Le porche sud et la porte sud de l'église Saint-Houardon de Landerneau.
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Sur Landerneau, voir aussi :
- Sur la piste des crossettes de Landerneau.
- Les sablières de l'église Saint-Thomas de Landerneau.
- La Vierge couchée (XVe siècle) de l'église Saint-Thomas à Landerneau.
- Anne trinitaire de l'église Saint-Thomas de Landerneau, exposée au château de Kerjean.
- Sur la piste du "A couronné" de Jehan II de Rohan : I. L'inscription de fondation du pont habité de Landerneau. (1510).
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Sur les portails intérieurs des porches du Léon réalisés par le même atelier qu'à Saint-Houardon, (à mon avis celui des Prigent à Landerneau), voir :
Les sculptures de pierre de l'église de Bodilis . I. Le portail intérieur (1570) du porche sud.
Le porche sud et la porte sud de l'église Saint-Houardon de Landerneau. (vers 1555-1580)
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Ou plus généralement sur les porches de Basse-Bretagne, replacés dans l'ordre chronologique :
L'église Saint-Salomon de La Martyre. I. L'Arc de Triomphe (vers 1520) et le Porche sud (vers 1450). Atelier du Maître du Folgoët.
L'église Notre-Dame de Rumengol (29). III. Le porche sud (vers 1468). Atelier du Maître du Folgoët.
Le porche sud de Saint-Herbot : les Apôtres et le Credo apostolique. (1498-1509).
Le Porche sud de Pencran (1553) par Bastien et Henry Prigent.
L'église de Guipavas III : les Apôtres du porche nord (1563). par l'atelier Prigent
L'enclos paroissial de Brasparts. I. La Démone tentatrice du porche sud. (1592)
Le porche de l'église de Saint-Houardon à Landerneau (1604).
L'enclos paroissial de Dirinon X. Le porche sud (1618). Les apôtres et le Christ (après 1664).
Le porche sud de l'église de Bodilis (1570 et 1601) par le Maître de Plougastel, (ou par l'atelier Prigent).
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I. L'EXTÉRIEUR DU PORCHE SUD, 1604.
je décrirai le porche de haut en bas, en citant (entre guillemets) la description du chanoine Abgrall.
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"Le porche méridional n'est pas, peut-être, le plus riche des porches de la Renaissance, mais il est le plus beau et le plus parfait de ceux que cette école de la Renaissance a construits chez nous et dont on trouve des exemplaires nombreux dans le cours du XVIe siècle et presque jusqu'au dernier quart du XVIIème. Ce porche de Landerneau, qui porte la date de 1604, a un aspect très saisissant de parenté avec ceux de Bodilis, 1570, Pleyben, 1588, Goulven, 1593, Saint-Thégonnec, 1599, Guimiliau, 1606, Trémaouézan, 1610-1623, Goueznou, 1642, Commanna, 1645, Ploudiry, 1665. Trémaouézan et Ploudiry semblent tout spécialement inspirés de ce modèle et doivent sortir du même atelier. Celui de Ploudiry, resté inachevé comme couronnement, le reproduit exactement avec quelques modifications de détail.
Il semble donc légitime de conclure qu'il y a eu une école, qu'il a existé un ou des ateliers, dont le siège devait être à Landerneau. Landerneau semblait désigné pour être le siège de ces ateliers. L'approvisionnement des pierres de Kersanton, provenant des carrières de l'Hôpital-Camfrout et Logonna, s'y fait facilement par gabarres et chalands."
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"La façade est une grande page magistrale, toute en pierre fine de Kersanton ; les lignes et tous les éléments qui la composent sont combinés avec une science parfaite de l'harmonie et de l'esthétique, de l'équilibre des pleins et des vides, du mélange des surfaces planes et des membres saillants, du jeu des ombres et des clairs."
