L'église Saint-Salomon de La Martyre XI : le vitrail de la Dormition de la Vierge (3e quart XVIe) et du Jugement Dernier (vers 1562). La baie 3.
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L'église Saint-Salomon de La Martyre I. L'Arc de triomphe (vers 1520) et le porche sud. (1430)
L'église Saint-Salomon de La Martyre II. Le bénitier de 1681.
L'église Saint-Salomon de La Martyre III. Les bénitiers de 1601 et 1619.
L'église Saint-Salomon de La Martyre. IV. L'ossuaire (1619). Les inscriptions. Les crossettes.
L'église Saint-Salomon de La Martyre. V. Les peintures murales. (vers 1450).
L'église Saint-Salomon de La Martyre VII. Les chapiteaux du chœur.
L'église Saint-Salomon de La Martyre VIII : les vitraux du chœur (vers 1540). La baie 0.
L'église Saint-Salomon de La Martyre IX : les vitraux du chœur (vers 1540). La baie 1.
L'église Saint-Salomon de La Martyre X : les vitraux du chœur (vers 1540). La baie 2.
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Les cinq baies du XVIe siècle (baies n° 0, 1, 2, 3 et 5) de l'église de La Martyre (Finistère) sont classés MH le 10 novembre 1906. Les trois baies du chœur (de gauche à droite les baies 1, 0, et 2) ont été réalisées vers 1540.
La baie 3 occupe le bras nord du transept. Elle relève d'une histoire complexe, l'église disposant jadis, à la suite d'une campagne menée autour de 1562, d'une autre vers 1600, et d'autres encore, de sept fenêtres vitrées avant le milieu du XIXe siècle, alors qu'elle n'en comptait que quatre vers 1980. Les archives indiquent que de nombreux vitriers sont intervenus au XVIIe et XVIIIe, dont, en 1765, Vincent Gardehaut, installé à Landerneau et qui se serait chargé l'ancienne maîtresse-vitre aux baies du chevet rebâti. A la Révolution eut lieu l'habituelle destruction des armoiries nobiliaires. En 1858, "les vitraux furent lavés et protégés par un grillage". La restauration complète des vitraux fut menée par Auguste Labouret en 1923 : " Les vitraux sont descendus et envoyés à Paris, où ils sont remis en nouveaux plombs par la maison Labouret, d'après les instructions de l'architecte en chef du gouvernement.". En 1955, tous les panneaux anciens étaient déposés par le même atelier pendant que leur cadre était réparé. Leur remise en état fut effectuée en 1959.
La baie 3 associait alors des fragments d'un Arbre de Jessé avec une Dormition et un Jugement Dernier. En 1990, Michaël Messonnet, assistant d'Hubert Sainte-Marie a recomposé et restauré la baie 3, reposée avec double vitrage, mais les cinq panneaux de l'Arbre de Jessé ont été isolés et transférés en baie 5 au sein de compléments de Jeannette Weiss-Gruber. La même artiste a également créée des vitraux pour huit fenêtres de la nef, posés par Alain Grall de 1993 à 1996. (D'après Gatouillat & Hérold 2005).
Cette baie 3, haute de 5,85 m et large de 3,00 m, comporte 4 lancettes organisées en 2 registres, et un tympan à 4 ajours et écoinçons. Elle est occupée par une verrière composite de la Dormition de la Vierge (3e quart XVIe siècle) et du Jugement Dernier (1562).
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REGISTRE SUPÉRIEUR : LE JUGEMENT DERNIER (1562).
Le registre supérieur intègre aussi le dais du lit de la Vierge .
Deux parties : dans la partie inférieure, une foule d'humains ressuscitant. Le cartouche daté 1562 est conservé au centre. Dans la partie supérieure, nuées avec le Christ-Juge et des saints. Panneaux latéraux supérieurs : les anges sonnant la résurrection (éléments très restaurés et complétés).
