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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, v.1550) de l'église Saint-Miliau de Guimiliau.
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Voir sur Guimiliau :
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Voir sur les 29 Passions des verrières du Finistère au XVIe siècle dont beaucoup sont dues à l'atelier Le Sodec à Quimper. Le Corpus Vitrearum VII permet d'en dresser une chronologie :
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1476-1479 : Locronan
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Vers 1500 : la "petite Passion" de la baie 4 de Guengat.
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1510 : Vie du Christ, Maîtresse-vitre de l'église Saint-Nonna Penmarc'h, Attribuable à l'atelier Le Sodec
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1516 : Maîtresse-vitre de l'église d'Ergué-Gabéric, Attribuable à l'atelier Le Sodec
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1520 : maîtresse-vitre, église de Plogonnec, attribué à Olivier Le Sodec
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[1519-1535 : maîtresse-vitre (détruite) de l'Abbaye de Daoulas] pour mémoire et non décomptée.
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1525 Pluguffan
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Premier quart XVIe : Cast, Chapelle de Quillidouaré.
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1535 : Quimper, église Saint-Mathieu : Attribuable à l'atelier Le Sodec
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v.1535 : Vitrail du chœur de l'église de Brasparts (ou 1560 pour J.P. Le Bihan)
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1539 : maîtresse-vitre de l'église de La Roche-Maurice. Attribué à l'atelier Le Sodec.
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1540 La Martyre, baie 0 Cartons communs avec La Roche-Maurice. Attribué à l'atelier Le Sodec.
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vers 1540 Le Juch .
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1550 : maîtresse-vitre de l'église de Guengat, Attribué à l'atelier Le Sodec.
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1550 : Guimiliau . Attribuable à l'atelier Le Sodec. Cartons communs avec Guengat, et certains avec Quéménéven, Gouézec, et Tréguennec.
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1550 : Tourch
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1550 : Trégourez
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Milieu XVIe : ancienne maîtresse-vitre de Saint-Gunthiern à Langolen, aujourd'hui au Musée Départemental Breton de Quimper.
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1556 : Saint-Herbot (Plonévez-du-Faou) par Thomas Quéméneur de Morlaix.
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1560 : Maîtresse-vitre de l'église Saint-Nicaise de Saint-Nic. Attribué à Le Sodec.
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1570 : Pleyben
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1573 : église Saint-Paban de Pouldreuzic
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3e quart XVIe siècle. La Passion de la maîtresse-vitre de l'église Saint-Pierre de Gouezec. : Attribuable à l'atelier Le Sodec.
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3e quart XVIe siècle (vers 1560), Quéménéven église Saint-Ouen : Attribuable à l'atelier Le Sodec . Cartons communs (Le Bihan) avec Guengat, Gouezec et Guimiliau, ou La Martyre et La Roche-Maurice (Gatouillat).
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3e quart XVIe siècle Tréguennec ; Attribuable à l'atelier Le Sodec
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3e quart XVIe siècle : Ploudiry.
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3e quart XVIe siècle : église Saint-Nicaire de Saint-Nic
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4e quart XVIe : Pont-Croix. Attribuable à l'atelier Le Sodec
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1593 : église de Saint-Goazec.
et dans le Morbihan :
- 1515 : maîtresse-vitre, église de Lanvenegen
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Milieu XVIe : Passion, Le Faouët, chapelle Saint-Fiacre, Attribué à l'atelier Le Sodec.
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3ème quart XVIe, Saint-Thuriau, église, baie 6. Attribué à l'atelier Le Sodec.
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On attribue aussi à l'atelier des Le Sodec les vitraux suivants :
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vers 1520-1525 : Arbre de Jessé de Kerfeunteun à Quimper
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vers 1528 : Arbre de Jessé de Confort-Meilars
Liste des 225 articles de mon blog décrivant des vitraux
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PRÉSENTATION.
