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9 janvier 2025 4 09 /01 /janvier /2025 15:40

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien.

 

 

Voir sur Plouvien :

 

Voir sur la famille Richard :

Voir aussi sur les monuments funéraires :

 

PRÉSENTATION.

Ce tombeau ou plutôt cénotaphe était jusqu'au XIXe siècle dans la chapelle de Tariec, sur la rive de l'Aber-Benoît à l'ouest de Plouvien.

 

"En l'année 1518, Monseigneur Jacques de Rohan fondait, près du populeux village de Gréan, la petite chapelle de Saint-Tariec. Par lettre du 13 octobre, le vicomte de Léon approuva la dotation proposée par Laurel-Benoît Richard, recteur de Centré et chanoine de Nantes, pour son ornementation et l'établissement d'une chapellenie. Ces deux actes, cités dans le registre de la principauté de Léon, sont également mentionnés dans une délibération du corps municipal de Plouvien, sous la date du 13 février 1791. « Alors que, pour la première fois, note M. Le Guen, c'était en 1822, nous visitâmes ces lieux, déjà la toiture tombait en ruines, les murailles se lézardaient, la magnifique verrerie de la croisée principale était bien ébréchée, la tombe (du chanoine Richard) annonçait le passage d'un vandale moderne. Sur les vitraux coloriés, il nous en souvient, brillaient du plus vif éclat quelques écussons des familles anciennes ; dix ans plus tard, le chevalier de Fréminville y reconnaissait les armoiries des seigneurs de Kergounadech, de Kerouartz, de Trévern Lézérec. Cependant l'objet le plus digne de l'attention d'un archéologue c'était le tombeau du chanoine Laurent-Benoît Richard de Tariec... De cette chapelle qui, naguère si orgueilleuse de ses atours, dominait une vallée des plus pittoresques, il ne reste plus hélas ! de vestiges. Aliénée au commencement de la Révolution, malgré les, protestations réitérées du corps politique de la paroisse, elle fut bientôt abandonnée à l'oubli par les acquéreurs. En 1842, l'administration des Ponts et Chaussées vint achever l'oeuvre des vandales et du temps ». On voyait au-dessus de la porte d'entrée les armes des Richard, sieurs de Tariec : d'azur au rencontre de cerf surmonté d'une étoile a huit rais et accosté de deux roses de même. La chapellenie des sieurs de Tariec, dont ils étaient les présentateurs, et après eux les Kerouartz, était desservie dans la chapelle ; elle comportait un revenu de 300 livres, avec charge d'y célébrer une messe les dimanches et fêtes et un service à chaque fête de la Vierge (Abbé Le Guen 1888)."

 

La famille Richard.

J'ai déjà décrit les armoiries de cette famille Richard (et son alliance avec la famille Le Scaff) lorsque je les ai rencontrées dans la cathédrale Saint-Pol de Léon : 

Les Richard sont armoriés :  d’azur au rencontre de cerf d’or surmonté d’une étoile à huit rais d’argent accosté de deux roses de même  et ont pour devise « Meuli Doue » (Louez Dieu), alias « Dominus in circuitu », ("le seigneur Dieu est tout autour" ?)

C'est le chanoine Olivier Richard, archidiacre d'Ack, chanoine de Léon et de Nantes, conseiller aux Grands jours du Parlement de Bretagne, vicaire général de l'Evêque de Nantes,  qui a fait construire vers 1535 la Maison Prébendale dont s'enorgueillit à juste titre la ville.

https://www.saintpoldeleon.fr/maison-prebendale

Il est décédé en 1539. Son enfeu, édifié par son frère François, existe encore dans la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon, chapelle des Toussaints (aujourd'hui Saint-Joseph ou du Saint-Sacrement). Deux anges y présentent ces armoiries, dans un monument aux pilastres Renaissance. Paul Peyron le décrit en détail dans son ouvrage sur la cathédrale (1901) avec la lecture de l'inscription 

Le frère d'0livier, François Richard, protonotaire apostolique, archidiacre de Léon, chanoine de Léon et de Nantes, recteur de Ploudalmézeau et de Quervignac, obtint aussi d'être enterré dans la cathédrale.

—PEYRON (Paul Théophile Malo, 1901, La cathédrale de Saint-Pol, et le minihy Léon

https://archive.org/details/lacathdraledesa00peyrgoog/page/n44/mode/2up

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IM29000778

Les trois frères, Olivier, François et Laurent étaient  fils de Guyon Richard, secrétaire du duc François II, en 1488, et descendant de Simon Richard, l'un des écuyers du combat des Trente, en 1351. (Pol de Courcy, Bull. Association Bretonne 1851 p. 121)

https://archive.org/details/bulletinarcheolo03asso/page/n123/mode/2up

Guy Le Borgne, dans son Armorial Breton de 1667, indique :

"Richard jadis à Kerriel et Ponchasteau près Lesneven, Kerja en Plestin évesché de Tréguier et autres, d’azur au massacre de cerf d’or surmonté d’une rose de gueulle et acostée de deux tourteaux de mesme en pointe ; l’un des trente chevaliers choisis pour combattre à la bataille de Trente, estoit de cette famille-là."

 

Description (d'après E. Le Seac'h).

 

J'ai repris la description très complète d'E. Le Seac'h (2014), qui s'inspire de celle d'Y.P. Castel (1997). Le tombeau avait été d'abord décrit par le Chevalier de Fréminville puis par Pol de Courcy dans son site d'origine, la chapelle de Tariec à Plouvien. Cette chapelle étant tombée en ruine depuis le début du XIXe siècle, le tombeau a été transporté en l'église paroissiale, où l'abbé Le Guen l'a décrit en 1888. Le chanoine Peyron en a donné à son tour une description en 1907.

"L'atelier des Prigent a réalisé le gisant du chanoine Laurent Richard à Plouvien. Ce tombeau, situé sous la troisième arcade du bas-côté sud de l'église construite sur les plans de Joseph Bigot en 1856 provient de la chapelle, aujourd'hui disparue, du manoir de Tariec, près des rives de l'Aber-Benoît. Entièrement en kersanton, le gisant repose sur un coffre divisé en six panneaux sur les côtés longs  et en deux sur les côtés courts. Le tombeau mesure 2, 50 mètres de long, 1,04 mètre de large et 77 cm de haut. Le gisant fait 1,98 mètre de long et chaque pleurant 41 centimètres de haut.

Chaque panneau est séparé par des pilastres engagés ou des colonnes torsadées gothiques. Sur  quatorze panneaux, un pleurant chemine vers la tête du gisant. Ce cortège de moines encapuchonnées rappelle les pleurants du tombeau du chancelier de Bretagne Philippe de Montauban — mort en 1514— et d'Anne du Chastelier à Ploërmel, ou ceux qu'on trouve en Bourgogne où Claus Sluter, au début du XVe siècle, a innové en introduisant un cortège de pleurants dans une série d'arcatures du tombeau de Philippe Le Hardi de 1404 à 1406 (Claus Sluter étant mort en 1406 en ne réalisant que 2 pleurants, c'est son neveu Claus de Werwe qui acheva le monument en 1411).

Laurent-Benoît Richard, chanoine à la cathédrale de Nantes et recteur de Cintré, était docteur en droit civil et vivait dans la première moitié du XVIe siècle. Ce tombeau a souvent été assimilé (Fréminville) à celui de son frère Olivier, qui est pourtant enterré avec leur autre frère François, décédé en 1539, à Saint-Pol-de-Léon, dans une chapelle absidiale de la cathédrale.

À Plouvien, la devise, qui est inscrite sur des phylactères sur trois faces du tombeau, est compléte : à la tête du gisant, "CAR/ET. DOE", au nord "ME[V]LI / DOE" et aux pieds du gisant  "ENORI/DOE". ("Aimer Dieu, louer Dieu, honorer Dieu". Le blason des Richard est figuré à six reprises sur le gisant :  d'azur au rencontre de cerf d'or, surmonté d'une étoile à huit rais d'argent et accosté  de deux roses de même, identique à celui de la porte d'entrée de la chapelle de Tariec.

Le tombeau est constitué d'une dalle avec un gisant encadré de deux angess agenouillés qui tiennent un blason où figurent à droite la Vierge au calvaire et à gauche le Christ en croix. Laurent Richard est allongé sur le dos, les mains jointes en prière. À ses pieds est couché un animal que le chevalier de Fréminville a identifié à un cerf secondairement décapité, mais où Y.P. Castel a reconnu plus justement un sanglier [ou du moins un porc, en l'absence de défenses].

Le gisant  porte un surplis recouvert d'une chape plus courte. Dessous, dépasse au niveau du col une mosette (camail propre aux chanoines) décorée de fronces verticales qui se retrouvent au niveau des poignets. Le mors de la chape est aussi décoré de cabochons encadrant un soleil représentant des lys héraldiques et une flamme. Son orfroi est agrémenté de galons décorés de cabochons, imitant des pierres précieuses, d'un liseré de perles et de l'écu familial.

Sur la partie droite de l'orfroi, deux petits personnages encadrés de fines colonnettes en nids d'abeille sont superposés. En haut, saint Laurent, patron du chanoine, se reconnaît facilement à sa grille et à sa dalmatique de diacre. En dessous,  un évêque barbu est coiffé d'une mitre ; il bénit de la main droite et tient une crosse de la main gauche. Il semble logique d'y voir saint Benoît, deuxième patron de Laurent-Benoît Richard, mais ce saint est un abbé (qui tient sa crosse à droite) et non un évêque. D'autre part, le manteau, dont le plis fait retour sous le poignet gauche, semble recouvrir son torse et ses jambes nues, ce qui a intrigué Y.P. Castel . L'abbé Le Guen hésitait à y voir saint Jaoua, patron de la chapelle éponyme de Pluvien.

Le gisant est tête nue, les cheveux divisés en fines mèches souple avec une petite tonsure sur le haut du crâne. L'arcade sourcilière est taillée en accent circonflexe. Les yeux globuleux, qui ont une paupière supérieure plus large que celle du dessous, sont légèrement bridés. Les narines dilatées et la bouche entrouverte donnent une impression de vie.

Le tombeau est de deux mains différentes. Le gisant lui-même est de l'atelier des Prigent. La qualité du visage aux traits fins ainsi que l'ornementation des vêtements sont de Bastien Prigent. Mais les pleurants de facture plus grossière sont d'un sculpteur moins habile qui avait sans doute été engagé pour accomplir le gros de l'ouvrage.

La tête du défunt repose sur un coussin dont les angles sont décorés de boutons sauf celui du sud-ouest, brisé. La barrette à quatre cornes, signe de son grade de docteur, est posée à plat à sa droite.

Le chanoine porte, en relation avec ses grades de docteur en théologie et en droit et de sa dignité de chanoine, d'une église cathédrale un anneau sur la deuxième phalange de l'annulaire droit et une bague sur celle du majeur gauche, tandis qu'une autre bague est portée sur la première phalange de l'auriculaire gauche. Elles portent des cabochons imitant des pierres précieuses.

Il porte des chaussures à bout carré et coqué, et à fente d'aisance sur le cou-de-pied."

 

 

 

 

 

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant de Laurent Richard dans l'église de Plouvien.
Cliché E. Le Seac'h

 

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Saint Laurent tenant le grill de son martyre.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Saint Benoît en évêque ? [ou saint Jaoua??]

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Le sanglier.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Les chaussures du chanoine.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Le coffre et ses pleurants.

 

Le long du coffre du tombeau, des pleurants encapuchonnés cheminent vers la tête du gisant. Ils sont disposés dans des niches encadrées de pilastres rectangulaires, tandis que deux anges centraux sont encadrés de colonnes torsadées.

Je les ai numérotés de 1 à 16.

La plupart des priants tiennent un livre ouvert (n° 1, 2, 5, 6, 7, 9, 10, 12,16). Le livre du n°13 est suspendu à son poignet. Trois sont sculptés mains jointes, dont un de face (n°3). Trois autres, chacun à un bout du gisant, tiennent un chapelet entre leurs mains jointes (n°8, 14 et 15). Un seul (n°2) se touche le bord extérieur de l'œil pour essuyer une larme. Un ange juché sur son épaule lui caresse la tête pour le réconforter. Les tuniques à capuchon que portent les pleurants sont, d'un personnage à l'autre, plus ou moins plissées avec un tombant varié.

Les pleurants n°7, 9 et 16 sont associés aux phylactères portant les devises ENORI DOE, ME[V]LI DOE et CARET DOE.

Deux anges, de face,  (n° 4 et 11) présentent le blason des Richard. Les colonnes qui les encadrent portent, en partie haute, le monogramme IHS en lettres minuscules gothiques, et non la date de 1555 comme on l'a cru et répété.

 

 

 

 

 

Le tombeau recèle de petites facéties du sculpteur qui a figuré sur les consoles des pleurants des figures fabuleuses et des masques. Les consoles les plus simples sont feuillagées, godronnées ou décorées d'écailles de poisson et de volutes moulurées. D'autres sont ornées de masques humains : l'un à l'endroit, impassible, l'autre à l'envers et grimaçant, la langue tirée.


 

Enfin pour parachever cette décoration soignée, la lèvre de la table est décorée d'une frise de feuillages gothiques à bois écoté du côté sud, et de quinze grappes d'une vigne eucharistique du côté nord et du côté est, la tige de cette vigne sortant de la bouche d'une tête anthropomorphe au coin nord-ouest.

 

 

Au total, E. Le Seac'h distingue ici deux aspects de la sculpture basse-bretonne qui  cohabitent sur ce monument, l'œuvre d'atelier et la sculpture de campagne, le religieux et la culture profane plus discrète, que l'on retrouve aussi dans les hauteurs secrètes des sablières ou sur les crossettes et gargouilles des monuments, en lien avec les drôleries marginales des Livres d'heures et autres manuscrits religieux.

 

I. Le côté sud.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 Pleurant, n°1.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 Pleurant, n°2, barbu, tête inclinée, essuyant une larme.

 

 

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

L'ange consolant le pleurant d'une main posée sur son capuchon .

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 Pleurant, n°3.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 

La console est sculptée d'une tête à l'envers tirant une langue carrée.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Ange n°4, présentant le blason aux armes des Richard.

Monogramme IHS sur la colonne.

 

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Sous l'ange, sa console est constitué de trois nez pour quatre yeux forme trois visages, sorte de trifons d'inspiration romane.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 Pleurant, n°5.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 

 Pleurant, n°6.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

II. Le côté est (sous le sanglier).

 

Cliché E. Le Seac'h.

 

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 

 Pleurant n°7 et devise ENORI DOE.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 Pleurant, n°8.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 

III. Le côté nord.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 Pleurant, n°9 et devise MEVLI DOE.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 

 Pleurant, n°10.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Ange, n°11 et monogrammes IHS.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

La sirène, ou du moins un personnage féminin aux jambes réunies vers une courte queue vaguement bifide sortant de la pierre, avec une main droite posée sur le ventre et l'autre se peignant,  se trouve sous l'ange n°11. Les photos de ces détails sont difficiles.

Cliché lavieb-aile.
Cliché Le Seac'h.

 

Cliché Jean-Yves André

 

 

 Pleurant, n°1.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Selon E. Le Seac'h, la console du n°12 accueille deux personnages, l'un la tête cachée derrière son tonnelet d'alcool, l'autre en acrobate, les jambes écartées vers l'arrière, les talons dans la main.  L'"acrobate" ne pourrait-il être une sirène?

Cliché lavieb-aile.

 

 Pleurant, n°13.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Côté ouest.

 

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

Le gisant (kersanton, vers 1550, atelier Prigent) du chanoine Laurent Richard dans l'église de Plouvien. Cliché lavieb-aile 2024.

SOURCES ET LIENS.

— CASTEL (Yves-Pascal) 12 juillet 1997, "Le tombeau de Laurent Richard à Plouvien", Le Progrès de Cornouaille/Courrier du Léon .

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/2860

— CASTEL (Yves-Pascal) 1999, "Plouvien. Eglise Saint-Pierre et-Saint-Paul. Le tombeau du chanoine Laurent Richard". Bulletin de la Société archéologique du Finistère, t CXXVIII, p.171.

— CASTEL ( Yves-Pascal ) 1987, "Les armoiries de la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon" in Bulletin de la Société archéologique du Finistère, N° 116 .

— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, "Plouvien" Nouveau répertoire des églises et chapelles du Diocèse de Quimper et Léon, Quimper. 

 

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/880c2cb516df89fe70f7680388e968cc.pdf

 

— COURCY (Pol de), 1890, Nobiliaire et armorial de Bretagne

https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Potier_de_Courcy_-_Nobiliaire_et_armorial_de_Bretagne,_1890,_tome_3.djvu/38

Richard, sr de Kerriel, par. de Tréglonou, — de Pontarc’hastel, par. de Plouider, — de Tariec, par. de Plouvien.

D’azur au rencontre de cerf d’or, surmonté d’une étoile à huit rais d’argent et accosté de deux roses de même. Devise : Caret Doué, meuli Doué, énori Doué. (Aimer Dieu, louer Dieu, honorer Dieu) ; et aussi : Dominus in circuitu.

Pierre, de la paroisse de Guérande, valet de chambre du duc, anobli en 1439 ; Pierre, fils du précédent, bouteiller du duc, confirmé en 1443 , Guyon, clerc et secrétaire des ducs Pierre, Artur et François de 1451 à 1486; Olivier, sr de Tariec, conseiller aux Grands Jours, chanoine de Nantes, Rennes et Léon, † 1539 et enterré dans la chapelle de Toussaints à la cathédrale de Léon.

— FRÉMINVILLE (Chevalier de), 1832, Antiquités de Bretagne page 219-220

http://arkaevraz.net/wiki/images/1/12/Fr%C3%A9minvilleAntiquit%C3%A9sBretagneFinist%C3%A8re.pdf

"En continuant de s'avancer sur le même chemin , jusqu'à une demie lieue de Lannilis , de on aperçoit sur le penchant d'une colline dominant une vallée couverte de bois, la petite chapelle gothique de Saint Tariec. Elle est abandonnée et sa toiture tombe en ruines. Sur ses vitraux peints on remarque les écussons armoriés de plusieurs familles anciennes, entr'autres ceux des familles de Kergournadec'h , de Kerouartz et de Trédern de Lézerec. Mais ce qu'il y a de plus digne d'attention dans cette chapelle, c'est le tombeau d'Olivier Richard , docteur en théologie , chanoine et grand vicaire de Nantes. C'est un sarcophage dont l'entablement, orné de sculptures imitant un feuillage, est supporté par des pilastres engagés entre lesquels sont plusieurs petites f1gures de moines grotesquement sculptées, dans l'attitude de la prière et de la douleur. Au milieu d'elles est un ange soutenant un écusson aux armes d'Olivier Richard qui sont une tête ou rencontre de cerf cantonnée de trois roses. Sur le dessus du tombeau est couchée la statue du chanoine revêtue de ses habits sacerdotaux. Son bonnet carré est posé à côté de sa tête de chaque côté de laquelle on voit en outre une figure d'ange à genoux. Ses pieds sont appuyés sur un cerf couché. Ce tombeau ne porte pas d'inscription ni de date; on ne sait quand mourut Olivier Richard'. Des titres de l'église de Nantes nous apprennent toutefois qu'il vivait en 1514» Au-dessous du sarcophage est un petit caveau voûté ; les pierres qui le fermaient ayant été dérangées, il ne me fut pas bien difficile de me glisser dedans. J'y trouvai les débris du cerceuil du chanoine et ses deux fémurs. Le reste de ses ossements avait été consumé."

 

—LE BORGNE Guy  Armorial Breton de 1667

"Richard jadis à Kerriel et Ponchasteau près Lesneven, Kerja en Plestin évesché de Tréguier et autres, d’azur au massacre de cerf d’or surmonté d’une rose de gueulle et acostée de deux tourteaux de mesme en pointe ; l’un des trente chevaliers choisis pour combattre à la bataille de Trente, estoit de cette famille-là."

 

— LE GUEN (Abbé) 1888, Antiquités du Léon et plus spécialement du canton de Plabennec, Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, 1888 Volume 15 page 149

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2081934/f232.item

"10 Chapelle de Tariec.
Dans l'année 1518, Monseigneur Jacques de Rohan fondait la petite chapelle de Tariec. Par lettres du 13 octobre de la même année U approuvait la dotation proposée par Messire Laurent-Benoît Richar, recteur de Cintré et chanoine. de Nantes, pour son ornementation et la création d'une chapellenie. Ces deux actes, cités dans le registre des aveux de la principauté de Léon, sont également mentionnés et brièvement analysés dans une délibération du corps muuicipal de Plouvien, sous la date du 13 février 1791. Le donateur avait choisi sa dernière demeure dans cette chapelle, ou un superbe mausolée, portant le millésime de 1555, couvrait ses restes. (Voir Fréminville.)
De la chapelle, élégant édifice en style flamboyant, il ne reste plus de traces. Aliénée en 1792, elle fut bientôt abandonnée aux ravages du temps et, lorsque nous la visitions pour la première fois en 1822, la toiture disparaissait, les murs se lézardaient, les vitraux coloriés s'envolaient aux vents.
Le mausolée est aujourd'hui dans l'église de Plouvien. Les seuls souvenirs du passé qui restent à Tariec sont la maison presbytérale et l'écusson du chanoine une tête de cerf cantonnée de trois roses conservé jusqu'à ce jour au-dessus de la porte d'entrée.
Laurent Richard, docteur en droit civil et canonique, et chanoine de l'église cathédrale de Nantes, porte les insignes caractéristiques de sa dignité et de ses grades dans les trois anneaux qui se remarquent sur ses doigts.
Nous espérons qu'on n'ira plus confondre Laurent Richard avec son frère Olivier, recteur de Guicguen (Plouguin) en 1535 selon un document authentique conservé parmi les manuscrits de MM. de Kerdanet, ni avec ce Richar du Pont-du-Château, chanoine de Léon, dont parle Ogée dans son dictionnaire."

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, La sculpture sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIIe siècle, Presses Universitaires de Rennes, pages 158-159-160.

