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1 février 2025 6 01 /02 /février /2025 20:19

Les lambris peints (Le Floch de Pratanbars 1667 et 1675, Claude de Hauteville et Olivier Le Minteur 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez.

 

Voir sur Douarnenez :

Voir sur les lambris peints en Bretagne :

 

PRÉSENTATION.

C'est le 12 août 1663 que fut posée la première pierre de la chapelle Saint-Michel, dont l'évêque avait autorisé l'édification tout près de la maison achetée de ses deniers par Dom Michel Le Nobletz, missionnaire breton qui séjourna à Douarnenez de 1617 à 1639. La chapelle fut construite en 1664 et 1665  :  la façade occidentale, est ornée d'une porte à fronton en ailerons portées par inscription MRE HIE PAILLART P RECT DE PLOUARRE MICHEL POULLAOUEC FABRIQUE 1664, alors qu'on lit sur la chambre de cloche amortie par un lanternon MATTHIEU LOZEAC'H 1665.

L'édifice est en forme de croix dont la tête et les branches se terminent en hémicycle ( forme souvent qualifiée de "trèfle", ce plan trèflé pouvant être l'œuvre du jésuite Charles Turmel). La façade ouest est percée d'une porte classique entre deux pilastres surmontés d'un fronton brisé au centre d'un mur pignon supportant un petit campanile classique.

 

 

La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

 

Cette construction s'opéra à l'instigation du Père Maunoir, par vénération pour son maître Dom Michel, mort onze ans plus tôt, en 1652. Il y aurait été incité par les visions d'une pieuse femme illuminée de Quimper, Catherine Daniélou. Il a reçu l'aide de la famille Ernothon-Pratglas, dont les armoiries d'azur à trois molettes d'or figuraient sur les vitraux (procès-verbal des armoiries de 1678). Cette famille possessionnée à Pont-L'Abbé a fait construire une maison pour les jésuites de Quimper (Peuziat).

De 1669  à 1676, le Père Maunoir vient chaque année prêcher en mission à Douarnenez, en mai ou en juin, récoltant des offrandes pour la chapelle. Ses visites deviennent plus espacées ensuite, jusqu'à sa mort en 1683.

A l'intérieur, la voûte en lambris peint comporte quatre blochets à la croisée du transept et des culots de poinçon sculptés représentant alternativement des têtes et des ornements. Le lambris est entièrement peint sur les deux-tiers de la partie inférieure de la voûte, le tiers supérieur, de teinte gris-bleu, voyant se succéder un semis d'étoiles à six branches avec un semis de fleurs de lys, sans ordre précis.

Les peintures

On compte 64 panneaux peints, cloisonnés par les nervures du plafond de cette chapelle, dont 58 scènes (Vie et Passion du Christ, Vie de la Vierge, évocations des différents ministères des anges auprès des hommes) et des séries de personnages vénérés (les 4 Evangélistes, les 4 docteurs d’Occident).

Ces peintures ont été  exécutées en trois tranches en 1667 pour le chœur, en  1675 pour le transept et 1692 pour la nef.  Ces peintures sont inspirées des taolennoù,  tableaux d’inspiration chrétienne réalisés par  Michel Le Nobletz pour présenter aux fidèles  la religion dans une catéchèse missionnaire.

Chronologie des peintures, in Peuziat 2011.

 

Michel Le Nobletz, né à Plouguerneau en 1577 est un missionnaire  qui a exercé à St-Malo, à l’Ile d’Ouessant, à l’Ile de Batz, à l’Ile Molène puis qui fut envoyé à Douarnenez de 1617 à 1639.

L'organisation du décor.

"À la base des panneaux, jouxtant la sablière, un cartouche à fond noir contient, en caractères dorés, la légende de la scène. Le cadre doré du cartouche porte aux extrémités des enroulements inspirés des cuirs découpés et est bordé de motifs végétaux, guirlandes, fleurs stylisées, disposées sur fond pourpre. La partie supérieure est une savante composition en courbe et contre-courbes. Les bases de l'arcade en plein-cintre reposent sur une petite tablettes supportée par une petite console en voûte. Les deux segments de l'arcade, ornés de guirlandes, se terminent par une spirale à révolution externe séparés par une goutte en guise de clef de voûte Reposant sur ses enroulements, un putto ailé, nimbé d'un motif en coquille, ornement fréquemment utilisé au cours du XVIIe siècle. De part et d'autres s'étalent spirales, volutes et guirlandes . Le peintre, afin de ne pas créer un ensemble monotone, a modifié la couleur du fond, alternant ainsi champs clairs et champs foncés, pour animer sa composition. Le panneau est amorti par un pot-à-feu orné de godrons et muni de deux anses. Dans le cul-de-four, l’exiguïté de la surface a obligé l'artiste à simplifier sa composition, mais l'inspiration est préservée.

La décoration du transept, réalisée sept ans plus tard, montre une évolution. Le cadre des cartouches gagne en simplicité, seuls des enroulements vaguement inspirés de parchemins l’agrémentent. Latéralement, l'ornementation est plus diversifiée tant par la polychromie que par les sujets où sont représentés coquilles, fleurs, feuilles stylisées. A la partie supérieure, la composition est presque identique au chœur. Dans les parties hautes, seuls les pots à feu des grands panneaux sont remplacés par des vases à fleurs ." (J. Peuziat)

Les peintures ont été restaurées en 1963 et 1964. 

 

 

I. LE CHOEUR, CÔTÉ EST, Le FLOCH de PRATANBARS,1667.

 

1°) Dans l'abside ou arrondi  :

  •  les quatre évangélistes (Marc, Matthieu, Luc et Jean), à gauche.
  • les 4 Pères de l'Église (Jérôme, Ambroise, Augustin, Grégoire)  à droite

 

2°) Sur les côtés, dans le sens horaire :

a) Sur le côté gauche : la Vie de la Vierge, I :

  • Annonciation (l'Ange)

  • Présentation de Marie au Temple

  • Nativité de la Vierge.

  • Conception.

 

b) Sur le côté droit : la Vie de la Vierge II:

  • Assomption

  • Purification

  • Visitation

  • L'Annonciation (la Vierge)

 

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les quatre évangélistes.

 

1, 2. Saint Marc et son lion, saint Matthieu et son ange.

Tous les deux, debout, pieds nus et barbus, écrivent leur évangile.

 

 

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

3, 4 . Saint Luc et son taureau, saint Jean et son aigle.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les quatre Pères ou Docteurs de l'Église.

5 et 6 : Saint Jérôme en cardinal, accompagné de son lion et saint Ambroise en évêque de Milan, avec la ruche d'abeilles près de lui.

Comme les évangélistes, ces Pères de l'Église sont représentés la plume à la main, rédigeant leur œuvre.

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

 

7 et 8 : Saint  Augustin évêque d'Hippone et saint Grégoire, pape, inspiré par la colombe de l'Esprit.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

 

 Sur le côté gauche : la Vie de la Vierge, I :

 

9.Annonciation (l'Ange)

Dans cette portion haute du découpage des tableaux par les nervures, seule la moitié de l'Annonciation  est figurée, car il n'y a ici que l'ange Gabriel ; et la Vierge, qui est le complément du tableau, se trouve en face de l'autre côté.

10. La Présentation de Marie au Temple.

La jeune Marie entre au service du Temple, dont elle gravit les degrés sous les regards de ses parents Anne et Joachim. Elle est accueillie par le grand prêtre.

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

 

11. La Conception de la Vierge, ou scène de la Porte Dorée. La signature du peintre.

Devant la Porte Dorée de Jérusalem, Anne et Joachim (qui gardait ses troupeaux, chacun alerté de ce rendez-vous par une vision, se retrouvent, et cette seule rencontre (ou leur baiser) déclenche la conception chez Anne de l'enfant que le couple espérait depuis si longtemps : ils le nommeront Marie (Myriam) et le vouent au service de Dieu.

Dieu le Père apparaît dans les nuées, bénissant, la main gauche posée sur le globe du monde, la tête parée du nimbe triangulaire. La Vierge, immaculée dans sa conception, est figurée entre les deux époux, les pieds sur le croissant et entourée d'étoiles, selon le motif de la Vierge de l'Immaculée-Conception.

On lit en bas l'inscription PRATANBAR LE FLOCH FECIT 1667. Les experts n'y voient qu'un seul peintre, Hamon Pratanbars-Le Floch. En effet, le même peintre, le "sieur de Pratanbars", est intervenu en 1675 sur ces lambris, comme on le verra sur les inscriptions de la croisée du transept. Ce peintre avait signé en 1663 un tableau conservé à l'évêché de Quimper et qui porte la signature PRATANBARZ-FLOCH PINXIT LAN 1663. Il s'agit d'un ex-voto commandé par M. de Fages de Quimper après avoir été guéri en novembre 1661, alors qu'il était assisté par Michel de Nobletz, celui-là même en la mémoire de qui a été édifiée la chapelle Saint-Michel.

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29004523

 

Yves-Pascal Castel (Dictionnaire des artistes..) indique que Hamon Floch, sieur de Pratambars (Morlaix,?-Quimper 1677) s'est marié le 4 septembre 1662 avec Marie Guérin à Quimper, paroisse de Saint-Mathieu. De 1664 à 1670, quatre enfants voient le jour à Quimper. Il est l'auteur des lambris de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez en 1667. En 1670, Hamon Floch reçoit 15 livres des fabriciens de Saint-Evarzec "pour le days au dessus du crucifix". En 1672, il peint un tableau de Saint-Yves moyennant 30 livres, et fait "le devant d'autel de monsieur st nicolas" pour 7 livres 2 sols. Il décède le 17 janvier 1677 à Quimper, paroisse de Saint-Mathieu. Sa femme meurt le 11 mai 1677. En 1679, sa maison de terre-au-Duc à Quimper est vendue lors de sa succession.

Les généalogistes précisent que Hamon Aymon FLOCH est né le 22 février 1609 à Landerneau et baptisé à Saint-Thomas de Landerneau. Ses quatre enfants sont Jacques, Marguerite, Jean-François et François. Il n'existe pas de lieu-dit Pratanbars à Quimper.

 

https://gw.geneanet.org/cl54?n=floch&oc=&p=hamon+aymon

Le commanditaire de l'ex-voto, M. de Fages, est représenté alité, entouré de plusieurs membres de sa famille et de Michel de Nobletz venu le bénir. Il est figuré étendu sur une couchette, entouré de sa femme Anne Gary et de ses sept enfants. La Vierge à l'Enfant est représentée en haut à gauche du tableau.

 Signé et daté en bas à gauche : Pratanbarz-Floch / pinxit l'an 1663 / [illisible] ; inscription peinte en bas au centre : veu faict par monsr de fages de / La ville de quimper a Dom / michel Noblet prestre et a / este gueri au moys de / novembre lan 1661.

Ce tableau appartient à une série d'ex-voto consacrés à dom Michel Le Nobletz (1577-1652). Michel Nobletz naît à Plouguerneau. Après des études chez les Jésuites à Bordeaux, à Agen puis à la Sorbonne à Paris, il est ordonné prêtre en 1607. De retour à Plouguerneau, il enonce à la carrière ecclésiastique, et décide de devenir missionnaire. Il entreprend des missions dans les évêchés de Tréguier et de Léon, puis se rend dans les îles d'Ouessant, de Molène et de Batz. En 1617, il s'établit et séjourne pendant vingt ans à Douarnenez, puis revient dans le diocèse de Léon, au Conquet, petit port près de Brest, où il passe les douze dernières années de sa vie. Il met au point en 1613, lors d'une de ses missions à Landerneau, une méthode d'enseignement originale, associant l'image à la parole, qui repose sur les taolennoù, peaux de moutons sur lesquelles sont dessinées des images symboliques illustrant les dogmes de la religion catholique. Doublés de textes explicatifs et de déclarations, ils permettent aux laïcs de les utiliser à leur tour. Les 14 taolennoù en langue bretonne conservés à l'évêché ont été classés au titre des monuments historiques en 2003. Le procès de béatification du prédicateur Michel de Nobletz est relancé en 1888, mais il faut attendre le 14 décembre 1913 pour que le pape Pie X proclame l'héroïcité des vertus du vénérable Michel Le Nobletz, première étape vers sa béatification. C'est à l'occasion de ce procès que sont rassemblés différentes œuvres à l'évêché, prouvant la véracité du culte, dont la série d'ex-voto qui s'inscrivent dans la suite logique de l'action d'évangélisation menée par dom Michel Le Nobletz. Le peintre de ce tableau, Hamon Floch, sieur de Pratanbars de Quimper, est le peintre d'une partie de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Le commanditaire, apothicaire de la rue Kéréon, a été identifié par Henri Pérennès qui publie La Vie du Vénérable Dom Michel de Nobletz par le Vénérable Père Maunoir.

 

 

 

 
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

 

12. La Nativité de la Vierge.

Anne, allongée sur son lit de relevaille de couches, a donné naissance à Marie, et une servante lui présente, en guise de brouet, une assiette de fruits rouges ressemblant à des groseilles. Joachim est assis près d'elle et la désigne à un autre homme.

Deux servantes ou sage-femmes lavent l'enfant dans une bassine, une troisième tend un linge pour l'essuyer, tandis qu'une troisième femme descend quelques marches, chargée d'une assiette de groseilles.

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

 

Sur le côté droit : la Vie de la Vierge, II :

 

13. L'Assomption.

Marie s'élève dans les nuées, entourée d'anges, sous les yeux des 12 apôtres (on reconnait Jean et Pierre).

 

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

14. La Purification de la Vierge.

La scène correspond à la Présentation de Jésus au Temple. L'un des prêtres est vêtu en docteur en théologie ou droit du XVIIe siècle (robe rouge et camail d'hermines).

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

15. La Visitation de la Vierge.

Elisabeth est agenouillée et pose la main sur le ventre de Marie, qui tresaille. Les maris sont présents.

16. L'Annonciation (la Vierge)

La Vierge, en prières dans sa chambre, salue la visite de l'ange et fait le geste d'acceptation du Fiat.

 

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

 

II. LE BRAS SUD DU TRANSEPT.

1°) Dans l'abside ou arrondi  : dans le sens horaire

  • Ange 
  • Saint Paul
  • Michel de Nobletz
  • Vierge
  • Jésus Sauveur
  • Saint Michel
  • Saint Pierre
  • Ange présentant une couronne de gloire

 

 

2°) Sur les côtés, dans le sens  anti-horaire:

a) Sur le côté gauche :

  • Couronnement de la Vierge
  • La  Vierge ensevelie par les apôtres
  • Le Trépassement de la Vierge (Dormition)
  • Ange voletant.

 

b) Sur le côté droit :

  • Ange
  • Jésus enseignant aux Docteurs de la Loi
  • Adoration des Mages
  • Adoration des Bergers (et signature A. Madezo)

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

 

L'arrondi du bras sud , présenté dans le sens horaire.

 

17. Ange tenant la croix, qu'il désigne du doigt.

Légende : PRENS LA CROIX DE IESUS SI TU VEUX SA COURONNE.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

 

18. Saint Paul et son épée.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

19. Dom Michel [de] Nobletz Prestre.

Il est vêtu de la robe blanche, d'un surplis, et de la soutane. Il porte l'étole.

 

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

20. La Vierge.

Inscription Mère de Dieu P.P.N.

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

 

21. Jésus Sauveur du Monde.

Inscription Sauveur du Monde A.P.D.N ("Aie Pitié De Nous"].

Il bénit en tenant le globe crucifère.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

 

22. Saint Michel archange.

Armé d'une épée, il terrasse le dragon tout en pesant sur la balance du Jugement dernier une âme qui le supplie mains jointes (plateau à notre droite) : sur l'autre plateau, une meule, d'où s'échappe un dragon ailé.

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

23. Saint Pierre et ses clefs.

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

24. Ange présentant une couronne de gloire.

Inscription "SI TU VEUX UNE COURONNE DE GLOIRE".

L'ange porte une couronne de roses. Le panneau est le complément de celui où l'ange présente la croix en disant "Prends la croix de Jésus si tu veux la couronne."

 

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Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

 

Sur le côté droit , dans le sens anti-horaire (vers l'arrondi).

25. Ange tenant une banderole rouge (ceinture de la Vierge?)

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

26 . Jésus enseignant aux Docteurs de la Loi.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

27. L'Adoration des Mages.

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

28. L'Adoration des Bergers. Signature.

Un ange déroule dans le ciel la banderole où est inscrit GLORIA IN EXCEL[CIS DEO]

Les bergers sont accompagnés de leur houlette, bâton de berger élargi à son extrémité.

Inscription : NOSTRE SEIGNEUR EST NÉ EN BETLEM

Puis : AVGUSTIN MADEZO : f.

Si le "f" correspond à "fabrique", cet Augustin MADEZO est donc le commanditaire ou maître d'ouvrage de cette tranche nord des peintures.

Mais le f minuscule peint être l'abrégé de "fecit" (fait par), ce pourrait être aussi un des peintres.

Les généalogistes mentionnent un Augustin Madezo, fils de Jean Riou Madezo, Honorable Marchand, et de Jeanne Le Marrec (épousé en 1642) et né le 5 mars 1652 à Ploaré Douarnenez, aîné de 6 enfants. S'il s'agit de notre signataire, il aurait 15 ans en 1667 (peinture du chœur) et 23 ans en 1675 (date portée à la croisée des transepts). 

Il épousa le 22 février 1672 à Douarnenez Anne Lozach [LOZEAC'H]*, d'où une fille, Marguerite, née en 1685.

* nb le nom de Matthieu Lozeac'h figure, avec la date de 1665, sur l'édifice.

Une seule généalogie donne pour cet Augustin la date de naissance de 1642, date "attendue" par rapport à celle du mariage des parents.

https://gw.geneanet.org/cmlr?n=madezo&oc=&p=augustin

Il est l'un des ascendants de José Chapalain.

Un autre (ou le même) Augustin Mazedo figure sur la liste des gens de mer de Douarnenez-Poullan, sans-doute comme matelot puisque "âgé de 11 ans", une liste tenue depuis 1671. Voir le dépouillement réalisé par l'association Bagou Coz.

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Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

 Sur le côté gauche du bras sud du transept :  sens horaire (vers l'arrondi).

 

29. Ange voletant

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

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30. Le Trépassement de la Vierge [Dormition].

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

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31. La  Vierge ensevelie par les apôtres.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

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32. Le Couronnement de la Vierge.

Inscription : LA VIERGE REINE DES ANGES ET DES HOMMES.

 

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III. LE BRAS NORD DU TRANSEPT, À GAUCHE.

1°) Dans l'abside ou arrondi  : dans le sens horaire :

  • L'ange de dévotion ; il tient un gros chapelet.
  • L'ange de paix ; il tient une couronne et une palme.
  • L'Ange chef de l'armée de l'Eternel tenant un glaive
  • L'Ange gardien conduisant un enfant.
  • L'Ange tient Satan enchaîné
  • Lange envoyé pour nous défendre ; il tient un bâton et un glaive.
  • L'Ange porte cierge bénist : il tient un cierge et une couronne 
  • ange qui donne Lo contre le diable ; il tient un bénitier et un goupillon.

 

Sur le côté gauche :

  • Ange voletant tenant une banderole rouge
  • L'ange nous arme ; un ange donne une croix à un enfant que le diable menace de sa fourche.
  • L'ange nous anseigne ; un petit enfant écrivant, l'ange lui montre un livre.
  • L'ange qui nous esclaire ; il tient un flambeau allumé.

Sur le côté droit : 3 Sacrements.