À la fin du XVe et surtout au XVIe siècle, les paroisses du Finistère choisirent, pour leurs églises qui, souvent, étaient en pleine reconstruction, une baie d'axe consacrée à la Passion, la Crucifixion et la Résurrection du Christ. On en estime le nombre à une cinquantaine, dont 29 sont conservées, complètes ou par vestiges. Beaucoup d'entre elles sont dues à l'atelier Le Sodec à Quimper et partagent des caractères stylistiques communs, ou parfois même des cartons identiques.
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— Dans les verrières les plus anciennes, les lancettes sont découpées par registres en une douzaine de scènes successives de la Passion (Locronan, 18 scènes ; Plogonnec, 6 scènes ; Baie 4 de Guengat ; Penmarc'h ; Ergué-Gabéric ; Brasparts, etc. ) . Cette répartition en damier ne sera pas abandonnée.
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— D'autres, plus tardivement au deuxième quart du XVIe siècle, placent la Crucifixion dans un grand tableau central de 3 lancettes, tandis que les épisodes qui la précèdent (Cène, Lavement des pieds, Agonie, Arrestation, Comparutions, Flagellation, Couronnement d'épines,) ou qui la suivent (Déposition, Mise au Tombeau, Sortie du Tombeau) sont de nombre réduit, et repoussés en position périphérique. C'est le cas à Saint-Mathieu de Quimper dès 1535, puis à La Roche-Maurice (1539), La Martyre (1540) et Ploudiry (ces trois églises voisines appartenant alors à la même paroisse de Ploudiry) ainsi qu'à Quéménéven, à Pleyben (v.1570) ou à Tourc'h. C'était également le cas à Daoulas.
René Couffon cite aussi les Crucifixions de Labanan à Pouldreuzic, de l'église du Juch, de la chapelle de la Véronique à Bannalec (perdue) ou de Saint-Gunthiern à Langolen.
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— Enfin, les petits tableaux de la Passion disparaissent à Gouezec (v. 1550) où trois lancettes entières montrent la Crucifixion et une lancette montre la Déposition, à Guimiliau (v. 1550) avec la même disposition (malgré une inversion de lancette), et à Guengat (1550) avec trois lancettes pour la Crucifixion, une pour la Passion préalable, une pour la Déposition et une pour la Résurrection .
D'autres paroisses choisiront de consacrer toute la verrière à la Crucifixion.
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Dans ce groupe à grande Crucifixion centrale, certaines ressemblances montrent la reprise des mêmes cartons. C'est le cas pour Ploudiry et ses trèves de La Roche-Maurice et de La Martyre (*). Un quart de siècle plus tard, ces poncifs sont repris en partie à Guimiliau, à Guengat, à Gouezec et à l'église Saint-Ouen de Quéménéven, en nord de Cornouaille. C'est ce regroupement, ce sont ces comparaisons iconographiques et cette compréhension d'une évolution dans la composition de l'espace et de la structuration du récit de la Passion qui rendent la découverte d'une nouvelle verrière si passionnante malgré la répétition des séquences.
On peut aussi séparer les Crucifixions à ciel rouge — Guimiliau, Guengat, — et à ciel bleu — Ploudiry, La Roche-Maurice, La Martyre, Pleyben, Gouezec, Quéménéven—...
(*) Une autre trève, Tréflévénez, possède les restes d'une maîtresse-vitre de la Passion de 1560-1570, mais ne provenant pas de l'atelier quimpérois.
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Je vais présenter ce vitrail en associant des vues générales avec des plans rapprochés dont les détails vont permettre — entre autre — de poursuivre l'étude de mes thèmes préférés :
- L'iconographie comparative de ces maîtresses-vitres .
- La peinture des visages.
- Les larmes et le sang (larmes de Marie, Jean et Marie-Madeleine au pied du Calvaire ; lien électif entre le sang s'écoulant le long de la Croix, et Marie-Madeleine).
- Les chevaux hilares (si caractéristiques de cet atelier) et leur harnachement.
- L'étude des costumes et coiffures : les crevés.
- Les inscriptions des galons chez Le Sodec.
