Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église Notre-Dame et Saint-Tugen de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés : à attribuer au Maître de Plougastel ?
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Voir :
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L'enclos paroissial de Brasparts. I. La Démone tentatrice du porche sud.
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L'enclos paroissial de Brasparts. II. Le clocher et ses gargouilles. L'ossuaire et les crossettes.
- Les peintures murales (vers 1590) du porche de l'église Notre-Dame et Saint-Tugen de Brasparts
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PRÉSENTATION.
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En 1904, le chanoine Jean-Marie Abgrall voyait dans ce porche sud de Brasparts un exemple des porches mixtes, encore gothiques et déjà Renaissance, après celui de Lampaul-Guimiliau en 1533, les porches ouest de L'Hopital-Camfrout et Rumengol (1537), et de Daoulas en 1566.
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René Couffon développa cette réflexion, et place ce porche de Brasparts parmi ceux qui, dans le Léon et Nord Cornouaille, témoignent de l'influence d'un "atelier de Kerjean" qui diffusa les modèles architecturaux et ornementaux de la Seconde Renaissance d'abord au château de Kerjean après 1571, puis pour le porche de Lanhouarneau en 1582. Ce style classique se distingue par ses colonnes cannelées et baguées à la française (Philibert de l'Orme), ses volutes affrontées, ses termes et supports anthropomorphes (cariatides), ses agrafes en longues volutes cannelées, ou ses couronnements par dôme et lanternons. Il en donne une vingtaine d'exemples, mais il crée une rubrique spéciale pour les porches de même facture, mais dépourvus de colonnes à la française, à la tête de laquelle il place Brasparts.
Pourtant auparavant, l'atelier des Prigent (Landerneau 1527-1577) avait déjà introduit dans ses porches gothiques des motifs ornementaux Renaissance, comme des rubans formant accolades, et des dais à coquille des niches et bénitiers. Ce sont ces coquilles qui sont reprises ici au dessus des têtes des apôtres.
À Brasparts, l'examen du porche ouest, datant de 1551, permet la comparaison de sa facture entièrement gothique avec celle du porche sud de 1589.
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Si la visite d'un porche peut susciter de l'intérêt, c'est bien dans cette perspective de l'Histoire de l'art, avec le souci (ou plutôt le plaisir) d'y reconnaître les courants, nationaux ou locaux, la reprise des motifs, des traits stylistiques de tel ou tel atelier.
Cet intérêt est renforcé par des petites énigmes (identification des apôtres par exemple), et par des figures qui sortent de la tradition religieuse et introduisent la dimension imaginaire ou fantastique, comme ailleurs sur les sablières et les crossettes, c'est à dire en situation marginale. La frise des supports figurés va combler les amateurs. Le plaisir sera décuplé par la comparaison de cette frise avec ses homologues, par exemple à Bodilis, Guimiliau, ou Guipavas .
Mais à la jonction entre histoire de l'art et histoire des religions, le Credo des apôtres de ce porche permet d'enrichir l'iconographie de ce thème, d'en préciser les attributs apostoliques, ou les vêtements.
Enfin les deux inscriptions stimulent la curiosité des épigraphistes, mais ne permettent pas de résoudre les interrogations qu'elles suscitent, hormis, mais c'est capital, de nous fournir la date d'exécution de cette série d'apôtres, en 1592.
On n'oubliera pas d'intégrer les peintures murales de la voûte, présentées dans le précédent article, dans un regard global de compréhension du programme : les articles du Credo, fondement de la Foi chrétienne, portés par les douze apôtres, mènent le fidèle vers la porte surmontée du Christ Sauveur ("Je suis la Porte, si quelqu'un entre par moi il sera sauvé", Jn 10:19), tandis qu'au dessus, les quatre évangélistes entourent l'Agneau Pascal, métaphore de la Rédemption.
On notera que le Credo apostolique avait déjà fait l'objet d'une verrière de l'église de Brasparts, coté sud, commandée en 1543 à Gilles Le Sodec, (de la famille des verriers de Quimper) mais qui n'a pas été conservée : "Le Sodec a promis et doibt faire et construire une vitre en l'église parrochiale de Braspers, devers le midy, en laquelle y aura mis et peint les douze appostles tennant chacun un rollet contenant les articles du Credo et aussy y sera le nom de chacun appostle avecques en haut d'icelle vitre les armes du dit Sr de Bodriec.", selon un contrat passé entre le verrier et Charles de la Marche, sieur de Brasparts et de Bodriec. Sur la verrière figurait aussi les armes de Louis Ansquer sieur de La Forest et de Penguern. Les armoiries de la famille de La Marche sont de gueules au chef d'argent.
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Sur les Credo apostoliques :
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La façade de l'ossuaire de l'enclos paroissial de Sizun et son Credo apostolique. 1585-1588.
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Le Credo prophétique et apostolique et l a maîtresse-vitre de l'église de Quemper-Guezennec (22).
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L'enclos paroissial de Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou IV. Le porche sud : les Apôtres
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La chapelle saint-Jacques de Merléac : la maîtresse-vitre IV : le tympan. (1402)
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Vierge allaitante II : Chapelle Notre-Dame de Kergoat, Quéméneven: I. les vitraux.
