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29 avril 2024 1 29 /04 /avril /2024 16:27

Les baies 7 et 9, ou verrières du Jugement dernier (vers 1540 et 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Le recteur Henry de Coatsquiriou (de Quoëtsquiriou) en donateur et ses armoiries.

 

 

Voir :

— Sur Quéménéven :

— Sur les vitraux :

PRÉSENTATION.

Bien que la chapelle Notre-Dame de Kergoat ait été reconstruite à la fin du XVIe siècle, elle conserve des vitraux plus anciens, la baie 10 des saints et anges (2ème moitié du XVe siècle), la baie 8 de l'enfance et de la Passion du Christ (fin XVe) et la baie 5 rassemblant 4 apôtres et 4 prophètes d'un Credo, datant du 4ème quart du XVe siècle. 

D'autres verrières contiennent des panneaux du XVIe siècle comme les baies 3, 4, 6 et 11, mais aussi cette baie 7 et ses panneaux spectaculaires complétés par la baie 9.

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Restaurations.

Dès 1600, les vitraux anciens du XVe et XVIe siècle furent réorganisés vers 1600, puis en 1841, Guillaume Cassaigne les modifiant, plaçant des ornements colorés dans les baies du chœur et du transept. Il replaça les panneaux qu'il remplaçait dans les petites fenêtres des collatéraux, en les encadrant de larges bordures.

En 1901, Felix Gaudin restaura les verrières du flanc nord, puis en 1922-1924 l'atelier Labouret intervint sur les trois verrières méridionales de la nef. Les vitraux furent déposés en 1942, replacés en 1954 par Gruber, entretenus par Hubert de Sainte-Marie en 1978, mais en 2005, les auteurs du volume Vitraux de Bretagne du Corpus vitrearum déploraient, dans la nef, et en particulier au nord, des trous et un état précaire.

En 2009-2010, l'atelier Anne Pinto de Tussau (Charentes) qui se charge de restaurer et surtout de protéger les vitraux. En effet, ceux-ci s'altèrent avec le temps : soit la peinture s'efface, soit la condensation (air froid extérieur, air chaud intérieur) ruisselle sur la face interne et lessive la peinture, soit celle-ci facilite le développement de micro-organismes (lichens et algues) qui rongent le verre.

  La protection mise en oeuvre par l'atelier Pinto consiste en la pose d'une verrière de protection à la place du vitrail, lequel est décalé de 3cm vers l'intérieur pour créer une ventilation : c'est désormais sur la face interne du verre de protection que l'eau de condensation se forme et s'écoule. En outre, le vitrail est désormais à l'abri des garnements qui lancent des pierres, de la grêle, du vent ou de la pollution.

   Mais l'atelier a aussi procédé à la restauration du vitrail lui-même. Des verres avaient été brisés ; certains fragments avaient été fixés par des "plombs de casse", plomb ficelle ou aile de plomb,  qui, s'ils sont trop nombreux, finissent par altérer le dessin d'origine. Les soigneurs de vitraux en ont compté en moyenne  750 par verrière ! Ils les ont déposé au profit d'un collage bord à bord par résine silicone.

   L'accumulation de poussières et de lichens avait encrassé les panneaux, en les noircissant ou les verdissant. Pire peut-être, la masse du verre se trouvait piquée de taches blanchâtres ou noires, surtout les bleus du XVe, alors que ceux du XVIe résistaient mieux. Un nettoyage au pinceau puis au coton-tige. Et puis l'ancien mastic très dur a été retiré, les verres bouche-trous ou les lacunes ont été remplacés par du verre soufflé maintenu par des cuivres Tiffany.

   J'ai appris tout cela en lisant les panneaux exposés en 2014 dans la chapelle et réalisés par l'atelier Anne Pinto

 

 http://www.pinto-vitrail.com/home/vitraux12.php.

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La baie n°7 (v.1540). Description.

 La baie actuelle mesure 2,30 m de haut et 1,40 m de large. Elle comporte deux lancettes cintrées et un tympan  à un ajour et deux écoinçons . C'est une verrière recomposée avec des éléments d'une verrière du Jugement dernier provenant probablement du transept. Elle est datée vers 1540.

