La statuaire de la chapelle de Lambader en Plouvorn. I, Vestiges d'un calvaire, kersanton, Maître de Lambader, vers 1550 / ou Maître de Plougastel vers 1600.
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Mise à jour 22 mars 2021
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Voir sur Lambader :
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Le jubé (chêne non peint, 1534-1543 ? et Denis Derrien 1877) de la chapelle de Lambader en Plouvorn.
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PRÉSENTATION
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Dans la chapelle de Lambader à Plouvorn, le visiteur découvre dès son entrée par la porte nord un beau groupe de la Présentation au Temple, et de l'autre coté de l'allée centrale de la nef, une Fuite en Égypte dominée par une Vierge de l'Annonciation agenouillée à son prie-Dieu. Tout cela est en beau kersanton gris à grain fin et suscite son intérêt. Lorsqu'il fait le tour du jubé, il découvre ensuite, de belles statues de bois polychrome, mais aussi, à nouveau en kersanton, une Vierge pleurante aux sept douleurs, une sainte Marguerite sortant de son dragon, et un saint Jean l'évangéliste avec son aigle. Mais au fond de la nef, dans une obscurité que la lumière venant des baies ouest accentue encore par effet de contre-jour, il trouve assemblé du coté sud-ouest une dizaine de personnages formant une Nativité entourée des Bergers et des Mages, tandis qu'au nord-ouest, c'est un bric-à brac de statues reliées par le thème de la Passion qui ont été rassemblées. Sans parler des trois statues de saints posées sur des consoles contre les murs adjacents.
Sa curiosité s'embrase, et s'il consulte la "plateforme ouverte du patrimoine" Pop-culture liée à la base Mérimée, il apprend que l'Adoration des Mages et la Fuite en Égypte, classés depuis 2014, sont "en pierre" (sic) et datent du XVe siècle, après avoir été initialement datés du XVIe siècle.
Pour peu qu'il ait exploré les œuvres sculptées, en kersanton, issues des ateliers de Basse-Bretagne au XVe siècle, notamment les œuvres de l'atelier ducal du Folgoët, il peut s'étonner d'une datation si précoce (la région ne conserve pratiquement pas de sculptures en kersanton antérieures à 1423), ce qui suscite le désir de découvrir des travaux consacrés à ce corpus assez exceptionnel, et dont les auteurs motiveraient leurs affirmations. Il se reporte aux écrits du chanoine Abgrall (" quelques vieilles statues en pierre représentant la nativité de Notre-Seigneur, l'adoration des bergers et des mages, Notre-Dame de Pitié, saint Goueznou, saint Divy, saint Patern et saint Guénolé."), de L. Le Guennec (dont la monographie sur la chapelle n'est hélas plus accessible) qui écrit "Au bas de la chapelle sont de nombreuses statues mutilées, en granit (sic), provenant de l'ancien Calvaire", de V.H. Debidour, de H. Pérennès, et de Le Seac'h, mais il ne récoltera que quelques bribes assez générales.
Dès 1838, Fréminville en constataient la présence " renversées et mutilées, leurs débris gisant sur le gazon dans le préau ou cour".
En 1864, Pol de Courcy écrit
"Vis-à-vis de Lambader se dresse une croix gothique dont les branches sont chargées des principaux personnages de la Passion. Plusieurs de ces statuettes, renversées par la tempête, ont été employés à macadamiser la route, d'autres jonchent aujourd'hui les douves de cette même route, sans que la fabrique de Plougourvest prenne souci de les rétablir sur leurs piédestaux."
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Que dit René Couffon, (auteur par ailleurs d'Evolution de la statuaire en kersanton) ? Il décrit :
"Statues en kersanton, dont plusieurs proviennent d'un calvaire monumental détruit : groupe de la Présentation au Temple, Fuite en Egypte, XVIè siècle (C.), Adoration des mages, XVIè siècle (C.), Vierge de l'Annonciation, Notre Dame des Sept Douleurs, Vierge Mère assise sur un trône, les trois Marie au Calvaire, sainte Marguerite, saint Jean l'Ev., saint Divy (S:DIVI), saint évêque (S.GOUYNIE), saint Gouesnou (S.GOUESNOU), saint Patern (S.PATERNE), Ange de l'Annonciation (décapité), Christ de calvaire (mutilé)". C'est pour l'instant l'énumération la plus complète, avec une datation du XVIe siècle."
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Pour ma part, je viens de décrire le jubé de Lambader, et j'ai constaté que si sa datation la plus fréquemment mentionnée est celle de 1510-1520, on doit tenir compte d'une donation par Marc de Troërin en 1534 pour d'importants travaux de réfection du chevet et de réparations de l'ensemble du lieu. Dans le même ordre d'idée, la maîtresse-vitre datait de 1543, et la partie ancienne du calvaire est datée vers 1550. Le milieu du XVIe siècle est une période importante de créations, certes pour le gros-œuvre mais aussi pour le mobilier et sans doute la statuaire.
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Après ces errances, j'accède enfin à deux descriptions d'Yves-Pascal Castel.
La première est la rubrique , datant de 1980, de son Atlas des Croix et Calvaires du Finistère :
"2385. Lambader, dans la chapelle, kersanton. Vers 1550, vestiges d’un calvaire dont certaines pièces sont placées à la croix de Spernen en Plougourvest (no 1977). Fuite en Egypte. Présentation au temple, Vierge de l’Annonciation, Vierge aux sept glaives, Nativité, saintes femmes, Crucifix, Vierge à l’Enfant. [YPC 1980]
La seconde a été publiée dans le Courrier du Léon en 1995 :
"Dans l'église Notre-Dame de Lambader sont réunies un certain nombre de sculptures en pierre de kersanton. Certaines proviennent de toute évidence d'un calvaire, tel le nœud creusé d'une large cavité pour l'assemblage au fût, et d'un autre pour recevoir la croix. Le nœud orné d'anges est assorti d'une console pour porter une statue. L'écusson aux cinq plaies, deux mains, deux pieds et un cœur est parfois appelé le blason des carriers. Un Christ mutilé est rangé dans un angle de la chapelle. Ces vestiges sont à mettre vraisemblablement en relation avec les statues géminées de la Vierge et de la Madeleine, de Jean et de Pierre replacées sur le calvaire de l'enclos, à l'époque moderne (n° 2385) par une famille qui l'a timbré du blason aux trois tours de Crec'hquérault (?).
Des groupes conservés dans la chapelle, on peut se demander s'ils ont autrefois fait partie d'un calvaire. L'Annonciation, la Nativité, la Circoncision, la Fuite en Égypte, la Vierge des douleurs sont d'excellente facture, mais d'une main différente de l'atelier Prigent ? Découvrant ainsi un nouvel atelier de sculpture dans le domaine du kersanton, on peut légitimement attribuer ces sculptures à un maître anonyme que l'on nommera le maître de Lambader".
