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14 juillet 2022 4 14 /07 /juillet /2022 18:11

L'acrobate inconvenant et sa femme, le dragon et le jeune homme, (granite, XVIe) sous le porche de l'église du Juch.

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Voir :
 

 

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Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

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Le pignon du porche sud, en grand appareillage,  s'appuie sur un contrefort oblique à gauche tandis qu'il se poursuit sans rupture à droite par la lucarne de la deuxième chapelle. Ses angles supérieurs sont dotées de deux crossettes non figurés. Le gable (refait ?) est droit, sans crochet, avec une croix au sommet.

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Le porche proprement dit est ogival à cinq ou six rangs de colonnes à chapiteaux sur les piédroits, les colonnettes internes se poursuivant par des moulures tandis que la colonne externe se poursuit , au dessus, d'une part par  l'accolade à deux crochets d'acanthe et un fleuron, et d'autre part par deux pinacles prismatiques.

Un faux gable, part des pinacles mais est tronqué et s'interrompt pour encadrer d'une part le cadran solaire de 1652 et d'autre part une pierre rectangulaire, qui portait peut-être jadis une inscription (??).

Une particularité stylistique de l'atelier suscité par Quimper et Pont-Croix est la façon dont l'accolade se poursuit extérieurement comme un faux gable, en croisant les pinacles, avant de s'appuyer sur deux lions, dont la tête a été brisée. J'ai rencontré cette particularité en Cap Sizun (Primelin, Plogoff, Esquibien) mais dans ces cas, c'est le gable supérieur qui vient croiser le pinacle, et il s'achève par deux anges tenant des phylactères.

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Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

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À l'intérieur du porche, la voûte est structurée par huit nervures dont la clef porte le blason en bannière (en forme de rectangle et non d'écu) sculpté du lion des seigneurs du Juch dont les armoiries sont d'azur au lion d'argent armé et lampassé de gueules . La voûte était certainement  jadis peinte, tout comme ce blason.

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La porte est en anse de panier, avec trois colonnettes et chapiteaux, puis moulures, arc en accolade portant crochets et fleuron, et enfin pinacles à décor gothique de gables aigus et bourgeons. Du classique.

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Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

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La tête de jeune homme au centre de l'accolade.

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L'aisselle de l'accolade renferme une tête qui nous est familière, puisque nous la trouvons aussi, entre autre, au même emplacement du porche de Guengat, et reprise dans les sablières sud de Guengat, encadrée par deux dragons. Je vous renvoie aux bons auteurs :

 

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On devine des traces de polychromie ocre rouge.

Il est certes remarquable par son bonnet crânement posé de travers, et par les masses en chou-fleur de sa chevelure, mais on ne sera pas insensible au charme de son sourire.

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Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

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Le dragon à gauche de l'entrée.

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En général, le visiteur, s'il n'a pas déjà pénétré dans le sanctuaire, va remarquer le dragon qui orne le côté gauche de la porte.

Remarquera-t-il son aile nervurée ? Ses oreilles ? Sa queue hérissée d'épines en éventail ? La façon dont il lèche  une tête ou un autre élément difficile à identifier ?

Il fait avoir vu beaucoup de dragons sur les crossettes et surtout sur les sablières pour savoir combien il est fréquent que les dragons, tous porteurs d'ailes de chiroptères, aient l'extrémité de la queue dotée d'une tête. 

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Mais en réalité la queue se prolonge en épingle à cheveux, et il peut s'agir aussi du motif du monstre tenant dans sa gueule la tête d'un pauvre humain, en mise en garde des fidèles. Dans mon expérience, ce sont plutôt des lions qui ont, sur les crossettes, ce rôle.

Ou encore une autre partie anatomique du dit dragon.

Il faut savoir éclairer la sculpture, confronter les points de vue, modifier plusieurs fois l'éclairage, changer les angles de prises de vue, puis prendre le risque d'un schéma faisant la synthèse de ses découvertes.

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Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

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L'acrobate inconvenant et sa femme à droite de la porte d'entrée.

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Le groupe sculpté sur le côté droit ne livre pas non plus tous ses secrets et c'est très bien comme cela, car la plupart des visiteurs pensent sans doute à deux anges soucieux de l'édification de leurs âmes.

Celui qui prolonge son examen reconnaît ici la figure de l'acrobate contorsionniste, qui empoigne ses chevilles et place ses pieds derrière sa tête.

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Un éclairage orienté, (d'aucuns diraient : mal orienté) montre entre les jambes un trou incontestable : ce saltimbanque est nu. On peut être contorsionniste et montrer ses fesses, et Bernard Rio, dans son ouvrage très spécialisé Le Cul bénit, en propose deux ou trois exemples qui complètent ma propre liste.

 

Mais si le sujet est habituel, il occupe le plus souvent les emplacements marginaux ou de transition que sont les sablières et abouts de poinçons des charpentes, ou les crossettes de pierre, toujours assez loin des regards. Ou bien les miséricordes des stalles, que personne ne vous demande de soulever.

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Ici, il siège sous un porche, seuil du sanctuaire, lieu de prédilection des statues des apôtres, du Christ et de la Vierge ; qui plus est, du côté droit.

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Mais le plus surprenant est ceci : depuis que je rencontre ce turlupin, il s'est toujours affiché comme un célibataire, un noceur, un esprit libre dégagé des liens pourtant sacrés du mariage.

Mais non, voici qu'il me présente sa femme, ou bien est-ce peut-être elle qui chaperonne notre drôle et veille à sa conduite. Car elle n'a a priori rien d'une délurée, avec ses cheveux soigneusement couverts d'une coiffe, et son décolleté carré ne laissant rien deviner  de ses charmes. 

Mon œil ! Ces deux là font la paire, et elle lance des regards égrillards à son boute-en-train.

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Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

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Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

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Je vous offre le cadran solaire de 1652 en prime, puisqu'il domine le porche.

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C'est un cadran en ardoise, au style métallique en chevron , où on lit  l'inscription :

M. H. GVEGVENOV. RECTEVR.

1652

 F. P. M. IEAN. KSALE. P. CVRE. M. P. F.

(le relevé de Couffon est partiellement à corriger)

Soit : Messire E. Gueguenou, recteur, 1652, Jean Kersalé, prêtre curé. Je n'ai pas élucidé les abréviations (F.P.M. = fait par Messire ?? ).

Henri Guéguénou ou Guéguénnou figure parmi la liste des recteurs de Ploaré pour la période de 1640 à 1656.

http://www.infobretagne.com/ploare.htm

Voir la famille Kersalé à Ploaré :

https://gw.geneanet.org/arbrehg?lang=fr&pz=herve+jean&nz=guevel&p=jean&n=kersale&oc=2

https://gw.geneanet.org/biskoaz?fc=geneastar&idgeneastar=gntstar13243&n=kersale&nz=le+bras&oc=&ocz=0&p=jean&pz=daniel

 

Un blason aux armoiries partiellement martelées y figure, couronné et entouré du collier de Saint-Michel. Ce serait  l'écusson des seigneurs de Rosmadec, palé d'argent et d'azur . En effet, en 1638, Le Juch est porté au rang de baronnie et devient la possession de la famille de Rosmadec. 

 

On voit aussi  le monogramme christique IHS et le monogramme marial MÃR, chacun placé au dessus d'un petit cœur.

http://michel.lalos.free.fr/cadrans_solaires/autres_depts/finistere/cs_finistere_quimper.php

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Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

Le porche sud ( début XVIe) de l'église de Le Juch. Photographie lavieb-aile juillet .

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SOURCES ET LIENS.

Je n'ai pas trouvé de description de nos deux joyeux complices : ils parviennent apparemment à passer inaperçus.

 

 

 

https://www.fondation-patrimoine.org/les-projets/clocher-de-leglise-du-juch

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/JUCH.pdfhttps://lejuch-patrimoine.fr/

 

— ABGRALL (Chanoine Jean-Marie) et  Chanoine Peyron , 1914,  Le Juch, "Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie", 1914, pages 151, 178, 217  et suivantes

 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k109993p/f148.image.r=Juch

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/e4da48706ff24aae5d00e7ac2b8d8f1f.pdf

"Les parties les plus anciennes de cette église, l'angle Sud-Ouest et le porche, portent les caractères du commencement du xvie siècle, déclin de la période ogivale. Le porche est surmonté d'une chambre qui est de construction plus récente. Sur le reste de l'édifice sont réparties des dates diverses qui indiquent des remaniements et des agrandissements."

Les seigneurs du Juch.

"M, de Courcy nous dit que les seigneurs du Juch, barons du dit lieu, étaient sieurs de Toulancoat et de Porzmarch, en Ploaré, de Pratanroux, à Penhars, du Mur, en SaintEvarzec, et de Troheir, en Kerfeunteun. Nous parlerons des devoirs auxquels ils étaient sujets en cette dernière qualité, vis-à-vis des Evêques de Cornouailles, lorsque nous donnerons la notice de Kerfeunteun. Ils avaient pour armes : d'azur au lion d'argent armé et lampassé de gueules ; devise : Bien sûr et La non pareille. Le sire du Juch figure à l'ost du duc à Ploërmel en 1294. M. de Courcy dit que la branche aînée a été fondue en 1501 dans du Chastel, et cette baronnie a appartenu depuis aux Gouyon de la Moussaye, Montboucher et Franquetot de Coigny. D'après le procès-verbal de prééminences cité plus haut, au xvii" siècle, la terre du Juch était possédée par le marquis de Molac et les Rosmadec Les seigneurs du Juch furent donc les fondateurs et bienfaiteurs de cette église, mais ils étaient aussi fort attachés aux Pères Cordeliers de Quimper et ils possédaient dans leur église une chapelle dite du Juch, puis du Chastel, dans laquelle ils demandaient le plus souvent à être inhumés. Le nécrologe du couvent publié par M. Trevedy (Soc. Archéol., 1888) nous apprend que les restes d'Hervé du Juch, illustre chevalier, mort en Espagne, furent transportés aux Cordeliers de Quimper en 1369. En 1429, Henri du Juch (bénéficus specialis ordinis) y fut également inhumé. De même, en 1462, le chevalier Hervé du Juch, et en 1468 Jean du Juchi écuyer, père de Henri du Juch qui, suivant le nécrologe «supra id quod dici potest — 483 — dilexit fratrum ordinem » ; ce dernier mourut en son château du Mur, à Saint-Evarzec Les derniers seigneurs de ce nom inhumés aux Cordeliers furent, en 1501, Hervé du Juch, seigneur de Pratanroux, capitaine de la ville de Quimper, qui mourut regretté de tous : « Sepultus cum planctu omnium », et en 1534, Raoul du Juch, qui demanda à être enseveli avec l'habit des Frères mineurs. On peut croire que les paroissiens du Juch n'eurent pas à se plaindre de seigneurs qui montraient de si beaux sentiments de piété"

 

— COUFFON (René) 1980, , Notice,

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/JUCH.pdf

Ancienne trève de Ploaré érigée en paroisse le 16 août 1844. EGLISE NOTRE-DAME (C.)

Dédiée aussi à saint Maudez. Elle comprend une nef de six travées avec bas-côtés terminée par un chevet à trois pans. Accolée au porche, au sud, chapelle en aile. L'édifice a été profondément remanié au XVIIè siècle et au XVIIIè siècle ; les parties les plus anciennes, l'angle sud-ouest et le porche, remontent à la fin du XVè siècle ou au début du XVIè siècle. Le porche, voûté sur croisée d'ogives avec le lion du Juch à la clef, est surmonté d'une chambre d'archives plus récente ; sa façade porte un cadran solaire et l'inscription : "M. E. GVEGVENOV. RECTEVR. 1652 / F. P. M. IEAN. KSALE. CVRE. M. P. F.".

— INFOBRETAGNE, Ploaré :

http://www.infobretagne.com/ploare.htm

— MONUMENTUM

https://monumentum.fr/eglise-notre-dame-pa00090014.html

— PEYRON in Infobretagne

http://www.infobretagne.com/juch.htm

— WIKIPEDIA

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Juch

  • L'église Notre-Dame du Juch (xvie - xviie siècle). cette église a été, en grande partie, reconstruite aux xviie et xviiie siècles. 

  • La maîtresse-vitre date du xvie siècle, les autres vitraux sont du xixe siècle. De l'édifice précédent, il reste le porche sud en arc brisé qui remonte à la fin du xvie siècle. Les seigneurs du Juch furent les fondateurs et bienfaiteurs de cette église64. L'édifice est classé monument historique depuis 1916. 

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Published by jean-yves cordier - dans Sculpture Chapelles bretonnes Porches
8 juillet 2022 5 08 /07 /juillet /2022 14:31

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan.

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Voir sur Runan :

 

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PRÉSENTATION.

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J'ai été surpris lors de ma visite de l'église de Runan, de découvrir sur les piliers du bas-côté sud des frises de sculpture qui me rappelaient ceux des porches du XVe siècle de Basse-Bretagne, et notamment la façon dont les rinceaux de vigne ou autres feuillages naissent de la gueule de bêtes et petits personnages de l'extrémité inférieure.

J'ai ensuite découvert, sur le chapiteau d'un pilier, des animaux ( a priori des hermines) passant à travers les spires d'une banderole, comme autour des armoiries ducales du pignon de cette "chapelle de la Commanderie", selon un motif bien connu de l'emblématique de Jean V associé à la devise A MA VIE qu'on lit sur la maîtresse-vitre.

Enfin, deux anges présentant des armoiries montraient que nous nous trouvions face à un ensemble prestigieux.

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Ma curiosité ainsi piquée trouva vite à se satisfaire dans les descriptions de référence de l'église, puisque successivement Louis Monnier, René Couffon, Jean-Jacques Rioult, Steven Lemaître ou Jean-Paul Rolland ont souligné l'intérêt de ces piliers.

C'est René Couffon qui identifia sur le bas-côté sud, après la chapelle des Fonts, et après la deuxième travée correspondant à l'entrée par le porche sud, une "chapelle de la Commanderie" correspondant aux 3ème et 4ème travées : on considère qu'elle fut construite sur la décision du commandeur hospitalier Pierre de Keramborgne un peu avant 1439 pour la Commanderie de Saint-Jean de Jérusalem.

Selon S. Lemaître, les deux rangées d'arcades en équerre, à multiples voussures supportées en alternance  par des piliers à faisceau de colonnettes et de piliers losangés forment un espace réservé aux dignitaires de haut rang proche de Jean V, tels que Henri du Parc, Pierre de Keramborgne,  ou Jean du Perrier, ou Rolland de Kernechriou.

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"Les exceptionnelles piles à rinceaux de la chapelle de la commanderie n´ont pas d'équivalent connu en Bretagne : ce décor habituellement réservé aux ébrasements des portails matérialise à l'intérieur de l'église un espace alors fermé par une clôture probablement en bois, qui pouvait à l'occasion accueillir la famille ducale." (Jean-Jacques Rioult)

 

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L'intérêt de cette chapelle n'a pas échappé aux éditeurs de cartes postales, dans des clichés où l'absence des bancs est appréciable.

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D'après Guy Artur IVR53_19742200159V Inventaire général.

 

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Vue générale de la chapelle de la Commanderie.

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"Les exceptionnelles piles à rinceaux.  Leurs tailloirs à mouluration complexe, leurs chapiteaux renflés formant comme un bourrelet ont un accent anglais très marqué. Les colonnettes d'angle y présentent sur leur face antérieure un réglet, caractéristique des années 1430-1450, que l'on retrouve à la même date par exemple dans la chapelle de Tronoën à Saint-Jean-Trolimon." (Jean-Jacques Rioult 1986)

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Au premier plan à gauche, sous la statue de saint Yves, le pilier le plus considérable et le plus noble, avec sa table d'offrande, ses anges porteurs d'écu, et sa frise aux [hermines] passantes. Ce sera mon pilier P1.

À sa droite, le pilier en losange que je vais baptiser P2.

Et entre eux, à l'arrière, mon futur pilier P3. J'ai hâte de les découvrir!

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Photo d'après Norbert Lambart, Inventaire général.

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Plan de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Annotation sur R. Couffon.

Plan de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Annotation sur R. Couffon.

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Plan selon Couffon modifié par Lemaître.

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Le pilier  P1 de l'angle nord-ouest de la chapelle de la Commanderie.

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Comme le montre le relevé de Lemaître, sa forme est complexe et hétérogène  et  associe un rectangle (orné des anges portant écus), un demi-cercle polylobé (qui répond au pilier de l'angle sud-ouest), et enfin vers l'est la moitié d'un losange, reprenant le décor des piliers P2 et P3.

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Photo d'après Norbert Lambart, Inventaire général

 

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La face ouest du "rectangle" est ornée, au dessus d'une table d'offrandes, du premier des anges.

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L'ange et l'écu muet du côté ouest.

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Un écu, hélas muet (peut-être peint, car on ne constate pas de trace de martellement) s'insère dans la frise de sarment du chapiteau.

L'astragale (cette moulure séparant le chapiteau et la colonne), est en tore.

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La structure à quatre colonnes engagées, les deux extérieures plus conséquentes que les colonnettes internes, va se retrouver sur les piliers losangés, et elle encadrera un décor de rinceaux. Mais ici, la tige qui monte et fournit une feuille charnue s'interrompt au profit d'un ange qui est représenté en plein vol de descente, ailes dressées et longue tunique saisie par l'élan. Il nous présente un panneau  carré, qui ne ressemble pas exactement à un livre, et qui pouvait porter un motif armorié.

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Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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L'ange  et l'écu du côté nord.

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Le thème est le même, mais l'ange est ici agenouillé en position de chevalier servant ; son front est ceint d'un bandeau et ses cheveux volumineux sont peignés. Ce qu'il présente ici est rectangulaire et non plus carré, et il le tient contre sa poitrine comme un servant porte un livre saint.

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Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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En  continuant à tourner autour du pilier, en sens horaire, nous trouvons, après un raccord en appareillage un peu périlleux, le premier exemple de ces rinceaux encadrés par deux colonnettes. Les feuilles sont larges, et leurs digitations sinueuses naissent d'une partie renflée en coquille.

À la base, l'animal est dressé sur deux pattes, mais il est peu distinct.

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Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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La face suivante, qui ferme le demi-losange,  est identique, aux monstres près.

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Photo Guy Artur Inventaire général.

 

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Vers le sud, la structure à colonnettes successives est surmontée en guise de chapiteau  d'une frise où des animaux passent à travers les spires d'une banderole.

Cela évoque immédiatement, le motif emblématique du duc de Bretagne Jean V, qu'il a fait placer, sur le pignon extérieur de cette chapelle, autour de ses armoiries. Et qui se retrouve aussi sur la maîtresse-vitre, avec sa devise A MA VIE.

On le retrouve aussi sur les autres monuments dépendants du mécénat ducal, au Folgoët, à Quimper et à Quimperlé.

Mais ici, il est difficile d'affirmer que les animaux sont des hermines. Il est difficile aussi de l'infirmer. Certains ont vu des chiens se disputant un os, mais sans me convaincre.

J'ai multiplier en vain les clichés pour trouver l'éclairage déterminant.

Mais la forme générale de l'emblème, et sa situation à l'angle d'une chapelle noble, sur un pilier doté d'armoiries, et dans une église où l'emblème ducal est présent deux autres fois, me semblent des arguments convaincants pour prétendre voir ici aussi  des hermines. Elles s'opposent gueule à gueule.

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Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Le pilier losangé P2  à l'ouest de la chapelle de la Commanderie.

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Il ne s'agit pas stricto sensu d'une pile losangique, mais carrée, et placée obliquement.

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Le rinceau d'une des face est ornée d'un lapin tête en bas. Il naît, en bas, d'un chien, ou lion, vu de dos.

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Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Le rinceau de la face adjacente débute, en bas, par un serpent (ou bourgeon) et culmine dans la gueule d'un chien.

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Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Sur la face suivante, le rinceau est tenu en haut et en bas par des lionceaux. Si on veut.

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Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Le pilier  P3 en losange du flanc nord de la chapelle de la Commanderie.

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Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les piliers (granite, vers 1438) de la chapelle de la Commanderie de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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SOURCES ET LIENS.

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BLANCHARD (René), 1895, Lettres et mandements de Jean V, duc de Bretagne: étude sur les sources du recueil. n°. 2218 et 2371

https://archive.org/details/lettresetmandem02blangoog/page/n225/mode/2up

— BONNET ( Philippe), RIOULT ( Jean-Jacques), 2010 , "Chapelle Notre-Dame-de-la-Clarté,", in Bretagne gothique : l'architecture religieuse, Paris, Picard, 2010, 485 p. 

— COUFFON (René), 1950, « Runan », Congrès archéologique de France, Société française d'archéologie « 107e session, 1949, Saint-Brieuc »,‎ 1950, p. 150-164. 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32118665/f164.item.r=runan

— DE COURCY (Pol Potier), 1864, Source : De Rennes à Brest et à Saint-Malo 

Infobretagne

http://www.infobretagne.com/runan-eglise.htm

— JOLLIVET (Benjamin-Philibert), 1855, Les Côtes-du-Nord, histoire et géographie de toutes les villes et communes 

http://patrimoine-de-france.com/cotes-d-armor/runan/eglise-notre-dame-et-cimetiere-1.php

— LASCAUX (Michel), 1987, Runan l'église des Chevaliers de Malte.

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_106/Runan_lEglise_des_Chevaliers_de_Malte_.pdf

— LEMAÎTRE (Stéven), 2015, « Runan, église Notre-Dame-de-Miséricorde », Congrès archéologique de France, Société française d'archéologie « Monuments des Côtes d'Armor, le « Beau Moyen Âge », 173e session, 2015 »,‎ 2017, p. 313-326. 

"Au sud de la nef dans la première travée, la chapelle des fonts est délimitée en équerre par des piles à faisceau de cinq colonnettes supportant des arcs en tiers-point à quatre rouleaux. Ils marquent le chantier des années 1437-1438 qui s'étend à presque toutes les arcades du bas-côté sud. Dans l'angle ouest de la chapelle des fonts et de la nef, la première assise du pilier, bien que grossièrement équarrie, annonce le départ de cinq colonnettes qui s'élancent vers de chapiteaux évasés décorés d'une vigne abondante. Ce motif est repris sur les chapiteaux de la pile à faisceau complexe qui distribue les arcades de la première et seconde travée de la nef et celle en équerre."

"La seconde travée correspondant à l'entrée méridionale de la nef dessert, à l'est, la chapelle seigneuriale des années 1437-1438 qui occupe les troisième et quatrième travées. 

Les deux rangées  d'arcades  en équerre, à multiples voussures supportées en alternance  par des piliers à faisceau de colonnettes et losangés, forment un espace réservé aux dignitaires de haut rang., ce que viennent confirmer les quatre écus  frappant les voussoirs centraux des  deux arcades qui séparent les deuxième et troisième travées.

"Les piles losangées  constituent le principal attrait  de la chapelle seigneuriale. Elles sont flanquées aux angles de trois colonnettes engagées à base moulurées et astragales en tore.  Elles encadrent des rinceaux grimpants terminés par des monstres ou des animaux. 

Les colonnettes engagées et les piles sont coiffés de chapiteaux ornés de sarments stylisés aux tailloirs chanfreinés."

