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17 novembre 2025 1 17 /11 /novembre /2025 14:16

Les vitraux (XVe et XVIe siècle du chœur de la collégiale Saint-Martin de Champeaux (77).

Voir aussi :

PRÉSENTATION.

"Les remarquables vitraux figurent parmi les réalisations artistiques notables des XVe siècle et XVIe siècle en région parisienne." (Wikipedia)

 

D'après l'inventaire des vitraux par le chanoine Martin Sonnet en 1653, soixante-douze panneaux de verre peints décoraient la collégiale et garnissaient quarante fenêtres parmi les cinquante-deux que compte la collégiale, le transept et les parties hautes du chœur, côté sud n'ayant jamais possédé que du verre blanc.

Outre saint Martin, patron de la collégiale, saint Nicolas était particulièrement invoqué. On trouve aussi une invocation à saint Victor, patron de l'abbaye qui avait des droits, à l 'origine, sur Champeaux.

"Des cinquante-deux fenêtres de la collégiale, une quarantaine étaient enluminées à l'époque de la Révolution. Aujourd'hui, moins d'une vingtaine conservent des débris plus ou moins complets, des fragments dont il est parfois impossible de deviner les motifs. La plupart de ces vitraux étaient de bonne facture. Quelques-uns dataient de la fin du XVe siècle, mais le plus grand nombre appartenaient au XVIe siècle, à l'époque de la Renaissance... Chaque verrière aurait coûté 4 à 5 livres. " (G. Leroy, 1896)

Les comptes ou Chartier du Chapitre de 1519 à 1528 conservés aux archives départementales de Seine-et-Marne, mentionnent les noms des verriers Nicolas Maçon de Melun, et Allain Courjon .

"Les vitraux de Champeaux n’ont plus aujourd’hui l’importance qu’ils avaient encore en 1790. Nul doute que des dévastations, et plus encore la négligence de la fabrique ancienne n’aient entraîné leur perte. Ils sont presque tous mutilés." (Amédée Aufauvre)

Nonobstant cet état de conservation lacunaire, certains comptent parmi les chefs-d'œuvre du gothique flamboyant finissant ou de la Renaissance. Leur style et leur technique les apparentent étroitement aux vitraux champenois.  (Wikipedia)

Y sont représentés les chanoines donateurs, et les blasons des familles civiles qui ont participé au financement.

A. Aufauvre 1858, Gallica BnF
cliché lavieb-aile 2025.

 

I. LES BAIES BASSES.

Plan de numérotation personnel (principe de numérotation du Corpus vitrearum).

 

Numérotation des baies basses de la collégiale de Champeaux

Les baies 1 et 2

Elles sont vitrées de verre blanc.

La baie 3. Chapelle d'angle nord-est, fenêtre est.  L'Arbre de Jessé.

Dans la lancette B, qui présentait jadis un saint Denis (*), seul est visible aujourd'hui  le sommet d'une architecture avec deux lions portant chacun, accroché par des sangles à leur poitrine, un blason muet.

(*) et une scène de donation :  "un "cavalier" [ou chevalier?] dans l'attitude de la prière, disant Jesu fili David miserere dei", la référence à David étant approprié au thème de Jessé. "À ses côtés cinq enfants, et derrière lui une femme priant accompagnée de six filles" (G. Leroy)

 

 

 

 

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Lancette A : un Arbre de Jessé (fragment)

Il était jadis caché par un retable et A. Aufauvre ne l'a pas vu ; G. Leroy se contente d'en citer le sujet.

Jessé est absent, on ne peut que parier sur sa présence, plongé dans son songe, tandis qu'un arbre naît de sa poitrine. Mais on voit bien l'arbre au tronc vert, sur les branches duquel sont installés les 12 rois de Juda. Le bas de leur corps est escamoté au profit d'une collerette florale, qui leur donne naissance. Ils tiennent chacun leur sceptre et portent la couronne royale. seul est identifiable, par sa harpe, le roi David, mais c'est Salomon qui doit être à ses côtés.

Au sommet de l'arbre, Marie émerge d'un bouton rouge, elle est couronnée et  tient l'Enfant.

Fond bleu azur. Bordure : couronnes et fleurs de lys.

 

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

La rose : une Crucifixion.


La rose accueille un  Christ en croix, entre sa mère et saint Jean sur fond de remparts. Autour, les quatre animaux du Tétramorphe tenant le nom de l'un des 4 des évangélistes, et enfin saint Martin partageant son manteau et saint Nicolas bénissant les 3 clercs.
Les bordures sont de fleurs de lys fleuronnées rappelant celels des baies hautes.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Deux blasons montrent des armoiries épiscopales traversées par une crosse en pal. 

D'argent au chef d'azur chargé de trois étoiles en chef, et à la bande de sinople, chargé de 3 coquilles d'or, accompagné de 3 roses de gueules. Ces armoiries se retrouvent dans les baies hautes baies 103 et 101. Le blason de droite est exact, celui de gauche est son image en miroir.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

La baie 4. Chapelle d'angle sud-est, fenêtre est. Saint Michel terrassant le dragon (fragment) et Jean l'évangéliste + chanoine donateur.

 

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Lancette A : l'archange saint Michel terrassant le dragon (fragment).

Bordure : couronne et rameau fleuri.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Lancette B : saint Jean rédigeant l'Apocalypse ; chanoine donateur (fragment).

Le phylactère indique JOH[AN]NES SEPTEM ECCLIIS CAM PETT, nous orientant vers le chapitre 7 de l'évangile de saint Jean. Celui-ci, de profil, nimbé, imberbe, lève les yeux pour recevoir l'inspiration divine. En arrière-plan, les remparts d'une ville, et des palmiers. On voyait encore en 1896 l'aigle de saint Jean tenant son écritoire, et les mots GRATIA ET PAX sur le phylactère (G. Leroy).

La consultation du texte de la Vulgate Je:7 n'a pas permis de déchiffrer eccliis cam pett, qui échappe aussi à une traduction à partir du latin.

Il s'agirait alors plutôt de Jean rédigeant sur l'île de Patmos le Livre de l'Apocalypse, renvoyant au passage où Jean entend une voix forte lui dictant "ce que tu vois, écris-le dans un livre, et envoie-le aux sept Églises, à Éphèse, à Smyrne, à Pergame, à Thyatire, à Sardes, à Philadelphie et à Laodicée. L'inscription du phylactère aurait été mal restaurée et renverrait à septem ecclesiam ou mieux à Ap 1:11 : Quod vides, scribe in libro: et mitte septem ecclesiis, quae sunt in Asia, Epheso, et Smyrnae, et Pergamo, et Thyatirae, et Sardis, et Philadelphiae, et Laodiciae.

Le tympan va confirmer cette hypothèse.

Au dessous, un chanoine mains jointes, en posture de donateur. Il était accompagné jusqu'en 1896 de ses armes d'azur à six besants d'or, au chef de même et d'une inscription ou devise LE MONDE ME PLAIST (G. Leroy)

Bordure : couronne et rameau fleuri.

 

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Tympan : rose aux sept églises de l'Apocalypse ; anges thuriféraires.

Les sept églises d'Éphèse, de Smyrne, de Pergame, de Thyatire, de Sardes, de Philadelphie et de Laodicée sont peintes au jaune d'argent sur un tracé de grisaille.

Je corrige donc l'interprétation L. Michelin (1841) et de E. Liébert (1869), couramment reprise, qui voyait là "une allusion aux sept églises paroissiales qui formaient le doyenné de Champeaux. Ces sept églises sont représentées dans la rose. On sait qu'il s'agissait des paroisses de Notre-Dame de Champeaux, saint Jean-Baptiste d'Andrezel, Saint-Martin de La Chapelle-Gauthier, Saint-Merry de Saint-Merry-les-Vallées, Saint-Martin de Quiers, Saint-Louis de L'Etang-de-Vernouillet,et Sainte-Marie-Madeleine de Fouju .

Mais la rose est correctement interprétée sur le site églisesduconfluent.

Bien-sûr, les chanoines ont parfaitement pu établir un parallèle entre les sept églises de leur Doyenné et les sept églises d'Asie.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

La baie 5. Chapelle d'angle nord-est, fenêtre nord. Annonciation.

Les deux panneaux ont été restaurés, notamment les visages.

 

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Dans la lancette A, un blason d'azur à la fasce d'argent et aux cinq  losanges d'or, trois en chef et deux en pointe. Armes des donateurs de la  baie 7.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

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La baie 6. 5ème travée du collatéral sud. Résurrection des morts (rose) et Marie priant.

 

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

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Rose : dans 3 lobes, résurrection des morts.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

écoinçon : un chevalier en  donateur.

Ce chevalier en armure porte un tabard à ses armes, d'azur à la fasce d'argent et aux losanges d'or, correspondant au blason de la baie 7. Une inscription contient des lettres peu explicites.

 

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Dans l'autre écoinçon, un forme fantôme (la donatrice ?) mains jointes libère le phylactère FAE ME SICUT UNVM DE MERCENARIIS TVIS, citation de Luc 15:9 "[je ne suis plus digne d'être appelé ton fils;] traite-moi comme l'un de tes mercenaires".

L'inscritpion en bande contient un fragment VNQVAM(?)

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

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La baie 7. 5ème travée du collatéral nord. Épisodes de la Vie de Marie.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

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Lancette A : Baiser d'Anne et de Joachim devant la Porte Dorée. Présentation de Marie au Temple. Boutique de changeurs.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

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Le baiser d'Anne et de Joachim devant la Porte Dorée de Jérusalem, baiser d'où découle la chaste conception de la Vierge.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

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Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Présentation de Marie au Temple, conduite par ses parents Anne et Joachim (à gauche).

Le grand prêtre s'apprête à l'accueillir. les murs du Temple sont ornés de trois gueules de lion en macarons. Deux femmes sont visibles, regardant par les fenêtres.

On sait que la Présentation de Marie n'est pas décrite dans les évangiles, mais qu'elle provient du Protoévangile de Jacques chapitre 6 à 10. 

"Et l'enfant atteignit l'âge de trois ans et Joachim dit : « Appelez les vierges sans tache des Hébreux et qu'elles prennent des lampes et qu'elles les allument» et que l'enfant ne se retourne pas en arrière et que son esprit ne s'éloigne pas de la maison de Dieu. » Et les vierges agirent ainsi et elles entrèrent dans le temple. Et le prince des prêtres reçut l'enfant et il l'embrassa et il dit : « Marie, le Seigneur a donné de la grandeur à ton nom dans toutes les générations, et, à la fin des jours, le Seigneur manifestera en toi le prix de la rédemption des fils d'Israël. » Et il la plaça sur le troisième degré de l'autel, et le Seigneur Dieu répandit sa grâce sur elle et elle tressaillit de joie en dansant avec ses pieds et toute la maison d'Israël la chérit. Et ses parents descendirent, admirant et louant Dieu de ce que l'enfant ne s'était pas retournée vers eux."

L'artiste a bien placé Marie sur le troisième degré de l'escalier. Elle est résolument tournée vers le Temple, et ses parents peuvent être rassurés, elle ne se retournera pas.

 

À gauche,  blason d'azur à la fasce d'argent, accompagnée de cinq losanges d'or, 3 en chef et 2 en pointe" , déjà observé en baie 5 et 6. Cette famille a joué un rôle important dans le financement des vitraux du début du XVIe siècle.

À droite, blason mi-parti associant en 1 le précédent et en 2, de gueules à 3 croissants d'or, 2  en chef, 1 en pointe. Il s'agit donc d'un blason désignant précisément un couple.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

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L'atelier des changeurs.

Il est facile de décrire ici ce qu'on voit, mais plus difficile de l'expliquer, et je crois qu'aucun auteur ne s'y est risqué, au delà de cette proposition d'y voir "un atelier de changeurs". Pourquoi cette scène est-elle insérée dans cette Présentation de Marie au Temple ? 

On voit une table dressée sur des tréteaux,  et couverte d'une nappe brodée d'or. Si l'un des deux personnages, qui compte des pièces, pourrait être un Juif (bonnet conique), l'autre est un chanoine ou du moins un clerc (tonsure, surplis blanc), il tient une bourse. Sur la table se trouvent des piècesde monnaie, mais aussi des objets liturgiques, dont des bougeoirs et des objets de dévotion. Un donateur a-t-il voulu se faire figurer dans son rôle de trésorier ou de responsable des achats?

Existe-il un rapport avec les blasons?

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

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Détail de la bordure à couronne royale, fleur de lys et sarment.

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La lancette B. La naissance de la Vierge. Le mariage de la Vierge.

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La naissance de la Vierge.

Anne, la mère, est couchée dans son lit  et reçoit d'une servante le brouet, un espèce de bouillon au lait et au sucre, son premier repas après l'accouchement.

Son mari Joachim est assis à son chevet, appuyé sur sa canne.

Deux femmes (une sage-femme et une servante?) prennent soin de l'enfant et lui donne son premier bain.

Un foyer en brique, en arrière-plan laisse penser que la pièce est bien chauffée.

 

 

 

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

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Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Le mariage de la Vierge.

La scène est classique, mais l'originalité est ici de représenter (mais comme dans l'huile de Raphaël, 1504), non seulement les deux époux Marie et Joseph devant le grand prêtre, mais aussi, la scène de l'élection de Joseph devant les autres prétendants. Ceuc-ci tiennent sur l'épaule la baguette, mais seule celle de Joseph a fleuri. En fait, la floraison de la baguette de Joseph n'est pas visible, son extrémité se fond dans la robe verte du prêtre.

 

 

 

 

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

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Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

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Le tympan

L'Annonciation dans les deux écoinçons.

 

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

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La rose : la Vierge de l'Immaculée-Conception.

La Vierge à l'Enfant a les pieds posés sur un croissant de lune, et elle est placée au centre d'un mandorle jaune rayonnant, dans des nuées où volent en file des chérubins multicolores. C'est la Vierge de l'Apocalypse.

 

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

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La baie 9. 4ème travée nord du collatéral du choeur. Adoration des Mages.

 

 

 

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

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Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

La lancette A : les rois Gaspar et Balthazar.

Balthazar a traditionnellement la peau noire, ou les traits d'un maure ; il en a ici le cimeterre, et la boucle d'oreille. Il vient en dernier et offre la myrrhe. Il désigne de la main l'étoile qui les a guidés.

Ses manches a crevé incitent à dater ce vitrail du début du XVIe siècle. Il porte aussi une tunique courte (au dessus des genoux) et à revers d'hermines, et des chausses ajustées comme nos collants.

Des lettres sont inscrites sur le galon de son manteau jaune,  lettres sans signification, comme c'est la tradition depuis le XVe siècle.

Gaspar est barbu, et il offre l'encens. Il est coiffé , comme Balthasar, d'un bonnet de velours rouge qui supporte  la couronne. Il porte une aumônière, une collier de maillons d'or, et un lourd manteau doublé d'hermines.

Les deux rois évoluent dans un paysage de ruines antiques.

 

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

La lancette B

Le roi Melchior, le plus âgé, est agenouillé devant Marie et son Fils et présente à l'enfant la coupe d'or. Sa couronne est posée à terre.

On voit encore Joseph, l'âne et le bœuf, l' étable , lles murailles de Bethléem, et, dans le ciel, l'étoile à queue de comète.

 

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Le tympan.

Dans la rose est représentée la Fuite en Égypte, et dans les lobes l'épisode de la chûte des idoles païennes, ou le miracle du champ de blé qui dissimule la Sainte Famille aux soldats d'Hérode, qui la recherche. On voit aussi deux scènes du Massacre des Innocents, et un soldat avertissant Hérode de la naissance de Jésus.

Deux anges adorateurs, en chape , sont agenouillés sur des petits nuages.

 

 

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

La baie 10:  travée du côté sud.

Seul le tympan a conservé ses vitraux. Les lancettes contenaient encore en 1896 les débris informes d'un Baptème du Christ par saint Jean , Dieu le Père et le Saint-Esprit, et sainte Barbe.

On y voit, entre deux anges thuriféraires des écoinçons, saint Nicolas bénissant les clercs dont l'un enjambe le baquet, mais aussi Adam de Ève d'abord réuni autour de l'arbre de la Tentation, puis expulsés du Paradis terrestre, tandis que l'ange, l'aigle, le taureau et le lion du Tétramorphe portent un phylactère portant le nom de l'évangéliste correspondant, Matthieu, Jean, Luc et Marc.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

La baie 11. 3ème travée nord du collatéral du choeur.  Le Christ de la Parousie. Crucifixion.

 

 

Baie 11  de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baie 11 de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Lancette A :  Le Christ Sauveur du Monde.

Ses pieds sont posés sur le globe du monde, il est assis sur l'arc-en-ciel de l'Alliance, il porte, sur son corps nu marqué par es stigmates, le manteau glorieux de sa victoire sur la Mort, et l'épée de la justice divine qui est dirigé vers sa joue se transforme, à droite, en un bouquet de fleurs de miséricorde. Les anges volent dans l'azur, soufflant dans les trompes de la Parousie et énonçant les paroles inscrites dans les  phylactères disent : Surgite mortui venite ad Judicem  Levez-vous les morts et venez au jugement. 

Le phylactère In te dominum speravi non confundar in aeternum provenait jadis de la bouche des donateurs, au registre inférieurs.

 

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Lancette B: la Crucifixion entre les larrons.

Le Christ en croix et les larrons (restaurés) se détachent sur le ciel bleu-nuit au dessus des remparts de Jérusalem.

À droite de la Croix, Marie, soutenue par Jean, une sainte femme, Marie-Madeleine les mains jointes et le regard tourné vers la Croix. Derrière eux, deux cavaliers, dont Longin qui vient de transpercer le flanc droit de Jésus de sa lance.

À gauche, dans une foule plus confuse  avec insertion de pièces exogènes, un ou deux cavaliers et, remplacé par un visage barbu ahaut en couleurs, le Centenier s'esclamant "Celui-ci est vraiment le fils de Dieu".

En partie inférieure, deux soldats se disputent avec leur poignard la tunique qu'ils ont tiré aux dès.

Un chanoine (robe rouge sous le surplis, aumusse dont les six queues d'écureuil sont détaillées ) est en posture de donateur, agenouillé sur son prie-dieu à ses armes, un fascé d'azur et d'argent de six pièces.

G. Leroy indique, "dans les segments, à gauche, la lune et les étoiles. À droite, le soleil avec ces armes d'or, au sautoir engreslé de sable cantonné de quatre arbalètes de gueules. Jean et Nicolas Arbalète, frères, 1513. Ces personnages appartenaient à la famille des Arbalète, vicomtes de Melun en partie, seigneurs de la Borde, localité voisine de Champeaux."

 

 

 

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

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Baies basses de la collégiale de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

Baie 11, le tympan.

Dans la rose, Dieu le Père, entouré de chérubins dans les lobes. Dans les écoinçons, la lune et le soleil.

 

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La baie 13. Deuxième collateral nord du chœur.  Saint Nicolas ; saint Georges terrassant le dragon.

Cette baie a été offerte en 1508, (après le mariage de Louis XII et d'Anne de Bretagne en 1499, —ce qui explique la bordure  de lys, de couronnes  et d'hermines,—) par Nicolas Sauvaige, chanoine de Champeaux et procureur, mort le 15 septembre 1522 et inhumé dans la chapelle Saint-Nicolas, existant originellement dans la travée où se trouve la verrière.

 

 

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La lancette A, à gauche : saint Nicolas et un chanoine donateur.

 

Dans une niche architecturée et devant une tenture damassée rouge, Saint Nicolas, en évêque, bénit les trois clercs qui sortent du baquet, miraculeusement ressuscité de leur salaison. À gauche, le chanoine Nicolas Sauvaige est agenouillé dans la posture du donateur, et porte l'aumusse des chanoines au bras droit. G. Leroy décrit un chanoine "vêtu d'une robe rouge", sous les armoiries d'azur, au tronc d'arbre naturel en pal, accosté à senestre d'un gland et d'une feuille de sinople, à dextre d'un croissant de gueules et d'une feuille de chêne de sinople". 

 

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Les armoiries (présentes dans les deux lancettes).

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La lancette B : saint Georges terrassant le dragon devant une bergère.

G. Leroy a vu dans la bergère en robe rouge accompagnée d'un agneau une sainte Agnès priant. C'est bien entendu une erreur, et l'iconographie s'attache à être fidèle à la Légende dorée, selon laquelle c'est la fille du roi qui sans l'intervention du saint chevalier, était condamnée à être dévorée par le dragon. On voit d'ailleurs, peint en grisaille, les remparts de la ville de Silène, en Lybie, du haut duquel le roi et la reine (couronnés et vêtus de manteau à larges manches fourrées) suivent le combat.

 

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Baie 13 : le tympan et sa rose.

Le motif de la rose est perdu, G. Leroy le décrivait encore en 1896 comme le sacre d'un évêque ( a priori St Nicolas) assisté de 2 prélats et autres ecclésiastiques. Les 6 lobes ont été conservés, contenant des anges chantant un hymne au texte indiqué par leur phylactère : Sospitati dedit egros olei perfusio / Nicolaus naufragantium affuit  presidio  /revelatur a defunctis defunctus in bivio /baptizatur auro viso Judeus indicio/vas in mari mersum patri redditur cum filio /O quam probat sanctum dei faris augmentatio /

Il s'agit des tropes d'un cantique des Vèpres de la Fête de saint Nicolas.

Ce cantique médiéval est conservé dans le manuscrit d'Amiens MS 162D, un missel rassemblant des rituels et hymnes du XIIIe siècle au XVIe siècle

https://amiens.pwch.dk/Contents/Am162f041v.html

https://portail.biblissima.fr/ark:/43093/mdataa4743100abf0cfe5704e6fdbeac114ab548cb2c2

 

 

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Dans les écoinçons, les anges tiennent des phylactères : Auro per eum virginum tollitur infamia / atque patris earundem levatur inopia.

Il s'agit d'une "prose sur saint Nicolas" conservé dans le manuscrit BR ms 184 folio 51 verso du XIe siècle et publiée par Edélestand du Méril en 1843. Nommé également Séquence de Saint Nicolas (6 décembre) avec la mention : cette séquence du XIIe siècle est attribuée à Adam de St Victor (Patrol. t CXCVI p.1470)

Inutile d'insister sur la valeur de ces inscriptions.

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La baie 14.

La rose

La rose contenait Dieu le Père et saint Victor à cheval avec les paroles vicisti beate victor vicisti . Il ne reste que les anges aux phylactères : Vicit carnem. Vicit mundum. Vicit hostem furibundum. Fide vicit omnia.

Il s'agit d'un extrait de la Séquence de saint Victor  : voir Sequencia de Sancto Victore Paris, B.N. lat. 15045, f. 84V-85V.

"On trouve que dès l'an 1124 cette collégiale étoit du nombre de celles dont cet évêque avoit accordé les annuels à l'abbaye de Saint-Victor; ce qui fut confirmé l'année suivante par Louis-le-Gros. Il semble que cette abbaye de Saint-Victor eût, environ l'an 1138 ou 1140, des vues pour obtenir totalement l'église de Champeaux et en faire une maison de chanoines réguliers." (L. Michelin)

 

Dans les écoinçons sont figurés en couple donateur une femme en robe rouge et coiffe, et un homme ayant devant lui trois pièces de monnaie, et un outils qui serait selon G. Le Roy propre aux tonnelliers.

 

 

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La baie 15. 1ère travée nord du collatéral du choeur. Donateur, Marie-Madeleine, évêque.

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Lancette A : un chanoine donateur.

isolé sur la vitrerie losangée, un chanoine en posture de donateur, en robe rouge sous le surplis blanc, et portant l'aumusse canoniale. G. Leroy signale que le chanoine accompagnait jadis saint Nicolas, avec les lettres I.E inscrites dans un écusson .

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Lancette B: Marie-Madeleine ; un évêque.

sainte Marie-Madeleine portant le pot d'aromates, et un évêque bénissant

Bordure de fleurs de lys, de couronnes et d'hermines, donc datation du début du XVIe siècle.

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Tympan de la baie 15.

Au centre de la rose, selon G. Leroy, "Charles VIII jeune, tenant la main de justice et vêtu d'un manteau fleurdelysé avec des hermines de Bretagne." On peut peut-être dire simplement que le manteau royal azur est fourré d'hermines au revers.  Diamètre 0,48 m.

La base Palissy y voit saint Louis. Mais elle voyait dans le saint Georges de la baie 13 un saint Michel !

Tous les lobes sont fleurdelysés dans les bandes entrecroisées bleues avec une bordure circulaire rouge à fleurs de lys et hermines.

 

 

 

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La baie 21. 4ème travée nord du collatéral de la nef. Saint Michel, sainte Geneviève et chanoine donateur.

De cette lancette, il ne reste qu'un registre, se détachant sur la vitrerie losangée, et la bordure à couronnes et fleurs de lys. Et même dans ce registre, il manque le panneau central supérieur. On ne peut que présumer qu'il représentait la Vierge, dont on voit le manteau bleu, et vers qui les trois  autres personnages sont tournés. Le fond est rouge, c'est un drap d'honneur damassé.

À gauche, saint Michel, en armure d'archange,  terrasse le dragon et le menace de son épée, levée.

À droite, c'est sainte Geneviève tenant un livre ouvert, qu'on identifie à son cierge q'un diablotin tente d'éteindre avec son soufflet. Il manque, en contre-point, l'ange qui le rallume.

Sainte Geneviève présente le chanoine donateur qui est agenouillé à ses pieds. Ce qu'on voit de sa robe et de son col est noir, et non rouge.  Il porte l'aumusse en fourrure de petit-gris (écureuil) dont les queues pendent  à l'extrémité. Autant de queues, autant de peaux d'écureuil gris Sciurus vulgaris d'Europe du Nord, et autant de prestige pour le chanoine, dont l'aumusse répondait, ailleurs du moins , à des règles précises. L'usage du blanc de l'hermine était réservé aux fonctions plus élevées, mais on pouvait imposer  l'utilisation pour l'aumusse des seules peaux grises du  dos de l'animal (petit-gris) ou autoriser d'associer celles-ci en damier avec la peau du ventre blanc (vair). Nous avons vu en baie 11 un chanoine dont l'aumusse, plus large, était de six peaux.

Une inscription précise :

[MESTRE MICHIEL ] PAIEN, CHANOINE
[DE CHAMPEAUX], A FAIT FAIRE CEST
[VERRIÈRE DIEU] ET L'AME DE LIEU.

...que G. Leroy a lu ainsi : Messire Michiel Paien chanoine de Champeaux a fait faire ceste verrière Dieu ayt l'ame de luy".

Le chapitre de Champeaux était composé de 12 chanoines, puis de 24 jusqu'à la fin du XVIe siècle ; il était dirigé par un prévôt, et disposait d'enfants de chœur et d'un maître de musique.

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La baie 23. 3ème travée nord du collatéral de la nef. Messe de saint Martin.

La lancette ne conserve que 4 panneaux de vitraux, et sa bordure. Ces panneaux ont été très restaurés. La scène se passe dans une église. À gauche, quatre fidèles, dont une femme voilée. Au centre, un prêtre en chasuble célèbre l'eucharistie, au mome,nt de l'élévation de l'hostie, devant un enfant de chœur tenant un cierge. Le célébrant lève les yeux, et Dieu le Père lui apparaît  dans des nuées, tandis qu'un ange lui remet une étole.

Sur le panneau de droite, un homme lève la main, comme s'il révélait cette scène à son auditoire. Rien ne permet de l'identifier, si ce n'est, détail significatif, un cœur rouge sur la poitrine.

Est-ce réellement, comme c'est admis, une "messe de saint Martin" , celle lors de laquelle le saint, qui, ayant donné ses vêtements à un pauvre et n'est que partiellement vêtu,  voit son dénuement masqué, lors de l'élévation, par une boule de feu au dessus de sa tête symbolisant sa charité ?

Il ne peut s'agir d'une Messe de saint Grégoire, car  ce serait le Christ de la Passion qui apparaîtrait.

Une Messe de saint Martin de Simone Martini, fresque de Saint-François à Assise datant de 1280, montre l'enfant de chœur et son cierge, et deux anges apportant une sorte d'étole, mais pas la vision de Dieu le Père.

De même, la peinture du milieu du XVe siècle d'origine castillane montre la remise de l'étole par deux anges, mais pas la vision divine.

 

G. Leroy indique cette inscription : "Messire Macé Comnaux et Louis Vierne, chanoine, ont donné ceste verrière"et ajoute que  Macé Comnaux est mentionné comme chanoine de Champeaux dans un registre de 1491.

 

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Un évêque.

Panneau isolé. Un évêque, peut-être saint Nicolas, tenant un livre, se détache sur une tenture damassée rouge.

 

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LES BAIES HAUTES DU CHŒUR.

 

1°) Les 4  baies de l'abside, Description de gauche à droite :

 

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La baie n° 103 : fragments.

Fragments d'un donateur dont on ne voit que le bas de la robe et le blason, aux armes déjà rencontrées en baie 3, d'argent au chef d'azur chargé de trois étoiles en chef, et à la bande de sinople, chargé de 3 coquilles d'or, accompagné de 3 roses de gueules

 

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La baie n° 101 : fragments plus complets d'une Crucifixion du Christ entre Marie et Jean.