J'utiliserai dans ma description celle qui a été publiée par Gatouillat et Hérold pour le Corpus Vitrearum VII, et qui fait référence.
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Historique.
L'église Saint-Miliau datait du Moyen-Âge mais a été augmentée d'une nef dans la première moitié du XVIe siècle. Sa maîtresse-vitre a alors été réalisé vers 1550.
Mais après la construction du porche sud (1606 et 1617) , le chœur a été rebâti et suivi d'un faux-transept vers 1664 (date inscrite sur un contrefort) : l'ancienne maîtresse-vitre y fut réinstallée, au prix de quelques modifications, et en réduisant la taille du tympan.
La verrière fut déposée pendant la Seconde Guerre mondiale, puis replacée par Labouret en 1951. La dernière restauration fut effectuée par Hubert de Sainte-Marie qui réalisa les vitreries abstraites du tympan.
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Description.
La baie mesure 4 mètres de haut et 2,40 m de large. Ses quatre lancettes (A, B, C et D) sont surmontées d'un tympan à 24 ajours . On distingue un soubassement composite à quatre personnages, avec au dessus en lancette A une Descente de Croix, et en lancettes B, C et D une Crucifixion. La comparaison avec la maîtresse-vitre de Guengat, réalisée sur les mêmes cartons à grandeur, mais qui comporte six lancettes, montre une composition bien mieux équilibrée et où la Vierge affligée d'une Descente de Croix, placée à l'extrême droite, répond à son homologue du pied de la Croix.
Ici, la Descente de Croix a été placée (lors d'une réfection) paradoxalement avant la Crucifixion, ce qui place côte à côte les deux masses bleues de la Vierge, et non plus en symétrie de part et d'autre.
Les quatre scènes de la Passion se détachent sur un ciel rouge.
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LA LANCETTE A : LA DESCENTE DE CROIX.
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Rappel : ces trois panneaux ont été déplacés et devraient se placer à droite de la verrière.
Le torse du Christ, la tête de saint Jean et la moitié inférieure du panneau de la Vierge ont été restaurés. (Gatouillat et Hérold).
Joseph d'Arimathie, grimpé sur une échelle, laisse doucement descendre le corps du Christ grâce à un linge qui le ceinture sous les aisselles (comme dans l'enluminure de Fouquet pour les Heures d'Etienne Chevalier) Son appartenance au Sanhédrin en tant que notable juif est soulignée par le bonnet à oreillettes, la barbe, la robe longue (à damassé en rouelles et à ceinture d'étoffe) et les franges des manches, alors qu'au contraire les taillades des chausses et des bottes à rabat sont celles d'un seigneur français du XVIe siècle (comme dans les Déplorations de Quilinen ou de Locronan).
Au pied de l'échelle, Nicodème (le bonnet conique à oreillette rappelle qu'il est également membre du Sanhédrin, le Conseil des Juifs) et un assistant (dont la robe aux manches frangées est également serrée par une ceinture d'étoffe) reçoivent dans un linceul le tronc et les jambes du Christ.
Au dessous d'eux, saint Jean, Marie-Madeleine (qui tient le flacon d'aromates) et une autre Sainte Femme (Marie Salomé ou Marie Jacobé), tous nimbés, en pleurs, entourent la Vierge effondrée.
Il est important de remarquer que les larmes sont peintes avec précision, sous forme de lignes blanches (par retrait de la peinture du bout du pinceau) qui s'élargissent en gouttes à l'extrémité, car c'est à la même époque que l'atelier de sculpture sur pierre des Prigent (1527-1577), à Landerneau, prend soin de sculpter trois larmes sous les yeux des saints personnages de leurs Calvaires, de leurs Pietà et de leur Déplorations. Sur le vitrail de Guengat, ce détail est désormais difficilement visible. On l'observe à Quéménéven.
Calvaire de la chapelle Saint-Laurent de Pleyben.
Calvaire de Tal-ar-Groas à Crozon
Calvaire de Lopérec (1542 ou 1552)
etc...
