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12 août 2023 6 12 /08 /août /2023 19:40

 Le porche de l'église de Larmor-Plage et les 12 statues de son Credo des apôtres (tuffeau, 1518).

Voir sur Larmor-Plage :

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PRÉSENTATION.

L'église.

Située au coeur du bourg historique de Larmor-Plage, à deux cents mètres du rivage, l´église Notre-Dame-de-Larmor, ancienne chapelle tréviale de Ploemeur, a longtemps été une chapelle de pèlerinage des marins,  et fut réparée après un incendie de 1502. Sa tour massive de base carrée (1630-1660) est accolée à une nef plus modeste de base rectangulaire.

Le porche nord.

-Une inscription en lettres gothiques à l'extérieur du porche, sous le gable,  date le début de la construction de ce porche de 1491 LAN MIL CCCC : IIIIxx ET : XI . On a souvent souligner que cette date est aussi celle du mariage d'Anne de Bretagne avec Charles VIII.

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-L'inscription en caractères gothiques présentée par l'ange formant la clef de voûte a été lue par Y.-P. Castel ainsi : 

LAN MIL V C LII FUT FAYST CETE VOUTE . (L'an 1552 fut fait cette voûte)

Dés lors, Yves-Pascal Castel a suggéré que "Dès 1491 , le maître maçon avait prévu , pour le porche , une voûte qui sera placée soixante et un ans plus tard". Tous les auteurs reprennent cette date de 1552. Mais l'un des apôtres porte la date de réalisation des statues , celle de 1518. Il parait  impossible que ces statues aient été mises en place avant que le porche ne soit voûté. 

Mais au XIXe siècle, c'est  la date de 1506 qui avait été lue (Le Bras 1859, Luco 1879). Une vérification serait nécessaire.

 

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 Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

 Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

  Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

  Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

  Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

  Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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Les porches à apôtres et Credo apostolique.

La tradition des porches à apôtres et Credo est née en Basse-Bretagne.

Le premier atelier ducal du Folgoët (1423-1468) a mené à bien, sous le mécénat du duc Jean V et de ses successeurs, les chantiers de la collégiale du Folgoët (porche vers 1423-1433), de la cathédrale de Quimper (porche sud et portail ouest, 1424-1442), du Kreisker de Saint-Pol-de-Léon (porche entre 1436 et 1472), de Notre-Dame-des-Portes de Châteauneuf-du-Faou (1438),  de Kernascléden (porches vers 1433-1464), de l'église Notre-Dame de Quimperlé (porche nord 1420-1450), ainsi que les porches en kersanton de La Martyre (vers 1450 et 1468) et de Rumengol (vers 1470).

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Le second atelier du Folgoët, ou "atelier des enfants" réalisa, deux porches assez identiques, celui de Saint-Herbot entre 1498 et 1509 et celui de Plourac'h vers 1500-1510 et . Ils sont tous les deux en granite pour l'architecture et en kersanton pour les statues, notamment des Apôtres. Comme celui de La Martyre, ils constituent à eux seuls des petites chapelles, voûtés d'ogives, aux solides contreforts  et disposant  de salle d'archives à l'étage.

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Le porche de Larmor, carré et voûté d'ogive, est achevé en 1506 et  ses statues sont datées de 1518 : il est donc chronologiquement proche des deux précédents. Mais sa particularité  tient dans le matériau des statues, car onze d'entre elles sont en tuffeau de Loire.

Surtout, il est, à la différence de tous les autres,  situé au nord de l'église, moins exposé aux tempêtes. Cette particularité se retrouve à Carnac, et, dans le Finistère, à Gouezec.  Le cimetière, lui, se trouvait au sud.

Il suit la tradition qui fait passer le fidèle entre deux rangées d'apôtres, dont les statues sont placées dans des niches à mi-hauteur des murs latéraux. Chacun de ces apôtres tient une banderole où s'inscrit l'article du Credo qui lui a été attribué par la tradition .

Dans les porches sud, les six premiers apôtres sont à la droite du fidèle, et saint Pierre, qui initie le Credo, est à la droite du seuil précédant la nef, seuil marqué par un bénitier où le fidèle se signe. Les six apôtres suivants sont à sa gauche, et le dernier, Matthias, fait face à Pierre près de la porte d'entrée.

Mais ici, dans ce porche nord, la distribution est différente. Saint Pierre est à gauche, le premier venant de l'extérieur, suivi des cinq autres.  Puis la lecture du Credo  se poursuit sur le côté droit, de l'intérieur du porche vers l'extérieur, jusqu'au dernier apôtre, Mathias.

Nous ignorons si cet ordre  est le fruit d'une réorganisation consécutive à un démontage ou une restauration, ou bien si c'est l'ordre initial. Le respect de l'ordre habituel semblait  pourtant parfaitement possible ici avec les apôtres 6-5-4-3-2-1 de l'extérieur vers l'intérieur du côté droit, et cet ordre respectait  la prééminence de saint Pierre.

Une autre particularité, très précieuse, des statues du porche de Larmor, est que le texte latin de leur Credo est sculpté, et non peint, sur leur phylactère. C'est aussi le cas à Saint-Herbot, et cela nous garantit que la séquence dans laquelle les apôtres se présente est la distribution d'origine. En effet, si tous les apôtres sont pieds nus et tiennent un livre, ils ne se distinguent en général que par leur article du Credo, et par leur attribut d'indentification. Or — et c'est souvent le cas — seules huit apôtres ont gardé leur attribut, les autres attributs ont été brisés.

Enfin, nous apprécions que la polychromie des statues ait été conservée (même si des repeints recouvrent la peinture initiale).

Enfin, dernière particularité, il adopte un ordre des apôtres, une  découpe et une attribution des articles du Credo, qui est originale, notamment par rapport au porche de Saint-Herbot.  L'ordre des apôtres de Larmor est 1 Pierre-2 André-3 Jacques le majeur-4 Jean-5 Philippe-6 Thomas- 7 Barthélémy-8 Jude- 9 Matthieu-10 Jacques le mineur-11 Simon-12 Mathias. (en gras les identifications certaines, fondées sur les attributs).  

En réalité, la tradition de découpe et d'attribution des articles n'est pas établie, ni dans le temps, ni dans l'espace, et chacun des Credo apostoliques constitue une formulation originale.

Au moment même où ce porche se construit, les imprimeurs diffusent (à partir de 1492)  des Calendriers des bergers contenant le texte des articles du Credo en français et deux gravures montrant leur attribution aux apôtres, avec leur attribut. Mais ce modèle n'est pas suivi ici.

 

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La façade intérieure sud. Portail en arc brisé à accolade à crochets et pilastres.

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 Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

 Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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Le Christ aux liens (Bois polychrome, XVIe siècle)

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 Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-plage  . Photographie lavieb-aile 2023.

 Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-plage . Photographie lavieb-aile 2023.

 Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-plage  . Photographie lavieb-aile 2023.

 Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-plage . Photographie lavieb-aile 2023.

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La voûte d'ogive. L'ange présentant les armes du seigneur du Chef-du-Bois et l'inscription de fondation de 1506 (?).

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L'ange aux cheveux rejeté en arrière et au toupet à la Tintin présente les armes de Chef-du-Bois , de gueules au greslier d'argent enguiché de même. Cette famille, dont les armes sont également présentes à l'intérieur sur les sablières, possédait un manoir à Ploemeur, le manoir de Penhoat ou Penhoët, qualifié d'hôtel au XVème siècle et de manoir en 1536. Siège d'une ancienne seigneurie appartenant au XIVème siècle à la famille Penhoët ou Penencoët de Ploemeur. Au XVème siècle cette famille prend le nom de Chefdubois (ou Chef-du-Bois). Elle possédait ses tombeaux dans la chapelle, avec ceux des familles du Ter, de Kermassonet, de Kerivilly, de Kervéguan et de la Saudraie. Au XVIe siècle sont connus Pierre de Chef-du-Bois et son fils Jehan.

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Inscription : EN LAN : MIL Vc VI FUT FAYCT CESTE VOUTE.

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Rosenzweig 1859

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La lecture de l'inscription est plus difficile qu'il n'y parait. La date a été lue d'abord par Rosenzweig en 1859  comme étant celle de 1506 (logique dans la chronologie faisant se succéder l'inscripion initiale de 1491 et la date des statues en 1518), lecture reprise par J. Le Bras (qui mentionne aussi la date de 1552) et l'abbé Luco , mais  Y.P. Castel lit ici la date  de 1552 (LAN MIL V C LII ). Cette dernière date est repris par tous les auteurs actuels, sans que l'on sache s'ils l'ont vérifiée.

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 Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-plage  . Photographie lavieb-aile 2023.

 Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-plage . Photographie lavieb-aile 2023.

 Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-plage  . Photographie lavieb-aile 2023.

 Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-plage . Photographie lavieb-aile 2023.

 Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

 Le porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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LES SIX APÔTRES DU CÔTÉ EST.

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Ils sont placés dans des niches à dais gothiques au dessus d'une frise feuillagée.

Je m'attacherai à une analyse critique des inscriptions des socles (donateurs) et des phylactères (articles du Credo).

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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1. Saint Pierre et sa clef. Inscription du socle "G. LE GOHIR FIT CE FAIRE".

— La statue.

Pierre est identifiable à sa clef, mais aussi à son toupet isolé sur sa calvitie fronto-temporale. Sa barbe longue est peignée puis bouclée. Il porte un manteau bleu et une robe rouge ou vieux-rose. Le jaune (sans doute de l'or) est utilisé largement  pour les cheveux, la barbe, la clef, le livre, et aussi sur la robe.

La robe n'est pas boutonnée, comme ailleurs, devant la poitrine, mais on voit un pli médian, qui n'est pas un accident du bois, puisqu'on le retrouve chez les autres apôtres.

Je crois voir des boutons de poignets du côté droit.

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—Inscription du phylactère : c'est le premier article du Symbole des apôtres.

[Credo in Deum patrem omnipoten]te[m]

CREATORE[m] CELI ET TERRE. 

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—Donateur : J'ai d'abord estimé qu'il fallait lire G. LE GOHIR et non G. LE GOHN, qui est la lecture la plus courante. En effet, le patronyme "Le Gohn" n'est pas attesté à Ploemeur, tandis que, à la montre de Vannes de 1481 parmi les 27 nobles de Ploemeur est signalé "Guillaume Le Gohir, défaillant".

Geneanet indique  87 membres de la famille Le Gohir à Ploemeur, dont Claude, né en 1611.

Mais on peut aussi y voir (c'est l'hypothèse que j'adopte) une forme du patronyme Le GOFFHIR, dont J. Le Bras nous apprend que  la famille, qui demeurait à Kerlorec a fourni pendant un siècle les plus anciens procureurs de la fabrique de la chapelle de Larmor. En 1546 Hervé Le Goffhir, procureur-syndique de la chapelle Notre-Dame de Locmaria-Larmor; était l'un des principaux personnages de Ploemeur. (Le Rorthais mentionne, sans explication, qu'il reconnait dans cette inscription  Ambroise Gohir, "procureur de la chapelle", sans doute pour Ambroise Le Goffhir.)

Cela expliquerait qu'en tant que procureur de la chapelle, Guillaume Le Goffhir puisse placer son nom sous la statue de saint Pierre et se placer en tête de la série des statues du porche.

Dans cette délibération de 1546 sur l'aménagement de l'église de Larmor, et qui réunit le corps politique de la paroisse (les chefs de famille), on retrouve parmi les noms des participants ceux de Guillaume, de Henri et de  Jehan Le Goffhir.

Si, comme plus tard, le "general de paroisse" ou "corps politique" se composait alors à Ploemeur de 12 délibérants dont le procureur, il serait tentant de penser que ce sont eux qui ont placé leurs noms comme mécènes sur le socle des 12 statues. (cf Christian Kermoal 2002) Mais certaines statues ont deux donateurs.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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2. Saint André tient la croix de son supplice. Donateurs : Jérôme Glemen et J. Le Scourn.

 

— La statue.

Le costume et le visage de saint André, frère de saint Pierre, ne diffère guère de celui-ci, le "toupet" en moins. La croix est tenue frontalement, et non sur le côté. Le phylactère s'enrubanne autour d'elle.

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—Inscription du phylactère : c'est le deuxième article du Symbole des apôtres.

Le texte se lit de bas en haut, les tilde abréviatifs remplaçant la lettre -m  

Et in Iesu[m] Xstu[m]  filiu[m] eius unicu[m] , Dns nostrum

Soit Et in Iesum Christum Filium eius unicum , Dominum nostrum : "Et en Jésus-Christ notre Seigneur."

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—Donateur HSME GLEMEN ET J. LE SCOURN

Soit "Jérôme Glemen et [Jean , ou Yves] Le Scourn (ou Le Scournec)".

Albert Deshayes dans son Dictionnaire des noms de famille bretons décrit les noms Gléhen,  Gléven [Gleman XIIIe], Le Glever, mais non GLEMEN, et  Le Scour (variante Lescour), Le Scournec et Le Scouarnec mais non Le Scourn.

La base geneanet ne signale aucun de ces patronymes à Ploemeur à l'époque concernée 

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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3. Saint Jacques le Majeur, coquille au chapeau, bâton de pèlerin à la main gauche. Donateur Jacob Le Pulloch.

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— La statue.

Saint Jacques, à la barbe toute bouclée, porte son chapeau de pèlerin sur l'épaule droite : ce chapeau noir à larges bords est frappé d'une grande coquille Saint-Jacques dorée. Il est tourné vers l'entrée du portail. Il tient le bourdon (brisé en partie supérieure) de la main gauche, et c'est autour de lui que s'enroule le phylactère. Sous le manteau, la robe est serrée par une ceinture de cuir à boucle dorée, dont le bout est noué sur lui-même avant de pendre verticalement.

La besace est suspendue à un baudrier à trois coquilles. Au dessus du baudrier viennent se croiser en sautoir  les deux  cordons enrichis de franges de son chapeau.  On trouve ce détail dans le saint Jacques du Maître de Rieux .

 

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—Inscription du phylactère : c'est le troisième article du Symbole des apôtres.

Elle débute en bas de la tunique puis le phylactère est brisé ; celui-ci se retrouve lorsqu'il croise le bourdon

QUI CON [ceptus est de spirituo sancto natus] EX MARIA / VIRGINE . "qui a été conçu du Saint-Esprit et qui est né de la Vierge Marie"

 

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—Donateur : JACOB LE PULLOCH

Le patronyme avec les graphies PULLOCH ou PULOCH ou PULOCHE est attesté en Finistère et Morbihan. Il désignerait à l'origine celui qui versait ou payait la "pilochée", une redevance sur les peaux. 

Certains auteurs ont lu LE MILLOCH.

 

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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4. Saint Jean présente une coupe contenant un serpent  ailé. Donateur : Jehan et Hervé Ranot.

 

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— La statue.

Saint Jean est imberbe, mais son visage s'encadre d'une chevelure généreuse et bouclée ; il trace une bénédiction sur la coupe de poison (symbolisé par un serpent ailé). Il porte un manteau bleu dont le pan droit fait retour vers le poignet opposé, et une robe vert céladon. La coupe et le serpent sont peints en or, et on trouve des traces d'or sur le galon du manteau et au niveau du cou.

 

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—Inscription du phylactère : c'est le quatrième  article du Symbole des apôtres.

PASSUS SUB PONTIO PILATO CRUCIF[IXUS]

 

 

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—Donateur : JEHAN ET HERVE RANOT  FIST CE FARE [??]

Ce patronyme n'est pas attesté en Morbihan. On attendrait RANNOU. Ces donateurs ne peuvent être élucidés.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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5. Saint Philippe tient de la main gauche la croix de son supplice et de la droite le Livre. Donateur : XV. Cariou fit ce faer.

 

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La statue.

L'apôtre tient indiscutablement une croix à longue hampe, attribut de saint Philippe. Et il présente le cinquième article du Credo. Son identité et son rang sont incontestables, mais pourtant, selon la tradition, c'est saint Thomas qui occupe cette place, tenant une lance. Cette "anomalie " se retrouve aussi sur le Credo apostolique et prophétique de la maîtresse-vitre de Quemper-Guézennec et sur les peintures de la cathédrale de Brunswick: voir le commentaire que j'en fais. C'est l'ordre choisi par le Sermon 241 pseudo-augustinien : Pierre-André-Jacques-Jean-Philippe-Thomas-Barthélémy-Matthieu-Jacques mineur-Simon-Jude-Matthias.

La robe est ici boutonnée sur le devant de la poitrine.

 

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Inscription du phylactère : c'est le cinquième  article du Symbole des apôtres.

 DESCENDIT AD INFERNA, " il descendit aux enfers"

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—Donateur : --X--CARIOU FIT CE FAER. Le prénom est difficile à lire, et le repeint noir perturbe la lecture ; je distingue un X et peut-être un V. Le nom CARIOU et la mention sont certains.

Dans l'acte prônal de 1546 cité par J. Le Bras sont cités  Regnan Cariou, Allain Cariou,  Jehan Cariou, membres du corps politique de Ploemeur.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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6. Saint [Thomas ] présente de la main gauche le Livre ouvert. Donateur : Gilles Cariou.

 

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La statue.

L'attribut tenu dans la main droite est brisé : c'est un manche sur lequel se referme la main, mais qui se prolongeait vers le bas sur le phylactère, et vers le haut au dessus du poignet, puisque nous voyons encore les deux  points de fixation. Il est compatible avec un coutelas (Barthélémy) ou une équerre (Thomas), voire une balance (saint Matthieu) ou bien une lance (autre attribut de saint Thomas). Le sixième article est présenté par Thomas à Quemper-Guézennec.

Les auteurs actuels ont opté pour saint Matthieu (M. Jurbert et dépliant )

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Inscription du phylactère : c'est habituellement la deuxième partie du cinquième article du Symbole des apôtres.

TERTIA DIE RESU[RE]Xit A MORTUIS

Donc, cette découpe de texte  crée un décalage dans le déroulé du Credo et de sa répartition entre les apôtres.

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Donateur : Gilles CARIOU.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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LES SIX APÔTRES DU CÔTÉ OUEST.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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7. Saint Barthélémy tient de la main gauche le Livre, fermé, et de la droite le coutelas à dépecer de son martyre. Donateur : Dom Alan Le Pitu.

 

 

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— La statue.

L'attribut , le coutelas de dépeçage, identifie clairement ici saint Barthélémy. La chevelure et la barbe sont bouclés. Le saint est tourné vers sa gauche (vers l'extérieur du porche). Le manteau est bleu, la robe rouge.

 

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—Inscription du phylactère : c'est le  sixième article du Symbole des apôtres.

ASCENDIT AD CELOS SEDET AD [DEXTERAM DEI PATRIS] OMNIPOTE[N]TIS "Il monta aux cieux où il est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant"

 

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—Donateur : DOM ALAN LE PITU ----TAM

Le titre "dom" (de "dominus")  indique ici un religieux (bénédictin, chartreux ou trappiste).

 

Dans l'acte prônal de 1546 cité par J. Le Bras est mentionné  Guillaume le Pitu membre du corps politique de Ploemeur.

La famille Le Pitu, ou Le Pittu, aujourd'hui Le Pite, est bien attestée à Ploemeur. Un Louis Pitu a fait graver son nom sur un linteau daté de 1673. François Le Pittu fut recteur de Ploemeur jusqu'en 1695, il était le fils de Jacques Le Pittu, riche paysan de Ploemeur.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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8. Saint Jude Thaddée tient de la main droite le livre à fermoir qu'il montre de l'index gauche. Donateur : Mahé Le Pitu.

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— La statue.

Le saint [Jude ?] porte un manteau rose et une robe vert clair, boutonnée, et  serrée par une ceinture dont le long bout libre est noué sur lui-même et descend verticalement jusqu'à hauteur du genou.

 

 

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—Inscription du phylactère :  cet article du Symbole des apôtres est souvent considéré comme le septième.

INDE VENTUR[US EST] JUDICARE VIVOS ET MORTUOS "D'où il reviendra juger les vivants et les morts"

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—Donateur : MAHÉ LE PITU.

—Autre donateur  : G[uillaume] PEZRON ou PESRON.

M. Jurbert signale la présence de "la signature G. Pesron dans un pli du manteau". Or, dans l'acte prônal de 1546  rapporté par J. Le Bras, on trouve parmi les membres du corps politique "Guillaume PEZRON". J'en déduis que ce n'est pas la signature de l'auteur de la statue, mais le nom de l'un des paroissiens de Ploemeur.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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Le nom : G : PEZRON.

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Le porche aux apôtres de l'église de Larmor-Plage.

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9. Saint Matthieu? Il a perdu ses deux mains, statue restaurée, le nom du donateur est effacé.

 

 

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— La statue.

Que pouvait tenir les mains ? La balance, et le livre ?

Les auteurs actuels parlent ici de saint Thomas.

La neuvième place des Credo des apôtres est le plus souvent occupée par saint Matthieu, tenant une balance, une plume (d'évangéliste) ou (dans le calendrier des bergers) une hache. 

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—Inscription du phylactère : c'est le texte des  huitième et neuvième article du Symbole des apôtres.

CREDO IN SPIRITUM SANCTUM SANCTAM ECCLESIAM  CATHOLICAM SANCTORUM COMMUNIONEM

 

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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10. Saint Jacques le Mineur tient à la main droite le Livre ouvert et de la gauche (brisée) le bâton de foulon de son supplice. Donateur : G. Raoul.

 

 

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— La statue.

Le bâton de foulon est brisé, mais reconnaissable par son extrémité plus épaisse, en "club".

 

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—Inscription du phylactère : c'est le  dizième article du Symbole des apôtres.

 

REMISSIONE[M] PECCATORU[M] "À la rémission des péchés"

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—Donateur : G : RAOUL :

 Dans l'acte prônal de 1546 cité par J. Le Bras sont cités Jacob Raoul et Loys Raoul,  membres du corps politique de Ploemeur.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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11. Saint Simon tient la scie (brisée) de son supplice de la main droite. Donateur : un seigneur de la famille Chef-du-Bois  a fait apposer son blason sur le socle.

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— La statue.

Le manteau porté en cape est fermé par une agrafe hexagonale. La robe est jaune sur une couche rouge. Le phylactère passe sur l'épaule droite, traverse la poitrine, est tenu par la main gauche avant de descendre verticalement.

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—Inscription du phylactère : c'est le  onzième article du Symbole des apôtres.

CARNIS RESURECTIONE[M]   "À la résurrection de la chair"

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—Donateur : Le nom du socle est remplacé par le blason dont le meuble se distingue : cette trompe suspendue à sa sangle ne peut être que le grélier (un puissant cor de chasse)  des Chef-du-Bois. C'est la seule participation de la noblesse à ce Credo. Ces armes figurent aussi au sommet de la voûte.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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12. Saint Mathias porte un "livre de ceinture", il a perdu ses deux mains. La date de 1518 est inscrite sur un pli de son manteau. Donateurs : G. et Hervé  Gleman.

 

 

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— La statue.

Le "livre de ceinture" est suspendu, par la toile qui prolonge sa reliure, à la ceinture. Sur les gravures du Calendrier des bergers, le livre de ceinture caractérise saint Philippe (voir discussion ici). 

 

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—Inscription du phylactère : c'est le  douzième article du Symbole des apôtres.

 

VITAM ETERNAM  "[Je crois à] la vie éternelle amen."

L'inscription se prolonge sur le pli postérieur du manteau : AMEN : LAN MIL Vc XVIII

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—Donateur : G. ET HERVE GLEMAN 

 Ce patronyme n'est pas attesté. Rosenzweig avait lu ALEMAN ; mais ce patronyme n'est signalé qu'une fois au XVI-XVIIe s. dans le Morbihan.

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Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Les apôtres (tuffeau, 1518) du porche de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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LES FRISES À FEUILLES DE VIGNE.

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Frise (pierre polychrome) du porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Frise (pierre polychrome) du porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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Masque à grandes oreilles et coiffé d'un bonnet, crachant les tiges aux feuilles de vigne .

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Frise (pierre polychrome) du porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Frise (pierre polychrome) du porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Frise (pierre polychrome) du porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Frise (pierre polychrome) du porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Frise (pierre polychrome) du porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Frise (pierre polychrome) du porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Frise (pierre polychrome) du porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

Frise (pierre polychrome) du porche (1491-1506) de l'église de Larmor-Plage. Photographie lavieb-aile 2023.

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ANNEXE.

 

Sur ce thème du Credo apostolique, voir ici dans l'ordre chronologique:

 

 

Les douze apôtres qui, par deux rangs de six, encadrent les fidèles qui pénètrent par le porche sud d'une église ou chapelle bretonne forment un Credo apostolique. Ce qui veut dire qu'ils présentent chacun l'un des douze articles du Credo, ou Acte des Apôtres. Lorsque le texte latin de cet article n'est pas sculpté dans la pierre, et qu'il a été peint sur les rouleaux de papier (ou phylactère) déroulés de leur bras jusqu'au sol, il est le plus souvent effacé, et il faut se contenter de les imaginer. 

Saint Pierre est toujours placé à droite de l'entrée, tenant sa clef mais aussi le premier article, Credo in Deum, Patrem omnipotentem, creatorem caeli et terrae. 

Puis vient saint André et sa croix en X, avec Et in Iesum Christum Filium eius .

Puis saint Jacques le Majeur, et saint Jean l'évangéliste.

Ensuite, l'ordre des articles est immuable mais leur attribution aux apôtres peut changer. Nous pouvons avoir la séquence Philippe-Thomas-Barthélémy-Matthieu-Jacques le Mineur-Jude Thaddée-Simon-Mathias. (verrière de Quemper-Guezennec)

Ou bien Thomas-Jacques le Mineur-Philippe-Barthélémy-Matthieu-Simon-Thaddée-Mathias (Verger du Soulas)

Ou Jacques le Mineur-Thomas-Matthieu-Barthélémy-Philippe-Simon-Jude-Mathias (Cluny).

Etc.

 La formulation du Symbole des apôtres, sa division en douze articles et l'attribution de ceux-ci à chacun des douze apôtres date d'une tradition qui remonte au Ve siècle, époque où Rufin d'Aquilée (ca.400) fait du Symbole un texte élaboré par les disciples sous l'inspiration de l'Esprit Saint, et au VIe siècle, où le Pseudo-Augustin attribue chaque article à un apôtre dans son Sermo 241. Au XIIe siècle se développe parmi les prédicateurs le goût pour les images classificatrices et les séries numériques autour des chiffres sept, dix et douze dans des diagrammes didactiques ; la classification des douze articles et des douze apôtres peut s'enrichir de douze prophètes et de leurs versets.  Ce thème apparaît dans de luxueux manuscrits enluminés comme le Verger de Soulas à la fin du XIIIe siècle. En 1330, dans le Bréviaire de Belleville un verset des épîtres de Saint Paul est associé à chacun des douze articles, lesquels accompagnent la succession des douze mois du calendrier. Ces calendriers sont adoptés dans des Psautiers et Livres d'Heures comme ceux du duc de Berry (Psautier de Jean de Berry en 1380-1400 ; Petites Heures du duc Jean de Berry  en 1385-1390 ; Grandes Heures du duc de Berry en 1400-1410 ) et le Credo apostolique figure dans les vitraux de la Sainte-Chapelle du duc Jean de Berry de Bourges, construite de 1392 à 1397 par Drouet de Dammartin et investie en 1405. Il figurait aussi dans la Sainte Chapelle de Riom élevée entre 1395 et 1403 pour le compte de Jean de Berry par Guy de Dammartin, mais qui ne reçut ses verrières que vers 1445-1455.

Un des exemples (dans l'œuvre de saint Augustin, in E. Mâle): 

Pierre: Credo in Deum patrem omnipotentem, creatorem cœli et terrae.

André : Et in Jesum Christum, Filius ejus.

Jacques (majeur) : Qui conceptus est de Spiritu Sancto, creatus ex Maria Virgine

Jean : Passus sub Pontio Pilato, crucifïxus, mortuus et sepultus est.

Thomas : Descendit ad inferna. Tertia die resurrexit a mortuis. .

Jacques [mineur) : Ascendit ad cœlos, sedet ad dexteram patris omnipotentes.

Philippe : Inde venturus est judicare vivos et mortuos.

Barthélémy : Credo in Spiritum Sanctum.

Mathieu : Sanctam Ecclesiam catholicam, sanctorum communionem

Simon : Remissionem peccatorum.

Thaddée : Carnis resurrectionem.

Mathias : Vitam eternam.


 

Sur la maîtresse-vitre de Quemper-Guezennec :

Pierre. Clef Credo i[n] D[eu]m, P[a]trem omnipotentem [, creatorem caeli et terrae.].

André. Croix de saint-André. Et in Iesum Christum Filium eius unicum , Dominum nostrum.

Jacques le Majeur. Bourdon et chapeau. qui conceptus est de Spirituo Sancto n]atus est Maria Virgine.

Jean. Coupe de poison. passus sub Pontio Pilato, crucifixius, mortuus et sepultus. 

Philippe. Croix à longue hampe. [Descendit ad inferna,] tertia die ressurexit a mortuis.

Thomas . La  Hache ou Hallebarde. Ascendit in celum sedet ad dexteram dei patris omnipotentis

Barthélémy. Coutelas.  Inde venturus est iudicare vivos et mortuos :

Matthieu. Plume d'écrivain. Credo in spirituum sanctum

Jacques le Mineur. Sanctam Ecclesiam catholicam, sanctorum communionem

Jude Thaddée?. Hallebarde remissionem peccatorum 

Simon. La scie. Credo carnis resurrectionem

Mathias. et vitam eternam amen 

 

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SOURCES ET LIENS.

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—CASTEL (Yves-Pascal), 1983, L'église Notre-Dame à Larmor-Plage", Congrès archéologique de France - Volume 141 -Morbihan, Société française d'archéologie · 1986 pages 107 et suiv.

" ...que la date LAN MIL CCCC : XX ET : XI et un ornement qui pourrait être une fleur de lys.

Dès 1491 , le maître maçon avait prévu , pour le porche , une voûte qui sera placée soixante et un ans plus tard , comme le dit la banderole aux caractères gothiques tenue par l'ange de la clé : LAN MIL V C LII FUT FAY ST CETE VOUTE .

Si la voûte est de 1552 , les niches des parois intérieures sont bien de 1491 , comme le reste du porche . Le vocabulaire varié et délicat des dais et des consoles , issu du dernier gothique flamboyant laisse pointer quelques efflorescences végétales en forme de rosettes quelque peu renaissantes . On y croit deviner aussi des fleurs de lis qui s'inscriraient parmi les toutes premières apparitions de l'emblème royal dans le domaine décoratif du duché breton . 1491 est l'année même du mariage d'Anne de Bretagne et de Charles VIII  mais le lis de France ne s'épanouira que quelques années plus tard , à partir de 1508-1510 , aux fenestrages des églises et chapelles de la province en chemin vers l'union.

L'influence extérieure se manifeste à un autre titre dans le porche de Larmor. illustrant un aspect de l'art en Bretagne mis en lumière par M. André Mussat . Le mécénat ducal , développant , au cours du xve siècle , un éclectisme bénéfique , avait fait largement appel aux ateliers étrangers à la province . Les statues du porche le montrent de manière évidente. Taillées dans la pierre tendre  , sauf le saint Simon , en granite , elles ne peuvent être que des productions périphériques et l'on songe tout naturellement aux rives ligériennes . Notre série larmorienne , quasi unique dans le Morbihan  ne peut donc être étudiée en relation avec les ensembles conservés dans trente porches finistériens qui utilisent le kersanton des carrières littorales de la rade de Brest .

D 'ailleurs, par rapport au Finistère, Larmor adopte une disposition originale. Ici le prince des apôtres accueille le fidèle dès son premier pas dans le porche et se tient à gauche, là-bas, saint Pierre préside près de la porte même de l'église, du côté droit. Évidemment, cette remarque n'est valable que si la distribution originelle n'a pas été bousculée dans la suite des âges. Ainsi , à plus d'un titre , les apôtres de Larmor font figure d'unicum dans le domaine breton. Le nom des apôtres n'étant pas inscrit sur les socles ( il l'est rarement ailleurs ) , la personnalisation demeure malaisée à partir des  seuls emblèmes symboliques , d'autant plus que certains ont été mutilés. Notre nomenclature comporte donc quelques points d'interrogation : Pierre (clef), André (Croix), Jacques le Majeur (costume de pèlerin), Jean (calice), Philippe (croix), Matthieu (livre, balance mutilée), Barthélémy ( coutelas ) , Jude ( fig . 5 ) ? ( livre ) , Thomas ? ( attribut manquant ) , Jacques le Mineur ( bâton de foulon et livre ) , Simon ( scie ) et Matthias (?). Si on ne peut définir avec certitude les personnalités individuelles, on est assuré que l'ensemble est en bonne place, dans le bon rang... eu égard au texte du symbole des apôtres dont les articles , gravés sur les phylactères , composent une séquence régulière"

—GOULPEAU (Louis)  , À PROPOS DES DATES GRAVÉES DANS LA PIERRE RELEVÉES SUR DES ÉDIFICES RURAUX DE PLOEMEUR

https://www.sahpl.asso.fr/site_sahpl/Goulpeau_Dates_grav%C3%A9es_Ploemeur_56.pdf

—JOHAN (Vincent)  2008, L'église de Larmor-Plage, Dossier IA56006359 , Laboratoire Géomer, UMR LETG 6554 - CNRS ; (c) Inventaire général -

https://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-notre-dame-de-larmor-actuellement-eglise-place-notre-dame-larmor-plage/c1b52caa-361b-4e2a-a9b8-5c59a8853109

— JURBERT (M.), 1992. L'église Notre-Dame de Larmor, brochure par l'office municipal d'action culturel de Larmor-Plage

https://bibliotheque.idbe.bzh/data/cle124/LEglise_Notre-Dame_de_Larmor_.pdf

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— LE BRAS (Joachim), 1901, Le culte de sainte Anne à Ploemeur Revue de Bretagne, de Vendée et d'Anjou t. XXV page 118

https://archive.org/details/revuedebretagnens25/page/n123/mode/2up

— LE SEAC'H (Emmanuelle) 2015, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle. PUR éditions.