"Les angles de cette façade sont appuyés par deux massifs contreforts ornés de niches, de corniches, de pilastres, et couronnés par de beaux clochetons. Sur tout cet ensemble, façade, joues des contreforts et frises des clochetons, on remarque dix-sept masques ou figures saillantes, dont quelques-unes pourraient être des portraits."
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"Un très puissant clocheton, d'une hauteur presque exagérée, couronne cet ensemble. Au premier étage, il est carré et passe ensuite à la forme cylindrique pour former le lanternon qui se compose de deux petits dômes superposés."
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Un ange tient la croix, les clous et la couronne d'épines, trois "instruments de la Passion".
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"Plus haut, se dresse un second fronton plus aigu à courbe rentrante, encadré par une galerie rampante ajourée de compartiments flamboyants. Au milieu, une niche accotée de deux cariatides à gaines abritait autrefois la statue du saint Patron, car au bas on lit : S . HOARDONE."
Comme J.M. Abgrall, René Couffon a lu également "S. HOARDONE." alors que l'on déchiffrerait trop rapidement aujourd'hui S.HOARZOIE, le N n'ayant conservé que son fût initial.
Je lis les renseignements suivants :
"Patron de l'une des paroisses de Landerneau, honoré à La Feuillée et à Camlez, saint Houardon est cité dans d'anciennes litanies bretonnes du Xe siècle, où son nom est noté Hoieardone , ainsi que dans une notice du Cartulaire de Landévennec, compilé au Xle siècle. Cet acte mentionne le "cloître saint Houardon" (claustrum sancti Huardon) comme étant voisin du monastère de saint Conogan, situé à Beuzit. Houardon est une forme savante. Le Bréviaire de Léon en 1516 indique la forme Hoarzonus, , transcrite fautivement Hoarzoie sous la niche du porche de l'église de Landerneau où se trouvait sa statue" (Tanguy 1990)
A Landerneau, la paroisse de Saint-Houardon (Claustrum S. Huardon au XIe siècle, et Houardeno en 1516) est d'origine monastique. Ce nom rappelle le souvenir de Sanctus Hoarzonus, évêque de Léon et successeur de saint Ténénan.
"Futur évêque de Léon, Houardon, moine venu de Bretagne insulaire, aurait abordé en Armorique, au nord de l’actuelle paroisse de Plouescat. Il aurait établi son premier ermitage à Landerne-Vihan en Plouescat, puis passant par la cité gallo-romaine de Vorganium située à Kérilien dans la paroisse actuelle de Plounéventer, il descend vers le passage de l’Aulne, là où se développera la partie léonarde de la ville de Landerneau dont il deviendra le saint patron. Il installe un établissement monastique non loin de l’ermitage de Conogan. C’est lui qui ordonnera Hervé, avec qui il participera au synode du Méné-Bré, où sera condamné Conomor. Comme Hervé, Houardon est réputé pour l’intensité de ses prières qui le conduisent à des visions célestes. Représenté à Landerneau voguant dans une auge de pierre, il est notamment prié par les marins. Il est titulaire de la chapelle de Lanhouardon à Plabennec, et le saint patron de la paroisse de La Feuillée. " (Wikipédia)
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Voir les 12 planches de Termes et cariatides d'Androuet du Cerceau.
Comparer surtout avec les termes gainés de l'ossuaire de La Martyre (1619) :
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"La corniche de cette frise est supportée par des modillons richement sculptés et feuillagés. Au-dessus règne une arcature originale et ayant grand caractère, formée de trois niches rondes à coquilles et de quatre caissons rectangulaires, le tout surmonté d'un fronton obtus dessiné pour des corniches très savamment profilées. "
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"De chaque côté de l'entrée, deux colonnes cannelées, couronnées de chapiteaux corinthiens supportent une frise ornée d'une inscription".
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L'inscription.
l'inscription en lettres capitales romaines dit ceci :
"DOMVM. TVAM. DOMINE. DECET. SANCTITVDO. IN. LONGITVDINE DIERVM. 1604."