Les deux lancettes réalisent un ensemble divisé en quatre registres. En haut, dans des nuées, des anges ou chérubins multicolores entourent les trompettes du Jugement (les anges qui en jouent sont placés dans les deux écoinçons du tympan). En dessous, la Vierge et Jean-Baptiste (lancette de gauche), mains jointes, lévent les yeux vers le Christ du Jugement, qui occupe le sommet du tympan, montrant ses stigmates, enveloppé dans un manteau pourpre. À leur côté (lancette de droite) sont six apôtres, dont saint Paul avec son épée et saint Barthélémy avec son coutelas.

Plus bas encore, douze saints tournent également leurs regards vers le Christ-Juge. On reconnaît parmi eux saint Étienne (en diacre, avec les pierres de sa lapidation), saint François en habit de franciscain montrant les plaies de ses mains, saint Sébastien presque nu, le corps transpercé de flèches , et saint Laurent tenant le grill de son martyr.

Enfin, les panneaux inférieurs se détachent sur un ciel rouge : à gauche est peint un ange buccinateur, et à droite, la scène emblématique de ce vitrail, souvent reproduit, une femme nue tentant d'échapper à sa damnation et poursuivie par un démon bleu qui darde vers elle une langue acérée.

 

 

 

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La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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Un démon bleu  ailé attrape une damnée par ses cheveux.

Comparez à la même scène sur la baie du Jugement dernier de Plogonnec :

Eglise Saint-Thurien de Plogonnec, baie 2 du Jugement dernier (1520-1525). Photo lavieb-aile.

 

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La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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La baie n°9 (v.1540 et v.1560). Description.

 La baie actuelle mesure 2,30 m de haut et 1,40 m de large. Elle comporte deux lancettes cintrées et un tympan  à un ajour et deux écoinçons . C'est une verrière recomposée avec des éléments d'une verrière du Jugement dernier, compléments de la baie 7, et associée à un panneau provenant d'une autre baie postérieure de 10 à 20 ans où apparaît en donateur le recteur de Quéménéven Henry Quoetsquiriou, vicaire à Locronan .

 

 

-lancette de droite : en bas, la gueule du Léviathan, conforme à de nombreuses iconographies semblables, notamment sur les calvaires. Un malheureux damné déjà lacéré et transpercé continue à être frappé par la masse d'arme d'un démon, alors qu'il crache un animal (classiquement un crapaud). Ce corps, et les deux visages près de son ventre, est d'un artiste du XVie, alors que toute la partie gauche avec la tête du monstre date... de 1922, travail d'un artiste de l'atelier Labouret particulièrement doué pour l'imitation illusionniste de l'ancien.

au milieu, les élus, avec une première rangée de saintes et bienheureuses, et parmi elles Sainte Marie-Madeleine qui libère les effluves de son flacon de parfum. Au dessus, les saints, avec Saint Pierre (les clefs) et Saint Jean (le calice).

: au sommet, les trompettes de l'Apocalypse. 

 

 

 

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540 et 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540 et 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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Dans le tympan l'ajour central porte le monogramme du Christ IHS entouré de sept séraphins rouges, tandis que les écoinçons sont ornés d'anges annonçant le Jugement de leurs trompes, entourés de  séraphins rouges.

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La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540 et 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540 et 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540 et 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540 et 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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La lancette de gauche, partie supérieure: un ange sauve un élu sortant de sa tombe et qu'un diable tentait de ravir.

Dans le ciel bleu, des petits nuages et deux séraphins rouges.

L'ange, nimbé, porte sur sa tunique une dalmatique aux bords frangés. L'homme dont il se saisit (un clerc, car il porte la tonsure) a un visage emprunt de frayeur.

A droite, un élu, âgé et barbu, la tête couverte du linceul, mains jointes, s'élève vers les Cieux en sortant d'eaux bleues.

Le démon est velu, cornu avec une face bestiale et une gueule munie de crocs.

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La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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La lancette de droite, partie supérieure: la réunion des apôtres et des saintes.

On reconnaît saint Pierre tenant sa clef et saint Jean, imberbe et tenant la coupe de poison. Parmi les saintes, Marie-Madeleine et son flacon de parfum, et  peut-être sainte Hélène tenant la croix.

Ce panneau complète l'assemblée des apôtres et des saints de la baie 7.

