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29 mars 2025 6 29 /03 /mars /2025 14:00

Les  quatre sirènes et les deux anges musiciens (calcaire, 1520) du pavillon de l'horloge de la cathédrale de Chartres.

 

 

Sur Chartres, voir :

 

PRÉSENTATION.

https://pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA28000006

Le pavillon de l'Horloge, établi au flanc nord de la cathédrale, est commandé par le chapitre de la cathédrale à Jehan de Beauce pour abriter le mécanisme d'horlogerie qui actionne le timbre à marteau sonnant les heures, placé dans la lanterne du clocher nord, et l'horloge de la façade du pavillon. Le mécanisme était relié aux cloches par une tringlerie. Sa construction est achevée vers 1520. Il est consolidé en 1862 puis restauré en 1864. En 1991, la pierre est nettoyée et les chiffres du cadran sont redorés à la feuille d'or. En 1887, le mécanisme qui a cessé d'être utilisé vingt ans plus tôt, est remplacé par une horloge comtoise installée par l'horloger chartrain Albert Renouf (1848-1895). En 1990, le mécanisme d'origine est restauré, et bien que vraisemblablement incomplet, est toujours en état de marche. 

On accède à cet édifice en calcaire de Berchères au plan rectangulaire de 5 m sur 3 m 50 , —dont le  mur méridional est partiellement scellé à la tour nord de la cathédrale — et au toit en pavillon couvert de bardeau par un escalier en vis, en maçonnerie.

 

 
 
Les sirènes du pavillon de l'horloge de la cathédrale de Chartres.

Le cadran  polychrome, d'un diamètre de 2,58 mètres encadré de pilastres, est  divisé en 48 rayons alternativement droits (marquant les heures) et flamboyants (marquant les demies) sur fond étoilé . Il porte les deux séries de chiffre gothique I à XII , selon la mode ancienne italienne en 24 heures ; il est entouré d'une frise de fruits et légumes enrubannés par un ruban marqués de traits en I, et ce décor végétal de type figue ou courge, typiquement  Renaissance se retrouvera largement sur les stucs de la Galerie François Ier à Fontainebleau.

Les sirènes du pavillon de l'horloge de la cathédrale de Chartres.

Les deux anges musiciens des écoinçons supérieurs.

L'un joue de la chalémie (chalémie-hautbois), l'autre de la harpe.

https://www.instrumentariumdechartres.fr/les-instruments/les-vents-1/ch-ur-chalemie-8eme-travee.php

https://www.instrumentariumdechartres.fr/les-instruments/cordes-pincees-1.php

Les sirènes du pavillon de l'horloge de la cathédrale de Chartres.

Sur le Tour de chœur de la cathédrale (1529), des anges musiciens ou des putti jouent de la viole, du luth ou de la flûte. Ailleurs, sur la huitième travée, un bas-relief montre une chalémie et une flûte entrecroisées dans un décor de ruban plissé.

Luth, chalémie et flûtes se retrouvent sur un autre panneau de la huitième travée.

Tour de chœur de la cathédrale de Chartres, 1529.

 

 

Les sirènes du pavillon de l'horloge de la cathédrale de Chartres.

 

Les deux sirènes porte-lanterne des écoinçons inférieurs.

Elles sont comparables et tiennent d'une main une lanterne allumée ou torchère à l'extrémité d'une longue hampe , et de l'autre, par son enroulement, un cuir découpé en forme d'écu losangique, peint d'une croix noire sur fond jaune.

Elles sont ailées. Le haut de leur corps est celui de femmes, nues, aux traits fins, à la bouche entrouverte, aux cheveux bouclés, aux petits seins ronds et au ventre projeté en avant, simplement ceint d'une ceinture de ruban  nouée sur le côté et dont les longues extrémités flottent. 

Leur queue n'est pas celle d'un poisson (*), mais d'un serpent, couvert d'écailles et formant une boucle. mais cette queue n'est pas représentée de manière naturaliste, et elle s'orne d'appendices en forme de feuilles à l'extrémité de tiges en volutes, tandis que l'extrémité s'achève par un bouquet de feuilles et de fruits.

(*) stricto sensu, ce ne sont pas des "sirènes" ou femmes poissons, mais des créatures semi-humaines de type femme-serpent".

 Leur corps, si on en juge par la queue, est orientée vers l'extérieur de l'horloge, mais elles se tournent pour nous faire face, et leurs regards se tournent encore pour s'observer réciproquement.

Un décor première Renaissance.

Les cuirs découpés à enroulement, ces créatures hybrides et ces queues feuillagées témoignent de la pénétration à Chartres de l'influence de la Renaissance italienne, comme déjà en Normandie au château de Gaillon ou à Rouen sous l'influence du cardinal d'Amboise vers 1509, ou à Dol-de-Bretagne sous celle de l'évêque James en 1507.

Cette influence précoce s'épanouira après l'aménagement du château de Fontainebleau en 1535, et les exemples de cuir découpé à enroulement y abondent.

 

La sirène porte-torche de l'écoinçon de gauche.

Les sirènes du pavillon de l'horloge de la cathédrale de Chartres.
Les sirènes du pavillon de l'horloge de la cathédrale de Chartres.
Les sirènes du pavillon de l'horloge de la cathédrale de Chartres.

Mais en 1529, ce décor Première Renaissance se développe largement à Chartres tout au long des 100 mètres du Tour de chœur de la cathédrale, construit par le même architecte que l'horloge, Jehan de Beauce.

On y voit l'influence du décor en bas-relief de l'escalier de l'aile de Longeville du château de Châteaudun, terminée en 1520 :

On remarquera notamment le bas-relief du pilastre de jonction entre les deux sections, sixième travée sud : deux femmes ailées et élancées dont le corps de termine en rinceaux portent des vases dont les fruits sont picorés par des oiseaux situés au dessus.

 

Cathédrale de Chartres, claire-voie du Tour du choeur, photo Robert Malnoury.

Autre panneau comparable à nos sirènes, celui   de la treizième travée nord montre un décor de candélabre avec des amours en pied dansant, portant des torches allumées et tenant un cuir découpé losangique.

 

On trouvera assez rapidement se diffuser ensuite, notamment sur les sablières ou les stalles de Bretagne, le même vocabulaire de candélabres, de chutes d'objets suspendus à des rubans, etc., et des dragons qui se caractériseront par ces queues feuillagées. La Guerche de Bretagne v. 1518-1525,  Champeaux v.1530, Pont-Croix v. 1544.

 

La sirène porte-torche de l'écoinçon de droite .

 

Les sirènes du pavillon de l'horloge de la cathédrale de Chartres.
Les sirènes du pavillon de l'horloge de la cathédrale de Chartres.

Les chapiteaux.

Alors que la corniche supérieure ornée d'éléments végétaux, la corniche inférieure est  ornée d'oves et de denticules, alternance de modillons à feuille d'acanthe et coquille Saint-Jacques.

Les pilastres encadrant le cadran s'appuient sur des chapiteaux ornés de figures fantastiques..  et de sirènes.

Le chapiteau de droite.

Il est orné au centre d'un mufle de lion, ailé, tenant dans sa gueule l'anneau d'un médaillon perlé. Sur les côtés, deux supports anthropomorphes coiffés de bonnets en limaçon, la bouche ouverte,  les bras tronqués en appendices feuillagés, portent, sous une jupette de feuillage, une queue serpentine.

Notez aussi la frise supérieure avec ses spires de banderole.

Les sirènes du pavillon de l'horloge de la cathédrale de Chartres.
Les sirènes du pavillon de l'horloge de la cathédrale de Chartres.

 

Le chapiteau de gauche.

Il est orné au centre d'une tête d'angelot. Les deux créatures féminines qui l'encadrent, bouche ouverte, perdent également leurs bras au profit d'appendices feuillagés, et leurs queues de serpent écaillées et débutant par une jupette de feuille, viennent s'entrecroiser au centre en volutes de feuillages. Ce sont des femmes-serpents, cousines des sirènes femmes-poissons (ou des sirènes grecques femmes-oiseaux).

Les sirènes du pavillon de l'horloge de la cathédrale de Chartres.
Les sirènes du pavillon de l'horloge de la cathédrale de Chartres.

 L'architecte Jehan Le Texier, dit de Beauce.

Ce petit pavillon a été érigé entre 1519 et 1520 par l’architecte (ou plutôt "Maître des maçons de l'Oeuvre") Jehan Texier plus connu sous le nom de Jehan de Beauce. C'est lui qui a reconstruit dans un style gothique flamboyant la flèche nord de la cathédrale haute de 115 mètres (après sa destruction par la foudre en 1506), et, nous l'avons vu, son Tour de chœur, commandé par les chanoines en 1513, débuté en 1516 et dont la décoration renaissance est datée par inscription de 1529, mais fut introduit dès 1521 (*). Il rénova aussi  l'église Saint-Aignan de Chartres de 1513 à 1525.

(*) Tour de chœur "Très tôt et jusqu'au début des années 1530, une équipe de sculpteurs cisèle le décor du soubassement et de la claire-voie. Vingt-neuf dates, gravées dans des cartouches, parfois très discrètement, rappellent leur passage et permettent de suivre la conduite des travaux. 1521 portée à la quatrième travée méridionale est la date la plus ancienne ; 1532, à la treizième travée nord, année qui rappelle le déplacement de la porte d'accès au choeur, constitue la date extrême."

Auparavant, il avait reconstruit la façade de l'abbaye de La Trinité de Vendôme.

Il est décédé à Chartres le 29 décembre 1529.

Est-il responsable de l'introduction du décor Renaissance du Pavillon de l'horloge et du Tour de chœur? Le chapitre des chanoines a-t-il eu de l'influence? Ou bien, moins probablement par son conflit avec les chanoines, l'évêque Erard de la Marck ?

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jehan_de_Beauce

On notera que la clôture de chœur de l'abbaye de la Trinité de Vendôme réalisée en 1528, porte un décor Renaissance, complétant le jubé, les stalles, et le tombeau livré par Jean Juste en 1530. Voir mon article :

La clôture de chœur (1528) de l'église de la Trinité de Vendôme par les abbés Louis et Antoine de Crevant.

[Ce n'est pas le cas des stalles de Vendôme (1522-1529) qui restent de style médiéval.]

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM41000643

 

CONCLUSION.

Ces quatre sirènes aux queues feuillagées témoignent, au même titre que le cuir découpé à enroulement, de l'introduction à Chartres de la Première Renaissance française, consécutive aux guerres d'Italie de Charles VIII et de Louis XII et de l'arrivée des premiers artistes italiens au château d'Amboise en 1495.

J'ai cité le château de Gaillon (1506-1509) et le cénotaphe de Thomas James à Dol-de-Bretagne (1507) par la famille Juste, ou l'escalier de l'aile Longueville du château de Châteaudun (1520). Les historiens mentionnent aussi , pour ce style Louis XII, l'allée Louis XII du château de Blois (1498-1503), le Pilier Saint-Jacques de Gisors, ...

Les sirènes des écoinçons réunissent quatre "règnes" (à défaut d'autre termes) :

L'humain artificieux  et ses artefacts, produits de son industrie : les torches, et les cuirs — qui découlent de l'évolution dans l'art ornemental des peaux de tanneurs— découpés.

L'humain au naturel : le buste des femmes.

L'animal : la queue de serpent.

Le végétal : les appendices feuillagés évoluant en rinceaux.

Elles sont régies par le principe de métamorphose, cher à l'antiquité grecque et romaine — et à Ovide—, principe qui règne en maître dans l'art grotesque de la Domus Aurea de Néron, dont les pièces excavées ou "grottes" sont découvertes par les artistes italiens de la fin du XVe siècle (Michel-Ange, Raphael et Ghirlandaio). Ce principe de métamorphose introduit à la légereté, à l'onirisme et à la fantaisie.

 

 

SOURCES ET LIENS.

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/9b/Chartres_-_Cath%C3%A9drale_Notre-Dame_-_Horloge_astronomique_01.jpg

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM28000455

https://www.patrimoine-horloge.fr/as-chartrescath.html



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Published by jean-yves cordier - dans Sirènes et femmes-serpents. Sculpture XVIe siècle. Chartres.
19 mars 2025 3 19 /03 /mars /2025 11:23

Les vitraux Pré-Renaissance et Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres.

 

Sur Chartres, voir :

 

Cet article destiné à partager mes clichés est largement documenté par l'ouvrage suivant :

Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, Les vitraux de la Renaissance à Chartres, Centre international du vitrail de Chartres, 2010 (pages 56 à 93 notamment).

J'ai repris (en retrait) leurs commentaires, mis en ligne sur le site suivant :

https://arviva.univ-tours.fr/exposition-vitraux/2-onglet.html

Voir aussi :

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM28000772

PRÉSENTATION.

Jusqu'à la Révolution, Chartres comportait onze paroisses en plus des églises conventuelles (église Sainte-Foy, des Cordeliers, Saint-Hilaire, Saint-André, abbatiale Saint-Père-en-vallée), etc. La plupart de ces églises ont été détruites, ou leurs verrières démontées, procurant ainsi aux restaurateurs de l'église Saint-Pierre et de l'église Saint-Aignan un matériel disponible pour compléter les verres existant.

L'église Saint-Aignan aurait été fondée par saint Aignan, évêque d'Orléans vers 400, au cœur de la cité chartraine au Ve siècle. Elle fut rapidement la première paroisse de la cité : sa situation à l’intérieur des murs et sa proximité du château en font une de ses églises remarquables. Elle était la paroisse des comtes de Blois et de Chartres.

Détruite puis reconstruite aux 15e  et 16e siècles, elle présente alors une architecture de style gothique.

Les vitraux les plus anciens datent du XV et XVIe siècle mais beaucoup ont été détériorés pendant le siège de Chartres en 1568, lors de la deuxième guerre de religion. Malgré ces destructions, l'édifice présente un ensemble de 20 verrières classées monuments historiques . Si elle proviennent bien de Saint-Aignan, elles ont perdu pour la plupart leur emplacement d'origine, et elles ont été complétées par des pièces de réemploi.

"Rebâtie à la fin du XIIIe siècle, détruite puis reconstruite aux XVe et XVIe siècles, l’église Saint-Aignan, ancienne paroisse du château comtal et collégiale, présente un décor vitré d’une grande richesse. Les vitraux actuellement conservés sont pour l’essentiel ceux qui lui étaient destinés mais replacés de manière anarchique vers 1823. Seules les baies 12 et 18 sont demeurées homogènes et quelques panneaux de tympans sont encore en place."

"L'église Saint-Aignan renferme vingt-et-une baies (7, 9, 11 à 15, 18, 20, 22 et 100 à 110) garnies de vitraux exécutés entre la fin du XVe siècle et 1656. C’est en 1514 que débutèrent les travaux de construction de l’église, à partir des vestiges des édifices antérieurs. La pose des vitraux historiés s’effectua probablement au moment de l’achèvement de l’église et au cours des années suivantes. L’un d’entre eux est daté de 1547, un autre de 1566. Endommagés par faits de guerre, en 1568, leur restauration se poursuivit au cours du XVIIe siècle, notamment par les soins d’un verrier, Pierre Dubois, chargé en outre de l’exécution de 14 baies hautes dans la nef (marchés passés en 1630-1634). Certaines d’entre elles ont conservé les panneaux héraldiques des différents bienfaiteurs de l’église (XVIe et XVIIe siècles). Dans les années 1634-1646, les frères Massonet, « vitriers », procédèrent à quelques restaurations dans les verrières historiées du XVIe siècle. À nouveau fortement endommagés sinon totalement brisés par la grêle, en 1724, les vitraux furent réparés par M. Hubert, « vitrier ». Les vitraux de la nef ont été mis en caisses à la fin du XVIIIe ou au début du XIXe siècle : ils furent alors remisés chez le vitrier qui les avait ôtés ou dans une dépendance du monument. Reposés vers 1823, peu après la réouverture de l'église au culte, ces vitraux ont été redistribués de manière anarchique dans neuf des fenêtres de la nef : toutes abritent aujourd'hui des verrières composites, dans lesquelles rien n’est à sa place d’origine à l’exception des baies 12 et 18, restées homogènes, et de quelques panneaux des tympans qui n’ont jamais dû être retirés (baies 11, 14, 15, 20). L'atelier Lorin, établi à Chartres, restaura les vitraux des fenêtres hautes dans les années 1890 puis en 1923, ainsi que ceux de la nef autour de 1914. Déposés en 1939, ces vitraux ont été restaurés en 1943 par François Lorin sous la direction de Jean Trouvelot, architecte en chef des Monuments historiques, puis reposés en 1948. Endommagée par un incendie, la baie 14 a été restaurée en 1976 par l'atelier Hermet-Juteau (Gatouillat et Leproux, 2010)."

J'ai placé les baies dans un ordre chronologique.

 

La baie 9. Dormition de la Vierge par Pierre Courtois v.1485-1490.

 

"Les huit scènes dispersées d’un cycle de la Dormition de la Vierge, en grande partie regroupées dans la baie 9, illustrent l’activité d’artistes étrangers à la ville. Cette verrière, réalisée vers 1485-1490, est attribuée à l’atelier du peintre-verrier Pierre Courtois, sans doute installé à Évreux, en Normandie, dont le rayonnement est déjà identifié à Bernay (Eure), Dreux (Eure-et-Loir) et jusqu’à La Ferté Bernard (Sarthe).

Dans des encadrements architecturés de style flamboyant peints en grisaille et jaune d’argent sont figurés les différents épisodes de la Dormition, depuis l’Agonie de la Vierge (en bas à gauche) jusqu’à son Couronnement par la Trinité (tympan). L’attribution de la verrière de Saint-Aignan à Pierre Courtois repose sur ce qui caractérise ses œuvres attestées, entre autres le goût des tons rompus, les carnations peintes de préférence sur verre blanc, les visages féminins à l’ovale très pur, ou l’expression mélancolique des figures christiques. Outre la finesse d’exécution, on relève certains procédés techniques délicats, à l’exemple de la scène du miracle des impies dont les mains collées sur le cercueil sont des pièces montées en chef-d’œuvre, dans le panneau des funérailles de Marie (au milieu à droite)." (Gatouillat et Leproux in Arviva)

Les auteurs comparent cette Dormition avec celle de Notre-Dame des Marais de La Ferté-Bernard, peinte par Robert Courtois, auteur en 1498 de l'Arbre de Jessé de cet église. Les vitraux réalisés par Pierre Courtois  (père de Robert?) datent vers 1480.

Chacune des cinq scènes de la Dormition est encadrée par des colonnettes au fût taillé de losanges et soutenant un arc en rinceaux de tiges et de feuilles, et un phylactère décrivant la scène.

Un panneau de donation datant du XVIe siècle s'y ajoute en haut à gauche.

L'épisode est fondé sur des écrits apocryphes, comme celui du Pseudo-Jean, Sur la mort de Marie (IVe ou Ve siècle) ou La Légende dorée de Jacques de Voragine rédigée en latin entre 1261 et 1266.

Voir sur ce thème :

Voir aussi : Petrus Christus 1457-1467 https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Mort_de_la_Vierge_(Petrus_Christus)

 

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

1. La Vierge alitée et mourante est entourée des apôtres. Elle est assistée d'une jeune femme (ou d'un ange, à bandeau portant une escarboucle).

Inscription COMME TOUS SALUÉRENT [...] NOSTRE DAME.

Jean est à sa gauche, tenant la palme du paradis qui lui a été remis par un ange. Pierre, précédent les autres apôtres, est agenouillé . Les draps du lit sont rouges.

L'épisode de la palme remis par un ange :

'Lorsque les apôtres se furent séparés, pour aller prêcher l’évangile aux nations, la sainte Vierge resta dans leur maison, qui était près de la montagne de Sion. Elle ne cessait point de visiter pieusement tous les lieux consacrés par son fils, c’est-à-dire ceux de son baptême, de son jeûne, de sa prière, de sa passion, de sa sépulture, de sa résurrection et de son ascension. Et Épiphane nous apprend qu’elle survécut vingt-quatre ans à l’ascension de son fils. Il ajoute que, comme la Vierge avait quinze ans lorsqu’elle mit au monde le Christ, et comme celui-ci avait passé sur cette terre trente-trois ans, elle avait donc soixante-douze ans lorsqu’elle mourut. Mais il paraît plus probable d’admettre, comme nous le lisons ailleurs, qu’elle ne survécut à son fils que douze ans, et qu’elle avait soixante ans, lors de son assomption : car l’Histoire ecclésiastique nous dit que, pendent douze ans, les apôtres prêchèrent en Judée et dans les régions voisines.

Un jour enfin, comme le désir de revoir son fils agitait très vivement la Vierge et la faisait pleurer très abondamment, voici qu’un ange entouré de lumière se présenta devant elle, la salua respectueusement comme la mère de son maître, et lui dit : « Je vous salue, Bienheureuse Marie ! Et je vous apporte ici une branche de palmier du paradis, que vous ferez porter devant votre cercueil, dans trois jours, car votre fils vous attend près de lui ! » Et Marie : « Si j’ai trouvé grâce devant tes yeux, daigne me dire ton nom ! Mais, surtout, je te demande avec instance que mes fils et frères, les apôtres, se rassemblent autour de moi, afin que je puisse les voir de mes yeux avant de mourir, et rendre mon âme à Dieu en leur présence, et être ensevelie par eux ! Et je te demande encore ceci : que mon âme, en sortant de mon corps, ne rencontre aucun méchant esprit, et échappe au pouvoir de Satan ! » Et l’ange : « Pourquoi désirez-vous savoir mon nom, qui est grand et admirable ? Mais sachez qu’aujourd’hui même tous les apôtres se réuniront ici, et que c’est en leur présence que s’exhalera votre âme ! Car celui qui, jadis, a transporté le prophète de Judée à Babylone, celui-là n’a besoin que d’un moment pour amener ici tous les apôtres. Et quant au malin esprit, qu’avez-vous à le craindre, vous qui lui avez broyé la tête sous votre pied, et l’avez dépouillé de son pouvoir ? » Cela dit, l’ange remonta au ciel ; et la palme qu’il avait apportée brillait d’une clarté extrême. C’était un rameau vert, mais avec des feuilles aussi lumineuses que l’étoile du matin.

