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17 octobre 2024 4 17 /10 /octobre /2024 11:48

Les trésors secrets sculptés en granite ou kersanton dans l'église de Saint-Houardon à Landerneau.

 

 

Voir aussi :

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PRÉSENTATION.

Si l'église Saint-Houardon de Landerneau construit par Joseph Bigot se présente comme un grand et froid édifice néogothique de type basilical, influencé par la cathédrale de Quimper, avec fenêtres hautes et déambulatoire, le chercheur curieux  et amateur de sculptures en kersanton, cette pierre emblématique des ateliers de sculpteurs de Landerneau entre le XVe et le XVIIe siècle, pourra découvrir de vraies pépites. Partons vers cette chasse au trésor depuis la porte d'entrée, en circulant en périphérie de l'église dans le sens horaire.

 

I. Le bénitier de la porte d'entrée sud.

Yves-Pascal Castel, qui le décrit comme un bénitier, le situait près du porche ouest et le date du XVIe siècle. Il ne décrivait que  le panneau central  avec "deux personnages dont l'un tire l'épée".

Aujourd'hui, ce bénitier se situe entre la porte d'entrée et un confessionnal.

Un élément en kersanton, à trois pans sculptés rectangulaires séparés par des pilastres, est posé et scellé sur un piètement en colonne à larges cannelures, en granite. En dessus une troisième partie a la forme d'une cuve dont le ventre est sculpté d'entrelacs.

 

 

Bénitier, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Bénitier, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Bénitier, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Bénitier, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

C'est la partie centrale qui retient l'attention. Chacun des motifs figuré des pans est sculpté dans un cartouche à oreille. Le style est Renaissance.

Les quatre pilastres sont semblables, et sculptés d'un élément floral.

Le premier pan est orné d'une rose au centre de feuilles en étoile.

 

Bénitier, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Bénitier, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

Sur le deuxième pan, central, deux hommes tiennent un médaillon montrant un homme de profil coiffé d'un béret ou casque. Une jambe en J et une goutte sont sculptés sous ce médaillon.

Les deux personnages qui se disputent le médaillon partent chacun dans une direction opposée, leurs jambes témoignant de la vivacité de leur démarche. Ils sont nus, mais coiffés d'une chevelure abondante. L'un des deux menace l'autre de la pointe de son glaive. Le thème est-il religieux ? Faut-il y voir Caïn et Abel ?

 

Bénitier, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Bénitier, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

 

Le troisième pan, le plus singulier, montre un couple étroitement enlacé. Ils sont nus, mais l'homme est coiffé d'un bonnet phrygien tandis que les cheveux de la femme sont peignés à gros traits. La proximité des deux bouches souriantes, l'entrecroisement des jambes, évoquent une scène érotique. Mais ne serait-ce pas là le portrait du couple primordial, Adam et Éve, parents de Caïn et Abel ?

Quel est l'auteur de ces sculptures ? Il me paraît possible d'avancer le nom des sculpteurs de kersanton installés à Landerneau entre 1527 et 1577, Bastien et Henry Prigent, qui ont créés le bénitier du porche de Saint-Thurien de Landivisiau, ou bien de créer un rapprochement avec le travail du Maître de Plougastel (1570-1621) auteur des cuves et les dais à médaillons et personnages à Guimiliau.

Voir aussi le bénitier du porche sud de  Saint-Houardon .

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Bénitier, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Bénitier, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Bénitier, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Bénitier, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

 

II. La console de la statue de saint François d'Assise, déambulatoire sud. Kersanton, milieu XVe.

On y voit deux anges souriants tendant devant eux un livre ouvert, où se lit sur la première page une inscription de quatre lettres, peut-être JCL/S, qu'on aimerait lire comme JESUS. Ces pages sont désignées ostensiblement par les index des anges. Il y aurait beaucoup à méditer sur notre incapacité à comprendre un message si clairement inscrit, et sur notre impuissance à voir dans ce qui est crucial pour les anges autre chose qu'une page blanche. Ou encore sur le fait que l'essentiel à percevoir est précisément, ce silence, ce dénuement de la page.

Ces deux anges surmontent de façon également mystérieuse, un aigle dont seule la tête, de face, est visible. Certes les aigles sont fréquemment requis pour servir de lutrin [aigle-lutrin] , mais c'est un peu tiré par les plumes. Y voir une référence à saint Jean, via son attribut du tétramorphe, est encore plus hasardeux.

Toute la partie droite est bûchée, y compris le support de la console, avec un aspect bouchardé qui peut laisser penser que l'on a prélever cette partie d'un ensemble plus large. À moins que lesculpteur ait opté pour un choix esthétique de non finito, mais je n'y crois pas.

Yves-Pascal Castel souligne que "le style souriant rattache cette œuvre charmante  à la sculpture du porche de La Martyre, d'autant plus que les chevelures sont laissées sous le coup de l'outil, comme non finies".

Or, ce porche de La Martyre a été attribué par Emmanuelle Le Seac'h à l'atelier ducal du Folgoët  et elle le date de 1450-1468. Elle fait de la coiffure très particulière de ces anges "en boules" une marque d'atelier, qui se retrouve au Folgoët, dans l'autel des anges (vers 1445) notamment, ou au porche sud de la cathédrale de Quimper (1424-1433).

Nous avons donc ici un deuxième exemple de la façon dont les pièces sculptées de l'ancienne église Saint-Houardon, construite au XIVe siècle en bord d'Élorn puis détruite en 1859 et rebâtie plus haut, sur les anciens jardins de l'hôpital de la Marine, ont été ré-intégrées par l'architecte Le Bigot au nouvel édifice en même temps que le clocher et le porche sud.

 

 

 

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

III. La console de la statue de saint Antoine de Padoue, déambulatoire nord. La laie allaitant ses sept marcassins. Kersanton, XVe-XVIe siècle.

Statues de l'église Saint-Hoaurdon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Hoaurdon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Console en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

IV. L'autel de la chapelle absidiale du Saint-Sacrement. Kersanton, XVe siècle.

La longue table de pierre repose sur des piédestaux à double colonne avec des chapiteaux finement ouvragés de pampres de vigne aux feuilles généreusement galbées et aux ceps serpentiformes.

autel  en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

autel en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

autel  en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

autel en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

autel  en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

autel en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

autel  en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

autel en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

autel  en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

autel en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

autel  en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

autel en kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

V. Crédence-lavabo, côté sud de l'abside , chapelle du Saint-Sacrement. Deux têtes en moyen-relief sur les montants. 

Les deux têtes, barbues, sont couronnées. L'une des couronnes présente des losanges qualifiées de macles de Rohan par Y.-P. Castel. Il faisait remarquer "la maîtrise du sculpteur de pierre qui en quelques plans bien marqués dégage une face d'une grande noblesse.

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Crédence, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Crédence, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Crédence, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Crédence, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Crédence, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Crédence, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Crédence, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Crédence, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

VI. Crédence du côté nord de l'abside.

Crédence, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Crédence, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

VII. Voûte en croisée d'ogives de l'abside avec  blasons.

 

 église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.


Transept nord.

Sainte Anne éducatrice, bois polychrome, XVIIe siècle, h= 180 cm

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

 

VII. Statue de saint Jacques le Majeur, kersanton, XVI-XVIIe siècle, Maître de Plougastel , nef côté nord.

 

Le saint porte le chapeau frappé de la coquille, la pèlerine, à trois boutons ronds sur patte de boutonnière, et le bourdon (dont il ne reste que la zone de contact avec le vêtement). Le visage est émacié, long et hiératique, et c'est ce hiératisme qui incite Yves-Pascal Castel en 1984 à soulever la possibilité d'une attribution au Maître de Plougastel. Emmanuelle Le Seac'h confirme cette attribution dans son catalogue raisonné de 2015. Le Maître de Plougastel, ainsi nommé par le grand calvaire de Plougastel, a été actif de 1570 à 1620.

On lit sur le socle l'inscription I: GLOVNCE, correspondant probablement à l'identité d'un donateur ou d'un fabricien.

 

 

 

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

 

XI. Statue de saint Jean l'évangéliste, kersanton, XVIe siècle, nef côté nord.

Il s'agit, comme la statue de saint Matthieu et celle de saint Jacques, d'une statue appartenant à une série des Credo des apôtres, tels qu'on les trouve dans les porches des églises et chapelles bretonnes du XVe au XVIIe siècle : en effet, le phylactère, qui descend verticalement avant de s'enrouler au dessus du blason (d'un donateur) portait jadis le texte de l'article du Credo propre à chaque apôtre.

Saint Jean se reconnaît à la coupe de poison (symbolisé par un serpent ou ici dragon ailé), qu'il bénit pour en supprimer les maléfices.

Chaque statue est posée sur un dais gothique, tel que ceux qui coiffent les niches extérieures ou les niches d'apôtres des porches.

 

 

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

XII. Statue d'une sainte femme au tombeau (Marie-Madeleine??) tenant une coupe, kersanton, XVIe siècle, nef côté nord.

Elle porte un voile, un manteau, une robe aux plis rayonnant depuis un bouton, et présente vers le fidèle un récipient cylindrique comme pour en faire constater la vacuité.

Du visage, on remarque les yeux en amande aux paupières ourlées et à la pupille en drupe, mais non creusée, ainsi que le menton globulaire.

 

 

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

 

XIII Les fonts baptismaux en kersanton de 1615. Angle nord-ouest de la nef.

Ces fonts baptismaux ( ou "cuve baptismale à infusion") sont composés de deux cuves circulaires, la cuve principale et la cuve de vidange, en un seul bloc posées sur un piètement à godron. Un couvercle en bois est complété d'un couvercle articulé à serrure en  laiton doré en forme de coquille. Chaque cuve est, vue de profil, en forme de vasque aux flancs creusés de godrons.

Une inscription court sur la lèvre des deux cuves.


Voir aussi :

 

Fonts baptismaux  de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

L'inscription.

On peut y lire :

QVI. CROIRA . ET. SERA. BAPTISÉ. SERA . SAVVÉ . NOBLES . GENS . NICOLAS . HARIDON . ET . YSABELE . FORESTIER . SA . FEMME . ONT . FAICT . FAIRE . EN . LEVR . VOLON (*).... LAN .1615.

(*)ou EN LEUR DEVOTION, ou pour moi peut-être "EN LEUR DON"

Soit : "Qui croira et sera baptisé sera sauvé. Nobles gens Nicolas Haridon et Isabelle Forestier ont fait faire en leur volonté l'an 1615".

Elle a été relevée par le chanoine Abgrall en 1916 et par Yves-Pascal Castel en 1986, et c'est remarquable car la partie finale, inscrite sur la petite cuve, n'est plus très lisible. Dès cette époque, il signalait le rapprochement avec l'inscription apposée par le couple en 1612 sur leur maison (aujourd'hui au 2 Place des Quatres Pompes). 

Dans les deux cas, l'inscription elle-même  est plus complexe (et donc plus belle) que sa transcription, car elle comporte de nombreuses lettres conjointes (accolées) ou intriquées, comme AP de BAPTISÉ, AR de HARIDON, AB d'YSABELE. Les lettres doubles sont abrégées par un tilde : FE~ME pour FEMME. 

Isabelle FORESTIER, dame de la Villeneuve, est connue des généalogistes : elle est née vers 1570 de Guillaume II Forestier, Noble Homme, sieur de Kervasain, notaire de Léon et Daoulas à Landerneau (1572-1590) et fermier de la terre et seigneurie de Daoulas, et de Catherine LE LION. Elle a épousé avant 1595 Nicolas HARIDON (L'), Noble Homme, sieur de la Villeneuve (en Saint-Urbain), maître, honorable marchand ca 1570. Ils eurent un fils en 1595.

Le couple fit construire leur maison en 1612 au bord de l'Elorn, à l'implantation du Pont de Landerneau côté Cornouailles, place des Quatre Pompes, et y firent placer une inscription lapidaire que j'ai photographiée et relevée en 2017.

https://www.lavieb-aile.com/2017/01/sur-la-piste-des-crossettes-de-landerneau.html

Nicolas L'Haridon, fils de Vincent L'Haridon et de Jeanne Kersivien, a un frère, Charles, honorable marchand, qui épousa avant 1588 Catherine Forestier, sœur d'Isabelle. Selon Cédric L'Haridon, Nicolas et Charles sont vraisemblablement marchands en toile de lin, et l'établissement de la maison de Nicolas et Isabelle sur l'ancienne Place au raz (un terme qui se rapporte aux étoffes) à proximité immédiate des quais, permet de penser qu'ils participent non seulement à la production (ils auraient un kanndi, site de blanchissement du lin) mais aussi au commerce maritime.

 

 

 

 

Fonts baptismaux  de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

 

Comparaison avec l'inscription de 1612.

On lit sur la maison de Nicolas et Isabelle L'Haridon ceci :

LAN : 1612 : NICOLAS : L'HARIDON :

ET : YSABELE : FORESTIER : SA : FEME

ONT : FAICT : BASTIR : CESTE : MAISON.

La proximité de la formulation du texte avec celui de 1615 est évidente. Mais surtout peut-être, on y retrouve la même forme. Certes la ponctuation de séparation des mots est ici un deux-points, plus archaïque que le point simple de 1615. Mais on y retrouve la forme YSABELE, et les lettres accolées, qui concernent notamment tous les I qui sont tous absorbés par la lettre précédente. Le premier jambage des lettres A grimpe sur la lettre voisine ; et dans le début de LHARIDON, le L et le H forment un ensemble bien original.

L'inscription est sculptée sur un cartouche en réserve sur un bloc de granite, avec au bord supérieur deux petites oreilles en demi-lunes qui veulent peut-être ressembler à des attaches.

 

 

Inscription, Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Inscription, Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Le blason.

