La charpente sculptée ( sablières, engoulants et abouts de poinçons) de l'église Saint-Fiacre de Guengat.
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Sans craindre le travers de la méticulosité, nous avons plutôt tendance à penser que seule la minutie est vraiment amusante. Thomas Mann, "La montagne magique", 1924.
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- L'église de Guengat II : Statues, sablières et inscriptions.
- 8 mars : mes premières coccinelles 7-punctata jouent à saute-mouton
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PRÉSENTATION.
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Si les premières mentions de scènes des sablières de Guengat datent de 1891 avec la tentative d'interprétation de H. Diverrés qui y voient des armes parlantes (Lièvre blanc = Guengat, sanglier pistant un renard = Saint Alouarn), puis de 1911, date à laquelle le chanoine Abgrall reprend ces interprétations, et décrit les scènes les plus remarquables, et si ces sablières ont été ensuite rapidement décrites par Couffon en 1959 (réed. 1988) et étudiées mais non décrites par Sophie Duhem dans sa thèse générale sur les sablières de Bretagne (17 références dans l'index), leur première description exhaustive, et prudente dans ses interprétations, est donnée par Christian Jouin dans son remarquable site "Tout sur Guengat". Mon article de 2014 tendait vers l'exhaustivité (sans y parvenir), reprenait comme argent comptant les interprétations de la littérature, et donnait aux internautes un premier relevé photographique du corpus. En 2019, un album sur les Trésors cachés des sablières de Bretagne proposait, pour les scènes les plus pittoresques, quatre photographies rutilantes d' A. P. Standford.
Je souhaite aujourd'hui donner un nouveau relevé photographique, cette fois-ci complet et détaillé, des pièces sculptées, et y associer les autres éléments sculptés figuratifs de la charpente que sont les engoulants du bas-côté nord et les abouts de poinçon du chœur.
Je veux aussi, après avoir décrit une trentaine de sablières de Bretagne, reprendre d'un œil plus critique les interprétations qui en sont données.
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Datation.
"Fin XVIe-début XVIIe siècle" selon S. Duhem. J'aurai opté pour une datation plus précoce, en raison du bestiaire très médiéval, de la quasi absence d'influence de la Renaissance, et de la ressemblance des dragons avec ceux du Maître de Plomodiern (vers 1564), mais sur un mode moins poussé. On rêve d'une étude dendrologique.
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Restauration (sous réserve).
-En 1838 (d'après C. Jouin)
-En 1991.
-En 2010 par l'entreprise Savina de Plouhinec.
-Hiver-printemps 2012, restauration complète de la charpente de la chapelle du Rosaire par Le Ber (Sizun). Dossier iconographique 25 clichés.
-En 2021, "mise en place d'une étude sur la rénovation du mobilier" demandée par la DRAC, Matthieu Bargain, conseiller au patrimoine, pour 17 statues classées (priorité pour saint Ivy et sa niche), un retable, un panneau peint et divers mobiliers.
Toute la charpente est lambrissée et peinte en bleu clair avec des nervures soulignées d'un bleu plus foncé et sculptées en frise de motifs géométriques rouges et noirs.
Les pièces de sablière sculptées se trouvent des deux cotés de la nef, dans une chapelle sud dédiée au Rosaire (quatre pièces) et dans la chapelle Saint-Roch (deux pièces) au nord du chœur.
Remarque : D'une façon générale, nous ne pouvons nous fier aux couleurs actuelles, qui ne doivent pas être les couleurs d'origine. Il nous faudrait un rapport d'expertise dressé lors d'une restauration.
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Description.
Je débuterai par la périphérie et le coté sud...
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I. LES SABLIÈRES DE LA CHAPELLE DU ROSAIRE OUVRANT DANS LE BAS-CÔTÉ SUD.
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Les deux côtés est et ouest de la chapelle sont ornés de sablière. De chaque côté, un entrait engoulé sépare les sablières en deux pièces.
Chaque pièce est soulignée à sa partie inférieure par une frise de godrons rythmée par des têtes d'angelots ailés.
D'après le dossier de l'atelier Le Ber, la part de la restauration de novo en 2012 est considérable, tant pour la charpente proprement dit que pour les éléments sculptés ornementaux, mais j'ignore quels sont les relevés de l'état pré-restauration.
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LE COTÉ OUEST.
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Le côté ouest, première pièce. Quatre "chevaux" autour d'une rosace.
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Le blochet en forme de volutes est sculpté de manière non figurative.
Quatre animaux entourent une rosace centrale. Malgré une facture grossière, on reconnaît à gauche deux chevaux, séparés par une cloison de stalle d'écurie ; celui de droite semble doté d'un panier dont rien n'indique qu'il est suspendu à la tête, mais qui peut faire office de mangeoire à grains.
Les deux queues sont différentes, celle de l'animal de gauche est excessivement longue, celle de celui de droite est retroussée.
Les oreilles sont dressées et longues à gauche.
Le ventre du cheval de droite, dilaté, pourrait indiquer une jument ; le sexe de celui de gauche n'est pas représenté.
Aucune pièce d'harnachement n'est figurée.
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De l'autre coté de la rosace, nous pouvons hésiter entre chevaux, ânes ou mulets. Les robes sont différentes. Le "cheval" de droite est un mâle. Les pattes postérieures de celui de gauche sont à demi fléchies, ce qui a pu inciter à voir là une scène d'accouplement.