Les trois visages sont en pleurs.

Soubassements de niches architecturées.

On retrouve le blason épiscopal  d'argent au chef d'azur chargé de trois étoiles en chef, et à la bande de sinople, chargé de 3 coquilles d'or, accompagné de 3 roses de gueules, a priori d'un évêque de Paris, comme en baie 3. Mais je n'ai pas retrouvé ces armes parmi celles des évêques et archevêques de Paris  de 1439 à 1622.

 

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La baie n° 102 : fragments d'une Charité de saint Martin.

Saint Martin, à cheval, en armure, fend en deux son manteau. On ne voit du pauvre que le visage.

Soubassements de niches architecturées.

Blason  :  semé de France à la crosse d'or en pal . Ce sont les armes des archevêques de Paris .(La Chesnaye, "Saint-Cloud").

 

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La baie n° 104 : fragments d'un saint Nicolas ressuscitant les 3 clercs.

Il s'y trouvait aussi jadis un donateur agenouillé, et les mêmes armes qu'en baie 101 et 3.

 

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La baie 105 (au nord) : fragments d'un saint Denis portant sa tête coupée.

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La baie 107 (au nord) : fragments d'une sainte Catherine .

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La baie 109 (au nord) : fragments d'une sainte Geneviève.

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La baie 111 (au nord) : fragments d'une sainte Barbe .

La sainte s'identifie à la palme de martyre, à son livre de théologie, et surtout à la tour aux trois fenêtres défendant le dogme de la Trinité.

Blason d'azur au tronc d'arbre naturel en pal, accosté à senestre d'un gland et d'une feuille de chêne de sinople, à dextre d'un croissant de gueules et d'une feuille de chêne de sinople, comme en baie 13 lancette A.

 

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SOURCES ET LIENS

—Vitraux , notice  PM77000274, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM77000274

— Eglises du confluent (c'est la présentation la plus complète et la mieux informée)

https://eglisesduconfluent.fr/Pages/VIT-77Champeaux-CollStMartin.php

— AUFAUVRE (Amédée), FICHOT (Charles), 1858, Les monuments de Seine-et-Marne : description historique et archéologique et reproduction des édifices religieux, militaires et civils du département : Collégiale de Champeaux, Paris, 1858, 407 p. page 44

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k135397z/f87.item

— LEBEUF (Jean), 1883, Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris : Tome cinquième, Paris, Librairie de Fechoz et Letouzey (réédition), 1883, 478 p. p. 407-420

https://books.google.fr/books?id=52-3Nmi2gmoC&printsec=frontcover&redir_esc=y#v=onepage&q&f=false

—LEROY ( G. ), 1896, , « Vitraux de la collégiale Saint-Martin à Champeaux-en-Brie : restitués d'après d'anciens documents », Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques, Paris,‎ p. 101-115 (ISSN 0071-8394,

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k203324b/f201.image

— LIÉBERT (Eugène), 1869, "Vitrerie de l'église collégiale de Champeaux", Bulletin de la société archéologique, sciences, lettres et art  de Melun vol. V page 247

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57685046/f247.image.r=champeaux

—MESSELET (Jean), 1925, "La collégiale Saint-Martin de Champeaux"  Bulletin Monumental vol. 84  pp. 274-281

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1925_num_84_1_11903

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k135397z/f79.image

—Michelin (Louis), 1841, Essais historiques et statistiques sur le département de Seine et ..., Volume 2 p.488

https://books.google.fr/books?id=C0o-AAAAYAAJ&newbks=1&newbks_redir=0&dq=%22aumusse%22+%22champeaux%22&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

 

—WIKIPEDIA

https://fr.wikipedia.org/wiki/Coll%C3%A9giale_Saint-Martin_de_Champeaux#Les_vitraux

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Published by jean-yves cordier - dans XVe siècle XVIe siècle. Renaissance. Inscriptions
12 novembre 2025 3 12 /11 /novembre /2025 15:51

Les 54 stalles (chêne, 1522, Richard Falaise) de la collégiale Saint-Martin de Champeaux (77). Ia. Les stalles hautes du côté sud. Miséricordes, appuis-mains,  jouées, dais.

PRÉSENTATION.

"Dans les conclusions du chapitre pour l'année 1585, Richard Falaise, menuisier parisien, est dit avoir reçu 450 livres pour avoir fait en 1522 les chaires du chœur de la collégiale. Ces stalles sont au nombre de cinquante-quatre dont vingt-huit sont des stalles hautes. Les hauts-dossiers sont surmontés d'un dais en quart de cercle que couronne un large rinceau découpé à jour et qu'agrémentent de petits personnages mêlés à des arabesques variées où l'influence italienne se fait nettement sentir. Sous ce rinceau, des arcs en anse de panier se terminent par des clefs pendantes ornées de petites figurines, Anges portant des Instruments de la passion, Vertus, Prophètes, etc.
Les miséricordes sont toutes sculptées; quelques sujets sont tirés de l'histoire sacrée, d'autres illustrent des proverbes, quelques-uns enfin sont nés de la libre fantaisie de l'artiste et ne comportent pas d'interprétation .

La vulgarité de certaines scènes faillit causer la perte de ces stalles en 1883, Mgr de Juigné, archevêque de Paris, après une visite pastorale à Champeaux, ordonne aux chanoines changer le plus tôt qu'il sera possible les figures bizarres et singulières qui se trouvent dans les stalles (Archives de Seine-et-Marne, G. 187).Il n'en fut heureusement rien fait et les stalles sont encore intactes. En 1925, elles étaient encore défigurées par un affreux badigeon ocre." (J. Messelet 1925)

LES 14 HAUTES STALLES.

A. La jouée : rinceaux Renaissance à candélabre, couronne et poissons (dauphins) affrontés.

 

Les stalles hautes, côté sud, de la collégiale Saint-Martin de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

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Miséricorde de la stalle n°1 : un donateur agenouillé devant saint Martin faisant l'aumône à un pauvre . On peut voir sans doute dans ce personnage le donateur de ces stalles se plaçant sous la protection du saint patron de la collégiale, célèbre par sa charité.

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Miséricorde de la stalle n°2 : un évêque ou grand prêtre célébrant un mariage (ou : Mariage de la Vierge? Mariage de Job??) .

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Puis l'histoire de Job se déroule sur les miséricordes des  douze stalles suivantes.






 

Miséricorde de la stalle n°3 : Job dans la prospérité, avec sa femme.

C'est l'interprétation admise, et je ne la conteste pas ; mais Job (si c'est lui) tient une bourse (suspendue au poignet); son index droit est brisé, mais on peut penser qu'il tenait une pièce de monnaie, pièce que la femme s'apprêterait à saisir, puisqu'elle tend la main.

Job, à la longue barbe (c'est un patriarche), porte un manteau de voyage, et un bonnet rond à visière et revers rabattu vers le haut.

La femme, en robe et manteau, est coiffée d'un turban.

Les deux coiffures indiquent aux spectateurs (les chanoines) que la scène se passe en Orient, indice pour comprendre qu'elle décrit une scène biblique.

Les murailles et tours crénelées sont celles des remparts des villes du XVe-XVIe siècle.

 

 

 

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La rangée principale des stalles hautes.

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Miséricorde de la stalle n°4 : Job avec ses enfants.

Job, dont la robe est recouverte d'un camail couvrant les épaules, est sorti de la ville et répète, devant ses enfants , le geste de don d'une pièce de monnaie : il est généreux. Les deux enfants (ses fils, mais aussi bien des paysans de ses terres) tienennt leur chapeau dans la main, en signe de respect.

 

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L'appui-main : une chimère,  hybride escargot/humain.

Les stalles hautes, côté sud, de la collégiale Saint-Martin de Champeaux. Cliché lavieb-aile 2025.

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Miséricorde de la stalle n°5 : Job devant le métayer de ses troupeaux.

Job, en robe et cape, est assis, l'index gauche posé sur un parchemin posé sur sa cuisse. Devant lui, un homme (plus petit) qui le regarde, lui présente un taureau, tandis que des moutons sortent de l'étable.

"Il possédait sept mille brebis, trois mille chameaux, cinq cents paires de bœufs, cinq cents ânesses, et un très grand nombre de serviteurs. Et cet homme était le plus considérable de tous les fils de l’Orient." (Job 1)

 

 

 

 

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Miséricorde de la stalle n°6 : Dieu livre Job à Satan afin qu'il en éprouve la foi face aux épreuves.
Dieu apparaît dans les nuées, tenant le globe crucigère. Devant les remparts de la ville, Satan (visage vultueux, cheveux coiffés à la diable, queue entre les jambes, pieds crochus, portant une sorte de massue regarde vers le haut.

"L’Éternel dit à Satan : D’où viens-tu ? Et Satan répondit à l’Éternel : De parcourir la terre et de m’y promener.

L’Éternel dit à Satan : As-tu remarqué mon serviteur Job ? Il n’y a personne comme lui sur la terre ; c’est un homme intègre et droit, craignant Dieu, et se détournant du mal. Et Satan répondit à l’Éternel : Est-ce d’une manière désintéressée que Job craint Dieu ? Ne l’as-tu pas protégé, lui, sa maison, et tout ce qui est à lui ? Tu as béni l’œuvre de ses mains, et ses troupeaux couvrent le pays. Mais étends ta main, touche à tout ce qui lui appartient, et je suis sûr qu’il te maudit en face.

L’Éternel dit à Satan : Voici, tout ce qui lui appartient, je te le livre ; seulement, ne porte pas la main sur lui. Et Satan se retira de devant la face de l’Éternel."

 

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Miséricorde de la stalle n°7 : Job prie devant sa maison (ou les murailles de sa ville) en flammes.

Job est à genoux, mains jointes, les yeux levés.

"Un jour que les fils et les filles de Job mangeaient et buvaient du vin dans la maison de leur frère aîné, il arriva auprès de Job un messager qui dit : Les bœufs labouraient et les ânesses paissaient à côté d’eux ; des Sabéens se sont jetés dessus, les ont enlevés, et ont passé les serviteurs au fil de l’épée. Et je me suis échappé moi seul, pour t’en apporter la nouvelle. Il parlait encore, lorsqu’un autre vint et dit : Le feu de Dieu est tombé du ciel, a embrasé les brebis et les serviteurs, et les a consumés. Et je me suis échappé moi seul, pour t’en apporter la nouvelle."

 

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Miséricorde de la stalle n°8 : un fils  de Job est écrasé avec sa famille par l'écroulement de sa maison en flamme.

 

"Il parlait encore, lorsqu’un autre vint et dit : Tes fils et tes filles mangeaient et buvaient du vin dans la maison de leur frère aîné ; et voici, un grand vent est venu de l’autre côté du désert, et a frappé contre les quatre coins de la maison ; elle s’est écroulée sur les jeunes gens, et ils sont morts. Et je me suis échappé moi seul, pour t’en apporter la nouvelle."

 

 

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Miséricorde de la stalle n°9 : Job sur son fumier.

"Alors Job se leva, déchira son manteau, et se rasa la tête ; puis, se jetant par terre, il se prosterna, et dit : Je suis sorti nu du sein de ma mère, et nu je retournerai dans le sein de la terre. L’Éternel a donné, et l’Éternel a ôté ; que le nom de l’Éternel soit béni ! En tout cela, Job ne pécha point et n’attribua rien d’injuste à Dieu."

 

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Miséricorde de la stalle n°10 : Job subit les réprimandes de son épouse.

Job, sur la paille, répond à sa femme, dans un geste rhétorique d'élocution. Son corps est couvert de pustules.

"Et Satan se retira de devant la face de l’Éternel. Puis il frappa Job d’un ulcère malin, depuis la plante du pied jusqu’au sommet de la tête.

Et Job prit un tesson pour se gratter et s’assit sur la cendre.

Sa femme lui dit : Tu demeures ferme dans ton intégrité ! Maudis Dieu, et meurs !

Mais Job lui répondit : Tu parles comme une femme insensée. Quoi ! nous recevons de Dieu le bien, et nous ne recevrions pas aussi le mal ! En tout cela Job ne pécha point par ses lèvres." (Job 2)

 

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Un appui-main.

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Miséricorde de la stalle n°11 : Job reçoit la visite de ses amis et écoute leurs conseils.


"Trois amis de Job, Éliphaz de Théman, Bildad de Schuach, et Tsophar de Naama, apprirent tous les malheurs qui lui étaient arrivés. Ils se concertèrent et partirent de chez eux pour aller le plaindre et le consoler !

Ayant de loin porté les regards sur lui, ils ne le reconnurent pas, et ils élevèrent la voix et pleurèrent. Ils déchirèrent leurs manteaux, et ils jetèrent de la poussière en l’air au-dessus de leur tête.

Et ils se tinrent assis à terre auprès de lui sept jours et sept nuits, sans lui dire une parole, car ils voyaient combien sa douleur était grande."

 

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Un appui-main.

 

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Miséricorde de la stalle n°12 : Job devant deux musiciens.

Job, toujours sur la paille de son fumier regarde deux misiciens qui, debout, lui joue une aubade. L'un joue de la chalémie à embouchure évasée, l'autre du tambourin (visible contre sa hanche). Si le joueur de tabourin est coiffé d'un bonnet à rabats, l'autre porte une sorte de foulard noué. À l'arrière, les remparts de la propriété ou de la ville.

Le geste de Job est-il un geste d'accueil, ou Job est-il offusqué?

 

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Miséricorde de la stalle n°13 : Job reste fidèle à Dieu, et Dieu lui promet sa récompense.

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Miséricorde de la stalle n°14 : Job remercie Dieu de lui avoir rendu ses biens.

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Les dais des stalles hautes sud.

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Clefs pendantes ornées de petites figurines : homme (chanoine?) tenant un marteau et une enclume, prophète et son phylactère.

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Anges portant des Instruments de la Passion : échelle de la Déposition, colonne de la Flagellation, couronne d'épines. 

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Décor supérieur à claire-voie : Volutes et candélabre, oiseaux affrontés, fleurs, personnage féminin à corps feuillagé, pentacle dans une couronne de guirlande.

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SOURCES ET LIENS

 — AUFAUVRE (Amédée) et  Fichot(Charles), 1858, Les monuments de Seine-et-Marne : description historique et archéologique et reproduction des édifices religieux, militaires et civils du département : Collégiale de Champeaux, Paris, 1858, 407 p.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k135397z/f79.image

— LEBEUF (Jean), 1883, Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris : Tome cinquième, Paris, Librairie de Fechoz et Letouzey (réédition), 1883, 478 p. p. 407-420

https://books.google.fr/books?id=52-3Nmi2gmoC&printsec=frontcover&redir_esc=y#v=onepage&q&f=false

—LEROY ( G. ), 1896, , « Vitraux de la collégiale Saint-Martin à Champeaux-en-Brie : restitués d'après d'anciens documents », Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques, Paris,‎ p. 101-115 (ISSN 0071-8394,

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k203324b/f201.image

—MESSELET (Jean), 1925, "La collégiale Saint-Martin de Champeaux"  Bulletin Monumental vol. 84  pp. 274-281

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1925_num_84_1_11903

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k135397z/f79.image

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Published by jean-yves cordier - dans Miséricordes. XVIe siècle. Renaissance
1 novembre 2025 6 01 /11 /novembre /2025 16:16

Les peintures murales du XVe siècle de l'abbatiale de Walbourg (Bas-Rhin) : un Credo apostolique.

 

PRÉSENTATION.

Présentation générale.

En 1074 fut fondé par le comte de Montbéliard Thierry Ier un ermitage, pour deux moines Wibert et Mancius, près d'une source dédiée à sainte Walburge. Celle-ci, sainte du VIIIe siècle, était la fille de saint Richard, elle fut abbesse du couvent de Heidenheim en Franconie. Il ne reste rien de ce sanctuaire.

Une église fut élevée à partir de 1105 par la volonté de Frédéric, duc de Souabe et de Pierre, comte de Lutzelbourg et père de l'empereur Frédéric Barberousse. De cet édifice subsistent les parties inférieures des murs de la nef et deux piédroits sculptés (incomplets) d'une porte, au sud. En 1456, l'abbé Burckhard de Mullenheim fit reconstruire le chœur, surélever les murs de la nef, élever une tour entre chœur et nef, repercer des ouvertures dans le mur ouest de la nef et construire une chapelle dite des anges, actuelle sacristie, sous la direction de l'architecte Hans Boeblinger.

Trois vitraux de l'abside du chœur  forment un cycle consacré à la Vie de la Vierge, à l'Enfance du Christ et à Jean-Baptiste. Datant de 1461, ils sont attribués à Pierre d'Andlau. Dans les baies 3 et 4 sont rassemblés aujourd'hui des éléments provenant de diverse verrières de l’église datant de la même époque.

En 1484 fut sculptée par Clément de Bade la custode remarquable du chœur .

Après une longue période de prospérité, l'abbatiale subit les destructions en 1525 causée par la Guerre des Paysans, et elle perdit alors son cloître. Vers 1545 le monastère fut incorporé au chapitre de Wissembourg.

En 1685, l'abbaye fut occupée par le Séminaire de Strasbourg, dirigé par des jésuites. A la Révolution, elle fut vendue à des particuliers et l'église fut offerte à la commune de Walbourg par Michel Pierre Saglio en 1805. Les vitraux du XVe siècle furent classés Mh en 1862 et l'église en 1898.

En 1945, l'église fut durement touchée par des bombardements aériens avec notamment la destruction des voûtes du chœur.

Dès 1949 et de 1969 à 1971 l'église fut restaurée, mettant à jour la partie romane de la nef dont les baies avaient été murées. Les baies hautes furent vitrées à cives en 1971 par Jacques Le Chevallier, lequel créa en 1983 9 verrières en composition colorée à grisaille pour les baies basses de la nef.

 

Le chœur gothique (1456, inscription lapidaire pilier gauche).

Le chœur est rectangulaire jusqu'à l'abside à trois pans éclairée des vitraux de 1461.

Le haut du chœur est porté par quatre voûtes d'ogives dont les clefs de voûte en grès portent successivement depuis l'Est  l'Agneau pascal, le blason de Frédéric le Borgne duc de Souabe (1090-1147, qui reposait dans l'église avec ses deux épouses) d'or aux trois lions léopardés de sable , son heaume et son cimier timbré de plumes de paon, et enfin les armes à la crosse abbatiale en pal de l'abbé Burckhard de Mullenheim (abbé de 1430 à son décès en 1479), de gueules à la fleur à cinq pétales de sable boutonné d'or. On retrouve dans la sacristie les armes de l'abbé, et des armes non identifiées à 3 fleurons. Les mêmes armes se retrouvent sur la dalle funéraire jadis présente dans le chœur, et adossée aujourd'hui contre le mur de souténement ouest, ou encore sur la porte de la sacristie.
 

Les peintures murales du XVe siècle de l'abbatiale de Walbourg : un Credo apostolique.
Les peintures murales du XVe siècle de l'abbatiale de Walbourg : un Credo apostolique.
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Les peintures murales du XVe siècle de l'abbatiale de Walbourg : un Credo apostolique.
Les peintures murales du XVe siècle de l'abbatiale de Walbourg : un Credo apostolique.

 

 

 

 

 

Les peintures murales à fresque.

Elles occupent le chœur et dateraient du XVe siècle. On lit que le peintre Hans Baldung Grien (1484-1545), qui, après avoir été compagnon de divers peintre Souabes, fut l'assistant d’Albrecht Dürer dans son atelier de Nuremberg de 1503 jusqu'en 1507, aurait été, comme graveur, l'auteur des esquisses, ce qui retarderait sans doute la datation vers le premier quart du XVIe siècle. Parmi ses figures d'apôtre, son Jude Thaddée date de 1538, son Barthélémy de 1516, son saint Jean, son saint Thomas, Jacques le Mineur  de 1516-1519, saint Philippe, saint Simon etc

https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl020108877

https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl020515827

https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl020515832

https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl020515831

https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl020537948

https://onlinesammlung.freiburg.de/fr/object/Dessin%20-%20Hans-Baldung-Grien%20-%20Lap%C3%B4tre-Barth%C3%A9l%C3%A9my/671CA31265AD4592BD45F3F3B2EC8F70

https://pop.culture.gouv.fr/notice/joconde/00130065615

https://pop.culture.gouv.fr/notice/joconde/00130065591?auteur=%5B%22BALDUNG%20Grien%20Hans%20%28graveur%29%22%5D&last_view=%22list%22&idQuery=%22c256d5-35cc-2ffc-274e-a4f427cd7a%22

https://pop.culture.gouv.fr/notice/joconde/00130065592?auteur=%5B%22BALDUNG%20Grien%20Hans%20%28graveur%29%22%5D&last_view=%22list%22&idQuery=%22dea4cf-62ed-3a7-d26-aa36aba607fc%22

Les êintures sont classées M.H ; elles ont été endommagées pendant la Seconde Guerre.

Débutant par saint Pierre, les douze apôtres forment un Credo apostolique, car ils sont entourés d'un phylactère citant le verset du Credo qui leur est attribué par la tradition. Il faut partir de l'angle sud-est  pour en suivre la succession, dans le sens horaire, puis traverser le chœur vers le nord pour y voir les 4 derniers apôtres. Vient alors, avant la custode, et en face de Pierre, saint Paul.

Dans l'abside, les angles séparant les pans, et les verrières, portent les représentations des quatre Pères et Docteurs de l'Église, les saints Grégoire, Augustin, Ambroise et Jérôme.

 

Croquis lavieb-aile

 

 

Le thème iconographique du Credo apostolique est largement exploré dans mon blog, soit en peinture murale, soit surtout en sculpture, en particulier en Bretagne sous les porches sud.

C'est une manière d'affirmer les fondements incontournables de la Foi chrétienne en couplant les douze articles avec les douze apôtres. Ici, l'association avec les figures des Pères de l'Église renforce cette affirmation des bases théologiques de la Foi, d'autant que les verrières illustrent les mystères de l'Incarnation et de la Rédemption.

— Sur ce thème du Credo apostolique, voir ici dans l'ordre chronologique:

 

 

Si on compare mes images à celles de Marie-Philippe Scheurer, prises en 1999 pour l'Inventaire, on constate 
que certaines inscriptions sont désormais moins lisibles.

 

Vues générales.

L'abside.

Peintures murales (XV-XVIe siècle) de l'église abbatiale de Walbourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales (XV-XVIe siècle) de l'église abbatiale de Walbourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Le côté nord.

Peintures murales (XV-XVIe siècle) de l'église abbatiale de Walbourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales (XV-XVIe siècle) de l'église abbatiale de Walbourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Le côté sud.

Peintures murales (XV-XVIe siècle) de l'église abbatiale de Walbourg. Cliché lavieb-aile 2025.

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LES DOUZE APÔTRES ET LEUR ARTICLE DU CREDO + SAINT PAUL.

Chaque apôtre se reconnait par son attribut, et/ou le nom inscrit en latin, par leur ordre dans la série, et par l'article qu'il présente.

Je donne l'article du Credo porté par le phylactère, déduit des fragments qu'on peut encore y lire, ou qu'on déchiffre sur les clichés plus anciens. L'attribution des articles aux apôtres est conforme à la tradition. Voir par exemple mes articles ici et ici .

1. Saint Pierre Sanctus [Petrus]

Il tient un livre ouvert, et une clé en main gauche. Il se reconnaît aussi à son crâne dégarni.

Inscription : Credo in Deum, Patrem omnipotentem, creatorem caeli et terrae

 

Peintures murales (XV-XVIe siècle) de l'église abbatiale de Walbourg. Cliché lavieb-aile 2025.

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2. Saint André. Sanctus Andreas.

On ne distingue pas son attribut, la croix en X.

Article :  Et in Iesum Christum Filium eius unicum , Dominum nostrum.

Peintures murales (XV-XVIe siècle) de l'église abbatiale de Walbourg. Cliché lavieb-aile 2025.

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3. Saint Jean

Attribut : le visage imberbe ; le calice de poison tenu de la main gauche et béni de la main droite

Article : Qui conceptus est de Spirituo Sancto natus est Maria Virgine

Saint Jean est plus souvent en 4ème position après Jacques le Majeur, et présente alors le quatrième article.

Peintures murales (XV-XVIe siècle) de l'église abbatiale de Walbourg. Cliché lavieb-aile 2025.

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4. Saint Jacques le Majeur. Sanctus Jacobus maior

Attributs : la pèlerine, le bourdon, la besace (rouge) et le chapeau à larges bords timbré de la coquille.

Article : passus sub Pontio Pilato, crucifixius, mortuus et sepultus.

Peintures murales (XV-XVIe siècle) de l'église abbatiale de Walbourg. Cliché lavieb-aile 2025.

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5. Saint Thomas. Sanctus Thomas

Attribut : la lance. Un rouleau de parchemin.

Le 5ème article : descendit ad inferos, tertia die ressurrexit a mortuos.

 

Peintures murales (XV-XVIe siècle) de l'église abbatiale de Walbourg. Cliché lavieb-aile 2025.

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6. Saint Jacques le Mineur. Sanctus Jacobus minor

Attribut : un instrument singulier, semblable à une grande clé formant un arc  où une corde est tendue. D'habitude, Jacques le Mineur tient le bâton de foulon de son supplice, celui des fouleurs d'étoffe. Ici, il tient l'ensouple, ou pièce d'un métier à tisser, sur lequel on monte les fils de chaîne.

 

La peinture est plus compréhensible si on la compare avec une gravure de  Hans Baldung Grien : c'est donc un argument important pour soutenir la thèse d'une influence du peintre-graveur souabe.

Hans Baldung Grien, 1519, gravure sur bois, National Gallery of Art Rosenwald collection

 

6 ème article  : ascendit ad caelos ; sedet ad dexteram patris Dei Patris omnipotentis.

 

Peintures murales (XV-XVIe siècle) de l'église abbatiale de Walbourg. Cliché lavieb-aile 2025.

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7. Saint Philippe. Sanctus Philippus.

Attribut : la croix à longue hampe.

7ème article : inde venturus est iudicare vivos et mortuos.

 

Peintures murales (XV-XVIe siècle) de l'église abbatiale de Walbourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales (XV-XVIe siècle) de l'église abbatiale de Walbourg. Cliché lavieb-aile 2025.

8. Saint Barthélémy. Sanctus Bartholomeus

Il tient le coutelas de son supplice par écorchement.

8ème article : Credo in Spiritum Sanctum.

 

Peintures murales (XV-XVIe siècle) de l'église abbatiale de Walbourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales (XV-XVIe siècle) de l'église abbatiale de Walbourg. Cliché lavieb-aile 2025.

 

Du côté nord, en partant de l'ouest.

9. Saint Matthieu. Sanctus Mathaeus.

Il tient une  lance à très longue lame.

9ème article : sanctam ecclesiam catholicam

 

Peintures murales (XV-XVIe siècle) de l'église abbatiale de Walbourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales (XV-XVIe siècle) de l'église abbatiale de Walbourg. Cliché lavieb-aile 2025.


10. Saint Simon. Sanctus Simon.

Il tient un livre placé dans un étu, un livre de ceinture, et une croix à ample traverse. Il est imberbe.

10ème article : sanctorum communionem, remmisionem pecatoribus.

 

Peintures murales (XV-XVIe siècle) de l'église abbatiale de Walbourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales (XV-XVIe siècle) de l'église abbatiale de Walbourg. Cliché lavieb-aile 2025.

11. Saint  Jude Thaddée. Sanctus Judas Thaddeus.

Il est vu de profil, la main droite posant sur une table un petit instrument peut-être tranchant.

11ème article : carnis resurrectionem

 

Peintures murales (XV-XVIe siècle) de l'église abbatiale de Walbourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales (XV-XVIe siècle) de l'église abbatiale de Walbourg. Cliché lavieb-aile 2025.

12. Saint  Mathias. Sanctus Mathias.

Vu de face, vêtu d'un manteau bleu, il tient une hache à large tranchant.

12eme et dernier article du Credo : vitam eternam. Amen.

 

Peintures murales (XV-XVIe siècle) de l'église abbatiale de Walbourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales (XV-XVIe siècle) de l'église abbatiale de Walbourg. Cliché lavieb-aile 2025.

13. Saint Paul, le treizième apôtre. Sanctus Paulus

Il tient l'épée de sa décollation, et un livre.

Inscription : Ego enim sum mínimus Apostolórum, qui non sum dignus vocári Apóstolus, quóniam persecútus sum Ecclésiam Dei. (citation de l'épître aux Corinthiens 1:15 déchiffrée par l'abbé Staub en 1863) "car je suis le moindre des apôtres, je ne suis pas digne d'être appelé apôtre, parce que j'ai persécuté l'Eglise de Dieu" .

Abbé A. Straub, bulletin pour la société pour la conservation des monuments historiques d'Alsace Berger-Levrault., 1863

 

 

Peintures murales (XV-XVIe siècle) de l'église abbatiale de Walbourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales (XV-XVIe siècle) de l'église abbatiale de Walbourg. Cliché lavieb-aile 2025.

LES QUATRE DOCTEURS DE L'ÉGLISE.