La sainteté convient à ta maison, O Éternel! pour toute la durée des temps.
Cette Antienne chantée issue du Psaume 93:5 (92) appartient à la liturgie des Vêpres du commun de la dédicace d'une église du Bréviaire Romain. Elle renvoie donc indirectement à la cérémonie de dédicace de l'église Saint-Houardon.
On la retrouve aussi inscrite, sous une forme plus complète, à l'intérieur du porche de l'église de Gouesnou, avec la date de 1640.
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L'inscription est encadrée par deux monogrammes. Le premier de la frise "M.A.", MARIA, honore la Vierge.
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Le second monogramme IHS est celui de IHESUS, le Christ.
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Chapiteau et panneau d'entrelacs.
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"L'entrée consiste en une grande arcade ayant comme pieds-droits deux colonnes engagées, composées de quatre tambours cannelés séparés par des bagues feuillagées, modèle commun à presque tous nos porches de cette époque et inauguré par Philibert Delorme dans la construction du Palais des Tuileries. Le cintre qui surmonte ces colonnes est formé d'un gros tore orné d'oves et de feuillages ; à la clef, on lit la date de 1604.
Les ébrasements de l'extérieur et de l'intérieur se composent de différentes moulures, boudins, gorges, talons, doucines qui, tout en étant parfaitement de la Renaissance, se ressentent encore de l'influence de la dernière période du style ogival. Au sommet de l'arcade, une belle volute avec grande feuille d'acanthe forme une clef de voûte très décorative."
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L'INTÉRIEUR DU PORCHE MÉRIDIONAL .
" L'intérieur, les parois latérales sont couvertes par douze niches séparées par des colonnes cannelées à chapiteaux corinthiens. Dans le bas des dais il y a, de même qu'à Landivisiau, un ressouvenir des petites pyramides gothiques, mais le reste est composé de colonnettes, de pilastres, urnes et croissants, absolument dans le genre Henri III et Henri IV. La voûte, découpée par des arcs-ogives et des liernes, a dans son milieu une belle clef pendante avec rosace sculptée.
Le fond, percé de deux portes qui donnent accès dans l'église, doit être antérieur d'environ un demi-siècle à ce que nous avons décrit jusqu'ici [donc, vers 1554]. On y trouve les mêmes caractères qu'au fond du porche de Landivisiau : moulures prismatiques et gorges profondes tapissées de feuillages découpés. "
En effet, ce portail est très proche de ceux, également sculptés dans le kersanton, de Landivisiau (1554, Bastien et Henri Prigent) et de Bodilis (1570). Il comporte deux portes en anse de panier, comme à Landivisiau.
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1°) Le bénitier.
Ce beau bénitier occupe le trumeau. La vasque à godrons et frises florales repose sur une colonnette ornée de losanges évidés rappelant les macles des Rohan ; cette vasque comporte deux supports servant de bougeoirs pour des cierges. Au-dessus, entre deux rinceaux, un ange à tête mutilée tient deux goupillons, l'un tourné vers le haut, l'autre vers le bas. Cet ensemble est couronné par un très joli dais, d'où l'on voit saillir trois fines têtes coiffées de toques et plumets (une femme, un homme barbu, ...), caractéristiques du style Renaissance. Un dôme comporte encore des masques.
Il existe autour de Landerneau trois autres bénitiers analogues :
– Église Saint-Salomon de La Martyre, daté de 1601 : http://www.lavieb-aile.com/2016/12/l-eglise-saint-salomon-de-la-martyre.iii.les-benitiers.html
– Église Saint-Miliau de Guimiliau : au trumeau est adossé un joli bénitier porté sur une colonnette cannelée. Au-dessus du bénitier, un ange à genoux tient deux goupillons ; il est surmonté d'un dais orné de pilastres, gaines, cariatides, petites niches, etc..
