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4 avril 2021 7 04 /04 /avril /2021 21:51

Le château de Keruzoret à Plouvorn : crossettes et héraldique. Kersanton, Henri Parent architecte, 1887.

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On connaît le principe de ce blog : l'auteur accède en touriste à un site dont il ne connait rien, et, seulement armé de sa curiosité, mène son enquête. Les limites en sont évidentes : l'impertinence de sa démarche dépourvue de toute légitimité est punie par toutes les chausse-trappes dans lequel il ne manquera pas de tomber.  Fasse que le lecteur ne l'accompagne pas dans ces chutes, et ne retienne qu'une chose : lors de sa visite, qu'il pense à emporter une bonne paire de jumelles.

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1°) Voir sur Plouvorn :

Et associé :

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2°) Voir sur les crossettes figurées (ces pierres d'amortissement des pignons et lucarnes parfois confondues avec des gargouilles) de Basse-Bretagne  :

 

 

 

— Cet article appartient à une étude des crossettes du Finistère destinée à permettre des comparaisons et à dégager des constantes stylistiques et thématiques. On consultera sur ce blog :

 

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PRÉSENTATION.

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Le château de Keruzoret, quelques jalons.

Voir la généalogie de Jean-Claude Bourgeois, de Yves Hamet  et  le forum CGF

https://gw.geneanet.org/jcbo?lang=fr&p=herve&n=de+kersaintgilly&oc=2

https://forum.cgf.bzh/forum/phpBB3/viewtopic.php?t=31312

https://gw.geneanet.org/hamety?lang=en&pz=christophle&nz=silvestre&ocz=0&p=jean+marie&n=le+borgne&oc=1

https://gw.geneanet.org/pbonnet6?lang=en&pz=mathilde&nz=bonnet&p=sidonie&n=leborgne+de+keruzoret

Jalon toponymique.

-Selon Albert Deshayes, "Uzoret procède d'un ancien Iuduuoret attesté vers 839-844 et formé avec uuoret, "secours". Il explique Keruzoret en Plougonver (22), en Ploumoguer (29), id. en 1671, et en Plouvorn, id. en 1534".

De nombreux auteurs confirment et développent cette origine. Kêr, qui veut dire "village, lieu habité", est suivi d'un nom d'homme,   Iuduuoret lequel est cité dans le Cartulaire de Redon dès 844. Les variantes de nom de lieu sont utilisé en nom de famille Kerizorè , Kerizoret , Keruzoré , Keruzorei en Basse-Bretagne. À la liste des toponymes citée par Deshayes, on peut suggérer le  hameau de Keruzoré à Saint-Servais (29).

On décompose  Iuuoret en  Ud 'prince, chef et  ‘iud’ qui serait selon I. Williams une forme ancienne de ‘ud’ , et uuoret  "secours", soit (i)uduuoret , d'où Keruzoret (Gary D. German CRBR)

Le radical -uuoret provient , (Y. Le Bolc'h p.99) du Gaulois uoreto : "secours". (de uo 'sous' et red 'courir', littéralement courir sous, secourir, d'où vieux breton : uuoret, moyen breton : goret, breton moderne : gwared (sauvegarde).

De nombreux exemples de patronymes et toponymes sont construits sur cette racine uuoret "secours" et leurs dérivés apparaissent dans le Cartulaire de Redon

  • Bud "victoire" d'où Buzaret, Buaré, Buzoret
  • Drech "apparence", d'où dre
  • Hael "généreux" d'où Héloret
  • Nod "protection', d'où Noduuoret
  • Dum, d'où Dumuuoret d'où Donoret
  • Maen "pouvoir"' d'où Maenuuoret, d'où Menoret

mais on trouve aussi  Madoret (Mad ='bienfait, service ', Cadoret (Catuuoret, Cat = 'combat',) cf Kergadoret à Quéménéven, voire  Pascuuoret, Coluuoretan

Voir : Gary D. German CRBRBreton Patronyms and the British Heroic AgeJ. LOTH Chrestomathie bretonne Annales de Bretagne1888 ; Jean-Yves Le Moing 1990

https://www.persee.fr/doc/ecelt_0373-1928_1990_num_27_1_1937

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Jalons cartographiques.

 

.—Carte de Cassini 1783-1784. Une colline boisée domine un ruisseau qui se dirige vers le nord-est et se jette dans l'Horn. Les deux moulins (symbole roue dentée) qui sont alimentés par ce ruisseau dépendent très probablement des seigneurs de Keruzoret. La route Saint-Pol-de-Léon/Landivisiau passe tout près.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53095250j/f1.item.zoom

— Carte d'Etat-Major (1820-1866). Le château est à une altitude de 90 m environ. On repère l'"oppidum", et le Moulin de Keruzoret"

https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-4.035541&y=48.588407&z=15&layer1=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.ETATMAJOR40&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.SCAN-EXPRESS.STANDARD&mode=doubleMap

—Carte aérienne.

https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-4.040666&y=48.592259&z=19&layer1=ORTHOIMAGERY.ORTHOPHOTOS2006-2010&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.SCAN-EXPRESS.STANDARD&mode=doubleMap

 

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Jalons historiques.

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-Le site est occupé au Bronze ancien, comme l'atteste un tumulus (Coat an  Dossen) où les fouilles de 1898 ont découvert 11 pointes de flèches en silex et deux poignards en bronze

-Le manoir de Kéruzoret a été construit autour de 1500 par Hervé I DE KERSAINTGILLY, originaire de Guiclan et fils de Jean de Kersaintgilly X 27 avril 1471 et  Anne de Kerhoent, ; il épouse le 12 octobre 1519 Françoise de L'Estang.  Son descendant,  obtient l'autorisation de bâtir une chapelle en 1537.

 

-Les descendants d'Hervé I sont successivement  Jean, seigneur de Keruzoret ✕ Marie de Créac'hquérault, d'où Hervé II, seigneur de Keruzoret , procureur de Lesneven✕ 1580 Anne Le Sénéchal, d'où Isabeau de Kersaintgilly qui épouse en 1600 Adrien Le Borgne. [Selon une autre source,  en 1581, le mariage de Jeanne de Kersaintgilly avec Hamon de Kersauson  fait passer le château aux mains de cette famille ; leur fille Isabeau de Kersauzon se maria vers 1600 avec Adrien Le Borgne (son père Adrien Le Borgne était seigneur de Lesquiffiou en Pleyber-Christ)]. 

 

-Vient ensuite Hervé LE BORGNE, sieur de Keruzoret en 1613, (°1600-+1663) qui épouse en 1620 Marie de PENFENTENYO (1600-1660) d'où Jean LE BORGNE ca 1623-1688 qui épouse en 1654 Anne de Kerhoant, d'où Charles LE BORGNE (ca 1660-1774) qui  épouse en 1669 Suzanne BARBIER de KERNAO (1646-1705).

-En 1669, la demeure passe par héritage à la famille Le Borgne ; et  Jean (ou Charles) Le Borgne de Kéruzoret, époux de Suzanne Barbier, fait construire le pavillon est.

-en 1691, leur fils Alain Louis (1671-) épouse Marie-Anne du Coelosquet.

-François-Louis Le Borgne (1703- avant 1781) épouse Marguerite de la Burthe, d'où Jean-François, à suivre.

-En 1785, est projetée la construction d'un château neuf.  Jean-François Le Borgne, comte de Keruzoret, enseigne de vaisseau, (1701-1791), époux de Françoise de Moucheron de Châteauvieux et son fils Alexandre Le Borgne de Keruzoret, (1782-1791) meurent à Jersey (en émigration). Un autre fils, Jean-Marie ( né à Plouvorn en 1786) épouse en 1808 Marie-Françoise Le Borgne de la Tour.

De retour d'émigration, la famille de Kéruzoret restaure l'ancien édifice et reconstruit la chapelle (v. 1796).

-Sidonie Le BORGNE DE KERUZORET (Plouvorn 1811-Plouvorn 1882 épouse en 1833 Casimir AUDREN DE KERMEL (1807-Plouvorn1862)

-En 1865, Amaury Audren de Kerdrel (1836-1921), maire de Plouvorn, fait appel à l'architecte parisien Henri Parent pour transformer le vieux manoir. Cette importante campagne de travaux, qui s'accompagne du remaniement du parc, se termine en 1887.

-C'est la famille Audren de Kerdrel qui s'y installa ; la fille d'Amaury, Marie-Olympe, épousa en 1902 Albert de Turgy d'Estrées. Leur fille Gabrielle épousa en 1930 Louis de Menou, expliquant avant l'arrivée en 1930 de l'actuelle famille de Menou :  Keruzoret appartient vers 1943 à Mme la comtesse de Menou, petite-fille de M. de Kerdrel, par sa mère, la baronne Gabrielle de Turgy d'Estrées.

-Jacques-Yves  DE MENOU (1932-2010), maire de Plouvorn de 1966 à 2008 a épousé Madeleine de Meherenc de Saint-Pierre

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 Jalons héraldiques : Armoiries :

Kersaintgilly : de sable à six trèfles d'argent.

Kerhoënt : losangé d'argent et de sable

           D'Estang Ecartelé d’or à une coquille de gueules, et losangé d’argent et de sable.

Le Borgne : d'azur à trois huchets d'or 2 et 1 liés en sautoir de même.

De Pententenyo : burelé d'argent et de gueules de huit pièces.

Barbier : d'argent à deux fasces de sable.

De Coëtlosquet : de sable au lion morné d'argent, parsemé de billettes de même, sans nombre.

Coëtnemprend'argent à trois tours crénelées de gueules, 2 et 1.

Le SeneschalDe sable à cinq fusées d'argent, accolées en bande, accostées de six besants de même, trois de chaque côté.

Du Moucheron de Châteauvieux : D'argent à la fleur de lys d'azur coupée en pal et détachée de toute part.

Audren de Kerdrel : de gueules à trois tours couvertes d'or, maçonnées de sable 2,1

De Menou : de gueules à la bande d'or.

De Méherenc de Saint-Pierre : d'argent au chef d'azur à la bordure de gueules

 

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Le château actuel.

"Entre 1865 et 1867, le manoir fut transformé en château de style néogothique par l'architecte parisien Henri Parent, qui suréleva le château et lui ajouta une aile ouest en équerre par rapport aux autres bâtiments et, à l'est, un pavillon avec, en équerre également, une terrasse surélevée donnant sur la cour.

Les deux façades de la construction initiale du XVIe siècle sont totalement remodelées, les fenêtres agrandies et remodelées. Un placage de schiste et de granite est apposé sur les murs, transformant totalement l'aspect extérieur de l'habitation. La galerie conserve sa porte cochère, ais se termine désormais par un encorbellement en granite. La cour d'honneur ouverte sur le parc, qui fut aussi totalement réaménagé. L'accès au château se fait désormais par une longue allée bordée de hêtres longue d'un kilomètre et qui est l'allée principale actuelle"[Wikiwand]

Le château (à savoir le logis pour ses façades et ses toitures)  le colombier et la chapelle, l'ancien verger, le potager et le parc sont classés MH le 7 mars 2007.

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INTRODUCTION À L'ÉTUDE DES CROSSETTES.

Emmanuelle Le Seac'h, avant de soutenir sa thèse sur les ateliers de sculpture sur pierre de Basse-Bretagne en 2014, avait rédigé en 1997 un mémoire de maîtrise d'histoire (dactylographié et non publié) sur les crossettes et gargouilles figurées de quatre cantons du Léon, ceux de Landerneau, Landivisiau, Ploudiry et Sizun. Sa sphère d'étude incluait Plougourvest mais ignorait Plouvorn, situé dans le canton de Plouzévédé.

Or, dans cette commune de Plouvorn, le château de Kerouzeret, la plupart des lucarnes (j'en ai compté 12) sont encadrées de deux crossettes figurées, en kersanton, et si celles-ci datent (a priori, car j'ignore le détail des réemplois) du XIXe siècle, elles rivalisent avec leurs modèles du XVIe siècle et en reprennent superbement le vocabulaire thématique des dragons, des lions et des chiens. Mais Paol ou Jakez est bien là pour qui sait le chercher, le paysan bas-breton chaussé de ses sabots!

Mais il faut dire que ces modèles du XVIe siècle ne manquaient pas, et sans s'éloigner beaucoup de Kerouzoret, l'architecte Henri Parent pouvait en découvrir sur les églises et chapelles.

Le nom du sculpteur sur pierre auquel il a fait appel vers 1880 est-il conservé dans les archives ? Je n'ai pu consulter le mémoire de maîtrise 'Ambroise-Rendu 1995) qui les a explorées.

 

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Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

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J'ai désigné les lucarnes que je présente sous un numéro (de 1 à 8) ; et j'ai laissé les autres lucarnes disponible à la découverte des futurs visiteurs.

Je vous présente la carte :

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Lucarne n°1. Dragon ailé et chèvre (?).

Lucarne n°2. dragon ailé et chien (lévrier) portant un collier.

Lucarne n°3. Lion et dragon ailé.

Lucarne n°4. Deux chimères ailés .

Lucarne n°5. Deux chimères ailés  .

Lucarne n°6.  Un dragon ailé et un breton.

Lucarne n°7. Un bélier et un dragon ailé .

Lucarne n°8. Un dragon ailé et un chien (lévrier, sans collier).

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Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

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Lucarne n°1. Dragon ailé et chèvre (?).

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Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

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Lucarne n°2. dragon ailé et chien (lévrier) portant un collier.

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Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

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Lucarne n°3. Lion et dragon ailé.

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Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

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Lucarne n°4. Deux chimères ailés .

 

Ces chimères possèdent des éléments des dragons ailés (une queue de serpent, des ailes nervurées), une tête vultueuse portant des cornes bovine et des bras plutôt humains. Le monstre de gauche emporte sous son bras un renard (ou écureuil, ou lapin) .

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Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

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Lucarne n°5. Deux chimères ailés  .

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Nous voyons que notre sculpteur ne manque pas de drôlerie. À gauche, un pseudo-dragon est pensif ou contrit, et porte ses doigts entre ses dents comme un cancre en difficulté. À droite, c'est une sorte d'homme sauvage (mais ailé) qui a attrapé avec sa corde un sanglier, ou quelque autre bête.

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Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

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Lucarne n°6.  Un dragon ailé et un breton.

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À gauche, un dragon ailé au corps écaillé et à la gueule marquée par un croc menaçant.

À droite, un homme aux cheveux longs et bouclés et coiffé d'un bonnet phrygien ; il porte un gilet, et un pantalon et il est chaussé de sabots.

Il s'agrippe des deux mains sur une barre, et adopte ainsi la posture des lions (ou dragons, béliers et autres animaux) de crossette : posture humiliante voire dégradante mais néanmoins comique.

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Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

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Lucarne n°7. Un bélier et un dragon ailé .

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Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

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Lucarne n°8. Un dragon ailé et un chien (lévrier, sans collier).

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Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

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Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

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LES ARMOIRIES.

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Mon inventaire n'est pas complet, c'est un florilège de ce que j'ai observé lors d'une visite trop rapide.

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1, 2 et 3 : blasons de l'arcature de la porte ogivale  Le Borgne - Barbier - Moucheron de Châteauvieux. 

4. Blason entouré d'un collier de l'Ordre de Saint-Michel et surmonté d'un heaume.

5. Armoiries aux trois tours d'Audren de Kermel.

6. Armoiries à interpréter. Chevron et rosettes.

7. Dans un  cuir  découpé à enroulement, blason mi-parti des Le Borgne et du Moucheron de Châteauvieux.

8. Hors du château, sur le logis : motif écartelé complexe. Kersanton.

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Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

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3 blasons de l'arcature de la porte ogivale  Le Borgne - Barbier - Moucheron de Châteauvieux

 

En haut : Barbier

À droite : Le Borgne.

À gauche : Moucheron de Châteauvieux

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Le château de Keruzoret à Plouvorn : crossettes et héraldique.

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Les autres portes ne montrent pas de blason.

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Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

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4. Blason entouré d'un collier de l'Ordre de Saint-Michel et surmonté d'un heaume.

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L'écu de gauche porte les armes de la famille Le BORGNE (d'azur à trois huchets d'or 2 et 1 liés en sautoir de même). L'écu de droite porte les armoiries des BARBIER.

Il peut s'agir des armes de Jean (ou Charles) LE BORGNE, époux en 1669 de Suzanne BARBIER DE KERNAO

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Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

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5. Armoiries aux trois tours d'Audren de Kermel.

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https://www.tudchentil.org/spip.php?article862

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Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

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6. Armoiries à interpréter. Chevron et rosettes.

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Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

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7. Dans un  cuir  découpé à enroulement, blason mi-parti des Le Borgne et du Moucheron de Châteauvieux.

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Le Borgne : d'azur à trois huchets d'or 2 et 1 liés en sautoir de même

Du Moucheron de Châteauvieux : D'argent à la fleur de lys d'azur coupée en pal et détachée de toute part.

Le sculpteur a utilisé le code indiquant les émaux (les couleurs) avec des hachures horizontales pour l'azur et un pointillé pour l'or.

Le cuir à enroulement, relevant de la Seconde Renaissances se retrouve sur le panneau armorié du château de Maillé (Plusquellec/Goulaine après 1541) et sur celui du château de Kerjean (Barbier/Gouzillon mariés en 1571) .

