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12 novembre 2011 6 12 /11 /novembre /2011 21:24

                                 Où, les insectes étant partis, je continue à chercher la petite bête.

     Petite épigraphie des églises du Finistère III :                                               Kerfeunteun.

DSCN1300

L'église de la Sainte-Trinité à Kerfeunten, paroisse de Quimper, possède un vitrail du XVIe siècle (1525-1530 selon R. Barrié) illustrant le thème de l'arbre de Jessé, et dont l'une des particularités est de recéler des données épigraphiques (noms des maîtres-verriers) et iconographiques (paysage avec château) qui n'apparaissent qu'à un observateur dotè d'un échafaudage...de bonnes jumelles ou d'un téléobjectif. En outre, ce vitrail m'a intrigué par quelques énigmes excitantes.

  Il possède aussi l'intéret de pouvoir être comparé à celui de l'église de Confort-Meilars, sur le même thème, ou à celui d'autres paroisses, sur un thème différent mais réalisés par le même atelier quimpérois, celui des Le Sodec.

 Cette vitre de quatre mètres de haut sur deux mètres de large a été restaurée en 1850, 1919, 1942-1953 et en 1998 par l'atelier Jean-Pierre Le Bihan.

  Voici la liste des points que je retiens de l'examen de cette verrière :

- l'influence des gravures d'Albert Dürer pour l'image de la Sainte Trinité (case A1) mais aussi peut-être pour celle de Jessé en Mélancolique (case A2)

-Les hypothèses sur l'identité du donateur (case A3)

- les deux paysages à château sur les cases A2 et C2.

- les multiples citations du Salve Regina.

- l'identité douteuse de deux rois, JOAPLAL/Josaphat case A3 et YOSAPIAT/Josaphat ou Joram case B4.

-La présence d'un roi intrus, HANON case A4.

-La citation du psaume 50(51) Miserere mei case B3.

- La signature de l'atelier quimpérois Le Sodec dans l'image B4 et sur les anges du sommet.

 

 

   I. Le thème de l'arbre de Jessé.

             Ce thème iconographique de l'Occident chrétien médiéval se développe au XIe siècle ( il est habituel d'y voir l'influence de Suger) en la cathédrale Saint-Denis où un premier vitrail de 1144 sert de modèle à celui de la cathédrale de Chartres en 1145-1150. Le thème de l'arbre de Jessé devient populaire et se répand au XIIe siècle dans les verrières, les Bibles et Pasutiers ou en sculpture, et ne déclinera qu'au XVIe siècle après la Contre-Réforme.

      Ce qui est l'ancêtre des arbres généalogiques est né de l'application d'une formule de l' Ancien Testament dans la bouche du prophète Esaîe (ou Isaïe) à la généalogie de Jésus dans les Évangiles. La phrase d'Esaïe est celle-ci (en latin puisque c'est ainsi qu'on l'a trouve inscrite sur les vitraux): Esaïe, 11, 1-2 et 11, 10.

      Egredietur virga de radice Jesse et flos de radice ejus ascendet.

     " Un rejeton sortira de la bouche de Jessé, un surgeon sortira  de ses racines.Sur lui reposera l'esprit de Yahvé, esprit de sagesse et d'intelligence, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte de Yahvé"

       " Ce jour-là, la racine de Jessé, qui se dresse comme un signal pour les peuples sera recherchée par  les nations et sa demeure sera glorieuse " (Bible de Jérusalem).

le texte latin de la Septante parle d'un Isaï, mais comme on peut confondre cet Isaï, le père de David, un berger ou éleveur ovin de Béthléem, avec le prophète Isaïe, le nom de Jessé, traduction grecque d'Isaï, a été préféré pour le désigner.

 Au IIè siècle Tertullien donna l'interprétation théologique suivante : "la branche qui sort de la racine, c'est Marie, qui descend de David. La fleur qui naît de la tige, c'est le fils de Marie."

  Dans les Évangiles, deux textes  proposent une généalogie de Jésus et détaillent par quelle filiation il est "fils de David, fils d'Abraham" : Matthieu I, 1-17 (soit l'incipit de l'Évangile de Matthieu), d'Abraham à Joseph, l'époux de Marie ; et Luc, III, 23-28, d'Adam à Joachim, père de Marie. Les généalogies sont donc  différentes et divergent à partir de David, Matthieu optant pour la descendance de l'un des fils de David, le roi Salomon alors que Luc choisit la descendance de Nathan, autre fils de David. 