—LUCO (abbé), 1879, La paroisse de Ploemeur, Bulletin de la  Société polymathique du Morbihan

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2075632/f141.item

— MUSSAT (André), 1995 Arts et cultures de Bretagne: un millénaire - Page 209

"Dans ce porche , parmi les belles statues d'apôtres qui datent de 1506 à 1518 , à côté de celles offertes par deux prêtres et d'une autre aux armes du seigneur du lieu , Maurice du Chef du Bois , huit portent le nom des notables : Le  Gohr , Glemen , Lescournec , Le Milloch , Ronial , Dariou , Pen - Du , Raoul ( cité deux fois )  Le niveau social du gouvernement de la paroisse apparaît donc clairement indiqué : nobles , membres du clergé et fabriciens , qui se retrouvent dans le « général » ."

 

—Bulletin archéologique de l'Association bretonne, Classe d'archéologie, Volume 5 mpr.-libr.-lithographie L. Prud'homme, 1854 page 68, Saint-Brieuc.

https://books.google.fr/books?id=hyotAAAAYAAJ&pg=PA68&lpg=PA68&dq=%22dom+alan+le%22&source=bl&ots=C_zzDyqOrE&sig=ACfU3U3px_d1C5hNlKBo8tBW-Nqv0BqYLw&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiU5MrGx8eAAxUoUqQEHbuMBM4Q6AF6BAgJEAM#v=onepage&q=%22dom%20alan%20le%22&f=false

—RORTHAYS (G. de ), 1903, . The Burlington magazine for connoisseurs VIII 

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/6e/The_Burlington_magazine_for_connoisseurs_%28IA_burlingtonmagazi34unse%29.pdf

— ROSENZWEIG 1859, Ploemeur, monuments religieux, Statistique archéologique de l'arrondissement de Lorient ,Bulletin de la Société archéologique du Morbihan page 123

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207505r/f127.item

https://archive.org/details/bub_gb_UPkWAAAAYAAJ/page/n347/mode/2up

— WIKIPEDIA

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Notre-Dame_de_Larmor-Plage

— LIENS DIVERS

http://www.infobretagne.com/larmor-plage.htm

https://larmor-plage.fr/index.php/patrimoine/eglise-n-d-de-larmor/l-eglise

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00091359

https://monumentum.fr/monument-historique/pa00091359/larmor-plage-eglise-notre-dame

https://www.larmor-plage.bzh/medias/2019/03/depliant_eglise_francais.pdf

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A propos du Credo apostolique :

 

 Site http://idlespeculations-terryprest.blogspot.fr/2014/02/the-apostles-creed.html

Calendrier et compost des bergers 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1527587r/f85.item.zoom

Grant Kalendrier et compost des bergiers , 1529, imprimé à Troyes.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b86095054/f89.item.zoom

 — Baptistère de Sienne : http://www.viaesiena.it/fr/caterina/itinerario/battistero/articoli-del-credo/articoli-della-seconda-campata

— PSAUTIER DE JEAN DE BERRY, Bnf fr. 13091, 1380-1400. Enluminures d'André Beauneveu.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84546905/f16.image.zoom

— GRANDES HEURES DE JEAN DE BERRY  ou Horae ad usum Parisiensem , 1400-1410

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b520004510/f11.item

— BREVIAIRE DE BELLEVILLE : Breviarium ad usum fratrum Predicatorum, dit Bréviaire de Belleville. Bréviaire de Belleville, vol. I (partie hiver), 1323-1326

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8451634m/f13.image

FAVREAU (Robert), 2003 Les autels portatifs et leurs inscriptions, Cahiers de civilisation médiévale 2003 Volume   46 pp. 327-352 :http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ccmed_0007-9731_2003_num_46_184_2865

— GAY (Françoise) 1993, Le choix des textes des prophètes face aux apôtres au Credo", in Actes du Colloque Pensée, image et communication en Europe médiévale. A propos des stalles de Saint-Claude - Besançon 

— HASENORH (Geneviève), 1993 "Le Credo apostolique dans la littérature française du Moyen-Âge", Actes du Colloque Pensée, image et communication en Europe médiévale. A propos des stalles de Saint-Claude - Besançon 

— LACROIX (Pierre) , Renon, Andrée,  Mary, Marie-Claude, Vergnolle, Éliane [Publ.] Pensée, image et communication en Europe médiévale. A propos des stalles de Saint-Claude - Besançon (1993).Sommaire en ligne 

— MÂLE (Emile) Le Credo des apôtres in L'art religieux à la fin du Moyen-Âge en France  page 246-296

https://archive.org/stream/lartreligieuxdel00mluoft#page/250/mode/2up/search/credo

PICHON (Denis), 2000,  Note sur les peintures murales de Notre-Dame-du-Tertre à Châtelaudren : présence d'un Credo prophétique Société d'émulation des Côtes-d'Armor, 2000, 130, p. 115-122

— RENON F, relevé du Credo du chœur de la cathédrale de Cambray en 1404 Revue de l'art chrétien: recueil mensuel d'archéologie religieuse, Volume 8 Arras ; Paris 1864 page 262.

—  RITZ-GUILBERT, Anne 1993 ; "Aspects de l'iconographie du Credo des apôtres dans l'enluminure médiévale", Pensée, image & communication en Europe médiévale : à propos des stalles de Saint-Claude; Besançon; Asprodic L'auteur analyse les Credo typologiques apparus dans l'enluminure du 13e siècle, puis la version originale qu'en donne Jean Pucelle dans le Bréviaire de Bellevill (Paris, B. N., ms lat. 10483) aux environs de 1323-1326. Le peintre a utilisé le Credo des apôtres comme attribut de la vertu personnifiée de la Foi

SCHMITT (Jean-Claude), 1989  "Les images classificatrices", in Actualité de l'histoire à l'Ecole des chartes: études réunies à l'occasion publié par Société de l'Ecole des charte 1989 pp.311-341.

 

 

 

 


 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Sculptures Porches Credo des apôtres Chapelles bretonnes Héraldique
2 août 2023 3 02 /08 /août /2023 18:08

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët.

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Voir sur Le Faouët :

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a. Les vitraux de la chapelle Sainte-Barbe , Le Faouët:

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b. Les articles sur la chapelle Saint-Fiacre, Le Faouët :

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c. Chapelle Saint-Sébastien, Le Faouet.

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d. Eglise du Faouët.

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e. le Musée du Faouët.

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PRÉSENTATION.

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La chapelle Sainte-Barbe adopte un plan atypique adapté à un site  exceptionnel à mi-pente d'un ravin: elle est dépourvue de nef, et uniquement composée d'un "transept" et d'une abside à pans coupés. Elle fut débutée en 1489 et achevée, pour le gros-œuvre, en 1512. Ses vitraux datent de la première moitié du XVIe siècle.

Jean de Boutteville en fut le premier commanditaire principal, suivi par son fils Louis, comme en témoignent leurs armoiries placées, avec celles de leurs alliés, sur les nervures des voûtes, au sommet des arcs formerets de l'abside, dans les vitraux et sur la tribune seigneuriale. En 1495, la seigneurie du Faouet avait été érigée en baronnie au profit de Jean par la duchesse-reine Anne. De sa femme Marie de Kerimerc'h, épousée en 1463, il eut deux enfants, Catherine, et Louis, vicomte de Coëtquenan, décédé en 1539.

Une tour d'escalier hors-œuvre, dans l'angle sud-ouest de ce transept, contient un escalier en vis accessible depuis l'intérieur de la chapelle : ce dernier conduit à une tribune en bois, contemporaine de l'édifice, tribune seigneuriale qui pouvait aussi servir pour des musiciens, puis au sommet de la tour où deux portes devaient ouvrir sur une coursière périphérique, à la base du toit qui ne fut peut-être jamais réalisée.

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Description.

Dans le bras gauche de la chapelle, la tribune en bois avec traces de peinture bleue est  portée par trois colonnes. Le garde-corps haut de 1,10 cm est composé de panneaux pleins (sauf trois ajourés avec des décors à pampre, à réticule et à hermines dans un réseau de cordelières dont deux en retour) ; les deux panneaux pleins portent un décor d'anges musiciens (harpe et rebec), les autres ne sont pas sculptés et remplacent probablement des panneaux d'origine. Les panneaux sont séparés par des candélabres et des pinacles. Une frise  court sur les parties supérieure et inférieure, sculptée en bas-relief en partie haute  d'une scène de Renart et la poule poursuivi par un moine ; d'un couple d'animaux fantastiques enlacés ; d'anges présentant un phylactère ; d'un dragon face à un lion, de rinceaux à fruits et en partie basse de deux anges présentant un médaillon à tête de mort ; de rinceaux et entrelacs ; et d'anthropomorphes hybrides s'affrontant derrière des boucliers. Une statue de sainte Barbe occupe l'angle sud.

Sous le sommier de la tribune, à la base des montants, six anges en vol portent les écus de la famille fondatrice de la chapelle, celle de Boutteville, et de leurs alliances.

Cette tribune classée en 1912 est datée du premier quart du XVIe siècle, après 1512

La voûte de pierre qui surmonte la tribune porte également des écus des Boutteville, des Du Chastel et mi parti Boutteville et Chastel avec l'inscription datant l'achèvement de la voûte en 1512.

On rapprochera cette tribune de celle édifiée à peu près à la même époque, mais en pierre, dans la chapelle Notre-Dame de Quelven en Guern débutée vers 1490.

Le décor des deux frises sculptées s'inspire de celui des sablières des chapelles et églises bretonnes contemporaines,  à charpente.

D'après J.J. Rioult 2021.

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VUES D'ENSEMBLE.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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I. LA FRISE SUPÉRIEURE.

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Description de droite à gauche.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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Deux pièces de volutes feuillagées.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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Un moine encapuchonné brandissant une branche et désignant Renart vers sa droite.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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Renart surgissant des feuillets d'un  livre où il se cachait et bondissant vers la poule.

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C'est une autre version de l'épisode fameux de Renart prêchant aux poules, représenté sur le jubé (1480) de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët ou sur les sablières (1600-1608) de la chapelle Saint-Sébastien du Faouët. Mais aussi sur les sablières (1508) de Notre-Dame de Grâces, de celles (1500-1506) de l'église de Plourac'h ou de la chapelle Notre-Dame-du-Tertre de Châtelaudren (fin XVe) ou de celles, plus tardives (v. 1574), de Bodilis.

En effet, au lieu de montrer Renart rejetant son déguisement de moine et se précipitant depuis sa chaire vers son auditoire de volailles, le goupil bondit des pages d'un livre, leçon de morale incitant à se méfier non plus des prêcheurs, mais des écrits fallacieux attirant les fidèles vers des mœurs ou des croyances contraires aux recommandations de l'Église.

Le livre est ouvert, et les pages (à cette époque, nous pouvons les imaginer imprimées) sont tournées vers le spectateur.

Nous pouvons comprendre pourquoi le moine criait haro sur le roux animal.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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Deux animaux fantastiques hybrides enlacés par le cou.

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Ils ressemblent par leurs ailes, leur cou et leur bec, à des oiseaux, et par leurs pattes à des lions ou des dragons.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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Deux anges déployant un phylactère encore à demi replié.

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Le phylactère présentait certainement au public une inscription votive ou datée, ou une sentence, une oraison ou une devise.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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Un dragon.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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Un lion.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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Rinceau à deux fleurs en grelot grillagé.

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Ces fleurs ou fruits semblenet s'inspirer d'un modèle naturel que je n'ai pas identifié.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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II. LA FRISE INFÉRIEURE.

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Deux anges allongés présentant un médaillon à tête de mort entouré d'une collerette. Un "miroir de la mort " ?

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Le médaillon incite le spectateur à méditer sur sa fin dernière.

Nous pouvons noter que c'est en 1519 (date proche de celle, estimée, de cette tribune) que Jehan Larcher a publié à Plougonven le Mirouer de la Mort, poème en langue bretonne de préparation à la mort. La page de titre de l'édition de 1575 est ornée d'une gravure de ce miroir.

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Le Mirouer de la mort, en breton, auquel doctement et dévotement est trecté des quatre fins de l'home, c'est à sçavoyr de la mort, du dernier jugement, du très sacré Paradis et de l'horible prison de l'Enfer et ses infinis tourments.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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Deux créatures anthropomorphes à corps et queue feuillagés s'affrontant à l'abri de rondaches, tout en tenant un rinceau à  fleurs à quatre pétales.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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Un acrobate en renversement postérieur jambes écartées, réunissant les tiges d'un rinceau. La face et le postérieur ont été bûchées, témoignant du caractère obscène de cette posture, bien que le personnage soit vêtu d'une culotte.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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III. LES PANNEAUX SCULPTÉS :  DEUX ANGES MUSICIENS ET UN PANNEAU AJOURÉ À PAMPRES.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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1.L'ange joueur de harpe (dix cordes visibles).

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Les anges sont debout, les genoux légèrement fléchis, vêtus d'une aube de chœur à amict, bouffante à la taille. Leurs cheveux sont longs. La répartition des plumes est bien détaillée et naturaliste.

Le joueur de harpe tourne la tête vers son compagnon, dans une posture inspirée.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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2.L'ange joueur de rebec (ou vièle piriforme à archet).

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L'instrument semble monoxyle, il est piriforme avec une caisse large percée de deux ouies en parenthèse. On compte quatre ou six cordes. Le manche se termine par une crosse, et nous ne voyons pas de chevilles.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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3. Panneau ajouré à pampres de vigne.

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C'est peut-être un symbole eucharistique. Il me semble abusif de voir dans les vrilles des pampres une représentation de la cordelière franciscaine, adoptée comme emblème par François II et sa fille Anne de Bretagne.

Je n'ai pas photographié les deux panneaux ajourés du retour d'angle, de même motif.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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IV. LE RETOUR D'ANGLE.

Il n'a pas été photographié, hormis cette photo qui montre un cerf affrontant un dragon ou du moins un animal fantastique.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2020.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2020.

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V. LES SIX ANGES SCUTIFÈRES.

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Les six anges sont représentés en vol, jambes repliées, portant l'aube à amict, comme ceux du jubé de la chapelle Saint-Fiacre construit en 1480. Leurs cheveux sont bouclés en boules.

Les blasons ont été bûchés mais on voit encore un peu le tracé des meubles.

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Ange n°1.

Armes pleines de Boutteville  d'argent à cinq fusées de gueules posées en fasce.

 

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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Ange n°2.

Armes mi parti Boutteville et ? [du Chastel]

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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Ange n°3.

Armes mi parti Boutteville et ?

 

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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Ange n°4.

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Armes pleines de Boutteville.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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Ange n°5.

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Armes mi parti Boutteville et  du Chastel fascé d'or et de gueules de six pièces .

Cette alliance correspond à celle de Louis de Boutteville, seigneur du Faouët, fils de Jean,  avec Jeanne du Chastel, fille d'Olivier et de Marie de Poulmic. Ils se sont mariés en 1498. C'est donc bien eux qui sont seigneurs du Faouët en 1512 lors de la fin de la construction des voûtes , ce sont donc aussi eux qui sont vraisemblablement un peu plus tard les commanditaires de cette tribune seigneuriale.

Jeanne du Chastel est représentée, avec ses armes Boutteville/Chastel sur la baie 2 de la chapelle Sainte-Barbe, derrière son époux, agenouillés en donateurs devant la Vierge. Louis est présenté par saint Fiacre et Jeanne par Marie-Madeleine.

On trouve aussi ce blason mi parti Boutteville/Chastel sur le tympan de la baie n°1, et sur la jupe de la donatrice de la lancette A de la baie n°1.

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Baie 2 , Verrière de la Transfiguration, Chapelle Sainte-Barbe, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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Ange n°6.

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Armes mi parti Boutteville et ?

 

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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VI. LES ARMOIRIES DE LA VOÛTE.

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L'ange portant l'inscription de fondation et les armes de Boutteville.

L'inscription indique : LAN : MIL : Vdz : XII : FUT : FAICT : CESTE : VOUTE.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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Ange à la chevelure bouclée en trois rangs de boules latérales présentant les armes des Talhouët d'argent à trois pommes de pin de gueules, affectées d'un lambel.

 

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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Écartelé à identifier, à trois feuilles de houx ( Toulbodou ?) et six fasces à la cotice brochant le tout.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

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VII. LA STATUE DE SAINTE BARBE.

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Elle tient en main droite la palme du martyre et en main gauche un livre signalant sa maîtrise des sciences théologiques et philosophiques, tandis que son attribut, la tour aux trois fenêtres témoignant de son attachement pour le dogme de la Trinité, est derrière elle.

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La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

La tribune seigneuriale (premier quart du XVIe siècle, vers 1512) de Louis de Boutteville et Jeanne du Chastel  en la chapelle Sainte-Barbe du Faouët. Photo lavieb-aile 2023.

 

 

 

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SOURCES ET LIENS.

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— COPY (Jean-Yves), MENOU (Jean-Claude), MOIREZ (Denise) ; BOISSÉ (Claude), CADIOU (Jacqueline), 1965 RIOULT (Jean-Jacques) 2021, Dossier IA00008412 de l'Inventaire et Etude d'inventaire sur le canton du Faouët:

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/b745903b-0b22-4047-90d0-10125fed6231

— DUFIEF (Denise) ; QUILLIVIC (Claude), 1992, 2009-2010, Notice Palissy IM56002709

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM56002709

— DUHEM (Sophie), 1997, Les sablières, images, ouvriers du bois et culture paroissiale au temps de la prospérité bretonne, XVe-XVIIe s. Presses Universitaires de Rennes 385 p.-[16] p. de pl. en coul. Note : Bibliogr. p. 367-379. Notes bibliogr. Index . Voir pages 19, 169 (licorne), 226 et 227 (cornemuse), 238 (moissonneur), 241 (écureuil et lapin).

 — DUHEM (Sophie), 1998, "«Quant li goupil happe les jélines... », ou les représentations de Renart dans la  sculpture sur bois bretonne du XVe au XVIIe siècle"  Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1998  Volume 105  Numéro 1  pp. 53-69 http://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1998_num_105_1_3972

 

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4 juillet 2023 2 04 /07 /juillet /2023 22:05

Les sablières figurées (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h.

 

 

Voir sur cette église :

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Pour les nombreux  articles sur les sablières, tapez ce mot sur l'onglet "Rechercher", ou voir :

 

 

 

 

 

 

 

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PRÉSENTATION. L'INSCRIPTION DE FONDATION.

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L'église de Plourac'h conserve un bel ensemble de sablières, de blochets, et de poutres à engoulants, mais les huit pièces de sablières sculptées de scènes animalières peintes en blanc  et ocre rouge sur fond bleu, rose ou vert  sont localisées du côté nord, soit dans le bras nord du transept, soit dans la chapelle du Rosaire ou "des Fonts" ; quelques éléments sont également présents dans le bras sud du transept.

L'artiste n'est pas un grand sculpteur animalier, mais il sait créer des saynètes très vivantes dans la tradition des ymagiers et huchiers en associant des suites d'animaux du bestiaire médiéval et des évocations des fabliaux mettant en scène Renart. Ses modelés en moyen relief sont soigneusement polis, et seuls quelques tracés ou décor en cuvette ou coups de gouge soulignent des détails de fourrure, de crinière, d'ailes ou d'écailles.

Il appartient à ces artistes qui ne sculptent pas l'ensemble de la pièce de bois, mais font ressortir leur sujet en l'isolant, par effet de  frise, sur le fond.

On constatera le mauvais état de l'ensemble, l'attaque par les vrillettes, les fentes du bois, et les coulées brunes, malgré de solides chevilles plantées en plein décor, témoignant peut-être d'une restauration un peu trop tardive.

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Les sablières figurées de l'église de Plourac'h.

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Le bras nord du transept a été fondé, vers 1500, par Charles Clévédé qui le constitue en chapelle sous sa pré-éminence. C'est ce qu'indique une inscription de la poutre transversale ("entrait"), qui indique aussi, sur une autre face de la poutre, le nom du charpentier avec son emblème professionnel, l'équerre, dans un blason. Mais cette inscription en lettres gothiques présente quelques difficultés de déchiffrage.

Sophie Duhem, dont les relevés sont fiables, indique : 

LAN MILL CINQ CA[N]T […] FUT FAICT CESTE CHAPELLE PAR CHARLES GLEVEDE [...A...ARN]/ OLIVIER [équerre du charpentier] LAUCET [IL] A FAET BO[IS].

René Couffon, bien moins fiable, a lu : « L'an mil cinq cent commencée ceste chapelle par Charles Glévédé et Marie (de Pestivien), Olivier (une équerre) Lauset ma fait(e) bo(nne). »

J.P. Rolland lit "Marguerite" au lieu de "Marie". Aujourd'hui (et sans doute hier), l'inscription s'achève dans les dents de l'engoulant et la fin de l'énoncé est condensé et imprécise 

Selon le dossier de l'Inventaire :

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Cliché du dossier IA00003364 de l'Inventaire général réalisé en 1968

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J'opte pour la leçon suivante : LAN MILL CINQ CA[N]T [..] FUT FAICT CESTE CHAPELLE PAR CHARLES GLEVEDE [...A...MARG].

Le commanditaire, Charles Clévédé seigneur de Kerlosquet  (et  son épouse Marguerite ou Marie, peut-être Marie de Pestivien) a fait apposer ses armoiries dans sa "chapelle" sur les vitraux —soit ses armes pleines, soit avec ses alliances—, sur les piliers, les bénitiers, les culots des statues, l'enfeu de l'angle nord-est, et entre les mains des anges des blochets. Lorsqu'elles n'ont pas été effacées (lorsqu'elles étaient peintes) ou martelées (lorsqu'elles étaient sculptées), nous les observons encore. Les armes pleines sont d'argent à deux lions affrontés de gueules, tenant une lance d'azur en pal de leurs pattes de devant. Les armes en alliance les plus fréquentes, et présentes ici sur un blochet, associent Clévédé à Kerlosquet de sable à la croix engrêlée d'argent.

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Quand au nom du charpentier (et peut-être sculpteur ymagier des sablières), il se lit clairement : OLIVIER LAUCET (ou LAUSET). Mais ce patronyme, sous ces deux formes, n'est pas attesté sur la base geneanet.

La leçon de S. Duhem ([il] a faet bo[is]) doit être corrigée par "M'A FAET BOIS", Olivier Laucet m'a fait bois", car dans le corpus des inscriptions des sablières, les expressions "boiser", "fut faict ce bois", "faire le bois", "commencer le bois", lever ce boais", sont courantes  dans le sens de "dresser la charpente". Il faut la préférer à "m'a fait bonne"

 

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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I. LE BRAS NORD DU TRANSEPT.

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IA. LE COTÉ EST DU BRAS NORD.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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1°) À droite de l'entrait. Blochet, ange présentant un blason muet. Deux couples de dragons. Fond bleu.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Le blochet : ange à collerette présentant un écu ayant perdu la peinture des armoiries.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Couple de dragons ailés affrontés autour d'un élément sphérique.

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Les  verrucosités des dragons sont rendues par des alvéoles "en balle de golf". Les ailes sont, comme il se doit, nervurées en ailes de chiroptère.

Les dragons tendent une longue langue rouge, en dessous d'un élément qui leur semble appétissant, ressemblant à une boule de glace vanille dans son cornet, ou à une balle de golf (j'y tiens) sur son tee.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Couple de dragons (un seul est ailé) aux cous entrelacés.

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Les  écailles des dragons sont rendues par des rangs de demi-cercles. Dans un tableau charmant, les bêtes nous lancent des regards langoureux.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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2°) À droite de l'entrait. Poursuite animalière ; renard jouant de la cornemuse . un cerf suivi par une biche ; un dragon ailé. Fond blanc à contours roses.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Le renard jouant de la cornemuse.

Le renard mène-t-il la danse des autres animaux ? Le bourdon d'épaule de son instrument est visible, comme le porte-vent, dans lequel il souffle, et le haubois, sur lequel sa patte antérieure est posée. 

Ces pattes ressemblent un peu à des sablots, mais la finesse du museau, la fourrure indiquée par des traits, et la forme de la queue montrent bien qu'il s'agit de Renart, le goupil du Roman. 

http://jeanluc.matte.free.fr/invp.htm#plourac'h

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Jeune cerf  (daguet ?) tournant la tête pour regarder derrière lui.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Une biche courant derrière le cerf.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Un dragon ailé.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Un coup d'œil aux ajouts de poinçons feuillagés.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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IB. LE COTÉ OUEST DU BRAS NORD.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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1°) à droite de l'entrait à engoulant. Fond bleu.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Blochet : ange portant un blason aux armes mi-parti Clévédé/Kerlosquet.

On reconnait surtout la croix blanche (d'argent) dentelée (engrêlée) sur fond noir (de sable). 

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Le renard et la poule.

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Un indice montre que ce renard montrant les crocs en se précipitant vers une poule renvoie à la fameuse scène de Renart prêchant aux poules, dont il est une citation métonymique : cet indice, c'est le capuchon rabattu de l'animal, montrant qu'il vient de bondir de la chaire et d'abandonner son déguisement, la coule de son habit de moine. Ce thème est développé au Faouët (sablières de la chapelle Saint-Sébastien, tribune de la chapelle Sainte-Barbe (XVIe) et jubé de la chapelle Saint-Fiacre vers 1480), mais aussi sur les sablires sud de la chapelle de Grâces-Guingamp  (1506-1512), sur les sablières de   la Chapelle St-Aubin à Plumelec, (1513), de Saint-Gilles-Pligeaux (XVe-XVIe s.), de  Tréflévenez (XVIe s.) et de Bodilis.

Le thème est largement détaillé dans l'article de Sophie Duhem.

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Commentaire de Sophie Duhem à propos de cette scène :

"Sur bien des reliefs la saynète est réduite à sa plus simple expression, celle d'une image stéréotypée montrant la poule menacée par le prédateur. Dans quelques églises, les figures sont sculptées de façon telle que l'affrontement a encore un sens : à Plourac'h par exemple, l'animal, face à sa proie, montre des crocs menaçants."

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Rinceau de vigne et dragon crachant la tige.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Deux petits dragons dansant affrontés.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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2°) à gauche de l'entrait à engoulant. Dragons ; buste de femme en coiffe tirant par la queue Renart emportant une poule dans sa gueule. Fond vert.

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Le Renart et la fermière.

Voici un autre épisode, celui de Renart et la fermière, présenté par S. Duhem :

" Représentations de Renart et la fermière et variantes : Cléguérec (Ch. de laTrinité, milieu XVIe s.), Guilligomarc'h (Ch. St-Éloi, XVIe s.), Meslan (1527), Ploërdut (Ch. de Crénenan, 1652), Plougras (Ch. du Cimetière, XVIe s.), Plourac'h (XVIe s.), Pont-Aven (Ch. de Trémalo, XVIe s.), Saint-Nicolas-du-Pélem (Ch. St-Éloi, milieu XVIe s.), Séglien (Ch. St-Jean, XVIe s.)

Les poutres sculptées de la chapelle de Crénenan à Ploërdut présentent Renart dans une bien mauvaise posture ! L'animal tient dans la gueule un saucisson dont l'extrémité est retenue par une paysanne tenant un battoir. De l'autre côté, une vilaine armée d'une longue quenouille soulève la queue de l'animal pour mieux éperonner son postérieur. Cette image amusante, sans doute la plus tardive, est datée de 1652. Les sablières des charpentes ne proposent que des variantes de cette saynète : en effet, il ne semble pas avoir existé de modèle iconographique défini. À Cléguérec (Ch. de la Trinité) par exemple, l'image est inversée.

À Plourac'h, la paysanne est seule, allongée derrière l'animal, et tire sur sa queue.

Dépourvus de modèle iconographique défini, il semble que les artisans se soient inspirés des images sculptées dans les bourgs voisins — les supports sont localisés — tout en les enrichissant de détails puisés dans leur propre fond culturel. L'observation de ces exemples conduit également à un constat : le choix des sculpteurs s'est davantage porté au XVIe siècle sur les épisodes comiques plutôt que sur les images intellectualisées de Renart prêchant ou de Renart écorché. Il serait en effet excessif de proposer une lecture au second degré de l'image amusante montrant l'animal poursuivi par la fermière. Au mieux pouvons-nous interpréter la représentation sculptée à Plourac'h comme une petite moquerie adressée à la paysannerie aisée, sous les traits de cette femme richement habillée soulevant la queue du renard. Les variantes sculptées de l'épisode témoignent néanmoins des aptitudes des artisans à sortir des carcans. (Sophie Duhem)

[…]

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S. Duhem figures 6 et 7

 

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Mais ici (et c'est tout l'intérêt des relevés photographiques), aujourd'hui, tout le corps de la fermière, son vêtement et l'outil dont elle menaçait Renart ont été remplacé par une planche vaguement sculpté tant le bois était détruit par la vrillette.

 

Les sablières figurées de l'église de Plourac'h.
Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Couple de dragons réunis par la queue.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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II. LA CHAPELLE DES FONTS (ou DU ROSAIRE) CÔTÉ NORD .

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II A. LES SABLIÈRES DU CÔTÉ EST, AU DESSUS DU RETABLE DU ROSAIRE.

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1°) à droite de l'entrait à engoulant.

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Renard ou truie jouant de la cornemuse, devant deux lions tenant un cartouche en cuir découpé (muet), et un cerf.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Chien ou truie jouant de la cornemuse.

http://jeanluc.matte.free.fr/invp.htm#plourac'h

Jean-Luc Matte remarque ici un bourdon d'épaule à trois moulures plus une moulure terminale, un hautbois conique, alors que le porte-vent est en bouche

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L'animal est ambivalent, puisque sa tête, et les sabots évoquent un porc alors que la queue n'est pas celle d'une truie (elle est un peu longue)ùais pourrait être celle d'un chien . Les mamelles ne sont pas indiquées.

La truie est fréquemment figurée, par les huchiers, jouant de la cornemuse, sur les stalles notamment (Musiconis).

Claire Arlaux y reconnait un chien : mais le cliché de Andrew Paul Stanford (Trésors des sablières de Bretagne ed. Equinoxe 2007) montre, malgré la forte saturation des couleurs, la différence avec 2023.

copyright ed. Equinoxe.

 

 

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Deux lions présentant un cartouche en forme de peau (cuir).

Ce cartouche portait-il des armoiries peintes ?

Ces lions retournent la tête vers leur queue.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Un cerf.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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2°) à gauche de l'entrait à engoulant.

Deux anges couchés présentant un cartouche.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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II B. LES SABLIÈRES DU CÔTÉ OUEST.

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1°) à droite de l'entrait à engoulant.

Le blochet est un ange présentant un blason muet. Puis vient une femme en position allongée, tirant la queue d'un animal qu'on s'accorde à reconnaître pour Renart, et qui fait face à un lévrier portant collier.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Renart et la fermière (2).

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"Une version curieuse se trouve à proximité : la vilaine est remplacée par une riche paysanne vêtue d'une robe à dentelles et crevés, qui tient l'animal dont la gueule est remplie de victuailles." (Sophie Duhem)

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La tête du renard est réduite, altérée sans doute par la vrillette, et nous ne voyons plus le "panier plein de victuailles" que Sophie Duhem a observé à la fin du XXe siècle.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Cette robe bouffante en larges crevés aux épaules, au dessus de manches à fines taillades et rubans au dessus de dentelles, a un décolleté carré au dessus d'une chemise fine formant une courte fraise à l'encolure. La femme porte une coiffe "type Anne de Bretagne". 

Cette tenue est à rapprocher de celle de sainte Marguerite, sculptée à la même époque pour l'église.

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Sainte Marguerite, (grès feldspathique polychrome, vers 1527), niche du côté sud. Photographie lavieb-aile 2023.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Un lévrier colleté.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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2°) à gauche de l'entrait à engoulant.

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Frise de vignes.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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III. LE BRAS SUD DU TRANSEPT.

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On y trouve encore du côté est  un blochet représentant un bélier, puis un animal (lion ?) avant que les frises de vigne ne reprennent le relais.

