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5 août 2024 1 05 /08 /août /2024 14:22

Le calvaire "aux trois larmes" (kersanton, XIVe siècle, Prigent ?) de la chapelle Saint-Herbot à Saint-Thonan et ses armoiries.

 

 

Ce calvaire de la chapelle Saint-Herbot est-il dû à l'atelier des Prigent ? Pour en juger, je propose de découvrir  d'autres œuvres de Bastien ou Henry Prigent:

 

et hors blog: 

 

 

Attribution personnelle hors catalogue Le Seac'h :

 

 

 

 

 

 

 

 

PRÉSENTATION. Site de la commune.

"La chapelle de Saint-Herbot est située au sud de la commune, en bordure de la VC1 menant vers Landerneau. Auparavant rattachée au domaine du Botiguéry, la commune de Saint-Thonan est devenue propriétaire de l'édifice en 1958 par acte de donation des époux Villiers, propriétaires du domaine.

Edifiée au XVIème siècle, la chapelle au plan rectangulaire est surmontée d'un clocheton carré couvert d'une flèche. Les rampants sont hérissés de crochets Renaissance et se terminent par des gargouilles en forme d'animaux symboliques. La porte gothique est surmontée d'une statue de saint Herbot, saint patron des bêtes à cornes.

La chapelle abritait plusieurs statues en bois polychrome datant également du XVIème siècle. Elles ont été restaurées. Quatre statues ont été replacées dans la chapelle et deux autres sont conservées en l'église Saint-Nicolas, située au bourg.

En 1987, la couverture de la chapelle, la porte et les vitraux ont été restaurés et l'extérieur a été aménagé.

Courant 1995, l'intérieur de la chapelle a été rénové par les bénévoles du comité de Saint-Herbot qui a financé une partie des travaux. La charpente présente la forme originale d'une coque de bateau renversée.

A quelques mètres de la chapelle, un calvaire représente la Vierge et Saint-Pierre, Saint-Jean et Madeleine, ainsi qu'un ange agenouillé.

Depuis 1979, le comité de Saint-Herbot organise chaque année les courses cyclistes sur le circuit du Botiguéry avec une arrivée devant la chapelle. Cette année 2022, les courses auront lieu le dimanche 12 juin.

A Saint-Herbot, il est également de tradition ancienne de sonner les cloches de la chapelle en l'honneur des mariés issus du secteur. Encore aujourd'hui, les voisins continuent de se réunir le jour des noces autour des mariés et leur famille à la chapelle pour célébrer l'événement au son des cloches de Saint-Herbot."

Le manoir de Botiguéry

"Unique maison seigneuriale de la commune, le manoir de Botiguéry est composé de plusieurs corps de bâtiments, dont la partie centrale, remaniée, est la plus ancienne.

La tour carrée comporte des fenêtres à larmier et une porte qui pourrait provenir de l'ancien manoir. Flanquée de pilastres ioniques, elle est surmontée d'un fronton orné d'un macaron en bosse. L'aile ouest date de la fin du XIXème siècle. Au début du XXème siècle, l'ensemble domanial est encore agrandi.

Situé en contrebas, l'ancien moulin est partiellement conservé."

 

La description d'Yves-Pascal Castel en 1980.

2863. Saint-Herbot, chapelle, granite, kersanton, hauteur=5 m. XVIè s. Tertre. Socle cubique. Fût rond, écots. Croisillon, culots, écu au cerf, autre mi-parti, au revers, statues géminées: Vierge-Pierre, Jean-Madeleine, ange à genoux. Croix détruite, il reste un Christ lié. [YPC 1980]

 

Description.

L'exploration de la carte IGN Geoportail  montre la proximité de cette chapelle Saint-Herbot avec le château de Botiséguy, et montre aussi le paysage valloné par les rivières, (avec leurs moulins) qui se jettent dans l'Elorn en aval de Landerneau.

C'est à Landerneau qu'était établi un prolifique atelier de sculpture de kersanton, une pierre extraite dans la rade de Brest et conduite par bateau à Landerneau : l'atelier de Bastien et Henry Prigent (1527-1577). J'ai décrit dans ce blog les nombreux calvaires qui leur sont attribués, et dont l'une des particularités, non constante et non propre exclusivement à cet atelier, tient dans le trois larmes sous les yeux des personnages réunis au pied de la croix, Marie, Jean et Marie-Madeleine, assistant à la Crucifixion de Jésus. Tout près de cette chapelle, on peut envoir à Saint-Divy et à La Forest-Fouenant de magnifiques exemples.

 

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024.

Le calvaire est placé devant la chapelle, à son sud, et ses deux faces sont orientées ouest-est. La face principale, orientée vers l'ouest, a perdu son Christ en croix, mais le croisillon porte encore la Vierge au calvaire, éplorée, à notre gauche, et Jean, également en larmes, à notre droite. L'écu au cerf entre les bras du croisillon renvoie à la famille Le Jeune [LE YAOUANCQ], seigneur de Botiguéry aux XVe et XVIe siècle.

L'autre face montre sur le croisillon Marie-Madeleine, tenant son pot d'aromates et portant les mêmes larmes groupées par trois que Jean (avec lequel elle est géminée) et la Vierge. Saint Pierre, portant sa clef à anneau losangique, est géminée avec Marie. Au centre, le Christ en Croix s'adossait vraisemblablement au crucifix perdu.

On trouve également sur cette face, au diamant du croisillon, un écu mi-parti, dont les armes de l'époux, en 1, sont celles de la famille Parscau. On sait que Vincent de Parscau (né à Saint-Thonan vers 1527 et décédé en 1591) épousa vers 1555 Jeanne Le Jeune dame de Botiguery, fille d'Hervé Le Jeune (ca 1530) et de Catherine du Com. Ils eurent un fils Olivier de Parscau qui épousa en 1581 Anne de Kersulguen, dont Jeanne du Parscau. Le blason mi-parti ne correspond néanmoins pas à l'alliance Parscau/Kersulguen (ni à l'alliance en 1559de Vincent de Parscau avec Françoise de Penfentenyo), les armes en 2 associant une croix pattée centrale et trois coquilles Saint-Jacques (Kerven ?).

 

https://gw.geneanet.org/akermadec?n=le+jeune+de+botiguery&oc=&p=herve

https://gw.geneanet.org/jcbo?lang=fr&p=jeanne&n=le+jeune&oc=1

https://abers-patrimoine.bzh/kpoi/site-archeologique-dilliz-coz/

C'est ce couple Vincent de Parscau/Jeanne Le Jeune qui fit construire l'église Saint-Nicolas de Saint-Thonan en 1586 : la pierre d'angle portant leurs armes mi-parti a été retrouvée dans le presbytère en 1966.

 

 

 

 

I. LA FACE PRINCIPALE.

Sur le fût de granite à écots (reliant la croix à la symbolique de l'arbre) est scellé le croisillon de kersanton qui porte sur les côtés les statues de la Vierge au calvaire et de Jean au calvaire ; au centre, sans écu, le bas-relief du cerf passant des Le Jeune de Botiguéry. Au centre, le crucifix perdu, avec sa croix, est remplacé par un socle cubique sculpté d'un ange orant (l'autre face de ce socle n'est que dégrossi, témoignant d'un réaménagement ou d'un réemploi). Posé sur ce socle, le Christ aux liens est ici vu de dos.

 

 

 

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet  2024.

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024.

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet  2024.

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024.

 

1°) La Vierge aux trois larmes sous chaque paupière inférieure. Kersanton, XVIe siècle.

Cette Vierge au visage encadré d'un voile épais, "en coque" et vêtu d'un manteau dont le pan droit revient se fixer à la ceinture sous le coude gauche a eu la tête brisée et rescellée, mais elle a perdu une partie du nez de la bouche et du menton.

Les yeux sont globuleux et semblent fermés, et les trois larmes sous chaque paupière ont bien les caractéristiques de ce milieu du XVIe siècle, avec un filet se terminant par une goutte épaisse. Ces larmes se retrouvent sur des panneaux peints, sur des retables (nord de la France et Pays-Bas), mais aussi, sur une bonne part des Passions des maîtresses-vitres du Finistère, et sur les Vierges de Pitié et Déplorations Bretonnes, réservés aux trois mêmes personnages, Marie, Jean et Marie-Madeleine. Elles témoignent de l'importance du culte du sang versé par les Christ et des larmes versées en retour par gratitude et compassion, justifiant la floraison de ces calvaires, de ces Vierges de Pitié et de ces Passions dans les diocèses de Basse-Bretagne.

https://www.lavieb-aile.com/2020/11/devotion-franciscaine-aux-plaies-du-christ-a-la-cour-ducale-de-bretagne-au-xve-siecle-l-exemple-d-isabelle-stuart.html

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On peut noter ici la coiffe fine en dentelle sous le chaperon épais ; les deux mains jointes ; ou les solides chaussures de cuir.

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet  2024.

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024.

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet  2024.

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024.

 

2°) Saint Jean aux trois larmes sous chaque paupière inférieure. Kersanton, XVIe siècle.

Jean, imberbe, cheveux bouclés, tête grave (avec une petite bouche fortement concave et une lèvre inférieure faisant lippe), porte une robe boutonnée sous un manteau fermé par une patte, la main sur la poitrine tandis qu'il retient le pan du manteau de la main gauche, est pieds nus comme tout pôtre.

Ses trois larmes sous chaque paupière sont parfaitement visibles.

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Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet  2024.

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024.

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet  2024.

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024.

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet  2024.

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024.

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L'ange orant. Kersanton, XVIe siècle.

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet  2024.

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024.

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Le cerf sculpté en bas-relief sur le diamant du croisillon : les armes des Le Jeune.

 

Depuis le XVe siècle, la famille Le Jeune ou Jaouancq détient le fief de Botiguéry avec Rivoallon, puis Yvon, ect.

Lors de la Réformation de l'évêché de Léon en 1443, une seule famille noble est mentionnée à Saint-Thonan :

an Iaouancq (an) ou Le Jeune, seigneur de Botiguéry, paroisse de Saint-Thonan. Leurs armes sont  de sable au cerf passant d’argent.

https://man8rove.com/fr/blason/q2evs1x-le-jeune-alias-le-jaouancq#google_vignette

On le retrouve , dans un écu, sur un culot de la statue de saint Herbot au dessus de la porte de la chapelle.

 

Statue en kersanton de saint Herbot, chapelle Saint-Herbot. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

Armoiries des Le Jeune, chapelle Saint-Herbot. Photo lavieb-aile 2024.

 

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet  2024.

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024.

 

 

II. LA FACE SECONDAIRE : SAINTE MARIE-MADELEINE ET SAINT PIERRE. CHRIST AUX LIENS.

 

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet  2024

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet  2024

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet  2024

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024

 

 

1°) Sainte Marie-Madeleine aux trois larmes sous chaque paupière inférieure. Kersanton, XVIe siècle.

La sainte a une place majeure dans l'expression du chagrin devant la mort du Christ, et dans le versement de larmes ; elle vient immédiatement après la Vierge et Jean dans toutes des Déplorations, tandis que les peintres et sculpteurs la représentent agenouillée au pied de la Croix, se tordant les mains de douleur en voyant le sang couler des pieds du Rédempteur. Dans les Évangiles, elle tient la première place dans les soins apportés au Tombeau et dans les Apparitions du Christ réssuscité. Dans maintes œuvres, on la voit tenir le flacon d'aromates nécessaires à l'embaumement, voire même pratiquant des gestes de tendresse et de soins au cadavre du Christ.

Ici, elle tient le récipient (type albarello avec un couvercle à bouton) devant sa poitrine, les yeux ouverts mais au regard lointaint et triste.

Le visage est caractérisé par des yeux très globuleux, sans pli palpébral , un nez étroit, une toute petite bouche sous le philtrum, et un menton fin, en avant et pointu.  Les trois larmes sont bien là, parfaitement visibles.

Sa robe à col rond est ajustée sur sa poitrine, son manteau  forme un pan qui revient sous la manche gauche où il est fixé, mais on remarquera surtout ses cheveux très longs descendant sur le côté, et mieux encore la manère par laquelle les nattes sont entourées d'un voile : celui-ci, dont je fais remarquer régulièrement l'existence dans la statuaire de Basse-Bretagne au XVIe siècle, tant il est singulier, ne couvre pas la tête, mais seulement l'occiput avant de passer derrière la nuque. Voir mes développements ici.

 

 

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet  2024

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet  2024

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet  2024

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024

 

 

2°) Saint Pierre tenant sa clef. Kersanton, XVIe siècle.

Il s'agit à l'évidence d'une statue du même atelier, qui a produit des quantités de statues de saint Pierre soit pour les calvaires (*), soit pour les séries d'apôtres des porches.

(*) Dinéault, Quimper-Locmaria

 

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet  2024

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet  2024

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024

 

 

Le Christ aux liens. Kersanton, XVIe siècle.

 

Là encore le Christ aux liens est très fréquent sur les calvaires bas-bretons du XVIe siècle : par exemple  à Bourg-Blanc, au Folgoët, Guisssény, Landerneau, Loc-Brévalaire, Saint-Divy.

On retrouve sur ce visage le traitement de la barbe peignée et de la moustache adoptée pour le saint Pierre.

Le Christ porte la couronne d'épines et le manteau de dérision sur un pagne court ; ses poignets sont liés, et il tenait, avant qu'il ne se brise, un roseau.

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Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet  2024

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet  2024

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024

 

 

Les armoiries mi-parti De Parscau /de Kerven.

Le milieu du croisillon porte un écu mi-parti qui a échappé aux marteaux des révolutionnaires. En 1, on reconnait les armes de la famille Le Pascau, de sable à trois quintefeuilles d’argent, ce qui renvoie à priori à Vincent de Parscau, écuyer, seigneur de Menan à Plouguerneau, né à Saint-Thonan,  décédé en  1591 et qui devint seigneur de Botiguéry par son mariage avec Jeanne Le Jeune, héritière de Botiguéry fille de Hervé Le Jeune et de  Catherine du Com.

Note : Olivier Parscau représente encore sa paroisse de Plouguerneau (comme seigneur de Menan) à la Montre de 1557, mais la famille quitta Menan envahi par les sables et s'établit ensuite à Botiguéry.

https://man8rove.com/fr/blason/q2evs1x-le-jeune-alias-le-jaouancq#google_vignette

Mais en 2, ce ne sont pas les armes de la famille Le Jeune. On remarque au centre une croix potencée, et deux coquilles, ce qui correspond aux armes de Kerven ou Kerguend’argent à la croix potencée ou alisée, au pied fourché, d’argent, accompagnée de 3 coquilles de même, 2 en flancs et 1 en pointe  (Vicomte Frotier de la Messelière ). Cette alliance est cohérente avec le fait que les deux familles Le Jeune et Kerven sont citées parmi les familles nobles de Ploudaniel, mais n'est pas cohérente avec les données généalogiques.

Je pose l'hypothèse suivante : le calvaire avec ses deux statues géminées et son Christ aux liens du XVIe siècle (et pour moi attribuées à Prigent avant 1577) aurait été remonté sur un croisillon ultérieur; ce qui expliquerait la fraicheur ou bonne conservation des armes des deux faces. 

Le seul indice pour une alliance Pascau/Kerven est un échange sur le forum du Centre généalogique du Finistère évoquant une "Marie, dame de Kerven" qui pourrait correspondre si je comprends bien à Marie Liminic, dame de Plessis, épouse de Bernard de Pascau, sr de Botiguery (fils de Claude et petit-fils de Vincent), ou bien à leur fille.

Mais ceci est très aventureux : je conserve néanmoins mon hypothèse : ces armoiries ne dateraient pas du XVIe siècle, et pourraient même être assez récentes.

 

 

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Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet  2024

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet  2024

Calvaire (XVIe siècle) de Saint-Herbot à Saint-Thonan. Photo lavieb-aile juillet 2024

 

 

SOURCES ET LIENS.

 

—CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Saint-Thonan n° 2663 "saint-Herbot n°1" Atlas des croix et calvaires du Finistère.

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/saint_thonan.html

—COUFFON (René); 1988, , "Notice sur Bourg-Blanc", Nouveau répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/SAINTHON.pdf

"CHAPELLE SAINT-HERBOT A Bodiguéry. Edifice de plan rectangulaire à clocheton très évidé amorti par une petite flèche carrée. Il remonte au XVIè siècle mais a été très remanié. Mobilier Statues - en bois polychrome : sainte Trinité qui a perdu son Christ, saint Jean, saint Herbot, saint non identifié ; - en kersanton, autre saint Herbot, au-dessus de la porte gothique.

 Sur le placitre, croix de granit : statues géminées sur le croisillon, Crucifix manquant, Christ aux liens."

—LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre de Basse-Bretagne. Les ateliers  du XVe au XVIIe siècle, PUR éditions.

— autres

http://www.infobretagne.com/saint-thonan.htm

https://www.saint-thonan.fr/tourisme/patrimoine.html

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Published by jean-yves cordier - dans Calvaires Prigent Kersanton Larmes Héraldique
23 juillet 2024 2 23 /07 /juillet /2024 15:14

 

Ensemble de deux verrières (baies 0 et 2, 1966, 34 m²) de Jacques Le Chevallier pour le chœur de l'église Saint-Nonna de Penmarc'h (Finistère 29. Bretagne).

Une verrière (baie 13, 1975, 8,30 m², composition colorée) de Jacques et Guy Le Chevallier pour les Fonts baptismaux de l'église Saint-Nonna de Penmarc'h (Finistère 29. Bretagne).

 

Voir : 

Voir :

PRÉSENTATION.

 (D'après F. Gatouillat et M. Hérold, Vitraux de Bretagne 2005).

La construction de l'église Saint-Nonna de Penmarc'h a débuté en 1508, à une période de forte prospérité économique liée au commerce maritime,  sous l'impulsion du recteur Charles Jégou, qui sera abbé de Daoulas de 1519 à 1536. 

L'église est de dimension imposante, mesurant près de 50 m de long et 25 m de large, sur un plan rectangulaire avec tour carrée, clocher central et chevet plat.

La maîtresse-vitre (ou baie 0) semble avoir été commandée, selon les données héraldiques, vers 1510 à l'atelier de Quimper, probablement par Jean du Pont époux en 1490 de Catherine de Brosse, et les lancettes comportaient 16 scènes de la Vie du Christ sous des dais gothiques, dont seules 5 ont survécu : elles sont comparables à celles de Guengat (baie 1), de Plogonnec (baie 0) et d'Ergué-Gabéric. 

Du tympan de la baie 2, à droite du chevet, ont été conservés des fragments de la même époque que la baie axiale.

L'état de la baie 0 était jugé déplorable après la Première Guerre mondiale : le curé Guillem fit déposer les panneaux  en 1918 et envisagea de les céder "à un riche amateur de Mulhouse", Alfred Sparry, qui prévoyait en échange d'offrir à l'église une création du Parisien Paulin-Aristide Durrieu moyennnant 10 000 frs.  Le Service des Monuments historiques intervint à temps pour empêcher la transaction : un devis de restauration, établi dès 1913, fut repris et les vitraux restaurés par Labouret en 1920. Déposées par Gruber en 1942, les deux verrières furent stockées dans trois caisses au château de Champs-sur-Marne. 

Dés mai 1962, René Lisch, architecte en chef des monuments historiques, et Pierre-Marie Auzas, Inspecteur principal, en accord avec l'Inspecteur général  Dupont, confient les maquettes des vitraux de Champ-sur-Marne à Jacques Le Chevallier pour une étude de restauration, et charge ce dernier d'ouvrir les caisses des vitraux classés, puis de transporter ceux-ci à son atelier de Fontenay-Aux-Roses. Le peintre-verrier procède à un relevé de la situation des panneaux :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le travail, si l'on en croit les courriers archivés, débute en 1966, et c'est alors Guy Le Chevallier, fils de Jacques, qui a repris la direction de l'atelier du vitrail de Fontenay, qui est l'acteur du projet (sur des cartons de Jacques Le Chevallier, qui appose sa signature sur la baie 0). Tandis que les nouveaux verres sont exécutés à Fontenay, il échange de nombreuses lettres avec le maître-verrier de Quimper Jean-Pierre Le Bihan, qui assume le travail local (mise en place d'un échafaudage, gabarits et mesures, serrurerie), dans une collaboration manifestement parfaitement amicale. Les panneaux sont terminés en novembre 1966. La pose est terminée en janvier 1967.

Entre 1972 et 1975, l'atelier du vitrail de Fontenay se verra confier la réalisation d'une des deux verrières des Fonts baptismaux, la baie 13.

Selon Gatouillat et Hérold 2005, "la remise en état du vitrage de l'église s'est poursuivie jusqu'en 1989, avec des créations d'Anne et de Guy Le Chevallier (vers 1981), et avec la restauration des verrières du XIXe siècle par Jean-Pierre Le Bihan. Le dernier vitrail sera la baie haute de la tour, à l'ouest, par Antoine Le Bihan fils de Jean-Pierre, en 2008-2016.

 

 

 

Baie

situation

mesures

lancette

tympan

signature

Description

0

chevet

L.4,30 m

H. 8,60 m

25,4 m² dont 13,17 m² ancien

6 lancettes trilobées

12 ajours

Baie C angle inf. gauche J. LE CHEVALLIER 1966.

Panneaux anciens (vers 1510) d'une Vie du Christ fragmentaire et d'un tympan héraldique insérés dans une composition colorée de Jacques Le Chevallier.

1

Hors atelier

chevet

 

4 lancettes trilobées

10 mouchettes et 4 écoinçons

 

Vitrerie blanche à losanges et bordure jaune et verte. Verres colorés au tympan. 

2

chevet

L.3,30 m

H. 4,20 m

8,6 m² dont 1,7 m² ancien

5 lancettes trilobées

5 ajours

 

Panneaux anciens (vers 1510) d'une Vie du Christ fragmentaire et d'un tympan héraldique   insérés dans une composition colorée de Jacques Le Chevallier.

3

Hors atelier

Chœur côté nord

 

lancettes trilobées

 

 

Composition en vitrerie à rubans entrecroisés. Guy ou Anne Le Chevallier vers 1981 ?

4

Baie murée.

Chœur côté sud

murée

2 lancettes trilobées

3 mouchettes et 4 écoinçons

murée

murée

5

Hors atelier

Chœur côté nord

 

lancettes trilobées

 

 

Composition en vitrerie à rubans entrecroisés. Guy ou Anne Le Chevallier vers 1981 ?

6

Hors atelier

Chœur côté sud

 

3 lancettes trilobées

5 mouchettes et 4 écoinçons.

 

Composition colorée géométriques. Guillaume Cassaigne 1956. 

7

Hors atelier

Nef bas-côté nord

 

3 lancettes trilobées

 

 

Saint Guénolé. Atelier du Carmel du Mans 1863-1870.

8

Hors atelier

Nef bas-côté sud.

 

3 lancettes trilobées

5 mouchettes et 4 écoinçons.

 

Composition colorée géométriques. Guillaume Cassaigne 1956. 

9

Hors atelier

Nef bas-côté nord

 

3 lancettes trilobées

5 mouchettes et 4 écoinçons

 

Saint Fiacre (inscr.) ou saint Hervé et son loup. Atelier du Carmel du Mans 1863-1870.

10

Hors atelier

Nef bas-côté sud.

 

3 lancettes trilobées

5 mouchettes et 4 écoinçons.

 

Composition colorée géométriques. Guillaume Cassaigne 1956. 

11

Hors atelier

Nef bas-côté nord

 

3 lancettes trilobées

5 mouchettes et 4 écoinçons

 

Notre-Dame-de-la-Joie. Anges adorateurs au tympan. Atelier du Carmel du Mans 1863-1870.

12

Hors atelier

Nef bas-côté sud.

