L'intérieur du porche sud (1591) de l'église de Pleyben, son Christ sauveur (1654) et ses apôtres.
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1°) Voir sur l'église de Pleyben :
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La charpente sculptée de l'église de Pleyben (1571) par le Maître de Pleyben : le transept sud.
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Les deux Vierges de Pitié (kersantite, v. 1555) de l'arc de triomphe (1725) de l'église de Pleyben.
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2°) Sur les chapelles de Pleyben :
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La chapelle Notre-Dame de Lannelec à Pleyben. Deuxième partie : Sainte-Barbe .
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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. L'édifice (XVIe, 1662, 1731, 1776, 1808,...).
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La chapelle Saint-Laurent à Rozalghen en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).
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La chapelle de la Trinité de Lanridec en Pleyben.
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3°) Sur les Credo apostoliques :
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La façade de l'ossuaire de l'enclos paroissial de Sizun et son Credo apostolique. 1585-1588.
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Le Credo prophétique et apostolique et l a maîtresse-vitre de l'église de Quemper-Guezennec (22).
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L'enclos paroissial de Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou IV. Le porche sud : les Apôtres
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La chapelle saint-Jacques de Merléac : la maîtresse-vitre IV : le tympan. (1402)
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Vierge allaitante II : Chapelle Notre-Dame de Kergoat, Quéméneven: I. les vitraux.
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Le porche de Pencran : les apôtres.
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4°) Sur les porches de Basse-Bretagne (ordre chronologique):
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La Collégiale Notre-Dame du Folgoët. III. Le Porche des Apôtres. (1423-1433)
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L'église Notre-Dame de Rumengol . III. Le porche sud (vers 1468). et ses apôtres.
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L'église Saint-Salomon de La Martyre. I. L'Arc de Triomphe et le Porche sud. (1450-1468). Et ses apôtres.
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Les peintures de la voûte du porche de l'église de La Martyre.
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L'enclos paroissial de Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou IV. Le porche sud : les Apôtres (1481).
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Avec du citron ! Les poissons du porche sud de l'église Saint-Nonna de Penmarc'h. (1509)
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Le portail sud de l'église de La Roche-Maurice. (vers 1530-1550, kersanton, atelier Prigent ?)
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Le porche de l'église de Landivisiau. I. L'extérieur. (1554-1565)
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Le porche (1554-1559) de l'église de Landivisiau. II. La grande arcade extérieure (1554-1565).
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Le porche de l'église de Landivisiau III. Les apôtres et leur dais.(1554-1565)
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Le porche de l'église de Landivisiau VII. L'arcade intérieure et son tympan.(1554-1565)
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L'enclos paroissial de Pencran I. Les crossettes du porche (1553).
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L'église de Guipavas III : les Apôtres du porche nord (1563).
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Sculpture sur pierre de l'Abbaye de Daoulas. I. Le Porche aux Apôtres (1566).
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Les sculptures de pierre de l'église de Bodilis . I. Le portail intérieur (1570) du porche sud.
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Les termes (cariatide et atlante) de Lanhouarneau. porche sud (1584-1588) de l'église Saint-Hervé..
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Porche de Pleyben (1588).
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L'église de Goulven VI. Le porche gothique et le porche aux apôtres. (v.1593)
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Les sculptures de pierre de l'église de Bodilis . II. Le décor de l'intérieur du porche sud (1601).
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La chapelle Saint-Tugen de Primelin : les statues en kersanton. de saint Tugen, des Apôtres et des quatre évangélistes (Maître de Plougastel , début XVIIe).
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Les navires sculptés (v. 1528) de la façade occidentale de l'église de Confort-Meilars. Ses 13 statues d'apôtres en kersanton (Maître de Plougastel, v.1588-1602).
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Le porche sud et la porte sud de l'église Saint-Houardon de Landerneau. 1604
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Les modillons et les bases de colonnes du porche intérieur de Guimiliau. (1606)
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Le porche de Trémaouezan et ses apôtres (1610-1623)
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Les Apôtres du porche sud de l'église de Plomodiern. (1624-1626).
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Porche de Gouesnou (1642)
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Porche de Commana (1645)
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Porche de Locmélar (1664)
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Le porche sud de l'église de Ploudiry. (1665, Jean Le Bescont)
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L'enclos paroissial de Brasparts. I. La Démone tentatrice du porche sud.
