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9 janvier 2025 4 09 /01 /janvier /2025 15:40

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien.

 

 

Voir sur Plouvien :

 

Voir sur la famille Richard :

Voir aussi sur les monuments funéraires :

 

PRÉSENTATION.

Ce tombeau ou plutôt cénotaphe était jusqu'au XIXe siècle dans la chapelle de Tariec, sur la rive de l'Aber-Benoît à l'ouest de Plouvien.

 

"En l'année 1518, Monseigneur Jacques de Rohan fondait, près du populeux village de Gréan, la petite chapelle de Saint-Tariec. Par lettre du 13 octobre, le vicomte de Léon approuva la dotation proposée par Laurel-Benoît Richard, recteur de Centré et chanoine de Nantes, pour son ornementation et l'établissement d'une chapellenie. Ces deux actes, cités dans le registre de la principauté de Léon, sont également mentionnés dans une délibération du corps municipal de Plouvien, sous la date du 13 février 1791. « Alors que, pour la première fois, note M. Le Guen, c'était en 1822, nous visitâmes ces lieux, déjà la toiture tombait en ruines, les murailles se lézardaient, la magnifique verrerie de la croisée principale était bien ébréchée, la tombe (du chanoine Richard) annonçait le passage d'un vandale moderne. Sur les vitraux coloriés, il nous en souvient, brillaient du plus vif éclat quelques écussons des familles anciennes ; dix ans plus tard, le chevalier de Fréminville y reconnaissait les armoiries des seigneurs de Kergounadech, de Kerouartz, de Trévern Lézérec. Cependant l'objet le plus digne de l'attention d'un archéologue c'était le tombeau du chanoine Laurent-Benoît Richard de Tariec... De cette chapelle qui, naguère si orgueilleuse de ses atours, dominait une vallée des plus pittoresques, il ne reste plus hélas ! de vestiges. Aliénée au commencement de la Révolution, malgré les, protestations réitérées du corps politique de la paroisse, elle fut bientôt abandonnée à l'oubli par les acquéreurs. En 1842, l'administration des Ponts et Chaussées vint achever l'oeuvre des vandales et du temps ». On voyait au-dessus de la porte d'entrée les armes des Richard, sieurs de Tariec : d'azur au rencontre de cerf surmonté d'une étoile a huit rais et accosté de deux roses de même. La chapellenie des sieurs de Tariec, dont ils étaient les présentateurs, et après eux les Kerouartz, était desservie dans la chapelle ; elle comportait un revenu de 300 livres, avec charge d'y célébrer une messe les dimanches et fêtes et un service à chaque fête de la Vierge (Abbé Le Guen 1888)."

 

La famille Richard.

J'ai déjà décrit les armoiries de cette famille Richard (et son alliance avec la famille Le Scaff) lorsque je les ai rencontrées dans la cathédrale Saint-Pol de Léon : 

Les Richard sont armoriés :  d’azur au rencontre de cerf d’or surmonté d’une étoile à huit rais d’argent accosté de deux roses de même  et ont pour devise « Meuli Doue » (Louez Dieu), alias « Dominus in circuitu », ("le seigneur Dieu est tout autour" ?)

C'est le chanoine Olivier Richard, archidiacre d'Ack, chanoine de Léon et de Nantes, conseiller aux Grands jours du Parlement de Bretagne, vicaire général de l'Evêque de Nantes,  qui a fait construire vers 1535 la Maison Prébendale dont s'enorgueillit à juste titre la ville.

https://www.saintpoldeleon.fr/maison-prebendale

Il est décédé en 1539. Son enfeu, édifié par son frère François, existe encore dans la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon, chapelle des Toussaints (aujourd'hui Saint-Joseph ou du Saint-Sacrement). Deux anges y présentent ces armoiries, dans un monument aux pilastres Renaissance. Paul Peyron le décrit en détail dans son ouvrage sur la cathédrale (1901) avec la lecture de l'inscription 

Le frère d'0livier, François Richard, protonotaire apostolique, archidiacre de Léon, chanoine de Léon et de Nantes, recteur de Ploudalmézeau et de Quervignac, obtint aussi d'être enterré dans la cathédrale.

—PEYRON (Paul Théophile Malo, 1901, La cathédrale de Saint-Pol, et le minihy Léon

https://archive.org/details/lacathdraledesa00peyrgoog/page/n44/mode/2up

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IM29000778

Les trois frères, Olivier, François et Laurent étaient  fils de Guyon Richard, secrétaire du duc François II, en 1488, et descendant de Simon Richard, l'un des écuyers du combat des Trente, en 1351. (Pol de Courcy, Bull. Association Bretonne 1851 p. 121)

https://archive.org/details/bulletinarcheolo03asso/page/n123/mode/2up

Guy Le Borgne, dans son Armorial Breton de 1667, indique :

"Richard jadis à Kerriel et Ponchasteau près Lesneven, Kerja en Plestin évesché de Tréguier et autres, d’azur au massacre de cerf d’or surmonté d’une rose de gueulle et acostée de deux tourteaux de mesme en pointe ; l’un des trente chevaliers choisis pour combattre à la bataille de Trente, estoit de cette famille-là."

 

Description (d'après E. Le Seac'h).

 

J'ai repris la description très complète d'E. Le Seac'h (2014), qui s'inspire de celle d'Y.P. Castel (1997). Le tombeau avait été d'abord décrit par le Chevalier de Fréminville puis par Pol de Courcy dans son site d'origine, la chapelle de Tariec à Plouvien. Cette chapelle étant tombée en ruine depuis le début du XIXe siècle, le tombeau a été transporté en l'église paroissiale, où l'abbé Le Guen l'a décrit en 1888. Le chanoine Peyron en a donné à son tour une description en 1907.

"L'atelier des Prigent a réalisé le gisant du chanoine Laurent Richard à Plouvien. Ce tombeau, situé sous la troisième arcade du bas-côté sud de l'église construite sur les plans de Joseph Bigot en 1856 provient de la chapelle, aujourd'hui disparue, du manoir de Tariec, près des rives de l'Aber-Benoît. Entièrement en kersanton, le gisant repose sur un coffre divisé en six panneaux sur les côtés longs  et en deux sur les côtés courts. Le tombeau mesure 2, 50 mètres de long, 1,04 mètre de large et 77 cm de haut. Le gisant fait 1,98 mètre de long et chaque pleurant 41 centimètres de haut.

Chaque panneau est séparé par des pilastres engagés ou des colonnes torsadées gothiques. Sur  quatorze panneaux, un pleurant chemine vers la tête du gisant. Ce cortège de moines encapuchonnées rappelle les pleurants du tombeau du chancelier de Bretagne Philippe de Montauban — mort en 1514— et d'Anne du Chastelier à Ploërmel, ou ceux qu'on trouve en Bourgogne où Claus Sluter, au début du XVe siècle, a innové en introduisant un cortège de pleurants dans une série d'arcatures du tombeau de Philippe Le Hardi de 1404 à 1406 (Claus Sluter étant mort en 1406 en ne réalisant que 2 pleurants, c'est son neveu Claus de Werwe qui acheva le monument en 1411).

Laurent-Benoît Richard, chanoine à la cathédrale de Nantes et recteur de Cintré, était docteur en droit civil et vivait dans la première moitié du XVIe siècle. Ce tombeau a souvent été assimilé (Fréminville) à celui de son frère Olivier, qui est pourtant enterré avec leur autre frère François, décédé en 1539, à Saint-Pol-de-Léon, dans une chapelle absidiale de la cathédrale.

À Plouvien, la devise, qui est inscrite sur des phylactères sur trois faces du tombeau, est compléte : à la tête du gisant, "CAR/ET. DOE", au nord "ME[V]LI / DOE" et aux pieds du gisant  "ENORI/DOE". ("Aimer Dieu, louer Dieu, honorer Dieu". Le blason des Richard est figuré à six reprises sur le gisant :  d'azur au rencontre de cerf d'or, surmonté d'une étoile à huit rais d'argent et accosté  de deux roses de même, identique à celui de la porte d'entrée de la chapelle de Tariec.

Le tombeau est constitué d'une dalle avec un gisant encadré de deux angess agenouillés qui tiennent un blason où figurent à droite la Vierge au calvaire et à gauche le Christ en croix. Laurent Richard est allongé sur le dos, les mains jointes en prière. À ses pieds est couché un animal que le chevalier de Fréminville a identifié à un cerf secondairement décapité, mais où Y.P. Castel a reconnu plus justement un sanglier [ou du moins un porc, en l'absence de défenses].

Le gisant  porte un surplis recouvert d'une chape plus courte. Dessous, dépasse au niveau du col une mosette (camail propre aux chanoines) décorée de fronces verticales qui se retrouvent au niveau des poignets. Le mors de la chape est aussi décoré de cabochons encadrant un soleil représentant des lys héraldiques et une flamme. Son orfroi est agrémenté de galons décorés de cabochons, imitant des pierres précieuses, d'un liseré de perles et de l'écu familial.

Sur la partie droite de l'orfroi, deux petits personnages encadrés de fines colonnettes en nids d'abeille sont superposés. En haut, saint Laurent, patron du chanoine, se reconnaît facilement à sa grille et à sa dalmatique de diacre. En dessous,  un évêque barbu est coiffé d'une mitre ; il bénit de la main droite et tient une crosse de la main gauche. Il semble logique d'y voir saint Benoît, deuxième patron de Laurent-Benoît Richard, mais ce saint est un abbé (qui tient sa crosse à droite) et non un évêque. D'autre part, le manteau, dont le plis fait retour sous le poignet gauche, semble recouvrir son torse et ses jambes nues, ce qui a intrigué Y.P. Castel . L'abbé Le Guen hésitait à y voir saint Jaoua, patron de la chapelle éponyme de Pluvien.

Le gisant est tête nue, les cheveux divisés en fines mèches souple avec une petite tonsure sur le haut du crâne. L'arcade sourcilière est taillée en accent circonflexe. Les yeux globuleux, qui ont une paupière supérieure plus large que celle du dessous, sont légèrement bridés. Les narines dilatées et la bouche entrouverte donnent une impression de vie.

Le tombeau est de deux mains différentes. Le gisant lui-même est de l'atelier des Prigent. La qualité du visage aux traits fins ainsi que l'ornementation des vêtements sont de Bastien Prigent. Mais les pleurants de facture plus grossière sont d'un sculpteur moins habile qui avait sans doute été engagé pour accomplir le gros de l'ouvrage.

La tête du défunt repose sur un coussin dont les angles sont décorés de boutons sauf celui du sud-ouest, brisé. La barrette à quatre cornes, signe de son grade de docteur, est posée à plat à sa droite.

Le chanoine porte, en relation avec ses grades de docteur en théologie et en droit et de sa dignité de chanoine, d'une église cathédrale un anneau sur la deuxième phalange de l'annulaire droit et une bague sur celle du majeur gauche, tandis qu'une autre bague est portée sur la première phalange de l'auriculaire gauche. Elles portent des cabochons imitant des pierres précieuses.

Il porte des chaussures à bout carré et coqué, et à fente d'aisance sur le cou-de-pied."

 

 

 

 

 

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant de Laurent Richard dans l'église de Plouvien.
Cliché E. Le Seac'h

 

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Saint Laurent tenant le grill de son martyre.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Saint Benoît en évêque ? [ou saint Jaoua??]

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Le sanglier.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Les chaussures du chanoine.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Le coffre et ses pleurants.

 

Le long du coffre du tombeau, des pleurants encapuchonnés cheminent vers la tête du gisant. Ils sont disposés dans des niches encadrées de pilastres rectangulaires, tandis que deux anges centraux sont encadrés de colonnes torsadées.

Je les ai numérotés de 1 à 16.

La plupart des priants tiennent un livre ouvert (n° 1, 2, 5, 6, 7, 9, 10, 12,16). Le livre du n°13 est suspendu à son poignet. Trois sont sculptés mains jointes, dont un de face (n°3). Trois autres, chacun à un bout du gisant, tiennent un chapelet entre leurs mains jointes (n°8, 14 et 15). Un seul (n°2) se touche le bord extérieur de l'œil pour essuyer une larme. Un ange juché sur son épaule lui caresse la tête pour le réconforter. Les tuniques à capuchon que portent les pleurants sont, d'un personnage à l'autre, plus ou moins plissées avec un tombant varié.

Les pleurants n°7, 9 et 16 sont associés aux phylactères portant les devises ENORI DOE, ME[V]LI DOE et CARET DOE.

Deux anges, de face,  (n° 4 et 11) présentent le blason des Richard. Les colonnes qui les encadrent portent, en partie haute, le monogramme IHS en lettres minuscules gothiques, et non la date de 1555 comme on l'a cru et répété.

 

 

 

 

 

Le tombeau recèle de petites facéties du sculpteur qui a figuré sur les consoles des pleurants des figures fabuleuses et des masques. Les consoles les plus simples sont feuillagées, godronnées ou décorées d'écailles de poisson et de volutes moulurées. D'autres sont ornées de masques humains : l'un à l'endroit, impassible, l'autre à l'envers et grimaçant, la langue tirée.


 

Enfin pour parachever cette décoration soignée, la lèvre de la table est décorée d'une frise de feuillages gothiques à bois écoté du côté sud, et de quinze grappes d'une vigne eucharistique du côté nord et du côté est, la tige de cette vigne sortant de la bouche d'une tête anthropomorphe au coin nord-ouest.

 

 

Au total, E. Le Seac'h distingue ici deux aspects de la sculpture basse-bretonne qui  cohabitent sur ce monument, l'œuvre d'atelier et la sculpture de campagne, le religieux et la culture profane plus discrète, que l'on retrouve aussi dans les hauteurs secrètes des sablières ou sur les crossettes et gargouilles des monuments, en lien avec les drôleries marginales des Livres d'heures et autres manuscrits religieux.

 

I. Le côté sud.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 Pleurant, n°1.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 Pleurant, n°2, barbu, tête inclinée, essuyant une larme.

 

 

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

L'ange consolant le pleurant d'une main posée sur son capuchon .

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 Pleurant, n°3.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 

La console est sculptée d'une tête à l'envers tirant une langue carrée.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Ange n°4, présentant le blason aux armes des Richard.

Monogramme IHS sur la colonne.

 

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Sous l'ange, sa console est constitué de trois nez pour quatre yeux forme trois visages, sorte de trifons d'inspiration romane.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 Pleurant, n°5.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 

 Pleurant, n°6.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

II. Le côté est (sous le sanglier).

 

Cliché E. Le Seac'h.

 

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 

 Pleurant n°7 et devise ENORI DOE.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 Pleurant, n°8.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 

III. Le côté nord.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 Pleurant, n°9 et devise MEVLI DOE.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 

 Pleurant, n°10.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Ange, n°11 et monogrammes IHS.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

La sirène, ou du moins un personnage féminin aux jambes réunies vers une courte queue vaguement bifide sortant de la pierre, avec une main droite posée sur le ventre et l'autre se peignant,  se trouve sous l'ange n°11. Les photos de ces détails sont difficiles.

Cliché lavieb-aile.
Cliché Le Seac'h.

 

Cliché Jean-Yves André

 

 

 Pleurant, n°1.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Selon E. Le Seac'h, la console du n°12 accueille deux personnages, l'un la tête cachée derrière son tonnelet d'alcool, l'autre en acrobate, les jambes écartées vers l'arrière, les talons dans la main.  L'"acrobate" ne pourrait-il être une sirène?

Cliché lavieb-aile.

 

 Pleurant, n°13.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Côté ouest.

 

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

SOURCES ET LIENS.

— CASTEL (Yves-Pascal) 12 juillet 1997, "Le tombeau de Laurent Richard à Plouvien", Le Progrès de Cornouaille/Courrier du Léon .

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/2860

— CASTEL (Yves-Pascal) 1999, "Plouvien. Eglise Saint-Pierre et-Saint-Paul. Le tombeau du chanoine Laurent Richard". Bulletin de la Société archéologique du Finistère, t CXXVIII, p.171.

— CASTEL ( Yves-Pascal ) 1987, "Les armoiries de la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon" in Bulletin de la Société archéologique du Finistère, N° 116 .

— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, "Plouvien" Nouveau répertoire des églises et chapelles du Diocèse de Quimper et Léon, Quimper. 

