Onze vitraux de l'église N.D. de l'Assomption de Chantilly (Oise). Jacques Le Chevallier 1959 (baie n°3, symboles eucharistiques et baie n°4 Cerf crucifère de saint Hubert), Francis Chigot & T.G. Hanssen 1949 (baie n° 1 Donation de l'église et n°1 Assomption), etc.
Notre-Dame de l'Assomption église paroissiale de Chantilly, du diocèse de Senlis
Eglise classée monument historique en 1965.
L'église Notre-Dame a été édifiée de 1687 à 1691 d’après les plans de Jules Hardouin-Mansart.
Orientée d’une manière inhabituelle selon un axe nord-sud, l’église est notamment remarquable par sa belle voûte en berceau plein cintre, magnifiquement appareillée et profondément pénétrée par les lunettes des fenêtres au point de ressembler à une voûte d’arêtes.
Au XVIIIe siècle, l'église est ornée de grandes verrières composées de verres blancs et légèrement bleutés : ce style est encore visible dans les verrières hautes. À la fin du XIXe siècle, neuf d'entre eux (ceux du chœur et des bas-côtés) sont remplacés par des vitraux colorés et figuratifs, typiques de l'art nouveau du vitrail à cette époque. Seuls trois sont encore en place, dans la partie haute du chœur.
Durant la Seconde Guerre mondiale, en 1944, deux obus tombent près de l’église, brisant les vitraux de la nef et ceux de la partie inférieure du chœur. Ils sont remplacés par des compositions contemporaines, figuratives ou abstraites des artistes Théodore-Gérard Hanssen (1885-1957) associé à Francis Chigot (1879-1960), puis Jacques Le Chevallier..
Dans la partie basse du chœur, T.G Hanssen (carton) et Francis Chigot (maître-verrier, Limoges) reprennent en 1949 le thème d'un vitrail détruit, celui de l'Assomption de la Vierge (baie 2) honorant la patronne de l'église.
Dans la partie basse du chœur également, ils reprennent en 1949-1950 un autre sujet des anciens vitraux détruits : la donation de l'église à l'évêque de Senlis par le prince de Condé, fils du Grand Condé, (baie 1) . Le maître-verrier est Francis Chigot, de Limoges.
Dix ans plus tard, dans les bas-côtés, Jacques Le Chevallier place pour la baie n°3 (à gauche) les symboles de l'Eucharistie et compose dans la baie n°4 de la chapelle Saint-Hubert un hommage au patron des chasseurs en montrant le cerf crucifère.
Quatre verrières abstraites complètent l'ensemble.
I. LES VITRAUX DE JACQUES LE CHEVALLIER 18 m², 1959.
Très actif dans la restauration et reconstruction des vitraux après les dommages de guerre, Jacques Le Chevallier est en contact avec le chanoine F. Husson, curé-doyen de Chantilly: l'église n'est pas encore classée, il peut répondre directement au chanoine. Il lui propose de réaliser deux vitraux au tarif de 350 000 frs. Les vitraux, dont les maquettes ont été approuvées par le maire, sont posées en février 1959.
DESCRIPTION.
1. La baie n°3 : l'Eucharistie.
Chapelle de la Vierge, à gauche.
Description :1 lancette cintrée. 9 m²
Verre antique de couleur montés sur plomb et peints à la grisaille cuite : symboles eucharistiques (grappe de raisin, épis de blé, calice, corbeille de pain) sur un fond sombre et une périphérie plus claire. Fine bordure blanc et bleue.
L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.
L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.
2. La baie n°4 : le Cerf crucifère (apparition à saint Hubert).
Le vitrail éclaire de côté l'autel de la chapelle Saint-Hubert.
Sur l'autel se trouve un tableau de Louis Boullogne datant de 1692, représentant précisément cet épisode de la vie de saint Hubert, qui va motiver sa conversion vers une vie chrétienne : la vision qu’il a d’un cerf portant une croix lumineuse entre ses bois. Le saint, frappé d'émoi, tombe à genoux.
Louis de Boullogne, 1692, Vision de saint Hubert, Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.
Description : 1 lancette cintrée., 9m². Verre antique de couleur montés sur plomb et peints à la grisaille cuite : cerf crucifère (apparition du Christ à saint Hubert chassant de façon impie) sur un fond rouge et vert et une périphérie plus claire à dominance jaune. Fine bordure blanc et bleue.
Signature J.LE CHEVALLIER 1959 en bas à droite.
II. LES VITRAUX DE THÉO HANSSEN ET FRANCIS CHIGOT 1949.
La baie 1 : la donation de l'église à l'évêque de Senlis par le prince de Condé, fils du Grand Condé.
L'auteur des cartons est Théo Hanssen. Le maître-verrier est Francis Chigot, de Limoges.
La Vierge, en haut, est entourée d'anges, de symboles mariaux (lys, vases, étoiles) et de phylactères portant les litanies de Lorette : Stella matutina, Electa ut sol, Pulchra ut luna, Hortus deliciosus, Sedes sapienta.
Elle est assise sur un trône, tenant un lys en main droite, l'Enfant sur son bras gauche, et les pieds sur un croissant de lune.
En dessous, deux princes, agenouillés, présentent la maquette de l'église à un évêque qui la bénit, entouré de seigneurs emperruqués et de cardinaux ou clercs.
Inscription : LE PRINCE DE CONDE FAIT DON A L'EVEQUE DE DE L'EGLISE DE CHANTILLY
Signatures :
T.G. HANSSEN INV ET DEL
F ET P. CHIGOT LIMOGES.
L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.
L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.
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Baie 2 l'Assomption de la Vierge. T.G Hanssen (carton) et Francis Chigot (maître-verrier, Limoges), 1949.
Inscription : INAUGURE PAR Mgr ROEDERER EVEQUE DE BEAUVAIS Mr GEORGES PAQUIER ETANT MAIRE.
ASSUMPTA EST IN COELUM MARIA
Signatures :
COMPOSITION T.G. HANSSEN
F ET P. CHIGOT LIMOGES.
L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.
L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.
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L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.
Baies 5 et 7 : baies modernes, anonyme.
L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.
L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.
Baies 6 et 8 : baies modernes, anonyme.
L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.
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LES BAIES HAUTES DU XIXe siècle.
Au XVIIIe siècle, l'église est ornée de grandes verrières composées de verres blancs et légèrement bleutés : ce style est encore visible dans les verrières hautes.
À la fin du XIXe siècle, neuf d'entre ces vitraux (ceux du chœur et des bas-côtés) sont remplacés par des vitraux colorés et figuratifs, typiques de l'art nouveau du vitrail à cette époque. Seuls trois sont encore en place, dans la partie haute du chœur.
L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.
La baie 100, au centre : la Crucifixion, de 1882, atelier Champigneulle de Bar-le-Duc.
Le Christ en Croix est entouré de Marie, de Marie Salomé et de Marie-Madeleine.
L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.
La baie 101 : le vitrail de saint Vincent-de-Paul. Le Roussel 1891.
Cette baie rend hommage aux Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul, qui, des années 1730 aux années 1960, soignèrent les malades à l'hôpital de Chantilly dit Fondation Condé.
L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.
L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.
Baie 102 , vitrail de saint Jean-Baptiste de la Salle, 1891, atelier Le Roussel de Beauvais.
Elle rappelle la présence à Chantilly des Lassaliens chargés de 1851 à 1886 de l'enseignement des garçons de l'école.
L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.
L'église N.D. de l'Assomption de Chantilly. Cliché lavieb-aile 2025.
Tout est rural, verdoyant et même rustique dans cette chapelle isolée sur le petit cours d'eau que surplombait, un peu plus haut, la chapelle de Nac'h Gwen.
La chapelle Saint-Nicolas, situé à Kermerrien, non loin du Canal de Nantes à Brest et restaurée en 1968. Cette chapelle dépendait jadis de la seigneurie du Tymen. Les armoiries des Keranrais du Tymen, vairé d'argent et de gueules, ornaient encore , au XVIIème siècle, la maîtresse vitre.
Il s'agit d'un édifice de plan rectangulaire à chevet plat datant du XVIème siècle et qui s'étend tout en longueur. Sa façade au fronton circulaire est surmontée d'un clocheton.
Les trois vitraux représentant Sainte Marguerite, saint Edern et Saint Roch avec leur animaux. On y trouve des sablière sculptées. La chapelle abrite les statues de Saint Nicolas, Saint Diboan, la Vierge Mère et un crucifix.
La fontaine à édicule triangulaire est toute proche du placître.
Le manoir de Tymen est donné comme détruit depuis 1540, il appartenait aux Keranrais comme en font foi deux aveux passés par Madeleine et Isabelle de Keranrais en 1548 et 1574 ; celles-ci revendiquaient, comme dépendant de Ty Men, les manoirs de Kerroux et de Kermerrien, dont dépendait la chapelle. Dans la déclaration de 1678, Yves Chaussy relève la description de la chapelle de Monsieur Saint-Nicolas, despendant dudit manoir, et chasteau de Tymen, scize outre et proche les dites terres de Kermerrien et celles de Buzit sur issues, franchises et dépendances contenant trois-quarts journal de terre, et dans la maîtressee-vitre de laquelle sont, tout au hault, dans les patronages et compartiments, les armes vair et contre-vair de gueules et d'argent de Kerarnrays, d'où a sorti la dite terre et seigneurtie de Tymen.
À cette date, Tymen appartenait à François de Kerléan, sieur de Kerassel sur la paroisse de Taulé, où il résidait.
Carte IGN
Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
LES STATUES.
Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
LES VITRAUX.
Les cartons sont de Hannes Münz (peintre, graveur et sculpteur souabe demeurant à Sizun en été, et décédé en 2018) et les vitraux de l'atelier Charles Robert de Pluguffan. Ils ont été réalisés alors que Louis Gonidou était curé et Jean-Luc Vigouroux était maire. Ils sont donc postérieurs à 2001.
1. la maîtresse-vitre : saint Diboan et saint Nicolas.
Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
2. Saint Edern chevauchant son cerf.
Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
3. Saint Roch nourri par son chien Roquet.
Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
4. Sainte Marguerite issant du dragon.
Chapelle Saint-Nicolas à Lennon. Cliché lavieb-aile 2025.
SOURCES ET LIENS.
— CHAUSSY (Dom Yves), 1953, Une paroisse bretonne. Lennon. Editions Guillet, Quimper. Réed. Breizh diffusion Spezet
— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice sur Lennon, Nouvel inventaire des églises et chapelles du diocèse de Quimper.
Les vitraux de Jacques Le Chevallier pour l'église N.-D. du Cap-Lihou de Granville II : la chapelle de la Vierge et la chapelle Saint-Clément (26,40 m², 1971) du transept. Les 15 verrières hautes du chœur (18 m², 1974).
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Voir le premier article sur les vitraux posés en 1954-1959 :
L'église Notre-Dame du Cap-Lihou (XVe–XVIIe – XVIIIe siècles), située dans la Haute-Ville de Granville, est classée aux monuments historiques depuis 1930.
Une première chapelle est bâtie en granite au XIIe siècle sur le cap Lihou, après que, selon la légende, des marins eurent trouvé, en relevant leurs casiers en 1113 au pied du roc, une statue de la vierge à l'Enfant.
Très vite, cette statue à qui on attribue des miracles attire en pèlerinage les foules venues essentiellement de Bretagne et de Normandie.
Après la prise de possession du cap Lihou par les Anglais, ceux-ci entament en 1440, en même temps qu'ils élèvent l'enceinte de la Haute Ville, une église, dédiée à Notre Dame, dont le granite est amené de Chausey . De cette époque, datent la tour du clocher et les travées situées entre le transept et chœur. Une nouvelle statue de la Vierge est alors réalisée en pierre de Caen, elle est toujours conservée dans la chapelle nord du transept.
La construction du chœur débute en 1628 et s'achève en 1641, l'année d'édification du déambulatoire. La grande nef est érigée entre 1643 et 1655, et ses voûtes en croisées d'ogives en 16492. Les chapelles Saint-Clément et Notre-Dame du Cap-Lihou sont ajoutées respectivement en 1674 et 1676. Près d'un siècle plus tard sont élevées la façade occidentale, en 1767 et la sacristie, en 1771.
Contraints à évacuer la Haute Ville le 16 mars 1943, les habitants emportèrent la statue fondatrice. Ils l'ont remis en place à la Libération en 1944. Cet événement est célébré le dernier dimanche de juillet depuis 1950 lors du Grand Pardon des gens de mer et des corporations, au cours duquel la statue est remontée du port jusqu'à l'église en procession : c'est le sujet de la verrière de la baie 19.
En septembre 1944, deux obus sont tombés sur le parvis de l'église et ont fait exploser les vitraux anciens. Lors de la restauration de l'église, l'architecte en chef des monuments historiques de la Manche, Yves-Marie Froidevaux, confia la conception et l'exécution de nouveaux vitraux à Jacques Le Chevallier car, selon ses dires, « l’œuvre de Le Chevallier, à l'imagerie subtile et aux colorations vigoureuses, s'accorderait très bien au caractère robuste et dépouillé de cette église ».
En collaboration étroite avec le chanoine Georges Hyernard, curé de Granville, qui en définit le programme iconographique centré sur la Vie de la Vierge et l'annonce par les Prophètes de l'avènement d'un Rédempteur d'ascendance royale né d'une vierge (thème de l'Arbre de Jessé), ces nouveaux vitraux furent réalisés de 1954 à 1978, composant le plus grand ensemble de verrières contemporaines de la Manche. Jacques Le Chevallier en a réalisé les cartons et en a exécuté les verrières.
I. Déroulement des travaux.
1°) Les baies du pourtour du chœur en 1954-1959.
Marché du 1er septembre 1955 et avenant de juillet 1958 au profit de Jacques Le Chevallier. Ce marché n°678 pour une surface de 34,180 m² pour 12 baies a été attribué en 1954 par Mr Yves-Marie Froidevaux, Architecte en Chef des M.H., Mr le Chanoine Georges Hyernard étant alors Curé de Notre-Dame, Doyen de Granville. Le tarif pour les baies à figuration était de 50 000 frs/m², il sera majoré ensuite à 54 000 frs/m² tandis que le tarif de 25000 frs/m² s'appliquanit aux baies « à vitrerie » .
Une première baie a été exécutée en août 1954 et posée le 8 septembre 1954, 10 ans après les bombardements. Il s'agissait de la baie d'axe, l'Arbre de Jessé qui porte la mention « Don des Pèlerins de Chartres 9 mai 1954 ». Deux autres verrières ont suivi « immédiatement après », vraisemblablement les deux baies qui l'encadrent. Ces trois baies ont été inaugurées en décembre 1954. Deux maquettes avaient été présentées en octobre 1954 à la Commission d'Art Sacré.
Le chanoine Hyernard rappelait en février 1955 le programme initial : Jessé au centre, puis à gauche la Naissance de Marie, l'Annonciation, la Nativité et l'Assomption et à droite la Présentation de Marie, la Visitation, la Purification ou Jésus parmi les Docteurs, et enfin Marie au Calvaire, laissant le choix entre le Stabat Mater ou la Pietà. C'est le programme qui a été suivi, en plusieurs tranches dépendant de l'arrivée des crédits, et les 12 baies initiales ont été complétées pour atteindre le nombre de 18 :
Tranche A : 6 baies exécutées en juillet 1956 soit 20,64 m²
Tranche B : 2 baies exécutées en avril 1957 soit 11,4 m²
Tranche C : 2 baies exécutées en juillet 1958, 18 m² . 2 autres baies exécutées en juillet 1958, 18 m² .
