Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart.
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Voir les œuvres de Roland Doré :
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Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix.
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Calvaire de la chapelle Saint-Côme de Saint-Nic.
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Les calvaires de Dirinon II. Le calvaire de la Croix-Rouge ou Beg-ar-Groaz (vers 1640).
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Le calvaire (Roland Doré, 1630) de la chapelle Saint-Claude à Plougastel.
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Saint-Ségal : le calvaire du bourg (vers 1550 et 1630, kersanton, atelier Prigent et Roland Doré).
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Le calvaire (Roland Doré, 1655) de la chapelle Saint-Vendal de Douarnenez (quartier de Pouldavid).
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Le calvaire (Roland Doré, 1655 ?) de la chapelle Saint-Vendal de Douarnenez : de nouvelles photos.
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La Déploration (kersanton, Roland Doré, milieu XVIIe siècle) de l'église Saint-Idunet de Châteaulin.
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Les sculptures de l'église de Bodilis : les Fonts baptismaux.
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La tendre main de l'ange et le sommeil éternel : les treize gisants du cloître de la cathédrale de Tréguier. (dont 3 gisants de Roland Doré)
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Le gisant de Jacques Barbier (kersanton, Roland Doré, 1638) au Musée du Léon de Lesneven .
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Le gisant (kersanton, 1638, Roland Doré) d'Auffray du Chastel en l'église de Landeleau.
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PRÉSENTATION.
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Senven-Léhart est un démembrement de l’ancienne paroisse primitive de Plésidy . Le nom de la localité est attesté sous la forme Saint Neven en 1543 : Senven-Léhart vient du breton Néven (vieux breton Numin) et de Léhart, nom du fief des seigneurs de Léhart, eux-mêmes juveigneurs de la maison d'Avaugour.
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Le calvaire de Senven-Léhart est un calvaire en granite et kersantite datant du milieu du XVIIe siècle. Il est classé monument historique depuis le 12 octobre 1964.
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Avec le calvaire de Senven-Léhart, Roland Doré réalise une œuvre importante sans renouer avec la tradition du grand calvaire monumental (Plougonven, Pleyben, Plougastel, ...) dont l'époque est révolue. "Il peut, avec ses 18 personnages, être qualifié de calvaire de taille moyenne" (Le Seac'h) ; on le comparera aux vestiges du calvaire de Plourin-lès-Morlaix, dont 15 statues sont conservées.
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Premières descriptions : deuxième moitié du XIXe et début du XXe.
— JOLLIVET (Benjamin ) 1856, Les Côtes-du-Nord: histoire et géographie, Page 221
https://www.google.fr/books/edition/Les_C%C3%B4tes_du_Nord/GvNAAAAAcAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=%22senven-l%C3%A9hart%22+calvaire&pg=PA221&printsec=frontcover
« On admire, dans le cimetière, un magnifique calvaire en pierre de Kersanton, sur lequel sont sculptés dix-huit ou vingt personnages d'une assez grande dimension. On a eu la malencontreuse idée de badigeonner de rouge ce calvaire, de telle sorte que vu à quelques pas seulement, il semble fait de bois peint, ce qui détruit évidemment tout l'intérêt qui s'attache à ce monument. Nous conseillons de le faire gratter par un ouvrier intelligent ; ce sera une opération peu coûteuse, dont la paroisse ne refusera certainement pas de faire les frais."
— Société archéologique et historique des Côtes-du-Nord, Saint-Brieuc · 1884, Mémoires de la Société archéologique et historique des Côtes du Nord.. - Page 48
https://www.google.fr/books/edition/M%C3%A9moires_de_la_Soci%C3%A9t%C3%A9_arch%C3%A9ologique/cVczcqmipTUC?hl=fr&gbpv=1&dq=%22senven-l%C3%A9hart%22+calvaire&pg=PA48&printsec=frontcover
"Trois croix entourés de vingt personnages dont deux à cheval"
— LE GOFFIC (Charles), 1902, L'Âme bretonne, Honoré Champion ed. tome I.
https://www.google.fr/books/edition/L_%C3%82me_bretonne_Tome_Ier/B4KrDgAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=%22+l%27un+des+chevaux+est+litt%C3%A9ralement+noy%C3%A9+...%22&pg=PA113&printsec=frontcover
"Ajoutons que le nombre des statues qui décorent le calvaire de Senven-Lehart est exactement de 12 et non de 18 ou 20, comme dit Jollivet. « Quant au badigeon dont il est question chez cet auteur, m'écrit M. l'abbé Le Febvre, les morsures du temps lui ont bien fait perdre de sa crudité... En 93, craignant pour leur calvaire, les habitants détachèrent Christ, larrons, chevaliers et statues et les enterrèrent dans un champ près de la chapelle. Le monument, quoique fort beau, ne porte que trop de traces de cet enlèvement . précipité: les deux chevaux et quatre des statues ne tiennent que par le ciment qui relie leurs parties brisées; l'un des chevaux est littéralement noyé jusqu'au ventre dans le ciment ".
— DESPORTES (P. ), 1914, Ma Bretagne: de la Rance au Douron - Page 72
"Après le calvaire de Lanrivain , le plus monumental des Côtes - du - Nord , il faut citer celui de Senven-Léhart que décorent une douzaine de personnages , dont deux statues équestres . En 1793 , les habitants enlevèrent eux - mêmes les statues de leur calvaire, pour les mettre à l'abri des démolisseurs. Mais il reste des traces malheureuses de cet de cet enlèvement trop hâté ."
— STANY-GAUTHIER (Joseph) 1950, Les calvaires bretons - Page 26.
