L'église de Plouedern (29) après son sauvetage de l'incendie de 1974.
Cette visite est un retour. En 2011, j'avais été estomaqué par la découverte des blochets superbement sculptés et peints qui m'avaient lancés leur muet appel : Formidable ! Les blochets de l'église Saint-Edern à Plouedern.
Je compris qu'ils témoignaient d'un drame, l' incendie de mai 1974 qui avait détruit tout le mobilier et la charpente. "Seule la statue de Saint Edern chevauchant un cerf au sommet du baptistère a été préservée !". Si je compris aussi qu'ils résultaient d'une formidable aventure, celle du sauvetage d'un monument historique contre l'évidence du désastre, je ne réalisais que tardivement que ce sauvetage avait été mené avec un panache éblouissant, puisque l'architecte Gérard Cailliau et l'économiste-métreur Gérard Jamain avaient réussi non seulement à rendre au culte l'église paroissiale sur le seul budget de l'assurance en janvier 1978, mais encore à compenser l'irréparable perte des œuvres d'arts du passé par un luxe de décoration et par une ambition dans le choix des artisans et artistes. Attirés dans la commune du Léon , le peintre décorateur Paul Mériguet et les compagnons du Tour de France, ou le sculpteur Vincent Fancelli mirent à la disposition des 2250 Ploudernéen, et bien moins de paroissiens les techniques qu'ils déployaient habituellement à Versailles ou dans les palaces princiers. Leur savoir-faire rejoint celui du landernéen Roland Doré, auteur des plus beaux calvaires bretons, qui a laissé ici en 1641 une vasque baptismale.
Je veux donc leur rendre hommage en consacrant à leur travail une description détaillée. Mais l'exigence de perfection brille souvent par l'absence, quasi indétectable, d'imperfections. J'en donnerai un seul exemple. Alors que, dans tant d'églises renommées, j'ai photographié les statues et les sablières dénaturées par des câbles électriques noirs ou blancs fixés par de gros cavaliers, des boites électriques grises, des projecteurs ou des hauts-parleurs, ici, ce matériel n'apparaît nulle part. Les boites électriques, lorsqu'elles sont décelables à mon téléobjectif ont été peintes dans le même bleu que la voûte.
Non contents d'égaler en talent leurs prédecesseurs, ils en ont adopté aussi l'art des facéties, des signatures dissimulées et des clins d'œil reservés aux curieux. Ces professionnels se sont bien amusés.
Mais trois ans plus tard, l'humidité suintant des murs décollait la peinture de la partie basse des murs, et les boiseries de la sacristie révélaient la présence de la mérule. L'architecte fut condamné pour avoir omis de veiller à organiser une ventilation suffisante.
Cette visite est donc une méditation sur la perfection dans l'idéal du Beau, qui reste toujours hors d'atteinte ; sur les conflits qui animent toutes les collectivités ; sur le temps qui passe et qui effaçait déjà les noms et les visages des acteurs de ce sauvetage ; sur les destructions et les ruines, et sur les œuvres d'art qui disparaissent ; sur les églises, cœur jadis ardent des paroisses au centre des villages, et cœur inanimé et déserté aujourd'hui, dans lesquelles je reste pendant des heures sans voir entrer une seule personne. Visite qui mêle amertume et émerveillement, et où les notions de patrimoine et d'héritage (tiens, c'est le nom de la société de Gérard Jamain), de la page qui se tourne et de la page du passé qui se lit encore comme un palimpseste par ceux qui s'y attachent, ne m'ont pas quitté.
Je remercie les deux interlocuteurs qui m'ont aidé à retrouver les traces d'un passé pourtant bien proche et à mettre un nom sur les blochets : Gérard Jamain et Hervé Duhot. Merci aussi à Jean-Yves Le Roux pour ses messages.
L'ÉGLISE VUE DE L'EXTÉRIEUR.
L'aiguille du clocher, de type léonarde avec ses balustres de pierres est ajourée et lui donne une silhouette élancée.
Sa façade sud :
Son calvaire ou croix de cimetière:
"La croix du cimetière, du Moyen Âge, repose sur un socle cubique à degrés. Son fût rond porte un croisillon court sur lequel une Vierge et saint Jean encadrent une Vierge de Pitié. La croix du crucifix a des branches rondes et se termine par des fleurons carrés."