Les quatre docteurs de l’Eglise, de dimensions un peu plus grandes paraissent à J. Walter d’une autre main et offrant plus de mérite artistique. Chacun des phylactères qui se déroulent autour de ces images pré-
sente une inscription ayant rapport à l’Eucharistie.

 

A. Saint Grégoire.

Saint Grégoire porte la tiare ornée de trois couronnes et la croix à trois branches dont celle du milieu est la plus longue. Par une erreur assez curieuse à signaler, le peintre a oublié la colombe divine qui accompagne toujours ce père de l’Eglise dans les anciennes images, et l’a donnée ce symbole à Saint Augustin. Ce docteur est le mieux conservé quant à l’ensemble des contours. Comme Saint Ambroise dont la majestueuse figure se dessine près de lui, il tient d’une main un livre, de l’autre une crosse munie du sudarium.

Inscription : Ad firmandam plebis fidem panis Christi p.... est in temeratam carnem S. Gregorius doctor.
"Pour raffermir la foi du peuple le pain [est changé] en la chair du Christ véritable".

Comparer au cliché de 1999 :

Base Palissy cliché Marie Philippe Scheurer

 

Peintures murales (XV-XVIe siècle) de l'église abbatiale de Walbourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales (XV-XVIe siècle) de l'église abbatiale de Walbourg. Cliché lavieb-aile 2025.

B. Saint Augustin, évêque d'Hippone. S. Augustinus, doctor.

Inscription : Licet figura panis et vini videntur nil tamen aliud quam cara christi et sanguis post conversionem credenta est.  Attribué à Ambroise par Thomas d'Aquin, Somme théologique 50547

"Quoique l'œil n'aperçoive que l'apparence du pain et du vin, après la consécration, la foi doit admettre autre chose sous ce voile que le corps et le sang de Jésus Christ".

Cliché avant 1934, in Walter
Cliché Marie-Philippe Scheurer 1999 Base Palissy

 

C. Saint Ambroise. S. Ambrosius doctor.

On ne voit plus de l'évêque de Milan que sa mitre, sa chape bleue, et un livre tenu en main gauche.

Citation : In singulis porcionibus christus dominus tot est, non per singulas minuitur sed integrum in singulis tenemus.

"Le Christ Seigneur est tout entier dans chaque parcelle de l'hostie, il ne perd rien par la fraction, dans chacune nous recevons le Sauveur tout entier.

 

Peintures murales (XV-XVIe siècle) de l'église abbatiale de Walbourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales (XV-XVIe siècle) de l'église abbatiale de Walbourg. Cliché lavieb-aile 2025.

D. Saint Jérôme. S. Jheronimus doctor.

 Saint Jérôme est vêtu en cardinal, il tient  une croix double. 


 Citation : Accedit verbum ab ore sacerdotis ad elementum et fit verum sacramentum. S. Jheronimus doctor.
"La parole de la bouche du prêtre touche l’élément qui accomplit le sacrement."

Peintures murales (XV-XVIe siècle) de l'église abbatiale de Walbourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales (XV-XVIe siècle) de l'église abbatiale de Walbourg. Cliché lavieb-aile 2025.

SOURCES ET LIENS

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM67000433

Clefs de voûte 

Clés de voûte datant de la construction du choeur et de la chapelle des anges, entre 1456 et 1465. Elles portent les armoiries de l'abbé Burckhard de Mullenheim, commanditaire et celles du premier bienfaiteur de l'abbaye, Frédéric duc de Souabe.

Armoiries : dans le choeur, armoiries de l'abbé Burckhard de Mullenheim (une rose et une crosse), armoiries de Frédéric, duc de Souabe (trois lions superposés) et son cimier aux plumes de paon. Dans la sacristie (ancienne chapelle des anges) armoiries de l'abbé de Mullenheim et armoiries non identifiées : trois roses, deux et une séparées par une fasce, non identifiées.

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM67012568

http://www2.culture.gouv.fr/documentation/memoire/HTML/IVR42/im67012568/index.htm

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM67012553

https://pop.culture.gouv.fr/notice/memoire/IVR42_199967B1040ZE

LORENTZ (Philippe), 2006, "Les vitraux de l'abbatiale de Walbourg" Congrès archéologique de France 162e session 2004 : Strasbourg et Basse-Alsace.  Edité par Paris : Derache, 2006 - 2004.

STRAUB (abbé), 1860, "Les vitraux de l'abbatiale de Walbourg", Congrès archéologique de France, Volumes 26 à 27 p. 344

 https://books.google.fr/books?id=zmREAQAAMAAJ&pg=PA362&dq=Congr%C3%A8s+arch%C3%A9ologique+de+France,+walbourg&hl=fr&newbks=1&newbks_redir=0&sa=X&ved=2ahUKEwjcjtDW1tCQAxUraqQEHeKsBnIQ6AF6BAgNEAM#v=onepage&q=Congr%C3%A8s%20arch%C3%A9ologique%20de%20France%2C%20walbourg&f=false

— Vitraux : Gatouillat Françoise ; Decrock Bruno IM67008562

Ces 3 grandes verrières de l'abside constituent un ensemble homogène et bien conservé de 63 panneaux demeurés à leur place d'origine ; elles sont dues à l'atelier connu depuis le début du 20e siècle sous le nom de Maître de Walbourg de 1461 ; elles illustrent en 56 scènes l'histoire de la Vierge et du Christ, complétée par la légende du précurseur ; ces cycles comportent des représentations rares (consultation des prêtres pour le Mariage de la Vierge, les soldats renversés par le Christ au Jardin des oliviers, visite des apôtres au Baptiste emprisonné) ; l'ensemble entoure la Crucifixion, de plus grande échelle ; les scènes sont juxtaposées sans bordures ni encadrement architectural ; les cartons utilisés sont repris très précisément, mais sans les damas, dans ce qui subsiste de la Vie de la Vierge et de la vie du Christ à Saint-Guillaume de Strasbourg (67) ; des dessins correspondant à des scènes des baies 0 et 2 sont conservés à la bibliothèque nationale de Madrid (Espagne) et au cabinet des estampes de Berlin (Allemagne), et des copies à la plume exécutées en 1476 d'après d'autres panneaux de la baie axiale appartiennent au cabinet des estampes de Cobourg (Allemagne).

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM67008562

—  WALTER (Joseph), "Les peintures murales du Moyen-âge en Alsace", Archives alsaciennes d'histoire de l'art, Volumes 13 à 16, 1934.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1708672/f22.item.r=walbourg

—Wikipedia

 armes de  famille fr Müllenheim De gueules à une rose d'argent à la bordure d'or.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Blason_famille_fr_M%C3%BCllenheim.svg

MAN8ROVE, famille de Mullenheim

https://man8rove.com/fr/blason/ihgr5nf1-mullenheim

MAN8ROVE famille Hohenstaufen

https://man8rove.com/fr/blason/9u0xqa3-hohenstaufen

 
 
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Published by jean-yves cordier - dans XVIe siècle. XVe siècle Credo apostolique
24 septembre 2025 3 24 /09 /septembre /2025 09:18

Les peintures murales monumentales (XIVe siècle) du transept sud de l'abbatiale Saint-Pierre et Saint-Paul de Wissembourg. Le Credo apostolique, la Passion et le début des Œuvres de miséricordes. 

I. Le mur sud.

Voir :

PRÉSENTATION.

 

"Les nombreuses peintures murales de l'église de Wissembourg, du 14e siècle et du 15e siècle, furent badigeonnées, à une époque indéterminée. De nombreuses peintures ont disparu.

Les peintures murales furent redécouvertes lors d'un nettoyage des murs, à partir de 1862, grâce au curé Jacques Schaffner et au professeur Jean Ohleyer, qui en dégagea lui-même un grand nombre. 

Les peintures qui subsistent, à l'intérieur de l'église, ont été restaurées dans les années 60. Cette restauration a généralement comporté un nettoyage, la suppression des cernes du 19e siècle, le fixage des pigments, une injection de caséinate de chaux dans les parties soufflées, le rebouchage de tous les accidents d'enduit, une restauration picturale et le fixage de l'ensemble restauré."

Dans le transept sud, à côté de la peinture de saint Christophe, un cycle à trois registres est peint sur  deux murs , ceux du sud et de l'ouest, consacrées à saint Pierre et aux apôtres, à la Vie et la Passion du Christ, et aux Oeuvres de Miséricorde.

Cet article se consacre à l'étude du mur sud. Le registre supérieur est consacré à un Credo apostolique (thème bien connu des lecteurs de ce blog), les deux registres, divisés en 20 panneaux comme une bande dessinée, dépeint la Vie publique à la Passion du Christ et au Jugement dernier, et pour les 4 derniers, les 4 premières Œuvres de Miséricordes. Celles-ci se poursuivront sur le mur adjacent,  à l'ouest, autour d'une Crucifixion. Nous en décrirons les 32 panneaux.

Peintures murales du transept sud de l'église de Wissembourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales du transept sud de l'église de Wissembourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales du transept sud de l'église de Wissembourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales du transept sud de l'église de Wissembourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Description.

I. Registre supérieur.

1 à 5 : le Credo apostolique.

Chaque apôtre, dans une niche architecturée, tient un phylactère présentatn l'article du Credo qui lui est imparti. Le premier est peut-être saint Jacques (avec son bourdon), le deuxième peut-être Philippe, les autres n'ont pas d'attribut permettant de les identifier, et le texte des phylactères n'est pas déchiffrable, du moins par moi. Ils sont tous nimbés, vêtus d'une robe longue, ils tiennent un livre (le Livre des Apôtres) et sont barbus, sauf saint Jean. Cet indice permet de penser que Jean est placé à droite du Christ (n°7).

6 : la mission de saint Pierre.

Saint Pierre, le co-patron de l'abbatiale, se tient à côté du Christ, qui est tourné vers lui, le regarde et lui remet les clefs le désignant comme chef de son Église. Matthieu 18 :18 : "Je te donnerai les clefs du royaume des cieux : ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. "

7 à 12 : le Credo apostolique, suite.

 

Peintures murales du transept sud de l'église de Wissembourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales du transept sud de l'église de Wissembourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales du transept sud de l'église de Wissembourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales du transept sud de l'église de Wissembourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales du transept sud de l'église de Wissembourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales du transept sud de l'église de Wissembourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales du transept sud de l'église de Wissembourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales du transept sud de l'église de Wissembourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales du transept sud de l'église de Wissembourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales du transept sud de l'église de Wissembourg. Cliché lavieb-aile 2025.

II. Deuxième registre.

13 : Résurrection de Lazare.

14. Entrée de Jésus à Jérusalem sur un ânon.

15 : Cène (en haut) et Lavement des pieds des apôtres.

16 : Agonie de Jésus à Gethsémani en présence de Pierre, Jacques et Jean endormis.

17 . Arrestation de Jésus et Baiser de Judas.

18. Dérision ?

19. Comparution devant Pilate.

20 : Flagellation

21 : couronnement d'épines, et remise du roseau par dérision en guise de sceptre

22 : Portement de Croix.

Peintures murales du transept sud de l'église de Wissembourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales du transept sud de l'église de Wissembourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales du transept sud de l'église de Wissembourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales du transept sud de l'église de Wissembourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales du transept sud de l'église de Wissembourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales du transept sud de l'église de Wissembourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales du transept sud de l'église de Wissembourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales du transept sud de l'église de Wissembourg. Cliché lavieb-aile 2025.

II. Registre inférieur.

À la fin du cycle de la Passion, de la Vie Glorieuse du Christ et de son retour à la Parousie, débute celui des Œuvres de miséricordes, avec 4 des  7 Œuvres de miséricordes corporelles. La série se poursuit ensuite sur le mur ouest.

 

23. Mise au Tombeau.

24. Marie-Madeleine devant le Tombeau vide; annonce par l'ange de la Ressurection ; Marie-Madeleine au jardin devant le Christ ressuscité, Noli me tangere

25. Le Christ aux Limbes libérant les âmes, dont Adam et Ève.

26. Apparition du Christ aux apôtres.

27. Pentecôte.

28. Jugement dernier. Le Christ est assis, les pieds sur un arc-en-ciel, sous les anges soufflant de la trompe, entre Dieu le Père et (?) Marie.

29. Œuvre de miséricorde corporelle : donner à manger aux affamés .

30 . Œuvre de miséricorde : donner à boire à ceux qui ont soif.

31 : Œuvre de miséricorde : vêtir ceux qui sont nus.

32 : Œuvre de miséricorde : accueillir les pèlerins .

On remarque que, sur les 4 œuvres de miséricorde, le Christ est représenté (nimbé et plus grand que les autres personnages) et placé derrière ou parmi les personnes recevant des soins ou des actions de miséricorde, rappelant le verset de Matthieu 15:40 " je vous le dis : chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait".

Cette particularité n'est pas retrouvée dans les représentations plus tardives des Œuvres de miséricordes (ici en 1504), je la retrouve dans "Le Jugement dernier les œuvres de miséricorde " peint au sud des Pays-Bas vers 1490-1499 (Alamy)

Ou indirectement dans les tableaux de Olivuccio di Ciccarello vers 1404 :

https://www.vaticannews.va/fr/vatican/news/2021-02/musees-vatican-art-priere-foi-careme-consolation-pape-1.html

Dans les quatre cas, les personnes charitables sont figurées à gauche, au seuil de leur porte.

 

Peintures murales du transept sud de l'église de Wissembourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales du transept sud de l'église de Wissembourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales du transept sud de l'église de Wissembourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales du transept sud de l'église de Wissembourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales du transept sud de l'église de Wissembourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales du transept sud de l'église de Wissembourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales du transept sud de l'église de Wissembourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales du transept sud de l'église de Wissembourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales du transept sud de l'église de Wissembourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales du transept sud de l'église de Wissembourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales du transept sud de l'église de Wissembourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales du transept sud de l'église de Wissembourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales du transept sud de l'église de Wissembourg. Cliché lavieb-aile 2025.

Peintures murales du transept sud de l'église de Wissembourg. Cliché lavieb-aile 2025.

SOURCES ET LIENS:

base Palissy, référence IM67011572 et IM67011567.

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM67011567

https://brodev.over-blog.com/2021/12/l-eglise-saints-pierre-et-paul-de-wissembourg-3eme-et-derniere-partie.html

BnF

https://classes.bnf.fr/ema/predication/analyse/oeuvres.htm

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Published by jean-yves cordier - dans Credo apostolique Jugement dernier XVIe siècle.
13 août 2025 3 13 /08 /août /2025 16:07

Ensemble de 34 dorsaux (chêne, Pierre Terrasson ou Pierre Mochet, vers 1510-1530) de la cocathédrale Notre-Dame de Bourg-en-Bresse.

 

Voir sur les stalles :

a) En Bretagne par ordre chronologique :

Hors Bretagne :

PRÉSENTATION

D'après Wikipedia

Tandis que Marguerite d'Autriche fait construire le monastère de Brou et ses 74 stalles, c'est avec bien moins de moyen, et dans un contexte d'épidémie de peste, qu'un riche ecclesiastique de Notre-Dame de Bourg-en-Bresse,  Jean de Loriol évêque de Nice d'origine bressane et prieur de Brou, fait reconstruire en 1505 l'ancien chœur.  Mais il mourut dans les premiers mois de l'année 1507. 

En 1513, les libéralités de Louis de Gorrevod, évêque de Maurienne neveu de Jean de Loriol et frère de Laurent, ce dernier gouverneur de Bresse et chevalier d'honneur de Marguerite d'Autriche, et les sacrifices que s'impose la ville, permettent de marcher un peu plus rapidement ; malheureusement, sur la fin de 1514, la majeure partie de la construction s'écroule. Ce grave accident ne décourage pas les habitants; ils prennent immédiatement des mesures pour réparer le mal, et ils étaient absorbés par ces nouveaux travaux lorsqu'ils apprennent tout à coup qu'on vient d'ériger, à Bourg, le siège d'un évêché et que l'église qu'ils construisent est devenue église cathédrale. L'église paroissiale ne devient que brièvement, de 1515 à 1534 le siège de l'éphémère diocèse de Bourg.

Notre-Dame conserva son chapitre de chanoines, devenant par là-même collégiale de Bourg.

Les 52 stalles

Les stalles de Notre-Dame de Bourg occupent, depuis 1768, la partie orientale de la dernière travée de la collégiale ainsi que l'abside. Auparavant, situées dans l'avant-dernière travée, elles formaient le chœur canonial avec un jubé qui a disparu. Abîmées au cours de la Révolution, elles furent restaurées en 1840 par Bontemps.

De part et d'autre du chœur, on compte 9 stalles basses et 17 stalles hautes. Sculptées dans le bois de chêne vers 1530, elles sont attribuées au genevois Pierre Mochet, auteur également de celles de la cathédrale de Saint-Jean-de-Maurienne. Offertes par Marguerite d'Autriche, Louis de Gorrevod, le Conseil de Ville et divers notables locaux, elles mêlent harmonieusement style gothique flamboyant et ornementation renaissance, scènes religieuses et chroniques de la vie quotidienne bressane.

Attribution.

Les archives citées par Kraus mentionnent que l'exécution des stalles a été confiée, à raisons de 30 florins le siège de stalle, à une équipe d'artisans de la ville (operarii hujus oppodi, approbati in arte) locale dirigée par  Pierre Terrasson, maître menuisier, avec la mention "les artisans  sont invités à exécuter les sièges conforméméent au désir de ceux qui les financent" (quod ipsi operarii sedes facere teneuntur ... ad deliberationem particularium qui heleemosinam in hoc facere voluerint).

Mais depuis toujours l'attribution est incertaine. On peut imaginer, comme à Brou,  que les stalles elles-mêmes (miséricordes, appuie-mains et parcloses) soient de facture locale, et que les dorsaux soient confiés à des sculpteurs étrangers. La notice Palissy attribuent ces stalles à Pierre Mochet, sculpteur des stalles se Saint-Jean-de-Maurienne, achevées en 1498.

Sur ce dernier, d'origine genevoise, voir :

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1954_num_112_3_8171_t1_0295_0000_2

 

 

PRÉSENTATION par J.P. BROSSARD

"Les stalles de Bourg sont l'oeuvre des derniers tailleurs d'ymages dépositaires des traditions de l'art gothique. Elles sont conçues dans une donnée qui était suivie depuis des siècles et qui allait passer de mode; toutes leurs figures semblent taillées sur les patrons, et si l'on modifiait certains détails de leur ornementation, on pourrait sans peine reculer de cent ans la date de la construction.

Il est difficile de placer cette date avant l'année 1510. Nous avons dit précédemment que Jean de Loriol avait commencé la reconstruction de l'église dans les premières années du xvi® siècle, et qu'il mourut en 1507, laissant le sanctuaire inachevé. C'est évidemment à l'aide de ses libéralités que furent exécutées nos stalles, on en a des preuves; mais il est certain, d'autre part, que l'œuvre ne fut pas entreprise avant sa mort. Voici d'ailleurs les renseignements que donne à cet égard M. Jules Baux:

« C'est en 1510, dit-il, qu'on commença à se préoccuper de la boiserie du chœur. Les prêtres de Notre-Dame annoncèrent, le 19 avril de cette année, au conseil de la ville, l'arrivée à Bourg de plusieurs maîtres étrangers fort experts en l'art de menuiserie, et disposés à se charger de cette besogne. Toutefois, ils convinrent que la somme qu'ils demandaient était considérable. D'un autre côté, les maîtres menuisiers de Bourg, à la tête desquels  figurait Terrasson, le plus habile d'entre eux, réclamaient la préférence. Leur capacité était connue de toute la ville; ils avaient exécutés dans plusieurs églises des travaux qui leur faisaient honneur, et notamment, dans l'église Notre-Dame, les siéges qui, dans les grandes cérémonies, servaient au célébrant, au diacre et au sous-diacre. Le Conseil ne prit pas en considération l'offre des maîtres étrangers; il se borna à dire que s'il convenait à Terrasson et autres ouvriers de confectionner les sièges à trente florins l'un, l'ouvrage leur serait adjugé, mais à condition qu'ils se conformeront à la volonté des personnes pieuses et charitables qui voudront les faire confectionnner, à leurs frais, la ville n'entendant nullement contribuer à cette dépense. »

Il est acquis que c'est vers 1510 que furent commencées nos stalles. Reste à savoir si leur exécution a été confiée à des menuisiers de Bourg. Nous voudrions pouvoir les leur attribuer, car c'est un travail qui leur ferait honneur.

Elles sont fort belles, soit qu'on les considère dans leur ensemble, soit qu'on les examine dans leurs détails. Aujourd'hui, malheureusement, elles sont incomplètes, et nous ne pouvons juger qu'imparfaitement de la valeur du travail et de l'effet qu'il devait produire.

Les formes des stalles hautes sont surmontées de grands dossiers ornés de grandes figures en bas-relief qui constituent la partie principale de l'œuvre. Ces grandes figures, dont on trouvera plus loin la liste, sont plus ou moins correctement dessinées et drapées d'une façon plus ou moins gracieuse. Prise chacune en particulier, elles n'auraient pas une bien grande valeur artistique; mais réunies et juxtaposées, elles produisent un effet d'ensemble excellent.

Elles sont enfermées entre deux colonnettes dont les minces fûts sont chargés d'ornements variés; un grand arc en accolade, sur l'extrados duquel rampent de gros feuillages, surmonte les colonnettes et va s'épanouir en épi sur un fond de petites arcatures qui garnissent la partie supérieure du panneau. Dans le principe, les dossiers devaient être isolés les uns des autres par des colonnettes indépendantes, qui supportaient une statuette. On retrouve encore des traces de ces colonnettes sur quelques accoudoirs. Au-dessus des panneaux régnait probablement un long dais plus ou moins découpé et plus ou moins chargé d'ornements et de figurines. Avec cet ensemble de pièces, l'œuvre acquérait un puissant relief, qu'elle a malheureusement perdu.

Le chœur de Notre-Dame, fermé autrefois par un jubé, était placé en avant de l'autel. Lorsqu'on le transporta au fond de l'abside, à une époque que nous ignorons, les stalles furent probablement déplacées, et c'est sans doute dans cette translation qu'elles ont perdu les pièces qui leur manquent.

Les bas-reliefs qui décorent les dossiers des stalles hautes sont au nombre de trente-quatre. "

 

PRÉSENTATION par Georges de Soultrait

"L'église Notre-Dame de Bourg est un édifice de la première moitié du XVIe siècle assez intéressant au point de vue architectonique plus encore à cause de ses belles stalles en bois sculpté, et des vitraux dont quelques fenêtres sont encore garnies. Les archéologues et les artistes qui traversent Bourg vont admirer l'église de Brou, mais ils ne se donnent pas la peine d'entrer dans l'église paroissiale de la ville qui, cependant, mérite d'être visitée, même après le splendide monument qui recouvre les restes de Philibert-le-Beau.

Avant de décrire les stalles nous allons dire quelques mots de l'église l'édifice orienté se compose d'une nef, de collatéraux garnis de chapelles et d'un chœur à pans cette dernière partie est la plus ancienne, elle date des premières années du XVe siècle on construisit ensuite la nef et ce fut seulement en 1545 que l'on éleva le premier étage de la façade, comme l'indique cette date placée au-dessus de l'une des portes. Cent ans plus tard, un architecte de Lyon, nommé Maugras , acheva cette façade qui offre plusieurs étages d'ordres différents et qui, bien qu'un peu lourde, ne manque pas d'effet. Le clocher fut élevé quelques années après.
La nef comprend six travées dont la première est occupée par l'orgue. Les voûtes assez élancées sont garnies de nervures prismatiques se prolongeant jusqu'à terre le long des piliers les collatéraux ont des voûtes pareilles à celle de la grande nef.

Des chapelles plus profondes à gauche qu'à droite se trouvent à chaque travée, elles sont de la même époque que le reste de l’édifice et n'offrent rien de particulier; leurs fenêtres sont ogivales et garnies de meneaux assez gracieux,la plupart d'entr'elles renfermaient des verrières qui ont été détruites en partie. Une seule chapelle, celle des saints Crépin et Crépinien, a conservé son vitrage presqu'entier; il représente diverses scènes de la vie de ces martyrs, on lit au-dessous :

A la louange de Dieu le créateur de la glorieuse mère et des glorieux saints et martyrs sainct Crépin et sainct Crépinien ont faict faire ceste verrière … confrères des dis martyrs l'an mil Vc

Les deux travées du chœur ont des nervures compliquées et un pendentif d'une grande hardiesse des cinq hautes fenêtres qui éclairaient cette partie trois seulement sont ouvertes, leurs meneaux d'un dessin fort simple sont assujettis au milieu de leur hauteur par une traverse en pierre. Des vitraux de la même époque que ceux de la chapelle de St. Crépin ornaient ces fenêtres; ils ont été brisés, puis mal raccommodes et on n'y reconnaît pas grand chose. Ils représentaient des scènes de la vie de Jésus-Christ et de celle de la Vierge, puis une grande figure de saint Etienne. On voit encore dans la fenêtre centrale un écusson aux armes de l'évêque Louis de Gorrevod, surmonté d'une mitre et d'une crosse.

Une grande chapelle à droite du chœur renferme une image miraculeuse de la Vierge. La large fenêtre ogivale qui lui donne du jour est occupée par une verrière moderne représentant l'Annonciation; le dessin en est bon, mais les couleurs sont un peu trop vives, puis on a placé dans l'amortissement des rinceaux en st\le beaucoup plus ancien que celui adopté pour le reste.

Passons maintenant à la description des stalles dont malheureusement les couronnements ont disparu, mais dont les dossiers offrent une suite de sujets sculptes en bas-reliefs fort intéressants au double point de l'art et de l'iconographie; quoiqu'elles aient été commencées seulement en 1512 ou en 1513. on y trouve le style gothique dans toute sa pureté, et nous pensons que M. Baux, dans la remarquable notice historique sur Notre-Dame de Bourg que nous avons citée plus haut, a été bien sévère en disant que l'art et le goût n'avaient rien à louer dans les panneaux supérieurs de la boiserie.
Les stalles, au nombre de soixante-huit, étaient autrefois devant l'autel elles sont actuellement placées sur deux rangs de chaque côté des parois de l’arrière-chœur. Nous allons décrire les sujets sculptés sur les dossiers de celles du rang supérieur, en commençant par la partie la plus rapprochée de l'autel du côté de l'évangile. Chaque sujet est compris entre deux espèces de petits contreforts à pinacles
et surmonté d'une arcade ogivale légèrement en accolade garnie de festons trilobés et de choux frisés; au-dessus de cette arcade le haut de chaque panneau est orné de moulures disposées de manière à figurer un rang de fenêtres à meneaux toute cette ornementation est très sûre, du meilleur goût et parfaitement conservée.

Tous les saints dont nous allons parler sont nimbés."


La description débute du côté gauche du chœur et se poursuit dans le sens des aiguilles d'une montre. Les descriptions sont celles de G. de Soultrait, à peine adaptée.

LES DORSAUX DES STALLES DU CÔTÉ GAUCHE.

 

1. Saint Pierre, les pieds nus comme les autres apôtres représentés dans les stalles, tient des clefs et un livre.

Les dorsaux (chêne, v.1510-1530) des stalles de l'église Notre-Dame de Bourg-en-Bresse. Cliché lavieb-aile 2025.

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2. Saint Christophe, les jambes dans l'eau d'un rivière qu'il franchit à gué, s'appuie sur une branche écotée et porte sur son épaule l'enfant Jésus, nu sous sa tunique, qui bénit le Monde.

Christophe lève les yeux sur l'Enfant et le reconnaît.

 

— Sur l'iconographie de saint Christophe : Voir (classement plus ou moins chronologique) :

 

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3. Sainte Anne éducatrice de la Vierge.

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4. Saint André tient la croix en forme de sautoir qui lui est donnée comme attribut depuis le XIVe siècle; cette croix, dont on ne voit que la moitié, est formée de deux troncs d'arbres bruts.

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5. Saint Thomas porte la lance qui est un de ses attributs ordinaires et la ceinture de la Vierge qui, suivant la légende, tomba au-dessus de lui lors qu’étant arrivé après les autres apôtres au moment de la résurrection de Marie, il refusa d'y croire.

 Cet épisode est représenté dans un vitrail de l'église de Brou.
 

Les dorsaux (chêne, v.1510-1530) des stalles de l'église Notre-Dame de Bourg-en-Bresse. Cliché lavieb-aile 2025.

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6. Un saint évêque, sans attribut particulier, tient une croix de procession et bénit.

Ses ornements épiscopaux, comme ceux de tous les autres évêques représentés sur ces stalles, sont d'une grande magnificence.

Il pourrait s'agir de saint Claude du Jura.
 

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7. Sainte Catherine foulant aux pieds l'empereur Maxime qui la fit martyriser ou, selon quelques auteurs, le roi son père tient une palme emblème de sa gloire et une épée instrument de son supplice.

Près d'elle est un fragment des roues garnies de pointes qui avaient été préparées pour déchirer son corps et qui furent miraculeusement brisées; on a mutilé la couronne qui ornait sa tête.
 

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8. Saint Jean l'évangéliste devant la porte latine  est représenté nu, les mains jointes, dans une chaudière placée sur un feu ardent.

