Ensemble de 16 verrières (1960) de Pierre Gaudin pour l'église prieurale Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent : la Création, la Tentation et la Chute selon la Genèse, baies hautes de la nef n° 208 à 222.
Voir aussi :
Je remercie Bérangère Henrissat, chargée du patrimoine à Saint-Leu d'Esserent, pour son accueil chaleureux, pour son érudition et pour la documentation qu'elle m'a transmise. Merci aussi à Alain Pellé qui nous a accompagné pour sa présentation des vitraux de l'abbatiale.
PRÉSENTATION.
Généralités
Classé monument historique en 1840, 1862 et inscrit en 1965, le prieuré clunisien de Saint-Leu-d’Esserent, domine de son imposante silhouette ponctuée de trois tours la vallée de l’Oise. Elle compte parmi les œuvres majeures de l’architecture gothique en Ile-de-France. Bâtie, pour l’essentiel, entre les années 1140 (narthex), 1160 (chevet) et 1200 (nef) elle en illustre, en effet, les étapes les plus marquantes. De manière inhabituelle, son chevet est presque orienté au sud.
La nef est sans transept (comme de nombresues églises du XIIe siècle, N.D. de Senlis par exemple). Trois niveaux composent l'élévation de la nef : grandes arcades, triforium ajouré et fenêtres hautes, et l'extension de la surface vitrée à la fois en hauteur et en largeur, lui assure une luminosité accrue.
Le prieuré a pour origine une charte de donation promulguée en 1081 par Hugues, comte de Dammartin, en reconnaissance d’une rançon. La donation était conditionnée à l’affiliation directe du prieuré à l’abbaye mère de Cluny. Il comptera jusqu’à 34 moines à la fin du 13e siècle mais eut beaucoup à souffrir de la Guerre de Cent ans, notamment en 1359 et 1436. Classée très tôt parmi les Monuments historiques (1840), l’église fut restaurée à partir de 1855 mais parfois d’une manière excessive, comme au porche, dont l’étage inférieur a été refait presque totalement par Selmersheim entre 1882 et 1885.
En 1944, enfin, des bombardements endommagèrent considérablement les voûtes du vaisseau central et les deux tours du chœur et nécessitèrent une dernière campagne de restauration, sous la direction de Jean-Prere Paquet, Architecte en chef des Bâtiments de France. (d'après https://www.eglisesdeloise.com/monument/saint-leu-desserent-eglise-saint-leu/)
Les vitraux créés en 1960 par quatre maître-verriers.
L’église de Saint-Leu fait partie lors du passage du roman au gothique, des premiers édifices où l’on permit à la lumière de pénétrer largement dans la nef, ce qui a conduit à l’art du vitrail.
« Les fouilles ont surtout mis au jour des restes de grisailles (cf. infra). Toutefois, dans les traces de l’incendie de 1436, on a retrouvé quelques morceaux de verre rouges, bleus, jaunes, peints au pinceau, mêlés à ceux de grisailles. Avant les bombardements, les vitraux étaient incolores à l’exception d’un vitrail du bas-côté sud composé de simples losanges transparents, jaunes, caramel, vert doux. Sur le mur du bas-côté nord subsistaient 4 vitraux blancs bordés d’un encadrement incomplet fait d’une bande jaune clair parcourue par une liane de lierre stylisé. Seul le vitrail remplacé par l’actuel Saint Jean-Baptiste était resté entier et ne fut pas abîmé par les bombardements d’août 1944. « (Annette Metzler )
Cette restauration fit l'objet en 1956 d'un concours sur projet (devis 1145/55) ouvert aux maîtres-verriers, sous la direction de Jean-Pierre Paquet, Architecte en Chef des Monuments Historiques.
Il est important de reproduire ici les articles 12 et 13 du « Cahier des conditions spéciales et clauses techniques applicables aux travaux de vitrerie à effectuer pour la réfection des vitraux. Concours sur projet. »
« Article 12. Descriptif ; Les travaux à réaliser sont indiqués au devis descriptif et estimatif ci-joint :
Article 13. caractéristique des vitraux à réaliser .