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L'Annonciation du tympan de la chapelle de Quilinen (Landrévarzec) ...et son double.
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5°) Sur le thème du Credo apostolique, voir :
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Le Credo prophétique et apostolique et la maîtresse-vitre de l'église de Quemper-Guezennec (22).
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Vierge allaitante II : Chapelle Notre-Dame de Kergoat, Quéméneven: I. les vitraux.
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L'église Notre-Dame de Rumengol (29). III. Le porche sud (vers 1468). Atelier du Maître du Folgoët.
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Le porche de l'église de Landivisiau III. Les apôtres et leur dais. Henry Prigent 1554-1565.
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L'église de Guipavas III : les Apôtres du porche nord (1563). par l'atelier Prigent
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Le porche sud et la porte sud de l'église Saint-Houardon de Landerneau. (1604)
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L'enclos paroissial de Dirinon X. Le porche sud (1618). Les apôtres et le Christ (après 1664).
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PRÉSENTATION.
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Le porche de Pleyben porte la date de 1588 à l'extérieur, sur l'agrafe de la grande arcade, et celle de 1591 sur la frise intérieure. Ces dates font suite à celle d'une pierre de fondation placée aujourd'hui dans le cœur indiquant le début de la construction en 1564, et à celle de la sablière du transept nord indiquant celle de 1571.
Mais beaucoup des statues des apôtres sont plus tardives, et, surtout, sont de style disparate. Enfin, ces apôtres sont placés sous la bénédiction d'un Christ sauveur dont le socle porte la date de 1654.
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Yves-Pascal Castel a repéré sept auteurs différents de ces statues :
a) Saint Pierre : la plus ancienne, vers 1591. C'est la moins haute, et, par sa taille, ce serait pour Castel la mieux accordée à sa niche (mais un haut socle cylindrique est néanmoins nécessaire). Son style est en accord avec la statuaire de la fin du XVIe siècle, et elle pourrait être contemporaine de la fondation du porche.
b) Saint André vient ensuite, mais par un autre artiste de la toute fin du XVIe siècle.
c) Jacques le Majeur et Jean sortent de l'atelier landernéen de Roland Doré, sculpteur du Roi. Le chantier daterait des années 1633, lorsque la tour fut continuée sous la direction de Guillaume Kerlezroux, ou plutôt vers 1642. "Elles adoptent la rigueur de statues colonnes posées sur d'étroits socles ronds. Le tuyauté aigu des tuniques, les masses festonnées des pans rebrassés de la pèlerine de saint Jacques, les plis en bec du manteau de saint Jean, en un mot le vocabulaire cher à l'atelier de Roland Doré est là, griffe inimitable."
d) La statue n°9, attribuée à saint Thomas se distingue par sa qualité d'exécution. Milieu XVIIe ?
e) Matthieu, Philippe et Thaddée. Statues réalisées par deux "mains", l'un étant un tâcheron fruste, rudimentaire, populaire et d'origine paysanne, l'autre corrigeant et améliorant le travail du premier par plus de finesse.
f) Jacques le Mineur, Barthélémy, Simon, (tous ont un socle octogonal) s'apparentent au Christ Sauveur de 1654.
g) hors-série, la dernière statue, en bois, tente de combler la carence de "douzième apôtre", mais ne s'accorde pas aux précédentes. Elle n'a pas les caractères de la statuaire d'apôtre, et ce ré-emploi pourrait être un Jean-Baptiste.
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LE CHRIST SAUVEUR (1654).
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Au-dessus de la porte du fond, une statue du Christ en Sauveur du monde (tenant le globe et bénissant) porte sur son socle l'inscription M : NAT : COFFEC : RECT : D : 1654.
Soit Messire Natalis Coffec recteur, 1654.
Ou, selon Y.P. Castel, Messire Natalis Coffec recteur, décédé en 1654.