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Sur les porches de Basse-Bretagne (ordre chronologique):
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La Collégiale Notre-Dame du Folgoët. III. Le Porche des Apôtres. (1423-1433)
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L'église Notre-Dame de Rumengol . III. Le porche sud (vers 1468). et ses apôtres.
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L'église Saint-Salomon de La Martyre. I. L'Arc de Triomphe et le Porche sud. (1450-1468). Et ses apôtres.
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Les peintures de la voûte du porche de l'église de La Martyre.
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L'enclos paroissial de Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou IV. Le porche sud : les Apôtres (1481).
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Avec du citron ! Les poissons du porche sud de l'église Saint-Nonna de Penmarc'h. (1509)
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Le portail sud de l'église de La Roche-Maurice. (vers 1530-1550, kersanton, atelier Prigent ?)
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Le porche de Pencran : les apôtres du Credo apostolique (Prigent ? 1553).
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Le porche de l'église de Landivisiau. I. L'extérieur. (1554-1565)
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Le porche (1554-1559) de l'église de Landivisiau. II. La grande arcade extérieure (1554-1565).
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Le porche de l'église de Landivisiau III. Les apôtres et leur dais.(1554-1565)
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Le porche de l'église de Landivisiau VII. L'arcade intérieure et son tympan.(1554-1565)
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L'enclos paroissial de Pencran I. Les crossettes du porche (1553).
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L'église de Guipavas III : les Apôtres du porche nord (1563).
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Sculpture sur pierre de l'Abbaye de Daoulas. I. Le Porche aux Apôtres (1566).
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Les sculptures de pierre de l'église de Bodilis . I. Le portail intérieur (1570) du porche sud.
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Les termes (cariatide et atlante) de Lanhouarneau. porche sud (1584-1588) de l'église Saint-Hervé..
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Porche de Pleyben (1588).
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L'église de Goulven VI. Le porche gothique et le porche aux apôtres. (v.1593)
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Les sculptures de pierre de l'église de Bodilis . II. Le décor de l'intérieur du porche sud (1601).
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La chapelle Saint-Tugen de Primelin : les statues en kersanton. de saint Tugen, des Apôtres et des quatre évangélistes (Maître de Plougastel , début XVIIe).
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Les navires sculptés (v. 1528) de la façade occidentale de l'église de Confort-Meilars. Ses 13 statues d'apôtres en kersanton (Maître de Plougastel, v.1588-1602).
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Le porche sud et la porte sud de l'église Saint-Houardon de Landerneau. 1604
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Les modillons et les bases de colonnes du porche intérieur de Guimiliau. (1606)
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Le porche de Trémaouezan et ses apôtres (1610-1623)
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Les Apôtres du porche sud de l'église de Plomodiern. (1624-1626).
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Porche de Gouesnou (1642)
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Porche de Commana (1645)
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Porche de Locmélar (1664)
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Le porche sud de l'église de Ploudiry. (1665, Jean Le Bescont)
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L'enclos paroissial de Brasparts. I. La Démone tentatrice du porche sud.
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L'Annonciation du tympan de la chapelle de Quilinen (Landrévarzec) ...et son double.
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DESCRIPTION DE L'EXTÉRIEUR.
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LE PORCHE OUEST (15
"La porte ouest, surmontée d'une accolade toute gothique, porte la date "L.M.VcLI" (1551) ; ses piédroits portent des moulures prismatiques d'une excellente exécution. La première galerie du clocher, également toute gothique, est portée par une corniche très saillante sous laquelle existent des colonnes d'angle en nid d'abeilles. La seconde galerie porte des balustres Renaissance. Au flanc sud de la tour, tourelle d'escalier octogonale à sa base puis de forme cylindrique, couronnée enfin d'une flèche. (Couffon & Le Bras 1988)
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LA PORTE GOTHIQUE DE L'AILE SUD.
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"Une porte en anse de panier et à colonnettes torsadées portant pinacles et accolade, du XVIe siècle, est remployée dans l'aile sud." (Couffon & Le Bras 1988)
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LE PORCHE SUD (1589).
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"Le porche latéral sud, daté sur son entablement 1589, présente, lui aussi, une curieuse juxtaposition des deux styles, ainsi que le montrent notamment les culs-de-lampe supportant les statues des Apôtres. Également, tandis que les deux travées de l'intérieur sont voûtées sur arcs ogives et que les portes jumelées du fond ont une décoration toute gothique, les contreforts, ornés de niches, colonnettes et pilastres Renaissance sont amortis par des lanternons pleins à dôme, et le tympan par un lanternon ajouré ; la coquille si caractéristique de l'atelier de Kerjean s'y remarque. Cadran solaire. " (Couffon & Le Bras 1988)
L'ouverture en plein cintre s'évase en formant à cinquante centimètres du sol un petit banc, lequel est le point de départ de cinq arcades formant moulures. Mais ces moulures, à la différence de nombreux porches (Pencran, Lampaul-Guimiliau, Guimiliau), ne donnent pas abri à des personnages et scènes bibliques.
