les fidèles, installés dans la nef, écoutait la lecture et les prédications, chants liturgiques.

 Il se compose de 3 parties :
- La clôture appelée chancel,, elle est à claire-voie et dotée d'une ou deux portes.
- Au-dessus la tribune (le véritable jubé), parfois en encorbellement, à laquelle on accédait pour prêcher ou chanter, par un ou deux escaliers.
- Et l'ensemble étant dominé par un groupe de crucifixion ou « tref » — du latin trabs (« poutre ») — .

Nous pouvons ajouter une quatrième partie, les autels latéraux destinés parfois à déposer des offrandes en nature (St-Herbot) ou à la célébration des messes à l'intention des fidèles, le maître-autel leur étant interdit.

La tribune est souvent ornée, coté nef, de douze panneaux figurant dans un but didactique les apôtres.

Au XVIe siècle, le concile de Trente (achevé en 1563) provoqua une évolution de la liturgie catholique en réponse au succès des églises protestantes. Le chœur devant désormais être visible pour les fidèles, les jubés étaient condamnés. Tandis que les chaires à prêcher les remplaçaient, ils seront déplacés ou détruits aux siècles suivants, quelquefois tardivement au XIXe siècle. Curieusement, les jubés bretons ont été construits pendant ou après le Concile de Trente.

La Bretagne conserve encore 12 jubés complets (liste en annexe) et quelques chancels. Les panneaux des tribunes furent remontés ici ou là comme tribune d'orgue (Goulven) ou tribune de fond d'église, comme à Esquibien.

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L'ancien jubé d'Esquibien.

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L'église Saint-Onneau d'Esquibien date de la seconde moitié du XVIe siècle (date inscrite la plus ancienne : 1581) : la tribune de son jubé a été réalisé dans cette période, et l'influence de la Renaissance est patente dans le choix des décors.

Nous ignorons quand elle a été démontée ; mais 26 panneaux sont aujourd'hui conservés, soit sans doute l'ensemble presque complet de 12 panneaux de chaque face et des retours d'angle. Huit ont trouvé un ré-emploi autour de l'autel de la chapelle Sainte-Brigitte, 12  composent la tribune de fond de nef de l'église Saint-Onneau, et 6 sont conservés ailleurs.

Chaque panneau, centré par un médaillon, montre au dessus et au dessous de celui-ci un décor typiquement Renaissance, ce qui est rare en Bretagne , mais qui se retrouve à Goulven, en Finistère-nord.

C'est la composition des panneaux de bois de la Galerie de François Ier à Fontainebleau (mais sans cartouche, sans cuirs à enroulement et avec une finesse d'exécution moindre).

 

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Rinceaux à bucrane et dauphins autour d'un médaillon, Panneau sculpté, Galerie François Ier, château de Fontainebleau. Photo lavieb-aile.

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Plus proche, par son décor, aux dauphins affrontés, nous avons ce panneau conservé au Musée de la Renaissance d'Écouen.

Rinceau en lyre formé de deux dauphins affrontés dans un candélabre – Musée national de la Renaissance château d’Ecouen ©Evelyne Thomas

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Ces décors de Fontainebleau  sont diffusés par des recueils comme Allégories de diverses sciences d'Etienne DELAUNE (Orléans 1518 et Paris 1583), ou les recueils de René BOYVIN ou les Petites Grotesques et  Grandes Grotesques  (1562), les Grandes cartouches de Fontainebleau de Jacques ANDROUET du CERCEAU (1510->1584).

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Panneaux d'ornements, XVIe siècle, , Nicoletto da Modena (15??-15?? ), Graveur Daddi, Bernardo (1512?-1570 ; dit Maître au dé), Graveur, Agostino Veneziano (1490?-1540? ), graveur

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Mais l'élément singulier, propre à Esquibien, est la présence parmi ces grotesques de deux caraques témoignant de l'activité florissante de la paroisse dans le commerce maritime de sa pêche.

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Ces deux pôles d'intérêt (histoire de l'art et ethnographie maritime) justifient que je m'attarde sur chaque panneau, et sur chaque partie de ceux-ci, afin de partager en ligne avec les happy few  ces documents.

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Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

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Premier panneau.

Arabesques affrontées à tête de dauphins, autour d'une vasque.

Médaillon : homme barbu.

Trois-mâts à gréement carré.

 

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Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

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Le médaillon.

La peinture n'est pas d'origine. Les médaillons comportaient des éléments sculptés en haut relief, qui ont été rabotés ("bûchés") pour une raison que nous ignorons, et la surface a alors été peinte d'un motif choisi par le peintre. C'est ici un homme barbu, dans lequel nous pouvons voir un armateur, si nous le souhaitons.

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Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

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La caraque à gréement carré.

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Ce navire est au mouillage, comme l'indique l'ancre bien visible. Les forts châteaux avant et arrière sont de même taille. Cette  surélévation des gaillards d'avant et d'arrière se justifie à une époque où l'abordage constitue encore l'élément majeur du combat naval, l'artillerie étant trop faible pour prétendre à la meilleure part. Selon cette vision du combat, il est indispensable d'être très haut sur l'eau afin de dominer son adversaire et de s'en emparer à l'abordage. 

Les mâts, non apiqués, portent chacun une seule voile carrée, ferlée sur leur vergue. Le mât central (grand-mât) dispose d'un nid-de-pie par lequel on grimpe par l'échelle établie sur le hauban.

Deux piques sortent, en diagonale, du nid-de-pie (un terme peu exact et datant du XIXe, nous pourrions dire "hune", ou "gabion") et ces deux piques se terminent en cœur. Seraient-ce des signaux ? Des piques semblables s'observent dans les enluminures du XVe siècle, mais ce sont soit des hampe des pavillons, soit des lances.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b72000271/f449.item.zoom

Ce gréement diffère donc de celui des caravelles, dont le mât arrière porte une voile triangulaire, "latine". Comme on ne connaît pas avec précision le gréement des carvelles d'Audierne, si ce n'est par les sculptures des églises, nous pouvons désigner ce navire comme étant une "carvelle" ou, en raison de son importance,  une "caraque".

Un trois-mâts comparable est sculpté sur la façade ouest de l'église de Confort.

Les pavillons ou flammes portent les couleurs du drapeau français, et cet anachronisme témoigne d'une restauration des peintures. À l'époque, les navires de Penmarc'h et Audierne portaient le nom du navire et/ou celui de l'armateur, ou des couleurs emblématiques.

La carène présente des sabords (le navire est alors équipé d'autant de canon) ou de faux-sabords (faisant croire à la présence de canons. 

Les châteaux sont percés de hublots.

Tous ces détails peints et non sculptés peuvent être dus aux initiatives du restaurateur et doivent être interprétés avec prudence.

La banderole à bords enroulés en cornet, qui est placé au dessus, portait peut-être le nom du navire.

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Ce navire, ainsi que celui du panneau n°7, sont certainement les seuls à figurer sur un jubé ; ils témoignent (comme les poissons sculptés sous le porche ce cette église Saint-Onneau), de l'importance de la pêche et du commerce maritime pour Penmarc'h et Audierne, jusqu'à la première moitié du VIe siècle. Cette importance était basée sur la pêche du merlu, sur les sécheries, sur son transport vers les Flandres et l'Espagne : 

"Au XVe siècle, les pêcheurs du Cap ramènent dans leurs barques du merlu, du congre, de la julienne, qu'ils pêchent près des côtes de Pâques à la Saint-Michel (voire jusqu'à la Toussaint).
Notons l'existence du fief du Quemenet, appartenant aux Rohan, faisant un arc-de-cercle de Penhars jusqu'à Plouhinec, et apportant ainsi une certaine richesse grâce à la pêche.
Le poisson est ensuite traité par des sècheries et des saleries, et vendu jusqu'à Bordeaux et La Rochelle ; en retour, les bateaux ramènent des barriques de vin. En 1453, la bataille de Castillon met fin à la guerre de Cent Ans, ce qui permet au commerce maritime de se développer. Le bateau type d'Audierne est alors la carvelle, d'au plus 60 tonneaux. Mais on peut trouver ailleurs des caraques et autres navires plus gros.
Les navires bretons montent jusqu'aux Flandres (avant-ports d'Anvers et de Bruges) et en Ecosse (Leith), vont aussi en Irlande, descendent à Cadix et Séville (sans rentrer en Méditerranée). La façade atlantique devient le monde du commerce maritime breton, qui fait l'essentiel du trafic. Le commerce du pastel (teinture bleue) se fait surtout par la flotte de Penmarc'h, qui est majoritaire à Bordeaux ; mais à la fin du XVIe siècle, Audierne finit par s'y imposer. Pourtant, au XVIIe siècle, les Flandres et l'Angleterre construisent leurs propres flottes de commerce, et c'est le début du déclin pour les ports bretons." 
Serge Duigou - La vie maritime au Cap-Sizun du XVe au XVIIIe siècle.

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Voir aussi sur les carvelles ou les embarcations de pêche, ou les poissons sculptées sur pierre en Cap Sizun et Cap Caval : 

 

Voir les embarcations de pêche sculptées sur bois sur les sablières :

 Voir aussi :

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Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

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Deuxième panneau.

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Masque feuillagé dans un losange, entre deux oiseaux (cygnes ?) tirant la langue.

Médaillon : homme coiffé d'un bonnet à oreillettes.

Masque feuillagé dans un losange, entre deux bustes d'hommes de profil, coiffés d'un casque.

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Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

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Troisième panneau.

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Arabesques affrontées à tête de dauphins, autour de deux têtes d'hommes de profil.

Médaillon : homme (marin ?) vêtu d'une blouse et coiffé d'un bonnet.

Arabesques de feuillage, affrontées, à tête de dauphins.

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Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

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Quatrième panneau.

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Homme nu mais casqué tenant la gueule de lions (ou dauphins) à corps d'arabesques feuillagées .

Médaillon : marin ayant un foulard noué autour du cou.

Arabesques de feuillage, affrontées, à tête de dauphins casqués.

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Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

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Cinquième panneau.

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Tête d'enfant, ailée, crachant des arabesques de feuillage, affrontées, à tête de dauphins.

Médaillon : homme barbu de profil.

Arabesque de feuillages affrontés.

 

 

 

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Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

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Sixième panneau.

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Dans une architecture simplifiée, une coquille de Vénus domine un médaillon contenant une tête d'homme barbu de face.

Médaillon : homme à chapeau à très large bords, à fraise et à vêtement rayé, évoquant un Arlequin.

Arabesques de feuillages  affrontés autour d'une vasque, et s'achevant par deux mascarons de profil.

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Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

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Septième panneau.

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Arabesques de feuillages  affrontées autour d'un quadrilobe en masque d'homme feuillagé, et s'achevant par deux mascarons de profil.

Médaillon : homme vêtu de noir et coiffé d'un chaperon noir.

Caraque.

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Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

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La caraque.

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Elle diffère de la première par ses mâts plus apiqués, par le château arrière à double galerie et donc plus haut que le gaillard d'avant, par  les postes de vigie sur les trois mâts, par le fort éperon de proue, et par le mâtereau partant du pied du grand-mât. Le haubanage est complété par les cordages reliant la pointe des mâts.

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Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

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Huitième panneau.

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Arabesques de feuillages  affrontées autour d'une vasque ou fontaine, et s'achevant par deux mascarons de profil.

Médaillon : homme vêtu de noir, portant une lavallière et coiffé d'un chaperon noir.

 

Tête joufflue crachant les arabesques de feuillages affrontés, et s'achevant par deux têtes de dauphins, casquées. Le feuillage porte deux poires.

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Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

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Neuvième panneau.

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Dans une architecture simplifiée, un homme nu mais casqué marche, une main levée vers le ciel.

Médaillon : homme vêtu de noir, portant une lavalière.

Arabesques de feuillages  affrontées autour d'une vasque ou fontaine.

 

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Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

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Dixième panneau.

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Arabesques de feuillage, affrontées, à tête de dauphins, s'achevant par deux têtes d'hommes jeunes, de profil.

Médaillon : tête de mort (on n'oubliera pas, pour l'interpréter, qu'elle a été peinte secondairement et a priori tardivement).

Arabesques de feuillage, affrontées, à tête de dauphins, s'achevant par deux têtes d'hommes jeunes, de face.

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Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

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Onzième et douzième panneaux.

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Onzième panneau : Tête d'homme barbu, de face, crachant des feuillages affrontés produisant des fruits en forme de poire.

Médaillon : buste de femme vêtue et coiffée de noir, à cheveux bouclés.

Arabesques de feuillages affrontées.

Douzième panneau, réduit de moitié : arabesques feuillagées autour de visages d'enfants, ailés.

 

 

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Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

Tribune (bois polychrome, XVIe siècle) de l'église d'Esquibien. Photographie lavieb-aile juillet 2020.

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ANNEXE I.

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— MARTIN (Pierre) 2011, Conférence à  Esquibien: Les activités maritimes sur le littoral du Cap-Sizun à l’époque moderne. De l’opulence au déclin. Le Télégramme du 19 juin 2011.

https://www.letelegramme.fr/local/finistere-sud/ouest-cornouaille/capsizun/esquibien/conference-quand-le-cap-commercait-avec-l-europe-19-06-2011-1341656.php .

"Vendredi soir, la conférence de Pierre Martin, au théâtre Georges-Madec d'Esquibien, a apporté un éclairage intéressant sur l'histoire du Cap-Sizun dans la période dite «moderne», du XVIe au XVIIIe siècle. La soirée était proposée par l'association SESE, dans le cadre des 900 ans du bourg.

Pierre Martin, maître de conférence en histoire moderne et membre du CERHIO (centre de recherches historiques du grand Ouest), s'est intéressé à titre personnel au sujet de cet exposé, la vie sur le littoral, et aux pêches en particulier. Les informations qu'il a livrées au public étaient donc de «première main», découlant directement de ses recherches dans les archives. Recherches qui l'ont amené à revoir un peu certaines assertions.

L'Âge d'or dont on parle dans le Cap-Sizun a été de brève durée: il concerne seulement le premier tiers du XVIe siècle. C'était l'époque des caraques, gros vaisseaux que l'on retrouve sculptés sur les églises. Ils étaient construits en chêne, et très solides, car, en l'absence d'infrastructures portuaires, l'accostage se faisait par échouage. Ces bateaux se livraient au commerce par cabotage à un niveau européen, on retrouve dans les archives mention de leur présence en Flandres et en Espagne. À l'export, Audierne était spécialisé dans le poisson séché, surtout du merlu. Les deux autres poissons pêchés à l'époque étaient le congre et le lieu. Pierre Martin a trouvé des listes d'équipages par commune; c'est celle d'Esquibien qui fournissait le plus de marins. Le littoral était affermé par les seigneurs; il fallait payer des droits pour pouvoir pêcher. Des investisseurs de provinces extérieures venaient en Bretagne pour y faire fortune dans les activités liées à la mer. Les grandes découvertes, donnant aux ports les plus importants (Saint-Malo, Nantes) de nouveaux débouchés, contribuèrent au déclin des ports finistériens, Audierne et Penmarc'h.

— MARTIN (Pierre), 2004, Les Fermiers du rivage : droits maritimes, seigneurs, fermiers et fraudeurs en Bretagne sous l'Ancien Régime, thèse de doctorat soutenue à Lorient sous la direction de Gérard Le Bouëdec, professeur d'Histoire moderne à l'UBS et spécialiste de l'histoire maritime en France.

Héritages et symboles d’une féodalité encore bien présente sur les littoraux, les droits maritimes, possédés par quelques seigneurs, perdurent jusqu’à la Révolution française. Taxant une économie traditionnelle, les propriétaires de ces droits ne parviennent pas à s’emparer d’une partie du produit de la nouvelle économie issue de la mondialisation des échanges. Le grand commerce et la pêche au large échappent aux seigneurs et à leurs fermiers. Ne pouvant s’occuper de la mise en valeur de leurs droits, les seigneurs délèguent cette charge à des fermiers. Ces derniers sont attirés par les bénéfices financiers et honorifiques qu’ils peuvent tirer de cette fonction. La ferme est alors pour certains un facteur de la dynamique et de la promotion sociale. Considérée comme un tremplin par certains, la ferme génère de la pluriactivité de subsistance pour d’autres. Des marchands de gros aux élites locales, le monde de la ferme est pluriel. Toutefois, les brasseurs d’affaires et les gros négociants s’en écartent peu à peu, laissant aux petites bourgeoisies locales tout le loisir de se partager des droits qui ont perdu une grande partie de leur valeur.

« En Bretagne comme en France, les seigneurs et le roi règnent sans partage sur les littoraux. Possédant une partie de l’estran, ils jouissent de droits de pêcheries exclusifs, possèdent des passages et taxent les marchandises qui sont déchargées dans les ports. Ne pouvant gérer seuls l’ensemble de leurs biens, ils les confient à des hommes de confiance contre espèces sonnantes et trébuchantes, permettant ainsi à des élites locales de s’enrichir et de conquérir quelque honorabilité. Ces fermiers, souvent violentés et maltraités, n’hésitent pas à utiliser les grands moyens pour défendre leurs intérêts et leur personne.

2Pourquoi les droits et les fermiers maritimes sont-ils les vecteurs de ces tensions qui rythment la vie sur les quais, dans les estuaires ou sur l’estran ? Quelles sont les caractéristiques, les lieux, les moments et les formes de cette violence ordinaire ?

3Les fermiers de ces droits considèrent ces fermes comme un placement qu’il leur faut rentabiliser. Or, ces droits seigneuriaux sont contestés et jalousés par quelque seigneur envieux, ou mal vécus par des pêcheurs obligés de s’enregistrer sur des registres. Entravant parfois la bonne marche du commerce et limitant les profits des marchands, les fermiers sont souvent à l’origine d’un vent violent de contestations et sont les victimes de heurts individuels ou collectifs. Détestés car incarnant une autorité seigneuriale de proximité, ils ne se gênent pas pour en demander toujours plus et font parfois preuve d’un zèle qui ressemble davantage à de l’acharnement. »

— MARTIN (Pierre), 2004, PUR ed.

« En 1527, Jehan Lhonoré, fermier des pêcheries et sécheries de Cornouaille, se plaint « des maistres de basteaulx, compaignons et paiges pescheurs des parouesses de Cleden, Plogoff, Primellen, Esquibien, Goulhen et Beuzec au terrouer du Capsizun » qui refusent de payer ce devoir. D’ailleurs les receveurs s’alarment car la révolte gronde. La même année, une mutinerie secoue la région du cap Sizun. » Pierre Martin https://books.openedition.org/pur/19544?lang=fr

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ANNEXE II : LES JUBÉS BRETONS.

 

Il  subsiste douze jubés entiers en Bretagne  :

— chapelle St-Fiacre du Faouët (56) : c'est le plus ancien des jubés de bois bretons , puisqu'il a été réalisé vers 1480.

http://www.lavieb-aile.com/2016/01/le-jube-de-la-chapelle-saint-fiacre-du-faouet-i-le-cote-de-la-nef-ouest-b-la-tribune.html

 chapelle de Kerfons en Ploubezre (22), vers 1485-1490. http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/jube-de-la-chapelle-de-kerfons/5c64208e-8ddc-4391-b955-0ff20004cab9

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/illustration/ivr5320142200136nuca/5551c894-a2e0-4c28-beb7-fd3ea2846841

— église St-Yves de La Roche Maurice (29), daté de 1570-1580.

http://www.apeve.net/spip/spip.php?article234

 chapelle St-Nicolas de Priziac (56)   

http://www.lavieb-aile.com/article-chapelle-st-nicolas-en-priziac-104337834.html

— chapelle de Lambader à Plouvorn (29)

 chapelle St-Fiacre de Melrand (56)

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/jube/f3d4975b-c112-4d60-b888-612dff2f546b

 église du Folgoët (29), un jubé en pierre. 