Les archives mentionnent 3 autres baies exécutées en juin 1959 puis 5 autres vitraux plus petits, dont 2 de 1,10 m² en vitrerie, et 3 de 1,20 m² en figuration, qui ont été exécutés en 1960.
Dés le début, et jusqu'en 1971, le financement a fait appel à des donateurs, dont l'identité est rappelé par des inscriptions : ce sont principalement des familles de Granville et des estivants.
2°) 4 baies des chapelles du transept en 1971.
Le premier devis est proposé dès le 22 septembre 1960.
Il concerne deux baies de la chapelle de la Vierge (transept nord) de13,20 m² et deux baies de même surface de la chapelle Saint-Clément dans le transept sud.
Les devis suivants datent du 30-07-69 puis du 15-02-71. Tarif en 1965 : 850 frs/m²
3°) 15 baies hautes du choeur.
Cet ensemble de 18 m² a été réalisé au printemps 1960 par Jacques Le Chevallier.
4°)10 baies des bas-cotés décembre 1974.
Marché du 20 septembre 1974 attribué par Mr Traverse, Architecte en Chef des M.H., à l'entreprise Le Chevallier (Guy Le Chevallier) alors que l'abbé Bernard Lécureuil est le curé de N.-D. Du Cap-Lihou: étude, exécution et pose de 10 baies en verre antique de couleur sous plomb, grisaille cuite en pleine surface des bas-côtés de la nef soit 20,10 m² au tarif de 2500 frs/m². Des honoraires sont versés à Jacques Le Chevallier. Celui-ci signe les vitraux (en baie 32), les cartons sont donc de Jacques Le Chevallier, tandis que l'exécution par l'Atelier du vitrail de Fontenay est réalisée par Guy Le Chevallier .
5°) Baies hautes de la nef. Mars 1978.
Ce nouveau chantier est précisé par un devis du 15 mars 1978, accepté le 25 mai 1978. Il dépend, pour l'étude, l'exécution et la pose, de l'Atelier du Vitrail de Fontenay dirigé par Guy Le Chevallier, fils de Jacques. Il comporte 8 baies de 1,25 m² soit au total 10,00 m² à 1800 frs/m², avec « répétition du même dessin ».
II. Restauration.
Les baies du transept et collatéral sud ont été restaurées en décembre 1978 par Anne et Guy Le Chevallier de l'Atelier du vitrail de Fontenay.
En 2012, "Sur les cinquante-deux vitraux, 11 baies sont à rénover d'urgence, 19 sont dans un état médiocre et 14 dans un état passable. Deux vitraux en baie ont été refaits en septembre 2011. " (Association des Amis de Notre-Dame).
Certains ont alors été restaurés de 2011 à 2015, sous la direction de François Pougheol, Architecte du Patrimoine, par Henri Helmbold, Maître verrier à CORPS-NUDS (35).
Les vitraux des chapelles du transept ont ensuite été restaurées en 2016.
LES QUATRE VERRIÈRES DU TRANSEPT (26,4 m², 1971).
Verre antique de couleur sous plomb, grisaille cuite en pleine surface. Selon le procédé habituel de Jacques Le Chevallier, le sujet en verres colorés denses se détache sur un fond clair, à trame de plombs et de rehauts de grisaille, avec quelques touches de couleurs vives.
I. LES DEUX BAIES 17 et 19 DE LA CHAPELLE NOTRE-DAME, AU NORD.
A. LA BAIE 17, CÔTÉ EST : Marie, protectrice de la Cité de la Mer.
Les thèmes sont évoqués dès les courriers de mars 1954.
Le modèle en est la Vierge de Miséricorde protégeant son peuple de son manteau, tenu d'un côté par Marie et de l'autre par l 'Enfant, qui bénit le peuple. La Vierge est couronnée, en robe rouge et manteau étoilé bleu, sous un ciel constellé où volent deux anges en adoration.
Le chanoine Hyernard écrivait à Jacques Le Chevallier :
« représentez, dans le groupe du bas, enveloppées dans le manteau de la Vierge, les différentes professions de la cité : maçons, menuisiers, dockers, commerçants, couturières, marchandes de poissons avec panier rustique au bras, pêcheurs et pêcheuses « à pied » avec la grande « bichette » sur l'épaule, etc. L'ancienne tenue de la « Granvillaise » comportait la « bavolette », petite coiffe de lin ressemblant à une serviette pliée sur le haut de la tête, et le « capot », grande cape noire à capuchon souvent doublée de blanc, au moins dans dans les grands jours. Le capuchon se portait pour la pluie ou le vent.
Les « pêcheurs à pied » sont ces pauvres gens qui vont dans les grèves à mer descendante pêcher la crevette grise, la coque ou autres petits crustacés et colportent leur marchandise dans des paniers tressés en châtaignier.
La « bichette » est un immense filet d'au moins deux mètres de large à son bord d'attaque et emmanché de 2 ou 3 mètres. On le pousse sur le sable pour pêcher la crevette.
Sur la carte postale en couleur, réplique de l'affiche du « Pardon » vous trouverez la silhouette des « Bisquines » avec leur voilure telle qu'on les voyait au temps où on ne naviguait qu'à la voile, à Granville et à Cancale. »
Jacques Le Chevallier a suivi scrupuleusement ces souhaits.
Les inscriptions.
a. Inscription liée au sujet : il s'agit d'un extrait du Cantique à la Madone de Granville, chanté lors des processions.
« Veille encore sur ta ville
étoile de la mer
Ecarte de Granville
Un destin trop amer. »
b. Inscription de donation, en bas à droite :
LA VILLE DE GRANVILLE A NOTRE-DAME PROTECTRICE DE LA CITÉ.
B. LA BAIE 19, CÔTÉ OUEST : La procession du Grand Pardon.
Ce Grand Pardon de la Mer et des corporations a lieu depuis 1950 le dernier dimanche de juillet en l'honneur de Notre-Dame du Cap-Lihou, et de sa statue du XVe siècle, mise à l'abri pendant la Seconde Guerre et réinstallée en grande pompe en 11950. Après une bénédiction de la mer et des navires parmi les anciens voiliers (Le terre-neuvas La Marité, la bisquine La Granvillaise) accompagnés des vedettes de transit, des bateaux de pêche et de la SNSM (où est accueilli le clergé), la statue remonte, le soir du port vers la Haute Ville et son église, en procession à la lumière des flambeaux.
Jacques Le Chevallier a peint en registre supérieur la statue à bord d'un navire pavoisé, entouré de voiliers stylisés , avec un paysage marin où se distingue l'église.
En dessous, la statue est conduite en procession parmi les bannières , avec l'évêque en tête, suivi d'un cardinal, d'un enfant de chœur tenant l'encensoir, de chanoines portant leur insigne, et des fidèles en liesse.
Inscriptions.
a. Inscription liée au sujet : il s'agit d'un autre extrait du Cantique à la madone de Granville.
« En toi notre âme espère
Ainsi que nos aïeux
Exauce-nous quand, ô Mère
Nous prions comme eux. »
b) Inscription de donation :
A NOTRE-DAME DU CAP-LIHOU
LA POPULATION GRANVILLAISE
ET SES ESTIVANTS.
Signature.
|J.] LE CHEVALLIER PEINTRE-VERRIER 1971
EXECUTION ATELIER DE VITRAIL DE FONTENAY
I. LES DEUX BAIES 20 et 22 DE LA CHAPELLE SAINT-CLÉMENT, AU SUD.
Programme iconographique.
Saint Clément, pape et martyr, est le patron des Marins. Le programme de cette chapelle est décrit par deux courriers successifs du chanoine Hyernard en 1967, « Deux épisodes de la Vie de Saint Clément d'après la légende du Bréviaire et les repons de l'office ", qui seront cités plus bas.
A. LA BAIE 20 : SAINT CLÉMENT ET LE MIRACLE DE LA SOURCE.
Le chanoine Hyernard écrit à Jacques Le Chevallier ceci :
"Clément, pape, a été déporté par l'Empereur en « Chérsonèse », l'actuelle Crimée. Il y trouve de nombreux chrétiens condamnés aux travaux forcés dans des carrières de marbre. Les compagnons souffrent de la soif.
Alors, selon la Légende du Bréviaire, Clément s'étant mis en prière gravit la colline voisine au sommet de laquelle il voit l'Agneau qui de son pied droit touche une source d'eau douce qui jaillissait en cet endroit. Et tous y vinrent apaiser leur soif. Ou, selon le répons des Matines que j'aimerais voir reproduit dans le vitrail pour en exprimer le sens, saint Clément en prière vit sur la montagne un Agneau debout —autre version, l'Agneau de Dieu lui apparaît — dessous le pied duquel coule une fontaine d'eau vive. Et ce flot qui jaillit réjouit la cité de Dieu.
On ne peut s’empêcher de voir dans ce trait de la légende une allusion baptismale : l'eau jaillit dessous le pied de l'Agneau n'est-elle pas l'eau du baptême, le fleuve de grâce des sacrements qui « réjouit » et fait vivre la cité de Dieu ? C'est pourquoi je verrais comme motif central du vitrail l'image traditionnelle : l'Agneau sur la colline d'où coule les sept fleuves, avec au premier plan saint Clément agenouillé et priant dans l'attitude de « l'orante », et, flanquant le tout, deux groupes de personnages assez analogues à ceux qui figurent dans le vitrail de la Prédication de Jean-Baptiste et occupés à puiser au fleuve de vie. Pour décorer le haut du vitrail un Père éternel et la colombe de l'Esprit entourés d'un groupe ou d'un « vol » d'anges. "
a) Inscription sur le sujet :
CLEMENT S'ETANT MIS EN PRIERE L'AGNEAU DE DIEU LUI APPARUT
DESSOUS SON PIED COULAIT UNE SOURCE D'EAU VIVE
CE FLOT QUI JAILLIT RÉJOUIT LA CITÉ DE DIEU.
b) Inscription de donation : panneau A :
DON DES MARINS ET DE LA POPULATION DU PORT DE GRANVILLE.
Signature :
EXECUTION : ATELIER DU VITRAIL DE FONTENAY
Cette signature complète celle de la baie 19 portant le nom de Jacques Le Chevallier "peintre-verrier", qui s'est chargé de l'étude et des maquettes mais peut-être pas lui-même de l'exécution qu'il a laissé à son atelier de Fontenay-Aux-Roses.
B. LA BAIE 22 : SAINT CLÉMENT ET LE "TOMBEAU SOUS LA MER".
Le chanoine Hyernard présente ainsi cette légende du "tombeau sous la mer".
—Selon la « légende « du Bréviaire : tandis que les chrétiens priaient sur le rivage, la mer se retira jusqu'à trois milles de là. Ils s'y rendirent et trouvèrent un édifice de marbre en forme de temple, à l'intérieur un coffre de pierre où le corps du martyr était déposé et près de lui l'ancre avec laquelle il avait été immergé. Émus d'un tel miracle, les habitants reçurent la foi du Christ.
—Le « répons » de Matines pour servir d'inscription : « Tu as donné Seigneur à ton martyr Clément un tombeau dans la mer comme temple de marbre fait de la main des anges, ouvrant ainsi la voie aux peuples de la terre pour qu'ils racontent tes merveilles ».
C'est le miracle, signe de Dieu et signe de la foi en l'église, qui me semble transparaître dans cet épisode.
Le joli ciborium de Saint-Clément de Rome me semblerait pouvoir offrir une image suggestive pour le « temple de marbre » que je verrai porté et soutenu par 2 ou 4 anges, le saint Clément y étant figuré en gisant dessus. Deux groupes de chrétiens en marche occuperaient le premier plan. Et dans le haut du vitrail des anges porteraient les insignes pontificaux : la tiare, les clefs, la croix pontificale à trois barres inégales, l'ancre et la palme du martyre. »
Une fois encore, le peintre-verrier a exécuté fidèlement le souhait du commanditaire.
Le tombeau du saint, qui apparaît sur fond de mer, est entouré de quatre anges orants. Le peintre a reproduit comme cela lui était suggéré, le ciborium ou dais d'autel de la basilique Saint-Clément de Latran à Rome.
Le chanoine Hyernard s'est sans doute inspiré pour ces vitraux des mosaïques des voûtes de la basilique, où ces deux miracles sont décrits.
Ciborium de la basilique Saint-Clément de Latran, Rome, photo Shawn Tribe
Le saint est couché sur son tombeau ovale, en gisant, mains croisées sur la poitrine.
Sur le rivage, les hommes et les femmes sont émerveillés par ce miracle.
a) Inscription sur le sujet :
TU AS DONNÉ SEIGNEUR À TON MARTYR CLEMENT
UN TOMBEAU DANS LA MER
OUVRANT AINSI LA VOIE AUX PEUPLES
DE LA TERRE POUR QU'ILS
RACONTENT TES MERVEILLES
b) Inscription de donation :
panneau A :
A
LA MEMOIRE DE SES MARINS
HOMMAGE A SAINT CLEMENT
LEUR PATRON
VILLE DE GRANVILLE.
LES BAIES HAUTES DU CHOEUR (Jacques Le Chevallier, 18 m², 1974).
Technique : Verre antique de couleur sous plomb, mais sans grisaille. Fine bordure blanche. Trame formée par les lignes horizontales et verticales des plombs. La clarté est assurée par une forte proportion de verres blancs, ou de couleurs atténuées.
Sur la baie ogivale, le remplage crée une lancette cintrée, communicant par un isthme avec un petit oculus. Le peintre s'est plu à traiter ce dernier en deux couleurs.
Ensemble de 9 verrières (24,85 m² - décembre1956) de Jacques Le Chevallier dont 3 à éléments figuratifs parmi losanges, 4 en vitrerie à losanges colorés et 6 en vitrerie à losanges clairs pour l'église paroissiale Sainte-Radegonde de Giverny (Eure, Normandie)
L’église est d’origine romane, et sa partie la plus ancienne est l’abside en hémicycle voûtée en cul-de-four qui date du début du 11ème siècle. Une corniche reposant sur des corbeaux à masques entoure I’abside.
Elle est séparée du chœur par un doubleau orné d’un tore retombant de chaque côté sur une colonne
.
Le reste de l’édifice a été construit entre le XVème et le XVIème siècle. Les bas-côtés nord et sud ayant respectivement deux et trois travées sont voûtées sur croisée d’ogives et éclairées
par des fenêtres à meneaux et remplage tantôt renaissance, tantôt flamboyant.
Dans le cimetière entourant l'église se trouve la tombe du peintre Claude Monet et de sa famille.
L'église renferme une statue en pierre de la Vierge à l'Enfant du XIVe siècle, une statue en pierre représentant sainte Radegonde, et une statue de saint Roch, du XVIIe siècle : ces saints personnages sont ceux qui sont repris dans les vitraux modernes du chœur.
L'église fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis 2009, faisant suite à une inscription partielle de 1927 . Voir notice no PA00099434, sur la plateforme ouverte du patrimoine .
L'édifice a été entièrement restauré intérieurement et extérieurement en 2008-2010.
Histoire de la réalisation des vitraux.
La Libération de Vernon le 25 août 1944 a été précédée d'intenses bombardements alliés afin de couper les ponts sur la Seine, ainsi que les voies de chemin de fer.
D'avril à août 44, Vernon subit ainsi 34 attaques aériennes. Le cimetière de l'église abrite d'ailleurs la tombe de sept membres de l’équipage du Lancaster H.LL 864, du 115e Squadron, tués le 8 juin 1944.