Les trois châteaux sont éloignés de 20 kms.

On remarquera au milieu et en haut  un autre motif de la Seconde Renaissance dont j'ai étudié la pénétration dans le Léon, le terme gaîné (une tête et un buste dont les bras sont réduits à des volutes)

 

 

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

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8. Hors du château, sur le logis : motif écartelé complexe. Kersanton.

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La cordelière laisse penser qu'il s'agit d'un blason féminin. Au centre, un carré de vair.

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Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

Château de Keruzoret en Plouvorn. Photographie lavieb-aile 2021.

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SOURCES ET LIENS.

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/chateau-de-keruzoret-plouvorn/0fabf1a2-bd3c-4ed6-ae2b-055ceffcfe5f

 

SOURCES ET LIENS.

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ABGRALL (Jean-Marie), L'Architecture bretonne

ABGRALL (Jean-Marie), 1897, Le Livre d'or des églises de Bretagne,  Lambader, Berven, Lochrist, Goulven, illustrations de Charles Géniaux, Rennes pages 1-3.

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_201/lambader__berven__lochrist__goulven.pdf

 

— AMBROISE-RENDU, (Guillaume), GALES, (Gwenaële) et LE BRAS, (Valérie), 1995, Inventaire des archives du château de Keruzoret (Plouvorn), dir. J. TANGUY. Non consulté.

 

BARRIÉ (Roger), 1975, "Trois vitraux méconnus du XVIe siècle en Bretagne, Bull. Société archéologique du Finistère t. 103, pages  93-120. Voir p. 115-116.

BARRIÉ (Roger), 1977, "Vitraux disparus", p. 104, 174 note 47.Bull. Société archéologique du Finistère

BARRIÉ (Roger), 1977, "Plouvorn, chapelle Saint-Trémeur du manoir de Keruzoret, les vitraux", Bull. Société archéologique du Finistère

BARRIÉ (Roger), DOUARD Christel 1987, Châteaux du Haut-Léon, Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Commission régionale Bretagne, // Images du Patrimoine, n° 34. Rennes, 1987, 32 p. 

[compte-rendu]Mussat André Bulletin Monumental  Année 1989  147-3  pp. 264-265

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1989_num_147_3_4766_t1_0264_0000_4

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3320539f.texteImage

https://books.google.fr/books?id=eUhYDwAAQBAJ&dq=Ch%C3%A2teaux+du+Haut-L%C3%A9on,+Inventaire+g%C3%A9n%C3%A9ral+des+monuments+et+des+richesses+artistiques+de+la+France.+Commission+r%C3%A9gionale+Bretagne,+Roger+Barrie&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

 

CENTRE GENEALOGISTE DU FINISTERE, Forum

https://forum.cgf.bzh/forum/phpBB3/viewtopic.php?t=31312

— COUFFON, (René), LE BARS, Alfred), 1988, "Plouvorn",  Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988.

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/PLOUVORN.pdf

 

DANIEL (Tanguy), 1996, La chapelle de Lambader en Plouvorn,   Comptes rendus, procès-verbaux, mémoires - Association bretonne et union régionaliste bretonne,  Congrès de Saint-Pol-de-Léon juin 1996 tome CV p. 50.

https://books.google.fr/books/about/Comptes_rendus_proc%C3%A8s_verbaux_m%C3%A9moires.html?id=Ka0iAQAAIAAJ&redir_esc=y

 

DUCOURET (Jean-Pierre), 1971, Inventaire pour le Patrimoine dossier IA00005484

 

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-notre-dame-lambader-plouvorn/8e820a5c-91e6-410a-9857-c05679006ec6

http://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00005484_01.pdf

— FRÉMINVILLE ((chevalier Christophe-Paulin de La Poix de Fréminville) 1832, Antiquités de la Bretagne: Finistère, Volume 1, Lefournier et Deperiers, 1832 p. 69

https://books.google.fr/books?id=d04bAAAAYAAJ&dq=lambader&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

"Les vitraux, bien conservés , sont d'une époque postérieure à l'édifice, les personnages qui y sont représentés, portent le costume et l'armure du seizième siècle. Ce sont, selon toute apparence, les seigneurs aux dépens desquels ces vitraux ont été faits."

LAURENCEAU (Elise),1971,  Inventaire Général, dossier IA29002789.

 

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chateau-de-keruzoret-plouvorn/0fabf1a2-bd3c-4ed6-ae2b-055ceffcfe5f

 

-Le manoir de Kéruzoret est construit autour de 1500 par Hervé I de Kersaintgilly ; son descendant, Hervé II, obtient l'autorisation de bâtir une chapelle en 1537.

-Au 17e siècle, la demeure passe par héritage à la famille Le Borgne ;

-en 1666, Jean Le Borgne de Kéruzoret fait construire le pavillon est.

-En 1785, est projetée la construction d'un château neuf. De retour d'émigration, la famille de Kéruzoret restaure l'ancien édifice et reconstruit la chapelle.

-En 1865, Amaury de Kerdrel fait appel à l'architecte parisien Henri Parent pour transformer le vieux manoir. Cette importante campagne de travaux, qui s'accompagne du remaniement du parc, se termine en 1887.

LE BIHAN (Jean-Pierre), 11 mars 2008, blog.

http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-17584390.html

"PLOUVORN.

--Chapelle Notre-Dame de Lambader.XV° XVI° . 1712, le 20 Juin, la vitre de la chapelle de la longère nord présentait des armes avec alliance des Coatanfao, sieur de Mesgouin. A la même date, les verrières demandent réparation, la maîtresse vitre est entièrement à refaire. 1845 ; La maîtresse vitre  qui présentait une Passion de 1543 est  brisée. Pol de Courcy signale que la fenêtre est bouchée par un mur de moellons.
--Chapelle Saint-Trémeur de Keruzoret.
-Baie 0, à réseau et 4 lancettes, qui offre autres éléments figuratifs provenant de Lambader, dont un buste de Saint François, probable saint patron d'un donateur, une tête de Marie Madeleine provenant d'une Passion, comme l'est une tête de cheval
-Baie 1 Ouverture en ogive  avec une armature en ferraille d’une verticale et  3 horizontales. qui distribue les deux panneaux centraux  avec, dans le plus important, le couple donateur  et le saint patron Jean-Baptiste. Un dais à putti. Tout autour, une bordure qui est une suite de motifs à base de losanges et de rondelles certaines avec fragments anciens, certains en grisaille et jaune d'argent  présentant un paysage avec personnage.
-Les donateurs et fragments d’une Passion provenant de la maîtresse vitre de Lambader ont été recueillis par M. de Kerdrel
-Baie ouest. Dans  chaque panneau armoiries des Kersaint, Kerchoent, Coëtnemfren, Sénéchal.
Ces armoiries probablement cachées lors de la révolution, ont été trouvées sous l’autel,  du côté ouest du manoir au côté est, Transport qui eut lieu lors de la première moitié du XIX° siècle,
Ces armoiries sont accompagnées  et châpeautées de motifs figuratits avec corbeille de fruits, tête de femmes voilées qu'on pourrait aussi prendre au premier abord pour un voile de Véronique, têtes de personnages aux cheveux d'or, possibles têtes d'animaux, pièces anciennes bouche-trous.
-Pour les autres vitraux , provenant de Lambader lors de la démolition, fin XIX° une permission  écrite avait été demandée par les propriétaires du manoir, écrit qui se trouve toujours dans les archives du  manoir.

Chapelle du manoir de Keruzoret reconstruite  lors de la première moitie du XIX° Fenêtre au-dessus du porche,
écussons armoriés trouvés sous l’autel de l’ancienne chapelle. Ces armoiries sont ..."

 

 

— LE GUENNEC (Louis), Le Finistère monumental tome 1,  Morlaix et sa région, page 304-308. Droits réservés. Ouvrage numérisé avec l'aimable autorisation de la Société des Amis de Louis Le Guennec.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/9845

 

— LE GUENNEC (Louis), 1911, La chapelle de Lambader, Morlaix, Lajat, in-8°, 88 pages. Non consulté.

"La plus ancienne mention de la chapelle se trouve dans un acte de 1333; les documents conservés aux Archives du Finistère, et que M. Le Guennec a savamment commentés, remontent à 1432 : ils lui ont permis d'écrire une histoire complète de cet intéressant monument."

 https://www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1911_num_27_2_4166

 

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 1997, Les crossettes et les gargouilles dans quatre cantons du Finistère : Landerneau, Landivisiau, Ploudiry, Sizun. Mémoire de maîtrise d’histoire,  2 vol. 359 p. + 135 p. : ill. ; 30 cm.

MIORCEC DE KERDANET (L.), 1837, Les vies des Saints de la Bretagne-Armorique De Albert LE GRAND ... Avec des notes et observations historiques et critiques par D. L. Miorcec de Kerdanet et revues par M. Graveran. Brest 1837 Page 502

https://books.google.fr/books?id=PIhhAAAAcAAJ&pg=PA502&dq=lanbader&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiF4dfrsr_vAhXH3oUKHbu0B1UQ6AEwA3oECAQQAg#v=onepage&q=lanbader&f=false

 

PENNEC (Cyrille) 1825, Le dévot pèlerinage de Notre-Dame du Folgoët, Vatar-Jausions, 1825 - 122 pages

https://books.google.fr/books?pg=PA46&dq=lanbader&id=OQszcnHk2lEC&hl=fr&output=text

 

— PÉRENNÈS (Henri) 1943 Plouvorn Monographie de la paroisse, Rennes, Imprimerie du Nouvelliste, 1943, 86p., Réédition Le Livre d'histoire-Lorisse, Paris, 2004, 83p., p. 50-51.

http://www.infobretagne.com/plouvorn-chapelle-lambader.htm

"La chapelle est située un peu à l'est du château, du côté de l'étang, au bord de l'Esplanade. Elle est moderne et a remplacé un autre oratoire (où Hamon Barbier, chanoine de Léon, avait permis en 1535 de dire la messe), qui était situé au fond du jardin, et sur la façade sont deux belles statues de granit : à gauche, Saint Trémeur portant sa tête entre ses mains, à droite, Saint Christophe avec l'Enfant Jésus sur ses épaules."

 

PROCES-VERBAL 1849,  Bulletin archéologique de l'Association bretonne page 24.

 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2074644/f24.item

"Monsieur de Courcy regrette la perte de la belle verrière de Lambader, datée de l'an 1543, naguère détruite, et remplacée dans la partie inférieure de sa base par un mur de moellons tout neufs, dans sa partie supérieure par un rideau rouge très éclatant (hilarité prolongée)".

 

—  REALS (Vicomte de), 1890, "La restauration de Lambader", in Bulletin archéologique de l'Association bretonne, 31e congrès tenu à Saint-Pol-de-Léon du 10 au 15 septembre 1888, Troisième série, Vol.8, Saint-Brieuc, Imprimerie-Librairie R. Prud'homme, 1890, 202p., p. 54-58. 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2074856/f95.image

"Dans le fond de la chapelle on a recueilli une trentaine de statues en pierres de taille qui doivent être les débris d'un ancien calvaire. Plusieurs de ces statues ont beaucoup d'expression dans la physionomie ; malheureusement presque toutes ont été mutilées pendant la révolution. Elles ressemblent comme travail aux statues du calvaire de Guimiliau et doivent être de la même époque."

NOURRY, Audrey, 1997, Les manoirs des XVe et XVIe siècles au cœur du Léon (communes de Bodilis, Cléder, Lanhouarneau, Mespaul, Plouescat, Plougar, Plounévez-Lochrist, Plouvorn, Plouzévédé, Saint-Vougay, Tréflaouénan, Tréflez, Trézilidé), dir. J. KERHERVE. Non consulté.

TUDCHENTIL, "Kersaintgilly (de). "Réformation de la noblesse 1669

https://www.tudchentil.org/spip.php?article801

TUDCHENTIL, "Troërin de Kerjan (de). Preuves pour la grande écurie (1744)" 

http://www.tudchentil.org/IMG/pdf/troerin_de_kerjan_de_-_preuves_pour_la_grande_ecurie_1744_.pdf

— L'UNIVERS 27 septembre 1877 Inauguration de la chapelle restaurée sur l'initiative du recteur Hellard. Bénédiction par l'évêque en présence de la comtesse de Kerdrel. Promesse d'indulgence le jour du Pardon le lundi de Pentecôte.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chateau-de-keruzoret-plouvorn/0fabf1a2-bd3c-4ed6-ae2b-055ceffcfe5f

WIKIPEDIA

Famille Audren de Kermel

https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_Audren_de_Kerdrel

Chapelle Notre-Dame de Lambader

https://fr.wikipedia.org/wiki/Chapelle_Notre-Dame_de_Lambader

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Published by jean-yves cordier - dans Héraldique Gargouilles et crossettes
3 décembre 2020 4 03 /12 /décembre /2020 19:35

Les vitraux (XVIe siècle) du Musée de la Renaissance d'Écouen.

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Voir aussi sur les collections du musée:

 

Sur les vitraux provenant du château d'Écouen :

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Sur l'art des grotesques et la Renaissance :

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Voir sur  l'art des grotesques de la Renaissance en Bretagne par ordre chronologique :

 etc.

 

 

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Le vitrail Ec.1 (v. 1550-1555) à l'emblématique de Henri II.

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https://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=SearchResult&IID=2C6NU0HYNU86

Ce vitrail de 1,12 m de haut et 0,75 m de large provient du château d'Écouen et peut être daté par la période de règne de Henri II entre mars 1547 et juillet 1559. Le château est alors la propriété d'Anne de Montmorency, qui l'a fait construire à partir de 1538 et jusqu'en 1555.  Écouen devient rapidement le lieu de villégiature favori du roi Henri II à qui une aile entière du château (1er étage, pavillon nord-est) est réservée pour ses fréquents séjours, avec chambre, antichambre et grande salle. Il promulgue dans ce lieu le cruel édit d'Écouen (2 juin 1559), prélude aux guerres de religion, ordonne de tuer sans procès les protestants fauteurs de trouble. Henri II meurt quelques mois après, et les guerres commencent. Anne de Montmorency, toujours connétable, est tué pendant la bataille de Saint-Denis (10 novembre 1567) alors qu'il commandait l'armée royale.

 " Le 10 février 1538, devant la cour réunie au palais ducal de Moulins, Anne de Montmorency reçoit l'épée de connétable des mains de François Ier, récompense de ses succès militaires et plus encore de son action à la tête d'une grande partie des affaires du royaume. Tout comme sa nomination comme Grand Maître de France et son mariage avec Madeleine de Savoie, fille de son prédécesseur et nièce de Louise de Savoie, l'avait amené à rénover son château de Chantilly, le nouveau connétable décide de reconstruire entièrement son château d'Écouen  afin de marquer son rang et sa place à la cour."

" Le château est conçu pour recevoir le roi, la reine et la cour. Son plan, moderne et audacieux, quadrangulaire avec quatre pavillons saillants et une distribution intérieure innovante, porte l’ambition de mettre en valeur le protocole et la dignité de ses invités, car Montmorency, également grand maître de France, a la charge d’organiser la vie de la cour. Hélas pour lui, en 1541, alors que l’édification du château est commencée depuis trois ans, le connétable est disgracié par François Ier sur des querelles de politique étrangère et sur des intrigues de cour. Durant les six années de disgrâce, Montmorency partage sa vie entre Écouen et Chantilly, sans reparaître à la cour."

Il commande alors pour la galerie occidentale une série de vitraux consacrés à l'Histoire de Psyché, évidente allégorie des vicissitudes rencontrés par Anne de Montmorency et de son espoir de rentrer en grâce, comme il en advint de Psyché. La galerie prit ainsi le nom de Galerie de Psyché, 

"Il lui faut attendre la mort du roi en 1547 pour qu’Henri II le rétablisse dans toutes ses prérogatives. Dès lors sont modifiés les façades du château et les escaliers qui mènent aux appartements du roi, et les cheminées reçoivent leur décor peint, exécuté vers 1550 par l’équipe de Jean Cousin. Le style d’Écouen présente une transition entre l’art très orné des châteaux de la Loire et la période classique, très respectueuse des canons de l’architecture antique selon Vitruve, en vogue sous le règne d’Henri II. Après Fontainebleau, Ancy-le-Franc et Oiron, Écouen est l’un des châteaux peints les mieux conservés de la Renaissance française." (T. Crépin-Leblond)

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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1. Le décor de grotesque.

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a) Le registre supérieur.

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Deux putti ailés ouvrent le pavillon dévoilant la couronne royale. Ce pavillon supporte un vase avec fleurs et feuilles, dessiné en rubans ou cuir découpé et sommé d'un masque léonin. Il s'inscrit lui-même dans un cartouche à cuir découpé, dans une mode importée d'Italie par l'École de Fontainebleau, et qui accueille des masques, des pots-à-feu, et deux hybrides cornus sur un col de cygne.