 

 

 

MONNIER (Louis), 1900, « L'église de Runan, ses origines, son histoire », Revue de Bretagne, de Vendée et d'Anjou, vol. 24,‎ 1900, p. 132.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411436v/f389.item.r=runan

 

MONUMENTUM

https://monumentum.fr/eglise-notre-dame-cimetiere-pa00089576.html

— PATRIMOINE

https://www.patrimoine-religieux.fr/eglises_edifices/22-C%C3%B4tes-dArmor/22269-Runan/138124-EgliseNotre-Dame

RIOULT (Jean-Jacques), 1986, Dossier IA00004056 inclus dans Enclos paroissial (Runan) réalisé en 1986 Inventaire général

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-notre-dame-runan-ploezal/48881e13-452f-46e9-be4b-2afa9c261543

 

ROLLAND (Jean-Paul), 2016, L'église Notre-Dame de Runan.

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_242/eglise__notre__dame__runan.pdf

 

ROPARTZ ( Sigismond), 1854, « Notice sur Runan », Annuaire des Côtes d'Armor,‎ 1854.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1107857/f87.item

— SPREV

http://www.sprev.org/centre-sprev/runan-eglise-notre-dame-de-misericorde/

— WIKIPEDIA

 https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Notre-Dame_de_Runan

 

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Published by jean-yves cordier - dans Sculpture Chapelles bretonnes Atelier ducal du Folgoët
4 juillet 2022 1 04 /07 /juillet /2022 08:50
La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain : encore quelques photos.

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PRÉSENTATION.

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En juillet 2021, j'avais consacré une série d'articles d'étude du patrimoine monumental de la chapelle de Trévarn. 

À l'occasion de l'ouverture de cette chapelle pour un concert de l'ensemble baroque Viva Voce dirigé par Catherine Walmetz, j'ai complété mon album photo. Je les livre ici, pour une fois, sans aucun commentaire.

 Ouf!

 

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La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

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La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

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La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

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La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

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La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

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La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

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La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

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La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

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La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

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La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

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La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

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La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

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La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

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La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

La chapelle de Trévarn à Saint-Urbain. Photographie lavieb-aile 3 juillet 2022.

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Published by jean-yves cordier - dans Kersanton Sculpture Calvaires Roland Doré Saint Yves
1 juillet 2022 5 01 /07 /juillet /2022 21:30

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan.

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Voir sur Runan :

 

 

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PRÉSENTATION.

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Ce retable a été décrit par René Couffon en 1950, et sa description doit être citée in extenso comme un morceau d'anthologie des sommets d'érudition qu'un auteur, certes coutumier du fait, peut déployer à partir d'un hypothèse erronée :

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"Commandé sans nul doute , entre 1421 et 1423 pour décorer le maître-autel, ainsi que le confirme, du reste, sa facture, ce retable en pierre fut remplacé en 1561 par un ouvrage en bois avec tabernacle, dans le goût du jour. Il fut alors relégué dans un oratoire du cimetière servant de débarras et aujourd'hui disparu, où il fut retrouvé en 1854 : il décore actuellement l'autel de la chapelle des fonts baptismaux.

"Cinq tableaux y sont représentés, de gauche à droite : l'Annonciation, l'Adoration des Mages, la Crucifixion, la Mie au tombeau, et le Couronnement de la sainte Vierge. Ces scènes se détachent sur un fond plat avec un léger ressaut central à l'aplomb de la Crucifixion, mais sans aucune séparation. Elles sont surmontées d'importantes architectures flamboyantes, dont elles sont séparées par une gorge décorée de petites roses.

"En pierre bleutée étrangère au pays, c'est là manifestement une œuvre de Tournai. Les architectes du retable de Tournai sont en effet, semblables à celles que l'on retrouve sur plusieurs ouvrages tournaisiens : monuments de la famille de Seclin (vers 1401), et de Tasse Severin (+ 1426) dans la cathédrale de Tournai, bas-reliefs de Jacques d'Avesnes et de Jacques Tintenier dans l'église Saint-Jacques de la même ville, stèle de Robert Le Roy (+1421) conservée au Musée d'Arras, etc...

"La gorge garnie de rosettes est un motif également cher aux artistes tournaisiens et se voit, notamment, sur une niche du chevet de l'église Saint-Jacques sculpté en 1370 par Lotard Morel d'Antoing, sur le monument funéraire de Jacques Isaak et de sa femme Isabeau d'Anvaing (+ 1401) à la cathédrale de Tournai, sur les stèles funéraires de Marie de Quinghien (+1429) et de Jacques de Villers conservés au Musée des Arts décoratifs de Tournai, sur le monument de Beaudouin de Henin (+1420) et de sa femme Catherine de Melun (+1425) dans l'église Saint-Nicolas de la même ville, etc... Ce motif paraît, d'ailleurs, inspiré de certains ivoires avec lesquels les retables tournaisiens offrent une grande analogie.

"Quant aux personnages, malgré quelques imperfections, telle le bras démesuré du second des rois mages et le buste trop allongé de la Madeleine, ils sont d'une grande élégance et de qualité. Les draperies, en particulier, sont parfaitement traitées et ne sont pas sans rappeler, précisément, celles des personnages du tombeau des Seclin.

"Malheureusement, dans ce dernier tombeau, la sainte Vierge est décapitée ; or, il est à remarquer qu'à Runan la figure de la sainte Vierge est plus pleine que dans la plupart des ouvrages tournaisiens, exception faite d'une sainte Vierge et d'une sainte Anne appartenant à un monument mutilé de la cathédrale, ainsi que celle d'une Vierge du monument de Simon de Leval ( 1407) dans l'église de Basèches.

"Il faut enfin noter à Runan, comme a bien voulu nous le signaler Mlle Marguerite Devigne, la taille un peu courte des personnages et le fond plat assez inusité à cette époque, parmi les monuments funéraires tout au moins.

"Le retable a été classé par arrêté du 1er mai 1911."

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En effet, en 1990, Gildas Durand, qui a consacré sa thèse de 1989 aux retables bretons originaires des anciens Pays-Bas (cathédrale de Rennes, Kerdévot en Ergué-Gabéric) a révélé qu'une analyse d’un éclat de la pierre avait été  faite par le laboratoire du professeur Sylvain Blais de l’Institut de Géologie de l’Université de Rennes I, remet sa provenance en question.  La pierre du retable de Runan était une pierre proche de la kersantite (un lamprophyre métamorphisé dont les principaux gisements se trouvent en rade de Brest). (Note : je n'ai pas eu accès à la publication scientifique mais seulement à des comptes-rendus de celle-ci : Rolland 2020).

Le retable a été recouvert d'un enduit argileux à une date inconnue, qui n'a pas été entièrement ôté lors de sa redécouverte en 1854, ce qui explique cette teinte un peu bleutée qui a abusé l'auguste René Couffon. Pourtant, "la couleur grise tirant sur un vert-bleu du premier registre rappelle immédiatement la kersantite et ne laisse que peu de doute quat à la région d'extraction de la roche" (S. Lemaître) 

Dés lors, la datation proposée par Couffon a été revue par J.-P. Rolland : le retable pourrait être du deuxième quart du XIVe siècle, par rapprochement avec la Vierge de l'Adoration des Mages avec la Vierge assise du tombeau de Roland de Coargoureden, dans la basilique de Guinguamp, ou avec la Vierge à l'Enfant du XIVe siècle du Musée des Jacobins de Morlaix, qui est elle aussi en kersantite. (**)

(*) https://patrimoine-guingamp.net/wp-content/uploads/2019/04/20190414_Elements_basilique.pdf

(**) Vierge allaitant l'Enfant, kersanton, vers 1450, provenant de l'ancien château de Creac'h Guizien à Plougoulm

 

 

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Le retable mesure 3,20 m de large pour 1,07 m de haut et 30 cm d'épaisseur. Il abrite, sous une frise de dais d'architecture gothique très travaillée (quinze gables à crochets et fleurons séparés par des pinacles) , les scènes de l'Annonciation, de l'Adoration des Mages, de la Crucifixion, de la Mise au Tombeau et du Couronnement de la Vierge.

Le retable présente des similitudes iconographiques avec celui de l'église Notre-Dame-de-Soumission de Pléguien (22), notamment la scène du Couronnement de la Vierge, mais la facture de ce dernier est plus fruste, et ce rapprochement n'indique pas une production par un même atelier : Ici, la facture est plus raffinée : les drapés sont fins et légers, les cheveux habilement stylisés, l'amande des yeux bien dessinée, les ongles des doigts se remarquent sur presque tous les personnages les livres ont des fermoirs et des pages striées, et les accessoires comme les gants ou le pli des chausses se distinguent nettement. 

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Note.

Je n'ai pu éclaircir le point de savoir si l'équipe de géologue de Rennes utilise le terme précis de "kersantite", car on trouve dans les descriptions celui de "lamprophyre métamorphisé", et  S. Lemaître ajoute en note : "c'est une roche très similaire à la kersantite". L'usage du kersanton est très rare en Bretagne (pierres de construction du château de Brest  au XIVe siècle) avant son emploi en sculpture ornementale par le "grand atelier ducal" à partir de 1423 (E. Le Seac'h).

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La Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

La Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

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L'Annonciation.

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L'ange Gabriel est placé à gauche et il est agenouillé "en chevalier servant" ; il dresse l'index vers le texte du phylactère, qu'il tient dans la main gauche et qui élève ses spires verticalement. Il regarde la Vierge.

Son visage est joufflu. Ses cheveux longs sont retenus par un bandeau à cabochon médian. Il est vêtu d'une tunique serrée par un cordon.

Dès à présent, nous pouvons admirer la finesse des traits, celle des mains, le naturel souple de la posture et le rendu des drapés.

Une zone qui a été grattée devant le front de Marie pourrait correspondre à la colombe de l'Esprit.

La Vierge est debout, levant les mains paumes en avant en signe à la fois de surprise et d'acceptation. Elle est voilée par son manteau, dont le pan tombe verticalement à sa droite, tandis que le pan gauche revient se fixer à la ceinture sous le poignet droit, selon l'usage de la troussoire. La robe vient plisser sous l'effet de la ceinture, et retombe très bas, ne dévoilant que l'extrémité de chaussures pointues.

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CLIQUEZ SUR L'IMAGE.

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Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

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L'Adoration des Mages.

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La Vierge est assise sur un piédestal, et tient une boule (fruit ? orbe ?) dans la main droite. Elle est couronnée et voilée, et vêtue comme dans la scène précédente. Son Fils, vêtu d'une tunique,  est debout sur le genou gauche de sa Mère et lève la main droite en geste de bénédiction, tandis que la main gauche est posée, en signe d'acceptation, sur le calice d'or qui lui est offert. Devant lui, le roi Melchior, le plus âgé et le seul des trois rois à être barbu, pose un genoux à terre et tient sa couronne en main gauche. Son visage est tourné vers l'Enfant.

Derrière lui, le roi Gaspard tient la coupe d'encens, mais tandis qu'il lève l'index vers l'étoile qui les a guidé, il se tourne vers le troisième roi.

Il s'agit de Balthasar, qui offre la myrrhe.

La disposition générale, et la posture retournée de Gaspard, se retrouve sur le tympan du porche de Rumengol, datant de 1468, également en kersanton.

La posture de Gaspard se retrouve aussi sur le tympan de la collégiale du Folgoët datant de 1423-1433, également en kersanton. 

Ces deux sanctuaires relèvent, comme à Runan, du mécénat du duc de Bretagne ou de ses grands officiers.

Ces éléments plaideraient pour une datation vers le premier quart du XVe siècle, période correspondant aux deux concessions de foire par Jean V en 1414 (pour la fête de Notre-Dame) et 1421 (pour celle de la Saint-Barnabé)

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Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

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Plusieurs détails peuvent être remarqués :

Les deux rois ont la main droite gantée (on ne peut affirmer que la gauche le soit).

Le col  de leur manteau remonte haut, en col d'officier, mais il est fermé par une dizaine de boutons ronds.

Gaspard porte sous ce manteau une tunique courte à plis serrés sous la ceinture.

Les chevelures sont ondulés et peignés, taillés mi-courts (les pointes arrivant à la hauteur du menton).

Ils sont chaussés "à la poulaine", et Gaspard semble porter une armure, car ce sont bien des solerets à extrémités pointues qui sont visibles.

Ces éléments pourraient permettre d'affiner la datation.

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Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

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Le Calvaire.

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Beauté et fluidité des drapés !

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Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

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La Déploration à six personnages.

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On corrigera les descriptions de René Couffon et des auteurs qui le suivent : nous n'avons pas ici une Mise au Tombeau (avec Joseph d'Arimathie et Nicodème), mais ce temps de recueillement et de chagrin qui la précède, nommé Déploration en iconographie.

Mais le bas relief de la façade du soubassement, sur lequel est posée la pierre d'exposition, introduit une confusion puisqu'il montre deux soldats endormis , avec leurs armes (hache, hallebarde, masse d'arme) éparses, scène qui appartient à l'iconographie de la Sortie du Tombeau, ou Résurrection. Les casques sont coniques, les solerets très pointus.

Nous pourrions penser à une scène d'embaumement, puisque derrière le corps du Christ nous voyons trois sainte femmes ( Marie-Madeleine, Marie Salomé, et Marie Cléophas) portant chacune un flacon d'aromates. Mais la présence de saint Jean, tenant un livre, est étrange.

Enfin, la position de la Vierge, couchée à demi sur les jambes de son Fils pour lui embrasser la main, est tout à fait singulière. Si bien que S. Lemaître y reconnaît plutôt Marie-Madeleine, et juge que cette scène "comporte quelques excentricités".

 

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Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

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Les boucles de cheveux "en macarons" évoquent le style de l'atelier ducal du Folgoët.

https://www.lavieb-aile.com/2017/04/la-collegiale-du-folgoet.i.l-autel-des-anges.html

 

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Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

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La première femme après Jean n'est pas voilée. Et elle esquisse un sourire : j'y reconnais Marie-Madeleine.

Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

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La rondeur des visages est vraiment accentuée. Mais la simplicité des traits, la dignité de la posture et surtout peut-être la pureté quasi sacrée de la position des deux mains autour du récipient créent une atmosphère de recueillement et de silence.

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Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

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Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

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Je grossis et redresse la tête du Christ pour mieux la détailler, au prix de la qualité du cliché.

Les cheveux, d'abord peignés sur le sommet de la tête, tombent en boucles joliment sinueuses sur les épaules.

La couronne d'épines est une simple torsade.

Les yeux (comme ceux de Jean ou de Marie) sont très larges, et la fente entre les deux paupières est en amande très effilée. La paupière inférieure est soulignée par un arc, très excavé, et qui se poursuit jusqu'à la racine du nez.

Le nez est droit et fin jusqu'aux narines élégamment arrondies.

La toute petite lèvre inférieure forme un gracieux dessin sous une arcade concave qui, loin d'être triste, évoque la sérénité.

S. Lemaître y voit, sans me convaincre,  "une moustache naissante" et évoque "un style plutôt anglais".

 

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Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

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Le Couronnement de la Vierge.

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Il suffit de regarder !

La symétrie en vagues ou en M des plis des jambes des deux personnages. Et l'opposition entre le dynamisme des plis du torse du Christ, et l'écoulement vertical passif de ceux de Marie.

Les mains de Marie, forme idéale de la prière !

La réussite formelle des pieds nus du Christ, vigoureux, délicats, chacun saisi dans la justesse anatomique de leur position : l'un en appui, en pilier, l'autre en élan communiqué à la jambe, et au bras qui pose la couronne.

L'orbe volumineux renvoie au globus cruciger des empereurs, il témoigne de la toute puissance divine ; mais dans un équilibre des masses, il répond à la rondeur du visage féminin.

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Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite,  premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

 

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SOURCES ET LIENS.

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ALAIN (Agnès), 2020, Sortie fontaines et petits patrimoines

https://docplayer.fr/189176009-Sortie-fontaines-et-petits-patrimoine-du-9-mars-2020-pontrieux-runan.html

"Retable du XVème siècle en pierre bleutée de Tournai en Belgique"

BLANCHARD (René), 1895, Lettres et mandements de Jean V, duc de Bretagne: étude sur les sources du recueil. n°. 2218 et 2371

https://archive.org/details/lettresetmandem02blangoog/page/n225/mode/2up

— BONNET ( Philippe), RIOULT ( Jean-Jacques), 2010 , "Chapelle Notre-Dame-de-la-Clarté,", in Bretagne gothique : l'architecture religieuse, Paris, Picard, 2010, 485 p. 

— COUFFON (René), 1950, « Runan », Congrès archéologique de France, Société française d'archéologie « 107e session, 1949, Saint-Brieuc »,‎ 1950, p. 150-164. 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32118665/f164.item.r=runan

DE COURCY (Pol Potier), 1864, Source : De Rennes à Brest et à Saint-Malo par 

—DURAND (Gildas), 1999, « Nouvelle théorie sur le retable de Runan. Ses conséquences pour la connaissance de l'art gothique breton », Les dossiers du Centre de Recherche et d'Archéologie d'Alet, no 18,‎ 1999, p. 91-104.

http://ceraaalet.free.fr/etudes.htm

—DURAND (Gildas), 1989, Les retables et groupes sculptés originaires des anciens Pays-Bas, des XVe et XVIe siècle, conservés en Bretagne, et la problématique de l'étude de la statuaire en Bretagne recherches sur la notion d'expansion artistique et sur le rôle des influences étrangères dans les productions locales. Thèse soutenu à Rennes 2 sous la direction de Xavier Barral i Altet

 

 

Infobretagne

http://www.infobretagne.com/runan-eglise.htm

— JEZEQUEL (Pierre), octobre 2020, A propos d'une nuance de bleu dans l'église de Runan.

https://rosquelfen-pj.blogspot.com/2020/10/a-propos-dune-nuance-de-bleu-dans.html

JOLLIVET (Benjamin-Philibert), 1855, Les Côtes-du-Nord, histoire et géographie de toutes les villes et communes 

http://patrimoine-de-france.com/cotes-d-armor/runan/eglise-notre-dame-et-cimetiere-1.php

"Plus heureux que le Calvaire, dont les profondes cicatrices attristent les regards, le Bas-Relief a été préservé de toute atteinte. Découvert, en juillet 1854, par un enfant qui s'amusait à gratter le mur qui le soutient, et débarrassé, à cette époque, de l'épaisse couche d'argile sous laquelle la paroisse l'avait caché en 1793, il est devenu depuis un but de pèlerinage assez fréquenté, et laisse voir maintenant sans crainte les gracieuses statuettes, disposées en groupe, dont nous regrettons de n'avoir pu reproduire ici qu'une partie. Cette œuvre représente les scènes principales de la vie de la Vierge. Elle est incrustée maintenant dans la muraille intérieure d'une masure dont la toiture est complètement détruite. Située dans un coin du cimetière et transformée en mairie lors de l'érection de Runan en commune, cette masure était anciennement disposée en oratoire et formait une petite chapelle. Il ne serait donc pas impossible que ce bas relief eût été fait pour la place qu'il occupe ; mais on suppose qu'il servait autrefois de retable au maître-autel de l'église. Quoi qu'il en soit, nous pensons qu'on ne saurait mieux faire aujourd'hui que de faire revivre l'oratoire des temps anciens, et de lui conserver surtout les admirables sculptures dont nous venons de parler."

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http://patrimoine-de-france.com/cotes-d-armor/runan/eglise-notre-dame-et-cimetiere-1.php

 

 

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— LASCAUX (Michel), 1987, Runan l'église des Chevaliers de Malte.

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_106/Runan_lEglise_des_Chevaliers_de_Malte_.pdf

— LEMAÎTRE (Stéven), 2015, « Runan, église Notre-Dame-de-Miséricorde », Congrès archéologique de France, Société française d'archéologie « Monuments des Côtes d'Armor, le « Beau Moyen Âge », 173e session, 2015 »,‎ 2017, p. 313-326. 

 

MONNIER (Louis), 1900, « L'église de Runan, ses origines, son histoire », Revue de Bretagne, de Vendée et d'Anjou, vol. 24,‎ 1900, p. 195.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411436v/f387.image.r=runan?rk=21459;2

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411436v/f285.image.r=runan

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411435g/f134.image.r=runan?rk=42918;4

 

MONUMENTUM

https://monumentum.fr/eglise-notre-dame-cimetiere-pa00089576.html

— PATRIMOINE

https://www.patrimoine-religieux.fr/eglises_edifices/22-C%C3%B4tes-dArmor/22269-Runan/138124-EgliseNotre-Dame

— RIOULT (Jean-Jacques), 1986, Dossier IA00004056 inclus dans Enclos paroissial (Runan) réalisé en 1986 Inventaire général

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-notre-dame-runan-ploezal/48881e13-452f-46e9-be4b-2afa9c261543

 

ROLLAND (Jean-Paul), 2016, L'église Notre-Dame de Runan.

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_242/eglise__notre__dame__runan.pdf

ROLLAND (Jean-Paul), 2020, Le retable de la Vierge de l'église de Runan.

https://docplayer.fr/201597935-Retable-de-la-vierge-eglise-de-runan.html

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_247/RETABLE_DE_LA_VIERGE.pdf

ROPARTZ ( Sigismond), 1854, « Notice sur Runan », Annuaire des Côtes d'Armor,‎ 1854.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1107857/f87.item

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Lithographie par P. Hawke in Ropartz 1854

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— SPREV

http://www.sprev.org/centre-sprev/runan-eglise-notre-dame-de-misericorde/

— WIKIPEDIA

 https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Notre-Dame_de_Runan

 

 

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25 juin 2022 6 25 /06 /juin /2022 18:46

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan.

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— Voir sur Runan :

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— Voir sur l'art tumulaire hors Bretagne:

 

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Sur les gisants de Bretagne, voir (approximativement par ordre chronologique) :

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Hors de ce blog :

 

 

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PRÉSENTATION.

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Ce gisant en pierre est placé dans l'angle sud-ouest de la nef, à droite de l'entrée, à l'angle de la tour, dans un endroit assez sombre et empoussiéré, et le recul nécessaire à son examen est limité par la présence d'une ancienne cloche conservée devant lui. 

Il était placé jadis, selon Monnier, au centre du bas-côté sud ; un couple de seigneur y est représenté mais leurs  visages  ont été martelés à la Révolution, de même que tout indice d'identification. Les propositions n'ont pas manquées, et Benjamin Jollivet avait suggéré d'y voir le tombeau de Jean V et de sa femme Jeanne de France, tandis que J.-M. Luzel suggérait d'y voir les seigneurs de Lestrezec, ou Monnier ceux de Kerambellec.  En 1936, René Couffon, toujours péremptoire, n'affirme y distinguer "encore nettement" les armes des du Parc de la Roche-Jagu. Puisque le tympan de la maîtresse-vitre porte les armes en prééminence de Henry du Parc d’azur au léopard d’or, brisé d’un lambel de gueules et et de Catherine de Kersaliou  d’argent à trois fasces de gueules au lion brochant, cela lui permit d'affirmer, dans une publication aussi sérieuse que celle de la Société archéologique de France, qu'il s'agissait du gisant de ce couple, dont l'épouse est décédée en 1433. C'est ce qu'on retrouve aujourd'hui repris partout.