— PEYRON (Chanoine), 1907, Eglises et chapelles du Finistère (suite) ; 7ème article, voir tomes XXX à XXXII): Doyenné de Plabennec (fin) et Ploudalmézeau ,Bulletin SAF 1907

https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin_article/saf1907_0277_0290.html

"Tariec
La chapelle ou gouvernement de Tariec ou Tarieuc était sous le vocable de saint Tariec, on pense que c'est le même que saint Darioc, neveu de saint Patrice, et honoré en Irlande. Cette chapelle, dit M. Le Guen, fut fondée en 1518 par Mgr Jacques de Rohan et dotée, elle possédait un tombeau
portant la représentation d'un chanoine, mais sans inscription, c'était certainement un des frères Richard sieurs de Tarieuc,mais lequel ?
M. de Fréminville nous dit que c'était Olivier Richard, mais ce n'est pas vraisemblable, car l'on voit son tombeau à la cathédrale de Saint-Pol, et l'inscription moderne qu'y a mise M. de Courcy nous dit qu'il fut construit en 1539 par les soins de son frère François, également chanoine, serait­
ce donc ce dernier qui aurait été inhumé à Saint-Tariec ?
On pourrait le croire si M. Le Guen, d'après un document trouvé chez M. de Kerdanet, disait que c'est un chanoine Laurent Richard, frère des prédédents et recteur de Plouguin en 1535. M. Le Guen ajoute que cette tombe qui porte le millésime de 1555 a été transportée dans l'église
paroissiale lorsque 1::). chapelle est tombée complètement en ruine vers 1830. On voit encore au-dessus de la porte d'entrée les armes des Richard, sieurs de Tarieuc ; d'azur au rencontre de cerf' surmonté d'une étoile à huit accosté de deux roses de même. 
Une chapellenie fondée par les sieurs de Tarieuc, dont ils étaient présmtateurs et après eux les Kerdouarts, était desservie dans cette chapelle avec un revenu de 300 l. et charge d'y célébrer une messe les dimanches et fêtes et un service à chaque fête de Notre-Dame.

Voir aussi :

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IM29000778

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM29000778

 

La Maison dite « Prébendale », à l’Est de la Cathédrale, sur la Place du Petit- Cloître, est l’oeuvre, vers 1530, d’Olivier Richard, archidiacre d’Ack, chanoine de Léon et de Nantes, conseiller au Parlement de Bretagne, vicaire général de l’Evêque de Nantes.

Pourquoi « Prébendale » ? Parce qu’à son titre de chanoine s’attachaient des revenus ecclésiatiques ou prébendes…
Le style de la demeure appartient à la Renaissance bretonne, en rupture avec les édifices défensifs et incomfortables du Moyen- Age.
Une porche à arc en anse de panier ouvre sur une courette pavée. Les figures humaines sculptées sur les jambages de la porte d’entrée pourraient bien être celles des deux frères Olivier et François Richard. Le pignon est orné, aux angles, d’un lion et d’un dragon qui symbolisent la double appartenance du chanoine fondateur à la cité et à l’église : le lion est l’emblème du Léon et le dragon un hommage à Saint Paul Aurélien, premier évêque de la ville…

https://www.roscoff-tourisme.com/fr/fiche/patrimoine-culturel/maison-prebendale-saint-pol-de-leon_TFOPCUBRE029FS0003B/

ls sont quelques milliers à franchir le seuil de la Maison prébendale pendant l'été et, sur l'ensemble de l'année, au fil des expositions, plus de 15.000 visiteurs sont accueillis dans cette superbe demeure de la Renaissance bretonne, aujourd'hui propriété communale. Elle a été construite, vers 1530, par Olivier Richard grâce aux revenus ecclésiastiques, ou prébendes, attachés à son titre de chanoine, d'où le nom de « maison prébendale ». D'autres riches demeures de la ville portent cette même appellation car leurs propriétaires respectifs bénéficiaient de revenus analogues.

Reliée à la cathédrale par un cloître


Un cloître la reliait à la cathédrale, d'où le nom de place du Petit-Cloître, récemment rebaptisée place de L'Été-44, qui les sépare. Olivier Richard, dont le père avait été secrétaire du duc François II et descendant de Simon Richard, l'un des écuyers du combat des Trente en 1531, portait le titre de « docteur profond », tour à tour à la tête de l'archidiaconé d'Ack, c'est-à-dire des paroisses de la région de Brest, chanoine de Léon et de Nantes, conseiller au Parlement de Bretagne et vicaire général de l'évêché de Nantes. Il avait un frère, François, également dignitaire religieux, protonotaire apostolique et archidiacre de Léon. Leur fortune était colossale. Sans doute peut-on voir leurs visages dans les sculptures ciselées qui entourent la porte d'entrée, ainsi que sur leur tombeau dans l'abside de la cathédrale.

Un lion et un dragon


Confisquée à la Révolution, la demeure a connu ensuite bien des propriétaires, dont un marchand de vin qui avait gravé son nom (« Sou ») sur le blason de la façade. Les amoureux du patrimoine s'attardent volontiers devant ses jeux de toiture très savants et ses angles ornés d'un lion et d'un dragon, symbolisant la double appartenance du chanoine fondateur à la cité (le lion était l'emblème du Léon) et à l'église, le dragon renvoyant à Pol Aurélien. La statue de l'évêque fondateur, qui figurait à l'angle, a été détruite à la Révolution. Le porche en anse de panier ouvre sur une courette pavée où repose le gisant de « saint Bidouzin ». La tourelle, terminée par un magnifique chaperon pointu et qui fait le lien entre les deux ailes de l'édifice, abrite un remarquable escalier à vis.
 

 

François Richard, archidiacre et chanoine de Léon, 1536. L'HÔPITAL SAINT-YVES DE SAINT-POL-DE-LÉON  gouverneur :

 

Le tombeau de Jehan Le Scaff, sénéchal en 1500-1539 et d'Anne du Bois dame de Kerlosquet ( Kergoët) dans un enfeu de la chapelle Saint-Roch du bas-côté sud de  la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Kersantite et marbre noir, deuxième moitié du XVIe siècle, ou XVIIe siècle ?

https://www.lavieb-aile.com/2022/08/le-tombeau-de-jean-le-scaff-et-d-anne-du-bois-de-kergoet-en-la-cathedrale-de-saint-pol-de-leon.html

Les armoiries mi-parti LE SCAFF/RICHARD à gauche, présentées par deux lions.

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Les deux branches : Richard et de Kergoët.

Pol de Courcy signale, après le mariage de Jehan Le Scaff et d'Anne du Bois, deux branches, qui correspondent d'ailleurs aux deux blasons : celle des RICHARD et celle des KERGOËT. 

Les armoiries (restaurées en 1840) de la famille Richard en clé de voûte de la chapelle.

Les Richard sont armoriés :  d’azur au rencontre de cerf d’or surmonté d’une étoile à huit rais d’argent accosté de deux roses de même  et ont pour devise « Meuli Doue » (Louez Dieu), alias « Dominus in circuitu », ("le seigneur Dieu est tout autour" ?)

C'est le chanoine Richard qui a fait construire vers 1535 la Maison Prébendale dont s'enorgueillit à juste titre la ville.

https://www.saintpoldeleon.fr/maison-prebendale

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Published by jean-yves cordier - dans Monument funéraire Gisants XVIe siècle. Prigent Kersanton Héraldique
13 février 2024 2 13 /02 /février /2024 17:06

Les gisants attribués à François du Coum (kersanton, après 1534) et à Jean Barbier (kersanton, vers 1537) au château de Kerjean.

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Voir aussi :

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Voir encore sur le château de Kerjean :

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PRÉSENTATION.

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Plusieurs gisants sont  présentés au rez-de-chaussée du château de Kerjean, à Saint-Vougay, car, jusqu'en 2000, il avait vocation à être le Musée Breton et on y a réuni des pièces remarquables. J'ai déjà décrit celui d'Olivier de la Palue. Les deux autres "sont attribués traditionnellement" l'un à Jean Barbier, dont le fils Louis fonda le château, l'autre à François du Coum. Si le premier provient de l'église de Saint-Vougay, l'autre vient du cimetière de l'église de Lannilis et sa présence n'a de sens que dans ce souci de collection.

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I. LE GISANT ATTRIBUÉ À FRANÇOIS DU COUM (KERSANTON, après 1534).

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Cette dalle, isolée de son soubassement, porte sur le côté droit un petit blason, où on peut reconnaître les armes de la famille du Coum, de Lannilis. Cela ne suffit pas pour l'attribuer précisément à François du Coum, mais cette attribution s'appuie sur le relevé et la description qu'en fit le chevalier de Fréminville dans ses Antiquités de Bretagne, en 1832.

Le tombeau de François du Coum, se trouvait originellement dans la chapelle privée du Coum (de Fréminville), puis, lors de la démolition de cette dernière, fut transféré dans l'église paroissiale de Lannilis, puis au musée d'art religieux de Saint-Louis à Brest, et enfin au château de Kerjean.

La description du chevalier de Fréminville, accompagnée d'une illustration, est la suivante :

"L'Eglise de Lannilis date du seizième siècle. Dans le cimetière qui l'environne on voit un tombeau remarquable, celui de François du Coum ou du Com, écuyer, seigneur de Kerangars. On ignore la date de sa mort , mais il vivait en 1534 ainsi que le prouve une montre datée de cette année et sur laquelle il figure. Sur ce tombeau est couchée sa statue dans l'attitude ordinaire, c'est-à-dire , les mains jointes. Elle représente ce guerrier armé de toutes pièces. Au dessous des tassettes qui sont au bas de sa cuirasse, paraît le haubergeon ou cotte de maille que beaucoup de militaires portaient alors encore par dessous leurs armures de lames ; à gauche de la statue est posée son épée et à sa droite sa dague ou miséricorde. Ses pieds sont appuyés sur un lion qui tient un os dans ses pattes de devant. La tête de François du Com est nue , elle paraît reposer sur une sorte de suaire que deux figures d'anges tiennent étendu .

Ce monument n'était pas en ce lieu , mais dans la chapelle particulière du Com d'où il fut transporté dans le cimetière de Lannilis."

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Antiquités de Bretagne, chevalier de Fréminville, 1832

 

 

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Mais il faut soumettre ce texte à notre examen critique. La Montre de l'évêché du Léon de 1534, citée par Le Guennec,  mentionne effectivement parmi les nobles de Lannilis  François du Coum sieur de Kerengars, homme d'armes, ainsi que Tangui du Coum, sieur du dict lieu. La date de 1534 portée (manifestement postérieurement) sur l'illustration n'est pas celle du monument, ni du décès du défunt.

Il resterait à comprendre ce qui a permis à Fréminville d'affirmer l'identité du défunt : est-ce la tradition populaire ? Une inscription ? Des armoiries mi-parti d'un soubassement non conservé ? Nous l'ignorons, mais nous n'avons pas d'argument non plus  pour nous opposer à cette identification et de la modifier en faveur de Tanguy du Coum.

 

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Gisant attribué à François du Coum (kersanton XVIe siècle). Château de Kerjean. Photographie lavieb-aile 2018.

Gisant attribué à François du Coum (kersanton XVIe siècle). Château de Kerjean. Photographie lavieb-aile 2018.

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Les armoiries sculptées en bas-relief sur le côté droit de la dalle.

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Les seigneurs du Com, ou du Coum portaient  d’or au pélican en sa piété d’azur :  le pélican qui  est figuré sur leurs armes se déchire la poitrine pour nourrir ses petits, ce qui est un symbole  du  don de soi pour sauver les siens, et, pour la tradition chrétienne, du sacrifice du Christ pour sauver le monde, et du don du sang et de sa chair dans l'eucharistie. En réalité, les pélicans se frappent la poitrine pour régurgiter les poissons pour nourrir leurs petits.

On identifie d'autant mieux le motif (les ailes, la boucle du cou et le bec, et le nid), malgré son érosion, en le comparant aux relevés données par Michel Mauguin des mêmes armes encore visibles  en l'abbaye des anges de Landéda, fondée en 1507, sur les deux écus du bras de l'enfeu du début du XVIe siècle. Les armoiries miparti permettent, à la différence de ce gisant, d'être plus précis et de les attribuer à Tanguy du Coum en alliance avec Catherine de Coëtmenech, vivant en 1471 et décédé après 1507. L'autre écu serait celui d'un Yvon du Coum (alliance avec la dame de la Palue) ou d'Hervé du Coum décédé vers 1521 et marié à Annette de Rucat.

On les trouve aussi, selon Michel Mauguin, à l'entrée principale de la même abbaye.

Elles ornent aussi  sur des pierres armoriées parfaitement identifiées au manoir de Kerouartz. 

On voyait jadis aussi leur armoiries sur leur manoir du Coum, et leur nom serait à l'origine du toponyme "Prat-ar-coum", connu pour ses huitres.

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Résumé généalogique :

 

Le domaine du Coum faisait donc partie d’un très important ensemble de biens s’étendant entre les deux abers (Aberwrac'h et Aberbenoit), qui est ensuite passé aux seigneurs de Kerouartz. 

Un premier Tanguy du Coum, né vers 1350, épousa X de Touronce, d'où Hervé I du Coum, écuyer.

Cet Hervé du Coum (v.1375-v 1420) devint receveur ducal de Lesneven. Il épousa Mence Le Maucazre, et eut deux fils, Yves et Tanguy II.

Yves du Coum et de Kerangars à Lannilis épousa X de la Pallue, dont Tanguy  du Coum (v1430-v1507), époux de Catherine de Coëtmenec'h. Ceux-ci eurent deux fils :

  • Hervé III du Coum (v.1450-v1521) avocat à la cour de Saint-Renan, qui épousa Annette de Rucat, dont Tanguy III (v.1500- peut-être en 1547), Françoise (épouse de Guillaume de Kermeur), Isabelle (épouse de Hamon de Kergroades) et Catherine.
  • François du Coum seigneur de Kerangars et Trefily, qui fit fortune dans le commerce de la toile et qui épousa en 1511 Isabelle de Brezal. Il décéda selon André Croguennec avant 1544.

Les « montres » ou recensements des nobles de Lannilis, font effectivement mention d'un Tanguy du Coum en 1481 , d'un Hervé en 1503,  et de "François du Coum sieur de Kerangars et  Tangui du Coum sieur dudict lieu" en 1534.

"La seigneurie de Kerangar passe alors aux seigneurs de COUM et le 15 février 1513 Guyon de Belingant doit faire aveu au nouveau seigneur de Kerangar, François du Coum .C’est probablement lui qui crée en 1531 le collège de quatre Chapelains qui desservira la chapelle du manoir jusqu’à la révolution. A son décès, la seigneurie de Kerangar passe à son neveu Tanguy, puis à sa nièce Agace, au décès de Tanguy. Par le mariage d’Agace, la seigneurie de Kerangar passe dans cette famille de Penchoadic pour trois générations. Elle y reste jusqu’au mariage de Catherine de Penchoadic avec Olivier du Louet, seigneur de Coajunval." (Le manoir de Kerangar)

Il n'y a plus de " sieurs du Coum" à la montre de Lannilis en 1557. Le nom de famille disparait vers le début du XVIIe siècle.

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Gisant attribué à François du Coum (kersanton XVIe siècle). Château de Kerjean. Photographie lavieb-aile 2018.

Gisant attribué à François du Coum (kersanton XVIe siècle). Château de Kerjean. Photographie lavieb-aile 2018.

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Comme le signale Fréminville, le lion tient dans sa gueule un os. La pointe de l'épée s'appuie sur cet os. Une coquille Saint-Jacques orne la poignée de l'épée.

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Gisant attribué à François du Coum (kersanton XVIe siècle). Château de Kerjean. Photographie lavieb-aile 2018.

Gisant attribué à François du Coum (kersanton XVIe siècle). Château de Kerjean. Photographie lavieb-aile 2018.

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Les deux anges de tendresse déploient un oreiller aux plis radiants en éventail. Leur visage est intact, ce qui est rare.  Celui du sieur du Coum est également préservé, avec sa coupe de cheveux caractéristique du début du XVIe siècle, mais il n'est pas barbu, comme tant de seigneurs prompts à imiter François Ier. C'est, comme toujours, un portrait idéalisé, et un costume de chevalier théorique et funéraire.

Un détail remarquable, et déjà présent lors de la visite de Fréminville, est que seules les mains jointes ont été, très soigneusement, martelées : tenaient-elles un indice héraldique que les révolutionnaires ont voulu faire disparaitre, alors qu'ils préservaient tout le reste du monument?

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Gisant attribué à François du Coum (kersanton XVIe siècle). Château de Kerjean. Photographie lavieb-aile 2018.

Gisant attribué à François du Coum (kersanton XVIe siècle). Château de Kerjean. Photographie lavieb-aile 2018.

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II. LE GISANT ATTRIBUÉ À JEAN BARBIER. Kersanton, vers 1537.

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Jean Barbier est le père de Louis,  constructeur du château de Kerjean. Les Barbier, venus probablement du Morbihan  avec les Rohan, s'installent dans le Léon et entrent en possession de Kerjean au début du XVIe siècle 

Jean Barbier, fils d'Yves Barbier et de Marguerite de Kersulguen, figure parmi les nobles hommes de Saint-Vougay à la montre de l'évêché de Léon en 1534. Il épousa en 1512 Jeannne de Parcevaux et en 1523 Jeanne de Kersauzon (décédée le 5 novembre 1537) : cette dernière est la mère de Louis Barbier qui épousa Françoise de Morizeau puis Jeanne de Gouzillon. Ce sont les armoiries de Louis Barbier et de Jeanne de Gouzillon qui accueillent le visiteur à l'entrée du château.

Il est étonnant de constater que les armoiries de la famille Barbier, d'argent à deux fasces de sable, ne sont pas visibles sur le gisant, qui provient de l'église de Saint-Vougay. Le défunt est représenté en armure, l'épée posée à sa gauche et les mains jointes, selon la tradition établie. Il porte une barbe taillée en pointe et des cheveux courts, et il semble âgé. Deux anges (tête brisée) tiennent de chaque côté de sa tête les extrémités plissée du coussin. Deux autres anges, également à la tête brisée, sont agenouillés de part et d'autre de son bassin, sur un prie-dieu. Ses pieds reposent sur le dos d'un lion.

Alors que François du Coum portait, sous son armure, un haubert ou cotte de maille, la partie inférieure fait se succéder les lames horizonales de tassettes et de la braconnière.

Les pieds chaussées de solerets viennent se poser sur un lion identique au gisant précédent, mais qui  au lieu de ronger un os, tire une large langue.

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Sur quoi se fonde la date qui accompagne ce gisant sur le cartel du château ou sur les légendes de ses photographies ? Sur la date estimée de Jean Barbier ? Sur celle de sa seconde épouse? Par prudence, j'accompagne mon titre de "vers 1537"?

 

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Gisant (kersanton XVIe siècle)  attribué à Jean Barbier. Château de Kerjean. Photographie lavieb-aile 2018.

Gisant (kersanton XVIe siècle) attribué à Jean Barbier. Château de Kerjean. Photographie lavieb-aile 2018.

Gisant (kersanton XVIe siècle)  attribué à Jean Barbier. Château de Kerjean. Photographie lavieb-aile 2018.

Gisant (kersanton XVIe siècle) attribué à Jean Barbier. Château de Kerjean. Photographie lavieb-aile 2018.

Gisant (kersanton XVIe siècle)  attribué à Jean Barbier. Château de Kerjean. Photographie lavieb-aile 2018.

Gisant (kersanton XVIe siècle) attribué à Jean Barbier. Château de Kerjean. Photographie lavieb-aile 2018.

Gisant Gisant (kersanton XVIe siècle) attribué à Jean Barbier. Château de Kerjean. Photographie lavieb-aile 2018.

Gisant Gisant (kersanton XVIe siècle) attribué à Jean Barbier. Château de Kerjean. Photographie lavieb-aile 2018.

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SOURCES ET LIENS.

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—ABGRALL (Jean-Marie), BDHA 1919, notice de Lannilis page 73

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/bdha1919.pdf

"Notre-Dame du Coum ou du Tàvay. Chapelle dépendante de la seigneurie du Coum, distincte de la chapelle de Tavajoc, voisine, mais située dans la paroisse de Brouennou,aujourd'hui en Landéda; elle appartenait, au xvIIe siècle, aux seigneurs de Coatjunval. En 1686, on y desservait une chapellenie dont était titulaire Mathieu Le Gall, prêtre de Cornouaille, en remplacement de M. Jean Guiriec, chanoine de Sainte-Anne de Lesneven ; les présentateurs étaient primitivement les seigneurs du Coum. La pierre tombale d'un de ces seigneurs a été dernièrement transportée de Lannilis au Musée de Saint-Louis de Brest"

 

—CROGUENNEC (André), site  : le Chevalier de Fréminville.

https://pontchristbrezal.fr/29/freminville.htm

 

— FRÉMINVILLE (Chevalier de) Antiquités de Bretagne 1832 page 218 et figure 66

http://arkaevraz.net/wiki/images/1/12/Fr%C3%A9minvilleAntiquit%C3%A9sBretagneFinist%C3%A8re.pdf

 

— FRÉMINVILLE (Chevalier de) Antiquités de Bretagne vol 1,  1832 page 267.

http://arkaevraz.net/wiki/images/1/12/Fr%C3%A9minvilleAntiquit%C3%A9sBretagneFinist%C3%A8re.pdf

 

— LE GUENNEC (Louis), "Brest et sa région"

https://backup.diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/eacd0a2ed3929e4b775beec287004c84.pdf

"Lannilis : Dans l'ancien cimetière qui entoure l'église on voyait naguère la pierre tombale à effigie de François du Coum ou du Corn, écuyer, seigneur de Kerengarz. Cette pierre tombale est aujourd'hui déposée au musée Saint-Joseph à Brest (François du Coum était homme d'armes à la montre de 1534). Du manoir du Coum, ne subsiste plus qu'une jolie porte gothique en arc surbaissé, à triple rang de voussures et contrecourbe fleuronnée timbrée d'un écusson portant le pélican héraldique de la famille du Coum. Tanguy du Coum, sieur dudit lieu, comparut en archer à deux chevaux à la montre de 1534. Une autre branche de cette maison avait en Lannilis le manoir plus important de Kerengar, dont le seigneur, François du Coum, se présenta en homme d'armes à la même montre. Son tombeau, avec effigie de chevalier armé de toutes pièces, s'est vu longtemps, comme nous l'avons dit, dans le cimetière de Lannilis, et il se trouve aujourd'hui au musée d'art religieux de Saint-Louis à Brest. En 1674, ces deux terres du Coum et de Kerengar appartenaient à Madame du Louët de Coëtjunval et elles passèrent par mariage aux du Harley et Montmorency."