Elle est limitée des contreforts par deux belles colonnes engagées à rainures torves puis entrecroisées en losanges, supportant un chapiteau corinthien. Deux niches à dais encadrent une architrave, supportant un fronton également creusé d'une niche Renaissance. Les gables reçoivent des volutes et non des crochets gothiques, et un cadran solaire sculpté dans le gros-œuvre prend place au sommet, sous un clocheton.
La niche centrale abrite une statue de saint Pierre, tenant le livre et la clef, alors qu'un écu muet (jadis peint ?) est placé à ses pieds. Aux armes de La Marche ?
La date sous la corniche a été lue comme étant celle de 1589. C'est la date de l'assassinat d'Henri III, et les guerres de la Ligue ne s'achèveront qu'en 1598. Cette date est encadrée par des pierres en forme d'écu. Rappelons-nous que le porche ouest porte la date de 1551.
La niche latérale gauche contient un personnage barbu, longiligne, vêtu d'un manteau et d'une robe plissés, les mains croisées sur la poitrine. On ne peut l'identifier. Il serait logique de trouver là saint Jaoua, recteur de la paroisse, abbé de Daoulas et neveu et successeur de saint Pol de Léon.
La niche opposée contient une statue bien trop petite ce qui témoigne d'une provenance autre ; et il me semble probable que l'origine en soit un calvaire, puisque la statue représente une femme voilée les bras croisés sur la poitrine et donc une probable Vierge.
Les contreforts qui appuient les angles sont agrémentés de niches, colonnettes et pilastres Renaissance et sont couronnés de clochetons de même style. La niche du milieu du fronton abrite une statue de saint Pierre, et le tout est terminé par un clocheton très élancé.
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LA SÉRIE DES DOUZE APÔTRES.
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Le rang de succession des douze apôtres est assez bien fixé par la tradition et par la liturgie, notamment par les versions du Credo apostolique, et les premières statues s'y conforment, avec un début près de la porte intérieure du coté est et la succession de Pierre, de son frère André, de Jacques et de son frère Jean. Mais nous ne pouvons nous fonder sur cet ordre pour identifier les apôtres dont les attributs sont brisés, car ces statues, scellées, peuvent être déplacées lors de restaurations. D'ailleurs, les photos (2009 ?) du forum de Brasparts, montrent saint Simon en 8ème position alors qu'en 2021 elle occupe la 11ème place.
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Attribution.
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Emmanuelle Le Seac'h, la spécialiste des ateliers de sculpture en Basse-Bretagne aux XVIe et XVIIIe siècle ne s'est pas prononcée sur cette série d'apôtres, et n'a pas décrit, plus largement, les porches de Brasparts ; elle ne décrit que le calvaire.
La date de 1592 présente sous la statue de Jean permet d'écarter l'auteur du calvaire de Brasparts (le Maître de Brasparts fin XVe début XVIe), l'atelier des Prigent (1527-1577) ou a priori du Maître de Guimiliau (1575-1589), mais non celui du Maître de Plougastel (1570-1621) et du Maître de Saint-Thégonnec (1550-1610).
Le prolifique Maître de Plougastel a réalisé une partie du porche sud de Guimiliau en 1606-1607, et notamment les apôtres Pierre et Jean. Et les apôtres du porche de la chapelle Saint-Tugen à Primelin, tant à l'intérieur que sous les niches extérieures.
La comparaison avec les sculptures du Maître de Plougastel à Saint-Tugen en Primelin incite, à mon sens, à ne pas l'écarter des candidats à une attribution des sculptures de Brasparts, tant pour les apôtres que pour les supports figurés.
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À Brasparts, les traits stylistiques sont :
Les silhouettes sont sveltes, la hauteur de la tête est égale à 1/7 ou 1/8 de la taille totale.
La chevelure forme trois vagues, comme formées à la douille de pâtissier, modèle épais...
Les rides du lion sont bien marquées par trois barres.
Les yeux forment de larges amandes, cerclées d'un trait.
Le philtrum est marqué.
Les moustaches partent de la partie inférieure ou externe des narines.
Les barbes sont peignées de petits sillons vermiformes.
Les robes sont fermées par une fente sinueuse à deux ou trois boutons ronds. Elles sont serrées par une ceinture dont la boucle n'est pas visible.
Le manteau est rarement fermé par un bouton central, il couvre plus souvent l'arrondi d'une ou des deux épaules et fait un retour par une diagonale plissée.
Les livres sont tantôt ouverts, tantôt fermés, tantôt tenus sous l'aisselle.
Les phylactères où étaient peints les articles du Credo sont minces, leur largeur est inférieure à celle des 4 doigts longs.
Le "hiératisme", terme caractéristique pour les auteurs de référence (Yves-Pascal Castel et Emmanuelle Le Seac'h), du Maître de Plougastel, mais assez vague dans son acceptation, se retrouve ici.
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I. LE COTÉ EST (À DROITE). LES SIX PREMIERS APÔTRES DU CREDO APOSTOLIQUE.
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1. L'apôtre Pierre tenant sa clef et un livre.