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Ou presque. Seven Lemaître, dans la 173e cession du Congrès archéologique de France de 2015, ne cite son prédécesseur devant le même Congrès qu'avec prudence et au conditionnel. Pas plus que moi, il ne semble avoir pu constater  les armoiries des du Parc. Voici sa description :

"René Couffon a cru reconnaître l'écu de Henri du Parc seigneur de la Roche-Jagu, cité en 1421 comme garde de la foire de Saint-Barnabé  en Runan. Il serait accompagné de sa femme Catherine de Kersaliou, décédée en 1433, dix ans après son mari. Elle est enterrée le 15 novembre 1433 à Runan (René Couffon, "La Roche-Jagu", Soc. d'Emul. des Côtes-du-Nord p. 38). 

Leurs têtes reposent sur des coussins tenus par des anges. Henri du Parc, écimé,  porte une armure de plates complètes aux genouillères bien tracées et Catherine de Kersaliou porte une longue robe au drapé lourd et  ceinturée au dessus de la taille, selon la mode du XVe siècle."

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Pour respecter les conventions, j'adopte dans ma description, comme le fait S. Lemaître, l'hypothèse de René Couffon, qui reste plausible.

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Qui est Henry du Parc ?

Il est le fils de Maurice du PARC, seigneur du Parc ca 1321-1383..1390, Capitaine de Quimper, chambellan du duc de Bretagne, et de Catherine de TROGUINDY, dame de la Roche-Jagu ca 1340-1418. Catherine de Troguindy mourut en 1418 et son fils aîné , Henri du Parc , rendit au duc minu de sa succession le 25 juin de la même année.

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DU PARC d'azur au léopard d'or, au lambel de gueules. Et Morice du Parc, un escuier hardy. MAURICE DU PARC, seigneur du dit lieu, Paroisse de Rosnoën, Evêché de Cornouailles, ainsi qu'il le dit lui-même dans l'enquête pour la canonisation de Charles de Blois, en 1371 (D. Morice, T. II., Pr., col. 9), ne doit point être confondu, comme on l'a fait, avec une autre famille du Parc, sr. du dit lieu, Paroisse du Gouray, et de Locmaria, Paroisse de Ploumagoër, qui s'armait d'argent à trois jumelles de gueules.

Les du Parc de Rosnoën,, issus en ramage des vicomtes du Faou, portaient les armes de ceux-ci, brisées d'un lambel.

Maurice, l'un des champions du combat des 30, puis capitaine de Quimper pour Charles de Blois, contribua, en 1359, pour la somme de 5.000 écus, à la rançon de son maître prisonnier en Angleterre, et, à sa mort, passa au service de France. Suivant l'enquête susdite, il était âgé, en 1371, d'environ 50 ans, ce qui lui donne l'âge de 20 ans lorsqu'il fit ses premières armes au chêne de Mi-Voie. En 1372, il conduisait, avec Alain de Beaumont, l'aile gauche de l'armée du connétable à la déroute des Anglais devant Chisey, en Poitou, et était gouverneur de La Rochelle, en Aunis, en 1373 (Le Laboureur, p. 54). Les anciennes Réformations et Montres de Cornouailles mentionnent plusieurs membres de la même famille, savoir :

Henry, sr. du Parc, employé dans la Réformation de 1426, Paroisse de Rosnoën (*) ; Jean, archer en brigandine dans la Montre générale de 1481 ; autre Jean, sr. du Parc, Réformation de 1536, père de 1° Jean, mineur en 1562 et représenté à une Montre de cette année, par Jacques du Parc, son oncle paternel, en équipage d'arquebusier à cheval ; 2° Jeanne, Dame du Parc, après son frère mort sans hoirs, mariée, vers 1560, à Jean Troussier, sr. de la Gabetière. De ce mariage naquit une fille, Jeanne Troussier, Dame du Parc, mariée, en 1581, à Charles de Penmarc'h, sr. de Coëténez, Paroisse de Plouzané, dont la petite-fille, Marie-Françoise de Penmarc'h, Dame de Coëténez et du Parc, épousa, vers 1675, François Le Veyer, sr. de Kerandantec, Paroisse de Plouzané, et du Ster, Paroisse de Cléden-Poher.

Gabriel Le Veyer, fils des précédents, seigneur du Parc, de Coëténez et du Ster, mourut au Parc et fut enterré, en 1724, à Rosnoën, laissant de son mariage avec Marie-Perronnelle de Kerléan :

Roberte-Angélique Le Veyer, Dame du Parc, de Coëténez et du Ster, épouse de Claude-René de Guer, marquis de Pontcallec, frère de Clément décapité, en 1720, pour sa participation à la conspiration de Cellamare.

(*) Je n'ai pu vérifier cette information.

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Henry du Parc Sr de la Roche-Jagu épousa Catherine de Kersaliou. Il décéda en 1423 entre le 2 octobre et le 19 décembre. Certains auteurs indiquent qu'il décéda à Runan, ce que je n'ai pas pu confirmer et que je tiens comme douteux, ou basé sur la présence de ce gisant.

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Son nom apparait en 1495 dans un acte ducal qui concède à Runan l'établissement d'une foire le jour de la  saint Barnabé (le 11 juin), et qui attribue la garde et le gouvernement de cette foire à Henry du Parc et à ses héritiers :

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1495 Concession d'une foire annuelle au bourg de Runan . Copie de 1683 ( Ar . paroissiales de Runan )

A Vannes, 1421, 19 mai. « Jehan. A tous, salut. Comme à nous de nos droicts royaux et ducheaux, souverainetez et noblesses appartiennent la creatiuon et institution des foires et marchez en nstre duché et non à aultre, et nous ayant suplié et requis les tresoriers et fabriques de l'eglise et chapelle de Nostre Dame de Runargan, en la chatellenie de Chateaulin sur Trieu, pour augmentation de lad. Chapelle et du service divin en icelle, et pour le bien de la chose publique, leur donner et octroyer une foire annuelle et perpetuelle, au jour et feste de la St Barnabé apostre, o les debvoirs, esmoluements et prerogatives y appartenances, Scavoir faisons que nous avons aujourd'hui creé et octroyé aud. Fabrique d'icelle chapelle une foire annuelleet perpetuelle aud. Lieu de Runargan, aud. Jour de St Barbabé, à en jouir avec des debvoirs, esmoluements et prerogatives appartenantz a droitct de foire ; et à ce qu'elle soit seure et en puisse mieux valloir, avons voullu e octroyé, voulons et octroyons que nostre bien amé et feal ch[evali]er et chambellan messire Henry du Parc, s[eigneu]r de la Roche Jagu, ait la garde, gouvernement et juridiction et seigneurye de lad. Foire avec les sequelles et deppandances d'icelle juridiction, à en jouir luy et ses heritiers en perpetuel. Sy mandons et commendons à nos seneschaux, allouez et procureurs de Treguier et du resotrt de Gouelo, etc. etc. En tesmoign de ce, nous avons fait sceller cestes nos presantes en las de soye et cire verte.

Signe, Par le duc. Par le duc, de son commandements et en son conseil, présents : l'evesque de Dol, l'abbé de St Mahé, le sire de Molac, Pierre Eder, chevalier et Jehan de Kermellec.

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Ses armes, et celle de Catherine de Keraliou, se trouvent dans le tympan de la maîtresse-vitre datée de 1423 par déduction héraldique, sous celle des du Perrier 

 

"Au troisième rang, un écu aux armes des du Perrier et un autre losangé mi-parti : au I, du Perrier, au II, écartelé Gaudin et Brienne de Beaumont, armes de Jean du Perrier, sire de Quintin et du Perrier et de Constance Gaudin sa femme, fille de Péan et de Jeanne Riboule. Enfin au dessus des troisième et quatrième panneaux, un écusson losangé mi-parti du Parc de la Rochejagu et de Kersaliou et autre des armes pleines des du Parc, armes de Henry du Parc Sr de la Rochejagu et de sa femme Catherine de Kersaliou.

Ces grandes armoiries permettent de dater avec une très grande précision la verrière. En effet, l'on sait, d'une part, que c'est par contrat du 3 janvier 1423 que Jean du Perrier, veuf d'Olive de Rougé, épousa Constance Gaudin, et d'autre part, qu'Henry du Parc Sr de la Rochejagu décéda en cette même année 1423 entre le 2 octobre et le 19 décembre. L'on peut donc dater la commande de cette verrière de l'an 1423, les armes d'Alain du Parc, frère et héritier d'Henry, et de sa femme Miette de Tréal n'y figurant pas. Cependant les armes de Catherine de Kersaliou précédant les armes pleines des du Parc indiquent que lors de son exécution, Catherine était sans-doute veuve. Probablement était-elle même la donatrice de la verrière, comme semble l'indiquer la présence de sainte Catherine, elle mourut le 15 novembre 1433.". (R.C.)

 

https://www.laperenne-zine.com/articles.php?lng=fr&pg=646

 

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Vue générale.

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Le plateau de granite clair (leucogranite ?) sculpté en haut relief des deux membres du couple est la réunion de deux pièces de pierre, au bord arrondi mais sans moulure, celle de Henri du Parc étant près de deux fois plus large que celle de son épouse. Elles sont posées sur un soubassement fait d'un appareillage de bloc maçonnées, et nous n'avons accès qu'à deux des côtés.

Du côté est, ces pierres sont de taille irrégulières.

Du côté nord, elles sont régulières et les quatre blocs font toute la hauteur du soubassement. La pierre la plus à gauche porte les traces d'un écu martelé, mais ces traces sont ininterprétables. Un nouvel examen à jour frisant y distinguerait peut-être le blason des du Parc , mais la photo que j'ai prise peine à m'en convaincre. Les autres faces, inaccessibles, seraient-elles plus parlantes?

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Armes de la famille du Parc,  d’azur au léopard d’or, brisé d’un lambel de gueules .

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Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Les deux époux ont les mains jointes, et leur tête encadrée d'anges repose sur un coussin .

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Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Les pieds des époux reposent sur deux animaux opposés par l'arrière-train et dont la tête et le haut du tronc ont été martelés : cela souligne l'importance de ces animaux comme indice de privilège seigneurial. Il pourrait s'agir de deux lévriers pour Catherine de Kersaliou et de deux lions (ou deux chiens de chasse ?) pour Henri du Parc.

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Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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L'écu martelé.

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Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Henri du Parc.

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Il est figuré mains jointes, en armure de plates complète non recouverte d'un tabard mais sans casque, et deux anges de tendresse l'entourent. À sa droite comme à sa gauche, les anges, tournés vers lui, posent leurs mains sur le moignon de l'épaule et sur le bras.

La présence de ces anges entourant le défunt est presque constante sur les gisants des nobles bretons. On les voit déjà sur le gisant de Roland de Dinan, le plus ancien (1222).

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Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Il ne reste vraiment rien de la tête, et de la chevelure.

Les deux spalières (protection des épaules) ont trois lames articulées, et une forme très oblique, sans arrondi d'épaule.

Puis viennent les cubitières et les brassards, concernés par le martèlement.

Les mains jointes ont été martelées mais devaient être nues.

Sous les bras, se voit la sangle de fixation, bien détaillée, de la cuirasse.

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La tête des anges a été également martelée. Nous distinguons les ailes et leur plumes. Les anges sont vêtus d'une tunique qui descend jusqu'aux pieds, qui semblent nus.

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Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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L'armure décline ensuite la braconnière, les cuissardes, les grèves et les solerets, à bouts pointus.

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Le seigneur porte une épée courte le long de sa jambe droite, et une épée longue du coté gauche.

L'épée longue est dans son fourreau, et sa taille approche un mètre, si on la compare à la distance entre la ceinture et la cheville du défunt. Elle évoque donc l'épée de taille.

En Occident, le plus courant est l'épée de taille, longue (près d'un mètre) et plate, à deux tranchants. Au XIIe siècle, le pommeau rond se répand et remplace les pommeaux ovales ou lobés des épées normandes. Des modèles à la garde recourbée apparaissent. L'estoc (pointe) peu prononcé (bien que fonctionnel) tend à s'effiler : l'épée d'estoc, plus fine et plus courte (mesurant entre 60 et 75 cm du talon à la pointe), à l'extrémité acérée, plus adaptée aux coups de pointe, devient plus usitée dès la fin du XIIIe siècle de l'épée d'estoc. Son talon est large (jusqu’à 10 cm) et l'estoc très pointu permet de transpercer l'armure entre les plates qui apparaissent alors. À la fin du XIIIe siècle apparaissent les épées longues (à deux mains) telles que le brand d'arçon qui, comme son nom l'indique, est porté sur la selle et est utilisé par le chevalier démonté. Les épées bâtardes (dites à une main et demi) se développent au XVe siècle. Leur longueur et leur masse modérées ainsi qu'un excellent équilibrage (notamment grâce aux pommeaux en ampoule) en permettent l'usage à cheval et à pied, à une ou deux mains. Les épées très longues telles que les espadons restent d'usage au XVe siècle et jusqu'au début du XVIe (Zweihänder des Lansquenets)." (Wikipedia)

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L'épée courte va de la ceinture au genou, soit 50 cm environ. Elle n'a pas de fourreau, il s'agit plutôt d'une dague. Voir les deux épées et la dague de Jehan de Kerouzéré (1460) ou de son père Éon (mort en 1435)  :  la proximité des dates des deux gisants en rend la comparaison précieuse.

 

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Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Catherine de Kersaliou.

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Sa tête et ses cheveux, ses mains jointes, une partie de ses avant-bras, la tête des anges et celles de ses animaux emblématiques (lévriers ?) ont été martelés.

Elle est vêtu d'une robe descendant jusqu'aux pieds, à décolleté en V souligné par un épais revers, et dont la ceinture, une bande d'étoffe large, sépare un bustier d'une "jupe" plissée. L'ourlet inférieur forme une jolie courbe festonnée au dessus de l'extrémité des chaussures, qui sont pointues.

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Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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CONCLUSION.

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Il semble indispensable de soumettre ce gisant à un nouvel examen qualifié, afin de tenter de préciser si, oui ou non, les armes des du Parc, avec leur léopard et leur lambel, peut être découvert par un éclairage adapté ou par un examen plus attentif.

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SOURCES ET LIENS.

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—ALAIN (Agnes), 2020, Sortie fontaines et petits patrimoines

https://docplayer.fr/189176009-Sortie-fontaines-et-petits-patrimoine-du-9-mars-2020-pontrieux-runan.html

L'auteur cite Rolland 2016 : "À droite en rentrant, les gisants d'Henry Du Parc , seigneur de La Roche-Jagu (mort en 1 423), et de  son épouse Catherine de Kersaliou (décédée en 1433). On devine à leurs pieds des corps de chiens qui sont le symbole de la fidélité. L’épée du seigneur Henry du Parc est située le long de son corps ce qui signifie qu’il est mort dans son lit et non pas au combat."

https://docplayer.fr/189176009-Sortie-fontaines-et-petits-patrimoine-du-9-mars-2020-pontrieux-runan.html

BONNET ( Philippe), RIOULT ( Jean-Jacques), 2010 , Bretagne gothique : l'architecture religieuse, Paris, Picard, 2010, 485 p. 

COUFFON René Couffon, « Runan », Congrès archéologique de France, Société française d'archéologie « 107e session, 1949, Saint-Brieuc »,‎ 1950, p. 150-164. 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32118665/f154.image.r=runan

 

Tombe élevée du XVe siècle.

Cette tombe, reléguée au bas de l'église a été extrêmement mutilée pendant la Révolution. L'on y distingue, cependant, deux gisants en ronde bosse portant les costumes du début du XVe siècle.

Quoique les écus qui la décorent aient été soigneusement martelés, on y distingue, cependant, encore nettement les armes des du Parc de la Roche-Jagu, ce qui permet d'affirmer que ce tombeau est celui d'Henry du Parc et de Catherine de Kersaliou, dont nous avons mentionné les prééminences [sur le tympan de la maîtresse-vitre].

 

DURAND ( Gildas), 1999,, « Nouvelle théorie sur le retable de Runan. Ses conséquences pour la connaissance de l'art gothique breton », Les dossiers du Centre de Recherche et d'Archéologie d'Alet, no 18,‎ 1999, p. 91-104.

Infobretagne

http://www.infobretagne.com/runan-eglise.htm

LEMAÎTRE (Stéven), 2015, « Runan, église Notre-Dame-de-Miséricorde », Congrès archéologique de France, Société française d'archéologie « Monuments des Côtes d'Armor, le « Beau Moyen Âge », 173e session, 2015 »,‎ 2017, p. 313-326. 

— MAN8ROVE

https://man8rove.com/fr/blason/dul7nwn-parc

https://man8rove.com/fr/profile/yru34x5gc-henry-du-parc

MONNIER (Louis), 1900, « L'église de Runan, ses origines, son histoire », Revue de Bretagne, de Vendée et d'Anjou, vol. 24,‎ 1900, p. 195.

"Il y a quelques années s'érigeait au milieu de l'une des nefs latérales un sarcophage élevé, représentant un chevalier armé de toutes pièces, mains jointes, couché près de sa femme en habits de châtelaine, les pieds reposant sur des lévriers, la tête soutenue par des anges. M. Luzel (Revue De Bretagne 1868) assure reconnaître dans ces personnages des seigneurs de Lestrézec. Ou bien encore des seigneurs de Kerambellec, les restaurateurs de la chapelle du Rosaire ?. Ce tombeau, aujourd'hui placé à l'angle de la tour et des fonts baptismaux occupait jadis le centre de la nef méridionale.

Mais quelque mystère dont il demeure entouré, ce n'est certes pas là le monument funéraire de Jean V et de Jeanne de France comme le prétend, dans sa «Géographie des Côtes-du-Nord, M. B. Jollivet."

MONUMENTUM

https://monumentum.fr/eglise-notre-dame-cimetiere-pa00089576.html

— PATRIMOINE

https://www.patrimoine-religieux.fr/eglises_edifices/22-C%C3%B4tes-dArmor/22269-Runan/138124-EgliseNotre-Dame

ROLLAND (Jean-Paul), 2016, L'église Notre-Dame de Runan.

 

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_242/eglise__notre__dame__runan.pdf

ROPARTZ ( Sigismond), 1854, « Notice sur Runan », Annuaire des Côtes d'Armor,‎ 1854.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1107857/f87.item

SPREV

http://www.sprev.org/centre-sprev/runan-eglise-notre-dame-de-misericorde/

WIKIPEDIA

 https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Notre-Dame_de_Runan

 

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Published by jean-yves cordier - dans Gisants Sculpture Héraldique
22 juin 2022 3 22 /06 /juin /2022 19:37

Le bestiaire — zodiacal, religieux, et général — des sablières ornées (bois polychrome, Le Mérer, v.1895) de l'église de Runan.

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Voir :

 

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PRÉSENTATION.

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Ces sablières ornées et polychromes de la charpente sont contemporaines de la restauration de l'église de Runan en 1895. Elles sont signées de LE MERER sculpteur et réalisées sur commande de la fabrique paroissiale. Elles n'ont jamais fait l'objet de descriptions détaillées et monographiques, malgré leur intérêt, bien que la thèse de référence sur les sablières bretonnes par Sophie Duhem les mentionnent. L'hypothèse souvent reprise d'une description des péchés et des vices a été réfutée par S. Duhem pour la raison (discutable ?) qu'il ne s'agit pas d'une production médiévale, mais moderne. Ces animaux de bestiaire restent inséparables de leur valeur allégorique traditionnelle.

Jean-Paul Rolland, en 2016,  les analyse avec soin, les illustre de 12 photographies, en propose une interprétation allégorique du bestiaire, mais il les date du XVIe siècle ; son interprétation séparant les représentations négatives, au nord, orientés vers le fond de la nef, et positives, au sud, orientés vers le chœur n'est pas validée par la réalité, puisque ces orientations sont opposées à celles qu'il décrit.

Le site Infobretagne en présentait jusqu'à présent le relevé photographique le plus complet.

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Depuis le chœur vers le fond de la nef, nous trouvons :

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I. Du côté sud :

1 à 4 : Les quatre éléments du Tétramorphe caractérisant les quatre évangélistes : Taureau, Lion, Aigle, Ange.

5. Un cheval

6. Un dragon couronné à 7 têtes et à queue étoilée (bête de l'Apocalypse)

7 à 19 : dix des douze signes du Zodiaque (en désordre), les deux autres étant supposés cachés par la tribune. Et un intrus, le homard!!

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II. Du côté nord :

1. Un éléphant

2. Un dromadaire

3. Un perroquet

4. Un mouton

5. Un pélican nourrissant ses petits de son sang

6. Un aigle

7. Un coq 

8. Un chien

9. Un dauphin

10. Une tortue.

11. Un cochon

12. Un serpent

13. Un bouc 

14. Une grenouille

15. Un paon

16. Une inscription de signature

17. Un crocodile

18. Un bœuf (?).

19 et 20 : cachés.

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Le sculpteur Le Mérer.

François-Marie Luzel  mentionne dans son Journal de route un artiste de ce nom cà qui il  rend visite à Lanvellec (au sud de Lannion) en mai 1865 :

"Nous allons voir un menuisier artiste du pays, nommé Le Mérer. Il travaille assez habilement le bois, restaure les vieux meubles, fait des chaires à prêcher et des confessionnaux sculptés pour les églises du pays, et généralement tout ce qui concerne son état. Son père, Phulupic ar Mérer, était aussi un menuisier renommé et, en outre, tournait assez agréablement une chanson bretonne."

https://www.persee.fr/docAsPDF/abpo_0003-391x_1910_num_26_2_4208.pdf

Un autel de Notre-Dame de la Pitié de La Chapelle-Neuve (22) est attribué à "Ph. Le Mérer" qui l'a réalisé avec des panneaux du XVIe siècle

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5729535z/texteBrut

Le site Patrimoine.bzh recense plusieurs pièces de mobilier religieux attribués à Philippe Le Merer de Lannion (vers 1870) et ses fils. Parmi ceux-ci, un Philippe Le Mérer, toujours de Lannion, effectue des boiseries d'un couvent de Tréguier en 1890, tandis qu'un Le Merer de Lannion travaille en 1902 et en 1923 à Ploubezre.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/recherche/globale?texte=%22Le+Merer%22

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-saint-pierre-ploubezre/149720d3-8825-4964-afa3-a3e44dec9005

Enfin, une exposition de 2002 apporte toutes les données nécessaires à la synthèse de ces informations :

"En créant l'exposition Le Mérer, les bénévoles, réunis autour de Joël Vandenberghe, ont voulu faire connaître une grande famille d'ébénistes qui a oeuvré à Lannion pendant un siècle, de 1848 à 1950.

Jean-Philippe Le Goareguer, descendant direct de Philippe Le Mérer, a mis à disposition plans, photos, documents sur la famille et les ateliers Le Mérer, situés à Brélevenez. Cette histoire commence aux alentours de la fin du XVIIe siècle, à Plestin-les-Grèves, où est installée la famille Le Mérer, meunier de son état. Elle va se poursuivre au moulin du Roudour, à Plouzélambre, où va naître Philippe 2, fils du meunier Philippe 1, qui abandonnera le moulin pour se consacrer à la menuiserie et aux poèmes. C'est aux environs de 1780 que les premiers Le Mérer s'installent à Lanvellec, avec le mariage de Philippe 2.