 

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/880c2cb516df89fe70f7680388e968cc.pdf

 

— COURCY (Pol de), 1890, Nobiliaire et armorial de Bretagne

https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Potier_de_Courcy_-_Nobiliaire_et_armorial_de_Bretagne,_1890,_tome_3.djvu/38

Richard, sr de Kerriel, par. de Tréglonou, — de Pontarc’hastel, par. de Plouider, — de Tariec, par. de Plouvien.

D’azur au rencontre de cerf d’or, surmonté d’une étoile à huit rais d’argent et accosté de deux roses de même. Devise : Caret Doué, meuli Doué, énori Doué. (Aimer Dieu, louer Dieu, honorer Dieu) ; et aussi : Dominus in circuitu.

Pierre, de la paroisse de Guérande, valet de chambre du duc, anobli en 1439 ; Pierre, fils du précédent, bouteiller du duc, confirmé en 1443 , Guyon, clerc et secrétaire des ducs Pierre, Artur et François de 1451 à 1486; Olivier, sr de Tariec, conseiller aux Grands Jours, chanoine de Nantes, Rennes et Léon, † 1539 et enterré dans la chapelle de Toussaints à la cathédrale de Léon.

— FRÉMINVILLE (Chevalier de), 1832, Antiquités de Bretagne page 219-220

http://arkaevraz.net/wiki/images/1/12/Fr%C3%A9minvilleAntiquit%C3%A9sBretagneFinist%C3%A8re.pdf

"En continuant de s'avancer sur le même chemin , jusqu'à une demie lieue de Lannilis , de on aperçoit sur le penchant d'une colline dominant une vallée couverte de bois, la petite chapelle gothique de Saint Tariec. Elle est abandonnée et sa toiture tombe en ruines. Sur ses vitraux peints on remarque les écussons armoriés de plusieurs familles anciennes, entr'autres ceux des familles de Kergournadec'h , de Kerouartz et de Trédern de Lézerec. Mais ce qu'il y a de plus digne d'attention dans cette chapelle, c'est le tombeau d'Olivier Richard , docteur en théologie , chanoine et grand vicaire de Nantes. C'est un sarcophage dont l'entablement, orné de sculptures imitant un feuillage, est supporté par des pilastres engagés entre lesquels sont plusieurs petites f1gures de moines grotesquement sculptées, dans l'attitude de la prière et de la douleur. Au milieu d'elles est un ange soutenant un écusson aux armes d'Olivier Richard qui sont une tête ou rencontre de cerf cantonnée de trois roses. Sur le dessus du tombeau est couchée la statue du chanoine revêtue de ses habits sacerdotaux. Son bonnet carré est posé à côté de sa tête de chaque côté de laquelle on voit en outre une figure d'ange à genoux. Ses pieds sont appuyés sur un cerf couché. Ce tombeau ne porte pas d'inscription ni de date; on ne sait quand mourut Olivier Richard'. Des titres de l'église de Nantes nous apprennent toutefois qu'il vivait en 1514» Au-dessous du sarcophage est un petit caveau voûté ; les pierres qui le fermaient ayant été dérangées, il ne me fut pas bien difficile de me glisser dedans. J'y trouvai les débris du cerceuil du chanoine et ses deux fémurs. Le reste de ses ossements avait été consumé."

 

—LE BORGNE Guy  Armorial Breton de 1667

"Richard jadis à Kerriel et Ponchasteau près Lesneven, Kerja en Plestin évesché de Tréguier et autres, d’azur au massacre de cerf d’or surmonté d’une rose de gueulle et acostée de deux tourteaux de mesme en pointe ; l’un des trente chevaliers choisis pour combattre à la bataille de Trente, estoit de cette famille-là."

 

— LE GUEN (Abbé) 1888, Antiquités du Léon et plus spécialement du canton de Plabennec, Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, 1888 Volume 15 page 149

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2081934/f232.item

"10 Chapelle de Tariec.
Dans l'année 1518, Monseigneur Jacques de Rohan fondait la petite chapelle de Tariec. Par lettres du 13 octobre de la même année U approuvait la dotation proposée par Messire Laurent-Benoît Richar, recteur de Cintré et chanoine. de Nantes, pour son ornementation et la création d'une chapellenie. Ces deux actes, cités dans le registre des aveux de la principauté de Léon, sont également mentionnés et brièvement analysés dans une délibération du corps muuicipal de Plouvien, sous la date du 13 février 1791. Le donateur avait choisi sa dernière demeure dans cette chapelle, ou un superbe mausolée, portant le millésime de 1555, couvrait ses restes. (Voir Fréminville.)
De la chapelle, élégant édifice en style flamboyant, il ne reste plus de traces. Aliénée en 1792, elle fut bientôt abandonnée aux ravages du temps et, lorsque nous la visitions pour la première fois en 1822, la toiture disparaissait, les murs se lézardaient, les vitraux coloriés s'envolaient aux vents.
Le mausolée est aujourd'hui dans l'église de Plouvien. Les seuls souvenirs du passé qui restent à Tariec sont la maison presbytérale et l'écusson du chanoine une tête de cerf cantonnée de trois roses conservé jusqu'à ce jour au-dessus de la porte d'entrée.
Laurent Richard, docteur en droit civil et canonique, et chanoine de l'église cathédrale de Nantes, porte les insignes caractéristiques de sa dignité et de ses grades dans les trois anneaux qui se remarquent sur ses doigts.
Nous espérons qu'on n'ira plus confondre Laurent Richard avec son frère Olivier, recteur de Guicguen (Plouguin) en 1535 selon un document authentique conservé parmi les manuscrits de MM. de Kerdanet, ni avec ce Richar du Pont-du-Château, chanoine de Léon, dont parle Ogée dans son dictionnaire."

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, La sculpture sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIIe siècle, Presses Universitaires de Rennes, pages 158-159-160.

— PEYRON (Chanoine), 1907, Eglises et chapelles du Finistère (suite) ; 7ème article, voir tomes XXX à XXXII): Doyenné de Plabennec (fin) et Ploudalmézeau ,Bulletin SAF 1907

https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin_article/saf1907_0277_0290.html

"Tariec
La chapelle ou gouvernement de Tariec ou Tarieuc était sous le vocable de saint Tariec, on pense que c'est le même que saint Darioc, neveu de saint Patrice, et honoré en Irlande. Cette chapelle, dit M. Le Guen, fut fondée en 1518 par Mgr Jacques de Rohan et dotée, elle possédait un tombeau
portant la représentation d'un chanoine, mais sans inscription, c'était certainement un des frères Richard sieurs de Tarieuc,mais lequel ?
M. de Fréminville nous dit que c'était Olivier Richard, mais ce n'est pas vraisemblable, car l'on voit son tombeau à la cathédrale de Saint-Pol, et l'inscription moderne qu'y a mise M. de Courcy nous dit qu'il fut construit en 1539 par les soins de son frère François, également chanoine, serait­
ce donc ce dernier qui aurait été inhumé à Saint-Tariec ?
On pourrait le croire si M. Le Guen, d'après un document trouvé chez M. de Kerdanet, disait que c'est un chanoine Laurent Richard, frère des prédédents et recteur de Plouguin en 1535. M. Le Guen ajoute que cette tombe qui porte le millésime de 1555 a été transportée dans l'église
paroissiale lorsque 1::). chapelle est tombée complètement en ruine vers 1830. On voit encore au-dessus de la porte d'entrée les armes des Richard, sieurs de Tarieuc ; d'azur au rencontre de cerf' surmonté d'une étoile à huit accosté de deux roses de même. 
Une chapellenie fondée par les sieurs de Tarieuc, dont ils étaient présmtateurs et après eux les Kerdouarts, était desservie dans cette chapelle avec un revenu de 300 l. et charge d'y célébrer une messe les dimanches et fêtes et un service à chaque fête de Notre-Dame.

Voir aussi :

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IM29000778

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM29000778

 

La Maison dite « Prébendale », à l’Est de la Cathédrale, sur la Place du Petit- Cloître, est l’oeuvre, vers 1530, d’Olivier Richard, archidiacre d’Ack, chanoine de Léon et de Nantes, conseiller au Parlement de Bretagne, vicaire général de l’Evêque de Nantes.

Pourquoi « Prébendale » ? Parce qu’à son titre de chanoine s’attachaient des revenus ecclésiatiques ou prébendes…
Le style de la demeure appartient à la Renaissance bretonne, en rupture avec les édifices défensifs et incomfortables du Moyen- Age.
Une porche à arc en anse de panier ouvre sur une courette pavée. Les figures humaines sculptées sur les jambages de la porte d’entrée pourraient bien être celles des deux frères Olivier et François Richard. Le pignon est orné, aux angles, d’un lion et d’un dragon qui symbolisent la double appartenance du chanoine fondateur à la cité et à l’église : le lion est l’emblème du Léon et le dragon un hommage à Saint Paul Aurélien, premier évêque de la ville…

https://www.roscoff-tourisme.com/fr/fiche/patrimoine-culturel/maison-prebendale-saint-pol-de-leon_TFOPCUBRE029FS0003B/

ls sont quelques milliers à franchir le seuil de la Maison prébendale pendant l'été et, sur l'ensemble de l'année, au fil des expositions, plus de 15.000 visiteurs sont accueillis dans cette superbe demeure de la Renaissance bretonne, aujourd'hui propriété communale. Elle a été construite, vers 1530, par Olivier Richard grâce aux revenus ecclésiastiques, ou prébendes, attachés à son titre de chanoine, d'où le nom de « maison prébendale ». D'autres riches demeures de la ville portent cette même appellation car leurs propriétaires respectifs bénéficiaient de revenus analogues.

Reliée à la cathédrale par un cloître


Un cloître la reliait à la cathédrale, d'où le nom de place du Petit-Cloître, récemment rebaptisée place de L'Été-44, qui les sépare. Olivier Richard, dont le père avait été secrétaire du duc François II et descendant de Simon Richard, l'un des écuyers du combat des Trente en 1531, portait le titre de « docteur profond », tour à tour à la tête de l'archidiaconé d'Ack, c'est-à-dire des paroisses de la région de Brest, chanoine de Léon et de Nantes, conseiller au Parlement de Bretagne et vicaire général de l'évêché de Nantes. Il avait un frère, François, également dignitaire religieux, protonotaire apostolique et archidiacre de Léon. Leur fortune était colossale. Sans doute peut-on voir leurs visages dans les sculptures ciselées qui entourent la porte d'entrée, ainsi que sur leur tombeau dans l'abside de la cathédrale.

Un lion et un dragon


Confisquée à la Révolution, la demeure a connu ensuite bien des propriétaires, dont un marchand de vin qui avait gravé son nom (« Sou ») sur le blason de la façade. Les amoureux du patrimoine s'attardent volontiers devant ses jeux de toiture très savants et ses angles ornés d'un lion et d'un dragon, symbolisant la double appartenance du chanoine fondateur à la cité (le lion était l'emblème du Léon) et à l'église, le dragon renvoyant à Pol Aurélien. La statue de l'évêque fondateur, qui figurait à l'angle, a été détruite à la Révolution. Le porche en anse de panier ouvre sur une courette pavée où repose le gisant de « saint Bidouzin ». La tourelle, terminée par un magnifique chaperon pointu et qui fait le lien entre les deux ailes de l'édifice, abrite un remarquable escalier à vis.
 

 

François Richard, archidiacre et chanoine de Léon, 1536. L'HÔPITAL SAINT-YVES DE SAINT-POL-DE-LÉON  gouverneur :

 

Le tombeau de Jehan Le Scaff, sénéchal en 1500-1539 et d'Anne du Bois dame de Kerlosquet ( Kergoët) dans un enfeu de la chapelle Saint-Roch du bas-côté sud de  la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Kersantite et marbre noir, deuxième moitié du XVIe siècle, ou XVIIe siècle ?

https://www.lavieb-aile.com/2022/08/le-tombeau-de-jean-le-scaff-et-d-anne-du-bois-de-kergoet-en-la-cathedrale-de-saint-pol-de-leon.html

Les armoiries mi-parti LE SCAFF/RICHARD à gauche, présentées par deux lions.

.

 

Les deux branches : Richard et de Kergoët.

Pol de Courcy signale, après le mariage de Jehan Le Scaff et d'Anne du Bois, deux branches, qui correspondent d'ailleurs aux deux blasons : celle des RICHARD et celle des KERGOËT. 

Les armoiries (restaurées en 1840) de la famille Richard en clé de voûte de la chapelle.

Les Richard sont armoriés :  d’azur au rencontre de cerf d’or surmonté d’une étoile à huit rais d’argent accosté de deux roses de même  et ont pour devise « Meuli Doue » (Louez Dieu), alias « Dominus in circuitu », ("le seigneur Dieu est tout autour" ?)

C'est le chanoine Richard qui a fait construire vers 1535 la Maison Prébendale dont s'enorgueillit à juste titre la ville.

https://www.saintpoldeleon.fr/maison-prebendale

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Published by jean-yves cordier - dans Monument funéraire Gisants XVIe siècle. Prigent Kersanton Héraldique
17 octobre 2024 4 17 /10 /octobre /2024 11:48

Les trésors secrets sculptés en granite ou kersanton dans l'église de Saint-Houardon à Landerneau.

 

 

Voir aussi :

 .

PRÉSENTATION.

Si l'église Saint-Houardon de Landerneau construit par Joseph Bigot se présente comme un grand et froid édifice néogothique de type basilical, influencé par la cathédrale de Quimper, avec fenêtres hautes et déambulatoire, le chercheur curieux  et amateur de sculptures en kersanton, cette pierre emblématique des ateliers de sculpteurs de Landerneau entre le XVe et le XVIIe siècle, pourra découvrir de vraies pépites. Partons vers cette chasse au trésor depuis la porte d'entrée, en circulant en périphérie de l'église dans le sens horaire.

 

I. Le bénitier de la porte d'entrée sud.

Yves-Pascal Castel, qui le décrit comme un bénitier, le situait près du porche ouest et le date du XVIe siècle. Il ne décrivait que  le panneau central  avec "deux personnages dont l'un tire l'épée".

Aujourd'hui, ce bénitier se situe entre la porte d'entrée et un confessionnal.

Un élément en kersanton, à trois pans sculptés rectangulaires séparés par des pilastres, est posé et scellé sur un piètement en colonne à larges cannelures, en granite. En dessus une troisième partie a la forme d'une cuve dont le ventre est sculpté d'entrelacs.

 

 

Bénitier, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Bénitier, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Bénitier, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Bénitier, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

C'est la partie centrale qui retient l'attention. Chacun des motifs figuré des pans est sculpté dans un cartouche à oreille. Le style est Renaissance.

Les quatre pilastres sont semblables, et sculptés d'un élément floral.

Le premier pan est orné d'une rose au centre de feuilles en étoile.

 

Bénitier, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Bénitier, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

Sur le deuxième pan, central, deux hommes tiennent un médaillon montrant un homme de profil coiffé d'un béret ou casque. Une jambe en J et une goutte sont sculptés sous ce médaillon.

Les deux personnages qui se disputent le médaillon partent chacun dans une direction opposée, leurs jambes témoignant de la vivacité de leur démarche. Ils sont nus, mais coiffés d'une chevelure abondante. L'un des deux menace l'autre de la pointe de son glaive. Le thème est-il religieux ? Faut-il y voir Caïn et Abel ?

 

Bénitier, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Bénitier, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

 

Le troisième pan, le plus singulier, montre un couple étroitement enlacé. Ils sont nus, mais l'homme est coiffé d'un bonnet phrygien tandis que les cheveux de la femme sont peignés à gros traits. La proximité des deux bouches souriantes, l'entrecroisement des jambes, évoquent une scène érotique. Mais ne serait-ce pas là le portrait du couple primordial, Adam et Éve, parents de Caïn et Abel ?

Quel est l'auteur de ces sculptures ? Il me paraît possible d'avancer le nom des sculpteurs de kersanton installés à Landerneau entre 1527 et 1577, Bastien et Henry Prigent, qui ont créés le bénitier du porche de Saint-Thurien de Landivisiau, ou bien de créer un rapprochement avec le travail du Maître de Plougastel (1570-1621) auteur des cuves et les dais à médaillons et personnages à Guimiliau.

Voir aussi le bénitier du porche sud de  Saint-Houardon .