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On reconnaît encore le chef de l'Église à son toupet, petite mèche isolée sur la calvitie frontale. Il est barbu (comme tous les apôtres sauf Jean), avec ces barbes dont les moustaches partent de l'extérieur des narines et dont les mèches sont faites de deux lignes sinueuses s'achevant par un 6.
Egalement habituelles sur les statues de kersanton des ateliers de Basse-Bretagne sont ces robes dont une fente pectorale se ferme avec trois boutons ronds en formant une jolie sinuosité.
La robe est serrée par une ceinture, ses plis parallèles s'évasent en un très discret éventail.
Le phylactère, jadis peint du premier article du Credo, ressemble un peu à une étole. Une inscription est sculptée à son extrémité inférieure, mais son relevé est difficile, aussi les auteurs ne l'ont pas mentionnée. Je lis :
V
KYO
HEA
Un calice indique que le nom mentionné est celui d'un prêtre.
Le nom du recteur vers 1592 n'est pas connu. Le dernier recteur du XVIe siècle mentionné dans les archives, Alain Jézéquel , est associé à la date de 1561. Une inscription du transept nord mentionne le nom du recteur de 1623, "messire Tournellec, chanoine de Cornouaille"
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2. L'apôtre André tenant sa croix en X.
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Il tient la croix en main droite et un livre en main gauche. Au dessus de la robe à deux boutons frontaux, le manteau est porté sur l'épaule gauche et son retour vers la main gauche forme un beau mouvement de plissé. La banderole descend en diagonale oblique vers le bas et la gauche.
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3. L'apôtre Jacques le Majeur.
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Il tient le bourdon en main gauche, mais la partie haute est brisée. La tête est coiffée du chapeau frappé d'une coquille de Saint-Jacques. La banderole du Credo part du poignet droit.
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4. L'apôtre Jean bénissant la coupe de poison. .
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Les rides du lion, et la bouche concave, donnent au saint un visage buté. Les cheveux en coulée de pâte de guimauve sont ici remarquables.
La main droite bénit, tandis que la main gauche tient la coupe de poison, comme l'indiquent les têtes de serpents ou dragons qui en sortent.
L'éventail des plis du manteau est très élégant, tout comme l'avancée du pied droit.
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L'inscription.
Elle est portée sur un support distinct de la statue.
On y lit :
L~A 1592 L GO
DO LORS F~AB.
Soit, en résolvant les abréviations par le tilde des A, LAN 1592 L. GODO LORS FAB[RIQUE].
On reconnaît bien la formule mentionnant le nom d'un fabricien (ou fabrique), "En l'an 1592, untel étant pour lors fabrique".
Couffon semble avoir raison de lire plutôt pour la 2ème ligne PO LORS FAB, mais cela n'aide pas la compréhension du patronyme. À moins qu'il faille lire L'an 1592, L. Go[ff] po[ur] lors fab[ricien]
Le L précédant GO est douteux, il comporte une boucle supérieure.
La base Geneanet ne mentionne aucun GODEAU, forme de GODO, à Brasparts au XVI et XVIIe siècles.
P. Ciréfice suggère que "ce L. Godo ou Godu, est vraisemblablement une déformation de Goff, prononcé Gô).
Il pourrait s'agir de Louis Le Goff, né en 1640, fabricien de l'église." . Mais la date de 1592 s'oppose à cette hypothèse.
La base Geneanet mentionne plusieurs (le) GOFF, à Brasparts, mais tous, sauf un prénommé Yvon, sont postérieurs à 1600..
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Je mentionne en passant, car tous les indices sont précieux, l'inscription lapidaire, non datée, d'un pan NE du chevet (daté, lui, de 1724), A : KDEVES / I : LIDOV . FAB, autrement dit "A. Kerdevez et I. Lidou, fabriciens".
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5. Un apôtre tenant une lance (à la pointe brisée).
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Le livre est tenu par sa tranche dans la main droite, la ferrure de la reliure étant visible. Dans sa main gauche, l'apôtre tient la hampe d'une lance, dont le fer n'est brisé que partiellement, ce qui nous permet de déterminer l'attribut avec suffisamment de certitude.
La lance est l'attribut de Thomas, et, dans ce cas, la séquence serait conforme au Calendrier des Bergers (Troyes 1531 par exemple).
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6. Un apôtre tenant un bâton (à l'extrémité brisée).
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Il peut s'agir de Jacques le Mineur tenant le bâton à foulon, ce qui s'accorde alors au Calendrier des Bergers. L'extrémité brisée du bâton ne permet pas d'en voir la dilatation caractéristique.
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II. LE COTÉ OUEST (À GAUCHE). LES SIX APÔTRES SUIVANTS DU CREDO APOSTOLIQUE.
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7. Un apôtre tenant une hampe : saint Philippe ?.
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La hampe montait jusqu'à la hauteur du visage de l'apôtre, puisque le point d'ancrage persiste, associé à une boucle de la chevelure. L'hypothèse de voir ici Saint Philippe et sa croix à longue hampe est crédible. Nous continuons alors à suivre l'ordre du Calendrier des Bergers.
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8. Un apôtre tenant le pommeau (d'une possible épée, ou d'une hallebarde, massue etc.).
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Saint Jude Thaddée ?