"SENVEN - LÉHART Conçu suivant un parti différent , il présente un soubassement très simple avec trois croix aux fûts cylindriques portant d'intéressantes figures mais le morceau sculptural capital est la Pietà placée au pied du fût central. A la base des croix des larrons il y a, d'un côté la Madeleine, de l'autre une Sainte-Femme [sic]. Aux deux extrémités du socle se dressent les cavaliers."
https://www.google.fr/books/edition/Les_calvaires_bretons/9mk9AQAAIAAJ?hl=fr&gbpv=1&bsq=capital+est+la+Piet%C3%A0+plac%C3%A9e+au+pied+du+f%C3%BBt&dq=capital+est+la+Piet%C3%A0+plac%C3%A9e+au+pied+du+f%C3%BBt&printsec=frontcover
— La description la plus complète est celle des pages 212-214 d'Emmanuelle LE SEAC'H dans son ouvrage sur les sculpteurs en pierre de Basse-Bretagne paru en 2014, et illustré de plusieurs clichés détaillés.
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Décompte des 18 personnages.
Il est écrit partout, y compris dans les articles officiels, ou de référence (Le Seac'h) que le calvaire ne conserve que 11 , ou 12 (C. Le Goffic) statues contre 19 à l'origine. Mais personne ne cite la source de ce décompte initial ("Seules onze statues demeurent sur les dix-neuf qu'il comporte à l'origine. La disposition actuelle des personnages sculptés serait due à une reconstruction après la Révolution." Wikipedia). D'autre part, je compte aujourd'hui (juin 2022) 17 personnages. 13 sur la face ouest (ne pas oublier les deux anges) et quatre sur la face est. On peut ajouter un ange au calice agenouillé placé sous les pieds du Christ sur un culot sur la face occidentale du fût. Lors de ma visite, et donc sur mes clichés, le culot était vide, comme sur le cliché du site monumentum.fr. Mais il est décrit par Le Seac'h p. 212), et on le voit sur les CPA et autres documents photographiques récents dont celui de Le Seac'h. Si on compte ce personnage, cela porte le total à 18. Donc proche du chiffre donné par le premier descripteur, Jollivet, qui indiquait 18 à 20 personnages.
L'ange au calice, actuellement manquant, avait été scellé par un procédé sensible au gel et sa fixation n'était plus assuré : le maire de la commune, monsieur Gilbert Burlot, l'a placé en lieu sûr et le fera remettre en place avant la fin 2022 (communication personnelle).
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Reconstitution.
Ce calvaire adoptait-il jadis la composition, habituelle, d'un calvaire à un croisillon ( avec Marie et Jean de chaque côté) ou à deux croisillons (les deux cavaliers occupant le second) ? On peut objecter que, dans ce cas, les statues de la Vierge et de Jean seraient géminées respectivement à celle des saints Pierre et Yves.
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Commanditaire.
Le commanditaire pourrait être selon Le Seac'h (*) Maurice de Perrien de Crénan qui a érigé la chapelle de Léhart [celle de Saint-Tugdual en Pen Léhart ?] en église tréviale en 1614. La seigneurie de Léhart appartenait aux Nepvou, une branche lointaine des ascendants des Perrien, depuis 1565 environ.
(*)Le Noir de Tournemine (H.), Aperçu de l'histoire de Crénan, Saint-Brieuc 1911, réimp. Paris 2003 p. 250.
Pourquoi ne pas penser plutôt à Pierre de Perrien (1616-1670), son fils, seigneur de Léhart et marquis de Crénan ? Grand échanson du roi et maréchal de camp en 1649, gouverneur de la Bretagne, il épousa en 1644-1645 Madeleine du Bueil.
En effet, c'est probablement lui qui commanda à Roland Doré (après 1645) les quatre sculptures en kersanton conservées dans la cour du château de Trécesson à Campénéac, où le comte Henri de Pontbriant, descendant de la famille de Perrien de Crénéan les installa. Elles provenaient du parc du château de Crénan au Fœil près de Quintin. Les quatre statues en pied seraient celles de Pierre de Perrien et de son épouse, ainsi que de ses parents Maurice, et Anne d'Urvoy. Les visages aux pupilles creusées sont typiques du sculpteur, au même titre que les statues de ce calvaire.
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Le sculpteur.
Je ne reviens pas sur la biographie et le corpus des œuvres de Roland Doré, installé à Landerneau et actif de 1618 à 1663, puisque ce blog s'attache à en découvrir les sculptures si caractéristiques les unes après les autres et a déjà donné toutes ces précisions. J'ai l'habitude de le surnommer le Michel-Ange du kersanton, certes avec exagération mais pour souligner l'importance, dans l'art monumental de Bretagne, de celui qui, obtint le sculpteur royal, et a travaillé, uniquement en kersantite extrait en Rade de Brest, pour plus de 82 paroisses une centaine de croix et de calvaires, 54 apôtres et une kyrielle de statues de saints et de saintes.
Je renvoie à CASTEL et à LE SEAC'H.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Roland_Dor%C3%A9
Ici, seuls les personnages sont en kersantite, les fûts, leurs socles et le soubassement étant en granite.
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Présentation.
Édifié sur le placître de l'église paroissiale, le calvaire est constitué d'un massif en pierre de granite local avec un autel ou table d'offrande sur le côté ouest. Trois croix jaillissent de la plateforme, celles du Christ entouré des Larrons. Sur le socles au pied des fûts des Larrons, les statues de Jean et de la Vierge encadrent une Déploration adossée au fût central. Les deux cavaliers de la Passion (Longin et le Centenier) sont placés sur le dernier degré du soubassement.
