Les sculptures extérieures de l'église de Guengat. Gargouilles, crossettes, inscriptions et cloches.
Les sculptures extérieures des façades sud et ouest de l'église de Guengat. Les gargouilles, et crossettes (granite, XVIe siècle). Les inscriptions (1557 et 1706). Les cloches (1773 et 1872).
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Voir sur Guengat :
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La maîtresse-vitre de la Passion (vers 1550) de l'église de Guengat (29).
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Les verres roses des vitraux datant vers 1500 de l'église Saint-Fiacre de Guengat : la baie 4.
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L'église de Guengat II : Statues, sablières et inscriptions.
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Le calvaire (granite, fin XVe siècle "suiveur de l'atelier de Tronoën") de l'église de Guengat.
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8 mars : mes premières coccinelles 7-punctata jouent à saute-mouton
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— Cet article appartient à une étude des crossettes du Finistère (ou de Bretagne) destinée à permettre des comparaisons et à dégager des constantes stylistiques et thématiques. On consultera sur ce blog :
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L'église Sainte-Marie-Madeleine de Dinéault VII. La crossette.
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L'enclos paroissial de Pencran I. Les crossettes du porche (1553).
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L'enclos paroissial de Brasparts. II. Le clocher et ses gargouilles. L'ossuaire et les crossettes.
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La Collégiale Notre-Dame du Folgoët VI : les crossettes du Doyenné.
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Les sculptures extérieures de l'enclos paroissial de Sizun (29).
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L'église Notre-Dame de Rumengol. V : les gargouilles et crossettes.
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L'église Saint-Salomon de La Martyre. IV. L'ossuaire, les inscriptions et les crossettes.
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Les crossettes de l'église Notre-Dame-de-Croas-Batz à Roscoff (1522-1545).
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La chapelle Notre-Dame de Berven en Plouzévédé III. Les crossettes (1573-1579).
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Les crossettes des maisons du XVIe et XVIIe siècle de Roscoff. (vers 1560)
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Les crossettes et les gargouilles de l'église de Loc-Envel (22).
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Les crossettes et gargouilles de l'église de Lampaul-Guimilau.
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La sirène et l'ange de l'église de Landévennec. Les deux crossettes nord et sud (pierre de Logonna, 1693 ?) de l'église de Landévennec
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Ploéven VIII. Les six crossettes (granite, XVIIe siècle) de la chapelle Saint-Nicodème.
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Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??) du château de Pontivy.
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LES TROIS GARGOUILLES.
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Rappel : les gargouilles servent à l'évacuation des eaux pluviales afin qu'elles ne ruissellent pas sur les murs ou qu'elles ne favorisent l'humidité des fondations. Elles diffèrent donc par leur fonction des crossettes, pierres d'amortissement à l'union du toit et des murs.
Dans son Dictionnaire raisonné, Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc a consacré à la gargouille (ou « gargolle, guivre, canon, lanceur ») une notice détaillée et illustrée. « Beaucoup de ces gargouilles sont des chefs-d’œuvre de sculpture ; c’est tout un monde d’animaux et de personnages composés avec une grande énergie, vivants, taillés hardiment par des mains énergiques et sûres. Ces êtres s’attachent étroitement aux larmiers, se soudent à l’architecture et donnent aux silhouettes des édifices un caractère particulier, marquant leurs points saillants, accusant les têtes des contre-forts, faisant valoir les lignes verticales » (Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, Paris, A. Morel, 1868, tome VI p. 22).
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1°) Un dragon ailé.
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La gargouille est creusée ici en canalisation sur sa face supérieure, et elle reçoit les eaux pluviales par un trou du mur, communiquant avec les toitures des deux premières chapelles, puisqu'elle est placée au dessus du contrefort séparant les deux pignons.
Le motif du dragon (ou animal fantastique ailé) des gargouilles est certainement le plus courant.
Date-t-elle de la construction initiale (XVIe) ou de la restauration de 1706 ?