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Conclusion.
Nous ne pouvons tirer de ces quatre "chevaux" aucune interprétation renvoyant à une saynète, un proverbe, une légende, etc. La réunion de ces quatre équidés n'a aucun sens, elle est une décoration animalière, tout au plus à visée de distraction des fidèles en rapport avec leur environnement rural.
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Le côté ouest, deuxième pièce. Un homme (chasseur ?), un chien (de chasse ?), une oie (?) / Un taureau et une vache.
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Du coté gauche de la rosace. Un homme portant un objet allongé et un chien.
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Les vêtements de l'homme ne sont pas détaillés. Il pourrait être nu, mais à cela s'oppose le fait qu'il semble chaussé de sabots. Il est imberbe et porte les cheveux longs, couleur auburn. Sa jambe gauche est avancée, dans l'attitude de la marche.
L'objet qu'il tient est élargi en crosse à l'extrémité tenue par la main droite. L'autre extrémité est soutenu par la main gauche. L'hypothèse d'un fusil est plausible. Ce serait alors un chasseur, accompagné par son chien.
Le chien ne porte pas de collier, ce qui est conforme au style général où les détails d'habillement et harnachement sont absents. Les oreilles longues sont cohérentes avec l'hypothèse d'un chien de chasse.
Ce chien fait face à une oie (ou à un gibier d'eau, palmipède, mais l'attitude face à face ne plaide pas pour une poursuite ou à un arrêt).
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Du coté droit de la rosace, un taureau et une vache ; un lapin (ou lièvre).
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Aucune suite logique avec la partie de gauche, hormis le thème animalier. Aucune cohérence non plus dans la confrontation de la vache avec un lapin.
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LE COTÉ EST.
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Le blochet sud-est. Un homme aux bras écartés.
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Le personnage est remarquable et pittoresque, mais il est néanmoins impossible de l'identifier. Cet homme barbu, cheveux longs, aux mains écartées comme un "ravi" de crèche, nous intrigue par son chapeau semblable à un fez oriental. Ce chapeau, la tunique mi-longue et les braies sont rouges, seuls deux boutons et un col sont verts.
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Première pièce à l'est. Arabesque de feuillages autour d'un masque d'homme barbu.
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Deuxième pièce à l'est. Animaux et blason des Guengat.
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Coté droit. Un coq mangeant un tas de [grains ?] ; un animal [renard ??] mangeant un objet [poisson ? poule ?].
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On pense à un coq en raison de la queue aux plumes faisant éventail. Il se penche sur un objet pyramidal marron.
Le quadrupède est doté d'une queue très long s'achevant par une boucle. La peinture forme des taches sombres sur cette queue et des rayures sur la crinière. Les oreilles sont longues et dressées. L'animal aux pattes postérieures fléchies tient par ses antérieures une proie qui ressemble autant à une poule (si c'est un renard) ou un poisson. En réalité, les caractéristiques sont trop incohérentes pour identifier un animal précis si on ne s'aide pas, avec les risques que cela comporte, de son intuition.
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Le blason des Guengat.
L'indentification est assurée, car les trois paumes caractéristiques s'inscrivent dans un écu, et que ces armes sont bien connues ici tout comme à Plogonnec. Ce sont celles des seigneurs de Guengat, d'azur à trois mains dextres appaumées d'argent en pal. Mais les couleurs du fond (marron et non bleu) et des paumes (rose chair et non blanches) ne respectent pas les données de l'héraldique.
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Coté gauche. Un animal sonnant de la trompe. Une croix pommée verte et jaune à l'extrémité d'un "calvaire" vert à trois degrés.
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L'animal est identique à celui du coté droit. Ceux qui ont opté alors pour un renard peuvent reprendre ici leur interprétation. Il souffle dans une trompe qui peut être rapprochée, si on veut, d'une trompe de chasse.
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Engoulant de l'entrait.
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About de poinçon faisant fonction de poulie.
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II. LA CHAPELLE DE SAINT-MICHEL AU SUD DU CHOEUR.
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Sablière du coté oriental. Frise végétale semblable à la première pièce orientale de la chapelle du Rosaire, mais dont des parties ont été remplacées par des panneaux peints d'écu à motif floral, fantaisiste.
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Pièces de charpente de la chapelle Saint-Michel de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.
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Blochet sud-est. Tête d'homme coiffé d'un bonnet et montrant les dents.
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Pièces de charpente de la chapelle Saint-Michel de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.
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Blochet sud-ouest. Masque de deux têtes masculines jumelées, bouche ouverte sur une langue rouge.
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La partie haute ou "bonnet" forme presque un culot.
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Pièces de charpente de la chapelle Saint-Michel de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.
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Sablière du coté occidental. Frise végétale symétrique à la pièce orientale : deux feuilles d'acanthe encadrent, de part et d'autre de l'entrait engoulé, des panneaux peints d'écu à motif floral, fantaisiste.
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Pièces de charpente de la chapelle Saint-Michel de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.
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About de poinçon : une tête de dragon montrant les dents.
Tous les abouts de poinçon de la charpente sont peints en bleu dans la même teinte que le lambris.
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Pièces de charpente de la chapelle Saint-Michel de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.
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III. LA SABLIÈRE ET L'ENTRAIT DE LA CHAPELLE DE SAINT-ROCH AU NORD DU CHOEUR.