Voir Atlas des Croix et calvaires du Finistère n°1802.
Le portail d'entrée nord.
Le porche nord de type classique et monumental en granit à gros grain est de style Renaissance comme le confirme la date sculptée de 1609 sur la frise. A cette date, la Bretagne est réunie à la France depuis plus de 70 ans, et Henri IV règne. La nouvelle construction a donc débuté avec la fin des guerres de religion et le retour à la paix.
Les autres dates relevées sont celles de 1626 ( au sud, au dessus d'une petite porte Renaissance), de 1679 et de 1680 sur la sacristie.
"L'entablement de la porte d'entrée extérieure est soutenu par des colonnes doriques composites et amorti par un fronton. Au-dessus, attique supportant une niche à coquille et fronton cintré brisé, volutes très accusées. Sur le rampant du gable, décoration en S. Ce porche est voûté sur croisée d'ogives, il n'y a pas de niches pour des Apôtres." (Couffon 1981)
Il porte paraît-il une statue de saint Edern (Topic-topos) mais j'y reconnais pour ma part (et René Couffon comme moi) saint Pierre, pieds nus avec sa clef dont le penne est brisé : celui-ci ne serait-il pas le patron de la paroisse plutôt que saint Edern ? Pourtant ce saint, qui a donné son nom à la paroisse de Plou-edern (et à celle de Lann-edern), ermite d'origine irlandaise débarqué au IXe siècle près de Douarnenez, est bien le patron reconnu de l'église.
La porte d'entrée nord .
L'inscription de fondation de la sacristie :
Au dessus d'une fenêtre sud de la sacristie, on lit :
M : H : QVEFELEAN : RECT
IAC : MORRI : PIER : COGN : FABRIQVE
1680
(le relevé de Couffon et le Bars comporte deux erreurs)
"Notez le N rétrograde.
Selon le site d'André Croguennec, * "la signature du recteur Hervé Quefelean apparaît sur les BMS de 1671 à 1677 à Pont-Christ et il est désigné comme curé dans un aveu du 23/4/1671. En 1677, il quitte Pont-Christ pour devenir recteur de Plouedern." Il succéda donc à Allain Riou que nous allons découvrir bientôt.
* http://andre.croguennec.pagesperso-orange.fr/cures.htm
L'ÉGLISE VUE DE L' INTÉRIEUR.
Je débuterai par les éléments les plus anciens, qui ont survécu, après restauration, à l'incendie de 1974.
Les fonds baptismaux.
La chapelle sud abritait jadis un retable du rosaire.Elle accueille aujourd'hui, devant un enfeu et un lavabo au bel encadrement de pierre, la cuve des fonds baptismaux, signée du sculpteur landernéen Roland Doré et datée de 1641. Elle a perdu son baldaquin hexagonal sur colonnes feuillagées et seule la cuve de granit subsiste, rénovée en 1977.
.
La cuve porte l'inscription suivante :
A : RIOV : REC[T]EVR : I : K[ER]DELENT : H : APERVE : FABRIQVE : LAN : 1641 : R : LE : DORE : FECIT.
Le sculpteur et architecte du roi Roland Doré, né à Landerneau, est décédé à Plouedern en 1663 (acte de décès retrouvé). Sur l'ensemble des très nombreuses œuvres de cet artiste en granit ou en kersanton, ce dernier n'a laissé sa signature que sur sept d'entre elles, dont cette cuve ; témoin indirect de son attachement à la paroisse ou à son recteur.
Le recteur Allain Riou apparaît comme parrain dans plusieurs actes de baptême, notamment celui d'Anne Rolland ( 17 janvier 1641 / premier mai 1663), fille d'Alain Rolland et de Marguerite Le Hir : Anne Rolland épousa le 18 mai 1660 Yves Kerdelant (10 avril 1634-18 août 1709). Nous ne pouvons pas considérer que cet Yves Kerdelant est le fabricien en fonction en 1641, date de la réalisation de cette cuve, puisqu'il avait alors 8 ans. Son père se prénommait Fiacre.
Allain Riou fut aussi parrain de Julien Barz, fils de Mathieu Barz et de Janne (le) Dantec et né le 28 octobre 1639, comme il fut le parrain de Alain le Guen, né le 4 août 1650.
Le patronyme Apperé (Abhervé) est attesté à Plouedern par les généalogistes (Yves Abhervé 1615-1676 père de Jean Abhervé 1642-?)
