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12 septembre 2022 1 12 /09 /septembre /2022 13:42

Un lion portant un masque FFP contre la Covid :  les étonnantes crossettes de la façade nord de l'église de Plougonven restaurées par le groupe ART-Villemain de Plélo en 2020 .

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Tous mes remerciement à madame Sophie Hérault pour ses informations.

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— Cet article appartient à une étude des crossettes du Finistère (ou de Bretagne) destinée à permettre des comparaisons et à dégager des constantes stylistiques et thématiques. On consultera sur ce blog :

 

 

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PRÉSENTATION.

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En 2019, la restauration de l'église Saint-Yves de Plougonven, classée Mh le 7 mars 1916, a débuté sous la maîtrise d'ouvrage de madame Marie-Suzanne de Ponthaud, ACMH, suite à son diagnostic de 2016. Elle se poursuivra pour 48 mois jusqu'en 2025.

Selon la Fondation du Patrimoine, "Le projet de restauration a pour ambition de restituer l’esthétique de l’église Saint-Yves en rétablissant les éléments de sculpture manquants et en intégrant des éléments contemporains afin d’améliorer la présentation, la lisibilité du monument ainsi que son usage. "

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Après un démarrage en 1481, l'édifice a été construit entre 1511 et 1523 par Philippe Beaumanoir sur le modèle de l'église de Ploumiliau (22). Au XVIIe siècle, une sacristie fut placée contre le porche. Pour agrandir le chœur, son chevet initialement plat a été  déplacé vers l'Est et modifié en1702. Au XIXe siècle, l'ancienne sacristie a été détruite et remplacée par une nouvelle sacristie polygonale contre le transept nord. L'édifice a  presque entièrement brûlé dans un incendie du 1er mars 1930 (voir les impressionnantes photos des ruines ici) puis presque exactement rétabli dans son état ancien jusqu'en 1933. La sacristie a été détruite et réaménagée dans une chapelle.

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Chacun des rampants  des lucarnes ou pignons de ses sept chapelles, et des autres baies (sacristie, chevet), chacun de ses angles, et chaque contrefort du porche sont décorés de crossettes, ou, du côté est, de gargouilles. Le nombre de ces éléments sculptés, auquel s'ajoute celui des gargouilles de la tour clocher, est donc considérable, mais ce sont les lions et les chiens qui y sont très largement représentés : l'absence de dragons est notable. Les seules façades nord et sud en comptent une vingtaine.

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Le lot n°1, Maçonnerie et taille de pierre, a été attribué à l'entreprise ART, GROUPE VILLEMAIN de Plélo (35).

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J'ai fait un premier inventaire photographique des crossettes en 2016 et en 2017 avant restauration, et j'ai ré actualisé mes clichés en juin 2022 après restauration des 41 crossettes et gargouilles.  Une comparaison est donc possible, et instructive.

La façade nord voit se succéder, comme le montre le plan, les deux lucarnes des  baies 19 et 21, puis, la nef s'élargissant,  les trois pignons des chapelles N1, N2 et N3,  puis, après un nouvel élargissement, la baie 11 de la sacristie.

Les crossettes sont les suivantes, en partant de l'ouest :

  • Cn1 (Crossette nord 1), Rampant de l'angle nord-ouest : un lion masqué.
  • Cn2 : rampant droit de la baie 21 : un porc.
  • Cn3 : rampant gauche de la baie 21 : un chien.
  • Cn4 : rampant droit de la baie 19 : un chien.
  • Cn5 : rampant gauche de la baie 19 : un chien.
  • Cn6 : rampant droit du pignon de la baie 17, chapelle N1 : un lion.
  • Cn7 : rampant gauche du pignon de la baie 17, chapelle N1 : un lion.
  • Cn8 : rampant droit du pignon de la baie 15, chapelle N2 : un lion.
  • Cn9 : rampant gauche du pignon de la baie 15, chapelle N2 : un chien.
  • Cn10 : rampant gauche du pignon de la baie 11, chapelle N3 : un chien.
  • Cn11 : rampant gauche du pignon de la baie 11, chapelle N3 : une femme nue (brisée).

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Je ne présenterai dans cet article que les deux crossettes Cn1 et Cn2 qui accueillent le visiteur qui, étant passé devant l'ossuaire et le porche ouest, parvient à l'angle nord-ouest de l'église, car ces deux pierres d'amortissements sont modernes.

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La restauration de l'église de Plougonven. Photo lavieb-aile 2022.

La restauration de l'église de Plougonven. Photo lavieb-aile 2022.

Plan de l'église de Plougonven sur le cartel. Photo lavieb-aile 2022.

Plan de l'église de Plougonven sur le cartel. Photo lavieb-aile 2022.

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La crossette Cn1 du rampant du pignon, angle nord-ouest. Granite, entreprise ART 2020.

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En 2016, seul l'arrière-train d'un animal et  sa queue sinueuse étaient visibles, toute la partie saillante de la pierre d'amortissement étant brisée et perdue.

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Par assimilation avec la crossette intacte Cn6, il était possible d'attribuer cette queue à un lion.

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Crossette Cn6, cliché 2017 lavieb-aile.

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Crossette Cn1 avant restauration. Église de Plougonven. Photo lavieb-aile 2017.

Crossette Cn1 avant restauration. Église de Plougonven. Photo lavieb-aile 2017.

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Ce bloc a été conservé après sa dépose en 2020 : on la voit posée sur le terre-plein précédant l'ossuaire.

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Un lion portant un masque FFP contre la Covid :  les étonnantes crossettes restaurées de l'église de Plougonven.

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Le sculpteur de l'entreprise ART-Groupe VILLEMAIN a créé une nouvelle crossette figurant un lion, globalement semblable aux autres lions assis de l'édifice, mais sans souci de copie d'ancien, ce qui est parfaitement conforme aux principes de restauration modernes.

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La crossette Cn1 après restauration. Église de Plougonven. Photo lavieb-aile 2022.

La crossette Cn1 après restauration. Église de Plougonven. Photo lavieb-aile 2022.

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Le fouet de la queue est bien représenté, ainsi que la fourrure bouclée des pattes. La crinière est plissée en deux (et même trois) étages. La gueule  ouverte laisse pendre une longue langue. La toison bouclée du front est présente.

Il y fait référence aux deux lions les plus spectaculaires, celui de l'angle sud-ouest de l'église (qui sert d'emblème à l'Association de restauration), et celui de l'ossuaire.

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Crossette de l'ossuaire de Plougonven. Cliché lavieb-aile 2022.

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La crossette Cn1 après restauration. Église de Plougonven. Photo lavieb-aile 2022.

La crossette Cn1 après restauration. Église de Plougonven. Photo lavieb-aile 2022.

La crossette Cn1 après restauration. Église de Plougonven. Photo lavieb-aile 2022.

La crossette Cn1 après restauration. Église de Plougonven. Photo lavieb-aile 2022.

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Néanmoins, malgré ces références à l'existant, le sculpteur a accentué la profondeur des yeux, et, surtout, il a placé un masque  sur la gueule de son lion, avec ses élastiques entourant ses oreilles. Il fait ainsi allusion au contexte sanitaire de pandémie par le coronavirus 2019 [Covid-19] qui a concerné notre pays depuis janvier 2020, a imposé un confinement strict du 17 mars au 11 mai 2020, puis en octobre-novembre 2020. Le port d'un masque" chirurgical" a été recommandé aux français mais ce conseil s'est initialement heurté à la situation de pénurie nationale.

En août 2020, le port du masque a été obligatoire dans les lieux publics, et le 1er septembre à l'école aux enfants de plus de 10 ans, puis hors domicile et dans les milieux clos.

Nous pouvons donc dater cette crossette de 2020 ou 2021 (ou jusqu'en 2022?). J'ai demandé par mail des informations complémentaires à l'Association pour la restauration de l'église.

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La crossette Cn1 après restauration. Église de Plougonven. Photo lavieb-aile 2022.

La crossette Cn1 après restauration. Église de Plougonven. Photo lavieb-aile 2022.

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La crossette Cn2 du rampant du gable de la première lucarne baie 21 : un porc. Granite, entreprise ART-VILLEMAIN 2020.

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1°) Avant restauration. Cliché de 2017.

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La baie 21 avant restauration. Église de Plougonven. Photo lavieb-aile 2017.

La baie 21 avant restauration. Église de Plougonven. Photo lavieb-aile 2017.

Crossette Cn2 avant restauration. Église de Plougonven. Photo lavieb-aile 2017.

Crossette Cn2 avant restauration. Église de Plougonven. Photo lavieb-aile 2017.

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1°) Après restauration.

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La même "main" de sculpture, reconnaissable à ses yeux en lunettes, a créé ce cochon grimaçant. Il a pu s'inspirer de la crossette qui, en façade orientale, vient juste après la sacristie. Pourtant, l'agrandissement de mon cliché de la lucarne (je n'avais pas pris ce qui restait de la crossette en gros-plan) montre que la queue de l'animal n'était pas en tire-bouchon, mais ressemblait à celle d'un chien ou d'un renard.

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Crossette de la façade est, en 2017. Photo lavieb-aile.

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Crossette Cn2 après restauration. Église de Plougonven. Photo lavieb-aile 2022.

Crossette Cn2 après restauration. Église de Plougonven. Photo lavieb-aile 2022.

Crossette Cn2 après restauration. Église de Plougonven. Photo lavieb-aile 2022.

Crossette Cn2 après restauration. Église de Plougonven. Photo lavieb-aile 2022.

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PROLOGUE.

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Je reçois de madame Sophie HERAULT, adjointe municipale à la culture et présidente de l'Association pour la restauration de l'église, toutes les précisions souhaitées sur notre Cn1. 

L'Association a fait appel, pour le projet de restauration de cette crossette — désignée comme "chimère"— aux artistes de la commune. Elle a reçu trois propositions, qui ont été soumises aux autorités de tutelle, madame Marie-Suzanne de PONTHAUD, madame Maryline QUÉRO de la Drac de Rennes, et monsieur Olivier THOMAS, architecte en chef des bâtiments de France pour l'antenne Nord-Finistère à Brest. Le dessin qui a été retenu fut celui de monsieur Charlick d'AVIAU de THERNAY, sculpteur, et vice-président de l'Association.

Ce dessin daterait de septembre 2020, ce qui est parfaitement cohérent avec l'actualité de la fin d'été 2020 concernant les obligations et contraintes du port du masque et la progression de la pandémie dans notre pays, connue sous le nom de "deuxième vague" (nouvelle hausse de cas de septembre à novembre 2020 entrainant le deuxième confinement).

La décision prise, la réalisation du  dessin fut confié aux sculpteurs du groupe Villemain et réalisé en leurs ateliers de Plélo. Mais le sculpteur, mal informé de la disposition des lieux, a créé un lion dont la tête était tournée vers l'est : cet essai fut écarté (il est encore conservé et exposé dans les locaux du Point Information).

Le deuxième essai fut accepté, et mis en place en mai 2022. Comme je l'avais présumé, il suscita les réactions, jamais négatives, des visiteurs et les demandes d'informations concernant le lion masqué arrivent presque  en tête, juste après les questions concernant le calvaire.

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Madame HÉRAULT a rédigé, pour le dernier bulletin municipal, une page dans lequel elle publie cinq photographies de la réalisation de la sculpture.

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Bulletin municipal été 2022, page 7.

 

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N.b. On pourra se demander de quel accessoire prophylactique le lion aurait hérité si  sa restauration aurait été entreprise dans les années 1983-1995.

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SOURCES ET LIENS.

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— ASSOCIATION POUR LA RESTAURATION DE L'EGLISE SAINT-YVES DE PLOUGONVEN.

http://www.plougonven.com/1/association_pour_la_restauration_de_l_eglise_saint_yves_de_plougonven_3109645.html

 

—BLANCHARD (Romain), 2015, Dossier IA29131782 réalisé en 2015 , Inventaire du patrimoine

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/enclos-paroissial-eglise-paroissiale-calvaire-et-chapelle-funeraire-plougonven/78a19ab6-6fb5-4f5a-ae48-54be97237057

 

—CASTEL (Yves-Pascal), 2002 "Le calvaire de Plougonven", Actes du Congrès de Morlaix, Mémoires de la société d'histoire et d'archéologie de Bretagne, Tome LXXX, 2002, p.755-760.

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/plougonven.pdf

—COUFFON, René. "Un atelier architectural novateur à Morlaix à la fin du 15e siècle", Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne, t. XIX, 1938, p. 65-89.

 

COUFFON, René, LE BARS, Alfred. Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988.

BARBIER, Pierre. Le Trégor historique et monumental : étude historique et archéologique sur l´ancien évêché de Tréguier. Bouhet, la Découvrance, L´amateur averti, 2005, 468 p. Non consulté

 

— LE GUENNEC (Louis) L'église de Plougonven  (Plougonven, étude archéologique, historique et ethnographique, p.133-136,1922).

 

"La chapelle funéraire  offre une ordonnance assez fréquente de petites baies ouvertes dans le mur, au-dessus d'un soubassement. L'édicule se termine par deux pignons dont les gâbles sont ornés de crochets et s'amortissent sur des animaux.

L'église est un édifice de la fin du 15e et du début du 16e siècle. Le clocher et le portail latéral sont les parties les plus intéressantes.

 

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    "L'église de Plougonven, achevée en 1523, est une construction en bel appareil de granit. Son plan dessine une croix latine, avec nef et bas-côtés flanqués de huit chapelles, où les seigneurs de la paroisse avaient leurs bancs et leurs sépultures. Ces chapelles découpent au dehors une double série de pignons garnis de fleurons et de crochets, et ajourés de fenêtres à soufflets flamboyants. Aux angles des rampants sont des lions ou des dragons artistement galbés.

  • "Sur la façade Sud fait saillie un porche carré percé d'une large arcade, à moulures prismatiques et archivolte décorée de crossettes végétales. Plus haut s'ouvre la fenêtre d'une chambre d'archives, et les angles sont garnis de deux figures grotesques.

    Le chevet, remanié en 1702, a conservé sa grande vitre magistrale, au tympan découpé en lobes nombreux affectant la forme de coeurs, de flammes ou de larmes ; mais la régularité de l'abside est altérée, à droite par une chapelle latérale à trois pans surmontés de gâbles aigus, et à gauche par une laide sacristie moderne, qui dépare cet élégant, ensemble. Le porche du bas, voûté en croisée d'ogive et daté de 1841, est surmonté d'un joli clocher accosté d'une tourelle ronde. De la plate-forme, bordée d'une balustrade flamboyante, se dégage un léger beffroi que termine une flèche pyramidale aux arêtes hérissées de crochets, et appuyée par des arcs-boutants sur les pinacles de la galerie.

    En pénétrant dans l'église par le porche de la tour, on remarque à la clef de celui-ci un écusson écartelé aux 1 et 4 d'une aigle éployée, qui est Kerloaguen ; aux 2 et 3 d'un lion accompagné de 7 billettes, qui est Garspern ou Gaspern. Courcy l'attribue à Guillaume de Kerloaguen, sieur de Rosampoul, lieutenant du capitaine de Morlaix en 1481, et à Aliette, dame du Garspern, sa compagne (Voy. Bretagne Contemporaine - Le Finistère, p. 61). Mais le savant héraldiste tombe ici dans l'une de ses erreurs coutumière, car Guillaume de Kerloaguen avait pour femme Alix de Kermellec (Voy. Archives de la Loire-Inférieure, B. 1702), et non cette Aliette de Garspern qui semble imaginaire. Les nervures de la voûte s'amortissent sur quatre statuettes d'anges tenant des cartouches où on lit en caractères gothiques : Xps (Christus) vincit.Xps regnat - Xps imperat - Xps nos benedicat.

    Au fond du porche, au-dessus de la porte, un autre angelot supporte un écusson chargé des armoiries de Garspern. Au portail latéral, la clef de voûte est timbrée du blason de Pierre de Garspern, sieur du Cosquer, panetier de la reine Claude de France en 1518, qu'entoure la devise gothique de cette famille : En bon espoir. Au-dessus de l'élégante porte géminée du fond, datée de 1518, est une Pitié ancienne et dans le pavé, il y a une dalle tumulaire assez fruste qui semble avoir porté, soit les trois pommes de pin des Keraudren, soit les trois trèfles des Le Lagadec de Mezédern.

    La nef, à voûte de bois apparente et poutres terminées en têtes de dragons, est partagée en six travées par deux rangées de piliers octogonaux sans socles ni chapiteaux, soutenant des arcades en tiers-point, d'un tracé très pur, à moulures prismatiques pénètrant dans le corps des colonnes. Au maître-autel, Vierge-Mère XVIIème siècle, noblement drapée et d'un beau visage, supportant sur son genou droit l'Enfant-Jésus, avec, à ses pieds, deux gracieux angelots. La verrière de M. Ely, figurant plusieurs scènes de la vie de Saint-Yves, qui a une vieille statue assise au premier pilier à gauche du sanctuaire, laisse déplorer, malgré son brillant coloris, la destruction des anciens vitraux peints du XVIème siècle, dont presque toutes les fenêtres étaient garnies autrefois, et qu'on a fait disparaître peu à peu, sous prétexte de réparations, de 1804 à 1859.

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    "En 1679, on voyait en supériorité dans la maîtresse-vitre l'écusson des Kerloaguen, qui se trouvait mi-parti avec diverses alliances : Kersauson, Loz, Kerguiziau, Goudelin, dans seize autres blasons. Le reste du tympan était occupé par treize écussons aux armes pleines et mi-parti des Le Lagadec de Mezédern.

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    "La première chapelle à gauche du choeur, que distingue en dehors son triple chevet, était en 1679 dédiée à Notre Dame et à Saint Joseph, et dépendait du manoir de Kerloaguen. Plusieurs seigneurs et dames du lieu y reçurent la sépulture, mais leurs tombes n'existent plus, et l'on n'y remarque que des frises sculptées, analogues à celles qui règnent sur toutes les sablières des bas-côtés. Elles portent des têtes grotesques, des mascarons, des enroulements de feuillage, et sont coupées aux angles de corbels figurant des anges, des vieillards, des personnages en costume du XVIème siècle tenant des banderoles ou des écussons. Ces sujets sont d'ailleurs grossièrement traités et un vilain badigeon brunâtre en a éteint les vieilles couleurs.

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    "Dans la seconde chapelle, dédiée en 1679 à Sainte Marguerite et Saint Gildas, est l'autel de Saint Vincent de Paul, en marbre et kersanton, oeuvre du sculpteur Yan Larhantec, enfant de Plougonven, qui, de 1855 à 1874, exécuta plusieurs retables de pierre pour l'église. A l'époque, on admira beaucoup ces autels, et une notice anonyme insérée en 1864 dans le journal l'Echo de Morlaix [Note : Je la crois de Pol de Courcy, en raison de la prédilection et aussi de la science avec lesquelles il relève et blasonne tous les écussons existant alors dans l'église ; la plupart ont depuis disparu] salue en eux « de véritables bijoux de la sculpture chrétienne à la fin du XVème et au commencement du XVIème siècle. Leurs arcatures, leurs frises, tout cet ensemble de clochetons, d'accolades, de guirlandes, de crochets, de panaches est traité avec un vif sentiment de l'art gothique et une hardiesse de véritable tailleur d'ymaiges des temps passés ». Aujourd'hui que l'engouement pour le néo-gothique a beaucoup diminué, on ne peut s'empêcher, tout en rendant justice au mérite réel des oeuvres de Larhantec, de les trouver un peu froides et austères, et de regretter les bons vieux retables du XVIIème siècle si gaiement peints et dorés, avec leurs colonnes torses enlacées de pampres, leurs niches à coquille, leurs anges joufflus, leurs festons, leurs pots à feu, leurs corbeilles de fruits, qui ont dû céder la place à ces nouveaux venus pour devenir la proie de brocanteurs ou être transformés en bois de chauffage.

    A la clef de voûte de l'arcade de la nef correspondant à cette chapelle, est un écusson aux armes des Goudelin, seigneurs de Kerloaguen au XVIème siècle (une épée en pal). A droite de l'autel, un autre écusson de pierre est écartelé de Kerloaguen et de Goudelin.

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    "La troisième chapelle était jadis celle de Saint-Yves, patron de la paroisse ; son vocable actuel est le Sacré-Cœur, dont la statue repose sur un coffre décoré de sculptures Renaissance assez fines ; au bas, un cartouche porte la date 1673. A la clef de voûte de l'arcade, on distingue le blason des Salaün de Lesven, une hure de sanglier couronnée.

    "La quatrième et dernière chapelle de l'aile gauche était en 1679 dédiée à Notre-Dame de Pitié ; elle abrite aujourd'hui un affreux petit autel de N.-D. de Lourdes. L'arcade située en face est armoriée des trois trèfles des Le Lagadec, mais la chapelle avait été fondée par les seigneurs de la Tour, et, les seigneurs de Kerloaguen y revendiquaient aussi des prééminences. Elle est éclairée d'une large verrière à quatre panneaux qui pourrait être, en admettant une modification du devis de 1511, l'ancienne maîtresse-vitre d'une église antérieure. Plus bas, on voit l'enfeu du manoir de Corvez, possédé jadis par les seigneurs de Coatelant-Plourin.

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    "Dans le bas-côté droit, la première chapelle, aujourd'hui mutilée par l'adjonction de la sacristie, contenait en 1679 les autels de Saint Roch, de Saint Laurent et de Saint David, et l'enfeu des seigneurs de la Tour. De cet enfeu, où repose depuis 1590 l'évêque de Cornouaille, puis de Tréguier, François de la Tour, il ne subsiste qu'un pilastre et un fragment de l'arcade feuillagée. Les armes de Keraudren, trois pommes de pin, se distinguent toujours à la clef de l'arcade voisine.

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    "La seconde chapelle a conservé son vocable du Rosaire, mais l'autel de cette confrérie, établie en 1650 et dotée de 90 livres de rente par la libéralité de François du Parc, seigneur de Rosampoul, conseiller au Parlement de Bretagne, n'existe plus. Le retable actuel est dû au ciseau de Yan Larhantec. En face, au-dessus d'un pilier, une console offre un écusson blasonné de l'aigle éplorée des Kerloaguen de Rosampoul, anciens prééminenciers de la chapelle.

    Un autre écusson aux mêmes armes orne la clef de voûte ; et au-dessus de l'arcade, du côté de la nef, sont les armoiries des Carné : d'or à deux fasces de gueules. Consacrée en 1679 à Saint-Jean-Baptiste, la troisième chapelle l'est aujourd'hui à Sainte-Anne. L'aigle héraldique des Kerloaguen chargeait l'écusson incliné à l'antique et timbré d'un heaume, qui surmonte l'enfeu situé sous le vitrail. Un bas-relief en marbre blanc de Saint Joachim, Sainte Anne et la Sainte Vierge décore l'autel, oeuvre, comme tous les autres, de Yan Larhantec. On voit à la clef de l'arcade, l'écusson des Goudelin, mi-parti d'un chevronné.

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    "En descendant vers le porche, on trouve la chapelle de Saint-Isidore, autrefois de Sainte-Anne, fondée en 1511 par Jean du Méné, sieur de Goasvalé. Ses armoiries, une fasce surmontée d'un lambel, s'y remarquent toujours sur le bénitier et à gauche de l'autel, tout entier de kersanton. A côté est une jolie crédence gothique, et dans la frise, un ange soutient un écusson aux armes des du Méné. Près du porche, un bénitier octogonal, en granit, avec une tête humaine en saillie sur chaque face, doit être l'ancienne cuve baptismale.

    Outre le Saint Yves assis mentionné plus haut, quelques vieilles statues se voient adossées aux piliers de la nef. A gauche, il y a une Vierge-Mère gothique en granit, et, un beau grand Christ de bois entre la Sainte-Vierge et Saint Jean, groupe qui doit provenir de l'ancien jubé ou chancel fermant autrefois le choeur. A droite, Sainte Barbe portant sa tour sur sa main et, placée sur une console qui offrait, avant un récent grattage, l'écusson burelé d'argent et de gueules des Penfeunteniou du Cosquer. — Saint-Joseph, tenant un lys et un livre, statue en granit du XVIème siècle, provenant de la chapelle du manoir de Kerloaguen et sans doute la plus ancienne image qui existe dans le diocèse du saint Patriarche, — saint moine cordelier à genoux.

    Le trésor de l'église ne conserve rien d'antérieur à la Révolution. Il subsiste encore une vieille bannière de procession, montrant sur un fond brodé de rameaux fleuris et feuillus, l'image d'une Vierge-Mère tenant à la main un sceptre terminé par une fleur de lys, et se détachant au milieu d'un cadre ovale de nuages parsemés de têtes ailées de séraphins. Cette bannière, de l'époque de Louis XIV, a été parfaitement restaurée.

    Naguère existait à la sacristie un magnifique ornement de drap d'or, portant l'aigle de Napoléon III avec la couronne impériale ; il avait, été offert par l'impératrice Eugénie à l'église de Plougonven, sans doute à la recommandation de l'abbé de Lezéleuc, ancien recteur de la paroisse, mort évêque d'Autun. Cet ornement, qui aurait dû être gardé en témoignage d'une illustre munificence, a été cédé en 1919 à l'Oeuvre des Tabernacles en échange d'ornements neufs."

 

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 1997, Les crossettes et les gargouilles dans quatre cantons du Finistère : Landerneau, Landivisiau, Ploudiry, Sizun. Mémoire de maîtrise d’histoire,  2 vol. 359 p. + 135 p. : ill. ; 30 cm.

 

—MILLET, Christian. "Regards renouvelés sur l'atelier Beaumanoir". Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, tome CXXVII, 1998.

TOSCER, G. Le Finistère pittoresque. Brest : A. Kaigre, 1916-1910.

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Sculptures Gargouilles et crossettes
4 février 2022 5 04 /02 /février /2022 14:02

Les sculptures extérieures des façades sud et ouest de l'église de Guengat. Les gargouilles, et crossettes (granite, XVIe siècle). Les  inscriptions (1557 et 1706). Les cloches (1773 et 1872).

 

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Voir sur Guengat :

 

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— Cet article appartient à une étude des crossettes du Finistère (ou de Bretagne) destinée à permettre des comparaisons et à dégager des constantes stylistiques et thématiques. On consultera sur ce blog :

 

 

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L'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

L'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

L'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

L'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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LES TROIS GARGOUILLES.

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Rappel : les gargouilles servent à l'évacuation des eaux pluviales afin qu'elles ne ruissellent pas sur les murs ou qu'elles ne favorisent l'humidité des fondations. Elles diffèrent donc par leur fonction des crossettes, pierres d'amortissement à l'union du toit et des murs.

Dans son Dictionnaire raisonné,  Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc a consacré à la gargouille (ou « gargolle, guivre, canon, lanceur ») une notice détaillée et illustrée.  « Beaucoup de ces gargouilles sont des chefs-d’œuvre de sculpture ; c’est tout un monde d’animaux et de personnages composés avec une grande énergie, vivants, taillés hardiment par des mains énergiques et sûres. Ces êtres s’attachent étroitement aux larmiers, se soudent à l’architecture et donnent aux silhouettes des édifices un caractère particulier, marquant leurs points saillants, accusant les têtes des contre-forts, faisant valoir les lignes verticales » (Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, Paris, A. Morel, 1868, tome VI p. 22).

 

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1°) Un dragon ailé.

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La gargouille est creusée ici en canalisation sur sa face supérieure, et elle reçoit les eaux pluviales par un trou du mur, communiquant avec les  toitures des deux premières chapelles, puisqu'elle est placée au dessus du contrefort séparant les deux pignons.

Le motif du dragon (ou animal fantastique ailé) des  gargouilles est certainement le plus courant.

Date-t-elle de la construction initiale (XVIe) ou de la restauration de 1706 ? 

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Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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Deux écuyers jumeaux enlacés.

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C'est l'un des éléments sculptés les plus remarquables de cette façade, par son originalité.

La situation au dessus d'un contrefort séparant le pignon de la première chapelle de celui du porche et de sa chambre d'archives, est semblable à celle de la gargouille précédente, mais est plus élevée.

Une canalisation rectangulaire (recevant les eaux par un orifice du mur) est soutenue par deux personnages identiques. Ils évoquent les écuyers armés d'une épée et allongés horizontalement avec une jambe fléchie qui se retrouvent (mais sans ce doublement gémellaire) sur nos édifices en tant que crossettes, à Landerneau, Plougourvest, Notre-Dame-de-Berven, Le Tréhou, Locmélar et Saint-Servais.

Ils évoquent aussi les "acrobates" qui ont la même posture, mais tenant sa cheville empoignée, à La Martyre, en "acrobate lubrique" (Dirinon, Confort-Meilars, chapelle Saint-Nicodème de Ploéven, Doyenné du Folgoët) et en "acrobate-buveur" à Pontivy ou Roscoff.

Leur coude extérieur est fléchi, et je ne parviens pas à préciser si la main tient la poigne d'une épée ou d'une dague.

Ils n'ont d'autre coiffure que leurs cheveux mi-longs, mais sont vêtus d'un pourpoint dont l'encolure à larges rabats est bien visible.

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Le plus surprenant n'apparait que pour le visiteur qui se place juste en dessous et observe la face inférieure de la gargouille. On découvre que leurs bras (gauche pour celui de gauche et droit pour celui de droite) se croisent si bien que les mains se retrouvent au niveau de la ceinture ... ou un peu en dessous. Cet enlacement est-il d'ordre érotique ?

L'iconothème des jumeaux est présent sur les édifices de Bretagne, mais il n'y est pas fréquent. Pourtant, à l'intérieur même de l'église de Guengat, deux masques jumeaux sont sculptés en bois comme blochet de la chapelle Saint-Michel. Faut-il rappeler l'ancienneté du mythème des jumeaux divins  cavaliers proto-indo-européens et la présence des Dioscures Castor et Pollux? J'avais trouvé dans le duo des saints Côme et Damien, duo presque jamais séparé en iconographie bretonne, un premier début de réflexion sur ce sujet.

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Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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3°) Une gargouille anthropomorphe lubrique. Pignon ouest.

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Le thème érotique est ici incontestable. Un homme nu (?) porte un doigt de la main gauche au coin de sa bouche, tandis que sa main droite est placée dans l'entrejambe ; le sexe n'est pas visible.

Les exemples identiques sont fréquents, à Brasparts notamment. Et d'une manière générale, les gargouilles sont souvent inconvenantes, ce qui assure un fond de commerce à de nombreux auteurs sûrs de trouver leur public.

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Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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LES CROSSETTES : TROIS LIONS.

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Les "lions de crossettes", comme je les nomme, sont légions en Bretagne, et particulièrement en Basse-Bretagne. Ils tiennent parfois un petit être, une "âme" entre leurs pattes ou dans leur gueules. 

Ici, l'un tient un écu qui portait peut-être jadis les armes de Guengat.

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1. Lion de l'angle sud-est.

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Lions de crossettes de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Lions de crossettes de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Lions de crossettes de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Lions de crossettes de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Lions de crossettes de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Lions de crossettes de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Lions de crossettes de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Lions de crossettes de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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2. Lion de la façade sud.

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En dessous de l'extrémité des gables des pignons du porche et de la première chapelle, au dessus des écuyers jumeaux. 

Le lion semble tenir quelque chose entre les pattes.

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Lions de crossettes de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Lions de crossettes de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Lions de crossettes de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Lions de crossettes de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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3. Lion tenant un écu.

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On peut penser que cet écu (comme celui placé au faîte du pignon de la chapelle Saint-Michel) portait les armes des seigneurs de Guengat, comme s'en réclame Jacques de Kergorlay dans son aveu de 1681.

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Lions de crossettes de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Lions de crossettes de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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L'inscription de l'ossuaire.

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1557 RESPICE FINEM.

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https://www.guengat.com/8/eglise02.html

 

Ossuaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Ossuaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Ossuaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Ossuaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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L'inscription du  pignon de la troisième lucarne, correspondant à la chapelle du Rosaire (1706) .

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1. Sur la première pierre , sur trois lignes  en réserve dans un cartouche à cupule latérale :

V : ET : D : MI :

I : LHOSTIS :

RECTEVR

soit : "« Vénérable et Discret Messire Jean LHOSTIS, recteur"

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2. Sur la pierre rectangulaire placée dans le prolongement, et également sur trois lignes  en réserve dans un cartouche à cupule latérale :

V : MI : M : QVEMENER : C

UR  : MI : F : IVZEAV : P :

G : LIZEN : F : LAN : 1706

Soit : 

Ce qui signifierait : « Vénérable Messire M. QUÉMÉNER, curé ; Messire F. JUZEAU, prêtre - G. LIZEN, fabrique - l'an 1706  » .

 

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J'ai modifié le relevé (la "leçon") donnée par les auteurs précédents.

Comme l'indique C. Jouin, cette année là, au cours d'un orage, le clocher s'effondra, endommageant fort le bas-côté sud. Une inscription, sur le pignon de la chapelle du Rosaire, rappelle les travaux de restauration qui durent y être effectués .

a) Le recteur Jean L'Hostis n'a pu être clairement identifié ; On mentionne un Jan L'Hostis, prêtre, décédé à 45 ans à Plounéaour-Trez en 1710.

 

https://forum.cgf.bzh/forum/phpBB3/viewtopic.php?t=30356

b) Ma lecture de l'initiale du prénom du curé, M, est fiable. La famille QUEMENER est bien attestée à Guengat,ais je ne trouve aucun Michel (par exemple) QUEMENER à Guengat à cette époque sur Geneanet.

c) La famille LUZEAU est bien attestée à Guengat, et les généalogistes signalent  François LUZEAU né en 1675 à Guengat :

https://gw.geneanet.org/fazery?n=juzeau&oc=&p=francois

d) Le membre de la fabrique Guillaume LIZEN est parfaitement cerné par le forum CGF : il réside   sans doute à Keranmarrec, Guengat, il est né de Yvon et de Adelice KERLEGAN,  a été baptisé le 18 juillet 1660 à Plogonnec (paroisse voisine de Guengat), est mentionné comme parrain en 1697 et  comme témoin de décès en 1705 ou de mariage en 1710, ou du décès de son beau-père en 1719. Il a épousé Marin (Marie) ROLLAND de Guengat le 9 février 1706 au Juch, et est décédé à Guengat, village de Keramarec.*

https://gw.geneanet.org/loicleroy?n=lizen&oc=&p=guillaume

Il est mentionné sous le nom de Guillaume Le LIGEN, décédé en 1719, marié avec Marie ROLLAND (1664-1708), dont un fils Jean marié en 1711 avec Catherine LE MOENNER

https://gw.geneanet.org/momos?n=rolland&oc=&p=marie

Voir toutes les mentions :  ici https://forum.cgf.bzh/forum/phpBB3/viewtopic.php?t=30356

Les cartes mentionnent Kergaradec et Keramarch, Kermarc.

https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-4.189278&y=48.041867&z=14&layer1=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.CASSINI&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.PLANIGNV2&mode=doubleMap

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Inscription de 1706 de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Inscription de 1706 de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Inscription de 1706 de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Inscription de 1706 de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Inscription de 1706 de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Inscription de 1706 de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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LES CLOCHES (1773 et 1872).

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Leur inscriptions ont été fidèlement relevées par Diverrès en 1871 et Pérennès en 1941 puis plus complètement par  C. Jouin. Je complète ces informations par des photographies de la partie visible depuis l'ouest. Cela permet d'en préciser le décor et notamment les médaillons.

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Cloches  de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Cloches de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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1. La petite cloche de 1773.

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La date la fait appartenir à la liste assez restreinte des cloches du Finistère qui ont échappé aux ordres de faire fondre les cloches lors de la Révolution. Elle est donc fort précieuse.