  • La Pénitence :"L'ange nous mène à la pénitence ; il conduit un enfant dans un confessionnal. "
  • L'Eucharistie : "L'ange nous mène à la sainte communion".
  • L'extrême-onction :"L'ange nous assiste à la mort ; il exhorte un moribond et le démon s'enfuit. "
  • Hors programme : l'Annonciation La salutation de l'ange ; la Sainte-Vierge faisant pendant à l'ange Gabriel dans la scène de l'Annonciation.
Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

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1°) Dans l'abside ou arrondi  : dans le sens horaire :

 

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  • 33. L'ange de dévotion ; il tient un gros chapelet.
  • 34. L'ange de paix ; il tient une couronne et une palme.
  • 35. L'Ange chef de l'armée de l'Eternel tenant un glaive
  • 36. L'Ange gardien conduisant un enfant.
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  • 37. L'Ange tient Satan enchaîné
  • 38. Lange envoyé pour nous défendre ; il tient un bâton et un glaive.
  • 39. L'Ange porte cierge bénist : il tient un cierge et une couronne 
  • 40. L'ange qui donne Lo contre le diable ; il tient un bénitier et un goupillon.

 

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Sur le côté droit :

41. Ange voletant tenant une banderole rouge

 

42 . "L'ange nous mène à la pénitence" ; il conduit un enfant dans un confessionnal. 

 

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43. "L'ange nous mène à la sainte communion" ; il guide l'enfant vers la Sainte Table.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

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44. "L'ange nous assiste à la mort" ; il exhorte un moribond et le démon s'enfuit. 

 

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Sur le côté gauche :

 

  • 45. Ange voletant tenant une banderole rouge
  • 46. "L'ange nous arme "; un ange donne une croix à un enfant que le diable menace de sa fourche.
  • 47. "L'ange nous anseigne" ; un petit enfant écrivant, l'ange lui montre un livre.
  • 48. "L'ange qui nous esclaire" ; il tient un flambeau allumé.

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

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IV. LA CROISÉE DU TRANSEPT ET SES INSCRIPTIONS, peints par H. F de Pratanbars 1675.

Huit cartouches indiquent les noms des commanditaires (recteurs et gouverneurs) et du peintre de ce vaste ensemble de peinture, tout en en précisant les dates, de 1667 à 1692.

1. Le clergé :

On lit sur les 8 cartouches  les inscriptions suivantes :

MESSIRE . HIEROSME PAILLART. Rre 1667.

Mre. GVILLAVME . PAILLART . Rvr . 1675.

 V. ET. D. Mre G . PAILLART. DOCTEVR et Rre . 1692.

 MESSIRE . JAN . COVLLOCH . CVRE . 1675.

 Mre MICHEL LAVEC CURÉ

 Soit :

a. Messire Jérôme Paillart recteur 1667 

DANS LE PORCHE SUD, de l'église Saint-Herlé nous lisons M : H : PAILLART : R : 1673, inscription qui se lit comme suit : « Messire Hiérosme (Jérôme) Paillart, Recteur 1673 ». Il fut recteur de Ploaré (Douarnenez) et de ses trèves du Juch et de Gourlizon, de 1657 à 1675. Son nom apparaît aussi au-dessus de la porte ouest de la chapelle Saint-Michel, commencée en 1663 Son nom est inscrit sur le porche sud de l'église de Saint-Herlé à Ploaré avec la date de 1673. Le recteur qui lui succéda se nommait Guillaume Paillart.

b. Messire Guillaume Paillart recteur 1675 ; et Vénérable et discret Guillaume Paillart docteur 1692.

Il fut recteur de Ploaré de 1676 à 1707. Il indique son titre de docteur en Sorbonne (et les textes qu'il rédige sont en latin, en grec ou en français) On trouve aussi son nom sur le mur nord du chœur de Saint-Herlé et  et dans l’église du Juch. Il a commenté les taolennou de Michel Le Nobletz .

c. Les deux curés, messires Jean Coulloch (1675) et Michel Lavec. Ce dernier nom n'est pas attesté, il faut peut-être lire "Michel Poullaouec", même nom que le premier gouverneur de 1664. J.M. Abgrall avait lu "Mr. MICHEL . CONAN . POVLLAOVEC . CVRE."

2. Les gouverneurs de la fabrique en 1674-1675.

N . H . LAN LARCHE . GOUVERNEUR . 1674.

 H . H . ALAIN . SQVIVIDAN GOVVERNEVR . 1675.

Soit "Noble Homme Jean Larche, gouverneur pour 1674, et Honorable Homme Alain Squividan; gouverneur pour 1675."

Il pourrait s'agir de Jean Larcher, né en 1631 à Quimper, décédé à Ploaré le 27 juillet 1693, "noble homme, sieur de Kerbasquiou en Logonna", fils de procureur et notaire. Il épousa à Crozon Anne Madec, née à Ploaré.

https://gw.geneanet.org/ckerjosse?n=larcher&oc=&p=jean

...Et d'Alain Squividan  né à Ploaré en 1637 et décédé à Ploaré en 1686.

https://gw.geneanet.org/erwannk1?n=squividan&oc=&p=alain

En 1672-1673 le gouverneur et trésorier était Guillaume Coulloc'h, dont le chanoine Abgrall cite le compte-rendu de son exercice dans sa Notice, d'après les comptes de la chapelle Saint-Michel  conservés aux Archives départementales .

 

3. Le peintre.

L'inscription énonce :  PEINCT . PAR . LE . SIEVR . DE. PRATANBARS . 1675. Il s'agit d'Hamon Le Floch, sieur de Pratanbars, qui a signé aussi les lambris sud.

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

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LES 4 BLOCHETS DE LA CROISÉE DU TRANSEPT.

Quatre anges aux chevelures longues et bouclées portent une robe rouge et une tunique dorée à manche courte : leur tenue évoque celle des servants d'autel et chanteurs des maîtrises en soutanelle et surplis. ( les comptes de la chapelle mentionnent en 1672-73 "deux aubes garnyes de belle dentelle et sept autres de petite dentelle, etc., sept devant d'autels ... une chape et deux tuniques de satin" .

La couleur dorée a pu être proposée par les peintres-restaurateurs. Deux portent l'encensoir, mais deux autres sont beaucoup plus originaux et "locaux" car ils présentent des cartouches illustrant des scènes de pêche.

 

Du côté du chœur : deux anges thuriféraires portant leur encensoir.

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

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Du côté de la nef : deux anges portant des cartouches.

Dans le premier cartouche, un marin relève ses filets : un oiseau sombre pique vers eux. Ce comportement est celui des Fous de Bassans. Une scène semblable est sculptée sur un contrefort de l'église Saint-Herlé de Ploaré.

Dans le deuxième cartouche, un marin (le même, en rouge) revient de pêche, sa barque pleine de poissons.

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

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LES 14 PANNEAUX DES LAMBRIS PEINTS DE LA NEF, 1692, Claude Hauteville et Olivier Le Minteur, peintres.

Le lambris est divisé de chaque côté par les nervures en sept panneaux, soit 14 panneaux. Huit panneaux traitant de la Passion et de la Vie glorieuse du Christ sont associés, avec un côté pêle-mêle, à des scènes de la Vie de la Vierge, de saint Michel et d'autres encore.

 

Les archives mentionnent le règlement le 28 juin 1692 par Honorable Homme Noël Le Manach, fabricien, de la somme  de 150 livres à Claude de Hauteville pour les travaux de peinture. Ce dernier en a reversé une part au sieur de Mezlann (Meslan) qui avait réalisé les peintures "du bas du lambris". J. Peuziat propose l'hypothèse suivante : Claude Hauteville serait l'auteur des tableaux, et Olivier Le Minteur celui des ornementations.

Claude Hauteville, sieur des Roches, est né à Pleyben vers 1652 et décédé à Locronan en 1720. En 1694, il assure des travaux de peinture de de dorure pour l'église Saint-Pierre de Plogonnec tout en assurant les charges de « procureur et notaire de plusieurs juridictions ». En 1691, il était au service du roy au port de Rochefort.

Olivier Le Minteur ou Le Meinteur qui est, pour Peuziat, le sieur de Meslan, est connu pour avoir travaillé comme peintre et doreur en 1675 pour la fabrique de la chapelle Saint-Tugen de Primelin. Les actes montrent qu'il a vécu quelques années, de 1691 à 1698, avec sa famille, à Ploaré. Un autre peintre, Guillaume Le Meinteur, qualifié de maître-peintre, a décoré deux autels en 1690 pour l'église de Plogonnec. Guillaume Le Minteur a restauré l'église du Folgoët après 1708.

Un Olivier Le Minteur a épousé en 1702 Catherine Lazennec (1670-1705) et est décédé après 1702.

Les généalogistes mentionnent Olivier Le Minteur ou Le Minther, 1640-1721, maître-coutelier, ou Olivier Le Minteur de Plouvien, né en 1601.

I. LE CÔTÉ SUD DE LA NEF.

Les cinq premiers panneaux en allant vers le fond de la nef traitent de scènes de la Passion.

  • Agonie à Gethsémani. 
  • Flagellation. 
  • Couronnement d'épines. 
  • Le Portement de croix, le voile de Véronique.
  • Crucifixion. 
  •  L'apparition de saint Michel sur le Mont Gargan.
  • L'échelle de Jacob.
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49. Agonie à Gethsémani.

Légende : "La prière au jardin".

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50. La Flagellation.

Légende :"La flagellation du Sauveur".

 

 

 

 

 

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51. Le Couronnement d'épines.

Légende : "Jésu est couronné d'épines."

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52. Le Portement de croix, le voile de Véronique.

Légende : "Jésu portant sa croix. "

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53. La Crucifixion.

Légende : "Le Sauveur Jésu crucifié."

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54. Apparition de Saint Michel archange sur le Mont Gargan.

 

La tradition catholique de l'apparition de l'archange au Gargano est décrite  dans la Légende dorée (Legenda Aurea), recueil de légendes chrétiennes compilé par Jacques de Voragine entre 1260 et 1275 :

"Son apparition s’est manifestée en plusieurs circonstances. Il est apparu, d’abord, sur le mont Gargan, qui se trouve en Pouille, auprès de la ville de Manfrédonie. L’an du Seigneur 390, vivait dans cette ville un homme, nommé Garganus, qui possédait un énorme troupeau de bœufs et de moutons. Et comme ses troupeaux paissaient au flanc de la montagne, un taureau, laissant ses compagnons, grimpa jusqu’au sommet de la montagne. Garganus se mit à sa recherche, avec une foule de ses serviteurs, et le trouva enfin, au sommet de la montagne, près de l’entrée d’une caverne. Furieux, il lança contre lui une flèche empoisonnée ; mais celle-ci, comme repoussée par le vent, se retourna vers lui et le frappa lui-même. Ce qu’apprenant, la ville entière fut émue et vint demander à l’évêque l’explication du prodige. L’évêque ordonna un jeûne de trois jours, au bout duquel saint Michel apparut, et lui dit : « Sache que c’est par ma volonté que cet homme a été frappé de sa flèche ! Je suis l’archange Michel. J’ai résolu de me garder ce lieu ; et j’ai eu recours à ce signe pour faire connaître que j’en étais l’habitant et le gardien. » Aussitôt l’évêque, avec toute la ville, se rendit en procession sur la montagne. Et, personne n’osant entrer dans la caverne, on pria l’archange devant le seuil."

 On voit Saint Michel, Garganus lançant sa flèche vers le taureau, et la caverne.

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

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 55. L'échelle de Jacob.

Légende : "Les anges montent et descendent dans léchel de Jacob."

Comme le précédent, ce tableau doit être mis en relation avec celui qui lui fait face, "La mort du Juste", où le défunt est assisté par des anges descendus du Ciel.

Quatre anges montent et descendent de l'échelle, adressés à Jacob par Dieu qui est en haut de l'échelle, tenant le globe du Monde.

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II. LE CÔTÉ NORD DE LA NEF.

Après l'Annonciation, les trois premiers panneaux en allant vers le fond de la nef traitent de scènes de la Vie glorieuse de Jésus après sa mort. Puis vient, sans cohérence, le Mariage de la Vierge. 

 

  • L'Annonciation

  • La Résurrection. 

  • L'Ascension. 

  • La Pentecôte. 

  • Le mariage de la Vierge. 

  • Saint Michel chassant Lucifer du Paradis. 

  • La mort du juste. 

 

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56. L'Annonciation.

Légende : "La salutation de l'Ange."

 

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57. La Résurrection. 

Représentation classique : le Christ ressuscité, tenant l'étendard de sa victoire sur la Mort, sort du tombeau devant les gardes, l'un dormant et les autres se protégeant les yeux de l'éblouissement.

 

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Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

58. L'Ascension. 

Légende : "L'ascention de Nostre Seigneur"

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

59. La Pentecôte. 

Légende : "La descente du Saint-Esprit sur les Apostres."

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

60. Le mariage de la Vierge. 

Chaque époux est accompagné de témoins. Jospeh tient sa verge fleurie, signe de son élection.

Le prêtre (en tenue épiscopale) guide la main de Joseph tenant l'anneau vers le doigt de Marie.

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

61. Saint Michel chassant Lucifer du Paradis. 

Dans des nuées, saint Michel (casque crucifère, cuirasse, sandales lacées)  entouré d'anges et de chérubins, brandit son glaive et chasse Lucifer, l'ange déchu, vers les flammes de l'Enfer aux diables cornus munis de fourches.

 

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

62. La mort du juste. 

Sur le lit, le mourant est assisté par deux anges, l'un lui présentant un crucifix et l'autre le glaive de la Justice divine. 

S'échappant du dais rouge, saint Michel (ou du moins un ange casqué à panache et écharpe rouge) emporte l'âme du "juste" (une figure féminine, nue à longue chevelure) vers une trouée de lumière.

 

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

Les lambris peints (1667, 1675, 1692) de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

         

               L'AUTEL ET LE RETABLE DU CHOEUR.

 

Le retable aurait été exécuté en 1666, il est orné de colonnes torses abritant au centre  la statue de l'archange saint Michel sous un dais, dans la même tenue baroque que sur les peintures et brandissant son glaive à la lame d'éclair. 

Les niches latérales  accueillent la Vierge à l'Enfant (dont on notera le bandeau rétro-occipita) et sainte Anne éducatrice (qui a peut-être perdu la statue de Marie).

Le retable est surplombé par une Trinité souffrante, le Père tenant le Christ en croix dominé par la colombe.

La bannière honore saint Michel avec la devise QUIT US DEUS sur fond de velours incarnat frappé d'hermines noires.

La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

La chapelle Saint-Michel de Douarnenez. Cliché lavieb-aile 2022.

 

DISCUSSION.

Il reste à discuter du choix iconographique du programme de peinture. On lit qu'il est inspiré des tableaux de mission ou taolennou (petites tables, petits tableaux) peints entre 1613 et 1639 par Michel Le Nobletz (environ 70), mais on ne trouve rien ici des dispositifs en bande dessinée, des cartographies d'un itinéraire vertueux, des représentations des péchés capitaux sous forme d'animaux, et des représentations des tourments de l'Enfer, visant à impressionner les bas-bretons en manipulant les sentiments de peur pour provoquer la conversion et le retour à la pratique des sacrements de l'Église.

On conserve aussi 10 tableaux de Carème du Père Maunoir conservés en la basilique Sainte-Anne d'Auray : on verra en les consultant qu'ils sont bien différents des tableaux de Saint-Michel de Douarnenez.

Reprenons la liste des tableaux (ma numérotation est arbitraire et renvoie à mes images) :

1, 2 ,3 ,4  les quatre évangélistes (Marc, Matthieu, Luc et Jean)

5,6,7,8 les 4 Pères de l'Église (Jérôme, Ambroise, Augustin, Grégoire)

9. Annonciation (l'Ange)

10. Présentation de Marie au Temple

11. Nativité de la Vierge.

12. Conception.

13. Assomption

14. Purification

15. Visitation

16. L'Annonciation (la Vierge)

17. Ange tenant la croix "Prends la croix de Jésus si tu veux sa couronne".

18. Saint Paul

19. Michel de Nobletz

20. Vierge

21. Jésus Sauveur du Monde

22. Saint Michel

23. Saint Pierre

24. Ange présentant une couronne de gloire : "Si tu veux une couronne de gloire"

25. Couronnement de la Vierge

26. Jésus enseignant aux Docteurs de la Loi

27. Adoration des Mages

28. Adoration des Bergers

29. Ange voletant

30.Dormition de la Vierge 

31. La  Vierge ensevelie par les apôtres

32. Couronnement de la Vierge

33. L'ange de dévotion ; il tient un gros chapelet.

34. L'ange de paix ; il tient une couronne et une palme.

35. L'Ange chef de l'armée de l'Eternel tenant un glaive

36. L'Ange gardien conduisant un enfant.

37. L'Ange tient Satan enchaîné

38. L'ange envoyé pour nous défendre ;

39. L'Ange porte cierge bénist : il tient un cierge et une couronne 

40. L'ange qui donne Lo contre le diable ; il tient un bénitier et un goupillon.

41. Ange voletant tenant une banderole rouge

42.L'ange du Sacrement de Pénitence

43. L'ange du Sacrement de l'Eucharistie

44. L'ange du Sacrement de l'Extrême-Onction

45. Ange voletant tenant une banderole rouge

46. "L'ange nous arme "; un ange donne une croix à un enfant que le diable menace de sa fourche.

47. "L'ange nous anseigne" ; un petit enfant écrivant, l'ange lui montre un livre.

48. "L'ange qui nous esclaire" ; il tient un flambeau allumé.

49. L'Agonie à Gethsémani. 

50. Flagellation. 

51. Couronnement d'épines. 

52. Le Portement de croix, le voile de Véronique.

53. Crucifixion. 

54. L'apparition de saint Michel sur le Mont Gargan.

55. L'échelle de Jacob.

56. L'Annonciation

57. La Résurrection. 

58. L'Ascension. 

59. La Pentecôte. 

60. Le mariage de la Vierge. 

61. Saint Michel chassant Lucifer du Paradis. 

62. La mort du juste. 

 

Nous trouvons ici un programme narratif bien plus traditionnel et largement illustré au XVIe siècle sur les vitraux des églises et chapelles bretonnes, détaillant en épisodes la Vie de la Vierge, celle de l'Enfance et de la Vie Publique puis de la Vie Glorieuse du Christ, tandis que les saints et apôtres figurent dans la statuaire des mêmes édifices . La source se trouve dans les Evangiles et évangiles apocryphes et dans la Légende dorée de Jacques de Voragine. Cela concerne  36 tableaux . Ajoutons les Pères de l'Église —témoin de la Contre-Réforme) et une scène biblique (l'échelle de Jacob) , soit 41 tableaux (en noir gras) sur 61.

Parmi les panneaux restants, un est consacré à Michel de Nobletz. Tous les autres représentent des anges. Certains sont des angelots décoratifs. Mais 17 (en rouge) sont ce que je peux désigner comme des anges de catéchèse (ou de Mission). C'est là la partie la plus originale, mais nous voyons qu'elle n'est pas majoritaire.

J'ai voulu rechercher dans les prédications du Père Maunoir la source de cette "angélologie pieuse", mais j'ai perdu patience : l'échec de cette recherche montre au moins que cette dimension n'est pas première dans les grandes manœuvres de conversions des campagnes, qui reposent surtout sur des exortations à la confession et à l'organisation de Drames liturgiques jouant la Passion comme dans les Jeux médiévaux. 

Ces panneaux prédominent dans le transept nord. Notamment les six panneaux, trois de chaque côté s'adressent à des enfants à qui ils s'adressent en leur disant : "nous" :

 

L'ange nous arme .

L'ange nous anseigne .

L'ange qui nous esclaire .

"L'ange nous mène à la pénitence  "

"L'ange nous mène à la sainte communion".

"L'ange nous assiste à la mort " Ce dernier panneau est complété, dans la nef, par "La mort du Juste"

On peut supposer que le cathéchisme des enfants se déroulait dans ce bras nord du transept. Julien Maunoir est l'auteur d'un catéchisme en breton publié à Quimper en 1659 : Le Sacré college de Jesus divisé en cinq classes, ou l'on enseigne en langue armorique les leçons chrestiennes, avec les 3. clefs pour y entrer, un dictionnaire, une grammaire & syntaxe en méme langue .

Documents.