Ebénistes sculpteurs au service de l'église

Vers 1848, Philippe 4, petit-fils de Philippe 2, abandonne ses deux frères Jean-Baptiste et Pierre-Marie, menuisiers sculpteurs à Lanvellec, et part s'installer à Lannion où il se mariera. Il remporte le premier prix de sculpture à Saint-Brieuc, en 1846, et se fait remarquer par l'évêque de Saint-Brieuc - Tréguier, Mgr David, qui va lui passer commande de plusieurs mobiliers d'église. En effet, à cette époque (1865-1900), les constructions d'église sont importantes et le style néo-gothique inspiré par les travaux de Viollet-Le Duc est principalement utilisé. Les ateliers vont ainsi construire bon nombre d'autels, de chair à prêcher, de stalles que l'on retrouvera un peu partout, en Trégor mais aussi à l'étranger, et même au Vatican, puisque Philippe 4 offre, en 1888, un porte-missel au pape Léon XIII, à l'occasion de son jubilé sacerdotal. Un présent qui lui vaudra une médaille d'argent à l'exposition vaticane.

Une oeuvre qui subsiste au travers de l'orgue

Toute l'oeuvre de la famille Le Mérer subsiste et l'on peut la découvrir dans bon nombre d'églises des Côtes-d'Armor (Paimpol, Lannion, Bégard, Tréguier, Ploubezre, Yvias, Bulat, etc.). Bien entendu, l'église Saint-Brendan, de Lanvellec, abrite quelques-unes de leurs réalisations, dont la plus fameuse, la chair qui a vu la participation de toute la famille à sa fabrication. La Première Guerre mondiale et la séparation du Clergé et de l'Etat ont mis à mal l'atelier, qui fermera ses portes dans les années 1950, après avoir employé pas loin d'une cinquantaine de personnes. La famille Le Mérer est étroitement liée à l'orgue de Dalham, qui fait les beaux jours du festival de musique ancienne, car ils ont été pendant des années organistes de l'église Saint-Brendan. Constance Le Mérer publiera même quelques vers acides sur le démantèlement de l'orgue." Le Télégramme 10 juillet 2002

https://www.letelegramme.fr/ar/viewarticle1024.php?aaaammjj=20020710&article=4686434&type=ar

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Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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DESCRIPTION : LE CÔTÉ SUD DEPUIS LE CHOEUR.

 

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Tous les éléments sont reliés par un rinceau à larges feuilles.

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Les quatre emblèmes des évangélistes, issus du Tétramorphe.

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Ils montrent plus de souci de vérité naturaliste que de référence à l'iconographie chrétienne, et les deux premiers ne sont pas ailés.

 

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1. Le taureau de saint Luc.

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Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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2. Le lion de saint Marc.

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Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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3. L'aigle de saint Jean.

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Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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4. L'ange de saint Matthieu.

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Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Le cheval, et la Bête de l'Apocalypse.

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5. Le cheval.

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Je ne sais comment l'insérer dans cette séquence à thématique chrétienne, à moins d'y voir une figure métonymique des quatre Cavaliers de l'Apocalypse.

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Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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6. La Bête de l'Apocalypse.

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Sa queue, dardée en flèche,  est entourée de quatre étoiles. Les sept têtes sont couronnées.

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Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Les douze signes zodiacaux.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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7. Le Verseau.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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8. Les Poissons.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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9. Le Bélier.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières de l'église de Runan.
Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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10. Le Taureau.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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11. Les Gémeaux.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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12. Le homard.

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Il n'est mentionné ni dans la description de Jean-Paul Rolland ni dans celle de Michel Lascaux. J'ai hésité avec la langoustine, en raison de sa couleur. On fera comme on voudra. Mais ce n'est pas la langouste, qui n'a pas de grosses pinces.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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13. Le Lion.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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14. Le Sagittaire.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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15. La Balance.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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16. Le Cancer.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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17. Le Centaure.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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18 et 19 : la Vierge et le Capricorne ? On admettra qu'ils sont cachés par la tribune.

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On voit en effet le début d'une figure zodiacale, qui montre que la sablière se poursuit jusqu'au fond de la nef.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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DESCRIPTION : LE CÔTÉ NORD DEPUIS LE CHOEUR.

 

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1. L'éléphant.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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2. Le dromadaire

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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3. Le mouton.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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4. Le Perroquet.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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5.Le Pélican.

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Comme dans le symbole chrétien du Christ et de l'Eucharistie, il se blesse la poitrine avec son bec pour nourrir ses petits.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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6. L'aigle.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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7. Le coq.

 

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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8. Le chien.

 

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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9.  Le dauphin.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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10. La tortue.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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11. Le cochon.

 

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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12. Le serpent.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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13. Le bouc.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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14. La grenouille.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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15. Le paon.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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16. L'inscription.

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LE MERER SCULPTEUR FAIT PAR LE SOIN DE LA FABRIQUE.

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Je rappelle que la "fabrique" désigne les administrateurs (souvent au nombre de deux) désignés pour l'année pour gérer les biens et revenus de la paroisse et décider des travaux à effectuer.

L'inscription est sculptée, en lettres gothiques peintes en rouge, sur un phylactère blanc dont l'extrémité de gauche se fond ou se superpose avec la gueule d'un animal (évoquant une belette par exemple). Celui-ci mord la queue du dragon qui suit.

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Les sablières de l'église de Runan.

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17. Le crocodile.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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18. Le bœuf (ou chien ??).

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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19 et 20. Il nous reste à deviner les deux animaux cachés par la tribune.

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Note : cette tribune date de la fin du XIXe siècle, elle est donc contemporaine des sablières, mais légèrement postérieure.

 

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SOURCES ET LIENS.

— DUHEM (Sophie), 1997, Les sablières sculptées en Bretagne: images, ouvriers du bois et culture paroissiale au temps de la prospérité bretonne (XVe-XVIIe s.), Presses universitaires de Rennes, 1997 - 385 pages, pages 2, 19, 39, 46, et 265.

— WIKIPEDIA

"L'ensemble de l'église est couvert par une voûte lambrissée. Dans le vaisseau central, les sablières qui portent le lambris sont sculptées et représentent, côté nord [sic ], les signes du Zodiaque, côté sud, des animaux symbolisant les vices, tirés d'un bestiaire. Cette voûte de bois, ainsi que celles qui la contrebutent dans le bas-côté sud, date de la restauration du xixe siècle "

 https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Notre-Dame_de_Runan

— BONNET ( Philippe), RIOULT ( Jean-Jacques), 2010 , Bretagne gothique : l'architecture religieuse, Paris, Picard, 2010, 485 p. 

— COUFFON René Couffon, « Runan », Congrès archéologique de France, Société française d'archéologie « 107e session, 1949, Saint-Brieuc »,‎ 1950, p. 150-164. 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32118665/f154.image.r=runan

— DURAND ( Gildas), 1999,, « Nouvelle théorie sur le retable de Runan. Ses conséquences pour la connaissance de l'art gothique breton », Les dossiers du Centre de Recherche et d'Archéologie d'Alet, no 18,‎ 1999, p. 91-104.

—Infobretagne

http://www.infobretagne.com/runan-eglise.htm

LASCAUX (Michel), 1987, Runan l'église des Chevaliers de Malte.

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_106/Runan_lEglise_des_Chevaliers_de_Malte_.pdf

— LEMAÎTRE (Stéven), 2015, « Runan, église Notre-Dame-de-Miséricorde », Congrès archéologique de France, Société française d'archéologie « Monuments des Côtes d'Armor, le « Beau Moyen Âge », 173e session, 2015 »,‎ 2017, p. 313-326. 

— MONNIER (Louis), 1900, « L'église de Runan, ses origines, son histoire », Revue de Bretagne, de Vendée et d'Anjou, vol. 24,‎ 1900, p. 195.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411435g/f134.image.r=runan?rk=42918;4

 

—MONUMENTUM

https://monumentum.fr/eglise-notre-dame-cimetiere-pa00089576.html

https://www.patrimoine-religieux.fr/eglises_edifices/22-C%C3%B4tes-dArmor/22269-Runan/138124-EgliseNotre-Dame

 

—ROLLAND (Jean-Paul), 2016, L'église Notre-Dame de Runan.

 

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_242/eglise__notre__dame__runan.pdf

—ROPARTZ ( Sigismond), 1854, « Notice sur Runan », Annuaire des Côtes d'Armor,‎ 1854.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1107857/f87.item

— SPREV

http://www.sprev.org/centre-sprev/runan-eglise-notre-dame-de-misericorde/

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Published by jean-yves cordier - dans Sablières Sculpture Chapelles bretonnes
21 juin 2022 2 21 /06 /juin /2022 14:37

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart.

 

 

 

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 Voir les œuvres de Roland Doré :

 

 

 

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PRÉSENTATION.

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Senven-Léhart est un démembrement de l’ancienne paroisse primitive de Plésidy . Le nom de la localité est attesté sous la forme Saint Neven en 1543 : Senven-Léhart vient du breton Néven (vieux breton Numin) et de Léhart, nom du fief des seigneurs de Léhart, eux-mêmes juveigneurs de la maison d'Avaugour. 

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Le calvaire de Senven-Léhart est un calvaire en granite et kersantite datant du milieu du XVIIe  siècle. Il est classé monument historique depuis le 12 octobre 1964.

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Avec le calvaire de Senven-Léhart, Roland Doré réalise une œuvre importante sans renouer avec la tradition du grand calvaire monumental (Plougonven, Pleyben, Plougastel, ...) dont l'époque est révolue. "Il peut, avec ses 18 personnages, être qualifié de calvaire de taille moyenne" (Le Seac'h) ; on le comparera aux vestiges du calvaire de Plourin-lès-Morlaix, dont 15 statues sont conservées.

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Premières descriptions :  deuxième moitié du XIXe et début du XXe.
 

— JOLLIVET (Benjamin ) 1856, Les Côtes-du-Nord: histoire et géographie,  Page 221

https://www.google.fr/books/edition/Les_C%C3%B4tes_du_Nord/GvNAAAAAcAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=%22senven-l%C3%A9hart%22+calvaire&pg=PA221&printsec=frontcover

« On admire, dans le cimetière, un magnifique calvaire en pierre de Kersanton, sur lequel sont sculptés dix-huit ou vingt personnages d'une assez grande dimension. On a eu la malencontreuse idée de badigeonner de rouge ce calvaire, de telle sorte que vu à quelques pas seulement, il semble fait de bois peint, ce qui détruit évidemment tout l'intérêt qui s'attache à ce monument. Nous conseillons de le faire gratter par un ouvrier intelligent ; ce sera une opération peu coûteuse, dont la paroisse ne refusera certainement pas de faire les frais."

 

— Société archéologique et historique des Côtes-du-Nord, Saint-Brieuc · 1884, Mémoires de la Société archéologique et historique des Côtes du Nord.. - Page 48

 

 

https://www.google.fr/books/edition/M%C3%A9moires_de_la_Soci%C3%A9t%C3%A9_arch%C3%A9ologique/cVczcqmipTUC?hl=fr&gbpv=1&dq=%22senven-l%C3%A9hart%22+calvaire&pg=PA48&printsec=frontcover

"Trois croix entourés de vingt personnages dont deux à cheval"

— LE GOFFIC (Charles), 1902, L'Âme bretonne, Honoré Champion ed. tome I.

https://www.google.fr/books/edition/L_%C3%82me_bretonne_Tome_Ier/B4KrDgAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=%22+l%27un+des+chevaux+est+litt%C3%A9ralement+noy%C3%A9+...%22&pg=PA113&printsec=frontcover

"Ajoutons que le nombre des statues qui décorent le calvaire de Senven-Lehart est exactement de 12 et non de 18 ou 20, comme dit Jollivet. « Quant au badigeon dont il est question chez cet auteur, m'écrit M. l'abbé Le Febvre, les morsures du temps lui ont bien fait perdre de sa crudité... En 93, craignant pour leur calvaire, les habitants détachèrent Christ, larrons, chevaliers et statues et les enterrèrent dans un champ près de la chapelle. Le monument, quoique fort beau, ne porte que trop de traces de cet enlèvement . précipité: les deux chevaux et quatre des statues ne tiennent que par le ciment qui relie leurs parties brisées; l'un des chevaux est littéralement noyé  jusqu'au ventre dans le ciment ".

 

— DESPORTES (P. ),  1914,  Ma Bretagne: de la Rance au Douron - Page 72

"Après le calvaire de Lanrivain , le plus monumental des Côtes - du - Nord , il faut citer celui de Senven-Léhart que décorent une douzaine de personnages , dont deux statues équestres . En 1793 , les habitants enlevèrent eux - mêmes  les statues de leur calvaire, pour les mettre à l'abri des démolisseurs. Mais il reste des traces malheureuses de cet de cet enlèvement trop hâté ."

— STANY-GAUTHIER (Joseph) 1950, Les calvaires bretons - Page 26.

"SENVEN - LÉHART Conçu suivant un parti différent , il présente un soubassement très simple avec trois croix aux fûts cylindriques portant d'intéressantes figures mais le morceau sculptural capital est la Pietà placée au pied du fût central. A la base des croix des larrons il y a, d'un côté la Madeleine, de l'autre une Sainte-Femme [sic]. Aux deux extrémités du socle se dressent les cavaliers."

https://www.google.fr/books/edition/Les_calvaires_bretons/9mk9AQAAIAAJ?hl=fr&gbpv=1&bsq=capital+est+la+Piet%C3%A0+plac%C3%A9e+au+pied+du+f%C3%BBt&dq=capital+est+la+Piet%C3%A0+plac%C3%A9e+au+pied+du+f%C3%BBt&printsec=frontcover

— La description la plus complète est celle des pages 212-214 d'Emmanuelle LE SEAC'H dans son ouvrage sur les sculpteurs en pierre de Basse-Bretagne paru en 2014, et illustré de plusieurs clichés détaillés.

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Décompte des 18 personnages.

Il est écrit partout, y compris dans les articles officiels, ou de référence (Le Seac'h) que le calvaire ne conserve que 11 , ou 12 (C. Le Goffic) statues contre 19 à l'origine. Mais personne ne cite la source de ce décompte initial ("Seules onze statues demeurent sur les dix-neuf qu'il comporte à l'origine. La disposition actuelle des personnages sculptés serait due à une reconstruction après la Révolution." Wikipedia). D'autre part, je compte aujourd'hui (juin 2022) 17 personnages. 13 sur la face ouest (ne pas oublier les deux anges) et quatre sur la face est. On peut ajouter un ange au calice agenouillé placé sous les pieds du Christ sur un culot sur la face occidentale du fût. Lors de ma visite, et donc sur mes clichés, le culot était vide, comme sur le cliché du site monumentum.fr. Mais il est décrit par Le Seac'h p. 212), et on le voit sur les CPA et autres documents photographiques récents dont celui de Le Seac'h. Si on compte ce personnage, cela porte le total à 18. Donc proche du chiffre donné par le premier descripteur, Jollivet, qui indiquait 18 à 20 personnages.

L'ange au calice, actuellement manquant, avait été scellé par un procédé sensible au gel et sa fixation n'était plus assuré :  le maire de la commune, monsieur Gilbert Burlot, l'a placé en lieu sûr et le fera remettre  en place avant la fin 2022 (communication personnelle).

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Reconstitution.

Ce calvaire adoptait-il jadis la composition, habituelle, d'un calvaire à un croisillon ( avec Marie et Jean de chaque côté) ou à deux croisillons (les deux cavaliers occupant le second) ? On peut objecter que, dans ce cas, les statues de la Vierge et de Jean seraient géminées respectivement à celle des saints Pierre et Yves.

 

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Commanditaire.

Le commanditaire pourrait être selon Le Seac'h (*) Maurice de Perrien de Crénan qui a érigé la chapelle de Léhart [celle de Saint-Tugdual en Pen Léhart ?] en église tréviale en 1614. La seigneurie de Léhart appartenait  aux Nepvou, une branche lointaine des ascendants des Perrien, depuis 1565 environ. 

(*)Le Noir de Tournemine (H.), Aperçu de l'histoire de Crénan, Saint-Brieuc 1911, réimp. Paris 2003 p. 250.

Pourquoi ne pas penser plutôt à Pierre de Perrien (1616-1670), son fils, seigneur de Léhart et marquis de Crénan ? Grand échanson du roi et maréchal de camp en 1649, gouverneur de la Bretagne, il épousa en 1644-1645 Madeleine du Bueil. 

En effet, c'est probablement lui qui commanda à Roland Doré (après 1645) les quatre sculptures en kersanton conservées dans la cour du château de Trécesson à Campénéac, où le comte Henri de Pontbriant, descendant de la famille de Perrien de Crénéan les installa. Elles provenaient du parc du château de Crénan au Fœil près de Quintin. Les quatre statues en pied seraient celles de Pierre de Perrien et de son épouse, ainsi que de ses parents Maurice, et Anne d'Urvoy. Les visages aux pupilles creusées sont typiques du sculpteur, au même titre que les statues de ce calvaire. 

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Le sculpteur.

Je ne reviens pas sur la biographie et le corpus des œuvres de Roland Doré, installé à Landerneau et actif de 1618 à 1663, puisque ce blog s'attache à en découvrir les sculptures si caractéristiques les unes après les autres et  a déjà donné toutes ces précisions. J'ai l'habitude de le surnommer le Michel-Ange du kersanton, certes avec exagération mais pour souligner l'importance, dans l'art monumental de Bretagne, de celui qui, obtint le sculpteur royal, et a travaillé, uniquement en kersantite extrait en Rade de Brest, pour plus de 82 paroisses une centaine de croix et de calvaires, 54 apôtres et une kyrielle de statues de saints et de saintes.

Je renvoie à  CASTEL et à LE SEAC'H.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Roland_Dor%C3%A9

Ici, seuls les personnages sont en kersantite, les fûts, leurs socles et le soubassement étant en granite.

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Présentation.

Édifié sur le placître de l'église paroissiale, le calvaire est constitué d'un massif en pierre de granite local avec un autel ou table d'offrande sur le côté ouest. Trois croix jaillissent de la plateforme, celles du Christ entouré des Larrons. Sur le socles au pied des fûts des Larrons, les statues de Jean et de la Vierge encadrent une Déploration adossée au fût central. Les deux cavaliers de la Passion (Longin et le  Centenier) sont placés sur le dernier degré du soubassement.

"Les expressions des personnages varient, passant de la sérénité pour le Christ, à l'affliction pour les saintes Femmes, sans oublier la caricature grotesque pour le mauvais larron. Le sculpteur fait preuve ici d'un indéniable talent dans la représentation des sentiments humains.

Les traits fins des personnages et la maîtrise des drapés font de ce calvaire une œuvre majeure dans le catalogue du sculpteur." (Le Seac'h p.213)

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DESCRIPTION.

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— LE CÔTÉ OUEST.

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Sur la croix principale dont il manque le sommet (et le titulus INRI) depuis le XXe siècle (elle est intacte sur les CPA), le Christ est entouré  de deux anges au calice, taillés dans le même bloc, ou du moins solidaire de celui-ci. Un autre ange au calice était posé plus bas sur la console du fût. L'ange à la droite du Christ tient deux calices, l'un pour le sang de la main droite, l'autre pour l'eau (aqua lateris) du flanc droit. 

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Les croix des larrons en forme de tau encadrent le crucifié. Le Bon Larron, les bras liés à la traverse, regarde vers le centre du calvaire. Il est vêtu de chausses plissées et dont la braguette proéminente est dotée de deux ou trois languettes arrondies et de deux boutons ronds . Le Mauvais Larron, lié de la même façon, détourne le regard et tire la langue. Ses chausses sont à crevés (*), la braguette est à trois boutons. Tous les deux sont barbus et ont les cheveux longs, mais le Bon Larron porte une barbe peignée à moustache horizontale alors que le Mauvais Larron a une barbe Louis XIII ou Richelieu (moustache et barbichette pointue) portée vers 1635. L'une des jambes est fléchie, —mais moins que sur les calvaires du XVIe siècle — pour rappeler que selon les évangiles les soldats leur brisèrent les jambes pour mettre un terme à leur agonie.

(*) La mode des crevés est propre au XVIe siècle (François Ier, Henri II) et témoigne d'un anachronisme délibéré de la part du sculpteur et du maintien des traditions hérités des calvaires bretons des ateliers landernéens du XVIe siècle, celles des Prigent (1527-1577) et du Maître de Plougastel (1570-1621) notamment, mais aussi de l'atelier de Brasparts (fin XVe), de Saint-Thégonnec (1550-1610) et de  Guimiliau (1575-1589).

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La statue de la Vierge est placée contre le fût du gibet du Bon Larron, et celle de Jean contre celui du Mauvais Larron. Entre eux, contre le fût de la croix, une Déploration à quatre personnages (le terme de "pietà" sera évité, et réservé à la Vierge portant le corps de son Fils, sans autre personnage) associe à Marie une Sainte Femme et Marie-Madeleine, selon le thème des "trois Marie".

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Le cavalier de notre gauche, devant la Vierge, tient en main droite le manche d'une lance, dont la hampe est perdue (mais son trou de fixation atteste de son existence). Il porte l'index de la main gauche sous sa paupière. C'est donc Longin, le cavalier et lancier  de l'évangile Jean 19:34, promu centurion dans la tradition médiévale et qui transperça le flanc droit du Christ pour s'assurer de sa mort en faisant jaillir de la plèvre le liquide ("eau" mêlé de sang) d'un épanchement.

Selon la tradition, ce liquide, en s'écoulant le long de la lance ou par projection, vint atteindre l'œil du lancier, qu'il guérit d'un trouble de la vision (taie ?), métaphore de sa conversion à la foi chrétienne : il fut considéré comme un saint : voir Jean de Vignay, traduction (1348) de la Légende dorée de Jacques de Voragine chap. 50 :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84260044/f161.item

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Le cavalier à notre droite n'est pas Stéphaston, comme on le lit trop souvent, mais le Centurion converti, celui qui s'est écrié lors de la Passion Vere filius Dei erat iste, "vraiment celui-ci était le fils de Dieu", la première déclaration de foi cité par les évangiles après la mort du Christ Mt 27:54. On le trouve représenté, en symétrie de l'axe de la croix avec Longin, dans les enluminures et les verrières peintes de la Passion, avec souvent le visage et le doigt levé vers le Christ, et un phylactère qui cite ses paroles. Dans Marc ou Luc il s'écrie  Vere hic homo justus erat :

Matthieu 27 :54 A la vue du tremblement de terre et de ce qui venait d'arriver, l’officier romain et ceux qui étaient avec lui pour garder Jésus furent saisis d'une grande frayeur et dirent: «Cet homme était vraiment le Fils de Dieu.» Centurio autem, et qui cum eo erant, custodientes Jesum, viso terraemotu, et his quae fiebant, timuerunt valde, dicentes: Vere Filius Dei erat iste. (Vulgata)

Luc 23 47 Le centenier, voyant ce qui était arrivé, glorifia Dieu, et dit: Certainement, cet homme était juste. Videns autem centurio quod factum fuerat, glorificavit Deum, dicens: Vere hic homo justus erat. (Vulgata). 