 

Grandes Heures d'Anne de Bretagne

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b52500984v/f427.item

Jérôme Baschet:

https://journals.openedition.org/imagesrevues/878?keepThis=true&TB_iframe=true&height=600&width=1024&lang=en

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La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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Comme l'a souligné Jean-Pierre Le Bihan, il existe des ressemblances entre les apôtres de ce panneau et ceux de la baie 4 de Guengat.

Baie 4 de l'église de Guengat.
La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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La lancette de droite, partie inférieure: la gueule du Léviathan. Un démon ailé bleu menace un suppplicié avec une massue ferrée. Celui-ci est soumis au supplice de la roue à couteaux. Un autre démon ailé rouge et vert grimace.

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L'imagerie des tourments de l'Enfer a été diffusée dès la fin du XVe siècle par les gravures des ouvrages imprimés, comme le Grand Kalendrier des Bergers et l'Art de bien mourir. Voir mon dossier sur Kernascleden.

La gueule du Léviathan, jaune et bleue avec un œil et des cornes rouges et de longues dents, expose les damnés à son feu. Des serpents mordent les malheureux. On les oblige (l'homme sur la roue) à avaler des aliments, pour les punir par où ils ont fauté. Les clercs (tonsurés) ne sont pas omis des sévices.

Cette scène du Léviathan et des démons est repris, à la même époque, sur les calvaires monumentaux (Plougastel, Plougonven, Pleyben, etc.)

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La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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Lancette de gauche : en bas, un donateur présenté par un ange.

Ce personnage à la  moustache en U |la tête a pu être repeinte] est vêtu comme un ecclésiastique, avec court surplis, courte soutane noire, chape damassée orange et or orfrayée présentant les douze apôtres, barrette posée à coté du livre d'heures, présente sur son prie-dieu un blason aux armes reconnaissables, celles de Henri (de) Coatsquiriou ou Quoetsquiriou, recteur de Quéménéven en 1566 (et vicaire de Locronan à confirmer). 

  À la montre de 1481 en Cornouaille, la noblesse de Quéménéven est représentée par Riou de Quoetsquiriou, seigneur du dit lieu,archer en brigandine, et Olivier de Quoetsquiriou par son fils Hervé. La seigneurie de Coatsquiriou est attestée au XVe siècle dans les paroisses de Cast (*) et de Plomodiern. En 1488, Riou Quoetsquiriou tient la terre Riou Lesmaes à Lespriten [Archives départementales de Loire-Atlantique, B 2035 cité par Tudchentil] en Briec. En 1563, le manoir de Kerhervé sur Briec appartenait au sieur de Coetquirïou ou de Coasquiriou (Tudchentil).

À la Montre de mai 1562 à Quimper (Tudchentil), sont cités :

Les nobles de Dineault.

– Jehan de Kersauson, sieur de Rosarnou, default.
– François Coatsquiriou, idem.
– Hervé Trégoasec, S.r du dict lieu, dict faire corselet et a faire avoir baillé sa déclaration.

Les nobles de Cast.

– Le sieur de Coatsquiriou, garde du sieur de Tréouret mineur, presant par Antoine le Grand, dict faire corselet et avoir baillé sa déclaration.

Les nobles de St.-Coulit.

– Jehan le Gentil, presant, dict faire arquebusier à cheval.
– Jehan Coatsquiriou, presant, idem.
– Jehan Huet, décédé, son bien en rachapt.
– M.tre Olivier du Quezmodiern, garde de la mineur, dict qu’il est sous l’esdict et avoir baillé sa déclaration.

  Le toponyme Coat Squiriou figure sur la carte IGN à 500 mètres au sud-est du bourg de Quéménéven, avec son moulin du Coat-Squiriou sur la rivière Le Steïr, la carte EM indique Coat Squirriou,  alors que la carte Cassini de 1750 mentionne "coasquiriou" avec l'indication d'un hameau et du moulin. Le site est rapproché de nemus schyrriou, propriété des vicomtes de Léon selon une chartre de 1208 ; il  y existerait une parcelle dite "ar ch'astellic" avec reste d'une motte féodale (J.P. Soubigou, Ann. Bret. n°1 à 2, 2008 p.111). Le toponyme est construit avec les mots coat-, "bois", et -squiriou, "éclat de bois".

https://remonterletemps.ign.fr/comparer?lon=-4.084206&lat=48.113025&z=14.1&layer1=8&layer2=1&mode=split-h

René Kerviler, Répertoire général de bio-bibliographie bretonne., vol. Livre premier, Les bretons. 9, 1886-1908  page 377

  C'est par "un ancien aveu" indiquant ses armes, un chesnier glanné chargé au pied d'un lépureau ou connil et sommé d'un héron que le chanoine Pérennès est parvenu à identifier ce recteur.