Du côté ouest, les sablières sculptées sont remplacées par des dessins, assez simples, de saynètes dont l'intêret est, si cela était confirmé, de témoigner des sablières perdues. On y trouve un coq, un chien, un lion et des dragons entrelacés.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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IV. LA NEF : COPIE PEINTE DE SAYNETES DE SABLIÈRES .

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On y trouve un bestiaire riche, reprenant celui des chapelles, avec des animaux musiciens, des coqs, des chiens, des dragons, etc. La riche fermière de la chapelle nord est copiée ici, tenant un instrument à trois pointes. Tout cela nécessiterait une étude plus approfondie et a peut-être valeur de document.

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Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières (Olivier Laucet, vers 1500-1506) de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières  de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières  de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières  de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

Les sablières de la charpente de l'église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile juin 2023.

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SOURCES ET LIENS.

 

 

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COUFFON (René), 1939, "Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Saint Brieuc et Tréguier" page 174[390] et suiv.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6562108b/f202.image.r=plourach

COUFFON (René), 1955, L'église de Plourac'h, Bulletin monumental,113-3 pp.193-204.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1955_num_113_3_3777

 

PALISSY (base)

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM22002317

PAVIS-HERMON, 1968, Dossier IA0003364 de l'Inventaire général

https://www.patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-saint-jean-baptiste-plourac-h/b32b053d-fc6d-47a2-9d79-5d9cfde4ddd9

https://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00003364_01.pdf

https://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00003364_02.pdf

 

— DUHEM (Sophie), 1997, Les sablières, images, ouvriers du bois et culture paroissiale au temps de la prospérité bretonne, XVe-XVIIe s. Presses Universitaires de Rennes 385 p.-[16] p. de pl. en coul. Note : Bibliogr. p. 367-379. Notes bibliogr. Index . Voir pages 46 (couleurs), 113 (équerre d'Olivier Laucet : "La plupart signent leur travail , certains arborent même fièrement les symboles de leur pro- fession , comme Jean Jouhaff à Trédrez et Olivier Laucet à Plourac'h , qui accompagnent leurs patronymes de l'équerre des bâtisseurs "), 139, 214 (femme tirant la queue de Renart), 235 (robe Renaissance), et 318 pour l'inscription.

 — DUHEM (Sophie), 1998, "«Quant li goupil happe les jélines... », ou les représentations de Renart dans la  sculpture sur bois bretonne du XVe au XVIIe siècle"  Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1998  Volume 105  Numéro 1  pp. 53-69 http://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1998_num_105_1_3972

 Renart et les poules : Callac (Ch. St-Treffrin, XVe/XVIe s.), Châtelaudren (Ch. Notre-Dame-du Tertre, XVIe s.), Edern (Ch. du Niver, XIXe-XXe s.?), Le Faouet (Ch. St-Sebasticn, 1600-1608), Gourin (XVIe s.), Gucrn (Ch. de Quelven, XVe-XVIc), Guimiliau (lere moitié du XVIIe s.), Landerneau (Ég. St-Thomas, XVIe s., représentation disparue), Landudal (XVIe-XVIe s.), Langast (Ch. St-Jean, XVIe s.), Lanvénégen ( XVIe s.), Magoar (XVIe s.), Neuillac (Ch. de Carmes, XVIe s.), Plévin (Ch. St-Abibon, XVIIe s.), Plouay (Ch. de Locmaria, XVIe s.), Plourac'h (XVIe s.), Le Quillio (Ch. St-Maurice, XVIe s.), Séglien (Ch. de Locmaria (XVIe s.), Suscinio (Château, fragment provenant de l'église de la Roche-Bernard, XVIe s.), Trémeur (milieu XVIe s.)

— MATTE (Jean-Luc), Iconographie de la cornemuse, en ligne.

http://jeanluc.matte.free.fr/invcbis.htm#chatelaudren

 

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Published by jean-yves cordier - dans Sablières Blochets Chapelles bretonnes. Héraldique
3 juillet 2023 1 03 /07 /juillet /2023 09:39

La Déploration (vers 1510-1527) de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique. Diverses statues de l'église.

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Sur Plourac'h, voir :

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PRÉSENTATION.

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1°) Le grès arkosique (feldspathique), à grain très fin, de couleur gris-verdâtre, du Centre Bretagne, se prête bien à la sculpture par sa relative tendreté et son aptitude à la taille. Il est abondant dans le bassin de Châteaulin, c'est-à-dire une partie du Centre-Finistère, où il été utilisé en architecture et en sculpture (Ollivier, 1993). L'architecture domestique (bâtiments de fermes, manoirs) et l'architecture religieuse (église du Cloître-Pleyben, sacristie de Pleyben, chapelles) lui ont fait largement appel aux XVème, XVIème et XVIIème siècles. Dans le domaine de la sculpture, P. Eveillard  en a découvert l' emploi dès le second Age du fer et à la période gallo-romaine (génie au cucullus) . Aux XVIème et XVIIème siècles, il alimenta une statuaire abondante (plusieurs rondes-bosses dans les calvaires de Pleyben et de Saint Venec en Briec, par exemple) et concurrença même le célèbre kersanton. Voir l'analyse de Louis Chauris, Les grès verts de Châteaulin,  cité en bibliographie.

Il était déjà employé à Laz vers 1350, dans un groupe du cavalier mourant conservé près de l'église. Puis vers 1470 sur le bas-relief de la porte d'entrée de l'ancien presbytère. Puis, le sculpteur désigné par le nom de convention de Maître de Laz l'employa en 1527 pour la Déploration du calvaire de l'ancien cimetière. 

Ce Maître de Laz est aussi l'auteur de la Déploration de l'église de Plourac'h, presque similaire, mais aussi de celle de Saint-Hernin et de la Pietà de Briec-sur-Odet. Mais aussi de trois autres statues de l'église de Plourac'h, qui seront étudiées ici : celles de Saint-Patern, de Saint-Adrien, et de Sainte-Marguerite.

Le même matériau est employé au milieu du XVIe siècle pour la belle Trinité du porche de Clohars-Fouesnant.

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2°) Les représentations sculptées de la Vierge de Pitié, tenant le corps de son Fils déposé de la croix, soit seule (Pietà), soit entourée de plusieurs personnages (Déplorations), apparaissent au XVe siècle (Pietà du calvaire de Tronoën, de Plozévet, de  Quintin, chapelle N.D. des Portes ; Déplorations de La Chapelle-des-Fougeretz au nord de Rennes, du Musée départemental breton de Quimper etc.) et témoignent de l'importance, dans le duché de Bretagne, du culte centré sur les plaies du Christ crucifié et le sang versé, d'une part, et su les larmes ou le chagrin suscités chez le chrétien par cette mort, d'autre part.

Ce culte s'amplifie encore au XVIe siècle avec la multiplication des calvaires,  où les pietà ou déplorations sont rarement absentes, et des verrières de la Crucifixion avec leur scènes de la Pâmoison ou de la Déploration. Dans cette dévotion associant pour le fidèle méditation devant la mort du Rédempteur, élan de chagrin interiorisé, larmes versées et gratitude, Marie-Madeleine est un personnage majeur, par sa participation aux soins ("embaumement") et par l'intensité de son chagrin.

Comme dans d'autres églises, celle de Plourac'h associe à la Déploration de son calvaire un autre groupe, décrit ici, conservé à l'intérieur. Ce dernier présente l'intérêt, par rapport aux autres déplorations du Maître de Laz, d'avoir conservé sa polychromie. 

Et l'église de Plourac'h possède en outre une très belle Vierge de Pitié de la même époque.

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I. LA DÉPLORATION (grès feldspathique polychrome, vers 1527) DU BRAS NORD DU TRANSEPT.

Voir d' autres sculptures en grès arkosique :

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Le groupe mesure 1,16 m de haut, 1,65 m de large et 0,50 m de profondeur et occupe, à 1,70 m du sol,  un enfeu ou niche en arc de panier aménagée dans le pan coupé formant l'angle nord-est de bras nord du transept. Il est , comme la niche, en grès arkosique. Il surmonte une crédence fermée par une porte ornée d'un chérubin.

Il est classé depuis 1912.

La niche est entourée d'un rinceau d'acanthe centré en bas par un blason muet. Cet encadrement est peint en vert et en imitation de marbre (?) par petits points noirs.

La description princeps est celle d'E. Le Seac'h en 2015 (avec six illustrations).

La notice PM 22000982 de la Plateforme ouverte du Patrimoine POP date de 2023, avec un cliché de madame Céline Robert de 2021. Mais le titre de cette œuvre pour ce site qui est la référence officielle de l'Etat est erroné (disons gentiment "discutable") et parle d'une "Mise au tombeau", suivant en cela la confusion introduite par René Couffon 1955 et 1958. Je rappelle qu'il faut distinguer les Vierges de Pitié (Vierge et Christ), et les Déplorations du Christ (Vierge et Christ plus d'autres personnages), des Descentes de croix ,qui précèdent cet épisode, et des Mises au tombeau qui le suivent (où le sépulcre doit être visible, et où les acteurs, notamment Joseph d'Arimathie et Nicodème, dépose le corps enveloppé dans son suaire). Dans cette notice,  le matériau y est qualifié de "pierre" sans précision. La phrase "Au dessus-de cette mise au tombeau se trouve une statue de la Vierge de pitié" n'a plus lieu d'être.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM22000982

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Restauration.

La notice indique qu'un dossier préalable a été réalisé par Arthéma Restauration en 2013.

Le remarquable site de cette entreprise indique que cette restauration (qui a concerné aussi 18 statues et le retable du Rosaire de l'église) a été menée sous la direction de madame Christine Jablonski, conservateur M.H et de madame Céline Robert, conservateur A.O.A. de janvier 2015 à juin 2016, alors que la maçonnerie de l'enfeu avait été revue en 2013.

"L'ensemble était poussiéreux et encrassé et présentait sur le dos des personnages un développement de micro-organismes. Concernant la couche picturale, on notait des pertes disséminés sur l'ensemble, mais principalement sur l'enfeu. Des usures du décor actuel de la mise au tombeau laissait voir des décors sous-jacents. Cette restauration a été l'occasion de réaliser des fenêtres de sondages au niveau du décor initial témoignant de la présence d'un décor à motifs polychromes anoblissant les tissus". Deux photos de ces sondages sont présentées. On y devine des peintures d'étoffes bleutées à motifs damassés de couleur or laissant imaginer le raffinement de l'œuvre initiale."

https://www.arthema-restauration.com/portfolio-item/plourach-22-2/

Un dossier plus complet, précisant les découvertes de ces sondages (types de pigment) ou la date estimée de la couche picturale actuelle, doit exister mais ne nous est pas communiqué.

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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Détail du soubassement.

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Il avait également été repeint à la période moderne.

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.
La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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Les quatre personnages de la Déploration ont conservé leur peinture, mais hormis cela, ils comparables au groupe du calvaire de Laz, datée par inscription de 1527 ; or à Laz et à Plourac'h le seigneur était le même, puisque Charles Clévédé était à la fois seigneur  de Guerlosquet en Plourac'h et de Coatbihan en Laz. Celui-ci a fait inscrire son nom et celui de son épouse Marguerite sur une poutre de ce bras du transept, très près au dessus de cette Déploration, pour spécifier qu'il avait fait commencer cette "chapelle" (le bras nord) l'an 1500 (ou 1506). En outre, ses armes figurent sur des écussons associées aux autres statues contemporaines de l'église, et figuraient vraisemblablement sur le soubassement de ce groupe.

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Plaçons donc tout de suite cette photo de la Déploration de Laz pour fournir un élément de comparaison : la ressemblance est frappante. E. Le Seac'h a désigné sous le nom de convention de Maître de Laz le sculpteur de grès feldspathique actif à Laz, Plourac'h, Briec-sur-Odet, et Saint-Hernin.

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Photo Wikipedia

 

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Tout comme à Laz, Jean, à gauche, et Marie-Madeleine à droite encadrent la Vierge tandis que le Christ est étendu, entièrement à l'horizontale, sur leurs genoux. Il est difficile de comprendre sur quoi, et comment, ils sont assis. Un pli de la robe de la Vierge est rabattu dans l'angle, "comme sur un jeté de lit soigneusement plié qui vient juste d'être fait."(E. Le Seach)

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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Le style des Déplorations ou Pietà du Maître de Laz est aisément reconnaissable par les gaufrures en accordéon qui fronsent le grand voile entourant le visage et le corps de Marie. On le reconnait aussi par les plis en éventail des vêtements, par la raideur des silhouettes et l'impassibilité des visages.

La tête du Christ repose sur un coussin. Elle  est ceinte de la couronne d'épines, à deux brins ; le Christ est barbu ; sa main gauche repose sur son ventre tandis que la main et le bras droits pendent, obliquement, exposant la plaie causée par le clou de la Crucifixion. Les autres plaies (du flanc et des pieds) sont également visibles et l'écoulement de sang est bien souligné. Le Christ est moins maigre et longiligne  qu'à Laz.

Comme l'a montré la restauration, la sculpture a été repeinte, sans doute  au XIXe ou XXe siècle. Mais cette initiative réalisée assez grossièrement a brouillé la compréhension de la scène. Car toute la partie inférieure est peinte en blanc, comme si le corps reposait sur un drap alors que l'examen montre que ce sont les vêtements portés par les trois personnages qui se prolongent dans cette partie basse. Par exemple, le grand voile blanc gaufré  de Marie passe en dessous du dos et du bassin, recouvrant les plis du manteau, alors que la peinture blanche laisse croire que c'est un coussin aux bords plissés qui soutient le corps. De même, les vêtements de Jean forment de larges plis superposés, et le grand manteau blanc de Marie-Madeleine, visible derrière sa tête, descend également en plis successifs et forment un repose-pieds.

À la différence de Laz, le pagne est un linge blanc aux bords lisses. Mais c'est moins un pagne (qui devrait être noué) qu'un linge placé au dessus du bassin.

Les jambes sont à peine fléchies, parallèles et les pieds tombent en léger équin vers le bas.

 

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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La Vierge, mains jointes.

La Vierge, moins imposante qu'à Laz (elle est ici de même taille que Jean et Marie-Madeleine) est, peut-être sous l'effet de la carnation aux joues rosées, plus attendrissante et humaine qu'à Laz malgré la même pose hiératique et frontale. Elle est vêtue du grand voile blanc qui s'écarte en ailes de papillon (*) autour du visage. Ce visage, rond au regard triste, est encadré par la guimpe, ce voile blanc recouvrant le front et la gorge et dont le bord inférieur est frisotté.

(*) E. Le Seac'h évoque judicieusement la huve médiévale.

La robe est aujourd'hui peinte en rouge ; ses manches sont larges et forment des plis. Si on imagine qu'elle descend jusqu'au sol, elle recouvre alors les chaussures. Le manteau d'un gris sombre à peine bleuté (le bleu est pourtant la couleur attendue du manteau et/ou de la robe de Marie) a un revers strié en alvéoles, et ce relief se retrouve sur le revers des pans inférieurs. Ce manteau évoque les capes de deuil en usage en Bretagne.

 

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.
La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.
La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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Saint Jean, bras réunis devant le bassin.

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Il porte une tunique d'étoffe épaisse (plis) et une cape fixée sous le menton par une agrafe et qui recouvre les épaules en pèlerine. Le pan gauche de ce manteau revient en diagonale et c'est, en toute logique, ce pan qui revient sous la tête du Christ. Jean regarde vers le bas, les yeux sont mi-clos. Les cheveux bruns sont bouclés (en boules frontales), mi-longs et épais au dessus des épaules.

Il est donc ici, comme à Laz, très passif et retiré dans son intériorité, puisqu'il ne participe ni à soutenir la tête ni à soutenir la Vierge dans son chagrin.

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.
La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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Marie-Madeleine se préparant aux soins.

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Pouir les raisons évoquées plus haut, c'est Marie-Madeleine qui suscite le plus mon intérêt. Elle porte une robe bordeaux, à décolleté carré, à manches très larges,  serrée par une ceinture en maillons de chaines formant un V central avant de retomber en deux longues extrémités. La robe est ajustée et lisse au niveau du corsage, puis, après une couture assez visible, elle devient plissée : c'est exactement la tenue à la mode.

Sous le décolleté, devant la poitrine on voit sur la robe  un décor en losange, qui était sans doute plus finement mise en valeur  avant la restauration du XIX ou XXe siècle.

De même les cheveux ont été lourdement repeints en noir, alors qu'ils sont, en règle, blonds chez Marie-Madeleine. Ils descendent très bas, et ces cheveux longs et dénoués sont un véritable attribut de la sainte.

Derrière sa tête et son dos, un manteau (ou un voile) blanc l'encadre ; et il descend en une cascade de plis jusqu'au sol. ELa sainte en retient un pli dans la main droite.

Elle diffère par sa tenue et par sa posture de son homologue du calvaire de Laz, qui regarde droit devant elle tandis qu'elle ouvre de la main droite  le couvercle de son pot d'onguent. Ici, elle tient son pot (dont le couvercle fermé n'est pas conique) par en dessous, mais elle regarde vers le bas c'est-à-dire vers le corps du Christ.

Dans les deux cas, je sais maintenant interpréter ces postures comme des préparatifs à l'embaumement, ou, du moins, à des gestes de soins sur les plaies du Christ par application d'onguent (pommades) ou d'aromates, soit en ouvrant le pot comme à Laz soit en se penchant avec sollicitude vers le cadavre. Et l'étoffe qu'elle tient en main droite, même s'il s'agit d'un pan du voile, participe à l'impression qu'elle va l'utiliser pour ce soin. Ainsi, elle devient une figure iconique du "care", du soin à la personne.

 

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.
La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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II. SAINT ADRIEN (grès feldspathique polychrome, vers 1527), bas-côté nord.

 

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Saint Adrien de Nicomédie.

"Officier romain, en charge des supplices réservés aux chrétiens à la suite de l’édit de Dioclétien en 303, Adrien se convertit et subit à son tour la torture à Nicomédie (actuellement Izmit en Turquie). Ses bourreaux lui cassent chaque membre sur une enclume puis il est décapité avec une épée. Ce sont ces deux attributs qui permettent de reconnaitre ce saint martyr, revêtu d’une armure propre à rappeler sa fonction de soldat de haut-rang.

Il est le saint patron des soldats mais il est également invoqué contre les maux de ventre, mais surtout contre la peste comme saint Sébastien et saint Roch, auxquels il est parfois associé. En Bretagne, ce sont près d’une dizaine d’épisodes de « pestilance à boce » qui sont dénombrés dans la seconde moitié du 15e siècle et qui marquent durablement les populations. Le développement de lieux de culte sous ce vocable, placés sur des axes importants dans le nord du Morbihan, est attesté dans la seconde moitié du 15e siècle et jusqu’à la fin du siècle suivant. Il est sans doute à mettre en lien avec cette fonction thaumaturge du saint, alliée à une dévotion spécifique de la noblesse locale. On dénombre ainsi une vingtaine de sculptures représentant ce saint, dont une majorité dans le nord du Morbihan, avec une église et trois chapelles dédiées (Persquen, Langonnet, Le Faouët et Saint-Barthélemy), en lien avec des maladreries ou des hôpitaux, fondés généralement par la noblesse, qui y installent des ordres religieux." (Patrimoine & archives du Morbihan)

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Il est représenté ici en armure complète avec un plastron orné d'une croix, et une cotte de maille à bords en ointes.  Une cape (ou mantel ) qui tombe à ses pieds et lui ceint en écharpe la poitrine, est décorée sur son galon  d'un motif perlé identique  à celui de la chape de saint Patern.

Les solerets sont placés sur les pieds. Ce type soleret à l'extrémité aplatie, dit en pied d'ours ou aussi en gueule de vache, apparaît à la fin du 15e siècle.

 

Les restes de polychromie qui ressortent sur la couleur verte du grès feldspathique associent le bleu, le noir et le blanc.

Son visage est identique à celui de saint Patern, et du saint Jean des Déplorations de Laz et de Plourac'h,  affirmant l'attribution au Maître de Laz.

 

Il porte une toque à fond plat ornée de plusieurs médailles. Ce bonnet de feutre à bords relevés et la chevelure mi-longue sont caractéristiques des années 1500 ; on retrouve ces éléments également dans les portraits royaux de Charles VIII ou de Louis XII et de manière plus locale, dans le saint Adrien en calcaire de l'hôpital de Pontivy et dans la peinture murale de la Vie de saint Mériadec à l’église de Stivall (Pontivy).

 

L'épée qu'il brandit est brisée à la pointe

 

 

 

La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.
La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.
La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.
La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.
La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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Un bouclier en forme d'écu porte les armoiries des Clévédé  d'argent à deux lions affrontés de gueules, tenant une lance d'azur en pal de leurs pattes de devant, en alliance avec une famille de Kerlosquet  portant une croix dentelée (engrêlée) blanche (d'argent). Cette alliance figure aussi sur un écartelé du tympan de la baie 3, daté vers 1500-1510. 

On les voit aussi présentées par un ange sur un blochet  de la charpente de la chapelle du Rosaire, au nord. 

Si on regarde attentivement le bouclier, on voit que le lion tient bien une lance.

 

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Partie supérieure de l'écartelé Clévédé/? du tympan de la baie 3. Photo lavieb-aile.

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A la Réformation de 1536 en Cornouailles, était présent pour Plourac'h Jehan Clévédé sieur de la salle demeurant au manoir de Guerlosquet (ou Jean  Clévédé sieur de Guerlesquet), autrement dit Kerlosquet (Tudchentil.org). Guerlesquet /Guerlosquet/Kerlosquet est le nom d'un manoir de Plourac'h. Les auteurs estiment que Charles Clévédé épousa Marie de Pestivien, veuve en 1531, d'où ce Jean Clévédé, dont Marie, rendit l'aveu comme tutrice. 

Il faudrait parler ici d'un blason mi-parti Clévédé/Kerlosquet, mais les auteurs parlent plutôt des armes de Clévédé en alliance avec celles de Pestivien, bien que ces dernières soient un vairé d'argent et de sable, 

 

 

 

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Cet habillement militaire est caractéristique des années 1480-1500 et illustre la tenue d’un noble en armes. Charles Clévédé a sans doute commandité cette statue pour placer son portrait sous la figure d'un saint patronage.

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.
La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.
La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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Saint Adrien s'identifie souvent non seulement par sa tenue d'officier, mais  par son attribut, une enclume. Ici, c'est l'inscription SANCT [ou SAINT] ADRIEN gravée sur le socle, qui permet cette identification.

Au milieu est figuré un emblème à deux outils entrecroisés. Il me semble que ce sont les outils d'un tailleur de pierre, des taillants ou layes, sorte de haches à deux tranchants, l'un étant ici plus évasé que l'autre.

Le Maître de Laz aurait ainsi revendiqué son intervention, dans une situation identique à celle des écussons des Clévédé sur les autres statues. L'emblème est placé au centre d'un élément rectangulaire plus élaboré qu'il y parait, car ses bords sont soulignés par un cadre, lequel  reçoit deux encoches rondes.

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.
La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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II. SAINT PATERN (grès feldspathique  polychrome, vers 1527).

 

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Saint Patern, premier évêque de Vannes, est représenté avec sa mitre, sa crosse (brisée), sa chasuble aux quatre  plis en becs,  sur une cotte dissimulant les chaussures. La chasuble est bordé par un galon perlé, qui vient former une croix frontale. Les cheveux mi-longs et bouclés sont identiques à ceux de saint Jean et de saint Adrien, et sont conformes à la chevelure à la mode au début du XVIe siècle.

L'écu placé entre ses pieds reprend les armoiries mi-parti du bouclier de saint Adrien, celles des Clévédé en alliance avec une famille à déterminer.

Un entrait de la chapelle nord porte une inscription de fondation précisant clairement le nom et le prénom du fondateur, Charles Clévédé, ainsi que le début du prénom de son épouse, les auteurs lisant soit Marguerite, soit plus rarement Marie.

L'inscription mentionne une date, lue soit comme 1500, soit comme 1506, avec une imprécision sur ce dernier chiffre.

D'arbois de Jubainville considère que ce couple est celui de Charles Clévédé et de Marguerite Lescanff. Les  Le Scanff, alias Le Scaff portent d'argent à la croix engrêlée de sable, et non de sable à la croix engrêlée d'argent. On les retrouve  (pleine ou en alliance avec Le Juch) sculptées dans le bois de la clôture de la chapelle Saint-Nicolas de Priziac. 

https://www.lavieb-aile.com/article-chapelle-st-nicolas-en-priziac-104337834.html

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.
La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.
La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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III. SAINTE MARGUERITE (grès feldspathique polychrome, vers 1527), niche du côté sud.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM22000985

Cliché avant restauration :

https://www.patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/illustration/ivr5319822200127xa/716e9edd-db3b-4ed5-ae1b-6c75e0094044

Cette statue de 82 cm de haut, 50 cm de large et 42 cm de profondeur a été restaurée par Arthema en 2015-2016 comme les précédentes. Le site POP signale qu'elle est en "granit de kersanton" [sic! ] mais elle est bien en grès feldspathique . Elle occupait (provisoirement ?) lors de ma visite une niche cintrée du bras sud du transept, et était couverte de fins gravats.

Sainte Marguerite d'Antioche est, selon la tradition iconographique, représentée mains jointes sortant (non dit "issant") du dragon qui s'était permis de l'avaler. Elle est encore engagée jusqu'aux cuisses dans le corps verruqueux de l'animal. Elle est élégamment coiffée d'un bonnet semblable à la coiffe d'Anne de Bretagne, et  vêtue d'une robe à décolleté carré, bouffantes sur les épaules, à manches fendues (aux pans réunis aux poignets par un lien et un bouton) pour laisser apparent la fine étoffe de la chemise, laquelle frise aux poignets et autour du cou. Cette robe rouge pâle est serrée par une ceinture en linge blanc. Le capuchon de sa cape retombe dans son dos à la mainière d'un bandeau.

Le dragon est représenté de face, avec une tête carrée, un front bouclé, de gros yeux ronds et une gueule dont les crocs sont posés sur la langue. Il est d'usage de montrer ce monstre en train de tenter d'avaler le bas de la robe de Marguerite, mais ce n'est pas bien visible ici.

La présence de cette sainte a-t-elle à voir avec le prénom de l'épouse de Charles Clévédé, seigneur omni-présent dans ce décor ?

Elle était jadis du côté nord, sur une console en granite en hauteur sur le mur ouest de la chapelle des fonts (E. Le Seac'h) .

 

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.
La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.
La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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IV. AUTRES STATUES : UNE VIERGE DE PITIÉ EN LARMES, XVIe siècle, pierre polychrome.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM22000984

https://www.arthema-restauration.com/portfolio-item/plourach-22-3/

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Elle a été un temps installée au dessus du groupe de la Déploration du bras nord du transept.

https://www.patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/illustration/ivr5319822200130va/c9b58882-9b9e-4f6a-b42a-bdeaf6558423

Cette très belle statue en pierre, classée Mh depuis 1912, est posée sur une console ornée d'un rinceaux d'acanthe centré d'un blason des Clévédé, ce qui la relie à l'ensemble précédent. Elle est datable du XVIe siècle ; mais puisqu'elle est indépendante de son support, nous ne pouvons la placer qu'avec prudence dans le cadre du mécénat de Charles de Clévédé.

Je crois bien reconnaître en effet  ici, dans le contour des traces de martelage, celui des deux lions des Clévédé tenant la lance au centre.

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Armes de Clévédé, tympan de la baie 3 de Plourac'h. Photo lavieb-aile.

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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La Vierge de Pitié a été restaurée en 2015-2106 par Arthema Restauration qui lui consacre un dossier. Selon celui-ci, elle serait en granite polychrome, et les très nombreuses usures du décor actuel (moderne) laissaient apparaître des traces d'un décor ancien, dont la robe dorée, et sur le socle, le reste d'une couche de préparation à l'ocre rouge. Les repeints plus récents ont alors été supprimés pour mettre à jour le décor d'origine.

Nous découvrons aujourd'hui une Vierge assise, la tête au regard triste tournée vers la droite et ne regardant pas son Fils. Elle tient le corps de ce dernier sur son genou droit, l'autre genou étant plus fléchi. Le Christ barre en  diagonale la composition, il est tourné vers le spectateur, la tête en extension. Les bras sont dans la posture la plus courante, bras droit (apume en pronation) vertical le long de la jambe de Marie et bras gauche horizontal. Il porte la couronne d'épine et ses cheveux longs tombent en voile sur ses épaules. Il porte un pagne doré. Les côtes du torse sont très apparentes et prsques horizontales.  

Sa Mère soutient la tête d'une main, et le bassin de l'autre.

Elle porte, comme c'est la règle, la guimpe blanche, et un voile-manteau encadrant son visage en formant deux plis sur le côté et un pli frontal, ce qui écarte les ailes et révèle le revers rouge du tissu.

Ce manteau est bleu, constellé de fleurons dorés en quintefeuilles, et il est bordé d'un large galon doré souligé de deux traits rouges. Il recouvre par son plissé les jambes, ne dévoilant que l'extrémité d'une chaussure noire à bout rond.

La robe à encollure ronde est dorée.

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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Lorsque je me rapproche, je pense aux Vierges de Pitié de Bastien et Henry Prigent, les sculpteurs sur kersanton de Landerneau ; ceux-ci furent actifs de 1527 à 1577.

Mais je ne connais même pas le matériau exact de cette statue ; et nous sommes assez loin de Landerneau et de la sphère d'activité des Prigent.  J'examine néanmoins l'une de leurs Vierge de Pitié, celle de Tar-ar-Groas à Crozon : de nombreux détails sont partagés avec la Vierge de Plourac'h.

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D'autre part, je découvre en me rapprochant encore les trois larmes sous chaque œil, ces trois larmes qui ne sont pas spécifiques, mais qui sont si fréquentes sur les Déplorations et Pietà des Prigent !

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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Comparons encore avec une oeuvre des Prigent, la Vierge de pitié de Lambader à Plouvorn :

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Chapelle de Lambader à Plouvorn, photo lavieb-aile.

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Chapelle de Lambader à Plouvorn. Photo lavieb-aile.

 

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À Plourac'h, le visage est moins rond, mais la bouche est, comme chez les Prigent, petite et faisant la moue.

En définitive, je ne peux pas attribuer, seul, cette Vierge de Pitié de Plourac'h à un atelier particulier, surtout tant que le matériau dans lequel elle est taillée (et dont le grain fin n'évoque pas le granite) n'a pas été affirmé avec certitude.

Ce qui est certain, c'est que les trois larmes de son visage la font appartenir à un groupe bien défini en Bretagne, et notamment en Finistère, tant en sculpture sur pierre qu'en peinture sur verre. Et que ces larmes renvoie à cette méditation participative devant les souffrances du Christ, qui deviendra rare au XVIIe siècle disparaitra complètement au XVIIIe siècle.

Le nombre des Vierges de pitié en kersanton dans le Finistère est très élevé, car on les trouve, sur le soubassement ou au nœud d'un croisillon, sur de très nombreux calvaires sortis des ateliers landernéens des Prigent (1527-1577), du Maître de Plougastel (1570-1621) et de Roland Doré (1618-1663), ou d'ateliers anonymes.

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Les Vierges de Pitié et aux Déplorations des Prigent (E. Le Seac'h):

-Brignogan, chapelle Pol, kersanton polychrome.

-Dinéault, calvaire atlas n°408 (3 larmes)

-Le Folgoët, calvaire atlas n°520 (3 larmes).

-La Forest-Landerneau, calvaire du cimetière haut, atlas n° 533 (3 larmes)

-La Forest-Landerneau, calvaire du cimetière bas, atlas n° 534

-Landerneau, calvaire rue de la Tour d'Auvergne, atlas n°998 (3 larmes).

-Lothey, calvaire de Kerabri atlas n°1260 (3 larmes)

-Plourin-Ploudalmézeau, Déploration,  sur la pelouse (3 larmes)

-Saint-Derrien, calvaire atlas n°2690

-Saint-Nic, intérieur église, Déploration polychrome (3 larmes).

Liste à laquelle j'ajoute :

--Plouvorn, cimetière. (3 larmes)

--Plouvorn, chapelle de Lambader, fontaine (3 larmes)

--Crozon, Tal-ar-Groas, calvaire chapelle Saint-Laurent (3 larmes).

--Chapelle de Tronoën à Saint-Jean-Trolimon (3 larmes)

 

et à discuter :

-Ploéven, Déploration de l'intérieur de l'église (pierre, 1547)

-Bourg-Blanc, Saint-Urfold (3 larmes, selon Castel)

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Voir :

— CASTEL (Yves-Pascal), 2001, Les Pietà du Finistère.  numéro 69 de la revue Minihy-Levenez de juillet-août 2001. L'auteur y étudie une centaine de Pietà et de Déplorations.