Or, comme saint Jean prêchait à Éphèse, une nuée blanche le souleva, et le déposa au seuil de la maison de Marie. Jean frappa à la porte, entra et salua respectueusement la Vierge. Et elle, pleurant de joie : « Mon fils Jean, tu te souviens des paroles de ton maître, qui m’a recommandé à toi comme une mère, et toi à moi comme un fils. Et voici que le Seigneur me rappelle, et que je confie mon corps à ta sollicitude. Car j’ai appris que les Juifs se proposaient, dès que je serais morte, de ravir mes restes et de les brûler. Mais toi, fais porter cette palme devant mon cercueil lorsque vous conduirez mon corps au tombeau ! » Et Jean lui dit : « Oh ! comme je voudrais que tous les apôtres mes frères fussent ici, pour préparer tes funérailles, et proclamer tes louanges ! » Et, pendant qu’il disait cela, tous les apôtres, dans les lieux divers où ils prêchaient, furent soulevés par des nuées, et déposés devant la maison de Marie. Et quand ils se virent réunis là, ils se dirent, tout surpris : « Pour quel motif le Seigneur nous a-t-il rassemblés aujourd’hui ? » Alors Jean sortit vers eux, leur annonça la mort prochaine de la Vierge, et ajouta : « Prenez garde, mes frères, à ne point pleurer quand elle sera morte, de peur que le peuple en voyant vos larmes, ne soit troublé et ne se dise : « Ces gens-là prêchent aux autres la résurrection, et, eux-mêmes, ils ont peur de la mort ! » Et saint Denis, le disciple de saint Paul, dans son livre sur les Noms de Dieu, nous fait un récit analogue, ajoutant que lui aussi était là, et que la Vierge sommeillait pendant l’arrivée des apôtres." (Légende Dorée)

Nombreux bouche-trous.

 

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

2. Les apôtres et la Vierge sont agenouillés autour du lit vide. 

Les apôtres ont la tête levée et attendent la venue du Christ.

Inscription COMME TOUS CHANTÉRENT

Le dais du lit, rouge à franges dorées, recouvre la pièce, associé à des rideaux verts et une tête de lit rouge où une fleur blanche est gravée.

 

"Quand la Vierge vit tous les apôtres réunis, elle bénit le Seigneur et s’assit au milieu d’eux, parmi des lampes allumées. Or, vers la troisième heure de la nuit, Jésus arriva avec la légion des anges, la troupe des patriarches, l’armée des martyrs, les cohortes des confesseurs et les chœurs des vierges ; et toute cette troupe sainte, rangée devant le trône de Marie, se mit à chanter des cantiques de louanges. Puis Jésus dit : « Viens, mon élue, afin que je te place sur mon trône, car je désire t’avoir près de moi ! » Et Marie : « Seigneur, je suis prête ! » Et toute la troupe sainte chanta doucement les louanges de Marie." (Légende Dorée)

Nombreux bouche-trous dont une tête masculine sur l'épaule de la Vierge.

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

 

3. La Dormition de la Vierge entourée des apôtres.

On reconnaît saint Jean, toujours placé à gauche  et qui place la palme entre les mains de Marie.  la palme et Pierre tenant le goupillon. Un autre apôtre tient le seau d'eau bénite, tandis qu'un autre encore tient une croix à longue hampe.

Inscription COM[MENT], suite non déchiffrée.

Devant saint Pierre, un personnage au fin visage tient les chaines d'un encensoir. Faut-il y voir Marie-Madeleine, célèbre pour sa beauté et son élégance et caractérisée par son lien avec les parfums ? Sa robe blanche est brodé d'or, autour du cou et sous la forme de fleurs à trois pétales.

Au coin inférieur droit, peint au trait sur verre blanc avec rehaut de jaune d'argent, deux criquets (réemploi).

 

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

4. Les funérailles de la Vierge. 

Les apôtres, Jean en tête tenant la palme, portent le cerceuil, couvert du drap rouge. 

Inscription COMME LES APOTRES PORTENT LE CORPS.

Un homme en armure d'or (tête en réemploi de Dieu le Père barbu coiffé d'une tiare à triple couronne fleurdelisée)  et tenant une épée s'approche du cercueil et y pose la main. Il s'agit du "prince des prêtres" de la Légende Dorée, qui, avec d'autres Juifs, voulut s'emparer du cercueil. Les mains du prince se désséchèrent tandis que les autres Juifs étaient aveuglés.

Les deux mains blanches (dont une gantée de l'armure) sont montées en chef d'œuvre sur le verre rouge.

F. Gatouillat fait remarquer le sol en tapis de fleurs peint en grisaille et jaune d'argent sur le verre bleu.

"Attirés par la douceur de cette musique, tous les Juifs accouraient, s’informant de ce qui se passait. Quelqu’un leur dit : « C’est Marie que les disciples de Jésus portent au tombeau ! » Sur quoi les Juifs de prendre les armes et de s’exhorter l’un l’autre, en disant : « Venez, nous tuerons tous les disciples, et nous brûlerons ce corps qui a porté l’imposteur ! » Et le prince des prêtres, furieux, s’écria : « Voilà donc le tabernacle de celui qui a troublé notre race ! Et voilà les honneurs qu’on lui rend ! » Ce disant, il voulut s’approcher du cercueil pour le jeter à terre. Mais aussitôt ses deux mains se desséchèrent, et restèrent attachées au cercueil, pendant que les anges, cachés dans les nuées, aveuglaient tous les autres Juifs. Et le prince des prêtres gémissait et disait : « Saint Pierre, ne m’oublie pas dans ma peine, mais prie ton Dieu pour moi ! Rappelle-toi comment, un jour, je te suis venu en aide et t’ai excusé, quand une servante t’accusait ! »

Et Pierre lui dit : « Je n’ai pas le loisir de m’occuper de toi ; mais si tu veux croire en Jésus-Christ et en celle qui l’a enfanté, j’espère que tu pourras recouvrer la santé ! » Et le prince des prêtres : « Je crois que Jésus est le fils de Dieu et que voici sa sainte mère ! » Aussitôt ses mains se détachèrent du cercueil ; mais ses bras restaient desséchés et endoloris. Et Pierre lui dit : « Baise ce cercueil et dis que tu crois en Jésus-Christ ! » Ce qu’ayant fait, le prêtre recouvra aussitôt la santé ; et Pierre lui dit : « Prends, cette palme des mains de notre frère Jean, et pose-la sur les yeux de tes compagnons privés de la vue ; et tous ceux d’entre eux qui croiront recouvreront la vue ; mais ceux qui refuseront de croire seront privés de leur vue pour l’éternité ! »"

 

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

 

5. La mise au tombeau de la Vierge par les apôtres.

Saint Pierre bénit la défunte, en suivant sur un livre l'oraison. Saint Jean tient la palme, mais son visage a été remplacé par celui d'une tête barbue "peinte vers 1520" (Gatouillat et Leproux). L'inscription n'est que fragmentaire.

 

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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6. Un couple de donateurs.

Ce panneau, tout comme celui, jumeau, remonté en baie 15, devait provenir d'une verrière distincte datée vers 1500-1515.

Dans une niche surbaisée à décor arborescent, un couple de donateurs est suivi de ses six enfants. Le mari, suivi de deux fils, est présenté par saint Jacques le Majeur, la femme suivie de quatre filles,  par un saint archevêque.

Saint Jacques s'identifie son visage barbu, par son chapeau frappé d'une coquille, par sa besace elle aussi frappée d'une coquille, et par son bourdon.

 

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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7. Le tympan en quadrilobe : le couronnement de la Vierge par la Trinité.

C'est la scène qui achève le cycle de la Dormition. "La tête du Christ, au nimbe orné de rais terminés en fleur de lys, est caractéristique du style de Pierre Courtois." (Gatouillat et Leproux).

Les écoinçons renferment deux anges en grisaille et jaune d'argent sur fond bleu, datés vers 1500-1515 et réalisés sur le même carton que la baie 7 : ils occupent sans doute à leur place d'origine.

 

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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La baie 15. Dormition de la Vierge par Pierre Courtois v.1485-1490 (suite) et panneaux de différentes origines et époques.

"Le « désordre » du vitrage de Saint-Aignan reflète l’histoire mouvementée de l’église : vendue en 1792 à l’architecte voyer Laurent Morin, elle abrita un hôpital militaire, puis servit de grange à foin avant d’être restituée à la ville en décembre 1822 pour être rouverte au culte. Pendant cette période les vitraux de l’étage inférieur avaient été déposés et conservés en caisses. Le vitrier chargé de regarnir les fenêtres de la nef n’eut qu’à puiser dans ce stock, ce qui n’exclut pas qu’il ait pu introduire en complément quelques morceaux étrangers à Saint-Aignan. Les panneaux remployés furent alors restaurés en comblant les manques par des bouche-trous retaillés dans d’autres vitraux, à l’image de la baie 15, recomposée vers 1893 à l’aide de morceaux auparavant dispersés" arviva.univer-Tours

"L’ensemble des lancettes de la baie 15 a été recomposé vers 1893 par l’atelier Lorin de Chartres, à l’aide de morceaux auparavant dispersés, deux d’entre eux, le buste de saint Jean et la scène relative à sainte Catherine, étant probablement étrangers à l’église. Tandis que le tympan et les quatre panneaux du registre supérieur proviennent de plusieurs verrières narratives exécutées entre 1485 et 1510, le soubassement de la baie présente les restes des compositions héraldiques des fenêtres hautes de l’église, réalisées vers 1625-1630." arviva.univer-Tours

 

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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1 et 2. branches de lauriers entrecoupées , cadre ornemental provenant des fenêtres hautes (vers 1625-1630).

Les branches de laurier sont teintées d'émaux rouge et bleus. 

Panneau  1.

L'écu est remplacé par un panneau civil du XVIIe siècle où quatre anges (jaune d'argent, grisaille et émail bleu) sont en adoration devant un reliquaire d'or en forme de chapelle.

 

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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Panneau 2 :

Le champ de l'écu est occupé par un rondel figurant sainte Marguerite issant du dragon (grisaille et jaune d'argent, vers 1500) au dessus d'un autre panneau civil rectangulaire du XVIIe siècle représentant sainte Catherine, dont on voit la roue et l'épée, la jupe bleue, et le buste du roi à ses pieds.

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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3. Sainte Catherine dans sa prison. Vers 1510-1520.

La sainte, nue mais assistée par deux anges, convertit l'impératrice, femme de Maxence, et Porphyre, capitaine des gardes.

La scène est tirée  d'une suite narrative provenant d'un autre édifice chartrain.

Les deux visages féminins sont très ronds. L'impératrice porte sur la tête une coiffe comme en portait Anne de Bretagne à la même époque, et un manteau rouge à manches larges et fourrées. Porphyre porte un bonnet rouge, tout à fait Renaissance, et qui devait être orné d'un plumet.

 

Les vitraux du XVIe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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4. Scène de la Dormition. 1485-1490. 

"À gauche, deux apôtres assis, l’un muni d’un livre, proviennent d’une des scènes du cycle de la Dormition de la Vierge exécuté en 1485-1490 ; leurs têtes, aux carnations réchauffées, sont des exemples de la restauration subie par la verrière vers 1520. À droite, saint Jean l’Évangéliste tient la coupe empoisonnée, son attribut habituel ; la figure, dont le buste est seul conservé, patronnait probablement des donateurs ; elle pouvait appartenir à un vitrail d’une autre église. Fin du XVe siècle. Comme le panneau 3, ces deux éléments servaient de bouche-trou dans une baie de l’étage supérieur avant 1850.

Remontés au-dessous d’eux et à l’extrême droite, on reconnaît deux fragments de la verrière du Jugement dernier déjà signalée dans les baies 13 et 14 : un ange porte une âme devant la tour du paradis, un autre sonne la résurrection des morts. Vers 1500-1510." https://www.arviva.univ-tours.fr/oeuvre/641

 

 

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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5. Un couple de donateurs et ses onze enfants présentés par saint Jacques Le Majeur et un saint évêque.

 

 

"Un couple de donateurs, avec ses onze enfants, est présenté par un saint évêque et saint Jacques le Majeur, identifiable par les insignes des pèlerins ; la tête de ce dernier est perdue, comme celle du père de famille, remplacée par une autre. Le panneau, utilisé en baie 7 avant 1893, est similaire à celui décrit en baie 9. L’arc supérieur est rogné, mais l’amorce du culot de l’encadrement est conservée d’un côté. Vers 1500-1515." https://www.arviva.univ-tours.fr/oeuvre/641

Ce sont les mêmes donateurs que pour la scène homologue aujourd'hui en baie 9 (cf). Le chapeau de Jacques Le Majeur, seul indice d'identification avec la barbe longue et le bourdon, est peint de façon très réaliste, puisqu'il porte non seulement la coquillle des pèlerins, mais aussi un bourdonnet, et une image de pèlerinage (un visage vu de face).

Le donateur, mains jointes, visage remplacé par un réemploi, porte une robe rouge-pourpre recouvert par un manteau gris, plissé, aux manches fendues et doublées de fourrures. Il pourrait s'agir d'un marchand. 

Derrière lui viennent ses cinq fils, portant le même manteau.

L'épouse porte une coiffe dont le voile, formant un cornet vers l'arrière, débute par deux ailes couvrant les tempes et les joues. Elle est vêtue d'un manteau du rouge le plus vif, au décolleté en V et aux manches à larges revers. Son front et ses sourcils sont épilés. Ses yeux sont en amande, mais ce terme est trop vague pour désigner leurs formes en croissant effilé . La bouche est pulpeuse.

Les filles, plus grandes que les fils, portent une coiffe semblable à celle de leur mère, et un manteau, de couleur verte ou bleue.

 

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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6. Un des panneaux de la Dormition de Pierre Courtois v. 1485-1490.

"L’encadrement de colonnettes à décor losangé permet de reconnaître dans cette scène un des panneaux du cycle de la Dormition de la Vierge attribué à Pierre Courtois, bien qu’elle soit devenue confuse en raison des bouche-trous qui altèrent toute la partie centrale. 

Parmi les pièces d’origine, on distingue, à gauche, des objets d’orfèvrerie posés sur une table, et à droite, deux têtes féminines – la Vierge et une suivante ? –, ainsi que quelques fragments de drapés. Ce sujet, décrit comme « trois saintes femmes » en 1850 et 1860, était alors placé en baie 7. Vers 1485-1490." https://www.arviva.univ-tours.fr/oeuvre/641

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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7. Le tympan : miracle de saint Sébastien.

"Cette scène de la vie de saint Sébastien, restée à sa place initiale, est la seule rescapée du cycle qui remplissait toute cette fenêtre. D’après la Légende dorée, saint Sébastien procède ici à la guérison du préfet de Rome Chromace, en présence du fils de celui-ci, Tiburce, et de Polycarpe. La scène serait intacte sans les plombs de casse qui y ont été introduits. Vers 1515-1520.
Écoinçons : les putti peints en grisaille et jaune d’argent sur fond bleu sont probablement en place. Vers 1515-1520." (Gatouillat et Leproux)

Sur cette scène d'une coloration raffinée, Sébastien, le fameux capitaine  de la garde prétorienne de Dioclétien, un bel éphèbe blond, est coiffé d'une toque à quatre plumes blanches, tandis que le préfet porte un turban rouge constellé de bijoux. Des pots en étain sont rangés sur une étagère, et à gauche une main en gros plan tend une coupe : nous sommes à l'intérieur d'une chambre. Les deux hommes se serrent les mains, chacun avançant la jambe vers son interlocuteur. À droite, un homme (Tiburce?) porte une boîte rectangulaire.

Je consulte le texte de la Légende Dorée : il y est fait mention d'une chambre d'astronomie :

"Et le vieux Tranquillin, qui était atteint d’une maladie grave, guérit dès qu’il fut baptisé. Ce qu’apprenant le préfet de la ville de Rome [Chromace], qui était lui-même très malade, demanda à Tranquillin de lui amener l’homme qui l’avait guéri. Et quand le vieillard lui eut amené Sébastien et Polycarpe, il les pria de lui rendre la santé. Mais Sébastien lui dit qu’il ne guérirait que s’il permettait à Polycarpe et à lui de briser en sa présence les idoles des dieux. Et, le préfet Chromace ayant fini par y consentir, les deux saints brisèrent plus de deux cents idoles. Puis ils dirent à Chromace : « Puisque l’acte que nous venons de faire ne t’a pas rendu la santé, c’est donc que, ou bien tu n’as pas encore abjuré tes erreurs, ou bien que tu gardes debout quelque autre idole ! » Alors il avoua qu’il possédait, dans sa maison, une chambre où était représenté tout le système des étoiles, et qui lui permettait de prévoir l’avenir : ajoutant que son père avait dépensé plus de deux cents livres d’or pour l’installation de cette chambre. Et saint Sébastien : « Aussi longtemps que cette chambre ne sera pas détruite, tu ne retrouveras pas la santé ! » Et Chromace consentit à ce qu’elle fût détruite. Mais son fils Tiburce, jeune homme des plus remarquables, s’écria : « Je ne souffrirai pas que l’on détruise impunément une œuvre aussi magnifique ! Mais comme, d’autre part, je souhaite de tout mon cœur le retour de mon père à la santé, je propose que l’on chauffe deux fours, et que, si après la destruction de cette chambre mon père ne guérit pas, les deux chrétiens soient brûlés vifs ! » Et Sébastien : « Qu’il en soit fait comme tu as dit ! » Et pendant qu’il brisait la chambre magique, un ange apparut au préfet et lui annonça, que le Seigneur Jésus lui avait rendu la santé. Alors le préfet et son fils Tiburce et quatre mille personnes de sa maison reçurent le baptême. Et Zoé, qui s’était convertie la première, fut prise par les infidèles et mourut après de longues tortures ; ce qu’apprenant le vieux Tranquillin s’écria : « Voici que les femmes nous devancent au martyre ! » Et lui-même fut lapidé peu de jours après."

Les vitraux du XVe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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La baie 11. Quatre saints évêques, vers 1515-1530.

 

H = 3 m-L = 1,10 m."Les deux lancettes abritent quatre saints évêques en pied provenant de verrières différentes, complétées par de nombreux bouche-trous. Lesencadrements architecturaux en arc surbaissé indiquent les premières décénnies du XVIe siècle. La baie 11 est constituée de deux lancettes trilobées, divisées en deux registres, surmontées d'un tympan à trois ajours."

https://arviva.univ-tours.fr/oeuvre/637

Les vitraux du XVIe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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1. Saint Martin de Tours. 

"Saint Martin, archevêque de Tours, identifié par l’inscription portée au centre de l’arc supérieur de sa niche, se tient dans un édicule tendu de damas, muni d’un livre et de la croix  archiépiscopale. Sa chape est enrichie d’un galon rouge gravé, technique également employée pour le nimbe. Dans la partie inférieure perturbée de bouche-trous, on discerne le contour d’un écu. Vers 1515-1520." https://arviva.univ-tours.fr/oeuvre/637

Sur le verre rouge gravé (verre rouge plaqué à un verre blanc, et gravé à l'acide ou à la molette), lire Roger Barrié :

https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1976_num_83_1_2796

Le galon est gravé de points blancs, le nimbe est cerclé d'un trait blanc.

La niche est tendue d'un drap d'honneur bleu damassé et bordé d'or comme dans une chapelle seigneuriale sous quatre baies cointrées à verrières losangées.

Le motif du damas du manteau doublé de soie verte s'apparente à un ananas au centre d'un cercle flammé.

 

Les vitraux du XVIe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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2. Saint Denis, évêque de Paris.

"Saint-Denis, soutenu par deux anges, tient dans ses mains sa tête tranchée ; un paysage apparaît au fond. La chape faite de verres rouges gravés a été partiellement remplacée. L’encadrement, un arc orné de médaillons à l’antique, est en revanche resté presque intact. Le nom du saint est inscrit sur un phylactère placé en bas à gauche. Vers 1520-1530." https://arviva.univ-tours.fr/oeuvre/637

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3. Saint Nicolas de Myre.

   "identifiable grâce à la représentation des trois enfants qu’il a ressuscités, il protège un clerc donateur, agenouillé à gauche sur un sol carrelé teinté de jaune d’argent. Le panneau a subi maintes altérations : le saint est défiguré par une restauration, et la tenture du fond est constituée de bouche-trous. Mais sa qualité transparaît dans la souplesse du drapé de la chape bleue bordée de jaune d’argent. Vers 1515-1520.

Tête de lancettes  :  un sommet de dais gothique sur fond rouge abrite le haut d’un paysage peint sur verre bleu clair.  Premier quart du XVIe siècle. "

On retrouve la présentation du saint dans une chapelle à verrière cintrées, tendue d'un drap d'honneur rouge à galon doré.

Le clerc donateur porte un manteau plissé blanc à larges manches sur  une robe rouge.

Les trois enfants sauvés par saint Nicolas sortent du saloir, mains jointes.

Une belle pièce de réemploi en grisaille et jaune d'argent sur verre blanc montre une jeune femme (Grâce?) parmi des rinceaux perlés où est suspendue une clochette.

 

Les vitraux du XVIe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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4. Saint Aignan, évêque de Chartres.

"Il se tient dans un paysage où se voit, selon Métais, le château de Vauventriers, celui de sa famille. Il est nommé sur une inscription placée en bas à gauche : Ygnen. Le panneau, quasiment intact, provient d’une verrière du bas-côté sud offerte par le chapitre de l’église, qui portait la date de 1518."

Tête de lancette : un fragment de dais Renaissance, rapporté, est orné de putti tenant des guirlandes de perles. Premier quart du XVIe siècle. "

 https://arviva.univ-tours.fr/oeuvre/637

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7. Tympan, quadrilobe  Premier quart du XVIe siècle : la Trinité souffrante.

"La Trinité souffrante apparaît dans une gloire ovoïde, entourée d’une nuée d’anges peints sur fond bleu-gris. Dieu le Père, coiffé de la triple couronne, tient devant lui le Christ en croix, la colombe du Saint-Esprit étant figurée devant sa barbe. Ce panneau bien conservé est demeuré à sa place initiale.
Écoinçons : deux anges, revêtus de dalmatiques colorées, sont tirés du même carton retourné. Comme le précédent, les deux panneaux paraissent en place. Premier quart du XVIe siècle." (Notice extraite de : Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, Les vitraux de la Renaissance à Chartres, Chartres, Centre international du Vitrail, 2010, p. 72).

 

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La baie 13. Adam et Ève ; Vie de saint Denis ; Vie de sainte Barbe ..., vers 1500, 1520 et 1656.

 

"La baie 13 est constituée d'une lancette divisée en trois registres : I. Partie rectiligne de la fenêtre : des panneaux originaires de trois verrières distinctes se trouvent ici regroupés, deux provenant de l’histoire de saint Denis, deux autres de celle de sainte Barbe, et deux éléments de l’Expulsion du paradis."