"Les expressions des personnages varient, passant de la sérénité pour le Christ, à l'affliction pour les saintes Femmes, sans oublier la caricature grotesque pour le mauvais larron. Le sculpteur fait preuve ici d'un indéniable talent dans la représentation des sentiments humains.
Les traits fins des personnages et la maîtrise des drapés font de ce calvaire une œuvre majeure dans le catalogue du sculpteur." (Le Seac'h p.213)
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DESCRIPTION.
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— LE CÔTÉ OUEST.
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Sur la croix principale dont il manque le sommet (et le titulus INRI) depuis le XXe siècle (elle est intacte sur les CPA), le Christ est entouré de deux anges au calice, taillés dans le même bloc, ou du moins solidaire de celui-ci. Un autre ange au calice était posé plus bas sur la console du fût. L'ange à la droite du Christ tient deux calices, l'un pour le sang de la main droite, l'autre pour l'eau (aqua lateris) du flanc droit.
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Les croix des larrons en forme de tau encadrent le crucifié. Le Bon Larron, les bras liés à la traverse, regarde vers le centre du calvaire. Il est vêtu de chausses plissées et dont la braguette proéminente est dotée de deux ou trois languettes arrondies et de deux boutons ronds . Le Mauvais Larron, lié de la même façon, détourne le regard et tire la langue. Ses chausses sont à crevés (*), la braguette est à trois boutons. Tous les deux sont barbus et ont les cheveux longs, mais le Bon Larron porte une barbe peignée à moustache horizontale alors que le Mauvais Larron a une barbe Louis XIII ou Richelieu (moustache et barbichette pointue) portée vers 1635. L'une des jambes est fléchie, —mais moins que sur les calvaires du XVIe siècle — pour rappeler que selon les évangiles les soldats leur brisèrent les jambes pour mettre un terme à leur agonie.
(*) La mode des crevés est propre au XVIe siècle (François Ier, Henri II) et témoigne d'un anachronisme délibéré de la part du sculpteur et du maintien des traditions hérités des calvaires bretons des ateliers landernéens du XVIe siècle, celles des Prigent (1527-1577) et du Maître de Plougastel (1570-1621) notamment, mais aussi de l'atelier de Brasparts (fin XVe), de Saint-Thégonnec (1550-1610) et de Guimiliau (1575-1589).
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La statue de la Vierge est placée contre le fût du gibet du Bon Larron, et celle de Jean contre celui du Mauvais Larron. Entre eux, contre le fût de la croix, une Déploration à quatre personnages (le terme de "pietà" sera évité, et réservé à la Vierge portant le corps de son Fils, sans autre personnage) associe à Marie une Sainte Femme et Marie-Madeleine, selon le thème des "trois Marie".
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Le cavalier de notre gauche, devant la Vierge, tient en main droite le manche d'une lance, dont la hampe est perdue (mais son trou de fixation atteste de son existence). Il porte l'index de la main gauche sous sa paupière. C'est donc Longin, le cavalier et lancier de l'évangile Jean 19:34, promu centurion dans la tradition médiévale et qui transperça le flanc droit du Christ pour s'assurer de sa mort en faisant jaillir de la plèvre le liquide ("eau" mêlé de sang) d'un épanchement.
Selon la tradition, ce liquide, en s'écoulant le long de la lance ou par projection, vint atteindre l'œil du lancier, qu'il guérit d'un trouble de la vision (taie ?), métaphore de sa conversion à la foi chrétienne : il fut considéré comme un saint : voir Jean de Vignay, traduction (1348) de la Légende dorée de Jacques de Voragine chap. 50 :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84260044/f161.item
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Le cavalier à notre droite n'est pas Stéphaston, comme on le lit trop souvent, mais le Centurion converti, celui qui s'est écrié lors de la Passion Vere filius Dei erat iste, "vraiment celui-ci était le fils de Dieu", la première déclaration de foi cité par les évangiles après la mort du Christ Mt 27:54. On le trouve représenté, en symétrie de l'axe de la croix avec Longin, dans les enluminures et les verrières peintes de la Passion, avec souvent le visage et le doigt levé vers le Christ, et un phylactère qui cite ses paroles. Dans Marc ou Luc il s'écrie Vere hic homo justus erat :
Matthieu 27 :54 A la vue du tremblement de terre et de ce qui venait d'arriver, l’officier romain et ceux qui étaient avec lui pour garder Jésus furent saisis d'une grande frayeur et dirent: «Cet homme était vraiment le Fils de Dieu.» Centurio autem, et qui cum eo erant, custodientes Jesum, viso terraemotu, et his quae fiebant, timuerunt valde, dicentes: Vere Filius Dei erat iste. (Vulgata)
Luc 23 47 Le centenier, voyant ce qui était arrivé, glorifia Dieu, et dit: Certainement, cet homme était juste. Videns autem centurio quod factum fuerat, glorificavit Deum, dicens: Vere hic homo justus erat. (Vulgata).
Marc 15:39 : Le centenier, qui était en face de Jésus, voyant qu'il avait expiré de la sorte, dit: Assurément, cet homme était Fils de Dieu. Videns autem centurio, qui ex adverso stabat, quia sic clamans expirasset, ait: Vere hic homo Filius Dei erat.
Malgré la constance de cette figure du cavalier au phylactère qui l'identifie avec certitude, je ne parviens pas à lutter contre Stéphaston, que des auteurs éminents reconnaissent ici. Je pourrais produire les liens vers touts mes études des Passions du Finistère que je serai impuissant contre ce virulent virus, ce mème qui contamine les mémoires, les livres et la toile.