— MAUGUIN (Michel) les armoiries de Kerouartz

https://www.finistherald.fr/Les-armoiries-de-Kerouartz.pdf

https://www.abbayedesanges.com/histoire/documents-historiques/

— MAUGUIN (Michel), 2018, "Landéda héraldique : l'abbaye des anges"

https://patrimoinedesabers.fr/PdA/patrimoinedesabers.fr/images/stories/landeda/LANDEDA_HERALDIQUE_Mauguin.pdf

—WIKIPEDIA : les clichés de Marc Faujour :

-Cliché de Marc Faujour en 2009 : "Gisant en pierre de François du Coum, seigneur du Com [Coum] et de Kerangar (en Lannilis), qui se trouve dans la chapelle du château de Kerjean."

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Fichier:Com,_Gisant_des_Sr_du_Com.JPG

-Cliché de Marc Faujour en 2009 : "Gisant en pierre de Olivier de la Palue, seigneur de la Grande Palue (St Houardon en Finistère). Déposé au château de Kerjean (St Vougay, Finistère)"

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Fichier:Palue,_Gisant_d%27Olivier_de_la,_Sr_de_la_Palue.JPG

-Cliché de Marc Faujour en 2009 : "Gisant en pierre attribué à Jean Barbier, Sr de Kerjean (+ 1537) (St Vougay en Finistère). Chapelle du château de Kerjean."

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Fichier:Barbier,_Gisant_de_Jean,_Sr_de_Kerjean.JPG

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Published by jean-yves cordier - dans Gisants Monument funéraire Kersanton Sculptures
27 août 2022 6 27 /08 /août /2022 13:55

Le gisant (granite, vers 1363-1390) de Guillaume de Lesquen (mort vers 1390), abbé de Beaulieu en Languédias. Église Saint-Malo de Dinan.

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Voir dans ce blog :

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—Sur l'art tumulaire hors Bretagne:

 

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— Sur les gisants de Bretagne, voir (approximativement par ordre chronologique) :

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—Hors de ce blog :

 

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PRÉSENTATION.

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L'église Saint-Malo de Dinan renferme, alignés sur le bas-côté nord, quatre gisants. Celui de l'abbé Guillaume de Lesquen est le quatrième.

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Plan de l'église Saint-Malo, le gisant de l'abbé Lesquen est le n°4

 

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Il provient de l'abbaye de Beaulieu, commune de Languédias (22), dont il a été l'abbé au XIVe siècle. En effet, nous disposons de cette description de 1791 : 

«Dans l'église de l'abbaye de Beaulieu, nous est apparu dans le chœur, du côté de l'évangile, un tombeau, sur lequel est une statue en pierre de grain fin représentant un abbé crossé; ce tombeau est enfoncé dans le mur. Au dessus de ce tombeau est une pierre de grain aussi adossée au mur, sur laquelle est une épitaphe en écriture gothique, et sur une autre pierre, aussi en dessus du même tombeau est un écusson écartelé de 12 pièces, dont 6 unies et les 6 autres chargées de 3 hermines, chacune disposée 2 et 1 [famille Le Bouteiller].

Dans la chapelle collatérale placée à gauche en entrant dans l'église, du côté droit d'icelle sont deux tombeaux enclavés dans la muraille, sur lesquelles sont deux statues entières et en pierre de grain, représentant deux abbés en habits sacerdotaux et au dessus de celui plus près du bout de la chapelle, est un écusson de pierre de grain, chargé de trois canettes ou oisons, deux en chef, l'autre en pointe [famille Lesquen]." (Description des monuments intéressants qui se trouvent dans l'église abbatiale de N.-D. de Beaulieu, rédigée le 30 juillet 1791, par François Cahurel, homme de loi, nommé commissaire par le district de Broons (Archives C.-du-N., série Q, églises et chapelles) )

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 L'abbaye Notre-Dame de Beaulieu fut fondée dans la paroisse de Mégrit vers 1160 ou 1170 par Rolland de Dinan, seigneur de Bécherel 2e fils de Geoffroi de Dinan pour des Chanoines réguliers de saint Augustin à l'époque où le diocèse de Saint-Malo était dirigé par l'évêque Albert.  Elle était autrefois très considérable à cause de la grande étendue de ses fiefs. On ne nommait à cette Abbaye que des personnes de Maisons distinguées, lesquelles étaient souvent à la Cour des Ducs de Bretagne, & y possédaient des charges.

L'abbaye fut supprimée en 1791, elle n'hébergeait plus que trois chanoines.  Le directoire du district de Broons établit alors l'état de lieux de l'abbaye, ne concernant que le mobilier.

J'ai présenté cette abbaye dans mon article sur les gisants de la cathédrale de Tréguier. En effet, le cloître de la cathédrale conserve quatre gisants des abbés de Beaulieu. Il faut ajouter à cette liste celui d'Alain de Vitré [gisant n°5 de Tréguier, le plus ancien, datant vers 1220], provenant de l'abbaye, et le gisant de Roland de Dinan, fondateur de l'abbaye, conservé aujourd'hui dans l'église Saint-Sauveur de Dinan.

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 Si on considère la liste des abbés de Beaulieu dans le créneau temporel qui nous occupe, on trouve  (je mets en gras les gisants identifiés et présents à Tréguier) :

Abbés en fonction  en l'abbaye :

  • vers 1300-1350 : gisant d'un chanoine non identifié. gisant n°7 de Tréguier.

  • vers 1363-1390 : Guillaume de Lesquen

  • 1391-1405 : Guillaume V du Val

  • 1406-1426 : Guillaume VI du Flo gisant n°3

  • 1426-1467 : Guillaume VII Boutier gisant n°2

  • 1470-1476 : Marc Gruel [peut-être le gisant n°1]

 Abbés commendataires (percevant les bénéfices)

  • 1487-1517 : Guy le Lyonnais mort en 1528 ; gisant n°6.

  • 1517-1545 : Mathurin Glé ;

 

 

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Les armoiries de sable à trois jards d'argent membrés et becqués de gueules qui permettent de l'identifier (malgré l'absence des couleurs) sont  visibles sur le gisant, dans un écusson placé entre les deux pantoufles de l'abbé. Le sculpteur ne manque pas d'humour puisque la pantoufle gauche est mordillée par un petit chien, dans une scène de genre touchante et familière. Un autre petit chien, à droite, est orienté tête vers l'extérieur.

D'ailleurs, l'ensemble de la sculpture est d'un style très particulier, bien différent de celui des autres gisants à la dignité stéréotypée. Certes l'abbé est allongé sur le dos, mains jointes, dans sa chape et sa robe monastique aux plis en bec. Mais ces plis sont, de façon invraisemblable, transfilés par une bande, sans doute une étole. 

Certes  son visage longiligne est austère, on ne peut dire si les yeux sont ouverts ou clos, mais  la  bouche aux lèvres pleines esquisse, comme dans un rêve doux, un demi-sourire. 

Le crâne tonsuré forme avec le visage en ovale une drôle de noisette, et le cou est excessivement mince, surgissant au milieu d'une encolure béante. L'abbé a oublié sa mitre. Il porte au poignet gauche le manipule.

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Le plus curieux est le personnage qui l'assiste à sa droite, et qui tient des deux mains, comme un contrebassiste, un instrument plus grand que lui. La crosse, tenu selon les usages à droite, bien-sûr, mais une crosse bien curieuse, dont la hampe est remplacée par des plis évasés, et où s'entrecroisent deux rubans.

Cet acolyte ne ressemble pas à un clerc, avec son chapeau de feutre, ses cheveux mi-longs, sa tunique courte au dessus de chausses modelant les jambes.

Donc, celui-ci tient la crosse. Mais que fait ce personnage féminin qui, à la gauche de l'abbé, arrange d'une main le coussin, et retient de l'autre son manteau-voile ? Dans la tradition, ce sont des anges qui s'occupent du coussin du dernier sommeil.

Les deux assistants semblent des sosies de l'abbé, car ils ont le même visage oblong. N'est-ce pas assez comique ?

Si on compare ce gisant à celui de tout les gisants des abbés de Beaulieu, sa profonde originalité ne peut que nous frapper. Cela la rend très attachante à mes yeux.

 

Une notice rédigée par le Musée de Dinan signale ces particularités en les qualifiant d'imperfections.

« les imperfections sont nombreuses sur cette œuvre à commencer par le traitement assez grossier du visage ou encore l'animation du drapé du costume, maladroitement restitué à travers une série de vagues sans finesse. Deux petits personnages prennet place de part et d'autre du corps. Celui de droite soutient le coussin sur lequel repose la tête de Guillaume tandis que celkui de gauche porte un bâton sculpté, probablement la crosse de l'abbé." (Focus, cf. Sources)

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L'abbé Guillaume de Lesquen a un homonyme dans sa famille, Guillaume de Lesquen, seigneur de Lesquen en Pluduno, né vers 1330, marié en août 1364 avec Jeanne Aimée du Parc ca 1335.

Les généalogistes mentionnent aussi son fils Guillaume, seigneur de Lesquen, 1365-ca 1425.

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Les quatre gisants de  l'église Saint-Malo de Dinan. Photo lavieb-aile août 2022.

Les quatre gisants de l'église Saint-Malo de Dinan. Photo lavieb-aile août 2022.

Le gisant (granite, vers 1363-1390) de Guillaume de Lesquen (mort vers 1390), abbé de Beaulieu en Languédias. Église Saint-Malo de Dinan. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le gisant (granite, vers 1363-1390) de Guillaume de Lesquen (mort vers 1390), abbé de Beaulieu en Languédias. Église Saint-Malo de Dinan. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le gisant (granite, vers 1363-1390) de Guillaume de Lesquen (mort vers 1390), abbé de Beaulieu en Languédias. Église Saint-Malo de Dinan. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le gisant (granite, vers 1363-1390) de Guillaume de Lesquen (mort vers 1390), abbé de Beaulieu en Languédias. Église Saint-Malo de Dinan. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le gisant (granite, vers 1363-1390) de Guillaume de Lesquen (mort vers 1390), abbé de Beaulieu en Languédias. Église Saint-Malo de Dinan. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le gisant (granite, vers 1363-1390) de Guillaume de Lesquen (mort vers 1390), abbé de Beaulieu en Languédias. Église Saint-Malo de Dinan. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le gisant (granite, vers 1363-1390) de Guillaume de Lesquen (mort vers 1390), abbé de Beaulieu en Languédias. Église Saint-Malo de Dinan. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le gisant (granite, vers 1363-1390) de Guillaume de Lesquen (mort vers 1390), abbé de Beaulieu en Languédias. Église Saint-Malo de Dinan. Photographie lavieb-aile août 2022.

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Le gisant (granite, vers 1363-1390) de Guillaume de Lesquen (mort vers 1390), abbé de Beaulieu en Languédias. Église Saint-Malo de Dinan. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le gisant (granite, vers 1363-1390) de Guillaume de Lesquen (mort vers 1390), abbé de Beaulieu en Languédias. Église Saint-Malo de Dinan. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le gisant (granite, vers 1363-1390) de Guillaume de Lesquen (mort vers 1390), abbé de Beaulieu en Languédias. Église Saint-Malo de Dinan. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le gisant (granite, vers 1363-1390) de Guillaume de Lesquen (mort vers 1390), abbé de Beaulieu en Languédias. Église Saint-Malo de Dinan. Photographie lavieb-aile août 2022.

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Le gisant (granite, vers 1363-1390) de Guillaume de Lesquen (mort vers 1390), abbé de Beaulieu en Languédias. Église Saint-Malo de Dinan. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le gisant (granite, vers 1363-1390) de Guillaume de Lesquen (mort vers 1390), abbé de Beaulieu en Languédias. Église Saint-Malo de Dinan. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le gisant (granite, vers 1363-1390) de Guillaume de Lesquen (mort vers 1390), abbé de Beaulieu en Languédias. Église Saint-Malo de Dinan. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le gisant (granite, vers 1363-1390) de Guillaume de Lesquen (mort vers 1390), abbé de Beaulieu en Languédias. Église Saint-Malo de Dinan. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le gisant (granite, vers 1363-1390) de Guillaume de Lesquen (mort vers 1390), abbé de Beaulieu en Languédias. Église Saint-Malo de Dinan. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le gisant (granite, vers 1363-1390) de Guillaume de Lesquen (mort vers 1390), abbé de Beaulieu en Languédias. Église Saint-Malo de Dinan. Photographie lavieb-aile août 2022.

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Les armoiries :

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Au dessus des armoiries, le triangle sculpté de feuilles et glands de chênes correspond à l'extrémité de l'étole.

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Le gisant (granite, vers 1363-1390) de Guillaume de Lesquen (mort vers 1390), abbé de Beaulieu en Languédias. Église Saint-Malo de Dinan. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le gisant (granite, vers 1363-1390) de Guillaume de Lesquen (mort vers 1390), abbé de Beaulieu en Languédias. Église Saint-Malo de Dinan. Photographie lavieb-aile août 2022.

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SOURCES ET LIENS.

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— Focus Gisants, 2018 Brochure 16 pages - Villes et Pays d'Art et d'Histoire Ville de Dinan

https://issuu.com/caracteresgraphic/docs/16_pages_focus_gisants

L'abbaye de Beaulieu.

https://www.genealogie22.org/sites/racines_galleses/abbaye_beaulieu_languedias.htm

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_de_Lesquen

http://poudouvre.over-blog.com/2018/02/notes-sur-la-famille-de-lesquen.html

https://gw.geneanet.org/claudie23?lang=fr&n=lesquen&oc=0&p=guillaume+de

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Published by jean-yves cordier - dans Gisants Monument funéraire Sculptures
24 août 2022 3 24 /08 /août /2022 14:26

Les gisants ou dalles funéraires (granite, premier quart du XVe siècle) de Bertrand de Trogoff et  de Perronnelle de Boutteville  en l'église du Faouët (56).

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Voir les autres articles sur le patrimoine du Faouët:

a. Les articles sur la chapelle Saint-Fiacre :

b. Les vitraux de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët:

c. Chapelle Saint-Sébastien

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PRÉSENTATION.

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Dans le bras sud du transept d l'église Notre-Dame-de-l'Assomption, près de l’autel de la Vierge, se trouve un couple de « gisants debout ». Il s’agirait des statues funéraires de Bertrand de TROGOFF, seigneur de TROGOFF-MOYSAN, et de Perronnelle de BOUTTEVILLE. Les dalles sont adossées et scellées, en léger oblique, à un support de maçonnerie. 

Les BOUTTEVILLE, d’origine normande, étaient seigneurs du Faouët depuis 1340, et leurs armes se retrouvent dans les chapelles de Sainte Barbe, de Saint Fiacre et autres. Ces gisants sont  classés au titre d'objet depuis le 7 décembre 1912.

Les dalles mesurent  174 cm de haut, 86 cm de large et 29 cm de profondeur.

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À l’origine, le tombeau de Péronnelle et Bertrand, devait se trouver à l’intérieur de l’église dont les BOUTTEVILLE étaient les fondateurs et prééminenciers. Aujourd’hui, ces deux gisants sont séparés d’une partie de leur tombeau qui se trouve à l’extérieur de l’église au sud, près de la croix, dans l’ancien cimetière. Il porte les armes des familles BOUTEVILLE et celles à trois fasces des TROGOFF.

Ce tombeau comportait un socle rectangulaire, orné sur les côtés d'arcades trilobées , et sculpté sur la face Sud de deux blasons avec à gauche les armes des Boutteville et à droite les armes à trois fasces attribué a priori aux Trogoff. Il  portait les deux gisants jusqu'à l'incendie qui, en  1917, a ravagé l'église. À cette date ils furent déposés à l'intérieur de l'église . Le seul couple liant les familles de Boutteville et de Trogoff est celui de Bertrand de Trogoff et de Perronnelle de Boutteville. Le tombeau est toujours présent à l'extérieur.

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cliché éclairci de : "© Ministère de la Culture (France), Médiathèque du patrimoine et de la photographie, diffusion RMN-GP"

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Armoiries d'argent à trois fasces de gueules de Trogoff, Wikipédia, par Yricordel

 

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Armoiries d'argent, à cinq fusées de gueules accolées et rangées en fasce des Boutteville. Wikipédia.

 

 

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Attribution.

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Emmanuelle Le Seac'h date ce monument funéraire vers 1425, et l'attribue  au premier atelier ducal du Folgoët, qui a réalisé au Faouët le porche sud de la chapelle Saint-Fiacre vers 1450, ainsi que le retable de Saint-Sébastien entre deux archers et des statues d'un personnage en armure, de sainte Catherine et de Marie-Madeleine, conservées dans la chapelle.

 

Rappel : Un premier atelier ducal attaché à la collégiale du Folgoët a travaillé entre 1423 et 1509, réalisant notamment l'autel des Anges, les Anges des façades, le porche des Apôtres, le tympan du porche occidental et de nombreuses statues de la collégiale du Folgoët, mais aussi le porche sud de la cathédrale Saint-Corentin de Quimper, le calvaire et le porche de Notre-Dame-de-Rumengol, le porche sud de l'église de La Martyre, la chapelle Notre-Dame du Kreisker à Saint-Pol-de-Léon, le gisant de Sainte-Nonne dans l'enclos paroissial de Dirinon, le gisant de Jean de Kérouzéré dans l'église Saint-Pierre de Sibiril, plusieurs statues de l'abbaye Notre-Dame de Daoulas, des sculptures en ronde-bosse à Kernascléden, Saint-Fiacre du Faouët, Quimperlé, etc.

Un second atelier ducal, qui a fonctionné entre 1458 et 1509 a réalisé entre autres le porche sud de Saint-Herbot et le porche de l'église paroissiale Saint-Jean-Baptiste de Plourac'h.

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Description par Emmanuelle Le Seac'h.

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L'exercice de copie qu'exige la citation de ce texte est un hommage à sa qualité remarquable, aux capacités d'attention aux détails et de déductions de cette auteure.

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"Les drapés des statues de sainte Catherine d'Alexandrie et de saint Marie-Madeleine sont similaires à ceux des gisants en granite de Perronnelle de Boutteville et de Bertrand de Trogoff de l'église Notre-Dame-de-l'Assomption. Ils sont conservés à l'intérieur de l'église dans le transept sud depuis l'incendie de l'église en 1917. Le socle en granite se trouve à l'extérieur, entre le bras sud et le porche. Deux blasons sculptés sur la face antérieure permettent d'identifier les personnages avec à gauche les cinq fusées des Boutteville et, à droite, probablement les trois fasces des Trogoff.

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Cliché Le Seac'h CD 99, recadré.

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Les deux gisants se tiennent les mains jointes, leur tête reposant chacune sur un coussin agrémenté de pompons. Le personnage masculin porte des canons d'arrière-bras et d'avant-bras avec les articulations des coudes et des épaules protégées par des cubitières et des épaulières hémisphériques. Un vêtement de corps au col en V est recouvert par un plastron dont le bas semble articulé par des tassettes en forme de bandes horizontales. Les cuisses et les mollets solides sont similaires à ceux du saint Sébastien et du saint en armure de la chapelle Saint-Fiacre. Les lèvres fines, les yeux bridés et l'hélix développé sont conformes aux conventions stylistiques du premier atelier du Folgoët.

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Cliché Le Seac'h : la statue d'homme en armure conservée à la chapelle Saint-Fiacre.

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La femme porte une robe longue à l'encolure en V resserrée à la taille par une ceinture lâche dont la boucle rectangulaire tombe sur le côté. Les plis imitent un tissu de texture épaisse par leur tombant régulier et parallèle en cônes cachant presque les pieds. Seul un petit bout pointu de pied gauche dépasse de la robe. La poitrine est plate par opposition à l'abondance de plis verticaux sur la jambe. 

Elle porte une coiffure à cornes dont la mode perdura jusqu'en 1425 (C. Enlart, Manuel d'archéologie), ce qui permet de dater cette sculpture du premier quart du XVe siècle et place cette sculpture et celles  des deux saintes de Saint-Fiacre dans les premières faites par l'atelier."

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Cliché Le Seac'h : les deux statues de saintes conservées à la chapelle Saint-Fiacre.

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Gisant de Bertrand de Trogoff et Perronnelle de Boutteville, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Gisant de Bertrand de Trogoff et Perronnelle de Boutteville, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Gisant de Bertrand de Trogoff et Perronnelle de Boutteville, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Gisant de Bertrand de Trogoff et Perronnelle de Boutteville, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

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Bertrand de Trogoff, seigneur de Trogoff en Plouegat-Moysan et seigneur de Callac , décédé en 1406), écuyer, est  couché sur le dos, les yeux ouverts, la bouche affichant un léger sourire, et les mains jointes. Ses cheveux épais sont coupés "au bol", en calotte, selon l'usage des chevaliers de l'époque. Il est  en armure compète, portant l'épée ceinte du côté gauche par un baudrier et la dague suspendue à la ceinture du côté droit.

Il était le fils d'Éon ( décédé en 1400), chevalier, seigneur de Trogoff  et de Marguerite de Léon, dame de Frémerville Il eut deux filles de son mariage avec Perronelle de Boutteville : Jeanne, dame de Trogoff qui épousa Olivier de Plusquellec ( - 1444), chevalier, et  Marguerite qui épousa Jean du Mur, écuyer.

 

 

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Gisant de Bertrand de Trogoff, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Gisant de Bertrand de Trogoff, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Gisant de Bertrand de Trogoff, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Gisant de Bertrand de Trogoff, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Gisant de Bertrand de Trogoff, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Gisant de Bertrand de Trogoff, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Gisant de Bertrand de Trogoff, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Gisant de Bertrand de Trogoff, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Gisant de Bertrand de Trogoff, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Gisant de Bertrand de Trogoff, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

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Perronnelle de Boutteville était la fille de Jean de BOUTTEVILLE, décédé en 1340, et d' Andrée de La RIVIÈRE. Son frère aîné était Bizien de BOUTTEVILLE, seigneur du Faouët , marié avec Jeanne de QUELEN (décédée en 1426).