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Deux écuyers jumeaux enlacés.
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C'est l'un des éléments sculptés les plus remarquables de cette façade, par son originalité.
La situation au dessus d'un contrefort séparant le pignon de la première chapelle de celui du porche et de sa chambre d'archives, est semblable à celle de la gargouille précédente, mais est plus élevée.
Une canalisation rectangulaire (recevant les eaux par un orifice du mur) est soutenue par deux personnages identiques. Ils évoquent les écuyers armés d'une épée et allongés horizontalement avec une jambe fléchie qui se retrouvent (mais sans ce doublement gémellaire) sur nos édifices en tant que crossettes, à Landerneau, Plougourvest, Notre-Dame-de-Berven, Le Tréhou, Locmélar et Saint-Servais.
Ils évoquent aussi les "acrobates" qui ont la même posture, mais tenant sa cheville empoignée, à La Martyre, en "acrobate lubrique" (Dirinon, Confort-Meilars, chapelle Saint-Nicodème de Ploéven, Doyenné du Folgoët) et en "acrobate-buveur" à Pontivy ou Roscoff.
Leur coude extérieur est fléchi, et je ne parviens pas à préciser si la main tient la poigne d'une épée ou d'une dague.
Ils n'ont d'autre coiffure que leurs cheveux mi-longs, mais sont vêtus d'un pourpoint dont l'encolure à larges rabats est bien visible.
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Le plus surprenant n'apparait que pour le visiteur qui se place juste en dessous et observe la face inférieure de la gargouille. On découvre que leurs bras (gauche pour celui de gauche et droit pour celui de droite) se croisent si bien que les mains se retrouvent au niveau de la ceinture ... ou un peu en dessous. Cet enlacement est-il d'ordre érotique ?
L'iconothème des jumeaux est présent sur les édifices de Bretagne, mais il n'y est pas fréquent. Pourtant, à l'intérieur même de l'église de Guengat, deux masques jumeaux sont sculptés en bois comme blochet de la chapelle Saint-Michel. Faut-il rappeler l'ancienneté du mythème des jumeaux divins cavaliers proto-indo-européens et la présence des Dioscures Castor et Pollux? J'avais trouvé dans le duo des saints Côme et Damien, duo presque jamais séparé en iconographie bretonne, un premier début de réflexion sur ce sujet.
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3°) Une gargouille anthropomorphe lubrique. Pignon ouest.
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Le thème érotique est ici incontestable. Un homme nu (?) porte un doigt de la main gauche au coin de sa bouche, tandis que sa main droite est placée dans l'entrejambe ; le sexe n'est pas visible.
Les exemples identiques sont fréquents, à Brasparts notamment. Et d'une manière générale, les gargouilles sont souvent inconvenantes, ce qui assure un fond de commerce à de nombreux auteurs sûrs de trouver leur public.
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LES CROSSETTES : TROIS LIONS.
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Les "lions de crossettes", comme je les nomme, sont légions en Bretagne, et particulièrement en Basse-Bretagne. Ils tiennent parfois un petit être, une "âme" entre leurs pattes ou dans leur gueules.
Ici, l'un tient un écu qui portait peut-être jadis les armes de Guengat.
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1. Lion de l'angle sud-est.
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2. Lion de la façade sud.
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En dessous de l'extrémité des gables des pignons du porche et de la première chapelle, au dessus des écuyers jumeaux.
Le lion semble tenir quelque chose entre les pattes.
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3. Lion tenant un écu.
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On peut penser que cet écu (comme celui placé au faîte du pignon de la chapelle Saint-Michel) portait les armes des seigneurs de Guengat, comme s'en réclame Jacques de Kergorlay dans son aveu de 1681.
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L'inscription de l'ossuaire.
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1557 RESPICE FINEM.
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https://www.guengat.com/8/eglise02.html
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L'inscription du pignon de la troisième lucarne, correspondant à la chapelle du Rosaire (1706) .