Un seul exemple : sur le calvaire monumental de Plougonven (Prigent), les mots vere filius dei erat sont sculptés sur le côté gauche du cavalier.
Je clame en vain dans le désert. Seule une projection divine saurait laver les yeux des savants prompts à reproduire les dires de leurs pairs.
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Notre cavalier est bien un officier : son armure et son manteau en atteste. Mais, et c'est là encore une tradition iconographique médiévale très établie, des détails suggèrent qu'il ne s'agit pas d'un militaire romain, mais d'un soldat Juif : son scapulaire, mais surtout sa barbe et ses cheveux longs, et plus encore son turban (détail qui, en iconographie de l'époque, indique aux contemporains une origine orientale) sur un chapeau vaguement conique, mais bien différent d'un casque. Il associe les traits d'un centurion et ceux d'un grand prêtre.
Le texte grec, donc originel, utilise le terme hekatontarches, "chef d'une centaine", un officier romain, un centurion. Il n'y a pas d'ambiguïté dans le texte évangélique sur l'appartenance de cet officier à l'armée romaine.
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Les pièces de harnachement des chevaux sont rendus avec un goût moins prononcé pour ces détails que sous le burin des Prigent. L'extrémité de la queue des chevaux est tressée.
Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
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Le Christ sur la croix.
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Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
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Les anges hématophores.
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Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
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Le bon Larron .
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Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
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Le Mauvais Larron .
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Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
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La Vierge au calvaire .
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Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
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Saint Jean au calvaire.
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Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
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Longin tenant sa lance et portant son index sous l'œil gauche.
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Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
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Le Centenier convaincu de la divinité du Christ.
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Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
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La Déploration à quatre personnages.
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Voir les Déplorations de Bretagne (classé par ordre chronologique approximatif) :
- Le calvaire de l'église de Guengat.
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La Déploration du calvaire (granite, Maître de Quilinen, vers 1500) de l'église de Motreff.
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Le calvaire (kersanton, vers 1500, Maître de Brasparts) de l'enclos paroissial de Brasparts.
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Le retable de la Déploration (1517) de l'église de Pencran (29). Onze personnages.
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L'église Saint-Nicaise à Saint-Nic III. La Déploration en kersanton polychrome par les frères Prigent (1527-1577). Cinq personnages.
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La Déploration (Grès arkosique , Maître de Laz, vers 1527) du calvaire de Saint-Hernin.
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La Déploration à six personnages (chêne polychrome, XVIe siècle) de l'église de Lampaul-Guimiliau.
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L'église de Ploéven, la Déploration (pierre polychrome, 1547 ).
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Les sculptures de l'église de Bodilis : le retable de la Déploration. Neuf personnages.
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La Déploration (kersanton, Maître de Saint-Thégonnec, vers 1610) du calvaire de Saint-Thégonnec.
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La Déploration (kersanton, Roland Doré, milieu XVIIe siècle) de l'église Saint-Idunet de Châteaulin.
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De Roland Doré, on retiendra la Déploration, bien différente, du calvaire de Brennilis, et celle, plus proche, de l'église de Châteaulin (avec saint Jean et Marie-Madeleine). Ses Vierges de Pitié (ou pietà) sont plus fréquentes, à Cast, Sainte-Anne-la-Palud, Saint-Claude en Plougastel, Plourin-lès-Morlaix.
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Ici, la construction générale est plus proche d'un trapèze que d'un triangle, et le Christ est presque allongé, le tronc cambré sur le chevalet du genou droit de Marie. Les deux bras forment avec le corps une croix. La Sainte Femme soutient la tête et le bras gauche, la Vierge a les mains croisées, et Marie-Madeleine, qui tient le flacon d'aromates de l'embaumement, a la tête baissée vers les pieds de son Maître (Rabouni) : on sait le lien privilégié qu'elle a, dans les évangiles ou la tradition iconographique, avec les pieds du Christ.
Les visages (surtout les deux premiers) sont figés, inexpressifs, intériorisés : le groupe est comme plongé dans le silence du chagrin inexprimable.
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Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
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Une Sainte Femme (Marie Salomé ou Marie Cleophas).
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Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
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La Vierge Marie.
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Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
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Marie-Madeleine.
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Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
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Le Christ.
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Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
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II. LE CÔTÉ EST.
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Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
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Saint Yves, le livre-ceinture et le signe d'argumentation juridique.
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a. Le costume.
Saint Yves porte la "barrette" ou bonnet carré (de recteur ou de docteur), le camail dont la capuche est rabattue, et le surplis au dessus de la cotte talaire.
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b. Le livre-ceinture.
Un livre (l'ouvrage de droit canon, condensé des Décrétales, qu'il doit posséder comme Official, c'est à dire comme juges aux affaires ecclésiastiques du diocèse de Tréguier) est suspendu à son poignet droit) car il est enveloppé dans un étui de transport dont il est relié, et suspendu par un lien s'achevant par une boule.
Cet accessoire est désigné aujourd'hui en histoire de l'art sous le terme de "livre ceinture".
Voir mes commentaires sur celui-ci ici :https://www.lavieb-aile.com/2020/07/le-calvaire-de-motreff.html
On trouve aussi ce livre-ceinture parfois sur les statues de saint Jean (Mellac, Motreff, Quilinen), sur les figures des apôtres (saint Philippe sur le Calendrier des Bergers 1498), et, porté par Yves, sur le calvaire de Pencran, sur celui de Saint-Thégonnec et sur des vestiges d'un calvaire de Guipavas. Entre autre.
On le trouve également, sculpté par Roland Doré, sur le calvaire de Plourin-lès-Morlaix.
Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix.