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9. L'apôtre Matthieu tenant la balance du percepteur d'impôts.
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Cet attribut n'est pas celui des Calendriers des Bergers. Mais c'est lui qui caractérise saint Matthieu à Primelin, notamment.
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10. L'apôtre Barthélémy tenant le couteau à dépecer.
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11. L'apôtre Simon tenant la scie de son supplice .
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La scie en long est tenue par la poignée, mais quoiqu'elle soit brisée, ses indentations se reconnaissent plus bas, au niveau de l'éventail des plis.
Malgré la commodité du moyen mnémotechnique Simon/ scie, cet attribut est celui de saint Jude dans plusieurs calendriers.
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12. Un apôtre tenant l'équerre.
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Si je respecte mon identification de Thomas pour le 5ème apôtre, j'en suis contrarié, puisque je ne peux plus faire jouer ici le moyen mnémotechnique Thomas = T = équerre.
Certains Calendriers des Bergers montrent saint Philippe portant une croix réduite à la forme d'une équerre, mais il en tient la branche sur l'épaule. Ce ne peut être ici Philippe, qui occupe la place n°6.
L'apôtre qui termine le Credo est, en règle saint Matthias. Mais l'ordre primitif a-t-il été conservé ?
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Au centre au dessus de la porte : le Christ Sauveur.
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La plupart des porches du Finistère comportant des séries d'apôtres du XVIe et XVIIe siècle sont centrés, au dessus de la porte, par un Christ Sauveur.
Et régulièrement, sa statue, étant la plus haut placée et la plus à l'ombre, est la plus difficile à photographier.
Le caractère très élancé de la statue, déjà noté pour les apôtres, se retrouve ici, avec un canon 1/7 pour la proportion de la tête.
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LA FRISE DES CULOTS FIGURÉS.
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I. LE COTÉ EST (À DROITE).
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1. Masque humain crachant des feuillages.
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L'homme aux cheveux courts possède un menton bilobé. Les feuilles sont larges et découpés comme celles d'acanthe.
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2. Homme en buste entre deux animaux.
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L'homme est coiffé et vêtu comme un jeune seigneur, il porte un pourpoint aux épais plis, à trois boutons ronds. Les animaux ressemblent vaguement à des chiens, ils approchent leur gueule du cou de l'homme, et posent leurs pattes sur ses bras et son ventre, peut-être en le menaçant de le dévorer, ou en signe d'affection.
Il faut le rapprocher d'un personnage identique, et qui sert également de culot, sous les pieds de saint Herbot, au porche ouest (1516) de la chapelle Saint-Herbot de Plonévez-du-Faou. Dans les deux cas, on peut hésiter entre des chiens et des lièvres, entre une agression, et une scène de chasse.
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2. Démone tenant la pomme de la Tentation.
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Elle a toutes les caractéristiques des Démones de Basse-Bretagne recensées par Louis Le Thomas, Hiroko Amemiya et moi-même. Sa queue céphalisée donne à voir une version masculine de sa nature démoniaque. Voir :
L'enclos paroissial de Brasparts. I. La Démone tentatrice du porche sud.
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Il est curieux de constater qu'une femme-serpent est sculptée à droite du porche ouest de Saint-Herbot, à proximité du groupe de l'homme entouré de deux chiens, qui a inspiré le culot précédent.
porche ouest (1516) de la chapelle Saint-Herbot de Plonévez-du-Faou.
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4. Homme portant les mains à la bouche .
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On peut y voir un homme en train de vomir, figure habituelle du vice de l'Intempérance ou goinfrerie. Je pense aux gargouilles, crossettes ou pièces de sablières rencontres ici ou là, et, sous la forme de culot, mais par un autre motif, à cet exemple rencontrée à la chapelle de La Magdeleine de Briec-sur-Odet.
La chevelure de cet homme est courte comme celle du culot n°1, et nous distinguons son pourpoint, à manches plissées et au bouton devant le ventre.
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5. Deux hommes se caressant la barbe.
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Le motif de l'homme, souvent âgé, se caressant la barbe est toujours une figure du vice, pour ne pas dire de la lubricité. On le retrouve sur les modillons romans, et fréquemment en sculpture des églises et chapelles bretonnes du XVIe siècle : mon blog en a signalé souvent les exemples.
Ce qui est singulier ici est ce groupement par deux. Ce sont apparemment deux hommes, la tête encapuchonnée (moines ???), et seule la barbe du personnage de gauche est méchée.
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I. LE COTÉ OUEST (À GAUCHE).
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De la droite (coté porte) vers la gauche (coté sortie).
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8. Feuille d'acanthe.
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9. Ange coiffé d'une plume, portant un écu muet.
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C'est bien un ange, imberbe et jeune, vêtu d'une tunique plissée à la stricte encolure, les ailes écartées; et tenant un écu. Mais je m'explique mal cette plume, qui serait mieux assortie à un bonnet de seigneur, mais dont la présence sur cette tête angélique est pourtant incontestable.
Les grands yeux en amande confirment que cette frise est de la même main que les statues des apôtres, bien que le matériau ne soit plus du kersanton, mais du granite.
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10. Feuillage .
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11. Masque d'homme .