Marc 15:39 :  Le centenier, qui était en face de Jésus, voyant qu'il avait expiré de la sorte, dit: Assurément, cet homme était Fils de Dieu. Videns autem centurio, qui ex adverso stabat, quia sic clamans expirasset, ait: Vere hic homo Filius Dei erat.

 

Malgré la constance de cette figure du cavalier au phylactère qui l'identifie avec certitude, je ne parviens pas à lutter contre Stéphaston, que des auteurs éminents reconnaissent ici. Je pourrais produire les liens vers touts mes études des Passions du Finistère que je serai impuissant contre ce virulent virus, ce mème  qui contamine les mémoires, les livres et la toile.

Un seul exemple : sur le calvaire monumental de Plougonven (Prigent), les mots vere filius dei erat sont sculptés sur le côté gauche du cavalier. 

Je clame en vain dans le désert. Seule une projection divine saurait laver les yeux des savants prompts à reproduire les dires de leurs pairs. 

 

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Notre cavalier est bien un officier : son armure et son manteau en atteste. Mais, et c'est là encore une tradition iconographique médiévale très établie, des détails suggèrent qu'il ne s'agit pas d'un militaire romain, mais d'un soldat Juif : son scapulaire, mais surtout sa barbe et ses cheveux longs, et plus encore son turban (détail qui, en iconographie de l'époque,  indique aux contemporains une origine orientale) sur un chapeau vaguement conique, mais bien différent d'un casque. Il associe les traits d'un centurion et ceux d'un grand prêtre.

Le texte grec, donc originel, utilise le terme hekatontarches, "chef d'une centaine", un officier romain, un centurion. Il n'y a pas d'ambiguïté dans le texte évangélique sur l'appartenance de cet officier à l'armée romaine.

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Les pièces de harnachement des chevaux sont rendus avec un goût moins prononcé pour ces détails que sous le burin des Prigent. L'extrémité de la queue des chevaux est tressée.

 

 

 


 

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Le Christ sur la croix.

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Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Les anges hématophores.

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Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Le bon  Larron .

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Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Le Mauvais Larron .

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Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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La Vierge au calvaire .

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Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Saint Jean au calvaire.

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Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Longin tenant sa lance et portant son index sous l'œil gauche.

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Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Le Centenier convaincu de la divinité du Christ.

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Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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La Déploration à quatre personnages.

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Voir les Déplorations de Bretagne (classé par ordre chronologique approximatif) :

 

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De Roland Doré, on retiendra la Déploration, bien différente, du calvaire de Brennilis, et celle, plus proche, de l'église de Châteaulin (avec saint Jean et Marie-Madeleine). Ses Vierges de Pitié (ou pietà) sont plus fréquentes, à Cast, Sainte-Anne-la-Palud, Saint-Claude en Plougastel, Plourin-lès-Morlaix.

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La Déploration (kersanton, Roland Doré, milieu XVIIe siècle) de l'église Saint-Idunet de Châteaulin. Photographie lavieb-aile août 2021.

 

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Ici, la construction générale est plus proche d'un trapèze que d'un triangle, et le Christ est presque allongé, le tronc cambré sur le chevalet du genou droit de Marie. Les deux bras forment avec le corps une croix. La Sainte Femme soutient la tête et le bras gauche, la Vierge a les mains croisées, et Marie-Madeleine, qui tient le flacon d'aromates de l'embaumement, a la tête baissée vers les pieds de son Maître (Rabouni) : on sait le lien privilégié qu'elle a, dans les évangiles ou la tradition iconographique, avec les pieds du Christ.

Les visages (surtout les deux premiers) sont figés, inexpressifs, intériorisés : le groupe est comme plongé dans le silence du chagrin inexprimable.

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Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Une Sainte Femme (Marie Salomé ou Marie Cleophas).

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Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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La Vierge Marie.

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Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Marie-Madeleine.

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Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Le Christ.

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Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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II. LE CÔTÉ EST.

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Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Saint Yves, le livre-ceinture et le signe d'argumentation juridique.

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a. Le costume.

Saint Yves porte la "barrette" ou bonnet carré (de recteur ou de docteur), le camail  dont la capuche est rabattue, et le surplis au dessus de la cotte talaire. 

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b. Le livre-ceinture.

Un livre (l'ouvrage de droit canon, condensé des Décrétales, qu'il doit posséder comme Official, c'est à dire comme juges aux affaires ecclésiastiques du diocèse de Tréguier) est suspendu à son poignet  droit)  car il est enveloppé dans un étui de transport dont il est relié, et suspendu par un lien s'achevant par une boule.

Cet accessoire est désigné aujourd'hui en histoire de l'art sous le terme de "livre ceinture". 
Voir mes commentaires sur celui-ci ici :https://www.lavieb-aile.com/2020/07/le-calvaire-de-motreff.html

On  trouve aussi ce livre-ceinture parfois sur les statues de saint Jean (Mellac, Motreff, Quilinen), sur  les figures des apôtres (saint Philippe sur le Calendrier des Bergers 1498), et,  porté par Yves, sur le calvaire de Pencran, sur celui de Saint-Thégonnec et sur des vestiges d'un calvaire de Guipavas. Entre autre.

On le trouve également, sculpté par Roland Doré, sur le calvaire de Plourin-lès-Morlaix.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix.

Sur le calvaire de Saint-Thégonnec :

https://www.lavieb-aile.com/2021/03/le-calvaire-de-saint-thegonnec.ii-les-croix.html

 

 

c. Le geste de l'argumentation.

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Yves de Kermartin pose la pulpe de l'index sur celle du pouce, geste précis, qui est repris dans de nombreuses représentations du saint, si bien qu'il devient un véritable attribut, le symbole de ses compétences dans la défense juridique et de sa maîtrise de la rhétorique et de l'éloquence.

—  Saint Yves et le geste de l'argumentation :

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Roland Doré a représenté saint Yves sur les calvaires d'Irvillac (Coatnan), de la chapelle Saint-Claude à Plougastel, de Plourin-lès-Morlaix et de Bodeniry à Saint-Thégonnec. La statue de la chapelle Saint-Claude (v.1630) est très proche de celle-ci, mais les pouvoirs publics y laissent prospérer les lichens.

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Calvaire (Kersanton, 1630, Roland Doré) de la chapelle Saint-Claude à Plougastel. Photographie lavieb-aile.

 

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Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Vue sur le positionnement de la pulpe de l'index sur celle du pouce.

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Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Gros plan sur les iris aux pupilles creusées.

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Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Un roi couronné tenant la main de justice. Saint Louis ? Un saint roi breton (Mélar, Judicaël ou Salomon)?

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Il est impossible de départager les tenants des différentes hypothèses face à ce roi, couronné, tenant la main de justice et vêtu d'une armure et d'une cape.

On se souvient, en admirant la précision avec laquelle sont détaillées les pièces des jambières, que Roland Doré excelle aussi dans l'art funéraire des gisants. Les plaques articulées superposées et rivetées des cuissots, genouillères, grèves et solerets (à bouts ronds) est remarquable.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Le Christ de dérision (Ecce Homo).

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Le Christ, dont les soldats se moquent d'une prétention à être "roi des Juifs" a les poignets liés devant la poitrine, la main gauche tient le roseau dont les bourreaux l'ont affublé en guise de sceptre, et on lui fait porter, sur le corps ensanglanté par la flagellation, un manteau "royal" tandis qu'on l'a couronné d'épines. Les pieds nus témoignent de son dénuement. C'est dans cette tenue que, selon Jean 16:5, Pilate l'a présenté au peuple en s'écriant Ecce Homo, "Voici l'homme!".

Il est très fréquent de voir, sur les calvaires bretons, une Vierge de Pitié (ou une Déploration) placée du côté ouest, et en correspondance du côté est, un Christ aux liens, ou un Ecce Homo.

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Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Saint Pierre tenant sa clef et le livre (Acte des Apôtres).

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Saint Pierre se reconnaît à sa clef, mais aussi à son "toupet", touffe de cheveux isolés sur la calvitie frontale, que les sculpteurs n'omettent jamais de figurer. Comme tous les apôtres (Roland Doré en a sculpté un grand nombre aux porches des églises), il est barbu (seul Jean est imberbe), il  tient un livre, ses pieds sont nus, et il porte une robe boutonnée de boutons ronds.

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Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire (kersantite et granite, v. 1630-1650, Roland Doré) de Senven-Léhart. Photographie lavieb-aile juin 2022.

ANNEXE

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ROLAND DORÉ ET SES 50 CALVAIRES.

Le sculpteur landernéen dont l'atelier de taille du kersanton est le plus renommé du XVIIe siècle a travaillé pour 82 paroisses (Finistère, Côtes d'Armor) essentiellement pour la sculpture religieuse (et 9 gisants). Il a réalisé les séries d'apôtres de 4 églises, partiellement de 4 autres et quantité de statues isolées. Selon E. Le Seac'h, il a réalisé 97 croix, calvaires ou vestiges dont 21 croix, 50 calvaires, 26 vestiges. Seuls 12 croix et 15 calvaires sont encore complets. 41 croix et calvaires sont datés, entre 1618 à Penmarc'h et 1662 à Saint-Thégonnec.

Voici une liste de 75 croix et calvaires  (en gras : décrits dans ce blog)

 

  • Brennilis : croix de calvaire du cimetière (vers 1625) . Ange, Crucifix, Pietà,

  • Briec de l'Odet, Croix de la chapelle de Trolez (Seul le crucifix est de Roland Doré)

  • Cast, calvaire de l'église Saint-Jérôme : (1660), GLINEC, recteur, Jacob CROISSANT, fabricien. Vierge, Madeleine, crucifix, Jean, saint au livre.

  • Châteaulin, calvaire (1639) de la chapelle de Kerluan : Vierge, crucifix, Jean (et sur le fût saint Sébastien et saint Roch, hors atelier).

  • Cléden-Cap-Sizun : calvaire (1630) de la chapelle Saint-They. Vierge, Jacques le Majeur en haut du fût .

  • Cleder, croix de Kerzuoc'h (1625), Messire PRISER, procureur

  • Commana : calvaire du cimetière (1624), signé. Vierge/saint Hervé et son guide ; crucifix ; moine au livre ; Jean/moine, écu martelé

  • Crozon, presbytère, vestige de calvaire, saint Pierre.

  • Dinéault, calvaire (1648 et 1650), A. LE BUILLER, L. GARO fabriciens. Crucifix, Christ aux liens.

  • Dirinon, calvaire de la Croix-Rouge, Jean/saint Roch ; crucifix, Vierge/Sébastien

  • Douarnenez, calvaire de la chapelle Saint-Vendal (1655), GAVRANT, recteur de Pouldregat, I. LE BIAN. Vierge/Corentin ; crucifix ; Vierge à l'enfant/Jean ; évêque

  • Douarnenez-Tréboul, vestige de calvaire, Jean/Corentin, Vierge/Nicolas

  • Esquibien : calvaire de Landrevet Jean/ saint indéterminé ; crucifix /Vierge à l'Enfant ; Pierre/Vierge

  • Le Folgoët, croix du Champ de Foire. Crucifix

  • Guiclan, croix de Kerizamel

  • Guiclan, calvaire de Kerlaviou (1622)

  • Guiclan, calvaire de Pen-ar-Feuteun (1642), [Jean/Yves par Yan Larhantec 1889] ; crucifix ; Vierge/Catherine.

  • Hanvec : croix de la forêt du Cranou (1627), vestige. Il appartenait à la chapelle Saint-Conval mais il ne subsiste que le fût portant l'inscription : « R. Dore : ma : faict : 1627 ».

  • Hanvec, Croas-ar-Huré (1621-1622) M. MICHEL, P. BRIS CVRE. Crucifix, écu au calice, anges à phylactères.

  • Hanvec, calvaire de Quillafel (1638), NICOLAS JACQUES, prêtre

  • Hanvec, croix de Lanvoy ; seul le crucifix /Vierge à l'enfant est de Roland Doré

  • L'Hôpital-Camfrout, Croix du Run (1627), Crucifix/Vierge à l'Enfant

  • L'Hôpital-Camfrout, Calvaire du Troan, vestiges : anges au calice

  • Irvillac : calvaire (1644) avec deux bras courbes situé devant la chapelle Notre-Dame-de-Lorette au lieu-dit Coatnan. Larrons, Vierge/Yves ; Jean/Pierre

  • Irvillac, calvaire de Clénunan (1640), Messire Jean LIDOU.

  • Irvillac, calvaire (1628) de la chapelle de Locmélar : Jean/Pierre ; Vierge/évêque

  • Kersaint-Plabennec, calvaire de Laven , crucifix. (En complément du travail du maître de Plougastel qui a réalisé les couples Vierge/Yves ; Jean/Etienne).

  • Lampaul-Guimiliau, calvaire (1621) de Cosquer-Bihan dit Croaz-Kernevez : crucifix/Vierge à l'enfant.

  • Lampaul-Guimiliau, calvaire de Kerjaffrès (1626), Mathieu LIVINEC fabricien, Y. KERBRAT, fabricien

  • Lannilis, calvaire de Kerosven. Vierge ; crucifix/Jean-Baptiste, Jean

  • Lantic, calvaire de l'église Notre-Dame-de-la-Cour. Crucifix/Vierge à l'enfant. Armoiries des Rosmadec et Gouarlot.

  • Loc-Éguiner-Saint-Thégonnec, calvaire du cimetière, crucifix (en complément du travail du Maître de Plougastel :Vierge/sainte Femme Pietà/Madeleine ;

  • Logonna-Daoulas, Croix de Cléménéhy (?), SALOMON PIERRES DE PORS AN . Crucifix/Vierge à l'enfant.

  • Logonna-Daoulas, calvaire de Rulivet. Crucifix. [Saint Nicodème sur le fût, saint Jean, blason des Rosmorduc, hors atelier.]

  • Loqueffret, calvaire de Bilirit (1625), Y. et Louis BELERIT, fraires. Crucifix/Vierge à l'Enfant ; [et Yves ; Geneviève ; Edern, hors atelier].

  • La Martyre, vestige (fût) du calvaire de Kerlavarec (?), Béatrice CABOUN.

  • Penmarc'h, croix de Lescors (1618), crucifix.

  • Plabennec, calvaire de Scaven, crucifix.

  • Pleyber-Christ, calvaire de Kervern (1647), Yvon INISAN et Marie MADEC. Vierge/Marguerite

  • Ploéven, chapelle Saint-Nicodème : calvaire (1667) Messire S.H. MARTIN, recteur Yves QUEMENEUR, fabricien. Vierge/évêque ; Jean/Pierre

  • Plogonnec : calvaire (1644) de la chapelle Saint-Pierre. Vierge/Paul ; Jean/Pierre

  • Plogonnec : calvaire (1641) de la chapelle Seznec, Guillaume TOULGUENGAT, recteur de 1624 à 1642, René SEZNEC, recteur de 1643 à 1697.

  • Plomodiern calvaire de la chapelle Sainte-Marie-du Ménez-Hom, tête de la Vierge de la Pietà et Vierge à l'Enfant, tout le reste étant hors atelier.

  • Plonévez-Porzay : calvaire de la chapelle Sainte-Anne-la-Palud [1630-1656], Guillaume VERGOZ, recteur de 1630 à 1656, lucas BERNARD, fabricien ? Vierge/Pierre, Crucifix/Pietà ; Jean/Jacques

  • Ploubazlanec, calvaire de l'ancienne chapelle de Loguivy-de-la-Mer. Vierge et Jean

  • Ploudiry, calvaire (1633) de l'église : Crucifix et Marie-Madeleine

  • Plougastel-Daoulas, Le Passage, calvaire (1622), Jean GUIGORUS, fabricien. François d'Assise/Vierge ; crucifix/Pietà ; évêque/Jean.

  • Plougastel-Daoulas, calvaire (v.1630) de la chapelle Saint-Claude. Vierge/Yves, Pietà ; Jean/Pierre

  • Plougastel-Daoulas, calvaire (1654) de la chapelle Saint-Guénolé. Vierge/Guénolé, crucifix/Vierge à l'Enfant ; Jean/Pierre

  • Plougastel-Daoulas, calvaire (1639) du Tinduff : Le Seac'h p. 228. n. 78 et 79.

  • Ploumilliau (22), calvaire (1622) de Coz-Douar. Crucifix/Vierge à l'Enfant.

  • Plounéour-Ménez : le calvaire (1641) de l'église . Vierge/Pierre et Jean/Paul.

  • Plounéour-Ménez : croix de Kersimonnet. Vierge à l'Enfant

  • Plourin-les-Morlaix  Vestiges d'un calvaire sur le mur de l'enclos. 15 personnages dont Yves, Marie-Madeleine, les 4 évangélistes, saint Grégoire, une Piétà et une Fuite en Égypte

  • Port-Launay, calvaire (1651) de Lanvaïdic. Crucifix, culots vides.

  • Poullan-sur-Mer, calvaire (1640) de Kervignac vestiges

  • La Roche-Maurice, croix (1625) de Penmarc'h. Crucifix, macles des Rohan.

  • Rosnoën : calvaire (1648) de l'église Pierre/évêque ; Crucifix/Vierge à l'Enfant (hors atelier) ; Paul/évêque

  • Saint-Nic, calvaire de la chapelle Saint-Côme : crucifix.

  • Saint-Nic, calvaire de l'église Vierge/diacre ?; Crucifix ; Jean/diacre ?

  • Saint-Renan, croix de Quillimerrien ( ?), ADENOR AR COR et IVET AR COR, Vierge

  • Saint-Sauveur : croix de Kerbouzard Crucifix.

  • Saint-Ségal, calvaire du bourg : Vierge, Marie-Madeleine et Jean sur le socle

  • Saint-Servais, calvaire de l'église. Crucifix/Christ aux liens.

  • Saint-Servais, croix (1640) de Bréties dite Croas-Vossoc. Crucifix.

  • Saint-Thégonnec, grand calvaire de l'enclos paroissial ; Christ aux outrages

  • Saint-Thégonnec, calvaire de Bodéniry (1632), Anna BREST et Jean GUILLERM. Vierge/François d'Assise ; Jean/Yves

  • Saint-Thégonnec, croix du Broustou (1662); Crucifix

  • Saint-Thégonnec, croix de Coslen. Crucifix/Saint Joseph et l'Enfant

  • Saint-Thégonnec, croix de Hellin, 1638, Crucifix / Vierge à l'Enfant écu sur le nœud lion et calice

  • Saint-Thégonnec, croix (1629) de Pennalan. Crucifix/Vierge , écu au calice et M.H.C.P.

  • Saint-Thégonnec, croix du Keff, Vierge à l'Enfant de la niche.

  • Saint-Thégonnec, croix (1647) de Pennavern. Crucifix/Vierge à l'Enfant, écu avec fasces des Chastel en alliance avec des armoiries indéterminées.

  • Saint-Urbain : calvaire du Quinquis. Crucifix

  • Senven-Léhart : calvaire près de l'église Notre-Dame de Senven. 18 personnages.

  • Trézilidé, calvaire de l'église. Bon Larron, Pierre, Pietà, Mauvais Larron.

 

 

Mais aussi : Dinéault, croix de Ty-ar-Névez

http://www.lavieb-aile.com/2019/05/le-calvaire-de-ty-ar-nevez-ou-croaz-moudennou-a-dineault.html

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STYLISTIQUE DE ROLAND DORÉ (d'après E. Le Seac'h)

 Voir aussi infra Y.-C. Castel.

Roland Doré a sculpté uniquement dans le kersanton. Son style dépouillé, facilement reconnaissable et proche de l'épure, a contribué à établir sa réputation. Il se distingue par son souci de replacer la réalité des formes dans l'espace en allant à l'essentiel. Sa virtuosité à sculpter les visages doux de ses Vierges ou à donner un tempérament à ses œuvres profanes en fait un sculpteur d'exception. Il a débuté comme compagnon dans l'atelier du Maître de Plougastel (1585-1617) puis a entrepris une carrière prolifique à Landerneau.

— Le Christ :

Les représentations du Crucifié sont caractérisés par des corps allongés, aux longs bras noueux et aux torses presque rectangulaires avec les muscles de l'abdomen en forme de poire. Les veines du cou sont saillantes. Les Christ penchent la tête du coté droit, les yeux clos. Leurs pagnes plats sont noués sur le coté gauche. Les visages sont presque émaciés, les joues creuses mangées par une barbe et une moustache aux mèches fines. Les crucifix courts dont le canon est à cinq têtes se différencient des crucifix longs à sept têtes (Y-P. Castel).

La couronne d'épines est caractéristique, aux deux brins entrelacés en forme de carré.

 

— Les Vierges à l'Enfant : elles portent leur enfant sur le bras gauche, la main droite tenant une pomme. Elles ont le visage poupin , les yeux en amande au sillon palpébral bien dessiné. et arborent le fin sourire « doréen ». 

— Les personnages de Roland Doré se reconnaissent aussi à leurs yeux dont l' amande presque losangique est soulignée d'un trait creux et aux  pupilles creusées. Les visages sont ronds au dessus d'un étage inférieur triangulaire à petit menton rond. La bouche, très caractéristique, est fine, figée en demi-sourire énigmatique, avec des commissures creusées en fossettes.

— Saint Jean accompagne la Vierge sur les croix et calvaires. Sa gestuelle varie peu : les deux mains posées sur la poitrine, (Seznec à Plogonnec, N.D de Kerluan à Châteaulin, Commana, Saint-Nicodème à Ploéven (1637), Tinduff à Plougastel, Saint-Vendal à Douarnenez) ou simplement une seule main, l'autre étant cachée sous sa tunique (Sainte-Anne-la-Palud à Plonévez-Porzay). Plus rarement, il serre le pan de sa tunique et appuie un livre fermé contre sa poitrine (Coatnan à Irvillac) . Parfois il joint les mains, les doigts entrelacés (Plogonnec) ou il tient un livre dans le creux formé par sa main gauche (Cast, 1660). Sa physionomie est partout similaire. Le seul changement appréciable se voit dans sa chevelure lisse (Seznec ou Saint-Pierre à Plogonnec, Commana, Tinduff à Plougastel, à l'ouest de l'église de Plounéour-Ménez en 1641) ou bouclée (Saint-Nicodème à Ploéven en 1637, Coatnan à Irvillac en 1644, Saint-Vendal à Douarnenez (1655) , Sainte-Anne-la-Palud à Ploénevz-Porzay, Saint-Nic, Cast) comme sur les gisants mais d'une manière aléatoire sans que l'on puisse repérer une évolution chronologique.

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SOURCES ET LIENS.

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— CASTEL (Yves-Pascal), 1983,  La floraison des croix et calvaires dans le Léon sous l'influence de Mgr Roland de Neufville (1562-1613), Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1983  90-2  pp. 311-319

https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1983_num_90_2_3130

— CASTEL (Yves-Pascal), 1985, Roland Doré, sculpteur du roi en Bretagne et architecte (première moitié du XVIIè siècle) , Bulletin de la Société archéologique du Finistère, Pages 97 à 156.

