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29 octobre 2024 2 29 /10 /octobre /2024 22:56

Ensemble de 14 pièces de sablières, de 6 blochets, de 6 entraits à engoulants  taillés entre 1475 et 1494 (choeur et  nef)  et vers 1520 ( transept et les deux premières travées de la nef) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé (Morbihan).

Voir :

 

 

Merci à Violette Beurel, de l’association Les amis de la chapelle de Notre-Dame-du-Loc, qui nous a ouvert la porte de cette chapelle.

PRÉSENTATION.

Cette petite chapelle de la fin du XVe siècle (date de 1475 et 1494 sur les sablières)  a été élevée à la suite d'un voeu ou pour commémorer un fait et est devenue par la suite, est devenue lieu de pélerinage. Elle comprend encore son enclos, son calvaire et sa fontaine. Sur plan en croix latine, elle est bâtie en pierre de taille aux pignons, le reste étant en moëllons. Le pignon ouest est le plus ouvragé, avec mouluration encadrant la porte ogivale en saillie. Une flèche très allongée se trouve au centre de la nef. La fenêtre du chevet est flamboyante et contient quelques restes de vitraux.

Elle est remarquable par son mobilier (sa croix de chancel qui porte la date de 1500 et le nom d'André de Coëtlagat, ses retables en granite, son retable en albâtre de Nottingham (fin XVe), ses statues polychromes (fin XVe), ou dans son enclos son calvaire (1500) et sa fontaine), mais aussi par sa charpente sculptée et par ses sablières  exceptionnelles. (Les sablières ou pannes sablières sont ces pièces de bois (un quart de tronc de chêne), horizontales placées à la base de la charpente sur le haut du mur, rempli d'un lit de sable pour éviter la remontée d'humidité ou pour permettre à la poutre de prendre place lentement). Les 14 sablières, 6 blochets et 6 entraits ont été taillés entre 1475 et 1494 pour une partie localisée dans le choeur et dans la nef et vers 1520 pour l'autre localisée dans le transept et les deux premières travées de la nef.

Exceptionnelles dans le corpus très riches des chapelles et églises bretonnes, ces sablières le sont par leurs inscriptions gothiques précisant les dates de réalisation de cette charpente en 1475 et en 1494 et le nom des commanditaires, Olivier de Peillac chanoine de Guérande et recteur de Saint-Avé, et  André de Coëtlagat, son successeur, chanoine de Vannes et recteur de Plescop et de Saint-Avé ; par leur polychromie ; et par la variété de figures traditionnelles aux ymagiers telles que les bestiaire, les sirènes et centaures, les musiciens (luth, cornemuse , traverso, harpe) et les drôleries. Elles sont remarquables aussi par le riche ensemble héraldique, peint en majorité, qui a échappé aux marteaux révolutionnaires ou a été repeint, et qui fait écho aux blasons sculptés sur d'autres supports, lapidaires notamment, de la chapelle.

Les entraits  également sont  remarquables par les personnages qui combattent ou tentent d'échapper à la gueule des dragons des engoulants, tout comme les blochets à forme de dragons dévorants.

La chapelle a été restaurée en 1913 puis de 2010 à 2012.

La chapelle, avec l'enclos, la fontaine et le calvaire  sont classés par arrêté du 22 juin 1932

Les sablières et entraits en bois sculpté sont classées Mh par arrêté du 11 septembre 1922.

" Par la qualité des sculptures et des reliefs, cet ensemble qui alterne régulièrement des blasons, portés par des angelots en pied de cerces, et des scènes historiées, est l’un des ensembles bretons majeurs du dernier quart du XVe siècle." (C. Diego Mens)

Pour S. Duhem, l'ensemble de Saint-Avé rejoint ceux, de même facture exceptionnelle, de Trédrez, Trémel, Plumelec, Grâces-Guingamp, dont les artisans disposent d'un bagage iconographique, intellectuel et d'habilité technique, que n'auront pas leur successeur, avec des ensembles plus hétérogènes, plus inventifs, plus réfléchis que ceux du XVIe tardif et du XVIIe siècle.

Les inscriptions sont sculptées en creux, et les motifs figurés végétaux, humains, merveilleux (chimères et dragons) et plus rarement animaux disposés de façon isolée et régulière — une caractéristique stylistique bas-médiévale  du XVe siècle— sont sculptés en moyen relief en bois polychrome. Les motifs se détachent franchement de l'épaisseur de la poutre et sont couverts par un "toit".

 

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I. LE CHOEUR DE 1475.

 

Le commanditaire.

Les sablières portent l'inscription en lettres gothiques qui court de chaque côté nord puis sud du chœur :

MESTRE O. DE PEILLAC CHANOYNE DE GUERÃDE ET RECTE DE ST EVE FIST F

CESTE OUVRE LAN MILL CCCC LX XV 

soit "Maître Olivier de Peillac chanoine de Guérande et recteur de Saint-Avé fit faire cette œuvre l'an 1475".

L'inscription, sculptée et peinte en rouge, comporte des lettres ornées, des lettres liées ou abrégées par des tildes et les mots sont séparés par des deux-points reliés par une accolade. Elle est interrompue régulièrement par des blasons présentés par des anges, aux armes peintes (et repeintes par les restaurateurs). J'aime m'attarder sur la matérialité de ces inscriptions et ne pas les considérer seulement comme des sources documentaires : ces calligraphies sont des œuvres d'art.

La paroisse de Peillac, d'où la famille du chanoine est originaire, se trouve à l'est du Morbihan, à une dizaine de kilomètres au nord-ouest de Redon, mais la famille de Peillac a détenue aussi le château de Lohan à Plaudren, au nord de Saint-Avé.

Pol de Courcy indique dans son Armorial à propos de cette famille :

Peillac (de), sieur dudit lieu et du Plessis, paroisse de Peillac, — du Gouray, paroisse de Pleucadeuc, — de Bodeveno, paroisse de Pluvigaer, — de Lohan, paroisse de Plaudren.

Références et montres de 1426 à 1536, dites paroisses, évêché de Vannes.

D’argent à trois merlettes de gueules ; au franc canton de même.

Fondu dans Rohan, puis Ploësquellec.

Olivier de Peillac était l'un des 14 chanoines à la collégiale Saint-Aubin de Guérande. Un homonyme (son père ? ) participe en 1452 à la montre de Guillaume de Rosnyvinen

Les armes de sa famille ne sont pas présentes sur ces sablières du chœur, mais on les trouve dans celles de la nef nord,  et huit fois dans la chapelle, sur un bénitier, près du portail , sur une crédence, au socle de plusieurs statues et sur les contreforts du portail et du chevet.

Selon D. Mens :

"Olivier de Peillac est d’une famille noble assez importante, vassale de la seigneurie de Rochefort-Rieux et alliée à la puissante branche des Rohan Gué-de-L’Isle. Olivier pourrait être le frère de Jean, mentionné en 1477 et 1484 comme prévôt féodé 4 des paroisses de Plaudren et de Saint-Jean-Brévelay 5 . Cette fonction est obtenue par les Peillac par alliance avec les Tréal. Jean de Peillac perçoit les droitures 6 dues au seigneur de Largoët pour ces paroisses. La fille de Jean, Jacquette, est qualifiée de prévôte féodée de 1494, avec son époux, puis seule en 1503 et 1511 7 . Elle épouse François de Rohan, seigneur du Gué-de-l’Isle et maître d’hôtel de la reine Anne de Bretagne. Outre ses possessions dans la commune de Peillac, la famille détient également les seigneuries de la Gorays en Pleucadeuc, héritée des Tréal, de Botéven en Pluvigner et celle de Lohan en Plaudren, mais apparemment pas dans la paroisse de Saint-Avé. "

Pour le même auteur, il faut  envisager pour le finacenmet de la chapelle outre la contribution des recteurs et de leur famille,  une possible intervention d’un grand féodal breton, Jean IV de Rieux, maréchal de Bretagne, qui entre en possession de la seigneurie de Largoët, dont dépend la paroisse, en 1480, après le décès de sa première épouse.

 

 

A. Le côté nord.

On trouve successivement depuis la croisée des transepts et en suivant le sens des aiguilles  :

—entre deux feuillages verts, les armes des Coëtlagat  d'azur à 3 aiglettes d'or (peintes en 1913 au dessus d'un écusson muet), tenue par un ange à la chevelure divisée en deux boules. Curieusement, ces armes de Coëtlagat ne figuraient pas dans la chapelle. La famille habitait le manoir de Coëtlagat, en la paroisse Saint-Patern de Vannes

—L'entrait à engoulant dont le dragon laisse échapper une langue rouge.

— un masque d'un homme coiffé d'une cagoule à rabats.

— le début de l'inscription interrompue par des feuilles vertes, ou par des blasons

—Les armes écartelées des  Rieux-Rochefort  d'azur à 5 besants d’or en sautoir aux 1 et 4 (Rieux) et aux 2 et 3 vairé d’azur et d’or (Rochefort) sur fond de feuillages. Jean II de Rieux (avant 1343-1417 avait épousé en 1374 Jeanne de Rochefort, d'où Jean III de Rieux (1377-1431). Sa fille Marie de Rieux épousa vers 1425 Louis d'Amboise, son fils François-Jean épousa Jeanne de Rohan d'où Jean IV de Rieux (1447-1518).  Jean IV de Rieux, un grand féodal breton, maréchal de Bretagne, qui entre en possession de la seigneurie de Largoët, dont dépend la paroisse, en 1480, après le décès de sa première épouse Françoise Raguenel, décédée le 18 janvier 1480, aurait (D. Mens) pu participer au financement de la chapelle. Il versa  un paiement à Olivier de Peillac le 26 juin 1481 pour avoir fait mettre les armes de « Monseigneur et de mademoiselle ».

— Celles, tenues par un ange aux cheveux volumineux, des  Rieux-Malestroit en alliance en 1 Rieux-Rochefort comme supra et en 2  Malestroit : de gueules à neuf besants d’or.  Cela peut renvoyer à Gilles de Rieux, fils de Jeanne de Malestroit et de  Michel de Rieux (1394-1473), qui épousa en 1495 Anne du Chastellier.

Les Malestroit était seigneurs de Largoët, une forteresse d'Elven, à 13 km de Vannes, avant que Jean IV de Rieux ne devienne comte de Largoët au XVe siècle. " C'est à cette époque (entre 1474 et 1476) que Jean IV, seigneur de Rieux, y retient Henri Tudor, duc de Richmond, futur Henri VII d'Angleterre. En 1490, Charles VIII démantèle le château, mais il est restauré sous l'impulsion d'Anne de Bretagne. La forteresse est en effet une des pointes du triangle rieuxois (trois grandes forteresses Rochefort-Malestroit-Elven). "

—Celles de Bretagne, tenues par un ange mais douteuse car  à trois hermines seulement.  [le blason modifié pourrait être en lien avec le fait que Jean de Rieux est le petit-fils de Marguerite de Bretagne, fille du duc Jean IV.]

—un masque d'un homme barbu coiffé d'un chaperon, tenant de la main droite un phylactère. Ce dernier portait-il jadis une inscription?

— un blochet débutant par un engoulant et s'achevant par une tête d'homme à l'extrémité de la pièce de bois octogonale.

Il convient en fait d'ordonnancer cette succession de blasons, comme du côté sud, en partant de l'est et de l'autel en respectant les prééminences : duché de Bretagne/Rieux-Malestroit/Rieux-Rochefort, comme au tympan d'une verrière armoriée de haut en bas. Le vitrail ancien du chœur n'a pas été conservé, mais on sait, d'après un mémoire de Galles en 1854, qu'on y trouvait les armes de Bretagne, "et deux écussons : celui de Lestrelin ;  et un autre ainsi alliancé : parti au 1 d'argent à la bande nouée d'azur accompagnée de 7 merlettes de gueules, qui est Lestrelin, au 2 d'or à trois tourteaux "(J. Guyomar).

 

 

 

 

 

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

B. Le côté sud.

En poursuivant notre visite dans le sens des aiguilles d'une montre, et donc ici du chevet vers le transept, nous trouvons, en symétrie avec le côté nord :

— Un blochet, semblable au blochet nord avec un personnage tirant la langue

 — Un masque d'homme barbu tenant un phylactère

— les armes de Bretagne, à huit hermines , présenté par un ange

— la suite de l'inscription , "ceste ouvre l'an mill cccc LXX XV", également fragmentée par les motifs ornementaux et les blasons,

—un masque léonin émergeant de feuillages,

— un ange présentant les armes écartelées des  Rieux-Rochefort  d'azur à 5 besants d’or en sautoir aux 1 et 4 (Rieux) et aux 2 et 3 vairé d’azur et d’or (Rochefort)

—un primitif ou homme naturel, de couleur verte, assis jambes croisées et tenant un livre. Pour l'abbé Guyomar, il s'agit d'un tailleur. Ses pieds ressemblent à des pattes. Sa tête est coiffée d'une capuche.

— Les armes, présentées par un ange,  des Malestroitde gueules à neuf besants d’or.

— Un masque de lion, à la crinière rayonnante

— la Lune et le Soleil, entourés de rayons,

— l'entrait à engoulant,

— un lion,

—un agneau à phylactère

— un dragon ailé.

 

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

 

On examinera aussi la voûte lambrissée, et notamment la nervure principale est-ouest, qui est ornée de panneaux rectangulaires aux armes de Bretagne, à huit hermines.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Au total, le programme des sablières de ce chœur privilégie les insignes du pouvoir ducal (*) et des grands officiers ducaux, qui ont peut-être participé par donation à la construction, ou qui ont pu en favoriser l'établissement. Les armoiries du commanditaire, d'une famille plus modeste, n'ont pas leur place ici.

(*) Sur la commune de Saint-Avé se trouvait le château de Plaisance, résidence officielle des ducs de Bretagne, démantelée au XVIIe siècle. Jean V, duc de Bretagne (1389-1442) y séjournait fréquemment, et François Ier, duc de Bretagne (1414-1450), y est décédé le 17 juillet 1450. Les sablières de 1474 sont contemporaines du règne de François II (de 1458 à 1488), auquel succède Anne de Bretagne de 1488 à 1514.

 

 

Sophie Duhem, l'auteur de référence sur les sablières de Bretagne, s'interroge sur l'influence ici d'Olivier de Peillac, et du clergé en général :

"Comment imaginer que ce chanoine si soucieux de composer un ensemble décoratif majestueux , n'ait pas, à un moment ou à un autre, donné des directives précises aux artisans-charpentiers ? Sa contribution au choix des sculptures  paraît certaine si l'on considère à la fois la grande qualité de l'iconographie représentée, et la monumentalité de l'ensemble au regard des dimensions de la chapelle." 

Casas Diego Mens sépare bien le programme "protocolaire" du chœur commandé par le chanoine de Peillac, un espace accessible au clergé et à la noblesse, et qui s'avère assez convenable malgré son bestaire et la présence du merveilleux non chrétien, et celui, plus populaire, de la nef, dont le commanditaire André de Coëtlagat appartient pourtant au même milieu, celui des chanoines et recteurs issus de la noblesse bretonne. La nef, séparée du chœur par une clôture ou chancel est réservée au peuple. La clôture à claire-voix permet malgré tout  aux fidèles de voir le chœur et d'entendre les offices. Casas Diego Mens, répondant à Sophie Duhem, écrit :

"Ainsi, le programme iconographique de la nef et d’une partie du chœur, mêlant fantastique, religieux, irrévérencieux et des scènes du quotidien, semble essentiellement destiné à la seule lecture d’une catégorie de la population [On ne prendra pas en compte dans cette analyse les inscriptions portées établissant les commanditaires, dans le chœur et la nef, réservées probablement à la noblesse et au clergé, et une certaine partie de la population lettrée.] 

 Il ne traduit sans doute pas une commande précise d’un clerc mais il compose plutôt un décor voulu par les sculpteurs, mêlant des thèmes populaires ou savants, selon une organisation qui nous échappe désormais."

Outre le fait que cela suppose, comme il le constate, d'oublier l'inscription de fondation de la nef supposant l'accès à la lecture, cela ne tient pas compte des données qui nous apprennent que, pour leurs stalles aux miséricordes très populaires voires grivoises par exemple, ces chanoines, loin de laisser carte blanche aux huchiers et de fermer les yeux sur leurs excès, peuvent exiger par contrat la présence de ces références au merveilleux médiéval, aux fabliaux, aux proverbes, et aux scènes érotiques ou scatologiques, qui se découvrent, sculptés dans la pierre et le bois , et pas seulement dans les marges des sanctuaires. Il faut imaginer d'autres rapports que les notres entre l'obscène et le sacré, exactement comme dans la Rome impériale où les phallus avaient une fonction apotropaïque nullement choquante et très ostensible.

Pour Sophie Duhem p. 270, " à Saint-Avé, les thèmes religieux sont absents et les thèmes courtois ou distrayants sont probablement conçus à la demande de l'élite de recteurs à l'origine de la commande".

 

 

 

 

LA CROISÉE DU TRANSEPT.

Les armes de Bretagne, se poursuivent ici sur la nervure centrale, et sur la clef de voûte.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

C'est aux angles de la croisée du transept que sont placées les armes des familles nobles de la paroisse du dernier quart du XVe siècle : les Benoist, seigneurs de Lesnévé sur l'angle nord-est , les Arz, seigneurs de Tréviantec et Rulliac sur l’angle sud-est et enfin, sur l’angle diamétralement opposé les Lestrelin, de Lesvellec d’argent à la fasce nouée d’azur accompagnée de sept merlettes de gueules posées 4 et 3 . Selon C. Diego Mens cette organisation héraldique témoigne sans doute du placement de ces familles nobles, lors des offices, au-devant du chancel.

L'angle nord-est : les armoiries des Benoist de Lesnévé.

Ces armes d' hermines à trois chevrons de gueules chargés de besants d’or sont sculptées et non seulement peintes.

Selon l'article Wikipédia de Saint-Avé, Sébastien de Rosmadec (~1570-1646), évêque de Vannes est né au manoir de Lesnevé. René Descartes (1596-1650), mathématicien, physicien et philosophe, aurait passé "une partie de son enfance dans la métairie du manoir de Lesnevé alors que son père Joachim Descartes (1563-1640), siège aux États de Bretagne lorsque ceux-ci sont réunis à Vannes". Je n'ai pas trouvé la confirmation de ce séjour dans les biographies de Descartes ; il a séjourné au manoir de son frère Pierre, le manoir de Kerleau à Elven.

 

 

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

L'angle sud-est : les armoiries  d'une famille à préciser.

Ces armes sont  d'or à la fasce de gueules accompagnée de 3 quintefeuilles de même. L'abbé Guyomar propose d'y voir les armes des Eder, mais celles-ci sont  de gueules à la fasce d'argent accompagnée de 3 quintefeuilles de même.

On les retrouve sur la crédence à côté de celles des Peillac.

Crédence sud de la chapelle Notre-Dame-du-Lac, photo lavieb-aile 2024.

 

C. Diego Mens signale ici les armes de la famille d'Arz  seigneurs de Tréviantec et Rulliac sur l’angle sud d’azur à trois quintefeuilles de gueules .

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

L'angle nord-ouest : les armoiries de la famille Lestrelin, de Lesvellec en Saint-Avé.

Ils portent d’argent à la fasce nouée d’azur accompagnée de sept merlettes de gueules posées 4 et 3.

Leurs armes figuraient aussi dans la vitre du chœur. Et dans la chapelle Saint-Avoye de Pluneret.

Le pedigree ?

Lestrelin (de), sieur de Lesvellec, en Saint-Avé ; Kerlois et Liscoet, en Pluvigner ; Keropert, en Grand-Champ ; Kerlagadec, en Noyal-Pontivy ; Pradic, en Plumergat ; Penhaer, en Camors ; et Kerispert, en Pluneret. Réformations de 1426, 1448 et 1536 (famille éteinte à la fin du XVIème siècle).

 

 

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

L'angle sud-ouest : les armoiries des Laouénan, de Baden.

D'azur à la fasce d'argent accompagnée de 3 roitelets d'or

Pas de photo.

 

 

 

LES SABLIÈRES DE LA NEF (1494)

 

L'inscription. Le commanditaire.

 

L'inscription se partage entre le côté nord :

OU LOYAL TEMPS DE MASTRE : OLIVIER : DE PELIAC CHANOE GUERANDE ET MAISTRE ANDRE DE COETLAGAT

et le côté sud :

RECTO DE SANT AVE FIT ACHEVER CESTE CHAPLE EN LàMIL IIIIc IIIIxx ET XIIII 

 

"Au loyal temps de maître Olivier de Pellac chanoine de Guérande et maître celles d'André de Coëtlagat recteur de Saint-Avé fit achever cette chapelle en l'an 1494".

Qui est ce nouveau recteur et commanditaire ?

Origine. 

Essentiellement vannetaise, la très vieille maison de Coëtlagat eût pour berceau la terre de ce nom en la paroisse de Saint-Patern ès-faubourgs de Vannes. Elle comparut aux montres et réformations de 1426 à 1536 dans les paroisses de Saint-Patern, Guehenno et Plœren, et fut reconnu noble d'ancienne extraction à la réformation de 1669 avec sept générations (Bibl. de la ville de Rennes. Mss. des Réformations).

Membres.

Remontant à Messire Geoffroy de Coëtlagat, croisé en 1248 (P de Courcy. Armorial de Bretagne. Tome I, p. 211), elle compte en outre parmi ses membres :

—Escuyer Guillaume de Coëtlagat qui reçoit en legs du duc Jean II dans son testament de l'an 1303, une somme de 50 livres pour ses bons et loyaux services (Dom Morice. Preuves. Tome I. Col. 1196) ;

—Messire Guillaume de Coëtlagat, écuyer de Mademoiselle de Porhoët en 1426 (Ibidem. Compte de Jehan Droniou, trésorier du Duc. Tome II, Col. 1223) ;

— Noble écuyer Renaud de Coëtlagat, marié vers 1445 à Aliette de Peillac et décédé en 1473 (Arch. Dép. du Morbihan, Série E et Mss. Galles) ;

— Messire Jehan de Coëtlagat, l'un des témoins déposant à l'Enquête de canonisation de saint Vincent-Ferrier, le 21 novembre 1453, avec son frère Yves de Coëtlagat, prêtre, et sa femme Jeanne Trainevault, guérie miraculeusement de la peste peu de temps auparavant, par l'intercession du saint (Enquête de canonisation de saint Vincent-Ferrier. Mss. de l'abbé Chauffier). Noble dame Olive de Coëtlagat, nourrice de la fille du Duc en 1455 (Dom Morice. Preuves. Tome II. Col. 1689) ;

— Messire Robert de Coëtlagat, qui avait épousé demoiselle Catherine Sorel vers 1448 (P. de Courcy. Armorial de Bretagne. Tome I, p. 211) ;

— Messire Pregent de Coëtlagat, vivant en 1495, fils d'autre Pregent de Coëtlagat, écuyer du pays de Guérande (Cartulaire inédit de l'abbaye de Prières. Mss. de l'abbé Chauffier) en 1418 ;

— Messire André de Coëtlagat,

— Messire Jean de Coëtlagat, moine de Prières en 1539, prieur de cette abbaye en 1547 (Cart. inédit de l'abbaye de Prières. Mss. de l'abbé Chauffier), abbé de celle de Lanvaulx en 1565 (P. de Courcy. Armorial de Bretagne. Tome I, p. 211) ;

— Messire Jean de Coëtlagat, vivant en 1543, marié à Anne de Quifistre (Arch. Dép. du Morbihan. Mss. Galles) ;

etc.

Seigneurie. 

La famille de Coëtlagat a possédé les terres et seigneuries de Coëtlagat et Ménimur en Saint-Patern ; — de Kerlois en Pluvigner ; — de Pont-Dinan en Arradon ; — du Clegrio, paroisse De Guehenno ; — de Cantizac, de Porte-Layec et Bodrual, paroisse de Séné ; — de Liscouët en Péaule ; — de Penvern en Plaudren ; — de Kerlan en Plumergat ; — de Kerdualic, du Quelennec, de Kervaly, etc.

Principales alliances. 

Elle s'est alliée aux familles : de Lesteno (XIVème. s.), de Peillac vers 1445, Sorel (1448), de Lourme (fin du XVème s.), Trainevault vers 1450, de Broël (XVIème s.). de Quifistre vers 1538, Riou, Le Goff, de Lesmais (XVIème s.), Guimarho vers 1574, de Gaincru vers 1592, de Rosmadec (XVIème s.), , etc

R. de L'Estourbeillon, in Infobretagne

Diego Mens apporte des informations complémentaires :

"La famille Coëtlagat  possède un manoir à Vannes, dans la paroisse de Saint-Patern, des terres à Séné (Bodrual et Cantizac) et Plescop. Jean est mentionné comme seigneur de Bodrual à la fin du XVe siècle  . Il dépose, à moins qu’il ne s’agisse de son père, dans le procès en canonisation de Saint-Vincent Ferrier en 1453 avec son frère Yves, prêtre. Olive de Coëtlagat est au service de la duchesse Isabeau d’Ecosse, comme nourrice de Marie de Bretagne en 1455 9 . Les deux familles des recteurs qui ont œuvré à la construction de cette chapelle sont alliées puisqu’un mariage 10 est célébré en 1455 entre Aliette de Peillac et Renaud ou Regnaud de Coëtlagat. Ce dernier, fils de Michèle de Tréal 11 et de Guillaume de Coëtlagat, est mentionné dans les montres du 8 septembre 1464 pour la paroisse de Séné avec 700 livres de revenus, et comme seigneur de Cantizac 12 . Prigent de Coëtlagat hérite de ce domaine en 1474."

 

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

Le côté nord de la nef.

Description depuis l'entrée à l'ouest vers le transept

Les motifs ou personnages sont répartis en frises et répondent aux retombées (en culot) des nervures de la charpente.

On trouve successivement :

Première pièce entre blochet et entrait.

— Le blochet, engagé dans la maçonnerie, avec engoulant et personnage.

— un masque d'homme encapuchonné, bouche ouverte

— entre les mots OU et TEMPS, un coeur percé de deux flèches croisées, et portant le mot LOYAL. Les auteurs ne l'intègrent pas toujours au texte de l'inscription.

— un masque d'homme barbu de face, bouche ouverte

— Entre les mots DEMAISTRE et :OLIVIER, une fleur à quatre pétales,

— un homme accroupi sous la console, qui  désigne de l'index un passage d'un livre et lève les yeux au ciel. Il est coiffé d'un chaperon ou d'un bonnet, porte une tunique rouge, des chausses vertes et des chaussures ou sabots.

— dans l'angle une feuille d'acanthe étalée ;

 

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

Le premier entrait, côté ouest.

Un homme vêtu de chausses, d'une tunique ajusté et portant un chapeau noir, court vers la tête du dragon de l'engoulant en brandissant une massue.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

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Le premier entrait, côté est. Un chasseur (piqueux) s'avance vers la gueule du dragon et y enfonce sa pique.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

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Deuxième pièce entre premier et deuxième entrait.

— Dans l'angle  de l'entrait un homme barbu (prophète??)   écarte les spires d'un phylactère qui lui enrubanne la tête.

— Lui faisant face,  un joueur de cornemuse est vêtu d'habits découpés. J. Guyomar écrit que "  ses lèvres viennent d'abandonner le bec du biniou pour répondre au moine qui le blâme d'exciter à la danse ; mais si la bouche du sonneur ne remplit pas son office, nous voyons son bras gauche presser l'outre de l'instrument, ses doigts n'ont pas abandonné les trous, et la musique continue toujours. Le tuyau de la corne du biniou a disparu ".

Ce joueur est décrit dans l'encyclopédie de la cornemuse de Jean-Luc Matte :

http://jeanluc.matte.free.fr/fichsz/stavesabl.htm

Sculpture en bois avec traces de polychromie: homme portant des vêtements en forme de feuilles et coiffé d'une couronne de feuilles. Un bourdon d'épaule dont seuls subsistent le pavillon et la "souche"; un porte-vent brisé, un hautbois à pavillon

S. Duhem  indique qu'une copie de cette sablière, du XIXème, existe à la chapelle de Kerozer de cette même commune

— un chien qui se lèche en se retournant vers son arrière-train, dans une vue plongeante audacieuse

 — présentées par un ange coiffé d'un bonnet et vêtu d'une robe très ample, les armoiries d'Olivier de Peillac, suivant la mention de son nom sur l'inscription.

On retrouve aussi ces armoiries sur les consoles des statues de Marie-Madeleine, de saint Corneille, de saint François, sur la crédence sud et sur le bénitier.

 

 — une femme dont la main gauche est levée. J. Guyomar y voit "une paysanne, dont la figure est d'une finesse extraordinaire ; elle détourne les yeux et se sert de sa main gauche comme d'un écran pour ne pas voir l'exhibition indécente d'un homme voisin accroché à la sablière, et que M. Pobéguin, sculpteur à Vannes, a mutilé du temps de M. Panhéleux (1830-1860)."

— Un clerc (tonsuré), de dos, la main gauche sur le crâne, dont la partie basse a été buchée car jugée inconvenante.

 

 

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

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Troisième pièce entre deuxième et troisième entrait.

— À l'angle de l'entrait un homme nu et barbu  se protège du centaure ...

un centaure qui, armé d'une massue et le bouclier au bras, va se ruer sur l'homme.

— Près du nom de Maître André de Coëtlagat, armoiries de Cantizac de la paroisse de Séné : d'argent à la bande de gueules, chargée de 3 alérions d'or,  présentées par un ange, qui porte sur ses ailes et sa tête la couronne d'épines. Il y avait eu des alliances entre les Coëtlagat et les Cantizac. Le recteur, maître André de Coëtlagat, a-t-il préféré mettre auprès de son nom les armoiries de sa famille maternelle ? Non photographié.

Une sirène, admirablement fine, tient dans sa main gauche un peigne, dont elle vient de se servir pour sa longue chevelure, et dans sa main droite une glace, où elle se mire. Elle répond à une autre sirène du côté sud. Elle est couchée sur le ventre, le buste redressé, la tête à gauche. Ses seins sont globuleux. La partie inférieure a la forme d'une queue de poisson.

 

 

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

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Quatrième pièce entre troisième et quatrième entrait.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

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Le côté sud de la nef.

dans le mouvement des aiguilles d'une montre, du transept vers l'entrée.

 

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

Cinquième pièce entre deux entraits.

— feuillages

— ange présentant des armoiries  de Kerboulard, en Saint-Nolff, et aussi seigneur de Kervelin, en Saint-Avé : de gueules à l'aigle d'argent, armée et becquée d'or, cantonnée à dextre d'un croissant de même.