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Au dessus de l'arcade séparant le chœur de la chapelle Saint-Roch se trouve une première pièce. Il s'agit d'un entrait à engoulant, transformé et intégré à la cloison. Un masque d'homme barbu crache des rinceaux serpentiformes délimitant des loges à éventails floraux.
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La sablière du mur ouest de la chapelle : deux dragons à queue céphalisée menacent de dévoration une femme nue aux cheveux blonds.
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Les dragons au corps verruqueux (coups de gouge en V) sont dotées de pattes-nageoires et d'appendices supérieures en plume. Le museau de leur gueule largement ouverte sur une copieuse dentition est retroussé. La langue est tendue vers la proie. Les oreilles sont rondes. La queue se transforme en une deuxième tête identique à la tête principale.
Tous ces caractères sont ceux des dragons des sablières du Finistère, et notamment de celles de l'atelier du Maître de Plomodiern actif à Plomodiern, Saint-Nic, Pont-Croix et Cap-Sizun au milieu du XVIe siècle, mais tous les traits stylistiques de cet atelier (cartouches ...) ne se retrouvent pas à Guengat, et les transformations végétales des dragons sont ici plus timides.
La partie basse du buste du personnage central est détruite. La tête est rasée mais une natte (ou corde ?) l'entoure du côté gauche. On peut deviner un bras gauche dressé et les épaules.
Les personnages dont la tête est placée entre les gueules de deux dragons abondent dans la production du Maître de Plomodiern et autres sculpteurs de sablières, et on en trouve aussi un très bel exemple sur le coté sud de la nef.
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IV. SABLIÈRES DE LA NEF ET DU CHOEUR, CÔTÉ NORD.
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Description du chevet vers la nef, et donc de la droite vers la gauche.
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Frise de rinceaux fleuris (roses ?) sculptée ou en partie peinte. Quatrefeuilles peint.
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Note. Les quatrefeuilles se retrouvent à intervalles réguliers, toutes les quatre nervures, et me semblent peints sur les sections d'anciennes poutres (entraits) qui auraient été supprimées, puisqu'on les retrouve au même endroit du coté sud.
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Deux licornes affrontées autour d'un feuillage stylisé en arbre.
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Ces deux licornes, qu'on retrouve en vis à vis du coté sud, sont encadrées par des feuillages stylisés en petits arbres(come sur les peintures sur verre et enluminures médiévales), et s'affrontent de part et d'autre d'une tige fleurie, dotée de deux branches repliées en bras, autour d'un ovale. Cette tige, légèrement anthropomorphe, ou évoquant un emblème symbolique, peut être vue comme un arbre de la symbolique médiévale, comme celui du Paradis, et, du moins, interpelle par ses particularités.
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Dans son ouvrage, Sophie Duhem décrit la présence de ce thème des licornes sur les sablières bretonnes :
"Ce que nous avons observé pour la sirène [ provenant de l'imagerie bas-médiévale européenne] s'avère valable pour les centaures et les licornes.
Ces dernières apparaissent sur une trentaine de sablières sous l'apparence commune de chevaux dotés de cornes frontales. Si quelques licornes sont représentées isolées (chapelle Saint-Hervé à Gourin, Malestroit, Plouaret, chapelle Saint-Eloi en Saint-Nicolas-du-Pélem, chapelle de Burtulet en Saint-Servais ), la plupart sont insérées dans des saynètes classiques de l'iconographie médiévale.
L'image de la licorne affrontée au lion, qui apparaît par exemple sur la célèbre tapisserie conservée au Musée de Cluny, orne également les sablières bretonnes : à Châtelaudren, Grâces-Guingamp, Trémeur et Locmalo (Ch. De Kerlénat). Le thème est toujours d'actualité un siècle plus tard, repris en 1652 à Ploërdut par l'artiste de la chapelle de Crénénann. Sur quelques poutres, le lion est remplacé par une hydre ou un dragon, comme à Kerpert, Grâces-Guingamp et Saint-Gilles-Pligeaux (Ch. Saint-Laurent) .Une autre variante existe à Lanmérin, sous la forme d'une licorne pourchassée par une meute de chiens.
Les artisans actifs autour de Kerlénat ont préféré la représentation moins classique de deux licornes affrontées, disposées de part et d'autre d'un homme en buste tenant leur barbiches.
Ce thème est illustré sur les charpentes de Locmalo, de Bieuzy, de Baud, de Guern (Chapelle Saint-Jean), et il semble qu'il ait également inspiré les sculpteurs de Cléguérec (chapelle de la Trinité), de Melgven (chapelle de la Trinité), de Guengat et du Tréhou. La plupart des représentations sont donc relativement stéréotypées, et conformes aux sujets en circulation à partir de la fin du XVe siècle. Deux exemples, qu'il faut rattacher aux nouveautés du répertoire renaissant, s'écartent des modèles habituels : à Confort-Meilars, l'animal sort d'une corne d'abondance, et, à Pleyben, son corps est végétalisé. "(S. Duhem p. 169 et notes p. 199)
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Remarques :
—Je n'ai pas su voir de licorne sur les sablières lors de ma visite de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Je doute de sa présence à Confort-Meilars où je ne l'ai pas reconnue. La "licorne " de Pleyben est en réalité un cheval dont l'oreille est saillante.
—Une très belle scène d'affrontement de deux licornes attelées est présente sur les sablières de Bodilis.