— CASTEL (Yves-Pascal), 1996, Du nouveau sur Roland Doré

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/52e804fd7d01573ff17156ea10bcef19.jpg

 

— COUFFON, René, 1961, L'évolution de la statuaire en Bretagne après la guerre de succession du Duché - In: Mémoires. Société d'Emulation des Côtes-du-Nord vol. 97 (1961) p. 1-16

 — CASTEL in DANIEL, (Françoise), 1988, Roland Doré et les enclos paroissiaux : [exposition, Morlaix, Musée des Jacobins, juillet 1988] / [exposition conçue et réalisée par Françoise Daniel] Jacobins, juillet 1988] 1 vol. (56 p.) : ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. ; 30 cm  D'après les travaux d'Yves-Pascal  CASTEL  .

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_233/roland__dore__et__les_enclos__paroissiaux.pdf

"Doré s'est forgé un style si reconnaissable que certains amateurs se refusent à y déceler ces variations, subtiles mais réelles, qui font d'un simple praticien un artiste véritable qui s'attache à renouveler sa manière.

Les anatomies des personnages se cachent sous des étoffes lourdes, les mains sont stylisées, les pieds nus dépassant la tombée des plis des tuniques se réduisent à un rang de billes inégales... Tout cela pourrait faire illusion sur le talent de l'artiste encore que nous le verrons, on repère des exceptions.

Mais il y a les visages !

Fronts bombés, lisses ou creusés de rides, selon l'âge ou le sexe des personnages, ligne des arcades sourcilières larges et franches, pommettes pleines et arrondies, un visage de Doré se reconnaît presque toujours.

Les yeux, où se réfugient la manière et les intentions de l'artiste, tout comme ses manies et ses tics, sont particulièrement typés. Les paupières en amande ont le sillon palpébral toujours indiqué. En ceci, Doré se démarque franchement du maître du calvaire de Plougastel-Daoulas, qui , supprimant tout sillon, donne toute l'importance au globe oculaire. Au contraire, dans une option naturaliste

, Doré concentre l'intérêt sur l'iris. Il marque la pupille d'un creux expressif, dont la direction invite le regard de l'observateur à une mobilité qui participe à la vie de ces faces minérales.

Le sillon naso-labial est creusé, plus ou moins, s'articulant sur des lèvres relativement fines.

L'étonnant, dans ce traitement des visages, est qu'il contraste, mis à part les traits incisifs des chevelures et des barbes, avec l'agencement des drapés des vêtements et de leurs plis.

Des étoffes opaques qui masquent les corps, nous l'avons dit, dissimulant les anatomies, en quoi Doré s'engage dans un hiératisme qui l'éloigne du style de l'époque dans laquelle il s'insère. Encore que certaines grandes pièces, telle la Vierge de l'Annonciation de Saint-Thégonnec, invitent à tempérer ce jugement.

Les drapés, calmes et amples, se déploient en pans sculpturaux soulignant la majesté des volumes, tels ceux de la Madeleine du groupe de Notre-Dame-de Pitié si fascinant de Senven-Lehart.

Si les drapés sont stylisés, l'origine de leurs plis n'en demeure pas moins naturelle, structurant, en les animant tout à la fois, les silhouettes. Les plis, formés sur des étoffes épaisses et fermes, captent avec vigueur les ombres d'une sculpture destinée à vivre en plein vent, plus qu'à habiller des corps qui se font oublier.

Plis en becs caractéristiques sur les flancs des blocs sculptés. Plis en volutes, simples ou composés, aux lisières latérales. Plis en volutes simples à queue d'aronde, à étages et bouillonnants dans les pans des manteaux rebrassés. Plis couchés et repassés se chevauchant les uns les autres. Plis en accordéon, sur les manches ajustées. Plis en éventail sur les bras qui portent le manteau."

 

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.

— AUTRES LIENS (Clichés)

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Calvaire_de_Senven-L%C3%A9hart

https://www.bretagneweb.com/photos-22/22-senvenlehart.htm

http://www.infobretagne.com/senven-lehart.htm

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00089662

https://famille-madore.fr/guillaumefol/senven.php

https://monumentum.fr/calvaire-pa00089662.html

https://www.paroissespaysdeguingamp.catholique.fr/blog/2022/04/05/le-calvaire-de-senven-lehart/

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Published by jean-yves cordier - dans Sculpture Roland Doré Kersanton Calvaires
14 juin 2022 2 14 /06 /juin /2022 22:23

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix.

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Voir sur l'église de Plourin-lès-Morlaix :

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.. Voir les œuvres de Roland Doré :

 

 

 

 

 

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PRÉSENTATION.

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Le beau calvaire de Plourin-lès-Morlaix, de mémoire d'homme, n'a jamais été connu que sous la  forme des diverses statues qui le composaient, d'abord éparpillées, puis regroupées pour six d'entre elles (qui ont conservées leur polychromie) dans l'ancien ossuaire, et pour les autres, sur le mur d'enceinte de l'enclos. Il avait été détruit à la Révolution, et le crucifix "a été soustrait par un particulier" (Castel).

Mais le style du sculpteur est si facilement identifiable (notamment sur les deux Vierges) qu'on peut l'attribuer au meilleur sculpteur breton de kersantite (une roche remarquable par la finesse de son grain et sa résistance à l'altération), Roland Doré, actif de 1618 à 1663, et auteur d'une petite centaine de croix et calvaires des paroisses de Léon, de Cornouaille et du Trégor.

Nos calvaires ne font presque jamais l'objet d'études monographiques, si on excepte les calvaires monumentaux comme ceux de Pleyben, Plougonven ou Plougastel. A fortiori lorsque ces calvaires sont réduits à l'état de vestiges.

C'est bien dommage, puisqu'à Plourin-Lès-Morlaix sont conservées de très belles pièces : trois des quatre groupes géminés, soit six personnages, qui occupaient les croisillons (la Vierge / saint François d'Assise, Marie-Madeleine / saint Paul, et saint évêque / saint Yves [groupe qui n'est pas signalé par Le Seac'h 2014 mais qui est décrit par Castel :les personnages ont été désunis, saint Yves étant conservé dans la nef et l'évêque (?) dans l'ossuaire], six statues en ronde-bosse (les quatre évangélistes, saint Grégoire et un saint évêque), deux groupes qui occupaient sans doute les nœuds des croisillons (la Vierge de Piété et la Fuite en Égypte). 

Soyons juste, Yves-Pascal Castel consacre 4 doubles pages de son catalogue d'exposition Roland Doré et les enclos paroissiaux aux photographies de ces statues, et y signale leurs mensurations en légende. 

C'est bien dommage que ces œuvres n'aient pas été étudiées et décrites une par une, mais cela m'a permis d'apporter mon grain de sel (ou de sénevé), et de découvrir un détail truculent sur la Fuite en Égypte. Et il faut bien que mon blog ait un peu de grain à moudre, non ?

 

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Les deux cartels explicatifs (pléonasme?) sont néanmoins remarquables, et fournissent de précieux renseignements.

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Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

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Le père Y.-P. Castel avait publié une proposition de reconstitution, avec deux croisillons (afin de placer les statues géminées) et une console pour la Fuite en Égypte, tandis qu'il imaginait que les quatre évangélistes encadraient le piètement du fût . Il signale des "corrections" auxquelles je n'ai pas eu accès.

Le Seac'h indique une reconstitution dessinée par Jean-Michel Le Goff, et en donne une illustration partielle, qui ne diffère pas du schéma de Castel.

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CASTEL (Yves-Pascal) 1985, La reconstitution du calvaire de Plourin-Lès-Morlaix, .  articles du Progrès de Cornouaille / Courrier du Léon 2 11 85.

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I. SUR LE MUR D'ENCEINTE, À DROITE DU MONUMENT AUX MORTS.

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1. LA FUITE EN ÉGYPTE À LA VIERGE ALLAITANTE.

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Kersanton . H= 67 cm, l = 67 cm, pr = 25 cm.

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La Vierge est assise transversalement sur le bât de l'âne, les pieds appuyés sur un repose-pieds. Elle est recouverte d'un manteau très couvrant, laissant à peine voir l'extrémité des chaussures, et formant entre les jambes des plis en V. Elle est coiffée de ce qui semble être une couronne.

Son visage très rond et les fossettes des commissures labiales, sont caractéristiques de Roland Doré, et on retrouve cela sur le visage de l'Enfant. Le hiératisme de l'ensemble rappelle de l'artiste est un élève du Maître de Plougastel.

La Mère ne regarde pas son enfant, mais chacun d'eux fixe le lointain, devant eux. Pourtant, le geste de la main droite, qui présente le mamelon du sein dénudé entre index et majeur, permet de constater qu'elle s'apprête à allaiter son Fils.

Ce thème, un épisode de la Fuite, est connu depuis le XVIe siècle, et répond au titre de "Le Repos pendant la Fuite en Égypte".

On peut créer une sous-division de ce thème sous le titre : "La Vierge allaitant pendant le Repos (la Halte) de la Fuite en Égypte". Il est très représenté en peinture, et le dossier Wikipédia réunit 71 fichiers en rapport avec ce sujet.

https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Madonna_lactans_of_the_Rest_on_the_Flight_into_Egypt?uselang=fr

 Plusieurs peintures ont été réalisées par le peintre flamand Gérard David en 1490 puis en 1512-1515.

https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Paintings_of_Madonna_lactans_of_the_Rest_on_the_Flight_into_Egypt?uselang=fr#/media/File:1490_David_Maria_mit_dem_Kinde_anagoria.JPG

https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Paintings_of_Madonna_lactans_of_the_Rest_on_the_Flight_into_Egypt?uselang=fr#/media/File:Gerard_david_(attr.),_riposo_durante_la_fuga_in_egitto,_1515_ca._01.JPG

https://fr.wikipedia.org/wiki/Repos_pendant_la_fuite_en_%C3%89gypte_(G%C3%A9rard_David)#:~:text=Le%20Repos%20pendant%20la%20fuite,of%20Art%20%C3%A0%20New%20York.

Ou par un artiste de l'école hollandaise vers 1500.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Repos_pendant_la_fuite_en_%C3%89gypte#/media/Fichier:Netherlandish_School_-_Rest_on_the_Flight_into_Egypt_-_Google_Art_Project.jpg

 

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Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

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2.  LA VIERGE AU PIED DU CALVAIRE (Géminée avec Saint François d'Assise).

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Kersanton . H= 67 cm, l = 24 cm, pr = 24 cm.

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La Vierge, qui occupait un croisillon à la droite du crucifix, est voilée, et porte la guimpe. Sa tête est légèrement inclinée vers la droite, et ses mains sont croisées sur la poitrine (mais la main gauche n'est pas sculptée). 

Son manteau forme un pan qui tombe horizontalement du côté droit, tandis que le pan gauche est repliée en dessinant un S.

La robe est plissée et serrée par une ceinture.

Le visage est typique du style de Roland Doré, très rond malgré un menton pointu, avec un nez dont la crête acérée s'achève par des narines dilatées, et des yeux en amande dont la paupière inférieure est ourlée. Les iris sont comme des cerises, et les  pupilles en  sont creusées, ce qui est un trait stylistique vraiment caractéristique du maître sculpteur.

 

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Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

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3. SAINT FRANÇOIS D'ASSISE (géminé avec la Vierge).

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Kersanton . H= 67 cm, l = 24 cm, pr = 24 cm.

 

 

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Le saint est identifié par sa bure franciscaine, sa ceinture en corde à nœuds "de capucin", et surtout par sa posture présentant les paumes trouées par les stigmates.

Nous retrouvons les caractéristiques du visage rolandéen , les yeux sont ici ourlées s'un double trait sur les deux paupières. Le creusement des pupilles est bien apparent. La bouche a ce demi-sourire crispé caractéristique, qu'encadre des sillons naso-géniens  accentués, permettant d'indiquer la masculinité de son personnage.

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Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

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II. SUR LE MUR D'ENCEINTE, À GAUCHE DU MONUMENT AUX MORTS.

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4. LA VIERGE DE PITIÉ (FRAGMENT).

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Kersanton . H= 65 cm, l = 35 cm, pr = 20 cm.

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Ce groupe est très curieux. Il est difficile de dire si la Vierge est debout, ou plutôt assise comme à la chapelle  Saint-Claude de Plougastel, dont la Pietà attire la comparaison. Par contre, il est clair que le Christ est assis sur le genou gauche de sa mère (la chaussure gauche apparaît sous la jambe de la Vierge, qui est bizarrement assimilable à une colonne, un montant). Marie le tient ainsi, appuyé flanc contre flanc, en le soutenant sous l'aisselle  par sa main gauche. Elle soutient avec une tendre sollicitude le bras droit du Christ par une élégante prise du poignet.

  Cette disposition verticale du Christ, contraire à la tradition où la Mère tient le cadavre du Fils entre ses bras, se retrouve, je l'ai dit, à la chapelle Saint-Claude, ainsi qu'à la chapelle de Sainte-Anne-La-Palud de Plonévez-Porzay. Les trois œuvres sont de Roland Doré, et sont datés par estimation  vers 1630, ou vers 1642 pour Sainte-Anne-la-Palud. Également de Roland Doré, la Vierge de Pitié de Cast reprend la même disposition, mais elle pose un genou à terre, et la tête de son Fils est placée plus bas que dans les autres exemples.

Dans tous les cas, la Vierge est penchée sur son Fils, qu'elle entoure dans l'arc de son buste et de sa tendresse.

 

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Calvaire (Kersanton, 1630, Roland Doré) de la chapelle Saint-Claude à Plougastel. Photographie lavieb-aile.

 

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Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

 

La Pietà (kersantite, Roland Doré, 1660) du calvaire de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

 

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Le Christ diffère des autres groupes (et de nombreuses Pietà) car il est placé à la gauche de sa mère. En outre, il  présente ici une particularité intrigante.

Sa main gauche repose sur un volume rectangulaire qui pourrait en abuser pour un livre. C'est en réalité l'extrémité du pan du pagne, noué à gauche.

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Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

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5. SAINTE MARIE-MADELEINE TENANT LE FLACON D'AROMATES.

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Kersanton . H= 67 cm, l = 22 cm, pr = 27 cm.

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On remarquera l'élégance du manteau, dont l'épaisse étoffe est presque palpable, et dont les pans descendent en plis symétriques sous la manche droite. 

Mais on remarquera aussi le bandeau occipital, ici large et à deux plis, cette coiffure assez propre aux sculpteurs de Basse-Bretagne au XVe-XVIIe siècle, sculpteurs qui la réservent sauf exception à la Vierge et à Marie-Madeleine, en équivalent de nos "chouchous".

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Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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6. SAINT PAUL ET SON ÉPÉE.

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Kersanton .

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Chacun  appréciera selon son point de vue la propagation des lichens sur nos statues. Quand à moi, je continue à être choqué par la manière dont ces dartres (c'est l'étymologie de "lichen") défigurent les saints personnages de notre patrimoine.

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Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

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III. DANS L'ANCIEN OSSUAIRE.

Six des statues de kersanton  polychromes (on corrigera le texte du cartel qui parle de granite) ont été placées dans chacune des arcades de l'ancien ossuaire, derrière des vitres, excellente protection contre les lichens et autres dégradations, et belle idée d'animation de l'ossuaire. Mais cela ne fait pas l'affaire du photographe, qui doit ruser et fractionner ses clichés.

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Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

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7.UN SAINT ÉVÊQUE.

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Kersanton polychrome. H= 85 cm, l = 26 cm, pr = 18 cm. Revers sculpté, trou de fixation.

Comme tous les personnages suivants, ce saint est en train d'écrire un livre. Si on pense aux Pères de l'église, dont les textes sont fondateurs, on peut suggérer saint Augustin ou saint Ambroise. Si on veut y voir un des grands saints évêques bretons (Corentin, Pol-Aurélien), peu sont réputés être l'auteur d'ouvrages notables. 

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Les six personnages de l'ossuaire. Photo Castel, in Daniel 1988.

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Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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8.L'ÉVANGÉLISTE  SAINT MATTHIEU  ET SON ANGE.

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Kersanton polychrome. H= 84 cm, l = 39 cm, pr = 20 cm. Revers sculpté, trou de fixation.

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Chaque évangéliste est représenté en train d'écrire avec un crayon sur un phylactère. Ceux-ci portent des inscriptions peintes, qui ne correspondent peut-être pas aux textes initiaux, mais parfois à l'incipit (premiers mots) de leur évangile.

Chacun est accompagné de son attribut, l'un des quatre éléments du Tétramorphe.

Ici, Matthieu est accompagné de l'ange. On lit : PASIO DOMI[NI], renvoyant à la Passion selon saint Matthieu, (Passio Domini nostri Jesu Christi secundum Evangelistam Matthaeum).

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Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

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9.L'ÉVANGÉLISTE  SAINT MARC  ET SON LION.

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Kersanton polychrome. H= 83 cm, l = 35 cm, pr = 23 cm. 

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L'inscription énonce : SEQUENTIA SAN[CTI] EVANG[ELII].

Le texte correspond à Sequentia sancti Evangelii secundum [Marcum. In illo tempore..]., "Suite de l'évangile selon saint [Marc. En ce temps là].

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Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

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10.L'ÉVANGÉLISTE  SAINT LUC ET SON TAUREAU.

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Kersanton polychrome. H= 85 cm, l = 40 cm, pr = 20 cm. Revers sculpté, trou de fixation.

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Sur le phylactère : IN ILLO TEMP [ORE].

In illo tempore (En ce temps-là) n'est pas l'incipit de Luc, qui est Quoniam quidem multi conati. Mais on trouve la formule dans les évangiles, notamment de Luc, notamment dans la séquence "En ce temps là Jésus dit à ses apôtres".

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Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire de Plourin-lès-Morlaix.
Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

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11.L'ÉVANGÉLISTE  SAINT JEAN ET SON AIGLE.

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Kersanton polychrome. H= 82 cm, l = 34 cm, pr = 20 cm. Revers sculpté, trou de fixation.

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Inscription : IN ILLO TEMP[O]RE CUM ESS[ET]

Il s'agit d'une citation de l'évangile de Matthieu 3: In illo tempore. Cum esset desponsata Mater Jesu Maria Joseph. Ou de Luc In illo tempore cum esset Iehsu in una civitatum. Ou, plutôt ici,  de Jean :  In illo tempore cum esset  sero die illo una  sabbatorum.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b52000464r/f146.item

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6000718s/f7.item

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Le calvaire de Plourin-lès-Morlaix.
Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

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12.SAINT GRÉGOIRE PÉRE DE L'ÉGLISE EN PAPE.

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Kersanton polychrome. H= 85 cm, l = 40 cm, pr = 20 cm. Revers sculpté, trou de fixation.

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Le pape Grégoire Ier (vers 540-604) est l'un des quatre pères de l'église d'Occident avec saint Amboise, saint Augustin et saint Jérôme. Le chant grégorien a été nommé en son honneur

 

Il est également figuré, comme les évangélistes, en train d'écrire. Le livre qu'il tient ouvert dans sa main gauche ne porte pas de titre ; je choisis son Moralia in Job.

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Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

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IV. STATUES CONSERVÉES DANS L'ÉGLISE

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13. SAINT YVES ET LE GESTE D'ARGUMENTATION.

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— Voir  sur les groupes de Saint Yves entre le Riche et le Pauvre :

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Kersanton polychrome. Statue géminée avec une sainte femme : h = 66 cm, l = 27 cm, pr = 20 cm.

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a. Le costume.

Saint Yves porte la "barrette" ou bonnet carré (de recteur ou de docteur), le camail noir à revers rouge dont la capuche est rabattue, et le surplis au dessus de la cotte talaire. 

b. Le livre-ceinture.

Un livre (l'ouvrage de droit qu'il doit posséder comme Official, c'est à dire comme juges aux affaires ecclésiastiques du diocèse de Tréguier) est suspendue à sa ceinture ou à son poignet gauche car il est enveloppé dans un étui de transport dont il est relié. 

Cet accessoire est désigné aujourd'hui en histoire de l'art sous le terme de "livre ceinture". 
Voir mes commentaires sur celui-ci ici :https://www.lavieb-aile.com/2020/07/le-calvaire-de-motreff.html

On  trouve aussi ce livre-ceinture parfois sur les statues de saint Jean (Mellac, Motreff, Quilinen), sur  les figures des apôtres (saint Philippe sur le Calendrier des Bergers 1498), et,  porté par Yves, sur le calvaire de Pencran, sur celui de Saint-Thégonnec et sur des vestiges d'un calvaire de Guipavas. Entre autres.

Sur le calvaire de Saint-Thégonnec :

https://www.lavieb-aile.com/2021/03/le-calvaire-de-saint-thegonnec.ii-les-croix.html

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c. Le geste de l'argumentation.

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Yves de Kermartin pose la pulpe de l'index sur celle du pouce, geste précis, qui est repris dans de nombreuses représentations du saint, si bien qu'il devient un véritable attribut, le symbole de ses compétences dans la défense juridique et de sa maîtrise de la rhétorique et de l'éloquence.

 Saint Yves et le geste de l'argumentation, etc. :

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Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Cliché Castel in Daniel 1988 p.13

 

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Photo (éclaircie) Y.-P. Castel in Daniel 1988 p. 13.

 

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14. SAINTE FEMME.

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Kersanton (sans polychromie). Statue géminée avec saint Yves . Photo d'Yves-Pascal Castel dans Daniel 1988 page 13, où la légende indique "saint évêque".

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Cliché Castel in Daniel 1988.

 

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Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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15. SAINT ANNE TRINITAIRE.

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Kersanton polychrome. H= 79 cm, l = 30 cm, pr = 18 cm. Revers évidé, trou de fixation.

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Je ne reviens pas sur ce thème iconographique que j'ai largement développé dans ce blog. Ici, nous avons sainte Anne, de taille "vraisemblable", qui tient dans ses bras et assise sur le berceau de son coude gauche sa fille Marie, couronnée, mais de la taille d'une poupée. Celle-ci tient sous les aisselles le petit Jésus, seulement vêtu d'un pagne, et dont les pieds sont soutenus par la grand-mère.

Les visages, et notamment les yeux, sont à nouveau parfaitement représentatifs du style de Roland Doré.

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GROUPES DE SAINTE ANNE TRINITAIRE de BRETAGNE.

-ailleurs : 

 

Photo Yves-Pascal Castel in Daniel 1988 p. 14.

 

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Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile 2014.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile 2014.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile 2022.

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CONTREPOINT : LE MONUMENT AUX MORTS DE JEAN-GUILLAUME DONNART (1925).

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https://monumentsmorts.univ-lille.fr/monument/30290/plourin-les-morlaix-presdeleglise/

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Le monument aux morts de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le monument aux morts de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le monument aux morts de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le monument aux morts de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le monument aux morts de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le monument aux morts de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le monument aux morts de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le monument aux morts de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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SOURCES ET LIENS.

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CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des croix et calvaires du Finistère n° 2319.