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L'étage supérieur du visage est large, l'étage inférieur très étroit, et le menton est rond.
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12. Vase à godrons .
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13. Vase à motifs géométriques .
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14. Vase à godrons .
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L'ATTRIBUTION AU MAÎTRE DE PLOUGASTEL. COMPARAISON AVEC LA CHAPELLE SAINT-TUGEN DE PRIMELIN. I. LES APÔTRES.
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L'attribution des statues de la chapelle Saint-Tugen est clairement affirmée par Emmanuelle Le Seac'h. Nous trouvons là-bas quatre statues des évangélistes à leur pupitre.
Nous y retrouvons la même chevelure dont les épaisses mèches, comme sorties d'une douille indentée de pâtissier, forment des crans horizontaux. Nous retrouvons la moustache et la barbe également peignée en épais spaghettis. Le manteau qui ne recouvre que la partie extérieure de la robe, et sur celle-ci, les boutons ronds faufilés sur la ligne sinueuse de la boutonnière.
Sur le Maître de Plougastel, voir encore :
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Sortir d'une épidémie : le calvaire monumental de Plougastel. I.
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La chapelle Saint-Tugen de Primelin : les statues en kersanton.
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La Collégiale du Folgoët XIII. Le calvaire. La Pietà par l' Atelier de Bastien et Henry Prigent (1527-1577). Le Christ crucifié par le Maître de Plougastel (1570-1621). Le groupe du cardinal de Coëtivy par l'Atelier du Folgoët (vers 1449).
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Le Maître de Plougastel (1570-1621).
Ce sculpteur, et son atelier probablement installé à Landerneau sont responsables d'œuvres en kersanton dans une cinquantaine de paroisses, essentiellement situées en Léon au nord de l'Élorn, mais aussi à Plougastel où il réalisa entre autres en 1602-1604 le calvaire monumental qui lui donne son nom, et en Cornouaille à Confort-Meilars et Saint-Tugen de Primelin (voir les articles supra), à Plogoff et Tréguennec.
Il intervient après l'atelier des Prigent (1527-1577) et avant celui de Roland-Doré (1618-1663), également sculpteurs de kersanton à Landerneau.
Il a travaillé pour 4 croix et 24 petits calvaires dont six sont complets, à la chapelle Christ de Guimaëc, pour le calvaire de Corran à Plougasnou en 1594 , à la chapelle Saint-Trémeur de Plougastel en 1600, à la chapelle de Locmazé au Drennec et enfin au cimetière de Gouesnou. Il est également l'auteur des statues géminées (mais non du Christ) des calvaires de la chapelle Saint-Adrien et de la chapelle Sainte Christine de Plougastel.
"Le style du Maître de Plougastel, dans sa maturité [après 1602] se caractérise par une certaine rigueur et un hiératisme prononcé, visible dans la gestuelle des personnages et les plis des vêtements. La rondeur des traits imprimés aux visages donne aux sculptures une quiétude magnifiée proche de l'ataraxie de pierre." Postérieures aux guerres de la Ligue (1589-1598 et à la peste de 1598 (Plougastel), les créations majeures du Maître de Plougastel ont pu être marquées par les atrocités et la souffrance physiques qu'il a dû voir autour de lui et qui imprègnent son œuvre d'une note d'intériorité froide." (Le Seac'h 2014)
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À Saint-Tugen, six apôtres du Credo apostolique sont placés à l'extérieur du porche, sur le fronton, en dessous du saint patron. Les six autres sont placés de part et d'autre du porche. Les phylactères en sont étroits comme à Brasparts.
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Saint Pierre tient, à Saint-Tugen, sa clef abaissée, et son livre ouvert. Mais le visage, la chevelure au toupet, et les autres détails sont très proches.
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Le Saint André de Saint-Tugen conforte également mon hypothèse d'un atelier semblable à celui de Brasparts.
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Saint Jean porte les mêmes attributs à Saint-Tugen et à Brasparts, dans une facture identique.
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Saint Jacques le Majeur est plus intéressant à Saint-Tugen, et se remarque à une pèlerine à boutons et un baudrier à coquille. Cela incite à être dubitatif sur la statue homologue de Brasparts, qui mériterait un nouvel examen plus attentif.
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L'un des apôtres de Saint-Tugen, identifié comme Matthias, porte ce qui ressemble à une lance ; le fer en est intact, la hampe est brisée entre celui-ci et la main. On comparera l'image avec celle de l'apôtre n°5 ("Thomas") de Brasparts.
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Celui que j'ai identifié ici comme Jacques le Mineur, en position n°6, trouve son équivalent à Saint-Tugen à l'intérieur du porche, coté gauche. Le bâton à foulon ne descend pas jusqu'à terre, mais s'achève par sa dilatation en crosse à hauteur du genou.
Remarquez le pli qui se divise en triangle au dessus du pied droit, comme à Brasparts pour les n° 5 et 6.
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À Saint-Tugen, Jude tient une épée, qui est bien conservée, et conforte mon hypothèse pour le n° 8 de Brasparts.
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Matthieu , notre n°9, porte à Saint-Tugen la même balance de collecteur d'impôt, mais elle est brisée, et portée plus bas.