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Elle porte, selon les auteurs,  l'inscription sur les deux lignes supérieures :

« F. PAR JACQUES Y. L. M. QUIMPER. 1773. C. DE LANASCOUET. LOUIS CADIC. ALÉNO DE SAINT-ALOUARN. M. HAMON. RECTEUR. P. KERLEN. CURE »

 (B.S.A.F. : 1890 - p. 284 ; DIVERRÈS (H.) : Monographie de la commune de Guengat - B.S.A.F. 1891 )

Je lis pour ma part (il faut débuter les lignes par la petite main à l'index tendu) :

LAN 1773 J'AI ETE NOMMEE PAR IACQUES --------

HAMON RRE ------------------------- ALENO DE ST ALOUARN

 

Et sur la ligne inférieure :

 J.FS GUILLAUME F.

 

 


Soit : L'an 1773, j'ai été nommée par Jacques L. Y. M. QUIMPER DE LANASCOL, Marie-Sophie ALÉNO DE SAINT-ALOUARN, HAMON : Recteur, KLEN : Curé, Louis CADIC, Jean QUÉAU : Fabriques, J. Fs Guillaume F.(fondeur)" ( in PÉRENNES (H., Chanoine) : Guengat - Rennes, 1941)

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Il est mentionné dans les registres : « 29/VIII/1773 a été bénite la deuxième cloche nommée Marie-Renée-Sophie-Jacquette, par Monsieur Jacques QUIMPER DE LANASCOL, représenté par Monsieur DE KERGADIO, et par Sophie ALÉNO DE SAINT-ALOUARN, qui ont signé. Ont signé en outre : Alain DE ROSMADEC, BARBIER DE LESCOET (*), de Reymond NOEL DE CARNE, J. LE GALL, recteur de Plonéis » " (C. Jouin)

 (*)BARBIER : Seigneur de Lanarnuz (en Tréflez), Marquis de Kerjan en 1618 (en Saint-Vougay), Seigneur de Lanorgant (en Plouvorn), de Nernaou et de Quilimadec (en Ploudaniel), de Landouzan (au Drénec), Vicomte de Trouzilit (en Plouguin), Châtelain de Lescoët en 1656 (en Lesneven), Seigneur de Mezarnou (en Plounéventer), de Kerc'hoënt (en Minihy), de Rodalvez (en Languengar), de Kernatoux (en Ploudalmézeau), du Lescoat (en Lanarvily), de Kergoff et de Tromelin (en Kernouëz), de Kerhuon, de Kerannou, de Lesquiffiou (en Pleyber-Christ), de Kerally, de la Fontaine-Blanche, de Coëtmenec'h (en Plouider). In POTIER DE COURCY (DE) (Pol) : Nobiliaire et armorial de Bretagne - t. I. - p. 39 )

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Le fondeur "J. FS GUILLAUME".

Il s'agit sans doute  de :

Jean-François GUILLAUME,  Fondeur à Morlaix. Il fit, entre autres, en 1769, une cloche à Kersaint-Plabennec, en 1772, une cloche pour les Etats de Bretagne réunis à Morlaix, et une cloche pour Saint-Thégonnec ; en 1775, une cloche pour Locmaria-Plouzané, une pour Le Ponthou .. et une pour Plogastel-Saint-Germain (J.F. MA FAIT) ; en 1776; une pour Treflez ; en 1777, une pour Guilers Brest et une pour Milizac ; en 1778, une pour Plouézoch et une pour Kergloff ; en 1779, une cloche pour Saint-Mathieu ; en 1783, une pour Saint-Houardon de Landerneau ; en 1784, une :pour Le Ponthou ; en 1785, une pour Saint-Servais ; en 1791, une pour Saint-Jean-du-Doigt.

Voir :

Les fondeurs de cloche actifs dans le Finistère sous l'Ancien-Régime.

 

 

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Cloches  de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Cloches de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Cloches  de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Cloches de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Cloches  de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Cloches de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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Le médaillon armorié.

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Malgré le téléobjectif, il est difficile d'en avoir une image parfaite, mais néanmoins, nous avons la certitude que ce médaillon est surmonté d'une couronne de marquis (fleurons et perles), et que les meubles sont assez effacés pour qu'on ne distingue que deux ou trois traits horizontaux non alignés.

Ces armes ne peuvent se rapporter qu'aux familles citées sur la cloche:

— QUEMPER DE LANASCOL : D'argent, au léopard de sable, acc. de trois coquilles du même, rangées en chef

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Blason_Famille_Quemper_de_Lanascol.svg

Jacques Yves Joseph Marie Quemper , chevalier marquis de Lanascol, est né en 1759 à Keraudy, Côtes d''Armor, et décédé en 1813 à Guingamp. Il émigra en 1791, combattit la France en 1792 dans les armées des princes et revint en France en 1801. Il épousa en 183 Marie Françoise  Julie de la Boessière, d'où huit enfants.

En 1773, date de la cloche, il avait donc 14 ans.

https://gw.geneanet.org/hamety?lang=en&pz=jeanne&nz=biard&p=jacques+yves+joseph+marie&n=quemper

— ALÉNO DE SAINT-ALOUARN :  D'argent à trois hures de sanglier de sable, arrachées de gueules 

https://man8rove.com/fr/blason/17xx7h2-alleno

Marie-Renée Sophie Aléno de Saint-Alouarn, fille de Louis, et de Marie Drouallen, est née à Quimper en 1763 et décédée en 1849. Elle épousa en 1791 François Pierre Marie Le Veyer. 

https://gw.geneanet.org/ckerjosse?lang=en&pz=claude&nz=kerjosse&p=francois+pierre+marie&n=le+veyer

https://gw.geneanet.org/henribernard?lang=en&pz=alexis+stephane&nz=bernard&p=marie+renee+sophie&n=alleno+de+saint+alouarn

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Et moins probablement aux familles suivantes, citées dans les archives :

—DE KERGADIO (représentant de Jacques de Lanascol) : D'argent au lion morné de sable, accompagné de trois molettes de même.

—DE ROSMADEC, palé d'argent et d'azur

https://man8rove.com/fr/blason/cwcqm22-rosmadec

—BARBIER DE LESCOET : d'argent à deux fasces de sable.

DE CARNE, d'or à deux fasces de gueules.

https://man8rove.com/fr/blason/rgqxb13-carne

 

.La seule figure compatible serait celle des armoiries de la marraine, Sophie Aléno de Saint-Alouarn (Quimper 1763-Saint-Pol-de-Léon 1849, les trois traits horizontaux étant alors les bases des hures de sanglier.

Néanmoins la couronne de marquis  impose le choix du parrain,  Jacques-Yves-Joseph-Marie DE QUEMPER, IIème du nom, marquis, de Lanascol et du Guérand, seigneur de Kerhallin, de la châtellenie de Lanascol, de la Lande, de Ploumilliau, de Guengat et Lezarcoet, du Gage, du Cleux, de Chemillé, de Kermartin et de beaucoup d'autres lieux dont l'énumération serait trop longue, fils du précédent, naquit le 25 septembre 1759, et épousa, le 28 avril 1783, Marie-Marguerite-Françoise-Julie de la Boessière, fille de Bertrand-Pierre-Marie, IIIème du nom, marquis de la Boessière, seigneur de Lennuic, etc. et de Marie-Jeanne de Tavignon, dont les armes sont : de sable, au sautoir d'or.

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Un indice que j'ai omis de remarquer jusqu'alors est que ce blason est un losange, c'est un blason féminin.

Ce ne peut être celui de l'épouse de Jacques Quemper de Lanascol, car celui-ci se maria en 1783. Ni celui de sa mère, décédée en 1749.

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Enfin, il est intéressant de rapprocher ce motif héraldique de celui que porte une plaque en cuivre datée du 4 juillet 1781 et portant le nom de  "Charles Joseph François Quemper, chevalier seigneur comte de Lanascol de Guengat et autres lieux", personnage que les généalogistes ignorent, du moins dans cette séquence de prénom. Les armes sont celles de Guengat et la couronne est celle de marquis.

Les trois marques verticales des armes de la cloche pourraient être compatibles avec la base des paumes.

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Photo lavieb-aile 2022.

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La mise en ligne des descriptions des cloches du Finistère est très incomplète, et éparpillée sur de très nombreux sites. Dans le meilleur des cas, on trouve le relevé (plus ou moins fidèle) des inscriptions, mais bien plus rarement la description, pourtant très précieuse, des médaillons et des décors. 

La documentation photographique est encore plus souvent absente.

Je ne peux me baser que sur mon expérience pour indiquer que ce médaillon armorié est un cas unique, sauf à y ajouter les armoiries abbatiales de Landévennec sur la cloche de l'église de cette paroisse.

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Cloches  de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Cloches de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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2. La grande cloche de 1872.

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Selon Christian Jouin : 

"Réparée en 1866, car elle était fêlée, il fallut cependant la refondre en 1872, pour 480,62 francs ( Délibérations du conseil de fabrique - A.D.F. - V. Dépôt Guengat 1. ). Il fut même question de la remplacer (« Achat d'une cloche pour la tour en place de celle qui est fêlée » : (Budget et comptes de fabrique (1860-1879) - A.D.F. - V Dépôt Guengat 3 )). Cette cloche porte les inscriptions suivantes (H. Pérennes PÉRENNES 1941) :

Parrain : Jean-Louis NIHOUARN

Marraine : Marie-Catherine PHILIPPE

Recteur : Jean ROHOU

Maire : Jacques PLOUZENNEC

1872

Jean : Fondeur à Quimper."

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a) Le début des trois lignes supérieures est indiqué par une main tenant une couronne, et tournée vers la droite.

Première ligne :PARRAIN JEAN-[LOUIS NIHOUARN ]----------[PLOUZENNEC] JACQUES MAIRE 1872

Les autres lignes ne sont pas visibles du coté ouest.

b) La ligne inférieur montre bien JEAN  FONDEUR / A QUIMPER, de part et d'autre d'un crucifix.

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Jean, fondeur à Quimper, est le nom du fondeur de cloches, comme l'atteste un moulage en plâtre d'une marque d'une cloche de Morlaix fondue en 1862.

L'église de Trégarvan, toute proche, possède deux cloches de Jean Fondeur, l'une de 1859 et l'autre nommée Marie Joseph Anna, de 1880.

Voir la cloche de la chapelle Saint-Jean de Saint-Nic, datant de 1875 :

 

 

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Cloches  de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Cloches de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Cloches  de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Cloches de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Cloches  de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Cloches de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Cloches  de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Cloches de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Cloches  de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Cloches de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Cloches  de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Cloches de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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SOURCES ET LIENS.

 

— ABGRALL (Jean-Marie), 1911, Notice sur la paroisse de Guengat, Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, BDHA, Quimper

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/344

— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988,  Notice sur les paroisses,...

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/GUENGAT.pdf

"En 1706, la chute du clocher causa de graves dégâts, notamment aux pignons des chapelles sud dont les fenestrages furent brisés - d'où leurs réseaux simplifiés. L'inscription de l'aile sud se rapporte aux travaux de restauration : "V. ET. D. MI. LHOSTIS. RECTEVR. / V. M. QVEMENER. C. Y. M. F. IVZEAV / P. G. LIZEN. F. L. AN. 1706.". Le clocher ne fut reconstruit qu'en 1892 par le spécialiste Le Naour sur les plans du chanoine Abgrall ; galerie à balustrade classique, chambre de cloches et flèche octogonale à crochets. Le porche est voûté sur ogives avec liernes. Les arcs s'appuient sur des colonnettes couronnées de petits chapiteaux, mais dont le profil est prismatique. Il est surmonté d'une chambre d'archives A l'ouest du porche et accolé également à la façade ouest, est un ossuaire surmonté d'une chambre à laquelle on accède par un escalier extérieur. Il porte la date de 1557 et l'inscription : "RESPICE FINEM". Deux baies jumelées avec accolades simplement moulurées s'ouvrent sur sa face sud ; il porte à la base une plinthe à talon bien moulurée. Vue de l'ouest, l'église paraît être à trois nefs; le comble ne pouvait couvrir sous deux rampants continus le vaisseau élargi. Des arcs en accolade couronnent les cintres brisés des fenêtres du chevet et de la chapelle sud.

Cloche datée "LAN 1773... J Fs. GVILLAVME. F.". - L'acte de baptême :" le 29 août a été bénite la 2ème cloche nommée Marie Renée Sophie Jacquette, parrain Jacques Quimper de Lanascol, représenté par M. de Kergadio et par Sophie Aleno de Saint-Alouarn qui ont signé. Ont signé en outre : Alain de Rosmadec, Barbier de Lescoët, de Raymond, Noël de Carné, J. Le Gall, recteur de Ploneis." La grosse cloche de 1872 de Jean, fondeur à Quimper, a remplacé une précédente de 1790."

"

— DILASSER (Maurice), 1979 : Locronan et sa région (Paris, 1979)

DIVERRÈS (Henri), 1891,  "Monographie de la commune de Guengat ", Bull. S. A. F., pages 42-61).

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207615d/f115.image

Infobretagne

http://www.infobretagne.com/guengat.htm

— JOUIN (Christian), s.d, Tout sur l'histoire de Guengat.

https://www.guengat.com/

— KERGORLAY (Jacques de), 1681, Extrait de l'aveu de Jacques DE KERGORLAY :1681 : [AN P/1689] - Quimper (Finistère, France) - Terriers | 1678 - 1682 - Geneanet

« A cause de laquelle terre et Seigneurie de guengat cy devant déclarées ledit Seigneur déclarant est patron fondateur et le premier préminancier de l'églize parroissialle de guengat, laquelle parroisse a tousiours porte le nom de la Maison de guengat comme estants Véritablement les seigneurs patrons et fondateurs d'Icelle, ainsy qu'il Se Justiffie par la déclaration cy devant où l'on a employé plusieurs tenues Situées audit bourg appartenantes audit Seigneur déclarant, en laquelle Église parroissialle de guengat tant en la maistresse Vitre aux plus haults Soufflets tant en la Maistresse Vitre, qu'aux autres Vitres de ladite Église et chapelles d'Icelle, mesme en bosse et relief autour des murailles tant par dehors que au dedans en plusieurs endroicts et en la tour et clocher d'Icelle Sont les arbres timbrés et alliances de ladite Maison de guengat et dans le coeur &  chanceau de ladite Église, au milieu proche le balustre du grand autel est Un tumbeau de pierre de taille Enlevé de terre d'Environ deux pieds et demy armoyé par dessus et à l'entour des Armes et timbres de ladite Maison de guengat, Lequel tumbeau est l'ancienne Sépulture et Enfeu prohibitif des Seigneurs de guengat proche duquel tumbeau du costé de l'Évangille est Un banc à queue et Accoudouers Aussy Armoyé des Armes de ladite Maison appartenant audit Seigneur déclarant lequel et Ses prédécesseurs Seigneurs de guengat Sont En droict et possession Immémorialle de faire mettre Une ceinture et Lizière avec leurs Armes tant par dedans que par dehors à l’entour d'Icelle Églize parrochialle de guengat à chaque décéds des Seigneurs de guengat"

 

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 1997, Les crossettes et les gargouilles dans quatre cantons du Finistère : Landerneau, Landivisiau, Ploudiry, Sizun. Mémoire de maîtrise d’histoire,  2 vol. 359 p. + 135 p. : ill. ; 30 cm. 

PÉRENNÈS (Henri), 1941 : Guengat (Rennes) non consulté

— WAQUET (Henry ), 1957,  Guengat (S.F.A. - Congrès archéologique de France CXVe session 1957 Cornouaille.) -

— WAQUET (Henry ), 1942, Art breton, 2è éd., 1942, pp.145-151

— Site Infobretagne : http://www.infobretagne.com/guengat.htm

http://www.guengat.fr/patrimoine/leglise

— WIKILAND

https://www.wikiwand.com/fr/Guengat

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Gargouilles et crossettes Inscriptions Héraldique
30 août 2021 1 30 /08 /août /2021 22:02

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy.

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— Sur ce château, voir :

 

 

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— Cet article appartient à une étude des crossettes du Finistère (ou de Bretagne) destinée à permettre des comparaisons et à dégager des constantes stylistiques et thématiques. On consultera sur ce blog :

 

 

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Datation.

Je n'ai pas pu connaître la datation de ces lucarnes, soit contemporaine des travaux entrepris par Jean II de Rohan (1486-1517), soit plus tardive.

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LA FAÇADE PRINCIPALE ( OCCIDENTALE) ET SES QUATRE LUCARNES.

Les quatre lucarnes voient leurs gables ornés de choux frisés et de fleurons tandis que chaque crossette d'amortissement, de grande taille, est figurée, sur un thème animalier — dont quatre lions — ou anthropomorphe.

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Façade  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Façade  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Façade  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Façade  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Façade  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Façade  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

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Les macles des Rohan au dessus d'une fenêtre à droite de la porte basse.

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Façade  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.
Façade  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Façade  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

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LISTE DES CROSSETTES.

1. La femme-poisson ou sirène "Mélusine". Lucarne n°1 coté droit.

2. Le lion. Lucarne n°1 coté gauche.

3. Le lion. Lucarne n°2 coté droit.

4. Le buveur tenant sa cheville. Lucarne n°2 coté gauche.

5. Un lion. Lucarne n°3 coté droit.

6. Un lion. Lucarne n°3 coté gauche.

7. Un lion. Lucarne n°4 coté droit.

8. Un  chien ? Lucarne n°4 coté gauche.

9. Un  chien ? Lucarne de la tour nord-ouest coté droit.

10. Un  chien : épagneul ? Lucarne de la tour nord-ouest coté gauche.

11. Un dragon ou monstre serpentiforme. Première lucarne de la façade nord, coté gauche.

12. Un dragon ou monstre serpentiforme. Première lucarne de la façade nord, coté gauche.

13. Crossette brisée, il n'en reste qu'une patte. Chien ? Deuxième  lucarne de la façade nord, coté droit.

14. Un saurien ? Deuxième  lucarne de la façade nord, coté gauche.

15. Un chien, singe ou sanglier. Troisième  lucarne de la façade nord, coté droit.

17. Un chien. Quatrième  lucarne de la façade nord, coté droit.

18. Un lion. Quatrième  lucarne de la façade nord, coté gauche.

19. Un lion. Cinquième  lucarne de la façade nord, coté droit.

20. Un  élément figuré indistinct . Quatrième  lucarne de la façade nord, coté gauche.

21. L'acrobate tenant ses chevilles. Lucarne de la tour sud-ouest, coté droit.

22. Un chien ou lion. Lucarne de la tour sud-ouest, coté gauche.

 

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La première lucarne ouest. La femme-serpent (sirène) et le lion.

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Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

 

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1. La femme-poisson ou sirène "Mélusine". Lucarne n°1 coté droit.

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Description.

La femme au torse nue et à la poitrine généreuse tient, par ses bras le long du corps, une banderole muette, qui l'entoure et s'achève par un cornet. La transition avec sa part animale se fait pas une ceinture large ornée de verrucosités ou du moins de boules. Puis vient la queue, d'abord horizontale en fuseau avant de se redresser verticalement. Celle-ci est sculptée d'écailles, libère  des appendices acérés, de plus en plus nombreux jusqu'à son extrémité bifide.

Le contour de son visage est doublé par celui d'une ample chevelure retombant dans le dos.

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Interprétation.

a) L'universitaire rennaise Hiroko Amemiya n'a pas inclut cette crossette dans son recensement, pourtant quasi exhaustif, des figures féminines semi-humaines  et plus ou moins démoniales de la sculpture en Bretagne ; sans doute parce que dans les années 1993-1996, date de préparation de sa thèse, le château n'était pas ouvert au public. Mais si elle l'avait repérée, elle l'aurait classée, dans sa typologie, soit parmi les "ornements de type femme-serpent", ajoutant ainsi un douzième exemple aux onze figures de son recensement (parmi celles-ci, se trouvent trois crossettes d'églises, à Lannédern, Lennon et Sizun), soit aux "femme-poissons de type sirènes, comme à Landévennec, Saint-Urbain, Landerneau, Lampaul-Guimiliau, Ploudaniel, Sizun, Kergrist-Moëlou ou Vitré.

 

C'est donc la première information : ce motif des femmes semi-humaines aquatiques est assez fréquent sur les crossettes bretonnes, notamment des édifices religieux. On se méfiera donc d'une explication purement locale.

Il existe une ambiguïté de détermination entre la queue de serpent et la queue de poisson, les deux étant écailleuses, et les appendices pouvant être considérées comme des nageoires, ou des spicules épineuses, d'autant que nous nous situons dans le domaine de la représentation imaginaire, et non naturaliste. Mais il me semble bien que l'extrémité est bifide.

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b) Cette crossette, dont la photographie est quasi-emblématique de cette façade, est qualifiée de "Fée Mélusine" et  considérée comme une sirène par les services de communication de Pontivy, par le cartel explicatif de l'entrée  et par les guides touristiques, qui mentionnent certains liens entre les Rohan et les Lusignan, et le fait que Mélusine est considérée comme étant à l'origine de la construction de nombreux châteaux.

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Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

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2. Le lion. Lucarne n°1 coté gauche.

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Description.

Il est le type même des "lions de crossette" avec la gueule débonnaire (jamais terrifiante), la crinière bouclée, l'arrière-train lisse, les pattes dotées de mèches de fourrure, les pattes antérieures se rapprochant des postérieures pour s'appuyer sur une console,  et la queue où le fouet n'est pas omis. Mais la tête est ici assez érodée, bien qu'on devine la langue pendante ; et d'autre part la queue, qui fait d'habitude retour sur le dos, flotte ici librement en arrière.

Les lignes de son corps très cambré forme un N.

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Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

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La deuxième lucarne ouest. Le lion et le buveur acrobate.

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Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

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3éme crossette. Le lion. Lucarne n°2 coté droit.

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Ce lion tourne sa gueule ouverte vers l'arrivant, tirant la langue et montrant les crocs. Comme le précédent, ses pattes antérieures prennent appui sur l'angle. La crinière est figurée par des boules. La queue fait retour sur le dos en passant entre les pattes.

Les lions sont les animaux les plus représentés sur les crossettes des édifices religieux ou civils, et n'ont aucune signification héraldique ou en lien avec le site. Ils sont soit seulement décoratif (c'est un thème majeur dans tous les pays et à toutes les époques) soit protecteurs et symbole de puissance et de pérennité.

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Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

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4. Le buveur tenant sa cheville. Lucarne n°2 coté gauche.

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Description.

Dans une posture très cambrée voire acrobatique, il saisit sa cheville gauche de la main homologue et tient de la main droite une coupe contre sa poitrine.

Ses cheveux sont mi-longs et bouclés sou un béret. Il est vêtu d'une veste très courte mais à manches longues et plissées, et, sous une ceinture, de chausses moulantes mettant en évidence le généreux volume de la braguette et des fesses. Une paire de chaussures basses et plates complète cette tenue, qui est contemporaine de la construction.

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Interprétation.

Les guides, et les médiateurs culturels de la ville de Pontivy y voient "le constructeur" voire même Jean II de Rohan.

La proposition est séduisante et reçoit l'accueil qu'on imagine, mais on peut y opposer plusieurs arguments.

a) La posture d'acrobate, les deux genoux fléchis et le dos cambré, serait indigne d'un seigneur de la Renaissance ou de son architecte.

b) le verre qu'il tient n'est pas en accord avec ces fonctions.

c) un personnage analogue (mais tenant une dague et non un verre) est représenté sur la lucarne de la tout sud-ouest.

d) surtout, c'est, là encore, une figure fréquemment représentée, sous différentes variantes, sur les crossettes bretonnes, notamment dans le Léon (Finistère). 

Cela incite à penser que le commanditaire a fait appel, pour réaliser les éléments sculptés figuratifs du château (crossettes de l'extérieur et descentes de gouttières à l'intérieur) à un artisan qui lui a présenté le catalogue des modèles alors en vogue. Et que cet artisan aurait pu travailler dans le Léon, notamment autour de Landerneau.

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La figure la plus proche de celle-ci se trouve en crossette sur l'église de Dirinon : le même buveur, la même posture, et à peu-près le même costume. Emmanuelle Le Seac'h l'avait baptisé "buveur acrobate" . Et deux autres personnages de crossettes adoptent la même posture de  prise de leur cheville.

https://www.lavieb-aile.com/2017/02/l-enclos-paroissial-de-dirinon.i.les-crossettes.html

Mais il y a aussi le buveur du 6 rue de la Boucherie à Landerneau, dont seul le buste émerge aujourd'hui du mur.

https://www.lavieb-aile.com/2017/01/sur-la-piste-des-crossettes-de-landerneau.html

Toujours à Landerneau, ce buveur tenant son verre, au 38 de la rue Jean-Louis Rolland :

https://www.lavieb-aile.com/2017/01/sur-la-piste-des-crossettes-de-landerneau.html

Il y a aussi l'homme de la Maison du Guet de La Martyre :

https://www.lavieb-aile.com/2016/12/l-eglise-saint-salomon-de-la-martyre.i.les-inscriptions-exterieures.html

À Roscoff, sur l'église Notre-Dame-de-Croas-Batz (1522-1545), un homme adopte la même posture :

https://www.lavieb-aile.com/2017/08/les-crossettes-de-l-eglise-notre-dame-de-croas-batz-a-roscoff.html

À Roscoff, sur l'église Notre-Dame-de-Croas-Batz (1522-1545), un homme empoigne sa cheville, et se caressant la barbe, ou, plus surement, portant un verre à ses lèvres

https://www.lavieb-aile.com/2017/08/les-crossettes-de-l-eglise-notre-dame-de-croas-batz-a-roscoff.html

À Roscoff, on retrouve ce personnage sur les crossettes des maisons d'armateurs.

https://www.lavieb-aile.com/2017/08/les-crossettes-des-maisons-de-roscoff.html

 

Etc, etc.

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Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

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La troisième lucarne ouest. Deux lions.

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5. Un lion. Lucarne n°3 coté droit.

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Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

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6. Un lion. Lucarne n°3 coté gauche.

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Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

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La quatrième lucarne ouest. Un lion et ?.

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7. Un lion. Lucarne n°4 coté droit.

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Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

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8. Un  chien ? Lucarne n°4 coté gauche.

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Cet animal est couché perpendiculairement au fronton de la lucarne et nous n'en voyons que la queue, longue et large.

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Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

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LA TOUR NORD-OUEST ET SA LUCARNE.

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Un écusson carré est visible entre les deux crossettes mais me semble muet.

 

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Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

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9. Un  chien ? Lucarne de la tour nord-ouest coté droit.

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Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

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10. Un  chien : épagneul ? Lucarne de la tour nord-ouest coté gauche.

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Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

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LA FAÇADE NORD ET SES CINQ LUCARNES.

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La première lucarne nord. Deux monstres serpentiformes .

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Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

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11. Un dragon ou monstre serpentiforme. Première lucarne de la façade nord, coté gauche.

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Le corps est couvert d'écailles ou de verrucosités, la queue de serpent s'achève par une boucle, mais c'est la tête qui est singulière. Tournée vers nous, elle est laide et grimaçante, avec un museau plat et une gueule en demi-cercle, plantée de dents acérées.

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Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

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12. Un dragon ou monstre serpentiforme. Première lucarne de la façade nord, coté gauche.

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Comme le serpent précédent, le corps est couvert d'écailles ou de verrucosités, et la queue s'élève comme un dard peut-être bifide. Mais celui-ci est ailé, et sa tête, en partie anthropomorphe et lunaire, porte des longues oreilles.

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La deuxième lucarne nord.

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Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

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13. Crossette brisée, il n'en reste qu'une patte. Chien ? Deuxième  lucarne de la façade nord, coté droit.

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Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

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14. Un saurien ? Deuxième  lucarne de la façade nord, coté gauche.

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Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

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La troisième lucarne nord.

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Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

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15. Un chien, singe ou sanglier. Troisième  lucarne de la façade nord, coté droit.

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Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

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16. animal non identifié. Troisième  lucarne de la façade nord, coté gauche.

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Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

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La quatrième lucarne nord. Un chien et un lion.

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Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

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17. Un chien. Quatrième  lucarne de la façade nord, coté droit.

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Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

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18. Un lion. Quatrième  lucarne de la façade nord, coté gauche.

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Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

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La cinquième lucarne nord.

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Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

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19. Un lion. Cinquième  lucarne de la façade nord, coté droit.

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Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

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20. Un  élément figuré indistinct . Quatrième  lucarne de la façade nord, coté gauche.

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Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

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EN SUIVANT LE CHEMIN MENANT À LA TOUR SUD-OUEST. LA TERRASSE.

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Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

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LA TOUR SUD-OUEST ET SA LUCARNE.

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Notez le losange, reprenant la macle des armes des Rohan, au sommet de la lucarne en guise de fleuron.

 

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Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

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La lucarne.

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Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

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Les armoiries des Rohan.

Les neuf macles restent visibles malgré le martelage.

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Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

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21. L'acrobate tenant ses chevilles. Lucarne de la tour sud-ouest, coté droit.

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C'est la même posture que celle que j'ai bien détaillée pour la crossette n°4, mais cette fois, les deux mains empoignent les chevilles, accentuant la cambrure et projetant fièrement la poitrine en avant. La tenue vestimentaire est la même : béret, pourpoint plissé et court, chausses ajustées, chaussures basses. La différence vient de la ceinture, où semble fixé, devant le ventre, un objet bilobé.

Lorsqu'on observe la crossette depuis l'extrémité de la courtine sud (celle qui s'est effondrée en 2014 et a été consolidée), à travers les branches des arbres, le personnage, vu de 3/4, donne l'impression qu'il a la main gauche posée à la ceinture près de cet objet.

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Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

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22. Un chien ou lion. Lucarne de la tour sud-ouest, coté gauche.

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La tête est tournée vers nous. Les pattes postérieures sont fléchies très en avant et rejoignent les antérieures en un objet carré que ne n'interprète pas. La queue fait retour entre les pattes sud le haut du dos, comme pour les lions de crossette.

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Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Les 22 crossettes (granite, vers 1489-1517 ??)  du château de Pontivy. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

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CONCLUSION.

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Ces 22 figures réunissent 2 humains (acrobates), une semi-humaine (sirène), sept lions, six à huit chiens, trois monstres (serpentiformes ou  à forme de reptile) , et deux éléments indistincts. 

Ce recensement vient compléter celui des figures animales des gouttières, coté intérieur : deux ou trois chiens et un dragon serpentiforme.

Il ne me semble pas pouvoir en déduire une iconographie propre à ce site de Pontivy, ni propre à la famille des Rohan, et nous retrouvons ici le bestiaire et les figures humaines ou semi-humaines très répandus sur l'ensemble des édifices comportant des crossettes.

Par contre, la position des crossettes, sur la toiture entre terre et ciel, peut avoir inciter les  commanditaires à choisir des figures d'un monde intermédiaire entre le naturel et le surnaturel imaginaire.

On peut penser aussi, au dessus des mâchicoulis et canonnière, à une symbolique de protection, de veille et de défense ; mais cette hypothèse ne tient plus lorsqu'on voit la fréquence de ces figures sur des édifices non défensifs (chapelle, églises ou maison bourgeoise).

On note l'absence de toute figure religieuse.

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SOURCES ET LIENS.

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https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Fichier:Pontivy_(56)_Ch%C3%A2teau_06.JPG

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 1997, Les crossettes et les gargouilles dans quatre cantons du Finistère : Landerneau, Landivisiau, Ploudiry, Sizun. Éditeur: s.n.,  2 vol. : 359 p. + 135 p. : ill. ; 30 cm .

http://portailcrbc.univ-brest.fr/cgi-bin/koha/opac-detail.pl?biblionumber=34066

— MARTINEAU (Jocelyn), 2010, Le château de Pontivy et l’architecture de transition des années 1500 , in Enceintes médiévales dans le Grand-Ouest.

file:///F:/Pontivy%20ch%C3%A2teau/Enceintes_medievales_grand_Ouest-Jocelyn%20Martineau.pdf

— VILLE DE PONTIVY Découvrir le château des Rohan

https://ville-pontivy.bzh/decouvrir/histoire-patrimoine/le-chateau-des-rohan/decouvrir-le-chateau-des-rohan/

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Published by jean-yves cordier - dans Sculpture Gargouilles et crossettes Héraldique
29 juin 2021 2 29 /06 /juin /2021 17:47

La chapelle de la Magdeleine (1578) en Briec-sur-Odet.

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PRÉSENTATION.

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Autrefois située sur la paroisse de Landrévarzec, cette chapelle en forme de croix latine date du XVIe siècle. Elle est construite en appareillage de granite coté sud et en moellons de schiste coté nord. Elle a été restaurée vers 1978 (cf. "Un chantier de restauration, la chapelle de la Madeleine en Briec-de-l'Odet. Compte-Rendu des travaux",  Gwechall, 1978, T.I, pp.265-273, ill. .

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Situation.

La chapelle occupe (une fois de plus) une hauteur (150 m) dominant le vallon d'un ruisseau, celui qui alimente, près de sa source, la fontaine. Ce ruisseau s'écoule vers le sud-ouest, animait plusieurs moulins (Meilh Kerroc'h, Meilh ar C'hrek, , Moulin de Kerrefren)  avant de se jeter dans le Steir. À 50 m en aval de la fontaine, un minuscule moulin à roue horizontale (pirouette) existe encore à Ty Men. Le  site d'implantation est sans doute dicté par la source de ce ruisseau, soit en raison d'un culte pré-chrétien aux eaux et à leurs pouvoirs thérapeutiques, soit comme richesse économique (les moulins étaient jadis la propriété des familles nobles et les paysans étaient contraint d'y faire moudre leur grain), mais la chapelle a peut-être été la propriété des seigneurs de Parc-ar-mou, ou, du moins, ceux-ci y exerçaient-ils leurs prééminences. Sans doute toutes ces raisons se cumulent-elles ou se succèdent-elles.

 

 

https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-4.030206&y=48.110324&z=18&layer1=ORTHOIMAGERY.ORTHOPHOTOS&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.SCAN-EXPRESS.STANDARD&mode=doubleMap

https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-4.022701&y=48.110745&z=15&layer1=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.CASSINI&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.ETATMAJOR40&mode=doubleMap

Les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle et du Tro Breiz passent à côté de la chapelle.

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Carte d'Etat-Major (1820-1866).

 

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Datation.

Le pilier octogonal encastré de l'angle sud du transept porte l'inscription en creux : "1578. 14/IOVR. DV/ FEVRIER ". Au dessus de la porte du transept sud se trouvent des armoiries tenues par deux lions qui seraient celles des sieurs de Pargamou, dont le manoir est voisin.

L'unique cloche est datée de 1809. La sacristie au nord-est a été construite en 1813.

Elle possède un clocher dont la tour porte l'inscription « GIVLAVM TRELLV FABRIQVE » datant peut-être du XVIIe siècle.

En 1910, après une destruction partielle par la foudre, la flèche du clocher a été reconstruite. La toiture a été rénovée vers 1980.

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Le calvaire et la fontaine

Sur le placître, le calvaire du XVIe siècle a été déplacé en 1955 sans respecter son orientation désormais inversée, Crucifix vers l'est. Un autel en pierre occupe un coté du socle, et sur l'autre face sont sculptés les fémurs croisés et le crâne rappelant l'implantation de la Croix sur le Golgotha, ainsi que le lien entre le vieil Adam et le Christ de la Rédemption. Les statues géminées sur le croisillon montrent la Vierge et Jean au calvaire, et au revers saint Damien tenant le pot d'onguent et saint Côme le flacon d'urine.

A 400 m au sud-ouest, une fontaine monumentale renferme une statue frustre de la Madeleine (?)

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La dédicace à sainte Madeleine laisse suspecter, comme tous les toponymes Magdeleine, Magdelaine, l'implantation d'une ancienne léproserie, et la présence d'une statue de saint Sébastien (invoqué contre la peste en raison de ses plaies) tout comme la présence sur le calvaire des deux saints jumeaux médecins Côme et Damien montrent en tout cas les liens de ce site avec les rituels de guérison ou de recherche de protection contre les épidémies. La présence d'une fontaine en témoigne également.