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/plourin_les_morlaix.html

2319. Plourin-lès-Morlaix, église, mur d’enclos et intérieur de l’église, k. Vers 1630, par Roland Doré. Ensemble de statues dont Vierge de Pitié, statues géminées: Madeleine-Paul, Vierge-François d’Assise (mur d’enclos). Statue géminée: Yves-évêque, statues: quatre évangélistes, sainte Anne, saint Grégoire (niches dans le haut du mur de la nef, intérieur église). De cet ensemble, le crucifix a été soustrait par un particulier. [YPC 1980]

CASTEL (Yves-Pascal) 1985, La reconstitution du calvaire de Plourin-Lès-Morlaix, .  articles du Progrès de Cornouaille / Courrier du Léon 2 11 85.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/817dd792c67b867af65174754c8d2222.jpg

 

— CASTEL (Yves-Pascal), 1983,  La floraison des croix et calvaires dans le Léon sous l'influence de Mgr Roland de Neufville (1562-1613), Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1983  90-2  pp. 311-319

https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1983_num_90_2_3130

— CASTEL (Yves-Pascal), 1985, Roland Doré, sculpteur du roi en Bretagne et architecte (première moitié du XVIIè siècle) , Bulletin de la Société archéologique du Finistère, Pages 97 à 156.

— CASTEL (Yves-Pascal), 1996, Du nouveau sur Roland Doré

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/52e804fd7d01573ff17156ea10bcef19.jpg

COUFFON (René), 1988, Notice.Couffon, Le Bars, Nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, 1988 

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/d280b76f0261c21ebfdd95f7a887fff9.pdf

— COUFFON, René, 1961, L'évolution de la statuaire en Bretagne après la guerre de succession du Duché - In: Mémoires. Société d'Emulation des Côtes-du-Nord vol. 97 (1961) p. 1-16

 — DANIEL, (Françoise), 1988, Roland Doré et les enclos paroissiaux : [exposition, Morlaix, Musée des Jacobins, juillet 1988] / [exposition conçue et réalisée par Françoise Daniel] Jacobins, juillet 1988] 1 vol. (56 p.) : ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. ; 30 cm  D'après les travaux d'Yves-Pascal  CASTEL  .

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_233/roland__dore__et__les_enclos__paroissiaux.pdf

"Doré s'est forgé un style si reconnaissable que certains amateurs se refusent à y déceler ces variations, subtiles mais réelles, qui font d'un simple praticien un artiste véritable qui s'attache à renouveler sa manière.

Les anatomies des personnages se cachent sous des étoffes lourdes, les mains sont stylisées, les pieds nus dépassant la tombée des plis des tuniques se réduisent à un rang de billes inégales... Tout cela pourrait faire illusion sur le talent de l'artiste encore que nous le verrons, on repère des exceptions.

Mais il y a les visages !

Fronts bombés, lisses ou creusés de rides, selon l'âge ou le sexe des personnages, ligne des arcades sourcilières larges et franches, pommettes pleines et arrondies, un visage de Doré se reconnaît presque toujours.

Les yeux, où se réfugient la manière et les intentions de l'artiste, tout comme ses manies et ses tics, sont particulièrement typés. Les paupières en amande ont le sillon palpébral toujours indiqué. En ceci, Doré se démarque franchement du maître du calvaire de Plougastel-Daoulas, qui , supprimant tout sillon, donne toute l'importance au globe oculaire. Au contraire, dans une option naturaliste

, Doré concentre l'intérêt sur l'iris. Il marque la pupille d'un creux expressif, dont la direction invite le regard de l'observateur à une mobilité qui participe à la vie de ces faces minérales.

Le sillon naso-labial est creusé, plus ou moins, s'articulant sur des lèvres relativement fines.

L'étonnant, dans ce traitement des visages, est qu'il contraste, mis à part les traits incisifs des chevelures et des barbes, avec l'agencement des drapés des vêtements et de leurs plis.

Des étoffes opaques qui masquent les corps, nous l'avons dit, dissimulant les anatomies, en quoi Doré s'engage dans un hiératisme qui l'éloigne du style de l'époque dans laquelle il s'insère. Encore que certaines grandes pièces, telle la Vierge de l'Annonciation de Saint-Thégonnec, invitent à tempérer ce jugement.

Les drapés, calmes et amples, se déploient en pans sculpturaux soulignant la majesté des volumes, tels ceux de la Madeleine du groupe de Notre-Dame-de Pitié si fascinant de Senven-Lehart.

Si les drapés sont stylisés, l'origine de leurs plis n'en demeure pas moins naturelle, structurant, en les animant tout à la fois, les silhouettes. Les plis, formés sur des étoffes épaisses et fermes, captent avec vigueur les ombres d'une sculpture destinée à vivre en plein vent, plus qu'à habiller des corps qui se font oublier.

Plis en becs caractéristiques sur les flancs des blocs sculptés. Plis en volutes, simples ou composés, aux lisières latérales. Plis en volutes simples à queue d'aronde, à étages et bouillonnants dans les pans des manteaux rebrassés. Plis couchés et repassés se chevauchant les uns les autres. Plis en accordéon, sur les manches ajustées. Plis en éventail sur les bras qui portent le manteau."

 

 

 

 

 

?? in Infobretagne et Monumentshistoriques

http://monumentshistoriques.free.fr/calvaires/plourin/plourin.html

 

 

 

 

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

 

— LE GUENNEC(Louis), 1979, l'église de Plourin-lès-Morlaix, in Morlaix et sa région, p.60

" On remarque, en outre, plusieurs curieuses statues anciennes, dont un groupe triple de sainte Anne, saint Yves argumentant, saint Sébastien, les Evangélistes, saint Fiacre en jardinier, sainte Marguerite, etc. Le cimetière, dont les piliers d'entrée sont surmontés des statuettes mutilées d'un ancien calvaire, possède une petite chapelle, ancien ossuaire, dont la façade est percée d'une porte et d'une série d'arcades. A l'intérieur, on remarque les statues de sainte Barbe avec sa tour et de saint Mathurin, costumé en prêtre."

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8 juin 2022 3 08 /06 /juin /2022 22:21

Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix.

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— Voir sur l'église de Plourin-lès-Morlaix :

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— Sur les fonts baptismaux :

 

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PRÉSENTATION.

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Louis Le Guennec (1878-1935) a signalé le premier ces fonts aux visiteurs, mais en qualifiant le décor de la cuve de "feuillagée". C'est Yves-Pascal Castel qui en a donné la première description attentive  en 1991, dans l'un de ses passionnants articles du Courrier du Léon, en y découvrant les masques de sept personnages aux coiffures variées "médiévales" et en tentant de les interpréter comme  autant de portraits des âges de la vie, ou de différentes conditions sociales. 

Il en précisait le matériau, le granite, et la datation au début du XVIe siècle.

Il remarquait la présence d'un huitième personnage, celui qui, allongé, présente un écu dont le motif a été bûché à la Révolution : il pourrait s'agir des armes des Coatanscour, puisqu'en 1501, Yves de Coatanscour, sieur du dit lieu en Plourin, épousait Jeanne de Kersulguen (*). Yves-Pascal Castel indique que ces armoiries intactes ornent le baldaquin en bois , mais celui-ci est plus tardif.

(*) Les armoiries de Kermerc'hou, seigneur des Salles à Plougasnou, en alliance avec celles des Kersulguen (d'or au lion de gueules couronné, armé et lampassé d'azur ; au franc-canton écartelé d'or et de gueules) se trouvaient sur le blason des fonts de Plougasnou.

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Ces Coatanscour étaient seigneurs de Plourin, de Kermorvan, de Rozalec, de Kerbuzic en la paroisse de Locquémeau, de Kerduff en Ploumilliau, du Rest, de Launay en Ploubezre, du Roscouët, de Kervény  et de  Tromelin en Plougasnou.  Leurs armes sont d'argent au chef endenché de gueules à cinq pointes. Elles figuraient sur un vitrail de l'Annonciation (daté de 1400??)  où ils étaient présentés (J.P. Le Bihan) agenouillés en donateurs : "Jacques De Coatanscour et son fils Yvon,  près de leurs femmes, Marguerite de Kerbuzic et Jeanne Barbier, avec leur blason mi parti timbrant l’armure du chevalier comme le surcot de la châtelaine." De même, et toujours selon Le Bihan, "Au-dessous un saint Yves présente un  donateur en orant portant sur sa cotte d’arme d’azur à la fasce d’or et sur le tout, parti au premier d’argent au chef endenché de gueules au deuxième fretté d’or et de sable."

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Après Le Guennec et Castel, Emmanuelle Le Seach, autrice d'une thèse sur la sculpture sur pierre  en Basse-Bretagne, s'intéresse en 2004 aux fonts de Plourin-lès-Morlaix, pour les regrouper stylistiquement avec ceux, porteurs de masques,  de Plougasnou (11 masques dont 5 sur la piscine et 6 sur le bras de vidange), Saint-Jean-du-Doigt (28 masques dont 20 sur la piscine), Plouezoc'h (7), Plouégat-Guerrand (7), Plougonven (7), Guimaëc (3) et Morlaix-Ploujean (1). Ceux de Plougasnou portaient selon Abgrall une inscription A MA VIE. A MA VIE. J. ALBI FECIT ISTVM, mais le nom J. Albus, transcription possible d'un Jean Le Guen, qui peut indiquer le nom du sculpteur avec la formule x fecit, "m'a fait", pourrait aussi être le patronyme du commanditaire ou fabricien (mais on aurait alors la précision F. ou FAB). 

Selon E. Le Seac'h, les motifs floraux sont omniprésents sur ces  fonts de Plougasnou, qui sert de type pour la série : grains de raisins, boutons de rose, feuilles de lierre ou de chou, de hêtre, de chêne séparant, les 5 mascarons et les 2 écus, feuilles de marronnier ou de feuillage inconnu séparant les 6 masques du bras de vidange. Les mascarons sont marqués par les yeux tirés en amande, au contour tracé en méplat. Les visages sont pointus avec un front rétréci. Le tout donne un air oriental aux masques. Les lèvres sont dessinées avec une légère ouverture, les nez sont droits et épatés. Les coiffures varient d'un masque à l'autre : mitre, couettes soulignées d'une calotte, frange monacale lisse ou à mèches. L'un des masques esquisse un sourire énigmatique, et un autre tire la langue.

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Définition

 

 

Fonts baptismaux : cuve qui sert à recevoir l'eau du baptême.

Les fonts baptismaux furent d'abord des cuves larges et profondes, enfoncées dans le sol pour le baptême par immersion. Vers le XIe s., l'usage de baptiser les enfants par infusion prévalut ; ils furent alors placés sur des supports de formes variées. La bénédiction des fonts au cours de la veillée pascale est plus exactement une bénédiction de l'eau baptismale.

Les actes de baptême devinrent obligatoire par l'ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539 qui institua l'état-civil religieux : les actes signés par les parents, parrain et marraine permirent le recensement de la population.

Les fonts étaient placés à l'ouest, et souvent, comme ici, dans la première chapelle nord.

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Datation.

 

Les 8 fonts de la série sont datés par estimation de la fin du XVe ou début du XVIe : "la forme et le modelé des visages sont traités de manière simple et schématique qui se rapprochent d'une technique de sculpture de l'époque romane caractérisée par son dépouillement, des traits justes et économes dans la ligne pour un rendu précis et sans fioritures. On est malgré tout bien ici en présence de sculptures médiévales comme on en rencontre énormément dans le Finistère servant d'ornementations décoratives dans les chœurs, l'appareillage des murs, sur les consoles à l'intérieur des églises et des chapelles mais aussi à l'extérieur, sur les crossettes, les gargouilles, les fleurons à personnages, les acrotères..." (Le Seac'h)

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Six sculpteurs différents.

Pour E. Le Seac'h, les six sculpteurs ont un style différents, même si celui de Saint-Jean-du-Doigt est le plus doué, suivi de celui de Plourin-lès-Morlaix pour sa maîtrise des chapeaux, alors que ceux de Plouégat-Guerrand et Plouezoc'h, les deux "naïfs" viennent en queue de peloton et que celui de Plougasnou, "l'oriental" à cause des yeux de ses masques, se place au milieu.

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Le sculpteur chapelier de Plourin-lès-Morlaix.

Les visages du sculpteur de Plourin-Lès-Morlaix sont plus aboutis qu'ailleurs.. Il organise les volumes avec facilité : fossettes rondes, mentons creusés au milieu, yeux avec une paupière. Les coiffures sont élaborées : capuchon, cagoule, aumusse et faluches (*) médiévaux incitent Le Seac'h à le surnommer « le sculpteur chapelier ». Les sexes des personnages peuvent êtres distingués.

n.b : le mot "faluche" ne désigne une coiffure d'étudiant que depuis la fin du XIXe siècle.

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Description. 

La cuve est octogonale (comme c'est la règle depuis le XVe siècle) et posée sur un fût lui-même octogonal. L'une des 8 faces est occupée par le bras de vidange, également soutenu par un fût octogonal plus fin. Chacune des 7 autres faces est ornée d'un masque haut d'une vingtaine de centimètres. La pierre conserve les traces d'une peinture rouge foncée dont il semble douteux qu'elle puisse relever de la polychromie d'origine. (on retrouve des restes de polychromie bleu-clair à Plouégat-Guerrand, marron à Guimaëc et rouge à Plouézoc'h.

Il n'y a ici aucun décor végétal, mais de simples moulures et rebords droits. Cette exception par rapport au type se retrouve à Plouégat-Guerrand.

Le bras de vidange vers la petite cuve accolée, également octogonale, est   taillée dans le même bloc de pierre, et elle est sculptée d'un ange (?) allongé et horizontal pour présenter entre ses deux mains un écu. La tête de ce personnage est bûchée, au moins partiellement, tout comme l'écu qu'il tient.

N.B Selon Le Seac'h, "les fonts baptismaux (de son étude) possèdent huit cotés dont un est occupée par la piscine qui renferme le conduit d'évacuation de l'eau". Mais la définition et l'usage de ce terme de piscine m'ont semblé imprécis et variables dans la littérature spécialisée (cf. biblio) et j'ai préféré celui de "petite cuve", accostée à la grande cuve. 

 "C’est vraisemblablement à la fin du XIVe siècle, que l’on prend l’habitude de juxtaposer à la cuve principale une seconde cuve de plus petite taille destinée à conserver l’eau lustrale utilisée pour le baptême par infusion, si la cuve principale n’est pas divisée en deux bassins. Cette réserve d’eau bénite peut être portée par un support accolé à celui de la cuve principale ; son décor s’inscrit alors dans la continuité du support principal comme à Nointel (60) (fig. 38). Mais chacune des cuves peut être posée sur un support différent comme à La Baussaine (35) où un petit héraut en bas-relief réunit les deux cuves hexagonales décorées d’une double torsade entourant une frise végétale. Ces fonts sont de plus intéressants à un deuxième titre : ils sont un des 4 fonts baptismaux du XIVe siècle à conserver les armoiries de leurs commanditaires, la famille de Tinténiac, pratique qui deviendra plus courante au siècle suivant." (source)

La grande cuve est fermée par un couvercle en bois de forme octogonale.

Un baldaquin est porté par quatre piètements en pierre et quatre colonnes galbés en bois polychrome sculptés de vignes en spirales. Le toit octogonal est coiffé d'un Baptême du Christ. La base Palissy indique que ces fonts (seul le baldaquin  est décrit par la notice) sont classés MH au 24-12-1924, datent du XIXe siècle et mesurent 3,60 m de haut et 2,30 m de diamètre.

Il faut dire encore que les fonts, et les masques en particulier, ne sont pas très accessibles et que les photographies sont de réalisation difficile à l'amateur non équipé pour vaincre l'obscurité et le manque de recul.

 

 

 

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Vue générale

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Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

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Le baldaquin.

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Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

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Les deux cuves et le couvercle en bois fermé et ouvert .

Vestige d'un gond en plomb sur la petite cuve, la seule à être équipée d'un orifice de vidange.

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Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

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La polychromie ocre rouge.

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Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

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Vestige de peinture murale dans une niche.

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Les fonts baptismaux de Plourin-lès-Morlaix.

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Le premier masque, à l'ouest, après la petite cuve, est féminin. 

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Il ne porte pas de chapeau, et les cheveux, libres, encadrent le visage ; une mèche est arrêtée par un simple nœud. 

La bouche esquisse une moue. Le nez est droit . Les yeux sont moins schématiquement ourlés en amande que les suivants.

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Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

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Le deuxième masque porte un chaperon à larges plis regroupés vers sa droite. 

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Ces plis partent d'un bourrelet frontal en "turban".

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Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

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Le troisième masque porte également le chaperon à bourrelet frontal,  dont un pli couvre l'oreille gauche, alors que trois plis partent vers sa droite. 

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Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

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Le quatrième masque porte un chaperon dont les plis forment un panache au dessus du bourrelet. 

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Il est plus jeune, avec un menton bifide, et un regard étonné.

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Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

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Le cinquième masque porte un mince bandeau frontal, et ses cheveux sont ramassés sur le côté en deux coques ou macarons : ce serait une femme. 

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Le menton est triangulaire et pointu, sous une bouche petite et des pommettes saillantes.

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Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

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Le sixième masque porte un chaperon dont les plis forment un panache vers la gauche au dessus du bourrelet. 

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Sa coiffure est retenue par une sangle sous la mâchoire. Il ou elle  a une lèvre supérieure épaisse (ou une moustache ?), au dessus d'un petit menton rond. 

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Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Les fonts baptismaux (granite, vers 1500 ?) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

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Les photos et l'illustration de l'article d'E. Le Seac'h.

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L'article d'Y-P. Castel.

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SOURCES ET LIENS.

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— CASTEL (Yves-Pascal) 1991, Plourin-Lès-Morlaix, les masques des Fonts Baptismaux...  articles du Progrès de Cornouaille / Courrier du Léon 11.05.91.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/12951b0d32f8fe20518a66334e2eccbf.jpg

 

— COUFFON (René)

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/d280b76f0261c21ebfdd95f7a887fff9.pdf

 

"Fonts baptismaux, première chapelle nord : cuve de granit à décor de mascarons et de feuillages sculptés, baldaquin en bois sculpté portant le groupe du Baptême du Christ, XIXè siècle."

— ?? in Infobretagne et Monumentshistoriques

http://monumentshistoriques.free.fr/calvaires/plourin/plourin.html

" Le baptistère. Sur la cuve des fonts baptismaux, visages sculptés de sept personnages portant de grandes coiffes du XVème siècle. Cette cuve est surmontée d'un baldaquin de type Renaissance, aux armes de la famille de Coatanscour, qui serait bienfaitrice de l'église. Une colombe, symbole de l'Esprit Saint, domine l'ensemble. Sur le pilier, de l'autre côté de l'allée, statue polychrome, en chêne, de saint Fiacre (XVIème siècle). "

— LE GUENNEC (Louis), 1979, l'église de Plourin-lès-Morlaix, in Morlaix et sa région page 60.

 

"L'écusson des Coatanscour, un chef endanché, est sculpté sur l'un des piliers. On le retrouve sur une dalle tumulaire mi-parti d'un lion. Ce sont sans doute les armes d'Yves de Coatanscour, sieur dudit lieu en Plourin, et de sa femme Jeanne de Kersulguen, mariés en 1501. Une autre dalle offre le blason de la famille de la Boixière, un buis arraché. On remarque, en outre, plusieurs curieuses statues anciennes, dont un groupe triple de sainte Anne, saint Yves argumentant, saint Sébastien, les Evangélistes, saint Fiacre en jardinier, sainte Marguerite, etc. L'arbre de Jessé, qui existe dans une des chapelles latérales, n'est qu'une copie moderne plus ou moins fidèle d'un autre arbre de Jessé du xvie siècle que, sous prétexte de vétusté, un ancien recteur de Plourin crut devoir céder à un antiquaire à condition qu'on lui en fabriquât une réplique toute neuve. Les cuves feuillagées des fonts baptismaux sont surmontées d'un baldaquin aux armes des Coatanscour, que couronne un groupe du baptême de Notre-Seigneur. Sur les panneaux de la chaire, figures des quatre Evangélistes et bas-reliefs de l'Annonciation, de la Nativité et de l'Assomption. Le cimetière, dont les piliers d'entrée sont surmontés des statuettes mutilées d'un ancien calvaire, possède une petite chapelle, ancien ossuaire, dont la façade est percée d'une porte et d'une série d'arcades. A l'intérieur, on remarque les statues de sainte Barbe avec sa tour et de saint Mathurin, costumé en prêtre."

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Au sud de la commune, à cinq kilomètres du bourg, on trouve le vieux manoir de Coatanscour, massive construction du XVIe siècle, convertie en ferme. Elle domine un joli étang entouré de verdure, en un frais paysage qui forme contraste avec les croupes dénudées de l'Arrée. Le manoir, édifice du xvie siècle, flanqué d'une tourelle tronquée, est fort délabré, mais son moulin seigneurial conserve encore fort bon air, avec sa lucarne Renaissance. A l'intérieur du manoir, il faut voir quelques belles cheminées sculptées. Celle d'une salle, au premier étage, est ornée de deux diaboliques cariatides de granit, taillées en grandeur naturelle, complètement nues et portant, en guise de feuille de vigne, un masque humain appliqué sur le bas-ventre. Une motte féodale existe à l'est du manoir. La famille de Coatanscour portait pour armes : d'argent au chef endanché de gueules. Sa devise était : A galon mad (de bon cœur). Cette maison a possédé par alliance, au XVIIIe siècle, le marquisat de Kerjean, en Saint-Vouguay; elle s'est éteinte tragiquement en Mmes Suzanne-Augustine et Marie-Anne de Coatanscour, veuves de Kersauzon et Launay de l'Estang, arrêtées en 1793 à Saint-Pol-de-Léon. Conduites à Brest et traduites devant le tribunal révolutionnaire, pour incivisme, elles périrent sur l'échafaud, à l'âge de 70 et 65 ans, le 27 juin 1794. La terre de Coatanscour avait droit de haute et basse justice. On voit encore, dans Goarem arlustiçou, sur une colline de 240 mètres d'altitude, le soubassement en pierre des fourches patibulaires. De ce point se découvre au nord le magnifique panorama de la fertile campagne morlaisienne, fermée à l'horizon par la mer et l'île de Batz, dont le phare s'aperçoit à peine le jour, mais qui, la nuit venue, projette ses éclats intermittents jusqu'aux crêtes déchiquetées des Cragou, dans la montagne d'Arrée."

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2004, "Un art original : les fonts baptismaux sculptés du Trégor finistérien autour de 1500",  Bulletin de la Société archéologique du Finistère pages 109-118.