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Bénitier, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Bénitier, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Bénitier, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Bénitier, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

 

II. La console de la statue de saint François d'Assise, déambulatoire sud. Kersanton, milieu XVe.

On y voit deux anges souriants tendant devant eux un livre ouvert, où se lit sur la première page une inscription de quatre lettres, peut-être JCL/S, qu'on aimerait lire comme JESUS. Ces pages sont désignées ostensiblement par les index des anges. Il y aurait beaucoup à méditer sur notre incapacité à comprendre un message si clairement inscrit, et sur notre impuissance à voir dans ce qui est crucial pour les anges autre chose qu'une page blanche. Ou encore sur le fait que l'essentiel à percevoir est précisément, ce silence, ce dénuement de la page.

Ces deux anges surmontent de façon également mystérieuse, un aigle dont seule la tête, de face, est visible. Certes les aigles sont fréquemment requis pour servir de lutrin [aigle-lutrin] , mais c'est un peu tiré par les plumes. Y voir une référence à saint Jean, via son attribut du tétramorphe, est encore plus hasardeux.

Toute la partie droite est bûchée, y compris le support de la console, avec un aspect bouchardé qui peut laisser penser que l'on a prélever cette partie d'un ensemble plus large. À moins que lesculpteur ait opté pour un choix esthétique de non finito, mais je n'y crois pas.

Yves-Pascal Castel souligne que "le style souriant rattache cette œuvre charmante  à la sculpture du porche de La Martyre, d'autant plus que les chevelures sont laissées sous le coup de l'outil, comme non finies".

Or, ce porche de La Martyre a été attribué par Emmanuelle Le Seac'h à l'atelier ducal du Folgoët  et elle le date de 1450-1468. Elle fait de la coiffure très particulière de ces anges "en boules" une marque d'atelier, qui se retrouve au Folgoët, dans l'autel des anges (vers 1445) notamment, ou au porche sud de la cathédrale de Quimper (1424-1433).

Nous avons donc ici un deuxième exemple de la façon dont les pièces sculptées de l'ancienne église Saint-Houardon, construite au XIVe siècle en bord d'Élorn puis détruite en 1859 et rebâtie plus haut, sur les anciens jardins de l'hôpital de la Marine, ont été ré-intégrées par l'architecte Le Bigot au nouvel édifice en même temps que le clocher et le porche sud.

 

 

 

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

III. La console de la statue de saint Antoine de Padoue, déambulatoire nord. La laie allaitant ses sept marcassins. Kersanton, XVe-XVIe siècle.

Statues de l'église Saint-Hoaurdon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Hoaurdon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

IV. L'autel de la chapelle absidiale du Saint-Sacrement. Kersanton, XVe siècle.

La longue table de pierre repose sur des piédestaux à double colonne avec des chapiteaux finement ouvragés de pampres de vigne aux feuilles généreusement galbées et aux ceps serpentiformes.

autel  en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

autel en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

autel  en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

autel en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

autel  en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

autel en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

autel  en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

autel en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

autel  en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

autel en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

autel  en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

autel en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

V. Crédence-lavabo, côté sud de l'abside , chapelle du Saint-Sacrement. Deux têtes en moyen-relief sur les montants. 

Les deux têtes, barbues, sont couronnées. L'une des couronnes présente des losanges qualifiées de macles de Rohan par Y.-P. Castel. Il faisait remarquer "la maîtrise du sculpteur de pierre qui en quelques plans bien marqués dégage une face d'une grande noblesse.

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Crédence, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Crédence, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Crédence, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Crédence, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Crédence, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Crédence, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Crédence, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Crédence, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

VI. Crédence du côté nord de l'abside.

Crédence, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Crédence, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

VII. Voûte en croisée d'ogives de l'abside avec  blasons.

 

 église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.


Transept nord.

Sainte Anne éducatrice, bois polychrome, XVIIe siècle, h= 180 cm

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

 

VII. Statue de saint Jacques le Majeur, kersanton, XVI-XVIIe siècle, Maître de Plougastel , nef côté nord.

 

Le saint porte le chapeau frappé de la coquille, la pèlerine, à trois boutons ronds sur patte de boutonnière, et le bourdon (dont il ne reste que la zone de contact avec le vêtement). Le visage est émacié, long et hiératique, et c'est ce hiératisme qui incite Yves-Pascal Castel en 1984 à soulever la possibilité d'une attribution au Maître de Plougastel. Emmanuelle Le Seac'h confirme cette attribution dans son catalogue raisonné de 2015. Le Maître de Plougastel, ainsi nommé par le grand calvaire de Plougastel, a été actif de 1570 à 1620.

On lit sur le socle l'inscription I: GLOVNCE, correspondant probablement à l'identité d'un donateur ou d'un fabricien.

 

 

 

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

 

XI. Statue de saint Jean l'évangéliste, kersanton, XVIe siècle, nef côté nord.

Il s'agit, comme la statue de saint Matthieu et celle de saint Jacques, d'une statue appartenant à une série des Credo des apôtres, tels qu'on les trouve dans les porches des églises et chapelles bretonnes du XVe au XVIIe siècle : en effet, le phylactère, qui descend verticalement avant de s'enrouler au dessus du blason (d'un donateur) portait jadis le texte de l'article du Credo propre à chaque apôtre.

Saint Jean se reconnaît à la coupe de poison (symbolisé par un serpent ou ici dragon ailé), qu'il bénit pour en supprimer les maléfices.

Chaque statue est posée sur un dais gothique, tel que ceux qui coiffent les niches extérieures ou les niches d'apôtres des porches.

 

 

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

XII. Statue d'une sainte femme au tombeau (Marie-Madeleine??) tenant une coupe, kersanton, XVIe siècle, nef côté nord.

Elle porte un voile, un manteau, une robe aux plis rayonnant depuis un bouton, et présente vers le fidèle un récipient cylindrique comme pour en faire constater la vacuité.

Du visage, on remarque les yeux en amande aux paupières ourlées et à la pupille en drupe, mais non creusée, ainsi que le menton globulaire.

 

 

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

 

XIII Les fonts baptismaux en kersanton de 1615. Angle nord-ouest de la nef.

Ces fonts baptismaux ( ou "cuve baptismale à infusion") sont composés de deux cuves circulaires, la cuve principale et la cuve de vidange, en un seul bloc posées sur un piètement à godron. Un couvercle en bois est complété d'un couvercle articulé à serrure en  laiton doré en forme de coquille. Chaque cuve est, vue de profil, en forme de vasque aux flancs creusés de godrons.

Une inscription court sur la lèvre des deux cuves.


Voir aussi :

 

Fonts baptismaux  de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

L'inscription.

On peut y lire :

QVI. CROIRA . ET. SERA. BAPTISÉ. SERA . SAVVÉ . NOBLES . GENS . NICOLAS . HARIDON . ET . YSABELE . FORESTIER . SA . FEMME . ONT . FAICT . FAIRE . EN . LEVR . VOLON (*).... LAN .1615.

(*)ou EN LEUR DEVOTION, ou pour moi peut-être "EN LEUR DON"

Soit : "Qui croira et sera baptisé sera sauvé. Nobles gens Nicolas Haridon et Isabelle Forestier ont fait faire en leur volonté l'an 1615".

Elle a été relevée par le chanoine Abgrall en 1916 et par Yves-Pascal Castel en 1986, et c'est remarquable car la partie finale, inscrite sur la petite cuve, n'est plus très lisible. Dès cette époque, il signalait le rapprochement avec l'inscription apposée par le couple en 1612 sur leur maison (aujourd'hui au 2 Place des Quatres Pompes). 

Dans les deux cas, l'inscription elle-même  est plus complexe (et donc plus belle) que sa transcription, car elle comporte de nombreuses lettres conjointes (accolées) ou intriquées, comme AP de BAPTISÉ, AR de HARIDON, AB d'YSABELE. Les lettres doubles sont abrégées par un tilde : FE~ME pour FEMME. 

Isabelle FORESTIER, dame de la Villeneuve, est connue des généalogistes : elle est née vers 1570 de Guillaume II Forestier, Noble Homme, sieur de Kervasain, notaire de Léon et Daoulas à Landerneau (1572-1590) et fermier de la terre et seigneurie de Daoulas, et de Catherine LE LION. Elle a épousé avant 1595 Nicolas HARIDON (L'), Noble Homme, sieur de la Villeneuve (en Saint-Urbain), maître, honorable marchand ca 1570. Ils eurent un fils en 1595.

Le couple fit construire leur maison en 1612 au bord de l'Elorn, à l'implantation du Pont de Landerneau côté Cornouailles, place des Quatre Pompes, et y firent placer une inscription lapidaire que j'ai photographiée et relevée en 2017.

https://www.lavieb-aile.com/2017/01/sur-la-piste-des-crossettes-de-landerneau.html

Nicolas L'Haridon, fils de Vincent L'Haridon et de Jeanne Kersivien, a un frère, Charles, honorable marchand, qui épousa avant 1588 Catherine Forestier, sœur d'Isabelle. Selon Cédric L'Haridon, Nicolas et Charles sont vraisemblablement marchands en toile de lin, et l'établissement de la maison de Nicolas et Isabelle sur l'ancienne Place au raz (un terme qui se rapporte aux étoffes) à proximité immédiate des quais, permet de penser qu'ils participent non seulement à la production (ils auraient un kanndi, site de blanchissement du lin) mais aussi au commerce maritime.

 

 

 

 

Fonts baptismaux  de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

 

Comparaison avec l'inscription de 1612.

On lit sur la maison de Nicolas et Isabelle L'Haridon ceci :

LAN : 1612 : NICOLAS : L'HARIDON :

ET : YSABELE : FORESTIER : SA : FEME

ONT : FAICT : BASTIR : CESTE : MAISON.

La proximité de la formulation du texte avec celui de 1615 est évidente. Mais surtout peut-être, on y retrouve la même forme. Certes la ponctuation de séparation des mots est ici un deux-points, plus archaïque que le point simple de 1615. Mais on y retrouve la forme YSABELE, et les lettres accolées, qui concernent notamment tous les I qui sont tous absorbés par la lettre précédente. Le premier jambage des lettres A grimpe sur la lettre voisine ; et dans le début de LHARIDON, le L et le H forment un ensemble bien original.

L'inscription est sculptée sur un cartouche en réserve sur un bloc de granite, avec au bord supérieur deux petites oreilles en demi-lunes qui veulent peut-être ressembler à des attaches.

 

 

Inscription, Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Inscription, Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Le blason.

L'inscription est interrompue par un blason qui a été blasonné par le chanoine Abgrall "mi-parti au 1 d'un chevron accompagné de 3 étoiles, qui est Haridon, au 2 d'un losangé, qui est Forestier". (BDHA). Mais il faut remarquer le lambel au dessus des armes  de L'Haridon et lire  "en 1, Au chevron, accompagné de trois étoiles : deux en chef une en pointe le tout sous lambel à trois pendants qui est l'Haridon, en 2 à trois bandes fuselées, qui est Forestier." Le lambel est un signe de juveigneurie.

Le blason a perdu ses couleurs (il y a des traces bleues non significatives car elles se retrouvent ailleurs sur la cuve) mais nous connaissons les armes des Forestier, données par Pol de Courcy comme étant de sable à trois bandes fuselées d'argent.

"Forestier (le), sr de Kervazin et de Treffles’h, paroisse de Plounévez-du-Faou, — de Crec’hénou, — de * Quillien et de Penhep, paroisse de Dirinon, — de * Kerizit, paroisse de Daoulas, — de Kerosven, paroisse de Lannilis, — de Boiséou, paroisse de Lanmeur, — du Cosquer et de Tréléver, paroisse de Guimaëc, — de Trégouadalen, paroisse de Plougasnou, — de Kerangoaguet, paroisse de Carantec.

Ext., réf. 1671, sept générations., références et montres de 1481 à 1536, paroisse de Plounévez-du-Faou, évêché de Cornouaille.

De sable à la bande (aliàs à trois bandes) fuselée d’argent.

Mahé, marié vers 1445 à Plézou le Trancher, père de Guillaume, archer en 1481 ; un mousquetaire de la garde du Roi, blessé à Oudenarde en 1708 et à Malplaquet en 1709.

Les srs de la Saulraye, par. de Collorec de Keramel, par. de Plouyé, déb. réf. 1609, ress. de Châteaulin." (Armorial, Pol de Courcy)

Voir aussi : https://www.tudchentil.org/spip.php?article892

Une pièce métallique a été fixée en plein dans ce blason.

La maison des treize lunes, 4 place Saint-Thomas à Landerneau.

On a pu rapprocher (forum cgf)  ces armes des L'HARIDON avec celles apposées sur la cheminée de la maison des 13 lunes à Landerneau, devant l'église Saint-Thomas. Elles se trouvent à côté d'un autre blason au coq chantant, tenu par un jeune chevalier au bonnet à plumes  et attribué à Cabon. Les armes de la famille Cabon étaient de gueules au chapon d'argent.

https://zupimages.net/up/24/42/5xs0.jpeg
https://zupimages.net/up/24/42/ntsd.jpeg

La Maison des treize lunes, datant de la fin du XVIe siècle (et donc antérieure aux deux inscriptions) est de type maison à pondavez construites, principalement à Morlaix, par les marchands de crées ou toiles de lin avec un escalier central desservant des galeries et une pièce manoriale au rez-de-chaussée avec cheminée monumentale au rez-de-chaussée. Ces maisons à vaste espace central permettaient la réception des clients et la négociation.

 

Daniel Leloup, plan de la maison des Treize Lunes, La maison urbaine en Trégor aux XVe et XVIe siècle p. 102

 

Le choix de ce type "à pondalez" montre que les propriétaires de la maison des Treize lunes étaient des marchands de toile. C'est la seule maison à pondalez hors de Morlaix. Je suppose que L'HARIDON et CABON étaient les deux propriétaires associés. 

Cette Maison des treize lunes a longtemps porté de nos jours, sur la devanture d'un magasin d'antiquité , un blason peint aux armes des L'Haridon, les étoiles, le chevron et le lambel étant peint en couleur or sur fond azur.

façade maison des treize lunes Wikipédia

 

Voir mon cliché de cette Maison des 13 lunes :

Cédric L'Haridon fait remarquer la proximité de ces armoiries avec celles sculptées sur la cheminée de la maison de Vincent L'HARIDON au Faou au dessus de la date 1654, correspondant à son mariage. Mais outre le chevron,  au lieu de 3 étoiles on trouve deux étoiles, et un croissant en chef.

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Fonts baptismaux  de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

XIV.  Dalle funéraire des sœurs Cabon.

Nous venons de  rencontrer le marchand de toile Cabon, associé de L'Haridon à la fin du XVIe siècle. Voici, au XVIIIe siècle, les deux sœurs Cabon.

Sur le sol des fonts baptismaux cuve se tyrouvent deux dalles funéraires. La première porte  cette épitaphe :

ICI  REPOSENT LES CORPS DE DAME MARIE MICHELLE CABON VEUVE DE MONSIEUR FRANÇOIS DE PENFENTENNIO MORTE LE 6 OCTOBRE 1795 ET DE DAME MARIE JEANNE CABON SA SOEUR,VEUVE DE MONSIEUR HERVÉ DU THOYA, MORTE LE 15 JUIN 1818. REQUIESCANT IN PACE.

Ces deux sœurs appartiennent aux douze enfants d'André Cabon, sieur de Keralias, avocat à la Cour, maire de Landerneau, décédé en 1747 à Landerneau, et de Marie Gabrielle BARIL.

 

1°) L'aînée, Marie Jeanne  Cabon née le 27 mars 1743 et baptisée  le même jour à Saint-Houardon, avait épousé Hervé Bernard DUTHOYA (1731-1779), négociant et changeur pour le Roy,  d'une famille de négociants bien connue à Landerneau, notamment par la " Maison Duthoya", ancienne maison d’armateur édifiée à proximité du quai de Léon en 1667 par Arnaud Duthoya, premier négociant en vin de la région bordelaise installé à Landerneau dès 1660. À son tour, Bernard Duthoya (1702-1757), père d'Hervé-Bernard, lieutenant de police à Saint-Macaire, avait quitté la Gironde pour s'installer à Landerneau, tout comme le grand-père Jean, décédé en 1696, maître-apothicaire puis négociant à Saint-Macaire puis marchand et armateur à Landerneau.

Le couple eut 14 enfants.

https://gw.geneanet.org/frbreton29?n=duthoya&oc=&p=herve+bernard

Marie-Jeanne fut la marraine d'une grosse cloche de Kersaint-Plabennec en 1769 avec son beau-frère par François-Louis de Penfentenio, sieur de poulbroc'h, Keralias Kersent et Keraéret.On  trouve sur cette cloche les armes de Penfeuntenio, ainsi que celles de Cabon.