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Si nous ajoutons à ces vestiges ceux replacés sur la croix (voisine de la chapelle) de Croas-Lambader en Plougourvest, mais aussi deux statues en kersanton venant de Lambader et ornant la façade de la chapelle Saint-Trémeur du château de Keruzoret, le corpus est de taille vraiment conséquente. Et même s'ils ne relèvent pas tous du même atelier, et ne proviennent pas tous d'un calvaire, de moins les différents groupes de l'Enfance du Christ et de la Passion, qui forment un ensemble séquencé, supposent au départ un calvaire monumental.
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Je présenterai ces statues selon la chronologie de la Vie de Marie, de l'Enfance du Christ et de la Passion.
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Annonciation
Nativité, Annonce faite aux Bergers, Adoration des Mages et des Bergers.
Présentation au Temple
Fuite en Égypte
Crucifixion
Nœud de calvaire : les Cinq Plaies.
Saintes Femmes
Vierge à l'Enfant, assise.
Vierge aux sept glaives.
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LA VIERGE DE L'ANNONCIATION.
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La Vierge est représentée devant son livre de prières ouvert sur le prie-Dieu, à coté du vase fleuri symbolisant sa féconde virginité.
Son visage est rond, avec un front épilé, des sillons naso-labiaux soulignés, un philtrum présents et une petite bouche au dessus d'un menton pointu. Ses cheveux non retenus (privilège des jeunes filles) descendent bas au dessus de son manteau. La main droite est posée sur la poitrine, indiquant son acceptation à l'Annonce de l'ange, tandis que la main gauche, posée sur le livre, peut signifier qu'ainsi se réaliseront les Écritures.
La robe dont le col remonte au ras du cou est lisse et ajustée sur le buste, puis plissée en dessous d'une ceinture nouée.
Si nous comparons cette Vierge à celle des Annonciations que j'ai réuni en comparatif dans mon article sur l'Arc de triomphe de Saint-Thégonnec retrouve de nombreux points de parenté, mais aucune ressemblance convaincante avec un sculpteur en particulier.
Annonciation ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
Annonciation ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
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Vestige d'un Ange de l'Annonciation ?
Sous la baie nord-ouest du fond de la nef. La tête et les bras sont brisés, mais on identifie le personnage à sa position de chevalier servant un genou à terre ou à sa tunique recouverte d'un surplis.
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Ange ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
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DIEU LE PÉRE TENANT L'ORBE, SUR DES NUÉES.
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Il se trouve au fond de la nef coté nord, mais je le place ici par rapprochement avec celui de l'Annonciation de l'arc de triomphe de Saint-Thégonnec, ou du porche de Rumengol, ou du calvaire de Pleyben. Il porte une robe plissée, serrée par une ceinture nouée, sous une chape fermée par un bouton rond, et il bénit de la main droite le globe terrestre.
Il est vraisemblable que cette Annonciation occupait un emplacement clef, un lieu de transition (porte, porche).
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Dieu le Père ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
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LA NATIVITÉ ET L'ADORATION DES BERGERS ET DES MAGES.
Au fond de la nef, au sud-ouest.
Sous l'ange de l'Annonce aux Bergers, les trois Rois et trois bergers sont réunis autour de la Vierge, de Joseph et de l'Enfant-Jésus.
Beaucoup de ces statues sont brisées à leur base.
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Nativité ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
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La Nativité.
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L'Enfant-Jésus, nu, est à plat dos sur une crèche en osier tressé. La similitude avec l'Enfant de la Présentation au Temple (infra) est évidente, puisqu'il est représenté en Sauveur du Monde, bénissant de la main droite l'orbe tenu dans la main gauche.
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Nativité ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
Nativité ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
Nativité ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
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La Vierge.
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La Vierge, agenouillée, se penche vers lui, les mains jointes. Son visage est ovale, avec des yeux ourlés, et un nez droit dont les narines ne se développent en bulbe qu'à l'extrémité.
Elle porte un manteau dont les pans ne sont pas réunis par un fermail mais dont les angles supérieurs se maintiennent seuls devant les épaules en donnant l'impression d'une étoffe très ferme. Ce manteau se retrouve aussi dans la Vierge de la Présentation au Temple et de la Fuite en Égypte.
La robe, et la chemise, ont un col rond au ras du cou. Comme dans l'Annonciation, la robe est lisse et ajustée sur le buste, et plissée sur la jupe ; les manches sont également plissées, transversalement.
Les cheveux sont retenus par un voile que j'ai choisi de nommer bandeau occipital dans ce blog., car après avoir couvert l'arrière des cheveux, il passe devant eux, et derrière la nuque. Il tourne encore une fois autour des mèches de cheveux dans le dos de Marie. Ce bandeau occipital a une valeur de marqueur stylistique indiscutable au XVIe et début XVIIe siècle en Basse-Bretagne, mais ne peut être attribué à un seul atelier de sculpture. On le voit par exemple, dans le comparatif déjà cité, sur l'Annonciation du porche de Pleyben (Prigent, vers 1555 ), mais aussi sur celle du porche de Saint-Thégonnec (Roland Doré, vers 1625-1635).
Sur le calvaire de Lambader (Prigent , v.1550), il retient les cheveux de Marie-Madeleine.
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Nativité ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
Nativité ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
Nativité ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
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Saint Joseph.
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Agenouillé également, il tient son bâton de marche entre le bras gauche et le torse, et entre les deux mains, un objet cylindrique qui ne peut être qu'un cierge, si on se rapporte à l'iconographie des Nativités (ici, par Robert Campin).
Il n'est pas représenté comme un vieillard, mais comme un bel homme, à la barbe taillée et aux cheveux aux mèches peignées. La moustache part en V inversé du coin des narines, laissant libre le philtrum (à la différence du Maître de Plougastel et de Roland Doré (Saint-Thégonnec), où les moustaches démarrent sous les narines).
Sous un manteau assez semblable à celui de Marie, il porte une robe serrée par une ceinture, ouvert par devant par une courte fente fermée par deux boutons ronds.
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Nativité ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
Nativité ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
Nativité ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
Nativité ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
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Les trois Mages.
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Melchior est agenouillé tête nue et présente un récipient ouvert contenant l'or. Il a ôté sa couronne qui est posée sur sa robe entre ses genoux.
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Adoration des Mages ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
Adoration des Mages ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
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Adoration des Mages ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
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Gaspard porte une couronne fleuronnée et perlée. Il présente une coupe fermée par un couvercle, et qui, selon la tradition, doit contenir de l'encens.