Malgré ce qu'on peut lire (" la chapelle est dédiée à sainte Marie Madeleine depuis 1789") le toponyme La Magdelaine ou La Magdeleine figure sur la carte de Cassini, avant 1789, et sur les actes d'état-civil de Landrévarzec aux XVIe et XVIIe siècle associés aux noms de TRELLU, PENNARUN, GADAL, JEZEQUEL, DOUGUEDROAT, et CHRISTIEN.

Elle se trouverait sur la voie romaine reliant Carhaix, l'antique Vorgium avec la pointe du Raz par Douarnenez "Is", et sur un des chemins vers Compostelle. Selon Picquenard (SAF 1923) "Pendant les invasions barbares, sous la Féodalité, pendant le Moyen-Age et la Renaissance, on ne s'est guère occupé de construire d'autres voies; on a continué à utiliser ce réseau gallo - romain; il est probable qu'un certain nombre de hameaux répartis le long de ces voies se sont installés dans les anciens relais (ou mutationes) et dans les anciennes hôtelleries (ou mansiones), distribués avec une grande régularité au bord desdites voies. Les ordres hospitaliers ont également installé leurs établissements charitables sur le parcours de ces voies; aux abords des villes, les léproseries y ont été cantonnées; de là ces noms de Le Temple, La Templerie, Saint-Jean, Locjean, La Madeleine, La Maladrerie, etc ... , qui jalonnent les anciennes voies."

Je n'ai pu vérifier ces assertions.

Aucune donnée n'atteste la réalité d'un pèlerinage mais c'est une hypothèse crédible.

 

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Voies romaines, Pocard-Kerviler 1873 in Eveillard

 

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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LE CLOCHER, SON INSCRIPTION ET SA CLOCHE DE 1809.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Inscription lapidaire de la tour du clocher.

On lit sur le coté sud :

"GIVLAVM. TRELLV. FABRIQVE",

soit "Guillaume Trellu, fabrique".

Certains auteurs ont lu "Guillaume Trellu 1578", ce qui n'est pas confirmé sur place.

On notera qu'un Guillaume Trellu "de la Magdeleine" participe au cahier de doléance de Landrévarzec (dont dépend alors la chapelle) en 1789.

Un autre Guillaume Trellu (1629-1679) est signalé par les généalogistes à Landrévarzec et décédé à La Magdeleine, il avait épousé Catherine Gadal, dont un fils Hervé. Les généalogistes mentionnent aussi Guillaume Trellu (1701 -La Magdelaine,1754). Ce dernier avait épousé Marie Feunteun.

Je privilégie, comme auteur de cette inscription, celui décédé en 1679, à moins qu'il ait été précédé, à La Magdelaine, d'ancêtres portant le même prénom mais dont les archives n'aient pas conservé la trace.

https://gw.geneanet.org/aconestabile?n=trellu&oc=&p=guillaume

https://gw.geneanet.org/zardoz?lang=en&pz=guillaume&nz=de+vergy&ocz=7&p=guillaume&n=trellu

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Nota bene : je crois deviner (artefact?) une inscription de trois lignes sur le bloc de pierre surmontant celle-ci.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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La cloche de 1809.

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L'inscription occupe quatre lignes.

Je ne parviens à lire que le texte suivant :

CommuNE DE BRIEC CLOche

MAGDELAINE PArrain

T MARAINE

FABRIQUE

Un relevé complet accessible en ligne est souhaitable, avec recherche de médaillons et du nom du fondeur.

La cloche se sonne à la main, depuis l'intérieur, le sonneur se tenant devant la porte ouest.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Le portail ouest.

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Il est souligné par une accolade gothique à crochets et fleuron, s'appuyant sur des culots sculptés de deux têtes d'allure primitive.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Les crossettes.

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La crossette (pierre d'amortissement à la base de la toiture) de l'angle sud-est du transept est un homme ou une femme, nu.e., la tête baissée (et peut-être coiffée), les deux mains levés vers la face, tandis que les jambes très fléchies encadrent l'angle. On sait, pour la rencontrer très souvent à cet emplacement, que cette figure renvoie soit à celle de l'acrobate, soit à une posture érotique, les deux étant d'ailleurs reliées.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Une deuxième crossette montre une pause encore plus équivoque, où le personnage nu et ithyphallique écarte les bras et les jambes autour de la construction.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Les deux autres crossettes sont animales.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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La porte sud et la porte du bras sud du transept.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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La porte sud donnant sur la nef.

Elle porte au dessus de l'accolade  un blason sculpté sur le granite. Les motifs de ce blason sont usés mais semblent organisés en quatre quartiers, et nous trouvons en 3 un alignement oblique de trois losanges, que nous allons rapprocher de la bande losangée de deux autres blasons, celui du calvaire, et celui de la porte du transept.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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La porte du transept sud.

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Comme à l'ouest, l'accolade s'appuie sur deux culots en forme de têtes — vaguement — humaines.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Le blason est présenté par deux lions et sommé d'une figure humaine (ou d'un ange ?).

Il est traversé en diagonale par cinq losanges oblique vers le bas et la droite, mais le quadrant supérieur droit est occupé par un meuble, très usé mais vaguement turriforme.

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C'est le rapprochement avec le blason du calvaire de la chapelle, qui nous aide dans sa lecture.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Discussion sur ce blason.

Le cartel du site mentionne ici les armoiries " de Talhoët de Landivy, ou de Pargamou"

Je trouve, tant à Landrévarzec (ancienne paroisse de la chapelle de La Magdeleine) qu'à Briec, sur le relevé de vitraux ayant actuellement disparu, la mention d'armoiries  d'or à la bande losangée de gueules accompagnée au second quartier d'un château d'azur qui s'appliquent bien aux trois blasons de la chapelle de La Magdeleine.

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1°) Landrévarzec. Chapelle de Quilinen.

Le relevé des vitraux est contenu dans un procès-verbal de 1648 :

Dans une vitre du pignon occidental, armes de Bretagne et de France, au-dessous, armes du marquis de la Roche et celles de Penanjeun-Launay, parti : d'or à la bande losangée de gueules accompagnée au second quartier d'un château d'azur, alliance de la maison de Pacarmon.

Michel Mauguin, qui a étudié l'héraldique de la chapelle de Quilinen, cite le passage qui nous concerne et le commente :

« Et plus bas dans un autre soufflet les armes du Seigneur marquis de Laroche, et au-dessous Celles de la maison de Penanjeun Laulnay blasonnés cydevant, partye d’or à la bande Lozangé de gueulle accompagné au second quartier d’un chasteau d’azur que lesdits Kerguellen ont dit Estre Lalliance de la maison de Pacarmon, [Pargamou ou Pargamon]"

"Si le marquis de La Roche est bien identifié, il n’en est pas de même pour le second écu, Il s’agit de N. Launay et son épouse N. Moysan de Parc Hamon de Briec. L’écusson : d’or à la bande de gueules, accompagnée au second quartier d’un château d’azur est inconnu des armoriaux, il est identifiable par une alliance de Guillaume Moysan (4) et de Marguerite Trégain en 1469, dont les armoiries figuraient dans un vitrail de l’ancienne église de Briec.

(4) Une généalogie des Trégain (BnF, Cabinet d’Hozier 9005) mentionne un Guillaume Moysan époux de Marguerite Trégain en 1469, http://www.tudchentil.org/spip.php?article29 "

n.b : Les armes des Trégain : d'or à trois pommes de pin de gueules la pointe en haut.

 

Je note qu'à la "Montre" de l'Evêché de Cornouailles de l'an 1562 qui s'est tenue à Quimper les 15 et 16 mai,  parmi les nobles  de Landrévarzec apparait : Jehan Moysan, sieur du Parc-Armou, (représenté par Guillaume Tréouret, dict faire pique sèche). Cette date est proche de celle de la fondation de la chapelle en 1578.

Jean Moysan était présent en personne à la Montre de la réformation de 1536 — "Jan Moysan noble sergent Sr de Pergamou" —   et le site Tudchentil indique  que "Jean Moysan est sergent féodé de la châtelenie de Quimper pour Briec et à ce titre est cité au rentier de Quimper en 1539. Les biens de la succession de Jean Moysan sont avoués en 1560 (ADLA, B 2016)".

https://www.tudchentil.org/spip.php?article103

Le toponyme Parcamon, avec ses diverses graphies, peut s'interpréter (A. Deshayes, Dict. noms lieux) comme Park Hamon, "champ ouvert", attesté à Morlaix, à Ploujean et à Argol.

Le lieu-dit Pargamou est actuellement inclus dans la zone industrielle de Briec, avec les voies Pargamou bihan, Pargamou braz tandis que  Yeun Pargamou est le nom d'une cité de Briec. Le scan historique 1950 de l'IGN donne la graphie Parc-a-mou comme celle de l'Etat-Major.

Le manoir de Pargamou.

 

Il en subsiste une maison "maniale", aujourd'hui restaurée, avec porte en arceau et fenêtre "armoriée", et ces armoiries sont les mêmes que celles de la chapelle. Photo ici :

https://pargamou.pagesperso-orange.fr/

En 2004, Jean Coroller a soutenu un mémoire de maîtrise  Manoirs de Pargamou et de Kerlez en Briec. Essai de chronologie et de remise en situation (1481-2004), non consulté.

Voir la discussion du forum de généalogistes du Finistère sur Renée Moisan dame de Pergamou/ Pergamon /Pargamon  x Jean de Trégouët seigneur de Liscuit et de Launay. On s'y interroge sur les liens de Renée Moysan avec noble Jean Moysan, cf. supra.

https://forum.cgf.bzh/forum/phpBB3/viewtopic.php?t=18287

 

Il faudrait peut-être distinguer Jan I Moysan, écuyer sieur de Parcamou, sergent féodé de la châtelenie de Quimper pour Briec, Receveur ordinaire de Châteaulindécédé en 1560, époux de Françoise Le Gallais, et leur fils Jan II Moysan, ( époux de Jeanne de l Bouexière et père de Renée Moysan) . Leur fille Louise Moysan aurait épousé Jan II de Kerguélen seigneur de Kerlez décédée en 1568. La fille de Louise Moysan, Marie de Kerguelen, épousa François de Kerviher, décédé vers 1606.  

https://gw.geneanet.org/psabat?lang=en&pz=pascal+gorges+yves+id+n126164&nz=sabat&p=jeanne&n=de+la+bouexiere

 

 

 

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2°) Église de Briec.

Le relevé des vitraux de l'église de Briec dans un procès-verbal de 1789 indique :

-Dans la deuxième fenêtre du bas côté, à la clef de voûte, est un écusson d'or à la bande losangée de gueules, surmonté au canton senestre d'une tour crénelée d'azur murée de sable. Au-dessous, écusson : parti au 1er d'or à la bande losangée de gueules, surmontée d'une tour comme ci-dessus, au 2ème d'or à 3 pommes de pin de gueules et d'une moitié de chevron d'argent.

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Une fois ces données acquises, si nous admettons ma proposition d'identifier ces armoiries de La Magdeleine avec celles d’or à la bande de gueules, accompagnée au second quartier d’un château d’azur des vitres de Quilinen et de l'église de Briec, si nous suivons  Michel Mauguin pour y voir les armoiries des Moysan sieurs de Parc-Armou ou Pacarmon, il suffit de consulter la carte de Cassini et celle d'Etat-Major pour constater que Parchamon (Cassini) ou Parc-a-mou (C. E.-M.) se trouve à moins de 500 mètres au sud de La Magdeleine, de l'autre coté du ruisseau et plus près encore de la fontaine.

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L'INTÉRIEUR.

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La chapelle de La Madeleine  est très émouvante car elle a conservé la simplicité de son cachet, associant  un sol de terre battue et des murs enduits de chaux soutenant une voûte en berceau non lambrissée, et de remarquables sculptures. L'un des grands mérites de l'Association qui la préserve est de l'ouvrir très largement aux visiteurs.

 

 

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LA NEF.

 

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Le Christ en croix sur la poutre de gloire, bois polychrome, XVIe siècle.

 

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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La Vierge à l'Enfant, pierre polychrome, XVIe siècle.

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La Vierge n'est ni couronnée ni voilée, et ses cheveux descendent sur son dos en boucles dorées. Elle regarde devant elle, plutôt que de regarder l'Enfant qui la fixe avec un sourire, alors même qu'ils échangent un objet (fruit ?) non discernable. De sa main gauche, elle retient le pan de son manteau

 

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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LE COTÉ SUD DE LA NEF.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Saint Sébastien, bois polychrome, XVIe siècle.

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Cette statue de saint Sébastien possède tous les caractères du genre, son allure de jeune éphèbe maître-nageur, ses cheveux blonds comme les blés, son maillot jaune d'or bien moulant, les liens qui nouent ses bras à un arbre, faisant bomber le torse, et sa belle indifférence, exemple de foi chrétienne face au martyre, face aux huit flèches qui le transpercent (par référence aux cinq plaies du Christ). Ce sont ces plaies sanguinolentes, mais dont il triomphe avec abnégation, qui font de lui Le saint vers qui se tournent les paroissiens face à une épidémie de peste, ou, plus largement, face à toute maladie contagieuse atteignant la peau.

Une particularité néanmoins : la flèche transperçant transversalement la gorge.

La chapelle de Guernilis (1574), contemporaine de celle-ci (1578)  à Briec, et appartenant aux Trégain, est dédiée à saint Sébastien. "On venait y demander guérison des maux d'yeux et d'entrailles".

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Le vitrail : la restauration de la chapelle. Le Bihan 1985, Quimper.

 

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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LE CHOEUR.

 

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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La niche hexagonale de l'Annonciation, coté gauche de l'autel. Bois polychrome, XVIe siècle.

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Il s'agit d'une Annonciation où Marie, en prières dans sa chambre agenouillée devant son livre saint, reçoit la visite de l'ange qui s'adresse à elle en la saluant des mots AVE MARIA.

Mais c'est également, de façon très originale, un Couronnement de la Vierge, où Marie reçoit la couronne tenue par deux anges. Dans la tradition, ce Couronnement survient lorsque Marie est montée aux Cieux.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Les sablières et les blochets du chœur.

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Sainte Catherine.

Cette femme est très richement vêtue et couronnée. Derrière elle, une roue brisée et armée de lames justifie l'identification à sainte Catherine d'Alexandrie, vierge et martyre vénérée en priorité, avec sainte Barbe, par les femmes de la noblesse, et présente dans leurs Livres d'Heures avec sainte Marguerite et/ou sainte Ursule.

Catherine, Barbe et Marguerite figurent, comme saintes protectrices de la santé, parmi les 14 saints auxiliaires particulièrement secourables dans les situations d'urgence. Si on y associe saint Sébastien, autre saint auxiliaire, et sainte Madeleine associée aux lazarets et lieux d'isolement des malades, et les saints Côme et Damien du calvaire, cette chapelle apparaît comme une vraie pharmacie  assurant toutes les protections.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Le blochet du coté sud-est : sainte Madeleine.

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La sainte porte son flacon d'aromates (pour l'ensevelissement du Christ) ou de parfum . Etrangement, elle a la tête couverte d'un voile, alors que son iconographie privilégie ses cheveux non couverts, descendant en flot sur ses épaules.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Les blochets du chœur : deux anges tenant des écus muets.

 

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Deux masques des sablières, coté sud.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Sainte Marie-Madeleine, bois polychrome.

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La sainte tient le flacon d'aromates. Les cheveux sont retenus par le bandeau occipital si fréquent au XVIe siècle en Basse-Bretagne dans les statues de la Vierge et de Marie-Madeleine.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Le vitrail du chœur : la Passion. Jean-Pierre Le Bihan, 1985, Quimper.

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Comme dans les Passions des maîtresse-vitres finistériennes du XVIe siècle, que le maître-verrier connait parfaitement pour les avoir restaurées, Marie-Madeleine est agenouillée au pied de la croix, paumes ouvertes écartées en signe de grande émotion.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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LE BRAS NORD DU TRANSEPT.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Sainte Barbe (?) indiquée sainte Marthe (???) . Bois polychrome, XVIe siècle.

Pourquoi sainte Marthe ? Parce qu'elle est la sœur de Marie-Madeleine et de Lazare ?

Elle a des cheveux longs descendant le long de son dos. Elle tient un livre, qui est son seul attribut.

 

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Le culot (granite), anthropomorphe.

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À notre hauteur, nous voyons un homme au visage rayonnant affichant un grand sourire.

Il faut regarder la sculpture de plus bas pour constater que ce personnage est accroupi ou à genoux, jambes écartées et qu'il saisit ses jambes par les deux chevilles. Il n'est pas nu mais porte une tunique à gros boutons. C'est là la posture de l'acrobate jouisseur, déjà remarqué sur les deux crossettes de la chapelle. Mais ce geste de saisir ses chevilles a certainement une signification codifiée, puisque nous le retrouvons régulièrement associée à cette posture, notamment sur des crossettes et abouts de poinçon. Voir les deux exemples de Dirinon, la crossette de La Martyre et de Landerneau.

https://www.lavieb-aile.com/2017/02/l-enclos-paroissial-de-dirinon.i.les-crossettes.html

https://www.lavieb-aile.com/2016/12/l-eglise-saint-salomon-de-la-martyre.i.les-inscriptions-exterieures.html

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Sainte Catherine. Bois polychrome, XVIIe siècle.

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sainte Catherine d'Alexandrie, avec la roue à ses côtés et la tête de l'empereur Maxence sous les pieds, lève l'épée qui servit à sa décollation.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Le culot.

Son motif, un homme tirant la langue, échappe lui aussi aux convenances. Son cou est entouré d'une collerette.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Le vitrail : Les travaux des Saisons, Printemps et Eté. Jean-Pierre Le Bihan, Quimper, 1985.

 

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Lancette gauche: Vaches pie-noires sous les pommiers.

Lancette droite : Les moissons.

Tympan : arrivée de l'hirondelle.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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LE BRAS SUD DU TRANSEPT.

 

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Saint Tugen. Bois polychrome, XVIe siècle.

 

Le saint enfonce un bâton dans la gueule d'un dragon.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Une sainte tenant un livre, et un objet perdu dans la main droite. Bois polychrome, XVIe siècle.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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 Saint Jean, ou plutôt Christ de la Résurrection. Bois polychrome, XVIe siècle.

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Il tient un bâton dans la main gauche et il bénit. Le bâton peut correspondre à la hampe de l'étendard de la Résurrection.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Entrait engoulé : dragons.


 

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Le vitrail : Les travaux des Saisons. Cueillette des pommes, labourage, coupe du bois. Jean-Pierre Le Bihan, Quimper, 1985.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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C'EST FINI.

 

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Euh, j'crois que j'ai oublié de photographier le vitrail de sainte Barbe. Je reviendrais. Sûrement.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

 

 

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SOURCES ET LIENS.

ABGRALL Jean-Marie,  1904, Notice sur Briec,   B.D.H.A. 

http://backup.diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/af488ed0b5ac10edd2fb9441496254a9.pdf

la chapelle de la Madeleine (XVIème siècle), reconstruite en 1910. Elle est en forme de croix latine. La flèche a été tronquée par la foudre vers 1910. Sur l'un des piliers, on peut lire : "14è Jour de Février 1578", et sur le clocher, l'inscription : "Trellu Guillaume Fabrique 1578". La sacristie date de 1813. On y trouve des statues anciennes : sainte Madeleine, Vierge-Mère, saint Jacques, sainte Catherine, sainte Barbe, saint Sébastien, Couronnement de la sainte Vierge, saint Tugen ;

Cette chapelle dépendait de Landrévarzec avant la Révolution, mais est demeurée annexée à Briec après l'érection de Landrévarzec en paroisse. Elle ne fut pas vendue à la Révolution. Elle figure au rôle des décimes de 1765. Le pardon de cette chapelle située à une lieue au Nord du bourg, se célèbre le dimanche qui suit la fête de la Madeleine. La chapelle ne possède qu'un seul autel, on y remarque outre la statue de la Sainte représentée à genoux, une statue de saint Jacques. La chapelle aurait été bâtie ou rebâtie vers le milieu du XVIIIème siècle (M. Abgrall, 1904).

ABGRALL Jean-Marie,  1917, Notice  B.D.H.A Landrevarzec. 

http://backup.diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/f380bb38f284bdf4491c2244061a938a.pdf

ABGRALL Jean-Marie, LE GUENNEC Louis, “Le chemin du Tro Breiz entre Quimper et Saint-Pol-de-Léon”, Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1922, tome 49, p. 71

— Cahiers de doléance pour la commune de Landrévarzec

http://infobretagne.com/landrevarzec-cahier-doleances.htm

COUFFON René, LE BARS Alfred, Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles, 2e éd., Quimper, Association Diocésaine, 1988

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/BRIEC.pdf

 

CDT29

https://cdt29.media.tourinsoft.eu/upload/Fiche-inventaire---chapelle-de-la-Madeleine.pdf

—Comité de la Magdeleine à Briec : 

  02 98 66 65 70

https://www.briec.bzh/contacts/comite-de-la-madeleine/

— KNOCKAERT Marthe 6 mars 2009 (?)

http://martheknockaert.unblog.fr/category/fontaines-sacrees/page/60/

Pour trouver la fontaine, il faut se rendre au hameau de Ty Men qui se trouve à plus de 400m au sud de la chapelle. Il vous faudra traverser la cour de ferme et prendre à gauche le chemin le long des bâtiments de ferme . Il est stabilisé au début, ensuite….. . Encore une centaine de mètres et à droite dans la végétation se trouve la fontaine. La voie rapide se trouve juste au dessus.

— LE BIHAN (Jean-Pierre), blog

http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-15689073.html

LEROY Jean-Patrick 2016, "Chapelle de la Magdeleine à Briec", Journées du Patrimoine 2016, dossier photo Flickr

https://www.flickr.com/photos/valendrevarzecois/albums/72157623215271744/

https://www.flickr.com/photos/valendrevarzecois/5444430661/

— MAUGUIN (Michel)

http://michel.mauguin.pagesperso-orange.fr/Les%20armoiries%20dans%20la%20chapelle%20de%20Quilinen.pdf

 

— PEYRON Paul, “Les églises et chapelles du diocèse de Quimper”, Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1903, tome 30, p. 146

 

POP

https://www.pop.culture.gouv.fr/search/list?mainSearch=%22chapelle%20de%20la%20madeleine%20briec%22

SIX Anita (dir.), Le patrimoine des communes du Finistère, tome I, Charenton-le-Pont, Flohic éditions, 1998

SOURNIA (Jean-Claude), TREVIEN (M.), 1968, Essai d'inventaire des léproseries en Bretagne Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1968  75-2  pp. 317-343

https://www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1968_num_75_2_2464

— OUEST-FRANCE, 7 juillet 2013, 15 juillet 2015  et 21 juillet 2016,

https://www.ouest-france.fr/bretagne/quimper-29000/la-messe-dominicale-celebree-la-magdeleine-711214

https://www.ouest-france.fr/bretagne/briec-29510/une-nombreuse-assemblee-au-pardon-de-la-magdeleine-3565972

https://www.ouest-france.fr/bretagne/briec-29510/la-madeleine-michel-coz-veille-sur-la-chapelle-4382216

— LE TÉLÉGRAMME 20 juillet 2011

https://www.letelegramme.fr/local/finistere-sud/chateaulin-carhaix/briecdelodet/briec/pardon-de-la-magdeleine-une-quarantaine-de-fideles-20-07-2011-1376112.php

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4 avril 2021 7 04 /04 /avril /2021 21:51

Le château de Keruzoret à Plouvorn : crossettes et héraldique. Kersanton, Henri Parent architecte, 1887.

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On connaît le principe de ce blog : l'auteur accède en touriste à un site dont il ne connait rien, et, seulement armé de sa curiosité, mène son enquête. Les limites en sont évidentes : l'impertinence de sa démarche dépourvue de toute légitimité est punie par toutes les chausse-trappes dans lequel il ne manquera pas de tomber.  Fasse que le lecteur ne l'accompagne pas dans ces chutes, et ne retienne qu'une chose : lors de sa visite, qu'il pense à emporter une bonne paire de jumelles.

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1°) Voir sur Plouvorn :

Et associé :

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2°) Voir sur les crossettes figurées (ces pierres d'amortissement des pignons et lucarnes parfois confondues avec des gargouilles) de Basse-Bretagne  :

 

 

 

— Cet article appartient à une étude des crossettes du Finistère destinée à permettre des comparaisons et à dégager des constantes stylistiques et thématiques. On consultera sur ce blog :

 

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PRÉSENTATION.

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Le château de Keruzoret, quelques jalons.

Voir la généalogie de Jean-Claude Bourgeois, de Yves Hamet  et  le forum CGF

https://gw.geneanet.org/jcbo?lang=fr&p=herve&n=de+kersaintgilly&oc=2

https://forum.cgf.bzh/forum/phpBB3/viewtopic.php?t=31312

https://gw.geneanet.org/hamety?lang=en&pz=christophle&nz=silvestre&ocz=0&p=jean+marie&n=le+borgne&oc=1

https://gw.geneanet.org/pbonnet6?lang=en&pz=mathilde&nz=bonnet&p=sidonie&n=leborgne+de+keruzoret

Jalon toponymique.

-Selon Albert Deshayes, "Uzoret procède d'un ancien Iuduuoret attesté vers 839-844 et formé avec uuoret, "secours". Il explique Keruzoret en Plougonver (22), en Ploumoguer (29), id. en 1671, et en Plouvorn, id. en 1534".

De nombreux auteurs confirment et développent cette origine. Kêr, qui veut dire "village, lieu habité", est suivi d'un nom d'homme,   Iuduuoret lequel est cité dans le Cartulaire de Redon dès 844. Les variantes de nom de lieu sont utilisé en nom de famille Kerizorè , Kerizoret , Keruzoré , Keruzorei en Basse-Bretagne. À la liste des toponymes citée par Deshayes, on peut suggérer le  hameau de Keruzoré à Saint-Servais (29).

On décompose  Iuuoret en  Ud 'prince, chef et  ‘iud’ qui serait selon I. Williams une forme ancienne de ‘ud’ , et uuoret  "secours", soit (i)uduuoret , d'où Keruzoret (Gary D. German CRBR)

Le radical -uuoret provient , (Y. Le Bolc'h p.99) du Gaulois uoreto : "secours". (de uo 'sous' et red 'courir', littéralement courir sous, secourir, d'où vieux breton : uuoret, moyen breton : goret, breton moderne : gwared (sauvegarde).

De nombreux exemples de patronymes et toponymes sont construits sur cette racine uuoret "secours" et leurs dérivés apparaissent dans le Cartulaire de Redon

  • Bud "victoire" d'où Buzaret, Buaré, Buzoret
  • Drech "apparence", d'où dre
  • Hael "généreux" d'où Héloret
  • Nod "protection', d'où Noduuoret
  • Dum, d'où Dumuuoret d'où Donoret
  • Maen "pouvoir"' d'où Maenuuoret, d'où Menoret

mais on trouve aussi  Madoret (Mad ='bienfait, service ', Cadoret (Catuuoret, Cat = 'combat',) cf Kergadoret à Quéménéven, voire  Pascuuoret, Coluuoretan

Voir : Gary D. German CRBRBreton Patronyms and the British Heroic AgeJ. LOTH Chrestomathie bretonne Annales de Bretagne1888 ; Jean-Yves Le Moing 1990

https://www.persee.fr/doc/ecelt_0373-1928_1990_num_27_1_1937

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Jalons cartographiques.

 

.—Carte de Cassini 1783-1784. Une colline boisée domine un ruisseau qui se dirige vers le nord-est et se jette dans l'Horn. Les deux moulins (symbole roue dentée) qui sont alimentés par ce ruisseau dépendent très probablement des seigneurs de Keruzoret. La route Saint-Pol-de-Léon/Landivisiau passe tout près.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53095250j/f1.item.zoom

— Carte d'Etat-Major (1820-1866). Le château est à une altitude de 90 m environ. On repère l'"oppidum", et le Moulin de Keruzoret"

https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-4.035541&y=48.588407&z=15&layer1=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.ETATMAJOR40&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.SCAN-EXPRESS.STANDARD&mode=doubleMap

—Carte aérienne.

https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-4.040666&y=48.592259&z=19&layer1=ORTHOIMAGERY.ORTHOPHOTOS2006-2010&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.SCAN-EXPRESS.STANDARD&mode=doubleMap

 

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Jalons historiques.

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-Le site est occupé au Bronze ancien, comme l'atteste un tumulus (Coat an  Dossen) où les fouilles de 1898 ont découvert 11 pointes de flèches en silex et deux poignards en bronze

-Le manoir de Kéruzoret a été construit autour de 1500 par Hervé I DE KERSAINTGILLY, originaire de Guiclan et fils de Jean de Kersaintgilly X 27 avril 1471 et  Anne de Kerhoent, ; il épouse le 12 octobre 1519 Françoise de L'Estang.  Son descendant,  obtient l'autorisation de bâtir une chapelle en 1537.

 

-Les descendants d'Hervé I sont successivement  Jean, seigneur de Keruzoret ✕ Marie de Créac'hquérault, d'où Hervé II, seigneur de Keruzoret , procureur de Lesneven✕ 1580 Anne Le Sénéchal, d'où Isabeau de Kersaintgilly qui épouse en 1600 Adrien Le Borgne. [Selon une autre source,  en 1581, le mariage de Jeanne de Kersaintgilly avec Hamon de Kersauson  fait passer le château aux mains de cette famille ; leur fille Isabeau de Kersauzon se maria vers 1600 avec Adrien Le Borgne (son père Adrien Le Borgne était seigneur de Lesquiffiou en Pleyber-Christ)]. 

 

-Vient ensuite Hervé LE BORGNE, sieur de Keruzoret en 1613, (°1600-+1663) qui épouse en 1620 Marie de PENFENTENYO (1600-1660) d'où Jean LE BORGNE ca 1623-1688 qui épouse en 1654 Anne de Kerhoant, d'où Charles LE BORGNE (ca 1660-1774) qui  épouse en 1669 Suzanne BARBIER de KERNAO (1646-1705).

-En 1669, la demeure passe par héritage à la famille Le Borgne ; et  Jean (ou Charles) Le Borgne de Kéruzoret, époux de Suzanne Barbier, fait construire le pavillon est.

-en 1691, leur fils Alain Louis (1671-) épouse Marie-Anne du Coelosquet.

-François-Louis Le Borgne (1703- avant 1781) épouse Marguerite de la Burthe, d'où Jean-François, à suivre.

-En 1785, est projetée la construction d'un château neuf.  Jean-François Le Borgne, comte de Keruzoret, enseigne de vaisseau, (1701-1791), époux de Françoise de Moucheron de Châteauvieux et son fils Alexandre Le Borgne de Keruzoret, (1782-1791) meurent à Jersey (en émigration). Un autre fils, Jean-Marie ( né à Plouvorn en 1786) épouse en 1808 Marie-Françoise Le Borgne de la Tour.

De retour d'émigration, la famille de Kéruzoret restaure l'ancien édifice et reconstruit la chapelle (v. 1796).

-Sidonie Le BORGNE DE KERUZORET (Plouvorn 1811-Plouvorn 1882 épouse en 1833 Casimir AUDREN DE KERMEL (1807-Plouvorn1862)

-En 1865, Amaury Audren de Kerdrel (1836-1921), maire de Plouvorn, fait appel à l'architecte parisien Henri Parent pour transformer le vieux manoir. Cette importante campagne de travaux, qui s'accompagne du remaniement du parc, se termine en 1887.

-C'est la famille Audren de Kerdrel qui s'y installa ; la fille d'Amaury, Marie-Olympe, épousa en 1902 Albert de Turgy d'Estrées. Leur fille Gabrielle épousa en 1930 Louis de Menou, expliquant avant l'arrivée en 1930 de l'actuelle famille de Menou :  Keruzoret appartient vers 1943 à Mme la comtesse de Menou, petite-fille de M. de Kerdrel, par sa mère, la baronne Gabrielle de Turgy d'Estrées.

-Jacques-Yves  DE MENOU (1932-2010), maire de Plouvorn de 1966 à 2008 a épousé Madeleine de Meherenc de Saint-Pierre

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 Jalons héraldiques : Armoiries :

Kersaintgilly : de sable à six trèfles d'argent.

Kerhoënt : losangé d'argent et de sable

           D'Estang Ecartelé d’or à une coquille de gueules, et losangé d’argent et de sable.

Le Borgne : d'azur à trois huchets d'or 2 et 1 liés en sautoir de même.

De Pententenyo : burelé d'argent et de gueules de huit pièces.

Barbier : d'argent à deux fasces de sable.

De Coëtlosquet : de sable au lion morné d'argent, parsemé de billettes de même, sans nombre.

Coëtnemprend'argent à trois tours crénelées de gueules, 2 et 1.

Le SeneschalDe sable à cinq fusées d'argent, accolées en bande, accostées de six besants de même, trois de chaque côté.

Du Moucheron de Châteauvieux : D'argent à la fleur de lys d'azur coupée en pal et détachée de toute part.

Audren de Kerdrel : de gueules à trois tours couvertes d'or, maçonnées de sable 2,1

De Menou : de gueules à la bande d'or.

De Méherenc de Saint-Pierre : d'argent au chef d'azur à la bordure de gueules

 

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Le château actuel.

"Entre 1865 et 1867, le manoir fut transformé en château de style néogothique par l'architecte parisien Henri Parent, qui suréleva le château et lui ajouta une aile ouest en équerre par rapport aux autres bâtiments et, à l'est, un pavillon avec, en équerre également, une terrasse surélevée donnant sur la cour.

Les deux façades de la construction initiale du XVIe siècle sont totalement remodelées, les fenêtres agrandies et remodelées. Un placage de schiste et de granite est apposé sur les murs, transformant totalement l'aspect extérieur de l'habitation. La galerie conserve sa porte cochère, ais se termine désormais par un encorbellement en granite. La cour d'honneur ouverte sur le parc, qui fut aussi totalement réaménagé. L'accès au château se fait désormais par une longue allée bordée de hêtres longue d'un kilomètre et qui est l'allée principale actuelle"[Wikiwand]

Le château (à savoir le logis pour ses façades et ses toitures)  le colombier et la chapelle, l'ancien verger, le potager et le parc sont classés MH le 7 mars 2007.

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INTRODUCTION À L'ÉTUDE DES CROSSETTES.

Emmanuelle Le Seac'h, avant de soutenir sa thèse sur les ateliers de sculpture sur pierre de Basse-Bretagne en 2014, avait rédigé en 1997 un mémoire de maîtrise d'histoire (dactylographié et non publié) sur les crossettes et gargouilles figurées de quatre cantons du Léon, ceux de Landerneau, Landivisiau, Ploudiry et Sizun. Sa sphère d'étude incluait Plougourvest mais ignorait Plouvorn, situé dans le canton de Plouzévédé.

Or, dans cette commune de Plouvorn, le château de Kerouzeret, la plupart des lucarnes (j'en ai compté 12) sont encadrées de deux crossettes figurées, en kersanton, et si celles-ci datent (a priori, car j'ignore le détail des réemplois) du XIXe siècle, elles rivalisent avec leurs modèles du XVIe siècle et en reprennent superbement le vocabulaire thématique des dragons, des lions et des chiens. Mais Paol ou Jakez est bien là pour qui sait le chercher, le paysan bas-breton chaussé de ses sabots!

Mais il faut dire que ces modèles du XVIe siècle ne manquaient pas, et sans s'éloigner beaucoup de Kerouzoret, l'architecte Henri Parent pouvait en découvrir sur les églises et chapelles.