Nous n'avons pas d'informations sur les anciens vitraux. Les dommages subis par l'église concernent notamment l'ensemble de ses vitraux sans doute soufflés par les bombardements, et le MRL, Ministère de la Reconstruction et du Logement, attribua en février 1945 un crédit de 420 000 Frs pour remplacer ces verrières, sur une surface évaluée ensuite à plus de 24 m². Le tarif adopté par le MRL est très bas, avec moins de 17 000 Frs le m², et ne permettrait d'envisager que la pose de vitreries losangées.À titre indicatif, les tarifs appliqués, dans le même contexte de Dommages de guerre, à Gasny, (où le marché du MRU était de 609.000 frs) vont de 15 000 frs en 1954 et 19 000 frs en 1955 pour une simple « vitrerie losange en verre antique neutre battus », et s'élève nettement lorsque des symboles colorés s'ajoutent à ces vitreries ? Ces tarifs peuvent atteindre 25 000 frs/m² pour restauration de vitraux anciens de la cathédrale d'Angers et 40 000 frs pour des création moderne en la même cathédrale en verres colorés.
Un premier devis de 133.690 frs est proposé en février 1945.
Jacques Le Chevallier devant le marché proposé par le MLR, envoie un premier devis le 16 décembre 1954 puis des maquettes en mai 1955 et, à la demande de l'architecte Lemaître de Vernon de prévoir « une catégorie nettement plus recherchée pour les baies B, C, D et E [dans le chœur], avec par exemple la Vierge en C, Ste Radegonde en D et saint Roch en E, il répond le 16 mai 1955 que « malgré des prix très en dessous du marché habituel, il accepte de réaliser à titre expérimental un ensemble coloré sur la base de losanges comportant quelques éléments figuratifs », ce qui a conduit aux baies 1, 3 et 4 du chœur. Il applique alors un tarif à 30 000 frs/m² pour les 3 m² des éléments figuratifs de ces baies C, D et E, de 17 000 frs/m² pour les losanges colorés qui les entourent et ceux de la baie D, et le tarif de 14 000 frs/m² pour les « losanges clairs » des 7,50 m² des baies de la nef.
Le marché est approuvé en juillet 1956 et la pose des verrières est achevée en décembre 1956.
Les archives conservent les repérages des baies et métré, choix des verres/coloration, pré-maquettes gouachées sur calque, et devis estimatif.
La façade sud et les baies 2, 4 et 6. Photo Jean-Yves Cordier 2024.
La façade sud et les baies8, 10 et 12. Photo Jean-Yves Cordier 2024.
Le choeur roman et une baie murée. Photo Jean-Yves Cordier 2024.
Vue intérieure depuis la nef. Photo Jean-Yves Cordier 2024.
Vue intérieure des baies 2 et 4. Photo Jean-Yves Cordier 2024.
SITUATION ET NUMÉROTATION.
Note : Il n'a pas été tenu compte d'une jolie baie de style flamboyante, murée , et masquée par les boiserie du retable, à droite du chœur. Elle comporte deux lancettes trilobées et un tympan à un soufflet et deux mouchettes.
Plan de Jacques Le Chevallier annoté en rouge avec la numérotation adoptée ici.
DESCRIPTION
Numérotation Corpus vitrearum.(entre parenthèse la lettre désignant la baie dans les devis, croquis et courriers de Jacques Le Chevallier)
baie
situation
lancettes
tympan
surface
signature
description
N°1
(C)
Choeur nord
3 lancettes cintrées
3 ajours
4,115 m²
non
Vitrerie à losanges colorés à élément figuratif central en verre coloré peint en grisaille : Vierge à l'Enfant
N°2
(D)
Choeur sud
2 lancettes trilobées
3,240 m²
largeur lancette 0,75 m
non
Vitrerie à losanges colorés
N°3
(B)
Choeur nord
3 lancettes trilobées
4,42 m²
non
Vitrerie à losanges colorés à élément figuratif central en verre coloré peint en grisaille : Ste Radegonde
N°4
(E)
Choeur sud
3 lancettes trilobées
5,340 m²
J. LE CHEVALLIER
Vitrerie à losanges colorés à élément figuratif central en verre coloré peint en grisaille : saint Roch et son chien Roquet
N°5
(A)
Nef nord
1,90 m²
non
Vitrerie à losanges clairs
N°6
(F)
Nef sud
3 lancettes trilobées
4,230 m²
non
Vitrerie à losanges clairs
N°8
(G)
Nef sud
0,075 m²
non
Vitrerie à losanges clairs
N°10
(H)
Nef sud
1,120 m²
non
Vitrerie à losanges clairs
N°12
(I)
Nef sud
0,50 m²
non
Vitrerie à losanges clairs
N°102
(J)
Baie haute éclairant la tribune
1 lancette ogivale
0,90 m²
non
Vitrerie à losanges clairs
Total 24,850m²
Protection extérieure : barreaux, et grillages au nord.
Description détaillée des trois baies hagiographiques du chœur.
Baie n°1 : la Vierge à l'Enfant.
Première baie nord du chœur, à trois lancettes cintrées et tympan à trois ajours, au remplage moderne. Fond losangé bleu à fermaillets rouges. Vierge à l'Enfant, dans un grand voile bleu au centre d'une mandorle crème. Bande verticale rouge en fond de la lancette centrale.
Calque gouaché, maquette de Jacques Le Chevallier 1955-56 : les symboles mariaux du tympan n'ont pas été retenus. Archives Le Chevallier.
Baie 1 : la Vierge à l'Enfant. Jacques Le Chevallier 1956. Photo Jean-Yves Cordier 2024.
Baie 1 : la Vierge à l'Enfant. Jacques Le Chevallier 1956. Photo Jean-Yves Cordier 2024.
Baie n°3: Sainte Radegonde.
Deuxième baie nord du chœur, de style flamboyant à trois lancettes trilobées, 5 mouchettes et deux écoinçons. Le fond losangé des trois lancettes est traversé par une bande verticale bleue. Sainte Radegonde de Poitiers, épouse de Clotaire Ier, fonda au VIe siècle l'abbaye Sainte Croix de Poitiers. Elle est invoquée contre les maladies de peau. Elle porte ici la couronne et le sceptre, mais aussi le crucifix de sa vocation religieuse. Elle s'inscrit dans une mandorle claire, au dessus de l'inscription STE RADEGONDE sur fond de grisaille sépia.
Baie 3. Sainte Radegonde. Jacques Le Chevallier 1956. Photo Jean-Yves Cordier 2024.
Baie 3. Sainte Radegonde. Jacques Le Chevallier 1956. Photo Jean-Yves Cordier 2024.
Baie 4 : saint Roch.
Deuxième baie sud du chœur. Elle est comparable à la baie 3, par son style flamboyant à trois lancettes trilobées, mais son tympan diffère avec quatre mouchettes et quatre écoinçons, et elle est plus large. On y retrouve le principe des bandes verticales colorées (vertes ici) des lancettes, et le personnage en verres colorés dans une mandorle claire, au dessus de l'inscription ST ROCH sur fond de grisaille brune Saint Roch, dont l'église possède une statue du XVIIe siècle, est représenté comme c'est l'usage en costume de pèlerin (pèlerine, bourdon, calebasse, chapeau large à coquille,) et sa jambe gauche est dénudée pour exposer le bubon de peste dont il est atteint. Son chien, nommé Roquet, l'assiste dans son confinement volontaire en forêt en lui apportant un morceau de pain.
La signature J. LE CHEVALLIER est placée au bord inférieur de la mandorle, à gauche.
Baie 4 . Saint Roch. Jacques Le Chevallier 1956. Photo Jean-Yves Cordier 2024.
Baie 4 . Saint Roch. Jacques Le Chevallier 1956. Photo Jean-Yves Cordier 2024.
Baie 4 . Saint Roch. Jacques Le Chevallier 1956. Photo Jean-Yves Cordier 2024.
Illustration 9: Baie 4 . Saint Roch. Jacques Le Chevallier 1956.
Archives Arch.dép. Aube 213-J-000010, n°1 à 38
Église de Giverny
Document :
Repérage des baies et métré, choix des verres/coloration, pré-maquettes gouachées sur calque. Devis estimatif,...
Mémoire en règlement.
Correspondance :
Mr l’Abbé Durieux, Curé Vernonnet, Eure
Mr Drouet, Maire de Giverny
Mrs G. Steiner et M. R. Lemaitre, Architectes, 7 rue Émile-Steiner, Vernon
Mr J.-M. Blondelet, verrier d’art, 65, rue des Plantes, Paris XIV
Cabinet Henry Pottier et Jean Tessier, Architectes, 19, avenue Trudaine, Paris IX
Entreprise de maçonnerie, Mr Paul Pont
Projets de personnages, calque gouaché. Archives Le Chevallier, Arch. dép. de l'Aube.
Projet non réalisé, calque gouaché. Archives Le Chevallier, Arch. dép. de l'Aube.
"Le vitrail des Œuvres de miséricorde possède une iconographie peu commune. Quatre tableaux allégoriques illustrent les bienfaits de la Charité. Jean et Engrand Le Prince y déploient tout leur talent dans des panneaux hauts en couleurs. Celui du bas a subi une restauration après le saccage de Rouen par les protestants en 1562. Et l'atelier Duhamel-Marette fit une restauration générale en 1869.
Les registres regorgent d'inscriptions nommant les personnages ou expliquant ce qu'ils font : le thème devait être difficile à cerner.
-Le registre du bas est une allégorie du Mauvais riche. Celui-ci a pris place au centre de la table, habillé d'un manteau au col de fourrure très luxueux. À droite, on voit Suffisance, debout, dans sa belle robe rouge aux manches vertes ; à gauche se tient une nonne (les Le Prince voulaient-ils rappeler par là que les couvents étaient riches?). Trois pauvres tendent la main et se font rabrouer. Le quatrième, Lazare, est étendu par terre, au premier plan. Lui aussi tend la main ostensiblement.
-Le registre du dessus montre la punition de l'ingratitude. La cause des riches, en vêtements luxueux, est défendue par Pitié auprès du Christ, qui refuse de s'apitoyer sur leur sort : une inscription porte la mention : «Qu'ils souffrent de la faim comme les chiens». Dans ce panneau, les riches sont clairement désignés comme des ingrats. Une inscription à la base les appelle d'ailleurs «les riches ingrats». Cette notion d'ingratitude est ici surprenante. Qu'ont fait les pauvres pour ce riche? En quoi est-il leur débiteur? Il faut connaître la mentalité des gens du Moyen Âge à partir du XIIe siècle et le sens qu'on y donnait alors au mot pauvreté. Pour ce faire, on se reportera au développement proposé ci-dessous. Disons simplement que l'existence des indigents était, d'une certaine manière, considérée comme la source de la fortune des riches. Un riche qui ne pratiquait pas la charité était donc un ingrat : il ne rendait pas aux pauvres ce que les pauvres lui avaient donné eux-mêmes. Sur la gauche, la Mort perce un riche de sa lance.
-Au registre au-dessus, Richesse, une femme élégante parée d'une robe peinte au jaune d'argent., repousse Nécessité qui mendie pour ses enfants. Derrière, Charité secourt des pauvres, dont un boiteux. Au premier plan, à droite, une scène plus ambiguë : Aumône éteint le feu qui menace Péché. Ce symbole se traduit aisément : le secours aux pauvres réduit le pouvoir du Malin en ôtant les hommes secourus à son influence.
-Au registre supérieur enfin, le Christ , sous un dais richement décoré, promet de nourrir tous ceux qui viennent à lui. "
Source : Vitraux retrouvés de Saint-Vincent de Rouen, musée des Beaux-Arts de Rouen, 1995.
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Cette baie en arc brisé de 6, 70 m. de haut et 1,22 m de large est organisée en 4 registres, soit quatre tableaux des Œuvres de Miséricorde.
On nomme ainsi dans la tradition catholique (qu'on pense aux "bonnes œuvres", aux "œuvres de charité") des actions bienfaisantes que chaque chrétien doit accomplir par amour de son prochain, et on distingue les sept œuvres de miséricorde corporelles et les sept œuvres relevant de l'esprit.
Ce sont les Œuvres corporelles qui sont traitées ici, telles qu'elles ont été énumérées par Matthieu Mt 25:34 : donner à manger aux affamés ; donner à boire à ceux qui ont soif ; vêtir ceux qui sont nus ; accueillir les pèlerins ; assister les malades ; visiter les prisonniers ; et ensevelir les morts.
Ou plutôt, le discours moral est centré sur une mise en garde envers les Riches, s'ils ne se soucient pas de nourrir et d'assister les Pauvres.
L'auteur de cette baie est Engrand Le Prince et son parent Jean, qui sont les auteurs de la baie 3 ou Verrière des Chars. La signature d'Engrand Le Prince apparaît seule dans la baie 5 ou Vie de saint Jean-Baptiste.
Les baies 5 et 6 de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2024.
La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen.
La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen.
La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen.
En bas : Le festin du Mauvais Riche.
Restauré en 1562. La moitié inférieure du panneau inférieur a été aux trois-quarts refaite en 1869 par Duhamel-Marette aux frais de M. de Genouillac et Ernest Le Picard, marguilliers de l'église Saint-Vincent selon Baudry.
Inscription LE POURE COM[M]UN au dessus d'un pauvre homme en guenille, qui est présenté au riche par une religieuse afin qu'il le nourrisse. Un autre pauvre, infirme, un dont les jambes sont peut-être paralysées, est à demi allongé par terre.
Deux autres pauvres tendent la main vers le riche, du côté droit. Le maître de maison fronce les sourcils, détourne la tête et fait un geste de rejet. Deux femmes (son épouse et une servante ?) sont debout près de lui.
On lit le mot SUFISANCE dans un cartouche au dessus de la femme richement vêtue en bout de table. Souffisance ou Suffisance est le terme alors opposé à Pauvreté et pourrait se traduire par Aisance. Un jeune domestique noir de petite taille et qui porte une boucle en or tient la traîne de son manteau rouge.
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La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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Les inscriptions des arcades.
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INFIRMATA EST IN PAUPERTATE VIRTUS MEA
Je lis Frematta
Citation du psaume 31 verset 11 "ma force est épuisée à cause de mon iniquité, et mes os dépérissent."
Au dessus, un paysage urbain à remparts et clocher en grisaille et jaune d'argent sur un verre bleu très clair.
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La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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FRANGE ESURIENTI PANEM TUUM "Partage ton pain pour celui qui a faim", Isaïe 58:7
La suite de ce verset dit : "et fais entrer dans ta maison les indigents et les sans-abri : alors ta lumière jaillira comme l’aurore, et ta justice précédera ta face."
Arrière-plan de ruines de murailles et peut-être une Tour de Babel.
Entre les arcades, des candélabres à figures nues.
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La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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Tous les auteurs signalent qu'on lit "sur les clefs des arcs au registre inférieur" les monogrammes des peintres verriers Jean et Engrand Le Prince. Mais je n'ai pu retrouver ces initiales sur mes photos. Je vois bien, au dessus du cartouche de restauration, un entrelacs masqué par une toile d'araignée de plombs de casse.
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En bas à droite se lit l'inscription de restauration de 1869.
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La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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Registre suivant. "Pas de pitié pour les riches".
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La Pitié (inscription) intervient auprès du Christ en faveur de trois personnages, les "riches ingras", en lui demandant Die ilti lapides panem fiat (Mt 4:3), "ordonne que ces pierres deviennent des pains" mais en vain, car le Christ répond : famem patientur in canes (Ps 58:15) "Ils souffriront de la faim comme des chiens".