 

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Quatrième pièce entre deux entraits.

  —Blason muet

Femme grimaçant et échevelée vêtue en vert  évoquant une sorcière caressant ses longs cheveux blonds.

— armoiries présentées par un oiseau :  les armoiries d'Ars ou Arz, seigneur de Ruliac et de Tréviantek  ou Triantek  en Saint-Avé : d'argent à 3 quintefeuilles de gueules. peintes en 1913

— feuillage.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

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Troisième pièce entre deux entraits.

L'inscription reprend ici avec RECTO [Recteur] SANT AVÉ FIT ACHEVER.

feuillage.

Une sirène de face, verte et écaillée avec une queue de poisson bien visible tient un peigne de la main droite est caresse ses longs cheveux blonds de la main gauche.

une tête de clerc, tonsuré, tournée vers la sirène dans une posture renversée en arrière, comme envoûté .

— un joueur de luth , en chevalier servant, de face, la tête coiffé d'un bourrelet sur des épais cheveux peignés en masses latérales ; Grand manteau et chausses.

une joueuse de harpe,  à genoux, tournée vers le luthiste,  et sur la traîne de son manteau  un petit chien blanc.

— et enfin, dans l'angle de l'entrait, un joueur de traverso, assis sur une cathèdre.

Sur cette pièce, on constate que les motifs, quoiqu'isolés le long d'une frise, composent des ensembles narratifs. Si la sirène, ici, témoigne de l'enchantement de la voix (simple hypothèse), toute la pièce est alors dédiée aux pouvoirs de la musique.

Pour certains, la sirène pourrait aussi renvoyer aux anciennes graphies  de Saint-Avé, Senteve, Sainct Eve (en 1427, 1448, 1464 et 1536) ou Sainct Evve (en 1477) .

Les deux sirènes de Saint-Avé n'ont pas échappées à l'inventaire de Hiroko Amemiya, qui les classent dans les 20  exemples d'"ornement de type sirène", dont 13 en pierre et 7 en bois avec celles des sablières de Loc-Envel, et de N-D des Grâces de Kerlenat.

Elle décrit ici "un sujet debout, au visage rond grossièrement taillé, avec une longue chevelure ondulée, gonflée en forme d'éventail aux côtés des oreilles, qui tombe jusqu'à l'extrémité de la queue. Ses mains soulèvent les cheveux [H. Amemiya n'a pas identifié le peigne]. La partie inférieure du corps a la forme d'une queue de poisson à écailles à peine apparentes."

 

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

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Deuxième pièce entre les entraits.

 

— Un homme endormi, la tête  appuyée sur la main, le coude posé sur l'accoudoir d'une cathèdre.  

Un oiseau blanc s'emparant du rouleau de phylactère du dormeur. Pour J. Guyomar, "dans l'angle, un moine, les pieds en haut et la tête en bas appuyée sur sa main droite, dormait, bercé par la musique, lorsqu'une colombe aux ailes déployées arrive du ciel avec un message, qu'elle tient dans son bec et ses pattes, pour lui dire qu'il a autre chose à faire que de dormir ; et le moine a la main gauche appuyant sur la sablière ; il fait un effort pour se lever."

Un homme,  en position de chevalier servant de face, dans une position  d'exhibition encore plus indécente que celle de la sablière nord, a subi la même mutilation que l'autre.

— Après les mots CESTE CHAPEL,  un homme coiffé d'un turban et vêtu d'une longue robe de chambre qui fait signe du doigt à son chien et lui dit : APORTE (« Apporte). Ce mot est écrit à l'envers de manière à n'être pas confondu avec ceux de la légende ; le chien blanc montre les crocs et fait voir qu'il n'est pas disposé à porter à son maître l'os ou le bâton qu'il tient dans ou sous sa gueule .

Cette écriture rétrograde de la droite vers la gauche doit être un unicum dans le corpus des inscriptions des sablières, et on pourrait s'interroger longuement à son propos : l'artiste a su innover pour rendre de manière concrète le trajet de la parole du locuteur vers l'auditeur, de l'émission vers la réception. Ce procédé existe-t-il dans l'épigraphie médiévale ? dans les enluminures ? Et même dans nos bandes dessinées? Que de questions passionnantes! 

Bien plus, on pourrait y voir une pensée philosophique, sur la vanité de la parole, sur son nonsens, sur la rupture ou de l'inversion/perversion du "propre de l'humanité" lorsque le langage s'adresse à un animal, etc.

Car, quel est le sens de cette saynète? Quel est même l'objet blanc défendu par le chien ?  Y a-t-il ici jeu, ou antagonisme ? La scène est-elle reliée à la précédente, où intervient aussi un homme, un animal et un support d'écriture?

Avons-nous affaire à un art populaire destiné à faire sourire, ou à des supports de pensée savante cachée sous ces dehors énigmatique ?

Le sens de ces tableaux était-il clair pour leur contemporain, qui en posséderait les codes par une culture et des références, ou bien était-il déjà destiné à plonger le spectateur dans la perplexité et à ouvrir les portes de son imaginaire ?

— dans l'angle un dragon sans tête enroule sa queue autour de ses ailes.

 

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

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L'engoulant du deuxième entrait, côté ouest.

Un homme sauvage, nu mais velu, prend la fuite, un pied encore dans la gueule du dragon. Il tient une pierre entre ses mains.

 

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

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L'engoulant du premier entrait, côté est.

De la gueule du dragon sort un serpent qui l'affronte.

 

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

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L'engoulant du premier entrait, côté ouest.

Un homme vêtu d'une robe violette et de chausses grimpe sur la poutre pour échapper aux dents du dragon ; il prend appui sur la gueule elle-même.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Du premier entrait jusqu'au blochet .

— Dans l'angle une feuille.

— De l'autre côté de la poutre, un homme dans une posture de chute cul dessus tête, qui fait écrire à Guyomar " cette figure rappelle la folie de Don Quichotte dans une forêt, où ce héros en chemise se livre à des exercices acrobatiques et excentriques, qui découvrent à Sancho des choses si drôles qu'il s'enfuit pour ne pas les voir."

— un bouton rouge au cœur de pétales ou sépales verts.

— Et un homme aux cheveux abondants serrés par un bandeau, qui a l'air de vouloir soutenir à lui seul toute la toiture.

—une fleur rouge dans des feuillages,

—un masque d'homme souriant, coiffé d'une capuche à rabats.

 

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Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

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Les sablières et la charpente de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé.
Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

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—Le blochet engagé dans la maçonnerie

On y voit , s'échappant de la gueule du dragon, une forme violette qui doit correspondre à un personnage féminin s'échappant, si on en juge par les tourbillons de plis d'une robe.

Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

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Le bras nord du transept.

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Les sablières de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

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SOURCES ET LIENS.

— AMEMIYA (Hiroko), Vierge ou démone, statuaire insolite en Bretagne, Keltia graphic, pages 226 et 227.

—DANIGO (Joseph), 1983, La chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé, Congrés archéologique de France tome 141 page 216 et suiv.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3210037c/f218.item

"Depuis des siècles, la paroisse de Saint-Avé avait cette particularité de posséder deux bourgs,
distants de quelques centaines de mètres : le « bourg d’en-haut » regroupé autour de l’église-mère et le « bourg d’en-bas » appelé au xvi e siècle « bourg de Notre-Dame Saint-Evé » et, au xv e , « Locmaria-Saint-Evé ». Ce dernier se signalait par une chapelle dédiée à la Vierge où les paroisses voisines se rendaient en pèlerinage, les lundi et mardi de Pâques.
Historique. — Grâce aux inscriptions de ses sablières, la chapelle Notre-Dame du Loc peut être
exactement datée. Dans le chœur, on lit, en effet : « MEST e o. de peillac chanoyne de guerade et RECT e de s t eve fist F(aire) ceste ouvre (œuvre) lan mill cccc lxxv (1475) » et dans la nef : « ou (loyal) TEMPS DE MASTRE OLIVIER DE PELIAC CHANO e (de) GUERANDE ET MAISTRE ANDRE DE COETLAGAT RECT(r) DE SAIT AVE FIT ACHEVER CESTE CHAP le (chapelle) EN LAN MIL IIII C IIII XX ET XIIII (1494) ».
Olivier de Peillac fut recteur de Saint-Avé de 1475 à 1488 et André de Coetlagat, d’une famille
alliée, lui succéda de 1488 à 1504. La chapelle de Saint-Avé, leur œuvre commune, a donc été construite, très exactement, dans le dernier quart du Xv e siècle. Sans doute ne furent-ils pas les seuls à y concourir car, à côté de leurs armes, maintes fois répétées, figurent les hermines ducales de Bretagne, les besants des Rieux, au titre de Largouet, seigneurie dont dépendait Saint-Avé et les marques des Benoist de Lesnevé, des Lestrelin de Lesvellec et autres vassaux. Mais il ne faut pas négliger la contribution populaire, toujours importante.
Au fil des siècles, bien des réfections sont intervenues. La plus importante date de 1913, où les
pignons du transept furent relevés, la nef percée de nouvelles baies, la façade occidentale déposée, le sol nivelé, le mobilier déplacé et, en partie, renouvelé. En 1948, une violente tornade emporta le clocheton de charpente qui ne sera rétabli qu’en 1952.
Description. — En dépit de ces restaurations, parfois un peu intempestives, la chapelle Notre-Dame
du Loc garde bien des caractères du xv e siècle : plan en croix-latine, chevet droit, contreforts d’angle, clocher d’ardoise au haut de la nef, charpente apparente sous un lambris en carène.
Le chœur est demeuré à peu près intact dans son appareil de granit. Les rampants du pignon sont
lisses et la fenêtre axiale s’ouvre en arc brisé, moulurée d’un cavet, à l’intérieur comme à l’extérieur, et garnie d’un remplage flamboyant. De l’ancien vitrail ne subsistent que de minimes fragments regroupés dans les flammes trilobées. Plus petite, la fenêtre méridionale répète ce même dessin mais avec un ébrasement rectiligne.
Il n’y a guère lieu de tenir compte du transept, si ce n’est parce qu’il a conservé, à l’intérieur, ses
bancs muraux, ni des longères de la nef construites en moellons et dont les contreforts et les ouvertures ont été modifiées.
La façade occidentale a souffert, elle-même, de la restauration du xx e .siècle, mais on a sauvegardé
son aspect général. Au sommet des contreforts d’angle, de hauts pinacles encadrent les rampants du pignon où apparaissent les premières crosses végétales. Le portail en arc brisé s’inscrit dans un avant-corps, amorti en bâtière, qui lui donne plus de profondeur. Malheureusement les colonnettes engagées dans les piédroits pour recevoir les moulurations toriques ont été privées de leurs chapiteaux. Au-dessus, le grand oculus du pignon contenait sans doute à l’origine une rose.
A l’intérieur, si les lambris de la voûte ont été renouvelés, les éléments apparents de la charpente
remontent aux origines.

Aux entraits, plutôt qu’aux habituels crocodiles, les engoulants ressemblent à des sangliers aux crocs puissants qui parfois tirent la langue. Certains d’entre eux sont aux prises avec des animaux ou des hommes. Le long des sablières, alternant avec les inscriptions et les signes héraldiques, défilent des figurations souvent mystérieuses, non seulement des feuilles dentelées ou des masques, une sirène tenant en mains un miroir et un peigne, un sagittaire, un moine réveillé par une colombe, un homme coiffé d’un turban qui commande à son chien tenant un os : « aporte ». Certains de ces reliefs, jugés indécents, ont été mutilés vers 1830 et pourtant ces sculptures comptent parmi les meilleures du Morbihan.
Le mobilier.  Le mobilier de la chapelle n’est pas moins remarquable. Dès l’entrée, se dresse, sur
un support sobrement mouluré, un bénitier octogonal de granit, frappé des armes de Peillac et de Cantizac.
A l’autre extrémité de la nef, se hisse jusqu’à la voûte un crucifix de bois qui dominait autrefois
la barrière du chancel. Au pied de la croix discrètement orné se trouve incorporé un tronc. Des niches, aux dais délicatement fouillés mais vides de leurs statues entourent le fût. Plus haut, se détachent, en accolade renversée, deux branches aux feuilles luxuriantes, qui portent à leur extrémité les statuettes polychromées de la Vierge et de saint Jean. Le Christ est cloué à la croix, les jambes droites, les bras largement ouverts, la tête un peu penchée. Au-dessus du titulus, un dais pyramidal, ajouré sur toutes ses faces d’arcades flamboyantes et hérissé de pinacles et de crosses végétales s’élève triomphalement en trois étages. La finesse de cette dentelle lui a valu, de la part des gens du pays, le surnom de « er spernen », l’aubépine. Au dos, face au chœur, un évêque se tient debout et les bras de la croix portent l’inscription :« MESTRE ANDRE DE COETLACAT RECTEUR DE SAINT AVE FIT FAIRE GESTE EUPVRE (œuvre) LAN MIL Vc (1500) ».
Les ailes du transept contiennent quatre autels de pierre, tous les quatre adossés à l’est et disposés
symétriquement.
Les deux principaux sont constitués d’un massif rectangulaire assez grossier, d’une table moulurée
sur ses bords d’une bande et d’un cavet, enfin d’un retable de granit comme il n’en existe plus que de rares exemplaires. Le retable du nord est mutilé dans sa partie gauche où figurait la scène de l’Adoration des Mages mais, à droite, on voit encore celle de l’Annonciation : l’ange porte un phylactère avec l’inscription, en caractères gothiques : « ave maria » et s’agenouille devant la Vierge qui se tient debout, la main droite sur la poitrine, un livre à fermoir dans sa main gauche.
Dans celui du sud s’alignent, de gauche à droite, une Crucifixion avec la Vierge et saint Jean, le
Couronnement de Marie (fig. 3), sainte Catherine tenant la roue et l’épée de son martyre, sainte Madeleine avec son vase de parfum et sainte Marguerite « issant » du corps du dragon.
Tous ces sujets sont sculptés, en réserve entre deux bordures saillantes, avec une réelle maîtrise,
en dépit de la rudesse du matériau. Ce sont de bons spécimens de la sculpture vannetaise du xv e siècle.
De part et d’autre de l’entrée du chœur, les deux autres autels, de même composition, sont plus
petits et plus soignés. Leur retable, en pierre blanche, s’entoure d’un cadre 01 circulent des rameaux de vigne. Jadis, des peintures de l’Annonciation et de la Nativité ornaient le panneau central. Une œuvre similaire, à Noyal-Pontivy, qui a gardé son décor peint, porte la date de 1574.
Les autels s’accompagnent d’une statuaire de bois abondante et variée mais les deux images de
sainte Madeleine et de sainte Luce sont en pierre, cette dernière marquée du blason d’Olivier de Peillac, qui les date du xv e siècle. On le retrouve sur plusieurs socles sculptés de feuillages et d’angelots.
Dans le chœur, l’autel de pierre blanche est moderne, tout comme la table de communion. Fort
heureusement, on a respecté l’ancienne crédence, bien qu’elle ait été mutilée. Un beau trilobé s’inscrit à l’intérieur de son cintre brisé et elle s’accompagne des habituels ornements flamboyants : pilastres à pinacle, accolade verdoyante, fleuron épanoui et, en outre de deux blasons. De l’autre côté, le triangle du sacraire indique une date plus tardive.

Au nouvel autel, on a incorporé les éléments d’un retable d’albâtre placé primitivement sur l’autel
méridional. Il se composait de sept éléments sculptés en bas-relief ne comportant pas moins de quarante-sept personnages. Malheureusement, il faut déplorer le vol, en 1980, du panneau central qui ornait le tabernacle. Le Père Eternel y figurait, assis sur son trône. Au sommet de sa tiare pointue était perchée la colombe du Saint Esprit. Entre ses genoux se dressait la croix où pendait son Fils. Contre sa poitrine, une poche, image du sein d’Abraham, contenait trois élus. De part et d’autre, six anges accusaient la composition en trois étages : ceux du bas recueillaient dans un calice le sang qui coulait des pieds du Crucifié, deux autres, au milieu, celui des mains et, en haut ils tenaient à main droite une clef et de l’autre supportaient le nimbe céleste .
Les six autres compartiments, quatre grands et deux petits, encadrent le tabernacle. Dans les
quatre principaux se pressent une foule de personnages : à gauche, d’abord les patriarches et les prophètes parmi lesquels on reconnaît Abel, Melchisedech, Abraham, Moïse, Isaïe, puis des dignitaires : pape, cardinal, roi, évêque, abbé, moine ; à droite des saints : Pierre, Paul, André, des martyrs et des confesseurs, des saintes : Catherine, Marguerite, Madeleine, Hélène, Appoline. Séparés de ces cortèges, saint Jean-Baptiste et saint Jean l’Evangéliste occupent les panneaux extrêmes. Une frise de dais en arcs infléchis et garnis de crosses végétales couronne tout l’ensemble.
La plupart du temps, ces retables d’albâtre étaient importés de Grande-Bretagne où leur fabrication en série a commencé à York et à Nottingham vers 1390 pour se continuer jusque très avant dans le xvi e siècle.
Toujours dans le chœur, une très belle Vierge à l’Enfant, en pierre blanche, doit être contemporaine de la chapelle. Majestueuse, la tête un peu penchée, elle se hanche légèrement. Sous la couronne royale, son visage s’encadre entre les boucles de sa chevelure. Sa robe et son manteau tombent sur ses chaussures en plis simples et élégants. Vêtu d’une longue robe, l’Enfant feuillette le Livre saint que tient sa mère, un doigt engagé dans les pages.
Cette œuvre savante n’a plus rien à voir avec les images rustiques des chapelles morbihannaises.
René Couffon y reconnaissait plutôt une œuvre nordique.


L'enclos. —- La chapelle Notre-Dame du Loc est contenue à l’intérieur d’un placître fermé où se
voient encore deux croix anciennes et une fontaine.
Face au portail, se dresse une grande croix de pierre du type à panneau, fréquent dans le Morbihan.
Son soubassement quadrangulaire, élevé sur un perron à trois degrés, s’élargit, du côté de l’ouest, en table d’autel. Il supporte un socle épais sculpté sur ses quatre faces : à l’ouest, sous une grossière accolade, figure une Annonciation analogue à celle du retable intérieur. A l’opposé une triple arcade abrite un saint Jean-Baptiste, un saint Jacques et, peut-être, au milieu un saint Laurent. Sur les petits côtés, il n’y a que deux personnages : sans doute saint Pierre et saint Paul au nord, sainte Madeleine et sainte Catherine, au sud.
Un chapiteau mouluré coiffe le fût écoté et soutient le médaillon à quatre lobes d’où émergent les
extrémités de la croix. Aspectant à l’ouest se détache en bas-relief la scène de la Crucifixion avec la Vierge et saint Jean, la tête appuyée sur la main. Au dos, la Vierge à l’Enfant trône entre quatre anges : deux musiciens et deux thuriféraires.
Un peu plus loin, vers le sud, fichée dans une stèle hémisphérique, une autre petite croix au panneau
hexagonal présente sur une de ses faces le Crucifié et sur l’autre une Vierge à l’Enfant couronnée.
A gauche de l’entrée, le bassin rectangulaire de la fontaine, s’avance, entre deux murets de pierre,
jusqu’à un pignon triangulaire où les crosses en spirale des rampants accusent le début du xvn e siècle.
La petite niche est désormais vide mais la croix domine toujours le monument.
En cet étroit espace, l’enclos de Saint-Avé d’en-bas regroupe ainsi tout un ensemble d’œuvres
variées caractéristiques de l’art vannetais.
Bibliographie sommaire.

L. Rosenzweig, 1863 Répertoire archéologique du département du Morbihan, P, 1863, col. 221-222 ;

Guillotin de Corson, 1898 Les pardons et pèlerinages de Basse-Bretagne. Diocèse de Vannes,
Rennes, 1898, p. 14 à 21 ;

G. Duhem, Les églises de France, Morbihan, P, 1932 ;

H. du Halgouet, Trésors du passé, Vannes, 1948, 86 p. Les albâtres, p. 27-32; H. du Halgouet, Contribution à l'artpopulaire dans le statuaire, Vannes, 1948, 32 p.

 

— DIEGO MENS (Casas), 2020, La chapelle Notre-Dame-du-Loc en Saint-Avé.« Ymages » et décors du dernier quart du xve siècle, Actes du congrés de Vannes sept. 2019,  Mémoires de la Socité d'Histoire et d'Archéologie de Bretagne, 36 Pages

https://www.academia.edu/43033745/La_chapelle_Notre_Dame_du_Loc_en_Saint_Av%C3%A9_Ymages_et_d%C3%A9cors_du_dernier_quart_du_xve_si%C3%A8cle

Celles-ci se décomposent en trois ensembles : en premier lieu, les sablières sculptées, puis les statues de la fin du XVe siècle et enfin le calvaire monumental, commandé en 1500, qui semble clore le chantier de cet édifice. Nous ne reviendrons pas ici sur la symbolique de ces sablières qui a été largement analysée et documentée dans la thèse de Sophie Duhem sur les sablières sculptées en Bretagne . Par la qualité des sculptures et des reliefs, cet ensemble qui alterne régulièrement des blasons, portés par des angelots en pied de cerces, et des scènes historiées, est l’un des ensembles bretons majeurs du dernier quart du XVe siècle. Les reliefs très soignés et élégants, quoiqu’intégralement repeints en 1913, sont travaillés en frise, notamment dans la nef, et accompagnés par des entraits à engoulant. L’exemple est représentatif, selon cet auteur, des décors profanes en vogue dans les ateliers de cette période, avec un bestiaire fantastique (centaures, sirènes), des personnages accompagnés d’animaux ou des musiciens (luth, harpe et un type de flûte traversière). Si certains péchés capitaux sont illustrés, les scènes religieuses ne constituent pas une suite logique, à la façon d’un cycle destiné à l’enseignement des fidèles et à leur mise en garde. L’iconographie, parfois inconvenante, de cet ensemble composé de « thèmes joyeux » selon Sophie Duhem, ne cadre pas à l’évidence avec le rang et la qualité du commanditaire supposé, André de Coëtlagat. Il faut raisonner de manière spatiale pour analyser plus avant ce décor sculpté de charpenterie.

Les scènes historiées au milieu de la hauteur de l’édifice, dans une verticalité entre ciel et terre, se concentrent sur deux espaces horizontaux : le chœur commencé en 1475 et la nef achevée en 1494 avec deux entraits également sculptés de scènes. En revanche, les sablières des bras de transept sont plus dépouillées et décorées essentiellement par des anges porte-blasons, en bas des cerces. Les seules scènes historiées, placées sur les angles du chevet, sont visibles de la nef, donc pour des fidèles réunis derrière le chancel. Dans le chœur également visible de la nef, ce ne sont que quelques scènes profanes, isolées dans une frise essentiellement héraldique.

Le volet iconographique profane, en frise régulière, est donc concentré dans la nef, réservée aux fidèles, contrairement au chœur, chapelles latérales et inter- transept, espaces du clergé et de la noblesse.

Le chancel, sans tribune ici, compose une barrière physique, mais permettant toutefois de lire une partie des décors de sablières, au-delà de celui-ci.

Ainsi, le programme iconographique de la nef et d’une partie du chœur, mêlant fantastique, religieux, irrévérencieux et des scènes du quotidien, semble essentiellement destiné à la seule lecture d’une catégorie de la population [On ne prendra pas en compte dans cette analyse les inscriptions portées établissant les commanditaires, dans le chœur et la nef, réservées probablement à la noblesse et au clergé, et une certaine partie de la population lettrée.] 

 Il ne traduit sans doute pas une commande précise d’un clerc mais il compose plutôt un décor voulu par les sculpteurs, mêlant des thèmes populaires ou savants, selon une organisation qui nous échappe désormais.

Ce décor est placé à mi-hauteur de l’édifice avec ses blasons, entre quotidien terrestre des fidèles et voûte céleste. L’origine de cette symbolique complexe est à trouver dans ce positionnement. Autre élément constaté : la moindre qualité de la sculpture des scènes historiées du chœur et des chapelles latérales par rapport à celles de la nef. Étant donné sa durée, et à l’inverse de la proposition de S. Duhem qui fixe la date de 1494 pour une pose de la charpente, le chantier a dû être réalisé en deux temps distincts, sans doute par deux ateliers différents pour le décor de la charpenterie.

En effet, on imagine difficilement un tel édifice, doté d’une couverture provisoire durant 19 années, et sans une charpente pour maintenir la cohésion des murs.

L’analyse héraldique du décor de charpenterie permettra de confirmer ces deux phases dans la construction. Les travaux de 1913 ont été l’occasion d’une reprise importante de ces sablières, et notamment des blasons présents, tant sur celles-ci que sur les socles. Comme le précise l’abbé Guyomar , certains écussons ont été repeints, dont ceux des sablières de la nef, notamment celui de l’angle sud de la nef et du transept. Muet, il a été peint aux armes des Coëtlagat d’azur à trois aiglettes d’or .

Les autres blasons, sculptés et peints avec motifs héraldiques et portés par des anges placés aux trois autres angles de la nef et du transept , sont authentiques. Ils correspondent à des familles nobles de la paroisse du dernier quart du XVe siècle : les Benoist, seigneurs de Lesnévé sur l’angle nord du chœur d' hermines à trois chevrons de gueules chargés de besants d’or, les Arz, seigneurs de Tréviantec et Rulliac sur l’angle sud d’azur à trois quintefeuilles de gueules et enfin, sur l’angle diamétralement opposé les Lestrelin, de Lesvellec d’argent à la fasce nouée d’azur accompagnée de sept merlettes de gueules posées 4 et 3 . Cette organisation héraldique témoigne sans doute du placement de ces familles nobles, lors des offices, au-devant du chancel. Sur les sablières du chœur , l’organisation héraldique est différente.

Près du mur du chevet et de la maîtresse-vitre, les armes de Bretagne sont présentes de part et d’autre, avec un doute sur celle placée au nord, qui ne comportent que trois hermines [le blason modifié pourrait être en lien avec le fait que Jean de Rieux est le petit-fils de Marguerite de Bretagne, fille du duc Jean IV.] , contre huit au sud [Identiques à celles qui se trouvent sur le tombeau du duc François II.]. Dans une lecture de droite à gauche au nord, puis à l’inverse au sud, les blasons sont organisés par niveau hiérarchique, comme un vitrail de haut en bas.

--Sur la sablière nord, le blason de Bretagne est précédé de celui des Rieux-Malestroit en alliance [ Malestroit : de gueules à neuf besants d’or et Rieux : d’azur, à dix besants d’or, ordonnés 3, 3, 3 et 1] . En troisième rang les Rieux-Rochefort d'azur à 5 besants d’or en sautoir aux 1 et 4 (Rieux) et aux 2 et 3 vairé d’azur et d’or (Rochefort) , puis enfin les Coëtlagat d’azur à trois aiglettes d’or . Toutefois, ces dernières armes semblent suspectes, car elles n’auraient été apposées qu’après 1488, date de la prise de fonction d’Olivier de Coëtlagat. Les armes des Peillac seraient plus cohérentes, comme celles sculptées sur les contreforts du chevet.

--Sur la sablière sud, sous les armes de Bretagne, l’ordonnancement est différent, avec de gauche à droite, les armes des Rochefort-Rieux, puis celles des Malestroit.

Cette organisation sur les deux sablières peut être étendue aux deux chapelles latérales, comme pour un blason mi-parti : au nord, une chapelle appartenant à Jean IV de Rieux, avec les armes en alliance témoins de son mariage, et, au sud, un espace réservé à sa fille, Françoise de Rieux, dame de Malestroit, de Largoët, de Derval et de Rougé. Sur la panne faîtière, les armes de Bretagne, à huit hermines, se succèdent du chevet jusqu’à la clef de voûte, indiquant probablement une organisation antérieure au mariage de la duchesse avec Charles VIII.

Dans la nef, le blason de Bretagne ne contient plus que cinq hermines et il est suivi vers l’ouest d’un poinçon bagué de fleurs de lys, puis de la lettre R couronné et enfin du monogramme IHS. Ce programme héraldique pourrait illustrer les armes de Bretagne, puis la couronne de France et enfin le chiffre R pour Rieux-Rochefort surmonté d’une couronne vicomtale à trois fleurons, reprise dans le sens inverse dans le poinçon suivant. Il serait donc postérieur au premier mariage d’Anne de Bretagne et antérieur à l’achèvement de la chapelle en 1494.

Ainsi, ce programme héraldique démontre deux temps politiques et architecturaux distincts, celui d’un chœur et des transepts réalisés entre 1475 et 1488 correspondant au règne du duc François II, et un second pour la nef, entre 1491 et 1494, après le premier mariage d’Anne de Bretagne. L’intervention de deux ateliers distincts pour la sculpture de la charpenterie pourrait être ainsi confirmée.

—DUHEM, Sophie, Les sablières sculptées de Bretagne, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 1997, pp. 36,38, 39, 63, 67, 69, 71, 88, 125, 168,  170, 179, 193, 216 à 218, 236 et 237, 240, 265, 266, 270 et 271.

— infobretagne :

http://www.infobretagne.com/saintave-notre-dame-loc.htm

reproduit   les textes de J. Guyomar, de Gustave Duhem 1932 (Les églises de France) et de la Revue Morbihannaise volume 18 page 126 de 1914 

"(1475 - 1494), édifiée par Olivier de Peillac et André de Coëtlagat, recteurs de Saint-Avé, comme l'atteste l'inscription sur la sablière du choeur : "Mestre O. de Peillac, chanoyne de Guérande et recteur de Saint-Avé fit f. ceste ouvre l'an mil CCCcLXXV", et la sablière de la nef : "Ou loyal temps de mastre Olivier de Peillac, chanoine de Guérande, maistre André de Coetlagat recto de Saint-Avé fist achever ceste chapele en l'an mil CCCcIIIIxx, et XIIII". Il s'agit d'un lieu de pèlerinage. Le chantier est commencé en 1475 par le choeur et terminé en 1494. C'est un édifice en forme en croix-latine terminé par chevet plat percé d'une grande fenêtre à meneaux flamboyants. La restauration de 1913 touche principalement la nef et le transept et on a eu soin de conserver intacte la façade occidentale dont le pignon à rampants décorés s'élève entre deux contreforts obliques amortis de pinacles. Un porche peu saillant, surhaussé au moment de la restauration et dont les voussures sont à cintre de plus en plus brisé sous un fronton triangulaire à redents, s'ouvre sous un grand oculus. La charpente est en forme de carène de navire renversée avec lambris à clefs pendantes sculptées.