Ses yeux sont ouverts, ses mains jointes devant la poitrine. Elle porte, sur un front épilé,  un hennin à double cornes orné d'un médaillon. Sa robe au décolleté en V est, comme c'est l'usage, très ajustée au dessus de la taille, puis plissée en dessous. Une ceinture large, à long passant sous la boucle, est portée descendant sur le côté gauche.

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Gisant de Perronnelle de Boutteville, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Gisant de Perronnelle de Boutteville, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Gisant de Perronnelle de Boutteville, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Gisant de Perronnelle de Boutteville, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Gisant de Perronnelle de Boutteville, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Gisant de Perronnelle de Boutteville, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Gisant de Perronnelle de Boutteville, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Gisant de Perronnelle de Boutteville, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

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SOURCES ET LIENS.

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 — LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle , 1 vol. (407 p.) - 1 disque optique numérique (CD-ROM) : ill. en coul. ; 29 cm ; coul. ; 12 cm . Note : Index. - Notes bibliogr., bibliogr. p. 373-395 Rennes : Presses universitaires de Rennes , 2014 Éditeur scientifique : Jean-Yves Éveillard, Dominique Le Page, François Roudaut. Pages 69 et 314.

 

 

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https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM56000259

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM56002599

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-notre-dame-de-l-assomption-le-faouet/5c1b4e15-12c3-4d76-9fa5-8df7888511ab

https://www.google.fr/books/edition/Revue_historique_de_l_Ouest/2ZwsAAAAYAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=%22Bertrand+de+Trogoff%22&pg=PA346&printsec=frontcover

https://gw.geneanet.org/pierfit?lang=fr&n=de+trogoff&oc=0&p=bertrand

https://man8rove.com/fr/blason/yk0xq22-bouteville

https://man8rove.com/fr/blason/ii6a2o-trogoff-olim-lanvaux

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Le_Faou%C3%ABt_gisants.JPG

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Blason_fam_fr_de_Trogoff.svg

https://www.lefaouet.fr/tourisme-culture-patrimoine/patrimoine/eglise-dame-de-lassomption/

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Published by jean-yves cordier - dans Sculptures Monument funéraire Gisants
25 juin 2022 6 25 /06 /juin /2022 18:46

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan.

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— Voir sur Runan :

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— Voir sur l'art tumulaire hors Bretagne:

 

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Sur les gisants de Bretagne, voir (approximativement par ordre chronologique) :

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Hors de ce blog :

 

 

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PRÉSENTATION.

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Ce gisant en pierre est placé dans l'angle sud-ouest de la nef, à droite de l'entrée, à l'angle de la tour, dans un endroit assez sombre et empoussiéré, et le recul nécessaire à son examen est limité par la présence d'une ancienne cloche conservée devant lui. 

Il était placé jadis, selon Monnier, au centre du bas-côté sud ; un couple de seigneur y est représenté mais leurs  visages  ont été martelés à la Révolution, de même que tout indice d'identification. Les propositions n'ont pas manquées, et Benjamin Jollivet avait suggéré d'y voir le tombeau de Jean V et de sa femme Jeanne de France, tandis que J.-M. Luzel suggérait d'y voir les seigneurs de Lestrezec, ou Monnier ceux de Kerambellec.  En 1936, René Couffon, toujours péremptoire, n'affirme y distinguer "encore nettement" les armes des du Parc de la Roche-Jagu. Puisque le tympan de la maîtresse-vitre porte les armes en prééminence de Henry du Parc d’azur au léopard d’or, brisé d’un lambel de gueules et et de Catherine de Kersaliou  d’argent à trois fasces de gueules au lion brochant, cela lui permit d'affirmer, dans une publication aussi sérieuse que celle de la Société archéologique de France, qu'il s'agissait du gisant de ce couple, dont l'épouse est décédée en 1433. C'est ce qu'on retrouve aujourd'hui repris partout.

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Ou presque. Seven Lemaître, dans la 173e cession du Congrès archéologique de France de 2015, ne cite son prédécesseur devant le même Congrès qu'avec prudence et au conditionnel. Pas plus que moi, il ne semble avoir pu constater  les armoiries des du Parc. Voici sa description :

"René Couffon a cru reconnaître l'écu de Henri du Parc seigneur de la Roche-Jagu, cité en 1421 comme garde de la foire de Saint-Barnabé  en Runan. Il serait accompagné de sa femme Catherine de Kersaliou, décédée en 1433, dix ans après son mari. Elle est enterrée le 15 novembre 1433 à Runan (René Couffon, "La Roche-Jagu", Soc. d'Emul. des Côtes-du-Nord p. 38). 

Leurs têtes reposent sur des coussins tenus par des anges. Henri du Parc, écimé,  porte une armure de plates complètes aux genouillères bien tracées et Catherine de Kersaliou porte une longue robe au drapé lourd et  ceinturée au dessus de la taille, selon la mode du XVe siècle."

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Pour respecter les conventions, j'adopte dans ma description, comme le fait S. Lemaître, l'hypothèse de René Couffon, qui reste plausible.

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Qui est Henry du Parc ?

Il est le fils de Maurice du PARC, seigneur du Parc ca 1321-1383..1390, Capitaine de Quimper, chambellan du duc de Bretagne, et de Catherine de TROGUINDY, dame de la Roche-Jagu ca 1340-1418. Catherine de Troguindy mourut en 1418 et son fils aîné , Henri du Parc , rendit au duc minu de sa succession le 25 juin de la même année.

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DU PARC d'azur au léopard d'or, au lambel de gueules. Et Morice du Parc, un escuier hardy. MAURICE DU PARC, seigneur du dit lieu, Paroisse de Rosnoën, Evêché de Cornouailles, ainsi qu'il le dit lui-même dans l'enquête pour la canonisation de Charles de Blois, en 1371 (D. Morice, T. II., Pr., col. 9), ne doit point être confondu, comme on l'a fait, avec une autre famille du Parc, sr. du dit lieu, Paroisse du Gouray, et de Locmaria, Paroisse de Ploumagoër, qui s'armait d'argent à trois jumelles de gueules.

Les du Parc de Rosnoën,, issus en ramage des vicomtes du Faou, portaient les armes de ceux-ci, brisées d'un lambel.

Maurice, l'un des champions du combat des 30, puis capitaine de Quimper pour Charles de Blois, contribua, en 1359, pour la somme de 5.000 écus, à la rançon de son maître prisonnier en Angleterre, et, à sa mort, passa au service de France. Suivant l'enquête susdite, il était âgé, en 1371, d'environ 50 ans, ce qui lui donne l'âge de 20 ans lorsqu'il fit ses premières armes au chêne de Mi-Voie. En 1372, il conduisait, avec Alain de Beaumont, l'aile gauche de l'armée du connétable à la déroute des Anglais devant Chisey, en Poitou, et était gouverneur de La Rochelle, en Aunis, en 1373 (Le Laboureur, p. 54). Les anciennes Réformations et Montres de Cornouailles mentionnent plusieurs membres de la même famille, savoir :

Henry, sr. du Parc, employé dans la Réformation de 1426, Paroisse de Rosnoën (*) ; Jean, archer en brigandine dans la Montre générale de 1481 ; autre Jean, sr. du Parc, Réformation de 1536, père de 1° Jean, mineur en 1562 et représenté à une Montre de cette année, par Jacques du Parc, son oncle paternel, en équipage d'arquebusier à cheval ; 2° Jeanne, Dame du Parc, après son frère mort sans hoirs, mariée, vers 1560, à Jean Troussier, sr. de la Gabetière. De ce mariage naquit une fille, Jeanne Troussier, Dame du Parc, mariée, en 1581, à Charles de Penmarc'h, sr. de Coëténez, Paroisse de Plouzané, dont la petite-fille, Marie-Françoise de Penmarc'h, Dame de Coëténez et du Parc, épousa, vers 1675, François Le Veyer, sr. de Kerandantec, Paroisse de Plouzané, et du Ster, Paroisse de Cléden-Poher.

Gabriel Le Veyer, fils des précédents, seigneur du Parc, de Coëténez et du Ster, mourut au Parc et fut enterré, en 1724, à Rosnoën, laissant de son mariage avec Marie-Perronnelle de Kerléan :

Roberte-Angélique Le Veyer, Dame du Parc, de Coëténez et du Ster, épouse de Claude-René de Guer, marquis de Pontcallec, frère de Clément décapité, en 1720, pour sa participation à la conspiration de Cellamare.

(*) Je n'ai pu vérifier cette information.

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Henry du Parc Sr de la Roche-Jagu épousa Catherine de Kersaliou. Il décéda en 1423 entre le 2 octobre et le 19 décembre. Certains auteurs indiquent qu'il décéda à Runan, ce que je n'ai pas pu confirmer et que je tiens comme douteux, ou basé sur la présence de ce gisant.

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Son nom apparait en 1495 dans un acte ducal qui concède à Runan l'établissement d'une foire le jour de la  saint Barnabé (le 11 juin), et qui attribue la garde et le gouvernement de cette foire à Henry du Parc et à ses héritiers :

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1495 Concession d'une foire annuelle au bourg de Runan . Copie de 1683 ( Ar . paroissiales de Runan )

A Vannes, 1421, 19 mai. « Jehan. A tous, salut. Comme à nous de nos droicts royaux et ducheaux, souverainetez et noblesses appartiennent la creatiuon et institution des foires et marchez en nstre duché et non à aultre, et nous ayant suplié et requis les tresoriers et fabriques de l'eglise et chapelle de Nostre Dame de Runargan, en la chatellenie de Chateaulin sur Trieu, pour augmentation de lad. Chapelle et du service divin en icelle, et pour le bien de la chose publique, leur donner et octroyer une foire annuelle et perpetuelle, au jour et feste de la St Barnabé apostre, o les debvoirs, esmoluements et prerogatives y appartenances, Scavoir faisons que nous avons aujourd'hui creé et octroyé aud. Fabrique d'icelle chapelle une foire annuelleet perpetuelle aud. Lieu de Runargan, aud. Jour de St Barbabé, à en jouir avec des debvoirs, esmoluements et prerogatives appartenantz a droitct de foire ; et à ce qu'elle soit seure et en puisse mieux valloir, avons voullu e octroyé, voulons et octroyons que nostre bien amé et feal ch[evali]er et chambellan messire Henry du Parc, s[eigneu]r de la Roche Jagu, ait la garde, gouvernement et juridiction et seigneurye de lad. Foire avec les sequelles et deppandances d'icelle juridiction, à en jouir luy et ses heritiers en perpetuel. Sy mandons et commendons à nos seneschaux, allouez et procureurs de Treguier et du resotrt de Gouelo, etc. etc. En tesmoign de ce, nous avons fait sceller cestes nos presantes en las de soye et cire verte.

Signe, Par le duc. Par le duc, de son commandements et en son conseil, présents : l'evesque de Dol, l'abbé de St Mahé, le sire de Molac, Pierre Eder, chevalier et Jehan de Kermellec.

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Ses armes, et celle de Catherine de Keraliou, se trouvent dans le tympan de la maîtresse-vitre datée de 1423 par déduction héraldique, sous celle des du Perrier 

 

"Au troisième rang, un écu aux armes des du Perrier et un autre losangé mi-parti : au I, du Perrier, au II, écartelé Gaudin et Brienne de Beaumont, armes de Jean du Perrier, sire de Quintin et du Perrier et de Constance Gaudin sa femme, fille de Péan et de Jeanne Riboule. Enfin au dessus des troisième et quatrième panneaux, un écusson losangé mi-parti du Parc de la Rochejagu et de Kersaliou et autre des armes pleines des du Parc, armes de Henry du Parc Sr de la Rochejagu et de sa femme Catherine de Kersaliou.

Ces grandes armoiries permettent de dater avec une très grande précision la verrière. En effet, l'on sait, d'une part, que c'est par contrat du 3 janvier 1423 que Jean du Perrier, veuf d'Olive de Rougé, épousa Constance Gaudin, et d'autre part, qu'Henry du Parc Sr de la Rochejagu décéda en cette même année 1423 entre le 2 octobre et le 19 décembre. L'on peut donc dater la commande de cette verrière de l'an 1423, les armes d'Alain du Parc, frère et héritier d'Henry, et de sa femme Miette de Tréal n'y figurant pas. Cependant les armes de Catherine de Kersaliou précédant les armes pleines des du Parc indiquent que lors de son exécution, Catherine était sans-doute veuve. Probablement était-elle même la donatrice de la verrière, comme semble l'indiquer la présence de sainte Catherine, elle mourut le 15 novembre 1433.". (R.C.)

 

https://www.laperenne-zine.com/articles.php?lng=fr&pg=646

 

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Vue générale.

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Le plateau de granite clair (leucogranite ?) sculpté en haut relief des deux membres du couple est la réunion de deux pièces de pierre, au bord arrondi mais sans moulure, celle de Henri du Parc étant près de deux fois plus large que celle de son épouse. Elles sont posées sur un soubassement fait d'un appareillage de bloc maçonnées, et nous n'avons accès qu'à deux des côtés.

Du côté est, ces pierres sont de taille irrégulières.

Du côté nord, elles sont régulières et les quatre blocs font toute la hauteur du soubassement. La pierre la plus à gauche porte les traces d'un écu martelé, mais ces traces sont ininterprétables. Un nouvel examen à jour frisant y distinguerait peut-être le blason des du Parc , mais la photo que j'ai prise peine à m'en convaincre. Les autres faces, inaccessibles, seraient-elles plus parlantes?

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Armes de la famille du Parc,  d’azur au léopard d’or, brisé d’un lambel de gueules .

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Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Les deux époux ont les mains jointes, et leur tête encadrée d'anges repose sur un coussin .

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Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Les pieds des époux reposent sur deux animaux opposés par l'arrière-train et dont la tête et le haut du tronc ont été martelés : cela souligne l'importance de ces animaux comme indice de privilège seigneurial. Il pourrait s'agir de deux lévriers pour Catherine de Kersaliou et de deux lions (ou deux chiens de chasse ?) pour Henri du Parc.

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Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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L'écu martelé.

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Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Henri du Parc.

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Il est figuré mains jointes, en armure de plates complète non recouverte d'un tabard mais sans casque, et deux anges de tendresse l'entourent. À sa droite comme à sa gauche, les anges, tournés vers lui, posent leurs mains sur le moignon de l'épaule et sur le bras.

La présence de ces anges entourant le défunt est presque constante sur les gisants des nobles bretons. On les voit déjà sur le gisant de Roland de Dinan, le plus ancien (1222).

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Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Il ne reste vraiment rien de la tête, et de la chevelure.

Les deux spalières (protection des épaules) ont trois lames articulées, et une forme très oblique, sans arrondi d'épaule.

Puis viennent les cubitières et les brassards, concernés par le martèlement.

Les mains jointes ont été martelées mais devaient être nues.

Sous les bras, se voit la sangle de fixation, bien détaillée, de la cuirasse.

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La tête des anges a été également martelée. Nous distinguons les ailes et leur plumes. Les anges sont vêtus d'une tunique qui descend jusqu'aux pieds, qui semblent nus.

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Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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L'armure décline ensuite la braconnière, les cuissardes, les grèves et les solerets, à bouts pointus.

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Le seigneur porte une épée courte le long de sa jambe droite, et une épée longue du coté gauche.

L'épée longue est dans son fourreau, et sa taille approche un mètre, si on la compare à la distance entre la ceinture et la cheville du défunt. Elle évoque donc l'épée de taille.

En Occident, le plus courant est l'épée de taille, longue (près d'un mètre) et plate, à deux tranchants. Au XIIe siècle, le pommeau rond se répand et remplace les pommeaux ovales ou lobés des épées normandes. Des modèles à la garde recourbée apparaissent. L'estoc (pointe) peu prononcé (bien que fonctionnel) tend à s'effiler : l'épée d'estoc, plus fine et plus courte (mesurant entre 60 et 75 cm du talon à la pointe), à l'extrémité acérée, plus adaptée aux coups de pointe, devient plus usitée dès la fin du XIIIe siècle de l'épée d'estoc. Son talon est large (jusqu’à 10 cm) et l'estoc très pointu permet de transpercer l'armure entre les plates qui apparaissent alors. À la fin du XIIIe siècle apparaissent les épées longues (à deux mains) telles que le brand d'arçon qui, comme son nom l'indique, est porté sur la selle et est utilisé par le chevalier démonté. Les épées bâtardes (dites à une main et demi) se développent au XVe siècle. Leur longueur et leur masse modérées ainsi qu'un excellent équilibrage (notamment grâce aux pommeaux en ampoule) en permettent l'usage à cheval et à pied, à une ou deux mains. Les épées très longues telles que les espadons restent d'usage au XVe siècle et jusqu'au début du XVIe (Zweihänder des Lansquenets)." (Wikipedia)

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L'épée courte va de la ceinture au genou, soit 50 cm environ. Elle n'a pas de fourreau, il s'agit plutôt d'une dague. Voir les deux épées et la dague de Jehan de Kerouzéré (1460) ou de son père Éon (mort en 1435)  :  la proximité des dates des deux gisants en rend la comparaison précieuse.

 

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Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Catherine de Kersaliou.

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Sa tête et ses cheveux, ses mains jointes, une partie de ses avant-bras, la tête des anges et celles de ses animaux emblématiques (lévriers ?) ont été martelés.

Elle est vêtu d'une robe descendant jusqu'aux pieds, à décolleté en V souligné par un épais revers, et dont la ceinture, une bande d'étoffe large, sépare un bustier d'une "jupe" plissée. L'ourlet inférieur forme une jolie courbe festonnée au dessus de l'extrémité des chaussures, qui sont pointues.

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Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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CONCLUSION.

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Il semble indispensable de soumettre ce gisant à un nouvel examen qualifié, afin de tenter de préciser si, oui ou non, les armes des du Parc, avec leur léopard et leur lambel, peut être découvert par un éclairage adapté ou par un examen plus attentif.

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SOURCES ET LIENS.

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—ALAIN (Agnes), 2020, Sortie fontaines et petits patrimoines

https://docplayer.fr/189176009-Sortie-fontaines-et-petits-patrimoine-du-9-mars-2020-pontrieux-runan.html

L'auteur cite Rolland 2016 : "À droite en rentrant, les gisants d'Henry Du Parc , seigneur de La Roche-Jagu (mort en 1 423), et de  son épouse Catherine de Kersaliou (décédée en 1433). On devine à leurs pieds des corps de chiens qui sont le symbole de la fidélité. L’épée du seigneur Henry du Parc est située le long de son corps ce qui signifie qu’il est mort dans son lit et non pas au combat."

https://docplayer.fr/189176009-Sortie-fontaines-et-petits-patrimoine-du-9-mars-2020-pontrieux-runan.html

BONNET ( Philippe), RIOULT ( Jean-Jacques), 2010 , Bretagne gothique : l'architecture religieuse, Paris, Picard, 2010, 485 p. 

COUFFON René Couffon, « Runan », Congrès archéologique de France, Société française d'archéologie « 107e session, 1949, Saint-Brieuc »,‎ 1950, p. 150-164. 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32118665/f154.image.r=runan

 

Tombe élevée du XVe siècle.

Cette tombe, reléguée au bas de l'église a été extrêmement mutilée pendant la Révolution. L'on y distingue, cependant, deux gisants en ronde bosse portant les costumes du début du XVe siècle.

Quoique les écus qui la décorent aient été soigneusement martelés, on y distingue, cependant, encore nettement les armes des du Parc de la Roche-Jagu, ce qui permet d'affirmer que ce tombeau est celui d'Henry du Parc et de Catherine de Kersaliou, dont nous avons mentionné les prééminences [sur le tympan de la maîtresse-vitre].

 

DURAND ( Gildas), 1999,, « Nouvelle théorie sur le retable de Runan. Ses conséquences pour la connaissance de l'art gothique breton », Les dossiers du Centre de Recherche et d'Archéologie d'Alet, no 18,‎ 1999, p. 91-104.

Infobretagne

http://www.infobretagne.com/runan-eglise.htm

LEMAÎTRE (Stéven), 2015, « Runan, église Notre-Dame-de-Miséricorde », Congrès archéologique de France, Société française d'archéologie « Monuments des Côtes d'Armor, le « Beau Moyen Âge », 173e session, 2015 »,‎ 2017, p. 313-326. 

— MAN8ROVE

https://man8rove.com/fr/blason/dul7nwn-parc

https://man8rove.com/fr/profile/yru34x5gc-henry-du-parc

MONNIER (Louis), 1900, « L'église de Runan, ses origines, son histoire », Revue de Bretagne, de Vendée et d'Anjou, vol. 24,‎ 1900, p. 195.

"Il y a quelques années s'érigeait au milieu de l'une des nefs latérales un sarcophage élevé, représentant un chevalier armé de toutes pièces, mains jointes, couché près de sa femme en habits de châtelaine, les pieds reposant sur des lévriers, la tête soutenue par des anges. M. Luzel (Revue De Bretagne 1868) assure reconnaître dans ces personnages des seigneurs de Lestrézec. Ou bien encore des seigneurs de Kerambellec, les restaurateurs de la chapelle du Rosaire ?. Ce tombeau, aujourd'hui placé à l'angle de la tour et des fonts baptismaux occupait jadis le centre de la nef méridionale.

Mais quelque mystère dont il demeure entouré, ce n'est certes pas là le monument funéraire de Jean V et de Jeanne de France comme le prétend, dans sa «Géographie des Côtes-du-Nord, M. B. Jollivet."

MONUMENTUM

https://monumentum.fr/eglise-notre-dame-cimetiere-pa00089576.html

— PATRIMOINE

https://www.patrimoine-religieux.fr/eglises_edifices/22-C%C3%B4tes-dArmor/22269-Runan/138124-EgliseNotre-Dame

ROLLAND (Jean-Paul), 2016, L'église Notre-Dame de Runan.