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/204bbff59e0b1d6cf65264a34d22701f.pdf

"LES LARMES DE MARIE. On sait combien le Moyen Age a apprécié le don des larmes, un don que des temps prétendument policés se sont ·attachés à refuser. Nos sculpteurs sur pierre du XVIe siècle, dans les ateliers de kersanton, pour mieux marquer la douleur de la Vierge et parfois celle des personnages qui l'assistent dans les grandes Pietà, quant à eux, se sont emparés de ce moyen expressionniste fort populaire, n'hésitant pas à sculpter sur les joues des larmes en relief. Coulant sous les paupières, ces larmes marquent le haut de chaque joue d'un triple jet, formé de traits bien symétriques. A Brignogan, Chapelle-Pol , à La Forest-Landerneau, au Bourg-Blanc, Saint-Urfold, à Plomodiern, Sainte-Marie du-Ménez-Hom, à Lothey, croix de Kerabri, dont nous avons parlé plus haut. A Plouvorn, Lambader, la Vierge de Prigent élargit ses larmes en gouttes qui s'étalent sur les joues. On remarque, dans la grande Pietà de Plourin-Ploudalmézeau que si les quatre personnages d'accompagnement portent les mêmes triples larmes, en flots exactement mesurés, la Vierge en a le visage tout couvert, de la même manière qu'en avait usé le sculpteur de la pietà du calvaire du Folgoët, un siècle plus tôt. Les larmes qui ne sont pas en relief sur les statues en bois viennent agrémenter la polychromie, à Logonna-Daoulas et au Huelgoat. Ces larmes peintes coulent de manière naturelle et réaliste sur le visage penché de la Vierge de Pencran. Alors que ces larmes peintes sont plutôt rares, on les voit dans la très belle Pietà de Plouarzel où la Vierge approche de sa joue un grand mouchoir pour les sécher."

— NAGY (Piroska), 2000, Le Don des larmes au Moyen-Âge : un instrument spirituel en quête d'institution VIe-XIIIe siècle, Albin-Michel.

— Wikipédia, collection de 80 Pietà

https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Statues_of_Piet%C3%A0_in_Finist%C3%A8re

 

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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V.  UNE TRINITÉ SOUFFRANTE, XVIe siècle, bois polychrome.

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https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM22002330

Tous les auteurs indiquent qu'elle est installée, dans le bras nord du transept, sur une console portant les armes en alliance du seigneur de Clévédé et de son épouse "Marie de Pestivien". Mais je ne trouve pas ce blason lors de ma visite (ou bien il correspond à l'un des supports décrits précédemment).

Le site POP culture la décrit comme un groupe de 153 cm de haut, au revers évidé, du XVIe siècle.

Elle ne semble pas avoir été restaurée, bien que la main gauche du Père et ses pieds soient restitués,  et la peinture est en mauvais état. Le bras gauche du Christ est brisé. La colombe est absente.

Dieu le Père est figuré en pape avec tiare ... à quatre étages et chape rouge sur une cotte talaire blanche, il est assis sur une cathèdre. Il tient entre ses jambes le Christ (86 cm de haut) qui est nu hormis le pagne, couronné d'épines et debout sur le globe terrestre, montrant ses plaies.

Ce groupe peut donc être décrit comme une Trinité souffrante, ou Trône de grâces.

Voir mon analyse de ce thème :

https://www.lavieb-aile.com/2018/10/les-peintures-murales-fin-xive-de-la-chapelle-de-jean-chiffrevast-de-la-cathedrale-de-coutances.html

Voir F. Boesplug :

https://www.brepolsonline.net/doi/pdf/10.1484/J.RM.2.305488

https://books.openedition.org/pus/12732?lang=fr

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.
La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.
La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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V.  RESTE D'UNE MISE AU TOMBEAU : NICODÈME TENANT LA COURONNE D'ÉPINES (bois polychrome, XVIe siècle)

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Cette statue d'applique à revers évidé mesure 134 cm ; elle est vermoulue, en mauvais état, avec peinture de surpeint et polychromie écaillée, et il manquerait un attribut dans la main droite.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM22002329

Cette statue de Nicodème participait  certainement jadis à une vaste  Mise au tombeau (ou à une Déploration comme à Locronan et à Quilinen par exemple), scène dans lesquelles il est placé aux pieds du Christ et tien la couronne. C'est dire l'importance que prend ce thème à Plourac'h.

 

Nicodème est figuré avec les codes d'identification des Juifs (il est membre du Sanhédrin) que sont la barbe longue, le bonnet conique à rabats (plus proche ici d'un bonnet) et le bord frangé de touffes dorées de sa tunique, mais la chape est moins orientalisante, surtout avec ses repeints modernes à fleurons dorés. Les chaussures sont rondes et élargies en patte d'ours.

Il tient respectueusement la couronne d'épines par l'intermédiaire d'un linge (ce qui renvoie aux linges entourant les reliques de la Sainte Couronne depuis saint Louis), mais ce linge repose sur ses deux avant-bras et pourrait aussi être vu comme nécessaire à la mise au tombeau et à ses préparatifs.

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.
La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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VI.  AUTRES STATUES.

 

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Saint Jean-Baptiste.

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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Saint Jean.

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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Anne trinitaire ; Jésus guide Marie dans sa lecture des Écritures. Bois polychrome, surpeint, XVIe siècle. Bas-côté sud.

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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?

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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Saint Sébastien.

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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Saint évêque.

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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Saint abbé (saint Maudez ?), bois polychrome, début XVIe siècle.

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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Crucifix.

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La Déploration de l'église de Plourac'h et les autres statues en grès arkosique.

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SOURCES ET LIENS.

— ARTHEMA RESTAURATION.

https://www.arthema-restauration.com/portfolio-category/statuaires/

https://www.arthema-restauration.com/portfolio-item/plourach-22/

https://www.arthema-restauration.com/portfolio-item/plourach-22-2/

https://www.arthema-restauration.com/portfolio-item/plourach-22-5/

https://www.arthema-restauration.com/portfolio-item/plourach-22-3/

— CHAURIS (Louis), 2010, Pour une géo-archéologie du Patrimoine : pierres, carrières et constructions en Bretagne Deuxième partie : Roches sédimentaires, Revue archéologique de l'Ouest.

https://journals.openedition.org/rao/1384?lang=enLes

"Les grès verts du bassin de Châteaulin

Des niveaux gréseux affleurent au sein des schistes bleus du bassin carbonifère de Châteaulin. Tous les intermédiaires apparaissent entre des schistes gréseux encore fissiles, riches en minéraux phylliteux, et des grès feldspathiques plus massifs, caractérisés par leur teinte verte ou gris-vert. Le faciès gréso-feldspathique est formé de quartz non jointifs – ce qui facilite le façonnement – et de plagioclases, moins nombreux, dans un fond phylliteux qui rend compte du caractère tendre de la roche (la nuance verdâtre est due à la chlorite). Ce grès feldspathique fournit de beaux moellons et des pierres de taille, voire même des éléments aptes à la sculpture (Eveillard, 2001).

Ce matériau a déjà été utilisé dans la cité gallo-romaine de Vorgium (aujourd’hui Carhaix – cf. photo IV). Son emploi, à nouveau attesté dès le xvie siècle, prend une place essentielle dans les constructions, à Carhaix et dans ses environs : manoir de Lanoënnec (porte avec cintre en deux éléments, fenêtre avec linteau à accolade) ; manoir de Crec’h Henan (xviie siècle ? avec beaux moellons) ; manoir de Kerledan (xvie siècle, avec érosion en cupules) ; château de Kerampuil (1760, soubassement) ; Kergorvo (portes) ; manoirs de Kerniguez : grand manoir (superbes moellons) et petit manoir (moellons pouvant atteindre un mètre de long, en assises d’épaisseurs diverses, correspondant à la puissance des bancs dans les carrières). A Carhaix même, dans la maison du Sénéchal (xvie siècle), belle cheminée à l’étage. On retrouve ce grès dans les élévations de l’église de Plouguer, ainsi que dans celles de l’église de Saint-Trémeur (parties du xixe s.), dans la façade occidentale de la chapelle du couvent des Hospitalières (xviie siècle) ou au manoir de Maezroz près de Landeleau : photo V, VI… (Chauris, 2001c).

Les Travaux publics ont également fait appel à cette pierre locale. Dans les ouvrages du canal de Nantes à Brest (première moitié du xixe siècle), toujours aux environs de Carhaix, elle a été utilisée sous des modalités diverses : en beaux moellons pour le couronnement du parapet d’un pont près de l’écluse de l’Île ; en petits moellons pour le soubassement des maisons éclusières de Pont Dauvlas, de Kergouthis… ; les faciès plus schisteux – et par suite plus fissiles – ont été recherchés pour le dallage médian des bajoyers de quelques écluses (Kervouledic, Goariva), voire comme dalles devant la maison éclusière (Goariva…). De même, les infrastructures ferroviaires ont aussi employé ce matériau local (pont franchissant le canal au sud-est de Kergadigen).

Mais cette pierre n’a pas été recherchée uniquement autour de Carhaix ; en fait, elle a été utilisée un peu partout dans le bassin de Châteaulin. À Pleyben, dans l’église paroissiale – qui remonte en partie au xvie siècle – le grès vert joue un rôle essentiel en sus du granite : élévation méridionale ; sacristie édifiée au début du xviiie siècle (le grès est alors extrait des carrières de Menez Harz et de Ster-en-Golven) ; la même roche a été aussi utilisée pour l’ossuaire (xvie siècle) et l’arc de triomphe (xviiie), où elle présente quelques éléments bréchiques. également à Pleyben, la chapelle de Gars-Maria, y recourt localement en association avec des leucogranites. À Châteauneuf-du-Faou, dans la vaste chapelle Notre-Dame-des-Portes (fin du xixe siècle), ce grès est en association avec divers granites ; les traces d’outils de façonnement y sont très nettes sur les parements vus. Comme aux environs de Carhaix, les grès verts ont également été recherchés, plus à l’ouest, pour l’habitat.

Ces grès ont aussi été mis en oeuvre dans la statuaire : parmi bien d’autres, évoquons les statues dressées au chevet de l’église de Laz, la statue de Saint-Maudez au Vieux-Marché (Châteauneuf-du-Faou), celle de Saint-Nicolas dans la chapelle N.-D. de Hellen (Edern), plusieurs personnages du célèbre calvaire de Pleyben… Quelques éléments de la chapelle – ruinée – de Saint-Nicodème, en Kergloff, ont été remployés lors de la reconstruction de la chapelle Saint-Fiacre de Crozon, après la dernière guerre ; en particulier de superbes sculptures d’animaux ont été emplacés à la base du toit dans la façade occidentale (Chauris et Cadiou, 2002).

Cette analyse entraîne quelques remarques de portée générale.

Dans un terroir dépourvu de granite, artisans et artistes locaux ont su mettre en œuvre un matériau qui, au premier abord, ne paraissait pas offrir les atouts de la « pierre de grain » qui affleure au nord et au sud du bassin.

Ce matériau local, utilisé dans les édifices les plus variés, confère au bâti du bassin de Châteaulin une originalité architecturale. Son association fréquente aux granites « importés » induit un polylithisme du plus heureux effet. Parfois, le grès a même été exporté vers les bordures du bassin, au-delà de ses sites d’extraction.

Du fait de ses aptitudes à la sculpture, le grès vert a été très tôt recherché pour la statuaire. Il joue localement le rôle des célèbres kersantons de la rade de Brest, à tel point que, dans un musée dont nous tairons le nom, une statue du xvie siècle, a été rapportée au kersanton, alors qu’en fait elle est en grès vert : hommage inconscient à ce dernier matériau !

L’emploi de cette roche singulière, constant pendant plusieurs siècles (au moins du xvie au début du xxe siècle) paraît aujourd’hui totalement tombé dans l’oubli. Ses qualités devraient susciter une reprise artisanale, tant pour les restaurations que pour les constructions neuves."

 

— COUFFON (René), 1939, "Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Saint Brieuc et Tréguier" page 174[390] et suiv.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6562108b/f202.image.r=plourach

— COUFFON (René), 1955, L'église de Plourac'h, Bulletin monumental,113-3 pp.193-204.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1955_num_113_3_3777

 

— COUFFON (René), 1958, L'Iconographie de la Mise au tombeau en Bretagne In: Mémoires de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Bretagne vol. 38 (1958) p. 5-28.

https://www.shabretagne.com/scripts/files/63d185fba515a3.55783169/1958_01.pdf

— ÉVEILLARD (Jean-Yves), 1995, Statues de l'Antiquité remaniées à l'époque moderne: l'exemple d'une tête au cucullus à Châteauneuf-du-Faou (Finistère) Revue archéologique de l'Ouest année 1995  12  pp. 139-146

https://www.persee.fr/doc/rao_0767-709x_1995_num_12_1_1029

—LE SEAC'H (Emmanuelle), 2015, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, Presses Universitaires de Rennes pages 249-250.

— OLLIVIER, (Sophie), 1993 -L'architecture et la statuaire en grès arkosique dans la vallée de l'Aulne centrale. Mém. de maîtrise d'histoire (inédit), J.Y. Eveillard, dir., U.B.O., Brest, 2 vol.

—PALISSY (base)

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM22002334

— PAVIS-HERMON, 1968, Dossier IA0003364 de l'Inventaire général

https://www.patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-saint-jean-baptiste-plourac-h/b32b053d-fc6d-47a2-9d79-5d9cfde4ddd9

https://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00003364_01.pdf

https://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00003364_02.pdf

 

— ROLLAND (Jean-Paul), s.d "Contexte dans laquelle cette église fut construite"

https://bibliotheque.idbe.bzh/data/cle_242/Plourach_annexe.pdf

— ROLLAND (Jean-Paul), 2014, La Vierge de Plourac'h

http://callac.joseph.lohou.fr/plourach_vierge.html

 

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27 juin 2023 2 27 /06 /juin /2023 18:17

Recherches et propositions  sur le tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).

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PRÉSENTATION.

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Le porche sud de l'église Saint-Jean-Baptiste surmonté d'une salle d'archives, fut fondée, selon une mention du registre de paroisse fol.42 vérifiée par Alfred Le Bras, mais non datée [XIXe],  par "François Du Mené, chambellan du duc de Bretagne François II (1458-1488) avec les enfants du célèbre maître qui construisit la merveille du Folgoat". Effectivement, Emmanuelle Le Seac'h l'attribue au second atelier du Folgoët, comme celui de Saint-Herbot, et le date vers 1458-1488  : on y voit l'influence du Premier atelier ducal du Folgoët, au Folgoët (1423-1433), au Kreisker de Saint-Pol-du-Léon (entre 1436 et 1472), à Notre-Dame-des-Portes de Châteauneuf-du-Faou (1438), à Kernascléden (vers 1433-1464), Saint-Fiacre du Faouët (vers 1450) et à l'église Notre-Dame de Quimperlé (1420-1450), à La Martyre (1450-1468), et à Rumengol (vers 1468).

Voir la description de ces porches dans ce blog avec l'onglet "rechercher".

Un entrait (poutre) de l'aile nord du transept porte l'inscription : L’an mil cinq cent commencée ceste chapelle par Charles Clévédé et Marie (*) [de Pestivien?] …, et plus loin  Olivier [une équerre] Lauset ma faet bo(nn)e.

(*)J.P. Rolland lit "Marguerite".

Selon le dossier de l'Inventaire :

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Le patronyme Lauset (LAUZET) est attesté un peu plus tard (XVIIe) à Paule (22) et Plévin (22).

Nous disposons donc de ces deux dates : porche sud avant 1488, et charpente du transept en 1500 : la verrière étudiée ici est donc selon toute vraisemblance un peu postérieure à 1500. Son fenestrage rayonnant du XIVème siècle serait d'influence anglaise.

"En forme de T, l'église comprend une nef avec bas-côtés de six travées avec chapelles en ailes au droit de la dernière et chapelle accolée au bas-côté nord au droit des troisième et quatrième travées. Lambrissée et toute en taille de grand appareil, elle date en majeure partie du début du XVIème siècle. Le clocher-mur, plus récent, porte la date de 1585 et la sacristie celle de 1818.

 Au chevet, l'on a réemployé un fenestrage rayonnant du XIVème siècle d'influence anglaise. En 1931, la croix et la pointe du clocher, furent démolies par la tempête et la fenêtre abîmée, ils ont été réparés aussitôt. L'église de Plourac'h est en majeure partie du début du XVIème siècle ou de la fin du XVème siècle, avec réemploi de fenestrages du XIVème siècle. Le porche sud date de 1506 et le clocher date de 1585-1637." (René Couffon)

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Le tympan de la baie est de la chapelle nord du chœur , avec son décor armorié original réalisé vers 1500, fut déposé en 1974. Des travaux importants sur la charpente et la couverture, et de drainage de l'église, furent entrepris en priorité, tandis que les panneaux démontés du vitrail étaient conservés à l'atelier Hubert de Sainte-Marie à Quintin. C'est là que F. Gatouillat et M. Hérold les examinèrent pour leur description dans Les vitraux de Bretagne, page 106. 

Entre 2001 et 2009, les vitraux de l'église furent restaurés et composés par l’atelier Hubert de Sainte Marie de Quintin (22) sous la conduite de Mickaël Messonnier. 

"Il a été nécessaire de reprendre les  remplages en pierres désorganisés (structure dans laquelle viennent s'enchâsser les vitraux), de même que plusieurs glacis des appuis extérieurs ont été restaurés. Ce travail a été réalisé par l’entreprise Quélen de Chateaugiron (35).
Ils sont protégés par de discrets grillages (on dit qu’ils sont posés en tableau) qui épousent la forme des remplages, ont été confectionnés par l’atelier de ferronnerie Hembold de Corps Nuds (35).
Ces travaux ont été dirigés et suivis par Christophe Batard, architecte en chef national des Bâtiments de France, secondé par Monsieur Le Men du conseil général et Thierry Fougères de la DRAC.
Ont été mis en place :
-    La maîtresse vitre (celle de derrière le chœur) a été restaurée à l’identique; 
-    Création d’une verrière dans la partie basse, avec réemploi après restauration, dans la partie haute, d’un vitrail représentant les armoiries des seigneurs prééminenciers.
-    Pour toutes les autres baies, création de verrières à bornes selon les dessins des anciennes verrières déposées, en verre clair rehaussé de décors au jaune d’argent.
Les nouvelles verrières à bornes ont été inspirées de celles de l’église de Lannédern (29) mais celles de Plourac’h  restent néanmoins uniques dans leur composition. On appelle « Verrière à bornes »  des motifs centraux entourés par des navettes (carrées ou rectangles) répétés plusieurs fois. Toutes les barlotières ont été changées (barre métallique qui soutient un vitrail ; barre avec des loquets : petites clavettes en cuivre).  " (JP. Rolland)

Le tympan du XVIe siècle de la baie 3 a été protégé par un doublage extérieur, et non par un grillage.

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Description.

 

Le tympan se compose d'un soufflet et de six mouchettes, chacune orné d'un blason sur fond de feuillages semées de fleurs. De très nombreuses pièces sont montées en chef-d'œuvre, une prouesse de maître-verrier consistant à placer dans une pièce de verre une autre pièce, sertie de son plomb, par une découpe périlleuse. Le mise en plomb est en grande partie d'origine.

On voit que ce tympan présente un double intérêt : technique d'une part dans l'art du vitrail, et héraldique d'autre part.

Les armoiries ont été identifiées en 1955 par René Couffon, et celles-ci qui sont reprises telles quelles par Gatouillat et Hérold pour le Corpus Vitrearum. Couffon a-t-il examiné le vitrail, ou des photographies noir-et-blanc, ce qui expliquerait certaines déterminations ?

Couffon voit ici en 1 les armoiries d'Anne de Bretagne ; en 2 les armes pleines de la famille Droniou, ramage des Glévédé ; puis en 3 les armes de Droniou écartelées Collin ; en 4 un écartelé Droniou/? ; en 5 un écartelé Droniou/ de L'Estang ; en 6 un écartelé des armes de Michel Droniou avec sa femme Jeanne du Dresnay, fille de Jean et de Jeanne Bizien ; et enfin en 7 l'écartelé Droniou /Coatgourheden, armes de Jean Droniou et de Marguerite de Coatgourheden, fille d'Yvon et de Marguerite Martin, qui vivaient en 1500. (C'est moi qui ait placé les numéros, en suivant l'ordre de l'énumération).

Bien plus récemment, vers 2016-2019, Jean-Paul Rolland, membre de l'ARSSAT et président des Amis du Patrimoine de Guingamp et historien de l'ARGOAT, proposa un déchiffrage bien plus probant de ces armoiries. 

Néanmoins, si ces alliances des Clévédé nous sont présentées, il nous manque les données généalogiques qui permettraient de préciser quels sont les couples qu'elles désignent, et les dates qui les sous-tendent.

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Mon but est ici de mettre à la disposition des chercheurs des documents photographiques de bonne qualité qui leur permettraient d'aller encore plus loin dans la compréhension de ce complexe héraldique.

Sur le plan technique, je préciserai aussi les panneaux comportant des pièces montées en chef-d'œuvre.

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Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

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N°1 : armes couronnées d'Anne de Bretagne : alliance France/Bretagne.

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On remarquera la fleur-de-lis posée en chef-d'œuvre, tout comme les fleurs rouges du fond.

Mais curieusement par rapport à cette dextérité, les hermines sont seulement peintes à la grisaille.

Comme nous aimerions disposer du dossier de recensement de mars 2003 d'Hubert de Sainte-Marie, et du dossier de restauration de Mickaël Messonnier !

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Le tympan armorié de la verrière de l'église de Plourac'h (22).
Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

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N°2 : armes de la famille Clévédé [ou Glévédé] du Guerlosquet.

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Potier de Courcy - Nobiliaire et armorial de Bretagne, 1890, tome 1 :

Clévédé, sr de Coëtbihan, paroisse de Laz, — du Guerlosquet, paroisse de Plourac'h, — de Quénéc'hamon, paroisse de Guerlesquin, — du Porzou, paroisse de Pédernec, — du Scozou, paroisse de Loguivy, — de l'isle, — du Penquer.

Ext. réf. 1670, cinq générations, références et montres de 1481 à 1543, paroisse de Laz et Plourac'h, évêché de Cornouaille, Guerlesquin, Pédernec et Loguivi-Plougras, évêché de Tréguier et Taulé, évêché de Léon.

D'argent à deux lions affrontés de gueules, tenant une lance d'azur en pal de leurs pattes de devant.

Philippe, fils de Maurice, épouse vers 1530 Guillemette de Kerdaniel.

Le sr de Kercadoret, paroisse de Pouldreuzic, débouté, reformation de 1670.

On retrouve ces armes sculptées dans la pierre 1) sur une console servant de support à la statue de la Trinité dans l'église ; 2) sur l'un des gables du mur gouttereau sud  (photo).

Sur le vitrail, la lame de la lance d'azur est garnie d'or. Ce n'est pas une épée puisqu'il n'y a pas de garde.

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Armoiries de Clévédé. Photographie lavieb-aile.

 

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Note 1 :

Une inscription en breton datée de 1580 sur la porte du manoir de Kerbiguet à Gourin  mentionne le couple Louis Guegant et Katell Clevedé. D'Arbois de Jubainville y voyait la "fille de Charles Clevedé et de  Marie de Pestivien : petite fille d'une autre Charles Clevedé  et Marguerite Lescanff, qui bâtirent en l'an 1500 la magnifique  chapelle nord du transept de Plourac'h ". https://www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1972_num_79_4_2664

C'est l'une des choses les plus étonnantes de ce tympan de ne pas y voir figurer les armes de  Clévédé en alliance avec la famille de Pestivien (vairé d'argent et de sable), car si on attribue l'inscription datée de 1500 ou 1506 sur l'entrait au couple Charles de Clévédé/Marie [de Pestivien], et qu'on estime la datation de ce vitrail vers 1500, c'est ce couple fondateur qui aurait ici sa place. Étaient-il représentés sur les lancettes, en donateurs avec leurs armes sur leurs vêtements, et auraient-ils placé leurs ascendants dans le tympan ? 

En 1522 est cité un Charles Glevede seigneur de Guelemein (Guellevain, Gulven, trève d'Edern) : forum cgf.bzh

 Une pièce des archives départementales est une transaction pour des tombes dans l'églises de Plourac'h en 1504 entre Louis de Kergroas et Charles Glevede ou Clevede.  Un document mentionne Charles Glévédé x Louyse Kermeryen à Laz et la famille Brent en 1507. Une autre  pièce d'archive  consiste en une transaction en 1512 entre Catherine du Mesné damoiselle du lieu du mesné, Coetrescar et Toulgoat et son fils ainé Louis de Morizur et le sieur Charles Glevede sieur de Coatbihan et Guerlosquet touchant les prééminences dans l'église de Plourac'h. (Tyarcaouen

 

Lors de la Réformations de 1536 est cité Jehan Clévédé, sieur de la salle, demeurant au manoir de Guerlosquet (*) paroisse de Plourac'h. Dans un minu de 1542, Jehan Clevedé sieur de Coat Bihan est signalé comme devant hommage au seigneur de Broon en Plougonver (J. Caouën). 

 

 Une pièce des archives départementales pour  Plourac'h cite un  Aveu en 1540 de noble Tanguy Glevede écuyer tuteur et garde de Noble Jehan Glevede sieur de Coetbihan et Guerlosquet rendu à la seigneurie de Coetrescar tenu par Jehan du Perrier. (Tyarcaouen)

 

(*) Kerlosquet. En 1531, Marie de Pestivien, veuve de Charles de Clevédé, tutrice de son fils en rendit aveu, ce fils doit être Jean Glévédé, dont l’aveu de 1541 est fourni par son tuteur Tanguy Glévédé (ADLA, B 1087). Note in Tudchentil.org.

 

 

Note 2.

Les Droniou, seigneurs de La Roche-Droniou en Calanhel et des Kerdaniel en Plourac'h, portaient l'épée haute d'azur garnie d'or soutenue par deux lions (A.D 22 série J armorial des Côtes du Nord, Frotier de la Messelière). Mais ce n'est pas une épée qui est représentée ici.

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Technique.

Sur le plan technique, nous retrouvons quelques fleurs vertes montées en chef-d'œuvre sur le fond rouge à rinceaux, mais surtout, c'est la précision de la découpe des quatre pièces rouges de chaque lion, de la lance bleue et de sa poignée or, qui est d'une dextérité inouïe.

 

 

 

Le tympan armorié de la verrière de l'église de Plourac'h (22).
Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

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N°3 : écartelé des armes  de la famille de Clévédé en 1 et 4 et de Collin en 2 et 3.

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Famille Collin, Sr du Mesdon, Sr de Poulras, paroisse de Plourivo : d'argent à trois fasces de gueules ; à la bande d'azur brochante [ou : une cotice d'azur brochant le tout.

Ou bien (J.P. Rolland) : "BODOYER : Bodoyer de Kerneret était aussi seigneur de Kerillis en Plougoumelin, de Kerjégu et de la Bourdelière. Sept générations en 1668. Jean épousa, vers 1420, Jeanne Cado, de la maison de Coatlaron. Cette famille, peu connue, ne s’est occupée que de cultures à Kerleret. Du reste, c’est à peine si elle a habité à Plourac’h pendant un siècle, pour de là aller dans le Léon. Ses armes : D’argent à trois fasces burelées de gueules, à la bande d’azur brochant sur le tout. (D’autres les attribuent aux Collin de Poullaouen)."

 

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Technique : deux fleurs vertes en chef d'œuvre. Savant montage des fasces rouges et de la bande bleue. On remarque que les lions ne sont plus montés sur plomb. C'est peut-être encore plus fort, car ils ne sont pas "peints" (on ne peut peindre en rouge sur un verre blanc, avant l'invention des émaux). Donc, il s'agit d'un verre rouge doublé, et "gravé" (gratté, meulé) pour ôter le rouge sur toute la périphérie et détourer la silhouette du lion avant de la souligner et de la préciser à la grisaille noire.

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Le tympan armorié de la verrière de l'église de Plourac'h (22).
Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

 

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N°4 : écartelé des armes de la famille de Clévédé et de Keraly .

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D'après JP. Rolland :

"De Keraly : (Keraly de Kergus): Seigneur de Kergus en la paroisse de Plourac’h, de Bubry, du Fos en Melrand, de Talhouët, de Saint Sauveur ; Comte du Chesnay, paroisse de Guipel ; Seigneur de Kervenic, de Boishamon, de la Ville Allain et de Kerahel. En 1669, huit générations. Cette famille habitait l’évêché de Vannes. Guillaume Keraty de Kergus, comte du Chesnoy, était patricien exempt, et vivant en 1422, marié à Jeanne de Saint Nouay. Cette famille a eu deux conseillers au parlement de Bretagne en 1619 et en 1686. Ses armes : D’argent, au chef de sable, à trois quintefeuilles de gueules, ombrées d’un soleil rayonnant de sable. "

 

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Pol de Courcy :

Keraly (de), sr dudit lieu, paroisse de Bubry, — du Foz, paroisse de Melrand, — de Talhouët, — de Saint-Sauveur, — comte du Chesnay, paroisse de Guipel, — sr de Kervenic. — du Boishamon, — de la Ville-Alain, — de Kerabel, — de Cohignac, paroisse de Plouray.

Anc. ext. chev., réf. 1669, huit gén. ; réf. et montres de 1448 à 1536, par. de Bubry, év. de Vannes.

D’azur à la fleur de lys d’or, accomp. de trois coquilles d’argent.

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Technique.

Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

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N°5 : écartelé des armes des familles de Clévédé et de Kergorlay.

"Guergorlay : ou Kergorlay ; les Kergorlay étaient descendants d’un ancien comte de Poher. Ils étaient barons de Motreff et seigneurs de Rest an Horniou en Plourac’h. Leurs armes : vairé d’argent et d’azur, chargé de trois pals de gueules.  Devise : tevel a ober ." (J.P. Rolland)

 

Couffon propose les armes "de l'Estang" qui portaient de gueules à deux pals de vair.

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Technique au moins cinq fleurs rouges (qui sont d'ailleurs différentes) sont montées en chef d'œuvre sur un fond bleu à rinceaux. Savant montage sur plombs de chaque "cloche" et des pals; les lions sont en verre rouge gravé.

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Le tympan armorié de la verrière de l'église de Plourac'h (22).
Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

 

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N°6 : armes de la famille de Clévédé en alliance avec du Dresnay .

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https://man8rove.com/fr/blason/mp0r8c1-dresnay

Je note que lors de la Montre de l'Evesché de Cornouailles en 1481 Maistre Henry du Dresnay était représenté par Charles Clévédé, homme d'armes à deux chevaux .

Du DRESNAY : seigneur du dit Dresnay en la paroisse de Loguivy-Plougras, de Kervisien en Scrignac, Kerfendret en Plourac’h, de Keroué, de Kerbihan, de Trégoat en Loguivy. Huit générations en 1669. Ses armes : D’argent à la croix ancrée de sable, accompagnée de trois coquilles de gueules. Devise : Crux Anchora Salutis ; En bon espoir.

René du Dresnay, capitaine ligueur, tué dans une rencontre près de Pontivy en 1594, avait épousé une Clévédé qui lui donna beaucoup d’enfants. Sa bisaïeule était encore une Clévédé de là, l’alliance des armoiries dans les vitraux du chevet de l’église. (J.P. Rolland).

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Technique. Quatre type différents de fleurs rouges sur le fond bleu à rinceaux. Trois de ces fleurs sont montées en chef d'œuvre.

Sur l'écu, les coquilles rouges sont toutes montées en chef d'œuvre. Les croix sont peintes à la grisaille (sur un fond blanc à fins rinceaux), les lions sont en verre rouge gravé.

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Le tympan armorié de la verrière de l'église de Plourac'h (22).
Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

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N°7 : écartelé des armes de la famille de Clévédé avec Kerlosquet .

 

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René Couffon signale les armoiries écartelées Droniou et Coatgourheden, armes de Jean Droniou et de Marguerite de Coatgourheden, fille d'Yvon et de Marguerite Martin, qui vivaient en 1500. Mais les armes sont ici de sable à la croix dentelée d'argent, et non  de gueules à la croix dentelée d'argent. Ce sont celle de la famille de Kerlosquet. (De Genouillac ; Jouffroy d'Eschavannes)

La couleur noire est peinte à la grisaille : même si un peintre restaurateur s'était trompé, en tout cas, le verre ne pouvait être rouge initialement.

 

 

Ces armoiries sont d'autant plus intéressantes que la croix dentelée figure sur le support de la statue d'un saint évêque (saint Patern) et sur le bouclier d'une statue de saint Adrien dans l'église. Et dans les deux cas, ces armes sont en alliance avec, du côté gauche, le lion rampant tenant en pal  la lance des Clévédé dans ses pattes.  Malgré des restes de polychromie, les émaux ne peuvent être précisés.

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Base d'une statue d'évêque, XVIe siècle, église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile.

 

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Saint Adrien, XVIe siècle, église de Plourac'h. Photographie lavieb-aile.

 

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Technique.

Trois fleurs bleues montées en chef d'œuvre sur fond rouge à rinceaux. Croix peintes, lions en verre rouge gravé.

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Le tympan armorié de la verrière de l'église de Plourac'h (22).
Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

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Détail des lancettes (modernes) : armoiries des Clévédé. 