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Sainte Marie-Madeleine, en pleurs, soulevant entre pouce et index le couvercle du flacon d'aromates.
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Marie Salomé ou Marie Jacobé, en pleurs.
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Saint Jean.
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La Vierge en pleurs.
La façon de représenter les yeux, (et notamment les paupières), ou la bouche est la même que pour le visage de Marie-Madeleine.
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LES LANCETTES B, C ET D : LA CRUCIFIXION.
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LANCETTE B : LE BON LARRON ; LE BON CENTENIER ; PÂMOISON DE LA VIERGE.
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Le Bon Larron dont un ange recueille l'âme sous forme d'un petit personnage nu. Le panneau est bien conservé, hormis la culotte verte et une partie du bois du gibet. Les larrons sont attachés au niveau des bras et des jambes, mais la jambe gauche est fléchie à 90° pour signifier, selon une tradition iconographique également très présente sur les calvaires sculptés, que les jambes ont été brisées sur ordre de Pilate (à la différence de celle du Christ).
Les traits du Larron sont accentués, les sourcils épais, les rides marquées.
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Les soldats romains et les saints personnages (nimbés).
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Nous pouvons distinguer six soldats, dont deux cavaliers. L'un est un porte-étendard. Le second, qui tend l'index vers la Croix, est le Centurion, celui qui prononce les paroles Vere filius Dei erat iste.
Les chevaux sont caractéristiques de l'atelier quimpérois de ces Passions, tant par leur harnachement (et leurs mors à balancier crénelé) que par leur gueule hilares.
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Marie-Madeleine (bien que son identité ne soit pas affirmée par son attribut) est en pleurs. Une nouvelle fois, ces larmes sont bien visibles sous la forme de traits blancs enlevés sur le lavis de grisaille.
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Saint Jean, en pleurs.
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Une autre sainte Femme, essuyant ses larmes.
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La Vierge soutenue par saint Jean.
Les larmes sont plus discrètes, mais présentes.
Le drapé du bas de la scène date de 1951.
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LANCETTE C : LE CHRIST EN CROIX ; LONGIN DONNANT LE COUP DE LANCE ; L'ÉPONGE DE VINAIGRE ; MARIE-MADELEINE ; LES SOLDATS SE DISPUTANT LA TUNIQUE.
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Les lettres du titulus INRI sont perlées.
Le nimbe cruciforme est en verre rouge gravé puis peint au jaune d'argent.
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Le corps du Christ est peu restauré. On retrouve les paupières très lourdes et accentuées. Les plaies de la flagellation sont présentes, non pas, comme d'ans d'autres Passions, sous la forme des marques des fers, mais sous celle du sang écoulé, peint à la sanguine.
De part et d'autre, deux lances, dont celle qui blesse le flanc droit, et l'éponge imbibée de vinaigre au bout d'une branche d'hysope.
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Le centurion Longin, à cheval, donne le coup de lance sur le flanc droit. Deux autres cavaliers sont coiffés de turbans, signalant peut-être que ce sont des notables Juifs.
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Marie-Madeleine est cette fois identifiable sans hésitation, car elle occupe, au pied de la Croix, cette place qui lui est propre, levant les yeux vers le Christ.
Fusion de Marie de Magdala et de Marie de Béthanie depuis les Pères de l'Église, elle est déterminée par le lien que les Évangiles lui réservent avec les pieds du Christ qu'elle oint de parfum (Jn 12:3), (ou qu'elle arrose de ses larmes dans les Dépositions), mais aussi avec le lien que la tradition monastique a fixé avec la contemplation douloureuse du sang s'écoulant des plaies et qui ruisselle le long du fût, et dont témoigne ses deux mains jointes en signe d'affliction.
Elle est également déterminée par ses longs cheveux non voilés (à la différence du même personnage dans les lancettes A et B) et sa gorge non couverte.
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Les soldats se disputant la tunique sans couture du Christ.