 

Les vitraux du XVIe siècle de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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1  L’ange chasse Adam et Ève du paradis. Jean Chastellain, v. 1520

2. Adam et Éve expulsé du paradis, Jean Vacher 1656.

"1. l'ange est environné de phylactères édictant la condamnation divine (Genèse 3, 1 6-19) : MULTIPLICABO […] MALEDICTA EX EA […] Ce fragment, attribuable au parisien Jean Chastellain, est le panneau supérieur gauche de la scène qui occupait initialement le bas des lancettes de la baie nord de la chapelle de la Vierge. Vers 1520. La tête de l’ange, interpolée, est une pièce tirée d’un vitrail du milieu du XVIe siècle. 

2. Adam et Ève quittent le paradis. Cette portion de scène, complément du panneau 1, est une réfection du milieu du XVIIe siècle, peinte sur fond d’émaux bleus et violets, aujourd’hui écaillés."

https://arviva.univ-tours.fr/oeuvre/639

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Éve, par Jean Vacher 1656.

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Inscription de restauration.

 "Au-dessus de ce panneau et du précédent, se lit l’inscription qui soulignait la scène du registre supérieur de la verrière, relative aux Litanies de la Vierge : QUAE EST ISTA QUAE PROGREDITUR UT AURORA CONSURGENS […] ELECTA UT SOL […] UT CASTRORUM ACIE […], et la référence du Cantique des Cantiques, suivie de la date de [16]56 et de la signature de Jean Vacher, le peintre-verrier auteur de cette restauration."

La référence du Cantique des Cantiques 6:9 est : 

 Quae est ista quae progreditur quasi aurora consurgens, pulchra ut luna, electa ut sol, terribilis ut castrorum acies ordinata? Canticum Canticorum 6:9 "Une seule est ma colombe, ma parfaite; Elle est l'unique de sa mère, La préférée de celle qui lui donna le jour. Les jeunes filles la voient, et la disent heureuse; Les reines et les concubines aussi, et elles la louent."

 

 

Les vitraux  de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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3. Saint Denis comparaît devant le préfet Fescennius assis sur un trône.

"Le saint a les mains entravées de cordes que tient le soldat qui le suit ; Rustique et Eleuthère, figurés à l’arrière-plan, attendent leur jugement. Les débris du commentaire […] RUSTIQUE ET […] FURENT AMENEZ […] sont complétés des fragments d’une autre inscription. Vers 1515-1520."

 

Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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4. Sainte Barbe s’apprête à subir le martyre.

"Dans un paysage rocheux, le père de la sainte, richement vêtu d’un manteau damassé doublé d’hermine, la menace de son sabre ; à droite, la représentation de la sainte, altérée par diverses interpolations, laisse à peine deviner qu’elle tournait le dos, agenouillée en prière. Le début de l’inscription est conservé : COMMENT SON PERE LA VEULT [OCCIRE]. Vers 1515-1520."

Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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5. Saint Denis et ses compagnons.

"La dernière communion de saint Denis et de ses compagnons, les diacres Rustique et Eleuthère, dans leur prison, leur est administrée par le Christ suivi d’un ange. Des bouche-trous ont remplacé la tête du Christ et une partie de la tunique de l’ange. Sur l’inscription en partie conservée se déchiffre […] EN LA CHARTRE LUI DONNA MESSIRE […]. Vers 1515-1520."

Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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6. Sainte Barbe, emprisonnée, reçoit les consolations du Christ.

 

"La scène est bien conservée, mais l’inscription, soulignant la représentation comme dans la légende de saint Denis, a presque disparu : COMMENT NOTRE [SEIGNEUR…]. Vers 1515-1520."

Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Amortissement : 7 et 8.

"L’ensemble est composé de bouche-trous divers, parmi lesquels plusieurs fragments d’une cour céleste, petits personnages peints en grisaille rousse et jaune d’argent, provenant de la verrière d’une Jugement dernier dont on reconnaît d’autres éléments en baies 14 et 15. Vers 1500-1510. D’autres fragments sont teintés d’émaux, notamment des portions de bordures du XVIIe siècle intégrant deux écus armoriés, sans doute originaires des fenêtres hautes (1625-1630).

L’écu de gauche est parti des familles Chouayne, d’azur à deux épées d’argent gainées d’or posées en sautoir, cantonnées de quatre croissants d’or, et Symon, d’azur au chevron d’argent accompagné de trois cygnes becqués et membrés de sable.

L’écu de droite, d’azur fascé d’argent, accompagné en chef de trois coquilles d’argent, et en pointe d’une étoile d’or, est celui des Lebeau, qui possédaient la chapelle éclairée par la baie 7, et qui ont laissé d’autres marques de leur contribution au vitrage de l’étage supérieur, l’une en baie 106, l’autre maintenant remployée en baie 22."

(Notice extraite de : Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, Les vitraux de la Renaissance à Chartres, Chartres, Centre international du Vitrail, 2010, p. 76).

Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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La baie 14. Parenté de la Vierge v.1500-1520.

 

 

"La fenêtre est celle de la chapelle octroyée en 1504 à Regnault de Gyvès, prévôt de Chartres; sa verrière est conservée en grande partie à son emplacement initial, y compris les panneaux des têtes de lancettes et ceux du tympan.
Lancettes : restées à leur place d’origine dans la partie supérieure, quatre scènes encadrées d’architectures mêlant les vocabulaires flamboyant et Renaissance illustrent la Parenté de la Vierge (nos 3 à 6) ; l’une figure sainte Anne, les autres ses trois filles avec leurs familles, les soeurs de la Vierge ayant pour progéniture six des futurs apôtres. La partie inférieure a été complétée de scènes provenant de deux autres verrières. " Gatouillat et Leproux,  https://arviva.univ-tours.fr/oeuvre/640

Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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1. Légende de saint Denis.

"Cette scène du début de la légende de saint Denis provient de la même verrière que celles remontées en baie 13. Elle représente l’autel du Dieu inconnu érigé dans un temple d’Athènes (une inscription précise : DEO IGNOTO), devant lequel vient prier un aveugle que guérit Denis l’Aréopagite sur ordre de saint Paul. Ce dernier est rendu méconnaissable par le bouche-trou qui remplace sa tête. Vers 1515-1520. " Gatouillat et Leproux, https://arviva.univ-tours.fr/oeuvre/640

Sauint Denis porte la tenue des docteurs en théologie médiéval, avec le bonnet carré , la robe rouge, le camail et la fourrure d'hermines. L'aveugle montre les signes de son indigence : couvre-chef, tunique trouée, culotte mal ajustée par une pauvre ceinture, chausses trouées au genou, gamelle de mendicité, et husseaux.

Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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2. Jugement dernier.

"Le panneau appartient à la verrière du Jugement dernier signalée en baie 13. Il figure la résurrection des morts, une âme assistée d’un ange quittant le plateau de la balance que tenait saint Michel – jadis figuré à droite –, et les élus se pressant au seuil de la tour d’or qui commande l’entrée du Paradis, gardée par saint Pierre, dont la tête est une réfection du XVIIe siècle. La scène est peinte en camaïeu de grisaille rousse et de jaune d’argent, avec quelques pièces de verres de couleurs. Des bouche-trous l’élargissent du côté gauche. Vers 1500-1510." Gatouillat et Leproux,  https://arviva.univ-tours.fr/oeuvre/640

À droite, un homme sort de son tombeau, mains jointes, regard tourné vers les cieux.

Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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3. Marie Jacobé, Alphée et leurs quatre fils.

"Marie Jacobé, coiffée d’un volumineux atour de tête à la mode germanique, et son époux Alphée sont assis dans une cathèdre, leurs quatre enfants, les saints Jude, Joseph le Juste, Simon et Jacques le Mineur, se tenant debout devant eux. La scène est presque intacte. Vers 1505-1510." Gatouillat et Leproux

Le premier enfant tient un livre ouvert, le deuxième (saint Joseph le Juste ou Joseph Barsabas ?)  porte un  un écritoire glissé dans sa ceinture ;  Jacques le Mineur se reconnaît à son bâton de foulon, instrument de son supplice.

Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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4. Marie Salomé, Zébédé et leurs deux fils.

"Marie Salomé et son époux Zébédée se tiennent derrière leurs fils, saint Jean et saint Jacques le Majeur, munis de leurs attributs habituels. La scène comprend des bouche-trous et des restaurations, notamment dans la partie supérieure. Vers 1505-1510." Gatouillat et Leproux

Zébédée porte une aumônière à la ceinture. Saint Jean l'évangéliste bénit la coupe de poison (un dragon ailé) afin de la boire sans danger et de témoignenr de la puissance de son Dieu. Jacques Le Majeur se reconnaît à son chapeau, à sa besace et à son bourdon.

Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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5. La Vierge filant.

"La Vierge file la laine près du berceau de Jésus veillé par un ange, et saint Joseph travaille le bois, des anges recueillant les copeaux. On retrouve dans ce panneau peu altéré chacune des figures du Séjour de la Sainte Famille en Égypte d’Albrecht Dürer, y compris des détails tels que la couronne dont est coiffé l’ange de droite. Vers 1505-1510." Gatouillat et Leproux https://arviva.univ-tours.fr/oeuvre/640

 

Albrecht Dürer, Le séjour de la Sainte Famille en Égypte, de La Vie de la Vierge, vers 1504.

 

 

Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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6. Sainte Anne, Joachim et la Vierge enfant.

"Sainte Anne, Joachim et la Vierge enfant sont tous trois assis, occupés à lire dans une salle au décor Renaissance ouverte sur un paysage. Le panneau est bien conservé. Vers 1505-1510.
Têtes de lancettes : 7 et 8. Sur fond rouge, un entablement supporte des anges assis autour de vases godronnés, panneaux demeurés à leur place primitive ; vers 1505-1510.

Le sommet est complété de bouche-trous, parmi lesquels deux écus du XVIe siècle aux meubles mis en plombs, l’un, d’azur à trois fasces ondées d’argent, identifié comme celui de la famille Bouffineau, l’autre de gueules à deux fasces d’or, peut-être celui de la famille d’Harcourt, placé sous un fragment du précédent remonté de biais."Gatouillat et Leproux https://arviva.univ-tours.fr/oeuvre/640

 

Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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 7 et 8 Têtes de lancettes.

"Sur fond rouge, un entablement supporte des anges assis autour de vases godronnés, panneaux demeurés à leur place primitive ; vers 1505-1510.

Le sommet est complété de bouche-trous, parmi lesquels deux écus du XVIe siècle aux meubles mis en plombs, l’un, d’azur à trois fasces ondées d’argent, identifié comme celui de la famille Bouffineau, l’autre de gueules à deux fasces d’or, peut-être celui de la famille d’Harcourt, placé sous un fragment du précédent remonté de biais."Gatouillat et Leproux https://arviva.univ-tours.fr/oeuvre/640

"Les familles de la haute bourgeoisie charlraine donnèrent de nombreux lévites a l'église pendant l'épiscopal d'Erard de la Marck. Nous citerons parmi eux Michel de Champrond, [...] Claude Grenet, Charles Bouffineau, Guillaume Poussemotte, Sébastien Grenet." https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56057220.texte.r=.ngFR

Les Bouffineau furent marchands de sel à Chartres.

 

Tympan.

"Tympan, ajour principal : 9. Dieu le Père apparaît en buste dans une gloire d’or, portant la couronne fermée ; il tient le globe d’une main et bénit de l’autre. De part et d’autre, deux anges tiennent des phylactères exaltant la généalogie de la Vierge d’après le prophète Isaïe : EGREDITUR VIRGA DE RADICE IESSE. Le panneau serait intact sans le trou qui a fait perdre la tête de l’ange de gauche. Vers 1505-1510.
Écoinçons : deux anges jouent de la viole ; le style de ces figures, traitées en grisaille et jaune d’argent à l’exception de leurs ailes, s’accorde à celui des panneaux de la Sainte Parenté. Vers 1505-1510." Gatouillat et Leproux, https://arviva.univ-tours.fr/oeuvre/640

(Notice extraite de : Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, Les vitraux de la Renaissance à Chartres, Chartres, Centre international du Vitrail, 2010, p. 78).

La citation Egredietur virga de radice Iesse, (et flos de radice ejus ascende) est souvent associée aux verrières mariales ou aux Arbres de Jessé. Elle signifie : "Un rameau poussera sur la racine de Jessé, un rejeton naîtra de ses racines, et portera du fruit" et est lu comme une annonce de la naissance de Jésus.

 

 

Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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La baie 18. Apparitions du Christ à saint Pierre et à saint Paul. Jean Jouan, Jean Cousin v. 1540.

"Cette verrière, consacrée aux apparitions du Christ à saint Pierre et à saint Paul après sa Résurrection, paraît ne pas avoir subi beaucoup de modifications et pourrait être encore à son emplacement d’origine, les bordures du registre supérieur épousant parfaitement la forme de la baie. Elle est constituée de deux scènes superposées dont les modèles ont certainement été commandés au peintre parisien Jean Cousin dans les années 1540 : l’inventivité et l’élégance du répertoire décoratif, la complication et l’amplitude des drapés, les physionomies des protagonistes, le dessin des mains et les paysages à l’antique sont en effet caractéristiques du style de l’artiste. De plus, de nombreux éléments de la Conversion de saint Paul se retrouvent dans une gravure attribuée à Cousin par Henri Zerner. Une autre version a été par la suite gravée par Delaune.

Selon Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, la facture de la verrière est semblable à celle du vitrail de Saint Michel combattant les anges rebelles dans la même église (baie 12) et à celle des panneaux de la Vie de la Vierge de Saint-Pierre de Chartres (Chartres, Center international du Vitrail), attribués au peintre-verrier Jean Jouan."

 

Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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1. Domine quo vadis ?

"Cet épisode de la vie de saint Pierre, qui ne figure pas dans les Actes des apôtres, semble d’invention tardive. Il est rapporté par saint Ambroise et repris par Jacques de Voragine dans la Légende dorée : fuyant les persécutions de Néron, l’apôtre cherche à quitter Rome par la voie Appienne, lorsqu’il voit apparaître Jésus portant sa Croix. Il lui demande : « Seigneur, où vas-tu ? » (DOMINE, QUO VADIS ?). Le Christ lui répond : « À Rome, pour me faire crucifier une seconde fois » (ROMAM EO ITERUM CRUCIFIGI). Honteux, Pierre retourne dans la ville subir le martyre. C’est ce dialogue, en latin, qui figure sur le cartouche placé au bas de la scène, dont la partie gauche a disparu.

L’encadrement, très plastique, est constitué de motifs de « cuirs » découpés, inspirés de ceux conçus par Rosso pour la Galerie François Ier de Fontainebleau et diffusés par des graveurs comme Antonio Fantuzzi ou Jean Mignon. Cependant, on ne relève aucune copie directe, l’ensemble étant savamment réinterprété par un artiste visiblement à l’aise dans ce répertoire.

Deux écus sont figurés dans les écoinçons de la partie supérieure. Les armoiries, traditionnellement associées à la famille Godeffroy, sont plus vraisemblablement celles de François Arroust, prévôt de Chartres de 1540 à 1547, et de sa femme Catherine  Michon. La moitié droite de l’écu écartelé est restaurée." https://arviva.univ-tours.fr/oeuvre/642

Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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2. La Conversion de saint Paul

"Saül, Juif hellénisé servant dans l’armée romaine, se rendait à Damas pour pourchasser les disciples du Christ, lorsqu’il fut aveuglé par une vive lumière qui le fit chuter de cheval. Il entendit alors une voix lui disant « Saül, Saül, pourquoi me persécutes-tu ? ». Il se convertit et prit le nom de Paul. La scène prend place dans un encadrement tout aussi recherché que celui de la partie inférieure, quoique de structure différente, puisé à des sources de même origine interprétées avec autant de science : deux termes supportent un arc brisé orné d’une frise de rinceaux et de bucrânes qui épouse la forme de la baie. On note quelques restaurations, notamment la tête de l’un des soldats, et un emploi d’émail bleu plus abondant que dans le registre inférieur, où il se limitait à la couronne d’épines du Christ et à son voisinage. On en trouve en particulier pour le harnachement de l’un des chevaux et les guêtres de son cavalier. L’une des pièces présente même la particularité d’être peinte à l’émail bleu sur un verre de même couleur. En revanche, les paysages peints sur verre bleu sont traités de façon similaire dans les deux scènes."

(Notice extraite de : Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, Les vitraux de la Renaissance à Chartres, Chartres, Centre international du Vitrail, 2010, p. 51 et 82).

Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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La baie 12. Saint Michel combattant les anges rebelles. Jean Jouan,  1547.

 

"Cette verrière, demeurée quasiment entière, est à son emplacement d’origine. Elle fut commandée au peintre-verrier Jean Jouan par la famille Grenet, titulaire de la chapelle, et fut posée en avril 1547.

Le sujet, le combat victorieux de l’archange saint Michel et des armées célestes contre Lucifer et les anges rebelles, est tiré de l’Apocalypse : « Et il y eut guerre dans le ciel. Michel et ses anges combattirent contre le dragon […] Le grand dragon appelé Satan fut précipité sur la terre et ses anges furent précipités avec lui. » (Apocalypse, 1 2, 7). Le choix de cet épisode revient probablement à l’un des membres de la famille, l’avocat Michel Grenet qui, dans son testament rédigé quelques mois plus tard, demanda qu’une statue de son protecteur soit placée sur l’autel.


Saint Michel vêtu d’une armure étincelante, accompagné de deux anges, précipite Lucifer et d’autres démons dans les flammes de l’enfer.L’artiste possédait probablement la planche correspondante de l’Apocalypse de Dürer, ainsi que la gravure de Jean Mignon sur le même sujet (Zerner, JM 50), mais ses emprunts à l’une comme à l’autre sont très ponctuels. 


On sait aussi que le peintre-verrier Pierre Massonnet restaura la verrière en 1650. La tête de l’ange de gauche est une réfection de Charles Lorin en 1914, tandis que celle de l’ange de droite porte les traces d’une intervention plus ancienne, remontant probablement au XIXe siècle."

(Notice extraite de : Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, Les vitraux de la Renaissance à Chartres, Chartres, Centre international du Vitrail, 2010, p. 74). https://arviva.univ-tours.fr/oeuvre/638

 

Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les vitraux Renaissance de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Le tympan : Dieu le Père.

"Au sommet, dans une nuée peuplée de chérubins, Dieu le Père assiste au combat, entouré par deux angelots tirant des flèches."

 

Les vitraux de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les vitraux de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Le soubassement.

"Le soubassement, orné d’un grand cartouche et de serviettes, comporte des éléments insérés postérieurement. Il s’agit, au centre, d’un petit panneau carré peint à la grisaille, au jaune d’argent et à l’émail bleu, représentant une femme assise tenant un livre et, à droite, d’un écu dont les armes, d’azur au chevron d’argent accompagné de deux croix potencées d’or et, en pointe, d’une feuille de chêne de même, sont celles des Challine, descendants des Grenet et possesseurs de la chapelle à partir de la fin du XVIe siècle. Ces modifications pourraient être consécutives à des dégâts survenus pendant le siège de 1568."

 

 

Les vitraux de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les vitraux de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les vitraux anciens de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les vitraux anciens de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

 

Les fenêtres hautes.

"Trente-trois fenêtres en plein cintre éclairent l'étage supérieur de l'église, les cinq du rond-point étant suivies de deux baies par travées."La baie 100, dans l'axe et ses voisines de part et d'autre regroupent les restes des armoiries et des emblèmes de ceux qui ont contribué à la réalisation de ces verrières blanches à bordures teintées d'émaux, menée en deux temps, en 1625 dans le chœur et vers 1630 dans la nef. Les panneaux, tous peints en grisaille, jaune d'argent et émaux, ont été redistribués tels qu'on  les voit aujourd'hui à l’occasion de la restauration de ces fenêtres survenues vers 1895. Les doubles filets qui cernent chaque baie furent alors réalisés à partir des débris des anciennes bordures." (Notice extraite de : Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, Les vitraux de la Renaissance à Chartres, Chartres, Centre international du Vitrail, 2010, p. 51 et 82).

 

Les fenêtres hautes de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les fenêtres hautes de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

 

Baie 100.

"Ecu d'azur ouvert en chevron surmonté d'une crossette d'or accompagné de trois épis de blé."

Les fenêtres hautes de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les fenêtres hautes de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Baie 103.

Cet écu de sable au ciboire d'or est peut-être l'emblème d'une confrérie.

 

Les fenêtres hautes de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les fenêtres hautes de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Baie 105.

Ecu d'argent à la fontaine jaillissante d'or.

 

Les fenêtres hautes de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les fenêtres hautes de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Baie 107.

Écu au monogramme sur fond d'argent incluant peut-être les lettres A, V, B, R, et F.

Il évoque les marques des imprimeurs et des libraires, mais aussi des verriers de la cathédrale de Troyes à la fin du XVe siècle.

Marque de la baie 132 (par le verrier Pierre, 1499) de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

https://www.lavieb-aile.com/2024/02/les-vitraux-de-la-cathedrale-de-troyes-les-baies-132-et-232.parabole-du-fils-prodigue.html

Consulter :

— COFFINET (Abbé Jean-Baptiste), 1858,Les peintres-verriers de Troyes pendant trois siècles depuis 1375 jusqu'à 1690 "Peintres-verriers. Nomenclature des peintres-verriers de Troyes depuis 1375 jusqu'à 1690". Annales archéologiques, 1858, t. 18, p. 212-224.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9693408c/f153.item

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9693408c/f252.item

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9693408c/f250.item

Les fenêtres hautes de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les fenêtres hautes de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Baie 109.

Écu à fond d'or au monogramme constitué autour de la lettre G et des lettres A, E et X, sous un 4 de chiffre. 

 

Les fenêtres hautes de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Les fenêtres hautes de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitrail contemporain de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

Vitrail contemporain de l'église Saint-Aignan de Chartres. Cliché lavieb-aile 2025.

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Published by jean-yves cordier - dans XVIe siècle. XVe siècle Renaissance. Héraldique
26 février 2025 3 26 /02 /février /2025 14:52

Le calvaire (Toinas et Conci 1511 et/ou  Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Les larmes de Marie et de Jean.

Sur Plouguerneau, voir :

 

PRÉSENTATION.

Située, comme son nom l'indique, dans un paisible vallon dont le ruisseau se jette dans l'Aber Wrac'h après avoir alimenté des moulins, Notre-Dame du Val, en breton Chapel an Traoñ, dépendait du manoir de Ranorgat : voir la carte de Cassini, de la fin du XVIIIe siècle. 

