L'arbre de Jessé de l'église Notre-Dame de Saint-Thégonnec.
Après la visite des deux vitraux consacrés à l'Arbre de Jessé à Kerfeunteun et à Confort-Meilars, j'ai été voir la niche à volet de 1610 consacrée à ce thème en l'église de l'enclos paroissial de Saint-Thégonnec.
Le vitrail de l'Arbre de Jessé de l'église de la Sainte-Trinité à Kerfeunteun :
Le vitrail de l'Arbre de Jessé de l'église de Confort-Meilars.
Je rappelle que les niches à volets étaient jadis ouvertes exclusivement lors des fêtes dédièes au saint ou au motif qu'elles renferment, afin que les fidèles s'émerveillent et se recueillent devant la représentation de ce qui faisait l'objet, parallèlement, des prédications, des cantiques, des invocations et des prières, voire, comme ici pour la Vierge, des litanies vouées à la fête du jour. Ici, les portes sont sculptées de six panneaux représentant les six mystères joyeux du Rosaire que sont l'Annonciation, la Visitation, la Nativité, la Présentation (de Jèsus au Temple) et le Recouvrement (de Jésus par ses parents alors qu'il enseigne aux docteurs de la loi). Le culte de Notre-Dame du Rosaire a été institué en 1571, elle était célébrée le 7 octobre.
Que ces panneaux représentent les six Mystères Joyeux, c'est ce qu'on peut lire partout. Mais je n'ai pas vu le Recouvrement, mais une Annonciation, une Annonce aux bergers, une Nativité et une Adoration des Mages, une Visitation et la présentation au Temple (ou plutôt une Circoncision ?) , .. à chacun de se faire une idée ; cette niche est peut-être dédiée à la Vierge, mais non au Rosaire:
Nous avons le privilège de découvrir tous les jours ordinaires cette statue de la Vierge debout sur un croissant de lune. C'est une illustration de la Vierge de l'Apocalypse, ainsi nommée en relation avec le passage de l'Apocalypse de Saint-Jean (12,1) : Un grand signe apparut dans le ciel, une femme ayant la lune à ses pieds".
C'est une oeuvre datée de 1610. Jessé y est présenté allongé (comme dans les premières représentations du thème), et s'il n'est pas endormi (ses yeux sont ouverts), il adopte la posture mélancolique du songeur éveillé, la tête appuyée dans la main.
Il est entouré par un être que la queue de serpent désigne à nous, malgré sa tête et son tronc d'être humain de bon aloi, comme le Malin, le serpent tentateur qui a séduit Éve et a entraîné Adam et Éve au péché. On voit comme il relève la tête, comme il enroule les orbes de sa queue qui se mêlent aux rameaux de l'arbre, mais aussi comme il est écrasé, comme Dieu lui a annoncé en Genèse 3,15 : " Je mettrai une inimitié entre toi et la femme. Tu chercheras à la mordre au talon mais elle t'écraseras la tête".
Du bassin de Jessé émerge le tronc de l'arbre de sa descendance, avec les douze rois de Juda installés sur les branches à la façon bien classique de l'iconographie traditionnelle. Ils portent le sceptre, la couronne ou le turban, la barbe, de riches vêtements et celui dont la robe est blanche au camail rouge est David, qui joue de la lyre.