Natalis est ici la forme latine du prénom Noël (fréquemment transcrit alors sous la forme Nouel). Le recteur Noël Coffec fut responsable de la paroisse de Pleyben de 1632 à 1654, où il eut un rôle considérable dans la restauration de l'enclos, et le chanoine Abgrall indique :
"Noël Coffec. — Était qualifié de notaire apostolique. Il entreprit, en 1633, l’achèvement du grand clocher, dont les travaux durèrent jusqu’en 1642. Il fit placer, en 1650, par l’architecte Ozanne, plusieurs groupes de personnages sur le Calvaire. En 1654, il ornait le grand porche des statues du Sauveur et des Apôtres. Ce fut lui qui obtint, en 1644, de Mgr. René du Louët, évêque de Cornouaille, l’érection officielle de la Confrérie du Saint Rosaire à Pleyben.
Sous son rectorat, en 1643, le Vénérable Julien Le Maunoir prêcha à Pleyben, lors de la tournée pastorale de Mgr. du Louët, qui confirma, à cette occasion, plusieurs centaines de personnes, tant de Pleyben que des paroisses environnantes. Messire Coffec acceptait très volontiers de remplir les fonctions de parrain, et nous avons relevé, durant son rectorat, le nom de Noël imposé par lui à plus de cinquante filleuls qu’il avait tenus sur les fonts baptismaux. Il signe pour la dernière fois aux registres le 14 Novembre 1654, et meurt peu de temps après.
Le vicariat de Pleyben demeura vacant depuis sa mort jusqu’en 1662, et ce fut Messire Jacques Rannou, prêtre de Pleyben, qui, en qualité de curé d’office, administra la paroisse jusqu’à la nomination du nouveau recteur."
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Pour Castel, cette statue, "de style assez difficile à définir vu la simplicité extrême du vêtement", est à attribuer au même sculpteur qui a fait les statues de Jacques, Barthélémy et Simon.
Le Christ sauveur (kersanton, 1654) du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
Le Christ sauveur (kersanton, 1654) du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
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L'inscription.
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Le Christ sauveur (kersanton, 1654) du porche (1588-1591) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile.
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LE CÔTÉ EST (1591).
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Les 12 statues d'apôtres sont chargés de présenter aux fidèles qui pénètrent dans l'église par le porche sud sont chargés de lui rappeler le dogme de sa foi par les 12 articles du Credo : ils forment un "Credo apostolique". De saint Pierre jusqu'à saint Mathias, ils suivent un ordre codifié. La série débute toujours, par Pierre et sa clef, à droite de l'entrée, soit à l'angle nord-est du porche. Les articles du Credo étaient soit peints, soit gravés ou sculptés sur une banderole que l'apôtre déroule devant lui.
Un bénitier en kersanton est placé de chaque côté.
Les apôtres sont toujours figurés pieds nus, vêtus d'une tunique boutonnée sous le col, et d'un manteau, portant un livre d'une main, le phylactère du Credo, et l'attribut qui permet, le plus souvent, leur identification. Ils sont tous barbus, sauf Jean l'évangéliste.
Ils occupent ici une niche polygonale à arcature nervurée retombant sur une clef pendante. Ces niches sont peintes en rouge, bleu et jaune. Elles sont surplombées par un dais sculpté de volutes, de style contemporain de la frise datée de 1591. Une première série de statues d'apôtre a peut-être occupé ces niches initiales.
L'ordre de succession des apôtres, et le choix de leur attribut, est moins fixé qu'on pourrait s'y attendre, rendant les identifications parfois hasardeuses.
Ici, nous trouvons, selon Y.-P. Castel :
1. Saint Pierre et sa clef.
2. Saint André et sa croix en X
3. Saint Jacques le Majeur et sa tenue de pèlerin.
4. Saint Jean bénissant la coupe de poison.
5. Saint Matthieu tenant une lance (brisée).
6. Saint Jacques le Mineur et le bâton de foulon.
7. Saint Philippe tenant une pique (brisée).
8. Saint Barthélémy et son couteau de dépeçage.
9. Saint Thomas tenant l'équerre (à la branche brisée)
10. Saint Simon tenant la scie.
11. Saint Jude-Thaddée tenant une croix renversée à la traverse oblique.
12. À la place de Mathias tenant sa hache ou son glaive, une statue en bois.
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Mais en se référant, comme l'a fait Jérôme Lafeuille pour la série d'apôtres du jubée de Kerfons, aux éditions successives du Calendrier des Bergers édités de 1493 à 1579, et encore en 1705, on peut remettre en question ces attributions. En effet, le Credo apostolique y est illustré par des gravures dans lesquelles saint Thomas occupe la 5ème place, et tient une lance, tandis que saint Matthieu est à la 9ème place tenant une hache. Et saint Philippe porte une croix à longue hampe. C'est saint Simon qui tient une croix à traverse courte, et saint Jude qui tient la scie.