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-notre-dame-place-de-l-eglise-le-folgoet/5f4c4b00-49a8-4644-a69b-f36f08115031

  chapelle St-Herbot en Plonevez du Faou (29)

 chapelle ND de la Croix à Plélauff (22)  

http://www.plelauff.fr/decouvrir/la-chapelle-le-jube

— chapelle de Locmaria en Belle-Isle-en-Terre (22) http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-notre-dame-de-pendreo-locmaria-belle-isle-en-terre/728ce742-202f-4535-a9b4-e30a8442598c

— chapelle Ste-Avoye de Pluneret (56), daté de 1555.

—chapelle St-Pabu de Saint-Guen (22)

https://actu.fr/bretagne/mur-de-bretagne_22158/a-saint-guen-pres-mur-bretagne-tresor-patrimonial-va-etre-restaure_16545697.html

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Les jubés en ré-emploi :

— église de La Martyre (29) : chancel de pierre, XVe siècle.

— église de Goulven (29) :

L'église de Goulven IV : la tribune d'orgue, ancien jubé du XVIe siècle. Décor Renaissance (dauphins, griffons, arabesques, masques)

—église ND de Rochefort-en-Terre (56) : jubé transformé en tribune au XIXe siècle.

— église de Loc-Envel (22) : ré-emploi en tribune

— Cathédrale Saint-Paul Aurélien de Saint-Pol-de-Léon (29)

— Lamballe (22) restes de jubé : tribune d'orgue

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/buffet-d-orgue-lamballe-fusionnee-en-lamballe-armor-en-2019/c3763869-0343-4347-a923-b59b5686e23a

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/jube-lamballe-fusionnee-en-lamballe-armor-en-2019/e970ddf1-22e2-4788-93a6-cafe584b86d5

— Les Iffs : 12 panneaux restant du jubé :

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/jube/8a842632-bcbc-4f03-b37b-5f500aa5dd9f

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SOURCES ET LIENS.

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— ABGRALL (Jean-Marie) et PEYRON (Paul), 1909, Notice sur Esquibien, BDHA, Quimper.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1099887/f85.image.r=Esquibien

CHAPALAIN (Andrée), 205, "La tribune de l'église Saint-Onneau", Reuz en Esquibien, bulletin n°13 de l'Association Culture et Patrimoine pages 10-13.

 

— COUFFON (René), 1988, Notice sur Esquibien, Nouveau répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper.

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/a92259a04835f9c68053071304829681.pdf

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/ESQUIBIE.pdf

 

 

 

— COUFFON (René), 1959, Note sur la chapelle Notre-Dame de Kerfaoues en Ploubezre et la chronologie de quelques jubés , Bulletin Monumental  Année 1959  117-1  pp. 51-54.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1959_num_117_1_3854

 

DONNAY (Charlotte), Le jubé, essai sur les usages et les fonctions d'un dispositif monumental. Koregos

http://www.koregos.org/fr/charlotte-donnay-le-jube/

— DUCOURET (Jean-Pierre), SERRE (Fabien), 1983, L'église paroissiale d'Esquibien (Esquibien fusionnée en 2016 avec Audierne). Notice de l'Inventaire Général IA00006375

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-saint-onneau-esquibien-fusionnee-en-audierne-en-2016/7bba1475-a53c-4c9b-92b5-465f992b7088

Fiche Mérimée : PA00089924

MONUMENTUM

https://monumentum.fr/eglise-saint-onneau-pa00089924.html pop.culture.gouv :

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Chapelles bretonnes. Sculpture Renaissance.
20 septembre 2020 7 20 /09 /septembre /2020 09:40

La porte (Ricand, 1594) et les boiseries de la chapelle sud de l'ancienne collégiale de La Madeleine de Champeaux (35).

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Voir sur cette église :

 

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Rappel : le but de ces articles est d'illustrer la pénétration de l'architecture et la sculpture Renaissance en Haute-Bretagne.

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INTRODUCTION.

À Champeaux, sous l'impulsion des seigneurs d'Espinay, la Renaissance s'exprime d'abord en la collégiale que cette famille a fondé, successivement par des stalles (1530), puis par des verrières (v. 1539), par le tombeau de Guy III et de Louise de Goulaine (1553) et celui de leur fille Claude (1554). Leur mécénat, voué quasiment exclusivement à la gloire de leur nom et de leurs armes, est profondément influencé par l'expression de la Renaissance d'origine italienne en Anjou et Touraine. C'est à un architecte angevin qu'ils font appel en 1553 et 1554 pour leurs tombeaux et  c'est également une pierre blanche d'Indre-et-Loire, la Rajasse (carrière près de Liré sur la Veude), qu'ils y exigent, plus dure que le tuffeau. Elle avait été utilisée en 1435 à l'abbaye de Saint-Florent-es-Saumur pour le tombeau de l'abbé Jean  du Bellay.

Charles d'Espinay, fils de Guy III et de Louise de Goulaine, est un poète et lettré humaniste dans l'orbe de la Pléiade ; il deviendra évêque de Dol. C'est lui qui rédige les épitaphes latines des tombeaux de ses parents et de sa sœur Claude.

Mais la porte sud de la collégiale est plus tardive et sa date, 1594, sort des bornes proposées par Philippe Hamon pour la Renaissance (1453-1559). La Contre-Réforme, et les guerres de religion sont venus rompre la stabilité monarchique. Pourtant, son plan, son décor de chiffres et d'armoiries  excluant toute référence religieuse reste dans la lignée des ouvrages précédents et de leur fil rouge, le Renom des Espinay.

Les boiseries qui entourent cette porte lui sont-elles contemporaines ? Elles sont plutôt partie prenante des stalles. On y trouve les chiffres de Guy III et Louise de Goulaine, et sans doute les armoiries et les médaillons leur rendent-elles hommage. Mais on y trouve, à la différence des tombeaux, des motifs du vocabulaire des ornemanistes Renaissance, inspiré des recueils de gravure, comme les dauphins affrontés, présents sur les stalles. Et les tenants des armoiries, un couple de sauvages, sont remarquables. 

 

 

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Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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PRÉSENTATION.

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Le visiteur de l'église Sainte-Marie-Madeleine n'a pas accès au coté sud du chœur, dont il aperçoit derrière une cloison le plafond et les baies vitrées, mais il admire une porte monumentale du XVIe siècle, en tuffeau, dont la porte en bois est solidement fermée. (La restauration des bâtiments, débutée en 2014, se poursuit sans doute ici).

S'il consulte les plans et les descriptions des auteurs du XIXe et XXe siècle, il apprend que derrière la cloison se trouve la chapelle des seigneurs d'Espinay. La copie de sa première pierre, dont l'inscription a été relevée par Guillotin de Corson, est désormais à l'extérieur : elle révèle que cette chapelle  a été fondée par Jean II d'Espinay  et Marguerite de Scépeaux. Elle a été construite par cette dernière —après le décès de son époux en 1591 — , et la première pierre posée le 2 août 1594  en sa présence (elle décéda en 1603) et en présence de son petit-fils Charles, alors marquis d'Espinay.  . 

 « Cy est la premiere pierre de ceste chapelle fondée par defunct hault et puissant Messire Jan premier marquis d'Espinay (nota : la seigneurie d'Espinay fut érigée en marquisat en faveur de ce Jean, sire d'Espinay, l'an 1575) et haulte et puissante dame Marguerite de Scepeaulx sa compagne, comte et comtesse de Durestal, laquelle chapelle a esté faicte construire par ladicte dame, depuis le déceix dudict d'Espinay seigneur, et ceste pierre fondamentalle mise, présents ladicte dame et hault et puissant Charles à présent marquis d'Espinay, baron de Barbezieux, son petit-fils, le 2e jour d'aoust 1594. C'est par copie de la première pierre. Jullian Ricand architecte »"

Jean II d'Espinay est le fils aîné de Guy III, dont le tombeau est du coté nord du chœur. Je consulte Wikipédia (ou Infobretagne) :

"Jean II d'Espinay († en 1591), chambellan du roi Henri Il, chevalier de l'Ordre du roi. Il devint comte de Durtal et baron de Mathéfelon par son mariage avec sa cousine éloignée Marguerite de Scépeaux de Vieilleville (fille du maréchal François ; lui-même fils de Marguerite de La Jaille-St-Michel dame de Durtal et Matheflon x René de Scépeaux ; fils de François de Scépeaux x Marguerite d'Estouteville, la sœur aînée de Catherine ). Il obtint, par lettres patentes d'octobre 1575, l'érection en marquisat de sa seigneurie d'Espinay. Sa descendance s'éteignit avec ses petits-enfants : Charles, marquis d'Espinay († dès 1607), marié en 1605 à Marguerite de Rohan-Guéménée ; et Françoise d'Espinay, mariée en 1598 au maréchal Henri de Schomberg, comte de Nanteuil [et décédée en 1602]. La famille des ducs de La Rochefoucauld (cf. François VII) recueillit par héritage le marquisat d'Espinay et le comté de Durtal-Matheflon."

Jean II d'Espinay, comte de Durtal (Duretal), né en 1528, à Champeaux et mort le 9 décembre 1591, est un homme de guerre et chevalier de l'ordre de Saint-Michel. Fils de Guy III d'Espinay et de Louise de Goulaine, il a notamment pour frère Charles d'Espinay, poète et evesque de Dol. Il épouse Marguerite de Scépeaux, comtesse de Durtal, fille de François de Scépeaux, Maréchal de Vieille-Ville.  Jean d'Espinay étudia à Paris en philosophie, en géométrie et en astrologie. Il servit sous 5 rois de France : Henri II ; François II ; Charles IX ; Henri III et Henri IV. Il fut nommé chambellan du roi de France Henri II, puis capitaine de compagnie de cavalerie légère et sénéchal d'Albi et de Castres. Il s'illustra au siège de Thionville, aux batailles de Saint-Denis, de Jarnac et de Moncontour, durant les années 1568-1569. C'est Charles IX qui pour le récompenser de ses services le fait chevalier de l'Ordre de Saint-Michel, et Henri III qui érige ses seigneuries d'Espinay en marquisat en 1576."

Ces textes ne précisent pas qui furent l' enfant de Marguerite de Scépeaux : il s'agit de Claude d'Espinay comte de Durtal, marié le 15 janvier 1578 avec Françoise de la Rochefoucauld-Barbézieux (fille de Charles et de Françoise Chabot). Il décéda après 1584. 

https://gw.geneanet.org/frebault?lang=fr&n=d+espinay&oc=0&p=claude

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On notera que Jean II d'Espinay devint, par sa femme, comte de Durtal ; ce qui le relie d'avantage à l'Anjou et au Val de Loire, puisque Durtal est au nord-est d'Angers (son grand-père Guy II était seigneur de Segré, localité au nord-ouest d'Angers).

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Inscription de fondation de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Inscription de fondation de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Je parviens à prendre, depuis le chœur,  une photo de la clef de voûte armoriée de cette chapelle, et j'y découvre le lion les armes du couple, parti d'Espinay (d'argent au lion coupé de gueules sur sinople armé, lampassé et couronné d'or) et de Scépeaux (vairé d'argent et de gueules). 

En réalité, le blason est plus complexe. Sous la couronne de marquis, et au centre d'une cordelière nouée en huit, il est losangique : sa détentrice est donc une femme. Du coté gauche, le lion est bien couronné, lampassé et armé : seule l'absence des émaux manque pour le rapporter à un seigneur d'Espinay. Le coté droit montre bien les cloches et pots du vair, en partie haute, tandis qu'en bas la moitié d'un lion. En outre, ce parti est centré par une forme en blason, dont les meubles ne me sont pas lisibles.

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Clef de voûte  de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Clef de voûte de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Dans cette chapelle, la verrière de la baie orientale semble ancienne, mais toute sa partie centrale (sacrifice d'Abraham) et ses armoiries sont récentes (1910). Ces 3 pièces armoriées sont celles des seigneurs d'Espinay, des seigneurs de Scépeaux, et l'alliance des deux. Néanmoins, les "chapeaux de triomphe" (Corpus vitrearum) sont anciens, et on y retrouve la cordelière à nœuds de capucins, nouée en huit, de la voûte. Sur une autre, sous la couronne de marquis, le collier de Saint-Michel.

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Baie 2 de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie 2 de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Si je poursuis mon enquête sur la partie sud qui ne m'est pas accessible, je trouve, sur le site  www.champeaux35.fr, un plan très détaillé dont je me permets de donner un détail :

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Plan de l'ancienne collégiale de Champeaux, partie sud-est.

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J'y découvre que la porte sud (ES) donne accès à un passage qui, après une volée de marches, débouche soit, à l'est, sur la chapelle des Espinay, soit, à l'ouest et par un escalier, à la salle capitulaire. Celle-ci a été terminée en 1604. Cette porte sud est souvent désignée comme "porte de la sacristie".

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Enfin, et surtout, l'encadrement de la baie éclairant la chapelle sud, (une ancienne porte ?) comporte des éléments sculptés reprenant les armoiries et les monogrammes que j'ai photographié sur la porte sud, sujet de cet article (J.J. Rioult, Dossier de l'Inventaire). J'y reviendrai.

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Plan :

1. La porte sud.

2. Les boiseries encadrant la porte sud.

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I. LA PORTE MONUMENTALE SUD (J. RICAND, 1594).

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Vue générale.

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La porte de plein cintre est encadrée par deux colonnes, où court un rinceau de lierre, et posées sur deux soubassement à inscription. Ces colonnes supportent une architrave à métopes d'ordre dorique. Comme un petit temple antique, vient ensuite un panneau armorié entre deux pilastres annelées à chapiteau ionique (à volutes). Le fronton triangulaire est centré par un blason bûché, entouré du collier de l'Ordre de Saint-Michel.

Je l'examinerai de haut en bas.

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Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le fronton.

il repose sur une frise de six têtes d'angelots. Un blason bûché occupe le cuir découpé à enroulement central.

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Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le blason n'est plus lisible, mais le collier de l'Ordre de Saint-Michel est préservé. Jean II d'Espinay reçut ce collier par lettre royales du 29 mai 1570. Puis  Louis d'Espinay, seigneur de la Marche, reçut des mains de son frère aîné Jean  ce collier par lettre du Roi du 3  juillet 1570.

Il est donc probable que les armoiries bûchées soient celles de Jean II et de Marguerite de Scépeaux.

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Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Dans le cuir découpé à enroulement se trouvent un blason losangique entouré d'une cordelière à nœuds en huit et nœuds de capucin, et cantonné de fleurettes. La ressemblance avec les armes de la clef de voûte de la chapelle sud incite à les attribuer à Marguerite de Scéveaux. Le bûchage a été soigneux, mais la forme extérieur du lion des seigneurs d' Espinay se voit dans le premier parti, alors que du coté droit se discerne la division en quartier, l'élément central sur le tout, qui sont ceux de la clef de voûte.

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Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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La porte en plein cintre.

L'encadrement m'intéresse par son décor de rinceaux autour de deux monogrammes dans des médaillons de deux palmes entrecroisées.

Il est temps de comparer cette porte intérieure avec les éléments sculptés à l'extérieur autour de la baie sud. Nous retrouvons un élément central (à l'ombre), les armes de Jean II d'Espinay enrourées du collier de Saint-Michel à gauche, les armes losangiques couronnées et  entourées de la cordelière de Marguerite de Scéveaux à droite, et, dans des palmes, le monogramme I bagué d'une couronne sous les armes de Jean II, et le monogramme M I timbré d'une couronne à gauche. Le décor héraldique et emblématique est donc le même.

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Elévation sud, vitrail, blasons et cadran solaire, (c) Inventaire général, ADAGP

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Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le premier monogramme pourrait être lu comme un H, mais c'est l'association de deux figures renversées en miroir de part et d'autre d'une couronne. Est-ce le I de Jean II, bagué de la couronne de son marquisat,  obtenu en 1575 ?

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Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le monogramme de droite est le M de Marguerite, mais couplé à un M inversé et centré par un I. 

Bien sûr, il serait intéressant de  retrouver des deux chiffres ailleurs, sur les propriétés meubles ou immeubles de ce couple.

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Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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La colonne et son rinceaux de feuilles de lierre, symbole d'attachement.

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Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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L'inscription du soubassement de gauche.

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RICAND ME FECIT.

"Ricand me fit" : il s'agit de la signature de l'architecte Julien Ricand, qui conçut, comme le signalait la première pierre, l'ensemble de la chapelle sud, et qui est également l'auteur de la reprise de la façade du château de La Rivière à Champeaux, propriété des seigneurs d'Espinay. La porte octogonale dite de la Tourelle, du milieu du XVIe siècle présente un haut relief à deux écussons présenté par deux sauvages, comme nous le trouvons ici dans les boiseries.

https://chateaudelespinay.com/

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Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le chronogramme de 1594.

Il complète l'inscription précédente qui se lit ou traduit ainsi : RICAND ME FIT EN 1594.

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Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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LES BOISERIES ( XVIe siècle).

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Du coté droit de la porte.

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1. Blason présenté par un couple de sauvages.

Le blason a été si bien bûché qu'il est illisible. Il est incliné et s'inscrit dans une couronne de feuilles. Il est suspendu par une courroie au casque placé de profil et tourné à gauche, et orné de deux plumes. Le casque porte un tortil de baron.

Le tenant sauvage mâle, nu, velu et barbu, tient une massue.

Le tenant sauvage féminin, nu et velu, tient une fronde, ou l'extrémité de deux cordons. 

J'ai déjà signalé que c'est cette composition de blason entre deux sauvages qui est sculpté au château d'Epinay. 

L'autre blason, qui complète celui-ci, se trouve à gauche de la porte, et porte les initiales de Guy III d'Espinay et de sa femme.

Tout incite à penser que celui-ci portait les armoiries de Guy III.

Le motif des tenants associant deux hommes sauvages (parfois armés de massues), ou un couple de sauvages, est bien connu, et Claude-André Fougeyrollas y a consacré un ouvrage en 1988, son Essai d'un armorial des sauvages (que je n'ai pu lire). Le site de Michele Aquaron en propose des exemples.

J'imagine que ce couple des bois, couple vert ou panique renvoie (comme l'image de l'arbre en généalogie), à l'idée que la famille seigneuriale est très ancienne. Elle rappelle aussi le lien de la Renaissance avec l'Antiquité. Le patronyme D'Espinay peut aussi renvoyer à la Nature, quoique de façon piquante.

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Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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2. Médaillon au profil féminin.

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En haut, deux aigles présente dans un cuir un probable blason, bûché.

Au centre, dans un médaillon hachuré de I, une femme montre son profil gauche : sa coiffure très élaborée est remarquable.

En bas, des rinceaux autour d'un vase. Mais ces rinceaux sont les queues de deux dauphins affrontés. Et un cartouche rectangulaire portait peut-être une indication peinte.

 

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Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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3. Couple en médaillon.

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À droite, le médaillon montre le profil gauche d'un homme casqué, barbu, et souriant. On pense à Jean II d'Espinay, ou à son père. 

À gauche, c'est le profil d'une femme, en belle coiffure, col en courte fraise, manches bouffantes : sans doute un renvoi idéalisé à Louise de Goulaine ou Marguerite de Scépeaux.

Au milieu, des cartouches, peut-être peintes jadis.

En haut, des vases emplis de fleurs.

En bas, d'autres vases avec des couples de dauphins, ou de grotesques.

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Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Du coté gauche de la porte.

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Blason présenté par un couple de sauvages sous les initiales G et L.

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Les initiales sont celles de Guy III d'Espinay et son épouse Louise de Goulaine., les parents de Jean II d'Espinay.

Les initiales tenues par deux putti sont reliées par des lacs d'amour, ... comme sur la maîtresse-vitre qu'ils avaient offert à la collégiale vers 1539 (ils s'étaient mariés en 1528), ou comme sur leur tombeau de 1554.

