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13 juin 2013 4 13 /06 /juin /2013 23:10

                 Les Papillons d'Europe peints d'après nature , 1779-1792 par J. L. Engramelle et J.J Ernst.

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Tome I (Atlas ; Papillons de jour) : https://www.biodiversitylibrary.org/item/225975#page/7/mode/1up

Tome II (Atlas ; Sphinx) : https://www.biodiversitylibrary.org/item/225974#page/7/mode/1up

Tome III (Atlas ; Phalènes) : https://www.biodiversitylibrary.org/item/227734#page/7/mode/1up

Tome III-V (Sphinx, 1782-1786) : https://www.biodiversitylibrary.org/item/230854#page/9/mode/1up

Tome VI-VIII (Phalènes, 1788-1792)  : https://www.biodiversitylibrary.org/item/230744#page/9/mode/1up

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L'entomologiste français le Révérend-Père Jacques Louis Florentin Engramelle ( 1734-1814) était moine au couvent des Petits-Augustins, quartier  Saint-Germain à Paris.

        (On distingue les Grands Augustins, de l'ordre non réformé, les Augustins déchaussés, ou Petits-Pères, et les Petits-Augustins issus d'une réforme dite de Bourges du Père Rabache. Ces Petits-Augustins avaient leur couvent au 16, rue des Petits-Augustins, devenue rue Bonaparte, couvent qui avait été créé par la Reine Margot, puis reconstruit et doté d'une bibliothèque de 8000 volumes, soit la plus riche bibliothèque de Paris. Il fut fermé à la Révolution et transformé en Musée des Monuments français, actuelle École des Beaux Arts.)

 Son frère aîné, le Père  Marie Dominique Joseph Engramelle, né en 1727, était également moine de ce couvent, et sa réputation comme musicien, passionné de mécanique, inventeur de la "tonotechnie, ou l'art de noter les cylindres" (Paris 1775) comme procédé d'enregistrement de la musique a éclipsé les travaux de son cadet, tant et si bien que de nombreux exemplaires de "Papillons d'Europe" sont attribués au musicien (notamment en interrogeant le moteur de  recherche Google).

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Jan Annoot, que je remercie pour sa courtoisie, a acquis un portrait de Jacques Louis Florentin Engramelle "secrétaire aux Augustins" portant au verso une inscription signalant que ce portrait  avait été réalisé par son frère aîné Marie-Dominique le 22 décembre 1782. L'inscription précise que les deux frères sont nés à Madochal (?) en Valois, sans que je ne parvienne à résoudre l'énigme de ce lieu.

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Portrait de Jacques Louis Florentin Engramelle en 1782. Coll. privée Jan Annoot.

Portrait de Jacques Louis Florentin Engramelle en 1782. Coll. privée Jan Annoot.

Portrait de Jacques Louis Florentin Engramelle en 1782. Coll. privée Jan Annoot.

Portrait de Jacques Louis Florentin Engramelle en 1782. Coll. privée Jan Annoot.

Portrait de Jacques Louis Florentin Engramelle en 1782. Coll. privée Jan Annoot.

Portrait de Jacques Louis Florentin Engramelle en 1782. Coll. privée Jan Annoot.

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  Engramelle fut appelé par Jean Gigot d'Orcy pour réaliser, à partir de sa très belle collection d'histoire naturelle ( minéralogie et entomologie), un grand ouvrage qui en reproduirait les spécimens, et immortaliserait son nom. 

 Après sa nomination, par les Augustins, secrétaire de la Province de Paris, c'est Arnould Carangeot qui achèvera les descriptions. Arrêté par le Comité de surveillance révolutionnaire de Fontainebleau, en 1793, Engramelle est libéré au bout d'un mois et achève sa vie comme vicaire à Fontainebleau.

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    Jean Gigot d'Orcy ( 1733-1793), richissime  Inspecteur des Mines et Receveur Général des Finances de Champagne, avait fait appel également à un illustrateur naturaliste alsacien, Jean-Jacques Ernst, qui avait réuni également une collection de papillon.