Ce décor jovial voire ironique, ludique et aéré est typique des Cartouches d'illustrateurs comme Domenico des Barbiere, Jacques Androuet du Cerceau,  René Boyvin, Enea Vico ou Cornelis et Jacques Floris qui vont gravé leurs planches entre 1550 et 1565 en Italie ou à Anvers. Il relève de l'art des grotesques. Ces gravures déploient  un monde purement graphique, sans perspective, sur fond blanc et vide avec ses rubans comme suspendus dans une vitrine. Le but décoratif se dégage ainsi de tout souci de réalisme, et se libère , dans ses créatures hybrides, de toute distinction entre l'humain, l'animal, le végétal et les artefacts (objets fabriqués comme les lampes et les vases), et ce manque de respect  des normes du Réel contamine parfois le sujet principal (ici les emblèmes royaux) par une prise de distance avec le Monde. Cette  prise de distance relie le regard de l'artiste avec celui du philosophe stoïque, d'où, sur de nombreuses planches, des incitations au Memento mori comme les développeront plus tard les Vanités flamandes et leurs Natures mortes.

L'œuvre  s'affiche délibérément comme un spectacle créé et mis en scène par l'imagination d'un artiste devenu l'égal du Créateur.

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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b. Le registre inférieur.

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Dans les mêmes arabesques de cuirs découpés, nous découvrons deux faunes dansants, un putto ailé, des masques léonins, des oiseaux, et des sphinges.

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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2. Le complexe emblématique.

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Deux "anges" ou femmes ailées sont les tenants de ce chapeau de triomphe en couronne de fruits et cuirs à masques. Une couronne royale est placée à son sommet.

Au centre, sur un fond damassé, trois croissants sont entrecroisés et séparés par les mots DONEC TOTUM IMPLEAT ORBEM .

Cet emblème, et cette devise, se retrouvent sur le plafond de la salle de bal du château de Fontainebleau, commandé en par Philibert Delorme au menuisier Scibec di Carpi. 

La devise latine sibylline "Jusqu'à ce qu'il (le croissant lunaire) emplisse le cercle tout entier", ce qui peut signifier "Jusqu'à ce que la gloire du roi en croissant remplisse le monde entier". Henri II avait opté pour le croissant, longtemps associé à tort à sa favorite Diane de Poitiers, pour illustrer son ambition de ceindre la couronne impériale (le croissant est l’annonce d’une lune pleine, symbole de conquête, d'épanouissement total).

 

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"La Devise à present du Treschretien & victorieus Roy Henri II. de ce nom, est la Lune en son croissant: Es sacrees escritures donques la Lune prefigure l’Eglise, quasi en tous passages, à quoy se conforme l’histoire recitee par Paul Emil du Pape Calixte II. (au paravant apellé Guy, fils de Guillaume Conte de Bourgongne,) lequel la nuit precedent sa creacion, eut vision d’un jeune enfant qui lui aporta & mit une Lune sur le giron. La Lune aussi est sugette à mutacions, croissant
& decroissant de tems en tems: ainsi veritablement est l’Eglise militante, laquelle ne peut demourer long tems en un estat, que meintenant ne soit soutenue & defendue des Princes catholiques, & tantot persecutee des tirans & heretiques: au moyen dequoy est en perpetuel combat, auquel neanmoins la Royale Magesté, ou Roy premier fils de l’Eglise promet de tenir main de proteccion, jusques à ce que reduite sous un Dieu, un Roy, & une Loy, aparoisse la plenitude & rotondité de sa bergerie, regie par le seul Pasteur."  Claude Paradin, Devises héroïques (1557)

https://www.emblems.arts.gla.ac.uk/french/emblem.php?id=FPAb010

http://www.chateau-fontainebleau-education.fr/guide/plafond-(bis).html

http://www.chateau-fontainebleau-education.fr/pages/dossiers/renaissance/ren_03_affirmation.html

Cet emblème se retrouve au château d'Écouen sur les boiseries (1548) de la chapelle , sur les carreaux de pavement ( 1549-1551) par Abaquesne Masséot (cf. infra),  et sur les trophées d'armes et les les solives de la chambre du roi au premier étage. À ce niveau, "les emblèmes de Henri II prédominent, sous la forme du H ou du croissant unique, des trois croissants entrelacés et du H mêlé à deux D ou C, mais on observe en plus dans la travée centrale, le double K de Catherine de Médicis ainsi que, plus discrètement sur les retombées seules, le monogramme AM d’Anne de Montmorency. L’alternance régulière des chiffres ou croissants, leur variété, de même que celle des entrelacs, démontrent à la fois la maîtrise de l’organisation et l’inventivité de ce décor dont l’emblématique, tout en demeurant discrète, affirme sa présence par sa répétition." (S. Allais).

 

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Les emblèmes de Henri II à Écouen et à  Fontainebleau. Dossier iconographique.

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À Écouen.

Les pavements du château d'Écouen par Masséot Abaquesne.

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Un premier pavement est exécuté en 1542 pour la Galerie de Psyché (galerie occidentale), avec l'emblématique d'Anne de Montmorency et  de son épouse.

Après sa retour en grâce et la reprise de ses fonctions, il commande à Masséot Abasquesne, faïencier de Rouen, un nouveau pavement exécuté en 1549-1551, cette fois-ci pour la galerie orientale, mais malheureusement détruite en 1787, descellé et vendu. Ce second pavement  a été restitué en 1997 au Musée de la Renaissance.

L'emblématique royale s'y allie désormais à celle du connétable, alternant avec les écus du roi et de la reine, et leur monogramme. 

Dans ce premier médaillon sont les trois croissants et la devise Donec Totum Impleat Orbem. Sur le coté, l'initiale du prénom Henri est entrecroisé de deux C inversés, (l'initiale de Catherine, mais pourquoi ce dédoublement et pourquoi cette inversion ? ). Il a été remarqué depuis longtemps que ces lettres C assez semblable à des croissants formaient avec les fûts du H deux D, allusion à Diane de Poitiers la maîtresse du roi.

Deux croissants de lune sont également figurés sur les carreaux bleus.

L'arabesque opposée au monogramme HC ressemble à des rameaux, mais ils forment deux tiges en forme de S. 

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Pavement (Masséot Abaquesne)  du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Pavement (Masséot Abaquesne) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Pavement (Masséot Abaquesne)  du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Pavement (Masséot Abaquesne) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Au château de Fontainebleau.

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Château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile.

Château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile.

Château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile.

Château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile.

Château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile.

Château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile.

Château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile.

Château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile.

Château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile.

Château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile.

Château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile.

Château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile.

Château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile.

Château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile.

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Le vitrail Ec.2 (v. 1547-1555) à l'emblématique de Catherine de Médicis.

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https://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/vitrail-a-l-emblematique-de-catherine-de-medicis_vitrail-technique

https://musee-renaissance.fr/la-chambre-de-catherine-de-medicis

 

 

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Le registre supérieur.

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Deux putti ailés tiennent la tenture d'un pavillon, sous lequel deux allégories ailées soutiennent la couronne royale.

Deux autres putti ailés plus petits siègent sur le cartouche emblématique, tenant le sceptre et la main de justice sous le monogramme aux K conjoints et opposés de Catherine de Médicis. Pour ne rien dire des deux sphinges enrubannés.

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Le registre inférieur.

Un cartouche de style grotesque est centré par un aigle tenant une couronne dans son bec et semble la tendre à un masque de bœuf (?). Deux télamons, appuyés sur des cranes de béliers,  brandissent des bucranes, et deux jeunes femmes tiennent des rubans. Enfin citons  deux serpents et un masque féminin.

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RMN

RMN

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L'emblématique de Catherine de Médicis.

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Le double K, l'arc en ciel et la devise en grec "dans l'épreuve, l'espoir".

Au centre, au-dessus d'un rivage rocheux, le ciel est chargé à droite et  gauche de nuées et d'ondées, tandis qu'il s'éclaircit au centre autour d'un arc-en-ciel, dont un côté plonge dans la mer.

 

Cette scène est entourée des mots  ΕΥΕΛΠΙΣΤΙΑ ΠΕΡΙ ΑΜΗXΑΝΙΑΣ (il faut le lire dans cet ordre)et l'ensemble s'inscrit dans un chapeau de triomphe cantonnée de quatre monogrammes aux deux lettres K opposées en miroir par le fût,  qui forment une figure rappelant les caractères grecs majuscules incluant un X.

La devise n'a pas été étudiée, et est souvent mal transcrite. On trouve dans cette devise le mot en grec ancien ΕΥΕΛΠΙΣΤΙΑ qui associe εὖ, ἐλπίζω pour signifier "bon espoir". Puis le mot νεπι , "sur", et le mot  αμηχανία (mais ici avec un sigma final ) ou "amichania " échec, déconfiture", d'où le sens "BON ESPOIR SUR L'ÉPREUVE", parfaitement accordé à l'emblème de l'arc-en-ciel dans l'orage.

L'ensemble se réfère à l'histoire biblique du Déluge et à l'arc-en-ciel, symbole de la Nouvelle Alliance entre Dieu et son Peuple.

 une date imprécise, sans doute durant le règne de François Ier, Catherine de Médicis adopte l’arc-en-ciel ou écharpe d'Iris, messagère des dieux comme signe  d'espoir ou d'apaisement dans la peine ou la tempête, mais aussi d'alliance royale avec son peuple. Elle choisira   ensuite une lance brisée (en référence à l'arme qui a causé la mort de son époux Henri II) accompagnée des mots  hinc, hinc dolor "De là viennent mes larmes et ma douleur" .

On retrouve cet emblème sur les pavements de la galerie occidentale, ainsi que dans le décor des solives du plafond de l'appartement de la reine, situé au rez-de-chaussée, sous celui du roi. Ou sur la façade nord du château.

On trouve aussi pour la reine la devise ΦΩΣ ΦΕΡΟΙ ΗΔΕ ΓΑΛΗΝΗΝ”.

https://www.emblemstudies.org/emblem-of-the-month-01/

https://www.louvre.fr/oeuvre-notices/portrait-d-henri-ii-1519-1559-et-de-catherine-de-medicis-1519-1589?sous_dept=1

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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L'emblématique de Catherine de Médicis à Écouen.

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Second pavement (1549-1551) par Masséot Abaquesne pour la galerie orientale. Aujourd'hui exposé au Musée de la Renaissance, 2ème étage.

L'emblème avec sa devise grecque est inscrite dans une couronne d'entrelacs, et complétée d'un coté par le monogramme du roi à l'H et aux deux C croisés. Mais les C ne sont plus individualisées et leurs pointes ne débordent plus, tandis que l'H n'est plus clairement individualisée, si bien que le spectateur voit avant tout deux D opposés reliés par une barre.

L'autre motif est celui du monogramme aux deux lettres K, mais là encore nous ne les distinguons pas derrière ce I central et ces deux arches en C inversées formant un X.

On notera, dans le décor de grotesques, les  quatre sphinges, les pots-à-feu et les nombreux papillons, tous presque semblables et sans doute inspirés des Petites Tortues Aglaïs urticae   très fréquents sur les enluminures médiévales, même si elles n'ont jamais l'exactitude naturaliste propre au XVIIe et XVIIIe siècles.

 

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Pavement (Masséot Abaquesne)  du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Pavement (Masséot Abaquesne) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Les armoiries de Catherine de Médicis à Écouen.

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Second pavement (1549-1551) par Masséot Abaquesne pour la galerie orientale. Aujourd'hui exposé au Musée de la Renaissance, 2ème étage.

Les armes de la reine sont un parti de France et de Médicis contre-écartelé de la Tour et d’Auvergne sur le tout duquel est posé un écu de Boulogne :

Parti au I, d’azur aux trois fleurs de lys d’or (France) ; aux II, écartelé, au 1 et 2, d’or à six boules en orles, la supérieure de France, les autres de gueules (Médicis), aux 2 et 3 contre écartelé, aux A et D, d’azur semé de fleurs de lys d’or et à la tour d’argent maçonnée et ouverte de sable (la Tour), aux B et C, d’or au gonfanon de gueules frangé de sinople (Auvergne) ; sur le tout, écu d’or à trois tourteaux de gueules (Boulogne).

https://www.cairn.info/revue-de-la-bibliotheque-nationale-de-france-2013-1-page-74.htm

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La moitié gauche du blason porte donc les armes du mari de Catherine, comme c'est la règle.

La moitié droite porte en haut celles de son père Laurent II de Médicis, duc d'Urbino. Et en bas, mais dédoublées et avec un carreau de faïence placé à l'envers, celles de sa mère Madeleine de la Tour d'Auvergne (1492-1519).

Mais nous pouvons remarquer que le "gonfanon" des armes d'Auvergne, un meuble d'armoiries qui imite en général une bannière d'église avec ses trois manipules ou fanons arrondis en demi-cercles (voir ici) ressemble ici à trois sortes de pelisses suspendues à une tringle. Ce qui se retrouve également sur les armes attribuées à Antoinette de la Marck sur un vitrail provenant du château d'Écouen, et reposé à Chantilly.

On comparera ces armes à celles de son sceau, dont la matrice est conservée.

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Pavement (Masséot Abaquesne)  du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Pavement (Masséot Abaquesne) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Pavement (Masséot Abaquesne)  du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Pavement (Masséot Abaquesne) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Le vitrail Ec.3 (v. 1550-1555) aux figures de Jupiter et de l'Air.

Voir mon article dédié à cette verrière  :

Un nouvel exemple du Hibou harcelé par les oiseaux : un vitrail (v. 1550-1560) du Musée de la Renaissance du château d'Écouen.

Voir la notice du Musée de la Renaissance :

"L'Air et Jupiter Ile-de-France vers 1550 H : 1,10m EC 3

Ces deux panneaux aujourd'hui assemblés par une ligne de plomb horizontale sont de provenance inconnue. Le panneau supérieur est une représentation allégorique de l'air, tandis que le niveau inférieur figure le dieu antique Jupiter. D'un point de vue technique, le réseau de plomb a été simplifié à l'extrême : les carrés de verre peints sont juxtaposés comme des carreaux de faïence. Cette sobriété souligne bien le nouveau caractère des vitraux. Ils ne sont plus les tapisseries plus ou moins transparentes qui jouaient avec la lumière. Ils l'invitent à entrer à flots, tout en gardant un caractère éminemment décoratif. Le verrier manie d'ailleurs la grisaille, la sanguine et le jaune d'argent avec une maîtrise extraordinaire. Du point de vue du style on est frappé par l'emprunt plus que probable, pour la composition d'ensemble et les motifs, aux gravures d'Androuet du Cerceau (plusieurs fois réimprimées entre 1550 et 1566) et, pour la figure de Jupiter, à une estampe de René Boyvin. Les motifs employés, animaux fantastiques, grotesques, palmes, cuirs, sont tout droit issus de l'École de Fontainebleau. Deux autres panneaux "cousus" selon le même principe, La Terre et Mars, font également partie des collections du Musée d'Écouen.

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Le vitrail Ec.4 (v. 1550-1555) aux figures de Mars et de la Terre.

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https://www.photo.rmn.fr/archive/98-024741-2C6NU0X19U12.html

Il s'agit comme le précédent de la réunion a posteriori de deux panneaux en verre blanc, grisaille et jaune d'argent appartenant à deux séries différentes, l'une mythologique (Mars) et l'autre allégorique (la Terre), dans un décor de grotesque. Ils proviennent probablement du château d'Écouen.

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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a) Allégorie de la Terre.

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La femme porte une couronne crénelée, comme la déesse romaine Cybèle, déesse phrygienne de la terre, identifiée plus tard à Rhéa ou avec Déméter. Et comme Cybèle, elle est représentée avec les seins pleins de lait (comme déesse nourricière). Elle arrose de ce lait la terre, attirant deux cochons et un coq à ses pieds, tandis qu'un lion est à ses cotés (on sait que le char de Cybèle est trainé par des lions).

Elle apparaît sous un massacre de cerf dans un cadre formé par deux candélabres, ou, plus globalement, sous un portique soutenu par deux sosies de la Terre, bras écartés, mais réduites à leur buste dénudé inséré sur un piètement. 

Ce dernier, posé comme un vase sur un guéridon à tête de bélier, libère des volutes en cornes d'abondance d'où sortent des branches d'olivier.

Le registre inférieur figure une longue table où pend un bucrane, tandis que deux boucs viennent brouter le feuillage décoratif.

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Le dieu Mars.

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Ce guerrier esquisse un pas de danse en levant son épée et son bouclier entre deux faunes assis sur des sellettes et tenant des flambeaux. De chaque coté, des candélabres et des pots-à-feu. Au registre supérieur, un chaudron produit des flammes entre deux dragons ailés.

On remarquera les trois papillons et la  Demoiselle (libellule), d'une part parce qu'ils accompagnent les images insistantes du Feu et de la Lumière (on sait qu'ils sont attirés par les flammes) et d'autre part parce que c'est un des nombreux points communs entre ces vitraux et le pavement des salles du château d'Écouen.

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Le vitrail E.CL.1041 (v. 1547-1551) à l'emblématique d'Anne de Montmorency.

 

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Dans un cartouche et une présentation semblable aux verrières des emblèmes d'Henri II et de Catherine de Médicis, le propriétaire du château a fait figurer son monogramme aux initiales A et M liées et traversées par l' épée de connétable. Le même carton a été repris, exactement, de la verrière de Henri II, et seul l'intérieur du chapeau de triomphe change, ainsi que la couronne de baron (aux rangs de perles) remplaçant la couronne royale.