 

3 lancettes trilobées

5 mouchettes et 4 écoinçons

 

Sainte Thumette. Atelier du Carmel du Mans 1868.

13

Fonts baptismaux côté nord

 

3 lancettes trilobées

5 mouchettes et 4 écoinçons

 

Composition colorée (dominance brun et vert) à réseaux de plombs.

Atelier du vitrail de Fontenay. Carton Jacques Le Chevallier, exécution Guy Le Chevallier.

14

Hors atelier

Pignon ouest côté sud.

 

4 lancettes trilobées

5 mouchettes et 4 écoinçons

 

Saints Pierre et Paul. Atelier du Carmel du Mans 1868.

15

Hors atelier

Fonts baptismaux côté sud

 

4 lancettes trilobées

 

 

Vitrerie blanche à bordure. Guy ou Anne Le Chevallier vers 1981 ?

102

Porche tour

baie haute.

 

3 lancettes trilobées

5 mouchettes.

 

Composition colorée par Antoine Le Bihan Quimper v.2016. Inscription "DA FEIZ ON TADOU KOZ 1508-2008. Association Sant-Nonna".

 

Protection : par grillage extérieur.

 

Description détaillée des baies 0 et 2.

 

I. La Baie 0 ou maîtresse-vitre. 1510 et 1966.

1°) Les lancettes.

Les vitraux anciens se trouvent dans les deux lancettes centrales, les têtes de lancettes et le tympan. 

Les têtes de lancette contiennent six sommets d'édicules flanqués de statuettes de prophètes à arcs redentés ouvrant sur des voûtants colorés  et des tentures galonnées.

Dans les deux lancettes centrales sont regroupés les panneaux restant du cycle de l'Enfance du Christ, de la Vie publique et de la Passion du Christ autrefois disposés en trois registres dans la baie. Ces scènes sont peu restaurées et affectées de nombreux plombs de casse.

--Au registre supérieur de la lancette C : Déposition de Croix (assez bien conservé).

--Au registre supérieur de la lancette D : la Mise au tombeau (tête du Christ restauré)

--Registre moyen, lancette C : la Flagellation (pièces modernes : sol, jambes des bourreaux).

--Registre moyen, lancette D : le Baptême du Christ (même carton qu'à Guengat ; verre gravé pour les rayons entourant la colombe du Saint-Esprit ; pièces modernes à la base du panneau.

Voir : 

 

--Registre inférieur, lancette C : la Circoncision (même carton qu'à Guengat ; tête de la Vierge restaurée ; panneau inférieur perdu) ; à côté, dais, (très restauré, abritant  un panneau de vitrerie moderne).

Le reste des lancettes est occupée par la vitrerie colorée de Jacques Le Chevallier.

Signature dans l'angle inférieur gauche de la lancette B.

Un verre cassé, angle inférieur gauche de lancette E.

 

Baie 0. Jacques Le Chevallier 1966. Photographie Jean-Yves Cordier 2024.

  

​ Eglise Saint-Nonna de Penmarc'h, baie 0, la signature de Jacques Le Chevallier. Photo Jean-Yves Cordier 2024.    ​ ​

 

 

 

 

Eglise Saint-Nonna de Penmarc'h, baie 0, la Flagellation (atelier Le Sodec de Quimper, v.1510). Photo Jean-Yves Cordier 2024.

 

 

Eglise Saint-Nonna de Penmarc'h, baie 0, La Déposition (atelier Le Sodec de Quimper, v.1510). Photo Jean-Yves Cordier 2024.

 

  

 

Eglise Saint-Nonna de Penmarc'h, baie 0, détail La Mise au tombeau (atelier Le Sodec de Quimper, v.1510). Photo Jean-Yves Cordier 2024.

 

2°) Le tympan.

-Au sommet, armes parti de France et de Bretagne couronnées et entourées du collier de l'Ordre de l'Hermine. Phylactères avec devise. Panneau bien conservé.

-Au dessous, dans 6 des 12 ajours, anges en buste sur fond de nuées mises en plombs (fréquentes dans les Passions de cet atelier Le Sodec), tenant des phylactères et supportant les armes des seigneurs de Pont-L'Abbé d'or au lion de gueules, et leurs alliances.

En haut à gauche, écu du Pont parti de Rostrenen d'hermines à trois fasces de gueules (panneaux plus ou moins complétés)

Autres ajours : bouche-trous (à droite, tête du Christ, buste d'une Vierge de Pitié, fragments de dais et d'écus), et un panneau de Jacques Le Chevallier.

 

Baie 0 (tympan) Jacques Le Chevallier 1966. Photographie Jean-Yves Cordier 2024.

 

--Armoiries couronnées (couronne royale aux fleurs de lys), mi-parti de France et de Bretagne entourées du collier de l'Ordre de l'Hermine : la prééminence royale de Louis XII et d'Anne de Bretagne. Le collier est une cordelière à nœuds de cordeliers, rappelant l'attachement d'Anne de Bretagne et de son père le duc François II à cet emblème, repris dans l'Ordre de la cordelière créé en 1498 par Anne de Bretagne. Sur le phylactère, où on attendrait la devise ducale A MA VIE, on lit, sous réserve,  SVIS  POUR SOY.

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Eglise Saint-Nonna de Penmarc'h, baie 0, tympan (atelier Le Sodec de Quimper, v.1510). Photo Jean-Yves Cordier 2024.    ​

Le collier de l'Ordre de l'Hermine : L'hermine au naturel est suspendue à la cordelière par un entrelacs.

​ Eglise Saint-Nonna de Penmarc'h, baie 0, tympan (atelier Le Sodec de Quimper, v.1510). Photo Jean-Yves Cordier 2024.    ​ ​

 

Dans l'ordre dees prééminences, nous trouvons en dessous  les armoiries de trois générations de barons de Pont-L'Abbé, de gauche à droite :

— écu mi-parti d'or au lion de gueules, qui est Pont-L'Abbé, et d'hermines à 3 fasces de gueules, qui est Rostrenen. Jean, baron du Pont-L'Abbé épousa en 1440 Marguerite qui lui apporta la baronnie de Rostrenen dont il écartela ses armes.

 

 

​ Eglise Saint-Nonna de Penmarc'h, baie 0, tympan (atelier Le Sodec de Quimper, v.1510). Photo Jean-Yves Cordier 2024.    ​ ​

— écu écartelé au 1, 4 de Pont-L'Abbé et de Rostrenen, au 2 contrécartelé au 1 et 3 de gueules à la raie d'escarboucle d'or et au 2,4 d'azur à trois fleurs de lys d'or à la cotice du même brochant qui est Bourbon-Navarre, et au 3 de gueules à 3 macles d'or qui est Rohan à la vouivre ondoyante brochant sur le parti. Pierre du Pont-L'Abbé décédé en 1488 à Saint-Aubin-du-Cormier épousa Hélène de Rohan en 1463.

 

 

​ Eglise Saint-Nonna de Penmarc'h, baie 0, tympan (atelier Le Sodec de Quimper, v.1510). Photo Jean-Yves Cordier 2024.    ​

 

— Présenté par un ange couronné à amict brodé d'or et ailes rouges frangées d'or, l'écu mi-parti Pont-L'Abbé-Rostrenen et d'hermines, autres armoiries, imparfaitement reproduites, des de Brosse, comte de Penthièvre. Jean III du Pont-L'Abbé épousa Catherine de Brosse-Bretagne vers 1490.

 

​ Eglise Saint-Nonna de Penmarc'h, baie 0, tympan (atelier Le Sodec de Quimper, v.1510). Photo Jean-Yves Cordier 2024.    ​ ​

Au dessous, de gauche à droite des anges semblables présentent les armoiries de seigneurs de moindre importance, qui ont possédé la seigneurie de Lescoulouarn dans la paroisse de Plonéour, voisine de Penmarc'h :

— écu écartelé au 1 et 4 d'or au lion d'azur et au 2 et 3 de gueules à 5 fleurs de lys d'argent, copie moderne pour d'azur à 6 fleurs de lys d'argent posées 3.2.1. Il s'agit des armes inversées de la famille Foucault dont la branche aînée possédant Lescoulouarn se fondit dans Langéouez avant 1510 par le mariage de Jean et de Jeanne Foucault. Sur la banderole ONI...ET et P...DE...

 

 

​ Eglise Saint-Nonna de Penmarc'h, baie 0, tympan (atelier Le Sodec de Quimper, v.1510). Photo Jean-Yves Cordier 2024.    ​ ​

— écu mi-parti Foucault et du Pont-L'Abbé; alliance inconnue.Sur la banderole : L...ON...EN...

 

Eglise Saint-Nonna de Penmarc'h, baie 0, tympan (atelier de Quimper, v.1510). Photo Jean-Yves Cordier 2024.

— écu mi-parti fascé ondé d'or et d'azur qui est Languéouez et d'or au léopard morné de gueules qui est Nevet. Un Jean de Languéouez seigneur de Lézarscoët épousa vers 1450 Typhaine de Nevet. Sur la banderole :CHRISTU...TRIS.. VI., fragment d'un hymne dans le style du Victimae Paschali.

 

Eglise Saint-Nonna de Penmarc'h, baie 0, tympan (atelier de Quimper, v.1510). Photo Jean-Yves Cordier 2024.

— écu contrécartelé au 1 et en cœur Foucault, au 3 Languéouez, au 2 d'argent à neuf macles de gueules et au 4 d'azur à la croix d'argent qui sont inconnus. Sur la banderole : ...VIS [cf SVIS]... Il doit s'agir de l'alliance d'un Langéouez avec une autre famille par laquelle la seigneurie de Lescoulouarn échut aux Talhouët. Cette famille était présente dans la région dés 1513 puisqu'on sait que Guyon de Talhouët était capitaine et porte-enseigne de Pierre de Foix, nouveau baron du Pont et de Rostrenen. Bien que l'on ignore si les armes de ces deux personnages figuraient dans la verrière, cependant on peut conclure que la réalisation de cette dernière se situe peu avant ou peu après l'héritage des baronnies par la famille de Foix et celui de la seigneurie de Lescoulouarn par la famille de Talhouët, toutes deux citées en 1513. 

Eglise Saint-Nonna de Penmarc'h, baie 0, tympan (atelier de Quimper, v.1510). Photo Jean-Yves Cordier 2024.

 

 

II. La baie 2. Vers 1510, fin du XVIe siècle et 1966.

Les panneaux anciens se trouvent dans 4 ajours du tympan et en haut de la lancette centrale. 

La lancette médiane C s'élève très haut à l'intérieur du tympan.

 

1°) Les lancettes.

Lancette centrale : en haut,  dais, fragment d'un Portement de croix  (buste du Christ) et pièces bouche-trous.

Le reste des lancettes est occupée par la vitrerie colorée de Jacques Le Chevallier.

 

Baie 2, lancettes. Jacques Le Chevallier 1966. Photographie Jean-Yves Cordier 2024.
Baie 2, lancette C. Photo Jean-Yves Cordier 2024.

 

 

2°) Le tympan.

Quatre écus armoriés au sommet, celui de Jean II du Pont à gauche, et de Marguerite de Rostrenen à droite, mariés en 1444.

Ajour latéral gauche : ange soutenant des armes  d'argent au greslier et au lévrier de sable, armoiries de Penmorvan, seigneur de Tréoulté (Tréoultré est l'ancien nom de Penmarc'h) .

 En symétrie, à droite, écu moderne France-Bretagne tenu par un ange ancien.

Complément de vitrerie en composition colorées Jacques Le Chevallier 1966.

 

Baie 2, tympan. Jacques Le Chevallier 1966. Photographie Jean-Yves Cordier 2024.

 

Baie 2, tympan, détail (v. 1510). Photo lavieb-aile juillet 2024.
Armes de Jean II du Pont. Baie 2, tympan, détail (v. 1510). Photo lavieb-aile juillet 2024.

 

 

Armes mi-parti Jean II du Pont/Marguerite de Rostrenen. Eglise Saint-Nonna, Baie 2, tympan, détail (v. 1510). Photo lavieb-aile juillet 2024.
Armes mi-parti France et Bretagne. Eglise Saint-Nonna, Baie 2, tympan, détail ( ange v. 1510). Photo lavieb-aile juillet 2024.

 

 

Une verrière (baie 13, 1975, 8,30 m², composition colorée) de Jacques et Guy Le Chevallier pour les Fonts baptismaux de l'église Saint-Nonna de Penmarc'h (Finistère 29. Bretagne).

 

Cette réalisation est préparée par un échange de courrier de mai à juillet 1972, dans un projet qui concerne les deux  baies des Fonts baptismaux, n° 13 et n° 15. Le remplage de la baie n°15 est remarquable par ses trois fleurs de lys.

 

1°) Courrier du 12 mai 1972 à Jacques Le Chevallier :

Cher Monsieur, à la suite de la tournée de M. l’inspecteur général DUPONT, je tiens à bien préciser les décisions prises :

PENMARCH Saint-Nonna :

--vous présenterez des maquettes pour les deux fenêtres de la chapelle des fonts baptismaux car elles ne peuvent pas être dissociées,

--dans les fenêtres du bas-côté nord, il y a cinq vitraux du XIXe siècle très menacés qu'il faut déposer d'urgence,

--l'urgence semble moindre dans les vitraux du bas-côté sud que M. DUPONT souhaite conserver

--vos vitraux du chevet sont fort réussis et il est souhaitable de vous confier sans tarder l’exécution de la troisième fenêtre du côté nord.

2°) Courrier du 14 juin 1972 de Mr AUZAS Inspecteur Principal des Monuments Historiques à Mr Le Chevallier.

Cher Monsieur, voici les deux projets « prioritaires » pour la chapelle des fonts baptismaux de l'église de Penmarc'h. Compte-tenu de l'extrême variété des diverses baies de l'église et sans préjuger de la suite des travaux, il m'a semblé intéressant de chercher un parti-pris de vitrerie libre assez animé dans ses rythmes graphiques d'une tonalité générale assez claire et homogène. Il est d'ailleurs souhaitable de consacrer à cette chapelle une grande luminosité et de mettre en évidence les formes du fenestrage.

 

3°) Courrier du 12 juillet de [Guy] Le Chevallier à Mr LISCH, architecte en Chef des MH :

Monsieur, suivant les indications de Mr AUZAS, je vous envoie un devis estimatif pour les vitraux du baptistère de Saint-Nonna. Après avoir rencontré Messieurs Dupont et Auzas, mon père a mis au point des projets qui se rapprochent des vitraux déjà réalisés dans le chœur et faisant ressortir les fleurs de lys du remplage de la baie I.

 

Les pièces d'archives précisent que "les nouveaux vitraux étaient posés en mai 1974", mais un mémoire  de réglement à Mr LISCH précise que "le vitrail"  a débuté en décembre 1974. Un mémoire de réglement 14 093 86 du 30-06-1975 mentionne un seul vitrail, celui du côté nord des Fonts désigné Baie A [baie 13], réalisé de décembre 74 à mars 75, par Guy Le Chevallier à la demande de Mr LISCH, pour la somme de 5.636 Frs : les 24 panneaux de verre antique  de couleurs mis sous plombs ont une surface de 8,3080 m².

 

Description de la baie 13 :

Cette verrière associe, au centre de chaque lancette et de chaque mouchette du tympan, des verres colorés à l'antique sans grisaille, avec une périphérie blanche, l'ensemble étant animée par des lignes (plombs) souples, faiblement curvilignes verticales et horizontales. Les couleurs principales vont du jaune au brun et du vert au bleu.

 

La baie 13 (Fonts baptismaux), Jacques et Guy Le Chevallier 1974-1975. Photographie Jean-Yves Cordier 2024.

ESQUISSES

 

La baie 13 a fait l'objet d'une esquisse colorée :

 

 

La baie 15, qui n'a pas été réalisée par l'atelier Le Chevallier dans cet exercice 1974-75, avait fait l'objet de l'esquisse colorée suivante :


 

 

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LES AUTRES VITRAUX.

 

Baie 1. Guy ou Anne Le Chevallier ?

 

 

 

Baie 4 (murée)

 

Eglise Saint-Nonna de Penmarc'h, baies 3 et 5. Photo Jean-Yves Cordier 2024.

 

 

Eglise Saint-Nonna de Penmarc'h, baie 6 Photo Jean-Yves Cordier 2024.

 

Eglise Saint-Nonna de Penmarc'h, baie 7 Photo Jean-Yves Cordier 2024.
Eglise Saint-Nonna de Penmarc'h, baie 8 Photo Jean-Yves Cordier 2024.

 

 

 

Eglise Saint-Nonna de Penmarc'h, baie 9 Photo Jean-Yves Cordier 2024.

 

Eglise Saint-Nonna de Penmarc'h, baie 10 Photo Jean-Yves Cordier 2024.

 

Eglise Saint-Nonna de Penmarc'h, baie 11 Photo Jean-Yves Cordier 2024.

 

Eglise Saint-Nonna de Penmarc'h, baie 12 Photo Jean-Yves Cordier 2024.

 

Eglise Saint-Nonna de Penmarc'h, baie 14. Photo Jean-Yves Cordier 2024.

 

Eglise Saint-Nonna de Penmarc'h, baie 15 Photo Jean-Yves Cordier 2024.

 

Eglise Saint-Nonna de Penmarc'h, baie 102 (Antoine Le Bihan 2016). Photo Jean-Yves Cordier 2024.

 

 

LIENS ET SOURCES

— GATOUILLAT (Françoise) HEROLD (Michel), Les Vitraux de Bretagne, Corpus vitrearum France recensement VII, Presses Universitaires de Rennes : Rennes 2005 pages 157-159.

 — BARRIÉ (Roger)  Etude sur le vitrail en Cornouaille au 16e siècle : Plogonnec et un groupe d'églises de l'ancien diocèse de Quimper / ; sous la direction d' André Mussat, 1979  Thèse de 3e cycle : Art et archéologie : Rennes 2 : 1979. Bibliogr. f. 9-32. 4 annexes (vol. 2)

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux de Bretagne Héraldique Vitraux Jacques Le Chevallier.
17 juillet 2024 3 17 /07 /juillet /2024 11:26

Ensemble de 7 verrières de Jacques Le Chevallier (74 m², composition non figurative, 1951, classement MH) de la chapelle Saint-Jean-Baptiste du château du Roi René d'Angers. Le vitrail du XVe siècle (v. 1457), René d'Anjou et Jeanne de Laval agenouillés devant la Vierge.

 

Je remercie l'équipe de l'accueil et les guides du château d'Angers, ainsi que Catherine Leroi cheffe du service culturel du Domaine national du château d'Angers.

 

Voir aussi :

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PRÉSENTATION.

Le château est composé de deux éléments : la forteresse construite par Saint-Louis en 1230 et le château-résidence des ducs d'Anjou. La forteresse comporte 17 tours hautes d'une trentaine de mètres et larges de 18 mètres. A partir de 1360, le château, devenu résidence ducale, est transformé : logis royal et chapelle édifiés au début du 15e siècle, châtelet construit en 1450. En 1373, le duc Louis 1er d'Anjou commande la série de tapisseries ayant pour thème l'Apocalypse, dont la série est probablement achevée en 1382.

La chapelle actuelle a été érigée de 1405 à 1412 par Louis II d'Anjou et Yolande d'Aragon, parents de René Ier d'Anjou, pour remplacer la chapelle du XIIe siècle enclose dans l'angle sud-ouest et jugée trop petite et trop délabrée par la reine Yolande.

Sa large nef unique est rythmée de trois travées couvertes de voûtes d'ogives bombées dites « à l'angevine » Les clefs de voûte portent les armes pleines de Louis II, puis mi-parti de Louis II et de Yolande d'Aragon, et la troisième une croix à double traverse honorant la relique de la Vraie Croix ramenée de Constantinople en 1241 et amenée au château d'Angers pendant la Guerre de Cent Ans.

La chapelle a été utilisée au XVIIIe siècle comme prison et 500 marins anglais y ont été détenus, certains y laissant des graffitis.

Le château abritant une base allemande, il a été victime d'un bombardement le 4 août 1944 faisant des dégâts considérables : les parties hautes hautes de la chapelle durent être restaurées.

La façade est de la chapelle (baies 1, 3, 5). Photo Jean-Yves Cordier juillet 2024.

 

Les baies 0 et 1. Photo Jean-Yves Cordier juillet 2024.

 

La chapelle du château d'Angers, baies 5, 3, 1 et 0. Photo Jean-Yves Cordier juillet 2024.

 

 

 

Les vitraux.

L'édifice est éclairé par sept grandes baies dont les vitraux modernes de Jacques Le Chevallier ont été installés en 1951.

Dans la baie moderne 6, du côté ouest devant la porte d'entrée, a été enchâssée une verrière provenant de l'abbaye du Louroux à Vernantes (Maine-et-Loire), classée Monument Historique. Dans trois lancettes gothiques, René Ier d'Anjou, en donateur mais en tenue de chasse, et son épouse Jeanne de Laval (mariage en 1454) entourent la Vierge, au-dessus de leurs armes couronnées. Ce vitrail est attribué à André Robin, créateur des Rosaces de la cathédrale en 1452.

À propos de cette abbaye cistercienne du Louroux fondé en 1120, l'article Wikipédia précise en citant Jocelyn Mercier, Vernantes : Pages d'Histoire, images d'autrefois, Clichy-sous-Bois, Éditions du Vieux-Logis, 1989  : « Au départ des Anglais, une chapelle est construite dans le style gothique angevin, ornée de fresques représentant quatre anges portant les instruments de la Passion du Christ.[...]. Après la guerre, le Roi René fait de larges donations à l'abbaye ; en témoigne un vitrail qu'il fait installer dans l'église. Ce vitrail survit à l'abbaye, car transporté en 1812 dans l'église de Vernantes, puis de là en 1901 au musée Saint-Jean d'Angers. ». Mais ce vitrail avait été très remanié, avec des pièces de ré-emploi qui lui était étrangère, et son insertion dans une vitrerie moderne ne fut pas simple ; Jacques Le Chevallier a refait la tête du donateur en s'inspirant d'une médaille conservée à la Bibliothèque Nationale.

 

Henri Enguehard, ( La chapelle du château d'Angers,1954) écrit à propos de la commande des nouveaux vitraux : « Dans le but d'exposer dans la chapelle des tapisseries de sujet religieux,les verrières neuves commandées à M. Le Chevallier ont été composées en choisissant des verres et des couleurs qui permettent d'éviter la détérioration des tapisseries par la lumière solaire. »

 

Jacques Le Chevallier avait réalisé dès 1949-1950 à Angers l'ensemble de vitraux figuratifs (7 baies, 28 m²) de la chapelle des Sœurs franciscaines de l’Esvière, sur le site d'un sanctuaire de Notre-Dame-sous-Terre créé en 1429 par Yolande d'Aragon.

Par la suite, en 1954-56, Jacques Le Chevallier créera 6 verrières pour la nef sud de la cathédrale d'Angers et des compléments pour les vitraux anciens (notamment la baie axiale de 1230), et 4 verrières pour la chapelle N-D-de Pitié de la cathédrale (74 m² au total). En 1954, il crée les deux fenêtres de l'oratoire du château de Baugé, le relais de chasse du Roi René. En 1958, il revient à la chapelle de l'Esvière pour créer des verrières composées pour le réfectoire et le chapitre (31 m²).

 

SITUATION ET NUMÉROTATION.

Numérotation selon les normes du Corpus vitrearum. La chapelle n'est pas orientée vers l'Est, mais vers le Sud-sud-est.

Numérotation des baies, Jean-Yves Cordier juillet 2024.

 

Aucune des verrières de la chapelle du château n'est signée (ou du moins aucune signature n'est visible depuis le sol). Pas de protection extérieure.

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Baie o et 1. Photo Jean-Yves Cordier juillet 2024.

 

Baies 2, 4 et 6. ​ Photo Jean-Yves Cordier juillet 2024.