   (Plus tard Gigot d'Orcy engagera Guillaume-Antoine Olivier (1756-1814) pour aller récolter pour son compte des insectes aux Pays-Bas  et en Grande-Bretagne et rédiger une Histoire Générale des Insectes (les deux premiers tomes paraissent en 1789 et 1790) mais en août 1790 Olivier préfère s'éloigner en Turquie et en Perse pour un voyage de six années. ( il en ramènera une collection actuellement conservée au Muséum). Ce sera Alexandre Brongniart qui le remplacera. Le mécène demandait en même temps à Jean-Baptiste Audebert de se charger des illustrations de l'ouvrage, quitte à l'envoyer lui-aussi outre-Manche chercher les spécimens rares. A la mort de Gigot d'Orcy en juin 1793, sa veuve poursuivra le projet.)

Voir à propos de Gigot d'Orcy cet article de Jean-Paul Fontaine de mars 2013 Gigot d'Orcy, l'entomologiste,  :

http://histoire-bibliophilie.blogspot.fr/2013/03/gigot-dorcy-lentomologiste.html

 

   •    Le premier volume de " Papillons d'Europe peints d'après nature par M. Ernst, gravés par M. Gérardin, et coloriés sous leur direction, décrits par le R.P.Engramelle, religieux augustin du quartier de Saint Germain" paraît à Paris chez Delaguette / Basan & Poignant en mars 1779, sur souscription en 250 exemplaires. De 1779 à 1792, vingt-neuf cahiers composant huit volumes se succéderont, riches de 350 planches en couleurs (hormis les trois qui illustrent le matériel de chasse au papillons), décrivant plus de 3000 spécimens !  Chaque espèce sera décrit si possible en trois états, le premier étant la chenille, le second état étant la chrysalide, et le troisième, dit "état parfait", étant l' imago.  Au total, les souscripteurs disposeront de 8 volumes grand in-4°, dont les exemplaires actuels sont décrits comme des volumes  "en demi-daim vert, plats couverts de papier-peint" , autrement dit, de superbes livres de grand prix, accessibles seulement aux plus fortunés.

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engramelle-page-de-titre.jpg

 

  Il débute par une dédicace " A M. G.D." qui est troublante, d'une part parce qu'elle semble vouloir préserver l'anonymat de Gigot d'Orcy, d'autre part parce qu'elle est signée par Ernst qui s'y présente comme l'initiateur du projet. Que l'on en juge :

   " Monsieur,

Un ouvrage sur les papillons et les insectes d' Europe ne peut être dédié qu'à un connaisseur qui,comme vous, Monsieur, fait ses délices d'étudier les ouvrages de la nature et qui rassemble dans son cabinet ce que les quatre parties du monde offrent de plus propres à faire admirer la sagesse et la providence du créateur. En effet votre magnifique collection d'insectes et de papillons renferme des beautés rares que vous ne devez qu'à vos soins et à vos recherches. Vous n'avez rien épargné pour la rendre une des plus intéressantes par le nombre et la variété des espèces ; et l'ordre admirable par laquelle vous l'avez distribué cause la plus agréable surprise à tous les amateurs.

   Si je me suis enfin décidé à faire part au public de mes découvertes particulières, c'est à votre louable encouragement que je le dois ainsi qu' à la permission que vous m'avez accordé de copier dans votre cabinet les espèces rares qui me manquaient. C'est aussi vous, Monsieur, qui m'avez excité à parcourir les cabinets de l' Europe où j'ai puisé de nouvelles richesses pour compléter mes desseins. Ainsi l'hommage de cet ouvrage vous est bien légitimement dû, puisque vous y avez contribué plus que personne. Si vous daignez l'agréer ce serai une nouvelle obligation que je vous aurai : il ne peut d'ailleurs paraître sous des auspices plus favorables, que sous le nom d'un amateur aussi éclairé que zélé pour étendre une connaissance agréable et digne de notre attention. Je suis avec respect votre très humble et très obéissant serviteur,  J.J. Ernst."

 

 Le Discours Préliminaire, vraisemblablement écrit par Engramelle, confirme la prééminence de Jean-Jacques Ernst, que l'on présente intéressé dés l'enfance par les insectes sous l'influence de la lecture des Mémoires pour servir à l'histoire des insectes  de Réaumur, puis réunissant une collection d'insectes composée surtout de papillons avant de considérer que les mites viennent détériorent ses spécimens ; décidant alors de les peindre pour les préserver, tout en parcourant l'Europe pour découvrir les autres collections, et en peindre les raretés.