Le nom du sculpteur sur pierre auquel il a fait appel vers 1880 est-il conservé dans les archives ? Je n'ai pu consulter le mémoire de maîtrise 'Ambroise-Rendu 1995) qui les a explorées.

 

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Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

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J'ai désigné les lucarnes que je présente sous un numéro (de 1 à 8) ; et j'ai laissé les autres lucarnes disponible à la découverte des futurs visiteurs.

Je vous présente la carte :

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Lucarne n°1. Dragon ailé et chèvre (?).

Lucarne n°2. dragon ailé et chien (lévrier) portant un collier.

Lucarne n°3. Lion et dragon ailé.

Lucarne n°4. Deux chimères ailés .

Lucarne n°5. Deux chimères ailés  .

Lucarne n°6.  Un dragon ailé et un breton.

Lucarne n°7. Un bélier et un dragon ailé .

Lucarne n°8. Un dragon ailé et un chien (lévrier, sans collier).

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Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

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Lucarne n°1. Dragon ailé et chèvre (?).

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Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

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Lucarne n°2. dragon ailé et chien (lévrier) portant un collier.

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Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

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Lucarne n°3. Lion et dragon ailé.

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Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

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Lucarne n°4. Deux chimères ailés .

 

Ces chimères possèdent des éléments des dragons ailés (une queue de serpent, des ailes nervurées), une tête vultueuse portant des cornes bovine et des bras plutôt humains. Le monstre de gauche emporte sous son bras un renard (ou écureuil, ou lapin) .

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Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

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Lucarne n°5. Deux chimères ailés  .

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Nous voyons que notre sculpteur ne manque pas de drôlerie. À gauche, un pseudo-dragon est pensif ou contrit, et porte ses doigts entre ses dents comme un cancre en difficulté. À droite, c'est une sorte d'homme sauvage (mais ailé) qui a attrapé avec sa corde un sanglier, ou quelque autre bête.

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Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

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Lucarne n°6.  Un dragon ailé et un breton.

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À gauche, un dragon ailé au corps écaillé et à la gueule marquée par un croc menaçant.

À droite, un homme aux cheveux longs et bouclés et coiffé d'un bonnet phrygien ; il porte un gilet, et un pantalon et il est chaussé de sabots.

Il s'agrippe des deux mains sur une barre, et adopte ainsi la posture des lions (ou dragons, béliers et autres animaux) de crossette : posture humiliante voire dégradante mais néanmoins comique.

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Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

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Lucarne n°7. Un bélier et un dragon ailé .

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Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

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Lucarne n°8. Un dragon ailé et un chien (lévrier, sans collier).

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Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

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LES ARMOIRIES.

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Mon inventaire n'est pas complet, c'est un florilège de ce que j'ai observé lors d'une visite trop rapide.

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1, 2 et 3 : blasons de l'arcature de la porte ogivale  Le Borgne - Barbier - Moucheron de Châteauvieux. 

4. Blason entouré d'un collier de l'Ordre de Saint-Michel et surmonté d'un heaume.

5. Armoiries aux trois tours d'Audren de Kermel.

6. Armoiries à interpréter. Chevron et rosettes.

7. Dans un  cuir  découpé à enroulement, blason mi-parti des Le Borgne et du Moucheron de Châteauvieux.

8. Hors du château, sur le logis : motif écartelé complexe. Kersanton.

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Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

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3 blasons de l'arcature de la porte ogivale  Le Borgne - Barbier - Moucheron de Châteauvieux

 

En haut : Barbier

À droite : Le Borgne.

À gauche : Moucheron de Châteauvieux

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Le château de Keruzoret à Plouvorn : crossettes et héraldique.

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Les autres portes ne montrent pas de blason.

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Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

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4. Blason entouré d'un collier de l'Ordre de Saint-Michel et surmonté d'un heaume.

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L'écu de gauche porte les armes de la famille Le BORGNE (d'azur à trois huchets d'or 2 et 1 liés en sautoir de même). L'écu de droite porte les armoiries des BARBIER.

Il peut s'agir des armes de Jean (ou Charles) LE BORGNE, époux en 1669 de Suzanne BARBIER DE KERNAO

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Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

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5. Armoiries aux trois tours d'Audren de Kermel.

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https://www.tudchentil.org/spip.php?article862

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Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

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6. Armoiries à interpréter. Chevron et rosettes.

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Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

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7. Dans un  cuir  découpé à enroulement, blason mi-parti des Le Borgne et du Moucheron de Châteauvieux.

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Le Borgne : d'azur à trois huchets d'or 2 et 1 liés en sautoir de même

Du Moucheron de Châteauvieux : D'argent à la fleur de lys d'azur coupée en pal et détachée de toute part.

Le sculpteur a utilisé le code indiquant les émaux (les couleurs) avec des hachures horizontales pour l'azur et un pointillé pour l'or.

Le cuir à enroulement, relevant de la Seconde Renaissances se retrouve sur le panneau armorié du château de Maillé (Plusquellec/Goulaine après 1541) et sur celui du château de Kerjean (Barbier/Gouzillon mariés en 1571) .

Les trois châteaux sont éloignés de 20 kms.

On remarquera au milieu et en haut  un autre motif de la Seconde Renaissance dont j'ai étudié la pénétration dans le Léon, le terme gaîné (une tête et un buste dont les bras sont réduits à des volutes)

 

 

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

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8. Hors du château, sur le logis : motif écartelé complexe. Kersanton.

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La cordelière laisse penser qu'il s'agit d'un blason féminin. Au centre, un carré de vair.

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Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

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SOURCES ET LIENS.

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/chateau-de-keruzoret-plouvorn/0fabf1a2-bd3c-4ed6-ae2b-055ceffcfe5f

 

SOURCES ET LIENS.

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ABGRALL (Jean-Marie), L'Architecture bretonne

ABGRALL (Jean-Marie), 1897, Le Livre d'or des églises de Bretagne,  Lambader, Berven, Lochrist, Goulven, illustrations de Charles Géniaux, Rennes pages 1-3.

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_201/lambader__berven__lochrist__goulven.pdf

 

— AMBROISE-RENDU, (Guillaume), GALES, (Gwenaële) et LE BRAS, (Valérie), 1995, Inventaire des archives du château de Keruzoret (Plouvorn), dir. J. TANGUY. Non consulté.

 

BARRIÉ (Roger), 1975, "Trois vitraux méconnus du XVIe siècle en Bretagne, Bull. Société archéologique du Finistère t. 103, pages  93-120. Voir p. 115-116.

BARRIÉ (Roger), 1977, "Vitraux disparus", p. 104, 174 note 47.Bull. Société archéologique du Finistère

BARRIÉ (Roger), 1977, "Plouvorn, chapelle Saint-Trémeur du manoir de Keruzoret, les vitraux", Bull. Société archéologique du Finistère

BARRIÉ (Roger), DOUARD Christel 1987, Châteaux du Haut-Léon, Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Commission régionale Bretagne, // Images du Patrimoine, n° 34. Rennes, 1987, 32 p. 

[compte-rendu]Mussat André Bulletin Monumental  Année 1989  147-3  pp. 264-265

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1989_num_147_3_4766_t1_0264_0000_4

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3320539f.texteImage

https://books.google.fr/books?id=eUhYDwAAQBAJ&dq=Ch%C3%A2teaux+du+Haut-L%C3%A9on,+Inventaire+g%C3%A9n%C3%A9ral+des+monuments+et+des+richesses+artistiques+de+la+France.+Commission+r%C3%A9gionale+Bretagne,+Roger+Barrie&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

 

CENTRE GENEALOGISTE DU FINISTERE, Forum

https://forum.cgf.bzh/forum/phpBB3/viewtopic.php?t=31312

— COUFFON, (René), LE BARS, Alfred), 1988, "Plouvorn",  Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988.

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/PLOUVORN.pdf

 

DANIEL (Tanguy), 1996, La chapelle de Lambader en Plouvorn,   Comptes rendus, procès-verbaux, mémoires - Association bretonne et union régionaliste bretonne,  Congrès de Saint-Pol-de-Léon juin 1996 tome CV p. 50.

https://books.google.fr/books/about/Comptes_rendus_proc%C3%A8s_verbaux_m%C3%A9moires.html?id=Ka0iAQAAIAAJ&redir_esc=y

 

DUCOURET (Jean-Pierre), 1971, Inventaire pour le Patrimoine dossier IA00005484

 

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-notre-dame-lambader-plouvorn/8e820a5c-91e6-410a-9857-c05679006ec6

http://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00005484_01.pdf

— FRÉMINVILLE ((chevalier Christophe-Paulin de La Poix de Fréminville) 1832, Antiquités de la Bretagne: Finistère, Volume 1, Lefournier et Deperiers, 1832 p. 69

https://books.google.fr/books?id=d04bAAAAYAAJ&dq=lambader&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

"Les vitraux, bien conservés , sont d'une époque postérieure à l'édifice, les personnages qui y sont représentés, portent le costume et l'armure du seizième siècle. Ce sont, selon toute apparence, les seigneurs aux dépens desquels ces vitraux ont été faits."

LAURENCEAU (Elise),1971,  Inventaire Général, dossier IA29002789.

 

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chateau-de-keruzoret-plouvorn/0fabf1a2-bd3c-4ed6-ae2b-055ceffcfe5f

 

-Le manoir de Kéruzoret est construit autour de 1500 par Hervé I de Kersaintgilly ; son descendant, Hervé II, obtient l'autorisation de bâtir une chapelle en 1537.

-Au 17e siècle, la demeure passe par héritage à la famille Le Borgne ;

-en 1666, Jean Le Borgne de Kéruzoret fait construire le pavillon est.

-En 1785, est projetée la construction d'un château neuf. De retour d'émigration, la famille de Kéruzoret restaure l'ancien édifice et reconstruit la chapelle.

-En 1865, Amaury de Kerdrel fait appel à l'architecte parisien Henri Parent pour transformer le vieux manoir. Cette importante campagne de travaux, qui s'accompagne du remaniement du parc, se termine en 1887.

LE BIHAN (Jean-Pierre), 11 mars 2008, blog.

http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-17584390.html

"PLOUVORN.

--Chapelle Notre-Dame de Lambader.XV° XVI° . 1712, le 20 Juin, la vitre de la chapelle de la longère nord présentait des armes avec alliance des Coatanfao, sieur de Mesgouin. A la même date, les verrières demandent réparation, la maîtresse vitre est entièrement à refaire. 1845 ; La maîtresse vitre  qui présentait une Passion de 1543 est  brisée. Pol de Courcy signale que la fenêtre est bouchée par un mur de moellons.
--Chapelle Saint-Trémeur de Keruzoret.
-Baie 0, à réseau et 4 lancettes, qui offre autres éléments figuratifs provenant de Lambader, dont un buste de Saint François, probable saint patron d'un donateur, une tête de Marie Madeleine provenant d'une Passion, comme l'est une tête de cheval
-Baie 1 Ouverture en ogive  avec une armature en ferraille d’une verticale et  3 horizontales. qui distribue les deux panneaux centraux  avec, dans le plus important, le couple donateur  et le saint patron Jean-Baptiste. Un dais à putti. Tout autour, une bordure qui est une suite de motifs à base de losanges et de rondelles certaines avec fragments anciens, certains en grisaille et jaune d'argent  présentant un paysage avec personnage.
-Les donateurs et fragments d’une Passion provenant de la maîtresse vitre de Lambader ont été recueillis par M. de Kerdrel
-Baie ouest. Dans  chaque panneau armoiries des Kersaint, Kerchoent, Coëtnemfren, Sénéchal.
Ces armoiries probablement cachées lors de la révolution, ont été trouvées sous l’autel,  du côté ouest du manoir au côté est, Transport qui eut lieu lors de la première moitié du XIX° siècle,
Ces armoiries sont accompagnées  et châpeautées de motifs figuratits avec corbeille de fruits, tête de femmes voilées qu'on pourrait aussi prendre au premier abord pour un voile de Véronique, têtes de personnages aux cheveux d'or, possibles têtes d'animaux, pièces anciennes bouche-trous.
-Pour les autres vitraux , provenant de Lambader lors de la démolition, fin XIX° une permission  écrite avait été demandée par les propriétaires du manoir, écrit qui se trouve toujours dans les archives du  manoir.

Chapelle du manoir de Keruzoret reconstruite  lors de la première moitie du XIX° Fenêtre au-dessus du porche,
écussons armoriés trouvés sous l’autel de l’ancienne chapelle. Ces armoiries sont ..."

 

 

— LE GUENNEC (Louis), Le Finistère monumental tome 1,  Morlaix et sa région, page 304-308. Droits réservés. Ouvrage numérisé avec l'aimable autorisation de la Société des Amis de Louis Le Guennec.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/9845

 

— LE GUENNEC (Louis), 1911, La chapelle de Lambader, Morlaix, Lajat, in-8°, 88 pages. Non consulté.

"La plus ancienne mention de la chapelle se trouve dans un acte de 1333; les documents conservés aux Archives du Finistère, et que M. Le Guennec a savamment commentés, remontent à 1432 : ils lui ont permis d'écrire une histoire complète de cet intéressant monument."

 https://www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1911_num_27_2_4166

 

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 1997, Les crossettes et les gargouilles dans quatre cantons du Finistère : Landerneau, Landivisiau, Ploudiry, Sizun. Mémoire de maîtrise d’histoire,  2 vol. 359 p. + 135 p. : ill. ; 30 cm.

MIORCEC DE KERDANET (L.), 1837, Les vies des Saints de la Bretagne-Armorique De Albert LE GRAND ... Avec des notes et observations historiques et critiques par D. L. Miorcec de Kerdanet et revues par M. Graveran. Brest 1837 Page 502

https://books.google.fr/books?id=PIhhAAAAcAAJ&pg=PA502&dq=lanbader&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiF4dfrsr_vAhXH3oUKHbu0B1UQ6AEwA3oECAQQAg#v=onepage&q=lanbader&f=false

 

PENNEC (Cyrille) 1825, Le dévot pèlerinage de Notre-Dame du Folgoët, Vatar-Jausions, 1825 - 122 pages

https://books.google.fr/books?pg=PA46&dq=lanbader&id=OQszcnHk2lEC&hl=fr&output=text

 

— PÉRENNÈS (Henri) 1943 Plouvorn Monographie de la paroisse, Rennes, Imprimerie du Nouvelliste, 1943, 86p., Réédition Le Livre d'histoire-Lorisse, Paris, 2004, 83p., p. 50-51.

http://www.infobretagne.com/plouvorn-chapelle-lambader.htm

"La chapelle est située un peu à l'est du château, du côté de l'étang, au bord de l'Esplanade. Elle est moderne et a remplacé un autre oratoire (où Hamon Barbier, chanoine de Léon, avait permis en 1535 de dire la messe), qui était situé au fond du jardin, et sur la façade sont deux belles statues de granit : à gauche, Saint Trémeur portant sa tête entre ses mains, à droite, Saint Christophe avec l'Enfant Jésus sur ses épaules."

 

PROCES-VERBAL 1849,  Bulletin archéologique de l'Association bretonne page 24.

 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2074644/f24.item

"Monsieur de Courcy regrette la perte de la belle verrière de Lambader, datée de l'an 1543, naguère détruite, et remplacée dans la partie inférieure de sa base par un mur de moellons tout neufs, dans sa partie supérieure par un rideau rouge très éclatant (hilarité prolongée)".

 

—  REALS (Vicomte de), 1890, "La restauration de Lambader", in Bulletin archéologique de l'Association bretonne, 31e congrès tenu à Saint-Pol-de-Léon du 10 au 15 septembre 1888, Troisième série, Vol.8, Saint-Brieuc, Imprimerie-Librairie R. Prud'homme, 1890, 202p., p. 54-58. 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2074856/f95.image

"Dans le fond de la chapelle on a recueilli une trentaine de statues en pierres de taille qui doivent être les débris d'un ancien calvaire. Plusieurs de ces statues ont beaucoup d'expression dans la physionomie ; malheureusement presque toutes ont été mutilées pendant la révolution. Elles ressemblent comme travail aux statues du calvaire de Guimiliau et doivent être de la même époque."

NOURRY, Audrey, 1997, Les manoirs des XVe et XVIe siècles au cœur du Léon (communes de Bodilis, Cléder, Lanhouarneau, Mespaul, Plouescat, Plougar, Plounévez-Lochrist, Plouvorn, Plouzévédé, Saint-Vougay, Tréflaouénan, Tréflez, Trézilidé), dir. J. KERHERVE. Non consulté.

TUDCHENTIL, "Kersaintgilly (de). "Réformation de la noblesse 1669

https://www.tudchentil.org/spip.php?article801

TUDCHENTIL, "Troërin de Kerjan (de). Preuves pour la grande écurie (1744)" 

http://www.tudchentil.org/IMG/pdf/troerin_de_kerjan_de_-_preuves_pour_la_grande_ecurie_1744_.pdf

— L'UNIVERS 27 septembre 1877 Inauguration de la chapelle restaurée sur l'initiative du recteur Hellard. Bénédiction par l'évêque en présence de la comtesse de Kerdrel. Promesse d'indulgence le jour du Pardon le lundi de Pentecôte.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chateau-de-keruzoret-plouvorn/0fabf1a2-bd3c-4ed6-ae2b-055ceffcfe5f

WIKIPEDIA

Famille Audren de Kermel

https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_Audren_de_Kerdrel

Chapelle Notre-Dame de Lambader

https://fr.wikipedia.org/wiki/Chapelle_Notre-Dame_de_Lambader

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Published by jean-yves cordier - dans Héraldique Gargouilles et crossettes
17 mars 2020 2 17 /03 /mars /2020 22:51

L'église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Ses sept navires sculptés (v.1561)  sur les murs.

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Cet article appartient à une série d'articles  sur les carvelles ou les embarcations de pêche sculptées sur pierre en Finistère : 

Voir les embarcations de pêche sculptées sur bois sur les sablières :

 

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PRÉSENTATION.

La paroisse.

"La commune de Cleden-Cap-Sizun occupe l'extrémité Nord de la presqu'île du Cap-Sizun; la partie Sud est formée par la commune de Plogoff. Sa configuration constitue un rectangle irrégulier dont la longueur mesure environ sept kilomètres et la largeur deux kilomètres et demi à trois kilomètres. Son territoire est borné au Nord et à l'Ouest par la mer, au Sud par le large vallon qui le sépare de Plogoff et de Primelin et à l'Est par la commune de Goulien. A l'Est, les frontières communales et paroissiales ne se confondent pas: une partie des terres des villages de Kerbellec et de Brézoulous dépend de la commune de Goulien. Les rivages Nord et Ouest offrent une ligne brisée de gigantesques falaises hautes de soixante à quatre-vingts mètres, coupées de caps et d'anses de dimensions variées.

Tandis que le versant Sud du sillon médian dévale en pente rapide des plateaux de Plogoff et de Primelin, le versant Nord, au contraire, s'élève par gradations insensibles jusqu'au bord même de la mer. Ce flanc 'est abrité par la ligne continue des falaises; il est exposé en plein Midi, ce qui procure à son sol une fertilité remarquable. On est étonné de rencontrer, dans ses dépressions, des sites merveilleux offrant une incomparable richesse de végétation, dans une région par ailleurs d'un aspect si rude et si aride.

De la vallée centrale se détachent, à des intervalles inégaux, plusieurs vallons latéraux qui s'enfoncent plus ou moins profondément dans les terres.

Le sous-sol des terres en culture ou des « mene » (collines incultes) est constitué de granulite ou granit décomposé englobé dans une terre jaunâtre.

Le patron actuel de l'église paroissiale est saint Clet, pape, substitué vers 1650 à saint Cleden. La paroisse est citée dans le cartulaire de Landévennec sous la forme Cletuen ou Cletven. En 1314, la forme est Cletguen-Cap-Sizun. Saint Cleden est le même que saint Clydwin du Pays de Galles. On peut présumer qu'à l'origine le nom de la paroisse devait être Lan-Cletguen ou Plou-Cletguen : les mots lan- ou plou- sont tombés en désuétude tout comme pour Cléder, Cast, Beuzec, Gouezec etc. Saint Cleden était donc probablement originaire du sud du Pays de Galles." (D. Bernard)

 

 

 

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-saint-clet-cleden-cap-sizun/dd3b899e-5aac-4d7a-8049-d54b6aad0d35

L'église.

"Située au cœur du bourg de Cleden-Cap-Sizun, l’église paroissiale, toute en pierre de taille  [leucogranite ou "granulite" (*)], trône dans un enclos qui n’est autre que l’ancien cimetière. Elle est composée d’une nef de trois travées avec bas-côtés dont l’une, plus grande, avec deux chapelles en ailes formant faux-transept. Le chevet de forme polygonale est flanqué de deux sacristies."

(*)"Même chez les géologues, le sens du terme « granite » a subi des aléas, liés essentiellement à la nature de son mica. Comme le rappelait A. de Lapparent en1906, les auteurs allemands (et certains auteurs français) réservaient alors le terme « granitite » au granite à biotite (mica noir), qualifié de « granite normal ». Le mot « granulite », longtemps employé pour granite clair à muscovite (mica blanc) est aujourd’hui remplacé par « leucogranite » et « granulite » a repris sa signification première, se rapportant à certaines roches métamorphiques. Les deux termes « granitite » et « granulite » étaient pourtant précis et commodes ; on ne peut que déplorer leur abandon." Chauris 2009 https://journals.openedition.org/rao/925

Placée sous le vocable primitif de saint Cleden jusqu’au milieu du 16e siècle, l’église paroissiale Saint-Clet de Cleden-Cap-Sizun « forme un ensemble harmonieux bien qu’elle ne soit ni d’une seule époque, ni d’un même style » (Bernard 1952).

Les deux premiers piliers du chœur, semblables à ceux de la collégiale de Pont-Croix, sont les éléments les plus anciens et remontent probablement au 13e siècle ou au début du 14e siècle. L’élévation ouest, le clocher, le transept ainsi que le porche sud revoient, quant à eux, au 16e siècle. (Notons que le clocher a été réparé en 1799 et consolidé en 1878).

Les dates portées relevées sur l’édifice montrent que les arcades de l’intérieur ainsi qu’une grande partie des murs extérieurs ont été refaits au 3eme quart du 18e siècle : 1751 sur une sacristie et sur l’une des piles du nord et l’inscription V : D : M : A : JANNIC : Rr : 1772 sur le linteau de l’une des portes latérales." (Ducouret)

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Les navires sculptés.

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On observe sept bateaux sculptés sur les murs de l’église. Ce type de bas-relief est fréquent sur les édifices religieux du Cap-Sizun (à Cleden-Cap-Sizun, l’un d’eux se trouve également sur la chapelle Saint-Tremeur). Pour Daniel Bernard, ils sont l’un des témoins d’une ère de grande prospérité du territoire où l’activité commerciale était florissante. « Les nombreuses églises et chapelles disséminées le long des côtes furent justement construites en ce 16e siècle qui vit fleurir intensément l’industrie des pêcheries, des sècheries et de la navigation. Pour bien marquer la part qui leur revenait dans ces bâtisses élevées de leurs deniers, les marins firent sculpter sur les tympans des portails et des porches des bateaux avec leur mât et leurs équipages navigant au milieu des poissons et des oiseaux de mer. ». Précisons qu’en plus de leur fonction clairement ostentatoire, ces bateaux pouvaient également permettre à leurs commanditaires se placer sous la protection divine." 

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VOIR EN ANNEXE L'ÉTUDE TRÈS COMPLÈTE DE DE DANIEL BERNARD.

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Datation de ces navires sculptés. 1550-1561.

Cette datation doit se déduire de celle de la construction des murs qui les portent. Nous disposons de deux indices.

a) D'une part, selon D. Bernard, en 1681, Jean de Tréanna, seigneur de Kerazan assure « qu'il se voit que dans lad. esglise de Cleden, au bas d'une grande vitre, au haut de laquelle sont les armes des seigneurs de Kerazan sont escripts en vieux caractères ces mots: « Ceste vitre fut faicte à la dilligence d'Hervé Archan, fabriq. de lad. église de Cleden en lan 1550. ».

Puisque la pose d'une vitrail dans le chœur est obligatoirement postérieure à l'édification des murs, l'église est donc antérieure à 1550. Mais la vérification de cette date n'est plus possible.

b) Selon P. Bonnet, la façade occidentale portait la date de 1561. Il est entendu que la source est plus fiable, mais là encore, elle ne peut être vérifiée.

Néanmoins, ces deux dates concordent avec les données économiques (prospérité de la pêche et du commerce), avec les éléments stylistiques d'architecture religieuse, avec la construction d'une église à Beuzec en 1548,  avec la présence de navires sculptés semblables à Confort (>1528), à Penmarc'h,  sur la façade ouest de Plogoff (datée de 1547), sur les sablières de N-D. de Roscudon à Pont-Croix (>1528) et à la chapelle Saint-Trémeur de Cléden-Cap-Sizun (1538), etc.

Nous pouvons affirmer que ces navires de pierre datent du milieu du XVIe siècle.

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Corpus.

Nous pouvons dénombrer sept navires sculptés sur cette église :

— Un sur la façade occidentale : barque de pêche à 3 marins en action de pêche.

 

— Deux sur le gable du portail sud :  2 carvelles à 3 mâts 

— Deux à l'intérieur du porche sud : 2 barques de pêche.

— Deux sur le gable de la première lucarne sud. 2 barques de pêche.

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I. LA FAÇADE OCCIDENTALE : INSCRIPTION, UNE BARQUE, UNE CROSSETTE.

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"La façade ouest est en bon style flamboyant des premières années du XVIe siècle. La porte est encadrée de guirlandes feuillagées ; au dessus, deux panneaux rectangulaires contiennent, l'un un bas-relief représentant un bateau de pêche monté par quelques personnes." (D. Bernard)

"Sur le pignon ouest se trouve l’une des deux portes principales. De style flamboyant et encadrée de guirlandes feuillagées, elle est surmontée de deux panneaux carrés dont l’un contient un bas-relief représentant un bateau de pêche et l’autre une inscription érodée et illisible. Ce même pignon soutient le clocher qui est une imitation en plus petit de celui de la collégiale de Pont-Croix. On y accède par un escalier tournant contenu dans une tourelle extérieure accolé au flanc nord de la base."

 

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Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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[ Le cartouche de droite] contient une vieille inscription dont Daniel Bernard a pu déchiffrer quelques  mots :

-------RECTOR

BENNOS DA DOR

AMEN

Le nom du recteur est complètement effacé. 

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Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Navire n°1. Barque de pêche à trois marins.

La barque est semblable à celles de Notre-Dame de Confort, la poupe convexe et l'arrière droit lui donnant une forme générale en sabot. Le gouvernail est bien visible à la poupe.  Trois marins pêcheurs sont tournés vers nous, les mains au dessus du  du franc-bord tribord ; le patron tient la barre sous son aisselle. Ils sont en action de pêche, ramenant à bord les lignes chargées de poissons, mais ces détails ne sont pas visibles. Le matelot 'avant est vêtu d'un tricot rayé. Les trois sont coiffés de capuches qui forment un triangle avec deux masses rondes sur le coté : les ancêtres des suroîts ?

Il est intéressant de comparer ce bas-relief aux peintures murales de la chapelle Saint-Michel en Plogoff, datant de 1770 environ et montrant une barque de pêche au merlu. Elles sont publiées sur le site amedenosmarins.fr. La barque est au mouillage dans le courant, la mâture a été abattue  et couchée en long, elle dépasse à l'arrière. Chaque pêcheur tient une ligne, et certains ramènent le poisson à bord.. 

 

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Pêche aux merlus : peintures murales (v.1770) de la chapelle Saint-Michel de Plogoff.

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Pêche aux merlus vers 1770. Peinture murale, chapelle Saint-Michel de Plogoff.

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Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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LE COTÉ SUD .

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"La deuxième porte principale se trouve sur la façade sud et est précédée d’un portail semblable à celui de Saint-Tugen en Primelin. A l’intérieur de celui-ci se trouvent six niches soutenues par un bandeau mouluré de figures monstrueuses : lions accouplés, béliers, dragons, lapins, lézards, personnages au attitudes diverses… Au-dessus de la porte se trouvent deux autres bateaux de pêche sculptés."

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Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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LE PORCHE SUD : EXTÉRIEUR.

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"Ce qu'il y a de plus remarquable dans cette église, c'est le porche Midi. L'arcade principale a un petit tympan découpé à jour et est entourée de moulures et de feuilles sculptées. Un premier rampant appliqué, garni de crossettes, s'appuie sur deux anges cariatides qui déploient des banderolles où l'on lit : AVE MARIA — PAX VOBIS . Un second rampant ajouré en balustrade couronne le fronton sur lequel sont sculptés deux bateaux avec leurs mâts et leurs équipages. Les contreforts qui appuient les angles sont garnis de six niches et surmontés de clochetons, tout cela décoré, fouillé, dentelé avec un luxe extrême, à faire croire que le granit est friable et qu'il s'est laissé orner et découper sans opposer de résistance au ciseau du sculpteur."(D. Bernard)

 

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Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Le cadran solaire de 1716.

Inventaire SAF n° 2902801-1.

​​​​​​C'est un cadran  méridional, circulaire, gravé sur ardoise, aux lignes chiffrées dans la couronne, doté d'un style moderne linéaire, étoilé. Le décor est un cheval fougueux (oreilles pointées), ce qui pourrait se référer aux deux noms locaux signifiant "tête de cheval", soit à Penmarc'h, soit au pays bigouden nommé Cap Caval (Caput caballi). Mais le Cap Sizun n'appartient pas au Cap Caval.

 

http://michel.lalos.free.fr/cadrans_solaires/autres_depts/finistere/cs_finistere_quimper.php

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Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Au dessus du cadran, deux éléments sculptés font saillie. Faut-il y voir des poissons et des hameçons ?

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Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Navire n° 2 : carvelle à 3 mâts.

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Le navire est doté d'un château-avant, d'une proue fortement défendue et plongée, et d'un château arrière. Les clins ne sont pas représentés, hormis un redan sous le franc-bord. Alors que l'arrière est fin est convexe, la quille se prolonge assez loin en arrière pour supporter  l'étambot, à peine oblique, et le gouvernail.

Trois mâts sont sculptés, dans un raccourci accentué, et ils sont coiffés d'un nid-de-pie. Les haubans sont représentés, de même qu'une vergue pour le mât arrière (d'artimon).

C'est donc un bâtiment d'assez fort tonnage, destiné au commerce atlantique (Portugal, Espagne, Bordeaux, Angleterre, Flandre).

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Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Navire n° 3 : carvelle à 3 mâts.

 

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Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Les deux anges aux phylactères (AVE MARIA — PAX VOBIS).

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Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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LE PORCHE SUD : INTÉRIEUR.

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"A l'intérieur du porche, six autres niches sont soutenues par un bandeau paré de monstres bizarres: lions accouplés, bélier, dragons,-lapins, lézards, bonshommes de toutes sortes aux physionomies et positions les plus fantaisistes. La voûte du porche est en pierre, la clef est à écusson dont les armes sont effacées . Au-dessus de la jolie porte d'entrée de l'église voguent encore quelques barques de pêche. " (D. Bernard)

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Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Navire n°4. Barque de pêche à 4 marins.

Trois au moins des matelots nous font face, comme sur la barque n°1, et nous pouvons penser qu'ils sont en train de pêcher, même si leurs mains ne sont pas représentés.

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Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Navire n°5. Barque de pêche à 4 marins en action de pêche.

La scène est plus précise : les marins sont encapuchonnés et enveloppés dans d'épais manteaux (en toile huilée probablement). Ils traversent un banc de poisson, et l'homme d'avant hisse sa prise au bout de la ligne. À l'arrière, l'homme de barre a aussi une belle touche. Les apparaux sont rangés, et le mât, les voiles ferlées et les haubans sont visibles à l'arrière.

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Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Les niches prévues pour recevoir les Apôtres (mais seulement trois de chaque coté) sont vides. Elles dominent une corniche.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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À gauche, un couple enlacé, un lapin et une feuille.

Au centre, un ange chasse avec son bâton un dragon.

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Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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À droite, trois animaux (dont un bélier ?) ; le dernier, à longues oreilles, mord à pleine gueule la colonne.

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Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Les trois niches vides du coté ouest.

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Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Après l'animal mordant la colonne, voici deux animaux (lions ?) affrontés contre un écu effacé.

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Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Un homme richement habillé et coiffé (seigneur ? marchand?) est encadré par deux lions.

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Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Un ange, une feuille, puis un animal tendance cochon.

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Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Un lion bien identifiable.

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Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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... et un être hybride tête en bas.

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Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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À la croisée des nervures, un ange présente un blason, muet.

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Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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LE PIGNON DE LA LUCARNE SUD.

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Deux contreforts reçoivent deux pinacles à clochetons à crochets, dont les bases servent de départ à une accolade à chou frisé. De part et d'autre du fleuron, deux navires sont sculptés.

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Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Navire n° 6. Barque de pêche à trois marins.

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Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Navire n°7. Barque de pêche à trois marins.

La forme "en sabot" de la barque n°1 est retrouvée à nouveau. Malgré l'érosion, on devine trois matelots. L'élément remarquable est la ligne qui part de l'étrave, mais qui revient en arrière, au lieu d'être tendue comme une ligne de mouillage. Imaginons qu'un beau merlu y est accroché.

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Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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LE CHEVET.

"L'abside, de forme hexagonale, un peu courte, flanquée de deux sacristies, porte à l'extérieur cette inscription : FAIT EN LAN 1751. Contre le mur extérieur se dressent trois statues de granit de grandeur naturelle : au centre, dans une niche, saint Clet avec la tiare ; à ses cotés sur des contreforts d'angle, saint Pierre avec sa clef, et saint Paul armé d'une longue épée." (Daniel Bernard)

 

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Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Saint Clet en pape.

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Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Saint Pierre.

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Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Saint Paul et l'épée de sa décapitation.

De l'avantage d'être citoyen romain : on finit décapité et non crucifié.

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Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Kézako ?

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Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Le bon abbé Bocou (1656-1660)

Est-ce bien lui ? En manteau de chœur (rochet), surplis, soutane, large rabat,  aumusse au bras gauche, c'est ici un chanoine.

"Au sommet d'un contrefort, entre ce magnifique porche cet la sacristie, est représenté un prêtre en surplis et chape, qu'on dit être l'abbé Bocou, ancien recteur." (D. Bernard)

 

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Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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LE CLOCHER.

Le rayonnement des tours de la façade occidentale de la cathédrale de Quimper.

Les tours de Saint-Corentin, prises isolément, servirent de modèles et de référence  aux constructeurs du diocèse jusqu'à la fin du XVIe, soit pendant plus de 150 ans, au point de marquer profondément de leurs silhouettes, jusqu'à aujourd'hui, les paysages finistériens à  Locronan, Notre-Dame-de-Roscudon à Pont-Croix, Notre-Dame de Quimperlé, en l'église de Saint-Guénolé, l'église Saint-Nonna de Tréoultré à Penmarc'h, la chapelle Saint-Herbot à Plonévez-du-Faou, à Saint-Trémeur de Carhaix, ... Deux édifices mis en chantier dans le deuxième tiers du XVIe siècle se rattachent encore à la production de l'atelier de Saint-Herbot : la chapelle Saint-Tugen en Primelin commencée vers 1530, et la tour de l'église Saint-Herlé (1548) de Ploaré en Douarnenez.