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9. Saint Louis d'Anjou évêque de Toulouse, en costume épiscopal, tenant une croix tréflée, présente un évêque donateur agenouillé devant la Vierge qui est figurée deux tableaux plus loin.

L'évêque donateur serait Louis de Gorrevod, évoque de Maurienne et de Bourg, puis plus tard cardinal et légat du saint siège, qui contribua de ses deniers à la construction de l’église; au-dessous se trouve un écusson dont les armoiries ont été effacées, surmonté d'une croix.
 

Les dorsaux (chêne, v.1510-1530) des stalles de l'église Notre-Dame de Bourg-en-Bresse. Cliché lavieb-aile 2025.

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10 et 11 . L'Annonciation occupe deux panneaux.

Le fond de ces deux panneaux est semé de trèfles nous ne savons trop pourquoi, ces trèfles ne figurent point dans les armes de la famille de Gorrevod, peut-être sont-ils là pour rappeler la croix tréffée de saint Maurice qui forme les armes de Bourg.

10. l'ange Gabriel porte un sceptre et montre du doigt le ciel.

 

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11. la Vierge debout tient un livre; à ses pieds se trouve le vase d'où sort une tige de lys.

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12. L'empereur  Charlemagne revêtu d'une armure complète et d'une cotte d'armes autrefois fleurdelisée, la tête ceinte d'une couronne impériale, porte de la main droite un globe et de la gauche une épée.

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13. Saint Yves, patron des avocats et des gens de loi bretons entre le Riche et le Pauvre.

C'est l'un des grands saints de la Bretagne, en costume d'official, en robe et en chaperon, tenant un rouleau de parchemin et donnant une charte à un homme du peuple qui se trouve devant lui, tandis qu'il tourne le dos à un autre homme dont les habits longs indiquent la haute position cet homme tient à sa main une bourse, indice de la tentative de séduction qu'il a voulu exercer sur saint Yves afin de s'assurer le gain du procès. L'homme du peuple est court vêtu et fort petit, sa tête ne vient guère qu'à la hauteur de la ceinture du saint. L'on sait qu'au moyen-âge, surtout il est vrai à une époque antérieure à celles des stalles de Bourg, on représentait généralement les gens de moindre qualité de taille plus petite que les grands personnages. Saint Yves de Kermartin fut official du diocèse de Tréguier pendant la seconde moitié du XIIe siècle il est représenté dans beaucoup d'églises de Bretagne rendant la justice et, comme dans le bas-relief dont nous nous occupons, donnant raison au pauvre contre le riche cette scène est au reste expliquée par ce passage de sa vie :
« Et encore bien qu'il prist plus gayement en main la défense des misérables et pauvres gens denuez d'assistance, que des grands seigneurs, et que mesme, en faveur de ceux là quand ils avoient bon droit, il faisoit decheoir ceux cy de leurs prétentions, neantmoins, jamais on ne s'est plaint qu'il ait donné jugement inique, et entrepris la défense d'une cause qui ne fut bonne et juste. »

On chantait autrefois dans les églises de Bretagne, le jour de la fête de saint Yves, une hymne qui commençait ainsi :
Sanctus Yvo erat Brito

Advocatus sed non laro

Res miranda populo
Il est assez singulier de rencontrer ici cette figure de saint Yves qui se voit rarement ailleurs qu'en Bretagne nous pensions que peut-être ces stalles avaient pu être sculptées par des ouvriers bretons, mais nous voyons dans la notice de M. Baux que ce furent des huchiers du pays qui exécutèrent ces stalles à l'exclusion des ouvriers étrangers qu'on avait d'abord voulu employer.

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14. Saint Roch en pèlerin tenant un bourdon, ayant une aumônière et un chapeau sur lequel sont deux bourdillons en sautoir, relève sa tunique et montre la plaie de sa cuisse; près de lui est son chien Roquet et un ange qui contemple sa blessure.

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15. Saint Eloi en évêque, tenant de la main gauche un livre et de la droite sa crosse et un marteau d'orfèvre.
 

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16. La  Vierge debout, une couronne posée sur ses longs cheveux épars, porte sur son bras gauche son  fils qui lui-même tient le globe du monde.

Le piédestal de la Vierge offre un écusson (perdu) surmonté d'une crosse et d'une mitre du donateur  ; d'autres écussons, tous effacés, se voyaient en plusieurs endroits de ces boiseries.

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17. Saint Jacques-le-Majeur en pèlerin, portant un bourdon, l'aumônière, le chapeau timbré d'une coquille,  et un livre.

Il est à remarquer que cet apôtre est chaussé de souliers, contrairement à l'usage iconographique observé pendant tout le moyen-âge de représenter les apôtres pieds nus.

Le panneau où est figuré saint Jacques est le dernier de cette rangée de stalles;  la boiserie qui tapisse l'abside date du siècle dernier et n'affecte nullement la prétention de se raccorder avec les stalles anciennes.

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LES DORSAUX DES STALLES DU CÔTÉ DROIT

 

18. Saint Adrien de Nicomédie en chevalier, les pieds sur un lion. Il  est armé d'une épée et soutient de la main gauche une enclume.

Saint Adrien de Nicomédie  était invoqué contre les épidémies et la mort subite. 

Officier romain, en charge des supplices réservés aux chrétiens à la suite de l'édit de Dioclétien en 303, Adrien se convertit et subit à son tour la torture à Nicomédie (actuellement Izmit en Turquie). Ses bourreaux lui cassent chaque membre sur une enclume puis il est décapité avec une épée.

Il porte ici une coiffure qu'on retrouve sur les personnages des miséricordes.

 

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19. Saint Nicolas représenté comme d'habitude en habits épiscopaux, tenant sa crosse et bénissant trois enfants placés devant lui dans une cuve.

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20. Saint Crépin avec des alènes au bout des doigts.

Lors du martyre des saints Crépin et Crépinien, les alènes enfoncées sous les ongles des saints se retournent, telles des flèches, contre les bourreaux qui meurent à leurs pieds. Voir la baie 23 de Gisors.

Saint Crépin et de Saint Crépinien, patrons de la confrérie des Cordonniers,  vécurent au IIIème siècle et appartenait à une famille chrétienne et distinguée de Rome. Quand la persécution de Maximien sévit, ils quittèrent leur pays pour se fixer à Soissons où ils devinrent d'habiles cordonniers. Arrêtés et livrés à Maximien, ils furent martyrisés en 287. Le père et le fils eurent les dix doigts transpercés avec des alènes. 

 

Les dorsaux (chêne, v.1510-1530) des stalles de l'église Notre-Dame de Bourg-en-Bresse. Cliché lavieb-aile 2025.

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21. Sainte Catherine, figurée à peu près de la même manière que de l'autre côté des stalles, porte un livre et une épée; près d'elle est la roue brisée de son supplice. Son costume est d'une grande richesse.

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22. Saint Jean-Baptiste prêchant dans le désert.

 Le précurseur vu de face, vêtu de sa peau de chameau, semble prêcher en s'appuyant sur un bâton noueux placé en travers devant lui sur les branches de deux arbres; un homme et une femme agenouillés paraissent écouter avec attention les paroles qui sortent de la bouche du saint.

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23.  Un saint évêque, peut-être saint Philibert, abbé de Jumièges et de Noirmoutier.

Le livre laisse penser qu'il s'agit d'un fondateur de règle monastique.

Il s'agirait alors d'une référence à Philibert le Beau, duc de Savoie, mari de Marguerite d'Autriche.

 

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24. Sainte Marguerite, les cheveux épars et les mains jointes, se libérant du dragon qui l'avait avalé, et qui tient encore l'extrémité de sa robe dans sa gueule.


 

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25. Saint Maurice en costume de chevalier, porte la croix tréflée, qui est son attribut, sur sa poitrine, sur son écu et sur la banderole de sa lance.

Saint Maurice est le patron de la Savoie dont dépendait alors Bourg. La croix tréflée figure dans l'écusson de la ville.

On retrouve un saint chevalier semblable  sur la jouée sud-ouest.

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26. Saint Jean-Baptiste et un donateur.

Saint Jean-Baptiste est représenté une seconde fois tenant sur un livre l'Agneau Pascal, dont la tête est ornée d'un nimbe croisé devant lui est agenouillé un évêque donateur revêtu de ses ornements pontificaux, sans nul doute Jean de Loriol, évêque de Nice, abbé de St.-Pons et prieur de Brou, qui fit commencer à ses frais la construction de l'église Notre-Dame.









 

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27. Décollation de saint Jean-Baptiste sur l'ordre d'Hérode.

Le précurseur agenouillé, les mains jointes, tend la tête au bourreau qui, armé d'une épée, se dispose à la lui trancher.

Sur le piédestal de cette scène se trouve un écusson effacé, timbré d'une mitre et d'une crosse, qui portait sans doute les armoiries de Jean de Loriol.

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28. Saint Laurent en diacre, tient la palme du martyre  et le gril sur lequel se consomma ce martyre.

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29. Saint Philippe apôtre porte une croix de supplice et un livre .

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30. Sainte Barbe tenant un livre et une palme, près d'elle se trouve la tour dans laquelle elle fut enfermée par son père.
 

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31. Un saint évêque sans attribut particulier, mais tenant un livre.

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32. Saint François portant un crucifix de la main gauche ses mains et ses pieds offrent les stigmates, et une ouverture de son froc laisse voir la plaie de son flanc.

 

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33. Saint Hubert en costume de chasse, un faucon sur le poing et l'épieu à la main; à ses pieds est un chien dont le collier est orné d'une coquille.

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Les dorsaux (chêne, v.1510-1530) des stalles de l'église Notre-Dame de Bourg-en-Bresse. Cliché lavieb-aile 2025.

34. Saint Léonard en diacre, tenant d'une main un livre et de l'autre une palme et des fers servant à désigner sa charité pour les prisonniers.


 

Les dorsaux (chêne, v.1510-1530) des stalles de l'église Notre-Dame de Bourg-en-Bresse. Cliché lavieb-aile 2025.

Les dorsaux (chêne, v.1510-1530) des stalles de l'église Notre-Dame de Bourg-en-Bresse. Cliché lavieb-aile 2025.

SOURCES ET LIENS

— BAUD (Jules), 1846, Notice descriptive et historique sur l'église paroissiale de Notre-Dame de Bourg. Bourg. pages 23-24

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6522694q.texteImage

"On commença à se préoccuper, en 1510, de la boiserie du chœur. Les prêtres de Notre-Dame annoncèrent, le 19 avril de cette année, au conseil de la ville, l'arrivée à Bourg de plusieurs maîtres étrangers fort experts en l'art de menuiserie, et disposés à se charger de celle besogne.

Toutefois, ils convinrent que la somme qu'ils demandaient était considérable. D'un autre côté, les maîtres menuisiers de Bourg, à la tête desquels figurait Terrasson, le plus habile d'entr'eux, réclamaient la préférence. Leur capacité était connue de toute la ville; ils avaient exécuté dans plusieurs églises des travaux qui leur faisaient honneur, et notamment, dans l'église de Notre-Dame, les sièges qui, dans les grandes cérémonies , servent au célébrant, au diacre et sous-diacre. Le conseil ne prit pas en considération l'offre des maîtres étrangers; il se borna à dire que s'il convenait à Terrasson et autres ouvriers de la ville de confectionner les sièges à raison de trente florins l'un ; l'ouvrage leur sera adjugé, mais à la condition qu'ils se conformeront à la volonté des personnes pieuses et charitables qui voudront les faire confectionnera leurs frais, la ville n'entendant nullement contribuera cette dépense.

Comme les contreforts n'étaient pas encore terminés, celte affaire fut ajournée et reprise le 7 juin de l'année suivante par Messieurs de Notre-Dame, qui firent observer au conseil que les travaux de maçonnerie étant sur le point d'être achevés, il devenait urgent de s'occuper des stalles et d'en donner la tâche, afin que dès ce moment les ouvriers pussent préparer le bois nécessaire à celle œuvre.

La proposition fut agréée par le conseil, et, séance tenante, la tâche fut délivrée aux ouvriers par le ministère du notaire Michaelis , qui dressa à ce sujet un acte que signèrent les syndics et quatre des prêtres incorporés de Notre-Dame. Messieurs de Notre-Dame avaient à cœur la confection des boiseries; aussi s'ingéniaient-ils de toutes manières pour se procurer de l'argent. Ils eurent la bonne idée de mander en Flandres, à Madame Marguerite d'Autriche, un exprès pour solliciter sa générosité : cette démarche leur valut de la part de la princesse, cent écus d'or au soleil.
Messieurs de Notre-Dame ayant reçu les cent écus d'or allèrent informer le conseil de cette heureuse circonstance, et lui proposèrent en même temps d'autoriser une quête à domicile dans la ville, quête qui serait faite par une commission composée de prêtres et de conseillers de la ville, ces derniers au choix des syndics et du conseil.

—BROSSARD (Joseph-Philibert), 1897, Regeste ou mémorial historique de l'église Notre Dame de Bourg, depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours. Annales de la Société d'émulation, agriculture, lettres et arts de l'Ain, 1896, édité par impr. du "Courrier de l'Ain". Bourg-en-Bresse - 1897

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5467834b/f9.item

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5467834b/texteBrut

 

—KRAUS (Dorothy et ‎Henry Kraus) 1986 Le monde caché des miséricordes: Suivi du répertoire de 40 stalles d'églises en France, Les éditions de l'amateur. 

https://books.google.fr/books?id=JkwAEQAAQBAJ&pg=PA40&dq=mis%C3%A9ricordes+stalles+brou&hl=fr&newbks=1&newbks_redir=0&sa=X&ved=2ahUKEwjK-sGxp_GOAxVNTqQEHbEaA1kQ6AF6BAgGEAM#v=onepage&q=mis%C3%A9ricordes%20stalles%20brou&f=false

—SOULTRAIT ( Georges de), 1852, « Notice sur les stalles de l'église Notre-Dame de Bourg (Ain) ». Bulletin monumental, 1852, vol. 18, p. 97-106.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k310375/f101.item

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Published by jean-yves cordier - dans Stalles Sculpture XVIe siècle.
8 août 2025 5 08 /08 /août /2025 16:11

Ensemble de 74 stalles (chêne, 1532) du monastère royal de Brou à Bourg-en-Bresse : les miséricordes, les appuie-mains et les jouées.  II. Le côté nord.

 

Voir sur Brou :

 

Voir sur les stalles :

a) En Bretagne par ordre chronologique :

Hors Bretagne :

 

PRÉSENTATION: voir article I

croquis de la numérotation adoptée pour les stalles.

 

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

LES  DEUX STATUES ET LES JOUÉES (atelier de Guyot de Beaugrant).

En relation avec le côté sud, au décor voué à l'Ancien testament, celui du coté nord est voué au Nouveau Testament, en l'occurrence aux épisodes de l'Enfance et de la vie publique du Christ avant sa Passion.

 

1°)  statue du dais, angle nord-ouest : saint Grégoire, pape.

Il répond, du côté sud, à la statue de Moïse.

 

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

2°) Jouée du retour des stalles, côté nord-ouest : la Nativité.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

3°) Au dessus de la Nativité : L'Annonce faite aux bergers.

On trouve au dessus selon Dufay, mais non photographié, la Présentation de Jésus au Temple.

 

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

4°) Jouée du retour des stalles basses : l'Adoration des bergers.

 

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

5°) Sculpture en ronde bosse : paire de lions.

Ensemble de 74 stalles (chêne, 1532) du monastère royal de Brou à Bourg-en-Bresse : les miséricordes, les appuie-mains et les jouées.  II. Le côté nord.
Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

6°) Jouée de retour des stalles basses, au milieu (marches d'accès vers la stalle 50) : le Massacre des Innocents ordonné par Hérode.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

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7°) Sculpture en ronde bosse : animaux hybrides à tête de femme, corps d'oiseaux et queue spiralée.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

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Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

8°) Jouée de retour des stalles basses, au milieu (marches d'accès vers la stalle 50) : Jésus assis au sommet de sept marches enseignant aux Docteurs du Temple.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

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Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

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9°) Sculptures en ronde bosse : animaux fantastiques à tête et buste de femmes, pattes de batracien, et coquille d'esscargot.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

10°) Jouée de stalle basse du côté nord-est : le Baptême de Jésus par Jean-Baptiste dans le Jourdain.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

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11° Sculptures en ronde bosse : paire d'animaux à tête brisée, à pattes feuillagées.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

12°) Jouée de retour de stalle haute, panneau inférieur  : la Femme adultère, Jésus écrivant au sol.

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13°) Jouée de retour de stalle haute, panneau  médian : la Multiplication des pains et des poissons.

n.b : plus haut, l'Entrée à Jérusalem, non photographiée

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Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

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14°) La statue de saint Jérôme, avec son chapeau de cardinal et son lion.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

 

LES MISÉRICORDES DU CÔTÉ NORD.

Note : les descriptions me sont personnelles. Les stalles délimitées par un cordon ne sont pas accessibles au public, et les photographies ont été prises tant bien que vaille, et avec l'éclairage ambiant : on voudra bien en excuser la qualité.

Liste.

Comme du côté sud, on retrouve l'importance données aux scènes dans lesquelles des putti jouent (avec une forte connotation anale) avec des aigles ou des dragons. Si on y associent les anges placés dans la même situation, ou les jeunes garçons, on dénombre 14 miséricordes sur 37. La scène de la fessée n°40 ne dénote pas avec ce thème. De même,  5 miséricordes montrent, comme au sud,  des moines "en prière" ou endormis sur leurs lectures. On trouve aussi 4 "bourgeois", qui évoquent parfois des prophètes tenant des phylactères.

Deux  miséricordes montrent un couple représenté dans des médaillons : je les considèrent comme des miséricordes honorant des dignitaires (sans-doute Marguerite d'Autriche et Philibert le Beau). De même, les miséricordes qui s'ornent de blasons (dont le blason losangique de la commanditaire) ou du moins de cuirs relèvent de la même veine honorifique.

 

LES MISÉRICORDES DES STALLES HAUTES.

n° 38 : putto entre deux dragons.

n° 39 : putto à genoux penché sur un livre.

n° 40 : personnage (femme?) vêtu d'une robe longue à ceinture et coiffé d'un bonnet administrant avec un faisceau de branches une fessée à un jeune garçon à genoux devant elle, aux fesses dénudées, sa robe ou tunique étant relevée.

n° 41 : Moine à genoux sur le sol, penché sur un livre ouvert, la capuche recouvrant sa tête.

n° 42 : Deux anges tenant un médaillon d'un homme barbu.

n° 43 : putto tenant un phylactère.

n° 44 : ange chevauchant un dragon non ailé, au long cou sinueux.

n° 45 : putto accroupi maniant un ustensile.

n° 46 : personnage tonsuré vêtu d'une pelisse, présentant un phylactère.

n° 47 : moine tonsuré prosterné à genoux, mains jointes.

n° 48 : ange présentant un phylactère.

n° 49 : putto portant un animal (chien?) sur son dos.

n° 50 : stalle d'honneur. Deux anges présentant un cuir découpé à enroulement. Support d'armoiries?

n° 51 : moine endormi dans l'attitude du songeur, allongé au sol la tête appuyée sur la paume. Il tient un livre fermé sur la poitrine.

n° 52 : garçon vêtu d'une tunique sans manches, de braies, pieds nus, tenant l'aile d'un aigle.

n° 53 : putto et aigle. L'enfant étreint l'aigle, dont le bec est dirigé vers ses fesses.

n° 54 : deux anges présentant un médaillon au profil féminin.

n° 55 : personnage (bourgeois) vêtu d'une pelisse et coiffé d'un chapeau haut, assis au sol, tenant un phylactère.

n° 56 : personnage (bourgeois ?) en buste vêtu d'un manteau à larges revers et coiffé d'un chapeau haut, tenant un phylactère.

n° 57 : personnage (bourgeois ?) accroupi vêtu d'un manteau à larges revers et coiffé d'un chapeau conique, tenant un phylactère.

n° 58 : moine prosterné à genoux, le front appuyé sur ses mains jointes.

LES MISÉRICORDES DES STALLES BASSES.

n° 59 :  moine prosterné à genoux, le front appuyé sur ses mains jointes.

n° 60 : putto tenant deux cuirs découpés à enroulement, support possible d'armoiries.

n° 61 : deux anges présentant un blason losangique donc féminin.

n° 62 : putto penché en avant, tenant d'une main un phylactère, et appliquant contre ses fesses un ustensile s'achevant par un récipient avec des boules.

n° 63 : deux putti luttant.

n° 64 : putto enlaçant le tronc d'un dragon non ailé.

n° 65 : putto enjambant le dos d'un dragon non ailé et lui tournant le dos. Il lui écarte la queue tandis qu'une main est posée sur la cuisse de l'animal.

n° 66 : homme au costume Renaissance (habits à crevés, mode François Ier puis Henri II), mais tête nue, curieusement penché à l'arrière d'un dragon, posant le menton sur son arrière-train. Le dragon retourne sa tête vers l'homme.

n° 67 : ange enjambant un phylactère.

n° 68 : ange chevauchant un dragon non ailé à qui il a passé un collet.

N° 69 : putto penché à quatre pattes sur un aigle, qui lui mord la tête.

n° 70: putto tenant un aigle attaché par un lacet noué à sa patte gauche.

n° 71: vigne (eucharistique ?) : feuille et grappe.

n° 72 : putto tenant un aigle par l'aile.

n° 73 : homme courbé en deux vers le sol. tunique et bonnet à crevés mais l'abondance de ceux-ci, en forme d'oreilles, peut laisser penser à un fou.

n° 74 : putto tenant un phylactère.

 

LES MISÉRICORDES DES STALLES HAUTES n° 38 à 58.

 

n° 38 : putto entre deux dragons.

 

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

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n° 39 : putto à genoux penché sur un livre.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

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n° 40 : personnage (femme?) vêtu d'une robe longue à ceinture et coiffé d'un bonnet administrant avec un faisceau de branches une fessée à un jeune garçon à genoux devant elle, aux fesses dénudées, la robe ou tunique de l'enfant étant relevée.

Sur les stalles de l'abbaye Saint-Férréol d'Essôme-sur-Marne, datées vers 1540, une miséricorde représente une fessée analogue, donnée par une femme assise sur une chaise à un enfant nu couché sur ses genoux. Elle n'utilise pas de verges, mais la paume de sa main. Merci à Alain Bonte pour cette information.

 

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n° 41 : Moine à genoux sur le sol, penché sur un livre ouvert, la capuche recouvrant sa tête.

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n° 42 : Deux anges tenant un médaillon d'un homme barbu.

Influence de la renaissance italienne.

 

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n° 43 : putto tenant un phylactère.

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n° 44 : ange chevauchant un dragon non ailé, au long cou sinueux.

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n° 45 : putto accroupi maniant un ustensile.

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n° 46 : personnage tonsuré vêtu d'une pelisse, présentant un phylactère.

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n° 47 : moine tonsuré prosterné à genoux, mains jointes.

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n° 48 : ange présentant un phylactère.

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n° 49 : putto portant un animal (chien?) sur son dos.

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n° 50 : stalle d'honneur. Deux anges présentant un cuir découpé à enroulement. Support d'armoiries?

Cette stalle est plus large que les autres, et une volée de marche y conduit, encadrée des jouées centrales.

Elle fait face à la stalle n° 13 du côté sud, dont la miséricorde est ornée des armes du duché de Savoie, celles de Philibert le Beau, époux défunt de la commanditaire du monastère de Brou.

 

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n° 51 : moine endormi dans l'attitude du songeur, allongé au sol la tête appuyée sur la paume. Il tient un livre fermé sur la poitrine.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

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n° 52 : garçon vêtu d'une tunique sans manches, de braies, pieds nus, tenant l'aile d'un aigle.

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n° 53 : putto et aigle. L'enfant étreint l'aigle, dont le bec est dirigé vers ses fesses.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

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n° 54 : deux anges présentant un médaillon au profil féminin.

Ce médaillon forme une paire avec le n°42 et rapproche les deux personnages comme un couple. Est-ce une référence à la commanditaire et à son mari défunt? Les emplacements ne sont pas symétriques par rapport à la stalle d'honneur n°50. Mais les miséricordes occupent-elles leur places d'origine, ou bien ont-elles été remontées à d'autres places lors d'anciennes restaurations?

Si ces deux médaillons étaient rapprochés, les personnages se feraient face.

Ces deux médaillons sont, dans ces stalles la seule influence de la renaissance italienne, dans un décor gothique flamboyant, mais cette influence se retrouve ailleurs dans le monastère, notamment sur les vitraux.

 

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

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n° 55 : personnage (bourgeois ?) vêtu d'une pelisse et coiffé d'un chapeau haut, assis au sol, tenant un phylactère.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

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n° 56 : personnage (bourgeois ?) en buste vêtu d'un manteau à larges revers et coiffé d'un chapeau haut, tenant un phylactère.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

n° 57 : personnage (bourgeois ?) accroupi vêtu d'un manteau à larges revers et coiffé d'un chapeau conique, tenant un phylactère.

Il regarde vers le haut d'un air inspiré, et peut évoquer lun prophète hébraïque.

 

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

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n° 58 : moine prosterné à genoux, le front appuyé sur ses mains jointes.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

 

LES MISÉRICORDES DES STALLES BASSES.

 

n° 59 :  moine prosterné à genoux, le front appuyé sur ses mains jointes.

À la différence du précédent, sa cagoule n'est qu'à moitié remontée sur sa tête.

 

 

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n° 60 : putto tenant deux cuirs découpés à enroulement, support possible d'armoiries.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

n° 61 : deux anges présentant un blason losangique donc féminin.

Ce blason rappelle ceux de même formes mais en pierre qui sont placés tout autour du chœur : ils portaient les armoiries de Marguerite d'Autriche. Là encore, on peut s'étonner de l'emplacement à l'écart de l'axe d'honneur et de la rangée haute, plus honorable, et s'interroger sur une possible modification des répartitions initiales.

 

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

n° 62 : putto penché en avant, tenant d'une main un phylactère, et appliquant contre ses fesses un ustensile s'achevant par un récipient avec des boules.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

n° 63 : deux putti luttant.

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n° 64 : putto enlaçant le tronc d'un dragon non ailé.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

n° 65 : putto enjambant le dos d'un dragon non ailé et lui tournant le dos. Il lui écarte la queue tandis qu'une main est posée sur la cuisse de l'animal.

Comparable à la miséricorde n°33 du côté sud.

 

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

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n° 66 : homme au costume Renaissance (habits à crevés, mode François Ier puis Henri II), mais tête nue, curieusement penché à l'arrière d'un dragon, posant le menton sur son arrière-train. Le dragon retourne sa tête vers l'homme.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

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n° 67 : ange enjambant un phylactère.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

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n° 68 : ange chevauchant un dragon non ailé à qui il a passé un collet.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

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n°69 : putto penché à quatre pattes sur un aigle, qui lui mord la tête.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

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n° 69 : putto tenant un aigle attaché par un lacet noué à sa patte gauche.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

n° 71 : vigne (eucharistique ?) : feuille et grappe.

S'il s'agit d'un symbole eucharistique, c'est ici le seul motif religieux de ces miséricordes.

S'il s'agit seulement d'un décor végétal, c'est là encore une exception, à l'opposée de nombreuses stalles ornées de feuillages.

Une branche du cep est brisée.

 

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

n° 72 : putto tenant un aigle par l'aile.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

n° 73 : homme courbé en deux vers le sol. tunique et bonnet à crevés mais l'abondance de ceux-ci, en forme d'oreilles, peut laisser penser à un fou.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

n° 74 : putto tenant un phylactère.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Quelques vue générales des stalles.

 

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

QUELQUES APPUIE-MAINS

Appuie-mains des stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Appuie-mains des stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Appuie-mains des stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Appuie-mains des stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Appuie-mains des stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Appuie-mains des stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Appuie-mains des stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Appuie-mains des stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Appuie-mains des stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Appuie-mains des stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Appuie-mains des stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Appuie-mains des stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Appuie-mains des stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Appuie-mains des stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Appuie-mains des stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Appuie-mains des stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Appuie-mains des stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Appuie-mains des stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Appuie-mains des stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Appuie-mains des stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Appuie-mains des stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Appuie-mains des stalles nord du monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

SOURCES ET LIENS

—Base Palissy

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM01000080

— DUFAY, 1867, L'église de Brou p.63 et suiv

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6112425j/f77.item.texteImage

"En entrant dans le choeur de l'église par le jubé, on voit d'abord les stalles en bois, au nombre
de 42; elles sont placées des deux côtés du choeur, sur deux rangs séparés par une estrade qui a pour
but d'élever du sol les sièges adossés aux murs.
Chaque panneau ou lambris est séparé de celui qui le joint par quatre colonnettes à bases gothiques, à fûts coudés et couverts de feuillages et d'ornements sculptés s'élevant jusqu'aux corniches supérieures. Les centres des panneaux sont occupés par une suite de niches abritant, chacune, un personnage de 35 à 40 centimètres de hauteur; tous ces personnages sont posés sur des piédestaux à colonnes de diverses formes, mais de même dimension.
Ces statuettes, d'un style élevé, contrastent avec les figures des régions inférieures.