— PALISSY (base)

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/memoire/OA029_20202902908

— WIKIWAND

https://www.wikiwand.com/fr/Plourin-l%C3%A8s-Morlaix

— Site Bretania "Fonts Baptismaux" (387 réponses)

Sur les fonds baptismaux :

Dossier pdf "Cuves baptismales et fonts baptismaux : évolution formelle avant le XVIe siècle"

http://www.culture.gouv.fr/documentation/memoire/CATALOGUES/fontsbapt/fontsbapt_histav16e/html/fontsbapt_histav16e.html

Dossier pdf "Cuves baptismales et fonts baptismaux : environnement des fonts"

 http://www.culture.gouv.fr/documentation/memoire/CATALOGUES/fontsbapt/fontsbapt_envir/html/fontsbapt_envir_image_1.html

Dossier pdf : "Cuves baptismales et fonts baptismaux : évolution formelle au XVIe siècle"

http://www.culture.gouv.fr/documentation/memoire/CATALOGUES/fontsbapt/fontsbapt_hist16e/html/fontsbapt_hist16e.html#fig5

Dossier pdf : "Cuves baptismales et fonts baptismaux : évolution formelle au XVIIe siècle"

http://www.culture.gouv.fr/documentation/memoire/CATALOGUES/fontsbapt/fontsbapt_hist17e/html/fontsbapt_hist17e.html#fig12

— https://fr.wikipedia.org/wiki/Fonts_baptismaux

Les Fonts baptismaux d'Hildesheim (Ier tiers XIIIe) :

 

https://en.wikipedia.org/wiki/Baptismal_font_(Hildesheim)

Les fonts de Saint-Clément (Aisne) :

https://inventaire.picardie.fr/dossier/fonts-baptismaux-cuve-baptismale-a-infusion/395d3f40-a71e-4372-88ef-07dc9b844074

— A_Twelfth_Century_Baptismal_Font_from_Wellen_The_Metropolitan_Museum_Journal_v_44_2009 (1).pdf

Baptismal font. Wellen, Limburg, Belgium, 1155–70. Bluestone . The Metropolitan Museum of Art, The Cloisters Collection

 

— FAVREAU (Robert), 1995, Les inscriptions des fonts baptismaux d'Hildesheim, Baptême et quaternité Cahiers de civilisation médiévale  Année 1995  Volume 38  Numéro 150  pp. 116-140

http://www.persee.fr/doc/ccmed_0007-9731_1995_num_38_150_2609

MÂLE ( Émile), 1922 L'art religieux du XIIe siècle en France : étude sur les origines de l'iconographie du moyen age

https://archive.org/details/lartreligieuxdux00mluoft

MÂLE ( Émile),  L'art religieux du XIIIe siècle en France: étude sur l'iconographie du Moyen ... 1898

https://archive.org/stream/lartreligieuxdu00mlgoog#page/n7/mode/2up

page 20 : https://archive.org/stream/lartreligieuxdu00mlgoog#page/n45/mode/2up/search/lion

page 55 Honorius d'Autin  :https://archive.org/stream/lartreligieuxdu00mlgoog#page/n79/mode/2up/search/lion

page 149 Fonts baptismaux 4 fleuves https://archive.org/stream/lartreligieuxdu00mlgoog#page/n175/mode/2up/search/fonts

MÂLE ( Émile), 1922, L'art religieux de la fin du Moyen Age en France : étude sur l'iconographie du Moyen Age et sur ses sources d'inspiration, 1922,

https://archive.org/stream/lartreligieuxdel00mluoft#page/n7/mode/2up

BOGAERT (P-M.) J.-Fr. Gilmont La première Bible française de Louvain (1550)  Revue théologique de Louvain  Année 1980  Volume 11  Numéro 3  pp. 275-309

http://www.persee.fr/doc/thlou_0080-2654_1980_num_11_3_1779

REUSENS, (Edmond Henri Joseph),1885, Éléments d'archéologie chrétienne :

https://archive.org/stream/lmentsdarchologi01reus#page/178/mode/2up/search/fleuves

VIOLLET-LE-DUC "Fonts", in Dicionnaire raisonné de l'architecture française

https://fr.wikisource.org/wiki/Dictionnaire_raisonn%C3%A9_de_l%E2%80%99architecture_fran%C3%A7aise_du_XIe_au_XVIe_si%C3%A8cle/Fonts_(Baptismaux)

Fonts baptismaux de la Somme :

http://www.richesses-en-somme.com/patrimoine-des-%C3%A9glises/fonts-baptismaux/fonts-bapt-du-10e-au-13e-si%C3%A8cle/

Fonts de saint Barthélémy à Liège

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fonts_baptismaux_de_Saint-Barth%C3%A9lemy

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Published by jean-yves cordier - dans Sculpture Chapelles bretonnes Fonts baptismaux.
4 mai 2022 3 04 /05 /mai /2022 15:48

Raija Jokinen expose ses œuvres de lin au château de Trévarez (Saint-Goazec) : les esprits du lieu.

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AH NON, PAS TROP VITE !

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Raija Jokinen passa trois séjours à Trévarez, en octobre 2020 puis juin et septembre 2021, avant de revenir durant trois semaines au domaine pour terminer la création de ses œuvres et les installer au château et dans le parc.

Elle s'était imprégnée des éléments végétaux du parc à l'anglaise de 85 hectares, célèbre pour ses 160 camélias centenaires, ses azalées, ses rhododendrons ou ses hortensias. Elle avait suivi le fil de l'eau d'une fontaine à l'autre, remarqué les mousses qui tapissent les troncs des arbres et les pierres, et examiné les réseaux de nervures des feuilles géantes des Gunnera.

Dans les masques feuillus des bassins, elle avait retrouvé  le tissage des éléments humains et non-humains qui lui est cher ; sur les plantes et les petits ruisseaux, les réseaux qui conduisent la vie comme nos veines et nos artères. Et partout, les fleurs dont elle mêle les couleurs à ses personnages.

Il faut donc parcourir nous aussi les allées du parc.

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Raija Jokinen à Trévarez : féérique !
Raija Jokinen à Trévarez : féérique !
Raija Jokinen à Trévarez : féérique !
Raija Jokinen à Trévarez : féérique !
Raija Jokinen à Trévarez : féérique !
Raija Jokinen à Trévarez : féérique !
Raija Jokinen à Trévarez : féérique !
Raija Jokinen à Trévarez : féérique !
Raija Jokinen à Trévarez : féérique !
Raija Jokinen à Trévarez : féérique !
Raija Jokinen à Trévarez : féérique !
Raija Jokinen à Trévarez : féérique !
Raija Jokinen à Trévarez : féérique !
Raija Jokinen à Trévarez : féérique !
Raija Jokinen à Trévarez : féérique !

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UNE SECONDE ENCORE !

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 Dans une vidéo, Raija Jokinen déclare à propos du château de Trévarez :

"Ce bâtiment est fascinant, son histoire aussi. La première fois que je suis venue ici, j'ai ressenti une forme de mélancolie. Il y a des choses tristes qui se sont passées ici, mais beaucoup de joie aussi. Alors j'ai essayé d'interroger cela."

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Parce qu'il n'est pas encore entièrement restauré, et que les pièces sont ouvertes au public au fur et à mesure de leur rénovation, il reste de nombreux témoignages d'un lieu en souffrance, délabré, avec ses tissus en lambeaux, ses plinthes et baguettes de bois arrachés dont les traces de clous rouillés indiquent le passage, avec des plafonds béants vers les étages supérieurs,  qui nous parlent du passé avec cette poésie du fané, de l'abandon, et de la peine comme autant de cicatrices sur la peau de la demeure dont les tatouages apparaissent encore.

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Tout château nous plonge dans  notre imaginaire, tout château nous fait parcourir un chemin à rebours vers un lieu de notre âme rempli de mystères et de  parfums secrètement pénétrants.

C'est en m'ouvrant à cette esthétique du passé blessé, mais réparé que je me suis préparé à découvrir les créatures de Jokinen.

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Raija Jokinen à Trévarez : féérique !
Raija Jokinen à Trévarez : féérique !
Raija Jokinen à Trévarez : féérique !

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Les cheminées.

L'une d'elles, celle du grand salon, a été restituée par le groupe Villemain et réinstallée en 2018.

Elles portent dans un chapeau de triomphe les armoiries de Kernezne (d'or à trois coquilles de gueules) pleines ou en alliance, entre des trophées d'armes, sous des masques et guirlandes Renaissance.

https://man8rove.com/fr/blason/1fwx8w6-kernezne

René Troille de Kernezne

https://man8rove.com/fr/profile/68z7vrooa-rene-troille-de-kernezne

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Mais le feu des fêtes passées est éteint, comme  ont disparu le luxe des toilettes, la musique des danses, le bruissement des conversations galantes, l'éclat des rires et celui des dorures.

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Raija Jokinen à Trévarez : féérique !
Raija Jokinen à Trévarez : féérique !
Raija Jokinen à Trévarez : féérique !

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Les moulures en stuc Renaissance. Masques et rinceaux.

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Raija Jokinen à Trévarez : féérique !

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Le plafond.

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Raija Jokinen à Trévarez : féérique !
Raija Jokinen à Trévarez : féérique !

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Raija Jokinen à Trévarez : féérique !
Raija Jokinen à Trévarez : féérique !
Raija Jokinen à Trévarez : féérique !

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LES  ŒUVRES DE RAIJA JOKINEN EXPOSÉES À L'INTÉRIEUR.

 

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I. LES ÉCURIES. SEPT ŒUVRES.

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Les titres sont de moi, lorsque je n'ai pas pu trouver les titres originaux.

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L'artiste  Raija Jokinen est née en 1960 en Finlande et a reçu une formation de tisserande avant d'obtenir une maîtrise d'art textile à Helsinki en 1990. Elle compose avec des fibres de lin, du fil et de l'amidon de riz des personnages en suspension, animés de veines-nervures, ou d'artères-racines qui soulignent les liens d'appartenance de nos corps —et de nos esprits— avec l'environnement naturel.

"Je suis fascinée par la façon dont les formes de la nature, les racines, les branches, les brindilles, les différentes formes organiques  peuvent ressembler à celles du corps humain." Raija Jokinen.

Ces êtres-peau qu'elle tisse en entremêlant les fibres et en les cousant ressemblent, lorsqu'on la voit les rouler, les plier, puis ensuite les dérouler et les suspendre, à des vêtements, mais étrangement, ces passe-murailles sans épaisseur ont une profonde intériorité, et une présence convaincante.

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Le lin. "J'utilise des fibres de lin. C'est très important pour moi parce que ce matériau a une histoire majeure : l'humanité l'utilise depuis plusieurs milliers d'années, et dans quantité de domaine de manière incroyable, bien-sûr pour tisser des vêtements, mais aussi pour entretenir les maisons, nourrir les animaux, et j'ai même découvert qu'on pouvait l'utiliser à la guerre, en protection, comme une armure. Quand on superpose les fibres de lin cela devient très solide.

Et à la fois les caractères des fibres sont très différentes selon les cas, certaines sont très robustes et certaines sont très fines comme de la soie.

D'une certaine manière il y a des similitudes avec notre peau. Je pense que notre épiderme exprime ce que nous ressentons, ce que nous éprouvons dans notre corps. Le lin traduit bien cela, parce qu'il  ressemble à notre couche protectrice, notre peau.

J'aime l'idée que je suis un maillon dans l'histoire de l'utilisation du lin. C'est super de penser qu'il y a des milliers de générations qui ont utilisé le lin, le même que j'utilise moi. De plus, c'est une fibre naturelle, et je ne veux pas produire de mauvaises choses avec mon travail ou créer des problèmes aux gens ou à moi. " Raija Jokinen

 

FIBRE, substantif féminin.

Élément mince et allongé souvent flexible, rarement isolé, constitutif d'un tissu organique, d'une substance minérale ou d'une matière artificielle. Fibre élastique; fibre discontinue; faisceau de fibres. (Quasi-)synonymes. fibrille, fil, filament.

A.− ANATOMIE. Élément filamenteux composant certains tissus et organes. Fibre conjonctive, cristallinienne, nerveuse, musculaire, fibre myocardique.

B.− BOTANIQUE. Filament souple composant un tissu végétal, en particulier le bois, la tige ou les racines de certaines plantes.  Fibre textile :Fibre d'origine végétale, animale, minérale ou artificielle pouvant être tissée. Fibre de chanvre, de laine, de lin; fibre synthétique. Fibre de bois. 

− AU FIGURÉ, souvent au singulier : Fond secret d'un être, où est supposée se manifester une sensation, une transformation physique, symptôme d'un état psychique. Lieu supposé d'une manifestation de la sensibilité affective. [Avec un déterminant. adjectif ou substantif : Tendance profonde personnelle et particulière à s'intéresser à quelque chose ou à quelqu'un. Fibre paternelle; fibre de la probité; fibre républicaine.

 

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Raija Jokinen à Trévarez : féérique !

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1. "Kukinto (A Flourish)", 2021.

Personnage fleuri 1.

Lin, fil à coudre, amidon de riz.

Tête baissée, les mains réunies devant le ventre dans un geste d'embarras, il serait l'image d'un introverti inhibé si son costume de fibres et de fleurettes n'affirmait au contraire qu'il savoure un puissant sentiment d'être nourri du renouveau printanier et des joies de la floraison.

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Raija Jokinen à Trévarez : féérique !

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 2. Personnage fleuri 2.

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C'est le jumeau du précédent. Des photos de détail montrent la mise en œuvre, et la minutie du travail de couture.

Le gros-plan sur le visage montre que ce travail relève tout autant de la sculpture que de la réussite picturale.

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CLIQUEZ SUR L'IMAGE.

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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3. Personnage sur fond de brique.

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Une fois encore, cet être de lin est plongé dans ses pensées, les bras sont ballants, les traits sont graves et le regard dirigé vers le bas : mais par contraste les mouvements grouillants du réseau intérieur justifient cette attention à la vie organique en soi, qui est une forme de la joie  de vivre.

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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4. Personnage de dos, sur fond de brique.

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Deux flux, l'un vert et l'autre rouge naissent du bassin (bien nommé) et nourrissent les bras et la tête. 

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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5. "Kiire" ou " A Rush", 2008.

Personnage de dos et arborescence rouge. Lin, fil à coudre, amidon de riz.

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Le titre signifie en finnois "hâte, précipitation. Ainsi mihin sinulla on kiire ? signifie "où court tu si vite?"

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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6. "Yhtäsamaa 2 " (The Same 2), 2021.

Personnage assis à terre entourant ses genoux.

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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7. Visage coiffé de feuillage.

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Fasciné, je scrute le détail de la confection.

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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II. DANS LA CHAMBRE DES INVITÉS. "DEDICATION TO A PLACE II", 2022. TROIS ŒUVRES.

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Comme son titre l'indique, cette composition à trois personnages a été conçue pour cette "chambre des invités".

Le personnage principal se tient avec les mains sur le ventre, sous un réseau centripète de fibres rouges .

"Ici il y a une personne qui est centrée sur le haut de son corps, sur sa poitrine. On parle souvent du cœur comme le lieu où nous ressentons toutes les choses, comme le centre de nos émotions" Raija Jokinen

Les nervures rouge-sang partent loin autour de lui, comme si, avec sa tête bien droite mais son regard  rêveur, il se concentrait sur les perceptions qu'il recevait des murs, des fenêtres, de la cheminée ou du mobilier pour se relier aux êtres qui, depuis des siècles, ont vécu ici.

"Donc il y a cette personne au centre. Je suis fascinée par la texture des murs ici, il y a différents types de pierre, de briques, on distingue différents procédés de fabrication de ces murs très épais. Je peux ressentir une sorte d'écho des gens qui ont vécu dans cette chambre. Ils sont des sortes de relais, des ponts entre le passé et le présent." Raija Jokinen.

 

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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Un deuxième personnage, en buste,  est relié au premier par un fil rouge : comme pour le mot "fibre", polysémie du mot "lien".

Il ouvre les bras en signe de réception. À la différence des personnages de la série précédente, ceux-ci ont un regard droit, éveillé et attentif à l'autre.

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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Le troisième est également relié au premier, et émerge du mur en esquissant un geste de parole. Ou bien tend-il la main  : dans les deux cas, il établit une relation.

C'est donc une réunion amicale ou une conversation qui est mise en scène entre ces trois personnages, qui n'appartiennent peut-être pas tous au même temps. Et le reflet du miroir vient brouiller les limites entre réalité, fiction, double, rêve et échos sensibles.

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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III. DANS L'ESCALIER D'HONNEUR. "BIOLOGICAL MESSAGE", 2022.

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1. Personnage en buste levant les yeux vers une boule dense et rouge comme un peloton capillaire.

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J'ignore l'intention de l'artiste, mais cela ne me gêne pas pour ressentir de l'émotion. Et  dans le  jeu associatif qui se déclenche, se glisse le souvenir des séances d'enroulement des pelotes de laine, complicité entre l'enfant et sa mère.

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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2. Sur le palier. Personnage vêtu de plumes vertes devant la fenêtre.

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C'est peut-être le personnage qui m'a le plus ému, suscitant des souvenirs d'oisiveté et d'ennui devant les fenêtres d'après-midi pluvieux, ou d'élan suspendu, les ailes pendantes, par une attente inquiète, mais cet être-oiseau enfermé derrière les barreaux de sa cage vitrée dit aussi la puissance qui se condense lors de la réflexion.

Il attend peut-être le retour impossible d'un être passionnément aimé. Ou mille autres choses.

Toute la poésie vient de l'étroite connivence créée entre ce lieu et la créature de lin. Parce que ce palier ne mène à rien, qu'il est vétuste, encore figé dans un passé que la lumière extérieur et les verdures du parc n'abolissent pas.

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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3. Personnage grave.

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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4. Devant la balustrade de l'escalier. Personnage au réseau rouge.

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Depuis le début me vient l'évocation des planches anatomiques des Écorchés de la Renaissance (ici : Vesale) et des schémas de la circulation sanguine, avec leurs artères très rouges et leurs veines très bleus. Ce sont les mêmes silhouettes tragiques et le même rappel de la finitude humaine.

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Bien qu'il s'agisse ici, exclusivement, d'humains, le lien s'impose aussi à moi du concept japonais de mono no aware , empathie devant l'impermanence des choses, dont le spectacle nous frappe par surprise et au delà des mots.

Ou plutôt du concept du wabi-sabi reliant wabi, l'impression de solitude mélancolique (la posture des personnages) et sabi, le goût pour la décrépitude des choses vieillissantes.

 

 

 

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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IV. DANS LA SALLE D'HONNEUR. "DEDICATION TO A PLACE", 2022.

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Personnage devant la fenêtre, trainant une rivière de branchages habités de nids.

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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V. DANS LE GRAND SALON. "FORCES OF NATURE", 2022.

 

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Deux personnages devant les baies donnant sur le jardin.

Lin, fil à coudre, amidon de riz, métal.

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Il ? Elle ?               NOUS.

Île ? Aile ?             JEU.

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"Je ne veux pas représenter des groupes de personnes en fonction de leur âge ou de leur genre, parce que finalement nos sentiments sont plus ou moins les mêmes, et nous avons besoin à peu près des mêmes choses : communiquer avec les autres, satisfaire nos besoins vitaux. Et donc ce n'est pas si important pour moi de différencier les personnes pour parler des sentiments. Parce que nous ressentons tous ces sentiments." Raija Jokinen.

 

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Les boiseries peintes font de ces deux personnages des fantômes des chatelains ou de leurs invités, d'autant que le premier laisse voir par transparence ses vertèbres, son bassin, ses fémurs et ses tibias. Relié à la terre par un réseau de radicelles rouges, il esquisse un mouvement vers la deuxième personne, comme le montre ses jambes et ses bras écartés. Il est en tension entre le sol, et l'autre.

Cet autre, cette autre, est plongé.e dans la contemplation du jardin et de ses visiteurs. Mais le bas de son corps, tout en racines vertes, ne touche pas terre,  et ses fibres vibrent intensément de cet appel vers  l'extérieur végétal. Il n'est pas complètement isolé dans son monde intérieur, puisque des fibres rouges provenant de son compagnon palpitent d'un flux vivifiant.

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Lorsqu'on reste suffisamment longtemps devant cette scène, l'atmosphère change, et d'autres interprétations surviennent. Âmes du passé, regrettent-ils les vivants qui marchent dans le parc ? Sont-ils reclus ici par quelque maléfice, dans ce château du Bois Dormant ? Sont-ils les Esprits de ce lieu, chargés de l'animer en puisant dans le substrat du terroir ?

Sont-ils nos semblables, écartelés entre Nostalgie et Espérance ? L'un est Attente, l'autre Élan.

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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VI. AU FUMOIR. "BIOLOGICAL MESSAGE", 2022.

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Cinq personnages marchant en cercle.

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"Dans mes œuvres, je représente des personnes qui ont l'air de se sentir un peu seules. Je veux également que cette solitude s'exprime dans un groupe de personnes. À la fin, nous sommes toujours un peu seules dans notre corps" Raija Jokinen.

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Ma première évocation fut celle des "promenades" en maison d'arrêt. Puis me vint, en raison des fils soutenant chaque silhouette, et des pieds qui ne touchent pas tous le sol, l'image de pendus en camp de concentration. 

Le fumoir est une pièce assez exigüe, d'où l'impression de claustration, accentuée par le délabrement des murs et châssis des baies. 

À la différence des trois personnages de la Chambre des invités, ces cinq personnages n'ont aucun lien entre eux, ni par leurs réseaux de flux vitaux, ni par les gestes (les bras sont ballants), les postures (dos tourné, têtes fléchies ou inclinées) et les regards.

Il règne pour moi dans cette scène le silence, l'absence de communication entre les êtres mais aussi entre ceux-ci et la nature extérieure.

Mais si on veut échapper à cette ambiance lourde, on peut se concentrer sur les éléments colorés, qui apportent la vie à ces corps évanescents.

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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SOURCES ET LIENS.

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https://www.cdp29.fr/fr/agenda/view/727/regard-d-artiste-raija-jokinen/

—Clip sur youtube.com

https://www.youtube.com/watch?v=mlMNyC1r-7M&feature=emb_imp_woyt

—Dans l’atelier de Raija Jokinen - Regard d'artiste, Raija Jokinen - Domaine de Trévarez 2022

https://www.youtube.com/watch?v=N1g87xxJbC4&list=PLY9XgMtLce6NJJff8DmflCQXrFkJjSAMv&index=2

"Filmée au cœur de l’hiver dans sa maison du sud de la Finlande, Raija Jokinen crée des œuvres, dont certaines pour l’exposition de Trévarez. Sous ses doigts, les personnages en fibre de lin prennent forme étape après étape, depuis le dessin, le brossage, l’entremêlement et le collage des fibres de lin avec de l’amidon de riz, puis la couture, le mouillage et la recomposition de la forme. | "Dans l’atelier de Raija Jokinen" | Janvier 2022 | Film réalisé par Iris Kärkkäinen (tournage) et Sylvain Huet (montage), 2022 | Durée : environ 8 min."

—Rencontre avec Raija Jokinen - Regard d'artiste, Raija Jokinen - Domaine de Trévarez 2022

https://www.youtube.com/watch?v=IR4Dpgh9zUY&list=PLY9XgMtLce6NJJff8DmflCQXrFkJjSAMv&index=3

"Après trois séjours à Trévarez, en octobre 2020 puis juin et septembre 2021, Raija Jokinen passe trois semaines au domaine pour terminer la création de ses œuvres et les installer au château et dans le parc. Elle raconte sa découverte du lieu, partage ses émotions et ses inspirations et revient sur son parcours d’artiste. | "Rencontre avec Raija Jokinen" | Mars 2022 | Film réalisé par Sylvain Huet, 2022 | Durée : environ 10 min."

— Restitution de la cheminée du grand salon :

https://www.groupe-villemain.eu/41-quelques-chantiers-phares/212-chateau-de-trevarez-a-st-goazec.html

— ARTE

https://www.arte.tv/fr/videos/109154-000-A/les-personnages-evanescents-de-raija-jokinen/

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Published by jean-yves cordier - dans Sculpture Héraldique

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  • : Le blog de jean-yves cordier
  • : 1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
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  • jean-yves cordier
  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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