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25 juin 2022 6 25 /06 /juin /2022 18:46

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan.

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— Voir sur Runan :

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— Voir sur l'art tumulaire hors Bretagne:

 

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Sur les gisants de Bretagne, voir (approximativement par ordre chronologique) :

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Hors de ce blog :

 

 

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PRÉSENTATION.

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Ce gisant en pierre est placé dans l'angle sud-ouest de la nef, à droite de l'entrée, à l'angle de la tour, dans un endroit assez sombre et empoussiéré, et le recul nécessaire à son examen est limité par la présence d'une ancienne cloche conservée devant lui. 

Il était placé jadis, selon Monnier, au centre du bas-côté sud ; un couple de seigneur y est représenté mais leurs  visages  ont été martelés à la Révolution, de même que tout indice d'identification. Les propositions n'ont pas manquées, et Benjamin Jollivet avait suggéré d'y voir le tombeau de Jean V et de sa femme Jeanne de France, tandis que J.-M. Luzel suggérait d'y voir les seigneurs de Lestrezec, ou Monnier ceux de Kerambellec.  En 1936, René Couffon, toujours péremptoire, n'affirme y distinguer "encore nettement" les armes des du Parc de la Roche-Jagu. Puisque le tympan de la maîtresse-vitre porte les armes en prééminence de Henry du Parc d’azur au léopard d’or, brisé d’un lambel de gueules et et de Catherine de Kersaliou  d’argent à trois fasces de gueules au lion brochant, cela lui permit d'affirmer, dans une publication aussi sérieuse que celle de la Société archéologique de France, qu'il s'agissait du gisant de ce couple, dont l'épouse est décédée en 1433. C'est ce qu'on retrouve aujourd'hui repris partout.

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Ou presque. Seven Lemaître, dans la 173e cession du Congrès archéologique de France de 2015, ne cite son prédécesseur devant le même Congrès qu'avec prudence et au conditionnel. Pas plus que moi, il ne semble avoir pu constater  les armoiries des du Parc. Voici sa description :

"René Couffon a cru reconnaître l'écu de Henri du Parc seigneur de la Roche-Jagu, cité en 1421 comme garde de la foire de Saint-Barnabé  en Runan. Il serait accompagné de sa femme Catherine de Kersaliou, décédée en 1433, dix ans après son mari. Elle est enterrée le 15 novembre 1433 à Runan (René Couffon, "La Roche-Jagu", Soc. d'Emul. des Côtes-du-Nord p. 38). 

Leurs têtes reposent sur des coussins tenus par des anges. Henri du Parc, écimé,  porte une armure de plates complètes aux genouillères bien tracées et Catherine de Kersaliou porte une longue robe au drapé lourd et  ceinturée au dessus de la taille, selon la mode du XVe siècle."

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Pour respecter les conventions, j'adopte dans ma description, comme le fait S. Lemaître, l'hypothèse de René Couffon, qui reste plausible.

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Qui est Henry du Parc ?

Il est le fils de Maurice du PARC, seigneur du Parc ca 1321-1383..1390, Capitaine de Quimper, chambellan du duc de Bretagne, et de Catherine de TROGUINDY, dame de la Roche-Jagu ca 1340-1418. Catherine de Troguindy mourut en 1418 et son fils aîné , Henri du Parc , rendit au duc minu de sa succession le 25 juin de la même année.

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DU PARC d'azur au léopard d'or, au lambel de gueules. Et Morice du Parc, un escuier hardy. MAURICE DU PARC, seigneur du dit lieu, Paroisse de Rosnoën, Evêché de Cornouailles, ainsi qu'il le dit lui-même dans l'enquête pour la canonisation de Charles de Blois, en 1371 (D. Morice, T. II., Pr., col. 9), ne doit point être confondu, comme on l'a fait, avec une autre famille du Parc, sr. du dit lieu, Paroisse du Gouray, et de Locmaria, Paroisse de Ploumagoër, qui s'armait d'argent à trois jumelles de gueules.

Les du Parc de Rosnoën,, issus en ramage des vicomtes du Faou, portaient les armes de ceux-ci, brisées d'un lambel.

Maurice, l'un des champions du combat des 30, puis capitaine de Quimper pour Charles de Blois, contribua, en 1359, pour la somme de 5.000 écus, à la rançon de son maître prisonnier en Angleterre, et, à sa mort, passa au service de France. Suivant l'enquête susdite, il était âgé, en 1371, d'environ 50 ans, ce qui lui donne l'âge de 20 ans lorsqu'il fit ses premières armes au chêne de Mi-Voie. En 1372, il conduisait, avec Alain de Beaumont, l'aile gauche de l'armée du connétable à la déroute des Anglais devant Chisey, en Poitou, et était gouverneur de La Rochelle, en Aunis, en 1373 (Le Laboureur, p. 54). Les anciennes Réformations et Montres de Cornouailles mentionnent plusieurs membres de la même famille, savoir :

Henry, sr. du Parc, employé dans la Réformation de 1426, Paroisse de Rosnoën (*) ; Jean, archer en brigandine dans la Montre générale de 1481 ; autre Jean, sr. du Parc, Réformation de 1536, père de 1° Jean, mineur en 1562 et représenté à une Montre de cette année, par Jacques du Parc, son oncle paternel, en équipage d'arquebusier à cheval ; 2° Jeanne, Dame du Parc, après son frère mort sans hoirs, mariée, vers 1560, à Jean Troussier, sr. de la Gabetière. De ce mariage naquit une fille, Jeanne Troussier, Dame du Parc, mariée, en 1581, à Charles de Penmarc'h, sr. de Coëténez, Paroisse de Plouzané, dont la petite-fille, Marie-Françoise de Penmarc'h, Dame de Coëténez et du Parc, épousa, vers 1675, François Le Veyer, sr. de Kerandantec, Paroisse de Plouzané, et du Ster, Paroisse de Cléden-Poher.

Gabriel Le Veyer, fils des précédents, seigneur du Parc, de Coëténez et du Ster, mourut au Parc et fut enterré, en 1724, à Rosnoën, laissant de son mariage avec Marie-Perronnelle de Kerléan :

Roberte-Angélique Le Veyer, Dame du Parc, de Coëténez et du Ster, épouse de Claude-René de Guer, marquis de Pontcallec, frère de Clément décapité, en 1720, pour sa participation à la conspiration de Cellamare.

(*) Je n'ai pu vérifier cette information.

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Henry du Parc Sr de la Roche-Jagu épousa Catherine de Kersaliou. Il décéda en 1423 entre le 2 octobre et le 19 décembre. Certains auteurs indiquent qu'il décéda à Runan, ce que je n'ai pas pu confirmer et que je tiens comme douteux, ou basé sur la présence de ce gisant.

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Son nom apparait en 1495 dans un acte ducal qui concède à Runan l'établissement d'une foire le jour de la  saint Barnabé (le 11 juin), et qui attribue la garde et le gouvernement de cette foire à Henry du Parc et à ses héritiers :

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1495 Concession d'une foire annuelle au bourg de Runan . Copie de 1683 ( Ar . paroissiales de Runan )

A Vannes, 1421, 19 mai. « Jehan. A tous, salut. Comme à nous de nos droicts royaux et ducheaux, souverainetez et noblesses appartiennent la creatiuon et institution des foires et marchez en nstre duché et non à aultre, et nous ayant suplié et requis les tresoriers et fabriques de l'eglise et chapelle de Nostre Dame de Runargan, en la chatellenie de Chateaulin sur Trieu, pour augmentation de lad. Chapelle et du service divin en icelle, et pour le bien de la chose publique, leur donner et octroyer une foire annuelle et perpetuelle, au jour et feste de la St Barnabé apostre, o les debvoirs, esmoluements et prerogatives y appartenances, Scavoir faisons que nous avons aujourd'hui creé et octroyé aud. Fabrique d'icelle chapelle une foire annuelleet perpetuelle aud. Lieu de Runargan, aud. Jour de St Barbabé, à en jouir avec des debvoirs, esmoluements et prerogatives appartenantz a droitct de foire ; et à ce qu'elle soit seure et en puisse mieux valloir, avons voullu e octroyé, voulons et octroyons que nostre bien amé et feal ch[evali]er et chambellan messire Henry du Parc, s[eigneu]r de la Roche Jagu, ait la garde, gouvernement et juridiction et seigneurye de lad. Foire avec les sequelles et deppandances d'icelle juridiction, à en jouir luy et ses heritiers en perpetuel. Sy mandons et commendons à nos seneschaux, allouez et procureurs de Treguier et du resotrt de Gouelo, etc. etc. En tesmoign de ce, nous avons fait sceller cestes nos presantes en las de soye et cire verte.

Signe, Par le duc. Par le duc, de son commandements et en son conseil, présents : l'evesque de Dol, l'abbé de St Mahé, le sire de Molac, Pierre Eder, chevalier et Jehan de Kermellec.

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Ses armes, et celle de Catherine de Keraliou, se trouvent dans le tympan de la maîtresse-vitre datée de 1423 par déduction héraldique, sous celle des du Perrier 

 

"Au troisième rang, un écu aux armes des du Perrier et un autre losangé mi-parti : au I, du Perrier, au II, écartelé Gaudin et Brienne de Beaumont, armes de Jean du Perrier, sire de Quintin et du Perrier et de Constance Gaudin sa femme, fille de Péan et de Jeanne Riboule. Enfin au dessus des troisième et quatrième panneaux, un écusson losangé mi-parti du Parc de la Rochejagu et de Kersaliou et autre des armes pleines des du Parc, armes de Henry du Parc Sr de la Rochejagu et de sa femme Catherine de Kersaliou.

Ces grandes armoiries permettent de dater avec une très grande précision la verrière. En effet, l'on sait, d'une part, que c'est par contrat du 3 janvier 1423 que Jean du Perrier, veuf d'Olive de Rougé, épousa Constance Gaudin, et d'autre part, qu'Henry du Parc Sr de la Rochejagu décéda en cette même année 1423 entre le 2 octobre et le 19 décembre. L'on peut donc dater la commande de cette verrière de l'an 1423, les armes d'Alain du Parc, frère et héritier d'Henry, et de sa femme Miette de Tréal n'y figurant pas. Cependant les armes de Catherine de Kersaliou précédant les armes pleines des du Parc indiquent que lors de son exécution, Catherine était sans-doute veuve. Probablement était-elle même la donatrice de la verrière, comme semble l'indiquer la présence de sainte Catherine, elle mourut le 15 novembre 1433.". (R.C.)

 

https://www.laperenne-zine.com/articles.php?lng=fr&pg=646

 

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Vue générale.

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Le plateau de granite clair (leucogranite ?) sculpté en haut relief des deux membres du couple est la réunion de deux pièces de pierre, au bord arrondi mais sans moulure, celle de Henri du Parc étant près de deux fois plus large que celle de son épouse. Elles sont posées sur un soubassement fait d'un appareillage de bloc maçonnées, et nous n'avons accès qu'à deux des côtés.

Du côté est, ces pierres sont de taille irrégulières.

Du côté nord, elles sont régulières et les quatre blocs font toute la hauteur du soubassement. La pierre la plus à gauche porte les traces d'un écu martelé, mais ces traces sont ininterprétables. Un nouvel examen à jour frisant y distinguerait peut-être le blason des du Parc , mais la photo que j'ai prise peine à m'en convaincre. Les autres faces, inaccessibles, seraient-elles plus parlantes?

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Armes de la famille du Parc,  d’azur au léopard d’or, brisé d’un lambel de gueules .

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Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Les deux époux ont les mains jointes, et leur tête encadrée d'anges repose sur un coussin .

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Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Les pieds des époux reposent sur deux animaux opposés par l'arrière-train et dont la tête et le haut du tronc ont été martelés : cela souligne l'importance de ces animaux comme indice de privilège seigneurial. Il pourrait s'agir de deux lévriers pour Catherine de Kersaliou et de deux lions (ou deux chiens de chasse ?) pour Henri du Parc.

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Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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L'écu martelé.

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Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Henri du Parc.

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Il est figuré mains jointes, en armure de plates complète non recouverte d'un tabard mais sans casque, et deux anges de tendresse l'entourent. À sa droite comme à sa gauche, les anges, tournés vers lui, posent leurs mains sur le moignon de l'épaule et sur le bras.

La présence de ces anges entourant le défunt est presque constante sur les gisants des nobles bretons. On les voit déjà sur le gisant de Roland de Dinan, le plus ancien (1222).

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Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Il ne reste vraiment rien de la tête, et de la chevelure.

Les deux spalières (protection des épaules) ont trois lames articulées, et une forme très oblique, sans arrondi d'épaule.

Puis viennent les cubitières et les brassards, concernés par le martèlement.

Les mains jointes ont été martelées mais devaient être nues.

Sous les bras, se voit la sangle de fixation, bien détaillée, de la cuirasse.

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La tête des anges a été également martelée. Nous distinguons les ailes et leur plumes. Les anges sont vêtus d'une tunique qui descend jusqu'aux pieds, qui semblent nus.

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Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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L'armure décline ensuite la braconnière, les cuissardes, les grèves et les solerets, à bouts pointus.

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Le seigneur porte une épée courte le long de sa jambe droite, et une épée longue du coté gauche.

L'épée longue est dans son fourreau, et sa taille approche un mètre, si on la compare à la distance entre la ceinture et la cheville du défunt. Elle évoque donc l'épée de taille.

En Occident, le plus courant est l'épée de taille, longue (près d'un mètre) et plate, à deux tranchants. Au XIIe siècle, le pommeau rond se répand et remplace les pommeaux ovales ou lobés des épées normandes. Des modèles à la garde recourbée apparaissent. L'estoc (pointe) peu prononcé (bien que fonctionnel) tend à s'effiler : l'épée d'estoc, plus fine et plus courte (mesurant entre 60 et 75 cm du talon à la pointe), à l'extrémité acérée, plus adaptée aux coups de pointe, devient plus usitée dès la fin du XIIIe siècle de l'épée d'estoc. Son talon est large (jusqu’à 10 cm) et l'estoc très pointu permet de transpercer l'armure entre les plates qui apparaissent alors. À la fin du XIIIe siècle apparaissent les épées longues (à deux mains) telles que le brand d'arçon qui, comme son nom l'indique, est porté sur la selle et est utilisé par le chevalier démonté. Les épées bâtardes (dites à une main et demi) se développent au XVe siècle. Leur longueur et leur masse modérées ainsi qu'un excellent équilibrage (notamment grâce aux pommeaux en ampoule) en permettent l'usage à cheval et à pied, à une ou deux mains. Les épées très longues telles que les espadons restent d'usage au XVe siècle et jusqu'au début du XVIe (Zweihänder des Lansquenets)." (Wikipedia)

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L'épée courte va de la ceinture au genou, soit 50 cm environ. Elle n'a pas de fourreau, il s'agit plutôt d'une dague. Voir les deux épées et la dague de Jehan de Kerouzéré (1460) ou de son père Éon (mort en 1435)  :  la proximité des dates des deux gisants en rend la comparaison précieuse.

 

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Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Catherine de Kersaliou.

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Sa tête et ses cheveux, ses mains jointes, une partie de ses avant-bras, la tête des anges et celles de ses animaux emblématiques (lévriers ?) ont été martelés.

Elle est vêtu d'une robe descendant jusqu'aux pieds, à décolleté en V souligné par un épais revers, et dont la ceinture, une bande d'étoffe large, sépare un bustier d'une "jupe" plissée. L'ourlet inférieur forme une jolie courbe festonnée au dessus de l'extrémité des chaussures, qui sont pointues.

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Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le gisant (granite ?, après 1433 ?) de Henry Du Parc (?) et Catherine de Kersaliou (?) à l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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CONCLUSION.

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Il semble indispensable de soumettre ce gisant à un nouvel examen qualifié, afin de tenter de préciser si, oui ou non, les armes des du Parc, avec leur léopard et leur lambel, peut être découvert par un éclairage adapté ou par un examen plus attentif.

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SOURCES ET LIENS.

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—ALAIN (Agnes), 2020, Sortie fontaines et petits patrimoines

https://docplayer.fr/189176009-Sortie-fontaines-et-petits-patrimoine-du-9-mars-2020-pontrieux-runan.html

L'auteur cite Rolland 2016 : "À droite en rentrant, les gisants d'Henry Du Parc , seigneur de La Roche-Jagu (mort en 1 423), et de  son épouse Catherine de Kersaliou (décédée en 1433). On devine à leurs pieds des corps de chiens qui sont le symbole de la fidélité. L’épée du seigneur Henry du Parc est située le long de son corps ce qui signifie qu’il est mort dans son lit et non pas au combat."

https://docplayer.fr/189176009-Sortie-fontaines-et-petits-patrimoine-du-9-mars-2020-pontrieux-runan.html

BONNET ( Philippe), RIOULT ( Jean-Jacques), 2010 , Bretagne gothique : l'architecture religieuse, Paris, Picard, 2010, 485 p. 

COUFFON René Couffon, « Runan », Congrès archéologique de France, Société française d'archéologie « 107e session, 1949, Saint-Brieuc »,‎ 1950, p. 150-164. 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32118665/f154.image.r=runan

 

Tombe élevée du XVe siècle.

Cette tombe, reléguée au bas de l'église a été extrêmement mutilée pendant la Révolution. L'on y distingue, cependant, deux gisants en ronde bosse portant les costumes du début du XVe siècle.

Quoique les écus qui la décorent aient été soigneusement martelés, on y distingue, cependant, encore nettement les armes des du Parc de la Roche-Jagu, ce qui permet d'affirmer que ce tombeau est celui d'Henry du Parc et de Catherine de Kersaliou, dont nous avons mentionné les prééminences [sur le tympan de la maîtresse-vitre].

 

DURAND ( Gildas), 1999,, « Nouvelle théorie sur le retable de Runan. Ses conséquences pour la connaissance de l'art gothique breton », Les dossiers du Centre de Recherche et d'Archéologie d'Alet, no 18,‎ 1999, p. 91-104.

Infobretagne

http://www.infobretagne.com/runan-eglise.htm

LEMAÎTRE (Stéven), 2015, « Runan, église Notre-Dame-de-Miséricorde », Congrès archéologique de France, Société française d'archéologie « Monuments des Côtes d'Armor, le « Beau Moyen Âge », 173e session, 2015 »,‎ 2017, p. 313-326. 

— MAN8ROVE

https://man8rove.com/fr/blason/dul7nwn-parc

https://man8rove.com/fr/profile/yru34x5gc-henry-du-parc

MONNIER (Louis), 1900, « L'église de Runan, ses origines, son histoire », Revue de Bretagne, de Vendée et d'Anjou, vol. 24,‎ 1900, p. 195.

"Il y a quelques années s'érigeait au milieu de l'une des nefs latérales un sarcophage élevé, représentant un chevalier armé de toutes pièces, mains jointes, couché près de sa femme en habits de châtelaine, les pieds reposant sur des lévriers, la tête soutenue par des anges. M. Luzel (Revue De Bretagne 1868) assure reconnaître dans ces personnages des seigneurs de Lestrézec. Ou bien encore des seigneurs de Kerambellec, les restaurateurs de la chapelle du Rosaire ?. Ce tombeau, aujourd'hui placé à l'angle de la tour et des fonts baptismaux occupait jadis le centre de la nef méridionale.

Mais quelque mystère dont il demeure entouré, ce n'est certes pas là le monument funéraire de Jean V et de Jeanne de France comme le prétend, dans sa «Géographie des Côtes-du-Nord, M. B. Jollivet."

MONUMENTUM

https://monumentum.fr/eglise-notre-dame-cimetiere-pa00089576.html

— PATRIMOINE

https://www.patrimoine-religieux.fr/eglises_edifices/22-C%C3%B4tes-dArmor/22269-Runan/138124-EgliseNotre-Dame

ROLLAND (Jean-Paul), 2016, L'église Notre-Dame de Runan.

 

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_242/eglise__notre__dame__runan.pdf

ROPARTZ ( Sigismond), 1854, « Notice sur Runan », Annuaire des Côtes d'Armor,‎ 1854.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1107857/f87.item

SPREV

http://www.sprev.org/centre-sprev/runan-eglise-notre-dame-de-misericorde/

WIKIPEDIA

 https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Notre-Dame_de_Runan

 

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Published by jean-yves cordier - dans Gisants Sculpture Héraldique
8 juin 2022 3 08 /06 /juin /2022 10:07

La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec, exposée au château des Rohan à Pontivy.

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Voir :

 

— Voir aussi sur le château de Pontivy :

 

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PRÉSENTATION.

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Il faudrait disposer d'un vocabulaire plus spécialisé que le mien pour décrire correctement ce décor. Les termes "manteau" et "linteau" sont souvent confondus, mais le manteau, qui encadre le foyer, associe le linteau, horizontal, et les pièdroits ou montants verticaux latéraux : il forme donc un U renversé.

La hotte est le coffrage du conduit de cheminée ; il est souvent en forme de cône, mais ici, il s'élargit dans son étage supérieur. Et le début de cette "hotte" est peinte d'un décor armorié.

Comment définir les deux parties du linteau, lorsqu'une corniche la divise en deux étages ?

Les deux auteurs qui m'ont précédé, Louis Rosenzweig et Hervé du Halgouet, se sont débrouillés de cette difficulté, à mon tour de relever mes manches.

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Les cheminées armoriées sont rares en Bretagne : à noter celle du château de Maillé à Plounévez-Lochrist, datant de 1560-1570 dans la "chambre de Judith". Ou celle du château de Trévarez.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/illustration/ivr5319862900675va/f42dab3e-0c2e-48ac-bfca-dccf93643e76

https://www.google.com/search?q=chateau+de+maill%C3%A9+chemin%C3%A9e+judith&tbm=isch&rlz=1C1JZAP_frFR996FR996&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwi76OezqIz4AhVHX_EDHQHMBh0QBXoECAEQMQ&biw=1903&bih=880#imgrc=CA67k-UqojL1hM

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Sur cette cheminée, les ensembles armoriées, qui n'ont pas été entièrement décryptés par les auteurs de référence, correspondent aux alliances de six ou sept générations des CHOHAN DE COETCANDEC, originaires de la paroisse de Grand-Champ:

-Pierre I +1390/v1375 Marie Leziou 

-Pierre II (1380-?)/ Alanette d'ARS dame de Rulliac (1389-?)

-Eon (1420-1476/ Jehanne de Lestrelin (1420-?)

-Pierre III (?- 1420)/ Jeanne Phelippot

-Jean (1460-1502) /1481 Guillemette du Bino, dame du Rest en Sarzeau

-Pierre IV (1488-1577)/1516 Jeanne le Grillon dame de Rosnarho en Crach (1493-1571) : constructeurs du manoir.

-Guillaume (1532-1598)/1577 Nicole du Breil de la Mauvaisinière (?-1604) [Parents : Christophe DU BREIL, Seigneur de la Mauvaisinière Chevalier de l'Ordre du Roi 1509-1594 & Catherine DU BELLAY, Dame de Liré 1505-1575]. Ils poursuivent la construction du manoir

D'où :  -Pierre V (1550) / 1600 Jeanne de Kerambarh.

Si on tient compte de la présence des armoiries Chohan x du Breil, cet arbre généalogique armorié est postérieur à 1577.

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Note : n'étant pas compétent en héraldique, je présente ici  les informations que j'ai pu réunir sur la toile.

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La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

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LA PARTIE BASSE DE LA HOTTE ET LA PARTIE HAUTE DU LINTEAU.

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Description de haut en bas des registres en les numérotant de 1 à 6.

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La hotte en pierre appareillée vient en surplomb sur le linteau, et ce surplomb est souligné sur les deux côtés par une frise de branches écotées entrelacées. Ce simple motif est significatif, (j'ai étudié ailleurs comment les Rohan l'avait exploité ) et peut renvoyer, comme le motif de l'homme sauvage fréquent en héraldique, à la fois aux origines ancestrales que revendiquent les familles nobles, et à la fois au milieu sylvestre, terrain d'expression de leur passion cynégétique.

Cette partie basse de la hotte est ornée d'une inscription (1) et d'une frise armoriée (2).

 

 

 

1. L'inscription en lettres majuscules or sur fond rouge.

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QVEMADMODVM /. DESIDERAT . CERVVS .  AD FONTES .  AQVARUM . SCIVT DESIDERAT /.  ANIMA MEA AD TE DEVM

"Comme le cerf languit après les sources d’eaux : ainsi languit mon âme après vous, mon Dieu."

Il s'agit du premier verset du psaume 42 (41), repris en cantique grégorien et qui sera ensuite (1680) mis en musique par Dietrich Buxtehude.

https://gregorien.info/chant/id/6665/0/fr

Ce choix se réfère bien-sûr au cerf des armoiries des Chohan.

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2. La frise alterne  trois blasons, de Pierre IV Chohan (d'argent au cerf passant de gueules), de Jeanne Le Grillon de Rosnarho  son épouse (d'azur à la croix ancrée d'or),  et  non identifié (de gueules au lion rampant d'argent  au chef d'argent chargé d'un---d'argent)

 

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Sous le surplomb vient le haut linteau, arrondi sur ses angles, et dont le décor se divise en deux registres armoriés.

 

3. Le registre supérieur central. Le blason de la famille des Chohan, d'argent au cerf passant de gueules, entre Minerve et Bellone.

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La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

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3a. Minerve.

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 Inscription MINERVA . La déesse romaine de la sagesse et des arts (et de la guerre sur son versant stratégique) est figurée  casquée et tenant une lance à pennon (aux couleurs des Chohan). Sa  nudité est partiellement voilée d'une tunique bleue étoilée. De sa main gauche, elle présente un trophée d'instruments de musique (harpe, tambour et ses baguettes, ??, viole, hautbois, flûtes) et des arts (équerres). 

 

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La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

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3c. Bellone (Bellona).

La déesse romaine de la guerre est casquée, sa nudité est partiellement voilée par une tunique rouge étoilée, et elle tient une hallebarde. Elle présente un trophée d'armes ( épées entrecroisées avec un bouclier, cuirasse, trompe coudée en épingle à cheveux, tambour et fourches, carquois).

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La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

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3b. Le panneau héraldique central.

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L'écu des Chohan , d'argent au cerf passant de gueules, est encadré par deux cornes d'abondance portant sur un ruban la devise TIMENTIBVS (à gauche) et  AOTAPKYA (à droite)  et les deux lettres G (ou, le chiffre GG).

La devise complète, Timentibus YHWH AOTAPKYA, ("l'immortalité appartient à ceux qui craignent Dieu") se retrouve sur le passe-plat et sur la cheminée de la chambre du château des Coëtcandec. 