Le vitrail est antérieur à 1551, date à laquelle Anne de Montmorency, promut duc et pair,  échange le tortil de baron contre la couronne ducale.


 

https://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=SearchResult&IID=2C6NU0SQUGSX

https://inventaire.iledefrance.fr/dossier/chateau/7acb2a08-5d6e-4b8b-894e-af69d0a75b16/illustration/42

https://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/panneau-aux-armes-du-connetable-anne-de-montmorency-et-au-chiffre-d-henri-ii_vitrail-technique

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Les emblèmes et les armes du Connétable se retrouvent partout au château d'Écouen, dans la chapelle (voûte et boiseries notamment), dans ses appartements du premier étage de l'aile sud, sur les reliures de ses livres, et sur les deux pavements du château. On y trouve les deux devises du connétable :  Fidus et verax in justitia judicat et pugnat (celui qui est fiable et véridique dans la justice peut seul juger et combattre) et Arma tenenti omnia dat qui justa negat (à celui qui détient les armes, c’est tout accorder que de refuser ce qui est juste).

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Second pavement (1549-1551) du château d'Écouen.

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a) Emblématique d'Anne de Montmorency. (Second pavement, atelier de Masséot Abaquesne, 1549-1551).

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Dans les rinceaux, le monogramme AM est entouré de deux bras armés  jaillissant de nuées. La devise ARMA TENENTI OMNIA DAT QVI IVSTA NEGAT est inscrite autour. Le monogramme est répété de chaque coté.

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Pavement (Masséot Abaquesne)  du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Pavement (Masséot Abaquesne) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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b) Emblématique d'Anne de Montmorency. (Second pavement, atelier de Masséot Abaquesne, 1549-1551).

Le bras armé sortant des nuées et dont l'épée est fleurdelysée est entouré d'un nouvel emblème, une ceinture, elle aussi fleurdelysée.

Elle n'est pas sans évoquer la ceinture Espérance des Bourbon, omniprésente à la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude.

http://www.lavieb-aile.com/2020/05/l-emblematique-et-l-heraldique-de-la-sainte-chapelle-de-champigny-sur-veude.html

On lit ensuite la devise FIDVS ET VERAX IN IVSTITIA IVDICAT ET PVGNAT.

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Pavement (Masséot Abaquesne)  du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Pavement (Masséot Abaquesne) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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c) Écu d'Anne de Montmorency (Second pavement, atelier de Masséot Abaquesne, 1549-1551)

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La composition s’organise autour d’un écu aux armes d’Anne de Montmorency  d’or à la croix de gueules cantonnée de seize alérions d’azur surmonté d’une couronne de baron et entouré du collier de l’ordre de Saint-Michel. 

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Pavement (Masséot Abaquesne)  du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Pavement (Masséot Abaquesne) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Le vitrail E.CL.1041b (1544) à l'emblématique de François Ier (salamandre).

 

https://www.photo.rmn.fr/archive/87-005061-02-2C6NU0HYNQWS.html

Nous retrouvons le décor de grotesque, avec ses putti ailés, ses masques, son cartouche aux apparences de ferronnerie, ses rubans à pompons, ses bordures de fruits et légumes, et nous découvrons la date de 1544.

Au centre, dans le chapeau de triomphe, la salamandre crachant le feu, propre à François Ier, est surmontée de la couronne royale et d'un motif aux ailes liées autour d'un bâton.

La salamandre est très répandue dans les propriétés de François Ier et de sa cour, illustrant la devise Nutrisco et extinguo — je nourris [le bon feu] et j'éteins [le mauvais]  et le principal intérêt de ce vitrail est de trouver ici un verre rouge gravé (ou flammé ?) pour simuler les flammes dansant.

La date de 1544 est étonnante, puisqu'elle situe le vitrail 3 ans après la disgrâce d'Anne de Montmorency auprès du roi.

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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LES VITRAUX PROVENANT DE LA SAINTE-CHAPELLE DE VINCENNES.

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"En 1549, Henri II confia à l’architecte Philibert de L’Orme l’achèvement de la Sainte-Chapelle de Vincennes, où il avait le projet de transférer le siège des cérémonies de l’ordre de Saint-Michel. L’édifice reçut alors un somptueux décor intérieur et les vitraux firent l’objet, de 1551 à 1556, de commandes successives, confiées à Nicolas Beaurain, un maître verrier parisien réputé.

Chaque verrière était divisée en trois niveaux superposés. Le récit de l’Apocalypse en occupait la partie centrale par une succession de tableaux présentés dans des encadrements peints en grisaille. Le haut du fenestrage déclinait avec abondance l’emblématique royale portant les croissants, chiffres et devises associés à Henri II. Les parties basses des verrières étaient réservées, dans le choeur, à des représentations de personnages sacrés et, dans la nef, à des portraits des membres de la famille royale (le roi régnant, son père le roi François Ier, la reine Catherine de Médicis, le dauphin François) et des principaux dignitaires de l’Ordre (le cardinal de Lorraine, le duc de Guise et le connétable de Montmorency, gouverneur de Vincennes). Tous étaient représentés agenouillés en prière et à grandeur naturelle, saisissants de vérité. François Ier, tourné vers la gauche en direction du sanctuaire, occupait l’une des verrières droites de la nef."https://en.musee-renaissance.fr/node/42

 

"Nicolas Beaurain a succédé à Jean Chastellain, après sa mort à la fin de 1541, dans les comptes des Bâtiments du roi. À la mort de Jean Chastellain, les marguilliers de l'église Saint-Étienne-du-Mont lui ont demandé de réaliser la grande verrière de saint Étienne dans la première fenêtre sud du déambulatoire (baie 103). Le marché est passé le 29 décembre 1541.

En 1548, Philibert Delorme a commandé à Nicolas Beaurain des grisailles mythologiques pour le château d'Anet

Entre 1551 et 1559, il a réalisé les vitraux de la Sainte-Chapelle de Vincennes sous la direction de Philibert Delorme. Des fragments importants de ses vitraux sont conservés dans le musée du Louvre - en particulier une Vierge à l'Enfant - et au musée national de la Renaissance. Le premier marché pour les vitraux de la Sainte-Chapelle a été passé à Nicolas Beaurain par Philibert Delorme le 15 avril 1551, le second le 18 mars 1555. Le nom de Nicolas Beaurain n'apparaît plus dans les comptes des Bâtiments du roi après 1563. Il avait réalisé les verrières de l'abside. Il a aussi vitré en blanc les baies qui n'avaient pas reçu de verrières. Il est probable que les travaux ont considérablement diminué après la mort du roi Henri II, en 1559." (Wikipédia)

 

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François 1er en prière, ( Nicolas Beaurain 1551-1556 ), Sainte-Chapelle de Vincennes. Cl.20683.

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Beaurain#/media/Fichier:Ecouen_Mus%C3%A9e_national_de_la_Renaissance7177.JPG

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"On considère ce portrait du roi défunt comme l’un des chef-d’œuvre de la peinture sur verre de la Renaissance. Nicolas Beaurain y décline sa palette vive et riche en émaux, sa pratique des tailles croisées qui modèlent vigoureusement les visages, son goût pour les textiles et les décors mobiliers. Le peintre verrier signe là un véritable portrait de l’homme âgé, au visage amaigri mais toujours avenant, que François Ier fut sans doute au cours des dernières années de son règne." (Musée de la Renaissance) https://en.musee-renaissance.fr/node/42

 

 

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Les vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen.
Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Deux anges présentant l'écu de France entouré du collier de l'Ordre de Saint-Michel. (Nicolas Beaurain, Sainte-Chapelle de Vincennes vers 1556). E. Cl 1048.

Cet élément provient d'une verrière associée au portrait de François Ier agenouillé en prière (1551-1556).

https://en.musee-renaissance.fr/node/918

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Armoiries d'Anne de Montmorency présentées par deux anges. Sainte-Chapelle de Vincennes. (Nicolas Beaurain, Paris vers 1557). OAR 509

Cette œuvre a été récupérée en Allemagne par les Alliés après la Seconde Guerre mondiale et confiée à l'Office des biens privés ou OBIP. Dépôt Louvres 1999.

Comme pour l'écu du pavement présenté plus haut, les armes  d’or à la croix de gueules cantonnée de seize alérions d’azur sont entourées du collier de l’ordre de Saint-Michel, mais la couronne de baron a laissé place à celle de duc. Il est accompagné de la devise APLANOS.

Au-dessous, le monogramme HCC de Henri II dans une frise de grotesque et la couronne fermée au cintre crucigère appartient bien-sûr à un panneau héraldique royal.

 

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

 

 

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Deux donateurs agenouillés devant saint Denys l'Aréopagite. fragment provenant de l'Hôtel-Dieu de Provins. (Paris vers 1525). Fonds du Sommerard. Ec 177.

 

https://www.photo.rmn.fr/CS.aspx?VP3=SearchResult&VBID=2CO5PC7WNGCVZ&SMLS=1&RW=1024&RH=639&PN=3

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Scène non identifié provenant de  Provins.

https://www.photo.rmn.fr/archive/91-000153-2C6NU0HYDDNN.html

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Scène non identifié provenant de Provins

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Saint martyr. Ouest de la France vers 1530. Fonds du Summerard.

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Marie-Madeleine, Marie-Salomé et un donateur : trois vitraux.

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"Contemporains des précédents et provenant du célèbre vitrail des alérions à la collégiale de Montmorency, dont on a écrit qu'il était un « chef-d'œuvre de la Renaissance française parvenue à son complet épanouissement », les fragments  représentant Marie Salomé, Marie-Madeleine, et un donateur sont en effet de remarquables exemples de l'habileté technique des verriers parisiens  qui utilisent toutes les ressources de leur discipline et de l'art raffiné de celui qui les a conçu, sans doute Jean Chastellain, le maître le plus prisé du temps. L' aspect pictural s'affirme pleinement dans plusieurs vitraux en grisaille rehaussée de jaune d' argent d'une grande richesse de nuances.  Le paysage y tient une large place avec des effets de profondeur accentués et les personnages adoptent des attitudes nobles et sont parés de vêtements aux drapés savants et recherchés ." (Thierry Crépin-Leblond et Thierry Oursel),

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Sainte Marie-Madeleine (Jean Chastellain ? Paris avant 1541).

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Emploi d'un verre rouge gravé (ou vénitien) pour la colonne.

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Marie-Salomé (Jean Chastellain ? Paris avant 1541).

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On voit mal sur quoi repose l'identification de la sainte qui tient un livre.

Utilisation de verre vénitien pour la colonne.

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Un chevalier au tabard palé d'or et de gueules en donateur: un seigneur d'Amboise ? (Jean Chastellain ? Paris avant 1541).

Les armoiries peuvent correspondre à la famille d'Amboise (« palé d'or et de gueules de six pièces »), ou à celle de Briqueville, par exemple.

http://initiale.irht.cnrs.fr/codex/10914

J'ai pensé à Charles II d'Amboise, maréchal de France

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Une des quatre scènes de l'Histoire de Saint Lié: le miracle de la source. E.CL.1010a (École champenoise,1526). Salle des malades de l'Hôtel-Dieu de Provins.

 

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Saint Lié est, au Ve siècle, un paysan et gardien de troupeau du Berry qui, après avoir passé quelques années au monastère de Micy-Saint-Mesmin, près d'Orléans, se retire en solitaire dans les forêts.

"Il est le patron d'une corporation des tisserands qui les a offerts en 1526 pour la salle des malades de l'Hôtel-Dieu de Provins.. Son histoire est illustrée en plusieurs panneaux. Le premier montre le saint remerciant Dieu d'avoir fait surgir une source pour le désaltérer. Le deuxième évoque le miracle du blé mûri aussitôt que semé : à la poursuite du saint , les mauvais garçons qu'il a réprimandés interrogent un paysan et celui-ci répond qu'il ne l'a pas vu depuis qu' il a semé son blé.

Enfin, ayant été décapité, le saint guidé par deux anges porte sa tête jusqu'à l'église de Savins, village proche de Provins où il était né. D'un coloris éclatant nuancé par un travail soigné de provenance inconnue mais sans doute parisienne , et une. au jaune d ' argent et à la grisaille , et offrant des paysages d' une grande sensibilité , ces vitraux sont caractéristiques de cette  période de transition où se mêlent tradition et innovation . Ils sont proches des productions troyennes , mais on ne peut les attribuer sûrement à ce grand foyer." (Thierry Crépin-Leblond et Thierry Oursel),

https://www.photo.rmn.fr/archive/95-001037-2C6NU0N012H6.html

Autre épisode : Les soldats abattent l'arbre. Ecole champenoise. Hôtel-Dieu de Provins, France, 1526. Anc. Coll. Naudot 1841. E.Cl.1010c

https://www.acbx41.com/article-panneaux-de-vitraux-de-l-histoire-de-st-lie-chateau-d-ecouen-77340366.html

https://www.photo.rmn.fr/archive/95-001038-2C6NU0N01F2A.html

https://www.photo.rmn.fr/archive/95-001030-2C6NU0N0U9ST.html

 

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Une des quatre scènes de l'Histoire de Saint Lié: Les soldats à la recherche de Saint Lié. E.CL.1010b (École champenoise,1526). Salle des malades de l'Hôtel-Dieu de Provins. 

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Une des quatre scènes de l'Histoire de Saint Lié: Saint Lié tenant sa tête conduit par deux anges. E.CL.1010d (École champenoise,1526). Salle des malades de l'Hôtel-Dieu de Provins. 

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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"David s'échappe de chez Saül  grâce à l'aide de Michol", provenant de Notre Dame du Val à Provins.

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Il s'agit de l'épisode raconté dans le premier livre de Samuel, dont je donne le résumé (Wikipédia) : David, jeune berger de la tribu de Juda, le plus jeune des fils de Jessé, est appelé aux côtés du roi Saül pour l'apaiser de ses chants5. Il met en déroute les ennemis philistins en vainquant le géant Goliath à l'aide de sa fronde. Devenu le héros d'Israël, Saül lui donne Mikhal, une de ses filles, en mariage tandis que Jonathan, le fils aîné du roi, et David se lient d'une profonde affection réciproque. Peu à peu les succès de David provoquent la jalousie puis la vindicte de Saül qui tente à plusieurs reprises de le mettre à mort. Fort du soutien de sa femme et de Jonathan, David doit s'enfuir et prend la tête de maquisards, opérant la vengeance divine et redistribuant les butins aux pauvres. 

David emprunte au sacrificateur Achimélec l'épée de Goliath, puis (1 Samuel 21:10) " David se leva et s'enfuit le même jour loin de Saül. Il arriva chez Akisch, roi de Gath".

Le vitrail en montre donc plus que le verset biblique, en représentant David s'échapper par la fenêtre, par une corde, grâce à la complicité de Mikhal (Michol), tandis que ses partisans armés de piques et de hallebardes se dirigent vers la droite.

-La scène est représentée dès le XIIe siècle sur les vitraux de la cathédrale de Canterbury et au XIIIe siècle  sur les vitraux de la Sainte-Chapelle de Paris, dans la baie du Livre des Rois.

http://www.histoire-moi-et-prof.eu/wp-content/uploads/2013/11/DSCF8702.jpg

-Elle figure dans les enluminures des Bibles historiales comme l'initiale du folio 118 de BnF fr.152 du XIVe siècle , comme ll'initiale D du folio 187v du manuscrit 5212 de la Bibliothèque de l’Arsenal, ou comme le folio 195v du manuscrit 9001 de la Bibliothèque Royale de Belgique, daté vers 1414-1415.

-Cette scène est rare mais sa valeur typologique a été remarquée par les chrétiens dans le Speculum humanae salvationis ( Michol deponit eum per fenestram comme la préfiguration de la Résurrection du Christ, et dans les Bibles des Pauvres  comme la préfiguration soit de la Fuite en Égypte, tandis que Michol préfigurait la Vierge. On la trouve sur la tenture de la Chaise-Dieu qui suit précisément les figures de la Bible des Pauvres.

Voir : https://portail.biblissima.fr/fr/ark:/43093/desc939131d0076a9bda6f588607541f164508cc689e

En voici quelques exemples.

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La fuite de David, Bible historiale BnF fr.512.

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Biblia pauperum BnF Reserve Xylo-2

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Fuite de David, Speculum humanae salvationis, XVe siècle. BnF latin 9544 f.44r

 

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Speculum Humanae Salvationis, BnF latin 512 f.40v. XVe siècle.

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Michol defendit David ab in sidiis apparitorum Speculum humanae salvationis (vers 1350-1400)  , Morgan Library MS M.140 fol.41r

 

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La fuite de David, Speculum humanae salvationis, BNF Latin 511 f39r

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Fuite en Égypte. Vers 1540. grisaille et jaune d'argent.

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On a vu que la Fuite en Égypte de Marie, Joseph (ici absent) et Jésus qui échappent au Massacre des Innocents, juste après la Nativité, la Circoncision, est associée, dans la Bible des Pauvres, à la Fuite de David du vitrail précédent.

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Le retour triomphal de David vainqueur de Goliath Ec.185 vers 1550-1560.