Sur les sablières se voient de nombreux écussons aux armes de Peillac, Lestrelin de Lesvellec, Benoît de Lesnevé, Coëtlagat, Cantizac, Rieux, Rochefort, Rieux-Malestroit, etc ...

Au croisillon Nord, une fenêtre en tiers-point dont le réseau dessine une fleur de lis semble indiquer que ce croisillon est la partie la plus récente de la construction. Les fenêtres de la nef datent de la restauration de 1913. A la grande fenêtre du chevet se voient des fragments de vitraux du XVIème siècle. La nef comporte un calvaire à personnage en bois sculpté et peint, donnée en 1500 par le recteur André de Coëtlagat : le Christ en croix est flanqué de deux consoles supportant les statues de la Vierge et de saint Jean. L’autel et le retable datent du XVème siècle. Il faut noter également une très belle statue en pierre polychrome de la Vierge à l'Enfant du début du XVème siècle, un retable en albâtre du XVème siècle et deux retables en granit de la fin du XVème ou du début du XVIème siècle. L'un des retables de granit représente l'Annonciation et l'Adoration des Mages, et l'autre retable représente en haut-relief la Crucifixion, le Couronnement de la Vierge, les saintes Catherine, Madeleine et Marguerite. Le maître-autel comporte sept panneaux d'albâtre où figurent des personnages de la Bible. On y voit encore une statue de la Vierge en bois doré du XVIIème siècle, et un beau bénitier de granit à huit pans sur pied octogonal décoré des armes de Peillac et de Cantizac. Dans les transepts il y a de nombreux saints et saintes dont sainte Marguerite (représentée les mains ouvertes, debout sur un dragon) et saint Colomban ;

—GUYOMAR (abbé J.),1914 Notre-Dame du Loc du Bourg d’en-bas en Saint-Avé, Vannes, 1914,
47 p.  ;

http://www.infobretagne.com/saintave-notre-dame-loc.htm

—TOSCER Catherine, 1987,inventaire topographique Dossier d’œuvre objet IM56004515 et Dossier de présentation du mobilier IM56004538

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IM56004515

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IM56004538

 

Autres sites :

https://patrimoines-archives.morbihan.fr/decouvrir/instants-dhistoire/un-objet-des-histoires/notre-dame-du-loc

Vidéo par Alain Peyrus sur Youtube :

https://www.youtube.com/watch?v=cX5G6aKQv9g

retable en albâtre :

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM56001038

 

 

 

 

 
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11 novembre 2023 6 11 /11 /novembre /2023 18:26

Les sablières et blochets (fin XVe) de la chapelle de Kermaria an iskuit à Plouha (22).

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Voir sur cette chapelle :

 

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Sur les sablières, blochets et abouts de poinçon des charpentes des autres églises et chapelles , voir :

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PRÉSENTATION.

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Les sablières de la chapelle de Kermaria an Iskuit, bien conservées dans le bras nord du transept et, plus en hauteur, dans la nef, sont sculptéees de masques en haut-relief sous les culots des nervures, séparées par des feuillages en bas-relief. C'est cette disposition qui permet de les dater du XVe siècle .

En effet, Sophie Duhem explique que la disposition des sculptures sur les poutres apportent dans certains cas des indices sur  l'époque de création des ensembles. Toutes les poutres anciennes partagent la particularité de présenter des motifs sculptés isolés à intervalles réguliers. Toutes les sablières datées du 15e siècle se caractérisent par cette particularité : c’est le cas à  Guégon, Guern, Ploëren, Saint-Avé, Vannes, Quimperlé, Canihuel, Saint-Nicolas-du-Pélem, mais aussi à Brennilis, La Roche-Maurice, Morlaix, Trémaouézan, Rochefort-en-Terre, Plouha, ou Saint-Herblain. Au contraire, les premiers décors travaillés en frises à motifs en bout à bout apparaisent au début du 16e siècle, comme à Grâces-Guingamp entre 1506 et 1508.

De plus toutes les sablières du 15e siècle sont taillées en haut-relief, excepté celles qui ne comportent que les inscriptions, tracées en bas relief ou en creux.

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LA CHARPENTE (XVe s. ) DU BAS-CÔTÉ NORD.

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Dans les trois dernières travées du collatéral nord, au dessus des peintures murales des Trois Vifs et des trois morts, et sous le lambris peints  des Vertus montées sur les Vices (donc un lieu richement décoré), ce type de sablières à masques anthropomorphes et feuillages sont accompagnées d'inscriptions gothiques, non déchiffrées.

Les masques semblent représenter les paroissiens, hommes ou surtout des femmes. Celles-ci ont le visage englobé dans une coiffe formant cagoule, ou fixée sous le menton par une bride. Les yeux sont en amande accentuée, les bouches sont très fines. Les traits sont indifférents, sans que nous ne puissons y voir l'expression de sentiments, de passions et a fortiori de vices.

Malgré la présence de la Danse macabre, nous ne trouvons ici aucun symbole ou attribut de la Mort.

Certains mots des inscriptions sont assez bien conservés et semblent pouvoir être compris par des épigraphistes chevronnés. Ces inscriptions se rapportaient-elles aux peintures sus- et sous-jacentes ?

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Pièce de bois n°1.

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Masque n°1.

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Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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Pièces de bois n°2 et 3.

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Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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Pièce de bois n°4 et 5.

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Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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Pièces de bois n°4 et 5.

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Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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Pièces de bois n°6 et 7.

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Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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LES BLOCHETS DU CHOEUR. DEUX ANGELOTS.

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Blochets  de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Blochets de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Blochets  de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Blochets de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Blochets  de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Blochets de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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LES SABLIÈRES  (XVe s. et XVIe) DU BAS-CÔTÉ SUD.

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Nous trouvons la succession des masques (avec des traits animaux pour l'un d'entre eux), datant du XVe siècle, mais aussi, en dessous, une pièce où des anges allongés présentent le voile de Véronique, ou visage du Christ.

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Sablières (XV et XVIe)  de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XV et XVIe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XV et XVIe)  de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XV et XVIe) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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QUELQUES MASQUES DE SABLIÈRES.

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Sablières (XVe siècle)  de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle)  de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle)  de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle)  de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle)  de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

Sablières (XVe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit. Photographie lavieb-aile 2023.

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SOURCES ET LIENS.

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— DUHEM (Sophie), 1997, Les sablières sculptées en Bretagne: images, ouvriers du bois et culture paroissiale au temps de la prospérité bretonne (XVe-XVIIe s.), Presses universitaires de Rennes, 1997 - 385 pages, page 69 et 275.

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Published by jean-yves cordier - dans Sablières Blochets Chapelles bretonnes
11 novembre 2023 6 11 /11 /novembre /2023 16:08

 

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Mise à jour 11/11/2023

Vous pourrez lire dans ce blog, sur le sujet des corniches ("sablières") et autres pièces de charpente sculptées (blochets, abouts de poinçon)  de Bretagne, les articles suivants :

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MORBIHAN :

CÔTES D'ARMOR :

 

 

 

FINISTÈRE :

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liste =/- chronologique :

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Sur les réalisations du Maître de Pleyben (1567-1576), attribution par S. Duhem :

 

Attribution personnelle au Maître de Pleyben : Bodilis, Saint-Sébastien,  et Roscoff

Sur les réalisations semblables à celles de l'église de Plomodiern en 1564 ("Jean Brellivet" ou maître de la nef de Plomodiern) :

En proximité avec celles-ci : les artisans anonymes du Cap Sizun au XVIe siècle :

Sur les réalisations d'un hypothétique Maître de Saint-Nic (1641-1676) :

 

NORMANDIE.

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Sablières
4 juillet 2023 2 04 /07 /juillet /2023 22:05

Les sablières figurées (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h.

 

 

Voir sur cette église :

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Pour les nombreux  articles sur les sablières, tapez ce mot sur l'onglet "Rechercher", ou voir :

 

 

 

 

 

 

 

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PRÉSENTATION. L'INSCRIPTION DE FONDATION.

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L'église de Plourac'h conserve un bel ensemble de sablières, de blochets, et de poutres à engoulants, mais les huit pièces de sablières sculptées de scènes animalières peintes en blanc  et ocre rouge sur fond bleu, rose ou vert  sont localisées du côté nord, soit dans le bras nord du transept, soit dans la chapelle du Rosaire ou "des Fonts" ; quelques éléments sont également présents dans le bras sud du transept.

L'artiste n'est pas un grand sculpteur animalier, mais il sait créer des saynètes très vivantes dans la tradition des ymagiers et huchiers en associant des suites d'animaux du bestiaire médiéval et des évocations des fabliaux mettant en scène Renart. Ses modelés en moyen relief sont soigneusement polis, et seuls quelques tracés ou décor en cuvette ou coups de gouge soulignent des détails de fourrure, de crinière, d'ailes ou d'écailles.

Il appartient à ces artistes qui ne sculptent pas l'ensemble de la pièce de bois, mais font ressortir leur sujet en l'isolant, par effet de  frise, sur le fond.

On constatera le mauvais état de l'ensemble, l'attaque par les vrillettes, les fentes du bois, et les coulées brunes, malgré de solides chevilles plantées en plein décor, témoignant peut-être d'une restauration un peu trop tardive.

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Les sablières figurées de l'église de Plourac'h.

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Le bras nord du transept a été fondé, vers 1500, par Charles Clévédé qui le constitue en chapelle sous sa pré-éminence. C'est ce qu'indique une inscription de la poutre transversale ("entrait"), qui indique aussi, sur une autre face de la poutre, le nom du charpentier avec son emblème professionnel, l'équerre, dans un blason. Mais cette inscription en lettres gothiques présente quelques difficultés de déchiffrage.

Sophie Duhem, dont les relevés sont fiables, indique : 

LAN MILL CINQ CA[N]T […] FUT FAICT CESTE CHAPELLE PAR CHARLES GLEVEDE [...A...ARN]/ OLIVIER [équerre du charpentier] LAUCET [IL] A FAET BO[IS].

René Couffon, bien moins fiable, a lu : « L'an mil cinq cent commencée ceste chapelle par Charles Glévédé et Marie (de Pestivien), Olivier (une équerre) Lauset ma fait(e) bo(nne). »

J.P. Rolland lit "Marguerite" au lieu de "Marie". Aujourd'hui (et sans doute hier), l'inscription s'achève dans les dents de l'engoulant et la fin de l'énoncé est condensé et imprécise 

Selon le dossier de l'Inventaire :

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Cliché du dossier IA00003364 de l'Inventaire général réalisé en 1968

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J'opte pour la leçon suivante : LAN MILL CINQ CA[N]T [..] FUT FAICT CESTE CHAPELLE PAR CHARLES GLEVEDE [...A...MARG].

Le commanditaire, Charles Clévédé seigneur de Kerlosquet  (et  son épouse Marguerite ou Marie, peut-être Marie de Pestivien) a fait apposer ses armoiries dans sa "chapelle" sur les vitraux —soit ses armes pleines, soit avec ses alliances—, sur les piliers, les bénitiers, les culots des statues, l'enfeu de l'angle nord-est, et entre les mains des anges des blochets. Lorsqu'elles n'ont pas été effacées (lorsqu'elles étaient peintes) ou martelées (lorsqu'elles étaient sculptées), nous les observons encore. Les armes pleines sont d'argent à deux lions affrontés de gueules, tenant une lance d'azur en pal de leurs pattes de devant. Les armes en alliance les plus fréquentes, et présentes ici sur un blochet, associent Clévédé à Kerlosquet de sable à la croix engrêlée d'argent.

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Quand au nom du charpentier (et peut-être sculpteur ymagier des sablières), il se lit clairement : OLIVIER LAUCET (ou LAUSET). Mais ce patronyme, sous ces deux formes, n'est pas attesté sur la base geneanet.

La leçon de S. Duhem ([il] a faet bo[is]) doit être corrigée par "M'A FAET BOIS", Olivier Laucet m'a fait bois", car dans le corpus des inscriptions des sablières, les expressions "boiser", "fut faict ce bois", "faire le bois", "commencer le bois", lever ce boais", sont courantes  dans le sens de "dresser la charpente". Il faut la préférer à "m'a fait bonne"

 

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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I. LE BRAS NORD DU TRANSEPT.

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IA. LE COTÉ EST DU BRAS NORD.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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1°) À droite de l'entrait. Blochet, ange présentant un blason muet. Deux couples de dragons. Fond bleu.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Le blochet : ange à collerette présentant un écu ayant perdu la peinture des armoiries.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Couple de dragons ailés affrontés autour d'un élément sphérique.

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Les  verrucosités des dragons sont rendues par des alvéoles "en balle de golf". Les ailes sont, comme il se doit, nervurées en ailes de chiroptère.

Les dragons tendent une longue langue rouge, en dessous d'un élément qui leur semble appétissant, ressemblant à une boule de glace vanille dans son cornet, ou à une balle de golf (j'y tiens) sur son tee.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Couple de dragons (un seul est ailé) aux cous entrelacés.

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Les  écailles des dragons sont rendues par des rangs de demi-cercles. Dans un tableau charmant, les bêtes nous lancent des regards langoureux.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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2°) À droite de l'entrait. Poursuite animalière ; renard jouant de la cornemuse . un cerf suivi par une biche ; un dragon ailé. Fond blanc à contours roses.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Le renard jouant de la cornemuse.

Le renard mène-t-il la danse des autres animaux ? Le bourdon d'épaule de son instrument est visible, comme le porte-vent, dans lequel il souffle, et le haubois, sur lequel sa patte antérieure est posée. 

Ces pattes ressemblent un peu à des sablots, mais la finesse du museau, la fourrure indiquée par des traits, et la forme de la queue montrent bien qu'il s'agit de Renart, le goupil du Roman. 

http://jeanluc.matte.free.fr/invp.htm#plourac'h

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Jeune cerf  (daguet ?) tournant la tête pour regarder derrière lui.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Une biche courant derrière le cerf.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Un dragon ailé.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Un coup d'œil aux ajouts de poinçons feuillagés.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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IB. LE COTÉ OUEST DU BRAS NORD.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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1°) à droite de l'entrait à engoulant. Fond bleu.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Blochet : ange portant un blason aux armes mi-parti Clévédé/Kerlosquet.

On reconnait surtout la croix blanche (d'argent) dentelée (engrêlée) sur fond noir (de sable). 

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Le renard et la poule.

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Un indice montre que ce renard montrant les crocs en se précipitant vers une poule renvoie à la fameuse scène de Renart prêchant aux poules, dont il est une citation métonymique : cet indice, c'est le capuchon rabattu de l'animal, montrant qu'il vient de bondir de la chaire et d'abandonner son déguisement, la coule de son habit de moine. Ce thème est développé au Faouët (sablières de la chapelle Saint-Sébastien, tribune de la chapelle Sainte-Barbe (XVIe) et jubé de la chapelle Saint-Fiacre vers 1480), mais aussi sur les sablires sud de la chapelle de Grâces-Guingamp  (1506-1512), sur les sablières de   la Chapelle St-Aubin à Plumelec, (1513), de Saint-Gilles-Pligeaux (XVe-XVIe s.), de  Tréflévenez (XVIe s.) et de Bodilis.

Le thème est largement détaillé dans l'article de Sophie Duhem.

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Commentaire de Sophie Duhem à propos de cette scène :

"Sur bien des reliefs la saynète est réduite à sa plus simple expression, celle d'une image stéréotypée montrant la poule menacée par le prédateur. Dans quelques églises, les figures sont sculptées de façon telle que l'affrontement a encore un sens : à Plourac'h par exemple, l'animal, face à sa proie, montre des crocs menaçants."

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Rinceau de vigne et dragon crachant la tige.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Deux petits dragons dansant affrontés.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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2°) à gauche de l'entrait à engoulant. Dragons ; buste de femme en coiffe tirant par la queue Renart emportant une poule dans sa gueule. Fond vert.

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Le Renart et la fermière.

Voici un autre épisode, celui de Renart et la fermière, présenté par S. Duhem :

" Représentations de Renart et la fermière et variantes : Cléguérec (Ch. de laTrinité, milieu XVIe s.), Guilligomarc'h (Ch. St-Éloi, XVIe s.), Meslan (1527), Ploërdut (Ch. de Crénenan, 1652), Plougras (Ch. du Cimetière, XVIe s.), Plourac'h (XVIe s.), Pont-Aven (Ch. de Trémalo, XVIe s.), Saint-Nicolas-du-Pélem (Ch. St-Éloi, milieu XVIe s.), Séglien (Ch. St-Jean, XVIe s.)

Les poutres sculptées de la chapelle de Crénenan à Ploërdut présentent Renart dans une bien mauvaise posture ! L'animal tient dans la gueule un saucisson dont l'extrémité est retenue par une paysanne tenant un battoir. De l'autre côté, une vilaine armée d'une longue quenouille soulève la queue de l'animal pour mieux éperonner son postérieur. Cette image amusante, sans doute la plus tardive, est datée de 1652. Les sablières des charpentes ne proposent que des variantes de cette saynète : en effet, il ne semble pas avoir existé de modèle iconographique défini. À Cléguérec (Ch. de la Trinité) par exemple, l'image est inversée.

À Plourac'h, la paysanne est seule, allongée derrière l'animal, et tire sur sa queue.

Dépourvus de modèle iconographique défini, il semble que les artisans se soient inspirés des images sculptées dans les bourgs voisins — les supports sont localisés — tout en les enrichissant de détails puisés dans leur propre fond culturel. L'observation de ces exemples conduit également à un constat : le choix des sculpteurs s'est davantage porté au XVIe siècle sur les épisodes comiques plutôt que sur les images intellectualisées de Renart prêchant ou de Renart écorché. Il serait en effet excessif de proposer une lecture au second degré de l'image amusante montrant l'animal poursuivi par la fermière. Au mieux pouvons-nous interpréter la représentation sculptée à Plourac'h comme une petite moquerie adressée à la paysannerie aisée, sous les traits de cette femme richement habillée soulevant la queue du renard. Les variantes sculptées de l'épisode témoignent néanmoins des aptitudes des artisans à sortir des carcans. (Sophie Duhem)

[…]

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S. Duhem figures 6 et 7

 

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Mais ici (et c'est tout l'intérêt des relevés photographiques), aujourd'hui, tout le corps de la fermière, son vêtement et l'outil dont elle menaçait Renart ont été remplacé par une planche vaguement sculpté tant le bois était détruit par la vrillette.

 

Les sablières figurées de l'église de Plourac'h.
Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Couple de dragons réunis par la queue.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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II. LA CHAPELLE DES FONTS (ou DU ROSAIRE) CÔTÉ NORD .

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II A. LES SABLIÈRES DU CÔTÉ EST, AU DESSUS DU RETABLE DU ROSAIRE.

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1°) à droite de l'entrait à engoulant.

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Renard ou truie jouant de la cornemuse, devant deux lions tenant un cartouche en cuir découpé (muet), et un cerf.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Chien ou truie jouant de la cornemuse.

http://jeanluc.matte.free.fr/invp.htm#plourac'h

Jean-Luc Matte remarque ici un bourdon d'épaule à trois moulures plus une moulure terminale, un hautbois conique, alors que le porte-vent est en bouche

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L'animal est ambivalent, puisque sa tête, et les sabots évoquent un porc alors que la queue n'est pas celle d'une truie (elle est un peu longue)ùais pourrait être celle d'un chien . Les mamelles ne sont pas indiquées.

La truie est fréquemment figurée, par les huchiers, jouant de la cornemuse, sur les stalles notamment (Musiconis).

Claire Arlaux y reconnait un chien : mais le cliché de Andrew Paul Stanford (Trésors des sablières de Bretagne ed. Equinoxe 2007) montre, malgré la forte saturation des couleurs, la différence avec 2023.

copyright ed. Equinoxe.

 

 

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Deux lions présentant un cartouche en forme de peau (cuir).

Ce cartouche portait-il des armoiries peintes ?

Ces lions retournent la tête vers leur queue.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Un cerf.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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2°) à gauche de l'entrait à engoulant.

Deux anges couchés présentant un cartouche.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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II B. LES SABLIÈRES DU CÔTÉ OUEST.

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1°) à droite de l'entrait à engoulant.

Le blochet est un ange présentant un blason muet. Puis vient une femme en position allongée, tirant la queue d'un animal qu'on s'accorde à reconnaître pour Renart, et qui fait face à un lévrier portant collier.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Renart et la fermière (2).

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"Une version curieuse se trouve à proximité : la vilaine est remplacée par une riche paysanne vêtue d'une robe à dentelles et crevés, qui tient l'animal dont la gueule est remplie de victuailles." (Sophie Duhem)

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La tête du renard est réduite, altérée sans doute par la vrillette, et nous ne voyons plus le "panier plein de victuailles" que Sophie Duhem a observé à la fin du XXe siècle.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Cette robe bouffante en larges crevés aux épaules, au dessus de manches à fines taillades et rubans au dessus de dentelles, a un décolleté carré au dessus d'une chemise fine formant une courte fraise à l'encolure. La femme porte une coiffe "type Anne de Bretagne". 

Cette tenue est à rapprocher de celle de sainte Marguerite, sculptée à la même époque pour l'église.

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Sainte Marguerite, (grès feldspathique polychrome, vers 1527), niche du côté sud. Photographie lavieb-aile 2023.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Un lévrier colleté.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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2°) à gauche de l'entrait à engoulant.

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Frise de vignes.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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III. LE BRAS SUD DU TRANSEPT.

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On y trouve encore du côté est  un blochet représentant un bélier, puis un animal (lion ?) avant que les frises de vigne ne reprennent le relais.

Du côté ouest, les sablières sculptées sont remplacées par des dessins, assez simples, de saynètes dont l'intêret est, si cela était confirmé, de témoigner des sablières perdues. On y trouve un coq, un chien, un lion et des dragons entrelacés.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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IV. LA NEF : COPIE PEINTE DE SAYNETES DE SABLIÈRES .

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On y trouve un bestiaire riche, reprenant celui des chapelles, avec des animaux musiciens, des coqs, des chiens, des dragons, etc. La riche fermière de la chapelle nord est copiée ici, tenant un instrument à trois pointes. Tout cela nécessiterait une étude plus approfondie et a peut-être valeur de document.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières  de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières  de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières  de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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SOURCES ET LIENS.

 

 

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COUFFON (René), 1939, "Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Saint Brieuc et Tréguier" page 174[390] et suiv.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6562108b/f202.image.r=plourach

COUFFON (René), 1955, L'église de Plourac'h, Bulletin monumental,113-3 pp.193-204.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1955_num_113_3_3777

 

PALISSY (base)

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM22002317

PAVIS-HERMON, 1968, Dossier IA0003364 de l'Inventaire général

https://www.patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-saint-jean-baptiste-plourac-h/b32b053d-fc6d-47a2-9d79-5d9cfde4ddd9

https://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00003364_01.pdf

https://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00003364_02.pdf

 

— DUHEM (Sophie), 1997, Les sablières, images, ouvriers du bois et culture paroissiale au temps de la prospérité bretonne, XVe-XVIIe s. Presses Universitaires de Rennes 385 p.-[16] p. de pl. en coul. Note : Bibliogr. p. 367-379. Notes bibliogr. Index . Voir pages 46 (couleurs), 113 (équerre d'Olivier Laucet : "La plupart signent leur travail , certains arborent même fièrement les symboles de leur pro- fession , comme Jean Jouhaff à Trédrez et Olivier Laucet à Plourac'h , qui accompagnent leurs patronymes de l'équerre des bâtisseurs "), 139, 214 (femme tirant la queue de Renart), 235 (robe Renaissance), et 318 pour l'inscription.

 — DUHEM (Sophie), 1998, "«Quant li goupil happe les jélines... », ou les représentations de Renart dans la  sculpture sur bois bretonne du XVe au XVIIe siècle"  Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1998  Volume 105  Numéro 1  pp. 53-69 http://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1998_num_105_1_3972

 Renart et les poules : Callac (Ch. St-Treffrin, XVe/XVIe s.), Châtelaudren (Ch. Notre-Dame-du Tertre, XVIe s.), Edern (Ch. du Niver, XIXe-XXe s.?), Le Faouet (Ch. St-Sebasticn, 1600-1608), Gourin (XVIe s.), Gucrn (Ch. de Quelven, XVe-XVIc), Guimiliau (lere moitié du XVIIe s.), Landerneau (Ég. St-Thomas, XVIe s., représentation disparue), Landudal (XVIe-XVIe s.), Langast (Ch. St-Jean, XVIe s.), Lanvénégen ( XVIe s.), Magoar (XVIe s.), Neuillac (Ch. de Carmes, XVIe s.), Plévin (Ch. St-Abibon, XVIIe s.), Plouay (Ch. de Locmaria, XVIe s.), Plourac'h (XVIe s.), Le Quillio (Ch. St-Maurice, XVIe s.), Séglien (Ch. de Locmaria (XVIe s.), Suscinio (Château, fragment provenant de l'église de la Roche-Bernard, XVIe s.), Trémeur (milieu XVIe s.)

— MATTE (Jean-Luc), Iconographie de la cornemuse, en ligne.

http://jeanluc.matte.free.fr/invcbis.htm#chatelaudren

 

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Published by jean-yves cordier - dans Sablières Blochets Chapelles bretonnes. Héraldique
8 juin 2023 4 08 /06 /juin /2023 10:03

L'église de Kergloff : la charpente du porche sud  et ses armoiries : début du XVIIe siècle, après 1617

Les armoiries de Sébastien de Ploeuc en alliance avec Marie de Rieux.

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Voir :

 

La Vierge de pitié aux anges de tendresse (calcaire polychrome, XVe siècle, J. Salamon) de l'église Saint-Trémeur de Kergloff (29).

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PRÉSENTATION

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Je ne trouve que peu de descriptions de ce porche. Selon René Couffon : "Le porche, couvert d'une charpente du XVIe siècle, a son ouverture en arc brisé très aigu". Sophie Duhem  (Les sablières en Bretagne, 1997), ne les décrit pas malgré la mention Kergloff, XVIe siècle, page 327.  Mais Roger Garrec est plus précis : 

"Aux coins des deux sablières , des blochets , aujourd'hui bien usés , représentent les quatre évangélistes reconnaissables à leurs symboles , le bœuf , le lion , l'homme et l'aigle . Au - dessus de la porte intérieure qui donne sur l'église , une statue du saint patron accueillait les fidèles . Depuis le printemps 1992 , elle n'y est plus , des voleurs avisés l'ayant emportée . Aux deux bouts de la charpente du porche , deux écussons gardent le souvenir de la famille noble du Ty-Meur , qui avait droit de prééminences dans cette église tréviale . En 1697 un arrêté du parlement de Bretagne maintint Jean- Charles Ferret , acquéreur du Ty - Meur , « dans le droit de supériorité , après le Roy , et de fondation dans les églises paroissiales de Motreff et de Poullaouen , comme aussi ...etc."

Les éléments sculptés figuratifs  de la charpente sont en effet deux sablières ouest et est ornées de masques crachant des feuillages, et de cinq écusson muets (peints jadis ?),  et quatre blochets où les évangélistes sont figurés par leur symbole du Tétramorphe (l'ange, le taureau, le lion et l'aigle), entouré d'une phylactère. 

Au sommet de la nervure centrale de la charpente lambrissée, deux abouts de poinçons portent des armoiries mi-parti à peu près semblables.

La moitié gauche, celle du mari, porte les armes, attendues ici, de la famille de Ploeuc, d'hermines à trois chevrons de gueules (malgré la perte de la polychromie initiale, les chevrons et les hermines sont bien visibles). La partie droite, celle de l'épouse, montre des besants rangés 2, 1 & 1/2 et 2, ce qui correspond pour des armes pleines à la formule 4, 3, 4 soit 11 besants au total. 

Cette formule me renvoit aux armes de la famille de Rieux.

J'en conclue que ce sont les armes en alliance Plœuc/Rieux, ce qui me conduit au couple Sébastien de Ploeuc et Marie de Rieux.

Sébastien est un personnage célèbre de la révolte du papier timbré, puisque c'est lui qui remarqua le fils du meunier, Sébastien Le Balp (né en 1639 à Kergloff) et l'envoie faire des études de droit à Nantes. Ce dernier deviendra notaire royal à Carhaix et notaire de Renée-Mauricette de Plœuc, puis chef des Bonnets Rouges en 1673.

Sébastien de Plœuc, marquis de Tymeur, est né vers 1589. Il se maria le 8 janvier 1617 en l'église des Sept-Saints à Brest avec Marie de Rieux (vers 1603-1628). Il décède en 1644 au château de Tymeur. Leur fille Renée-Mauricette est née vers 1619.

La charpente est donc postérieure à 1617.

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9bastien_de_Pl%C5%93uc

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L'église de Kergloff : le porche sud.
Le porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

Le porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

La charpente du porche sud de l'église de Kergloff et ses armoiries (après 1617). Photographie lavieb-aile juin 2023.

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SOURCES ET LIENS.

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—COUFFON (René), LE BARS (Alfred) 1988, Kergloff, in Nouveau répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/KERGLOFF.pdf

Le porche, couvert d'une charpente du XVIe siècle, a son ouverture en arc brisé très aigu.


—GARREC (Roger), 1998, "La trève de Kergloff au XVIIIè siècle", Bulletin de la Société archéologique du Finistère pages 381 à 398

 

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Published by jean-yves cordier - dans Sculptures Chapelles bretonnes Sablières armoiries
27 mai 2023 6 27 /05 /mai /2023 10:49

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :   sa fontaine. Sa statuaire. Sa charpente, l'inscription du recteur Perfezou et les sablières.

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Cet article de 2018 a été complété de nouvelles photographies et commentaires en mai 2023.

 

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Voir sur la commune de Saint-Nic :

L'église :

 

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La chapelle Saint-Côme et Saint-Damien :

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La chapelle Saint-Jean-Baptiste :

 

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Voir aussi :

 

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PRÉSENTATION.

Voir ma présentation dans mon article précédent. 

La chapelle a été décrite — voir infra Sources et Liens — par l'abbé Corentin Parcheminou en 1930, par le père Maurice Dilasser en 1979, par René Couffon (publié en 1988), et par les services de l'Inventaire en 1986 et 2016.  Je découvre la synthèse donnée par T.D [Tanguy Daniel] pour les Cahiers de la Sauvegarde de l'Art français en 2002, qui fait état des récentes restaurations : je l'ai recopié ici :

 

 

"La chapelle Saint-Jean-Baptiste est située entre la baie de Douarnenez et le Ménez-Hom, sur la route qui mène vers la presqu'île de Crozon. Elle a été construite à la fin du XVIe siècle, ainsi que l'indiquent deux inscriptions sur le bras sud du transept (1591 et 1593), remaniée au XVIIe (inscription sur un entrait de la nef et style du clocher), restaurée au XIXe (1817 inscrit au-dessus de la porte sud).