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Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

Tympan armorié (vers 1500) de la baie 3 de l'église de Plourac'h (22).Photographie lavieb-aile juin 2023.

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LA MAÎTRESSE-VITRE

 

Je donne ici un rapide aperçu de la maîtresse-vitre récente. Dans le tympan figurent  de nombreux blasons : outre celui des Clévédé,  ou la croix engrelée, ou les armes de Kergorlay, on voit un blason d'azur à 10 billettes d'or au lambel de même (armes des du Perrier, seigneur du Menez en Plourach : on les trouve aussi peintes sur la chasuble de saint Guénolé, statue dans l'église). Et aussi selon Rolland De gueule à 6 quintes feuilles d'or (3-2-1). D'azur au chevron accompagné de 3 besants . De gueule 2 pals vairés d'argent et d'azur. De sable à croix dentée d’argent. On peut lire également sur le phylactère la devise ducale  à ma vie présentée par des hermines .

Elles sont détaillées par l'Inventaire page 64 :

https://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00003364_02.pdf

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Maîtresse-vitre de l'église de Plourac'h.Photographie lavieb-aile juin 2023.

Maîtresse-vitre de l'église de Plourac'h.Photographie lavieb-aile juin 2023.

Maîtresse-vitre de l'église de Plourac'h.Photographie lavieb-aile juin 2023.

Maîtresse-vitre de l'église de Plourac'h.Photographie lavieb-aile juin 2023.

Maîtresse-vitre de l'église de Plourac'h.Photographie lavieb-aile juin 2023.

Maîtresse-vitre de l'église de Plourac'h.Photographie lavieb-aile juin 2023.

Maîtresse-vitre de l'église de Plourac'h.Photographie lavieb-aile juin 2023.

Maîtresse-vitre de l'église de Plourac'h.Photographie lavieb-aile juin 2023.

Maîtresse-vitre de l'église de Plourac'h.Photographie lavieb-aile juin 2023.

Maîtresse-vitre de l'église de Plourac'h.Photographie lavieb-aile juin 2023.

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SOURCES ET LIENS.

— COUFFON (René), 1955, L'église de Plourac'h, Bulletin monumental,113-3 pp.193-204.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1955_num_113_3_3777

— COUFFON (René), 1939, "Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Saint Brieuc et Tréguier" page 174[390] et suiv.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6562108b/f202.image.r=plourach

 

 

— GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD (Michel), 2005, Vitraux de Bretagne, Corpus vitrearum VII, Presses Universitaires de Bretagne

—LE MENN Gwennole. Inscriptions en moyen-breton à Gourin. In: Annales de Bretagne. Tome 79, numéro 4, 1972. pp. 887-904; doi : https://doi.org/10.3406/abpo.1972.2664 https://www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1972_num_79_4_2664

— PAVIS-HERMON, 1968, Dossier IA0003364 de l'Inventaire général

https://www.patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-saint-jean-baptiste-plourac-h/b32b053d-fc6d-47a2-9d79-5d9cfde4ddd9

https://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00003364_01.pdf

https://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00003364_02.pdf

—ROLLAND (Jean-Paul) Vitraux de l’église de Plourac’h

http://callac.joseph.lohou.fr/plourach_vitraux.html

— ROLLAND (Jean-Paul), s.d "Contexte dans laquelle cette église fut construite"

https://bibliotheque.idbe.bzh/data/cle_242/Plourach_annexe.pdf

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Chapelles bretonnes Héraldique Atelier ducal du Folgoët
22 juin 2023 4 22 /06 /juin /2023 14:02

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven (29).

 

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1°) Voir les 29 Passions des verrières du Finistère au XVIe siècle  dont beaucoup  sont attribuées à l'atelier Le Sodec à Quimper. Le Corpus Vitrearum VII permet d'en dresser une chronologie :

et dans le Morbihan :

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 On attribue aussi à l'atelier des Le Sodec les vitraux suivants :

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2°) Voir aussi sur mes 327 articles sur les vitraux de France :

 

 

 

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PRÉSENTATION.

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L'église Saint-Ouen fut presque entièrement reconstruite en 1881, mais sa maîtresse-vitre fut conservée et réintégrée au nouveau chevet.  Sur  trois lancettes, elle présente six scènes de la Passion aux registres inférieur et intermédiaire et une grande Crucifixion sur le registre supérieur.

Comme l'explique Françoise Gatouillat et Michel Hérold, derrière cette unité, il faut savoir découvrir sur cette verrière probablement réalisée après  1560 "un cas particulier de l'utilisation de documents graphiques plus anciens", puisque la Crucifixion reprend un certain nombre des poncifs quimpérois antérieurs d'un quart de siècle, ce qui la rattache au groupe de La Roche-Maurice (1539) et La Martyre (1540). Quant aux six épisodes de la Passion, ils procèdent de cartons d'une autre nature, avec des personnages de plus grand échelle et d'un style tout différent.

L'assemblage, d'origine, témoigne donc de la possibilité qu'avait un atelier d'associer des dessins puisés à d'autres sources.

Dans son article sur l'atelier Le Sodec, le maître-verrier Jean-Pierre le Bihan retrouve l'emploi de cartons semblables à ceux de la Crucifixion de Quéménéven dans les vitres "de  Gouézec, Tréguennec et Guengat [1550], avec des translations de quelques centimètres, voir parfois quelques millimètres, et cela pour certains personnages telles la Marie-Madeleine ou la Vierge en Pâmoison, ou même le chien". La comparaison avec la Crucifixion de Guimiliau (v. 1550) permet aussi de retrouver ces reprises de cartons.

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L'existence de larmes aux yeux des saints personnages réunis au pied de la croix  est l'un des marqueurs de cet atelier ; mais on ne les retrouve ici que sur un seul visage féminin, ce qui est étrange : soit plusieurs "mains" ont exécuté le premier vitrail, soit les restaurateurs du XVIIe ou du XIXe siècle n'ont pas pu ou pas su restituer certains détails.

D'autres marqueurs stylistiques de l'atelier, comme les inscriptions de lettres aléatoires ou d'oraisons sur les galons et harnachements, ou la gravure sur verre rouge, propres à l'atelier Le Sodec sont absents, alors qu'ils étaient présents sur les verrières modèles.

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La verrière a été restaurée au XVIIe siècle, puis sans doute au XIXe siècle lors de son installation dans le nouvel édifice, puis en 1957 par Jean-Jacques Gruber (après qu'elle ait été démontée et mise à l'abri pendant la guerre), et à nouveau par Jean-Pierre Le Bihan   en 1987-1988, qui allégea le réseau de plomb. Mais le collage bout-à-bout n'a pas supprimé l'ensemble des plombs de casse des lancettes, et aucun de ceux du tympan. Et c'est un grillage de protection, bien gênant pour le visiteur par temps ensoleillé, qui "protège" ce précieux vitrail, et non un doublage extérieur.

 

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Description.

La baie d'axe mesure 5, 50 m de haut et 2,15 m de large. Ses trois lancettes sont organisées en trois registres, sous un tympan à cinq ajours et deux écoinçons.

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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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LE REGISTRE INFÉRIEUR : TROIS SCÈNES DE LA PASSION.

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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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La Cène.

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Sur ce panneau, la tête de saint Jean, qui paraît insolite sur la poitrine du Christ, a été restaurée au XVIIe siècle.  On constate aussi des bouche-trous en haut à gauche, dont une tête de soldat casquée qui n'a rien à faire ici. Mais la tête du Christ, au nimbe cricifère, ou celle de saint Pierre reconnaisable à son "toupet" isolé sur la calvitie frontale, sont admirables.

C'est le moment où le Christ annonce qu'il va être trahi par celui qui avance la main vers le plat contenant l'agneau de la Pâque juive en m^meem temps que lui : Judas.

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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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La maîtresse-vitre de l'église Saint-Ouen de Quéménéven (29).
La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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Le Lavement des pieds.

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Là encore, le panneau a fait l'objet de quelques restaurations. Le Christ est agenouillé devant Pierre qui proteste. Les autres apôtres montrent aussi leur étonnement : leur Maître se met à leur service !

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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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L'Agonie du Christ au Mont des Oliviers.

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Toute la moitié droite a été restaurée. Je poursuis mon examen de l'art du portrait en peinture sur verre, et de l'usage de la sanguine ou du Jean Cousin (cement à base d'oxydes de fer) pour les carnations. Ce fond brun est éclairci par zones pour des effets de brillance des modelés du visage, tandis que les traits sont faits à la grisaille pour les cernes, le contour des sourcils, les yeux et les cils, le nez et la bouche. Puis, par un outils fin (pointe du manche du pinceau par exemple; l'artiste ôte la matière colorée pour rendre les boucles des cheveux et de la barbe, les cernes concentriques de l'orbite, etc.

Le Jaune d'argent est utilisé pour les nimbes, les galons et damas des vêtements.

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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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LE REGISTRE INTERMÉDIAIRE : TROIS SCÈNES DE LA PASSION.

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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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L'arrestation du Christ : le Baiser de Judas ; Saint Pierre tranche l'oreille de Malchus.

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Tout ce panneau est bien conservé. Le Christ au nimbe crucifère est embrassé par Judas, ce qui déclenche l'arrestation par les soldats en armure et casque, armés dfe lances, de hallebardes ou brandissant des flambeaux (car l'épisode se déroule avant l'aube). 

Curieusement, le Christ est déjà ligoté.

Mais saint Pierre brandit son glaive et, trop impulsif, saisit la chevelure de Malchus, serviteur du grand prêtre et lui tranche l'oreille . 

On sait que Jésus, opposé à cette violence, recollera miraculeusement cette oreille.

On remarquera la ceinture ou tunique de Malchus, bleue et or : pour réaliser cette pièce, le peintre a dû a priori graver (ôter la couche colorée) par arcs concentriques la pièce bleue doublée, puis la peintre en jaune d'argent, puis la décorer de cercles à la grisaille, et par enlevé de peinture.

 

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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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La Flagellation.

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Seul le panneau supérieur est bien conservé.

Jésus est lié à la colonne et frappé par les bourreaux. Les marques des fouets apparaissent sur tout le torse sous forme de deux traits parallèles.

Le motif jaune de la cuirasse du bourreau de droite, est souvent retrouvé dans les œuvres de l'atelier Le Sodec.

Les bourreaux aux manches retroussés portent des bonnets à plumet, des vêtements à taillades, et des bas de chausses dépareillés, ou de couleur vive. Comme l'écrira Chateaubriand : "Les hauts-de-chausses, si courts et si serrés qu'ils en étoient indécents, s'arrêtoient au milieu de la cuisse; les deux bas de chausses étoient dissemblables; on avoit une jambe d'une couleur et une jambe de l'autre."

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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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La Comparution devant Pilate.

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Le panneau est assez bien conservé, mais la tête de Pilate a été restaurée au XVIIe siècle ; et on trouve quelques bouche-trous en bas, près du chien.

Ce chien blanc est constamment présent sur les Comparutions (ou les Crucifixions) des verrières du XVIe siècle, reflet des mœurs des cours seigneuriales contemporaines.

La présence de Jean et de la Vierge est ici un peu étonnante.

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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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LE REGISTRE SUPÉRIEUR : LA CRUCIFIXION.

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Cette grande Crucifixion sur fond de ciel bleu est bien conservée, malgré la restauration de la manche de la Madeleine, ou d'une pièce du cavalier de droite, par exemple.

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La lancette A : le Bon Larron ; la Pâmoison de la Vierge.

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a) Le Bon Larron ; les cavaliers et les soldats.

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Le Bon Larron expire, la tête tournée vers le Christ à qui il a exprimé sa confiance : et son âme , dès lors sauvée, est emportée vers les Cieux par un ange.

Plus bas, parmi les soldats casqués, un officier montre du doigt le Crucifié ; s'agit-il du Bon Centenier s'écriant "Celui-ci était vraiment le Fils de Dieu"?.

La tête hilare du cheval, et son harnachement, et son mors en S, sont typiques de l'atelier Le Sodec.

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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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b) La Pâmoison de la Vierge entre Jean et les trois saintes femmes.

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Sous le coup de l'émotion, les jambes de la Vierge (manteau bleu) se dérobent et elle tombe à demi à genoux. 

Saint Jean (robe verte et manteau rouge) s'empresse de la soutenir.

Deux saintes femmes (Marie Salomé et Marie Jacobé, si on souhaite les nommer), la tête couverte d'un voile, se tordent les mains de chagrin.

Mais, à la différence des autres scènes, presque analogues, des autres Crucifixions de l'atelier, un seul visage est en larmes, tandis que ces larmes sont absentes sous les yeux de la Vierge, de saint Jean et de l'autre sainte femme.

Je renvoie aux liens énumérés au début (avec la mention "larmes") pour la comparaison de ces verrières.

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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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La lancette B : le Christ en croix ; les deux cavaliers; Marie-Madeleine . Les soldats se disputant la tunique.

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Le Christ en croix entouré de Longin et  d'un autre cavalier.

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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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Dans le ciel bleu, les lances aux douilles  ornées de passementerie rouge, et le roseau portant l'éponge de vin aigre se détachent parmi les nuages.

À notre gauche, Longin (habillé de bric et de broc par des fragments dépareillés) transperce de sa lance le flanc droit du Crucifié. Son cheval a disparu dans la bataille des restaurations successives.

De l'autre côté, un cavalier coiffé d'un turban violet lève les yeux vers le Christ : c'est peut-être le Bon Centenier converti (si il n'était pas déjà représenté en lancette A).

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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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Marie-Madeleine au pied de la croix.

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Comme sur tous les vitraux servant de modèle à celui-ci Marie-Madeleine très éprouvée par le chagrin se place au pied de la croix, juste devant les pieds du condamné dont elle fixe le sang s'écoulant des plaies, et elle élève ses mains croisées. Et comme sur tous les autres exemples, elle est richement vêtue : on voit ici le col de dentelle de sa chemise dans le décolleté carré de sa robe dorée, ou son bonnet-chaperon de coiffe au peigne de perles et d'or, ou ses cheveux blonds qui tombent sur ses épaules.

Son visage est très beau, son regard est plein de ferveur, sa bouche rehaussée de sanguine est entrouverte.

On voit encore, malgré le désordre des fragments rassemblés, ses manches vertes, et son manteau rouge rejetée derrière son dos.

Mais, à la différence des autres verrières, on ne voit pas les larmes s'écouler de ses yeux.

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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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Les soldats se disputant la tunique du Christ.

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Cette scène est si violente qu'on hésite à l'interpréter ainsi ; mais cette agressivité se retrouve dans d'autres œuvres, comme sur le fameux retable de Le Vaumain ou sur le tryptique de Znaim.

https://www.eglisesdeloise.com/monument/le-vaumain-eglise-saint-pierre-et-saint-paul/

Un guerrier en turban, portant les vêtements à crevés et taillade au dessus de son armure, lève son glaive au dessus d'un homme à terre, qu'il a saisi par les cheveux. Un tiers, dont le visage est perdu, mais dont les deux mains sont agrippées à la tunique, semble assuré de tenir le butin.

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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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La lancette C : le Mauvais Larron ; un cavalier.

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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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1°) Le Mauvais Larron sur son gibet, son âme emportée par un diable vers l'Enfer.

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Le diable ne subsiste que sous la forme d'un verre rouge. Une partie du thorax du larron est remplacée par un verre vert.

Le visage du larron, qui baisse la tête, est finement peint, en faisant largement appel à la technique de l'enlevé du fond de carnation.

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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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2°) Les soldats casqués et en armure, et les Juifs en turban ou bonnets.

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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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3°) Les deux cavaliers, probablement des membres du Sanhédrin.

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Ils se distinguent par la richesse de leur habillement et par un bonnet au ruban noué au sommet. On les retrouve dans de nombreuses verrières de l'atelier Le Sodec. Ils sont accompagnés d'un petit chien blanc, compagnie habituelle des seigneurs et hauts bourgeois de la Renaissance.

La vue de détail de l'harnachement recherche la présence de letttres qui y seraient inscrites , comme dans la plupart des verrières de la Crucifixion du même corpus. Mais ici, nous ne les trouvons pas.

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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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LE TYMPAN.

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Le blason (verre ancien), dans lequel Couffon prétendait reconnaître les armes d'un "seigneur du Gage", associe les armes royales ceintes du collier de Saint-Michel (partiellement moderne) avec une partie supérieure. Celle-ci semble correspondre à un blason mi-parti Guengat (d'azur à trois mains dextres appaumées d'argent posées en pal)/Penfentenyo (burelé de gueules et d'argent de dix pièces). Je ne sais pas aller plus loin. F. Gatouillat suggère que cet écu posé de flanc proviendrait d'une autre baie de l'ancienne église.

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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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Trois anges portent les instruments de la Passion.

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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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Un autre ange porte un phylactère moderne avec l'inscription AGNUS DEI QUI TOLLIS.

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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre de l'église Saint-Ouen de Quéménéven (29).
La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, après 1560) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

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—ABGRALL (Jean-Marie), 1904, Notice sur Quéménéven, BDHA Quimper

COUFFON (René), LE BARS (Alfred) 1988, Quéménéven, in Nouveau répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper  

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/QUEMENEV.pdf

Dans les trois lancettes de la fenêtre du chevet, verrière de la Passion, du XVIè siècle, suivant le carton de Jost de Negker ; autour de la Crucifixion, six scènes de la Passion et, en supériorité, armes des seigneurs du Gage (C.)

— GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD (Michel), 2005, Vitraux de Bretagne, Corpus vitrearum VII, PUR edition page 168-169.

LE BIHAN (Jean-Pierre), 2018, Une famille de peintres verriers, blog.

http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-3062028.html

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Passion Renaissance. Héraldique
29 avril 2023 6 29 /04 /avril /2023 20:28

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen.

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Voir :

  Liste des 304 articles de ce blog décrivant les vitraux.

Voir sur les vitraux de Sainte-Jeanne-d'Arc de Rouen :

 

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Voir aussi  sur Rouen :

sur les vitraux de  cathédrale de Rouen :

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Et encore à Rouen 

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PRÉSENTATION.

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Cette baie n°9 est la première du pan droit de la grande voûte, et par son décor —l'Enfance  et la Vie Publique du Christ —, elle débute la série qui va se poursuivre vers la droite jusqu'à la baie n°12 avec la Passion, la Crucifixion et la Vie Glorieuse du Christ. Elle mesure 6,60 m de haut et 3,20 m de large. Cinq armoiries du registre inférieur indique qu'il s'agit d'un don de la famille Le Roux de Bourgtheroulde avec leurs ailliances. Elle est datée de 1520-1530, ce qui la rend assez contemporaine de l'édification de l'hôtel de Bourgtheroulde de Rouen par Guillaume II Le Roux et Jeanne Jubert puis par Guillaume III Le Roux, dit l'abbé d'Aumale, et par son neveu Claude Ier Le Roux (né en 1494).

Elle a été restaurée en 1873 grâce au financement de l'abbé Dumesnil, comme en témoignait une inscription lue par Baudry en 1875.

Dans l'église Saint-Vincent, elle occupait la baie n°3 :

 

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Emplacement des vitraux dans l'ancienne église Saint-Vincent.

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Plan annoté des vitraux de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen.

 

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Les baies de droite de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les baies de droite de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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LE REGISTRE SUPÉRIEUR.

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La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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1. La Vierge de l'Ascension et les citations d'oraisons.

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La Vierge de l'Immaculée Conception (selon Callias Bey et coll.) ou plutôt  de l'Ascension est guidée par quatre anges vers les Cieux où l'attend la Sainte Trinité, occupant les têtes de la lancette. 

Des inscritptions en latin sont portées sur les phylactères et les galons de la robe. Ce sont elles qui renvoient à la dévotion bien connue des Rouennais pour l'Immaculée Conception.

Sur les phylactères : 

1. Tuta pulchra es amica mea et macula non est in te , "Tu es toute belle, mon aimée, et il n'est point de tache en toi". 

Citation extraite du Cantique des Cantiques.

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2. Regi/ li letare alta quia ques /resurres /cut dixi /ta : soit Regina celi letare alta quia [...] ressurexit sicut dixit alta.

Il s'agit d'une citation du Regina Cæli, qui  est la plus récente des Antiennes mariales (XIVè siècle) destinées à terminer l’office. Pendant le temps pascal, le Regina Cæli ne parle plus de vallée de larmes comme dans l’Antienne Salve Regina mais de résurrection et de ciel, dont Marie est la reine auprès de son Fils .

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Texte en latin

Regína caéli, lætáre, Allelúia!
Quia quem meruísti portáre, Allelúia!
Resurréxit, sicut dixit, Allelúia!
Ora pro nóbis Deum, Allelúia!

Traduction : "Reine du ciel, réjouis-toi, car le Seigneur que tu as porté, est ressuscité comme il l’avait dit, "

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Sur les galons.

Salve sancte maria Ave Maristella dei mater ave maria  Beata mater et int[acta virgo]

Il s'agit d'une citation du Salve Regina :

Salve regina mater  misericordiae

 [vita] dulcedo Spes nostras salve

https://fr.wikipedia.org/wiki/Salve_Regina

Salve, Regina,
Mater misericordiæ,
vita dulcedo et spes nostra, salve.

On trouve aussi sur le galon des lettres en désordre SOVA /RXOMSV / BQEANBOIRZ

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La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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2. La Nativité (et l'adoration des bergers).

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La tête de Joseph  a été restauré.

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Sous un ange portant le phylactère Gloria in excelsis deo, et sous les arcades d'une construction à l'antique aux pilastres Renaissance, la Vierge s'exstasie devant l'Enfant déposé dans un berceau (frise à putti Renaissance) et adoré par des angelots.

Saint Joseph les éclaire de sa bougie, comme sur la Nativité de Robert Campin.

Le galon de la robe de Marie porte des lettres "pseudocoufiques" ou du moins incompréhensibles.

Au dessus, deux bergers observent la scène, tandis que leurs troupeaux sont gardés par deux retardataires : le traditionnel joueur de cornemuse, et le non moins traditionnel berger ébloui se protégeant les yeux devant l'apparition de l'ange messager.

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La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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3. L'adoration des Mages.

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La tête d'un roi a été restaurée.

En haut, la tête de lancette accueille l'étoile qui a guidée les rois. Elle surplombe des remparts à tours crénelées, en grisaille sur verre bleu, et un paysage boisé; la crèche est une construction urbaine, en pierre, à ouvertures cintrées, en ruine.

La Vierge est assise, tenant sur ses genoux l'Enfant qui bénit le roi Melchior agenouillé devant lui.

Trois rapprochements sont possibles avec des verrières du Finistère : celle de Plogonnec (1520-1525), celle de Pont-Croix (vers 1540), et celle de N-D du Crann à Spézet (1546).

Voir aussi Altdorfer, vers 1530 : le modèle iconographique est bien établi.

Melchior (le plus âgé, comme l'indique ses cheveux blancs) a posé sa couronne et son coffret d'or à terre. Il porte une robe dorée et damassée, une aumônière rouge (verre gravé) et un camail portant paradoxalement l'inscription GASPARREX (réemploi ? restauration?).

Au dessus de la Vierge apparaît un personnage qui devait être saint Joseph mais à qui une restauration donne l'apparence d'un seigneur, ou même d'un roi. Mais les deux rois Gaspard et Balthasar lui font face.

Ils sont couronnés et tiennent leur vase d'orfévrerie. 

Gaspard est en costume vert et rouge avec un chapeau rouge (médaillon en verre gravé).

Balthasar se reconnaît à ses deux attributs : la peau noire et la boucle d'oreille. Il désigne de l'index l'étoile.

 

 

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La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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4. La Présentation au Temple.

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Le panier d'osier aux cinq tourterelles montrent qu'il ne s'agit pas d'une Circoncision.

Au sommet, au dessus d'une clef pendante, Moïse tenant les tables de la Loi montrent que Marie et Joseph obeissent à la loi juive :  "tout mâle premier-né sera consacré au Seigneur (Exode 13:2, 11-13).

Joseph tient le cierge. La Vierge tend les bras à son Fils qui s'échappe des bras du grand prêtre.

Le galon de la robe de Marie porte l'inscription

NRWDNPAREQVR N 

LARE VEBXRFDNIOYNABER

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La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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LE REGISTRE INFÉRIEUR.

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La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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5. La Fuite en Égypte.

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En arrière-plan, le miracle du blé levé.

Jésus et ses parents, Marie et Joseph, rencontrent un paysan en train de semer. Jésus jette une poignée de blé dans le champ. Le blé lève miraculeusement. Le paysan est déjà en train de faucher lorsque des soldats d'Hérode lui demandent s'il a vu passer une femme portant un enfant. Il répond qu'ils sont passés quand il ensemençait son champ. Les soldats renoncent alors à poursuivre les fugitifs qui doivent être déjà très loin.

On voit les soldats, et le paysan devant le champ où le blé est haut.

 

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La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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L'inscription du galon :

R/VE/MARIAMATERGRATIE

ELLAS ENVIE DESSE FOY CARTROPTEH/RI/OAV

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La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Héraldique.

À gauche, se voient les armes de la famille Le Roux, d'azur au chevron d'argent accompagné de trois têtes de léopard d'or.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_Le_Roux

La famille Le Roux est une famille normande dont plusieurs membres ont été présidents à mortier du Parlement de Normandie. Probablement originaire des environs de Louviers, la famille Le Roux appartenait à la noblesse de robe. Très riche, la famille Le Roux fit construire, à Rouen, l'hôtel de Bourgtheroulde, (Guillaume et Claude Ier au début du xvie siècle), acquit le château de Boissey-le-Châtel (vers 1499) et le remplaça par le château actuel (Robert Ier et Robert II Leroux fin de xvie, début du xviie siècle). Elle possédait des domaines importants, notamment à Saint-Aubin-d'Écrosville, Acquigny et dans le pays de Caux. Elle s'illustra surtout dans la magistrature, où elle réalisa l'essentiel de ses alliances.

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La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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À droite, nous retrouvons les armes des Le Roux, en alliance avec une autre famille non identifiée dont les armes sont d'argent à trois croissants et une étoile de gueules, au dessus d'une portion non lisible et de bouche-trous.

Ce blason mi-parti n'est pas celui des principaux membres de la famille en 1520-1530 et de leur épouse, ni de leurs ancêtres. Ce blason, et ceux qui vont suivre, répondrait à des  alliances avec les Du Four, les Legras, les Blancbaston et les Bonshoms qui sont des présidents et conseillers du Parlement de Normandie.

 

 

 

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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6. Jésus parmi les docteurs de la Loi.

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Trois têtes ont été restaurées, celle de Jésus et celles de deux assistants à gauche et en bas à droite.

Les pilastres du temple sont ornés de sculptures Renaissance semblables à celles, alors toutes récentes, du château de Gaillon ou du tombeau de Thomas James à Dol-de-Bretagne.

Le gallon du camail d'un des docteurs porte l'inscription EORVM/REX-OANSTA.

Son voisin porte sur sa manche les lettres BILLO[T

 

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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7. Les Noces de Cana.

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La pièce est sculptée de motifs Renaissance. Un vaissellier porte des pièces en verre bleu gravé pour "effacer" le bleu et permettre l'application de jaune d'argent. C'est aussi le cas des vases du coin inférieur droit.

Le Christ porte une inscription JESVS CHRISTVS FILI DEI. Le galon de la Vierge porte des lettres sans signification TQDPWO.

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La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Blason des Le Roux en alliance avec de gueules au lion de sable /d'argent et autre à préciser.

 

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La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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8. Adieu du Christ à sa mère.

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La scène porte ce titre, mais il pourrait s'agir d'une prédication du Christ à ses disciples, en présence de sa mère et des apôtres (Jean et Pierre) et de Marie-Madeleine probablement.

M. Callias Bey fait remarquer que le même carton pour le visage de la Vierge a été repris trois fois, ici, sur les Noces de Cana et sur la Fuite en Egypte.

Les galons portent des séquences de lettres dépourvues de signification.

Dans le fond, un paysage montagneux où un berger garde ses troupeaux, un lac à barque et cygnes, et des remparts avec une entrée fortifiée.

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La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

Inscriptions :

Ce sont a priori des lettres dépourvues de sens.

SOMEW3SORVENXZSOPIEC

ROVA3E

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La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Les blasons :

à gauche : armoiries de Le Roux en alliance avec de gueules à la fleur de lys d'or et au ... ; lambel d'argent.

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La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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À droite : armoiries de Le Roux en alliance avec de gueules à la tête  de cerf d'or et au chien (?) d'argent.

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La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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LE TYMPAN.

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Les trois soufflets supérieurs, où le Christ de Pitié est entouré de la Vierge et de Jean, est selon M. Callias Bey un thème apparenté à une gravure sur bois  au burin de la Petite Passion de Dürer, datant de 1511. La consultation de cette Petite Passion retrouve surtout une inspiration par le Christ de la page de titre.

Dans les mouchettes, 6 anges adorateurs reprennent des cartons symétriques deux à deux.

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La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le Christ de pitié (restauré).

Il est assis sur un rocher, seulement vêtu d'un pagne, tenant le roseau de dérision et couronné d'épines.

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Page de titre de la Petite Passion d'Albrecht Dürer (1511)

 

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La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Les trois soufflets inférieurs représentent l'Annonciation.

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Le phylactère de l'ange Gabriel porte l'inscription AVE GRATIA DÑS.

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La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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SOURCES ET LIENS.

 

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BAUDRY (Paul), 1875, L'Église paroissiale de Saint-Vincent de Rouen, par Paul Baudry. Description des vitraux (1875) pages 101-102.

https://books.google.fr/books?redir_esc=y&hl=fr&id=LqkYuwEACAAJ&q=donatrice#v=onepage&q=vitraux&f=false

— CALLIAS-BEY (Martine), CHAUSSÉ (Véronique), GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD ( Michel) 2001,  Les vitraux de Haute-Normandie, Corpus Vitrearum -p. 399-411, Monum, Éditions du patrimoine, Paris, 2001 (ISBN 2-85822-314-9) ; p. 406-407.

— DAVID (Véronique), 2004, Rouen, église Sainte-Jeanne d'Arc : les verrières, Connaissance du patrimoine de Haute-Normandie, coll. « Itinéraires du patrimoine », 16 p. (ISBN 2-910316-03-3)

— DELSALLE (L.), 1998, "A St-Vincent de Rouen, vitrail dit des Œuvres de Miséricorde", Bull. CDA, 1998, p. 119-130.

— LAFOND (Jean), 1958, "Les vitraux de l'église St-Vincent et l'aménagement du Vieux-Marché",  Bull. AMR, 1958-1970, p. 154.

— LANGLOIS (E.H), 1832, Essai historique et descriptif sur la peinture sur verre, Rouen, page 67-68.

LAQUERRIERE (E. De) 1843, Eglise Saint-Vincent de Rouen, les vitraux,  Revue de Rouen et de Normandie vol.11 page  371.

https://books.google.fr/books?hl=fr&id=FNYwAQAAIAAJ&dq=bas-reliefs+de+la+%22rue+de+l%27Ecureuil%22+rouen&q=Anne#v=snippet&q=Anne&f=false

— PERROT (Françoise ) 1995, Vitraux retrouvés de Saint-Vincent de Rouen, Catalogue d'exposition Musée des Beaux-arts, Rouen, 190 p.

— PERROT (Françoise ), « Les vitraux de l'ancienne église Saint-Vincent remontés place du Vieux-Marché » , Bulletin des Amis des monuments rouennais, 1979, p. 71-73

— PROUIN (Norbert), PRÉAUX (André), JARDIN (Anne), 1983, Rouen place du Vieux-Marché, L'Église Jeanne-d'Arc et ses vitraux, Charles Corlet, 36 p.

— RIVIALE (Laurence), 2007, Le vitrail en Normandie, entre Renaissance et Réforme (1517-1596), Presses universitaires de Rennes, coll. Corpus Vitrearum .

RIVIALE (Laurence), 2003, « Les verrières de l’église Saint-Vincent de Rouen remontées à Sainte-Jeanne d’Arc », Congrès archéologique de France, 161e session, 2003, Rouen et Pays de Caux, Paris, Société archéologique de France, 2006, p. 262-268.

— TANGUY (Jacques) 2003. Rouen-histoire.com

http://www.rouen-histoire.com/SteJA/fenetre_09.htm

 

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Rouen Renaissance. Héraldique
27 mars 2023 1 27 /03 /mars /2023 10:56

Les armoiries  ducales (v.1508) de l'extérieur de l'église Notre-Dame de Grâces (Côtes d'Armor). Les sculptures des façades.

 

Voir sur l'église Notre-Dame de Grâces :

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PRÉSENTATION.

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Je renvoie, pour la présentation de l'église, aux articles et notices de François Merlet et de Philippe Bonnet. Je note, pour ce qui concerne mon sujet, que la date de construction de la chapelle est connue avec précision (1507), et que tous les auteurs mentionnent la double influence à sa fondation de l'Ordre des Franciscains, et d'Anne de Bretagne.