— Je peux reprendre ici ce que j'ai écrit à propos des licornes affrontées des sablières de Le Tréhou :
"Je remarque que cette scène n'a rien de commun avec le thème (religieux ou mystique issu du Physiologus) de la Licorne de l'Annonciation, ni avec celui de la Chasse de la Licorne, tous deux en relation avec la croyance que la licorne, pour être chassée, devait être "appâtée" par une jeune fille vierge.
Voir l'Annonciation à la licorne ou Chasse mystique de Schongauer à Colmar (v.1480) et
Le vitrail de l'Arbre de Jessé de la cathédrale de Sens.
Au contraire, nous sommes ici dans le domaine profane et ornemental qui recherche dans les créatures chimériques, imaginaires ou exotiques des sujets distrayants propres à séduire l'imagination. Malgré notre avidité à trouver du sens à ces images, et malgré notre réticence à accepter que le sacré voisine avec les drôleries (ou les obscénités), nous sommes invités à accepter les changements de point de vue et à découvrir ceux de nos ancêtres : ce n'est pas la moindre des aventures auxquelles la visite d'une église bretonne nous convie."
—Voir :
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Un sanglier, un chien et un lapin blanc devant un feuillage.
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C'est ce groupe qui a incité H. Diverrès en 1891 à décrire "un lièvre blanc, par allusion au nom de Guengat" puis "un sanglier suivant un renard à la piste" en considérant qu'il s'agit "d'une plaisanterie du nom de saint Alouarn, l'un des seigneurs de l'endroit, qui portait des hures de sanglier San ar louarn ("sent le renard").
Ces propositions ont été reprises par tous les auteurs.
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Pourtant, la première proposition doit être tempérée par le fait qu'on trouve des lapins blancs sur d'autres sablières (comme à Trémalo) sans qu'ils ne trouvent leurs justifications sur un jeu de mots : c'est une figure courante du bestiaire de l'iconographie. D'autre part, je ne suis pas sûr que les seigneurs de Guengat aient apprécié ce jeu. L'étymologie du toponyme Guengat serait bien fantaisiste, et Deshayes indique que le nom est composé avec le terme -cat, "combat".
Pour l'autre proposition, la principale critique , outre qu'il est rare que les sangliers pistent les renards, est que le deuxième animal est un chien. Même chez un sculpteur animalier aussi peu enclin à s'inspirer des modèles naturalistes, comme nous l'avons vu sur le bas-côté sud, un renard se reconnaît à sa queue, longue (70% de la longueur de son corps), épaisse, duveteuse et touchant le sol lorsqu'il est debout. Ajoutons à ce portrait-type le pelage roux, les oreilles dressées et pointues et le museau fin.
L'animal ici présent est de pelage fauve (clair) tacheté de noir, son museau est carré, ses oreilles arrondies, et, surtout, sa queue est dressée en fouet au dessus de son dos. Ses pattes portent une fourrure. C'est un mâle (comme le "lapin" d'ailleurs).
Même le "sanglier" est fort étonnant. Au lieu d'une queue de cochon, sa queue est longue et traîne presque jusqu'au sol. Surtout, son échine est hérissée de spicules, jusqu'à la queue, comme certaines représentations de dragons, mais sans rapport avec les soies des sangliers.
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Je n'ai pu trouver l'expression" sant al louarn" attestée en langue bretonne. F. Favereau donne pour sant : 1 "saint" et 2. "Sensation".
Le chanoine Abgrall, pourtant très averti, aggrave les choses en parlant des deux grands seigneurs de la paroisse, dont "Guengat, dont les armes portaient des hures de sanglier", ce qui est erroné.
Couffon recopie Diverrès : "On y distingue en effet au nord des animaux affrontés, un lièvre blanc (Guengat) un sanglier (armes des Saint-Alouarn : hures de sangliers) poursuivant un renard ("sant al louarn" "sur la piste du renard" ).
Sophie Duhem écrit "Une des sablières, sculptée en 1660 par Yan Hamoun, représente un lièvre blanc (en breton Gwen Gat, à l'origine du nom de la paroisse) flairant l'arrière-train d'un renard".
Christian Jouin est à la fois plus précis et plus prudent : "-Un sanglier. Il peut être une allusion aux ALÉNO, seigneur de SAINT-ALOUARN, qui blasonnait : « D'argent à trois hures de sanglier de sable, arrachées de gueules »,- Un renard. Il peut être une allusion aux SAINT-ALOUARN : « louarn » en breton = renard, - Un lièvre. Il peut être une allusion aux DE GUENGAT : en breton « gwenn » = blanc et « gad » = lièvre. "
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En outre, il ne me semble pas que les seigneurs, très scrupuleux sur leur renom, sur la figuration de leurs armes sur les vitraux, au titre de leurs prééminences, ou sur leurs gisants et sur les multiples écus placés sur les lieux stratégiques du sanctuaire, puissent admettre que leur nom, ou les meubles de leurs armes, soient détournées pour amuser la galerie, surtout sur un lieu aussi peu noble que les sablières.
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Émile Mâle, dans L'art religieux du XIIIe siècle en France, page 64 nous a jadis avertis « Il ne faut pas chercher partout des symboles ...Jamais nos vieux artistes ne furent aussi ingénieux que leurs exégètes modernes. ». En tout cas, nous constatons que les "exégèses" des érudits les dispensent d'une description attentive des œuvres, et qu'elles fonctionnent de façon virale en se reproduisant d'auteur en auteur sans remise en cause.