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Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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À gauche, des rinceaux autour d'un vase, et un cuir à enroulement.

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Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le casque porte le tortil de baron, comme à droite, et deux magnifiques plumes.

L'homme sauvage porte sa massue sur l'épaule. Un double cordon passe en bandoulière, et se retrouve de l'autre coté du blason dans les mains de la femme.

Le blason, à la partition soigneusement bûchée, est suspendu par une courroie au casque.

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Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Un siège de la salle capitulaire au médaillon de la Charité.

 

"Il existe aussi dans la chapelle Sainte-Barbe un siège en bois à dossier sculpté, assez curieux, offrant un médaillon central qui représente la Charité ; ce siège a évidemment été transféré là de sa place primitive. On croit que c'est un débris des stalles de l'ancienne salle capitulaire. La porte de cette salle est, en effet, ornée de panneaux de même style que le siège en question, et elle est datée, avons-nous dit, de 1594." (Guillotin de Courson) Il aurait été placé ensuite ici.

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La figure allégorique de la Charité.

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C'est une belle femme, joliment coiffée et habillée, qui incline doucement la tête vers la droite en souriant tout en présentant un cœur devant sa poitrine.

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Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Au dessus de cette Charité, le panneau porte l'inscription L & MIL, qui reste énigmatique pour moi. Les lettres sont perlées et ornées, et ce que je transcris comme & est plus complexe que cela.

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Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Porte sud (Julien Ricand, 1594) de la chapelle d'Espinay, ancienne collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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SOURCES ET LIENS.

BUSSON (Henri), 1922, Dans l'orbe de La Pléiade. Charles d'Espinay, évêque de Dol, poète (1531?-1591): Thèse complémentaire, présentée pour le Doctorat ès lettres, à la Faculté des lettres de l'Université de Paris. Champion ed, Paris. 246 pages

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3380739s

https://books.google.fr/books?id=NX3VDwAAQBAJ&pg=PT31&lpg=PT31&dq=%22tellus+styx%22&source=bl&ots=RzqKwKQm30&sig=ACfU3U1sfHNtevj6Vdd1wooHxy8GUEx57A&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwj4oqDjle7rAhVJ8uAKHeIKCjwQ6AEwAXoECAMQAQ#v=onepage&q=%22tellus%20styx%22&f=false

 

BUSSON (Henri), 1922, "Dans l'orbe de La Pléiade. Charles d'Espinay, évêque de Dol, poète (1531?-1591)", Mémoires de la SHAB pages 1-203.

https://www.shabretagne.com/scripts/files/5f469555453ed7.10708030/1922_01.pdf

COUFFON (René), 1969, « La collégiale de Champeaux. Contribution à l’étude de la première Renaissance en Bretagne » dans Mémoires de la Société d’émulation des Côtes-du-Nord, tome XCVIII, 1969, pp. 15-49 .

COUZY (H), 1968, Collégiale La Madeleine de Champeaux, Congrès archéologique de France, 126e session, Haute-Bretagne, p.60-73

GUILLOTIN DE CORSON (abbé Amédée), 1880-1886, Pouillé historique de l'archevêché de Rennes. [Volume 3] 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55608m.pdf

GUILLOTIN DE CORSON (abbé Amédée), 1904, "Les seigneurs de Champeaux, leur collégiale et leur château", Revue de Bretagne, de Vendée & d'Anjou, Volumes 31 à 32 page 385-

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k453834v/f383.image.r=champeaux

— JOUBERT (Solen), 2003, Audace et renommée : un réseau de la noblesse bretonne, vecteur d'échanges culturels et artistiques pendant la Renaissance. SHAB pages 205-

https://m.shabretagne.com/scripts/files/54da14d35ff576.88078498/2003_08.pdf


— LEVRON (Jacques), 1940, Jean de Lespine, architecte et sculpteur (?) angevin de la Renaissance, et le tombeau de Champeaux (Ille-et-Vilaine), Bulletin monumental tome 99 n°1 pages 85-98

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1940_num_99_1_9755

LELOUP (Daniel), 2019, Rennes au temps d'Yves Mahyeuc : une ville entre gothique et Renaissance. in Augustin Pic, " Yves Mahyeuc, 1462-1541: Rennes en Renaissance"  Presses Universitaires de Rennes.

https://books.google.fr/books?id=I5izDwAAQBAJ&dq=COUZY+(H),+1968,+Coll%C3%A9giale+La+Madeleine+de+Champeaux,+Congr%C3%A8s+arch%C3%A9ologique+de+France,+126e+session,+Haute-Bretagne,+p.60-73&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

En France, la période correspondant à la fin de l'Etat breton (Acte d'union de la France et de la Bretagne en 1532) correspond en histoire de l'art à celle de la Renaissance italianisante puis antiquisante, période où sont édifiés les châteaux de la Loire comme celui de Chenonceaux (v.1513-1516), d'Azay-le-Rideau (v. 1518-1527) et de Chambord (v. 1513-1516).

"Mais avant même la construction de ces œuvres majeures, l'influence de l'Italie du Quattrocento se fait sentir en Bretagne, notamment sur plusieurs monuments funéraires : tombeau de François II et de Marguerite de Foix par Michel Colombe dans la cathédrale de Nantes (1499-1507), tombeau de l'évêque Thomas James dans la cathédrale de Dol-de-Bretagne (1507). L'apparition du vocabulaire et des formes italianisantes touche simultanément de nombreuses constructions, qu'elles soient civile (façade principale du château de Goulaine et loggias du château des ducs de Bretagne à Nantes vers 1500) ou religieuses (portail du croisillon nord puis cloître de la cathédrale Saint-Pierre de Vannes en 1515-1520).

Dès ses prémices en Bretagne, la Renaissance est l'art d'une élite aristocratique composée de certains hauts dignitaires civils (Guy III d'Espinay et Louise de Goulaine à Champeaux, mais également de religieux proche du pouvoir (Claude de Rohan, évêque de Quimper)."

 

 

LEVY (Tania), Projet de recherche. Le beau XVIe siècle en Bretagne - B16B, MCF en histoire de l’art moderne, UBO

https://www.univ-brest.fr/digitalAssets/82/82654_Projet-recherche-beau16e.pdf

 

"La Renaissance en Bretagne, et spécifiquement la Renaissance artistique, n’a été que peu étudiée. André Mussat y a consacré un petit opuscule, publié en 19612 , référence obligée, encore aujourd’hui, pour qui se lance dans l’étude de cette période pour la province. Les questions demeurent toutefois nombreuses. L’image d’une Bretagne reculée, imperméable aux « nouveautés » - entendez par là italiennes - a longtemps été développée et, malgré des contrepoints plus ou moins récents, perdure. André Mussat rejetait cette idée dès 1961, tout comme après lui Alain Croix, qui abordait la question en tant qu’historien et nuançait les choses . On associe en effet volontiers l’irruption de motifs italianisants ou encore à l’antique avec la progression d’une Renaissance artistique synonyme de progrès . L’adoption de motifs renaissants est généralement considérée comme très tardive en Bretagne, si ce n’est, à la marge, dans le domaine du vitrail . Or la Bretagne n’a jamais été coupée du reste du monde : dès les époques antérieures, de nombreux voyageurs arrivant de toute l’Europe passent par le duché ou s’y installent6 . De même, les Bretons voyagent et peuvent être à leur retour des vecteurs de formes nouvelles. L’adoption de traits italianisants ou exogènes est donc un choix tout à fait conscient des commanditaires comme des artistes, dans des contextes bien particuliers. Cette reprise formelle est commune au Royaume de France et pas seulement à la Bretagne, et constitue l’un des traits caractéristiques de la Renaissance française, ainsi que le présentent Henri Zerner et Marc Bayard : « Le dosage particulier des emprunts ont donné à la Renaissance en France une physionomie particulière. »  . Il nous semble pertinent de poser à nouveau la question de la Renaissance artistique bretonne. Si l’on se concentre sur le XVIe siècle, elle est généralement peu abordée par les ouvrages de référence. Henri Zerner ne mentionne par exemple que très peu de cas bretons, de façon assez succinte. En 2010, lors de l’exposition France 1500 au Grand Palais (Paris), aucune notice ni aucun essai du catalogue n’était consacré spécifiquement à la Bretagne .

La Renaissance artistique bretonne a été abordée par des chercheuses ces dernières années mais essentiellement dans le domaine de la sculpture. Ainsi Sophie Duhem en 1997 se penchait sur les sablières du XVe au XVIIe siècle ; plus récemment Emmanuelle Le Seac’h a travaillé sur les sculpteurs de Basse-Bretagne du XVe au XVIIe siècle  et Florence Piat a étudié les stalles bretonnes réalisées aux XVe et XVIe siècles . Dans le domaine pictural, Guylaine Le Kernec a consacré son DEA à l’étude des lambris peints (XVIIe -XIXe siècles) et Maud Hamoury a réalisé une thèse sur la peinture religieuse en Bretagne aux XVIIe et XVIIIe siècles , publiée en 2010. La question picturale reste donc peu abordée pour les périodes précédant le XVIIe siècle, ce qu’un rapide aperçu des sources comme des oeuvres conservées peut suffire à expliquer".

MUSSAT (  André), 1995, Arts et cultures de Bretagne : un millénaire, Rennes, Éditions Ouest-France, 380 p.

—MUSSAT (André), La Renaissance en Bretagne.

En Haute-Bretagne, ce sont naturellement les châteaux de la grande noblesse qui donnèrent le ton. Ils imitèrent les modèles de la Touraine directement inspirés par l'occupation de l'Italie du Nord. Citons la délicieuse et blanche loggia du château de Vitré et dans la même région, les stalles de la collégiale de Champeaux, commande des Espinay, parents des châtelains d'Ussé en Touraine. Aux Laval encore est dû, vers 1530, au flanc d'un antique donjon l'élégant château de Châteaubriant et sa longue galerie où se marient adroitement la brique, le tuffeau et le schiste.

Aux seigneurs se joignent les ecclésiastiques retour d'Italie. Les neveux d'un prélat humaniste commandent, dès 1507, aux Justi ou Juste, florentins devenus tourangeaux, le grandiose et élégant tombeau de la cathédrale de Dol. Tout ces novateurs suivaient le chemin illustré par la duchesse-reine lorsqu'elle avait confié à Jean Perréal et à Michel Colombe le tombeau de ses parents aujourd'hui à la cathédrale de Nantes, exécuté en marbre d'Italie.

— MUSSAT (André), 1975, "Le château de Vitré et l'architecture des châteaux bretons du XIVe au XVIe siècle", Bulletin Monumental  Année 1975  133-2  pp. 131-164

"C'est pourtant à la petite cour de Gui XVI que des nobles voisins, les Espinay, s'habituèrent au style nouveau, celui de leurs œuvres de Champeaux, qui, avec les châteaux des Nétumières en Erbrée, rappelle l'existence d'un foyer, mais qui fut sans large rayonnement. L'histoire de la Renaissance en Bretagne s'en trouve modifiée. Jusqu'à la fin de sa longue histoire architecturale, le château de Vitré resta donc une œuvre des marches, avec ce que cela veut dire de limites et d'ambiguïté. Il faut attendre les années 1560-1570 pour que des châteaux bretons s'inspirent du nouveau style : ce sera avec un parfum provincial plus marqué."

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1975_num_133_2_5456

— RIOULT ( Jean-Jacques ), ORAIN (Véronique), 1979,L'ancienne collégiale de Champeaux, Dossier IA00130695 (c) Inventaire général ; (c) Conseil général d'Ille-et-Vilaine

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/ancienne-collegiale-actuellement-eglise-sainte-marie-madeleine-place-de-la-collegiale-champeaux/d2fdc8a2-dd6b-4bea-83c6-91455faf82e9

 

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chateau-d-epinay-ancien-chateau-de-la-riviere-champeaux/380ed73c-19d0-4e1e-8082-64d1b7934c77

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA35000276

https://monumentum.fr/chateau-epinay-ancien-chateau-riviere--pa00090518.html

— SITE DECOUVRIR CHAMPEAUX

https://www.champeaux35.fr/decouvrir-champeaux/histoire-et-patrimoine/collegiale-2/

GUINNEBAULT (Yves),Vidéo

https://www.youtube.com/watch?v=YbESi-0hrg4

WIKIPEDIA, La collégiale Sainte-Marie-Madeleine de Champeaux.

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Coll%C3%A9giale_Sainte-Marie-Madeleine_de_Champeaux

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Published by jean-yves cordier - dans Sculpture Renaissance
18 septembre 2020 5 18 /09 /septembre /2020 15:17

Le tombeau (1554) de Claude d'Espinay en la chapelle Sainte-Barbe de la collégiale de Champeaux (35).

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Voir sur cette église : 

 

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PRÉSENTATION.

Je m'inspire largement, et  je recopierai même souvent textuellement, l'ouvrage de Henri Busson consacré en 1922  à Charles d'Espinay . Mais André Mussat a publié en 1995 une belle description, citée par l'article Wikipédia consacré à la Collégiale. (Sources et liens).

Claude d'Espinay, dont le tombeau est présenté ici, était la fille, née en 1534,  de Guy III d'Espinay et de Louise de Goulaine, et par eux issue d'une race artiste, fine et batailleuse. La maison d'Espinay était, au milieu du XVIe siècle, l'une des plus puissantes de Haute-Bretagne. Elle avait donné à la province et à l'Église de nombreux grands Maîtres et chambellans des ducs de Bretagne, de nombreux abbés et abbesses, cinq évêques et un cardinal. Jacques d'Espinay fut évêque de Saint-Malo en 1449, de Rennes en 1450. Il mourut à Champeaux en 1482. Son neveu André fut archevêque d'Arles, de Bordeaux, de Lyon, Primat des Gaules et cardinal en 1489. Son frère Robert fut évêque de Nantes en 1491, son autre frère Jean évêque de Nantes en 1493.

Guy III d'Espinay, orphelin de bonne heure, fut élevé au château de Vitré dans la noble maison du comte GUY XVI de Laval. Les deux familles étaient très amies. Guy III grandit dans un milieu courtois, luxueux, artiste et savant ; il devint un gentilhomme accompli, formé par des écuyers aux armes et à la chasse, formé aux lettres et aux arts dans l'influence grandissante de l'humanisme venu d'Italie.

Le 17 septembre 1528, Guy III épousa Louise de Goulaine, d'une des plus puissantes et des plus anciennes familles de Bretagne. Le couple, qui éprouvait pour l'art nouveau de la Renaissance un véritable engouement, s'attacha à embellir l'église de Champeaux de vitraux, d'un jubé, et vers 1530 de stalles, dont chaque dossier supérieur, chaque miséricorde étant sculptés avec goût et imagination .

Il va sans dire que Guy III et Louise de Goulaine donnèrent à leurs enfants la meilleure éducation et la meilleure situation.

-En 1549, Jean II, l'aîné, épousa Marguerite de Scepeaux, fille du maréchal de Vieilleville, comtesse de Duretal. Il fut marquis d'Espinay, et mourut en 1591. Il continua la lignée.

-Un frère Louis fut commendataire de l'abbaye Notre-Dame-du-Tronchet de 1558 à 1567 avant de se marier et de devenir seigneur d'Yviniac.  Il mourut en 1600.

-Charles d'Espinay naquit vers 1531 (?) au château d'Espinay en Champeaux, près de Vitré. Il était le troisième fils du couple. Il étudia les belles lettres et les auteurs italiens comme Pétraque et Bembo, avant d'écrire ses Sonnets amoureux (1559, réed. 1560) qu'il fit imprimer chez Etienne à Paris (BnF Res. Ye 371). Le recueil est précédé de sonnets de Pierre de Ronsard, de Rémi Belleau, Cl. de Buttet Savoisien, G. des Autels et  Plessis Bérard, ce qui témoigne des amitiés liés avec le cercle de la Pléiade. Le thème des Amours et la dédicace A Sa Dame en dit long sur les préoccupations de l'ecclésiastique. En novembre 1558, à 27 ans, il prêta serment de fidélité pour trois bénéfices, ceux de prieur de Saint-Exupère du Gahard, de Saint-Jacques de Bécherel et d'abbé commendataire de l'abbaye Saint-Gildas-des-Bois, avant d'être nommé évêque de Dol en 1560 et pourvu en commende de l'abbaye Notre-Dame-du-Tronchet. Pendant la Ligue, il prit le parti catholique du duc de Merceur.

-Philippa ou Philippine d'Espinay, née vers 1532, fut abbesse de Saint-Georges de Rennes en 1572 et décéda en 1582.

-Claude est née vers 1534 selon son épitaphe qui lui donne 20 ans à son décès en 1554.

-Antoine, sieur de Broons, a été page de Henri II puis capitaine de Dol pour la Ligue ; il épousa en 1566 Renée Hérisson. Il mourut en 1591.

-Renée épousa Philippe de Roncherolles baron de Hugueville,

-Anne épousa Guy du Parc baron d'Ingrandes.

(généalogie pfdavet https://gw.geneanet.org/pfdavet?lang=fr&n=d+espinay&oc=0&p=guy+iii+d+espinay+de+broon).

Pendant que Charles d'Épinay composait ses premiers vers, il perdit sa sœur Claude, âgée de 20 ans. Il l'avait particulièrement aimée. Elle était sa cadette, artiste et musicienne. Son frère lui fit élever un tombeau dans la chapelle Sainte-Barbe, au sud du chœur, là ou reposait déjà Guy I et Guy II, [sans doute en faisant appel à Jean de l'Épine, architecte qui avait conçu le tombeau de ses parents à Champeaux]. 

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DESCRIPTION.

C'est plutôt une stèle funéraire à la façon antique. Ce chef-d'œuvre de grâce et de goût mesure 4,30 m de haut et 1, 20 de large et se compose de trois parties. Le bas ressemble à une cheminée de marbre très ornée. On y a superposé une sorte de corniche qui soutient et encadre l'inscription funéraire : c'est la partie centrale. Au dessus sont couchés deux lions qui supportent une pyramide tronquée. Sur la face antérieure de cette pyramide se dessine en relief un miroir entouré d'une couronne. Au dessus du miroir, un génie ailé se tient debout, les ailes déployées, portant de la main droite un flambeau et tenant dans la gauche une branche de laurier. L'ensemble, malgré de graves mutilations, est d'une fraîcheur, d'une harmonie et d'une grâce toutes attiques : digne et léger tombeau élevé aux mânes d'une jeune fille aimée des Muses . (d'après Busson)

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Tombeau (1554) de Claude d'Espinay, chapelle Sainte-Barbe de la collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Tombeau (1554) de Claude d'Espinay, chapelle Sainte-Barbe de la collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Tombeau (1554) de Claude d'Espinay, chapelle Sainte-Barbe de la collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Tombeau (1554) de Claude d'Espinay, chapelle Sainte-Barbe de la collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le médaillon dans un cuir découpé à enroulement semble prévu pour recevoir un motif, une inscription ou une date, mais aucune trace n'est visible.

Une sculpture a été bûchée, mais il est impossible de deviner s'il s'agissait d'armoiries (??) ou d'initiales.

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Tombeau (1554) de Claude d'Espinay, chapelle Sainte-Barbe de la collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Tombeau (1554) de Claude d'Espinay, chapelle Sainte-Barbe de la collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Tombeau (1554) de Claude d'Espinay, chapelle Sainte-Barbe de la collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Tombeau (1554) de Claude d'Espinay, chapelle Sainte-Barbe de la collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Tombeau (1554) de Claude d'Espinay, chapelle Sainte-Barbe de la collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Tombeau (1554) de Claude d'Espinay, chapelle Sainte-Barbe de la collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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L'épitaphe.

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L'inscription, très abimée sous la Révolution, s'inscrit dans un cartouche à cuir à enroulement frappé de coquilles. Elle  a été relevée par Guillotin de Corson :

D.D. Castitat et

memor

Claudiae Spinaiae virgin. Generosiss. Pulcerr.