2°) Marie Michelle Nicole CABON DE KERALIAS, née en 1744 à Landerneau, épousa en 1764 à Landerneau François Louis de Penfentenyo (1735-1779), et ils eurent cinq enfants.

https://gw.geneanet.org/jcbo?lang=fr&pz=delphin&nz=bourgeois&p=marie+michele+nicole&n=cabon+de+keralias

 

 

 

 

 

Dalle funéraire, l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Dalle funéraire, l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

XV. Dalle funéraire du chanoine Du Toya 1826.

CI-GIST MESSIRE HERVE GABRIEL MARIE DUTOYA PRETRE CHANOINE HONORAIRE DE QUIMPER MORT LE 29 MAI 1826 AGE DE 66 ANS.

Il s'agit du fils aîné de Marie-Jeanne CABON et de Hervé Bernard DUTHOYA. Né le 14 juin 1761 à Landerneau, il était chanoine honoraire de la cathédrale de Quimper. 

https://gw.geneanet.org/frbreton29?n=duthoya&oc=&p=herve+gabriel+marie

 

Dalle funéraire, l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Dalle funéraire, l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

XVI. Soubassement de la statue de N.D de Pontmain :  Blason en kersanton au coq chantant (Cabon ?) et à l'arbre.

Selon l'abbé Castel, "ce blason provient du Quinquis (*) et fut donné par Mr Favé, du temps de l'abbé Tanguy, curé".

(*) à l'ouest de La Forest-Landerneau, d'où est originaire la famille de PENFENTENYO ?

Cédric L'Haridon propose, très judicieusement, de reconnaître dans le coq les armoiries de la famille Le Jar, d'argent au coq de sable crété et barbé d'argent.  Les Le Jar, seigneurs de Clesmeur appartiennent aux familles notables de Landerneau au XVIe siècle. Ils ont possédé le manoir de Kerveleoc à Plouedern près de Landerneau.

Mais quelle serait l'épouse, dont la famille aurait un arbre comme armes? Cela pourrait-il être la famille Poullain qui porte d'argent au houx arraché de sinople au franc canton de gueules chargé d'une croix dentelé d'argent?Effectivement, il y eut une alliance (Manrove) entre Yves Le Jar sieur de Clesmeur (1655-Quimper 1691) et Urbane Poullain (1663-1686 ou Crozon 1688), fille de Jean Poulain, écuyer, sieur de la Rivière-Pontlo, et de Jeanne Berthou.

Pour Cédric L'Haridon, 

"Me François Le Jar (+1616), sr de Chefdubois et du Cosquer, procureur du Roi à Brest/St-Renan, marié à Pétronille (Péronnelle) de Keroullas (remariée en secondes noces à Guillaume Le Gubaer (+1625) sénéchal de la principauté de Léon à Landerneau). 

Leur fille unique Pétronille (Péronnelle) Le Jar épouse Renan de Penfentenyo, sr de Kermorvan, de Lisle.

Son oncle, Hervé Le Jar (+1647), frère de François, a la curatelle de sa nièce et reprend l'office de procureur du Roi à Brest/St-Renan.

Marié à Françoise Le Mercier de Beaurepos, leur petit-fils, Gabriel Yves Le Jar (+1691 à Quimper) sr du Cleusmeur épouse Urbane Poullain (+1688 à Crozon)."

[*]  Cédric L'Haridon apporte cette rectification : "En étudiant les baptêmes des enfants d'Alain de Tromelin, premier magistrat de la principauté de Léon (x Anne Guingamp), je trouve en 1630 à Landerneau St-Thomas Marie Le Jar dame de Kerantraon épouse de Jean Le Veyer dont les enfants baptisés à Lanneufret ont pour parrain/marraines en 1610 Marie de Tromelin du Cosquer, en 1615 Hervé Le Jar de Cleusmeur et Françoise de Keroulas dame de Penanchoat. Le prénom de l'épouse de François Le Jar sr de Chefdubois (Penanhoat) n'est donc pas Pétronille mais Françoise.

En 1620, le parrain est François Le Gac sr de K/loshouarn dont le fils Christophe Le Gac sr de K/raoul épouse Marie de Tromelin, fille d'Alain cité au début.

Mais il faudrait admettre que le sculpteutr ait négligé, dans les armes des Poullain,  leur franc canton d'une part, mais aussi les racines de l'arbre, propres, en héraldique, aux arbres "arrachés".

 

 
Blason e, kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Blason e, kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

 

XVII. Statue non identifiée. Personnage en tunique (Christ?) tenant un cœur au centre d'une couronne d'épines. Kersanton, XVIe siècle, au dessus d'un dais gothique.

Inscription sur le socle : PULSATE ET APERIETVR 

Il s'agit d'une citation de l'évangile de Luc 11:9, "frappez et l'on vous ouvrira" qui se retrouve repris en musique en grégorien :

Petite et accipietis
quaerite et invenietis,
pulsate et aperietur vobis.
Omnis enim qui petit accipit,
et qui quaerit invenit,
pulsanti aperietur.

Demandez et vous recevrez,
cherchez et vous trouverez,
frappez et l'on vous ouvrira.
Quiconque en effet demande, reçoit,
et qui cherche trouve,
et à qui frappe on ouvrira.

Cette inscription me confirme mon hypothèse d'identifier ce personnage comme le Christ . 

Selon l'abbé Castel, les paroissiens et paroissiennes  désignaient la statue comme sainte Rita.

 

Statues de l'église Saint-Hoaurdon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Hoaurdon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Hoaurdon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Hoaurdon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

 

XVIII. Saint Houardon. Bois polychrome, XVIIIe , h= 200 cm. Transept sud.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

XIX. Saint Guénégan, bois polychrome; h = 180 cm; XVIIIe.Transept sud.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

XX. Statue de saint Matthieu, kersanton, XVIIe siècle, sculpté par Roland Doré.

Voir

 https://www.lavieb-aile.com/2024/10/la-statue-de-saint-matthieu-par-roland-dore-dans-l-eglise-saint-houardon-de-landerneau.html

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

 

SOURCES ET LIENS.

—ABGRALL, 1916-1917, Notice sur Landerneau, Bull. DHA Quimper

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/e8e8e84cf9484183b6117713f6b2b97d.pdf

Au bas de l'église, la cuve baptismale porte un blason : mi-parti au 1 d'un chevron accompagné de 3 étoiles, qui est Haridon, au 2 d'un losangé, qui est Forestier, avec cette inscription : QVI. CROIRA . ET. SERA. BAPTISÉ. SERA . SAUVÉ . NOBLES . GENS . NICOLAS . HARIDON . ET . ISABELLE . FORESTIER . SA . FEMME . ONT . FAIT . FAIRE . EN . LEVR . VOLON.... LAN .1615.

— CASTEL (Yves-Pascal), TUGORES (M.M), 1984, Landerneau, patrimoine artistique et culturel. Edité par la municipalité de Landerneau

https://bibliotheque.idbe.bzh/data/cle_190/landerneau__patrimoine__artistique__et__culturel.pdf

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/36bb3f8fdcca35146c8c4ccf0ad945df.jpg

— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice sur Landerneau, Nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, 1988

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/3c21ef2b4d254c026109041eadd62299.pdf

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIIe siècle, Presses Universitaires de Rennes.

— PLATEFORME OUVERTE DU PATRIMOINE POP

https://pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00090028

—FORUM Centre généalogique du Finistère

https://forum.cgf.bzh/forum/phpBB3/viewtopic.php?t=28681&start=30

—SITE CEDRIC L'HARIDON

https://l-haridon.fr/landerneau-brest.html

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7 octobre 2024 1 07 /10 /octobre /2024 21:29

La statue de saint Matthieu (kersantite, vers 1630) par Roland Doré dans l'église Saint-Houardon de Landerneau.

 

 

PRÉSENTATION.

La statue de l'apôtre et évangéliste Matthieu qui a été sculptée par Roland Doré (1618-1663), notre meilleur sculpteur de kersanton en son atelier de Landerneau, est certes connue, puisqu'elle figure sur l'inventaire réalisé par Yves-Pascal Castel, et sur le catalogue raisonné du sculpteur par Emmanuelle Le Seac'h.

Elle est connue, mais elle n'est pas bien connue ; et je n'en découvre qu'une photo en ligne, publiée par Y.-P. Castel (ici, statue n°15, p.42).

Pourtant, moi qui me plait à vagabonder sur les routes de Bretagne à la recherche des œuvres doréennes (ses calvaires notamment),  qui n'aime rien tant que de partager mes découvertes (cf liens infra), et qui ait été enfin plusieurs fois visiter l'église Saint-Houardon de Landerneau, (en particulier son porche), j'ai dû constater, hier, que je n'avais pas encore rendu visite à cette statue de l'église de Saint-Houardon, dont j'avais pourtant mentionné l'existence

Roland Doré a sculpté 52 apôtres pour les diocèses de Léon et de Tréguier, et seules deux séries sont complètes, celles de Pleyber-Christ et celle de Plestin-les-Grèves. 

Roland Doré a d'abord travaillé , sans doute comme compagnon de l'atelier du Maître de Plougastel (1570-1621), en 1622 à Saint-Thégonnec pour la croix de Coslen, puis, reprenant un chantier du Maître de Plougastel,  il prend le titre de maître à Hanvec en 1621-1622 dans un acte de réparation de la croix du cimetière. Il atteint la maturité de son style lorsqu'il réalise le porche de Guimilau en 1624 (le chantier avait été débuté en 1606 par le Maître de Plougastel). Sous le porche de Guimiliau, les statues de Pierre et de Jean sont de ce dernier, Roland Doré exécute celles de Philippe, Barthélémy, Matthieu, Simon, Jude et Thomas (quatre autres staues en bois datent du XVIIIe).

Les autres statues, dont on peut penser qu'elles sont plus tardives,  se trouvent à :

  • Pleyber-Christ : 12 statues de 0,98 à 1 m de haut, 27 cm de large et 23 cm de profondeur. Roland Doré a aussi réalisé une décollation de saint Pierre au fronton intérieur du porche.

  • Plestin-les-Grèves : 12 statues de 1,18 à 1,22 m de haut, (et les statues de l'extérieur, un saint Yves et une Marie-Madeleine)

  • Trémaouézan :  11 statues de 1,60 m de haut. Celles de saint Pierre a été réalisée par le Maître de Plougastel en 1633 sous le rectorat d'Hervé Fily qui signe de ses initiales séparées par un calice sur un blason. Roland Doré a aussi réalisé une Vierge à l'Enfant pour une niche centrale  du porche.

  • Le Tréhou : 4 statues de 0,80 cm, des apôtres Pierre, Jean, André et Thomas, ainsi qu'une statue du Christ Sauveur. 

  • Saint-Thégonnec (1625, 1632 et 1635) : 3 apôtres Jean, Jacques le Majeur et Thomas (Pierre par le Maître de Plougastel). Roland Doré a aussi réalisé une Annonciation et Jean l'évangéliste  à l'extérieur du porche.

  • Pleyben (Vers 1642) : Jean et Jacques le Majeur.

  • Plougourvest : Jacques le Majeur. Roland Doré a aussi réalisé un Christ Sauveur au dessus de la porte d'entrée et une Vierge à l'Enfant  à l'extérieur du porche.

  • Landerneau église Saint-Houardon : saint Matthieu.

 

DESCRIPTION.

La statue mesure 140 cm.

Le saint est indubitablement un apôtre car il tient un livre et qu'il est pieds nus. Il tient également une lance (brisée) dans la main droite, et c'est cet attribut qui a conduit l'abbé Castel à l'identifier comme saint Matthieu (la lance est parfois aussi, chez d'autres artistes, l'attribut de Thomas). La statue en kersanton provient vraisemblablement d'un porche (celui de Saint-Houardon, dont les niches sont vides ?) et appartient tout aussi vraisemblablement à une série des 12 apôtres du Credo, comme peut en témoigner un phylactère (qui portait l'article du Credo) passant en diagonale au dessus de la lance.

La statue est facile à attribuer à Roland Doré, ne serait-ce que par les pupilles creusées caractéristiques.

Comme d'autres statues de l'église, elle a été scellée sur un dais gothique, récupéré quelque part, mais c'est un usage paradoxal puisque ces dais servaient, comme leur nom l'indique, à coiffer le haut des statues pour les honorer.

 

(*) Parmi les statues sculptées par Roland Doré à Plestin-les Grèves, si on accepte les déterminations d'E. Le Seac'h, saint Thomas tient une équerre et saint Matthieu une hallebarde, alors que c'est Mathias qui tient une lance. 

Il existe deux autres statues en kersanton d'apotres dans l'église, celle de saint Jean (XVIe siècle) et celle, attribuée au Maître de Plougastel,  de saint Jacques le Majeur (vers 1600). Une autre statue en kersanton du XVIe siècle, de 90 cm, posée sur un dais, représente un personnage barbu qui tient un cœur dans une couronne d'épines avec l'inscription PVLSATE ET APERIETVR (frappez et on vous ouvrira) : un Christ ?

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Saint Matthieu (Kersanton, Roland Doré) de l'église Saint-Houardon, Landerneau. Photo lavieb-aile 2024.

Saint Matthieu (Kersanton, Roland Doré) de l'église Saint-Houardon, Landerneau. Photo lavieb-aile 2024.

Saint Matthieu (Kersanton, Roland Doré) de l'église Saint-Houardon, Landerneau. Photo lavieb-aile 2024.

Saint Matthieu (Kersanton, Roland Doré) de l'église Saint-Houardon, Landerneau. Photo lavieb-aile 2024.

Saint Matthieu (Kersanton, Roland Doré) de l'église Saint-Houardon, Landerneau. Photo lavieb-aile 2024.

Saint Matthieu (Kersanton, Roland Doré) de l'église Saint-Houardon, Landerneau. Photo lavieb-aile 2024.

Voir les œuvres de Roland Doré dans ce blog :

 

 

 

SOURCES ET LIENS.

— CASTEL (Yves-Pascal), TUGORES (M.M), 1984, Landerneau, patrimoine artistique et culturel. Edité par la municipalité de Landerneau

https://bibliotheque.idbe.bzh/data/cle_190/landerneau__patrimoine__artistique__et__culturel.pdf

— CASTEL (Yves-Pascal), 1985, Roland Doré, sculpteur du roi en Bretagne et architecte (première moitié du XVIIè siècle) , Bulletin de la Société archéologique du Finistère, Pages 97 à 156.

— CASTEL (Yves-Pascal), 1996, Du nouveau sur Roland Doré

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/52e804fd7d01573ff17156ea10bcef19.jpg

 — CASTEL in DANIEL, (Françoise), 1988, Roland Doré et les enclos paroissiaux : [exposition, Morlaix, Musée des Jacobins, juillet 1988] / [exposition conçue et réalisée par Françoise Daniel] Jacobins, juillet 1988] 1 vol. (56 p.) : ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. ; 30 cm  D'après les travaux d'Yves-Pascal  CASTEL  .

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_233/roland__dore__et__les_enclos__paroissiaux.pdf

"Doré s'est forgé un style si reconnaissable que certains amateurs se refusent à y déceler ces variations, subtiles mais réelles, qui font d'un simple praticien un artiste véritable qui s'attache à renouveler sa manière.

Les anatomies des personnages se cachent sous des étoffes lourdes, les mains sont stylisées, les pieds nus dépassant la tombée des plis des tuniques se réduisent à un rang de billes inégales... Tout cela pourrait faire illusion sur le talent de l'artiste encore que nous le verrons, on repère des exceptions.

Mais il y a les visages !

Fronts bombés, lisses ou creusés de rides, selon l'âge ou le sexe des personnages, ligne des arcades sourcilières larges et franches, pommettes pleines et arrondies, un visage de Doré se reconnaît presque toujours.

Les yeux, où se réfugient la manière et les intentions de l'artiste, tout comme ses manies et ses tics, sont particulièrement typés. Les paupières en amande ont le sillon palpébral toujours indiqué. En ceci, Doré se démarque franchement du maître du calvaire de Plougastel-Daoulas, qui , supprimant tout sillon, donne toute l'importance au globe oculaire. Au contraire, dans une option naturaliste

, Doré concentre l'intérêt sur l'iris. Il marque la pupille d'un creux expressif, dont la direction invite le regard de l'observateur à une mobilité qui participe à la vie de ces faces minérales.

Le sillon naso-labial est creusé, plus ou moins, s'articulant sur des lèvres relativement fines.