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Nous devons nous contenter de décrire ici une séquence de trois animaux (ou cinq pour l'ensemble de la pièce), naturels ou fantastiques, pas toujours identifiables et encore moins en terme naturaliste (lièvre ou lapin ?), dont rien n'indique un contexte cynégétique ou une relation signifiante réunissant les animaux.
Au mieux, lorsque sera constitué un corpus iconographique complet des motifs sculptés des sablières, numérisé et indexé, que les traits stylistiques pourront définir, précisément ou non, des ateliers, que ce corpus pourra être comparé à une recension identique du bestiaire des sculptures sur pierre (crossettes par exemple), nous pourrons repérer (comme S. Duhem l'a fait pour les licornes) des répétitions de motifs identiques et leurs réunions en saynètes signifiantes.
Nous avons affaire à Guengat, jusqu'à preuve du contraire, à la juxtaposition d'éléments isolés d'un bestiaire commun aux ymagiers (donc ne trouvant pas sa justification au niveau local), et où nos rares clefs solides d'interprétation basées sur les fables et les proverbes ne fonctionnent pas.
Il nous faut apprendre à observer avant d'interpréter, et à admirer et être touché par le cœur plus que par l' intelligence raisonneuse, qui fait obstacle à nos sens.
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Pièce suivante. Cinq personnages et un tonneau. Inscription.
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Cette pièce, la plus connue, semble vouloir me donner tort dans ma prudence d'interprétation. Et pourtant, il faut soumettre les écrits des auteurs de référence à une critique semblable.
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Un des éléments remarquables, et pleins de promesse, et l'inscription gravée IAN HAMOUN.
Il s'agit bien évidemment d'un patronyme, et IAN renvoie à notre Jean moderne. On pense à un Jean Hamoun, forme peut-être de Jean Hamon.
Sophie Duhem considère que les noms inscrits sur les sablières sont ceux des sculpteurs. Cette opinion est largement reprise (Monumentum, Wikipedia, Maurice Dilasser, C. Jouin ...). Pourtant, je ne peux la suivre que dans les cas où le nom est suivie d'une mention explicite de sa profession, ou de sa revendication ("a fait", "a sculpté"), car en sculpture sur pierre, les noms sont le plus souvent ceux des fabriciens, et après le XVIe siècle, parfois de leurs recteurs.
Ici, il me semble prudent de ne pas qualifier ce Ian Hamoun de sculpteur (il faudrait retrouver son nom sur d'autres œuvres, ou dans les archives, ou dans une pièce paroissiale précisant sa profession), mais sans aller plus loin pour lever le doute.
Les données généalogiques ne donnent aucune donnée à Guengat ou à Plogonnec avant le XVIIIe siècle avec le patronyme Hamon ou celui d'Hamoun.
https://gw.geneanet.org/pjcv?n=hamon&oc=&p=etienne
En élargissant au Finistère, on obtient avec Jean Hamon 28 données.
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Albert Deshayes ne mentionne pas la forme HAMOUN en Bretagne, mais HAMON, HAMOUNIC (dans le Léon), HAMONOU.
En conclusion, cette inscription ouvre à plus d'incertitudes que de renseignements.
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Le tonneau est de belle taille (longueur =deux fois celle des humains), c'est (?) un foudre (800 à 1000 litres), ses douelles sont entièrement cerclés aux collets — comme ceux du bas-relief de Colonzelle (Drôme)— par des gaulis généralement en noisetier. Le robinet inséré dans le trou de perce, visible à droite, est bizarrement placé en haut du récipient. Il est légitime de penser que ce tonneau est rempli de vin.
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Un homme en costume traditionnel se tient face à nous, main droite sur la hanche mais la main gauche placé contre le fond du foudre. Il est coiffé d'un chapeau rond noir, porte une veste bleue, cintrée et courte, et des hauts de chausse (les fameux bragou braz) noirs, plissés et bouffants descendant sous les genoux. On imagine ensuite des housseaux et on voit bien les sabots noirs.
Je peux, au mieux, imaginer qu'il se livre ici à une farce : l'homme, en obturant la bonde de son doigt, dissimulé par le ventre du tonneau, empêche la femme de remplir son pichet. Ce serait très comique, mais est-ce plausible ?
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Une femme remplit un broc métallique au robinet en se penchant légèrement. Elle porte la coiffe courte et blanche, un gilet bleu à manches longues, et une robe plissée blanche, sans le tablier traditionnel. Elle est chaussée de sabots (ou de souliers noirs ?).
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On comparera cette scène au tonneau, non pas aux multiples buveurs à tonnelets, mais à la sablière nord de l'église Saint-Thomas de Landerneau et de Bodilis , ainsi qu'à la chapelle du Grouanec à Plouguerneau, où , dans les trois cas, une truie tente de débonder le foudre.
Mais ici, comme si toute la production de ce sculpteur se voulait être issue d'une pensée blanche, objective se dérobant à toute interprétation, il n'y a aucune anecdote, aucune leçon ou description d'ivrognerie, aucune narration.
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Vient en suite un deuxième homme, de face comme le premier, et de tenue assez analogue ; mais ses cheveux sont longs, il porte une petite barbiche, et tient la poignée de son épée, suspendue au côté gauche. En outre, il n'a pas de bragou braz, mais des hauts de chausse ajustés au dessus de bas rouge. C'est donc un seigneur.