Les lettres GG sont  attribuées par les auteurs à Guillaume Chohan.

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La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

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4. Le registre inférieur central.

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Quatre carrés armoriés, justement qualifiés de pennons généalogiques entourent un cœur armorié entouré de la cordelière.

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La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

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4a. À gauche. Écu losangique de Nicole du Breil entouré de l'inscription V V / POVR GVIDE.

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Il faut interpréter la devise en y lisant  VERTV POVR GVIDE, "Vertu pour guide". On la trouve peinte dans l'escalier du château de Messilhac. Et sur un portrait de 1663 conservé au British Museum.  Ou autour d'un blason du château de Rodava avec la version Ayes la vertv povr gvide. Ou comme devise d'Isabelle de la Houardrye princesse de Croysette

https://fr.tripadvisor.ch/LocationPhotoDirectLink-g6513717-d10729862-i485081693-Chateau_de_Messilhac-Raulhac_Cantal_Auvergne_Rhone_Alpes.html

https://www.britishmuseum.org/collection/object/P_1880-0508-142

http://www.rodava.be/patrimoine/escalier-rodava

https://www.google.fr/books/edition/Benjamin_campioen_voor_d_onbevleckte_ont/mBZcAAAAQAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=%22Vertv+POVR+GVIDE%22&pg=PP5&printsec=frontcover

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Ces armes  de gueules à trois lions d’or ; à la bordure d’argent, chargée de huit merlettes de sabledéjà présentes sur la cheminée de la chambre sont celles de Nicole du Breil de Liré (v.1550-Vannes 1604), cousine du poète Joachim du Bellay, et  qui épousa en 1577 Guillaume  Chohan (1532 - 1598), seigneur de Coët Candec et  fils de Pierre IV. Elle  est la fille de  Christophe (1509 - 1594), chevalier, seigneur du Breil ✕ (1546) Catherine du Bellay (1505 - 1575), dame de La Turmelière

 

Voir leur dessin ici :

https://man8rove.com/fr/blason/da7y2q9-breil

https://gw.geneanet.org/ccailloce?lang=fr&pz=camille+marie&nz=cailloce&p=guillaume&n=chohan+de+coetcandec

Et ici (manoir de Crac'h)

https://www.sahpl.asso.fr/SITE_SAHPL/images/H%C3%A9raldique/Crach%20-%20Manoir%20de%20Rosnarho.pdf

Voir Guillaume Chohan :

https://gw.geneanet.org/ygarnier?lang=fr&n=chohan+de+coetcandec&oc=0&p=guillaume

https://man8rove.com/fr/blason/da7y2q9-breil

 

Potier de Courcy signale pour cette famille du Breil : . Seigneurs dudit lieu (Freigné), de La Seilleraye (Carquefou), du Theil (Trans-sur-Erdre), du Bois Renaud (Riaillé), de Vair (Anetz), des Dervalières (Chantenay), de La Turmelière (Château-Thébaud), de Coëtcandec (Grandchamp), du Doré (Le Puiset-Doré), du Mesnil-Bouteille, de Liré et de La Mauvoisinière (Bouzillé).

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La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

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4b. Pennon carré  .

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Je n'identifie aucun des quartiers (de gueules à la croix pattée de sable, et de vair à la croix de gueules qui serait LA FONCHAIE ), mais ce sont les armoiries du Breil qui brochent le tout.

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La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

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4c. Écu en cœur, féminin, aux armes mi-parti de Guillaume Chohan et de Nicole du Breil, entouré de la cordelière.

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Cet écu suggère que le couple est le commanditaire de cette cheminée monumentale.

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La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

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4d. À droite. Écu carré .

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L'écartelé montre en 1 et 3 les armes d'argent à la bande de fusées de gueules accompagnée de six fleurs de lys d'azur rangées en orle de Catherine du Bellay, mère de Nicole du Breil

https://man8rove.com/fr/profile/w75n9s2x6-catherine-du-bellay

et en 2 et 4 je reconnais les chabots des armes parlantes d'or aux trois chabots de gueules de Renée Chabot, mère de Catherine du Bellay, associé à des armes de gueules à l'aigle éployé d'or (Beaumont ?)

https://man8rove.com/fr/profile/q5ch31ph9-renee-chabot

Au centre du pennon, "broché sur le tout", les armes mi-parti des Du Breil à senestre sont en alliance avec des armes indéterminées.

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La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

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4e. À droite. Écu losangique entouré de l'inscription V V POVR GVIDE.

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Il s'agit du même blason qu'en 4a, losangique (féminin) avec la même devise, mais mi-parti du Breil et du Bellay.

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La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

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LA PARTIE BASSE DU LINTEAU.

 

 

5. L'inscription en lettres romaines capitales gravées et peintes en or.

BEATUS . VIR . CVIVS . EST . NOMEM . DOMINI . SPES. EIVS. 

"Bienheureux est l'homme dont le nom du Seigneur est l'espérance".

C'est un verset du psaume 40 (39)

Beatus vir cujus est nomen Domini spes ejus, et non respexit in vanitates et insanias falsas. (Ps. 3 : 5)  : "Heureux l’homme qui place en l’Éternel sa confiance, et qui ne se tourne pas vers les hautains et les menteurs !"

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6a. L'écu de gauche est un écartelé en 1 et 4 des Chohan (d'argent au cerf passant de gueules) et en 2 et 3 de Quifistre (d'argent à trois fasces de sable). 

De Quifistre . D’argent à trois fasces de sable.  

 Jacquette de Quiffistre, dame de Kerleau et fille de Nicolas de Quifistre et de Catherine de Languéoüez,  est l'épouse d'Alain de Bino, seigneur du Rest, c'est la mère de Guillemette de Bino (-1515) qui épousa en 1481 à Locmaria-Grand-Champ Jean Chohan, seigneur de Coëtcandec . 

Cet écartelé présent également sur la cheminée de la chambre seigneuriale renvoie,  indirectement, et un peu étrangement, aux parents de Pierre Chohan.

Il est entouré de la cordelière franciscaine, ce qui indique un blason féminin.

https://man8rove.com/fr/profile/wn83ibnna-pierre-chohan

 

https://man8rove.com/fr/profile/a9hc9ztoa-n-de-quifistre

Voir le manoir de Kerlo ou Kerleau dans la commune d'Elven, qui  appartenait d'abord à la famille de Quifistre . Après Sylvestre de Quifistre, Nicolas en hérite, il eût deux frères, Guy et Bertrand deviennent chanoines de Vannes et de Nantes. Guy et Bertrand de Quifistre étant décédés sans descendance, le manoir de Kerlo passe aux héritiers de leur sœur Nicole, la famille Chohan, 

https://www.tudchentil.org/spip.php?article784

https://man8rove.com/fr/blason/u7u3sx5-quifistre

 

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6b) Le complexe héraldique central.

Cet écartelé  plaçant en 1 et 4 les armes des Chohan et en 2 et 3 celles de Grillon est placé dans un chapeau de triomphe. Il renvoie au couple Pierre IV  Chohan (1488-1577) et Jeanne Grillon ou Le Grillan, dame de Rosnarho, les parents de Guillaume Chohan. Jeanne Le Grillan, née en 1493, est décédée à Crach en 1571.

 

 

6c) Le blason de droite est également un blason féminin, entouré de la cordelière.

 

Les quartiers 1 et 4 sont aux armes des Chohan, tandis que les quartiers 2 et 3 sont  d'argent à trois têtes de loup arrachées de sable, lampassées de gueules. Ce sont les armes de la famille de Bino dont voici la notice par Potier de Courcy

Bino ou Binot, sr du Chauchix et de l’Isle-Baussan, par. de Ménéac, — de la Touche, par. de Gaël, — des Noës, par. de la Chapelle-Launay, — de la Koberie, par. de Donges, — de Quillivala, par. de Merdrignac, — du Resto et de Kergall, par. de Grandchamp.

Anc. ext. réf. 1670, cinq gén., réf. et montres de 1426 à 1536, par. de Ménéac et Gaël, év. de Saint-Malo, et Grandchamp, év. de Vannes.

François épouse, en 1513, Julienne de Guitté, dame de l’Isle-Baussan.

La branche du Resto fondue vers 1500 dans Chohan.

Cet écartelé se réfère donc aux parents de Pierre IV  Chohan, Jean Chohan et Guillemette Bino (Grand-Champ vers 1470- Locmaria-Grand-Champ 1515), dame du Resto et de Kergall, paroisse de Grand-Champ. 

Guillemette Bino était la fille de Guillaume Alain et de Jacquette de Quifistre, dame de Kerleau en Elven.

 

https://gw.geneanet.org/toubhansy?n=bino&oc=&p=guillemette

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La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

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LE CÔTÉ GAUCHE formant arrondi.

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1. le début de l'inscription du psaume 42.

2. La frise peinte aux trois blasons.

3. La frise sculptée aux branches écotées.

4a , le blason losangique écartelé en 1 et 4 ---, en 2 et 3

4b et 5b, le pennon aux 16 blasons formant l'arrondi.

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5a. le blason losangique écartelé en 1 et 4 ---, en 2 et 3

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6. Sous la corniche, le début de l'inscription du psaume 40.

7a. Le blason d'un évêque ou abbé.

Un cartouche Renaissance à cuir découpé à enroulement, de couleur verte, présente le blason sommé d'une mitre et d'une étole rouge, avec une crosse en pal. Cet écartelé en 1 et 4 des armes de Bino et en 2 et 3  de Quifistre (mais chacune brisée d'un lambel), et brochant sur le tout d'argent à la croix engrelée de sable, portant aussi un lambel à trois pendants de gueules, est également présent sur la cheminée de la chambre, et il est plus clair ici que la mitre, la crosse et l'étole s'y rapportent directement.

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7b. formant l'arrondi, le blason d'un évêque. 

Le blason est aux armes des Chohan, mais brisées d'un lambel. Il est coiffé du chapeau (galero) de couleur verte (sinople en langage héraldique) et dont les cordons portent 12 glands, ce qui correspond aux armoiries épiscopales. 

La même composition occupe l'arrondi de la cheminée de la chambre.

 

 

La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

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4b et 5b, le pennon aux 16 blasons formant l'arrondi.

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C'est en réalité un écartelé

-En 1 et 4 : Philippot ? de gueules à neuf besants d'or au chef endenché d'argent / ? d'or à deux fasces de gueules

-En 2 et 3 l'alliance de Querisec d'argent à six hermines de sable, 3, 2 et 1, au chef cousu d'argent chargé de deux coquilles de gueules /du Chaffault de sinople au lion d'or.

 Françoise de Querisec  ou Querizec, est la fille de Jehan de Querisec et de Jeanne du Chaffault, 

-Brochant sur le tout : Chohan /Grillon.

 

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La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

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LE CÔTÉ DROIT formant arrondi.

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1. la fin de l'inscription du psaume 42.

2. La frise peinte aux trois blasons.

3. La frise sculptée aux branches écotées.

4a. le blason losangique écartelé en 1 et 4 ---, en 2 et 3 ---

4b et 5b, le pennon aux 16 blasons formant l'arrondi.

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5a. le blason losangique écartelé en 1 et 4 ---, en 2 et 3 ---

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6. Sous la corniche, la fin de l'inscription du psaume 40.

7a. Le blason d'un évêque ou abbé aux armes brisées de Bino et de Quifistre, identique au côté gauche.

 

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7b. formant l'arrondi, le blason d'un évêque aux armes brisées des Chohan, identique au côté gauche. 

 

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La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

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4a. le blason losangique écartelé en 1 et 4 ---, en 2 et 3 de Quifistre-, et brochant sur le tout Chohan/Bino

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Le couple central est celui de Jean Chohan et Guillemette de Bino, fille de N. de Quifistre.

Les armoiries en 1 et 3 montrent un sanglier de sable et un chêne (?) de sinople. (D'argent au chêne vert de sinople, au sanglier brochant sur le fût) . Pol de Courcy donne les familles Benerven, Le  Grand, Guéguen, Kerboutier Kerfaréguin, Kerpaën

 

 

La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

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5a. le blason losangique écartelé en 1 et 4 Phelippot, en 2 et 3 Lestrelin, et brochant sur le tout Chohan/Grillon

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— Phelippot ou Philippot :  De gueules à onze besants d'or au chef endenché d'argent. Le nombre précis de besants est difficile à préciser pour moi.

— De Lestrelin  : d'argent à la fasce nouée d'azur accompagnée de six merlettes de gueules 3 & 3   Elles  renvoient à Jehanne de Lestrelin, de Saint-Avé épouse vers 1459 d'Eon de Chohan (1420-1476). C'est l'arrière-grand-mère de Pierre Chohan époux de Jeanne Le Grillon, couple dont les armes sont placées sur le tout.

https://gw.geneanet.org/amadeus?lang=fr&iz=4395&p=janne&n=de+lestrelin

https://lesamisdecoetcandec.fr/histoire/famille-lestrelin/

 

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La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

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4b et 5b, le pennon aux 16 blasons formant l'arrondi.

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C'est en fait un écartelé.

J'en montre deux clichés, l'un pour la partie gauche, l'autre pour la moitié droite.

L'élément le plus remarquable est en 1 et 4 les armes de la famille de Goulaine, mi parti d'Angleterre et de France.

En 2 et 3, mi parti d'azur aux trois fasces ondées d'or (BERNARD selon H. du Hascouet) / d'argent aux trois quintefeuilles  de gueules (ARS).

 

Pierre I Chohan de Coetcandec a épousé Alanette  ARS, dame de Rulliac-Saint-Avé  vers 1409

https://gw.geneanet.org/amadeus?n=chohan+de+coetcandec&oc=2&p=pierre

Brochant sur le tout : un nouvel écartelé où se reconnaissent les armes de Bino et de Rosnarho. Le cerf des Chohan brochant lui-même cet écartelé.

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La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

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7a. Le blason d'un évêque ou abbé.

Un cartouche Renaissance à cuir découpé à enroulement, de couleur verte, présente le blason sommé d'une mitre et d'une étole rouge, avec une crosse en pal. Cet écartelé en 1 et 4 des armes de Bino et en 2 et 3  de Quifistre (mais chacune brisée d'un lambel), et brochant sur le tout d'argent à la croix engrelée de sable, portant aussi un lambel à trois pendants de gueules, est également présent sur la cheminée de la chambre, et il est plus clair ici que la mitre, la crosse et l'étole s'y rapportent directement.

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La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

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7b. formant l'arrondi, le blason d'un évêque. 

Le blason est aux armes des Chohan, mais celles-ci sont brisées d'un lambel. Il est coiffé du chapeau (galero) de couleur verte (sinople en langage héraldique) et dont les cordons portent 12 glands, ce qui correspond aux armoiries épiscopales. 

La même composition occupe l'arrondi de la cheminée de la chambre.

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La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

La grande cheminée  (v. 1577-1584) du manoir de Coëtcandec. Photographie lavieb-aile.

 

 

SOURCES ET LIENS.

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— LES AMIS DE COETCANDEC

https://lesamisdecoetcandec.fr/cheminees/

 

https://lesamisdecoetcandec.fr/cheminee-de-la-chambre/

https://lesamisdecoetcandec.fr/cheminees/

https://lesamisdecoetcandec.fr/le-passe-plats/

https://franceboisforet.fr/la-fondation-france-bois-foret-pour-notre-patrimoine/les-projets/manoir-historique-de-coetcandec-2/

 

  • https://lesamisdecoetcandec.fr/histoire/famille-chohan-lestrelin/

— Tombeau de Guillaume Chohan en l'église de Locmaria-Grand-champ

 

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM56000540

— GARNIER (Yvette), site généalogique

https://gw.geneanet.org/ygarnier?lang=fr&n=chohan&oc=0&p=pierre+iv

— HALGOUET (Hervé du ), 1944, La Bretagne inconnue. Demeures seigneuriales. Coëtcandec, Le Plessis Josso, Les Ferrières, Cadoudal.". Bulletin de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne ou SHAB .

https://www.shabretagne.com/scripts/files/5f467d5d20f416.31435422/1944_05.pdf

http://www.infobretagne.com/locmaria-grandchamp-coetcandec.htm

"Sur une cheminée, haute de 4,30 m, — dont le manteau, y compris le linteau et les faces latérales, occupe près de 14 mètres carrés de surface,— se développe une véritable tapisserie de pierre, brodée en relief d'écussons tirés de la filiation des seigneurs de Coëtcandec.

À la place la plus évidente, réservée généralement aux constructeurs, sur le linteau, au centre d'une ravissante guirlande de fleurs, le blason écartelé de Pierre Chohan et de Jeanne Grillon ; autour de cette pièce majeure figurent, encadrés de la cordelière d'Anne de Bretagne, le blason des auteurs (Jean Chohan et Guillemette Bino) et celui des enfants des constructeurs (Guillaume marié à Nicole du Breil et Perrot marié à Jeanne de Kerambartz).

En éminence de la cheminée, le cerf des Chohan, plein de ramures et de majesté, dans un encadrement composé de cornes d'abondances, de la devise Timentibus et d'instruments musicaux. Minerve, déesse de la sagesse et des arts, et Bellone, déesse de la guerre, sont les tenants de ce tableau.

Par ailleurs, la trame est chargée d'écus appartenant à l'ascendance de Pierre Chohan, depuis le début du XVe siècle. Des attributs y évoquent un prélat, un abbé mitré : une devise se lit : V pour guide.

Enfin sur la corniche de la hotte, et à la partie inférieure courent, en grands caractères dorés, les versets suivants de l'Ecriture : Quemadmodum desiderat servus [sic ] fontes aquarum sicut desiderat anima mea ad te Deus, « comme le cerf désire les sources d'eau, ainsi mon âme te désire, mon Dieu". Et Beatus vir cuius est nomen Domini spes eius ; « Bienheureux est l'homme dont le nom du Seigneur est l'espérance".

Linteau et hotte, ainsi historiés, sont supportés par des piédroits, qui paraissent bas et comme écrasés par cette charge. Ils sont moulurés dans le style du XVe plutôt que du XVIe siècle. Peut-être proviennent-ils d'une construction précédente.

Ce pennon héraldique, de dimension inusitée, suppose une science consommée du blason. En outre, les armoiries dont les figures et les signes sont aussi variés que réduits —un écu porte jusqu'à dix partitions — ont été traités avec une habileté qui révèle le talent d'un maître. L'artiste a su modeler la pierre et la soumettre à son gré."

 

ROSENZWEIG (Louis), 1863, 

https://archive.org/details/rpertoirearchol00morbgoog/page/n96/mode/2up

ROSENZWEIG (Louis), 1862 Bulletin de la Société Polymathique du Morbihan

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2075153/f84.item

TRISTE (Alain), 1998, 

http://bibliotheque.numerique.sra-bretagne.fr/files/original/2b5311efea5287b52743eb22f311617c.pdf

 

https://www.google.fr/books/edition/Bulletin_de_la_Soci%C3%A9t%C3%A9_Polymathique_du/wiFKAAAAcAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=sicut+desiderat+cervus+coetcandec&pg=PA82&printsec=frontcover

VERNOT (Nicolas) Les linteaux de cheminée en Haute-Saône : fonctions emblématiques et symboliques (XVIe-XVIIIe siècles).

https://www.academia.edu/6703298

"De l’écu au cœur : les linteaux de cheminée entre décor et discours

"L’inventaire des linteaux, pierres gravées, plaques de cheminées... actuellement mené par la SALSA et la SHAARL, avec le concours de l’ARCHEE, n’a de sens que s’il dépasse l’accumulation de relevés pour déboucher sur des analyses nouvelles permettant une compréhension globale des pratiques sémiologiques liées à l’habitat ancien. Par conséquent, l’un des objectifs de cette étude est de montrer tout l’intérêt qu’il peut y avoir, pour l’historien, à considérer les éléments architecturaux

marqués ou figurés (linteaux de porte ou de cheminée, platines, armoiries et emblèmes divers…) non seulement comme des éléments patrimoniaux, mais aussi comme des sources d’histoire à part entière, venant bien souvent compléter les archives écrites lorsque ces dernières sont silencieuses."

 

 

 

 

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Héraldique
20 mai 2022 5 20 /05 /mai /2022 15:47

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PRÉSENTATION.

"Jusqu'en 1541, Anne de Montmorency, nommé premier gentilhomme de la chambre du roi, va connaître la faveur royale et une carrière éclatante. Il est à Marignan en 1515 mais aussi à la bataille de La Bicoque, près de Milan, en 1522, où sa bravoure lui vaut d'être nommé maréchal, et au désastre de Pavie en 1525, où il est fait prisonnier. Libéré contre rançon, il rejoint la France alors que le roi est prisonnier à Madrid, et aide la Régente, Louise de Savoie à l'administration du royaume. Elle favorisera, en 1527, son mariage avec Madeleine de Savoie, union qui contribuera à faire de lui un des plus riches propriétaires de France, et le père de 12 enfants. Grand Maître de France en 1526 (il est responsable de tous les services de la maison du roi), il est enfin nommé Connétable en 1538, c'est-à-dire chef suprême des armées, auquel est accordé l'insigne honneur de porter l'épée du roi.

Sa disgrâce, brutale, vient en 1541. Jouant un rôle actif dans la diplomatie française et conseiller de François 1er sur les affaires italiennes, il a prôné la confiance en Charles Quint, persuadant le roi que l'empereur lui rétrocéderait le Milanais. Erreur funeste : celui-ci en fait don à son fils, l'infant Philippe. Le Connétable ne reparaîtra plus à la cour jusqu'à la mort de François 1er, le 31 mars 1547. Tel le phénix, il renaît alors de ses cendres, plus glorieux qu'auparavant.

 

L'attachement qu'Henri II, le nouveau souverain lui porte est un fait aussi avéré qu'étonnant. " Ne vous voyant pas, les jours me durent des années " écrit le jeune roi à son aîné de 26 ans. Leur entente ne se démentira jamais et Écouen possède de nombreuses traces des visites d'Henri II.

En 1551 le roi élève la baronnie de Montmorency en duché-pairie, la considérant comme la première de France. Si ce n'était le clan des Guise (Claude, le duc et son frère, le cardinal de Lorraine), qui sont ses indéfectibles rivaux à la cour et reprendront une influence importante sous le règne de François II (1559-1560), l'emprise du connétable sur la politique du royaume serait entière. Cette loyauté indéfectible, bâtie sur un caractère réputé cassant, a néanmoins souvent montré un net défaut de clairvoyance. Catholique convaincu, défenseur intransigeant de la royauté, Anne de Montmorency l'imagine toujours menacée, notamment par la Réforme, dont manifestement il ne comprend pas l'enjeu.

L'accession au trône de Charles IX (1560-1574) voit son retour en grâce et son engagement virulent contre les Protestants.

Il mourra en novembre 1567, à la tête de l'armée royale qui affronte celle des Huguenots, dans la plaine de Saint-Denis. Il avait 74 ans. Henri II avait désiré être enterré auprès de lui, mais Anne de Montmorency avait décliné l'honneur d'une sépulture à Saint-Denis. Il fut donc inhumé dans la collégiale de Montmorency (de son tombeau, il ne reste aujourd'hui que son priant et celui de son épouse). Mais son coeur fut déposé aux côtés de celui de son roi, dans la chapelle de l'église des Célestins à Paris. Barthelemy Prieur sculpta, sur un projet de Jean Bullant, la colonne torse ornée de motifs végétaux et accompagnée de statues allégoriques, au sommet de laquelle reposait le cœur de celui dont la devise Aplanos, " tout droit ", n'avait jamais failli au trône." (Musée de la Renaissance)

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Le château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Le château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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LA CHAPELLE DU CHÂTEA D'ÉCOUEN.

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La chapelle occupe le pavillon sud-est.

Jean Goujon, "architecte du connétable",  intervient en 1542-1544, notamment sur le décor de la chapelle. Influencé par les nouveautés de la Seconde Renaissance, la tradition antique et les traités de Sebastiano Serlio, il laisse notamment sa marque sur le décor en bois de la chapelle.

Ce décor, aux douze panneaux de marqueterie représentant les apôtres, a été remonté dans la chapelle du château de Chantilly.

https://musee-renaissance.fr/sites/renaissance/files/complement/chapelle/tour2.html

L'absence de sources écrites ne permet pas une datation précise, mais trois dates permettent de la préciser : celle de 1544 sur les vitraux, de 1545 au revers d'un cartouche du garde-corps de la tribune, et de 1548, sur un lambris remonté à Chantilly.

Entre 1550 et 1552, Jean Bullant prend la direction du chantier, en particulier pour l'autel de la chapelle.

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Un remarquable panoramique interactif de cette chapelle est proposé sur le site du Musée de la Renaissance, et cet article ne saurait lui faire concurrence : j'engage chacun à s'y reporter.

CLIQUEZ SUR LES IMAGES.

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Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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La voûte de la chapelle : l'emblématique du Connétable et de Madeleine de Savoie.

https://musee-renaissance.fr/sites/renaissance/files/complement/chapelle/tour4.html

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Elle allie la voûte d'ogives et des voûtains très plats, et son décor peint  est entièrement consacré à l'emblématique d'Anne de Montmorency, alliée aux emblèmes royaux de François Ier et Henri II.

On la comparera à celle de la chapelle de Chantilly.

https://musee-renaissance.fr/sites/renaissance/files/complement/chapelle/article43.html

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 " Le 10 février 1538, devant la cour réunie au palais ducal de Moulins, Anne de Montmorency reçoit l'épée de connétable des mains de François Ier, récompense de ses succès militaires et plus encore de son action à la tête d'une grande partie des affaires du royaume. Tout comme sa nomination comme Grand Maître de France et son mariage avec Madeleine de Savoie, fille de son prédécesseur et nièce de Louise de Savoie, l'avait amené à rénover son château de Chantilly, le nouveau connétable décide de reconstruire entièrement son château d'Écouen  afin de marquer son rang et sa place à la cour."

" Le château est conçu pour recevoir le roi, la reine et la cour. Son plan, moderne et audacieux, quadrangulaire avec quatre pavillons saillants et une distribution intérieure innovante, porte l’ambition de mettre en valeur le protocole et la dignité de ses invités, car Montmorency, également grand maître de France, a la charge d’organiser la vie de la cour. Hélas pour lui, en 1541, alors que l’édification du château est commencée depuis trois ans, le connétable est disgracié par François Ier sur des querelles de politique étrangère et sur des intrigues de cour. Durant les six années de disgrâce, Montmorency partage sa vie entre Écouen et Chantilly, sans reparaître à la cour."