Même scène à Guengat et Quéménéven.
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LANCETTE D : LE MAUVAIS LARRON ; PILATE À CHEVAL ET SON CHIEN.
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Gatouillat et Hérold décrivent la partie supérieure ainsi : "le mauvais larron lié à sa croix par un jeune soldat (têtes intactes, panneau complété de bouche-trous et de pièces modernes)".
Sachant que tout, dans ce panneau supérieur, est une macédoine de bouche-trous hormis ces "têtes intactes", et tenant compte de la bizarrerie de cette mise en croix et de cette tunique, on pourrait s'interroger sur l'état initial de la scène. D'autant qu'à Quéménéven, au dessus d'une foule de soldats semblable, nous avons un Mauvais Larron lié sur son gibet, symétrique du Bon, avec son âme qui s'échappe.
Mais à Guengat, nous trouvons également ici (dans une partie également très restaurée) un larron enveloppé dans une chemise blanche, et hissé grâce une échelle. Et à Gouezec, cette Mise en croix ou déposition du Mauvais Larron est bien conservée, et incontestable.
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Au niveau intermédiaire, un soldat en armure et une demi-douzaine de notables s'affairent autour d'une double échelle.
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Plus bas, et au premier plan, deux cavaliers sont montrés, de trois-quart arrière. Le premier est un chef militaire (nous voyons de son armure les pièces de jambe, les solerets à la poulaine et les éperons) qui lève les yeux vers les crucifiés. Il s'agit vraisemblablement de Pilate, car il porte au dessus d'une tunique verte un manteau de commandement rouge et or. Selon les Évangiles, il donne alors l'ordre d'achever les victimes en leur brisant les jambes ; et c'est peut-être le rôle de l'échelle, avant la modification de la scène.
Un autre indice pour identifier Pilate est le chien blanc qui dresse la tête au pied de sa monture ; car on le trouve très souvent (depuis Schöngauer et Dürer) dans les scènes de Comparution. Ici, le panneau inférieur est perdu, réduisant ce chien à sa tête, mais il est complet à Guengat, à Quéménéven, à Saint-Mathieu de Quimper et à La Roche-Maurice.
Pilate porte un chapeau serré par une sangle rouge, et doté d'une plume bleue.
Ailleurs, ce personnage (ou son voisin) peut être interprété comme un grand prêtre Juif (bonnet conique, franges).
Une inscription sur son col est partiellement masquée par la barlotière : --OVEN VICOS .
L'harnachement du cheval porte trois inscriptions :
IOSEFABATLI
AVEN
IOARESE : DRDARBL.
Cette dernière inscription mêlant les minuscules et les capitales et de lecture difficile et aléatoire.
Pour R. Couffon : Sur la bride du centurion : "IOSEF ABATII" (Joseph Labat) ; sur la croupière : "IOHANES DE DARBLE" (un Paul Robert, sieur de Darble et chirurgien, fut inhumé aux Dominicains de Morlaix le 19 mars 1670).
Gatouillat et Hérold lisent : IOHANES DE DARBL (?), IOSEFABATH.
À Guengat, ces mêmes parties de l'harnachement (guides, sangle de poitrail et croupière) portent des inscriptions, différentes mais également dépourvues de sens. On en trouve également à cet endroit à Saint-Mathieu de Quimper, à Gouezec, à La Martyre (sur la tunique du cavalier), mais non à La Roche-Maurice
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LE SOUBASSEMENT : LAVEMENT DE MAIN DE PILATE ; ANGES PORTANT LES INSTRUMENTS DE LA PASSION ; UN SAINT DIACRE.
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Le soubassement regroupe en quatre panneaux des fragments dont deux viennent du tympan.
Baie A. Pilate se lavant les mains de la condamnation de Jésus.