En voici la description en 1933, avant la recomposition de Michaël Messonnet :
" Jugement dernier. — Au sommet du tableau, Notre Seigneur, assis sur un arc-en-ciel, lève la main droite pour bénir. A sa droite, tournée vers lui est la Sainte Vierge couronnée, les mains jointes, entourée d’anges. Derrière Notre Dame, un personnage tient un livre ouvert, peut-être le livre de vie. A la gauche de Jésus, figure une grande croix, conformément à ces paroles de l'Evangile : « tunc parebit signum filii hominis in coelo ». Du même côté, saint Jean-Baptiste, tenant un livre, se reconnaît à l’agneau qui s’appuie sur ses genoux ; saint Jean l'Evangéliste à son calice ; saint Pierre à sa clef. Plus bas, un ange sonne de la trompette. Dans les autres panneaux on voit pêle-mêle les morts ressuscitant : les élus exprimant la confiance, la joie, l’adoration ; les réprouvés dans des attitudes de terreur et de désespoir." (Abbé Kerouanton, 1933)
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Registre supérieur de la Baie 3, collatéral nord, église Saint-Salomon, La Martyre. Photographie lavieb-aile.
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Registre supérieur de la Baie 3, collatéral nord, église Saint-Salomon, La Martyre. Photographie lavieb-aile.
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Registre supérieur de la Baie 3, collatéral nord, église Saint-Salomon, La Martyre. Photographie lavieb-aile.
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Registre supérieur de la Baie 3, collatéral nord, église Saint-Salomon, La Martyre. Photographie lavieb-aile.
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Registre supérieur de la Baie 3, collatéral nord, église Saint-Salomon, La Martyre. Photographie lavieb-aile.
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La pierre de datation : 1562.
Registre supérieur de la Baie 3, collatéral nord, église Saint-Salomon, La Martyre. Photographie lavieb-aile.
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REGISTRE INFÉRIEUR : DORMITION DE LA VIERGE.
"La Vierge étendue sur un grand lit à balustres entourée des apôtres et de nombreux disciples. Scène assez bien conservée, nombreuses têtes anciennes. Emploi abondant de verres bleus, verts et rouges gravés. Compléments modernes dans les angles inférieurs." (Gatouillat et Hérold 2005)
"La Sainte Vierge est couchée sur un lit à baldaquin. Une couverture bleue, semée d’étoiles, est étendue sur elle. Les apôtres l’entourent, quelques-uns à genoux, d’autres debout, les mains jointes. Un d’eux abaisse le voile posé sur la figure de Notre Darne, pour la regarder. Un autre tient un encensoir. Un troisième, saint Jean selon la tradition, a entre les mains la palme apportée par l’archange saint Michel à la Sainte Vierge, trois jours avant sa mort, pour être portée à son enterrement." (Abbé Kerouanton, 1933)
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Dormition de la Vierge, registre inférieur de la Baie 3, collatéral nord, église Saint-Salomon, La Martyre. Photographie lavieb-aile.
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Dormition de la Vierge, registre inférieur de la Baie 3, collatéral nord, église Saint-Salomon, La Martyre. Photographie lavieb-aile.
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Dormition de la Vierge, registre inférieur de la Baie 3, collatéral nord, église Saint-Salomon, La Martyre. Photographie lavieb-aile.
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Dormition de la Vierge, registre inférieur de la Baie 3, collatéral nord, église Saint-Salomon, La Martyre. Photographie lavieb-aile.
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Dormition de la Vierge, registre inférieur de la Baie 3, collatéral nord, église Saint-Salomon, La Martyre. Photographie lavieb-aile.
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LE TYMPAN.
Dans des chapeaux de triomphe ornés de fruits en partie anciens, on trouve des inscriptions relatives à la restauration de 1990 et les écussons de ses donateurs ou sponsors : la commune, le Conseil Général, le Conseil Régional, et le Ministère de la Culture (logo des Monuments historiques). En sommité, les armoiries des Rohan sous une couronne et dans un collier de l'ordre de Saint-Michel.
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SOURCES ET LIENS.