L'édifice, en forme de croix latine, avec un chevet plat à l'est et un clocher-mur à l'ouest, est construit en pierres grossières — surtout du grès — extraites du Ménez-Hom voisin. La maçonnerie a été récemment restaurée dans sa totalité. Le clocheton en granit, sur le mur ouest, orné de pinacles et de pots à feu, supporte une courte flèche garnie de crochets ; on y accède par un escalier aménagé sur le rampant sud.

L'intérieur est actuellement très dégradé. Le sol est en terre battue, la trace des anciennes dalles étant encore visible. Les murs sont enduits d'un crépi à la chaux en très mauvais état ; des traces de peinture ocre ancienne apparaissent par endroits sur le mur est du bras sud du transept : on peut y lire, notamment, le nom de Quéré. Le mobilier a été en grande partie enlevé : seuls subsistent le maître-autel de pierre, une balustrade délimitant un espace qui servait de sacristie entre le maître-autel et le mur du chevet, une statue en pierre polychrome de saint Jean-Baptiste et deux stalles à quatre sièges chacune, datant du XIXe siècle. Une armoire à quatre porte en très mauvais état est adossé au mur de l'abside.

À l'intérieur, on note le décor savoureux de certains entraits : l'engoulé par les dragons, d'autres ornés de têtes de dragons aux extrémités et au milieu. Les sablières sculptées ont subsisté dans le bras sud du transept et dans le chœur où un cartouche représente les Cinq-Plaies. Aux angles du carré du transept, les blochets représentent les quatre évangélistes.

Sur le placître, au sud de la chapelle, se dresse le calvaire daté de 1645 avec le Christ en croix et les statues de la Vierge et de saint Jean-Baptiste, adossées l'une à l'autre à des figures non identifiées. De l'autre coté de la route, en contrebas, une fontaine porte la date de 1712.

Grâce à la restauration des parties hautes, la chapelle est aujourd'hui hors d'eau. La charpente a été complètement refaite dans le chœur, à la croisée du transept et dans une partie de la nef.

La couverture d'ardoise est neuve, sauf sur la partie occidentale de la nef qui était en bon état.

En 2000, la Sauvegarde de l'Art français a versé une aide de 15 245 € pour les travaux de maçonnerie sur les quatre murs, la réfection de la charpente et la couverture d'une grande partie de l'édifice. " T[anguy] Daniel

 

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Cet article est accompagné d'une photographie émouvante car elle montre l'état intérieur pendant les travaux. Je me permets d'en donner une capture d'écran.

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Copyright "T.Daniel", Cahiers de la Sauvegarde de l'Art français 2002 p.192.

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Nous y trouvons également une carte de la chapelle :

 

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Le Pardon a lieu  le dimanche avant le 24 juin, date de la Saint-Jean. J'ai assisté à celui de 2018, et il m'a semblé qu'il s'agissait d'un renouveau.

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I. LA FONTAINE DE DÉVOTION (1712).

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La fontaine est difficile d'accès, et, lors du Pardon, la procession ne descend pas la rampe d'un précaire escalier en bois et ne s'engage pas sous l'humide futaie  : seul le prêtre et ses acolytes s'y rendent pour puiser l'eau de l'aspersion des bannières et des fidèles.

Pour sa situation sur le cours d'eau qui descend vers la mer, voir l'article sur le calvaire.

Ses eaux étaient réputées guérir ou prévenir les affections oculaires (ou, selon Dilasser, les maux de tête).

Sa forme générale en demi-cercle délimitée par de volumineux blocs de pierre placés sur tranche est unique dans la région. 

La niche, aujourd'hui désertée de sa statue, est remarquable car c'est un monolithe en demi-cintre surmonté d'une croix, avec deux rampants servant de bancs.

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Fontaine Saint-Jean, chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Fontaine Saint-Jean, chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Fontaine Saint-Jean, chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

Fontaine Saint-Jean, chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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L'INTÉRIEUR DE LA CHAPELLE : LA CHARPENTE, SON INSCRIPTION ET SES SABLIÈRES.

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1. La charpente.

 

Elle a le mérite de ne pas être lambrissée et de laisser étudier son ossature, ce qui rend la visite passionnante pour peu ...que l'on tente de comprendre le langage des spécialistes. Je me lance, mais les experts me corrigeront j'espère, et malgré le saint lieu le lecteur ne prendra pas mes assertions comme paroles d'évangile.

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a) la nef et les transepts.

Les charpentes armoricaines ont été étudiées par Corentin Olivier. Celle de la nef appartient au groupe des charpentes "à fermes et à pannes" (voir les explications dans mon article sur Landevant), et parmi celles-ci au sous-groupe (il y en a trois) "à poinçon court, faux-entrait droit et aisselier" (C. Olivier fig. 4).

Glossaire ici.

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

 

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La nef vue de la croisée du transept.

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Le bras sud du transept.

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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b) Le chevet.

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Si la nef est couverte "à fermes et à pannes", par contre, il est peut-être possible d'écrire que la partie de charpente qui couvre le chevet appartient au groupe "à chevrons formant fermes".

Rappel : 

- Les charpentes dites à chevrons formant fermes : les chevrons en vis-à-vis de chaque rampant sont reliés entre eux au niveau du faîtage et par un faux-entrait (pièce horizontale). Cet ensemble forme ainsi un « triangle indéformable » appelé ferme. Les fermes se répètent tous les 60 cm et servent de support à la fixation des liteaux permettant la pose des ardoises ou des tuiles. http://inventaire-patrimoine.regioncentre.fr/files/live/sites/inventaire_patrimoine/files/contributed/images/Articles_actu/IVR24_20170000003NUDA.jpg
Les charpentes dites à fermes et à pannes : les fermes, beaucoup moins nombreuses mais plus robustes, supportent un ou plusieurs rangs de pannes soutenant elle(s)-même les chevrons dont la section peut alors être amoindrie. Ce principe constructif est bien moins consommateur en bois. 

Le maillage serré des fermes (autrement dit, des arbalétriers ) et l'aspect en carène de bateau avec membrures et bordé m'incite à cette option.

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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2. L'inscription de 1653.

Le troisième entrait (poutre transversale), engoulé (sortant de la gueule d'un dragon à ses deux extrémités), porte une inscription sur sa moitié droite de sa face ouest.

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Le texte en est (les relevés qui ont été publiés sont inexacts, au minimum pour la ponctuation, l'exception étant le relevé de Sophie Duhem)  :

 M : GVIL : PERFEZOV REC : M KVAREC  FA  1653

Elle se comprend ainsi : " Messire Guillaume Perfezou recteur et M.  Kervarec Fabricien 1653."

Le recteur Guillaume Perfezou est bien connu de ceux qui ont lu son nom sur le calvaire de la chapelle, qu'il fit ériger en 1645 avec Sébastien Polesec comme fabricien. 

Ou encore  de ceux qui ont vu, dans la chapelle Saint-Côme et Saint-Damien, les trois inscriptions des sablières :  "D'ici jusques au premier pilier a été boisé aux frais de vener persone Mre Guil. Perfezou recteur de Saint-Nic 1641", puis plus loin "D'ici jusqu'à l'autre écriteau a été boisé par Iac Polezec et Ol. Guillossou et était recteur Mre Guil. Perfezou", alors que la boiserie du bas-côté sud porte les inscriptions "M. G. Perfezou. R. G. Marzin. F. 1661".

Et encore de ceux qui ont repéré, sur les piliers de Saint-Côme, l'inscription : "Ces quatre derniers piliers furent bastis 1645. Mre Guil. Perfezou R[ecteur].

Et de ceux enfin qui ont pris la peine de déchiffrer le texte gravé sur la chaire à prêcher de la même chapelle : "SVMPTIB (US) VENERAB (ILIS) VIRI D (OMINI) D. GVILLELM (I) PERFEZOV SACERDOS AC RECTOR. HVIVS ECCLESIAE ANNO D (OMINI) 1638. FECERVNT. I. POLESEC IO (SEPH) ET OL (IVIERIVS) K (ER) MORGAN"

Au total, ce sont sept inscriptions qui portent son nom, en 1638, 1641, 1645, 1653 et 1661. 

Ce nom de famille est attesté 14 000 fois sur Geneanet  quasi-exclusivement en Presqu'île de Crozon, et pour les hommes, le prénom Guillaume prédomine, juste après Yves.

Guillaume Perfezou, prêtre de Saint-Nic, est mentionné comme parrain en 1637, 1639; 1645; 1654.

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

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Les sablières (1653) du bras sud du transept.

Notice Palissy 

L'auteur de référence en matière de sablières bretonnes est Sophie Duhem, par sa thèse publiée aux Presses Universitaires de Rennes en 1988. Elle y donne (p. 334) les dates des  les trois ensembles de sablières de la paroisse de Saint-Nic, celles de l'église Saint-Nicaise (1562, XVIe), de la chapelle saint-Côme (1641, 1646, 1661 et 1670)  et de la chapelle Saint-Jean (1653), elle en relève précisément les inscriptions (page 321), et consacre un paragraphe page 146 aux sculpteurs de Saint-Nic (1641-1670).

 

Les sablières de la chapelle Saint-Jean sont commentées page 283 : "En 1670, à la chapelle Saint-Nic (Chap. St-Jean), le sculpteur Jean Roignant représente des dragons et des oiseaux au milieu de formes végétales". Mais le charpentier Roignant qui a laissé sa signature à Saint-Nic se prénomme Alain, et c'est à Saint-Côme qu'il inscrit son nom sur la porte nord avec la date de 1675 (ainsi que sur la tribune de l'église, sans date). J'ignore de quelle source provient ce "Jean Roignant".

On lit page 146, après la description stylistique des sablières de Saint-Côme par Olivier Guillosou et Jacques "Bolesec" en 1641 et 1646 , ceci :

 

"Un autre compagnon se joint aux ouvriers une dizaine d'année plus tard, pour exécuter un ouvrage de même goût dans le bas-coté sud de l'église. Une poutre précise l'époque (nous sommes en 1661) et l'une des factures identifie le nouvel artisan : il s'agit d'Alain Roignant, qui reproduit fidèlement les thèmes sculptés par ses compagnons mais pour un résultat plus médiocre que tente de camoufler une excessive décoration de stries, d'encoches et de points. L'artisan a visiblement été formé aux « méthodes » des sculpteurs et familiarisé avec les images de l'atelier.

Son activité ne débute pas en 1661 puisqu'il exerce déjà son métier en 1653. il réalise à cette époque les décors sculptés de la chapelle Saint-Jean, toujours pour le recteur Guillaume Perfezou. Ses déplacements le conduisent à quelques kilomètres de là, dans la paroisse de Trégarvan qui l'emploie à l'ornementation de la charpente. La date de réalisation de cet ensemble n'est pas connue ; elle est probablement contemporaine des travaux de Saint-Nic et de l'achèvement des reliefs du bas-coté nord en 1670."

 

Il est certain que le rapprochement entre les deux ensembles de sablières des deux chapelles bâties ou couvertes dans les mêmes décennies sous le même recteur s'impose.

À Saint-Côme, il y eut un premier chantier en 1641 au début  de la nef côté nord (première travée), sans nom de chapentier, puis un deuxième chantier en 1646 (deuxième et troisième travée) durant lequel Jacques Polesec et Olivier Guillosou étaient les charpentiers. Les sculptures des sablières y sont de  qualité soignée. Pour le côté sud de la nef, la première tranche se déroula en 1645 sur les quatre derniers piliers.

Les bas-côtés furent réalisés, au sud, en 1661 , et au nord en 1675 : c'est sur ce bas-côté nord,  sur la dernière pièce, qu' on trouve une inscription AL. ROIGNANT FAB[rique] ET CHARP[pentier] l'AN 1675. La porte nord porte également l'inscription AL: ROIGNANT F: 1675.

Ce n'est donc qu'en 1675, 34 ans après les premiers travaux sur la charpente de Saint-Côme, qu'Alain Roignant est mentionné comme charpentier. La qualité des sculptures est plus rustique.

 

 

 

Les éléments stylistiques de ces sablières de Saint-Jean (1653) et de Saint-Côme (1675) se retrouvent aussi dans l'église de Trégarvan en 1670-1676.

On les retrouve aussi vers 1659 dans l'église de Landévennec.

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On y trouve le même contenu thématique assez simple ou répétitif:

-frises "eucharistiques" aux oiseaux picorant les raisins de rinceaux de vignes.

-têtes d'angelots encadrés d'ailes.

-couple de dragons affrontés aux têtes liées ensemble par un anneau de corde.

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Et on y trouve les mêmes éléments stylistiques "rustiques" où les figures sont dégagées du bois à coups de gouges aux arêtes encore visibles et souvent peu atténués par ponçage, et où les outils de menuisiers (tarière notamment) sont largement utilisés pour la structuration ornementale des volumes. :

a) Pour les dragons :

 

  • les écailles du corps traités, selon les zones, par deux entailles différentes, soit en coup de biseau, soit en ligne irrégulière et sinueuse.
  • Les plages du corps lisses, dépourvues d'écailles, 

  • les langues dont le caractère épineux est figuré par un aspect foliaire (absent à Saint-Jean).

  • Le fouet des queues traité comme des épis ou des grappes.

  • Les trous des pupilles.

b) pour les oiseaux et raisins :

c) pour les personnages des blochets (absents à Saint-Jean sauf les 4 évangélistes du carré du transept, assez différents) :

  • Tête bilobée par des joues rondes au dessus d'un menton en galoche ou godet
  • Vêtement stylisé, non réaliste.
  • Trous d'ornementation pour les yeux, la collerette et la ceinture. les trous forés assez profondément pour représenter les yeux et les boutons. Ils sont soigneusement exécutés, très réguliers, et nous allons les retrouver régulièrement. J'émets l'hypothèse qu'ils ont pu servir de mortaise pour des éléments décoratifs colorés.
  • La collerette en larges pétales , comme celle d'un Pierrot, se retrouve sur les blochets de la chapelle Saint-Côme de Saint-Nic (bas-côté sud, 1661), mais non à Saint-Jean, où on note des camails à bords crénelés.

Au total, je préfère parler prudemment d'un "maître de Saint-Nic", anonyme, actif de 1641 à 1676, même si il correspond probablement à Alain Roignant, "charpentier" (tribune de l'église), qui apparaît à Saint-Côme comme fabricien et charpentier mais non sculpteur. 

Un Alain Roignant bien connu des généalogistes  est né à Saint-Nic en 1629, s'est marié en 1655 avec Marie Bihan (1629-1690) et a eu une fille, Marguerite (1661-1721). Il est décédé à Saint-Nic en 1709 à 80 ans, au village de Nezert (bms).

 

Sur les réalisations du Maître de Saint-Nic (1641-1676) [Alain Roignant] :

 

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Le coté ouest du bras du transept sud.

Une première pièce de bois nous offre deux dragons affrontés, et une deuxième un pampre tenu par des oiseaux, et dont les grappes sont picorées par d'autre.

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Deux dragons affrontés, aux cous reliés par un anneau, et la tête tournée vers leur queue.

Le thème des deux dragons aux têtes reliées par une boucle est courant, notamment en sculpture sur pierre par les frères Prigent.

On le trouve dans l'église de Saint-Nic, coté nord de la nef, au dessus de l'inscription M. Le Parlant : Fa[bricien] 1566. Mais ceux-ci sont feuillagés, ailés, sculptés avec finesse et détail : ils sont dus au Maître de la nef de Plomodiern actif de 1544 à 1566.

 

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Sablires de l'église de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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On le trouve, dans un traitement bien différent,  sur les sablières de  la chapelle Saint-Côme, soit au fond de la nef (première photo ), soit sur le coté nord de la nef  au dessus de l'inscription   IAC POLESEC ET OL GVILLOSSOV , soit sur le bas-coté sud (2ème photo infra)  associé à la date de 1661. Jacques Polesec et Olivier Guillosou sont les fabriques commanditaires du chantier, et non les sculpteurs.

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Sablière nord de la chapelle Saint-Côme, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

 

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Chapelle Saint-Côme et Saint-Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

 

 

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile mai 2023.

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Pampres tenus par des oiseaux, et dont les grappes sont picorées par d'autre.

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On le trouve à l'identique sur les sablières du bas-coté nord de la chapelle Saint-Côme et Saint-Damien, au dessus de l'inscription AL[ain] ROIGNANT FAB[ricien] ET CHARP[pentier] 16--" La date a été lue comme 1670 (Couffon), 1673 ou 1675. 

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Chapelle Saint-Côme et Saint-Damien à Saint-Nic, photo lavieb-aile.

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

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Le bras sud du chœur, côté est.

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

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Pampre centré par une tête d'angelot (1).

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

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Les sablières du coté sud du chevet.

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Le chœur côté droit : un cartouche à cuir découpé au motif des cinq plaies.

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C'est la pièce la plus intéressante, et qui a été mentionnée par tous les auteurs. Elle dénote avec le reste du décor sculpté d'une part parce que c'est la seule représentation religieuse, d'autre part car on ne la trouve pas dans les autres sanctuaires de la paroisse, et enfin parce que, au contraire, elle trouve son modèle précis chez un sculpteur de sablière bien documenté, le Maître de Pleyben (1567-1570).

a) le fond.

Ces "cinq plaies" sont portées par un cartouche, ou plus précisément par un "cuir découpé à enroulement", typique de l'art bellifontain introduit en France par le Primatice à Fontainebleau vers 1532.

En Basse-Bretagne, ce motif Renaissance semble avoir été introduit lors de la construction du château de Kerjean à Saint-Vougay, dans le Léon, soit en sculpture sur pierre pour ce château, soit en sculpture sur bois pour les sablières de sa chapelle seigneuriale  (vers 1570), mais aussi pour celles des églises de Pleyben (v.1571), de Saint-Divy (v.1570), de Bodilis (1567-1576), de Roscoff et pour celles de la chapelle de Sainte-Marie-du-Ménez-Hom (v.1575).

L'une des caractéristiques des cuirs découpés de l'auteur de ces sablières, (qui a reçu le nom de convention de Maître de Pleyben) est d'être perforés de trous (virtuels) par où passent des cordages, ces derniers étant tendus par des anges ou autres personnages.

Or, ce cuir découpé de la chapelle Saint-Jean présente ces orifices, par où se faufilent des sangles marqués d'entailles en I, sangles qui se prolongent latéralement en s'élargissant et se dédoublant.

Nous remarquerons que Sainte-Marie-du-Ménez-Hom est distante de  5 km de la chapelle Saint-Jean. Pleyen est situé à 28 km.

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b) le thème.

C'est celui des cinq plaies infligées au Christ lors de sa Passion, celles des clous des mains et des pieds lors de la Crucifixion, et celle du cœur, renvoyant au coup de lance final  porté sur la droite du thorax par un soldat romain.

Ce thème christique est représenté à Kerjean dans le chœur :

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Cuir découpé des Cinq Plaies, sablières de la chapelle du château de Kerjean. Photographie lavieb-aile

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Il est présent aussi à Pleyben, toujours dans le chœur, mais aussi dans le transept sud.

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Sablières de l'église de Pleyben. Photo lavieb-aile

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Il est présent encore à Bodilis, à nouveau deux fois :

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Photographie lavieb-aile

 

Photographie lavieb-aile

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c) le contexte.

Les quatre évangélistes en blochets autour du transept ou du chœur sont présents à la chapelle Saint-Jean tout comme dans la chapelle de Kerjean, ou à Pleyben, ou à Saint-Divy, etc.

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Les influences du travail du Maître de Pleyben sont donc évidentes sur cette pièce de sablière et sur son cantonnement par les quatre évangélistes. Les conséquences à en tirer restent à discuter, après avoir évalué si cette pièce est de la même main que les autres, donc de la même datation vers 1653 et attribuable à l'atelier actif à la chapelle Saint-Côme entre 1641 et 1670, et notamment à Alain Roignant, ou si elle relève d'un autre atelier.

 

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

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Le chœur côté gauche : suite de rubans reliant une tête cornue de face et une tête animale (dragon? ) de profil.

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Nous retrouvons les rubans ou lanières feuillagées marquées de suites de I (IIIIIIIIIII) de la même main que la pièce précédente, et relevant de la même influence stylistique propre au Maître de Pleyben.

La tête cornue crachant les lanières ressemble à celle du centre de la pièce N3 de Saint-Côme.

L'essence de bois  me semble (??) plus précieuse que celle des pièces des bras du choeur.

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

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Les sablières du bras nord du chœur.

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du côté est : deux têtes d'angelots ailées, de chaque côté de l'entrait.

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

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Du côté ouest : une tête d'angelot, ailée, au milieu d'une frise de vigne picorée par des oiseaux.

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On retrouve le contour bilobé du visage de l'ange.

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

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Les blochets du carré du transept : les quatre évangélistes.

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J'ai pensé qu'il ne s'agissait pas d'un travail attribuable à "Alain Roignant" ou son atelier. Mais pourtant, les camails à bords découpés, le visage bilobé de l'ange de saint Matthieu, et les barbes peignées en arborescence, rendent recevable l'hypothèse.

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a) Saint  Luc.

Il est barbu (ce n'est pas saint Jean) et il a les pieds nus (c'est un apôtre ).

Il est assis et il écrit (il a perdu sa plume) sur un livre : c'est un évangéliste .

Un lion montre sa tête. C'est saint Marc. Mais n'est-ce pas plutôt une tête de taureau, au front frisé ? C'est saint Luc.

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

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Saint Jean.

On reconnaît l'aigle entre ses jambes. Ses épaules sont couvertes par un camail à découpes rectangulaires. Il a perdu son stylet, mais on distingue sa posture écrivant sur un livre.

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

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Saint Marc.

Au lieu de d'un des quatre symboles du Tetramorphe, nous trouvons une fleur ; ou bien une facies léonin. De toute façon, c'est un évangéliste, barbu, en train d'écrire son œuvre.

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

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Saint Matthieu et l'homme.

On recommence :

Il est barbu (ce n'est pas saint Jean).

Il est assis et il écrit (il a perdu sa plume) sur un livre : c'est un évangéliste .

Un petit homme tient le livre des deux mains. C'est saint Matthieu. 

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

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L'about central, ou clef pendante.

Elle a la forme traditionnelle (carré du transept de l'église de Pleyben) d'un parallélipipède rectangle dont les quatre faces abritent un personnage. Celui tourné vers le sud est barbu et porte une couronne, cela pourrait être le Christ. Les autres faces sont peu distinctes.

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La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

La charpente de la chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 25 mai 2023.

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Les entraits à engoulant et nœud et les abouts de poinçons feuillagés.

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Les entraits, ou poutres transversales, sont à engoulants, c'est à dire sculptées de gueules de dragons à leurs extrémités. Mais le milieu des poutres sont également sculptées en gueules affrontées.

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La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier

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LES ÉLÉMENTS MOBILIERS : STATUES ET TABERNACLE.

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La Vierge à l'Enfant. Bois polychrome, XVIe siècle.

Hauteur 146 cm, largeur 42 cm, profondeur 22 cm. Statue d'applique, petite nature.

Notice Palissy. Inscrit MH 09/01/2003.

Notice Palissy Ducouret/Quillivic

La Vierge est couronnée, souriante, et porte un voile à plis tuyautés, un corsage gris  lisse et une jupe plissée rouge . Jésus, présenté face aux fidèles, porte une tunique blanche.

(notez les traces de peinture murale ocre sous l'enduit).

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La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier

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Saint Jean-Baptiste (pierre polychrome, XVIIe), dans une niche (bois polychrome).

Hauteur : 1,80 m, largeur 60 cm, profondeur 38 cm. Inscription sur la base : S [J] EHAN B.

 

Les éléments d'identification sont la barbe longue, les cheveux longs, le manteau en poils de chameau (franges aux manches), et bien-sûr l'Agnus Dei, l'Agneau posé sur le livre tenu sur l'avant-bras gauche et qui représente le Christ et son sacrifice.  L'index droit prophétique  désignant l'Agneau est un attribut à part entière du Précurseur.

Mais ici, l'index, qui passe derrière le museau, semble s'introduire dans la bouche de l'animal.

Notice Palissy "Jean-Baptiste n°1" . Inscrit MH 09/01/2003..

Notice Palissy Ducouret/Quillivic

 

 

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La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier

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La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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Saint Jean-Baptiste, dit Sant Yann bihan (le petit saint Jean). Bois polychrome, XVIIIe.

Statue d'applique, demi-nature, à revers plat, de  80 cm de haut et de 22 cm de large. 

 

Même représentation que la statue n°1, mais la peau de chameau forme la robe, serrée par une ceinture , et qui est recouverte d'un manteau bleu. La tête du chameau recouvre le pied gauche... L'index droit est brisé. La jambe droite nue, et les pieds nus, mettent en évidence le  statut érémitique du saint.

Notice Palissy. Inscrit MH 09/01/2003

Notice Palissy Ducouret/Quillivic

 


 

 

 

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier

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Saint Philibert en  évêque. Pierre polychrome, XVIe.

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 Notice Palissy. Inscrit MH 19/01/2003.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

 

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Une statuette de procession, buste de saint.

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La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier

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Saint Joseph.

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La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier

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Une pietà en bois.

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La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier

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Le tabernacle à colonnettes et quatre panneaux des évangélistes. Bois polychrome, milieu XVIIe siècle.

Le tabernacle trapézoïdal à trois panneaux est posé sur l'autel de granite panneau central est orné de la Sainte Face et du calice eucharistique, et les deux panneaux latéraux  de saint Tugen à droite et d'un saint évêque ou abbé tenant un livre (saint Guénolé ?).

Les décors en bas-reliefs des panneaux de la prédelle représentent de gauche à droite saint Matthieu (homme), saint Marc (lion) , saint Luc (taureau ailé) et  saint Jean (aigle).

En arrière-plan, la balustrade du milieu du XVIIe, longue de 5,14 m et haute de 2,18m, avec ses deux niveaux, le premier composé de panneaux taillés juxtaposés, et le deuxième niveau composé d'un rang de balustres ; trois traverses occupent toute la largeur ; 2 portes latérales reprenant les mêmes éléments. L'ornementation associe plis en serviette, denticules, dents de scie et écaille..Notice Palissy. inscrit MH 09/01/2003.

Notice Palissy

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La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier

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Une vue latérale montre saint Matthieu accompagné d'un jeune homme, saint Marc avec son lion, et saint Tugen tenant une clef de la main  gauche et bénissant un chien qui montre ses crocs à ses pieds (il est invoqué contre la rage).

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La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
Saint Tugen.

Saint Tugen.

Saint Tugen.

Saint Tugen.

Saint Tugen.

Saint Tugen.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic :  sa charpente (sablières et blochets) et son mobilier
La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 juin 2018.

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La clôture de chœur (placée ici en bordure d'autel).

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C'est une claire-voie à fuseau sur la moitié supérieure, au dessus de panneaux en plis de serviette, et dotée de portes latérales. Elle ne comporte aucune inscription. Certains panneaux ont été remplacés.

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La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

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Vues générales de la chapelle vide. Son sol battu, son état en 2023.

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La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

La chapelle Saint-Jean à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 235 mai 2023.

 

 

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SOURCES ET LIENS.
 

BASE MERIMÉE, Notice :

http://www2.culture.gouv.fr/public/mistral/mersri_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=IA00005245

"Première campagne 16e siècle, partiellement datée 1591, inscription transept : " B10F FA 1591 MORICE L F ". Charpente et sablières en 1653 pour G. _Perfezou recteur de Saint-Nic, portent l'inscription : " M. GUIL PERFEZOU REC M KVAREC FA 1653 ". Calvaire en 1645. Clocher milieu 17e siècle. Fontaine en 1712"

1591 ; 1645 ; 1653 ; 1712 .

Un vaisseau, plan en croix latine. granite ; grès ; appareil mixte ; moellon toit à longs pans ; pignon découvert ; noue ; flèche en maçonnerie

http://www2.culture.gouv.fr/public/mistral/palissy_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_8=REF,REFA&VALUE_8=IA00005245

CASTEL (Yves-Pascal), s;d, Atlas des Croix et Calvaires du Finistère, Société Archéologique du Finistère.

http://croix.du-finistere.org/commune/saint_nic.html

"2766. Saint-Jean, g. k. 5,50 m. 1645. Trois degrés, corniche. Socle cubique. Fût à pans. Croisillon, culots à godrons: M. GVILL. PERFEZOU RECTEUR IE. B. BOLEZEC F. 1645, statues géminées: Vierge-saint, Jean-Jean le Baptiste. Croix, fleurons, crucifix." [YPC 1980]

COUFFON (1988)

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/SAINTNIC.pdf

CHAPELLE SAINT-JEAN

Edifice en forme de croix latine remontant au XVIe siècle, remanié au XVIIe et restauré au XIXe (1817 au-dessus de la porte sud). Clocheton amorti par une flèche à crochets et gables ajourés. Marches d'escalier sur le rampant sud. Il est lambrissé avec entraits engoulés et sablières sculptées : flore, oiseaux, dragons affrontés et, dans le choeur, sur le côté nord, cartouche contenant l'emblème des Cinq Plaies. La poutre transversale du haut de la nef porte l'inscription : "M. GVIL. PERFEZOV RECT. M. KVAREC. FA. 1653."

Mobilier : Maître-autel de pierre : le retable bas porte dans des médaillons les figures en bas-relief polychrome des Evangélistes. Le tabernacle est ouvragé : Sainte Face sur la porte, et, entre des colonnettes, en bas-relief, saint Tugen avec clef et chien dans le panneau de gauche et un évêque dans celui de droite. Derrière le retable, une haute balustrade donne accès, par deux portes à balustres, à une sacristie qui occupe le chevet.

Statues anciennes - en bois polychrome : Vierge à l'Enfant, Pietà, saint Joseph, saint Jean-Baptiste dit Sant Yann Bihan ; - en pierre polychrome : autre saint Jean-Baptiste, de haute taille, dans une niche à colonnettes et fronton, et un saint évêque (Philibert ?).

Dans la sacristie, vieille armoire massive à quatre portes, en mauvais état.  Près de la chapelle, calvaire relevé vers 1950 ; il porte l'inscription : "M. GVILL. PERFEZOV. RECTEVR. IE. B. POLESEC. F. 1645." Fontaine voûtée en anse de panier et datée 1712.