Les trois riches, vêtus selon la mode François Ier/Henri II de vêtements à crevés, et drapés dans de beaux manteaux, se campent fièrement, les mains sur les hanches.
À gauche, au dessus du titre Le riche et le pauvre, la Mort, nue sous son suaire et au sourire grimaçant plante son javelot (sa flêche) dans la poitrine du riche, étendu au premier plan à côté d'un pauvre à demi-nu. L'inscription dit : Simul unum dives et pauper (Ps 58:3) "le même sort pour les riches et les pauvres".
Au fond, en grisaille sur le fond bleu, une architecture imaginaire évoquant un château. Ces arrière-fonds sont tout à fait caractéristiques de l'atelier de Beauvais.
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La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
Registre suivant : La Nécessité, la Richesse, et la Charité.
Du côté gauche, une femme tenant sa quenouille, pousse ses deux (ou trois) enfants vers une femme richement vêtue d'un manteau et d'une robe damassée d'or ; elle est désignée comme l'allégorie de la Richesse. Cette femme à la quenouille, pauvre, est l'allégorie de la Nécessité (inscription en bas), elle est surmontée d'une inscription disant Parvuli peturierunt panem nec est qui frangat eis, "Le petits enfants demandent du pain et personne ne leur en donne", une citation des Lamentations de Jérémie, Lamentations 4:4.
Devant les enfants (qui sont vêtus comme de petits seigneurs) se lit l'inscription Divites eguerunt et esurieruntPsaume 33:11 "Les lionceaux éprouvent la disette et la faim" (mais ceux qui cherchent l'Eternel de sont privés d'aucun bien").
En arrière et au centre, une autre femme riche, habillée de rouge et de bleu, est sollicitée d'une aumône par trois pauvres (inscription Les poures), dont l'un est infirme. L'inscription dit : Pauperes saturabo panibus, "Je rassasierai les indigents"(Psaume 131:15). Et effectivement, cette femme tend une pièce de monnaie aux pauvres.
Du côté droit, une troisième femme vêtue en violet et nommée Omosne (Aumône) est placée sous l'inscription ; Elle tient d'une main une poche bien remplie, et verse de l'autre le contenu d'une cruche vers le sol devant un pauvre qui est allongé à terre. Le liquide tombe sur une vive flamme. Les auteurs du Corpus écrivent qu'elle verse de l'eau sur un brasier qui menace un homme étendu, le Péché. C'est effectivement ce terme qui est inscrit sur le cartouche qui accompagne cet homme, aux traits pourtant bien souffrants.
Au dessus d'Omosne, on lit la citation qui fournit l'explication : Sicut aqua extinguit ignem, ita elemosina 1 extinguit peccatum: "de même que l'eau éteint le feu, de même l'aumône éteint le péché". Il s'agit d'une citation de l'Ecclesiastique III :30
1.Du latin ecclésiastique eleemosyna, lui-même emprunté au grec ecclésiastique ἐλεημοσύνη, eleêmosúnê(«don charitable»).
Enfin, le magnifique fond architecturé accumule les tourelles à rotondes invraisemblables, mais si constantes dans les peintures des Le Prince que ces constructions mériteraient une étude spécifique.
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La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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Le Christ distribuant du pain.
Jésus, assis sur une cathèdre enveloppé dans un manteau bleu, est entouré par les inscriptions suivantes :
Surgite postquam sederitis qui manducatis panem venite ad me omnes qui laboratis et onerati estis et ego reficiam vos. Matthieu 11:28 : "Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur; et vous trouverez du repos pour vos âmes."
Nous lisons ensuite Cibabis nos pa/bus puis Medicare exubesco (j'ai honte de mendier) puis repleti prius pro panibus se locaverunt (I Samuel 2:5).
Le Christ distribue du pain à une foule de douze personnages formant plusieurs groupes de deux, désignés par les inscriptions suivantes :
Les penite[n]s (les pénitents), au dessus d'un moine : utilisation du carton renversé du même moine écoutant la prédication de Jean-Baptiste dans la baie 5, qui sort du même atelier Le Prince.
[Les inno?]cens accompagnent deux jeunes souriants en faisant des gestes.
Les indige[n]s (les indigents)
---- au dessus d'une femme assise et de son fils
Un homme désigne le Christ à son compagnon qui tend la main (cartouche Besoing ) avec les mots Ipohus [Ihesus ?] ad vadentes (?) : "---à ceux qui errent", et en dessous Lamy tainct.
Les mots Les plus fors dominent un travailleur torse nu, portant une hotte (carrier ?)
Un personnage est désigné par Vieillesse.
Une femme et un enfant illustrent une inscription Fodere non valleo, mendicare erubesco, Luc 16:3 "Je n'ai plus la force de creuser des sillons (de labourer), j'ai peur de mendier".
Les inscriptions du cartouche inférieur sont en parties effacées, on reconnaît les mots du Pater noster :
Panem nostrum da nobis quotidianum
La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.
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SOURCES ET LIENS.
—BAUDRY (Paul), 1875, L'Église paroissiale de Saint-Vincent de Rouen, par Paul Baudry. Description des vitraux (1875) pages 60-64.
— BLONDEAU (Caroline), "L'escu de voirre", le vitrail à Rouen 1450-1530
— CALLIAS-BEY (Martine), CHAUSSÉ (Véronique), GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD ( Michel) 2001, Les vitraux de Haute-Normandie, Corpus Vitrearum -p. 399-411, Monum, Éditions du patrimoine, Paris, 2001 (ISBN 2-85822-314-9) ; p. 495
— DAVID (Véronique), 2004, Rouen, église Sainte-Jeanne d'Arc : les verrières, Connaissance du patrimoine de Haute-Normandie, coll. « Itinéraires du patrimoine », 16 p. (ISBN 2-910316-03-3)
— DELSALLE (L.), 1998, "A St-Vincent de Rouen, vitrail dit des Œuvres de Miséricorde", Bull. CDA, 1998, p. 119-130.
— LAFOND (Jean), 1958, "Les vitraux de l'église St-Vincent et l'aménagement du Vieux-Marché", Bull. AMR, 1958-1970, p. 154.
— LANGLOIS (E.H), 1832, Essai historique et descriptif sur la peinture sur verre, Rouen, page 67-68.
—LAQUERRIERE (E. De) 1843, Eglise Saint-Vincent de Rouen, les vitraux, Revue de Rouen et de Normandie vol.11 page 131 et 359.
— PERROT (Françoise ) 1995, Vitraux retrouvés de Saint-Vincent de Rouen, Catalogue d'exposition Musée des Beaux-arts, Rouen, 190 p.
— PERROT (Françoise ), « Les vitraux de l'ancienne église Saint-Vincent remontés place du Vieux-Marché » , Bulletin des Amis des monuments rouennais, 1979, p. 71-73
— PROUIN (Norbert), PRÉAUX (André), JARDIN (Anne), 1983, Rouen place du Vieux-Marché, L'Église Jeanne-d'Arc et ses vitraux, Charles Corlet, 36 p.
— RIVIALE (Laurence), 2007, Le vitrail en Normandie, entre Renaissance et Réforme (1517-1596), Presses universitaires de Rennes, coll. Corpus Vitrearum .
—RIVIALE (Laurence), 2003, « Les verrières de l’église Saint-Vincent de Rouen remontées à Sainte-Jeanne d’Arc », Congrès archéologique de France, 161e session, 2003, Rouen et Pays de Caux, Paris, Société archéologique de France, 2006, p. 262-268.
Le chœur et la nef de l'église Sai,nte-Foy de Conches-en-Ouches ont été édifiés entre 1530 et 1550, et la plupart de ses 24 vitraux datent des années 1540-1555. Seules les baies 19 et 20 (cf. lien supra) datent de 1500-1510 et témoignent de la Première Renaissance Rouennaise, par Arnoult de Nimègue (baie 19) et par le Maître de la Vie de saint Jean-Baptiste (baie 20).
Les baies du chœur 0 à 6 sont attribuées à Romain Buron de Gisors, dans les suites des Le Prince de Beauvais, vers 1540, ainsi que les baies 7, 98 et 11, mais les baies 8, 10, 12, et les baies plus tardives 13 à 17 réalisées dans les années 1550-1553 témoignent de la Seconde Renaissance et serait selon Jean Lafond de l'école parisienne.
Pourtant, la baie n°12, datée de 1546, reprend un motif, celui du donateur en transi (son cadavre nu allongé sur un tombeau sous les scènes religieuses) apparu à l'église Saint-Vincent de Rouen en 1520-1530, puis à l'église Saint-Patrice de Rouen en 1540, ainsi qu'à l'église Saint-Médard de Saint-Mards en 1531, et qui sera repris en 1551 à Buchy, toutes localités situées en Seinte-Maritime.
DESCRIPTION
Cette baie de 4,50 m de haut et 2,30 m de large comporte 3 lancettes trilobées et un tympan à 3 ajours.
En bonne état de conservation, elle a été restaurée en 1857-1858 par Maréchal.
Baie 12 (1546) de l'église Sainte-Foy de Conches. Photo lavieb-aile.
LE TYMPAN.
Je débute la description de la Cène par le tympan, car il montre le couronnement de l'architecture du Cénacle, la pièce où Jésus réunit ses disciples pour le repas célébrant la paque la veille de sa mort. C'est une architecture grandiose, à arcs et colonnes Renaissance, qui ne figure pas dans la gravure ayant servie de modèle. Le point de fuite de la perspective coincide avec le blason de la tête de lancette.
Ce blason de gueules aux trois martels d'or porte les armes parlantes du donateur, de la famille Martel. Elles ont été restaurées.
Baie 12 (1546) de l'église Sainte-Foy de Conches. Photo lavieb-aile.
LA CÈNE.
Elle trouve son origine dans une gravure de Marc-Antoine Raimondi , catalogue Bartsch 26 réalisée vers 1515-1516.
Le point de fuite est placé au sommet de la tête du Christ. Celui-ci, encadré par une fenêtre à paysage rural, est entouré de Jean à sa gauche et d'un autre apôtre à sa droite. Il écarte les bras vers les mets placés sur la table, et notamment sa main droite touche le plat de viande. La main gauche est restaurée.
Sous ses pieds, un dogue à collier hérissé de pointes dévore un os qu'on ne voit pas.
Les différents apôtres témoignent par leurs gestes et postures de leur stupeur, car Jésus vient d'annoncer que l'un d'eux va le trahir.
Judas, en robe verte et manteau violet, se lève de son tabouret : sa main droite est posée sur sa bourse, orange.
Baie 12 (1546) de l'église Sainte-Foy de Conches. Photo lavieb-aile.
Baie 12 (1546) de l'église Sainte-Foy de Conches. Photo lavieb-aile.
Baie 12 (1546) de l'église Sainte-Foy de Conches. Photo lavieb-aile.
Baie 12 (1546) de l'église Sainte-Foy de Conches. Photo lavieb-aile.
Baie 12 (1546) de l'église Sainte-Foy de Conches. Photo lavieb-aile.
Baie 12 (1546) de l'église Sainte-Foy de Conches. Photo lavieb-aile.
LE SOUBASSEMENT : LE DONATEUR EN TRANSI, ET SA VEUVE.
Le cadavre du donateur, clairement identifié comme tel par une inscription, est allongé sur le liceul sur la dalle de son tombeau, presque nu (seul un pagne couvre son bassin), les genoux fléchis sur un coussin et la tête cambrée et tournée vers la droite comme par un spasme. Il est maigre, sa tête brune et grimaçante me semble restaurée, les cheveux sont bruns.
Ce n'est pas l'inscription d'origine, laquelle est conservée à Champs-sur-Marne, mais le restaurateur a suivi fidèlement le modèle.
L'inscription, son épitaphe, est un huitain :
Si devant gist loys pierre martel
Lequel avant que passer le morstel
de dure mort ensuyvant son feu père
par testament donna cette verrière
puis trespassa le iour vingt et cinq
du moys juillet mille quarante et six
Avec cinq cens de luy il vous souvienne
Pries à dieu qui luy doint paradis
Louis-Pierre Martel a donc donné cette verrière par son testament, précédent sa mort survenue le 26 juillet 1546. L'abbé Bouillet indique qu'il est question d'un Pierre Martel, probablement petit-fils de ce dernier, dans un manuscrit du siècle dernier, relatif à l'histoire de l'abbaye de Saint-Pierre et Saint-Paul de Conches. On y lit à son sujet « En 1630, Pierre Martel, de Rouen, fut le dernier gouverneur du château de Conches, eut soin de réparer le pont qui y conduisait il y avait une chambre où il logeait quelquefois il mourut en 1672, et est inhume devant l'autel Saint- Michel. »
Mais Wikipédia consacre un long article sur cette famille Martel, et à leurs armes d'or à trois marteaux de sable ou de gueules. Mais les armes des premiers Martel étaient bien de gueules à trois marteaux d'or :
"Il semble que les familles qui portent actuellement le nom de Martel descendent toutes par filiation agnatique (masculine) du mercenaire Baldric le Teuton, arrivé en Normandie en 1013.
Baldric aurait eu plusieurs filles et six fils avec une fille de Godefroi de Brionne bâtard du duc de Normandie ; parmi ceux-ci, l'aîné, Nicolas Ier de Bacqueville, et Richard de Courcy dont les descendants ont joué un rôle important dans l’histoire de l’Angleterre. Plusieurs d’entre eux participent à la conquête de l’Angleterre en 1066 et en sont récompensés par l’attribution de grands fiefs des deux côtés de la Manche ; pour sa part, Nicolas reçoit à titre principal la seigneurie de Bacqueville-en-Caux, à une quinzaine de kilomètres au sud de Dieppe.
Geoffroy Ier, fils aîné de Nicolas, est le premier à prendre le nom de Martel de Bacqueville, probablement en référence à son fief principal et aux marteaux de combat qui figuraient sur le bouclier de Baldric. Les armoiries des Martel, qui portaient au départ trois marteaux d’or sur fond de gueules, ont par la suite connu de nombreuses déclinaisons au fur et à mesure de la diversification des branches de la famille."
Les fleurs qui poussent devant le tombeau atténuent ou démentent le côté macabre de la mise en scène. Il s'agit de jonquilles, d'iris, et de tulipes rouges. Plusieurs sont des pièces en chef d'œuvre.
Concernant cette figure de transi, qui tire son modèle d'un vitrail de l'église Saint-Vincent de Rouen (1520-1530) et qu'on retrouve à Saint-Patrice de Rouen, Buchy et Saint-Mards, je renvoie à mon commentaire sur la baie 12 de l'église Jeanne d'Arc de Rouen, où les vitraux de Saint-Vincent ont été reposés.
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Baie 12 (1546) de l'église Sainte-Foy de Conches. Photo lavieb-aile.
Baie 12 (1546) de l'église Sainte-Foy de Conches. Photo lavieb-aile.
Baie 12 (1546) de l'église Sainte-Foy de Conches. Photo lavieb-aile.
Baie 12 (1546) de l'église Sainte-Foy de Conches. Photo lavieb-aile.
Sa veuve est agenouillée devant le tombeau, lisant son livre de prière sur un prie-dieu, et tenant un long chapelet (rosaire). Sa tête est couverte d'un voile noir, elle porte une robe grise sur une chemise blanche avec des manches plissées en fraise aux poignets. Le visage et les mains me semblent restaurées, mais ce n'est pas indiqué dans la notice de Callias Bey.