  Matthieu faisant passer sa filiation par Joseph, cela posait un problème ardu aux théologiens, non pas parce que Joseph "ne connût point Marie", car le lien agnatique attribue la filiation à un enfant adoptè, mais parce que cela donnait un rôle éffacé à Marie, censée être "la fleur qui naît de la tige". Au Moyen-Age, le culte de Joseph est quasi inexistant, on ne rencontre ni toponyme, ni chapelle qui lui soient dédiès, pas d'avantage de représentations artistiques en dehors des Nativités qui n'apparaîssent qu'au XIIIe siècle, il n'a pas de culte officiel avant le XVe siècle, est absent des prédications, et survit dans l'ombre de Marie jusqu'à ce que Gerson puis les franciscains lui donnent une place à part entière. Rien à voir avec le Saint Joseph chef de la Sainte Famille qui a été si honoré au XIXe et au XXe siècle, où tant de garçons ont été prénommés de son nom, et tant de filles baptisées Marie-Joseph ou  Joséphine, et sa fête le 19 janvier n'a été instituée qu'en 1480, pour ne devenir fête de précepte qu'en 1621. Absent ou transparent au Moyen-Age, il acquiert une place ambigüe à la fin de cette période, celle d'un vieillard saturnien, d'un travailleur manuel rustre, un béjaune qu'on affuble de la couleur jaune ou de rayures (Michel Pastoureau) pour monter en dérision sa place de dindon de la fable, voire de mari trompé.(Paul Paysan, l'image ambigüe de Saint Joseph à la fin du Moyen-Age, Médiévales, 2000, volume 19 n° 39: 96-111)

                     Feste n'a en ce monde-cy

                     Mais de lui

                     va le cri :

                     c'est Joseph le rassoté. (Eustache Deschamps (1346-1406) Oeuvres complètes) 

   

   Pourtant, c'est  la généalogie de Matthieu que les artistes médiévaux préférèrent, et chacun accepta de ne pas voir Joseph, mais Marie se placer au sommet d'une généalogie issue de Jessé par Salomon. C'est donc celle que je vais développer . Elle s'étend sur quatorze générations d'Abraham à David, puis quatorze générations de David à la déportation à Babylone, jusqu'à Jéchonias, et sur quatorze autres générations encore de Jéchonias et ses frères jusqu'à Jacob, puis Joseph. Bien-sûr, les miniaturistes et les verriers ne représentèrent pas les quarante-deux aieuls du Christ, et choisirent parmi les rois de Juda en un florilège variable selon chacun.

Matthieu I, 1 : Généalogie de Jésus-Christ, fils de David, fils d'Abraham :

  I, 2 : Abraham engendra Isaac ;Isaac engendra Jacob ; Jacob engendra Juda et ses frères.

  I, 6 : ...Isaï engendra David ; David engendra Salomon de la femme d'Urie.

  I, 7 : Salomon engendra Roboam ; Roboam engendra Abia ; Abia engendra Asa.

  I, 8 : Asa engendra Josaphat ; Josaphat engendra Joram ; Joram engendra Jozias.

  I, 9 : Ozias engendra Joatham ; Joatham engendra Achaz : Achaz engendra Ezèchias.

  I, 10 : Ezéchias engendra Manassé ; Manassé engendra Amon ; Amon engendra Josias

  I, 11 : Josias engendra Jéchonias et ses frères, au temps de la déportation à Babylone.

  I, 12 : Après la déportation à Babylone, Jéchonias engendra Salathiel. Salathiel engendra Zorobabel.

[...]

  I, 15 : Eliud engendra Eléazar ; Eléazar engendra Matthan ; Matthan engendra Jacob.

  I, 16 : Jacob engendra Joseph, l'époux de Marie, de laquelle est né Jésus, qui est appelé Christ.

  I, 16 : Il y a donc en tout quatorze générations depuis Abraham jusqu'à David, quatorze générations depuis david jusqu'à la déportation à Babylone, et quatorze générations de la déportation à Babylone jusqu'au Christ.

  L'idée forte est d'associer les deux textes pour créer une métaphore, celle de l'arbre qui croît verticalement et dont chaque rameau donne, comme un fruit, un ancêtre, mélant une représentation originale du temps orienté vers le haut et animé d'une croissance et d'un projet à celle de la transmission générationnelle. Cet arbre généalogique qui nous est si familier et cette conception linéaire et orientée du temps n'a rien d'évident en soi mais construit un de ces paradigmes sur lesquels sont bâtis notre pensée occidentale. En même temps, elle rassemble en une seule image une synthése de la théologie chrétienne, du projet de Dieu dans la continuité/rupture entre Ancien et Nouveau Testament, et de la réalisation des prophéties bibliques dans la personne du Christ rédempteur par sa mort sur la Croix.

  La même idée est développée sous une forme iconographique proche dans la Légende de la Vraie Croix, telle qu'elle est représentée par exemple par Pierro della Francesca à Arezzo vers 1450.  Dans le Paradis poussait l'Arbre de Vie ; lorsque Adam et Éve en furent chassés, et lorsqu' Adam mourût, l'archange Michel apporta une graine de cet Arbre  que Seth fils d'Adam plaça dans la bouche de son père, pour le racheter du péché originel. De la graine poussa un arbre, sur la tombe situé à Jérusalem. Salomon fait abattre l'arbre pour en faire une poutre pour le Temple, puis cette poutre est réutilisée pour bâtir un pont à Siloé, avant d'être enfouie en terre. C'est cette poutre qui est utilisée pour dresser la Croix du Christ, plantée sur le Golgotha (araméen gulgulta, le crâne) : sur  la tombe et le crâne d'Adam. Ainsi la mort de Jésus sur cette croix-arbre vient-elle racheter Adam et sa race du péché.