Sur le calvaire de Saint-Thégonnec :
https://www.lavieb-aile.com/2021/03/le-calvaire-de-saint-thegonnec.ii-les-croix.html
c. Le geste de l'argumentation.
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Yves de Kermartin pose la pulpe de l'index sur celle du pouce, geste précis, qui est repris dans de nombreuses représentations du saint, si bien qu'il devient un véritable attribut, le symbole de ses compétences dans la défense juridique et de sa maîtrise de la rhétorique et de l'éloquence.
— Saint Yves et le geste de l'argumentation :
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La chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal : l'Arc de triomphe.
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La bannière Le Minor de la paroisse "Saint-Yves de la côte sauvage".
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Le jubé de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice (29).II. La clôture de chœur.
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La statue de saint Yves sur le calvaire de saint Exupère à Dinéault.
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La verrière des saints Pierre, Yves et Barbe à Pont-Audemer.
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Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix.
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Roland Doré a représenté saint Yves sur les calvaires d'Irvillac (Coatnan), de la chapelle Saint-Claude à Plougastel, de Plourin-lès-Morlaix et de Bodeniry à Saint-Thégonnec. La statue de la chapelle Saint-Claude (v.1630) est très proche de celle-ci, mais les pouvoirs publics y laissent prospérer les lichens.
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Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
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Vue sur le positionnement de la pulpe de l'index sur celle du pouce.
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Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
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Gros plan sur les iris aux pupilles creusées.
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Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
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Un roi couronné tenant la main de justice. Saint Louis ? Un saint roi breton (Mélar, Judicaël ou Salomon)?
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Il est impossible de départager les tenants des différentes hypothèses face à ce roi, couronné, tenant la main de justice et vêtu d'une armure et d'une cape.
On se souvient, en admirant la précision avec laquelle sont détaillées les pièces des jambières, que Roland Doré excelle aussi dans l'art funéraire des gisants. Les plaques articulées superposées et rivetées des cuissots, genouillères, grèves et solerets (à bouts ronds) est remarquable.
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Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
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Le Christ de dérision (Ecce Homo).
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Le Christ, dont les soldats se moquent d'une prétention à être "roi des Juifs" a les poignets liés devant la poitrine, la main gauche tient le roseau dont les bourreaux l'ont affublé en guise de sceptre, et on lui fait porter, sur le corps ensanglanté par la flagellation, un manteau "royal" tandis qu'on l'a couronné d'épines. Les pieds nus témoignent de son dénuement. C'est dans cette tenue que, selon Jean 16:5, Pilate l'a présenté au peuple en s'écriant Ecce Homo, "Voici l'homme!".
Il est très fréquent de voir, sur les calvaires bretons, une Vierge de Pitié (ou une Déploration) placée du côté ouest, et en correspondance du côté est, un Christ aux liens, ou un Ecce Homo.
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Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
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Saint Pierre tenant sa clef et le livre (Acte des Apôtres).
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Saint Pierre se reconnaît à sa clef, mais aussi à son "toupet", touffe de cheveux isolés sur la calvitie frontale, que les sculpteurs n'omettent jamais de figurer. Comme tous les apôtres (Roland Doré en a sculpté un grand nombre aux porches des églises), il est barbu (seul Jean est imberbe), il tient un livre, ses pieds sont nus, et il porte une robe boutonnée de boutons ronds.
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Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.
ANNEXE
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ROLAND DORÉ ET SES 50 CALVAIRES.
Le sculpteur landernéen dont l'atelier de taille du kersanton est le plus renommé du XVIIe siècle a travaillé pour 82 paroisses (Finistère, Côtes d'Armor) essentiellement pour la sculpture religieuse (et 9 gisants). Il a réalisé les séries d'apôtres de 4 églises, partiellement de 4 autres et quantité de statues isolées. Selon E. Le Seac'h, il a réalisé 97 croix, calvaires ou vestiges dont 21 croix, 50 calvaires, 26 vestiges. Seuls 12 croix et 15 calvaires sont encore complets. 41 croix et calvaires sont datés, entre 1618 à Penmarc'h et 1662 à Saint-Thégonnec.
Voici une liste de 75 croix et calvaires (en gras : décrits dans ce blog)
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Brennilis : croix de calvaire du cimetière (vers 1625) . Ange, Crucifix, Pietà,
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Briec de l'Odet, Croix de la chapelle de Trolez (Seul le crucifix est de Roland Doré)
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Cast, calvaire de l'église Saint-Jérôme : (1660), GLINEC, recteur, Jacob CROISSANT, fabricien. Vierge, Madeleine, crucifix, Jean, saint au livre.
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Châteaulin, calvaire (1639) de la chapelle de Kerluan : Vierge, crucifix, Jean (et sur le fût saint Sébastien et saint Roch, hors atelier).
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Cléden-Cap-Sizun : calvaire (1630) de la chapelle Saint-They. Vierge, Jacques le Majeur en haut du fût .
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Cleder, croix de Kerzuoc'h (1625), Messire PRISER, procureur
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Commana : calvaire du cimetière (1624), signé. Vierge/saint Hervé et son guide ; crucifix ; moine au livre ; Jean/moine, écu martelé
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Crozon, presbytère, vestige de calvaire, saint Pierre.
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Dinéault, calvaire (1648 et 1650), A. LE BUILLER, L. GARO fabriciens. Crucifix, Christ aux liens.