 

"Il lui faut attendre la mort du roi en 1547 pour qu’Henri II le rétablisse dans toutes ses prérogatives. Dès lors sont modifiés les façades du château et les escaliers qui mènent aux appartements du roi, et les cheminées reçoivent leur décor peint, exécuté vers 1550 par l’équipe de Jean Cousin. Le style d’Écouen présente une transition entre l’art très orné des châteaux de la Loire et la période classique, très respectueuse des canons de l’architecture antique selon Vitruve, en vogue sous le règne d’Henri II. Après Fontainebleau, Ancy-le-Franc et Oiron, Écouen est l’un des châteaux peints les mieux conservés de la Renaissance française." (T. Crépin-Leblond)

 

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Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Au centre : les armoiries d'Anne de Montmorency, pleines vers l'est (fenêtre)  et mi-parti de Savoie-Montmorency, de Madeleine de Savoie, vers la tribune d'orgues.

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Anne de Montmorency : d'or à la croix de gueules cantonnée de seize alérions d'azur ordonnés 2 et 2

Madeleine de Montmorency : mi-parti Montmorency et Savoie, de gueules à la croix d'argent.

Suite à une restauration au siècle dernier, les armoiries d'Anne de Savoie ont été inversées.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Madeleine_de_Savoie

 

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Sur l'une des clefs de voûte, l'écu armoirié d'Anne de Montmorency, couronné, entouré du collier de l'Ordre de Saint-Michel et encadré de l'emblème d'Anne, l'épée en dextrochère . 

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La couronne n'est pas conforme au modèle des barons, premier titre d'Anne de Montmorency, mais ce n'est pas non plus la couronne ducale. En 1551 le roi élève la baronnie de Montmorency en duché-pairie, la considérant comme la première de France.

Avec ses créneaux, elle se rapproche de la couronne de la capitale. Ces approximations sont certainement liées aux restaurateurs du XIXe siècle.

https://www.wikiwand.com/fr/Baron_(noblesse)

Le collier est celui adopté par François Ier après son avènement en 1515. Le premier collier  institué par Louis XI représentait des « doubles las » comme des aiguillettes formant des doubles nœuds, alors que le second alterne les coquilles avec une double cordelière. Ce dernier motif renvoie à la cordelière des franciscains (ordre de saint François)  ou à celle de la maison de Savoie, d’où est issu sa mère Louise de Savoie. À ce collier est suspendu un médaillon où saint Michel terrasse le dragon. Saint Jacques n'est pas oublié avec les coquilles, bien que celles-ci renvoient aussi au pèlerinage du Mont-Saint-Michel.

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L'ensemble est porté par un cartouche à cuir découpé  enroulement, motif d'origine italienne qui apparaît en France dans le décor de la Galerie François Ier du château de Fontainebleau après 1539., et appartient ensuite au vocabulaire de la Seconde Renaissance.

Anne de Montmorency était un habitué du château de Fontainebleau où il avait ses appartements. 
 

 

 

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Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Sur l'autre clef de voûte, l'écu armoirié de Madeleine de Savoie, couronné, entouré de la cordelière franciscaine et présenté par un ange.

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La cordelière est un peu l'équivalent pour les femmes du collier d'un Ordre, qui aurait été fondé par Anne de Bretagne en l'honneur de la dévotion de son père François pour son saint patron et pour l'Ordre des Franciscains. On la trouve souvent autour des écus féminins. Mais c'est aussi, et surtout ici, un hommage à Louise de Savoie, tante de Madeleine et mère de François Ier.

À nouveau, les armes de Madeleine de Savoie sont inversées, les armes du mari (Montmorency) étant en règle à notre gauche.

Voir à la chapelle de Chantilly les armes correctes.

https://musee-renaissance.fr/sites/renaissance/files/complement/chapelle/article45.html

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Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Les voûtains.

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On y trouve de chaque côté le "chiffre" d'Anne, les initiales A et M entrelacées, traversées par l'épée propre au rang de Connétable (chef des armées), encadrées par les alérions de ses armoiries, et sommé par la couronne.

Puis viennent des dextrochères (bras ou ici poignet  droit, protégé par l'armure et tenant l'épée) au dessus des fourreaux de ces épées, munis de leur baudrier.

Au centre, deux cartouches emblématiques, l'un honorant le roi et l'autre le connétable, entourent l'épée.

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Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Le cartouche honorant François Ier (la salamandre et la devise NUTRISCO ET EXTINGUO).

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Ce qui m'intéresse ici n'est pas cette salamandre, ou la devise qui l'accompagne et la commente (Je nourris et j'éteins), mais le cartouche. 

En effet, c'est une évolution tardive, complexe et marquée par l'orfèvrerie ou la ferronnerie du modèle initial, le cuir , imitant une peau tannée avec l'enroulement de ses bords et les découpes des membres. Il n'en garde que quatre rouleaux de courbures inversées. Nous passons donc à des cartouches qui imitent le travail du métal.

Le fond est un ovale, découpé à ses sommets, et où se superposent deux bras imitant le bronze doré, soutenus par deux termes anthropomorphes, et complétés en bas par une anse à coquille. En haut et en bas, nous retrouvons les alérions emblématiques du connétable.

J'ai consacré de multiples articles aux cartouches Renaissance, et aux termes, cariatides et atlantes tant prisés par les ornemanistes de la Seconde Renaissance.

Les vitraux d'Écouen datant de 1550-1555, associés aux emblème de Henri II, en fournissent de beaux exemples.

 

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Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Le cartouche honorant Anne de Montmorency: sa devise APLANOS.

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Nouvel exemple de ces cartouches "métalliques" (je dirais presque "de quincaillerie"), mais enrichis ici de rubans factices à glands de passementerie. 

L'épée du connétable est au centre, ses alérions sont présents. Deux allégories tiennent une palme et une fine couronne.

La devise (le "mot") APLANOS signifie "tout droit, sans dévier".

Les collections du Musée contiennent une serrure où un cartouche renferme le même "mot", mais avec un N retrograde.

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Entrée de serrure avec la devise "Aplanos" de Anne de Montmorency Photo (C) RMN-Grand Palais (musée de la Renaissance, château d'Ecouen) / Adrien Didierjean

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Voir aussi ce vitrail :

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Deux anges présentant les armes d'Anne de Montmorency, Paris, vers 1557, par Nicolas Beaurain. Photographie lavieb-aile.

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Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Le cartouche honorant Anne de Montmorency: sa devise APLANOS associée aux 3 croissants emblématiques de Henri II, ajoutés secondairement.

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Le roi Henri II possédait à Écouen sa chambre, où on admire encore son chiffre et ses trois croissants peints sur les poutres du plafond.

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Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Cartouche présentant la sentence FIDUS ET VERAT IN IUSTICIA IUDICAT ET PUGNAT.

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"Celui qui fiable et véridique en justice juge et combat".

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Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Les quatre docteurs de l'Église.

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Aux quatre angles de la chapelle, à la retombée des voûtes, des niches abritent les statues de quatre Pères de l'Église. Ces statues en pierre et terre cuite polychrome mesurent 1, 50 m. de haut, elles sont presque de taille réelle.

Chaque personnage est placé sous  l'attribut de l'un des évangélistes.

Le site du Musée soulève l'hypothèse que ces statues puissent être l'œuvre des Juste, venus de Florence.

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Saint Jérôme sous le lion ailé de saint Luc.

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Il tient un livre, la Vulgate ou traduction de la Bible dont il est l'auteur, et les fiocchi de son chapeau de cardinal, de façon anachronique. ("En 383, le pape Damase Ier le choisit comme secrétaire et lui demande de traduire les quatre Évangiles en latin. La marque de confiance que le pape lui avait accordée à cette occasion explique que la tradition et l'iconographie lui reconnaissent la qualité de cardinal, bien que l'institution cardinalice n'ait pas encore reçu, à l'époque, la définition précise que lui conférera au XIe siècle la réforme grégorienne.")

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Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Saint Augustin.

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Sous l'aigle de Jean , il tient ses écrits (la Cité de Dieu, ses Confessions, ...) alors que sa mitre d'évêque d'Hippone est posée à ses pieds.

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Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Saint Grégoire.

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Il a perdu la crosse d'évêque de Nysse.

L'ange de saint Matthieu est au dessus de lui.

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Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Saint Ambroise.

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Il est dominé par le Taureau ailé de saint Marc. Il tient sa crosse d'évêque de Milan.

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Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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La Vierge à l'Enfant, mosaïque de Davide Ghirlandaio, Florence 1496.

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https://musee-renaissance.fr/sites/renaissance/files/complement/chapelle/tour4.html

Inscription : DOMINUS JOHANNES DE GANAY PRESIDENS PARISIENSIS P[ARLAMENTI] ATTULIT DE ITALIA PARISIUM HOC OPUS MOSAICUM

"Le seigneur Jean de Ganay président du Parlement de Paris  a ramené cette œuvre de mosaïque d'Italie à Paris."

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Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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La Vierge à l'Enfant entre deux candélabres de l'atelier d'Antonio di Matteo.

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Ce bas-relief en stuc peint et doré a été réalisé à Florence dans la deuxième moitié du XVe siècle.

https://musee-renaissance.fr/sites/renaissance/files/complement/chapelle/article8.html

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Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Lautel et le retable de la Passion

https://musee-renaissance.fr/sites/renaissance/files/complement/chapelle/tour4.html

https://musee-renaissance.fr/sites/renaissance/files/complement/chapelle/article3.html

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Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Portrait d'Anne de Montmorency.

https://musee-renaissance.fr/portrait-du-connetable-anne-de-montmorency

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Orgue positif.

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Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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La Cène de Marco d'Oggiono en 1506, copiée de la Cène (1498) de Santa Maria delle Gracie de Milan par Léonard de Vinci.

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On préférera à mes photos approximatives celle, zoomable à volonté, du Musée.

https://musee-renaissance.fr/sites/renaissance/files/complement/chapelle/article10.html

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Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Chapelle (vers 1550) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

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https://musee-renaissance.fr/sites/renaissance/files/complement/chapelle/index.html

Chapelle de Chantilly

https://musee-renaissance.fr/sites/renaissance/files/complement/chapelle/tour3.html

chapelle d'Ecouen

https://musee-renaissance.fr/sites/renaissance/files/complement/chapelle/tour4.html

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Published by jean-yves cordier - dans Renaissance Héraldique
4 mai 2022 3 04 /05 /mai /2022 15:48

Raija Jokinen expose ses œuvres de lin au château de Trévarez (Saint-Goazec) : les esprits du lieu.

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AH NON, PAS TROP VITE !

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Raija Jokinen passa trois séjours à Trévarez, en octobre 2020 puis juin et septembre 2021, avant de revenir durant trois semaines au domaine pour terminer la création de ses œuvres et les installer au château et dans le parc.

Elle s'était imprégnée des éléments végétaux du parc à l'anglaise de 85 hectares, célèbre pour ses 160 camélias centenaires, ses azalées, ses rhododendrons ou ses hortensias. Elle avait suivi le fil de l'eau d'une fontaine à l'autre, remarqué les mousses qui tapissent les troncs des arbres et les pierres, et examiné les réseaux de nervures des feuilles géantes des Gunnera.

Dans les masques feuillus des bassins, elle avait retrouvé  le tissage des éléments humains et non-humains qui lui est cher ; sur les plantes et les petits ruisseaux, les réseaux qui conduisent la vie comme nos veines et nos artères. Et partout, les fleurs dont elle mêle les couleurs à ses personnages.

Il faut donc parcourir nous aussi les allées du parc.

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Raija Jokinen à Trévarez : féérique !
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UNE SECONDE ENCORE !

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 Dans une vidéo, Raija Jokinen déclare à propos du château de Trévarez :

"Ce bâtiment est fascinant, son histoire aussi. La première fois que je suis venue ici, j'ai ressenti une forme de mélancolie. Il y a des choses tristes qui se sont passées ici, mais beaucoup de joie aussi. Alors j'ai essayé d'interroger cela."

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Parce qu'il n'est pas encore entièrement restauré, et que les pièces sont ouvertes au public au fur et à mesure de leur rénovation, il reste de nombreux témoignages d'un lieu en souffrance, délabré, avec ses tissus en lambeaux, ses plinthes et baguettes de bois arrachés dont les traces de clous rouillés indiquent le passage, avec des plafonds béants vers les étages supérieurs,  qui nous parlent du passé avec cette poésie du fané, de l'abandon, et de la peine comme autant de cicatrices sur la peau de la demeure dont les tatouages apparaissent encore.

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Tout château nous plonge dans  notre imaginaire, tout château nous fait parcourir un chemin à rebours vers un lieu de notre âme rempli de mystères et de  parfums secrètement pénétrants.

C'est en m'ouvrant à cette esthétique du passé blessé, mais réparé que je me suis préparé à découvrir les créatures de Jokinen.

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Raija Jokinen à Trévarez : féérique !
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Les cheminées.

L'une d'elles, celle du grand salon, a été restituée par le groupe Villemain et réinstallée en 2018.

Elles portent dans un chapeau de triomphe les armoiries de Kernezne (d'or à trois coquilles de gueules) pleines ou en alliance, entre des trophées d'armes, sous des masques et guirlandes Renaissance.

https://man8rove.com/fr/blason/1fwx8w6-kernezne

René Troille de Kernezne

https://man8rove.com/fr/profile/68z7vrooa-rene-troille-de-kernezne

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Mais le feu des fêtes passées est éteint, comme  ont disparu le luxe des toilettes, la musique des danses, le bruissement des conversations galantes, l'éclat des rires et celui des dorures.

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Raija Jokinen à Trévarez : féérique !
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Les moulures en stuc Renaissance. Masques et rinceaux.

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Le plafond.

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Raija Jokinen à Trévarez : féérique !
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Raija Jokinen à Trévarez : féérique !
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LES  ŒUVRES DE RAIJA JOKINEN EXPOSÉES À L'INTÉRIEUR.

 

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I. LES ÉCURIES. SEPT ŒUVRES.

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Les titres sont de moi, lorsque je n'ai pas pu trouver les titres originaux.

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L'artiste  Raija Jokinen est née en 1960 en Finlande et a reçu une formation de tisserande avant d'obtenir une maîtrise d'art textile à Helsinki en 1990. Elle compose avec des fibres de lin, du fil et de l'amidon de riz des personnages en suspension, animés de veines-nervures, ou d'artères-racines qui soulignent les liens d'appartenance de nos corps —et de nos esprits— avec l'environnement naturel.

"Je suis fascinée par la façon dont les formes de la nature, les racines, les branches, les brindilles, les différentes formes organiques  peuvent ressembler à celles du corps humain." Raija Jokinen.

Ces êtres-peau qu'elle tisse en entremêlant les fibres et en les cousant ressemblent, lorsqu'on la voit les rouler, les plier, puis ensuite les dérouler et les suspendre, à des vêtements, mais étrangement, ces passe-murailles sans épaisseur ont une profonde intériorité, et une présence convaincante.

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Le lin. "J'utilise des fibres de lin. C'est très important pour moi parce que ce matériau a une histoire majeure : l'humanité l'utilise depuis plusieurs milliers d'années, et dans quantité de domaine de manière incroyable, bien-sûr pour tisser des vêtements, mais aussi pour entretenir les maisons, nourrir les animaux, et j'ai même découvert qu'on pouvait l'utiliser à la guerre, en protection, comme une armure. Quand on superpose les fibres de lin cela devient très solide.

Et à la fois les caractères des fibres sont très différentes selon les cas, certaines sont très robustes et certaines sont très fines comme de la soie.

D'une certaine manière il y a des similitudes avec notre peau. Je pense que notre épiderme exprime ce que nous ressentons, ce que nous éprouvons dans notre corps. Le lin traduit bien cela, parce qu'il  ressemble à notre couche protectrice, notre peau.

J'aime l'idée que je suis un maillon dans l'histoire de l'utilisation du lin. C'est super de penser qu'il y a des milliers de générations qui ont utilisé le lin, le même que j'utilise moi. De plus, c'est une fibre naturelle, et je ne veux pas produire de mauvaises choses avec mon travail ou créer des problèmes aux gens ou à moi. " Raija Jokinen

 

FIBRE, substantif féminin.

Élément mince et allongé souvent flexible, rarement isolé, constitutif d'un tissu organique, d'une substance minérale ou d'une matière artificielle. Fibre élastique; fibre discontinue; faisceau de fibres. (Quasi-)synonymes. fibrille, fil, filament.

A.− ANATOMIE. Élément filamenteux composant certains tissus et organes. Fibre conjonctive, cristallinienne, nerveuse, musculaire, fibre myocardique.

B.− BOTANIQUE. Filament souple composant un tissu végétal, en particulier le bois, la tige ou les racines de certaines plantes.  Fibre textile :Fibre d'origine végétale, animale, minérale ou artificielle pouvant être tissée. Fibre de chanvre, de laine, de lin; fibre synthétique. Fibre de bois. 

− AU FIGURÉ, souvent au singulier : Fond secret d'un être, où est supposée se manifester une sensation, une transformation physique, symptôme d'un état psychique. Lieu supposé d'une manifestation de la sensibilité affective. [Avec un déterminant. adjectif ou substantif : Tendance profonde personnelle et particulière à s'intéresser à quelque chose ou à quelqu'un. Fibre paternelle; fibre de la probité; fibre républicaine.

 

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Raija Jokinen à Trévarez : féérique !

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1. "Kukinto (A Flourish)", 2021.

Personnage fleuri 1.

Lin, fil à coudre, amidon de riz.

Tête baissée, les mains réunies devant le ventre dans un geste d'embarras, il serait l'image d'un introverti inhibé si son costume de fibres et de fleurettes n'affirmait au contraire qu'il savoure un puissant sentiment d'être nourri du renouveau printanier et des joies de la floraison.

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Raija Jokinen à Trévarez : féérique !

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 2. Personnage fleuri 2.

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C'est le jumeau du précédent. Des photos de détail montrent la mise en œuvre, et la minutie du travail de couture.

Le gros-plan sur le visage montre que ce travail relève tout autant de la sculpture que de la réussite picturale.

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CLIQUEZ SUR L'IMAGE.

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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3. Personnage sur fond de brique.

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Une fois encore, cet être de lin est plongé dans ses pensées, les bras sont ballants, les traits sont graves et le regard dirigé vers le bas : mais par contraste les mouvements grouillants du réseau intérieur justifient cette attention à la vie organique en soi, qui est une forme de la joie  de vivre.

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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4. Personnage de dos, sur fond de brique.

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Deux flux, l'un vert et l'autre rouge naissent du bassin (bien nommé) et nourrissent les bras et la tête. 

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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5. "Kiire" ou " A Rush", 2008.

Personnage de dos et arborescence rouge. Lin, fil à coudre, amidon de riz.

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Le titre signifie en finnois "hâte, précipitation. Ainsi mihin sinulla on kiire ? signifie "où court tu si vite?"

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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6. "Yhtäsamaa 2 " (The Same 2), 2021.

Personnage assis à terre entourant ses genoux.

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7. Visage coiffé de feuillage.

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Fasciné, je scrute le détail de la confection.

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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II. DANS LA CHAMBRE DES INVITÉS. "DEDICATION TO A PLACE II", 2022. TROIS ŒUVRES.

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Comme son titre l'indique, cette composition à trois personnages a été conçue pour cette "chambre des invités".

Le personnage principal se tient avec les mains sur le ventre, sous un réseau centripète de fibres rouges .

"Ici il y a une personne qui est centrée sur le haut de son corps, sur sa poitrine. On parle souvent du cœur comme le lieu où nous ressentons toutes les choses, comme le centre de nos émotions" Raija Jokinen

Les nervures rouge-sang partent loin autour de lui, comme si, avec sa tête bien droite mais son regard  rêveur, il se concentrait sur les perceptions qu'il recevait des murs, des fenêtres, de la cheminée ou du mobilier pour se relier aux êtres qui, depuis des siècles, ont vécu ici.

"Donc il y a cette personne au centre. Je suis fascinée par la texture des murs ici, il y a différents types de pierre, de briques, on distingue différents procédés de fabrication de ces murs très épais. Je peux ressentir une sorte d'écho des gens qui ont vécu dans cette chambre. Ils sont des sortes de relais, des ponts entre le passé et le présent." Raija Jokinen.

 

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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Un deuxième personnage, en buste,  est relié au premier par un fil rouge : comme pour le mot "fibre", polysémie du mot "lien".

Il ouvre les bras en signe de réception. À la différence des personnages de la série précédente, ceux-ci ont un regard droit, éveillé et attentif à l'autre.

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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Le troisième est également relié au premier, et émerge du mur en esquissant un geste de parole. Ou bien tend-il la main  : dans les deux cas, il établit une relation.

C'est donc une réunion amicale ou une conversation qui est mise en scène entre ces trois personnages, qui n'appartiennent peut-être pas tous au même temps. Et le reflet du miroir vient brouiller les limites entre réalité, fiction, double, rêve et échos sensibles.

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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III. DANS L'ESCALIER D'HONNEUR. "BIOLOGICAL MESSAGE", 2022.

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1. Personnage en buste levant les yeux vers une boule dense et rouge comme un peloton capillaire.

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J'ignore l'intention de l'artiste, mais cela ne me gêne pas pour ressentir de l'émotion. Et  dans le  jeu associatif qui se déclenche, se glisse le souvenir des séances d'enroulement des pelotes de laine, complicité entre l'enfant et sa mère.

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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2. Sur le palier. Personnage vêtu de plumes vertes devant la fenêtre.

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C'est peut-être le personnage qui m'a le plus ému, suscitant des souvenirs d'oisiveté et d'ennui devant les fenêtres d'après-midi pluvieux, ou d'élan suspendu, les ailes pendantes, par une attente inquiète, mais cet être-oiseau enfermé derrière les barreaux de sa cage vitrée dit aussi la puissance qui se condense lors de la réflexion.

Il attend peut-être le retour impossible d'un être passionnément aimé. Ou mille autres choses.

Toute la poésie vient de l'étroite connivence créée entre ce lieu et la créature de lin. Parce que ce palier ne mène à rien, qu'il est vétuste, encore figé dans un passé que la lumière extérieur et les verdures du parc n'abolissent pas.

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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3. Personnage grave.

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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4. Devant la balustrade de l'escalier. Personnage au réseau rouge.

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Depuis le début me vient l'évocation des planches anatomiques des Écorchés de la Renaissance (ici : Vesale) et des schémas de la circulation sanguine, avec leurs artères très rouges et leurs veines très bleus. Ce sont les mêmes silhouettes tragiques et le même rappel de la finitude humaine.

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Bien qu'il s'agisse ici, exclusivement, d'humains, le lien s'impose aussi à moi du concept japonais de mono no aware , empathie devant l'impermanence des choses, dont le spectacle nous frappe par surprise et au delà des mots.

Ou plutôt du concept du wabi-sabi reliant wabi, l'impression de solitude mélancolique (la posture des personnages) et sabi, le goût pour la décrépitude des choses vieillissantes.

 

 

 

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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IV. DANS LA SALLE D'HONNEUR. "DEDICATION TO A PLACE", 2022.

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Personnage devant la fenêtre, trainant une rivière de branchages habités de nids.

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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V. DANS LE GRAND SALON. "FORCES OF NATURE", 2022.

 

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Deux personnages devant les baies donnant sur le jardin.

Lin, fil à coudre, amidon de riz, métal.

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Il ? Elle ?               NOUS.

Île ? Aile ?             JEU.

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"Je ne veux pas représenter des groupes de personnes en fonction de leur âge ou de leur genre, parce que finalement nos sentiments sont plus ou moins les mêmes, et nous avons besoin à peu près des mêmes choses : communiquer avec les autres, satisfaire nos besoins vitaux. Et donc ce n'est pas si important pour moi de différencier les personnes pour parler des sentiments. Parce que nous ressentons tous ces sentiments." Raija Jokinen.

 

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Les boiseries peintes font de ces deux personnages des fantômes des chatelains ou de leurs invités, d'autant que le premier laisse voir par transparence ses vertèbres, son bassin, ses fémurs et ses tibias. Relié à la terre par un réseau de radicelles rouges, il esquisse un mouvement vers la deuxième personne, comme le montre ses jambes et ses bras écartés. Il est en tension entre le sol, et l'autre.

Cet autre, cette autre, est plongé.e dans la contemplation du jardin et de ses visiteurs. Mais le bas de son corps, tout en racines vertes, ne touche pas terre,  et ses fibres vibrent intensément de cet appel vers  l'extérieur végétal. Il n'est pas complètement isolé dans son monde intérieur, puisque des fibres rouges provenant de son compagnon palpitent d'un flux vivifiant.

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Lorsqu'on reste suffisamment longtemps devant cette scène, l'atmosphère change, et d'autres interprétations surviennent. Âmes du passé, regrettent-ils les vivants qui marchent dans le parc ? Sont-ils reclus ici par quelque maléfice, dans ce château du Bois Dormant ? Sont-ils les Esprits de ce lieu, chargés de l'animer en puisant dans le substrat du terroir ?

Sont-ils nos semblables, écartelés entre Nostalgie et Espérance ? L'un est Attente, l'autre Élan.

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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VI. AU FUMOIR. "BIOLOGICAL MESSAGE", 2022.

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Cinq personnages marchant en cercle.

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"Dans mes œuvres, je représente des personnes qui ont l'air de se sentir un peu seules. Je veux également que cette solitude s'exprime dans un groupe de personnes. À la fin, nous sommes toujours un peu seules dans notre corps" Raija Jokinen.

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Ma première évocation fut celle des "promenades" en maison d'arrêt. Puis me vint, en raison des fils soutenant chaque silhouette, et des pieds qui ne touchent pas tous le sol, l'image de pendus en camp de concentration. 

Le fumoir est une pièce assez exigüe, d'où l'impression de claustration, accentuée par le délabrement des murs et châssis des baies. 

À la différence des trois personnages de la Chambre des invités, ces cinq personnages n'ont aucun lien entre eux, ni par leurs réseaux de flux vitaux, ni par les gestes (les bras sont ballants), les postures (dos tourné, têtes fléchies ou inclinées) et les regards.

Il règne pour moi dans cette scène le silence, l'absence de communication entre les êtres mais aussi entre ceux-ci et la nature extérieure.

Mais si on veut échapper à cette ambiance lourde, on peut se concentrer sur les éléments colorés, qui apportent la vie à ces corps évanescents.

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Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

Exposition Raija Jokinen, château de Trévarez 2022. Photographie lavieb-aile 2 mai 2022.