Nota bene :
Autre inscription (détruite).
Le baldaquin en bois polychrome, brûlé en 1974, portait l'inscription : "M. H. MILBEAV. R. Y. KDELANT. F. T. Y. BOVRHIS. FABR. 1661."
Cette fois-ci, il s'agit bien de Yves Kerdelant (1634-1709)
Les pierres tombales.
Deux pierres tombales très semblables avec leur bénitier en forme de cœur sont préservées, mais leur inscription n'a pas été relevée à ma connaissance. La première, bien conservée, se trouve dans la chapelle sud près de la vasque baptismale. J'y lis ceci (sous réserve):
ICI GISE
LE CORPS
DE ANNE
LE GOF E
POUSE DE
JEANNARIE LE
COR.... [CORBERE? COIBERCE]
VI DECEDE
LE 9 7BRE
1638 PRIEZ
DIEU POUR
EL LE
La date 1638 est logique par rapport au style et aux autres dates de l'église, mais le chiffre 6 est douteux à la lecture.
Les généalogistes mentionnent Anne Le Goff, de Plouedern, mariée le 6 novembre 1684 avec François Kerdelant (fils de Yves Kerdelant, cf supra). Ce n'est donc pas notre défunte, mais cela atteste le patronyme Le Goff dans la commune.
La seconde pierre tombale se trouve sur le seuil de la porte d'accès à la sacristie, sur la façade sud : elle est si usée que sa lecture supposerait un calque ; je suppose qu'il s'agit de l'époux:
Les sculptures.
1. Saint Guénolé.
Placé devant un enfeu vide du coté nord, l'abbé de Landévennec tient un livre et sa crosse. J'ai tout lieu de croire que la pierre qui lui sert de support a été taillée et sculpté par le l'artiste Mourad Horch. L'inscription signifie bien sûr "St Gwenolé", mais dans une calligraphie qui détourne le rôle signifiant des mots pour faire danser les lettres et les spiritualiser. Ce qui est parfaitement adapté à un personnage qui nous présente un livre saint.
2. Saint Laurent.
Ce saint dont l'attribut est le grill sur lequel il fut brûlé lors de son martyre est bien placé pour nous faire mesurer l'épreuve terrible que traversa l'église de Plouedern en 1974, et le miracle que fut se reconstruction. On considérerait bien facilement aujourd'hui que la décision de relever les ruines calcinées allait de soi. Pourtant, d'autres églises, après de tels sinistres, sont livrées par leur maire à la pelleteuse des démolisseurs.
3. La sainte et l'ange.
Bas-coté sud. Est-ce une Vierge ? sainte Marthe ? une autre sainte ?
4. La porte de l'entrée principale coté nord. Pierre et Paul.
5. Les têtes d'anges de la porte ouest.
6. La cuve octogonale de 1679.
7. Bénitier à godrons.
Bénitier en forme de cuve hexagonale, décoré de niches ornées de coquilles et d'accolades formées de galons plats, XVIe siècle. (Couffon et le Bars)
8. Bénitier à godrons et anges.
Le Nouveau répertoire de Le Bars et Couffon le décrit comme un "bénitier daté 1679 et surmonté de deux personnages tenant une massue".
LES ŒUVRES CONTEMPORAINES (1976-1978).
L'autel du Saint-Sacrement de Mourad Horch.
Chapelle du chevet à gauche du chœur .
En dessous du tabernacle de bronze orné du calice et de l'hostie, une inscription de la même calligraphie que celle du support de saint Guénolé est une paraphrase le l'évangile de Luc 24 :13-31 consacré à la rencontre des pèlerins d'Emmaüs avec le Christ ressuscité :
Jésus rentre pour rester avec eux il partage le pain ils le reconnaissent.
Les quatre symboles des évangélistes (tétramorphe) encadrent l'autel : le lion et l'aigle en haut, et l'homme et le taureau en bas. Ces derniers sont taillés dans une pierre noircie au feu : rappel émouvant de l'incendie.
Les vitraux de l'atelier d'Hubert Sainte Marie.
Les anciens vitraux.