 

 

Carte de Cassini, fin XVIIIe s.
Carte IGN

La chapelle actuelle dépendait à sa construction de la famille Le Moyne, propriétaire du manoir de Rannorgat, famille qui y a apposé ses armoiries — celles de Tanguy  Le Moyne de Rannorgat et de son épouse Leveneze de Kermenou —entre 1537 et 1560 (M. Faujour), et bien qu'on lise la date de 1572 sur la porte à fronton de la longère nord, la construction serait donc plus précoce . À l'intérieur, une statue porte la date de 1527 avec le nom de son donateur, le prêtre François Jézégou.

Elle est d'architecture harmonieuse avec son clocheton à deux chambres de cloches, son fronton Renaissance de la porte latérale et ses crossettes en forme de lion et de chien. Au sud, la fontaine votive alimente un bassin de dévotion, un lavoir et un poull-lin, "trou à rouir le lin".

 

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Cartel de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Cartel de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

LE CALVAIRE : SON SOUBASSEMENT.

Croquis Y.P. Castel 1980.

Au nord, sous les frondaisons du placître, le calvaire se découvre, avec son soubassement à cinq degrés circulaires en granite.

Les quatre premiers degrés (dont le premier est enterré dans sa moitié nord) sont faits de blocs en portion de cercles, tandis que le dernier est monolithique et chanfreiné.  C'est ce bloc qui porte l'inscription [équerre] IO.TOINAS [marteau] : H : CONCI : LAN MIL CINQ CANS XI, affirmant sa datation en 1511.

 

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le soubassement (granite) du calvaire  de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le soubassement (granite) du calvaire de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le soubassement (granite) du calvaire  de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le soubassement (granite) du calvaire de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le soubassement (granite) du calvaire  de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le soubassement (granite) du calvaire de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le soubassement (granite) du calvaire  de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le soubassement (granite) du calvaire de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Mais cette date (si on en accepte la validité malgré la difficulté de lecture) est-elle celle du socle en granite (une belle performance), ou bien celle de l'ensemble du calvaire avec ses personnages en kersanton ?

Lisons la description d'E. Le Seac'h :

 

La description d'Emmanuelle Le Seac'h :

 

"L'introduction du vocabulaire décoratif classique (1511-1542).

"Le rôle pionnier de IO. Toinas et de H. Conci (1511)

"Io. Toinas et H. Conci seraient les sculpteurs du calvaire de la chapelle Notre-Dame du Traon en Plouguerneau dans le diocèse du Léon. L'inscription avec leur nom est figurée sur le socle en granite : [équerre] IO.TOINAS [marteau] : H : CONCI : LAN MIL CINQ CANS XI. (R. Couffon n'a lu  en 1988, ou n'a cité, que la date  LAN MIL CINQ CANS XI).

Quant aux initiales « IO », doit-on les lire comme l'abréviation de Joseph ou de Jean (Johannes en latin). Les deux noms ne sont pas d'origine bretonne mais peut-être italienne.

Le Dictionnaire des artistes de Castel, Daniel et Thomas les cite comme sculpteur pour Io Toinas, et sculpteur avec un point d'interrogation pour H. Conci.

La tête de croix en kersanton est-elle de la même époque que le socle ? On ne peut le dire. En tous les cas, le registre des sculpteurs introduit le vocabulaire ornemental de la Renaissance dans la sculpture bretonne. Les lettres romaines pour l'inscription signée, le fleuron-boule pour la branche horizontale de la croix du Christ et les moulures simples du nœud et du croisillon qui porte les statues de la Vierge et de Jean sont des éléments significatifs de l'entrée dans ce nouvel art en Basse-Bretagne que l'on peut donc dater d'au moins 1511.

 

Remarques

1. Aujourd'hui (et sans doute hier), l'inscription est de relevé difficile. Portée en lettres romaines en retrait sur une seule ligne dans un cartouche, elle fait presque le tour de la pierre ronde du degré supérieur du socle. Il s'agit, pour Y.P. Castel, de la première inscription en lettres romaines sur l'ensemble des croix et calvaires du Finistère. Elle semble avoir été relevée pour la première fois par Castel en 1980, et Couffon ne la relève pas dans son Répertoire de 1959 p.310. Louis Le Guennec mentionne la date de 1511.

2. L'inscription datée et signée est portée sur un socle en granite, alors que le travail de sculpture ornementale et figurative est en kersanton. IO Toinas et H. Conci sont-ils seulement les auteurs du socle , comme tailleurs de pierre ? 

3. L'équerre et le marteau sont-ils des marques ou emblèmes propres aux tailleurs de pierre (carriers, tacherons) ou bien des marques de sculpteurs ? Et d'ailleurs, la distinction entre ces professions a-t-elle du sens ? On trouve ces outils gravés avec une inscription IA MAZE sur le socle d'une statue de saint Jacques du porche (XVIIe) de l'église Saint-Neventer à Plounéventer. On trouve l'équerre, le marteau et un outil de taille sur une inscription de Telgruc H. GOVRMELEN 1584. L'inscription de la base de la croix du cimetière du Faou datée de 1526, porte une marque ésotérique (de tailleur de pierre?), mais aussi une doloire.

4. E. Le Seac'h  pose le problème de l'attribution, et reste prudente : "La tête de croix en kersanton est-elle de la même époque que le socle ? On ne peut le dire." ou bien "IO. Toinas et H. Conci seraient les sculpteurs.." et dans sa description du calvaire proprement dit et des trois larmes de Marie et de Jean elle écrit "Les sculpteurs introduisent un signe distinctif qui permettra plus tard de reconnaître le style de Bastien et Henry Prigent.". Effectivement, dans sa présentation de l'atelier des Prigent (1527-1577), elle fait de ces trois larmes, parmi d'autres traits stylistiques, une vraie marque d'atelier (p. 140 : "le trait commun aux deux Prigent se repère à un détail qui devient leur signe distinctif : trois larmes en relief roulent sur les joues de leurs vierges éplorées au calvaire (et de Jean, qui peut leur être associé), leur Vierge de pitié et leurs Marie-Madeleine".

5. On note que Henri Pérennès date, sans se justifier, ce calvaire de 1550.

Au total, on peut  être tenté de voir dans ce calvaire une œuvre composite, avec un soubassement de 1511 par les tailleurs de granite IO Toinas et H. Conci, et un calvaire sculpté en kersanton par l'atelier de Bastien et Henri Prigent , postérieur à 1527 (première date de leur catalogue raisonné) et alors, contemporain des premières réalisations sur la chapelle elle-même. 

Seul argument contraire : les blasons du croisillon, aux armes mi-parti d'un couple Olivier Le Moyne/Typhaine Coëtivy, couple attesté selon Potier de Courcy ... en 1503. Cette affirmation est-elle fondée ? Je n'ai pu la confirmer.

 

LE CALVAIRE PROPREMENT DIT.

Au dessus du soubassement est dressé un fût rond sur une base rectangulaire, en granite, portant des écots rappellant les rapports entre la Croix et l'Arbre. Puis vient la partie en kersanton . D'abord le croisillon avec son nœud évasé, sa moulure, ses écusson à chaque extrémité et ses quatre supports ; deux supports latéraux portant les statues de la Vierge et de saint Jean, une base évasée portant le crucifix et un support demi-circulaire portant la Vierge de Pitié (on lit encore "pietà"). Le Crucifié est porté par une croix à branches rondes et à fleurons-boules aux extrémité, avec un titulus en lettres fleuronnées, le tout étant monolithique.

 

Cliché Marc Faujour ARMMA

 

La description d'Emmanuelle Le Seac'h :

 

"La Crucifixion de Toinas et Conci marque aussi le début de la stylisation de la souffrance des personnages. La Vierge et Jean ont des joues baignées de larmes, trois sur chaque pommette. Les sculpteurs introduisent un signe distinctif qui permettra plus tard de reconnaître le style de Bastien et Henry Prigent. Les seuls détails plus médiévaux sont les pieds du Christ cloués en rotation interne et les lettres fleuronnées du titulus. Le reste du style est sobre. Les yeux des personnages sont en forme de bogue de noix, très ronds et clos.  "(E. Le Seac'h p. 20 et 257)

Note : les yeux "en bogue" ou en pruneau fendu se remarquent aussi sur les personnages du calvaire du Grouanec.

 

 

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

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Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le Christ en croix.

 

"Le Christ, qui a la tête légèrement penchée sur sa droite porte une couronne tressée. Les bras en Y, le visage impassible, il porte une barbe bien peignée en mèches. " (E. Le Seac'h)

On remarque aussi les cheveux décollés des épaules, le pagne noué du côté gauche, les côtes horizontales du thorax, et l'abdomen dilaté projeté en avant. Ou les lettres su titulus, au fût perlé.

 

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

 

La Vierge et Jean éplorés.

"La Vierge, les bras croisés sur la poitrine, est vêtue d'une longue robe et d'un voile qui recouvre les cheveux et cache ses oreilles et d'une guimpe. Jean, la main droite posée sur la poitrine, penche la tête du côté du Christ. Il est vêtu à la romaine, d'une aube longue et d'un manteau." (E. Le Seac'h)

Les trois larmes sous chaque paupière inférieure sont bien présentes, même si mes clichés, dépendants de l'éclairage du moment, peinent à  en rendre compte. Ce sont typiquement les larmes de l'atelier Prigent débutant par un fin filet et se dilatant en une goutte terminale, tels qu'on les retrouve sur leurs calvaires et leurs déplorations.

 

— Voir  d'autres œuvres de Bastien ou Henry Prigent:

 

et hors blog: 

Attribution personnelle hors catalogue Le Seac'h :

 

 

 

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

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La Vierge de Pitié... et ses larmes.

"À l'arrière, une pietà à deux personnages est posée sur une console." (E. Le Seac'h)

Comme c'est très majoritairement le cas dans les Vierges de Pitié de Basse-Bretagne (et de la demi-douzaine provenant de l'atelier Prigent), la Viere est assise, enveloppée dans un manteau-voile qui l'englobe dans une forme triangulaire, et elle tient sur ses genoux son fils, au corps presque horizontale, dont elle soutient le thorax de la main droite. Le bras droit  du Christ est vertical puis oblique, pendant, tandis que le bras gauche est horizontal et soutenu par la Mère. Le pied droit est tourné de façon peu anatomique, peut-être pour montrer la plaie du clou.

 

 

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

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Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

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Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

 

Les trois larmes.

Elles sont bien visibles.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

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Les deux blasons : Le Moyne de Ranorgat et Coëtivy.

"Les blasons placés aux extrémités du croisillon portent les armes des Le Moyne de Ranvlouc'h avec trois coquilles et un croissant de lune du côté de la Vierge et, du côté de Jean, l'écusson mi-parti des Le Moyne et mi-parti des Kergadiou représenté par trois fasces. Il doit s'agir des commanditaires de l'œuvre." (E. Le Seac'h)

E. Le Seac'h reprennait ici les identifications de blasons proposées par L. Le Guennec repris par Y. P. Castel en 1980, mais Marc Faujour s'est livré à une analyse précise et y voit les armes des Le Moyne de Ranorgat et celles, mi-parti des Le Moyne et des Coëtivy. Malgré l'absence de couleurs, nous reconnaissons dans le blason près de la Vierge les trois coquilles et le croissant ( Le Moyne de Rannorgat : d'argent au croissant accompagné de trois coquilles, à la bordure, le tout de gueules ), et du côté de Jean, l'alliance de ces armes se fait avec un fascé de six pièces, armes des Coëtivy qui sont un fascé d'or et de sable de six pièces.

Au contraire, les armes de Kergadiou (famille qui héritera du titre de seigneur de Ranorgat ) sont d'or à  trois fasces ondées, [et non rectilignes] d'azur  au franc-canton d’hermines

En 1859, Pol Potier de Courcy avait donné la description suivante :

 "Les armes d'Olivier Le Moyne, sieur de Ranorgat, juveigneur de la maison Trévigny, en Plounéour, et des armes de Tiphaine de Coëtivy, sa compagne en 1503. De ce mariage naquit Marie Le Moine qui porta par mariage la seigneurie de Ranorgat dans la maison de Kergadiou"

Les armes des Le Moyne, des deux côtés, sont affectées d'une bordure, signe de juveigneurie des Le Moyne de Rannorgat par rapport au lignage des Le Moyne de Trévigny.

N.b La forme du nom peut être Le Moyne, Le Moine, ou Le Manac'h.

A la montre de l'évêché de Léon reçue à Lesneven le 25 septembre 1503, est mentionné Olivier le Moyne, seigneur de Rannorgat, représenté par Olivier Kergadiou.  

N.B 

 Olivier Le Moyne, seigneur de Trévigny, capitaine de Lesneven, tint une Montre et revue devant Jehan du Juch  le 1 janvier 1378 avec 32 compagnon, dont Yvon Le Moyne, Guillaume Le Moyne, Richard le Moyne, Prigent de Coëtivy. Selon les généalogistes de Geneanet,  il était né vers 1340 et il épousa une Tiphaine de Coëtivy (v.1340-1398).  

Anne Le Moyne dame de Rannorgat épousa en 1502 Olivier de Kergadiou

Le blason mi-parti ne correspond pas  aux armes de Tanguy Le Moyne et de son épouse Leveneze de Kermenou, couple dont le blason a été identifié par Marc Faujour, porté par un gentilhomme barbu à l'extérieur de la chapelle Notre-Dame du Val (cf. infra).

 

 

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Le calvaire (kersanton, Prigent v.1527) de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

 

DISCUSSION.

Si on cherche à attribuer le calvaire, dans sa partie en kersanton, à un atelier de sculpture sur pierre de Basse-Bretagne, sur les seuls critères stylistiques, la réponse est vite trouvée,  c'est un travail de l'atelier des Prigent.

Trois statues de kersanton de l'intérieur de la chapelle du Traon ont été attribuées à cet atelier par E. Le Seac'h dans son catalogue raisonné (p. 331):

-celle de saint They en abbé, dans l'enfeu sud, portant une inscription gothique sur le socle orné d'un calice : V:M:F. IEZEGOU/ P.A FAICT FAIRE ICELLE . YMAGE. LAN. MVCXXVII, soit "Vénérable messire François Jézégou prêtre a fait faire cette image l'an 1527. C'est là la sculpture datée la plus précoce de l'atelier. (H. Pérennès avait lu la date de 1526).

Saint They, kersanton. Atelier Prigent. Cliché E. Le Seac'h CD n° 516.

 

 

-celle de sainte Suzanne qui porte les armes pleines des Le Moyne de Rannorgat. Voir les deux clichés de Marc Faujour. Je remarque le bandeau plissé rétro-occipital, si fréquemment repris par cet atelier. [Les Prigent ont sculpté aussi une sainte Suzanne pour le porche sud de Pencran avec l'inscription S. SUSSANNA: ORA. Elle tient aussi un livre et un rouleau de manuscrit, mais elle porte un voile sur la tête, et l'exécution est plus fine : elle date de 1553.]

Chapelle N.-D. du Val, Plouguerneau, sainte Suzanne kersanton polychrome, Atelier Prigent, Cliché Le Seac'h C.D N° 503.

 

-celle d'un saint moine agenouillé , mur sud.

Saint moine agenouillé, kersanton. Atelier Prigent. Cliché Le Seac'h C.D. 518.

Donc, l'intervention des Prigent en la chapelle Notre-Dame du Val est attestée, avec au moins une date, celle de 1527.

Affirmer que le calvaire est dû aux ciseaux des Prigent, disons entre 1527 et 1550, est cohérent avec cette intervention, mais il faut admettre alors que la date de 1511 du socle ne se rapporte pas au calvaire proprement dit. Enfin, les données héraldiques restent embarrassantes si on valide les affirmations de Pol de Courcy les attribuant à une Tiphaine de Coétivy vivant en 1503 avec un Olivier Le Moyne ; mais ce couple vivait peut-être encore en 1527 ?

COMPLÉMENT : ÉLÉMENTS SCULPTÉS DE LA CHAPELLE.

 

1. Les 2 crossettes figurées portant des écus.

a) Homme barbu allongé présentant les armes mi-parti Le Moyne de Rannorgat/Kermenou. Angle sud-ouest. Kersanton, après 1537 ?

L'homme porte la tenue à tunique courte et chausses d'un écuyer, et adopte la posture de "chevalier servant", un genou fléchi. Ses cheveux sont mi-longs, sa barbe peignée est soignée. Il ne porte pas (à la différence d'autres exemples similaires) d'épée au côté. La tunique est plissée, à plis épais sur les manches.

Il tient contre sa poitrine un écu mi-parti que Marc Faujour a su attribuer au couple Tanguy Le Moyne de Rannorgat / Leneveze de Kermenou , soit au 1 : d'(argent) au croissant accompagné de trois coquilles, à la bordure, le tout de (gueules) (Le Moyne de Rannorgat) ; au 2 : d'(or) à trois fasces ondées d'(azur) (Kermenou). 

"Tanguy, qui avait hérité de son père en octobre 1537, décéda sans hoir vers 1560 (AD Finistère, 34 J 55 ; AD Loire Atlantique, B 1706). Après sa mort, la seigneurie de Rannorgat échut à son cousin Hamon de Kergadiou, fils d’Olivier de Kergadiou et d’Anne Le Moyne de Rannorgat, dont la famille blasonnait d’un fascé-ondé de six pièces ou trois fasces ondées, au franc-canton d’hermines. " (M. Faujour)

 

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

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b) Lion présentant les armes pleines des Le Moyne de Rannorgat. Angle nord-ouest. Kersanton, XVIe siècle.

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2. Les 2 crossettes du clocheton .

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a. Un chien (sans collier) ou un renard, à queue enroulée à l'arrière. Kersanton.

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b. Un lion. Kersanton.

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2. LES PORTES.

a) La porte sud.

Cette porte rectangulaire est surmonté d'un fronton triangulaire  portant la date  de 1758 et , en dessous,  l'inscription Mr.A:L:HAMON C pour "Messire A.L. Hamon, curé" centrée autour d'un calice.

Ce curé est mentionné à Plouguerneau entre 1754 et 1776.

Au sommet du fronton a été scellée en réemploi une tête d'homme barbu (XVIe ou XVIIe), probablement une tête de Christ portant une couronne d'épines.

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b) La porte nord.

Du côté nord, H. Pérennès a pu lire sur le linteau de la porte la date de 1572  à côté d'un calice.

Pour Marc Faujour, "le fronton de la porte au nord est daté de 1572, mais paraît avoir été rapporté après coup. "

 

 

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L'ARC TRIOMPHAL DONNANT L'ACCÈS AU NORD DE L'ENCLOS.

 

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a) La date de 1758 (ou 1738) accompagnée d'un calice inscrit dans un blason.

Les auteurs (H. Pérennès) ont lu la date de 1738. Ma lecture rapproche cette inscription de celle de la porte sud, elle aussi accompagnée d'un calice : son commanditaire serait alors également le curé A. L. Hamon. 

Si on adopte la leçon de Pérennès, le curé en exercice entre 1734 et 1767 était Hervé Guiavarch.

 

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

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b) Un personnage tenant un chapeau à larges bords, dans le mur de l'arc (réemploi). Kersanton, XVIe siècle.

Ce personnage, dont il manque la tête, tient un chapeau évoquant un galero cardinalice avec au moins une houppe visible à l'extrémité d'un cordon (j'ai aussi pensé à la queue d'un lion...). L'identification est difficile ; saint Jérôme ?

J'écarte l'hypothèse d'un saint Jacques, ou d'un saint pèlerin comme saint Roch : leurs couvre-chefs restent sur leurs têtes.

Cette tenue du chapeau sur la hanche droite correspond plus à une posture d'humilié ou de respect  qu'à celle d'un saint personnage.

Il pourrait être attribué à l'atelier Prigent.

Faut-il envisager d'y voir le portrait du cardinal Alain IV de Coëtivy (1407-1474), dont les armes, un fascé de six pièces, sont les mêmes que celles associées en alliance à celles des Le Moyne sur le calvaire de Notre-Dame du Val ? Certes, la statue de ce cardinal figure agenouillé au pied du calvaire de la Basilique du Folgoët (Lesneven), à 14 km de là ; mais son chapeau est rejeté derrière sa nuque. La famille Le Moyne (François et son fils François) avait ses armes sur la maîtresse-vitre de Leneven ; Prigent Le Moyne était capitaine de Lesneven, etc..

Le cardinal de Coëtivy , Kersanton, Atelier du Folgoët (vers 1449). Calvaire de la basilique du Folgoët. Photographie lavieb-aile mai 2017.

 

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

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LES DEUX CLOCHES.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

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 a) la cloche la plus ancienne.

Deux médaillons : un crucifix, et un saint évêque.

Inscription sur la faussure : BR---EL A BREST

Suggestion : BRIENS VIEL A BREST ? Elle pourrait dater de la deuxième moitié du XIXe siècle.

Voir : https://www.lavieb-aile.com/2018/10/les-cloches-du-faou-et-les-fondeurs-de-cloche-du-finistere.ii-viel-a-brest-1823.html

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

 

 b) la cloche fondue chez Paccard vers 1998.

Possible inscription de la faussure (doute sur la date) : 1998 PACCARD A[NNE]CY FRANCE ---

 

Le calvaire de la chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau.

La fontaine , les bassins et le poull-lin.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

Contrôle de ponte après accouplement de libellules Pyrrhosoma nymphula (Sulzer, 1776), "Nymphe au corps de feu.

Chapelle du Traon, bords du lavoir, 24 mai 2023.

Voir ici l'origine des noms de cette belle libellule.

"L’accouplement a lieu de mai à août. Le mâle attrape la femelle par le cou grâce à une sorte de pince à l’extrémité de son abdomen. La femelle recourbe son abdomen pour mettre en contact son extrémité avec l’organe copulateur du mâle. Cette posture d’accouplement appelée tandem a la forme d’un cœur et dure en général un quart d'heure.
Le mâle reste lié à la femelle durant la ponte qui a lieu dans l’eau sur une tige de plante aquatique. Le couple descend jusqu'à ce que l'abdomen de la femelle touche l'eau. A raison d'un œuf pondu toutes les 5 secondes, le couple descend doucement le long de la tige et se retrouve au bout de 40 à 50 minutes totalement immergé (parfois jusqu'à 1 m de profondeur). Environ 600 œufs sont insérés dans la tige de la plante choisie, pondus en zig-zag. La ponte terminée, le couple lâche le support et remonte à la surface." DORIS)

 

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

La chapelle Notre-Dame du Val en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile.

 

SOURCES ET LIENS.

— CASTEL (Yves-Pascal), 1991,"Essai d'épigraphie appliquée. Dates et inscriptions sur les croix et calvaires du Finistère du XVème au XVIIIème siècle" Ouvrage: Charpiana : mélanges offerts par ses amis à Jacques Charpy.Fédération des Sociétés Savantes de Bretagne, 1991, page 145.