L'église de Saint-Leu d'Esserent s'inscrit parmi les premiers des grands édifices construits au milieu du XIIIe siècle avec le souci d'y faire pénétrer la lumière avec une abondance jusqu'à lors inconnue : les tribunes qui, à Notre-Dame de Senlis, à Noyon, mettent la nef en second jour, ont été supprimées et les baies s'agrandissent d'une campagne à l'autre.
Cette abbatiale était avant la dernière guerre complètement garnie de vitraux clairs à losanges dont s’accommodait fort bien sa belle architecture. Cependant, de récentes fouilles nous ont donné des indications précises sur les vitraux d'origine. Ils étaient du type à rinceaux entrelacés à feuilles et fleurs interprétées, vraisemblablement fort semblables à ceux contemporains que l'on peut voir encore en place à [l'abbaye de ] Saint-Jean-aux-Bois.
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Chaque concurrent recevra quelques échantillons de verre retrouvés dans les fouilles de Saint-Leu-d'Esserent : d'autres un peu plus importants pourront leur être montrés au cabinet de l'Architecte.
On y remarquera les traces d'un décor de feuilles, de tiges et de fleurs, accusé par une grisaille souple et nerveuse d'échelle d'ailleurs différente selon les pièces retrouvées, vraisemblablement selon qu'elles proviennent de fenêtres plus ou moins élevées.
Ces indications précises sur les vitraux d'origine ont incité le Service des Monuments historiques à proposer aux maîtres-verriers la recherche d'un dessin moins sèchement neutre que le losange.
On ne devra pas non plus déduire des indications d'ordre archéologiques précédentes qu'il souhaite un pastiche dont on a abusé au point de rendre aujourd'hui odieuses toutes les vitreries de ce genre que nous a trop généreusement léguées le XIXe siècle.
S'il est demandé aux peintres-verriers de s'écarter du losange, c'est pour donner au dessin et aux valeurs de ces vitreries ton sur ton une signification équivalente à celle qui leur fut conférée au XIIe siècle par leurs prédécesseurs.
La simplicité, la sobriété, le calme et le dépouillement seront ici à rechercher, tout autant qu'il faudra exclure monotonie, fadeur ou sécheresse.
C'est aux ressources inépuisables du graphisme que l'on fera appel en recherchant des formes qui, pour être vivantes, devront être actuelles, mais avec cette mesure qui confère à l'architecture qu'elles orneront cette permanence des œuvres de grande classe.
On ne perdra pas non plus de vue que le charme de ces vitreries anciennes provenait de difficultés techniques aujourd'hui trop facilement résolues ; tout répétition mécanique devra être à cet égard proscrite.»
Nous ignorons le nombre de verriers qui ont postulé au concours, mais quatre d'entre eux ont été retenus. Il s'agit de Max Ingrand (chevet et rosace), Pierre Gaudin (nef haute), Jean Barillet (nef basse et triforium) et Jacques Le Chevallier (tribune). Il n'a pu être précisé qui (évêché ? Monuments historiques ?) a fixé le programme iconographique de chaque verrier.
Pierre Gaudin a réagi à ces exigences du cahier des charges ainsi, dans sa présentation de son projet (archives Gaudin) :
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Les vitraux de Pierre Gaudin.
Pierre Gaudin (1908-) est le fils de Jean Gaudin (1879-1954) et le petit-fils de Félix Gaudin (1851-1930), vitraillistes et mosaïstes.
Né en 1908, il s'associe avec son père Jean Gaudin. Il reprend les rênes de l'atelier de son père Jean à la mort de ce dernier, en 1954. Son atelier est situé à Paris.
Il réalisa ainsi de 1954 à 1958 pour la cathédrale de Metz les verrières des quatre dernières fenêtres hautes, ou bien deux vitraux pour le chœur de l'église Saint-Bernard de Menthon-Saint-Bernard (en Haute-Savoie), ou ceux de l'abside de la collégiale de Douai en 1959. Il adoptera la technique de la dalle de verre sur béton, par exemple, vers 1950 à l'église Saint-Martin de Villers-Boccage (14).
DESCRIPTION.
J'ai adopté la numérotation du Corpus vitrearum.
Les 12 premières baies du cycle comportent deux lancettes ogivales et un tympan à une rose polylobée. Elles illustrent le premier Livre de la Genèse, soit la Création du monde par Dieu durant les six premiers jours.