– Église Saint-Thuriau de Landivisiau par Bastien et Henri Prigent, 1554-1565 : Au trumeau qui sépare les deux portes, est fixé un bénitier, au-dessus duquel est un ange tenant un goupillon et, plus haut, un dais richement sculpté, genre Renaissance, d'où sortent quatre têtes saillantes ou mascarons, deux hommes et deux femmes.
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Bénitier du trumeau du porche méridional de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile.
Bénitier du trumeau du porche méridional de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2018.
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Bénitier du trumeau du porche méridional de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile.
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Bénitier du trumeau du porche méridional de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile.
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Dais du bénitier du trumeau du porche méridional de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile.
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Dais du bénitier du trumeau du porche méridional de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2018
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2°) L'encadrement du portail intérieur : pièdroits et voussures.
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"Les moulures et guirlandes qui encadrent les portes, se répètent pour former la grande arcade entourant le tympan, et dans la dernière gorge sont nichées des statuettes de Saints, comme on en trouve à Landivisiau, Guimiliau, etc. Elles seront décrites en partant du bas, du côté gauche, en montant pour faire le tour avant de descendre du côté droit :"
NB : les photos ont été prises de derrière la grille qui ferme le porche, sans soleil et sans lumière : j'ai fait ce que j'ai pu, en attendant mieux.
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Moulure extérieure du piédroit de gauche.
A la base, deux animaux (chien et lion ?) plaqués contre le mur tentent en vain d'atteindre les pieds de vigne qui montent en deux rangs à l'extérieur du piédroit. (même motif sur les autres porches de Basse-Bretagne) .
Nous trouverons de bas en haut:
Saint Yves saint Pierre
Saint Côme saint Damien
Saint évêque saint Jean-Baptiste
Salomon, roi breton saint François d'Assise.
Saint évêque saint Christophe
Christ aux liens saint Hervé
Homme mains jointes Le Père éternel
Saint Fiacre Saint évêque
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Piédroit gauche du porche méridional de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile.
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1°Saint Yves.
Saint Yves, vêtu de l'aumusse mouchetée d'hermines héraldiques, capuchon et bonnet carré ; il tient un sac à procès ou un livre suspendu dans un sachet, puis une liasse de parchemin ;
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Saint Yves, Piédroit gauche du porche méridional de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile.
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Saint Yves, Piédroit gauche du porche méridional de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2018.
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Saint Yves, Piédroit gauche du porche méridional de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2018.
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2° Saint Côme, médecin, frère de saint Damien, qui lui fait pendant l'autre côté ; il tient de la main droite l'urinal, emblématique de sa fonction de médecin.
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Saint Côme (kersanton, vers 1555-1570), piédroit gauche du porche méridional de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2018
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Saint Côme (kersanton, vers 1555-1570), piédroit gauche du porche méridional de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2018
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3° Un évêque bénissant de la main droite, ayant chape, mitre et crosse .
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Un évêque, piédroit gauche du porche méridional de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile.
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4° Saint Salomon, roi de Bretagne (857-874), couronne en tête, vêtu de la cuirasse et autres pièces d'armure, tenant une lance (?) de la main droite et de la gauche une épée. retiré dans un monastère à la fin de sa vie, il a été assassiné par les Francs au lieu dit Ar Merzher (Martyre). Il est le patron de l'église Saint-Salomon de La Martyre, à 10 km à l'est de Landerneau. En breton moderne, son nom devient Salaün. Wikipédia
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Saint Salomon, roi de Bretagne, piédroit gauche du porche méridional de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2018.
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5° Évêque revêtu de la chasuble et coiffé de la mitre ;
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Évêque, piédroit gauche du porche méridional de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2018.
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6° Ecce Homo ou Christ aux liens.
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Ecce homo, piédroit gauche du porche méridional de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2018
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7° Homme agenouillé, les mains jointes.
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8° Saint Fiacre, vêtu en moine et tenant une bêche ;
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Moulures extérieures de la voussure droite.