 

        Réalisé en 1520, alors que le statut médiéval de Joseph est en train de se modifier, le vitrail de Kerfeuteun ne lui fait aucune place, et continue la tradition iconographique de l'arbre de Jessé usurpant la place généalogique de Joseph au profit de Marie.

II La Verrière de l'Arbre de Jessé à Kerfeuteun : les lancettes.

  La verrière se compose de trois lancettes  divisées chacune en quatre panneaux (ici nommées "cases"), et surmontées d'une couronne de sept éléments.

vitrail 5392c

  Le thème est traité dans les douze "cases" des lancettes, la couronne étant occupée par les anges et par le soufflet central orné d'un blason et d'une mitre.

Cette organisation verticale se double d'une structure horizontale qui ne correspond pas aux douze carrés bien dessinés par les meneaux de la maçonnerie et l'armature métallique, mais répond à une organisation de l'espace de l'image en trois niveaux :

  En bas, un dallage surélevé reçoit une constrution faite d'un banc et d'un mur, lequel est divisé en trois niches par des colonnes à chapiteaux et des arcades. Cinq personnages y sont placés, Dieu et le Christ à droite, Jessé au centre, un donateur à genoux patronné par un évêque à gauche.

vitrail 5379c

Au milieu, l'arborescence issu de Jessé s'etale latéralement ( initialement, l'arbre de Jessé s'élevait en un seul fût vertical, à Saint Denis et à Chartres, et les branches latérales qui permettent de placer d'avantage de Rois apparaît plus tardivement) en deux étages présentant chacun quatre rois, qui se balancent sur les branches comme des oiseaux  plutôt que d'apparaître comme des fruits ou des fleurs : des vieillards assez verts pour s'amuser comme des gamins dans les arbres;

vitrail 5381c

  Au sommet, les branches viennent s'élargir en une soucoupe blanche,  large fleur qui sert de piedestal à trois personnages, la Vierge, le Christ, et Saint Jean l'Évangéliste : l'idée généalogique  se perd au profit d'une représentation de la Crucifixion.


 vitrail 5382c


   Examinons maintenant chacune des scènes, en partant du bas à droite , et en utilisant la numérotation de Jean-Pierre Le Bihan qui a restauré cette vitre :les trois lancettes sont nommées A, B, C de droite à gauche, et les cases 1, 2, 3, 4 de bas en haut .

1. Dieu le Père et le Christ.

   La première image est celle de la Sainte Trinitè qui donne son nom à l'église. Elle est inspirée d'une gravure d'Albert Dürer. Le motif est familier au fidèle qui l'a découvert dès son arrivée au sommet du calvaire (actuel monument aux morts) sous la forme d'une sorte d'équivalent paternel de la Piéta, où Dieu le Père vêtu comme un pape avec une tiare sur la tête, et la colombe du Saint-Esprit posée comme sur un heaume de chevalier, tient dans ses bras la Croix et son fils crucifié:

statues 5371c

Entré dans le choeur de l'église, le fidéle retrouve, à droite du vitrail une statue de bois où Dieu retient le corps sans vie de son Fils :

statues 4789cc

  C'est donc sans surprise qu'il découvre l'image suivante, où le corps blafard du crucifié porte toutes les marques de la flagellation et de son supplice ; quand à la colombe, elle est descendu se poser sur l'épaule de Dieu.

vitrail 3493c

 

2. Jessé endormi.

  Les premières représentations de l'Arbre de Jessé montrait celui-ci allongé, mais pour des raisons évidentes de place, c'est assis que Jessé s'est ici assoupi ; cela permet de laisser penser qu'il ne dort pas, mais qu'il songe, comme tous les pères, non seulement aux bétises de son fils David (son aventure avec Bethsabé), mais aussi à la descendance dont il rêve. C'est de la poitrine du paysan de Bethléem que naît le tronc d'arbre dont la belle couleur verte chlorophylienne va servir de fil conducteur qui se mariera avec les deux autres couleurs dominantes de la verrière : le rouge, prédominant, et le bleu, parcimonieux car réservé à Marie pour la mettre particulièrement en valeur.