   "Une version modeste du parti quimpérois est mis en œuvre dans deux églises du Cap Sizun, à Beuzec (1554) et à Cléden (1561). Dans les deux cas, la tour est aveugle, (sauf sur la face est à Beuzec), le décor étant concentré au registre  des deux galeries superposées ; la première — avec un encorbellement plus marqué à Cléden — , cantonnée par des pinacles d'angle, s'ouvre sur chaque face par quatre baies en anse de panier, et non plus tréflées, au dessus  d'une balustrade à quadrilobes ; la seconde, cantonnée de clochetons octogonaux, a sa balustrade ajourée de soufflets. Sur la plateforme s'élève la base octogonale de la flèche. Celle-ci a des arêtes ornées de crochets, ses pans sont ajourés de quatrefeuilles, et ses faces ouest, nord est et sud sont percées de hautes lucarnes amorties par des gables." (Philippe Bonnet 2013)

Description par Daniel Bernard :

 

"Le clocher, du XVIe siècle, auquel on accède par un escalier tournant contenu dans une tourelle extérieure accolée au flanc Nord de la base, est de construction très curieuse : on a voulu y imiter le clocher de Pont-Croix : au dessus d'une première galerie en quatrefeuilles est une galerie à baies allongées, entourant la chambre des cloches ; puis vient une autre balustrade flamboyante d'où s'élance une flèche puissante, admirablement proportionnée, accompagnée de quatre beaux clochetons gothiques.. Le clocher a été réparé en 1799 et consolidé en 1878.

Sur l'arête sud du pignon qui supporte le clocher, il existe une cheminée qui devait correspondre à un foyer placé au bas de l'église, comme on en voit encore à Saint-Tugen [Primelin] et dans plusieurs autres églises de la région. La destination de ces foyers est toujours controversée."

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Les cloches de Saint-Clet en Cléden-Cap-Sizun.

"Les deux cloches actuelles ont été placées en 1868. La plus grande porte l'inscription suivante:  JACQUES YVON. PARRAIN: JACQUES DONNART. MARRAINE: YVONNE PENNAMEN. 1868. DON DES PAROISSIENS.

Sur la petite on lit:  GUILLAUME ANNE. PARRAIN: JEAN-GUILLAUME DONNART.  MARRAINE: ANNE COQUET. M. NICOL, RECTEUR. JEAN DONNAT, MAIRE. CLET PELLERIN, TRÉSORIER. JEAN, FONDEUR A QUIMPER. 1868.

Les deux cloches qui ont précédé celles-ci pesaient, l'une 35.0 kilos , l'autre 200 kilos. La plus grande fut descendue pendant la Révolution et transportée à Brest pour être fondue. En 1785, René Le Bis, fabrique de l'église paroissiale, fit remarquer au général, ou corps politique, que les cloches avaient besoin de réparations « en boisage et ferraille ». Les délibérants lui donnèrent pouvoir pour les faire. descendre et les faire raccommoder par des ouvriers de son choix. Trois ans plus tard, le recteur Gloaguen bénit une nouvelle cloche. Il relate le fait en ces termes: « Le 24 juin 1788, j'ai fait par permission de Monseigneur Conen de Saint-Luc, Evêque de Quimper, la bénédiction d'une cloche sous l'invocation de saint Jean-Baptiste et saint Jacques; laquelle cloche est destinée principalement à servir de timbre à l'horloge de l'église paroissiale. Elle pèse 342 livres. »" (Daniel Bernard)

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Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Gargouille de la galerie.

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Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Crossette du rampant nord du gable : un lion (macrocéphale !) les pattes antérieures posées sur une petite tête.

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Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

Église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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ANNEXE. L'ARTICLE DE DANIEL BERNARD EN 1950-1951 POUR LA SAF.

(retranscription personnelle, des fautes sont possibles : on se reportera à l'original).

Les dangers de la navigation.

Boë an aon, « la baie de l'aven, de la rivière » est devenu par agglutination Boë an anaon, « la Baie des Trépassés ». Il n'en reste pas moins que le Raz de Sein est l'endroit le plus dangereux au monde, d'où le dicton :

Den n'en deuz tremenet ar Ras

Hep n'en defe bet aon pe c'hlaz.

« Jamais personne n'a passé le Raz

Sans avoir eu ou peur ou mal.

"LES PECHERIES ET LES SECHERIES DU CAP-SIZUN AU XVIe SIECLE

Le seizième siècle jusqu'aux désordres de la Ligue fut une période de prospérité extraordinaire pour toute la Basse-Cornouaille. Les populations riveraines de la mer, en particulier, parvinrent à une aisance remarquable grâce au développement intensif des pêcheries et des sécheries.

En Cornouaille, les centres de ces industries se trouvaient dans la région de Doélan, dans le Cap-Caval et dans le Cap-Sizun. La sécherie de Poulgoazec, près Audierne, est connue depuis le XIVe siècle; celle. de Feunteun-Od, en Plogoff, dite sécherie du Duc, fonctionnait au XVe siècle et devait annuellement au seigneur de Tyvarlen (Landudec) une redevance de quinze livres, quinze sous. A la fin de ce siècle, 1es sécherie;s de Cornouaille étaient affermées 4.500 livres tournois et 400 réaux. A Ja même époque, les pêcheurs de six paroisses du Cap-Sizun Cleden, Esquibien, Plogoff, Primelin, Goulien et Beuzec, versèrent au trésor ducal ,la somme de 267 livres, 10 sous par an. Cet impôt suppose évidemment un revenu considérable. Les seigneurs possédant des terres dans la même région exigeaient souvent, en guise de redevances, des merlus secs ou de l'huile de lieu: ainsi, les tenanciers de Kerhas, en Primelin, devaient 18 merlus secs au seigneur de Lezurec; les huit domaniers de Lamboban, en Cleden, devaient fournir 20 merlus secs, une pinte d'huile, les 2/ 3 d'une pinte, une chopine et le quart d'une livre d'huile, au seigneur de Trémenec. Cette huile était extraite du lieu et servait à l'éclairage, d'où son nom vulgaire de goulou malaouen. On la versait dans un petit creuset dont l'une des parois était allongée en forme de bec; la mèche était constituée par une moelle de sureau ou une torsade d'étoupe. L'appareil était suspendu à un clou au moyen d'une petite chaîne fixée à une sorte de potence rivée aux deux ,côtés du creuset. Ces mêmes domaniers de Lamboban devaient ,encore au propriétaire de leurs fonds une fourniture bizarre: neuf « poillctes à mer ». Nous pensons qu'il s'agit de tiges filetées destinées à être adaptées au fuseau de quenouille. Ces objets étaient probablement fabriqués par Jacques Poulhazan, maître armurier dans ce village au début du XVIIe siècle.

 

Les pêcheries et les sécheries du Cap-Sizun étaient comprises dans l'apanage des comtes de Penthièvre, issus de Ducs de Bretagne. Après des vicissitudes diverses, les dépendances de cet apanage furent rendues au comte de Penthièvre en 1536. Il se préoccupa aussitôt de faire faire un recensement minutieux de tous ses droits, y compris les pêcheries et sécheries du Cap-Sizun. Ses délégués, après avoir obtenu de la Chambre des Comptes de Bretagne des copies des anciens actes et des anciens comptes qui justifiaient des redevances dues par les pêcheurs, se rendent dans les divers endroits de la Bretagne, pour prendre possession, au nom du comte, des nombreux membres de l'apanage. Cette opération donna lieu à l'établissement d'un volumineux procès-verbal sur vélin qui est conservé aujourd'hui, ainsi que de nombreux documents annexes, aux Archives Départementales des Côtes-du-Nord, dans le riche fonds de Penthièvre. Les renseignements qui suivent sont extraits de ces dossiers. Rendus à Audierne en 1547, les délégataires firent comparaître devant eux tous les maîtres de barque des six paroisses du Cap-Sizun « qui nommèrent fidèlement et sans fraude, tous leurs compaignons et paiges (mousses) par noms et surnoms et ceux de leurs demeurances ». Les listes dressées à ce propos nous indiquent le nombre de bateaux par paroisse et la composition de leurs équipages.

Voici la statistique produite par ce dénombrement:  à Cleden : 24 bateaux et maîtres d'équipages, 215 compagnons, 131 mousses.

 

La population des six paroisses était alors beaucoup moins dense que de nos jours: on peut l'évaluer approximativement à 8.000. Les 1.400 individus se livrant à la pêche représentent donc 17,5 % du nombre total des habitants. En examinant la liste par viIlage de la paroisse de Cleden, on peut remarquer que des familles entières s'adonnaient à la pêche. Le règlement imposé par les mandataires du comte de Penthièvre spécifiait que les maîtres de barques ne pourraient « admettre en leurs bateaux que quatre pages pour ceux auxquels il n'y aura que neuf à douze compagnons; que cinq pages aux bateaux de douze à seize compagnons, et six pages aux bateaux de dix-huit à vingt compagnons ». En réalité, nous avons constaté que ces prescriptions n'étaient pas observées. Les équipages des bateaux du Cap-Sizun comprenaient en moyenne 9 compagnons et 5 mousses. A parti.r de 1547, les redevances dues par les pêcheurs furent fixées à 30 sous pour les maîtres de barques et les compagnons, et à 12 sous, 6 deniers, pour les mousses, après la première année. Auparavant, les maîtres et les compagnons devaient payer annuellement 60 sous et les mousses 25 sous. Cette diminution marque-t-elle une décroissance dans le produit de la Pêche? Nous ne saurions le dire.

Trois sortes de poissons faisaient particulièrement l'objet de la pêche: le congre, le merlus et le lieu. La capture était faite à la ligne, ce qui explique la nécessité d'un personnel nombreux. Les cargaisons étaient débarquées au moyen de petits canots dans les criques situées sur tout le pourtour de la presqu'île. On les hissait ensuite sur les falaises où s'opérait le séchage à l'air libre, dans des endroits appropriés. Les femmes et les enfants surtout étaient occupés à cette besogne. H. Le Carguet, clans un article sur La morue du Raz de Fontenoy, inséré dans le Bulletin de la Société archéologique du Finistère en 1910, a raconté, d'après des traditions recueillies principalement à Plogoff, comment se faisait le séchage des poissons. Selon lui, les merlus et. les lieux étaient étendus après désarêtage, sur les gaIets et les roches. Quant aux congres, on les suspendait à des traverses posées sur des chevalets. La préparation terminée, les stocks étaient transportés à Audierne pour être exportés.

 

D'après les fermiers du droit de pêcherie, au milieu du XVIe siècle, chaque bateau prenait chaque année trois ou quatre cents merlus qui se vendaient communément de 40 à 45 livres monnaie la pipe de 400 poissons. Pour les 90 bateaux du Cap-Sizun, l'apport était donc de 27 à 36.000, soit une moyenne de 31.500. Ce total représente. en chiffres ronds, 80 pipes, dont la valeur globale atteignait la somme de 3.200 à 3.600 livres annuellement. La part de chaque bateau était de 35 à 40 livres. Nous ignorons de quelle manière s'opérait la répartition entre les membres de l'équipage.

La modicité de la somme revenant à chaque bateau ne doit pas faire illusion: "il faut se souvenir que la livre, au milieu du XVIe siècle, valait au moins 25 à 30 francs de notre monnaie d'avant la guerre de 1914. Essayer d'en évaluer l'équivalence en monnaie actuelle serait une vraie chimère!

La campagne de pêche ne durait que trois mois et demi à quatre mois, pendant les huit autres mois de l'année, les capitaines frétaient leurs navires avec leurs équipages aux négociants pour le transport de marchandises. Ils se rendaient ainsi à Bordeaux et à La Rochelle, en Angleterre et en Flandre et dans les ports de la Normandie, de la Picardie et des côtes de Bretagne. Cette navigation leur rapportait, selon un document du temps « de gros loyers à grosse estimation ». De plus, ajoute le même document dans l'intervalle des voyages, les équipages « ont grands labourages fertilz de quoy ilz ont 1a plurpart de leurs victuailles et pourvisions et ne poyent nulz fouages ».

Ainsi les habitants du Cap-Sizun étaient à cette époque tantôt pêcheurs, tantôt marins de commerce et tantôt cultivateurs. Cette diversité de profession les rapproche beaucoup des modernes pêcheurs-laboureurs de quelques villages du pays.

Les fermiers du droit de pêcherie affirment, sans doute avec un peu d'exagération, qu'il sortait du port d'Audierne, à chaque marée « vingt navires grands à husne, vingt autres petits navires et cent escaffes et bateaux pour suyvir le trafficque de martchandise à vandange et autre ; quels navires, escaffes et bateaux et leurs marchandises, scavoir: poesson, olones, bledz, suyffis, toeI1es, bestes, or et argent, pour chercher les d. navires, valent plus de quatre vingt mille livres, pour lestandue de sept ou ouict parroesses et est ledit terrouer le plus riche des terrouers de toute la Basse Bretagne en l'oree de la mer ».

Cette activité commerciale fut cependant contrariée à diverses époques par les guerres et les pirates de la mer. En 1509, les pêcheurs cessèrent de sortir par crainte des ennemis et les fermiers ne purent lever les droits. En 1594, Guillaume Huet, sieur de la Villerouault, la malheureuse victime de La Fontenelle à Pont-Croix en 1595, avait pris à ferme les droits de pêcheries et de sécheries du Cap-Sizun. Les fermiers généraux durent renoncer à toute recherche, sa succession ayant été déclarée en « abandonnement ». Ils se retournèrent alors vers les pêcheurs. Le 16 septembre 1597, un accord fut conclu entre les délégués des six paroisses du Cap-Sizun et le receveur du comte de Penthièvre, par lequel les pêcheurs acceptèrent de verser une somme de 400 livres à répartir dans les conditions suivantes: Esquibien 112 livres; Cleden 112 livres; Plogoff 65; Primelin 65; Goulien 75 et Beuzec 50. L'accord fut signé au nom des Capistes par Alain de Clisson, Saludem, Rospiec , Claude Autret, Kerguelen et Rospiec.

La pêche et la navigation reprirent cependant un peu d'activité après la Ligue. Au début du XVIIe siècle, plusieurs bateaux se rendirent au banc de Terre-Neuve pour pêcher la morue, mais au retour, deux ou trois furent pris par les Rochellois, et les autres cessèrent de traverser l'Atlantique.

L'ère si florissante de la grande pêche et de la grande navigation était désormais close. Cependant des marins de l'île de Sein et de Plogoff se livraient encore, au commencement du XVIIIe siècle, à la capture du congre, si nous en croyons un document de la Chambre de commerce de Nantes de 1715: « Il se fait dans l'Ile des Saints et Bec du Raz, dans la commune de Plogoff, une pêche de congres que l'on fait sécher avant de les charger pour Bordeaux qui est le lieu où on les envoie ordinairement. Cette pêche se fait à la ligne, et on estime qu'on peut tirer chacun an de ces deux endroits là environ de soixante milliers pesant de ce poisson sec dont le cent pesant a esté vendu cette année 27 livres, et vaut communément 20 et 21 livres. » Le rapport annuel moyen de cette industrie se chiffrait donc à 1.200 livres, ce qui représentait encore un gain très appréciable.

Les navires.

Quel genre de bâtiments servaient aux marins du Cap Sizun pour la pêche et le cabotage? Nous n'avons malheureusement aucune précision à ce sujet. Il a été question plus haut de grands bateaux à hune, de navires plus petits et d'escaffes, sans indications sur leur tonnage. Nous pensons que leur capacité devait être comprise entre 50 et 200 tonneaux ( Antoine Dupuy, dans l'Histoire de la réunion de la Bretagne à la France, t. II, p. 352, dit bien : « en général, les marins bretons n'emploient que des navires de 25 à 250 tonneaux » ), peut-être davantage, si nous envisageons leur prix de revient. Des renseignements très précis nous sont fournis sur la valeur de certains navires, par le testament de sire Claude Pennamen, époux de Jeanne Le Bourdon, de Lesanquel, en Cleden, qui dicta ses dernières volontés le 4 juin 1617. Après. avoir légué 32 sols à l'église paroissiale, 16 sols à chacune des chapelles et 16 sols à l'église de « Monsieur Saint Jacques de Galice », il ordonne d'acheter une chasuble avec son étole pour aider à accroître les ornements, fait don de 20 rases de froment pour l'entretien du luminaire et d'une somme de 16 sols aux prêtres et chapelains de la paroisse pour célébrer un obit chaque année.

Il déclare ensuite qu'il possède « Un douzième du navire où est maître après Dieu siore Yves Kerloc'h de

Kerléau, valant 2.400 livres; un vingtième du navire où est maître après Dieu sire Pierre Evenou, valant 2.259 livres; un vingtième du navire où est maître après Dieu sire Cleden Ourcun, valant 1.900 livres; un dix-huitième de la barque commandée par Simon Floch, valant· 1.950 livres, et qu'il a avancé à sire Allain Le Bourdon la somme de 90 livres pour avoir une portion dans la barque qu'il fait faire à Plogastel » (Plougastel). Ainsi la somme nécessaire à la construction des navires était réunie par actions; les bâtiments devenaient donc une propriété collective. Les fonds étaient probablement fournis, non par les pêcheurs, mais par les marchands ou négociants qui devaient prélever une notable partie des bénéfices. Si nous considérons le montant de chacune des parts de Claude Pennamen, nous voyons que la valeur des navires - construction et armement compris évidemment - s'élevait entre 28.000 et 45.000 livres en chiffres ronds. Ces prix devaient représenter, croyons-nous, un tonnage supérieur à 200 tonneaux. Le Cap-Sizun ne fournissait pas seulement les capitaines et les équipages des bateaux, mais les marchands qui s'établirent à Audierne à la fin du XVIe siècle, en étaient également originaires. Les contribuables qui sont portés pour plus de 40 sous au rôle des fouages d'Audierne en 1616: les Le Gouil, Arhan, Deuffic, Hervichon, Le Priser, Michelet, sont tous venus de la presqu'île. Parmi les 165 imposés on remarque seulement deux ou trois étrangers à la région .

Ainsi, les marchands qui furent les pionniers du développements commercial d'Audierne étaient des Capistes Leurs descendants possédaient, au début du XVIIe siècle des fortunes considérables."

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SOURCES ET LIENS.

— BERNARD (Daniel), 1950 et 1951 , Cléden-Cap-Sizun, Bulletin de la Société archéologique du Finistère LXXVI pages 58-181., tome LXXVII pages 35 à 108. 

https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin/annee_1950.html

 

— BONNET (Philippe), 2003, Quimper, la cathédrale . "La tour de Saint-Budoc à Beuzec-Cap-Sizun, datée de 1552 sur sa face sud, possède elle-aussi à la base de sa flèche une galerie ajourée à double balustrade imitée de Saint-Corentin de Quimper. à la À l'église voisine Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun, dont la façade ouest portait naguère la date 1561, on retrouve une galerie identique, mais en léger encorbellement, une flèche à hauts gables ajourés et clochetons d'angle ouvragés. "

— BONNET (Philippe), 2013, Saint-Corentin et le développement du style gothique en Bretagne, in Quimper, la grâce d'une cathédrale, ed. La Nuée Bleue, Strasbourg, pages 151-163.

 — DUCOURET (Jean-Pierre), SERRE (Fabien), 1983, Dossier IA00006164 de l'Inventaire Général.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-saint-clet-cleden-cap-sizun/dd3b899e-5aac-4d7a-8049-d54b6aad0d35

 

 

 

— LEGRAND (René), 1957 Congrès archéologique de France pp 50-52.

— PETIT PATRIMOINE

https://www.petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=29028_2

"

L'église paroissiale est placée de l'église, au milieu du bourg. Jusqu'au milieu du 17e siècle elle était dédiée à Saint Cléden. Aujourd'hui c'est à Saint Clet dont la statue figure sur la façade ouest.
Sa construction s'est déroulée en plusieurs époques. Le porche sud, voûté sur croisée d'ogives, et le clocher sont du 16e siècle. Le clocher évoque celui de Pont-Croix avec sa galerie ajourée à 2 balustrades, sa flèche à hauts gables ajourés et ses 4 clochetons d'angle ouvragés. Il a été conforté en 1799 et en 1878.
La façade ouest montre un faux gâble très aigu et date de 1561. Les 6 niches du porche sud sont vides. La porte est en anse de panier.
L'édifice d'aujourd'hui se compose d'une nef de 3 travées avec bas-côtés et d'une travée plus grande avec des chapelles latérales formant un faux transept. Les 4 piliers quadrilobés soutenant ces grandes arcades datent du 14e siècle.

— PEYRON, Paul, ABGRALL, Jean-Marie. 1919 Diocèse de Quimper et de Léon. Notices sur les paroisses. Bulletin diocésain d'Histoire et d'Archéologie. Quimper, 1919.

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/499ce3755d44a6635b80b74b1a5aa81c.pdf

 

"Certaines parties de l'église sont de date très ancienne ; dans le chœur on voit deux piles romanes composées de quatre colonnettes, avec chapiteaux cubiques arrondis semblables à ceux de Pont-Croix, et par conséquent remontant au xii6 siècle. Les arcades de l'intérieur, ainsi qu'une grande partie des murs extérieurs, ont dû être refaites dans le cours du XVIII0 siècle ; l'une des piles du  Nord porte la date de 1751, et au-dessus de la porte latérale Nord on lit cette inscription : V : D : M ; A : JANNIC : RR : 1772 La façade Ouest est en bon style flamboyant des premières années du xvie siècle. La porte est encadrée de guirlandes feuillagées, et au dessus sont deux panneaux carrés dont l'un contient une sculpture représentant un bateau de pêche et l'autre une inscription en lettres romaines toute rongée. Le clocher est de construction très curieuse ; on a voulu y imiter en petit le clocher de Pont-Croix ; au-dessus d'une première balustrade en quatrefeuilles est une galerie à baies allongées, entourant la chambre des cloches; puis vient une autre balustrade flamboyante d'où émerge une flèche élégante accompagnée de quatre beaux clochetons gothiques. Mais ce qu'il y a de plus remarquable dans cette église c'est le porche Midi. L'arcade principale a un petit tympan découpé à jour et est entourée de moulures et de feuilles sculptées. Un premier rampant appliqué- garni de crossettes, est porté sur deux anges cariatides qui tiennent des banderoles sur lesquelles on lit : AVE . MARIA et PAX . VOBIS. Un second rampant ajouré en balustrade couronne le fronton sur lequel sont sculptés deux bateaux avec leurs mâts et leur équipage. Les contreforts qui appuient les angles sont garnis de six niches et couronnés de clochetons. A l'intérieur sont six autres niches soutenues par un bandeau formé de monstres bizarres : lions accouplés, bélier, dragons, lapins, lézards, bonshommes de toutes sortes. Le 27 Juin 1635, un procès-verbal est dressé à la demande de Nicolas de Ploeuc, des prééminences auxquelles il a droit dans l'église de Cléden, à cause de sa seigneurie de Kerharo. Il est constaté qu'au milieu du chœur se voit une tombe élevée d'un pied et demi avec « la représentation empreinte d'un gendarme portant sur l'estomac un écusson auquel est gravé la figure d'une rencontre de cerf avec une très ancienne inscription en caractères gothiques : HlC . JACET . ALLANVS . SALVDEM . MILES . DECESSIT , ANNO . DOMINI . 1274 , le parsus de la dite inscription malaisée à lire en raison de son antiquité ». Le même écusson se retrouve à la maîtresse-vitre et aux vitres des chapelles de Sainte-Barbe (côté Nord) et de Sainte-Katerine, et au pignon extérieur des fenêtres des dites chapelles, ainsi qu'au portail des, fonts baptismaux. En 1694, Jean de Tréanna rend aveu pour prééminences qu'il possède dans la chapelle Saint-Michel, au côté Midi de l'église de Cléden (E. 120)."

— SAMSON (Daniel), 1973, Les ex-voto marins de Cornouailles, Bulletin Société archéologique du Finistère pages 385-386.

 

—  TOSCER (C.), 1973, Dossier  de l'Inventaire Général.

http://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00006164_01.pdf

 

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Published by jean-yves cordier - dans Gargouilles et crossettes
9 mars 2020 1 09 /03 /mars /2020 17:21

La chapelle de Kerluan à Châteaulin : inscriptions  et crossette.

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Je reprends en le complétant un article de 2012.

 

Voir aussi 

 

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Cet article appartient à une série sur les inscriptions lapidaires monumentales de Basse-Bretagne. (cf. "catégorie")

— Cet article appartient aussi à une étude des crossettes du Finistère destinée à permettre des comparaisons et à dégager des constantes stylistiques et thématiques. On consultera sur ce blog :

 

 

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PRÉSENTATION.

TOPONYME.

   Elle tire son nom du lieu-dit Kerluhan, toponyme dont l'étymologie vient du breton ker-, lieu fortifié puis "village, hameau" et de Luhan, patronyme lui-même dérivé de lugern, brillant, avec la forme diminutive -an. Il s'agit donc du "hameau de Luhan". La carte IGN de 1950 (scan historique") et la carte d'Etat-Major de 1822-1866 indiquent l'orthographe Kerluhan (également inscrite sur la cloche de 1843),une carte de 1677 celle de K[er]luant et la carte de Cassini de la fin du XVIIIe celle de Kerluan.

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SITUATION GÉOGRAPHIQUE.

On ne comprend bien cette chapelle qu'en considérant sa situation, très exceptionnelle. Elle domine, à une altitude de 70 m,  l'une des trois boucles que forme ici l'Aulne en d'étroits méandres (parcours imposant trois écluses très rapprochées du Canal de Nantes à Brest).  Cette boucle, aujourd'hui traversée sur sa crête par la N165, est large de moins de 1000 m. Je retrouve ici la situation fortement lié au réseau hydrologique remarquée pour d'autres chapelles érigées sur un mamelon dominant un cours d'eau (cf. Saint-Vendal à Douarnenez, Saint-Sébastien de Saint-Ségal sur une boucle de l'Aulne, l'église de Vieux-Bourg à Lothey sur une autre boucle encore) et évoquant un ancien culte liée à cet emplacement naturel doté d'une situation stratégique notable. 

La grande ressource de Châteaulin venait de la pêche des saumons, les pêcheries, comme les moulins, étant devenues en 1540 et au XVIIe siècle  la propriété du roi, qui les afféageait. Le creusement du canal en 1816 mit un terme à cette ressource, mais on ne peut lire le paysage sans l'avoir à l'esprit.

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Photographie aérienne Geoportail.

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Cet écart n'engendre pas un isolement, comme en témoigne la densité des toponymes de ce petit méandre. De sa racine jusqu'à son extrémité, je note Quélennec, Kergudon, Mezambellec (le champ du curé), Le Lec'h, Stanguivin, Prat-Hir, Kervoallien, Penn-ar-Pont, Quivouidic, Leuré et Le Quinquis. Ils sont tous anciens, et mentionnés sur la carte de Cassini. Il est important de les noter, car les patronymes des fabriciens sur les inscriptions que nous allons découvrir renvoient à des familles précisément établies à Quélennec, à Penn-ar-Pont, au Lec'h ou à Kerludon. Au microcosme géographique correspond, bien-sûr, un microcosme social. Ainsi, à Quélennec ( située près de la route Pleyben-Châteaulin, et dont le toponyme  kelen-eg signifie "ensemble de houx") se sont succédé les familles Le GOURLAY, Le HETET,  BAUGUION. À Prat-Hir vivait Yvon GUIDAL (1617-1671), parrain de Marie BAUGUION. Au Lec'h est né Allain Bizien, autre fabricien de la chapelle. En 1905, lors du pardon de Kerluan, la grande bannière était portée par Julien Nédélec de Penn-ar-Pont et la grande croix d'argent, portée par M. Jean Bauguion de Kergudon. etc.

En effet, nous allons trouver inscrits les noms de :

 

Y[ves] PLOUSENEC 1623, [fabricien] [rapproché de Mezambellec et Quélennec]

Allain BIZIEN, 1725, fabricien,  [Le Lech ]

Jean GUIZIEN 1734, fabricien, [Kervoallien]

Jean HÉTET 1811, fabricien [Quélennec]

Jean BAUGUION 1845, parrain de cloche [Quélennec]

Marie POULMARC'H 1845, marraine de cloche [Quélennec]

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Cartes par ordre chronologique :

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Carte de Cassini (fin XVIIIe) Géoprtail.

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Carte de l'Etat-Major (1822-1866). Géoportail.

 

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Scan 1950. Géoportail.

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Carte IGN Geoportail.

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À la frontière du Parc au Duc.

Un autre donnée de compréhension est la proximité de la chapelle avec le mur d'enceinte du "Parc au Duc.

"Le parc ducal de Châteaulin est une vaste étendue de terres appartenant au duc et cerné d’un mur. L’accession au trône ducal, en 1066, de Hoël descendant des seigneurs de Châteaulin fit passer le domaine seigneurial de Châteaulin dans le domaine ducal. On ne sait pas si Jean Ier Le Roux fit l’acquisition ou confisqua d’autres terres pour édifier son parc de Châteaulin en un seul tenant. Dans tout son duché, il établit plusieurs parcs comme celui de Châteaulin. 

Celui-ci, partant du Château de Châteaulin et y revenant, s’étend sur une longueur de plus de trente kilomètres et enserre une partie du territoire des communes de Châteaulin, de Lothey, de Briec, de Cast et la totalité de la commune de Saint-Coulitz. Le long du mur, vers l’extérieur, était aménagé un chemin. Ce parc de Châteaulin comme les autres parcs du duché était avant tout, comme l’indique l’acte de Jean IV de 1396 cité plus haut, un massif forestier : ressource importante à l’époque. La forêt fournissait le bois d’œuvre aussi bien que le bois de chauffage parfois transformé sur place en charbon de bois. Elle constituait une réserve de petits et gros gibiers. Elle fournissait la matière première à nombre de sabotiers."

Mais un siècle avant que la chapelle ne fut construite (sur un sanctuaire préexistant ?), cette forêt ducale avait disparu. Et le domaine ducal était devenu domaine royal lors du rattachement de la Bretagne au royaume de France en 1532.

[...] A contrario, la vocation forestière du parc au duc de Châteaulin est démontrée par le rapport que fait en 1537 Antoine Bullioud, général des finances du duché pour François Ier : « A Châteaulin, écrit-il, la forêt de Derguzec est quasiment détruite, comme la forêt de Carnoët à Quimperlé, à cause des coupes de bois faites pour la construction de nombreux navires à Brest pour le service du roi et des ducs. »

Non seulement la forêt a été détruite mais elle a été progressivement remplacée par des exploitations agricoles tenues par des paysans sous le régime du domaine congéable.

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En 1558,  le roi de France Henri II, vendit une partie du Parc au Duc de Châteaulin à Michel du Bot, seigneur du Guilly en Lothey . Or, le document de vente, qui cite les noms des villages et des convenanciers révèle ceux des écarts entourant la future Notre-Dame-de-Kerluan, et en précise la fonction liée à la rivière ; je souligne les noms que nous allons retrouver: :

"Les moulins de Penpontchorentin (PENNARPONT) et de Pennault (Pennod) situés en la paroisse de Lothey avec leurs écluses et retenues d’eau.

Penanros en Lothey ? tenu par Hervé Le Gof et Jehan le Bodolec et leurs consorts.

Penanpont (PENNARPONT) tenu par Derien POULMARCH et ses consorts.

Le Quencquis (LE QUINQUISs) en Châteaulin tenu par Guillaume Hervé, Henry et Yvon Quintin et leurs consorts et Aliette Prigent veuve de Jehan Quintin.

Leuzré et Penanselus (LEURÉ) en Châteaulin tenu par Hervé et Alain Periou, Yvon le Roux et leurs consorts.

PRATHIR en Châteaulin tenu par Yvon Blaës et la veuve Hervé Blaës et leurs consorts.

Runanpuncze (Reun ar Puns) tenu par François LE GOURLAY, Pezron le Faou et leurs consorts «Plus deux soulz six deniers monnoye à cause des Goretz (*) qu’ils tiennent sur la rivière d’Afve»

(*) Goretz : pêcheries (attesté à Landerneau en 1738)

En 1667, un plan nous montre la chapelle (avec un dessin très précis du bâtiment) construite proche de la "muraille du Parc au Duc. On notera la graphie K[er]luant.

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Kerluant en 1667

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DESCRIPTION.

La chapelle de Kerluan date du premier tiers du XVIe siècle (Couffon) ou de  1550 (G. Leclerc) et était surmontée d'une petite flèche gothique que l'actuel clocher  Renaissance à deux étages amorti par un dôme à lanternon a remplacée en 1623.  Son calvaire fut reconstruit en 1639  par Roland Doré. Elle est en forme de croix latine, complétée en 1743 par une sacristie hexagonale au sud. Son chevet a été reconstruit en 1725.  Le pignon ouest date du XVIe mais sa partie haute a été remontée au XVIIIe. La longère sud a été restaurée en 1811 ou 1837. 

Elle est située parmi les parcelles agricoles, à 50 m de la N175 Brest-Quimper. Depuis 1950, plusieurs arbres de son placître ont été abattus, notamment un hêtre encore présent sur mes photos de 2012.

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Photo aériennes Geoportail

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La chapelle vue du sud-est en 2012.

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La chapelle vue du sud-est en 2012. Photo lavieb-aile.

La chapelle vue du sud-est en 2012. Photo lavieb-aile.

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La chapelle vue du sud-est en 2019.

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Chapelle Notre-Dame de Kerluan vue du sud-est en 2019. Photo lavieb-aile.

Chapelle Notre-Dame de Kerluan vue du sud-est en 2019. Photo lavieb-aile.

Chapelle Notre-Dame de Kerluan vue du sud-est en 2019. Photo lavieb-aile.

Chapelle Notre-Dame de Kerluan vue du sud-est en 2019. Photo lavieb-aile.

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LES INSCRIPTIONS LAPIDAIRES 1623 -1811.

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Je présenterai les inscriptions lapidaires par ordre chronologique (sujet et ordre brièvement abandonnés pour décrire la cloche de 1845 juste près le clocher).

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LE CLOCHER : 1623.

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  Sur la chapelle elle-même, c'est en haut du clocher que l'on peut lire la date de 1623 sur le linteau de la chambre des cloches. Je lis l'inscription Y. PLOU / SENEC 

Ma lecture, proposée dès 2012 sur mon blog mais négligée, a été confirmée en 2017 lorsque Guy Leclerc a pu accéder au clocher (il a alors "découvert"  "Y. Plouzenec 1623" et non "Lagadec 1653" que Couffon avait cru lire).

  Le patronyme PLOUSENEC est attesté sur Ploeven avec cette orthographe, et à Châteaulin . En effet, une Claudine LE PLOUSENEC est marraine en 1665 de Catherine COUCHOURON, une famille de Mezambellec et Quélennec...

Yvonne PLOUZENEC  : https://gw.geneanet.org/philippedavid?lang=fr&iz=205&p=yvonne&n=plouzenec

  René Couffon signalait dans son Nouveau Répertoire des églises et chapelles de 1988 que "la date la plus ancienne inscrite sur l'édifice est celle de 1653 qu'on lit sur le linteau de la chambre des cloches avec le nom de M. LAGADEC, desservant de la chapelle à cette époque". Cette affirmation est désormais invalidée.

La date la plus ancienne relevée à Kerluan est ensuite celle qui est portée sur le calvaire qui provient de l'atelier de Roland Doré : 1639. On sait que cette date correspond à une épidémie de peste, et on n'est pas surpris de trouver sur le fût du calvaire les statues de Saint Sébastien et celle de Saint Roch. Un article lui sera consacré.

 

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Clocher de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile.

Clocher de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile.

Clocher (1623) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2012.

Clocher (1623) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2012.

Clocher (1623) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2012.

Clocher (1623) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2012.

Clocher (1623) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2012.

Clocher (1623) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2012.

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LA CLOCHE : 1845.

Les cloches du XVIIIe siècle furent déposées, fondues et transformées à Brest en canons en 1793 (comme toutes celles du département du Finistère), avant qu'en 1796  la chapelle et son enclos ne soient vendues " à Charles-François Le Lièvre pour 500 Livres". 