R. Couffon a vu "un sac d'écus", que je ne vois pas.
Il n'accomplit aucune autre action que celle de nous regarder, comme un acteur qui se présente ; encore une fois, il ne participe à aucune narration. Il est là.
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Son voisin est un prêtre, puisqu'il tient son attribut, le calice, et son bréviaire, et qu'il porte la barrette des recteurs, ou bonnet carré des docteurs en théologie. Lui aussi tient sa place dans cette galerie de personnages.
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Enfin, fermant le rang, le dernier personnage est saint Fiacre, patron de l'église. Il s'identifie non seulement à sa bêche (ce pourrait être un jardinier), mais aussi à sa tonsure monastique, à son épais livre relié, et à sa robe, serrée par une ceinture.
Toujours pas d'autre action, il se montre afin que nous le reconnaissions.
Christian Jouin fait remarquer que cette galerie est celle des trois Etats (le couple de paysans ou bourgeois représentant le Tiers-État, puis la Noblesse, et enfin le Clergé). C'est en tout cas une condensé de la paroisse et de ses notables derrière son saint patron.
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V. SABLIÈRES DE LA NEF ET DU CHOEUR, CÔTÉ SUD.
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Description de l'est vers l'ouest, du chœur vers la nef.
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Première pièce. Frise de rinceaux produisant des épillets (ou grappes) sculptée. Quatrefeuilles peint.
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La pièce est identique à celle du nord, mais les "roses" que j'y voyais sont des grappes ou épillets.
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Deuxième pièce. Deux licornes affrontées. Lapin blanc crachant un feuillage. Un chien ; un sanglier.
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Cette pièce est la copie (ou inversement) de son homologue au nord, mais on peut jouer au jeu des sept erreurs. Le lapin "crache" les feuillages ; le chien a un museau plus proche de celui d'un renard (mais toujours sa queue en fouet). Le "sanglier" n'a plus l'échine dentelé (mais sa queue est toujours longue et non en tire-bouchon).
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Troisième pièce. Tête d'un homme, dont les oreilles sont menacées par les gueules de deux dragons.
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Nous retrouvons le motif de a sablière de la chapelle Saint-Roch, mais la femme laisse la place à un homme, imberbe, coiffé d'un chapeau noir. Ses oreilles sont protégées de la dentition gloutonne des monstres par une épaisse tignasse. Le chapeau en tronc de cône explique un peu mieux la forme en fez du blochet de la chapelle du Rosaire.
Les dragons ont une queue longue et effilée, mais non céphalique. Les écailles du corps sont traitées soigneusement par des "pointes de diamant". Les échines sont hérissées de dent (comme le "sanglier" du nord). Le sourcil du dragon de droite est délicatement sculpté de fines rides.
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Dernière pièce. Frise géométrique centrée par des médaillons d'entrelacs.
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C'est l'un des rares motifs trahissant l'influence de la Renaissance, comme l'indique Sophie Duhem : " influence possible d'un maître italien tel que Nicoletta da Modena [1480-1538], apprécié des ornemanistes."
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Un Nicolas de Modène a travaillé à Fontainebleau pour François Ier.
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VI . LES ABOUTS DE POINÇONS DU CHOEUR.
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Parmi la douzaine d'abouts de poinçon de la nef et du chœur, les premiers sont des feuillages. Puis vient une rosace délicatement travaillée, puis un support de poulies dont l'extrémité est sculpté en mâchoires se fermant sur une tête d'enfant , puis un écu au lion rampant, puis un dernier abouts dont l'écu porte les trois paumes des de Guengat. La nervure médiane s'achève au dessus de la maîtresse-vitre sur une tête d'homme.
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Ecu au lion.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Armorial_au_Griffon#/media/Fichier:Madier_de_Montjau.svg
On attendrait ici plutôt le griffon de la famille de Saint-Alouarn (d'azur au griffon d'argent), bien visible sur le gisant de l'enfeu nord. Mais les ailes du griffon ne sont pas visibles.
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VII . LES ENTRAITS ENGOULÉS DU BAS-CÔTÉ NORD.
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LES SABLIÈRES ET BLOCHETS : SYNTHÈSE.
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Les blochets :
Le blochet sud-est. Un homme aux bras écartés.
Blochet sud-est. Tête d'homme coiffé d'un bonnet et montrant les dents.
Blochet sud-ouest. Masque de deux têtes masculines jumelées, bouche ouverte sur une langue rouge.
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Chapelle du Rosaire au sud.
Le côté ouest, première pièce. Quatre "chevaux" autour d'une rosace.
Le côté ouest, deuxième pièce. Un homme (chasseur ?), un chien (de chasse ?), une oie (?) / Un taureau et une vache.
Première pièce à l'est. Arabesque de feuillages autour d'un masque d'homme barbu.
Deuxième pièce à l'est. Animaux et blason des Guengat.
Coté droit. Un coq mangeant un tas de [grains ?] ; un animal [renard ??] mangeant un objet [poisson ? Poule ?].
Coté gauche. Un animal sonnant de la trompe. Une croix pommée verte et jaune à l'extrémité d'un "calvaire" vert à trois degrés.
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La chapelle Saint-Michel au sud-est.
Sablière du coté oriental. Frise végétale semblable à la première pièce orientale de la chapelle du Rosaire, mais dont des parties ont été remplacées par des panneaux peints d'écu à motif floral, fantaisiste.