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Dirinon, calvaire de la Croix-Rouge, Jean/saint Roch ; crucifix, Vierge/Sébastien
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Douarnenez, calvaire de la chapelle Saint-Vendal (1655), GAVRANT, recteur de Pouldregat, I. LE BIAN. Vierge/Corentin ; crucifix ; Vierge à l'enfant/Jean ; évêque
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Douarnenez-Tréboul, vestige de calvaire, Jean/Corentin, Vierge/Nicolas
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Esquibien : calvaire de Landrevet Jean/ saint indéterminé ; crucifix /Vierge à l'Enfant ; Pierre/Vierge
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Le Folgoët, croix du Champ de Foire. Crucifix
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Guiclan, croix de Kerizamel
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Guiclan, calvaire de Kerlaviou (1622)
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Guiclan, calvaire de Pen-ar-Feuteun (1642), [Jean/Yves par Yan Larhantec 1889] ; crucifix ; Vierge/Catherine.
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Hanvec : croix de la forêt du Cranou (1627), vestige. Il appartenait à la chapelle Saint-Conval mais il ne subsiste que le fût portant l'inscription : « R. Dore : ma : faict : 1627 ».
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Hanvec, Croas-ar-Huré (1621-1622) M. MICHEL, P. BRIS CVRE. Crucifix, écu au calice, anges à phylactères.
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Hanvec, calvaire de Quillafel (1638), NICOLAS JACQUES, prêtre
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Hanvec, croix de Lanvoy ; seul le crucifix /Vierge à l'enfant est de Roland Doré
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L'Hôpital-Camfrout, Croix du Run (1627), Crucifix/Vierge à l'Enfant
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L'Hôpital-Camfrout, Calvaire du Troan, vestiges : anges au calice
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Irvillac : calvaire (1644) avec deux bras courbes situé devant la chapelle Notre-Dame-de-Lorette au lieu-dit Coatnan. Larrons, Vierge/Yves ; Jean/Pierre
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Irvillac, calvaire de Clénunan (1640), Messire Jean LIDOU.
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Irvillac, calvaire (1628) de la chapelle de Locmélar : Jean/Pierre ; Vierge/évêque
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Kersaint-Plabennec, calvaire de Laven , crucifix. (En complément du travail du maître de Plougastel qui a réalisé les couples Vierge/Yves ; Jean/Etienne).
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Lampaul-Guimiliau, calvaire (1621) de Cosquer-Bihan dit Croaz-Kernevez : crucifix/Vierge à l'enfant.
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Lampaul-Guimiliau, calvaire de Kerjaffrès (1626), Mathieu LIVINEC fabricien, Y. KERBRAT, fabricien
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Lannilis, calvaire de Kerosven. Vierge ; crucifix/Jean-Baptiste, Jean
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Lantic, calvaire de l'église Notre-Dame-de-la-Cour. Crucifix/Vierge à l'enfant. Armoiries des Rosmadec et Gouarlot.
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Loc-Éguiner-Saint-Thégonnec, calvaire du cimetière, crucifix (en complément du travail du Maître de Plougastel :Vierge/sainte Femme Pietà/Madeleine ;
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Logonna-Daoulas, Croix de Cléménéhy (?), SALOMON PIERRES DE PORS AN . Crucifix/Vierge à l'enfant.
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Logonna-Daoulas, calvaire de Rulivet. Crucifix. [Saint Nicodème sur le fût, saint Jean, blason des Rosmorduc, hors atelier.]
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Loqueffret, calvaire de Bilirit (1625), Y. et Louis BELERIT, fraires. Crucifix/Vierge à l'Enfant ; [et Yves ; Geneviève ; Edern, hors atelier].
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La Martyre, vestige (fût) du calvaire de Kerlavarec (?), Béatrice CABOUN.
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Penmarc'h, croix de Lescors (1618), crucifix.
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Plabennec, calvaire de Scaven, crucifix.
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Pleyber-Christ, calvaire de Kervern (1647), Yvon INISAN et Marie MADEC. Vierge/Marguerite
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Ploéven, chapelle Saint-Nicodème : calvaire (1667) Messire S.H. MARTIN, recteur Yves QUEMENEUR, fabricien. Vierge/évêque ; Jean/Pierre
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Plogonnec : calvaire (1644) de la chapelle Saint-Pierre. Vierge/Paul ; Jean/Pierre
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Plogonnec : calvaire (1641) de la chapelle Seznec, Guillaume TOULGUENGAT, recteur de 1624 à 1642, René SEZNEC, recteur de 1643 à 1697.
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Plomodiern calvaire de la chapelle Sainte-Marie-du Ménez-Hom, tête de la Vierge de la Pietà et Vierge à l'Enfant, tout le reste étant hors atelier.
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Plonévez-Porzay : calvaire de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud [1630-1656], Guillaume VERGOZ, recteur de 1630 à 1656, lucas BERNARD, fabricien ? Vierge/Pierre, Crucifix/Pietà ; Jean/Jacques
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Ploubazlanec, calvaire de l'ancienne chapelle de Loguivy-de-la-Mer. Vierge et Jean
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Ploudiry, calvaire (1633) de l'église : Crucifix et Marie-Madeleine
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Plougastel-Daoulas, Le Passage, calvaire (1622), Jean GUIGORUS, fabricien. François d'Assise/Vierge ; crucifix/Pietà ; évêque/Jean.
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Plougastel-Daoulas, calvaire (v.1630) de la chapelle Saint-Claude. Vierge/Yves, Pietà ; Jean/Pierre
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Plougastel-Daoulas, calvaire (1654) de la chapelle Saint-Guénolé. Vierge/Guénolé, crucifix/Vierge à l'Enfant ; Jean/Pierre
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Plougastel-Daoulas, calvaire (1639) du Tinduff : Le Seac'h p. 228. n. 78 et 79.