La cloche actuelle porte une inscription de trois lignes , deux médaillons, et la signature du fondeur sur une ligne inférieure. Elle débute, comme il se doit, sur la face ouest, et ce début est marqué par une petite main à l'index tendu (comme les autres cloches de ce fondeur).

 

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[manicule ] FAITE EN 1845 POUR NOTRE DAME DE KERLUHAN

[manicule] JE M APPELLE JEANNE MARIE JAI POUR  PARRAIN ET MARRAINE JEAN BAUQUION

[manicule] ET MARIE YVONNE POULMARCH 

[bande de rinceaux]

[médaillons] Crucifix à l'ouest et Vierge à l'Enfant sur un croissant.

                 VIEL ALPHONSE FONDEUR A BREST

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Soit : « Faite en 1843 pour Notre-Dame de Kerluhan. Je m'appelle Jeanne Marie. J'ai pour parrain et marraine Jean Bauguion et Marie Yvonne Poulmarc'h »

Le parrain et la marraine.

Jean BAUGUION et Marie Yvonne Poulmarc'h sont de la famille BAUGUION, de la trêve de Kerluan, de Quélennec . Les familles sont liées depuis longtemps. Marie POULMARC'H née en 1610, a comme parrain Thibaud BAUGYON et comme marraine Marguerite BAUGYON.

https://gw.geneanet.org/zardoz?lang=fr&n=poulmarc+h&oc=4&p=marie

En 1689, le château de Châteaulin et sa motte féodale furent donnés à Yves Bauguion, prêtre desservant de Notre-Dame pour y installer un hospice dont il fut l' aumônier et le directeur. Ce Bauguion, né à Quimil Bras, était oncle du premier Bauguion qui s'établit à Quélénnec en 1775 comme gendre de Jacques Hétet. Il habitait le village de Penn an run. A sa mort il fut enterré en l'église de N.-Dame devant la statue de Sainte Catherine. 

Nous pouvons retracer la filiation : 

  • René BAUGUION,  1718 à Quimill Bras, Châteaulin -1783 x Marie Le Gall
  • Jean BAUGUION 1758 à Quimill Bras-1821à Quélennec, x Marie-Jeanne HETET, Quélennec, fille de Jacques HÉTET, cultivateur à Quélennec 1720-1794 et de Anne BIZIEN 1737-1764.
  • Jean BAUGUION, Cultivateur à Quélennec, Châteaulin 1788-1869 x
  • Jean Sébastien BAUGUION, Propriétaire Cultivateur à Quélennec, Châteaulin 1810-1871

 

https://gw.geneanet.org/chbeullier?lang=fr&pz=christine&nz=beullier&ocz=2&p=jean&n=bauguion&oc=1

D'autre BAUGUION sont dans les fermes voisines de Kerluan : En 1905, lors du pardon de Kerluan, la grande bannière était portée par Julien Nédélec de Penn-ar-Pont et la grande croix d'argent, portée par M. Jean Bauguion de Kergudon, était suivie de la Bannière de Kerluan, que portait Melle Marie Bauguion de Penn ar Pont.

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Le fondeur.

Le fondeur Alphonse VIEL (1800-1847) est également bien connu :  Pierre Alphonse VIEL, dit Alphonse Viel, né le 8 septembre 1800 à Brest, décédé le 31 décembre 1847 à Brest, exerçait la profession de fondeur. Il épousa le 23 novembre 1825 Marie-Félicité JACOLOT, décédée le 2 mai 1836 à Brest, dont 2 enfants décédés en bas-âge, puis le 06 octobre 1836 à Brest Françoise Adrienne Victorine DEVILLERS, dont il eut 3 enfants. Je note 17 cloches ayant sa signature, immuable.

 

— Milizac Viel Alphonse fondeur à Brest. 1817

— Lanidut en 1832,  Viel Alphonse 1832

— Plabennec chapelle de Lanorven en 1833, Viel Alphonse fondeur à Brest.

— Locmaria-Plouzané : Viel Alphonse, fondeur, Brest. 1834 (2 cloches).

— Lopérec. 1838 Viel Alphonse fondeur à Brest.

— Lannilis chapelle Saint-Sébastien en 1841, Viel Alphonse fondeur à Brest 1841.

— Guilers en 1841, Alphonse Viel 1841.

— Châteaulin pour la chapelle N-D. de Kerluan en 1843, Viel Alphonse, fondeur à Brest .

— Goulien en 1846,

— Hôpital-Camfrout  "  Les cloches ont été fondues en 1845 et 1850 par Alphonse Viel, fondeur à Brest. "

—  Plonevez-Lochrist chapelle du Lochrist  : Alphonse Viel 1844

— Plougar église Saint-Pierre : Viel Alphonse fondeur  à Brest, 1847.

— Tréglonou . Viel Alphonse Fondeur à Brest 1840

— Trémaouezan Viel Alphonse fondeur à Brest 1842

— Brest, Saint-Pierre-Quilbignon : Viel Alphonse 1843.

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Cloche (Alphonse Viel 1845)  de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Cloche (Alphonse Viel 1845) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Face ouest de la cloche (Alphonse Viel 1845)  de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Face ouest de la cloche (Alphonse Viel 1845) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

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LE CHEVET PLAT : 1725.

 

 À l'angle nord-est du chevet plat  se trouve cette inscription : 

 

FAIT PAR
ALLAIN
BEZIEN 

FABRIQVE 1725

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On peut retrouver un bon candidat dans cet Alain BIZIEN marié le 26 février 1748 à Jeanne Le GOURLAY (née le 15 mai 1698 à Quélennec, Châteaulin, et décédée le 30 août 1765), puisqu'une fois encore nous retrouvons le lieu-dit de Quélennec.  

https://gw.geneanet.org/zardoz?lang=en&iz=1542&p=alain&n=bizien

On le retrouve dans la généalogie chbeullier où  ALLAIN BIZIEN né à Le Lec, Châteaulin (donc, dans la boucle de l'Aulne centrée par la chapelle) en 1697, décédé en 1769, est marié à Françoise LÉON avant d'épouser Jeanne Le GOURLAY. De ce premier mariage est née Anne BIZIEN (1737-1764), qui épousa le 9 juin 1749 Jacques HÉTET, cultivateur à Quélennec !

https://gw.geneanet.org/chbeullier?lang=fr&pz=christine&nz=beullier&ocz=2&p=allain&n=bizien


 

 

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Chevet (1725)  de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Chevet (1725) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

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LA SACRISTIE : 1734.

 

  Sur l'angle ouest-sud de la sacristie, on découvre cette inscription bien lisible qui me fait le beau cadeau d'un N rétrograde  :

Je lis, sur un seul bloc de pierre, en lettres capitales latines

V : D : MRE : L : EDY : Rr

H : H: IANGVISIEN FABR :  

  et plus loin , sur un bloc séparé, la date 1734

  Ce que je comprends comme "Vénérable et Discret Messire L. Edy, Recteur. Honorable Homme Jean Guisien, Fabricien 1734".

Le titre Vénérable et Discret est réservé aux ecclésiastiques; l'abréviation Rr désigne donc le recteur. Il s'agit du recteur  Louis EDY  qui fut en poste  à Châteaulin selon Abgrall de 1737 à 1741 (bdha 1905) ; il succédait à Guillaume Bigeaud, docteur en Sorbonne. Cette inscription incite à modifier les dates de cette cure. Dans le même temps, un Jean Edy était recteur à Ergué-Gaberic ( inventaire après décès en 1748 : sur le site Grand Terrier).

    Cette inscription a été relevée par les chanoines Abgrall et Peyron dans la Notice consacrée à Châteaulin dans le Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie Bdha de 1905, p. 164. http://catholique-quimper.cef.fr/opac/doc_num.php?explnum_id=29

 

 Jean GUIZIEN fils de Martin GUIZIEN et de Marguerite TREVAREC, épousa le 22 octobre 1731 Jeanne MELLIN, laquelle était née à "Kermvoallien", aujourd'hui Kervoallien, à 600 m au sud-ouest de la chapelle. Son fils Louis GUIZIEN est né également à Kervoallien. Nous pouvons donc penser que l'honorable homme Jean GUIZIEN était cultivateur à Kervoallien (ou Kermoalien sur la carte de Cassini). Le toponyme Kermoalien est attesté à Saint-Jean-du-Doigt comme une graphie de Ker ar moal, Keramoal, Ker an moal, "le village du dénommé Le Moal" (moal = chauve). 

 

 

https://gw.geneanet.org/cbourhis1?lang=en&pz=christian+paul+marie&nz=bourhis&p=jean&n=guizien

https://gw.geneanet.org/amguizien?lang=en&pz=corentin&nz=guizien&p=jean&n=guizien&oc=7

https://gw.geneanet.org/zardoz?lang=en&p=jean&n=guidal&oc=10

 

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  L'inscription est disposée sur deux lignes chacune isolée dans un cartouche, et le mot abrégé FABR, aux lettres plus grandes, est isolé dans un cartouche à part, l'ensemble sur le même bloc de pierre taillé pour s'ajuster à l'angle du mur polygonal de la sacristie.

  Elle comporte deux lettres N dont seule la seconde est rétrograde.

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Sacristie (1734) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Sacristie (1734) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Sacristie (1734) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Sacristie (1734) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Sacristie (1734) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Sacristie (1734) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Sacristie (1734) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Sacristie (1734) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Sacristie (1734) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Sacristie (1734) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

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LA PORTE SUD  1811 ??

Au dessus de la porte  sud, se trouve sous un oculus une  inscription plus difficile à déchiffrer, surtout sur photographie :

 Elle s'inscrit sur un bloc de 68cm x 30cm, en lettres de 6cm de hauteur. Son examen permet de lire ceci :

   F :F :P :IEANHET

  ET FABRIQVE LA
             N 1... 

Ce que je lis comme "Fait Fait Par Jean HETET Fabrique l'an 1???" La date pourrait être 1811. René Couffon déchiffre 1819.

   Le patronyme HETET est courant encore actuellement à Châteaulin.  un Jean HÉTET (fils de Jacques HÉTET ca 1691-1761, domanier à Quélennec, et de Marie GOURLAY ) est né en 1722 à Quélénnec, Châteaulin et mort en 1761.

Jean Laurent HÉTET, cultivateur né à Quélennec Châteaulin en 1788 et décédé le 2 juin 1837, était le fils de Laurans HETET (Quélennec 1758-Quélénnec 1821) et de Marie-Françoise BAUGYON ou BAUGUION 1763-1798. Il était le petit-fils de Jacques LE HETET (Quélennec 1720, Quélennec 1794), époux de Marie GOURLAY.

https://gw.geneanet.org/bernadetteheyne?lang=fr&n=hetet&oc=0&p=jean+laurent

 

https://gw.geneanet.org/chbeullier?lang=en&pz=christine&nz=beullier&ocz=2&p=jean&n=hetet

https://gw.geneanet.org/chbeullier?lang=en&pz=christine&nz=beullier&ocz=2&p=jacques&n=hetet

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Porte sud  de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Porte sud de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

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LA CROSSETTE DE L'ANGLE SUD-OUEST.

Elle mérite notre intérêt car elle représente un lion (comme de très nombreuses crossettes de Basse-Bretagne), mais surtout parce que ce lion tient dans sa gueule un petit être humain (figurant vraisemblablement une âme), ce qui est plus rare, quoique bien attesté.

Il faut le faire le tour sous divers angles pour bien évaluer ce motif.

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Crossette (v. 1623 ?) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Crossette (v. 1623 ?) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Crossette (v. 1623 ?) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Crossette (v. 1623 ?) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Crossette (v. 1623 ?) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Crossette (v. 1623 ?) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Crossette (v. 1623 ?) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Crossette (v. 1623 ?) de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

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Chérubin de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Chérubin de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2019.

Fontaine  de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2012.

Fontaine de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2012.

Fontaine  de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2012.

Fontaine de la Chapelle Notre-Dame de Kerluan. Photo lavieb-aile 2012.

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SOURCES ET LIENS.

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— ABGRALL (Jean-Marie), 1905,  Notice consacrée à Châteaulin,  Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie Bdha de 1905, p. 164. 

http://catholique-quimper.cef.fr/opac/doc_num.php?explnum_id=29

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/3d4ddc200b55b91a631b1dee087ef917.pdf

"Cette chapelle est située exactement à l'Est de la ville de Châteaulin, à 3,600 mètres, à vol d'oiseau, dans une des boucles formées par le cours sinueux de l'Aulne, presque en face du bourg de Saint-Coulltz ; mais pour y. accéder par la route des voitures il faut faire près de 6 kilomètres. Diverses légendes ont cours sur son origine. La plus accréditée raconte que, dans l'ancien temps, les habitants du hameau de Kerluan et ceux de Saint-Coulitz, de l'autre côté de la rivière, étaient toujours en lutte et en bataille. Or, ceux de Saint-Coulitz étaient de vrais géants et ceux de Kerluan étaient faibles et malingres. La Sainte-Vierge intervint pour mettre la paix entre eux, demandant qu'on lui érigeât une chapelle et promettant en retour d'accorder aux gens de Kerluan force et vigueur. La chapelle fut bâtie, et depuis la Sainte-Vierge donne aux mères de Kerluan un lait abondant et généreux pour nourrir leurs enfants et leur donner une santé robuste. Voilà pourquoi Notre-Dame de Kerluan est représentée allaitant le divin Enfant-Jésus, honorée et invoquée sous ce vocable, Virgo lactans, par les fidèles et particulièrement par les mères de la paroisse et de toute la contrée.

La chapelle a été restaurée et un peu diminuée de dimensions, du temps de l'ancien curé-archiprêtre, M, Quéré, Sur l'abside, on lit cette date : BEZIEN . FABRIQUE . 1725 Outre les statues de Notre-Dame, on y trouve encore celles de saint Augustin, saint Corentin, saint Marc et saint Luc. La croix du cimetière, datée de 1639, porte les effigies de Notre-Seigneur crucifié, la Sainte-Vierge, saint Jean, saint Sébastien et saint Roch.

Sur la sacristie est gravée cette inscription. V : D : MRE : L : EDY : R' — H : H : IAN : GVIS1EN : FABR : 1734 La fontaine de Notre Dame, voisine de la chapelle, a été richement restaurée par M. le chanoine Le Roy, archiprêtre actuel."

— BULLETIN PAROISSIAL DE CHÂTEAULIN 1904-1910, archives diocésaines

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/items/browse?collection=7&sort_field=added

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/7eae8f88551b4fc2364a3b0359427281.pdf

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/1d80ad3f00fff343f11c62e22b7f265f.pdf

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/1d80ad3f00fff343f11c62e22b7f265f.pdf

"Devenue bien national en 179o, désaffectée en 1793, vendue dans un lot qui comprenait des terrains et des arbres à N. Dame et à St Idunet, plus la chapelle de Kerluan avec son placitre et ses arbres, pour la somme de mille trois livres cinq sols. au citoyen Charles Le Lièvre· Une lettre du curé de Chàteaulin, adressée à celui-ci le II thermidor an XIII, c.-à.-d. le 3o juin 18o5, nous apprend qu'un incendie avait détruit une grande partie de la chapelle. Le I5 mai 18o8, M. Le Lièvre vendit la chapelle et son placitre à la fabrique de Châteaulin, rnoyennant la somme de 6oo fr. dont le solde lui fut versé le 9 novembre 18oo.Kerluan fut rebatie dans sa partie incendiée. Une autre restauration importante ( 2. 100 fr. ) fut faite par M. Quéré [archiprêtre 1874-1877]; enfin le Curé actuel, dans des restaurations très importantes entreprises depuis son arrivée, y a consacré une somme d'une dizaine de mille francs, provenant des dons des pèlerins et des fidèles."

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/eda670fb19cd2344536c61242ae144f6.pdf

— COUFFON (René), 1988, Notice de Châteaulin.

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/eda670fb19cd2344536c61242ae144f6.pdf

"Edifice en forme de croix latine avec clocher Renaissance à deux étages amorti par un dôme. Le pignon ouest date dans sa partie basse du XVIe siècle et a été remonté au XVIIIe siècle dans sa partie haute au-dessus des sommiers. Le portail, flanqué de larges contreforts, est gothique avec ses voussures profondes et son accolade à fleuron. La date la plus ancienne inscrite sur l'édifice est celle de 1653 qu'on lit sur le linteau de la chambre des cloches avec le nom de M. LAGADEC, desservant de la chapelle à cette époque. Le chevet plat a gardé sa fenêtre à réseau flamboyant ; il porte l'inscription : "BEZIEN. FABRIQVE. 1725". La longère sud a été restaurée en 1837. La sacristie octogonale porte l'inscription : "V. D. Mre. LE DV. R./H. H. IAN. GVISIEN. FABR. 1734". Sur la porte sud, une autre inscription : "F. F. P. IEAN. HETET. FABRIQVE. 1819". Mobilier : Statues - en plâtre : Vierge à l'Enfant, qui a remplacé au début du XXe siècle une Vierge allaitant jugée trop réaliste ; - en bois polychrome : Vierge à l'Enfant dite Notre Dame de Kerluan, XVIIIe siècle, autre Vierge Mère, saint Luc, saint Marc, saint Corentin, saint diacre (Laurent ?), saint Mathurin, Vierge Marie et saint Jean sur la poutre de gloire dépourvue du Christ. Diocèse de Quimper et Léon Couffon, Le Bars, Nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, 1988 * Sur le placitre, calvaire daté 1639, de l'atelier Roland Doré : plus de Christ, Marie géminée à un saint sur l'un des consoles ; adossées au fût, statues de saint Roch et de saint Sébastien. Fontaine au village de Stang-vihan ; dans un enclos de pierres, niche en tiers-point avec statue de la Virgo Lactans."

— LECLERC (Guy), 1993,  Leclerc : La résurrection d'un calvaire, p. 12-14, ill. Historique et description du calvaire restauré de la chapelle Notre-Dame de Kerluan en Châteaulin (xvie-xviie siècles). L'Écho de Saint-Louis — Châteaulin. Bulletin de l'école secondaire privée Saint-Louis. № 154.

https://www.chateaulin.fr/histoire/histoire-de-la-ville/du-5e-au-14e-siecle/le-parc-au-duc

— S.N (Guy Leclerc ?), 1993, La chapelle Notre-Dame de Kerluan", Monuments et objets d’art du Finistère. Études, découvertes, restaurations (année 1992)  Bull. Société archéologique du Finistère Pages 179

— MAIRIE DE CHÂTEAULIN, s.D, Le Parc au Duc de Châteaulin

https://www.chateaulin.fr/histoire/histoire-de-la-ville/du-5e-au-14e-siecle/le-parc-au-duc

— LES ECLUSES SUR LE CADASTRE : Prat-Hir et Pennapont

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/illustration/ivr5320092905010nucb/09553ad9-59a1-48b6-9398-06b81b143857

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/illustration/ivr5320092905011nucb/3e3ca79f-07a8-4440-89fd-5049059c175d

—Pop.culture

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA00005341

— L'HARIDON (Erwana), 2013, "La chapelle Notre-Dame de Kerluan"Inventaire Général du Patrimoine  http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-notre-dame-de-kerluan-chateaulin/dc1365f2-ae20-4bd1-921d-d00f736c8074

— Le Télégramme 11 octobre 2017

https://www.letelegramme.fr/finistere/chateaulin/kerluan-la-chapelle-continue-a-livrer-ses-secrets-11-10-2017-11697554.php

"Après l'épisode rocambolesque de la Vierge allaitante, il y a dix ans, les travaux de rénovation de la chapelle de Kerluan lèvent le voile sur de nouveaux mystères. Invisibles jusqu'alors, des dates et des inscriptions gravées sur le clocher et sa cloche apportent de nouvelles connaissances sur l'édifice.

On se souvient de la fameuse statue de la Vierge allaitante qui défia la chronique. On croyait à une légende et voilà qu'en 2007, elle réapparaît, enfouie depuis près de 100 ans sous un retable. D'autres découvertes viennent d'être mises au jour, grâce aux travaux que la Ville a lancé pour rénover le clocher (lire ci-dessous). Et forcément, dès qu'il s'agit d'histoire locale, Guy Leclerc n'est jamais très loin.

Contemporaine de Louis XIII

L'ancien directeur de Saint-Louis n'a pu résister à l'ascension de l'échafaudage. Le clocher culmine à 18,50 m. « Jusqu'alors, on croyait que le clocher datait de 1653 », raconte-t-il, l'oeil pétillant. « Mais de près, j'ai pu voir la date de 1623, gravée sur une des arcades du deuxième niveau de la chambre des cloches, côté est », s'enthousiasme l'ancien prof d'histoire. En prenant ainsi 30 ans de plus, l'auguste flèche devient contemporaine de Louis XIII. « Et aussi le premier clocher Renaissance de la vallée de l'Aulne », complète le spécialiste. « Ce type de clocher à dôme et lanternon apparaît dans les années 1580 dans le Léon. C'est l'époque où le gothique flamboyant cède la place à l'art de la Renaissance. Dans la vallée de l'Aulne, on le retrouve par exemple à Notre-Dame de Châteaulin (1754) et à Pleyben (1640) », cite Guy Leclerc.

Une première flèche gothique

Mais là n'est pas la seule découverte de l'impénitent chercheur. « Au-dessus de la date de 1623, on lit le nom de " Y. Plouzenec ". C'était soit le prêtre desservant de la chapelle, qu'on appelait le matinatier, soit le fabrique, c'est-à-dire le trésorier de la chapelle », décrypte-t-il. Pour mémoire, la chapelle date de 1550 et était surmontée d'une petite flèche gothique que l'actuel clocher a remplacée.

« Je m'appelle Jeanne Marie »

Si Guy Leclerc « enquête » sur le clocher, Annie Verveur se passionne pour la cloche. La cheville ouvrière des Mémoires de Châteaulin s'y intéresse depuis un an. « À partir des photos prises du sol, j'avais partiellement réussi à lire les inscriptions gravées sur la cloche mais une partie restait masquée par les pierres du clocher », raconte la fondue d'histoire locale. La cloche ayant été descendue pour restauration, la passionnée a pu lire la totalité du texte gravé : « Faite en 1843 pour Notre-Dame de Kerluan. Je m'appelle Jeanne Marie. J'ai pour parrain et marraine Jean Bauguion et Marie Yvonne Poulmarc'h ». Et c'est signé « Viel Alphonse, fondeur à Brest ». Lequel était originaire de Villedieu-Les-Poêles (Manche), commune réputée pour sa fonderie.

De célèbres descendants

« Les parrains et marraines sont en général des personnes importantes, puisque participant au financement. Celles qui sont mentionnées sur la cloche sont de la famille Bauguion, de la trêve de Kerluan, de Quélennec précisément », raconte Annie Verveur. Leurs descendants ne sont pas moins célèbres. Notamment un certain Gabriel dont « Les lettres à Marie » sont publiées depuis trois ans, par Les Mémoires, dans le bulletin Châteaulin 14-18. Gabriel, rappelons-le, est le grand-père de Jean-Luc Feillant, le président de l'association. Marie-France Le Cann, également membre des Mémoires, descend, elle aussi, de la famille Bauguion. « Le monde est petit », sourit Annie Verveur.

Transformée en canon

En 1843, cette cloche vient combler une longue absence car, à la suite d'un décret de la Convention, sa prédécesseure fut transformée en canon, en 1794, à Brest. Comme beaucoup d'autres d'ailleurs. Cependant, Jeanne Marie n'a pas encore livré tous ses secrets. Annie Verveur compte bien poursuivre ses recherches. « J'irai aux archives diocésaines consulter les registres des baptêmes car même celui des cloches y est mentionné ».

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Published by jean-yves cordier - dans Inscriptions Chapelles bretonnes. Gargouilles et crossettes
1 mars 2020 7 01 /03 /mars /2020 22:24

La chapelle Saint-Vendal (1591-1604) de Douarnenez (quartier de Pouldavid).

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Voir :

 

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PRÉSENTATION.

Cette chapelle de plan rectangulaire de la fin du XVIe siècle, en pierre de taille (granite) et couverture d'ardoise ne se découvre qu'en quittant la route D765 Douarnenez-Pont-Croix-Audierne, qui longe le cours d'une rivière,  pour grimper à flanc de coteau vers une exploitation agricole (celle, jusqu'à sa retraite,  d'Henri Le Bars, président du Comité de Sauvegarde de  Saint-Vendal depuis 1989), au lieu-dit Brunguen. Juste avant l'épingle à cheveux qui mène à la ferme, à gauche mais complètement encaissée sur la pente, la chapelle Saint-Vendal (ou Saint Guénal, Guendal, Guinal voire Gwennaël) se signale à peine par son clocheton. On descend vers elle, on franchit l'enceinte marquée par deux piliers, et on découvre, en contre-bas encore, un espace boisé de hauts arbres, puis, dans la quiétude de leurs ombres, un calvaire. Tout en bas, invisible jusqu'au bout, la fontaine réputée pour soigner les rhumatismes.

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TOPONYMIE.

Cette situation, et cette toponymie, sont éloquentes.  Comme beaucoup d'autres chapelles bretonnes, celle-ci est placée sur le coteau (42 mètres) d'un vallon de ruisseau (cf. chapelle Sant-Teï de Poullan-sur-Mer, sur le cours du même ruisseau) : elle est intimement liée à l'eau. Le toponyme BRUNGUEN se décompose en brun ou brin "colline" et guen, uen, "blanc" au sens de "sacré" (souvent pour qualifier une fontaine, tandis que GUENDAL reprend le radical gwenn pour l'appliquer à tal "front" (mais aussi façade, face, ou "en face") qui a donné talud "talus".

"Une couleur sacrée, le blanc.

Très rare dans la nature, gwenn y est, de loin, la plus fréquente de toutes les notions de couleurs, et si, dans les noms de personnes nous ne relevons plus la même suprématie, son importance (à la différence des autres notions de couleurs, nous est rappelée par de nombreux noms composée ou dérivés. Il nous faut donc, tenant compte de la rareté de gwenn dans la nature, rechercher une autre explication à sa fréquence. Dans la langue de tous les jours, gwenn (très généralement orthographiée guen) n'a plus que le sens de blanc », mais, s'agissant des noms de lieux ou de personnes, ceux-ci étant parfois très anciens, il faut se rappeler qu'en vieux breton le terme pouvait aussi signifier « lumineux, heureux, béni » voire « sacré », sens que l'on relève toujours en gallois moderne. Comme, de tout temps, l'eau fut un élément essentiel dans nos cultes, faisons appel à la notion de « sacré » pour expliquer FONTAINE BLANCHE et FEUNTEUN VENN des Côtes d'Amor ou du Finistère où, comme dans bien d'autres régions nombreuses sont les fontaines placées sous le patronage de tel ou tel saint.

Quelqu'en soit le sens, gwenn (cf. le gallois gwyn/gwen et l'irlandais find) remonte au celtique uindos que nous retrouvons déjà dans PENNO-VONDOS, un nom de personne de la gauche signifiant « tête blanche » ; la forme moderne PENVEN, parfois notée PEN-VENNE étant un nom de personnes assez courant.

Nous avions en vieux breton, un masculin guinn, uuin, et un féminin uuen ; aujourd'hui, en gallois, c'est encore le cas avec gwyn/gwen, bien que, comme en breton moderne, les adjectifs y soient pratiquement toujours invariables.

A signaler aussi qu'à la différence de la langue d'aujourd'hui, l'adjectif était fréquemment antéposé en vieux breton, ce qui entrainait généralement l'affaiblissement de la consonne suivant, une altération qui n'était pas toujours notée dans les formes écrites ;

Illustrant cette évolution de la grammaire du breton, nous avons TAL-GUEN (tal = front), un nom de personne assez faiblement disséminé dans le Trégor, qui n'est autre que la variante moderne de UUIN-TAL (=gwenn +tal), éponyme de SAINT-GUENDAL (une chapelle de Douarnenez, 29), d'où nous vient le prénom masculin actuel GWENDAL et que nous retrouvons comme déterminant (le gw- ayant muté en -f- ou -v- ) dans KERE+FENDAL, un hameau de Plouhinec (29) et KERFEN-DAL/KER-VENDAL, deux noms de personnes qui se montrent dans le sud-ouest de la Cornouaille (exemple : le Cap-Sizun). Avec sa fontaine dont les eaux avaient des vertus anti-rhumatismales, SAINT-GUENDAL situé à flanc de coteau de BRUN-GUEN (= brin + gwenn = colline.. ) traduit pratiquement ce dernier nom de lieu ; gwenn qui, dans ces deux cas, semble bien avoir le sens de « sacré » supposerait donc la récupération d'un culte pré-chrétien (celui des eaux)."

PLONEIS ( Jean-Marie), 1996, L'identité bretonne : l'origine des noms de personnes edition du Félin, 300 pages.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3329530h

Cette étymologie donnant à la racine -gwenn le sens de "sacré" appliqué à des fontaines thérapeutiques pré-chrétiennes a déjà été présentée, avec d'autres développements, dans mon article :

 

 

 

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.BRUNGWEN est attesté en 1702 ,1706, 1751, sous la forme BRUNGUEN, en 1706 (BRUNGUENT), en 1713 (LE BRUNGUENT), en 1752 (BRONGUENT), en 1776 (BREUGUEN), en 1815 (BRENGUEN), et on trouve actuellement les variantes BRUNGUEN et BRINGUEN. La carte d'Etat-Major 1820-1866 porte le nom BRUNGUEN (et ST GUENDAL), le scan historique de 1950 ceux de BRUNGUEN et de ST GUÉDAL,  la carte de Cassini de la fin du XVIIIe celui de BREUGUEN

"On retrouve plusieurs orthographes possibles pour ce toponyme, notamment pour la première partie qui le compose : Bre-, Bri- et Bru- Il semble pourtant qu'il s'agisse ici du terme Bronn (mamelon), c'est à dire colline en toponymie ou Bren de même sens. Il est vrai qu'il surplombe légèrement le ruisseau qui se trouve au fond du vallon en contrebas. Il n'est pas exclu non plus que Brun- ait ici le sens de source (présence de la fontaine à proximité). A première vue, les formes écrites, une fois encore, mais également la majeure partie des prononciations recueillies lors de notre enquête laissent à penser que le deuxième élément est Gwenn (blanc, mais aussi sacré) et ce pourrait être une explication tout à fait satisfaisante. Cependant, l'une des prononciations [bronn gwenal] recueillie lors de l'enquête orale nous oriente vers une autre direction. On voit nettement que ce n'est plus gwenn qui se trouve ici en finale, mais un terme Gwenal qu'on peut facilement rapprocher des formes anciennes attestées du nom de la chapelle Sant Wendal toute proche, Gwenal, Gwenel étant une variante de Gwendal. Les formes attestées pour la chapelle sont « Saint Guenel » en 1691 et « Saint-Guendal ». Il est donc probable qu'ion se trouve à cet endroit dans un lieu sacré dédié à Sant Wendal, on y trouve en effet une fontaine, une croix et une chapelle. La forme normalisée ne rétablit pas l'étymologie et conserve une orthographe proche de celle en usage actuellement. Des formes écrites plus anciennes nous manquent néanmoins afin de trancher catégoriquement entre une étymologie forgée sur Gwenn et une autre comportant le nom de saint Gwendal." Toponymie de Douarnenez - Ofis Publik ar Brezhoneg  http://www.ofis-bzh.org/upload/travail_fichier/fichier/5fichier.pdf

Note : les deux hypothèses se rejoignent puisque l'étymologie de l'hagionyme Gwenaël ou Gwenhael, Guenaël, Guénault, Guinal, Guénal, Gwendal, Vendal, Guennal, Guénaud ou Guenhaël vient du breton gwenn "blanc, immaculé, pur, sacré" et haël "généreux, magnanime, noble". cf. Saint-Guinial à Ergué-Gabéric. Ou bien "Gwendal : Composé de gwenn et de tal. C’est un équivalent du prénom gallois Talwyn." (Wiktionary)

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Chapel Sant-Wendal :

"Les formes plus anciennes du nom collectées par écrit que ce soit sur les listes de l'INSEE de 1946 ou sur les registres d'état-civil d'Ancien Régime nous donnent des formes différentes sans -d. Selon Deshayes dans son "Dictionnaire des Noms de Lieux bretons", Gwenel ou Gwendal serait un nom attesté depuis le début du IXe siècle. Joseph Loth pour sa part ne le mentionne pas dans son étude des saints bretons. La forme normalisée conservera sans doute la forme proche des formes orales et écrites en usage actuellement. Ce saint a été assimilé, à tort, à Gwennael."Toponymie de Douarnenez - Ofis Publik ar Brezhoneg  http://www.ofis-bzh.org/upload/travail_fichier/fichier/5fichier.pdf

 

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GÉOGRAPHIE.

Orientée par cette réflexion toponymique, l'étude des cartes incite à privilégier celle de l'hydrographie (les eaux) et des reliefs ( brun-, "colline") . Nous constatons vite que la chapelle est établie sur un mamelon dominant un vallon où s'échelonnent des moulins ( de Kervern, de Kernaveno,  de Kerdunig). Le ruisseau en question porte le nom de "ruisseau du Moulin de Pont-Toullec", affluent de la Rivière de Port-Rhu.

"La Rivière de Port Rhu sépare Douarnenez de Tréboul. Ce cours d’eau débutant au niveau de Pouldavid est soumis aux marées. Son embouchure se situe au niveau de l’île Tristan. Elle forme une vaste ria et reçoit les eaux du ruisseau du Moulin de Pont Toullec qui prend sa source sur les limites communales de Poullan-sur-Mer et Mahalon. Il reçoit les eaux de 4 affluents sur Douarnenez : 3 en rive gauche et 1 en rive droite. Sur la commune de Douarnenez, il traverse principalement des parcelles agricoles et boisées excepté en aval où il rencontre la zone industrielle de Pouldavid."

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https://books.google.fr/books?id=exNoAAAAMAAJ&q=chapelle+pouldergat&dq=chapelle+pouldergat&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjR1LurvPbnAhWPD2MBHXKQDboQ6AEIKTAA

https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-4.343490&y=48.069945&z=14&layer1=ORTHOIMAGERY.ORTHOPHOTOS&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.SCAN-EXPRESS.STANDARD&mode=doubleMap

https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-4.349814&y=48.062693&z=14&layer1=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.ETATMAJOR40&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.SCAN50.1950&mode=doubleMap

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Sur la carte de Cassini, la chapelle est pointée par une étoile rouge. La route Douarnenez-Audierne passe sur les hauteurs . C'est l'un des chemins de Compostelle, partant de Pont-Croix et allant à la chapelle Saint-Jacques de Pouldavid puis  rejoignant la route partant de l'Abbaye Saint-Mathieu du Conquet.

Carte de Cassini. Le ruisseau en bleu, la route Douarnenez-Audierne en rouge.

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Sur la carte d'Etat-Major : la chapelle (étoile) sur le mamelon dominant le vallon (en vert). La route Douarnenez-Audierne passe désormais par ce vallon.

 

Carte d'Etat-Major 1820-1866.

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Sur la carte de 1950, les chapelles (étoile) de St Teï et de St Guédal sur leur mamelon respectif dominant leur ruisseau.

Le scan historique de 1950.

 

 

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Sur la carte IGN : le réseau hydrographique bleu entouré de verdure, l'éminence occupée par la chapelle (étoile), la route D765,  l'ancienne route de crête (vers 50 m) avec la croix de Lanriec (1606), et les moulins.

Carte IGN sur Géoportail

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Remarque.

 

La chapelle de St-Vendal est aujourd'hui sur le territoire de la commune de Douarnenez. Elle a été détachée de la paroisse de Pouldergat au moment de la création de la commune de Pouldavid au début du 20ème siècle. Pouldavid a ensuite été intégré à Douarnenez ainsi que Tréboul et Ploaré.