— CASTEL (Yves-Pascal), 1980, "Plouguerneau", atlas n°2104 "Le Traon" Atlas des croix et calvaires du Finistère + 3 clichés 

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/plouguerneau.html

2104. Le Traon, g. k. 4,30 m. 1511 (?). Quatre degrés de plan circulaire, comme le socle: équerre, IO: TOINAS, marteau: H: PONCI: L AN MIL CINQ CANS (sic) XI: Fût rond, écots. Croisillon, moulures, écusson à chaque extrémité: Lemoine et Kergadiou; statues: Vierge, saint Jean, crucifix sur croix à branches rondes, fleurons-boules, titulus en lettres fleuronnées. Vierge de Pitié. [YPC 1980]

Croquis Y.P. Castel 1980. Le relevé du blason mi-parti est erroné.

— COUFFON (René), LE BRAS (Alfred), 1988, « Plouguerneau », Nouveau répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper et de Léon, Quimper.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/974

"CHAPELLE NOTRE-DAME DU TRAON Ou du Val, sur l'ancienne route de Lannilis. Edifice de plan rectangulaire avec chevet plat.

Dans l'enclos, côté nord, calvaire en kersanton : la Vierge et Jean sur le croisillon, Pietà au revers, et, sur le socle, date : " LAN. MIL. CINQ. CANS. XI. " -

— FAUJOUR (Marc) Plouguerneau, chapelle Notre-Dame du Traon,

 https://armma.saprat.fr/monument/plouguerneau-chapelle-notre-dame-du-traon

— FAUJOUR (Marc), Plouguerneau, chapelle Notre-Dame du Traon (calvaire).

 https://armma.saprat.fr/monument/plouguerneau-chapelle-notre-dame-du-traon-calvaire/

— LE GUENNEC, Louis, 1981 (rééd.) Le Finistère monumental, t. 2, Brest et sa région, Quimper page 292

"La croix du cimetière, datée 1511 offre les armoiries d'Olivier Le Moyne et de Tiphaine de Coëtivy sa compagne, sieur et dame de Ranorgat."

—LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre de Basse-Bretagne. Les ateliers  du XVe au XVIIe siècle, PUR éditions, pages 20 et 257.

— PÉRENNÈS (chanoine Henri) 1941, Plouguerneau, une paroisse entre Manche et Océan.

Transcription du texte sur Infobretagne

https://bibliotheque.idbe.bzh/data/cle22/Plouguerneau_.pdf

"Au nord et dans le voisinage immédiat du sanctuaire de Traon se dresse un calvaire dont le socle est formé de cinq degrés circulaires. Le fût bosselé soutient un groupe en kersanton du Christ crucifié avec à l'avers une piéta. Ce calvaire est daté de 1550."

—POTIER DE COURCY (Pol) 1859, « Itinéraire de Saint-Pol à Brest », Revue de Bretagne et de Vendée, 6, p. 111-132.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k110249t/f126.item

— Association Plouguerneau d’hier et d’aujourd’hui, « Notre-Dame du Val »

https://plouguerneau.net/notre-dame-du-val/

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Prigent XVIe siècle. Chapelles bretonnes. Vierge de Pitié Larmes
14 février 2025 5 14 /02 /février /2025 11:48

Les statues anciennes (XIVe au XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau.

Voir sur cette église :

PRÉSENTATION.

Présentation générale, voir article sur les vitraux. Citons R. Couffon :

L'édifice, en forme de tau irrégulier, comporte une nef étroite et un choeur séparés par un arc diaphragme en tiers-point ; le choeur communique, au sud, par deux arcades, avec une chapelle en aile et, au nord, par trois arcades, avec une chapelle également en aile. Il date de plusieurs époques : la longère nord paraît remonter en partie au XIIIè siècle [non : la nef, le chœur et l'aile nord sont du milieu XIVe], la belle rose rayonnante du chevet à la fin du XIVè siècle ou au début du XVè siècle, la chapelle sud à la fin du XVè siècle [non : vers 1503. Une pierre, avec fleuron, porte l'inscription : " LAN MIL VcIII. I. NOUEL.] ; la chapelle nord a été reconstruite en 1954 par l'architecte Péron, elle a gardé deux fenêtres flamboyantes. "

 

L'église renferme 3 statues en  kersanton polychrome —celles de la Vierge à l'Enfant du XVe siècle, dite Notre Dame du Grouanec, une Vierge de Pitié du XIVe siècle, et la statue d'un saint Alar en évêque — , et 3 statues en kersanton dépourvues de leur peinture—  à l'extérieur saint Matthieu en évangéliste au pignon ouest (1550) et un saint Fiacre (XVe) à la porte aile sud ; et à l'intérieur une Vierge à l'Enfant mutilée—. La fontaine de dévotion de 1604, dite Feunteun ar Gwelleat (Fontaine de la Guérison), abrite une statue en kersanton de la Vierge à l'Enfant du XVIe siècle . 

L'église abrite, outre un Christ en croix et deux Anges céroféraires, plusieurs statues anciennes en bois polychrome, celles de saint Roch (XVIe), de saint Antoine ermite (XVe), de saint Sébastien, de sainte Catherine d'Alexandrie (XIVe siècle), et d'une sainte tenant un livre (Barbe ?) du XVe siècle.

 

LES STATUES EN KERSANTON POLYCHROME.

 

1. Vierge à l'Enfant dite Notre Dame du Grouanec, kersanton polychrome du XVe siècle. Chapelle nord, entre les baies 1 et 3.

Cette Vierge à l'Enfant, couronnée, est assise comme les Vierges romanes en majesté ou Sedes Sapientae — trône de sagesse—, mais elle n'a pas le hieratisme et la frontalité de ces dernières. Au contraire, elle est souriante, et hanchée, le haut du corps  étant décalé vers la gauche pour équilibrer le volume de l'Enfant-Jésus.

Elle porte, sous un manteau-voile bleu ouvert, sans fermail, à revers rouge et à ourlet doré, une robe blanche (jadis dorée) très ajustée sur le buste, au dessus d'une large ceinture à boucle carrée à aiguillon, et dont le passant tombe verticalement et se dissimule sous le pan gauche du manteau. Entre la gorge et le bord de la robe, un ensemble doré, à rangs de perles et godrons, peut correspondre à un collier, ou à la broderie de la robe, ou au haut d'une chemise. Le manteau tombe en larges plis sous les genoux, en deux groupes symétriques.

Ses chaussures ont une extrémité pointue, selon la mode du XVe siècle, les pieds sont parallèles.

Le visage est un étroit ovale, les sourcils sont épilés, les yeux larges, le nez fort et long, la bouche étroite, le menton petit et rond. Le regard, pensif, est dirigé vers l'avant, à peine vers la droite et le bas. La Vierge ne fixe pas l'Enfant, mais chacun regarde vers les fidèles. Sous la couronne fleurdelysé, les cheveux bruns sont bouclés puis disparaissent sous le voile en arrière des épaules.

La Vierge tient en main gauche la sphère du Monde [ou une pomme, selon Le Seac'h], qu'elle éloigne en la montrant à son Fils.

L'Enfant est debout, les pieds posés sur le genou droit de sa mère. Sa tête est très ronde, à la Tintin, mais avec des cheveux aux boucles fournies repoussées vers l'arrière, très en accord avec les caractères stylistiques du XVe siècle. Il porte une tunique verte longue, à encolure en V.

Surtout, il tient devant lui un livre ouvert : les deux pouces maintiennent les pages.

J'ai étudié ce thème de l'Enfant-Jésus au livre à propos de Notre-Dame-du-Loc de Saint-Avé une statue en calcaire du dernier quart du XVe siècle. J' explore dans cet article, auquel je renvoie, les données iconographiques, les seuls exemples en Bretagne étant ceux de Saint-Avé, du Grouanec et de la chapelle Saint-Brieuc-de-Plonivel à Plobannalec, les deux dernières étant assises, mais celle de Plobannalec étant en bois, et du XVIe siècle. (*)

En Belgique, c'est le sculpteur sur bois Jan Borman II qui a le mieux illustré ce thème, qui est attesté aussi en peinture.

Enfin, j'en indique les fondements théologiques, l'Enfant suivant dans les Écritures le récit de la Rédemption dont il est le vecteur.

C'est dire l'intérêt exceptionnel de ce groupe sculpté, que le thème inciterait à dater de la fin du XVe siècle.  Une restauration a-t-elle pu en préciser les pigments des couches initiales?

(*) J'ajoute un autre exemple, tout proche du Grouanec, mais plus tardif :

 

Emmanuelle Le Seac'h qui l'a décrite dans son ouvrage Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne p. 103, assure qu'elle est un héritage de l'Atelier du Folgoët (Premier atelier du Folgoët 1423-1468; second atelier du Folgoët 1458-1509) : elle rapproche les mèches striées des cheveux ondulants de celles de la sainte Marguerite du Folgoët et de la Vierge à l'Enfant [du porche sud] de La Martyre, elle-même rapprochée p.71 de celle de la Sainte-Catherine du porche sud de la cathédrale de Quimper.

On en trouve la réplique en bas-relief sculpté dans le bois de  la porte d'entrée du porche.

N.D.-du-Grouanec. Porte d'entrée. Cliché lavieb-aile.

 

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

 

2. Vierge de Pitié . Kersanton polychrome du XIVe siècle, à l'angle nord-est de la nef.

Sur quels critères cette statue est-elle datée du XIVe, période peu représentée dans la statuaire de Basse-Bretagne en kersanton ?

La Vierge est assise, le corps de son Fils est retenu par sa main droite sur le bassin et la main gauche sous le flanc gauche dans une orientation du corps tête à notre droite qui est minoritaire en Bretagne.

Les axes du corps du Christ sont brisés, mais selon un schéma original et émouvant, et on remarque notamment l'angulation de la tête , avec la joue appuyée sur l'épaule gauche.

Les plaies et le saignement de la tête, des mains et pied, et du flanc, sont bien visibles.

 

Dessin sur cliché lavieb-aile

Son voile forme au dessus de sa tête un double repli (un trait stylistique d'E. Le Seac'h attribue aux Prigent actifs en 1527-1577). Les manches du manteau reviennent en large revers sur le coude. La robe a un col rond. Les jambes, écartées pour soutenir le corps, sont couvertes du manteau bleu et de la robe jaune, mais ces plis laissent voir deux chaussures noires, à bouts fins. 

 

 

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

3. Statue de saint Alar en évêque, kersanton polychrome du XVe siècle. Chapelle sud, à gauche de la baie 2.

Le saint patron des chevaux, et qui est en Léon une forme locale de saint Éloi, est identifié par le marteau de maréchal-ferrand qui'il tient en main gauche, et par le fer à cheval et la tenaille de son socle. Il est présenté en évêque, mitré (avec les fanons) , tenant la crosse, portant la mitre, la chape et les gants à glands de ce titre tandis qu'il trace une bénédiction. Il ne lui manque que l'anneau et les bagues. Sous la chape à fermail, il porte un surplis frangé et une cotte laissant apercevoir une solide chaussure à bout rond. 

Il est daté par M. Castel du XVe siècle.

Le socle porte un blason martelé "à trois coquilles" selon Pérennès.

 

 

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

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Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

LES STATUES EN KERSANTON, NON PEINTES.

 

1. Statue de saint Matthieu évangéliste, niche du pignon ouest. Atelier Prigent v.1527-1577.

Le saint est identifiable comme évangéliste car il écrit (bien que la main droite et le stylet soient brisés) sur un phylactère, et par mi les quatre évangélistes, il est identifié comme étant Matthieu par son attribut, l'ange du Tétramorphe. Cet ange lui présente l'encrier.

On le comparera à l'évangéliste du porche de Guipavas, exécuté par l'atelier Prigent en 1563, ou à celui (assis devant son pupitre) de l'entrée du porche de Landivisiau dû au même atelier entre 1554 et 1559.

E. Le Seac'h ne l'inclut pas dans son catalogue raisonné des Prigent (1527-1577), mais l'atelier a réalisé 3 statues pour la chapelle N.-D. du Traon à Landerneau, dont l'une porte la date de 1527.

Le saint a un large front bombé au dessus d'arcades aux sourcils hauts et aux yeux aux paupières ourlées. Les moustaches débutent à la pointe des narines, la barbe est peignée et bifide, les cheveux longs sont méchés en torsade. Sous le manteau, juste posé sur les épaules, et aux manches larges, la robe est fermé sous le cou par un gousset en8 dont le bouton n'est pas détaillé. Le phylactère tombe verticalement.

L'ange porte une tunique longue à col baillant en avant, il a un genou à terre  ; il tient l'encrier rond des deux mains, il l'élève vers la main droite de l'évangéliste.

 

— Voir  d'autres œuvres de Bastien ou Henry Prigent:

 

et hors blog: 

 

Attribution personnelle hors catalogue Le Seac'h :

 


 

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

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Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

2. La statue de saint Fiacre au dessus de la porte de la chapelle sud. Kersanton, fin XVe-début XVIe.

La chapelle sud ou chapelle Saint-Fiacre a été ajoutée à l'église vers 1503 alors que les Boutteville, seigneurs de Coëtquénan, faisaient édifier le porche sud. 

Le saint est représenté selon les codes, en moine portant l'habit, le camail à capuchon, la tête coiffée d'un bonnet couvrant les oreilles (un peu comme celui de saint Antoine). D'ailleurs, si on désigne sous le nom de scapulaire le camail et sa cuculle prolongés en avant du corps par le long pan vertical, nous retrouvons la tenue traditionnelle de saint Antoine, et seul la bêche remplaçant le tau, et l'absence de chapelet, distingue les deux types de statues.

Les chaussures semblent à extrémité pointues.

Il tient en main droite la bêche à lame ferrée. 

La console porte un blason mi parti dont les armes n'ont pas été attribuées. Je pense reconnaître à notre gauche des hermines, et à notre droite un réseau en losange, ou frétté. Ces armes ne correspondent ni à celles des Boutteville et de leurs alliances, ni à celles de Le Nobletz, ni à celles des familles dont les membres étaient présents lors de la montre de Léon en 1481 ou en 1503. H. Pérennes y voyait "un lion martelé". A tout hasard, je signale que les armes des Montjean sont d'or fretté de gueules, et que la mère de Claude de Goualine, seigneur de Coëquenan était Claude de Montjean (ca 1485-1525)

 

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

 

3. La Vierge à l'Enfant occupant une niche à l'entrée de la sacristie. Kersanton, fin XVe-début XVIe.

Selon le site Plouguerneau d'hier & d'aujourd'hui :

"la Vierge à l'Enfant de l’église du Grouanec, dans une niche basse qui devait servir autrefois de bénitier… Jusqu’à la restauration de cette église, la statue se trouvait à Kerriec, sur le socle de la croix n° 62. Elle s’encastre dans l’évidement d’un chapiteau circulaire à moulures, et elle porte 2 écus : d’un côté, un calice et les lettres « N D » ; de l’autre, les instruments de la Passion. C’était le verso d’un Christ en croix, dont il ne reste qu’un morceau de fût circulaire et un pied de crucifié… L’ensemble provient donc d’un calvaire, et probablement du calvaire même de Kerriec dont le soubassement intact reste, de nos jours, si impressionnant…"

Effectivement, on reconnaît le socle évasé de l'ancien calvaire, et le blason où sont sculptés autour d'une colonne centrale avec ses liens des fouets et des clous.

La Vierge a perdu sa tête et son cou, mais elle conserve sa silhouette déhanchée, son buste fin, sa ceinture à boucle et aiguillon dont le passant est long et tombe verticalement, sa robe aux plis tubulaires sous la ceinture, et le manteau entrouvert. L'Enfant, debout sur le bras gauche, nous regarde avec sa tête ronde. Les points communs avec N.D. de Grouanec sont nombreux. Que tient Jésus ? Un livre ouvert?

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

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4. La Vierge à l'Enfant (kersanton, XVIe siècle) de la fontaine de la Guérison  ou Feunteun ar Gwelleat de  1604. 

Cette Vierge est plus tardive que les précédentes, elle présente un objet (fruit?) à l'Enfant qui, assis sur son bras gauche et vêtu d'une tunique longue, tient la sphère du Monde tandis qu'il pose la main droite sur le sein maternel en aggripant le bord du manteau. L'Enfant a perdu tête et épaules.

La Vierge porte une couronne à fleuron, son visage ovale est fin, souriant, ses cheveux nattés retombent devant ses épaules. Le pan gauche du manteau fait retour sous le poignet droit, la robe est serrée par une ceinture. Les chaussures sont rondes. Un blason, entre les peids, a été martelé.

Et si ce travail était dû à l'atelier Prigent ? Comparez avec la Vierge à l'Enfant du Folgoët :

Vierge de l'Apocalypse (Bastien Prigent) kersanton, XVIe, tympan du portail sud de la Collégiale du Folgoët, photographie lavieb-aile avril 2017.

 

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

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Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

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Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

LES STATUES EN BOIS POLYCHROME.

 

1. Sainte Catherine d'Alexandrie ( Bois polychrome, XIVe siècle), chapelle sud.

 

Cette remarquable statue montre la sainte couronnée, vêtue d'un manteau bleu dont le pan gauche fait retour vers la troussière du poignet droit, et d'une robe dorée. Elle a perdu l'épée qu'elle tenait en main droite, l'un de ses principaux attributs qui fait allusion à sa mort par décollation, mais elle tient la roue de son supplice en main gauche. On remarque la rondeur presque parfaite de son visage.

 

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

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Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

2. Une sainte tenant un livre (sainte Barbe ?), bois polychrome, XVe siècle. Angle sud-est de la chapelle sud.

Cette sainte portait dans la paume de la main droite un objet, a priori vertical, et tient dans la main gauche, par l'intermédiaire d'un linge, un livre.

Mon intuition est d'y voir sainte Barbe, tant est fréquente sa représentation à côté de sainte Catherine et de sainte Marguerite. Si c'est elle, elle tenait son principal attribut, la tour à trois fenêtres.

Mais mon hypothèse rencontre divers obstacles. Au lieu de l'élégante coiffure, agrémentée souvent d'un turban pour souligner son origine orientale (Barbe = Barbara), son visage est ici strictement entouré d'un bonnet qui dissimule le moindre cheveu, sous un voile pieux. Elle n'a pas non plus la tenue princière, raffinée dans son élégance, de Barbe. 

Sainte Marie-Madeleine  partage les mêmes caractéristiques dans son iciongraphie : longs cheveux dénoués soulignant la liberté de ses mœurs avant sa conversion, turban parfois, robe ajustée au corps, bijoux. Son attribut est le flacon d'armoates ou de parfum. J'écarte cette hypothèse.

Elle fait penser à une moniale dévouée, avec sa croix dépouillée sur la poitrine.

Serait-ce sainte Marthe, soeur sage, vouée aux taches domestiques, de Marie-Madeleine ? Son culte est présent dans nos régions, mais est rare.

Sainte Agnès et son cierge ? Je n'y crois pas plus.

 

 

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

 

2'. La console en kersanton avec traces de polychromie ocre, portant cette statue de sainte au livre.

C'est une magnifique composition, de hauteur exceptionnelle, de feuilles découpées aux dos nervurés, parmi lesquelles on découvre deux escargots broutant les bords. Quelle en est la datation? XVe siècle, par l'atelier du Folgoët?

 

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

 

3. Statue de saint Antoine ermite (XVe), bois polychrome, XVe siècle, mur nord de la chapelle nord.

Lui, il est impossible de ne pas l'identifier, même s'il a perdu sa canne en tau et même si le petit cochon muni d'une clochette manque : son chapelet à grains, son livre (celui de sa règle monastique), sa barbe d'ermite et surtout sa tenue monastique (avec scapulaire et cuculle) et son bonnet couvrant les oreilles suffisent à faire reconnaître l'ermite fondateurs de l'Ordre hospitaliers des Antonins.

On sait qu'il était invoqué contre diverses maladies contagieuses ou épidémiques, en particulier contre l'ergotisme, également nommé " mal des ardents " ou " feu saint Antoine ", maladie provenant de la consommation de seigle contaminé par un champignon parasite.

 

 

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

4. Saint Roch, son ange et Roquet son chien (Bois polychrome, XVIe).

Autre saint thaumaturge, saint Roch est invoqué, comme saint Sébastien, contre la "peste" ou toute maladie épidémique apparentée. Il était né à Montpellier en 1350, en pleine Guerre de Cent Ans et épidémie de Peste Noire, et après  avoir rejoint le Tiers-Ordre franciscain, il partit en pèlerinage à Rome, et y soignit les pestiférés, avant d'être atteint lui-même de la peste. Soucieux de ne pas contaminer ses semblables, il  se rendit jusqu’à un bois, pensant y mourir. À cet endroit, une source jaillit et un chien vint alors lui apporter chaque jour un pain, sans doute envoyé près de lui par son maître. On nomma ce chien Roquet.

L'iconographie est bien fixée : le saint porte la tenue des pèlerins (large chapeau, pèlerine, bâton de marche, et ici, guêtres) et il montre le bubon pesteux de sa cuisse. Ici, c'est un ange qui vient le soigner en aposant sa main sur la plaie. Roquet , son pain dans la gueule, bondit vers lui.

 

 

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

5. Statue de saint Sébastien, sacristie.

Le saint martyr qui a été transpercé des flèches de ses archers, et qu'on invoque contre le fléau de la peste, est représenté nu, portant seulement un pagne, attaché à un arbre vert, les mains dans le dos ; les flèches sont perdues mais on voit encore les orifices là où elles étaient fichées.

 

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

 6. Deux anges céroféraires (porteurs de cierge), bois polychrome, chœur.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues de l'église du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

SOURCES ET LIENS.

—CASTEL (Yves-Pascal ): Plouguerneau . L'enclos du Grouanec . Non consulté.

—CASTEL (Marcel), s.d, L'enclos paroissial du Grouaneg-Eglise Notre-Dame. Dépliant de présentation.

— COUFFON (René), LE BRAS (Alfred), 1988, « Plouguerneau », Nouveau répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/974

—LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre de Basse-Bretagne. Les ateliers  du XVe au XVIIe siècle, PUR éditions, page 103 et figure 90.

— PÉRENNÈS (chanoine Henri) 1941, Plouguerneau, une paroisse entre Manche et Océan.

Transcription du texte sur Infobretagne

https://bibliotheque.idbe.bzh/data/cle22/Plouguerneau_.pdf

—POTIER DE COURCY (Pol) 1859, « Itinéraire de Saint-Pol à Brest », Revue de Bretagne et de Vendée, 6,

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k110249t/f126.item

DIVERS :

— PLOUGUERNEAU D'HIER ET D'AUJOURD'HUI

https://plouguerneau.net/croix-et-calvaires/#:~:text=la%20VIERGE%20A%20L'%20ENFANT,la%20croix%20n%C2%B0%2062.