Selon le blog du maître-verrier Jean-Pierre Le Bihan, en 1614 un bref état des prééminences du marquisat de Carman dressé par Charles de Maillé, marquis de Carman (mort en 1628) et contenant le relevé au lavis par Jean Bourricquen de 72 verrières du Léon donne des indications sur les vitraux existant au XVIIe : Dans la baie du chevet, trois lancettes à plein cintre et six soufflets accompagnés de cinq écoinçons portaient le blason Carman du Chastel. Ils étaient consacrées à la Fontaine de Vie (Le Christ sur la croix, dont le sang remplit une vasque où se baignent huit personnages) avec la Vierge et saint Jean en haut des lancettes latérales, et Saint Germain évêque présentant un donateur (ou « avec un personnage le suppliant selon le Bihan) et saint Antoine de l'autre coté assis, lisant et accompagné de son fidèle cochon à clochette. On lisait leur nom Seint Germai et Seint Anton.
la vitre du coté de l'épître avait deux lancettes à plein cintre et celle du pignon sud deux lancettes et deux soufflets.
Les Carman du Chastel étaient seigneurs des Granges, à Plouedern.
I. Baie 1 : l'Eucharistie.
Signature HSM Quintin 1976. Placé immédiatement au dessus de l'autel de Mourad Horch, ce vitrail est organisé en trois registres : la multiplication des pains en bas, la Cène au milieu, la rencontre d'Emmaüs en haut, trois références au partage du pain. Les ajours du tympan montrent que le pain et le vin sont le fruit de la terre et du travail des hommes.
Baie centrale ou baie 0.
On voit le Christ au nimbe crucifère bénissant des pêcheurs qui font cuire leurs poissons , ou qui trient leur filet, ou apportent des mannes remplies de sardines ou de langoustines ; un peu plus haut, le village et son clocher à droite, le port et ses voiliers à gauche. Ce sont les images de la pêche et du poisson, le Christ ICHTUS symbolisé par un poisson dans l'Église primitive, les récits évangéliques de Luc 5:1-11 de la pêche miraculeuse au lac de Génésareth, lac de Tibériade de Jean 6:1 avec la métaphore des apôtres "pêcheurs d'hommes", etc. En même temps, bien que Plouedern ne soit pas une commune maritime et que sa richesse ait été bâtie sur l'agriculture toilière, cela évoque la Bretagne et son activité littorale.
Baie 2. Scènes de la vie de Marie.
Marie tricotant tandis que le petit Jésus aide son papa. Ces vitraux (comme ceux de J.P. Le Bihan) ont un coté puéril évoquant des illustrations pour la jeunesse catholique des années 1950-1970 parfois agaçant.
Baie 6. Chapelle sud. Baptême du Christ Pentecôte et Assomption.
Détail : signature :
Baie 4 et 8, 3, etc. : jeux de lumière.
La nef centrale et sa voûte .
" Les grandes arcades en plein cintre de la nef pénètrent directement dans les piliers cylindriques ; les nefs latérales sont aussi lambrissées en berceau." (Couffon, 1981)
La voûte est peinte en bleu constellé —pléonasme— d'étoiles d'or et frappé de monogrammes. Le monogramme christique IHS avec une croix et un cœur est classique. On en Ltrouve le commentaire suivant :
Le monogramme IHS qui représente le nom de Jésus est parfois interprété de plusieurs manières, et notamment en latin comme Iesus Hominum Salvator. En réalité il s’agit d’une abréviation en trois parties du nom de Jésus, dans laquelle le I et le H sont les premières et le S la dernière lettre du nom écrit en grec IH-SOUS. Le H est la lettre grecque ETA et se prononce E, ce qui est important pour identifier les lettres du monogramme. Souvent un petit trait horizontal surmonte les trois lettres indiquant qu’il s’agit bien d’une abréviation. Plus tard la lettre centrale deviendra même une croix. http://www.jesuites.com/2011/09/ihs/
Le monogramme MÃR appartient bien-sûr à Marie. On peut aussi le lire comme Auspice Maria, "sous la protection de Marie".
Mais que signifie J~MP ? Dans la convexité du jambage médian (en V) de la lettre M se distingue, à peine, une trace qui, en vision rapprochée, correspond aux quatre chiffres 1978. J'ai la conviction qu'il s'agit là de la signature rusée du peintre.
On admirera les moulures ou nervures peintes très soigneusement en noir, ocre-rouge, blanc et gris pour obtenir cet élégance rare.
Le lustre est remarquable : je le qualifierai de "tout à fait dans le goût de l'époque".