Les 4 baies suivantes formées d'une seule lancette ogivale sont consacrées aux Livres 2 et 3 de la Genèse, et sont intitulées Le Paradis, la Tentation et La Chute.
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Ces baies hautes de la nef sont placées au dessus de celles du triforium, confiées à Jean Barillet ("La vie temporelle sous ses aspects mauvais et douloureux", à gauche et "La vie temporelle sous ses aspects joyeux", à droite). Source Archives Gaudin.
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LE PREMIER JOUR DE LA CRÉATION, CÔTÉ GAUCHE DE LA NEF HAUTE.
La creation de la lumière, séparée des ténèbres.
"Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. La terre était informe et vide: il y avait des ténèbres à la surface de l'abîme, et l'esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux. Dieu dit: Que la lumière soit! Et la lumière fut. Dieu vit que la lumière était bonne; et Dieu sépara la lumière d'avec les ténèbres. Dieu appela la lumière jour, et il appela les ténèbres nuit. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le premier jour." (Genèse 1 1-5, trad. L. Segond)
Le vitrail est clair, avec une prédominance de verres blancs et bleus, ou parfois vert olive ou fumée, égayé de jaune et d'orangé. Les verres sont peints à la grisaille soit par touches courtes de pinceau large, soit par traits réunis en courbes, comme si peut-être les ténèbres se condensaient et retombaient.
La première lancette comporte la signature du créateur, P. GAUDIN Paris 1960.
Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
LE PREMIER JOUR DE LA CRÉATION, CÔTÉ DROIT DE LA NEF HAUTE. Baie 222.
Les teintes sont plus mates avec plus de teintes fumées dans les tons verts ou bruns. Les traits de grisaille s'ordonnent en ligne souples verticales soulignant l'axe des baies.
Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
LE DEUXIÈME JOUR DE LA CRÉATION, CÔTÉ GAUCHE DE LA NEF HAUTE.
Séparation des eaux du dessus (Cieux) et des eaux du dessous (mers et fleuves).
"Dieu dit: Qu'il y ait une étendue entre les eaux, et qu'elle sépare les eaux d'avec les eaux. Et Dieu fit l'étendue, et il sépara les eaux qui sont au-dessous de l'étendue d'avec les eaux qui sont au-dessus de l'étendue. Et cela fut ainsi. Dieu appela l'étendue ciel. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le second jour. "(Genèse 6-18, trad. L. Segond)
Les verres sont blancs, verts, jaunes et bleu-pâles, mais égayés de divers coloris roses. Les lignes ou trainées de grisailles sont, cette fois, plutôt horizontales, en vagues ou volutes.
On peut remarquer ici, bien que cela soit notable partout, l'utilisation des plombs qui ne se contentent pas de sertir des verres de couleurs différentes, mais forment un réseau dynamique verticale. Ce réseau est complété par des traits de grisaille emmenés par l'orientation générale. Il cherche très certainement, par son maillage serré, à se rapprocher de celui des vitraux du XIIe-XIIIe siècle donnés comme source d'inspiration par l'Architecte en Chef des Monuments Historiques.
Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
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LE DEUXIÈME JOUR DE LA CRÉATION, CÔTÉ DROIT DE LA NEF HAUTE. Baie 220.
Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
LE TROISIÈME JOUR DE LA CRÉATION, CÔTÉ GAUCHE DE LA NEF HAUTE.
Création de la végétation et des arbres.
"Dieu dit: Que les eaux qui sont au-dessous du ciel se rassemblent en un seul lieu, et que le sec paraisse. Et cela fut ainsi.Dieu appela le sec terre, et il appela l'amas des eaux mers. Dieu vit que cela était bon. Puis Dieu dit: Que la terre produise de la verdure, de l'herbe portant de la semence, des arbres fruitiers donnant du fruit selon leur espèce et ayant en eux leur semence sur la terre. Et cela fut ainsi. La terre produisit de la verdure, de l'herbe portant de la semence selon son espèce, et des arbres donnant du fruit et ayant en eux leur semence selon leur espèce. Dieu vit que cela était bon. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le troisième jour." (Genèse 9-13, trad. L. Segond)
Dans le même fond aux gammes de teintes douces et atténuées, la grisaille dessine différents fruits (pommes, poires, coings, raisins, figues, melons ou ananas), des épis de blés, des branches d'arbres de différentes essences (chêne), mais aussi des faisceaux de lignes soit verticales, soit horizontales.
Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
LE TROISIÈME JOUR DE LA CRÉATION, CÔTÉ DROIT DE LA NEF HAUTE. Baie 218.
Du côté droit, le dessin privilégie les arbres et les arbustes.
Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
LE QUATRIÈME JOUR DE LA CRÉATION, CÔTÉ GAUCHE DE LA NEF HAUTE.
Création des luminaires éclairant le jour, et éclairant la nuit.
" Dieu dit: Qu'il y ait des luminaires dans l'étendue du ciel, pour séparer le jour d'avec la nuit; que ce soient des signes pour marquer les époques, les jours et les années; et qu'ils servent de luminaires dans l'étendue du ciel, pour éclairer la terre. Et cela fut ainsi. Dieu fit les deux grands luminaires, le plus grand luminaire pour présider au jour, et le plus petit luminaire pour présider à la nuit; il fit aussi les étoiles. Dieu les plaça dans l'étendue du ciel, pour éclairer la terre, pour présider au jour et à la nuit, et pour séparer la lumière d'avec les ténèbres. Dieu vit que cela était bon. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le quatrième jour.
On a vu apparaître dans le premier vitrail quelques jaunes dans la composition bleutée ou verte et brunes, puis des roses, puis des orangées, et voici maintenant des rouges, comme si un soleil se levait progressivement. Ces bandes de couleur rouge sont toujours verticales.
La grisaille décline le thème astronomique, avec des soleils, des étoiles, des galaxies, et même une lune en croissant à face/profil humain.
Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
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LE QUATRIÈME JOUR DE LA CRÉATION, CÔTÉ DROIT DE LA NEF HAUTE.Baie 216.
Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
LE CINQUIÈME JOUR DE LA CRÉATION, CÔTÉ GAUCHE DE LA NEF HAUTE.
Les animaux marins.
"Dieu dit: Que les eaux produisent en abondance des animaux vivants, et que des oiseaux volent sur la terre vers l'étendue du ciel. Dieu créa les grands poissons et tous les animaux vivants qui se meuvent, et que les eaux produisirent en abondance selon leur espèce; il créa aussi tout oiseau ailé selon son espèce. Dieu vit que cela était bon. Dieu les bénit, en disant: Soyez féconds, multipliez, et remplissez les eaux des mers; et que les oiseaux multiplient sur la terre. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le cinquième jour." (Genèse 1 :20-23)
On se plait à distinguer toutes sortes de poissons, ainsi qu''une baleine, tandis que les eaux sont indiquées par des lignes ondées horizontales.
Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
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LE CINQUIÈME JOUR DE LA CRÉATION, CÔTÉ DROIT DE LA NEF HAUTE. Baie 214.
Les oiseaux.
Le fond coloré est plus lumineux, avec une forte prévalence des jaunes sur les bleus. Presque tous les oiseaux volent, en oblique.
Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
LE SIXIÈME JOUR DE LA CRÉATION, CÔTÉ GAUCHE DE LA NEF HAUTE.
Création des animaux terrestres, et de l'homme.
"Dieu dit: Que la terre produise des animaux vivants selon leur espèce, du bétail, des reptiles et des animaux terrestres, selon leur espèce. Et cela fut ainsi. Dieu fit les animaux de la terre selon leur espèce, le bétail selon son espèce, et tous les reptiles de la terre selon leur espèce. Dieu vit que cela était bon.
Puis Dieu dit: Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre. Dieu créa l'homme à son image, il le créa à l'image de Dieu, il créa l'homme et la femme. Dieu les bénit, et Dieu leur dit: Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l'assujettissez; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre.
Et Dieu dit: Voici, je vous donne toute herbe portant de la semence et qui est à la surface de toute la terre, et tout arbre ayant en lui du fruit d'arbre et portant de la semence: ce sera votre nourriture. Et à tout animal de la terre, à tout oiseau du ciel, et à tout ce qui se meut sur la terre, ayant en soi un souffle de vie, je donne toute herbe verte pour nourriture.