 

—Visite virtuelle

https://www.bretagne-decouverte.com/chapelle-du-grouanec-a-plouguerneau-29/

 

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans XVIe siècle. XVIIe siècle. Kersanton Atelier ducal du Folgoët
9 février 2025 7 09 /02 /février /2025 21:24

Les sablières sculptées (bois de chêne polychrome, début XVIe siècle ?) de la charpente de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau.

 

Voir sur cette église :

Voir sur les sablières :


PRÉSENTATION

La chapelle sud.

Si la nef, le chœur (séparé de la nef par un arc diaphane) et l'aile nord de l'église paroissiale du Grouanec datent, selon P.F. Brouc'h, du milieu du XIVe siècle, le chœur fut agrandie au début du XVIe siècle (vers 1503) au sud par une chapelle dédiée à saint Fiacre et par le porche sud, portant les armes des seigneurs de Boutteville.

Dans cette chapelle, Jehan de Nobletz seigneur de Kerodern avait fait établir, par contrat du 15 février 1514, passé devant la cour de Lesneven avec Yves Héliou, prêtre gouverneur du Grouanec, un autel et, selon le contrat, deux tombes en plus des trois dont sa famille jouissait ailleurs dans l'église, moyennant la somme de douze sous monnaies par an, à payer au jour de la Chandeleur. Le contrat lui assurait aussi d'un droit d'escabeau (une sorte de stalle) et de prie-dieu. Les armoiries de son couple étaient visibles sur le vitrail.

(*)Jean Le Nobletz, fils d'Alain de Nobletz, ecuyer et de Typhaine de Kérouzéré, épousa Isabeau de Kerourfil. Ses armes étaient d'argent, à deux fasces de sable, au canton de gueules chargé d'une quintefeuille d'argent , celles des Kerourfil d'azur à la fasce d'argent accompagné de six besans du même, trois en chef rangés, et trois en pointe posés 2 et 1.

Le bénitier de kersanton de la porte ouest est accompagné d'un écu au calice accompagné des lettres gothiques J et M, initiales de Jean Madéran, prêtre de Plouguerneau qui desservait Le Grouanec en 1527.

Si la charpente actuelle est contemporaine de cette extension, ou de ces contrats de 1514, ou de ce bénitier de 1527, et si donc elle n'a pas été restaurée ou reconstruite ensuite, les deux ensembles de pièces sculptées des sablières datent de ce début du XVIe siècle. 

Mais les deux ensembles sont-ils contemporains? Du côté est, il s'agit de motifs séparés,  avec quatre feuillages et quatre masques anthropomorphes espacés  et correspondant à la retombée des liernes,  alors que du côté ouest il s'agit d'une frise continue de masques et de tiges feuillues dans laquelle s'insère joyeusement une saynète festive et satirique.

Je n'ai pas procédé à l'inventaire des abouts de poinçons, qu'on voit sur les clichés des entraits, avec leurs motifs végétaux, et avec un masque masculin.

 

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

 

I. LE CÔTÉ DROIT EN FRISE DE MASQUES ET SAYNETES RÉUNIS PAR UN DÉCOR CONTINU.

La première pièce, avant l'entrait.

 

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Masque de femme (?) à longs cheveux nattés en spirale. La main droite saisit l'extrémité en volute de la tige de feuillage. Le bras gauche se transforme en un serpent à corps végétalisé.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Petit homme vert à barbe bifide, aux jambes écartées, tenant les extrémités de tiges.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Masque crachant.

On nomme aussi ce motif, très répandu sur les sablières, "masque régurgitant", ou "masque feuillu" : il libère par sa bouche des tiges qui courent en rinceaux et d'épanouissent en volutes et feuilles.

Ici, le masque libère vers sa droite deux autres éléments : un serpent, et un ruban crénelé.

Si le thème de ces sablières (et de bien d'autres) est lié à la croissance de la nature, à son potentiel printanier (comme les "reverdies" de la poésie médiévale), à la pulsion vitale et ses cycles, elle tient à illustrer celle-ci sous le mode de la métamorphose des formes, et de l'unité des ordres, le végétal, l'animal et l'humain. 

Ces deux principes (pulsion vitale et métamorphose) vont se décliner tout au long de ces sablières, mais ce masque crachant une tige (végétal), un serpent (animal) et un ruban (artefact humain) en est un condensé saisissant.

L'homme est coiffé d'un vague chapeau. Son visage est bilobé, avec un étage supérieur large et un étage inférieur (menton et mandibule) formant une petite boule. On retrouve aussi cette morphologie bilobée, presque constante au Grouanec, dans d'autres sablières plus tardives.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Le couple qui trinque, et la truie qui tire la bonde.

Ces deux scènes très connues sont considérées comme des dénonciations des vices, et notamment de l'ivrognerie (M. de Kerdanet, Vie des Saints, 1837). Ainsi, selon Tehy, reprenant les auteurs de référence, "leurs motifs sculptés déclinent toute la palette des vices dénoncés par la religion." 

Mais on peut objecter que les personnages truculents qui précèdent ont comme objet de répondre au goût des contemporains du XVe et XVIe siècle pour les drôleries qui abondent dans les marges des livres d'heures et autres manuscrits pieux, qui sont aussi éxigées sur les miséricordes et appuie-mains des stalles des chanoines, et qui sont très répandus aussi sur les sablières (à l'intérieur) ou les crossettes (à l'extérieur), ou sur les jubés, bref dans tous ces emplacements marginaux, mais parfaitement visibles, des églises. Qu'ils reprennent la tradition des modillons romans, et qu'ils témoignent d'une liberté de ton, décompléxée et joyeuse, se gardant de toute attitude de dénonciation, et de toute préoccupation de séparation cloisonnée entre le sacré qui prévaut dans le chœur et le trivial qui anime les autres lieux.

Ce n'est que vers le début du XVIIe siècle, un siècle plus tard, que Michel Le Nobletz —d'une famille qui a ses prééminences précisément dans cette chapelle Saint-Fiacre— adoptera une attitude moralisatrice virulente et fera, sur ses tableaux de cathéchèse, la dénonciation des vices, avant d'être suivi par Julien Le Maunoir.

Rien, dans les deux motifs qui se suivent, ne témoigne d'une condamnation morale, ou d'une stigmatisation des passions, ou d'un prosélytique appel à une conversion des mœurs mais plutôt d'une satire en clin d'œil, plus proche de Rabelais que de Julien Maunoir. Et peut-être d'avantage encore de références à une culture populaire des proverbes et dictons, des fabliaux et fables qui nous échappent. D'autant qu'il pourrait s'agir non d'un bagage culturel "breton" mais de celui de huchiers venus de Flandres, tant l'ensemble des thématiques se retrouve hors de notre province.

 

On voit d'abord un couple levant leur coupe pour trinquer. L'homme, moustachu, tient l'extrémité de la tige qui naît (cf. la scène précédente), de la bouche du masque crachant. Y.P. Castel y avait vu "une volaille".

La femme, identifiée par un col frisée, tient l'extrémité de la queue de la truie. Certes cet homme empoigne la tige, et la femme tient la queue de la truie, mais il n'y a peut être là qu'une volonté de réunir les motifs ensemble, de les lier par des conjonctions d'une narration graphique.

La scène est festive. Les personnages qui tiennent une cruche, un gobelet ou un tonnelet s'observent (S. Duhem p.178) sur une soixantaine de sablières en Bretagne. Sophie Duhem qualifie les deux scènes (buveurs + truie) du Grouanec  de "saynète amusante" et y voit un "exemple de la popularité de l'illustration des proverbes et dictons", particulièrement en vogue aussi aux Pays-Bas au XVe siècle.

 

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

 

La truie et le tonneau.

 

Puis vient le tableau, fameux, de la truie qui tire la bonde du tonneau. Là encore, aucune condamnation de l'intempérance. 

Le thème est assez stéréotypé, et on en trouve des exemples sur une  sablière de l'église Saint-Thomas de Landerneau, et sur une sablière de l'église de Bodilis. Dans les deux cas, une femme frappe une truie de sa quenouille (*) et la tire par la queue alors que l'animal retire la bonde d'un tonneau. 

(*) On connait la sculpture de la Truie qui file sur une maison de Rouen, qui se retrouve sur une miséricorde de l'église Saint-Nicolas d'Amsterdam. Ailleurs, elle joue de la cornemuse, ou de l'orgue (Beauvais) elle allaite ses petits (Saint-Houardon de Landerneau), elle pose en philosophe (cathédrale de Rouen), elle enfile des culottes, 

 

Sablière du bas-coté nord de la nef, première travée, église Saint-Thomas de Landerneau. Photographie lavieb-aile.
Sablière Sb4, charpente sculptée du bas-coté sud de l'église de Bodilis. Photographie lavieb-aile avril 2018.

 

Sablière Sb4, charpente sculptée du bas-coté sud de l'église de Bodilis. Photographie lavieb-aile avril 2018.

 

Le thème de la truie qui tire la bonde est figuré sur le tableau de Pieter Bruegel L'Ancien "Les Proverbes Flamands" (La Huque Bleue) datant de 1559. Mais on considère qu'il s'agit ici d'une dénonciation de la négligence (et non de l'ivrognerie) . La négligence en cause est sans doute de ne pas surveiller correctement l'animal domestique. Pour Maeterlink, la truie pourrait confondre la bonde avec "un os à moelle".

On ne peut nier pourtant que le cochon est assimilé par le peintre à l'ivrognerie, car dans son tableau de 1557, Un ivrogne est poussé dans une porcherie. Mais la sablière du Grouanec est antérieure à ce tableau de 50 ans, et fait supposer que le proverbe circulait déjà dans le Léon (peut-être introduit par les liens entre Bretagne et Flandre dans le commerce alors florissant du drap et du vin).

Bien que Bruegel ne montre pas de lien entre sa truie et des ivrognes, une image populaire gravée à Gand au XVIIIe siècle, mais reprenant une tradition ancienne, montre le lien entre la Négligence, et l'Ivrognerie :

Louis Maeterlink 1910, Le genre satirique, fantastique et licencieux dans la sculpture flamande et wallonne;

Note : on remarquera la difficulté d'interprétation des images. Alors que Sophie Duhem mentionne le proverbe flamand "la truie se sauve avec le robinet" et le tableau de Bruegel, elle décrit la scène ainsi : la truie "a un bouchon dans la gueule qu'elle tente d'enfoncer dans le trou ouvert du tonneau" (illustration 102) ... alors que cela décrirait mieux la scène de Landerneau. Elle ajoute dans le texte "elle s'éloigne du tonneau d'où s'écoule du vin".

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

La pièce suivante, après l'entrait : six masques réunis par des rubans marqués de traits (I) et feuillagés.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Un masque à corps d'oiseau.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Un masque à la chevelure nattée, crachant des tiges feuillagées.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Un masque entre deux volutes de rubans ponctués et feuillagés, liées entre elles.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Un masque moustachu, entre deux rubans feuillagés.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Une tête de bœuf, vertes, à longues cornes et longues oreilles , crachant deux rubans feuillagés.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Un masque moustachu, entre deux rubans feuillagés.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

 

II. LE COTÉ GAUCHE, PAR MASQUES ET FEUILLAGES SÉPARÉS.

Les huit éléments sculptés en moyen relief sont encastrés sur les deux pièces de bois au lieu d'être taillés à leur dépens. Ils correspondent soit aux trois entraits (poutres transversales), soit à la tombée des liernes ou nervures de la charpente lambrissée. Leur partie haute est élargie et aplatie en console.

Ce procédé, qu'on peut trouver plus fruste, et plus facile à mettre en place, se retrouve à Saint-Avé dans la nef (1494) de la chapelle de Notre-Dame-du-Loc, mais seulement pour certaines pièces servant aussi de culot aux liernes, mais associées à des éléments sculptés en relief sur la pièce de bois, et à des inscriptions gravées, dans un complexe dû à des huchiers chevronnés. Je ne dispose pas d'autre exemple.

À Chatelaudren (fin XVe-début XVIe) mais aussi à Trémalo (v.1550) et  à Kergloff,  à l'Hôpital-Camfrout , à Plonévez-du-Faou ou à Brénnilis (moderne), les éléments  (des animaux, des masques et des saynettes) sont certes espacés, et correspondent aux liernes, mais sont sculptés au dépens de la pièce de sablière.

Cette liste n'est pas exhaustive, mais ce type de sablières à motifs séparés rythmés par les liernes est bien plus rare que le type à frise continue de motifs réunis par des décors. 

Il est difficile d'affirmer que ce type de sablières correspond à un créneau de datation donné (mais les datations des pièces de Saint-Avé et de Chatelaudren sont cohérentes avec une datation vers 1503 des pièces de cette chapelle), et plus diffcile encore de l'attribuer à une zone géographique de Bretagne. 

Et on ne peut en déduire que ces sablières de la façade orientale ont été réalisées avant celles du côté occidentale.

Je n'ai photographié que les masques, délaissant les 4 ensembles de feuillage.

 

Un masque d'homme bouche ouverte (tirant la langue ?). Ou une femme portant une coiffe?

 

 

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Une femme (coiffe) bouche ouverte.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Masque d'un clerc (tonsure), bouche ouverte.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Un homme, tirant la langue.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

 

III. L'ENTRAIT SCULPTÉ ET SES ENGOULANTS.

Un entrait, assorti d'un poinçon (pièce de bois verticale) traverse la chapelle sud d'est en ouest. Il est sculpté, avec ses deux engoulants, et son bouquet de feuillages central libérant des tiges qui produisent soit des feuilles d'acanthes et des épillets (ou feuilles de vignes et grappes) , soit des roses.

 

 

L'entrait de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

L'entrait de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

L'entrait de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

L'entrait de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

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L'entrait de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

L'entrait de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

L'entrait de la chapelle sud de l'église du Grouanec. Cliché lavieb-aile 2024.

Sur le milieu de la poutre appuyée au chœur, des armoiries montre, difficilement, leurs meubles, trois fusées, ou trois quenouilles, ou des pommes de pins...

Les sablières de la charpente de l'église du Grouanec en Plouguerneau.

SOURCES ET LIENS.

—CASTEL (Yves-Pascal ): Plouguerneau . L'enclos du Grouanec . Non consulté.

—CASTEL (Marcel), s.d, L'enclos paroissial du Grouaneg-Eglise Notre-Dame. Dépliant de présentation.

— COUFFON (René), LE BRAS (Alfred), 1988, « Plouguerneau », Nouveau répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper

"Dans la chapelle sud, un entrait engoulé et des sablières sculptées représentant les vices, en particulier l'ivrognerie."

— DUHEM (Sophie), 1998, Les sablières sculptées en Bretagne : images, ouvriers du bois et culture paroissiale au temps de la prospérité bretonne, XVe-XVIIe s, P.U.R éditions, pages 178 et 179, 201 et 331

https://m.shabretagne.com/scripts/files/6699adfdd55ca2.55519945/1999_26.pdf

—FAUJOUR (Marc) Plouguerneau, chapelle Notre-Dame du Traon,

https://armma.saprat.fr/monument/plouguerneau-chapelle-notre-dame-du-traon/

— MAETERLINK (L), 1910,  Le genre satirique, fantastique et licencieux dans la sculpture flamande et wallonne; les miséricordes de stalles (art et folklore)

https://archive.org/details/legenresatirique00maetuoft/page/n15/mode/2up

— PÉRENNÈS (chanoine Henri) 1941, Plouguerneau, une paroisse entre Manche et Océan.

Transcription du texte sur Infobretagne

https://bibliotheque.idbe.bzh/data/cle22/Plouguerneau_.pdf

"Le 16 février 1514, devant la cour de Lesneven, Jehan Le Nobletz, seigneur de Kerodern et Yves Héliou, prêtre et gouverneur de la chapelle du Grouanec, font un contrat à perpétuité : "le gouverneur octroie à Le Nobletz la place voulue pour cinq tombes, dont deux dans la chapelle Saint-Fiacre. Sur trois de ces tombes plates il aura un escabeau et un prie Dieu. Entre l'autel et la chapelle Saint-Fiacre il pourra construire un autel et une fenêtre avec faculté d'y introduire ses armoiries. Le Nobletz paiera en retour au gouverneur et à ses successeurs douze sous de monnaie par an au jour de la Chandeleur".

—POTIER DE COURCY (Pol) 1859, « Itinéraire de Saint-Pol à Brest », Revue de Bretagne et de Vendée, 6,

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k110249t/f126.item

DIVERS :

—Visite virtuelle

https://www.bretagne-decouverte.com/chapelle-du-grouanec-a-plouguerneau-29/

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans XVIe siècle. Chapelles bretonnes
6 février 2025 4 06 /02 /février /2025 18:57

Les 13 vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Les fragments du milieu du XVe siècle (baies 3 et 9). Les 11 vitraux des Litanies de la Vierge de Max Ingrand en 1954-56.

Voir sur cette église :

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PRÉSENTATION.

L'enclos du Grouanec comprend l'église et son ossuaire d'attache, sa fontaine de dévotion, et son enclos à porte triomphale, et un calvaire de 1761 tandis que l'ancien calvaire a été déplacé au centre du cimetière.

La nef, le chœur (séparé de la nef par un arc diaphane) et l'aile nord de l'église paroissiale du Grouanec datent, selon P.F. Brouc'h, du milieu du XIVe siècle, près du manoir des Coatquénan. La statue en kersanton de Notre-Dame-du- Grouanec (une Vierge à l'Enfant assise) date de cette époque.

Les baies gothiques rayonnant/flamboyant (avant 1500) reçoivent des verrières au milieu du XVe siècle (maîtresse-vitre avec rosace). 

 Au début du XVIe siècle (v. 1503), le chœur fut agrandie au sud par une chapelle dédiée à saint Fiacre (où la famille Le Nobletz de Kerodern avait ses prééminences), et le porche fut élevé par la famille de Boutteville, nouveaux seigneurs de Coatquénan, qui y placent leurs armes. De cette époque datent les statues de saint Antoine, de saint Roch, et le calvaire de 1505 —déplacé au centre du cimetière— .

Puis, durant "l'âge d'or" des Enclos paroissiaux du Léon, furent ajoutés l'ossuaire d'attache, le maître-autel, la fontaine de dévotion (1604) 

 

Carte IGN annotée

 

Carte de Cassini, annotée fin XVIIIe s.

 

1°) Les fragments anciens (d'après Gatouillat et Hérold).

L'édifice médiéval a été augmenté en 1503 de la chapelle bâtie au sud du chœur. Il était autrefois pourvu de plusieurs verrières dont l'entretien est attesté par de nombreuses archives : en 1689-1690, elles furent "accommodées" par Le Bodelec, maître-verrier de Brest. L'édifice conservait au XIXe siècle une partie de ses vitraux anciens, décrits par Pol Potier de Courcy en 1859 : les 24 ajours de la grande rose de la maîtresse-vitre avaient été ornés d'un concert céleste et d'anges  munis de phylactère, avec les armes des familles Le Nobletz, de Kergadiou et de Kerourfil. 

Intégrés en 1956 dans une nouvelle composition en baie 3, les rares fragments qui en subsistent permettent de dater cette composition du milieu du XVe siècle.

Dans son état originel, la maîtresse-vitre  figurait un Calvaire avec deux  donateurs, les bisaïeux du missionnaire Michel Le Nobletz (1577-1652). Jean Le Nobletz sieur de Kerodern en cotte armoriée devant la Vierge, et sa femme Ysabeau de Kerourfil devant saint Jean. L'œuvre, déjà fragmentaire en 1900, disparut etotalement ensuite , "jetée au fond de l'ossuaire quand on eut un vitrail neuf à placer", selon Le Guennec 1987.

On les comparera donc aux autres baies bretonnes du XVe siècle encore existantes :

2°) Les onze verrières de Max Ingrand.

Elles ont été réalisées en 1956 sur le thème des Litanies de la Vierge, puisque l'église est placée sous le vocable de Notre-Dame..

On trouve dans le sens horaire à partir de l'angle nord-ouest :

-L'Etoile du Matin (baie 13)

-La Reine des Vierges (baie 11)

-La Mère du Sauveur (baie 5)

-La Maison d'or (baie 1)

-La Reine des Apôtres ; la Reine des Anges (baie 0 ou maîtresse-vitre)

-La Porte du Ciel (baie 2)

-Le Trône de la Sagesse (baie 4)

-La Tour de David (baie 6)

-Le Miroir de Justice (baie 6)

-Le Vase spirituel (baie 102 au dessus de la porte ouest)

-Max Ingrand a aussi réalisé pour un oculus (baie 10) une composition colorée pour les 3 mouchettes en triskell .

Max Ingrand (1908-1969) de son vrai nom Maurice Max-Ingrand , est un maître-verrier et décorateur français, l'un des plus réputés de l'après-guerre. Après une enfance passée à Chartres, il a suivi l'enseignement de l'École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris où il eut pour maîtres Jacques Gruber, l'un des fondateurs de l'Ecole de Nancy, et Charles Lemaresquier. Il a réalisé les vitraux de plus de soixante sanctuaires français, et en particulier en Bretagne ceux de la cathédrale de Saint-Malo, de la basilique de Hennebont, de l'église Notre-Dame de Lamballe et de celle Dinard, de l'église Saint-Germain, de l'église de Toussaints et de la chapelle du séminaire Saint-Yves de Rennes, de l'église Saint-Melaine de Morlaix.

PLAN ET NUMÉROTATION selon les règles du Corpus vitrearum :

 

 

 

 

I. LES BAIES ANCIENNES.

1°) la baie n°3, 1956, fragments du milieu XVe.

C'est une baie rectangulaire de 80 cm sur 60 cm, dans laquelle Max Ingrand a utilisé en réemploi 8 fragments anciens provenant de la baie axiale dans une verrière colorée. Les fragments principaux comportent trois têtes d'anges à cheveux bouclés et portant des amicts (linge brodé couvrant le cou et les épaules). Les cheveux et les broderies sont rehaussées au jaune d'argent, tandis que les traits du visage sont tracés et rehaussés à la sanguine (ou, selon F. Gatouillat, une grisaille corrodée). L'ange le plus haut  a été manifestement restauré (boucles, amict).

On trouve aussi dans la moitié supérieure un fragment où deux mains pincent les cordes d'une harpe, et dans la moitié inférieure un fragment de dais gothique provenant sans doute d'une tête de lancette. On découvrira aussi des éléments de drapés et de phylactères. Neuf étoiles, jaunes ou bleues, ont été ajoutées.