Eruditiss. Guidonis Spinai et Lodoicae Goulinae

nobiliss. Ex antiquis. Famil. Parentum filiae ;

quae et ad musas nata et a musis, ut creditur,

educata, sic artis musicae caeterarumq. Bon. Art.

Commendationi alteram Minervae castitatem et

futuram de suo ingenio memoriam addidit et castiss.

Ut et memoria digniss. Ut et ex musis una propemodum

habeatur ; quae sic denique inter suos vixit, quoe

sic deniq. Ann. MDXXXXXIIII, et ætatis suæ

XX, inter suorum amplexus vita functa est,

ut et opt. et feliciss, virginem vivere et mori decuit,

Carolus Spinaius D. Gildas. abbas, frater sorori,

pius piæ, plusquam volgaris amicitiæ ergo et. In

vestram, o'd. d. castitas et memoria, gloriam,

non sine lacrimis et votis perenn.

 

 

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Le texte est traduit par Henri Busson :

À la vertu et à la mémoire de Claude d'Espinay, fille très noble, très belle, très savante de Guy d'Espinay et de Louise de Goulaine qui, née pour les muses et formée, semble-t-il, par les muses joignit au talent de la musique et des beaux arts une chasteté pareille à celle de Minerve et un esprit qui lui permettait la gloire ; qu'il faut tenir pour très chaste, pour très glorieuse et presque pour l'une des muses ; qui enfin vécut au milieu des siens et mourut dans leurs bras l'an 1554 dans la vingtième année de son âge, de la vie et de la mort qui conviennent à une vierge très bonne et très heureuse.

Charles d'Espinay, abbé de Saint-Gildas, en témoignage de piété fraternelle pour une sœur aimante, en signe d'amitié extraordinaire et en hommage à votre gloire, ô vertu et mémoire de sa sœur, a dédié [ce tombeau] avec ses larmes et ses regrets éternels.

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Ce monument est le seul témoin de l'existence de cette jeune fille, dont nous ignorons  les productions artistiques .

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Tombeau (1554) de Claude d'Espinay, chapelle Sainte-Barbe de la collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Tombeau (1554) de Claude d'Espinay, chapelle Sainte-Barbe de la collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Tombeau (1554) de Claude d'Espinay, chapelle Sainte-Barbe de la collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Tombeau (1554) de Claude d'Espinay, chapelle Sainte-Barbe de la collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le monument a été restauré entre 2014 et 2018. Voici son aspect lors de ma visite en 2013 :

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Tombeau (1554) de Claude d'Espinay, chapelle Sainte-Barbe de la collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile mai 2013.

Tombeau (1554) de Claude d'Espinay, chapelle Sainte-Barbe de la collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile mai 2013.

Tombeau (1554) de Claude d'Espinay, chapelle Sainte-Barbe de la collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile mai 2013.

Tombeau (1554) de Claude d'Espinay, chapelle Sainte-Barbe de la collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile mai 2013.

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SOURCES ET LIENS.

BUSSON (Henri), 1922, Dans l'orbe de La Pléiade. Charles d'Espinay, évêque de Dol, poète (1531?-1591): Thèse complémentaire, présentée pour le Doctorat ès lettres, à la Faculté des lettres de l'Université de Paris. Champion ed, Paris. 246 pages

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3380739s

https://books.google.fr/books?id=NX3VDwAAQBAJ&pg=PT31&lpg=PT31&dq=%22tellus+styx%22&source=bl&ots=RzqKwKQm30&sig=ACfU3U1sfHNtevj6Vdd1wooHxy8GUEx57A&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwj4oqDjle7rAhVJ8uAKHeIKCjwQ6AEwAXoECAMQAQ#v=onepage&q=%22tellus%20styx%22&f=false

 

BUSSON (Henri), 1922, "Dans l'orbe de La Pléiade. Charles d'Espinay, évêque de Dol, poète (1531?-1591)", Mémoires de la SHAB pages 1-203.

https://www.shabretagne.com/scripts/files/5f469555453ed7.10708030/1922_01.pdf

GUILLOTIN DE CORSON (abbé Amédée), 1880-1886, Pouillé historique de l'archevêché de Rennes. [Volume 3] 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55608m.pdf

JOUBERT (Solen), 2003, Audace et renommée : un réseau de la noblesse bretonne, vecteur d'échanges culturels et artistiques pendant la Renaissance. SHAB pages 205-

https://m.shabretagne.com/scripts/files/54da14d35ff576.88078498/2003_08.pdf

LEVRON (Jacques), 1939, « Le tombeau de Champeaux », Bulletin et Mémoires de la Société archéologique d'Ille-et-Vilaine, t.XIV, p. 87-92.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65611407/f131.image


— LEVRON (Jacques), 1940, Jean de Lespine, architecte et sculpteur (?) angevin de la Renaissance, et le tombeau de Champeaux (Ille-et-Vilaine), Bulletin monumental tome 99 n°1 pages 85-98

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1940_num_99_1_9755

 

— MUSSAT (  André), 1995, Arts et cultures de Bretagne : un millénaire, Rennes, Éditions Ouest-France, 380 p.

 

"Il s'agit d'un monument complexe où un demi-sarcophage reposant sur une haute structure architecturée en forme de cheminée (linteau, orné de griffes de félins et d'un écu martelé, porté par des pilastres composites) sert de base à un cartouche orné d'une longue inscription poétique rédigée par le prélat, que somme un obélisque soutenu par deux lions. Ce dernier est décoré de cornes d'abondance, d'un cadre ovale, et d'une victoire ailée portant un flambeau et une branche de laurier." (Wikipedia)

RIOULT ( Jean-Jacques ), ORAIN (Véronique), 1979,L'ancienne collégiale de Champeaux, Dossier IA00130695 (c) Inventaire général ; (c) Conseil général d'Ille-et-Vilaine

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/ancienne-collegiale-actuellement-eglise-sainte-marie-madeleine-place-de-la-collegiale-champeaux/d2fdc8a2-dd6b-4bea-83c6-91455faf82e9

 

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chateau-d-epinay-ancien-chateau-de-la-riviere-champeaux/380ed73c-19d0-4e1e-8082-64d1b7934c77

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA35000276

https://monumentum.fr/chateau-epinay-ancien-chateau-riviere--pa00090518.html

SITE DECOUVRIR CHAMPEAUX

https://www.champeaux35.fr/decouvrir-champeaux/histoire-et-patrimoine/collegiale-2/

GUINNEBAULT (Yves),Vidéo

https://www.youtube.com/watch?v=YbESi-0hrg4

— WIKIPEDIA, La collégiale Sainte-Marie-Madeleine de Champeaux.

"Situé dans la chapelle Sainte-Barbe, le mausolée de Claude d'Espinay, fille de Guy III et Louise de Goulaine morte à l'âge de 21 ans en 1554, a été classé le 12 août 1902. Il s'agit d'une œuvre de la Renaissance attribuée à Jean de L'Espine et exécutée vers 1555-1560. Le commanditaire est Charles d'Espinay, frère de la défunte, poète dans la mouvance de la Pléiade qui fut évêque de Dol de 1558 à 1591. Réalisé en marbre et calcaire, ce tombeau mesure 4,30 m de haut pour 1,20 m de large.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Coll%C3%A9giale_Sainte-Marie-Madeleine_de_Champeaux

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Published by jean-yves cordier - dans Sculpture Monument funéraire Renaissance Inscriptions
17 septembre 2020 4 17 /09 /septembre /2020 15:30

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35).

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Voir aussi sur cette église :

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Voir :

 

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Sur les gisants de Bretagne, voir (approximativement par ordre chronologique) :

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PRÉSENTATION.

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La fondation de la collégiale et le mécénat des seigneurs d'Épinay.

Simon d'Espinay avait obtenu en 1414 du duc Jean V l'autorisation de reconstruire l'église, une ancienne maladrerie (et donc dédiée à Marie-Madeleine) située près de son manoir de la Rivière en Champeaux. L'édifice devint alors (et jusqu'au XVIIe siècle)  la nécropole de sa famille. Vers 1432, son fils Robert d´Espinay, grand maître de Bretagne et chambellan du duc Jean V, obtient du pape la création à Champeaux d´une collégiale, dont les statuts définitifs ne sont approuvés qu´en 1484, avec un collège de  cinq (ou six) chanoines tenus à résidence au cloître, tout comme les chapelains, les employés au chœur, les enfants de la psallette.

Les six chanoines sont aussi recteurs de six églises paroissiales, dont les revenus s'ajoutent à ceux de la collégiale. En 1548, Carloix décrit un maître de chapelle, de nombreux chantres, huit enfants de chœur, une très bonne musique. 

Robert Ier d'Espinay y fut inhumé en 1439 ;  Jacques, évêque de Rennes, en 1482 ; Guy Ier, qui fit construire la chapelle Saint-Julien, en 1518, Guy II en 1522, avec sa femme Françoise de Villebranche.

L'édifice bénéficia ensuite des fondations successives des membres de la famille d'Épinay. Guy III d'Espinay et Louise de Goulaine, mariés en 1528, y exercèrent un mécénat actif, et y offrirent les stalles (vers 1530) et les vitraux (1539-1541) de la maîtresse-vitre  et de la chapelle Sainte-Barbe.

 En 1542, ce seigneur et cette dame fondèrent à Champeaux douze obits (service religieux pour la paix de leur âme) par an .

Guy III d'Espinay mourut le 2 août 1551 et fut inhumé à droite du maître-autel. Sa veuve (qui  mourut le 8 février 1567 et fut inhumée près de son époux) fit construire sur sa tombe le monument funéraire par  Jean de Lespine.  "Ce Jean de Lespine est célèbre. Il est à juste titre considéré comme le plus grand des architectes angevins de la Renaissance. On lui doit, parmi bien d'autres travaux, le délicieux logis Pincé d'Angers, achevé vers 1530, la tour centrale de la cathédrale. d'Angers, celle de la Trinité, etc. Lespine fut pendant plus de trente années l'architecte de la ville d'Angers." Il dirige aussi en 1539 la construction d'un escalier à double volée et plafond à caisson du château de Serrant. Son épitaphe en 1576 aux Carmes d'Angers comporte ces deux vers : "Tu as élabouré temples et sépultures, Logis des ossements des nobles créatures".

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Le contrat :

Le contrat entre  "Jehan de Lespine, maistre maczon" et l'abbé Jean du Mas représentant Louise de Goulaine date du 7 novembre 1552. Il stipule que le matériau en sera, outre le marbre noir,  la "pierre de Rajace" (ou Rapasse, ou Rajasse, lieu-dit au nord de Champigny-sur-Veude), une pierre blanche, plus dure que le tuffeau,  et de beau grain, fort estimée des sculpteurs. Elle avait été employée en 1431, par Jean Poncet pour le tombeau de l'abbé Jean du Bellay à Saint-Florent-es-Saumur, et, avant 1453, pour le tombeau du roi René et Isabelle de Lorraine en la cathédrale d'Angers.

http://dune.univ-angers.fr/fichiers/14002177/2019HMHCP11361/fichier/11361F.pdf

https://saumur-jadis.pagesperso-orange.fr/methode/materiau.htm

 

Le prix fixé est de 1380 livres tournois.

 

"c'est assavoir que edIt de Lespine a promys et demeure tenu faire et construiree à ses coustz, mises et despens en l'église de Champeaulx près ledict lieu de la Rivière d'Espinay, diocese de Rennes, en l'endroict ouquel ledict deffunct est ensépulturé. une sépulture dudict deffunct et de ladicte damoyselle par la forme qui s'ensuyt :

scavoir est faire deux prians et deux gisans lesquelx seront faictz de pierre de Rajace l'un pour la figure dudict deffunct et l'autre pour la figure de ladicte damoyselle et lesquelx prians et gisans seront estoffez de blanc polyz en manière de beau marbre et les esperons du priant de cuyvre doré.

Lesdicts gisans seront nuds et posez sur une table de Rajace dont le davant sera faict de marbre noir en sorte qu'il semblera à l'œil que toute ladicte table soit de marbre. Et les deux prians seront poséz dessus une table de marbre noir qui aura quatre piedz et demy de long pour le moins et deux piedz quatre doiz de large, et pour ce que ladicte table se monstreroit ung peu trop courte, sera allongée par les boutz de marbre jaspe ou de marbre noir. Et seront faictz troys termes en forme de monts qui seront faictz de pierres, madriers ou d'alebastre.

Item les columnes qui seront aux deux coustez seront faictes de marbre, scavoir l'une de blanc et l'autre de noir; les embasses et chapiteaulx de pierre de Rajace mys en couleur de marbre.

Item l'epitaphe de l'admortissement de ladicte sepulture sera faict de marbre noir et les mouleüres
d'alentour de Rajace. La mort tenante ledit epitaphe sera de pierre de Rajace à  blanc poly mys en couleur de marbre blanc. Item au derriere et coustez des deux prians sera faict ung compartiment et deux epitaphes en tables de cuyvre qui seront assis aux deux boutz du dessus de ladicte sepulture, l'un pour ledict deffunct et l'autre pour ladicte damoyselle chacun de grandeur de deux piedz de long et ung pied et demy de large.

Item sera faict une voulte au dessus des deux prians, laquelle sera faicte de pierre de Rajace à compartiemens et parcquets et armaries dudict deffunct et tout le sourples de ladicte sepulture sera de pierre de Rajace. Et le tout selon les protraictz sur ce faictz et signés des signs manuelz dudict Reverend  dudict Lespine qui sont en nombre troys, l'un du principal corps de ladicte sepulture, l'aultre de la voulte et l'autre du compartiement, lesquelx protraictz sont demeurez audict de Lespine à la charge de les représenter touleffois et quantes que mestier sera.

Et fournira ledit de Lespine de toutes matières et fera fere les estoffes et Painctures ou y aura, filletz d'or aux endroictz mercquetz de jaulne par lesdicts portraictz, lesquelles matières, ledit de Lespine rendra au port de Segré et dudict port de Segré, ladicte damoyselle les fera mener et charger à ses despens jusques à la place de ladicte sepulture, le plus tost que fere ce pourra après que ledict de Lespine les aura rendues audict lieu de Segré; et rendra ledict de Lespine ladicte sépulture faicte et parfaicte bien et deüment dedans la fin-aoust prouchain venant."

 

 

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Henri Busson attribue le texte des épitaphes et inscriptions au cardinal Charles d'Espinay (1531-1591) fils de Guy III d'Espinay, disciple de Ronsard et auteur en 1559 de Sonnets amoureux. Mais en 1552, il était au début de sa carrière.

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Description.

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Le tombeau de Guy d'Espinay, en pierre blanche rehaussée de marbres de couleur, se composait  donc de deux enfeus superposés, l'un pour les gisants, l'autre pour les orants, selon le plan mis à la mode par les Italiens à Saint-Denis pour le mausolée de Louis XII.  Les priants agenouillés des défunts revêtus de leurs plus beaux atours et situés dans la niche supérieure ont disparu à la Révolution. Les corps décharnés des gisants ou transis sont répartis aujourd'hui entre les deux niches du tombeau ; celui de Louise de Goulaine dans la niche supérieure, celui de Guy d'Epinay dans la niche inférieure.

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Il est impossible de ne pas penser au célèbre Transi de René de Chalon, Prince d'Orange, réalisé par le sculpteur lorrain Ligier Richier en pierre calcaire en ... 1545-1547. Le défunt (décédé à 25 ans) est représenté sous ses armoiries comme un corps décomposé, écorché, debout, la main droite sur un écu posé sur la poitrine et la main gauche levée, brandissant son cœur vers le ciel. On peut voir ce geste comme le souhait d'accéder, par la gloire de sa mort et par celle de son nom, à l'immortalité en sauvant son cœur et son blason de la décomposition.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Transi_de_Ren%C3%A9_de_Chalon

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Les deux gisants , photo in Henri Busson 1922.

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Il mesure 6,60 m de hauteur,  3,30 m dans sa plus grande largeur et 1,60 m de profondeur, mais les deux enfeus sont fort inégaux. Tandis que l'inférieur, formant soubassement, est bas et sombre, comme il convient à un sépulcre destiné à recevoir l'image des cadavres, celui d'en haut, arrondi en plein cintre inscrit dans un portique dorique à deux colonnes, atteint plus de deux mètres et s'ouvre largement à la lumière près du beau vitrail du chevet. Le tout est couronné par un large fronton semi-circulaire.

Le fond et le plafond en sont ornés d'arabesques fort gracieuses et d'un écusson portant la date : 1553. Sur les cotés de la niche inférieure l'artiste a disposé deux pilastres ornés à l'italienne d'un trophée suspendu à une tête de griffon ; au dessus, encadrant l'arc triomphal, s'élèvent deux colonnes de marbre rose. L'ensemble du monument est semé de fleurs, d'oiseaux, de fruits et les moulures en sont rehaussées d'or. Des cartouches portent les lettres G et L, initiales des deux défunts.

Le tombeau de la fille des défunts, Claude d´Epinay, est placé dans la chapelle Sainte-Barbe, juste de l'autre coté du mur. Il est plus petit mais témoigne tout autant de cet art raffiné de cour, empreint de modèles antiquisants et de l´esprit nouveau de la Renaissance.

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Un tombeau sans référence chrétienne, une rupture dans l'art funéraire.

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On remarquera l'absence complète de tout signe ou de toute inscription en rapport avec la religion chrétienne, et plus généralement avec quelque religion, sur ce tombeau. Pourtant, la famille d'Espinay compte de nombreux prélats, des abbés des abbesses . Il faut voir là la façon de faire de l'époque en matière de monument funéraire.

L'artiste a substitué des statues de cadavres aux gisants qui ornaient les anciens tombeaux, la tête entourée d'anges, pieusement couchés dans leurs armures (ou leurs atours, pour les dames), les yeux ouverts tournés vers le ciel , les pieds sur des animaux emblématiques (lions ou moins souvent chiens). Mais ici les deux cadavres sont absolument nus ; ils ont les yeux fermés, et rien ne rappelle plus ni l'espoir chrétien de la résurrection.

Les statues des Apôtres, ou des saints, qui se suivaient dans des niches du soubassement, ont disparu, alors qu'on les trouve encore dans les tombeaux d'Artus, de Claude Gouffier en leur collégiale Saint-Maurice dOiron vers 1518 et 1559. Dans le tombeau de Guillaume Gouffier de Bonnivet, l'amiral de France est en armure, dans la disposition traditionnelle du gisant, mais son tombeau de marbre noir porte des médaillons blancs à ourobouros et, au centre, l'emblème à ancre et dauphin avec la devise festina lente, empruntée à l'imprimeur vénitien Alde Manuce. 

Cette sépulture de Champeaux est, dans son aspect, proprement "païenne" (H. Busson), mais plutôt pour adopter la tendance esthétique et humaniste de leur milieu de la cour royale du Val de Loire que par détachement de la Foi et pratique chrétienne, puisque les deux époux  veillèrent, par donation,  à ce que premier dimanche de chaque mois on chante la messe et un Libera à leur intention, alors que la veille, on chantait les vêpres, un nocturne et les laudes des morts, ou que le 2 août et le 8 février, la messe d'anniversaire remplaçait l'office du 1er dimanche de ces mois (Arch. Ille-et-Vilaine G.449 f°25 cité par Busson).

 

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Une restauration récente.

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Ma première visite de la collégiale date de 2013. C'est l'année suivante que les travaux de rénovation intérieure ont démarrés, ils se sont poursuivis jusqu'en 2018.

Je montrerai en fin d'article quelques photographies de l'état avant restauration.

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Mon  but est de contribuer à rendre disponible, en ligne, les clichés photographiques récents, afin de documenter les recherches d'iconographie sur la sculpture de la Renaissance en Bretagne.