Les anges ont-ils abusé des fruits du jardin d'Eden, qui ne leur est pas fermé, pour obtenir des joues si mûres ? Ou bien — on le chuchote— le peintre a-t-il saisi en son émoi les couleurs des belles villageoises avec lesquelles il croquait le fruit défendu ? Certaines, levant les yeux vers le ciel, y liraient le reflet de leurs fautes, mais n'en pleureraient pas.
Le portrait d' Anne-Marie Favé ?
Il est évident qu'il s'agit ici, non plus d'un ange plus ou moins ému, mais d'un portrait. On me certifie qu'il faut y reconnaître Anne-Marie Favé, qui occupera le mandat de maire divers droite "de 1971 à 1995" selon Wikipédia (tines, Hervé Ropars n'est pas mentionné). Peu importe pour mon propos, mais nous voyons que nous avons affaire à un peintre facétieux dans la ligne droite des artisans médiévaux et Renaissance, pour qui les sablières, les gargouilles et autres lieux haut situés, ou au contraire les miséricordes des stalles capitulaires permettaient de laisser libre cours à leur fantaisie irrespectueuse.
Les bas-cotés de la nef.
Les premières photographies du chantier montrent que les blochets (" terme de charpente, se dit d'une pièce de bois placée horizontalement et formant une jambe de force avec le pied d'un arbalétrier") se trouvaient dans la nef elle-même, surplombant le chœur. Or, ces pièces de bois sont sculptées pour représenter en demi-nature les divers intervenants du chantier de construction, qui tiennent sous les combles leur réunion de chantier. On y trouve le maire en face de l'architecte, le métreur près du recteur, le sculpteur de bois devant le sculpteur de pierre, le couvreur et le charpentier près des flammes menaçantes du chauffagiste, au total quinze marionnettes croquées par Vincenzo Fancelli et peintes par Paul Mériguet. Ce dernier nous toise de là-haut en tenue d'Adam.
N.B : les identifications sont proposées, mais des erreurs sont possibles.
I. Les blochets du coté nord.
1. Josset, l'électricien.
Attribut la lanterne. Peut-être Mr JOSSET, directeur technique de l' entreprise d'électricité CADIOU.
2. Hubert SAINTE MARIE, le maitre-verrier.
Attribut : le panneau de verre mis en plombs.
C'est bien Hubert de Sainte Marie (1923-1991) (Entreprise HSM de Quintin) qui a réalisé les vitraux, mais ce n'est pas forcément son portrait, car le maître-verrier avait de petites lunettes cerclées comme Tryphon Tournesol. Néanmoins le sculpteur a ôté les lunettes de tous ses modèles.
3. Paul MÉRIGUET, le peintre.
attribut : le pinceau.
Identification : Paul Mériguet "le peintre de toutes les têtes couronnées" : voir le site de l'Atelier Mériguet-Carrère qui donne une haute idée des techniques qui ont été employées sans-doute à Plouedern. Cet atelier créé en 1960 est dirigé aujourd'hui par Antoine Courtois, qui a pris le relais de Paul Mériguet
Notice nécrologique de Paul Mériguet en 2014 dans La Nouvelle République : "Après son CAP de peintre, passionné d'art et d'histoire ancienne, il réalise des décors de théâtre pour la troupe de son village. A 30 ans, il crée un atelier de décoration à Paris. Il avait de par son savoir-faire une réputation internationale. Spécialiste du trompe-l'œil, des dorures, des cuirs gaufrés, il a travaillé à la restauration de monuments historiques nationaux étrangers.
Il a participé en particulier aux travaux de décoration et de restauration du château de Versailles, des cathédrales d'Amiens et de Beauvais, de l'opéra Garnier, du palais de l'Élysée et l'hôtel Matignon. Son atelier compte encore aujourd'hui 120 compagnons amoureux du travail bien fait.
A Preuilly-sur-Claise (Indre-et-Loire) dont sa femme est originaire, il a été l'instigateur de la résurrection de l'antique foire au safran (qui aura lieu cette année le 15 février). Il est également un des précurseurs de la culture du chêne truffier en Touraine.
Il était chevalier de la Légion d'honneur, chevalier national du mérite, chevalier des arts et lettres et chevalier du mérite agricole. Il est décédé samedi 18 janvier [2014] dans sa 83e année."