   Quel fut le rôle d'Engramelle ? Quelles connaissances avait-il en zoologie ? Pourquoi Gigot d'Orcy a-t-il fait appel à lui ? La bibliothèque dans laquelle il a puisé les nombreuses références était-elle celle du couvent des Augustins? Je ne trouve pas de réponse à ces questions, mais le texte témoigne d'une compétence approfondie dans son sujet d'étude.

  A la collection d' Ernst et à celle de Gigot d'Orcy, il faut ajouter celle des correspondants européens, et en tout premier lieu celle de Christian Gernig à Francfort.

  Ce premier volume est consacré aux " chenilles, chrysalides et papillons de jour" dont il décrit 101 espèces, du Morio au Gazé, présentées par 48 planches  dont 8 en couleurs.

  Il est interrompu à la page 86 pour faire place à un traité intitulé " Instructions sur la chasse et le développement des papillons". On y découvre les différents filets, dont un "petit filet double pour prendre les papillons avec une seule main" :

 

filet-pince-engramelle.jpg

 

On y apprend surtout comment monter les papillons capturés sur le liège avant qu'il ne soient saisis par la raideur de la mort, en les épinglant sur une tablette  :

papillon-engramelle.jpg

 

 

  La succession des descriptions est interrompue une nouvelle fois page 161 pour décrire des "Instructions sur la manière d'imprimer les papillons". Il s'agit de décrire en guise d'amusement pour les amateurs, un "procédé, de très facile exécution, par lequel on parvient à fixer sur du papier les plumes [comprendre : les écailles] des ailes des papillons sans rien leur faire perdre de leur couleurs". On découpe les ailes que l'on encolle, puis que l'on presse sur le papier replié en deux ; on décolle la membrane de l'aile, et les écailles restent comme une impression à l'envers (mais dont on assure qu'elle vaut l'endroit) des ailes, très fidéle à la réalité. On peint alors le corps, les antennes et les pattes, et voilà comment conserver sa collection de lépidoptères dans un porte-feuilles, sans risque que les insectes la détruisent où que les couleurs ne s'altérent. Un vrai herbier animal, qui rappelle l'herbier aux oiseaux que j'ai décrit chez les ornithologues taxidermistes.

 

 

 

 

 

 

   •   Le second volume, daté de 1780, poursuit l'inventaire des papillons diurnes du n° 102 au n° 112, puis viennent trois  suppléments où les espèces précédentes sont dotées d'un bis ou d'un ter (15 bis : le Cardinal, en complément du n°15 qui était le Tabac d'Espagne). Les 42 planches ( dont 10 en couleurs) sont numérotées de XLIX à LXXIX, puis LXXX(I) à LXXX(IV) pour le supplément II, puis enfin Supp. III ( I à VIII).

   Voici une planche qui illustre les variations du Souci mâle et femelle (111) et du Soufré (112):

 

 

souci-suppl-Engramelle.jpg

 

  Le troisième volume paraît en 1782 et jusqu'en 1784; il est composé de 132 pages de texte et de 38 planches dont 14 en couleurs: il est consacré aux "chenilles, chrysalides et papillons Sphinx ",et contient la description des Sphingidae, mais aussi des Aegeridae et Zygaenidae ( 52 espèces au total n° 113 à 165). Après avoir donné la liste des 221 souscripteurs (dont le Roi, la famille royale, le roi de Suède et le roi d'Espagne, Buffon, Christian Gernig à Francfort ), Engramelle fait le point sur les caractères généraux des Sphinx et sur les classifications de Linné, de Geoffroy et de de Geer avant de dresser l'énumération détaillée de 55 espèces; voici la planche du Sphinx à tête de mort :

 

  *SPHINX TETE DE MORT ENGRAMELLE-copie-1

 

Le Volume IV est consacré aux "Chenilles, crisalides et papillons-phalènes" de la première classe et paraît en 1785 et 1786, avec 215 pages de texte,49 planches numérotées CXXIII à CLXXI et 55 espèces numérotées de 168 (ver à soie) à 222 (feuille morte du pin). Il est introduit par un "Moyen facile de se procurer beaucoup de chenilles & méthode pour les dessécher et les conserver " (deux pages non paginées), lequel moyen  est illustré par le frontispice. On y voit  "un chasseur tenant d'une main un parasol ouvert et renversé, et de l'autre battant au dessus, les branches d'arbres ou les plantes avec le  manche de son filet. toutes les chenilles qui s'y trouvent tombent dans le parasol".  C'est, déjà, le "parapluie japonais" et la technique de battage des entomologistes actuels.