"Un franciscain de Guingamp ayant bâti vers 1500 au village de Beuzit une petite loge en forme d´oratoire, les gouverneurs de la trève de Saint-Michel en Plouisy décident d´édifier une chapelle dont la première pierre est posée le 12 mars 1507. Anne de Bretagne, de passage à Guingamp en septembre 1505, prend certainement une part importante dans le financement du chantier, qui apparaît exceptionnellement rapide : une inscription sur la sablière atteste que la charpente est posée le 5 février 1509. Selon une notice manuscrite du 17e siècle, le frère Pierre Bilsic, profès du couvent des franciscains, joua un rôle déterminant dans l´entreprise. " (P. Bonnet)

"l'église Notre-Dame-de-Grâces (1506), œuvre de l'architecte Pierre Bilsic (cordelier du couvent de Guingamp, décédé le 12 février 1518), construite par Jean Bellec au village de la Boissière sur l’emplacement d’un ancien oratoire (sur les terres du seigneur de Kerizac ou Kerisac) et à proximité d'une fontaine de dévotion. La première pierre est posée le 12 mars 1506 et la charpente le 5 février 1508. La porte Sud-Est de l'édifice date de 1505-1520 : elle représente la scène de l'Annonciation. La sacristie date du XVIIème siècle"

Les éléments principaux du décor sculpté des élévations ouest et sud sont  de trois types : soit héraldiques ( et ducales au dessus des deux portails sud), soit animalier (avec une quasi exclusivité du lion [celui de Montfort?] retrouvé entre autres sur les crossettes), soit franciscain, puisque certaines gargouilles représentent des moines cordeliers.

Tout cela a été décrit, mais il manquait une description détaillée de ces éléments sculptés basée sur une documentation photographique également détaillée : c'est la raison de cet article.

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LA FAÇADE SUD.

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"La façade méridionale, richement traitée, présente une succession de cinq pignons dont les rampants sont garnis de choux frisés. Les contreforts s´ornent de niches à dais dans la tradition cornouaillaise, comme ceux de la tour, et sont surmontés de gargouilles à sujets satiriques.

La travée occidentale, correspondant à la sacristie, plus récente que les autres, s´en distingue par une introduction du répertoire décoratif de la Renaissance : pilastres ornés de losanges et candélabres se mêlent aux arcs en accolade du gothique tardif. Au rez-de-chaussée, ses fenêtres ouest et sud, rectangulaires, sont protégées par des grilles en fer forgé ornées de lys et d´hermines.

Les pignons correspondant aux première et troisième travées du bas-côté sont percés de portails en arc brisé encadrés par des pinacles.

-Le premier à l´ouest, décentré vers la droite, reprend le parti du portail occidental, mais avec seulement deux ressauts ornés de frises de feuillage. Il est surmonté d´un monumental motif héraldique composé de deux lions portant un écu semé d´hermines et sommé du casque des Montfort, se détachant sur un fond de cordelières.

-Le second, désaxé vers la gauche, a une voussure à ressauts simplement moulurés, également surmontée des armoiries ducales. La porte a conservé ses vantaux sculptés du début du 16e siècle illustrant l´Annonciation. Au-dessus est percée une rose à huit lobes. " (Philippe Bonnet)

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Retour en Grâces (Côtes d'Armor) : les motifs héraldiques de l'église Notre-Dame de Grâces.

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LE PIGNON DE LA PREMIÈRE TRAVÉE DE LA NEF ET LE PORTAIL PRINCIPAL. ARMOIRIES D'UN DUC DE BRETAGNE.

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Retour en Grâces (Côtes d'Armor) : les motifs héraldiques de l'église Notre-Dame de Grâces.
Retour en Grâces (Côtes d'Armor) : les motifs héraldiques de l'église Notre-Dame de Grâces.

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Description.

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Au dessus d'une porte à accolade, fleuron et pinacles, une corniche sculptée d'une vigne forme un cadre qui accueille le complexe héraldique réparti sur 16 blocs de pierre.

Les supports sont deux lions léopardisés, présentant un écu d'hermines plain réparties 4, 3, 2,1. L'écu est suspendu par une courroie à un heaume de face.

De ce heaume parte les lambrequins qui encadrent le cimier lequel figure un lion. Celui-ci voit son postérieur enrubanné par une banderole qui portait certainement une inscription peinte (car, bien entendu, tout  ce décor était polychrome) d'une devise ou "mot".

De chaque côté se trouvent sept cordelières dont six complètes : la corde toronnée forme un huit rythmé de quatre nœuds de capucin avant de s'achever par des glands de passementerie. La cordelière est maintenue dans sa boucle supérieure par des sortes de crochets ou pontelets, elle est "ferrée". Ces crochets ne sont pas retrouvés sur les autres représentations de cordelières, où le sommet de la boucle est occupé par le troisième mœud de capucin.

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Discussion.

 

Le complexe héraldique de Notre-Dame de Grâces  peut être comparé celui  d' autres édifices, plus anciens, relevant du mécénat ducal des Montfort, à commencer par celui de Jean V en la collégiale du Folgoët (1423) et sur les portails de la cathédrale de Quimper.

Voir par exemple sur les porches de Bretagne  :

 

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À Quimper,  les armoiries du duc dominent le portail ouest, et celle de la duchesse le portail sud. Au Folgoët, ces blasons (effacés) sont accompagnés de l'hermine au naturel passant par les spires du mot "A ma vie" tout comme sur les sablières de Quimperlé, tandis qu'à Quimper le même "mot" figure plusieurs fois ; le blason ducal est sommé du lion des Montfort tandis que le blason losangique de la duchesses est coiffé par l'hermine au naturel et colleté.

Ici, l'hermine au naturel est absente,  et sur la banderole du cimier l'inscription est effacée , mais le lion est bien présent. Surtout, les cordelières sont largement représentées, rappelant, soit l'ordre des Franciscains et la cordelière de leur habit, soit le duc François II et sa fille la duchesse Anne. Mais ces cordelières ne sont retrouvées que sur le portail principal, aux armes du duc, et non associées au blason losangique et féminin du deuxième portail.

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La cordelière a été une devise employée chez les Montfort avant qu’Anne de Bretagne n’en fasse un usage systématique. Comme souvent chez les princesses et, à plus forte raison chez les héritières, Anne reprend en grande partie la panoplie emblématique de son père et de ses prédécesseurs. La cordelière apparaît déjà sur une miniature datée de 1464 et figurant Isabelle Stuart et ses deux filles présentées par leurs saints à une Vierge de piété. La duchesse, veuve depuis quatorze ans, est présentée par saint François d’Assise, patron de son époux pour lequel on lui connaît une grande dévotion, et ceinte de la cordelière des Franciscains.  Isabelle Stuart reçoit, comme saint François, sous forme de rayons rouges, les jets de sang provenant des plaies du Christ.

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C'est, pour les franciscains, un symbole d’humilité dont les trois nœuds rappellent les vœux des frères – pauvreté, chasteté, obéissance. Mais c'est aussi un rappel de la riche symbolique du lien , ou de celle de la corde évoquant le mot concorde.

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Si on admet l'hypothèse que le projet d'édification de la chapelle a été encouragé et financé par Anne de Bretagne lors de  son passage à Guingamp en 1505, peut-être en raison de l'attachement des ducs de Bretagne, et des ducs François Ier puis François II, aux franciscains,  on peut penser que le programme héraldique a été conçu dès cette année-là. Elle est alors duchesse de Bretagne depuis 1489, et reine de France depuis 1491,  veuve de Charles VIII et épouse de Louis XII depuis le 18 novembre 1504. Le duc de Bretagne est donc, en 1505 et pendant la construction de la chapelle de 1507 à 1509, le roi Louis XII. On s'étonne donc de ne pas trouver, au dessus du portail principal, les armes de France, et sur le portail secondaire, les armes de France en alliance avec celle de Bretagne. [Certes  on trouve une fleur de lys sur le remplage de deux baies, mais cela n'a aucune valeur héraldique]. Ces armes en alliance apparaissent tant sur une enluminure de Jean Bourdichon des Epistres en vers françois où Anne de Bretagne siège devant une tenture à cordelières que sur le frontispice des Grandes Heures d'Anne de Bretagne.

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Epistres en vers François, Saint-Pétersbourg, Bibliothèque nationale de Russie, Fr. F. v. XIV, 8, fol. 58v° , vers 1500 par Jean Bourdichon. Tenture aux cordelières, écu de France et Bretagne couronné et entouré de la cordelière, initiales A.

 

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On remarquera aussi l'absence de couronne...  à la différence de ce fronton du château d'Amboise.

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Château d'Amboise : armoiries de France et de Bretagne, cordelière, et couronne.

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Ou à la différence du frontispice des Grandes Heures :

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Grandes Heures d'Anne de Bretagne (1503-1508) folio 1.

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Faut-il admettre qu'Anne de Bretagne ait affirmé ici son pouvoir de duchesse et son autonomie en rendant un double hommage à son père François II, d'une part en rappelant haut et fort l'attachement de sa famille à saint François d'Assise et à son ordre, d'autre part en plaçant ses armes de duc sur le portail principal ?

Ou bien faut-il penser qu'elle ait placé à Notre-Dame de Grâces les armes de son père et de sa mère ? C'est précisément entre 1502 et 1507 qu'elle fait sculpter par Michel Colombe le tombeau et les gisants de François II et de Marguerite de Foix. Autour du monument, la Prudence est ceinte de la cordelière. Aux pieds du duc, un lion présente les armes d'hermines plain, mais le blason est couronné. Aux pieds de la duchesse, et présenté par un lévrier, le blason est losangique, ceint de la cordelière, mais mi-parti et couronné.

 

 

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Retour en Grâces (Côtes d'Armor) : les motifs héraldiques de l'église Notre-Dame de Grâces.

 

 

Retour en Grâces (Côtes d'Armor) : les motifs héraldiques de l'église Notre-Dame de Grâces.

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Le cimier : un lion portant une banderole.

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Retour en Grâces (Côtes d'Armor) : les motifs héraldiques de l'église Notre-Dame de Grâces.

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Détail du culot ou dais au dessus du cimier.

Ce cliché montre les entrelacs de la frise de vigne, discret rappel de ceux de la cordelière.

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Retour en Grâces (Côtes d'Armor) : les motifs héraldiques de l'église Notre-Dame de Grâces.
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LE PIGNON DE LA TROISIÈME TRAVÉE DE LA NEF ET LE PORTAIL SECONDAIRE (1505-1520). ARMOIRIES D'UNE DUCHESSE  DE BRETAGNE.

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Retour en Grâces (Côtes d'Armor) : les motifs héraldiques de l'église Notre-Dame de Grâces.
Retour en Grâces (Côtes d'Armor) : les motifs héraldiques de l'église Notre-Dame de Grâces.

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Description.

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Le portail est, comme le précédent, à accolade gothique scandée par des choux frisés, et à pinacles supportant une corniche . Mais le complexe héraldique est au sommet de l'accolade, en guise de fleuron.

Sur le contrefort, une niche à dais gothique, supporté par un ange à philactère, est vide. On peut imaginer que s'y trouvait, comme au portail sud de la cathédrale de Quimper, une statue de sainte Catherine.

La porte en bois est sculptée d'une Annonciation, et cette annonce divine d'une grossesse et de la naissance d'un fils est, bien entendu, très importante au cœur d'Anne de Bretagne, qui a perdu ses deux premiers enfants (Charles-Orland en 1495 et Charles en 1496).

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Ce sont à nouveau deux lions léopardisés qui servent de tenants au blason ; celui-ci est losangique et son titulaire est donc une femme, et ses meubles ont été buchés. Mais ce qu'il reste des hermines permet d'affirmer qu'il était d'hermines plain, sans partition. Après tout, ne seraiut-ce pas une couronne qui le coiffe ? Difficile d'en être sûr.

Puis viennent les deux lambrequins entourant un lion de face.

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Retour en Grâces (Côtes d'Armor) : les motifs héraldiques de l'église Notre-Dame de Grâces.
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La niche du contrefort et l'ange de son culot.

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LE PIGNON DE LA SACRISTIE (XVIIe siècle)

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"La travée occidentale, correspondant à la sacristie, plus récente que les autres, s´en distingue par une introduction du répertoire décoratif de la Renaissance : pilastres ornés de losanges et candélabres se mêlent aux arcs en accolade du gothique tardif.

Au rez-de-chaussée, ses fenêtres ouest et sud, rectangulaires, sont protégées par des grilles en fer forgé ornées de lys et d´hermines." (P. Bonnet)

La fenêtre de l'étage est soulignée par une accolade à pinacles, de style Renaissance, sommée d'un lion tout à fait comparable à celui du cimier du panneau héraldique, mais à fouet de la queue trifide. Il semble porter devant sa crinière une banderole.

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Retour en Grâces (Côtes d'Armor) : les motifs héraldiques de l'église Notre-Dame de Grâces.
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LES GARGOUILLES DE LA FAÇADE SUD.

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Quatre gargouilles drainent les eaux de chaque pignon de la façade. Je ne les ai pas toutes photographiées. La première semble être une religieuse, en robe à cordelière, portant une coiffe.

La deuxième est seulement sculptée d'une tête à son extrémité.

La troisième est un dragon ailé.

C'est la quatrième, un cordelier, comme sur le pignon ouest,  qui est la plus pittoresque :

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Un moine cordelier aux mains près de la bouche.

D'habitude, ce type de gargouille évoque un personnage glouton, vomissant avec les deux mains aux bords des lèvres. Mais ici, on peut penser que le moine est en train de crier.

Il porte une longue robe serrée par la cordelière ; sa tête est couverte d'une capuche.

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Retour en Grâces (Côtes d'Armor) : les motifs héraldiques de l'église Notre-Dame de Grâces.
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LES CROSSETTES DE LA FAÇADE SUD.

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Un lion.

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Un lion.

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Deux lions.

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Retour en Grâces (Côtes d'Armor) : les motifs héraldiques de l'église Notre-Dame de Grâces.

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Un lion.

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Autre figure.

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Retour en Grâces (Côtes d'Armor) : les motifs héraldiques de l'église Notre-Dame de Grâces.

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Un lion et un dragon ailé.

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On notera la queue entrelacée en huit du dragon, qui, par référence ou humour, renvoie aux boucles des cordelières.

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LA TOUR FORMANT PORCHE  DE L'OUEST.

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"L´édifice est précédé à l´ouest par une imposante tour carrée, formant porche.

Le portail ouest, dont les ressauts de la voussure en arc brisé sont ornés de frises végétales et couronnés par une archivolte à choux et fleuron, s´inscrit entre deux contreforts en équerre qui épaulent la tour. Un arc segmentaire au réseau d´intrados polylobé lancé entre les contreforts et surmonté d´un gâble forme auvent au-dessus du portail.

Chaque face de la tour est percée de deux baies géminées en arc brisé surmontées d´accolades à choux frisés et fleuron.

De la plate-forme entourée d´un garde-corps ajouré de deux rangs de mouchettes s´élève une flèche de granite octogonale, cantonnée de trois clochetons hexagonaux et, à l´angle sud-est, d´un quatrième de proportions plus importantes et à huit pans, qui couronne la vis d´escalier.

Sur les faces cardinales de la flèche s´adossent d´élégants gâbles construits ajourés retombant sur des colonnettes. Ce parti modernise un modèle donné deux siècles plus tôt par la tour de croisée de Guingamp et repris dans de nombreux clochers du Trégor."

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Retour en Grâces (Côtes d'Armor) : les motifs héraldiques de l'église Notre-Dame de Grâces.

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L'accolade gothique qui s'inscrit dans le triangle du gable est orné de choux et d'un fleuron à vigoureuses tiges et feuilles de trèfle, et elle se double à l'intérieur d'une frise de sarments de vigne.

Elle me semble être là pour souligner un motif, probablement héraldique, mais les pierres actuelles ne gardent aucun témoignage d'un décor qui aurait été buché.

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Retour en Grâces (Côtes d'Armor) : les motifs héraldiques de l'église Notre-Dame de Grâces.
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Sur le rampant du gable, la tige du rinceaux a à feuilles cordiformes sort de la gueule d'un lion.

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Les seules armoiries visibles sont celles, assez discrètes, de la famille Hingant de Kerisac.

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Retour en Grâces (Côtes d'Armor) : les motifs héraldiques de l'église Notre-Dame de Grâces.

La chapelle a été construite sur une portion de terre léguée par la famille Hingant de Kerisac qui, en contrepartie, fit apposer ses armes au-dessus du portail occidental. 

C'est en réalité un écartelé à quatre quartier différent, dont seul le premier porte les armes  de la famille Hingant, de sable à trois epées d’argent, posées en pal, les pointes en haut, leurs
gardes et leurs poignées d’or.

En 3, on parvient à identifier les armes de Kerduel de gueules, à six annelets d’argent ; au chef cousu d’azur, chargé de trois quintefeuilles du second

 

Cette réunion des armes de Hingant et de Kerduel est connu sous le nom d'écartelé de Kerduel, donné comme autre version des armes de Hingant par Pol Potier de Courcy car renvoyant au sceau d'Olivier Hingant :

https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Potier_de_Courcy_-_Nobiliaire_et_armorial_de_Bretagne,_1890,_tome_2.djvu/35

Hingant sr de Kerhingant, paroisse de Saint-Quay, — de Kerduel, paroisse de Pleumeur-Bodou. — de la Salle, paroisse de Perros-Guirec, — du Roc'hou, paroisse de Lanvézéac, — de Kerizac, paroisse de Plouizy, — de Kerdavid, — du Faou, — de Kerascouët, paroisse de Ploubazlanec, — de Chateau-Croc, paroisse de Pordic. — de Kerigouault, — de Crec'h  alsi, — de Rosooêt, — de Penlan, — de la Ville-Mario, paroisse de Saint-Ouay, — de Kerbihan.

Anc. extraction, réf 1668, neuf générations.; réf. et montres de 1427 à 1543, paroisse de Pleumeur-Bodou et Pordic,  évêché de Tréguier et Saint- Brieuc. .

De sable à trois épées d’argent, garnies d’or ; aliàs écartelé de Kerduel (Sceau 1502) .

Jean, ratifie le traité de Guérande à la Roche-Derrien en 1381 ; Jean, vivant en 1417 épouse Jeanne de Kersaliou  ; Raoul, leur fils (*), épouse en 1477, Catherine, dame de Kerduel ; un conseiller au parlement en 1611 ; un page du Roi en 1709.

Fondu au xviiie siècle dans Los.

 (*) En réalité, Raoul Hingant, fondateur de Hingant de Kerduel, est le fils d'Olive de la Roche-Huon (et non de Jeanne de Kersaliou). C'est Olive qui apporte en dot la seigneurie de Saint-Ylliau en Saint-Laurent qui restera longtemps un fief Hingant.  

La date de ce sceau de 1502, rapprochée des dates de construction de la chapelle, nous incite à nous intéresser à cet Olivier Hingant, seigneur de Kerduel . Il est le fils de Raoul ( - 1438), écuyer, seigneur de Kerhingant, époux de (1414) Catherine de Kerduel, dame de Kerduel.

 


 

"Olivier, sieur de Kerduel, signe le serment de fidélité au duc de Bretagne en 1437, partage ses puînés le 20-06-1477, comparaît à la montre de 1480 en « homme d’armes, coutilier en brigandine, lance page » pour Pleumeur-Bodou, se fit confisquer ses biens par lettres du duc François II de Bretagne du 03-09-1484. Il épousa Aliette de Chefdebois, veuve de Pierre Ollivier [qui demeurait à Quemper-Guézennec, fils de Raoul Ollivier, sieur de Kerborn et de Kercouan]  et  fille de Guillaume de Chefdebois (*), sieur de Kerlouet, et de Jeanne de Kernevenoy [Fille de Charles de Kernevenoy, sieur dudit lieu, et d’Alix de Rodalvez]..

(*) Fils de Geffroy de Chefdebois et de Catherine de Kermoysan, dame héritière de Kerlouet. Elle épousa (2) Philippe de Kernevenoy, sieur dudit lieu, fils de Charles de Kernevenoy, sieur dudit lieu, et de Marie de Coatgoureden ," (Eric Lorant)

Voici son sceau d'après dom Morice :

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Christophe Hingant,, fils d'Olivier,  sieur de Kerduel et de Saint-Iliau, enrôlé le 01-02-1489 comme homme d’armes de la compagnie des ordonnances du duc sous la charge d’Olivier de Coëtmen, grand maître de Bretagne, comparaît pour Pleumeur-Bodou à la montre de 1503 en « cheval et harnois blanc, injonction », époux en première noce de  Françoise de Kermerchou, fille de Prigent de Kermerchou, bouteiller du duc de Bretagne, et d’Anne de Coatgoureden de Locmaria ; il épousa en seconde noce Marie du Quellenec, de la maison de L’Estang, veuve de N de Kergorlay, sieur du Cleuzon [Cludon] . (d'après Eric Lorant)

Cet écartelé de Notre-Dame de Grâces pourrait donc renvoyer à Christophe Hingant de Kerduel ; mais les quartiers 2 et 4 ne correspondent ni aux armes sa mère Aliette de  Chefdebois, ni à celles de son épouse de Kermerc'hou, d'argent à la croix tréflée de sable chargée de cinq étoiles d'or, ni à celles de Marie du Quellenec, d'hermine au chef de gueules chargé de trois fleurs de lys d'or.

Ces armoiries pourraient avoir été sculptés postérieurement, mais là encore, je ne retrouve pas les armoiries des épouses des descendants de Christophe Hingant (Yves, Louis, Claude, Jean-Baptiste Hingant de Kerissac).

Sources  consultées :

Eric LORANT :https://www.academia.edu/38310646/G%C3%A9n%C3%A9alogie_Bretagne_n_4_HINGANT_de_Kerduel_Pleumeur_Bodou_et_de_Kerlavarec_Plouha_

https://man8rove.com/fr/blason/iz9hxg2-kermerc'hou

http://desrentes-rolland.over-blog.com/article-1827929.html

https://www.tudchentil.org/IMG/pdf/hingant_de_kerissac_-_preuves_pour_la_grande_ecurie_1709_.pdf

https://man8rove.com/fr/blason/t1o11m-hingant

https://gw.geneanet.org/hamety?lang=en&iz=0&p=louis&n=hingant

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La réponse !

Elle m'est apportée par Laurent Hablot , que je remercie :

Il porte bien en 1 Hingant, en 2 Rivault de Kerisac, en 3 Kerduel, en 4 Perrien

Mais il faut plutôt lire un mi-parti de deux écartelés au 1 Hingant/Kerduel et au 2 Kerisac/Perrien

C'est le mariage de Raoul Hingant avec Catherine de Kerduel (fille d'Yvon et d'Olive de la Roche-Huon), héritière, en 1414 qui créé la première combinaison Hingant/Kerduel.

L'association des armes H de K/Kerisac peut avoir deux causes :

  • L'union en 1501 de Françoise Hingant avec Julien Rivault, sgr de Kerisac (qui lui vient de sa première femme Meryen de Kerisac). Mais cette union donnerait un parti Kerisac/Hingant de K

  • L'union vers 1580 de Louis Hingant de Kerduel (cousins issus de germain) (+1591) avec Catherine Rivault, dame de Kerisac (+ av. 1588). Catherine étant la fille de Pierre Rivault, sieur de Kerissac (fils de Julien ?) et de Kervisien, et de Marguerite de Perrien. Ce sont donc les armes des Perrien (d'argent à la bande fuselé de gueules alias à 5 fusées de gueules en bande) que l'on retrouve ici. 

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Blason de Kerisac (Kerizac, Kerissac)
Perrien (d'argent à la bande fuselé de gueules alias à 5 fusées de gueules en bande. propriété du site l'Armorial des As

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Il s'agit donc théoriquement des armes de Catherine Rivault épouse de Louis Hingant de Kerduel ou, plus probablement selon les usages du XVIe siècle, des armes du couple et elles ont a priori été apposées entre leur mariage vers 1580 et la mort de Catherine 1588."

 

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L'inscription de fondation : 1506 ou plutôt 1507 ?

Elle occupe l'angle du contrefort gauche de la tour. L'une des côtés de l'angle (texte en gras), sous le portail, est encore bien visible :

Le dozième jour de mars l′an de grâce mil cinq cent et seix [sept]
fust la première pierre de cette chapelle assise »

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Les deux gargouilles :

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La gargouille du contrefort de gauche est, comme sur la façade sud, un homme, les traits émaciés, la bouche ouverte comme pour chanter ou crier, et les mains sous les clavicules. J'ai d'abord considéré qu'il s'agissait d'un moine cordelier, mais cet homme à la tête coiffée d'une capuche ouvrant les épaules, vêtu d'une robe plissée serrée par une ceinture, ne laisse pas voir, même en multipliant les clichés, la cordelière typique.

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La gargouille du contrefort de droite est assez semblable, mais les mains saissisent la ceinture ; et on peut deviner des ailes dans le dos.

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LE CHEVET. LA FONTAINE.

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Au chevet, sous la maîtresse-vitre, une fontaine est surmontée d´une arcade moulurée en plein-cintre au fond de laquelle est ménagée une niche à dais flamboyant qui abritait une statue en bois de la Vierge à l´Enfant.

On retrouve cette disposition, qui suppose que la chapelle ait été construite directement au dessus d'une source dont les eaux étaient déjà reconnues pour leurs vertus miraculeuses donnant lieu à pèlerinage, à la basilique du Folgoët, ainsi qu'à la chapelle de Lambader ou Plouvorn.

Les eaux s'écoulent vers un bassin ou un bief.

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SOURCES ET LIENS.

— BONNET (Philippe), 2005, Dossier IA00003526 de l'Inventaire général.

https://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-notre-dame-graces/782489e8-7f98-4dfe-80e9-7c104c8e80af

—-COUFFON (René), 1980, Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier, dans Bulletins et Mémoires de la Société d'émulation des Côtes-du-Nord, LXX, 1938, p. 132-134.

— GARABY (Malo-Joseph de), Grâces (près Guingamp), dans Annuaire des Côtes-du-Nord,
1850, p. 19-49 de la partie historique.

— GAULTIER DU MOTTAY (.J),1884, Répertoire archéologique du département des Côtes-du-Nord, 1884, p. 6-8.

HABLOT (Laurent), 2004,« Pour en finir, ou pour commencer, avec l’ordre de la Cordelière », Actes du colloque Pour en finir avec Anne de Bretagne, Archives départementales de Loire-Atlantique, dir. D. Lepage, Nantes, 2004, p. 47-70

https://www.academia.edu/3270997/L_HABLOT_Pour_en_finir_ou_pour_commencer_avec_l_ordre_de_la_Cordeli%C3%A8re_Actes_du_colloque_Pour_en_finir_avec_Anne_de_Bretagne_Archives_d%C3%A9partementales_de_Loire_Atlantique_dir_D_Lepage_Nantes_2004_p_47_70

— JOLY, Notre-Dame de Grâces, près Guingamp, dans Bibliothèque bretonne, collection de pièces inédites ou peu connues concernant V histoire..., recueillies et publiées par Ch. Le Al août...,
n° 1, janvier 1851, p. 34-40, Saint-Brieuc.

— J. J., Notre-Dame de Grâces près Guingarnp, dans Le propagateur des Côtes-du-Nord, 1878, n° 25 du 20 juin.

—  JOLLIVET, Benjamin. Les Côtes-du-Nord, histoire et géographie de toutes les villes et communes du département. Guingamp : B. Jollivet, 1854, tome III, p. 110

—  LORANT (Eric), Genealogie de Hingant de Kerduel

https://www.academia.edu/38310646/G%C3%A9n%C3%A9alogie_Bretagne_n_4_HINGANT_de_Kerduel_Pleumeur_Bodou_et_de_Kerlavarec_Plouha_

— MERLET, François. « Notre-Dame de Grâces », dans Congrès archéologique de France, CVIIe session, 1949, p. 228.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32118665/f233.image.r=graces



Historique. — L’église paroissiale actuelle n’était, à l’origine, qu’une chapelle, dédiée à Notre-Dame de Grâces ou de Toutes-Grâces, centre d’un pèlerinage marial, encore très vivace de nos jours. La fondation, dont l'acte est perdu, semble due à la reine Anne. Les armes de Bretagne figurent un peu partout : au-dessus du premier porche sud, dans une sablière de la première travée (bas-côté, face nord), dans un fragment de vitrail au haut de la troisième fenêtre nord (seul vestige des vitraux du xvi e siècle). La fleur de lis orne le réseau de deux baies (première fenêtre nord et deuxième fenêtre du bas-côté).
Ajoutons que Garaby signale, en 1850, l’existence, à droite de l’autel latéral, d’un petit tableau ovale, aujourd’hui disparu, figurant une princesse agenouillée devant un prie-Dieu, princesse qu’il paraît vraisemblable d’identifier avec la reine Anne. Celle-ci pouvait agir non seulement comme duchesse' de Bretagne, mais comme comtesse de Penthièvre et dame de Guingamp, le comté de  Penthièvre étant alors confisqué. Notons qu’en 1600 la duchesse de Penthièvre fut appelée à consentir au don de la chapelle. Il serait tentant d’expliquer la largesse de la reine Anne par une promesse, non suivie d’effet, de son prédécesseur, le duc Pierre II (mort en 1457), qui, avant le décès du duc François Ier (en 1450), avait été seigneur de Guingamp et fut très poussé par sa femme, la bienheureuse Françoise d’Amboise (qu’il épousa en 1441), à répandre le culte de la Vierge Marie. L’existence, près de l’autel latéral, d’une statue de sainte Françoise, signalée en 1850 par Garaby, serait de nature à renforcer la probabilité de cette hypothèse : le culte de cette sainte est à peu près inconnu dans les Côtes-du-Nord, et M. Couffon n’en cite pas d’exemple. Le pèlerinage paraît avoir eu pour origine l’existence d’une source, au-dessus de laquelle fut édifiée une petite fontaine, surmontée d’un arc en plein cintre, encore conservée derrière le chevet. Rien n’autorise, en tout cas, à supposer qu’une chapelle ancienne ait précédé l’édifice actuel. Deux inscriptions portées sur une sablière (qui fait face au deuxième porche sud) attestent : l’une que la première pierre fut posée le 12 mars 1506 (1507, n. s.), l’autre que « fut le boies de cette chappelle assys » le 5 janvier 1508 (1509, n. s.), ce qui semble indiquer qu’à cette dernière date la chapelle était déjà couverte. Nous sommes bien sous le règne de la reine Anne. Le clocher peut être un peu postérieur. Le seigneur de Kerisac, dont le fief s’étendait sur l’emplacement de la chapelle, dut contribuer aux frais de construction du clocher-porche, car les armes des Hingant de Kerisac sont sculptées au-dessus du porche ouest (à droite).
D’après un ancien nécrologe (Arch. des Côtes-du-Nord, série H. Cordeliers de Grâces. Extrait du 9 juin 1606. ), le succès de l’édification de la chapelle serait dû à un cordelier du couvent de Guingamp, Pierre Bilsic, mort le 12 février 1518 (n. s.). Nous y voyons un indice que l’ensemble de l’édifice (et par suite le clocher) fut terminé avant 1518. La chapelle était située sur le territoire de la trêve de Saint-Michel, en la paroisse de Plouisy, au diocèse de Tréguier. Dès l’origine, l’administration en fut confiée à deux gouverneurs sous les ordres du recteur de Plouisy : ils s’appelaient en janvier 1509 « Jehan et autre Jehan Le Bellec », d’après l’une des inscriptions mentionnées ci-dessus.
En 1592, le gouverneur, René Chomard, fut sollicité par les Frères Mineurs de Guingamp de leur abandonner la chapelle pour s’y installer. Le couvent de Guingamp avait, en effet, été brûlé lors du siège de cette ville en 1591. Le gouverneur leur céda son bénéfice en 1600, avec le consentement de Marie de Luxembourg, duchesse de Penthièvre, veuve du duc de Mercœur ; Henri IV ratifia ce consentement par lettres patentes du 10 mai 1605. Ces événements semblent confirmer la part prise à la construction de la chapelle par un cordelier de Guingamp.
La chapelle reçut alors en dépôt les reliques de Charles de Blois, duc de Bretagne, précédemment conservées dans la sacristie du couvent de Guingamp et soustraites à l’action des flammes. La bulle de dédicace de Notre-Dame de Grâces fut obtenue du pape Paul V en 1607 par l’évêque de Tréguier, Adrien d’Amboise ( Arch. des Côtes-du-Nord. Fonds des Cordeliers de Grâces et de Guingamp.). L’installation des Cordeliers amena quelques transformations, en particulier l’adjonction au nord d’un cloître (emplacement du cimetière actuel) et la construction de bâtiments monastiques, dont il subsiste des vestiges. La chapelle même fut peu modifiée, hormis l’établissement d’une sacristie avec
étage.
En 1791, les Cordeliers furent chassés. La trêve de Saint-Michel, devenue commune, fut supprimée en avril 1793, avec scission de son territoire : le faubourg Saint-Michel fut réuni à la commune de Guingamp, tandis que la partie rurale de la trêve forma une nouvelle commune, dénommée Grâces. Le culte était déjà rétabli, plus ou moins clandestinement, en juillet 1797 (thermidor an V), époque où J.-M.-T. Carcreff, s’intitulant curé de la trêve de Grâces, y administrait les baptêmes. En 1803, la chapelle devint officiellement église paroissiale de la nouvelle succursale de Grâces.
Au xix e siècle, nous n’avons à signaler que quelques travaux secondaires : restauration du chœur, incendié en mars 1829 ; réfection partielle de la flèche, frappée par la foudre en 1844. L’édifice a été classé le 1 er juillet 1907parmi les monuments historiques.
Plan. — La chapelle est rectangulaire : nef et bas-côté sud de quatre travées ; ces travées ne sont discernables qu’au sud, tant par les piliers séparant le bas-côté de la nef que par les berceaux du bas-côté perpendiculaires au berceau principal. Au nord, les fenêtres, limitées à trois, ne sont pas en face de celles des quatre travées du bas-côté : l’emplacement de la chaire a conduit à écarter davantage les deuxième et troisième ouvertures du côté nord. A l’ouest, le clocher-porche faisait primitivement
saillie sur la nef ; la construction de la sacristie dans l’angle sud-ouest a rétabli sensiblement le plan rectangulaire.
Intérieur. —- La nef est séparée du bas-côté par quatre arcades reposant sur trois piliers et, aux extrémités, sur une demi-colonne à l’ouest et sur un demi-prisme hexagonal à l’est. La base du premier pilier est circulaire, avec sommet formant siège destiné aux pèlerins. Les deux  autres piliers ont une base carrée, avec siège pour pèlerins au deuxième pilier. Pour ccs deux piliers s’élève, à environ jL m 50 du sol, un prisme, de section carrée, qui a permis de sculpter sur la face sud une jolie piscine. Les berceaux du bas-côté sont soutenus par trois arcades, appuyées au sud sur des demi-colonnes. Les moulures pénétrantes des arcades dénotent la phase finale de l’art gothique. Le berceau de bois de la nef et ceux du bas-côté sont bordés par une série complète de sablières sculptées, qui comptent parmi les plus anciennes et les plus belles de la région. Nous sommes bien dans la tradition réaliste médiévale : rinceaux, scènes de chasse et d’ivrognerie, monstres, moines sur une brouette entraînés en enfer.
Les entraits de la nef sont aussi remarquables.
La nef est éclairée au nord par trois fenêtres hautes à un meneau et à l’est par une maîtresse vitre, plus élevée, à deux meneaux. Les ouvertures sont plus nombreuses sur Je bas-côté : baies à deux meneaux tant à l’est que. dans les deuxième et quatrième travées, baie à simple meneau dans la première travée (déportée à droite en raison de l’emplacement du premier porche sud), rosace au-dessus du deuxième porche sud (troisième travée) ; en outre, avant la construction de la sacristie, une fenêtre, aujourd’hui murée, éclairait à l’ouest le bas-côté. Notons une innovation dans le réseau des baies : les redents des soufflets et mouchettes, en usage en Bretagne au début du xvi e siècle, ont disparu pour faire place à de simples  larmes qui annoncent le style Renaissance. La reine Anne, qui a introduit en Bretagne le premier monument de la Renaissance (tombeau de ses parents à Nantes), n’a sans doute pas été étrangère à l’introduction de ces réseaux de larmes, répandus ultérieurement dans toute la Bretagne.
Le clocher est supporté par une voûte d’ogives, au- dessous de laquelle un faux narthex, destiné à la sonnerie des cloches, s’ouvre par une arcade sur la nef. A l’entrée du bas-côté, une porte conduit à l’escalier menant au clocher (escalier éclairé sur la nef par une petite fenêtre).
Sur la porte de bois est représenté un joueur de bombarde.
A gauche de cette porte, au-dessous de la fenêtre murée, s’ouvre une autre porte donnant sur la sacristie : l’ouverture, en forme d’anse de panier, est surmontée d’un arc en accolade. La chapelle possède cinq piscines, ce qui indique le nombre des messes simultanées prévues pour le pèlerinage : sur la face sud des deuxième et troisième piliers, à droite du maître-autel et de l’autel latéral (au fond du bas-côté) et contre la longère sud (troisième travée). Il est curieux de noter que ces piscines n’ont pas de trou d’écoulement.
Dans le pavage, refait en 1873, on voit (en avant du deuxième porche sud) une tombe, datée de 1620, portant les armes de la famille de la Rivière, qui possédait la seigneurie de Saint-Michel, tirant son nom de la trêve. Au moment de la Révolution, la seigneurie appartenait au célèbre général du Motier de la Fayette.
Extérieur.