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1. Sur la première pierre , sur trois lignes en réserve dans un cartouche à cupule latérale :
V : ET : D : MI :
I : LHOSTIS :
RECTEVR
soit : "« Vénérable et Discret Messire Jean LHOSTIS, recteur"
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2. Sur la pierre rectangulaire placée dans le prolongement, et également sur trois lignes en réserve dans un cartouche à cupule latérale :
V : MI : M : QVEMENER : C
UR : MI : F : IVZEAV : P :
G : LIZEN : F : LAN : 1706
Soit :
Ce qui signifierait : « Vénérable Messire M. QUÉMÉNER, curé ; Messire F. JUZEAU, prêtre - G. LIZEN, fabrique - l'an 1706 » .
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J'ai modifié le relevé (la "leçon") donnée par les auteurs précédents.
Comme l'indique C. Jouin, cette année là, au cours d'un orage, le clocher s'effondra, endommageant fort le bas-côté sud. Une inscription, sur le pignon de la chapelle du Rosaire, rappelle les travaux de restauration qui durent y être effectués .
a) Le recteur Jean L'Hostis n'a pu être clairement identifié ; On mentionne un Jan L'Hostis, prêtre, décédé à 45 ans à Plounéaour-Trez en 1710.
https://forum.cgf.bzh/forum/phpBB3/viewtopic.php?t=30356
b) Ma lecture de l'initiale du prénom du curé, M, est fiable. La famille QUEMENER est bien attestée à Guengat,ais je ne trouve aucun Michel (par exemple) QUEMENER à Guengat à cette époque sur Geneanet.
c) La famille LUZEAU est bien attestée à Guengat, et les généalogistes signalent François LUZEAU né en 1675 à Guengat :
https://gw.geneanet.org/fazery?n=juzeau&oc=&p=francois
d) Le membre de la fabrique Guillaume LIZEN est parfaitement cerné par le forum CGF : il réside sans doute à Keranmarrec, Guengat, il est né de Yvon et de Adelice KERLEGAN, a été baptisé le 18 juillet 1660 à Plogonnec (paroisse voisine de Guengat), est mentionné comme parrain en 1697 et comme témoin de décès en 1705 ou de mariage en 1710, ou du décès de son beau-père en 1719. Il a épousé Marin (Marie) ROLLAND de Guengat le 9 février 1706 au Juch, et est décédé à Guengat, village de Keramarec.*
https://gw.geneanet.org/loicleroy?n=lizen&oc=&p=guillaume
Il est mentionné sous le nom de Guillaume Le LIGEN, décédé en 1719, marié avec Marie ROLLAND (1664-1708), dont un fils Jean marié en 1711 avec Catherine LE MOENNER
https://gw.geneanet.org/momos?n=rolland&oc=&p=marie
Voir toutes les mentions : ici https://forum.cgf.bzh/forum/phpBB3/viewtopic.php?t=30356
Les cartes mentionnent Kergaradec et Keramarch, Kermarc.
https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-4.189278&y=48.041867&z=14&layer1=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.CASSINI&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.PLANIGNV2&mode=doubleMap
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LES CLOCHES (1773 et 1872).
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Leur inscriptions ont été fidèlement relevées par Diverrès en 1871 et Pérennès en 1941 puis plus complètement par C. Jouin. Je complète ces informations par des photographies de la partie visible depuis l'ouest. Cela permet d'en préciser le décor et notamment les médaillons.
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1. La petite cloche de 1773.
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La date la fait appartenir à la liste assez restreinte des cloches du Finistère qui ont échappé aux ordres de faire fondre les cloches lors de la Révolution. Elle est donc fort précieuse.