La posture de Jessé, le coude posé et la tête inclinée reposant sur la main, est celle, stéréotypèe, du Mélancolique, étudièe par Panofsky à la lumière du Problème XXX du pseudo Aristote, celle d'une passivité créatrice, anticipatrice, voire prophétique propre au Génie : c'est celle de la Melencholia de Dürer (1514).

 vitrail 3510c

3. Le donateur et son tuteur.

Le donateur est représenté agenouillé : son identité est discuté, mais il est vêtu comme un membre du clergé. Selon Peyron et Abgrall, c'est un chanoine (Pierre Goazguenou ou Yves Toulalan), selon R. Barriè ce serait le vicaire Guavaing Kerviler, ou l'évêque de Quimper Claude de Rohan (1510-1540). Quand au saint évêque, est-ce saint Corentin, saint Claude, ou quelqu'un d'autre?

vitrail 3490c

 

vitrail-3486c.jpg

4. La case A2. 

Cases intermédiaires qui seraient sans intéret, car elle montrent seulement les jambes des quatres rois, les cases A2, B2 et C2 révèlent des détails interessants:

vitrail 3483c

  Ainsi, sous le pied bleu, dans la partie rouge, se découvre un paysage avec une colline dominée par un château :

vitrail-3483cc.jpg

 

5. Case B2 :

vitrail 3484c

6. Case C2 :

On découvre sous le pied jaune, sur un fond rouge, une autre image de paysage représentant un petit mont où culmine un (?) clocher, et sur la droite un autre clocher :

vitrail 3485c

  Les deux robes sont ornées sur leurs galons d'inscriptions:

Sur le pan de robe à droite (celle du roi Joatan) sont inscrits les lettres capitales suivantes :(I)ORVEN, le V étant inversé pointe en haut.

Sur l'autre robe (celle de David) est inscrit : SALV.ER, recouvrant la jambe droite, en lettres capitales blanches en en deux traits. On déchiffre Salve Regina, l'antienne de dévotion à Marie chanté depuis le XIIè siècle. Je m'étonne du point situé entre le V et le E, qui se retrouvera régulièrement.  Sur l'autre pan au dessus de la jambe gauche est inscrit : REGINA...MISES...AV. en lettres capitales où seul le G de Regina est une onciale.


  L'antienne débute ainsi : Salve, Regina, Mater Misericordiae. Vita, dulcedo et spes nostra, salve.  "Salut,Ô Reine, Mère de miséricorde, notre vie, notre douceur et notre espèrance, salut."

  Cette antienne va se retrouver à de nombreuses reprises, comme si chaque roi de Juda chantait l'avènement de la Vierge et faisant de cet Arbre de Jessé un hymne marial.

 

7. La case A3 : Josaphat(?) et Abia.

  Elle présente la tête de deux rois dont les phylactères nous indiquent les noms; nous voyons aussi les robes des deux rois de la partie supérieure.

vitrail 3482c

  Ma première difficulté est de déchiffrer le nom du roi de droite, l'inscription portant la mention R. JOAPLAL , en lettres capitales pour le O, les A et le premier L. La lettre R. vaut pour Roi et sera retrouvée dans chaque phylactère des douze rois de Juda. La lettre J est peut-être un Z; le P est une onciale et/ou une lettre conjointe valant pour deux lettres fusionnées. le dernier L se termine par un petit signe, abréviatif peut-être. La première idée est d'y lire Josaphat, mais c'est faire une infidélité au texte;

La banderolle du roi de gauche porte : R. ABIA.

Les deux rois sont barbus, couronnés et portent des sceptres.

7. La case B3 : Joatan et David.

vitrail 3481c

  Le roi David est reconnaissable à sa lyre : on sait qu'on lui attribue la composition des psaumes de la Bible. Les cordes de la lyre sont réalisées par de fines incisions sur le fond rouge. Les deux rois sont barbus, Joatan tient un sceptre mais ne sembla pas porter une couronne mais un turban, attribut habituel de Salomon.

Inscriptions : R. JOATAN,très lisible, aux belles majuscules notamment les lettres A.

                       R. DAVID, moins distinct, lettres capitales hormis les D en onciales.

  Vêtements de Joatan :

 -sur l'étole claire autour du bras droit : SALVE : RE/NA en majuscules fines; le L est orné d'un prolongement inférieur comme pour une minuscule; les deux mots sont séparés par une barre ornée. 

- sur le camail vert : MEA MEA PERIES ET OS MOM AN...AL...(L)ORE

  Je rapporte le passage mea peries et os mom an au psaume biblique 50 (51) Miserere mei , deus, l'un des sept psaumes de la pénitence de la liturgie chrétienne, et qui contient ce verset :

Domine, labia mea aperies et os meum annuntiabit laudem tuam : "Seigneur, ouvre  mes lèvres et ma bouche annoncera tes louanges". Ce verset appartient au brévaire des moines itinérants composé par saint Prudence, une anthologie des plus beaux passages du psautier.

   C'est un psaume particulier, pénitentiel et de miséricorde. En 1630, Allegri composa son Miserere sur son texte, et ce psaume n'était chanté qu' au Vatican, en la Chapelle Sixtine, le mercredi et le Vendredi Saint  à la fin de l'office des ténèbres alors que les cierges s'éteignaient, à l'exclusion de toute autre lieu et occasion sous peine d'excommunication. 