Le porche ouest comprend, sous un arc en accolade surmonté d’un gâble, de très belles voussures formées par six boudins entremêlés de quatre rangées de rinceaux. Dominant le porche, un pignon s’élève entre les deux contreforts ouest du clocher, soutenu en surplomb par deux arcs surbaissés ornés d’une série d’arceaux. Le clocher, de plan carré, ajouré de belles fenêtres, est flanqué au sud-est d’un escalier à vis permettant d’accéder à la base de la flèche, entourée d’une balustrade. Les fenêtres sont jumelées sur chaque face, sauf au sud à cause de l’emplacement de l’escalier. Au-dessous, sur la face nord s’ouvre, un peu vers la gauche, une jolie fenêtre ; la baie symétrique au sud est masquée parle pignon de la sacristie. La flèche, légèrement ajourée, est entourée de quatre clochetons d’angle (l’un reconstruit après l’incendie de 1844). Chaque clocheton est séparé de son voisin par un petit toit en bâtière reposant sur trois colonnes.
A droite du porche se profile la façade ouest-de la sacristie, heureusement harmonisée avec l’ensemble et éclairée par deux fenêtres rectangulaires superposées (celle du haut surmontée d’ornements Renaissance). Sous le pignon de la sacristie s’ouvrent au sud deux autres fenêtres superposées identiques. L’escalier de la sacristie, appuyé contre le contrefort d’angle du bas-côté, est ajouré de deux petites fenêtres de même style.

Comme dans la presque totalité des monuments religieux de la Basse-Bretagne, le côté sud est plus richement décoré que le côté nord, exposé au vent dominant. M. Waquet appelle notre attention sur le profil en dents de scie que forment les quatre pignons du bas-côté, complétés, au xvn e siècle, par celui de la sacristie, légèrement en retrait. C’était au début du xvi e siècle une nouveauté hardie. La première travée s’ouvre sur l’extérieur par un beau porche, accolé contre le contrefort de droite. Les voussures, ornées d’une rangée de rinceaux et, plus en avant, d’une rangée de vignettes, s’apparentent à celles du porche ouest.

Au-dessus du porche, les armes de Bretagne sont encadrées dans le haut par un filet décoré de
vignettes.

Un second porche, plus simple, occupe le milieu de la troisième travée : les vantaux de bois de la porte méritent notre attention (représentation fort belle de l’Annonciation).
Signalons, derrière le chevet, la fontaine, très simple, et, au nord, une porte (entre le deuxième contrefort et la troisième fenêtre) surmontée d’un arc en accolade, dominé par un encorbellement prévu pour une statue.
Bien d’autres détails mériteraient d’être décrits : gargouilles au sommet de la plupart des contreforts et au bas de la balustrade du clocher ; animaux sculptés au bas des pignons du bas-côté; niches à statues sur les contreforts (sauf à l’est). Il y a beaucoup d’originalité dans ces détails, pour chacun desquels l’artisan local s’est donné la peine de varier les ressources de son imagination.
Mobilier.

— Une cloche, signée Le Louarn, est datée de 1637. Une statue de la Vierge, appuyée contre le troisième pilier, paraît remonter au xvn e siècle.
Bibliographie.

 

— TUDCHENTIL : Hingant de Kerissac

https://www.tudchentil.org/IMG/pdf/hingant_de_kerissac_-_preuves_pour_la_grande_ecurie_1709_.pdf— WAQUET (Henri), 1933, L'art breton, , T, p. 101 jet II, p. 26.

 

 

—DIVERS SITES.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA00003526

 

http://www.infobretagne.com/graces.htm

https://www.graces.fr/tourisme/patrimoine/eglise-notre-dame/

https://www.graces.fr/wp-content/uploads/2021/05/depliant_eglise_de_Graces.pdf

http://patrimoinedargoat.free.fr/paysguingampais/html/eglise_graces.html

 

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Published by jean-yves cordier - dans Chapelles bretonnes Héraldique Sculptures
1 mars 2023 3 01 /03 /mars /2023 14:48

Le porche de Trégourez : inscriptions (1687) et sculptures anthropomorphes : la femme-serpent et son homme.

La façade sud et son motif armorié (Montmorency-Laval?).

 

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Voir aussi :

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PRÉSENTATION.

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L'église Saint-Idunet date en majeure partie de la seconde moitié du XVIe siècle, même si elle conserve les fragments d'une verrière de la Passion du milieu du XVIe siècle, et que sa nef à cinq travées complétée par un transept et un chevet rectangulaire remonterait aux alentours de 1520. Les sablières portent la date de 1544. La statue du saint patron est datée de 1562, le groupe sculpté en pierre du Baptême du Christ  de 1563. Le vitrail de saint Sébastien, armorié, daterait des années 1570.

Les cloches portent les dates de 1602 et 1646.

À la fin du XVIIe siècle, peut-être à la suite du rectorat de Maurice Guéguen et à la visite de l'évêque François de Coëtlogon en 1673, on constate une reprise des travaux d'aménagement : commande de dix pots acoustiques en 1666, construction d'un porche sud avec toit en carène inversée datée de 1687, puis d'une sacristie accolée au côté sud datée de 1675. 

Ce porche de 1687 présente  l'intérêt de porter une inscription lapidaire à chronogramme portant, en quatre cartouche, les patronymes des curés et fabriciens commanditaires. Sur la sacristie, on retrouvera une inscription comparable, mentionnant en outre le nom du recteur Maurice Guéguen.

Mais le porche est également doté de deux figures anthropomorphes en bas-relief, dont une femme serpent fournissant un nouvel exemple d'un motif bien représenté en Bretagne, et dont l'interprétation est ouverte.

Enfin, la façade sud, au faîte de la dernière lucarne, porte un écusson qui suscite notre curiosité.

 

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Le porche sud (1687) de l'église de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

Le porche sud (1687) de l'église de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

Le porche sud (1687) de l'église de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

Le porche sud (1687) de l'église de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

Le porche sud (1687) de l'église de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

Le porche sud (1687) de l'église de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

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LES INSCRIPTIONS.

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1. Les inscriptions du côté gauche du porche :

 

Le cartouche supérieur (deux lignes séparées par une réglure) :

V P : BOVRCHIS

CV : 1687

Soit "Vénérable Pierre Bourhis, curé, 1687."

Le cartouche inférieur (deux lignes séparées par une réglure) :

F : PERON G . FA (*)

GR. PERON G . FA. (**)

(*)  (**) N rétrogrades

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Pierre Le Bourhis est mentionné comme "curé", c'est à dire vicaire du recteur Maurice Guéguen dès 1661, les "prêtres " étant alors Jean Le Bourhis (frère de Pierre) et Maurice Jac, qui décèdera en 1662. La famille Le Bourhis est bien établie à Trégourez.

https://gw.geneanet.org/dstagnol?n=le+bourhis&oc=3&p=pierre

En 1672, il existait pour assister Maurice Guéguen deux vicaires, "vénérable missires Jean et Pierre Le Bourhis, prêtres et curés, célébrant depuis longues années au profit et satisfaction de tout le peuple."

L'inscription de la sacristie les mentionnent tous les deux en 1675 :

" D. MAVRICIVS. GVEGVEN. R. 1675 / M. P. LE. BOVRCHIS. C./ M. I. LE. BOURCHIS. P./M. G. PERENNES / CL. LE. GALLOV. FA./ Y. LE COR /G. QVEINNEC. FA./ LO. TALIDEC. MA. " (mur ouest) ; et sur le mur nord : " H. I. CO. MAHE. "

"D. Mauricius Gueguen Recteur 1675, Messire Pierre Le Bourhis curé, Messire Ian Le Bourhis Prêtre, M. G. Perennès Cl; Gallou fabriciens, Y. Le Cor G. Queinnec fabriciens, Lo[uis] Talidec MA."

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Les noms des fabriciens du cartouche inférieur posent problème. René Couffon avait lu "PERONIC (ou PEROVIC ?)". La base Geneanet ignore ces patronymes à Trégourez. Les familles PERON sont nombreuses sur la paroisse, qui, en 1672, comptait 872 habitants. Au village de Kerscao habitait alors  Gilles Péron et sa femme Marie Le Goff.

Le G précédent FA (fabricien) correspond-il à "Gouverneur" ?

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Le porche sud (1687) de l'église de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

Le porche sud (1687) de l'église de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

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2. Les inscriptions du côté droit du porche :

 

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Le cartouche supérieur (deux lignes séparées par une réglure) :

 NOBLE & DISCRET

MI. MICHEL. DE. KGVEAV. P

Soit : "Noble et discret missire Michel de Kergueau (Kercueau ? Kercuehu ? Kerguen) prêtre".

N.b le recteur en 1699 est Vincent de Kerguélen

On aimerait lire Kerguern ou Kervern, sr de Penfrat, paroisse de Trégourez.

 

Le cartouche inférieur (une ligne) :

 

IL : BLANCHET. 

Le patronyme BLANCHET est attesté à Trégourez

https://gw.geneanet.org/rockabilly?lang=fr&iz=0&p=julien&n=blanchet

 

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Le porche sud (1687) de l'église de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

Le porche sud (1687) de l'église de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

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LES DEUX REPRÉSENTATIONS ANTHROPOMORPHES.

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1°) La créature de type femme-serpent.

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Allongée sous la corniche du mur sud du porche, au dessus de ces inscriptions à l'angle gauche,  cette femme sculptée en bas-relief est couchée sur le dos. Son visage ovoïde est entouré d'une chevelure longue à deux nattes ; les yeux sont peut-être clos, la bouche est petite. Les bras sont confondus avec le torse, qui a la forme d'un disque sur lequel les deux seins sont stylisés en deux demi-disques. La queue s'enroule en boucle et s'achève par une pointe arrondie.

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Schéma par Hiroko Amemiya

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Cet ornement du type femme-serpent appartient à une série de 11 exemples de la statuaire bretonne, dont  9 dans le Finistère. Le plan souligne la répartition particulière de ces figures.

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1. église Saint-Idunet à Trégourez, granite,1687.

2. Le Juch, granite XVIIe.

3. église Notre-Dame , Bodilis, porche sud, granite, 1564-1570?

4. église Notre-Dame  de Brasparts, porche sud, granite, 1592.

5. église Saint-Edern à Lannedern, crossette de l'ossuaire, 1662.

6. église de la Sainte-Trinité de Lennon, crossette du porche sud, XVIe siècle

7. chapelle Saint-Herbot de Plonévez-du-Faou, porche ouest, granite, 1516.

8. église Saint-Suliau à Sizun, crossette de l'ossuaire, kersanton.

9.  église Saint-Suliau à Sizun, ornement d'une frise du chevet, granite.

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Voir  sur ce blog :


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Localisation des onze femmes-serpents de Bretagne. H. AMEMIYA p. 176.

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Le porche sud (1687) de l'église de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

Le porche sud (1687) de l'église de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

Le porche sud (1687) de l'église de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

Le porche sud (1687) de l'église de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

Le porche sud (1687) de l'église de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

Le porche sud (1687) de l'église de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

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2°) Le personnage masculin.

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On le découvre sur le mur oriental, faisant l'angle.

Son style rudimentaire et sa position allongée sur le dos incite à l'associer à la femme-serpent  en un couple ou du moins un tout, mais il est nu et dépourvu de tout détail  permettant une interprétation. 

 

Le porche sud (1687) de l'église de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

Le porche sud (1687) de l'église de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

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LA DEUXIÈME LUCARNE DE LA FAÇADE SUD : LE BLASON.

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Dernière lucarne sud de l'église de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

Dernière lucarne sud de l'église de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

Dernière lucarne sud de l'église de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

Dernière lucarne sud de l'église de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

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Analyse :

Les supports : deux lions léopardés.

Les quatre quartiers : en 1 et 4, trois lys soit les armes de France.

En 2 et 3 , une croix  cantonné de seize alérions = Montmorency ; les bras de la croix semblent bien porter des coquilles.

Brochant sur le tout : un lion (Laval)

Et un lambel à trois pendants.

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La solution proposée couramment est d'y voir  les armes de "Nicolas d'Aragon et Charlotte de Laval"  (Couffon)

 http://knockaertmarthe.unblog.fr/un-peu-de-notre-histoire/au-moyen-age/

"Les Trêves de Tregourez, de Saint Goazec et de Saint Thois dépendaient de la seigneurie de Laz. Cette seigneurie de Laz appartenait à la riche famille de Kergorlay au 13e siècle qui possédait en outre des domaines en Spezet et  Motreff. Elle passa au 15e siècle de la famille de Kergorlay à la famille de Montfort par le mariage de Raoul de Montfort avec Jeanne de kergorlay. Son fils Jean de Montfort épousa Jeanne de Laval. Il mourut le 12 avril 1414 laissant la seigneurie de Laz à son fils André de Laval, Maréchal de France, dit Maréchal de Lohéac.

A sa mort en 1486, son frère Louis de Laval-Châtillon, devint seigneur de Laz donc de Tregourez et autres trêves. Son neveu Nicolas de la Roche Bernard épousa Charlotte d’Aragon, princesse de Tarente, fille de Frédéric III d’Aragon, roi de Naples. Ils eurent quatre enfants dont Anne née à Vitré le 25 septembre 1505, filleule d’Anne de Bretagne. Anne de Laval épousa en 1521 François de la Trémoïlle, prince de Talmont. La seigneurie de Laz et ses dépendances passa donc dans la famille de Trémoïlle.  "

 

Mes suggestions :

Cet écartelé évoque celui de Guy de Montmorency-Laval  (+1338), blasonné ainsi :

Ecartelé au I d'azur à trois fleurs de lys d'or, au II et III d'or à la croix de gueules cantonnée de seize alérions d'azur ordonnés 2 et 2 et chargée de cinq coquilles d'argent, au IV d'azur à trois fleurs de lys d'or chargé d'un bande camponnée de gueules et d'argent, sur le tout de gueules au lion d'argent.

Mais je ne vois pas, en 4, la barre camponnée. D'autre part, ces armes portent un lambel indiquant une brisure.

Il faudrait être plus averti que moi de la généalogie nobiliaire et de l'héraldique, et de l'histoire locale, pour aller plus loin. 

Quelques copié-collés sur la baronnie de  Laz, sur  Nicolas de Laval-Montfort dit Guy XVI de Laval (1476-1531)  et sur la fille de Guy XVI de Laval et de Charlotte d'Aragon,  Anne de Laval.

 

À partir de 1486, la baronnie de Laz appartient à la famille de Laval. Un aveu d'Anne de Laval concernant la seigneurie de Kergorlay date de 1543.

 Le roi François 1er fait épouser à Guy XVI, le 5 mai 1517, Anne de Montmorency, sœur d’Anne, qui devint connétable de France . La mort lui enleva, en 1525, le 26 juin, Anne de Montmorency, au château de Comper . Le corps d’Anne de Montmorency fut rapporté à Laval et fut inhumé à la Collégiale Saint-Tugal de Laval , le 23 juillet, par Yves Mahyeuc , évêque de Rennes qui, la veille, venait de procéder à la consécration de la chapelle de la maison de Patience. 

Nicolas de Laval-Montfort dit Guy XVI de Laval (1476-1531) était comte de Laval-Baron de Vitré-Vicomte de Rennes-Baron de La Roche-Bernard-Baron d’Acquigny et de Crevecœur-Seigneur de Montfort et de Gaël-Baron de Quintin et du Perrier, Seigneur d’Avaugour, de Beffou , de Belle-Isle, châtelain de La Bretesche, seigneur de La Roche-en-Nort, de Laz, seigneur de Tinténiac, de Bécherel et de Romillé, seigneur de Lohéac , de Bréal, et de La Roche-en-Nort , seigneur de La Roche-d’Iré, chevalier de l’Ordre de Saint-Michel, gouverneur et lieutenant-général en Bretagne, capitaine de Rennes, amiral de Bretagne.

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Anne_de_Laval_(1505-1554)

https://gw.geneanet.org/sraynal38?lang=fr&iz=52&p=anne&n=de+laval

 

VOIR

http://sophie.demeautis.free.fr/joomla/index.php/dossiers-et-recherches-en-cours/noblesse-francaise/264-les-sire-de-laval-jusquen-1265

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Dernière lucarne sud de l'église de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

Dernière lucarne sud de l'église de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

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QUELQUES CROSSETTES.

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Un lion.

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L'église de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

L'église de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

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Une créature à queue de serpent (dragon ou femme-serpent?).

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L'église de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

L'église de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

L'église de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

L'église de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

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Un dragon à queue de serpent.

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L'église de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

L'église de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

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Un lion.

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L'église de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

L'église de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

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SOURCES ET LIENS.

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AMEMIYA (Hiroko) 2005, Vierge ou démone, exemple dans la statuaire bretonne, Keltia éditeur, Spézet. 269 p. page 176. Version remaniée de la thèse de 1996.

— AMEMIYA (Hiroko) Figures maritimes de la déesse-mère, études comparées des traditions populaires japonaises et bretonnes thèse de doctorat d'études littéraires, histoire du texte et de l'image  Paris 7 1996 sous la direction de Bernadette Bricout et de Jacqueline Pigeot. 703 pages Thèse n° 1996PA070129

Résumé : Le thème principal de cette étude est de voir quel rôle la femme non-humaine - et notamment la femme qui appartient au monde maritime - a joué au japon et en Bretagne, à travers les récits relatifs à l'épouse surnaturelle. Pour la Bretagne, les recherches s'étendent également sur l'iconographie religieuse représentant l'être semi-humain telles la sirène et la femme-serpent. La région conserve dans ses chapelles de nombreuses statues des xvie et xviie siècles figurant ce type faites par des artisans locaux. L'imagination populaire s'épanouit ainsi dans la femme non-humaine de deux façons en Bretagne : dans l'expression orale et dans l'expression plastique ce qui nous offre une occasion inestimable d'étudier leur compatibilité dans leur contexte socioculturel. Les récits qui traitent le thème du mariage entre l'être humain et l'être non-humain révèlent la conception de l'univers d'une société. L'autre monde ou les êtres de l'autre monde sont en effet une notion fonctionnelle qui permet a la société de maintenir l'ordre interne par une intervention externe fictive : la suprématie du fondateur du japon s'explique par la transmission d'une puissance surnaturelle par sa mère du royaume maritime, alors qu'en bretagne, la destruction de la cite légendaire d'Is est causée par une fille maudite née d'une fée. Le premier volume de cette étude est composé de trois parties : i. L'autre monde dans la tradition populaire au japon, ii. Récits relatifs au mariage au Japon et en Bretagne, iii. Iconographie d'une femme semi-humaine. Le deuxième volume est un inventaire des différents types de représentation semi-humaine en bretagne.

— COMITE D'ANIMATION DE LAZ

http://www.comiteanimationlaz.fr/mydata/Revolution%20Tregourez.PDF

COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Trégourez, Notice extraite de : Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/11f67d5b790259d5e88147762dfe6e34.pdf

 

Le porche latéral sud, avec toit en carène renversée, porte l'inscription : " V P : BOVRCHIS CV : 1687/F. PERONIC (ou PEROVIC ?). FAB./GR. PERONIC (ou PEROVIC ?). FAB. " et " NOBLE & DISCRET MI. MICHEL. DE. KGVEAN. P./IL. BLANCHE. " La porte intérieure est soulignée d'une accolade reposant sur des culots. Porte identique dans le mur sud. Enfin, la sacristie, accolée au flanc sud, porte des inscriptions : " D. MAVRICIVS. GVEGVEN. R. 1675 / M. P. LE. BOVRCHIS. C./ M. I. LE. BOURCHIS. P./M. G. PERENNES / CL. LE. GALLOV. FA./ Y. LE COR /G. QVEINNEC. FA./ LO. TALIDEC. MA. " (mur ouest) ; et sur le mur nord : " H. I. CO. MAHE. "

INFOBRETAGNE

http://www.infobretagne.com/tregourez.htm

INVENTAIRE GENERAL 1966

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/9a06828e-20a5-40a7-92c1-b8d45ff5397d

https://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00005194_01.pdf

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.

— WAQUET (Henri), 1945, Confidences d'un recteur bas-breton, Trégourez en 1672, Mémoire de la Société histoire et archéologie bretonne SHAB 

https://m.shabretagne.com/scripts/files/5f467d5dd0f360.27066687/1945_03.pdf

— AUTRES.

http://www.infobretagne.com/tregourez.htm

http://piquetjm.free.fr/notes%20historiques%20LAZ.pdf

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26 février 2023 7 26 /02 /février /2023 18:46

Les vitraux (vers 1425, et XVIe siècle) de l'église de Betton (35) exposés au musée de Cluny. Les seigneurs de Saint-Gilles en donateurs autour d'une Passion.

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Voir les autres verrières du premier quart du XVe siècle en Bretagne :

QUIMPER,  CATHÉDRALE : vers 1417 et vers 1496.

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DOL-DE-BRETAGNE :

LA GUERCHE-DE-BRETAGNE. Premier quart XVe siècle.

 

MERLEAC 

RUNAN:

MALESTROIT vers 1423.

 

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Voir aussi :

La baie 108 de l'église Saint-Pierre de Saint-Père (35) datant du premier quart du XVe.

 

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PRÉSENTATION.

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La source principale est l'ouvrage de Françoise Gatouillat et Michel Hérold, Les Vitraux de Bretagne, volume VII du Corpus Vitrearum, pages 268 à 270,  avec deux clichés.

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1. Les vitraux du début du XVe siècle en Bretagne.

Les verrières peintes en Bretagne au début du XVe siècle et encore conservées sont rares, ce sont celles (liens supra) de la baie axiale de la chapelle de Merléac en 1402, des fenêtres hautes du chœur de la cathédrale de  Quimper vers 1417, de deux tympans de la cathédrale de Dol vers 1420,  de la baie d'axe de l'église de Runan vers 1423 et d'une baie de l'église de Malestroit,  également vers 1423, et de l'église de La Guerche-de-Bretagne. Elles sont dues au mécénat du duc Jean V (Quimper, Runan), ou du connétable Olivier de Clisson et des Rohan (Merléac), et autres très nobles familles (Marie de Bretagne sœur de Jean V et son mari Jean d'Alençon à La Guerche-de-Bretagne, ou les puissants seigneurs de Malestroit.

Presque toutes ces verrières partagent des caractères communs, la présence de tentures colorées damassées dans le fond de niches dans lesquelles se tiennent des personnages ou des scènes traitées en camaïeu de grisailles et jaune d'argent avec un emploi de verres colorés teintés dans la masse restreint aux vêtements ou accessoires. Les pupilles des illustres personnages sont souvent rehaussées de jaune d'argent (Dol, Quimper, Merléac, Runan, Malestroit). L'examen des motifs des damas, parfois issus de soieries (lampas) est passionnant, surtout en comparaison avec les verrières contemporaines d'Évreux, de Sées ou de Bourges.

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La quinzaine de panneaux datant de 1420-1430,  provenant  de l'église de Betton et conservés au musée de Cluny témoignent également d'un illustre mécénat (les seigneurs de Saint-Gilles), avec un intérêt certain pour le portrait des donateurs, et on y retrouve les figures en verre blanc peint en grisaille avec rehaut de jaune d'argent, enlevés sur des tentures à motifs variés de plusieurs teintes.

Bien que les photographies de ces panneaux soient disponibles sur internet, notamment par la Réunion des Musées Nationaux, aucun site ou aucune publication n'en offre un examen complet associé à une analyse détaillée. Je propose donc ici mes photographies complétées par celles de la RMN (parfois éclaircies), associées aux descriptions fournies par le Corpus Vitrearum, et à quelques commentaires personnels.

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L'église Saint-Martin de Betton.

La première église du premier quart du XVe siècle fut incendiée en 1590 pendant les guerres de la Ligue. Elle fut reconstruite à partir de 1869 sur les plans de Jacques Mellet.

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Les vitraux.

 

Ce qui restait des verrières anciennes de l'église, déjà regroupé en une seule fenêtre avant 1861 par Brune, fut proposé à la vente en 1874. Ils passèrent entre les mains d'Alfred Ramé, magistrat, historien et archéologue de Rennes, qui décrivit en 1849 avec Pol de Courcy les vitraux bretons anciens (Bull. arch. de l'Association Bretonne), et qui avait brièvement décrit et relevé par croquis ces vitraux de Betton. Alfred Ramé offrit dès 1876 au Musée de Bretagne certains panneaux, et servit d'intermédiaire pour l'achat en 1877 par le musée de Cluny de quinze autres panneaux, de la cuve baptismale ( fonds baptismaux doubles, sculptés, armoiries aux armes de Saint-Gilles)  et d'un bénitier.

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La liste des panneaux du Musée de Cluny, constituée à l'origine était la suivante :

1°) Quinze panneaux rectilignes conçus pour des lancettes, certains comportant sur l'un des côtés une bordure aux couleurs des Saint-Gilles

—Six panneaux figurant des donateurs et leurs épouses, portant les armes de seigneurs de Saint-Gilles, dont un disparu.

—Six scènes de la Passion, dont deux ont disparus (Agonie du Christ , et Comparution devant Pilate).

—Une Charité de saint Martin.

— Deux saints en pied : Jean-Baptiste, et sainte Apollonie (ou Anastasie), panneaux disparus.

Parmi ces quinze panneaux, huit sont exposés  aujourd'hui au musée de Cluny : quatre panneaux de donateurs et quatre scènes de la Passion. Je n'ai pas vu lors de ma visite en 2023 (oubli ?) la Charité de saint Martin.

 

2°) Douze ajours de tympans dont une Vierge à l'Enfant et Marie Cléophas (figures d'une Sainte Parenté ou "Trois Maries"? Ces  fragments sont conservés en réserves (cliché RMN) .

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Les trois panneaux conservés au Musée de Bretagne sont au nombre de trois et constituent un calvaire :  un oculus figurant le Christ en Croix entouré du Tétramorphe, et deux têtes de lancettes figurant l'un la Vierge, l'autre saint Jean.

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Couple de donateurs, un chevalier de Saint-Gilles et son épouse, tournés vers la droite. Cl.9541. Vers 1420-1430.

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https://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/couple-de-donateurs-de-la-famille-de-saint-gilles-seigneur-de-betton_vitrail-technique_grisaille-69a45b58-235f-4bd6-8070-4a2b1d752828

Ce panneau dépourvu de bordures  mesure 43 cm de haut et 43 cm de large.

Sous une série d'arcades (pièces modernes et bouche-trous) entre deux piliers, les donateurs agenouillés vers la droite sur un coussin prient , et leur oraison est inscrite sur les phylactères qui s'élèvent de leurs mains jointes.

L'homme est en armure dont nous voyons les pièces couvrant les jambes, et la cotte de l'encolure. Cette armure est recouverte d'un tabard à ses armes, d'azur semé de lys d'argent. Ses cheveux sont taillés court.

L'épouse porte un surcot ouvert et une robe d'or, damassée, aux manches couvrant le dos des mains, et une coiffe ramassant les cheveux en deux masses latérales sous une résille. La jupe armoriée est aux armes de son époux, en partition avec ses propres armes, mais ce détail précieux est perdu et remplacé par un bouche-trou.

On notera les lys d'argent montés en chef d'œuvre dans le verre bleu des armoiries.

Le fond rouge est peint de feuillages des tiges dotées de vrilles) et de lys, mais cette peinture est effacée, ; la partie devant le donateur est moderne.

 

 

Inscriptions :

Un relevé soigneux pourrait sans doute encore les transcrire, malgré la grisaille pâle. Je distingue les lettres finales MEA du donateur.

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Les vitraux (vers 1425) de l'église de Betton, Musée de Cluny à Paris. Photographie lavieb-aile 2023.

Les vitraux (vers 1425) de l'église de Betton, Musée de Cluny à Paris. Photographie lavieb-aile 2023.

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Couple de donateurs, plus âgés, un chevalier de Saint-Gilles et son épouse, tournés vers la gauche. Cl.9542. Vers 1420-1430.

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Ce panneau dépourvu de bordures  mesure 43 cm de haut et 40 cm de large.

Sous une série  de cinq arcades entre deux piliers, les donateurs agenouillés vers la gauche sur un coussin prient comme les précédents , et leur oraison s'inscrit également sur les phylactères qui s'élèvent de leurs mains jointes.

Le donateur porte les armes d'azur semé de lys d'argent des Saint-Gilles, tandis que son épouse associe ces armes aux siennes, qui seraient d'argent et de gueules mais qui seraient restaurées.

Pour F. Gatouillat et M. Hérold, la figure de l'homme, âgé et barbu, pourrait être un portrait.