L'étonnant, dans ce traitement des visages, est qu'il contraste, mis à part les traits incisifs des chevelures et des barbes, avec l'agencement des drapés des vêtements et de leurs plis.

Des étoffes opaques qui masquent les corps, nous l'avons dit, dissimulant les anatomies, en quoi Doré s'engage dans un hiératisme qui l'éloigne du style de l'époque dans laquelle il s'insère. Encore que certaines grandes pièces, telle la Vierge de l'Annonciation de Saint-Thégonnec, invitent à tempérer ce jugement.

Les drapés, calmes et amples, se déploient en pans sculpturaux soulignant la majesté des volumes, tels ceux de la Madeleine du groupe de Notre-Dame-de Pitié si fascinant de Senven-Lehart.

Si les drapés sont stylisés, l'origine de leurs plis n'en demeure pas moins naturelle, structurant, en les animant tout à la fois, les silhouettes. Les plis, formés sur des étoffes épaisses et fermes, captent avec vigueur les ombres d'une sculpture destinée à vivre en plein vent, plus qu'à habiller des corps qui se font oublier.

Plis en becs caractéristiques sur les flancs des blocs sculptés. Plis en volutes, simples ou composés, aux lisières latérales. Plis en volutes simples à queue d'aronde, à étages et bouillonnants dans les pans des manteaux rebrassés. Plis couchés et repassés se chevauchant les uns les autres. Plis en accordéon, sur les manches ajustées. Plis en éventail sur les bras qui portent le manteau."

 

— COUFFON, René, 1961, L'évolution de la statuaire en Bretagne après la guerre de succession du Duché - In: Mémoires. Société d'Emulation des Côtes-du-Nord vol. 97 (1961) p. 1-16

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne : les ateliers du XVe au XVIIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.

 

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Published by jean-yves cordier - dans Kersanton Roland Doré Landerneau XVIIe siècle.
5 août 2024 1 05 /08 /août /2024 14:22

Le calvaire "aux trois larmes" (kersanton, XIVe siècle, Prigent ?) de la chapelle Saint-Herbot à Saint-Thonan et ses armoiries.

 

 

Ce calvaire de la chapelle Saint-Herbot est-il dû à l'atelier des Prigent ? Pour en juger, je propose de découvrir  d'autres œuvres de Bastien ou Henry Prigent:

 

et hors blog: 

 

 

Attribution personnelle hors catalogue Le Seac'h :

 

 

 

 

 

 

 

 

PRÉSENTATION. Site de la commune.

"La chapelle de Saint-Herbot est située au sud de la commune, en bordure de la VC1 menant vers Landerneau. Auparavant rattachée au domaine du Botiguéry, la commune de Saint-Thonan est devenue propriétaire de l'édifice en 1958 par acte de donation des époux Villiers, propriétaires du domaine.

Edifiée au XVIème siècle, la chapelle au plan rectangulaire est surmontée d'un clocheton carré couvert d'une flèche. Les rampants sont hérissés de crochets Renaissance et se terminent par des gargouilles en forme d'animaux symboliques. La porte gothique est surmontée d'une statue de saint Herbot, saint patron des bêtes à cornes.

La chapelle abritait plusieurs statues en bois polychrome datant également du XVIème siècle. Elles ont été restaurées. Quatre statues ont été replacées dans la chapelle et deux autres sont conservées en l'église Saint-Nicolas, située au bourg.

En 1987, la couverture de la chapelle, la porte et les vitraux ont été restaurés et l'extérieur a été aménagé.

Courant 1995, l'intérieur de la chapelle a été rénové par les bénévoles du comité de Saint-Herbot qui a financé une partie des travaux. La charpente présente la forme originale d'une coque de bateau renversée.

A quelques mètres de la chapelle, un calvaire représente la Vierge et Saint-Pierre, Saint-Jean et Madeleine, ainsi qu'un ange agenouillé.

Depuis 1979, le comité de Saint-Herbot organise chaque année les courses cyclistes sur le circuit du Botiguéry avec une arrivée devant la chapelle. Cette année 2022, les courses auront lieu le dimanche 12 juin.

A Saint-Herbot, il est également de tradition ancienne de sonner les cloches de la chapelle en l'honneur des mariés issus du secteur. Encore aujourd'hui, les voisins continuent de se réunir le jour des noces autour des mariés et leur famille à la chapelle pour célébrer l'événement au son des cloches de Saint-Herbot."

Le manoir de Botiguéry

"Unique maison seigneuriale de la commune, le manoir de Botiguéry est composé de plusieurs corps de bâtiments, dont la partie centrale, remaniée, est la plus ancienne.

La tour carrée comporte des fenêtres à larmier et une porte qui pourrait provenir de l'ancien manoir. Flanquée de pilastres ioniques, elle est surmontée d'un fronton orné d'un macaron en bosse. L'aile ouest date de la fin du XIXème siècle. Au début du XXème siècle, l'ensemble domanial est encore agrandi.

Situé en contrebas, l'ancien moulin est partiellement conservé."

 

La description d'Yves-Pascal Castel en 1980.

2863. Saint-Herbot, chapelle, granite, kersanton, hauteur=5 m. XVIè s. Tertre. Socle cubique. Fût rond, écots. Croisillon, culots, écu au cerf, autre mi-parti, au revers, statues géminées: Vierge-Pierre, Jean-Madeleine, ange à genoux. Croix détruite, il reste un Christ lié. [YPC 1980]

 

Description.

L'exploration de la carte IGN Geoportail  montre la proximité de cette chapelle Saint-Herbot avec le château de Botiséguy, et montre aussi le paysage valloné par les rivières, (avec leurs moulins) qui se jettent dans l'Elorn en aval de Landerneau.

C'est à Landerneau qu'était établi un prolifique atelier de sculpture de kersanton, une pierre extraite dans la rade de Brest et conduite par bateau à Landerneau : l'atelier de Bastien et Henry Prigent (1527-1577). J'ai décrit dans ce blog les nombreux calvaires qui leur sont attribués, et dont l'une des particularités, non constante et non propre exclusivement à cet atelier, tient dans le trois larmes sous les yeux des personnages réunis au pied de la croix, Marie, Jean et Marie-Madeleine, assistant à la Crucifixion de Jésus. Tout près de cette chapelle, on peut envoir à Saint-Divy et à La Forest-Fouenant de magnifiques exemples.

 

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024.

Le calvaire est placé devant la chapelle, à son sud, et ses deux faces sont orientées ouest-est. La face principale, orientée vers l'ouest, a perdu son Christ en croix, mais le croisillon porte encore la Vierge au calvaire, éplorée, à notre gauche, et Jean, également en larmes, à notre droite. L'écu au cerf entre les bras du croisillon renvoie à la famille Le Jeune [LE YAOUANCQ], seigneur de Botiguéry aux XVe et XVIe siècle.

L'autre face montre sur le croisillon Marie-Madeleine, tenant son pot d'aromates et portant les mêmes larmes groupées par trois que Jean (avec lequel elle est géminée) et la Vierge. Saint Pierre, portant sa clef à anneau losangique, est géminée avec Marie. Au centre, le Christ en Croix s'adossait vraisemblablement au crucifix perdu.

On trouve également sur cette face, au diamant du croisillon, un écu mi-parti, dont les armes de l'époux, en 1, sont celles de la famille Parscau. On sait que Vincent de Parscau (né à Saint-Thonan vers 1527 et décédé en 1591) épousa vers 1555 Jeanne Le Jeune dame de Botiguery, fille d'Hervé Le Jeune (ca 1530) et de Catherine du Com. Ils eurent un fils Olivier de Parscau qui épousa en 1581 Anne de Kersulguen, dont Jeanne du Parscau. Le blason mi-parti ne correspond néanmoins pas à l'alliance Parscau/Kersulguen (ni à l'alliance en 1559de Vincent de Parscau avec Françoise de Penfentenyo), les armes en 2 associant une croix pattée centrale et trois coquilles Saint-Jacques (Kerven ?).

 

https://gw.geneanet.org/akermadec?n=le+jeune+de+botiguery&oc=&p=herve

https://gw.geneanet.org/jcbo?lang=fr&p=jeanne&n=le+jeune&oc=1

https://abers-patrimoine.bzh/kpoi/site-archeologique-dilliz-coz/

C'est ce couple Vincent de Parscau/Jeanne Le Jeune qui fit construire l'église Saint-Nicolas de Saint-Thonan en 1586 : la pierre d'angle portant leurs armes mi-parti a été retrouvée dans le presbytère en 1966.

 

 

 

 

I. LA FACE PRINCIPALE.

Sur le fût de granite à écots (reliant la croix à la symbolique de l'arbre) est scellé le croisillon de kersanton qui porte sur les côtés les statues de la Vierge au calvaire et de Jean au calvaire ; au centre, sans écu, le bas-relief du cerf passant des Le Jeune de Botiguéry. Au centre, le crucifix perdu, avec sa croix, est remplacé par un socle cubique sculpté d'un ange orant (l'autre face de ce socle n'est que dégrossi, témoignant d'un réaménagement ou d'un réemploi). Posé sur ce socle, le Christ aux liens est ici vu de dos.

 

 

 

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet  2024.

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024.

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet  2024.

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024.

 

1°) La Vierge aux trois larmes sous chaque paupière inférieure. Kersanton, XVIe siècle.

Cette Vierge au visage encadré d'un voile épais, "en coque" et vêtu d'un manteau dont le pan droit revient se fixer à la ceinture sous le coude gauche a eu la tête brisée et rescellée, mais elle a perdu une partie du nez de la bouche et du menton.

Les yeux sont globuleux et semblent fermés, et les trois larmes sous chaque paupière ont bien les caractéristiques de ce milieu du XVIe siècle, avec un filet se terminant par une goutte épaisse. Ces larmes se retrouvent sur des panneaux peints, sur des retables (nord de la France et Pays-Bas), mais aussi, sur une bonne part des Passions des maîtresses-vitres du Finistère, et sur les Vierges de Pitié et Déplorations Bretonnes, réservés aux trois mêmes personnages, Marie, Jean et Marie-Madeleine. Elles témoignent de l'importance du culte du sang versé par les Christ et des larmes versées en retour par gratitude et compassion, justifiant la floraison de ces calvaires, de ces Vierges de Pitié et de ces Passions dans les diocèses de Basse-Bretagne.

https://www.lavieb-aile.com/2020/11/devotion-franciscaine-aux-plaies-du-christ-a-la-cour-ducale-de-bretagne-au-xve-siecle-l-exemple-d-isabelle-stuart.html

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On peut noter ici la coiffe fine en dentelle sous le chaperon épais ; les deux mains jointes ; ou les solides chaussures de cuir.

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet  2024.

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024.

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet  2024.

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024.

 

2°) Saint Jean aux trois larmes sous chaque paupière inférieure. Kersanton, XVIe siècle.

Jean, imberbe, cheveux bouclés, tête grave (avec une petite bouche fortement concave et une lèvre inférieure faisant lippe), porte une robe boutonnée sous un manteau fermé par une patte, la main sur la poitrine tandis qu'il retient le pan du manteau de la main gauche, est pieds nus comme tout pôtre.

Ses trois larmes sous chaque paupière sont parfaitement visibles.

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Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet  2024.

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024.

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet  2024.

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024.

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet  2024.

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024.

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L'ange orant. Kersanton, XVIe siècle.

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet  2024.

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024.

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Le cerf sculpté en bas-relief sur le diamant du croisillon : les armes des Le Jeune.

 

Depuis le XVe siècle, la famille Le Jeune ou Jaouancq détient le fief de Botiguéry avec Rivoallon, puis Yvon, ect.

Lors de la Réformation de l'évêché de Léon en 1443, une seule famille noble est mentionnée à Saint-Thonan :

an Iaouancq (an) ou Le Jeune, seigneur de Botiguéry, paroisse de Saint-Thonan. Leurs armes sont  de sable au cerf passant d’argent.

https://man8rove.com/fr/blason/q2evs1x-le-jeune-alias-le-jaouancq#google_vignette

On le retrouve , dans un écu, sur un culot de la statue de saint Herbot au dessus de la porte de la chapelle.

 

Statue en kersanton de saint Herbot, chapelle Saint-Herbot. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

Armoiries des Le Jeune, chapelle Saint-Herbot. Photo lavieb-aile 2024.

 

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet  2024.

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024.

 

 

II. LA FACE SECONDAIRE : SAINTE MARIE-MADELEINE ET SAINT PIERRE. CHRIST AUX LIENS.

 

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet  2024

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet  2024

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet  2024

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024

 

 

1°) Sainte Marie-Madeleine aux trois larmes sous chaque paupière inférieure. Kersanton, XVIe siècle.

La sainte a une place majeure dans l'expression du chagrin devant la mort du Christ, et dans le versement de larmes ; elle vient immédiatement après la Vierge et Jean dans toutes des Déplorations, tandis que les peintres et sculpteurs la représentent agenouillée au pied de la Croix, se tordant les mains de douleur en voyant le sang couler des pieds du Rédempteur. Dans les Évangiles, elle tient la première place dans les soins apportés au Tombeau et dans les Apparitions du Christ réssuscité. Dans maintes œuvres, on la voit tenir le flacon d'aromates nécessaires à l'embaumement, voire même pratiquant des gestes de tendresse et de soins au cadavre du Christ.

Ici, elle tient le récipient (type albarello avec un couvercle à bouton) devant sa poitrine, les yeux ouverts mais au regard lointaint et triste.

Le visage est caractérisé par des yeux très globuleux, sans pli palpébral , un nez étroit, une toute petite bouche sous le philtrum, et un menton fin, en avant et pointu.  Les trois larmes sont bien là, parfaitement visibles.

Sa robe à col rond est ajustée sur sa poitrine, son manteau  forme un pan qui revient sous la manche gauche où il est fixé, mais on remarquera surtout ses cheveux très longs descendant sur le côté, et mieux encore la manère par laquelle les nattes sont entourées d'un voile : celui-ci, dont je fais remarquer régulièrement l'existence dans la statuaire de Basse-Bretagne au XVIe siècle, tant il est singulier, ne couvre pas la tête, mais seulement l'occiput avant de passer derrière la nuque. Voir mes développements ici.

 

 

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet  2024

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet  2024

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet  2024

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024

 

 

2°) Saint Pierre tenant sa clef. Kersanton, XVIe siècle.

Il s'agit à l'évidence d'une statue du même atelier, qui a produit des quantités de statues de saint Pierre soit pour les calvaires (*), soit pour les séries d'apôtres des porches.

(*) Dinéault, Quimper-Locmaria

 

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet  2024

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet  2024

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024

 

 

Le Christ aux liens. Kersanton, XVIe siècle.

 

Là encore le Christ aux liens est très fréquent sur les calvaires bas-bretons du XVIe siècle : par exemple  à Bourg-Blanc, au Folgoët, Guisssény, Landerneau, Loc-Brévalaire, Saint-Divy.

On retrouve sur ce visage le traitement de la barbe peignée et de la moustache adoptée pour le saint Pierre.

Le Christ porte la couronne d'épines et le manteau de dérision sur un pagne court ; ses poignets sont liés, et il tenait, avant qu'il ne se brise, un roseau.

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Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet  2024

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet  2024

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024

 

 

Les armoiries mi-parti De Parscau /de Kerven.

Le milieu du croisillon porte un écu mi-parti qui a échappé aux marteaux des révolutionnaires. En 1, on reconnait les armes de la famille Le Pascau, de sable à trois quintefeuilles d’argent, ce qui renvoie à priori à Vincent de Parscau, écuyer, seigneur de Menan à Plouguerneau, né à Saint-Thonan,  décédé en  1591 et qui devint seigneur de Botiguéry par son mariage avec Jeanne Le Jeune, héritière de Botiguéry fille de Hervé Le Jeune et de  Catherine du Com.

Note : Olivier Parscau représente encore sa paroisse de Plouguerneau (comme seigneur de Menan) à la Montre de 1557, mais la famille quitta Menan envahi par les sables et s'établit ensuite à Botiguéry.

https://man8rove.com/fr/blason/q2evs1x-le-jeune-alias-le-jaouancq#google_vignette

Mais en 2, ce ne sont pas les armes de la famille Le Jeune. On remarque au centre une croix potencée, et deux coquilles, ce qui correspond aux armes de Kerven ou Kerguend’argent à la croix potencée ou alisée, au pied fourché, d’argent, accompagnée de 3 coquilles de même, 2 en flancs et 1 en pointe  (Vicomte Frotier de la Messelière ). Cette alliance est cohérente avec le fait que les deux familles Le Jeune et Kerven sont citées parmi les familles nobles de Ploudaniel, mais n'est pas cohérente avec les données généalogiques.