Il est en armure (nous voyons les jambières) mais celle-ci est recouverte d'une tunique, d'un manteau, et d'un camail.
Derrière lui, Balthazar, dont la tête manque, porte la myrrhe. Sa tunique est la plus courte. Il était souvent représenté avec un visage africain, imberbe, une boucle à l'oreille.
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Adoration des Mages ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
Adoration des Mages ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
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L'Annonce faite aux Bergers et l'Adoration des Bergers.
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Deux bergers, leur chien et quatre moutons sont sculptés dans le même bloc de kersantite. L'un des bergers tient sa houlette, bâton à l'extrémité dilatée et formant une crosse. Il est renversé en arrière et témoigne, par sa main ouverte, de sa stupeur devant l'apparition de l'ange du Seigneur. Il faut relire Luc:2 pour se souvenir de la frayeur suscitée par l'Annonce de la naissance d'un Sauveur :
"Dans la même région, il y avait des bergers qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. L’ange du Seigneur se présenta devant eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte. Alors l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. » Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. "
À ses cotés, un autre berger joue d'une trompe, peut-être selon le chant traditionnel "jouez hautbois resonnez musettes", car de très nombreuses enluminures montre ce musicien (jouant souvent de la cornemuse). Grandes Heures d'Anne de Bretagne Heures dites de Henri IV
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Annonce aux Bergers ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
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Un berger debout.
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Son visage est proche de celui de Joseph. Il est vêtu d'un manteau fermé par un bouton rond, et il tient dans la main la houlette de berger. Il s'incline respectueusement, le chapeau rond maintenu contre la poitrine.
Des rides horizontales sont tracées en ligne gravées sur le front (comme le fait le Maître de Saint-Thégonnec).
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Adoration des Bergers ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
Adoration des Bergers ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
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Une sage-femme (Zélomi ou Salomé).
Sur ce personnage fréquemment représenté sur les Nativités peintes, voir :
https://www.lavieb-aile.com/article-vierges-couchees-et-livres-d-heures-de-rennes-suite-113133129.html
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L'identification n'est bien-sûr pas certaine. La femme a la tête couverte d'un voile qui se confond avec le manteau ; elle porte une robe serrée à la taille par une ceinture nouée. Elle écarte ses deux bras, les deux paumes se faisant face.
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Sage-Femme ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
Sage-Femme ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
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Ces statues servent de crèche pour les fêtes de Noël.
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Crêche ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
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II. PRÉSENTATION AU TEMPLE.
À gauche de la nef, en face de la porte d'entrée latérale (nord) contre un pilier
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La table d'offrande coté nord.
Notre-Dame de Lambader est l'objet de pèlerinages depuis au moins le XVe siècle (1432), et des femmes y affluaient, aux fêtes de la Vierge et le Lundi de Pentecôte, et en 1856, le curé témoignait encore : " Une des dévotions consisterait à demander l'usage de la parole aux petits enfants qui sont tardifs à parler. Les offrandes qui se donnent à la chapelle les jours où on y fait l'office, consistent en argent, vêtements de femmes, lin, cire, etc...". Ces offrandes étaient placées sur ces tables." Sur le porche ouest, deux panneaux montrent deux groupes de pèlerins (six hommes et six femmes) à genoux devant la Vierge.
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Cette table d'offrande en kersanton, de style Renaissance porte trois masques humains en moyen-relief entre deux volutes. Emmanuelle Le Seac'h a attribué cet autel au Maître de Plougastel (1570-1621) et a remarqué le sillon naso-labial et le philtrum apparent de ces masques.
Je note les yeux en amande ourlés d'un double trait, les cheveux écartés dégageant largement le front, et pour le personnage inférieur la double ride frontale entre les yeux.
Un probable blason a été martelé.
E. Le Seac'h ne précise pas sa datation de cet autel ; mais elle attribue (cf. infra) au même sculpteur la statue de saint Christophe provenant de la chapelle et qui porte par inscription la date de 1600.
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Table d'offrande ( kersanton, Maître de Plougastel vers 1600), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
Table d'offrande ( kersanton, Maître de Plougastel vers 1600), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
Table d'offrande ( kersanton, Maître de Plougastel vers 1600), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
Table d'offrande ( kersanton, Maître de Plougastel vers 1600), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
Table d'offrande ( kersanton, Maître de Plougastel vers 1600), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
Présentation au Temple ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
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La scène représente une Présentation au Temple, et non une Circoncision, comme en témoigne le panier contenant les deux colombes, offrande rituelle d'une Présentation. D'autre part, le grand prêtre tient l'Enfant dans ses bras mais ne tient aucun instrument.
« Quand arriva le jour fixé par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus le portèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, selon ce qui est écrit dans la Loi : Tout premier-né de sexe masculin sera consacré au Seigneur. Ils venaient aussi présenter en offrande le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur : un couple de tourterelles ou deux petites colombes.» Luc 2,21-40
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pr%C3%A9sentation_de_J%C3%A9sus_au_Temple
https://fr.wikipedia.org/wiki/Circoncision_de_J%C3%A9sus
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Présentation au Temple ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
Présentation au Temple ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
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Saint Joseph tient à la fois un cierge et le panier d'osier tressé aux deux tourterelles (ou colombes).
Dans les peintures et enluminures, où les personnages sont plus nombreux, ce sont le plus souvent des servantes qui portent ces accessoires.
Joseph est vêtu d'un manteau à capuche et aux pans attachés par un bouton, et une robe à fente pectorale.
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Présentation au Temple ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
Présentation au Temple ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
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Le grand prêtre porte une mitre à fanons et une chape. Il dépose sur l'autel l'Enfant-Jésus, qui est nu, mais qui est figuré en Sauveur du Monde, bénissant l'orbe tenu en main gauche.
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Présentation au Temple ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
Présentation au Temple ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
Présentation au Temple ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
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La Vierge qui porte le même manteau que dans la Nativité, tend la main droite dans un geste de présentation.
Le visage est ovale, le front épilé et très dégagé par les deux mèches de cheveux, les yeux ourlés, la bouche petite et concave au dessus d'un petit menton à fossette. Le philtrum est précisé.
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Présentation au Temple ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
Présentation au Temple ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
Présentation au Temple ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
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LA FUITE EN ÉGYPTE.
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La scène occupe, à droite de la nef sur une table d'offrande et contre un pilier, une position symétrique à la précédente.
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Fuite en Égypte ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
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La Vierge, voilée, tient dans ses bras son enfant solidement emmailloté.