L'élément central, moderne, est un blason aux armes d'azur au château d'or sommé de trois tourelles de même  : celles de la famille de Coatquénan.

Les Coatquénan.

"Les vicomtes de Coatquénan jouissaient de tous les droits de fondateurs dans l'église de Plouguerneau comme dans les chapelles de Saint-Quénan, de Loguivy et de N.-D. du Grouanec. 

Au XVème siècle la vicomté de Coatquénan comprenait les manoirs de Measfallet, de Castel-Bihan, de Pont-an-Lez, d'An Ty-Coz, de Grouanec, possédés par Blanche de Cornouaille, épouse d'Olivier de Launay, fils d'Henri (1401), en son nom et pour sa fille Alex (1426). Sa juridiction s'étendait sur les paroisses de Plouguerneau, Tréménec'h, Kernoues, Sibiril, Kernilis et sur la terre du Pont en Plounéour-Trez. Les vicomtes de Coatquénan jouissaient de tous les droits de fondateurs dans l'église de Plouguerneau comme dans les chapelles de Saint-Quénan, de Loguivy et de N.-D. du Grouanec.

Le manoir de Coatquénan (Koad Kenan, IGN) se trouve à 500 mètres au nord-ouest de l'église.

Coatquénan passa aux Bouteville par le mariage d'Alex ou Aliette avec Jean III de Bouteville, seigneur du Faouët, chambellan du duc de Bretagne (1455), puis Jean IV de Boutteville chevalier, vicomte de Coëtquenan, cofondateur de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët et son épouse Marie de Kérimerc'h, puis à Louis de Boutteville, Yves de Boutteville. Coatquénan passe  Claude de Goulaine, seigneur de Pommerieux, grâce à son union  en 1559 avec Jeanne de Bouteville, fille d'Yves. " (d'après H. Pérennes complété)

C'est la raison pour laquelle on trouve, sur un pinacle du porche, les armes des Boutteville d'argent à cinq fusées de gueules accolées et rangées en fasce, associées  à des armes à un lion rampant (qui ne sont celles des de Launay, des Parcevaux, des Goulaine ou des Ploeuc). On retrouve les armes de Boutteville sur la clef de voûte du porche. [ Pol Potier de Courcy écrit  "à l'extérieur , sur une console supportant la statue d'un saint ermite que nous prenons pour saint Quénan , honoré dans le voisinage , sont les armes d'Yves de Parcevaux , mort en 1588 et de Jeanne de Bouteville sa compagne , sieur et dame de Mezarnou et de Coatquénan ."] 

 

 

Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

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L'ange figuré de face.

Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

 

La harpe jouée par les mains d'un ange musicien.

Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

 

La partie inférieure.

Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

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Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Visage d'ange, de trois-quart.

 

Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Visage d'ange, de trois-quart.

Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

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Trois autres fragments, dont celui d'un dais de niche.

Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

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2°) la baie n°9 dans la sacristie, fragments d'une Crucifixion de la première moitié du XVIe siècle.

 

Ce Christ en croix est typique des 30 Passions de l'atelier quimpérois dit de Le Sodec, dont la liste suit. Parmi celles-ci, les Crucifixions sur fond de ciel rouge se retrouvent  à Langolen,  à Ergué-GabéricPlogonnecQuillidoaré en Cast,  Brasparts, à Guimiliau, à Guengat , entre 1516 et 1550 .

 

 

Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

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On pourra comparer ce panneau à celui de Plogonnec : l'écriture du titulus est la même, à lettres perlées et à empattement bifide. L'écoulement du sang des poignets et du flanc est peint, à N.-D. du Grouanec, en sanguine, tout comme celui du visage, causé par la couronne d'épines. La scène, dans les deux cas, s'inscrit dans une niche.

Maîtresse-vitre (atelier Le Sodec, 1520) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile .

Nous pouvons comparer aussi ce panneau à celui de Guimiliau :

1550 : La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, v.1550) de l'église Saint-Miliau de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

Mais à Grouanec, les lances et le roseau portant l'éponge sont absents, remplacés par un pan du perizonium emporté par le vent, et par un nuage.

Dans ce fragment, le visage a été moins restauré qu'ailleurs, et certes le verre est corrodé , moucheté de points noirs, mais le verre peint est par ailleurs mieux préservé.

 

Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

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Les vitraux de l'église du Grouanec en Plouguerneau.
Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Dans la tête de lancette a été placé un très beau visage d'ange, tout à fait dans le style des verriers [et des sculpteurs] du XVe siècle avec les cheveux soufflés en arrière par le vent, et formant des volutes.

Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

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II. LES 11 VERRIÈRES DE MAX INGRAND (1955-1956).

Tous ces vitraux sont en verre antique (de la verrerie de Saint-Just) serti au plomb, peints à la grisaille cuite (ombres des visages, des vêtements et phylactères, lettres), encadrés par une fine bordure blanche divisée par les plombs. Les plombs ne servent pas  seulement à réunir des morceaux de verre de forme justifiée par le dessin (main, pied, visage, aile) mais aussi à morceler le fond en motifs colorés géométriques où le triangle prédomine et où les couleurs vives s'affrontent. Les verres colorés (notamment des rouges et des bleus, qui prédominent) sont parfois gravés à l'acide pour rompre leur unité par des zones plus claires.

Chacune des 11 litanies est inscrite sur un phylactère présenté par un ange, tandis qu'un attribut illustre l'épithète ("Reine des Vierges" : une couronne = royauté et un lys = virginité).

Au tympan se placent des emblèmes mariaux : monograme MA et croix tréflée, , étoiles, collier de perles, fleurs de lys.

Le maître-verrier s'adapte à des formes de baies et donc à des remplages très variables.

 Les verrières seront décrites  dans le sens horaire à partir de l'angle nord-ouest :

1. L'Etoile du Matin (baie 13).

Baie à deux lancettes ogivales et un tympan à une rose et quatre écoinçons. 

 




Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

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2-La Reine des Vierges (baie 11).

Baie à deux lancettes ogivales et un tympan à une rose et deux écoinçons. 

 

Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

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3-La Mère du Sauveur (baie 5).

Très belle baie à deux lancettes crénelées de trois indentations et un haut tympan à quatre mouchettes et un quadrilobe. 

On retrouve ce remplage sur la baie 3, du XVe siècle, de la chapelle Saint-Jaoua à Plouvien, avec les mêmes lancettes et le même tympan.

 

Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

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4-La Maison d'or (baie 1).

Baie à deux lancettes trilobées  et un  tympan à un quadrilobe. 

 

Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

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5-La Reine des Apôtres ; la Reine des Anges (baie 0 ou maîtresse-vitre).

Baie à quatre lancettes trilobées et un tympan à une grande rosace et six autres ajours dont quatre mouchettes. 

La très belle rosace comporte un polylobe au monogramme marial au centre, puis un cercle de 8 mouchettes à fleurs de lys, puis un cercle extérieur de 16 mouchettes et 15 écoinçons.

 

 

Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

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6-La Porte du Ciel (baie 2).

Baie à trois lancettes lancéolées  et un  tympan à quatre mouchettes, un soufflet et deux écoinçons. 

 

Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

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7-Le Trône de la Sagesse (baie 4).

Baie à trois lancettes trilobées  et un  tympan à quatre mouchettes et deux écoinçons. 

 

Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

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8-La Tour de David (baie 6).

Baie à trois lancettes trilobées et un tympan à quatre mouchettes, un soufflet et deux écoinçons.

 

 

Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

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9-Le Miroir de Justice (baie 8).

Baie à trois lancettes trilobées  et un tympan à quatre mouchettes, un soufflet et deux écoinçons. 

 

Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

10.Oculus à composition colorée organisé en 3 mouchettes en triskell  (baie 10) .

Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

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11-Le Vase spirituel (baie 102 au dessus de la porte ouest).

Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

Les vitraux de l'église Notre-Dame du Grouanec en Plouguerneau. Cliché lavieb-aile 2024.

SOURCES ET LIENS.

—CASTEL (Yves - Pascal ): Plouguerneau . L'enclos du Grouanec . Non consulté.

—CASTEL (Marcel), s.d, L'enclos paroissial du Grouaneg-Eglise Notre-Dame. Dépliant de présentation.

— COUFFON (René), LE BRAS (Alfred), 1988, « Plouguerneau », Nouveau répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper

PAROISSE DU GROUANEC Paroisse érigée par l'ordonnance épiscopale du 11 novembre 1949.

EGLISE NOTRE-DAME (I.S.)

L'édifice, en forme de tau irrégulier, comporte une nef étroite et un choeur séparés par un arc diaphragme en tiers-point ; le choeur communique, au sud, par deux arcades, avec une chapelle en aile et, au nord, par trois arcades, avec une chapelle également en aile. Il date de plusieurs époques : la longère nord paraît remonter en partie au XIIIè siècle, la belle rose rayonnante du chevet à la fin du XIVè siècle ou au début du XVè siècle, la chapelle sud à la fin du XVè siècle ; la chapelle nord a été reconstruite en 1954 par l'architecte Péron, elle a gardé deux fenêtres flamboyantes. Une pierre, avec fleuron, porte l'inscription : " LAN MIL VcIII. I. NOUEL. "

Porche sud : arcade extérieure en tiers-point sous une accolade reposant sur des culots ; pinacles et crossettes au bas des rampants, voûte sur croisée d'ogives ; au flanc ouest, ossuaire d'attache. La nef est lambrissée en berceau brisé sur entraits. Dans la chapelle sud, un entrait engoulé et des sablières sculptées représentant les vices, en particulier l'ivrognerie. Les arcades en tiers-point des ailes, au nord, reposent sur les chapiteaux des piliers octogonaux et, au sud, pénètrent directement dans les piliers cylindriques.

Mobilier

Maître-autel en kersanton, table monolithe avec cinq croix de consécration sur un massif à décor d'arcatures trilobées.

Statues

- en pierre polychrome : Vierge Mère dite Notre Dame du Grouanec, la Vierge tenant une pomme, l'Enfant un livre ; Pietà ; saint Eloi en évêque

- en kersanton : Vierge Mère mutilée, saint Matthieu Ev. (pignon), saint Fiacre (porte aile sud) ;

- en bois polychrome : Christ en croix, Immaculée conception, saint Joseph, deux Anges thuriféraires, saint Sébastien, saint Roch, sainte Catherine d'Alexandrie, saint Antoine ermite, sainte non identifiée ; - en bois : sainte Thérèse de Lisieux.

Sur la porte en bois du porche, bas-relief de la Vierge à l'Enfant, " N. D. DU GROUANEC. "

Vitraux de Max Ingrand : Litanies de la Vierge avec anges à banderoles (1956).

Dans une petite fenêtre de l'aile nord, débris de vitrail représentant une Crucifixion, autrefois dans la fenêtre d'axe. On y voyait encore à la fin du XIXè siècle les portraits des donateurs, Jean Le Nobletz et Isabeau de Kerourfil.

Peintures sur le lambris de voûte du choeur : saint Pierre et saint Paul Apôtres, inscriptions au bas des deux panneaux.

Orfèvrerie : ciboire en argent, la coupe, postérieure, est montée sur un pied de calice portant l'inscription : " CALISSE. A. LA. CHAPELLE. DV. BIEN. HEVREV. NOBLES. EN. TREMENAC. 1785. "

* Dans l'enclos, fontaine de dévotion de 1604, dite Feunteun ar Gwelleat (Fontaine de la Guérison), statue de la Vierge Mère sous la voûte ; croix de granit monolithe, 1761 sur le socle. Devant l'entrée de l'enclos, menhir tronqué surmonté d'une croix, mentionné dans la Vie de saint Paul Aurélien.

—FAUJOUR (Marc) Plouguerneau, chapelle Notre-Dame du Traon,

https://armma.saprat.fr/monument/plouguerneau-chapelle-notre-dame-du-traon/

— PÉRENNÈS (chanoine Henri) 1941, Plouguerneau, une paroisse entre Manche et Océan.

Transcription du texte sur Infobretagne

https://bibliotheque.idbe.bzh/data/cle22/Plouguerneau_.pdf

—POTIER DE COURCY (Pol) 1859, « Itinéraire de Saint-Pol à Brest », Revue de Bretagne et de Vendée, 6,

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k110249t/f126.item

DIVERS :

—Visite virtuelle

https://www.bretagne-decouverte.com/chapelle-du-grouanec-a-plouguerneau-29/

Autres :

https://pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00090248

https://www.patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/illustration/IVR53_20162900574NUCA

https://www.patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IA29131576

https://monumentum.fr/monument-historique/pa00090248/plouguerneau-chapelle-du-grouanec

https://www.youtube.com/watch?v=sxvqKHi9wBk

https://www.facebook.com/watch/?v=335157197624182

 

http://pormenaz.free.fr/Plouguerneau.php

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26 janvier 2025 7 26 /01 /janvier /2025 15:32

La croix (leucogranite, 1538)  de  Croas-Restevel à Lennon. Sa Vierge de Pitié et son Christ aux liens.

 

Voir sur la commune de Lennon :

 

PRÉSENTATION.

À Restevel (Cassini) ou Restavel (IGN), sur le carrefour de la route qui rejoint, depuis le bourg de Lennon, les chapelle de Nac'h Gwen et de Saint-Nicolas, s'élève une croix dont les sculptures de granite clair sont qualifiées par Yves-Pascal Castel de " peu communes, dans l’esprit de la Renaissance." 

Au dessus de deux degrès de schiste et d'un socle en granite à chanfrein  se dresse le fût à pans et nœud. Sa face principale, orientée vers l'ouest, porte le Christ en croix, au pagne volant. La face orientale porte le Christ aux liens et, sur le socle, une Vierge de Pitié. La date de  MVXXXVIII (1538) a été relevée par Y.-P. Castel à la base de la statue.

 

 

Atlas n°1135. Croquis par Yves-Pascal Castel 1980.

 

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/lennon.html

 

 

La face principale. Le Christ en croix.

 

La croix (leucogranite, 1538)  de  Croas-Restevel à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

La croix (leucogranite, 1538)  de  Croas-Restevel à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

La croix (leucogranite, 1538)  de  Croas-Restevel à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

La croix (leucogranite, 1538)  de  Croas-Restevel à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

La croix (leucogranite, 1538)  de  Croas-Restevel à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

La croix (leucogranite, 1538)  de  Croas-Restevel à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

 

 

La face orientale.

L'Ecce Homo.

Il tient le roseau et la couronne d'épines, par dérision de sa royauté, et est vêtu pour la même raison, directement sur ses épaules nues, du manteau écarlate. Seuls ses poignets sont liés.

 

La croix (leucogranite, 1538)  de  Croas-Restevel à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

La croix (leucogranite, 1538)  de  Croas-Restevel à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

La croix (leucogranite, 1538)  de  Croas-Restevel à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

La croix (leucogranite, 1538)  de  Croas-Restevel à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

 

La Vierge de Pitié.

La posture du Christ est celle qui est adoptée le plus généralement en Finistère, le bras droit vertical et le bras gauche horizontal dont la main est tenue par la Mère.

La couronne d'épines est posée sous les personnages.

 

La croix (leucogranite, 1538)  de  Croas-Restevel à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

La croix (leucogranite, 1538)  de  Croas-Restevel à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

La croix (leucogranite, 1538)  de  Croas-Restevel à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

La croix (leucogranite, 1538)  de  Croas-Restevel à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

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Published by jean-yves cordier - dans Calvaires XVIe siècle.
25 janvier 2025 6 25 /01 /janvier /2025 15:06

La chapelle Saint-Nicolas à Lennon et ses vitraux.

 

Voir sur la commune de Lennon :

 

PRÉSENTATION.

Tout est rural, verdoyant et même rustique dans cette chapelle isolée sur le petit cours d'eau que surplombait, un peu plus haut, la chapelle de Nac'h Gwen. 

La chapelle Saint-Nicolas, situé à Kermerrien, non loin du Canal de Nantes à Brest et restaurée en 1968. Cette chapelle dépendait jadis de la seigneurie du Tymen. Les armoiries des Keranrais du Tymen, vairé d'argent et de gueules,  ornaient encore , au XVIIème siècle, la maîtresse vitre.
Il s'agit d'un édifice de plan rectangulaire à chevet plat datant du XVIème siècle et qui s'étend tout en longueur. Sa façade au fronton circulaire est surmontée d'un clocheton.
Les trois vitraux représentant Sainte Marguerite, saint Edern et Saint Roch avec leur animaux. On y trouve des sablière sculptées. La chapelle abrite les statues de Saint Nicolas, Saint Diboan, la Vierge Mère et un crucifix.

La fontaine à édicule triangulaire est toute proche du placître.

Le manoir de Tymen est donné comme détruit depuis 1540, il appartenait aux Keranrais comme en font foi deux aveux passés par Madeleine et Isabelle de Keranrais en 1548 et 1574 ; celles-ci revendiquaient, comme dépendant de Ty Men, les manoirs de Kerroux et de Kermerrien, dont dépendait la chapelle. Dans la déclaration de 1678, Yves Chaussy relève la description de la chapelle de Monsieur Saint-Nicolas, despendant dudit manoir, et chasteau de Tymen, scize outre et proche les dites terres de Kermerrien et celles de Buzit sur issues, franchises et dépendances contenant trois-quarts journal de terre, et dans la maîtressee-vitre de laquelle sont, tout au hault, dans les patronages et compartiments, les armes vair et contre-vair de gueules et d'argent de Kerarnrays, d'où a sorti la dite terre et seigneurtie de Tymen.

À cette date, Tymen appartenait à François de Kerléan, sieur de Kerassel sur la paroisse de Taulé, où il résidait.

 

Carte IGN

 

 

Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

LES STATUES.

Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

 

 

LES VITRAUX.

Les cartons sont de Hannes Münz (peintre, graveur et sculpteur souabe demeurant à Sizun en été, et décédé en 2018) et les vitraux de l'atelier Charles Robert de Pluguffan. Ils ont été réalisés alors que Louis Gonidou était curé et Jean-Luc Vigouroux était maire. Ils sont donc postérieurs à 2001.

1. la maîtresse-vitre : saint Diboan et saint Nicolas.

 

 

Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

 

2. Saint Edern chevauchant son cerf.

 

Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

 

3. Saint Roch nourri par son chien Roquet.

 

Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

 

4. Sainte Marguerite issant du dragon.

Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

 

SOURCES ET LIENS.

— CHAUSSY (Dom Yves), 1953, Une paroisse bretonne. Lennon. Editions Guillet, Quimper. Réed. Breizh diffusion Spezet

— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice sur Lennon, Nouvel inventaire des églises et chapelles du diocèse de Quimper.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/905

— Notice sur Lennon, Bulletin diocésain archéologique et historique BDHA

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/421

 

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Sculptures XVIe siècle.
24 janvier 2025 5 24 /01 /janvier /2025 09:59

La chapelle Saint-Maudez de Nac'h Gwen à Lennon (Finistère). III. Les statues (bois polychrome, XVe ou XVIe siècle) des saints Côme et Damien.

 

Voir sur la commune de Lennon :

Voir sur la chapelle Saint-Maudez de Lennon :

 Voir sur l'iconographie des saints Côme et Damien :

 

En dehors de la Bretagne :

 

PRÉSENTATION.

Présentation de la chapelle : voir article I.

La dernière restauration de la chapelle, réalisée de 1996 à 1998, a été rendue possible grâce au legs de Mme Le Douzen, et aux subventions du Ministère de la Culture, du Conseil Régional et du Conseil Général.

Les murs ont été passés au lait de chaux, mettant en valeur les statues, qui ont été restaurées par Paul Poilpré de Plouhinec en juillet 1997. 

Depuis 2017, je m'efforce de constituer l'iconographie des saints Côme et Damien en Bretagne.

On sait par la tradition que ces frères (parfois considérés comme jumeaux, et toujours honorés ensemble dans le martyrologe romain le 26 septembre et le 1er juillet), exerçaient la profession de médecin dans la ville portuaire d'Aigéai en Cilicie (actuelle Yumurtalik en Turquie), et avoir subi le martyre durant la persécution de Dioclétien (303-305) à Aigéai. En raison de leur foi chrétienne, ils mettaient un point d'honneur à exercer la médecine gratuitement, sans recevoir d'argent : ils sont dits anargyres, "littéralement sans argent".  Leur culte fut très important, répandu et durable, tant en Orient dans la tradition byzantine, notamment sous le terme d'Agii anargyroi, en Grèce (Paros, Crète, etc) qu'en Occident notamment en Italie aux XVe et XVIe siècle (cf Cosme de Médicis, mécène de Florence). En France, le centre de la dévotion était, depuis le XIIe siècle,  Luzarches, dans le Val d'Oise, dont l'église renfermait les reliques des anargyres. Une confrérie des chirurgiens et barbiers s'y crée rapidement, leur membre s'engageant à soigner gratuitement les pauvres... le premier lundi du mois. À Paris, l'église Saints Côme-et-Damien , qui possédait une part des reliques, s'élevait depuis 1212 à l'angle de la rue de l'Ecole-de-Médecine et du Boulevard Saint-Michel, siège de la confrérie de saints Côme et Damien. Les saints étaient alors désignés comme "les deux gratuits secoureurs".

Au XIVe siècle, saint Côme devient le patron des "mires", médecins pratiquant l'uroscopie ou diagnostic selon l'aspect des urines : son iconographie le montre mirant (inspectant par transparence) un flacon d'urine, la matula". Il porte, comme son frère, la robe longue, réservée, comme le bonnet carré, aux docteurs en théologie, en droit et en médecine.

Saint Damien est figuré à ses côtés, tenant une spatule et un pot d'onguent, ou, plus rarement, une boîte compartimentée à remèdes.

En Bretagne, les saints sont représentés depuis le XVe siècle (fontaine de Saint-Côme à Saint-Nic), et on les voient encore sur les porches de Landivisiau (1554), de Bodilis (1570), et de Saint-Houardon de Landerneau (vers 1554),  sur le calvaire de La Madeleine à Briec et de Saint-Côme à Saint-Nic, tandis que leurs statues se retrouvent dans l'intérieur des chapelles de  Plougastel, La Martyre, Ploudiry, Languivoa, etc,  etc... . Une enluminure des Grandes Heures d'Anne de Bretagne  folio 173v par Jean Bourdichon (1505-1510) atteste de leur importance à la cour de la duchesse. 

La chapelle de Nac'h Gwen est manifestement particulièrement vouée à ces saints, en plus du patron saint Maudez, puisqu'elle renfermait non seulement les deux belles statues encore présentes, un polyptique ou plus précisément les deux volets d'une niche (du XVe?),  exposés jusqu'en 2013 au Château-Musée de Dinan. On les voit sur le site patrimoine-histoire.fr. Les statues étaient-elles placées dans la niche ?