Cet ordre, avec Thomas en n°5 et Matthieu en n°9 est aussi celui des Credo apostoliques de la liturgie. C'est celui du porche (1498-1509) de Saint-Hernot à Plonevez-du-Faou, où le nom des apôtres, et le texte des articles du Credo, sont sculptés sur la statue, ne laissant aucune ambiguïté d'attribution. À Lopérec les statues datant de 1615 portent également le nom des apôtres sur le socle, mais elles ont été dérangées dans leur séquence. Thomas porte la lance, et Matthieu la hache. Simon tient la scie, et Mathias... l'équerre ! On pourrait multiplier les exemples (par exemple ceux où Matthieu tient une balance) et accentuer ainsi la confusion.
Le seul but de cela est d'inciter à la prudence dans les attributions qui sont reprises ici à l'abbé Castel.
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Le bénitier est surmonté, à droite, de deux anges tenant un calice eucharistique. Ce calice peut suggérer que le recteur en a été le donateur.
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Les six apôtres du côté droit du porche.
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1. Saint Pierre tenant sa clef (kersanton, traces de polychromie, vers 1591?).
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Cette statue contredit ma présentation, puisqu'aucune banderole n'est présente. Ce sera aussi le cas de Matthieu, Philippe, Thaddée et "Mathias" ; Y.-P. Castel suggère que les articles du Credo étaient inscrits sur le socle, et croit voir inscrit [CRE]DO sur celui de Pierre.
La partie basse de la tige, et l'anneau de la clef, sont perdus, mais le point d'ancrage de la partie brisée est visible.
Le saint peut être identifié aussi par le toupet de sa calvitie frontale. Il porte une tunique et un manteau rouges, sur une couche or qui apparaît en dessous. La clef est peinte en or. Le visage est peint en blanc.
L'article propre à Pierre est Credo in unum Deum Patrem omnipotentem creatorem caeli et terrae.
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2. Saint André et sa croix en X (kersanton, polychromie, fin XVIe ?).
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Saint André est bien le deuxième apôtre des Credo apostolique : l'ordre liturgique est respecté, et le restera avec les apôtre suivants, Jacques le Majeur et Jean.
Il est identifié par la croix en X ou "de saint-andré" en bois écôté, qu'il tient contre son côté droit. Il est identifié aussi par le deuxième article du Credo, celui qui lui est attribué, car le texte en est sculpté, et a donc été préservé. On peut lire : ET IN IESVM CHRISTVM FI[LIVM] EIUS VNICVM.
Il porte une tunique non boutonnée, couleur or mêlée de rouge, et un manteau rouge.
L'apôtre amorce un mouvement d'avancée du pied gauche ; sa tête est légèrement inclinée. La statue est portée par un socle polygonal à listel.
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3. Saint Jacques le Majeur (kersanton, polychromie, Roland Doré, vers 1642).
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Il porte ses attributs de pèlerin de Compostelle : le chapeau rond à larges bords timbré d'une coquille Saint-Jacques ; le bourdon où est accroché une coloquinte à usage de gourde ; une besace (à touffe de passementerie comme les aumônières) ; le baudrier à coquille, qui supporte cette besace ; et la banderole, dont l'article de Credo, jadis peint, n'est plus lisible.
Les pupilles des yeux ne sont pas creusées, à la différence de la statue homologue de Saint-Thégonnec datée vers 1635.
Au dessus d'une robe longue, il porte une sorte de surplis descendant sous le genou, et qui forme aux manches des plis bouillonnants.
Un écu, dont les armes ne sont plus visibles, est représenté sur le bas de la jambe droite.
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Roland Doré (actif de 1618 à 1663) a sculpté 54 apôtres pour les diocèses de Léon et de Tréguier, dont seules sont complètes les séries de Pleyber-Christ et de Plestin-les-Grèves, tandis qu'à Trémaouezan 11 statues sur 12 sont de sa main. Il est intervenu aussi à Guimiliau, Saint-Thégonnec (Jean, Jacques le Majeur et Thomas/Jude) au Tréhou (Pierre, Jean, André et Matthieu, tenant une équerre), Plounéour-Ménez, Plougourvest (Jacques le Majeur), Saint-Houardon de Landerneau (Matthieu).