"Fragments d'une Comparution devant Pilate (vers 1530 ? ; carton repris à Saint-Herbot de Plonévez-du-Faou en 1556)" au dessus d'un fragment de dais Renaissance. (Gatouillat et Hérold)
La sanguine est utilisée pour la chevelure du serviteur et la fourrure de Pilate. Mais ici, le vert des rideaux et les pièces bleues portent des lignes (droites, en K, en F, en O). Le jaune du turban est traversé par des lignes claires, tandis que sur les mains et la cuvette, les gouttes d'eau sont tracées en rais (gravure ou enlevés ?).
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Lancette B. Ange tenant les verges de la Passion. Réemploi d'ajour provenant du tympan primitif de cette verrière.
"vers 1550. Damas à rosaces sur la tunique. Inscription "...HAN 1599" en bouche-trous d'en bas, datant peut-être cette intervention su l'ancienne baie d'axe." (Gatouillat et Hérold).
Les rouelles du damassé, en grisaille sur verre bleu, sont les mêmes que sur la tunique de Joseph d'Arimathie sur la Descente de Croix de la baie A.
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Lancette C. Ange tenant la colonne de la Passion. Réemploi d'ajour provenant du tympan primitif de cette verrière.
"Largement refait vers 1600. " (Gatouillat et Hérold).
Notez la paire de tenailles (verre blanc sur verre rouge).
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Lancette D. Buste d'un saint diacre.
"Tenture galonnée, arc d'une niche (milieu du XVIe s. facture différente)" (Gatouillat et Hérold).
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TYMPAN : VITRERIE ORNEMENTALE PAR HUBERT-SAINTE-MARIE (QUINTIN) VERS 1980.
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SOURCES ET LIENS.
— ABGRALL (Jean-Marie) , 1883 : L'église de Guimiliau (B.S.A.F. 1883)
https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin_article/saf1883_0145_0161.html
Le maître-autel actuel , qui recouvre probablement l'autel primitif en pierre, n'a rien de remarquable. On peut seulement noter la maîtresse-vitre qui le surmonte et qui représente la Passion. C'est un mélange bien confus de personnages, et analogues, du reste, au style des vitraux de cette époque .
— ABGRALL (Jean-Marie), 1912, Guimiliau, B.D.H.A. Quimper
https://www.diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/afef0cf82b371a72f35a42200cb9a127.pdf
— ABGRALL (Jean-Marie) , 1924 1935 : L'église de Guimiliau (porche, baptistère, ...) Morlaix,
https://www.diocese-quimper.fr/bibliotheque/items/show/10703
"On doit noter la maîtresse-vitre qui représente la Passion. C'est un mélange bien confus de personnages, et analogue, du reste, au style des vitraux de cette époque (1599)."
— APEVE
http://www.apeve.net/spip/spip.php?article281
— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Guimiliau, in Nouveau répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper
"Vitrail du chevet : la maîtresse vitre représente la Crucifixion et la Déposition de croix (XVIe siècle. - I.S.). Le carton est identique est identique à celui de la maîtresse vitre de Guengat, tous les deux inspirés par la Crucifixion de La Martyre. Sur la bride du centurion : "IOSEF ABATII" (Joseph Labat) ; sur la croupière : "IOHANES DE DARBLE" (un Paul Robert, sieur de Darble et chirurgien, fut inhumé aux Dominicains de Morlaix le 19 mars 1670)."
http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/GUIMILIA.pdf
— COUFFON (René), 1945, La peinture sur verre en Bretagne, Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne (SHAB) pages 27 à 64.
https://www.shabretagne.com/document/article/2531/La-peinture-sur-verre-en-Bretagne-Origine-de-quelques-verrieres-du-XVIe-siecle
— GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD (Michel), 2005, Les vitraux de Bretagne, Corpus Vitrearum, France VII, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, p. 183.
— NDODUC
http://ndoduc.free.fr/vitraux/htm8/eg_StMiliau@Guimiliau_0.htm
— WAQUET (H.), 1952 et 1977 : Guimiliau (Châteaulin)
— E. Royer : Guimiliau (Rennes, 1979)
— PRIGENT (Christine), 1986, Guimiliau (Châteaulin).
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