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La scène illustre le Ier Livre des Rois, ou aujourd'hui le Ier Livre de Samuel 17:55. Après avoir tué le géant philistin Goliath et lui avoir tranché la tête, le jeune berger David ramène celle-ci à Jérusalem

Mais à la différence des diverses gravures traitant de ce thème, David ne tient pas la tête de Goliath, mais la houlette de berger. Il regarde un homme beaucoup plus âgé, sans doute  Abner, chef de l'Armée, et ne semble nullement triomphal.

Instruments de musique  : triangle à anneaux, harpe et luth.

Comme pour la scène où David s'échappe avec l'aide de Michol, celle du retour triomphal de David appartient à la Bible des pauvres, où elle préfigure l'Entrée de Jérusalem sous l'inscription Filie syon exultet in rege suo.  Les exemples iconographiques ne manquent donc pas. Voici le BnF Xylo-2

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Entrée triomphale de David , Bible des Pauvres, BNF Res. Xylo-2 page 14.

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Entrée du Christ à Jérusalem, Bible des Pauvres, BnF Res. Xylo-2 page 14.

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-Voir l'exemplaire de la BM de Lyon :

https://numelyo.bm-lyon.fr/f_view/BML:BML_02ENL01001Ms4463731?pid=BML:BML_02ENL01001Ms4463731&pg_titre=

-Voir la gravure de Tobias Stimmer dans ses Figures de la Bible KIII I ROIS XVIII (Strasbourg 1574).

-Voir Hendrick de Clerck

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/joconde/50350105649

-Voir Abraham Diepenbeek

http://arts-graphiques.louvre.fr/detail/oeuvres/1/110043-Le-retour-triomphal-de-David-vainqueur-de-Goliath-max

-Voir Martin de Vos, Le Louvre :

https://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/martin-de-vos_le-retour-triomphal-de-david-vainqueur-de-goliath_lavis-brun_encre-brune_plume-dessin_pinceau-dessin

-Voir Frederick Sustris, Le Louvre :

https://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/frederik-sustris_le-retour-triomphal-de-david-vainqueur-de-goliath_pinceau-dessin_encre-brune_lavis-brun_plume-dessin_rehauts-de-blanc

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Vierge à l'Enfant.

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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La Pâques Juive.

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Histoire de Tobie. vers 1540. DSD2031.

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Mort et Assomption des deux témoins de l'Apocalypse. Grisaille et jaune d'argent,  Vers 1550-1560. Ec. 187. Origine incertaine: collégiale Notre-Dame-du-Val de Provins.

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Scène de l'Histoire de Joseph Ec 183. Vers 1550-1560.

 

 

https://www.photo.rmn.fr/archive/87-005502-2C6NU0HYN0ZF.html

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Expulsion de saint Paul du Temple de Jérusalem (attribué à Louis Pinaigrier ; 1610-1620?). EC. 188a.

https://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=SearchResult_VPage&STID=2C6NU0EOARVD

"Provenant du charnier de l'église Saint-Paul à Paris, les deux vitraux retraçant l'Expulsion de saint Paul du temple de Jérusalem et son Arrestation constituent d'ultimes illustrations de la tradition du vitrail coloré . Ils semblent dus à Louis Pinaigrier peu après 1608, lorsque commencent les travaux de vitrerie et en tout état de cause au plus tard en 1627, date de sa mort. Leur tonalité particulière vient de l ' utilisation conjointe de verres teintés dans la masse et d' émaux" (Thierry Crépin-Leblond et Thierry Oursel),

 

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Prédication de saint Paul, et Arrestation de saint Paul à Jérusalem  (attribué à Louis Pinaigrier; 1610-1620?). Ec 188b.

https://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=SearchResult_VPage&STID=2C6NU0EOARVD

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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LIENS ET SOURCES.

—ACBX41, blog

https://www.acbx41.com/tag/chateau%20d'ecouen%20-%20musee%20de%20la%20renaissance/30

 

— ALLAIS (Sylvanie ), 2008,Le décor emblématique de la chambre de Henri II au château d’Écouen Bulletin monumental  166-3  pp. 247-252

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2008_num_166_3_2035

Bibliothèque INHA Panneaux d'ornements.

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/collection/item/22139-panneaux-d-ornements

BARTSCH (Adam von) Le peintre graveur, par Adam von Bartsch, vol. 13, 14 et 15 Vienne 1802-1821

 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96054629.texteImage

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96054503.texteImage

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96081448.texteImage

— CRÉPIN-LEBLOND (Thierry), 2019, "Sous le signe de la lune : L'héraldique du roi Henri II "

 

"Depuis bien longtemps, la signification du monogramme d'Henri II divise les spécialistes, et donne lieu à de multiples lectures qui continuent de nos jours à défrayer la chronique. En effet, les deux D entrelacés reliés par le H du chiffre d'Henri II ont souvent été associés à sa célèbre favorite, Diane de Poitiers. Cette interprétation a eu pour conséquence de voir la marque de la brillante duchesse de Valentinois sur les décors d'un nombre conséquent de monuments et d'objets, et par là même d'épiloguer sur l'étendue de son influence. Mais s'agit-il vraiment de l'initiale du prénom de la maîtresse royale, ou du croissant de lune, l'attribut de la déesse du panthéon mythologique, Diane chasseresse, dont on remarque aussi les carquois, arc et flèches ? Ou bien peut-on le lire comme "Henri Dauphin", après la mort de son frère aîné, ou "Henri Deux" à la suite de son sacre ? "

— CRÉPIN-LEBLOND (Thierry), OURSEL (Thierry), 1994, "Musée national de la Renaissance: Chateau d'Écouen : guide", Réunion des musées nationaux, 1994 - 189 pages.

 

— ERLANDE-BRANDENBURG ( A.)1978,  Les vitraux héraldiques de Chantilly [compte-rendu] Les cheminées peintes [compte-rendu] Les pavements émaillés de Masseot Abaquesne [compte-rendu] In: Bulletin Monumental, tome 136, n°1, année 1978. p. 90; https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1978_num_136_1_5684

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1978_num_136_1_5681

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1978_num_136_1_5684

Écouen.

L'installation et l'inauguration du Musée de la Renaissance dans le château d' Écouen ont renouvelé l'intérêt des historiens de l'art pour l'architecture de cet édifice et son décor intérieur. Il a donc paru utile de regrouper ici quelques études récentes afin de mieux mettre en valeur leur qualité et de souligner ce que représente d'exceptionnel cette entreprise muséographique.

Les vitraux.

Ce château possédait jusqu'à la Révolution une vitrerie civile du plus haut intérêt que l'on connaissait partiellement. La suite aujourd'hui conservée au Musée Condé à Chantilly, figurant les amours de Psyché et de Cupidon, était en effet universellement connue et appréciée. En revanche, les vitraux emblématiques l'étaient beaucoup moins. L'acquisition récente pour le Musée de la Renaissance de deux verrières, l'une à l'emblématique d'Henri II et l'autre à celle de Catherine de Médicis, a permis à Mme Perrot de faire le point des connaissances. A l'heure actuelle, il existe dix-neuf panneaux héraldiques identifiés, certains dans des collections publiques (deux au Louvre et deux au Musée de Cluny). L'emplacement originel de ces vitraux fait encore problème, car, comme le souligne justement l'auteur, l'évolution du décor oblige à penser qu'ils ne sont pas originaires de la même salle.

Le premier panneau, conservé à Cluny, présente dans un chapeau de triomphe la Salamandre de François Ier et porte la date de 1544. Il comporte un décor aux « fers » qui se retrouve dans quatre panneaux de Chantilly et dans un autre remonté dans la chapelle du Lord Maire, à Bristol. Il est certain que le maître-verrier a puisé son inspiration dans une gravure de Fantuzzi.

Le second, aux chiffres d'Anne de Montmorency et de Madeleine de Savoie est très proche de celui qui a été acquis pour Écouen, et qui est à l'emblématique d'Henri II . L'ornementation est différente du premier panneau de Cluny : elle est plus fine et présente des personnages (satyres, putti, génies ailés).

Le quatrième panneau, à l'emblématique de Catherine de Médicis (Musée de la Renaissance), montre un retour aux grotesques romains que l'on retrouve également dans la galerie d'Ulysse, à Fontainebleau et chez les graveurs flamands, vers 1550. Ce même décor apparaît dans cinq autres panneaux provenant d' Écouen. Dans la chapelle de Bristol cependant, pour ces deux derniers groupes, la technique est la même avec utilisation de la sanguine et des émaux.

Reste la question de leur emplacement. Pour le premier groupe, antérieur à 1547 puisqu'il est à l'emblématique de François Ier, il devait se trouver dans l'aile sud ; quant aux vitraux royaux, ils devaient orner l'aile nord qui présente à l'extérieur sur ces murs ce même décor emblématique. .

 

 

Les cheminées peintes.

L'un des grands attraits du château d'Ëcouen est sans aucun doute son prodigieux décor peint : frises, ébrasements de baies et douze cheminées. Mlle Anne-Marie Lecoq leur a consacré dans le colloque sur l'art de Fontainebleau une étude approfondie qui a vu le jour malheureusement avant les toutes récentes restaurations. La technique utilisée est intermédiaire entre la détrempe et l'huile. Certaines d'entre elles ont subi des restaurations ou des rafraîchissements, et ce dès le xvne ou le xvine siècle. Le chanoine Gallet qui, à la fin du siècle dernier, leur a consacré la première étude, avait déjà identifié les sujets comme empruntés à la Bible. Sa seule erreur porte sur la cheminée de la chambre du Roi (premier étage du Pavillon nord-ouest), dont Mlle Lecoq a pu identifier en toute certitude la scène : il s'agit de Saù'l dépeçant ses bœufs [Samuel, I). Il faut donc souligner cet emprunt à ces épisodes peu connus de la Bible, choisis en raison de leur relation avec la fonction royale que le connétable cherchait ainsi à glorifier. Les quelques documents d'archives qui font mention de peintures à Écouen ne peuvent malheureusement s'appliquer au décor subsistant, nécessairement antérieur à la mort d'Henri II (1559) puisque l'on y voit les croissants de ce roi et l'arc-en-ciel de Catherine. L'auteur décèle dans l'exécution des peintures deux mains différentes, mais présume qu'elles sont contemporaines. L'un de ces artistes de moindre talent renonce à indiquer la musculature de ses personnages. Le second donne des traits plus fins aux visages. L'un et l'autre se font l'écho affaibli des créations bellifontaines des années 1534-1537. La formule est celle que Le Rosso et Le Primatice avaient mise au point à la Galerie François Ier de Fontainebleau. Cependant au lieu d'être de stuc, les personnages latéraux sont traités en peinture. Des comparaisons avec les œuvres de Jean Goujon, Dominique Florentin et Du Cerceau obligent à dater les cheminées des années 1550. Certains détails des paysages soulignent que Niccolo dell'Abbate a déjà marqué de son influence ces peintures. Cette constatation aurait pour conséquence de dater l'ensemble de ce décor de la fin du règne d'Henri II, soit vers 1559-1560. Un document signale en 1564 à Écouen la présence d'un Jacques Patin spécialisé dans le décor éphémère des fêtes et l'ornementation de grotesques. C'est à lui que Mlle Lecoq serait tentée d'attribuer les frises et les ébrasements peints. 

 

Les pavements émaillés de Masseot Abaquesne.

— II existait avant la Révolution à Écouen un certain nombre de salles dont le sol était orné de carreaux émaillés qui ont disparu soit en 1787 lors de la démolition de l'aile orientale, soit au cours de la Révolution, soit même pendant la restauration du milieu du xixe siècle. On a entrepris de les restituer dans la mesure du possible. L'un d'entre eux, à l'emblématique du connétable et de sa femme Madeleine de Savoie, a déjà été remonté dans la « Salle », un autre est actuellement en cours de reconstitution. Parallèlement à ce travail de puzzle très long et difficile, M. Arnauld Brejon de Lavergnée en a fait une étude approfondie dont il vient de livrer les résultats dans un excellent article. On sait par un certain nombre de documents que Masseot Abaquesne « esmailleur...etc

 LECOQ (Anne-Marie), 1975, Les peintures murales d' Écouen : présentation et datation, dans Actes du colloque international sur l'art de Fontainebleau, 1975, p. 161- 173, 11 fig.

 

 

— LEROY (Catherine), 1997, "Avers et revers des pavements du château d'Ecouen",  Revue de l'Art  Année 1997  116  pp. 27-41.

https://www.persee.fr/doc/rvart_0035-1326_1997_num_116_1_348325

 

LES COLLECTIONS DOUCET DE LA BIBLIOTHEQUE NUMERIQUE DE L'INHA.

-Giovani Pietro Birago, vers 1507, Grotesques

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/collection/item/19650-panneaux-grotesques?offset=24

-Vredeman de Vries. 20 Cartouches (s.d). Theatrum vitae humanae  Anvers, 1577 ; Jardins 1588 :

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/collection/item/20830-cartouches-ornements-jardins?offset=3

-Hieronymus Cock, cartouches d'après Battini, Anvers 1553

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/collection/item/22333-cartouches-d-apres-battini-peintre-florentin?offset=5

Polidoro Caldara. Grotesques & trophées. 24 planches. Leviores et [ut videtur] extemporaneae picturae (1541)

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/collection/item/21770-grotesques-trophees?offset=8

-Nicoletto Rosex, dit Da Modena, Bernardo Daddi, Agostino (graveurs), d'après Jules Romains et Raphaël

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/collection/item/22139-panneaux-d-ornements?offset=10

MAGNE (Lucien), Les vitraux de Montmorency et d'Ecouen, Firmin Didot 1888

https://archive.org/details/lesvitrauxdemont00magn

 

— MUSÉE DE LA RENAISSANCE.

-Vidéo de la chapelle d'Anne de Montmorency.

https://musee-renaissance.fr/sites/renaissance/files/complement/chapelle/video.html

-Art du Feu, Musée de la Renaissance d'Écouen.

https://musee-renaissance.fr/arts-du-feu-16

https://en.musee-renaissance.fr/type-objet/vitrail

-Notice du Musée de la Renaissance.

"Une évocation de l'art du vitrail au sein d'une histoire du Château d'Écouen ne serait pas complète si l'on ne rappelait qu'une des richesses de la demeure du Connétable de Montmorency fut jadis la série des 44 vitraux en grisaille illustrant les Amours de Psyché et de Cupidon d'après la fable d'Apulée. La galerie qui les abritait, située au 1er étage de l'aile ouest du château, en a conservé le nom : elle est la galerie de Psyché. Cet ensemble exceptionnel par son ampleur et son homogénéité, fut réalisé par un artiste sans doute parisien, mais resté anonyme et qui s'inspira d'une suite gravée par le Maître au Dé, proche de Raphaël et actif entre 1532 et 1550. Encore une fois l'estampe jouait ici un rôle majeur : celles-ci servirent aussi de modèle à Léonard Limosin pour deux séries d'émaux, à des tapisseries, à des majoliques d'Urbino des années 1540. Pour servir de légende aux vitraux, Anne de Montmorency commandera la traduction française des vers latins d'Apulée. Déplacés du Château d'Écouen en 1793, les 44 vitraux furent installés provisoirement vers 1848 au château de Chantilly, puis définitivement dans les années 1880, dans une galerie construite pour eux."

https://musee-renaissance.fr/arts-du-feu-16#:~:text=Ces%20deux%20panneaux%20aujourd'hui,figure%20le%20dieu%20antique%20Jupiter.

—http://www.mesvitrauxfavoris.fr/Supp_f/musee-renaissance_chateau-ecouen.htm

 

— PERRROT (Françoise), 1973, Vitraux héraldiques venant du château d'Écouen au Musée de la Renaissance, dans la Revue du Louvre et des Musées de France, 1973, p. 77-82, 6 fig.

— PERRROT (Françoise), 1973, Les vitraux du château d' Écouen. Contribution à l'étude du vitrail civil de la Renaissance, dans Actes du colloque international sur l'art de Fontainebleau, Paris, 1975, p. 175-184, 4 fig. Les vitraux héraldiques de Chantilly.

 

—PERRROT (Françoise), 1972 Les panneaux de vitrerie héraldique du château d' Écouen, au Musée Condé, dans Le Musée Condé, n° 3, octobre 1972, p. 11-18, 7 fig.