 

DESCRIPTION.

 

 

Tableau de synthèse.

 

Baie

situation

taille

lancette

tympan

description

0

Baie d'axe pignon sud.

Hauteur pleine.

 

5 lancettes lancéolées de 0,70 m de large

9 quadrilobes et 7 quadrilobes tronqués.

Composition colorée

1

Haute nef (chœur) Est

Hauteur pleine.

 

3 lancettes lancéolées de 0,70 m de large.

3 quadrilobes et 4 écoinçons

Composition colorée

2

Haute nef (chœur) Ouest

Demi-hauteur

3 lancettes lancéolées de 0,70 m de large.

3 quadrilobes et 4 écoinçons

Composition colorée

3

Nef Est

Hauteur pleine

3 lancettes lancéolées de 0,70 m de large.

3 quadrilobes et 4 écoinçons

Composition colorée

4

Nef Ouest

Demi-hauteur

3 lancettes lancéolées de 0,70 m de large.

3 quadrilobes et 4 écoinçons

Composition colorée

5

Nef Est au dessus de la porte

Demi-hauteur ? 8,09 m²

3 lancettes lancéolées de 0,70 m de large.

3 quadrilobes et 4 écoinçons

Composition colorée

6

Nef Ouest

Hauteur pleine. 12,32 m² dont 7,74 m² vitrail ancien restauré.

3 lancettes lancéolées de 0,70 m de large à 6 panneaux.

3 quadrilobes et 4 écoinçons

Composition colorée JLC et verrières du 2ème moitie XVe siècle.

 

 

Description détaillée.

Auteur : Jacques Le Chevallier (1896-1987) peintre-verrier, atelier de Fontenay-aux-Roses, pour la conception, le dessin des cartons, et la réalisation des verrières.

Ces verrières de Jacques Le Chevallier sont des compositions de pièces colorées en verre antique montés sur plomb, avec serrurerie habituelle par barlotières et vergettes.

La composition répond à un principe identique sur les sept verrières, celui d'éléments géométriques centraux dans un quadrillage rectangulaire plus clair lui-même encadré de bordures. La majorité des pièces sont rectangulaires. Les couleurs dominantes des motifs sont le bleu et le rouge, mais on retrouve aussi le vert, le jaune et l'orangé.

Dans les lancettes de la baie 0, 4 motifs en bandes ou en chevrons se répètent, pouvant évoquer un ensemble héraldique. Au tympan, 2 motifs se répètent également , identiques sauf par leurs couleurs, et privilégiant les losanges.

 

Dans la baie 1, se répètent des cercles et des losanges centrés par des croix. La baie 3 voisine s'en rapproche, mais introduit des cercles concentriques.

Les demi-baies 2 et 4 associent losanges et carrés.

Les baies 5 et 6, qui se font face, introduisent un nouveau motif, en lignes courbes entrelacées en tissage, un motif que Jacques Le Chevallier reprend aussi dans l'oratoire du château du Roi René de Baugé, dont il crée les deux verrières en 1954.

 

Photographies des six verrières.

 

Baie d'axe 0. Photo Jean-Yves Cordier juillet 2024.
Baie 0. Photo Jean-Yves Cordier juillet 2024.
Baie 1. Photo Jean-Yves Cordier juillet 2024.
Baie 1. Photo Jean-Yves Cordier juillet 2024.

 

Baie 2. Photo Jean-Yves Cordier juillet 2024.

 

Baie 2. Photo Jean-Yves Cordier juillet 2024.

 

 

Baie 3. Photo Jean-Yves Cordier juillet 2024.
​ Baie 3.Photo Jean-Yves Cordier juillet 2024.

 

 

​ Baie 4. Photo Jean-Yves Cordier juillet 2024.

 

​ Baie 3. Photo Jean-Yves Cordier juillet 2024.

 

​ Baie 5. Photo Jean-Yves Cordier juillet 2024.

 

​ Baie 5. Photo Jean-Yves Cordier juillet 2024.

 ​

​ Baie 6. Photo Jean-Yves Cordier juillet 2024.

 

​ Baie 6. Photo Jean-Yves Cordier juillet 2024.

 

 

Historique.

Je ne dispose d'aucune information sur la réalisation en maçonnerie des baies et de leur remplage : avaient-elles étaient entièrement détruites ? Ont-elles reproduit les fenestrages antérieurs ? Disposent-on de documents graphiques sur celles-ci avant 1944 ?

Archives.

Les documents des archives Jacques Le Chevallier (Archives départementales de l'Aube 213-J-000133 ) contiennent les pièces de deux marchés, soumissions, devis, métrages, mais aussi les dessins des baies/fenestrages, esquisses/recherches de compositions ornementales colorées sur papier calque, et mesures des baies.

La correspondance concerne Mr Pradillon, Architecte parisien, Mr Jacques Levron, Archiviste de la bibliothèque d’Angers, au sujet des armoiries de René d'Anjou et de son épouse, et surtout les deux maîtres d'ouvrage, Henri Enguehard, Architecte départemental des Monuments Historiques, et Bernard Vitry, Architecte en chef des Monuments Historiques.

Jacques Le Chevallier sollicite le 31 février 1952 Jacques Levron afin de compléter les armes de Jeanne de Laval (son correspondant répond en lui adressant le fac-similé des armes d'après un sceau conservé aux archives). Il déclare qu'il se voit obligé, pour ne pas rompre l'unité ancienne des panneaux par des compositions modernes, les inscriptions anciennes, bien que l'archiviste ait déclaré qu'elles n'avaient aucun intérêt, et, selon H. Enguehard, elles n'ont jamais appartenu à la verrière ancienne et n'ont aucun rapport avec elle : elles ont été introduites en réemploi lors des restaurations du XIXe ou XXe siècle. Dans le même courrier, il souligne combien cette restauration est délicate : « des éléments rapportés déséquilibrent la plupart des panneaux. J'ai réussi à redonner un peu de couleur aux fonds qui ont été patinés d'une manière très lourde »

Il ajoute : « La tête du roi René sera refaite en s'inspirant d'une très belle médaille « , médaille très connue et reproduite, conservée à la Bibliothèque Nationale (sans-doute celle de Pietro da Milano, représentant le couple de René et Jeanne de Laval et au revers, une scène qui se passe devant un palais Paris, BnF, cabinet des médailles, série 4011 bis1462). Pierre de Milan était un sculpteur d’origine dalmate qui, après avoir exercé son métier à Dubrovnik et à Naples, travailla à la cour aixoise de René au début des années 1460 et dans les années 1470.

Médaille du roi René et de Jeanne de Laval, Pietro da Milano, bronze, BnF droits réservés.
Maquette de réfection de la tête de René d'Anjou. Archives départementale de l'Aube 213-J-000133. Droits réservés.

Il existe une autre médaille du cabinet des médailles de la BnF n°A.V. 142 attribuée aussi à Pietro da Milano vers 1460 : on remarquera avec Laurent Hablot que René d'Anjou s'y fait représenter en roi souverain avec sa couronne, mais aussi en chevalier tournoyeur armé de joutes avec son heaume de parade au cimier au lys, et le renfort de plate sur l'épaule droite.  Cela montre que, pour le Roi René, le pouvoir et le gouvernement ne l'emportait pas sur ses deux passions : les tournois (il est l'auteur du Traité de la forme et devis comme on peut faire les tournois) et la chasse.

René d'Anjou, médaille attribuée à Pietro da Milano, Paris, BnF, cabinet des Médailles, no A. V. 142, vers 1460. In Laurent Hablot.

 

 

...

Mais ce courrier de 1952 est tardif. C'est le 15 novembre 1949 que le peintre-verrier adresse une étude et exécution de vitreries ornementales de petite échelle avec motifs variés en verre antique de couleurs. » Le marché est approuvé le 6 juillet 1950. Une « 2ème situation de travaux » sera adressée pour la pose, en janvier 1951, des baies « E, A, A', B et B' » soit 58 m² pour un total de 806.891 Frs.

Un courrier du 20 novembre 1950 signale au peintre-verrier qu'il peut débuter « la vitrerie de la chapelle et de la sacristie ». S'agit-il de l'oratoire privé ?

 

Un deuxième marché le 25 novembre 50 concerne une « étude et exécution en vitreries ornementales [en verre antique] d'une baie C de 8,09 m² [baie 5 Corpus vitr.] et l'étude et exécution de vitreries ornementales d'une baie D [Baie 6] et transfert de la baie du Roi René provenant du musée de Saint-Jean soit 20, 41 m² au prix de 16000 frs le m² » . Le verrier se charge aussi de la dépose, de la remise en plombs et du transport depuis le musée Saint-Jean.

De nombreuses maquettes sont réalisées.

Dessin de Jacques Le Chevallier, Archives départementale de l'Aube 213-J-000133. Droits réservés.

 

L'intégration du vitrail du XVe siècle.

 

Le vitrail ancien est relevé par Jacques Le Chevallier, avec sa baie ogivale, dans un dessin en couleur :

 

 

Dessin de Jacques Le Chevallier, Archives départementale de l'Aube 213-J-000133. Droits réservés.

 

Un deuxième dessin montre le projet d'insertion de la vitre dans la verrière moderne, avec la mention « ne pas manquer (ou marquer?) l'ogive. »

Dessin de Jacques Le Chevallier, Archives départementale de l'Aube 213-J-000133. Droits réservés.

 

Deux autres dessins montrent que l'intégration du vitrail ancien a également été envisagée en baie 2 (ou A) et en baie 5 (ou C) :

Dessin de Jacques Le Chevallier, Archives départementale de l'Aube 213-J-000133. Droits réservés.

 

Dessin de Jacques Le Chevallier, Archives départementale de l'Aube 213-J-000133. Droits réservés.

 

Échanges de courriers.

Le 17 septembre 1951, un courrier d'Henri Enguehard concerne ce vitrail ancien, déclarant comme on l'a vu que les inscriptions gothiques devaient disparaître, et ajoutant que  la tête du Roi René, qui avait été refaite par les restaurateurs précédents, était, quoique pas mauvaise, insuffisamment ressemblante : il adressait au peintre-verrier « un dessin de Guegnard ».

Il ajoute :

« Au dessus du portrait du Roi René, il existe une figure qui n'a également, aucun rapport avec le vitrail.Voici ce que dit monsieur le chanoine URSEAU dans sa brochure de 1924 sur le musée Saint-Jean :

« Au cours des siècles, le vitrail de l'abbaye du Louroux a beaucoup souffert. La partie « supérieure a été rognée. Des morceaux brisés ont été remplacés au hasard par des débris « de verre peints appartenant à d'autres vitraux. Une tête d'époque plus récente a été « enchâssée dans le dais d'architecture, au dessus de la tête du roi. Un fragment d'inscription « a été placé en dessous de la Vierge.

« Ce vitrail est l'un des monuments les plus précieux de l'art angevin du XVe siècle. Il sort « probablement de l'atelier d'André Robin, peintre-verrier d'Angers à qui on doit la « magnifique rose du croisillon nord de la cathédrale et, en particulier, les délicieux « médaillons qui y figurent les douze mois de l'année. On trouve en effet dans ces petits « tableaux et dans notre vitrail des détails de facture qui décèlent la même époque et la « même main . »

 

L'accord pour la dépose et le remontage du vitrail ancien est signé en décembre 1950, et dans un courrier du 22 décembre 1950 de l'Architecte en chef des bâtiments de France Bernard Vitry, qui donne le feu vert des travaux, on apprend que la baie concernée était vitrée « par des verres blancs provenant de la cathédrale ».

 

 

LES VITRAUX DE L'ORATOIRE : JACQUES LE CHEVALLIER ?

L'oratoire privé de René d'Anjou, un local de 14 m² chauffé par sa cheminée et communiquant avec la chapelle par une porte en anse de panier et trois baies lancéolées (verre blanc) est éclairé vers l'extérieur par deux baies, dont les vitraux sont a priori de Jacques Le Chevallier.

Celle de gauche comporte deux baies lancéolées et un tympan à un quadrilobe, celle de droite une seule lancette ogivale. Les verrières sont des compositions colorées en verre antique, jaune et bleu pâle, aux motifs géométriques identiques faits de losanges et de croix.

Au milieu de cette baie de droite est suspendu une pièce ancienne (XVe ?) représentant la Trinité souffrante, c'est à dire Dieu le Père, en manteau rouge, assis dans une cathèdre et tenant le crucifix, dont le Christ a été restauré.

 

Oratoire de la chapelle. Photo Jean-Yves Cordier juillet 2024.

 

 

Oratoire de la chapelle. Photo Jean-Yves Cordier juillet 2024.

 

Photo Jean-Yves Cordier juillet 2024.

 

 

 

Description du vitrail du XVe siècle.

Ce vitrail représente René d'Anjou et Jeanne de Laval aux côtés de la Vierge. Il était jusqu'en 1951 dans la chapelle du Musée Saint-Jean dans la fenêtre du côté sud.

 

 

La baie 6 (détail). Photo Jean-Yves Cordier juillet 2024.

 

Henri Enguehard cite dans son ouvrage La chapelle du château d'Angers la description détaillée du chanoine Urseau:

 

« Ce très curieux vitrail du XVe siècle est sorti de l'abbaye du Loroux, sur le territoire de Vernantes en Anjou. Il fut transporté en 1812 à l'église de la paroisse ; puis il fut donné en 1901 au Musée d'Archéologie par M. le Comte de Maillé et remonté avec soin dans une des baies de l'ancien Hôpital Saint-Jean.

Trois lancettes le compose. Celle du milieu représente la Vierge, debout, appuyée sur une tige de lys, dont elle semble être la fleur mystérieuse ; sa main droite est ramenée sur la poitrine et sa main gauche légèrement tendue en avant. La lancette de droite montre le Roi René ; celle de gauche, Jeanne de Laval, sa seconde femme.

Le roi et la reine, à genoux, sont en prière tournés vers la mède des Miséricordes. Un dais d'architecture les abrite et leur blason est placé au-dessus [sic] d'eux ; à celui du roi est suspendu un croissant d'or, portant la devise de l'Ordre du Croissant : Los en croissant.

Le roi a la tête couverte d'un bonnet de feutre ou de grosse étoffe violette foncé. Sa tunique échancrée par le haut n'a pas de col et se boutonne sur la poitrine ; la partie inférieure dessine, au-dessous de la ceinture de longs fourreaux. Les manches sont évasés aux poignets. Les bottes se rabattent aux genoux en formant revers et sont munis d'éperons à molette. De gauche à droite, en sautoir, une courroie barre la poitrine du prince, soutenant un cor d'ivoire, cerclé d'or et de métal doré, un paquet de cordes et une trousse en bois, qui renferme deux couteaux dont on voit les manches. Sur l'épaule droite est appuyée la lance ou l'épieu. Sous le bras droit on distingue l'extrémité du croissant de l'ordre royal, avec les dernières lettres de la devise ...ANT, Los en croissant. Il est évident que le personnage a voulu être représenté en tenue de chasse. »

Jeanne de Laval agenouillée, les mains jointes, comme le roi, sur un prie-dieu recouvert d'une étoffe de brocard porte une robe violacée, cachée en partie sous un manteau de couleur brune. Une guimpe blanche lui entoure le cou. Une coiffe et un voile de la même couleur enveloppent la tête. À côté d'elle, un élégant lévrier, dont la silhouette se profile en blanc sur le costume un peu sombre de la reine, monte la garde au premier plan et veille à ce que personne ne vienne troubler la prière de sa pieuse maîtresse.

Au cours des siècles, le vitrail du Loroux a beaucoup souffert. La partie supérieure a été rognée ; des morceaux brisés ont été remplacés au hasard par des débris de verre peint appartenant à d'autres vitraux ; une tête d'époque plus récente a été enchâssée dans le dais d'architecture, au-dessus de la tête du roi ; un  fragment d'inscription a été placé au dessous de la Vierge . »

 

Discussion.

Malgré la qualité de cette description, nous pouvons la compléter ou la discuter.

Datation : vers 1457.

Le vitrail peut être daté par la date du mariage de René d'Anjou avec Jeanne de Laval le 10 septembre 1454 : il est postérieur aux roses de la cathédrale, dont le chantier est terminé en 1454 (K. Boulanger). On sait que René d'Anjou s'occupa de l'abbaye de Loroux à partir de janvier 1452. L'étude des armoiries par Christian de Mérindol permet d'affirmer que le vitrail est antérieur à 1466 (date à laquelle  l'écusson d'Aragon s'introduit en surcharge dans les armes de René) mais dans cette fourchette 1453-1466, il estime que d'après les portraits de ce vitrail il est plus proche de la première que de la seconde,  et il opte pour la date de 1457: "Le roi René se rendit à l'abbaye en 1455 et il aimait alors séjourner au château de Launay, peu éloigné de l'abbaye , pour y chasser. De 1458 à 1461 il se trouvait en Provence." (Mérindol 1981)

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Attribution.

Le vitrail est attribué généralement à l'angevin André Robin. Mais la posture de la Vierge m'a évoqué l'Annonciation de Jan Van Eyck, et j'ai pensé à une attribution possible à Barthélémy d'Eyck :  j'ai eu le réconfort de lire que c'était aussi l'avis de François Avril qui a vu " dans les « pourtraistures de feu Berthelemy" que sa veuve Jeanne de La Forest offrait de remettre à René, justement des modèles ou cartons pour d'autres techniques que la peinture, comme la broderie, le vitrail, voire le sceau et les médailles. Selon lui, son dessin serait à l'origine du vitrail provenant de l'abbaye de Loroux et actuellement conservé dans la chapelle du château d'Angers." François Avril et Nicole Reynaud, "Les manuscrits à peintures en France, 1440-1520" page 225. Barthélémy d'Eyck est l'enlumineur des Heures de René d'Anjou Egerton 1070, des Heures de René d'Anjou BnF lat.17332, du Livre des tournois BnF fr.2695, , du Mortifiement de vaine plaisance de René d'Anjou Metz BM ms 1486, du Livre du coeur d'amour épris  de René d'Anjou (Vienne), etc. 

Les deux hypothèses ne sont pas incompatibles : le peintre Barthélémy d'Eyck a pu réaliser le carton, et le maître-verrier André Robin le vitrail.

État actuel.

Le vitrail est très altéré, et la restauration n'a pu ôter la « patine » qui rend opaque une grande partie de la tenture d'apparat servant de fond, ou la robe de la reine, et beaucoup de détails nous échappent ou ont été modifiés.

Le jaune d'argent est largement utilisé en rehaut des verres blancs aux dessins et ombres de grisaille.

Les deux personnages royaux sont placés sous des pavillons frangés d'or et d'argent. Tous les deux sont placés dans une architecture gothique avec socle rectangulaire, piédroits sans personnages et gables aigus à crochets. Ces « niches »  architecturées sont d'un usage établi, à Paris, Évreux, Rouen ou Quimper par exemple, au début du XVe siècle. Au pie des socles son,t représentées (en enlevé sur grisaille) des fleurettes évoquant les tapisseries mille-fleurs.

La niche abritant la Vierge montre le réseau de nervure d'une voûte à clef pendante, et un drap d'honneur rouge damassé de motif à fleurs (rinceau à deux types de fleurs, l'une large à huit pétales, l'autre petite à quatre pétales et quatre fins sépales).

 

René d'Anjou.

Les mains de René sont jointes au dessus d'un coussin qui porte peut-être un livre, coussin en drap damassé d'or et d'argent à motif végétal. La même étoffe se retrouve sur le coussin où le roi est agenouillé.

Le manche de l'épieu (ce n'est pas une lance, mais un épieu de chasseur) est doré, et muni d'un lacet noué (à hauteur de l'aisselle). Les chasseurs nobles, qui montaient à cheval, laissaient plutôt l'usage de l'épieu à leur veneur, ce qui rend ce détail insolite, mais ce n'est pas le seul.

Le vêtement boutonné est  une veste de chasse.

Le croissant.

L'élément le plus remarquable est le croissant d'armes, cette pièce de harnois protégeant l'aisselle droite des chevaliers lors des tournois ou combats, et qui est fixée par un lacet bien visible. Il figure sur le livre des comptes dûs à son armurier Jacques Merveihes en 1514 par Jacques de la Place, écuyer argentier du duc de Valois ( "Pour ung harnoiz complet à double croysant") ou dans l'inventaire après décès de  1468 de Jean, bâtard d'Orléans («Idem une salade, ung harnois de jambes, ung croissant tenant à un méchant pourpoint, et deux paires de hauberjeon avecques une vieille espée d'armes.) ».

Cette pièce en croissant n'est pas sans rappeler le sac rempli de paille qui, placé dans un hourt (un cadre de baguettes lacées), protégeait la poitrine des chevaux lors des tournois (René d'Anjou, Livre des tournois folio 23v).

 

Mais ce croissant de rembourrage axillaire devint, pour les membres de l'Ordre du Croissant créé en 1448 par René d'Anjou (et dont la chapelle se trouvait dans le transept sud de la cathédrale d'Angers), un ornement de distinction, qui était "en or pour les chevaliers et en argent pour les écuyers" (Espitre pour... célébrer la feste du Thoisun d'or, par Ol. de la Marche). 

Les statuts de l’ordre prévoient que chaque membre se fasse faire un « carreau » (coussin carré) de velours ou de satin cramoisi, de près de 50 cm de côté, pour y broder ses armoiries et marquer sa place à la cathédrale d’Angers.

Lors d'une réunion de l'Ordre sous la statue de saint Maurice son patron, les chevaliers portent un large chapeau noir, le manteau en velours de couleur rouge doublé de satin blanc sur une robe noire, et, sous l'aisselle droite, le croissant d’or cousu avec le mot Loz en Croissant gravé dessus.

 

Passio Mauritii et sotiorum ejus, XVe s, BnF Bibliothèque de l'Arsenal. Ms-940 réserve, page 1.

 

 

Passio Mauritii et sotiorum ejus, XVe s, BnF Bibliothèque de l'Arsenal. Ms-940 réserve, page 1, détail.

 

 

 

 

L'enluminure f.38v du Passio Mauritii est plus précise encore, montrant le croissant d'or faisant entièrement le tour de l'aisselle, avec ses lacets cousus sur le manteau rouge, et les lettres [CROI]SSANT. Il ressemble tant à celui du vitrail qu'on pourrait penser qu'il a servi de modèle.

On voit aussi que le croissant est poli dans sa partie supérieure, et hachuré de rangs de lignes curvilignes dans la partie inférieure. Or, ce détail se retrouve aussi sur le vitrail.

 

Passio Mauritii et sotiorum ejus, XVe s, BnF Bibliothèque de l'Arsenal. Ms-940 réserve, f.38v.

Dans le même ouvrage, saint Maurice est également représenté portant cet insigne.

Passio Mauritii et sotiorum ejus, XVe s, BnF Bibliothèque de l'Arsenal. Ms-940 réserve, f.34v

 "L’adoption de la devise et du mot de l’ordre confirment cette exaltation de l’idéal chevaleresque : une pièce du harnois, le croissant d’armes protégeant l’aisselle, et une sentence los en croissant allusive à la renommée, véritable investissement moteur de l’action chevaleresque et dont le prince est garant par la voix de ses hérauts d’armes. Promoteur de l’ordre, René d’Anjou se transpose, aux yeux de sa noblesse, en défenseur d’un idéal en péril." (Laurent Hablot)

 

 

 

Baie 6, détail. Photo Jean-Yves Cordier juillet 2024.

 

La trompe de chasse est suspendue par une courroie, selon un mode bien représenté dans le Livre de chasse de Gaston Phoebus.

Les bottes à trois rangs de sangles à boucles dorées prolongent des cuissardes. (Livre de la chasse f.77r)

Le détail de l'étui à couteau de chasse confirme que René d'Anjou est armé "jusqu'aux dents" pour sa passion de la chasse.