L'inscription est interrompue par un blason qui a été blasonné par le chanoine Abgrall "mi-parti au 1 d'un chevron accompagné de 3 étoiles, qui est Haridon, au 2 d'un losangé, qui est Forestier". (BDHA). Mais il faut remarquer le lambel au dessus des armes  de L'Haridon et lire  "en 1, Au chevron, accompagné de trois étoiles : deux en chef une en pointe le tout sous lambel à trois pendants qui est l'Haridon, en 2 à trois bandes fuselées, qui est Forestier." Le lambel est un signe de juveigneurie.

Le blason a perdu ses couleurs (il y a des traces bleues non significatives car elles se retrouvent ailleurs sur la cuve) mais nous connaissons les armes des Forestier, données par Pol de Courcy comme étant de sable à trois bandes fuselées d'argent.

"Forestier (le), sr de Kervazin et de Treffles’h, paroisse de Plounévez-du-Faou, — de Crec’hénou, — de * Quillien et de Penhep, paroisse de Dirinon, — de * Kerizit, paroisse de Daoulas, — de Kerosven, paroisse de Lannilis, — de Boiséou, paroisse de Lanmeur, — du Cosquer et de Tréléver, paroisse de Guimaëc, — de Trégouadalen, paroisse de Plougasnou, — de Kerangoaguet, paroisse de Carantec.

Ext., réf. 1671, sept générations., références et montres de 1481 à 1536, paroisse de Plounévez-du-Faou, évêché de Cornouaille.

De sable à la bande (aliàs à trois bandes) fuselée d’argent.

Mahé, marié vers 1445 à Plézou le Trancher, père de Guillaume, archer en 1481 ; un mousquetaire de la garde du Roi, blessé à Oudenarde en 1708 et à Malplaquet en 1709.

Les srs de la Saulraye, par. de Collorec de Keramel, par. de Plouyé, déb. réf. 1609, ress. de Châteaulin." (Armorial, Pol de Courcy)

Voir aussi : https://www.tudchentil.org/spip.php?article892

Une pièce métallique a été fixée en plein dans ce blason.

La maison des treize lunes, 4 place Saint-Thomas à Landerneau.

On a pu rapprocher (forum cgf)  ces armes des L'HARIDON avec celles apposées sur la cheminée de la maison des 13 lunes à Landerneau, devant l'église Saint-Thomas. Elles se trouvent à côté d'un autre blason au coq chantant, tenu par un jeune chevalier au bonnet à plumes  et attribué à Cabon. Les armes de la famille Cabon étaient de gueules au chapon d'argent.

https://zupimages.net/up/24/42/5xs0.jpeg
https://zupimages.net/up/24/42/ntsd.jpeg

La Maison des treize lunes, datant de la fin du XVIe siècle (et donc antérieure aux deux inscriptions) est de type maison à pondavez construites, principalement à Morlaix, par les marchands de crées ou toiles de lin avec un escalier central desservant des galeries et une pièce manoriale au rez-de-chaussée avec cheminée monumentale au rez-de-chaussée. Ces maisons à vaste espace central permettaient la réception des clients et la négociation.

 

Daniel Leloup, plan de la maison des Treize Lunes, La maison urbaine en Trégor aux XVe et XVIe siècle p. 102

 

Le choix de ce type "à pondalez" montre que les propriétaires de la maison des Treize lunes étaient des marchands de toile. C'est la seule maison à pondalez hors de Morlaix. Je suppose que L'HARIDON et CABON étaient les deux propriétaires associés. 

Cette Maison des treize lunes a longtemps porté de nos jours, sur la devanture d'un magasin d'antiquité , un blason peint aux armes des L'Haridon, les étoiles, le chevron et le lambel étant peint en couleur or sur fond azur.

façade maison des treize lunes Wikipédia

 

Voir mon cliché de cette Maison des 13 lunes :

Cédric L'Haridon fait remarquer la proximité de ces armoiries avec celles sculptées sur la cheminée de la maison de Vincent L'HARIDON au Faou au dessus de la date 1654, correspondant à son mariage. Mais outre le chevron,  au lieu de 3 étoiles on trouve deux étoiles, et un croissant en chef.

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Fonts baptismaux  de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux  de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Fonts baptismaux de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

XIV.  Dalle funéraire des sœurs Cabon.

Nous venons de  rencontrer le marchand de toile Cabon, associé de L'Haridon à la fin du XVIe siècle. Voici, au XVIIIe siècle, les deux sœurs Cabon.

Sur le sol des fonts baptismaux cuve se tyrouvent deux dalles funéraires. La première porte  cette épitaphe :

ICI  REPOSENT LES CORPS DE DAME MARIE MICHELLE CABON VEUVE DE MONSIEUR FRANÇOIS DE PENFENTENNIO MORTE LE 6 OCTOBRE 1795 ET DE DAME MARIE JEANNE CABON SA SOEUR,VEUVE DE MONSIEUR HERVÉ DU THOYA, MORTE LE 15 JUIN 1818. REQUIESCANT IN PACE.

Ces deux sœurs appartiennent aux douze enfants d'André Cabon, sieur de Keralias, avocat à la Cour, maire de Landerneau, décédé en 1747 à Landerneau, et de Marie Gabrielle BARIL.

 

1°) L'aînée, Marie Jeanne  Cabon née le 27 mars 1743 et baptisée  le même jour à Saint-Houardon, avait épousé Hervé Bernard DUTHOYA (1731-1779), négociant et changeur pour le Roy,  d'une famille de négociants bien connue à Landerneau, notamment par la " Maison Duthoya", ancienne maison d’armateur édifiée à proximité du quai de Léon en 1667 par Arnaud Duthoya, premier négociant en vin de la région bordelaise installé à Landerneau dès 1660. À son tour, Bernard Duthoya (1702-1757), père d'Hervé-Bernard, lieutenant de police à Saint-Macaire, avait quitté la Gironde pour s'installer à Landerneau, tout comme le grand-père Jean, décédé en 1696, maître-apothicaire puis négociant à Saint-Macaire puis marchand et armateur à Landerneau.

Le couple eut 14 enfants.

https://gw.geneanet.org/frbreton29?n=duthoya&oc=&p=herve+bernard

Marie-Jeanne fut la marraine d'une grosse cloche de Kersaint-Plabennec en 1769 avec son beau-frère par François-Louis de Penfentenio, sieur de poulbroc'h, Keralias Kersent et Keraéret.On  trouve sur cette cloche les armes de Penfeuntenio, ainsi que celles de Cabon.

2°) Marie Michelle Nicole CABON DE KERALIAS, née en 1744 à Landerneau, épousa en 1764 à Landerneau François Louis de Penfentenyo (1735-1779), et ils eurent cinq enfants.

https://gw.geneanet.org/jcbo?lang=fr&pz=delphin&nz=bourgeois&p=marie+michele+nicole&n=cabon+de+keralias

 

 

 

 

 

Dalle funéraire, l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Dalle funéraire, l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

XV. Dalle funéraire du chanoine Du Toya 1826.

CI-GIST MESSIRE HERVE GABRIEL MARIE DUTOYA PRETRE CHANOINE HONORAIRE DE QUIMPER MORT LE 29 MAI 1826 AGE DE 66 ANS.

Il s'agit du fils aîné de Marie-Jeanne CABON et de Hervé Bernard DUTHOYA. Né le 14 juin 1761 à Landerneau, il était chanoine honoraire de la cathédrale de Quimper. 

https://gw.geneanet.org/frbreton29?n=duthoya&oc=&p=herve+gabriel+marie

 

Dalle funéraire, l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Dalle funéraire, l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

XVI. Soubassement de la statue de N.D de Pontmain :  Blason en kersanton au coq chantant (Cabon ?) et à l'arbre.

Selon l'abbé Castel, "ce blason provient du Quinquis (*) et fut donné par Mr Favé, du temps de l'abbé Tanguy, curé".

(*) à l'ouest de La Forest-Landerneau, d'où est originaire la famille de PENFENTENYO ?

Cédric L'Haridon propose, très judicieusement, de reconnaître dans le coq les armoiries de la famille Le Jar, d'argent au coq de sable crété et barbé d'argent.  Les Le Jar, seigneurs de Clesmeur appartiennent aux familles notables de Landerneau au XVIe siècle. Ils ont possédé le manoir de Kerveleoc à Plouedern près de Landerneau.

Mais quelle serait l'épouse, dont la famille aurait un arbre comme armes? Cela pourrait-il être la famille Poullain qui porte d'argent au houx arraché de sinople au franc canton de gueules chargé d'une croix dentelé d'argent?Effectivement, il y eut une alliance (Manrove) entre Yves Le Jar sieur de Clesmeur (1655-Quimper 1691) et Urbane Poullain (1663-1686 ou Crozon 1688), fille de Jean Poulain, écuyer, sieur de la Rivière-Pontlo, et de Jeanne Berthou.

Pour Cédric L'Haridon, 

"Me François Le Jar (+1616), sr de Chefdubois et du Cosquer, procureur du Roi à Brest/St-Renan, marié à Pétronille (Péronnelle) de Keroullas (remariée en secondes noces à Guillaume Le Gubaer (+1625) sénéchal de la principauté de Léon à Landerneau). 

Leur fille unique Pétronille (Péronnelle) Le Jar épouse Renan de Penfentenyo, sr de Kermorvan, de Lisle.

Son oncle, Hervé Le Jar (+1647), frère de François, a la curatelle de sa nièce et reprend l'office de procureur du Roi à Brest/St-Renan.

Marié à Françoise Le Mercier de Beaurepos, leur petit-fils, Gabriel Yves Le Jar (+1691 à Quimper) sr du Cleusmeur épouse Urbane Poullain (+1688 à Crozon)."

[*]  Cédric L'Haridon apporte cette rectification : "En étudiant les baptêmes des enfants d'Alain de Tromelin, premier magistrat de la principauté de Léon (x Anne Guingamp), je trouve en 1630 à Landerneau St-Thomas Marie Le Jar dame de Kerantraon épouse de Jean Le Veyer dont les enfants baptisés à Lanneufret ont pour parrain/marraines en 1610 Marie de Tromelin du Cosquer, en 1615 Hervé Le Jar de Cleusmeur et Françoise de Keroulas dame de Penanchoat. Le prénom de l'épouse de François Le Jar sr de Chefdubois (Penanhoat) n'est donc pas Pétronille mais Françoise.

En 1620, le parrain est François Le Gac sr de K/loshouarn dont le fils Christophe Le Gac sr de K/raoul épouse Marie de Tromelin, fille d'Alain cité au début.

Mais il faudrait admettre que le sculpteutr ait négligé, dans les armes des Poullain,  leur franc canton d'une part, mais aussi les racines de l'arbre, propres, en héraldique, aux arbres "arrachés".

 

 
Blason e, kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Blason e, kersanton, église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

 

XVII. Statue non identifiée. Personnage en tunique (Christ?) tenant un cœur au centre d'une couronne d'épines. Kersanton, XVIe siècle, au dessus d'un dais gothique.

Inscription sur le socle : PULSATE ET APERIETVR 

Il s'agit d'une citation de l'évangile de Luc 11:9, "frappez et l'on vous ouvrira" qui se retrouve repris en musique en grégorien :

Petite et accipietis
quaerite et invenietis,
pulsate et aperietur vobis.
Omnis enim qui petit accipit,
et qui quaerit invenit,
pulsanti aperietur.

Demandez et vous recevrez,
cherchez et vous trouverez,
frappez et l'on vous ouvrira.
Quiconque en effet demande, reçoit,
et qui cherche trouve,
et à qui frappe on ouvrira.

Cette inscription me confirme mon hypothèse d'identifier ce personnage comme le Christ . 

Selon l'abbé Castel, les paroissiens et paroissiennes  désignaient la statue comme sainte Rita.

 

Statues de l'église Saint-Hoaurdon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Hoaurdon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Hoaurdon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Hoaurdon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

 

XVIII. Saint Houardon. Bois polychrome, XVIIIe , h= 200 cm. Transept sud.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

XIX. Saint Guénégan, bois polychrome; h = 180 cm; XVIIIe.Transept sud.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

XX. Statue de saint Matthieu, kersanton, XVIIe siècle, sculpté par Roland Doré.

Voir

 https://www.lavieb-aile.com/2024/10/la-statue-de-saint-matthieu-par-roland-dore-dans-l-eglise-saint-houardon-de-landerneau.html

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

Statues de l'église Saint-Houardon de Landerneau. Photographie lavieb-aile 2024.

 

 

SOURCES ET LIENS.

—ABGRALL, 1916-1917, Notice sur Landerneau, Bull. DHA Quimper

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/e8e8e84cf9484183b6117713f6b2b97d.pdf

Au bas de l'église, la cuve baptismale porte un blason : mi-parti au 1 d'un chevron accompagné de 3 étoiles, qui est Haridon, au 2 d'un losangé, qui est Forestier, avec cette inscription : QVI. CROIRA . ET. SERA. BAPTISÉ. SERA . SAUVÉ . NOBLES . GENS . NICOLAS . HARIDON . ET . ISABELLE . FORESTIER . SA . FEMME . ONT . FAIT . FAIRE . EN . LEVR . VOLON.... LAN .1615.

— CASTEL (Yves-Pascal), TUGORES (M.M), 1984, Landerneau, patrimoine artistique et culturel. Edité par la municipalité de Landerneau

https://bibliotheque.idbe.bzh/data/cle_190/landerneau__patrimoine__artistique__et__culturel.pdf

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/36bb3f8fdcca35146c8c4ccf0ad945df.jpg

— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice sur Landerneau, Nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, 1988

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/3c21ef2b4d254c026109041eadd62299.pdf

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIIe siècle, Presses Universitaires de Rennes.

— PLATEFORME OUVERTE DU PATRIMOINE POP

https://pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00090028

—FORUM Centre généalogique du Finistère

https://forum.cgf.bzh/forum/phpBB3/viewtopic.php?t=28681&start=30

—SITE CEDRIC L'HARIDON

https://l-haridon.fr/landerneau-brest.html

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11 octobre 2024 5 11 /10 /octobre /2024 13:12

Le porche de Guimiliau : les Apôtres (8 statues en kersanton par le Maître de Plougastel en 1606 et Roland Doré en 1624, et 4 en bois, XVIIIe).