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Barthélémy tient en main gauche le même couteau à dépecer, et porte son livre sous l'aisselle gauche.
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Simon notre n° 11 (ou du moins l'apôtre titulaire de la scie) se trouve à Saint-Tugen à l'intérieur du porche.
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Le dernier de notre série, celui qui porte en n°12 l'équerre , peut se retrouver à Saint-Tugen, sous le porche du coté gauche. Son équerre est brisée mais probable.
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L'ATTRIBUTION AU MAÎTRE DE PLOUGASTEL. COMPARAISON AVEC DEUX APÔTRES DU PORCHE DE GUIMILIAU, PIERRE ET JEAN.
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L'ATTRIBUTION AU MAÎTRE DE PLOUGASTEL. COMPARAISON AVEC LES 13 APÔTRES DE LA FAÇADE DE CONFORT-MEILARS.
Cette attribution est faite par E. Le Seac'h.
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L'ATTRIBUTION AU MAÎTRE DE PLOUGASTEL. COMPARAISON AVEC UN APÔTRE DE LA FAÇADE OUEST DE PLOGOFF.
Cette attribution est faite par E. Le Seac'h.
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L'ATTRIBUTION AU MAÎTRE DE PLOUGASTEL. COMPARAISON AVEC LA CHAPELLE SAINT-TUGEN DE PRIMELIN. II. LES SUPPORTS.
Si ces supports ne sont pas disposés en frise sous le porche, mais sous les niches extérieures, ils mériteraient d'être inventoriés et comparés à ceux de Brasparts. Je ne donne que deux exemples.
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ANNEXE.
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René Couffon, L'Architecture classique au pays de Léon. Résumé.
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Le style gothique jusqu'en 1550.
L'atelier de l'Elorn (Atelier Prigent à Landerneau, 1527-1577) spécialisé dans les porches en kersanton et issu de l'atelier du Folgoët, a réalisé des porches gothiques dans le Léon ou plus largement la vallée de l'Elorn voire le bassin de la Rade de Brest, à La Martyre, Sizun, Lampaul, Rumengol, L'Hôpital-Camfrout, Pencran, Landivisiau, Daoulas, La Roche-Maurice, Bodilis, Pleudaniel, Landerneau, Le Faou, Saint-Divy, et Guipavas. Mais des éléments Renaissance y sont introduits, principalement dans le décor d'ornementation plutôt que dans l'architecture, de manière suffisamment précoce par rapport à l'Île de France et la vallée de la Loire pour qu'on puisse, une fois encore, rompre le cou au cliché d'une Basse-Bretagne inculturée et retardataire. Voici la liste qu'en propose René Couffon :
— Goulven portes géminées de 1505
— Sizun 1514 (nous nous écartons un peu de la vallée de l'Elorn...)
— Pleudaniel
— Lampaul-Guimiliau 1533 (mais élément Renaissance : niche du fronton à dais à coquille, et arcature formée de rubans plats relevés à leur extrémité en accolade. Bénitier à cuve à godron du trumeau. Dais au dessus de la statue de saint Pierre).
— Pencran sud :1553. Voussure du porche décoré de scènes bibliques. Renaissance : dais au dessus des apôtres.
— Rumengol, niche des contrefort : dais à coquilles.
— Rumengol, porche ouest : arabesques Renaissance de l'accolade. Spirales des pinacles.
— Hôpital-Camfrout, façade : niche des contrefort : dais à coquilles.
— Roscoff ouest
— Brasparts ouest : 1551
— Daoulas : 1556. élément Renaissance : le dessus des portes géminées est formée de rubans plats relevés à leur extrémité en accolade
— Landivisiau 1554-1563. Voussure du porche décoré de scènes bibliques. Renaissance : le dessus des portes géminées est formée de rubans plats relevés à leur extrémité en accolade. Le bénitier à godrons surmonté d'un dais Renaissance ; dais de certaines niches des apôtres.
— La Roche-Maurice porche sud 1559 : Renaissance : le dessus des portes géminées est formée de rubans plats relevés à leur extrémité en accolade.
— La Martyre : 1560
— Loc-Eguiner-Saint-Thégonnec 1561
— Trémaouézan
— Bodilis porte intérieure :1570 :le dessus des portes géminées est formée de rubans plats relevés à leur extrémité en accolade.
— Le Faou 1593-1613
— Saint-Divy Guipavas : 1563. Gothique et Renaissance (galons, torsades et Masques des culs-de-lampe supportant les apôtres. Carte n°32.
— Landerneau , Saint-Houardon vers 1585 : rubans plats relevés à leur extrémité en accolade.
— Sizun, porte vers 1585 : rubans plats relevés à leur extrémité en accolade.
Note : les rubans plats relevés à leur extrémité en accolade , typiquement Renaissance, sont inspirés de ceux de l' arc de triomphe de l'hôpital Saint-Jacques à Paris par Jean Goujon, élevé en 1549, et portes de la chapelle d'Anet par Philibert de l'Orme, sculptées par Sibec de Carpi.
Le virage Renaissance après 1588. Introduction de l'art classique. L'atelier de Kerjean.