 Il y a au-dessous toute une population de grotesques,qui s'agite et mime des dialogues peu naïfs. Ainsi, un singe, à cheval sur une cloison, fait des grimaces à un moine juché sur la cloison voisine et lisant sonbréviaire.—Un soldat, à barbe inculte, semble s'adresser à une fille accroupie de froid, qui cache ses mains sous ses aisselles; plus loin, une vierge folle, portant une tête de mort sur ses genoux,
tire la langue à un religieux dont le capuchon laisse passer des oreilles d'âne. — Un capucin étreint, avec bonheur, dans ses bras, une outre remplie de vin qui jaillit dans sa bouche. —Un autre fustige vigoureusement, avec de fortes verges, une femme nue qui lui mord le talon. — Enfin, presque tous les bras des stalles sont des personnages grimaçant ou à figures de singe. — Sous les banquettes le grotesque redouble, et les groupes ont des allures licencieuses et bachiques.— C'est le style moyen-âge, c'est l'époque où la satire ne connaissant plus de frein, flagellait le clergé séculier, auquel l'artiste prêtait tous les vices et les ridicules, selon sa joyeuse ou sa mauvaise humeur.

Revenons aux personnages placés près des lambris, et essayons d'en donner la description
d'après l'ordre adopté par le père Rousselet ( Le père Pacifique Rousselet, augustin réformé,
dernier prieur de Brou, a écrit l'Histoire et Description de l'église de Brou, en 1767.).

En commençant par le côté droit du choeur, on voit 24 prophètes ou patriarches de l'Ancien Testament. Ce sont: Abraham levant une main au ciel.—Isaac méditant.--La force, exprimée symboliquement par un homme ayant une barbe touffue. --Jacob luttant avec un ange. — Isaïe et Jérémie annonçant l'incarnation du Verbe. — Aaron, grand sacrificateur. — Moïse montrant les tables de la loi. — Néhèmie. — Ezéchiel. — David tenant une harpe. — Daniel Vêtu en officier. — Samuel appuyé sur un bâton, tenant une épée comme juge d'Israël. — Osée montrant le ciel. — Joël lisant un livre. — Amos, — Abdias. —Jonas voyageur. — Miche. -— Nahum, — Habacuc fuyant avec effroi. — Aggée se reposant sur un bâton. — Zacharie montrant le ciel; et Malachie qui semble compter sur ses doigts la venue du Messie.
Sur le lambris des stalles du même côté, il existe trois panneaux en relief: Adam endormi, pendant
que Dieu tire une de ses côtes pour former la femme. — Eve chassée du paradis par un ange
qui tient une épée flamboyante. — Le meurtre d'Abel par son frère Caïn.
La partie du lambris en retour, n'ayant qu'un seul panneau, représente l'apparition de Dieu à Moïse dans le buisson ardent.
A l'entrée du milieu des stalles, on voit sur la droite, Manué, père de Samson, offrant à Dieu un
holocauste en action de grâces pour la promesse qui lui a été faite par un ange, qu'il aurait un fils
d'une force extraordinaire ; dans le même panneau, paraît un ange qui s'élève au ciel avec la
fumée de l'holocauste. A gauche, Samson ayant une des portes de la ville de Gaza sous son bras, et
l'autre sur ses épaules.
Sur le panneau de la partie du lambris en retour, placé à l'extrémité des stalles et du même côté, c'est la victoire de David sur Goliath, au moment où ce prince lui coupa la tête.
Le lambris à trois panneaux, qui n'est séparé du précédent que par le passage communiquant
aux stalles,présente dans la partie inférieure: l'histoire de la chaste Suzanne accusée par les impudiques vieillards, et conduite en prison par leur ordre. — Au milieu, la multiplication des vingt pains d'orge par le prophète Elisée. — A la partie supérieure, le sacre de Salomon par le prêtre Sadoc, accompagné de Nathan, — de Banaïas, capitaine de David, — d'un héraut d'armes et de plusieurs autres personnages. — On aperçoit encore sur chacun de ces lambris, deux niches qui renferment,du côté de la grande porte du chœur, la statue d'Aaron; et à l'extrémité des stalles, Moïse. Aaron paraît indiquer à Moïse le meurtre d'Abel. Moïse regardant Aaron, lui montre le ciel; inclinant sa baguette vers la terre, il semble dire qu'un Dieu vengeur ne laissera pas ce crime impuni.


Les stalles, à la gauche du choeur, sont garnies de figures représentant le Nouveau Testament.
Elles sont également au nombre de 24.
En commençant en bas du chœur, vers la porte principale d'entrée, on reconnaît : Saint Luc (un bœuf à ses pieds) montrant du doigt son Évangile ouvert. — Saint Pierre. (Cette statuette a été volée).
Saint Étienne en habit de diacre portant le livre des Évangiles. — Saint Mathieu, avec un ange à côté de lui. — Saint Mathias; il semble s'entretenir aveo Zébédèe, qui le suit. Saint Jean l’Évangéliste, ayant un aigle à ses pieds, et parcourant son Évangile appuyé sur son genou. — Saint Marc, son Évangile dans les mains, un lion à côté de lui. — Saint Paul ; il tient ses Épîtres de la main droite, son épée de la main gauche. — Saint André appuyé sur sa croix.— Saint Jean tenant une coupe d'où sort une couleuvre. — Saint Thomas, les Évangiles à la main, un petit sac à son côté. — Saint Jacques le Majeur tenant un bâton de la main gauche. — Saint Jacques le Mineur, avec son bâton. — Saint Simon portant les Évangiles de la main gauche. (Le bras droit est cassé.) Saint Thadée, un bâton dans la main droite, les Évangiles dans la main gauche. — Saint Barnabé,appuyé sur le pilier auquel il fut attaché pour être lapidé. — Saint Barthélémy portant une scie de la main droite. — Saint Philippe ayant sous le bras droit le livre des Évangiles. — Simon le pharisien, une épée au coté. — Jésus enseignant ; il a un livre ouvert à la main. — Jésus voyageant, tient un bâton et paraît fatigué. — Saint Jean Chrysostome portant ses écrits de la main gauche. — Saint Jude, montrant le ciel d'une main et soutenant sa robe de l'autre.


Revenant aux lambris des stalles de ce côté, on remarque sur le panneau inférieur, près de la
porte: la naissance de l'enfant Jésus; il est couché sur la paille, assisté de saint Joseph et de la sainte
Vierge, sa mère. Sur le panneau du milieu, c'est la nouvelle de cette naissance, donnée par un ange, aux pasteurs, dont quelques-uns, éveillés en sursaut, semblent se hâter d'aller adorer le Messie.
Sur celui d'en haut, c'est la présentation de l'enfant Jésus au temple ; la compagnie est nombreuse; on y distingue Marie et Siméon. Ce saint patriarche tient entre ses bras le Sauveur du monde.
Le panneau de la partie du lambris en retour représente l'adoration des Rois.
Vers l'entrée du milieu des stalles, on remarque, à gauche, le massacre des innocents, et à droite, le Sauveur, encore enfant, assis au milieu des docteurs dans le temple de Jérusalem.
En suivant les stalles jusqu'à l'extrémité, on voit sur la partie du lambris en retour, le baptême de Notre-Seigneur par saint Jean, sur le fleuve du Jourdain.

Sur le panneau inférieur du lambris,se trouve le jugement prononcé par J.-C. en faveur de la femme adultère; ses accusateurs regardent ce que le divin Sauveur a écrit sur le sable.  Sur celui du milieu, est le miracle de la multiplication des cinq pains et des deux poissons qui servirent à J.—C. pour nourrir cinq mille hommes.—Le plus élevé représente l'entrée solennelle de J.-C. dans Jérusalem; on y remarque un grand concours d'habitants portant des palmes et étendant leurs manteaux sur le passage du Sauveur.
Les deux figures qui correspondent à celles d'Aaron et de Moïse, qu'on a vues de l'autre côté
des stalles, sont : saint Grégoire, pape, au bas du choeur; et à l'extrémité des stalles, saint Jérôme
donnant à manger à un lion qui se dresse pour le caresser.
Le couronnement de ces boiseries est soutenu par des voûtes imitées de celles de l'église; ce sont des arcs doubleaux, des piliers à nervures, des écussons, des ornements réduits et sculptés du meilleur effet."

—KRAUS (Dorothy et ‎Henry Kraus) 1986 Le monde caché des miséricordes: Suivi du répertoire de 40stalles d'églises en France, Les éditions de l'amateur. 17 occurrences sur Brou ;  pages 139 et suiv. Illustrations n°177 à 182.

https://books.google.fr/books?id=JkwAEQAAQBAJ&pg=PA40&dq=mis%C3%A9ricordes+stalles+brou&hl=fr&newbks=1&newbks_redir=0&sa=X&ved=2ahUKEwjK-sGxp_GOAxVNTqQEHbEaA1kQ6AF6BAgGEAM#v=onepage&q=mis%C3%A9ricordes%20stalles%20brou&f=false

— LEFFTZ (Michel), 2018, "Guyot de Beaugrant et la sculpture maniériste à l’église de Brou: stalles, retable, tombeaux, portail occidental. " Dans Princesses et Renaissance(s): La commande artistique de Marguerite d’Autriche et de son entourage (p. 44-54). Edition du Patrimoine.

https://rkddb.rkd.nl/rkddb/digital_book/202103203.pdf

"Michel Lefftz, revenant sur le dossier des stalles déjà analysé sur le plan iconographique par Ingrid van Woudenberg en 2006, élargit son enquête au retable des Sept Joies de la Vierge, à la petite sculpture des tombeaux princiers, à celles du lutrin déposé dans le chœur et du portail occidental de la collégiale. Il propose de reconnaître, dans l’unité du style maniériste affirmé à Brou, le ciseau de Guyot de Beaugrant aidé d’un assistant anonyme, et date ses réalisations pour Brou entre 1530 et 1532, juste après l’exécution de la célèbre cheminée du Franc de Bruges (1529-1530)."

"L’analyse stylistique a montré que les sculptures en bois des stalles de Brou, à l’exception des miséricordes, pouvaient être attribuées à Guyot de Beaugrant et à un assistant non identifié, dénommé ici « Maître B ». Guyot de Beaugrant a également réalisé les statuettes en chêne du lutrin de chœur, les quatre anges en pierre du portail occidental et plusieurs figures et groupes en albâtre qui ont été intégrés dans le retable des Sept Joies de la Vierge. Les œuvres qui peuvent être attribuées à Beaugrant révèlent un artiste virtuose, dont le style passe par différentes phases du maniérisme et qui revient ensuite à une certaine forme de classicisme. Le chantier de Brou (1530-1532) est maintenant parfaitement situé dans la carrière de l’artiste, entre celui du Franc de Bruges (1529-1530) et celui du retable de l’église Saint-Jacques à Bilbao (après 1533).

Composé de quarante-deux stalles hautes et de trente-deux stalles basses, l’ensemble impressionnant et magnifique des stalles de Brou résulte de la collaboration entre une équipe de huchiers et une autre de sculpteurs . Les archives n’ayant livré qu’un seul nom, celui de Pierre Berchod, huchier de Bourg, chargé de « bailler la tache des sièges », qui œuvre entre 1530 et 1532, force est de recourir à l’analyse stylistique pour en attribuer les sculptures. Nous laisserons ici de côté les miséricordes « à la verve gauloise » pour nous attacher au style des statuettes ornant les dorsaux et des reliefs « à l’exubérance flamande », insérés dans les jouées. Nous délaisserons également l’iconographie, celle-ci ayant déjà fait l’objet d’une étude spécifique en 2006. Nos analyses morphologiques montrent que la quarantaine de statuettes, ainsi que la petite vingtaine de reliefs des stalles, peuvent être réparties en deux groupes stylistiques clairement distincts . Cependant, aucune analyse dendrochronologique ne permettant de préciser la provenance des bois dans lesquels ces œuvres ont été sculptées, on ne dispose pas d’arguments probants pour déterminer si le travail a été accompli sur place ou dans les anciens Pays-Bas, où Guyot de Beaugrant était actif. Les deux maîtres se sont aussi réparti la réalisation des reliefs narratifs des jouées des stalles ; les plus habiles dans la conception et dans l’exécution étant ici aussi redevables à Guyot de Beaugrant. Rappelons que les panneaux ont nécessairement dû être réalisés avant leur insertion dans la menuiserie des stalles, lors du montage de l’ensemble, à Brou."

— JARRIN (Charles), Brou, sa construction, ses architectes...

— COMMONS WIKIMEDIA: photographies

https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Choirs_stalls_in_%C3%89glise_de_Brou

— WOUDENBERG (Ingrid van), 2006, « Les stalles du chœur de Brou : expression d’un amour religieux ou profane ? », in Brou, un monument européen à l’aube de la Renaissance, actes du colloque, Bourg-en-Bresse.

 

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Published by jean-yves cordier - dans Stalles Miséricordes. Sculpture XVIe siècle. Renaissance. Héraldique
7 août 2025 4 07 /08 /août /2025 16:31

Ensemble de 74 stalles (chêne, 1532) du monastère royal de Brou à Bourg-en-Bresse : les miséricordes, les appuie-mains et les jouées.

I. Le côté sud.

 

 

 

 

Voir sur Brou :

 

Voir sur les stalles :

a) En Bretagne par ordre chronologique :

Hors Bretagne :

 

 

PRÉSENTATION

 

 

Le monastère royal de Brou a été bâti par Marguerite d'Autriche, régente des Pays-Bas, pour honorer la mémoire de son mari Philibert-le-Beau, duc de Savoie et accueillir dans le chœur de l'église Saint-Nicolas de Tolentin le gisant de celui-ci (ainsi que le sien et celui de sa mère). Les stalles du chœur y sont aménagées pour permettre aux  chanoines, dignitaires et chantres de chanter les offices, autour d'un imposant lutrin. Elles sont organisées en deux rangs haut et bas et on  dénombre de chaque côté (au nord et au sud) 21 stalles hautes  et 16 stalles basses, soit 37 de chaque côté et donc 74 stalles au total.

Situation

Dans le chœur, entre la porte d'entrée de la clôture du jubé et le gisant de Philibert Le Beau, elles sont encadrées par les galeries de pierre reliant le jubé avec les appartements et espaces de l'étage. Ces galeries et le jubé font courir au dessus des stalles des frises emblématiques de Marguerite d'Autriche, de la Savoie, de la Bourgogne.

Datation entre 1530 et 1532

La datation est déduite d'un ordre d'exécution par Marguerite d'Autriche à l'architecte Louis van Boghem, et de la date de consécration de l'église le 22 mars 1532, après la mort de la commanditaire. Mais les stalles étaient-elles alors en place, ce qui supposerait leur exécution en 19 mois seulement ? "Nombreux sont les témoignages qui attestent de la rapidité du rythme de production des artisans. Les nombreuses traces laissées à vif par lees ciseaux indiquent la hâte avec laquelle le menuisier mettait les éléments bout à bout sans prendre le temps de poncer le bois pour obtenir une finition plus lisse. Mais cette célérité ne s'exerça nullement au détriment de l'efficacité du travail fourni. Bien au contraire, elle donne à la sculpture un immense semblant de vitalité ; les formes sculptées se virent, la hâte aidant, conférer une immédiateté frémissante  que l'on peut comparer au travail du plâtre chez Auguste Rodin" (D & H. Kraus, 1986 p.140)

Attribution des miséricordes et appuie-mains :

Les archives n’ont livré qu’un seul nom, celui de Pierre Berchod dit Terrasson, huchier de Bourg, chargé de « bailler la tache des sièges », qui œuvre entre 1530 et 1532. Celui-ci  avait été chargé en 1511-1519 des stalles de Notre-Dame du Bourg de Bourg-en-Bresse. D. et H. Kraus cite, pour ce chantier, les termes du contrat de Pierre Terrasson, maître menuisier et six syndics et 4 prêtres de Notre-Dame-de-Bourg (Archives communales BB24, 19 avril 1510). Voir Jules Baux p.24

Matériau

chêne, provenant sans doute de la forêt voisine de Seillon.

Attribution des jouées :

Les jouées sont attribuées au sculpteur des Flandres Guyot de Beaugrant et à son assistant, également auteur de la quarantaine de statuettes des dais : "La menuiserie proprement dite a pu être réalisée localement, mais la fine sculpture est à rapprocher du maniérisme anversois, avec les attitudes dansantes des personnages et un décor de transition entre l’art gothique et la Renaissance. "

Numérotation

Ne parvenant pas à accéder à une étude de ces stalles, j'ai choisi une numérotation identique à celle que Florence Piat a employé pour les stalles de Tréguier. Au milieu des stalles hautes, un emplacement (n°13 et 50) plus large correspond à une stalle d'honneur, vraisemblablement réservé à des dignitaires, de la noblesse ou du clergé, et leur décor témoigne de cet élection (en 13, un ange tient l'écu de la Savoie)

Un méchant croquis permettra de visualiser cette numérotation. Elle débute aux stalles hautes du sud, angle sud-ouest, et parcourt ensuite les stalles basses en remontant vers le jubé, se poursuit par les stalles hautes du nord de 38 à 58 vers le chœur et revient à nouveau par les stalles basses jusqu'au jubé et sa clôture.

 

Plusieurs études, universitaires ou expertes, ont été consacrées à ces stalles (*), mais en se concentrant sur les dais et dorsaux, attribués à un atelier bruxellois, celui de Guyot de Beaugrant. Les sièges, avec leurs parcloses, leurs miséricordes et appuie-mains sculptés, ont été négligés, sans doute car ils seraient l'œuvre d'un menuisier ou huchier local,  le menuisier bressois Pierre Berchod, dit Terrasson, à qui avait été confiées auparavant, en 1510, les stalles de l'église Saint-Pierre de Brou. 

(*)On consultera

—la notice Mérimée PM 01000080 :

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM01000080

— l'article d'Ingrid van Woudenberg, Les stalles du chœur de Brou : expression d'un amour religieux ou profane ?, qui a recherché les relations entre les scènes des jouées et dorsaux avec la pensée et la dévotion de Marguerite d'Autriche,

— Lefftz, M. (2018). Guyot de Beaugrant et la sculpture maniériste à l’église de Brou: stalles, retable, tombeaux, portail occidental. Dans Princesses et Renaissance(s): La commande artistique de Marguerite d’Autriche et de son entourage (p. 44-54). Edition du Patrimoine.

— Je n'ai pas eu accès au mémoire de  Maxime Delfosse, Étude des stalles de l’église de Brou à l’église de Bourg-en-Bresse, mémoire de licence à l’université de Louvain-la-Neuve, sous la direction de M. Ignace Vandevivere, 2000.

Néanmoins, les miséricordes des stalles de Brou ont été étudiées par Dorothy et Henry Kraus dans leur ouvrage Le monde caché des miséricordes, pages 138 à 142 avec 7 illustrations.

Les stalles ont été classées monument historique en 1902/11/21. Elles ont été restaurées en 1990 par Pierre Nillon et dépousiérées en 2013 par Antoine Buisson.

 

 

Les stalles du monastère de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Les stalles du monastère de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

I. LE CÔTÉ SUD.

Les stalles sud du monastère de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Les stalles sud du monastère de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Les stalles sud du monastère de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Les stalles sud du monastère de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

La sculpture de Moïse et les quatre premières stalles.

 

Les stalles sud du monastère de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Les stalles sud du monastère de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

LES STATUES ET JOUÉES

On considère que les jouées des stalles sud sont ornées de thèmes de l'Ancien Testament, correspondant parfois dans une démarche typologique inspirée de la Biblia pauperum avec celle du côté nord, inspiré de l'Ancien Testament.

Je n'ai pas vu les panneaux suivants signalés par Dufay  : Adam endormi, pendant que Dieu tire une de ses côtes pour former la femme. — Eve chassée du paradis par un ange qui tient une épée flamboyante. — Le meurtre d'Abel par son frère Caïn.

1°) Statue des stalles hautes, côté sud-ouest : Moïse

2°) Jouée sud-ouest des stalles basses

a) Moïse et le Buisson ardent

b) sculptures en ronde bosse : paire d'animaux fantastiques à pattes, queue et dos feuillagés et à bec d'oiseau.

L'épisode biblique du Buisson ardent, manifestation de Yahvé, est mise en parallèle ici, tout comme dans la Biblia pauperum, avec la Nativité.

[Biblia pauperum (latin). circa 1460-1465] f.2r BnF Réserve des livres rares, XYLO-4, droits Gallica

La Nativité orne le  panneau de la jouée homologue du côté nord. 

La xylogravure de  la Biblia pauperum permet de mieux interpréter le panneau. Le sculpteur a ajouté un bâton (bâton de berger ou houlette) aux pieds de Moïse. Ce dernier se tourne vers sa droite, saisi d'étonnement devant la manifestation divine.  Cf Exode 3: 

"Moïse était berger du troupeau de son beau-père Jéthro, prêtre de Madiane. Il mena le troupeau au-delà du désert et parvint à la montagne de Dieu, à l’Horeb. L’ange du Seigneur lui apparut dans la flamme d’un buisson en feu. Moïse regarda : le buisson brûlait sans se consumer."

 

Les stalles sud du monastère de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Les stalles sud du monastère de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Jouée sud-ouest des stalles sud du monastère de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Jouée sud-ouest des stalles sud du monastère de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Les stalles sud du monastère de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Les stalles sud du monastère de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

3°) Jouées des stalles basses, en milieu de rang, côté ouest

a) Gédéon et la peau de mouton (Juges, 6 :15-40) Gédéon, en armure

b) sculptures en ronde bosse : paire d'animaux fantastiques à pattes, queue et dos feuillagés et tête de chien portant un collier.

Gédéon, cinquième juge d’Israël, souhaite savoir si Dieu veut l’utiliser pour libérer la Terre Promise.  Gédéon, met Dieu à l'épreuve :

" Si tu veux délivrer Israël par ma main, comme tu l'as dit,voici, je vais mettre une toison de laine dans l'aire; si la toison seule se couvre de rosée et que tout le terrain reste sec, je connaîtrai que tu délivreras Israël par ma main, comme tu l'as dit. Et il arriva ainsi. Le jour suivant, il se leva de bon matin, pressa la toison, et en fit sortir la rosée, qui donna de l'eau plein une coupe. Gédéon dit à Dieu: Que ta colère ne s'enflamme point contre moi, et je ne parlerai plus que cette fois: Je voudrais seulement faire encore une épreuve avec la toison: que la toison seule reste sèche, et que tout le terrain se couvre de rosée. Et Dieu fit ainsi cette nuit-là. La toison seule resta sèche, et tout le terrain se couvrit de rosée."

 Au Moyen Âge, on interprète cet espace resté sec et pur comme un symbole de la virginité de Marie. Gédéon sortira vainqueur du combat, grâce à ce signe de Dieu.

Voir le paragraphe 3°) de :

https://www.lavieb-aile.com/2024/04/les-vitraux-de-saint-nicolas-de-port-la-baie-20.html

Le panneau consacré à Gédéon relève d'une lecture typologique des récits de l'Ancien Testament considérés comme annonçant ceux du Nouveau Testament, selon une mise en parallèle des récits illustrés dans la Biblia pauperum ou Bible des pauvres : on comparera ce panneau avec la xylogravure reliant le miracle de Gédéon avec l'Annonciation :

Biblia pauperum 1460-1465 : Bibliothèque nationale de France, département Réserve des livres rares, XYLO-4

On remarque mieux sur le panneau sculpté la peau de mouton, le bouclier (ici, une rondache),  l'ange envoyant à Gédéon le phylactère au dessus du térébinthe. On sait qu'on doit y lire, d'après la gravure,  Dominus tecum virorum fortissime (Juges 6:12), dans un parallèle évident avec l'archange Gabriel disant à la Vierge Ave gratia plena dominus tecum.

Les solerets (chaussure de l'armure) de la gravure du XVe siècle sont pointus, ceux du panneau du XVIe siècle sont ronds, le sculpteur a transposé sa représentation selon la mode militaire de l'époque.

On ne trouve pas, au nord, de panneau de l'Annonciation, peut-être celui-ci a-t-il disparu.

 

 

Les stalles sud du monastère de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

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4°) Jouées des stalles basses, en milieu de rang, côté est : non inventoriées.

Dufay signale "Manué, père de Samson, offrant à Dieu un
holocauste en action de grâces pour la promesse qui lui a été faite par un ange, qu'il aurait un fils
d'une force extraordinaire
; dans le même panneau, paraît un ange qui s'élève au ciel avec la
fumée de l'holocauste. A gauche, Samson ayant une des portes de la ville de Gaza sous son bras, et
l'autre sur ses épaules."

5°) Jouées des stalles  hautes, côté est.

a) Panneau du bas : deux hommes se sont saisis d'une femme qu'ils entrainent. Un enfant, en haut d'un escalier, dit au revoir à la femme. Le tableau est visuellement  à mettre en parallèle avec le panneau de Jésus enseignant aux docteurs des stalles nord. Il est interprété par Dufay comme décrivant l'histoire de la chaste Suzanne accusée par les impudiques vieillards, et conduite en prison par leur ordre.

b) Au dessus, en ronde bosse : Le miracle de la Multiplication des vingt pains d'orge par Élisée (2Rois 4:42). 

Correspondance avec la Multiplication des pains par Jésus, sur les jouées homologues du côté nord.

Le prophète Élisée est debout et fait un geste de bénédiction. Une femme récolte les pains dans une corbeille, devant un enfant. La scène est visible également depuis l'intérieur des stalles.

c) Personnages dansants. Il s'agirait  selon Dufay du "sacre de Salomon par le prêtre Sadoc, accompagné de Nathan, — de Banaïas, capitaine de David, — d'un héraut d'armes et de plusieurs autres personnages. "

6°) Statue d'Aaron. Il tenait peut-être jadis la verge refleurie de son élection.

 
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Jouée sud-est des stalles sud du monastère de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

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6°) Jouées des stalles basses, côté est.

a) panneau : David devant Goliath vaincu

b) Sculpture en ronde-bosse : paire d'oiseaux fabuleux à tête anthropomorphe.

David terrassant Goliath est mis en parallèe dans la Biblia pauperum avec le Christ aux limbes:

La Bible des Pauvres. David renversant Goliath; Le Christ aux limbes; Samson vainqueur du lion vers 1465/1465 MAITRE DES ANCIENS PAYS-BAS XVè s L 52 LR/28 Recto.© Musée du Louvre, dist. GrandPalaisRmn / Philippe Fuzeau
 
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LES MISÉRICORDES

 

 

Les thèmes ont été analysés par Dorothy et Henry Kraus ainsi :

"Le sujet, bien qu'exempte de plan d'ensemble ou de fil conducteur, se subdivise en quatre catégories générales.

La première, désignée sans doute par les moines du prieuré, montrent ceux-ci dans différentes attitudes de prière.

La seconde, attestant une forte influence flamande, est celle de la boisson. Les hommes et même les jeunes garçons sont présentés dans toute les attitude de l'adoration de la gourde, du pichet et même de la timbale.

La nudité d'un grand nombre d'entre eux révèle une troisième tendance de la sculpture   : plus de la moitié des protagonistes, presque exclusivement masculins, sont nus. Seule représentante du sexe féminin, une mère en compagnie de son fils dont elle est en train de frapper le postérieur mis à nu, à moins qu'il ne s'agisse de son faible mari dans une démonstration de misogynie qui ne contredirait pas l'accent très "mâle" de toute la collection.

Les artistes manifestent une autre prédilection plus curieuse encore que leu goût pour la udité. Il s'agit d'un jeu anal auquel se livre un jeune homme avec un animal réel ou fantastique.

Ces scènes furent sans doute considérées  comme purement fantasmatique

 

Liste des motifs des stalles du côté sud.

Les descriptions et interprétations me sont personnelles.

Je rappelle que ce sont en règle les chanoines qui se prononcent sur les "drôleries" et saynètes à sculpter sur les miséricores et appuie-mains : cela a été montré à Tréguier, mais aussi à l'église Notre-Dame-du-Bourg.

Les Kraus jugent que les moines sont décrits ici dans l'attitude de prière ; mais on les voit plutôt en train de dormir sur leurs livres, et Jules Baux  voit ici "les allusions les plus mordantes à l'endroit du clergé séculier".

Les 15 putti donnent aux chanoines l'occasion de contempler le corps potelé de jeunes garçons nus, mais, comme le remarque les Kraus, ces putti ont des comportement très ambigüs dans leur jeux de dévoration et caresses anales avec les dragons et les aigles qui leur tiennent compagnie.

Les scènes de boisson sont au nombre de six.

Seule la stalle d'honneur est ... honorifique avec son blason aux armes du duché de Savoie.

On remarquera les éléments thématiques absents : il n'y a pas de bestiaire isolé, pas de femmes , pas de créatures fantastiques comme les sirène et centaures, pas d'allusion aux proverbes, aux fabliaux et au Roman de Renard. Pas de représentation d'instrulments de musique, sauf en 26. Et pas de thème religieux bien-sûr.

Les graffiti des dorsaux sont très rares (mais ils existent), leur ancienneté est douteuse.