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Fuite en Égypte ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
Fuite en Égypte ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
Fuite en Égypte ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
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Joseph, en avant, tient l'extrémité du licol, et une canne coudée obliquement. Il porte le même manteau que dans la Présentation, mais dont la capuche recouvre la tête. Par contre, la robe a laissé place à une courte tunique serrée par une ceinture de cuir. Les jambes sont protégées par des houseaux et les pieds par de solides chaussures. Cette tenue se rapproche de celle des paysans bretons.
L'amande des yeux est dessinée par un trait gravé. La ride frontale verticale est marquée.
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Fuite en Égypte ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
Fuite en Égypte ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
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La table d'offrande présente deux possibles blasons, dont le dessin, identique à droite et à gauche, a été partiellement martelé.
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VESTIGES D'UN CHRIST EN CROIX.
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Christ en croix (vestiges) ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
Christ en croix (vestiges) ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
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VESTIGES D'UN NOEUD DE CROISILLON: LES CINQ PLAIES .
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Le nœud montre d'un coté un ange présentant une sorte de blason carré muet, et de l'autre les Cinq Plaies du Christ, celles des mains et des pieds qui ont été transpercés par les clous, et celle du cœur censé avoir été transpercé par le coup de lance de Longin (bien que le texte évangélique précise que ce coup ait été porté sur le flanc droit).
Ce motif relève de la dévotion du sang, des plaies et des souffrances du Christ lors de la Passion, qui est la raison même des calvaires.
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Il a été reproduit sur le calvaire du placître de Lambader au XXe siècle.
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Nœud de calvaire ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
Blason aux sept plaies ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
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LES SAINTES FEMMES.
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Ces trois femmes sont, à la réflexion, d'interprétation difficile, car si deux d'entre elles sont voilées, celle du centre est tête nue, avec de longs cheveux. Ce serait Marie-Madeleine, mais qui tient ses mains jointes au lieu de tenir son attribut, le flacon d'aromates.
À ses cotés, ce serait Marie-Salomé et Marie-Jacobé, composant au total un groupe dit des Trois Marie.
La femme en retrait à notre gauche porte la guimpe et tient un chapelet, motif surprenant.
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Les Trois Marie ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
Les Trois Marie ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
Les Trois Marie ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
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LA VIERGE À L'ENFANT ASSISE.
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La Vierge est assise sur une cathèdre et tient sur ses genoux son Fils figuré comme un enfant nu, dont la tête a été brisée.
La raideur de la posture de Marie me rappelle les groupes d'Anne trinitaire, où nous retrouvons ce type de siège, et, après tout, l'enfant pourrait être Marie dans les bras de sainte Anne. Néanmoins, je ne retiens pas cette hypothèse.
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Le visage de la Mère et très rond pour sa moitié supérieure. Les yeux sont ourlés, la boche et le menton petits. Les pans du manteau sont réunis par une large patte.
La coiffure au bandeau occipital, déjà notée sur la Nativité, vient enrubanner chaque natte.
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Vierge à l'Enfant ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
Vierge à l'Enfant ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
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LA VIERGE AUX SEPT GLAIVES (OU AUX SEPT DOULEURS).
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Au centre de la poitrine de Marie s'entrecroise sept glaives, symboles des sept douleurs de la Mère de Dieu, dont on trouve facilement la liste.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Notre-Dame_des_Douleurs
Des larmes s'écoulent des yeux de la Vierge, mais elles sont bien différentes des trois larmes que l'atelier Prigent a sculpté sous les yeux de Marie, de Jean et de Marie-Madeleine éplorés au pied de la Croix (calvaire de Lambader) ou sur leurs Déplorations.
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Vierge aux sept glaives ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
Vierge aux sept glaives ( kersanton, Maître de Lambader, vers 1550), de la chapelle de Lambader. Photographie lavieb-aile.
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DISCUSSION.
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I. À Plouvorn, certaines œuvres sculptées en kersanton du XVIe siècle ont été attribuées à des ateliers bien identifiés :
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L'atelier Prigent.
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1°). Un monument aux morts du cimetière de Plouvorn renferme une Vierge de Pitié dont les trois larmes font discuter une attribution à l'atelier Prigent.
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2°). Le calvaire de la chapelle de Lambader est attribué à l'atelier des Prigent et daté vers 1550.
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3°) Le calvaire de Croas Lambarder, à Plougourvest mais tout proche de la chapelle de Lambader sur la route qui y mène, est également daté vers 1550 par Y.-P. Castel et ses statues géminées (Vierge/Pierre et Jean/Madeleine) sont sans-doute de l'atelier Prigent par concordance des dates et présence des trois larmes sous les yeux de Marie, Jean et Marie-Madeleine comme sur le calvaire précédent.
https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/plougourvest.html
Par contre, probablement au XIXe siècle, il a accueilli sur son emmarchement deux groupes sculptés en kersanton qui, selon Y.-P. Castel repris par Tanguy, proviendraient de la chapelle de Lambader : une Vierge de Pitié, et un Jésus parmi les Docteurs.
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La Vierge de Pitié (kersanton, vers 1550-1600) de Croas-Lambader.
Elle a la tête brisée. La forme générale de la Mère voilée dans son manteau est triangulaire, et elle soutient sur ses deux genoux écartés le corps de son Fils, par une main placée sous la tête et une autre sur la cuisse droite. Le Christ forme une diagonale oblique vers le haut et la gauche et ses plaies des mains sont exposées, le bras droit fléchi pend (un peu maladroitement) le long de la jambe maternelle tandis que le bras gauche repose le long du corps.
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Jésus parmi les Docteurs (kersanton, vers 1550-1600) de Croas-Lambader.
L'interprétation de ce groupe est difficile, notamment car il est camouflé (comme la Pietà) par les rosaces blanches, gris-vert ou rosées de lichens. Mais Yves-Pascal Castel a raison d'y voir Jésus parmi les Docteurs, grâce à l'attitude émerveillée des assistants, et malgré l'absence de Jésus qui occupait sans doute la place la plus haute au centre.
Les quatre personnages, assis en tailleur devant un pupitre à degrés, lèvent tous la tête et le regard vers le haut, et écartent les paumes vers l'orateur en signe d'admiration. Deux portent le chapeau conique des Juifs, tandis que deux autres portent le bonnet carré des docteurs en théologie du XVIe siècle (ou un bonnet à rabat). Trois sont barbus. Deux portent un manteau à large rabat sur le col.
Je ne peux être plus précis, car leur ghillie suit est terriblement efficace, tant pour mon regard que pour la capacité de discrimination de mon objectif photo.
La scène est rare dans la sculpture en kersanton (porche de La Martyre), mais on la trouve, dans une composition très différente, sur le calvaire monumental de Plougastel.