  C'est d'abord une allusion à la faute de David : on sait qu'après avoir observé de sa terrasse la belle Bethsabé, femme de son général Urie, qui prenait son bain, et après avoir couché avec elle, David, apprenant qu'elle était enceinte rappella l'officier en permission pour pouvoir lui faire endosser la paternité. Face au refus d'Urie, pas dupe, David  se débrouilla pour le faire mourir lors des combats et épousa Bethsabé dont il eut un fils. Le prophète Nathan vient lui faire la morale et lui annonce que Dieu va le punir en faisant mourir le nouveau-né, mais qu'un autre fils naîtra de cette union : ce sera Salomon.

  Le Psaume 50 correspond au chant de repentance de David : Miserere mei, Deus: secundum magnam misericordiam tuam, Aie pitié de moi Seigneur en ta grande miséricorde.

  Mais ici, au centre géométrique de la baie vitrée, le verset de ce psaume est un appel à la louange.

  Je n'ai pas d'explication pour la mention mom an au lieu de meum an(nuntiabit), sauf à considérer le O comme une erreur d'un restaurateur ou comme une forme abréviative de (eu).

- bas de robe du roi de l'étage superieur (Josaphat): SALVE REGINA MISER

8 . Case C3 : Josias et Salomon.


vitrail 3480c

  C'est la représentation de deux rois barbus, aux belles couronnes dorées et dotés de sceptres : le roi Josias, le créateur du monothéisme hébraïque (640-609 av JC) discutant avec son vis-à-vis dont  douze générations le séparent, le sage et juste roi Salomon (970-931), le roi aux 700 épouses et 300 concubines, l'auteur du Cantique des Cantiques et di Livre des Proverbes, réputé pour ses jugements avisés, pour la sagesse de son gouvernement, pour le faste avec lequel il reçut la Reine de Saba, le roi batisseur du premier Temple de Jérusalem.

Inscriptions :

- R. JOSIAS en belles capitales pleines bien lisibles.

 - R. SALMON avec peut-être un tilde sur le M pour signaler l'omission du O.

- Sur le camail de Josias : SALV.E . REGINA M le signe séparant les deux mots étant une ligne brisée élaborée.

- Sur le camail de Salomon : SALV.E R

- Sur la robe bleu de la robe du roi de l'étage supérieur (Ézéchias) : SALVE REGINA MISERICOR    en lettres capitales sauf le d de REGINA qui est une onciale. Une apostrophe après le R de REGINA.

- dans le coin supérieur gauche, sur le camail d'Ézéchias : ER.A dib, ces trois dernières lettres en onciales.


9. Case A4 : la Vierge Marie et deux rois. 


vitrail 3477c

a) partie inférieure : deux rois.

 Le roi de droite porte le nom d' HANON, clairement indiqué. Mais que vient faire ici cet intrus? car  Hanon est décrit dans le deuxième Livre de Samuel chapître 10 comme le roi des Ammonites auquel David adressa une délégation pour lui témoigner sa sympathie après le déces de son père. Mais Hanon mal conseillé y voit une tentative d'espionnage de son royaume et renvoie les ambassadeurs la barbe rasée à moitiè et le vêtements raccourcis "jusqu'au fesses". offense grave à une époque où, comme nous le certifie Augustin Calmet dans ses commentaires de 1711, on ne portait pas de culottes.

  La présence d'un ennemi et offenseur du roi  David en lieu et place d'un de ses descendants  est particulièrement étrange, mais je n'ai pas trouvé que l'on se soit interrogé sur ce mystère.

Le nom du second roi est mal discernable, je lit R. ..(I)A, je propose ABIA. C'est le fils de Roboam et le père d'Asa, aussi nommé Abijam ou Abija (913-911 av JC). Il n'eut que 14 épouses. Mais j'ai déjà identifié ce roi en case A3. Serait-ce ASA, son fils ? Ce roi de Juda (911-870) est caractérisé par sa grande piété, sa conduite "qui satisfait l'eternel", sa lutte contre les divinités cananéennes, son expulsion des prostituées sacrées,...et par la grave maladie des pieds qui l'affecta à la fin de son régne.

b) partie supérieure : la Vierge.

  Elle est entourée par cinq visages d'angelots bleus ou jaunes. Son visage est très soigné et admirable de finesse, et sa superbe robe bleue sur un surplis jaune d'or attire le regard comme le pôle principal du vitrail.

10. Case B4 : Le Christ crucifié, et deux rois.

vitrail 3478c

a) partie inférieure : les rois Jechonias et Josaphat.

L'inscription (R.) IECONIAS est parfaitement lisible et désigne le roi Jechonias ou Joachin (598-597), qui ne régna que trois mois avant que Nabuchodonosor II ne s'empare de Jérusalem le 16 mars 597 et ne le déporte à Babylone avec la noblesse et les artisans pour trente sept ans de captivité.