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Elle porte, selon les auteurs, l'inscription sur les deux lignes supérieures :
« F. PAR JACQUES Y. L. M. QUIMPER. 1773. C. DE LANASCOUET. LOUIS CADIC. ALÉNO DE SAINT-ALOUARN. M. HAMON. RECTEUR. P. KERLEN. CURE »
(B.S.A.F. : 1890 - p. 284 ; DIVERRÈS (H.) : Monographie de la commune de Guengat - B.S.A.F. 1891 )
Je lis pour ma part (il faut débuter les lignes par la petite main à l'index tendu) :
LAN 1773 J'AI ETE NOMMEE PAR IACQUES --------
HAMON RRE ------------------------- ALENO DE ST ALOUARN
Et sur la ligne inférieure :
J.FS GUILLAUME F.
Soit : L'an 1773, j'ai été nommée par Jacques L. Y. M. QUIMPER DE LANASCOL, Marie-Sophie ALÉNO DE SAINT-ALOUARN, HAMON : Recteur, KLEN : Curé, Louis CADIC, Jean QUÉAU : Fabriques, J. Fs Guillaume F.(fondeur)" ( in PÉRENNES (H., Chanoine) : Guengat - Rennes, 1941)
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Il est mentionné dans les registres : « 29/VIII/1773 a été bénite la deuxième cloche nommée Marie-Renée-Sophie-Jacquette, par Monsieur Jacques QUIMPER DE LANASCOL, représenté par Monsieur DE KERGADIO, et par Sophie ALÉNO DE SAINT-ALOUARN, qui ont signé. Ont signé en outre : Alain DE ROSMADEC, BARBIER DE LESCOET (*), de Reymond NOEL DE CARNE, J. LE GALL, recteur de Plonéis » " (C. Jouin)
(*)BARBIER : Seigneur de Lanarnuz (en Tréflez), Marquis de Kerjan en 1618 (en Saint-Vougay), Seigneur de Lanorgant (en Plouvorn), de Nernaou et de Quilimadec (en Ploudaniel), de Landouzan (au Drénec), Vicomte de Trouzilit (en Plouguin), Châtelain de Lescoët en 1656 (en Lesneven), Seigneur de Mezarnou (en Plounéventer), de Kerc'hoënt (en Minihy), de Rodalvez (en Languengar), de Kernatoux (en Ploudalmézeau), du Lescoat (en Lanarvily), de Kergoff et de Tromelin (en Kernouëz), de Kerhuon, de Kerannou, de Lesquiffiou (en Pleyber-Christ), de Kerally, de la Fontaine-Blanche, de Coëtmenec'h (en Plouider). In POTIER DE COURCY (DE) (Pol) : Nobiliaire et armorial de Bretagne - t. I. - p. 39 )
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Le fondeur "J. FS GUILLAUME".
Il s'agit sans doute de :
Jean-François GUILLAUME, Fondeur à Morlaix. Il fit, entre autres, en 1769, une cloche à Kersaint-Plabennec, en 1772, une cloche pour les Etats de Bretagne réunis à Morlaix, et une cloche pour Saint-Thégonnec ; en 1775, une cloche pour Locmaria-Plouzané, une pour Le Ponthou .. et une pour Plogastel-Saint-Germain (J.F. MA FAIT) ; en 1776; une pour Treflez ; en 1777, une pour Guilers Brest et une pour Milizac ; en 1778, une pour Plouézoch et une pour Kergloff ; en 1779, une cloche pour Saint-Mathieu ; en 1783, une pour Saint-Houardon de Landerneau ; en 1784, une :pour Le Ponthou ; en 1785, une pour Saint-Servais ; en 1791, une pour Saint-Jean-du-Doigt.
Voir :
Les fondeurs de cloche actifs dans le Finistère sous l'Ancien-Régime.
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Le médaillon armorié.
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Malgré le téléobjectif, il est difficile d'en avoir une image parfaite, mais néanmoins, nous avons la certitude que ce médaillon est surmonté d'une couronne de marquis (fleurons et perles), et que les meubles sont assez effacés pour qu'on ne distingue que deux ou trois traits horizontaux non alignés.