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L'atelier du Maître de Plougastel.
1°). La table d'offrande de la nef de la chapelle de Lambader, coté nord, est attribuée par E. Le Seac'h à l'atelier du Maître de Plougastel.
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2°). La façade ouest de la chapelle Saint-Trémeur du château de Keruzoret en Plouvorn montre, dans deux niches, les statues en kersanton de saint Trémeur tenant sa tête, et de saint Christophe.
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:1156_Ch%C3%A2teau_de_Keruzoret_chapelle_Saint-Tr%C3%A9meur.jpg
Le socle de cette statue porte l'inscription S:XPÕFLE 1600 :E.I.
Or, cette statue provient de la chapelle de Lambader et a été donnée par l'évêque au début du XXe siècle en remerciement des travaux offerts par la famille de Menou pour l'église de Plouvorn.
"Saint Christophe, la tête rejetée sur le coté, s'appuie sur son bâton, les jambes nues pour traverser une rivière poissonneuse. L'Enfant-Jésus, assis sur ses épaules, tient un globe dans la main gauche. Son visage est lisse et rond avec des cheveux mi-longs. Celui du saint rappelle les Apôtres et Évangélistes rencontrés jusqu'ici. Elle est de la plus belle facture du Maître de Plougastel.
La niche centrale contient une statue de saint Pierre, mitré, un livre ouvert dans la main gauche et tenant une clé géante dans la main droite. Le contour des yeux creusé et le modelé arrondi du visage sont caractéristiques de l'atelier." (E. Le Seac'h p. 194)
J'identifie plutôt le personnage mitré comme un saint abbé (Guénolé ?) tenant sa crosse.
Il existe aussi dans la niche latérale gauche une statue en kersanton de saint Trémeur (saint éponyme de cette chapelle), portant l'inscription S : TREMER en lettres gothiques.
On trouve aussi, encadrant la porte, deux anges sous un culot, comme on en voit aux extrémités de croisillons des calvaires, notamment à Lambader.
Je remarque qu'un Christophe de Troërin, écuyer, né vers 1590 à Plouvorn, est attesté par les généalogistes.
https://gw.geneanet.org/jmgarion?n=de+troerin&oc=&p=christophe
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Saint Christophe (kersanton, 1600), chapelle Saint-Trémeur, château de Keruzoret à Plouvorn. Photo lavieb-aile.
Saint Christophe (kersanton, 1600), chapelle Saint-Trémeur, château de Keruzoret à Plouvorn. Photo lavieb-aile.
Saint Christophe (kersanton, 1600), chapelle Saint-Trémeur, château de Keruzoret à Plouvorn. Photo lavieb-aile.
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Saint Trémeur (kersanton), chapelle Saint-Trémeur, château de Keruzoret à Plouvorn. Photo lavieb-aile.
Saint Trémeur (kersanton), chapelle Saint-Trémeur, château de Keruzoret à Plouvorn. Photo lavieb-aile.
Saint Trémeur (kersanton), chapelle Saint-Trémeur, château de Keruzoret à Plouvorn. Photo lavieb-aile.
Anges, vestige de calvaire, (kersanton), chapelle Saint-Trémeur, château de Keruzoret à Plouvorn. Photo lavieb-aile.
Anges, vestige de calvaire, (kersanton), chapelle Saint-Trémeur, château de Keruzoret à Plouvorn. Photo lavieb-aile.
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II. Un calvaire de Plouvorn, celui de Kerzesquez, Kerzescouez, date vers 1550 et comporte un socle cantonné de petits masques, l'inscription M.I. PEZRON, calice.
https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/plouvorn.html
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Au total.
Ces éléments montrent, si on admet les datations proposées mais jamais basées sur des inscriptions, l'intervention à Plouvorn de l'atelier des Prigent (1527-1577) dans les années 1550, peu de temps après la restauration et le ré-aménagement de la chapelle de Lambader entre 1534 et 1543.
Néanmoins, on ne retrouve sur les statues de kersanton conservées dans la chapelle aucun des caractères stylistiques des Prigent (par exemple le voile replié et rigide ou "coqué" de Marie, ou les trois larmes en goutte d'eau, même si ces dernières ne peuvent concerner que les saints personnages au pied de la croix). Et l'un des meilleurs connaisseurs des ateliers de sculpture, Yves-Pascal Castel, n'en n'a pas proposé l'attribution.
D'autre part, E. Le Seac'h attribue au Maître de Plougastel dont l'atelier a succédé, à Landerneau, aux Prigent dans la sculpture du kersanton, deux statues provenant de la chapelle, et une table d'offrande. Par contre, Yves-Pascal Castel, qui connait très bien cet atelier pour en avoir le premier défini le style "hiératique" (Ann. Bret. 1983), n'a pas proposé cette attribution.
Si malgré tout, nous suivions Le Seac'h dans sa proposition, il faudrait sans doute envisager de l'étendre à l'ensemble de la statuaire de kersanton que je viens de décrire, et dont le style est homogène. Et, du même coup, attribuer à ce groupe la date de 1600 inscrite sur le Saint-Christophe.
Je ne retrouve pas non plus les caractères du Maître de Saint-Thégonnec (comme les rides frontales horizontales, sauf dans un cas).
Le catalogue des œuvres attribuées au Maître de Plougastel par Le Seac'h est publié ici :
https://fr.qaz.wiki/wiki/List_of_the_works_of_the_Ma%C3%AEtre_de_Plougastel
J'ai décrit dans ce blog un certain nombre d'œuvres du Maître de Plougastel :
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Sortir d'une épidémie : le calvaire monumental de Plougastel. I.
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La chapelle Saint-Tugen de Primelin : les statues en kersanton.
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La Collégiale du Folgoët XIII. Le calvaire. La Pietà par l' Atelier de Bastien et Henry Prigent (1527-1577). Le Christ crucifié par le Maître de Plougastel (1570-1621). Le groupe du cardinal de Coëtivy par l'Atelier du Folgoët (vers 1449).
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Le calvaire (kersantite, Maître de Plougastel, 1621) de l'église du Relecq-Kerhuon.
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Le calvaire de la chapelle Saint-Adrien de Plougastel. (1594)
Yves-Pascal Castel écrit à son propos (Ann. Bret. 1983) :
"Au début du XVIIe siècle on décèle deux ateliers que l'anonymat des créateurs oblige à classer sous les titres du maître de Plougastel-Daoulas et du maître de Saint-Thégonnec.