 

Baie 6, détail. Photo Jean-Yves Cordier juillet 2024.

 

On voit ce type d'étui, à la ceinture d'un sergent d'armes, au folio 6r de son Traité des tournois BnF fr 2693. Son voisin porte les cuissardes à revers et les chaussures à la poulaine aux éperons à molettes.

 

 

Le chanoine Urseau n'a pas remarqué le chien (plutôt un épagneul qu'un Saint-Hubert) qui attend son maître  avec impatience.

Enfin le sol est un dallage bicolore à triangle blanc et noir.

J'hésite à interpréter les liens qui se déploient devant la trompe de chasse comme les lanières d'un fouet. Il pourrait s'agir d'un emblème, celui du toupin de cordier, tel qu'il apparait dans ses Heures Paris, BnF, ms. lat. 17332, fo 18 vo ou 31v, 1459-1460. "Le toupin des cordiers associé au mot EN UN "   (L. Hablot). Cette devise du toupin, reprise au revers d'une médaille à l'effigie du roi et due à Pietro da Milano, pourrait se référer aux États de René, dispersés et néanmoins réunis en sa personne, comme sous l'action du toupin les brins séparés viennent former un cordage. 

 

René d'Anjou en tenue de chasse avec son chien.Baie 6, détail. Photo Jean-Yves Cordier juillet 2024.

Conclusion.

 René d'Anjou n'adopte vraiment pas un costume adapté à une cérémonie religieuse de dévotion à la Vierge, mais semble plutôt équipé pour partir sur le champ se livrer à son passe-temps favori. On sait qu'il fit construire à Baugé un château en guise de relais de chasse, qui sera achevé en 1465, près des forêts 

Dès lors, la levrette qui accompagne Jeanne de Laval peut également entrer dans ce contexte cynégétique.

Au total, nous avons ici un exemple unique d'un donateur (et même d'un couple de donateurs, bien que Jeanne de Laval soit moins facile à observer) d'une scène de dévotion, en tenue de chasse devant la Vierge. Alors que les donateurs nobles se font représenter partout ailleurs en chevalier, en armure et tabard à leurs armes, estimait-il que la chasse dépassait, dans son échelle des vertus, les capacités militaires ? Mais le croissant axillaire nous oblige à dépasser ce point de vue, car il n'a pas sa place dans un costume de chasse. Le croissant affirme l'appartenance à un ordre de chevalerie rassemblé sous l'égide de saint Maurice, l'officier romain donnant sa vie pour sa Foi.  Nous n'avons pas ici un portrait, mais une effigie, la proclamation de valeurs, de systèmes de croyances et d'appartenances, faites d'emblèmes et de devises.

René d'Anjou a-t-il voulu se représenter dans le rôle le plus valeureux à ses yeux, le plus digne de louange pour son courage et sa vaillance face à Notre-Dame, en rassemblant un bouquet d'emblèmes ? 

Pour souligner le caractère totalement atypique de cette présentation, il suffit de la comparer à celle de René sur le vitrail (v. 1454-1460) de la chapelle des Bernardins de l'église des Cordeliers d'Angers, chapelle qu'il a fondée  en 1453 : ce vitrail est perdu mais son relevé par Gaignières est conservé. Il y figure précédé de Jean II et de Jeanne de Laval et suivit par Isabelle de Lorraine, Yolande d'Anjou et Marguerite d'Anjou. René et Jeanne sont les deux personnages alors vivants. René est en position d'orant, revêtu d'un manteau royal de pourpre doublé d'hermine dissimulant ses autres vêtements à l'exception d'une cotte verte qui dépasse des amples manches. René est coiffé d'une couronne royale . Le cadre architectural gothique, la tenture et l'étoffe des coussins sont proches de ceux de notre vitrail.

 

Paris : BNF (Département des Estampes et de la photographie)RESERVE OB-10-FOL (Folio : 13)

 

 

 

 

Baie 6, détail. Photo Jean-Yves Cordier juillet 2024.

 

 

Jeanne de Laval.

 

Jeanne de Laval est née à Auray le 10 novembre 1433. Elle est la fille d'Isabelle de Bretagne et de Guy XIV de Laval. Son mariage avec le roi René fut célébré à Angers le 10 septembre 1454, elle avait alors 20 ans tandis que son époux avait 44 ans. 

 

Elle porte un voile transparent couvrant tout le front et descendant assez bas dans le dos. Son jeune visage finement dessiné est proche de celui de la Vierge, qu'elle regarde d'un regard direct. Elle porte un manteau de couleur désormais indistincte, un surcot d'hermines, un collier tressé à pendentif, et deux bagues sur l'annulaire gauche.

Son coussin est de drap damassé d'or.

La levrette (ou pour C. de Mérindol un "limier") porte un collier à fleurettes et boucle de fixation.

 

Jeanne de Laval par André Robin, après 1454. Baie 6, détail. Photo Jean-Yves Cordier juillet 2024.

 

Jeanne de Laval. Baie 6, détail. Photo Jean-Yves Cordier juillet 2024.

 

Là encore, la comparaison est intéressante avec le vitrail de la chapelle des Cordeliers d'Angers. On retrouve le même surcot et le même collier à pendentif (un restaurateur du vitrail de Loroux ne s'est-il pas inspiré de celui des Cordeliers ?), mais Jeanne y porte la couronne ducale, et, bien-sûr, aucun chien ne l'accompagne dans cette présentation de dévotion et de prestige. (On notera aussi que les armoiries de René y comporte l'écusson d'Aragon brochant sur le tout, introduit en 1466).

 

 

 

La Vierge est également singulière, car on s'attendrait ici à une Vierge à l'Enfant, alors que la posture des mains est celle du Fiat de l'Annonciation. Marie est nimbée, ses cheveux blonds et longs tombent sur les épaules (mais sont retenus derrière la nuque par un voile doré), son manteau ou chape est bleu à galons brodés d'or et à revers pourpre, sur un surcot d'argent et d'or damassé du même motif que la tenture, et une chemise formant un V sur la gorge. Sous les mains, vers la ceinture, deux pièces de verre rouge correspondent aux pans du manteau, retenus par la ceinture.

Le visage, au front et aux sourcils épilés, au nez droit au dessus d'une bouche fine et boudeuse et d'un menton marqué, est tourné vers la droite et vers le bas, dans une attitude songeuse.

 

La Vierge. Baie 6, détail. Photo Jean-Yves Cordier juillet 2024.

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La Vierge. Baie 6, détail. Photo Jean-Yves Cordier juillet 2024.

 

Comparez avec la Vierge à l'Enfant (très restaurée) de la rose sud de la cathédrale d'Angers (André Robin 1452) :

 

Cathédrale d'Angers, rose sud. Photo Jean-Yves Cordier juillet 2024.

Comparez avec l'Annonciation de Jan Van Eyck :

 

 

 

Héraldique.

 

1. Armes de René d'Anjou.

Le complexe héraldique associe le blason sous la couronne ducale, et le croissant d'or de l'Ordre du Croissant avec la devise LOS EN CROISSANT.

Les armes sont une composition à partir des armes de la Hongrie fascé d'argent et de gueules , d'Anjou-Naples d'azur semé de lys d'or et au lambel de gueules , de Jérusalem d'argent à la croix potencée d'or, cantonnée de quatre croisettes du même  , des Anjou-Valois d'azur semé de lys d'or et à la bordure de gueules , du duché de Bar d'azur semé de croisettes d'or et aux deux bar d'or   (d'après Wikipédia), mais il manque les armes d'Aragon d'or aux quatre pals de gueules brochant sur le tout. Cela signifie que ce blason (et donc le vitrail) est antérieur à 1466, date de l'introduction des armes d'Aragon (Mérindol 1982) dans le blason de René d'Anjou.

Même si on doit d'abord admirer la maîtrise des verriers (l'artiste initial et les restaurateurs) pour réaliser sur des verres de petite taille des montages remarquables (avec pièces montées en chef-d'œuvre) ; mais on peut remarquer que les fleurs de lys d'or sur fond d'azur (bleu) sont stylisés sous la forme de losanges. Les armes de Jérusalem (restaurées) sont seulement tracées en grisaille sur un verre blanc rehaussé au jaune d'argent.

 

 

Armoiries de René d'Anjou. Baie 6, détail. Photo Jean-Yves Cordier juillet 2024.
Armoiries de René d'Anjou. Baie 6, détail. Photo Jean-Yves Cordier juillet 2024.

 

 

2. Armes de Jeanne de Laval.

 Sous la couronne ducale se trouve le blason, qui est losangique puisque ce sont des armes féminines. 

Les armes mi-parti associent celles de René d'Anjou à notre gauche [au 1 en chef, tiercé de Hongrie, Anjou ancien et Jérusalem, en pointe, parti d'Anjou moderne et Bar] et celles de Jeanne à notre droite [au 2, coupé de Bretagne et de Montmorency-Laval, soit coupé d'hermine plain et d'or à la croix de gueules chargée de cinq coquilles d'argent, cantonnée de seize alérions d'azur] qui sont les armes de ses parents, Isabelle de Bretagne et Guy XIV de Laval.

Christian de Mérindol signale que "Ces armoiries sont représentéesaussi sur la voûte lambrissée de la chapelle du manoir de la Ménitré exécutés vers 1460 . On trouve également à senestre écartelé, aux 1 et 4 de Montmorency-Laval, aux 2 et 3 de Bretagne, dans la marge inférieure du premier feuillet d'un manuscrit du Mortifiement de Vaine Plaisance rapproché à juste titre de la commande en 1457 au copiste Jehan Merlin d'un exemplaire pour Jeanne de Laval et sur un sceau utilisé en 1462. De 1466 à 1480 les armoiries de René sont modifiées par la présence de l'écusson d'Aragon en surcharge."

 

Là encore, on remarquera la prouesse technique de réalisation des verres anciens avec pièces en chef-d'œuvre (malgré des plombs de casse). Les parties restaurées par Jacques Le Chevallier sont  sans-doute celles en haut à droite, soit les armes de Jérusalem et le semé d' hermines.

 

Armoiries de Jeanne de Laval. Baie 6, détail. Photo Jean-Yves Cordier juillet 2024.

 

 

SOURCES ET LIENS.

 

—HABLOT (Laurent) 2011, "L’emblématique du roi René : outil de pouvoir et de gouvernement", in René d'Anjou (1409-1480). Pouvoir et gouvernement sous la direction de Jean-Michel Matz. Presses universitaires de Rennes

https://books.openedition.org/pur/124779?lang=fr

—MÉRINDOL (Christian de), 1981, "Le roi René (1409-1480): décoration de ses chapelles et demeures", Musée national des monuments français (Paris, France), Éditions de la Réunion des musées nationaux,  56 pages

—MÉRINDOL (Christian de) 1982, « Recherches sur les armoiries de René d'Anjou et de Jeanne de Laval »Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France  Année 1982  1980-1981  pp. 235-251

https://www.persee.fr/doc/bsnaf_0081-1181_1982_num_1980_1_8823

—MÉRINDOL (Christian de) 2000, L’ordre du Croissant. Mises au point et perspectives, Publications de l'École Française de Rome  Année 2000  275  pp. 499-509

https://www.persee.fr/doc/efr_0223-5099_2000_act_275_1_6387

 

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Jacques Le Chevallier. Héraldique XVe siècle
28 juin 2024 5 28 /06 /juin /2024 20:41

Ensemble de 16 verrières de Jacques Le Chevallier ( 49 m², 1962) de l'église Notre-Dame de Neuville à Vire (Calvados, Basse-Normandie, France).

Voir aussi :

Et sur les autres vitraux en Bretagne et en France :

 

Présentation.

 

Neuville est une ancienne commune française du département du Calvados et la région Normandie, intégrée depuis 1953 à Vire.

L’église Notre-Dame de l'Assomption de Neuville est située dans le bourg de Neuville, au milieu du cimetière.  Sa construction de l'église remonte au XVIIe siècle. 

L’église, orientée, est bâtie selon un plan en croix latine et se termine par un chevet en mur pignon plat.  Un transept à deux chapelles est inséré entre la nef et le choeur. Le clocher est une tour qui remplace la chapelle nord du transept. Un bâtiment annexe de plan carré jouxte le chevet (sacristie?).

La façade principale à l'ouest est un mur pignon plat épaulé de deux contreforts, et ajouré d’un portail en arc brisé. Ce dernier est surmonté d’un oculus. Le sommet du pignon est coiffé d’une petite croix de pierre.

La nef a trois travées, percées de trois baies en arc brisé sur chacun de ses murs gouttereaux.

Le choeur a trois travées ajourées de trois baies rectangulaires sur chaque mur gouttereau.

La chapelle sud du transept est en pignon plat et encadrée de deux contreforts. Elles est percée d’une baie en arc brisé et le sommet de son pignon coiffé d’une croix en pierre.

La tour clocher s’élève sur trois niveaux. Il est épaulé d’un contrefort sur sa face ouest. Son troisième niveau d’élévation est percé sur chaque face de deux très fines baies à abat-sons.

La toiture de l’ensemble de l’édifice est en bâtière, tout comme le clocher.

Photo lavieb-aile.

 

Photo lavieb-aile.

 

Situation des verrières. (Numérotation Corpus vitrearum).

 

Eglise de Neuville . Photo lavieb-aile 2024.
Eglise de Neuville. Photo lavieb-aile 2024.
Photo lavieb-aile.
Photo lavieb-aile.

 

Description des verrières.

 

Aucun des vitraux ne porte de signature ou de chronogramme. Les verrières comportent toutes un blason ou un motif apparenté central, monté au plomb sur fond de vitrerie blanche quadrillée de lignes de plombs et sont entourées d'une bordure à carrés de motifs géométriques ou ornementaux de grisaille sur couleur, et d'une fine bordure de verres blancs. À l'exception des baies 7 et 9, les verrières ont neuf panneaux. Celles du chœur sont rectangulaires (bord supérieur faiblement cintrées), celles du transept et de la nef sont ogivales.

 

 

Baie

situation

Forme lancette

Dimensions

en mètres

description

1

Choeur côté nord

rectangulaire

1,30 x 2,40

Armes épiscopales André Jacquemin év. De Bayeux et Lisieux.

2

Choeur côté sud

rectangulaire

1,30 x 2,40

Armes papales Jean XXIII

3

Choeur côté nord

rectangulaire

1,30 x 2,40

Emblèmes royaux France

4

Choeur côté sud

rectangulaire

1,30 x 2,40

Armoiries et devise du duché de Normandie

5

Choeur côté nord

rectangulaire

1,30 x 2,40

Armoiries sgr d'Amphrenet

6

Choeur côté sud

rectangulaire

1,30 x 2,40

Armoiries et devise de la ville de Vire.

7

Chapelle côté nord

ogivale

0,58 x 1,40

Vitrerie blanche à bordure.

8

Choeur côté sud

ogivale

1,52 x 2,60

Blason au monogramme de la Vierge.

9

Choeur côté nord

ogivale

0,62 x 1,48

Vitrerie blanche à bordure.

10

Nef côté sud

ogivale

1,33 x 2,60

Armoiries fictives de saint Thomas Becket archevêque de Cantorbery

11

Nef côté nord

ogivale

1,33 x 2,60

Bannière confrérie Ste Geneviève.

12

Nef côté sud

ogivale

1,33 x 2,60

Armes de François Le Chartier curé de Neuville 1682.

13

Nef côté nord

ogivale

1,33 x 2,60

Chapelle St-Nicolas , « la maladrerie »

14

Nef côté sud

ogivale

1,33 x 2,60

Blason du Bienheureux Robert Le Bis.

15

Nef côté nord

ogivale

1,33 x 2,60

Plan région de Neuville

102

Au dessus porte pignon ouest

oculus

Non prises

Armoiries abbaye de la Couture

Mode de protection extérieure : néant (pas de grillage).

 

 

Description baie par baie.

 

Baie 1. Chœur côté nord, baie rectangulaire à bord supérieur faiblement cintré. Largeur 1,30 m, hauteur 2,40 m. Panneau central B2 : armoiries épiscopales de Mgr André Jacquemin, évêque de Bayeux et Lisieux de 1954 à 1969 : de gueules au sautoir d'or au chef d'azur à une étoile d'argent et deux ? d'or. Croix de procession archiépiscopale d'or. Sommé d'un chapeau de cardinal de sinople, cordons à trois rangs de houppes.

Baie 1, vue extérieure, photo lavieb-aile 2024.
Baie 1. Photo lavieb-aile 2024.
Baie 1 panneau B2. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

Baie 2. Chœur côté sud, baie rectangulaire à bord supérieur faiblement cintré. Largeur 1,30 m, hauteur 2,40 m. Panneau central B2 : armoiries du pape Jean XXIII (1958-1963), sommées d'une tiare d'or et où les clefs de Saint Pierre l'une d'or et l'autre d'argent, sont posées en sautoir, sous la tiare, derrière l'écu, et liées ensemble par un cordon. Armoiries de gueules à deux fasces d'argent, à la tour crénelée aussi d'argent, ouverte, maçonnée de sable, brochant sur les deux fasces, accompagnée de deux fleurs de lys d'argent , au chef d'argent au léopard ailé d'argent (*) auréolé du même, tenant un évangile ouvert de même portant le texte "PAX TIBI MARCE EVANGELISTA MEUS" en lettres de sable.

(*) le léopard est d'or sur les armes officielles. Les fleurs de lys sont gravées sur le verre rouge.

 

baie 2. Photo lavieb-aile 2024.
Baie 2, panneau B2. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

Baie 3. Chœur côté nord, baie rectangulaire à bord supérieur faiblement cintré.. Largeur 1,30 m, hauteur 2,40 m. Panneau central B2 : armes de France d'azur à trois lys d'or sous la couronne royale devant un drap d'honneur d'azur au revers d'hermines. Devise MONTJOYE-ST-DENIS dans un phylactère bleu.

 

Baie 3. Photo lavieb-aile 2024.
Baie 3, panneau B2. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

Baie 4. Chœur côté sud, baie rectangulaire à bord supérieur faiblement cintré.. Largeur 1,30 m, hauteur 2,40 m. Panneau central B2 : armoiries du duché de Normandie, de gueules à deux léopards d'or, sommé d'une couronne ducale d'or, avec dans un listel l'inscription DIEV AYDE, devise de la Normandie et cri de guerre de Guillaume le Conquérant DEX AÏE tirée de la scène 72 de la Tapisserie de Bayeux .

Baie 4, photo lavieb-aile 2024.
Baie 4, panneau B2, photo lavieb-aile 2024.

 

Baie 5. Chœur côté nord, baie rectangulaire à bord supérieur faiblement cintré. Largeur 1,30 m, hauteur 2,40 m. Panneau central B2 : armoiries des seigneurs d'Amphernet de sable à l'aigle bicéphale éployée d'argent, becquée et membrée d'or, timbré d'un casque d'or, de face, grillagé, et accompagné de lambrequins d'azur. Inscription dans un phylactère : SEIGNEURS D'AMPHENET (pour AMPHERNET alias Enfernet).

 

Famille originaire de Normandie et de Bretagne dont la branche ainée fut seigneur de Tracy dont le château était situé près de Neuville. « Race chevaleresque connue au temps de la conquête de l'Angleterre. Jordain, chevalier croisé en 1191. Guillaume, vicomte de Vire, 1254. Richard, chevalier, seigneur d'Enfernet, de Tracy, etc., chambellan du roi Charles V, lui rend hommage en 1371. Guillaume d'Amphernet, seigneur de Tracy, obtient du roi Charles VI, en juillet 1385, de faire fortifier, remparer ce fief en y faisant creuser des fossés, Tracy, est un des principaux officiers de Duguesclin, lorsque le connétable battit les Anglais à Pontvilliers ». Etc..

Baie 5. Photo lavieb-aile 2024.

 

Baie 5 panneau B2. Photo lavieb-aile 2024.

 

Baie 6. Chœur côté sud, baie rectangulaire à bord supérieur faiblement cintré. Largeur 1,30 m, hauteur 2,40 m.Panneau central B2 : armoiries de la ville de Vire, de gueules à la flèche d'argent, versée en pal, accostée de deux tours du même, ouvertes, ajourées, maçonnées et crénelées, de sable. L'écu est sommée de la couronne mariale. Dans un phylactère, inscription MARIE PROTÈGE LA VILLE.

 

Baie 6, photo lavieb-aile 2024.
Baie 6, panneau B2, photo lavieb-aile 2024

 

 

Baie 7. Chapelle ou bras nord du transept, mur est. Baie ogivale. Largeur 0,58 m, hauteur 1,40 m. Verrerie blanche à bordure de couleur.

 

Baie 7. Photo lavieb-aile 2024.

 

Baie 8 . Chapelle ou bras sud du transept, mur sud. Baie ogivale. Largeur 1,52 m, hauteur 2,60 m. Panneau central B2 : blason en l'honneur de la Vierge, d'or. En chef, une couronne à trois fleurs de lys du champ. En abîme, le monogramme des lettres A.M entrelacées, aussi du champ. En pointe, une étoile de gueules. Sous l'écu, phylactère RESPICE STELLAM VOCA MARIAM « regarde l'étoile, invoque Marie » (citation de saint Bernard).Au dessus de l'écu, trois roses , blanche, rouge et or. Entre les roses et l'écu, la date 1857.

Chapelle occupant le bras sud du transept. Photo lavieb-aile 2024.
Baie 8, photo lavieb-aile 2024.

 

Baie 8, photo lavieb-aile 2024.

 

Baie 9. Chapelle ou bras nord du transept, mur nord. Baie ogivale. Largeur 0,62 m, hauteur 1,48 m. Verrerie blanche à bordure de couleur.

Chapelle occupant le bras nord du transept. Photo lavieb-aile.

 

Baie 9, photo lavieb-aile.

 

 

Baie 10. Nef côté sud. Baie ogivale. Largeur 1,33 m, hauteur 2,60 m. Panneau central B2 : armoiries fictives de saint Thomas Becket , de gueules à l'épée versée d'argent, accompagnée des lettres S et T. Croix de procession archiépiscopale à deux traverses, d'or, sommées d'un chapeau de cardinal de sinople, au cordons à quatre rangs de houppes. Dessous, dans un listel, inscription ST. THOMAS DE CANTORBERY. L'épée et les lettres S et T sont gravées sur verre rouge.

Saint Thomas Becket était le patron de l'église Saint-Thomas de Vire (qui fut dédiée ensuite à saint Thomas l'apôtre).

Baie 10, photo lavieb-aile 2024.
Baie 10, panneau B2, photo lavieb-aile 2024.

 

 

Baie 11. Nef côté nord. Baie ogivale. Largeur 1,33 m, hauteur 2,60 m. Panneau central B2 : blason en forme de bannière de la confrérie Sainte Geneviève (inscription) portant le mouton blanc, attribut de la sainte. Initiales S G (Sainte Geneviève?). La confrérie fut fondée à Neuville en  1761 , mais dès 1726 et jusqu'en 1789, la chapelle Sainte-Geneviève était l'objet d'un pèlerinage ; tous les ans la paroisse Notre-Dame de Vire s'y rendait en procession (Guy Foucault). On trouve dans le transept sud une statue en bois de sainte Geneviève de Paris, devant son retable, et sculptée par le Virois Jean-Baptiste Duhamel. 

"L'église a pour patronne la Sainte-Vierge, et fête son Assomption. Il y a une confrérie érigée en l'honneur de sainte Geneviève, qui est regardée comme seconde patronne. On en fait la fête le dimanche d'après le 3 de janvier, et, ce jour-là, l'église est pleine de pèlerins et de malades qui viennent implorer son intercession." (Michel Béziers)

 

Sainte Geneviève. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

Baie 11 photo lavieb-aile 2024.
Baie 11 panneau B2, photo lavieb-aile 2024.