Le fond rouge porte des rinceaux à vrilles et feuilles trilobées.

Le phylactère du donateur est effacé, celui de son épouse débute par un O--

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Les vitraux (vers 1425) de l'église de Betton, Musée de Cluny à Paris. Photographie lavieb-aile 2023.

Les vitraux (vers 1425) de l'église de Betton, Musée de Cluny à Paris. Photographie lavieb-aile 2023.

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Couple de donateurs, jeunes, un chevalier de Saint-Gilles et son épouse, tournés vers la droite. Cl.9544. Vers 1420-1430.

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Ce panneau de 42 cm sur 44 cm (plus la bordure de 4 cm à droite) comporte deux bordures armoriées mais celle de droite est douteuse et celle de gauche est moderne malgré l'insertion de deux lys anciens.

Le fond est vert à rinceaux de feuillages trilobés.

Le donateur porte les cheveux taillés au dessus de la nuque (la tête est légèrement décalée par une remise en plombs), les mains et le bas de l'armure (remplacé par un bouche-trou) ne sont pas conservés. Certains lys du tabard armorié sont montés en chef d'œuvre.

La donatrice est coiffée d'un bourrelet, de cheveux ramassés latéralement sous une résille, avec un voile couvrant l'arrière de la nuque. Elle porte le surcot ouvert et la cotte, et une jupe armoriée avec des pièces en chef d'œuvre. Selon F. Gatouillat et M. Hérold, cette jupe "a été remplacée".  Nous ne pouvons donc pas identifier ce couple.

Inscription :

1. dans les mains de l'épouse : SANCTE MARTINE ORA PRO NOBIS.

Soit Saint Martin priez pour nous". C'est bien la forme attestée sur les livres d'Heures du XVe siècle. Saint Martin est le patron de l'église de Betton.

2. dans les mains du donateur  : MAT---

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Les vitraux (vers 1425) de l'église de Betton, Musée de Cluny à Paris. Photographie lavieb-aile 2023.

Les vitraux (vers 1425) de l'église de Betton, Musée de Cluny à Paris. Photographie lavieb-aile 2023.

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Couple de donateurs, plus jeunes, Jean de Saint-Gilles  et son épouse Jeanne de Tilly, tournés vers la gauche. Cl.9545. Vers 1425.

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Le panneau de 45 cm sur 49 cm conserve sa bordure aux armes de Saint-Gilles. L'architecture à modillons entre deux colonnes et pavement losangique à fleurons entoure les deux donateurs.

Le fond damassé est vert à rinceaux de feuilles trilobées.

Le jaune d'argent est utilisé avec parcimonie, par rehauts.

 L'homme est  à genoux sur un coussin damassé à pampilles ; il est coiffé d'un tortil au dessus d'une chevelure blonde volumineuse mais taillée au ras de la nuque. Il porte au dessus de son armure (cuissardes, genouillères, jambières, solerets à la poulaine et éperons) le tabard à ses armes. L'épée est à son côté gauche.

L'épouse est coiffée d'un bourrelet (semblable au tortil) et ses cheveux postiches ou non sont ramassés latéralement sous une coiffe perlée.

 Elle porte le surcot ouvert et la robe (ou cotte) damassée dorée comme les précédentes. Sa jupe  porte les armes des Tilly d'or à la fleur-de-lys de gueules

https://www.musee-moyenage.fr/collection/dossiers-thematiques/vetement-couvre-chef-moyen-age.html

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Selon Wikipedia et le site du musée de Cluny, il s'agirait de Jean de Saint-Gilles et de son épouse Jeanne de Tilly (Tilly-Blaru):

 Jean de Saint-Gilles, époux de Jeanne de Tilly, nommé en 1424 par Jean V, duc de Bretagne, fut  grand maître et gouverneur des œuvres pour les fortifications de la ville de Rennes, puis chambellan et conseiller du duc en 1425. Il serait décédé en 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Vitrail_de_Jean_de_Saint-Gilles_et_de_Jeanne_de_Tilly_(XVe_si%C3%A8cle).JPG

https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_de_Tilly

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Mais l'épouse bien documentée de ce Jean de Saint-Gilles serait plutôt (après un premier mariage ?) Jeanne de Montauban, dont les armes seraient de gueules à sept macles d'or 3, 3 et 1 et un lambel à quatre pendants du même en chef

 

"La seigneurie de Betton appartint de bonne heure et pendant plusieurs siècles à la famille de Saint-Gilles, qui tirait son origine de la paroisse de ce nom. En 1222, Tison de Saint-Gilles était à la fois seigneur de Saint-Gilles et de Betton ; il avait épousé Agathe de la Barre, veuve de lui en 1272, et laissa plusieurs enfants, entre autres Bertrand, seigneur de Saint-Gilles, et Tison, seigneur de Betton et de Mouazé ; ce dernier confirma en 1276 une donation faite à l'abbaye de Saint-Sulpice des Bois (Cartulaire Sancti Melanii et Sancti Sulpicii).

Son fils ou petit-fils Georges de Saint-Gilles, seigneur de Betton et mari de Jeanne Chesnel, jura en 1379 l'association bretonne et mourut en août 1398.

Peu après son fils, Jean de Saint-Gilles, fournit au duc le minu de la seigneurie de Betton. En 1424, Jean V, duc de Bretagne, nomma Jean de Saint-Gilles gouverneur de Rennes et le chargea d'augmenter les fortifications de cette ville. Ce seigneur se trouvait l'année suivante chambellan et conseiller du prince ; il mourut le 17 octobre 1435, laissant veuve Jeanne de Montauban.

La succession fut recueillie par sa fille, Bonne de Saint-Gilles, alors mariée à Guillaume de Rochefort.

Devenue veuve vers 1447, la dame de Betton se remaria - 1° à Charles de la Feuillée, seigneur de la Ribaudière, décédé en 1456 ; - 2° à René Chandrier, seigneur de la Poissonnière ; elle mourut le 15 octobre 1487, léguant sa seigneurie de Betton à son fils, Pierre Chandrier.

Celui-ci prit le nom de sa mère, devint Pierre de Saint-Gilles, épousa Catherine Grimault et fonda une nouvelle famille. Ecuyer de la reine Anne de Bretagne en 1495, Pierre de Saint-Gilles mourut le 25 novembre 1537, laissant Betton à son fils, Georges de Saint-Gilles (Archives de Loire-Inférieure). A la montre de 1541, ce dernier se présenta comme seigneur de Betton ; « en robe, estant à pied, il présenta pour lui un homme bien monté et armé en habillement d'homme d'armes, accompagné d'un homme bien armé et monté en archer, et d'un page à cheval, et déclara ledit seigneur de Betton son revenu noble valoir environ 800 livres, tant en ce pays que en Normandie ».

Georges de Saint-Gilles décéda sans postérité le 22 juillet 1552, laissant la seigneurie de Betton à Catherine de Saint-Gilles, sa soeur, femme de François de Denée, seigneur de la Motte de Gennes. De cette union sortit Nicolas de Denée, seigneur de Betton, qui épousa Louise de Malestroit et mourut à la fête Saint-Jean 1560, sans laisser d'enfants. Guillotin de Corson 1897

https://man8rove.com/fr/blason/grlz8j5-tilly

https://man8rove.com/fr/blason/a2bf347-montauban

https://gw.geneanet.org/pierfit?lang=fr&p=vincent&n=de+saint+gilles

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Néanmoins, selon Guillotin de Corson :

Châtellenie d'ancienneté, la seigneurie de Betton, relevant directement du duc, puis du roi, se composait de deux groupes de fiefs : ceux de Moigné et l'Hermitage, qui semblent un démembrement de la seigneurie de Saint-Gilles, et ceux de Betton et Mouazé, qu'un aveu prétend avoir été apportés à un seigneur de la maison de Saint-Gilles par sa femme, nommée Jeanne de Tilly. "

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Inscriptions, transcription approximative :

S[ANC]TE XOBE DEI LUCIARE NOS --

S[ANC]TE IOBS ORA PRO NOBIS (**)

(*)peut-être Sancte Christofore dei, voir ici

(**) selon Gatouillat, ce serait une invocation à saint Jean-Baptiste, mais je ne lis pas Iohannes : il faut peut-être lire SANCTE IOHES [BAPTISTA] comme ici

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Les vitraux (vers 1425) de l'église de Betton, Musée de Cluny à Paris. Photographie lavieb-aile 2023.

Les vitraux (vers 1425) de l'église de Betton, Musée de Cluny à Paris. Photographie lavieb-aile 2023.

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Un livre d'heures aux armes des Saint-Gilles du XVe siècle, Nantes ? vers 1415 et milieu XVe.

Le Wellesley College possède ce manuscrit ms.81 Wm-1, d'un livre d'heures, dont la reliure bretonne du XVIIe siècle est estampée Ieanne Govro.

https://repository.wellesley.edu/object/wellesley15497#page/1/mode/1up

Jean-Luc Deuffic en a donné l'analyse.  Vers le milieu du XVe siècle, on a peint au verso  du folio 99 [page 207] une enluminure représentant sainte Catherine et saint Sébastien, puis ajouté un nouveau feuillet avec les armoiries de la famille Saint-Gilles sous une Sortie du Tombeau et un moine dominicain désignant l'Enfant Sauveur montrant ses stigmates.

https://repository.wellesley.edu/object/wellesley15497#page/207/mode/1up

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Jean-Luc Deuffic s'interroge sur ce dominicain : peut-être un membre de la famille Saint-Gilles ?

Puis il donne les renseignements suivants :

Le 12 novembre 1394, Jean, sire de Saint-Gilles, rendit aveu au duc de Bretagne pour la terre et seigneurie de Saint-Gilles (Ille -et-Vilaine) avec sa motte, son manoir garni de douves, ses rabines, bois, moulins et divers bailliages en dépendants, avec droit de haute justice, dont "l'intersigne et lieu patibulaire est vert et arbre vif" (Nantes, ADLA, B 2166. Avec Constance de Rosmadec, qu'il laissa veuve le 9 janvier 1442, il eurent un fils, Guillaume de Saint-Gilles, chevalier, qui le 8 juin suivant fournit au duc le minu de sa terre de Saint-Gilles. Ce Guillaume s'unit avec Jeanne de Rohan, qui devint veuve à son tour le 5 août 1462. Bertrand de Saint-Gilles, leur fils, rendit aveu pour la seigneurie de Saint-Gilles en 1464.

https://gw.geneanet.org/kerguelen29570?lang=fr&n=saint+gilles+de&oc=0&p=jean

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Ce livre d'Heures mentionne (bien-sûr) dans son calendrier la fête de saint Martin en novembre. Mais sans que cela ne le rattache à l'église de Betton. 

 

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LES SCÈNES DE LA PASSION.

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L'Arrestation du Christ, le Baiser de Judas. Saint-Pierre tranchant l'oreille du serviteur du grand prêtre. Cl. 9548.

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Panneau de 41 cm sur 42. Le fond est rouge à motif de plante grimpante à vrilles, les herbes du  sol sont représentées. La scène réunit comme c'est l'usage le baiser de Judas et l'action par laquelle Jésus au nimbe crucifère restitue à Malchus, serviteur du principal sacrificateur, l'oreille que saint Pierre vient de trancher. Les autres personnages sont deux soldats en armure et casques, et peut-être des disciples.

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Les vitraux (vers 1425) de l'église de Betton, Musée de Cluny à Paris. Photographie lavieb-aile 2023.

Les vitraux (vers 1425) de l'église de Betton, Musée de Cluny à Paris. Photographie lavieb-aile 2023.

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La Flagellation. Cl 9549.

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Panneau de 41 cm sur 49. La bordure héraldique est moderne. Même fond rouge à feuillage à trille (qualifié de clochettes par F. Gatouillat). Les bourreaux munis de leur fouet sont vêtus d'étoffes damassées à deux motifs, géométrique et de feuillages. Ils portent des chausses ou collants ajustés se prolongeant par des poulaines très effilées.

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Les vitraux (vers 1425) de l'église de Betton, Musée de Cluny à Paris. Photographie lavieb-aile 2023.

Les vitraux (vers 1425) de l'église de Betton, Musée de Cluny à Paris. Photographie lavieb-aile 2023.

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La Crucifixion. Cl. 9551.

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Ce panneau mesure 43 cm sur 48 ; il représente le Christ en Croix entouré de Marie, assise les mains croisées sur la poitrine figée sous son manteau-voile, et Jean regardant son maître en levant la main droite de façon expressive.

Bizarrement, la plaie du flanc est située à gauche.

Les trois personnages sont en camaïeu sur verre blanc, conforme aux caractères généraux des verrières bretonnes du début du XVe, tandis que les nimbes rouges apportent une touche de couleur, et que des rehauts au jaune d'argent (bois de la traverse de croix) sont distribués selon une logique qui nous échappe.

Le fond est bleu, mais toujours à feuillages et vrilles.

Le torse du Christ est restauré.

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Les vitraux (vers 1425) de l'église de Betton, Musée de Cluny à Paris. Photographie lavieb-aile 2023.

Les vitraux (vers 1425) de l'église de Betton, Musée de Cluny à Paris. Photographie lavieb-aile 2023.

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La Sortie du Tombeau, la Résurrection. Cl. 9552.

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Panneau de 42 cm sur 40. Fond rouge à rinceaux et vrilles, nimbe bleu, tout le reste en verre blanc peint en grisaille et rehauts de jaune d'argent.

La bordure armoriée est ancienne.

Les vitraux (vers 1425) de l'église de Betton, Musée de Cluny à Paris. Photographie lavieb-aile 2023.

Les vitraux (vers 1425) de l'église de Betton, Musée de Cluny à Paris. Photographie lavieb-aile 2023.

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Détail : les rinceaux du fond ; l'insistance sur l'écoulement du sang des plaies.

Voir :

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Les vitraux (vers 1425) de l'église de Betton, Musée de Cluny à Paris. Photographie lavieb-aile 2023.

Les vitraux (vers 1425) de l'église de Betton, Musée de Cluny à Paris. Photographie lavieb-aile 2023.

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La  Charité de saint Martin. Cl. 9553.

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Sur ce panneau de 47 cm sur 48cm, la scène est abritée sous un arc polylobé moderne (sauf les pièces de l'angle gauche et les colonnettes latérales). Le fond est vert, à feuilles trilobées. 

Toute la scène principale est, encore une fois, en camaïeu sur verre blanc, sauf le nimbe rouge du saint. Le cavalier coupe son manteau de son épée, tandis que l'indigent à peine vêtu d'un pagne, en saisit une extrémité.

Le saint est en armure et tunique damassée dorée, ses cheveux sont coupés au ras de la nuque (comme les donateurs) sous une sorte de tortil.

Le sol a été complété ; un bouche-trou en bas à droite.

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AJOURS DE TYMPAN.

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Marie-Cléophas portant le flacon d'aromates. Cl. 9554.

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Inscription M. CLEOFE, "Marie Cléophas", l'une des trois Marie fille de sainte Anne selon la tradition de la Sainte Parenté avec la Vierge, et Marie-Jacobé (qui devait figurer également sur le tympan). Elle tient le flacon d'aromates du lundi de Pâques.

La femme est vêtu, selon la mode du XVe siècle, d'une cotte ajustée au dessus de la taille avant de s'élargir en un beau drapé. Un grand voile-manteau l'enveloppe. Sa posture associe le déhanché et la projection en avant du ventre, alors en vogue. Le personnage, son nimbe, son flacon et le phylactère sont en verre blanc et grisaille.

Fond rouge à rinceaux et vrilles. Sol carrelé noir et blanc.

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Les vitraux (vers 1425) de l'église de Betton, Musée de Cluny à Paris. Photographie lavieb-aile 2023.

Les vitraux (vers 1425) de l'église de Betton, Musée de Cluny à Paris. Photographie lavieb-aile 2023.

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Les cinq panneaux  signalés au XIXe siècle et actuellement disparus :

Un donateur isolé en cotte aux armes de Saint-Gilles.

L'Agonie du Christ au Jardin des Oliviers.

La Comparution devant Pilate.

Saint Jean-Baptiste

Sainte Apollonie (ou Anastasie)

La présence d'une sainte Apollonie laisse penser que l'une des inscriptions des donateurs l'invoque en oraison.

 

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AUTRES PANNEAUX NON EXPOSÉS, EN RESERVES. BASE RMN.

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Couple de donateurs tournés vers la gauche. Inscription SANCTE PETRO--- (?). Cl.9546. Après 1501.

Ce panneau daterait du premier quart du XVIe siècle, soit un siècle plus tard que les précédents, car les armoiries de l'épouse, fascé de gueules et d'argent chargé de coquilles de gueules, permet d'identifier Catherine Grimault, épouse de Pierre Chandier dit Saint-Gilles.

Ce dernier, mort en 1537, est le fils de Bonne de Saint-Gilles, et le petit-fils de Jean de Saint-Gilles, identifié comme l'un des donateurs précédents.

Effectivement,  la mode a changé, les solerets de l'armure sont à bouts arrondis, et Catherine Grimault porte sur un surcot doublé d'hermines un manteau aux larges manches fourrées d'hermine, et une coiffe noire semblable à celle d'Anne de Bretagne. Elle porte un collier d'or à médaillon, des bagues, et, aux manches du surcot, des breloques ou boutons d'or. Le donateur est a priori agenouillé à son prie-dieu, comme en témoigne le livre ouvert devant lui.

Le lys de la manche du tabard bleu est monté en chef d'œuvre.

Inscription : SANCTE PETRUS [?] ORA PRO NOBIS. "Saint Pierre priez pour nous".

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Données historiques :

En 1424, Jean V, duc de Bretagne, nomma Jean de Saint-Gilles gouverneur de Rennes et le chargea d'augmenter les fortifications de cette ville. Ce seigneur se trouvait l'année suivante chambellan et conseiller du prince ; il mourut le 17 octobre 1435, laissant veuve Jeanne de Montauban.

La succession fut recueillie par sa fille, Bonne de Saint-Gilles, alors mariée à Guillaume de Rochefort.

Devenue veuve vers 1447, la dame de Betton se remaria -

1° à Charles de la Feuillée, seigneur de la Ribaudière, décédé en 1456 ;

- 2° à René Chandrier, seigneur de la Poissonnière ; elle mourut le 15 octobre 1487, léguant sa seigneurie de Betton à son fils, Pierre Chandrier.  Celui-ci prit le nom de sa mère, devint Pierre de Saint-Gilles, épousa en 1501  Catherine Grimault et fonda une nouvelle famille. Ecuyer de la reine Anne de Bretagne en 1495, Pierre de Saint-Gilles mourut le 25 novembre 1537, laissant Betton à son fils, Georges de Saint-Gilles (Archives de Loire-Inférieure).

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Couple de donateurs, vitrail Photo (C) RMN-Grand Palais (musée de Cluny - musée national du Moyen-Âge) / Franck Raux

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Donatrice (fragment).

La provenance est-elle certaine ? On ne trouve pas les caractères précédents, le fond à rinceaux,  je pense plutôt à un vitrail normand du XVIe. La femme porte de très longues manches à revers de fourrure (hermine ?)

 

 

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"Vierge à l'enfant"(?). Inscription ---/MARIA. Cl. 9555

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Vitrail provenant de l'église de Betton : Vierge à l'Enfant Photo (C) RMN-Grand Palais (musée de Cluny - musée national du Moyen-Âge) / Jean-Gilles Berizzi

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Sainte femme portant un flacon d'aromates.

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Il s'agirait de Marie Jacobé. Même attitude générale que Marie Cléophas.

Fond rouge à rinceaux.

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Marie-Madeleine (fragment réunis en mosaïque, inscription M.MAGDALE).

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Fragment de vitrail de l'église de Betton : Marie Magdeleine Photo (C) RMN-Grand Palais (musée de Cluny - musée national du Moyen-Âge) / Jean-Gilles Berizzi

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Fragment de lancette avec bordure armoriée.

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Fragment de vitrail.

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Vitrail de l'église de Betton : tête de lancette à damas Photo (C) RMN-Grand Palais (musée de Cluny - musée national du Moyen-Âge) / Jean-Gilles Berizzi

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Fragments de tête de lancette. Gables crénelés et pinacles gothiques.

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Fragment de vitrail provenant de l'église de Betton. Photo RMN éclaircie.

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Fragment de vitrail provenant de l'église de Betton Photo (C) RMN-Grand Palais (musée de Cluny - musée national du Moyen-Âge) / Jean-Gilles Berizzi

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Fragment de vitrail provenant de l'église de Betton : gâble Photo (C) RMN-Grand Palais (musée de Cluny - musée national du Moyen-Âge) / Jean-Gilles Berizzi

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Fragments de tête de lancette.

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Cl. 9555b. Sommet d'une tourelle sur fond damassé rouge. Databt vers 1420-1430, avec compléments modernes.

Tête de lancette, vitrail provenant de l'église de Betton Photo (C) RMN-Grand Palais (musée de Cluny - musée national du Moyen-Âge) / Franck Raux

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Tête de lancette, vitrail provenant de l'église de Betton Photo (C) RMN-Grand Palais (musée de Cluny - musée national du Moyen-Âge) / Franck Raux

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Fragment de vitrail à crénelage sur fond rouge damassé de feuillages.

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Fragment de vitrail provenant de l'église de Betton : mouchette Photo (C) RMN-Grand Palais (musée de Cluny - musée national du Moyen-Âge) / Jean-Gilles Berizzi

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Fragments de mouchette du tympan. Rose rouge et rinceaux à vrilles et feuilles trilobées.

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FRAGMENTS CONSERVÉS À RENNES, MUSÉE DE BRETAGNE.

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Ces panneaux ont été détenus par Ramé, magistrat et archéologue à Rennes, après leur mise en vente en 1874, et ce dernier les confia au Musée de Bretagne (aujourd'hui Les Temps Libres) en 1877.

Ils furent exposés à partir de 1963 dans les anciens locaux du musée, puis transférés dans les nouveaux locaux où ils se trouvent en réserves sous les n° d'inventaires 876.0019.1, 876.0019.2 et 876 00193.

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Le Christ en croix entouré du Tétramorphe, oculus. Inscription INRI /S.MATTEUS:S. LUCAS : S. MARCUS/ IOANNES. Premier quart XVe siècle.

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Cet oculus quadrilobé de 34 cm a été monté dans un verre sombre pour sa présentation. Le Christ en croix, au nimbe crucifère sous le titulus INRI est entouré dans les lobes des  symboles des quatre évangélistes tenant un phylactère à leur nom en latin, l'ensemble en grisaille et jaune d'argent sur verre blanc.

F. Gatouillat et M. Hérold indique que le montage original devait comporter cinq panneaux indépendants, car on trouve des marques de fer circulaire autour de l'oculus sur 2 à 3 cm, et car les lobes sont rognés et "cousus" à la forme principale .

 

Christ et Tétramorphe. Copyright Musée de Bretagne Numéro d'inventaire : 876.0019.3

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La Vierge et saint Jean au calvaire : panneaux en forme de têtes de lancettes trilobées.

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Ces deux panneaux de 39 cm sur 53 cm ont été insérés dans un verre noir moderne pour leur présentation. La Vierge et saint Jean, dont seuls les vêtements sont en verre coloré, sont debout sur des tertres traités en grisaille et jaune d'argent sur fond blanc.

La plus grande pièce du manteau bleu damassé est un bouche trou (du XIXe ?).

 

Panneau figurant la Vierge au calvaire (sommet de lancette).Numéro d'inventaire : 876.0019.1

 

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Le site du Musée de Bretagne indique en titre, bien sûr par erreur "Saint Jean-Baptiste", mais la légende rectifie la description.

Panneau figurant Saint Jean au pied de la croix (sommet de lancette).Numéro d'inventaire : 876.0019.2

 

 

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SOURCES ET LIENS.

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BASES PHOTOS RMN :

https://art.rmngp.fr/fr/library/artworks?k=betton

DEUFFIC (Jean-Luc), 2019, Le livre d'heures enluminé en Bretagne, Brepols, page 321.

— GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD (Michel), 2005,  Les vitraux de Bretagne, Corpus Vitrearum, France VII, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, p. 200.

RAISON (Abbé J.), 1934, Souvenirs de l'ancienne église de Betton, B. et Mem. Société archéologique d'Ille-et-Vilaine t. LX p. 103-111.

"L’abbé Guillotin de Corson disait dans son Pouillé (Pouillé, IV, p. 157), en parlant de la verrière de Betton « La destruction en est fort regrettable ». Il ignorait donc, quatre ans après l’évènement, que les vitraux s’en étaient allés à Paris, ce qui donne à penser que ce départ fit peu de bruit. La Société archéologique d’Ille-et-Vilaine avait, en vain, essayé de les sauver [Note : Mémoires de la Société Archéologique d’Ille-et-Vilaine, X, p. XXV « M. du Breil Le Breton fait connaître que M. le Curé et M. le maire de Betton seraient disposés à vendre à la Société le bénitier et le baptistère provenant de l’ancienne église de cette paroisse. Des démarches seront faites pour arriver à la réalisation de cet achat. M. le président (M. André) signale a cette occasion la maîtresse-vitre de cette église représentant la Vie de Saint-Martin (Ce qui est une erreur). Mais la Société ne peut en faire l’acquisition. Elle est déjà embarrassée des Vitraux provenant de la chapelle Saint-Yves (de Rennes), qu’elle ne peut placer d’une manière convenable »]. [...] Les vitraux de Betton partirent pour Cluny, en 1879. Ils devaient être en assez piteux état puisque, en 1862, on les classait déjà au rang des choses abandonnées. Ils n’étaient pas inconnus de tout le monde, Pol de Courcy les avait signalés dans le Guide de Rennes à Saint-Malo (page 355) ; Paul de la Bigne-Villeneuve, dans la Bretagne contemporaine (page 20) ; Ogée, dans le Dictionnaire de Bretagne (I, p. 84), le chanoine Brune dans son Cours d'Archéologie (page 153) et enfin M. André, dans son travail sur la Verrerie et les Vitraux peints dans l’ancienne province de Bretagne (Mémoires de la Société Archéologique d'Ille-et-Vilaine, XII, p. 154).

Jusqu’ici, on n’a jamais essayé de les décrire, ou plutôt les auteurs qui se sont occupés de la question en ont parlé sans les avoir vus. Je vais essayer de combler cette lacune en me servant des notes que j’ai prises sur place, lors d’une visite au musée de Cluny, et d’un document précieux, conservé au Musée archéologique de Rennes c’est un croquis de M. Ramé, remontant à 1860, et présentant, avec le schéma du vitrail, l’indication des scènes figurées aux différents panneaux. Il y en a quinze, divisés par séries de trois [Note : M. Ramé les classe ainsi, par rangées de trois, en commençant par le sommet : « Tête de cardinal, XVIème (siècle). Fragment. Id. - Flagellation, Crucifixion, Résurrection. - Saint Jean-Baptiste, Saint Martin, Saint Gilles, donateur. - Saint Gilles. Com (sic) dans prison. Jésus devant Pilate. - Saint Gilles. Baiser de Judas. Saint Gilles et ses fils ou femme ». Note marginale « La bande porte d’argent à deux sequins »].

Dans le catalogue de M. du Sommerard, on lit « Vitraux de l’église de Betton, donnés à l’une des chapelles de ce monument au XVIème siècle par les seigneurs de Saint- Gilles et exécutés à Rennes. Les six premiers représentent les donateurs de la famille de Saint-Gilles, qui occupait un rang honorable à la Cour du duc Jean V. Ils sont à genoux et en prières. Le sixième est d’une époque postérieure et ne remonte pas au delà du XVIème siècle » (Page 157, numéros 1897-1913).

On peut apporter quelques compléments à ces indications sommaires. Le panneau catalogué au numéro 1898 représente un donateur et une donatrice. Le chevalier est revêtu d’une cote armoriée d’azur à des fleurs de lys d’argent. Deux phylactères sont illisibles. Il en est de même pour les numéros 1902 et 1906. Le premier de ces panneaux présente des arceaux gothiques. Sur le panneau N° 1901, le donateur à genoux tient un livre. Il a une cote armoriée, aux couleurs déjà décrites. La Dame qui l’accompagne porte une robe rouge, avec fourrure, sur laquelle se détachent deux coquilles. Deux phylactères sont illisibles. Impossible de dire où étaient placés ces panneaux dans le vitrail de Betton. Ils étaient d’ailleurs présentés sans ordre, ainsi qu’il appert pour les scènes de la Passion.

Celles-ci, à Betton, étaient au nombre de cinq. On les retrouve à Cluny sous les numéros suivants 1904, le baiser de Judas ; 1905, la Flagellation ; 1906, le Christ devant Pilate ; 1907, le Calvaire ; 1908, la Résurrection. Une difficulté surgit ici : le panneau catalogué 1903, représente l'Agonie au Jardin des Olives. M. Ramé n’en parle pas. Le panneau 1904, représentant le Baiser de Judas comporte un fonds rouge et des personnages peints en blanc. Il en est de même pour la Flagellation. Ici, sur les côtés, apparaît une bande bleue semée de fleurs de lys d’argent. Les bourreaux sont du nombre de deux. Le panneau de la Crucifixion est à fonds bleu et celui de la Résurrection à fonds rouge avec bande bleue, fleurdelysée. Quelques-uns de ces panneaux ont perdu le numéro du catalogue. On les reconnaît uniquement grâce aux armoiries des Saint-Gilles. Les salles elles- mêmes du musée n’ont pas toutes de numéros. Les vitraux doivent se trouver dans la XXIVème et la XXVème (Note : Ces panneaux ont 0 m. 40 de hauteur et 0m.48 de largeur). Les trois derniers panneaux représentent les saints patrons de la famille de saint Gilles au numéro 1910 figure saint Jean-Baptiste ; le numéro 1911 est consacré à sainte Appollinie (sic). Il doit correspondre au panneau appelé par M. Ramé : Com dans (une) prison. Le numéro 1909 représente saint Martin. Ce dernier panneau est le plus connu, grâce à Guillotin de Corson qui a écrit dans le Pouillé (IV, page 157) : La verrière de Betton « représentait la légende de saint Martin de Tours, patron de la paroisse ». Cette erreur fut reproduite par plusieurs auteurs, ainsi que celle-ci : « On y voyait le blason des saint Gilles ». Ce panneau, consacré à l’évêque de Tours, est sur fond vert, les habits du saint sont blancs et l’auréole est rouge. Le dessin, très pauvre, laisse bien au-dessus de lui le vitrail de la chapelle de la Vierge dans l’église des Iffs, le plus médiocre de la série. Quant à la tête de Cardinal qui signale M. Ramé dans son croquis, elle ne figure pas au musée de Cluny. Tous ces panneaux appartenaient à la verrière placée au-dessus du maître-autel. Mais la chapelle des seigneurs de Saint-Gilles possédait aussi un vitrail. De ce dernier des fragments subsistent à Cluny et même à Rennes. Furent-ils placés au somment de la grande vitre, dans les deux panneaux que le dessin de M. Ramé désigne sous le nom de fragments. Je ne le crois pas. Voici en effet ce qu’en dit le catalogue de Cluny au numéro 1912 : « Fragments des grandes verrières de l’église de Betton. Figures de femmes en costume du XIVème siècle. Grisailles sur fond rouge, avec la légende L. CLEOFE (une des saintes femmes, Marie Cleofas).

1913, Fragment analogue. La Vierge tenant dans ses bras l'Enfant Jésus : Grisaille relevée d’or sur fonds rouge. Hauteur, 0 m. 38. Ces deux motifs faisaient partie de la décoration des arcatures dont les autres fragments n’ont pu être conservés. Ces vitraux sont restés en place jusqu’au moment de la destruction de la chapelle Saint-Gilles. Ils ont été acquis par le musée en 1879, en même temps que les fonts-baptismaux et le bénitier de Betton » (Catalogue du Musée de Cluny).

Au musée de Rennes figure un quatrefeuille avec le Christ en croix, entouré des quatre évangélistes (Catalogue du Musée de Rennes. 3ème édition. N° 4.316, Don de M. Ramé). D’autres fragments présentent la figure d’une sainte femme. Les tons et le dessin sont très supérieurs à ceux des fragments de la grande verrière. "(Abbé Raison - 1934).

— SOMMERARD (Alexandre Du ),1834, Notices sur l'Hôtel de Cluny et sur le palais des Thermes: ... - Page 150

https://www.google.fr/books/edition/Notices_sur_l_H%C3%B4tel_de_Cluny_et_sur_le/_u4TAAAAQAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=chapelle+de+l%27h%C3%B4tel+de+cluny+%22phylact%C3%A8res%22&pg=PA150&printsec=frontcover

https://fr.wikisource.org/wiki/Notices_sur_l%E2%80%99h%C3%B4tel_de_Cluny_et_le_palais_des_Thermes/Table_des_mati%C3%A8res

TUDCHENTIL, A. De la Pinsonnais : Saint-Gilles.Preuves pour la Grande Ecurie (1687)

 

https://www.tudchentil.org/spip.php?article315

MES VITRAUX FAVORIS

http://www.mesvitrauxfavoris.fr/Supp_c/musee_cluny_paris.htm

 

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