Le calvaire de Plougastel-Daoulas, 1602-1604, aux confins du Léon et de la Cornouaille affiche un hiératisme que d'aucuns estiment figé par rapport à l'exubérance de Guimiliau. Mais il fait école car nombre de calvaires dans le Léon, non datés, se rattachent au maître de Plougastel. Les monuments de Gouesnou, Guipronvel, Locmélar, La Roche et Saint-Sauveur, entre autres, participent de cette esthétique austère, acheminant le calvaire vers un certain classicisme qui n'exclut pas des schémas de convenance."
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Conclusion
On peut s'étonner que, depuis l'unique article de Castel sur cet ensemble de statues dans le Courrier du Léon de 1995, ses conclusions n'aient pas été discutées par d'autres auteurs, notamment par E. Le Seac'h.
Il semble certes prudent de reprendre la proposition d'Y.-P. Castel de voir dans ce riche corpus le travail d'un sculpteur distinct, nommé du nom de convention "Maître de Lambader", actif vers 1550, mais il faudrait alors re-discuter les attributions des 2 calvaires, celui de la chapelle et celui de Craos-Lambader, qui datent de la même période
Il me semble plus audacieux de ne pas écarter la suggestion d'E. Le Seac'h, et de retarder la datation vers 1600.
Mais pourrions-nous nous accorder sur un certain nombre de caractères stylistiques propres au corpus des statues de kersanton de Lambader ? Je propose :
Un visage rond pour la moitié supérieure puis ovale s'achevant par un petit menton retroussé.
Les yeux en amande effilée aux deux extrémités, et aux paupières ourlées, avec un regard fixe et absent.
Des sourcils en arc haut situé.
Une bouche petite et concave sous un philtrum creusé.
Les cheveux écartés de part et d'autre du visage à partir d'une raie médiane qui dégage le front très loin vers le vertex, comme s'il était épilé.
Des moustaches partant souvent du coin de la narine et formant un V inversé ou deux virgules.
Des barbes sculptées en mèches parallèles recourbées en hameçon plus ou moins accentué.
Des manteaux masculins fermés par une patte ronde boutonnée.
Des robes masculines seulement ouverts par une courte fente à 2 boutons
Des manteaux féminins à pans écartés formant des pointes
Des voiles féminins rigides formant un carré à peine adouci, mais sans plis (à la différence des Prigent)
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La comparaison avec d'autres œuvres du même atelier est difficile en raison du grand nombre de calvaires du Catalogue, ou de séries d'apôtres et évangélistes alors que nous avons affaire ici à des scènes de l'Enfance du Christ. Nous pouvons nous rapporter aux scènes analogues du pourtour du Calvaire de Plougastel, mais il s'agit de bas-relief et non de statues en ronde-bosse. On trouve un Mariage de la Vierge, une Nativité, une Adoration des Mages, une Circoncision, une Fuite en Egypte (dont l'enfant emmailloté est semblable à celui de Lambader).
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N.B Je décrirai dans un autre article les statues des saints (Jean, Pattern et Gouesnou) que j'ai écarté de cet article, ainsi que la statue de Notre-Damme de Lanbader du porche ouest.
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SOURCES ET LIENS.
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— ABGRALL (Jean-Marie, L'Architecture bretonne
"Dans la paroisse de Plouvorn, la chapelle de LAMBADER a été entièrement reconstruite avec son clocher, en 1877- 1881,. et malgré cela on peut toujours la considérer comme ancienne, c.ar on a reconstitué aussi fidèlement que possible l'édifice primitif en se servant des anciens matériaux, de sorte que la chapelle, rajeunie et consolidée, possède cependant l'aspect digne et respectable d'un monument des vieux âges. Ce qui est le plus remarqué et le plus vanté à Lambader, c'est le clocher, dont la vanité locale ose presque faire un rival du Creisker. Comme détails particuliers d'architecture il y a à observer la porte sous le clocher, ornée de belles colonnettes, et dont l'archivolte à plein-cintre est composée de moulures et de tores avec dos de carpe; puis le petit porche Nord percé de deux portes ornées de colonnettes et séparées par un léger trumeau, au haut duquel est une Sainte-- Marguerite agenouillée sur son dragon. Au chevet, sous la -grande fenêtre, est une petite sacristie ou chambre du trésor, toute bâtie en pierres de taille, en y comprenant même le toit. A l'intérieur on est agréablement surpris à la vue des belles dimensions et des belles proportions de l'édifice, qui se compose d'une nef et de deux bas-côtés donnant une largeur de 13 m. 90 sur une longueur de 28 mètres, le tout divisé en huit travées."
—CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des croix et calvaires du Finistère Plouvorn n°2385 et 2386.
https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/plouvorn.html
2386. Lambader, placître, g. k. 6 m. XVIè, XIXè s. Trois degrés, corniche. Socle cubique. Fût rond, écots. Croisillon, statues géminées: Vierge-Madeleine, Jean-Pierre (décapitée). Croix, branches rondes, crucifix, écu. [YPC 1980]
2385. Lambader, dans la chapelle, k. Vers 1550, vestiges d’un calvaire dont certaines pièces sont placées à la croix de Spernen en Plougourvest (no 1977). Fuite en Egypte. Présentation au temple, Vierge de l’Annonciation, Vierge aux sept glaives, Nativité, saintes femmes, Crucifix, Vierge à l’Enfant. [YPC 1980]
— CASTEL (Yves-Pascal), 25 mars 1995, A la découverte des croix monumentales, Plouvorn. Courrier du Léon
https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/3fb594a410e97c243be96830ef21eeda.jpg
— CASTEL (Yves-Pascal), 1983, La floraison des croix et calvaires dans le Léon sous l'influence de Mgr Roland de Neufville (1562-1613), Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest Année 1983 90-2 pp. 311-319
https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1983_num_90_2_3130
— COUFFON, (René), LE BARS, Alfred), 1988, "Plouvorn", Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988.
https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/PLOUVORN.pdf
"Statues en kersanton, dont plusieurs proviennent d'un calvaire monumental détruit : groupe de la Présentation au Temple, Fuite en Egypte, XVIè siècle (C.), Adoration des mages, XVIè siècle (C.), Vierge de l'Annonciation, Notre Dame des Sept Douleurs, Vierge Mère assise sur un trône, les trois Marie au Calvaire, sainte Marguerite, saint Jean l'Ev., saint Divy (S:DIVI), saint évêque (S.GOUYNIE), saint Gouesnou (S.GOUESNOU), saint Patern (S.PATERNE), Ange de l'Annonciation (décapité), Christ de calvaire (mutilé)
— DANIEL (Tanguy), 1996, La chapelle de Lambader en Plouvorn, Comptes rendus, procès-verbaux, mémoires - Association bretonne et union régionaliste bretonne, Congrès de Saint-Pol-de-Léon juin 1996 tome CV p. 50.