 

Voir sur Guimiliau :

Voir sur les porches de Basse-Bretagne (ordre chronologique):

 

PRÉSENTATION.

Sous le porche de Guimiliau, l'ordre habituel de succession des apôtres, qui suit celui du Credo des apôtres, n'est pas respecté, puisque nous devrions avoir Pierre, André, Jacques, Jean, Thomas, Jacques le mineur, Philippe, Barthélémy, Matthieu, Simon, Jude, Mathias, malgré des variantes après saint Jean. D'autre part, les articles du Credo peints sur les phylactères que tiennent les apôtres sont soit effacés, soit repeints à une période récente.

Les apôtres s'ordonnent par six de part et d'autre du passage des fidèles sous le porche voûté, sous la statue du Christ Sauveur. Chaque apôtre prend place dans une niche à colonnes ioniques et à dais à découpes flamboyantes et voûte  à petite clef pendante. Ces niches conservent leur polychromie ocre rouge, mais les statues en pierre ont perdu leurs couleurs, sauf le phylactère qui a été repeint en voilet.

 

Le Maître de Plougastel a réalisé, à part les deux statues de Pierre et de Jean de cette série, toute la décoration du porche, aidé de son assistant ou "valet : les termes gainés, le bénitier, les modillons et bases de colonne, et les bas-relief dont la scène du saint Yves en exorciste.

Puis Roland Doré a poursuivi le chantier, et a réalisé les statues de six autres apôtres, tous du côté ouest  : Philippe, Barthélémy, Matthieu, Simon, Jude et Thomas, après avoir exécuté les statues des niches extérieures.


Rappel :

Roland Doré, excellent sculpteur de la pierre de kersanton, installé à Landerneau, a sculpté 52 apôtres pour les diocèses de Léon et de Tréguier, et seules deux séries sont complètes, celles de Pleyber-Christ et celle de Plestin-les-Grèves. 

Roland Doré (actif de 1618 à 1663) a d'abord travaillé , sans doute comme compagnon de l'atelier du Maître de Plougastel (1570-1621), en 1622 à Saint-Thégonnec pour la croix de Coslen, puis, reprenant un chantier du Maître de Plougastel,  il prend le titre de maître à Hanvec en 1621-1622 dans un acte de réparation de la croix du cimetière. Il atteint la maturité de son style lorsqu'il réalise le porche de Guimilau en 1624 (le chantier avait été débuté en 1606 par le Maître de Plougastel). 

Les autres statues, dont on peut penser qu'elles sont plus tardives,  se trouvent à :

  • Pleyber-Christ : 12 statues de 0,98 à 1 m de haut, 27 cm de large et 23 cm de profondeur. Roland Doré a aussi réalisé une décollation de saint Pierre au fronton intérieur du porche.

  • Plestin-les-Grèves : 12 statues de 1,18 à 1,22 m de haut, (et les statues de l'extérieur, un saint Yves et une Marie-Madeleine)

  • Trémaouézan :  11 statues de 1,60 m de haut. Celles de saint Pierre a été réalisée par le Maître de Plougastel en 1633 sous le rectorat d'Hervé Fily qui signe de ses initiales séparées par un calice sur un blason. Roland Doré a aussi réalisé une Vierge à l'Enfant pour une niche centrale  du porche.

  • Le Tréhou : 4 statues de 0,80 cm, des apôtres Pierre, Jean, André et Thomas, ainsi qu'une statue du Christ Sauveur. 

  • Saint-Thégonnec (1625, 1632 et 1635) : 3 apôtres Jean, Jacques le Majeur et Thomas (Pierre par le Maître de Plougastel). Roland Doré a aussi réalisé une Annonciation et Jean l'évangéliste  à l'extérieur du porche.

  • Pleyben (Vers 1642) : Jean et Jacques le Majeur.

  • Plougourvest : Jacques le Majeur. Roland Doré a aussi réalisé un Christ Sauveur au dessus de la porte d'entrée et une Vierge à l'Enfant  à l'extérieur du porche.

  • Landerneau église Saint-Houardon : saint Matthieu.

.

 

 

 

Le côté droit du porche.

1. Saint Pierre

2. Saint Jacques le Majeur

3. Saint Jean

4. Saint André.

5. Saint Mathias.

6. Saint Jacques le Mineur.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

 

 

1. Saint Pierre , kersanton, Maître de Plougastel, 1606.

Inscription du socle : A : GO.

 

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

 

2. Saint Jacques, bois, XVIIIe.

 

 

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

 

 

3. Saint Jean, kersanton, Maître de Plougastel, 1606.

Visage imberbe, cheveux taillés mi-longs. Il tient la coupe du poison qu'il bénit de sa main droite. Quatre boutons ronds sur patte. Ceinture plate nouée.

Présence d'un écusson aux armoiries peintes effacées, celles d'un prêtre, voire d'un noble.

 

 

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

 

4. Saint André et sa croix en X, bois, XVIIIe.

 

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

 

5. saint Mathias, bois, XVIIIe.

Attribut (avec un manche rond tenu en pleine paume) perdu.

 

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

 

6. Saint Jacques le Mineur et son bâton de foulon, bois, XVIIIe.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

 

 

Le côté ouest (ou côté gauche en entrant dans l'église).

7. Saint Philippe.

8. Saint Barthélémy.

9. Saint Matthieu.

10. Saint Simon

11. Saint Jude.

12. Saint Thomas.

 

 

 

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

 

 

7. Saint Philippe et sa croix. Kersanton, Roland Doré, 1624.

Inscription S.F (saint Philippe ?) sur le socle. 

Grand manteau enveloppant à doubles plis centraux en zig-zag. Phylactère en diagonale. Philippe tient une croix courte en main droite, différente de la croix à longue hampe habituelle dans l'iconographie.

 

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

 

8. Saint Barthélémy et son couteau à dépecer. Kersanton, Roland Doré, 1624.

Inscription du socle S.B ( initiales du saint ?).

Pupilles creusées. Robe à six boutons ronds. Manteau tombant droit sur les épaules, le pan droit faisant retour vers le poignet gauche.

 

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

 

9. Saint Matthieu et sa hache. Kersanton, Roland Doré, 1624.

Inscription du socle S.MA. 

Pupilles creusées. Barbe peignée. Robe à cinq boutons ronds sur boutonnière en patte ronde, et à ceinture déterminant de nombreux plis serrés en dessous. Pans du manteau réunis sous la gorge par un bouton, le pan gauche faisant retour vers le poignet droit.

 

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

 

10. Saint Simon et sa scie. Kersanton, Roland Doré, 1624.

Inscription du socle S.S

Pupilles creusées. Robe sans bouton serrée par une ceinture plate. La scie est longue, à double poignée arrondie.

 

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

 

11. Saint Jude . Kersanton, Roland Doré, 1624.

Inscription du socle S.I pour saint Iude.

Pupilles creusées. Robe à cinq boutons ronds. Manteau à pans trapézoïdaux à plis bouillonnants.

 

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

 

12. Saint Thomas et son équerre. Kersanton, Roland Doré, 1624.

Inscription du socle : S. M., initiales d'un donateur, d'un fabricien ou prêtre, "à moins que ce soit une confusion pour saint Matthieu, comme on le voit aussi pour Thomas au Tréhou" (E. Le Seac'h p. 227)

Pupilles creusées. Robe à cinq boutons ronds.

 

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

 

 

Quelques dais à masques de personnages.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

 

SOURCES ET LIENS.

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— ABGRALL (Jean-Marie), 1883, L'église de Guimiliau, Bulletin de la Société Archéologique du Finistère.

https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin_article/saf1883_0145_0161.html

— ABGRALL (Jean-Marie), 1912, Notice sur Guimiliau, BDHA

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/afef0cf82b371a72f35a42200cb9a127.pdf

— ABGRALL (Jean-Marie) 1924,  L'église de Guimiliau, porche, calvaire, ossuaire,  (Brest 1906, Morlaix, 1924 et 1935)

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/4c94b42ee1cf842a818f30319dac78c2.pdf

 

— CASTEL (Yves-Pascal), TUGORES (M.M), 1984, Landerneau, patrimoine artistique et culturel. Edité par la municipalité de Landerneau

https://bibliotheque.idbe.bzh/data/cle_190/landerneau__patrimoine__artistique__et__culturel.pdf

— CASTEL (Yves-Pascal), 1985, Roland Doré, sculpteur du roi en Bretagne et architecte (première moitié du XVIIè siècle) , Bulletin de la Société archéologique du Finistère, Pages 97 à 156.

— CASTEL (Yves-Pascal), 1996, Du nouveau sur Roland Doré

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/52e804fd7d01573ff17156ea10bcef19.jpg

 — CASTEL in DANIEL, (Françoise), 1988, Roland Doré et les enclos paroissiaux : [exposition, Morlaix, Musée des Jacobins, juillet 1988] / [exposition conçue et réalisée par Françoise Daniel] Jacobins, juillet 1988] 1 vol. (56 p.) : ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. ; 30 cm  D'après les travaux d'Yves-Pascal  CASTEL  .

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_233/roland__dore__et__les_enclos__paroissiaux.pdf

"Doré s'est forgé un style si reconnaissable que certains amateurs se refusent à y déceler ces variations, subtiles mais réelles, qui font d'un simple praticien un artiste véritable qui s'attache à renouveler sa manière.

Les anatomies des personnages se cachent sous des étoffes lourdes, les mains sont stylisées, les pieds nus dépassant la tombée des plis des tuniques se réduisent à un rang de billes inégales... Tout cela pourrait faire illusion sur le talent de l'artiste encore que nous le verrons, on repère des exceptions.

Mais il y a les visages !

Fronts bombés, lisses ou creusés de rides, selon l'âge ou le sexe des personnages, ligne des arcades sourcilières larges et franches, pommettes pleines et arrondies, un visage de Doré se reconnaît presque toujours.

Les yeux, où se réfugient la manière et les intentions de l'artiste, tout comme ses manies et ses tics, sont particulièrement typés. Les paupières en amande ont le sillon palpébral toujours indiqué. En ceci, Doré se démarque franchement du maître du calvaire de Plougastel-Daoulas, qui , supprimant tout sillon, donne toute l'importance au globe oculaire. Au contraire, dans une option naturaliste

, Doré concentre l'intérêt sur l'iris. Il marque la pupille d'un creux expressif, dont la direction invite le regard de l'observateur à une mobilité qui participe à la vie de ces faces minérales.

Le sillon naso-labial est creusé, plus ou moins, s'articulant sur des lèvres relativement fines.

L'étonnant, dans ce traitement des visages, est qu'il contraste, mis à part les traits incisifs des chevelures et des barbes, avec l'agencement des drapés des vêtements et de leurs plis.

Des étoffes opaques qui masquent les corps, nous l'avons dit, dissimulant les anatomies, en quoi Doré s'engage dans un hiératisme qui l'éloigne du style de l'époque dans laquelle il s'insère. Encore que certaines grandes pièces, telle la Vierge de l'Annonciation de Saint-Thégonnec, invitent à tempérer ce jugement.

Les drapés, calmes et amples, se déploient en pans sculpturaux soulignant la majesté des volumes, tels ceux de la Madeleine du groupe de Notre-Dame-de Pitié si fascinant de Senven-Lehart.

Si les drapés sont stylisés, l'origine de leurs plis n'en demeure pas moins naturelle, structurant, en les animant tout à la fois, les silhouettes. Les plis, formés sur des étoffes épaisses et fermes, captent avec vigueur les ombres d'une sculpture destinée à vivre en plein vent, plus qu'à habiller des corps qui se font oublier.

Plis en becs caractéristiques sur les flancs des blocs sculptés. Plis en volutes, simples ou composés, aux lisières latérales. Plis en volutes simples à queue d'aronde, à étages et bouillonnants dans les pans des manteaux rebrassés. Plis couchés et repassés se chevauchant les uns les autres. Plis en accordéon, sur les manches ajustées. Plis en éventail sur les bras qui portent le manteau."

 

— COUFFON, René, 1961, L'évolution de la statuaire en Bretagne après la guerre de succession du Duché - In: Mémoires. Société d'Emulation des Côtes-du-Nord vol. 97 (1961) p. 1-16

 — COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice sur Guimiliau,  Extrait de : Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988. - 551 p.: ill.; 28 cm.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/c5585b77d35c16ac2fe4dc3004e36d8f.pdf

— DEBIDOUR (Victor-Henry), 1953, La sculpture bretonne: étude d'iconographie religieuse populaire, Plihon, 1953 - 245 pages, page 208.

— LE GUENNEC (Louis), Morlaix et sa région. page 268

—  LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle , 1 vol. (407 p.) - 1 disque optique numérique (CD-ROM) : ill. en coul. ; 29 cm ; coul. ; 12 cm . Note : Index. - Notes bibliogr., bibliogr. p. 373-395 Rennes : Presses universitaires de Rennes , 2014 Éditeur scientifique : Jean-Yves Éveillard, Dominique Le Page, François Roudaut. 

—  NANTEUIL (Alfred DE LA BARRE DE ), 1914,   Guimiliau (S.F.A. - C.A. 1914) Non consulté.

— POP Plateforme ouverte du Patrimoine

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29000345

— POTIER DE COURCY (Pol), 1864, De Rennes à Brest et à Saint-Malo: itinéraire historique et descriptif; L. Hachette et Cie, page 283

https://books.google.fr/books?id=3ueE6p-q1AYC&dq=guengat+kergorlay+guimiliau&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

— WIKIPEDIA

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:D%C3%A9tail_porche_entr%C3%A9e_%C3%A9glise_Ap%C3%B4tres_Guimiliau_Finist%C3%A8re_France3.JPG

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5 novembre 2021 5 05 /11 /novembre /2021 15:46

Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église Notre-Dame et Saint-Tugen de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés : à attribuer au Maître de Plougastel ?