 La seconde inscription porte la mention R. YOSAPIAT, que l'on est tentée de lire comme JOSAPHAT. Mais d'une part nous avons déjà attribué ce nom (avec nos doutes) au roi de la case A2, mais surtout un auteur, Xavier Barral i Altet écrit dans Artistes, Artisans et production artistique en Bretagne au Moyen-Âge en 1983 " le nom de Josapiat est une restauration fautive" pour Joram. On remarque aussi que c'est le seul souverain imberbe, et on suggère qu'il pourrait s'agir d'un autoportrait de l'artiste verrier.

Les vêtements portent les inscriptions suivantes :

vitrail 5382cc


-Sur le galon du camail de "Joram" on lit LORAS AN SODEC / LOR...SODEC SOD. Cette constatation associée aux inscriptions trouvées sur les anges du tympan a amené Roger Barrié a proposé d'y voir la signature de l'atelier de maîtres-verriers quimpérois du XVIème siècle Le Sodec. R. Barrié,Étude sur le vitrail en Cornouaille au XVIème siècle, thése de troisième cycle , UHB, U.E.R des arts, Rennes, 1978). 

Jean-Pierre le Bihan, qui a restauré ce vitrail, a rassemblé sur son blog

http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/725-index.html

toutes les données disponibles sur cet atelier.

   Cet atelier est connu par:

- à Nantes en 1480, Bertrand Le Sodec répare la vitre de Saint Nicolas. Ce Bertrand Le Soudet ou Soudec est fait vitrier du duc par lettres patentes de François II.

-Laurent Le Sodec est cité en 1514 dans les comptes de la cathédrale de Quimper pour les inscriptions gravées sur l'ossuaire .

- Laurent et Olivier Le Sodec sont les auteurs des verrières de la Passion et de la Transfiguration de l'église Saint Théleau à Plogonnec (29).

- Gilles Le Sodec, sans-doute le fils de Laurent, passe contrat en 1543 avec le commanditaire Charles de la Marche pour réaliser un vitrail dont le sujet est le Credo pour l'église de Braspart (vitrail disparu).

- Bertrand Le Sodec est appellé pour refaire en 1486 les vitraux de l'église saint Similien à Nantes, détruits par un orage à Noël 1479.

 Cette inscription invite à se rappeller l'inscription AL LORE que j'ai mentionné sur le camail vert de Joatan

 

- Sur le rabat violet qui recouvre l'oreille de Jechonias, je lis OLICRAN, interprété par les auteurs comme OLIERAN car, à Plogonnec, sur un vitrail antérieur à 1539 c'est OLIERAN qui se lit sur le galon de la manche d'un acteur de la descente de croix, et OL SODEC ou SODEG sur le vitrail de la transfiguration.

 

b) Le Christ sur la croix.

Le corps crucifié livide porte toutes les plaies de sa passion. Il est entouré de quatre angelots verts, blanc et bleu; la seule inscription est celle du titulus crucis portant l'acronyme INRI de l'expression latine Iesus Nazarenus Rex Iudaeorum, Jesus de Nazareth Roi des Juifs, qui repose sur le témoignage de l'Évangile de Jean, 19, 19.

  Certains ont pu  voir dans l'inscription de ce titre de royauté le point culminant, l' acumen acuminis de la prophétie d'Isaîe, la réalisation ultime de la filiation royale issue de David par la succession scalaire et caténaire de tous les rois de Juda : certes couronné d'épine, mais Roi des Juifs.

 

11. Case C4 : Jean l'Évangéliste et deux rois, Zorobabel et Ézéchias.


vitrail 3479c

 

a) Deux rois, Zorobabel et Ézéchias.

Le roi de droite porte l'inscription encrassée ...XOBABEL que j'interprète comme Zorobabel, celui qui, exhorté par les prophètes Aggée et Zacharie, construisit le deuxième temple de Jérusalem. C'est aussi lui, le petit-fils de Jechonias -Joachin le roi déporté à Babylone,qui, après que Cyrus roi des Perses ait accordé la liberté aux juifs, conduisit un groupe de juifs de Babylone vers le retour à Jérusalem.

  A ses cotés, le deuxième (et douzième de notre liste), c'est le roi Ézéchias, c'est ce que je déduis d'une banderole où seules sont visibles les lettres HIAS, avec un h onciale et un I en capitale perlée. Ce fils d'Achaz  régna en 715-686 av JC sur un royaume de Juda que son père avait placé sous la "protection" assyrienne. Jérusalem lui doit la construction du tunnel de Siloé qui amène à Sion les eaux du Gihon.

Inscriptions :

- sur le galon du camail de Zorobabel, se lit OVE(C), mais le O est plus exactement ouvert comme un 6 ou la lettre d en onciale.