"On remarquera aussi et surtout les restes d'un ancien calvaire monumental, présenté en désordre en quatre endroits de la partie basse de la nef : une Présentation au Temple, une Annonciation et une Fuite en Égypte, une Nativité, un Christ (mutilé) et les Trois Marie. Il est possible que d ' autres éléments de ce grand calvaire figurent sur la croix de Spernen ( dite aussi Croaz - Lambader ) , à Plougourvest . Aucune date ne figure sur ces sculptures dont le style est celui du milieu du XVIe siècle . » .
https://books.google.fr/books/about/Comptes_rendus_proc%C3%A8s_verbaux_m%C3%A9moires.html?id=Ka0iAQAAIAAJ&redir_esc=y
— DUCOURET (Jean-Pierre), 1971, Inventaire pour le Patrimoine dossier IA00005484
http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-notre-dame-lambader-plouvorn/8e820a5c-91e6-410a-9857-c05679006ec6
http://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00005484_01.pdf
— FRÉMINVILLE ((chevalier Christophe-Paulin de La Poix de Fréminville) 1832, Antiquités de la Bretagne: Finistère, Volume 1, Lefournier et Deperiers, 1832 p. 69
https://books.google.fr/books?id=d04bAAAAYAAJ&dq=lambader&hl=fr&source=gbs_navlinks_s
"Plusieurs statues ornaient jadis l'église de Lambader, elles ont été renversées et mutilées, leurs débris gisent sur le gazon dans le préau ou cour du monastère. J'en remarquai une qui me frappa par le fini et la précision de son travail, elle représente un chevalier armé de toutes pièces , tenant l'épée nue sur l'épaule ; la forme de son armure indique la fin du quatorzième siècle. On remarque au bas de la cuirasse l'assemblage de pièces de lames transversales qui recouvre le défaut des cuissards et que l'on nommait tasseltes ou braconnière. La tête de cette statue a malheureusement été brisée ( Pour préserver cette statue de mutilations plus considérables, M. le marquis du Dresnay en a fait récemment l'acquisition et l'a fait transporter à Saint-Pol de Léon , où elle est placée dans son jardin. ) : je présume qu'elle représentait quelqu'un des commandeurs de Malte titulaires de la commanderie de Lambader. Ce ne peut être un templier, car, lors de la destruction de l'ordre du temple, les .chevaliers portaient encore le haubert ou armure entièrement en mailles, celle que l'on voit ici est celle de plaque et de lames adoptée au quatorzième siècle."
— GALLIC (Kristian), Le jubé de Lambader
https://www.youtube.com/watch?v=R8v-UGsxanQ&ab_channel=DanielleRopars— LE GUENNEC (Louis), 1911, La chapelle de Lambader, Morlaix, Lajat brochure in-8°, 88 pages.
— GALLIC (Kristian), PLOUVORN INFORMATION mars 2017 n°3
https://fr.calameo.com/read/0047577681bc06131f887
— LE GUENNEC (Louis), Le Finistère monumental tome 1, Morlaix et sa région, page 308. Droits réservés. Ouvrage numérisé avec l'aimable autorisation de la Société des Amis de Louis Le Guennec.
https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/9845
"On vénère à Lambader une belle statue en kersanton de Notre-Dame. Au bas de la chapelle sont de nombreuses statues mutilées, en granit, provenant de l'ancien Calvaire. La maîtresse vitre contenait un brillant vitrail de 1543, qui a été brisé vers 1845 et remplacé, dans sa partie basse, par une maçonnerie, et dans sa partie haute, par un voile rouge. On en voit quelques débris à la chapelle de Keruzoret, ainsi qu'un saint Christophe et un saint Trémeur portant sa tête entre ses mains."
— LE GUENNEC (Louis), 1911, La chapelle de Lambader, Morlaix, Lajat, in-8°, 88 pages. Non consulté.
"La plus ancienne mention de la chapelle se trouve dans un acte de 1333; les documents conservés aux Archives du Finistère, et que M. Le Guennec a savamment commentés, remontent à 1432 : ils lui ont permis d'écrire une histoire complète de cet intéressant monument."
https://www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1911_num_27_2_4166
— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.
http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf
— MIORCEC DE KERDANET (L.), 1837, Les vies des Saints de la Bretagne-Armorique De Albert LE GRAND ... Avec des notes et observations historiques et critiques par D. L. Miorcec de Kerdanet et revues par M. Graveran. Brest 1837 Page 502
https://books.google.fr/books?id=PIhhAAAAcAAJ&pg=PA502&dq=lanbader&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiF4dfrsr_vAhXH3oUKHbu0B1UQ6AEwA3oECAQQAg#v=onepage&q=lanbader&f=false
Texte principal : "Si vous entrez dans Ploumorn (Plouvorn), vous ne pouvez faire beaucoup de chemin , sans remarquer la belle Eglise priorale de N. D. de Lanbader tant pour l'excellence du bastiment, qu'à raison de la grande devotion du peuple qui y aborde de plusieurs endroits. Ceste chappelle est construicte non loin du bourc parrochial , sur la pente d'une colline , prés d'un agreable ruysseau qui fait moudre nombre de moulins, avant de se rendre à l'ocean. Ce lieu est fort consideré par les personnes devotieuses , &, estant limitrophe à plusieurs paroisses de cest Evesché, les pelerins y arrivent en affluence aux festes de la Vierge, & surtout le lundy de la Pentecoste."
Note de Kerdanet : "Cette église est construite dans le style de l'architecture gothique arabe : elle a huit arcades élégantes dans chacun de ses bas-cotés., son clocher est très beau, c'est une tour carrée, ornée d'une balustrade légère et surmontée d'une flèche élevée, de forme prismatique hexagonale, flanquée de quatre clochetons. Cette flèche, toute en pierres de taille, est travaillée à jour, ainsi que les clochetons qui l'accompagnent, dont l'un a été renversé par l'ouragan du 2 février 1836. Le clocher est supporté par des piliers formant trois arcades. Dans le fond est la porte d'entrée de l'église, couronnée d'une statue de la Vierge en kersanton avec ces mots : NOTRE DAME DE LANBADER ». À ses cotés, sont deux encadrements, l'un représentant six moines à genoux, sur trois lignes, et l'autre six religieuses dans la même position. Le dernier encadrement offre le millésime de 1598, et la légende : INTERCEDE P. DEVOTO FEIÕ SEXU » On remarque, de plus, autour de l'église, diverses statues curieuses, telles que celle de saint Christophe, ainsi désignée SXDÕPLE 1600 », et la statue de N.D de Pitié dans l'attitude la plus recueillie et la plus expressive.