Et cela fut ainsi. Dieu vit tout ce qu'il avait fait et voici, cela était très bon. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le sixième jour." (Genèse 1:23-31)
En fait d'homme, Pierre Gaudin a dessiné dans la lancette de gauche une femme le bras levé (vers des pommes?), tandis qu'un serpent lève la tête et siffle vers elle, à côté d'une musaraigne.
Puis vient un ourson et un escargot, et sur l'autre lancette un éléphant, un tigre, un renard, un tigre, toute une ménagerie.
Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
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LE SIXIÈME JOUR DE LA CRÉATION, CÔTÉ DROIT DE LA NEF HAUTE. Baie 212.
Du côté sud, aux teintes plus fumées, mais toujours avec cette présence de bandes rouges, voici le hérisson et l'hermine, le loup et la grenouille, l'écureuil, le lapin, le coq, le crapaud, le cheval et la tortue...
L'homme est allongé, dans l'attitude du songeur, la main gauche soutenant la joue.
Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
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LA TENTATION, CÔTÉ GAUCHE DE LA NEF HAUTE. Baie n°211.
La Tentation d'Éve par le serpent est un récit connu de tous : il est évoqué ici par un pommier, en haut de lancette, un serpent, une pain tendue vers la pomme.
On retrouve comme sur toutes les autres verrières le réseau de plombs, privilégiant la verticale, et des tracés à la grisaille sans signification figurative, mais d'étayage d'un paysage. Les verres blancs ou colorés sont cloisonnés par des lavis de grisaille.
"Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs, que l'Éternel Dieu avait faits. Il dit à la femme: Dieu a-t-il réellement dit: Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin? La femme répondit au serpent: Nous mangeons du fruit des arbres du jardin. Mais quant au fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit: Vous n'en mangerez point et vous n'y toucherez point, de peur que vous ne mouriez. Alors le serpent dit à la femme: Vous ne mourrez point; mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. La femme vit que l'arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu'il était précieux pour ouvrir l'intelligence; elle prit de son fruit, et en mangea; elle en donna aussi à son mari, qui était auprès d'elle, et il en mangea." (Genèse 3:1-6)
Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
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LE PARADIS, CÔTÉ DROIT DE LA NEF HAUTE. Baie n°210.
Cette verrière représente, sous le titre de" Paradis", non pas un jardin, avec ses arbres et ses quatre fleuves, mais une ville ceinte de murailles crénelées, survolée par trois anges, tandis que des lignes acérées de grisailles évoquent un climat de tension.
Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
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LE PARADIS, CÔTÉ GAUCHE DE LA NEF HAUTE. Baie n°209.
Ce Paradis est plus paisible et édénique, avec ses trois anges musiciens jouant du violoncelle, de la trompette et du tambour, mais un Agneau au limbe crucifère au dessus des trois arches d'un pont place la scène dans un récit à la fois biblique (arche d'Alliance) et chrétien (Rédemption après la Chute par le sacrifice de l'Agneau, le Christ).
Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
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LA CHUTE, CÔTÉ DROIT DE LA NEF HAUTE. Baie n°208.
Cette baie est titrée La Chute, mais on peut y voir Adam et Ève chassé du Paradis par un ange tandis que trois diables parcourent allègrement la Terre.
"Les yeux de l'un et de l'autre s'ouvrirent, ils connurent qu'ils étaient nus, et ayant cousu des feuilles de figuier, ils s'en firent des ceintures. Alors ils entendirent la voix de l'Éternel Dieu, qui parcourait le jardin vers le soir, et l'homme et sa femme se cachèrent loin de la face de l'Éternel Dieu, au milieu des arbres du jardin. Mais l'Éternel Dieu appela l'homme, et lui dit: Où es-tu?" etc.
Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
Vitraux (Pierre Gaudin 1960) de la nef de l'église Saint-Nicolas de Saint-Leu d'Esserent. Cliché lavieb-aile 2025.
LIENS.
— ARCHIVES DE L'ATELIER GAUDIN : Archives nationales du monde du travail, Roubaix :
— METZLER (Annette) : les vitraux d l'abbatiale de Saint-Leu d'Esserent.
https://www.heritagelupovicien.fr/les-vitraux-de-labbatiale/