—RMN

https://www.photo.rmn.fr/CS.aspx?VP3=SearchResult&VBID=2CO5PC7WNGCVZ&SMLS=1&RW=1024&RH=639&PN=3

RMN "Montmorency" :

https://www.photo.rmn.fr/CS.aspx?VP3=SearchResult&VBID=2CMFCIOM37XMA#/SearchResult&VBID=2CMFCIOM37XMA&PN=1

 

ROBERT-DUMESNIL, Le Peintre-graveur, vol.8 ; René Boyvin.
https://archive.org/details/bnf-bpt6k6557892z/page/n79/mode/2up?q=ornements

 

—  SCHWARZ (Heinrich)/ Volker Plagemann, article »Eule«, dans: Reallexikon zur Deutschen Kunstgeschichte, Vol. VI (1970), Sp. 267–322


http://www.rdklabor.de/ w /? oldid = 88725

SCHOY (Auguste), 1879, Histoire de l'influence italienne sur l'architecture dans les Pays-Bas page 169

https://archive.org/details/histoiredelinflu00scho/page/168/mode/2up?q=floris

 

—VILAIN-DE BRUYNE (Ambre),  2013, Le cachet de Catherine de Médicis, Une matrice réginale inédite Revue de la BNF 2013/1 (n° 43), pages 74 à 78

https://www.cairn.info/revue-de-la-bibliotheque-nationale-de-france-2013-1-page-74.htm

—VISSIÈRE (Laurent), 1998, "Les verrières de la Sainte-Chapelle de Vincennes: une apocalypse politique" Bulletin monumental   156-2  pp. 149-172

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1998_num_156_2_1756000

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux grotesques Renaissance Héraldique
12 octobre 2020 1 12 /10 /octobre /2020 14:06

Les vitraux héraldiques (1541, ou XIXe) provenant du château d'Ecouen, et remontés dans la Galerie Duban du château de Chantilly.

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Sur le château de Chantilly et ses expositions :

Sur l'héraldique civile :

Sur la famille de Bourbon-Vendôme :

Les vitraux de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude : la Vie de saint Louis.

 

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PRÉSENTATION.

 

"La galerie Duban est construite en 1846 par l'architecte Félix Duban (1798-1870), prenant la forme d'une extension sur la façade du petit château, côté cour, pour desservir les petits appartements. Elle est dans un premier temps décorée des vitraux de Psyché, aujourd'hui dans la galerie du même nom. Ils sont remplacés par six vitraux héraldiques provenant eux aussi du château d'Écouen et représentant les armes de Guillaume Gouffier de Bonnivet, compagnon d'armes d'Anne de Montmorency, du dauphin, le futur Henri II en 1541, peut-être celles de Philippe de Montmorency, évêque de Limoges et frère d'Anne, armes d'Antoinette de La Marck, femme de Henri Ier de Montmorency, fils d'Anne, armes d'Anne lui-même et de Marie de Montmorency, sœur cadette d'Anne et abbesse de Maubuisson. Les autres vitraux, qui datent du xixe siècle, portent les armes des Condé et des Orléans.." https://fr.wikipedia.org/wiki/Mus%C3%A9e_Cond%C3%A9

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"Les vitraux héraldiques de Chantilly.

Dans la galerie construite en 1845, Duban remonta cinq verrières anciennes au décor héraldique, dont certaines très restaurées, provenant d'Écouen, les cinq autres se révélant à l'analyse être des œuvres du xixe siècle.

Mme Perrot en a donné une analyse pertinente. Au premier groupe précédemment défini, elle rattache un vitrail portant les armoiries du connétable (l'écu est en fait moderne) et un second avec les armes également modernes d'Antoinette de La Mark.

Deux autres panneaux : l'un avec les armes pleines des Montmorency surmontées d'une mitre avec la crosse en pal et le second avec un écu en losange également aux armes des Montmorency surmontées d'une crosse en pal soulèvent le problème du personnage ici évoqué. Il n'existe en effet à cette date aucun évêque susceptible de porter les armoiries du premier panneau.

Quant au second, il pourrait s'agir de la sœur du connétable, Marie, abbesse de Maubuisson (1529-1543).

Le dernier panneau, aux armes de Guillaume Goufîier, devait faire partie d'une paire. Il rappelle certains des panneaux de la suite de Psyché. On sait d'autre part qu'en 1798 Alexandre Lenoir avait acheté à la veuve Pétrée, à Écouen, quarante-huit panneaux. Tailleur, le vitrier du Musée des Monuments français, dut vraisemblablement en acquérir d'autres puisqu'il en vendit en 1802 au marchand anglais J. C. Hamp. Il s'agit peut-être des six panneaux qui ont été remontés depuis dans la chapelle du Lord Maire, à Bristol. En 1816, Lenoir fit restaurer quarante-quatre panneaux d'arabesques pour remplacer les quarante-quatre panneaux de l'histoire de Psyché, rendus au prince de Condé. La fermeture peu après du Musée des Monuments français ne lui permit pas de réaliser cette présentation. En 1820, ils furent rendus eux aussi aux Condé qui les déposèrent au Palais Bourbon avant de les transporter à Chantilly." (Françoise Perrot)

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I. Armoiries de la maison de Bourbon- Condé et  du duc d'Aumale Henri d'Orléans (1822-1897). Verrière du XIXe.

 

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Armoiries des Bourbon, princes de Condé.

 

 

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D'azur à trois fleurs de lys d'or et au bâton péri en bande de gueules.

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Fichier:Entry_Mus%C3%A9e_Cond%C3%A9_Chantilly.jpg

Vocabulaire : Péri.  "Péri" est le participe passé du verbe périr et qualifie un bâton raccourci, dont les extrémités ne touchent pas les bords de l'écu : "péri en bande", ou "péri en barre. Le bâton péri est une brisure, comme le lambel ou la bordure.

Selon Alain Rey (DHLF), ce participe passé a été adjectivé, d'abord au sens de "perdu, damné" (sorti d'usage), puis à la fin du XIVe dans le domaine maritime pour un bateau (emploi encore vivant mais spécialisé, et depuis 1561 en héraldique, par allusion probable au sens originel car la figure semble disparaître de l'écu. Alain Rey fait le rapprochement avec le terme d'héraldique "abîme" (1671), du grec abussos "très profond, dont on ne peut toucher le fond" désignant le centre de l'écu (qui ne peut toucher le bord?), et indique, ce qui ne manque pas  d'intérêt, que c'est Gide qui, en 1893, a rétablit le -y- originel dans l'expression "mise en abyme", devenue très courante mais qui trouve son origine dans l'héraldique.

 

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Armoiries d' Henri d’Orléans, duc d’Aumale, 1822-1897.

 

Armoiries d'azur trois fleurs de lys d'or au lambel d'argent aux trois pendants.

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Le lambel.

Puisque j'ai pris goût à la lexicologie, intéressons-nous à "lambel", cette brisure en forme de filet garni de pendants à la partie supérieure de l'écu. Alain Rey (DHLF) nous apprend que le mot, datant de 1283, vient du francisque °labba "morceau d'étoffe déchirée" qui a donné label, labiau nasalisé en lambiau, puis lambel et enfin lambeau.

Il est revenu depuis 1899 en français moderne avec l'anglicisme label "étiquette, bande de papier collé sur un produit commercialisé", spécialisation du sens originel "bande, frange de quelque chose". (CNRTL)

 

En français, c'est au XVe siècle que notre acceptation courante de "lambeau" pour un morceau de tissu déchiré irrégulièrement.

Dans un amusant retour à l'héraldique, lambeau, associé au néerlandais kijn, a donné lambequin, puis lambrequin pour désigner en 1581 des bandes d'étoffes découpées et descendant du heaume en encadrant l'écu.

Enfin, lorsque nous traitons quelqu'un de lambin parce qu'il traine trop et qu'il nous irrite par sa lenteur, nous transposons dans le domaine moral cette idée d'un chiffon qui traine !

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https://www.wikiwand.com/fr/Henri_d%27Orl%C3%A9ans_(1822-1897)

http://bibale.irht.cnrs.fr/bibale_img/003372.JPG

http://bibale.irht.cnrs.fr/23523

http://bibale.irht.cnrs.fr/bibale_img/003378.JPG

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Blasons héraldiques du château d'Écouen, remontés au château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Blasons héraldiques du château d'Écouen, remontés au château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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Armoiries de Henri de France, futur Henri II (1519-1559) comme dauphin et duc de Bretagne de 1536 à 1547. Verrière de 1541.

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 Les armes d'Henri de France sont  blasonnées ainsi : écartelé aux 1 et 4, contre-écartelé aux 1 et 4 d'azur à trois fleurs de lys d'or (France) et aux 2 et 3 d'or au dauphin d'azur, crêté, barbé, loré, peautré et oreillé de gueules (Dauphiné) ; aux 2 et 3, contre-écartelé aux 1 et 4 d'azur à trois fleurs de lys d'or et aux 2 et 3 d'hermine (Bretagne).

Pour satisfaire à cette description, il faudrait que les dauphins aient le corps bleu et la crête, la barbe, les nageoires, la queue et les ouïes de couleur rouge.

Or, ce n'est pas le cas ici, où les dauphins sont entièrement bleus, mais sont couronnés d'or. L'écu est couronné, et entouré du collier de l'Ordre de Saint-Michel.

 

 

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Je vais m'intéresser aux armes du Dauphiné :

 

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Par Odejea, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2974948

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Loré : se dit des nageoires et de la queue d'un poisson qui sont d'un émail (une couleur, quoi) différent de celui du corps. Présent dans le dictionnaire de l'Académie Française 4ème édition, absent des autres éditions et du Trésor de la Langue Française. Présent dans le Littré sans fournir d'étymologie. Présent dans le dictionnaire de Pierre Richelet en 1780. Présent dans Antoine de Furetière 1694 sous la forme "lorré". Présent dans le Dictionnaire des Arts et des Sciences de l'Académie Française de 1694. Présent dans la Méthode ... du blason de Gilles André de la Roque en 1674, etc. En 1644, le terme est désuet et abandonné en dehors de l'héraldique (si il a été employé en dehors de cette sicence)  puisque Marc de Vulson écrit "Ce terme de lorré duquel les anciens Hérauds se sont servis, est ce que les modernes appellent les nageoires". De fait, on ne le retrouve pas utilisé en dehors de l'héraldique.

Je ne trouve une tentative de réflexion étymologique que dans le Wiktionnaire : "étymologie obscure, semble apparenté à l'ancien français loreise "à deux tranchants", ici désignant de façon métaphorique les deux nageoires du poisson héraldique, appelé "dauphin".

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Peautré. Se dit des poissons dont la queue est d'un émail  différent de l'ensemble du corps.

Wiktionnaire : dérive de peautre, "gouvernail" 

Godefroy donne "peautre, peaultre, piautre, biaultre, gouvernail, timon, poupe, barque. Ce nom est enregistré dans plusieurs dictionnaires du XVIIe siècle. On lit dans Dumez "Peautre, gouvernail ou timon de navire :  virer ou tourner le peautre."

 

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https://www.wikiwand.com/fr/Armorial_des_Cap%C3%A9tiens

http://bibale.irht.cnrs.fr/bibale_img/001423.JPG

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Blasons héraldiques du château d'Écouen, remontés au château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Blasons héraldiques du château d'Écouen, remontés au château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Blasons héraldiques du château d'Écouen, remontés au château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Blasons héraldiques du château d'Écouen, remontés au château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Blasons héraldiques du château d'Écouen, remontés au château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Blasons héraldiques du château d'Écouen, remontés au château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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Armoiries du connétable Anne de Montmorency .

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Armes : D’or à la croix de gueules, cantonnée de seize alérions d’or.

"Fils du baron Guillaume de Montmorency, il entre en possession de Chantilly en 1522. Protecteur des lettres et des arts, il est le créateur de la bibliothèque du château. Il est un des premiers princes à apposer sur ses reliures des marques d’appartenance : armes, nom ou titre, épée de connétable, initiale associée à celle de son épouse Madeleine de Savoie (A M), ou sa devise : APLANOS (droit devant en grec). Le château de Chantilly échoit ensuite à son fils François (1530-1579), puis en 1579 au frère cadet de celui-ci, Henri Ier (1534-1614)."

https://www.bibliotheque-conde.fr/expositions/histoire-de-la-reliure/reliures-aux-armes-des-seigneurs-de-chantilly-xvie-xixe-siecle/

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Alérion : 

 

 

Wiktionnaire : "(Héraldique) Meuble représentant une petite aigle mornée dans les armoiries. Il est donc représenté sans bec ni pattes avec un seul œil au milieu de la tête. Contrairement aux aiglettes et aiglons qui font aussi référence à une petite aigle mais représentées en nombre (sauf cas particulier de l’aiglette), l’alérion peut être aussi bien seul qu’en groupe. Il n’y a pas de confusion possible avec l’aigle contrairement à l’aiglette ou l’aiglon.

Également attesté sous la forme aillerion en moyen français, du vieux-francique *adalaro, aδalarjo (« aigle » → voir Adler en allemand, du gotique *adelâr « noble oiseau » → voir Adèle et *er)."

CNRTL : "B.− HÉRALD. et domaine de l'emblématique, gén. au plur. Petite(s) aigle(s) représentée(s) les ailes étendues, le vol abaissé, sans bec ni pattes et figurant sur les armoiries de certaines familles nobles ou de certaines villes ou provinces"

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http://racineshistoire.free.fr/LGN/PDF/Montmorency.pdf

Fils de Guillaume de Montmorency et d'Anne Pot, Anne de Montmorency est né le 15 mars 1493 à Chantilly. Il est mort à Saint-Denis le 12 novembre 1567. Il  est duc et pair de France, maréchal puis grand maître de France, baron des Baux et connétable et émule de Bayard. Cet homme extrêmement puissant, qui a symbolisé la Renaissance française, fut un ami intime des rois François Ier et Henri II. Il doit son prénom à Anne de Bretagne, dont il est le filleul, et a été élevé au château d'Amboise avec le futur roi François Ier, dont il est très proche.

Prisonnier à Pavie avec le roi, et libéré contre rançon, il négocie le traité de Madrid de 1526, qui met un terme au conflit de François Ier et de Charles Quint.

Il fait rénover le château de Chantilly et fait construire le château d'Écouen.

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Il a été Capitaine-Général des Suisses, Maréchal de France en 1522, Grand-Maître de France en 1526, Connétable de France le 10 février 1538. Il a été fait 1er duc de Montmorency en juillet 1551, et Généralissime en 1560. Il épouse le 10 janvier 1529 à Saint-Germain-en-Laye Madeleine de Savoie née vers 1510 et décédée en 1586 .

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Monogramme d'Anne de Montmorency avec l'épée de connétable en pal. Vitrail exposé au Musée de la Renaissance du château d'Écouen.

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Monogramme d'Anne de Montmorency. Vitraux exposés au château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Deux anges présentant les armes d'Anne de Montmorency, Paris, vers 1557, par Nicolas Beaurain. Le vitrail montre aussi  sa devise : APLANOS (droit devant en grec)Provenant de la Sainte-Chapelle du château de Vincennes et exposé au Musée de la Renaissance du château d'Écouen.

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Deux anges présentant les armes d'Anne de Montmorency, Paris, vers 1557, par Nicolas Beaurain. Photographie lavieb-aile.

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Blasons héraldiques du château d'Écouen, remontés au château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Blasons héraldiques du château d'Écouen, remontés au château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Blasons héraldiques du château d'Écouen, remontés au château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Blasons héraldiques du château d'Écouen, remontés au château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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Armoiries  de Marie de Montmorency, sœur cadette du connétable Anne, et abbesse de Maubuisson de 1524 à 1543.

 

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Les armes sont les mêmes que celle de son frère Anne d’or à la croix de gueules, cantonnée de seize alérions d’or, mais l'écu est losangique donc féminin, et doté d'une crosse en pal , permettant l'attribution à une abbesse.

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Blasons héraldiques du château d'Écouen, remontés au château de Chantilly. Photographie lavieb-aile

Blasons héraldiques du château d'Écouen, remontés au château de Chantilly. Photographie lavieb-aile

Blasons héraldiques du château d'Écouen, remontés au château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Blasons héraldiques du château d'Écouen, remontés au château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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Armoiries d'un évêque de Montmorency (Philippe, évêque de Limoges).

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Le blason des Montmorency est posé sur une crosse en pal et chargé d'une mitre brochant sur le tout; Ce sont des armoiries épiscopales.

Les auteurs hésitent à y voir les armes de Philippe de Montmorency, frère d'Anne et évêque de Limoges, peut-être parce qu'il était décédé une vingtaine d'année avant  la date présumée de ces vitraux.

"Philippe fut d'abord pourvu dans l'Église de Bayeux de la prébende de Cambremer en 1517. Il devint ensuite archidiacre de Blois dans l'Église de Chartres et chanoine de la Sainte-Chapelle de Paris ; et enfin on le nomma évêque-« comte » de Limoges ; mais il jouit peu de temps de tous ces honneurs, étant mort très jeune le 21 octobre de l'an 1519."

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_de_Montmorency_(%C3%A9v%C3%AAque_de_Limoges)

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Blasons héraldiques du château d'Écouen, remontés au château de Chantilly. Photographie lavieb-aile

Blasons héraldiques du château d'Écouen, remontés au château de Chantilly. Photographie lavieb-aile

Blasons héraldiques du château d'Écouen, remontés au château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Blasons héraldiques du château d'Écouen, remontés au château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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Armoiries (?) d'Antoinette de la Marck.

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Les armoiries d'Antoinette de la Mark sont parti en 1 de Montmorency, et en 2 de la maison de la Marck  d'or, à la fasce échiquetée d'argent et de gueules de trois tires.

On nomme tire un rang de petits carrés bicolores d'un échiqueté. 