 

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Voir :

 

 

 

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PRÉSENTATION.

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En 1904, le chanoine Jean-Marie Abgrall  voyait dans ce porche sud de Brasparts un exemple des porches mixtes, encore gothiques et déjà Renaissance, après celui de Lampaul-Guimiliau en 1533, les porches ouest de L'Hopital-Camfrout et Rumengol (1537), et de Daoulas en 1566.

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René Couffon développa cette réflexion, et place ce porche de Brasparts parmi ceux qui, dans le Léon et Nord Cornouaille, témoignent de l'influence d'un "atelier de Kerjean" qui diffusa les modèles architecturaux et ornementaux de la Seconde Renaissance d'abord au château de Kerjean après 1571, puis pour le porche de Lanhouarneau en 1582. Ce style classique se distingue par ses colonnes cannelées et baguées à la française (Philibert de l'Orme), ses volutes affrontées, ses termes et supports anthropomorphes (cariatides), ses agrafes en longues volutes cannelées, ou ses couronnements par dôme et lanternons. Il en donne une vingtaine d'exemples, mais il crée une rubrique spéciale pour les porches de même facture, mais dépourvus de colonnes à la française, à la tête de laquelle il place Brasparts.

Pourtant auparavant, l'atelier des Prigent (Landerneau 1527-1577) avait déjà introduit dans ses porches gothiques des motifs ornementaux Renaissance, comme des rubans formant accolades, et des dais à coquille des niches et bénitiers. Ce sont ces coquilles qui sont reprises ici au dessus des têtes des apôtres.

À Brasparts, l'examen du porche ouest, datant de 1551, permet la comparaison de sa facture entièrement gothique avec celle du porche sud de 1589.

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Si la visite d'un porche peut susciter de l'intérêt, c'est bien dans cette perspective de l'Histoire de l'art, avec le souci (ou plutôt le plaisir) d'y reconnaître les courants, nationaux ou locaux, la reprise des motifs, des traits stylistiques de tel ou tel atelier.

Cet intérêt est renforcé par des petites énigmes (identification des apôtres par exemple), et par des figures qui sortent de la tradition religieuse et introduisent la dimension imaginaire ou fantastique, comme ailleurs sur les sablières et les crossettes, c'est à dire en situation marginale. La frise des supports figurés va combler les amateurs. Le plaisir sera décuplé par la comparaison de cette frise avec ses homologues, par exemple à Bodilis, Guimiliau, ou Guipavas .

Mais  à la jonction entre histoire de l'art et histoire des religions, le Credo des apôtres de ce porche permet d'enrichir l'iconographie de ce thème, d'en préciser les attributs apostoliques, ou les vêtements.

Enfin les deux inscriptions stimulent la curiosité des épigraphistes, mais ne permettent pas de résoudre les interrogations qu'elles suscitent, hormis, mais c'est capital, de nous fournir la date d'exécution de cette série d'apôtres, en 1592.

On n'oubliera pas d'intégrer les peintures murales de la voûte, présentées dans le précédent article, dans un regard global de compréhension du programme : les articles du Credo, fondement de la Foi chrétienne, portés par les douze apôtres, mènent le fidèle vers la porte surmontée du Christ Sauveur ("Je suis la Porte, si quelqu'un entre par moi il sera sauvé", Jn 10:19), tandis qu'au dessus, les quatre évangélistes entourent l'Agneau Pascal, métaphore de la Rédemption. 

On notera que le Credo apostolique avait déjà fait l'objet d'une verrière de l'église de Brasparts, coté sud, commandée en 1543 à Gilles Le Sodec, (de la famille des verriers de Quimper) mais qui n'a pas été conservée : "Le Sodec a promis et doibt faire et construire une vitre en l'église parrochiale de Braspers, devers le midy, en laquelle y aura mis et peint les douze appostles tennant chacun un rollet contenant les articles du Credo et aussy y sera le nom de chacun appostle avecques en haut d'icelle vitre les armes du dit Sr de Bodriec.", selon un contrat passé entre le verrier et Charles de la Marche, sieur de Brasparts et de Bodriec. Sur la verrière figurait aussi les armes de Louis Ansquer sieur de La Forest et de Penguern. Les armoiries de la famille de La Marche sont de gueules au chef d'argent.

 

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Sur les Credo apostoliques :

 

 

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Sur les porches de Basse-Bretagne (ordre chronologique):

 

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DESCRIPTION DE L'EXTÉRIEUR.

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LE PORCHE OUEST (15

"La porte ouest, surmontée d'une accolade toute gothique, porte la date "L.M.VcLI" (1551) ; ses piédroits portent des moulures prismatiques d'une excellente exécution. La première galerie du clocher, également toute gothique, est portée par une corniche très saillante sous laquelle existent des colonnes d'angle en nid d'abeilles. La seconde galerie porte des balustres Renaissance. Au flanc sud de la tour, tourelle d'escalier octogonale à sa base puis de forme cylindrique, couronnée enfin d'une flèche. (Couffon & Le Bras 1988)

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Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.
Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.
Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.

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LA PORTE GOTHIQUE DE L'AILE SUD.

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"Une porte en anse de panier et à colonnettes torsadées portant pinacles et accolade, du XVIe siècle, est remployée dans l'aile sud." (Couffon & Le Bras 1988)

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Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.

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LE PORCHE SUD (1589).

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"Le porche latéral sud, daté sur son entablement 1589, présente, lui aussi, une curieuse juxtaposition des deux styles, ainsi que le montrent notamment les culs-de-lampe supportant les statues des Apôtres. Également, tandis que les deux travées de l'intérieur sont voûtées sur arcs ogives et que les portes jumelées du fond ont une décoration toute gothique, les contreforts, ornés de niches, colonnettes et pilastres Renaissance sont amortis par des lanternons pleins à dôme, et le tympan par un lanternon ajouré ; la coquille si caractéristique de l'atelier de Kerjean s'y remarque. Cadran solaire. " (Couffon & Le Bras 1988)

 

 

L'ouverture en plein cintre s'évase en formant à cinquante centimètres du sol un petit banc, lequel est le point de départ de cinq arcades formant moulures. Mais ces moulures, à la différence de nombreux porches (Pencran, Lampaul-Guimiliau, Guimiliau), ne donnent pas abri à des personnages et scènes bibliques.

Elle est limitée des contreforts par deux belles colonnes engagées à rainures torves puis entrecroisées en losanges, supportant un chapiteau corinthien. Deux niches à dais encadrent une architrave, supportant un  fronton également creusé d'une niche Renaissance. Les gables reçoivent des volutes et non des crochets gothiques, et un cadran solaire sculpté dans le gros-œuvre prend place au sommet, sous un clocheton.

La niche centrale abrite une statue de saint Pierre, tenant le livre et la clef, alors qu'un écu muet (jadis peint ?) est placé à ses pieds. Aux armes de La Marche ?

La date sous la corniche a été lue comme étant celle de 1589. C'est la date de l'assassinat d'Henri III, et les guerres de la Ligue ne s'achèveront qu'en 1598. Cette date est encadrée par des pierres en forme d'écu. Rappelons-nous que le porche ouest porte la date de 1551.

La niche latérale gauche contient un personnage barbu, longiligne, vêtu d'un manteau et d'une robe plissés, les mains croisées sur la poitrine. On ne peut l'identifier. Il serait logique de trouver là saint Jaoua, recteur de la paroisse, abbé de Daoulas et neveu et successeur de saint Pol de Léon.

La niche opposée contient une statue bien trop petite ce qui témoigne d'une provenance autre ; et il me semble probable que l'origine en soit un calvaire, puisque la statue représente une femme voilée les bras croisés sur la poitrine et donc une probable Vierge.

 

Les contreforts qui appuient les angles sont agrémentés de niches, colonnettes et pilastres Renaissance et sont couronnés de clochetons de même style. La niche du milieu du fronton abrite une statue de saint Pierre, et le tout est terminé par un clocheton très élancé.

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Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.
Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.
Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.
Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.
Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.

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LA SÉRIE DES DOUZE APÔTRES.

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Le rang de succession des douze apôtres est assez bien fixé par la tradition et par la liturgie, notamment par les versions du Credo apostolique, et les premières statues s'y conforment, avec un début près de la porte intérieure du coté est et la succession de Pierre, de son frère André, de Jacques et de son frère Jean. Mais nous ne pouvons nous fonder sur cet ordre pour identifier les apôtres dont les attributs sont brisés, car ces statues, scellées, peuvent être déplacées lors de restaurations. D'ailleurs, les photos (2009 ?) du forum de Brasparts, montrent saint Simon en 8ème position alors qu'en 2021 elle occupe la 11ème place.

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Attribution.

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Emmanuelle Le Seac'h, la spécialiste des ateliers de sculpture en Basse-Bretagne aux XVIe et XVIIIe siècle ne s'est pas prononcée sur cette série d'apôtres, et n'a pas décrit, plus largement, les porches de Brasparts ; elle ne décrit que le calvaire.

La date de 1592 présente sous la statue de Jean permet d'écarter l'auteur du calvaire de Brasparts (le Maître de Brasparts fin XVe début XVIe), l'atelier des Prigent (1527-1577) ou a priori du Maître de Guimiliau (1575-1589), mais non celui du Maître de Plougastel (1570-1621) et du Maître de Saint-Thégonnec (1550-1610).

Le prolifique Maître de Plougastel a réalisé une partie du porche sud de Guimiliau en 1606-1607, et notamment les apôtres Pierre et Jean. Et les apôtres du porche de la chapelle Saint-Tugen à Primelin, tant à l'intérieur que sous les niches extérieures.

La comparaison avec les sculptures du Maître de Plougastel à Saint-Tugen en Primelin incite, à mon sens, à ne pas l'écarter des candidats à une attribution des sculptures de Brasparts, tant pour les apôtres que pour les supports figurés.

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À Brasparts, les traits stylistiques sont :

Les silhouettes sont sveltes, la hauteur de la tête est égale à 1/7 ou 1/8 de la taille totale.

La chevelure forme trois vagues, comme formées à la douille de pâtissier, modèle épais...

Les rides du lion sont bien marquées par trois barres.

Les yeux forment de larges amandes, cerclées d'un trait.

Le philtrum est marqué.

Les moustaches partent de la partie inférieure ou externe des narines.

Les barbes sont peignées de petits sillons vermiformes.

Les robes sont fermées par une fente sinueuse à deux ou trois boutons ronds. Elles sont serrées par une ceinture dont la boucle n'est pas visible.

Le manteau est rarement fermé par un bouton central, il couvre plus souvent l'arrondi d'une ou des deux épaules et fait un retour par une diagonale plissée.

Les livres sont tantôt ouverts, tantôt fermés, tantôt  tenus sous l'aisselle.

Les phylactères où étaient peints les articles du Credo sont minces, leur largeur est inférieure à celle des 4 doigts longs.

Le "hiératisme", terme caractéristique pour les auteurs de référence (Yves-Pascal Castel et Emmanuelle Le Seac'h), du Maître de Plougastel, mais assez vague dans son acceptation, se retrouve ici.

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I. LE COTÉ EST (À DROITE). LES SIX PREMIERS APÔTRES DU CREDO APOSTOLIQUE.

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Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.

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1. L'apôtre Pierre tenant sa clef et un livre.

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On reconnaît encore le chef de l'Église à son toupet, petite mèche isolée sur la calvitie frontale. Il est barbu (comme tous les apôtres sauf Jean), avec ces barbes dont les moustaches partent de l'extérieur des narines et dont les mèches sont faites de deux lignes sinueuses s'achevant par un 6.

Egalement habituelles sur les statues de kersanton des ateliers de Basse-Bretagne sont ces robes dont une fente pectorale se ferme avec trois boutons ronds en formant une jolie sinuosité.

La robe est serrée par une ceinture, ses plis parallèles s'évasent en un très discret éventail.

Le phylactère, jadis peint du premier article du Credo, ressemble un peu à une étole. Une inscription est sculptée à son extrémité inférieure, mais son relevé est difficile, aussi les auteurs ne l'ont pas mentionnée. Je lis :

V

KYO

HEA

 

Un calice indique que le nom mentionné est celui d'un prêtre.

Le nom du recteur vers 1592 n'est pas connu. Le dernier recteur du XVIe siècle mentionné dans les archives, Alain Jézéquel , est associé à la date de 1561. Une inscription du transept nord mentionne le nom du recteur de 1623, "messire Tournellec, chanoine de Cornouaille"

 

 

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Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.
Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.
Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.

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2. L'apôtre André tenant sa croix en X.

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Il tient la croix en main droite et un livre en main gauche. Au dessus de la robe à deux boutons frontaux, le manteau est porté sur l'épaule gauche et son retour vers la main gauche forme un beau mouvement de plissé. La banderole descend en diagonale oblique vers le bas et la gauche.

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Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.
Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.

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3. L'apôtre Jacques le Majeur.

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Il tient le bourdon en main gauche, mais la partie haute est brisée. La tête est coiffée du chapeau frappé d'une coquille de Saint-Jacques. La banderole du Credo part du poignet droit.

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Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.
Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.

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4. L'apôtre Jean bénissant la coupe de poison. .

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Les rides du lion, et la bouche concave, donnent au saint un visage buté. Les cheveux en coulée de pâte de guimauve sont ici remarquables.

 La main droite bénit, tandis que la main gauche tient la coupe de poison, comme l'indiquent les têtes de serpents ou dragons qui en sortent.

L'éventail des plis du manteau est très élégant, tout comme l'avancée du pied droit.

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Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.
Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.

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L'inscription.

Elle est portée sur un support distinct de la statue.

On y lit :

L~A 1592 L GO

DO LORS F~AB.

 

Soit, en résolvant les abréviations par le tilde des A, LAN 1592 L. GODO LORS FAB[RIQUE]. 

 

On reconnaît bien la formule mentionnant le nom d'un fabricien (ou fabrique), "En l'an 1592, untel étant pour lors fabrique".