 

frontispice engramelle tome IV

 

  Le texte est-il encore écrit par le Père Engramelle? En mai 1784, il a été nommé par son Ordre des Augustins Secrétaire de la Province de Paris et a du cesser sa participation à cette grande publication. Un naturaliste plus connu pour ses compètences en minéralogie et son invention du goniomètre , Arnoult Carangeot (1742-1806) lui succède. Pour comprendre ce choix, il est nécessaire de faire un détour vers un autre ouvrage :

 

Arnoult Carangeot, Romè de l'Isle et Swebach-Desfontaines.

  Jean Gigot d'Orcy, comme Etienne Louis Geoffroy (article précédent) possède, outre sa collection d'insectes, une collection minéralogique. Il est donc en contact avec un minéralogiste éminent qui participe à l'établissement des catalogues des collectionneurs, Jean-Baptiste Romé de L'Isle (1736-1790), créateur de la cristallographie moderne. Or Arnoult Carangeot est l'assistant de Romé de L'isle, et il a pu travailler sur les pièces minéralogiques de  Gigot d'Orcy et se faire apprècier.

  Par ailleurs, un illustrateur, Jean Fabien Gautier d'Agoty, qui dispose des droits sur le procédé de chromatolithographie inventé par J.C. Le Blon, se lance dans une ambitieuse Histoire Naturelle ou exposition générale de toutes ses parties en 1781 avec une première partie, Le Règne Minéral. Incompétent en ce domaine, il fait appel à Romé de L'Isle qui en rédige le texte, mais Gautier d'Agoty meurt en 1781, n'ayant publié que deux cahiers avec ses planches en quadrichromie. Sa veuve fait appel à un artiste peintre et graveur, le meztois François Louis Swebach-Desfontaines (1749-1793) (et qu'on voit souvent confondu avec son fils Jacques François célébre pour ses gravures de la Révolution). François Louis Swebach a gravé à 20 ans les planches de l'Histoire de Metz dite des Bénédictins, a travaillé pour le Duc d'Orléans, s'est installé à Paris vers 1780 comme graveur pour le comte d'Artois, avant de travailler avec Romé de L'Isle pour l'Histoire Naturelle Régne Mineral de Gautier d'Agoty en abandonnant le procédé de lithographie couleur qu'il ne maîtrise pas au profit d'oeuvres gravées et aquarellées. Après la mort de Romé en 1790, et la publication du 4ème cahier il produit seul 3 cahiers parus en 1792. Puis il deviendra lui-même collectionneur passionné de minéralogie et publiera ses propres ouvrages (Manuel Cristalographe de 1792). Parmi les planches de l'Histoire Naturelle gravées et peintes par Swebach, on trouve les minéraux de Gigot d'Orcy : Topaze, Emeraude, Calcite, Azurite, Apatite pourpre.

   François Louis Swebach Desfontaines est l'auteur de la quasi totalité des gravures des planches du volume IV ...sans-doute rédigé par Carangeot.

  On comprend mieux que les savants et les artistes qui gravitaient  autour de Gigot d'Orcy se connaissaient, travaillaient ensemble en collaboration, et pouvaient participer à un ouvrage sur les papillons après avoir oeuvrés à une Histoire minéralogique.

 

 

   •  Le volume V paraît de 1786-1788 et propose 152 pages de texte et 39 planches dont deux en couleurs. Il poursuit la présentation des "phalènes de première classe" avec nos  Lasiocampidae, Cossidae, Hepialidae, Notodontidae, et quelques Noctuidae.

  

   •  Le volume VI  de 1789-1790 est consacré "aux phalènes de la seconde classe" , intitulés Les Hiboux avec deux pages de présentation générale ; il présente essentiellement des Noctuidae; Il contient 177 pages de texte et 47 planches dont 4 en couleurs.

 

   •   Le volume VII est daté de 1790, sa publication va de 1790 à 1792 ; il contient 173 pages de texte et 48 planches, et se consacre entièrement à nos  Noctuidae.

 

   •   Le volume VIII de 1792-1793 contient 157 pages de texte et 37 planches numérotées CCCVI à CCCXLII, dont CCCXX en couleur. Il décrit 79 espèces numérotées de 528 à 606.