Ce sont, d'après les auteurs, les armes d'Antoinette de La Marck, fille de Robert IV de la Marck et de Françoise de Brezé et femme de Henri Ier de Montmorency (1534-1614), seigneur de Damville fils d'Anne de Montmorency. Par sa mère, elle est la petite fille de Diane de Poitiers et de Louis de Brezé. Le mariage a eu lieu en juin 1558 au château d'Écouen, et le couple eut les enfants suivants : Hercule comte d'Ostremont, mort en 1591. Henri ( 158-83) ; Charlotte (v.1571-1636) marié à Charles de Valois, duc d'Angoulême. Et Marguerite (1577-1660), qui épousa en 1593 Anne de Lévis.

Le blason surmonté de la couronne de duchesse est entouré de la cordelière à lacs d'amour, parfois considérée comme portée en leur écu par les veuves.

Mais je ne trouve nulle part la description du quartier en haut à droite, jaune à trois serviettes ou étoles rouges suspendues à une barre de même couleur. J'ignore même le nom de ce meuble. Il ressemble à la forme que prend le gonfanon  des armoiries de Catherine de Médicis, sur le second pavement du château d'Écouen réalisé en 1549-1551. Ce sont les armes d'Auvergne, d'or au gonfanon de gueules. On les trouve par exemple sur les armes d'Antoinette de la Tour-d'Auvergne, ... qui épousa en 1574 Charles-Robert de la Marck, frère d'Antoinette de la Marck.

https://gw.geneanet.org/jfdemers?lang=en&pz=richard&nz=lumley&ocz=6&p=antoinette&n=de+la+marck

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Et cette verrière, que le site pop.culture donne comme "Vitrail héraldique de la Galerie Duban à Chantilly, provenant d'Ecouen : armes de Antoinette de La Marck, femme de Henri de Damville, vers 1544 (avant restauration)" ne peut être antérieur à la date du mariage du couple, en 1588.


https://gw.geneanet.org/favrejhas?lang=fr&n=de+la+marck&oc=0&p=antoinetteLiens :

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/joconde/00000106104

https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_IV_de_La_Marck

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Blasons héraldiques du château d'Écouen, remontés au château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Blasons héraldiques du château d'Écouen, remontés au château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Blasons héraldiques du château d'Écouen, remontés au château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Blasons héraldiques du château d'Écouen, remontés au château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

 

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Armoiries  de Guillaume II Gouffier de Bonnivet (v.1482-Pavie 1525), amiral de France fils de Guillaume I et de Philippa de Montmorency, tante paternelle d'Anne de Montmorency dont il fut compagnon d'armes  .

armes  Écartelé, au 1. & 4. de Gouffier,  d'or à trois jumelles de sable posées en fasce, au 2. & 3. de Montmorency.

Le blason est placé sous une couronne à rang de perles (baron ?) et entouré du collier de l'Ordre de Saint-Michel à double cordelière (après 1515).

"Guillaume II Gouffier, seigneur de Bonnivet, amiral de France [1517], né probablement vers 1482, fut l’un des principaux conseillers de François Ier depuis l’avènement de celui-ci, en 1515, jusqu’à son propre décès, le 24 février 1525 sur le champ de bataille de Pavie. Avant 1515, il avait figuré pendant plusieurs années dans le cercle des compagnons du jeune François d’Angoulême, futur François Ier. https://fr.wikipedia.org/wiki/Guillaume_Gouffier_de_Bonnivet

https://fr.wikipedia.org/wiki/Armorial_des_familles_de_France

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Blasons héraldiques du château d'Écouen, remontés au château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Blasons héraldiques du château d'Écouen, remontés au château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Les vitraux héraldiques provenant du château d'Ecouen, 1541, de la Galerie Duban à Chantilly.

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SOURCES ET LIENS.

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—MAGNE ( Lucien), 1888, Les vitraux de Montmorency et d'Ecouen, Firmin-Didot

https://archive.org/details/lesvitrauxdemont00magn/page/n11/mode/2up

— PERROT (Françoise), 1972, Les panneaux de vitrerie héraldique du château d' Écouen, au Musée Condé, dans Le Musée Condé, n° 3, octobre 1972, p. 11-18, 7 fig , compte-rendu dans  Erlande-Brandenburg Alain. Les cheminées peintes. In: Bulletin Monumental, tome 136, n°1, année 1978. p. 90; https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1978_num_136_1_6537

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1978_num_136_1_6537

— RENTET, (Thierry), 2011,  Anne de Montmorency : Grand Maître de François Ier. Nouvelle édition [en ligne]. Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2011 (généré le 12 octobre 2020). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/pur/105246>. , BN : 9782753567771. DOI : https://doi.org/10.4000/books.pur.105246.

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Published by jean-yves cordier - dans Chantilly Vitraux Héraldique
17 septembre 2020 4 17 /09 /septembre /2020 15:30

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35).

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Voir aussi sur cette église :

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Voir :

 

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Sur les gisants de Bretagne, voir (approximativement par ordre chronologique) :

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PRÉSENTATION.

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La fondation de la collégiale et le mécénat des seigneurs d'Épinay.

Simon d'Espinay avait obtenu en 1414 du duc Jean V l'autorisation de reconstruire l'église, une ancienne maladrerie (et donc dédiée à Marie-Madeleine) située près de son manoir de la Rivière en Champeaux. L'édifice devint alors (et jusqu'au XVIIe siècle)  la nécropole de sa famille. Vers 1432, son fils Robert d´Espinay, grand maître de Bretagne et chambellan du duc Jean V, obtient du pape la création à Champeaux d´une collégiale, dont les statuts définitifs ne sont approuvés qu´en 1484, avec un collège de  cinq (ou six) chanoines tenus à résidence au cloître, tout comme les chapelains, les employés au chœur, les enfants de la psallette.

Les six chanoines sont aussi recteurs de six églises paroissiales, dont les revenus s'ajoutent à ceux de la collégiale. En 1548, Carloix décrit un maître de chapelle, de nombreux chantres, huit enfants de chœur, une très bonne musique. 

Robert Ier d'Espinay y fut inhumé en 1439 ;  Jacques, évêque de Rennes, en 1482 ; Guy Ier, qui fit construire la chapelle Saint-Julien, en 1518, Guy II en 1522, avec sa femme Françoise de Villebranche.

L'édifice bénéficia ensuite des fondations successives des membres de la famille d'Épinay. Guy III d'Espinay et Louise de Goulaine, mariés en 1528, y exercèrent un mécénat actif, et y offrirent les stalles (vers 1530) et les vitraux (1539-1541) de la maîtresse-vitre  et de la chapelle Sainte-Barbe.

 En 1542, ce seigneur et cette dame fondèrent à Champeaux douze obits (service religieux pour la paix de leur âme) par an .

Guy III d'Espinay mourut le 2 août 1551 et fut inhumé à droite du maître-autel. Sa veuve (qui  mourut le 8 février 1567 et fut inhumée près de son époux) fit construire sur sa tombe le monument funéraire par  Jean de Lespine.  "Ce Jean de Lespine est célèbre. Il est à juste titre considéré comme le plus grand des architectes angevins de la Renaissance. On lui doit, parmi bien d'autres travaux, le délicieux logis Pincé d'Angers, achevé vers 1530, la tour centrale de la cathédrale. d'Angers, celle de la Trinité, etc. Lespine fut pendant plus de trente années l'architecte de la ville d'Angers." Il dirige aussi en 1539 la construction d'un escalier à double volée et plafond à caisson du château de Serrant. Son épitaphe en 1576 aux Carmes d'Angers comporte ces deux vers : "Tu as élabouré temples et sépultures, Logis des ossements des nobles créatures".

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Le contrat :

Le contrat entre  "Jehan de Lespine, maistre maczon" et l'abbé Jean du Mas représentant Louise de Goulaine date du 7 novembre 1552. Il stipule que le matériau en sera, outre le marbre noir,  la "pierre de Rajace" (ou Rapasse, ou Rajasse, lieu-dit au nord de Champigny-sur-Veude), une pierre blanche, plus dure que le tuffeau,  et de beau grain, fort estimée des sculpteurs. Elle avait été employée en 1431, par Jean Poncet pour le tombeau de l'abbé Jean du Bellay à Saint-Florent-es-Saumur, et, avant 1453, pour le tombeau du roi René et Isabelle de Lorraine en la cathédrale d'Angers.

http://dune.univ-angers.fr/fichiers/14002177/2019HMHCP11361/fichier/11361F.pdf

https://saumur-jadis.pagesperso-orange.fr/methode/materiau.htm

 

Le prix fixé est de 1380 livres tournois.

 

"c'est assavoir que edIt de Lespine a promys et demeure tenu faire et construiree à ses coustz, mises et despens en l'église de Champeaulx près ledict lieu de la Rivière d'Espinay, diocese de Rennes, en l'endroict ouquel ledict deffunct est ensépulturé. une sépulture dudict deffunct et de ladicte damoyselle par la forme qui s'ensuyt :

scavoir est faire deux prians et deux gisans lesquelx seront faictz de pierre de Rajace l'un pour la figure dudict deffunct et l'autre pour la figure de ladicte damoyselle et lesquelx prians et gisans seront estoffez de blanc polyz en manière de beau marbre et les esperons du priant de cuyvre doré.

Lesdicts gisans seront nuds et posez sur une table de Rajace dont le davant sera faict de marbre noir en sorte qu'il semblera à l'œil que toute ladicte table soit de marbre. Et les deux prians seront poséz dessus une table de marbre noir qui aura quatre piedz et demy de long pour le moins et deux piedz quatre doiz de large, et pour ce que ladicte table se monstreroit ung peu trop courte, sera allongée par les boutz de marbre jaspe ou de marbre noir. Et seront faictz troys termes en forme de monts qui seront faictz de pierres, madriers ou d'alebastre.

Item les columnes qui seront aux deux coustez seront faictes de marbre, scavoir l'une de blanc et l'autre de noir; les embasses et chapiteaulx de pierre de Rajace mys en couleur de marbre.

Item l'epitaphe de l'admortissement de ladicte sepulture sera faict de marbre noir et les mouleüres
d'alentour de Rajace. La mort tenante ledit epitaphe sera de pierre de Rajace à  blanc poly mys en couleur de marbre blanc. Item au derriere et coustez des deux prians sera faict ung compartiment et deux epitaphes en tables de cuyvre qui seront assis aux deux boutz du dessus de ladicte sepulture, l'un pour ledict deffunct et l'autre pour ladicte damoyselle chacun de grandeur de deux piedz de long et ung pied et demy de large.

Item sera faict une voulte au dessus des deux prians, laquelle sera faicte de pierre de Rajace à compartiemens et parcquets et armaries dudict deffunct et tout le sourples de ladicte sepulture sera de pierre de Rajace. Et le tout selon les protraictz sur ce faictz et signés des signs manuelz dudict Reverend  dudict Lespine qui sont en nombre troys, l'un du principal corps de ladicte sepulture, l'aultre de la voulte et l'autre du compartiement, lesquelx protraictz sont demeurez audict de Lespine à la charge de les représenter touleffois et quantes que mestier sera.

Et fournira ledit de Lespine de toutes matières et fera fere les estoffes et Painctures ou y aura, filletz d'or aux endroictz mercquetz de jaulne par lesdicts portraictz, lesquelles matières, ledit de Lespine rendra au port de Segré et dudict port de Segré, ladicte damoyselle les fera mener et charger à ses despens jusques à la place de ladicte sepulture, le plus tost que fere ce pourra après que ledict de Lespine les aura rendues audict lieu de Segré; et rendra ledict de Lespine ladicte sépulture faicte et parfaicte bien et deüment dedans la fin-aoust prouchain venant."

 

 

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Henri Busson attribue le texte des épitaphes et inscriptions au cardinal Charles d'Espinay (1531-1591) fils de Guy III d'Espinay, disciple de Ronsard et auteur en 1559 de Sonnets amoureux. Mais en 1552, il était au début de sa carrière.

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Description.

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Le tombeau de Guy d'Espinay, en pierre blanche rehaussée de marbres de couleur, se composait  donc de deux enfeus superposés, l'un pour les gisants, l'autre pour les orants, selon le plan mis à la mode par les Italiens à Saint-Denis pour le mausolée de Louis XII.  Les priants agenouillés des défunts revêtus de leurs plus beaux atours et situés dans la niche supérieure ont disparu à la Révolution. Les corps décharnés des gisants ou transis sont répartis aujourd'hui entre les deux niches du tombeau ; celui de Louise de Goulaine dans la niche supérieure, celui de Guy d'Epinay dans la niche inférieure.

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Il est impossible de ne pas penser au célèbre Transi de René de Chalon, Prince d'Orange, réalisé par le sculpteur lorrain Ligier Richier en pierre calcaire en ... 1545-1547. Le défunt (décédé à 25 ans) est représenté sous ses armoiries comme un corps décomposé, écorché, debout, la main droite sur un écu posé sur la poitrine et la main gauche levée, brandissant son cœur vers le ciel. On peut voir ce geste comme le souhait d'accéder, par la gloire de sa mort et par celle de son nom, à l'immortalité en sauvant son cœur et son blason de la décomposition.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Transi_de_Ren%C3%A9_de_Chalon

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Les deux gisants , photo in Henri Busson 1922.

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Il mesure 6,60 m de hauteur,  3,30 m dans sa plus grande largeur et 1,60 m de profondeur, mais les deux enfeus sont fort inégaux. Tandis que l'inférieur, formant soubassement, est bas et sombre, comme il convient à un sépulcre destiné à recevoir l'image des cadavres, celui d'en haut, arrondi en plein cintre inscrit dans un portique dorique à deux colonnes, atteint plus de deux mètres et s'ouvre largement à la lumière près du beau vitrail du chevet. Le tout est couronné par un large fronton semi-circulaire.

Le fond et le plafond en sont ornés d'arabesques fort gracieuses et d'un écusson portant la date : 1553. Sur les cotés de la niche inférieure l'artiste a disposé deux pilastres ornés à l'italienne d'un trophée suspendu à une tête de griffon ; au dessus, encadrant l'arc triomphal, s'élèvent deux colonnes de marbre rose. L'ensemble du monument est semé de fleurs, d'oiseaux, de fruits et les moulures en sont rehaussées d'or. Des cartouches portent les lettres G et L, initiales des deux défunts.

Le tombeau de la fille des défunts, Claude d´Epinay, est placé dans la chapelle Sainte-Barbe, juste de l'autre coté du mur. Il est plus petit mais témoigne tout autant de cet art raffiné de cour, empreint de modèles antiquisants et de l´esprit nouveau de la Renaissance.

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Un tombeau sans référence chrétienne, une rupture dans l'art funéraire.

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On remarquera l'absence complète de tout signe ou de toute inscription en rapport avec la religion chrétienne, et plus généralement avec quelque religion, sur ce tombeau. Pourtant, la famille d'Espinay compte de nombreux prélats, des abbés des abbesses . Il faut voir là la façon de faire de l'époque en matière de monument funéraire.

L'artiste a substitué des statues de cadavres aux gisants qui ornaient les anciens tombeaux, la tête entourée d'anges, pieusement couchés dans leurs armures (ou leurs atours, pour les dames), les yeux ouverts tournés vers le ciel , les pieds sur des animaux emblématiques (lions ou moins souvent chiens). Mais ici les deux cadavres sont absolument nus ; ils ont les yeux fermés, et rien ne rappelle plus ni l'espoir chrétien de la résurrection.

Les statues des Apôtres, ou des saints, qui se suivaient dans des niches du soubassement, ont disparu, alors qu'on les trouve encore dans les tombeaux d'Artus, de Claude Gouffier en leur collégiale Saint-Maurice dOiron vers 1518 et 1559. Dans le tombeau de Guillaume Gouffier de Bonnivet, l'amiral de France est en armure, dans la disposition traditionnelle du gisant, mais son tombeau de marbre noir porte des médaillons blancs à ourobouros et, au centre, l'emblème à ancre et dauphin avec la devise festina lente, empruntée à l'imprimeur vénitien Alde Manuce. 

Cette sépulture de Champeaux est, dans son aspect, proprement "païenne" (H. Busson), mais plutôt pour adopter la tendance esthétique et humaniste de leur milieu de la cour royale du Val de Loire que par détachement de la Foi et pratique chrétienne, puisque les deux époux  veillèrent, par donation,  à ce que premier dimanche de chaque mois on chante la messe et un Libera à leur intention, alors que la veille, on chantait les vêpres, un nocturne et les laudes des morts, ou que le 2 août et le 8 février, la messe d'anniversaire remplaçait l'office du 1er dimanche de ces mois (Arch. Ille-et-Vilaine G.449 f°25 cité par Busson).

 

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Une restauration récente.

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Ma première visite de la collégiale date de 2013. C'est l'année suivante que les travaux de rénovation intérieure ont démarrés, ils se sont poursuivis jusqu'en 2018.

Je montrerai en fin d'article quelques photographies de l'état avant restauration.

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Mon  but est de contribuer à rendre disponible, en ligne, les clichés photographiques récents, afin de documenter les recherches d'iconographie sur la sculpture de la Renaissance en Bretagne.

Voir notamment ici la chapelle du château de Kerjean (29) vers 1580, et les sablières de l'atelier du Maître de Pleyben présentant des cuirs à enroulement, ou les panneaux de la tribune d'Esquibien et de la chapelle Sainte-Brigitte d'Esquibien.

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Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Epinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Epinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le fronton.