Il faudrait étudier la répartition selon les rangs haut et bas, et les mettre en relation avec l'occupation des sièges selon l'ancienneté et la hiérarchie des chanoines ou des membres de droit .

 

 

n°1 putto mordu par un dragon ailé

n°2 putto se tournant pour prendre un pichet

n° 3 : homme barbu en buste, portant une pelisse et un chapeau

n°4 : Putto dont le bras est dans la gueule d'un dragon à queue serpentiforme.

n°5 : Putto à la corne d'abondance  et dragon tenant une pièce dans sa gueule

n°6. Chanoine lisant, à demi allongé, un volumineux livre.

n°7 : deux putti accroupis  tenant un bâton  et emblème en forme de cœur.

n°8 : Moine recroquevillé sur lui-même en attitude de prière

n°9 : Moine (fou) portant l'index gauche sur sa tempe

n°10 : Putto assis sur un dragon à tête anthropomorphe et lui tenant la queue serpentiforme.

n°11 : évêque assis au sol, lisant, le visage maussade.

n°12 : Putto assis levant un court bâton (ou os) face à un aigle.

n° 13 = stalle d'honneur : ange agenouillé tenant un écu aux armes de la Savoie.

n° 14 : ange tenant un cuir découpé ou un blason (muet) à forme découpée

n°15 : Aigle mordant les reins d'un enfant, habillé, à genoux et penché en avant.

n° 16 : chasseur accroupi, tenant ce qui peut être un filet. Braguette bûchée.

n° 17 : Deux putti se disputant un flacon de boisson.

n° 18 : enfant vêtu d'une tunique serrée par un cordon, tenant un cuir orné d'un masque anthropomorphe.

 n° 19 : putto assis tenant un phylactère

n° 20 : chérubin au dessus d'une branche écotée

n°21 : putto installé accoudé sur le dos d'un dragon ailé, qui lui mord les fesses

n° 22 : Putto (aux cheveux peignés)  accroupi  vers le livre qu'il tient en main droite, et tenant une cruche en main gauche

n° 23 : homme à crâne nu ou putto accroupi, le menton posé sur une cruche par l'intermédiaire d'un linge

n°24 : Homme encapuchonné dormant, accoudé sur un livre.

n° 25 : Bourgeois (bonnet, pelisse) assis élevant une coupe.

n° 26 : Homme jouant du serpent, à côté d'un dragon ailé

n° 27 : ange nu chevauchant un phylactère

n°28 : homme assis, vêtu d'une pèlerine et coiffé d'un bonnet, buvant à un flacon.

n° 29 :  Homme vêtu d'une capuche et d'une tunique à ceinture, buvant un genou à terre à un flacon sous le regard de son chien.

n°30 : Homme assis lisant un livre posé sur un pupitre.

n°31 : Moine soulevant un cube ou livre.

n° 32 : putto (mais tonsuré),  vu de dos, la main sur la hanche.

n° 33 : Putto assis à califourchon sur le dos d'un dragon, lequel lui mord les fesses.

n° 34 : Putto sur le dos d'un animal (dragon non ailé ?)

n° 35 : homme semblant somnoler, accoudé au dessus de livres.

n° 36 : moine sommeillant

n° 37 : homme frappant un tamis ou crible. Ou (Kraus) : "flagellant".

 

LES MISÉRICORDES DES STALLES HAUTES N° 1 à 21.

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Les stalles hautes faisant retour le long du jubé. Stalles n° 1 à 3, statue de Moïse.

 

 

 

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n°1 putto mordu par un dragon ailé

Le putto est installé à cheval sur la queue serpentiforme du dragon et en caresse les deux extrémités, tandis que son pied est saisi jusqu'à la cheville par la gueule du monstre débonnaire.

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n°2 putto se tournant pour prendre un pichet

 

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n° 3 homme barbu en buste, portant une pelisse et un chapeau

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n°4. Enfant dont le bras est dans la gueule d'un dragon à queue serpentiforme.

Les stalles du monastère royal de Brou à Bourg-en-Bresse. I. Le côté sud.

 

n°5 Putto à la corne d'abondance  et dragon tenant une pièce dans sa gueule.

Les stalles du monastère royal de Brou à Bourg-en-Bresse. I. Le côté sud.

n°6. Chanoine lisant, à demi allongé, un volumineux livre.

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n°7 : Deux putti accroupis tenant un bâton  et un emblème en forme de cœur.

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n°8 : Moine recroquevillé sur lui-même en attitude de prière.

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n°9 : Moine (fou ?) portant l'index gauche sur sa tempe.

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n°10 : Putto assis sur un dragon à tête anthropomorphe et lui tenant la queue serpentiforme.

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n°11 : évêque assis au sol, lisant, le visage maussade.

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n°12 : Putto assis levant un court bâton (ou os) face à un aigle.

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n° 13 = stalle d'honneur : ange agenouillé tenant un écu aux armes de la Savoie.

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n° 14 : ange tenant un cuir découpé ou un blason (muet) à forme découpée

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n°15 : Aigle mordant les reins d'un enfant, habillé, à genoux et penché en avant.

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n° 16 : chasseur accroupi, tenant ce qui peut être un filet. Braguette bûchée.

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n° 17 : Deux putti se disputant un flacon de boisson.

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n° 18 : enfant vêtu d'une tunique serrée par un cordon, tenant un cuir orné d'un masque anthropomorphe.

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 n° 19 : putto assis tenant un phylactère

 

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n° 20 : chérubin au dessus d'une branche écotée

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n°21 : putto installé accoudé sur le dos d'un dragon ailé, qui lui mord les fesses.

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LES STALLES BASSES N° 22 à 37.

n° 22 : Putto (aux cheveux peignés)  accroupi  vers le livre qu'il tient en main droite, et tenant une cruche en main gauche

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n° 23 : homme à crâne nu ou putto accroupi, le menton posé sur une cruche par l'intermédiaire d'un linge

 

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n°24 : Homme encapuchonné dormant, accoudé sur un livre.

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n° 25 : Bourgeois (bonnet, pelisse) assis élevant une coupe.

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n° 26 : Homme jouant du serpent, à côté d'un dragon ailé

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n° 27 : ange nu chevauchant un phylactère

 

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n°28 : homme assis, vêtu d'une pèlerine et coiffé d'un bonnet, buvant à un flacon.

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n° 29 :  Homme vêtu d'une capuche et d'une tunique à ceinture, buvant un genou à terre à un flacon sous le regard de son chien.

 

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n°30: Homme assis lisant un livre posé sur un pupitre.

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n°31 : Moine soulevant un cube ou livre.

 

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n° 32 : putto (mais tonsuré),  vu de dos, la main sur la hanche.

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n° 33 : Putto assis à califourchon sur le dos d'un dragon, lequel lui mord les fesses.

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n° 34 : Putto sur le dos d'un animal (dragon non ailé ?).

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n° 35 : homme semblant somnoler, accoudé au dessus de livres.

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n° 36 : moine sommeillant

 

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n° 37 : homme frappant un tamis ou crible. Ou (Kraus) : "flagellant".

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QUELQUES APPUIE-MAINS

Les appuie-mains des stalles sud du monastère de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

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Capucin.

 

Les stalles du monastère royal de Brou à Bourg-en-Bresse. I. Le côté sud.

Homme barbu, pensif, la paume sous la joue gauche.

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Homme barbu tenant un flacon de boisson.

Les stalles du monastère royal de Brou à Bourg-en-Bresse. I. Le côté sud.

Personnage tenant une tête de mort.

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Personnage tenant sur ses genoux un tonnelet à goulot central.

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Homme pensif tenant un livre ouvert.

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SOURCES ET LIENS

—Base Palissy

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM01000080

— DUFAY, 1867, L'église de Brou p.63 et suiv

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6112425j/f77.item.texteImage

"En entrant dans le choeur de l'église par le jubé, on voit d'abord les stalles en bois, au nombre
de 42; elles sont placées des deux côtés du choeur, sur deux rangs séparés par une estrade qui a pour
but d'élever du sol les sièges adossés aux murs.
Chaque panneau ou lambris est séparé de celui qui le joint par quatre colonnettes à bases gothiques, à fûts coudés et couverts de feuillages et d'ornements sculptés s'élevant jusqu'aux corniches supérieures. Les centres des panneaux sont occupés par une suite de niches abritant, chacune, un personnage de 35 à 40 centimètres de hauteur; tous ces personnages sont posés sur des piédestaux à colonnes de diverses formes, mais de même dimension.
Ces statuettes, d'un style élevé, contrastent avec les figures des régions inférieures.

 Il y a au-dessous toute une population de grotesques,qui s'agite et mime des dialogues peu naïfs. Ainsi, un singe, à cheval sur une cloison, fait des grimaces à un moine juché sur la cloison voisine et lisant sonbréviaire.—Un soldat, à barbe inculte, semble s'adresser à une fille accroupie de froid, qui cache ses mains sous ses aisselles; plus loin, une vierge folle, portant une tête de mort sur ses genoux,
tire la langue à un religieux dont le capuchon laisse passer des oreilles d'âne. — Un capucin étreint, avec bonheur, dans ses bras, une outre remplie de vin qui jaillit dans sa bouche. —Un autre fustige vigoureusement, avec de fortes verges, une femme nue qui lui mord le talon. — Enfin, presque tous les bras des stalles sont des personnages grimaçant ou à figures de singe. — Sous les banquettes le grotesque redouble, et les groupes ont des allures licencieuses et bachiques.— C'est le style moyen-âge, c'est l'époque où la satire ne connaissant plus de frein, flagellait le clergé séculier, auquel l'artiste prêtait tous les vices et les ridicules, selon sa joyeuse ou sa mauvaise humeur.

Revenons aux personnages placés près des lambris, et essayons d'en donner la description
d'après l'ordre adopté par le père Rousselet ( Le père Pacifique Rousselet, augustin réformé,
dernier prieur de Brou, a écrit l'Histoire et Description de l'église de Brou, en 1767.).

 

 

En commençant par le côté droit du choeur, on voit 24 prophètes ou patriarches de l'Ancien Testament. Ce sont: Abraham levant une main au ciel.—Isaac méditant.--La force, exprimée symboliquement par un homme ayant une barbe touffue. --Jacob luttant avec un ange. — Isaïe et Jérémie annonçant l'incarnation du Verbe. — Aaron, grand sacrificateur. — Moïse montrant les tables de la loi. — Néhèmie. — Ezéchiel. — David tenant une harpe. — Daniel Vêtu en officier. — Samuel appuyé sur un bâton, tenant une épée comme juge d'Israël. — Osée montrant le ciel. — Joël lisant un livre. — Amos, — Abdias. —Jonas voyageur. — Miche. -— Nahum, — Habacuc fuyant avec effroi. — Aggée se reposant sur un bâton. — Zacharie montrant le ciel; et Malachie qui semble compter sur ses doigts la venue du Messie.
Sur le lambris des stalles du même côté, il existe trois panneaux en relief: Adam endormi, pendant
que Dieu tire une de ses côtes pour former la femme
. — Eve chassée du paradis par un ange
qui tient une épée flamboyante
. — Le meurtre d'Abel par son frère Caïn.
La partie du lambris en retour, n'ayant qu'un seul panneau, représente l'apparition de Dieu à Moïse dans le buisson ardent.
A l'entrée du milieu des stalles, on voit sur la droite, Manué, père de Samson, offrant à Dieu un
holocauste en action de grâces pour la promesse qui lui a été faite par un ange, qu'il aurait un fils
d'une force extraordinaire
; dans le même panneau, paraît un ange qui s'élève au ciel avec la
fumée de l'holocauste. A gauche, Samson ayant une des portes de la ville de Gaza sous son bras, et
l'autre sur ses épaules.

Sur le panneau de la partie du lambris en retour, placé à l'extrémité des stalles et du même côté, c'est la victoire de David sur Goliath, au moment où ce prince lui coupa la tête.
Le lambris à trois panneaux, qui n'est séparé du précédent que par le passage communiquant
aux stalles,présente dans la partie inférieure: l'histoire de la chaste Suzanne accusée par les impudiques vieillards, et conduite en prison par leur ordre. — Au milieu, la multiplication des vingt pains d'orge par le prophète Elisée. — A la partie supérieure, le sacre de Salomon par le prêtre Sadoc, accompagné de Nathan, — de Banaïas, capitaine de David, — d'un héraut d'armes et de plusieurs autres personnages. — On aperçoit encore sur chacun de ces lambris, deux niches qui renferment,du côté de la grande porte du chœur, la statue d'Aaron; et à l'extrémité des stalles, Moïse. Aaron paraît indiquer à Moïse le meurtre d'Abel. Moïse regardant Aaron, lui montre le ciel; inclinant sa baguette vers la terre, il semble dire qu'un Dieu vengeur ne laissera pas ce crime impuni.


Les stalles, à la gauche du choeur, sont garnies de figures représentant le Nouveau Testament.
Elles sont également au nombre de 24.
En commençant en bas du chœur, vers la porte principale d'entrée, on reconnaît :Saint Luc (un bœuf à ses pieds) montrant du doigt son Évangile ouvert. — Saint Pierre. (Cette statuette a été volée).
Saint Étienne en habit de diacre portant le livre des Évangiles. — Saint Mathieu, avec un ange à côté de lui. — Saint Mathias; il semble s'entretenir aveo Zébédèe, qui le suit. Saint Jean l’Évangéliste, ayant un aigle à ses pieds, et parcourant son Évangile appuyé sur son
genou. — Saint Marc, son Évangile dans les mains, un lion à côté de lui. — Saint Paul ; il tient ses Épîtres de la main droite, son épée de la main gauche. — Saint André appuyé sur sa croix.— Saint Jean tenant une coupe d'où sort une couleuvre. — Saint Thomas, les Évangiles à la main, un petit sac à son côté. — Saint Jacques le Majeur tenant un bâton de la main gauche. — Saint Jacques le Mineur, avec son bâton. — Saint Simon portant les Évangiles de la main gauche. (Le bras droit est cassé.) Saint Thadée, un bâton dans la main droite, les Évangiles dans la main gauche. — Saint Barnabé,appuyé sur le pilier auquel il fut attaché pour être lapidé. — Saint Barthélémy portant une scie de la main droite. — Saint Philippe ayant sous le bras droit le livre des Évangiles. — Simon le pharisien, une épée au coté. — Jésus enseignant ; il a un livre ouvert à la main. — Jésus voyageant,
tient un bâton et paraît fatigué. — Saint Jean Chrysostome portant ses écrits de la main gauche.
— Saint Jude, montrant le ciel d'une main et sou- tenant sa robe de l'autre.
Revenant aux lambris des stalles de ce côté, on remarque sur le panneau inférieur, près de la
porte: la naissance de l'enfant Jésus; il est couché sur la paille, assisté de saint Joseph et de la sainte
Vierge, sa mère. Sur le panneau du milieu, c'est la nouvelle de cette naissance, donnée par un ange, aux pasteurs, dont quelques-uns, éveillés en sursaut, semblent se hâter d'aller adorer le Messie.
Sur celui d'en haut, c'est la présentation de l'enfant Jésus au temple ; la compagnie est nombreuse; on y distingue Marie et Siméon. Ce saint patriarche tient entre ses bras le Sauveur du monde.
Le panneau de la partie du lambris en retour représente l'adoration des Rois.
Vers l'entrée du milieu des stalles, on remarque, à gauche, le massacre des innocents, et à droite, le Sauveur, encore enfant, assis au milieu des docteurs dans le temple de Jérusalem.
En suivant les stalles jusqu'à l'extrémité, on voit sur la partie du lambris en retour, le baptême de Notre-Seigneur par saint Jean, sur le fleuve du Jourdain.

Sur le panneau inférieur du lambris,se trouve le jugement prononcé par J.-C. en faveur de la femme adultère; ses accusateurs regardent ce que le divin Sauveur a écrit sur le sable. Sur celui du milieu, est le miracle de la multiplication des cinq pains et des deux poissons qui servirent à J.—C. pour nourrir cinq mille hommes.—Le plus élevé représente l'entrée solennelle de J.-C. dans Jérusalem; on y remarque un grand concours d'habitants portant des palmes et étendant leurs manteaux sur le passage du Sauveur.
Les deux figures qui correspondent à celles d'Aaron et de Moïse, qu'on a vues de l'autre côté
des stalles, sont : saint Grégoire, pape, au bas du choeur; et à l'extrémité des stalles, saint Jérôme
donnant à manger à un lion qui se dresse pour le caresser.
Le couronnement de ces boiseries est soutenu par des voûtes imitées de celles de l'église; ce sont des arcs doubleaux, des piliers à nervures, des écussons, des ornements réduits et sculptés du meilleur effet."

—KRAUS (Dorothy et ‎Henry Kraus) 1986 Le monde caché des miséricordes: Suivi du répertoire de 40stalles d'églises en France, Les éditions de l'amateur. 17 occurrences sur Brou ;  pages 139 et suiv. Illustrations n°177 à 182.

https://books.google.fr/books?id=JkwAEQAAQBAJ&pg=PA40&dq=mis%C3%A9ricordes+stalles+brou&hl=fr&newbks=1&newbks_redir=0&sa=X&ved=2ahUKEwjK-sGxp_GOAxVNTqQEHbEaA1kQ6AF6BAgGEAM#v=onepage&q=mis%C3%A9ricordes%20stalles%20brou&f=false

— LEFFTZ (Michel), 2018, Guyot de Beaugrant et la sculpture maniériste à l’église de Brou: stalles, retable, tombeaux, portail occidental. Dans Princesses et Renaissance(s): La commande artistique de Marguerite d’Autriche et de son entourage (p. 44-54). Edition du Patrimoine.

https://rkddb.rkd.nl/rkddb/digital_book/202103203.pdf

"Michel Lefftz, revenant sur le dossier des stalles déjà analysé sur le plan iconographique par Ingrid van Woudenberg en 2006, élargit son enquête au retable des Sept Joies de la Vierge, à la petite sculpture des tombeaux princiers, à celles du lutrin déposé dans le chœur et du portail occidental de la collégiale. Il propose de reconnaître, dans l’unité du style maniériste affirmé à Brou, le ciseau de Guyot de Beaugrant aidé d’un assistant anonyme, et date ses réalisations pour Brou entre 1530 et 1532, juste après l’exécution de la célèbre cheminée du Franc de Bruges (1529-1530)."

"L’analyse stylistique a montré que les sculptures en bois des stalles de Brou, à l’exception des miséricordes, pouvaient être attribuées à Guyot de Beaugrant et à un assistant non identifié, dénommé ici « Maître B ». Guyot de Beaugrant a également réalisé les statuettes en chêne du lutrin de chœur, les quatre anges en pierre du portail occidental et plusieurs figures et groupes en albâtre qui ont été intégrés dans le retable des Sept Joies de la Vierge. Les œuvres qui peuvent être attribuées à Beaugrant révèlent un artiste virtuose, dont le style passe par différentes phases du maniérisme et qui revient ensuite à une certaine forme de classicisme. Le chantier de Brou (1530-1532) est maintenant parfaitement situé dans la carrière de l’artiste, entre celui du Franc de Bruges (1529-1530) et celui du retable de l’église Saint-Jacques à Bilbao (après 1533).

Composé de quarante-deux stalles hautes et de trente-deux stalles basses, l’ensemble impressionnant et magnifique des stalles de Brou résulte de la collaboration entre une équipe de huchiers et une autre de sculpteurs . Les archives n’ayant livré qu’un seul nom, celui de Pierre Berchod, huchier de Bourg, chargé de « bailler la tache des sièges », qui œuvre entre 1530 et 1532, force est de recourir à l’analyse stylistique pour en attribuer les sculptures. Nous laisserons ici de côté les miséricordes « à la verve gauloise » pour nous attacher au style des statuettes ornant les dorsaux et des reliefs « à l’exubérance flamande », insérés dans les jouées. Nous délaisserons également l’iconographie, celle-ci ayant déjà fait l’objet d’une étude spécifique en 2006. Nos analyses morphologiques montrent que la quarantaine de statuettes, ainsi que la petite vingtaine de reliefs des stalles, peuvent être réparties en deux groupes stylistiques clairement distincts . Cependant, aucune analyse dendrochronologique ne permettant de préciser la provenance des bois dans lesquels ces œuvres ont été sculptées, on ne dispose pas d’arguments probants pour déterminer si le travail a été accompli sur place ou dans les anciens Pays-Bas, où Guyot de Beaugrant était actif. Les deux maîtres se sont aussi réparti la réalisation des reliefs narratifs des jouées des stalles ; les plus habiles dans la conception et dans l’exécution étant ici aussi redevables à Guyot de Beaugrant. Rappelons que les panneaux ont nécessairement dû être réalisés avant leur insertion dans la menuiserie des stalles, lors du montage de l’ensemble, à Brou."

— JARRIN (Charles), Brou, sa construction, ses architectes...

— COMMONS WIKIMEDIA: photographies

https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Choirs_stalls_in_%C3%89glise_de_Brou

— WOUDENBERG (Ingrid van), 2006, « Les stalles du chœur de Brou : expression d’un amour religieux ou profane ? », in Brou, un monument européen à l’aube de la Renaissance, actes du colloque, Bourg-en-Bresse.

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Published by jean-yves cordier - dans Stalles Miséricordes. Sculpture Renaissance XVIe siècle. Brou Héraldique
9 juillet 2025 3 09 /07 /juillet /2025 11:37

 

Au-delà de l'oratoire de Marguerite se trouve la chapelle de son conseiller, Laurent de Gorrevod, dédiée à Notre-Dame de Pitié. Elle abrite les tombeaux de Laurent de Gorrevod et de ses deux épouses, Philiberte de la Palud et Claude de Rivoire, ainsi que de plusieurs membres de leur famille. Les magnifiques gisants en bronze de Gorrevod et de ses épouses furent détruits à la Révolution, et seule subsiste la dalle sur laquelle reposaient les statues, portant la devise du fondateur — POUR JAMES (lire :"jamais") — et les initiales L. F. et L. C. (lettres de son nom et de celui de ses épouses ), reliées par la cordelière de Savoie.

L.F = Laurent et Filiberte, pour Filiberte de la Pallud, décédée en 1509

L.C = Laurent  et Claudine de Rivoire, décédée en 1535

 

Rappel :

La famille de Gorrevod joua un rôle considérable dans le duché de Savoie. Louis de Gorrevod, évêque de Maurienne et abbé d'Ambronay, avant de devenir le premier et éphémère évêque de Bourg puis cardinal, en 1530, avait présidé au mariage savoyard de Marguerite d'Autriche, en 1501 . Et c'est lui qui consacra l'église de Brou en 1532.

 

La Chapelle de Ducs de Pont-de-Vaux , située du côté nord et dans laquelle on pénètre par une arcade supportant la galerie haute qui mène à l'oratoire de la princesse, est due à Laurent de Gorrevod, qui fut le chef du conseil pour la construction de la maison et de l’église de Brou. Acté par la Princesse à la date du 28 avril 1520, Laurent de Gorrevod choisit sa sépulture pour lui et successeurs dans cette chapelle. Les gisants en bronze ont été fondus à la Révolution pour en faire des canons.

Laurent de Gorrevod (né en Bresse vers 1470 ; † 6 août 1529 à Barcelone)  faisait partie de la haute noblesse savoyarde. Il fut écuyer de Philibert Le Beau puis gouverneur de Bresse ; il suivit Marguerite d'Autriche aux Pays-Bas en tant que son chevalier d'honneur avant d'être attaché à Charles Quint.  Il fut baron de Marnay et de Montenai, comte de Pont-de-Vaux et vicomte de Salins.

Il porte d'azur au chevron d'or.

https://ia601300.us.archive.org/1/items/histoireetdescri00rous/histoireetdescri00rous.pdf

 

 

1. Le blason de Laurent de Gorrevod.

L'écu est entouré du collier de la Toison d'Or, est suspendu à un heaume entouré de lambrequins, surmonté d'une licorne comme cimier, reposant sur un tortil.

J'intérprête l'élément animal à crinière de cheval et dont la tête est brisée comme une licorne en me basant sur le R.P. Rousselet : "Contre le pilier où le Mausolée est adossé on a suspendu  l'écu des armes de la Maison de Gorrevod , d'azur au chevron d'or , ayant pour supports deux Lions d'or & une licorne d'argent pour cimier».

 

L'emblématique (amoureuse) de Marguerite d'Autriche à Brou.

 

2. Les lettres L et F réunies par la cordelière de Savoie.

Les lettres L pour Laurent et F pour Filiberte sont perlées, tressées, et leurs empattements fleurissent en prolongements exubérants, qui viennent jouer avec les entrelacements de la cordelière à glands de passementerie.

On notera, sur la droite du phylactère portant le mot POUR JAMES, les fleurs de marguerite, ultime hommage à Marguerite. 

J'ai, débarquant ici en touriste, cru d'abord très naïvement que le monument honorait un défunt prénommé JAMES.

James (ou jamès) est une forme rare de jamais, retrouvée toujours en lien avec Marguerite d'Autriche. Elle est d'abord  attestée dans un courrier de Maximilien à Marguerite : 

"Très chière et très amée fylle, jé entendu l'avis que vous m'avez donné par Guyllain Pingun, nostre garderobes vyess, dont avons encore mius pensé desus.

Et ne trouvons point pour nulle résun bon que nous nous devons franchement marier, maès avons plus avant mys nostre délibération et volonté de jamès plus hanter faem nue."

Ou dans un courrier de Marguerite à son valet :

"Premier, que je desire sur toute chose mestre ma religion en tel estat que pour jamés  ils n'aient grant povreté; mes qui puissent vivre sans mandier..."

Et enfin dans un charmant rondeau que Marguerite d'Autriche a écrit de sa main :

"C'est pour jamès qu'un regret me demeure;

Que sans sesser nuit et jour à tout eure

Tant me tourmant que bien voudroi mourir;

Car ma vie n'est fors seulement languir,

Et s'y faudra à la fin que j'en meure.

De l'infortune estais bien seure

Quan le regret maudit où je demeure

Me coury sus pour me faire mourir,

Car ma vie n'est fors

Seulement languir:

Sy faudra que j'en meure "(Bibliothèque royale de Bruxelles, cité par E. E.Tremayne

 

 sur le vitrail en place, des armoiries des Gorrevod, accompagnées de la devise «pour james » et celles de sa seconde épouse, ..

https://dn790002.ca.archive.org/0/items/firstgovernessof00tremuoft/firstgovernessof00tremuoft.pdf

 

 

https://www.anglo-norman.net/entry/jam%C3%A9s

L'emblématique (amoureuse) de Marguerite d'Autriche à Brou.

3. Le blason en losange de l'épouse, entouré de la ceinture Espérance.

L'emblématique (amoureuse) de Marguerite d'Autriche à Brou.

4. Deuxième réunion des lettres L et F.

L'emblématique (amoureuse) de Marguerite d'Autriche à Brou.

5. Les lettres L et C réunies par la cordelière de Savoie.

L'emblématique (amoureuse) de Marguerite d'Autriche à Brou.

6. Le blason en losange de l'épouse, entouré de la ceinture Espérance.

L'emblématique (amoureuse) de Marguerite d'Autriche à Brou.

7. Deuxième réunion des lettres L et C.

On en admirera la préciosité de graphie des lettres. Non seulement leurs fûts sont perlés et les empattements sont bifides, mais certains fûts sont aménagés d'une fente où se faufilent les traverses et les diagonales, aux extrémités parfois tressées en brandebourg.

 

 

L'emblématique (amoureuse) de Marguerite d'Autriche à Brou.
L'emblématique (amoureuse) de Marguerite d'Autriche à Brou.

8. Sur le monument : le briquet et la croix écotée.

L'emblématique (amoureuse) de Marguerite d'Autriche à Brou.
 

Le vitrail de l'Incrédulité de saint Thomas, baie 13 (1527-1531).

Numérotation des vitraux selon le Corpus Vitrearum

Ce vitrail de la chapelle de Gorrevod porte les armes de Laurent de Gorrevod et de sa seconde épouse Claudine de Rivoire.

 

 

Baie 13, chapelle de Gorrevod, monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Baie 13, chapelle de Gorrevod, monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Baie 13, chapelle de Gorrevod, monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Baie 13, chapelle de Gorrevod, monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Le tympan : 15 anges en prière.

Chapelle de Gorrevod, monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Chapelle de Gorrevod, monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Registre supérieur : suspendues aux arches de l'architecture gothique flamboyant, les armes de Philibert le Beau et de Marguerite d'Autriche.

Voir : https://www.lavieb-aile.com/2025/05/l-emblematique-amoureuse-de-marguerite-d-autriche-a-brou.html

 

On remarque les élements de décor Renaissance, comme les dauphins (au sommet ou en frise) et les médaillons de personnage de profil.

 

Chapelle de Gorrevod, monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Chapelle de Gorrevod, monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Chapelle de Gorrevod, monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Chapelle de Gorrevod, monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Deux femmes à la poitrine nue et au bas du corps qui se transforme dans le rinceau feuillagé affrontent les têtes de "dauphins".

Chapelle de Gorrevod, monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Chapelle de Gorrevod, monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Le registre principal : l'Incrédulité de saint Thomas vénérée par Laurent de Gorrevod et Claudine de Rivoire, en donateurs.