 

    L'élément frappant pour un lecteur contemporain est la prédominance donnée aux chenilles, sans doute sous l'influence de Réaumur. Ce sont elles qui débutent les descriptions (alors que c'est l'imago qui est central pour les notres), elles qui souvent déterminent les classifications, elles encore qui suscitent le choix du nom vernaculaire.

  La critique majeure qui peut être faite à cette publication est de ne pas utiliser la dénomination binominale linnéenne alors qu'elle paraît plus de vingt ans après la dixième édition du Systema Naturae de 1758. Les papillons sont donnés avec leur nom français bien qu'après leur description, la phrase "ce papillon a été décrit par : " vienne ouvrir une liste des auteurs de référence, qui débute le plus souvent par Linné.

    Cette publication a néanmoins servi de base pour tous les lépidopérologistes français qui vont suivre, que ce soit Latreille, Olivier, Godart, Lucas, ou  Boisduval qui, tous, citeront Geoffroy et Engramelle.

 

  Liste des 44 noms vernaculaires des rhopalocères créés par Jacques Louis Engramelle, et en usage actuellement  (les majuscules sont de moi) ; je donne en gras les zoonymes qui sont des créations originales (ou inspirées de Geoffroy) et ne doivent rien, ni au nom scientifique, ni au nom vernaculaire attribué par les prédécesseurs anglosaxons ou allemands :

 

-Le Point-de-Hongrie :  Erynnis tages.

- L' Échiquier  : Carterocephalus palaemon.

- l' Apollon : Parnassius apollo.

- Le Petit Apollon : Parnassius phoebus.

- Le Semi-Apollon : Parnassius mnemosyne.

- La Diane : Zerynthia polyxena.

- La Proserpine :Zerynthia rumina.

- Le (papillon blanc ) Veiné de vert : Pontia daplidice.

- L' Aurore de Provence : Anthocharis euphenoides.

- Le Solitaire : Colias palaeno..

- Le Candide : Colias phicomone.

- Le Soufré : Colias hyale.

- L' Argus satiné : Lycaena virgaureae.

- Le Protée : Maculinea alcon.

- L' Azuré ( actuellement Azuré du mélilot) : Polyommatus dorylas.

- L'Argus Bleu-nacré : Lysandra coridon.

- L'Argus Bleu-celeste : Lysandra bellargus.

- L'Échancré : Libythea celtis.

-Le Némusien : Lasiommata maera.

- Le Moelibée( le Mélibée) :Coenonympha hero.

- Le Mysis(le Misis) : Hyponephele lycaon.

- Le Franconien (le moiré franconien) : Erebia medusa.

- Le Grand Négre des Bois : Minois drias.

- Le Mercure : Arethusana arethus.

- Le Petit Agreste : Arethusana arethusa.

- L' Hermite : Chazara briseis.

- Le Faune : Hipparchia statilinus.

- L' Agreste : Hipparchia semele.

- Le Petit Sylvestre : Hipparchia alcyone.

- Le Sylvandre : Hipparchia fagi.

- Le Grand Mars changeant : Apatura iris.

- Le Petit Mars changeant : Apatura ilia.

- Le Cardinal : Argynnis pandora.

- Le Chiffre : Argynnis niobe.

- La Grande Violette : Brenthis ino..

- Le Pales : Boloria pales.

- Le Petit Collier argenté : Clossiana selene .

- L' Alezan : Clossiana titania.

- La Petite Violette : Clossania dia.

- Le Grand Sylvain : Limenitis populi.

- Le Petit Sylvain : Limenitis camilla.

- Le Sylvain azuré : Limenitis reducta.

- La Carte Géographique : Araschnia levana.

- Le Grand Damier: Melitaea phoebe.

 

Les illustrateurs.

 

1. les peintres.

   Dans le tome I, p. 161, un Avis des éditeurs annonce aux souscripteurs que le retard des livraisons, initialement prévue au rythme de quatre cahiers par an, est dû à l'accroissement du nombre de souscripteurs, mais qu'il est surtout "occasionné par l'exactitude qu'ils exigent dans les enluminures. Elle les rend très difficile sur le choix des peintres , et ne leur permettant d'admettre que ceux qui copient parfaitement les modèles, ils ne peuvent s'en procurer autant qu'ils le désireraient". Étrange si l'on considère que c'est J.J Ernst qui est le peintre annoncé par le titre : il semble que celui-ci se soit trouvé dans l'impossibilité d'assumer (en raison de sa santé ?) cette tâche dés la fin du premier volume, et qu'il ait dû rechercher des suppléants. Ou bien cette annonce ne concerne que l'enluminure, la mise en couleur que Ernst ,n'assurait peut-être pas.