Couffon semble avoir  raison de lire plutôt pour la 2ème ligne  PO LORS FAB, mais cela n'aide pas la compréhension du patronyme. À moins qu'il faille lire L'an 1592, L. Go[ff] po[ur] lors fab[ricien]

Le L précédant GO est douteux, il comporte une boucle supérieure.

La base Geneanet ne mentionne aucun GODEAU, forme de GODO, à Brasparts au XVI et XVIIe siècles.

P. Ciréfice suggère  que "ce L. Godo ou Godu, est vraisemblablement une déformation de Goff, prononcé Gô). 
Il pourrait s'agir de Louis Le Goff, né en 1640, fabricien de l'église." . Mais la date de 1592 s'oppose à cette hypothèse.

La base Geneanet  mentionne plusieurs (le) GOFF,  à Brasparts, mais tous, sauf un prénommé Yvon, sont postérieurs à 1600..

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Je mentionne en passant, car tous les indices sont précieux, l'inscription lapidaire, non datée, d'un pan NE du chevet (daté, lui, de 1724),  A : KDEVES / I : LIDOV . FAB, autrement dit "A. Kerdevez et I. Lidou, fabriciens".

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Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.
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Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.

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5. Un apôtre  tenant une lance (à la pointe brisée).

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Le livre est tenu par sa tranche dans la main droite, la ferrure de la reliure étant visible. Dans sa main gauche, l'apôtre tient la hampe d'une lance, dont le fer n'est brisé que partiellement, ce qui nous permet de déterminer l'attribut avec suffisamment de certitude.

La lance est l'attribut de Thomas, et, dans ce cas, la séquence serait conforme au Calendrier des Bergers (Troyes 1531 par exemple).

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Calendrier des Bergers Troyes 1531, droits réservés Gallica BNF.

Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.

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6. Un apôtre  tenant un  bâton (à l'extrémité brisée).

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Il peut s'agir  de Jacques le Mineur tenant le bâton à foulon, ce qui s'accorde alors au Calendrier des Bergers. L'extrémité brisée du bâton ne permet pas d'en voir la dilatation caractéristique.

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Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.
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Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.

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II. LE COTÉ OUEST (À GAUCHE). LES SIX APÔTRES SUIVANTS DU CREDO APOSTOLIQUE.

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Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.

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7. Un apôtre   tenant une hampe : saint Philippe ?.

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La hampe montait jusqu'à la hauteur du visage de l'apôtre, puisque le point d'ancrage persiste, associé à une boucle de la chevelure. L'hypothèse de voir ici Saint Philippe et sa croix à longue hampe est crédible. Nous continuons alors à suivre l'ordre du Calendrier des Bergers.

 

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Kalendrier et compost des Bergers, 1510. Droits réservés Gallica BNF.

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Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.
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Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.

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8. Un apôtre   tenant le pommeau (d'une possible épée, ou d'une hallebarde, massue etc.).

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Saint Jude Thaddée ?

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Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.

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9. L'apôtre  Matthieu tenant la balance du percepteur d'impôts.

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Cet attribut n'est pas celui des Calendriers des Bergers. Mais c'est lui qui caractérise saint Matthieu à Primelin, notamment.

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Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.
Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.

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10. L'apôtre  Barthélémy tenant le couteau à dépecer.

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Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.
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11. L'apôtre Simon tenant la scie de son supplice .

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La scie en long est tenue par la poignée, mais quoiqu'elle soit brisée, ses indentations se reconnaissent plus bas, au niveau de l'éventail des plis.

Malgré la commodité du moyen mnémotechnique Simon/ scie, cet attribut est celui de saint Jude dans plusieurs calendriers.

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Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.
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12. Un apôtre  tenant l'équerre.

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Si je respecte mon identification de Thomas pour le 5ème apôtre, j'en suis contrarié, puisque je ne peux plus faire jouer ici le moyen mnémotechnique Thomas = T = équerre.

Certains Calendriers des Bergers montrent saint Philippe portant une croix réduite à la forme d'une équerre, mais il en tient la branche sur l'épaule. Ce ne peut être ici Philippe, qui occupe la place n°6.

L'apôtre qui termine le Credo est, en règle saint Matthias. Mais l'ordre primitif a-t-il été conservé ?

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Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.
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Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.

 

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Au centre au dessus de la porte : le Christ Sauveur.

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La plupart des porches du Finistère comportant des séries d'apôtres du XVIe et XVIIe siècle sont centrés, au dessus de la porte, par un Christ Sauveur.

Et régulièrement, sa statue, étant la plus haut placée et la plus à l'ombre, est la plus difficile à photographier.

Le caractère très élancé de la statue, déjà noté pour les apôtres, se retrouve ici, avec un canon 1/7 pour la proportion de la tête.

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Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.
Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.

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LA FRISE DES CULOTS FIGURÉS.

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I. LE COTÉ EST (À DROITE).

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Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.

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1. Masque humain crachant des feuillages.

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L'homme aux cheveux courts possède un menton bilobé. Les feuilles sont larges et découpés comme celles d'acanthe.

 

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Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.
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2. Homme en buste entre deux animaux.

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L'homme est coiffé et vêtu comme un jeune seigneur, il porte un pourpoint aux épais plis, à trois boutons ronds. Les animaux ressemblent vaguement à des chiens, ils approchent leur gueule du cou de l'homme, et posent leurs pattes sur ses bras et son ventre, peut-être en le menaçant de le dévorer, ou en signe d'affection.

Il faut le rapprocher d'un personnage identique, et qui sert également de culot, sous les pieds de saint Herbot, au porche ouest (1516) de la chapelle Saint-Herbot de Plonévez-du-Faou. Dans les deux cas, on peut hésiter entre des chiens et des lièvres, entre une agression, et une scène de chasse.

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Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.
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Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.

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2. Démone tenant la pomme de la Tentation.

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Elle a toutes les caractéristiques des Démones de Basse-Bretagne recensées par Louis Le Thomas, Hiroko Amemiya et moi-même. Sa queue céphalisée donne à voir une version masculine de sa nature démoniaque. Voir :

L'enclos paroissial de Brasparts. I. La Démone tentatrice du porche sud.

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Il est curieux de constater qu'une femme-serpent est sculptée à droite du porche ouest de Saint-Herbot, à proximité du groupe de l'homme entouré de deux chiens, qui a inspiré le culot précédent.

porche ouest (1516) de la chapelle Saint-Herbot de Plonévez-du-Faou.

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Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.
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Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.
Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.

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4. Homme portant les mains à la bouche .

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On peut y voir un homme en train de vomir, figure habituelle du vice de l'Intempérance ou goinfrerie. Je pense aux gargouilles, crossettes ou pièces de sablières rencontres ici ou là, et, sous la forme de culot, mais par un autre motif, à cet exemple   rencontrée à la chapelle de La Magdeleine de Briec-sur-Odet.

La chevelure de cet homme est courte comme celle du culot n°1, et nous distinguons son pourpoint, à manches plissées et au bouton devant le ventre.

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Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.
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5. Deux hommes se caressant la barbe.

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Le motif de l'homme, souvent âgé, se caressant la barbe est toujours une figure du vice, pour ne pas dire de la lubricité. On le retrouve sur les modillons romans, et fréquemment en sculpture des églises et chapelles bretonnes du XVIe siècle : mon blog en a signalé souvent les exemples.

Ce qui est singulier ici est ce groupement par deux. Ce sont apparemment deux hommes, la tête encapuchonnée (moines ???), et seule la barbe du personnage de gauche est méchée.

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Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.
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I. LE COTÉ OUEST (À GAUCHE).

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Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.

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De la droite (coté porte) vers la gauche (coté sortie).

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8. Feuille d'acanthe.

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Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.

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9. Ange coiffé d'une plume, portant un écu muet.

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C'est bien un ange, imberbe et jeune, vêtu d'une tunique plissée à la stricte encolure, les ailes écartées; et tenant un écu. Mais je m'explique mal cette plume, qui serait mieux assortie à un bonnet de seigneur, mais dont la présence sur cette tête angélique est pourtant incontestable.

Les grands yeux en amande confirment que cette frise est de la même main que les statues des apôtres, bien que le matériau ne soit plus du kersanton, mais du granite.

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Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.
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Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.

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10. Feuillage .

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11. Masque d'homme .

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L'étage supérieur du visage est large, l'étage inférieur très étroit, et le menton est rond.

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Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.
Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.
Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.

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12. Vase à godrons .

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13. Vase  à motifs géométriques .

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14. Vase  à godrons .

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Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.

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L'ATTRIBUTION AU MAÎTRE DE PLOUGASTEL. COMPARAISON AVEC LA CHAPELLE SAINT-TUGEN DE PRIMELIN. I. LES APÔTRES.

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L'attribution des statues de la chapelle Saint-Tugen est clairement affirmée par Emmanuelle Le Seac'h. Nous trouvons là-bas quatre statues des évangélistes à leur pupitre.

Nous y retrouvons la même chevelure dont les épaisses mèches, comme sorties d'une douille indentée de pâtissier, forment des crans horizontaux. Nous retrouvons la moustache et la barbe également peignée en épais spaghettis. Le manteau qui ne recouvre que la partie extérieure de la robe, et sur celle-ci, les boutons ronds faufilés sur la ligne sinueuse de la boutonnière.

Sur le Maître de Plougastel, voir  encore :

 

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Le Maître de Plougastel (1570-1621).

Ce sculpteur, et son atelier probablement installé à Landerneau sont responsables d'œuvres en kersanton dans une cinquantaine de paroisses, essentiellement situées en Léon au nord de l'Élorn, mais aussi à Plougastel où il réalisa entre autres en 1602-1604 le calvaire monumental qui lui donne son nom, et en Cornouaille à Confort-Meilars et Saint-Tugen de Primelin (voir les articles supra), à Plogoff et Tréguennec.

Il intervient après l'atelier des Prigent (1527-1577) et avant celui de Roland-Doré (1618-1663), également sculpteurs de kersanton à Landerneau.

Il a travaillé pour 4 croix et 24 petits calvaires dont six sont complets, à la chapelle Christ de Guimaëc, pour le calvaire de Corran à Plougasnou en 1594 , à la chapelle Saint-Trémeur de Plougastel en 1600,  à la chapelle de Locmazé au Drennec et enfin au cimetière de Gouesnou. Il est également l'auteur des statues géminées (mais non du Christ) des calvaires de la chapelle Saint-Adrien et de la chapelle Sainte Christine de Plougastel.

"Le style du Maître de Plougastel, dans sa maturité [après 1602] se caractérise par une certaine rigueur et un hiératisme prononcé, visible dans la gestuelle des personnages et les plis des vêtements. La rondeur des traits imprimés aux visages donne aux sculptures une quiétude magnifiée proche de l'ataraxie de pierre." Postérieures aux guerres de la Ligue (1589-1598 et à la peste de 1598 (Plougastel), les créations majeures du Maître de Plougastel ont pu être marquées par les atrocités et la souffrance physiques qu'il a dû voir autour de lui et qui imprègnent son œuvre d'une note d'intériorité froide." (Le Seac'h 2014) 

 

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Saint Matthieu (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe), chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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À Saint-Tugen, six apôtres du Credo apostolique sont placés à l'extérieur du porche, sur le fronton, en dessous du saint patron. Les six autres sont placés de part et d'autre du porche. Les phylactères en sont étroits comme à Brasparts. 

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Saint Pierre tient, à Saint-Tugen, sa clef abaissée, et son livre ouvert. Mais le visage, la chevelure au toupet, et les autres détails sont très proches.

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L'apôtre Pierre, (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe), du porche intérieur de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

 

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Le  Saint André de Saint-Tugen conforte également mon hypothèse d'un atelier semblable à celui de Brasparts.

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L'apôtre André, (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe), du porche intérieur de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Saint Jean porte les mêmes attributs à Saint-Tugen et à Brasparts, dans une facture identique.

 

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L'Apôtre Jean, (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe), chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Saint Jacques le Majeur est plus intéressant à Saint-Tugen, et se remarque à une pèlerine à boutons et un baudrier à coquille.  Cela incite à être dubitatif sur la statue homologue de Brasparts, qui mériterait un nouvel examen plus attentif.

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L'apôtre Jacques le Majeur, Apôtres (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe) du porche intérieur de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

 

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L'un des apôtres de Saint-Tugen, identifié comme Matthias, porte ce qui ressemble à une lance ; le fer en est intact, la hampe est brisée entre celui-ci et la main. On comparera l'image avec celle de l'apôtre n°5  ("Thomas") de Brasparts.

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Saint Matthias (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe), chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Celui que j'ai identifié ici comme Jacques le Mineur, en position n°6, trouve son équivalent à Saint-Tugen à l'intérieur du porche, coté gauche. Le bâton à foulon ne descend pas jusqu'à terre, mais s'achève par sa dilatation en crosse à hauteur du genou.

Remarquez le pli qui se divise en triangle au dessus du pied droit, comme à Brasparts pour les n° 5 et 6.

 

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L'apôtre Jacques le Mineur, (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe) du porche intérieur de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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À Saint-Tugen, Jude tient une épée, qui est bien conservée, et conforte mon hypothèse pour le n° 8 de Brasparts.

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L'Apôtre Jude, (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe), chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Matthieu , notre n°9, porte à Saint-Tugen  la même balance de collecteur d'impôt, mais elle est brisée, et portée plus bas.

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L'Apôtre Matthieu, (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe), chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Barthélémy tient en main gauche le même couteau à dépecer, et porte son livre sous l'aisselle gauche.

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L'Apôtre Barthélémy, (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe), chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Simon notre n° 11 (ou du moins l'apôtre titulaire de la scie) se trouve à Saint-Tugen à l'intérieur du porche.

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L'Apôtre Simon, (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe), chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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Le dernier de notre série, celui qui porte en n°12 l'équerre , peut se retrouver à Saint-Tugen, sous le porche du coté gauche. Son équerre est brisée mais probable.