4. Le métreur : Gérard JAMAIN.
Attribut : le bon vieux mètre pliant jaune en bois.
Gérard Jamain, alors Gérard JAMAIN, Métreur Monuments Historiques 6bis rue Louis Barthou Rennes et actuellement Ingénieur-Conseil et économiste du patrimoine : il a fondé en 1986 "HÉRITAGE", bureau d'études spécialisé dans la restauration de bâtiments anciens.
Voir sa Notice biographique professionnelle d'où je tire ce portraits.
5. Non identifié.
Attribut : le calepin et le stylo. Inscription NISAT PAIX COMM/UN. Un représentant de la commission diocésaine d'Art Sacré CDAS ??
6. Le recteur Jacques MALLÉJAC.
7. Le menuisier .
Attribut : le rabot ; Peut-être Paul XX, contre-maître d'AMC.
8. Le maçon : Christophe GAILLARD, de Bénodet.
attribut, la truelle.
II. Bas-coté sud.
9. Vincenzo FANCELLI, le sculpteur-bois.
attribut la masse et le ciseau .
"le sculpteur du château de Versailles" : Vincenzo Fancelli, d'Alfortville restaurateur officiel du château de Versailles, est intervenu aussi dans la restauration des 22 stalles de la cathédrale Saint-Pierre de Saint-Claude (Jura) qui avaient été détruites par un incendie en 1983 (près de 200 statues de Jehan de Vitry).
Vincent Fancelli appartient à une lignée d'artisan ; Otello Fancelli ouvrit d'abord dans les années 1920 un atelier à Pise sur la célèbre Piazza Miracoli, puis s'installa à Paris après la seconde guerre mondiale avec son fils Vincenzo, en se spécialisant dans la restauration et la reproduction de modèles anciens. Ils intervinrent dans la restauration du Musée Carnavalet, de l'Hôtel de Sully, du Château de Chambord, et, sous la direction de Gérard Van der Kemp, dans celle de la Chambre à coucher de Marie-Antoinette à Versailles. Depuis 1985, l'Atelier Fancelli (Paris-New-York) est dirigé par Jean-Pierre Fancelli.
10. L' architecte Gérard CAILLIAU.
Ses attributs : le compas et le niveau.
Gérard CAILLIAU, DPLG et ABF, architecte des Bâtiments de France était le maître d'œuvre -Il est surtout connu pour la réalisation du Pont de Cornouaille à Bénodet en 1972. (Il serait apparenté avec la sœur aînée du général de Gaulle, Marie-Agnès, qui avait épousé en 1910 Alfred Cailliau).
11. le couvreur Hervé DUHOT .
Attributs : le toit d'ardoise, et un outil en bois.
Hervé DUHOT, Société Duhot de Landerneau. Il était assisté par Jean-Louis Ropars.
12. L'entreprise de chauffage STEINER.
Attribut : les flammes.
L'artisan responsable du chauffage était Mr STEINER de Ploudalmézeau (S.A Steiner Equipement)
13 : L'entreprise de peinture RAUB, Brest.
Attribut : les pinceaux ; Claude JAOUEN, peintre chez Raub.
14. le charpentier d'AMC Rennes.
attribut : la scie.
Identification : DAVALIS de l'entreprise Entreprise de Menuiserie-Charpente A.M.C. Rennes, ou JULIOT, chef charpente. d'AMC de Rennes ?
15. le maire Hervé ROPARS.
attribut : le village : la Mairie de Plouédern était Maître d'ouvrage.
16. Le sculpteur sur pierre MOURAD HORCH .
Identification : Mr MOURAD-HORCH. il a réalisé aussi l'autel de pierre de la chapelle nord.
Cet artiste est connu pour avoir sculpté deux lions pour le Palais de Justice de Nantes : ceux-ci ont été déplacés lorsque le Palais fut converti en un hôtel de luxe. Ouest France 19 oct. 2010. A Nantes encore, il réalisa en 1979 la fontaine de la Place Pirmil. L'Ecole des pyramides de la Roche-sur-Yon lui doit un Totem.
Sources et liens.
— René Couffon et Alfred Le Bars, Nouveau Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper et de Léon Quimper 1988, en ligne
— (pour info : Barral I Altet, Javier « Décor peint et iconographie des voûtes lambrissées de la fin du Moyen Âge en Bretagne » Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres1987 Volume 131 No 3 pp. 524-567 Persée. )