1°) Les 14 taolennou de Michel de Nobletz (12 + 2 copies): Evêché de Quimper. PM 29002029

2°) Les 10 tableaux de pénitence du Père Maunoir PM56001029

3°) Nous pouvons consulter aussi  les 24 taolennou des séries Plouguerneau 1 et Plouguerneau 2 (ils viennent du presbytère de Plouguerneau) conservées à l'évêché de Quimper. Mais ces tableaux datent du XIXe siècle :

— Plouguerneau 1, Evêché de Quimper. PM 29002063 : voir mon article :

— Plouguerneau 2, Evêché de Quimper. PM 29002083

Dans Plouguerneau 1, on remarquera la proximité du n°11 avec le panneau n°62 "La mort du juste :

11. La mort du juste : Douze tableaux de mission de l'évêché de Quimper ; la série de Plouguerneau 1, photographie lavieb-aile

3°) Les autres séries conservées à l'Évêché de Quimper :

—Taolennou, série féminine (vers 1815-1830), Evêché de Quimper. PM 29002076

— 9 taolennou par le chanoine Paul Peyron, 1890 Evêché de Quimper. PM 29002096

— ensemble de 12 tableaux de mission dits taolennou, série dite Balanant par l'abbé François-Marie Balanant, vers 1899 Evêché de Quimper. PM 29002106

— ensemble de 12 tableaux de mission dits taolennou, série dite de Quimper 3 , 1er quart XXe siècle PM29002119

— ensemble de 12 tableaux de mission dits taolennou, série dite de Quimper 4, vers 1930, PM29002125

— ensemble de 4 tableaux de mission dits taolennou, série dite de Quimper divers, XXe siècle, PM29002136

 

SOURCES ET LIENS.

—ABGRALL, (Jean-Marie), 1894, "Les peintures de la chapelle Saint-Michel à Douarnenez", Bull Société archéologique du Finistète tome XXI p. 341-344

—ABGRALL, (Jean-Marie), 1904, "Les peintures de la chapelle Saint-Michel à Douarnenez" Architecture bretonne, p. 355-358

—ABGRALL, (Jean-Marie), et PEYRON 1908, "Douarnenez, Les peintures de la chapelle Saint-Michel", Bulletin de la Commision diocésaine d'Histoire et d'Archéologie p. 90-96.

—ABGRALL, (Jean-Marie), et PEYRON 1915, Notice Douarnenez, Bulletin de la Commision diocésaine d'Histoire et d'Archéologie 

—ABGRALL, (Jean-Marie), 1883 Bulletin monumental, p. 567 Douarnenez

—ABGRALL, (Jean-Marie), 1898, Congrès archéologique de France p. 120

—BARRIÉ (Oger), 1979, La peinture, in Dilasser (Maurice), Un pays de Cornouaille: Locronan et sa région - - Page 550

—BOURDE DE LA ROGERIE ( Henri )· 1998  Fichier artistes, artisans, ...

—CASTEL (Yves P. ), ‎Georges-Michel Thomas, ‎Tanguy Daniel · 1987 Artistes en Bretagne: dictionnaire des artistes, artisans et ... - Page 115

— CELTON (Yann) « Taolennoù. Michel le Nobletz. Tableaux de mission », éditions Locus Solus de Châteaulin, sous la direction de Yann Celton.

— CROIX (Alain),1988, « Les cartes de Michel Le Nobletz. L'art de la prédication au XVIIe siècle », Ar Men, n° 17, octobre 1988, p. 74-85.

—Couffon (René), Le Bars Alfred, 1980

— DILASSER  (Maurice), 1979, Un pays de Cornouaille: Locronan et sa région -  page 691

— PEUZIAT (Josick), 2011, Contribution à l'étude des peintres ayant oeuvré à la chapelle Saint-Michel de Douarnenez; Bull. SAF 2011, 89-102, ill.

Résumé : Cette étude a pour point de départ la découverte de dessins à la plume accompagnant une signature dans les registres de catholicité de la paroisse de Ploaré. Le signataire, Olivier Le Minteur, n’est autre que l’un des peintres qui, associé à Claude Hauteville, effectua en 1692 les peintures du lambris de la nef de la chapelle Saint-Michel à Douarnenez, tandis que le choeur et le transept, décorés en 1667 et 1675, sont l’oeuvre d’Hamon Le Floch, sieur de Pratanbars, peintre domicilié à Quimper, décédé en 1677. Malgré l’étalement des travaux dans le temps – vingt-cinq ans – l’ensemble montre, à première vue, une certaine unité de composition qui peut être nuancée par l’observation de menus détails"

https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin/annee_2011.html

— ROUDAUT (Fañch)  et A. Croix, Taolennou ar Baradoz/Les chemins du Paradis, Douarnenez, Le Chasse-Marée/ Éditions de l'Estran, 1988, 236 p.

 

 

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17 janvier 2025 5 17 /01 /janvier /2025 15:30

La chapelle Saint-Maudez de Nac'h Gwen à Lennon (Finistère). I. Présentation et statuaire.

Voir sur Lennon :

 

PRÉSENTATION.

À l'ouest du bourg de Lennon, Nac'h Gwen (Neachguen sur les cartes anciennes) domine, à 105 m d'altitude, un petit affluent de l'Aulne qui coule vers l'ouest et passe, un peu plus bas, devant la chapelle Saint-Nicolas. Le cours d'eau se réunit à un autre et alimentait un moulin avant de se jeter dans l'Aulne.

Carte de Cassini, vers 1785
Carte IGN annotée.

 

 

Le cartel de présentation est si bien fait que j'en ai recopié et repris le texte (anonyme), cité en retrait.

Photo lavieb-aile.

"Nac'h Gwen : la « colline blanche », la « colline sacrée » (*). Bien avant la construction d'une chapelle, bien avant l'instauration d'un culte chrétien, le site de Nac'h Gwen a sans doute été le lieu d'un culte pré-chrétien. On pense que les anciens Celtes qui ont peuplé notre région se faisaient une idée de la beauté de leurs Dieux et de leur force mystérieuse, à travers les variations du ciel, le rythme des saisons, le jaillissement de l'eau et la fécondité de la terre. Ils avaient coutume de es rassembler auprès des sources , dans la pénombre des clairières, ou dans des sites privilégiés comme celui-ci où le regard embrasse les Montagnes Noires depuis les collines du Laz jusqu'à la Roche du feu. Leurs célébrations avaient pour objet d'attirer la protection bienveillante de leurs Dieux, ou de détourner leur colère. L'un des vieux saints des 6ème et 7ème siècle, comme saint Tugdual, saint They ou saint Idunet, moines itinérants, disciples de saint Maudez ou de saint Guénolé, s'est-il installé à Nac'h Gwen ? À partir d'un premier ermitage, un établissement monastique, un lieu de culte a-t-il été établi ici ?"

(*)  Gwenn vient du celtique -vindo qui signifie "sacré". ( Jean-Yves Éveillard, Maître de conférence en Histoire ancienne à l'Université de Bretagne Occidentale).

Plus exactement peut-être, l'adjectif breton gwenn correspond au gaulois vindo qui signifie aussi bien "sacré" que "blanc". (irlandais find, gallois gwynn et fem. gwen), mais son usage en toponymie reléverait le plus souvent du sens "pur, sacré". Selon Christian J. Guyonvarc'h, il a donné le dérivé suffixé Vindonnus , surnom d'Apollon dans la religion celtique attesté par trois inscriptions à Essarois en Côte-d'Or , et "il n'est pas impossible que le gaulois ait eu aussi les trois sens fondamentaux du thème vindo- en celtique insulaire : « blanc », « beau » et « sacré », ce dernier sens étant appliqué aux êtres divins, comme l'indiquent le surnom d'Étain, Bé Find (« femme blanche »), et la désignation irlandaise des anges dans le vocabulaire religieux chrétien : in drong find (« la troupe blanche »)" (Encyclopédie Universalis)

Voir mon article sur la chapelle de la Fontaine Blanche à Plougastel .

 

"...Rien ne le prouve. Une autre chapelle a pu précéder l'édifice actuel, d'abord dédié à saint Maudez. Vers la fin du 16ème siècle, c'est le culte de Marie, mère de Jésus, qui allait prévaloir : en effet, après le Concile de Trente, les autorités romaines, trouvant nos vieux saints bretons "pas très catholiques", les ont remplacés par Marie, les Apôtres et autres saints officiellement reconnus ! Dieu merci, à Nac'h Gwen, on a gardé le souvenir et conservé les reliques de saint Maudez, et son Pardon continue à être célébré le Jeudi de l'Ascension."

Notons que le reliquaire en argent  de Saint-Maudez date de 1567. Inscription SAINT MAOVDES EN : LA PAROESE DE : LEN[N]ON 1567. Poinçon Y.S.A et un quadrupède indistinct. Le fabrique était Hervé CARIOU.

 

Reliquaire classé, base Palissy PM29000471. Cliché H. Moreau.

 

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

 

La croix.

Sur le placître de la chapelle se dresse une croix de granite, à fut à pans, portant un crucifix en relief, elle repose sur un socle cubique à griffes et deux degrés maçonnés et daterait de 1545.

Les pieds du Christ sont posés sur un écusson.

—Castel (Yves-Pascal), 1980, Atlas des croix et calvaires du Finistère. Lennon, atlas n°1133. Néac’hguen

 

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/lennon.html

Croquis par Yves-Pascal Castel

"La fontaine de dévotion se trouve non loin du village de Mesmeur mais elle est énigmatique, certaines parties n'ayant rien à voir avec l'édicule d'origine."

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

"La chapelle actuelle, inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques le 24 janvier 1952, est le résultat de nombreuses restaurations."

 

La porte sud et son bas-relief.

"Elle date du XVIe siècle, comme l'atteste une inscription en caractères gothiques au dessus de la porte sud :

LAN MILVcXXI / IEAN RIVELEN. R. / 1692

soit "L'an 1521, Jean Rivelen recteur."

En plus de cette inscription, un bas-relief bien conservé représente le Baptême de Jésus. Jean-Baptiste et l'Ange portant la tunique sont représentés de façon traditionnelle ; Jésus, lui, ne porte pas l'auréole crucifère qui permet habituellement de l'identifier."

L'atteinte par les lichens gêne beaucoup la lecture de la sculpture et la détériore.

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

L'inscription du clocher.

"La chapelle fut restaurée en 1692 comme en témoigne l'inscription au dessus de la porte principale, sous le clocher : Mre GILLES KRIOU.RECT. Il s'agit de Gilles KERRIOU, originaire de Nac'h Gwen, et prêtre à cette date. C'est d’ailleurs lui qui qui fit édifier le presbytère tout près de la chapelle où résideront quelques uns de ses successeurs desservant la paroisse."

La famille KERRIOU semble plutôt implantée à Mesmeur, juste au nord de Nac'h Gwen dont elle était propriétaire.

En 1678, "honorable Joseph Corentin Kerriou [1615-1676], qui habitait Mesmeur et devait être le père de Gilles, déclarait "avoir une maison et chambre proche la chapelle de Monsieur Saint Maudez du Crec'h guen, aussy dépendante du lieu de Mesmeur" (Arch Nat P1555 f 473), cité par Chaussy 1953.

Gilles serait alors le fils de Catherine RIVOAL, que Corentin Kerriou épousa le 25 novembre 1633. Il décéda en 1699, et ses successeurs furent messire Jean Valay puis messire Yves Le Goff.

https://gw.geneanet.org/lozach1?n=kerriou&oc=&p=joseph+corentin

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

 

Le clocher, ses têtes sculptées et sa cloche.

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

Une crossette double à lion et ange à l'angle nord-ouest.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

 

La cloche

Elle a été baptisée sous Pie X, pape de 1903 à 1914, et Mgr Dubillard, évêque de Quimper de 1900 à 1908. Elle a été réalisée par "Ferdinand Farnier, Fondeur" à Robécourt (Vosges). Elle porte en médaillon le Christ, la Vierge de l'Immaculée Conception et un calvaire.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

 

L'intérieur.

"La chapelle comporte une nef avec un bas-côté nord de cinq travées. Les colonnes sans chapiteaux sont d'un gothique très pur, d'un bel élan.

Au sud est une grande chapelle avec une sacristie en appentis.

Le mobilier comprend deux autels en bois peint et doré, et des stalles avec dossiers à balustres du XVIIIe siècle.

La dernière restauration de la chapelle, réalisée de 1996 à 1998, a été rendue possible grâce au legs de Mme Le Douzen, et aux subventions du Ministère de la Culture, du Conseil Régional et du Conseil Général. Les murs ont été passés au lait de chaux, mettant en valeur les statues, qui ont été restaurées . Des vitraux ont été commandés à Nicolas Fédorenko."

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

 

Les blochets de la croisée du transept.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

Les statues (celles des saints Côme et Damien seront décrites dans un article séparé).

 

1. Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle, Vierge à l'Enfant  terrassant un démon, bois polychrome, XVIIe siècle. Dans le chœur, à droite de l'autel.

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29003939

Je constate que cette Vierge appartient au groupe des "Vierges à l'Enfant foulant une représentation semi-humaine", collectées en Bretagne par Hiroko Amemiya avec 50 exemples, mais sans inclure cette statue. Soit parce que la créature noire à la queue de serpent et au visage de félin lui a échappé, soit qu'elle l'ait écartée. Elle était jadis peinte en rouge vermillon. Je n'ai constaté sa présence qu'en publiant ce cliché ; je n'ai donc pu centrer sur elle mes clichés et mon intérêt, et rechercher si elle présente des traits féminins. Le Dr Le Thomas a également fait le recensement de ce qu'il nomme les Vierges à la démone.

 

LE THOMAS (Louis), 1961 "Les Démones bretonnes, iconographie comparée et étude critique", Bulletin de la société Archéologique du Finistère t. 87 p. 169-221.

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

 

2. Le Christ en croix entre Marie et Jean. Bois polychrome, XVIe siècle. Chœur.

 

Hauteur 1,30 m, largeur 0,40 m

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29003942

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

 

3. Saint Maudez, patron de la chapelle, en abbé (crosse à droite, livre), bois polychrome, XVIe siècle. Mur est du bas-côté de la chapelle.

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29003936

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

 

4. Saint Maurice. Pierre polychrome, XVIe siècle. Mur est du bas-côté de la chapelle.

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29003938

Il tient la lance fleurdelisée (la lance était intacte sur un cliché de 1993, il est tonsuré, et son nom est inscrit sur le socle. Il est vêtu d'une chape à fermail, dont le pan fait retour sous le poignet droit, d'une tunique frangée et d'un surcot talaire.

Hauteur 1,05m, largeur 0,30, pr. 0,22 m

 

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

 

5. Saint Corentin. Pierre polychrome, XVIe siècle. Mur est du bas-côté de la chapelle.

On peut s'étonner de la barbe en bouc ou "en ancre". La chasuble en boîte à violon recouvre une robe rouge .

La tenue d'évêque (mitre, gants épiscopaux, crosse, manipule) rappelle que saint Corentin fut le premier évêque de Quimper.

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29003938

 

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

La chapelle de Nac'h Gwen à Lennon. Photographie lavieb-aile 2025.

 

SOURCES ET LIENS.

— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice sur Lennon, Nouvel inventaire des églises et chapelles du diocèse de Quimper.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/905

"Elle comprend une nef avec bas-côté nord de cinq travées, dont les voussures des grandes arcades sont à pénétration directe, et au sud une grande chapelle avec sacristie en appentis. Elle date du XVIè siècle, ainsi que le montre l'inscription de la porte sud : "LAN. MIL. VcXXI / IEAN. RIVELEN. R." La façade ouest, classique, porte la date de 1692 sur la clé en console et l'inscription : "Mre GILLES. KRIOV. RECTR." sous le fronton brisé. Le clocher à flèche courte n'a pas de galerie. La chapelle a été restaurée en 1952 et bénite le 1er février 1953.

Mobilier : Deux autels en tombeau droit, bois peint et doré. Stalles avec dossier à balustres.

Statues anciennes - en pierre polychrome : saint Maudez en chasuble gothique, XVIè, saint Maurice en abbé, XVIè, saint Corentin, XVIe ;

- en bois polychrome : Vierge Mère dite Notre Dame de Bonne Nouvelle, XVIIe, saint Côme, saint Damien, XVIIe, groupe du Christ en croix, XVIè, entre saint Jean et la Vierge portés par des consoles en forme de volutes.

Au-dessus de la porte sud qui est flamboyante, bas-relief en pierre représentant le Baptême du Christ. Si Jean-Baptiste et l'ange portant la tunique sont conformes à l'iconographie usuelle, le Christ ne porte pas le nimbe crucifère ; sur les bords, l'inscription susnommée, en caractères gothiques. Stalles Louis XIII, table de communion, XIXè"

— Notice sur Lennon, Bulletin diocésain archéologique et historique BDHA

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/421

 

—POP

https://pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00090067

 

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26 mai 2024 7 26 /05 /mai /2024 13:52

La baie 2 (donateur vers 1520 ; Résurrection vers 1570; Jugement dernier 3ème quart XVIe ; rest. 1999) de l'église de Saint-Nic. Une représentation de l'Enfer froid ?

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Voir sur la commune de Saint-Nic :

— L'église :

 

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— La chapelle Saint-Côme et Saint-Damien :

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— La chapelle Saint-Jean-Baptiste :

 

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PRÉSENTATION.

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Classement Monuments historiques le 10 novembre 1906.

 Le nom de la commune proviendrait du nom d'un saint breton dénommé saint Maeoc ou saint Maëc ou saint Mic ou saint Nic. Le nom de la paroisse apparaît dès le XIe siècle dans des chartes sous les noms de Plebs Sent Nic in pago Porzoed ou Plebs Sent Mic, puis au XIVe siècle sous le nom de Seinctnic, puis en 1410 sous celui de « Saint Vic » et en 1599 Saint Nic. Issue d'un démembrement de la paroisse de l'Armorique primitive de Plomodiern, Saint-Nic dépendait de l'évêché de Cornouaille, ce qui fut maintenu au Concordat. 

  D'un premier édifice, il persiste, si on suit les dadations des auteurs du Corpus vitrearum, un fragment de verrière de 1520 représentant un donateur (cf. Baie 2).  

L'église, en forme de croix latine a été reconstruite après 1550 :  les inscriptions attestent la vitalité du chantier : mur Nord ou porche datant de 1561, mur Sud de 1562,  arcades de la nef de 1566 avec l'inscription :"M. Le Parlat. Fa. 1566", et  clocher de 1576. A cette époque, elle reçut ses verrières figurées, dont un Cycle de la Passion — très certainement dans la maîtresse-vitre —, et un Jugement dernier de belle facture. Les archives mentionnent qu'en 1578, la Fabrique se pourvoit de vitraux. Certains panneaux avaient été intégrés, comme celui du donateur de l'actruelle baie 2, datant  vers 1520.

 

A une date indéterminée — sans-doute lors de la restauration générale achevée en 1838—, ces ensembles ont été regroupés dans le transept (Baie 1 au nord et Baie 2 au sud). On ôta alors les meneaux de ces baies du transept, et la partie inférieure de celle du sud fut murée pour en réduire la surface. Les panneaux qui les occupaient furent mêlés aux panneaux anciens récupérés de la vitre axiale. On relève deux Suites de la Passion différentes, l'une vers 1560, l'autre vers 1600. Or, si on se base sur les trois lancettes de la maîtresse-vitre, celle-ci n'a pu donner que six scènes en deux registres: des vitres exogènes sont donc été introduites.

Les verrières ont été restaurées en 1928 par Touraine, puis déposées pendant la guerre en  1942, remontées par Gruber en 1955, et reaturées et complétées en 1994 (baie 1) et 1998-1999 par le maître-verrier quimpérois Jean-Pierre Le Bihan.

Pour Gatouillat et Hérold, "seule une partie de ces vitraux appartenait donc à l'église, et les autres y on été rapportés pour remplir les verrières. Les panneaux de la série la mieux représentée  [la Passion] qui comportait nécessairement des épisodes supplémentaires dont une Crucifixion, paraissant trop nombreux pour avoir logé dans la maîtresse-vitre, qui n'admettait que dix scènes disposées en deux registres au vu des dimensions de ses trois lancettes, il est probable qu'ils ont été importés ici depuis un édifice inconnu."

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Description de la baie 2.