Voir notamment ici la chapelle du château de Kerjean (29) vers 1580, et les sablières de l'atelier du Maître de Pleyben présentant des cuirs à enroulement, ou les panneaux de la tribune d'Esquibien et de la chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien.

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Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Epinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Epinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le fronton.

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Au centre du fronton cintré trône la Mort, sous la forme d'un homme décharné émergeant en buste d'une plaque noire . Sa tête aux  longs cheveux est au centre d'un médaillon orné de rayons blancs .

L'ensemble, peint en noir, blanc et or, est une composition parfaitement Renaissance, avec volutes, pots à feu, frise grecque, masques léonins tenant dans leur gueule une linge, coquilles, guirlandes, et, en bas, un ange dans un cuir à enroulement. C'est là tout le vocabulaire issu de l'école de Fontainebleau après la décoration en stuc de la Galerie François Ier (1534-1539) par les décorateurs italiens comme le Rosso et le Primatice.

Mais le rapport avec le cénotaphe de Thomas James en sa cathédrale de Dol-de-Bretagne (premier monument Renaissance en Bretagne), réalisé par les  sculpteurs italiens Betti (surnommés les Juste) vers 1509, doit être remarqué. [Charles d'Espinay, fils des défunts, a été évêque de Dol, mais seulement à partir de 1560. Il y sera inhumé.]

Longtemps, le monument funéraire de Champeau fut attribué — notamment par Henri Busson — à l'atelier des Juste à Tours, et notamment à Jean Juste II (1510-1577), malgré les réserves faites par Henri Bourde de la Rogerie. On sait que Jean Juste Ier (1485-1549) a sculpté le tombeau de Jean IV de Rieux, maréchal de Bretagne, à Ancenis, celui de Thomas Bohier dans l'église Saint-Saturnin de Tours, de l'abbé Louis de Crévent à Vendôme, et d'Artus Gouffier (mort  en 1519) et/ou Claude Gouffier (mort en 1570) à la collégiale Saint-Maurice du château d'Oiron (Deux-Sèvres). Mais cette attribution des tombeaux de Champeaux est désormais réfutée : cela n'interdit pas les comparaisons.

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L'inscription. La Mort victorieuse de l'amour terrestre.

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Presque au sommet du monument, qui garnit toute la muraille à droite de l'autel, est gravée en lettres d'or sur fond noir  l'inscription suivante en vers latins : 

 

Mors in utriusque mortem :

Non cedat tellus, styx, aer, pontus, amori,

 Tellus, styx, aer, cedet et unda mihi ;

Cedat et ipse puer Quidvis [Quidnis] mihi, si quid amori.

Mundus habet ; mundus nam domo quidquid habet.

Quos nunc funereo junxi sub marmore quondam

Junxit amor ; vici ; sic quoque victus amor.

At quis amor ? Mortalis amor, qui numina divi

Emeritus erat ; vicit at alter amor.

Sic mors, verus amor, coelum concessit utrique,

Vitam, nectar, opes, morte, siti, spoliis.

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H. Busson propose la traduction suivante (je remanie à peine le début): 

"La Mort, à chacun des défunts :

"La terre, les enfers, l'air, l'océan ne sont pas soumis à l'amour ; la terre, les enfers, l'air, la mer me sont soumis à moi. Cède toi-même aussi à ma puissance, Enfant de Vénus, si tu commandes aux éléments. Le monde te possède ; or, je détruis tout ce qui est en ce monde. Ceux-là que j'ai réunis sous ce marbre, autrefois l'amour les unit.

Je suis donc victorieuse et l'amour est vaincu. Mais quel amour ?

L'amour mortel qui avait acquis un pouvoir divin ; mais il est vainqueur, l'autre amour.

Ainsi, la mort, véritable amour, leur a donné le ciel à tous deux,  la vie, l'ambroisie, l'abondance, par la mort, par la soif, par la privation. "

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Cette curieuse épitaphe est significative de ce temps  où, comme l'écrit H. Busson, "Platon avait remplacé l'Évangile pour les érudits" : elle est toute entière construite sur l'opposition entre l'amour mortel générateur, et l'amour immortel , et renvoie au dialogue de Pausanias et Socrate dans Banquet de Platon (VIII-IX)  où la prêtresse Diotime initie Socrate à l'élévation de  l'âme de la vision des beautés charnelles à celles de l'esprit, puis à cette « beauté immuable, éternelle, dont participe tout ce qui est beau sans rien enlever ni ajouter à sa perfection » ( Banquet chap. XXIX) . L'amour de la Beauté mène ainsi à l'immortalité. Plus loin, Pausanias répond à Phèdre qu'il faut distinguer deux Amours, Amour céleste et Amour populaire,  et deux Vénus (dans la mythologie, Vénus est mère d'Eros/Cupidon/Amour], la Vénus-Uranie qui est fille du Ciel et Vénus populaire. "La conclusion est donc qu'il est beau d'aimer pour la vertu. Cet amour est celui de la Vénus céleste, céleste lui-même, utile aux particuliers et aux états , et digne de leur principale étude , puisqu'il oblige l'amant et l'aimé de veiller sur eux-mêmes, et d'avoir soin de se rendre mutuellement vertueux. Tous les autres amours appartiennent à la Vénus populaire."

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L'épitaphe relève plutôt de la lecture qui se fit à la Renaissance du Banquet de Platon, et notamment de celle du futur cardinal Bembo, dans ses Gli Asolani  entre 1497 et 1502. Une traduction française, sous le titre « Les Azolains - De la nature de l'amour », avait été publiée par l'humaniste Jean Martin en 1545 chez Michel de Vascolan et rééditée en 1553. Dans son Livre III sous-titré Lavinello , le héros soutient la théorie de la l'amour platonique, défini comme la contemplation de la beauté idéale présente dans les choses terrestres.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k710955.image

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In fine, cette inscription peut se lire comme une qualification du mécénat artistique des seigneurs d'Espinay en leur collégiale de Champeaux :  si la finalité de l'amour terrestre est "la génération dans la beauté" , l'amant initié aspire à se survivre dans sa postérité et veut obtenir par la commande artistique un accès vers l'immortalité.  C'est aussi la base des Amours de Ronsard, qui par le biais de la description de la beauté (périssable) de l'aimée, cherche la gloire pérenne.

 Le dernier vers relève parfaitement des jeux d'oxymore des SonnetsLa mort est le vrai Amour, elle procure la Vie (de la Gloire), comme la Soif procure l'ambroisie, boisson des dieux de l'Olympe, et la privation (donc le Désir) procure l'opulence .

Sic mors, verus amor, coelum concessit utrique,

Vitam, nectar, opes, morte, siti, spoliis

De même, Ronsard avait exprimé dans ses Odes (ode VIII où l'Usure du temps s'adresse au poète), comment l'œuvre artistique était, mieux encore qu'un tombeau, capable de perpétuer un grand nom :

Ne pilier, ne terme dorique,

D'histoires vieilles décoré,

Ne marbre tiré de l'Afrique

En colonnes élabouré,

Ne fer animé sur l'enclume

Ne feront vivre ton renom,

Comme la pointe de ma plume

Pourra perpétuer ton nom. 

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Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

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L'enfeu supérieur.

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Un arc en plein cintre posé sur deux pilastres soutient un architrave de style dorique avec alternance en frise de triglyphes et de métopes sculptés de trophées d'armes : la référence à l'antique est patente.

Les trophées associent boucliers et carquois, cuirasses, lances et flèches, soulignant le rôle militaire de la noblesse bretonne, le titre de chevalier du défunt, et les expéditions récentes en Italie. Guy d'Espinay était un grand historien de son temps, et son fils Jean lisait des ouvrages de science de la guerre (S. Joubert).

Un panneau associe à une cuirasse deux boucliers au décor comique et fantasque de deux masques, l'un riant et l'autre triste.

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Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le fond et son inscription.

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Le fond noir comporte un savant entrelacs blanc dont l'ovale central renferme un cartouche posé sur un cuir à enroulement.

On y lit l'inscription :

FAMA . MORTALIBVS 

VNA . SUPERSTES

Fama, ae est le renom, la réputation, la célébrité ou la gloire.  Solen Joubert propose la traduction "Aux mortels  ne survit que la Renommée ". Mais cette gloire posthume n'est pas accessible aux simples mortels,  et le Renom suppose au préalable un Nom, et des Armes.  Pour les nobles mécènes, l'importance donnée à la gloire posthume est cruciale.

Henri Busson remarque les mots Fama superstes ("la Renommée qui survit") dans une Ode d'Horace, ou dans les Tristes d'Ovide (III, VII, 50), ou sur l'épitaphe de l'évêque de Dol Thomas Le Roy en la cathédrale de Nantes (BnF lat. 17025 f°50). Alain Croix, sans donner de traduction, trouve que cette inscription dénote l'idée majeure du monument : servir la renommée, la gloire du nom, dans un macabre précieux, élitiste et totalement coupé des réalités et d'une préoccupation de la mort.

L'importance donnée à la Gloire militaire se manifeste dans le décor guerrier du monument.

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Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le plafond de l'enfeu supérieur, ses armoiries et ses inscriptions.

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Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Les armoiries.

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Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Epinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Epinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le blason associe les armoiries de Guy d'Espinay à gauche (on note des traces des couleurs d'origine) et celles de Louise de Goulaine à droite.

Les armoiries de la famille d'Espinay : D’argent au lion coupé de gueules sur sinople armé, lampassé et couronné d’or :

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Ce fichier est dérivé de :  Armoiries de Mirwart.svg:Cette image vectorielle non W3C-spécifiée a été créée avec Inkscape., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=26791876

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Les armoiries de Goulaine  Mi parti d'Angleterre et de France (mi-parti de gueules à trois léopards d'or passant l'un sur l'autre et d’azur à trois fleurs de lys d'or :

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Armoiries de la famille de Goulaine, Wikipedia, travail personnel de Jimmy44

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Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

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La date de 1553 figure dans un cartouche à cuir à enroulement sous la forme 1.S.S.3.

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Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Les chiffres (initiales) des époux Guy et Louise figurent dans un cartouche à cuir à enroulement, réunis par un lac d'amour.

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Ces initiales entrelacées rappellent celles de Louis III de Montpensier et de Jacquette de Longwy, dans la nef de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude, réalisée entre 1538 et 1561. Souvenons-nous que Louise de Goulaine exigea pour le monument funéraire la pierre de Rajace, extraite à proximité de Champigny-sur-Veude.

Ces initiales au lacs d'amour se trouve aussi sur un coté de la maîtresse-vitre.

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Baie 0 de Champeaux, vers 1540. Photo lavieb-aile août 2020.

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Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Les cotés de l'enfeu et ses armoiries.

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À droite, les armoiries bûchées de Guy d'Espinay avec casque et lambrequins.

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Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Epinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Epinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

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À gauche, dans un panneau de fond noir, un angelot présente un blason losangique (et donc féminin) les armoiries mi parti d'Espinay et de Goulaine, qui ont été bûchées mais dont les couleurs persistantes permettent l'attribution.

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Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

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L'enfeu inférieur.

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Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Deux personnages en buste sur colonne (télamons) représentent les défunts décharnés se mettant debout. Voir les photos du site POP https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/memoire/IVR53_19843500519V

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Les pilastres.

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Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Guirlandes de fruits, têtes de bélier, oiseau (aigle ?). Le cartouche porte la date de 1553, peinte et non gravée.

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Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Ce très bel ensemble de cuirs découpés à enroulement en lanières cloutées parmi des fruits s'orne d'une tête féminine. On y trouve le motif de linges passant par des orifices circulaires des cuirs, comme au château de Kerjean (entre autre).

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Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

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L'état  avant la restauration de 2014-2018.

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Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile mai 2013.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile mai 2013.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile mai 2013.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile mai 2013.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile mai 2013.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile mai 2013.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile mai 2013.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile mai 2013.

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SOURCES ET LIENS.

—BUSSON (Henri), 1922, Dans l'orbe de La Pléiade. Charles d'Espinay, évêque de Dol, poète (1531?-1591): Thèse complémentaire, présentée pour le Doctorat ès lettres, à la Faculté des lettres de l'Université de Paris. Champion ed, Paris. 246 pages

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3380739s

https://books.google.fr/books?id=NX3VDwAAQBAJ&pg=PT31&lpg=PT31&dq=%22tellus+styx%22&source=bl&ots=RzqKwKQm30&sig=ACfU3U1sfHNtevj6Vdd1wooHxy8GUEx57A&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwj4oqDjle7rAhVJ8uAKHeIKCjwQ6AEwAXoECAMQAQ#v=onepage&q=%22tellus%20styx%22&f=false

https://www.shabretagne.com/scripts/files/5f469555453ed7.10708030/1922_01.pdf

—BUSSON (Henri), 1922, "Dans l'orbe de La Pléiade. Charles d'Espinay, évêque de Dol, poète (1531?-1591)", Mémoires de la SHAB

https://www.shabretagne.com/scripts/files/5f469555453ed7.10708030/1922_01.pdf

— ESPINAY (Charles d'), 1559, - Sonets amoureux / par C.D.B. [Charles d'Espinay. Breton], 1559

— ESPINAY (Charles d'), 1560  Les Sonets amoureux : Les sonets / de Charles d'Espinay, Breton, reveus et augmentez par l'autheur, de l'imprimerie de Robert Estienne, 1560 .

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k70650m.image

—GUILLOTIN DE CORSON (abbé Amédée), 1880-1886, Pouillé historique de l'archevêché de Rennes. [Volume 3] 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55608m.pdf

— HEURES A L'USAGE DE RENNES Horae ad usum Redonensem Mazarine ms 0506, 141 folios. Le manuscrit porte les armoiries de Richard d'Espinay au folio 13.

https://bvmm.irht.cnrs.fr/consult/consult.php?mode=ecran&reproductionId=14099&VUE_ID=1373802&panier=false&carouselThere=false&nbVignettes=tout&page=1&angle=0&zoom=&tailleReelle=

https://portail.biblissima.fr/fr/ark:/43093/mdata1b17160092233d2f86f48948aebacf534fb0f7f7

Enluminures :

https://bvmm.irht.cnrs.fr/consult/consult.php?reproductionId=14099

— JOUBERT (Solen), 2003, "Audace et renommée : un réseau de la noblesse bretonne, vecteur d'échanges culturels et artistiques pendant la Renaissance." SHAB pages 205-

https://m.shabretagne.com/scripts/files/54da14d35ff576.88078498/2003_08.pdf

 

Guy III d'Espinay fut élevé à la cour des Laval à Vitré, très réceptive aux nouveautés de la Renaissance. En 1526, il fut présenté à François Ier de retour de sa captivité de Pavie, au moment même où le roi donnait une nouvelle impulsion à l'humanisme et à l'influence artistique italienne en France.

— LEVRON (Jacques), 1939, « Le tombeau de Champeaux », Bulletin et Mémoires de la Société archéologique d'Ille-et-Vilaine, t.XIV, p. 87-92.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65611407/f131.image


— LEVRON (Jacques), 1940, "Jean de Lespine, architecte et sculpteur (?) angevin de la Renaissance, et le tombeau de Champeaux (Ille-et-Vilaine)", Bulletin monumental tome 99 n°1 pages 85-98

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1940_num_99_1_9755

— MESSELET (Jean), 1925, "La collégiale Saint-Martin de Champeaux" Bulletin Monumental  Année 1925  84  pp. 253-282.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1925_num_84_1_11903

— RIOULT ( Jean-Jacques ), ORAIN (Véronique), 1979,L'ancienne collégiale de Chaêaux, Dossier IA00130695 (c) Inventaire général ; (c) Conseil général d'Ille-et-Vilaine

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/ancienne-collegiale-actuellement-eglise-sainte-marie-madeleine-place-de-la-collegiale-cha.mpeaux/d2fdc8a2-dd6b-4bea-83c6-91455faf82e9

 

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chateau-d-epinay-ancien-chateau-de-la-riviere-champeaux/380ed73c-19d0-4e1e-8082-64d1b7934c77

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA35000276

https://monumentum.fr/chateau-epinay-ancien-chateau-riviere--pa00090518.html

— SITE DECOUVRIR CHAMPEAUX

https://www.champeaux35.fr/decouvrir-champeaux/histoire-et-patrimoine/collegiale-2/

—GUINNEBAULT (Yves),Vidéo

https://www.youtube.com/watch?v=YbESi-0hrg4

 

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Published by jean-yves cordier - dans Sculpture Renaissance Inscriptions Héraldique
17 juillet 2020 5 17 /07 /juillet /2020 11:19

La chapelle Sainte-Brigitte à Landugentel en Esquibien. Sa fontaine, ses inscriptions lapidaires, ses panneaux sculptés Renaissance, etc.

 

 

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Voir sur Esquibien :

 


Sur les bas-reliefs des panneaux au décor Renaissance en Bretagne, voir :

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PRÉSENTATION.

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Par l'Inventaire général :

 

"Dans le bulletin de la société archéologique du Finistère de 1899, Hyacinthe Le Carguet affirme que la chapelle Sainte-Brigitte « se trouvait autrefois à Lanuign en Beuzec-Cap-Sizun et fut transportée, en 1651, à Traon-Lannugentel, en Esquibien ». La date de 1651 se trouve en effet inscrite au-dessus d’une porte sur la façade sud de l’édifice, accompagnée du nom de IAN LE BIS (recteur d’Esquibien entre 1633 et 1669). On retrouve ce nom sur la fontaine voisine ainsi que sur le croisillon du calvaire associé à la chapelle Sainte-Edwett au village de Landrevet.

D’autres inscriptions datées de l’époque de l’implantation de la chapelle à cet endroit sont visibles sur le bâtiment et à proximité : P CORNOV F : 1651 sur le pignon ouest, à droite de la porte, V : P : M : IEAN / LE BIS : RECTEVR : 1654 et MARTIN : LE : PEVOCH : FAB : LAN : 1654 sur la fontaine située à une vingtaine de mètres au nord-ouest de la chapelle, IVON : MENS : FA : LAN : 1671 sur une dalle funéraire intégrée au sol de l’édifice.

Une restauration importante a probablement eu lieu au 18e siècle comme l’indiquent les autres inscriptions relevées sur le bâtiment : H : H : G : GRIFFOVN / FABRI 1754 (à droite de la porte principale sud), PP l 7(?) / LE : Sr : KOVARNE / FAB, et MAVRICE : CALONEC (sur le clocher).

L’édifice est aujourd’hui en bon état à la suite de deux récentes restaurations (1999 et 2004). Ouverte en période estivale, elle accueille depuis plusieurs années une exposition sur les pardons en Cap-Sizun."

 

"Description : Nichée dans un vallon arboré au sud du village de Landugentel, la chapelle Sainte-Brigitte est un petit édifice en pierres de taille d’une grande simplicité.

De plan rectangulaire avec chevet polygonal, elle porte sur son pignon ouest un clocheton de style classique présentant dans sa partie haute de petites têtes sculptées. Elle arbore deux portes principales, l’une à l’ouest et l’autre au sud, toutes deux en plein cintre avec des pilastres et deux chapiteaux à décor géométrique. Une troisième, en anse de panier et arc mouluré en accolade, se trouve également au sud.

L’éclairage est assuré par deux fenêtres en plein cintre percées dans le chevet ainsi que par deux œils-de-bœuf percés dans la façade sud.

A ses abords se trouve une fontaine en pierres de taille très soignée avec bassin rectangulaire et ouverture en plein cintre. Celle-ci fait l’objet d’un dossier complet.