 

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_242/eglise__notre__dame__runan.pdf

ROPARTZ ( Sigismond), 1854, « Notice sur Runan », Annuaire des Côtes d'Armor,‎ 1854.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1107857/f87.item

SPREV

http://www.sprev.org/centre-sprev/runan-eglise-notre-dame-de-misericorde/

WIKIPEDIA

 https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Notre-Dame_de_Runan

 

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Published by jean-yves cordier - dans Gisants Sculpture Héraldique
19 janvier 2022 3 19 /01 /janvier /2022 15:45

 

L'enfeu nord, et le  gisant (granite, après 1524 ?)  de Jean de Saint-Alouarn et Marie de Trégain dans l'église de Guengat.

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Voir sur Guengat :

 

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Voir sur l'art tumulaire hors Bretagne:

 

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Sur les gisants de Bretagne, voir (approximativement par ordre chronologique) :

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Contre la porte de la sacristie précédant la chapelle Saint-Roch au nord du chevet, un enfeu est occupé par un gisant.

En position symétrique du coté sud (chapelle Saint-Michel) se trouve un autre enfeu, vide, et dont, comme ici, l'accolade à crochets et fleurons s'appuie sur deux écus muets (sans doute martelé à la Révolution). 

On attribue, en toute logique, ces enfeus (déverbal d'"enfouir") à chacune des principales familles de la paroisse, Guengat et Saint-Alouarn. Et selon l'Aveu de Jacques de Kergorlay, héritier des prééminences après le mariage de son père René avec Louise de Guengat, l'enfeu "du côté de l'évangile" donc au nord est celui des seigneurs de Guengat (cf. Sources).

Ce n'est qu'au XXe siècle que l'enfeu nord reçut le monument funéraire qu'on y trouve aujourd'hui, et que les armoiries attribuent à la famille de Saint-Alouarn.

Celui-ci est l'un des rares gisants doubles (couple) de Bretagne avec celui d'Olivier de Clisson et de Marguerite de Rohan, un siècle auparavant.

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Les tribulations du gisant de Saint-Alouarn.

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Ce gisant proviendrait des ruines du manoir (?) de Saint-Alouarn à Guengat, lequel disposait d'une chapelle seigneuriale, et fut vendu à la Révolution après la fuite de la famille à Jersey.(H. Torchet )

Selon Christian Jouin, qui cite toutes ses sources, il fut placé ensuite dans la chapelle Lanascol (bas-côté nord), puis dans le cimetière jusqu'en 1881, puis dans l'ossuaire attenant à l'église juste avant le porche. Une photo de Jos Doaré datant de 1968 (site POP. Culture) le montre, posé au sol, sans soubassement, contre le mur d'un local qui est sans-doute l'ossuaire. https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29000324. C'est donc vers le dernier quart  du XXe siècle qu'il fut placé dans cet enfeu.

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Description.

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L'enfeu associe à l'accolade gothique à crochets et fleurons retombant sur deux écus martelés une pierre plus haute (réemploi ??) où deux anges portent un écu également muet.

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Le gisant  est a priori celui de Jean de Saint-Alouarn et son épouse Marie de Trégain . On identifie clairement la famille par le griffon du blason placé entre les époux  et qui renvoie aux armes d'azur au griffon d'argent  de Saint-Alouarn.  L'animal est dressé, toutes griffes dehors, ses ailes sont visibles ainsi qu'une queue hérissée de spicules.

 

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SanglierT — Travail personnel Wikipedia

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Entre les deux époux, deux anges ont placé ce blason parfaitement lisible. De l'autre main, ils caressent les cheveux des défunts, et nous incitent à observer ces coiffures du XVIe siècle. Mais le plus admirable est la robe de la défunte, très ajustée, aux plis réguliers ne débutant que sous le bassin, mais dont le pli médian remonte sous forme d'une tresse serpentine jusqu'à l'amorce des seins.

Jehan de Saint-Alouarn est en armure. La ceinture est décorée de cabochons losangiques.  La cuirasse est recouverte d'un tabard frangé à l'extrémité basse. Le bras droit est en bonne partie brisé, tout comme la hanche droite. Le seigneur ne porte pas d'épée, mais c'est peut-être un poignard qui a été brisé sur la hanche.

Ses pieds sont posés sur un lion (ce qui est conforme à un usage répandu) tandis que ceux de son épouse reposent sur un chien, dans lequel on peux imaginer l'habituel lévrier malgré les destructions.

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Données biographiques.

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Pol Potier de Courcy indique :

Saint-Alouarn (de) : seigneur dudict lieu et de Kervéguen, paroisse de Guengat . Référence et montres de 1423 à 1536 pour la dite paroisse, évêché de Cornouaille. D'azur au griffon d'argent (Armorial de l'Arsenal). Fondue dans Alleno.
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Cette fusion avec Alleno date de 1550, par le mariage de Claudine , nièce de René de Saint-Alouarn (présent à la montre de 1536) avec Pierre Alléno de Kersalic, conseiller du roi au Présidial de Quimper. 

Dans cette famille, on connaît Daniel et Guillaume (montre de 1356), Jean (capitaine de Concarneau en 1393, René (1420), Hervé (montre de 1426), Jean (1470), Prigent (fondateur d'une chapelle Notre-Dame de Guengat en 1502, maître d'hôtel de Claude de Rohan en 1488), René (montre de 1536) et Daniel ( dernier abbé de l'abbaye de Quimperlé à partir de 1521, décédé en 1553).

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Le couple Jehan de Saint-Alouarn et Marie Trégain.

-Leur promesse de mariage date du 28 novembre 1471. Le 28/11/1471 mariage d'Alain de Kerraoul avec Marie du Fou fille  d'Hervé du Fou. (Le même jour : promesse de mariage de Jehan le fils âgé de moins de 14 ans d'Alain de Kerraoul de Sainct Alouarn avec Marie Tregayn la fille aînée de Jehan de Trégayn et  Marie du Fou."
 

"Aveux de Kerraoul: Jean Trégain décédé avant 1471 époux de Marie du Fou ( qui se remariera avec Alain de Kerraoul)
D’ou    Catherine de Trégain épouse d’Hervé Mazéas." et    Marie épouse en 1479 Jan de Kerraoul de St Alouarn, né en 1558.

-Leur mariage date du 14 décembre 1479.

 

http://www.laperenne-zine.com/articles.php?lng=fr&pg=534

http://www.laperenne-zine.com/articles.php?lng=fr&pg=670

http://www.laperenne-zine.com/articles.php?lng=fr&pg=677

-Jehan de Sainct-Allouarn fait partie, à la Montre de 1481, des "Nobles et annoblis deffaillans et non comparoissans"

https://www.tudchentil.org/IMG/pdf/Montre_de_1481_en_Cornouaille.pdf

-Le manuscrit BnF 22318 indique page 172 que Marie Trégain est veuve en 1510 (évocation de Prigent de Saint-Alouarn contre Marie Trégain veuve de Jehan de Saint-Alouarn).

Le même manuscrit indique page 214 que Marie Trégain est encore vivante en 1517 ("1517, Marie Trégain contre Guillaume de Trégain son frère aîné sur la succession de leur père).

Elle est également vivante, sauf homonymie, en 1524 : id. page 723 : 1/X/24, Marie Trégain contre Guillaume Trégain.

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Datation.

-Selon les documents :

-La date la plus précoce serait celle du mariage : 1479

-La date plus probable, si le monument est commandé par la veuve, qui s'y fait figurer (ce n'est pas rare) est celle qui suit le décès de Jean de Saint-Alouarn  : peu avant 1510

-La adte la plus probable est celle qui suit le décès de sa veuve : après 1524

-Selon les armoiries : celles-ci ne donnent aucune précision en dehors de la désignation de la famille du défunt.

-Selon les  costumes : ces informations sont à prendre avec précaution, les défunts se faisant représenter selon des conventions, dans leur âge et leurs  atours idéaux. Néanmoins des spécialistes des armures, ou de l'habillement féminin, pourraient apporter d'utiles précisions.

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L'enfeu nord, et le  gisant (granite, après 1524 ?)  de Jean de Saint-Alouarn et Marie de Trégain dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

L'enfeu nord, et le  gisant (granite, après 1524 ?)  de Jean de Saint-Alouarn et Marie de Trégain dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

L'enfeu nord,  dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

L'enfeu nord, dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

L'enfeu nord dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

L'enfeu nord dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

L'enfeu nord, et le  gisant (granite, après 1524 ?)  de Jean de Saint-Alouarn et Marie de Trégain dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

L'enfeu nord, et le  gisant (granite, après 1524 ?)  de Jean de Saint-Alouarn et Marie de Trégain dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le  gisant (granite, après 1524 ?)  de Jean de Saint-Alouarn et Marie de Trégain dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le  gisant (granite, après 1524 ?)  de Jean de Saint-Alouarn et Marie de Trégain dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le  gisant (granite, après 1524 ?)  de Jean de Saint-Alouarn et Marie de Trégain dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le  gisant (granite, après 1524 ?)  de Jean de Saint-Alouarn et Marie de Trégain dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le  gisant (granite, après 1524 ?)  de Jean de Saint-Alouarn et Marie de Trégain dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le  gisant (granite, après 1524 ?)  de Jean de Saint-Alouarn et Marie de Trégain dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

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Document : Musée départemental breton (non exposé) R. 2001.15.1 et 2.

Une pierre en deux morceaux est conservée au Musée. Sur la première moitié de la pierre, un écusson est sculpté représentant un animal ailé de profil à tête d'aigle et pattes de lion (griffon) . Un blason entier et un demi se trouvent sur la deuxième moitié.

"Catalogue du Musée Archéologique et du Musée des Anciens Costumes Bretons de la ville de Quimper" / SERRET (A.).- Quimper : éd.Société Archéologique du Finistère ; Quimper, imprimerie Cotonnec, 1901. p.109, n°19-24

"Bulletin de la Société Archéologique du Finistère", 1894, tome XX, Séances du 22 février et 26 avril 1894 : "une troisième pierre porte à chaque extrémité un écusson aux armes de Saint-Alouarn : d'azur au griffon d'argent."

 

Pierre aux armoiries des Saint-Alouarn - Fragment de pierre tombale. Granit, XVIe siècle.

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SOURCES ET LIENS.

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ABGRALL (Jean-Marie), 1911, Notice sur la paroisse de Guengat, Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, BDHA, Quimper

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/e296d04e82cd30c9fa97fe5d8508bc81.pdf

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/344

"Au bas, la nef latérale Nord s'élargit sur l'espace de trois travées, de manière à former une vaste chapelle, autrefois chapelle seigneuriale des Lanascol ou Quimper. On y trouvait une tombe de cette famille avec deux gisants, couchés côté à côte, qui représentent, selon M. Pol de Courcy (Bret. Cont.) Hervé de Saint-Alouarn et sa femme, vivant en 1426. Cette tombe est maintenant transportée dans l'ancien ossuaire, au bas du collatéral sud."

 

—CHUTO (Pierrick), 2010, Le manoir de Saint-Alouarn de 1792 à 1834 à Guengat en Basse-Bretagne.

https://www.histoire-genealogie.com/Le-manoir-de-Saint-Alouarn-de-1792-a-1834-a-Guengat-en-Basse-Bretagne

"Le 30 mars 1792, un décret confisque les biens des ennemis de la Révolution. Le 27 juillet, un autre décret en ordonne la vente. La famille Aléno de Saint-Alouarn, propriétaire d’un immense domaine à Guengat, petite commune rurale à deux lieues environ de Quimper, émigre à Jersey. Depuis de nombreuses années, la famille ne séjournait que rarement au manoir. Le superbe hôtel de la rue Saint-Mathieu à Quimper et le manoir de La Villeneuve en Plomeur avaient ses préférences.

Deux jours de suite, ils parcourent les terres. Avant de quitter les lieux, ils entrent dans la salle au rez-de-chaussée de la maison de Saint-Alouarn, donnant à gauche de l’entrée et « aperçoivent au-dessus de la cheminée, les armes imprimées de morceaux de grappes blanches de la ci-devant noblesse ». François Morvan est chargé de monter sur une échelle et d’enlever les armes à l’aide d’un levier de fer. Il les a en garde jusqu’au moment où Laurent Ollivier se charge de les faire transporter par charrette à Quimper."

 

— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988,  Notice sur les paroisses,...

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/GUENGAT.pdf

— COURCY (Pol Potier de), Nobiliaire :

https://www.google.fr/books/edition/Histoire_de_l_Abbaye_de_Sainte_Croix_de/27wGAAAAQAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=Saint+-+Alouarn+griffon&pg=PA381&printsec=frontcover

 

DILASSER (Maurice), 1979 : Locronan et sa région (Paris, 1979)

DIVERRÈS (Henri), 1891,  "Monographie de la commune de Guengat ", Bull. S. A. F., pages 42-61).

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207615d/f115.image

JOUIN (Christian), s.d, Tout sur l'histoire de Guengat.

https://www.guengat.com/

— KERGORLAY (Jacques de), 1681, Extrait de l'aveu de Jacques DE KERGORLAY :1681 : [AN P/1689] - Quimper (Finistère, France) - Terriers | 1678 - 1682 - Geneanet

« A cause de laquelle terre et Seigneurie de guengat cy devant déclarées ledit Seigneur déclarant est patron fondateur et le premier préminancier de l'églize parroissialle de guengat, laquelle parroisse a tousiours porte le nom de la Maison de guengat comme estants Véritablement les seigneurs patrons et fondateurs d'Icelle, ainsy qu'il Se Justiffie par la déclaration cy devant où l'on a employé plusieurs tenues Situées audit bourg appartenantes audit Seigneur déclarant, en laquelle Église parroissialle de guengat tant en la maistresse Vitre aux plus haults Soufflets tant en la Maistresse Vitre, qu'aux autres Vitres de ladite Église et chapelles d'Icelle, mesme en bosse et relief autour des murailles tant par dehors que au dedans en plusieurs endroicts et en la tour et clocher d'Icelle Sont les arbres timbrés et alliances de ladite Maison de guengat et dans le coeur &  chanceau de ladite Église, au milieu proche le balustre du grand autel est Un tumbeau de pierre de taille Enlevé de terre d'Environ deux pieds et demy armoyé par dessus et à l'entour des Armes et timbres de ladite Maison de guengat, Lequel tumbeau est l'ancienne Sépulture et Enfeu prohibitif des Seigneurs de guengat proche duquel tumbeau du costé de l'Évangille est Un banc à queue et Accoudouers Aussy Armoyé des Armes de ladite Maison appartenant audit Seigneur déclarant lequel et Ses prédécesseurs Seigneurs de guengat Sont En droict et possession Immémorialle de faire mettre Une ceinture et Lizière avec leurs Armes tant par dedans que par dehors à l’entour d'Icelle Églize parrochialle de guengat à chaque décéds des Seigneurs de guengat"

PÉRENNÈS (Henri), 1941 : Guengat (Rennes) non consulté

POP.CULTURE

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00089983

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29000324

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/memoire/AP29W01734

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29000324

Photo Yann Celton 2019 :

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/memoire/OA029_192900645

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—TORCHET (Hervé) , Famille de Saint-Alouarn

http://www.laperenne-zine.com/articles.php?lng=fr&pg=670

 

— WAQUET (Henry ), 1957,  Guengat (S.F.A. - Congrès archéologique de France CXVe session 1957 Cornouaille.) -

— WAQUET (Henry ), 1942, Art breton, 2è éd., 1942, pp.145-151

— Sites divers :

http://www.guengat.com/8/eglise05.html.

— Site Tout sur l'église : http://www.guengat.com/8/eglise07.html

— Site Infobretagne : http://www.infobretagne.com/guengat.htm

http://www.guengat.fr/patrimoine/leglise

 

— Bull. SAF 1968 ...sition de fonds qui appartenoit à la Maison de St Alloarn ) les armoiries de la Maison de Saint - Alouarn et le ... Et le soufflet du milieu au plus bas desdits soufflets a aussy un griffon des armes de Saint - Alouarn les autres vitrages estans de verres peints et en assez bon estat a l'exception de deux petits trous qu'il  faut reparer , avons ..

— Daniel de Saint-Alouarn, dernier abbé régulier de l'abbaye de Quimperlé vers 1538, mort en 1553 :

https://www.google.fr/books/edition/Histoire_de_l_Abbaye_de_Sainte_Croix_de/27wGAAAAQAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=Saint+-+Alouarn+griffon&pg=PA381&printsec=frontcover
 

WIKILAND

https://www.wikiwand.com/fr/Guengat

—Wikipédia (donne la date de 1426 erronée)

https://de.wikipedia.org/wiki/St-Fiacre_(Guengat)#/media/Datei:Guengat_%C3%89glise_Saint-Fiacre_Gisants_516.jpg

 

 

 

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Gisants Chapelles bretonnes. Héraldique Sculpture
5 août 2021 4 05 /08 /août /2021 21:29

Le gisant (kersanton, 1638, Roland Doré) d'Auffray du Chastel en l'église de Landeleau.

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Voir sur l'art tumulaire hors Bretagne:

Sur les gisants de Bretagne, voir (approximativement par ordre chronologique) :

 

 

PRÉSENTATION.

 

Bien que je n'ai pas décrit, tant s'en faut, tous les monuments funéraires nobiliaires de Bretagne aux XVe-XVIIe siècle, la liste des liens donnée supra donne une idée de ceux que nous avons conservés. J'omets les tombes ducales, bien étudiées ailleurs.

Roland Doré a produit dans son atelier de taille du kersanton à Landerneau neuf gisants pour une clientèle de grands nobles comme les Barbier, Bois-Boissel, Bréhant, de la Noé, Bervet,  ou du Chastel. On ajoutera à ceux que j'ai décrits les gisants de Thébault de Tahouarn en l'église de Plérin, de Gilles de la Noë au château de Keranroux à Ploujean, et celui d'Auffray du Chastel, que voici.

Après Emmanuelle Le Seac'h en 2014, Jean Guichoux en a donné en 2016 une description et une analyse complète pour Kaier ar Poher. Je me contente donc de donner ici mes images.

Le gisant mesure (Le Seac'h) 1,73 m de long, 63 centimètres de large et 36 centimètres de hauteur. Le lion mesure 58 centimètres de long, 28 centimètres de large et 23 centimètres de haut. Le tombeau mesure 2,34 mètres de long, 1, 04 mètre de large et 93 centimètres de hauteur.

 

Le gisant d'Auffray du Chastel en l'église de Landeleau.

 

Le chevalier de Fréminville le décrit ainsi dans ses Antiquités du Finistère, tome 2 :

 

"C'est encore un modèle curieux du costume militaire du commencement du règne de Louis XIII , époque à laquelle il fut sculpté. François du Châtel (sic) , marquis de Mesle et seigneur de Châteaugal , est ici représenté armé de toutes pièces , à l 'exception de la tête , qui est découverte. Son armure est tout à fait analogue à celle de Sébastien Barbier, sieur de Kernaou, que nous avons décrite à la 1ère partie, page 104, sur la statue de ce seigneur, datant à peu près de la même époque. François (sic) du Châtel a , selon l'usage de son temps, les cheveux coupés assez courts sur le front , mais fort longs sur les deux côtés de la tête , où ils forment une multitude de grosses boucles réunies en touffes. II porte des moustaches relevées et une impériale sous la lèvre inférieure. II a une fraise plissée autour du cou , et son épée est suspendue par une bandoulière à son côté gauche. La garde en est recouverte par un grand écusson , où l'on remarque les armes pleines de l'illustre maison des du Châtel en Léonnais , dont était issu le marquis de Mesle."

Selon E. Le Seac'h :

"Le gisant d'Auffray du Chastel est identique aux autres réalisés par le sculpteur [Roland Doré] : allongé, mains jointes, et vêtu de la même armure au col à plis empesés, il porte à son bras gauche l'écusson des Du Chastel, "fascé d'or et de gueules de six pièces", qui cache la garde d'une longue épée dont la lame descend jusqu'aux solerets. Ses pieds reposent sur un lion. Une banderole en breton se déploie sur le dos de la bête et donne la devise des Du Chastel en breton : MAR : CAR : DOE, "S'il plait à Dieu". 

 

Le gisant (kersanton, 1638, Roland Doré) d'Auffray du Chastel en l'église de Landeleau. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le gisant (kersanton, 1638, Roland Doré) d'Auffray du Chastel en l'église de Landeleau. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le gisant (kersanton, 1638, Roland Doré) d'Auffray du Chastel en l'église de Landeleau. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le gisant (kersanton, 1638, Roland Doré) d'Auffray du Chastel en l'église de Landeleau. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le gisant (kersanton, 1638, Roland Doré) d'Auffray du Chastel en l'église de Landeleau. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le gisant (kersanton, 1638, Roland Doré) d'Auffray du Chastel en l'église de Landeleau. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le gisant (kersanton, 1638, Roland Doré) d'Auffray du Chastel en l'église de Landeleau. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le gisant (kersanton, 1638, Roland Doré) d'Auffray du Chastel en l'église de Landeleau. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

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Armoiries  Du Chastel de Châteaugal. De gueules à trois châteaux d’or, deux et un.

 

Collier de l'Ordre de Saint-Michel. Couronne de marquis ou de vicomte. Devise : DIEV :  POVRVOIRA.  Cette devise n'est attestée ou relevée nulle part sous sa forme française, mais celle des de Goësbriand est "Dieu y pourvoira". 

Voir le Nobiliaire de Potier de Courcy :

 

Chateaugal (de) sr dudit lieu et du Granec, paroisse de Landeleau, évêché de Cornouaille. De gueules à trois châteaux d'or.

Jeanne, abbesse de la Joie en 1370, † 1390.

La branche aînée fondue en 1312 dans les Kermellec qui adoptèrent les armes de Châteaugal, en retenant le nom de Kermellec, d’où la seigneurie de Châteaugal a passé par alliance en 1433 aux du Chastel-Mezle.

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Le gisant (kersanton, 1638, Roland Doré) d'Auffray du Chastel en l'église de Landeleau. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le gisant (kersanton, 1638, Roland Doré) d'Auffray du Chastel en l'église de Landeleau. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

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Je propose d'examiner le gisant et le bâti sur lequel il repose face par face, avec les quatre écussons de kersanton désormais apposés sur ce bâti. En tournant dans le sens horaire.

Au pied du gisant, le lion portant sur une banderole la devise MAR : CAR : DOE,  "Sil plait à Dieu", forme bretonne équivalente de  DIEV POVRVOIRA.