Le jubé en bois de Lanbader est aussi fort renommé ; c'est un réseau de sculpture, presque aussi remarquable dans son genre que celui du Folgoët dans le sien : il a 16 pieds ½ de long sur 3 pieds , 9 pouces de large ; ses éventails ont 8 pieds 3 pouces de développement, et sa porte 4 pieds ½ d'ouverture ; son escalier tournant compte 22 marches ; le tout orné de petites statues d'anges, parmi lesquels vient figurer, on ne sait pourquoi, un joueur de biniou (musette)
M. de Fréminville pense que Lanbader était une ancienne commanderie ; il n'en n'est cependant fait aucune mention dans celles du duc Conan IV, de 1160 ; mais on trouvait autrefois, autour de cette chapelle, les propugnacula, turricula et alias munitiones dont parle Pierre Mauclerc das sa charte aux chevaliers du Temple. V. D. Morice, Pr. t. 1er col.638 et 850. Le gouvernement de Lanbader possédait, en 1790, 900 livres de revenu. »
— PENNEC (Cyrille) 1825, Le dévot pèlerinage de Notre-Dame du Folgoët Vatar-Jausions, 1825 - 122 pages
https://books.google.fr/books?pg=PA46&dq=lanbader&id=OQszcnHk2lEC&hl=fr&output=text
L'église de LANBADER, avec un très-beau clocher.
« On trouve en cet endroit plusieurs jolies statues en Kersanton, entre autres celle de S. Christophe, portant la date de 1600. Sur la porte étroite de la chapelle, on a figuré une petite assemblée de moines, et vis-à-vis des religieuses à genoux et les mains jointes, avec cette légende : Intercede pro devoto foemineo sexii ».
— PÉRENNÈS (Henri) 1943 Plouvorn Monographie de la paroisse, Rennes, Imprimerie du Nouvelliste, 1943, 86p., Réédition Le Livre d'histoire-Lorisse, Paris, 2004, 83p., p. 50-51.
http://www.infobretagne.com/plouvorn-chapelle-lambader.htm
— REALS (Vicomte de, 1890, "La restauration de Lambader", in Bulletin archéologique de l'Association bretonne, 31e congrès tenu à Saint-Pol-de-Léon du 10 au 15 septembre 1888, Troisième série, Vol.8, Saint-Brieuc, Imprimerie-Librairie R. Prud'homme, 1890, 202p., p. 54-58.
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2074856/f95.image
"Dans le fond de la chapelle on a recueilli une trentaine de statues en pierres de taille qui doivent être les débris d'un ancien calvaire. Plusieurs de ces statues ont beaucoup d'expression dans la physionomie ; malheureusement presque toutes ont été mutilées pendant la révolution. Elles ressemblent comme travail aux statues du calvaire de Guimiliau et doivent être de la même époque."
— FAUJOUR (Marc), La chapelle Notre-Dame de Kerzéan à Plouescat, ARMMA-SAPRAT : les armoiries possibles d'Audren de Kermel.
https://armma.saprat.fr/monument/plouescat-chapelle-notre-dame-de-kerzean/
— L'UNIVERS 27 septembre 1877 Inauguration de la chapelle restaurée sur l'initiative du recteur Hellard. Bénédiction par l'évêque en présence de la comtesse de Kerdrel. Promesse d'indulgence le jour du Pardon le lundi de Pentecôte.
http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chateau-de-keruzoret-plouvorn/0fabf1a2-bd3c-4ed6-ae2b-055ceffcfe5f
—DIVERS, YOUTUBE
https://www.youtube.com/watch?v=CNQ221jkJZQ&ab_channel=ValentinDluz
https://www.youtube.com/watch?v=k9rsmv2Ih6g&ab_channel=XavierBoderiou
— DIVERS: ARCHIVE 1442.
Lettres et mandements de Jean V: duc de Bretagne, publiés ..., Volumes 4 à 5
Ordre de laisser les chapelains de Lambader et du Merzer jouir des dons qui leur ont été faits.
Vidimus du 10 oct. 1442 (Ar. Loire-Inf., E 83; anc. Ch. des comptes de Nantes).
A Redon, 1433, 13 mars. « Jehan... A nostre bien amé et feal conseiller Auffroy Guinot, nostre tresorier et receveur general, et aux fermiers de cest present impot par nous ordonné de XX s. par pipe estre levé en l'evesché de Leon, salut. De la partie de noz chappelains et orateurs dom Guillaume Baeleuc et dom Jehan le Saux, presbtres et gouverneurs des chapelles de Nostre Dame de Lanbader et du Merzer, nous a esté presentement exposé que, comme puix nagueres nous eussions donné en aulmosnes et de nostre devocion à lad. chapelle de Lambader, dont led. Guillaume est administrator, pour aider à l'eupvre et edifficacion d'icelle chapelle, la somme de quinze 1., à estre poiée sur et dud. impot, en mandant à vousd. fermiers d'en fere le paiement au desir de noz lettres sur ce données le vile jour de decembre darrein; mesmes à lad. chapelle du Merzer eussions voulu et octroié que tout le vin qui fust vendu en detaill en la maison de lad. chapelle par led. dom Jehan et ses commis, qui en est gouverneur, feust quicte de tout devoir d'impot, tant du temps que avenir, pour estre cellui devoir mis et emploié au bien et augmenttacion d'icelle chapelle, comme peust aparoir par noz lettres sur ce données en ceste nostre ville, dabtées du xuie jour de may, l'an mill mcc trante et un; ce neanmoinz, vousd. fermiers n'avez voulu oboir au contenu de nosd. lettres, ainczois les avez contrariées et contrariés, en disant icelles ne vous valoir pas descharge; par quoy lesd. suplians ne ont peu jouir de nosd. dons et octroitz, en grand retardement et prejudice du bien et augmentacion d'icelles chapelles... Pour ce est il que nous..., en ratiffiant nosd. premieres lettres..., octroions ausd. suplians et gouverneurs que ilz joissent desd. dons et octroiz... Et affin de se imformer du numbre desd. vins qui sont et seront venduz aud. lieu du Merzer..., avons commis nostre bien amé et feal conseiller Hervé le Ny, qui de ce vous baillera relacion... Si vous mandons, etc.
Ainxin signé, Par le duc, de sa main. - Par le duc, de son commandement et en son conseill, ouquel : Vous, l'evesque de Triguer, le president, le seneschal de Rennes, messire Pierres Eder et autres estoint. - J. PIRON. »
— WIKIPEDIA
Famille Audren de Kermel
https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_Audren_de_Kerdrel
Chapelle Notre-Dame de Lambader
https://fr.wikipedia.org/wiki/Chapelle_Notre-Dame_de_Lambader
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