Une seule  lancette de 2,80 m de haut et de 1,70 m de large est divisée en quinze panneaux dont on décrit deux registres. Mais cette verrière est recomposée, associant 1) un donateur en bas à gauche datant vers 1520, 2) à sa droite quatre panneaux d'un Jugement dernier et Resurrection des morts datant du 3ème quart du XVIe siècle, 3) en haut au milieu une Résurrection détachée d'une Passion datant vers 1570 et 4) des panneaux ornementaux créés par Le Bihan en 1999., parfois associés en haut à des pièces anciennes (angelots, frangments d'un Baiser de Judas).

 

 

 

 

 

La baie 2 de l'église de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

La baie 2 de l'église de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

La baie 2 de l'église de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

La baie 2 de l'église de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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Deux panneaux inférieurs gauches. Le donateur, un dignitaire ecclésiastique présenté par saint Jean (v.1520?).

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Ce panneau provient peut-être de la maîtresse-vitre, avant qu'elle soit refaite vers 1560. La scène est surmontée d'un dais en grisaille à double volutes, identique à celui qui surmonte les scènes de la Passion de la baie 1 (mais ces dais sont-ils postérieurs?). Le sol est un  carrelage noir et blanc en dents de scie, qu'on ne retrouve pas ailleurs. Il existe de nombreuses restaurations dans la partie basse. 

Saint Jean est identifié à ses attributs : son manteau rouge, l'absence de barbe, ses cheveux blonds, son calice de poison d'où sort un dragon (ici en vert). 

Le donateur pouvait être identifié par son blason suspendu au drap vert du prie-dieu, mais celui-ci a été effacé pendant la Révolution.

L'inscription en lettres gothiques miserere mei domine ("Prends pitié de moi Seigneur") ne permet pas non plus de connaître le donateur. Il s'agit d'un verset du Psaume 6, l'un des psaumes pénitentiels.

L'élément remarquable, c'est la chape pluviale porté par le donateur, qui est donc non seulement un écclesiastique, mais un dignitaire : Évêque ? Père abbé ? l'absence de crosse et de mitre ne plaide pas en faveur de ces hypothèses. Chanoine de Quimper ? La bande blanche tigrée de gris est-elle une aumusse ?

Ce panneau est plus ancien que les autres et daterait des années 1520. Connaît-on un dignitaire du début du XVIe siècle, prénommé Jean, et attaché à la paroisse de Saint-Nic ? 

Le personnage le plus considérable fut Claude de Tréanna, "noble et discret messire, grand archidiacre de Cornouaille et recteur de St Nic". La famille Tréanna porte d'argent à la macle d'azur. Ces armes figurent sur le retable de la chapelle Saint-Côme, et le nom et le titre de Claude de Tréanna sont inscrits sur l'un des deux reliquaires provenant de cette chapelle, qui porte la date de 1680.

 

S'agirait-il d'un Abbé de Daoulas ? Dans la période concernée, nous trouvons, avec le prénom Jean : 

  • 1502-1519 : Jean du Largez, abbé de Daoulas, était originaire de Botlézan, évêché de Tréguier. En 1505, il est aussi nommé évêque suffragant de Quimper (administrant le diocèse à la place de Claude de Rohan, l'évêque titulaire, simple d'esprit) et en 1515 évêque de Vannes. Il démissionne en 1519 et meurt à l'abbaye de Daoulas le 5 juin 1533. On trouve une inscription portant son nom à Plougastel, Chapelle de la Fontaine Blanche.

  • 1550-1573 : L'abbé Jean Le Prédour gouverne l'abbaye (ses armoiries se trouvent dans l'oratoire Notre-Dame-des-Fontaines). Il était originaire de la paroisse de Plourhan, diocèse de Saint-Brieuc).

  • 1573-1581 : Jean de Kerguiziau, abbé de Daoulas, originaire du manoir de Kerguiziau en Bohars, il fut inhumé dans la chapelle du Faou, attenante à l'église abbatiale.

Jean du Largez, dans son rôle d'évêque suffragant de Quimper, serait un bon candidat dans notre recherche. Mais il n'a aucun lien connu avec Saint-Nic.

Cette chape pluviale en tissu d'or damassé est orné d'orfrois de scènes brodées rectangulaires  dont quatre sont visibles et représentent sans-doute les apôtres puisque saint Pierre peut y être identifié par ses clefs. Saint Jean (sans barbe) est vraisemblablement en dessous. 

On comparera ce donateur au portrait du recteur Henri de Coatsquiriou, peint vers 1566 à la chapelle de Kergoat à Quéménéven (proche de saint-Nic), devant un Jugement dernier (baie 9). Le visage aux cheveux courts, et toute la tenue, sont assez similaires. Les recteurs des paroisses bretonnes, d'origine nobles, portaient-ils de telles chapes?

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La baie 2 de l'église de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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La baie 2 de l'église de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

La baie 2 de l'église de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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La baie 2 de l'église de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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La baie 2 de l'église de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

La baie 2 de l'église de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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Quatre panneaux inférieurs droits. Scènes d'un Jugement dernier (vers 1550-1575).

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La scène est celle de la Résurrection des morts à l'appel des trompettes du Jugement, embouchées par les anges.

 

 

 

La baie 2 de l'église de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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À gauche, un ange en manteau rouge et ailes vertes souffle dans sa trompe, mais on devine au dessus des nuées les saints et saintes (dont un moine et peut-être un évêque) en grisaille qui s'apprêtent à accueillir les élus.  Il devait y avoir au moins quatre autre panneaux décrivant cette assemblée autour du Christ du Jugement.

Sous l'ange devant une architecture antique bleue, trois morts enveloppés de leur linceul, debout, mains jointes figurent parmi les élus. Ils regardent, en haut, des êtres nus poussés vers un lac par des démons (verre bleu, nuées en boucles de grisaille, personnages en grisaille, cheveux parfois rehaussés de jaune d'argent).

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La baie 2 de l'église de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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La baie 2 de l'église de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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L'ange buccinateur de droite porte un manteau vert, des ailes violettes et un bandeau sur le front.  Au dessous, un diable monstrueux conduits des damnés enchaînés vers un lac où quatre hommes et femmes nus font des gestes de supplication.

Il s'agit là très vraisemblablement d'une représentation de l'Enfer froid, an Ifern yen, un « enfer froid » mais brûlant, d’origine celtique, une conception a-chrétienne de l’enfer qui se serait maintenue en Bretagne .

Christian Maol relève une soixantaine de références à l’« ifern yen », à l’« abim yen » (l’abîme froid) ou la « maru yen » (la mort froide)en remontant au xve siècle. Comme le dit l'inscription de l’ossuaire de La Martyre , daté de 1619, et copie directe du Mirouer de la mort, ouvrage du recteur de Plougonven, Jehan An Archer Coz de 1519  : An maro : han ba : han : ifern : ien : pa : ho : soing : den : e : tle : crena : "La mort, et le jugement, et l'enfer froid, quand l'homme y songe, il doit trembler".

Selon Christian Moal, l’enfer froid  punit les coupables de malice, de luxure et enfin d’envie. La représentation de l’enfer froid s’est formée et diffusée en France et a circulé en Bretagne où elle n’apparaît que dans une inscription de l’ossuaire de La Martyre (1619), copie du Miroir de la mort (1519), dans Buhez mab den (avant 1530) et dans la Passion d’Eozen Quilivéré (1530). Cette production, datée du XVIe siècle, s’inscrit dans un mouvement qui concerne la France et l’Europe, un thème à la mode à la Renaissance qui disparaît ensuite.

Iconographie :

 

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Jugement dernier,BnF fr 19 f.38r, Saint Augustin, la Cité de Dieu, traduite par Raoul de Presles, enluminures Maître François , vers 1469-1473.

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Tourment de l'enfer, l'enfer froid,BnF fr 19 f211r, Saint Augustin, la Cité de Dieu, traduite par Raoul de Presles, enluminures Maître François , vers 1469-1473.

 

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Kompost des bergers BNF, VELINS-518

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La baie 2 de l'église de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

La baie 2 de l'église de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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Les deux panneaux inférieurs montrent la foule des ressuscités guidés par saint Pierre, manteau rouge et robe violette, tenant la clef du royaume des Cieux. La femme nue au premier plan pourraît être Éve, et Adam pourrait être à droite de saint Pierre. Le panneau inférieur droit rassemble divers fragments et les complète.

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La baie 2 de l'église de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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Six panneaux supérieurs droits. La Résurrection ou Sortie du Tombeau (vers 1600).

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La baie 2 de l'église de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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La baie 2 de l'église de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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La baie 2 de l'église de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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La baie 2 de l'église de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

 

 — BARRIÉ (Roger) 1979  Étude sur le vitrail en Cornouaille au 16e siècle : Plogonnec et un groupe d'églises de l'ancien diocèse de Quimper / ; sous la direction d' André Mussat, 1979  Thèse de 3e cycle : Art et archéologie : Rennes 2 : 1979. Bibliogr. f. 9-32. 4 annexes (vol. 2)

— COUFFON (René) LE BARS 1959 1988, Notice sur Saint-Nic, Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988. - 551 p.: ill.; 28 cm.

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/SAINTNIC.pdf

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/ce04ce4688eec94939d3300b0299ab59.pdf

"Vitraux du XVIè siècle (C.) dans les fenêtres du transept : au nord, la Passion en sept panneaux, et, au sud, mosaïque d'un Jugement dernier avec donateur à genoux présenté par une sainte."

— GATOUILLAT (Françoise), HEROLD (Michel), 2005 "Les vitraux de Bretagne", Corpus Vitrearum France- Recensement VII, Presses Universitaires de Rennes, Rennes : 2005, 367pp. pages 192-193.

— LE BIHAN (Jean-Pierre) 2008  blog :

 1°) http://jeanpierrelebihan2.over-blog.com/article-19072287.html

"Saint-Nic.Dépose et éloignement des vitraux pour sauvegarde durant l'état de guerre

Publié le 26 avril 2008 par jeanpierrelebihan2 Les illustrations ne sont pas reproduites et puevnet être consultées sur l'article original.

Ces deux baies nous apprennent que l'église possèdait au XVI°siècle plusieurs vitraux de sujet diffèrent. Tout d'abord une Passion à laquelle il faut ajouter un panneau de la baie sud offrant quelques éléments de la scène où le Christ recolle l'oreille du serviteur du grand prêtre,ayant servi dans les deux lieux et l'auteur étant, il y a de grande chance, le même.Nous trouvons ensuite une Résurrection  du Christ Sujet qui occupe deux panneaux qui ne sont pas de la même main ni du même esprit que la Passion.

Par contre, pour le panneau supérieur de  Saint Nic, ici à gauche,
sauf la tête du Christ,nous relevons que ce panneau est du même carton que celle que l'on voit à l'église  de Saint-Thuriau dans le Morbihan.
Autre sujet, cette Crucifixion  du haut de la baie nord  n'est pas d'un atelier cornouaillais connu et où certaines présentations de personnages se retrouvent à Saint-Thuriau, entre autres,Marie et Marie Madeleine
Dans la baie sud,deux sujets n'ont aucun rapport entre eux: le Jugement Dernier et le Donateur.
Ce dernier pourrait provenir de la baie du chevet où aurait régner ses armoiries. Son intercesseur et saint patron est ici Saint Jean tenant de la main gauche la coupe d'où sortent les serpents

 LES ARCHIVES D'AVANT LA REVOLUTION.

il y en a peu .On sait seulement qu’en 1578, la Fabrique se pourvoit de vitraux. S’agit-il des deux baies du transept. Cette date correspondrait assez bien aux scènes de la Passion mais encore plus particulièrement aux restes d’un Jugement Dernier dont l’esprit correspond bien aux canons de l’école de Fontainebleau. Ll'église comme les deux vitraux sont bien de la seconde partie du XVI° siècle; A première vue, l’église, elle-même, semble bien être de cette époque. Le porche est daté de 1561, ainsi que les socles de certaines statues. De 1566, on relève un texte entre deux arcades de la nef avec: "Parlat Fabricien". Quant au clocher, il est de 1576.Mais aucune date n’a encore été trouvée sur le choeur.
L’abbé Corentin Parcheminou, dans "une paroisse cornouaillaise pendant la révolution " relève des débris de verre peints dans les réseaux d’autres fenêtres, ce qui indique l'ancienne présence de vitraux à sujets religieux.
A cette fin du XVIe siècle, la commune devait être assez riche, car nous découvrons qu’en 1578 la Fabrique de la chapelle Saint-Côme et Saint Damien offre un reliquaire en argent doré.
LA REVOLUTION
Cette époque a vu l'envoi,  par les mairies, du département, de peintres vitriers ou vitriers souvent  incompétants, pour supprimer les armoiries qui  étaient le symbole  de la féodalité.Cela fut le cas ici à Saint-Nic;
En novembre 1790, le conseil municipal charge le procureur de la commune, Henry Join, de faire disparaître les enfeus et armoiries   de l'église paroissial et "autres chapelles" Cependant, semble-t-il, on a hésité à briser les armoiries ds vitraux.

  Cependant le 30 avril 1791,on fit appel à un vitrier quimpérois du nom de Jean Louis Cavellier  qui se charge pour la somme de 72 livres d’enlever les écussons des vitres peintes de l’église paroissiale et de la chapelle Saint-Côme. En voulant enlever ces armoiries, il brise les vitres qui les encerclaient.Il ne semble pas avoir fait entièrement son travail, car un blason est signalé, par de Courcy en 1860, à la chapelle Saint-Côme. Cette façon de travailler a été le cas de nombreux vitraux du Finistère,
La restauration de 1929. Dès 1927, l'architecte Paul Génuys propose un devis de restauration de ces vitraux. dans lequel il signale que les deux baies ont été murées dans la partie inférieure.
 Il lui semble que les vitraux sont restés enfouis dans la maçonnerie.
Un peintre verrier parisien, Tournel, le contacte, car ce dernier souhaiterait vivement restaurer ces vitraux. C'est ce verrier,qui, a reconstitué les manques des sujets figuratifs de façon approximative.
La RESTAURATION DE LA PASSION EN 1929 ;
Suivant  le constat dressé par l’abbé Parcheminou, le verrier restaurateur s’est donc trouvé devant des vitraux dont les manques étaient en verre blanc et qui étaient évalués à une surface de 1m2 par l’architecte.
L’armature de ferrures, qui devra être conservée, partageait la verrière en 15 panneaux dont les sujets, au nombre de sept, emplissaient deux panneaux chacun.
Les manques en verre blanc concernaient les parties hautes de la Flagellation et  du Couronnement d’épines. Un filet encore en verre blanc devait courir le long des fers verticaux  et au-dessus des scènes de l’Arrestation  et du Couronnement d’épines.

L’abbé Parcheminou signalait de  chaque côté de la Crucifixion  » dans les petits panneaux, il y a un ange à genoux adorant le Christ ».Actuellement, nous n’avons rien de cela ; nous nous trouvons devant deux têtes dont une ancienne qui n’est pas, semble-t-il, celle d’un ange.
Le verrier de 1929, qui pourrait être le verrier parisien Tournel, a donc reconstitué les manques des sujets figuratifs de façon approximative sans se référer à une source possible telle qu'un carton antérieur, ce qui est le cas ici pour beaucoup de panneaux.
Les filets verticaux ont été traités en cannelures. Ces pièces n’ont pas du résister à la rouille des ferrures et à la dépose de 1942 ; De nombreux plombs de casse les défiguraient.

Pour faire une séparation entre le panneau de l’Arrestation et le bas de celui du Portement de Croix, une clôture d’enclos, dans l’esprit des arrestations du XVI°, mais incompréhensible,  a été posée.

L'abbé Parcheminou confirme en partie nos propos sauf pour ce dernier et ajoute-t-il "cela montre de façon saisissante, toute la distance qui sépare encore dans l'art du vitrail, les conceptions modernes de la technique ancienne".

La guerre 39-45
 le 6 mai 1942, l’architecte Prieur propose un devis de dépose et d’éloignement des vitraux  pour sauvegarde durant l'état de guerre. Ce qui est approuvé par Monsieur le Secrétaire général des Beaux Arts et dont l’exécution est demandée sans délai par les autorités d’occupation car «St Nic se trouve à proximité du rivage et au pied des collines du Ménez Hom. De plus cette commune se trouve sur la route de Quimper à Morgat».
Le devis se monte à 8 181 francs 35 et dans le dossier, il n’est fourni aucune photo ni carte postale comme il est demandé.
Les vitraux déposés devaient être mis en caisses avec couvercles vissés et remplies de copeaux ou de paille. Celles-ci devaient rejoindre un dépôt provisoire à Quimper. Les caisses restent dans l'église de Saint-Nic. Cela ne semble pas avoir été exécuté car la mémoire des habitants de Saint-Nic se rappelle très bien de ces caisses qui ont traversé la guerre dans l’église près du clocher et qui ont manqué d’être pulvérisées par un obus. Ils avaient subis des dégats suite à la chute de l'obus, on ne sait  qu'elle en était le style.
Pour en remplacer les restes, il est prévu une vitrerie losange. L'atelier quimpérois Le Bihan-Saluden, qui s'en charge, a une correspondance fournie en 1946 avec  Monsieur Chabal architecte des Monuments Historiques, en avril, juin et octobre 1946.
Celui-ci transmet la maquette à  Mr Cornou à l’Inspection générale.
 

 

 

2°) http://jeanpierrelebihan2.over-blog.com/article-19137442.html

Copie du texte, voir les illustrations sur le lien :

"SAINT NIC ET SAINT FIACRE DU FAOUÊT
Lors de la restauration de la Passion que nous avons mené en 1995, (Atelier jean pierre le bihan) vitraux, nous sommes donc trouvés devant trois sujets d’une Passion:l’Arrestation, la Flagellation et le Couronnement d’épines, dont la restauration de 1929 ne nous
 satisfaisait pas.Pour conforter nos propositions de remplacement des apports d’il y a soixante six ans, nous avons dû faire des recherches auprès des autres Passions du XVIème siècle. 
Trois d’entre-elles présentaient des analogies :
Un bourreau tire la langue au Faouêt, le même bourreau de Saint-Nic est moins démonstratif.
Cet échange de cartons, ou utilisation du même, nous l’avons déjà relevé entre Guengat et Gouézec pour une Passion (Cf BSAF tome CXVIII 1989).

LES CARTONS

Une quinzaine d’années maximum séparent ces deux verrières du Faouêt,  et de Saint-Nic. Nous sommes dans cette deuxième moitié du XVIème siècle qui a vu éclore entre autres de nombreuses Passions dans le Finistère et dont il nous en reste encore ving quatre. On peut estimer  que leur nombre, il y a 400ans, à plus du double.

Beaucoup d’entre elles se ressemblent et l’appétit des chercheurs bretons des XIXème et Xxème siècle en a été stimulé.Cela n’est pas spécifique à notre région et ce réemploi de cartons, autant sur le plan national qu’européen n’est pas prêt à donner son dernier mot.

Mais je pense que la région Bretagne est la première pour le remploi de cartons d’un même sujet, qui est la Passion."

 

— PARCHEMINOU (Corentin), 1930, une paroisse cornouaillaise pendant la Révolution.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/3082c766c9392bec4684ec9de6920595.pdf

§§§§§

Sur les tourments de l'Enfer :

 

Mes sources principales sont l'article de Christian Moal, puis les articles de Jérôme Baschet.