Une fois parvenu au sommet de l'arc ogival, nous amorçons la descente du coté droit.
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9° Évêque bénissant, chape, mitre et crosse ;
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10° Père Éternel, coiffé de la tiare, bénissant de la main droite et tenant de la gauche le globe du monde ;
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Père éternel, piédroit droit du porche méridional de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2018.
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11° Saint Hervé l'ermite aveugle accompagné de son guide le jeune Guiharan
Le chanoine Abgrall voyait ici "saint Roch, chapeau à bord relevé, bourdon de pèlerin, ange.". Mais il s'agit bien de saint Hervé, même si nous ne voyons pas le loup qu'il avait apprivoisé. Hervé tient un bâton de marche, tout comme Guiharan. Comparer avec la statue de Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Saint Hervé avait établi son monastère à Lanhouarneau, proche de Landerneau. (Je note la proximité des noms bretons de ce saint, Houarneau, Hoarvian, Hoarnec, Houarné, Huaruoé, Houarniault, Mahouarn avec celui de Houardon.)
Le dais est frappé de trois fleurs de lys.
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Saint Hervé (kersanton, atelier des Prigent ?, vers 1555-1575), piédroit droit du porche méridional de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2018.
Saint Hervé (kersanton, atelier des Prigent ?, vers 1555-1575), piédroit droit du porche méridional de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2018.
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Piédroit de droite.
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12° Saint Christophe, portant l'Enfant-Jésus.
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Saint Christophe, piédroit de droite du porche méridional de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile.
Saint Christophe, piédroit de droite du porche méridional de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile.
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13° Saint François d'Assise, montrant ses stigmates .
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Saint François, piédroit de droite du porche méridional de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile.
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Saint François, piédroit de droite du porche méridional de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile.
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14° Saint Jean-Baptiste, vêtu d'une peau de chameau et portant un agneau sur un livre.
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Saint Jean-Baptiste, piédroit de droite du porche méridional de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile.
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Saint Jean-Baptiste, piédroit de droite du porche méridional de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile.
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Piédroit de droite du porche méridional de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile.
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15° Saint Damien,
médecin comme son frère saint Côme, coiffé d'un bonnet rond ou calotte, portant un vase cannelé, ou pot à onguent ; l'objet fin qu'il tenait dans la main droite a disparu, laissant un trou entre les doigts : il s'agissait certainement de l'habituelle spatule.
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Saint Damien, piédroit de droite du porche méridional de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile.
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Saint Damien, piédroit de droite du porche méridional de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile.
Saint Damien, piédroit de droite du porche méridional de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile.
16° Saint Pierre, tenant sa clef.
Saint Pierre, piédroit de droite du porche méridional de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile mai 2018.
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17°) Deux bêtes libérant dans leur gueule la tige du rinceau.
Un cerf pour la première gorge, un lion pour la seconde.
Deux chiens, piédroit gauche du porche méridional de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile.
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II. LA PORTE SUD (1524 - 1604?)
"Du même côté Midi, plus loin que le porche, tout près de la branche du transept, est une porte ornée, provenant aussi de l'ancienne église, ayant ses ébrasements tapissés de moulures prismatiques, et surmontée d'une contre-courbe agrémentée de crochets ou feuilles grasses retournées, ressouvenir du gothique, mais annonçant la sculpture de la Renaissance."
"L'église de Saint-Houardon fut reconstruite en 1524, mais le clocher ne fut commencé qu'en 1589, et ce n'est qu'en 1604 que le porche fut terminé."
Cette porte en pierre de kersanton possède une particularité remarquable, sous la forme de deux groupes de personnages sculptés en haut relief mais de petite taille (environ centimètres) à la base des deux pinacles. Ce sont eux qui seront présentés ici .
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Du coté gauche, nous voyons d'abord un couple de musiciens.