Plus au nord, vers le centre du village de Landugentel, se trouve une croix monumentale en granite d’environ cinq mètres de haut. Elle trône dans un petit enclos entouré d’un muretin et porte sur son nœud carré l’inscription : STANGUEN-NEC RECTEUR 1869. Son croisillon orienté nord-sud présente, côté avers, un Christ en croix et côté revers une Vierge à l’Enfant." (Ducouret et Serre 1983)

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Par Sauvegarde de l'Art Français :

"La chapelle Sainte-Brigitte est située à Landuguen tel, hameau à 2,5  km au nord-est du bourg  d’Esquibien.  Elle  aurait  été  à l’origine construite à 2 km plus au nord, à Lannuign, en Beuzec-Cap-Sizun, et déplacée sur le site actuel en 1651.

Deux inscriptions portent cette date, l’une au-dessus de la porte sud (V : P : M : IAN : LE / BIS : RECTEVR 1651), l’autre sur le mur ouest, à droite de la porte (P CORNOV F : 16 / 51).

À une vingtaine de mètres au nord-ouest de la chapelle, une fontaine architecturée porte aussi deux inscriptions tendant à rapporter à la même époque l’implantation de la chapelle en ce lieu : V : P : M : IEAN / LE BIS : RECTEVR : 1654, et MARTIN : LE : PEVOCH : FAB : LAN : 1654.

Une restauration fut probablement entreprise au XVIIIe s., comme en témoignent des inscriptions: H : H : G : GRIFFOVN / FABRI 1754 (à droite de la porte principale sud), PP l 7[illisible] / LE : Sr : KOVARNE / FAB, et MAVRICE : CALONEC (sur le clocher).

L’édifice est d’une grande simplicité : le plan est rectangulaire, avec un chevet à trois pans. Le mur occidental porte un clocheton de style classique. Les deux portes principales, à l’ouest et au sud, sont en plein cintre, avec des pilastres et deux chapiteaux à décor géométrique, la porte ouest étant surmontée d’un faux fronton triangulaire. Une troisième porte à linteau en accolade s’ouvre sur le mur sud. Un faible éclairage intérieur est assuré par deux petites fenêtres dans le chevet et deux œils-de-bœuf au sud.

Lors de la deuxième campagne de travaux, le mobilier a été déposé et mis en sécurité : le décor du chœur avec ses boiseries, l’autel et le retable (XVIIe s.) et cinq statues en bois polychrome dont deux de sainte Brigitte.

La statue de la fontaine est aussi une sainte Brigitte. La sainte honoré e en ces lieux est l’abbesse de Kildare, en Irlande, et non la sainte suédoise. En 1998, la Sauvegarde de l’Art français a accordé 90 000 F pour les maçonneries du clocher, le drainage et la réponse en sous-œuvre, la charpente et la couverture en ardoises." (Fondation Sauvegarde art français)

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Par Couffon :

"CHAPELLE SAINTE-BRIGITTE Jadis à Lannuign en Beuzec-Cap-Sizun, elle fut transportée en 1651 à Traon-Landugentel. C'est un édifice de plan rectangulaire à chevet polygonal et porte ouest de style classique. La longère sud porte deux inscriptions : "V. P.K M. IAN. LE BIS. RECTEVR. 1651" au-dessus de la porte, et "H. H. G. GRIFFOVN. FABRI. 1754" à droite de la même porte. Mobilier : Au maître-autel, retable à colonnes torsadées ; dans le fronton brisé, représentation en bas-relief de sainte Brigitte. Le tableau de la sainte en prière a disparu. Poutre de gloire portant le groupe de la Crucifixion ; au pied de la croix, moniale en prière. Deux statues en bois polychrome de sainte Brigitte. * Fontaine avec bassin rectangulaire, deux colonnettes en nid d'abeilles encadrent la niche. Deux inscriptions : "V. P. M. IAN. LE. BIS. RECTEVR. 1654" sur le fronton, et "MARTIN. LE. PEVOCH. FAB. LAN. 1654" sur l'un des versants de la toiture. (R. Couffon 1988)

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Par Abgrall : "les jeunes mères viennent invoquer sainte Brigitte pour avoir un  lait abondant pour leur nourrisson."

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J'ai visité cette chapelle lors de l'excursion de la SAF en 2016, guidée par madame Andrée Chapalain, présidente de l'Association Culture et Patrimoine d'Esquibien. Mes photos veulent rendre compte de la richesse du patrimoine d'inscription lapidaire d'une part, et des panneaux Renaissance de l'autel, mais aussi de tout ce qui a retenu mon attention.

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Toponymie .
 

(Ofis ar Brezhoneg – Office de la Langue Bretonne)

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1°) Landugentel 

Formes anciennes attestées :

  • 1540 : Lannuguentel

  •  1541 : Laniguentel

  • 1573 : Languyntel

  • 1624 : Lanuguentel

  •  1752 : Landuguentel

  • 1815 : Landuguentel

  • 1836 : Landugantel

 

 Variantes orthographiques recensées actuellement : (Landugentel ; Landuguentel ; Landuquentel)

 Autres informations sur le sens du toponyme : Lann (pour le sens voir à Landreved -*-) précède ici un élément noté -uguentel en 1540. Ce terme pourrait contenir la racine ugent, vingt, à moins qu'il ne s'agisse en fait d'un élément - gentel, forme lénifiée à l'initiale de Kentel, leçon et par extension bon conseil. Le rajout de la consonne "d" entre Lann- et -ugentel, sans doute pour faciliter la prononciation, est relativement récent dans l'histoire du nom (milieu XVIIIe siècle). Cette consonne n'est pas étymologique.

 

-*-Landreved  :Nom de hameau qui se compose en première position du terme Lann, qui recouvrent deux réalités différentes : un lieu sacré, une fondation remontant au haut Moyen Age, sur laquelle un moine venu d'outre-Manche a établi un ermitage, un établissement religieux ; la deuxième acception est "lande", terrain pauvre où pousse notamment l'ajonc (qui se dit Lann en breton), toutefois d'une très grande utilité autrefois (en raison de l'exploitation de cette plante pour l'alimentation des chevaux). Le sens du Lann qui nous intéresse ici sera plutôt religieux." (Ofis ar Brezhoneg – Office de la Langue Bretonne)

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2°) Chapel Santez Berc'hed

 Formes anciennes attestées :  1836 : Chapelle Sainte-Brigitte

 Variantes orthographiques recensées actuellement : (Chapelle Sainte Brigitte)

 "Autres informations sur le sens du toponyme : Cette chapelle, chapel en breton, se situe au village de Landugentel (pour le sens voir à cette entrée) elle se trouvait autrefois près du village de Lannuign en Beuzec et fut transférée à Esquibien en 1651. Santez veut dire sainte et Berc'hed, correspond à la forme française "Brigitte", protectrice de l'Irlande, qui fut abbesse du monastère de Kildare au VIe siècle, et dont le culte est relativement répandu en Bretagne. Sur Beuzec-Cap-Sizun les bretonnants prononcent Santez Berc'hed avec un B à l'initiale mais sur la commune d'Esquibien nous avons collecté, deux autres prononciations, Berc'hed mis à part, [santez verc'hed] avec mutation par lénition de B en V et [santez perc'hed] par renforcement de B en P. C'est sous dernière forme que l'on retrouve le nom dans Loperc'hed, commune du Finistère, mais également sous la plume de H. Le Carguet dans un article sur les saints du Cap-Sizun publié dans le Bulletin de la Société Archéologique du Finistère en 1899. Dans le doute sur la forme légitime nous conserverons la forme classique du nom qui de surcroît est celle la plus utilisée." (Ofis ar Brezhoneg – Office de la Langue Bretonne)

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La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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LES INSCRIPTIONS LAPIDAIRES DE LA PORTE SUD.

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Les élévations de la chapelle sont en pierres de taille d'un granite clair, ou leucogranite encore nommé "granulite" : c'est celui qui est largement utilisé pour les bâtiments d'Esquibien (ou, plus largement, du Cap Sizun). Il pourrait être d'extraction locale, et les géologues soulignent sa clarté liée à sa richesse en muscovite :

"Leucogranite à muscovite et biotite de la pointe du Raz—Quimper. Le granite de la pointe du Raz—Quimper représente l'extrémité occidentale de la bande granitique de la pointe du Raz—Nantes (J. Cogné, 1957); il apparaît dès la pointe du Raz, constitue l'armature méridionale du Cap-Sizun (Plogoff, Primelin, Esquibien) avant de s'enfoncer dans l'intérieur des terres à partir de Plouhinec, en formant un vaste plateau qui occupe le centre de la feuille (Plouhinec, Plozévet, Landudec). En dehors des anciennes carrières au Nord-Ouest de Plouhinec et au voisinage de Plozévet, ce sont des affleurements en bordure de Goyen (Guiler, Mahalon, Audierne) et sur la côte entre l'anse du Cabestan et la plage de Guendrez qui sont les plus accessibles. Il s'agit d'un granité clair beaucoup plus riche en muscovite qu'en biotite et à grain millimétrique. Ces caractères sont assez constants, dans l'ensemble du massif ." (carte géologique)

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La porte en plein cintre voit ses piédroits ornés de petits chapiteaux à croisillons.

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La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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Inscription au dessus de la porte. 1651.

Elle occupe un double cartouche à réglure par moulure et les lettres (en réserve et non gravées, comme c'est  la règle) sont en belles majuscules à empattement, avec  une I est perlée, et deux lettres conjointes VR. La ponctuation de séparation des mots fait appel au deux-points, en forme de losanges.

Les chiffres de la date sont particulièrement élégants.

On lit :

V : P : M : IAN : LE

BIS : RECTEVR / 1651 .

soit "Vénérable et Puissant Messire Jean Le Bis, recteur l'année 1651" .

La formule nobiliaire VPM plutôt que VDM (vénérable et discret) n'est pas courante.

Jean Le Bis a été recteur d'Esquibien de 1633 à 1669. Il a également inscrit son nom sur la fontaine, et sur le calvaire Sainte-Edwett près de Landrevet.

Le nom Le Bis est attesté à Goulien au XVIIe siècle.

 

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La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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Inscription à droite de la porte.  1754.

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L'inscription "H. H. G. GRIFFOVN. FABRI. 1754" prolonge et complète plus d'un siècle plus tard l'inscription précédente à droite de la porte, témoignant d'une probable restauration au XVIIIe siècle.

Elle s'inscrit en majuscules avec des losanges entre les mots.

Il faut lire "Honorable Homme G. GRIFFOUN, fabricien en 1754". 

Il faut selon toute vraisemblance identifier ce personnage avec Guillaume (LE) GRIFFON, né le 16 mai 1692 à Keréyoc'h 'Esquibien) et décédé le 5 février 1779 ... à Landuguentel.

Il avait épousé le 13 février 1719 Marguerite PELLAE (Kersigneau Plouhinec 1698-Landuguentel 1766), dont onze enfants  entre 1720 et 1742-1743. Ses 4 fils Jean, Guillaume, René et Alain étaient témoins à son décès.

Mais il peut aussi s'agir de son fils Guillaume LE GRIFFON, né le 25 mai 1729 à Esquibien, décédé le 26 novembre 1779 à Kervréac'h (Audierne). Il avait épousé le 28 août 1758 Marie CARADEC (1724-1779), dont 4 filles de 1759 à 1766 : seule la dernière, Thérèse, est né à Landuguentel.

En 1754, il était célibataire et âgé de 25 ans. Je pense que son père, âgé alors de 62 ans, est un meilleur candidat pour notre fabricien. Le qualificatif Honorable Homme laisse supposer qu'il était marchand .

 

https://gw.geneanet.org/mlappart?n=griffon&oc=1&p=guillaume

https://gw.geneanet.org/mlappart?lang=fr&pz=martine&nz=lappart&p=guillaume&n=le+griffon

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La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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Inscription de l'angle du mur ouest à droite de la porte, 1651.

P CORNOV F : 16 / 51

Soit "P. CORNOU Fabricien en 1651".

Un Pierre CORNOU est né le 26 février 1637 à Audierne et décédé le 20 avril 1691 à Esquibien. Il avait épousé Marie KERISIT le 17 février 1670.

https://gw.geneanet.org/mjcoat?n=cornou&oc=2&p=pierre

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La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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LE CLOCHER ET LA CLOCHE.

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La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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Inscriptions de la chambre de la cloche :

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1°) Dans un cartouche à moulure, en lettres capitales, :

LE : Sr : KOVARNE / FAB

Soit : "Le sieur Kouarne, fabricien"

Nous pouvons supposer qu'il s'agit de Le SCOUARNEC. Le nom est attesté à Esquibien

https://gw.geneanet.org/cricroc?n=le+scouarnec&oc=&p=jean+marie

2°) Au dessus, en couronnement de la chambre des cloches  :

M. MAVRICE : CALONEC  / RR 17--

S'il faut lire Le Calonnec, le nom n'est pas attesté en Cap Sizun.

Il s'agit, selon une mention manuscrite de la Notice du BDHA, de Maurice ou Marc Le CALONNEC recteur d'Esquibien de 1704 à 1711.

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La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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La cloche.

Elle a été faite par la fonderie Ferrand de Vannes (sur laquelle je n'ai pas de renseignements). Le médaillon représente une sainte (la Vierge) piétinant des serpents.

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La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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LA FONTAINE de 1654.

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"La fontaine Sainte-Brigitte a été bâtie en 1654, soit trois ans après le déplacement de la chapelle qui lui est associée à son emplacement actuel. On trouve cette date portée à trois reprises sur l’édicule : sur le pignon sud, le pan est du toit et le côté sud-est du bassin.

On doit sa construction à IAN LE BIS (recteur d’Esquibien entre 1633 et 1669) dont le nom, accompagné d’un calice en saillie, surplombe l’ouverture et apparaît également sur le mur sud de la chapelle. Le second nom présent sur l’édicule est porté sur le pan est du toit : MARTIN : LE : PEVOCH : FAB.

Notons qu’au moment sa construction, une stèle gauloise christianisée a été intégrée à l’angle sud-ouest de son bassin.

Elle est aujourd’hui bien entretenue et régulièrement fleurie." (Fabien Serre 2019)

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Fontaine de la chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

Fontaine de la chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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Inscription du fronton, coté sud. 1654.

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L'inscription est disposée autour d'un calice, comme emblème ecclésiastique.

V : P : M : IAN : LE

BIS : RECTEVR / 1654

soit "Vénérable et Puissant Messire Jean Le Bis, recteur, l'an 1654".

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Je n'ai pas photographié l'autre inscription : MARTIN : LE : PEVOCH : FAB.

soit "Martin Le Peuoch fabricien"

Les généalogistes signalent Martin Le PEOC'H, né à Kersorn (Esquibien) vers 1714 et décédé le 15 mars 1679 à Esquibien. Il avait épousé Marie GOURRET, dont 5 enfants nés entre 1637 et 1648 à Audierne.

Kersorn n'est guère éloigné de la chapelle.

https://gw.geneanet.org/mjcoat?n=peoch+le&oc=&p=martin

https://gw.geneanet.org/mjcoat?n=peoch+le&oc=&p=martin

Le mariage de sa fille Marie à Primelin avec l'honorable homme René Bourdon en présence d'Yves du Ménez, seigneur de Lezurec, montre que Martin Le Peoc'h occupait une belle situation sociale;

https://gw.geneanet.org/mjcoat?lang=fr&pz=olivier&nz=coat&p=marie&n=peoch+le&oc=1782

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Fontaine de la chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

Fontaine de la chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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L'INTÉRIEUR DE LA CHAPELLE.

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L'autel.

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La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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La statue de sainte Brigitte, son livre et son mouton.

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La sainte de Kildare est représentée en habit monastique, tenant un livre, et avec un animal à ses pieds. Je l'identifie pour un mouton, en raison de la croyance en son pouvoir d'accorder à ceux qui la prie un cheptel d'ovins. Elle tenait sans doute le crosse d'abbesse dans la main droite.

On lit dans le Cogitosus :

"Je détaille ici un autre épisode qui prouve sa sainteté; épisode dans lequel ce que sa main fit, correspondait à la qualité de son esprit virginal pur. Elle faisait paître ses moutons sur une pelouse herbeuse de la plaine, quand elle fut inondée par une pluie torrentielle ; elle rentra chez elle avec des vêtements mouillés. Le soleil brillant au travers d’une ouverture dans le bâtiment, jeta un faisceau à l'intérieur qui, lors d’un coup d'œil distrait, lui sembla être une solive en bois massif, installée en travers de la maison. Elle posa son manteau humide dessus comme si elle était bien solide, et le manteau fut suspendu en toute sécurité au rayon de soleil immatériel. Lorsque les habitants de la maison furent frappés par ce grand miracle parmi les voisins, ils exaltèrent l’incomparable Brigitte de dignes louanges.

Et l’œuvre suivant ne doit pas être passé sous silence.

Sainte Brigitte était dans les champs avec des moutons en pâturage, occupée par ses travaux champêtres, quand un certain jeune méchant, qui connaissait sa réputation de donner ses biens aux pauvres, vola habilement et sournoisement puis emporta sept moutons durant une journée, et les dissimula. Mais vers le soir, quand le troupeau fut reconduit comme d'habitude à la bergerie, on les compta avec le plus grand soin trois ou quatre fois, et merveille à raconter, le nombre fut estimé exact et complet, sans pertes. Ceux qui savaient, furent submergés par la bonté de Dieu rendue évidente pour la jeune fille, et ils rendirent les sept moutons au troupeau. Mais le nombre de bêtes du troupeau n’augmenta ni ne diminua, il retrouva exactement sa quantité d'origine."  http://remacle.org/bloodwolf/eglise/cogitosus/brigitte.htm

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La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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L'autel et son retable sont posés sur un tour d'autel composé de huit panneaux rectangulaires d'un style et d'une composition homogènes, tous centrés par un médaillon, et tous ornés d'un décor Renaissance. Les couleurs bleu, rouge, vert-pâle ou crème sont ternes ou atténuées et contrastent avec le retable.

Cette homogénéité s'explique lorsque l'on apprend (A. Chapalain) que ces panneaux proviennent de l'ancien jubé paroissial. Celui-ci fut démonté après le Concile de Trente, et les panneaux furent ré-employés dans l'église pour une tribune de fond de nef, et pour cet autel.

Leur facture les datent vers 1550 (c'est à cette date, selon Debidour, que les jubés introduisirent le vocabulaire Renaissance dans leur décor), tandis que le Concile de Trente s'est achevé en 1563.

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La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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L'inscription du cartouche. L'énigme du nom du fabricien.

Alors que la tribune de l'église ne comporte aucune inscription (malgré deux cartouches muets au dessus des navires), nous avons ici un cartouche, imitant un rouleau aux extrémités enroulés en cornets (comme ceux de l'église) qui porte une inscription gravée. Hélas, la partie haute est partiellement masquée par une baguette ajoutée en encadrement. 

La fin de l'inscription indique que nous avons affaire au nom du fabricien : F/ABRIC.

La deuxième  ligne se lit ENIQV : (ou ENIOV:)

L'exemple du mot "fabric" montre que le sculpteur n'hésite pas à couper les mots. 

La première ligne résiste à mes tentatives. 

Au total, j'ai pensé à LE NIOU, mais ce nom n'est pas attesté à Esquibien. DENIOU, PENIOU, RENIOU, GUENIOU ?

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La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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Introduction : la Renaissance en Bretagne.

L'art ornemental de la Renaissance, d'origine italienne, est apparu très précocement en Bretagne, dès 1507, à Dol-de-Bretagne pour le Cénotaphe de l'évêque Thomas James sculpté par Jean Juste.