 — BASCHET (Jérôme), 1993 Les Justices de l’au-delà. Les représentations de l’enfer en France et en Italie (XIIe -XVe siècle), Rome, EFR, 1993, p. 437-448 et fig. 152-159.

https://journals.openedition.org/ccrh/2886

 — BASCHET (Jérôme), 1993,  Les justices de l'au-delà. Les représentations de l'enfer en France et en Italie (XIIe-XVe s.). Rome, Ecoles françaises d'Athènes et de Rome, 1993. Christe Yves, compte-rendu Cahiers de Civilisation Médiévale  Année 1995  Suppl. 1995  pp. 4-7

 En résumé, on retiendra ces quelques conclusions. L'enfer gothique est figuré le plus souvent par la gueule d'enfer — elle est déjà attestée au xne s. — d'abord comme seuil infernal, ensuite comme lieu de tourments. Celle-ci est également l'image usuelle de l'enfer dans les manuscrits contemporains. Elle est accompagnée par la marmite sur le feu qui, à partir du milieu du xine s. (Bourges, puis Rouen), tend à se confondre avec elle. Il est rare au nord des Alpes que Satan intronisé préside aux supplices infernaux. Le portail de Conques et celui de Notre-Dame de la Couture au Mans, un siècle plus tard, en présentent une illustration exceptionnelle. À cette courte liste, j'ajouterai un témoignage précoce mais très important, celui des tituli de Gauzlin pour le revers de la façade de Saint-Pierre de Fleury au début du xie s. « Satan enchaîné dans une prison qui vomit des flammes » évoque exactement le même sujet dans YHortus Deliciarum d'Herrade de Landsberg.

 

 — BASCHET (Jérôme), 1985, "Les conceptions de l'enfer en France au XIVe siècle : imaginaire et pouvoir", Annales  Année 1985  40-1  pp. 185-207

https://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1985_num_40_1_283151

— BASCHET (Jérôme) "Les fresques du Camposanto de Pise"

https://e-l.unifi.it/pluginfile.php/1066072/mod_resource/content/0/BASCHET_Les%20justices...%201993.pdf

 

— FRAPPIER ( Jean), 1953,. "Châtiments infernaux et peur du Diable". In: Cahiers de l'Association internationale des études francaises, 1953, n°3-5. pp. 87-96; 

https://www.persee.fr/doc/caief_0571-5865_1953_num_3_1_2020

—KERMOAL (Christian), 2020,  « L’enfer froid en images (xve et xvie siècles) », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest 

https://journals.openedition.org/abpo/6473

—MÂLE (Émile), 1908, L’art religieux de la fin du Moyen Âge en France, Paris, 1908,  p. 471-475 ;

https://archive.org/details/lartreligieuxdel00mluoft/page/470/mode/2up

 

—Photo RMN de l'enfer Camposanto de Pise

https://www.photo.rmn.fr/archive/17-501720-2C6NU0AT95HYP.html

—Maître François Vision de l'enfer d'un enfant nommé Guillaume , Musée de Chantilly

https://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/maitre-francois_vision-de-l-enfer-d-un-enfant-nomme-guillaume_peinture-sur-papier_parchemin

—Cathédrale d'Albi

https://www.europexplo.com/la-cathedrale-dalbi-un-joyau-dans-une-forteresse/

—Le Kalendrier des bergers  Guy Marchant (Paris) 1493 :  BnF département Réserve des livres rares, VELINS-518

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1040412v/f32.item

—Compost et kalendrier des bergiers Guiot Marchant Paris 1493 BM Valenciennes, INC 66

—Compost et kalendrier des bergiers 1496  Guiot Marchant Paris

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k87105966/f76.item

—Thomas de Saluces, BnF 12559, 1403.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10509668g/f385.item

 —BnF, Rés XYLO-24, Ars moriendi…, vers 1480-1485, vue 32.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1040412v/f32.item

 

 

 



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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Chapelles bretonnes. Donateurs Passion Inscriptions Saint-Nic
27 avril 2024 6 27 /04 /avril /2024 10:37

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.

Voir :

— Sur Quéménéven :

— Sur les vitraux :

 

 

— Sur ce thème du Credo apostolique, voir ici dans l'ordre chronologique (en violet, les vitraux):

 

 

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PRÉSENTATION.
Bien que la chapelle Notre-Dame de Kergoat ait été reconstruite à la fin du XVIe siècle, elle conserve des vitraux plus anciens, la baie 10 des saints et anges (2ème moitié du XVe siècle), la baie 8 de l'enfance et de la Passion du Christ (fin XVe) et la baie 5 rassemblant 4 apôtres et 4 prophètes d'un Credo, datant du 4ème quart du XVe siècle. 

D'autres verrières contiennent des panneaux du XVIe siècle (baie 3, 4, 6, 7, 9  et 11).

 

Restaurations.

Dès 1600, les vitraux anciens du XVe et XVIe siècle furent réorganisés vers 1600, puis en 1841, Guillaume Cassaigne les modifiant, plaçant des ornements colorés dans les baies du chœur et du transept. Il replaça les panneaux qu'il remplaçait dans les petites fenêtres des collatéraux, en les encadrant de larges bordures.

En 1901, Felix Gaudin restaura les verrières du flanc nord, puis en 1922-1924 l'atelier Labouret intervint sur les trois verrières méridionales de la nef. Les vitraux furent déposés en 1942, replacés en 1954 par Gruber, entretenus par Hubert de Sainte-Marie en 1978, mais en 2005, les auteurs du volume Vitraux de Bretagne du Corpus vitrearum déploraient, dans la nef, et en particulier au nord, des trous et un état précaire.

En 2009-2010, l'atelier Anne Pinto de Tussau (Charentes) qui se charge de restaurer et surtout de protéger les vitraux. En effet, ceux-ci s'altèrent avec le temps : soit la peinture s'efface, soit la condensation (air froid extérieur, air chaud intérieur) ruisselle sur la face interne et lessive la peinture, soit celle-ci facilite le développement de micro-organismes (lichens et algues) qui rongent le verre.

  La protection mise en oeuvre par l'atelier Pinto consiste en la pose d'une verrière de protection à la place du vitrail, lequel est décalé de 3cm vers l'intérieur pour créer une ventilation : c'est désormais sur la face interne du verre de protection que l'eau de condensation se forme et s'écoule. En outre, le vitrail est désormais à l'abri des garnements qui lancent des pierres, de la grêle, du vent ou de la pollution.

   Mais l'atelier a aussi procédé à la restauration du vitrail lui-même. Des verres avaient été brisés ; certains fragments avaient été fixés par des "plombs de casse", plomb ficelle ou aile de plomb,  qui, s'ils sont trop nombreux, finissent par altérer le dessin d'origine. Les soigneurs de vitraux en ont compté en moyenne  750 par verrière ! Ils les ont déposé au profit d'un collage bord à bord par résine silicone.

   L'accumulation de poussières et de lichens avait encrassé les panneaux, en les noircissant ou les verdissant. Pire peut-être, la masse du verre se trouvait piquée de taches blanchâtres ou noires, surtout les bleus du XVe, alors que ceux du XVIe résistaient mieux. Un nettoyage au pinceau puis au coton-tige. Et puis l'ancien mastic très dur a été retiré, les verres bouche-trous ou les lacunes ont été remplacés par du verre soufflé maintenu par des cuivres Tiffany.

   J'ai appris tout cela en lisant les panneaux exposés dans la chapelle et réalisés par l'atelier Anne Pinto

 http://www.pinto-vitrail.com/home/vitraux12.php.

Les pertes subies, les remaniements et désordres consécutifs à ces initiatives ne permettent pas de définir avec certitude le programme iconographique initial. Mais les huit personnages de la baie 5, réunis deux à deux et portant des phylactères, proviennent à l'évidence d'un Credo apostolique et prophétique à 24 personnages, rappellant la grande verrière d'axe de Quemper-Guézennec, un peu antérieure (1460-1470).

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Description.

 

La baie actuelle mesure 2,30 m de haut et 1,40 m de large. Elle comporte deux lancettes cintrées et un tympan  à un ajour et deux écoinçons dont les rois de Jessé Ezéchias et Jechonias attestent de la présence, toujours au 4ème quart du XVe siècle, d'un Arbre de Jessé.

Je peux soulever aussi  l'hypothèse d'un Arbre de Jessé à 12 rois de Juda,  entouré de 12 prophètes et de 12 apôtres.

Les huit figures du Credo apostolique et prophétique  sont rassemblés deux à deux (un apôtre avec son nimbe,  et un prophète) dans des niches et tenant un phylactère où est inscrit leur nom, et un article du Credo ou un verset prophétique. 

L'identité des personnages, et le relevé des inscriptions, n'ont pas encore été publiés : c'est le but de cet article.

-lancette de gauche  :

  • Saint Jacques le Majeur et le prophète Isaïe
  • Saint André et Baruch. 

-lancette de droite 

  •  Saint Pierre et Jérémie (têtes modernes)
  • Philippe, tenant une croix et Malachie 

L'ordre des apôtres dans le Credo étant Pierre-André-Jacques-Jean-Thomas-Jacques le Mineur-Philippe-Barthélémy-Matthieu-Simon-Jude-Mattias :  Pierre, André et Jacques  apôtres ici présents se plaçaient donc au tout début de la grande verrière initiale.

Le thème du Credo apostolique et  prophétique est rare en Bretagne (Kermaria-an-Iskuit et Quemper-Guézennec) et unique en  Finistère. Mais au XVIe siècle, les 12 apôtres portant leur phylactère accueillent les fidèles dans la plupart des porches des églises et chapelles bretonnes.

Nous avons bien affaire à un fragment de Credo apostolique et prophétique où les apôtres sont clairement identifiables, présentant les articles 1, 2, 3 et 7 du Symbole des Apôtres, selon une forme abrégée voire conventionnelle, et selon une graphie gothique qui associe au moins deux styles différents (restauration?). L'écriture la plus difficile à déchiffrer est la plus belle en terme de calligraphie, mais elle multiplie les procédés d'abréviation, les omissions par tilde, les lettres conjointes, les lettres souscrites pour placer un texte de plusieurs mots sur un emplacement réduit. C'est ce qui en fait sa richesse.

Les apôtres devaient être disposés selon deux rangs verticaux, puisque les apôtres des six premiers articles se trouvent à droite, et inversement pour Philippe qui appartient aux six apôtres suivants.

  Le Credo prophétique est d'autant plus ardu à décrypter que le verset qui leur est attribué n'est pas fixé, et que les prophètes ne sont pas identifiables, comme les apôtres, par des attributs. Là encore, les autres exemples de Credo de l'iconographie montrent que la réduction du texte peut aller jusqu'à l'omission de mots ou  de plusieurs lettres des mots, ce qui rend le déchiffrement du verset trop inaccessible à un néophyte.

Voir :  La maîtresse-vitre de l'église de Quemper-Guezennec (22).

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La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

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En haut à gauche : L'apôtre Jacques le Majeur et le prophète Isaïe.

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La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

 

Isaïe et sa prophétie Ecce virgo concepiet .

 

Isaïe est barbu et coiffé d'un bonnet vert. Il est pieds-nus, peut-être par suite  de la recomposition des fragments.

Malgré quelques difficultés de lecture, le phylactère porte le début du verset d'Isaïe, VII, 14 : ESAIUS ECE VIRGO CONCIPIET (ou  co(n)cep...pa(r)iet).  Ecce virgo concipiet et pariet filium, et vocatibur nomem ejus Emmanuel : "une vierge concevra, elle enfantera un fils qui sera appelé Emmanuel".

Dans la tradition, et notamment à Quemper-Guezennec, c'est bien Isaïe, et ce verset, qui sont appariés à l'apôtre Jacques le Majeur.

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La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

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L'apôtre Jacques le Majeur et son troisième article du Credo qui conceptus est de Spirituo Sancto natus est Maria Virgine

Jacques porte, sous le nimbe, le chapeau frappé d'une coquille et tient le bourdon du pèlerin vers Compostelle. L'inscription  JACOBUS QUI -FEZ NATUS EST DE-- est suffisante pour attester que le verset cité est bien le troisième du Credo.

Plus intéressant peut-être est l'inscription qui se lit, tracée en réserve sur le galon du manteau blanc de l'apôtre : VOS DEVS --ANG--ET, car sa présence n'a pas été soulignée.

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La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

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En bas à gauche : L'apôtre André et le prophète Baruch.

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La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

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Le prophète Baruch et son verset :

 

Le prophète est coiffé d'un bonnet (presque un casque) et ses épaules sont couvertes d'un camail frappé d'hermines portant un collier à gros maillons de chaines. Ne serait-ce pas là un réemploi provenant d'un roi de l'Arbre de Jessé ? Son manteau est rouge, et c'est une épée qui longe son côté gauche. 

Le texte est BARUCH VITIO EGO ANTEUS [AUTEM ] ---DUUM --ET ER--

Je n'ai pu rattacher cette inscription à un verset de Baruch. Baruch est plus souvent cité dans les Arbres de Jessé (avec les citations Hic est enim deus noster  Baruch 3:36, ou Post haec in terris visus est. Baruch 3:38) que sur les Credo, où son verset  3:38 Visus est in terris et cum hominibus conversatus est est emprunté par Jérémie à qui il est attribué.

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La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

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L'apôtre André et le deuxième article du Credo.

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André est accompagné de sa croix en X (de couleur jaune). Il est nimbé, barbu, il tient un livre, il est  pieds nus, et l'inscription indique :  

ANDREAS EST IN IESUM XSTUM FILIUS EI--, soit l'association du titulaire, ANDREAS, et du début de deuxième article   Et in Iesum Christum Filium eius unicum , Dominum nostrum.

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La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

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En haut à droite : saint Pierre et Jérémie (têtes modernes).

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1. Jeremias : patre(m) (in)voca/ .is..et v..me 

   . S : petrus Credo i(n) deu(m) patre(m)

Nous avons affaire au premier article du credo présenté par Saint Pierre préfiguré par Jérémie et sa citation Patrem invocabit qui terram fecit. 

 

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

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Saint Pierre.

Saint Pierre tient sa clef sur l'épaule droite. La tête est moderne : un ancien n'aurait pas omis la calvitie et le toupet de l'apôtre.

Son phylactère indique :

S.PETRUS CREDO IN DEUS PATREM

Soit  "Saint Pierre" puis le début du premier article du Credo "Je crois en Dieu le Père".

L'inscription en lettres gothiques utilise des deux-points , des lettres conjointes ,  des abréviations par titulus, et des lettres ornées.

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La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

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La baie 5 ou verrière du Credo prophétique et apostolique (4ème quart XVe siècle, fragments recomposés) de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.Photographie lavieb-aile.

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Le prophète Jérémie.

il est coiffé d'un bonnet vert conique. La tête est moderne.

L'inscription indique :

JEREMIAS PATREM VOCABIS ME ET POST ME

Soit le nom Jérémie et fragment du verset de Jérémie 3:19 :Et dixi: Patrem vocabis me, et post me ingredi non cessabis.

"Je disais : Tu m'appelleras: Mon père! Et tu ne te détourneras pas de moi."

Cette association de saint Pierre avec le prophète Jérémie est extrémement fréquente, mais l'inscription présente ici  est beaucoup plus rare. Ce prophète présente ce verset Je 3:19 au Baptistère San Giovanni de Sienne du milieu du XVe siècle (peinture de  Lorenzo Vecchetia). Ou dans le Bréviaire de Martin d'Aragon (entre 1380 et 1400) BnF Rothschild 2529 f.2. Mais ailleurs, et depuis le Verger de Soulas, Jérémie présente un texte qui est composé de plusieurs découpages de citations bibliques : Patrem invocabitis qui terram et concidit coelum

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La verrière du Credo prophétique et apostolique de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.
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En bas à droite : l'apôtre  Philippe et le prophète Malachie.

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La verrière du Credo prophétique et apostolique de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.
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L'apôtre Philippe.

 

 Il tient une croix à longue hampe mais à traverse oblique (comme dans le Kalendrier des Bergers 1493).

L'inscription indique S: PHILIPPE IUDICAR VIVOS ET MO :  fragment du 7ème article inde venturus est iudicare vivos et mortuos.

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La verrière du Credo prophétique et apostolique de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.
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Le prophète Malachie.

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L'inscription indique :

MALACHIAS ONUS[?] INIQUITATE  . 

Il ne s'agit plus de la même écriture, le deux-point a disparu, les abréviations également : ce texte est-il fidèle à l'original ? Le terme iniquitate se retrouve dans Malachie 2:4 Lex veritatis fuit in ore eius, et iniquitas non est inventa in labiis eius; in pace et in aequitate ambulavit mecum et multos avertit ab iniquitate.  "La loi de la vérité était dans sa bouche, Et l`iniquité ne s'est point trouvée sur ses lèvres; Il a marché avec moi dans la paix et dans la droiture, Et il a détourné du mal beaucoup d`hommes".  

 

Dans la salle du Credo des appartements Borgia du Vatican, Philippe est associé à Malachie avec le texte ascendam at vos in iudicio et ero testis velox ou bien  Ascipient in me deum suum quem confixerunt. Ce prophète est aussi associé, dans le même Credo Borgia, à Simon au 10ème article pour le verset Cum odio habueris, dimitte.

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La verrière du Credo prophétique et apostolique de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.
La verrière du Credo prophétique et apostolique de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.
La verrière du Credo prophétique et apostolique de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.
La verrière du Credo prophétique et apostolique de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.

 

 

LE TYMPAN.

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Dans l'ajour,  le buste du Christ bénissant et globe crucifère est estimé vers 1540, il était autrefois utilisé en baie 7 . Dans les écoinçons se trouvent 2 rois d'un Arbre de Jessé, couronnés, dotés du sceptre, tenant le phylactère indiquant leur nom : Ezechias et Jechonias (4e quart XVe).

 

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La verrière du Credo prophétique et apostolique de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.
La verrière du Credo prophétique et apostolique de la chapelle de Kergoat à Quéménéven.

COMMENTAIRE

Le thème du "Credo apostolique et prophétique" et son illustration sur le vitrail de Kergoat.

Cette iconographie s'est développée au XIIIe siècle à la suite de réflexions théologiques montrant que les articles du Credo trouvent leur fondement dans le Nouveau Testament, par des références à des textes des Évangiles, des Épîtres et des Actes des Apôtres, mais aussi dans l'Ancien Testament par des citations des Prophètes, ce qui fonde le Credo non pas sur tel ou tel Concile, mais sur la parole de Dieu.

  a) Le Symbole des Apôtres

Ce Symbole des apôtres, souvent appelé Credo comme celui de Nicée, était récité quotidiennement par les clercs dans la lecture de leur bréviaire, et, depuis le Missel Romain de 2002, il peut être récité à la place du Credo lors de la Messe.  

  Il est la traduction, latine puis française, d'un texte grec. On le reconnaît dès le premier article qui dit Je crois en Dieu le Père tout-puissant (Credo in Deum, Patrem omnipotentem) alors que le Credo énonce Je crois en un seul Dieu, le Père tout-puissant (Credo in unum deum ).

Il s'agit  ici non pas du Credo à proprement parler, celui qui est récité à la messe et qui est le Symbole de Nicée-Constantinople, mais le Symbole des Apôtres, une profession de foi qui, selon la tradition, proviendrait directement des Apôtres et qui serait donc inspiré par l'Esprit-Saint. La légende développée dès le IVe au VIe siècle veut même qu'à la veille de leur dispersion, chacun des douze apôtres en ait récité un article : il compte donc douze articles de foi. On trouve cette tradition chez Ambroise de Milan (339-397) puis chez Rufin d'Aquilée (345-410), l'auteur qui donne le premier texte latin du symbole. celui-ci écrit dans Commentaire du symbole des apôtres (v.400) " Nos anciens rapportent qu'après l'ascension du Seigneur, lorsque le Saint-Esprit se fut reposé sur chacun des apôtres sous forme de langues de feu, afin qu'ils puissent se faire entendre en toutes les langues, ils reçurent l'ordre de se séparer et d'aller dans toutes les nations pour prêcher la parole de Dieu. Avant de se quitter, ils établirent en commun un régle de la prédication qu'ils devaient faire afin que, une fois séparés, ils ne fussent exposés à enseigner une doctrine différente à ceux qu'ils attiraient à la foi du Christ ; étant donc tous réunis, remplis de l'Esprit -Saint, ils composèrent ce bref résumé de leur future prédication, mettant en commun ce que chacun pensait et décidant que telle devra être la règle à donner aux croyants. pour de multiples et très justes raisons, ils voulurent que cette règle s'appelât symbole."

http://www.patristique.org/Historique-du-symbole-des-apotres.html

  Au VIe siècle, à la suite de deux sermons pseudo-augustiniens (Sermon 240 et 241) d'un prédicateur gaulois, chaque article fut attribué à un apôtre particulier : ce point est important , puisqu'il va nous aider à déchiffrer le texte du phylactère si nous identifions l'apôtre. Voici la répartition selon le texte latin, celui qui nous interesse :

1- St Pierre : Credo in Deum, Patrem omnipotentem, creatorem caeli et terrae

2- St  André : Et in Iesum Christum Filium eius unicum , Dominum nostrum

3 - St Jacques le Majeur : qui conceptus est de Spirituo Sancto natus est Maria Virgine

4 -St Jean : passus sub Pontio Pilato, crucifixius, mortuus et sepultus

5 -St Thomas : descendit ad inferos, tertia die ressurrexit a mortuos

6 -St Jacques : ascendit ad caelos ; sedet ad dexteram patris Dei Patris omnipotentis

7 -St Philippe : inde venturus est iudicare vivos et mortuos

8 -St Barthélémy : Credo in Spirituum Sanctum

9 -St Mattieu : sanctam ecclesiam catholicam

10 -St Simon : sanctorum communionem, remmisionem pecatoribus

11 -St Jude : carnis resurrectionem

12 -St Matthias : vitam eternam.