 

 

Baie 12. Nef côté sud. Baie ogivale. Largeur 1,33 m, hauteur 2,60 m. Panneau central B2 : blason ecclésiastique de François Le Chartier,  docteur en Sorbonne, qui fut curé de Neuville et doyen de Vire et fonda en 1682 le collège de Vire. Son écu est barré de gueules et d'or, sommé d'un calice sur lequel est posé une hostie blanche, le tout entouré d'une étole jaune et verte. Dans un phylactère, l'inscription FRANÇOIS LE CHARTIER 1682. Le prêtre est inhumé dans le cimetière de Neuville, et sa famille  a laissé des dalles funéraires dans la nef de l'église.

La famille Le Chartier, de Bayeux, est illustre : Guillaume Chartier fut évêque de Paris en 1447-1472, Alain Chartier fut un écrivain important du début du XVe siècle, secrétaire des rois Charles VI et VII, Jean Chartier fut historiographe de Charles VII.

L'église de Neuville conserve les pierres tombales de Suzanne LAIR veuve de Jean-Baptiste Le Chartier, seigneur de l'Homme,  décédée le 30 septembre 1694 (la plaque est ornée d'un blason à trois étoiles), et de Jean-Baptiste Le CHARTIER, prêtre et curé de Neuville décédé le 20 juillet 1707.

Plaque tombale de Suzanne Lair veuve de Jean-Baptiste Le Chartier

 

Plaque funéraire de Jean-Baptiste Chartier curé de Neuville .

François Le Chartier est enterré selon M. Béziers dans le cimetière où l'on voit son tombeau qui porte cette inscription:

"Tombeau de maître François Le Chartier, prêtre, docteur de Sorbonne, curé de Neuville, doyen de Vire et fondateur du collège de Vire, de trois petites écoles, de quatre lampes ardentes, et bienfaiteur des pauvres à Neuville, Campagnoles, Coulonces et Le Tourneur, décédé le 19 mai 1683."

 

 

 

Baie 12, photo lavieb-aile 2024.

 

Baie 12 panneau B2, photo lavieb-aile 2024.

 

Baie 13. Nef côté nord. Baie ogivale. Largeur 1,33 m, hauteur 2,60 m. Panneau central B2 : blason de la chapelle Saint-Nicolas (inscription) composé sous un portique rouge et de l'inscription MALADRERIE d'une chapelle stylisée d'or sur fond bleu avec la date 1226, et en dessous d'une torche à flamme rouge et d'une herse . 

Cette chapelle et sa maladrerie sont décrites ainsi par Michel Béziers :

"Il y a dans Neuville une ancienne chapelle de Saint-Nicolas, que les vieux titres qualifient de prieuré ou de Maladrerie. Jean des Chevaux, qui prend les titres de miles et dominus de ecclesia parochiali B. M. de Neuville et de Leprosaria juxta Viriam, nomma en 1464 à cette chapelle (Registre du secrét, de l'évêché). M. Petite, dans un écrit de sa main, marque que de son temps le prieuré de Saint-Nicolas, sis à Neuville, pouvait avoir 400 livres de revenu; qu'une partie servait à payer les professeurs du collège de Vire, et que la nomination était alternative entre les échevins de Vire et le seigneur de Vire, et la colllation à Mgr l'évêque de Bayeux; mais qu'un nommé Gueuzet s'en fit pourvoir en vertu des provisions de M. le cardinal Antoine, grand aumônier de France, comme d'une maladrerie; qu'il en prit possession, et obtint arrêt du conseil pour jouir de la moitié du revenu comme administrateur. Il est dit ailleurs que cette chapelle fut donnée en 1666, aux chevaliers de Saint-Lazare, ensuite réunie en 1693, à l'Hôtel-Dieu de Vire, et depuis cédée à l'Hôpital-Général de cette ville, qui en possède le revenu. Cette chapelle, interdite par Mgr de Luynes, évêque de Bayeux, ne sert plus qu'à des usages profanes."

 

Baie 13, photo lavieb-aile 2024.
Baie 13 panneau B2, photo lavieb-aile 2024.

 

Baie 14. Nef côté sud. Baie ogivale. Largeur 1,33 m, hauteur 2,60 m. Panneau central B2 présentant le blason du bienheureux Robert le Bis, sous forme d'un écu entouré de palmes vertes, de gueules chargé des lettres d'or du du monogramme christique IHS (verre rouge gravé ?) surmonté au chef d'azur chargé du nom ROBERTUS en lettres d'argent (verre bleu gravé ?). L'écu est sommé d'une croix potencée d'or, dans une gloire de même.

Robert Le Bis, né à Saint-Amand le 21 décembre 1719 et mort à Paris le 2 septembre 1792, fut ordonné prêtre en septembre 1744 et devint vicaire de Neuville près Vire jusqu'en 1751. Chapelain des Augustines hospitalières de Coutances de février 1752 à novembre 1755, il devient chapelain des Augustines hospitalières de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine).

Il fait l'objet de poursuite pour son attitude anti-janséniste. Banni le 6 février 1767, il est amnistié en 1771 et devient curé de Saint-Denis de Briis-sous-Forges (Essonne) le 3 juillet 1772. 

Il est élu président de l'Assemblée de la commune en février 1790 mais refuse de prêter le serment constitutionnel le 23 janvier 1791. Il est obligé de quitter sa paroisse le 22 avril 1791 et vient s'installer chez les dames de Visitation de Chaillot.
En août 1792, il s'installe à la maison des Tourettes des Eudistes à Paris où il est arrêté le 29 août. Il est massacré aux Carmes le 2 septembre en compagnie de nombre de religieux. Une plaque en marbre blanc rappelle, dans l'église, cet événement (photo)

Il est béatifié le 17 octobre 1926 par le pape Pie XI. (article Wikipédia)

 

Plaque apposée dans l'église à la mémoire de Robert Le Bis. Photo lavieb-aile 2024.

 

baie 14, photo lavieb-aile 2024.
Baie 14, panneau B2, photo lavieb-aile 2024.

 

Baie 15. Nef côté nord. Baie ogivale. Largeur 1,33 m, hauteur 2,60 m. Panneau central B2 : plan schématique de Neuville, (nom porté sur un cartouche). On repère le symbole de l'église, au dessus de Vire, en rouge, ainsi que les toponymes Vaudry, La Cour, Tracy, La Galonnière, Coulonce et La Graverie.

Cette baie, qui accueille le visiteur entrant dans l'église, propose une présentation générale de Neuville, correspondant aux lignes suivantes des Mémoires de Michel Béziers :

"Neuville (Notre-Dame-de). Banlieue et élection de Vire, 150 feux, 600 habitants, notariat de Vire. Cette paroisse, attenante au faubourg de la ville de Vire, est située sur la rive orientale de la rivière de Vire, qui partage en cet endroit le diocèse de Bayeux de celui de Coutances. Elle est encore arrosée de l'Allière, qui la traverse de l'Orient à l'Occident. Tout proche cette rivière est un côteau nommé le Pont-Ferron, d'où l'on tire d'excellente ardoise et de grands plâtrons propres à paver les églises, les cloîtres, et même les cuisines des particuliers. Le grand chemin de Vire à Saint-Lô, Caen et Paris, passe sur le territoire de Neuville.

Les principaux villages ou hameaux sont : Le Gast, La Milouzière, La Sorière-du-Moulin, La Sorière-duPerrey, La Grande et Petite-Herbélière, La Blanquaire, La Lande, La Papillionnère, Le Pont-Ferron, Lerrevie, Buain, Maupas, La Mercerie et Le Bois. Il y a deux châteaux le château de Neuville, remarquable par son fameux portail, son pont-levis, et ses deux grosses tours, et le château de Tracy; trois maisons distinguées : La Galonnière, La Butte et La Bastière; le bois-taillis de Neuville et le petit bois de haute-futaie nommé La Galonnière."

"Neuville a une foire tous les ans qui se tient dans le plant du château de ce nom le lendemain de la Saint-Nicolas. Il relève de la haute justice du Bény.

Il y a 3 fiefs: Neuville, qui est le principal et le dominant, relève du roi, et a les droits honorifiques; le fief de Tracy, c'est une châtellenie assez considérable d'où relèvent les fiefs de Saint-Vigor, le fief de Sainte-Marie-des-Monts, le fief d'Espagne en la paroisse de Saint-Vigor-des Monts, et le fief Rouxel en la paroisse de Sainte-Cécile. Le troisième fief est celui de La Galonnière qui relève du roi. Ces trois fiefs appartiennent aux héritiers de Mire le marquis de Renty, décédé sans enfants le 25 août 1756. La seigneurie de Neuville a été possédée anciennement par la famille de Néel, dont plusieurs se sont distingués dans les armes. Le dernier qui la posséda fut Robert Néel, écuyer, seigneur de Neuville, décédé en 1654. Après sa mort, les terres et seigneuries de Neuville, furent décrétées, et Mire Jean-Jacques de Renty, chevalier, seigneur et marquis de Renty, s'en rendit adjudicataire par décret, l'an 1671."

Guy Foucault ajoute :

"La commune de Neuville fut connue sous le nom de Nova Villa dans une charte de l'abbaye de Goufern en 1066. Elle fut baptisée Neuvilla en 1202 dans une charte de l'abbaye d'Aunay, pour devenir Neufville en 1679 dans un aveu de la vicomté de Vire. L'appellation Neuville date du XVIIIe siècle si on se rapporte au manuscrit de Lecoq.

De l'église de Neuville, dédiée à Notre-Dame, on retiendra que son côté nord présente les pierres disposées en arête de poisson, que les archivoltes qui ornent son porche représentent de nombreuses moulures, que la tour de la chapelle porte la date de 1620."

 

Baie 15, photo lavieb-aile 2024.
Baie 15, panneau B2. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

Baie 102. Oculus au dessus de la porte d'entrée élévation ouest. Dimensions non prises. Panneau central B2 : Armes de l'abbaye Saint-Pierre de Couture (Le Mans) parti en 1 de France et en 2 d'Angleterre timbré de la mitre et traversé par la crosse tournée à senestre, avec deux clefs en sautoir par référence à saint Pierre.

On lit dans les Mémoires de Michel Béziers , "La présentation de la cure appartient à l'abbé de La Couture du Mans. Le curé est seul décimateur."

 

Baie 102, photo lavieb-aile 2024.

 

Baie 15, panneau B2, photo lavieb-aile 2024.

 

 

CONCLUSION.

Je manque de données d'archives qui permettraient de préciser qui est le commanditaire de ce cycle très homogène de vitraux : probablement le curé de Neuville, assisté peut-être par un érudit local, historien de Vire. Mais je n'ai pu retrouver le nom du curé de Neuville en 1962. La source scripturaire probable est trouvée dans les Mémoires pour servir à l'état historique et géographique du diocèse de Bayeux Société de l'histoire de Normandie (Rouen, France) de Michel Béziers publiées par G. Le Hardy , ed. Rouen A. Lestringant, volume 2 (archidiaconé de Bayeux),  1894, pages 355-358. Complété par les monuments funéraires et commémoratifs conservés dans l'église.

Dans l'église est affiché un document de Guy FOUCAULT en deux pages sans date mais  avec illustrations couleurs, donc assez récent

Cet ensemble de vitraux  centré sur des blasons  d'allure héraldiques (mais souvent fantaisiste) est sans doute unique dans la production de Jacques Le Chevallier. Il faudrait  pouvoir préciser quelles techniques ont été utilisées particulièrement ici , notamment pour les verres bleus et rouges où s'inscrivent des lettres et motifs, faisant appel jadis à la gravure (à la molette ou à l'acide) de verres doublés.

.

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Jacques Le Chevallier. Héraldique
21 mai 2024 2 21 /05 /mai /2024 20:11

L'église Saint-Monna de Logonna-Daoulas et son ossuaire : les armoiries des Rosmorduc et des Le Gentil de Rosmorduc (après 1608).

.

Voir : 

.

PRÉSENTATION.

.

Mon propos n'est pas de rédiger une notice nobiliaire, et la famille noble de Rosmorduc, dont Logonna est le  fief héréditaire  qui dès le XIIIe siècle englobait le territoire de la commune actuelle avec d'importantes emprises dans les paroisses voisines, est bien connue. Je m'intéresse plus à décrire, et à faire admirer et comprendre, les objets du patrimoine monumental que les familles de la noblesse. Toutes les données sont déjà connues, je me soucie surtout d'en publier les images commentées.

Rappel :

1.Les terres de Rosmorduc appartiennent à la famille éponyme depuis le 13e siècle (Salomon de Rosmorduc, cité en 1265), le manoir primitif ayant été un édifice fortifié. Un nouvel édifice est construit au milieu du 16e siècle puis transformé au début du 17e siècle après l'alliance avec la famille des Le Gentil. Délaissé au 18e siècle, le manoir est saisi comme bien national à la Révolution, puis transformé en ferme. Il a été racheté par la famille de Rosmorduc.

2. Au XVe siècle la maison noble de Rosmorduc appartenait en 1405 à Guyon. Réformation de 1426 :Olivier Rosmorduc. . Réformation de 1536 : Michel Rosmorduc.

3. Guillaume de Rosmorduc, seigneur du dit lieu, a restauré en 1495 le pignon nord de l'église ou chapelle du Rosaire et y établit l'enfeu familial.

4. L'église de Logonna était un prieuré de l'abbaye de Daoulas. Le chanoine prieur en 1538 était Guillaume de Rosmorduc (succédant à Charles Jégou) jusqu'en 1548, date à laquelle Olivier Le Jeune lui succède.

5. La famille LE GENTIL, seigneurs de Coëtninon et de Pencran, portant d'azur à un serpent volant d'or s'est alliée à la famille de ROSMORDUC par le mariage, en 1608, d' Alain LE GENTIL, écuyer, avec Anne de Rosmorduc portant d'argent aux trois roses de gueules.

Les Rosmorduc, puis les Le Gentil de Rosmorduc, ont fait figurer les armoiries dans l'église, sur l'ossuaire, et sur la chapelle Sainte-Marguerite (vitraux) et la chapelle Saint-Jean.

Ma précédente description des vitraux de la chapelle Sainte-Marguerite de Logonna-Daoulas m'a fait découvrir les  armoiries des deux familles des Le Gentil et des Rosmorduc,  et du couple Jacques Le Gentil de Rosmorduc et de Mauricette de Ploeuc. Je poursuis mon inventaire à l'église et sur l'ossuaire.

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I. L'ÉGLISE. 

 

Ma visite de l'église Saint-Monna de Logonna me permet de constater que les armes de ces familles sont sculptées à trois reprises dans l'église (sans compter les vitraux  généalogiques modernes) :

  • Enfeu de Rosmorduc dans le bras nord du transept (vers 1495?).
  • Armes de Rosmorduc en hauteur, à l'angle nord du bras du transept.
  • Armes de Le Gentil et Rosmorduc sur un banc seigneurial daté de 1608.

L’ensemble de l’église date du 17e et du début du 18e siècle. Un pilier porte la date de 1623. La façade occidentale et sa tour-clocher ont été érigés au 17e siècle en deux campagnes de constructions : la partie basse porte la date de 1618 ; la tour-clocher porte la date de 1667. Des parties antérieures au 17e siècle il ne reste rien, la nef, les bas-côtés, le double transept et le chevet ayant été reconstruits au début du 18e siècle, comme l’indique les nombreuses inscriptions marquées sur les façades. Ces éléments héraldiques ont donc valeur de témoignage.

 

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Selon Henri Pérennès :

"Les prééminences et droits honorifiques dans l'église de Logonna appartenaient de temps immémorial ab omni aevo et tempore immemorabili, à la maison de Rosmorduc, ainsi que l’atteste un décret de l'Official de Quimper, en date du 11 Juillet 1495. Reconnus par un acte prônal du 2 Mars 1597 et par un procès-verbal du sénéchal de Quimper, du 29 Mars 1668, ces prééminences furent encore confirmées par une sentence du Présidial de Quimper, rendue, le 8 Février 1685, contre le duc de Richelieu, qui, en qualité de seigneur du Faou, avait cru pouvoir disputer au seigneur de Rosmorduc la première place dans le choeur. " La cause et l’origine des prééminences dont est question, est-il dit dans une des pièces de la procédure, vient de la munificence et des libéralités que les prédécesseurs dud. seigneur de Rosmorduc ont faites jadis à lad. esglise parroissialle de Logonna. Ils ont autrefois contribués non seulement à la structure et édiffice, restauration et réparation de lad. esglise, mais encore à la fourniture des ornements nécessaires pour le service divin et à la manutention et entretennement de lad. église, en plusieurs autres mannières. Ce qui est auhenticquement prouvé et explicqué, en termes fort élégans, par les lettres en datte du 11 Juillet 1495, contenant un décret de l'Official et Grand Vicquaire du seigneur Evesque de Quimper ».

Ces prééminences consistaient, pour les seigneurs de Rosmorduc, à avoir leurs armoiries dans les vitres de l’église et au sommet du premier pilier de la chapelle du Rosaire. Ils possédaient également une voûte et tombe « enlevée », avec leurs armes, dans le choeur, du côté de l'Evangile, ainsi que cinq tombes plates, également de ce côté, sur lesquelles était placé leur banc clos à queue et accoudoir. Enfin ils avaient encore une voûte et tombe armoriées dans le sanctuaire de la chapelle du Rosaire, et un caveau sous l’église, derrière le maître-autel. Le choeur, ou chanceau, se trouvait autrefois en avant du maître-autel, et était séparé de la nef par une traverse de bois, reposant au haut de deux piliers et portant en son milieu un grand crucifix. Il était réservé au clergé et au seigneur de Rosmorduc, qui y avait son banc."

 

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I. L'enfeu aux armes de Rosmorduc (trois roses) et de la famille Le Gentil de Rosmorduc . Extrémité orientale de l'élévation nord.

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Rappel : un enfeu est  une niche à fond plat, pratiquée dans un édifice religieux et destinée à recevoir un tombeau ou la représentation d'une scène funéraire (gisant par exemple). Mais en Basse-Bretagne, c'est un monument des bas-côtés, souvent armorié au sommet et au départ de l'accolade, et parfois sur la dalle, mais sans fonction funéraire, les corps des seigneurs étant ensevelis dans le sol de la chapelle ou de l'église, le plus près du chœur et notamment "du côté de l'évangile", au nord du chœur.

Selon Henri Pérennès, "Le pignon nord de l'église, c'est-à-dire la chapelle du Rosaire, où l'on voit un bel enfeu du Moyen Age, aux armes de la maison de Rosmorduc, a été restauré une première fois, en 1495, par Guillaume de Rosmorduc, seigneur du dit lieu. Plus tard, en 1597, cette chapelle fut agrandie par Michel de Rosmorduc, arrière-petit-fils de Guillaume, dont on voit les armes au sommet du premier pilier. "

C'est donc tout le bras nord du transept qui servait de chapelle seigneuriale aux Rosmorduc.

Cet enfeu en pierre de kersanton du bras nord du transept associe trois représentations armoriées :

1. Les armes de Rosmorduc au sommet de l'arcade.

2. Les armes de Rosmorduc au centre d'une croix bourgeonnée, sur la dalle horizontale (cachée par les bancs sur ce cliché) 

3.  Les armes sous la couronne de comte, dans des palmes nouées, de l'alliance Le Gentil (serpent volant) et Rosmorduc (trois roses)

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Je pense que l'enfeu initial, créé par un seigneur de Rosmorduc  (Guillaume, en 1495, par exemple, ou Michel vers 1597), a  été complété dans un second temps par le riche blason couronné des Le Gentil de Rosmorduc, forcément après 1608 (mariage d'Alain Le Gentil et d'Anne de Rosmorduc), mais même un peu plus tard à la fin du XVIIe siècle s'il faut justifier la couronne comtale, voire même plus tard encore. 

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1°) Le blason de Rosmorduc (Bas-relief, kersanton).

À la jonction des deux arcs moulurés de l'accolade, les trois roses (8 et 6 pétales autour d'un bouton) témoignent des prééminences des Rosmorduc avant leur alliance avec les Le Gentil. Si ces armes étaient peintes, nous blasonnerions ici d'argent à trois roses de gueules boutonnées d'or, les fleurs rouges sur fond blanc ayant un  bouton peint en jaune.

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Les armoiries de Rosmorduc, église de Logonna-Daoulas; Photographie lavieb-aile.

Les armoiries de Rosmorduc, église de Logonna-Daoulas; Photographie lavieb-aile.

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2°)  Les armes de Rosmorduc (bas-relief, kersanton) au centre de la croix bourgeonnée.

Sur la dalle 

 

Les armoiries de Le Gentil de Rosmorduc, église de Logonna-Daoulas; Photographie lavieb-aile.

Les armoiries de Le Gentil de Rosmorduc, église de Logonna-Daoulas; Photographie lavieb-aile.

Les armoiries de Rosmorduc, église de Logonna-Daoulas; Photographie lavieb-aile.

Les armoiries de Rosmorduc, église de Logonna-Daoulas; Photographie lavieb-aile.

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3°)  Le blason de Le Gentil de Rosmorduc (bas-relief, kersanton, après 1602) installé sur la façade de l'enfeu.

Cet écartelé associe en 1 et 4 le serpent volant (Le Gentil) et en 2 et 3 les trois roses de Rosmorduc . Les armes de Le Gentil sont d'azur au serpent (alias dragon) volant d'or.

Il est entouré de deux palmes nouées, comme à la chapelle Sainte-Marguerite et sur l'ossuaire.

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Les armoiries de Le Gentil de Rosmorduc, église de Logonna-Daoulas; Photographie lavieb-aile.

Les armoiries de Le Gentil de Rosmorduc, église de Logonna-Daoulas; Photographie lavieb-aile.

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II. En haut à l'angle sud-est du bras nord du transept (ou chapelle des Rosmorduc), les armes des Rosmorduc.

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Les armoiries de Rosmorduc, église de Logonna-Daoulas; Photographie lavieb-aile.

Les armoiries de Rosmorduc, église de Logonna-Daoulas; Photographie lavieb-aile.

Les armoiries de Rosmorduc, église de Logonna-Daoulas; Photographie lavieb-aile.

Les armoiries de Rosmorduc, église de Logonna-Daoulas; Photographie lavieb-aile.

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III. Contre le mur ouest du bras nord du transept (ou chapelle des Rosmorduc), le banc seigneurial des Le Gentil de Rosmorduc (1608).

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On remarquera que la date inscrite sur le nbanc est aussi celle du mariage d'Alain Le Gentil et d'Anne de Rosmorduc.

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Le banc (1608) de Le Gentil de Rosmorduc, église de Logonna-Daoulas; Photographie lavieb-aile.

Le banc (1608) de Le Gentil de Rosmorduc, église de Logonna-Daoulas; Photographie lavieb-aile.

Le banc (1608) de Le Gentil de Rosmorduc, église de Logonna-Daoulas; Photographie lavieb-aile.

Le banc (1608) de Le Gentil de Rosmorduc, église de Logonna-Daoulas; Photographie lavieb-aile.

Le banc (1608) de Le Gentil de Rosmorduc, église de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

Le banc (1608) de Le Gentil de Rosmorduc, église de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

Le banc (1608) de Le Gentil de Rosmorduc, église de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

Le banc (1608) de Le Gentil de Rosmorduc, église de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

Le banc (1608) de Le Gentil de Rosmorduc, église de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

Le banc (1608) de Le Gentil de Rosmorduc, église de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

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L'OSSUAIRE (après 1608) ADJACENT À L'ÉGLISE, ANGLE SUD-EST DU PLACÎTRE ET DE SON CIMETIÈRE.

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Cet ossuaire de plan rectangulaire a trois fenêtres du coté nord, deux fenêtres et une porte cintrée au sud. Il mesure 7 m. 50 de longueur, 4 m. 50 de largeur, avec une hauteur moyenne de 6 mètres.