Baie 12 (1546) de l'église Sainte-Foy de Conches. Photo lavieb-aile.
SOURCES ET LIENS.
— CALLIAS-BEY (Martine), CHAUSSÉ (Véronique), GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD ( Michel) 2001, Les vitraux de Haute-Normandie, Corpus Vitrearum -p. 399-411, Monum, Éditions du patrimoine, Paris, 2001 (ISBN 2-85822-314-9) ; p. 406-407.
— RIVIALE (Laurence), 2007, Le vitrail en Normandie, entre Renaissance et Réforme (1517-1596), Presses universitaires de Rennes, coll. Corpus Vitrearum
— SALET (Francis), 1943 Romain Buron et les vitraux de Conches [compte-rendu] Bulletin Monumental Année 1943 102-2 pp. 272-273
—Van Moé Émile-Aurèle Jean Lafond. Romain Buron et les vitraux de Conches. П énigme de l'inscription «Aldegrevers ». Bayeux, impr. Colas (1942). (Extrait de l'Annuaire normand, 1940, 1941.) [compte-rendu] Bibliothèque de l'École des chartes Année 1942 103 pp. 271-272
La baie 2 (donateur vers 1520 ; Résurrection vers 1570; Jugement dernier 3ème quart XVIe ; rest. 1999) de l'église de Saint-Nic. Une représentation de l'Enfer froid ?
Classement Monuments historiques le 10 novembre 1906.
Le nom de la commune proviendrait du nom d'un saint breton dénommé saint Maeoc ou saint Maëc ou saint Mic ou saint Nic. Le nom de la paroisse apparaît dès le XIe siècle dans des chartes sous les noms de Plebs Sent Nic in pago Porzoed ou Plebs Sent Mic, puis au XIVe siècle sous le nom de Seinctnic, puis en 1410 sous celui de « Saint Vic » et en 1599 Saint Nic. Issue d'un démembrement de la paroisse de l'Armorique primitive de Plomodiern, Saint-Nic dépendait de l'évêché de Cornouaille, ce qui fut maintenu au Concordat.
D'un premier édifice, il persiste, si on suit les dadations des auteurs du Corpus vitrearum, un fragment de verrière de 1520 représentant un donateur (cf. Baie 2).
L'église, en forme de croix latine a été reconstruite après 1550 : les inscriptions attestent la vitalité du chantier : mur Nord ou porche datant de 1561, mur Sud de 1562, arcades de la nef de 1566 avec l'inscription :"M. Le Parlat. Fa. 1566", et clocher de 1576. A cette époque, elle reçut ses verrières figurées, dont un Cycle de la Passion — très certainement dans la maîtresse-vitre —, et un Jugement dernier de belle facture. Les archives mentionnent qu'en 1578, la Fabrique se pourvoit de vitraux. Certains panneaux avaient été intégrés, comme celui du donateur de l'actruelle baie 2, datant vers 1520.
A une date indéterminée — sans-doute lors de la restauration générale achevée en 1838—, ces ensembles ont été regroupés dans le transept (Baie 1 au nord et Baie 2 au sud). On ôta alors les meneaux de ces baies du transept, et la partie inférieure de celle du sud fut murée pour en réduire la surface. Les panneaux qui les occupaient furent mêlés aux panneaux anciens récupérés de la vitre axiale. On relève deux Suites de la Passion différentes, l'une vers 1560, l'autre vers 1600. Or, si on se base sur les trois lancettes de la maîtresse-vitre, celle-ci n'a pu donner que six scènes en deux registres: des vitres exogènes sont donc été introduites.
Les verrières ont été restaurées en 1928 par Touraine, puis déposées pendant la guerre en 1942, remontées par Gruber en 1955, et reaturées et complétées en 1994 (baie 1) et 1998-1999 par le maître-verrier quimpérois Jean-Pierre Le Bihan.
Pour Gatouillat et Hérold, "seule une partie de ces vitraux appartenait donc à l'église, et les autres y on été rapportés pour remplir les verrières. Les panneaux de la série la mieux représentée [la Passion] qui comportait nécessairement des épisodes supplémentaires dont une Crucifixion, paraissant trop nombreux pour avoir logé dans la maîtresse-vitre, qui n'admettait que dix scènes disposées en deux registres au vu des dimensions de ses trois lancettes, il est probable qu'ils ont été importés ici depuis un édifice inconnu."
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Description de la baie 2.
Une seule lancette de 2,80 m de haut et de 1,70 m de large est divisée en quinze panneaux dont on décrit deux registres. Mais cette verrière est recomposée, associant 1) un donateur en bas à gauche datant vers 1520, 2) à sa droite quatre panneaux d'un Jugement dernier et Resurrection des morts datant du 3ème quart du XVIe siècle, 3) en haut au milieu une Résurrection détachée d'une Passion datant vers 1570 et 4) des panneaux ornementaux créés par Le Bihan en 1999., parfois associés en haut à des pièces anciennes (angelots, frangments d'un Baiser de Judas).
La baie 2 de l'église de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.
La baie 2 de l'église de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.
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Deux panneaux inférieurs gauches. Le donateur, un dignitaire ecclésiastique présenté par saint Jean (v.1520?).
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Ce panneau provient peut-être de la maîtresse-vitre, avant qu'elle soit refaite vers 1560. La scène est surmontée d'un dais en grisaille à double volutes, identique à celui qui surmonte les scènes de la Passion de la baie 1 (mais ces dais sont-ils postérieurs?). Le sol est un carrelage noir et blanc en dents de scie, qu'on ne retrouve pas ailleurs. Il existe de nombreuses restaurations dans la partie basse.
Saint Jean est identifié à ses attributs : son manteau rouge, l'absence de barbe, ses cheveux blonds, son calice de poison d'où sort un dragon (ici en vert).
Le donateur pouvait être identifié par son blason suspendu au drap vert du prie-dieu, mais celui-ci a été effacé pendant la Révolution.
L'inscription en lettres gothiques miserere mei domine ("Prends pitié de moi Seigneur") ne permet pas non plus de connaître le donateur. Il s'agit d'un verset du Psaume 6, l'un des psaumes pénitentiels.
L'élément remarquable, c'est la chape pluviale porté par le donateur, qui est donc non seulement un écclesiastique, mais un dignitaire : Évêque ? Père abbé ? l'absence de crosse et de mitre ne plaide pas en faveur de ces hypothèses. Chanoine de Quimper ? La bande blanche tigrée de gris est-elle une aumusse ?
Ce panneau est plus ancien que les autres et daterait des années 1520. Connaît-on un dignitaire du début du XVIe siècle, prénommé Jean, et attaché à la paroisse de Saint-Nic ?
Le personnage le plus considérable fut Claude de Tréanna, "noble et discret messire, grand archidiacre de Cornouaille et recteur de St Nic". La famille Tréanna porte d'argent à la macle d'azur. Ces armes figurent sur le retable de la chapelle Saint-Côme, et le nom et le titre de Claude de Tréanna sont inscrits sur l'un des deux reliquaires provenant de cette chapelle, qui porte la date de 1680.
S'agirait-il d'un Abbé de Daoulas ? Dans la période concernée, nous trouvons, avec le prénom Jean :
1502-1519 : Jean du Largez, abbé de Daoulas, était originaire de Botlézan, évêché de Tréguier. En 1505, il est aussi nommé évêque suffragant de Quimper (administrant le diocèse à la place de Claude de Rohan, l'évêque titulaire, simple d'esprit) et en 1515 évêque de Vannes. Il démissionne en 1519 et meurt à l'abbaye de Daoulas le 5 juin 1533. On trouve une inscription portant son nom à Plougastel, Chapelle de la Fontaine Blanche.
1550-1573 : L'abbé Jean Le Prédour gouverne l'abbaye (ses armoiries se trouvent dans l'oratoire Notre-Dame-des-Fontaines). Il était originaire de la paroisse de Plourhan, diocèse de Saint-Brieuc).
1573-1581 : Jean de Kerguiziau, abbé de Daoulas, originaire du manoir de Kerguiziau en Bohars, il fut inhumé dans la chapelle du Faou, attenante à l'église abbatiale.
Jean du Largez, dans son rôle d'évêque suffragant de Quimper, serait un bon candidat dans notre recherche. Mais il n'a aucun lien connu avec Saint-Nic.
Cette chape pluviale en tissu d'or damassé est orné d'orfrois de scènes brodées rectangulaires dont quatre sont visibles et représentent sans-doute les apôtres puisque saint Pierre peut y être identifié par ses clefs. Saint Jean (sans barbe) est vraisemblablement en dessous.
On comparera ce donateur au portrait du recteur Henri de Coatsquiriou, peint vers 1566 à la chapelle de Kergoat à Quéménéven (proche de saint-Nic), devant un Jugement dernier (baie 9). Le visage aux cheveux courts, et toute la tenue, sont assez similaires. Les recteurs des paroisses bretonnes, d'origine nobles, portaient-ils de telles chapes?
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La baie 2 de l'église de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.
La baie 2 de l'église de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.
La baie 2 de l'église de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.
La baie 2 de l'église de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.
La baie 2 de l'église de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.
La baie 2 de l'église de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.
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Quatre panneaux inférieurs droits. Scènes d'un Jugement dernier (vers 1550-1575).
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La scène est celle de la Résurrection des morts à l'appel des trompettes du Jugement, embouchées par les anges.
La baie 2 de l'église de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.
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À gauche, un ange en manteau rouge et ailes vertes souffle dans sa trompe, mais on devine au dessus des nuées les saints et saintes (dont un moine et peut-être un évêque) en grisaille qui s'apprêtent à accueillir les élus. Il devait y avoir au moins quatre autre panneaux décrivant cette assemblée autour du Christ du Jugement.
Sous l'ange devant une architecture antique bleue, trois morts enveloppés de leur linceul, debout, mains jointes figurent parmi les élus. Ils regardent, en haut, des êtres nus poussés vers un lac par des démons (verre bleu, nuées en boucles de grisaille, personnages en grisaille, cheveux parfois rehaussés de jaune d'argent).
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La baie 2 de l'église de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.
La baie 2 de l'église de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.
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L'ange buccinateur de droite porte un manteau vert, des ailes violettes et un bandeau sur le front. Au dessous, un diable monstrueux conduits des damnés enchaînés vers un lac où quatre hommes et femmes nus font des gestes de supplication.
Il s'agit là très vraisemblablement d'une représentation de l'Enfer froid,an Ifern yen, un « enfer froid » mais brûlant, d’origine celtique, une conception a-chrétienne de l’enfer qui se serait maintenue en Bretagne .
Christian Maol relève une soixantaine de références à l’« ifern yen », à l’« abim yen » (l’abîme froid) ou la « maru yen » (la mort froide)en remontant au xve siècle. Comme le dit l'inscription de l’ossuaire de La Martyre , daté de 1619, et copie directe du Mirouer de la mort, ouvrage du recteur de Plougonven, Jehan An Archer Coz de 1519 : An maro : han ba : han : ifern : ien : pa : ho : soing : den : e : tle : crena : "La mort, et le jugement, et l'enfer froid, quand l'homme y songe, il doit trembler".
Selon Christian Moal, l’enfer froid punit les coupables de malice, de luxure et enfin d’envie. La représentation de l’enfer froid s’est formée et diffusée en France et a circulé en Bretagne où elle n’apparaît que dans une inscription de l’ossuaire de La Martyre (1619), copie du Miroir de la mort (1519), dans Buhez mab den (avant 1530) et dans la Passion d’Eozen Quilivéré (1530). Cette production, datée du XVIe siècle, s’inscrit dans un mouvement qui concerne la France et l’Europe, un thème à la mode à la Renaissance qui disparaît ensuite.
Iconographie :
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Jugement dernier,BnF fr 19 f.38r, Saint Augustin, la Cité de Dieu, traduite par Raoul de Presles, enluminures Maître François , vers 1469-1473.
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Tourment de l'enfer, l'enfer froid,BnF fr 19 f211r, Saint Augustin, la Cité de Dieu, traduite par Raoul de Presles, enluminures Maître François , vers 1469-1473.
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Kompost des bergers BNF, VELINS-518
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La baie 2 de l'église de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.
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Les deux panneaux inférieurs montrent la foule des ressuscités guidés par saint Pierre, manteau rouge et robe violette, tenant la clef du royaume des Cieux. La femme nue au premier plan pourraît être Éve, et Adam pourrait être à droite de saint Pierre. Le panneau inférieur droit rassemble divers fragments et les complète.
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La baie 2 de l'église de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.
La baie 2 de l'église de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.
La baie 2 de l'église de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.
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Six panneaux supérieurs droits. La Résurrection ou Sortie du Tombeau (vers 1600).
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La baie 2 de l'église de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.
La baie 2 de l'église de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.
La baie 2 de l'église de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.
La baie 2 de l'église de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.
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SOURCES ET LIENS.
— BARRIÉ (Roger) 1979 Étude sur le vitrail en Cornouaille au 16e siècle : Plogonnec et un groupe d'églises de l'ancien diocèse de Quimper / ; sous la direction d' André Mussat, 1979 Thèse de 3e cycle : Art et archéologie : Rennes 2 : 1979. Bibliogr. f. 9-32. 4 annexes (vol. 2)
— COUFFON (René) LE BARS 1959 1988, Notice sur Saint-Nic, Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988. - 551 p.: ill.; 28 cm.
"Vitraux du XVIè siècle (C.) dans les fenêtres du transept : au nord, la Passion en sept panneaux, et, au sud, mosaïque d'un Jugement dernier avec donateur à genoux présenté par une sainte."
— GATOUILLAT (Françoise), HEROLD (Michel), 2005 "Les vitraux de Bretagne", Corpus Vitrearum France- Recensement VII, Presses Universitaires de Rennes, Rennes : 2005, 367pp. pages 192-193.
"Saint-Nic.Dépose et éloignement des vitraux pour sauvegarde durant l'état de guerre
Publié le 26 avril 2008 par jeanpierrelebihan2 Les illustrations ne sont pas reproduites et puevnet être consultées sur l'article original.
Ces deux baies nous apprennent que l'église possèdait au XVI°siècle plusieurs vitraux de sujet diffèrent. Tout d'abord une Passion à laquelle il faut ajouter un panneau de la baie sud offrant quelques éléments de la scène où le Christ recolle l'oreille du serviteur du grand prêtre,ayant servi dans les deux lieux et l'auteur étant, il y a de grande chance, le même.Nous trouvons ensuite une Résurrection du Christ Sujet qui occupe deux panneaux qui ne sont pas de la même main ni du même esprit que la Passion.
Par contre, pour le panneau supérieur de Saint Nic, ici à gauche,
sauf la tête du Christ,nous relevons que ce panneau est du même carton que celle que l'on voit à l'église de Saint-Thuriau dans le Morbihan.
Autre sujet, cette Crucifixion du haut de la baie nord n'est pas d'un atelier cornouaillais connu et où certaines présentations de personnages se retrouvent à Saint-Thuriau, entre autres,Marie et Marie Madeleine
Dans la baie sud,deux sujets n'ont aucun rapport entre eux: le Jugement Dernier et le Donateur.