Tandis que, comme nous l'avons vu, dans le troisième quart du XVIe siècle, l'atelier de l'Elorn [Prigent] continuait inlassablement les mêmes porches gothiques pour des fabriques traditionnalistes, dans le nord du Léon, un autre atelier [atelier du château de Kerjean], sous l'impulsion de riches prélats, et de quelques grands seigneurs humanistes, édifiait plusieurs monuments d'un décor entièrement nouveau dans cette région.
Ce style s'est introduit déjà en Bretagne sous l'influence de la famille de Goulaine à Champeau, à Ploubezre (chapelle de Kerfons) en 1559 et au château de Maillé vers 1550.
Le château de Kerjean reçut son ornementation classique à partir de 1571 (mariage de Louis Barbier et Jeanne de Gouzillon). La porte du manoir de Trébodennic en Ploudaniel, datée de 1584, relève également de ce style.
Dans l'architecture religieuse en Finistère, après les façades des porches éliminent délibérément le gothique. Ils introduisent les niches à coquilles ; les volutes accusées ; un couronnement comprenant une lourde table d'attente formant attique, épaulée de volutes en S et surmontées d'une coquille (Lanhouarneau) ; des Termes et supports anthropomorphes (cariatides) ; et une large clef en claveau.
L'exemple le plus précoce est celui de l'église de Lanhouarneau en 1582 : le porche ne renferme plus aucun élément gothique, mais est structuré par deux colonnes françaises inventées par Philibert de l'Orme pour Villers-Cotteret. On y trouvait l'écu mi-parti Maillé et Carman.
Voici à nouveau la liste relevé par René Couffon :
— Notre-Dame-de-Berven en Plouzévédé (après 1573) : couronnement par dôme et lanternons, repris également à Roscoff.
— Pleyben, porche de 1588 (mais les sculptures sont de l'atelier Prigent) à tour-clocher. 1599-1610.
— Saint-Thégonnec. Tour-clocher
— Lampaul-Ploudalmézeau : 1611-1622 : tour-clocher
— Bodilis porche extérieur, 1601. Importante frise de supports des statues des apôtres, et successions de termes et cariatides.
— Guilers, 1601, porche
— Saint-Houardon Landerneau 1604, porche sud
— Guimiliau, 1606-1617. Mais reprise de la tradition des voussures de l'archivolte extérieure ornées de scènes bibliques, anges et saints personnages comme à Pencran et Landivisiau.
— Plougourvest, porche sud de 1616
— Ossuaire de La Martyre : 1619
— Dinéault
— Quimerch, 1621 (porche transporté dans la chapelle du cimetière)
— Gouesnou 1640-1642.
— Commana : 1645-1650
— Loperhet 1645 (détruit)
— Locmélar 1664
— Ploudiry, inachevé, avec reprise de la tradition des voussures de l'archivolte extérieure ornées de scènes bibliques, anges et saints personnages comme à Pencran ,Landivisiau, et Guimiliau.
— Beuzec-Cap-Sizun vers 1670.
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D'autres porches sont d'inspiration classique mais sont dépourvus de colonnes françaises :
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— Brasparts porche sud, 1589-1592. Niches à coquilles.
— Lopérec : 1586
— Saint-Thomas de Landerneau : 1607
— Plouédern : 1609
— Le Tréhou : 1610
— Plougourvest : 1619
— Guiclan : 1619.
— Plouvorn : vers 1660
— Pleyber-Christ : 1663
— Plabennec : 1674
— Plounéventer : 1679
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La carte dressée par Couffon des porches Renaissance du Léon et Nord Cornouaille.
Rond plein noir = porches gothiques à éléments Renaissance
Rond noir et blanc = porches classiques sans colonnes françaises (Brasparts = n°42)
Rond blanc = porches classiques avec colonnes françaises.
Rond coché d'une croix = porche détruit, avec colonnes françaises.
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SOURCES ET LIENS.
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— ABGRALL (Jean-Marie), 1904, ABGRALL, " Brasparts." Notices des paroisses du diocèse de Quimper et de Léon. Dans : Bulletin de la commission diocésaine d´architecture et d´archéologie, vol. I, 1904, p. 269-310.
https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/a9bcd85954569ead5bea76e10871c65e.pdf
— BRETANIA
http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/enclos-paroissial-et-eglise-notre-dame-et-saint-tugen-brasparts/1a009404-b5ab-4141-aedd-1f76c635168e
—CIRÉFICE (Patrice), Forum de Brasparts,
https://ville-brasparts.forum-actif.net/t1497-le-porche-de-l-eglise-de-brasparts
— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, "Brasparts", Nouveau répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper
https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/2508776b54549a17f3c01de1b578a15c.pdf
— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Brasparts, in Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles , Quimper : Association diocésaine, 1988. - 551 p.: ill.; 28 cm.
http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/BRASPART.pdf
https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/BRASPART.pdf
— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.
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—MOREAU (Henri), photographie
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Brasparts_12_Porche_de_l%27%C3%A9glise_Saint-TugenLes_six_autres_ap%C3%B4tres.JPG
— WIKIPEDIA
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Notre-Dame-et-Saint-Tugen_de_Brasparts