Leur nom figure en bas et à gauche de chaque planche avec la mention...pinxit. Il s'agit :

    • pour le volume I, de J.J. Ernst ( 48 pl.) et Fossier ( pl. XXXLV et XXXLVI).

    • pour le volume II d' Ernst (les quatre premières planches + les deux suivantes avec J.M.Zelle), de C.F.Kraul (23 pl), J.M Zelle (13 pl), Fossier (9 pl), Dovillers (4 pl), et Maria Eleonora Hochecker ( les 6 dernieres pl.)

   •   pour le volume III, il s'agit d' Ernst ( 7 pl.), de Fossier, J.M. Zell, C.F. Kraul, Dovillers, et Engramelle (2 pl.)

   • pour le volume IV d' Engramelle, d' Ernst, mais surtout de Hockeker, de Kraul et de Fossier.

   • pour le volume V, toutes les planches sont de M.L Hochecker ( dont trois avec Fossier, une avec Kraul , une avec Engramelle).

   • Pour le volume VI, toutes les planches sont de M.L. Hochecker, dont deux  avec Fossier. 

   • pour le volume VIII, les planches sont de M.L. Hochecker, dont une avec Fossier.

- Maria Eleonora Hochecker 1761-1834, appartient à une famille de peintres de Francfort. S'est-elle chargée de dessiner et peindre les papillons de la collection du banquier Christian Gernig à Francfort ?

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2. Les graveurs, intitulés "sculpteurs".

   Comme pour les peintres, on constate la difficulté de trouver l'artiste donnant satisfaction, jusqu'à J.J Juillet puis François Louis Swebach-Desfontaines.

  Leur nom figure en bas et à droite de chaque planche avec la mention :"sculp".

    • Pour le volume I, une planche est signée Gérardin, une autre Roger, deux Staignand, six N. Ransonnette, et vingt-deux (les dernières) J.J. Juillet. Quinze planches sans indication ou non déchiffrée.

    • Pour le volume II, toutes les planches sont gravées par J.J Juillet ( doute sur les cinq dernières, pas d'indication).

   • Pour le volume III, toutes les planches signées sont gravées par J.J. Juillet.

   • Pour le volume IV, c'est essentiellement F.L. Sweebach Desfontaines (voir "le volume IV"supra). Seules les planches du Paon de nuit CXXX et CXXXI sont gravées par J.J. Juillet.

   • Pour les volumes V à VIII,  c'est exclusivement F.L. Swebach-Desfontaines.

 

Pierre Nicolas Ransonnette ( 1745 ou 1753- 1810) ne doit pas être confondu avec son fils Charles. Il est connu comme "graveur ordinaire de Monsieur, frère du roi, faisant des vues d'édifice et de grands sujets fabuleux, moraux ou historiques qu'il dessinait parfois lui-même sans leur donner jamais aucune distinction". ( J. Renouvier, 1863) Ailleurs on le désigne comme " le plus que médiocre graveur-dessinateur du Lazarille de Tormes de 1801", ou on mentionne ses estampes titrées L'Amant  vengé, ou le Rival séducteur, l'Honnête sensibilité, Vue persêctive du nouveau Palais-Royal, celles de l'Almanach L'Etrennes aux Belles... Il illustre les Oeuvres de Sterne, travaille pour les Antiquités de Millin.

  C'est sans-doute parce qu'il fut employé par l'Académie royale des Sciences à illustrer ses publications qu'il fut recommandé pour travailler avec Ernst et Engramelle: Duhamel du Monceau lui confie les gravures de l'Art du Potier de terre, 1773, celles de l'Art de faire les pipes à fumer le tabac, et le fait participer à la préparation du Traité général des Pesches (1769-1783, 3 vol.).

 Les six planches de papillons qu'il réalisa ne durent pas satisfaire totalement, puisque l'on ne fit plus appel à lui.

 

 

 

 

 

 

 

 

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Published by jean-yves cordier

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  • : Le blog de jean-yves cordier
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