  Ce Credo apostolique est représenté en Bretagne dans le porche ou sur le calvaire de très nombreuses chapelles et églises (je citerai le calvaire de Saint-Venec en Briec, l'ossuaire de Sizun, le porche de Saint-Herbot à Plonevez-du-Faou, saint-Mélaine à Morlaix, mais la rencontre de l'alignement de leurs niches est trop fréquente pour qu'une liste soit exsaustive.) Voici par exemple Saint Jacques  à Saint-Venec, avec un fragment de l'article ascendit ad c(a)elos :

 

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 b) Le Credo prophétique.

  Il relève, sur le plan théologique, de la typologie biblique, ou recherche de la correspondance entre l'Ancien et le Nouveau Testament, conformément à la phrase de Saint-Augustin dans Questions sur l'Heptateuque,2, 73 "Le Nouveau Testament est caché dans l'Ancien, et l'Ancien se dévoile dans le Nouveau". Cette exègése était particulièrement nécessaire pour le Credo, dont un article du Symbole de Nicée affirme : "Je crois en l'Esprit Saint [...] il a parlé par les prophètes". J'ignore à quelle date les théologiens (pour Emile Male, "quelque théologiens contemporains de St Thomas d'Aquin au XIIIe) ont cherché dans les textes des Prophètes les verset qui préfigurent les articles du Credo, mais dès le XIVe et surtout au XVe siècle, cette correspondance se trouva illustrée soit dans les miniatures et enluminures (Heures du Duc de Berry), les gravures des incunables (Calendrier des Bergers, XVe), les peintures murales (Génicourt, Meuse, XVIe), les stalles (dès 1280-1290 à Pöhlde, Basse-Saxe; consoles de la chapelle Bourbon à Cluny  et au XVe à la cathédrale Saint-Claude de Genève, comme à Saint-Ours d' Aoste en Savoie ; "credo savoyard" de la cathédrale de Saint-Jean de Maurienne), les sculptures (portail de la cathédrale de Bamberg, fonts baptismaux de celle de Meersburg, châsse de St Héribert à Cologne, piédroits de la cathédrale Saint-Jacques de Compostelle, fenêtres de la basilique Saint-Rémi de Reims, trumeau et portail nord de Chartres, porche de la cathédrale de Tarragone, déambulatoire de la cathédrale d'Albi, portail du Beau Dieu d'Amiens, portail sud de la cathédrale de Bourges...) et les vitraux (infra).

L'une des bases théologiques est le Commentaire du Credo par Thomas d'Acquin.

  Deux thèmes iconographiques relèvent de la même analyse typologique, et ces deux thèmes sont organisés autour du chiffre douze: l'Arbre de Jessé, dès le XIIe siécle, avec les douze rois de Juda préfigurant la royauté du Christ. Et les douze Sibylles qui ont prophétisé l'avènement du Christ.  C'est ce qui rend bien intéressant la présence des deux rois au tympan de la baie 11, et qui laisse imaginer deux vitraux à Kergoat, l'un consacré au Credo apostolique, l'autre à l'arbre de Jessé.

 

  L'une des plus belles, des plus grandioses et des mieux conservés de ces représentations du credo prophétique se trouve à Sienne, à quelques mètres du célèbre pavement du Duomo consacré aux Sibylles : c'est la voûte du Baptistère, réalisé de 1415 à 1428 par Lorenzo di Pietra dit Vechietta. Les apôtres, portant leur phylactère, sont placés en vis-à-vis de leur précurseur.http://www.viaesiena.it/fr/caterina/itinerario/battistero/articoli-del-credo/articoli-della-terza-campata

   Les vitraux ne sont pas en reste : Vitrail de la Sainte Chapelle de Bourges, de la cathédrale de Chartres, de l'église Saint-Marcel à Zetting (57), 2e quart XVe), de la chapelle de la Mailleraye à Jumièges, et en Bretagne celui de Quemper-Guezennec (Cotes d'Armor) datant de 1460-1470 décrites par Jean-Pierre le Bihan  http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-35934749.html

    A la différence de celle des apôtres, la liste des versets prophétiques n'est pas fixée, mais on retrouve néanmoins une certaine constance. Je m'appuierai sur le relevé de J.P. Le Bihan à Quemper-Guezennec (Q.G) et sur le texte du baptistère de Sienne (B.P) 

1-St Pierre : Jérémie : Patrem invocavit qui terram fecit (Q.G) (citation complexe)

2-St André : David : Filius meus es tu ego hodie (Q.G)

          = Psaumes, 2, 7 : Domine dixit ad me : Filius meus es tu ego hodie genui te (Vulgate)

             "Je publierai le décret : Yahvé m'a dit : Tu es mon fils, je t'ai engendré aujourd'hui".

3-St Jacques le majeur : Isaïe : Ecce virgo concipiet et pariet (Q.G) :

            = Isaïe, VII, 14, Ecce virgo concipiet et pariet filium, et vocatibur nomem ejus Emmanuel : "une vierge concevra, elle enfantera un fils qui sera appelé Emmanuel".

4-St Jean  : Daniel : Post LXX hedomadas, accidetur Christus (Q.G)

                    : Ezechiel : Signa Thau gementium (B.S)

                : Zacharie 12,10: Ascipiens ad me, quem confixierunt (Autre)

  = Zacharie, 12, 10 : ascipient me, quem confixierunt :"ils tourneront les regards vers moi, celui qu'ils ont percé" 

5-St Thomas   : Malachie : Et fuit Jonas in ventrem ceti (Q.G)

                 : Osée, 13, 14 De manu mortis liberado eos...ero mors tua, o mors, ero morsuus tuus, inferno (autre) : "Je les délivrerai de la mort...Ô mort, où est ta peste ? Séjour des morts, où est ta destruction? "

6 -St Jacques  : Michée : Ce ... et erit civita gloria (Q.G)

                  : Amos : qui aedificavit in coelo ascensionem suam (B.S)

7 -St Philippe   : Zacharie : Acharias, suscitabo filios tuas (Q.G)

                      : Joël : In valle Iosaphat iudicabit omnes gentes (B.C)

8 -St Barthélémy : Sophonie : sedebo ut judicui omnes gentus (Q.G)

                   : Aggée : Spiritus meus erit in medio vestrum (B.C)

9 -St Matthieu : Joel : Spiritus meus erit une medie vestrum (Q.G)

                 : Sophonie : Hic est civitas gloriosa qui dicitur extre me non est altera (B.S)

10 -St Simon     : Osée : Ose, arida audite verbum Dominum  (Q.G)

                 : Malachie : cum hodio abueris dimille ( B.S)

                  : Malachie : deponet dominus omnes iniquates nostras.(La Mailleraie)

 11 - St Jude        : Amos : qui aedificat in caelo ascensionem suam. (Q.G) (La Mailleriae)

                  : Zacharie : Suscitabo filios tuos (B.S)

12 -St Mattias    : Ezechiel : Et erit dominus regnum missus.(Q.G)

                   : Abdias : Et erit domino regno (B.S)

    On peut trouver une magnifique illustration sur le Psautier de Jean de Berry (Gallica).

 

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SOURCES ET LIENS.

— GATOUILLAT (Françoise), HEROLD (Michel), 2005 "Les vitraux de Bretagne", Corpus Vitrearum France- Recensement VII, Presses Universitaires de Rennes, Rennes : 2005, 367pp. pages 169-171.

 

Sur le Credo apostolique :

Le Livre de prière d'Anne de Bretagne (Jean Proyer, Tours 1492-1495), Morgan & Pierpont Library

https://www.themorgan.org/collection/prayer-book-of-anne-de-bretagne/5Site http://idlespeculations-terryprest.blogspot.fr/2014/02/the-apostles-creed.html

— Grant Kalendrier et compost des bergiers , 1529, imprimé à Troyes.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b86095054/f89.item.zoom

— Grant Kalendrier et compost des bergiers , Paris 1493

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b86267664/f89.item

— CRITCHLEY (David J.) Prophets, Apostles, and Saints in the side windows of Winchester College Chapel

https://www.vidimus.org/issues/issue-141/features/winchester-college-chapel/

—CRITCHLEY (David J.) 2023, The Apostle's creed and the north crawley rood screen, Records of the Buckhinhamshire vol.63

https://bas1.org.uk/publications-2/records-of-bucks/

 

— FAVREAU Robert 2003,Les autels portatifs et leurs inscriptions, Cahiers de civilisation médiévale 2003 Volume   46 pp. 327-352 :http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ccmed_0007-9731_2003_num_46_184_2865

 — Baptistère de Sienne : http://www.viaesiena.it/fr/caterina/itinerario/battistero/articoli-del-credo/articoli-della-seconda-campata

 — Psautier de Jean de Berry, Enluminures de André Beauneveu 1380-1400 : gallica 

 

 

—GAY (Françoise) 1993, Le choix des textes des prophètes face aux apôtres au Credo", in Actes du Colloque Pensée, image et communication en Europe médiévale. A propos des stalles de Saint-Claude - Besançon 

— GAY (Françoise) 2019, Introduction au catalogue des inscriptions...

https://in-scription.edel.univ-poitiers.fr/index.php?id=170#ftn58

—GAY (Françoise), 2019, épigraphie des inscriptions présentées par les Prophètes.

https://in-scription.edel.univ-poitiers.fr/index.php?id=316

https://in-scription.edel.univ-poitiers.fr/index.php?id=299

—GAY (Françoise), 2019, Les doubles credo, prophètes et apôtres = Les inscriptions présentées par les prophètes dans l’art de l’Occident médiéval – catalogue et édition

https://in-scription.edel.univ-poitiers.fr/index.php?id=319

— HASENORH (Geneviève), 1993 "Le Credo apostolique dans la littérature française du Moyen-Âge", Actes du Colloque Pensée, image et communication en Europe médiévale. A propos des stalles de Saint-Claude - Besançon 

— LACROIX (Pierre) , Renon, Andrée,  Mary, Marie-Claude, Vergnolle, Éliane [Publ.] Pensée, image et communication en Europe médiévale. A propos des stalles de Saint-Claude - Besançon (1993).

— MÂLE (Emile)

https://patrimoine.amis-st-jacques.org/documents/000135_e_male_credo_des_apotres_2.pdf

— RENON F, relevé du Credo du chœur de la cathédrale de Cambray en 1404 Revue de l'art chrétien: recueil mensuel d'archéologie religieuse, Volume 8 Arras ; Paris 1864 page 262.

—  RITZ-GUILBERT, Anne 1993 ; "Aspects de l'iconographie du Credo des apôtres dans l'enluminure médiévale", Pensée, image & communication en Europe médiévale : à propos des stalles de Saint-Claude; Besançon; Asprodic L'auteur analyse les Credo typologiques apparus dans l'enluminure du 13e siècle, puis la version originale qu'en donne Jean Pucelle dans le Bréviaire de Bellevill (Paris, B. N., ms lat. 10483) aux environs de 1323-1326. Le peintre a utilisé le Credo des apôtres comme attribut de la vertu personnifiée de la Foi

—SCHMITT (Jean-Claude), 1989  "Les images classificatrices", in Actualité de l'histoire à l'Ecole des chartes: études réunies à l'occasion publié par Société de l'Ecole des charte 1989 pp.311-341.

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Credo apostolique Inscriptions XVe siècle Chapelles bretonnes
10 avril 2024 3 10 /04 /avril /2024 16:59

Les vitraux de Saint-Nicolas-de-Port : la baie 20 de la troisième chapelle latérale sud (Saint Georges et saint Martin, Valentin Bousch v.1514-1520 ; panneaux typologiques et anges à phylactères du tympan, atelier lorrain et Jacot de Toul v.1510-1520). Monogramme de verrier.

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Voir :

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PRÉSENTATION.

 

"Le culte de saint Nicolas de Bari s'est établi à Saint-Nicolas-de-Port (à 13 km de Nancy)  autour d'une relique d'une phalange du saint évêque depuis le XIIe siècle, et un pèlerinage majeur pour la chrétienté  s'y est développé. La victoire du duc René II, duc de Lorraine et de Bar, face au grand duc d'Occident Charles le Téméraire en 1477 lors de la bataille de Nancy, incite le duc à faire édifier un édifice  imposant pour symboliser le retour à l'indépendance de la nation Lorraine ainsi que sa reconnaissance au saint patron et protecteur de la Lorraine. Le choix de Saint-Nicolas-de-Port qui s'appelle encore simplement Port est évident, puisque la ville, alors la plus peuplée du duché, est le centre économique du duché de Lorraine attirant de nombreux marchands de toute l'Europe lors des foires. Les travaux de reonstruction de l'église débutent à la fin du XVe siècle.

Les verrières ont été décrites par Michel Hérold, qui leur a consacré en 1993 une monographie du Corpus vitrearum. Toutes les informations de cet article  proviennent de ses travaux.

"Le vitrage de l'édifice ayant suivi de près les progrès de l'architecture, moins de trente années séparent les verrières les plus anciennes des plus récentes (la « grisaille des Bermand ») : on commença à vitrer l'abside en 1508, et la fenêtre occidentale porte les armes de Renée de Bourbon morte en 1539.

De nombreux donateurs  ont permis de financer un tel programme et la diversité de leur condition sociale, mais aussi de leur origine géographique se reflète dans les oeuvres conservées.

Au premier rang, on trouve bien entendu la famille ducale de Lorraine, dont les donations occupent les places privilégiées d'un édifice considéré comme le sanctuaire national des Lorrains aux trois verrières de l'abside offertes par le duc René II, mort en 1508, répond celle de la façade occidentale où le duc Antoine, sa femme Renée de Bourbon et son frère Jean, évêque de Metz, firent placer leurs armes. D'autres blasons aujourd'hui dispersés dans l'édifice indiquent par ailleurs que la générosité ducale ne s'était pas limitée aux seules baies axiales, mais avait concouru au vitrage de l'ensemble de l'église, aux côtés de quelques représentants de la noblesse lorraine (seul Henri de Thierstein, dont la famille est étroitement liée à l'histoire du pèlerinage, a pu être identifié formellement) mais surtout de riches marchands qui faisaient placer leurs seings manuels au bas des verrières, et même de cités comme Bâle et Strasbourg qui entretenaient d'étroites relations politiques ou commerciales avec la Lorraine. Cette diversité des donations explique l'absence d'un programme iconographique bien défini et même, comme le remarque Michel Hérold, la relative banalité des thèmes choisis, mais elle a également permis l'intervention d'ateliers de diverses origines et font de cette monographie une étude passionnante sur les courants artistiques du début du XVIe siècle dans l'est de la France.

Vingt-huit baies possèdent encore des vitraux anciens, certains malheureusement très mutilés en 1635 lors du pillage et de l'incendie de l'église. Aux dégâts causés par les troupes franco-suédoises s'ajoutèrent les restaurations maladroites entreprises par Napoléon Rives et Désiré Laurent au milieu du XIXe siècle : de nombreux panneaux furent alors déplacés et regroupés arbitrairement." (D'après G.M. Leproux)

Les maîtres-verriers :

"Trois des baies de l'abside reçurent des vitraux colorés (vers 1510, baies 200, 201, 202), de même toutes les baies des chapelles et des bas-côtés ; les fenêtres hautes de la nef étaient de verre blanc en losanges ; la mise en place de toute la vitrerie échelonnée sur près de 35 ans, donna de l'ouvrage à plusieurs ateliers de verriers : Nicolas Droguet, de Lyon, à Saint-Nicolas-de-Port jusqu'en avril 1510 et maître George (baies de l'abside), peut-être avec la collaboration de Jacot de Toul et de maître Nicolas ; le 1er septembre 1514 Valentin Bousch, de Strasbourg passe contrat pour exécuter des verrières blanches en losanges, il exécute aussi de nombreuses verrières historiées ; peuvent lui être attribuées : la Transfiguration (baie 107), l'Adoration des Mages, saint Nicolas, saint Sébastien et saint Christophe (baie 109), la verrière de la rose ouest (baie 225) à la gloire de la famille de Lorraine ; d'autres artistes originaires du Rhin supérieur, restés anonymes, travaillent en même temps que Valentin Bousch ; plusieurs ateliers locaux réalisent des vitraux pour la basilique : Jehan de Saint-Nicolas-de-Port, Nicolas de Saint-Nicolas-de-Port, maître I V de Toul (baie 20) ; dès 1576 on répare des verrières endommagées ; le 11 novembre 1635 les troupes suédoises incendient la basilique ; vers 1770 on procède à une remise en plomb générale ; les restaurations se succèdent : 1847, 1848 et 1850 jusqu'au delà de 1855, par les maîtres verriers restaurateurs nancéiens Pierre-Napoléon Rives et Désiré Laurent ; ils procèdent à la remise en état des vitraux anciens, restituent et complètent la vitrerie des chapelles latérales et regroupent dans quelques baies des bas-côtés et des absidioles les fragments anciens isolés ; ces restaurations abusives aboutissent à la mutilation définitive de la plupart des verrières ; de 1888 à 1906 les maîtres verriers restaurateurs parisiens Steinheil et Albert Louis Bonnot mènent une seconde campagne de restauration ; en 1918 une partie des verrières anciennes sont déposées ; en 1921 le maître verrier restaurateur parisien Auguste Labouret restaure les verrières des chapelles latérales restées en place pendant la guerre ; à la veille du second conflit mondial, tous les vitraux anciens sont à nouveau déposés ; dès 1947, 1948 le maître verrier restaurateur parisien Bidault remet en place les verrières anciennes en respectant la disposition du 19e siècle." (Palissy IM54002402)

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La basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

La basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

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Description générale.

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Cette baie n°20 comporte  3 lancettes polylobées et un tympan ajouré, elle occupe la troisième chapelle sud. Elle mesure 2,96 m de haut et 1,84 m de large. Elle est peinte par grisaille et jaune d'argent sur verres transparents sertis au plomb. 

C'est un ensemble composite réuni  sans souci de cohérence en 1850 par les restaurateurs de 1850,  le cartonnier Désiré Laurent et le peintre Napoléon Rives. Elle comprend des éléments d'origine et des éléments rapportés, notamment ceux de Valentin Bousch. Les hauts de lancettes sont modernes (1850).

 

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Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

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LES PANNEAUX D'ORIGINE PAR UN ATELIER LORRAIN ET PAR JACOT DE TOUL : LA MATERNITÉ VIRGINALE DE MARIE.

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Le programme iconographique originel de cette baie et de sa voisine reposait sur la Maternité virginale de Marie et sa préfiguration typologique. On en trouve quelques traces dans la baie 18, mais bien davantage dans cette baie.

Elle témoigne de la présence sur le chantier peu avant 1510 d'un atelier Lorrain anonyme. Cet atelier est également l'auteur, à Saint-Nicolas, d'un Martyre de saint Sébastien, d'une sainte Barbe, et d'une Assomption encore conservés .

