Onze vitraux de l'église N.D. de l'Assomption de Chantilly (Oise). Jacques Le Chevallier 1959 (baie n°3, symboles eucharistiques et baie n°4 Cerf crucifère de saint Hubert), Francis Chigot & T.G. Hanssen 1949 (baie n° 1 Donation de l'église et n°1 Assomption), etc.
Voir :
PRÉSENTATION.
Notre-Dame de l'Assomption église paroissiale de Chantilly, du diocèse de Senlis
Eglise classée monument historique en 1965.
L'église Notre-Dame a été édifiée de 1687 à 1691 d’après les plans de Jules Hardouin-Mansart.
Orientée d’une manière inhabituelle selon un axe nord-sud, l’église est notamment remarquable par sa belle voûte en berceau plein cintre, magnifiquement appareillée et profondément pénétrée par les lunettes des fenêtres au point de ressembler à une voûte d’arêtes.
Au XVIIIe siècle, l'église est ornée de grandes verrières composées de verres blancs et légèrement bleutés : ce style est encore visible dans les verrières hautes. À la fin du XIXe siècle, neuf d'entre eux (ceux du chœur et des bas-côtés) sont remplacés par des vitraux colorés et figuratifs, typiques de l'art nouveau du vitrail à cette époque. Seuls trois sont encore en place, dans la partie haute du chœur.
Durant la Seconde Guerre mondiale, en 1944, deux obus tombent près de l’église, brisant les vitraux de la nef et ceux de la partie inférieure du chœur. Ils sont remplacés par des compositions contemporaines, figuratives ou abstraites des artistes Théodore-Gérard Hanssen (1885-1957) associé à Francis Chigot (1879-1960), puis Jacques Le Chevallier..
Dans la partie basse du chœur, T.G Hanssen (carton) et Francis Chigot (maître-verrier, Limoges) reprennent en 1949 le thème d'un vitrail détruit, celui de l'Assomption de la Vierge (baie 2) honorant la patronne de l'église.
Dans la partie basse du chœur également, ils reprennent en 1949-1950 un autre sujet des anciens vitraux détruits : la donation de l'église à l'évêque de Senlis par le prince de Condé, fils du Grand Condé, (baie 1) . Le maître-verrier est Francis Chigot, de Limoges.
Dix ans plus tard, dans les bas-côtés, Jacques Le Chevallier place pour la baie n°3 (à gauche) les symboles de l'Eucharistie et compose dans la baie n°4 de la chapelle Saint-Hubert un hommage au patron des chasseurs en montrant le cerf crucifère.
Quatre verrières abstraites complètent l'ensemble.
I. LES VITRAUX DE JACQUES LE CHEVALLIER 18 m², 1959.
Très actif dans la restauration et reconstruction des vitraux après les dommages de guerre, Jacques Le Chevallier est en contact avec le chanoine F. Husson, curé-doyen de Chantilly: l'église n'est pas encore classée, il peut répondre directement au chanoine. Il lui propose de réaliser deux vitraux au tarif de 350 000 frs. Les vitraux, dont les maquettes ont été approuvées par le maire, sont posées en février 1959.
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DESCRIPTION.
1. La baie n°3 : l'Eucharistie.
Chapelle de la Vierge, à gauche.
Description :1 lancette cintrée. 9 m²
Verre antique de couleur montés sur plomb et peints à la grisaille cuite : symboles eucharistiques (grappe de raisin, épis de blé, calice, corbeille de pain) sur un fond sombre et une périphérie plus claire. Fine bordure blanc et bleue.
2. La baie n°4 : le Cerf crucifère (apparition à saint Hubert).
Le vitrail éclaire de côté l'autel de la chapelle Saint-Hubert.
Voir sur ce thème :
Sur l'autel se trouve un tableau de Louis Boullogne datant de 1692, représentant précisément cet épisode de la vie de saint Hubert, qui va motiver sa conversion vers une vie chrétienne : la vision qu’il a d’un cerf portant une croix lumineuse entre ses bois. Le saint, frappé d'émoi, tombe à genoux.
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Description : 1 lancette cintrée., 9m². Verre antique de couleur montés sur plomb et peints à la grisaille cuite : cerf crucifère (apparition du Christ à saint Hubert chassant de façon impie) sur un fond rouge et vert et une périphérie plus claire à dominance jaune. Fine bordure blanc et bleue.
Signature J.LE CHEVALLIER 1959 en bas à droite.
II. LES VITRAUX DE THÉO HANSSEN ET FRANCIS CHIGOT 1949.
La baie 1 : la donation de l'église à l'évêque de Senlis par le prince de Condé, fils du Grand Condé.
L'auteur des cartons est Théo Hanssen. Le maître-verrier est Francis Chigot, de Limoges.
La Vierge, en haut, est entourée d'anges, de symboles mariaux (lys, vases, étoiles) et de phylactères portant les litanies de Lorette : Stella matutina, Electa ut sol, Pulchra ut luna, Hortus deliciosus, Sedes sapienta.
Elle est assise sur un trône, tenant un lys en main droite, l'Enfant sur son bras gauche, et les pieds sur un croissant de lune.
En dessous, deux princes, agenouillés, présentent la maquette de l'église à un évêque qui la bénit, entouré de seigneurs emperruqués et de cardinaux ou clercs.
Inscription : LE PRINCE DE CONDE FAIT DON A L'EVEQUE DE DE L'EGLISE DE CHANTILLY
Signatures :
T.G. HANSSEN INV ET DEL
F ET P. CHIGOT LIMOGES.
Baie 2 l'Assomption de la Vierge. T.G Hanssen (carton) et Francis Chigot (maître-verrier, Limoges), 1949.
Inscription : INAUGURE PAR Mgr ROEDERER EVEQUE DE BEAUVAIS Mr GEORGES PAQUIER ETANT MAIRE.
ASSUMPTA EST IN COELUM MARIA
Signatures :
COMPOSITION T.G. HANSSEN
F ET P. CHIGOT LIMOGES.
Baies 5 et 7 : baies modernes, anonyme.
Baies 6 et 8 : baies modernes, anonyme.
LES BAIES HAUTES DU XIXe siècle.
Au XVIIIe siècle, l'église est ornée de grandes verrières composées de verres blancs et légèrement bleutés : ce style est encore visible dans les verrières hautes.
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À la fin du XIXe siècle, neuf d'entre ces vitraux (ceux du chœur et des bas-côtés) sont remplacés par des vitraux colorés et figuratifs, typiques de l'art nouveau du vitrail à cette époque. Seuls trois sont encore en place, dans la partie haute du chœur.
La baie 100, au centre : la Crucifixion, de 1882, atelier Champigneulle de Bar-le-Duc.
Le Christ en Croix est entouré de Marie, de Marie Salomé et de Marie-Madeleine.
La baie 101 : le vitrail de saint Vincent-de-Paul. Le Roussel 1891.
Cette baie rend hommage aux Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul, qui, des années 1730 aux années 1960, soignèrent les malades à l'hôpital de Chantilly dit Fondation Condé.
Baie 102 , vitrail de saint Jean-Baptiste de la Salle, 1891, atelier Le Roussel de Beauvais.
Elle rappelle la présence à Chantilly des Lassaliens chargés de 1851 à 1886 de l'enseignement des garçons de l'école.