Selon Kerbiriou, "Depuis 1438, la seigneurie de Châteaugal était passée par alliance à cette branche de Mezle, dont la devise était : Da vad e teui et Mar car Doue. "

Dans le culturezine d'Hervé Torchet la devise est celle de Tanneguy II du Chastel en 1449 : "Devise “ marc car doué ” ( s’il plait à Dieu ) sur son écu , “ da vad  è  tevy ” ( tu n’as qu’a venir) sur sa bannière, cri de guerre de sa maison, Tanneguy II du Chastel  1449". Mais avec une erreur de transcription sur "marc" au lieu de "mar".

http://www.laperenne-zine.com/articles.php?lng=fr&pg=480

Note : j'ai eu, sur place, un doute sur le matériau dont sont sculptés les pieds et le lion du gisant. Si ceux-ci sont visibles sur la carte postale Vilard publiée par J. Guichoux, je me suis demandé s'il ne s'agissait pas d'une très habile reconstitution par P. Le Floch.

 

Le gisant (kersanton, 1638, Roland Doré) d'Auffray du Chastel en l'église de Landeleau. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le gisant (kersanton, 1638, Roland Doré) d'Auffray du Chastel en l'église de Landeleau. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le gisant (kersanton, 1638, Roland Doré) d'Auffray du Chastel en l'église de Landeleau. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le gisant (kersanton, 1638, Roland Doré) d'Auffray du Chastel en l'église de Landeleau. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le gisant (kersanton, 1638, Roland Doré) d'Auffray du Chastel en l'église de Landeleau. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le gisant (kersanton, 1638, Roland Doré) d'Auffray du Chastel en l'église de Landeleau. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

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Armoiries Du Chastel en alliance avec Ploeuc d'hermines à trois chevrons de gueules et Kergolay vairé d'or et de gueules à la bordure engreslée d'azur.

 

Pour Marc Faujour, au pied du gisant, Il faut lire les armes comme un mi-parti du Chastel en alliance avec Ploeuc, mais en précisant que les Ploeuc portent un écartelé Ploeuc-Kergorlay depuis que la famille de Ploeuc est tombée en quenouille au XIII° siècle dans un cadet de Kergorlay (*). Il faut donc décrire ce blason ainsi :  parti au premier du Chastel fascé d'or et de gueules de six pièces, au second écartelé Ploeuc d'hermines à trois chevrons de gueules et Kergorlay vairé d'or et de gueules  (alors que j'avais initialement attribué le vairé de ce blason  aux Kermellec, Sr de Chateaugal).

Cet auteur chevronné précise : "On peut ainsi voir l’écartelé des Ploeuc dans les vitraux de la cathédrale de Quimper, sur l’église de Gouesnou (voir la notice de Michel Mauguin) ou dans les aveux Ploeuc déposés à la chambre des comptes de Bretagne (ADLA B 2034)"

On les trouvait aussi  au tympan de la maîtresse-vitre de l'église Saint-Pierre de Gouezec, avant sa desctruction en 1656.

(*) Jehanne de Plœuc, héritière de la branche ainée épousa en 1292 Tanguy de Kergorlay, seigneur du Tymeur en Poullaouen à condition de relever le nom et les armes de Plœuc, ce que fit leur fils Vincent né vers 1293.

Les armes sont surmontées d'une couronne de vicomte et du collier de l'Ordre de Saint-Michel.

 

 

Le gisant (kersanton, 1638, Roland Doré) d'Auffray du Chastel en l'église de Landeleau. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le gisant (kersanton, 1638, Roland Doré) d'Auffray du Chastel en l'église de Landeleau. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le gisant (kersanton, 1638, Roland Doré) d'Auffray du Chastel en l'église de Landeleau. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le gisant (kersanton, 1638, Roland Doré) d'Auffray du Chastel en l'église de Landeleau. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le gisant (kersanton, 1638, Roland Doré) d'Auffray du Chastel en l'église de Landeleau. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le gisant (kersanton, 1638, Roland Doré) d'Auffray du Chastel en l'église de Landeleau. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

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Armoiries  avec un mi-parti au premier d’un écartelé Kermellec-Châteaugal, vairé d’argent et de gueules – de gueules à trois châteaux d’or et au second Languenoez d’or à trois fasces ondées d'azur.

Jehan de Kermellec, seigneur de Châteaugal, chambellan du duc, épouse en 1426 Béatrice de Languenoez, dame de Châteaugal et demoiselle de la duchesse.

https://www.repertoire-breton.org/armorial-leborgne/page/167

https://www.tudchentil.org/spip.php?article687

Les précisions de Marc Faujour :

"Armoiries avec Kermellec de Châteaugal en alliance avec Languenoez. Ici aussi un mi-parti d’un écartelé et d’un plain. Les armes se rapportent bien à l’alliance de Jehan de Kermellec, seigneur de Châteaugal, chambellan du duc, époux de Béatrice de Languenoez. Le blason des Kermellec de Châteaugal présenté ici est un écartelé Kermellec-Châteaugal, signe d’une alliance avec une héritière.

L’armorial de Longchamps (BnF ms fr 5506) donne un vairé d’argent et de gueules pour Guyon de Kermellec. Armes brisées d’un lambel d’azur pour les Kermellec de Coetanroch dont nous savons qu’il sont des cadets des premiers : partage en 1428 « entre nobles homs messire Jan de Kermelec chevalier Sr de Ch(ate)augall dune part et noble escuier Pierre de Kermelec son frere juveigneur » (ADF 1 E 1022, acte N 12). Les armes à la bordure égrélée d’azur sont probablement celles d’une branche ayant atteint la réformation. Pour les armes des Langueouez, le mi-parti les montrent plaines sans le chef de gueules et ce sont bien trois fasces et non un fascé soit d’or à trois fasces ondées d'azur. Le chef se rapporte aussi probablement à une branche cadette. On rencontre ces armes plaines dans les vitraux de l’église St Nonna de Penmarc’h sous la forme d’un fascé ondées d’or et d’azur de six pièces. Le blason est donc un mi-parti au premier d’un écartelé Kermellec-Châteaugal, vairé d’argent et de gueules – de gueules à trois châteaux d’or et au second Langueoez d’or à trois fasces ondées d'azur.

Il faut noter le peu de cas des émaux dans les représentations modernes comme le montre Jean Guichoux. Il serai aussi intéressant d’avoir la description de 1654 de la maîtresse vitre de Landeleau et du dessin de la vitre de Collorec, car des éléments posent problèmes : la représentation du château alors que le gisant montre des tours, les armes de Langueoez au chef, les armes de Bouteville."

 

Les armoiries sont entourées du collier de l'Ordre de Saint-Michel , surmontées de la couronne de vicomte, et entourées de la devise DIEV POVRVOIRA .

 

Le gisant (kersanton, 1638, Roland Doré) d'Auffray du Chastel en l'église de Landeleau. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

Le gisant (kersanton, 1638, Roland Doré) d'Auffray du Chastel en l'église de Landeleau. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.

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Blason placé en tête.

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Armoiries Du Chastel en alliance avec de Mezle (trois mains appaumées herminées).

 

Le mariage de Tanguy du Chastel et de Gabrielle de Mezle est daté vers 1350.

https://man8rove.com/fr/profile/ns97jede-henri-du-chastel

Les hermines des paumes sont bien présentes, mais j'aurai mieux pu en rendre compte par un éclairage rasant si j'avais été plus attentif. Voir sur ce détail :

http://michel.mauguin.pagesperso-orange.fr/Pennon%20Quilbignon%20de%20Coatenes.pdf

On retrouve la couronne, et le collier de l'Ordre de Saint-Michel.

 

Le gisant (kersanton, 1638, Roland Doré) d'Auffray du Chastel en l'église de Landeleau. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.+

Le gisant (kersanton, 1638, Roland Doré) d'Auffray du Chastel en l'église de Landeleau. Photographie lavieb-aile 4 août 2021.+

 

SOURCES ET LIENS.

— ARMMA

https://armma.saprat.fr/?s=chastel

FRÉMINVILLE (Chevalier de), 1835, Antiquités du Finistère, Brest page 200.

http://grandterrier.net/wiki/images/3/34/Fr%C3%A9minvilleAntiquit%C3%A9sBretagneFinist%C3%A8reV2.pdf

— Catalogue du musée archéologique et du musée des anciens costumes bretons de la ville de Quimper, 1885 page 95.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6527276z/texteBrut

GUICHOUX (Jean), mars 2016, "L'église de Landeleau et l'étonnante histoire de la tombe d'Auffray du Chastel"; Kaier ar Poher n°42 pages 47 à 58.

http://www.plouye-poher.fr/ressources/files/rub/pdf/66.pdf

LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, La sculpture sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIIe siècle, Presses Universitaires de Rennes, pages 225-226.

KERBIRIOU (L.), les seigneurs de Landeleau

http://www.infobretagne.com/landeleau-seigneurs.htm.

WAQUET Henri), 1926, La statue tombale d'Auffray du Chastel

https://musee-breton.finistere.fr/fr/search-notice/detail/r-1885-31-2-lio-fa9bb

 

 

 


 

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Published by jean-yves cordier - dans Roland Doré Sculpture Kersanton Héraldique Gisants
19 mai 2019 7 19 /05 /mai /2019 21:36

Le gisant d'Yves Bervet, sieur du Parc (kersanton, Roland Doré, 1640), au Musée départemental breton de Quimper.

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Sur les gisants, voir (approximativement par ordre chronologique) :

 

 

et aussi ailleurs :

-- Le gisant du seigneur de Liscoët en Botquélo (22), limite XIV-XVe.

-- Le gisant de Perronelle de Boutteville et Bertrand de Trogoff (église Notre-Dame-de-l'Assomption au Faouët par l'atelier du Folgoët.  Début XVe, granite, h. 1,70, 1. 0,86. Gisants représentés sur un lit funéraire : à gauche, personnage masculin (Bertrand de Trogoff?), coiffé en calotte, vêtu d'une armure; à droite, personnage féminin (Perronnelle de Boutteville,?) portant une coiffure à cornes.

-- Le tombeau de saint Jaoua à Plouvien par l'atelier du Folgoët.

--Le tombeau du chanoine de Nantes Laurent Richard en l'église de Plouvien vers 1555.

-- Le gisant gisant d’Auffray du Chastel (kersanton, Roland Doré, XVIe )

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Gisant d'Yves Bervet au Musée départemental breton de Quimper. Photographie lavieb-aile 2011.

Gisant d'Yves Bervet au Musée départemental breton de Quimper. Photographie lavieb-aile 2011.

 

 

 

PRÉSENTATION : LA SCULPTURE TUMULAIRE DE ROLAND DORÉ.

(D'après Le Seac'h).

L'atelier de Roland Doré (1618- Plouedern 1663), tailleur de pierre et sculpteur établit à Landerneau pour bénéficier de l'arrivée par voie fluviale du kersanton, pierre extraite sur les rivières de Daoulas et de L'Hopital-Camfrout en rade de Brest, est le plus renommé des ateliers de Basse-Bretagne pour le XVIIe siècle. On trouve les œuvres de ce sculpteur d'exception, "Michel-Ange du kersanton", dans plus de 82 paroisses, essentiellement dans le Léon et le nord de la Cornouaille. Il a exercé pour des commandes religieuses (statues, croix et calvaires), mais neuf gisants d'hommes d'armes et quatre statues en pied témoignent de son activité dans le domaine profane.

Ses neuf gisants se concentrent autour de Saint-Brieuc pour six tombeaux, et dans le Finistère pour les trois autres. Ce sont :

  • Gisant de Guillaume de Rosmadec, vers 1608. Chapelle Notre-Dame-de-la-Cour, Lantic (22). Ce serait la plus ancienne.

  • Gisant  de la famille de Bois-Boissel.  Angle sud-est du cloître de la cathédrale de Tréguier (22). 

  • Deux gisants  des Bréhant.  Cloître de la cathédrale de Tréguier (22). 

  • Gisant de Thébault de Tanouarn, vers 1655. Enfeu du transept nord de l'église de Plérin (22).

  • Gisant de Gilles de la Noë. Conservé au château de Keranroux à Ploujean (29) mais provenant de l'église de Plounez (fusionné avec Paimpol (22).

  • Le gisant de Jacques Barbier, seigneur de Kernaou à Ploudaniel. 1638.Conservé au Musée du Léon de Lesneven (29).

  • Gisant d'Auffray du Chastel, vers 1638. Musée départemental breton de Quimper, venant de l'église Saint-Théleau de Landeleau (29).

  • Gisant d'Yves Bervet, sieur du Parc (1640). Musée départemental breton de Quimper, venant de la chapelle Saint-Eutrope de Plougonven (29).

Dans tous les cas, les gisants de kersanton  sont allongés, les mains jointes, vêtu de la même armure Louis XIII au col à plis empesés en ailes de chauve-souris, les pieds posés sur un lion ou un lévrier, et l'épée au coté gauche. La tête repose sur un "carreau" ou coussin à pompons, rarement soutenue par des anges. Ils affichent un visage serein, les yeux clos dans la tradition médiévale avec une chevelure bouclée semblable à une perruque qui s'étale sur les cotés. Une fine moustache ombre la lèvre supérieure et un toupet taillé en pointe sur le menton rappelle la coiffure des mousquetaires sous Louis XIII. Un blason est parfois présent contre le bras gauche, mais les armoiries et des inscriptions sont gravés sur les flancs du monument. Un bénitier est présent dans deux cas.

Les gisants ne sont pas personnalisés, ils donnent du défunt une image idéale du seigneur dans sa fonction militaire à la fleur de l'âge : les visages, les armures et les postures sont les mêmes dans tous les cas. Seuls différent les éléments héraldiques.

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Le gisant d'Yves Bervet.

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"Le tombeau d'Yves Bervet, sieur du Parc, mort en 1640 est exposé dans les collections du Musée Départemental Breton de Quimper dans la même salle que le gisant de Troïlus de Mondragon. Il était à l'origine au cimetière de la chapelle Sainte-Eutrope à Plougonven dans le diocèse de Tréguier. Le gisant reposait sur un caisson constitué de plaques de kersanton dont les parties centrales des cotés étaient ornées de deux anges tenant un blason. Aux pieds du gisant est creusé un bénitier. Bien que ce soit un des tombeaux les plus complets parvenus jusqu'à nous, il a été démonté, et le musée n'en présente plus que le gisant, son chien et les parties latérales et médianes. Les armoiries des Bervet, d'argent à trois jumelles surmontées d'une étoile de même sont en alliance avec celle des Le Duc de La Biardais, d'azur, à trois étoiles, et celles des Huon de Kergadou d'argent à trois chevrons de gueules, une fasce d'azur brochante, sur l'autre. Sur la partie médiane, sous le chien, le bénitier est gravé des armoiries des Bervet surmontées du collier de l'ordre de Saint-Michel. Les mêmes armoiries se retrouvent sur le bouclier du gisant." (E. Le Seac'h page 225).

Aucune inscription ne précise l'identité du défunt.

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Biographie et éléments généalogiques et héraldiques.

 

Yves LE BERVET (1579-1641), écuyer, seigneur de Kergadou et de Garspern, maire de Morlaix  en 1615, chevalier de Saint-Michel, né en 1579, et décédé le 21 août 1641 à l'âge de 62 ans, fut enterré dans l' église paroissiale de Plougonven.

 

Il était le fils de  François LE BERVET, seigneur de Toulanlan 1549-ca 1630 et de Catherine de May, dame de Toulalan. François Le Bervet était, en 1600, jurat de la communauté morlaisienne et, en 1608, receveur des ports et havres de Morlaix.  Ce dernier demeurant en son manoir de Manachty en la commune de Plufur, fut autorisé par un arrêt du 12 novembre 1614 de la Cour du Parlement de Bretagne, à reprendre le nom de "du Parc" quitté par Tristan du Parc, fils de Philippe du Parc, seigneur du Parc, par son mariage, en 1405, avec Claudine Le Bervet.  

Il épousa le 5 Janvier 1605 Marie HUON, fille et unique héritière de Guyon HUON, seigneur de Kercadou.

Leur fils aîné François DU PARC ou Le Bervet, (Plusquellec,1608- manoir de Rosampoul en Plougonven, 1678),fut  conseiller du roi au Parlement de Bretagne en 1634-1673- Il épousa Marie LE DUC DE LA BIARDAIS en 1634 dont il avait deux fils : Jean (1641-1720, conseiller au Parlement de 1673 à 1699) et Joseph (mort en 1730).

Selon Courcy,  :

Duc (le), (orig. du Maine), sr de la Massais, — de la Biardais, — de la Forêt-Neuve. D'azur à trois étoiles à sept rais d'argent. Marc, président aux enquêtes en 1618 ; Jean, son fils, conseiller au parlement en  conseiller au parlement en 1643. Fondu dans du Parc-Kergadou. 

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Conclusion.

Le tombeau porte les armes d'Yves LE BERVET, mais aussi de son fille Jean DU PARC et de l'épouse de celui-ci, Marie LE DUC DE LA BIARDAIS. Cela incite à penser que c'est son fils qui a commandité cet ouvrage tumulaire par contrat avec Roland Doré, ou du moins qu'il a participé à cette commande (au plus tôt après 1634).

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Gisant d'Yves Bervet au Musée départemental breton de Quimper. Photographie lavieb-aile 2011.

Gisant d'Yves Bervet au Musée départemental breton de Quimper. Photographie lavieb-aile 2011.

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Gisant d'Yves Bervet au Musée départemental breton de Quimper. Photographie lavieb-aile 2011.

Gisant d'Yves Bervet au Musée départemental breton de Quimper. Photographie lavieb-aile 2011.

Gisant d'Yves Bervet au Musée départemental breton de Quimper. Photographie lavieb-aile 2011.

Gisant d'Yves Bervet au Musée départemental breton de Quimper. Photographie lavieb-aile 2011.

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SOURCES ET LIENS.

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— CHAURIS (Louis), 2010, Le kersanton, une pierre bretonne, Presses Universitaires de Rennes, 244 p.

https://journals.openedition.org/abpo/2187

 

GUICHOUX (Jean), 2016, L’église de Landeleau et l’étonnante histoire de la tombe au gisant d’Auffray du Chastel KAIER AR POHER N° 52 – Mars 2016

http://www.plouye-poher.fr/ressources/files/rub/pdf/66.pdf

 

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle. Description matérielle : 1 vol. (407 p.) - 1 disque optique numérique (CD-ROM) : ill. en coul. ; 29 cm ; coul. ; 12 cm. Description : Note : Index. - Notes bibliogr., bibliogr. p. 373-395. Édition : Rennes : Presses universitaires de Rennes , 2014. Éditeur scientifique : Jean-Yves Éveillard, Dominique Le Page et Fañch Roudaut pages 222-226.

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Published by jean-yves cordier - dans gisants
19 mai 2019 7 19 /05 /mai /2019 21:09

Le gisant de Jacques Barbier (kersanton, Roland Doré, 1638) au Musée du Léon de Lesneven.


 

 

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Sur les gisants, voir (approximativement par ordre chronologique) :

 

 

 

 

et aussi ailleurs :

-- Le gisant du seigneur de Liscoët en Botquélo (22), limite XIV-XVe.

-- Le gisant de Perronelle de Boutteville et Bertrand de Trogoff (église Notre-Dame-de-l'Assomption au Faouët par l'atelier du Folgoët.  Début XVe, granite, h. 1,70, 1. 0,86. Gisants représentés sur un lit funéraire : à gauche, personnage masculin (Bertrand de Trogoff?), coiffé en calotte, vêtu d'une armure; à droite, personnage féminin (Perronnelle de Boutteville,?) portant une coiffure à cornes.

-- Le tombeau de saint Jaoua à Plouvien par l'atelier du Folgoët.

--Le tombeau du chanoine de Nantes Laurent Richard en l'église de Plouvien vers 1555.

-- Le gisant gisant d’Auffray du Chastel (kersanton, Roland Doré, XVIe )

 

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N.B : je place en erratum à la fin de cet article celui de Claude Le Menn, du Musée du Léon, démontrant qu'il ne s'agit pas du gisant de Jacques Barbier, et qu'il n'est pas dû au ciseau de Roland Doré. Je le remercie de cette communication reçue en mai 2020.

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PRÉSENTATION GÉNÉRALE : LA SCULPTURE TUMULAIRE DE ROLAND DORÉ. (D'après E. Le Seac'h).

L'atelier de Roland Doré (1618- Plouedern 1663), tailleur de pierre et sculpteur établit à Landerneau pour bénéficier de l'arrivée par voie fluviale du kersanton, pierre extraite sur les rivières de Daoulas et de L'Hopital-Camfrout en rade de Brest, est le plus renommé des ateliers de Basse-Bretagne pour le XVIIe siècle. On trouve les œuvres de ce sculpteur d'exception, "Michel-Ange du kersanton", dans plus de 82 paroisses, essentiellement dans le Léon et le nord de la Cornouaille. Il a exercé son art pour des commandes religieuses (statues, croix et calvaires), mais neuf gisants d'hommes d'armes et quatre statues en pied témoignent de son activité dans le domaine profane.

Ses neuf gisants se concentrent autour de Saint-Brieuc pour six tombeaux, et dans le Finistère pour les trois autres. Ce sont :

  • Gisant de Guillaume de Rosmadec, vers 1608. Chapelle Notre-Dame-de-la-Cour, Lantic (22). Ce serait la plus ancienne.

  • Gisant  de la famille de Bois-Boissel.  Angle sud-est du cloître de la cathédrale de Tréguier (22). 

  • Deux gisants  des Bréhant.  Cloître de la cathédrale de Tréguier (22). 

  • Gisant de Thébault de Tanouarn, vers 1655. Enfeu du transept nord de l'église de Plérin (22).

  • Gisant de Gilles de la Noë. Conservé au château de Keranroux à Ploujean (29) mais provenant de l'église de Plounez (fusionné avec Paimpol (22).

  • Le gisant de Jacques Barbier, seigneur de Kernaou à Ploudaniel. 1638, conservé au Musée du Léon de Lesneven (29).

  • Gisant d'Auffray du Chastel, vers 1638. Musée départemental breton de Quimper, puis à nouveau aujourd'hui en  l'église Saint-Théleau de Landeleau (29).

  • Gisant d'Yves Bervet, sieur du Parc (1640). Musée départemental breton de Quimper, venant de la chapelle Saint-Eutrope de Plougonven (29).