Ce dernier pourrait provenir de la baie du chevet où aurait régner ses armoiries. Son intercesseur et saint patron est ici Saint Jean tenant de la main gauche la coupe d'où sortent les serpents
LES ARCHIVES D'AVANT LA REVOLUTION.
il y en a peu .On sait seulement qu’en 1578, la Fabrique se pourvoit de vitraux. S’agit-il des deux baies du transept. Cette date correspondrait assez bien aux scènes de la Passion mais encore plus particulièrement aux restes d’un Jugement Dernier dont l’esprit correspond bien aux canons de l’école de Fontainebleau. Ll'église comme les deux vitraux sont bien de la seconde partie du XVI° siècle; A première vue, l’église, elle-même, semble bien être de cette époque. Le porche est daté de 1561, ainsi que les socles de certaines statues. De 1566, on relève un texte entre deux arcades de la nef avec: "Parlat Fabricien". Quant au clocher, il est de 1576.Mais aucune date n’a encore été trouvée sur le choeur.
L’abbé Corentin Parcheminou, dans "une paroisse cornouaillaise pendant la révolution " relève des débris de verre peints dans les réseaux d’autres fenêtres, ce qui indique l'ancienne présence de vitraux à sujets religieux.
A cette fin du XVIe siècle, la commune devait être assez riche, car nous découvrons qu’en 1578 la Fabrique de la chapelle Saint-Côme et Saint Damien offre un reliquaire en argent doré.
LA REVOLUTION
Cette époque a vu l'envoi, par les mairies, du département, de peintres vitriers ou vitriers souvent incompétants, pour supprimer les armoiries qui étaient le symbole de la féodalité.Cela fut le cas ici à Saint-Nic;
En novembre 1790, le conseil municipal charge le procureur de la commune, Henry Join, de faire disparaître les enfeus et armoiries de l'église paroissial et "autres chapelles" Cependant, semble-t-il, on a hésité à briser les armoiries ds vitraux.
Cependant le 30 avril 1791,on fit appel à un vitrier quimpérois du nom de Jean Louis Cavellier qui se charge pour la somme de 72 livres d’enlever les écussons des vitres peintes de l’église paroissiale et de la chapelle Saint-Côme. En voulant enlever ces armoiries, il brise les vitres qui les encerclaient.Il ne semble pas avoir fait entièrement son travail, car un blason est signalé, par de Courcy en 1860, à la chapelle Saint-Côme. Cette façon de travailler a été le cas de nombreux vitraux du Finistère,
La restauration de 1929. Dès 1927, l'architecte Paul Génuys propose un devis de restauration de ces vitraux. dans lequel il signale que les deux baies ont été murées dans la partie inférieure.
Il lui semble que les vitraux sont restés enfouis dans la maçonnerie.
Un peintre verrier parisien, Tournel, le contacte, car ce dernier souhaiterait vivement restaurer ces vitraux. C'est ce verrier,qui, a reconstitué les manques des sujets figuratifs de façon approximative.
La RESTAURATION DE LA PASSION EN 1929 ;
Suivant le constat dressé par l’abbé Parcheminou, le verrier restaurateur s’est donc trouvé devant des vitraux dont les manques étaient en verre blanc et qui étaient évalués à une surface de 1m2 par l’architecte.
L’armature de ferrures, qui devra être conservée, partageait la verrière en 15 panneaux dont les sujets, au nombre de sept, emplissaient deux panneaux chacun.
Les manques en verre blanc concernaient les parties hautes de la Flagellation et du Couronnement d’épines. Un filet encore en verre blanc devait courir le long des fers verticaux et au-dessus des scènes de l’Arrestation et du Couronnement d’épines.
L’abbé Parcheminou signalait de chaque côté de la Crucifixion » dans les petits panneaux, il y a un ange à genoux adorant le Christ ».Actuellement, nous n’avons rien de cela ; nous nous trouvons devant deux têtes dont une ancienne qui n’est pas, semble-t-il, celle d’un ange.
Le verrier de 1929, qui pourrait être le verrier parisien Tournel, a donc reconstitué les manques des sujets figuratifs de façon approximative sans se référer à une source possible telle qu'un carton antérieur, ce qui est le cas ici pour beaucoup de panneaux.
Les filets verticaux ont été traités en cannelures. Ces pièces n’ont pas du résister à la rouille des ferrures et à la dépose de 1942 ; De nombreux plombs de casse les défiguraient.
Pour faire une séparation entre le panneau de l’Arrestation et le bas de celui du Portement de Croix, une clôture d’enclos, dans l’esprit des arrestations du XVI°, mais incompréhensible, a été posée.
L'abbé Parcheminou confirme en partie nos propos sauf pour ce dernier et ajoute-t-il "cela montre de façon saisissante, toute la distance qui sépare encore dans l'art du vitrail, les conceptions modernes de la technique ancienne".
La guerre 39-45
le 6 mai 1942, l’architecte Prieur propose un devis de dépose et d’éloignement des vitraux pour sauvegarde durant l'état de guerre. Ce qui est approuvé par Monsieur le Secrétaire général des Beaux Arts et dont l’exécution est demandée sans délai par les autorités d’occupation car «St Nic se trouve à proximité du rivage et au pied des collines du Ménez Hom. De plus cette commune se trouve sur la route de Quimper à Morgat».
Le devis se monte à 8 181 francs 35 et dans le dossier, il n’est fourni aucune photo ni carte postale comme il est demandé.
Les vitraux déposés devaient être mis en caisses avec couvercles vissés et remplies de copeaux ou de paille. Celles-ci devaient rejoindre un dépôt provisoire à Quimper. Les caisses restent dans l'église de Saint-Nic. Cela ne semble pas avoir été exécuté car la mémoire des habitants de Saint-Nic se rappelle très bien de ces caisses qui ont traversé la guerre dans l’église près du clocher et qui ont manqué d’être pulvérisées par un obus. Ils avaient subis des dégats suite à la chute de l'obus, on ne sait qu'elle en était le style.
Pour en remplacer les restes, il est prévu une vitrerie losange. L'atelier quimpérois Le Bihan-Saluden, qui s'en charge, a une correspondance fournie en 1946 avec Monsieur Chabal architecte des Monuments Historiques, en avril, juin et octobre 1946.
Celui-ci transmet la maquette à Mr Cornou à l’Inspection générale.
Copie du texte, voir les illustrations sur le lien :
"SAINT NIC ET SAINT FIACRE DU FAOUÊT
Lors de la restauration de la Passion que nous avons mené en 1995, (Atelier jean pierre le bihan) vitraux, nous sommes donc trouvés devant trois sujets d’une Passion:l’Arrestation, la Flagellation et le Couronnement d’épines, dont la restauration de 1929 ne nous
satisfaisait pas.Pour conforter nos propositions de remplacement des apports d’il y a soixante six ans, nous avons dû faire des recherches auprès des autres Passions du XVIème siècle.
Trois d’entre-elles présentaient des analogies :
Un bourreau tire la langue au Faouêt, le même bourreau de Saint-Nic est moins démonstratif.
Cet échange de cartons, ou utilisation du même, nous l’avons déjà relevé entre Guengat et Gouézec pour une Passion (Cf BSAF tome CXVIII 1989).
LES CARTONS
Une quinzaine d’années maximum séparent ces deux verrières du Faouêt, et de Saint-Nic. Nous sommes dans cette deuxième moitié du XVIème siècle qui a vu éclore entre autres de nombreuses Passions dans le Finistère et dont il nous en reste encore ving quatre. On peut estimer que leur nombre, il y a 400ans, à plus du double.
Beaucoup d’entre elles se ressemblent et l’appétit des chercheurs bretons des XIXème et Xxème siècle en a été stimulé.Cela n’est pas spécifique à notre région et ce réemploi de cartons, autant sur le plan national qu’européen n’est pas prêt à donner son dernier mot.
Mais je pense que la région Bretagne est la première pour le remploi de cartons d’un même sujet, qui est la Passion."
— PARCHEMINOU (Corentin), 1930, une paroisse cornouaillaise pendant la Révolution.
Mes sources principales sont l'article de Christian Moal, puis les articles de Jérôme Baschet.
— BASCHET (Jérôme), 1993 Les Justices de l’au-delà. Les représentations de l’enfer en France et en Italie (XIIe -XVe siècle), Rome, EFR, 1993, p. 437-448 et fig. 152-159.
https://journals.openedition.org/ccrh/2886
— BASCHET (Jérôme), 1993, Les justices de l'au-delà. Les représentations de l'enfer en France et en Italie (XIIe-XVe s.). Rome, Ecoles françaises d'Athènes et de Rome, 1993. Christe Yves, compte-rendu Cahiers de Civilisation Médiévale Année 1995 Suppl. 1995 pp. 4-7
En résumé, on retiendra ces quelques conclusions. L'enfer gothique est figuré le plus souvent par la gueule d'enfer — elle est déjà attestée au xne s. — d'abord comme seuil infernal, ensuite comme lieu de tourments. Celle-ci est également l'image usuelle de l'enfer dans les manuscrits contemporains. Elle est accompagnée par la marmite sur le feu qui, à partir du milieu du xine s. (Bourges, puis Rouen), tend à se confondre avec elle. Il est rare au nord des Alpes que Satan intronisé préside aux supplices infernaux. Le portail de Conques et celui de Notre-Dame de la Couture au Mans, un siècle plus tard, en présentent une illustration exceptionnelle. À cette courte liste, j'ajouterai un témoignage précoce mais très important, celui des tituli de Gauzlin pour le revers de la façade de Saint-Pierre de Fleury au début du xie s. « Satan enchaîné dans une prison qui vomit des flammes » évoque exactement le même sujet dans YHortus Deliciarum d'Herrade de Landsberg.
— BASCHET (Jérôme), 1985, "Les conceptions de l'enfer en France au XIVe siècle : imaginaire et pouvoir", Annales Année 1985 40-1 pp. 185-207
— FRAPPIER ( Jean), 1953,. "Châtiments infernaux et peur du Diable". In: Cahiers de l'Association internationale des études francaises, 1953, n°3-5. pp. 87-96;
1550 : maîtresse-vitre de l'église de Guimiliau. Attribuable à l'atelier Le Sodec. Cartons communs avec Guengat, et certains avec Quéménéven, Gouézec, et Tréguennec.
1550 : Tourch
1550 : Trégourez
Milieu XVIe : ancienne maîtresse-vitre de Saint-Gunthiern à Langolen, aujourd'hui au Musée Départemental Breton de Quimper.
1556 : Saint-Herbot (Plonévez-du-Faou) par Thomas Quéméneur de Morlaix.
3e quart XVIe siècle (vers 1560), Quéménéven église Saint-Ouen:Attribuable à l'atelier Le Sodec . Cartons communs (Le Bihan) avec Guengat, Gouezec et Guimiliau, ou La Martyre et La Roche-Maurice (Gatouillat).
3e quart XVIe siècle Tréguennec ; Attribuable à l'atelier Le Sodec
"Jacques Le Chevallier est né à Paris en 1896. Il est peintre, décorateur, verrier, illustrateur-graveur. Il entre à l École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris. En 1919, il rejoint Louis Barillet en tant que décorateur. Son talent de dessinateur le fait rapidement reconnaître et dès 1922 il appose sa signature au bas des vitraux avec celle de Louis Barillet. Il exerce également une activité personnelle d illustrateur, de décorateur et de peintre et participe à de nombreux salons. Il fait des recherches sur les luminaires qui sont exposés au salon d automne de 1927. Il utilise pour ces derniers des matériaux empruntés à l' univers industriel comme l' aluminium par exemple. Il est membre fondateur de l Union des Artistes Modernes (UAM), mouvement qui exploite les matériaux modernes pour les adapter à une vision nouvelle des arts décoratifs. Décorateur partisan de la modernité il dessine ainsi de nouvelles gammes dans les années 30, mais aussi des décors de papiers peints à la demande d' établissements producteurs. Il expose des verrières à l' exposition internationale des arts et techniques des Ami de Maurice Rocher, il réorganise avec lui les anciens Ateliers d' art sacré fondés par Maurice Denis et Georges Desvallieres en proposant un enseignement sur les techniques ayant un caractère architectural (vitrail, mosaïque, fresque). En 1950 il en assure la direction. A partir de 1952, il est chargé de l' enseignement du vitrail à l Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris. Quelques années plus tard, il crée les vitraux des fenêtres hautes de la nef de Notre-Dame de Paris. Ensuite il effectue de nombreuses réalisations pour les sanctuaires de la deuxième reconstruction. Son œuvre se répartit sur 150 édifices religieux pendant 50 ans d activité. Il utilise différentes techniques : vitrail au plomb puis dalles de verre serties au ciment ou sciées et collées. La notoriété venue il est invité à la triennale de Milan en 1954, à la première triennale de l art français contemporain à Paris en 1956, à l' Exposition internationale de Bruxelles en 1958 où il reçoit un grand prix. Sa production artistique est importante et très variée et son œuvre s inscrit dans l' émergence et la réalisation d un art moderne. Il décède en 1987 à l âge de 91 ans." (source)
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NOTICE .
Désignation : Verrières
Titre courant : Verrières de Jacques Le Chevallier
Auteur des cartons : Jacques Le Chevallier, peintre-verrier
Auteur de l'œuvre (verrier) : Atelier du vitrail de Fontenay
Lieu d'exécution : Fontenay-aux-roses 92 ( J. LE CHEVALLIER 6 r. Joseph Leguay 92260 FONTENAY AUX ROSES .)..
Siècle de création : troisième quart 20ème siècle.
Note : les mesures de largeur sont approximatives à 10 cm près, les hauteurs n'ont pas été prises.
Datation : 1969-1970
Date et typologie de la protection : date ?, classé MH
Description : Ensemble des 21 verrières de l'église réalisées sur les cartons de Jacques Le Chevallier et par son atelier. 3 verrières figuratives Baies 0 (Passion), 9 (Quatre évangélistes) et 10 (Arbre de Jessé). 18 verrières non figuratives.
Surface totale : 89 m².
Schéma approximatif :
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Baie 0 : situation : baie d'axe du chœur. Passion et Crucifixion.
Titre : Passion et Crucifixion. 2,90 m de large. Trois lancettes de huit panneaux chacune et un tympan de cinq soufflets et quatre écoinçons. Verres blancs et verres colorés peints à la grisaille. Cette baie datait de 1605-1615. Elle était dès le XVIIe siècle consacrée à la Passion. Dans une dominante rouge très fidèle aux ciels rouges des Passions du Finistère, on reconnaît de haut en bas la Crucifixion avec Marie, Jean et Marie-Madeleine au pied de la Croix, scène surmontée de la lune, du soleil et de la colombe de l'Esprit ; la Flagellation , et Pilate se lavant les mains face au Christ ; l'Agonie au Mont des Oliviers au centre, l'arrestation de Jésus (saint-Pierre levant le glaive sur le serviteur du grand-prêtre) et le reniement de saint Pierre (un coq au sommet d'un clocher).
Inscription sur la 1ère lancette an bas à droite :J LE CHEVALLIER 1970/ATELIER DU VITRAIL DE FONTENAY.
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Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
Baie 1 : Chœur côté nord. Largeur 2,40. Trois lancettes lancéolées (24 panneaux) et un tympan à 5 mouchettes et 4 écoinçon. Non figuratif.
Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
Baie 2 : Chœur côté sud. Largeur 2,40. Trois lancettes lancéolées (24 panneaux) et un tympan à 5 mouchettes et 8 écoinçons. Non figuratif.
Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
Baie 3 : Chœur côté nord,largeur 1,50 m : Trois lancettes et un tympan à 3 mouchettes et 2 écoinçons . Non figuratif.
Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
Baie 4 : Chœur côté sud ; largeur 1,50 m.Trois lancettes (12 panneaux) et un tympan à 3 mouchettes et 2 écoinçons . Non figuratif.
Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
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Baie 5 : bras nord du transept. Largeur 1,00m . Deux lancettes cintrées et un tympan à une rose et un écoinçon. Non figuratif. Bordure bleue et blanche.
Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
Baie 6 : bras sud du transept. Largeur 1,00m . Deux lancettes cintrées et un tympan à une rose et un écoinçon. Non figuratif. Bordure bleue et blanche.
Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
Baie 7 : bras nord du transept. Largeur 1,50 m.Trois lancettes ; un tympan à 3 mouchettes et 2 écoinçons. Non figuratif.
Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
Baie 8 : bras sud du transept. Largeur 1,50 m. Trois lancettes ; un tympan à 3 mouchettes et 2 écoinçons. Non figuratif .
Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
Baie 9 : bras nord du transept. Largeur 2,15 m. Quatre lancettes cintrées et un tympan à 7 ajours et 2 écoinçons. Verres blancs et verres colorés peint à la grisaille. Quatre évangélistes, un par lancette au dessus de l'animal du Tétramorphe correspondant. Matthieu et l'ange, Jean et l'aigle, Luc et le taureau, et Marc et le lion. Pas d'inscription ni signature.Tympan non figuratif.
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Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
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Baie 10 :bras sud du transept. Largeur 2,15 m. Quatre lancettes cintrées et un tympan à 7 ajours et 2 écoinçons. L'Arbre de Jessé. Verres blancs et verres colorés peint à la grisaille.
Jacques le Chevallier avait déjà traité ce thème de la généalogie royale de Jésus, issu du début de l'évangile de Matthieu, à Granville en 1954 pour l'église Notre-Dame.
Il est possible de discerner deux registres.
Dans le registre inférieur (4 panneaux), Jessé est à demi étendu, dans un long manteau rouge ; bizarrement pour ce propriétaire de troupeaux, il porte les insignes régaliens de la couronne et du sceptre. Ses yeux semblent clos.
A ses pieds se trouve un rouleau de parchemin ; et, sur ce vitrail qui ne comporte aucune inscription, ce parchemin remplace de l'inscription qu'on retrouve in scrite sur les vitraux plus anciens de ce thème "Un rejeton sort du tronc de Jessé, une fleur pousse de ses racines et l'esprit du Seigneur est en joie. Isaïe 11,4". Les citations d'Isaïe ou de Jérémie, voire de Matthieu 1 :1-17 sont implicitement placées dans ce rouleau aux mots invisibles, mais, par l'intermédiaire d'un rectangle violet qui crée un lien avec le déploiement de l'arborescence généalogique, les rois de Juda, la Vierge et l'Enfant "issu de la race de David" semblent naître tout autant des Écritures prophétiques que du ventre de Jessé et du tronc qui en émerge.
Dans le registre supérieur (seize panneaux), on voit peut-être d'abord les deux taches rouges des manteaux royaux, répondant en filiation à celui de Jessé, et le bleu du manteau de la Vierge. Marie (qui n'est pas couronnée) et son Enfant occupe les quatre panneaux de la seconde lancette, encadrée par cinq rois de Juda ; parmi ceux-ci, seul David est identifiable par sa harpe (ou psaltérion). Salomon, Roboam, Abia, Asa, Josaphat et les autres descendants de David sont représentés symboliquement par des rois de carte à jouer posés sur des feuilles ou bourgeons de l'arbre de Jessé.
On retrouvera ces feuillages sous les pieds de Marie.
Le tympan renferme trois éléments hébraïques : le chandelier à sept branches ou Ménorah, les tables de la Loi reçues par Moïse (déjà présent à Granville), et l'étoile de David. Cela exprime l'une des significations théologiques de l'arbre de Jessé, la réalisation par le Christ des valeurs anté-testamentaires.
Signature en bas de la 4ème lancette : J LE CHEVALLIER PEINTRE-VERRIER/ATELIER DU VITRAIL DE FONTENAY (92)
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Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
Baie 11 : Nef côté nord. Largeur : 1,15 m.Deux lancettes cintrées, tympan à 3 mouchettes et 3 écoinçons. Non figuratif (bordure verte, jaune et rouge).
Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
Baie 12 : Nef côté sud. Largeur : 1,15 m.Deux lancettes cintrées, tympan à 1 mouchettes et 2 écoinçons. Non figuratif (bordure à dominance jaune).
Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
Baie 13 : Nef côté nord. Largeur : 1,10 m.Deux lancettes cintrées, tympan à 1 mouchettes et 3 écoinçons. Non figuratif (bordure à dominance bleue ).
Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
Baie 14 : Nef côté sud. Nef côté sud. Largeur : 1,50 m.Deux lancettes cintrées, tympan à 3 mouchettes et 2 écoinçons. Non figuratif (bordure à dominance jaune).
Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
Baie 15 : Nef côté nord. Largeur 1,67 m. Deux lancettes cintrées tympan à 3 mouchettes et 2 écoinçons. Non figuratif (bordure à dominance jaune).
Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
Baie 16 : Nef côté sud. Largeur 1,30 m. Trois lancettes lancéolées et 2 écoinçons. Non figuratif.
Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
Baie 17 : côté nord de la façade ouest, dimension non prise, un oculus. Non figuratif (bordure jaune).
Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
Baie 18 : nef côté sud, trois lancettes lancéolées à 3 mouchettes et 2 écoinçons. Non figuratif (bordure à dominance bleue).
Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
Baie 19 et 20 : centre de la façade ouest. Dimension non prise. Deux baies jumelles à une seule lancette cintrée, à bordure jaune et bleue. Non figuratif.
Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
DEUXIÈME PARTIE : LES VERRIÈRES FIGURATIVES,LECTURE DE DÉTAILS.
LA BAIE D'AXE n°0 : PASSION ET CRUCIFIXION.
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Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
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La Flagellation de Jésus lié à la colonne.
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Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
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La comparution devant Pilate qui se lave les mains.
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Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
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La nuit sur le Mont des Oliviers avec Pierre, Jean et Jacques endormis. L'ange présente à Jésus le calice de sa Passion.
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Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
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L'apôtre Pierre en robe blanche devant Malchus, le serviteur du Principal sacrificateur dont il a tranché l'oreille.
Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
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Le coq rappelant le reniement de Pierre arprès la crucifixion.
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La crucifixion entre Marie (en bleu) et Jean l'évangéliste (en vert).
Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
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Marie-Madeleine éplorée au pied de la croix devant les pieds sanguinolents de Jésus.
Le tympan et les têtes de lancettes.
Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
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La lune, rappel des évènements cosmiques (tremblements de terre) accompagnant la mort du Christ.
Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
Le soleil assombri.
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Matthieu 27:45 « De midi jusqu'à trois heures de l'après-midi, il y eut des ténèbres sur tout le pays. »
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La colombe du Saint-Esprit et les mains ouvertes de Dieu le Père.
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Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
Dans le soufflet sommital, le monogramme Pax Christi PX.
Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
LA BAIE n°9 DU TRANSEPT NORD : LES QUATRE EVANGÉLISTES.
Baie 9. Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
Baie 9. Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
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Saint Matthieu et l'Ange du Tétramorphe.
Baie 9. Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
Baie 9. Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
Saint Jean et l'Aigle duTétramorphe.
Baie 9. Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
Baie 9. Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
Baie 9. Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
Saint Marc et le Lion du Tétramorphe.
Baie 9. Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
Baie 9. Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
Saint Luc et le Taureau du Tétramorphe.
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Baie 9. Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
Baie 9. Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
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Le tympan non figuratif. Verres blancs et verres colorés, rehauts de grisaille.
Baie 9. Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
Baie 10. Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
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Le patriarche Jessé allongé et songeant à sa descendance, qui lui apparaît comme royale.
Un arbre nait de son bassin. À ses pieds, un rouleau de parchemin figurant les écritts prophétiques de la Torah, dans lesquels les Pères de l'Église ont reconnu l'annonce d'un enfant né d'une vierge et qui deviendra l'Emmanuel, le Sauveur. De ce rouleau s'élève lui aussi un rameau (violet) qui rejoint la branche de l'arbre de Jessé.
Baie 10. Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
Baie 10. Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
Baie 10. Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
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La Vierge à l'Enfant (nimbée mais non couronnée) est dans la lancette B, à côté de trois Rois de Juda, dont David, fils de Jessé, identifié par son psaltérion. De même que les deux autres rois en dessous, chacun porte la couronne et le sceptre, et leur buste semble naître d'un des bourgeons de l'arbre.
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Baie 10. Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
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Le tympan.
On y remarque la Menorah (chandelier rituel à sept branches), l'étoile de David (deux triangles enchevétrés) et les Tables de la loi reçues par Moïse.
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Baie 10. Vitraux (1970) de Jacques Le Chevallier dans l'église de Gouesnou. Photographie lavieb-aile 23 mai 2024.
SOURCES ET LIENS.
— ARCHIERI (Jean-François) FOUCART ( Bruno) et al , 2007, « Jacques Le Chevallier: 1896 - 1987, la lumière moderne « (exposition, Roubaix, la Piscine-Musée d'art et d'industrie André Diligent, 17 mars - 20 mai 2007, Beauvais, Musée départemental ; de l'Oise, 26 juin - 30 septembre 2007, Paris 15e, 15 square de Vergennes, 18 octobre 2007 - 8 février 2008), Gourcuff Gradenigo, 2007, 247 p..
— DILLASSER (Maurice), 2000, "Sculpter la lumière. Le vitrail contemporain en Bretagne", ed. NEO Centre international du Vitrail
—SAMSON-EWALD (Isabelle ), 2019, "Les vitraux de Notre-Dame de Cap Lihou (Granville)" éditions du Signe, 2019.
Je remercie Sylvie Peteau, élue à la culture à Logonna-Daoulas, Gilbert Le Moigne qui m'a fait découvrir cette chapelle et qui illustre de ses magnifiques photographies tant de sites patrimoniaux, et Paul-François Broucke qui m'a donné accès à ses travaux héraldiques réalisés avec Michel Mauguin.
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PRÉSENTATION.
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Le plâcitre de la chapelle Sainte-Marguerite est entouré d’un petit mur d’enceinte et d'un fossé, et son calvaire est situé au nord-ouest.
Le hameau éponyme d'une douzaine de bâtiment sur la route menant de l'Hôpital-Camfrout au bourg de Logonna s'adosse à une colline de 48m, mais son emplacement a été vraisemblablement déterminé par l'existence d'une source, à 30 m d'altitude, donnant lieu à un petit ruisseau qui se dirige vers le sud où il se jette dans la Rivière de l'Hôpital-Camfrout. C'est cette source, sans doute lieu de culte pré-chrétien, qui a été aménagée en fontaine, directement dans l'élévation ouest de la chapelle, et surmontée d'une statue en kersanton de la sainte patronne, et de son dragon. On notera d'ailleurs a proximité (à un kilomètre à l'Est) avec le lieu-dit Kersanton, qui a donné son nom à la pierre grise si remarquable dans nos édifices et notre statuaire.
On remarquera aussi sur la carte la proximité de la chapelle avec le château de Rosmorduc , à 800 m., surplombant la rivière maritime.
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IGN REMONTERLETEMPS
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"La chapelle est située sur un placître au hameau Sainte-Marguerite, composé d’un calvaire, d’une fontaine, et entourée d’un petit mur d’enceinte. L’édifice comporte une nef à trois travées avec bas-côtés, un chevet polygonal et un transept. La date la plus ancienne repérée est celle de 1515, sur le nœud du calvaire en Kersantite. L’ancienneté de ce calvaire montre bien qu’il existait un sanctuaire à cet emplacement dès le début du 16e siècle.
La chapelle a été reconstruite principalement au début du 17e siècle (nef, façade occidentale et clocher, bas-côté nord), puis a été remaniée à la fin du 19e siècle (bas-côté sud, ajout du transept et d’une sacristie, reconstruction du chevet). La façade occidentale et son clocher marque la fin des travaux de reconstruction, vraisemblablement entre 1603 et 1658, date retrouvée respectivement au-dessus de la porte et sur la fontaine insérée dans le gros œuvre. Le bénitier nord comporte également la date de 1690. L’édifice présente une ornementation Renaissance (porte occidentale, porte nord) et un chevet plat. Le plan rectangulaire de l’édifice est encore visible sur le cadastre napoléonien de 1825.
En 1890, la chapelle est fortement remaniée lors d’une campagne de travaux visant à son agrandissement. Il est décidé que le double toit serait réuni en un seul faîtage, qu’une chapelle et une sacristie seraient ajoutées, et qu’on établirait trois nefs séparées par des colonnades. Si les travaux n’ont pas tous été réalisés, de cette période date le chevet, le transept et le bas-côté sud, construits dans un style néo-gothique." (Romain Blanchard)
La chapelle Sainte-Marguerite de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile mai 2024.
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LES VITRAUX.
Les sept baies portent une vitrerie blanche losangée, mais les tympans des baies 1 et 2 (bras du transept) portent des ensembles armoriés identiques et datés de 1662, alors que celui de la baie 0 (axe) porte un blason moderne (vers 1890). Dans ces trois blasons portant la couronne comtale, on reconnaît le serpent volant des comtes Le Gentil de Rosmorduc : les vitraux portant la date de 1662 ont été restaurés ou refaits en 1890 ; le titre de comte n'a été décerné à Alain Le Gentil de Rosmorduc (1662-1724), premier comte de Rosmorduc, à une date qui reste à préciser, qu'après sa naissance.... .
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Rappel :
1.Les terres de Rosmorduc appartiennent à la famille éponyme depuis le 13e siècle, le manoir primitif ayant été un édifice fortifié protégé par une enceinte trapézoïdale et des douves. Un édifice est construit au milieu du 16e siècle puis transformé au début du 17e siècle par la famille alliée des Le Gentil. Délaissé au 18e siècle, le manoir est saisi comme bien national à la Révolution, puis transformé en ferme. Il a été racheté par la famille de Rosmorduc.
2. La famille LE GENTIL, seigneurs de Coëtninon et de Pencran, portant d'azur à un serpent volant d'or s'est alliée à la famille de ROSMORDUC par le mariage, avant 1620, de Alain LE GENTIL, écuyer, avec Anne de Rosmorduc portant d'argent aux trois roses de gueules.
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Présentation des vitraux :
1°) Tympans de la baie n°2 et de la baie 1. Deux blasons semblables avec la date de 1662 (restauration XIXe).
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Vitraux de la chapelle Sainte-Marguerite de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile mai 2024.
Vitraux de la chapelle Sainte-Marguerite de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile mai 2024.
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Analyse des vitraux.
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Sous la couronne de comte, et encadrée par des palmes nouées, ces deux blasons identiques portent la date de 1662. Celle-ci correspondrait (informations divergentes des généalogistes) à la naissance d'Alain Le Gentil de Rosmorduc (1662-1724).
Malgré l'aspect d'abord complexe du rébus héraldique, il est simple de comprendre que la moitié supérieure désigne Jacques LE GENTIL DE ROSMORDUC , père d'Alain, et la moitié inférieure son épouse MAURICETTE DE PLOEUC, mère d'Alain. Les deux époux sont représentés par les armes de leurs parents. Leur mariage date de 1658.
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Vitraux de la chapelle Sainte-Marguerite de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile mai 2024.
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LA PARTIE SUPÉRIEURE DU BLASON DÉSIGNE JACQUES LE GENTIL DE ROSMORDUC.
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Alain Le Gentil décédé vers 1627 et Anne de Rosmorduc se marièrent en 1608. Leur fils Jacques Le Gentil de Rosmorduc, né le 28 mars 1610 et décédé le 17 novembre 1680, épousa en 1658 Mauricette de Ploeuc (décédée en 1695) ; leur fils Alain Le Gentil de Rosmorduc (1662 ou 1668-1724) épousa en 1677 Barbe Le Bigot (décédée en 1727).