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Ploumilliau (22), calvaire (1622) de Coz-Douar. Crucifix/Vierge à l'Enfant.
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Plounéour-Ménez : le calvaire (1641) de l'église . Vierge/Pierre et Jean/Paul.
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Plounéour-Ménez : croix de Kersimonnet. Vierge à l'Enfant
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Plourin-les-Morlaix Vestiges d'un calvaire sur le mur de l'enclos. 15 personnages dont Yves, Marie-Madeleine, les 4 évangélistes, saint Grégoire, une Piétà et une Fuite en Égypte
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Port-Launay, calvaire (1651) de Lanvaïdic. Crucifix, culots vides.
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Poullan-sur-Mer, calvaire (1640) de Kervignac vestiges
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La Roche-Maurice, croix (1625) de Penmarc'h. Crucifix, macles des Rohan.
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Rosnoën : calvaire (1648) de l'église Pierre/évêque ; Crucifix/Vierge à l'Enfant (hors atelier) ; Paul/évêque
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Saint-Nic, calvaire de la chapelle Saint-Côme : crucifix.
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Saint-Nic, calvaire de l'église Vierge/diacre ?; Crucifix ; Jean/diacre ?
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Saint-Renan, croix de Quillimerrien ( ?), ADENOR AR COR et IVET AR COR, Vierge
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Saint-Sauveur : croix de Kerbouzard Crucifix.
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Saint-Ségal, calvaire du bourg : Vierge, Marie-Madeleine et Jean sur le socle
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Saint-Servais, calvaire de l'église. Crucifix/Christ aux liens.
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Saint-Servais, croix (1640) de Bréties dite Croas-Vossoc. Crucifix.
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Saint-Thégonnec, grand calvaire de l'enclos paroissial ; Christ aux outrages
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Saint-Thégonnec, calvaire de Bodéniry (1632), Anna BREST et Jean GUILLERM. Vierge/François d'Assise ; Jean/Yves
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Saint-Thégonnec, croix du Broustou (1662); Crucifix
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Saint-Thégonnec, croix de Coslen. Crucifix/Saint Joseph et l'Enfant
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Saint-Thégonnec, croix de Hellin, 1638, Crucifix / Vierge à l'Enfant écu sur le nœud lion et calice
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Saint-Thégonnec, croix (1629) de Pennalan. Crucifix/Vierge , écu au calice et M.H.C.P.
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Saint-Thégonnec, croix du Keff, Vierge à l'Enfant de la niche.
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Saint-Thégonnec, croix (1647) de Pennavern. Crucifix/Vierge à l'Enfant, écu avec fasces des Chastel en alliance avec des armoiries indéterminées.
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Saint-Urbain : calvaire du Quinquis. Crucifix
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Senven-Léhart : calvaire près de l'église Notre-Dame de Senven. 18 personnages.
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Trézilidé, calvaire de l'église. Bon Larron, Pierre, Pietà, Mauvais Larron.
Mais aussi : Dinéault, croix de Ty-ar-Névez
http://www.lavieb-aile.com/2019/05/le-calvaire-de-ty-ar-nevez-ou-croaz-moudennou-a-dineault.html
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STYLISTIQUE DE ROLAND DORÉ (d'après E. Le Seac'h)
Voir aussi infra Y.-C. Castel.
Roland Doré a sculpté uniquement dans le kersanton. Son style dépouillé, facilement reconnaissable et proche de l'épure, a contribué à établir sa réputation. Il se distingue par son souci de replacer la réalité des formes dans l'espace en allant à l'essentiel. Sa virtuosité à sculpter les visages doux de ses Vierges ou à donner un tempérament à ses œuvres profanes en fait un sculpteur d'exception. Il a débuté comme compagnon dans l'atelier du Maître de Plougastel (1585-1617) puis a entrepris une carrière prolifique à Landerneau.
— Le Christ :
Les représentations du Crucifié sont caractérisés par des corps allongés, aux longs bras noueux et aux torses presque rectangulaires avec les muscles de l'abdomen en forme de poire. Les veines du cou sont saillantes. Les Christ penchent la tête du coté droit, les yeux clos. Leurs pagnes plats sont noués sur le coté gauche. Les visages sont presque émaciés, les joues creuses mangées par une barbe et une moustache aux mèches fines. Les crucifix courts dont le canon est à cinq têtes se différencient des crucifix longs à sept têtes (Y-P. Castel).
La couronne d'épines est caractéristique, aux deux brins entrelacés en forme de carré.
— Les Vierges à l'Enfant : elles portent leur enfant sur le bras gauche, la main droite tenant une pomme. Elles ont le visage poupin , les yeux en amande au sillon palpébral bien dessiné. et arborent le fin sourire « doréen ».
— Les personnages de Roland Doré se reconnaissent aussi à leurs yeux dont l' amande presque losangique est soulignée d'un trait creux et aux pupilles creusées. Les visages sont ronds au dessus d'un étage inférieur triangulaire à petit menton rond. La bouche, très caractéristique, est fine, figée en demi-sourire énigmatique, avec des commissures creusées en fossettes.