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Voir les œuvres de Roland Doré dans ce blog:
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et
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Calvaire de la chapelle Saint-Côme de Saint-Nic.
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Les calvaires de Dirinon II. Le calvaire de la Croix-Rouge ou Beg-ar-Groaz (vers 1640).
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Le calvaire (Roland Doré, 1630) de la chapelle Saint-Claude à Plougastel.
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Les sculptures de l'église de Bodilis : les Fonts baptismaux.
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Le gisant de Jacques Barbier au Musée du Léon de Lesneven. (avec les liens d'autres références)
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Le gisant d'Yves Bervet, sieur du Parc au Musée départemental breton de Quimper.
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Saint-Ségal : le calvaire du bourg (vers 1550 et 1630, kersanton, atelier Prigent et Roland Doré).
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Le calvaire (Roland Doré, 1655) de la chapelle Saint-Vendal de Douarnenez (quartier de Pouldavid).
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Le calvaire (Roland Doré, 1655 ?) de la chapelle Saint-Vendal de Douarnenez : de nouvelles photos.
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Le calvaire de la chapelle de Trévarn en Saint-Urbain.
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4. Saint Jean (kersanton, polychromie, Roland Doré, vers 1642).
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Jean est représenté dans la posture de tout les apôtres Jean des porches bretons : bénissant de la main droite la coupe de poison dont la nature maléfique est indiquée par des petits dragons levant la tête. C'est l'épreuve dont il triompha à Éphèse devant les contempteurs de Diane-Artémis :
"Alors le grand prêtre Aristodème souleva une sédition dans le peuple, au point que les deux partis s’apprêtaient à en venir aux mains. Et l’apôtre lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour t’apaiser ? » Et lui : « Si tu veux que je croie en ton Dieu, je te donnerai du poison à boire ; et, s’il ne te fait aucun mal, c’est que ton Dieu sera le vrai Dieu. » Et l’apôtre : « Fais comme tu l’as dit ! » Et lui : « Mais je veux que d’abord tu voies mourir d’autres hommes par l’effet de ce poison, pour en constater la puissance ! » Et Aristodème demanda au proconsul de lui livrer deux condamnés à mort : il leur donna à boire du poison, et aussitôt ils moururent. Alors l’apôtre prit à son tour le calice, et, s’étant muni du signe de la croix, il but tout le poison et n’en éprouva aucun mal : sur quoi tous se mirent à louer Dieu. Mais Aristodème dit : « Un doute me reste encore ; mais s’il ressuscite les deux hommes qui sont morts par le poison, je ne douterai plus, et croirai au Christ. » L’apôtre, sans lui répondre, lui donna son manteau. Et lui : « Pourquoi me donnes-tu ton manteau ? Penses-tu qu’il me transmettra ta foi ? » Et saint Jean : « Va étendre ce manteau sur les cadavres des deux morts en disant : l’apôtre du Christ m’envoie vers vous, pour que vous ressuscitiez au nom du Christ ! » Et Aristodème fit ainsi, et aussitôt les deux morts ressuscitèrent. Alors l’apôtre baptisa le grand prêtre et le proconsul avec toute sa famille ; et ceux-ci, plus tard, élevèrent une église en l’honneur de saint Jean." (Jacques de Voragine, Légende dorée)
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5. Saint Matthieu... ou saint Thomas, tenant une lance (brisée). Kersanton polychrome, .
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Les trois points de contact de la hampe de la lance le long de la robe du saint atteste qu'il s'agit bien d'une lance.
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6. Saint Jacques le Mineur tenant le bâton de foulon.
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Socle octogonal.
Inscription sur le socle M. IAC --CVRE
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LE CÔTÉ OUEST.
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7. Saint Philippe tenant la croix à longue hampe, brisée (kersanton polychrome) .
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L'attache de la hampe sur le pan du manteau et devant le pied droit atteste de la longueur de la hampe.
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8. Saint Barthélémy et son couteau à dépecer (kersanton polychrome).
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Socle octogonal.