 

— DANIEL (Tanguy)  "T.D"  (*), 2002, article sur la restauration de la chapelle Saint-Jean-Baptiste pour le Cahier 15 de  La sauvegarde de l'art français, Numéro 15 , Picard, 2002, pages 190-192.

(*) très vraisemblablement Tanguy DANIEL, Professeur d'histoire et géographie (en 2005). - Président honoraire de la Société archéologique du Finistère (en 2005)

https://www.sauvegardeartfrancais.fr/wp/wp-content/uploads/saint-nic-c15.pdf

— DUHEM (Sophie) 1998, Les sablières sculptées en Bretagne: images, ouvriers du bois et culture paroissiale au temps de la prospérité bretonne (XVe-XVIIe s.), Presses universitaires de Rennes,  390 pages. Saint-Nic pages 19, 24, 25, 29, 36, 95, 100, 113, 119, 143, 146, 147, 183 (médaillons),  218, 242, 257 (les évangélistes de la chapelle Saint-Jean), 283 (chap. St-Jean), 299, 321 et 334.

http://www.pur-editions.fr/detail.php?idOuv=781

 

— DILASSER (Maurice), 1979, La chapelle Saint-Jean in Un pays de Cornouaille Locronan et sa région. Paris, Nouvelle Librairie de France. page 632.

"Sise au bord de la route de la Presqu'île, la chapelle peut remonter au XVIe siècle mais fut modifiée et restaurée ensuite, comme l'indiquent les dates de 1653, accompagnée du nom de M. Guil. Perfezou, l'infatigable recteur de Saint-Nic, ou de 1817 sur la porte sud et de 1873 sur la charpente. C'est une construction grossière faite de moellons tirés du Ménez-Hom (grès, granite et schistes), édifiée en forme de croix latine. Le clocheton du mur ouest garnie de crochets boursouflés et accompagnée de pinacles et de pots à feu à l'étroit sur leur plate-forme.

·À l'intérieur, la voûte est lambrissée avec entraits, dont l'un est engoulé par des dragons. Les sablières sont sculptés en forme de monstres, d'angelots d'oiseaux qui picorent. Un cartouche présente, comme au chevet de Ploaré et sur une sablière de Kerlaz, les stiggmates des pieds, des mains et du cœur. Des blochets, taillés en forme d'évangélistes, proposent un thème que l'on retrouvera en bas-relief sur le retable polychromé. Une Vierge Mère (bois polychrome) paraît aussi ancienne que la chapelle, ainsi que l'un des deux saints Jean-Baptiste (pierre polychrome). Dans un recoin qui sert de sacristie, derrière une balustrade, est rangée une statue mannequin faite pour être habillée."

OLIVIER ( Corentin), 2014, Les charpentes armoricaines : inventaire, caractéristiques et mise en œuvre d’un type de charpente méconnu, Mémoire de master 2, Université Rennes 2, sous la direction de Pierre-Yves Laffont et Vincent Bernard, 2014, 410 p.

— OLIVIER ( Corentin), 2016, « L’archéologie des charpentes anciennes (xive -xvie siècles) au service de la connaissance des forêts du Massif armoricain », Mémoires de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Bretagne, t XCIV, 2016, p. 109- 121.

PARCHEMINOU ( Corentin), 1930  “Saint-Nic : une paroisse cornouaillaise pendant la Révolution : ses monuments religieux,” 

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/3082c766c9392bec4684ec9de6920595.pdf

 

 

"Chapelle de Saint-Jean.

Celle-ci est à deux kilomètres du bourg, sur le bord de la route de Crozon. Moins belle que la chapelle de Saint-Côme, la chapelle de Saint- Jean est pourtant loin d'être indifférente. Elle possède un petit clocher bosselé, de jolies portes gothiques et des fenêtres flamboyantes. A l'intérieur, les poutres transversales sont tenues comme à Saint-Côme par des gueules de monstres. Une frise sculptée court au haut des murs : plantes, vignes avec feuilles et grappes que picotent des oiseaux, dragons accouplés par une corde au cou, anges aux ailes déployées, sorte d'écusson allongé portant l'emblème des Cinq Plaies : deux mains et deux pieds transpercées et un cœur. Au carré du transept, aux quatre coins, on voit dans la frise  quatre personnages à longue barbe, tenant chacun un livre ouvert. Le premier est assis sur les épaules d'un génie qui lui enserre les jambes ; un autre sur un génie qui élève les bras pour tenir le livre comme un lutrin ; un autre est assis sur les épaules d'un génie affreusement laid ; le dernier, enfin,. au lieu d'un génie, a une colombe à ses genoux. . Quatre petits personnages sont sculptés autour de la clef de voûte.

Une poutre transversale à gueules porte cette inscription : M. GVILL : PERFEZOU : REC : M. KV AREC : FA : 1653. Sur la charpente, on lit la date 1873 (réfection).

Au fond de la chapelle, on a déposé les débris de l'ancien calvaire qui ressemblait à celui du bourg. On y lit cette inscription : M. GVILL. PERFESZOV. RECTER E B. POLESEC. F. 1645.

Statues. - A l'autel principal, Evangélistes assis chacun avec son attribut : lion, taureau, aigle, homme. Sur un panneau du tabernacle, Saint Tujen avec chien et clef. Sur l'autre panneau, autre Saint avec mitre et crosse, lisant dans un livre .. Derrière l'autel, un Saint Jean-Baptiste, de stature herculéenne, portant un mouton. Cette statue est en pierre. - Vierge portant l'Enfant-Jésus. A l'autel latéral gauche : Sainte curieuse assise. La partie inférieure du corps est dissimulée par une sorte de caisse. Elle est habillée d'une vraie chemise en grosse toile. - Pieta honorée sous le nom de N. D. de la Chapelle-Neuve. - Saint Joseph. A l'autel latéral de droite : Saint Philibert, mitré et crossé. - Saint Jean-Baptiste (appelé Sant Yann Bihan parce que plus petit que l'autre statue) portant un agneau. A ses pieds une tête de loup (?). Toutes ces statues sont en bois, excepté celles de Saint Philibert et de Saint Jean-Baptiste. Non loin de la chapelle se trouve la fontaine dn Saint. Elle porte la date 1712, derrière le fronton."


 

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1 décembre 2022 4 01 /12 /décembre /2022 12:11

La charpente sculptée de l'église de Pleyben : les 20 abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). De singuliers  acrobates avec entraves.

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1°)  Voir sur l'église de Pleyben :

 

 

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2°) Sur les chapelles de Pleyben :

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3°) Sur la charpente de l'église de Pleyben :

 

Sur les réalisations du Maître de Pleyben (1567-1576), attribution par S. Duhem :

 

Attribution personnelle possible au Maître de Pleyben : Bodilis, Saint-Sébastien,  et Roscoff. 

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Et enfin :

 

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PRÉSENTATION.

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Le but de cet article est d'approfondir l'étude des abouts de poinçon ( voir définition et schéma ici), ces parties sculptées verticales de la charpente qui rythment le haut des lambris et qui échappent souvent à notre curiosité déjà bien absorbé par l'examen des sablières et des blochets. À Pleyben, leur nombre est considérable, je me limite au bras sud du transept.

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À Pleyben, comme à Bodilis et sur d'autres charpentes du Maître de Pleyben et d'autres charpentiers "ymagiers" (Saint-Tugen à Primelin, Grâces à Guingamp, La Roche-Maurice), ces abouts de poinçon réservent de belles surprises à l'amateur de figures profanes et truculentes. 

Ici, c'est particulièrement le motif de l'acrobate qui est richement traité, dans sa posture en renversement, bien adaptée à la forme ramassée de l'about de poinçon : le corps forme un arc de cercle et les jambes se positionnent derrière le dos, les pieds contre les épaules.

Une posture paradoxalement proche, car tout aussi compatible avec la forme de l'about,  est finalement celle de l'ange saisi en vol, lui aussi avec  les genoux repliés et les pieds à la hauteur des épaules.

Si bien que parmi les 20 abouts de poinçon du bras sud du transept, on dénombre, outre  6 fleurons et 1 vieillard lubrique, 6 anges, et 8 personnages en posture acrobatique.

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Mais ce qui fait l'originalité des acrobates de Pleyben, c'est qu'ils utilisent, pour beaucoup d'entre eux, un appareillage d'entrave, complexe et insolite, des jambes.

Je n'ai pas trouvé d'autres exemples de ces entraves ailleurs, ni pour la période contemporaine (Renaissance), ni pour la période médiévale dans l'art roman ou gothique. Ces particularités n'ont pas été signalées par les auteurs cités en bibliographie.

C'est dire l'intérêt majeur  de ces figures. Mais leur examen est difficile, car, pour les observer, il faut multiplier les points de vue dans l'église.

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Liste ( en partant de la périphérie de la croisée) :


 

20. Le masque : homme à bonnet rouge à rabats se caressant la barbe.

19. Ange tenant un cartouche à cuir découpé à enroulement avec une inscription peinte de 1858.

14 à 18 : fleurons.

13. Ange en robe bleue jouant d'un luth à trois cordes.

12. Deux musiciens (trompette et battement de mains) ayant les pieds entravés par un joug.

11. Acrobate aux chevilles liées et se tenant à un baquet blanc.

10. Fleuron percé de deux orifices (suspension).

9. Acrobate ou contorsionniste sur un chevalet complexe.

8. Ange tenant un panneau ovale : ébauche de luth ?

7. Ange à robe bleue ourlée d'or,  bras croisés sur la poitrine.

6. Deux hommes (acrobates) liés par la taille, tenant chacun un gourdin et saisissant de l'autre main leur cheville.

5. Ange aptère à jupe bleue et or jouant (??) d'une trompe (brisée).

4. L'acrobate bleu et brun tenant sa cheville dans une pince.

3.L'ange à la tunique vert-d'eau et aux ailes dorées.

2. Un fleuron

1. Le joueur de percussion.


 

 

 

Sur la figure de l'acrobate, voir :

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Sur les acrobates sculptés en pierre  sur les crossettes ou les porches :

 

 

—Les acrobates sculptés en bois sur les charpentes ou les miséricordes: 

 


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Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

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20 Le masque : homme à bonnet rouge à rabats se caressant la barbe.

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La figure du vieillard se caressant la barbe est déjà présente dans les modillons romans, son geste passant comme lubrique. Elle est largement reprise dans la sculpture sur pierre et sur bois du XVe siècle.

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Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

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19. Ange tenant un cartouche à cuir découpé à enroulement avec une inscription peinte.

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L'inscription indique :

PEINT EN 1858 PAR PIERRE SAVARY GOURMELIN BATISTE.

Je n'ai pu trouver des renseignements sur ces peintres. Ils ont repeint les sculptures  qui restent, elles, du XVIe siècle.

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L'ange est aptère, j'aurai pu le décrire comme une jeune femme en corsage jaune à manches courtes très bouffantes et jupe bleue. Les manches rappellent fortement celles des anges qui tiennent les cartouches des sablières des années 1571.

 

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Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

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14 à 18 : fleurons.

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Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

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13. Ange en robe bleue jouant d'un luth à trois cordes pincées.

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L'instrument est représenté de façon schématique (luth, guiterne, mandore/mandole...), sans ouïe, sans chevillier, mais le geste des deux mains est précisément rendu, notamment pour la main droite pinçant la corde basse entre pouce et index, sans plectre.

La femme est si gracieuse que je la qualifie d'ange, d'autant que ses manches courtes, amples, bouffantes en plis concentriques sont semblables à celles des anges présentant, sur les sablières de Pleyben, Kerjean et Sainte-Marie-du-Menez-Hom, les cartouches.

Son cou tendu, son visage inspiré rendent presque audible son jeu.

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Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

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12. Deux acrobates, l'un jouant de la trompette et l'autre battant la mesure,  ayant  les pieds entravés par un joug.

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C'est l'une des figures énigmatiques d'acrobates ; les deux personnages portent des bonnets et sont imberbes et joufflus, ils sont fusionnés comme des siamois, si bien qu'ils ont en commun une seule paire de jambes, à pantalons blancs et pieds nus : ce sont ces jambes qui sont réunis par une entrave verte, dont on perd le contour.

Les couleurs des coiffures (verte et jaune) et des plastrons (jaune et verte) sont croisés, et ce mélange de couleurs assez mal vues dans la société, du moins médiévale (cf. Michel Pastoureau) renforce l'idée que ces musiciens sont des saltimbanques.

Du bassin du personnage vêtu de jaune part un rouleau enroulé en tours de spires, comme une couverture roulée, dont il est difficile de comprendre la signification.

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Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

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11. Acrobate aux deux chevilles liées, tenant un baquet blanc.

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Nouvelle énigme avec ce personnage barbu, à la tête engoncée dans les épaules  et aux grands yeux au regard lourd, qui, vu de face, semble tenir sous lui par des poignées une sorte de baquet blanc à flanc crénelé.

Vu de l'arrière, les jambes apparaissent très fléchies derrière les épaules, et les chevilles sont entravées par un joug bilobé dont on perd, vers le dos, le contour.

Le personnage porte un pantalon troué au niveau des genoux par des taillades.

La couleur verte de cet acrobate n'est pas innocente et souligne sa marginalité ; mais les couleurs d'origine ont-elles été retrouvées et respectées lors de la restauration de 1858 ?

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Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

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10. Fleuron, percé de deux orifices (suspension ?).

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Ce fleuron peut servir de poulie pour la suspension d'un lustre, ou d'un accessoire liturgique.

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Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

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9. Acrobate ou contorsionniste.

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La tête de cet acrobate est semblable à celle du précédent : barbe en bouc et grands yeux lourds. Elle est encadrée par deux bras nus, qu'on peine à rattacher au reste du corps, peint en vert. En arrière, deux jambes nues s'achèvent par des pieds en position peu anatomique, tournés vers l'intérieur, et dont la pointe s'appuie (ou est bloquée) par un chevalet qui se prolonge vers les bras. 

Est-ce là la performance d'un contorsionniste ?

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Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

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8. Ange tenant un panneau (ou instrument ?) ovale.

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Cet ange (ou du moins cette femme, saisie en vol avec sa robe modelée par l'élan) est proche de celui de l'about n°13, et ce qu'il porte sur lui est sans doute l'ébauche d'un luth : on retrouve le geste assez précis de pincement des cordes.

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Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

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7. Ange à robe bleue ourlée d'or,  bras croisés sur la poitrine.

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Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

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6. Deux hommes (acrobates) liés par la taille, tenant chacun un gourdin et saisissant de l'autre main leur cheville.

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On retrouve la couleur verte d'un des deux bateleurs. Ils sont tous les deux barbus, et vêtus d'une tunique à manches bouffantes aux épaules. L'un porte un bonnet, l'autre, vêtu de marron, est tête nue.  Les jambes sont nues mais les pieds sont chaussés. 

Ils s'écartent et semblent vouloir se frapper mutuellement de leur gourdin, même s'ils ne se regardent pas.

La jambe droite de l'homme en vert manque, comme par un phénomène de fusion.

Leur geste de préhension de leur cheville est si caractéristique des acrobates et autres personnages licencieux des monuments du XV et XVIe siècle qu'il leur est une sorte d'attribut. Dans le contexte de cette série, il peut passer pour une contrainte que s'impose les protagonistes pour faire preuve de leur virtuosité, comme, ailleurs, les entraves.

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Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

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5. Ange aptère à robe bleue et tunique or jouant  d'une trompette (brisée).

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La jeune femme lève la main droite pour exprimer le message ou la convocation qu'elle diffuse en soufflant dans sa trompe. On retrouve les bras nus émergeant de manches courtes bouffantes des anges précédents.

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Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

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4. L'acrobate bleu et brun saisissant sa cheville grâce à une pince.

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Un acrobate apporte toujours avec lui ses valeurs ou contre-valeurs de rupture avec l'ordre conventionnel et de pratique ludique alors condamnée, comme le théâtre et les arts de tréteaux, par l'Église. Mais cette dernière tolérait cette transgression, et mieux, elle lui donnait une place, notamment dans les hauteurs de ses sanctuaires, sans que l'on puisse dire jamais si il s'agit d'un exutoire, d'une condamnation de Mal, ou d'une capacité à conjoindre les contraires pour mieux proclamer la gloire divine. Je renvoie à Michael Bakhtine et la carnavalisation médiévale, ou à la Fête des Fous instituée à la Sainte Chapelle pour les enfants de chœur, etc., 

 Le geste de la préhension des pieds très fréquemment représenté sous forme de crossettes, et auparavant sous forme de modillons romans en sculpture sur pierre. Il possède manifestement une valeur érotique. Ici, notre acrobate réussit un spectaculaire renversement postérieur associé à une rotation du tronc, mais surtout, il s'impose deux contraintes : la préhension de sa cheville, du côté où il est tourné, mais aussi la préhension de la cheville gauche, plus éloignée, par l'intermédiaire d'une grande  pince : un nouvel exemple d'entrave.

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Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

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3. L'ange à la tunique vert-d'eau et aux ailes dorées.

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Il vole, une main sur le chœur et l'autre dressée, inspirée et déclamative.

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Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

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2. Un fleuron vert et rouge.

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Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

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1. Le homme tenant un vase et une coupe.

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J'avais précédemment pensé qu'il s'agissait d'un musicien dansant en agitant des boites à rythme, car j'interprétais les objets blancs resserrés au centre qu'il tenait comme deux petits tambours, la partie évasée me semblant recouverte d'une peau. Je retrouvais le bonnet  de musicien (voir le sonneur de cornemuse du blochet sud de la nef). La tunique bleu-gris est rayée sur le torse comme la livrée d'un domestique, serrée à la taille avant de se terminer par une fronce charmante, caractéristique du sculpteur (voir les anges présentateurs de cuir à Kerjean, par exemple).

Mais en multipliant les point de vues, je découvre qu'il tient dans la main droite un pichet saisi par une anse. Ce serait un joyeux buveur , et ce serait une coupe qu'il tiendrait de la main gauche pour la rapprocher de ses lèvres.

Il est, comme les acrobates et les anges, très cambré, ses jambes couvertes par la robe bleue atteignant l'arrière des épaules.

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Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

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0. L'élément central de la croisée  : quatre anges du Jugement sonnant de la trompe.

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Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

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BONUS : L'ENTRAIT DE LA CROISÉE SUD ET SON NOEUD : DEUX ANGES, JAMBES ECARTÉES, DANS DES CUIRS À ENROULEMENT.

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Vue du côté sud.

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L'entrait du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

L'entrait du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

L'entrait du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

L'entrait du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

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Vue depuis le centre de la croisée.

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L'entrait du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

L'entrait du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Le bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Le bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

La charpente de la croisée du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

La charpente de la croisée du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

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DISCUSSION : LES ACROBATES DANS LES ÉGLISES : ACROBATIE ET ART SACRÉ.

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Lorsqu'on découvre un acrobate à l'intérieur ou l'extérieur d'un édifice religieux médiéval ou Renaissance, on tend à penser qu'il s'agit d'un élément anecdotique, une licence que s'est permis l'artisan , private joke ou pied de nez qui ne serait aperçu que des initiés et échapperait à l'attention du clergé, des pieux paroissiens ou aux commanditaires. 

Ou bien, on les considère comme l'intrusion de la culture du monde laïc dans les sanctuaires (Keenan-Khedar 1986).

Ou encore, (C. Prigent), les acrobates, comme les jongleurs, les ivrognes, les joueurs de dès, les monstres diaboliques seraient placés là pour dénoncer les vices et instruire la postérité.

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Mais la répétition de ces acrobates dans la plupart des sanctuaires, le caractère  parfois très ostensible de leur emplacement (même si, ici, les abouts de poinçon ne sont visibles qu'avec un bon éclairage et des jumelles), leur étroite association avec des anges, obligent à remettre en cause ces points de vue.

Il faudrait pouvoir remettre en cause nos jugements de valeurs et a priori acquis et formés par la fréquentation de monuments religieux décorés depuis plusieurs siècles (depuis le XVIIe siècle ?) pour admettre que ces acrobates témoignent d'une expression du sacré.

C'est très difficile puisque tous les auteurs ont souligné que les musiciens, les danseurs, les acteurs de théâtre et les saltimbanques étaient condamnés par l'Église.

Néanmoins, ce rapport entre acrobatie et expression sacrée est bien attestée dans le monde païen de l'Antiquité. L'examen de la réalité de ces liens pourrait nous inciter à une conversion de nos opinions. En outre, la fréquence de la présence des acrobates sur les modillons romans atteste de la précocité de leur représentation dans les édifices chrétiens.

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Je réunis ici les copié-collés du site de la BnF consacré à ce sujet (les illustrations sont accesibles par les liens) :

 

 

Au cours de la période Antique, à Sumer, en Égypte ou aux confins de l’Indus, la pratique de l'acrobatie est souvent liée à des cérémonies funéraires. Le saut, l'équilibre ou la souplesse ont une fonction conjuratoire en opposant à la mort présente une succession de figures représentant une vitalité irrépressible. En dominant symboliquement son corps, l’acrobate est une figure de progrès : nul renversement n’échappe à son rétablissement, source de renaissance et traduction d’une transition d’un monde à l’autre

Contorsion

Liés à des pratiques chamaniques, certains exercices acrobatiques s’apparentent à des rites primitifs.  Acrobates ou danseurs attendent d'un affranchissement de la pesanteur, poussé à l’extrême, qu’ils les livrent à la force d’un pouvoir divin créateur. L’acrobatie symbolise l’accession à une condition surhumaine. Elle est une extase du corps. Et tout ce qui pare la chair – fard, huile, peau ou plumes – contribue à faire s’épanouir le mystère de l’élévation et de la transcendance. Aujourd’hui, les contorsionnistes asiatiques ou occidentaux poursuivent cette tradition dans un registre profane et spectaculaire.

http://expositions.bnf.fr/cnac/grand/cir_0391.htm

Art italiote : Hydrie à figures rouges Vème siècle av. J.C

Les convives des banquets dionysiaques, entraînés par le rythme effréné des danses, atteignaient le paroxysme de l’enthousiasme et de l’excitation au spectacle des performances acrobatiques extrêmes des danseurs et danseuses, les kybistétères. En appui sur les mains ou sur les coudes, comme ici, le corps arrondi en arc, à la limite de la culbute, les équilibristes attrapent avec leurs pieds, des objets ou des coupes pleines qu’ils soulèvent jusqu’à leurs lèvres ou offrent autour d’eux. Souvent accompagnés par la musique des crotales (pièces de bois à deux lamelles articulées) ou de l’aulos (flûte à deux corps), ils sautent, en tourbillonnant sur leurs deux jambes ou le corps disloqué en contorsion, au-dessus d’épées plantées au sol, pointes dressées.

Art de la Grande Grèce : Dionysos masqué, assistant à un spectacle avec un acrobate et un grotesque

Rite de Dionysos. Vase (phlyaque) provenant de Paestum, Campanie (Italie), IVe siècle avant J.-C.

http://expositions.bnf.fr/cnac/grand/cir_0398.htm

L’acrobate figuré sur ce cratère grec illustre la permanence des postures acrobatiques codifiées dès l’Antiquité et auxquelles les multiples civilisations qui les ont associées à des cérémonies sacrées ou profanes ont donné un sens en lien avec leurs besoins respectifs. Parfois considérée comme purement ornementale, la figure de l’acrobate possède néanmoins un potentiel d’interprétation qui s’accorde bien à de multiples représentations en Orient comme en Occident, des figurines Han aux sculptures en haut-relief des églises romanes ou gothiques.

Art romain : acrobate contorsionniste Italie, IIe siècle avant J.-C.

http://expositions.bnf.fr/cnac/grand/cir_0401.htm

Dieu grec de la marge et de la transgression mais également de la joie brute et du renouveau extatique, Dionysos inspire des comportements extrêmes adoptés par les Romains, de la danse exaltée des processions aux orgies sans fin des banquets. Les interprètes des danses dionysiaques enchaînent tourbillons et virevoltes effrénés opérés par des corps cambrés, parés de voiles mouvants et de leurs longs cheveux lâchés, ou poses acrobatiques sensuelles des corps enroulés sur eux-mêmes. Ici, la danseuse de terre cuite s’offre, entièrement nue, corps bandé comme un arc, chevelure absente, sans doute érodée par le temps.

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Enfin je citerai ce sermon de saint Bernard de Clairvaux comparant l'ascèse des cisterciens et les tours de force des jongleurs, et l'inversion de leur posture :

" Aux yeux des autres, nous  [les moines] avons l’air d’effectuer de véritables tours de force. Tout ce qu’ils désirent, nous le fuyons, et tout ce qu’ils fuient, nous le désirons, comme ces jongleurs et ces danseurs qui, la tête en bas, les pieds en l’air, dans une posture inhumaine, marchent sur les mains et attirent sur eux le regard de tous "

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SOURCES ET LIENS.

— ABGRALL (Jean-Marie), 1904, L'Architecture bretonne, Quimper, de Kerangal éditeur

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/f20eb990fd763d232327db92aeeb6869.pdf

ABGRALL (Jean-Marie),  et Le Coz Y., 1908 “Pleyben : église, ossuaire, calvaire,” A. de Kerangal, Quimper, 31 pages

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/a0a5651f868070445ed8e54fb7eecff8.pdf

ABGRALL (Jean-Marie), ou PEYRON, 1923, Notice sur Pleyben, BDHA Quimper.

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/bdha1923.pdf

ABGRALL (Jean-Marie), 1897,  Livre d'or des églises de Bretagne Pleyben Brasparts page 2

http://www.bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_201/pleiben__brasparts.pdf

 — COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice de Pleyben, Diocèse de Quimper et de Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988, 551 p. 

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/PLEYBEN.pdf

"L'intérieur, du type à nef obscure, est lambrissé, couverture avec sablières sculptées imitées de Kerjean et entraits apparents. Une des plus intéressantes charpentes de la Bretagne. Le lambris n'en laisse voir que les entraits engoulés, dépourvus de poinçons, et les sablières sculptées. Il affecte la forme d'un berceau surbaissé, dans la nef et dans le transept, dont la mutuelle pénétration produit une sorte de voûte d'arêtes à la croisée, et d'un demi berceau brisé dans les bas côtés. Il imite enfin, sur le choeur, une voûte d'ogives qui rayonnent autour d'une clef. Sauf un curieux blochet dans lequel on a sculpté un démon portant un phylactère qui est placé à l'extrémité orientale du bas-côté sud, il n'y a rien à noter dans les collatéraux. Mais dans la nef, la saillie des clefs qui décorent habituellement l'intersection de la lierne centrale et des aisseliers courbes frappera au premier examen. Ce sont de véritables clefs pendantes, dont la multiplicité choquait Palustre, mais dont l'extrême variété nous ramène aux fantaisies des sculpteurs du moyen âge. Nous retrouvons d'ailleurs quelques sujets de ce temps aux sablières , que je ne crois pas antérieures à la seconde moitié du XVIe siècle. Du côté nord, de l'ouest à l'est, la décoration est ainsi composée : têtes plates et figures couchées alternées; hommes nus, tenant des cartouches, mascarons cornus et figurines alternés; hommes nus et lions tenant des cartouches ; un groupe où M.Abgrall reconnaît saint Philippe expliquant à la reine Candace les prophéties d'Isaïe lues par son eunuque; encore des masques et des personnages alternés; enfin un cadavre sculpté, analogue aux représentations notées par M.Mâle entre 1520 et 1557 et encastrées dans des murs de chapelle à Gisors, à Clermont (Oise), à Moulins. A l'exception de la tour sud, elle date du milieu (?) du XVIe siècle. En 1497 dépenses pour le "rétablissement" et l'entretien de la charpente, des murs, des vitraux. En 1531 consécration de six autels, l'église ayant été souillée par une rixe avec effusion de sang. Inscription de 1504 à l'angle du choeur concernant l'abside et croisillon sud. L'inscription de 1571, sur la charpente du croisillon Nord concerne la couverture du transept (De la Barre de Nanteuil)"

 

— LECLERC (Guy), 2007, Pleyben, son enclos et ses chapelles, éditions Jean-Paul Guisserot, 31 pages pages 18 et 19.

https://books.google.fr/books?id=hWctwxQfyhgC&pg=PA18&lpg=PA18&dq=sibylles+pleyben&source=bl&ots=kzc-VMkVBx&sig=29B6LVXN1nHu2s5hEpHEt3en1vA&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiI596WxpfVAhXH2xoKHQ5WDd4Q6AEIQjAF#v=onepage&q=sibylles%20pleyben&f=false

 

— Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Enclos_paroissial_de_Pleyben

SUR LES ACROBATES :

BNF / CNAC,  La contorsion.

http://cirque-cnac.bnf.fr/fr/acrobatie/au-sol/la-contorsion

 

— DUHEM (Sophie), 1997, Les sablières sculptées en Bretagne: images, ouvriers du bois et culture paroissiale au temps de la prospérité bretonne (XVe-XVIIe s.), Presses universitaires de Rennes, 1997 - 385 pages.

— DUHEM (Sophie), 2012  "Impudeurs et effronteries dans l'art religieux breton (xve siècle - xviiie siècle)", éditions Le Télégramme, 2012.

—GAIGNEBET (Claude) , 1985, Art profane et Religion populaire au Moyen Age, Presses Universitaires de France, 364 pages

 

—KENAAN‐KEDAR (Nurith), DEBIES (Marie-Hélène),1968, « Les modillons de Saintonge et du Poitou comme manifestations de la culture laïque », in Cahiers de Civilisation romane, XXXIXe année, 1986, pp. 311‐330,

 

https://www.persee.fr/doc/ccmed_0007-9731_1986_num_29_116_2341

"les modillons constituent un élément autonome de la sculpture romane et expriment par leur iconographie et leur style des tendances laïques qui s'écartent de l'art officiel ecclésiastique."

 

 

PRIGENT (Christiane), Sculptures de danseurs et de jongleurs dans les édifices religieux à l'époque romane et à l'époque gothique.

https://hicsa.univ-paris1.fr/documents/pdf/MondeRomainMedieval/Prigent.pdf

Le monde des jongleurs.

http://jalladeauj.fr/musiciensetjongleurs/styled-4/

— RIO (Bernard), "Le cul-bénit amour sacré et passions profanes", 25 €, aux éditions Coop Breizh,

 

WIKIPEDIA, Iconographie des modillons romans.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Iconographie_des_modillons_romans

 

— Acrobates des modillons romans :

http://chapiteaux.free.fr/TXT_acrobates.html

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Published by jean-yves cordier - dans Sablières Acrobate Anges musiciens Pleyben Sculptures
4 octobre 2022 2 04 /10 /octobre /2022 22:03

Les sablières (bois, Raoul Begyvin [Beguivin], 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt.