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SOURCES ET LIENS.

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https://www.cdp29.fr/fr/agenda/view/727/regard-d-artiste-raija-jokinen/

—Clip sur youtube.com

https://www.youtube.com/watch?v=mlMNyC1r-7M&feature=emb_imp_woyt

—Dans l’atelier de Raija Jokinen - Regard d'artiste, Raija Jokinen - Domaine de Trévarez 2022

https://www.youtube.com/watch?v=N1g87xxJbC4&list=PLY9XgMtLce6NJJff8DmflCQXrFkJjSAMv&index=2

"Filmée au cœur de l’hiver dans sa maison du sud de la Finlande, Raija Jokinen crée des œuvres, dont certaines pour l’exposition de Trévarez. Sous ses doigts, les personnages en fibre de lin prennent forme étape après étape, depuis le dessin, le brossage, l’entremêlement et le collage des fibres de lin avec de l’amidon de riz, puis la couture, le mouillage et la recomposition de la forme. | "Dans l’atelier de Raija Jokinen" | Janvier 2022 | Film réalisé par Iris Kärkkäinen (tournage) et Sylvain Huet (montage), 2022 | Durée : environ 8 min."

—Rencontre avec Raija Jokinen - Regard d'artiste, Raija Jokinen - Domaine de Trévarez 2022

https://www.youtube.com/watch?v=IR4Dpgh9zUY&list=PLY9XgMtLce6NJJff8DmflCQXrFkJjSAMv&index=3

"Après trois séjours à Trévarez, en octobre 2020 puis juin et septembre 2021, Raija Jokinen passe trois semaines au domaine pour terminer la création de ses œuvres et les installer au château et dans le parc. Elle raconte sa découverte du lieu, partage ses émotions et ses inspirations et revient sur son parcours d’artiste. | "Rencontre avec Raija Jokinen" | Mars 2022 | Film réalisé par Sylvain Huet, 2022 | Durée : environ 10 min."

— Restitution de la cheminée du grand salon :

https://www.groupe-villemain.eu/41-quelques-chantiers-phares/212-chateau-de-trevarez-a-st-goazec.html

— ARTE

https://www.arte.tv/fr/videos/109154-000-A/les-personnages-evanescents-de-raija-jokinen/

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Published by jean-yves cordier - dans Sculpture Héraldique
19 mars 2022 6 19 /03 /mars /2022 21:48

Les calvaires du cimetière de l'église de Saint-Divy. II. Le calvaire dit de 1652, transféré en 1966 de Kerdalaes .

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Voir sur Saint-Divy :

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2. Voir les œuvres de Roland Doré :

 

 

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Voir sur ce blog d'autres calvaires du Finistère (liste en désordre et incomplète):

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PRÉSENTATION.

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Historique.

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L'histoire des calvaires de la commune est mouvementée, et montre que l'attachement à ces monuments patrimoniaux et au respect de leur intégrité ou de leur emplacement n'a pas  toujours été vif.

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1. L'ancien calvaire du cimetière (XVe-XVIe siècle, Maître de Brasparts).

On en connaît peu de choses : ses fragments auraient été enterrés dans le jardin du presbytère et découverts en 1920 par François-Marie Bramoullé, alors séminariste. Après la guerre, il fut restauré et transféré en 1947 à Vesly (Eure), dont F.-M. Bramoullé était devenu le curé depuis 1937 

Un article de Paris-Normandie 2017 nous donne les informations suivantes, mais sujettes à caution car je ne parviens pas à les vérifier (notamment sur le site MemorialGenWeb) :

"Paris-Normandie 23/11/2017 à 23:12

Plus de 5,50m de haut, tout en granit breton, le calvaire, posté en marge de la commune de Vesly, est unique en son genre. Il attire de nombreux visiteurs et curieux de la région.

Ses origines bretonnes détonnent avec le paysage eurois. Ce monument religieux a fait couler beaucoup d’encre, tant par sa provenance que par les débats qu’il a suscités. Surnommé également «le calvaire de la peste», il a été construit au XVIe siècle. Il était censé protéger les habitants du fléau qui sévissait alors.

Découvert en 1920 par le futur curé de Vesly, il était à l’origine construit en bois et retravaillé par la suite en granit de Bretagne. Ce calvaire est disposé sur un pylône de même matière, avant d’orner la ville et de la symboliser.

François-Marie Bramoullé, curé emblématique de Vesly, de 1937 à 1971, est à l’origine de son implantation et de sa réfection, en 1947. Cet édifice chrétien, très visité de nos jours encore, sert également, fait incongru, de monument aux morts sur lequel sont inscrits les noms des Veslysiens tombés durant la Seconde Guerre mondiale.

Surnommé depuis le calvaire de la Libération, il se voit honorer chaque année et fait la fierté de la ville."

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Le père Yves-Pascal Castel, auteur de l'Atlas des croix et calvaires du Finistère, l'a peut-être examiné, puisqu'il l'attribue au Maître de Brasparts :

" Au maître de Quilinen, [auteur du calvaire éponyme] on attribuera Motreff, modeste, Mellac, fortement charpenté et Saint-Hernin, rafistolé comme on a pu.

Proche de Quilinen dans le temps, moins remarquée, la manière du Maître de Brasparts, sonne plus "breton" aux yeux des amateurs, comme si la manière des autres l'était moins. Sans doute issus du ciseau du maître de Brasparts, les calvaires de Loqueffret, de Plouénan, timbré des armoiries des Kersauzon et des Keranguen, et de Vesly, dans l'Eure, étonnant sous le ciel normand, où il a été transporté il y a seulement quelques décennies. » (Castel 1980 page 125)

Cette attribution, qui donnerait à ce monument une forte valeur iconographique, est adoptée par Emmanuelle Le Seac'h, mais apparemment par citation d'Y.-P. Castel sans qu'elle ne l'ait examiné.

 

Voir : 

Frédéric de Frias me communique les photos suivantes :

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Google maps. Calvaire de Saint-Divy (kersanton, fin XVe ?) déplacé à Vesly (Eure) en 1947.

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Calvaire de Saint-Divy (kersanton, fin XVe ?) déplacé à Vesly (Eure) en 1947.

 

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CP site Delcampe. Calvaire de Saint-Divy (kersanton, fin XVe ?) déplacé à Vesly (Eure) en 1947.

 

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Note : en 1901, le chanoine Abgrall décrivait 2 croix  sur le placître, l'une à l'ouest (celle de 1562) et l'autre au nord datant de 1506 au dessus d'un petit ossuaire aujourd'hui disparu :

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2. Une croix de mission  en bois de 1882...

... occupa ensuite le milieu du cimetière, mais dans les années 1960, "elle menaçait de s'écouler". (APEVE)

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3. Le calvaire de Kerdalaes transporté devant l'église de Saint-Divy en 1967.

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Ce calvaire était érigé jadis près du bourg de Kerdalaes à l'orée du manoir de La Haye.

Le manoir a été acheté en 1966 par Edouard Leclerc, et en 1967, la municipalité a, dans un contexte conflictuel, déplacé ce calvaire pour le placer au centre du cimetière de Saint-Divy, laissant sur place l'emmarchement de granite.

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Description.

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Le calvaire occupe le  cimetière d’enclos de Saint-Divy, parmi les tombes.

Un socle cubique à chanfrein en kersanton est posé sur un emmarchement de granit à deux degrés. Ce socle porte la date 1.6.5.2. (avec des points de séparation losangique) sur le chanfrein de son côté est.

Le fût à pans en kersanton porte un croisillon à culots dont le nœud, côté est, est sculpté d'un écu, tandis que les bras portent l'inscription gravée en lettres romaines MATER ECCE FILIVS TVVS, "Mère, voici ton fils" (Jean 19:26).

Le croisillon porte les statues de Marie, à droite, et de Jean, à gauche.

La statue de la Vierge a été brisée en son milieu. La Mère du Christ est voilée, et porte la guimpe, ses mains sont jointes. Le visage est rond, peu expressif mais envahi par les inévitables lichens. Le corps est long et fin, la silhouette élancée est accentuée par le drapé essentiellement vertical et parallèle. Seul le bout rond des chaussures est visible.

La tête de la statue de Jean, au visage défiguré plus encore par les lichens que les autorités laissent prospérer, est brisée. Les cheveux sont longs et bouclés. Le raccord entre la tête et le tronc est singulier, marqué par une forme en biais devant la gorge.

 

La main droite est posée sur la cuisse, qui est fléchie. La main gauche rejoint la taille, tenant peut-être un livre ou un objet en pain de sucre. Là encore, le corps est élancé, le drapé sobre et parallèle.

La croix à branches rondes terminées par des fleurons-boules à godrons torsadés, porte le Christ à la tête fléchie et inclinée sur sa droite. Le titulus semble (lichens) porter les lettres INRI en caractères gothiques. Un crâne est sculpté au pied de la croix.

 

La face nord du croisillon porte l'inscription  FRANCOIS TONCQVES.

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Le calvaire dit de 1652 du cimetière de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire dit de 1652 du cimetière de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire dit de 1652 du cimetière de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire dit de 1652 du cimetière de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

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Le calvaire dit de 1652 du cimetière de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire dit de 1652 du cimetière de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire dit de 1652 du cimetière de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire dit de 1652 du cimetière de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire dit de 1652 du cimetière de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire dit de 1652 du cimetière de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire dit de 1652 du cimetière de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire dit de 1652 du cimetière de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire dit de 1652 du cimetière de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire dit de 1652 du cimetière de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire dit de 1652 du cimetière de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire dit de 1652 du cimetière de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

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Le calvaire dit de 1652 du cimetière de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire dit de 1652 du cimetière de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire dit de 1652 du cimetière de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire dit de 1652 du cimetière de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire dit de 1652 du cimetière de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire dit de 1652 du cimetière de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire dit de 1652 du cimetière de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire dit de 1652 du cimetière de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire dit de 1652 du cimetière de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire dit de 1652 du cimetière de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

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Le blason : Yves de la Marche et Marie Kersaintgilly.

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L'identification de ce blason longtemps mystérieux  a été donnée par Frédéric de Frias (Association des Amis du manoir du Froutven), et confirmée par Michel Mauguin. Voir également le forum cgf.bzh de juin 2021, et les illustrations du site APEVE.

C'est un blason mi-parti, d'alliance entre deux familles. On peut commencer par la moitié droite (senestre en héraldique), côté de l'épouse, et si on parvient à y discerner des feuilles de trèfle, et non des ronds. Soit deux trèfles entiers et deux demi-trèfles. Les experts y ont reconnu les armes de Kersaintgilly  de sable à six trèfles 3,2,1.

https://man8rove.com/fr/blason/d650x6-kersaintgilly-alias-kersaint-gilly

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Le parti de gauche (à dextre) est plus complexe à déchiffrer. Une trangle le divise horizontalement, délimitant un "chef" en partie haute. Si on l'associe à la large séparation entre les deux partis, on y verrait alors la moitié d'une croix. Mais, à la différence du parti senestre, celui-ci est délimité par une bordure, signe de juveignerie.

Au total, Michel Mauguin reconnaît là le blason d'un cadet de la famille de la Marche, de gueules au chef d'argent.

 

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https://man8rove.com/fr/profile/g8l94wl2l-yves-de-la-marche

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Un couple répond à cette alliance, celui d'Yves de la Marche, écuyer, seigneur de Kerfors, fils cadet, marié le 22 novembre 1600 à Morlaix  à Marie de Kersaintgilly. Son frère aîné est René de la Marche époux de Françoise du Plexis. Leur père est Guillaume de la Marche. La mère de René est Jeanne du Chastel de Kerlec'h, celle d'Yves Thébaude de la Bouexière.

https://gw.geneanet.org/boisgarin?lang=en&pz=yann&nz=caillarec+glevarec&p=guillaume&n=de+la+marche

https://man8rove.com/fr/profile/g8l94wl2l-yves-de-la-marche

 

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Soit selon le relevé du blason du calvaire :

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Copyright M. Mauguin & Association des Amis du Froutven

 

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Le couple Yves de la Marche/Marie de Kersaintgilly eut un fils, également prénommé Yves (*), qui épousa Urbaine Thébaud et en 1652 Jeanne Frollo. (*) seigneur de Kerfors, du Squiriou, de Penhelen et de Coztymen Conseiller du Roi, Lieutenant civil et criminel au siège présidial de Quimper-Corentin.

Le fils d' Yves et d'Urbaine Thébaud, Jean de la Marche devint chef d'armes après que la branche aînée soit tombée en quenouille, et la bordure des armes d'Yves ne sera plus justifiée.

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la généalogie officielle fournie par Jean de La Marche lors de la réformation de la noblesse en 1670. BnF Dossiers bleus

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Le manoir de Kerdalaës, propriété de Kersaintgilly.

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Saint-Divy, La Haye, Kerdalaes, et les moulins (roue dentée).

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 Le manoir appartient à Guillaume KERSAINTGILY dans cette réformation non datée :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9062159j/f207.item.zoom

En 1600, Maurice de Kersaintgilly, sieur du Faou, est sieur de Kerdalaes :

https://www.tudchentil.org/spip.php?article1242

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Alors qu'on insistait jusqu'à présent sur la proximité de ce calvaire avec le manoir de La Haye, propriété alors de Sébastien de Penfeutenyo et de ses descendants (René, sieur de Mesgrall), cette identification du blason amène à constater, grâce à une étude des archives, que Marie de Kersaintgilly possédait le manoir de Kerdalaës, et l'a apporté à la famille de la Marche. Les deux manoirs de Kerdalaes et de La Haye sont voisins, et leurs propriétaires sont parfois en conflit.

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En effet, on lit dans le compte facebook de l'AGIP un post de Miliau Kermarrec,  signalant un procès du 26 août 1650 au sujet d’une franchise entre le moulin de Kerdalaës et la montagne (la motte) avec le vieux château. Les protagonistes de ces documents sont l’honorable François Toncques, négociant à Landerneau, propriétaire du manoir noble de Kerdalaës appartenant auparavant en 1633 à Marie de Kersaintgilly, et René de Penfentenyo, sieur de Mesgrall (Saint-Divy), au sujet d’une franchise entre le moulin de Kerdalaës et la montagne (la motte) avec le vieux château.

Au procès verbal du 26 août 1650, le litige porte sur la propriété du terrain situé près du moulin où d’anciens meuniers et paysans avaient fait abattre des arbres pour réparer le moulin et laissé pâturer des animaux. Tous affirment alors que la franchise appartient bien au manoir de Kerdalaës.

Un bail à terme de 1633 pour le manoir de Kerdallaiz  est signé entre Marie de Kersaintgilly dame de Kerfors, et François et Michel Corre.

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En conclusion, le calvaire porte les armoiries d'une alliance datée de 1600 ; or selon M. Mauguin c'est généralement lors des noces que les monuments sont gratifiés des armoiries d'un couple noble. 

Le calvaire ne peut être postérieur, au plus tard, à 1650, date à laquelle le manoir de Kerdalaës a changé de propriétaire.

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Donc, quatre conséquences :

1. Le calvaire n'a pas de rapport avec le manoir de La Haye (et avec sa chapelle dédiée à Jean-Baptiste)

2. La date de 1652 portée sur le socle n'est pas contemporaine de la réalisation du calvaire, qui peut dater de 1600.

3. L inscription FRANCOIS TONCQUES a été ajoutée dans un second temps à l'arrière du bras du croisillon , et sans doute en même temps que la date de 1652.

4. Ses caractères stylistiques sont à comparer à ceux des ateliers de sculpture du début du XVIIe siècle au lieu d'être abusé par la date du socle. Ce n'est évidemment pas une œuvre des Prigent (actifs de 1527 à 1577) ni de Roland Doré ( actif de 1618 à1663), au style si reconnaissable. 

 

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Le calvaire dit de 1652 du cimetière de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire dit de 1652 du cimetière de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

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L'inscription FRANCOIS TONCQVES au revers du bras du croisillon.

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 On notera sur la photo que le nœud du bras forme un culot, godronné, susceptible de recevoir une statue. Selon des sources, il aurait pu s'agir d'un Christ aux liens, ce qui est parfaitement vraisemblable par référence aux autres calvaires de Basse-Bretagne, quand ce n'est pas une Vierge de Pitié

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L'acte de 1650 nous indique que l’honorable François TONCQUES , négociant à Landerneau, est alors le propriétaire du manoir noble de Kerdalaës appartenant auparavant en 1633 à Marie de Kersaintgilly : il a peut-être acquis ce manoir et son moulin en 1633, précisément ? 

Le dossier 99 J 103 des Archives départementales est consacré aux terres de Kerdalaes, et François Toncques y est cité à de nombreuses reprises.

Deux actes de baptême de 1649 à Landerneau et Guipavas citent comme parrain "François DONCQUES, sieur de Kerdalaes".

On trouve aussi la graphie TOUCQUES.

Il épousa  Marie DERIEN puis  Marie BERNARD en1664. Il décède en 1670.

"Le paiement des droits suite à la succession de Francois TOUCQUES passera devant le parlement de Bretagne. Un avis d'époque est en ligne https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k ... f/f61.item Il mentionne ses deux mariages et un décès vers 1670 (avant le remariage de son épouse à Landerneau). Le manoir passera aux enfants LEON de celle-ci. Un héritier est nommé : Yves ABHERVE." (forum CGF)

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Le calvaire dit de 1652 du cimetière de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

Le calvaire dit de 1652 du cimetière de l'église de Saint-Divy. Photographie lavieb-aile.

https://www.fondation-patrimoine.org/les-projets/calvaire-de-kerdalaes-a-saint-divy

 

 

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Conclusion.

 

L'histoire des calvaires de la commune est faite d'une série de déplacements, réaménagements, appropriation par un prêtre pour sa nouvelle paroisse normande, démembrement des monuments,  captation en "coup de main" et affrontement, et surtout méconnaissance et/ou désintérêt  pour la recherche historique, artistique et d'archive.. Aucune équipe ne semble avoir été envoyée à Vesly pour dresser un inventaire détaillé du calvaire des années 1500, voire pour en négocier la restitution... ou en réaliser un précieux  fac-similé.

L'inscription du calvaire de 1562 reste encore non déchiffrée, le Christ de ce calvaire a été installé orienté vers l'est en dépit des règles de base, et sa situation, dictée par des impératifs d'aménagement urbain, le rend très mal visible car très ombragé. 

 

 

 

Un projet de "restauration" du calvaire de Kerdalaes.

 

Aujourd'hui (février 2022), la municipalité associée à l'AGIP (Association Guipavas Identité Patrimoine) a levé une souscription auprès de la Fondation du Patrimoine pour restaurer le "calvaire de Kerdalaes" (ou ce qui en reste), au printemps ou été 2022 : 

 

"Le calvaire sera restauré afin de rendre son identité et son histoire au village de Kerdalaes à la limite Est de Guipavas et aux abords du manoir de la Haye à Saint-Divy. La statuaire reconstruite recevra sur la console Est une nouvelle statue dédiée à Saint Jean-Baptiste dont la chapelle du manoir de la Haye lui est dédiée. C’est la statuaire déplacée au cimetière de Saint-Divy qui servira de modèle à la nouvelle réalisation. Pour mettre en valeur ce patrimoine, une plaque avec QR Code rappelant l’histoire de ce calvaire sera fixée à son pied et un livre sur le patrimoine de la vallée de Mesgrall et des manoirs de Kerdalaes et de La Haye sera réédité en 2022. Le calvaire de Kerdalaes sera également inscrit dans le cadre des journées du patrimoine des communes. " (Fondation du Patrimoine)

C'est le sculpteur Joël Kerhervé qui réalisera la statue moderne.

On voit que l'appel au don fait état de données non historiquement fondées (référence au manoir de La Haye et non de Kerdalaes). On peut se demander  quelles informations historiques seront proposées par le QR code, alors que les travaux de recherche n'ont pas été menées par la commune de façon approfondies concernant ce calvaire, et que les connaissances exposées ici proviennent de recherches privées, ou de l'association de Guipavas. Aucune évaluation stylistique et iconographique n'est disponible en ligne, ni signalée ou exposée par la Fondation.

 

 

Voir :

https://www.letelegramme.fr/finistere/saint-divy/le-calvaire-de-kerdalaes-va-se-relever-a-saint-divy-21-02-2022-12926353.php

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SOURCES ET LIENS.

— AGIP.

https://www.facebook.com/agipguipavas/posts/le-chateau-de-kerdalaes-en-guipavas-mythe-ou-realite-en-son-temps-mr-edouard-lec/5239718572721801/

— APEVE

http://www.apeve.net/spip/spip.php?page=page&id_rubrique=4&id_article=103

— BRETAGNE-ENVIRONNEMENT-DURABLE.GOUV. "Le manoir de la Haye"

https://www.bretagne.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/lahaie1_cle272bee.pdf

CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des croix et calvaires du Finistère

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/saint_divy.html

2695. Saint-Divy, cimetière d’enclos, g. k. 1652. Degrés. Socle cubique, chanfrein: 1.6.5.2. Fût à pans. Croisillon à culots, écu: MATER ECCE FILIVS TVVS. FRANCOIS TONCQVES., statues: Vierge, Jean. Croix, branches rondes, fleurons-boules, godrons torsadés, crucifix, tête de mort sous les pieds. Le monument a été transféré en 1966 de Kerdalaës, limite des communes de Guipavas et de Saint-Divy. [YPC 1980]

— COUFFON (René), Le Bars (Alfred), 1988,,Nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, ,

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/5eb27adca1ceb10a93836495d298f812.pdf

A l'entrée du cimetière, semblable à celles de La Roche-Maurice et de Pencran, croix en kersanton timbrée des armes de Rohan : Marie Madeleine au pied de la croix, croisillon sans statues, Vierge de Pitié au revers du Crucifix, XVIè siècle.

- Autre croix de l'enclos, transférée de Kerdalaës en 1966 : socle daté 1652, Vierge et saint Jean sur le croisillon.

— DOSSIERS BLEUS. BnF français 29970  ; mémoires, notes et documents généalogiques, classés par ordre alphabétique de noms de personnes, au Cabinet des titres, dans le cours du XVIIIe siècle. Marcellanges-Marck.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10081854c/f226.item.zoom

— FORUM GENEALOGISTES CGF;BZH

https://forum.cgf.bzh/forum/phpBB3/viewtopic.php?t=32119

—Wikipedia Manoir de la Haye

https://fr.wikipedia.org/wiki/Manoir_de_la_Haye

 

 

 

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15 février 2022 2 15 /02 /février /2022 23:51

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529) : Adam et Eve. Les Sibylles. Caïn et Abel.

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— Sur les Sibylles hors Finistère, voir dans ce blog :

— Sur les Sibylles du Finistère, voir :

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— Sur l'Aître Saint-Maclou, voir le premier article , qui comporte la présentation générale.

L'Aître Saint-Maclou à Rouen. I. La charpente sculptée (sablières et potelets) de 1526-1533 et de 1651 (galerie sud). 

 

Les colonnes des galeries sont numérotées à partir du côté ouest, qui en comporte 11. La colonne n°12 se trouve à l'intérieur, dans l'entrée de l'angle nord-ouest, près de la chapelle des Trépassés, elle représente la Création d'Adam et la Faute d'Adam et Ève. Puis viennent les Sibylles, deux par deux sur chaque colonne extérieure de la galerie nord, et enfin, à l'angle nord-est, et à nouveau à l'intérieur, la colonne sculptée du Meurtre de Caïn et Abel. Si on se souvient que les douze sibylles annoncent par leurs prophéties (ou "vaticinations"), pour les Chrétiens, douze étapes de l'Incarnation et de la Rédemption, nous avons là un programme iconographique assez complet de l'Histoire du Salut, face au Calvaire central de la cour.

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Plan par Sylvie Bethmont-Gasserand.

Plan par Sylvie Bethmont-Gasserand.

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LA COLONNE DE LA CRÉATION ET DE LA FAUTE D'ADAM ET ÈVE.

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L'entrée dans l'Aître Saint-Maclou. © Explor Visit

 

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1. La Création d'Ève.

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"Alors, yhvh elohim fit tomber un sommeil profond sur l'homme, et il s'endormit.

Alors il prit l'un de ses côtés et il referma la chair en dessous.

Alors, yhvh elohim  bâtit le côté qu'il avait pris de l'homme en forme de femme et il la présenta à l'homme." (Genèse 2:21-22, trad. M.A. Ouaknin)

 

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Dieu se tient debout à gauche et lève la main droite, tandis que, de la main gauche, il aide la jeune Ève à se redresser et à s'extraire du flanc droit d'Adam, dont elle naît. De celle-ci, au corps en grande partie brisée, nous voyons les mains jointes, les fesses, le ventre  et les jambes : leurs formes laissent préjuger de la beauté du visage.

Adam est allongé sur le coté gauche, jambes fléchies, et cachant son sexe de la main droite.

À droite, derrière la tête d'Adam, une montagne est couronnée d'un édifice, vers lequel se dirige divers animaux : lion (?), renard (?) ou gallinacé (?). Ce n'est pas exactement ce qu'on attend d'une scène de création du monde et des animaux, ce qui excite la curiosité sur l'interprétation de cette partie.

Dieu est vêtu d'une robe, serrée à la taille par un cordon noué, et à larges manches. Une ample cape est fermé par un cabochon carré. La tête (hormis un morceau de la barbiche), et les bras sont brisés. Les drapés sont particulièrement élégants.

La pierre blanche, ici comme sur les autres colonnes que nous allons examiner,  est calcaire, et il serait intéressant d'en connaître l'expertise géologique, qui pourrait indiquer la provenance.

On comparera ce sujet avec celui du quadrilobe du portail de la Sainte-Chapelle par Geoffroy-Dechaume, peut-être inspiré du portail de la cathédrale de Lyon.

https://www.citedelarchitecture.fr/fr/oeuvre/creation-deve-quadrilobe-du-soubassement-cote-gauche-du-trumeau-du-portail-de-la-chapelle

https://books.openedition.org/purh/845?lang=fr

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

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La Faute d'Adam et d'Ève.

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"La femme contempla . Oui, l'arbre était bon à manger et enviable pour les yeux ! Oui, l'arbre engendrait le désir de devenir intelligent ! Alors elle prit de son fruit et elle mangea. Et elle en donna aussi à son homme qui était avec elle, et il mangea." (Genèse 2:5-6, trad. M.A. Ouaknin).