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L'apôtre [Thomas?] (kersanton, Maître de Plougastel, début XVIIe) du porche intérieur de la chapelle Saint-Tugen en Primelin. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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L'ATTRIBUTION AU MAÎTRE DE PLOUGASTEL. COMPARAISON AVEC DEUX APÔTRES DU PORCHE DE GUIMILIAU, PIERRE ET JEAN.

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l'apôtre Jean (kersanton, 1606, Maître de Plougastel) du porche de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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l'apôtre Jean (kersanton, 1606, Maître de Plougastel) du porche de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

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L'ATTRIBUTION AU MAÎTRE DE PLOUGASTEL. COMPARAISON AVEC LES 13 APÔTRES DE LA FAÇADE DE CONFORT-MEILARS.

Cette attribution est faite par E. Le Seac'h.

Les navires sculptés (leucogranite, v. 1528) de la façade occidentale de l'église de Confort-Meilars. Son inscription. Ses 13 statues d'apôtres en kersanton (Maître de Plougastel, v.1588-1602).

 

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L'ATTRIBUTION AU MAÎTRE DE PLOUGASTEL. COMPARAISON AVEC UN APÔTRE DE LA FAÇADE OUEST DE PLOGOFF.

Cette attribution est faite par E. Le Seac'h.

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Église Saint-Collodan de Plogoff. Photographie lavieb-aile mars 2020.

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L'ATTRIBUTION AU MAÎTRE DE PLOUGASTEL. COMPARAISON AVEC LA CHAPELLE SAINT-TUGEN DE PRIMELIN. II. LES SUPPORTS.

 

Si ces supports ne sont pas disposés en frise sous le porche, mais sous les niches extérieures, ils mériteraient d'être inventoriés et comparés à ceux de Brasparts. Je ne donne que deux exemples.

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ANNEXE.

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René Couffon, L'Architecture classique au pays de Léon. Résumé.

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Le style gothique jusqu'en 1550.

 

L'atelier de l'Elorn (Atelier Prigent à Landerneau, 1527-1577) spécialisé dans les porches en kersanton et issu de l'atelier du Folgoët, a réalisé des porches gothiques dans le Léon ou plus largement la vallée de l'Elorn voire le bassin de la Rade de Brest, à La Martyre, Sizun, Lampaul, Rumengol, L'Hôpital-Camfrout, Pencran, Landivisiau, Daoulas, La Roche-Maurice, Bodilis, Pleudaniel, Landerneau, Le Faou, Saint-Divy, et Guipavas. Mais des éléments Renaissance y sont introduits, principalement dans le décor d'ornementation plutôt que dans l'architecture, de manière  suffisamment précoce par rapport à l'Île de France et la vallée de la Loire pour qu'on puisse, une fois encore, rompre le cou au cliché d'une Basse-Bretagne inculturée et retardataire. Voici la liste qu'en propose René Couffon :

— Goulven portes géminées de 1505

Sizun 1514 (nous nous écartons un peu de la vallée de l'Elorn...)

Pleudaniel

Lampaul-Guimiliau 1533 (mais élément Renaissance : niche du fronton à dais à coquille, et arcature formée de rubans plats relevés à leur extrémité en accolade. Bénitier à cuve à godron du trumeau. Dais au dessus de la statue de saint Pierre).

Pencran sud :1553. Voussure du porche décoré de scènes bibliques. Renaissance : dais au dessus des apôtres.

Rumengol, niche des contrefort : dais à coquilles.

Rumengol, porche ouest : arabesques Renaissance de l'accolade. Spirales des pinacles.

 Hôpital-Camfrout, façade : niche des contrefort : dais à coquilles.

Roscoff ouest

Brasparts ouest : 1551

Daoulas : 1556. élément Renaissance : le dessus des portes géminées est formée de rubans plats relevés à leur extrémité en accolade

Landivisiau 1554-1563. Voussure du porche décoré de scènes bibliques. Renaissance : le dessus des portes géminées est formée de rubans plats relevés à leur extrémité en accolade. Le bénitier à godrons surmonté d'un dais Renaissance ; dais de certaines niches des apôtres.

La Roche-Maurice porche sud 1559 : Renaissance : le dessus des portes géminées est formée de rubans plats relevés à leur extrémité en accolade.

 

La Martyre : 1560

Loc-Eguiner-Saint-Thégonnec 1561

Trémaouézan

Bodilis porte intérieure :1570 :le dessus des portes géminées est formée de rubans plats relevés à leur extrémité en accolade.

Le Faou 1593-1613

Saint-Divy Guipavas : 1563. Gothique et Renaissance (galons, torsades et Masques des culs-de-lampe supportant les apôtres. Carte n°32.

Landerneau , Saint-Houardon vers 1585 : rubans plats relevés à leur extrémité en accolade.

Sizun, porte vers 1585 : rubans plats relevés à leur extrémité en accolade.

 

Note : les rubans plats relevés à leur extrémité en accolade , typiquement Renaissance, sont inspirés de ceux de l' arc de triomphe de l'hôpital Saint-Jacques à Paris par Jean Goujon, élevé en 1549, et portes de la chapelle d'Anet par Philibert de l'Orme, sculptées par Sibec de Carpi.

 

 

Le virage Renaissance après 1588. Introduction de l'art classique. L'atelier de Kerjean.

Tandis que, comme nous l'avons vu,  dans le troisième quart du XVIe siècle, l'atelier de l'Elorn [Prigent] continuait inlassablement les mêmes porches gothiques pour des fabriques traditionnalistes, dans le nord du Léon, un autre atelier [atelier du château de Kerjean], sous l'impulsion de riches prélats, et de quelques grands seigneurs humanistes, édifiait plusieurs monuments d'un décor entièrement nouveau dans cette région.

Ce style s'est introduit déjà en Bretagne sous l'influence de la famille de Goulaine à  Champeau,  à Ploubezre (chapelle de Kerfons) en 1559 et au château de Maillé vers 1550.

Le château de Kerjean reçut son ornementation classique à partir de 1571 (mariage de Louis Barbier et Jeanne de Gouzillon). La porte du manoir de Trébodennic en Ploudaniel, datée de 1584, relève également  de ce style.

 

Dans l'architecture religieuse en Finistère, après  les façades des porches éliminent délibérément  le gothique. Ils introduisent les niches à coquilles ; les volutes accusées ; un couronnement comprenant une lourde table d'attente formant attique, épaulée de volutes en S et surmontées d'une coquille (Lanhouarneau) ; des Termes et supports anthropomorphes (cariatides) ; et une large clef en claveau.

L'exemple le plus précoce est celui de l'église de Lanhouarneau en 1582 : le porche ne renferme plus aucun élément gothique, mais est structuré par deux colonnes françaises inventées par Philibert de l'Orme pour Villers-Cotteret. On y trouvait l'écu mi-parti Maillé et Carman.

Voici à  nouveau la liste relevé par René Couffon :

— Notre-Dame-de-Berven en Plouzévédé (après 1573) : couronnement par dôme et lanternons, repris également à Roscoff.

Pleyben, porche de 1588 (mais les sculptures sont de l'atelier Prigent) à tour-clocher. 1599-1610.

Saint-Thégonnec. Tour-clocher

Lampaul-Ploudalmézeau : 1611-1622 : tour-clocher

Bodilis porche extérieur, 1601. Importante frise de supports des statues des apôtres, et successions de termes et cariatides.

 Guilers, 1601, porche

Saint-Houardon Landerneau 1604, porche sud

Guimiliau, 1606-1617. Mais reprise de la tradition des voussures de l'archivolte extérieure ornées de scènes bibliques, anges et saints personnages comme à Pencran et Landivisiau.

Plougourvest, porche sud de 1616

Ossuaire de La Martyre : 1619

Dinéault

Quimerch, 1621 (porche transporté dans la chapelle du cimetière)

Gouesnou 1640-1642.

Commana : 1645-1650

Loperhet 1645 (détruit)

Locmélar 1664

Ploudiry, inachevé, avec reprise de la tradition des voussures de l'archivolte extérieure ornées de scènes bibliques, anges et saints personnages comme à Pencran ,Landivisiau, et Guimiliau.

Beuzec-Cap-Sizun vers 1670.

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D'autres porches sont  d'inspiration classique mais sont dépourvus de colonnes françaises :

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Brasparts  porche sud, 1589-1592. Niches à coquilles.

Lopérec : 1586

Saint-Thomas de Landerneau : 1607

Plouédern : 1609

Le Tréhou : 1610

Plougourvest : 1619

Guiclan : 1619.

Plouvorn : vers 1660

Pleyber-Christ : 1663

Plabennec : 1674

Plounéventer : 1679

 

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La carte dressée par Couffon des porches Renaissance du Léon et Nord Cornouaille. 

Rond plein noir = porches gothiques à éléments Renaissance

Rond noir et blanc  = porches classiques sans colonnes françaises (Brasparts = n°42)

Rond  blanc  = porches classiques avec colonnes françaises.

Rond coché d'une croix = porche détruit, avec colonnes françaises.

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Les sculptures (1589-1592) du porche de l'église de Brasparts : Apôtres, Christ Sauveur et la frise des supports figurés.

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SOURCES ET LIENS.

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— ABGRALL (Jean-Marie), 1904, ABGRALL, " Brasparts." Notices des paroisses du diocèse de Quimper et de Léon. Dans : Bulletin de la commission diocésaine d´architecture et d´archéologie, vol. I, 1904, p. 269-310. 


https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/a9bcd85954569ead5bea76e10871c65e.pdf

— BRETANIA 

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/enclos-paroissial-et-eglise-notre-dame-et-saint-tugen-brasparts/1a009404-b5ab-4141-aedd-1f76c635168e

—CIRÉFICE (Patrice), Forum de Brasparts, 

https://ville-brasparts.forum-actif.net/t1497-le-porche-de-l-eglise-de-brasparts

— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988,  "Brasparts", Nouveau répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/2508776b54549a17f3c01de1b578a15c.pdf

 

COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Brasparts, in  Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles , Quimper : Association diocésaine, 1988. - 551 p.: ill.; 28 cm.

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/BRASPART.pdf

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/BRASPART.pdf

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.

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—MOREAU (Henri), photographie

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Brasparts_12_Porche_de_l%27%C3%A9glise_Saint-TugenLes_six_autres_ap%C3%B4tres.JPG

— WIKIPEDIA

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Notre-Dame-et-Saint-Tugen_de_Brasparts

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2 août 2021 1 02 /08 /août /2021 10:38

La Vierge à l'Enfant (kersanton, XVIe siècle ?) au dessus du porche sud de l'église de Crozon.

 

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Cette statue occupe la niche à dais dominant le porche sud de l'église Saint-Pierre de Crozon. Elle s'écarte des Vierges de Roland Doré (chapelle de Locmaria-Lann à Plabennec ou chapelle Saint-Sébastien de Saint-Ségal, par exemple) et sous la couronne fleuronnée, le visage est plus rustre et peu amène. L'Enfant est tenu sur le bras droit. La main gauche retient vers la taille le pan du manteau, dont les plis épais tombent en éventail.

Le hiératisme des personnages peut évoquer le style du Maître de Plougastel (1570-1621), et à la chapelle Saint-Adrien de Plougastel, la Vierge à l'Enfant qui lui est attribuée par E. Le Seac'h porte également son Fils sur le bras droit.

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Église Saint-Pierre de Crozon. Photographie lavieb-aile.

Église Saint-Pierre de Crozon. Photographie lavieb-aile.

Vierge à l'Enfant (kersanton, XVIe-XVIIe siècle) de l'église Saint-Pierre de Crozon. Photographie lavieb-aile.

Vierge à l'Enfant (kersanton, XVIe-XVIIe siècle) de l'église Saint-Pierre de Crozon. Photographie lavieb-aile.

Vierge à l'Enfant (kersanton, XVIe-XVIIe siècle) de l'église Saint-Pierre de Crozon. Photographie lavieb-aile.

Vierge à l'Enfant (kersanton, XVIe-XVIIe siècle) de l'église Saint-Pierre de Crozon. Photographie lavieb-aile.

Vierge à l'Enfant (kersanton, XVIe-XVIIe siècle) de l'église Saint-Pierre de Crozon. Photographie lavieb-aile.

Vierge à l'Enfant (kersanton, XVIe-XVIIe siècle) de l'église Saint-Pierre de Crozon. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

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http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-saint-pierre/d77c6ef9-5f66-423d-8a14-cfeef76de856

— COUFFON (René), Le Bars (Alfred), 1988,  Nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper.

http://backup.diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/93e1da38d77f57929b3e10b8b4f07a76.pdf

"Le porche latéral sud datant du début du XVIè siècle a été remployé : l'arcade est en tiers-point sous une accolade à fleuron et crochets. Dans une niche à dais du tympan, Vierge Mère en kersanton."

—LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre de Basse-Bretagne. Les atelires  du XVe au XVIIe siècle, PUR éditions, page 193.

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Published by jean-yves cordier - dans Kersanton Sculpture Maître de Plougastel
31 mars 2021 3 31 /03 /mars /2021 09:38

Le calvaire (kersanton, v. 1550, atelier Prigent ?) de Croas Lambader à Plougourvest et deux pièces (Vierge de Pitié et Jésus parmi les Docteurs) d'un calvaire monumental (kersanton, v. 1550 ou 1600) de Lambader.

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 Voir sur Lambader :

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— Voir aussi d'autres œuvres de Bastien ou Henry Prigent (1527-1577):

 

et : La Déploration à 6 personnages de Plourin par les Prigent  Les 3 larmes.

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Attribution personnelle hors catalogue Le Seac'h :

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Voir sur le Maître de Plougastel (1570-1621)

 

 


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PRÉSENTATION.

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Le calvaire de Croas Lambader ou du Spernen appartient aujourd'hui à une propriété privée au 1 rue de Lambader sur le bord ouest de cette rue, à 200 m du calvaire de Lambader et de la chapelle.