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— Sur Saint-Jean-du-Doigt, voir :

— Sur les sablières et blochets : 

— Et notamment :

Sur les réalisations du Maître de Pleyben (1567-1576), attribution par S. Duhem :

 

Attribution personnelle au Maître de Pleyben : Bodilis, Saint-Sébastien,  et Roscoff

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PRÉSENTATION.

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Dans la paroisse de Plougasnou, Saint-Jean-du-Doigt était un  lieu de pèlerinage très renommé en raison de la possession depuis 1437 d'une relique de l'index de saint Jean-Baptiste. L'affluence était telle, notamment lors du grand Pardon de juin, qu'il fallut construire un oratoire, ouvert sur trois côtés et doté d'un autel, au haut du cimetière pour que les fidèles puissent assister à la messe.

La construction, décidée le 26 août 1576, fut confiée en 1577 à l'architecte Michel Le Borgne : elle  se fit sous sa direction et celle  de Pierre Guyader, en français Pierre Texier, l'un et l'autre qualifiés tailleurs de pierre. Elle fut terminée en 1577 quant à la maçonnerie de granite. La charpente et les sculptures furent alors confiées à Yvon Le Lavyec, qui en dressa le devis, et à Raoul Begyvin, ouvrier du pays.

À l'est, un oculus éclaire l'autel jadis orné des statues du sculpteur morlaisien Jacques Chrétien.

Les qualités architecturales de cet édifice Renaissance furent soulignées par de nombreux auteurs (cf. Sources et liens). 

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Les sablières elles-mêmes, qui font le tour de l'oratoire sur ses quatre côtés, furent elles aussi décrites, mais de façon générale :

 "Les fermes sont entretoisées par deux entraits engoulés et dissimulés par un lambris en berceau brisé, cloué sur quatre aisseliers dans la partie droite, six arêtiers au chevet, cinq du côté de l'entrée et une lierne centrale. Les sablières sculptées, qui font à l'intérieur le tour du monument, sont interrompues par des bustes saillants d'anges portant des écus ou les instruments de la Passion et sont traitées avec cette fantaisie si répandue dans le pays à cette époque." (De Kergrist 1896)

 

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"Les sablières sculptées, qui font à l'intérieur le tour du monument, sont interrompues par des bustes saillants d'anges portant des écus ou les instruments de la Passion et sont traitées avec cette fantaisie si répandue dans le pays à cette époque.

L'artiste a figuré au chevet des petits personnages arrachant la langue ou mordant la gueule de dragons, marchant sur la tête ; ailleurs, un ivrogne, des personnages allongés dans le sens de la poutre, dont l'un se tient le pied, un homme luttant avec un chien, deux autres se battant entre eux et, çà et là, des motifs décoratif, tels que monstres, chimères, « rencontres » d'animaux (bœuf, lion) dans des cartouches." (De La Barre de Nanteuil)

 

"A l'intérieur, petit autel en pierre, deux entraits à gueules de dragon et sablières sculptées à cinq blochets." (Couffon 1988)

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La description de Sophie Duhem, dans l'ouvrage de 1997 qui rend compte de sa thèse sur les sablières de Bretagne est plus détaillée :

"Les sablières de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt sont tout à fait intéressantes et uniques dans leur genre. L'ensemble présente des motifs isolés, dont des masques, des végétaux, et des cuirs alternant avec des saynètes sculptées à l'intérieur de médaillons. L'état de conservation rend malaisée l'identification des personnages : on reconnaît cependant Hercule qui étrangle le lion de Némée. (figure 116)(*)

(*) Curieusement, la photographie n° 116 page 184, où figure le médaillon qui débutera ma présentation côté sud, est légendée ainsi: « Plougasnou,. Oratoire. Anonyme, 1er quart XVIIe siècle. Décor de style renaissant. Samson et le lion. »

"Sans doute est-ce le héros qui apparaît sur la scène suivante, dans un combat à bras nus l'opposant à un autre personnage, peut-être Diomède, à moins qu'il s'agisse de Cacus, l'être monstrueux.

Ces images sont associées à des figures chrétiennes, notamment à Isaac et Abraham, et à Lucrèce étendue, le couteau planté dans la poitrine. Ce tableau est complété par l'image d'un personnage allongé dans une position lascive, que nous n'avons pas identifié.

Malgré la diversité des scènes et motifs sculptés, cet ensemble original présente un programme relativement élaboré, peu commun dans la décoration des charpentes. Mais comment interpréter les choix du sculpteur ? Doit-on considérer ces figures comme les représentations allégoriques des combats et sacrifices qui attendent le chrétien dont la foi est mise à l'épreuve, ou l'artisan s'est-il simplement contenté de recopier quelque modèle en sa possession, peut-être sur la demande du commanditaire ?" (S. Duhem p. 184-185)

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Enfin, le site Infobretagne propose 22 photographies des sculptures de la charpente par Roger Frey, soit un relevé presque exhaustif, mais sans description ou interprétations.

http://www.infobretagne.com/saintjeandudoigt-oratoire.htm

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MA CONTRIBUTION.

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Je propose dans cet article un relevé complet des pièces de sablières de l'oratoire.

a) Je décrirai ces pièces les unes après les autres, mais je suis confronté au même embarras que Sophie Duhem pour décrire les sujets. Je serai même plus prudent dans mon interprétation, et je n'ai su reconnaître (les sculptures se sont peut-être dégradées en trente ans, et mes conditions d'éclairage étaient médiocres) ni Abraham, ni Isaac. Je découvre bien une femme allongée tenant un poignard, et l'hypothèse d'y voir Lucrèce est plausible. Je proposerai une hypothèse pour le "personnage allongé dans une position lascive".

Quand à l'interprétation des choix du sculpteur, je penche vers l'hypothèse que l'artisan, ou le commanditaire, a puisé dans un catalogue thématique : en effet, le recours à un tel catalogue est manifeste dans le choix du décor.

b) C'est l'examen du décor qui m'apparaît riche d'enseignement. En effet, il occupe une place majeure, bien plus importante en surface occupée que les sujets eux-mêmes, et il reprend tous les motifs ornementaux de la  Renaissance, ce qui prouve que le sculpteur d'origine locale (Plougasnou ou Saint-Jean-du-Doigt) connaît parfaitement ce vocabulaire, soit par sa formation en France ou du moins en Bretagne, soit par les catalogues qui lui ont été fournis. Mais il le traite de façon originale, et avec une maîtrise très sûre.

On trouve ici en effet des médaillons, des masques crachant des végétaux, des rubans marqués de hachures en I, des entrelacs géométriques, des volutes, mais surtout, avec profusion, des cartouches à cuirs découpés à enroulement. 

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Rappel : un cartouche est un cadre destiné à recevoir une inscription, des armoiries ou un motif. Il imite souvent un rouleau de papier déployé (une carte) aux bords encore enroulés. Il est en vogue en France dans les ornements ( boiserie, stucs) depuis la Grande Galerie de Fontainebleau.

Un cartouche à cuir découpés et enroulement imite, en Italie où il apparaît, une peau de tanneur dont les bords s'enroulent sur eux-mêmes, puis il s'enrichit de découpes périphériques géométriques ou en volutes, puis de découpes centrales, souvent traversées par des rubans qui semblent servir à les suspendre.

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Ces cartouches, sous forme de simples encarts rectangulaires à "poignées" latérales, apparaissent dans les sablières du Finistère réalisées par le Maître de la nef de Plomodiern (Sophie Duhem le nomme Jean Brélivet, tandis que je considère que c'est là le nom du fabricien) au milieu du XVIe siècle notamment à Plomodiern, Saint-Nic, Pont-Croix.

 

Mais les cartouches à cuir découpé à enroulement apparaissent plus tard dans les sablières de Basse-Bretagne, associés aux autres motifs Renaissance, dans les réalisations du Maître de Pleyben, à l'église de Pleyben vers 1571, à la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom en Plomodiern en 1575, à Saint-Divy entre 1570 et 1580, et, avec splendeur, dans la chapelle seigneuriale du château de Kerjean à Saint-Vougay. On les retrouve aussi à Bodilis vers 1567-1576, à la chapelle Saint-Sébastien de Saint-Ségal, ou à Roscoff.

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Autrement dit, la présence de cartouches à cuir découpés à enroulement sur les sablières de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt, dans des formes très complexes plus élaborées encore qu'au château de Kerjean, incitent à envisager les liens et influences entre le charpentier-sculpteur local et l'équipe de charpentiers active à Kerjean, à 45 km au sud-ouest.

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Le sculpteur Raoul Begyvin.

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Les archives fournissent des renseignement précis sur les comptes du chantier de l'oratoire, et nous indiquent le nom du charpentier-sculpteur qui fut choisi par le charpentier Yvon Le Layec : Raoul BEGYVIN. Il faut rapprocher cette graphie de celle du nom BEGUIVIN, parfaitement attesté en Bretagne et tout particulièrement à Plougasnou et, plus tard, à Saint-Jean-du Doigt. (Geneanet). Nous pouvons donc être  certain que cet artisan était local.

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Je place ici deux calques essayant de faire mieux visualiser les cartouches, leurs découpes et leurs enroulements. Mais il y a presque autant d'enroulement que de bigoudis sur une mise en plis des années 1950. Ou 60.

En rouge, le motif : qui ne prend pas vraiment toute la place.

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Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt.

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt.

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt.

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt.

 

  

 

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Vue générale du côté est de l'oratoire.

 

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On voit la charpente partiellement lambrissée,  l'un des entraits à engoulants, trois blochets (des anges dont l'un présente la couronne d'épine), et six pièces de sablières. Celle par laquelle je débute ma description est à l'extrême droite.

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Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

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Je débute ma description par le milieu du côté sud, et je ferai le tour de l'oratoire jusqu'à mon retour au point de départ.

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Première pièce, côté sud.

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Avant de s'interroger sur le contenu du premier médaillon, nous pouvons constater l'importance données aux volutes dont les spires répondent aux enroulement des cartouches. Malgré l'usure, nous voyons le nombre des petits rouleaux ou cornets formés par les découpes du "cuir".

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Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

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Dans le médaillon, un personnage debout affronte un lion dressé sur ses pattes arrières, et dont l'arrière-train semble cerné par une ceinture. La tête du lion se confond avec celle du lutteur. On peut y voir Hercule et le lion de Némée, ou bien Samson tuant un lion à mains nues dans Juges, 14:6.

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Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

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Dans cette scène, deux hommes luttent. L'un est à terre et repousse son adversaire en plaçant son pied dans l'entre-jambe. L'autre, qui domine pour l'instant, repousse du pied, jambe tendue, l'épaule de son petit camarade. On ne peut dire s'ils sont nus, je crois qu'un pied est chaussé.

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Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

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Dans ce médaillon, ce sont peut-être des serpents qui s'enroulent en formant des huit. Ouroboros ??

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Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

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Malgré la virulente attaque des vrillettes, je devine, au centre, une tête dont le front est ceint d'un bandeau noué de chaque côté, et qui fait ensuite le tour du menton. C'est un thème extrêmement fréquent de l'ornementation Renaissance.

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Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

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L'angle sud-ouest.

Sur un départ de poutre d'angle, qui a été sciée, un entrelacs.

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Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

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Ce médaillon est pour moi un vrai test de Rorschach : je ne me hasarde pas à rendre public mon interprétation.

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Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

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Les cuirs découpés, encore et toujours, foisonnants, et tous différents.

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Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

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Un visage peut-être au centre de ce très beau cartouche ?

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Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

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L'angle nord-ouest.

Un nouveau poteau d'angle aux entrelacs, surmonté d'un ange.

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Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

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Un personnage allongé.

Il est coiffé d'un bonnet, peut-être barbu,  et vêtu d'une tunique, de hauts de chausses bouffants et plissés et de bas au dessus de bottines.

Il tient dans la main gauche un objet semblable à un maillet, dont le manche est de section carré.

Mon hypothèse, purement intuitive, est d'y voir un musicien. Il tiendrait dans la main droite un objet identique au "maillet". Et j'identifie la calebasse qui est entre ses jambes comme un tambour.

La position en forme rotation de ses pieds témoignerait de ses trémoussements rythmiques.

Et pourquoi pas ?

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Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt.

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt.

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Ensemble de cartouches aux trois lions.

Au centre, un masque de lion, encadré par deux lions de profil, gueule ouverte et langue tirée.

De tels masques sont présents sur les sablières du "Maître de Pleyben" (que je désigne, pour mon usage interne, comme "Maître de Kerjean")

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Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

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Quatre personnages : l'un est allongé, puis vient un enfant agenouillé mains jointes, puis un homme courant, le bras levé (tenant une arme), et enfin une femme allongée tenant un poignard pointé sur son ventre.

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Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

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Lucrèce ? Admirez les cartouches !

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Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt.

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt.

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Femme (?) faisant le grand écart, et tenant dans ses mains écartées les extrémités des langues de deux dragons.

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Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

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Deux blochets : anges tenant les instruments de la Passion (couronne d'épines et ?).

L'ange tenant la couronne est dans l'axe médian de l'oratoire. Les sablières qui l'encadrent, et qui dominent l'oculus éclairant l'autel, sont de thème profane faisant appel au bestiaire fantastique.

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Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

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Masque de lion entre deux dragons.

Le lion tient un anneau dans la gueule.

Ces "dragons" au nez retroussé sont proches des "dauphins" Renaissance. Ils portent un collier.

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Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

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Créature hybride tête en bas, crachant les queues de deux dragons ailés à tête anthropomorphe, et maintenant leur longue langue dans ses mains écartées.

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On peut comparer la créature hybride à un crapaud, et son épine dorsale est hérissée de nodosités. Elle était peut-être velue. Mais ses jambes aux pieds nus, ses bras sont presque humains, tandis que sa tête est vultueuse et bestiale.

Les dragons ailés ont le corps couvert d'écailles (coups de gouge en C et en I) et sont dotés d'un appendice en forme de feuille.

Bien que ces dragons n'ont pas leur équivalent ailleurs, ils reprennent les façons de faire des prédécesseurs, et notamment de l'atelier du Maître de la nef de Plomodiern".

Cette pièce est parfaitement représentative du courant qui, depuis l'introduction de l'art de la Renaissance en Bretagne, illustre par ses chimères et ses hybridations l'attachement pour les métamorphoses entre les règnes végétal, animal et humain par contamination réciproque et dissolution des frontières.

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Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

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Tête de bouc en masque au centre d'un cartouche à évidement carré.

On admirera la façon dont les éléments humain (le cartouche = artéfact), animal (la tête) et végétal (les appendices foliaires) s'intriquent. Ainsi des langues sortent de la gueule, se transforment en larges feuilles, mais ces feuilles sont marquées de I comme des rubans et s'enroulent en cornets : ils se sont transformés en cartouches. Par la découpure de ces rouleaux de cartouche s'échappe une tige à deux feuilles et un fruit, élément totalement végétal.

De même, le cartouche central est percé de trous bien carrés (excluant une origine naturelle), traversés par les tiges de feuilles ... qui pourraient évoquer des palmes emblématiques.

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Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

Les sablières (bois, Raoul Begyvin, 1578) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt. Photographie lavieb-aile octobre 2022 .

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CONCLUSION.

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Les éléments de charpente sculptés (engoulant, blochets et sablières) de l'oratoire de Saint-Jean-du-Doigt ont un décor associant un encadrement Renaissance à médaillons et cuirs découpés à des personnages aujourd'hui trop énigmatiques pour qu'on puisse les interpréter (thème mythologique ? Biblique ?) et à des créatures hybrides et fantastiques.

Elles sont de première importance  dans l'histoire de la sculpture de Basse-Bretagne au XVIe siècle, pour plusieurs raisons :

Par la connaissance précise de leur auteur, de la date et du contexte de leur commande.

Par les rapports qu'elles entretiennent avec les autres ensembles de sablières contemporaines, et en premier lieu avec celles du château de Kerjean, à peine antérieures, même si elles sont trop originales pour être attachées à un atelier extérieur.

Par la richesse extraordinaire de l'utilisation des cartouches à cuirs découpés, dont la première apparition en Finistère est peut-être le cartouche héraldique du château de Maillé, vers 1545.

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SOURCES ET LIENS.

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COUFFON (René), Le Bars (Alfred), 1988, "Saint-Jean-du-Doit", Nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/cbdd68212c48e4b0967ee9e4c8dcd422.pdf

Oratoire du cimetière (Couffon)
 "Sa construction fut décidée par les paroissiens le 26 août 1576. Il fut exécuté par l'architecte Michel Le
Borgne en 1577 (millésime au-dessus de la porte). C'est un charmant édicule ouvert sur trois côtés permettant de célébrer la messe en plein air les jours d'affluence. Les petits piliers en gaine, posés sur un soubassement, soutiennent une toiture à quatre pans couronnée d'un clocheton. A l'intérieur, petit autel en pierre, deux entraits à gueules de dragon et sablières sculptées à cinq blochets."

— DUHEM (Sophie), 1997, Les sablières sculptées en Bretagne: images, ouvriers du bois et culture paroissiale au temps de la prospérité bretonne (XVe-XVIIe s.), Presses universitaires de Rennes, 1997 - 385 pages, pages 36,44, 72, 109, 184.

 

KERGRIST (François de), 1896, L'église de Saint-Jean-du-Doigt (S.F.A. - C.A., 1896). -L'église de Saint-Jean-du-Doigt, histoire et description (Caen, 1899).

http://www.infobretagne.com/saintjeandudoigt-relique.htm



 

 

LA BARRE DE NANTEUIL (vicomte Alfred de), 1914, Saint-Jean-du-Doigt (S.F.A. - C.A., 1914).

 

 

 


 

http://www.infobretagne.com/saint-jean-du-doigt-oratoire.htm

Oratoire. — Le cimetière renferme un monument dont l'histoire est élucidée grâce à M. de La Rogerie. C'est une petite chapelle ouverte sur trois côtés, qui permettait aussi de célébrer les offices en plein air les jours d'affluence tout en mettant le prêtre à l'abri des intempéries. Ce avantage expliquerait assez l'abandon et la destruction consécutive de la plate-forme de l'entrée.

Palustre pensait qu'on n'y disait la messe que le jour des morts. M. Le Guennec a justement conclu d'une appellation ancienne, « l'oratoire du sacre », qu'elle servait de reposoir le jour de la Fête-Dieu [Note : M. de la Rogerie a fait remarquer qu'à Plouzelambre, un oratoire du XVIIème siècle, analogue, quoique plus simple, est appelé le reposoir]. Il est probable qu'on l'utilisait, en outre, chaque fois qu'il était utile, et notamment les jours de pèlerinage.

L'honneur de la fondation en revient aux paroissiens, qui résolurent, le 26 août 1576, d'ériger un oratoire au bout « susain » du cimetière. Maître Michel Le Borgne, architecte, que nous retrouvons à la tour Saint-Mathieu de Morlaix, fit le « pourtraict et prothocole » de l'œuvre. La construction se fit sous la direction dudit Le Borgne et de Pierre Guyader, en français Pierre Texier, l'un et l'autre qualifiés tailleurs de pierre, et fut terminée en 1577 quant à la maçonnerie. Le granit employé provenait des carrières de l'île Grande et de Trevezvor.

La charpente et les sculptures furent alors confiées à Yvon Le Lavyec, qui en dressa le devis, et à Raoul Begyvin, ouvrier du pays.

La couverture, remplacée depuis, se fit d'un mélange habile de grosses ardoises de la région et d'ardoises fines d'Angleterre. Enfin maître Aubin Morin, pintier, couvrit le clocheton, « l’aiguillon » de lames de plomb, qui furent transportées par terre « à cause de la dorure ». Une cloche y fut pendue et une croix, avec une girouette en forme de croissant, en termina la pointe. Un peintre-verrier, nommé Salaun Geffroy, vitra l'oculus du chevet et Jacques Chrétien, statuaire à Morlaix, meubla l'oratoire de « deux imaiges » dorées de la Vierge et de saint Jean-Baptiste.

Les consoles qui supportaient ces statues, à droite et à gauche de l'autel de pierre, en conservent le souvenir. Le mur plein du chevet, auquel cet autel s'adosse, sous un oculus profilé en doucine, dessine un hémicycle. Les trois autres côtés rectilignes qui ferment le monument sont à jour et se composent d'un bahut mouluré où s'appuient les sept balustres en gaîne de section carrée qui supportent l'entablement aux quatre angles et au milieu de chaque face. Cette dernière particularité n'a pas permis à l'architecte de placer son entrée dans l'axe. Une simple interruption du soubassement à gauche du balustre central en tient lieu.

Au-dessus, un cartouche, portant la date de 1577, coupe la torsade le long de l'entablement qui supporte la charpente du toit pyramidal. Les fermes sont entretoisées par deux entraits engoulés et dissimulés par un lambris en berceau brisé, cloué sur quatre aisseliers dans la partie droite, six arêtiers au chevet, cinq du côté de l'entrée et une lierne centrale. Les sablières sculptées, qui font à l'intérieur le tour du monument, sont interrompues par des bustes saillants d'anges portant des écus ou les instruments de la Passion et sont traitées avec cette fantaisie si répandue dans le pays à cette époque.

L'artiste a figuré au chevet des petits personnages arrachant la langue ou mordant la gueule de dragons, marchant sur la tête ; ailleurs, un ivrogne, des personnages allongés dans le sens de la poutre, dont l'un se tient le pied, un homme luttant avec un chien, deux autres se battant entre eux et, çà et là, des motifs décoratif, tels que monstres, chimères, « rencontres » d'animaux (bœuf, lion) dans des cartouches.

A droite de l'autel se creuse une petite-piscine, flanquée de pilastres gaînés et amortie par deux doubles volutes affrontées."

 

— LA ROGERIE (H. Bourde de la), 1909 : L'église de Saint-Jean-du-Doigt (B.S.A.F., 1909).

https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin_article/saf1909_0374_0416.html

 

_ Oratoire. Tous les écrivains qui ont étudié Saint-Jean­ du-Doigt ont décrit le joli  oratoire du cimetière : c'est une construction gracieuse et très originale : un soubassement de granit orné de quelques reliefs dans le goût de la Renais­sance porte des piliers en gaine qui eux-mêmes soutiennent une frise sculptée et le toit . On célébrait probablement la messe dans cet édifice les jours de grande fête : les fidèles qui, n'ayant pu entrer dans l'église s'entassaient dans le cimetière, pouvaient ainsi assister au Saint Sacrifice.( D'après PALUSTRE, l'oratoire n'aurait servi qu'un jour pal' an: «c'est tout simplement un oratoire destiné à célébrer la messe le jour des morts.)

Les comptes donnent les renseignements les plus complets sur la construction de ce charmant monument.
 

Compte de 1576-1577. Dépense de 20 sols pour frais d'un acte notarié constatant que le dimanche 26 août 1576, les paroissiens résolurent de fonder un oratoire au bout "susain" du cimetière.
7-1 s. 8 d. « payé à Me Michel Le Borgne, architecte, pour salaire d'avoir, luy et Yvon Tanguy, son compaire, esté par deux jours l'un visiter le lieu de l'œupvre et délivrer ausdits paroissiens en leur prosne le pourtraict et prothocole que ledit Borgne avait faict dudit œupvre  .

50 s. au même Le Borgne, architecte, à raison de 12 s. 6 d. par jour, « pour avoir été quatre jours, tant à prendre la
place dudit oratoire, que donner instruction et pourtraicture aux autres ouvriers pour y besoigner  .
. 118 s. 11 d. « pour ce que dès le ... jour de mars dernier lesdits comptables par l'advis de certains apparans personnaiges de ladite paroisse firent marché vers lesdits Mes Michel Le Borgne et Pierre Texier pour parachever l'oratoire susdit. pour 200 1. - monnoie, laquelle somme auraient lesdits parois­siens, ayant agréable ledit marché, ordonné estre payée aux ouvriers. _. payèrent en despens ausdits personnages et ouvriers , tant en concluant le marché et en dressant l'acte d'icell uy ... que en vins et despens ausdits ouvriers le jour qu'ils commencèrent et mirent les pierres fondamentales d'i cellui oratoire la somme de 118 s. 11 d.
—Comptes de 1577-1578. Le maître architecte Michel Le Borgne n'est plus appelé que tailleur de pierre, ainsi que son compagnon Pierre Guyader, dont le nom avait été traduit en français (Pierre Texier) par les comptables de l'année précédente. Les marguilliers demandèrent qu'une indemnité de 20 1. fut accordée à Le Borgne et Guyader « parce qu'il fut trouvé par les députés à voir le renable du dit œuvre que iceux ouvriers avaient fait plusieurs honnêtes décorations entour icelluy oratoire oultre leur marché . La gratification qui avait été d'abord accordée fut plus tard réduite à 101. Le renable (procès-verbal de réception de l'ouvrage) fut dressé en présence du scholastique de Tréguier, de trois gentils­ hommes Penanguern, Thoumelin et Kerlaziou, et de deux tailleurs de pierre Paul Bégal et Yvon Guillesser (Guillesser travailla à la construction de la tour de Plougasnou, en 1604; un de ses parents, Jean Guillasser, était menuisier et sculpteur.). La maçonnerie de l'oratoire était terminée: on dépensa 55 sous« en despens ausditz Le Borgne et Guyader et leurs compaignons après la perfection d'icelle maçonnerie pour leur vin de parachèvement ».
Yvon Le Lavyec vint dresser le devis de la charpente qui fut adjugée à un ouvrier du pays, Raoul Bégyvin.

 

Les sablières et les poutres de l'oratoire ont grandement souffert de l'humi­dité ; les frises sculptées par Le Lavyec et Bégyvin ont en partie disparu : ce qui subsiste est cependant encore fort remarquable et donne une haute idée du talent de ces imagiers .
 L'édifice fut couvert en ardoises et comme la couverture est très haute, on eut soin de d'orner en employant des ardoises de forme et de natures diverses et de les disposer de façon agréable à l'œil. Il reste quelque chose de cette recherche ornementale mais aujourd'hui toute la couverture est formée de grosses ardoises du pays. En 1578, on employa aussi des ardoises bretonnes tirées de la perrière de Jehan Henry au Dourdu, mais les dessins et les imbrications furent formés d'ardoises beaucoup plus fines apportées d'Angleterre (La pierre nécessaire à la construction fut extraite des carrières de l'ile Grande et de Trévezvor ; la chaux fut apportée de Roscoff, le bois fut acheté il. l{eranCl'as, à Kerlémareè et à Kerm'ldeza: l'ardoise d'Angle­terre, achetée à Morlaix, coûta 50 sous le mille, celle du Dourdu valait ...).




— Compte de 1578-1579. Sur le sommet du toit s'éleva un clocheton. Maître Aubin Morin, pintier, couvrit « l'aiguillon  avec des lames de plomb qui furent en partie dorées, ce qui coûta environ 80 livres plus quelques frais accessoires: on paya dix sous pour le transport des « timbres et plomb doré que Aubin ne voulait être porté par mer à ca use de la dorure" .
Une cloche payée 18 livres, fut placée dans le clocheton, qui ne fut jamais destiné, comme on l'a dit, à abriter un fanal. ­ Un chaudronnier vendit pour deux réaux (8 s. 4 d.) une croix et un e girouette en forme de croissant. Salaun Geffroy, peintre-verrier, plaça une vitre dans la petite fenêtre circulaire qui est au fond de l'oratoire coût 5 livres 5 sols. Une somme plus importante 36 1. 5 s. fut versée à Jacques Chrétien, statuaire à Morlaix, tant pour deux imaiges mis audit oratoire, l'une de Notre-Dame, l'autre de Saint-Jean­ Baptiste, que pour avoir doré lesdits imaiges, timbres ou autres choses dudit oratoire .
Quelques détaillés que soient les comptes il est impossible de savoir de façon précise ce que coûta la construction de l'ora­toire. Le total ne dut guère dépense r 1100 livres ' Le revenu annuel de la chapelle était à cette époqu e d'environ 900 livres . Ce petit monument fut sans doute fort admiré dans ce pays; ca r peu après les paroissiens de Plougasnou construisirent un oratoire près de leur église et en 1611, Jeanne de Kerédan fit bâtir dans le champ des Méjou le petit oratoire de Notre-Dame de Lorette qui est encore plus élégant et plus original que celui de Saint-Jean-du-Doigt ( Un oratoire beaucoup plus simple fut construit à Plouzelambre au XVIIe siècle: on l'appelle le Reposoir. En Cornouaille et en Léon nous ne connaissons aucun édifice de ce genre : la chapelle de Notre-Dame des Fontaines à Daoulas qui s'en rapproche un peu n'est ouverte à l'air libre que d'un seul côté. - L'oratoire de Saint-Jean fut reproduit en 1900 au) .

Il est heureux que les comptes nous aient conservé les noms des auteurs de ce petit chef-d'œuvre, l'architecte Michel Le Borgne, le tailleur de pierre, Pierre Le Guyader, les charpen­tiers-sculpteurs, Yvon Le Lavyec et Raoul Bégyvin.

Michel Le Borgne fut en HiSI et 1582 « maître de l'œuvre  de la tour de Saint-Mathieu de Morlaix. Le dessin de ce monument avait été donné en 15~8, par Yve!i. Croazec . qui dirigea la construction pendant quelques années seulement. Les maîtres qui lui succédèrent modifièrent son plan de façon fâcheuse; Michel Le Borgne paraît avoir été particulièrement mal inspiré: la construction de l'oratoire montre que cet architecte était cependant un homme de talent.
Le charpentier, Yvon Le Lavyec ou Le Layec qui vint donner le dessin de la charpente, était probablement un
Morlaisien ou un Trécorrois. On doit cependant remarquer qu'il portait le même nom que le charpentier-sculpteur Jehan Le Layec, auteur de remarquables sculptures exécutées de 1524, à 1545 pour la chapelle de Saint-Nicolas-des-Eaux en Pluméliau, de Notre-Dame de Burgo en Grandschamps et de Saint-Yvi en Moréac (1) . Layec ne donna peut-être que le dessin général de la charpente; Raoul Bégyvin fut en grande partie chargé de l'exécution matérielle; il appartenait à une famille qui est encore représentée dans le pays.
Le sculpteur J. Chrétien sera plusieurs fois cité au cours de cette étude, car de 1562 à 1581 il ne cessa d'être employé par les marguilliers de Saint-Jean-du-Doigt. Nous retrouverons aussi plus loin le nom du peintre-verrier Geffroy,

 

(1) On trouve la description détaillée de l'oratoire, de la fontaine, de l'arc de triomphe, dans les ouvrages de MM. DE KERGRIST, P ALUSTRE, A BG IULL, cités supra. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉO. - TOME XXXVI (Mémoires 22)



 

 

— LE GUENNEC (Louis)

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Published by jean-yves cordier - dans Sablières Sculptures Renaissance. Blochets Chapelles bretonnes.
25 août 2022 4 25 /08 /août /2022 20:38

Les sablières (1600-1608), les blochets (1939), les inscriptions lapidaires (1598-1599) et les culots  de la chapelle Saint-Sébastien au Faouët (56). Le pardon de 2015. 