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Cette représentation du serpent à la poitrine (et au visage, même s'il est ici brisé) féminine, mais à la queue qui s'enroule autour du tronc de l'arbre, je la connais bien, tant elle est fréquente, taillée en kersanton à l'entrée des porches bretons contemporains de cette colonne !  Et toujours, le serpent-femme est tournée vers Ève. Je l'ai décrite par exemple  à Pencran, à Guimiliau, à Sizun et à Ploudiry, et on en retrouve la source dans des enluminures comme celle du Livre d'Heures  dites de Henri IV BnF Latin 1171 , au folio 20v (sauf que, pour me contredire, le serpent regarde Adam). Ces enluminures sont peintes par le Maître des Triomphes de Pétrarque. Or ce livre provient de la bibliothèque du château de Gaillon, et ce peintre a laissé "une empreinte durable sur le milieu rouennais" (E. Adam).

 

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Sans chercher une science exacte, on peut créer des liens entre le cardinal Georges d'Amboise, commanditaire du château de Gaillon qui a introduit en Normandie le vocabulaire de la Première Renaissance, son neveu Georges II d'Amboise qui fut archevêque de Rouen en 1511 et prolongea l'œuvre de son oncle (chapelle de Gaillon et ses stalles), l'église Saint-Maclou dont ils favorisèrent tous deux la reconstruction (dédicace en 1521), et cette Aître Saint-Maclou.

Et examiner, pour se rapprocher plus encore de Georges Ier d'Amboise, et de Rouen, voici une enluminure attribuée à Robert Boyvin, actif entre 1480 et 1536, et qui avait été formé par le Maître de l'échevinage de Rouen . Et cette fois-ci, Dame-serpent regarde Dame-Ève.

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Robert Boyvin, Heures à l'usage de Rouen, Rouen, vers 1500. Paris, BNF, Arsenal, Ms. 416, f.10

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Mais ici (et combien on regrette le vandalisme des exaltés qui ont fracassé ces colonnes), la femme-serpent dont les formes généreuses et la chevelure établissent un rapport de rivalité spéculaire avec Ève, lui posent la main gauche sur l'épaule, tandis que la main droite, toujours en imitation symétrique, se pose sur une spire de la queue en face de la main de la première femme, laquelle est posée sur son sexe. 

Et s'il est fâcheux de ne pas voir l'œuvre d'art déployer la splendeur probable du temps où elle était intacte, par contre, cela libère l'imaginaire. Si bien que j'ai cru voir les deux visages se rapprocher dans leur entreprise de séduction, et s'embrasser.

J'ai ainsi pu bénéficier d'un unicum dont les perspectives spirituelles ou artistiques renouvelait le thème élimé de la Tentation.

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La main droite d'Ève, qui est brisée, tenait jadis la pomme. Dans certaines enluminures et sculptures, le serpent la tient, et la propose au désir. Dans d'autres, le fruit est encore tenu par les deux mains. Mais ici, le serpent ne l'a plus, Ève l'a saisi. Les jeux sont faits.

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le relevé d'Eustache-Hyacinthe Langlois en 1837, gravure d'après le dessin d'Espérance Langlois.

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E.-H. Langlois Essai historique, philosophique et pittoresque sur les danses des morts planche V. Gallica

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Il ne reste plus rien d'Adam, sauf une paire de pieds nus. Et à côté du pied droit, un pied de forte taille sort d'un drapé, laissant deviner un autre personnage :qui donc à cette époque, si ce n'est Dieu ou son messager ?

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

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L'un des côtés de la colonne porte deux panneaux en bas-reliefs Renaissance. En haut, un couple nu entouré d'arbres stylisés (Adam et Ève dans l'Eden ?) au dessus d'une vasque. La femme qui nous tourne le dos a des cheveux très longs. L'homme, barbu, tient un objet (la pomme...?). En bas, un décor semblable à celui du château de Gaillon, avec une chimère au dessus de rinceaux. Entre les deux, un enfant, habillé, tient un fruit.

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

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LES 7 COLONNES DES SIBYLLES.

 

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Cette série de sept colonnes, dont la plupart conservent encore, quoique mutilées, leurs personnages féminins assemblés par deux, pose un problème délicat.

En effet, il est certains que nous avons affaire à une série des  sibylles, prophétesses de l'Antiquité dont le nombre, par parallélisme avec les prophètes bibliques, venait d'être fixé à douze à la fin du XVe siècle par  Filippo Barbieri  en Italie, et dont les attributs et l'association avec des épisodes de l'Enfance et de la Vie du Christ avait été durablement fixé par les Heures de Louis de Laval vers 1480-1485.

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Les Sibylles à Gaillon et à Rouen.

1. On sait l'influence des deux cardinaux Georges d'Amboise sur le développement artistique de Rouen et de sa région, à commencer par leur château de Gaillon. Or, les stalles de la chapelle du château de Gaillon, commanditées par Georges II d'Amboise qui y a placé ses armes et devises, montrent sur le premier registre des dorsaux le Dialogue des Sibylles et des Vertus. Les vaticinations des sibylles répondaient aux prophéties des 12 Prophètes.  Persique est associée à la Prudence, Érythrée à la Force, Tiburtine à la Justice, Agrippa à la Tempérance, Delphique à la Foi, Hellespontique à la Charité.  La Phrygique , associée à l' Espérance, était prévue dans le programme. (source)

Ces stalles ont été remontées dans le chœur de la basilique de Saint-Denis. Georges d'Amboise avait fait enluminer le manuscrit des Institutions divines de Lactance, texte qui décrit les Sibylles. Cf C. Meneau d'Anteroches 2020 et Wikipédia. Plus précisément, c'est Alphonse le Magnanime, roi d'Aragon et de Sicile, qui pourrait avoir commandé le manuscrit vers 1455 à Naples, et il aurait été acheté à Frédéric d'Aragon roi de Naples, avant sa mort en 1504,  par Georges Ier d'Amboise pour sa bibliothèque de Gaillon. Voir BnF Lat. 1674, qui a perdu son frontispice, ainsi que BM Besançon MS 170 dont le frontispice armorié est intact. Les miniatures du BnF lat. 1674 sont huit initiales dorées entrelacées avec des bianchi girari, et non des enluminures où auraient pu figurer des sibylles...

2. Le portail Notre-Dame de la cathédrale de Rouen  a été réalisé en 1512-1513. Les voussures portent, de l'intérieur vers l'extérieur, 12 Patriarches, 12 Sibylles et 12 Prophètes.  Les sibylles sont sculptées par Nicolas Quesnel, tandis que Pierre Des Aubeaux a sculpté les Prophètes, et Richard Le Roux les Patriarches.

3. La Tour de Beurre de la cathédrale date de la in du XVe siècle. Elle comporte deux sibylles et deux prophètes au sud, et deux sibylles dont la Tiburine face à Auguste à l'est. (Source)

 

 

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L'idéal serait, pour disposer cette série, que la galerie nord ne compte que six colonnes. Hélas, elle en compte sept, en comptant les deux extrêmes qui sont aujourd'hui partiellement incluses dans l'entrée et dans l'escalier de droite.

Certains ont proposé de reconnaître ici quelques Vertus. Celles-ci sont, dans l'iconographie traditionnelle au nombre de sept, en associant les Vertus théologales et cardinales. Elles se distinguent par leur attribut. Mais cela complique encore le problème, et aucune n'est identifiée ici (sur la colonne n° 13, les auteurs voient la Prudence, Vertu portant un miroir, mais les rayons qui diffusent autour du cercle m'incitent à y voir une lampe, attribut de la sibylle Persique ou Lybique). J'écarte cette hypothèse.

L'autre possibilité est de penser que la série n'est pas complète, et que le personnage est dédoublé. C'est la solution envisagé pour expliquer qu'une femme tienne une colonne, à coté de la sibylle Agrippa tenant son attribut bien connu, le fouet de la Flagellation. Sa voisine porterait la colonne, l'un des Instruments de la Passion, où le Christ est lié. L'hypothèse résout ce cas particulier de la colonne 18, et éventuellement celui de la colonne n°18, mais il est très surprenant que le commanditaire ait choisi cette option, attestée nulle part ailleurs, et qui lui impose de ne pas présenter la série, au chiffre très fort symboliquement, de 12 alors qu'il dispose de sept colonnes.

On peut penser qu'il y a eu des modifications lors de réaménagements ou de restaurations.

La colonne n°17 fait exception par rapport aux autres, car elle est la seule à présenter un blason qui occupe une place importante. Les deux personnages, détruits et dont on ne voit que l'emplacement, étaient-ils des sibylles.

Si on exclut cette colonne, nous avons bien douze personnages féminins, dont trois sont détruits, quatre n'ont pas d'attribut permettant de les identifier, quatre ont un attribut caractérisé (lampe ; rameau fleuri ; fouet ; croix).

Enfin, la revue des iconographie montre (comme pour les 12 apôtres et leurs attributs) un certain nombre de variantes.

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Rappel des attributs : Les 12 Sibylles françaises issues des Heures de Louis de Laval s'organisent  en deux sous-ensembles :

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— Vie de la Vierge :

1. La Persique tenant une lanterne et foulant un serpent : annonce la Vierge  de l' Immaculée Conception foulant le serpent.  : Incarnation : la Vierge donne naissance à celui qui se dira Lumière du Monde.

2. La Libyque tenant un cierge annonce la Vierge et l'Enfant apportant cette Lumière. Manifestation aux Gentils. 

3. L'Erythréenne tenant la fleur prophétise l' Annonciation et la Conception virginale.

4. La Cuméenne tenant un bol (une boule)  annonce la Virginité (ou Venue d'un enfant).  Naissance dans une crèche

5. La Samienne tenant un berceau  annonce la  Nativité  et l'Annonce aux Bergers.

6. La Cimmérienne tenant une corne (biberon) annonce l' allaitement de l'Enfant  par la Vierge 

7. L'Européenne tenant une épée annonce la Fuite en Égypte pour fuir le Massacre des saints Innocents.

— Passion et Christologie :

8. La Tiburtine tenant une main  annonce les gifles infligées à Jésus lors de sa Passion.

9. L'Agrippine  avec son fouet annonce la Flagellation.

10. La Delphique tenant une couronne :annonce le Couronnement d'épines de la Passion. Incarnation.

11. L'Hellespontine tenant une croix  annonce la Crucifixion. Incarnation et Passion

12. La Phrygique tenant un étendard crucifère annonce la Résurrection

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On pourra lire ici les réflexions de E.-H. Langlois :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k110051h/f70.item

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Liste des statues des colonnes :

Colonne n° 13. Sibylle à la lampe (Persique) ; sibylle au rameau fleuri (Erythrée).

Colonne n°14. Deux sibylles indéterminées.

Colonne n°15. Deux personnages détruits.

Colonne n°16. Sibylles à la colonne. Sibylle au fouet (Agrippa).

Colonne n° 17. Deux personnages détruits. Grand blason central.

Colonne n°18. Sibylle à la lance. Sibylle à la croix (Hellespont).

Colonne 19. Un personnage détruit, une sibylle.

 

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Colonne n° 13 contre l'escalier.  Sibylle tenant la lampe (Persique ? ) et sibylle Erythrée tenant le rameau fleuri.

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La tenue de ces deux jeunes femmes aux allures dansantes de Ménades est tout à fait celle que l'on retrouve sur les autres séries iconographiques de Sibylles, sous le signe de l'élégance, de la jeunesse et de l'exotisme. Les têtes étant brisées, nous ne pouvons pas chercher ici les turbans et coiffures à glands qui sont un attribut général de ces dames vaticineuses. Leurs chaussures sont à bout pointu.

Mais leur duo dansant en ronde poursuit aussi le thème des autres galeries, à l'ouest et à l'est, celui de la Danse Macabre des Laïcs et des Clercs.

La sibylle Persique (identifiée par les autres auteurs comme la Prudence tenant un miroir) tient la lampe dont l'éclat est manifesté par des rayons. C'est bien sûr une hypothèse.

La sibylle Erythrée tient le rameau fleuri  (ailleurs une simple fleur) prophétisant la tige vierge qui fleurit et porte un fruit, virga et virgo.

 

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Relevé de Langlois en 1837 :

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E.-H. Langlois Essai historique, philosophique et pittoresque sur les danses des morts planche V. Gallica

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Colonne n° 14. Deux sibylles.

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Quelle grâce ! Quel charme juvénile, presque insolent  dans ce cimetière ! Quelle taille fine sous le corselet contrastant avec les manches bouffantes, les flots de plissé, les jupons, les frou-frous et les traines !

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Mais dans cette Aître où tout est destiné à rappeler au visiteur que le Temps passe, mais l'attend, la pierre usée, ces têtes brisées, ces accessoires de beauté qui ont perdu leur lustre, cette vétusté incitent à une méditation sur les Ruines et à une nostalgie du temps où ces Dames sculptées du temps Jadis venaient de surgir du ciseau du sculpteur.

La Beauté a deux ennemis : les vandales, et le vieillissement.

La Bêtise, et le Temps.

Mais elle montre ici, malgré tout, à qui sait en rêver, son triomphe : quelle grâce ! quelle charme juvénile !

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le relevé de Langlois 1837 :

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Gravure d'E.H. Langlois 1837 Essai historique, philosophique et pittoresque sur les danses des morts planche V. Dessin Espérance Langlois. Gallica

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen II, la galerie nord : Adam et Eve. Les Sibylles. Caïn et Abel.
L'Aître Saint-Maclou de Rouen II, la galerie nord : Adam et Eve. Les Sibylles. Caïn et Abel.
L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Colonne n° 15. Sculpture trop abimée.

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Voilà à quoi cela ressemble sur l'application du Site pour mon portable :

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Colonne n° 16. Deux sibylles dont Agrippa tenant le fouet de la Flagellation.

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.La sibylle de gauche est difficile à identifier, elle porte  une colonne brisée, qui est un symbole de la Passion (Ecce Homo, Outrages et Flagellation)

La sibylle de droite porte un fouet, par lequel elle annonce  la Flagellation. C'est Agrippa.

Là encore, on remarque leur beauté, et l'allure dansante de leur procession.

 

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le relevé de Langlois en 1837 :

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Gravure d'E.H. Langlois 1837 Essai historique, philosophique et pittoresque sur les danses des morts. Dessin Espérance Langlois. Gallica

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Il faudrait revenir pour faire une étude de tous les chapiteaux.

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Colonne n° 17. Les sibylles ont été détruites. Un blason.

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Sur cette colonne, les sibylles sont effacées. Seul subsiste le blason qu'elles devaient  tenir. Peut-être le blason d'un riche marchand ou bourgeois de Rouen, d'un clerc ou d'un membre de la fabrique qui n'a pas été identifié.

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

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On comparera ce que nous avons sous les yeux avec le relevé qu'en donne Langlois ; En 1 deux ou trois animaux  ; en 3,  trois fers à cheval  ou fers de mule ; à droite Deux quartiers avec 5 étoiles 2;1;2 (et des coquilles en chef ?).

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Gravure d'E.H. Langlois 1837 Essai historique, philosophique et pittoresque sur les danses des morts planche V. Dessin Espérance Langlois. Gallica

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le chapiteau de la colonne n°17.

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Les boules rondes sont-ils des fruits, ou plutôt des grelots ?

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Colonne n° 18. Deux sibylles dont l'Hellespontine tenant la croix.

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La sibylle de gauche relève sa robe et tient la lance. 

https://studioaix.pagesperso-orange.fr/cathedrale/sib_lance.htm

La sibylle Hellespontine est à droite, et avance d'un pas décidé. Elle porte la croix annonçant la Crucifixion du Christ.

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le relevé par Langlois 1837 :

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Gravure d'E.H. Langlois 1837 Essai historique, philosophique et pittoresque sur les danses des morts planche VI. Dessin Espérance Langlois. Gallica

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le chapiteau aux oiseaux ailes déployés.

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Colonne n° 19 .

Elle est aujourd'hui incluse dans l'escalier.

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Celle de gauche presque entièrement brisée.

La sibylle de droite est  bien conservée, mais si on admire sa pose gracieuse on ne peut l'identifier à défaut d'attribut..

 

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le relevé par Langlois 1837 :

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Gravure d'E.H. Langlois 1837 Essai historique, philosophique et pittoresque sur les danses des morts planche VI. Dessin Espérance Langlois. Gallica

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

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LA COLONNE DU MEURTRE D'ABEL PAR CAÏN.

 

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Elle reprend la composition de la Colonne d'Adam et Ève.

On devra se contenter de ces médiocres images.

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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.

L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.


 

SOURCES ET LIENS.

AÎTRE SAINT-MACLOU

https://www.aitresaintmaclou.fr/histoire/un-cimetiere-a-galeries/

EXPO VIRTUELLE

https://my.matterport.com/show/?m=kjUCC7ra6RC

— BETHMONT-GALLERAND (Sylvie), 2003, "Un autre travail du bois à Rouen : Les sablières de l’aître saint-Maclou", in Les stalles de la cathédrale de Rouen, C. Elaine Block, Frédéric Billiet p. 199-220 Presses universitaires de Rouen et du Havre 

https://books.openedition.org/purh/7435?lang=fr

https://books.openedition.org/purh/7437

— LANGLOIS (E.-Hyacinthe ), 1833, "Rouen au XVIe siècle et la danse des morts", Bulletin de la Société libre d’émulation de Seine-Maritime, 6 juin 1832, Rouen, Baudry, 1833, p. 70. Non consulté.

« Dans les statuettes du cimetière de Saint-Maclou, tantôt la mort se montre dans une action d'entraînement plus ou moins brusque; tantôt, affectant une pose tranquille, elle parait employer le raisonnement plutôt que la violence. Sur quelques colonnes des plus mutilées, on retrouve des pieds décharnés dont l'élévation au-dessus du plan sur lequel posaient les figures atteste que plusieurs de ces cadavres symboliques gambadaient en s'emparant de leurs victimes. Quant à ces derniers personnages, ils montrent généralement, par leurs poses simples et calmes, plus de résignation que de résistance, » Langlois,

 

LAFOND ( Jean), 1969, « L'iconographie des portes de Saint-Maclou de Rouen ». In: Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France, 1969, 1971. pp. 283-294; doi : https://doi.org/10.3406/bsnaf.1971.2239 https://www.persee.fr/doc/bsnaf_0081-1181_1971_num_1969_1_2239

LANGLOIS (Eustache-Hyacinthe), 1837, réed 1852, Essai historique, philosophique et pittoresque sur les Danses des Morts. Rouen, Lebrument, deux volumes I p.10-30, II p.10-61.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k110051h/f66.item.zoom#

— LEVASSEUR (P.), 2003, « Observations sur l’iconographie de l’aître saint-Maclou : une synthèse de l’art macabre et des apports de la Renaissance », Actes du onzième congrès international d’études sur les Danses Macabres et l’art macabre en général , Rouen du 1er  au 5 octobre 2003,éditions Danses Macabres d’Europe, p. 41. Non consulté.

 

LOTH (Julien), 1910, L'Aître de Saint-Maclou, Rouen, Léon Gy, 28 p. Non consulté.

MÂLE (Emile) 1922, L’art religieux de la fin du Moyen-Age en France, étude sur l’art religieux du Moyen Age et sur ses sources d’inspiration, Paris, Armand Colin, 1922, p. 253-sq.

METROPOLE

https://www.metropole-rouen-normandie.fr/sites/default/files/publication/2020/Focus-aitre-st-maclou.pdf

— PAVIA (Amélie), 2011,  L’aître Saint-Maclou de Rouen. Monographie historique et technique d’une construction à pans de bois du XVIe siècle. Étude stylistique et iconographique de ses sablières Mémoire de master 2 en histoire de l’art moderne, (LEUTRAT E. dir.), Rennes 2, 2011, 633 p. Voir p.30 à35 :

https://www.academia.edu/31770552/La_symbolique_macabre_dans_les_sabli%C3%A8res_de_la%C3%AEtre_saint_Maclou_%C3%A0_Rouen

PILLET ( Maurice ), 1924, L'Aître Saint-Maclou : ancien cimetière paroissial de Rouen, Paris, Édouard Champion, 1924, 224 p. Non consulté.

https://www.google.fr/books/edition/L_Aitre_Saint_Maclou_ancien_cimeti%C3%A8re_p/8hEgAAAAMAAJ?hl=fr&gbpv=1&bsq=%22sibylle%22+Maclou+rouen&dq=%22sibylle%22+Maclou+rouen&printsec=frontcover

PREVOST (Chanoine Louis), 1970 Histoire de la paroisse et des curés de Saint-Maclou, depuis la Fondation jusqu'à nos jours (1219-1966), Rouen, Éditions Maugard. Non consulté.

VENOT ( Bernard), MOUILLESEAUX (Jean-Pierre), 1980,, L'Aître Saint-Maclou de Rouen : petit guide à l'usage des habitués du lieu et de ceux qui le découvrent, Rouen,  73 p. Non consulté.

— LAQUERRIÈRE) (A.), 1986, « L'aître Saint-Maclou et les anciens charniers », dans Églises, hôtels, vieilles maisons de Rouen, Rouen, Société des amis des monuments rouennais, 518 p., p. 323-330 Non consulté.

THOMANN (Aminte), CHAPELAIN DE SEREVILLE-NIEL (Cécile),2021 « Rouen – Aître Saint-Maclou » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Normandie, mis en ligne le 04 juin 2021, consulté le 12 février 2022. 

https://journals.openedition.org/adlfi/76013

 

"La campagne 2018 a permis la fouille et l’étude d’environ 250 sépultures, le corpus total sur l’ensemble de l’aître s’élevant à environ 500 sépultures. La densité funéraire est telle que le sol géologique (situé entre 4 et 6 m de profondeur par un précédent sondage géotechnique) n’a pu être atteint, même dans un petit sondage effectué jusqu’à 3,5 m de profondeur. La fouille de cet espace a mis en évidence une partie du cimetière paroissial utilisé jusqu’à la fin du xviiie s., mais aussi des fosses communes, accueillant jusqu’à six individus déposés simultanément. Des traces de fondation d’un bâtiment en bois inédit, probablement postérieur à l’occupation funéraire, ont également pu être observées directement au sud du calvaire.

L’étude en cours de cette collection ostéo-archéologique se fait grâce à une approche pluridisciplinaire impliquant plusieurs approches biologiques : analyses paléopathologiques macroscopiques, menées en partie dans le cadre d’une recherche doctorale, pour appréhender l’état sanitaire de la population, analyses isotopiques, particulièrement informatives sur le régime alimentaire des défunts, analyses paléoparasitologiques, renseignant notamment sur les conditions de vie et analyses paléomicrobiologiques, détectant la présence de l’ADN ancien de certains pathogènes dans le matériel dentaire et osseux, tels que la tuberculose, la syphilis ou la peste. Des analyses paléomicrobiologiques préliminaires, menées sur le corpus provenant du diagnostic de 2016, ont déjà permis de détecter la présence très probable du bacille de la peste chez un individu daté du début du xve s.

Les résultats archéologiques et anthropologiques issus de cette fouille vont permettre de développer de manière significative les connaissances concernant la population rouennaise et la gestion de ce cimetière de la fin du Moyen Âge et de l’époque moderne."

FOUILLES.

https://www.aitresaintmaclou.fr/histoire/la-restauration-et-la-nouvelle-vie-du-lieu/

THOMANN (Aminte), CHAPELAIN DE SEREVILLE-NIEL (Cécile), 2019, 

https://journals.openedition.org/archeomed/24586

https://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/seine-maritime/rouen/si-squelettes-aitre-saint-maclou-pouvaient-parler-1305877.html

— INRAP La boîte en plomb de l'Aître Saint-Maclou. Une boîte en plomb a été retrouvée dans une pierre sous la colonne (galerie ouest ?), contenant la plaque commémorative déposée en 1859 avec quelques pièces de monnaie contemporaines.

Dans le cadre des journées européennes de l’archéologie 2020, l’Inrap vous propose une vidéo inédite sur une curieuse boîte en plomb, découverte à l'aître Saint-Maclou, à Rouen. Que contient-elle ?

En 2019, lors des travaux de restauration du cimetière de l’aître Saint-Maclou, un site de la Métropole Rouen Normandie, des ouvriers trouvent une pierre évidée sous une colonne sculptée datant de la Renaissance. Et ils découvrent, enchâssée dans la pierre, une boîte en plomb.
Par ailleurs, on sait grâce aux archives qu’une plaque de cuivre portant une inscription a été laissée en dépôt dans l’édifice en 1859, lors d’une restauration antérieure.
Le service régional de l’archéologie (Drac Normandie) confie l’ouverture de la boîte à l’Institut national de recherches archéologiques préventives. La boîte contient-elle la plaque commémorative ou est-elle bien plus ancienne ?

Durée : 00:06:58 Sous-titres automatiques disponibles en français. Réalisation, montage : Serge Le Maho, Inrap Avec la participation de Sylvain Mazet Directeur-adjoint scientifique et technique Normandie (Seine-Maritime et Eure), Inrap

 

https://journees-archeologie.fr/c-2021/Archeorama/fiche-archeorama/61/La-boite-en-plomb-de-l-aitre-Saint-Maclou


 


 

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Published by jean-yves cordier - dans Sibylles Sculpture Renaissance Héraldique
10 février 2022 4 10 /02 /février /2022 21:38

La verrière de la Vie de saint Pierre (v.1520-1530), baie 1 de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc de Rouen, provenant de l'église Saint-Vincent.

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Voir :

Le vitrail des Chars ou verrière du Triomphe de la Vierge (Jean et Engrand Le Prince, v.1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc de Rouen, provenant de l'église Saint-Vincent.

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PRÉSENTATION.

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Les 13 verrières provenant du chœur de l'église Saint-Vincent de Rouen  et magnifiquement remontées  en 1979 dans l'église Sainte-Jeanne-d'Arc, sont parfaitement présentées en ligne sur le site patrimoine-histoire.fr. La description de référence, dont je m'inspire largement,  est celle du volume du Corpus Vitrearum consacré aux Vitraux de Haute-Normandie.

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L'église Saint-Vincent a été détruite par les bombardements de 1944, mais ses verrières avaient été mises à l'abri dès la fin 1938. Cette paroisse connue depuis le XIIIe siècle était devenue l'une des plus riches de Rouen, notamment grâce au privilège sur la vente du sel accordé en 1409 par Charles VI. L'église fut réaménagée à partir de 1458, et notamment en 1470 sous l'impulsion d'Ambroise Harel, puis de 1478 à 1483 sous celle de Thomassin et à partir de 1512 sous la direction de Guillaume Touchet secondé par Vincent Gaillard.