 

Photo IGN

 

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Il différe radicalement des ossuaires des enclos de Basse-Bretagne (La Roche-Maurice, La Martyre, Ploudiry, Pencran, Hanvec 1653, Landivisiau, Saint-Pol-de-Léon, Pleyben, Sizun, Saint-Yvi, Saint-Thégonnec, Guimilaiu, Lampaul-Guimiliau Plougonven, etc, et d'alleurs Jean-Marie Abgrall, si exhaustif, ne le cite pas dans sa monographie :

Rappel  sur les ossuaires bretons d'après le chanoine Abgrall :

Les ossuaires bretons sont tantôt appuyés à l'église, tantôt isolés.

Les reliquaires d'attache sont parfois enclavés dans l'église, généralement à l'angle sud-ouest. Ils occupent assez souvent l'un des angles rentrants du porche. Ils sont parfois situés entre deux contreforts ou à la base du clocher.

Les ossuaires formant un monument isolé de l'église sont généralement situés contre le mur de clôture du cimetière, souvent au sud-ouest. Ceux de Saint-Thégonnec, Lampaul-Guimiliau, Sizun, Saint-Germain de Plogastel, sont soudés à l'arc de triomphe.

Ces ossuaires affectent généralement une forme rectangulaire ; ceux de Lampaul-Guimiliau et de Saint-Thégonnec sont terminés par une abside à pans du type de celles conçues par Philippe Beaumanoir. L'ossuaire de Kermoroch (Côtes-d'Armor) est octogonal, c'est le seul de cette forme.

Dans quelques-uns de ces ossuaires une partie était réservée aux ossements, l'autre, éclairée par une grande fenêtre percée dans l'un des pignons, servait de chapelle pour les cérémonies funèbres.

Les ossuaires de l'un et l'autre type comportent généralement un ou deux bénitiers, rarement plus , cependant quelques-uns en sont dépourvus. Ces bénitiers servaient à asperger d'eau bénite les ossements pieusement recueillis ou le cercueil qui y était exposé.

Liste :

Argol (1665), Audierne (XVIème siècle), Chapelle de Perguet à Bénodet (1595), Brasparts, Chapelle de N.-D. à Châteaulin, Châteauneuf-du-Faou, Cleden-Poher, Le Cloitre-Pleyben (XVIIème siècle), Combrit (1700), Commana (XVIIème siècle), Daoulas (XVIIème siècle.), Erqué-Gabéric (XVIIème siècle), Le Faou (1603), Gouesnou, Goulven (XVIIème siècle), Guengat, Guilers-Brest, Guimiliau (1648), Guisseny (1743), Hanvec (1653), Irvillac, Kerlaz (1572), Lampaul-Guimiliau (1667), Landerneau (1635), Landivisiau vers 1615, Lanhouarneau (XVIIème siècle), Lannedern (vers 1660), Loc-Eguiner, Ploudiry, Locmelar (1660), Loctudy (XVIIème siècle.), La Martyre (1619), Meilars (1528), Mespaul (XVIIème siècle), Pencran (1694), Penmarch, Plabennec (1747 et 1771), Pleyben (XVIème siècle), Pleyber-Christ (1738), Plogastel-Saint-Germain, Plomeur, Ploneis, Plonéour-Lanvern (1562), Plonevez du Faou, Plouarzel, Ploudiry (1635), Plougonven, Plougoulm, Plouguerneau, Ploujean (XVIème siècle), Plounéour-Menez (XVIIème siècle), Plounéour-Trez, Plourin. Plouvien. Quinerc’h (1579), Quimper (1514, démoli vers 1840), Redené, La Roche-Maurice (1639), Roscoff (XVIIème siècle.), Saint-Divy-la-Forêt (1506), Saint-Herbot (1558), Saint-Hernin (1697), Saint-Jean-du-Doigt (1618), Saint-Nic (1561), Saint-Servais. Saint-Thégonnec (1676), Saint-Vougouy, Saint-Yvi, Sibiril (1743), Sizun (1585-1588), Spézet, Taulé (XVIème siècle), Trémaouezan."

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L'ossuaire de l'église de Logonna-Daoulas  diffère notamment de ces ossuaires par deux aspects : d'une part l'abondance des armoiries, qui le désignerait plutôt comme une chapelle funéraire seigneuriale, et d'autre part par l'absence des éléments caractéristiques des ossuaires : bénitiers (nécessaires au geste d'aspersion des ossements), larges baies non vitrées d'exposition de ces ossements, crossettes emblématiques, inscriptions à type de Memento mori, et ornements sculptés macabres (crânes et fémurs entrecroisés) ou bien présence de l'Ankou armé de sa flèche.

J'ignore s'il existe des données d'archives attestant de l'usage de cet édifice comme ossuaire paroissial. Je reprends la dénomination consacrée par l'usage.

L'intérêt de ce monument est principalement héraldique, car il est orné dix fois des armes en bas-relief d'Anne de Rosmorduc et d'Alain Le Gentil, et de leurs familles maternelles. L'"ossuaire" peut donc être daté malgré l'absence de chronogrammes, de l'année 1608, ou être postérieure de cette date de quelques années.

Inventaire :

  • Sur la façade orientale (nord-est exactement)  : trois baies rectangulaires aux linteaux sculptés d'accolade. Aucune armoirie.
  • Pignon sud : un oculus. En hauteur, armes des Le Gentil (dragon ailé), kersanton.
  • Façade occidentale : une porte haute. Deux portes murées de chaque côté. Linteau armorié en pierre de Logonna avec les armes mi-parti Le Gentil/Rosmorduc, entourées de l'aigle bicéphale de Jeanne de Kerleuguy mère d'Alain Le Gentil, et du cerf d'Isabeau Le Jeune mère d'Anne.
  • Pignon nord : porte rectangulaire haute ornée d'une clef armoriée (deux animaux se faisant face ?). Au dessus, armes des Le Gentil (dragon ailé), kersanton.
  • Clocheton (en pierre de Logonna) : chaque face porte alternativement les armes aux trois roses de Rosmorduc , et le dragon ailé de Le Gentil .

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Ossuaire de Logonna, schéma de localisation des armoiries (n'est pas à l'échelle).

 

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Sur la façade orientale (nord-est exactement)  : trois baies rectangulaires aux linteaux sculptés d'accolade. Aucune armoirie.

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L'ossuaire (vers 1608) de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

L'ossuaire (vers 1608) de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

L'ossuaire (vers 1608) de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

L'ossuaire (vers 1608) de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

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Le pignon sud : un oculus. Au dessus, armes des Le Gentil (dragon ailé), kersanton.

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L'ossuaire (vers 1608) de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

L'ossuaire (vers 1608) de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

L'ossuaire (vers 1608) de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

L'ossuaire (vers 1608) de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

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La façade occidentale : une porte haute. Deux portes murées de chaque côté. Linteau armorié en pierre de Logonna avec les armes mi-parti Le Gentil/Rosmorduc, entourées de l'aigle bicéphale de Jeanne de Kerleuguy mère d'Alain Le Gentil, et du cerf d'Isabeau Le Jeune mère d'Anne.

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L'ossuaire (vers 1608) de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

L'ossuaire (vers 1608) de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

L'ossuaire (vers 1608) de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

L'ossuaire (vers 1608) de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

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Les armes mi-parti d'Alain Le Gentil et d'Anne de Rosmorduc, mariés en 1608.

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La famille LE GENTIL, seigneurs de Coëtninon et de Pencran, portant d'azur à un serpent volant d'or s'est alliée à la famille de ROSMORDUC par le mariage, en 1608, d' Alain LE GENTIL, écuyer, avec Anne de Rosmorduc portant d'argent aux trois roses de gueules.

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L'ossuaire (vers 1608) de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

L'ossuaire (vers 1608) de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

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L'aigle bicéphale de Jeanne de Kerleuguy mère d'Alain Le Gentil.

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Placées à gauche,  les armes de la mère d'Allain le Gentil, Jeanne de Kerleuguy ou Kerleugny, d'argent à l'aigle de sable. Ici l'aigle est bicéphale, comme dans l'armorial de Charles d'Hozier, et sur les vitraux de la chapelle Sainte-Marguerite.

 

https://gw.geneanet.org/hamety?lang=en&iz=0&p=janne&n=de+kerleuguy

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L'ossuaire (vers 1608) de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

L'ossuaire (vers 1608) de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

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Le cerf d'Isabeau Le Jeune mère d'Anne de Rosmorduc.

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Les armes de la mère d'Anne de Rosmorduc, Isabeau Le Jeune, de la maison de Kergongant, en Landéda, sont de sable au cerf d'argent.

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En somme, nous retrouvons sur ce linteau l'équivalent de la partie supérieure du pennon de la chapelle Sainte-Marguerite :

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Vitrail de la chapelle Sainte-Marguerite en Logonna-Daoulas. Photo lavieb-aile 2024.

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L'ossuaire (vers 1608) de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

L'ossuaire (vers 1608) de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

L'ossuaire (vers 1608) de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

L'ossuaire (vers 1608) de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

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Le pignon nord : porte rectangulaire haute ornée d'une clef trapézoïdale armoriée (deux animaux se faisant face ?). Au dessus, armes des Le Gentil (dragon ailé), kersanton.

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L'ossuaire (vers 1608) de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

L'ossuaire (vers 1608) de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

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Cartouche dont je n'ai pas su déchiffrer les armes.

L'ossuaire (vers 1608) de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

L'ossuaire (vers 1608) de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

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Blason couronné au dragon ailé des Le Gentil, entre deux palmes nouées.

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L'ossuaire (vers 1608) de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

L'ossuaire (vers 1608) de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

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Le clocheton au dessus du pignon ouest :  chaque face porte alternativement, dans un cartouche trapézoïdal à ailettes,  les armes aux trois roses de Rosmorduc , et le dragon ailé de Le Gentil (en pierre de Logonna).

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L'ossuaire (vers 1608) de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

L'ossuaire (vers 1608) de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

L'ossuaire (vers 1608) de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

L'ossuaire (vers 1608) de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

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Les trois roses des Rosmorduc.

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L'ossuaire (vers 1608) de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

L'ossuaire (vers 1608) de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

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Le dragon ailé des Le Gentil.

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L'ossuaire (vers 1608) de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

L'ossuaire (vers 1608) de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

L'ossuaire (vers 1608) de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

L'ossuaire (vers 1608) de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

L'ossuaire (vers 1608) de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

L'ossuaire (vers 1608) de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile.

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III. Les deux piliers du portail du bâtiment adjacent à l'ossuaire les armoiries mi-parti Le Gentil/Rosmorduc.

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Pilier aux armes de Le Gentil de Rosmorduc. Photographie lavieb-aile.

Pilier aux armes de Le Gentil de Rosmorduc. Photographie lavieb-aile.

Pilier aux armes de Le Gentil de Rosmorduc. Photographie lavieb-aile.

Pilier aux armes de Le Gentil de Rosmorduc. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

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—BLANCHARD (Romain), L'HARIDON (Erwana) 2016 & 2017, Inventaire topographique du patrimoine IA29010125 et IA29131975

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IA29131461

— BROUCKE (Paul-François), MAUGUIN (Michel), 15 décembre 2012 conférence article Le Télégramme

https://www.letelegramme.fr/finistere/logonna-daoulas-29460/spanasamblesspan-au-temps-des-blasons-et-des-armoiries-1722734.php

—COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, "Logonna-Daoulas", Nouveau répertoire des églises et chapelles, diocèse de Quimper.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/923

—LAURENCEAU (Elise), Le château de Rosmorduc, inventaire topographique

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IA29002850

 

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle,  1 vol. (407 p.) - 1 disque optique numérique (CD-ROM) : ill. en coul. ; 29 cm ; coul. ; 12 cm; Note : Index. - Notes bibliogr., bibliogr. p. 373-395.  Rennes : Presses universitaires de Rennes , 2014. Éditeur scientifique : Jean-Yves Éveillard, Dominique Le Page, François Roudaut

 

—MAUGUIN (Michel), 2012, L'église de Logonna Daoulas. Les écussons des vitraux Une généalogie de neuf générations, de 1608 à 1890 de la maison Le Gentil de Rosmorduc. comm. pers..

— PÉRENNÈS (Henri), 1928, Notice sur Logonna-Daoulas, Bull. diocésain d'histoire et d'archéologie  du diocèse de Quimper. BDHA Quimper

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/89d804ca12a441ca5235986c109d9238.pdf

—TUDCHENTIL Le Gentil de Rosmorduc, Georges, La noblesse de Bretagne devant la Chambre de la Réformation 1668-1671, 4, 1896, p. 207-218, transcription sur www.Tudchentil

 

Shttps://tudchentil.org/spip/IMG/pdf/Le_Gentil.pdf

—Base Palissy

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00090100

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4 mai 2024 6 04 /05 /mai /2024 15:46

La chapelle Sainte-Marguerite de Logonna-Daoulas : le pennon armorié de 1662 des vitraux des baies 1 et 2.

Les armoiries Le Gentil de Rosmorduc dans la commune de Logonna-Daoulas.

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Voir : 

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Je remercie Sylvie Peteau, élue à la culture à Logonna-Daoulas, Gilbert Le Moigne qui m'a fait découvrir cette chapelle et qui illustre de ses magnifiques photographies tant de sites patrimoniaux, et Paul-François Broucke qui m'a donné accès à ses travaux héraldiques réalisés avec Michel Mauguin. 

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PRÉSENTATION.

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Le plâcitre de la chapelle Sainte-Marguerite est entouré d’un petit mur d’enceinte et d'un fossé, et son calvaire est situé au nord-ouest.

Le hameau éponyme d'une douzaine de bâtiment sur la route menant de l'Hôpital-Camfrout au bourg de Logonna s'adosse à une colline de 48m, mais son emplacement a été vraisemblablement déterminé par l'existence d'une source, à 30 m d'altitude, donnant lieu à un petit ruisseau qui se dirige vers le sud où il se jette dans la Rivière de l'Hôpital-Camfrout. C'est cette source, sans doute lieu de culte pré-chrétien, qui a été aménagée en fontaine, directement dans l'élévation ouest de la chapelle, et surmontée d'une statue en kersanton de la sainte patronne, et de son dragon. On notera d'ailleurs a proximité (à un kilomètre à l'Est) avec le lieu-dit Kersanton, qui a donné son nom à la pierre grise si remarquable dans nos édifices et notre statuaire.

On remarquera aussi sur la carte la proximité  de la chapelle avec le château de Rosmorduc , à 800 m., surplombant la rivière maritime.

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IGN REMONTERLETEMPS

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"La chapelle est située sur un placître au hameau Sainte-Marguerite, composé d’un calvaire, d’une fontaine, et entourée d’un petit mur d’enceinte. L’édifice comporte une nef à trois travées avec bas-côtés, un chevet polygonal et un transept. La date la plus ancienne repérée est celle de 1515, sur le nœud du calvaire en Kersantite. L’ancienneté de ce calvaire montre bien qu’il existait un sanctuaire à cet emplacement dès le début du 16e siècle.

La chapelle a été reconstruite principalement au début du 17e siècle (nef, façade occidentale et clocher, bas-côté nord), puis a été remaniée à la fin du 19e siècle (bas-côté sud, ajout du transept et d’une sacristie, reconstruction du chevet). La façade occidentale et son clocher marque la fin des travaux de reconstruction, vraisemblablement entre 1603 et 1658, date retrouvée respectivement au-dessus de la porte et sur la fontaine insérée dans le gros œuvre. Le bénitier nord comporte également la date de 1690. L’édifice présente une ornementation Renaissance (porte occidentale, porte nord) et un chevet plat. Le plan rectangulaire de l’édifice est encore visible sur le cadastre napoléonien de 1825.

En 1890, la chapelle est fortement remaniée lors d’une campagne de travaux visant à son agrandissement. Il est décidé que le double toit serait réuni en un seul faîtage, qu’une chapelle et une sacristie seraient ajoutées, et qu’on établirait trois nefs séparées par des colonnades. Si les travaux n’ont pas tous été réalisés, de cette période date le chevet, le transept et le bas-côté sud, construits dans un style néo-gothique." (Romain Blanchard)

 

 

La chapelle Sainte-Marguerite de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile mai 2024.

La chapelle Sainte-Marguerite de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile mai 2024.

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LES VITRAUX.

 

 

Les sept baies portent une vitrerie blanche losangée, mais les tympans des baies 1 et 2 (bras du transept) portent des ensembles armoriés identiques et datés de 1662, alors que celui de la baie 0 (axe) porte un blason moderne (vers 1890). Dans ces trois blasons portant la couronne comtale, on reconnaît le serpent volant des comtes Le Gentil de Rosmorduc : les vitraux portant la date de 1662 ont été restaurés ou refaits en 1890 ;  le titre de comte n'a été décerné  à Alain Le Gentil de Rosmorduc (1662-1724), premier comte de Rosmorduc, à une date qui reste à préciser, qu'après sa naissance....  .

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Rappel :

1.Les terres de Rosmorduc appartiennent à la famille éponyme depuis le 13e siècle, le manoir primitif ayant été un édifice fortifié protégé par une enceinte trapézoïdale et des douves. Un édifice est construit au milieu du 16e siècle puis transformé au début du 17e siècle par la famille alliée des Le Gentil. Délaissé au 18e siècle, le manoir est saisi comme bien national à la Révolution, puis transformé en ferme. Il a été racheté par la famille de Rosmorduc.

2. La famille LE GENTIL, seigneurs de Coëtninon et de Pencran, portant d'azur à un serpent volant d'or s'est alliée à la famille de ROSMORDUC par le mariage, avant 1620, de Alain LE GENTIL, écuyer, avec Anne de Rosmorduc portant d'argent aux trois roses de gueules.
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Présentation des vitraux :

1°) Tympans de la baie n°2 et de la baie 1. Deux blasons semblables avec la date de 1662 (restauration XIXe).

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Vitraux de la chapelle Sainte-Marguerite de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile mai 2024.

Vitraux de la chapelle Sainte-Marguerite de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile mai 2024.

Vitraux de la chapelle Sainte-Marguerite de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile mai 2024.

Vitraux de la chapelle Sainte-Marguerite de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile mai 2024.

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Analyse des vitraux.

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Sous la couronne de comte, et encadrée par des palmes nouées, ces deux blasons identiques  portent la date de 1662. Celle-ci correspondrait (informations divergentes des généalogistes) à la naissance d'Alain Le Gentil de Rosmorduc (1662-1724).

Malgré l'aspect d'abord complexe du rébus héraldique, il est simple de comprendre que la moitié supérieure désigne Jacques LE GENTIL DE ROSMORDUC , père d'Alain, et la moitié inférieure son épouse MAURICETTE DE PLOEUC, mère d'Alain. Les deux époux sont représentés par les armes de leurs parents. Leur mariage date de 1658.

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Vitraux de la chapelle Sainte-Marguerite de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile mai 2024.

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LA PARTIE SUPÉRIEURE DU BLASON DÉSIGNE JACQUES LE GENTIL DE ROSMORDUC.

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Alain Le Gentil  décédé vers 1627 et Anne de Rosmorduc se marièrent en 1608. Leur fils Jacques Le Gentil de Rosmorduc, né le 28 mars 1610 et décédé le 17 novembre 1680,  épousa en 1658 Mauricette de Ploeuc (décédée en 1695) ; leur fils Alain Le Gentil de Rosmorduc (1662 ou 1668-1724) épousa en 1677 Barbe Le Bigot (décédée en 1727).

Les armes des parents du père de Jacques Le Gentil, Allain le Gentil  sont représentées à gauche: 

a) À droite, les armes du père d'Allain Le Gentil, Jean Le Gentil, écuyer, seigneur de Coëtninon: d'azur au serpent volant d'or.

b) à gauche, les armes de la mère d'Allain le Gentil, Jeanne de Kerleuguy ou Kerleugny, d'argent à l'aigle de sable. Ici l'aigle est bicéphale, comme dans l'armorial de Charles d'Hozier.

https://gw.geneanet.org/hamety?lang=en&iz=0&p=janne&n=de+kerleuguy

Les armes des parents de la mère de Jacques Le Gentil, Anne de Rosmorduc , sont représentées à droite: 

 

Anne de Rosmorduc est décédée le 14 juillet 1645 à Logonna-Daoulas. Elle était la fille de Michel de Rosmorduc et de Isabelle Le Jeune. Elle épousa Alain Le Gentil, dont elle eut cinq fils, Tanguy, Jacques, Michel Jacques et Corentin.

a) Les armes du père d'Anne de Rosmorduc, Michel de Rosmorduc  sont d'argent à trois roses de gueules.

b) Les armes de la mère d'Anne de Rosmorduc, Isabelle Le Jeune ,de la maison de Kergongant, en Landéda, sont de sable au cerf d'argent.

Note : Allain Le Gentil et Anne de Rosmorduc firent apposés leurs armes, entourés de celles de leurs mères respectives, sur le fronton de l'ossuaire de l'église de Logonna-Daoulas.

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Vitraux de la chapelle Sainte-Marguerite de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile mai 2024.

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LA PARTIE INFÉRIEURE DU BLASON DÉSIGNE MAURICETTE DE PLOEUC.

Mauricette de Ploeuc est née avant 1638, et est décédée le 4 février 1695 à Creac'h Noz (Plogonneg). Elle fut inhumée à Notre-Dame de Châteaulin. Elle est la fille de Jean de Ploeuc et d'Anne de Carné, mariés le 16 juin 1633.

Les armes des parents du père de Mauricette de Ploeuc, Jean de Ploeuc, né en 1611, sont représentées à gauche: 

a) Les armes du père de Jean le Ploeuc, Vincent IV de Ploeuc baron de Kergorlay  sont un écartelé aux 1er et 4ème : d'hermine, à trois chevrons de gueules (qui est Ploeuc) ; et aux 2ème et 3ème : vairé d'or et de gueules (qui est Kergorlay).

a) Les armes de la  mère de Jean le Ploeuc, Suzanne de Coëtanezre sont de gueules à trois épées d'argent garnies d'or, les pointes en bas, rangées en bande. Elle épousa Vincent IV de Ploeuc en 1618

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Les armes des parents de la mère de Mauricette de Ploeuc, Anne de Carné,  sont représentées à droite: 

a) Les armes du père d'Anne de Carné, Jean de Carné sont d'or à deux fasces de gueules.

b) Les armes de la mère d'Anne de Carné, Françoise de Kernezne, sont d'or à trois coquilles de gueules.

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Vitraux de la chapelle Sainte-Marguerite de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile mai 2024.

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CONCLUSION:

Ces deux vitraux pourraient célebrer la naissance d' Alain Le Gentil en 1662 en rappellant sous forme armoriée sa généalogie sur trois générations. On notera que par acte du 26 septembre 1697, Messire Allain le Gentil et dame Barbe le Bigot de la Ville-Fréhour, son épouse, firent construire en 1698 la chapelle privative du château de Rosmorduc.

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2°) Tympan de la baie d'axe n°0 (1890).

Ces blasons datent de la restauration de la chapelle en 1890, il représente : Georges Le Gentil de Rosmorduc, né le 19/09/1859 à Bilt, en Hollande,  fils d’Ernest-Albert le Gentil, comte de Rosmorduc (1821-1894) et d’Helena van der Plaat van Honswijk. Il épousa le 4/10/1890 à Versailles. Berthe Le Rouge de Guerdavid, comtesse de Rosmorduc 1860-1911, fille de Casimir Le Rouge de Guerdavid (1813-1879) et de Berthe Walsh de Serrant (1824-1910). Georges Le Gentil est décédé en 1941 à Logonna à l'âge de 82 ans.