La propriétaire de la maison m'a très gentiment proposé de pénétrer dans le jardin pour pouvoir observer la face principale portant le Crucifix et tournée vers l'ouest. Qu'elle trouve ici l'expression de ma gratitude pour cet accueil.

Le calvaire est situé aujourd'hui en Plougourvest, mais le cadastre de 1829 le montre à la frontière avec Plouvorn, et du coté de cette commune.

Il est classé monument historique (28 novembre 1910) et fait l'objet d'une notice Mérimée PA00090247 et d'une notice Monumentum avec 8 photographies, sous le titre "Croix de chemin en pierre de Lambader, XVIe siècle".

Wikipedia propose une photo de 2012 par GO69. Ce cliché montre que la statue de la Vierge était orientée par erreur vers l'orient. Ce défaut a été corrigé depuis, lors d'une intervention de réfection d'une partie d'un angelot d'extrémité de croisillon, par rotation de 180° de la statue géminée et rescellement.

Il est décrit par Y.-P. Castel dans l'Atlas des Croix et Calvaires du Finistère sous le n° 1977, avec un croquis :

" Spernen S, Croas-Lambader, g. k. 5,50 m. Vers 1550. Trois degrés. Socle, Vierge de Pitié, Jésus au milieu des docteurs. Fût à pans. Croisillon aux anges, statues géminées: Pierre-Vierge, Jean-Madeleine. Croix à branches rondes, anges en place des fleurons, titulus en lettres fleuries, crucifix, Christ aux liens. Les groupes conservés dans la chapelle voisine présentent la même facture que ceux-ci. [YPC 1980]"

 

Enfin, il est décrit par Christian Gallic dans le bulletin 2017 du journal municipal Plouvorn Information :

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C'est donc un calvaire composite, et les deux groupes de l'emmarchement, la Vierge de Pitié et Jésus parmi les Docteurs, ont dû être placés ici au début du XXe siècle. J'ai déjà décrit ces groupes dans mon article sur l'important ensemble de vestiges d'un calvaire monumental en kersanton (milieu du XVIe siècle ?), dont l'essentiel se trouve dans la chapelle. 

Le choix des personnages (Vierge et Jean d'un coté, Madeleine et Pierre de l'autre) est le même que sur le calvaire de Lambader mais ils ne sont pas couplés de la même façon (ici, la Vierge est couplée à Pierre alors qu'à Lambader elle est couplée à Marie-Madeleine).

Ni la carte de Cassini, ni la carte d'Etat-Major 1822-1866, ni les photos aériennes 1950-1965 (avant la construction des maisons bordant la rue), ne permettent de le situer, mais le cadastre napoléonien de 1829-1830 montre un symbole en étoile, à son emplacement actuel, tant sur la feuille d'assemblage que sur la 2ème feuille F du Bourg.

https://recherche.archives.finistere.fr/viewer/viewer/medias/collections/P/03P/3P211/FRAD029_3P211_01_01.jpg

Parmi les calvaires issus de l'atelier de Bastien et Henry Prigent (1527-1577), outre les  calvaires monumentaux  de Plougonven (1554) et  de Pleyben (1555), on conserve  6 croix et 23 calvaires dont 13 sont complets. Sur ces 29 œuvres, 23 sont dans le diocèse du Léon, 6 dans celui de Cornouaille et 1 seul dans celui de Tréguier. Les croix et calvaires peuvent être classés en :

1°) Croix à revers figuré. Le Crucifié avec la Vierge à l'Enfant au revers .

2°) Calvaire à un croisillon et 3 personnages (statues non géminées).

3°) Calvaire à un croisillon et 5 personnages ou 6 personnages avec statues géminées sur le croisillon

4°) Calvaire à deux croisillons.

Nous avons affaire ici au 3ème groupe, le plus nombreux.  On en voit des exemples à Saint Derrien, 1557,  à Lanhouarneau, Croas-ar-Chor, à la chapelle Saint-Laurent de Pleyben, au cimetière de Bourg-Blanc, et à Saint-Divy.

 

 

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Feuille d'assemblage du plan cadastral 1829.

Feuille d'assemblage du plan cadastral 1829.

Feuille F2 du plan cadastral 1829.

Feuille F2 du plan cadastral 1829.

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LE COTÉ OUEST.

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Le crucifix central est entouré des statues de la Vierge et de Jean sur le croisillon.

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Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.

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Le Christ en croix.

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Il est placé sous un titulus aux lettres gothiques un peu effacées, dont le fût est perlé et l'empattement fourchu.

Sous une couronne d'épines à deux brins tressés, le visage est fin avec des yeux clos dont la paupière est ourlée, des pommettes émaciées, un nez droit et long, un philtrum creusé, une bouche entrouverte sur les dents, une moustache en V inversé qui naît à l'angle des narines et s'achève en hameçon, et une barbe dont les mèches forment des virgules. La chevelure tombe devant l'épaule droite, et derrière l'épaule gauche.

Sur les bras, le pli du coude est marqué par un V peu naturel.

Le torse court porte le dessin des mamelons, des côtes presque horizontales et de la plaie du coté ; le nombril est indiqué par un cercle.

Le pagne est noué avec un pan sortant à gauche, et rentré à droite, mais le dessin des plis est remarquable par son entrecroisement médian.

Il ne ressemble pas exactement au fragment de Christ conservé dans la chapelle, mais il en partage les éléments stylistiques.

Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.

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Les anges orants et  hématophores.

Trois anges occupent les extrémités libres de la croix, ils sont agenouillés mains jointes, les ailes rabattues dans le dos; Ils portent une tunique bouffante au dessus du cordon de la taille.

Dans la même posture et le même habit, un quatrième ange présente le calice du sang des plaies du Christ.

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Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.

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La Vierge éplorée.

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Elle est saisie dans une attitude recueillie, mains jointes et la tête légèrement penchée en avant.

L'élément le plus remarquable est le motif des trois larmes s'écoulant sous chaque œil. C'est l'un des traits stylistiques de l'atelier Prigent (1527-1577). Mais par contre, nous ne retrouvons pas le voile marqué de plis rigides qui est une autre de ces caractéristiques qui était présente sur  la Vierge du calvaire de Lambader et sur la Vierge de Pitié du Monument aux Morts de Plouvorn. Le voile encadre à angles droits le visage et rejoint la guimpe. (*)

Le visage est ovale, les yeux sont ourlés, le nez triangulaire et fort, la bouche petite et concave faisant la moue, le menton pointu.

Si on la compare à la Vierge du calvaire de Lambader, celle-ci est plus figée, son visage est moins marquée d'humanité, sa tête n'est pas inclinée, et même le plissé des vêtements est moins animé.

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(*) Ce plissement en Z du voile de la Vierge n'est pas constant sur les productions de l'atelier Prigent, et s'il est présent à Saint-Nic,  il est absent sur la Vierge de Dinéault.

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Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.

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Saint Jean éploré.

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Il porte une main sur la poitrine tandis que l'autre ramène le pan du manteau. Sa posture est hiératique (le terme s'applique aussi à la Vierge), figée par le chagrin, sans geste expressif, sans que la tête ou le regard ne soit tourné vers le Christ. Les deux angles pointus du col du manteau laissent voir la robe, fermée par deux (ou trois) boutons ronds.

Le visage est plus rond que celui de Marie, mais partage avec ce dernier la plupart des caractères, et notamment les trois larmes.

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Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.

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LE COTÉ EST.

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Placé sur une console avancée, le Christ aux Liens est encadré par les statues du croisillon, celle de Pierre à sa gauche et Marie-Madeleine à sa droite.

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Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.

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Le Christ aux liens.

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Sa couronne et son visage sont proches de ceux du Crucifié, mais les yeux sont ouverts. 

Il porte le manteau de dérision, qui tombe directement à droite alors que le pan gauche fait retour par une large courbe au poignet. Les deux mains sont liées par une corde aux épais torons.

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D'autres Christ aux liens de l'atelier Prigent se trouvent au revers de la croix des calvaires de Bourg-Blanc, à Saint-Divy, ou, en tant que vestige, à Guissény (cimetière de l'église, 1555) et Lanneufret .

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Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.

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Marie-Madeleine éplorée.

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Elle est vêtue d'une robe et d'un manteau au plissé très vivant. Elle tient de la main gauche le flacon d'onguent dont elle soulève le couvercle conique. De ses yeux coulent les trois larmes, aux extrémités recourbées en crochet.  Son visage est rond, avec de cheveux divisés en deux mèches autour d'une raie médiane.

Sa chevelure est retenue par le même bandeau occipital, enrubanné sur les mèches qui retombent dans le dos, que celui, par exemple, de la Vierge à l'Enfant des vestiges de calvaire de la chapelle de Lambader.

Elle n'est pas très différente de la Madeleine du calvaire de Lambader, mais sa tête est plus engoncée dans les épaules.

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Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.

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Saint Pierre tenant sa clef.

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Sa robe serrée par une ceinture  est recouverte d'un manteau fermée par une patte à bouton rond. Sa clef à poignée losangique est plus grande que son thorax.

Son visage, dont la bouche semble tendu en avant par l'imminence d'une parole, est presque léonin, peut-être en raison d'une mâchoire carrée et d'un barbe tortueuse. La moustache part en crochets à partir des coins des narines.

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Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.

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Les anges des extrémités du croisillon.

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Ils sont semblables aux anges orants de la croix, et sont agenouillés mains jointes, et les ailes plus écartés.

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Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.

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LES GROUPES DES MARCHES DU SOCLE.

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Ils proviennent des vestiges d'un ancien calvaire (monumental) et daté vers 1550 et attribué par Castel à un anonyme nommé par convention "Maître de Lambader" , car la majorité des scènes de l'Enfance de Jésus et de la Vie de Marie sont rassemblés dans la chapelle de Lambader. Je reprends ma description donnée dans la description de ces vestiges dans l'article :

La statuaire de la chapelle de Lambader en Plouvorn. I, Vestiges d'un calvaire, kersanton, Maître de Lambader, vers 1550 / ou Maître de Plougastel vers 1600.

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Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.

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La Vierge de Pitié (kersanton, vers 1550-1600).

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Elle a la tête brisée. La forme générale de la Mère voilée dans son manteau est massive et triangulaire, et elle soutient sur ses deux genoux écartés le corps de son Fils, par une main placée sous la tête et une autre sur la cuisse droite. Le Christ forme une diagonale oblique vers le haut et la gauche et ses plaies des mains sont exposées, le bras droit fléchi pend (un peu maladroitement) le long de la jambe maternelle tandis que le bras gauche repose le long du corps.

Cette formule est proche de celle des deux autres Vierges de Pitié de l'ancienne paroisse de Plouvorn, celle de la fontaine de Lambader  et celle du Monument aux Morts du cimetière, toutes deux attribuées à l'atelier Prigent. Le visage de la Vierge y est marquée de larmes.

Bien que cette Pietà n' est pas attribué par Castel à l'atelier Prigent, on la comparera à ses homologues des calvaires de 

-Guimiliau, croix de Laguen de 1572,

-Saint Derrien, 1557 Calvaire de l'église

-Saint-Divy, Calvaire de l'église

-Loc-Brévalaire, Calvaire de l'église

-Brignogan : calvaire de la chapelle de Pol : .

-Dinéault, Calvaire de l'église

-La Forest-Landerneau : cimetière haut 

-Landerneau :  calvaire de la Croix-de-la-Vierge 

-Lanneufret : Calvaire de l'église 

-Le Folgoët Calvaire de l'église 

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Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.

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Jésus parmi les Docteurs (kersanton, vers 1550-1600).

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L'interprétation de ce groupe est difficile, notamment car il est camouflé (comme la Pietà) par les rosaces blanches, gris-vert ou rosées de lichens. Mais Yves-Pascal Castel a raison d'y voir Jésus parmi les Docteurs, grâce à l'attitude émerveillée des assistants, et malgré l'absence de Jésus qui occupait sans doute la place la plus haute au centre.

Les quatre personnages, assis en tailleur devant un pupitre à degrés,  lèvent tous la tête et le regard vers le haut, et écartent les paumes vers l'orateur en signe d'admiration. Deux portent le chapeau conique des Juifs, tandis que deux autres portent le bonnet carré des docteurs en théologie du XVIe siècle (ou un bonnet à rabat). Trois sont barbus. Deux portent un manteau à large rabat sur le col.

Je ne peux être plus précis, car leur tenue de camouflage est terriblement efficace, tant pour mon regard que pour la capacité de discrimination de mon objectif photo.

La scène est rare dans la sculpture en kersanton (porche de La Martyre), mais on la trouve, dans une composition très différente, sur le calvaire monumental de Plougastel.

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Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.
Le calvaire de Croas Lambader à Plougourvest.

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CONCLUSION.

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Ce calvaire associe à sa statuaire originale deux groupes provenant d'un autre calvaire.

Si on s'en tient aux données fournies par les sources de référence (Atlas de Calvaires et base Mérimée), ces deux sous-ensembles relève de la même datation, vers 1550. C'est aussi la datation acceptée pour le calvaire de Lambader. Cette proposition est suivie par Tanguy Daniel et par Christian Gallic.

Toujours selon les mêmes sources, aucun de ces deux sous-ensembles n'est attribué à un atelier déterminé. Rappelons que les ateliers actifs en Finistère (et en particulier dans le Léon) sont ceux de Bastien et Henry Prigent de 1527 à 1577, et de leur compagnon Fayet  de 1552 à 1563, puis du Maître de Plougastel de 1570 à 1621. 

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L'indice des trois larmes : l'atelier des Prigent ?