Sablière du coté occidental. Frise végétale symétrique à la pièce orientale : deux feuilles d'acanthe encadrent, de part et d'autre de l'entrait engoulé, des panneaux peints d'écu à motif floral, fantaisiste.
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La chapelle Saint-Roch au nord-est
Au dessus de l'arcade séparant le chœur de la chapelle Saint-Roch se trouve une première pièce. Il s'agit d'un entrait à engoulant, transformé et intégré à la cloison. Un masque d'homme barbu crache des rinceaux serpentiformes délimitant des loges à éventails floraux.
La sablière du mur ouest de la chapelle : deux dragons à queue céphalisée menacent de dévoration une femme nue aux cheveux blonds.
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Nef et chœur, coté nord (du chœur vers la nef)
Frise de rinceaux fleuris (roses ?) sculptée ou en partie peinte. Quatrefeuilles peint.
Deux licornes affrontées autour d'un feuillage stylisé en arbre.
Un sanglier, un chien et un lapin blanc devant un feuillage.
Cinq personnages et un tonneau : un homme, une femme, un « seigneur », un prêtre, et saint Fiacre. Inscription non datée Ian Hamoun.
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Nef et chœur, coté sud (du chœur vers la nef)
Frise de rinceaux produisant des épillets (ou grappes) sculptée. Quatrefeuilles peint.
Deux licornes affrontées autour d'un feuillage stylisé en arbre.
Lapin blanc crachant un feuillage. Un chien ; un sanglier.
Tête d'un homme, dont les oreilles sont menacées par les gueules de deux dragons.
Frise géométrique centrée par des médaillons d'entrelacs.
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Décompte.
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25 animaux au total :
-11 Animaux domestiques :
4 chevaux. 3 chiens ; une oie ; un taureau ; une vache ; un coq ;
-2 Animaux sauvages :
2 sangliers.
-4 animaux non classés :
2 quadrupèdes (renards ou chiens ou autre ?). 2 lapins (domestiques ou sauvages?)
-8 animaux fantastiques
4 licornes . 4 dragons ;
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10 personnages sur les sablières:
5 hommes ( 1 chasseur, un homme près du tonneau ; un seigneur ; un prêtre ; saint Fiacre)
1 femme près du tonneau
trois têtes d'hommes, dont deux masques
un buste de femme.
3 têtes d'hommes et un homme en pied sur les blochets.
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5 frises végétales
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Un écu armorié identifiable (Guengat.
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Conclusion.
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On peut conclure à la prévalence des animaux sur les humains et les végétaux.
Les 8 animaux fantastiques composent des tableaux où ils sont affrontés par paires spéculaires, les 4 dragons participant à des tableaux de menace de dévoration autour d'un humain.
Les deux séquences sangliers-chiens-lapins peuvent difficilement s'intégrer à des scènes cynégétiques, vu l'ordre de poursuite. À l'inverse, le chien qui suit un homme armé d'un fusil semble participer à une chasse, mais à laquelle les animaux suivants ( oie, vache et taureau) sont étrangers.
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Si on excepte la "scène de village" autour du tonneau (qui n'est néanmoins pas limpide), et les scènes de dévoration par les dragons (souvent retrouvées ailleurs), les autres compositions résistent à une interprétation honnête. Ce sont des éléments d'un discours muet, soit de façon délibérée dans un souci seulement ornemental, soit parce qu'ils se réfèrent à des mythes, des schèmes narratifs que nous ignorons.
Dans tous les cas, malgré la présence de saint Fiacre, ce monde principalement animalier reste totalement étranger au culte catholique, à sa liturgie, à son Histoire Sainte et à ses traditions. Ce lieu de transition entre ciel (toiture) et terre (murs) est un Autre Monde, dont l'Enigme est sans doute l'identité principale, qui se briserait de vouloir être résolue.
Surtout, l'étude de ces éléments sculptés présuppose avant toute interprétation leur relevé photographique exhaustif et numérisé, rassemblé en une base de donnée indexée, au minimum régionale.
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SOURCES ET LIENS.
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— ABGRALL (Jean-Marie), 1911, Notice sur la paroisse de Guengat, Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, BDHA, Quimper
http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/e296d04e82cd30c9fa97fe5d8508bc81.pdf
https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/344
"Les sablières du chœur sont ornées de sculptures assez grossières, dans lesquelles on reconnaît un lièvre blanc, guen gad, jeu de mot sur le nom de la paroisse. On y voit également : 1° un sanglier poursuivant un renard, allusion aux deux grands seigneurs de la paroisse, Guengat, dont les armes portaient des hures de sanglier, et saint Alouarn, al louarn, le renard ; 2° Un prêtre tenant d'une main un livre et de l'autre un calice ; saint Fiacre, portant un livre et une pelle ; 3° Un homme portant un sac d'écus ; 4° Un tonneau en perce des deux bouts ; d'un côté, une femme emplit un broc, de l'autre, un homme emplissant le même office."
— ARLAUX (Claire), 2019, Trésors cachés des sablières de Bretagne. Photographies Andrew Paul Standford. Impressions du Ponant Equinoxe, 150 pages.
— CASTEL (Yves-Pascal), 1984, " Eglise Saint-Fiacre, inscriptions sur un confessionnal et sur l'autel" B.S.A.F. .
— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice sur les paroisses,...
https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/GUENGAT.pdf
"L'église, du type à nef obscure, est lambrissée, sans entraits, avec sablières sculptées d'un grand intérêt. On y distingue en effet au nord des animaux affrontés, un lièvre blanc (Guengat) un sanglier (armes des Saint-Alouarn : hures de sangliers) poursuivant un renard ("sant al louarn" "sur la piste du renard" ), saint Fiacre et sa bêche, un prêtre tenant un calice (clergé), un homme avec une épée et un sac d'écus (noblesse), un homme et une femme autour d'un tonneau en perce (tiers état) et l'inscription : "IAN. HAMOUN.". Au sud, chevaux affrontés, lièvre blanc, renard, sanglier, tête entre deux crocodiles."
— DILASSER (Maurice), 1979 : Locronan et sa région (Paris, 1979)
—DIVERRÈS (Henri), 1891, "Monographie de la commune de Guengat ", Bull. S. A. F., pages 42-61).
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207615d/f115.image
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/image%2F1401956%2F20220116%2Fob_996bc6_bulletin-de-la-societe-archeologiqu.jpg)
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— DUHEM (Sophie), 1997, Les sablières sculptées en Bretagne: images, ouvriers du bois et culture paroissiale au temps de la prospérité bretonne (XVe-XVIIe s.), Presses universitaires de Rennes, 1997 - 385 pages, pages 2 ;12 (descriptions précoces) ; 62 (illustration) ; 169 (un paragraphe et la fig. 88 : les licornes) ; 179 (nudité d'une femme accroupie qui a été varlopée) ; 191-192 (les vitraux) ; 195 (frise de motifs géométriques, figure 121, influence possible d'un maître italien tel que Nicoletta da Modena [1480-1538], apprécié des ornemanistes); 209 (« Quelques factures originales. Les décors des sablières de Trémeur, de Guengat et de la chapelle des Cieux à Huelgoat sont étonnants, constitués d'un enchevêtrement d'entrelacs et de motifs qu'on a parfois du mal à décrypter." ) ; 222; 231-234 (fig. 152 : le Noble, le Prêtre et le Paysan (ou saint Fiacre ?)) . Vêtement des laboureurs, une tunique longue serrée par une ceinture; 241 ("des chevaux s'accouplent à Guengat"); 269 (fig. 159 : figure avalée par deux dragons comme à Bieuzy, Plouhinec, Pont-Croix, etc.); 291 (figures de saints, rares sur les sablières, comme celles de "Guengat (1660) avec un saint Fiacre et une sainte Véronique").
Page 231, S. Duhem considère que IAN HAMOUN est le nom de l'artiste : "À Guengat, Ian Hamoun, sculpteur à Guengat, fait exception en choisissant de faire le portrait des représentants de la paroisse" etc.
— DUHEM (Sophie), 1998, « Quant li goupil happe les jélines... », ou les représentations de Renart dans la sculpture sur bois bretonne du XVe au XVIIe siècle Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest Année 1998 105-1 pp. 53-69
https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1998_num_105_1_3972
— DUHEM (Sophie), 2012 Impudeurs et effronteries dans l'art religieux breton (xve siècle - xviiie siècle), éditions Le Télégramme, 2012.
"Une des sablières, sculptée en 1660 par Yan Hamoun, représente un lièvre blanc (en breton Gwen Gat, à l'origine du nom de la paroisse) flairant l'arrière-train d'un renard".
— DUHEM (Sophie), 2013, Introduction, "Passeurs des âmes, passeurs des arts", Presses universitaires du Midi.
https://books.openedition.org/pumi/31428
— JOUIN (Christian), s.d, Tout sur l'histoire de Guengat.
https://www.guengat.com/
—PÉRENNÈS (Henri), 1941 : Guengat (Rennes) non consulté
— POP.CULTURE
https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00089983
— WAQUET (Henry ), 1957, Guengat (S.F.A. - Congrès archéologique de France CXVe session 1957 Cornouaille.) -
" Il y a des raisons de conjecturer que Guengat, quoique portant un nom qui était un nom d’homme, au pays de Galles, n’est pas une paroisse primitive, et qu’elle dépendit d’abord de la vaste paroisse de Plogonnec. Ainsi la 1e église n’aurait été qu’une chapelle de dévotion. Le château, aujourd’hui complètement ruiné, de la seigneurie de Guengat, s’élevait très près de la limite actuelle des 2 communes. Le seigneur comptait parmi les principaux de Cornouaille. L’un d’eux, Alain, chambellan du Roi, vice-amiral de Bretagne, capitaine de la ville et du château de Brest, combattait à Pavie au côté de François 1er ; et partagea sa captivité.
A la fenêtre à 3 meneaux, du bras sud, du faux transept, se voient entremêlées des scènes de la vie du Christ, (divers saints), présentant des donateurs et donatrices, seigneurs et dames des familles de Kérigny, de Kerdrein, et de Bruère-Ducran. Malheureusement les incertitudes des généalogies de ces familles ne permettent pas de proposer fermement une date ; il faut s’en tenir à une approximation : environ l’an 1500."
— WAQUET (Henry ), 1942, Art breton, 2è éd., 1942, pp.145-151
— Sites divers :
http://www.guengat.com/8/eglise05.html.
— Site Tout sur l'église : http://www.guengat.com/8/eglise07.html
— Site Infobretagne : http://www.infobretagne.com/guengat.htm
http://www.guengat.fr/patrimoine/leglise
— WIKILAND
https://www.wikiwand.com/fr/Guengat
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