Je pose l'hypothèse suivante : le calvaire avec ses deux statues géminées et son Christ aux liens du XVIe siècle (et pour moi attribuées à Prigent avant 1577) aurait été remonté sur un croisillon ultérieur; ce qui expliquerait la fraicheur ou bonne conservation des armes des deux faces. 

Le seul indice pour une alliance Pascau/Kerven est un échange sur le forum du Centre généalogique du Finistère évoquant une "Marie, dame de Kerven" qui pourrait correspondre si je comprends bien à Marie Liminic, dame de Plessis, épouse de Bernard de Pascau, sr de Botiguery (fils de Claude et petit-fils de Vincent), ou bien à leur fille.

Mais ceci est très aventureux : je conserve néanmoins mon hypothèse : ces armoiries ne dateraient pas du XVIe siècle, et pourraient même être assez récentes.

 

 

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Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet  2024

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet  2024

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024

 

 

SOURCES ET LIENS.

 

—CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Saint-Thonan n° 2663 "saint-Herbot n°1" Atlas des croix et calvaires du Finistère.

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/saint_thonan.html

—COUFFON (René); 1988, , "Notice sur Bourg-Blanc", Nouveau répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/SAINTHON.pdf

"CHAPELLE SAINT-HERBOT A Bodiguéry. Edifice de plan rectangulaire à clocheton très évidé amorti par une petite flèche carrée. Il remonte au XVIè siècle mais a été très remanié. Mobilier Statues - en bois polychrome : sainte Trinité qui a perdu son Christ, saint Jean, saint Herbot, saint non identifié ; - en kersanton, autre saint Herbot, au-dessus de la porte gothique.

 Sur le placitre, croix de granit : statues géminées sur le croisillon, Crucifix manquant, Christ aux liens."

—LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre de Basse-Bretagne. Les ateliers  du XVe au XVIIe siècle, PUR éditions.

— autres

http://www.infobretagne.com/saint-thonan.htm

https://www.saint-thonan.fr/tourisme/patrimoine.html

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Published by jean-yves cordier - dans Calvaires Prigent Kersanton Larmes Héraldique
29 juillet 2024 1 29 /07 /juillet /2024 21:30

Le calvaire (XVIe siècle, atelier Prigent?, & 1927) de la chapelle Saint-Urfold à Bourg-Blanc. La Vierge de Pitié aux sept larmes. Saint Yves .

 

— Voir  d'autres œuvres de Bastien ou Henry Prigent:

 

et hors blog: 

 

 

Attribution personnelle hors catalogue Le Seac'h :

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L'abbé Yves-Pascal Castel a décrit ce calvaire en 1980 dans son Atlas.

" Saint-Urfold no 1, kersanton. 5 m. XVIè s., restaurée 1927. Erigée sur le mur d’enclos. Cinq degrés, de plan semi-octogonal. Socle cubique, groupe N.-D. de Pitié. Fût à pans. Croisillon récent, statues géminées: Madeleine géminé avec abbesse au livre (l’abbesse est, en fait, un saint Yves à tête en ciment!), saint Urfold (?) géminé avec saint Jean au livre , crucifix, croix à branches rondes. [YPC 1980]"

 

Schéma par Yves-Pascal Castel 1980

 

Il n'y aurait pas grand chose à ajouter, si ce n'est de faire remarquer que la Vierge de Pitié présente les larmes habituelles aux productions de l'atelier de Bastien et Henry Prigent à Landerneau (1527-1577), mais ici au nombre de sept (comme son homologue du Musée départemental Breton) et que saint Yves, malgré sa tête refaite en ciment, présente les deux caractéristiques si passionnantes, le livre de ceinture, et le geste d'argumentation, la pulpe de l'index droit contre la pulpe du pouce gauche, propre à ses fonctions d'Official de Tréguier et d'avocat des pauvres.

Par ailleurs, ce calvaire a été fortement remanié, puisqu'on constate l'absence de la statue de la Vierge  à droite au pied de la croix. On voit aussi que saint Jean (géminé avec le très probable saint Urfold)  est orienté à l'envers, puisqu'il devrait normalement être (et qu'il était certainement initialement) à gauche du Christ en croix. On peut ajouter que l'ensemble du calvaire a perdu sa probable orientation initiale, celle où le Christ en croix, entouré de sa mère et de Jean, est tourné vers l'ouest, alors qu'il fait face au sud aujourd'hui. Il est probable qu'au départ, la statue géminée de saint Yves/ Sainte Marie-Madeleine appartenait à un autre ensemble. Le croisillon qui porte la date de 1927 est entièrement du XXe siècle.

  Enfin, on peut envisager, certes avec la prudence qui s'impose, l'attribution de cette Vierge de Pitié, et des statues géminées en kersanton, à l'atelier Prigent, hors du catalogue de cet atelier établi par Emmanuelle Le Seac'h.

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I. LA FACE PRINCIPALE DU CALVAIRE.

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Le calvaire de la chapelle Saint-Urfold à Bourg-Blanc.

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1°) LA VIERGE DE PITIÉ.

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La Vierge est assise et porte le corps de son fils sur ses genoux, le genou droit dressé soutenant le buste et le genou gauche, fléchi, le bassin. Elle est vêtu d'un voile qui forme une coque aux plis fermes à angles droits autour du visage, et qui se poursuit par le manteau aux plis verticaux formant des volutes au dessus du pied droit. La Vierge porte la guimpe, couvrant sa poitrine. Son visage est remarquable par ses deux sourcils épais très froncés, par sa bouche triste, et par les trois larmes s'écoulant sous la paupière inférieure droite et les quatre larmes de la paupière gauche, en forme de filets s'achevant par une goutte épaisse. Il faut y voir un rappel de la liturgie des sept douleurs telles que nous les relatent les textes évangéliques  : - La prophétie de Syméon sur l'Enfant Jésus (Lc 2, 34-35). - La fuite de la sainte Famille en Egypte (Mt 2, 13-21). - La disparition de Jésus pendant trois jours au Temple (Lc 2, 41-51). - La rencontre de Marie et Jésus sur la Via Crucis 2 (Lc 23, 27-31). - Marie debout au pied de la Croix (Jn 19, 25_27). - Marie recevant dans ses bras son Fils mort (Mt 27, 57-59). - La mise au tombeau de Jésus (Jn 19, 40-42). Cette dévotion apparue en 1221 est reprise au XVe siècle par les divers ordres religieux.

Le Christ, très cambré et à la tête refaite (ciment-pierre), a, comme c'est ici l'usage, le bras droit qui tombe verticalement et le bras gauche horizontal  qui est caressé par sa mère. Les plaies des clous sont rectangulaires. Les  genoux sont fléchis, les jambes non croisées, les pieds ont été brisés puis refaits. La tête devait, initialement être soutenue par la main de sa mère.


 

 Voir sur les Pietà ou Vierges de Pitié du Finistère :

et hors blog: 

Comparez avec la Vierge de Pitié du cimetière de Bourg-Blanc,  Atlas n° 84, différente et sans larmes :


 

Vierge de Pitié, cimetière de Bourg-Blanc. Photo lavieb-aile.

Comparez surtout avec la Vierge de Pitié "aux sept larmes" du Musée départemental Breton :  malgré des différences évidentes, les points communs sont nombreux, notamment la forme et le nombre des larmes.

Vierge de pitié, XVIe siècle, kersantite, Musée départemental Breton de Quimper. Photo lavieb-aile.

 

 

 

Vierge de pitié (XVIe s. kersantite) du calvaire de la chapelle de Saint-Urfold. Photo lavieb-aile 2024.

Vierge de pitié (XVIe s. kersantite) du calvaire de la chapelle de Saint-Urfold. Photo lavieb-aile 2024.

Vierge de pitié (XVIe s. kersantite) du calvaire de la chapelle de Saint-Urfold. Photo lavieb-aile 2024.

Vierge de pitié (XVIe s. kersantite) du calvaire de la chapelle de Saint-Urfold. Photo lavieb-aile 2024.

Tête du Christ refaite en ciment, Vierge de pitié (XVIe s. kersantite) du calvaire de la chapelle de Saint-Urfold. Photo lavieb-aile 2024.

Tête du Christ refaite en ciment, Vierge de pitié (XVIe s. kersantite) du calvaire de la chapelle de Saint-Urfold. Photo lavieb-aile 2024.

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2°) Sur le croisillon, à droite du Christ : Marie-Madeleine tenant son flacon d'onguent.

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Calvaire de la chapelle de Saint-Urfold. Photo lavieb-aile 2024.

Calvaire de la chapelle de Saint-Urfold. Photo lavieb-aile 2024.

Marie-Madeleine (XVIe siècle, kersanton). Calvaire de la chapelle de Saint-Urfold. Photo lavieb-aile 2024.

Marie-Madeleine (XVIe siècle, kersanton). Calvaire de la chapelle de Saint-Urfold. Photo lavieb-aile 2024.

 

3°) Sur le croisillon, à gauche du Christ : un saint barbu muni d'une canne et tenant un livre : saint Urfold.

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Saint Urfold. Calvaire de la chapelle de Saint-Urfold. Photo lavieb-aile 2024.

Saint Urfold. Calvaire de la chapelle de Saint-Urfold. Photo lavieb-aile 2024.

Le Christ en croix (XVIe siècle, kersanton). Calvaire de la chapelle de Saint-Urfold. Photo lavieb-aile 2024.

Le Christ en croix (XVIe siècle, kersanton). Calvaire de la chapelle de Saint-Urfold. Photo lavieb-aile 2024.

 

II. L'AUTRE FACE DU CALVAIRE / SAINT JEAN AU PIED DE LA CROIX et SAINT YVES.

Face nord. Calvaire de la chapelle de Saint-Urfold. Photo lavieb-aile 2024.

Face nord. Calvaire de la chapelle de Saint-Urfold. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

1°) Saint Jean au pied de la croix.

Nous l'avons vu, il n'occupe pas sa place initiale, à gauche du Crucifix. On l'identifie par son visage imberbe, ses cheveux mi-longs, son geste ému main sur la poitrine, son évangile en main gauche, sa robe aux poignets boutonnés sous le manteau, et serrée par une ceinture plate.

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Saint Jean  (XVIe siècle, kersanton). Calvaire de la chapelle de Saint-Urfold. Photo lavieb-aile 2024.

Saint Jean (XVIe siècle, kersanton). Calvaire de la chapelle de Saint-Urfold. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

2°) Saint Yves, son geste d'argumentation et son livre de ceinture. Tête refaite en ciment-pierre.

Je ne reviens pas sur la description de ces deux attributs de saint Yves, official et Tréguier et avocat des pauvres que j'ai longuement ou décrit aussi souvent que j'en ai rencontré des exemples : voir :

 

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Saint Yves (XVIe siècle, kersanton). Calvaire de la chapelle de Saint-Urfold. Photo lavieb-aile 2024.

Saint Yves (XVIe siècle, kersanton). Calvaire de la chapelle de Saint-Urfold. Photo lavieb-aile 2024.

Saint Yves (XVIe siècle, kersanton). Calvaire de la chapelle de Saint-Urfold. Photo lavieb-aile 2024.

Saint Yves (XVIe siècle, kersanton). Calvaire de la chapelle de Saint-Urfold. Photo lavieb-aile 2024.

Saint Yves   (XVIe siècle, kersanton). Calvaire de la chapelle de Saint-Urfold. Photo lavieb-aile 2024.

Saint Yves (XVIe siècle, kersanton). Calvaire de la chapelle de Saint-Urfold. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

SOURCES ET LIENS.

 

—ABGRALL ( Jean-Marie), 1903, “Notices sur les paroisses : Bourg-Blanc“ in Bulletin de la Commission diocésaine d'Architecture et d'Archéologie, Vol. 3,  p.357- 364

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/23f0175e72d2c8991d01eca6c9559db0.pdf

—CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Bourg-Blanc n° 97 "Bourg-Blanc" Atlas des croix et calvaires du Finistère.

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/bourg_blanc.html

—COUFFON (René); 1988, , "Notice sur Bourg-Blanc", Nouveau répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/BOURGBLA.pdf

—LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre de Basse-Bretagne. Les ateliers  du XVe au XVIIe siècle, PUR éditions.

— Autre

https://abers-patrimoine.bzh/kpoi/chapelle-saint-urfold/

 

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6 mai 2024 1 06 /05 /mai /2024 14:43

L'église Saint-Monna de Logonna-Daoulas : la statuaire ancienne.

Voir : 

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PRÉSENTATION.

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Le nom de la localité est attesté sous les formes locus Monnae faisant partie d' Irvillac en 1218 (*), Locmonna en 1513, Logonna en 1535, Locgonna en 1536. Du breton lok qui signifie ermitage et de sant Monna, alias saint Nonna .  Saint Monna est aussi le patron de la paroisse de Logonna-Quimerc'h.

 

(*)"La même année 1218, Guillaume, évêque de Quimper. confirmait la donation des annates des prébendes canoniales au profit des chanoines de Daoulas, et concédait à l'abbaye du consentement du chapitre les églises de loco sanctæ Brigida Loperchet, Sanctæ Nonnita (Dirinon), sancti Baharni, saint Baharn, patron de l'église de Trévarn. ancienne trève de Dirinon; sancti Monnæ, d'Irvillac; saint Monna qui fut avant saint Pierre le patron de cette paroisse, et est encore le patron de Logonna, indùment appelé Nonna, car tous les anciens titres jusqu'au 17° siècle traduisent en latin Logonna par locus monnæ, et il n'est pas rare de rencontrer des pièces en français appelant saint Monna le patron de cette paroisse." (SAF 1895)

 

Logonna est au Moyen-Âge (1237) un prieuré-cure, "Lougonna" de l'abbaye de Daoulas, possédé par un chanoine avec un bénéfice évalué à la fin du XVIIe siècle  à 600 livres. La liste des prieurs est la suivante :

" Jean Lochan, prieur 1405.Frère Salomon Sourt ou Bouzard. pourvu 1422 ÷ 1477. Frère Jean Tartoux, pourvu 1477. Frère Riou du Guermeur, pourvu 1480. Frère Christophe Kersulguen, pourvu 1495. Charles Jégou, abbé et prieur de Logonna, avant 1535. Guillaume Rosmorduc, chanoine prieur de Logonna, 1538. Frère Olivier Le Jeune, pourvu 1548 Frère Guillaume Rosmorduc, prieur résigne 1549. Olivier Le Jeune, prieur 1553-1555. Frère Mathieu Morvan, résigne 1563 à frère Alain Maucazre 1563. Frère Alain Maucazre pourvu sur résignation en 1571. Frère Yves Maucazre, pourvu 1583. François Autret, 1601-1605. Frère Guillaume Kerouartz, pourvu 1605-1615. Frère François Boloré, pourvu 1622. 1626-1630. Tanguy Jouhan, prieur. Urbain de Kerouartz, prieur de Logonna et d'Hanvec, 1664. résigne 1671. Vincent de Kerouartz vicaire à Logonna, 1661. 1733.Guillaume Clevede (*). 1733, octobre. Nommé Pierre Le Gentil, de Quélern, licencié. 1744. Sur résignation. Michel Dumoulins, religieux profes., nommé 1758. 1758. Jean Raguénés, novice, nommé" (SAF 1895)

(*) inscription lapidaire sur le chevet de l'église avec les dates de 1710 et 1715.

Logonna était le chef-lieu du fief héréditaire de la famille de Rosmorduc (Salomon de Rosmorduc, qui vivait en 1250, est le plus ancien membre connu de cette famille) qui dès le XIIIe siècle englobait le territoire de la commune actuelle avec d'importantes emprises dans les paroisses voisines.

Logonna possédait au XVe siècle au moins deux maisons nobles : celle de Rosmorduc (qui appartenait en 1405, à Guyon, seigneur de Rosmorduc) et le manoir du Bretin, qui appartenait au sieur de Roserf. (Wikipédia)

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1°) SAINT ÉVÊQUE : SAINT NONNA ? Kersanton polychrome. XVIe siècle.

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Il existe en Finistère un grand nombre de statues de ces saints évêques du XVIe siècle, sans attributs particuliers permettant de les identifier mais dans lesquels chaque paroisse, voire chaque chapelle, voit le portrait du saint fondateur, très souvent un de ces moines venus évangéliser l'Armorique au VIe siècle et qui établit son ermitage près d'une source.