Néanmoins, il est possible ou probable qu'Yves-Pascal Castel ait choisit pour l'Atlas la date, très précise, de 1550 pour ces deux ensembles après avoir constaté la présence d'un indice stylistique de haute valeur sur les trois personnages du calvaire, indice qu'il avait signalé sur le calvaire monumental de Plougonven daté de 1554 et  signé des Prigent.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/f0824151eb305fc701d19c07bec6270b.pdf

E. Le Seac'h, qui n'a pas inclus le calvaire de Croas Lambader dans son Catalogue des sculpteurs de Basse-Bretagne, a attribué les statues de la Vierge et celle de Madeleine sur le calvaire de Lambader aux Prigent (Catalogue p. 331). Et c'est elle qui a insisté sur la description de ces trois larmes en écrivant (p.140): " Le trait commun aux deux Prigent se repère à un détail qui devient leur signe distinctif : trois larmes en relief roulent sur les joues de leurs Vierges éplorées au calvaire, leurs Vierges de Pitié , de Saint Jean et de Marie-Madeleine quand ils lui sont associés." 

Elle précise encore :"Si la manière de sculpter de  Bastien est plus souple, si ses drapés sont plus fluides si ses yeux sont taillés en un petit losange horizontal, tandis que celle d'Henry, moins habile,  est  hiératique, plus raide, avec un nez massif aux narines creuses,  l'appartenance au même atelier se reconnaît à quelques autres traits : l'arcade sourcilière nette, et les visages pointus."

Sur les statues de l'atelier Prigent :

 

 

et : La Déploration à 6 personnages de Plourin par les Prigent  Les 3 larmes.

 

Attribution personnelle hors catalogue Le Seac'h :

 

 

 

 

 

 

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SOURCES ET LIENS.

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ABGRALL (Jean-Marie,), 1904,  L'Architecture bretonne Quimper, A. de Kerangall.

 

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/3196

 

CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des croix et calvaires du Finistère Plouvorn n°2385 et 2386.

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/plouvorn.html

2386. Lambader, placître, g. k. 6 m. XVIè, XIXè s. Trois degrés, corniche. Socle cubique. Fût rond, écots. Croisillon, statues géminées: Vierge-Madeleine, Jean-Pierre (décapitée). Croix, branches rondes, crucifix, écu. [YPC 1980]

2385. Lambader, dans la chapelle, k. Vers 1550, vestiges d’un calvaire dont certaines pièces sont placées à la croix de Spernen en Plougourvest (no 1977). Fuite en Egypte. Présentation au temple, Vierge de l’Annonciation, Vierge aux sept glaives, Nativité, saintes femmes, Crucifix, Vierge à l’Enfant. [YPC 1980]

CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des croix et calvaires du Finistère, Plougourvest  n°1977.

"1977. Spernen S, Croas-Lambader, g. k. 5,50 m. Vers 1550. Trois degrés. Socle, Vierge de Pitié, Jésus au milieu des docteurs. Fût à pans. Croisillon aux anges, statues géminées: Pierre-Vierge, Jean-Madeleine. Croix à branches rondes, anges en place des fleurons, titulus en lettres fleuries, crucifix, Christ aux liens. Les groupes conservés dans la chapelle voisine présentent la même facture que ceux-ci. [YPC 1980]"

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/plougourvest.html

— CASTEL (Yves-Pascal), "Patrimoine du Finistère : les Pietà du Finistère" , site de la SAF, et Revue Minihy-Levenez n°69 de juillet-août 2001.

http://patrimoine.du-finistere.org/art2/ypc_pieta.html

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/204bbff59e0b1d6cf65264a34d22701f.pdf

— CASTEL (Yves-Pascal), 25 mars 1995, A la découverte des croix monumentales, Plouvorn. Courrier du Léon

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/3fb594a410e97c243be96830ef21eeda.jpg

— CASTEL (Yves-Pascal), 1983,  La floraison des croix et calvaires dans le Léon sous l'influence de Mgr Roland de Neufville (1562-1613), Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1983  90-2  pp. 311-319

https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1983_num_90_2_3130

— CASTEL (Yves-Pascal), 2005,  “Minihi Levenez 092 : guide des sept grands calvaires bretons,” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon, consulté le 23 mars 2021, https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/9398.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/f0824151eb305fc701d19c07bec6270b.pdf

— COUFFON, (René), LE BARS, Alfred), 1988, "Plouvorn",  Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988.

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/PLOUVORN.pdf

"Statues en kersanton, dont plusieurs proviennent d'un calvaire monumental détruit : groupe de la Présentation au Temple, Fuite en Egypte, XVIè siècle (C.), Adoration des mages, XVIè siècle (C.), Vierge de l'Annonciation, Notre Dame des Sept Douleurs, Vierge Mère assise sur un trône, les trois Marie au Calvaire, sainte Marguerite, saint Jean l'Ev., saint Divy (S:DIVI), saint évêque (S.GOUYNIE), saint Gouesnou (S.GOUESNOU), saint Patern (S.PATERNE), Ange de l'Annonciation (décapité), Christ de calvaire (mutilé)

— DANIEL (Tanguy), 1996, La chapelle de Lambader en Plouvorn,   Comptes rendus, procès-verbaux, mémoires - Association bretonne et union régionaliste bretonne,  Congrès de Saint-Pol-de-Léon juin 1996 tome CV p. 50.

"On remarquera aussi et surtout les restes d'un ancien calvaire monumental, présenté en désordre en quatre endroits de la partie basse de la nef : une Présentation au Temple, une Annonciation et une Fuite en Égypte, une Nativité, un Christ (mutilé) et les Trois Marie. Il est possible que d' autres éléments de ce grand calvaire figurent sur la croix de Spernen ( dite aussi Croaz-Lambader ), à Plougourvest . Aucune date ne figure sur ces sculptures dont le style est celui du milieu du XVIe siècle . » .

https://books.google.fr/books/about/Comptes_rendus_proc%C3%A8s_verbaux_m%C3%A9moires.html?id=Ka0iAQAAIAAJ&redir_esc=y

 

DUCOURET (Jean-Pierre), 1971, Inventaire pour le Patrimoine dossier IA00005484

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-notre-dame-lambader-plouvorn/8e820a5c-91e6-410a-9857-c05679006ec6

http://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00005484_01.pdf

— FRÉMINVILLE ((chevalier Christophe-Paulin de La Poix de Fréminville) 1832, Antiquités de la Bretagne: Finistère, Volume 1, Lefournier et Deperiers, 1832 p. 69

https://books.google.fr/books?id=d04bAAAAYAAJ&dq=lambader&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

"Plusieurs statues ornaient jadis l'église de Lambader, elles ont été renversées et mutilées, leurs débris gisent sur le gazon dans le préau ou cour du monastère. J'en remarquai une qui me frappa par le fini et la précision de son travail, elle représente un chevalier armé de toutes pièces , tenant l'épée nue sur l'épaule ; la forme de son armure indique la fin du quatorzième siècle. On remarque au bas de la cuirasse l'assemblage de pièces de lames transversales qui recouvre le défaut des cuissards et que l'on nommait tasseltes ou braconnière. La tête de cette statue a malheureusement été brisée ( Pour préserver cette statue de mutilations plus considérables, M. le marquis du Dresnay en a fait récemment l'acquisition et l'a fait transporter à Saint-Pol de Léon , où elle est placée dans son jardin. ) : je présume qu'elle représentait quelqu'un des commandeurs de Malte titulaires de la commanderie de Lambader. Ce ne peut être un templier, car, lors de la destruction de l'ordre du temple, les .chevaliers portaient encore le haubert ou armure entièrement en mailles, celle que l'on voit ici est celle de plaque et de lames adoptée au quatorzième siècle."

 — GALLIC (Kristian), PLOUVORN INFORMATION mars 2017 n°3 

https://fr.calameo.com/read/0047577681bc06131f887

— LE GUENNEC (Louis), Le Finistère monumental tome 1,  Morlaix et sa région, page 308. Droits réservés. Ouvrage numérisé avec l'aimable autorisation de la Société des Amis de Louis Le Guennec.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/9845

"On vénère à Lambader une belle statue en kersanton de Notre-Dame. Au bas de la chapelle sont de nombreuses statues mutilées, en granit, provenant de l'ancien Calvaire. La maîtresse vitre contenait un brillant vitrail de 1543, qui a été brisé vers 1845 et remplacé, dans sa partie basse, par une maçonnerie, et dans sa partie haute, par un voile rouge. On en voit quelques débris à la chapelle de Keruzoret, ainsi qu'un saint Christophe et un saint Trémeur portant sa tête entre ses mains."

— LE GUENNEC (Louis), 1911, La chapelle de Lambader, Morlaix, Lajat, in-8°, 88 pages. Non consulté.

"La plus ancienne mention de la chapelle se trouve dans un acte de 1333; les documents conservés aux Archives du Finistère, et que M. Le Guennec a savamment commentés, remontent à 1432 : ils lui ont permis d'écrire une histoire complète de cet intéressant monument."

 https://www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1911_num_27_2_4166

 

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

MIORCEC DE KERDANET (L.), 1837, Les vies des Saints de la Bretagne-Armorique De Albert LE GRAND ... Avec des notes et observations historiques et critiques par D. L. Miorcec de Kerdanet et revues par M. Graveran. Brest 1837 Page 502

https://books.google.fr/books?id=PIhhAAAAcAAJ&pg=PA502&dq=lanbader&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiF4dfrsr_vAhXH3oUKHbu0B1UQ6AEwA3oECAQQAg#v=onepage&q=lanbader&f=false

 

Texte principal : "Si vous entrez dans Ploumorn (Plouvorn), vous ne pouvez faire beaucoup de chemin , sans remarquer la belle Eglise priorale de N. D. de Lanbader tant pour l'excellence du bastiment, qu'à raison de la grande devotion du peuple qui y aborde de plusieurs endroits. Ceste chappelle est construicte non loin du bourc parrochial , sur la pente d'une colline , prés d'un agreable ruysseau qui fait moudre nombre de moulins, avant de se rendre à l'ocean. Ce lieu est fort consideré par les personnes devotieuses , &, estant limitrophe à plusieurs paroisses de cest Evesché, les pelerins y arrivent en affluence aux festes de la Vierge, & surtout le lundy de la Pentecoste."

Note de Kerdanet : "Cette église est construite dans le style de l'architecture gothique arabe : elle a huit arcades élégantes dans chacun de ses bas-cotés., son clocher est très beau, c'est une tour carrée, ornée d'une balustrade légère et surmontée d'une flèche élevée, de forme prismatique hexagonale, flanquée de quatre clochetons. Cette flèche, toute en pierres de taille, est travaillée à jour, ainsi que les clochetons qui l'accompagnent, dont l'un a été renversé par l'ouragan du 2 février 1836. Le clocher est supporté par des piliers formant trois arcades. Dans le fond est la porte d'entrée de l'église, couronnée d'une statue de la Vierge en kersanton avec ces mots : NOTRE DAME DE LANBADER ». À ses cotés, sont deux encadrements, l'un représentant six moines à genoux, sur trois lignes, et l'autre six religieuses dans la même position. Le dernier encadrement offre le millésime de 1598, et la légende : INTERCEDE P. DEVOTO FEIÕ SEXU » On remarque, de plus, autour de l'église, diverses statues curieuses, telles que celle de saint Christophe, ainsi désignée SXDÕPLE 1600 », et la statue de N.D de Pitié dans l'attitude la plus recueillie et la plus expressive.

Le jubé en bois de Lanbader est aussi fort renommé ; c'est un réseau de sculpture, presque aussi remarquable dans son genre que celui du Folgoët dans le sien : il a 16 pieds ½ de long sur 3 pieds , 9 pouces de large ; ses éventails ont 8 pieds 3 pouces de développement, et sa porte 4 pieds ½ d'ouverture ; son escalier tournant compte 22 marches ; le tout orné de petites statues d'anges, parmi lesquels vient figurer, on ne sait pourquoi, un joueur de biniou (musette)

M. de Fréminville pense que Lanbader était une ancienne commanderie ; il n'en n'est cependant fait aucune mention dans celles du duc Conan IV, de 1160 ; mais on trouvait autrefois, autour de cette chapelle, les propugnacula, turricula et alias munitiones dont parle Pierre Mauclerc das sa charte aux chevaliers du Temple. V. D. Morice, Pr. t. 1er col.638 et 850. Le gouvernement de Lanbader possédait, en 1790, 900 livres de revenu. »

PENNEC (Cyrille) 1825, Le dévot pèlerinage de Notre-Dame du Folgoët Vatar-Jausions, 1825 - 122 pages

https://books.google.fr/books?pg=PA46&dq=lanbader&id=OQszcnHk2lEC&hl=fr&output=text

L'église de LANBADER, avec un très-beau clocher.

« On trouve en cet endroit plusieurs jolies statues en Kersanton, entre autres celle de S. Christophe, portant la date de 1600. Sur la porte étroite de la chapelle, on a figuré une petite assemblée de moines, et vis-à-vis des religieuses à genoux et les mains jointes, avec cette légende : Intercede pro devoto foemineo sexii ».

 

— PÉRENNÈS (Henri) 1943 Plouvorn Monographie de la paroisse, Rennes, Imprimerie du Nouvelliste, 1943, 86p., Réédition Le Livre d'histoire-Lorisse, Paris, 2004, 83p., p. 50-51.

http://www.infobretagne.com/plouvorn-chapelle-lambader.htm

—  REALS (Vicomte de, 1890, "La restauration de Lambader", in Bulletin archéologique de l'Association bretonne, 31e congrès tenu à Saint-Pol-de-Léon du 10 au 15 septembre 1888, Troisième série, Vol.8, Saint-Brieuc, Imprimerie-Librairie R. Prud'homme, 1890, 202p., p. 54-58. 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2074856/f95.image

"Dans le fond de la chapelle on a recueilli une trentaine de statues en pierres de taille qui doivent être les débris d'un ancien calvaire. Plusieurs de ces statues ont beaucoup d'expression dans la physionomie ; malheureusement presque toutes ont été mutilées pendant la révolution. Elles ressemblent comme travail aux statues du calvaire de Guimiliau et doivent être de la même époque."


— WIKIPEDIA

 

Chapelle Notre-Dame de Lambader

https://fr.wikipedia.org/wiki/Chapelle_Notre-Dame_de_Lambader

 

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