Chapelle de Gorrevod, monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Chapelle de Gorrevod, monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

L'Incrédulité de saint Thomas: l'apôtre Thomas met ses doigts sur la plaie du flanc droit du Christ ressuscité, sur l'injonction de ce dernier.

 

Chapelle de Gorrevod, monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Chapelle de Gorrevod, monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Chapelle de Gorrevod, monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Chapelle de Gorrevod, monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Chapelle de Gorrevod, monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Chapelle de Gorrevod, monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Laurent de Gorrevod agenouillé en donateur sur son prie-dieu, en armure recouvert d'un tabard à ses armes, est présenté par saint Laurent, tenant le grill de son martyre.

Chapelle de Gorrevod, monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Chapelle de Gorrevod, monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Le blason de Laurent de Gorrevod.

Ses armes  d'azur au chevron d'or sont entourées du collier de l'Ordre de la Toison d'or (dont les briquets sont bien visibles) et timbrées de la couronne de baron.

Chapelle de Gorrevod, monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Chapelle de Gorrevod, monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Claudine de Rivoire présentée par saint Claude.

Chapelle de Gorrevod, monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Chapelle de Gorrevod, monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Le blason losangique (féminin) mi-parti de Claudine de Rivoire

Née en 1465 et décédée le 28 décembre 1535 à Besançon, c' est la fille de  Louis, seigneur de Gerbaiset de Marguerite d'Albon. Elle a épousé Laurent de Gorrevod en 1509. Elle est veuve depuis décembre 1529. Le couple eut une fille, Louise.

Dans une guirlande d'honneur, les armes de Gorrevod, en 1, sont associées à celle de la famille de Rivoire, en 2 , Fascé d'argent et de gueules à la bande d'azur brochant sur le tout chargé de trois fleurs de lys d'or posées en bande.

https://man8rove.com/fr/blason/dkdvpc6-rivoire

 

 

Chapelle de Gorrevod, monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Chapelle de Gorrevod, monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

SOURCES ET LIENS

— BEAUME (Florence), 2015, LA FAMILLE GORREVOD ET SES COMMANDES ARTISTIQUES La famille Gorrevod et ses commandes artistiques, in Colloque organisé par Laurence Ciavaldini Rivière, professeur d' université Grenoble-Alpes et Magali Briat-Philippe, conservateur, responsable du service des patrimoines, monastère royal de Brou, Bourg-en-Bresse

https://www.academia.edu/37759011/Princesses_et_Renaissance

— collectif, 2015, Princesses et Renaissance(s), La commande artistique de  Marguerite d'Autriche et de son entourage, Colloque organisé par Laurence Ciavaldini Rivière, professeur d' université Grenoble-Alpes et Magali Briat-Philippe, conservateur, responsable du service des patrimoines, monastère royal de Brou, Bourg-en-Bresse

https://www.academia.edu/37759011/Princesses_et_Renaissance

Autres sites de photos

http://ndoduc.free.fr/vitraux/htm9601/eg_monastere@Brou_StThomas.php

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Published by jean-yves cordier - dans Emblématique Héraldique XVIe siècle. Sculpture
7 juillet 2025 1 07 /07 /juillet /2025 20:25

L'emblématique (amoureuse) de Marguerite d'Autriche au monastère royal de Brou : armes parlantes,  lettres entrelacées, cordelières, briquets de Bourgogne, Croix de Bourgogne, devise FERT, ceintures d'Espérance, blasons... etc.

Voir : 

"Silentium" : la lanterne du dortoir des moines de Brou. 

L'emblématique de la chapelle de Laurent de Gorrevod (v. 1540) au monastère royal de Brou. Les monuments funéraires. Le vitrail de l'Incrédulité de saint Thomas.

 

 

 

PRÉSENTATION

C'est après avoir achevé cet article que j'ai réalisé qu'écrire l'emblématique du monastère royal de Brou, consistait en fait à décrire tout, absolument tout de l'église Saint-Nicolas-de-Tolentin...

 A l’origine, une merveilleuse histoire d’amour

"Fille de l’empereur Maximilien de Habsbourg et petite-fille du dernier grand-duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, Marguerite d’Autriche (1480-1530) est veuve à 24 ans de Philibert le Beau, duc de Savoie, qui meurt en 1504 après une partie de chasse. Dès 1506, elle décide de bâtir aux portes de la ville de Bourg en lieu et place d’un modeste prieuré bénédictin, le monastère royal de Brou pour perpétuer sa gloire et le souvenir de l’amour qu’elle portait à son époux, mais aussi son ambition politique d'héritière du duché de Bourgogne et de régente des Pays-Bas. Suite à la décision de la princesse d’être inhumée aux côtés de son époux, il s’agit désormais de construire un écrin digne de son rang qui abritera trois somptueux tombeaux : ceux de Philibert le Beau, de sa mère et le sien propre. En souvenir du jour de la mort de Philibert, Marguerite exige que l’église soit placée sous le vocable de saint Nicolas de Tolentin, moine augustin italien très populaire en Savoie.

Nommée en 1506 régente des Pays-Bas pour le compte de son père puis de son neveu l’empereur Charles Quint, Marguerite suit depuis la Belgique ce chantier exceptionnel, rapidement mené (1505-1532). Elle y envoie les meilleurs maîtres d’œuvre et artistes de toute l’Europe, dont l’architecte de renom Loys Van Boghem qui succède à Jean Perréal. En juillet 1513, la première pierre de la nouvelle église est posée. Il ne faudra que 26 ans pour construire ce magnifique chef d'œuvre, ce qui est exceptionnel à cette époque. Marguerite s’éteint le 1er décembre 1530, sans avoir vu son œuvre achevée. Son corps est inhumé à Brou en juin 1532."

 

L'EXTÉRIEUR : LES PORTAILS OUEST ET NORD, LES FAÇADES.

LA FAÇADE OCCIDENTALE

" Un ample arc en anse de panier est surmonté d’une accolade ouvragée sur laquelle figure une statue de saint André (saint patron de la Bourgogne). Cette façade occidentale a la forme d’un vaste triangle divisé en trois bandes verticales : le corps central correspond à la nef et les deux pignons latéraux couvrent les bas-côtés. Le corps central est divisé lui-même en trois étages par des balcons ajourés.

Le portail dont les sculptures très riches encadrent un tympan, montre Philibert et Marguerite présentés au Christ par leurs saints patrons. Sur le trumeau, on trouve saint Nicolas de Tolentin avec son étoile. L’église de Brou est placée sous son patronage. De part et d’autre, figurent les apôtres saints Pierre et Paul, patrons du prieuré bénédictin antérieur. Aux niveaux supérieurs se détachent trois grandes fenêtres gothiques puis encore au dessus un pignon triangulaire terminé par un fleuron et deux pinacles."

Mais on peut décrire encore 7 frises emblématiques (photo) à côté des blasons losangiques, donc féminins, de Marguerite, où se succèdent les marguerites,  le P et le M liés par les lacs d’amour, et les emblèmes bourguignons : la croix de saint André (en X) unie au briquet. 

Monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

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I. LES LETTRES P et M ET LES ENTRELACS.

Elles sont partout sur les moulures des deux portails, leur recherche dans le décor devient une chasse jubilatoire mais inlassable.

Ce sont les initiales de Philibert le Beau et de son épouse Marguerite d'Autriche. En signe d'amour, d'union indéfectible malgré la mort de Philibert en 1504, à 24 ans, trois ans après son mariage en 1501.

[En 1483, à la mort de leur mère, Marguerite de Bourbon,  Philibert et Louise de Savoie avaient été envoyés à la cour. Une partie de leur enfance s’était donc déroulée à Amboise, en compagnie de Marguerite d’Autriche qui, alors promise au dauphin Charles, futur Charles VIII, vivait également auprès d’Anne de Beaujeu, et ce depuis cette même année 1483... ]

La légende dit que le beau Philibert est mort d'avoir bu de l'eau trop glacée alors qu'il avait excessivement chaud lors d'une partie de chasse. On peut penser à un accès de fièvre, peut-être d'une pneumonie, car son épouse lui avait , dit-on, déconseillé d'aller chasser, alors qu'il était déjà bien grippé. Mais la chasse est, chez les seigneurs, une addiction parfois maudite, comme en témoignent les légendes de saint Hubert ou de saint Eustache.

Philibert était si mordu de chasse que, duc de Savoie à 17 ans, il avait laissé le gouvernement de ses États à son demi-frère René de Savoie, pour s'y adonner.  

Marguerite d'Autriche, imitant en cela Louise de Savoie, veuve dès 1496  ne se remariera jamais et ne cessera, dès lors, de porter le deuil de son époux ou d'honorer sa mémoire. Mais si Louise de Savoie portait le deuil en noir, Marguerite porta le deuil blanc, qui se différencie par la présence d’un voile blanc plissé, recouvrant le corps du menton jusqu’à la poitrine ou la taille, d’inspiration flamande ou germanique. Et elle porte l'attifet presque toujours doublé d’un serre-tête blanc, qui cache le front comme le bandeau des religieuses. Ses manches sont doublées d'hermines. Un fin anneau noir est passé à son index gauche.

Bernard van Orley (atelier de) Portarit de Marguerite d'Autriche vers 1518 Musée royal des beaux-arts de BelgiqueInv. 4059

 

Les lettres en écriture gothique ont le fût perlé et leur empattement est bifide. Cet empattement vient parfois se prolonger par des éléments de feuillage, comme s'ils portaient en eux une sève fertile.

Certaines sont réunies par un cordage qui se termine par des glands de passementeries. Et sont placées entre des branches écotées, qui, nous le verront, sont fortement emblématiques. Et pas seulement des bois et de leur gibier.

 

Monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

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La plupart de ces lettres accouplées sont réunies plus soigneusement par une cordelière qui forme un ou plusieurs huit. Ce sont alors des entrelacs, des lacs d'amour.

Puisque Philibert était duc de Savoie, faut-il y voir des "nœuds de Savoie", attesté depuis 1382 dans la Maison de Savoie depuis Amédée VI, dit "Le comte vert"? La sœur de Philibert, Louis de Savoie, mère de François Ier, en introduisit l'usage à la cour de France, sous le nom de "cordelière", corde à plusieurs nœuds, cordelières combinant nœuds de Savoie et cordon franciscain, avec boucle, gland et grains serrés.

On trouve ces nœuds de Savoie à Brou sur le jubé  ou la cuve baptismale.

 

Le noœud de Savoie.

"Dérivé des lacs d’amour médiévaux, ce nœud – un nœud lâche, à double boucle, en forme de huit – constitue l’une des devises le plus traditionnellement associées à cette maison. À l’origine, il s’agit du badge personnel du comte Amédée VI de Savoie (1343-1383), dit "le comte vert" : à l’occasion d’une joute organisée au moment de Noël 1354, Amédée VI arborait une selle peinte avec des lacs d’amour; en 1356, c’est tout son équipement de joute qui est décoré de tels nœuds. Puis au moment de la croisade, décidée en 1364 à Avignon, par le pape Urbain V, le badge personnel d’Amédée VI devient un badge dynastique et héréditaire représentant la maison de Savoie : le jour du départ pour la croisade, le comte portait, comme ses compagnons d’armes, des vêtements de velours vert, ornés de broderies représentant ce type de nœuds. Dès lors, comtes et ducs de Savoie arborèrent le nœud lâche en forme de huit sur les objets de leur vie quotidienne ou sur les monuments et objets d’art qui leur étaient associés.

Parallèlement, le nœud de Savoie figure – associé au mot FERT – sur le collier de l’ordre chevaleresque du Collier, un ordre fondé par le même Amédée VI, en 1364, à l’occasion de la prestation de serment de croisade générale contre les Turcs (plus tard, en 1434, l’ordre sera rebaptisé ordre de Saint-Maurice par Amédée VIII, puis réformé en ordre de l’Annonciade au xvie siècle). Notons que, sur le collier de l’ordre – qui est sculpté notamment sur le gisant de Philibert le Beau à Brou –, les nœuds de Savoie alternent avec le mot FERT mais ils ne forment pas une cordelière à proprement parler; quant au pendentif du collier, il est formé de trois lacs d’amour, allusion à la Trinité, trois lacs d’amour dont la présence est déjà attestée dans les formes primitives du collier.

Dans la plupart des occurrences, le nœud de Savoie apparaît de façon isolée (un seul nœud noué sur un petit morceau de cordelette). Au début du xvie siècle, quand se multiplient les images du nœud de Savoie, sous l’influence de Philibert II de Savoie et de Marguerite d’Autriche, le nœud apparaît toujours seul. La médaille qui est modelée et coulée à l’effigie de Philibert et Marguerite en 1502, à l’occasion de l’entrée de la princesse dans la ville de Bourg-en-Bresse, montre ainsi des nœuds de Savoie uniques, et non regroupés sur une corde à la manière d’une cordelière. Il en va de même sur le Grand Sceau équestre de Philibert II (sceau appendu à un document daté de 1497) ou, bien sûr, dans le monastère royal de Brou, où des nœuds de Savoie ornent notamment le jubé  ou la cuve baptismale – nœuds qui se distinguent aisément des lacs d’amour reliant les initiales P et M. Si, sur la médaille de 1502, le jubé ou la cuve baptismale, le nœud se termine par un gland, évoquant par là le cordon franciscain, le nœud est toujours unique, et non répété en plusieurs exemplaires sur un même cordon.

Plus tard, les ducs de Savoie recourent encore à cet emblème : Charles III, duc de Savoie, le successeur de Philibert II, utilise le nœud de Savoie tel qu’il a été dessiné sous le règne du comte Amédée VI, comme en témoigne son sceau (appendu à un document daté de 1531)17. Ainsi, le nœud de Savoie n’est pratiquement jamais répété de façon à former une cordelière. Or, c’est bien l’usage qu’en fait Louise de Savoie, comme le montre par exemple son sceau (1515) 18. La plupart des cordelières qui lui sont associées se présentent même comme des cordelières combinant nœuds de Savoie et cordon franciscain, avec boucle, gland et grains serrés." (Laure Fragnart 2025)

 

Dans la dentelle de pierre des façades de Brou, les cordages sont parfois brisés, mais leur forme en huit est toujours évident ; et le gland du cordon est parfois présent.

 

 

Monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

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Ici, le nœud est plus complexe.

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Fermaillet d'une verrière de la nef.

 

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II. LE MOTTO FERT.

On le trouve sous la statue de saint Philibert du trumeau du portail ouest. 

Au tympan de ce portail, le couple ducal est agenouillé devant le Christ aux liens. Philibert le Beau est présenté par son patron, saint Philibert figuré avec une tonsure sous la capuche de son habit monastique. Le duc, mains jointes, porte la couronne ducal, le manteau et le camail frappé d'hermines.

Entre les lettres accouplées, son blason (aujourd'hui muet) est entouré des lettres FERT entre lesquelles passe un ruban plat  à glands.

En dessous figure un nœud de Savoie, sans ambigïté puisqu'il rejoint une croix pommelée, la croix de Savoie telle qu'elle figure sur les jetons du duché en 1579.

"Le nœud de Savoie figure – associé au mot FERT – figurait sur le collier de l’ordre chevaleresque du Collier, un ordre fondé par Amédée VI, en 1364, à l’occasion de la prestation de serment de croisade générale contre les Turcs. Sur le collier de l’ordre  qui est sculpté  sur le gisant de Philibert le Beau à Brou  –, les nœuds de Savoie alternent avec le mot FERT mais ils ne forment pas une cordelière à proprement parler; quant au pendentif du collier, il est formé de trois lacs d’amour, allusion à la Trinité, trois lacs d’amour dont la présence est déjà attestée dans les formes primitives du collier. Quant à la signification du mot FERT, dont l’apparition est liée à l’institution de l’ordre du Collier, elle demeure problématique. Pour Michel Pastoureau, ce mot pourrait évoquer le présent de l’indicatif du verbe latin ferre, à la troisième personne. Ainsi devrait-il se comprendre par rapport à l’ordre du Collier, chacun des quinze chevaliers portant (FERT) le collier de l’ordre." (Laure Fragnart)

Sur la médaille en or créée par Jean Marende pour l'entrée de Marguerite d'Autriche en 1502 dans la ville de Bourg-en-Bresse ou sur sa copie en bronze argenté du XIXe conservée au MBA de Lyon, les profils du couple en buste derrière un plessis (nouage symbolique ?) se détache sur un fond de lacs d'amour et de fleurs de lys, mais aussi des marguerites. L'envers montre les marguerites autour du blason mi-parti, et le nœud de Savoie au dessus. Le mot FERT est inscrit horizontalement de part et d'autre.

 

 

https://collections.mba-lyon.fr/en/notice/medfr2-philibert-le-beau-et-marguerite-d-autriche-17deea88-57fa-43fa-9741-1c74a62d8483

 

Sur un autre exemplaire  du même musée , la devise FERT est absente, et ce sont les nœuds de Savoie et des hermines qui sont devant les profils du couple.

https://collections.mba-lyon.fr/en/notice/e-347-1-philibert-le-beau-et-marguerite-d-autriche-2b4bc36b-dd4a-42d6-b602-0084572b4e27

Ces devises, nœud et mot FERT , figurent également sur son tombeau, placé au centre du chœur (sur le collier, les armes et les ornements du gisant supérieur, ainsi que sur les socles des statuettes des sibylles) et, pour les nœuds, au revers du jubé regardant vers ce même tombeau.

 

Monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

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III. LA PALME ET LES MARGUERITES.

 

Selon Françoise Blattes-Vial, "la palme peut avoir de multiples sens : par exemple, le martyre de la sainte patronne de la fondatrice ou l’amour conjugal . [...] La palme fichée dans le plant de marguerites est riche d’ambiguïtés qui pourraient s’additionner plus que s’exclure : sainte patronne, mariage et signe de victoire associé ou associés à la paix de l’olivier,[ comme sur les panneaux héraldiques de la chapelle Sainte-Apolline]."

Je pensai à un lien plus étroit entre la palme (ou bien est-ce une plume?) et le prénom Philibert, ou le saint patron, mais je n'ai pu valider cette hypothèse. Voyons donc ici la palme du martyre de sainte Marguerite.

 

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IV. LA CROIX DE SAVOIE ET LE BRIQUET (ou FUSIL) DE BOURGOGNE

 Le briquet de Bourgogne et la croix de Bourgogne, croix en X de saint André en bois écoté, sont deux éléments qui font référence à la filiation bourguignonne de Marguerite d’Autriche, arrière-petite-fille de Philippe le Bon, duc de Bourgogne.

Le briquet

Cet emblème choisi par Philippe le Bon (début 15e siècle) a été longtemps la marque des Ducs de Bourgogne dans toutes leurs possessions. Fabriqué en fer forgé, le briquet médiéval servait à allumer le feu en le percutant contre une pierre de silex dans le but de produire des étincelles. On le tenait par une poignée en forme de B majuscule, qui évoque l’initiale du mot Bourgogne. Les anneaux du collier de l’ordre de la Toison d’or, ordre de chevalerie fondé en 1430 par Philippe le Bon, se composent également de deux B accolés dos à dos.

La croix de Bourgogne

On appelle croix de Bourgogne une croix de saint André rouge dont les branches sont écotées sur fond blanc. Cet emblème se blasonne ainsi : « d'argent au sautoir écoté de gueules ».

C’est sous la protection de saint André, réputé pour avoir évangélisé les Burgondes, ancêtres des bourguignons, que Philippe Le Bon a placé la Bourgogne. L’attribut principal de saint André est une croix en X sur laquelle il fut martyrisé.

Des nœuds entrelaçant la croix de Bourgogne formées de bâtons noueux, comme pour signifier l'union des Maisons de Bourgogne et de Savoie, figurent aussi sur les verrières aux armes de Marguerite placées dans la chapelle Sainte-Apolline.

 

Les Pays-Bas et la Franche-Comté constituent l’héritage bourguignon des Habsbourg depuis le traité de Senlis (1493), et ne seront séparés politiquement qu’au traité de Nimègue (1678), date à laquelle le comté de Bourgogne est définitivement intégré au royaume de France.

 

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Sur un fermaillet des vitraux de la nef

 

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V. LES BLASONS DE MARGUERITE

On les trouve sur les portails mais aussi tout atour des façades nord et ouest. Ils ont perdu leurs armoiries, qui y étaient peintes, mais leur forme losangique, celle des femmes, permet de les imaginer. Ils sont présentés par des anges, des putti, des personnages fantastiques.

 

 

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LES ARMOIRIES EXPLICITES PAR LES PANNEAUX DU MUSÈE.

Les armoiries de Marguerite se blasonnent ainsi :

parti, à dextre, de gueules à la croix d’argent (Savoie) ;

   à senestre, écartelé, au 1, de gueules à la fasce d’argent (Autriche) ; au 2, d’azur, semé de feurs de lys d’or, à la bordure componée d’argent et de gueules (Touraine ou Bourgogne moderne) ; au 3, bandé d’or et d’azur, à la bordure de gueules (Bourgogne ancien) ; au 4, de sable au lion d’or, armé et lampassé de gueules (Brabant) ; sur le tout de l’écartelé, d’or au lion de sable, armé et lampassé de gueules (Flandre) 

 

 

 

 

Du côté dextre ( à notre gauche), les armes de son mari :

Du côté sénestre, les armes en écartelé de son héritage familial :

 

 

 

Son père Maximilien 1er de Habsbourg :

 

Le reste de l'écartelé lui vient de sa mère Marie de Bourgogne

...Fille de Charles le Téméraire et d'Isabelle de Bourbon

 

DEUXIÈME PARTIE : À L'INTÉRIEUR DU MONASTÈRE.

DANS LA NEF : LES FONTS BAPTISMAUX.

Ces fonts en marbre noir du XVIe siècle (1546 ou 1548) associent par scellement une vasque hexagonale et un pietement.

Le piètement est orné de feuillages et repose sur quatre masques en forme de tête de dauphins. La cuve est également ornée de larges feuilles aux indentations évoquant des feuilles de figuier, deux masques animaux et  deux têtes opposées : celle d'un angelot, et une tête de mort.

Le rebord hexagonal porte une inscription en hautes lettres romaines.

1. Venant de Philibert le Beau, la devise FERT et la cordelière de Savoie, à glands.

 

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2. Venant de Marguerite d'Autriche, la devise FORTVNE * INFORTVNE * FORT * VNE

Monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

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Il convient bien de lire  FORTVNE INFORTVNE FORT VNE, "la fortune [en] infortune beaucoup une". Les mots sont séparas par des fleurons (que j'ai remplacés par une étoile). Mais ces fleurons sont discrets pour ne pas troubler l'apparente et ludique symétrie de la devise nous faisant lire d'abord Fortune infortune fortune.

Nous avons conservé l'adjectif infortuné, mais non le verbe "infortuner" attesté en moyen français (Godefroy) par exemple chez Clément Marot en 1517 : Rien cognoissant que despite Fortune/ Et non pas toy, à présent m'infortune".

Oui, Fortune, la déesse Fortuna qui tourne la roue du destin et des vers et revers de l'existence, a réservé à la jeune Marguerite beaucoup d'infortunes, puisqu'elle perdit sa mère, Marie de Bourgogne d'une chute de cheval, alors qu'elle était enfant. Elle a d'abord été fiancée en 1483 au dauphin Charles, fils de Louis XI. Elle avait alors ... 3 ans.  Elle est répudiée en 1491 lorsque Charles lui préfère, pour des raisons d'alliance politique, Anne de Bretagne. 

 

 "En 1493, Marguerite est donc de retour en Flandre, dans son pays qu’elle ne connaît pas. À peine a-t-elle le temps de s’accoutumer à la langue et aux mœurs de son peuple que son père organise pour elle un nouveau mariage lui donnant l’espoir de monter sur le trône espagnol. Elle sera la femme de Don Juan, prince des Asturies, fils des Rois catholiques, Isabelle et Ferdinand.

Cependant, le voyage vers la péninsule Ibérique ne va pas être de tout repos. Ne pouvant traverser le royaume de France, avec lequel les relations sont plus que fraîches, Marguerite embarque à Flessingue, à l’embouchure de l’Escaut, et traverse le golfe de Gascogne. Par une nuit de mars, son navire essuie une telle tempête que, le soleil étant revenu, elle propose un divertissement aux dames de sa suite : chacune doit rédiger l’épitaphe qui lui aurait convenu en cas de naufrage ! La sienne est parlante : « Ci-gît Margot, la gente demoiselle / Qu’eut deux maris et si mourut pucelle. »

L’arrivée en Espagne, à La Corogne, est triomphale et le mariage, d’une pompe extraordinaire. Mais Don Juan est déjà gravement atteint aux poumons et les jeux de l’amour vont précipiter sa fin. Six mois après cette deuxième union, Marguerite est veuve à l’âge de 17 ans.

Pourtant, un espoir subsiste car elle est enceinte.

Pour son malheur, la petite fille à laquelle elle va donner naissance ne survivra que quelques jours. Elle a tout perdu : son mari, son enfant et sa place à la cour d’Espagne.

Drapée de noir et de tristesse, Marguerite regagne les paysages brumeux de la Flandre tandis que son père et son frère la remettent déjà sur le marché des princesses à marier. Il s’agit pour eux de trouver un prétendant qui servira leurs ambitions diplomatiques. L’oiseau rare s’appelle Philibert II de Savoie. Ce choix recueille l’assentiment des souverains espagnols, du roi de France, de l’empereur d’Autriche et des cantons suisses : une prouesse !

Mais Marguerite acceptera-t-elle de sortir de sa retraite pour nouer un nouvel hymen ? Dans son château du Quesnoy, elle écrit des vers mélancoliques : « Le temps m’est long et sait bien le pourquoi, / Car un jour m’est plus long qu’une semaine / Dont je prie Dieu que mon coeur tôt ramène / Où est mon coeur qui n’est plus avec moi. »

C’est son frère, Philippe le Beau, qui propose à Marguerite ce nouveau parti. Au préalable, il a pris soin d’envoyer à Philibert un médaillon représentant sa soeur sous son meilleur jour. Le duc est enthousiaste : l’alliance est prestigieuse et la jeune fille, ravissante. Après avoir hésité, la princesse accepte d’épouser celui qui fut son compagnon de jeu pendant son enfance à la cour de France. Pourquoi risquer de devoir accepter un époux dont elle ignorerait tout alors qu’elle n’a gardé de celui-ci que de bons souvenirs ? Et puis, sa réputation précède le duc, qui a le même âge que Marguerite : beau, excellent cavalier, fort et amoureux de la vie, il a tout pour séduire une femme. La voici donc de nouveau partie, vers les Alpes cette fois. Un premier mariage par procuration est organisé à Dole avec René, le demi-frère bâtard de Philibert, selon le rite germanique : tandis que Marguerite est allongée sur un lit public, « le Grand Bâtard de Savoie » se couche à côté d’elle, une jambe dévêtue. Un homme étant entré dans le lit de la princesse, elle est considérée comme mariée. La rencontre avec Philibert et le serment religieux ont lieu cinq jours plus tard, dans le petit monastère bénédictin de Romainmôtier. Contre toute attente, le troisième mariage de Marguerite sera des plus heureux. Trop, peut-être, pour celle qui va à nouveau perdre son époux en septembre 1504, après trois ans d’union : Philibert, qui vient d’achever une partie de chasse sous un soleil de plomb, s’abreuve à une fontaine glacée et meurt de pleurésie. Cette fois, Marguerite sera inconsolable et refusera de quitter le noir. " (Historia)Après la mort de son frère Philippe le Beau le 25 septembre 1506, Marguerite devint gouverneur des Pays-Bas bourguignons de 1507 à 1515 et de 1517 à 1530 et prit en charge l'éducation des enfants de Philippe à la cour de Malines.

Jean Lemaire de Belges, futur historiographe de la cour de Marguerite, composa la Couronne Margaritique autrement le triomphe d'honneur à l'occasion de la mort de Philibert de Savoie . 

 Avec la figure allégorique d' Infortune , Lemaire introduit le côté négatif personnifié du destin, Fortuna adversa , dans sa description.  L'Infortune voit dans le meurtre de Philibert sa dernière chance de briser la vertu de Marguerite, qu'il déteste.  Le complot du couple et le meurtre de Philibert sont illustrés dans les miniatures.

Philibert victime d'une chute de cheval et soutenu par des chasseurs, sous le regard d'Infortune et de son la Mort, à droite.

Jean Lemaire de Belges, La Couronne de Marguerite, mais le Triomphe de l'Honneur, 1504. – Bibliothèque nationale d'Autriche, Cod. 3441, fol. 4v (détail)

À gauche, Infortune vise offre à boire une eau glacée et fatale à Philibert, tandis que son acolyte, la Mort e vise de sa flèche . À droite, Philibert meurt, assisté de ses amis et de son médecin, en manteau rouge et bonnet carré qui porte l'urinal ou matula insigne de son titre.

 

Jean Lemaire de Belges, La Couronne de Marguerite, mais le Triomphe de l'Honneur, 1504. – Bibliothèque nationale d'Autriche, Cod. 3441, fol. 14v, détail

Marguerite, entourée de ses suivantes, pleure la mort de son mari, causée par Infortune.