C'est le cas de saint Nonna (ou ou saint Monna à Logonna, ou saint Onna ou saint Vougay ou  saint Vio , disciple de saint Dewi, qui aurait été au vie siècle évêque d'Armagh en Irlande  avant de traverser la Manche sur un vaisseau de pierre  pour s'installer d'abord dans l'île Saint-Nonna en Penmarc'h, avant de terminer sa vie dans le Léon à Saint-Vougay [sant Nouga] où il décède vers 585.

Une inscription était peut-être lisible sur le socle, permettant à H. Pérennès de décrire : "Près de l'autel , une vieille statue en pierre de saint Monna , représenté en évêque , et dont la main droite est levée pour bénir."

Le saint porte une mitre rouge à ornements dorés rehaussés de pierreries et de perles en rosette, et de deux losanges. Il tient sa crosse par l'intermédiaire d'un linge ou  sudarium blanc. Le crosseron est centré par un quatrefeuille. On retrouve ce décor, associé à des barrettes et des losanges, sur la bande de la chasuble rouge et or, frangée au bord inférieur. Le surplis blanc à galon d'or laisse apparaître l'extrémité d'une chaussure à bout rond, aux couches de couleur noire et rouge.

Il lève la main droite pour la bénédiction épiscopale : cette main gantée (on voit le gland d'or au poignet) porte deux anneaux d'or, l'un à l'index et l'autre au majeur.

La vue de profil révèle, sous la chasuble, une tunique courte fendue latéralement , pouvant correspondre à une dalmatique ; ses bords sont perlés.

L'autre vue de profil, côté gauche, montre un manipule à l'avant-bras.

Cette statue, de même que les autres statues de pierre de l'église, n'est pas décrite par Emmanuelle Le Seac'h dans l'ouvrage de référence  Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne  ; René Couffon parle de "statues anciennes". On peut comparer cette statue à celle de Saint-Thuriau au porche sud de Landivisiau  (Prigent, 1554-1564), de saint Eloi à Plabennec (Prigent), de saint Pol-Aurélien à La Martyre (Maître de Plougastel, 1619), de saint Maudez de l'église de Plogonnec.

On prendra donc mes datations "XVIe siècle" pour ce qu'elle valent.

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Saint Monna (kersanton polychrome), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Saint Monna (kersanton polychrome), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Saint Monna (kersanton polychrome), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Saint Monna (kersanton polychrome), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Saint Monna (kersanton polychrome), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Saint Monna (kersanton polychrome), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Saint Monna (kersanton polychrome), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Saint Monna (kersanton polychrome), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

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2°) SAINT  ÉVÊQUE : SAINT UGEN selon inscription. Kersanton polychrome. XVIe siècle.

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Ce saint est également représenté en évêque, mitré, tenant sa crosse (brisée) et bénissant, portant ses gants épiscopaux, ses bagues et anneaux, mais il est vêtu d'une chape rouge/bleue fermée devant la poitrine par un large entrelacs à boules, et orné sur ses orfrois (bandes latérales) de successions de roses ou quintefeuilles et de deux-points. Cette chape recouvre un surplis court et une cotte plissée d'où dépassent deux solides chaussures noires.

L'inscription sur le socle indique J: FALAFAS suivie d'une ancre de marine. Le patronyme FALAFAS n'est pas attesté (sauf une mention au XVIIIe siècle dans l'Aude sur la base Geneanet). Les généalogistes pourraient rechercher des patronymes locaux s'en rapprochant.

Quand au saint, il pourrait s'agir, si on suit l'inscription,  de saint Tugen, dont la graphie Ugen est attestée, mais son attribut, la clef, est absent.

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Saint évêque (kersanton polychrome), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Saint évêque (kersanton polychrome), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Saint évêque (kersanton polychrome), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Saint évêque (kersanton polychrome), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Saint évêque (kersanton polychrome), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Saint évêque (kersanton polychrome), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Saint évêque (kersanton polychrome), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Saint évêque (kersanton polychrome), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Saint évêque (kersanton polychrome), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Saint évêque (kersanton polychrome), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Saint évêque (kersanton polychrome), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Saint évêque (kersanton polychrome), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Saint évêque (kersanton polychrome), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Saint évêque (kersanton polychrome), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Saint évêque (kersanton polychrome), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Saint évêque (kersanton polychrome), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

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3°) SAINT YVES. Kersanton, traces de polychromie, XVIe siècle. Livre de ceinture et geste d'argumentation judiciaire.

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Cette statue est décrite par René Couffon comme un "saint moine tenant un livre dans un sac", mais nous pouvons identifier ici saint Yves, non seulement à sa tenue (camail, cotte talaire et surcot), malgré une ceinture de cordelier grossièrement repeinte, mais surtout à son livre de droit porté dans un sac de transport dont l'étoffe serré dans le poing est bloqué par une boule, et plus encore par le geste de la pulpe de l'index droit posé sur la pulpe du pouce gauche pour énumérer ses arguments juridiques (saint Yves était official de Tréguier) : ce sont là des caractéristiques qui sont presque des attributs du saint "avocat des pauvres" dans la statuaire bretonne :

Saint Yves était vénéré à Logonna-Daoulas comme ailleurs en Bretagne, et sa statue se retrouve dans la chapelle Sainte-Marguerite (revêtu de la même tenue mais coiffé de la barrette de docteur, avec son livre de ceinture au poignet droit), et ici même  (cf. infra), toujours avec son livre de ceinture. 

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Saint Yves (kersanton, traces de polychromie), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Saint Yves (kersanton, traces de polychromie), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Saint Yves (kersanton, traces de polychromie), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Saint Yves (kersanton, traces de polychromie), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Saint Yves (kersanton, traces de polychromie), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Saint Yves (kersanton, traces de polychromie), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Saint Yves (kersanton, traces de polychromie), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Saint Yves (kersanton, traces de polychromie), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

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4°) VIERGE DE PITIÉ. Kersanton polychrome. XVIe siècle.

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Les représentations sculptées de la Vierge de Pitié, tenant le corps de son Fils déposé de la croix, soit seule (Pietà), soit entourée de plusieurs personnages (Déplorations), apparaissent au XVe siècle (Pietà du calvaire de Tronoën, de Plozévet, de  Quintin, chapelle N.D. des Portes ; Déplorations de La Chapelle-des-Fougeretz au nord de Rennes, du Musée départemental breton de Quimper etc.) et témoignent de l'importance, dans le duché de Bretagne, du culte centré sur les plaies du Christ crucifié et le sang versé, d'une part, et su les larmes ou le chagrin suscités chez le chrétien par cette mort, d'autre part.

Ce culte s'amplifie encore au XVIe siècle avec la multiplication des calvaires,  où les pietà ou déplorations sont rarement absentes, et des verrières de la Crucifixion avec leur scènes de la Pâmoison ou de la Déploration. Les Vierges de Pitié sont encore fréquentes au XVIIe siècle sous le ciseau de Roland Doré.

Voir :

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La posture de Marie, figée par son chagrin, et celle du Christ reposant sur les genoux de sa mère, sont les plus courantes, mais ces Pietà se distinguent notamment par les positions des bras et des jambes du Christ : la formule choisie ici associe  la position verticale du bras droit, montrant en évidence la plaie de la paume, tandis que le bras gauche est allongé horizontalement , et que les jambes sont fléchies mais non croisées. La plaie du flanc droit est bien exposée, et son saignement est souligné par le peintre, qui en montre l'écoulement jusqu'à la cuisse. Le saignement de la tête sous l'effet de la couronne d'épines est également bien visible.

La tête aux yeux clos est paisible, les cheveux tombent en mèches peignées, la barbe est courte.

La Vierge assise soutient de la main droite la tête de son Fils et prend tendrement sa  main gauche. En réponse aux écoulements de sang, ses larmes sont présentes, mais elles ne sont pas sculptées, mais peintes. Dans l'encadrement d'un voile "coqué" (à plis raides formant des angles), le visage montre un front et des sourcils épilés, des yeux  en amandes longues et étroites dont les paupières ne sont marquées que par le peintre, un nez triangulaire, des lèvres fines et raides.

Le vêtement est original : on voit peu cette robe ajustée prés du corps, moulant la poitrine et les bras, au col mandarin remontant, et surtout à l'ouverture médiane en fente étroite. La chemise remonte également en encolure ronde.

Le long voile vient servir de drap sous le corps du Christ. Ce détail se retrouve, dans un autre style, dans les déplorations du Maître de Laz (vers 1563).
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Vierge de Pitié (kersanton polychrome), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Vierge de Pitié (kersanton polychrome), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Vierge de Pitié (kersanton polychrome), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Vierge de Pitié (kersanton polychrome), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Vierge de Pitié (kersanton polychrome), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Vierge de Pitié (kersanton polychrome), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Vierge de Pitié (kersanton polychrome), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Vierge de Pitié (kersanton polychrome), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

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5°) SAINT ISIDORE. Bois polychrome. Atelier du sculpteur Antoine Chavagnac,, 4e quart 17e siècle.

 

Patron des paysans, il est représenté dans son costume du dimanche sur cette statue du XVIIe siècle.  La datation de cette oeuvre est importante, puisqu'elle apporte un document iconographique sur le costume régional d'une classe sociale, et je trouve sur la fiche de Protection PM 29000524 des Monuments historiques consacrée aux 4 statues de saint Isidore, la Vierge à l'Enfant, saint Monna, saint Yves, que celles-ci sont attribuées à l'atelier d'Anthoine et datent du dernier quart du XVIIe siècle, soit 1675-1699. Il s'agirait de cet Anthoine qui a signé le Sépulcre de Lampaul-Guimiliau (Anthoine fecit) en 1676, et qui a réalisé quatre statues à L'Hopital-Camfrout (Christ, Vierge, saint Jean, saint Yves).

    Si on lit René-Yves Creston, (Le Costume breton, écrit entre 1953 et 1958, ed Tchou 1978, p. 30), on apprend que nous ne disposons pas de documents matériels sur les costumes bretons avant la Révolution en dehors des sculptures sur bois des sablières, d'ornementation de meubles, qui ne nous montrent "que des costumes d'origine française et plus particulièrement de l'époque Louis XIII", et que c'est sous cette forme qu'apparurent à la fin du XVIIIe les costumes masculins des paysans bretons, sans existence de modes locales ou régionales, le phénomène de fragmentation des modes n'apparaissant qu'après la Révolution.

   Philippe Le Stum, dans son introduction de l'ouvrage de Yann Guesdon (Costumes de Bretagne, ed. Palantines, 2009) conteste cette notion en écrivant page 12 : "On a longtemps supposé que la diversification locale des costumes ne datait que de l'extrême fin du XVIIIe siècle "...mais "le dépouillement et l'analyse des sources d'Ancien-Régime, effectués principalement par Marie-Thérèse Sclippa dans une thèse soutenue à Brest en 1982 dément cette croyance en une rupture post-révolutionnaire"..."faisant remonter la multiplication de formes locales du vêtement populaire breton au moins au début du XVIIIe siècle, et très vraisemblablement avant cette date". 

   Plus loin, cet auteur cite le travail mené par Marie-Dominique Menant, chercheur à l'Inventaire régional de Bretagne, pour classer et analyser les représentations des saints Fiacre et Isidore, tous deux protecteurs de l'agriculture et représentés dans le costume paysan contemporain du sculpteur. 

J'ai examiné ici les statues d'Elliant Costumes bretons d'Elliant : vitrail et statues. et de Brélès Église de Brélès : anges musiciens et Isidore en costume breton.

Comment est habillé ce fermier qui vient, faucille en main, offrir une gerbe de blé? 

En partant du bas (la statue est placée en hauteur...d'où ma photo en contre-plongée) on remarque les chaussures à boucles d'argent, les guêtres qui semblent de cuir mais qui étaient le plus souvent de toile, boutonnée sur le coté, qui ne couvrent pas les chaussures ;  la culotte bouffante de drap blanc semblable aux bragou braz ; le gilet de drap bleu fermé sur le coté droit par une douzaine de boutons ronds en métal ; la ceinture de flanelle, rouge, comparable au turban mais portée ici très haut.

  La veste est longue (comme dans l'habit à la française), dotée de larges poches au rabat fermé par deux boutons arrondis dorés, de manches à revers. Elle reste ouverte malgré le double alignement de boutons (boutons convexes comme nos boutons de blazer). Le col est relevé dans le cou autour du col de chemise blanche, laquelle épanouit sa corolle après avoir été sévèrement fermée par un joli petit bouton d'or:

On remarque le collier de grosses perles dorées auquel est suspendu une croix.

En résumé, ce costume fin XVII n'est pas très éloigné, pour un néophyte, de celui que porteront deux ou trois cent ans plus tard les paysans de Logonna.

  Logonna-Daloulas est placé par R.Y. Creston dans la guise de la presqu'île de Plougastel (p. 138) : le costume masculin y est décrit avec un seul gilet et une veste à manche, entièrement bleues.

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Saint Isidore, statue en bois (Atelier Antoine Chavagnac), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Saint Isidore, statue en bois (Atelier Antoine Chavagnac), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Saint Isidore, statue en bois (Atelier Antoine Chavagnac), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Saint Isidore, statue en bois (Atelier Antoine Chavagnac), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

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6°) SAINT YVES. Bois polychrome. Atelier du sculpteur Antoine Chavagnac, 4e quart 17e siècle.

Le saint est présenté, dans le faste propre au XVII/XVIIIe, dans une posture d'éloquence rappellant celle des grands prédicateurs de la Cour. Il porte le costume du clergé de l'époque, avec barrette à quatre cornes,  camail noir à boutons ronds, surplis blanc sur une cotte ou soutane noire, et longue étole. Il désigne de l'index droit le texte de sa plaidoirie, en rouleau dans la main gauche.

Une confrérie de saint Yves est attestée par les comptes de la paroisse, conservés pour la période de 1764 à 1790 dans les archives départementales.

Antoine Chavagnac, qui signe "Anthoine fecit" la Mise au tombeau de Lampaul-Guimiliau de 1676, était sculpteur de la Marine de Brest au XVIIe siècle. Originaire de Clermont-Ferrand, maître sculpteur du Roi, il réalisa les figures de proue des vaisseaux de Louis XIV comme celles de "l’Admirable" et du "Souverain". 

On lui doit aussi le saint Yves et le Christ en croix de l'Hôpital-Camfrout, et, de son atelier , plusieurs statues à Lanildut et Tréglonou. Et sans doute le Christ en croix de la chapelle Sainte-Marguerite de Logonna, très proche de celui de l'Hôpital-Camfrout.

 

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Saint Yves, statue en bois (Atelier Antoine Chavagnac), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Saint Yves, statue en bois (Atelier Antoine Chavagnac), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Saint Yves, statue en bois (Atelier  Antoine Chavagnac), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Saint Yves, statue en bois (Atelier Antoine Chavagnac), église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

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Il resterait à décrire :

  • les deux autres statues du sculpteur Anthoine :  saint Monna en évêque, saint évêque portant sur le socle une inscription.
  • Le christ en croix provenant de la poutre de gloire de l'ancien chancel.

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Je place ici la description du retable en kersanton polychrome des Cinq Plaies, présenté dans l'enfeu nord. XVIe siècle.

Ce retable ou panneau globalement rectangulaire (objet classé mh) de 60 cm de haut, 43 cm de large et 10 cm de profondeur est consacré à un motif aussi courant que celui de la Vierge de Pitié et relevant du même culte du sang versé par le Christ lors de la Passion, dont la contemplation doit provoquer chez le fidèle un élan de compassion (com-passion, souffrir avec) et de reconnaissance.

Il est répandu dans toute la Bretagne, et ailleurs, et je m'étonne qu'on le considère ici, par un singulier contresens, comme le blason des carriers, à cause des plaies des mains. Et je m'étonne que ce contre sens soit repris par la base Palissy PA00090100 (qui y ajoute une autre erreur en le localisant à Logonna-Quimerc'h). 

Il représente les cinq plaies (celles des deux mains, des deux pieds et du flanc droit, remplacé par un cœur pour faciliter la compréhension), mais aussi les instruments de la Passion : la croix (tenue par un ange), la couronne d'épines, la lance et les clous.