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Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

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Carte postale ancienne, De Douarnenez à Audierne. Vieille chapelle Saint-Vendal. Coll. Plouhinec Douarnenez.

La chapelle Saint-Vendal de Douarnenez.

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LES INSCRIPTIONS LAPIDAIRES.

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"De nombreuses dates précisent l’avancement des travaux de cette chapelle. Ainsi sur les murs gouttereaux  nord et sud sont inscrits les millésimes 1591, 1592, 1593, 1594, qui montent une progression très régulière du gros œuvre ;  L’absence de mention des années suivant 1594 sur les maçonneries correspond à l’arrivée dans la région d’un sinistre visiteur qui s’installe au début du mois de juin 1595 à l’île Tristan pour quelques années : Guy Eder, plus connu sous le nom de La Fontenelle…" (J. Peuziat Bull. SAF 2008-1009)

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Huit inscriptions lapidaires témoignent d'une construction entre 1591 et 1593. Nous pouvons les suivre en débutant la lecture à la porte sud, et en tournant ensuite dans le sens inverse des aiguilles d'une montre :

-Au sud :

IO : QOETME/VR : F : 1592

MI : FEREC : FRE

P. SANQVER : RECT

G : ROE : F. LAN 159?

- à l'est,

IO. BESCOND. FAB 1561 [?]

- au nord,

IAC : BERE/GAR :F : 1591

IO AROUR : F : 1593

- à l'ouest, à gauche de la porte,

"GI. TANGI. F."

Ces inscriptions recoupent en partie celles de l'église de Pouldergat, construite pendant la même période. Nous pouvons supposer que les travaux eurent lieu alors que P. Sanquer était recteurs, tandis que Joseph Bescond, Joseph Coetmeur, Michel Ferec, G. Roué, Jacques Berregar, Joseph Larour et G. Tanguy étaient (successivement ? ) les fabriciens de l'années 1591 à 1593.

Le clocher témoigne d'une construction ou reconstruction du XVIIe siècle, sous le recteur Gabriel Caurant, qui fit ériger également le calvaire :

 M : GA : CAVRAN / T : RE :1655 .

 

Enfin trois inscriptions mentionnent le nom du recteur Yves-Bernard Fromentin (1860-1896).

 

 

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A. L'élévation méridionale (1592-1593).

 

1. Porte sud, en anse de panier, entre deux pinacles engagés, coiffés d'un décor en nid d'abeilles puis à crochets.

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IO : QOETME/VR : F : 1592, soit "Joseph Coetmeur, fabricien pour l'année 1592". Inscription gravée en réserve  dans un cartouche, par des lettres minuscules (le Q est rétrograde), les mots étant séparés par le deux-points.
 Coatmeur, Coetmeur, Coëtmeur, ou Couetmeur est un toponyme très fréquent avec le sens de grand bois (koad = bois + meur = grand). Plusieurs Coatmeur sont mentionnés dans les archives paroissiales de Ploudergat en 1681. En 1720, Marguerite Coetmeur, de Pouldergat, est l'épouse d'Henry Kervarec.

Le patronyme est retrouvé sur le mur ouest de l'église paroissiale de Pouldergat, après celui du recteur : " M : Y : AROVR. RECTOR : L'AN --- FABRIQUE HERVE QVOETMEVR "

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Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

http://www.penhars-infos.com/2017/11/contre-les-rhumatismes-la-fontaine-de-saint-vendal-a-pouldergat.html

http://www.penhars-infos.com/2017/11/contre-les-rhumatismes-la-fontaine-de-saint-vendal-a-pouldergat.html

 

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2. En haut à droite de cette porte :

 MI : FEREC : FRE, pour "Michel Ferec, fabrique (?)". Lettres majuscules romaines sculptées en réserve dans un cartouche.

Le patronyme FEREC est attesté à Pouldavid en 1681 (Messire Michel Ferec, prêtre). Son successeur René Gourmelen  était le fils de Jean Gourmelen, notaire à Pouldavid (1641) et de Lévénèze Férec. Le patronyme vient du breton fer, "cheville" qualifiant quelqu'un qui a de fortes chevilles. A. Deshayes cite FEREUC, 1598, FEREC, 1614 à Ergué-Armel, FERREC (Quimper 1649), Le FERREC (Quimper, 1654) et les formes léonardes FEROC et FERROC.

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Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

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3. Au sommet du pignon de la baie sud :

P. SANQVER : RECT, soit "P. Sanquer, recteur".

 

"Yvon Arour ( de Pouldergat) qui, en 1585, posa la première pierre de la façade occidentale de l'église, paraît avoir eu pour successeurs D. Breton et J. Henri. Ce dernier était remplacé en 1594 par un recteur nommé Sanquer.".

 

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Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

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Pignon de la baie sud, au dessus de la précédente :

NOEL JONCOUR ---

soit "Noël Joncour Fabricien ?".

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Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

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À droite de la lucarne sud :

G : ROE :

F. LAN 159?,

en lettres majuscules (avec un N rétrograde et un A à traverse en V), en réserve dans un cartouche.  Soit G. ROE, Fabrique l'an 1591 (?). Peut-être pour G. Roué.

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Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

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B. Le pignon oriental .

Le pignon oriental porte deux millésimes plus tardifs que les précédents : dans ses parties hautes, 1604, et au-dessus de la maîtresse vitre, 1607.

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IO: BESCO/ND RECT:--

Soit "Joseph Bescond Recteur", suivi peut-être des chiffres 61. le mot RECT est très incertain, (peut-être PRET), mais la lecture de René Couffon  "IO. BESCOND. FAB. 1591 (ou 1607 ?)" n'est pas confirmée.

Notez le N rétrograde.

Je ne trouve aucun recteur, aucun prêtre ni même aucun Joseph Bescond à Pouldergat au XVIe ou XVIIe. Vers 1681, selon les archives paroissiales de Pouldergat, Henry Bescond habitait le village de Kervarlé Creis,  Jean Le Bescond celui  de Lannogat et un autre  Jean Le Bescond occupait le village de Botcarn, Jacques Le Bescond celui de Lesneven .

N.B en mars 2020, je lirai : IO BECOND FAB 1561.

 

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Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

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C. L'élévation septentrionale (nord).

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Bloc de gauche :

 

RE: CTOR ou plutôt LE/TOR

Bloc de droite :

IAC : BERE/GAR :F : 1591, soit "Jacques Beregar, fabricien en 1591".

Selon J.M. Lecocq :

https://www.persee.fr/doc/ecelt_0373-1928_1986_num_23_1_1826

"Berrehar. Berrégar (NFBB p. 36), xviie-xvme s. Saint-Melaine, 1661 Plougonven, xviie-xvme s. Bodilis, 1856 Loqueffret (Gourvil), 1836 Plougar, Lothey, Bodilis (Le Brun), 1885 Saint-Derrien (Kerviler, III, 1889, p. 55, n° 990), Berrégare (NFBB p. 36) 1678 Poullaouen (Arch. Fin. A. 8), Berrégarre 1678 Poullaouen (Arch. Fin. A. 15), 1836 Plouyé, Poullaouen (Le Brun), Beregare An IX Plouyé, Poullaouen (Gourvil), Beregard ( Berrégard NFBB p. 36) 1890 Morlaix (Gourvil), Berréhar (NFBB p. 36) début xixe s. Botsorhel (Gourvil), 1836 Plougonven, Le Cloître Saint-Thégonnec, Berrien, La Feuillée (Le Brun), Berréhare (NFBB p. 36 Berréharre) 1836 Scrignac (Le Brun), 1862 Morlaix (Gourvil), Beréhare 1863 Morlaix (Gourvil), Beréhar (NFBB p. 35) début xixe s. Morlaix (Gourvil), 1836 Ploudiry, La Feuillée, Morlaix (Le Brun), Berréhard début xixe s. Morlaix (Gourvil), 1836 Plouvorn (Le Brun), Beréhart 1692 Scrignac (Arch. Fin. A. 12), Berêhard 1836 Morlaix (Le Brun), Berhar (NFBB p. 35) 1858 Brennilis, 1914 Landeleau (Gourvil). Ce surnom qu’on peut décomposer en * Berr-e-c’har (de gar ) « dont la jambe est courte » (litt. « courte sa jambe ») se montre en moyen-breton en 1633, Nom. p. 273 b : « homme à courte iambe » vnan a diuar berr, berr-ez-garr (latin : myscelus), cf. aussi GMB p. 58. Et dans un conte de l’écrivain cornouaillais Y. Crocq on lit ceci, SM (1924) p. 49 : «Ah ! paour kêz kammig, berr-e-c’har , ne dalveze ket d’it ar boan dont beteg aman » ( = « Ah ! pauvre petit boiteux..., ce n’était pas la peine que tu viennes jusqu’ici»). On peut comparer aussi avec le patronyme français Courlecuisse. Berréhar, et ses variantes Berregar , Berregarre, Berregard (formes figées et plus ou moins francisées) est un nom assez répandu dans le Nord-Finistère surtout."

Un lieu-dit Beregar est mentionné à Beuzec-Cap-Sizun vesr 1717..

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Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

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Sous l'auvent moderne, à gauche de la porte nord (condamnée) :

IO: AROUR : F : 1593.

soit "Joseph Arour, fabricien en 1593". Inscription en lettres romaines capitales, en réserve dans un cartouche, avec une ponctuation de séparation des mots par le deux-points. Notez le cartouche inclut dans l'angle inférieur droit.

Le nom est retrouvé sur le mur ouest de l'église paroissiale de Pouldergat, qualifiant un recteur   : " M : Y : AROVR. RECTOR : P... HERVE QVOETMEVR " . mais on trouve aussi au même endroit l'inscription  " LAN : 1585 : F : I : AROVR : ".

http://www.pouldergat.net/archives/ClergePouldergat&RegistresParoissiaux.pdf

Selon Geneanet, ce patronyme est principalement attesté à Ploaré (désormais attaché à Douarnenez), puis à Pouldergat, où un Jean L'AROUR est né vers 1607, qualifié d'honorable sieur homme, marié avec Catherine TUDAL et père de Pierre AROUR,  avant de décéder à Pouldergat en 1691. Généalogie jcln1.

Ce généalogiste cite aussi Jacques L'AROUR, né vers 1580, notaire royal, père du précédent, et Olivier L'AROUR, "seigneur de Pouldergat".

https://gw.geneanet.org/jcln1?lang=en&iz=16&p=jean&n=arour+l

 où une Marie Arour ou L'Arour est née en 1699 à Ploudergat.

https://en.geneanet.org/genealogy/arour/AROUR

Le nom Arheur, Larher, Larour correspondent au moyen breton archer "fabricant de coffre, huchier (coffre = arc'h).

 

 

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

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Contre l'auvent moderne abritant l'autel extrieur (1881)

FROMENTIN.

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Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

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D. Façade occidentale.

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"GI. TANGI. F."

 

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Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.
Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

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Face méridionale du clocher :

M : GA : CAVRAN / T : RE :1655 .

Soit "Messire Gabriel CAURANT recteur 1655".

Le nom CAVRAN figure sur le calvaire de 1655 avec la mention "recteur de Pouldergat". 

Il s'agit de Gabriel Caurant (du Faouet), recteur de 1639 à 1666. Par son testament du 25 Mars 1666, il légua à la fabrique une lande de 38 journaux dans la montagne de Trélen. Il était fermier général du prieuré de l'île Tristan de Douarnenez en 1642.

Il avait acheté en 1656 le village de Kerléguer, et ses deux moulins, et, en 1669, son héritière Janne Caurant est la propriétaire du vieux moulin.

https://douarou.com/wp-content/uploads/2019/12/Inventaire-moulins-Pouldergat-Pouldavid.pdf

 

https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin_article/saf1905_0278_0329.html

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Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Photo Didier Raillart http://chapelle.over-blog.fr/pages/Pouldergat-la-chapelle-de-st-vendal-2481848.html

Photo Didier Raillart http://chapelle.over-blog.fr/pages/Pouldergat-la-chapelle-de-st-vendal-2481848.html

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La cloche.

Elle porte le nom du recteur Yves Fromentin au dessus d'un médaillon de la Vierge ouvrant ses bras et du nom du fondeur. Du coté ouest, l'inscription AVE MARIA et un crucifix.

Yves Fromentin a été recteur de 1860 à 1896. En 1865, une croix de mission mentionnant son nom a été érigée devant l'église.

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Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

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Sur une pierre de l'entrée du placître (réemploi) :

inscription qu'il faudra déchiffrer.

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Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

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Pour conclure : les inscriptions intérieures :

"Lors de la restauration du retable de la chapelle, est apparu, camouflé sous le coffre actuel, un bel autel en pierre portant une inscription en caractères gothiques accompagnée de la date de 1590 . Cet autel proviendrai, selon toute vraisemblance , d’un édifice antérieur….

Lors de la restauration de la polychromie (du retable), il y a quelques années , des armoiries différentes sont apparues sous celles de la famille de Ploeuc qui y figuraient auparavant…."(extrait du bulletin 2008-2009 de la Société Archéologique du Finistère, article de Josik Peuziat suite à l’excursion" Autour de Douarnenez le 28/09/2008)

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LES CROSSETTES.

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Gables de la lucarne sud.

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Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

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Gable de la lucarne sud, coté gauche. Un lion, et peut-être un lionceau.

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Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

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Gable de la lucarne sud, coté droit. Un lion.

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Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

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Gable du pignon oriental, coté gauche. Un lion.

Tient-il quelque chose dans la gueule?

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Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

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LA FONTAINE.

 

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Le pardon se célèbre le deuxième dimanche d'Octobre. C' est le tout dernier de l’année, il marque traditionnellement la fin des travaux agricoles, et on l’appelait aussi le "pardon des châtaignes" . Sous les bannières de 14 paroisses environnantes, il attire de nombreux pèlerins qui viennent, en chantant en breton le cantique Sant-Vendal,  invoquer saint Guenaël/Vendal pour la guérison de la goutte et des rhumatismes ( en breton gwendré) ou toutes difficultés de marche et boire l'eau de la source limpide qui jaillit au bas de l'enclos.

" Son pardon était très prisé surtout des bigoudens qui venaient nombreuses même si les conditions étaient difficiles : le pardon était appelé pardon va e kostez en raison de la configuration du terrain. Certains l'appelaient aussi pardon an dud affliged parce qu'on y priait le saint pour guérir les rhumatismes."

 

Ses eaux sont réputées guérir les rhumatismes et les difficultés de marche. 

Voir sur YouTube : la messe (1), les vépres (2), et la procession (3) du 11 octobre 2009

https://www.youtube.com/watch?v=VJDIXxcRmuM

https://www.youtube.com/watch?v=xmsxFEQg1xk

https://www.youtube.com/watch?v=QWjVpjayxl8

Et la procession du pardon de 2015 :

https://www.youtube.com/watch?v=_rVVqK5-IdI

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http://jose.chapalain.free.fr/pageprin1649.htm

http://jose.chapalain.free.fr/pageprin1649.htm

Cartel de la chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Cartel de la chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Cartel de la chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Cartel de la chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

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Ecole bretonne "Pardon de Saint-Vendal". Gouache non signée. Dimensions : 17 x 22 cm.

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penhars-infos.com/2017/11/contre-les-rhumatismes-la-fontaine-de-saint-vendal-a-pouldergat.html

penhars-infos.com/2017/11/contre-les-rhumatismes-la-fontaine-de-saint-vendal-a-pouldergat.html

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

Chapelle Saint-Vendal à Pouldavid (Douarnenez). Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

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— COUFFON (René), 1988, Notice sur Pouldergat, extrait de   Couffon, René, Le Bars, Alfred, Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988. - 551 p.: ill.; 28 cm.

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/d421cf2c433bb09d9a4ef03159382f02.pdf

— COUFFON (René), 1988, Notice sur Douarnenez, extrait de   Couffon, René, Le Bars, Alfred, Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988. - 551 p.: ill.; 28 cm.

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/DOUARNEN.pdf

—Guerz Sant Guenal 

Cantiques bretons :Cantique raconte la vie de St Vendal - Gwenaël / les 2 avants derniers couplets parlent de la chapelle saint Vendal. ed. 
J.M. Guivarch 1922

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/items/show/9312

 

—INFOBRETAGNE (copie d'un article dont la source n'est pas renseignée)

http://www.infobretagne.com/douarnenez.htm

"la chapelle Saint-Vendal ou Saint-Guendal ou Saint-Guinal (XVI-XVIIème siècle), dépendant de la paroisse de Pouldavid. Il s'agit d'un édifice rectangulaire de la fin du XVIème siècle : on lit 1591-1592 au-dessus de la fenêtre et de la porte du mur Sud ainsi que sur la façade Nord. L'édifice porte plusieurs inscriptions : au sud, près de la porte plusieurs inscriptions avec la date de 1597, à gauche de la porte ouest, deux inscriptions "I. Tangi F." et plus haut "Io. Bescond. Fab. 1607", sur la sacristie "M. Quideau TRer". Le clocher carré porte un petit dôme amorti par un faux lanternon. Les retables datent du XVIIème siècle. La chapelle abrite les statues de saint Vedal, et deux statues de la Vierge-Mère dont une sous le vocable de Notre-Dame de Rumengol. Un autel extérieur sous auvent est adjoint au flanc Nord de la chapelle en 1881"

— KERVAREC (André), Le Clergé de Pouldergat .

http://www.pouldergat.net/archives/ClergePouldergat&RegistresParoissiaux.pdf

Labourerien an douar hag ar mor: Pouldergat-Pouldavid de l'Ancien régime, Amzer gwechall (Pouldergat (Finistère)), Association Amzer Gwechall, ULAMIR, Centre social du Goyen, 1999 - 254 pages

 

— LE BARS (Henri) présentation de la chapelle (en breton)  émission an divskouarn o nijal diffusé le 13 10 2012.

http://www.radiobreizh.bzh/fr/episode.php?epid=3265

 

— PLONEIS ( Jean-Marie), 1996, L'identité bretonne : l'origine des noms de personnes, édition du Félin, 300 pages.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3329530h

— Pop-culture

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA00005824

Toponymie de Pouldergat :

http://www.pouldergat.fr/uploads/publications/nomsdelieux.pdf

Toponymie de Poullan-sur-mer

http://www.ofis-bzh.org/upload/travail_fichier/fichier/6fichier.pdf

Société archéologique du Finistère - 2001 - ‎

 Ces deux derniers patronymes se voient sur les murs de la chapelle Saint- Vendal en Pouldavid, mais qui primitivement était dans la paroisse de Pouldergat : IO : QUOETMEVR: F: 1592 IAC : BEREGAR F : 1591 construction

 

 

— Mairie de Douarnenez :

https://www.mairie-douarnenez.fr/decouvrir/patrimoine-religieux/chapelle-st-vendal.html

 

— Maurice Dilasser - 1979 Un pays de Cornouaille: Locronan et sa région - Volume 1 - Page 607

 Chapelle Saint-Vendal La chapelle Saint-Vendal est agréablement située sur le versant nord d'une vallée qu'elle domine de plusieurs mètres. Elle est entourée de très beaux érables et châtaigniers. C'est un édifice rectangulaire de la fin .

https://www.youtube.com/watch?v=Ms2ngcTbup0&t=116s

 

     

440. Douarnenez-Pouldavid, Saint-Guendal, g. k. 5 m. 1655. Atelier Doré. Trois degrés. Socle 1655. Fût I. LE BIAN. Croisillon mouluré: MRE GAURANT RECTEVR DE POVLDREGAT., statues géminées: évêque-Jean, saint Corentin-Vierge. Croix à branches rondes, fleurons, crucifix, Vierge à l’Enfant. [YPC 1980]

http://croix.du-finistere.org/commune/douarnenez.html

 http://pouldergat.net/AmzerGwechall/monographie/AnciensRecteurs.htm

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Gargouilles et crossettes Inscriptions Chapelles bretonnes.
12 février 2020 3 12 /02 /février /2020 11:28

Les crossettes et gargouilles (vers 1528) et les inscriptions et sculptures de l'église de Confort-Meilars (façade occidentale exceptée).

 

 

 

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Voir sur l'église Notre-Dame de Confort-Meilars :

 

 

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— Cet article appartient à une étude des crossettes du Finistère destinée à permettre des comparaisons et à dégager des constantes stylistiques et thématiques. On consultera sur ce blog :

 

 

PRÉSENTATION.

 

Les crossettes et les gargouilles de l'église de Confort-Meilars n'ont pas fait l'objet ni d'une description spécifique, ni d'un dossier photographique complet, et il en va de même des quelques sculptures annexes. Les inscriptions lapidaires de datation ont été mieux relevées, mais on ne trouve pas leurs photographies. (voir monumentum.fr des monuments historiques). 

1°) Les inscriptions et dates.

A la fin du XIXe siècle, le chanoine Abgrall  a noté les inscriptions lapidaires suivantes de la chapelle (elle ne sera église paroissiale qu'en 1910) de Confort-Meilars :

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La seconde inscription est la plus précieuse car elle donne l'année de construction et de fondation. Elle a été relevée ensuite en 1922 par l'abbé Rolland qui signale son accès difficile (et, de fait, je ne l'ai pas remarquée) : "Sur le mur latéral nord de l'abside est cette inscription haut placée, qu'on ne peut lire qu'en montant à l'échelle : EN LAN MVCXXVIII (1528) LE SECOND DIMANCHE D AUST"  .

Il faut donc admettre la construction de la chapelle en 1528, date de mariage du couple fondateur, Alain de Rosmadec et Jeanne du Chastel. Et, par la même, l'attribuer aux  crossettes et aux gargouilles . Une inscription au dessus du portail ouest compléterait utilement ces données, si nous parvenions à la déchiffrer (ce serait l'affaire d'un estompage, mais qui ne peut relever que de l'autorité, et de la motivation, des services publics).

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L'inscription de 1651 sur la première fenêtre nord (ma lucarne VI) est également confirmée par l'abbé Rolland : " Et sur ce même côté nord, près de la première fenêtre : 1651. — M. RECTEUR. A. BRONELOC. JEAN. DONAR. F.", soit en suivant Abgrall  : " 1651, M[essire]. A. Broneloc, recteur,  Jean Donar, fabricien. Elle indique une restauration. Je ne l'ai pas remarquée non plus. Pourtant, il serait utile de vérifier la graphie BRONELOC, qui n'est pas attestée comme patronyme.

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On trouve ensuite la date de 1707 sur le pignon de la première fenêtre sud , à l'occasion d'une restauration de la façade sud et d'une modification de la corniche : je la présenterai plus tard.

Enfin, on sait que la tour fut reconstruite de 1711 à 1714, et que le haut de la tour fut rebâtie en 1736, comme l'atteste l'inscription portant le nom du recteur Le Dourguy. J'en donnerai la photographie.

Enfin, le cadran solaire au stylet brisé n'indique plus l'heure, mais dit encore la date de sa pose : 1788.

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2°) Description des sculptures extérieures  par Rolland en 1922

 

« A l'extérieur, on remarque d'abord les nombreuses fenêtres qui toutes sont, surmontées de frontons triangulaires dont les chevronnières hérissées de crosses végétales ont pour couronnements, d'un côté des croix, de l'autre, des bouquets trilobés.

L'abside à pans coupés offre une ordonnance des plus remarquables. Ses gables sont très élancés, ses contreforts, malgré leur grande solidité, n'ont rien de disgracieux. Ses pinacles sont assemblés par des trèfles à quatre feuilles, au bas desquels sont placées des gargouilles recevant les égoûts des toitures.

L'une des fenêtres absidales, celle du côté de l'Evangile, contient une magnifique fleur de lys ; c'est sans contredit la plus élégante de toutes les fenêtres fleurdelisées qui soient dans le pays.

Au côté sud, on remarque à la base de chaque fronton des cariatides [ comprendre : "crossettes"] aux figures grimaçantes, qui semblent bien être des emblèmes destinés à représenter les principaux défauts dont l'humanité est affligée."

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Je débute donc mon tour de l'église dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, en faisant l'impasse sur l'intéressante façade occidentale, à laquelle je consacrerai un article séparé.

Placé sur le parking devant l'élévation sud, je lève les yeux et le m'intéresse à l'inscription du clocher.

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LA TOUR DU CLOCHER ET SON INSCRIPTION.

 

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"Cette façade est couronnée par un gracieux petit clocher haut de 32 mètres, dont l'aspect général semble indiquer qu'il remonte au Moyen-Age. Toutefois, ses baies à plein cintre et ses pilastres, de même que ses galeries saillantes indiqueraient plutôt un remaniement qu'il aurait subi au XVIIIème siècle, ainsi que semble d'ailleurs l'indiquer l'inscription suivante placée au côté sud, sur le croisillon de la chambre des cloches : MÈRE JOSEPH. LE DOURGUY. Rr. 1736.

Messire Joseph Le Dourguy de Roscerf, originaire de l'ancien évêché du Léon, et né au manoir de Trégué, en Bodilis, fut en effet recteur de Meilars, entre 1723 et 1742, année de sa mort. Sa mère était une demoiselle Thépault de Créac'haliou, fille du seigneur de Lambezre, vieux manoir également en Bodilis. »(Rolland)

 

L'inscription placée sur le croisillon de la chambre des cloches doit plutôt se lire aujourd'hui  ME[SSI]RE IOSEPH LE DOVRGVi R-73- Elle occupe deux cartouches (l'un pour le texte, l'autre pour la date). Ses lettres majuscules romaines sont en réserve dans le creux du cartouche. La lettre D est en minuscule. 

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Cloche de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Cloche de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Cloche de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Cloche de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

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Le cadran solaire de 1788.

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Cadran solaire (ardoise, 1788) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Cadran solaire (ardoise, 1788) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

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L'ÉLÉVATION SUD ET SES TROIS LUCARNES.

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L'élévation sud est percée de 3 lucarnes, que j'ai désigné comme LI, LII et LIII en partant de l'angle sud-est, et qui correspondent aux baies 4, 6 et 8 de la typologie du Corpus Vitrearum.

La première n'est pas ornée de crossettes, mais son fronton porte une précieuse inscription lapidaire.

Les deux suivantes portent à la retombée du gable chacune deux crossettes, numérotées C1 à C4 en partant toujours de l'angle sud-est.

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La lucarne I  et son inscription.

L'élévation sud débute par un mur seulement ouvert par une étroite meurtrière : cet espace correspond, à l'intérieur, à l'ossuaire, le seul de Bretagne à être à l'intérieur de l'église où il s'ouvre par des fenêtres à forts barreaux de fer. Selon la coutume, les fidèles pouvaient par ces grilles, dans un émouvant memento mori, voir les ossements de leurs prédécesseurs.

 

Au fronton de la lucarne, l'inscription est gravée dans un élégant cartouche en saillie. Les lettres majuscules romaines sont taillées en réserve dans le granite. On y lit :

H : LASTEN

NET .F.  1707.

soit "H. Lastennet, fabricien en 1707".

Les généalogistes mentionnent un Henri Lastennet, né en 1659 et décédé le 17 janvier 1719, à Tromilio (Confort-Meilars). Il épousa Marie Le Brusq (ca 1660-1705), dont il eut 6 enfants, puis Marguerite Le Quéré, dont il eut une fille, Hélène, en ... 1707.

https://gw.geneanet.org/mastrec34?lang=en&p=henry&n=lastennet

Ce toponyme Tromilio désigne un lieu-dit que la carte IGN désigne comme Tromiliou, sur la route se rendant à Poullan, un village de 5 maisons sur la carte d'État-Major 1820-1866, bien moins peuplé que Menez-Tromiliou, plus proche de l'église. La carte de Cassini indique Tromillon. Le nom vient du breton Traon, "lieu encaissé", et du nom d'homme Milio ( comme dans Ploumiliau et Guimiliau).

http://p9.storage.canalblog.com/92/65/986343/118848823.pdf

 

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Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

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La lucarne II  et les crossettes C1 (homme buvant) et C2 (lion).

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Après avoir dépassé la petite porte sud à l'ouverture en anse de panier souligné d'une accolade, et la rupture de continuité de l'élévation, puisque la largeur de l'édifice se rétrécit, nous parvenons à la deuxième lucarne qui, comme la suivante, diffère de la première par un gable à crochets et à fleuron.

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Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

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La crossette C1. Homme coiffé d'un chapeau rond, barbu ou buvant, tenant un récipient.

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L'homme parait accroupi et allongé sur la pente du gable, mais seul son buste est sculpté avec précision. La tête est tournée vers le sud, c'est à dire vers nous. Son visage rond et large au niveau des pommettes se termine par une barbe en éventail ; ses deux mains tiennent un récipient qui est placé sous ses lèvres.  Il  est ainsi la figuration du Buveur ou du gros Mangeur, dont il illustre le Vice.

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Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

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Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

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La crossette C 2. Un lion couché, langue tirée.

C'est bien un lion, le type même du lion de crossette avec sa gueule débonnaire à la langue longue et tombante, la  crinière bouclée contrastant avec le corps lisse, et avec la queue qui passe entre les pattes postérieures pour faire retour sur le dos. Bien qu'il soit très fréquent parmi les crossettes du Finistère, on peine à lui attribuer une signification précise. Je le considère le plus souvent comme une force vigilante ou menaçante, prêt à emporter dans sa gueule  les âmes des paroissiens qui s'écartent du droit chemin (les buveurs ou les lubriques, par exemple ...).

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Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

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La lucarne III  et les crossettes C3 (acrobate lubrique) et C4 (homme buvant).

Nous avons dépassé un contrefort orné d'un pinacle à crochet, puis une porte murée ; au passage, puisque nous n'en n'avons pas encore pris le temps, nous jetons un coup d'œil à l'appareillage régulier en pierres de belle taille, peut-être un leucogranite du Cap Sizun .

La lucarne LIII est la jumelle de LII, mais qui aurait mangé moins de soupe : elle est plus étroite, et le remplage des deux lancettes de sa baie ne forme qu'un soufflet. Elle n'a pourtant, en terme de truculence dans son ornementation sculptée, rien  à envier à sa sœur.

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Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

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La crossette C3 : l'acrobate lubrique.

Il est le type même des acrobates qui hantent le bord des toits, empoignant sa cheville et se donnant du plaisir. L'interprétation serait incertaine si la même scène ne se répétait pas, mais la constance de ce geste de tenue de la cheville (ici en croisant, main gauche tenant la cheville droite), et la position de la main entre les cuisses deviennent éloquentes. 

Mais non, esprit retors ! il soulage seulement sa vessie, c'est tout ! 

Aucun vêtement n'est sculpté, alors que le nombril est visible : ce personnage aggrave son cas en étant nu comme un ver.

Voir les deux acrobates de l'église de Dirinon (l'un nu, l'autre vêtu) ; ou l'acrobate de l'angle de l'arc de triomphe de  La Martyre, avec ses chaussures pointues, ou celui de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven, ou les exemples du même type en sculpture sur bois des sablières. Et mieux encore, l'acrobate du Doyenné du Folgoët. Peu à peu la liste de ces exemples s'accroit.

 

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Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

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La crossette C4 : un homme intempérant.

Ne le condamnons pas et tenons-nous en aux faits : cet homme ramassé sur lui-même, barbu, tourne la tête pour nous regarder alors que ses mains entourent un vase placé sous son menton. Où est le mal ?

Mouais. Gageons que, si ce vase n'est pas rempli de boisson forte, c'est que notre malin s'apprête à y vomir ses excès de table.

De C1 à C4, le projet iconographique se précise : les tombées des lucarnes servent de tréteaux pour célébrer (ou dénoncer) les plaisirs de la chair et de la chère, et pour mettre en garde ceux qui s'y adonnent.

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Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

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LE CHEVET À TROIS PANS ET SES GARGOUILLES.

 

Chemin faisant, après la troisième lucarne, et la porte de la sacristie, nous parvenons à l'extrémité orientale de l'église avec son chevet à trois pans. Comme l'écrit Couffon, "Le chevet, du type Beaumanoir, est contrebuté par des contreforts ajourés d'un quatre-feuilles du plus heureux effet.". Ce sont ces contreforts qui portent, juste en dessous de leur coiffure ajourée, des paires de gargouilles, pour évacuer les eaux pluviales.

G1 est un homme accroupi, main vers la bouche, et dont la tête est brisée.

G2, à la tête monstrueuse, est proprement ithyphallique.

G3 semble s'extraire comme un Passe-muraille de l'angle du contrefort. Le granite est usé, mais sa tête difforme laisse imaginer qu'il ne vaut pas mieux que ses collègues.

G4 est un homme crapaud qui rampe tête en bas sur l'angulation ; là encore, et c'est tant mieux, le temps a su effacé les traits de la gueule qui crache sa vilenie.

Enfin G5 termine en beauté, ou plutôt en laideur, cette série patibulaire : c'est, disons,  un chien, mais alors un bouledogue qui aboie sa hargne au vent. Mais vainement, vainement !

 

 

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Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

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Voici donc G1, l'homme accroupi, main vers la bouche, et dont la tête est brisée. Nous voyons ainsi la goulotte d'écoulement des eaux (qui différencie la gargouille, à fonction d'évacuation, d'une crossette, qui a  fonction d'amortissement).

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Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

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Et maintenant l'ignoble G2, mais les parents devront d'abord éloigner leurs enfants.

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Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

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Puis G3, le Passe-muraille, qui commence déjà, à peine sorti,  à retrousser sa tunique.

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Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

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Hélas, mesdames et messieurs, il nous faut poursuivre avec G4 l'homme crapaud. Mais évitez de rester dessous, car il vise bien, l'animal !

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Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

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Arc-bouté des quatre pattes sur sa console, G5 marque la fin de ce petit périple. Enfin ! Couché Médor, couché!

 

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Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

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L'ÉLÉVATION NORD ET SES TROIS LUCARNES LIV, LV ET LVI.

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Avant de prendre la direction plein ouest pour suivre cette élévation, il faut remarquer un couple de lions qui, sous nos yeux, emportent dans leur gueule un malheureux paroissien. Cela devait finir comme ça, à force de vivre dans le stupre et le lupre.

Et remarquez que le sculpteur a pris soin, dans un beau souci didactique (ou craignant que ses talents de sculpteur animalier laisse planer une hésitation), d'inscrire le nom LEO sur la pierre.

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Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

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Ici, un homme assis, coiffé du chaperon, et tenant en main gauche un parchemin à peine déroulé.

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Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

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La lucarne IV  et ses crossettes C5 et C6.

La lucarne répond par symétrie à la lucarne LIII, avec son gable à crochets et fleuron, et le remplage simplifié de la baie 3.

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Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

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De la crossette C5, je ne dirai rien, c'est sa faute, elle a résisté à mes tentatives d'entrer en contatc.

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La crossette C6 est un fieffé buveur, de la même confrérie que C1 et C4. J'ai cru avoir affaire à un ange, mais ce que je prenais pour des ailes n'est que le bassin de notre ivrogne.

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Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

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La lucarne V (dont la baie abrite un beau vitrail ancien de 1554, Jean Floch étant fabricien) ne nous intéresse pas : elle n'a aucune crossette, la tombée du gable étant amortie par deux pinacles à crochets. Nous avançons.

Nous retrouvons le redan formé par l'élévation, symétrique à celui du sud, et chapeauté lui aussi par un petit contrefort, nous passons devant la porte nord, qui hésite avec le plein-cintre avant d'opter pour une anse de panier, et nous parvenons à la lucarne VI. Pas de pinacles à crochet (comme en L. V), pas de gable à crochet non plus, mais deux crossettes.

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La lucarne VI  et ses crossettes C7 et C8.

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La crossette C7 est un lion, comme la C2. Mais ici, nous remarquons mieux les pattes velues, un attribut important des lions de crossettes qui se respectent.

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Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

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Et la crossette C8 est encore un lion, avec les pattes velues, la queue revenant sur le dos, et la tête qui ... Non, la tête de ce lion est brisée, me dispensant d'une énième description.