Leur fils aîné Yves Mériadec Ernest Casimir Le Gentil de Rosmorduc 1880-1964 épousa le 29 octobre 1925, à Bruxelles (Notre-Dame du Sablon), Marthe de Lannoy 1899

Leur fils cadet Tanguy Gwénollé Gaston Le Gentil de Rosmorduc (1892-1977) épousa le 12 avril 1926 Henriette Marie Ghislaine de Lannoy (1901-)

https://gw.geneanet.org/jksir?n=le+gentil+de+rosmorduc&oc=&p=georges

 

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Vitraux de la chapelle Sainte-Marguerite de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile mai 2024.

Vitraux de la chapelle Sainte-Marguerite de Logonna-Daoulas. Photographie lavieb-aile mai 2024.

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COMPLÉMENTS : QUELQUES AUTRES SITES MONUMENTAUX PORTANT LES ARMOIRIES DES LE GENTIL DE ROSMORDUC.

—Château de Rosmorduc. Blason aux trois roese présenté par deux léopards ; heaume à tortil ; lambrequins.

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/illustration/IVR53_19692905405Z

—Église de Logonna-Daoulas :

-enfeu avec les trois roses et le dragon  :"Le pignon nord de l'église, c'est-à-dire la chapelle du Rosaire, où l'on voit un bel enfeu du Moyen Age, aux armes de la maison de Rosmorduc, a été restauré une première fois, en 1495, par Guillaume de Rosmorduc, seigneur du dit lieu. Plus tard, en 1597, cette chapelle fut agrandie par Michel de Rosmorduc, arrière-petit-fils de Guillaume, dont on voit les armes au sommet du premier pilier." (Pérennès)

-Vitraux   (vers 1890) : blasons retraçant la généalogie des Le Gentil de Rosmorduc de 1608 à 1890.

-Divers : Armes d'Alain Le Gentil et d'Anne de Rosmorduc (après 1608), kersanton. Photo lavieb-aile 2012.

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Armes d'Alain Le Gentil et d'Anne de Rosmorduc (après 1608), kersanton. Photo lavieb-aile 2012.

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​ Armes d'Alain Le Gentil et d'Anne de Rosmorduc (après 1608), kersanton. Photo lavieb-aile 2012. ​

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Armes des Le Gentil au serpent volant, kersanton. Photo lavieb-aile 2012.

 

 

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—Ossuaire de l'église de Logonna-Daoulas.

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Ossuaire, armes des Le Gentil (au serpent volant). Photo lavieb-aile 2012.

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Ossuaire, au centre armes d'Alain Le Gentil et d'Anne de Rosmorduc, encadrées par l'aigle de Jeanne de Kerleuguy et le cerf d'Isabeau Le Jeune. Photo lavieb-aile 2012.

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—Chapelle Saint-Jean-Baptiste (XVIIème siècle).  « La chapelle de Saint Jean, édifiée sur la terre de Rosmorduc, dépendait prohibitivement de la seigneurie de ce nom, dont les armes figurent au-dessus de la porte principale. Nos Archives départementales possèdent les anciens comptes de cette chapelle (135, G. 11). Près de la chapelle une fontaine monumentale porte la date de 1644 » (H. M. Pérennes) . Cette fontaine porte aussi les armes des Gentil de Rosmorduc, le serpent volant sur pierre de Logonna. .

 

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Chapelle Saint-Jean de Logonna-Daoulas. Photo lavieb-aile mai 2024.

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Fontaine (1644) de la chapelle Saint-Jean de Logonna-Daoulas. Photo lavieb-aile mai 2024.

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—Croix de Ruliver atlas n°1237 : base de la statue en kersanton de saint Nicodème, qui proviendrait de la chapelle Saint-Jean : armoiries des Rosmorduc aux trois roses.

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Statue de saint Nicodème (kersanton, XVIe), croix de Ruliver. Photo lavieb-aile 2012

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Statue de saint Nicodème (kersanton, XVIe), blason aux trois roses des Rosmorduc (croix de Ruliver). Photo lavieb-aile 2012

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— Calvaire de Gorré-ar-Ch'oat, XVIe siècle. Blason des Rosmorduc aux trois roses au centre du croisillon ; roses sous les culots.

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/logonna_daoulas.html

— Croix du Quinquis atlas n°1234 Kerliver. Écu aux trois roses sur le fût, avec une banderole à la date peu lisible (A15XX ?)

Voir la photo de Gilbert Le Moigne.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Logonna-Daoulas#/media/Fichier:Croix_du_Quinquis,_d%C3%A9tail.JPG

 

—Croix de Penanrun, qui porte un écusson aux armes de Rosmorduc à son fût entouré d'une banderole, sur laquelle on lit la date de 1541, avec les initiales de Michel de Rosmorduc" (H. Pérennès) : sans-doute croix du Quinquis

— Croix de Penavern atlas n°1238

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/logonna_daoulas.html

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SOURCES ET LIENS.

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— BLANCHARD (Romain), L'HARIDON (Erwana) 2016 & 2017, Inventaire topographique du patrimoine IA29010125 et IA29131975

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IA29131975

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IA29010125

 

"La chapelle est située sur un placître au hameau Sainte-Marguerite, composé d’un calvaire, d’une fontaine, et entourée d’un petit mur d’enceinte. L’édifice comporte une nef à trois travées avec bas-côtés, un chevet polygonal et un transept. La date la plus ancienne repérée est celle de 1515, sur le nœud du calvaire en Kersantite. L’ancienneté de ce calvaire montre bien qu’il existait un sanctuaire à cet emplacement dès le début du 16e siècle.

La chapelle a été reconstruite principalement au début du 17e siècle (nef, façade occidentale et clocher, bas-côté nord), puis a été remaniée à la fin du 19e siècle (bas-côté sud, ajout du transept et d’une sacristie, reconstruction du chevet). La façade occidentale et son clocher marque la fin des travaux de reconstruction, vraisemblablement entre 1603 et 1658, date retrouvée respectivement au-dessus de la porte et sur la fontaine insérée dans le gros œuvre. Le bénitier nord comporte également la date de 1690. L’édifice présente une ornementation Renaissance (porte occidentale, porte nord) et un chevet plat. Le plan rectangulaire de l’édifice est encore visible sur le cadastre napoléonien de 1825.

En 1890, la chapelle est fortement remaniée lors d’une campagne de travaux visant à son agrandissement. Il est décidé que le double toit serait réuni en un seul faîtage, qu’une chapelle et une sacristie seraient ajoutées, et qu’on établirait trois nefs séparées par des colonnades. Si les travaux n’ont pas tous été réalisés, de cette période date le chevet, le transept et le bas-côté sud, construits dans un style néo-gothique.

Insérée dans le mur occidental de la chapelle Sainte-Marguerite, la fontaine est érigée dans un style Renaissance massif. De part et d’autre d’une alcôve aménagée dans le mur d’où jaillit l’eau, deux courtes colonnes ioniques supportent un fronton dans lequel est placée une statue en Kersantite représentant Sainte-Marguerite. Transcrivant la légende, la martyre est représentée les mains jointes, sortant du ventre du dragon. L’œuvre, probablement réalisée vers 1658, date que l’on retrouve au-dessus de la fontaine, reste inachevée. Seule une partie de la chevelure est sculptée pour représenter des mèches de cheveux, tandis que la tunique, contrairement aux parties représentant la peau, n’a pas été polie."

— BROUCKE (Paul-François) 2021, Conférences rapportées dans deux articles du Télégramme :

"À Logonna-Daoulas, l’histoire des blasons de l’église Saint-Mona expliquée au public par Paul-François Broucke"

https://www.letelegramme.fr/finistere/logonna-daoulas-29460/a-logonna-daoulas-lhistoire-des-blasons-de-leglise-saint-mona-expliquee-au-public-3699654.php

"Pourquoi les chrétiens déposent des pièces de monnaies dans la fontaine ? Réponse, ce mardi soir, lors de la conférence de Paul-François Broucke."

https://www.letelegramme.fr/finistere/logonna-daoulas-29460/a-logonna-daoulas-paul-francois-broucke-expliquera-les-secrets-de-la-chapelle-sainte-marguerite-ce-mardi-3826992.php

"La chapelle Sainte-Marguerite, à Logonna-Daoulas, est pleine de secrets et de mystères. Ce mardi 27 juillet 2021, Paul-François Broucke, historien, chercheur et conférencier, les dévoilera au public à l’occasion d’une soirée visite-conférence. Cet événement est le prolongement de la soirée de l’automne 2020, ayant eu pour thème l’histoire du blason et les vestiges armoriés de l’église de Logonna-Daoulas. Au cours de son intervention, Paul-François Broucke expliquera le pennon en vitrail de la chapelle, les frontons sculptés du château de Rosmorduc, tout proche et la façade de l’église de L’Hôpital-Camfrout. Il livrera aussi l’histoire de la fontaine du site."

— BROUCKE (Paul-François), MAUGUIN (Michel), 15 décembre 2012 conférence article Le Télégramme

https://www.letelegramme.fr/finistere/logonna-daoulas-29460/spanasamblesspan-au-temps-des-blasons-et-des-armoiries-1722734.php

 

—CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des croix et calvaires du Finistère

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/logonna_daoulas.html

—CASTEL (Yves-Pascal), 18 mai 1985, "La chapelle Sainte-Marguerite à Logonna-Daoulas vient d'être restaurée", Le courrier du Léon, 

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/f0a7793cb0c26228870959e090aed40d.jpg

—CASTEL (Yves-Pascal), 18 mai 1985, "La chapelle Sainte-Marguerite vient d'être restaurée", Le courrier du Léon, 

—COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, "Logonna-Daoulas", Nouveau répertoire des églises deet chapelles, diocèse de Quimper.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/923

 

—LAURENCEAU (Elise), Le château de Rosmorduc, inventaire topographique

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IA29002850

 

—MAUGUIN (Michel), 2012, Les écussons de la chapelle Sainte Marguerite de Logonna-Daoulas, comm. pers..

—MAUGUIN (Michel), 2012, L'église de Logonna Daoulas. Les écussons des vitraux Une généalogie de neuf générations, de 1608 à 1890 de la maison Le Gentil de Rosmorduc. comm. pers..

— PÉRENNÈS (Henri, 1928, Notice sur Logonna-Daoulas, Bull. diocésain d'histoire et d'archéologie  du diocèse de Quimper

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/89d804ca12a441ca5235986c109d9238.pdf

"Le premier auteur connu de la maison de Rosmorduc est Salomon de Rosmorduc, qui vivait en l’an 1250 et qui portait pour armes : d’argent à trois roses de gueules, boutonnées d’or.

Hervé de Rosmorduc, fils de Salomon, laissa de Amice, sa femme, deux fils, dont l’aîné, Guillaume, donna partage à son cadet Henry, par acte du jeudi avant la Chaire de Saint Pierre (31 Juillet) en l’an 1320.

Yvon de Rosmorduc, vivant en 1365, fit don à l’abbaye de Daoulas, d’un « tenement » à Keranguinal, en la paroisse d'Irvillac.

Guyon de Rosmorduc fit don à l’abbaye de Daoulas, par acte du 10 Mars 1405 (nouv. st. 1406), de « troys soulz de rencte » payables le jour de la Chandeleur « affin et pour estre ès prieres, ausmones, services et offices divins d’icelle abbaie à jamès ».

Guillaume de Rosmorduc obtint, le 11 Juillet 1495, un décret de l'Official de Quimper, le confirmant dans la possession des tombes et prééminences dont ses ancêtres jouissaient dans l’église paroissiale de Logonna.

Michel de Rosmorduc, fils du précédent et de damoiselle Margarite Omnès, de la maison de Keroullé, en Hanvec, est cité dans la réformation de 1536. Il fournit un aveu à l’abbaye de Daoulas, le 3 Mai 1540, et reconnut alors devoir trois sols par an pour la fondation faite en 1406 par Guyon de Rosmorduc. C’est lui qui fit ériger, en 1541, la croix qui existe encore près du village de Pen-an-Run.

Jacques de Rosmorduc figure dans les montres générales de la Noblesse de Cornouaille, tenues à Quimper, le 26 Avril 1554 et les 15 et 16 Mai 1562. Il fut père de Guillaume et de Michel ci-après.

Guillaume de Rosmorduc, fils aîné, mourut vers 1588, sans laisser de postérité de son mariage avec damoiselle Jehanne du Menez. Cette dernière, qui vivait encore le 26 Septembre 1621, fit, à cette date, une fondation à Logonna, pour assurer, à perpétuité, la fourniture du pain bénit et pour qu’il soit célébré, tous les ans, le deuxième dimanche d'Octobre, « une messe à notte et obit annuel, avecq une recommandation », cette dernière devant « estre faicte sur la tombe du sgr de Rosmorduc ».

Michel de Rosmorduc, second fils de Jacques, succéda à son frère Guillaume, comme seigneur de Rosmorduc, et épousa damoiselle Isabeau le Jeune, de la maison de Kergongant, en Landéda.

Anne de Rosmorduc, dame du dit lieu, leur fille et héritière, épousa, en 1608, Allain le Gentil, seigneur de Coatninon et de Pencran, descendant de Jehan le Gentil, chevalier, seigneur de Barhuédel, qui fut un des compagnons de guerre de Bertrand du Guesclin, et qui portait pour armes : D’azur au dragon volant d’or.

Elle en eut trois fils, l’aîné Jacques le Gentil, seigneur de Rosmorduc, époux de dame Mauricette de Ploeuc, dont la postérité, qui a produit de nombreux officiers des armées de terre et de mer, des députés de la Noblesse aux Etats de Bretagne et des chevaliers des Ordres de Saint-Louis et de Saint-Lazare de Jérusalem, existe encore et possède vers 1928 le manoir de Rosmorduc ; le second, Michel, auteur d’une branche éteinte en 1743 ; et le troisième, Tanguy, dont la descendance s’est éteinte en 1843, dans la personne du baron le Gentil de Quélern, maréchal de camp du Génie, chevalier de Saint-Louis, officier de la Légion d’honneur et membre du Conseil Général du Finistère "

—TUDCHENTIL

Shttps://tudchentil.org/spip/IMG/pdf/Le_Gentil.pdf

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Chapelles bretonnes. Héraldique
29 avril 2024 1 29 /04 /avril /2024 16:27

Les baies 7 et 9, ou verrières du Jugement dernier (vers 1540 et 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Le recteur Henry de Coatsquiriou (de Quoëtsquiriou) en donateur et ses armoiries.

 

 

Voir :

— Sur Quéménéven :

— Sur les vitraux :

PRÉSENTATION.

Bien que la chapelle Notre-Dame de Kergoat ait été reconstruite à la fin du XVIe siècle, elle conserve des vitraux plus anciens, la baie 10 des saints et anges (2ème moitié du XVe siècle), la baie 8 de l'enfance et de la Passion du Christ (fin XVe) et la baie 5 rassemblant 4 apôtres et 4 prophètes d'un Credo, datant du 4ème quart du XVe siècle. 

D'autres verrières contiennent des panneaux du XVIe siècle comme les baies 3, 4, 6 et 11, mais aussi cette baie 7 et ses panneaux spectaculaires complétés par la baie 9.

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Restaurations.

Dès 1600, les vitraux anciens du XVe et XVIe siècle furent réorganisés vers 1600, puis en 1841, Guillaume Cassaigne les modifiant, plaçant des ornements colorés dans les baies du chœur et du transept. Il replaça les panneaux qu'il remplaçait dans les petites fenêtres des collatéraux, en les encadrant de larges bordures.

En 1901, Felix Gaudin restaura les verrières du flanc nord, puis en 1922-1924 l'atelier Labouret intervint sur les trois verrières méridionales de la nef. Les vitraux furent déposés en 1942, replacés en 1954 par Gruber, entretenus par Hubert de Sainte-Marie en 1978, mais en 2005, les auteurs du volume Vitraux de Bretagne du Corpus vitrearum déploraient, dans la nef, et en particulier au nord, des trous et un état précaire.

En 2009-2010, l'atelier Anne Pinto de Tussau (Charentes) qui se charge de restaurer et surtout de protéger les vitraux. En effet, ceux-ci s'altèrent avec le temps : soit la peinture s'efface, soit la condensation (air froid extérieur, air chaud intérieur) ruisselle sur la face interne et lessive la peinture, soit celle-ci facilite le développement de micro-organismes (lichens et algues) qui rongent le verre.

  La protection mise en oeuvre par l'atelier Pinto consiste en la pose d'une verrière de protection à la place du vitrail, lequel est décalé de 3cm vers l'intérieur pour créer une ventilation : c'est désormais sur la face interne du verre de protection que l'eau de condensation se forme et s'écoule. En outre, le vitrail est désormais à l'abri des garnements qui lancent des pierres, de la grêle, du vent ou de la pollution.

   Mais l'atelier a aussi procédé à la restauration du vitrail lui-même. Des verres avaient été brisés ; certains fragments avaient été fixés par des "plombs de casse", plomb ficelle ou aile de plomb,  qui, s'ils sont trop nombreux, finissent par altérer le dessin d'origine. Les soigneurs de vitraux en ont compté en moyenne  750 par verrière ! Ils les ont déposé au profit d'un collage bord à bord par résine silicone.

   L'accumulation de poussières et de lichens avait encrassé les panneaux, en les noircissant ou les verdissant. Pire peut-être, la masse du verre se trouvait piquée de taches blanchâtres ou noires, surtout les bleus du XVe, alors que ceux du XVIe résistaient mieux. Un nettoyage au pinceau puis au coton-tige. Et puis l'ancien mastic très dur a été retiré, les verres bouche-trous ou les lacunes ont été remplacés par du verre soufflé maintenu par des cuivres Tiffany.

   J'ai appris tout cela en lisant les panneaux exposés en 2014 dans la chapelle et réalisés par l'atelier Anne Pinto

 

 http://www.pinto-vitrail.com/home/vitraux12.php.

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La baie n°7 (v.1540). Description.

 La baie actuelle mesure 2,30 m de haut et 1,40 m de large. Elle comporte deux lancettes cintrées et un tympan  à un ajour et deux écoinçons . C'est une verrière recomposée avec des éléments d'une verrière du Jugement dernier provenant probablement du transept. Elle est datée vers 1540.

Les deux lancettes réalisent un ensemble divisé en quatre registres. En haut, dans des nuées, des anges ou chérubins multicolores entourent les trompettes du Jugement (les anges qui en jouent sont placés dans les deux écoinçons du tympan). En dessous, la Vierge et Jean-Baptiste (lancette de gauche), mains jointes, lévent les yeux vers le Christ du Jugement, qui occupe le sommet du tympan, montrant ses stigmates, enveloppé dans un manteau pourpre. À leur côté (lancette de droite) sont six apôtres, dont saint Paul avec son épée et saint Barthélémy avec son coutelas.

Plus bas encore, douze saints tournent également leurs regards vers le Christ-Juge. On reconnaît parmi eux saint Étienne (en diacre, avec les pierres de sa lapidation), saint François en habit de franciscain montrant les plaies de ses mains, saint Sébastien presque nu, le corps transpercé de flèches , et saint Laurent tenant le grill de son martyr.

Enfin, les panneaux inférieurs se détachent sur un ciel rouge : à gauche est peint un ange buccinateur, et à droite, la scène emblématique de ce vitrail, souvent reproduit, une femme nue tentant d'échapper à sa damnation et poursuivie par un démon bleu qui darde vers elle une langue acérée.

 

 

 

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La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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Un démon bleu  ailé attrape une damnée par ses cheveux.

Comparez à la même scène sur la baie du Jugement dernier de Plogonnec :

Eglise Saint-Thurien de Plogonnec, baie 2 du Jugement dernier (1520-1525). Photo lavieb-aile.

 

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La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 7, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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La baie n°9 (v.1540 et v.1560). Description.

 La baie actuelle mesure 2,30 m de haut et 1,40 m de large. Elle comporte deux lancettes cintrées et un tympan  à un ajour et deux écoinçons . C'est une verrière recomposée avec des éléments d'une verrière du Jugement dernier, compléments de la baie 7, et associée à un panneau provenant d'une autre baie postérieure de 10 à 20 ans où apparaît en donateur le recteur de Quéménéven Henry Quoetsquiriou, vicaire à Locronan .

 

 

-lancette de droite : en bas, la gueule du Léviathan, conforme à de nombreuses iconographies semblables, notamment sur les calvaires. Un malheureux damné déjà lacéré et transpercé continue à être frappé par la masse d'arme d'un démon, alors qu'il crache un animal (classiquement un crapaud). Ce corps, et les deux visages près de son ventre, est d'un artiste du XVie, alors que toute la partie gauche avec la tête du monstre date... de 1922, travail d'un artiste de l'atelier Labouret particulièrement doué pour l'imitation illusionniste de l'ancien.

au milieu, les élus, avec une première rangée de saintes et bienheureuses, et parmi elles Sainte Marie-Madeleine qui libère les effluves de son flacon de parfum. Au dessus, les saints, avec Saint Pierre (les clefs) et Saint Jean (le calice).

: au sommet, les trompettes de l'Apocalypse. 

 

 

 

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540 et 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540 et 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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Dans le tympan l'ajour central porte le monogramme du Christ IHS entouré de sept séraphins rouges, tandis que les écoinçons sont ornés d'anges annonçant le Jugement de leurs trompes, entourés de  séraphins rouges.

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La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540 et 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540 et 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540 et 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540 et 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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La lancette de gauche, partie supérieure: un ange sauve un élu sortant de sa tombe et qu'un diable tentait de ravir.

Dans le ciel bleu, des petits nuages et deux séraphins rouges.

L'ange, nimbé, porte sur sa tunique une dalmatique aux bords frangés. L'homme dont il se saisit (un clerc, car il porte la tonsure) a un visage emprunt de frayeur.

A droite, un élu, âgé et barbu, la tête couverte du linceul, mains jointes, s'élève vers les Cieux en sortant d'eaux bleues.

Le démon est velu, cornu avec une face bestiale et une gueule munie de crocs.

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La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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La lancette de droite, partie supérieure: la réunion des apôtres et des saintes.

On reconnaît saint Pierre tenant sa clef et saint Jean, imberbe et tenant la coupe de poison. Parmi les saintes, Marie-Madeleine et son flacon de parfum, et  peut-être sainte Hélène tenant la croix.

Ce panneau complète l'assemblée des apôtres et des saints de la baie 7.

 

Grandes Heures d'Anne de Bretagne

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b52500984v/f427.item

Jérôme Baschet:

https://journals.openedition.org/imagesrevues/878?keepThis=true&TB_iframe=true&height=600&width=1024&lang=en

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La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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Comme l'a souligné Jean-Pierre Le Bihan, il existe des ressemblances entre les apôtres de ce panneau et ceux de la baie 4 de Guengat.

Baie 4 de l'église de Guengat.
La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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La lancette de droite, partie inférieure: la gueule du Léviathan. Un démon ailé bleu menace un suppplicié avec une massue ferrée. Celui-ci est soumis au supplice de la roue à couteaux. Un autre démon ailé rouge et vert grimace.

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L'imagerie des tourments de l'Enfer a été diffusée dès la fin du XVe siècle par les gravures des ouvrages imprimés, comme le Grand Kalendrier des Bergers et l'Art de bien mourir. Voir mon dossier sur Kernascleden.

La gueule du Léviathan, jaune et bleue avec un œil et des cornes rouges et de longues dents, expose les damnés à son feu. Des serpents mordent les malheureux. On les oblige (l'homme sur la roue) à avaler des aliments, pour les punir par où ils ont fauté. Les clercs (tonsurés) ne sont pas omis des sévices.

Cette scène du Léviathan et des démons est repris, à la même époque, sur les calvaires monumentaux (Plougastel, Plougonven, Pleyben, etc.)

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La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1540) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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Lancette de gauche : en bas, un donateur présenté par un ange.