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Panneau des cinq plaies, kersanton, église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Panneau des cinq plaies, kersanton, église Saint-Momma de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

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Un panneau sculpté presque identique a été déposé au pied de la croix de Ruliver ; mais il n'a pas conservé sa polychromie. La couronne d'épines entoure les cinq plaies, les clous et la lance sont absents, et la croix est d'une facture plus rectiligne sans doute plus récente.

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Croix de Ruliver, Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

Croix de Ruliver, Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile 2024.

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SOURCES ET LIENS.

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BEAULIEU (Michèle), 1956, De quelques sculptures finistériennes de la fin du XVIIe siecle [compte-rendu] Bulletin Monumental  Année 1956  114-3  pp. 225-226

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1956_num_114_3_4004_t1_0225_0000_2

—BLANCHARD (Romain), L'HARIDON (Erwana) 2016 & 2017, Inventaire topographique du patrimoine IA29010125 et IA29131975

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IA29131461

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IA29131975

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IA29010125

— BROUCKE (Paul-François), MAUGUIN (Michel), 15 décembre 2012 conférence article Le Télégramme

https://www.letelegramme.fr/finistere/logonna-daoulas-29460/spanasamblesspan-au-temps-des-blasons-et-des-armoiries-1722734.php

—CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des croix et calvaires du Finistère

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/logonna_daoulas.html

—CASTEL (Yves-Pascal), 18 mai 1985, "La chapelle Sainte-Marguerite à Logonna-Daoulas vient d'être restaurée", Le courrier du Léon, 

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/f0a7793cb0c26228870959e090aed40d.jpg

— CASTEL (Yves-Pascal), 2001, "Patrimoine du Finistère : les Pietà du Finistère" , Revue Minihy-Levenez n°69 de juillet-août 2001.

—COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, "Logonna-Daoulas", Nouveau répertoire des églises et chapelles, diocèse de Quimper.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/923

—COUFFON (René), 1952, La sculpture au port de Brest aux XVIIe et XVIIIe siècle. Son influence sur l'art breton. Mémoires de la Société d'émulation des Côtes-du-Nord

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/3cc58712e2b705674338e2aab4352253.pdf

—COUFFON (René),  1955, De quelques sculptures finistériennes de la fin du XVIIè siècle Saint-Brieuc Presses bretonnes . 

—COUFFON (René),  1955, Les sculptures de la Marine de Brest, Anthoine, ses disciples et ses imitateurs. 8 planches. Mémoires de la Société d'émulation des Côtes-du-Nord p. 78-95.

—LAURENCEAU (Elise), Le château de Rosmorduc, inventaire topographique

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IA29002850

—LE DEUNF (Roger), 2011, Les pietà de Basse-Bretagne, editions LN

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle,  1 vol. (407 p.) - 1 disque optique numérique (CD-ROM) : ill. en coul. ; 29 cm ; coul. ; 12 cm; Note : Index. - Notes bibliogr., bibliogr. p. 373-395.  Rennes : Presses universitaires de Rennes , 2014. Éditeur scientifique : Jean-Yves Éveillard, Dominique Le Page, François Roudaut

 —MAUGUIN (Michel), 2012, Les écussons de la chapelle Sainte Marguerite de Logonna-Daoulas, comm. pers..

—MAUGUIN (Michel), 2012, L'église de Logonna Daoulas. Les écussons des vitraux Une généalogie de neuf générations, de 1608 à 1890 de la maison Le Gentil de Rosmorduc. comm. pers..

— PÉRENNÈS (Henri, 1928, Notice sur Logonna-Daoulas, Bull. diocésain d'histoire et d'archéologie  du diocèse de Quimper.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/89d804ca12a441ca5235986c109d9238.pdf

—THIRION ( Jacques), 1952, La sculpture au port de Brest aux XVIIe et XVIIIe siècles [compte-rendu] Bulletin Monumental  Année 1952  110-4  pp. 379-381

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1952_num_110_4_8147_t1_0379_0000_2

—TUDCHENTIL

Shttps://tudchentil.org/spip/IMG/pdf/Le_Gentil.pdf

—Base Palissy

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29000524

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00090100

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29004720

 

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Published by jean-yves cordier - dans Sculptures Kersanton Chapelles bretonnes. XVIe siècle. Saint Yves
13 février 2024 2 13 /02 /février /2024 17:06

Les gisants attribués à François du Coum (kersanton, après 1534) et à Jean Barbier (kersanton, vers 1537) au château de Kerjean.

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Voir aussi :

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Voir encore sur le château de Kerjean :

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PRÉSENTATION.

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Plusieurs gisants sont  présentés au rez-de-chaussée du château de Kerjean, à Saint-Vougay, car, jusqu'en 2000, il avait vocation à être le Musée Breton et on y a réuni des pièces remarquables. J'ai déjà décrit celui d'Olivier de la Palue. Les deux autres "sont attribués traditionnellement" l'un à Jean Barbier, dont le fils Louis fonda le château, l'autre à François du Coum. Si le premier provient de l'église de Saint-Vougay, l'autre vient du cimetière de l'église de Lannilis et sa présence n'a de sens que dans ce souci de collection.

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I. LE GISANT ATTRIBUÉ À FRANÇOIS DU COUM (KERSANTON, après 1534).

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Cette dalle, isolée de son soubassement, porte sur le côté droit un petit blason, où on peut reconnaître les armes de la famille du Coum, de Lannilis. Cela ne suffit pas pour l'attribuer précisément à François du Coum, mais cette attribution s'appuie sur le relevé et la description qu'en fit le chevalier de Fréminville dans ses Antiquités de Bretagne, en 1832.

Le tombeau de François du Coum, se trouvait originellement dans la chapelle privée du Coum (de Fréminville), puis, lors de la démolition de cette dernière, fut transféré dans l'église paroissiale de Lannilis, puis au musée d'art religieux de Saint-Louis à Brest, et enfin au château de Kerjean.

La description du chevalier de Fréminville, accompagnée d'une illustration, est la suivante :

"L'Eglise de Lannilis date du seizième siècle. Dans le cimetière qui l'environne on voit un tombeau remarquable, celui de François du Coum ou du Com, écuyer, seigneur de Kerangars. On ignore la date de sa mort , mais il vivait en 1534 ainsi que le prouve une montre datée de cette année et sur laquelle il figure. Sur ce tombeau est couchée sa statue dans l'attitude ordinaire, c'est-à-dire , les mains jointes. Elle représente ce guerrier armé de toutes pièces. Au dessous des tassettes qui sont au bas de sa cuirasse, paraît le haubergeon ou cotte de maille que beaucoup de militaires portaient alors encore par dessous leurs armures de lames ; à gauche de la statue est posée son épée et à sa droite sa dague ou miséricorde. Ses pieds sont appuyés sur un lion qui tient un os dans ses pattes de devant. La tête de François du Com est nue , elle paraît reposer sur une sorte de suaire que deux figures d'anges tiennent étendu .

Ce monument n'était pas en ce lieu , mais dans la chapelle particulière du Com d'où il fut transporté dans le cimetière de Lannilis."

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Antiquités de Bretagne, chevalier de Fréminville, 1832

 

 

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Mais il faut soumettre ce texte à notre examen critique. La Montre de l'évêché du Léon de 1534, citée par Le Guennec,  mentionne effectivement parmi les nobles de Lannilis  François du Coum sieur de Kerengars, homme d'armes, ainsi que Tangui du Coum, sieur du dict lieu. La date de 1534 portée (manifestement postérieurement) sur l'illustration n'est pas celle du monument, ni du décès du défunt.

Il resterait à comprendre ce qui a permis à Fréminville d'affirmer l'identité du défunt : est-ce la tradition populaire ? Une inscription ? Des armoiries mi-parti d'un soubassement non conservé ? Nous l'ignorons, mais nous n'avons pas d'argument non plus  pour nous opposer à cette identification et de la modifier en faveur de Tanguy du Coum.

 

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Gisant attribué à François du Coum (kersanton XVIe siècle). Château de Kerjean. Photographie lavieb-aile 2018.

Gisant attribué à François du Coum (kersanton XVIe siècle). Château de Kerjean. Photographie lavieb-aile 2018.

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Les armoiries sculptées en bas-relief sur le côté droit de la dalle.

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Les seigneurs du Com, ou du Coum portaient  d’or au pélican en sa piété d’azur :  le pélican qui  est figuré sur leurs armes se déchire la poitrine pour nourrir ses petits, ce qui est un symbole  du  don de soi pour sauver les siens, et, pour la tradition chrétienne, du sacrifice du Christ pour sauver le monde, et du don du sang et de sa chair dans l'eucharistie. En réalité, les pélicans se frappent la poitrine pour régurgiter les poissons pour nourrir leurs petits.

On identifie d'autant mieux le motif (les ailes, la boucle du cou et le bec, et le nid), malgré son érosion, en le comparant aux relevés données par Michel Mauguin des mêmes armes encore visibles  en l'abbaye des anges de Landéda, fondée en 1507, sur les deux écus du bras de l'enfeu du début du XVIe siècle. Les armoiries miparti permettent, à la différence de ce gisant, d'être plus précis et de les attribuer à Tanguy du Coum en alliance avec Catherine de Coëtmenech, vivant en 1471 et décédé après 1507. L'autre écu serait celui d'un Yvon du Coum (alliance avec la dame de la Palue) ou d'Hervé du Coum décédé vers 1521 et marié à Annette de Rucat.

On les trouve aussi, selon Michel Mauguin, à l'entrée principale de la même abbaye.

Elles ornent aussi  sur des pierres armoriées parfaitement identifiées au manoir de Kerouartz. 

On voyait jadis aussi leur armoiries sur leur manoir du Coum, et leur nom serait à l'origine du toponyme "Prat-ar-coum", connu pour ses huitres.

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Résumé généalogique :

 

Le domaine du Coum faisait donc partie d’un très important ensemble de biens s’étendant entre les deux abers (Aberwrac'h et Aberbenoit), qui est ensuite passé aux seigneurs de Kerouartz. 

Un premier Tanguy du Coum, né vers 1350, épousa X de Touronce, d'où Hervé I du Coum, écuyer.

Cet Hervé du Coum (v.1375-v 1420) devint receveur ducal de Lesneven. Il épousa Mence Le Maucazre, et eut deux fils, Yves et Tanguy II.

Yves du Coum et de Kerangars à Lannilis épousa X de la Pallue, dont Tanguy  du Coum (v1430-v1507), époux de Catherine de Coëtmenec'h. Ceux-ci eurent deux fils :

  • Hervé III du Coum (v.1450-v1521) avocat à la cour de Saint-Renan, qui épousa Annette de Rucat, dont Tanguy III (v.1500- peut-être en 1547), Françoise (épouse de Guillaume de Kermeur), Isabelle (épouse de Hamon de Kergroades) et Catherine.
  • François du Coum seigneur de Kerangars et Trefily, qui fit fortune dans le commerce de la toile et qui épousa en 1511 Isabelle de Brezal. Il décéda selon André Croguennec avant 1544.

Les « montres » ou recensements des nobles de Lannilis, font effectivement mention d'un Tanguy du Coum en 1481 , d'un Hervé en 1503,  et de "François du Coum sieur de Kerangars et  Tangui du Coum sieur dudict lieu" en 1534.

"La seigneurie de Kerangar passe alors aux seigneurs de COUM et le 15 février 1513 Guyon de Belingant doit faire aveu au nouveau seigneur de Kerangar, François du Coum .C’est probablement lui qui crée en 1531 le collège de quatre Chapelains qui desservira la chapelle du manoir jusqu’à la révolution. A son décès, la seigneurie de Kerangar passe à son neveu Tanguy, puis à sa nièce Agace, au décès de Tanguy. Par le mariage d’Agace, la seigneurie de Kerangar passe dans cette famille de Penchoadic pour trois générations. Elle y reste jusqu’au mariage de Catherine de Penchoadic avec Olivier du Louet, seigneur de Coajunval." (Le manoir de Kerangar)

Il n'y a plus de " sieurs du Coum" à la montre de Lannilis en 1557. Le nom de famille disparait vers le début du XVIIe siècle.

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Gisant attribué à François du Coum (kersanton XVIe siècle). Château de Kerjean. Photographie lavieb-aile 2018.

Gisant attribué à François du Coum (kersanton XVIe siècle). Château de Kerjean. Photographie lavieb-aile 2018.

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Comme le signale Fréminville, le lion tient dans sa gueule un os. La pointe de l'épée s'appuie sur cet os. Une coquille Saint-Jacques orne la poignée de l'épée.

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Gisant attribué à François du Coum (kersanton XVIe siècle). Château de Kerjean. Photographie lavieb-aile 2018.

Gisant attribué à François du Coum (kersanton XVIe siècle). Château de Kerjean. Photographie lavieb-aile 2018.

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Les deux anges de tendresse déploient un oreiller aux plis radiants en éventail. Leur visage est intact, ce qui est rare.  Celui du sieur du Coum est également préservé, avec sa coupe de cheveux caractéristique du début du XVIe siècle, mais il n'est pas barbu, comme tant de seigneurs prompts à imiter François Ier. C'est, comme toujours, un portrait idéalisé, et un costume de chevalier théorique et funéraire.

Un détail remarquable, et déjà présent lors de la visite de Fréminville, est que seules les mains jointes ont été, très soigneusement, martelées : tenaient-elles un indice héraldique que les révolutionnaires ont voulu faire disparaitre, alors qu'ils préservaient tout le reste du monument?

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Gisant attribué à François du Coum (kersanton XVIe siècle). Château de Kerjean. Photographie lavieb-aile 2018.

Gisant attribué à François du Coum (kersanton XVIe siècle). Château de Kerjean. Photographie lavieb-aile 2018.

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II. LE GISANT ATTRIBUÉ À JEAN BARBIER. Kersanton, vers 1537.

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Jean Barbier est le père de Louis,  constructeur du château de Kerjean. Les Barbier, venus probablement du Morbihan  avec les Rohan, s'installent dans le Léon et entrent en possession de Kerjean au début du XVIe siècle 

Jean Barbier, fils d'Yves Barbier et de Marguerite de Kersulguen, figure parmi les nobles hommes de Saint-Vougay à la montre de l'évêché de Léon en 1534. Il épousa en 1512 Jeannne de Parcevaux et en 1523 Jeanne de Kersauzon (décédée le 5 novembre 1537) : cette dernière est la mère de Louis Barbier qui épousa Françoise de Morizeau puis Jeanne de Gouzillon. Ce sont les armoiries de Louis Barbier et de Jeanne de Gouzillon qui accueillent le visiteur à l'entrée du château.

Il est étonnant de constater que les armoiries de la famille Barbier, d'argent à deux fasces de sable, ne sont pas visibles sur le gisant, qui provient de l'église de Saint-Vougay. Le défunt est représenté en armure, l'épée posée à sa gauche et les mains jointes, selon la tradition établie. Il porte une barbe taillée en pointe et des cheveux courts, et il semble âgé. Deux anges (tête brisée) tiennent de chaque côté de sa tête les extrémités plissée du coussin. Deux autres anges, également à la tête brisée, sont agenouillés de part et d'autre de son bassin, sur un prie-dieu. Ses pieds reposent sur le dos d'un lion.

Alors que François du Coum portait, sous son armure, un haubert ou cotte de maille, la partie inférieure fait se succéder les lames horizonales de tassettes et de la braconnière.

Les pieds chaussées de solerets viennent se poser sur un lion identique au gisant précédent, mais qui  au lieu de ronger un os, tire une large langue.

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Sur quoi se fonde la date qui accompagne ce gisant sur le cartel du château ou sur les légendes de ses photographies ? Sur la date estimée de Jean Barbier ? Sur celle de sa seconde épouse? Par prudence, j'accompagne mon titre de "vers 1537"?

 

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Gisant (kersanton XVIe siècle)  attribué à Jean Barbier. Château de Kerjean. Photographie lavieb-aile 2018.

Gisant (kersanton XVIe siècle) attribué à Jean Barbier. Château de Kerjean. Photographie lavieb-aile 2018.

Gisant (kersanton XVIe siècle)  attribué à Jean Barbier. Château de Kerjean. Photographie lavieb-aile 2018.

Gisant (kersanton XVIe siècle) attribué à Jean Barbier. Château de Kerjean. Photographie lavieb-aile 2018.

Gisant (kersanton XVIe siècle)  attribué à Jean Barbier. Château de Kerjean. Photographie lavieb-aile 2018.

Gisant (kersanton XVIe siècle) attribué à Jean Barbier. Château de Kerjean. Photographie lavieb-aile 2018.