Un autre maître lorrain est, lui, parfaitement identifié, il s'agit de Jacot le Verrier, connu notamment pour avoir exécuté la grande verrière du croisillon nord de la cathédrale de Toul, sa ville d'origine et des vitraux de la collégiale Saint-Gengoult. Il a exécuté aussi des vitraux à Vézélise. Michel Hérold lui a attribué les anges des tympans des deux baies 18 et 20 de la troisième chapelle sud de la nef,  mais aussi quatre figures de saints placées dans les deux registres supérieurs de la baie d'axe.

De même, les trois panneaux de la lancette de gauche, qui sont d'origine et attribués à un atelier lorrain anonyme, sont tous des préfigurations de la maternité virginale de Marie : la Vision de la porte close d'Ézéchiel, la Verge bourgeonnante d'Aaron, frère de Moïse, et la prière de Gédéon.

Enfin, sur la droite, la belle Vierge coiffée d'une couronne d'étoiles sur un fond de lumière rouge faisait aussi partie de l'iconographie initiale. Elle est attribuée au même atelier lorrain. Certains auteurs la présentent comme une Vierge de l'Apocalypse en raison des rayons de feu de la mandorle.

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Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

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1°) La Vierge dite de l'Apocalypse. Bas de la troisième lancette. Atelier lorrain vers 1510-1520.

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La Vierge s'inscrit dans une mandorle rouge zébrée de rayons ou lames de feu, sertis au plomb et non gravés. Elle est nimbée et couronnée, et porte un médaillon ovale doré autour du cou. Ses cheveux longs et blonds tombent devant sa poitrine. Elle entrouve son manteau bleu à revers jaune sur une robe blanche à décolleté carré (modifiée en dessous par les restaurateurs. 

Seul le buste nous est parvenu, nous ne pouvons savoir si ses pieds reposaient, comme les Vierges de l'Apocalypse, sur un croissant de lune.

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Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

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2°) Les quatre anges du tympan présentant les litanies en latin. Jacot de Toul, vers 1510-1520.

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Ces anges blonds , en aube à amict doré et aux ailes colorées (rouges, vertes) portent des phylactères où se lisent les litanies en latin VIRGO SPECIOSA  VIRGO GENEROSA VIRGO PULCHRA .

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Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

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2bis le tympan de la baie n°18 par le même atelier. Quatre anges sous la bénédiction de Dieu le Père. Jacot de Toul vers 1510-1520.

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Les anges identiques à ceux de la baie 210 présentent les inscriptions suivantes :

VIRGO ANTE PARTUM ; VIRGO IN PARTU [VIRGO POST PARTUM] VINCENTI (? XIXe ?)

La formule Virgo ante partum, virgo in partu, virgo post partum est dûe à saint Thomas d'Acquin (Somme théologique III, Q28 a 3), et elle affirme la virginité de Marie non seulement avant la conception de Jésus, et après celle-ci, mais aussi pendant la conception (in partu), selon la référence à Ézéchiel de la porte close, porta clausa auquel Thomas d'Acquin se réfère dans son texte. L'utérus est resté clos, le vase n'a pas été ouvert : uterus clausa.

Elle figure, associée dans les litanies précédentes, dans de nombreux textes en hommage à Marie : 

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"Rosa sine spina, Dominus tecum. Stella matutina, Dominus tecum. Virgo Dei inviolata, Dominus tecum. Virgo innupta, Dominus tecum. Virgo Dei intacta, Dominus tecum. Virgo incorrupta, Dominus tecum. Virgo Deo grata, Dominus tecum. Virgo ante partum, Dominus tecum. Virgo in partu, Dominus tecum. Virgo post partum. Dominus tecum. Splendor inextinguibilis, Dominus tecum. Virgo inestimabilis. Dominus tecum. Virgo inmarcessibilis vitis, Dominus tecum. Uva germinans, Dominus tecum. Virgo incomparabilis, Dominus tecum. Virgo cui noil est nec erit similis, Dominus tecum. Virgo generosa. Dominus tecum. Virgo speciosa, Dominus tecum. Virgo pulchra, Dominus tecum. Fons misericordie cum omni copia, Dominus tecum. Virgo eximia, Dominus tecum. Virgo pia, Dominus tecum. Virgo mater sine ruga, Dominus tecum. Virgo dulcis Maria, Dominus tecum. Laus prophetica, Dominus tecum. Salomonis fabrica, Dominus tecum."

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Cette baie était donc bien, à l'origine, destinée à illustrer et défendre la thèse d'un enfantement préservant la virginité de Marie.

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Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 18, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 18, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

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3°) Les panneaux typologiques de la première lancette : la vision de la porte close d'Ézéchiel ; le miracle de la toison de Gédéon et la verge bourgeonnante d'Aaron.  Atelier lorrain vers 1510-1520.

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Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

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a) Le miracle de la toison de Gédéon.

nb  : Aaron et Gédéon étaient à l'origine inversés.

Gédéon est figuré en cavalier en armure, agenouillé sous l'effet du prodige, mains jointes, son casque à plumes jaune, rouge et violette à terre, dans une prairie. En arrière-plan, une porte fortifiée, et des montagnes.

La scène illustre ce passage du livre des Juges :

" Gédéon dit à Dieu : Si tu veux délivrer Israël par ma main, comme tu l’as dit, voici, je vais mettre une toison de laine dans l’aire ; si la toison seule se couvre de rosée et que tout le terrain reste sec, je connaîtrai que tu délivreras Israël par ma main, comme tu l’as dit.
Et il arriva ainsi. Le jour suivant, il se leva de bon matin, pressa la toison, et en fit sortir la rosée, qui donna de l’eau plein une coupe.
Gédéon dit à Dieu : Que ta colère ne s’enflamme point contre moi, et je ne parlerai plus que cette fois : Je voudrais seulement faire encore une épreuve avec la toison : que la toison seule reste sèche, et que tout le terrain se couvre de rosée.
Et Dieu fit ainsi cette nuit-là. La toison seule resta sèche, et tout le terrain se couvrit de rosée. » - Juges 6:36-40

Je ne vois pas la toison de laine tandis que des plantes indiquent que la terre est humide,  et que la rosée descend du ciel sous forme d'une colonne grise sous un point jaune.

Une inscription indique GEDEON RORE  MADET VELLUS SED PERMANET ARIDA VELLUS.

Cette phrase est relevée plusieurs fois par les auteurs germaniques (notamment à Nuremberg où elle est datée du XVIe siècle) sous la forme Haec madet tellus sed permanet arida vellus et traduite par "Cette terre est humide mais la fourrure reste sèche.".

Louis Réau la rapporte ainsi Rore madet vellus permanet arida vellus. M. Thiriet a lu ici Gedeon rore madet vellus permanet arida tellus et traduit "Gédéon a le vêtement tout humide de rosée mais la terre reste sèche". C'est la forme couramment rapportée ailleurs,, où on trouve plus souvent tellus que vellus comme dernier mot, ce qui est plus logique pour traduire littéralement "La rosée mouille la laine, la terre reste sèche".

Mais plus précisément, l'inscription de cette baie 20 avec ses abréviations Gedeõ rore madet vell9 sed permanet arida vell9 (le sigle 9 remplaçant -us) reprend celle  de l'édition imprimée de 1460-1465 du Biblia pauperumRore madet vellus, permansit arida vellus [tellus].

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Biblia pauperum, 1460-1465, BnF RES-XYLO 4Gallica.

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En effet, cette scène figure en vignette dans la Biblia Pauperum à la page de l'Annonciation, en vis à vis de celle de la Nativité. Il s'agit d'une relation typologique entre le texte vétéro-testamentaire de Juges, 6:37-38, et la virginité de Marie :  Gédéon, cinquième juge d’Israël, souhaite savoir si Dieu veut l’utiliser pour libérer la Terre Promise. En réponse à Gédéon, un miracle se produit. Une toison déposée au sol se gorge de rosée, que le juge recueille dans une coupe alors que la terre alentour est restée sèche. Au Moyen Âge, on interprète cet espace resté sec et pur comme un symbole de la virginité de Marie. Gédéon sortira vainqueur du combat, grâce à ce signe de Dieu. Sur la gravure de la Biblia Pauperum Gédéon lève les bras vers l'ange qui lui dit Dominus tecum virorum fortissime (Juges 6:12), dans un parallèle évident avec l'archange Gabriel disant à la Vierge Ave gratia plena dominus tecum.

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Biblia pauperum, 1460-1465, BnF RES-XYLO 4Gallica.

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Ce parallèle entre le miracle de Gédéon et la conception virginale de Jésus par la Vierge illustre aussi les  verrières de l'Arbre de Jessé de la cathédrale de Troyes et de Sens (par les mêmes verriers et à la même époque  tout début du XVIe siècle  1499 et 1504), et sur le retable de l'Annonciation à la Licorne de Martin Schongauer.

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https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl020572303

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Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

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b) Aaron agenouillé devant un autel devant la verge (bâton, tige) verdie.

Aaron est représenté en grand prêtre juif (longue barbe grise, châle rouge sur un manteau vert à franges), agenouillé mains jointes devant un autel à l'intérieur d'un temple. Devant lui, le rameau bourgeonnant bien vert au milieu de douze tiges grises. Le sens du médaillon à profil couronné m'échappe, à moins d'y voir celui de Moïse au front ceint de flammes.

Rappel :

Alors que l’autorité de Moïse et d’Aaron est contestée, Moïse, sur l’ordre de Yahvé, demande aux chefs des douze tribus d’Israël de lui remettre un rameau pour chaque tribu, qu’il dépose dans la « Tente du Témoignage » . L’homme dont le rameau bourgeonnera sera celui que Dieu a choisi. Le lendemain, seule la verge d’Aaron, déposée au nom des familles de Lévi, a bourgeonné. « Yahvé dit alors à Moïse : Remets le rameau d’Aaron devant le Témoignage où il aura sa place rituelle, comme un signe pour ces rebelles. Il réduira à néant leurs murmures qui ne monteront plus jusqu’à moi, et eux ne mourront pas. »

Cette verge d'Aaron, et cette illustration figurent dans la Biblia Pauperum à la page de la Nativité, avec la mention Hic contra morem producit virgula florem.  Comme le bâton d'Aaron choisi par Dieu fleuri miraculeusement alors qu'il était sec, la Vierge donne naissance à Jésus tout en préservant sa virginité. Cette verge  est rapprochée de la virginité de Marie d'une part parce qu'elle reprend la prophétie d'Isaïe 11:1  sur la verge de Jessé qui fleurit (Egredietur virga de radice Jesse, et flos de radice ejus ascendet)  en associant les mots virgula (diminutif de virga, la verge) et de florem (flos, la fleur), mais aussi par le raisonnement exposé par exemple ainsi en 1613 par Petrus Muranus :

 "Aaron, en sens allégorique, ne nous représente autre chose que le peuple juif : cette verge n'est autre que la Vierge immaculée, seiche et aride de tout péché, sèche et aride pour n'avoir jamais fréquenté la compagnie des hommes : verge sèche qui néanmoins a fleuri, fructifié et produit le fruit de vie, fruit médicinal, je dis le Fils de Dieu, fort justement représenté par le fruit de l'amandier " 

 

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Biblia pauperum, BnF gallica.

 

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C'est précisément la citation ---HIC CONTRA MOREM qui est inscrite en bas du panneau.

Comme pour la toison de Gédéon, ce rapprochement est illustré par Martin Schongauer sur son retable.

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Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

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c) Ézéchiel et la Porte close.

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Le prophète est figuré de face, bras écartés, vêtu d'une robe bleue et d'un châle rouge. Il est devant la porte fortifiée des murailles de Jérusalem.

Rappel :  Les Pères de l'Église ont vu dans le passage suivant du Livre d'Ézéchiel la préfiguration de l'utérus de Marie, traversé par l'Enfant mais restant clos, et donc vierge . Le prophète décrit sa vision du porche oriental du Temple futur , successivement ouvert pour accueillir la gloire de Yahvé, puis fermé après son départ :

« Il me ramena vers le porche extérieur du sanctuaire, face à l’orient. Il était fermé. Yahvé me dit : Ce porche sera fermé. On ne l’ouvrira pas, on n’y passera, car Yahvé, le Dieu d’Israël, y est passé. Aussi sera-t-il fermé. Mais le prince, lui s’y assiéra pour y prendre un repas en présence de Yahvé. C’est par le vestibule du porche qu’il entrera et c’est par là qu’il sortira. » (Ezechiel, XLIV 1-3.)

Ce porche   va se confondre ensuite avec  la Porte Dorée de Jérusalem, par où pour les Juifs le Messie fera son entrée à Jérusalem, mais aussi avec la porte orientale de Jérusalem par où Jésus arriva le jour des Rameaux. 

Làa encore, nous trouvons cette scène dans le Speculum humanae salvationis, puis dans la Biblia pauperum, tout comme sur le retable de Martin Schongauer (litanie PORTA CLAUSA), et sur la verrière de l'Annonciation de la cathédrale de Sens, avec la formule latine Porta hec clausa erit et non aperietur

Dans la Biblia pauperum, cette typologie se trouve à la même page de l'Annonciation que les autres mais  en bas et à gauche avec le dessin du prophète Ézéchiel, la référence Ezech XLIIII et la citation porta haec clausa erit et non ap[er]ietur.

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Même si l'inscription est très difficile à lire, nous pouvons gager qu'on y trouvait les mots PORTA HAEC CLAUSA ERIT NON APERIETUR.

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Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

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d. Le monogramme du tympan : la marque du verrier ?

Michel Hérold ne précise pas s'il considère ce monogramme comme appartenant à la verrière d'origine. 

Il évoque fortement les monogrammes des verriers de Troyes, décrits par l'abbé Coffinet en 1858, et dont j'ai décrit plusieurs dans mes articles sur les baies de la nef de la cathédrale de Troyes entre 1498 et 1502. Comme eux, il comporte une barre verticale formant clef. Cette clef se termine par un quatre de chiffre, est barrée d'une ligne courbe et encadrée de deux étoiles. Les monogrammes 13 et 23 de Troyes utilisent également un quatre de chiffre.

Nous retrouvons un monogramme à peu près identique dans la baie 111 de la Transfiguration, attribuée à Valentin Bousch vers 1514-1520 et accompagnée de deux autres monogrammes. Ceux-ci sont parfois considérés comme des blasons de donateurs non nobles. D'autres monogrammes sont présents dans les baies 9 et 26.

Les œuvres de Valentin Bousch sont signés selon Hérold "du monogramme V.B bien visible"  : je pense plutôt que ce monogramme de la baie 20 est celui d'un atelier lorrain.

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Baie 111 de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

 

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L'autre ajour du tympan comprend un élément rose peu explicite.

 

 

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Sain-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Sain-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

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e. Le pélican sous la Vierge.

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Ce pélican, symbole christique domine un phylactère avec l'inscription : PELLICANUS SUM QUI CUNCTIS SANGUINE PROSUM "Je suis le pélican utile à tous par mon sang".

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Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux d'atelier lorrain et de Jacot de Toul (1510-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

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LES PANNEAUX PROVENANT D'UNE AUTRE BAIE, CRÉES PAR VALENTIN BOUSCH (1514-1520). SAINT MARTIN, SAINT GEORGES ET SAINTE CATHERINE.

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Valentin Bousch est né à la fin du XVe siècle à Strasbourg et mort en août 1541 à Metz.

Au moins six des dix grandes verrières des bas-côtés de la nef et au moins cinq des dix-sept verrières des chapelles latérales, produites entre 1514 et 1520, sont attribuées par Michel Hérold à l'atelier de Valentin Bousch, connu jusqu'ici essentiellement pour sa participation au vitrage de la cathédrale de Metz de 1520 à 1541 et à celui du prieuré de Flavigny-sur-Moselle (dont les panneaux subsistants sont pour la plupart aujourd'hui au Metropolitan Museum de New- York) . Il réalisa également des vitraux pour l'église priorale de Varangéville (disparue au cours de la première guerre mondiale) sur une commande de Jean IV de Lorraine, évêque de Metz. En outre il réalisa de nombreux vitraux sur commande de la bourgeoisie messine pour des églises, des hôtels et des chapelles messines mais aussi pour des églises de la campagne lorraine. En 1530,  il revient travailler à Saint-Nicolas-de-Port  pour ses mécènes lorrains le duc Antoine la duchesse Renée de Bourbon et le cardinal Jean de Lorraine et il réalise le vitrail de la rose ouest .

On lui doit à Saint-Nicolas la Transfiguration de la baie 107, l'Adoration des Mages, saint Nicolas, saint Sébastien et saint Christophe de la baie 109, la verrière de la rose ouest  ou baie 225. 

Mais le maître n'était pas seul à peindre et plusieurs mains ont travaillé pour Valentin Bousch. Les contrats de service retrouvés dans les archives confirment d'ailleurs l'importance de l'atelier, qui, après 1518, semble avoir travaillé quelque temps conjointement pour Metz et Saint-Nicolas-de-Port.

"Valentin Bousch constitue ou développe un important atelier. Dès le 26 décembre 1514 soir environ trois mois après le marché conclu avec le gouverneur de la fabrique Valentin Bousch embauche pour quatre ans un apprenti originaire de Bar-le-Duc Meuse) Symon Clarget . Pour des raisons inconnues Symon Clarget quitte son maître le 18 septembre 1517 avant expiration de son engagement. Nicolas fils de feu Pierre le chirurgien demeurant Saint-Nicolas-de-Port entre dans atelier le juin 1517 Quelques mois plus tard le 23 décembre 1518 Valentin Bousch recrute Claude Moynne originaire de la localité voisine de Rosières-aux-Salines Meurthe-et-Moselle. Les nouveaux apprentis sont recrutés l'un pour cinq ans l'autre pour deux ans. Valentin Bousch embauche encore le juillet 1518 Gérard Regnaldin de Vic-sur-Seille Moselle et Pierre Paiger de Moyen (Meurthe-et-Moselle) deux verriers déjà confirmés qui s'engagent à le servir pour des périodes assez courtes le premier pour un an l'autre pour six mois. Avec aide de son important atelier il se dispose donc à répondre de nombreuses commandes." M. Hérold.

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1°) Saint Georges terrassant le dragon.

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Une tenture damassée rouge est suspendue sous les arcades d'une architecture à cul de lampe (mais feuillagé d'acanthes peu vraisemblables), formant le fond devant lequel Saint Georges, en armure, combat le démon à grands coups d'épée . Les plumes rouge et or de son casque et de sa cuirasse répondent à celles de sa monture, mais aussi aux miroitements des écailles de l'aile du dragon. Ce dernier, aux pattes et au cou couverts de verrucosités, redresse sa gueule, tend ses griffes et fouette de sa longue queue l'arrière-train du cheval. Le sol est une prairie verte.

Les volumes sont rendues par des hachures courbes ou entrecroisées. Les plumes sont rendues par un travail en enlevé du jaune et de la grisaille, au petit-bois ou à l'aiguille. La pièce correspondant à l'aile et au tronc du dragon est un savant usage du gris, et des valeurs de jaune.

Le visage a été remplacé par un verre jaune, mais on mesure, sur les autres exemples, qu'il devait être très soigné.

Fond damassé.

"Les fonds damassés sur lesquels se détachent scènes ou figures comptent beaucoup aussi. Réalisés par enlevés dans une épaisse couverte de grisaille noire suivant des pochoirs, ils sont en quelque sorte la marque de l'atelier. Les calques des mêmes motifs damassés relevés directement sur le vitrail se superposent exactement. L'utilisation répétée d'un pochoir n'exclut cependant pas des variantes (détails supplémentaires enlevés au petit-bois, par exemple), ni, à l'inverse des pochoirs du XIXe, une certaine irrégularité d' exécution ; les ajours du pochoir indiquent les parties à enlever dans la grisaille et non celles à couvrir de grisaille. " (M. Hérold)

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Panneaux de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 20, basilique de Sain-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 20, basilique de Sain-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

 

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2°) Saint Martin partageant son manteau avec le pauvre.

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La niche architecturée change et l'arcade feuillagée est ponctuée de perles. C'est une création de 1850. Les colonnes sont également feuillagées. Le motif damassé de la tenture bleue n'est pas le même que pour le Saint-Georges et fait apparaître des œillets et des feuilles sur des rinceaux crénelés.