P. Julien et Louis Cotinat en ont décrit les quatre volets comportant chacun trois compartiments représentent, sculptées en bas relief et polychromées, douze scènes de la vie des deux saints. On y retrouve "les scènes habituelles : adoration des idoles, condamnation par Lysias, les saints jetés à la mer et sauvés, la lapidation, le supplice du feu, la crucifixion, la décollation, mais, en outre, deux scènes plus originales : les saints, médecins des animaux sans nul doute témoignage de la foi bretonne et Lysias tourmenté par les démons représentation très originale probablement unique. ".

 

 

Collections de l'ancien Château-Musée de Dinan. Site patrimoine-histoire.fr.

 

 

 

 

 

I. SAINT CÔME TENANT LA MATULA.

Saint Côme lève le flacon d'urine (urinal =matula) vers la lumière pour mirer le liquide, dans une posture typique qui le désigne comme médecin. Voir par exemple l'illustration par laquelle Gérard de Crémone dans son Traité des recueils de médecine de 1250-1260 montre le médecin arabe Al-Rhazi au lit d'un patient.

Si Côme est inséparable de Damien, c'est pour souligner que les deux compétences médicales, le diagnostic et la thérapeutique, ne peuvent être dissocier.

Rhazès porte son diagnostic par l'examen d'un urinal, dans le « Recueil des traités de médecine » de Gérard de Crémone, 1250-1260.

Il porte la tenue propre aux médecins et "chirurgiens en robe longue" de la Confrérie de Saint-Côme : la barrette ou bonnet carré, et le manteau rouge.

Il tient un livre, soulignant la base livresque de la formation médicale universitaire nécessitant la connaissance du latin, de la philosophie naturelle d'Aristote et des grands textes de l'héritage grec et arabe, traduits en latin.

Sous le camail orné de glands de passementerie et le manteau, la robe est serrée par une ceinture.

 

 

 

 

Statue de saint Côme (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Statue de saint Côme (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Statue de saint Côme (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Statue de saint Côme (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Statue de saint Côme (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Statue de saint Côme (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Statue de saint Côme (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Statue de saint Côme (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Statue de saint Côme (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Statue de saint Côme (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

 II. SAINT DAMIEN TENANT LA BOÎTE À REMÈDES.

Saint Damien illustre la fonction thérapeutique de la médecine. Dans toute l'iconographie bretonne des saints médecins, Damien tient un pot à onguent, et parfois la spatule nécessaire à l'application des remèdes.

Mais ici, il tient dans la main gauche une boite à remède (a priori d'application externe) ovale divisée en 17 compartiments alternativement rouges et noirs (et rouges, noirs et blancs avant la restauration).

On ne trouve pas cet attribut en France, et il faut aller le chercher dans les illustrations byzantines, ou selon L. Cotinat " sur le tableau de Lorenzo di Bicci à la cathédrale de Florence" (Voir aussi ici), par exemple.

La main droite a perdu son attribut, mais il est très probable qu'il s'agissait de la traditionnelle spatule.

Le saint porte à la ceinture un étu rectangulaire qui peut être un plumier, mais il est plus vraisemblable d'y voir une trousse à instruments.

Les chaussures sont fines et  à extrémité pointues, comme pour Côme, me laissant penser que ces statues pourraient dater de la fin du XVe siècle.

 

 

Deux exemples des boites à remèdes sur des icônes de Côme et Damien :

 

Collections du Petit Palais, Paris. Cliché lavieb-aile.
Icône, collections du Petit Palis, Paris. Cliché lavieb-aile.

 

Côme et Damien, Calendrier, icône russe de Novgorod, XVIIIe siècle coll. Petit Palais.
Icône d'Ekatontapiliani, Paros. Cliché lavieb-aile.
Saints Côme et Damien, basilique de Parikia à Paros. Cliché lavieb-aile.
Saints Côme et Damien (détail : Damien), basilique de Parikia à Paros. Cliché lavieb-aile.

 

Statue de saint Damien (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Statue de saint Damien (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Statue de saint Damien (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Statue de saint Damien (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Statue de saint Damien (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Statue de saint Damien (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Statue de saint Damien (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Statue de saint Damien (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Statue de saint Damien (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Statue de saint Damien (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Statue de saint Damien (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

Statue de saint Damien (bois polychrome, XVe/XVIe siècle), chapelle Saint-Maudez à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.

SOURCES ET LIENS.

— BACHOFFNER Pierre, 1986, Saint Côme et saint Damien : leur culte et leur iconographie : Pierre Julien et François Ledermann (dir.), Saint Côme et saint Damien, Culte et iconographie/Die Heiligen Kosmas und Damian, Kult und Ikonographie/I Santi Cosma e Damiano, Culto e iconografia : Colloque/Kolloquium/Colloquio [compte-rendu], Revue d'Histoire de la Pharmacie  Année 1986  268  pp. 83-86

— COTINAT (Louis), 1971, Deux nouveaux ensembles de représentations des saints Côme et Damien :Pierre Julien, Un polyptyque inédit des saints Côme et Damien, Janus, 1970. In: Revue d'histoire de la pharmacie, 59ᵉ année, n°211, 1971. pp. 582-583.

http://www.persee.fr/doc/pharm_0035-2349_1971_num_59_211_7104_t1_0582_0000_1

— DAVID-DANEL (Marie-Louise), 1958, Saint Côme et saint Damien sont-ils au nombre des « patrons » de la pharmacie ? [article] Revue d'Histoire de la Pharmacie  Année 1958  159  pp. 459-461

 — DAVID-DANEL (Marie-Louise), 1958, Iconographie des saints Côme et Damien,   Lille, Morel et Corduant, 1958, in-8°, 257 p., 53 fig., 3 add.,2répert.,2index, 2 tables.

Compte-rendu (1) : Guitard Eugène-Humbert. L'iconographie des saints Côme et Damien : Marie-Louise David-Danel, Iconographie des saints médecins Côme et Damien. In: Revue d'histoire de la pharmacie, 46ᵉ année, n°159, 1958. pp. 454-456.

http://www.persee.fr/doc/pharm_0035-2349_1958_num_46_159_9540_t1_0454_0000_1

-Compte-rendu (2) Burnand Marie-Claire, Burnand Yves. Marie-Louise David-Danel, Iconographie des Saints médecins COME et DAMIEN, 1958. In: Revue du Nord, tome 41, n°161, Janvier-mars 1959. pp. 119-120;

https://www.persee.fr/doc/rnord_0035-2624_1959_num_41_161_6166_t1_0119_0000_2

-Compte-rendu (3) :  Aubert Marcel. David-Danel (Marie-Louise). Iconographie des saints médecins Côme et Damien.. In: Bulletin Monumental, tome 117, n°2, année 1959. pp. 159-160;

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1959_num_117_2_4227_t1_0159_0000_4

-Compte-rendu (4) P. Julien

https://www.persee.fr/doc/pharm_0035-2349_1970_num_58_207_6975_t1_0277_0000_1

— DAVID-DANEL (Marie-Louise),1981, Saint Côme et saint Damien : une synthèse imagée. Pierre Julien, Saint Côme et saint Damien, patrons des médecins, chirurgiens et pharmaciens [compte-rendu], Revue d'Histoire de la Pharmacie  Année 1981  248  pp. 65-67

https://www.persee.fr/doc/pharm_0035-2349_1981_num_69_248_3909_t1_0065_0000_3

— DUKA ZOLYOMI ( Norbert) 1975, . Iconographie de saint Côme et de saint Damien en Slovaquie. In: Revue d'histoire de la pharmacie, 63ᵉ année, n°225, 1975. pp. 381-386. doi : 10.3406/pharm.1975.7425

http://www.persee.fr/doc/pharm_0035-2349_1975_num_63_225_7425

— JULIEN (Pierre), "Un polyptyque inédit des saints Côme et Damien", in Janus, t. LVII, 1970, n° 2-3, p. 96-103, 4 pl. h.-t.

— JULIEN (Pierre), Illustration de la vie et du martyre des saints Côme et Damien dans un  bréviaire  français du xve siècle, in Beitrâge zur Gesch. der Pharm., 23* année, 1971,

—JULIEN (P.),1970,  'Un polyptyque Breton inédit des Saints Côme et Damien.', Janus: Revue internationale de l'histoire des sciences de la médecine, de la pharmacie et de la technique 57 (1970) 96-103 

— JULIEN (Pierre) 1971, Saint Côme et saint Damien et une saignée figurés dans le Bréviaire Grimani : L.-J. Vandewiele,De Vlaamse miniatuur van Cosmas en Damianus uit het Breviarium Grimani, in Cercle Benelux d'hist. de la pharm., bull., 1971 [compte-rendu] Revue d'Histoire de la Pharmacie  Année 1971  210  p. 510

http://www.persee.fr/doc/pharm_0035-2349_1971_num_59_210_7070_t1_0510_0000_1

—JULIEN (Pierre) ,1973, La Confrérie des Saints Côme et Damien à Luzarches [article] Revue d'Histoire de la Pharmacie  Année 1973  218  pp. 505-518 Fait partie d'un numéro thématique : Numéro spécial pour le Congrès International de Paris avec 23 planches

http://old.shp-asso.org/index.php?PAGE=expositioncome

—JULIEN (Pierre), 1982,    Une miniature des Saints Côme et Damien (fin XVe début XVIe siècle)  [article] Revue d'Histoire de la Pharmacie  Année 1982  254  pp. 175-176

https://www.persee.fr/docAsPDF/pharm_0035-2349_1982_num_70_254_2606.pdf

—JULIEN (Pierre), 1995, Saint Côme et saint Damien, de la médecine à la pharmacie [article], Revue d'Histoire de la Pharmacie  Année 1996  312  pp. 477-496 .Fait partie d'un numéro thématique : Actes du XXXIe Congrès International d'Histoire de la Pharmacie (Paris, 25-29 septembre 1995)

https://www.persee.fr/doc/pharm_0035-2349_1996_num_84_312_6283

—JULIEN (Pierre) , 2004,  Deux miniatures inédites de la fin du XVe siècle [Q72, Culte et iconographie des Saints Côme et Damien] Revue d'Histoire de la Pharmacie  Année 2004  344  pp. 673-675

http://www.persee.fr/doc/pharm_0035-2349_2004_num_92_344_5747

—  SAÏDOU (Anne-Isabelle) ,GRIGNON (Georges), Iconographie des saints-médecins Côme et Damien au Musée d'Histoire de la médecine en Lorraine.

http://www.aamfmn.fr/Saidou2.htm

 

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Published by jean-yves cordier - dans Côme et Damien. Chapelles bretonnes. XVIe siècle.
17 janvier 2025 5 17 /01 /janvier /2025 15:30

La chapelle Saint-Maudez de Nac'h Gwen à Lennon (Finistère). I. Présentation et statuaire.

Voir sur Lennon :

 

PRÉSENTATION.

À l'ouest du bourg de Lennon, Nac'h Gwen (Neachguen sur les cartes anciennes) domine, à 105 m d'altitude, un petit affluent de l'Aulne qui coule vers l'ouest et passe, un peu plus bas, devant la chapelle Saint-Nicolas. Le cours d'eau se réunit à un autre et alimentait un moulin avant de se jeter dans l'Aulne.

Carte de Cassini, vers 1785
Carte IGN annotée.

 

 

Le cartel de présentation est si bien fait que j'en ai recopié et repris le texte (anonyme), cité en retrait.

Photo lavieb-aile.

"Nac'h Gwen : la « colline blanche », la « colline sacrée » (*). Bien avant la construction d'une chapelle, bien avant l'instauration d'un culte chrétien, le site de Nac'h Gwen a sans doute été le lieu d'un culte pré-chrétien. On pense que les anciens Celtes qui ont peuplé notre région se faisaient une idée de la beauté de leurs Dieux et de leur force mystérieuse, à travers les variations du ciel, le rythme des saisons, le jaillissement de l'eau et la fécondité de la terre. Ils avaient coutume de es rassembler auprès des sources , dans la pénombre des clairières, ou dans des sites privilégiés comme celui-ci où le regard embrasse les Montagnes Noires depuis les collines du Laz jusqu'à la Roche du feu. Leurs célébrations avaient pour objet d'attirer la protection bienveillante de leurs Dieux, ou de détourner leur colère. L'un des vieux saints des 6ème et 7ème siècle, comme saint Tugdual, saint They ou saint Idunet, moines itinérants, disciples de saint Maudez ou de saint Guénolé, s'est-il installé à Nac'h Gwen ? À partir d'un premier ermitage, un établissement monastique, un lieu de culte a-t-il été établi ici ?"

(*)  Gwenn vient du celtique -vindo qui signifie "sacré". ( Jean-Yves Éveillard, Maître de conférence en Histoire ancienne à l'Université de Bretagne Occidentale).

Plus exactement peut-être, l'adjectif breton gwenn correspond au gaulois vindo qui signifie aussi bien "sacré" que "blanc". (irlandais find, gallois gwynn et fem. gwen), mais son usage en toponymie reléverait le plus souvent du sens "pur, sacré". Selon Christian J. Guyonvarc'h, il a donné le dérivé suffixé Vindonnus , surnom d'Apollon dans la religion celtique attesté par trois inscriptions à Essarois en Côte-d'Or , et "il n'est pas impossible que le gaulois ait eu aussi les trois sens fondamentaux du thème vindo- en celtique insulaire : « blanc », « beau » et « sacré », ce dernier sens étant appliqué aux êtres divins, comme l'indiquent le surnom d'Étain, Bé Find (« femme blanche »), et la désignation irlandaise des anges dans le vocabulaire religieux chrétien : in drong find (« la troupe blanche »)" (Encyclopédie Universalis)

Voir mon article sur la chapelle de la Fontaine Blanche à Plougastel .

 

"...Rien ne le prouve. Une autre chapelle a pu précéder l'édifice actuel, d'abord dédié à saint Maudez. Vers la fin du 16ème siècle, c'est le culte de Marie, mère de Jésus, qui allait prévaloir : en effet, après le Concile de Trente, les autorités romaines, trouvant nos vieux saints bretons "pas très catholiques", les ont remplacés par Marie, les Apôtres et autres saints officiellement reconnus ! Dieu merci, à Nac'h Gwen, on a gardé le souvenir et conservé les reliques de saint Maudez, et son Pardon continue à être célébré le Jeudi de l'Ascension."

Notons que le reliquaire en argent  de Saint-Maudez date de 1567. Inscription SAINT MAOVDES EN : LA PAROESE DE : LEN[N]ON 1567. Poinçon Y.S.A et un quadrupède indistinct. Le fabrique était Hervé CARIOU.

 

Reliquaire classé, base Palissy PM29000471. Cliché H. Moreau.

 

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

 

La croix.

Sur le placître de la chapelle se dresse une croix de granite, à fut à pans, portant un crucifix en relief, elle repose sur un socle cubique à griffes et deux degrés maçonnés et daterait de 1545.

Les pieds du Christ sont posés sur un écusson.

—Castel (Yves-Pascal), 1980, Atlas des croix et calvaires du Finistère. Lennon, atlas n°1133. Néac’hguen

 

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/lennon.html

Croquis par Yves-Pascal Castel

"La fontaine de dévotion se trouve non loin du village de Mesmeur mais elle est énigmatique, certaines parties n'ayant rien à voir avec l'édicule d'origine."

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

"La chapelle actuelle, inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques le 24 janvier 1952, est le résultat de nombreuses restaurations."

 

La porte sud et son bas-relief.

"Elle date du XVIe siècle, comme l'atteste une inscription en caractères gothiques au dessus de la porte sud :

LAN MILVcXXI / IEAN RIVELEN. R. / 1692

soit "L'an 1521, Jean Rivelen recteur."

En plus de cette inscription, un bas-relief bien conservé représente le Baptême de Jésus. Jean-Baptiste et l'Ange portant la tunique sont représentés de façon traditionnelle ; Jésus, lui, ne porte pas l'auréole crucifère qui permet habituellement de l'identifier."

L'atteinte par les lichens gêne beaucoup la lecture de la sculpture et la détériore.

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

L'inscription du clocher.

"La chapelle fut restaurée en 1692 comme en témoigne l'inscription au dessus de la porte principale, sous le clocher : Mre GILLES KRIOU.RECT. Il s'agit de Gilles KERRIOU, originaire de Nac'h Gwen, et prêtre à cette date. C'est d’ailleurs lui qui qui fit édifier le presbytère tout près de la chapelle où résideront quelques uns de ses successeurs desservant la paroisse."

La famille KERRIOU semble plutôt implantée à Mesmeur, juste au nord de Nac'h Gwen dont elle était propriétaire.

En 1678, "honorable Joseph Corentin Kerriou [1615-1676], qui habitait Mesmeur et devait être le père de Gilles, déclarait "avoir une maison et chambre proche la chapelle de Monsieur Saint Maudez du Crec'h guen, aussy dépendante du lieu de Mesmeur" (Arch Nat P1555 f 473), cité par Chaussy 1953.

Gilles serait alors le fils de Catherine RIVOAL, que Corentin Kerriou épousa le 25 novembre 1633. Il décéda en 1699, et ses successeurs furent messire Jean Valay puis messire Yves Le Goff.

https://gw.geneanet.org/lozach1?n=kerriou&oc=&p=joseph+corentin

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

 

Le clocher, ses têtes sculptées et sa cloche.

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

Une crossette double à lion et ange à l'angle nord-ouest.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

 

La cloche

Elle a été baptisée sous Pie X, pape de 1903 à 1914, et Mgr Dubillard, évêque de Quimper de 1900 à 1908. Elle a été réalisée par "Ferdinand Farnier, Fondeur" à Robécourt (Vosges). Elle porte en médaillon le Christ, la Vierge de l'Immaculée Conception et un calvaire.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

 

L'intérieur.

"La chapelle comporte une nef avec un bas-côté nord de cinq travées. Les colonnes sans chapiteaux sont d'un gothique très pur, d'un bel élan.

Au sud est une grande chapelle avec une sacristie en appentis.

Le mobilier comprend deux autels en bois peint et doré, et des stalles avec dossiers à balustres du XVIIIe siècle.

La dernière restauration de la chapelle, réalisée de 1996 à 1998, a été rendue possible grâce au legs de Mme Le Douzen, et aux subventions du Ministère de la Culture, du Conseil Régional et du Conseil Général. Les murs ont été passés au lait de chaux, mettant en valeur les statues, qui ont été restaurées . Des vitraux ont été commandés à Nicolas Fédorenko."

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

 

Les blochets de la croisée du transept.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

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Les statues (celles des saints Côme et Damien seront décrites dans un article séparé).

 

1. Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle, Vierge à l'Enfant  terrassant un démon, bois polychrome, XVIIe siècle. Dans le chœur, à droite de l'autel.

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29003939

Je constate que cette Vierge appartient au groupe des "Vierges à l'Enfant foulant une représentation semi-humaine", collectées en Bretagne par Hiroko Amemiya avec 50 exemples, mais sans inclure cette statue. Soit parce que la créature noire à la queue de serpent et au visage de félin lui a échappé, soit qu'elle l'ait écartée. Elle était jadis peinte en rouge vermillon. Je n'ai constaté sa présence qu'en publiant ce cliché ; je n'ai donc pu centrer sur elle mes clichés et mon intérêt, et rechercher si elle présente des traits féminins. Le Dr Le Thomas a également fait le recensement de ce qu'il nomme les Vierges à la démone.

 

LE THOMAS (Louis), 1961 "Les Démones bretonnes, iconographie comparée et étude critique", Bulletin de la société Archéologique du Finistère t. 87 p. 169-221.

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

 

2. Le Christ en croix entre Marie et Jean. Bois polychrome, XVIe siècle. Chœur.

 

Hauteur 1,30 m, largeur 0,40 m

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29003942

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

 

3. Saint Maudez, patron de la chapelle, en abbé (crosse à droite, livre), bois polychrome, XVIe siècle. Mur est du bas-côté de la chapelle.

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29003936

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

 

4. Saint Maurice. Pierre polychrome, XVIe siècle. Mur est du bas-côté de la chapelle.

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29003938

Il tient la lance fleurdelisée (la lance était intacte sur un cliché de 1993, il est tonsuré, et son nom est inscrit sur le socle. Il est vêtu d'une chape à fermail, dont le pan fait retour sous le poignet droit, d'une tunique frangée et d'un surcot talaire.

Hauteur 1,05m, largeur 0,30, pr. 0,22 m

 

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

 

5. Saint Corentin. Pierre polychrome, XVIe siècle. Mur est du bas-côté de la chapelle.

On peut s'étonner de la barbe en bouc ou "en ancre". La chasuble en boîte à violon recouvre une robe rouge .

La tenue d'évêque (mitre, gants épiscopaux, crosse, manipule) rappelle que saint Corentin fut le premier évêque de Quimper.

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29003938

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

 

SOURCES ET LIENS.

— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice sur Lennon, Nouvel inventaire des églises et chapelles du diocèse de Quimper.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/905

"Elle comprend une nef avec bas-côté nord de cinq travées, dont les voussures des grandes arcades sont à pénétration directe, et au sud une grande chapelle avec sacristie en appentis. Elle date du XVIè siècle, ainsi que le montre l'inscription de la porte sud : "LAN. MIL. VcXXI / IEAN. RIVELEN. R." La façade ouest, classique, porte la date de 1692 sur la clé en console et l'inscription : "Mre GILLES. KRIOV. RECTR." sous le fronton brisé. Le clocher à flèche courte n'a pas de galerie. La chapelle a été restaurée en 1952 et bénite le 1er février 1953.

Mobilier : Deux autels en tombeau droit, bois peint et doré. Stalles avec dossier à balustres.

Statues anciennes - en pierre polychrome : saint Maudez en chasuble gothique, XVIè, saint Maurice en abbé, XVIè, saint Corentin, XVIe ;

- en bois polychrome : Vierge Mère dite Notre Dame de Bonne Nouvelle, XVIIe, saint Côme, saint Damien, XVIIe, groupe du Christ en croix, XVIè, entre saint Jean et la Vierge portés par des consoles en forme de volutes.

Au-dessus de la porte sud qui est flamboyante, bas-relief en pierre représentant le Baptême du Christ. Si Jean-Baptiste et l'ange portant la tunique sont conformes à l'iconographie usuelle, le Christ ne porte pas le nimbe crucifère ; sur les bords, l'inscription susnommée, en caractères gothiques. Stalles Louis XIII, table de communion, XIXè"

— Notice sur Lennon, Bulletin diocésain archéologique et historique BDHA

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/421

 

—POP

https://pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00090067

 

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