Le fenestrage de la chapelle Saint-Nicolas est repris de 1512 à 1514, puis un nouveau chœur est conçu ; au sud, la chapelle Saint-Anne est terminé en 1519 et le déambulatoire l'est en 1523.

En 1519, avant la démolition de la dernière partie du chœur, abattue à mesure que progressaient les fondations, Richart Le Voirrier a désassemblé les vitres de l'église et les a remis en état. En 1523, les fenêtres sont vitrées avant l'achèvement des voûtes, et la fabrique verse 20 livres "au gendre Barbe (*), verynier, pour deux verrières assise aux galeries". 

(*) On reconnait sous cette désignation Olivier Tardif, qui épousa vers 1525 Jeanne Barbe, fille du verrier Jehan Barbe.

https://www.wikiwand.com/fr/Guillaume_Barbe

Avant la dédicace de l'église le 1er août 1531, l'église est nettoyée et le peintre verrier Maure Heurtault reçoit plus de 10 livres pour la réfection de toutes les verrières brisées.  En en 1528-1529 les verrières ont été  qui déposées puis reposées.

Les verrières basses du chœur de Saint-Vincent, qui avaient été posées entre 1520 et 1530, ont été remontées à l'église Sainte-Jeanne-d'Arc, construite en 1979 sur la Place du Vieux-Marché par l'architecte Louis Arretche en forme de carène renversée. Elles sont toutes placées au nord et numérotées de 1 à 13 de gauche à droite. Ces treize verrières avaient été réalisées par deux ateliers, dont le plus célèbre est celui des Le Prince de Beauvais. on retrouve les initiales d'Engrand Le Prince sur le vitrail des Chars.

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Liste des vitraux.

 

  1. Verrière de la Vie de saint Pierre,  atelier rouennais, 1520-1530, don des Boyvin, seigneurs de Bonnetot . Provient de la baie 11 de Saint-Vincent, au nord. 

  2. Verrière de Sainte Anne, 1520-1530, œuvre de Jean (?) Le Vieil et probablement offerte par la confrérie de Compostelle ; Provient de la baie n°8 de Saint-Vincent, au Sud

  3. Verrière du Triomphe de la Vierge ou vitrail des Chars, commandée en 1515 et réalisée vers 1522, œuvre de Jean et Engrand Le Prince ; Provient de la baie n°10 de Saint-Vincent, au Sud

  4. Verrière de la Parenté de sainte Anne, atelier rouennais,  1520-1530 ; Provient de la baie n°6 de Saint-Vincent, au Sud

  5. Verrière de la Vie de saint Jean-Baptiste, réalisée en 1525-1526, œuvre d'Engrand Le Prince ; Provient de la baie n°13 de Saint-Vincent, au Nord.

  6. Verrière des Œuvres de Miséricorde, réalisée en 1520-1530, œuvre d'Engrand et peut-être de Jean Le Prince ; Provient de la baie n°7 de Saint-Vincent, au Nord

  7. Verrière de Saint Antoine de Padoue, atelier rouennais,  1520-1530, seule verrière uniquement en grisaille et jaune d'argent ; Provient de la baie n°5 de Saint-Vincent, au Nord

  8. Verrière des Saints, atelier rouennais,  1520-1530 ; Provient de la baie n°9 de Saint-Vincent, au Nord

  9. Verrière de l'Enfance et de la Vie publique du Christ, atelier rouennais,  1520-1530, don des Le Roux de Bourgtheroulde ; Provient de la baie n°3 de Saint-Vincent, au Nord.

  10. Verrière de la Passionatelier rouennais, 1520-1530 ; Provient de la baie n°1 de Saint-Vincent, au Nord.

  11. Verrière de la Crucifixionatelier rouennais, 1520-1530, ancienne verrière axiale ou baie 0 de l'église Saint-Vincent ;

  12. Verrière de la Vie glorieuse du Christatelier rouennais, 1520-1530 ; Provient de la baie n°2 de Saint-Vincent, au Sud

  13. Verrière du martyre de saint Vincentatelier rouennais, 1520-1530, don des Le Roux, seigneurs de l'Esprevier. Provient de la baie n°4 de Saint-Vincent, au Sud.

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"L'atelier rouennais".

"Cet atelier regroupe en réalité l'œuvre de plusieurs peintres verriers dont le seul identifié est le rouennais Le Vieil auteur de la verrière de sainte Anne n°2. Ce pourrait être Jean Le Vieil, ancêtre des peintres verriers qui ont travaillé au XVIIe siècle à Saint-Vincent, et qui est mentionné à Saint-Maclou en 1519 et 1520.

Des caractères communs rassemblent ces verrières comme la densité des compositions, la vivacité de la gamme colorée ou l'emploi de verres soufflés en plateau (nombreuses traces de cives). Des techniques savantes sont mises en œuvre, notamment dans la verrière de saint Vincent, la plus richement travaillée de la série : ainsi la chape de l'évêque Valère est ornée de petites figures de saints gravés, la colonne de la comparution est faite en verre vénitien et même les fleurs sont l'occasion de raffinement technique puisqu'elles sont montées en chef d'œuvre.

Selon un procédé courant, l'atelier emploie souvent les mêmes cartons pour exécuter plus rapidement les anges symétriques des tympans ou pour reprendre des silhouettes, comme celle de l'enfant jouant avec un chien, utilisées à la fois dans la verrière de la Passion et dans celle de saint Vincent.

Ces peintres verriers ont repris des formules mises au point par Arnoult de Nimègue pour les types de personnage et le répertoire ornemental, hérité de Gaillon. Ainsi dans la verrière de la Crucifixion, les petits anges, les rinceaux peuplés de putti et de chimères ou bien, dans la verrière des saints, le décor du registre supérieur animé de putti et de pots à feu, les visages au contour hésitant, le traitement des carnations à la sanguine pure ou mêlée de grisaille, rappellent la verrière de l'Arbre de Jessé à l'église Saint-Godard de Rouen ou celle des Trois-Marie à l'église Notre-Dame de Louviers peintes par Arnoult de Nimègue.

Il serait vain de vouloir distinguer une personnalité distincte à l'origine de chacune de ces verrières ; plusieurs artistes peuvent collaborer à la même œuvre, comme on peut l'observer de façon spectaculaire , sur la verrière des saints où les deux registres inférieurs sont traités beaucoup plus simplement que le registre supérieur,...

... ou encore sur la verrière de saint Pierre où les deux scènes pleines de verve et de rivalité de saint Pierre et de Simon le Magicien contrastent avec celles, beaucoup plus placides, de la vocation de saint Pierre et de la pêche miraculeuse." (Callias-Bay & al. Corpus Vitrearum, page 403)

 

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 lavieb-aile 2022.

lavieb-aile 2022.

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L'examen du plan  de situation des verrières de Saint-Vincent montre la cohérence du programme iconographique de l'ancienne église : au centre l'abside du chœur est consacrée, de gauche à droite n°3, 1, 0 , 2, à la Vie et à la Passion du Christ, et enfin n°4 au saint patron de l'église, saint Vincent.

Le coté sud est réservé à sainte Anne (n°6 et 8) avant la verrière des Chars ou Triomphe de la Vierge.

Le coté nord est consacré aux saints, avec successivement saint Antoine (n°5), les Oeuvres de Miséricorde (n°7), les 6 Saints dont saint Nicolas (n°9), saint Pierre (n°11) et saint Jean-Baptiste (n°13).

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 lavieb-aile 2022.

lavieb-aile 2022.

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DESCRIPTION.

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La baie n°1 de l'église Jeanne-d'Arc mesure 6,60 m de haut et 3,36 m de large. Ses 4 lancettes trilobées  s'organisent en deux registres soit 4 épisodes de la Vie de saint Pierre, tandis que les 6 soufflets et 6 mouchettes du tympan moderne (1869) proposent d'autres épisodes, entourés d' anges.

À la partie inférieure, trois écus attribuent la donation de cette verrière aux Boyvins, seigneurs de Bonnetot. 

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La verrière a été restaurée par Guillaume Le Vieil en 1721 et par Duhamel-Marette en 1869 (cf. inscription infra dans l'écu du bas de la 3ème lancette).

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Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

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LE REGISTRE INFÉRIEUR.

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Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

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Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

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1. La vocation de saint Pierre et de saint André.

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La tête des apôtres a été restituée.

La Vie de saint Pierre commence par le début : comment il fut, avec son frère André, appelé par Jésus alors qu'il pêchait ,comme le raconte l'Évangile de Matthieu 4:18-20, sur le lac de Galilée,  :

 Un jour qu'il marchait au bord du lac de Galilée, il vit deux frères: Simon (qu'on appelle aussi Pierre), et André, son frère, qui lançaient un filet dans le lac, car ils étaient pêcheurs.  Il leur dit:
    ---Suivez-moi et je ferai de vous des pêcheurs d'hommes.

Ils abandonnèrent aussitôt leurs filets et le suivirent.

On comparera ce panneau, de même que le suivant, à ceux de la baie n°16 de l'église Saint-Etienne de Beauvais, réalisé par l'atelier Le Prince en 1548. 

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Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

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En arrière-plan, un navire (pas du tout adapté à la navigation sur le Lac de Tibériade ...) est représenté.

C'est une "galée" portant trois mâts chacun gréé d'une voile ferlée sur une antenne ou une vergue. Les châteaux avant et arrière sont excessivement élevés. Ce qui est remarquable, c'est la précision de tracé des haubans, où la garniture de protection des voiles contre le ragage est figurée. 

Ce navire rappelle que saint Pierre est le saint patron des marins-pêcheurs. Mais il témoigne aussi de la vocation commerciale maritime et fluvial de Rouen dans les échanges de draps, de pastel ou de guède, et de vins. Le port du Havre est créé en 1517 par François Ier comme avant-port sur la Seine.

On trouve aussi à Beauvais sur la verrière de la baie N°16 des paysages maritimes similaires en arrière-plan, et j'avais déjà indiqué lors de ma description un certain nombre de données auxquelles je renvoie.

 

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"L'essor économique de la ville à la fin du xve siècle est dû essentiellement aux draperies, mais aussi à la soierie et à la métallurgie.

Les pêcheurs de Rouen allaient jusqu'à Terre-Neuve pêcher la morue et en Baltique pêcher le hareng. Le sel venait du Portugal et de Guérande.

Les draps étaient vendus en Espagne, qui fournissait alors la laine, et les Médicis ont fait de Rouen le principal point de revente de l'alun romain.

Au début du XVIe siècle, Rouen est devenue le principal port français de commerce avec le Brésil, principalement pour les colorants de draperies. En effet, les manufactures de Rouen utilisent des teintures directement importées du Nouveau Monde, le rouge tiré de l'essence du bois-brésil, le bleu issu de la culture et la transformation de l’indigo. Cette fonction teinturière de la ville est confirmée par la présence des Florentins qui en font la plaque tournante de l'alun romain dans le Nord de la France. L'alun est un minéral permettant la fixation des pigments sur les textiles. " (Wikipedia)

Rouen dispose d'un chantier naval : le "port aux Galées", même si la fondation du Havre mit un terme à son activité, le dernier bateau a en être sorti datant de 1532.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Clos_aux_gal%C3%A9es

Malgré son caractère schématique, cet arrière-plan est  un document ethnographique qui peut être rapproché des autres documents iconographiques concernant les navires du XVIe siècle, provenant par exemple des enluminures, mais aussi des graffiti normands, ou des sculptures sur pierre et sur bois des édifices religieux.

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La Grande vue de Rouen, 1525, vue du faubourg d'Emendreville (Saint-Sever). Le Livre des Fontaines de Jacques le Lieur, planche 15.

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Frédéric Vivien, Le Clos aux Galées de Rouen

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Une caravelle et son équipage, verrière datée de 1586.église Saint-Aubin de Neuville-les-Dieppe.

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Navire de la verrière de Neuville-les-Dieppe.

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Voir les graffiti normands :

-Dives-sur-mer, église : 400 graffiti

-Saint-Vaast la Hougue, chapelle des Marins, graffito,  XVIe

http://www.saintvaast.fr/pageLibre000125fc.aspx

-Vatteville-la-rue graffiti des murs de l'église

http://www.jpdugene.com/camping_car/normandie_2012/2012-08-07.htm

-Fécamp, abbatiale Ste-Trinité, graffiti

http://www.unicaen.fr/recherche/mrsh/sites/default/files/forge/vignettes/abbatialeFecamp.jpg

-Région de Fécamp :

http://www.fecamp-terre-neuve.fr/GalerieGraffiti.html

-Honfleur, Maison Erik Satie, graffiti XVIe-XIXe

-Eglise d'Hénouville:

http://perso.numericable.fr/~arnaudser/serander/Henouville/Graffiti.htm

-Dreux, beffroi, graffiti de 1537 :

https://www.sagaphoto.com/photo.asp?from=liste&id=PF008391#.XlEHBWhKiM8

-Couvent Sainte-Barbe de Canteleu près de Rouen:

https://rouen.blogs.com/photo/2007/11/o-trouver-ce-gr.html


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Voir  sur les carvelles ou les embarcations de pêche sculptées sur pierre en Finistère : 

Voir les embarcations de pêche sculptées sur bois sur les sablières du Finistère:

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Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

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2. La pêche miraculeuse.

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Jésus, en bleu, est figuré derrière les deux frères Pierre et André qui remontent leurs filets bien remplis.

 

 

 

 

Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

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Derrière la tête du Christ, nous retrouvons figurés trois navires, et une barque à trois rameurs. Aucun navire  n'est entièrement représenté, mais par contre, nous découvrons des détails très vivants, comme des haubans rompus par la tempête et qui battent au vent, un matelot en train de ferler la voile en bout de vergue, tandis qu'un équipier monte, par l'échelle disposée entre deux haubans pour accéder au poste de vigie en forme de panier (gabion) .

 

 

Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

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3. Chute de Simon le Magicien.

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Bien que les Actes des Apôtres (Ac 8. 4-25) mentionnent Simon le Magicien, sa conversion et son baptême, l'épisode représenté trouve sa source dans un texte apocryphe, les Actes de Pierre, selon lequel Simon aurait séduit la foule en s'envolant dans le ciel (Actes de Pierre, 32). L'Apôtre Pierre aurait alors invoqué le nom de Jésus et provoqué sa chute. 

"Selon les Actes des Apôtres (VIII, 9-24), Simon était un magicien, qui opérait en Samarie et se faisait appeler la Puissance de Dieu, la Grande. Converti par la prédication de Philippe, il reçut le baptême. Mais, quand il offrit de l'argent à Pierre pour obtenir le pouvoir de donner lui aussi le Saint-Esprit en imposant les mains (de là vient le nom de simonie), Pierre le repoussa violemment. Les discussions de Simon avec Pierre et leur fin dramatique sur le Forum sont une légende qui remonte aux livres apocryphes intitulés Actes de Pierre et aux romans pseudo-clémentins, plus connus sous le nom d'Homélies pseudo-clémentines. Ces dernières résument la doctrine (III, 2) que Simon prétendait démontrer par les Écritures : le Dieu suprême est un dieu autre que celui qui a créé le ciel et la terre ; il est inconnu et ineffable et il pourrait être appelé le Dieu des dieux. Irénée et Hippolyte font de lui le père du gnosticisme et le fondateur d'une secte gnostique ; mais on peut se demander s'il s'agit du même personnage." (Universalis.fr)

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Le peintre a représenté Pierre levant la main (une des postures rhétoriques de l'Orateur) tandis que Simon qui s'était envolé retombe dans le Ciel, tête et mains dirigées vers le sol, environné de trois démons. Trois disciples contemplent la scène.

En partie basse, à une échelle plus petite, un homme vêtu (comme les "disciples") comme un bourgeois ou noble de Rouen à la Renaissance fait face à un démon enflammé et s'en protège de la paume.

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Plusieurs détails sont remarquables :

-le verre rouge gravé à l'acide du démon, qui permet de rendre les reflets éclatants du vermillon métallique de la créature bestiale (ailes de chiroptères, échine épineuse du dragon, oreilles d'âne et doigts ou orteils dilatés de  crapaud) .

-Le verre rouge gravé d'un rond pour figurer le médaillon du bonnet d'un disciple.

-Les verres bleus gravés qui, après peinture au jaune d'argent, donnent les coloris verts.

-Le réseau de plomb, qui est traité par le peintre comme des branchages sur lesquelles il peint des ramifications et de petites feuilles.

-l'architecture du fond (détail infra), censé représenter un monument romain, mais dans laquelle nous serions tenter de reconnaître un monument local, exercice auquel invitent aussi les vitraux des Le Prince ici ou à Beauvais. 

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Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

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4. Dispute de Pierre et de Simon le Magicien en présence de la foule.

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Scène qui précède l'épisode précédent. Saint Pierre reprend là aussi une posture de l'éloquence rhétorique , celle de l'exposé des arguments. Simon déchire ou piétine des livres.

Le livre à reliure rouge présente le double intérêt d'une part d'être en verre gravé, et d'autre part de porter un motif Renaissance, celui des "dauphins" affrontés. Un décor introduit en Normandie sur les pilastres du château de Gaillon pour Georges d'Amboise, archevêque de Rouen entre 1502 et 1509.

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Le fond architecturé montre une vue d'une cathédrale, qu'on comparera aux églises de sur la Grande Vue  du Livre des fontaines de Jacques Le Lieur, contemporaine de cette verrière. La Querrière y reconnait par sa tour "l'église de l'abbaye de Saint-Ouen, et à coté à main droite une autre église ressemblant à Saint-Maclou".

Mais Saint-Ouen n'était-elle pas en pleine reconstruction? Voir les images suivantes :

http://www.rouen-histoire.com/Eglises_Rouen/Ste-Croix_St_Ouen.php

http://www.rouen-histoire.com/Saint-Ouen/Saint-Ouen/Abbaye_Saint-Ouen.htm

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Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

Grande vue de Rouen, Jacques de Lieur, 1525, Le livre des fontaines, BM de Rouen Gallica

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La tour de l'église de l'abbaye de Saint-Ouen.

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Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

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Les armoiries des donateurs, et le cartel de la restauration.

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La lancette B montre, présentées par un ange, des armoiries d'azur , à Trois croisettes d'or , 2 et 1 qui sont celles des Boyvin seigneurs de Bonnetot.

La lancette A montre deux anges présentant les mêmes armoiries en alliance avec d'autres, d'azur à trois [?] d'argent. 

La lancette D montre les armes des Boyvin en alliance avec d'autres, d'or à deux ou trois merlettes de sable.

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Les informations sur la famille de Boyvin ou Boisvin que je réunis ici sont postérieures à la date de cette verrière. 

 

 

 

On lit dans l'Histoire de la ville de Rouen divisée en six parties, Volume 1 de François Farin, et dans le Dictionnaire de la Noblesse de La Chesnaye des Bois  ceci :

 

"BOYVIN, Seigneur de Saint-Ouen & de Tourville en Normandie, Généralité de Rouen, famille maintenue dans sa Noblesse le 28 Août 1668. On trouve dans l'Hift. de Rouen , que Noel Boyvin, Sieur de Tourville, obtint des Lettres de Noblesse en 1574. Messire Noël de Boyvin, II. son fils, Seigneur de Tourville, Saint, Claville & de Boisguilbert, fut reçu Président en la Chambre des Comptes de Rouen, l'an 1582. Jena-baptiste Boyvin, Seigneur de Bonnetot, fut Premier Président de la même Chambre des Comptes en 1692. Il avoit épousé Marie Mallet de Graville. Charles Boyvin, Seigneur de Canonville, l'aîné de cette famille est mort au service du Roi, Capitaine de Vaisseau, & fut tué dans un combat naval. Il avoit épousé Antoinette de Nicolaï, fille d’Antoine de Nicolai, Premier Président de la Chambre des Comptes de Paris. Ses freres, Guillaume & Antoine Boyvin, furent tués au siège de Namur, & à la bataille de Nerwinde, Lieutenans dans le Régiment des Gardes. Les armes : d'azur , à trois croix d'or, 2 & 1."

 

Bin qu'aucun rapport n'ait été établi entre cette famille et l'enlumineur Robert Boyvin, je ne peux éviter de noter les informations qui concernent ce dernier :

"Robert Boyvin appartient à une famille de gens du livre rouennais installés depuis au moins le début du xve siècle. Un Jean Boyvin, écrivain et vendeur de livre est en effet installé à proximité de la cathédrale Notre-Dame de Rouen, du côté du portail des libraires. C'est le cas également d'un Thomas Boyvin, mentionné dans les sources en 1479, à nouveau un Jean Boyvin en 1487-1488 puis, sans doute son fils, Robinet (petit Robert) à partir de 1487. Il occupe alors la quatrième échoppe du côté de l'archevêché. Il est indiqué sur place jusqu'en 1502. Son mariage est également documenté en 1480 avec la fille du libraire Jean Coquet.

À partir de 1503, il est indiqué comme prestataire pour Georges d'Amboise, archevêque de Rouen dans les comptes de son château de Gaillon.  Les plus anciens manuscrits attribués à Robert Boyvin permettent de dire que ce dernier a probablement été formé au sein de l'atelier du Maître de l'Échevinage de Rouen, le plus important enlumineur rouennais du milieu du xve siècle. "(Wikipedia)

Cf Elliot Adam :

 https://www.academia.edu/36296926/Retour_sur_l%C5%93uvre_de_Robert_Boyvin_enlumineur_%C3%A0_Rouen_vers_1500

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Je ne peux accéder à la généalogie  de ces  Boyvin seigneurs de Bonneville à l'époque qui nous concerne, ce qui ne me permet pas d'élucider les alliances des écus mi-parti.

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Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

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Inscription de restauration dans un écu.

 

 

Texte : "Cette verrière a été restaurée et complétée à l'aide des deniers de M. B.L [Bernard Leduc] pour lors membre de la fabrique de S. Vincent. 1869."

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Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

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Lancette D : armoiries des Boyvin et alliance.

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Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

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LE REGISTRE SUPÉRIEUR.

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Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

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4. Prédication de saint Pierre.

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Depuis une chaire de l'intérieure d'un édifice d'inspiration romaine, et à galerie, saint Pierre expose ses arguments à quatre hommes en tenue de riches bourgeois de Rouen(verre rouge gravée d'une toque et d'une aumônière).

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Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

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Dans les galeries de l'édifice (dont on aimerait que les érudits rouennais recherchent des modèles dans les hôtels particuliers ou autres construction Renaissance), des personnages apparaissent aux rampes des balustrades à colonnes,  tandis qu'une niche contient une statuette.

Une femme, à sa fenêtre, réalise un tableau charmant, très vivant par son impromptu, mais réservé aux curieux armés de jumelles. 

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Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

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Dans la partie inférieure est peinte une scène qui semble un peu étrangère à la scène principale, dans laquelle une femme, assise contre la chaire, tient un enfant qui regarde vers le haut, ou qui est aveugle. Il tend le bras gauche vers un personnage accroupi, peut-être un artisan, qui sort d'un panier en osier au couvercle rabattu une planchette indistincte, peut-être un jouet.

Les bandes jaunes des manches et le galon de l'encolure sont gravés sur le verre rouge, et peints au jaune d'argent.

Comment sont faites les bandes jaunes et noires du plastron de l'enfant ?

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Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

 

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5. Miracles opérés par saint Pierre.

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Le peintre semble décidé à nous présenter, à travers Pierre, une part du catalogue des gestes décrits dans le De institutione oratoria (De l’institution oratoire) de Quintilien.

— Catherine VERMOREL, « De la rhétorique au geste : l’actio dans le portrait peint de la Renaissance italienne », Laboratoire italien [En ligne], 25 | 2020, mis en ligne le 14 décembre 2020, consulté le 10 février 2022. URL : http://journals.openedition.org/laboratoireitalien/5357 ; DOI : https://doi.org/10.4000/laboratoireitalien.5357

Car le geste qu'il adopte à l'égard des scrofuleux, des paralytiques tenant leur béquille, d'un aveugle à la longue canne, et d'autres encore, n'est pas exactement un geste de bénédiction.

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Les prouesses techniques et les détails à découvrir abondent :

-verre rouge gravé de la culotte "à crevés" (dont la mode débute) et de la bourse du mendiant, ou du bol rouge à reflets du paralytique.

-verre rouge ponceau de la masse de feuillage s'éclaircissant en périphérie en  rose.

-verre bleu gravé du buisson aux dégradés de verts et de bleu.

-feuilles rondes bourgeonnants autour des plombs.

-façade gothique vieux rose, et sa fenêtre où paraît un vieillard (??)

-scène d'extérieur en jaune d'argent dans laquelle un homme barbu court en portant sur ses épaules un homme handicapé, devant un pauvre homme s'aidant de deux béquilles d'aisselles,

-architecture civile, etc.

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Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

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6. Remise des clés à saint Pierre.

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Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

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7. Apparition du Christ à  saint Pierre.

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Tête de saint Pierre restituée.

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Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

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Le fond bleu nous réserve encore une vue architecturée, une "fabrique", en ruine ou en construction, devant laquelle passe, une main sur la hanche et s'appuyant à un long bâton, un homme. Mon imagination, que ces détails enchantent, y voit un soudard, un soldat barbu, casqué et éreinté.

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Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre, Rouen 1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Photographie lavieb-aile 2020.

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LE TYMPAN (DUHAMEL-MARETTE, 1869).

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Tympan de la baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre), Duhamel-Marette 1869. Photographie lavieb-aile 2020.

Tympan de la baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre), Duhamel-Marette 1869. Photographie lavieb-aile 2020.

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Saint Pierre marchant sur les flots.

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Tympan de la baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre), Duhamel-Marette 1869. Photographie lavieb-aile 2020.

Tympan de la baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre), Duhamel-Marette 1869. Photographie lavieb-aile 2020.

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Ange présentant les clefs emblématiques.

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Tympan de la baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre), Duhamel-Marette 1869. Photographie lavieb-aile 2020.

Tympan de la baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre), Duhamel-Marette 1869. Photographie lavieb-aile 2020.

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Tympan de la baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre), Duhamel-Marette 1869. Photographie lavieb-aile 2020.

Tympan de la baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre), Duhamel-Marette 1869. Photographie lavieb-aile 2020.

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Résurrection de Tabitha.

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Tympan de la baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre), Duhamel-Marette 1869. Photographie lavieb-aile 2020.

Tympan de la baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre), Duhamel-Marette 1869. Photographie lavieb-aile 2020.

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Crucifiement de Saint Pierre .

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Tympan de la baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre), Duhamel-Marette 1869. Photographie lavieb-aile 2020.