Reprise complétée de l'article de 2015.

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Voir les autres articles sur le patrimoine du Faouët:

a. Les articles sur la chapelle Saint-Fiacre :

b. Les vitraux de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët:

c. Chapelle Saint-Sébastien

d. L'église du Faouët.

 

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PRÉSENTATION.

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Inscription de fondation.

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La chapelle Saint-Sébastien est située sur la commune de Le Faouët, ( Morbihan) au lieu-dit de « Saint-Sébastien », à 50 mètres de la route menant du Faouët à Rostrenen, entourée de bosquets sur le plateau qui domine la vallée de l' Ellée.

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La construction de la chapelle a commencé en 1598 comme l'atteste l'inscription en caractères romains  sur une pierre encastrée dans le parement externe du mur Nord :

 

« CESTE CHAPELLE FUT TR / OVEE . LE . 22 . IOVR :  DE / IVILLET .  ET COMMANCE / LE .  21 DE .  SEPTEMBRE /  1598 .  I POVLIQVIN GOVE / RNEVR ET RECTEVR. »

Cette inscription est accostée et surmontée d'un motif d'anneaux en chaîne formant frise.  Au dessus,  frise de godrons surmontés d'une corniche en talon. Juste en dessous de cette inscription se trouve la date 1599.

Un expert comme J.-Y. Copy interprète  la phrase "la chapelle fut trovée", d'un emploi rare, dans le sens "fut trouée" , par le creusement des fondations, tout en exprimant son embarras.  

La date correspond au règne de Henri IV  (1589-1610), et à la fin des Guerres de religion, puisque  l'Edit de Nantes a été promulgué en avril 1598, précédé en mars de la prise de Dinan et de la soumission des ligueurs bretons. En 1589 et 1598, le duc de Merceur avait tenté de se constituer une principauté autonome. (Françoise, la fille du duc de Mercœur épousera César de Vendôme, fils du roi et de Gabrielle d'Estrées). En 1595, Guy de Fontenelle s'était emparé du château de Crémenec en Priziac et écumait la région de Priziac et du Faouët.

Cette date est tardive si on la compare à celle de la reconstruction, au Faouët, de la chapelle Saint-Fiacre (1450), ou de l'édification de la chapelle Sainte-Barbe (1498, voûtée en 1512). Aussi pense-t-on que la chapelle Saint-Sébastien a peut-être été construite,  entre 1598 et 1608,  sur un édifice plus ancien dont les seuls vestiges sont les écus réemployés dans les vitraux. Il s'agit des écus parti de France et de Bretagne (Anne de Bretagne, 1491-1513),  ceux des Bouteville (d'argent à cinq fusée de gueules) plein timbré d'une couronne comtale et encadrées de palmes, et parti de Bouteville (brisé d'une cotice d'azur) et de ?. Or, les Bouteville ne sont plus seigneurs du Faouët depuis le mariage de l'héritière du titre Jeanne de Bouteville, avec le marquis de Goulaine en 1559.

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Nous allons découvrir dans les sablières les dates de 1600 (deux fois) et 1608, indiquant que la charpente a été terminée au plus tard en 1608, dix ans après le début du chantier.

La couverture, la charpente, le lambris, et les vitraux ont été restaurés de 1920 à 1939.

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Inscription de fondation, porte nord, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.
Inscription de fondation, porte nord, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

Inscription de fondation, porte nord, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

 écu parti de France et de Bretagne, armoiries  pleines timbrées d'une couronne comtale des Bouteville. Armoiries parti de successeurs de Bouteville et de ?,  chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.
 écu parti de France et de Bretagne, armoiries  pleines timbrées d'une couronne comtale des Bouteville. Armoiries parti de successeurs de Bouteville et de ?,  chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

écu parti de France et de Bretagne, armoiries pleines timbrées d'une couronne comtale des Bouteville. Armoiries parti de successeurs de Bouteville et de ?, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

 

 

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La chapelle, dédiée à Saint Sébastien protecteur de la peste, a probablement été bâtie en réaction à l'épidémie de peste de 1598, que relate le chanoine Jean Moreau dans ses Mémoires des guerres de la Ligue en Bretagne. L'épidémie est attestée en 1598 à Pontivy, Malguénac et Vannes, et en 1605 à Vannes.

Photo Wikipédia Lanzonnet

 

La chapelle fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 28 décembre 1934.

 

L'édifice est en forme de croix latine, à large nef unique et chœur polygonal (trois pans et une travée droite à larges croisillons). Des contreforts angulaires sont amortis par des pinacles et ornés de gargouilles sculptées. Le chevet à trois pans-pignons est de type "Beaumanoir" du nom des maîtres d'œuvre  originaire de la région de Morlaix, mais dont l'influence s'étend jusqu'ici. On peut y voir une belle poutre de gloire. Le mobilier est constitué de quatre niches-crédences, un bénitier, un autel, un maître autel et un retable. Mais l'édifice est surtout remarquable par le décor de ses sablières.

La charpente : L'espace intérieur est couvert par une charpente lambrissée en berceau plein cintre nervuré, à fausses voûtes d'ogive sur la croisée et l'extrémité du chœur. Ligne de faîte ornée de boutons moulurés ; entraits à engoulants, sablières historiées, blochets et culots du chœur figurés. Ainsi, un siècle après la construction de la chapelle Sainte-Barbe, la voûte a été abandonnée, mais on a cependant conservée les piles de la croisée, le colonettes du transept et les culots en tas-de-charge du chœur, en leur donnant la fonction de supports des blochets et des retombées des fausses voûtes. ces retombées semblent découler directement de l'influence locale des chapelles de Saint-Fiacre et de Sainte-Barbe. (d'après Inventaire Général, 1975)

 

 

Situation ; Plan en croix latine de la chapelle Saint-Sébastien, (d'après Inventaire Général, 1975) Le Faouët.
Situation ; Plan en croix latine de la chapelle Saint-Sébastien, (d'après Inventaire Général, 1975) Le Faouët.

Situation ; Plan en croix latine de la chapelle Saint-Sébastien, (d'après Inventaire Général, 1975) Le Faouët.

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Inscription de la niche-crédence du mur sud du chœur.

 

POVLIQUIN  1599

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Il s'agit du nom du recteur mentionné ultérieurement.

 

Niche crédence (1599) de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile 2022.

Niche crédence (1599) de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile 2022.

Niche crédence (1599) de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile 2022.

Niche crédence (1599) de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile 2022.

Niche crédence (1599) de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile 2022.

Niche crédence (1599) de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile 2022.

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LES SABLIÉRES.

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Elles font la réputation de cette chapelle, et les motifs de la danse bretonne et du joueur de cornemuse, de la chasse au sanglier, du jeu de bâton, ou du martyre de Sébastien font l'objet d'études spécialisées. Mais je n'ai pas trouvé, en ligne, d'étude systématique des 22 sablières exécutées entre 1600 et 1608 par Gabriel Brenier. Ce dernier s'est inspiré, pour divers motifs, du jubé de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët.

 

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LES SABLIÉRES DE LA NEF.

 

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Nous avons affaire, je crois, à une charpente "à chevrons-formant-fermes" à la voûte, non lambrissée aujourd'hui, en carène : les entraits découpent les sablières en ensembles (correspondants aux travées ) qui ont leur propre cohérence iconographique.  Je compte ainsi quatre ensembles pour chaque coté de la nef, le dernier (vers le chœur) étant de moitié plus court. Je les décrirai d'ouest en est, en avançant vers le chœur. Dans mon décompte, je pars de la première sablière décorée, sans tenir compte de la travée de la tribune.

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I. Sablières du coté nord de la nef.

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Nous trouvons successivement :

  • Décor géométrique

  • Chaîne de danseurs et danseuses.

  • Jeu du bâton breton, et inscription.

  • Masque et rinceaux.

 



 

Les sablières portent plusieurs dates ainsi que l'inscription :

« FAICT PAR GABRIEL BRENIER L'AN 1608. »

Sablières et entraits ,  coté nord de la nef, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

Sablières et entraits , coté nord de la nef, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

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1. Composition géométrique.

 

 

 

Frise de sept carrés divisés par des diagonales et ponctuées de ronds en creux et en bosses. Décor périphérique de quadrilobes et de tirets en I.

 

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Sablière première travée nef coté nord,  chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

Sablière première travée nef coté nord, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

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2. Chaîne ouverte de danseurs et danseuses.

 

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C'est sans-doute la scène la plus connue, notamment grâce à une exposition organisée par l'association Dastum. Une sarabande est menée par conduite  à droite d'un joueur de cornemuse.

Pris sur Wikipédia : " Les costumes portés par les personnages sont représentatifs de ceux portés par l'aristocratie et la bourgeoisie au tout début du xviie siècle. Les danseurs de la sarabande portent chapeau à bords relevés, pourpoint et culotte bouffante tandis que les danseuses sont coiffées d'une barrette terminée en pointe sur le front. L'une d'entre-elle, celle au centre, porte même busc à la taille, fraise et larges jupons"

 

Sarabande, diable et joueur de cornemuse,  nef coté nord,  chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.
Chaîne de danse ouverte, , nef coté nord, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.
Sablières (1600-1608) de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières (1600-1608) de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile 2022.

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Sarabande, diable et joueur de cornemuse,  nef coté nord,  chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

Sarabande, diable et joueur de cornemuse, nef coté nord, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

Chaîne de danse ouverte, ,  nef coté nord,  chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

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La danse est menée, à droite,  par un joueur de cornemuse.

Jean-Luc Matte a recensé plus de 40 données iconographiques de cornemuses en Morbihan, dont 4 au Faouët. Il n'a bien-sûr pas oublié le joueur de Saint-Sébastien : "cornemuseux jouant pour une chaîne ouverte où alternent danseuses et danseurs. A l’opposé du cornemuseux, un personnage fantastique, assis à terre, tient la main de la dernière danseuse et une chope de l’autre main. 1 bourdon d'épaule à deux raccords"

Ce musicien a figuré, inversé, sur la couverture du catalogue de l'exposition "Instruments du diable, musique des anges", Dastum, Musée de Bretagne à Rennes et Musée de la Cohue à Vannes, 1999 :

http://dastum.org/index.php?id_product=54&controller=product

 

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On le comparera à celui qui joue sa musique diabolique sur le jubé de Saint-Fiacre du Faouët, et à celui qui officie sur la tribune de la chapelle Saint-Yves de Priziac.

Sonneurs, Jubé de Saint-Fiacre, Le Faouët, 1480-1492, photographie lavieb-aile.

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Joueur de cornemuse, chapelle Saint-Yves, Priziac, photographie lavieb-aile.

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Anges  joueurs de cornemuses, vitrail baie 2, chapelle sainte-Barbe, Le Faouët.Photographie lavieb-aile.

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Sablières (1600-1608) de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières (1600-1608) de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières (1600-1608) de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières (1600-1608) de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile 2022.

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En somme, ces sonneurs dont le talent endiablé et irrésistible de faire danser a été dénoncé par les recteurs bretons depuis des siècles  ne sont nulle part plus nombreux que dans les églises et les chapelles. 

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Sarabande, diable et joueur de cornemuse,  nef coté nord,  chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

Sarabande, diable et joueur de cornemuse, nef coté nord, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

 

Sablières (1600-1608) de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières (1600-1608) de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières (1600-1608) de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières (1600-1608) de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières (1600-1608) de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières (1600-1608) de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières (1600-1608) de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières (1600-1608) de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières (1600-1608) de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières (1600-1608) de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières (1600-1608) de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières (1600-1608) de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières (1600-1608) de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières (1600-1608) de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières (1600-1608) de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières (1600-1608) de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile 2022.

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Le Diable prend note des personnes présentes à la fête.

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Le Diable possède de nombreux traits animaliers : œil de bœuf,  groin de porc, cornes dépassant de son chapeau rond, tignasse hirsute, oreilles pointues, pattes fourchues. Pourtant, il se dissimule sous un vêtement fort civil, et il porte à la ceinture son plumier et son encrier. Il tient ses comptes des futurs pensionnaires de l'Enfer sur une tablette, tandis que galamment il tient la main d'une cavalière. 

Une scène analogue figure sur le jubé de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët, où le diable écrit les propos de deux femmes se livrant au commérage.

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Sarabande, diable et joueur de cornemuse,  nef coté nord,  chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

Sarabande, diable et joueur de cornemuse, nef coté nord, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

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Sablières (1600-1608) de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières (1600-1608) de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières (1600-1608) de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières (1600-1608) de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières (1600-1608) de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières (1600-1608) de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile 2022.

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3. Troisième travée. Jeu du bâton breton, et inscription.

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a) Jeu de bâton breton.

Deux hommes tête-bêche luttent pour la possession d' un bâton. Ils sont vêtus d'un pourpoint, de braies (bouffantes et peut-être à crevés pour celui de gauche), de guêtres, et, pour l'un d'entre eux, de chaussures.

Il s'agit sans-doute de la représentation d'un jeu de pardon, modifiée pour résoudre la difficulté technique imposée par la sablière.

  Selon Fanch Peru, qui rappelle l'adage « Jeux de bâtons, jeux de Bretons » , les Celtes en général et les Bretons en particulier semblent avoir eu une sorte de prédilection pour les jeux de bâtons, notamment lors des pardons. On en décrit essentiellement deux, le bâton à bouillie (ar vazh-yod) et le bâton par le bout (ar vazh-a-benn).

1. Le bâton à bouillie (ar vazh-yod)

Ce jeu met en présence deux concurrents assis par terre, face à face, les pieds calés contre une planche fixée à chant et tenant à deux mains par le travers un gros bâton. Pour gagner il faut amener l'adversaire de son côté ou l'obliger à lâcher le bâton.

2. Le bâton par le bout (ar vazh-a-benn)

Portés à plat ventre par quatre solides gaillards pendant que d'autres leur tirent sur les pieds, les concurrents serrent à deux mains dans le sens de la longueur un bâton de taille moyenne. Le vainqueur est celui qui garde le bâton en main.

On lit dans « Contes populaires des anciens Bretons », de Théodore de la VILLEMARQUÉ (Paris, 1842, p. 288), la description suivante :

« COMBAT DU BATON.
Ce genre d’escrime était en usage dans le pays de Galles avant le dix-septième siècle. A cette époque, les ministres de la religion prétendue réformée l’abolirent avec les autres jeux nationaux gallois, qui sont maintenant remplacés par les orgies du cabaret. Il existe encore en Bretagne, dans certaines paroisses rurales, notamment en Cornouaille, et la manière dont on le pratique, semblerait autoriser à croire qu’il n’était point étranger, dans le principe, aux vieilles institutions celtiques.
La nuit de la fête des Morts, des jeunes gens et des jeunes filles qui se sont donné le mot, se rendent secrétement dans une chapelle écartée ; on allume des cierges, on récite des prières, on chante des cantiques en l’honneur des trépassés ; puis un vieillard, généralement le sorcier du pays, qui a le privilège d’assister à la lutte et de la présider, crie trois fois : Lis ! lis ! lis ! Aussitôt un cercle se forme ; deux champions y entrent : parfois ils sont armés chacun d’un penn-baz, ou casse-tête, et la lutte s’engage selon les règles ordinaires du combat au bâton ; mais le plus souvent, ils n’en ont qu’un seul, et se le disputent à force de bras, assis à terre en face l’un de l’autre. Le bâton reste au vainqueur, et le vaincu a la honte de recevoir la bascule de la main des jeunes filles. »

 

 

Troisième travée : jeu de bâton breton,  nef coté nord,  chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.
Troisième travée : jeu de bâton breton,  nef coté nord,  chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

Troisième travée : jeu de bâton breton, nef coté nord, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

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b) Inscription.

Deux anges présentent un rouleau où est inscrit « FAICT : PAR : CA / BRIEL . BRENIER /  : LAN 1608. »

Les "deux points" sont en fait des points triples.

Gabriel Brenier n'est pas connu autrement que par cette inscription.

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sablière de la troisième travée,  nef coté nord,  chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.
sablière de la troisième travée,  nef coté nord,  chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

sablière de la troisième travée, nef coté nord, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

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4. Hémi-travée : masque feuillagé crachant des  rinceaux.

 

Tête d'homme au nez épaté et aux yeux écarquillés, tonsuré (ou coiffé d'un chapeau de paille) au chef surmonté de trois feuilles. Barbe, ou fraise. De sa bouche partent deux tiges qui se déroulent en rinceaux à feuilles (lancéolées) et à fleurons.

Ce motif est repris plus loin.

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tête et rinceaux.  dernière travée,  nef coté nord,  chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

tête et rinceaux. dernière travée, nef coté nord, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

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II. Sablières du coté sud de la nef.

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 S1 : Masque avec godrons divergents.

 

La tête coiffée d'un chapeau rond est ailée.

 

 nef coté sud,  chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

nef coté sud, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

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S2.Deux hommes endormis tête bêche.

 

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Cette sculpture a un sens qui nous échappe. Un autre jeu breton ? La position symétrique des corps, l'appui des deux pieds l'un contre l'autre,  la posture dite "du songeur", main soutenant la tête, nous interrogent.

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nef coté sud,  chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

nef coté sud, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

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S3.Scène de chasse : chien portant un collier devant un lièvre.

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Un homme (rabatteur ?) sonne de la trompe et tient une pique. Deux chiens, reconnaissables à leur collier, poursuivent deux animaux sauvages, sur un fond de feuillage.

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Sablière , chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

Sablière , chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

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nef coté sud,  chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

nef coté sud, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

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S4. Chasse au sanglier.

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C'est une scène rare où nous voyons un chasseur enfoncer son épieu dans la gueule d'un sanglier assailli par un chien.

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Sablières, inscriptions et pardon de la chapelle Saint-Sébastien au Faouët (56).

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Animal à tête anthropomorphe tenant un rouleau.

 

 
nef coté sud,  chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

nef coté sud, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

 

 
 

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SABLIÉRES DES BRAS DU TRANSEPT.

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I. Bras nord du transept.

1°) Le coté est.

a) sablière de gauche, au dessus de la fenêtre.

A gauche, trois personnages à genoux. Le premier, à capuche et bure, présente un livre. Le second, également encapuchonné, pose sa main sur la tête nue du troisième, barbu, qui lui fait face. Cette scène est interprétée comme " saint Martin baptisant un catéchumène " ou comme "scène d'exorcisme".

Dans un cartouche, Inscription datée : 1600 / LE : 26 D / E : IV / IN

qui est transcrite comme : "1600, le 26 de juin". 

Un cerf (? deux oreilles et un bois ; sabots) se tourne gueule ouverte vers l'inscription.

Deux anges tiennent un cartouche. Inscription en lettres latines I :

POV / LIQV / IN : R : I / HOARN / ER M C H R

(dernière ligne douteuse)

Nous retrouvons ici le nom du recteur I[ann] Pouliquin déjà relevée avec la date de 1598 sur l'inscription lapidaire. Si on l'associe au cartouche précédent, cela peut donner "1600, le 26 de avril Iann Pouliquin Recteur,  Iann Hoarner [---]"

 

L'orthographe Pouliquin est attestée en variante de la forme commune Pouliquen. La famille Le Hoarner est attestée au Faouët par les généalogistes : couple Guillaume Le Hoarner  1643-1698 / Jacquette Laour. La variante plus commune est Houarner ou Le Houarner, Le Hoüarner

 

 

 

Sablière du bras nord du transept, 1600, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.
Sablière du bras nord du transept, 1600, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

Sablière du bras nord du transept, 1600, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

Sablière du bras nord du transept, 1600, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

Sablière du bras nord du transept, 1600, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

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b) Sablière de l'hémi-travée du centre.

(sauf confusion d'image)

Chasse : chien poursuivant un cerf.

Sablière du bras nord du transept, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

Sablière du bras nord du transept, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

 

 
 

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2°) Le coté ouest.

 

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II. Bras sud du transept.

1°) Coté est.

L'entrait la divise en une sablière entière, et une demi-sablière jusqu'au pilier de la croisée.

Sablière du bras sud du transept, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.
Sablière du bras sud du transept, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

Sablière du bras sud du transept, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

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a) Sablière au dessus de la fenêtre. Inscription.

de gauche à droite :

 

Inscription dans un rouleau tenu par deux anges agenouillés (manches bouffantes)  :

I : PO / LIQV / IN : P : R : DE : MEz

Je propose la transcription suivante : "I[ann] Pouliquin Prêtre ? Recteur de Mez", mais le -z final est vraisemblablement une abréviation.

 

 

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Sablière du bras sud du transept, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

Sablière du bras sud du transept, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

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martyre de saint Sébastien.

Ce motif où deux archers se faisant face vise le saint martyr placé au milieu d'eux se retrouve dans un groupe sculpté de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët, ou à l'entrée de la chapelle Saint-Sébastien de Saint-Ségal (29)

Martyre de saint Sébastien, sablière du transept, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

Martyre de saint Sébastien, sablière du transept, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

Je propose ici une photographie du retable de Saint-Sébastien de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët. Il date du milieu du XVe siècle ; le  Retable cadre fait corps avec la pile nord-ouest de la croisée h = 142 ; la = 167 . Sébastien, comme dans le modèle le plus fréquent, est nu à l'exception d'un pagne court dont la ceinture est lacée. Attaché à une colonne, il sourit, indifférent aux flêches que les soldats dont il était l'officier tirent à bout portant. Les archers sont vêtus d'un costume  époque Charles VII,. L'ornementation latérale est faite de rosettes et de pampres ; le socle du bourreau de droite porte un décor à rosettes.

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Martyre de saint Sébastien, Chapelle Saint-Fiacre, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

Martyre de saint Sébastien, Chapelle Saint-Fiacre, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

 

 
 
Sablières (1600-1608) de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières (1600-1608) de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières (1600-1608) de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières (1600-1608) de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile 2022.

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b) Sablière près de la croisée.

Frise d'une banderole pliée en zig-zag, avec 5 hommes bras étendu, en costume "d'époque". Cheveux courts, frisés, coupés au bol (clercs ?). veste à l'encolure très serrée sur un col en V (fraise pour le n°2 ?) et aux manches bouffantes aux épaules. Visages ronds, aux yeux ronds et au sourire stéréotypé.

Inscription G: BRENI / ER DICT FERR / 1600.

Il s'agit du charpentier Gabriel Brenier, qui a signé la sablière de la nef nord avec la date 1608. Il fut donc actif ici de 1600 à 1608.

Un Jean Brenier est attesté par les généalogistes avec les dates 1575-1626, parmi d'autres exemples postérieurs affirmant que Gabriel Brenier est un artisan local.

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Sablière du bras sud du transept, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

Sablière du bras sud du transept, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

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2°) Coté ouest.

Au dessus d'une porte.

a) Frise en bande pliée à sept anges.

Même motif en ruban replié en zig-zag, mais sans inscription. Il s'agit ici d'anges, dont la coiffure est la même que les clercs de la sablière du coté est, mais dont les vestes, sauf dans un cas, ne sont pas fermés par une ligne médiane. la ligne de drapé, qui se casse en épingle à cheveux au creux de chaque angle, est très élégante.

 

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Sablière du bras sud du transept, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.
Sablière du bras sud du transept, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

Sablière du bras sud du transept, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

 

 
 

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b) Renard attaqué par des poules.

 

 

Un renard entré dans la basse-cour a saisi une poulette par le cou, mais deux oiseaux (a posteriori des poules) l'assaillent en mordant ses oreilles de leur bec tandis qu' un coq le mord sur l'arrière-train.  

 

Goupil attaqué par les poules, Sablière du bras sud du transept, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

Goupil attaqué par les poules, Sablière du bras sud du transept, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

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Cette scène est célèbre, d'autant que le thème de Goupil (ou Renart) et les poules est fréquent dans les sablières et autres sculptures bretonnes. Sophie Duhem, docteur en Histoire à Rennes 2 puis maître de conférences en Histoire de l'art moderne à l'Université de Toulouse-Le-Mirail, y a consacré un article dont je donne les extraits suivants : 

DUHEM (Sophie), 1998, « Quant li goupil happe les jélines... », ou les représentations de Renart dans la  sculpture sur bois bretonne du XVe au XVIIe siècle  

 

"Le renard se démarque de ses congénères par sa nature maléfique.

Mais Renard est surtout connu pour le rôle de premier plan qu'il joue dans la vaste épopée qui porte son nom. Ce roman satirique, rédigé par des clercs successifs entre 1170 et 1250, remporte un vif succès en France et donne naissance à un genre parodique où le monde animal présente un reflet de la société humaine et de ses excès. C'est ce monde que parcourt le goupil, et ce sont ses aventures que bon nombre d'artistes trouvent plaisir à illustrer dans les divers domaines de l 'art, tout au long du Moyen Âge. Ainsi Renard apparaît à de nombreuses reprises dans la sculpture bretonne, sur des supports de bois qui remontent pour les plus anciens à la fin du XVe siècle, et sur quelques décors de charpentes plus tardifs, pour certains datés du milieu du XVIIe siècle !

Les aventures de Renaît qui inspirent ces représentations sont certainement bien connues des populations bretonnes, sans cloute véhiculées par les conteurs et les conteuses lors des veillées. Noël du Fail évoque à plusieurs reprises le goupil dans les descriptions qu'il fait du milieu paysan des campagnes rennaises au X VIe siècle.

Renart prêchant les poules, une image appréciée des artisans bretons à la fin du Moyen Âge.

L'illustration d'un thème original, celui de Renart prêchant les poules, apparaît sur quelques décors de bois. Cette image présente le goupil revêtu d'un habit monacal, placé debout dans une chaire et s 'adressant à une assemblée de poules attentives.

La figure caricaturale de l'animal travesti en moine doit être rattachée aux écrits satiriques inspirés du roman ; Ysengrimus, un manuscrit réalisé en Flandres vers 1150 évoque déjà la figure de l 'animal travesti en moine — ici le loup Ysengrin — qui annonce celle plus tardive de Renart camouflé, jouant sournoisement de cet artifice pour tromper son entourage.

Une illustration de Renart apparaît sur le jubé de la chapelle Saint-Fiacre au Faouët, décoré par le sculpteur Olivier Le Loërgan dans les années 1480. La saynète située au niveau de la clôture, face à la nef, raconte en quatre épisodes les péripéties de Renart. À gauche, il est monté en chaire, prêchant les gelines placées face à lui. Il dévore l'une d'elles sur le relief suivant ; les autres volailles se regroupent et l'attaquent, et dans la dernière scène, aidées du coq, écorchent vif le goupil. Plus que l'envers parodique de l'enseignement prêché par l'Église, il a conféré consciemment ou non à son discours une portée moralisatrice dont témoigne la fin tragi-comique du faux moine, écorché par les poules.

La figure insolite de « Renart escorché »

Un épisode particulier, associé aux représentations de Renart prêchant, met en scène un goupil écorché, cruellement dévêtu de sa fourrure par les poules courroucées. À nouveau, le thème semble puiser ses racines dans le fonds littéraire de l'épopée satirique rapportant l'histoire du goupil : ainsi, la chasse qui s'engage contre le renard est-elle surtout motivée par l'espoir de le déposséder de son manteau.

L'animal apparaît sur la face est du jubé de la chapelle Saint-Fiacre au Faouët, dans la bouche d'un homme qui escorche le renard .

Renart, acteur de saynètes comiques sur les reliefs sculptés des XVIe et XVIIe siècles

En marge des thèmes anciens, des images de Renart dans le cadre de séquences comiques ornent les sablières plus tardives, datées des XVIe et XVIIe siècles. L'animal est cette fois pourchassé par une fermière pour avoir dérobé poissons et saucisses.

Le thème de la paysanne frappant l'animal avec sa quenouille est connu des illustrateurs de manuscrits et des sculpteurs depuis le XIIIe siècle. 

Dépourvus de modèle iconographique défini, il semble que les artisans se soient inspirés des images sculptées dans les bourgs voisins — les supports sont localisés — tout en les enrichissant de détails puisés dans leur propre fond culturel. L'observation de ces exemples conduit également à un constat : le choix des sculpteurs s'est davantage porté au XVIe siècle sur les épisodes comiques plutôt que sur les images intellectualisées de Renart prêchant ou de Renart écorché.

Le renard et les poules : la naissance d'un modèle stéréotypé (XVIe-XVII siècles)

 Les représentations inventives que nous avons présentées ne constituent pas l'essentiel des images du goupil sculptées sur les sablières des XVIe et XVIIe siècles. Le thème du renard attaquant les poules, isolé du cycle narratif de Renart prêchant dans lequel il était inséré à la fin du Moyen Âge, apparaît sur de nombreux décors. Dans la chapelle Saint-Sébastien au Faouët, où la charpente est précisément datée de 1600-1608, une poutre de belle facture montre l'animal aux prises avec plusieurs gélincs: il tord le cou à l'une d'entre elles mais cstassailli de tous côtés par des volailles de grande taille qui dévorent ses oreilles et piquent son arrière-train. Les décors stylisés de la charpente sculptée de l'église de Trémeur présentent des figures enchevêtrées parmi lesquelles se distinguent quelques poules et plus loin Renart attrapant l'une d'elles.

Si le thème de l'animal en quête de nourriture et dévorant sa proie est fréquent dans la décoration des sablières, la vengeance des volailles apparaît peu, en dehors des représentations anciennes montrant le goupil écorché. Une sablière de Gourin illustre néanmoins la fin tragique de l'animal : la facture de l'ensemble est très rudimentaire, mais la séquence est des plus insolites ! D'un côté un coq apparaît, de l'autre le Goupil, suspendu horizontalement, empalé sur deux broches .

Pourtant, sur bien des reliefs la saynète est réduite à sa plus simple expression, celle d'une image stéréotypée montrant la poule menacée par le prédateur.