On y trouve déjà, en bas-relief, les dauphins, les putti, les mascarons, les lions et les dragons à corps végétalisés, les vases, les grotesques et les faunes, les bucranes, les rinceaux extravagants et les rubans ou linges suspendus, les coquilles, les figures accouplées par le cou ou la queue par un anneau, les cornucopia, les cartouches rectangulaires inspirés des ruines romaines, et, bien-sûr, les médaillons. 

http://www.lavieb-aile.com/2018/08/le-cenotaphe-de-thomas-james-dans-l-ancienne-cathedrale-de-dol-par-jean-juste-et-1507.html

Tout semble organiser pour dissoudre les frontières entre terrestre et aérien, entre l'humain et l'animal, entre espèces animales, qui sont hybridées, et entre animal et végétal, puisqu'on ne n'y trouve aucune figure qui ne mêle pas ces différents genres. D'où naît une confusion illusionniste  enivrante, entretenue ou accentuée par les volutes de tous genres (tiges, queues, étoffes) qui tournoient autour des figures. La référence à l'antique, et le rôle de modèle des décors découverts à la fin du XVe siècle dans la Domus Aurea, y est évident. Or, la date de 1507 est fort précoce pour l'expression de cet art grotesque en France (et même en Italie, les Loggias du Vatican sont plus tardives, entre 1516 et 1519).

L'art de la Renaissance s'exprima un peu plus tard sous l'influence de François Ier libéré des prisons de Charles Quint à Fontainebleau, par les peintures, panneaux de bas-relief en bois et encadrements en stuc déterminant l'art ornemental bellifontain vers 1530.

La Première Renaissance bretonne débute réellement vers 1560. La chapelle Sainte-Yves de Kerfons en relève (1553-1559), tout comme le tombeau de Guy III d'Espinay, conçu par l'angevin Jean de l'Espine en 1552-1553. Le château de Kerjean en Saint-Vougay (1550-1580) en donne une magistrale expression, tant pour l'architecture que pour la sculpture sur bois des sablières (v.1580)

L'influence des ornemanistes bellifontains est précisément évidente dans les sablières de Kerjean, attribuées au Maître de Pleyben actif, à Pleyben, Plomodiern Saint-Divy, entre 1560 et 1580, et cette influence se reconnaît notamment par les cuirs à enroulement des cartouches.

Un autre sculpteur de sablières, que j'ai nommé Maître de Plomodiern (S. Duhem le nomme Brellivet), a multiplié les éléments Renaissance particulièrement par les figures hybrides et dragons végétalisés, à Plomodiern, et à Saint-Nic, mais aussi — ce qui nous concerne d'avantage ici — dans le Cap Sizun à Pont-Croix à la chapelle Saint-Tugen de Primelin ou à la Chapelle Saint-Trémeur de Beuzec-Cap-Sizun. Il est actif entre 1544 et 1564 environ.

Sur les réalisations semblables à celles de l'église de Plomodiern en 1564 ("Jean Brellivet" ou maître de la nef de Plomodiern) :

En proximité avec celles-ci : les artisans anonymes du Cap Sizun au XVIe siècle :

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Enfin, les sablières de l'église d'Esquibien n'échappent pas à cette influence de l'art de la Renaisssance.

 

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Les panneaux de gauche (mauve et vert céladon).

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— Panneau 1 : médaillons à motif floral ou à étoffe plissée en éventail, losanges à masques aux cheveux et barbes végétalisés.

— Panneau 2 : dauphins affrontés à corps végétalisés en volutes ; coquille dans un temple stylisé ; mascarons barbus à corps végétalisés, affrontés; rinceaux ; médaillon central bûché, repeint en bleu cobalt.

— Panneau 3 : rinceaux affrontés ; médaillon central bûché repeint en bleu cobalt ; paire de dauphins affrontés à corps végétalisés, autour d'une vasque et de tiges.

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La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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— Panneau 4 : 2  losanges à masques aux cheveux et barbes végétalisés, médaillon central bûché repeint en bleu cobalt, 2 couples de dauphins à corps végétalisés et queue enrubannée. Notez le cadre des losanges orné d'encoches en I I . I I . par marques de gouges droites et de trous de foret, comme dans les sablières du Maître de Plomodiern.

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La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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Panneaux à droite de l'autre coté de l'autel.

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— Panneau 5 (rouge brique et vert) : masque crachant des feuillages dans une architecture antique à arc en plein cintre ; médaillon central bûché repeint en bleu cobalt ; rinceaux affrontés.

— Panneau 6 (bleu pâle et vert) : rinceaux ; cartouche en feuille à bords enroulés et inscription ; médaillon central bûché repeint en bleu cobalt.

— Panneau 7 (blanc crème et vert) : couple de dauphins séparé par un fleuron ; coquille dans un arc en plein cintre ; médaillon central bûché repeint en bleu cobalt ; mascarons de profil, affrontés autour d'une tige, et à corps végétalisé.

— Panneau 8 : (mauve pâle et vert) : demi-médaillon à plissé rayonnant ; losange à mascaron ; médaillon intact, à mascaron de face ;  losange à mascaron  ;  demi-médaillon à plissé rayonnant.

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La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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Discussion sur les médaillons.

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Il reste à s'interroger, avec André Chapalain, sur le contenu des médaillons qui ont été bûchés (ôtés à coup de ciseau à bois). Il persiste sur certains d'entre eux les traces d'implantation qui ne remplissent qu'une partie du cercle, comme le ferait un élément en haut relief ou demi-relief, tandis qu'un élément en bas-relief (comme les mascarons du panneau 8) laisseraient une surface bûchée se confondant avec le médaillon.

Les éléments sculptés en haut relief des médaillons sont le plus souvent, en Italie comme en Bretagne, des têtes d'hommes et de femme; Ce sont ces visages, en costumes Renaissance, qu'on voit sur les dais des bénitiers en kersanton des trumeaux des porches de La Roche-Maurice vers 1530-1550 ou de Landivisiau,

Bénitier du portail sud (vers 1550, kersantite, atelier Prigent ?) de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile.

 

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Mais pour quelle raison les têtes des médaillons d'Esquibien ont-ils été si soigneusement bûchés ? Il est probable que cela ait eu lieu lors de la Révolution. Il y a 12 panneaux sur la tribune d'Esquibien, 8 panneaux à Sainte-Brigitte, et 6 autres n'ont pas été ré-employés. Ce chiffre total de 26 panneaux s'oppose à l'hypothèse de portraits ou de blasons nobiliaires ou de personnalités connues (armateurs et marchands). S'il s'agissait de saintes figures (apôtres et prophètes), pourquoi auraient-ils, plus qu'ailleurs, provoqué la rage iconoclaste? S'agissait-il de figures offensantes pour la pudeur ou la bienséance ? 

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La poutre de gloire.

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Outre le Crucifié , la Vierge et saint Jean, il est émouvant de trouver au pied de la Croix sainte Marie-Madeleine agenouillé, avec son manteau rejeté sur les pieds en un vaste plissé. Émouvant, car c'est exactement la reprise des calvaires du Finistère sculptés en kersanton par les ateliers de Landerneau (Bastien Prigent à Pencran Saint-Ségal, Ste-Marie-du-Ménez-Hom et Lopérec puis Roland Doré, à Ste-Anne la Palud par exemple.

D'autant que le calvaire de Sainte-Anne-la-Palud est daté de 1642.

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La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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Les blochets et leur inscription.

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La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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L'inscription du blochet sud : 

V:P : M : I : BIS 1652.

 

Soit, pour la 3ème fois, "Vénérable et Puissant Messire I. Bis 1652" donc "Vénérable et Puissant Messire Jean Le Bis 1652".  

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La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

La chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien. Photographie lavieb-aile 2016.

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SOURCES ET LIENS.

 

— ABGRALL (Jean-Marie), PEYRON (Paul) 1909, Notice sur Esquibien, BDHA page 88

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/f096b4a373bfb45f5ec65f9f1a363fcf.pdf

— CHAPALAIN (Andrée), 205, "La tribune de l'église Saint-Onneau", Reuz en Esquibien, bulletin n°13 de l'Association Culture et Patrimoine pages 10-13.

—COUFFON, (René), LE BARS, (Alfred), 1988, Notice sur Esquibien. Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988.

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/ESQUIBIE.pdf

—LE CARGUET (Hyacinte) 1899 « Les chapelles du Cap Sizun. Les saints et les migrations insulaires », Bull. SAF t. XXVI, 1899.

https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin_article/saf1899_0128_0142.html

— MUSSAT (André), La Renaissance en Bretagne.

— PERENNES (Chanoine Henri), Esquibien, 1940, Notices sur les paroisses du diocèse de Quimper et de Léon dans, Bulletin de la Commission diocésaine d'histoire et d'archéologie de Quimper. 1940 Archives diocésaines de Quimper

— SAUVEGARDE DE L'ART FRANÇAIS

https://www.sauvegardeartfrancais.fr/projets/esquibien-chapelle-sainte-brigitte-de-landuguentel/

— SERRE (Fabien), 2019, La fontaine de la chapelle Sainte-Brigitte, notice de l'Inventaire IA29132241.

Base patrimoine.bzh/ GERTRUDE

http://www.patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/fontaine-sainte-brigitte-landugentel-esquibien-fusionne-en-audierne-en-2016/4e01571b-c11a-4305-b190-aef1fa5bc188

— DUCOURET (Jean-Claude), SERRE (Fabien), la chapelle Sainte-Brigitte

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-sainte-brigitte-landuguentel-esquibien-fusionnee-en-audierne-en-2016/d30c2bb2-c7c8-46a3-a75a-61e93d4c38d9

idem, annexe de 1978 :

http://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00006373_01.pdf

— AUTRES NOTICES DE L'INVENTAIRE GENERAL :

L'église paroissiale d'Esquibien

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-saint-onneau-esquibien-fusionnee-en-audierne-en-2016/7bba1475-a53c-4c9b-92b5-465f992b7088

Les croix d'Esquibien

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/les-croix-monumentales-esquibien-fusionnee-en-audierne-en-2016/9f709254-5bd3-419f-a0b5-3f6b874d1889

Calvaire Sainte-Edwett

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/calvaire-sainte-edwett-pres-de-landrevet-esquibien-fusionnee-en-audierne-en-2016/4a817000-9485-4d46-bc4e-00d8302de810

Calvaire Sainte-Edwett, près de Landrevet (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)

Croix monumentale dite croix neuve (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)

Croix monumentale, Trévenoen (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)

Croix monumentale, près de Keraudierne (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)

Croix monumentale, près de Kerboul (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)

Croix monumentale, près de Kerhuon (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)

Croix monumentale, près de Kervéoc (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)

Les écarts d'Esquibien

Ecart, Custrein (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)

Ferme, Custrein (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)

Ferme, Kerandraon (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)

Ferme, Kergadou (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)

Ferme, Kerhuon (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)

Ferme, Pors Feunteun (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)

Ferme, Trobey (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)

Ferme, Tromao (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)

Maison puis dépendance, Kervreac'h (Audierne)

Maison, Brignéoc'h (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)

Maison, Keridreuff (Audierne)

Maison, Landrévet (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)

Maison, Le Créac'h (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)

Maison, Lervily (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)

Écart, Cosquer Bihan (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)

Écart, Kerivoas (Audierne)

Écart, Pors Feunteun (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)

Écart, Tromao (Esquibien fusionnée en Audierne en 2016)


 

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/croix-monumentale-trevenoen-esquibien-fusionnee-en-audierne-en-2016/df918a4a-e0ff-48fc-bbc3-c43c574c541f

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/ecart-cosquer-bihan-esquibien-fusionnee-en-audierne-en-2016/0e3341f1-4dc9-4d3d-8a78-17292fb5681f

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/maison-le-creac-h-esquibien-fusionnee-en-audierne-en-2016/6c0204b9-dbcf-4a8c-b966-3aa4e9c5d6c0

http://www.patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/ecart-tromao-esquibien-fusionnee-en-audierne-en-2016/c1ea5308-7ccb-497c-b21d-04dbfb0b541f

— TOSCER 1985 et TUGORES 1978,

http://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA29132241_01.pdf

— Carte géologique de la France : Pont-Croix.

http://ficheinfoterre.brgm.fr/Notices/0345N.pdf

Etude normative des toponymes. Esquibien. (Ofis ar Brezhoneg – Office de la Langue Bretonne)

https://p1.storage.canalblog.com/25/87/986343/118848816.pdf

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Published by jean-yves cordier - dans Chapelles bretonnes. Sculpture Renaissance Inscriptions
2 juillet 2020 4 02 /07 /juillet /2020 14:16

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PRÉSENTATION.

Cette Déploration, régulièrement dénommée à tort "Descente de Croix", a fait l'objet de deux descriptions approfondies, en 1914 puis en 2014.

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1. Jean-Marie Abgrall :

"Près de l'autel principal, dans une large niche accro­chée à un pilier, est un groupe remarquable de la descente de Croix, dont le style se rapproche singulièrement des sculptures et des peintures flamandes. Cette œuvre a-t·elle été inspirée pour les copies et gravures des compositions exécutées dans les ateliers de ce pays?  La Sainte-Vierge est assise, tenant sur ses genoux le corps inanimé du Sauveur. Elle a les mains jointes, et, plongée dans la douleur, elle  regarde la tête ensanglantée de son fils. Derrière elle saint Jean qui la soutient et Marie-Madeleine pleurant et s'essuyant les yeux avec un mouchoir ou un voile. La Madeleine a les manches serrées sur les poignets et formant bouffantes sur les épaules, la tête coiffée d'une sorte de turban retenu par une bande d'étoffe formant mentonnière .
Cette particularité se retrouve dans un des personnages du premier panneau du retable de Kerdévot, dans la mise au tombeau de l'autel Nord de l'église de Rosporden et dans une petite statue de sainte Barbe à Guengat.
Joseph d'Arimathie, qui se tient près de la tête du Sauveur, est costumé très richement; toutes les pièces de son vête­ment sont décorées de franges et de bordures; les extrémités de ses manches retombent en pointe, ainsi que les coins du camail qui lui couvre les épaules et du capuchon très original qui lui sert de coiffure. En face de lui, près des pieds du Sauveur, est Nicodème qui tient dans ses mains la couronne d'épines." (Jean-Marie Abgrall, 1914)

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2. Y.-P. Castel et J. Lubin :

« La Déploration, de grande classe, (bois polychrome, XVe siècle), était donc placé jadis dans l'angle du chœur, sur la console où se dresse aujourd'hui le Christ ressuscité, un emplacement qui avait conduit à entailler la pierre du pilier voisin. L'œuvre, couramment désignée sous le terme de Descente de Croix (Couffon) mérite plus exactement celui de Déploration ou de Lamentation, du fait que la croix elle-même n'est pas représentée, comme elle l'est, par exemple, dans la Descente de Croix de La Roche-Maurice. Les cinq statues en ronde-bosse de la Déploration de Quilinen se serrent dans un coffre, porté par de simples poteaux, une étroite bordure moulurée s'épanouissant en accolade vers le sommet. Le plafond du coffre, légèrement relevé pour accueillir le saint Jean et la Marie-Madeleine, se divise en fines baguettes croisées formant des losanges.

D'origine vraisemblablement flamande, la déploration de Quilinen, classée parmi les œuvres majeures du genre, ne manque pas de singularités. Le Christ, dont le corps est affaissé, n'est ici supporté par aucun des personnages présents. La Vierge, que soutient l'apôtre Jean, est agenouillée ; son voile à la huve, ce pli typique en creux formé au dessus du front, est bien médiéval ; visage noyé de douleur, doigts croisés exprimant sa peine, elle regarde en silence son Fils. Joseph d'Arimathie, à gauche, se distingue par un riche vêtement décoré de franges et de bordures ; les extrémités de ses manches retombent en pointes ainsi que les coins du camail qui lui sert de coiffure ; dans sa main droite pend un linge trop court pour être le linceul qu'il venait d'acheter, ainsi que le précise saint Marc (15, 46) ; l'autre main fait le geste de se poser sur le front du Christ mais sans le toucher, une invite discrète à la contemplation. Aux pieds de Jésus, Nicodème, richement vêtu lui aussi, tient la couronne d'épines dans une main voilée, non pour se protéger des épines, mais selon une manière empruntée aux rites de la liturgie, où le voile enveloppant la main marque le respect dû à l'objet présenté. Derrière la Vierge, Marie-Madeleine essuie une larme ; sa coiffure élaborée, faite d'un turban, est maintenue par une longue écharpe qui, formant mentonnière, vient lui couler sur l'épaule. Une Déploration à six personnages, mais en pierre, se voit à Locronan." (Castel et Lubin 2014)

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Néanmoins, je pense qu'on ne peut valider la datation du XVe siècle que proposent (est-ce une coquille typographique ?) Castel et Lubin : c'est plutôt une œuvre  du deuxième quart  du XVIe siècle. Et je pense que la Déploration de Locronan (pierre, XVIe siècle) que ces auteurs mentionnent en fin d'article doit être soigneusement comparée à celle de Quilinen, non pour le matériau et pour le style, bien différent, mais pour la composition, pour la posture des personnages et pour des détails vestimentaires, qui leur sont communs (Il existe en réalité deux Déplorations à Locronan, l'une à l'église, en pierre polychrome, et l'autre à la chapelle de Bonne-Nouvelle, non peinte ; elles sont identiques à de rares détails près).

La Notice de l'Inventaire du Patrimoine signale que cette Déploration (hélas , nommée là encore Descente de Croix) est classée Mh depuis le 4 décembre 1914, qu'elle mesure 191 cm de haut, 190 cm de large et 47 cm de profondeur, et qu'elle a été restaurée en 2014 par Sylvain Tury de l'Atelier du Vieux-Presbytère à Lanvellec (22), l'Atelier Pruha de Villejuif (94) et Christine Grenouilleau de Montjean-sur-Loire, sous le suivi de Cécile Oulhen. La notice est accompagnée d'une photo noir et blanc de Georges Estève datant de 1940 où l'on voit que les pieds et le quart inférieur des jambes sont brisés. On remarque aussi que Nicodème est vu de profil, car il est tourné vers le Christ. Ce point est important car c'est l'orientation adoptée pour les Déplorations de Locronan. D'autres clichés ont été pris par le restaurateur Marcel Maimponte avant et après restauration, sans indication de date.

 

 

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Vue générale.

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Déploration (bois polychrome, 2ème quart XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Comparaison avec la Déploration de Locronan.

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La composition est la même, ainsi que la découpe en un ilôt central à quatre personnage complété par deux pièces latérales indépendantes. Les jambes du Christ forment l'équerre à Locronan, mais dans les deux cas il est assis à terre et non sur les genoux de Marie. Tous les regards convergent vers un point , un lieu d'observation privilégiée des œuvres, placé à peu près devant l'épaule droite du Christ : c'est là où l'émotion ressentie est la plus vive.

Néanmoins, à Quilinen, les quatre personnages qui entourent Marie et son Fils sont de même taille, et leurs têtes sont placés sur une horizontale, faisant ainsi mieux ressortir le triangle dramatique de la Mère et de son Fils.

Je prolongerai cette comparaison pour chaque personnage.

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Déploration (kersantite polychrome, v.1525), chapelle du Penity, église de Locronan. Photographie lavieb-aile 2020.

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Déploration (bois polychrome, 2ème quart XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Le support (bois polychrome) et son blason.

 

Le blason du montant droit du support a retenu l'attention des experts :

1. Michel Mauguin :

"L’écu se situant sur un cadre regroupant plusieurs statues de la Descente de croix est assez énigmatique. Il fait penser à la branche Tréanna de Keryaval puis Tresséol installée à Penanjeun. Il est probable qu’il s’agisse de Jean de Tréanna (19), présent à la montre de 1536 et époux de N. du Guermeur (20), parents de la riche Jeanne de Tréanna-Launay de Penanjeun dont la moitié de la fortune échoit dans les mains d’Olivier de Kerguélen, en 1553, époux de Claude de Kerviher alias Kernicher.

Nota : L’artisan semble avoir rencontré quelques difficultés avec l’art héraldique pour placer correctement les meubles sur une forme d’écu peu commune. Le sculpteur a cherché à utiliser le maximum de surface pour rendre visible les meubles. Le macle est devenu billette creuse et les annelets de diverses dimensions sont agglutinés les uns aux autres.