Ces armes ne peuvent se rapporter qu'aux familles citées sur la cloche:
— QUEMPER DE LANASCOL : D'argent, au léopard de sable, acc. de trois coquilles du même, rangées en chef
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Blason_Famille_Quemper_de_Lanascol.svg
Jacques Yves Joseph Marie Quemper , chevalier marquis de Lanascol, est né en 1759 à Keraudy, Côtes d''Armor, et décédé en 1813 à Guingamp. Il émigra en 1791, combattit la France en 1792 dans les armées des princes et revint en France en 1801. Il épousa en 183 Marie Françoise Julie de la Boessière, d'où huit enfants.
En 1773, date de la cloche, il avait donc 14 ans.
https://gw.geneanet.org/hamety?lang=en&pz=jeanne&nz=biard&p=jacques+yves+joseph+marie&n=quemper
— ALÉNO DE SAINT-ALOUARN : D'argent à trois hures de sanglier de sable, arrachées de gueules
https://man8rove.com/fr/blason/17xx7h2-alleno
Marie-Renée Sophie Aléno de Saint-Alouarn, fille de Louis, et de Marie Drouallen, est née à Quimper en 1763 et décédée en 1849. Elle épousa en 1791 François Pierre Marie Le Veyer.
https://gw.geneanet.org/ckerjosse?lang=en&pz=claude&nz=kerjosse&p=francois+pierre+marie&n=le+veyer
https://gw.geneanet.org/henribernard?lang=en&pz=alexis+stephane&nz=bernard&p=marie+renee+sophie&n=alleno+de+saint+alouarn
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Et moins probablement aux familles suivantes, citées dans les archives :
—DE KERGADIO (représentant de Jacques de Lanascol) : D'argent au lion morné de sable, accompagné de trois molettes de même.
—DE ROSMADEC, palé d'argent et d'azur
https://man8rove.com/fr/blason/cwcqm22-rosmadec
—BARBIER DE LESCOET : d'argent à deux fasces de sable.
DE CARNE, d'or à deux fasces de gueules.
https://man8rove.com/fr/blason/rgqxb13-carne
.La seule figure compatible serait celle des armoiries de la marraine, Sophie Aléno de Saint-Alouarn (Quimper 1763-Saint-Pol-de-Léon 1849, les trois traits horizontaux étant alors les bases des hures de sanglier.
Néanmoins la couronne de marquis impose le choix du parrain, Jacques-Yves-Joseph-Marie DE QUEMPER, IIème du nom, marquis, de Lanascol et du Guérand, seigneur de Kerhallin, de la châtellenie de Lanascol, de la Lande, de Ploumilliau, de Guengat et Lezarcoet, du Gage, du Cleux, de Chemillé, de Kermartin et de beaucoup d'autres lieux dont l'énumération serait trop longue, fils du précédent, naquit le 25 septembre 1759, et épousa, le 28 avril 1783, Marie-Marguerite-Françoise-Julie de la Boessière, fille de Bertrand-Pierre-Marie, IIIème du nom, marquis de la Boessière, seigneur de Lennuic, etc. et de Marie-Jeanne de Tavignon, dont les armes sont : de sable, au sautoir d'or.
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Un indice que j'ai omis de remarquer jusqu'alors est que ce blason est un losange, c'est un blason féminin.
Ce ne peut être celui de l'épouse de Jacques Quemper de Lanascol, car celui-ci se maria en 1783. Ni celui de sa mère, décédée en 1749.
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Enfin, il est intéressant de rapprocher ce motif héraldique de celui que porte une plaque en cuivre datée du 4 juillet 1781 et portant le nom de "Charles Joseph François Quemper, chevalier seigneur comte de Lanascol de Guengat et autres lieux", personnage que les généalogistes ignorent, du moins dans cette séquence de prénom. Les armes sont celles de Guengat et la couronne est celle de marquis.
Les trois marques verticales des armes de la cloche pourraient être compatibles avec la base des paumes.