— Saint Jean accompagne la Vierge sur les croix et calvaires. Sa gestuelle varie peu : les deux mains posées sur la poitrine, (Seznec à Plogonnec, N.D de Kerluan à Châteaulin, Commana, Saint-Nicodème à Ploéven (1637), Tinduff à Plougastel, Saint-Vendal à Douarnenez) ou simplement une seule main, l'autre étant cachée sous sa tunique (Sainte-Anne-la-Palud à Plonévez-Porzay). Plus rarement, il serre le pan de sa tunique et appuie un livre fermé contre sa poitrine (Coatnan à Irvillac) . Parfois il joint les mains, les doigts entrelacés (Plogonnec) ou il tient un livre dans le creux formé par sa main gauche (Cast, 1660). Sa physionomie est partout similaire. Le seul changement appréciable se voit dans sa chevelure lisse (Seznec ou Saint-Pierre à Plogonnec, Commana, Tinduff à Plougastel, à l'ouest de l'église de Plounéour-Ménez en 1641) ou bouclée (Saint-Nicodème à Ploéven en 1637, Coatnan à Irvillac en 1644, Saint-Vendal à Douarnenez (1655) , Sainte-Anne-la-Palud à Ploénevz-Porzay, Saint-Nic, Cast) comme sur les gisants mais d'une manière aléatoire sans que l'on puisse repérer une évolution chronologique.
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SOURCES ET LIENS.
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— CASTEL (Yves-Pascal), 1983, La floraison des croix et calvaires dans le Léon sous l'influence de Mgr Roland de Neufville (1562-1613), Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest Année 1983 90-2 pp. 311-319
https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1983_num_90_2_3130
— CASTEL (Yves-Pascal), 1985, Roland Doré, sculpteur du roi en Bretagne et architecte (première moitié du XVIIè siècle) , Bulletin de la Société archéologique du Finistère, Pages 97 à 156.
— CASTEL (Yves-Pascal), 1996, Du nouveau sur Roland Doré
http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/52e804fd7d01573ff17156ea10bcef19.jpg
— COUFFON, René, 1961, L'évolution de la statuaire en Bretagne après la guerre de succession du Duché - In: Mémoires. Société d'Emulation des Côtes-du-Nord vol. 97 (1961) p. 1-16
— CASTEL in DANIEL, (Françoise), 1988, Roland Doré et les enclos paroissiaux : [exposition, Morlaix, Musée des Jacobins, juillet 1988] / [exposition conçue et réalisée par Françoise Daniel] Jacobins, juillet 1988] 1 vol. (56 p.) : ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. ; 30 cm D'après les travaux d'Yves-Pascal CASTEL .
http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_233/roland__dore__et__les_enclos__paroissiaux.pdf
"Doré s'est forgé un style si reconnaissable que certains amateurs se refusent à y déceler ces variations, subtiles mais réelles, qui font d'un simple praticien un artiste véritable qui s'attache à renouveler sa manière.
Les anatomies des personnages se cachent sous des étoffes lourdes, les mains sont stylisées, les pieds nus dépassant la tombée des plis des tuniques se réduisent à un rang de billes inégales... Tout cela pourrait faire illusion sur le talent de l'artiste encore que nous le verrons, on repère des exceptions.
Mais il y a les visages !
Fronts bombés, lisses ou creusés de rides, selon l'âge ou le sexe des personnages, ligne des arcades sourcilières larges et franches, pommettes pleines et arrondies, un visage de Doré se reconnaît presque toujours.
Les yeux, où se réfugient la manière et les intentions de l'artiste, tout comme ses manies et ses tics, sont particulièrement typés. Les paupières en amande ont le sillon palpébral toujours indiqué. En ceci, Doré se démarque franchement du maître du calvaire de Plougastel-Daoulas, qui , supprimant tout sillon, donne toute l'importance au globe oculaire. Au contraire, dans une option naturaliste
, Doré concentre l'intérêt sur l'iris. Il marque la pupille d'un creux expressif, dont la direction invite le regard de l'observateur à une mobilité qui participe à la vie de ces faces minérales.
Le sillon naso-labial est creusé, plus ou moins, s'articulant sur des lèvres relativement fines.
L'étonnant, dans ce traitement des visages, est qu'il contraste, mis à part les traits incisifs des chevelures et des barbes, avec l'agencement des drapés des vêtements et de leurs plis.
Des étoffes opaques qui masquent les corps, nous l'avons dit, dissimulant les anatomies, en quoi Doré s'engage dans un hiératisme qui l'éloigne du style de l'époque dans laquelle il s'insère. Encore que certaines grandes pièces, telle la Vierge de l'Annonciation de Saint-Thégonnec, invitent à tempérer ce jugement.
Les drapés, calmes et amples, se déploient en pans sculpturaux soulignant la majesté des volumes, tels ceux de la Madeleine du groupe de Notre-Dame-de Pitié si fascinant de Senven-Lehart.
Si les drapés sont stylisés, l'origine de leurs plis n'en demeure pas moins naturelle, structurant, en les animant tout à la fois, les silhouettes. Les plis, formés sur des étoffes épaisses et fermes, captent avec vigueur les ombres d'une sculpture destinée à vivre en plein vent, plus qu'à habiller des corps qui se font oublier.
Plis en becs caractéristiques sur les flancs des blocs sculptés. Plis en volutes, simples ou composés, aux lisières latérales. Plis en volutes simples à queue d'aronde, à étages et bouillonnants dans les pans des manteaux rebrassés. Plis couchés et repassés se chevauchant les uns les autres. Plis en accordéon, sur les manches ajustées. Plis en éventail sur les bras qui portent le manteau."
— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.
— AUTRES LIENS (Clichés)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Calvaire_de_Senven-L%C3%A9hart
https://www.bretagneweb.com/photos-22/22-senvenlehart.htm
http://www.infobretagne.com/senven-lehart.htm
https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00089662
https://famille-madore.fr/guillaumefol/senven.php
https://monumentum.fr/calvaire-pa00089662.html
https://www.paroissespaysdeguingamp.catholique.fr/blog/2022/04/05/le-calvaire-de-senven-lehart/