L'étude de ces images laisse entrevoir le changement des goûts qui s'opère entre la fin du XVe siècle et le XVIIe siècle dans le milieu des sculpteurs sur bois. Jusqu'au début du XVIe siècle, les artisans s'accommodent parfaitement de la représentation satirique du renard qu'ils insèrent de façon cohérente et réfléchie dans leurs programmes décoratifs. L'absence de représentations sur les sablières postérieures à 1 5 1 3 accuse une désaffection pour le thème, alors qu'apparaît l'image plus distrayante du goupil et de la paysanne. Si quelques artisans traitent de manière personnelle et originale cette nouvelle représentation, et ceci jusqu'au milieu du XVIIe siècle 31, la plupart simplifient le thème originel, créant ainsi l'image binaire et stéréotypée de type renard I poule. Cette simplification iconographique amène une remarque : elle est l'expression d'un désintérêt des sculpteurs pour les séquences narratives, un désintérêt qui est probablement lié à une incompréhension des modèles originaux. La méconnaissance des récits épiques et satiriques aurait graduellement détourné les sculpteurs des représentations élaborées de Renart, en vogue dans les ateliers bretons à la fin du Moyen Âge."

"INVENTAIRE Images de Renart dans la sculpture sur bois bretonne.

— Représentations de Renart prêchant aux poules et de Renart écorché : Le Faouet (Ch. St-Fiacre, v. 1480), Le Faouët (Ch. Ste-Barbe, XVIe s.), Grâces-Guingamp (1506-1512), Plumelec (Ch. St-Aubin, 1513), Saint-Gilles-Pli- geaux (XVe-XVIe s.), Tréflévenez (XVIe s.). 

— Représentations de Renart et la fermière et variantes : Cléguérec (Ch. de laTrinilé, milieu XVIe s.), Guilligomarc'h (Ch. St-Éloi, XVIe s.), Meslan (1527), Ploërdut (Ch. de Crénenan, 1652), Plougras (Ch. du Cimetière, XVIe s.), Plourac'h (XVIe s.), Pont-Aven (Ch. de Trémalo, XVIe s.), Saint-Nicolas-du-Pé- lem (Ch. St-Éloi, milieu XVIe s.), Séglien (Ch. St-Jean, XVIe s.) .

— Renart et les poules : Callac (Ch. St-Treffrin, XVP/XVIF s.), Châtelaudren (Ch. Notre-Dame-du- Tertre, XVIe s.), Edern (Ch. du Niver, XIXe-XXe s.?), Le Faouët (Ch. St-Sebastien, 1600-1608), Gourin (XVIe s.), Guern (Ch. de Quelven, XVe-XVIc), Guimiliau (lere moitié du XVIIe s.), Landerneau (Ég. Si-Thomas, XVIe s., représentation disparue), Landudal (XVIe-XVIP s.), Langast (Ch. St-Jean, XVIe s.), Lanvénégen ( XVIe s.), Magoar (XVIe s.), Neuillac (Ch. de Carmes, XVIe s.), Plévin (Ch. St-Abibon, XVIIe s.), Plouay (Ch. de Locmaria, XVIe s.), Plourac'h (XVIe s.), Le Quillio (Ch. St-Maurice, XVIe s.), Séglien (Ch. de Locmaria (XVIe s.), Suscinio (Château, fragment provenant de l'église de la Roche-Bernard, XVIe s.), Trémeur (milieu XVIe s.) 

— Autres images de Renart : Daoulas (Abbaye, XVe s.), Hopîtal-Camfrout (XVIe s.), Loqueffret (XVIe s.)." (S. Duhem)

Nous avons donc ici un Renart attaquant les poules, et attaqué par les poules et le coq, dans le cadre d'un cycle narratif dont les divers épisodes, détaillés à la chapelle Saint-Fiacre et rappelés à la chapelle Sainte-Barbe du Faouët, devait être suffisamment connu des paroissiens pour  que la scène fonctionne comme rappel de l'ensemble, et comme mascotte surdéterminée par des interprétations libres.

Voici l'image que j'avais admiré à Saint-Fiacre, et qui sert manifestement de modèle ici. Je la place entre la scène précédente (Renart prêchant) et  la scène suivante (Renart dépecé par les poules et le coq). Cliquez sur l'image.

 

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Renart et les poules, jubé de la chapelle saint-Fiacre, Le Faouët, photographies lavieb-aile
Renart et les poules, jubé de la chapelle saint-Fiacre, Le Faouët, photographies lavieb-aile
Renart et les poules, jubé de la chapelle saint-Fiacre, Le Faouët, photographies lavieb-aile
 
 

Renart et les poules, jubé de la chapelle saint-Fiacre, Le Faouët, photographies lavieb-aile

Sablières (1600-1608) de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières (1600-1608) de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières (1600-1608) de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières (1600-1608) de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile 2022.

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Le chœur. 

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I. sablière du coté nord.

 

 

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Sablière du coté nord du chœur, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

Sablière du coté nord du chœur, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

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a) Tête à front ceint  ou masque dont la bouche donne naissance à deux tiges se terminant en spirales

Motif voisin de celui de la nef nord.

Armoiries (sur une pièce du XXe siècle) parti de France et de Bretagne comme sur les vitraux. 

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Sablière du bras nord du transept, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

Sablière du bras nord du transept, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

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b) Deux hommes tête-bêche soufflant dans une trompe à la destination équivoque.

L'instrument à embouchure mince  descend et passe entre les jambes avant de remonter près de l'épaule et de conduire le pavillon près de l'oreille, L'un des hommes a le front ceint d'un bandeau .

Notez les traces de polychromie.

Sophie Duhem y reconnaît une busine. On peut évoquer aussi le tournebout (cromornekrummhorn), mais on reconnaîtra qu'il s'agit alors d'une version caricaturale.

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Sablière , chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

Sablière , chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

Sablière du chœur , chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.
Sablière du chœur , chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

Sablière du chœur , chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

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Sablières du chœur coté sud. Frise de quatre médaillons à bustes d'hommes.

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Sablière , chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

Sablière , chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

Les oubliés.

Le diable est venu mélanger mes photos et les séparer de leur lieu d'origine. Chœur, transept nord, nef sud, saurez-vous retrouver leurs places ? 

 

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Masque tirant la langue et menacé par deux dragons (queue portant une tête).

Tête fantastique, des plantes poussant de son crâne.

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Sablière , chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

Sablière , chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

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Deux dragons aux queues entrelacées.

Armoiries de Bouteville.

Sablière , chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

Sablière , chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

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BLOCHETS DE LA CROISÉE DU TRANSEPT.

Les quatre blochets de la croisée du transept ont été réalisés en 1939 par A Jaffré, restaurateur de la chapelle.

inscription de restauration, prolongement de la sablière nord du chœur au pied du blochet nord-ouest.

FAICT PAR JAFFRE A LAN : 1939

 
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 chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

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1°) Blochet nord-est.

Une jeune homme, agenouillé, se tient les chevilles. Son visage est fin, féminin, mais ses cheveux bouclés en flammes courtes pourraient faire évoquer la toison d'un faune  ou d'un démon. Il porte un baillon. Une veste courte, sans col, est fermée par deux boutons et resserrée par une ceinture.

Blochets de la croisée du transept, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

Blochets de la croisée du transept, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

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Blochet sud-est.

Femme agenouillée, tenant ses chevilles,  tournée vers la charpente  mais  tournant la tête vers la croisée du transept,

 

Blochets de la croisée du transept, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.
Blochets de la croisée du transept, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

Blochets de la croisée du transept, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

 

 

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Blochet nord-ouest :

Femme portant l'écu aux armes des Bouteville.

 

Blochets de la croisée du transept, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.
Blochets de la croisée du transept, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

Blochets de la croisée du transept, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

 

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Blochet sud-ouest.

femme enlacée par un serpent.

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Blochets de la croisée du transept, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

Blochets de la croisée du transept, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

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LES CULOTS.

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Sablières, inscriptions et pardon de la chapelle Saint-Sébastien au Faouët (56).
Sablières, inscriptions et pardon de la chapelle Saint-Sébastien au Faouët (56).
Sablières, inscriptions et pardon de la chapelle Saint-Sébastien au Faouët (56).
Sablières, inscriptions et pardon de la chapelle Saint-Sébastien au Faouët (56).
Sablières, inscriptions et pardon de la chapelle Saint-Sébastien au Faouët (56).
Sablières, inscriptions et pardon de la chapelle Saint-Sébastien au Faouët (56).
Sablières, inscriptions et pardon de la chapelle Saint-Sébastien au Faouët (56).
Sablières, inscriptions et pardon de la chapelle Saint-Sébastien au Faouët (56).
Sablières, inscriptions et pardon de la chapelle Saint-Sébastien au Faouët (56).

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La statue de saint Sébastien.

 

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Descendue de son socle le jour du pardon pour être portée en procession.

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Statue de saint Sébastien, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.
Statue de saint Sébastien, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

Statue de saint Sébastien, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

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L'EXTERIEUR : LES GARGOUILLES.

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Sablières, inscriptions et pardon de la chapelle Saint-Sébastien au Faouët (56).
Sablières, inscriptions et pardon de la chapelle Saint-Sébastien au Faouët (56).
Sablières, inscriptions et pardon de la chapelle Saint-Sébastien au Faouët (56).
Sablières, inscriptions et pardon de la chapelle Saint-Sébastien au Faouët (56).
Sablières, inscriptions et pardon de la chapelle Saint-Sébastien au Faouët (56).

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L'EXTERIEUR : QUELQUES MASQUES ET CULOTS.

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Sablières, inscriptions et pardon de la chapelle Saint-Sébastien au Faouët (56).

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L'inscription 1599 de la porte sud.

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Sablières, inscriptions et pardon de la chapelle Saint-Sébastien au Faouët (56).
Sablières, inscriptions et pardon de la chapelle Saint-Sébastien au Faouët (56).

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La procession de pardon (20 septembre 2015).

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Procession de pardon, 20 septembre 2015, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.
Procession de pardon, 20 septembre 2015, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.
Procession de pardon, 20 septembre 2015, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.
Procession de pardon, 20 septembre 2015, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.
Procession de pardon, 20 septembre 2015, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.
 
 

Procession de pardon, 20 septembre 2015, chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët. Photographie lavieb-aile.

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Le Comité de sauvegarde de la Chapelle Saint-Sébastien, présidée par Patrick Le Petitcorps, organise le  pardon de Saint-Sébastien le 3e dimanche de septembre au profit de la rénovation de la chapelle (messe-repas et animations toute la journée). Samedi 19 et dimanche 20 septembre 2015, Patrick Le Petitcorps et son équipe sont intervenus en marge du pardon pour animer la fête profane, avec  concours de palets organisé par le Palet faouëtais, randonnées pédestres libres. À 11 h, messe le dimanche à 11 h, repas, et v ers 15 h 30, fest-deiz avec Didoënn et Le Dour-Gloaguen. Sur place, vente de crêpes. 

http://www.ouest-france.fr/saint-sebastien-dernier-pardon-de-la-saison-3701674

Le dernier pardon de la commune se déroulera, ce week-end, autour de la chapelle Saint-Sébastien. Depuis quelques jours, les bénévoles du comité de sauvegarde sont sur place pour préparer les lieux, les services techniques de la commune ayant procédé à une fauche de l'herbe sur les terrains qui accueilleront les pèlerins ce week-end. Fest-deiz et visite de la chapelle Le programme des festivités débutera samedi, à 14 h, avec un concours de palets sur route. Dimanche, dès 9 h, rendez-vous pour des randonnées libres au départ de la chapelle, avant la procession, vers 10 h 30-10 h 45, qui sera suivie de la messe dans la chapelle, à 11 h. À midi, sera servi le repas, un rôti de porc cuit à l'ancienne au four à pain (tarif : 11 €). Tout au long de la journée, il sera possible de découvrir l'histoire de la chapelle et de ses statues avec Catherine Zuber, artiste qui a participé à la réalisation des statues de la Vierge à l'Enfant et celle de saint Roch. Il sera aussi possible de découvrir les magnifiques sablières sculptées qui ornent la chapelle. Puis, à 15 h 30, ce sera le fest-deiz animé par Didoënn et le duo Le Dour-Gloaguen. En fin de journée, animation musicale avec Disco 2000. Toute la journée, vente de crêpes et buvette.
http://www.lefaouet.fr/index.php/Details/Comite-de-sauvegarde-de-la-chapelle-Saint-Sebastien.html

 

 

Le duo Le Dour-Gloaguen. Pardon profane de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët, photographies lavieb-aile
Le duo Le Dour-Gloaguen. Pardon profane de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët, photographies lavieb-aile
Le duo Le Dour-Gloaguen. Pardon profane de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët, photographies lavieb-aile
Le duo Le Dour-Gloaguen. Pardon profane de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët, photographies lavieb-aile
 
 

Le duo Le Dour-Gloaguen. Pardon profane de la chapelle Saint-Sébastien, Le Faouët, photographies lavieb-aile

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SOURCES ET LIENS.

— Chapelle Saint-Sébastien du Faouët  Wikipédia :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Chapelle_Saint-S%C3%A9bastien_du_Faou%C3%ABt

 

— Costume Henri IV : http://www.ac-grenoble.fr/argouges/v1/PEDAGOGI/Costume/Henriquatre.htm

— DUHEM (Sophie), 1997, Les sablières, images, ouvriers du bois et culture paroissiale au temps de la prospérité bretonne, XVe-XVIIe sPresses Universitaires de Rennes 385 p.-[16] p. de pl. en coul. Note : Bibliogr. p. 367-379. Notes bibliogr. Index  

— DUHEM (Sophie), 1998, "«Quant li goupil happe les jélines... », ou les représentations de Renart dans la  sculpture sur bois bretonne du XVe au XVIIe siècle"  Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1998  Volume 105  Numéro 1  pp. 53-69 http://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1998_num_105_1_3972

 Inventaire General des monuments et richesses artistiques de la France Morbihan. Cantons le Faouët et Gourin, Paris Imprimerie Nationale 1975. XII + 680 p. Notice sur Saint-Sébastien : pp 51-53. Photos et plan pp 323-329.

—PATRIMOINE.BZH/GERTRUDE

http://www.patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-sebastien-le-faouet/025087d2-c4ee-4c5b-b80e-10aa3cd4f365

http://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00008419_01.pdf

— PERU (Fanch), 1985, "Les jeux de pardon en Bretagne", Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1985  Volume 92  Numéro 3  pp. 309-326

http://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1985_num_92_3_3194

— POP

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00091192

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Published by jean-yves cordier - dans Sablières Sculptures Chapelles bretonnes
10 août 2022 3 10 /08 /août /2022 08:58

Les deux pièces de sablières (scène de chasse à courre, bois peint, anonyme, v.1580) du chœur de l'église de Lézardrieux.

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Voir : 

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PRÉSENTATION.

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Dans le chœur de l'église de Lézardrieux, de chaque coté (gauche et droit, soit nord et sud), des sablières sont ornées de scènes figurées.

Au nord, se voient trois cavaliers, parmi lesquelles se reconnaissent un seigneur et sa dame : ils partent à la chasse, puisqu'ils sont accompagnés d'un maître d'équipage (le valet qui mène la chasse ), à pied, casqué et tenant sa pique, et un autre valet armé d'un gourdin. Le troisième cavalier est casqué et porte une lance, ou une pique, c'est peut-être le piqueur, responsable de la meute. Un dernier personnage, en partie caché par l'avancée d'un retable posé ultérieurement, tient un cheval de rechange par la bride.

L'action de chasse proprement dite est décrite du côté sud : un veneur ou valet de chien , casqué et portant une dague à la ceinture, sonne dans sa trompe. Il retient, en réserve, un mâtin par une corde. Il a lancé la meute à la poursuite d'un cerf. Trois chiens de chasse sont sur le point de l'atteindre (c'est "l'hallali courant"), devant un chien bien plus petit.  Tous les cinq portent un collier.

Les costumes sont ceux de la Renaissance, ce qui incite à dater ces pièces de la date de 1580 indiquée par inscription lapidaire du côté nord de la nef, près de la croisée du transept, comme étant celle de la réédification de l'église.

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Ces deux pièces de sablières de Lézardrieux ont été recensées et partiellement décrites dans la publication post-thèse de Sophie Duhem sur les sablières de Bretagne. Elle en signale l'intérêt, car il s'agirait de la seule illustration complète d'une scène de vènerie, associant la présentation de l'équipage et celle de la meute en action.

 

 

"La scène de chasse est l'une des distractions aristocratiques les plus illustrées dans l'art du Moyen-Âge. Sa représentation est fréquente, notamment dans les manuscrits des XIVe et XVe siècles : du reste, elles apparaissent dans deux ouvrages bretons du XVe, siècle, les Heures de Montauban et les Heures de Marguerite d'Orléans.

La représentation fidèle de la traditionnelle chasse à courre, composée d'un groupe de chasseurs à cheval, cernés d'une meute de chiens lancés à la poursuite d'un cerf ou d'un sanglier, ne concerne qu'un nombre restreint de sablières. À notre connaissance, seules les poutres de Lézardrieux présentent un groupe de cavaliers en chasse. Ce cas mis à part, les scènes de chasse sont habituellement constituées de figures d'hommes sonnant du cor, suivis des chiens et de l'animal pourchassé. Dans les chapelles de Kerlénat, à Locmalo, et Saint-Pierre-de-l'Isle à Callac, les chasseurs sont allongés, de manière à s'adapter au format étroit des sablières. D'ordinaire, les animaux représentés sont des cerfs, excepté dans l'église de Malestroit et dans la chapelle Saint-Sébastien du Faouët où apparaissent deux sangliers.

Les sculpteurs des charpentes manifestent de l'intérêt pour les scènes de chasse dès la fin du XVe siècle : les sablières anciennes de Callac, Locmalo, Grâces-Guingamp, Malestroit, Quimperlé, Guern, Saint-Nicolas-du-Pélem le confirment. Mais à la différence de certaines figures bas-médiévales qui tendent à disparaître aux siècles suivants, le sujet est toujours populaire aux XVIe et XVIIe siècle : les poutres de la chapelle Saint-Sébastien du Faouët, datées de 1608, et de la chapelle de Crénénan à Ploërdut, de 1652, attestent de la permanence du thème médiéval. Au total, 81 pièces de bois ornées de cette scène sont dénombrées ; elles représentent 1,6 % de la production et sont localisées au centre de la Bretagne." (Sophie Duhem)

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Les sablières (scène de chasse à courre, bois peint, anonyme, v.1580)  de l'église de Lézardrieux. Photographie lavieb-aile août 2022.

Les sablières (scène de chasse à courre, bois peint, anonyme, v.1580) de l'église de Lézardrieux. Photographie lavieb-aile août 2022.

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En premier vient le seigneur. Son cheval caracole, il a la crinière tressée, et la queue redressée par un accessoire. Le seigneur est en habit Renaissance et il est coiffé d'un bonnet. Il désigne, vers l'avant, l'action de chasse.

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Les sablières (scène de chasse à courre, bois peint, anonyme, v.1580)  de l'église de Lézardrieux. Photographie lavieb-aile août 2022.

Les sablières (scène de chasse à courre, bois peint, anonyme, v.1580) de l'église de Lézardrieux. Photographie lavieb-aile août 2022.

Les sablières (scène de chasse à courre, bois peint, anonyme, v.1580)  de l'église de Lézardrieux. Photographie lavieb-aile août 2022.

Les sablières (scène de chasse à courre, bois peint, anonyme, v.1580) de l'église de Lézardrieux. Photographie lavieb-aile août 2022.

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Puis vient le valet, casqué, armé d'une pique. Il porte des hauts de chausse plissées, des bas (plutôt que des guêtres), des chaussures à bouts ronds. Le justaucorps et ses manches plissées complètent ce costume. 

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Les sablières (scène de chasse à courre, bois peint, anonyme, v.1580)  de l'église de Lézardrieux. Photographie lavieb-aile août 2022.

Les sablières (scène de chasse à courre, bois peint, anonyme, v.1580) de l'église de Lézardrieux. Photographie lavieb-aile août 2022.

Les sablières (scène de chasse à courre, bois peint, anonyme, v.1580)  de l'église de Lézardrieux. Photographie lavieb-aile août 2022.

Les sablières (scène de chasse à courre, bois peint, anonyme, v.1580) de l'église de Lézardrieux. Photographie lavieb-aile août 2022.

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La dame de Lézardrieux monte une mule (les oreilles sont longues), en amazone. Elle porte une cape plissée, à épais revers, une robe serrée à la taille par une ceinture, une chemise à encolure plissée en collerette, et une coiffe proche du bonnet d'Anne de Bretagne ou de la jeune Jeanne III d'Albret (1555-1572), ou de Marie Stuart, à 13 ans en 1555.

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Les sablières (scène de chasse à courre, bois peint, anonyme, v.1580)  de l'église de Lézardrieux. Photographie lavieb-aile août 2022.

Les sablières (scène de chasse à courre, bois peint, anonyme, v.1580) de l'église de Lézardrieux. Photographie lavieb-aile août 2022.

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« Toutes les pièces sculptées où apparaissent des robes renaissantes sont postérieures à la seconde moitié du XVIe siècle. À Plourac'h, Lézardrieux, Le Faouët (Ch. St Sébastien), les robes sont cintrées à la taille et présentent des décolletés échancrés portés sur des chemises plissées. Les encolures sont surmontées de petites fraise ou de cols pointus qui apparaissent sur ces exemples. Les épaulettes sont rembourrées et les manches bouffantes, retenues par des rubans, présentent des crevés qui devaient théoriquement laisser apparents les tissus colorés placés dessous.

La femme montée en amazone dans la chasse à courre qui est sculptées à Lézardrieux porte une cape qui indique significativement la noblesse de son rang. » (Sophie Duhem)

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Les sablières (scène de chasse à courre, bois peint, anonyme, v.1580)  de l'église de Lézardrieux. Photographie lavieb-aile août 2022.

Les sablières (scène de chasse à courre, bois peint, anonyme, v.1580) de l'église de Lézardrieux. Photographie lavieb-aile août 2022.

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Le veneur armé d'un gourdin est vêtu comme le piqueur de tête, mais étant montré de profil, nous voyons mieux sa coiffure.

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Les sablières (scène de chasse à courre, bois peint, anonyme, v.1580)  de l'église de Lézardrieux. Photographie lavieb-aile août 2022.

Les sablières (scène de chasse à courre, bois peint, anonyme, v.1580) de l'église de Lézardrieux. Photographie lavieb-aile août 2022.

Les sablières (scène de chasse à courre, bois peint, anonyme, v.1580)  de l'église de Lézardrieux. Photographie lavieb-aile août 2022.

Les sablières (scène de chasse à courre, bois peint, anonyme, v.1580) de l'église de Lézardrieux. Photographie lavieb-aile août 2022.

Les sablières (scène de chasse à courre, bois peint, anonyme, v.1580)  de l'église de Lézardrieux. Photographie lavieb-aile août 2022.

Les sablières (scène de chasse à courre, bois peint, anonyme, v.1580) de l'église de Lézardrieux. Photographie lavieb-aile août 2022.

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Qui est ce cavalier ? Le maître d'équipage, ou le fils du seigneur ? Son bonnet à crevé, très mode, me fait pencher vers cette hypothèse. Il tient un bâton (pique à l'extrémité brisée) sous l'aisselle gauche.

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Les sablières (scène de chasse à courre, bois peint, anonyme, v.1580)  de l'église de Lézardrieux. Photographie lavieb-aile août 2022.

Les sablières (scène de chasse à courre, bois peint, anonyme, v.1580) de l'église de Lézardrieux. Photographie lavieb-aile août 2022.

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Un valet, casqué, tient un cheval par la bride. Ma distinction entre chevaux et mules, basée sur la longueur des oreilles n'est pas très solide, mais les dames ne montaient-elles pas traditionnellement des mulets ?

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Les sablières (scène de chasse à courre, bois peint, anonyme, v.1580)  de l'église de Lézardrieux. Photographie lavieb-aile août 2022.

Les sablières (scène de chasse à courre, bois peint, anonyme, v.1580) de l'église de Lézardrieux. Photographie lavieb-aile août 2022.

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La pièce de sablière du côté sud. L'action de chasse au cerf.

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Les sablières (scène de chasse à courre, bois peint, anonyme, v.1580)  de l'église de Lézardrieux. Photographie lavieb-aile août 2022.

Les sablières (scène de chasse à courre, bois peint, anonyme, v.1580) de l'église de Lézardrieux. Photographie lavieb-aile août 2022.

Les sablières (scène de chasse à courre, bois peint, anonyme, v.1580)  de l'église de Lézardrieux. Photographie lavieb-aile août 2022.

Les sablières (scène de chasse à courre, bois peint, anonyme, v.1580) de l'église de Lézardrieux. Photographie lavieb-aile août 2022.

Les sablières (scène de chasse à courre, bois peint, anonyme, v.1580)  de l'église de Lézardrieux. Photographie lavieb-aile août 2022.

Les sablières (scène de chasse à courre, bois peint, anonyme, v.1580) de l'église de Lézardrieux. Photographie lavieb-aile août 2022.

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Le veneur souffle dans sa trompe et lance les chiens.

Il tient en laisse un mâtin, qui diffère des chiens courants qui vont suivre par des oreilles larges et  longues, par un pelage fourni, et par une queue qui n'est pas redressée en fouet.

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Les sablières (scène de chasse à courre, bois peint, anonyme, v.1580)  de l'église de Lézardrieux. Photographie lavieb-aile août 2022.

Les sablières (scène de chasse à courre, bois peint, anonyme, v.1580) de l'église de Lézardrieux. Photographie lavieb-aile août 2022.

Les sablières (scène de chasse à courre, bois peint, anonyme, v.1580)  de l'église de Lézardrieux. Photographie lavieb-aile août 2022.

Les sablières (scène de chasse à courre, bois peint, anonyme, v.1580) de l'église de Lézardrieux. Photographie lavieb-aile août 2022.

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Les chiens courants sont à poils courts.

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Les sablières (scène de chasse à courre, bois peint, anonyme, v.1580)  de l'église de Lézardrieux. Photographie lavieb-aile août 2022.

Les sablières (scène de chasse à courre, bois peint, anonyme, v.1580) de l'église de Lézardrieux. Photographie lavieb-aile août 2022.

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Le cerf.

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Les sablières (scène de chasse à courre, bois peint, anonyme, v.1580)  de l'église de Lézardrieux. Photographie lavieb-aile août 2022.

Les sablières (scène de chasse à courre, bois peint, anonyme, v.1580) de l'église de Lézardrieux. Photographie lavieb-aile août 2022.

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DATATION. Vers 1580?

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L'inscription lapidaire indique, autour d'un blason martelé :

CESTE : EGLISE : FVST

:REEDEFFIEE :

: EN : LAN : 1580 :

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La charpente, et ses sablières, sont contemporaines de cette construction.

On trouve aussi aux coins du carré et sur les bras du transept, des blochets représentant des anges portant les instruments de la Passion. Ils ont été peints de couleur chocolat. Ils sont contemporains des sablières. Voir :

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/blochet-2-decor-de-charpente/1ca2a8a0-0916-4d0f-9551-539af6300100

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Le lambris de recouvrement de la croisée du transept, avec sa voûte d'ogive plate à huit quartiers brisés inclinés et sa clé de voûte à décor de modillons et quatre bouts fleuronnés de poinçons pendants, est daté du dernier quart du XVIe siècle, et donc de la même époque : tout cela est cohérent.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/lambris-de-couvrement-lambris-a-quartiers-de-plafond/38009043-a3ce-4500-a7ac-5d9b9fd06102

L'inscription de l'église de Lézardrieux. Photographie lavieb-aile août 2022.

L'inscription de l'église de Lézardrieux. Photographie lavieb-aile août 2022.

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ANNEXE. Liste des sablières présentant des scènes de chasse (Selon S. Duhem):

Liste non limitative. On peut y ajouter par exemple l'Hôpital-Camfrout, ou Guengat :

En gras, les sablières décrites dans ce blog.
 



 

Bannalec ( Chapelle St-Jacques)

Bieuzy

Botquého (chapelle N.D de Pitié)

Callac (Chapelle St-Pierre et chapelle St-Treffin)

Châtelaudren (Chapelle N.D. Dt Tertre)

Confort-Behret

Le Croisty

Le Faouët (St Sébastien)

Gaël

Grâces-Guingamp

Guern (Chapelle de Quelven)

Guimiliau

Haut-Corlay

Langast (église et chapelle St-Jean)

Langonnet (église de la Trinité)

Lanmérin (Chapelle St-Jérôme)

Lézardrieux

Locmalo (Chapelle de Kerlénat)

Loguivy-Plougras

Magoar

Malestroit

Melgven (Chapelle de la Trinité)

Melrand (Chapelle St-Rivalain)

Meslan

Plévin (Chapelle St-Albion)

Ploerdüt (Chapelle de Crénénan)

Plonévez-du-Faou,

Plouay (Chapelle des Fleurs)

Plougras (Chapelle du cimetière)

Plounévez-Moédec (Chapelle Ste-Jeune)

Plufur

Plumelec (Chapelle St-Albin)

Le Quillio (Chapelle St-Maurice)

Quimperlé

Saint-Gilles-Pligeaux

Saint-Nicolas-du-Pélem (Chapelle St-Eloi)

Saint-Onen-la-Chapelle

Saint-Ségal (Chapelle St-Sébastien)

Séglien (Chapelle St-Germain)

Sérent

Trédrez (Chapelle de Locquémeau)

Trémel.

.

.

.

SOURCES ET LIENS.

— COUFFON (René), 1940  Répertoire des Eglises et Chapelles du Diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier Bulletins et mémoires / Société d'émulation des Côtes-du-Nord

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6562108b/f40.image.r=l%C3%A9zardrieux?rk=21459;2

 

 

DOUARD (Christel),  BARBEDOR (Isabelle), 1977,"Sablière (2, décor de charpente)" Dossier IM22005920 de l'Inventaire général .

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/sabliere-2-decor-de-charpente/6ea4452b-df19-4cdb-b2b0-2b4045f0f0e5

— DUHEM (Sophie), 1997, Les sablières sculptées en Bretagne: images, ouvriers du bois et culture paroissiale au temps de la prospérité bretonne, XVe-XVIIe s. ... préface d'Alain Croix. , Rennes :Presses universitaires de Rennes, 1997 : thèse de doctorat en histoire sous la direction d'Alain Croix soutenue à Rennes2 en 1997pages 18, 173 figures 94 et 95 et 235.

— Infobretagne

http://www.infobretagne.com/lezardrieux.htm

 

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Published by jean-yves cordier - dans Sablières Sculptures Chapelles bretonnes

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  • : Le blog de jean-yves cordier
  • : 1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
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  • jean-yves cordier
  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué). "Les vraies richesses, plus elles sont grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)

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