Ce personnage à la  moustache en U |la tête a pu être repeinte] est vêtu comme un ecclésiastique, avec court surplis, courte soutane noire, chape damassée orange et or orfrayée présentant les douze apôtres, barrette posée à coté du livre d'heures, présente sur son prie-dieu un blason aux armes reconnaissables, celles de Henri (de) Coatsquiriou ou Quoetsquiriou, recteur de Quéménéven en 1566 (et vicaire de Locronan à confirmer). 

  À la montre de 1481 en Cornouaille, la noblesse de Quéménéven est représentée par Riou de Quoetsquiriou, seigneur du dit lieu,archer en brigandine, et Olivier de Quoetsquiriou par son fils Hervé. La seigneurie de Coatsquiriou est attestée au XVe siècle dans les paroisses de Cast (*) et de Plomodiern. En 1488, Riou Quoetsquiriou tient la terre Riou Lesmaes à Lespriten [Archives départementales de Loire-Atlantique, B 2035 cité par Tudchentil] en Briec. En 1563, le manoir de Kerhervé sur Briec appartenait au sieur de Coetquirïou ou de Coasquiriou (Tudchentil).

À la Montre de mai 1562 à Quimper (Tudchentil), sont cités :

Les nobles de Dineault.

– Jehan de Kersauson, sieur de Rosarnou, default.
– François Coatsquiriou, idem.
– Hervé Trégoasec, S.r du dict lieu, dict faire corselet et a faire avoir baillé sa déclaration.

Les nobles de Cast.

– Le sieur de Coatsquiriou, garde du sieur de Tréouret mineur, presant par Antoine le Grand, dict faire corselet et avoir baillé sa déclaration.

Les nobles de St.-Coulit.

– Jehan le Gentil, presant, dict faire arquebusier à cheval.
– Jehan Coatsquiriou, presant, idem.
– Jehan Huet, décédé, son bien en rachapt.
– M.tre Olivier du Quezmodiern, garde de la mineur, dict qu’il est sous l’esdict et avoir baillé sa déclaration.

  Le toponyme Coat Squiriou figure sur la carte IGN à 500 mètres au sud-est du bourg de Quéménéven, avec son moulin du Coat-Squiriou sur la rivière Le Steïr, la carte EM indique Coat Squirriou,  alors que la carte Cassini de 1750 mentionne "coasquiriou" avec l'indication d'un hameau et du moulin. Le site est rapproché de nemus schyrriou, propriété des vicomtes de Léon selon une chartre de 1208 ; il  y existerait une parcelle dite "ar ch'astellic" avec reste d'une motte féodale (J.P. Soubigou, Ann. Bret. n°1 à 2, 2008 p.111). Le toponyme est construit avec les mots coat-, "bois", et -squiriou, "éclat de bois".

https://remonterletemps.ign.fr/comparer?lon=-4.084206&lat=48.113025&z=14.1&layer1=8&layer2=1&mode=split-h

René Kerviler, Répertoire général de bio-bibliographie bretonne., vol. Livre premier, Les bretons. 9, 1886-1908  page 377

  C'est par "un ancien aveu" indiquant ses armes, un chesnier glanné chargé au pied d'un lépureau ou connil et sommé d'un héron que le chanoine Pérennès est parvenu à identifier ce recteur.

Pérennès ajoute : "Au-dessous de ce personnage, nous écrit. M. le comte de Rosmorduc, on lisait, dans un fragment de cartouche, l'inscription suivante qui est un distique : DEPOSCENTE BONVS FERT /MILITIS ARMA COLONVS GAVDET/ ET AGRICOLE NOMINE FORTIS EQVES". Cette inscription n'apporte pas grand chose, du moins pour moi.

 

Il est curieux de constater que le fond rouge à nuages blancs s'intègre parfaitement avec les scènes du Jugement dernier. On remarquera aussi le petit ange à l'index désignant le ciel (ou les scènes supérieures). Ce panneau est-il vraiment étranger au Jugement dernier de Kergoat?

La tenue du recteur l'apparenterait à un chanoine ou un archidiacre, avec sa chape damassée aux orfrois brodés d'apôtres (André, Jean), et avec son aumusse de fourrure (et queues) sous l'avant-bras gauche. Il m'évoque, entre autre le donateur présenté par saint Jean (vers 1520) dans la baie 2 de Saint-Nic : il porte une chape damassée dont l'orfroi est brodé des figures des apôtres  (on identifie Jean et Pierre) et il est agenouillé devant son prie-dieu, où le livre de prières est ouvert. Sur l'étoffe verte est figuré son blason, aux armes hélas effacées. Le panneau est très restauré, mais le visage aux cheveux courts est proche de celui d'Henry de Coatsquiriou, malgré l'absence de moustache. Les dentelles et le plissé du surplis sont assez proches, et on peut croire à l'existence d'une aumusse blanche tigrée de gris. Or, ce dignitaire ecclésiastique est agenouillé devant une scène du Jugement dernier, mais  plus tardive (3ème quart du XVIe siècle) et d'un style différent. On remarquera que saint-Nic et Kergoat sont séparés d'une quinzaine de kilomètres.

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Baie 2 (détail) de l'église Saint-Nicaise de Saint-Nic. Photo lavieb-aile 2017

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La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La baie 9, ou verrière du Jugement dernier (vers 1560) de la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

 

 

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SOURCES ET LIENS.

— COUFFON (René), 1945, La peinture sur verre en Bretagne. Origine de quelques verrières du XVIe siècle., SHAB pp.27-64

https://www.shabretagne.com/scripts/files/63d362c86e2153.67614839/1945_02.pdf

— GATOUILLAT (Françoise), HEROLD (Michel), 2005 "Les vitraux de Bretagne", Corpus Vitrearum France- Recensement VII, Presses Universitaires de Rennes, Rennes : 2005, 367pp. pages 169-171.

—LE BIHAN (Jean-Pierre), blog

http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-3062028.html attribue ce Jugement dernier à l'atelier Le Sodec de Quimper

"le Jugement Dernier de Notre-Dame de Kergoat en Quéménéven, dont le même sujet, avec des cartons proches se retrouve dans différents édifices comme Guengat, baie 4, avec malheureusement plus que quelques éléments, Plogonnec, baie 2 , et à la chapelle Saint-Sébastien de Garnilis en Briec (1561).. Pour la datation de ce Jugement Dernier de Kergoat, on peut proposer la datation de 1566 si l'on admet que le donateur est bien Henri de Quoëtsquiriou, recteur de cette paroisse à cette date. Il ne faut pas négliger que l’apport de ce chanoine dans ce vitrail peut être postérieur, comme le blason du prie-Dieu"

— PÉRENNÈS (Henri), 1928, “Notre-Dame de Kergoat : notice,” Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon, 67 pages

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/cf7c0229aee151f69ccdfe31f1ccdd37.pdf

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux XVIe siècle. Chapelles bretonnes Héraldique
29 mars 2024 5 29 /03 /mars /2024 12:30

La baie 214 (vers 1530) du bras sud du transept de la cathédrale de Troyes, les saints Claude et Paul entre les donateurs Pierre Pion et Jeanne Festuot présentés par leurs patrons.

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Voir sur les verrières hautes de la nef  de la cathédrale de Troyes :

 

 

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Voir aussi sur mes 327 articles sur les vitraux de France :

Les articles de mon blog traitant des vitraux.

 

 


 

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Datation  par document d'archive.

Cette verrière a été posée en 1534 (date du paiement des ferrures de la verrière au serrurier Pierre Belin). Au 14e siècle, aucun vitrail figuré n'est mentionné à cet emplacement mais en 1505, de la vitrerie y a été enlevée par le valet du peintre-verrier Jean Verrat.

Donateurs identifiés par leurs armoiries.

 

On reconnait sur leurs prie-dieu les armoiries à gauche de Pierre Pyon d'azur à la croix d'or à double traverse cantonné d'une étoile d'or à senestre, et à droite celles, miparti, de son épouse Jeanne Festuot en 1,  Pyon,et en 2, d'azur à trois têtes de bélier d'argent qui sont Festuot.

Ces armoiries sont reprises au tympan, soit pleines, soit miparti au centre.

Les petites ogives tréflées des lancettes contiennent un blason d'azur à la croix double d'or, surmonté d'une étoile d'or en chef. A droite, du côté opposé, le même écu, mi-parti d'azur à trois têtes de bélier d'argent, armes des donateurs Pierre Pyon et de

1. Pierre PYON ou PION 1469-1539 chevalier du Saint-Sépulcre de Jérusalem , seigneur de  Rumilly-les-Vaudes (Aube) et en partie de Ravières (Yonne), marchand de Troyes, échevin, marguillier à verge de la cathédrale.

Quelques données :

Il est fait mention d'un Pierre Pyon apothicaire à Troyes sous Louis XII

Pierre Pion se serait-il remarié ? : "Pierre Belin heritier de Pierre Pion , débouté de donation au profit de Jehan Festuot et consorts , heritiers de Jehanne Festuor , femme dudict Pion en premieres noces , par sentence du Bailly de Troyes du 10. May 1541 confirmee par Arrêt du 20 Decembre 1546 ."

Un Pierre Pyon né vers 1539 à Troyes et décédé avant 1579 est mentionné par les généalogistes.

Un Jacques PION ou Pyon (1556-1592 ) , maître orfèvre , a été député des orfèvres en 1564.

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2. Jeanne Festuot, dame de Rumilly-les-Vaudes, veuve en première noce de Claude Bury, et décédée vers 1555.

Jeanne Festuot est peut-être la fille de Jean Festuot l'aîné seigneur de Ravières et de son épouse Denise Chapalain, qui donnèrent en 1500 les verrières 129 et 229 de la nef où est représentée l'Histoire de Tobie.

Selon la généalogie Alain Beyrand, elle avait épousé Claude BURY, décédé avant 1520, 

https://gw.geneanet.org/elastoc?lang=fr&pz=marie&nz=cousin&ocz=3&p=jeanne&n=festuot

On mentionne un couple Pierre Largentier teinturier et Gilette Festuot en 1470.

https://gw.geneanet.org/jdenailly?n=festuot&oc=&p=gilette

https://gw.geneanet.org/jbuzelin?lang=fr&pz=jean+marie+robert&nz=buzelin&p=nicolas&n=festuot

 

3. Le couple Pierre PION et Jeanne FESTUOT : édification peu avant 1532 du Manoir des Tourelles à Rumilly-lès-Vaudes, fondation de la chapelle Saint-Claude en 1528. Sépulture le 24 juin 1539 en la chapelle Saint-Claude à 70 ans.

a) Le couple fait édifier le manoir des Tourelles de Rumilly-les-Vaudes :

Pierre Pion acquit en 1523 la moitié de la terre de Rumilly., et en 1532 le manoir était qualifié de tout neuf par un pèlerin. "En dépit des mutilations révolutionnaires, on peut encore y identifier les armes de Pierre Pion et de sa femme Jeanne Festuot, riches marchands troyens, et celles d'Antoine de Vienne, abbé de Molesmes."

b) Fondation de la chapelle Saint-Claude en 1528. « Doyan et Chapitre de léglise de Troyes... avons receu la somme de deux mille livres tournois de messire Pierre Pion, chevalier de Jerusalem et de dame Jehanne Festuot, sa femme, seigneur et dame de Rumilly lez Vauldes en partie... Lesdiz Pion et sa femme ont à leurs frectz et despens fait décorer et accoustrer honestement ladicte chapelle Sainct-Claude; en icelle mis... les aornemens et choses qui sensuyvent, assavoir quatre tuniques decamelot, les deux noires et les deux jaulnes; une chasuble de camelot d'or et une aultre de camelot jaulne; deux autres chasubles lune de damas noir à offroiz d'or et l'autre de camelot noir; une chappe aussi de camelot noir touz à offroiz imagez des trépassés; un poille croisé de damas blanc avec deux paremens de camelot... un calice d'argent du poix de deux marcs, armoyrié des armes des ditz Pion et sa femme; quatre nappes, ung missel, ung livre pour chanter la messe sainct Claude, deux chandeliers, ung anceau... Accordons que nous serons tenuz de faire dire, chanter et célébrer par les deux marrégliers prebtres, les soubzchantre et vicaires dicelle église chascun à son tour et ordre à l'autel et chapelle de mondict seigneur sainct Claude, qui est la deuxiesme chapelle par devers lhostel épiscopal en entrant à main droitte en la nef dicelle église par le grand portal que lon y édifie de présent, une messe basse cothidianement et par chascun jour à tousjours perpetuellement... Quatre anniversaires chascun an aux QuatreTemps de lan... Le jour de la feste sainct Claude une messe haulte à diacre et soubzdiacre... Permettons à tousjours que les corps desditz Pion et sa femme, enfans deulx et de chascun deulx ensemble leur postérité... soient sepulturez ou charnier que lesdictz Pion et sa femme ont faict faire et caver de leurs deniers en icelle chapelle... D'attacher en ladicte chapelle ung tableau de cuivre à couverture de verre ou quel sera escript, exprimé et déclaré la présente fondation ... »

Néanmoins, cette chapelle avait été vitrée dès le XVe siècle :

"Les verrières des chapelles Saint-Claude au sud et Hennequin au nord ont été réalisées par le même peintre verrier Girard Le Noquat. La verrière de la chapelle Saint-Claude est posée entre juillet 1483 et juillet 1484. Elle est payée à Girard Le Noquat par le chapitre qui en est ldonc le donateur, à moins qu'un chanoine ait donné l'argent de sa donation au chapitre, comme c'est probablement le cas pour la verrière Hennequin. Les têtes de lancette gauche et droite contiennent les écus armoriés..... Or, Pierre Pyon et sa femme Jeanne Festuot ne fondent la chapelle Saint - Claude que le 3 juillet 1528. Leurs armes ont sans doute été rajoutées sur la verrière de la chapelle à cette époque et ce ne sont pas eux qui ont offert la verrière originelle . Le thème de cette dernière , la Transfiguration , est donné par le texte d'archives lui-même . De la verrière , il ne reste que la partie supérieure ." (D. Minois)

c) Sépulture le 24 juin 1539.

"Die festo B. Johannis XXIV junii anni MVc XXXIX coram dominis hujus ecclesie canonicis comparuerunt M. Johannes Le Gruyer, presentis ecclesie canonicus, dominus temporalis de Fontanis, honorabilis vir Symon Fouchier, procurator in curia laica, Jacobus Aubry, Guilelmus Granger, clericus, assistentibus G. Rogier, notario, et Petro Belin, executores testamenti hodierne defuncti, hora secunda, ut rumor est, post mediam noctem, nobilis viri petri Pion, dum viveret militis Hierosolimitani ac matricularii ad virgam in hac ecclesia, atque presentaverunt legendum testamentum dicti defuncti, rogantes ut domini volint disponere de officio et pompa funebri, per cujus testamenti lecturam constat eum velle inhumari hora medie noctis, situs et positus in cathedra lignea aut plumbea cum una camisia tele cerate, et supra eam habere cotam seu tunicam peregrini Hierosolimitani tam affabre confectam ut possibile erit, et ferri per vicarios in capellam B. Claudii, quam in hac ecclesia fundavit dictus defunctus, que omnia consenserunt domini modo predicto fieri, orantes pro salute anime ipsius qui septuagenarius fuit .  ( Archiv. de l'Aube, reg. G. 1282, fol. 179 vo).»

847. Ce dit jour, en 1539, est décédé noble homme Pierre Pion, seigneur de Rumilly-les-Vaudes (Aube) et en partie de Ravières (Yonne), marguillier à verge de cette église en remplacement de noble homme Nicolas Laurent. Il fit le pélerinage du Saint-Sépulcre et fut reçu chevalier; à son retour il édifia dans cette église, en 1528, la chapelle Saint-Claude, dans laquelle il fonda une messe quotidienne à perpétuité et où il est inhumé. On lit dans un ancien Obituaire :

Die martis XXIV junii MDXXXIX obiit Petrus Pion, nobilis vir et miles Hierosolimitanus; novum pompe funebris genus voluit inhumari hora media noctis, situs et positus in cathedra lignea aut plumbea cum una camisia tele cerate et supra eam habens cottam seu tunicam peregrini Hierosolimitani tam affabre confectam ut possibile erit. Jacet in capella divi Claudii quam ipse fundavit et dotavit.

 

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Description.

 

C'est la première fenêtre des transepts, à l'est, la plus rapprochée du choeur. Cette baie haute de 10 m et large de 5,50 m est composée de 6 lancettes lancéolées réunies 2 à 2 sous 1 soufflet  et de 6 mouchettes et écoinçons au tympan. Un grand registre formé des 4 lancettes centrales est entourée de bordures du 16e siècle (motifs décoratifs, croix de Jérusalem alternant avec des verres colorés) au sein d'une vitrerie losangée du XXe siècle. : de g. à dr. : le donateur en armure Pierre Pyon présenté par saint Pierre ; saint Claude ; saint Paul ; la donatrice Jeanne Fuestot présentée par saint Jean l'Evangéliste.
Au tympan des  bordures du 16e siècle sont entourées d'une vitrerie losangée du XXe siècle ; dans les lobes des mouchettes inférieures sont figurées 2 têtes à l'antique (une femme et un homme de profil) ; les soufflets  contiennent les écus armoriés des donateurs dans une couronne de verre rouge.

 

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La baie 214 (vers 1530) du bras sud du transept de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 214 (vers 1530) du bras sud du transept de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 214 (vers 1530) du bras sud du transept de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 214 (vers 1530) du bras sud du transept de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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La première lancette : Pierre Pyon en donateur présenté par saint Pierre.

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 Pierre Pyon est agenouillé, les mains jointes, devant son prie-Dieu, couvert d'un tapis brodé de ses armes, d'azur à la croix double d'or, avec une étoile de même au canton de sénestre. Il  s'est fait représenter avec les insignes d'un chevalier de Jérusalem. Il est couvert d'une riche armure de guerre et d'un hoqueton de soie d'azur semée de croix potencées d'or, qui est de Jérusalem; sa tête est coiffée d'un chaperon de soie noire, rembourré de coton, qui se plaçait sous le bassinet, la salade ou le chapel de fer. Derrière lui, saint Pierre, son patron, lui posant délicatement la main sur la tête et portant de la main gauche une grande clef. (Ch. Fichot)

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La baie 214 (vers 1530) du bras sud du transept de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 214 (vers 1530) du bras sud du transept de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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2°) Saint Claude en évêque et saint Paul.

Saint Paul a les deux mains appuyées sur la poignée de l'épée qui rappelle sa décollation.

Les culots comportent des masques Renaissance.

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La baie 214 (vers 1530) du bras sud du transept de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 214 (vers 1530) du bras sud du transept de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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3°) La donatrice Jeanne Festuot, femme de Pierre Pyon, veuve en premières noces de Claude Bury, morte vers 1555.

La donatrice porte une coiffe noire perlée et un manteau violet doublé de fourrure. Une bague est visible à l'index.

 

Elle est agenouillée les mains jointes devant son prie-Dieu, avec son blason parti au 1 d'azur à la croix double d'or, accompagnée d'une étoile au canton de sénestre; au 2 d'azur à trois têtes de béliers d'argent.

 

Derrière la donatrice, saint Jean l'Évangéliste tient un calice  de poison, duquel sort le petit dragon .

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La baie 214 (vers 1530) du bras sud du transept de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 214 (vers 1530) du bras sud du transept de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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LE TYMPAN.

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La baie 214 (vers 1530) du bras sud du transept de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 214 (vers 1530) du bras sud du transept de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

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— ARNAUD (Anne-François), 1837, Voyage archéologique et pittoresque dans le département de l'Aube, Troyes page 144.

https://books.google.fr/books/about/Voyage_arch%C3%A9ologique_et_pittoresque_dan.html?hl=fr&id=joPE2XpCkkgC&redir_esc=y

— BIVER (Paul), 1908-1935, L'École troyenne de peinture sur verre. Non consulté.

— COFFINET (Abbé Jean-Baptiste), 1858, Les peintres-verriers de Troyes pendant trois siècles depuis 1375 jusqu'à 1690 "Peintres-verriers. Nomenclature des peintres-verriers de Troyes depuis 1375 jusqu'à 1690". Annales archéologiques, 1858, t. 18, p. 212-224.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9693408c/f153.item

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9693408c/f250.item

— FICHOT (Charles), 1889, Statistique monumentale du département de l'Aube page 286

https://www.google.fr/books/edition/Statistique_monumentale_du_d%C3%A9partement/-6jnG1emOHgC?hl=fr&gbpv=1&dq=civitas+ninive&pg=PA220&printsec=frontcover

—  JUBAINVILLE (Henri d'Arbois de), 1862, "Documents relatifs aux travaux de construction faits à la cathédrale de Troyes pendant les XIIIe, XIVe et XVe siècles" [second article].Bibliothèque de l'École des chartes  Année 1862  23  pp. 393-423

https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1862_num_23_1_445819

https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1862_num_23_1_461956

— LAFOND (Jean) 1955, "Les vitraux de la cathédrale Saint-Pierre de Troyes". In Société française d'archéologie, éd. Congrès archéologique de France : 113e session, Troyes, 1955. Orléans ; Nogent-le-Rotrou, 1957, p. 29-62.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32099177/f59.item

— LEDIT (Charles-J. Abbé) 1948,  Les Hautes verrières de la cathédrale de Troyes, préfacées par S. E. Mgr Julien Le Couedic,.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3339359k.texteImage?lang=FR

— LIEZ (Jean-Luc), 2022, "Regard(s) sur l’héraldique à Troyes au XVIe siècle". ffhal-03940420f

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—MARSAT (André), ‎Charles J. Ledit, ‎Angelico Surchamp · 1972 Cathédrale de Troyes, les vitraux

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https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2008_num_166_1_2453_t14_0085_0000_1

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— MOREL-PAYEN (Lucien) 1910 , Troyes et Provins (les villes d’art célèbres). — Paris, Laurens, 1910

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 Camille Georges Picavet, L. Morel-Payen. — Troyes et Provins (les villes d’art célèbres). — Paris, Laurens, 1910 [compte-rendu] Revue internationale de l'enseignement  Année 1911  61  pp. 87-88

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—PASTAN (Élisabeth C.  BALCON (Sylvie), 2006,  "Les vitraux du chœur de la cathédrale de Troyes (xiiie siècle)", Paris, Cths, coll. « Corpus vitrearum - France II », 2006, 539 p.

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— RIVIALE (Laurence),  "Danielle Minois, Le vitrail à Troyes : les chantiers et les hommes (1480-1560). Paris, P.U.P.S., 2005, 475 p. (Corpus vitrearum France, études VI)." In: Bulletin Monumental, tome 166, n°1, année 2008. La galerie à Paris (XIVe-XVIIe siècle) pp. 85-86.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2008_num_166_1_2453_t14_0085_0000_1

— TRIDON (Abbé), 1866,  Visite de la cathédrale de Troyes

http://bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/fa6e003ba720fd499741406274f973dd.pdf

— SITES

Eglises du confluent :

https://www.eglisesduconfluent.fr/Pages/VIT-10Troyes-CathStPierreStPaul.php

Archives de la cathédrale de Troyes :

https://www.google.fr/books/edition/INVENTAIRE_SOMMAIRE_DES_ARCHIVES_DEPARTE/RZcNAAAAQAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=%22la+Mosl%C3%A9e%22&pg=PA315&printsec=frontcoverhttps://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Troyes/Troyes-Saint-Pierre-et-Saint-Paul.htm

Inventaire :

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM10000380

https://agorha.inha.fr/ark:/54721/f47e6092-a972-473f-b6a0-70a4265e6fd3

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https://www.culture.gouv.fr/ar/29/5/2/2/4/Travaux-de-mise-en-securite-et-de-protection-de-la-Cathedrale-de-Troyes

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https://abedehem.blogspot.com/2016/11/des-troyens-en-champagne.html

 

 



 

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