 

Jean Lemaire de Belges, La Couronne de Marguerite, mais le Triomphe de l'Honneur, 1504. – Bibliothèque nationale d'Autriche, Cod. 3441, fol. 14v (détail)

La veillée funèbre de Philibert II, duc de Savoie en présence de Marguerite.

Jean Lemaire de Belges, La Couronne de Marguerite, mais le Triomphe de l'Honneur, 1504. – Bibliothèque nationale d'Autriche, Cod. 3441, fol. 21 (détail)

 

 

Cependant, dans son manuscrit, Lemaire soutient que le pouvoir du destin n'est pas illimité en montrant comment Marguerite défait l'allégorie de l'Infortune avec l'aide de la figure allégorique de Vertu et de ses deux filles, Prudence et Force .

Jean Lemaire de Belges, La Couronne de Marguerite, mais le Triomphe de l'Honneur, 1504. – Bibliothèque nationale d'Autriche, Cod. 3441, fol. 27 (détail)

 

Marguerite parvient ainsi à vaincre définitivement l'Infortune grâce à sa vertu. Cette idée était déjà citée par les stoïciens. En récompense de sa force, Vertu couronne sa protégée de la couronne de vertu dans la deuxième partie du manuscrit. Lemaire présente Vertu et l'Infortune comme des adversaires sur le plan allégorique.  Il semble subordonner la Fortune, ou en l'occurrence l'Infortune, à la providence divine.

Dans Le Changement de Fortune en toute prospérité, écrit entre 1504 et 1507 par Michele Riccio, le thème de l'inconstance du destin est également abordé : la devise Fortune Infortune Fort Une est inscrite aux quatre coins de la page de titre et l'ouvrage semble être une dissertation à son sujet . Mais Fortuna n'apparaît pas comme un personnage actif dans le dialogue ; à la place, Riccio crée un dialogue fictif entre l' Acteur , qui peut probablement être vu ici comme un homologue littéraire de l'auteur, et un Chevalier . Tous deux philosophent sur le pouvoir de Fortuna et sur les coups du sort de Marguerite.  Ici, la déesse du destin est présentée comme une femme, étant désignée dans le texte par le pronom elle ou par la désignation dame Fortune. Riccio blâme Fortuna pour les malheurs du peuple et surtout pour les malheurs subis par Marguerite, y compris la perte de la couronne de France.

Fortuna y est représentée sous la forme de Kairos (l'opportunité), aux talons ailés, chevelue par devant, mais chauve par derrière, telle qu'on ne peut la saisir lorsqu'elle est passée. En équilibre sur la roue de la chance, du hasard ou de la Vie qui tourne, elle tient deux fils d'or.

Michele Riccio, Changement de fortune en toute prospérité, entre 1507 et 1509 – Bibliothèque nationale autrichienne ;  Cod. 2625, fol. 2v, détail

 

Michele Riccio, Changement de fortune en toute prospérité, entre 1507 et 1509 – Bibliothèque nationale autrichienne ;  Cod. 2625, fol. 2v, détail

Les deux fils d'or sont noués à la couronne de la duchesse, sur la page de droite.

 

Mais Fortesse et Prudence sont les alliées de Marguerite.

Michele Riccio, Changement de fortune en toute prospérité, entre 1507 et 1509 – Bibliothèque nationale autrichienne ;  Cod. 2625, fol. 10v, détail

 

Michele Riccio, Changement de fortune en toute prospérité, entre 1507 et 1509 – Bibliothèque nationale autrichienne ;  Cod. 2625, fol. 11v, détail

 

La devise est partout dans le Monastère de Brou. Comment la comprendre?

Dès la construction, l’état des travaux daté de 1527 décrit « les clez principalles » du chœur « avec les armes et blason de Madicte dame, contenant ces motz : FORTUNE INFORTUNE FORT UNE »

"Le mot accompagne souvent les armoiries de Marguerite d’Autriche, tant à Brou que sur plusieurs manuscrits et objets d’art, et apparaît en plusieurs lieux de l’église. Outre les écus losangés de l’abside, les lettres formant cette devise sont également sculptées sur la corniche couronnant les murs de l’abside sous les vitraux, au sommet du baldaquin du tombeau de l’archiduchesse, sur les consoles supportant les statues des apôtres Philippe et André dans les angles de sa chapelle, sur la corniche du lutrin monumental daté de 1532. La sentence est également peinte dans sa chapelle, sur un phylactère accompagnant le chifre ducal sur la clef de voûte centrale et autour de ses armes sur la verrière de l’Assomption. On la retrouve sur le vitrail oriental de la chapelle du Prince. On a beaucoup spéculé sur ce mot . Certains y ont lu, à tort, « Fortune, infortune, fortune » en voyant dans cette devise l’alternance de la bonne et la mauvaise fortune de Marguerite, tandis que Dagmar Eichberger en a proposé la traduction « Luck, misfortune makes one strong ». J’en conserverai la traduction la plus simple : « le destin accable beaucoup une [femme] ». Cette signification est en effet la seule attestée au XVIe siècle. Dans une apologie latine de la princesse publiée en 1532 et dédiée à son chevalier d’honneur, fidèle ami et exécuteur testamentaire Antoine de Lalaing, Cornelius Grapheus (Cornelis De Schrijver), magistrat malinois proche de la princesse puis secrétaire de la ville d’Anvers, mais aussi poète et musicien, traduit la devise par ce vers latin : « Fortis fortuna infortunat fortiter unam ». Or, cette traduction n’est pas une invention du poète de cour : elle a été ajoutée, de la propre main de la princesse semble-t-il, sur le premier feuillet du manuscrit de la Complainte de Marguerite, poème qui lui a été ofert vers 1507 par Antoine de Lalaing et qui relate sa vie et ses deuils. Au bas du folio, figure en guise d’ex-libris, sa devise en français, FORTUNE INFORTUNE FORT UNE, et en latin, Fortis fortuna infortunat fortiter unam. À la fn du XVIIe siècle, le Père Raphaël adopte une traduction proche : Fortuna infortunat valde unam, id est personam . Le verbe infortuner n’est qu’un démarquage du latin tardif et rare infortunare, passé en ancien italien avec le sens de blesser, au propre comme au figuré. Un autre poème de Jean Lemaire écrit à l’occasion de la mort de Philippe le Beau en 1506, en caractérisant Marguerite comme la « dame infortunée » et en concluant le poème par le mot de l’archiduchesse, confrme cette lecture en l’associant au deuil de son frère. Marguerite elle-même, pleurant la mort de son père dans la Complainte sur le trépas de l’empereur Maximilien, se dépeint ainsi : "Car onque à dame qui fut sur la terre Les infortunes firent tant de guerre Que font à moy triste et infortunée, Trop forte a moy ma dure destinée". C’est encore le sens que donne à la devise Corneille Agrippa, devenu archiviste et historiographe de la princesse à la fn de sa vie, dans son oraison funèbre de Marguerite, rédigée en latin. Il cite la devise en français et l’associe à la mort de Philippe le Beau : "Ainsi elle supporta avec constance et modération tous ces malheurs et ces calamités domestiques, le décès de son époux et la mort de son frère, maîtrisant et refoulant la sévérité, la douleur et la rudesse de son destin (« violentiam fortunae ») par sa grandeur d’âme, en triomphant même et se contentant de témoigner à la postérité de son sort par le mot emprunté à la langue française (« Gallico verbo ») : Fortune infortune fort une". Un rondeau de Julien Fossetier dédié à l’archiduchesse – dont il « ne fut pas l’indiciaire officiel mais l’historiographe officieux et dévoué » – développe l’idée que l’infortune révèle sa vertu et assure même son salut : Vertu en infortune apere. Qui fort soefre, il vainct infortune. Fortune infortune fort une. Mais en tous assaulx [var. : efors] de fortune Fortitude en celle prospere.  Que la vertu permette de triompher de l’infortune et des caprices du destin est également illustré par une médaille à l’effigie de Marguerite (Vienne, Kunsthistorisches Museum, Münzkabinett), qui la commanda vers 1505, et dont le revers porte la légende : VICTRIX FORTVNAE FORTISSIMA VIRTVS. La composition montre une Vertu debout, probablement la Force car elle appuie son bras sur une colonne, qui élève une couronne de la main droite. À ses pieds se voit la Fortune, renversée, tenant une couronne dans chaque main. Pour Camille Picqué, « la femme renversée, c’est la mauvaise fortune de la princesse ; les couronnes qu’elle tient sont celles de France et d’Espagne », tandis que « la troisième couronne est celle que lui offre, en 1501, Philibert de Savoie ». On ignore si Marguerite adopta ce mot dès la mort de son époux, en septembre 1504, ou bien après le décès de son frère, deux ans plus tard. Françoise Blattes-Vial observe qu’il n’est attesté qu’à l’automne 1506 et orne la page de titre du Changement de Fortune en toute prospérité de Michele Riccio, dans lequel « le juriste napolitain décline la devise que Marguerite venait d’adopter pour rédiger l’ouvrage qu’il lui destine ». On n’en connaît pas davantage l’auteur, mais peut-être a-t-il été composé par Marguerite elle-même ou par son secrétaire et historiographe Jean Lemaire de Belges. Son rédacteur pourrait s’être inspiré du curieux texte d’un autre poète de cour français, André de la Vigne, qui publie à Paris, dès 1501, Les Complaintes et Épitaphes du Roy de la Bazoche, dont le vers 30 du prologue, rédigé dans un sabir incompréhensible farci de mots latinisants, livre une formule analogue : « Rogue Fortune, [ex]orundant fort une » . L’emploi du mot FORTUNE INFORTUNE FORT UNE comme évocation des épreuves et deuils successifs que Marguerite avait traversés apparaît donc comme la seule signifcation attestée par elle-même et ses contemporains. Les autres interprétations résultent des spéculations postérieures. Pourtant, plus encore que les armoiries ou la devise au sens moderne du terme, ce qui frappe à Brou, c’est la prolifération d’emblèmes qui peuvent se répartir en trois catégories : une devise personnelle, un chiffre conjugal et une devise dynastique à laquelle s’ajoute un emblème d’alliance." (Pierre Gilles Girault 2022)

Mais on ne peut lire cette devise que comme un éloge de la détermination de Marguerite d'Autriche a surmonter ces revers de sort grâce à ses vertus, la Force, la Prudence et l'art de saisir sa chance lorsqu'elle se présente (kairos). Elle avait fait réaliser en 1505 une médaille ((Vienne, Kunsthistorisches Museum, Münzkabinett) ) représentant Fortune avec la légende VICTRIX FORTVNAE FORTISSIMA VIRTVS. La Vertu, Virtus, s'oppose au Destin et en triomphe.

 
Monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

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POURSUIVONS LA VISITE

Les présentations étant faites, je ne décrirai pas chaque motif.

Dans les vitraux de la nef.

 

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Dans la chapelle du Prince, fenêtre ouest, le blason est timbré du bonnet archiducal en forme de couronne :

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Dans le vitrail de la chapelle de Marguerite, baie 5 de l'Assomption et du Couronnement de la Vierge.

 

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Philibert le Beau, duc de Savoie

https://patrimoine.auvergnerhonealpes.fr/dossier/IM01000025

Le duc porte sur son armure un  tabard à ses armes de gueules à la croix d'argent. Il porte le collier d'or gravé de son motto FERT et de la cordelière en 8. On distinguera mieux ensuite le motif du médaillon: l'Annonciation.

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Les blasons de Philibert le Beau et de Marguerite d'Autriche.

Armes du duc de Savoie timbré d'un heaume entouré de lambrequins et sommé d'un cimier à tête de lion ailé.

Armes de Marguerite d'Autriche  sous sa couronne , au dessus de sa devise FORTVNE INFORTVUNE FORT VNE.

 

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Sur la baie 1 du chœur, lancette inférieure : Philibert le Beau agenouillé en donateur.

 

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Sur la baie 0, lancette inférieure, Apparition du Christ ressuscité à la Vierge.

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Sur la baie 2, lancette inférieure, Marguerite d'Autriche en donatrice présentée par sainte Marguerite.

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DANS LE CHŒUR

Toute l'emblématique est rassemblée dans le chœur sous et autour des vitraux :

-le blason en losange entouré de la ceinture au dessus du phylactère portant la devise FORTVNE INFORTVNE FORT VNE

-La devise en lettres capitales découpèes dans la pierre de la console

et dans le remplage des baies :

-la croix écotée en X et le briquet de Bourgogne, 

-la palme et les marguerites.

 

 

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SUR LE TOMBEAU DE MARGUERITE D'AUTRICHE, SUR LE JUBÉ , SUR LE RETABLE DES SEPT JOIES DE LA VIERGE DE LA CHAPELLE DE L'ASSOMPTION.

Il m'est impossible de détailler la description de ces monuments, mais tous les éléments héraldiques et emblématiques s'y retrouvent. Je me contente de quelques photos.

1. Le jubé.

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2. Le tombeau à deux étages de Marguerite.

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On notera le manteau constellé de larmes, comme sur les draps funéraires.

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3. Sur le tombeau de Philibert, le collier avec le motto FERT et les noeuds en 8.

 

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4. Le retable des Sept joies de la Vierge (sculpteurs bruxellois, avant 1522).

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DANS LE MUSÉE DU MONASTÈRE

 

Monastère royal de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

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SOURCES ET LIENS

 

—Collectif d'auteurs: 2015, Princesses et Renaissance(s),  La commande artistique de Marguerite d'Autriche et de son entourage, Colloque organisé par Laurence Ciavaldini Rivière, professeur, université Grenoble-Alpes et Magali Briat-Philippe, conservateur, responsable du service des patrimoines, monastère royal de Brou, Bourg-en-Bresse

 https://www.academia.edu/37759011/Princesses_et_Renaissance

—BARON (Françoise), 2004. Quelques dessins de la collection Hippolyte Destailleur à la Bibliothèque nationale de France. In: Bulletin dela Société Nationale des Antiquaires de France, 2004-2005, 2011. pp. 373-380;

https://www.persee.fr/doc/bsnaf_0081-1181_2011_num_2004_1_10955

— BLATTES-VIAL (Françoise), 2015, Le manuscrit de la Couronne margaritique de Jean Lemaire de Belges offert par Marguerite d’Autriche à Philippe le Beau en 1505 La rhétorique et l’image au service d’une princesse assimilée à la paix

https://shs.cairn.info/revue-le-moyen-age-2015-1-page-83?lang=fr

—FAGNART ( Laure) 2015, "Les entrelacs : nœuds de savoie et cordelière de Louise de Savoie" in Colloque  Princesses Et Renaissance, La commande artistique de Marguerite d’Autriche et de son entourage, Colloque scientifique international 27 et 28 février 2015, monastère royal de Brou, Bourg-en-Bresse

https://www.academia.edu/38344452/PrincessesEtRenaissanceFINAL_pdf

— FRIES (Aline) 2018, Sur l'idée de Fortuna dans l'environnement de Marguerite d'Autriche, mémoire de recherche de master université de Trèves

https://cusanus.hypotheses.org/1055

— GIRAULT (Pierre-Gilles) 2022 "L’emblématique de Marguerite d’Autriche au monastère royal de Brou : images de soi, affirmation dynastique et revendication politique à l’aube de la Renaissance" , in Devises, lettres, chiffres et couleurs : un code emblématique 1350-1550, par  Miguel Metelo de Seixas, Matteo Ferrari, Christian de Mérindol, Lea Debernardi, Johnatan Saso, et Catarina Fernandes Barreira.

https://www.academia.edu/89387114/DEVISES_LETTRES_CHIFFRES_ET_COULEURS_UN_CODE_EMBL%C3%89MATIQUE_1350_1550

—HABLOT (Laurent), FERRARI (Matteo), METEO DE SAIXAS (Miguel ), sous la direction de, 2022 Devises, lettres, chiffres et couleurs : un code emblématique 1350-1550, Colloque Lisbonne

— MÉRINDOL (Christian de), 1994, "Le décor emblématique et les vitraux armoriés du couvent de Saint-Nicolas-de-Tolentin à Brou" In: Revue française d'héraldique et de sigillographie vol. 64 (1994) p. 149-180

— MÉRINDOL (Christian de),1993, « Le couvent de Saint-Nicolas de Tolentino à Brou. Réfexions sur les églises et les chapelles à destination funéraire à la fn du Moyen Âge », Bulletin de la société nationale des Antiquaires de France, 1993, p. 140-152 ;

— ROUSSELET (révérend père Pacifique), 1767, Histoire et description de l'église royale de Brou, 1767

https://ia601300.us.archive.org/1/items/histoireetdescri00rous/histoireetdescri00rous.pdf

— TREMAYNE (ELEANOR E. ), 1908, THE FIRST GOVERNESS OF THE NETHERLANDS MARGARET OF AUSTRIA

https://www.gutenberg.org/files/38528/38528-h/38528-h.htm

 

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Published by jean-yves cordier - dans Sculptures XVIe siècle. Emblématique Devises. Inscriptions
14 mai 2025 3 14 /05 /mai /2025 15:43

"Silentium" : la lanterne de 1536 du dortoir des moines du monastère royal de Brou (Bourg-en-Bresse).

 Voir :

"Silenzio" : l'allégorie du Silence du cloître de Santa-Chiara à Naples.

 PRÉSENTATION.

Le visiteur du Monastère royal de Brou, créé après le décès de son mari Philibert le Beau en 1504 par Marguerite d'Autriche, duchesse de Savoie et régente des Pays-Bas, parvient, après avoir découvert l'église Saint-Nicolas, aux bâtiments monastiques aménagés en musée. Là, il peut arpenter le couloir de l'ancien dortoir, donnant accès aux spatieuses cellules individuelles des chanoines de l'Ordre augustinien. 

Là,  au  milieu de ce couloir, sur le palier donnant accès aux cloitres, il découvre une lanterne, celle qui, allumée toute la nuit, éclairait jadis les religieux se rendant aux offices.

C'est une lanterne de pierre faisant saillie sur l'angle du mur, composée d'un culot circulaire et d'un dais, réunis par un vitrage à trois pans en verre antique losangé monté au plomb, autour d'un médaillon octogonal ancien, un vitrail du XVIe siècle représentant le Mariage de la Vierge.  Cet aménagement est récent, remplaçant le fenestrage à châssis ouvrant permettant d'allumer, d'éteindre et de remplacer le bougeoir. 

Le vitrail ancien placé en réemploi est admirable, la lanterne dans son ensemble possède une forme et des dimensions parfaitement intégrés à l'architecture du couvent, et l'objet réussit parfaitement à plonger le touriste dans l'ambiance monacale et à le laisser évoquer les chanoines quittant leur chambre dans la nuit pour chanter matines, guidés par la clarté vacillante mais vigilante de cette veilleuse .

Note : cet objet n'est accompagné d' aucun cartel : dommage...

 

 

 

Lanterne du dortoir de l'abbaye royale de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Lanterne du dortoir de l'abbaye royale de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

 

Le vitrail du XVIe siècle, peinture en grisaille (sanguine) et jaune d'argent sur verre blanc. Joseph s'appuie sur une canne, pour signaler sa vieillesse. Marie a les cheveux longs et dénoués, retenus au front par un diadème. Elle relève le pan gauche de son manteau. Sa robe longue est serrée à la taille par un simple cordon noué.

Lanterne du dortoir de l'abbaye royale de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Lanterne du dortoir de l'abbaye royale de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

 La beauté de l'objet incite à en détailler les sculptures. Le registre inférieur du dais porte le monogramme christique IHS (notez le H modulé par un tilde),  puis le monogramme marial MARIA, puis, après trois fleurs, la date de 1536. C'est la date de la création du dortoir. Les cloîtres seront terminés plus tard encore, en 1539. 

Lanterne du dortoir de l'abbaye royale de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Lanterne du dortoir de l'abbaye royale de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Lanterne du dortoir de l'abbaye royale de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Lanterne du dortoir de l'abbaye royale de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Lanterne du dortoir de l'abbaye royale de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Lanterne du dortoir de l'abbaye royale de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Lanterne du dortoir de l'abbaye royale de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Lanterne du dortoir de l'abbaye royale de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

L'inscription centrale, que j'ai présenté comme un monogramme marial, montre les deux lettres M et A réunies par les boucles d'une corde, exactement comme les lacs d'amour qui réunissent, sur le porche et à l'intérieur de l'église, les lettres P et M de Philibert de Savoie et de Marguerite d'Autriche. Comment faut-il comprendre cet emblème-ci ?

 

Lanterne du dortoir de l'abbaye royale de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Lanterne du dortoir de l'abbaye royale de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

 

C'est sur la partie inférieure, en tronc de cône, du culot que l'on lit l'inscription SILENTIVM, en lettres ornées (fût perlé et empattements bifides à enroulement). La lettre finale M est remplacée par le sigle abréviatif en forme de z ou de 3, comme c'est l'usage dans les manuscrits de l'époque.

Lanterne du dortoir de l'abbaye royale de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Lanterne du dortoir de l'abbaye royale de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Lanterne du dortoir de l'abbaye royale de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

Lanterne du dortoir de l'abbaye royale de Brou. Cliché lavieb-aile 2025.

 

DISCUSSION

1°) La présence des lanternes de dortoirs monastiques (que ce soit avec cellules individuelles ou dortoirs communs) est attestée ailleurs, mais fort rarement, sans doute par oubli de signalement.

L' abbaye de Sénanque : https://www.senanque.fr/ancien-dortoir/

"Le dortoir, édifié vers 1200, occupe l’étage de l’abbaye sur plus de 30 mètres de long.

Douze baies en plein cintre éclairent l’ensemble, tandis qu’une rose à douze lobes, semblable à celle de la façade méridionale de l’abbatiale a été percée dans le pignon Ouest.

Deux escaliers desservent le dortoir. L’escalier des matines permettait à nos anciens de se rendre à l’église pour Vigiles, soit entre 2 et 3h du matin selon les saisons : « Au signal donné les moines se lèvent sans retard et s’empressent de se rendre à l’œuvre de Dieu » nous rappelle le chapitre 16 de la Règle.  Une niche est ménagée dans le mur à côté de l’escalier : elle accueille la lampe qui brûle toute la nuit, fidèle à la préconisation du chapitre .

Le second escalier permet de remonter du cloître vers le dortoir pour la nuit, après Complies, soit entre 20h et 21h selon les saisons.

La règle de Saint Benoît indique que tous les moines, y compris l’abbé, doivent dormir ensemble dans un lieu unique. Le silence y est absolu."

 

2°) L'inscription soulignant la règle d'observation du silence, SILENTIUM (latin silere "se taire") me rappelle le personnage qui, un doigt sur la bouche, accompagnait l'inscription SILENZIO sur une fresque du cloître du couvent de Santa Chiara de Naples

Fresque de la Conversion de Paul au couvent de Santa-Chiara à Naples. Photographie lavieb-aile 2024.

 

—Une description de l'abbaye de Saint-Denis, au XVIIIe , indique  que "dans le courant du mois d’août année susdite, fut posée une figure en pierre ou en plâtre dans le parterre ou espèce de gazon faisant face au potager derrière le réfectoire de l’abbaye. Cette figure représentoit le Silence, ayant, pour le désigner, un doigt sur la bouche : elle étoit debout sur un piédestal." https://books.openedition.org/editionsmsh/42563?lang=fr

—Dans la salle du lavabo (près du réfectoire) du couvent de San Marco de Florence, Fra Angelico a peint en fresque vers 1442 un dominicain, Pierre de Vérone (ou Pierre le martyr) imposant le silence aux moines.

 

André Alciat consacre, en ... 1536,  un de ses emblèmes au silence sous le titre SILENTIUM avec une vignette représentant un moine devant le lutrin de sa cellule, l'index sur la bouche. (Notez la référence à Hapocrate, le dieu latin ayant le doigt sur les lèvres).

In silentium, Livret des Emblemes, de maistre Andre Alciat, mis en rime françoys folio 20, Paris, Wechel, 1536 , Paris, Bibliothèque nationale de France, Réserve  RES P-Z-14, numérisation Gallica

 

Si ces exemples  d'inscription ou de figures du Silence en bâtiment monastique sont difficiles à retrouver en ligne, l'importance de l'observation du silence, précisément sous le terme de Silentium, en milieu monastique, est fréquemment rappellée par les auteurs, et notamment par Vincent Debiais.

Voir la revue iconographique :

—Francisco Prado-Vilar, 2013, Silentium: Cosmic Silence as an Image in the Middle Ages and Modernity / Silentium: El silencio cósmico como imagen en la Edad Media y la Modernidad Revista de poética medieval

https://www.academia.edu/5271149/Silentium_Cosmic_Silence_as_an_Image_in_the_Middle_Ages_and_Modernity_Silentium_El_silencio_c%C3%B3smico_como_imagen_en_la_Edad_Media_y_la_Modernidad

Lire :

—Scott G. Bruce, Traduction de Vincent Debiais, Silence, rire et comportement dans le premier monachisme médiéval. Verba risum mouentia.

 https://revues.mshparisnord.fr/silences/index.php?id=352

Vincent Debiais

https://shs.hal.science/halshs-04311803/file/Debiais_watermark.pdf

Extraits : 

"Les préceptes du haut Moyen Âge sur la conduite monastique ont toujours encouragé le silence. Les règles applicables aux communautés cloîtrées interdisaient spécifiquement de parler dans l’église, le réfectoire et le dortoir. Enfin, il a toujours été expressément interdit de parler la nuit. La règle du Maître du Ve siècle décourageait ses lecteurs de parler une fois qu’ils avaient terminé les complies, le dernier office de la journée. Ils devaient garder un silence si profond pendant toute la nuit que personne ne devait croire que des moines se trouvaient dans l’abbaye. Un ensemble de signes codifiés en usage à Cluny permettait dles échanges

La règle de Benoît du VIe siècle consacre un chapitre entier aux bienfaits moraux de cette vertu (chapitre 6 : De taciturnitate), en commençant par des versets du livre des Psaumes qui associent le silence et l’humilité :

« J’ai placé une sentinelle sur ma bouche. J’ai été muet, j’ai été humilié et j’ai gardé le silence sur les bonnes choses » (Ps 38, 2-3).

Le silence était également l’expression de l’obéissance, une vertu étroitement liée à l’humilité. Les moines devaient demander l’autorisation de parler à un supérieur avec la plus grande humilité et une soumission respectueuse."

"Deux siècles plus tard, la discipline du silence a acquis de nouvelles significations dans les dépendances bondées des abbayes carolingiennes. La règle de Benoît consacrait une attention considérable aux moyens d’éviter les paroles pécheresses, mais l’ambiguïté de certains de ses passages laissait les commentateurs carolingiens perplexes. La tendance de l’auteur à qualifier le mot « silence » (silentium) par des adjectifs tels que « maximal » (summum) et « total » (omne) était particulièrement gênante. Lorsqu’il est renforcé par un adjectif superlatif ou totalisant, le mot silentium a le poids d’un silence absolu. Ce sens est toutefois spécifique au contexte. Il ne s’applique qu’au réfectoire, à l’oratoire à la fin de la liturgie et pendant le temps réservé à la lecture. Dans tous les autres cas, le mot silentium ne signifiait pas une interdiction stricte des paroles. La règle de Benoît a ainsi toujours encouragé la culture du silence, en particulier la nuit, mais ce précepte signifiait que les moines pouvaient converser avec discrétion, mais seulement à voix basse (sub silentio), c’est-à-dire en chuchotant. Dans la pensée monastique carolingienne, l’objectif de la discipline du silence n’était pas la cessation complète des bruits humains, mais la promotion d’un ton feutré et révérencieux parmi les frères, qui imprégnait tous les aspects de leur vie cloîtrée."

 

"Le terme latin utilisé le plus fréquemment dans ces textes est silere (silentium) qui désigne moins l’absence de parole (tacere) que la tranquillité (quies), l’absence de mouvement et de bruit. On rappelle alors un constat de la nature que faisait déjà la philosophie classique : la seule expérience du silence par les sens est celle d’une quiétude, non d’une absence totale de son, quant à elle impossible et relevant d’une construction intellectuelle qui vise à démontrer une capacité à s’extraire de l’agitation du monde. Aussi, dans la théologie chrétienne, l’idée du silence existe non parce que le monde peut être un lieu de silence (il ne le peut pas), mais parce que l’homme a besoin de construire la représentation d’un espace fictionnel dans lequel ce que l’on sait peut être tu, nié, ou inversé."

 

 "La Règle cistercienne cherche davantage à contrôler les aspects négatifs de la parole qu’à empêcher le bruit. La normativité des règles monastiques ne fonde pas une interdiction de la parole et n’institue pas le silence, même si elles répètent que « le moine doit s’appliquer au silence en tout temps selon les préceptes ». Elle cherche davantage à prévenir un excès et un usage détourné de la voix qu’à la supprimer au sein de la vie cénobitique. Très tôt d’ailleurs, les commentateurs de la règle bénédictine établissent des variations et des nuances dans ce qu’il faut entendre par « silence » au sein du monastère, en fonction des heures, des lieux, des actions collectives ou solitaires…"

 

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Published by jean-yves cordier - dans Inscriptions XVIe siècle.

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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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