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—ABGRALL (Jean-Marie), 1897, La Roche-Maurice La Martyre Ploudiry Livre d'or des églises de Bretagne. Edition d'Art, 1897. Description : In-8, 8 pages plus 8 photos,
— BARRIÉ (Roger), 1976, Les verres gravés et l'art du vitrail au XVIe siècle en Bretagne occidentale , Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest Année 1976 Volume 83 Numéro 1 pp. 35-44
http://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1976_num_83_1_2796
— BARRIÉ (Roger), 1978, Étude sur le vitrail en Cornouaille au XVIe siècle. Thèse de troisième cycle. UHB. UER des Arts. Rennes, 2 tomes
— BARRIÉ (Roger) , 1976, "Les verres gravés et l'art du vitrail au XVIe siècle en Bretagne occidentale", Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest Volume 83 Numéro 1 pp. 35-44
http://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1976_num_83_1_2796
— COUFFON (René), LE BARS (Alfred) , 1988, La Martyre, Diocèse de Quimper et de Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988, 551 p.
http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/MARTYRE.pdf
http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/4bc495e8ae261523262138b91718a386.pdf
— COUFFON (René), 1945, La peinture sur Verre en Bretagne au XVIe siècle", Mémoires de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Bretagne. p.35
http://www.shabretagne.com/scripts/files/51ebaffaede742.09604269/1945_02.pdf
https://halshs.archives-ouvertes.fr/tel-00841816/document
— FONS DE KORT, s.d, [1975], La Martyre, l'église, par Fons de Kort.
— GATOUILLLAT (Françoise), HÉROLD ( Michel), 2005, Les vitraux de Bretagne, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2005, 365 p. (Corpus vitrearum France, série complémentaire. Recensement des vitraux anciens de la France, VII) pages 144-146.
—KERDREL (Audren de), 1880, « Rapport sur les excursions faites à La Martyre, La Roche-Maurice et Pencran pendant le congrès de Landerneau » in Bulletin archéologique de l'Association bretonne page 382
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2074767/f424.item.zoom
« Les vitraux du collatéral nord portent la date de 1562, et non celle de 1567, comme l'a lu M. de Courcy. Ils sont remarquables de dessin et de couleur, et nous avons surtout admiré la scène du crucifiement parfaitement conservée et d'un faire très pur. Un personnage, portant une cotte d'armes, de gueule semée de macles, à genoux auprès d'un évêque , son patron sans-doute, a particulièrement attiré notre attention. C'est évidemment un Rohan. »
— KEROUANTON (Abbé), 1933, « Notice sur La Martyre », in “Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie 1933,” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon, consulté le 1 janvier 2017,
https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/items/show/264
— LE BIHAN (Jean-Pierre), 2006, Une famille de verriers en Bretagne [les Le Sodec]
http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-3062028.html
— LE BIHAN (Jean-Pierre), 2006, Jost de Negker, un mythe qui a la vie dure
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— LE BIHAN (Jean-Pierre), 2006 "Jugements Derniers"
http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-27678405.html
— LÉCUREUX (Lucien), 1919, "La Martyre", Congrès archéologique de France : séances générales tenues ... par la Société française pour la conservation des monuments historiques,Société française d'archéologie. Derache (Paris) A. Hardel (Caen)
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— OTTIN (L.), Le Vitrail, son histoire, ses manifestations diverses à travers les âges et les peuples, Librairie Renouard, H. Laurens éditeur, Paris, s.d. [1896] In-4°, 376 pages, 4 planche en couleurs, 15 phototypies, 12 planches en teinte hors texte, 219 gravures, de signatures, marques et monogrammes. Page 249.
https://archive.org/stream/levitrailsonhist00otti#page/248/mode/2up
— PÉRENNÈS (Chanoine Henri), 1932 et 1933, La Martyre, Notice sur les paroisses du diocèse de Quimper et de Léon, BDHA
http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/bdha/bdha1932.pdf
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— POTIER DE COURCY, mention des vitraux de la Martyre in Bulletin archéologique de l'Association bretonne 1849 page 23
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— RIOULT (Jean-Jacques), 2009, La Martyre, église Saint-Salomon Paris : Société française d'archéologie, 2009 , 7 p. : ill. en noir et blanc, couv. ill en coul. ; 27 cm. (Congrès archéologiques de France, ISSN 0069-8881) In : Congrès archéologique de France, 165e session, 2007 : Finistère / Société française d'archéologie, p. 143-149.
—https://en.wikipedia.org/wiki/La_Martyre_Parish_close
— APEVE, "La Martyre" sur le site de l'Association :
http://www.apeve.net/spip/spip.php?page=page&id_rubrique=3&id_article=99
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