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La mise en ligne des descriptions des cloches du Finistère est très incomplète, et éparpillée sur de très nombreux sites. Dans le meilleur des cas, on trouve le relevé (plus ou moins fidèle) des inscriptions, mais bien plus rarement la description, pourtant très précieuse, des médaillons et des décors.
La documentation photographique est encore plus souvent absente.
Je ne peux me baser que sur mon expérience pour indiquer que ce médaillon armorié est un cas unique, sauf à y ajouter les armoiries abbatiales de Landévennec sur la cloche de l'église de cette paroisse.
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2. La grande cloche de 1872.
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Selon Christian Jouin :
"Réparée en 1866, car elle était fêlée, il fallut cependant la refondre en 1872, pour 480,62 francs ( Délibérations du conseil de fabrique - A.D.F. - V. Dépôt Guengat 1. ). Il fut même question de la remplacer (« Achat d'une cloche pour la tour en place de celle qui est fêlée » : (Budget et comptes de fabrique (1860-1879) - A.D.F. - V Dépôt Guengat 3 )). Cette cloche porte les inscriptions suivantes (H. Pérennes PÉRENNES 1941) :
Parrain : Jean-Louis NIHOUARN
Marraine : Marie-Catherine PHILIPPE
Recteur : Jean ROHOU
Maire : Jacques PLOUZENNEC
1872
Jean : Fondeur à Quimper."
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a) Le début des trois lignes supérieures est indiqué par une main tenant une couronne, et tournée vers la droite.
Première ligne :PARRAIN JEAN-[LOUIS NIHOUARN ]----------[PLOUZENNEC] JACQUES MAIRE 1872
Les autres lignes ne sont pas visibles du coté ouest.
b) La ligne inférieur montre bien JEAN FONDEUR / A QUIMPER, de part et d'autre d'un crucifix.
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Jean, fondeur à Quimper, est le nom du fondeur de cloches, comme l'atteste un moulage en plâtre d'une marque d'une cloche de Morlaix fondue en 1862.
L'église de Trégarvan, toute proche, possède deux cloches de Jean Fondeur, l'une de 1859 et l'autre nommée Marie Joseph Anna, de 1880.
Voir la cloche de la chapelle Saint-Jean de Saint-Nic, datant de 1875 :
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SOURCES ET LIENS.
— ABGRALL (Jean-Marie), 1911, Notice sur la paroisse de Guengat, Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, BDHA, Quimper
https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/344
— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice sur les paroisses,...
https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/GUENGAT.pdf
"En 1706, la chute du clocher causa de graves dégâts, notamment aux pignons des chapelles sud dont les fenestrages furent brisés - d'où leurs réseaux simplifiés. L'inscription de l'aile sud se rapporte aux travaux de restauration : "V. ET. D. MI. LHOSTIS. RECTEVR. / V. M. QVEMENER. C. Y. M. F. IVZEAV / P. G. LIZEN. F. L. AN. 1706.". Le clocher ne fut reconstruit qu'en 1892 par le spécialiste Le Naour sur les plans du chanoine Abgrall ; galerie à balustrade classique, chambre de cloches et flèche octogonale à crochets. Le porche est voûté sur ogives avec liernes. Les arcs s'appuient sur des colonnettes couronnées de petits chapiteaux, mais dont le profil est prismatique. Il est surmonté d'une chambre d'archives A l'ouest du porche et accolé également à la façade ouest, est un ossuaire surmonté d'une chambre à laquelle on accède par un escalier extérieur. Il porte la date de 1557 et l'inscription : "RESPICE FINEM". Deux baies jumelées avec accolades simplement moulurées s'ouvrent sur sa face sud ; il porte à la base une plinthe à talon bien moulurée. Vue de l'ouest, l'église paraît être à trois nefs; le comble ne pouvait couvrir sous deux rampants continus le vaisseau élargi. Des arcs en accolade couronnent les cintres brisés des fenêtres du chevet et de la chapelle sud.