Pérennès ajoute : "Au-dessous de ce personnage, nous écrit. M. le comte de Rosmorduc, on lisait, dans un fragment de cartouche, l'inscription suivante qui est un distique : DEPOSCENTE BONVS FERT /MILITIS ARMA COLONVS GAVDET/ ET AGRICOLE NOMINE FORTIS EQVES". Cette inscription n'apporte pas grand chose, du moins pour moi.

 

Il est curieux de constater que le fond rouge à nuages blancs s'intègre parfaitement avec les scènes du Jugement dernier. On remarquera aussi le petit ange à l'index désignant le ciel (ou les scènes supérieures). Ce panneau est-il vraiment étranger au Jugement dernier de Kergoat?

La tenue du recteur l'apparenterait à un chanoine ou un archidiacre, avec sa chape damassée aux orfrois brodés d'apôtres (André, Jean), et avec son aumusse de fourrure (et queues) sous l'avant-bras gauche. Il m'évoque, entre autre le donateur présenté par saint Jean (vers 1520) dans la baie 2 de Saint-Nic : il porte une chape damassée dont l'orfroi est brodé des figures des apôtres  (on identifie Jean et Pierre) et il est agenouillé devant son prie-dieu, où le livre de prières est ouvert. Sur l'étoffe verte est figuré son blason, aux armes hélas effacées. Le panneau est très restauré, mais le visage aux cheveux courts est proche de celui d'Henry de Coatsquiriou, malgré l'absence de moustache. Les dentelles et le plissé du surplis sont assez proches, et on peut croire à l'existence d'une aumusse blanche tigrée de gris. Or, ce dignitaire ecclésiastique est agenouillé devant une scène du Jugement dernier, mais  plus tardive (3ème quart du XVIe siècle) et d'un style différent. On remarquera que saint-Nic et Kergoat sont séparés d'une quinzaine de kilomètres.

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Baie 2 (détail) de l'église Saint-Nicaise de Saint-Nic. Photo lavieb-aile 2017

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La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

 

 

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SOURCES ET LIENS.

— COUFFON (René), 1945, La peinture sur verre en Bretagne. Origine de quelques verrières du XVIe siècle., SHAB pp.27-64

https://www.shabretagne.com/scripts/files/63d362c86e2153.67614839/1945_02.pdf

— GATOUILLAT (Françoise), HEROLD (Michel), 2005 "Les vitraux de Bretagne", Corpus Vitrearum France- Recensement VII, Presses Universitaires de Rennes, Rennes : 2005, 367pp. pages 169-171.

—LE BIHAN (Jean-Pierre), blog

http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-3062028.html attribue ce Jugement dernier à l'atelier Le Sodec de Quimper

"le Jugement Dernier de Notre-Dame de Kergoat en Quéménéven, dont le même sujet, avec des cartons proches se retrouve dans différents édifices comme Guengat, baie 4, avec malheureusement plus que quelques éléments, Plogonnec, baie 2 , et à la chapelle Saint-Sébastien de Garnilis en Briec (1561).. Pour la datation de ce Jugement Dernier de Kergoat, on peut proposer la datation de 1566 si l'on admet que le donateur est bien Henri de Quoëtsquiriou, recteur de cette paroisse à cette date. Il ne faut pas négliger que l’apport de ce chanoine dans ce vitrail peut être postérieur, comme le blason du prie-Dieu"

— PÉRENNÈS (Henri), 1928, “Notre-Dame de Kergoat : notice,” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon, 67 pages

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/cf7c0229aee151f69ccdfe31f1ccdd37.pdf

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux XVIe siècle. Chapelles bretonnes Héraldique

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  • : Le blog de jean-yves cordier
  • : 1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
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  • jean-yves cordier
  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué). "Les vraies richesses, plus elles sont grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)

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