Dans tous les cas, les gisants de kersanton  sont allongés, les mains jointes, vêtu de la même armure Louis XIII au col à plis empesés en ailes de chauve-souris, les pieds posés sur un lion ou un lévrier, et l'épée au coté gauche. La tête repose sur un "carreau" ou coussin à pompons, rarement soutenue par des anges. Ils affichent un visage serein, les yeux clos dans la tradition médiévale avec une chevelure bouclée semblable à une perruque qui s'étale sur les cotés. Une fine moustache ombre la lèvre supérieure et un toupet taillé en pointe sur le menton rappelle la coiffure des mousquetaires sous Louis XIII. Un blason est parfois présent contre le bras gauche, mais les armoiries et des inscriptions sont gravés sur les flancs du monument, lorsque celui-ci est conservé. Un bénitier est présent dans deux cas.

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Le gisant de Jacques Barbier.

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Le visiteur du Musée du Léon peut (il se mordrait les doigts de s'en abstenir) pénétrer gratuitement, avant d'accéder au musée proprement dit et à ses collections lapidaires, dans le cloître de l'ancien couvent des Ursulines (créé en 1678), ou ce qu'il en reste après l'incendie de 1938. 

C'est là que Jacques Barbier l'attend, allongé comme si, crustacé touriste pétrifié, il faisait une pause au soleil après avoir déclaré "j'ai les jambes moulues!" ; une sieste qui dure depuis son décès, en 1644.

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Gisant de Jacques Barbier, cloître du couvent des Ursulines, Lesneven. Photographie lavieb-aile 18 mai 2019.

Gisant de Jacques Barbier, cloître du couvent des Ursulines, Lesneven. Photographie lavieb-aile 18 mai 2019.

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Cet homme n'est pas un inconnu pour celui qui a eu l'occasion de visiter le château de Kerjean (à Saint-Vougay, à moins de 16 km à l'est de Lesneven) : Jacques Barbier n'est autre que le deuxième fils de Louis Barbier (1523-1596) et de Jeanne Gouzillon, les bâtisseurs du château entre 1566 et 1595 . Et d'ailleurs, il y est né, le 24 juin 1572. 

Il était un "Barbier de Kerjean", avant de prendre le titre de seigneur de Kerno ou Kernaou (sa mère avait reçu en héritage le château de Kerno). Et ses armoiries d'argent à deux fasces de sable, que le visiteur va bientôt découvrir,  sont aussi — bien-sûr— celles de son père, celles que j'ai décrites dans mon article sur la chapelle seigneuriale de Kerjean. Peut-être avait-t-il été baptisé dans cette chapelle ?

Pour ma part, je suis donc en pays de connaissance, j'ai l'impression de rendre visite à un parent (je redore mon blason à peu de frais). 

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Cartel d'exposition au château de Kerjean.  Photographie lavieb-aile.

Cartel d'exposition au château de Kerjean. Photographie lavieb-aile.

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En enjambant le muret, (et le gisant), nous découvrons le coté gauche, où les armoiries, consciencieusement martelées à la Révolution, gardent vaguement la trace des deux fasces familiales (mais aussi d'une ligne médiane troublante).

Les sans-culottes ou citoyens révolutionnaires ont également brisé les jambes (*), l'extrémité des mains, le nez et une partie du menton. C'est amusant, ce sont exactement les dégradations que subirent les gisants des Bréhant et Bois-Boissel, à Saint-Brieuc. 

(*) Le gisant avait été coupé en deux pour pouvoir être encastré sous l'arcade du maître-autel de la chapelle de l'hôpital  dédié à Saint-Maudez à Lesneven où il se trouva de 1869 à 2005. Auparavant, il avait déjà été déplacé, en 1830, du couvent des Recollets jusqu'au jardin des sœurs de la Retraite.

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Gisant de Jacques Barbier, cloître du couvent des Ursulines, Lesneven. Photographie lavieb-aile 18 mai 2019.

Gisant de Jacques Barbier, cloître du couvent des Ursulines, Lesneven. Photographie lavieb-aile 18 mai 2019.

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Jacques Barbier, seigneur de Kernaou à Ploudaniel, gouverneur de Lesneven en 1603 puis capitaine de la ville  et maître-es-art de sa confrérie, était un homme avisé : il commanda son tombeau en 1638 alors qu'il avait 66 ans (il était né en 1572), au meilleur sculpteur de la région, Roland Doré. Mais peut-être était-il déjà fort affaibli, bien qu'il ne décéda que six ans plus tard, puisqu'il n'eut pas la capacité de signer "obstant l'empeschement de ses mains" le marché conclu avec le sculpteur le 23 février 1638 (et encore conservé dans les archives du château de Lesquiffiou à Pleyber-Christ) : ce fut son  fils, Alain, qui venait de se marier, qui signa à sa place.

Le sculpteur s'engageait à réaliser en pierre de kersanton une tombe qu'il devait placer dans la nef de l'église des Recollets de Lesneven, dans la chapelle Notre-Dame de Lorette de messire Jacques Barbier ; une tombe de deux pieds et demi de haut, non compris le personnage qui sera dessus la tombe, qui aura dessous  la tête un carreau (coussin) soutenu de deux anges et un lévrier à ses pieds et au bout du bas de cette tombe un écusson  avec les armoiries plaines de la maison de Kernaou (*),  avec à coté de la dite tombe un autre écu avec les mêmes armoiries en alliance avec celles de la maison de Kergof (**), lesquels écus auront le collier de l'ordre de Saint-Michel.

(*) Kernaou s'appelle aujourd'hui Kerno à Ploudaniel où le manoir existe toujours.

(**)Les Kergoff sont orthographiés Kergof ou Kergo dans le contrat Barbier/Doré.

 

Ce qui importe au commanditaire, c'est que ce monument soit de même taille que celui d'un autre seigneur (il ne précise pas le nom de ce modèle, mais c'est peut-être Auffray du Chastel), avec ses six pieds de long et ses deux pieds et demi de large avec les mêmes moulures et les mêmes dispositions : bel exemple de rivalité mimétique. 

De plus, il devra sculpter six autres écussons, d'un pied quatre pouces de large et un pied et demi de large : trois aux armes de Kernaou et trois en alliance avec celles des Kergo (Kergof, Kergoff).

C'est le commanditaire qui prendra en charge le charroi des pierres depuis Landerneau (où est l'atelier) jusqu'à l'église des Recollets à Lesneven, ainsi que les cordages et le bois pour l'échafaudage, et la chaux et le mortier.

L'ouvrage qui lui coûtera 198 livres tournois, devra être livré pour la Saint-Michel (le 29 septembre) ; le règlement en six versement s'étalera jusqu'au 21 juillet 1639.

C'est en 1610 que Jacques Barbier épousa Claudine de Lescoët (1580-ap. 1626), dame de Lescoët et de Kergoff (Kernoues) , de l'ancienne paroisse de Languengar, aujourd'hui en Lesneven. Elle était la fille de Prigent de Lescoët et d'Anne de Kerloec'h. Les armoiries en alliance des Kergoff honorent donc l'épouse de Jacques Barbier.

 

Jacques et Claudine eurent deux enfants, Jeanne et Alain (Alain Barbier, seigneur de Lescoët, né en 1640, marié avec Renée d'Altovity, décédé le 14 février 1692).

 

 

Gisant de Jacques Barbier, cloître du couvent des Ursulines, Lesneven. Photographie lavieb-aile 18 mai 2019.

Gisant de Jacques Barbier, cloître du couvent des Ursulines, Lesneven. Photographie lavieb-aile 18 mai 2019.

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Le gisant mesure aujourd'hui 1,70 m de long, 54 cm de large et 38 cm de haut. Il est globalement bien conservé. 

Jacques Barbier est en  armure, équipée d'épaulières et de coudières, de genouillères en  forme de losange et de solerets en pattes d'ours.

Sa tête repose sur le carreau à glands de passementerie à chaque angle. Les anges au coin du coussin, et le lévrier aux pieds du défunt, qui étaient exigés par le contrat, ne sont pas ou plus visibles.

 Nous retrouvons la moustache et la barbiche "Louis XIII" et la coiffure bouclée triangulaire évoquant une perruque, communes à tous les gisants de Roland Doré.

Le pourpoint forme des plis transversaux au niveau des manches, et le col est à plissés plats aux extrémités pointues. Un baudrier lui ceint la poitrine, soutenant l'épée qui descend sous le genou. Ses mains sont jointes. 

Il porte une cuirasse rembourrée avec des tassettes horizontales boutonnées sur le devant, du ventre aux genoux.

Le ciselage imitant des rivets qui fixent les épaulières, les coudières et les tassettes est très soigné.

Comme cela est habituel dans l'art tumulaire, nous n'avons pas ici une représentation de l'armure réellement portée par le personnage. Ce dernier exerça réellement des fonctions militaires comme en témoignent les archives :

... Barbier de Kerno, capitaine de Lesneven à la tête de 3000 hommes pour s'opposer à un prétendu débarquement des Espagnols à Roscoff  en 1637.

... Le 14 Février 1641, il y a une montre tenue par écuyer Jean Bohier, sieur de Kerferré, lieutenant de Ia garde côtes, sous le commandement de Jacques Barbier, seigneur de Kerno,

... Son fils  présent à la date du 2 Octobre 1665, lors de la montre des mousquetaires, sous le commandement  de M. de Kerno, capitaine de Lesneven, à l'occasion de l'arrivée de Mgr le duc de Mazarin (Arch. dép. E, Fonds Barbier de Lescoet).

Les solerets et jambières  étaient alors souvent remplacés par de hautes bottes de cuir (portrait de Louis XIII vers 1639) mais cette armure n'est pas si éloignée, par les 12 lames de ses cuissards, des armures contemporaines, comme cette demi-armure vers 1630, peut-être de Richelieu (cliquez).

Voir aussi :

https://basedescollections.musee-armee.fr/ark:/66008/1014I

https://basedescollections.musee-armee.fr/ark:/66008/20150458/v0001.simple.highlight=D%C3%A9partement:%20%22Ancien/Armes%20et%20armures%22.selectedTab=thumbnail

 

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Gisant de Jacques Barbier, cloître du couvent des Ursulines, Lesneven. Photographie lavieb-aile 18 mai 2019.

Gisant de Jacques Barbier, cloître du couvent des Ursulines, Lesneven. Photographie lavieb-aile 18 mai 2019.

Gisant de Jacques Barbier, cloître du couvent des Ursulines, Lesneven. Photographie lavieb-aile 18 mai 2019.

Gisant de Jacques Barbier, cloître du couvent des Ursulines, Lesneven. Photographie lavieb-aile 18 mai 2019.

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Aujourd'hui, il ne reste plus du tombeau que le gisant. Le reste a été démoli à la révolution.

Nous ne voyons donc plus les armoiries pleines de Kernaou, d'argent à deux fasces de sable qui ornaient le petit coté du caisson au bout du gisant, ni, sur l'autre coté, les armoiries des Kernaou en alliance avec celles de Kergoff d'argent à la fasce de gueules, accompagnées de six macles d'azur, 3, 3, celles-ci rangées 2e et 1. , entourées du collier de Saint-Michel.

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Gisant de Jacques Barbier, cloître du couvent des Ursulines, Lesneven. Photographie lavieb-aile 18 mai 2019.

Gisant de Jacques Barbier, cloître du couvent des Ursulines, Lesneven. Photographie lavieb-aile 18 mai 2019.

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ANNEXE : l'article de Claude Le Menn.

Avec tous mes remerciements à son auteur .

Le gisant de la famille Barbier : Jean, Jacques… ou Sébastien ?

Il semble qu’une erreur ait été commise quant à l’identification du gisant transféré, en 2005, de la chapelle Saint-Maudez au Musée du Léon. Au fil du temps, diverses identités ont été attribuées à ce personnage en pierre de Kersanton.

Jean Barbier ?

En 1946, le gisant est identifié comme celui de Jean Barbier dans la légende accompagnant une reproduction d’un dessin de Charles Corcuff qui illustre l’ouvrage du chanoine Calvez Notre-Dame de Lesneven et du Folgoët. A cette époque le gisant se trouvait encastré derrière l’autel de la chapelle Saint-Maudez.

Dans les années 1970, Ambroise Guénolé, dans ses recherches sur les Barbier de Kerno, signale que le gisant en question est “une statue de chevalier, probablement celle de Jean ou de Jacques Barbier”.

L’hypothèse “Jean” doit être écartée. Les seuls Jean Barbier connus ont été seigneurs de Kerjean aux XVè et XVIè siècles et n’ont pas vécu à Lesneven ou dans les environs. On connaît notamment un Jean Barbier, décédé en 1537, dont le gisant se trouve actuellement au château de Kerjean.

 

Jacques Barbier (1572-1644) ?

Dans les années 1920-1930, Louis Le Guennec, dans ses travaux sur les archives de la famille Barbier, estime que la statue tumulaire conservée à Lesneven, “actuellement encastrée de la façon la plus absurde, derrière le maître-autel de la chapelle de l’hôpital” est celle de Jacques Barbier, seigneur de Kerno. Ce dernier, décédé en 1644, avait effectivement demandé à Roland Doré de lui sculpter un tombeau dans l’église des Récollets de Lesneven en 1638.

Mais la description de ce tombeau de Jacques Barbier, que Le Guennec a retrouvée dans les archives, ne correspond pas à la statue en question. En effet, le gisant du tombeau sculpté par Doré comportait “sous la tête un carreau soutenu de deux anges et un lévrier à ses pieds”, éléments qui n’apparaissent pas sur la statue conservée à Lesneven. Le texte du marché passé avec Roland Doré ne mentionne rien quant à la tenue vestimentaire du gisant. Par ailleurs, le gisant de Lesneven ne correspond en rien au style de Doré, aisément reconnaissable sur de nombreuses statues de la région.

Gabriel Pondaven, dans le Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie de janvier-février 1919, se montre plutôt circonspect quant à l'identification du gisant : il signale qu'il s'agit de « la statue d'un seigneur de Kerno et emploie de prudentes parenthèses pour supposer « (sans doute Jacques Barbier, fondateur des Récollets en 1625) ».

Si le gisant en question n’est pas celui de Jacques Barbier, on ignore ce qu’il est advenu du tombeau que celui-ci fit réaliser par Doré. Toutefois, un bloc sculpté, actuellement conservé près du gisant, à proximité du Musée du Léon, et représentant un ange portant les armes (martelées) des Barbier, est vraisemblablement un reste de ce monument. En effet, la commande passée par Jacques Barbier au sculpteur mentionnait que l’un des côtés du tombeau devait porter “les armoiries de la maison de Kernaou”.

Si Jacques Barbier a bien fait construire, en 1638, un tombeau qu’il destinait à la chapelle N.D. de Lorette du couvent des Récollets de Lesneven – les quittances du sculpteur en témoignent -, curieusement, quelques années plus tard il demande par testament, si l’on en croit Louis Le Guennec, à être enterré dans la tombe de sa mère, Jeanne de Gouzillon, en l’église Saint-Michel. Le tombeau sculpté par Doré demeura-t-il donc inoccupé après la mort de Jacques Barbier en 1644 ? L’affaire se complique encore puisqu’un inventaire de 1632 signale la présence, dans cette église Saint-Michel, de “deux tombes de Messire Jacques Barbier, seigneur de Kernaou, sises sous l’arcade, entre le chœur et la chapelle de Madame Sainte Anne” et revêtues des armes de Gouzillon : “une fasce à trois pigeons”. La présence d’au moins l’une de ces tombes est confirmée en 1754 avant la reconstruction de l’église. Il n’est cependant jamais fait mention d’un gisant à propos de ce tombeau. Résumons-nous : Jacques Barbier aurait donc disposé de trois lieux de sépulture possibles : le tombeau qu’il avait fait sculpter par Doré dans la chapelle des Récollets et, dans l’église Saint-Michel, la tombe de sa mère ainsi qu’un autre tombeau élevé pour lui-même.

Quoi qu’il en soit, le gisant qui nous occupe ne saurait être, comme nous l’avons vu plus haut, celui du tombeau sculpté par Doré pour Jacques Barbier.

 

Sébastien Barbier (1640-1704) ?

Vers 1834, Y.M.G. Laouenan écrit, dans son ouvrage Kastel Ker Iann Koatanskour : “On pouvait voir également dans l’église du couvent des Récollets, à Lesneven, la statue de Sébastien Barbier, frère du précédent, le représentant ainsi que nous venons de décrire ce dernier. Cette statue, comme je l’ai appris récemment, est aujourd’hui dans la cour du couvent des religieuses de la même ville.”

Laouenan se réfère ici au gisant qu’il a observé dans l’église de Saint-Vougay et qu’il attribue à René Barbier, seigneur de Kerjean. Il décrit ainsi cette statue : “(…) revêtu de l’armure qui se portait au temps de Louis XIII. Sa tête est nue, mais ornée d’une chevelure très abondante qui retombe de chaque côté en d’innombrables bouclettes. Autour du cou une fraise plissée. Il porte une cuirasse, des épaulières et des brassards ; ses tassettes, qui bordent la cuirasse ou la cotte de fer, sont composées de nombreuses lamelles et leur donnent le style de l’armure du dix-septième siècle. Ses mains jointes comme à la prière sont nues, mais on remarque, dépassant des brassards, des manchettes plissées (…)”

Effectivement, d’après cette description, le gisant de Saint-Vougay est quasi-identique à celui de Lesneven. Mais Laouenan se trompe lorsqu’il dit que le Sébastien Barbier du gisant de Lesneven est un frère de René Barbier de Kerjean. Si le gisant de Saint-Vougay est bien celui de René 1er Barbier de Kerjean (décédé en 1619), et si celui de Lesneven est celui de Sébastien Barbier de Kerno (décédé en 1704), ce dernier n’était que le fils d’un cousin de René.

En 1836, le gisant de Lesneven, qui se trouve alors dans la cour de l’ancien couvent des Ursulines, est aussi identifié par Emile Souvestre (“Le Finistère en 1836”, publié en 1836) comme étant celui de Sébastien Barbier, seigneur de Kerno. En 1843, cela est confirmé par Marteville et Varin (continuateurs du Dictionnaire géographique et historique de la province de Bretagne écrit par Ogée au XVIIIè siècle), ainsi que par Fréminville deux ans plus tard. En 1859, dans son Voyage en Bretagne- Finistère, Edouard Vallin évoque aussi « le tombeau de Sébastien Barbier, sieur de Kernaou, placé dans la cour du couvent des Ursulines. »

Mais qui était ce Sébastien Barbier ? Il naquit en 1640, au manoir de Follezou en Duault, fils aîné et unique d’Alain Barbier et de Renée d’Altovity. Il épousa Marie Le Moyne, douairière de Kerliviry, puis, en secondes noces, Julie de Cleuz du Gage, en 1689. Cette dernière avait alors dix-huit ans et lui presque cinquante. Ce ne fut pas un mariage heureux : “il n’y a en son cœur pour moi que de l’aversion” se plaint-il. Sébastien reproche à son épouse d’avoir “un esprit occupé à tout ce qui est opposé à l’amitié conjugale”, et de n’être “pas en état de remplir aucun devoir”. Cela ne les empêcha pas d’avoir cinq enfants, tous nés au manoir de Kerno, en Ploudaniel, entre 1690 et 1698.

Chevalier, baron puis comte de Lescoët, seigneur de Kerno, Kergoff, La Villeneuve et Le Follezou, Sébastien Barbier occupait aussi la charge de gouverneur militaire de Lesneven et de capitaine des paroisses de Kernilis, Elestrec, Guicquelleau, Kernouës, Languengar et Trégarantec. Peu après son second mariage sa santé se dégrade : il souffre de fièvres, qu’il soigne au quinquina, de goutte et de sciatique. En 1703, ces maux ne lui permettent probablement pas de se rendre à la cour où il est invité comme député des Etats. En 1704, il finance des travaux sur l’église des Récollets de Lesneven où il souhaite être inhumé. Il décède à Kerno en mars de cette même année. Pour ses funérailles dans l’église conventuelle, son fils aîné composa cette épitaphe : “Cy gissent les dépouilles mortelles de très haut et très puissant seigneur Messire Sébastien Barbier, juvigneur de la maison de Kerjan Barbier et aujourd’hui chef de nom et d’armes, chevalier, seigneur comte de Lescoët, chastelain de Kergof, sire de Kernouès, seigneur de Kerno, de Kerangouez et de plusieurs autres églises, paroisses, couvents et hôpitaux, entre autres celuy de cette ville de Lesneven, de laquelle luy et ses ancêtres ont été gouverneurs pour le Roy et commandants des milices voisines. Le défunt avoit été élu par la noblesse du païs, assemblée en temps de guerre, pour estre le Major de ce corps, qui estoit commandé en chef par le marquis de Kerjan Barbier, aîné de sa maison, de laquelle il y a eu un amiral de Bretagne. Plusieurs autres ont eu des charges honorables, tant dans les armées qu’auprès de nos Roys de France qui, pour les récompenser de leurs services, en ont fait plusieurs chevaliers de leurs ordres, ont érigé de leurs terres en marquisats et leur ont accordé plusieurs autres marques de distinction et privilèges. Cette maison a des alliances avec les plus illustres maisons de l’Europe et mesmes avec des princes souverains et des testes couronnées, tant étrangères que de la Nation.” L’acte de sépulture de Sébastien Barbier a été rédigé, au couvent, en ces termes : “Le 25è mars 1704, Sébastien Barbier écuier, chevalier et comte du Lescoët, fondateur de nostre couvent fut enterré dans la voute de la chapelle où ses ancêtres ont été inhumés. Le V .P. Angélique Guillaume estant lors gardien. Requiescat in pace.” La chapelle et la crypte dont il est question dans cet acte avaient été aménagées, aux Récollets, par Jacques Barbier. En 1629, ce dernier avait, en effet, fait construire une chapelle privée qui s’ouvrait sur l’église conventuelle et qui comprenait “une voulte soubz terre pour enfeu et enterrement de 9 pieds en carré.” Sébastien a donc été inhumé dans une tombe de famille qui existait déjà, et dans laquelle reposait son père, Alain Barbier décédé en 1692. L’acte de sépulture de Sébastien ne dit pas si un gisant avait été ajouté au tombeau lors de son inhumation. Sébastien a donc peut-être été enterré dans un tombeau familial qui possédait déjà un gisant.