Tympan de la baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre), Duhamel-Marette 1869. Photographie lavieb-aile 2020.

Tympan de la baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre), Duhamel-Marette 1869. Photographie lavieb-aile 2020.

Tympan de la baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre), Duhamel-Marette 1869. Photographie lavieb-aile 2020.

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Rencontre du Christ et de saint Pierre.

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Tympan de la baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre), Duhamel-Marette 1869. Photographie lavieb-aile 2020.

Tympan de la baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre), Duhamel-Marette 1869. Photographie lavieb-aile 2020.

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Saint Pierre délivré de prison par un ange.

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Tympan de la baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre), Duhamel-Marette 1869. Photographie lavieb-aile 2020.

Tympan de la baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre), Duhamel-Marette 1869. Photographie lavieb-aile 2020.

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Ange tenant un cartouche : PASCE AVES MEOS (Jn 15:17 Pais mes brebis).

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Tympan de la baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre), Duhamel-Marette 1869. Photographie lavieb-aile 2020.

Tympan de la baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre), Duhamel-Marette 1869. Photographie lavieb-aile 2020.

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Ange tenant un livre.

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Tympan de la baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre), Duhamel-Marette 1869. Photographie lavieb-aile 2020.

Tympan de la baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre), Duhamel-Marette 1869. Photographie lavieb-aile 2020.

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Saint Pierre dans une gloire entouré d'anges.

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Tympan de la baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre), Duhamel-Marette 1869. Photographie lavieb-aile 2020.

Tympan de la baie n°1 (verrière de la Vie de saint Pierre), Duhamel-Marette 1869. Photographie lavieb-aile 2020.

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SOURCES ET LIENS.

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— BLONDEAU (Caroline), "L'escu de voirre", le vitrail à Rouen 1450-1530

— CALLIAS-BEY (Martine), CHAUSSÉ (Véronique), GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD ( Michel) 2001,  Les vitraux de Haute-Normandie, Corpus Vitrearum -p. 399-411, Monum, Éditions du patrimoine, Paris, 2001 (ISBN 2-85822-314-9) ; p. 495

DAVID (Véronique), 2004, Rouen, église Sainte-Jeanne d'Arc : les verrières, Connaissance du patrimoine de Haute-Normandie, coll. « Itinéraires du patrimoine », 16 p. (ISBN 2-910316-03-3)

— DELSALLE (L.), 1998, "A St-Vincent de Rouen, vitrail dit des Œuvres de Miséricorde", Bull. CDA, 1998, p. 119-130.

— LAFOND (Jean), 1958, "Les vitraux de l'église St-Vincent et l'aménagement du Vieux-Marché",  Bull. AMR, 1958-1970, p. 147-167.

— LAFOND (Jean), 1908, "Un vitrail de Engrand Leprince à l'église Saint-Vincent", Bull. AMR, 1908, p. 22, 23, 157-167.

 

LANGLOIS (E.H), 1832, Essai historique et descriptif sur la peinture sur verre, Rouen, page 67-68.

LAQUERRIERE (E. De) 1843, Eglise Saint-Vincent de Rouen, les vitraux,  Revue de Rouen et de Normandie vol.11 page 359.

https://books.google.fr/books?hl=fr&id=FNYwAQAAIAAJ&dq=bas-reliefs+de+la+%22rue+de+l%27Ecureuil%22+rouen&q=boyvin#v=onepage&q=pierre&f=false

— PALISSY (Base) https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM76003098

— PERROT (Françoise ) 1995, Vitraux retrouvés de Saint-Vincent de Rouen, Catalogue d'exposition Musée des Beaux-arts, Rouen, 190 p.

— PERROT (Françoise ), « Les vitraux de l'ancienne église Saint-Vincent remontés place du Vieux-Marché » , Bulletin des Amis des monuments rouennais, 1979, p. 49-98

— PROUIN (Norbert), PRÉAUX (André), JARDIN (Anne), 1983, Rouen place du Vieux-Marché, L'Église Jeanne-d'Arc et ses vitraux, Charles Corlet, 36 p.

RIVIALE (Laurence), 2007, Le vitrail en Normandie, entre Renaissance et Réforme (1517-1596), Presses universitaires de Rennes, coll. Corpus Vitrearum .

RIVIALE (Laurence), 2003, « Les verrières de l’église Saint-Vincent de Rouen remontées à Sainte-Jeanne d’Arc », Congrès archéologique de France, 161e session, 2003, Rouen et Pays de Caux, Paris, Société archéologique de France, 2006, p. 262-268.

— TANGUY (Jacques) 2003. Rouen-histoire.com

http://www.rouen-histoire.com/SteJA/fenetre_01.htm

Divers

 

http://www.rouen-histoire.com/SteJA/index.html

http://www.rouen-histoire.com/Eglises_Rouen/St-Vincent.htm

https://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Rouen/Rouen-Sainte-Jeanne-d-Arc.htm

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Sainte-Jeanne-d%27Arc_de_Rouen

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Héraldique
7 février 2022 1 07 /02 /février /2022 18:22

 

 

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Voir sur Guengat :

 

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 PRÉSENTATION.

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Cette plaque gravée est vissée (au moins depuis 2011) sur le mur à la gauche de l'enfeu nord et du gisant du couple de Saint-Alouarn. Elle était auparavant conservée au presbytère, selon Pérennès (1941) cité par C. Jouin. 

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J'emprunterai à René Couffon son relevé :

 "Une plaque de cuivre, frappée des armes de Guengat, porte l'inscription :"Nous, haut et puissant Messire Charles, Joseph François Quemper, chevalier, Seigneur de Lanascol, de Guengat et autres lieux, permettons au général de la paroisse de Guengat de baisser notre tombe, existant au milieu du choeur de l'église de Guengat, à la hauteur de deux pieds et demi, et de la mettre au ras du pavé. Mais la pierre supérieure sera mise en même état au niveau des autres pierres du dit pavé, nous réservant la faculté de la rétablir à notre volonté à la hauteur où elle est aujourd'hui. A Lanascol, le 4 juillet mil sept cent quatre vingt un. Charles Quemper comte de Lanascol, Hamon recteur, Louboutin curé, Alain Le Garz fabrique."

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Il faut compléter cette description en précisant que les armes des Guengat, d'azur à trois mains dextres appaumées d'argent en pal 2.1, sont timbrées de la couronne de marquis et ornées de lambrequins principalement végétaux.

Ni Diverrès en 1891 ni   Abgrall en 1906 n'en font  mention.

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Elle pose à mon sens trois petites énigmes aux curieux.

1°) Pour quelles raisons ce sont les armes des premiers seigneurs prééminenciers de l'église, la famille de Guengat, qui figurent ici, et non celles des Quemper de Lanascol, d'argent au léopard de sable à  trois coquilles de même en chef ?

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Blason_Famille_Quemper_de_Lanascol.svg

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2°) Qui est ce "Messire Charles, Joseph François Quemper, chevalier, Seigneur de Lanascol, de Guengat et autres lieux" ? 

A priori, la réponse est facile, mais à condition de bien vouloir modifier les prénoms et y substituer Charles Claude Yves Joseph Quemper, chevalier , comte de Lanascol, lieutenant des maréchaux de France, colonel de la maréchaussée, grand voyer de Bretagne, né le 11 juillet 1723 à Keraudy, Ploumiliau, Côtes d'Armor et décédé le 4 novembre 1781 au château de Lanascol, même lieu.

La plaque datée de juillet 1781 précède de peu celle du décès du comte.

Il est le fils d'Yves Joseph  Jacques Quemper, chevalier , seigneur de Lanascol, et de Marie Marquise de Cleuz.

https://gw.geneanet.org/hamety?lang=en&iz=3808&p=yves+joseph+jacques&n=quemper

https://man8rove.com/fr/profile/spf8bqvh9-charles-claude-yves-joseph-de-quemper-de-lanascol

Et c'est le père de Jacques Yves Joseph Marie, seigneur marquis de Lanascol, dont le nom apparait sur la cloche de 1773.

 

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3°) Pour quelle raison ce seigneur accepte-t-il d'abaisser la pierre tombale familiale, dont nous apprenons l'existence par cette inscription, et qui était placée au milieu du chœur, surélevée de 75 centimètres, pour la placer au ras du sol ? Pour des raisons pratiques qui s'imposent par leurs nécessités ? Par un nouvel équilibre des prétentions des trois Etats ?

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Les co-signataires :

— Le recteur HAMON est déjà en poste en 1773, puisque son nom apparaît sur la cloche ; son curé (vicaire) est alors un certain Kerlen.

— Le curé est Nicolas Louboutin, sur lequel les archives rapportées par Christian Jouin apporte de nombreuses informations. C. Jouin indique qu'il est né à Guengat le 1er mai 1754, qualifié de prêtre le 24 octobre 1778, et qui signe un baptême dès le 13 mars 1783. Il prêta serment, puis se rétracta en 1791 en même temps que son recteur Le Gorgeu. "Mais il se refusa à émigrer. Il resta sur le terrain, cinq années (de 1792 à 1797) durant, caché, exerçant un ministère clandestin". (C. Jouin)

— Alain Le Garz est sans doute celui que mentionnent les généalogistes : né le 2 septembre 1735 à Langolen (29), et marié le 5 février 1760 à Kerfeuteun avec Jeanne Thomas, il est décédé le 13 mars 1787 à Crinquellic, Guengat. Mais les généalogies sont confuses :

https://gw.geneanet.org/herveline29?n=le+garz&oc=&p=alain

https://gw.geneanet.org/jeannettepelliet?n=le+garz&oc=&p=alain

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Plaque de 1781 apposée dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Plaque de 1781 apposée dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Plaque de 1781 apposée dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Plaque de 1781 apposée dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

 

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SOURCES ET LIENS.

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— ABGRALL (Jean-Marie), 1911, Notice sur la paroisse de Guengat, Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, BDHA, Quimper

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/344

— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988,  Notice sur les paroisses,...

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/GUENGAT.pdf

 

 

— DILASSER (Maurice), 1979 : Locronan et sa région (Paris, 1979)

DIVERRÈS (Henri), 1891,  "Monographie de la commune de Guengat ", Bull. S. A. F., pages 42-61).

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207615d/f115.image

 

— JOUIN (Christian), s.d, Tout sur l'histoire de Guengat.

https://www.guengat.com/

 

 

PÉRENNÈS (Henri), 1941 : Guengat (Rennes) non consulté

— POP.CULTURE

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00089983

— WAQUET (Henry ), 1957,  Guengat (S.F.A. - Congrès archéologique de France CXVe session 1957 Cornouaille.) -

— WAQUET (Henry ), 1942, Art breton, 2è éd., 1942, pp.145-151

— Site Infobretagne : http://www.infobretagne.com/guengat.htm

http://www.guengat.fr/patrimoine/leglise

 

— WIKILAND

https://www.wikiwand.com/fr/Guengat

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Inscriptions Héraldique
4 février 2022 5 04 /02 /février /2022 14:02

Les sculptures extérieures des façades sud et ouest de l'église de Guengat. Les gargouilles, et crossettes (granite, XVIe siècle). Les  inscriptions (1557 et 1706). Les cloches (1773 et 1872).

 

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Voir sur Guengat :

 

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— Cet article appartient à une étude des crossettes du Finistère (ou de Bretagne) destinée à permettre des comparaisons et à dégager des constantes stylistiques et thématiques. On consultera sur ce blog :

 

 

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L'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

L'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

L'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

L'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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LES TROIS GARGOUILLES.

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Rappel : les gargouilles servent à l'évacuation des eaux pluviales afin qu'elles ne ruissellent pas sur les murs ou qu'elles ne favorisent l'humidité des fondations. Elles diffèrent donc par leur fonction des crossettes, pierres d'amortissement à l'union du toit et des murs.

Dans son Dictionnaire raisonné,  Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc a consacré à la gargouille (ou « gargolle, guivre, canon, lanceur ») une notice détaillée et illustrée.  « Beaucoup de ces gargouilles sont des chefs-d’œuvre de sculpture ; c’est tout un monde d’animaux et de personnages composés avec une grande énergie, vivants, taillés hardiment par des mains énergiques et sûres. Ces êtres s’attachent étroitement aux larmiers, se soudent à l’architecture et donnent aux silhouettes des édifices un caractère particulier, marquant leurs points saillants, accusant les têtes des contre-forts, faisant valoir les lignes verticales » (Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, Paris, A. Morel, 1868, tome VI p. 22).

 

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1°) Un dragon ailé.

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La gargouille est creusée ici en canalisation sur sa face supérieure, et elle reçoit les eaux pluviales par un trou du mur, communiquant avec les  toitures des deux premières chapelles, puisqu'elle est placée au dessus du contrefort séparant les deux pignons.

Le motif du dragon (ou animal fantastique ailé) des  gargouilles est certainement le plus courant.

Date-t-elle de la construction initiale (XVIe) ou de la restauration de 1706 ? 

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Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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Deux écuyers jumeaux enlacés.

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C'est l'un des éléments sculptés les plus remarquables de cette façade, par son originalité.

La situation au dessus d'un contrefort séparant le pignon de la première chapelle de celui du porche et de sa chambre d'archives, est semblable à celle de la gargouille précédente, mais est plus élevée.

Une canalisation rectangulaire (recevant les eaux par un orifice du mur) est soutenue par deux personnages identiques. Ils évoquent les écuyers armés d'une épée et allongés horizontalement avec une jambe fléchie qui se retrouvent (mais sans ce doublement gémellaire) sur nos édifices en tant que crossettes, à Landerneau, Plougourvest, Notre-Dame-de-Berven, Le Tréhou, Locmélar et Saint-Servais.

Ils évoquent aussi les "acrobates" qui ont la même posture, mais tenant sa cheville empoignée, à La Martyre, en "acrobate lubrique" (Dirinon, Confort-Meilars, chapelle Saint-Nicodème de Ploéven, Doyenné du Folgoët) et en "acrobate-buveur" à Pontivy ou Roscoff.

Leur coude extérieur est fléchi, et je ne parviens pas à préciser si la main tient la poigne d'une épée ou d'une dague.

Ils n'ont d'autre coiffure que leurs cheveux mi-longs, mais sont vêtus d'un pourpoint dont l'encolure à larges rabats est bien visible.

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Le plus surprenant n'apparait que pour le visiteur qui se place juste en dessous et observe la face inférieure de la gargouille. On découvre que leurs bras (gauche pour celui de gauche et droit pour celui de droite) se croisent si bien que les mains se retrouvent au niveau de la ceinture ... ou un peu en dessous. Cet enlacement est-il d'ordre érotique ?

L'iconothème des jumeaux est présent sur les édifices de Bretagne, mais il n'y est pas fréquent. Pourtant, à l'intérieur même de l'église de Guengat, deux masques jumeaux sont sculptés en bois comme blochet de la chapelle Saint-Michel. Faut-il rappeler l'ancienneté du mythème des jumeaux divins  cavaliers proto-indo-européens et la présence des Dioscures Castor et Pollux? J'avais trouvé dans le duo des saints Côme et Damien, duo presque jamais séparé en iconographie bretonne, un premier début de réflexion sur ce sujet.

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Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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3°) Une gargouille anthropomorphe lubrique. Pignon ouest.

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Le thème érotique est ici incontestable. Un homme nu (?) porte un doigt de la main gauche au coin de sa bouche, tandis que sa main droite est placée dans l'entrejambe ; le sexe n'est pas visible.

Les exemples identiques sont fréquents, à Brasparts notamment. Et d'une manière générale, les gargouilles sont souvent inconvenantes, ce qui assure un fond de commerce à de nombreux auteurs sûrs de trouver leur public.

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Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Gargouilles de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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LES CROSSETTES : TROIS LIONS.

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Les "lions de crossettes", comme je les nomme, sont légions en Bretagne, et particulièrement en Basse-Bretagne. Ils tiennent parfois un petit être, une "âme" entre leurs pattes ou dans leur gueules. 

Ici, l'un tient un écu qui portait peut-être jadis les armes de Guengat.

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1. Lion de l'angle sud-est.

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Lions de crossettes de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Lions de crossettes de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Lions de crossettes de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Lions de crossettes de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Lions de crossettes de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Lions de crossettes de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Lions de crossettes de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Lions de crossettes de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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2. Lion de la façade sud.

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En dessous de l'extrémité des gables des pignons du porche et de la première chapelle, au dessus des écuyers jumeaux. 

Le lion semble tenir quelque chose entre les pattes.

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Lions de crossettes de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Lions de crossettes de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Lions de crossettes de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Lions de crossettes de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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3. Lion tenant un écu.

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On peut penser que cet écu (comme celui placé au faîte du pignon de la chapelle Saint-Michel) portait les armes des seigneurs de Guengat, comme s'en réclame Jacques de Kergorlay dans son aveu de 1681.

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Lions de crossettes de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Lions de crossettes de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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L'inscription de l'ossuaire.

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1557 RESPICE FINEM.

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https://www.guengat.com/8/eglise02.html

 

Ossuaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Ossuaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Ossuaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Ossuaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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L'inscription du  pignon de la troisième lucarne, correspondant à la chapelle du Rosaire (1706) .

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1. Sur la première pierre , sur trois lignes  en réserve dans un cartouche à cupule latérale :

V : ET : D : MI :

I : LHOSTIS :

RECTEVR

soit : "« Vénérable et Discret Messire Jean LHOSTIS, recteur"

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2. Sur la pierre rectangulaire placée dans le prolongement, et également sur trois lignes  en réserve dans un cartouche à cupule latérale :

V : MI : M : QVEMENER : C

UR  : MI : F : IVZEAV : P :

G : LIZEN : F : LAN : 1706

Soit : 

Ce qui signifierait : « Vénérable Messire M. QUÉMÉNER, curé ; Messire F. JUZEAU, prêtre - G. LIZEN, fabrique - l'an 1706  » .

 

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J'ai modifié le relevé (la "leçon") donnée par les auteurs précédents.

Comme l'indique C. Jouin, cette année là, au cours d'un orage, le clocher s'effondra, endommageant fort le bas-côté sud. Une inscription, sur le pignon de la chapelle du Rosaire, rappelle les travaux de restauration qui durent y être effectués .

a) Le recteur Jean L'Hostis n'a pu être clairement identifié ; On mentionne un Jan L'Hostis, prêtre, décédé à 45 ans à Plounéaour-Trez en 1710.

 

https://forum.cgf.bzh/forum/phpBB3/viewtopic.php?t=30356

b) Ma lecture de l'initiale du prénom du curé, M, est fiable. La famille QUEMENER est bien attestée à Guengat,ais je ne trouve aucun Michel (par exemple) QUEMENER à Guengat à cette époque sur Geneanet.

c) La famille LUZEAU est bien attestée à Guengat, et les généalogistes signalent  François LUZEAU né en 1675 à Guengat :

https://gw.geneanet.org/fazery?n=juzeau&oc=&p=francois

d) Le membre de la fabrique Guillaume LIZEN est parfaitement cerné par le forum CGF : il réside   sans doute à Keranmarrec, Guengat, il est né de Yvon et de Adelice KERLEGAN,  a été baptisé le 18 juillet 1660 à Plogonnec (paroisse voisine de Guengat), est mentionné comme parrain en 1697 et  comme témoin de décès en 1705 ou de mariage en 1710, ou du décès de son beau-père en 1719. Il a épousé Marin (Marie) ROLLAND de Guengat le 9 février 1706 au Juch, et est décédé à Guengat, village de Keramarec.*

https://gw.geneanet.org/loicleroy?n=lizen&oc=&p=guillaume

Il est mentionné sous le nom de Guillaume Le LIGEN, décédé en 1719, marié avec Marie ROLLAND (1664-1708), dont un fils Jean marié en 1711 avec Catherine LE MOENNER

https://gw.geneanet.org/momos?n=rolland&oc=&p=marie

Voir toutes les mentions :  ici https://forum.cgf.bzh/forum/phpBB3/viewtopic.php?t=30356

Les cartes mentionnent Kergaradec et Keramarch, Kermarc.

https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-4.189278&y=48.041867&z=14&layer1=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.CASSINI&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.PLANIGNV2&mode=doubleMap

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Inscription de 1706 de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Inscription de 1706 de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Inscription de 1706 de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Inscription de 1706 de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Inscription de 1706 de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Inscription de 1706 de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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LES CLOCHES (1773 et 1872).

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Leur inscriptions ont été fidèlement relevées par Diverrès en 1871 et Pérennès en 1941 puis plus complètement par  C. Jouin. Je complète ces informations par des photographies de la partie visible depuis l'ouest. Cela permet d'en préciser le décor et notamment les médaillons.

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Cloches  de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Cloches de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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1. La petite cloche de 1773.

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La date la fait appartenir à la liste assez restreinte des cloches du Finistère qui ont échappé aux ordres de faire fondre les cloches lors de la Révolution. Elle est donc fort précieuse.

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Elle porte, selon les auteurs,  l'inscription sur les deux lignes supérieures :

« F. PAR JACQUES Y. L. M. QUIMPER. 1773. C. DE LANASCOUET. LOUIS CADIC. ALÉNO DE SAINT-ALOUARN. M. HAMON. RECTEUR. P. KERLEN. CURE »

 (B.S.A.F. : 1890 - p. 284 ; DIVERRÈS (H.) : Monographie de la commune de Guengat - B.S.A.F. 1891 )

Je lis pour ma part (il faut débuter les lignes par la petite main à l'index tendu) :

LAN 1773 J'AI ETE NOMMEE PAR IACQUES --------

HAMON RRE ------------------------- ALENO DE ST ALOUARN

 

Et sur la ligne inférieure :

 J.FS GUILLAUME F.

 

 


Soit : L'an 1773, j'ai été nommée par Jacques L. Y. M. QUIMPER DE LANASCOL, Marie-Sophie ALÉNO DE SAINT-ALOUARN, HAMON : Recteur, KLEN : Curé, Louis CADIC, Jean QUÉAU : Fabriques, J. Fs Guillaume F.(fondeur)" ( in PÉRENNES (H., Chanoine) : Guengat - Rennes, 1941)

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Il est mentionné dans les registres : « 29/VIII/1773 a été bénite la deuxième cloche nommée Marie-Renée-Sophie-Jacquette, par Monsieur Jacques QUIMPER DE LANASCOL, représenté par Monsieur DE KERGADIO, et par Sophie ALÉNO DE SAINT-ALOUARN, qui ont signé. Ont signé en outre : Alain DE ROSMADEC, BARBIER DE LESCOET (*), de Reymond NOEL DE CARNE, J. LE GALL, recteur de Plonéis » " (C. Jouin)

 (*)BARBIER : Seigneur de Lanarnuz (en Tréflez), Marquis de Kerjan en 1618 (en Saint-Vougay), Seigneur de Lanorgant (en Plouvorn), de Nernaou et de Quilimadec (en Ploudaniel), de Landouzan (au Drénec), Vicomte de Trouzilit (en Plouguin), Châtelain de Lescoët en 1656 (en Lesneven), Seigneur de Mezarnou (en Plounéventer), de Kerc'hoënt (en Minihy), de Rodalvez (en Languengar), de Kernatoux (en Ploudalmézeau), du Lescoat (en Lanarvily), de Kergoff et de Tromelin (en Kernouëz), de Kerhuon, de Kerannou, de Lesquiffiou (en Pleyber-Christ), de Kerally, de la Fontaine-Blanche, de Coëtmenec'h (en Plouider). In POTIER DE COURCY (DE) (Pol) : Nobiliaire et armorial de Bretagne - t. I. - p. 39 )

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Le fondeur "J. FS GUILLAUME".

Il s'agit sans doute  de :

Jean-François GUILLAUME,  Fondeur à Morlaix. Il fit, entre autres, en 1769, une cloche à Kersaint-Plabennec, en 1772, une cloche pour les Etats de Bretagne réunis à Morlaix, et une cloche pour Saint-Thégonnec ; en 1775, une cloche pour Locmaria-Plouzané, une pour Le Ponthou .. et une pour Plogastel-Saint-Germain (J.F. MA FAIT) ; en 1776; une pour Treflez ; en 1777, une pour Guilers Brest et une pour Milizac ; en 1778, une pour Plouézoch et une pour Kergloff ; en 1779, une cloche pour Saint-Mathieu ; en 1783, une pour Saint-Houardon de Landerneau ; en 1784, une :pour Le Ponthou ; en 1785, une pour Saint-Servais ; en 1791, une pour Saint-Jean-du-Doigt.

Voir :

Les fondeurs de cloche actifs dans le Finistère sous l'Ancien-Régime.

 

 

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Cloches  de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Cloches de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Cloches  de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Cloches de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Cloches  de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Cloches de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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Le médaillon armorié.

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Malgré le téléobjectif, il est difficile d'en avoir une image parfaite, mais néanmoins, nous avons la certitude que ce médaillon est surmonté d'une couronne de marquis (fleurons et perles), et que les meubles sont assez effacés pour qu'on ne distingue que deux ou trois traits horizontaux non alignés.

Ces armes ne peuvent se rapporter qu'aux familles citées sur la cloche:

— QUEMPER DE LANASCOL : D'argent, au léopard de sable, acc. de trois coquilles du même, rangées en chef

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Blason_Famille_Quemper_de_Lanascol.svg

Jacques Yves Joseph Marie Quemper , chevalier marquis de Lanascol, est né en 1759 à Keraudy, Côtes d''Armor, et décédé en 1813 à Guingamp. Il émigra en 1791, combattit la France en 1792 dans les armées des princes et revint en France en 1801. Il épousa en 183 Marie Françoise  Julie de la Boessière, d'où huit enfants.

En 1773, date de la cloche, il avait donc 14 ans.

https://gw.geneanet.org/hamety?lang=en&pz=jeanne&nz=biard&p=jacques+yves+joseph+marie&n=quemper

— ALÉNO DE SAINT-ALOUARN :  D'argent à trois hures de sanglier de sable, arrachées de gueules 

https://man8rove.com/fr/blason/17xx7h2-alleno

Marie-Renée Sophie Aléno de Saint-Alouarn, fille de Louis, et de Marie Drouallen, est née à Quimper en 1763 et décédée en 1849. Elle épousa en 1791 François Pierre Marie Le Veyer. 

https://gw.geneanet.org/ckerjosse?lang=en&pz=claude&nz=kerjosse&p=francois+pierre+marie&n=le+veyer

https://gw.geneanet.org/henribernard?lang=en&pz=alexis+stephane&nz=bernard&p=marie+renee+sophie&n=alleno+de+saint+alouarn

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Et moins probablement aux familles suivantes, citées dans les archives :

—DE KERGADIO (représentant de Jacques de Lanascol) : D'argent au lion morné de sable, accompagné de trois molettes de même.