(19) http://www.tudchentil.org/spip.php?article103. [note 42], Jean de Tréanna, tuteur de sa fille Jeanne, dame de Penayeun et Rumorvanic (auj. en Landrévarzec), de Quénéchcongar (auj. Pennerven) en Ergué-Gabéric, du Leun et de Kerguillay en Pleyben… Il rendit un aveu de Pennayen en 1537 (Arch. dép. Loire-Atlantique, B 2007/12, copié sur A 85, fol. 60 — la date de 1534 de la copie est une erreur de transcription.).

(20) http://www.tudchentil.org/spip.php?article738. La branche de Keryaval puis Tresséol a détenu les manoirs et seigneuries de Keryaval, Quenechcongar (auj. Penerven), Tresséol, Kerguillay et le Lein, Penayen et Maner Bihan, Poulhoas et Kermeur, Kermenaouet et Chef-du-Bois. Une partie de cet héritage est échue par succession collatérale à la famille de Kerguélen. Les deux possibilités de représenter cet écusson mi-parti."

http://michel.mauguin.pagesperso-orange.fr/Les%20armoiries%20dans%20la%20chapelle%20de%20Quilinen.pdf

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2. Y.-P. Castel et J. Lubin.

"[…] Un autre blason en relief, aussi énigmatique que d'autres, est plaqué sur le grand coffre de la Déploration : à dextre, une boule carrée et un croissant, à sénestre, huit annelets, quatre en bordure, quatre au centre. Tout au plus pouvons-nous dire, au vu des cotés incurvés de l'écu, qu'il pourrait s'agir d'armoiries étrangères au royaume de France .» (Castel et Lubin, 2014)

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Déploration (bois polychrome, 2ème quart XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Joseph d'Arimathie.

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Déploration (bois polychrome, 2ème quart XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Comparaison avec la Déploration de Locronan.

La posture du personnage est la même, la gestuelle de la main droite également. Le bonnet conique à rabat portant un cabochon central, et à oreillettes, est comparable. Le camail à glands de passementerie, la robe frangée fendue latéralement et à manches courtes ainsi que la tunique sont voisines. On sourira de constater que la sangle des soques ceinture les guêtres de manière similaire. 

Mais Joseph d'Arimathie est, à Quilinen, plus grand, et la tête du Christ est à la hauteur de sa ceinture. Le regard du Pharisien est tourné vers nous, et semble nous prendre à témoin de son désarroi.

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Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Saint Jean.

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Déploration (bois polychrome, 2ème quart du  siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Comparaison avec les Déplorations de Locronan.

Jean est placé dans les deux cas en arrière de l'épaule droite de la Vierge, qu'il soutient du bras gauche. Sa main droite, à Quilinen et dans la Déploration de Bonne-Nouvelle, est posée sur le bras de la Vierge, tandis qu'au Pénity de  Locronan, elle est placée sous la tête du Christ. Le vêtement est différent, et surtout le visage  du saint Jean de Quilinen relève d'un tempérament artistique très particulier, avec un ovale très pur, des traits à la grâce féminine, une bouche petite faisant la moue, des narines pincées,  des yeux en amande effilée à l'ouverture étroite, des sourcils épilés. Il y apparaît absorbé par le chagrin, comme aspiré vers une intériorité dévastée, alors que le Jean de Locronan est plus solide est plus présent.

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Déploration (kersantite polychrome, v.1525), chapelle du Penity, église de Locronan. Photographie lavieb-aile 2020.

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Déploration (kersantite, v.1525), chapelle de Bonne-Nouvelle. Photo lavieb-aile mai 2020.

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Déploration (bois polychrome, 2ème quart du  XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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La Vierge.

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Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du  XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Comparaison avec les Déplorations de Locronan.

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Dans les deux cas, la Vierge a les mains jointes et tordues par la douleur, dans les deux cas elle amorce un mouvement vers la poitrine du Fils, dans les deux cas elle porte le manteau en voile sur sa tête et la guimpe dissimule sa gorge. À Quilinen comme à Locronan son visage est jeune et beau.

Mais là encore les traits de ce visage sont, à Quilinen, d'un style troublant immédiatement reconnaissable, où la douleur est prégnante.

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Déploration (kersantite polychrome, v.1525), chapelle du Penity, église de Locronan. Photographie lavieb-aile 2020.

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Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Le Christ.

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Sa posture est celle de nombreuses Pietà des calvaires du Finistère, le tronc droit, la tête renversée en arrière, et les jambes droites, aux pieds non croisés, tandis que le bras doit pend et expose clairement le stigmate. Ici, la main gauche revient, assez naturellement, vers l'aine au lieu d'être soutenu, comme c'est souvent le cas, par sa  Mère.

Comparaison avec la Déploration de Locronan :

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Déploration (kersantite polychrome, v.1525), chapelle du Penity, église de Locronan. Photographie lavieb-aile 2020.

 

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Déploration (bois polychrome, 2ème quart XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du  XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Sainte Marie-Madeleine.

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Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Comparaison avec la Déploration de Locronan.

Nous faisons les mêmes constatations : l'emplacement derrière l'épaule gauche de Marie, la posture et le geste de Marie-Madeleine s'apprêtant à essuyer ses larmes avec un linge, la coiffure au turban maintenu en barbette sous le menton se retrouvent à Locronan comme à Quilinen. Le flacon d'aromates, attribut-clé de la sainte avec son élégance et ses longs cheveux, n'est pas visible à Quilinen. La robe y est plus simple et dépouillée (comme pour le saint Jean et la Vierge). Surtout, le visage a les caractéristiques déjà observés, il est d'un ovale plus allongé, les yeux sont de fines fentes presque occultées par des paupières sans pli, lui conférant une allure sinon asiatique, du moins étrange (on sait que l'absence de pli palpébral est propre aux asiatiques et que les femmes de Chine et de Corée recourent à une blépharoplastie pour "ouvrir le regard en lui donnant un aspect moins fatigué et plus tonique". Or, a contrario, le choix de l'artiste de sculpter des paupières supérieures sans pli donne aux personnages un aspect moins tonique, moins présent, très bien adapté à la représentation de l'anéantissement psychique propre au deuil.

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Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Nicodème.

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Le restaurateur a choisi de tourner la statue pour que le visage soit tourné vers nous. C'est à mon sens une erreur, puisque d'une part ce n'est pas conforme à la présentation de 1940 et à celle des Déplorations de Locronan, mais surtout parce que cela rompt la cohérence de la scène où tous les personnages sont tournés vers la tête du Christ, et où tous les regards convergent vers un point focal qui est le cœur émotionnel de l'œuvre.

D'autre part, la couronne d'épines, seul objet-témoin de la Passion en dehors des stigmates, est désormais orienté hors champ au lieu que son axe ne soit dirigé vers le spectateur idéal du point focal dramatique.

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Déploration (bois polychrome, 2ème quart du  XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Comparaison avec les Déplorations de Locronan.

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À Quilinen comme à Locronan, Nicodème porte la couronne d'épines posée sur un linge (comme ce sera le cas pour les reliques obtenues par saint Louis) ; dans les deux cas,  il est coiffé d'un turban entourant un bonnet (plus conique à Quilinen) retombant en oreillettes et voile derrière la nuque puis en rubans devant les épaules et le thorax ; dans les deux cas, le personnage est barbu, la barbe étant peu taillé et assez longue (à la différence des barbes de la noblesse française après que François Ier en ait lancé la mode) ; dans les deux cas, il porte un manteau (or, et frangé à Quilinen, et rouge à bords francs à Locronan) ; dans les deux cas  les manches bouffantes des bras laissent place aux manches à crevées des avant-bras ; dans les deux cas, les housseaux sont à taillades, (à rabats fendus à Quillinen, et couronnées de crevés bouffants à Locronan) ; bref, dans les deux cas, il y a un mélange surprenant des poncifs du vêtement et coiffure du "Juif" adoptés depuis le XVe siècle par les enlumineurs, et du costume du seigneur de la cour de François Ier, puisque ces taillades et ces crevés sont propres au règne de François Ier (voir son portrait par Clouet en 1530) et de Henri II (règne 1547-1559). C'est ce qui permet à Emmanuel Le Seac'h, après Debidour,  de dater les  Déplorations de Locronan de 1525 - 1530, et de les attribuer au sculpteur de la Conversion de saint Hubert de l'église de Cast, précisément par la reprise de ces détails vestimentaires.

Il paraît donc logique de dater également la Déploration de Quilinen, dans une fourchette large, de 1525-1550.

Quand au visage, les différences de style sont moins évidentes que pour les trois saints personnages entre Quilinen et Locronan, et Nicodème, comme Joseph d'Arimathie, conserve à Quilinen des traits de vieillard au regard vif, assez réaliste; Il y a donc un contraste délibéré de la part du sculpteur entre les deux pharisiens donc l'appartenance hébraïque est soulignée, et le groupe Jésus-Marie-Jean-Madeleine, réunis à la fois par le même bloc de bois et par la même métamorphose des visages, spiritualisés et défaits par la Mort.

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Déploration (kersantite polychrome, v.1525), chapelle du Penity, église de Locronan. Photographie lavieb-aile 2020.

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Déploration (kersantite polychrome, v.1525), chapelle du Penity, église de Locronan. Photographie lavieb-aile 2020.

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Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du  XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Détail : la chaussure.

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Déploration (bois polychrome, 2ème quart du  XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Déploration (bois polychrome, 2ème quart du XVIe siècle) de la chapelle de Quilinen en Landrévarzec. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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CONCLUSION.

Le rapprochement entre la Déploration de Quilinen et de celles de Locronan (deux sites seulement distants de 14 km) me semble suffisamment convaincant pour qu'on accepte l'idée de leur contemporanéité, et d'une influence réciproque. On peut aussi envisager l'hypothèse d'un modèle commun. 

Néanmoins, les spécificités des deux sculpteurs sont claires. L'idée d'une influence flamande semble solide pour l'œuvre de Quilinen.

Le style très particulier de l'artiste de Quilinen devrait pouvoir permettre de lui attribuer d'autres œuvres. Mais Emmanuelle Le Seac'h, qui a dressé le tableau et le catalogue des ateliers de sculpture sur pierre de Basse-Bretagne, n'a pas étudié cette œuvre, qui est en bois. Il reste donc devant nous du travail d'iconographie comparative et d'étude stylistique.

Si, au moins, cet article pouvait diffuser trois notions, ce ne serait pas si mal :

1. C'est une Déploration (et non une Descente de Croix, une Déposition ou une Mise au Tombeau).

2. C'est une œuvre de la deuxième quart du XVIe siècle.

3. Elle tisse avec les Déplorations de Locronan des rapports étroits.

Quatre ? C'est une œuvre splendide, et splendidement restaurée malgré mes réserves sur l'orientation de Nicodème.

Mais il est parfois moins difficile de connaître que de faire connaître.

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SOURCES ET LIENS.

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— ABGRALL (Jean-Marie) 1903, BDHA, Quimper page 75

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/4f196b88dd412e5e8404c70acf3860ca.pdf

ABGRALL (Jean-Marie) et PEYRON (Henri), 1917, Notice sur Landrévarzec, “ Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie 1917,” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon,  https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/items/show/249.

 

ABGRALL (Jean-Marie) En vélo autour de Quimper page 26.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k102119s/f27.image.r=quilinen

ABGRALL (Jean-Marie) BDHA 1901.

https://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/bdha/bdha1901.pdf

Anonyme, 1960, "Eglises et chapelles de la Région de Châteaulin", C 1960, p. 22, I 1961, Association Bretonne, Congrès de Châteaulin - juillet 1960 - T LXIX Bulletin du 88° congrès - Conférences et mémoires

 

— CASTEL (Yves-Pascal), LUBIN (Joël), 2014, Landrévarzec La chapelle Notre-Dame de Quilinen, Bulletin de la Société archéologique du Finistère, pages 133 à 154.

COUFFON (René), 1988,  http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/LANDREVA.pdf

Statues en bois polychrome : Descente de croix avec Joseph d'Arimathie et Nicodème, dans une niche, XVIè siècle

— DEBIDOUR (V.-H.°, 1953, La sculpture bretonne, étude d'iconographie religieuse populaire, Rennes.

Dossier Monuments historiques  Dossier IA29005115 réalisé en 1992

http://www.patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-de-quilinen-landrevarzec/a975043e-5991-4e0a-a464-ce66f82e8f58

POP-CULTURE.GOUV

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/memoire/AP29W02132

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29000426

 

MAUGUIN (Michel), 2016, Les armoiries de la chapelle de Quilinen alias Kilinenn en Landrévarzec, Bulletin SAF 

 

http://michel.mauguin.pagesperso-orange.fr/Les%20armoiries%20dans%20la%20chapelle%20de%20Quilinen.pdf

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30 juin 2020 2 30 /06 /juin /2020 11:14

La statue de sainte Anne éducatrice (pierre polychrome, 1548) de la chapelle de Sainte-Anne-la-Palud en Plonévez-Porzay, et autres sculptures.

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Voir sur cette chapelle :

Et sur le Pays du Porzay :

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PRÉSENTATION.

"Le nouvel édifice fut béni le 5 août 1866 par M, le chanoine Alexandre, délégué de Mgr l'évêque, Depuis lors il est resté tel quel sauf que son flanc gauche a été percé pour aménager l'élégant oratoire ·qui abrite désormais la statue vénérée. Fine dentelle de pierre; celui-ci a été édifié en 1903 par J-L. Le Naour, maître tailleur de pierres, sur les plans du chanoine Abgall. De très belles mosaïques l'ont enrichi récemment,

La statue vénérée en granit de Bretagne;. celle qui est, pour le pays, Santez Anna ar Palud ou Santez Anna goz, représente sainte Anne, d'après l'idée des vieilles peintures des premiers temps de l' Église : assise dans un fauteuil, grave et souriante à la fois." (J. Thomas)

La Vierge et sainte Anne sont couronnées depuis les cérémonies du couronnement de 1913, privilège obtenu par le très influent Henri Le Floch, recteur du Séminaire français à Rome : voir l'historique dans mon article sur Kerlaz.

Néanmoins, on peut préférer voir, comme moi,  les statues débarrassées de ces accessoires de quincaillerie, et de leur oratoire saturé de couleurs dans un fond de mosaïque qui occulte le chatoiement de la polychromie. Vous pouvez la découvrir sur cette photo sur Wikipédia (malgré la présence d'un collier et d'une croix moderne) :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Chapelle_Sainte-Anne-la-Palud#/media/Fichier:Sortie_de_la_statue_de_la_chapelle_avant_le_couronnement.jpg

Anne porte alors, en plus de la guimpe blanche qui cache sa gorge, un bonnet assez semblable à celui des portraits d'Anne de Bretagne au début du XVIe siècle, bien qu'il soit constitué d'un simple voile, "coqué" autour du visage et orné de rayures sur ses bords..

Le groupe serait en granite. Très lourd, il nécessite 20 porteurs lors des processions du Pardon.

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Statue de sainte Anne éducatrice, (pierre polychrome, 1548), chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Statue de sainte Anne éducatrice, (pierre polychrome, 1548), chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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La date de 1548 est portée par inscription à la base de la statue, à gauche.

Cela la place un siècle avant les statues de Roland Doré pour le calvaire. C'est alors la période d'activité, par exemple, de l'atelier des Prigent de Landerneau (1527-1577), après celle du Maître de Cast auteur vers 1525 de la Conversion de saint Hubert de Cast et des deux Déplorations de Locronan. Ou celle où a été produit le calvaire de Locmaria-Lan (vers 1527), celui de Notre-Dame du Traon en Plouguerneau (1511-1542), le Calvaire de Lanrivain (1548) et de Pestivien, ou le grand calvaire de Guehenno.

Néanmoins, cette œuvre n'est pas attribué à un atelier particulier.

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Statue de sainte Anne éducatrice, (pierre polychrome, 1548), chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Statue de sainte Anne éducatrice, (pierre polychrome, 1548), chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Sainte Anne est assise sur une cathèdre et la Vierge enfant se tient debout à sa droite, tenant dans ses deux mains un stylet pointant vers les lettres et lettrines d'un livre à la tranche dorée que lui présente sa mère.

La raideur des deux personnages et le caractère figé de leur visage, ou la forme monolithique en ogive qui les englobe sont atténués par les plis du manteau (presque une chape), qui s'ouvrent en une orbe autour du livre saint.

La riche polychromie date visiblement d'une restauration appuyée du XIXe siècle.

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Statue de sainte Anne éducatrice, (pierre polychrome, 1548), chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Statue de sainte Anne éducatrice, (pierre polychrome, 1548), chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Statue de sainte Anne éducatrice, (pierre polychrome, 1548), chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Statue de sainte Anne éducatrice, (pierre polychrome, 1548), chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Statue de sainte Anne éducatrice, (pierre polychrome, 1548), chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Statue de sainte Anne éducatrice, (pierre polychrome, 1548), chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Statue de sainte Anne éducatrice, (pierre polychrome, 1548), chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Statue de sainte Anne éducatrice, (pierre polychrome, 1548), chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Les statues entourant l'entrée dans l'enclos, coté sud.

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Saint Hervé, son loup  et son guide Guiharan.

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 Saint Hervé et son guide, (kersantite, XVIe siècle), chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Saint Hervé et son guide, (kersantite, XVIe siècle), chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Saint Even.

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Il n'est pas représenté en ermite tenant un bâton, comme à Kerlaz. Il n'est pas mitré, mais il tenait un objet (livre) dans la main gauche. Dans la main droite, il tient une sorte d'arme à manche en T. 
Son manteau, dont l'attache porte un médaillon, est orné d'orfrois sur le galon tandis que  la cote talaire est serrée par une ceinture à boucle et ardillon.

Le pan droit du manteau fait retour vers le poignet gauche.

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Saint Even (kersantite, XVIe siècle), chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Saint Even (kersantite, XVIe siècle), chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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Les gargouilles.

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Gargouilles de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Gargouilles de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Gargouilles de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Gargouilles de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Gargouilles de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Gargouilles de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Gargouilles de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Gargouilles de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Gargouilles de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Gargouilles de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Gargouilles de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Gargouilles de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Crossette de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Crossette de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Gargouilles de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

Gargouilles de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

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SOURCES ET LIENS.

BOSSUS (H) THOMAS (J.) 1935, Sainte-Anne-La-Palud (Brest)Photos Jos le Doaré

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/144a9dc886ae03a78004a6a7ebc5027b.pdf

— COUFFON (René), LE BARS, (Alfred) 1988, Notice sur Plonévez-Porzay, extrait de Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988. - 551 p.: ill.; 28 cm.

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/PLONEVPO.pdf

— COUFFON, René, 1961, L'évolution de la statuaire en Bretagne après la guerre de succession du Duché - In: Mémoires. Société d'Emulation des Côtes-du-Nord vol. 97 (1961) p. 1-16

— DILASSER ( Maurice), 1979, Un pays de Cornouaille: Locronan et sa région  

GARREC (Roger), Plonévez-Porzay, un territoire du pays glazik.

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/dee10b7e2354fd590df7de7d7ec877f7.pdf

 

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes. page 348

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

PÉRENNÈS (Henri), 1942, Sainte-Anne-La-Palud (Rennes)

 POUCHOUS (A.), 1894,  Monographie de la paroisse de Plonévez-Porzay B.S.A.F, deux parties.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207627h/f115.image

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207627h/f242.image

https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin_article/saf1894_0117_0141.html

 

—THOMAS (Jacques), 1946, Sainte-Anne-La-Palud, illustrations Jos le Doaré Librairie celtique Paris)

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/5d6fd75090d7beaa3c7a227eda7cc22b.pdf

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  • : Le blog de jean-yves cordier
  • : 1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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