Le style du gisant de Lesneven, s’il s’agit de Sébastien Barbier (1640-1704) peut paraître un peu anachronique car, comme le dit Laouenan, la statue porte une armure d’époque Louis XIII (1610-1643), ce qui correspondrait mieux à la période durant laquelle vécut Jacques Barbier (1572-1644). Mais les Barbier se plaisaient, comme en témoignent plusieurs portraits, à se faire représenter dans des tenues anciennes : ils apparaissent, sur divers tableaux, et ce en plein XVIII è siècle, revêtus d’une armure de chevalier. La tenue de style Louis XIII serait donc aussi une sorte de stéréotype pour les statues tumulaires de la famille, ce qui expliquerait la ressemblance, signalée par Laouenan, entre le gisant, plus ancien, qu’il avait observé dans l’église de Saint-Vougay, et celui de Sébastien Barbier de Kerno, si c’est bien de lui dont il s’agit.

Quoi qu’il en soit, il est certain que ce gisant provient d’un enfeu de la famille Barbier de Kerno qui se trouvait aux Récollets de Lesneven. Si le sculpteur Doré a sculpté un tombeau pour cette crypte, il est également certain que le gisant qui nous intéresse ne provient pas de ce tombeau-là.

Après la profanation des tombeaux de la noblesse en 1793, le gisant avait été déposé dans le jardin de l'ancien couvent des Ursulines (actuelle Maison d'Accueil) puis avait été transporté dans la chapelle de l'hôpital, probablement lors de la reconstruction de cet édifice en 1869. Peut-être se souvenait-on, à l'époque, que les Barbier de Lescoët, ou plus précisément leurs ancêtres Gouzillon, avaient été les fondateurs de cet hôpital. Mais pour pouvoir encastrer la statue sous l'autel de la chapelle, on lui avait tout simplement - et stupidement - cassé les jambes, au niveau des genoux. Le gisant a finalement retrouvé l'endroit où il avait été placé après la Révolution : en effet, depuis 2005, il se trouve sous l'ancien cloître des Ursulines, à proximité du Musée du Léon.

Claude LE MENN (Musée du Léon, 29260 Lesneven)

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SOURCES ET LIENS.

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— ABGRALL (chanoine Jean-Marie) & PEYRON (chanoine ), 1917, Notice sur Lesneven, Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie de Quimper BDHA.

https://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/bdha/bdha1917.pdf

— CHAURIS (Louis), 2010, Le kersanton, une pierre bretonne, Presses Universitaires de Rennes, 244 p.

https://journals.openedition.org/abpo/2187

CORDIER (Jean-Yves), 2017,  La charpente sculptée de la chapelle seigneuriale du château de Kerjean (Saint-Vougay, Finistère) par le Maître de Pleyben (vers 1570-1580) : sablières, blochets, entraits et clefs de voûte. Les armoiries des Barbier de Kerjean

http://www.lavieb-aile.com/2017/07/les-sablieres-de-la-chapelle-seigneuriale-du-chateau-de-kerjean-saint-vougay-finistere-par-le-maitre-de-pleyben-vers-1570-1580.html

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle. Description matérielle : 1 vol. (407 p.) - 1 disque optique numérique (CD-ROM) : ill. en coul. ; 29 cm ; coul. ; 12 cm. Description : Note : Index. - Notes bibliogr., bibliogr. p. 373-395. Édition : Rennes : Presses universitaires de Rennes , 2014. Éditeur scientifique : Jean-Yves Éveillard, Dominique Le Page et Fañch Roudaut pages 222-226.

Infobretagne : Suppression de la chapelle collégiale Sainte-Anne

http://www.infobretagne.com/lesneven-collegiale-suppression.htm

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Published by jean-yves cordier - dans gisants
6 mai 2019 1 06 /05 /mai /2019 10:24

Le gisant (kersanton, v. 1522) de Jehan du Vieux-Chastel, Abbé de Landévennec (1496-1522), au Musée de Landévennec.

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Voir aussi :

 

et  : Mes 150 articles sur la Presqu'île de Crozon.

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Sur les gisants, voir :

 

 

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Ce gisant du XVIe siècle est mentionné par Guy Autret de Missirien (1599-1660). Le chevalier de Fréminville l'a vu dans les ruines de l'abbaye vers 1827, "hors du chœur, du côté de l'évangile". Le chanoine Abgrall, si soucieux du patrimoine lapidaire, n'en parle pas en 1917, mais  en 1955,   Jos  le Doaré, l' éditeur de cartes postales de Châteaulin, en a laissé une photographie où la plaque du tombeau repose dans les broussailles des ruines. Il la situe alors  "dans la chapelle centrale du déambulatoire".

 Aujourd'hui, il est parfaitement présenté, devant un alignement de quatre colonnes symbolisant son environnement premier, dans le musée de l'ancienne abbaye de Landévennec. Il a conservé sur la pierre grise de kersanton sa parure de lichens blancs au grain fin. Il est presque intact, hormis l'extrémité de la crosse et la gueule du chien .

 

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C'est la partie supérieure de l'ancien tombeau du dernier abbé régulier de l'abbaye de Landévennec  entre 1496 et 1522 : Jehan du Vieux-Chastel :

L'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel.

Selon Abgrall, celui-ci portait le titre de prieur de Concarneau, titre qu'il conserva lorsqu'il accéda à l'abbatial en 1496.  En effet, l'abbaye possédait, du moins en titre, à Concarneau un prieuré, locus sancti Wingualoei in Buduc, "Saint-Guénolé de Beuzec-Conq". 

 

"Prieur de Concarneau, de la famille de Brunault, en Trébrivan,.  Ses armes se voient, dit Missirien, en toutes les vitres de l'église et du couvent, et sa tombe est élevée en belle pierre, en la chapelle, du costé de l'Evangile, hors du chœur; on montre encore de vieux ornements de draps d'or qu'il avait donnés, et un très grand et très riche calice d'argent vermeil doré."  ll restaura, nous dit Dom Mars, plusieurs des prieurés du monastère, enrichit son église de chapelles, le chœur de stalles, et la sacristie de divers ornements et peintures. Il mourut le 19 Octobre 1522, laissant 11 livres à la chambrerie du monastère, et fut enterré devant l'autel qu'il avait érigé en l'honneur de sainte Barbe, et qui, au XVIIe siècle, était dédié à Notre-Dame. Il dut faire restaurer la maison des Abbés, à Quimper, car on a trouvé, dernièrement,  en démolissant la vieille aile du couvent des Dames Ursulines, un linteau de cheminée portant ses armes." (Abgrall)

Ce fut le dernier Abbé régulier, c'est  à dire qu'après lui furent nommés des abbés commendataires, nommés par le roi, qui percevaient les bénéfices de leur titre sans en exercer obligatoirement les fonctions et qui n'étaient pas obligés de résider sur place. L'abbaye Saint-Matthieu in fine terrae fut semblablement mise en commende à la fin du XVe siècle, tandis que le premier abbé commendataire de l'abbaye de Daoulas fut nommé en 1600.

Son rôle dans l'enrichissement architectural et artistique de l'abbaye est considérable,  puisqu'il dota toutes les fenêtres de vitraux, qu'il commanda des stalles pour le chœur, fit réaliser une statue de saint Guénolé, et des peintures murales pour la sacristie.

 

"Il fit faire les grandes fenestres qui sont dans notre église, scavoir au bout de la nef, à la croisée du costé du cloistre et celles qui sont autour des chapelles. Il fit faire les chaises du chœur, le grand saint Gwennolé de pierre, qui est au grand autel, la chapelle de Sainte Barbe qui est à présent celle de Notre Dame … Il mourut l'année 1522. Cet abbé est enterré devant l'autel de Notre Dame d'à présent, dans une sépulture de pierre eslevé lequel ont mit proche de la croisée l'an 1645 quand l'on haussa l'église." Dom Noël Mars, Histoire du Royal Monastère de Landévennec.

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Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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On comparera avec intérêt ce gisant avec celui de Guy Le Lionnais, abbé de l'abbaye de Beaulieu entre 1477 et 1528.

http://www.lavieb-aile.com/2019/03/les-treize-gisants-du-cloitre-de-la-cathedrale-de-treguier.html

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— Matériau : kersantite (roche magmatique au très beau grain extraite en rade de Brest près de l'Hôpital-Camfrout depuis le XVe siècle). Louis Chauris indique qu'au cours de son histoire, l'abbaye a fait appel aux trois principaux types (faciès) de kersanton : gris à grain moyen — église romane—, noir à gros grain blason au griffon d'Henri de Morillon abbé de 1425 à 1442 —  et noir à grain fin, comme pour le saint Guénolé, mais aussi pour le gisant de Jehan du Vieux-Chastel, dans la même variété. 

— Datation : après 1522.

— Attribution : non fixée. L'atelier de sculpture du kersanton  des frères Prigent actif à Landerneau débuta son activité en 1527.

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1°) La partie haute : le buste, la tête et les anges.

Le père abbé est représenté (comme saint Guénolé en sa statue de kersanton) en habit titurgique propre à sa dignité : il est mitré, il porte son bâton pastoral (dont la crosse est brisée) et la chape bordée d'orfrois (pierreries en quinconces et quadrilobes).

Sa tête est soutenue par un coussin, et deux anges aux cheveux bouclés tendent l'étoffe qui recouvre celui-ci.

Au dessus du fermail de la chape, nous distinguons le col de trois vêtements : la robe à plis tubulaires, une chemise à dentelle sinueuse, et un col droit. Deux boutons ronds ornent les manches aux poignets.

Le visage allongé est noble et sévère, avec ses pommettes saillantes, et son menton carré. Les yeux sont ouverts (la pupille est creusée) ; le front est plissé de rides verticales.

Les cheveux ne sont pas visibles, et seuls dépassent de la mitre, outre les fanons, deux rangées dentelées ou festonnées comme une fraise et correspondant peut-être à un bonnet.

Les mains sont nues, quelques bagues se distinguent.

Le manipule est passé autour de l'avant-bras gauche.

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Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Armoiries de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Armoiries de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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Les anges soutenant le coussin appartiennent à la tradition des gisants gothiques et Renaissance. 

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Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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La partie basse et l'animal d'appui.

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Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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Les chaussures à bouts ronds (pantoufles) s'appuient sur le dos d'un animal dont la tête est brisée. La gueule de ce dernier devait certainement recevoir, comme c'est la règle, l'extrémité de la hampe de la crosse.

Il ne s'agit pas d'un dragon (l'échine est lisse, pas d'écaille, etc.), ni d'un lion ( pas de crinière). Je conclus à un chien, dont la queue passe entre les pattes arrière et se retrouve sous le ventre. Cet animal symbole de fidélité  est plus fréquent sur le gisant des femmes et des enfants, mais on le trouve aussi au pied des religieux, pour affirmer la fidélité à la règle de leur ordre.

Le bris de la tête du chien était déjà constaté en  1855 :

 

"Une statue tumulaire en pierre de kersanton, exécutée avec beaucoup d'art et paraissant appartenir au xve ou xvie siècle. Le personnage, qui paraît être un abbé, y est représenté dans ses habits pontificaux. De la droite il tient une crosse, reposant, à son extrémité inférieure, sur la gueule d'un chien couché à ses pieds. Nous avons appris que cette belle figure avait été exhumée par suite de fouilles pratiquées dans la chapelle Notre-Dame. Elle fut déposée aussitôt près du même lieu, dans l'emplacement de la basilique; mais des étrangers, pénétrant dans son enceinte, ne craignirent pas de mutiler ce précieux morceau de sculpture, en brisant la crosse et une partie de la mitre." BLOIS (M.A. de), 1855, Bulletin de l'Association bretonne, t. V. pp. 47- 

http://bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/fb5b16ca50c2bdc6ced3b3c577dfac3c.pdf

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Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Gisant (kersanton, après 1522) de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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LES ARMOIRIES DE l'ABBÉ  JEHAN DU VIEUX-CHASTEL.

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Dom Noël Mars indique (avec en notes les commentaires de Jourdan de la Passardière en 1917) :

Johannes V de Veteri Castro, ex familia Brunaltarum, prope Carhaixium, regularium postremus, initio praefectura multa tulit a Turlenano, priore Roffiacensi (4), quem nonnulli e Landevenecensibus malebant : quod ipsis noxa fuit.

Rerum dominus ut fuit Johannes, multa variis in locis et prioratibus aedificia instauravit, Ecclesiam sacellis , chorum exhoedris, sacrarium vestibus vestis et figuris instruvit.

(3) Brunault en Trébrivant.  Armes du Vieux-Chastel  à 3 fasces accompagnées de 10 hermines 4. 3.2.1. Cf Rostrenen  qui porte d'hermines à trois fasces de gueules."

(4) Ruffiac en Malestroit. Plebs condita en 883 (cartulaire de Redon). Prioratus S. Mariae de Pietnte de Rufiac , prieuré dépendant de l'abbaye de Redon. [JYC : Roffiacensi pouvait aussi renvoyer au prieuré Saint-Martial de Ruffec, dans le Berry]

Il serait donc issu   de la famille de Brunault, en Trébrivan :

Le site de généalogie de Jean-Claude Bourgeois nous donne toutes les précisions nécessaires : Jean était le fils de Guillaume VII du Vieux-Chastel (né vers 1415) et de Plézou DU FOLLEZOU. Il était  le frère cadet  de Geoffroy V du Vieux-Chastel, mort en 1488 à la bataille de Saint-Aubin-les-Cormiers, et de Catherine de Kerloaguen, dame de Brunnault (morte en 1491) .

Il avait un frère plus jeune, François du Vieux-Chastel, né vers 1460, qui fut chanoine-trésorier  de Quimper et qui obtint le poste de prieur de  de Châteaulin. Selon Abgrall et Peyron, il est mort le 4 août 1548 et cumula neuf bénéfices,  celui du vicariat de Landévennec, mais aussi ceux obtenus comme recteur de Querrien, Foinant, Plévin, Trégourez, Plouarzel et comme vicaire de Carhaix (ou de Plouguer, où l'église porte une inscription avec son nom).

Guillaume VII était le fils cadet de Guillaume VI du Vieux-Chastel, fils de Guillaume V du Vieux-Chastel, fils de Geoffroy IV  du Vieux-Chastel, fils de Guillaume IV du Vieux-Chastel, fils de Geoffroy III du Vieux-Chastel, etc.  

La généalogie de Jehan de Vieux-Chastel remonte à Geoffroy de ROSTRENEN, mort en croisade en 1272 et marié à N du Vieuxchastel, héritière du Vieux Chastel en Kerlaz.  Or, les armoiries de Rostrenen sont d'hermines à trois fasces de gueules.

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Armoiries de la famille Rostrenen D'hermines à trois fasces de gueules.

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[La sœur de Geoffroy IV du Vieux-Chastel, Aliette, épousa EON DE QUELEN (d'argent à cinq fasces de gueules).]

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Je n'ai pas retrouvé d'information sur les armoiries détaillées des membres successifs de cette famille : le lambel présent sur les armoiries de Jehan du Vieux-Chastel vient-il du fait qu'il est le fils de Guillaume VII, branche cadette (l'ainé était Jean Ier du Vieux-Chastel ?)

 

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Le blason monastique présenté par un ange est disposé, dans le musée, juste au dessus du gisant. Une photographie du XXe siècle le montre dans l'herbe haute des ruines de l'abbaye.

L'écu que je blasonne (en toute incompétence)  à 3 fasces (ou burelles) accompagnées d'hermines 4, 3, 2,1 et d'un lambel à trois pendants brochant sur la crosse, médiane et tournée vers la gauche, et sommé à sa gauche d'une mitre (brisée).

http://heraldie.blogspot.com/2013/03/monachisme-et-heraldique.html

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Armoiries de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie Jos.

Armoiries de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie Jos.

Armoiries de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Armoiries de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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Je trouve dans les jardins de l'ancienne abbaye, un autre exemple de ces armoiries parmi une réserve de vieilles pierres :

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Armoiries de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Armoiries de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Armoiries de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Armoiries de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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b) Enfin, ces armoiries figurent aussi sur la statue de saint Guénolé, exécutée sur ordre de Jehan du Vieux-Chastel.

Voir : Le Pardon de saint Guénolé à l'abbaye de Landévennec le 1er mai. Prosesion ha gousperoù.

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Armoiries de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

Armoiries de l'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel. Musée de Landévennec. Photographie lavieb-aile 5 mai 2019.

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Jehan du Vieux-Chastel et la cloche de 1513 de l'abbaye.

L'abbé Jehan du Vieux-Chastel fit aussi fondre une cloche pour son abbaye : elle existe encore et c'est la plus petite des deux cloches de l'église de Landévennec, où elle a été réinstallée. Elle porte sur son inscription les noms de l'abbé, soit sous la forme IO[HANNES] DE VETERI CASTRO, soit sous celle de  LP IEHAN DV VIELCHATEAU ABE DVDIT LIEV S GVENOLLOAY .

Enfin, selon A. Bardel et R. Pérennec,  ses armoiries y sont apposées à deux reprises, sur deux sceaux de 4 cm de largeur pour 6,8 cm de hauteur. La figure accompagnant leur description ne permet pas l'analyse de ces armoiries.

https://books.openedition.org/pur/20146?lang=fr#bodyftn5

Mon cliché de ce détail de la cloche constate mieux l'existence de ces armoiries, dans la pointe du sceau, en dessous de la représentation de l'abbé entre les deux colonnes d'un dais.

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Sceau de Jehan du Vieux-Chastel sur la cloche de 1513, église de Landévennec. Photographie lavieb-aile 9 mai 2019.

 

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Cette cloche fera l'objet d'un article séparé.

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SOURCES ET LIENS.

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— ABWINNOC, 1951, Landévennec et son abbaye, photographies Jos Le Doaré.

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_168/landevennec__et__son__abbaye.pdf

— ABGRALL (chanoine Jean-Marie) et PEYRON (chanoine Paul), 1917, Landévennec, [notices sur les paroisses], Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, Quimper, 17e année 1917, p. 129-142, 161-170, 193-203, 225-236.

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/017eb901a29a169d8d6edb403cc06c6b.pdf

— BARDEL (Annie), PÉRENNEC (Ronan), Les anciens fours à cloches de l’abbaye de Landévennec, in Louis Lemoine,  Bernard Merdrignac (dir.), CORONA MONASTICA. Moines bretons de Landévennec, histoire et mémorial celtique.  Mélanges offerts au père Marc Simon, p. 129-146

https://books.openedition.org/pur/20118

https://books.openedition.org/pur/20146?lang=fr#bodyftn5

 

— BOURGEOIS (Jean-Claude), généalogie

https://gw.geneanet.org/jcbo?lang=fr&p=guillaume+vii&n=du+vieux+chastel

— CHAURIS (Louis), 2011, Recherches lithologiques dans les ruines de l'abbaye de Landévennec ou "la leçon des pierres", Avel Gornog n°19, juillet 2011, pages 37 à 43.

— COUFFON (René), 1988, Notice sur Landévennec

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/LANDEVEN.pdf

— MARS (Dom Noël), 1648, Histoire du Royal Monastère de Landévennec. S. Wingaloei de landevennek  in Armorica , fr. 22358 Bibliothèque des Blancs-Manteaux

MARS in JOURDAN DE LA PASSARDIERE, 1912  S. Wingaloei in Armorica, BDHA 1912

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/21ec271e9a430068fc93b7bb4845de55.pdf

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k109991x/f96.image

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k109991x/f128.item

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k109991x/f160.item

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k109991x/f192.item

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k109991x/f224.item

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:525_Dom_No%C3%ABl_Mars_Histoire_du_monast%C3%A8re_royal_de_Land%C3%A9vennec.jpg

— PÉRENNEC (Ronan), Landévennec 1993-1994, rapport de fouilles.

http://bibliotheque.numerique.sra-bretagne.fr/files/original/cb43488063379a623b74da92a4618da0.pdf

— SIMON (Marc ), BARDEL (Annie), 1985, L'abbaye de Landévennec de saint Guénolé à nos jours,  Ouest-France, - 315 pages

— SIMON (Marc ),  1997, Saint Guénolé et l'Abbaye de Landévennec, Editions Jean-Paul Gisserot, 1997 - 32 pages

— SIMON (Marc ),  le Folgoat de Landévennec

https://m.shabretagne.com/scripts/files/54946e304c6bd5.64421131/1997_03.pdf

 

— Christophe Paulin de La Poix (chevalier de Fréminville.), 1827-1837, Antiquités de la Bretagne, Brest, Lefournier et Deperiers, 1827-1837, 7 parties en 4 vol. Monuments du Morbihan ; Finistère. - 2 vol. ; Côtes du Nord

 

"L'église de l'abbaye de Landevennec contenait encore beaux de l'abbауе plusieurs autres tombeaux remarquables, tels que celui de l'abbé Jean du Vieux Chastel, mort en 1521. Il se voyait hors du chœur, du côté de l'évangile, orné de la statue de cet abbé. Et celui d'Arnould Briand, autre abbé du même monastère, mort en 1553. Arnould Briand fit faire de grandes réparations au chœur de l'église, au milieu duquel il fut enterré.

Dans une chapelle latérale, du côté de l'évangile, était le monument de Jean Briand, abbé commandataire de Landevennec, docteur en droit, chanoine et grand archidiacre de CornouailIes, et recteur de la paroisse de Crozon. C'est lui qui fit construire les bâtimens de l'abbatiale que l'on voit encore aujourd'hui. Il mourut le 22 mai 1632.

Voici l'épitaphe qu'on lisait sur son tombeau:

Hic expectat resurrectionem mortuorum R. ас V. vir Joannes Briént curiosolita, qui superstes luris utriusque doctor archidiaconus ac canonicus Corisopitehsis hulusque cœnobii archimandrita, elusque reformationis autor, œdium œdificiorumque restauralor, novarumque pervîgil extitit extractor."

— Site Infobretagne :

 

http://www.infobretagne.com/landevennec-abbaye.htm

http://www.infobretagne.com/abbaye_de_landevennec.htm

 

 

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  • : Le blog de jean-yves cordier
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