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Le musicien de gauche semble jouer d'une vièle avec archet, à manche court. L'instrument tenu verticalement prend appui sur la hanche gauche ; l'archet est tenu main en pronation.
Il est coiffé d'un chapeau rond sur des cheveux taillés à la mode de la 1ère moitié du XVIe siècle ; les pans de son manteau s'ouvrent sur une braguette rembourrée, en vogue jusqu'en 1580. Il frappe la mesure de son pied gauche.
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Son compagnon est un sonneur, qui joue de la cornemuse. Il a été recensé sur le site de Jean-Claude Matte, à qui rien n'échappe :
http://jeanluc.matte.free.fr/fichio/landerneau1.htm
Il le décrit ainsi : "bourdon d'épaule à pavillon évasé sur l'épaule gauche, poche tenue sous le bras gauche, main gauche en bas du hautbois, main droite en haut, porte-vent."
Son chapeau en casque, sa coiffure, sa tunique serrée par une ceinture sont semblables à ceux du joueur de vièle. Il est chaussé de sabots, et il bat la mesure du pied droit. La braguette est également ostensible.
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Derrière le sonneur, nous entrapercevons un homme dont il est difficile de décrire autre chose que le visage assez lourd et le nez épaté, la coiffure et le chapeau identiques à ceux des musiciens. L'effet comique est ici délibérément recherché pour suggérer un tiers curieux, attiré par la musique et pointant son nez.
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A l'opposé, sur la face la plus externe du montant, nous finissons par découvrir un quatrième personnage. J'y vois un paysan muni de sa houe. Je n'ai pu le débarrasser des toiles d'araignées et débris végétaux.
En somme, nous avons affaire ici à une scène de bal en milieu rural.
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Sous le pinacle de droite, deux personnages sont bien visibles : un seigneur, et son veneur.
C'est donc une scène de chasse, sans-doute dans la petite noblesse.
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Le chasseur, les mains sur les hanches, est coiffé d'un chapeau rond à plumet. Cheveux mi-longs ramassés en deux épaisses masses latérales, tunique cintrée plissée dans sa partie basse, sans ceinture, et hauts-de-chausses.
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Un homme sonne dans une trompe de chasse et tient un épieu : c'est le veneur du jeune seigneur, ou l'un de ses piqueurs. L'épieu sert à la chasse au gros gibier : sanglier, cerf ou ours. La tenue vestimentaire et la coiffure sont semblables à celles de son voisin, plumet en moins.
Voir Le Livre de la chasse de Gaston Phébus Bnf fr. 616 (XVe siècle) folio 75r (détail)
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b52505055c/f173.item
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Le veneur, scène de chasse, porte sud de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile.
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Dans le dos du piqueur, nous découvrons (cela échappe au premier coup d'œil) un animal debout sur ses pattes arrières. Ours ou chien ? je penche pour la première solution, parce que c'est plus drôle, et parce que l'on ne voit pas de collier.
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Ici aussi, un manant se dissimule dans l'écoinçon : voyez comme ce drôle fait son curieux et veut mettre son grain de sel !
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SOURCES ET LIENS.
— ABGRALL (chanoine Jean-Marie), PEYRON (chanoine Paul), 1916, "[Notices sur les paroisses] Landerneau", Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, Quimper, 16e année 1916, Quimper, 17e année 1917, p. 321-332, 353-361, 5-12, 33-47, 65-76, 97-106.
http://diocese-quimper.fr/fr/archives/story/1166/notices-sur-les-paroisses
— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, , Répertoire des églises : paroisse de Landerneau, Notice extraite de : Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, par René Couffon, Alfred Le Bars, Quimper, Association diocésaine.
http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/3c21ef2b4d254c026109041eadd62299.pdf
—TANGUY (Bernard), 1990, St Hervé Vie et culte -Minihi Levenez
https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/9dc60e8b347fb5c7b31fb43e83345b9e.pdf
— INFOBRETAGNE;
http://www.infobretagne.com/landerneau-saint-houardon.htm