Les armes des parents du père de Jacques Le Gentil, Allain le Gentil sont représentées à gauche:
a) À droite, les armes du père d'Allain Le Gentil, Jean Le Gentil, écuyer, seigneur de Coëtninon: d'azur au serpent volant d'or.
b) à gauche, les armes de la mère d'Allain le Gentil, Jeanne de Kerleuguy ou Kerleugny, d'argent à l'aigle de sable. Ici l'aigle est bicéphale, comme dans l'armorial de Charles d'Hozier.
Les armes des parents de la mère de Jacques Le Gentil, Anne de Rosmorduc , sont représentées à droite:
Anne de Rosmorduc est décédée le 14 juillet 1645 à Logonna-Daoulas. Elle était la fille de Michel de Rosmorduc et de Isabelle Le Jeune. Elle épousa Alain Le Gentil, dont elle eut cinq fils, Tanguy, Jacques, Michel Jacques et Corentin.
a) Les armes du père d'Anne de Rosmorduc, Michel de Rosmorduc sont d'argent à trois roses de gueules.
b) Les armes de la mère d'Anne de Rosmorduc, Isabelle Le Jeune ,de la maison de Kergongant, en Landéda, sont de sable au cerf d'argent.
Note : Allain Le Gentil et Anne de Rosmorduc firent apposés leurs armes, entourés de celles de leurs mères respectives, sur le fronton de l'ossuaire de l'église de Logonna-Daoulas.
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Vitraux de la chapelle Sainte-Marguerite de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile mai 2024.
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LA PARTIE INFÉRIEURE DU BLASON DÉSIGNE MAURICETTE DE PLOEUC.
Mauricette de Ploeuc est née avant 1638, et est décédée le 4 février 1695 à Creac'h Noz (Plogonneg). Elle fut inhumée à Notre-Dame de Châteaulin. Elle est la fille de Jean de Ploeuc et d'Anne de Carné, mariés le 16 juin 1633.
Les armes des parents du père de Mauricette de Ploeuc, Jean de Ploeuc, né en 1611, sont représentées à gauche:
a) Les armes du père de Jean le Ploeuc, Vincent IV de Ploeuc baron de Kergorlay sont un écartelé aux 1er et 4ème : d'hermine, à trois chevrons de gueules (qui est Ploeuc) ; et aux 2ème et 3ème : vairé d'or et de gueules (qui est Kergorlay).
a) Les armes de la mère de Jean le Ploeuc, Suzanne de Coëtanezre sont de gueules à trois épées d'argent garnies d'or, les pointes en bas, rangées en bande. Elle épousa Vincent IV de Ploeuc en 1618
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Les armes des parents de la mère de Mauricette de Ploeuc, Anne de Carné, sont représentées à droite:
a) Les armes du père d'Anne de Carné, Jean de Carné sont d'or à deux fasces de gueules.
b) Les armes de la mère d'Anne de Carné, Françoise de Kernezne, sont d'or à trois coquilles de gueules.
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Vitraux de la chapelle Sainte-Marguerite de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile mai 2024.
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CONCLUSION:
Ces deux vitraux pourraient célebrer la naissance d' Alain Le Gentil en 1662 en rappellant sous forme armoriée sa généalogie sur trois générations. On notera que par acte du 26 septembre 1697, Messire Allain le Gentil et dame Barbe le Bigot de la Ville-Fréhour, son épouse, firent construire en 1698 la chapelle privative du château de Rosmorduc.
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2°) Tympan de la baie d'axe n°0 (1890).
Ces blasons datent de la restauration de la chapelle en 1890, il représente : Georges Le Gentil de Rosmorduc, né le 19/09/1859 à Bilt, en Hollande, fils d’Ernest-Albert le Gentil, comte de Rosmorduc (1821-1894) et d’Helena van der Plaat van Honswijk. Il épousa le 4/10/1890 à Versailles. Berthe Le Rouge de Guerdavid, comtesse de Rosmorduc 1860-1911, fille de Casimir Le Rouge de Guerdavid (1813-1879) et de Berthe Walsh de Serrant (1824-1910). Georges Le Gentil est décédé en 1941 à Logonna à l'âge de 82 ans.
Leur fils aîné Yves Mériadec Ernest Casimir Le Gentil de Rosmorduc 1880-1964 épousa le 29 octobre 1925, à Bruxelles (Notre-Dame du Sablon), Marthe de Lannoy 1899
Leur fils cadet Tanguy Gwénollé Gaston Le Gentil de Rosmorduc (1892-1977) épousa le 12 avril 1926 Henriette Marie Ghislaine de Lannoy (1901-)
-enfeu avec les trois roses et le dragon :"Le pignon nord de l'église, c'est-à-dire la chapelle du Rosaire, où l'on voit un bel enfeu du Moyen Age, aux armes de la maison de Rosmorduc, a été restauré une première fois, en 1495, par Guillaume de Rosmorduc, seigneur du dit lieu. Plus tard, en 1597, cette chapelle fut agrandie par Michel de Rosmorduc, arrière-petit-fils de Guillaume, dont on voit les armes au sommet du premier pilier." (Pérennès)
-Vitraux (vers 1890) : blasons retraçant la généalogie des Le Gentil de Rosmorduc de 1608 à 1890.
-Divers : Armes d'Alain Le Gentil et d'Anne de Rosmorduc (après 1608), kersanton. Photo lavieb-aile 2012.
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Armes d'Alain Le Gentil et d'Anne de Rosmorduc (après 1608), kersanton. Photo lavieb-aile 2012.
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Armes d'Alain Le Gentil et d'Anne de Rosmorduc (après 1608), kersanton. Photo lavieb-aile 2012.
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Armes des Le Gentil au serpent volant, kersanton. Photo lavieb-aile 2012.
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—Ossuaire de l'église de Logonna-Daoulas.
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Ossuaire, armes des Le Gentil (au serpent volant). Photo lavieb-aile 2012.
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Ossuaire, au centre armes d'Alain Le Gentil et d'Anne de Rosmorduc, encadrées par l'aigle de Jeanne de Kerleuguy et le cerf d'Isabeau Le Jeune. Photo lavieb-aile 2012.
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—Chapelle Saint-Jean-Baptiste (XVIIème siècle). « La chapelle de Saint Jean, édifiée sur la terre de Rosmorduc, dépendait prohibitivement de la seigneurie de ce nom, dont les armes figurent au-dessus de la porte principale. Nos Archives départementales possèdent les anciens comptes de cette chapelle (135, G. 11). Près de la chapelle une fontaine monumentale porte la date de 1644 » (H. M. Pérennes) . Cette fontaine porte aussi les armes des Gentil de Rosmorduc, le serpent volant sur pierre de Logonna. .
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Chapelle Saint-Jean de Logonna-Daoulas. Photo lavieb-aile mai 2024.
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Fontaine (1644) de la chapelle Saint-Jean de Logonna-Daoulas. Photo lavieb-aile mai 2024.
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—Croix de Ruliver atlas n°1237 : base de la statue en kersanton de saint Nicodème, qui proviendrait de la chapelle Saint-Jean : armoiries des Rosmorduc aux trois roses.
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Statue de saint Nicodème (kersanton, XVIe), croix de Ruliver. Photo lavieb-aile 2012
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Statue de saint Nicodème (kersanton, XVIe), blason aux trois roses des Rosmorduc (croix de Ruliver). Photo lavieb-aile 2012
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— Calvaire de Gorré-ar-Ch'oat, XVIe siècle. Blason des Rosmorduc aux trois roses au centre du croisillon ; roses sous les culots.
—Croix de Penanrun, qui porte un écusson aux armes de Rosmorduc à son fût entouré d'une banderole, sur laquelle on lit la date de 1541, avec les initiales de Michel de Rosmorduc" (H. Pérennès) : sans-doute croix du Quinquis
"La chapelle est située sur un placître au hameau Sainte-Marguerite, composé d’un calvaire, d’une fontaine, et entourée d’un petit mur d’enceinte. L’édifice comporte une nef à trois travées avec bas-côtés, un chevet polygonal et un transept. La date la plus ancienne repérée est celle de 1515, sur le nœud du calvaire en Kersantite. L’ancienneté de ce calvaire montre bien qu’il existait un sanctuaire à cet emplacement dès le début du 16e siècle.
La chapelle a été reconstruite principalement au début du 17e siècle (nef, façade occidentale et clocher, bas-côté nord), puis a été remaniée à la fin du 19e siècle (bas-côté sud, ajout du transept et d’une sacristie, reconstruction du chevet). La façade occidentale et son clocher marque la fin des travaux de reconstruction, vraisemblablement entre 1603 et 1658, date retrouvée respectivement au-dessus de la porte et sur la fontaine insérée dans le gros œuvre. Le bénitier nord comporte également la date de 1690. L’édifice présente une ornementation Renaissance (porte occidentale, porte nord) et un chevet plat. Le plan rectangulaire de l’édifice est encore visible sur le cadastre napoléonien de 1825.
En 1890, la chapelle est fortement remaniée lors d’une campagne de travaux visant à son agrandissement. Il est décidé que le double toit serait réuni en un seul faîtage, qu’une chapelle et une sacristie seraient ajoutées, et qu’on établirait trois nefs séparées par des colonnades. Si les travaux n’ont pas tous été réalisés, de cette période date le chevet, le transept et le bas-côté sud, construits dans un style néo-gothique.
Insérée dans le mur occidental de la chapelle Sainte-Marguerite, la fontaine est érigée dans un style Renaissance massif. De part et d’autre d’une alcôve aménagée dans le mur d’où jaillit l’eau, deux courtes colonnes ioniques supportent un fronton dans lequel est placée une statue en Kersantite représentant Sainte-Marguerite. Transcrivant la légende, la martyre est représentée les mains jointes, sortant du ventre du dragon. L’œuvre, probablement réalisée vers 1658, date que l’on retrouve au-dessus de la fontaine, reste inachevée. Seule une partie de la chevelure est sculptée pour représenter des mèches de cheveux, tandis que la tunique, contrairement aux parties représentant la peau, n’a pas été polie."
— BROUCKE (Paul-François) 2021, Conférences rapportées dans deux articles du Télégramme :
"À Logonna-Daoulas, l’histoire des blasons de l’église Saint-Mona expliquée au public par Paul-François Broucke"
"La chapelle Sainte-Marguerite, à Logonna-Daoulas, est pleine de secrets et de mystères. Ce mardi 27 juillet 2021, Paul-François Broucke, historien, chercheur et conférencier, les dévoilera au public à l’occasion d’une soirée visite-conférence. Cet événement est le prolongement de la soirée de l’automne 2020, ayant eu pour thème l’histoire du blason et les vestiges armoriés de l’église de Logonna-Daoulas. Au cours de son intervention, Paul-François Broucke expliquera le pennon en vitrail de la chapelle, les frontons sculptés du château de Rosmorduc, tout proche et la façade de l’église de L’Hôpital-Camfrout. Il livrera aussi l’histoire de la fontaine du site."
— BROUCKE (Paul-François), MAUGUIN (Michel), 15 décembre 2012 conférence article Le Télégramme
—MAUGUIN (Michel), 2012, Les écussons de la chapelle Sainte Marguerite de Logonna-Daoulas, comm. pers..
—MAUGUIN (Michel), 2012, L'église de Logonna Daoulas. Les écussons des vitraux Une généalogie de neuf générations, de 1608 à 1890 de la maison Le Gentil de Rosmorduc. comm. pers..
— PÉRENNÈS (Henri, 1928, Notice sur Logonna-Daoulas, Bull. diocésain d'histoire et d'archéologie du diocèse de Quimper
"Le premier auteur connu de la maison de Rosmorduc est Salomon de Rosmorduc, qui vivait en l’an 1250 et qui portait pour armes : d’argent à trois roses de gueules, boutonnées d’or.
Hervé de Rosmorduc, fils de Salomon, laissa de Amice, sa femme, deux fils, dont l’aîné, Guillaume, donna partage à son cadet Henry, par acte du jeudi avant la Chaire de Saint Pierre (31 Juillet) en l’an 1320.
Yvon de Rosmorduc, vivant en 1365, fit don à l’abbaye de Daoulas, d’un « tenement » à Keranguinal, en la paroisse d'Irvillac.
Guyon de Rosmorduc fit don à l’abbaye de Daoulas, par acte du 10 Mars 1405 (nouv. st. 1406), de « troys soulz de rencte » payables le jour de la Chandeleur « affin et pour estre ès prieres, ausmones, services et offices divins d’icelle abbaie à jamès ».
Guillaume de Rosmorduc obtint, le 11 Juillet 1495, un décret de l'Official de Quimper, le confirmant dans la possession des tombes et prééminences dont ses ancêtres jouissaient dans l’église paroissiale de Logonna.
Michel de Rosmorduc, fils du précédent et de damoiselle Margarite Omnès, de la maison de Keroullé, en Hanvec, est cité dans la réformation de 1536. Il fournit un aveu à l’abbaye de Daoulas, le 3 Mai 1540, et reconnut alors devoir trois sols par an pour la fondation faite en 1406 par Guyon de Rosmorduc. C’est lui qui fit ériger, en 1541, la croix qui existe encore près du village de Pen-an-Run.
Jacques de Rosmorduc figure dans les montres générales de la Noblesse de Cornouaille, tenues à Quimper, le 26 Avril 1554 et les 15 et 16 Mai 1562. Il fut père de Guillaume et de Michel ci-après.
Guillaume de Rosmorduc, fils aîné, mourut vers 1588, sans laisser de postérité de son mariage avec damoiselle Jehanne du Menez. Cette dernière, qui vivait encore le 26 Septembre 1621, fit, à cette date, une fondation à Logonna, pour assurer, à perpétuité, la fourniture du pain bénit et pour qu’il soit célébré, tous les ans, le deuxième dimanche d'Octobre, « une messe à notte et obit annuel, avecq une recommandation », cette dernière devant « estre faicte sur la tombe du sgr de Rosmorduc ».
Michel de Rosmorduc, second fils de Jacques, succéda à son frère Guillaume, comme seigneur de Rosmorduc, et épousa damoiselle Isabeau le Jeune, de la maison de Kergongant, en Landéda.
Anne de Rosmorduc, dame du dit lieu, leur fille et héritière, épousa, en 1608, Allain le Gentil, seigneur de Coatninon et de Pencran, descendant de Jehan le Gentil, chevalier, seigneur de Barhuédel, qui fut un des compagnons de guerre de Bertrand du Guesclin, et qui portait pour armes : D’azur au dragon volant d’or.
Elle en eut trois fils, l’aîné Jacques le Gentil, seigneur de Rosmorduc, époux de dame Mauricette de Ploeuc, dont la postérité, qui a produit de nombreux officiers des armées de terre et de mer, des députés de la Noblesse aux Etats de Bretagne et des chevaliers des Ordres de Saint-Louis et de Saint-Lazare de Jérusalem, existe encore et possède vers 1928 le manoir de Rosmorduc ; le second, Michel, auteur d’une branche éteinte en 1743 ; et le troisième, Tanguy, dont la descendance s’est éteinte en 1843, dans la personne du baron le Gentil de Quélern, maréchal de camp du Génie, chevalier de Saint-Louis, officier de la Légion d’honneur et membre du Conseil Général du Finistère "
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1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
"Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué). "Les vraies richesses, plus elles sont grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)