Cloche datée "LAN 1773... J Fs. GVILLAVME. F.". - L'acte de baptême :" le 29 août a été bénite la 2ème cloche nommée Marie Renée Sophie Jacquette, parrain Jacques Quimper de Lanascol, représenté par M. de Kergadio et par Sophie Aleno de Saint-Alouarn qui ont signé. Ont signé en outre : Alain de Rosmadec, Barbier de Lescoët, de Raymond, Noël de Carné, J. Le Gall, recteur de Ploneis." La grosse cloche de 1872 de Jean, fondeur à Quimper, a remplacé une précédente de 1790."
"
— DILASSER (Maurice), 1979 : Locronan et sa région (Paris, 1979)
—DIVERRÈS (Henri), 1891, "Monographie de la commune de Guengat ", Bull. S. A. F., pages 42-61).
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207615d/f115.image
—Infobretagne
http://www.infobretagne.com/guengat.htm
— JOUIN (Christian), s.d, Tout sur l'histoire de Guengat.
https://www.guengat.com/
— KERGORLAY (Jacques de), 1681, Extrait de l'aveu de Jacques DE KERGORLAY :1681 : [AN P/1689] - Quimper (Finistère, France) - Terriers | 1678 - 1682 - Geneanet
« A cause de laquelle terre et Seigneurie de guengat cy devant déclarées ledit Seigneur déclarant est patron fondateur et le premier préminancier de l'églize parroissialle de guengat, laquelle parroisse a tousiours porte le nom de la Maison de guengat comme estants Véritablement les seigneurs patrons et fondateurs d'Icelle, ainsy qu'il Se Justiffie par la déclaration cy devant où l'on a employé plusieurs tenues Situées audit bourg appartenantes audit Seigneur déclarant, en laquelle Église parroissialle de guengat tant en la maistresse Vitre aux plus haults Soufflets tant en la Maistresse Vitre, qu'aux autres Vitres de ladite Église et chapelles d'Icelle, mesme en bosse et relief autour des murailles tant par dehors que au dedans en plusieurs endroicts et en la tour et clocher d'Icelle Sont les arbres timbrés et alliances de ladite Maison de guengat et dans le coeur & chanceau de ladite Église, au milieu proche le balustre du grand autel est Un tumbeau de pierre de taille Enlevé de terre d'Environ deux pieds et demy armoyé par dessus et à l'entour des Armes et timbres de ladite Maison de guengat, Lequel tumbeau est l'ancienne Sépulture et Enfeu prohibitif des Seigneurs de guengat proche duquel tumbeau du costé de l'Évangille est Un banc à queue et Accoudouers Aussy Armoyé des Armes de ladite Maison appartenant audit Seigneur déclarant lequel et Ses prédécesseurs Seigneurs de guengat Sont En droict et possession Immémorialle de faire mettre Une ceinture et Lizière avec leurs Armes tant par dedans que par dehors à l’entour d'Icelle Églize parrochialle de guengat à chaque décéds des Seigneurs de guengat"
— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.
http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf
— LE SEAC'H (Emmanuelle), 1997, Les crossettes et les gargouilles dans quatre cantons du Finistère : Landerneau, Landivisiau, Ploudiry, Sizun. Mémoire de maîtrise d’histoire, 2 vol. 359 p. + 135 p. : ill. ; 30 cm.
—PÉRENNÈS (Henri), 1941 : Guengat (Rennes) non consulté
— WAQUET (Henry ), 1957, Guengat (S.F.A. - Congrès archéologique de France CXVe session 1957 Cornouaille.) -
— WAQUET (Henry ), 1942, Art breton, 2è éd., 1942, pp.145-151
— Site Infobretagne : http://www.infobretagne.com/guengat.htm
http://www.guengat.fr/patrimoine/leglise
— WIKILAND
https://www.wikiwand.com/fr/Guengat