Saint Martin, nimbé (inscription SACTUS MART-- moderne, tout comme le visage) s'apprête à couper de son épée son manteau rouge d'officier. Ses bottes sont d'un rose rare.

Un mendiant barbu (tête et haut de tunique datant de 1850) tend la main pour s'en saisir.  Les chausses sont pourpres.

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Panneaux de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 20, basilique de Sain-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 20, basilique de Sain-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

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3°) Sainte Catherine d'Alexandrie.

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Dans ce panneau , la sainte tient l'épée de son supplice (vitrail assez bien conservé). Tenture rouge. La robe blanche (ou surcot à manches) est également damassé. Le visage est partiellement parasité par des plombs de casse.

Michel Hérold fait remarquer que le pochoir utilisé pour le damas du saint Jérôme de Genicourt en 1524 est le même que celui du damas de la sainte Catherine de Saint-Nicolas-de-Port réalisé vers 1514-1520. D'ailleurs, les verrières des chapelles latérales sont jugées très proches de l'Annonciation et surtout de la sainte Barbe et du Saint Jérôme de l'église Sainte Marie-Madeleine de Géricourt-sur-Meuse, et même "archaïques" par rapport aux visages et aux mains putoisées aux effets de granité très appuyés de la nouvelle manière développée à Metz.

Au sol, on remarque la roue brisée, principal attribut de la sainte avec sa couronne et son épée. Du côté gauche, au dessus de l'herbe, les initiales G.C.

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Un vitrail représentant sainte Catherine d'Alexandrie est conservé au musée du Louvre à Paris, provenant probablement (notice du Louvre) de l'église de Saint-Nicolas-de-Port. Il est pourtant bien différent. Michel Hérold note : "Entre les figures élégantes et statiques de sainte Marguerite de saint Georges ou de la sainte Catherine du Louvre disposées sous des dais arborescents caractéristiques du gothique tardif et celle de saint Sébastien déjà citée plus dynamique avec son corps athlétique dans un encadrement architecture Renaissance on assiste à une véritable mutation."

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Sainte Catherine d'Alexandrie vers 1515 Atelier de Valentin Bousch. Musée du Louvre inv. OAR 519. Droits RMN.

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Panneaux de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneaux de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 20, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

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SAINT GEORGES, PANNEAU  CRÉE PAR VALENTIN BOUSCH (1514-1520) ET AUJOURD'HUI REMONTÉ EN BAIE 18.

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Seule la moitié supérieure du saint Georges est attribuée à l'atelier de Valentin Bousch. Il tient l'étendard blanc à croix rouge, le vexillum beati georgi des Génois  qui deviendra l'emblème des Croisés.

On reconnaît la tenture damassée, ici pourpre, et le goût du verrier strasbourgeois pour les plumes tout aussi  multicolores qu'exubérantes. La partie basse est une création de 1850, le saint est dépourvu de son cheval et li piètine un dragon vert.

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Panneau de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 18, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneau de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 18, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneau de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 18, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneau de l'atelier de Valentin Bousch (1514-1520), baie 18, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneau restauré en 1850, baie 18, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

Panneau restauré en 1850, baie 18, basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

 

— COFFINET (Abbé Jean-Baptiste), 1858, Les peintres-verriers de Troyes pendant trois siècles depuis 1375 jusqu'à 1690 "Peintres-verriers. Nomenclature des peintres-verriers de Troyes depuis 1375 jusqu'à 1690". Annales archéologiques, 1858, t. 18, p. 212-224.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9693408c/f153.item

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9693408c/f250.item

—HÉROLD (Michel), 1987, Les verriers de Lorraine à la fin du Moyen Age et au temps de la Renaissance (1431-1552). Approche documentaire, Bulletin Monumental  Année 1987  145-1  pp. 87-106

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1987_num_145_1_2867

—HÉROLD (Michel), 1992, La verrière en grisaille des Bermand à Saint-Nicolas-du-Port ou les chemins tortueux de l'italianisationBulletin Monumental  Année 1992, 150-3  pp. 223-237

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1992_num_150_3_4455 

—HÉROLD (Michel), 1993, Les vitraux de Saint-Nicolas-de-Port, vol. VIII/1, Paris, CNRS, coll. « Corpus vitrearum France, monographies », 1993, 219 p. 

—HÉROLD (Michel), 1994, « Valentin Bousch, l'un “Des Peintres sur verre qui se distinguèrent au seizième siècle” », Revue de l'art, 1994, no 103, p. 53-67.

https://www.persee.fr/doc/rvart_0035-1326_1994_num_103_1_348109

—HÉROLD (Michel), et Christian Corvoisier, 2008 « Saint-Nicolas-de-Port - Vitraux de l'église du pèlerinage de saint Nicolas », dans Congrès archéologique de France. 164e session. Nancy et Lorraine méridionale. 2006, Société française d'archéologie, Paris, 2008, p. 312-316.

 

—LEPROUX (Guy-Michel), 1994, Michel Hérold, Les vitraux de Saint-Nicolas-de-Port, Paris, C. N. R. S. Éditions, 1993 (Corpus Vitrearum, France, vol. VIII/1), 220 p. [compte-rendu] Bulletin Monumental  Année 1994  152-2  pp. 240-242

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1994_num_152_2_3471_t1_0240_0000_6

—HÉROLD (Michel), 1990, notices Patrimoine base Palissy IM54002420

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM54002402

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM54002420

Site Patrimoine-Histoire

https://www.patrimoine-histoire.fr/P_Lorraine/SaintNicolasDePort/Saint-Nicolas-de-Port-Basilique-Saint-Nicolas.htm

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Monogrammes. Inscriptions
26 mars 2024 2 26 /03 /mars /2024 15:03

Les vitraux de la nef de la cathédrale de Troyes : les baies 127 et 227 des Saints  et de la vie de saint Pierre, réalisée en 1502, don d'Henri II de Lorraine-Vaudémont, évêque de Metz . Armoiries épiscopales.

 

 

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Voir sur les verrières hautes de la nef  de la cathédrale de Troyes :

 

 

 

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Voir aussi sur mes 327 articles sur les vitraux de France :

 

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PRÉSENTATION GÉNÉRALE.

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Avec 1 500 m² de verrières, allant du XIIIe au XIXe siècle, la cathédrale de Troyes est   l’un des plus vitrées de France.  Elle possède un triforium totalement vitré, (situé à mi-hauteur et qui fait le tour du bâtiment), ce qui est assez exceptionnel. Les vitraux de la cathédrale de Troyes sont considérés comme une œuvre majeure de la peinture sur verre en France. 

 

Les 20 verrières hautes de la nef forment un ensemble homogène. Elles ont été réalisées entre 1498 et 1505 par plusieurs peintres-verriers  dont le nom de certains sont connus (Pierre Maçon, Jean Verrat, Balthasar Godon, Lievin Varin et le cartonnier Nicolas Cordonnier). Parmi les 66 « verriers » recensés dans les archives entre 1470 et 1560, 37 peuvent être considérés comme des peintres verriers. Regroupés autour de la collégiale Saint- Urbain, ils travaillaient au sein de structures familiales et fondaient des dynasties, comme les Verrat ou les Macadré. Leur atelier était une petite structure dirigée par un peintre verrier qui n’employait qu’un ou deux serviteurs, selon ses moyens, comme on le voit à Paris et en Provence (D. Minois).

Selon le rédacteur de la notice de l'Inventaire, rédigée en 1999, "Leur iconographie répond à la seule volonté des multiples donateurs. Leur véritable lien provient plus de la technique que du style : les peintres-verriers ont mis l'accent sur la lisibilité des compositions (larges registres de scènes, mise en valeur des faits et gestes des personnages par la réduction du rôle de l'architecture et des arrières-plans, modelé très appuyé, absence de chef-d'oeuvre et de gravure sauf dans la baie 233). Certains aspects rappellent les vitraux du milieu du 13e siècle des parties hautes du choeur : la gamme colorée très vive avec barbes et cheveux en pleine couleur, la mise en plomb des yeux de certains personnages, les fonds de mosaïque. Si la Renaissance italienne ne s'y fait pas encore sentir, Jean Lafond reconnaît une influence venue de l'est dans la verrière de saint Pierre (notamment l'atelier strasbourgeois de Pierre d'Andlau). Pour Emile Mâle, la présence dans ces verrières d'une forte veine d'inspiration populaire évoque l'imagerie d'Epinal."

Au contraire, Danielle Minois (2003 ; 2005) souligne la cohérence de ces ensembles qui illustrent en un discours argumenté et savant l’histoire du salut. "Seul un clergé cultivé a pu élaborer ces programmes ; il l’a donc imposé aux donateurs qui l’ont financé. Parce que « le choix des sujets des verrières posées dans les églises est un reflet de la vie intellectuelle et religieuse », elle signale en outre les réactions des commanditaires face à la Réforme à travers les thèmes choisis, surtout après 1550 : l’histoire de Daniel ou de Tobie, la légende de l’hostie profanée. Elle montre comment les mêmes thèmes peuvent changer de sens face à un climat de remise en cause de l’Église romaine." (L. Rivale)

Ces 20 verrières hautes de la nef se répartissent entre les baies du triforium (galerie à trois arcades entre chaque travée), qui portent les numéros 127 à 136, et, au dessus de celles-ci, les baies hautes homologues portant les numéros 227 à 236. Selon la numérotation internationale des vitraux, les baies nord portent un numéro impair et les baies sud un numéro pair.

Du côté nord du transept, l'auteur du carton des baies 213, et 215 réalisées par Jean Verrat et Balthazar Godon au début du XVIe siècle est connu, il s'agit de Nicolas Cordonnier, dit le Maître de la Légende de Santa Casa.

 

 

 

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Nous avons donc ainsi :

a) du côté nord, depuis le transept vers le fond de la nef :

-baies 127 et 227 : Saints ; vie de saint Pierre,  réalisée en 1502, don d'Henri II de Lorraine Vaudémont, évêque de Metz ;

-baies 129 et 229 : Histoire de Tobie. 1500 ; don de Jean Fuestot l'Aîné (marchand et bourgeois de Troyes dans l'Aube) et de Denise Chappelain sa femme. Monogramme [du peintre verrier en tête de lancette de la baie 129].

-131 et 231 : Adoration des mages, et Histoire de Job. Don de Jeanne de Mesgrigny veuve de Jean Molé. 1501. Inscription et armoiries. Monogramme d'un verrier au tympan.

-133 et 233 : légende de saint Sébastien ; réalisée en 1501 par Lievin Varin, don de la confrérie de saint Sébastien .

- 135 et 235 : Légende de la Vraie Croix ; réalisées entre 1501 et 1502 par Jean Verrat, don de Claude Dorigny, veuve de Jean Péricart. Armoiries . Baie 135 très restaurée au XIXe.

b) du côté sud :

-baies 128 et 228 : Calvaire ; saints et saintes. 1499 ; peintre-verrier Balthazar Godon et Jean Verrat ; don de Jean Huyard chanoine de la cathédrale, et Guillaume Huyard avocat du roi à Troyes  ; armoiries .

-baies 130 et 230 : Arbre de Jessé. Verrières réalisées par Lievin Varin entre 1498 et 1499, don de Jean de Marisy et Guillemette Phélipe sa femme. En baie 230, toute la famille de Jean de Marisy et de Guillemette Phélipe (ses frères, ses 9 filles et belles-filles) est représentée au bas de cette verrière. Armoiries.

-baies 132 et 232 :  Annonciation et Nativité. Parabole du Fils Prodigue. Don de Guillaume Molé et Simone Boucherat , 1499.  Réalisée en 1499 peut-être par Pierre I maçon (inscription ne notant que son prénom). Armoiries identifiées, devise "en attendant", monogrammes [du verrier]

-baies 134 et 234 : Vie de Joseph fils de Jacob ; réalisée en 1499, don d'Agnès Bonjean, veuve de Jehan Thévenin (écuyer et notaire royal à Troyes) son mari . Armoiries identifiées et monogrammes en baie 134. Inscription mentionnant le commanditaire et la date en baie 234.

-baies 136 et 236 : Histoire de Suzanne et du prophète Daniel ; réalisées en 1499 , don de Jean Coiffart, marchand de Troyes et de Marguerite, sa femme (inscription) ; les vitraux du 15e siècle du triforium (baie 136) ont disparu et sont remplacés par des vitraux du 20e siècle sur le thème de l'histoire de Daniel.

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Donation par Henri de Lorraine évêque de Metz.

À la différence des autres verrières de la nef, où une inscription du bord inférieur revendique la donation par un couple de bourgeois de Troyes, et où le donateur ou la donatrice veuve sont représentés, cette verrière ne fournit aucun indice, hormis des alerions (petits aigles héraldiques) au tympan de la baie 127. Les belles armoiries épiscopales d'Henri de Lorraine sur le tympan de la baie 227 ne sont pas d'origine, car ce tympan a subi les conséquences d'un incendie de 1700.

Mais Léon Pigeotte s'est basé sur les comptes de la cathédrale pour en attribuer la donation à un "monseigneur de Metz", rapproché de Henri de Lorraine-Vaudémont (1425-1505), évêque de Metz de 1485 à 1505, fils d'Antoine de Lorraine et frère du duc Jean de Lorraine.

"La première verrière du côté gauche, vers la rue, représente plusieurs saints, notamment l'apôtre saint Pierre, saint Etienne, etc. Au pied de ce vitrail on ne voit point par une inscription quel en serait le donateur, mais nous pensons cependant qu'il aurait été donné par "Monsieur de Meitz". On voit en 1501-1 502 une dépense de roseaux « pour clore la verrière de Monsieur de Meitz » et une autre dépense au couvreur "pour faire escharfaud pour prendre la mesure de la verrière de Monsieur de Meitz..." au mois de mai et au mois de juillet 1502, les armatures de fer fournies par le serrurier avaient été directement payées par le donateur, ainsi qu'il résulte d'une mention écrite en marge de l'article de dépense qui lui-même est biffé (Comptes de l'année 1501-1502). Si nous attribuons le don de la verrière de la première grande fenêtre vers la rue, au personnage désigné par les indications que nous avons relevées , c'est que l'on connaît les donateurs des quatre autres grandes verrières de ce même côté par les inscriptions qui se trouvent au pied de chaque vitrail et qu'il est naturel de penser que  ce "Monsieur de Metz", donateur d'une verrière qui est indéterminée, est celui qui a donné la verrière qui ne révèle aucun nom..

Quel est ce personnage désigné sous le nom de Monsieur de Meitz ou Metz ? Nous ne saurions le dire exactement. M. Arnaud, dans son travail, en parlant de cette verrière, rapporte que l'on y voit les armes de Lorraine, et par suite en attribue le don à Louis de Lorraine, évêque de Troyes vers 1545, depuis cardinal de Guise. Cette opinion est inadmissible. Lors de sa nomination, Louis de Lorraine n'avait que 18 ans, il était par conséquent né vers 1527 ; or, le vitrail de M. de Metz existait au moins quinze ans avant 1527, car nous rencontrons dans les comptes de l'année 1511-1512 l'article que voici : « Payé à Jehan Verrat pour avoir relevé deux des panneaulx de la verrière de Monseigneur de Metz, y avoir fait des pièces selon les couleurs des histoires, les quels panneaulx avoient esté gastés quand la fouldre tomba sur le [grand] clocher (Comptes de l'année 1511-1312; dépense commune. ). » Il semble même résulter des comptes cités quelques lignes plus haut que ce vitrail aurait été posé dès 1501 ou 1502. A cette époque le siège épiscopal de Metz était occupé par Henri II de Lorraine-Vaudemont, fils d'Antoine de Lorraine, comte de Vaudemont, sire de Joinville. Ce prélat, qui fut évêque de Metz de 1484 à 1505, est probablement le donateur de notre verrière. Le passage du compte de 1511-1512 qui se réfère à la même verrière, nous apprend que Jean Verrat fut chargé de la réparer, serait-il téméraire d'en conclure qu'elle était sortie de son atelier ?" (Léon Pigeotte 1870)

Cette hypothèse est admise aujourd'hui par tous.

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Armoiries épiscopales d'Henri de Lorraine.

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Charles Fichot soulève une hypothèse complémentaire, celle d'un canonicat d'Henri de Lorraine à Saint-Etienne de Troyes, expliquant que saint Etienne soit ici présentant un donateur ; mais je n'ai pu vérifier cette information.

"Nous avons souvent remarqué dans nos recherches que certain chanoine de l'église collégiale et royale de Saint-Étienne  était assisté du patron de cette église dans les verrières où il se faisait représenter. Les verrières du sanctuaire de l'église d'Aulnay, près Lesmont, nous en donnent un exemple: maître Claude de Gyé, doyen de l'église Saint-Étienne et curé d'Aulnay, est représenté assisté de saint Etienne et non de saint Claude, son véritable patron.

Cet enseignement fait naître dans notre esprit la pensée qu'Henri II de Lorraine pourrait bien avoir fait partie de ce chapitre avant son épiscopat, ce qui expliquerait sa générosité à l'égard de la cathédrale de Troyes." (Fichot 1889)

Par contre, le fait que Henri de Lorraine-Vaudémont reconnaisse saint Etienne comme son patron est établi par le vitrail de la chapelle Sainte-Anne de Joinville, sur lequel il est agenouillé en donateur, présenté par saint Etienne, avec un phylactère énonçant Ora pro me beate prothomartyr Stephane" (Priez pour moi, bienheureux Etienne, premier martyr).   Ce vitrail de 1502 est exactement contemporain des baies 127-227.

D'autre part, Henri de Lorraine était évêque de la cathédrale Saint-Étienne de Metz, et cela me semble être la raison principale de son choix de patronage. Il a été le commanditaire en 1504 de la verrière du transept nord de sa cathédrale réalisée par Théobald de Lixheim.

 

Note : En 1500-1501, le sculpteur Jacques Bachot quitta Troyes pour réaliser à Joinville le tombeau de Henri de Lorraine-Vaudémont, dans la collégiale Saint-Laurent, chapelle du château, propriété de sa famille depuis des siècles. L'évêque de Metz suivait là une tradition familiale qui avait débuté avec le chroniqueur Jean de  Joinville. C'était une grande chasse en marbre décorée de figures de saints (mais lesquels ?) et un grand buste en bronze de Henri Costerel, de Troyes.  Le sculpteur revint à Troyes en 1505.

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Attribution possible à Jean Verrat.

Comme on vient de le lire sous la plume de Léon Pigeotte, cette attribution se base sur le fait que Jean Verrat répara cette baie en 1511-1512. En outre, Jean Verrat est un peintre-verrier très actif à cette époque de 1502 à Troyes et en la cathédrale de Sens. 

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Le sujet : la Vie de saint Pierre.

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La Vie de saint Pierre est illustrée, en peinture, sculpture et verrières, dans les nombreuses cathédrales  dont Pierre est le saint Patron (à Poitiers, Rennes, Vannes, Montpellier, Beauvais, ou, partagé avec saint Paul, à Troyes  et à Nantes). Au XIe siècle, quatorze scènes de la vie de saint Pierre, tirées de Matthieu, de Luc, des Actes des apôtres, des Actes apocryphes du pseudo Marcellus, étaient peintes en l'église Saint-Pierre de Saint-Benoît-sur-Loire. On la trouvait à Troyes figurée sur la baie 204  du chœur, au XIIIe siècle. Elle figure bien-entendu aussi dans de nombreuses églises. Voir par exemple dans ce blog, au XVIe siècle :

 

Elle est ici incomplète, et réduite à cinq épisodes. Le registre inférieur des deux premières lancettes comportait-il un scène de donation avec saint Etienne présentant le donateur en robe rouge?

L'unité des panneaux est assurée par celle des fonds puisque la même tenture bleue damassée et frangée est retrouvée de scène en scène, sur un gazon plus ou moins fleuri.

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Description.

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Ces deux verrières occupent la cinquième travée de la nef, côté nord. 

La baie 227, avec six lancettes réunies deux à deux sous deux mouchettes, et un tympan à treize ajours et éc