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9. Saint Thomas ou saint Matthieu tenant une équerre (brisée) (kersanton polychrome, seconde moitié XVIIe siècle ? ) .
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« Tout indique une œuvre d'atelier. Professionnel accompli, l'artiste allie l'habileté technique et la subtilité esthétique. La posture dynamique du personnage est renforcée par le port du visage légèrement penché. Le traitement sobre des plis de la tunique à encolure flottante, le manteau léger sous lequel se perd le phylactère sont des formules d'une belle tenue dans leur sobriété. L'auteur se distingue ainsi du tailleur local. Sa vision prend de l'envol, se jouant du matériau magistralement traité.
On aimerait connaître le nom d'un maître dont on repérera peut-être, dans la région, d'autres œuvres.
Était-ce un compagnon engagé un jour qu'il flânait sur le pont de Landerneau au cours de son Tour de France ? Était-ce un sculpteur de la Marine travaillant au port de Brest ? Vers la même époque, quelques pièces « françaises » du porche de Guimiliau fournissent un bel exemple du passage fortuit dans un atelier landernéen d'un ouvrier formé dans quelque grand chantier du royaume. (Yves-Pascal Castel)
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L'attribut est bien une équerre. Nous avons vu qu'au Tréhou, l'apôtre tenant l'équerre porte le nom de Mathieu.
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10. Saint Simon .
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Socle octogonal.
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11. Saint Jude Thaddée .
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12. Faisant fonction de saint Mathias une statue en bois (Jean-Baptiste?) .
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SOURCES ET LIENS.
— ABGRALL (Jean-Marie), 1904, L'Architecture bretonne, Quimper, de Kerangal éditeur
https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/f20eb990fd763d232327db92aeeb6869.pdf
—ABGRALL (Jean-Marie), et Le Coz Y., 1908 “Pleyben : église, ossuaire, calvaire,” A. de Kerangal, Quimper, 31 pages
https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/a0a5651f868070445ed8e54fb7eecff8.pdf
—ABGRALL (Jean-Marie), ou PEYRON, 1923, Notice sur Pleyben, BDHA Quimper.
A propos du recteur Noël Coffec :
En 1636, le 19 Avril, nous lisons au registre des baptêmes (de Pleyben) : « Ce jour dix neuffviesme .d'apprill mil six cent trante on a trouvé ung enfiant dans ung pan nier au portai de l'esglise parochialle de Pleiben, duquel on ne scait quy sont ses père et mère, lequel a esté baptisé sur le fond baptismal de Ia ditte esglise par moy soubsignant curé (Ie Ia ditte paroisse, les dits jour et an que devant. Parrain a esté vénérable personne Missire Nouel Coffec, vicaire perpétuel de la ditte paroisse et Recteur de Saint-Ségal, la marraine Catherine Corre ». NOUEL COFFEC, recteur G. PAILLART, Curé.
https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/bdha1923.pdf
—ABGRALL (Jean-Marie), 1897, Livre d'or des églises de Bretagne Pleyben Brasparts page 2
http://www.bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_201/pleiben__brasparts.pdf
— CASTEL (Yves-Pascal), 1996, Pleyben. Sept sculpteurs pour douze apôtres : Un imbroglio stylistique (suite) ...: articles du Progrès de Cornouaille / Courrier du Léon 19/10/1996
https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/87225c6a4e45100d581c7e558db9148f.jpg
https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/30c5f5080eaa8bb50471003bc6ab3635.jpg
— CASTEL ( Yves-Pascal) 1988, Roland Doré et les enclos paroissiaux, exposition au Musée des Jacobins de Morlaix, conservatrice Françoise Daniel.
http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_233/roland__dore__et__les_enclos__paroissiaux.pdf
— CASTEL ( Yves-Pascal), 1985, « Roland Doré, sculpteur du roi en Bretagne et architecte (première moitié du xviie siècle) », Bulletin de la Société archéologique du Finistère, tome 94, pages 97-116.
— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice de Pleyben, Diocèse de Quimper et de Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988, 551 p.
https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/PLEYBEN.pdf
— COUFFON (René), 1961, "L'évolution de la statuaire en kersanton" Mémoires de la Société d'émulation des Côtes-du-Nord, Saint-Brieuc t. LXXXIX, 1961 p. 1-45.
— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.
http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf
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