—DE ROSMADEC, palé d'argent et d'azur

https://man8rove.com/fr/blason/cwcqm22-rosmadec

—BARBIER DE LESCOET : d'argent à deux fasces de sable.

DE CARNE, d'or à deux fasces de gueules.

https://man8rove.com/fr/blason/rgqxb13-carne

 

.La seule figure compatible serait celle des armoiries de la marraine, Sophie Aléno de Saint-Alouarn (Quimper 1763-Saint-Pol-de-Léon 1849, les trois traits horizontaux étant alors les bases des hures de sanglier.

Néanmoins la couronne de marquis  impose le choix du parrain,  Jacques-Yves-Joseph-Marie DE QUEMPER, IIème du nom, marquis, de Lanascol et du Guérand, seigneur de Kerhallin, de la châtellenie de Lanascol, de la Lande, de Ploumilliau, de Guengat et Lezarcoet, du Gage, du Cleux, de Chemillé, de Kermartin et de beaucoup d'autres lieux dont l'énumération serait trop longue, fils du précédent, naquit le 25 septembre 1759, et épousa, le 28 avril 1783, Marie-Marguerite-Françoise-Julie de la Boessière, fille de Bertrand-Pierre-Marie, IIIème du nom, marquis de la Boessière, seigneur de Lennuic, etc. et de Marie-Jeanne de Tavignon, dont les armes sont : de sable, au sautoir d'or.

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Un indice que j'ai omis de remarquer jusqu'alors est que ce blason est un losange, c'est un blason féminin.

Ce ne peut être celui de l'épouse de Jacques Quemper de Lanascol, car celui-ci se maria en 1783. Ni celui de sa mère, décédée en 1749.

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Enfin, il est intéressant de rapprocher ce motif héraldique de celui que porte une plaque en cuivre datée du 4 juillet 1781 et portant le nom de  "Charles Joseph François Quemper, chevalier seigneur comte de Lanascol de Guengat et autres lieux", personnage que les généalogistes ignorent, du moins dans cette séquence de prénom. Les armes sont celles de Guengat et la couronne est celle de marquis.

Les trois marques verticales des armes de la cloche pourraient être compatibles avec la base des paumes.

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Photo lavieb-aile 2022.

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La mise en ligne des descriptions des cloches du Finistère est très incomplète, et éparpillée sur de très nombreux sites. Dans le meilleur des cas, on trouve le relevé (plus ou moins fidèle) des inscriptions, mais bien plus rarement la description, pourtant très précieuse, des médaillons et des décors. 

La documentation photographique est encore plus souvent absente.

Je ne peux me baser que sur mon expérience pour indiquer que ce médaillon armorié est un cas unique, sauf à y ajouter les armoiries abbatiales de Landévennec sur la cloche de l'église de cette paroisse.

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Cloches  de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Cloches de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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2. La grande cloche de 1872.

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Selon Christian Jouin : 

"Réparée en 1866, car elle était fêlée, il fallut cependant la refondre en 1872, pour 480,62 francs ( Délibérations du conseil de fabrique - A.D.F. - V. Dépôt Guengat 1. ). Il fut même question de la remplacer (« Achat d'une cloche pour la tour en place de celle qui est fêlée » : (Budget et comptes de fabrique (1860-1879) - A.D.F. - V Dépôt Guengat 3 )). Cette cloche porte les inscriptions suivantes (H. Pérennes PÉRENNES 1941) :

Parrain : Jean-Louis NIHOUARN

Marraine : Marie-Catherine PHILIPPE

Recteur : Jean ROHOU

Maire : Jacques PLOUZENNEC

1872

Jean : Fondeur à Quimper."

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a) Le début des trois lignes supérieures est indiqué par une main tenant une couronne, et tournée vers la droite.

Première ligne :PARRAIN JEAN-[LOUIS NIHOUARN ]----------[PLOUZENNEC] JACQUES MAIRE 1872

Les autres lignes ne sont pas visibles du coté ouest.

b) La ligne inférieur montre bien JEAN  FONDEUR / A QUIMPER, de part et d'autre d'un crucifix.

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Jean, fondeur à Quimper, est le nom du fondeur de cloches, comme l'atteste un moulage en plâtre d'une marque d'une cloche de Morlaix fondue en 1862.

L'église de Trégarvan, toute proche, possède deux cloches de Jean Fondeur, l'une de 1859 et l'autre nommée Marie Joseph Anna, de 1880.

Voir la cloche de la chapelle Saint-Jean de Saint-Nic, datant de 1875 :

 

 

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Cloches  de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Cloches de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Cloches  de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Cloches de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Cloches  de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Cloches de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Cloches  de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Cloches de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Cloches  de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Cloches de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Cloches  de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Cloches de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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SOURCES ET LIENS.

 

— ABGRALL (Jean-Marie), 1911, Notice sur la paroisse de Guengat, Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, BDHA, Quimper

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/344

— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988,  Notice sur les paroisses,...

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/GUENGAT.pdf

"En 1706, la chute du clocher causa de graves dégâts, notamment aux pignons des chapelles sud dont les fenestrages furent brisés - d'où leurs réseaux simplifiés. L'inscription de l'aile sud se rapporte aux travaux de restauration : "V. ET. D. MI. LHOSTIS. RECTEVR. / V. M. QVEMENER. C. Y. M. F. IVZEAV / P. G. LIZEN. F. L. AN. 1706.". Le clocher ne fut reconstruit qu'en 1892 par le spécialiste Le Naour sur les plans du chanoine Abgrall ; galerie à balustrade classique, chambre de cloches et flèche octogonale à crochets. Le porche est voûté sur ogives avec liernes. Les arcs s'appuient sur des colonnettes couronnées de petits chapiteaux, mais dont le profil est prismatique. Il est surmonté d'une chambre d'archives A l'ouest du porche et accolé également à la façade ouest, est un ossuaire surmonté d'une chambre à laquelle on accède par un escalier extérieur. Il porte la date de 1557 et l'inscription : "RESPICE FINEM". Deux baies jumelées avec accolades simplement moulurées s'ouvrent sur sa face sud ; il porte à la base une plinthe à talon bien moulurée. Vue de l'ouest, l'église paraît être à trois nefs; le comble ne pouvait couvrir sous deux rampants continus le vaisseau élargi. Des arcs en accolade couronnent les cintres brisés des fenêtres du chevet et de la chapelle sud.

Cloche datée "LAN 1773... J Fs. GVILLAVME. F.". - L'acte de baptême :" le 29 août a été bénite la 2ème cloche nommée Marie Renée Sophie Jacquette, parrain Jacques Quimper de Lanascol, représenté par M. de Kergadio et par Sophie Aleno de Saint-Alouarn qui ont signé. Ont signé en outre : Alain de Rosmadec, Barbier de Lescoët, de Raymond, Noël de Carné, J. Le Gall, recteur de Ploneis." La grosse cloche de 1872 de Jean, fondeur à Quimper, a remplacé une précédente de 1790."

"

— DILASSER (Maurice), 1979 : Locronan et sa région (Paris, 1979)

DIVERRÈS (Henri), 1891,  "Monographie de la commune de Guengat ", Bull. S. A. F., pages 42-61).

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207615d/f115.image

Infobretagne

http://www.infobretagne.com/guengat.htm

— JOUIN (Christian), s.d, Tout sur l'histoire de Guengat.

https://www.guengat.com/

— KERGORLAY (Jacques de), 1681, Extrait de l'aveu de Jacques DE KERGORLAY :1681 : [AN P/1689] - Quimper (Finistère, France) - Terriers | 1678 - 1682 - Geneanet

« A cause de laquelle terre et Seigneurie de guengat cy devant déclarées ledit Seigneur déclarant est patron fondateur et le premier préminancier de l'églize parroissialle de guengat, laquelle parroisse a tousiours porte le nom de la Maison de guengat comme estants Véritablement les seigneurs patrons et fondateurs d'Icelle, ainsy qu'il Se Justiffie par la déclaration cy devant où l'on a employé plusieurs tenues Situées audit bourg appartenantes audit Seigneur déclarant, en laquelle Église parroissialle de guengat tant en la maistresse Vitre aux plus haults Soufflets tant en la Maistresse Vitre, qu'aux autres Vitres de ladite Église et chapelles d'Icelle, mesme en bosse et relief autour des murailles tant par dehors que au dedans en plusieurs endroicts et en la tour et clocher d'Icelle Sont les arbres timbrés et alliances de ladite Maison de guengat et dans le coeur &  chanceau de ladite Église, au milieu proche le balustre du grand autel est Un tumbeau de pierre de taille Enlevé de terre d'Environ deux pieds et demy armoyé par dessus et à l'entour des Armes et timbres de ladite Maison de guengat, Lequel tumbeau est l'ancienne Sépulture et Enfeu prohibitif des Seigneurs de guengat proche duquel tumbeau du costé de l'Évangille est Un banc à queue et Accoudouers Aussy Armoyé des Armes de ladite Maison appartenant audit Seigneur déclarant lequel et Ses prédécesseurs Seigneurs de guengat Sont En droict et possession Immémorialle de faire mettre Une ceinture et Lizière avec leurs Armes tant par dedans que par dehors à l’entour d'Icelle Églize parrochialle de guengat à chaque décéds des Seigneurs de guengat"

 

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 1997, Les crossettes et les gargouilles dans quatre cantons du Finistère : Landerneau, Landivisiau, Ploudiry, Sizun. Mémoire de maîtrise d’histoire,  2 vol. 359 p. + 135 p. : ill. ; 30 cm. 

PÉRENNÈS (Henri), 1941 : Guengat (Rennes) non consulté

— WAQUET (Henry ), 1957,  Guengat (S.F.A. - Congrès archéologique de France CXVe session 1957 Cornouaille.) -

— WAQUET (Henry ), 1942, Art breton, 2è éd., 1942, pp.145-151

— Site Infobretagne : http://www.infobretagne.com/guengat.htm

http://www.guengat.fr/patrimoine/leglise

— WIKILAND

https://www.wikiwand.com/fr/Guengat

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Gargouilles et crossettes Inscriptions Héraldique
19 janvier 2022 3 19 /01 /janvier /2022 15:45

 

L'enfeu nord, et le  gisant (granite, après 1524 ?)  de Jean de Saint-Alouarn et Marie de Trégain dans l'église de Guengat.

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Voir sur Guengat :

 

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Voir sur l'art tumulaire hors Bretagne:

 

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Sur les gisants de Bretagne, voir (approximativement par ordre chronologique) :

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Contre la porte de la sacristie précédant la chapelle Saint-Roch au nord du chevet, un enfeu est occupé par un gisant.

En position symétrique du coté sud (chapelle Saint-Michel) se trouve un autre enfeu, vide, et dont, comme ici, l'accolade à crochets et fleurons s'appuie sur deux écus muets (sans doute martelé à la Révolution). 

On attribue, en toute logique, ces enfeus (déverbal d'"enfouir") à chacune des principales familles de la paroisse, Guengat et Saint-Alouarn. Et selon l'Aveu de Jacques de Kergorlay, héritier des prééminences après le mariage de son père René avec Louise de Guengat, l'enfeu "du côté de l'évangile" donc au nord est celui des seigneurs de Guengat (cf. Sources).

Ce n'est qu'au XXe siècle que l'enfeu nord reçut le monument funéraire qu'on y trouve aujourd'hui, et que les armoiries attribuent à la famille de Saint-Alouarn.

Celui-ci est l'un des rares gisants doubles (couple) de Bretagne avec celui d'Olivier de Clisson et de Marguerite de Rohan, un siècle auparavant.

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Les tribulations du gisant de Saint-Alouarn.

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Ce gisant proviendrait des ruines du manoir (?) de Saint-Alouarn à Guengat, lequel disposait d'une chapelle seigneuriale, et fut vendu à la Révolution après la fuite de la famille à Jersey.(H. Torchet )

Selon Christian Jouin, qui cite toutes ses sources, il fut placé ensuite dans la chapelle Lanascol (bas-côté nord), puis dans le cimetière jusqu'en 1881, puis dans l'ossuaire attenant à l'église juste avant le porche. Une photo de Jos Doaré datant de 1968 (site POP. Culture) le montre, posé au sol, sans soubassement, contre le mur d'un local qui est sans-doute l'ossuaire. https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29000324. C'est donc vers le dernier quart  du XXe siècle qu'il fut placé dans cet enfeu.

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Description.

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L'enfeu associe à l'accolade gothique à crochets et fleurons retombant sur deux écus martelés une pierre plus haute (réemploi ??) où deux anges portent un écu également muet.

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Le gisant  est a priori celui de Jean de Saint-Alouarn et son épouse Marie de Trégain . On identifie clairement la famille par le griffon du blason placé entre les époux  et qui renvoie aux armes d'azur au griffon d'argent  de Saint-Alouarn.  L'animal est dressé, toutes griffes dehors, ses ailes sont visibles ainsi qu'une queue hérissée de spicules.

 

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SanglierT — Travail personnel Wikipedia

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Entre les deux époux, deux anges ont placé ce blason parfaitement lisible. De l'autre main, ils caressent les cheveux des défunts, et nous incitent à observer ces coiffures du XVIe siècle. Mais le plus admirable est la robe de la défunte, très ajustée, aux plis réguliers ne débutant que sous le bassin, mais dont le pli médian remonte sous forme d'une tresse serpentine jusqu'à l'amorce des seins.

Jehan de Saint-Alouarn est en armure. La ceinture est décorée de cabochons losangiques.  La cuirasse est recouverte d'un tabard frangé à l'extrémité basse. Le bras droit est en bonne partie brisé, tout comme la hanche droite. Le seigneur ne porte pas d'épée, mais c'est peut-être un poignard qui a été brisé sur la hanche.

Ses pieds sont posés sur un lion (ce qui est conforme à un usage répandu) tandis que ceux de son épouse reposent sur un chien, dans lequel on peux imaginer l'habituel lévrier malgré les destructions.

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Données biographiques.

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Pol Potier de Courcy indique :

Saint-Alouarn (de) : seigneur dudict lieu et de Kervéguen, paroisse de Guengat . Référence et montres de 1423 à 1536 pour la dite paroisse, évêché de Cornouaille. D'azur au griffon d'argent (Armorial de l'Arsenal). Fondue dans Alleno.
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Cette fusion avec Alleno date de 1550, par le mariage de Claudine , nièce de René de Saint-Alouarn (présent à la montre de 1536) avec Pierre Alléno de Kersalic, conseiller du roi au Présidial de Quimper. 

Dans cette famille, on connaît Daniel et Guillaume (montre de 1356), Jean (capitaine de Concarneau en 1393, René (1420), Hervé (montre de 1426), Jean (1470), Prigent (fondateur d'une chapelle Notre-Dame de Guengat en 1502, maître d'hôtel de Claude de Rohan en 1488), René (montre de 1536) et Daniel ( dernier abbé de l'abbaye de Quimperlé à partir de 1521, décédé en 1553).

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Le couple Jehan de Saint-Alouarn et Marie Trégain.

-Leur promesse de mariage date du 28 novembre 1471. Le 28/11/1471 mariage d'Alain de Kerraoul avec Marie du Fou fille  d'Hervé du Fou. (Le même jour : promesse de mariage de Jehan le fils âgé de moins de 14 ans d'Alain de Kerraoul de Sainct Alouarn avec Marie Tregayn la fille aînée de Jehan de Trégayn et  Marie du Fou."
 

"Aveux de Kerraoul: Jean Trégain décédé avant 1471 époux de Marie du Fou ( qui se remariera avec Alain de Kerraoul)
D’ou    Catherine de Trégain épouse d’Hervé Mazéas." et    Marie épouse en 1479 Jan de Kerraoul de St Alouarn, né en 1558.

-Leur mariage date du 14 décembre 1479.

 

http://www.laperenne-zine.com/articles.php?lng=fr&pg=534

http://www.laperenne-zine.com/articles.php?lng=fr&pg=670

http://www.laperenne-zine.com/articles.php?lng=fr&pg=677

-Jehan de Sainct-Allouarn fait partie, à la Montre de 1481, des "Nobles et annoblis deffaillans et non comparoissans"

https://www.tudchentil.org/IMG/pdf/Montre_de_1481_en_Cornouaille.pdf

-Le manuscrit BnF 22318 indique page 172 que Marie Trégain est veuve en 1510 (évocation de Prigent de Saint-Alouarn contre Marie Trégain veuve de Jehan de Saint-Alouarn).

Le même manuscrit indique page 214 que Marie Trégain est encore vivante en 1517 ("1517, Marie Trégain contre Guillaume de Trégain son frère aîné sur la succession de leur père).

Elle est également vivante, sauf homonymie, en 1524 : id. page 723 : 1/X/24, Marie Trégain contre Guillaume Trégain.

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Datation.

-Selon les documents :

-La date la plus précoce serait celle du mariage : 1479

-La date plus probable, si le monument est commandé par la veuve, qui s'y fait figurer (ce n'est pas rare) est celle qui suit le décès de Jean de Saint-Alouarn  : peu avant 1510

-La adte la plus probable est celle qui suit le décès de sa veuve : après 1524

-Selon les armoiries : celles-ci ne donnent aucune précision en dehors de la désignation de la famille du défunt.

-Selon les  costumes : ces informations sont à prendre avec précaution, les défunts se faisant représenter selon des conventions, dans leur âge et leurs  atours idéaux. Néanmoins des spécialistes des armures, ou de l'habillement féminin, pourraient apporter d'utiles précisions.

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L'enfeu nord, et le  gisant (granite, après 1524 ?)  de Jean de Saint-Alouarn et Marie de Trégain dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

L'enfeu nord, et le  gisant (granite, après 1524 ?)  de Jean de Saint-Alouarn et Marie de Trégain dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

L'enfeu nord,  dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

L'enfeu nord, dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

L'enfeu nord dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

L'enfeu nord dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

L'enfeu nord, et le  gisant (granite, après 1524 ?)  de Jean de Saint-Alouarn et Marie de Trégain dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

L'enfeu nord, et le  gisant (granite, après 1524 ?)  de Jean de Saint-Alouarn et Marie de Trégain dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le  gisant (granite, après 1524 ?)  de Jean de Saint-Alouarn et Marie de Trégain dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le  gisant (granite, après 1524 ?)  de Jean de Saint-Alouarn et Marie de Trégain dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le  gisant (granite, après 1524 ?)  de Jean de Saint-Alouarn et Marie de Trégain dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le  gisant (granite, après 1524 ?)  de Jean de Saint-Alouarn et Marie de Trégain dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le  gisant (granite, après 1524 ?)  de Jean de Saint-Alouarn et Marie de Trégain dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

Le  gisant (granite, après 1524 ?)  de Jean de Saint-Alouarn et Marie de Trégain dans l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile janvier 2022.

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Document : Musée départemental breton (non exposé) R. 2001.15.1 et 2.

Une pierre en deux morceaux est conservée au Musée. Sur la première moitié de la pierre, un écusson est sculpté représentant un animal ailé de profil à tête d'aigle et pattes de lion (griffon) . Un blason entier et un demi se trouvent sur la deuxième moitié.

"Catalogue du Musée Archéologique et du Musée des Anciens Costumes Bretons de la ville de Quimper" / SERRET (A.).- Quimper : éd.Société Archéologique du Finistère ; Quimper, imprimerie Cotonnec, 1901. p.109, n°19-24

"Bulletin de la Société Archéologique du Finistère", 1894, tome XX, Séances du 22 février et 26 avril 1894 : "une troisième pierre porte à chaque extrémité un écusson aux armes de Saint-Alouarn : d'azur au griffon d'argent."

 

Pierre aux armoiries des Saint-Alouarn - Fragment de pierre tombale. Granit, XVIe siècle.

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SOURCES ET LIENS.

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ABGRALL (Jean-Marie), 1911, Notice sur la paroisse de Guengat, Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, BDHA, Quimper

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/e296d04e82cd30c9fa97fe5d8508bc81.pdf

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/344

"Au bas, la nef latérale Nord s'élargit sur l'espace de trois travées, de manière à former une vaste chapelle, autrefois chapelle seigneuriale des Lanascol ou Quimper. On y trouvait une tombe de cette famille avec deux gisants, couchés côté à côte, qui représentent, selon M. Pol de Courcy (Bret. Cont.) Hervé de Saint-Alouarn et sa femme, vivant en 1426. Cette tombe est maintenant transportée dans l'ancien ossuaire, au bas du collatéral sud."

 

—CHUTO (Pierrick), 2010, Le manoir de Saint-Alouarn de 1792 à 1834 à Guengat en Basse-Bretagne.

https://www.histoire-genealogie.com/Le-manoir-de-Saint-Alouarn-de-1792-a-1834-a-Guengat-en-Basse-Bretagne

"Le 30 mars 1792, un décret confisque les biens des ennemis de la Révolution. Le 27 juillet, un autre décret en ordonne la vente. La famille Aléno de Saint-Alouarn, propriétaire d’un immense domaine à Guengat, petite commune rurale à deux lieues environ de Quimper, émigre à Jersey. Depuis de nombreuses années, la famille ne séjournait que rarement au manoir. Le superbe hôtel de la rue Saint-Mathieu à Quimper et le manoir de La Villeneuve en Plomeur avaient ses préférences.

Deux jours de suite, ils parcourent les terres. Avant de quitter les lieux, ils entrent dans la salle au rez-de-chaussée de la maison de Saint-Alouarn, donnant à gauche de l’entrée et « aperçoivent au-dessus de la cheminée, les armes imprimées de morceaux de grappes blanches de la ci-devant noblesse ». François Morvan est chargé de monter sur une échelle et d’enlever les armes à l’aide d’un levier de fer. Il les a en garde jusqu’au moment où Laurent Ollivier se charge de les faire transporter par charrette à Quimper."

 

— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988,  Notice sur les paroisses,...

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/GUENGAT.pdf

— COURCY (Pol Potier de), Nobiliaire :

https://www.google.fr/books/edition/Histoire_de_l_Abbaye_de_Sainte_Croix_de/27wGAAAAQAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=Saint+-+Alouarn+griffon&pg=PA381&printsec=frontcover

 

DILASSER (Maurice), 1979 : Locronan et sa région (Paris, 1979)

DIVERRÈS (Henri), 1891,  "Monographie de la commune de Guengat ", Bull. S. A. F., pages 42-61).

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207615d/f115.image

JOUIN (Christian), s.d, Tout sur l'histoire de Guengat.

https://www.guengat.com/

— KERGORLAY (Jacques de), 1681, Extrait de l'aveu de Jacques DE KERGORLAY :1681 : [AN P/1689] - Quimper (Finistère, France) - Terriers | 1678 - 1682 - Geneanet

« A cause de laquelle terre et Seigneurie de guengat cy devant déclarées ledit Seigneur déclarant est patron fondateur et le premier préminancier de l'églize parroissialle de guengat, laquelle parroisse a tousiours porte le nom de la Maison de guengat comme estants Véritablement les seigneurs patrons et fondateurs d'Icelle, ainsy qu'il Se Justiffie par la déclaration cy devant où l'on a employé plusieurs tenues Situées audit bourg appartenantes audit Seigneur déclarant, en laquelle Église parroissialle de guengat tant en la maistresse Vitre aux plus haults Soufflets tant en la Maistresse Vitre, qu'aux autres Vitres de ladite Église et chapelles d'Icelle, mesme en bosse et relief autour des murailles tant par dehors que au dedans en plusieurs endroicts et en la tour et clocher d'Icelle Sont les arbres timbrés et alliances de ladite Maison de guengat et dans le coeur &  chanceau de ladite Église, au milieu proche le balustre du grand autel est Un tumbeau de pierre de taille Enlevé de terre d'Environ deux pieds et demy armoyé par dessus et à l'entour des Armes et timbres de ladite Maison de guengat, Lequel tumbeau est l'ancienne Sépulture et Enfeu prohibitif des Seigneurs de guengat proche duquel tumbeau du costé de l'Évangille est Un banc à queue et Accoudouers Aussy Armoyé des Armes de ladite Maison appartenant audit Seigneur déclarant lequel et Ses prédécesseurs Seigneurs de guengat Sont En droict et possession Immémorialle de faire mettre Une ceinture et Lizière avec leurs Armes tant par dedans que par dehors à l’entour d'Icelle Églize parrochialle de guengat à chaque décéds des Seigneurs de guengat"

PÉRENNÈS (Henri), 1941 : Guengat (Rennes) non consulté

POP.CULTURE

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00089983

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29000324

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/memoire/AP29W01734

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29000324

Photo Yann Celton 2019 :

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/memoire/OA029_192900645

.

—TORCHET (Hervé) , Famille de Saint-Alouarn

http://www.laperenne-zine.com/articles.php?lng=fr&pg=670

 

— WAQUET (Henry ), 1957,  Guengat (S.F.A. - Congrès archéologique de France CXVe session 1957 Cornouaille.) -

— WAQUET (Henry ), 1942, Art breton, 2è éd., 1942, pp.145-151

— Sites divers :

http://www.guengat.com/8/eglise05.html.

— Site Tout sur l'église : http://www.guengat.com/8/eglise07.html

— Site Infobretagne : http://www.infobretagne.com/guengat.htm

http://www.guengat.fr/patrimoine/leglise

 

— Bull. SAF 1968 ...sition de fonds qui appartenoit à la Maison de St Alloarn ) les armoiries de la Maison de Saint - Alouarn et le ... Et le soufflet du milieu au plus bas desdits soufflets a aussy un griffon des armes de Saint - Alouarn les autres vitrages estans de verres peints et en assez bon estat a l'exception de deux petits trous qu'il  faut reparer , avons ..

— Daniel de Saint-Alouarn, dernier abbé régulier de l'abbaye de Quimperlé vers 1538, mort en 1553 :

https://www.google.fr/books/edition/Histoire_de_l_Abbaye_de_Sainte_Croix_de/27wGAAAAQAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=Saint+-+Alouarn+griffon&pg=PA381&printsec=frontcover
 

WIKILAND

https://www.wikiwand.com/fr/Guengat

—Wikipédia (donne la date de 1426 erronée)

https://de.wikipedia.org/wiki/St-Fiacre_(Guengat)#/media/Datei:Guengat_%C3%89glise_Saint-Fiacre_Gisants_516.jpg

 

 

 

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Gisants Chapelles bretonnes. Héraldique Sculpture

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  • : Le blog de jean-yves cordier
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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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