- entre les deux rois, le galon de la robe bleue de Jean porte (A)VE / GRAC / ORA (PR), que j'interprète comme des fragments ( inscription fragmentée par les replis du vêtement) de l'Ave Maria : Ave Maria , gratia plena [...] ora pro nobis peccatoribus...

b) Jean l'Évangéliste.

  Comme Marie et comme le Christ, il est entouré de cinq angelots, verts, jaunes et bleus dont les couleurs répondent à celles des vêtements.

  Sa présence est inspirée de Jean, 19,26 qui mentionne la présence de Jean, "le disciple qu'il [Jesus] aimait" au pied de la croix avec Marie, et décrit comment Jesus s'adresse à Marie pour lui dire en désignant Jean "Femme, voilà votre fils", et à Jean " voilà votre mère".

Un siziéme angelot est logé dans la mouchette ou jour en forme de flamme du tympan, répondant à son homologue du coté de marie.


III. La couronne du vitrail.

  Ce terme désignerait la partie qui ferme vers le haut les trois lancettes ; on parle aussi du tympan

Cette couronne  est composée de 4  éléments principaux en forme de pétales s'enroulant autour d'un jour central en forme de coeur lobé, le soufflet ; deux jours triangulaires curvilignes viennent compléter le motif ( j'espère, pour le plaisir que me procure le terme technique,que ce sont des jours d'écoinçon. Il y a des jours comme ça...) 


vitrail 5383c

Le soufflet est en partie récent, puisque si la mitre "est d'époque", les armoiries et la devise Eriti mihi testes, "Vous serez mes témoins" sont celles de Mgr André Fauvel, évêque de Quimper et du Léon de 1949 à 1968, qui vint inaugurer le nouvel autel le 21 décembre 1953.

Les quatre éléments en forme de flamme, de main en prière ou de pétales portent chacun deux anges tenant une couronne : là encore, le contenu de ces couronnes ets de facture récente. Je les numéroterai de la droite vers la gauche de 1 à 4 :

 a) Flammes  1  et 2 :

vitrail 3513c

   La flamme 1, celle du bas représente deux anges tenant une couronne qui présente un voile blanc où sont peints une lanterne et un instrument courbe à manche qui me semble être un allumoir : bref, un tableau consacré au thème de la lumière dont les références évangéliques sont nombreuses.   Il ne se trouve pas d'inscription sur ce panneau.

  La flamme 2 montre deux anges semblables, mais le voile qu'ils présentent porte le dessin d'une croix dont le centre est entouré d'un cercle de chaînes, avec l'image d'une lune et d'un soleil.

  La robe de l'ange supérieur est couverte de lettres d'or, qui s'assemblent en inscriptions : NOB(I)S SAV SODEC SO SODEC ORAS MOESA A (lettres capitales hormis le d de SOdEC en onciale) dans lesquelles on peut retrouver le nom des verriers quimpérois Le Sodec ; le "nobis" est peut-être celui des Litanies à la Vierge (ora pro nobis), ou extrait du Salve regina (nobis post hoc exilium ostende), ou signifier Nous (les verriers Le Sodec).

  L'ange inférieur s'apparie en doublon avec celui de la flamme 3, et va être étudié conjointement.


  

 

b) Flammes 3 et 4 :

vitrail 3514c

  Les deux anges de la flamme 3 tiennent dans la couronne le voile de la Sainte Face, le linge dont une femme essuya le visage du Christ lors de sa montée  du calvaire et sur lequel s'imprima miraculeusement la vraie image, vera icona, veronica, de Jésus.

 En dessous, ce sont les instruments de la passion qui sont présentés, réduits à un marteau, une tenaille et un lien.

Les robes des anges de la flamme 4 et l'ange supérieur de la flamme 3 ne portent pas d'inscriptions, mais des points dorés.

Il nous reste deux anges à examiner, dont la robe porte des inscriptions:


vitrail-5384cc.jpg


Celui de droite porte :SO..SO..VOS..SO...(R)Obn...NEMI..S.EC.SO..F...NC.N

Celui de gauche : SODEC..SEC.ECO..SpC..ODEC..ME...RAS..OMO..ES

Cela a été interprété comme étant en rapport avec les verriers Le Sodec, avec l'apparition possible du prénom Robin.

 

Conclusion :

  Je retiens de ce vitrail certes les excitantes recherches sur les verriers qui en sont les auteurs, de l'atelier Le Sodec à Quimper, certes aussi les énigmes sur les noms des rois, mais surtout la prééminence du culte marial, tant les mentions épigraphiques portées par les personnages semblent se réunir en un grand cantique polyphonique de salutation  à la Vierge et tant sa robe bleue semble capter le regard.

   J'en retiens aussi la présence cachée du Miserere (psaume 50), ce chant pénitentiel et de miséricorde qui fait référence au roi David, à sa faute, à sa punition et à son rachat.

  La position de David est centrale, sur une diagonale qui va du chanoine donateur à genoux vers la Vierge.