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Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

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Nous voici au terme de notre circumduction, à l'angle nord-ouest. Nous venons de remarquer, après la lucarne VI, une fenêtre toute en hauteur, divisée par un meneau : elle éclaire la chapelle des fonts baptismaux (Couffon), une pièce fermée symétrique à l'ossuaire, et  où les lépreux assistaient à l'office dominical .

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Pour finir, à cheval sur notre prochaine excursion qui visitera la façade occidentale, je vais décrire le gable de ce toit, descendant depuis la tourelle d'escalier du clocher, car sa crossette C9 appartient légitimement à mon sujet d'aujourd'hui.

C9, c'est un homme accroupi "en chevalier servant", dont la tête est brisée. Que fait-il ? Étire-t-il son psoas ? Est-ce un guetteur ? Il porte des chaussures à extrémité larges, mais on ne distingue pas de vêtement. Ses fesses sont posées sur une sorte de rocher  rond ; j'espère que nous ne sommes pas ici sur un sujet scabreux.

Mais ce brave C9 appartient à une saynète qui débute plus haut : un  animal (chien ? ours?) est couché sur la moulure est aboie vers lui de façon menaçante. Seul le sépare le crochet en feuille de chou. 

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Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

Crossettes et gargouilles (1528?) de l'église de Confort-Meilars. Photographie lavieb-aile 2020.

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SOURCES ET LIENS.

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COUFFON (René) & LE BARS (Alfred), 1988, Notices

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/MEILARS.pdf

"Suivant la généalogie de la Maison de Rosmadec, l'édifice actuel fut bâti en même temps que l'ancienne église de Landudec, entre 1528 et 1544, par les soins d'Alain de Rosmadec et de sa femme Jeanne du Chastel. La date de fondation inscrite sur la face nord du chevet, "EN. LAN. MVCSXXVIII. LE. SECOND. DIMANCHE. DAVST", vient confirmer cette assertion, mais les nombreux poissons et les caravelles sculptées sur le tympan du portail ouest montrent la participation importante des pêcheurs et armateurs, comme à Roscoff et à Penmarc'h.  Au cours de la construction, il y eut repentir, les deux premières travées ayant une largeur légèrement supérieure aux deux dernières.

L'édifice actuel comprend une nef de quatre travées avec bas-côtés et un choeur terminé par un chevet à noues multiples. De part et d'autre du clocher encastré sont deux réduits : côté sud, ossuaire ajouré de deux baies et donnant sur l'intérieur ; côté nord, chapelle des fonts. Le pignon ouest est percé à la base par un portail influencé par celui de Saint-Corentin, mais les voussures ne sont décorées par aucune guirlande de feuillages.

Le chevet, du type Beaumanoir, est contrebuté par des contreforts ajourés d'un quatre-feuilles du plus heureux effet. L'un des remplages renferme une fleur de lys, les deux autres sont flamboyants.

Du type à nef obscure, l'édifice est lambrissé en berceau avec entraits apparents ; les grandes arcades en tiers-point pénètrent directement dans les piliers ; elles sont simplement épannelées dans les deux premières travées et bien moulurées dans les deux dernières.

Sablières sculptées au-dessus de la quatrième arcade et dans les collatéraux.

Arcs diaphragmes sur la nef et les bas-côtés entre la troisième et la quatrième arcade.

BIBL - B.D.H.A. 1933 : Notice (par l'abbé Parcheminou) - J. Rolland : La chapelle Notre-Dame de Confort (Saint-Brieuc, 1922) - R. Couffon : Notre-Dame de Confort (S.F.A. C.A. 1957) - R. Grand : L'art roman en Bretagne (Paris, 1958) - Ass. Bret. : Congrès de Douarnenez, 1965

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 1997, Les crossettes et les gargouilles dans quatre cantons du Finistère : Landerneau, Landivisiau, Ploudiry, Sizun. Mémoire de maîtrise d’histoire,  2 vol. 359 p. + 135 p. : ill. ; 30 cm.

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— Pop.culture

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA00006261

"Chapelle fondée et bâtie entre 1528 et 1544 par Alain de Rosmadec et Jeanne du Chastel sa femme ; inscription sur le mur nord du chevet : EN LAN MILVCXXVIII (1528) LE SECOND DIMANCHE D'AUST (août) et sur l'élévation ouest inscription illisible sauf : MILVCXXVIII (1528) ; restaurations faites dés 1651 (inscription sur la 1ère fenêtre nord : 1651 M A BRONELOC RECTEUR IEAN DONAR F (ABRIQUE) ; restauration de la façade sud et modification de la corniche en 1707 (date sur l'un des pignons) ; reconstruction de la tour de 1711 à 1714, ; haut de la tour rebâti de nouveau en 1736 (inscription : M (ESSI) RE JOSEPH LE DOURGUY R (ECTEUR) R 1736 ; tourelle d'escalier surélevée au 18e siècle ; fenêtres est des bas côtés bouchées à une date inconnue ; devient église paroissiale en 1910"

PARCHEMINOU (Corentin), 1933, Meilars-Confort, Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie (BDHA)

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/295fd408ca344ed8913a9ae63b8516cd.pdf

ROLLAND (J.), 1922,  La chapelle Notre-Dame de Confort (Saint-Brieuc, 1922) : in Infobretagne 

 

Le champ du fronton principal, à l'ouest, est garni d'un nombre considérable de statues et orné de sculptures de barques mouillées sur leurs ancres. Ces embarcations sont montées par des pêcheurs occupés à inspecter l'horizon et paraissant attendre dans le recueillement et la prière l'arrivée prochaine des grands et des petits poissons qui, non loin, prennent leurs ébats.

Dans cette même surface se trouve une longue inscription gothique malheureusement assez fruste et par suite peu déchiffrable.

http://www.infobretagne.com/meilars-confort-chapelle.htm

 

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Published by jean-yves cordier - dans Gargouilles et crossettes
27 octobre 2019 7 27 /10 /octobre /2019 16:55

Les crossettes et sculptures sur pierre (vers 1550-1556) des porches de l'église de Saint-Nic.

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— I. Voir sur l'église Saint-Nicaise de la commune de Saint-Nic les articles suivants:

 

 

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On y comprendra que l'édifice actuel a vu le début de sa construction au milieu du XVIe siècle, puisque, si nous nous  basons sur les inscriptions datées, le porche sud date de 1561 et sa charpente de 1562, tandis que la nef porte la date de 1566.

Pour dater les crossettes (pierres d'amortissement faisant saillie à la jonction entre les murs et le toit) et les sculptures en bas-relief des élévations des deux porches, nous pouvons donc proposer la période de 1550 à 1566, sous le règne de Henri II et l'épiscopat en Cornouailles de Nicolas Cajetan di Sermonetta et en Léon de Christophe et de Roland de Chauvigné  (ces évêques ayant d'ailleurs eu peu d'influence). Cette période est surtout celle la pleine activité de l'atelier landernéen des sculpteurs Henri et Bastien Prigent, dont les œuvres en kersanton sont présentes, à proximité de Saint-Nic, à Pleyben (1550) et à la chapelle Saint-Laurent de Pleyben, à Dinéault, Chateaulin, ou sans doute à Saint-Ségal, voire à Crozon (Tal-ar-Groas), tandis qu'à Saint-Nic nous reconnaissons leur style dans la Déposition conservée à l'intérieur de l'église.

Bien que cet atelier ait réalisé plusieurs porches (à Pencran en 1553, Landivisiau en 1554-1565, à Guipavas (1563), ou partiellement à Lampaul-Guimiliau en 1533, nous ne sommes pas autorisés à lui attribuer les éléments sculptés en granite des deux porches de Saint-Nic.

 

 

 

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— II. Cet article appartient à une étude des crossettes du Finistère destinée à permettre des comparaisons et à dégager des constantes stylistiques et thématiques. On consultera sur ce blog :

 

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I. LE PORCHE OUEST.

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La porte au cintre à peine brisé est sobrement soulignée par quatre moulures, dont la dernière s'élève en une  arcature ogivale à crochets d'acanthe tandis que deux pilastres trapézoïdaux puis à crochets.

De chaque coté, au dessus d'une moulure horizontale, deux sculptures en bas-relief gardent l'entrée : un lion à gauche et un ange à droite.

Le lion (identifié à sa crinière crépue, son arrière-train lisse et sa queue au fouet triple) tourne vers le fidèle sa gueule à la langue pendante.

L'ange allongé en vol déroule un phylactère  aujourd'hui muet.

Comparez avec le porche de Lampaul-Guimiliau :

http://www.lavieb-aile.com/2019/04/la-facade-du-porche-sud-de-lampaul-guimiliau.html

Ce porche de Lampaul-Guimiliau est encadré de deux anges porteurs de phylactères, se tenant debout , tandis que  6 anges couchés en vol se trouvent à l'intérieur du porche :

http://www.lavieb-aile.com/2019/04/le-porche-de-l-eglise-de-lampaul-guimiliau-ii-les-anges.html

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Église Saint-Nicaise de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Église Saint-Nicaise de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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À gauche : un lion.

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Église Saint-Nicaise de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Église Saint-Nicaise de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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À droite : un ange tenant un phylactère.

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Église Saint-Nicaise de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Église Saint-Nicaise de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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LE PORCHE SUD (1561-1562).

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Il possède la même forme et la même disposition que le précédent, mais la porte est surmontée de deux gables à crochets et fleurons.

La ligne du gable inférieur se prolonge après sa traversée des pilastres pour s'achever sur le dos de deux lions sculptés en bas-relief. Le gable supérieur se termine par deux lions, appuyés sur des piliers rectangulaires.

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Église Saint-Nicaise de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Église Saint-Nicaise de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Église Saint-Nicaise de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Église Saint-Nicaise de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Église Saint-Nicaise de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Église Saint-Nicaise de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Église Saint-Nicaise de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Église Saint-Nicaise de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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Les "crossettes" (?) du gable supérieur : deux lions.

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Le lion de gauche en est un, indubitablement, mais ses oreilles orientées vers l'avant, sa large langue et sa crinière à la Pierrot   lui donnent un air farceur.

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Église Saint-Nicaise de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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Le lion de droite a la tête tournée vers son avant. 

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Église Saint-Nicaise de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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Église Saint-Nicaise de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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Les sculptures d'encadrement du porche sud : deux lions tenant des petits êtres.

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Le coté droit : un lion tenant entre ses pattes un petit être qu'il lèche. 

J'interprète cette figure, assez courante mais rarement parfaitement lisible, comme un animal psychopompe qui s'est saisit de l'âme d'un humain qu'il emporte avec lui. Donc, comme une mise en garde contre le sort qui attend les paroissiens peu chrétiens. Mais l'interprétation reste ouverte, et chaque nouvelle occurrence du thème la questionne à nouveau. Voir par exemple les crossettes de la chapelle Saint-Nicodème à Ploéven, ou celle de l'église de Goulven.

 

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Église Saint-Nicaise de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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Église Saint-Nicaise de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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Le coté gauche : un lion tenant entre ses pattes un petit être qu'il lèche. 

 

La tête du petit être n'est jamais complètement distincte, même si on multiplie les points de vue.

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Église Saint-Nicaise de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Église Saint-Nicaise de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Église Saint-Nicaise de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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Église Saint-Nicaise de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Église Saint-Nicaise de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

Église Saint-Nicaise de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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Crossette d'angle : un lion.

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Église Saint-Nicaise de Saint-Nic. Photographie lavieb-aile.

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CONCLUSION.

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Le sculpteur anonyme a orné les deux porches et l'angle d'un toit d'un ange à phylactère et de six lions. Cette représentation quasi exclusive du lion (il est le plus souvent associé au dragon et à d'autres thèmes) doit être remarquée. Cinq d'entre eux sont placés sur les porches. Un seul a la tête de profil ("lion" en héraldique"), les autres tournent la tête face au fidèle ("léopard" des blasons). Deux d'entre eux tiennent une tête entre leur pattes, de chaque coté de l'entrée du porche sud. Trois ne sont pas des crossettes entre murs et toits, mais des encadrements des entrées des porches.

Cette prévalence du lion s'oppose à celle des dragons sur les sculptures sur bois des sablières du porche et de la nef. Elle mérite réflexion.

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1. Emmanuelle Le Seac'h.

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Dans sa série de 381 gargouilles et crossettes des cantons de Landerneau, Landivisiau, Ploudiry et Sizun, Emmanuelle Le Seac'h dénombre 34 anges, 67 êtres humains, 20 dragons, 5 sirènes et 45 monstres, et enfin 109 animaux non monstrueux, sans compter les 86 gargouilles-canons. Parmi les 109 animaux, le lion vient en tête (49) suivi du chien (24), du singe (comme gargouille, 20 fois), de 3 loups, d' un sanglier, d'un bouc, de quelques oiseaux, d'une chauve-souris.

À propos du lion, elle écrit :

« L'abondance du thème, 49 pièces sur 381 rejoint celle que l'on trouve dans toute la Bretagne. Le lion, roi des animaux, est donc l'animal le plus représenté. Il se tient dans différentes postures. Il est couché à Dirinon, à la chapelle Sainte-Anne de Guimiliau, à Sizun. La position couchée est ambiguë. Le lion semble aussi courir. Les pattes sont regroupées sous le corps et donnent l'impression de fuite en avant ou de repos. Il se tient debout à Landerneau 18 rue Chanoine Kerbrat, à Lampaul-Guimiliau ou à La Roche-Maurice. Il est installé quelquefois dans la position intermédiaire, assis sur l'arrière-train sur l'ossuaire de Trémaouézan, au moulin de Brézal à Plounéventer ou sur l'ossuaire de Commanan.

Il saisit bien souvent un objet : un rouleau au Tréhou, un os qu'il semble prêt à grignoter à Landivisiau, une banderole à Lampaul-Guimiliau ou un écu sur la chapelle Saint-Herbot de Saint-Thonan. Il peut devenir féroce et saisir un homme ou une femme comme à Sizun ou à Dirinon, prêt à les croquer. Il s'en mord la queue à Mézarnou en Plounéventer. Il saisit un crâne humain à La Martyre.

Le lion apparaît le plus souvent la crinière soigneusement peignée, la bouche ouverte et la langue pendante (Guimiliau). Il est parfois hirsute. Il enroule d'une manière curieuse la queue autour de son corps à la manière d'une corde qui le ficelle comme à Landivisiau. Elle se divise en son extrémité en deux ou trois ramifications qu'elle pende sic] derrière le corps de l'animal ou qu'elle enlace. Les représentations de lion les plus abouties sont à Pencran, Guimiliau Landivisiau et Sizun."

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2. Didier Jugan : le Physiologus.

Dans un commentaire de mon article, Didier Jugan suggère de voir dans les deux lions tenant une petite tête le thème médiéval, issu du Physiologus et repris dans de nombreux bestiaires, "de la naissance des lionceaux, êtres morts, que le lion (ou la lionne) amène à la vie au bout de 3 jours en rugissant ? C'est une analogie à la Résurrection du Christ, qui est souvent reprise dans l'iconographie du Moyen Âge ou au début des Temps modernes."

Le Physiologus est un bestiaire chrétien du IIe ou IVe siècle, écrit en grec, et qui fut traduit en latin, enrichi du chapitre XII De animalibus des Etymologiae d'Isidore de Séville.

Selon Isidore de Séville

Cum dormierint, vigilant oculi; cum ambulant, cauda sua cooperiunt vestigia sua, ne eos venator inveniat. Cum genuerint catulum, tribus diebus et tribus noctibus catulus dormire fertur; tunc deinde patris fremitu vel rugitu veluti tremefactus cubilis locus suscitare dicitur catulum dormientem.

Quand ils dorment, leurs yeux veillent. Quand ils marchent, ils effacent leurs traces avec leur queue, pour échapper aux chasseurs. Quand ils enfantent des petits, ceux-ci restent endormis trois jours et trois nuits, avant que leur père ne les éveille par un rugissement doux et un grondement.

Raban Maur, dans De Rerum Naturis livre VIII, est plus prolixe.

Les enluminures montrent  le rugissement du lion sur ses lionceaux par l'intermédiaire d'un geste de léchage, où la longue langue rouge balaye le dos des petits .

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© London, British Library, Royal MS 12 C. xix, ca. 1200-1210, f. 6r

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© Gallica, Paris, Bibliothèque Nationale de France, fr. 1951, 13-14 siècle, f. 18r

 

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Cette idée, si elle trouvait confirmation, renouvellerait complètement l'interprétation habituelle, en distinguant le lion des autres animaux et monstres qui l'accompagnent habituellement sur les crossettes  et qui sont vu soit comme l'expression d'un imaginaire non chrétien, autorisé par exutoire dans des espaces marginaux (partie hautes intermédiaires entre murs et toits pour les sablières et les crossettes ou gargouilles, miséricordes et appui-mains des stalles, chapiteaux), ou d'une Sur-nature, d'un monde intermédiaire peuplé d'animaux inquiétants (mais toujours d'allure débonnaires), ou encore d'un désir du clergé de terrifier les fidèles en leur représentant les prémisses de l'Enfer et le sort réservé aux mauvais paroissiens.

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En effet, l'une des particularités des crossettes est de ne jamais comporter des thèmes liturgiques (croix, instruments de la Passion, phénix, monogrammes christiques ou mariaux), ni de figures du Christ, de la Vierge, des saints, des Apôtres ou des Prophètes. Les anges souvent sculptés font exception, mais ils appartiennent à ce monde intermédiaire entre la Divinité et les Humains.

Certes, ici, trois lions (dont les deux tenant une tête)  occupent un emplacement autour de l'entrée, c'est à dire non plus un espace intermédiaire vertical entre terre et Ciel, mais   horizontal entre espace  profane et espace sacré avant de franchir le seuil du sanctuaire. Est-il plausible qu'un symbole animal de la Résurrection soit placé ici ?

Nous pouvons examiner d'autres porches de Bretagne ; mais la plupart sont entourés sur deux ou trois moulures, d'une quantité de personnages bibliques.

Le porche de Rumengol (1468) est dépourvu de sculptures d'encadrement.

Le porche de Saint-Herbot (1498-1509) n'a pas de sculptures d'encadrement, et les deux anges à phylactères sont placés en hauteur :

L'enclos paroissial de Saint-Herbot à Plonévez-du-Faou VI. Le porche sud (1498-1509) par le Second atelier du Folgoët : l'extérieur, et le revers.

Sur le porche de La Martyre (vers 1450), aux riches moulures, les anges à phylactères sont également reportés en partie haute :

 

Le porche de Penmarc'h (1509) nous intéresse car l'une des statues d'encadrement est un animal (dragon, bouc, ...ou lion après tout) tient dans ses pattes un petit personnage.

Avec du citron ! Les poissons du porche sud de l'église Saint-Nonna de Penmarc'h.

 

Celui de Landivisiau (1544-1559) est encadré par deux des quatre évangélistes, mais il est sommé en haut de gable par un dragon et un lion.

Le porche (1554-1559) de l'église de Landivisiau. II. La grande arcade extérieure .

Celui de Lampaul-Guimiliau est encadré à hauteur d'homme de deux anges tenant des phylactères à inscription pieuse.

La façade du porche sud de Lampaul-Guimiliau.

L'arcade de celui de Dirinon s'appuie,  à hauteur d'homme sur des culots aux  deux anges tenant des phylactères.

L'enclos paroissial de Dirinon X. Le porche sud. (1618).

 

Le porche de l'abbaye de Daoulas (1566) est entourée d'une frise d'anges, tandis que les statues d'une Annonciation est placée en encadrement :

 

Celui du Folgoët associe les deux consoles de l'arcade (un vieillard et un ange) et des statues de saints (Marguerite et son dragon) 

L'ancien porche sud de Goulven ne comporte pas d'encadrement :

​​​Celui de Guipavas est encadré de deux statues sous leur dais ; mais les crossettes sont des dragons, et un lion :

 

L'église de Guipavas II. Le porche de 1563 : l'extérieur.

L'église de Guipavas I. Les crossettes.

Le porche de Pencran (1553) est dotée de crossettes : des lions et des dragons tiennent des os dans leur pattes

L'enclos paroissial de Pencran I. Les crossettes du porche (1553).

Plus tardif (1604), le porche sud de Saint-Houardon de Landerneau présente deux statues sur les contrefort.

Le porche sud et la porte sud de l'église Saint-Houardon de Landerneau.

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Au total, je ne trouve pas d'autre exemple de lion tenant une tête, et placé dans cette emplacement d'encadrement d'un porche.

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Par ailleurs, on remarquera que l'iconographie de ce motif du Lion réveillant ses lionceaux est médiévale, et donc plus ancienne, que les sculptures de ce porche en pleine Renaissance au XVIe siècle.

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ANNEXE : le lion réveillant ses lionceaux, étudié par Jean Favreau :

 

"C'est la troisième caractéristique du lion — le réveil des lionceaux au souffle du lion le troisième jour après leur naissance — qui a eu la plus grande fortune en tant que figure de la Résurrection. A la suite du Physiologus tous les auteurs qui traitent des animaux en parlent : Isidore de Séville, Raban Maur, l'auteur du Physiologus, l'auteur du De Bestiis, Hildegarde ou encore Richard de Fournival. On peut lire cette même interprétation du lion comme symbole de la résurrection chez Rufin d'Aquilée, dans des écrits attribués à tort à saint Jérôme et à saint Augustin, chez Paulin de Noie, Anselme de Laon, Geoffroy d'Admont. Cette figure du lion comme symbole de la résurrection a eu d'autant plus de succès que le lion est devenu l'attribut de l'évangéliste Marc et que le lion de Marc va à son tour, sous l'influence du Physiologus, symboliser le Christ ressuscité. Irénée de Lyon avait rapproché la vision des quatre animaux d'Ézéchiel (I, 5-10) des quatre Vivants de l'Apocalypse (IV, 6-7) et il en avait fait l'application aux quatre évangélistes. Jérôme adopta l'attribution proposée par Épiphane, l'homme à Matthieu, le lion à Marc, le bœuf à Luc, l'aigle à Jean, en se fondant sur les débuts de chaque évangile : le lion est Marc parce que Jean-Baptiste paraît dans le désert, comme l'annonçait le prophète Isaïe : « Une voix crie dans le désert, préparez le chemin du Seigneur » (Marc, I, 3-4) et que le lion est l'animal du désert. Grégoire le Grand a trouvé, dans les Moralia in Job, une admirable formule pour montrer que les quatre figures des évangélistes représentent la totalité du mystère du Christ, « homo nascendo, vitulus moriendo, ko resurgendo, aquila ad caelos ascendendo ». Dans ses homélies sur Ézéchiel il voit, dans le lion qui dort les yeux ouverts, une figure de la Résurrection : le Christ peut dormir dans la mort par son humanité, mais par sa divinité il veille pour toujours. Il sera repris textuellement par Walafrid Strabon dans son Expositio in quatuor evangelia, et par Druthmar de Corbie dans son Expositio in Mattheum evangelistam. Le verbe surgere ici utilisé est celui-là même qui est employé dans la guérison du paralytique, de l'homme à la main paralysée, des dix lépreux, dans la résurrection de la fille de Jaïre et du jeune homme de Naïn, et bien sûr dans la Résurrection du Christ.

 

L'identification du lion à la Résurrection dérive évidemment du Physiologus comme le dit un commentaire sur l'Apocalypse attribué à tort à Alcuin. Les textes qui accompagnent les enluminures des évangéliaires font souvent état de l'interprétation lion-résurrection pour le symbole de l'évangéliste Marc. C'est le cas pour les évangéliaires carolingiens ou ottoniens de Saint-Emmeran de Ratisbonne, de la Sainte-Chapelle de Paris, de Gérard de Luxeuil, d'Henri II, de la cathédrale de Bamberg, comme pour ceux de l'Ambrosiana de Milan, de 996-1002, de Stuttgart, de 1020-1040, de Cologne, vers 1000, qui ont le même texte, ou encore, au xne siècle, pour les évangiles d'Henri le Lion ou la Bible d'Averboden. L'homélie de Grégoire le Grand sur la vision d'Ézéchiel entra de bonne heure dans l'office comme lecture (épître) pour les fêtes des évangélistes. La symbolique lion-Résurrection pénétra dans toute la liturgie, prose de l'Epiphanie du début du Xe siècle, tropaires de l'office de Pâques d'Apt et de Winchester, visitatio sepulchri du drame de Pâques, hymnes d'Abélard et d'Adam de Saint- Victor pour les fêtes du samedi saint et de Pâques.

Le rapprochement se trouve aussi au xiie siècle, chez Hildegarde, ou chez les poètes comme Baudri de Bourgueil et Pierre Riga. Le troubadour Rigaut de Barbezieux rappellera, lui, cette caractéristique du lion mais en y voyant une figure de l'Amour qui viendra le guérir de ses souffrances. Les inscriptions confirment dans des œuvres nombreuses et variées, que l'intention de l'auteur du programme était bien de faire du lion une figure du Ressuscité. Sur un devant d'autel de la cathédrale de Sens on pouvait lire que « le lion fort signifie le Christ vainqueur de la mort », victorem mortis christum signât leo fortis, et au début du XIe siècle l'animal symbolique de Marc est accompagné, sur l'ambon d'Henri II à la cathédrale d'Aixla-Chapelle du distique : MARCE, LEO FORTIS, FORTEM RESONARE VIDERIS CERTA RESURGENDI PER QUEM SPES VENERAT ORBI. « C'est par le lion fort qu'une espérance de résurrection est désormais assurée pour le monde. »

 

Sur un tympan roman fixé à l'extérieur du mur sud de l'église d'Armentia, près de Vitoria, l'Agneau crucifère est accompagné d'une inscription qui explique que l'agneau du Sacrifice est aussi le lion fort qui, par sa mort, a vaincu la mort : AGNUS SUM, LEO FORTIS, MORS EGO SUM MORTIS VOCOR . « Je suis l'agneau, je suis appelé le lion fort, moi je suis la mort de la mort ». Si, à Armentia, l'inscription renvoie au symbole du lion sans qu'il y ait une iconographie correspondante, au tympan de la porte occidentale de la cathédrale de Jaca le lion de droite pour le spectateur), qui foule aux pieds un ours et un basilic, est bien le lion fort de la résurrection qui a mis fin à l'empire de la mort : IMPERIUM MORTIS CONCULCANS EST LEO FORTIS. « Le lion fort terrasse l'empire de la mort », ce qui est, à deux mots près, le vers de l'évangéliaire d'Averboden. Le Physiologus et son interprétation christologique sont mis en parallèle par l'iconographie elle-même sur un flabellum en cuivre doré de la seconde moitié du xne siècle en l'abbaye de Kremsmûnster (Autriche), où l'on voit figurés d'une part un lion et ses petits apparemment mort-nés, de l'autre les saintes femmes au tombeau. Une inscription commente chaque scène, pour la première : QUID LEO VEL CATALUS SIGNENT VIX EXPRIMET ULLUS, « ce que le lion et son petit signifient on peut à peine l'exprimer » et pour la seconde : MYSTICUS ECCE LEO SURGIT BARATRO POPULATO, « voici que le lion mystique se lève de l'abîme qu'il a détruit ». A la fin du xne siècle on retrouve le Physiologus, et le rapprochement qui est fait avec la bénédiction de Jacob (Genèse, XLIX, 9) mise en rapport avec la Résurrection dans le « retable » de Klosterneubourg : la légende épigraphique qui accompagne la bénédiction de Jacob dit que « en nous rachetant l'agneau devient le grand lion de Juda » et Jacob touche de sa baguette deux lions endormis en disant : « Qui le fera lever ? ».

Deux autres exemples explicites sont fournis par des croix du xiiie siècle. Sur un crucifix de l'abbé Henri Ier (1197-1223) à Engelberg figuraient, aux quatre bras de la croix, les médaillons des quatre évangélistes, et avec Marc et le lion on pouvait lire : IN TRIDUO SURGENS LEO FIT DEUS ISTEQUE MARCUS, « le lion représente Dieu qui ressuscite le troisième jour et aussi Marc », et la croix de l'abbaye de Clairmarais à Saint-Omer porte de même l'évangéliste Marc avec le commentaire épigraphique suivant : EFFIGIAT MARCUM LEO CUJUS LITTERA CLAMAT QUANTA SURREXIT VI TUA, CHRISTE, CARO, qui est une citation du Floridus aspectus de Pierre Riga. Le rapprochement devient si évident qu'on ne le commentera plus. Dans un vitrail qui illustre la Résurrection à la cathédrale de Bourges, le lion qui donne vie à d'autres lions a une brève inscription : hoc leo formas, tandis que sur le vitrail du chœur de la cathédrale de Lyon, de 1215-1220, le lion qui souffle sur ses petits n'est plus accompagné que du mot : leo. Cette iconographie sera aussi celle que le Guide de la peinture du xve siècle recommandera aux artistes byzantins pour l'ensevelissement du Christ."

 

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SOURCES ET LIENS.

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—  DURLIAT (Marcel), 1993.. Du texte à l'image: l'exemple du lion. In: Bulletin Monumental, tome 151, n°2, année 1993. p. 429;

https://doi.org/10.3406/bulmo.1993.3374 https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1993_num_151_2_3374

"Du TEXTE À L'IMAGE. L'EXEMPLE DU LION. — Dans la pensée médiévale le lion est un être ambivalent. Parfois il est considéré comme un animal dangereux et même maléfique. Plus souvent sa signification est hautement positive. Cette ambiguïté a peut-être contribué à faire accompagner nombre de ses représentations — celles qui ne sont pas uniquement décoratives — d'inscriptions plus ou moins développées. Dans un article d'un grand intérêt, Robert Favreau montre que celles-ci se réfèrent à des textes empruntés à l'Ancien et au Nouveau Testament, à la liturgie et à des œuvres littéraires, soit qu'elles les citent, soit qu'elles les résument, soit qu'elles les commentent. L'Ancien Testament donne généralement une image négative du lion, principalement à travers des épisodes de la vie de Samson, de David et de Daniel. Le lion dont triomphe Samson symbolise les forces du mal et la mort. Le Samson fortissimus est une figure du Christ fortitudine potentissimus qui a comme lui triomphé de Satan. De la même manière, la pensée chrétienne a interprété le combat du jeune David contre le lion venu lui enlever l'une de ses brebis comme celui du Christ arrachant l'humanité aux griffes et à la gueule du démon. Enfin, le thème de Daniel sauvé des lions — le plus fréquent des trois — est depuis les origines du christianisme un exemple de salut, un motif d'espérance qui l'a fait entrer dans la première liturgie des défunts. Les représentations des figures de Samson et de David triomphant du lion, celle de Daniel dans la fosse aux lions ne demandaient qu'un minimum d'explications, étant immédiatement reconnues. Pour la dernière on se borne souvent à utiliser l'expression lacus leonum « répétée onze fois dans le livre de Daniel ». Le lion demeure un animal dangereux et malfaisant dans les Psaumes. Le verset 22 du psaume XXII (XXI) : Salva me ex ore leoms et a cornibus unicornium humilitatem meam et le verset 13 du psaume XCI (XC) : Super aspidem et basiliscum ambulabts et conculcabts leonem et draconem ont connu une grande fortune dans l'épigraphie parce qu'ils avaient été adoptés auparavant par la liturgie. Le premier constitue un répons du dimanche de la Passion et le second sert de trait à l'office du premier dimanche de Carême. La situation se renverse avec l'Apocalypse, le livre des visions eschatologiques du Nouveau Testament. Le lion n'est plus le mal. Il est devenu son principal ennemi et son vainqueur. Il représente le Christ lui-même. Avec le titre de « Lion de la tribu de Juda », le Christ triomphe de la mort par sa résurrection, alors que son autre image apocalyptique, celle de 1' « Agneau comme égorgé » symbolise sa mort sur la croix. Ce verset Vieil Leo de tribu de Juda radix Jacob (Ap. , V, 5) est lui aussi entré dans la liturgie. « A diverses reprises il est associé au répons Ecce crucem Dominifugite partes adversae dans les offices de l'Invention et de l'Exaltation de la Sainte Croix et du dimanche de Pâques ». Toujours dans l'Apocalypse, un des êtres qui entourent le trône de Dieu est « comme un lion », à l'instar de l'un des animaux de la vision d'Ezéchiel. Saint Irénée ayant appliqué aux quatre évangélistes la vision des quatre animaux d'Ezéchiel et celle des quatre vivants de l'Apocalypse, le lion deviendra le symbole de l'évangéliste Marc. Cependant, si dans l'art du Moyen Age le lion a si fréquemment une valeur positive, c'est surtout à un ouvrage profane, les bestiaires, qu'il le doit. Les bestiaires ont adopté le contenu d'un Physiologus grec, compilé sans doute à Alexandrie au IIe ou au IIP siècle, et traduit en latin dès le IVe siècle. Cet ouvrage condensait le savoir des Anciens sur la « nature » des animaux, mais il véhiculait aussi une pseudo-science issue d'une interprétation aberrante d'observations mal comprises ou supposées. Il comportait en outre un commentaire allégorique et moralisateur. Dans le Physiologus et dans les bestiaires le lion est cité le premier, car il est le roi des animaux. Sa « nature » présente dans le Physiologus trois traits caractéristiques : il dort les yeux ouverts et ne relâche jamais sa vigilance ; il épargne ceux qui sont abattus, c'est-à-dire que, de tous les fauves, il est le seul à montrer de la clémence envers les suppliants ; enfin, et ce n'est pas le moins surprenant, il donne la vie par son souffle et son rugissement aux lionceaux qui, après leur naissance, demeurent sans vie pendant trois jours. Tous ces traits ont contribué à faire du « lion fort » l'image privilégiée du Christ dans l'iconographie et dans l'épigraphie médiévales et plus spécialement en ce qui concerne sa résurrection, sa victoire sur la mort. La signification positive du lion ne cesse de s'étendre, au point de se substituer au sens négatif qui est le sien dans certains épisodes de l'Ancien Testament. C'est la démarche que conseille de suivre Rupert de Deutz, un des maîtres de l'exégèse médiévale. La où ses prédécesseurs voyaient la figure du diable, lui préférait reconnaître la figure du Christ, le « Dieu fort ». Ainsi se trouvait-on en mesure — comme à San Silvestro de Nonantola — de résoudre l'énigme proposée par l'essaim d'abeilles et le miel que Samson, à son retour de Timna, avait trouvé dans la gueule du lion qu'il avait tué : « Qu'y a-t-il de plus doux que le miel et quoi de plus fort que le lion? » (Juges, XIV, 18). Et voici la solution, d'ailleurs déjà trouvée par Paulin de Noie : cette nourriture sauvage est la figure de l'eucharistie, du Dieu fait homme et mort sur la croix, donné en nourriture aux hommes pour leur communiquer la vie. — Robert Favreau, Le thème iconographique du lion dans les inscriptions médiévales, dans Académie des Inscriptions et Belles -Lettres, Comptes rendus des séances de l'année 1991, p. 613- 636."

— FAVREAU (Robert), 1991, "Le thème iconographique du lion dans les inscriptions médiévales", Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres  Année 1991  135-3  pp. 613-636

https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1991_num_135_3_15027

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 1997, Les crossettes et les gargouilles dans quatre cantons du Finistère : Landerneau, Landivisiau, Ploudiry, Sizun. Mémoire de maîtrise d’histoire,  2 vol. 359 p. + 135 p. : ill. ; 30 cm. Non publié.

— ZUCKER (Arnaud), 2007  , « Morale du Physiologos : le symbolisme animal dans le christianisme ancien (IIe-Ve s.) », Rursus [En ligne], 2 | 2007, mis en ligne le 02 décembre 2009, consulté le 28 octobre 2019. URL : http://journals.openedition.org/rursus/142 ; DOI : 10.4000/rursus.142

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Published by jean-yves cordier - dans Gargouilles et crossettes

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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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