  Je postule que ce vitrail est une oeuvre pénitentielle où le donateur, pour se racheter d'un faute ou en réaction à un malheur qui l'a frappé, fait appel à la MISERICORDE de la Vierge en prenant David, sa propre faute punie et pardonnée, et sa propre miséricorde envers son ennemi Hanon à témoin.

  J'ajoute que ce vitrail est bâti près de Quimper en(?) 1525-1530 : Quimper a été particulièrement éprouvée par la peste ( 11 épidémies en 4 siécles) et cette maladie la menaçait au XVème siècle, avec des foyers en France en 1501 (Bretagne), 1522, 1523, 1529, 1531, avant l'épidémie de Quimper en 1533.  Si, en Bretagne, on invoque Saint Roch et Saint Sébastien, en Cornouailles  c'est à la Vierge qu'on demande d'abord protection et pardon pour les fautes que la maladie vient punir : tant N.D de Kerdévot à Ergué-Gabéric tout proche que N.D de Guéodet à Quimper. 

 Ne faut-il pas voir ce vitrail comme une demande de miséricorde à Marie face à la menace de la peste?

 

 

IV. Autres richesses de l'église de Kerfeunteun.

statue de Saint Pierre:

elle se trouve à gauche de la verrière, dans le choeur.

statues 4791cc

 

Pieta:

statue en bois polychrome du XVIème siècle provenant de la chapelle de Ty Mamm Douè

statues 5365

 

Chaire à précher & saint Corentin.

La chaire du XVIIIème siècle présente des panneaux de bois sculptés, peints en couleur bronze sur fond vert, qui représente les évangélistes.


 DSCN1304

 

La porte donnant acces à la chaire montre Saint Corentin. On lit partout qu"Il est reconnaissable à son poisson". Encore faut-il savoir que Saint Corentin est un breton qui avait décidé de se retirer dans un ermitage à Plomodiern, au pied du Menez Homou montagne de Saint Cosme, "pour mieux y vacquer et faire un perpétuel divorce avec le monde". Au lieu d'aller cueillir les mûres et les myrtilles, de pêcher la telline de la plage de Pentrez ou la sardine de la Baie de Douarnenez, Corentin, qui passait ses nuits et ses jours en prières et en oraisons quand il ne se livrait pas aux mortifications de tout ermite qui se respecte ou n'aménageait pas près de sa cabane un petit oratoire un jour, une fontaine l'autre jour, , bénéficiait d'un service de livraison des repas à domicile : lisons Albert le Grand, qui nous a déjà conté la vie de deux contemporains de Corentin, Saint Riok et Saint Guénolé ( Visite de Camaret et de ses inscriptions lapidaires ; tildes et N rétrograde .) : 

   "... Passant en ce lieu les nuits & les jours en prieres & Oraisons, inconnu & retiré de toute conversation humaine, mais chery & consolé de Dieu, qui jamais n'oublie ceux qui, pour son Amour, oublient toutes choses, & fortifié de sa grace contre les attaques & tentations de ses ennemis, & comblé de ses celestes et divines caresses. Pour sa nourriture & sustentation en cette solitude, Dieu faisoit un miracle admirable & continuel; car, encore qu'il se contentast de quelques morceaux de gros pain, qu'il mendioit quelques fois és villages prochains, & quelques herbes & racines sauvages, que la terre produisait d'elle-mesme, sans travail ny industrie humaine, Dieu luy envoya un petit poisson en sa fontaine, lequel, tous les matins, se presentoit au Saint, qui le prenoit & en coupoit une piece pour sa pitance, & le rejetoit dans l'eau, &, tout à l'instant, il se trouvoit tout entier, sans lesion ny blesseure, & ne manquoit, tous les matins, à se présenter à S. Corentin, qui faisoit toûjours de mesme."

   La fontaine de Corentin était capable de faire varier le menu : un jour, deux visiteurs se présentèrent et voilà  Corentin qui s'affaire autour de son bilig :

    "Il leur dressa des crépes (à la mode du païs) qu'il accomoda de quelque peu de farine qu'on luy avoit donnée par aumône és villages prochains; mais Dieu, qui ne délaisse ceux qui ont jetté en luy toute leur espérance, pourveut miraculeusement à la nourriture de ses serviteurs ; car S. Corentin, estant allé puiser de l'eau à la fontaine, la trouva pleine de belles & grosses anguilles, dont il en prit autant qu'il luy fut nécessaire pour festoïer ses hotes, lesquels se retirerent, loüans Dieu qui, par des miracles si signalez, témoignait la Sainteté de son serviteur S. Corentin."

 

 

On comprend mieux pourquoi chaque  statue de Saint Corentin le représente avec un beau poisson à ses pieds:

kerfeunteun 5368

 

 

 


 

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Published by jean-yves cordier

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  • : Le blog de jean-yves cordier
  • : 1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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