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Au centre du fronton cintré trône la Mort, sous la forme d'un homme décharné émergeant en buste d'une plaque noire . Sa tête aux  longs cheveux est au centre d'un médaillon orné de rayons blancs .

L'ensemble, peint en noir, blanc et or, est une composition parfaitement Renaissance, avec volutes, pots à feu, frise grecque, masques léonins tenant dans leur gueule une linge, coquilles, guirlandes, et, en bas, un ange dans un cuir à enroulement. C'est là tout le vocabulaire issu de l'école de Fontainebleau après la décoration en stuc de la Galerie François Ier (1534-1539) par les décorateurs italiens comme le Rosso et le Primatice.

Mais le rapport avec le cénotaphe de Thomas James en sa cathédrale de Dol-de-Bretagne (premier monument Renaissance en Bretagne), réalisé par les  sculpteurs italiens Betti (surnommés les Juste) vers 1509, doit être remarqué. [Charles d'Espinay, fils des défunts, a été évêque de Dol, mais seulement à partir de 1560. Il y sera inhumé.]

Longtemps, le monument funéraire de Champeau fut attribué — notamment par Henri Busson — à l'atelier des Juste à Tours, et notamment à Jean Juste II (1510-1577), malgré les réserves faites par Henri Bourde de la Rogerie. On sait que Jean Juste Ier (1485-1549) a sculpté le tombeau de Jean IV de Rieux, maréchal de Bretagne, à Ancenis, celui de Thomas Bohier dans l'église Saint-Saturnin de Tours, de l'abbé Louis de Crévent à Vendôme, et d'Artus Gouffier (mort  en 1519) et/ou Claude Gouffier (mort en 1570) à la collégiale Saint-Maurice du château d'Oiron (Deux-Sèvres). Mais cette attribution des tombeaux de Champeaux est désormais réfutée : cela n'interdit pas les comparaisons.

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L'inscription. La Mort victorieuse de l'amour terrestre.

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Presque au sommet du monument, qui garnit toute la muraille à droite de l'autel, est gravée en lettres d'or sur fond noir  l'inscription suivante en vers latins : 

 

Mors in utriusque mortem :

Non cedat tellus, styx, aer, pontus, amori,

 Tellus, styx, aer, cedet et unda mihi ;

Cedat et ipse puer Quidvis [Quidnis] mihi, si quid amori.

Mundus habet ; mundus nam domo quidquid habet.

Quos nunc funereo junxi sub marmore quondam

Junxit amor ; vici ; sic quoque victus amor.

At quis amor ? Mortalis amor, qui numina divi

Emeritus erat ; vicit at alter amor.

Sic mors, verus amor, coelum concessit utrique,

Vitam, nectar, opes, morte, siti, spoliis.

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H. Busson propose la traduction suivante (je remanie à peine le début): 

"La Mort, à chacun des défunts :

"La terre, les enfers, l'air, l'océan ne sont pas soumis à l'amour ; la terre, les enfers, l'air, la mer me sont soumis à moi. Cède toi-même aussi à ma puissance, Enfant de Vénus, si tu commandes aux éléments. Le monde te possède ; or, je détruis tout ce qui est en ce monde. Ceux-là que j'ai réunis sous ce marbre, autrefois l'amour les unit.

Je suis donc victorieuse et l'amour est vaincu. Mais quel amour ?

L'amour mortel qui avait acquis un pouvoir divin ; mais il est vainqueur, l'autre amour.

Ainsi, la mort, véritable amour, leur a donné le ciel à tous deux,  la vie, l'ambroisie, l'abondance, par la mort, par la soif, par la privation. "

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Cette curieuse épitaphe est significative de ce temps  où, comme l'écrit H. Busson, "Platon avait remplacé l'Évangile pour les érudits" : elle est toute entière construite sur l'opposition entre l'amour mortel générateur, et l'amour immortel , et renvoie au dialogue de Pausanias et Socrate dans Banquet de Platon (VIII-IX)  où la prêtresse Diotime initie Socrate à l'élévation de  l'âme de la vision des beautés charnelles à celles de l'esprit, puis à cette « beauté immuable, éternelle, dont participe tout ce qui est beau sans rien enlever ni ajouter à sa perfection » ( Banquet chap. XXIX) . L'amour de la Beauté mène ainsi à l'immortalité. Plus loin, Pausanias répond à Phèdre qu'il faut distinguer deux Amours, Amour céleste et Amour populaire,  et deux Vénus (dans la mythologie, Vénus est mère d'Eros/Cupidon/Amour], la Vénus-Uranie qui est fille du Ciel et Vénus populaire. "La conclusion est donc qu'il est beau d'aimer pour la vertu. Cet amour est celui de la Vénus céleste, céleste lui-même, utile aux particuliers et aux états , et digne de leur principale étude , puisqu'il oblige l'amant et l'aimé de veiller sur eux-mêmes, et d'avoir soin de se rendre mutuellement vertueux. Tous les autres amours appartiennent à la Vénus populaire."

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L'épitaphe relève plutôt de la lecture qui se fit à la Renaissance du Banquet de Platon, et notamment de celle du futur cardinal Bembo, dans ses Gli Asolani  entre 1497 et 1502. Une traduction française, sous le titre « Les Azolains - De la nature de l'amour », avait été publiée par l'humaniste Jean Martin en 1545 chez Michel de Vascolan et rééditée en 1553. Dans son Livre III sous-titré Lavinello , le héros soutient la théorie de la l'amour platonique, défini comme la contemplation de la beauté idéale présente dans les choses terrestres.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k710955.image

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In fine, cette inscription peut se lire comme une qualification du mécénat artistique des seigneurs d'Espinay en leur collégiale de Champeaux :  si la finalité de l'amour terrestre est "la génération dans la beauté" , l'amant initié aspire à se survivre dans sa postérité et veut obtenir par la commande artistique un accès vers l'immortalité.  C'est aussi la base des Amours de Ronsard, qui par le biais de la description de la beauté (périssable) de l'aimée, cherche la gloire pérenne.

 Le dernier vers relève parfaitement des jeux d'oxymore des SonnetsLa mort est le vrai Amour, elle procure la Vie (de la Gloire), comme la Soif procure l'ambroisie, boisson des dieux de l'Olympe, et la privation (donc le Désir) procure l'opulence .

Sic mors, verus amor, coelum concessit utrique,

Vitam, nectar, opes, morte, siti, spoliis

De même, Ronsard avait exprimé dans ses Odes (ode VIII où l'Usure du temps s'adresse au poète), comment l'œuvre artistique était, mieux encore qu'un tombeau, capable de perpétuer un grand nom :

Ne pilier, ne terme dorique,

D'histoires vieilles décoré,

Ne marbre tiré de l'Afrique

En colonnes élabouré,

Ne fer animé sur l'enclume

Ne feront vivre ton renom,

Comme la pointe de ma plume

Pourra perpétuer ton nom. 

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Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

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L'enfeu supérieur.

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Un arc en plein cintre posé sur deux pilastres soutient un architrave de style dorique avec alternance en frise de triglyphes et de métopes sculptés de trophées d'armes : la référence à l'antique est patente.

Les trophées associent boucliers et carquois, cuirasses, lances et flèches, soulignant le rôle militaire de la noblesse bretonne, le titre de chevalier du défunt, et les expéditions récentes en Italie. Guy d'Espinay était un grand historien de son temps, et son fils Jean lisait des ouvrages de science de la guerre (S. Joubert).

Un panneau associe à une cuirasse deux boucliers au décor comique et fantasque de deux masques, l'un riant et l'autre triste.

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Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le fond et son inscription.

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Le fond noir comporte un savant entrelacs blanc dont l'ovale central renferme un cartouche posé sur un cuir à enroulement.

On y lit l'inscription :

FAMA . MORTALIBVS 

VNA . SUPERSTES

Fama, ae est le renom, la réputation, la célébrité ou la gloire.  Solen Joubert propose la traduction "Aux mortels  ne survit que la Renommée ". Mais cette gloire posthume n'est pas accessible aux simples mortels,  et le Renom suppose au préalable un Nom, et des Armes.  Pour les nobles mécènes, l'importance donnée à la gloire posthume est cruciale.

Henri Busson remarque les mots Fama superstes ("la Renommée qui survit") dans une Ode d'Horace, ou dans les Tristes d'Ovide (III, VII, 50), ou sur l'épitaphe de l'évêque de Dol Thomas Le Roy en la cathédrale de Nantes (BnF lat. 17025 f°50). Alain Croix, sans donner de traduction, trouve que cette inscription dénote l'idée majeure du monument : servir la renommée, la gloire du nom, dans un macabre précieux, élitiste et totalement coupé des réalités et d'une préoccupation de la mort.

L'importance donnée à la Gloire militaire se manifeste dans le décor guerrier du monument.

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Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le plafond de l'enfeu supérieur, ses armoiries et ses inscriptions.

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Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Les armoiries.

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Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Epinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Epinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le blason associe les armoiries de Guy d'Espinay à gauche (on note des traces des couleurs d'origine) et celles de Louise de Goulaine à droite.

Les armoiries de la famille d'Espinay : D’argent au lion coupé de gueules sur sinople armé, lampassé et couronné d’or :

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Ce fichier est dérivé de :  Armoiries de Mirwart.svg:Cette image vectorielle non W3C-spécifiée a été créée avec Inkscape., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=26791876

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Les armoiries de Goulaine  Mi parti d'Angleterre et de France (mi-parti de gueules à trois léopards d'or passant l'un sur l'autre et d’azur à trois fleurs de lys d'or :

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Armoiries de la famille de Goulaine, Wikipedia, travail personnel de Jimmy44

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Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

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La date de 1553 figure dans un cartouche à cuir à enroulement sous la forme 1.S.S.3.

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Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Les chiffres (initiales) des époux Guy et Louise figurent dans un cartouche à cuir à enroulement, réunis par un lac d'amour.

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Ces initiales entrelacées rappellent celles de Louis III de Montpensier et de Jacquette de Longwy, dans la nef de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude, réalisée entre 1538 et 1561. Souvenons-nous que Louise de Goulaine exigea pour le monument funéraire la pierre de Rajace, extraite à proximité de Champigny-sur-Veude.

Ces initiales au lacs d'amour se trouve aussi sur un coté de la maîtresse-vitre.

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Baie 0 de Champeaux, vers 1540. Photo lavieb-aile août 2020.

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Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Les cotés de l'enfeu et ses armoiries.

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À droite, les armoiries bûchées de Guy d'Espinay avec casque et lambrequins.

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Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Epinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Epinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

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À gauche, dans un panneau de fond noir, un angelot présente un blason losangique (et donc féminin) les armoiries mi parti d'Espinay et de Goulaine, qui ont été bûchées mais dont les couleurs persistantes permettent l'attribution.

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Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

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L'enfeu inférieur.

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Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Deux personnages en buste sur colonne (télamons) représentent les défunts décharnés se mettant debout. Voir les photos du site POP https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/memoire/IVR53_19843500519V

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Les pilastres.

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Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Guirlandes de fruits, têtes de bélier, oiseau (aigle ?). Le cartouche porte la date de 1553, peinte et non gravée.

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Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

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Ce très bel ensemble de cuirs découpés à enroulement en lanières cloutées parmi des fruits s'orne d'une tête féminine. On y trouve le motif de linges passant par des orifices circulaires des cuirs, comme au château de Kerjean (entre autre).

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Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile août 2020.

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L'état  avant la restauration de 2014-2018.

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Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile mai 2013.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile mai 2013.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile mai 2013.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile mai 2013.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile mai 2013.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile mai 2013.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile mai 2013.

Le tombeau (1553, Jean de Lespine) de Guy d'Espinay et Louise de Goulaine en la collégiale de Champeaux (35). Photographie lavieb-aile mai 2013.

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SOURCES ET LIENS.

—BUSSON (Henri), 1922, Dans l'orbe de La Pléiade. Charles d'Espinay, évêque de Dol, poète (1531?-1591): Thèse complémentaire, présentée pour le Doctorat ès lettres, à la Faculté des lettres de l'Université de Paris. Champion ed, Paris. 246 pages

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3380739s

https://books.google.fr/books?id=NX3VDwAAQBAJ&pg=PT31&lpg=PT31&dq=%22tellus+styx%22&source=bl&ots=RzqKwKQm30&sig=ACfU3U1sfHNtevj6Vdd1wooHxy8GUEx57A&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwj4oqDjle7rAhVJ8uAKHeIKCjwQ6AEwAXoECAMQAQ#v=onepage&q=%22tellus%20styx%22&f=false

https://www.shabretagne.com/scripts/files/5f469555453ed7.10708030/1922_01.pdf

—BUSSON (Henri), 1922, "Dans l'orbe de La Pléiade. Charles d'Espinay, évêque de Dol, poète (1531?-1591)", Mémoires de la SHAB

https://www.shabretagne.com/scripts/files/5f469555453ed7.10708030/1922_01.pdf

— ESPINAY (Charles d'), 1559, - Sonets amoureux / par C.D.B. [Charles d'Espinay. Breton], 1559

— ESPINAY (Charles d'), 1560  Les Sonets amoureux : Les sonets / de Charles d'Espinay, Breton, reveus et augmentez par l'autheur, de l'imprimerie de Robert Estienne, 1560 .

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k70650m.image

—GUILLOTIN DE CORSON (abbé Amédée), 1880-1886, Pouillé historique de l'archevêché de Rennes. [Volume 3] 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55608m.pdf

— HEURES A L'USAGE DE RENNES Horae ad usum Redonensem Mazarine ms 0506, 141 folios. Le manuscrit porte les armoiries de Richard d'Espinay au folio 13.

https://bvmm.irht.cnrs.fr/consult/consult.php?mode=ecran&reproductionId=14099&VUE_ID=1373802&panier=false&carouselThere=false&nbVignettes=tout&page=1&angle=0&zoom=&tailleReelle=

https://portail.biblissima.fr/fr/ark:/43093/mdata1b17160092233d2f86f48948aebacf534fb0f7f7

Enluminures :

https://bvmm.irht.cnrs.fr/consult/consult.php?reproductionId=14099

— JOUBERT (Solen), 2003, "Audace et renommée : un réseau de la noblesse bretonne, vecteur d'échanges culturels et artistiques pendant la Renaissance." SHAB pages 205-

https://m.shabretagne.com/scripts/files/54da14d35ff576.88078498/2003_08.pdf

 

Guy III d'Espinay fut élevé à la cour des Laval à Vitré, très réceptive aux nouveautés de la Renaissance. En 1526, il fut présenté à François Ier de retour de sa captivité de Pavie, au moment même où le roi donnait une nouvelle impulsion à l'humanisme et à l'influence artistique italienne en France.

— LEVRON (Jacques), 1939, « Le tombeau de Champeaux », Bulletin et Mémoires de la Société archéologique d'Ille-et-Vilaine, t.XIV, p. 87-92.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65611407/f131.image


— LEVRON (Jacques), 1940, "Jean de Lespine, architecte et sculpteur (?) angevin de la Renaissance, et le tombeau de Champeaux (Ille-et-Vilaine)", Bulletin monumental tome 99 n°1 pages 85-98

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1940_num_99_1_9755

— MESSELET (Jean), 1925, "La collégiale Saint-Martin de Champeaux" Bulletin Monumental  Année 1925  84  pp. 253-282.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1925_num_84_1_11903

— RIOULT ( Jean-Jacques ), ORAIN (Véronique), 1979,L'ancienne collégiale de Chaêaux, Dossier IA00130695 (c) Inventaire général ; (c) Conseil général d'Ille-et-Vilaine

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/ancienne-collegiale-actuellement-eglise-sainte-marie-madeleine-place-de-la-collegiale-cha.mpeaux/d2fdc8a2-dd6b-4bea-83c6-91455faf82e9

 

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chateau-d-epinay-ancien-chateau-de-la-riviere-champeaux/380ed73c-19d0-4e1e-8082-64d1b7934c77

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA35000276

https://monumentum.fr/chateau-epinay-ancien-chateau-riviere--pa00090518.html

— SITE DECOUVRIR CHAMPEAUX

https://www.champeaux35.fr/decouvrir-champeaux/histoire-et-patrimoine/collegiale-2/

—GUINNEBAULT (Yves),Vidéo

https://www.youtube.com/watch?v=YbESi-0hrg4

 

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Published by jean-yves cordier - dans Sculpture Renaissance Inscriptions Héraldique
19 mai 2020 2 19 /05 /mai /2020 14:46

Le calvaire (fin XVe ou début XVIe siècle) de l'église d'Argol. Pour les amateurs de lichens.

 

 

Voir :

 

 

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Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

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DESCRIPTION. Un oeuvre du XVe siècle, de 1593, de 1617, de 1891 et 1909.

 

Ce calvaire en granite (socle) et kersanton de 4,50 m de haut est un ensemble composite ou plusieurs fois modifié. Sur une base maçonnée à corniche de trois degrés, où est encastrée une table d’offrande, un socle à pans porte sur ses quatre faces    l'inscription L’AN 1909 MISSION. L’AN 1891 MISSION. L’AN 1593 POSEE. L’AN 1891 RESTAUREE. Le fût octogonal, avec sa statue de saint Pierre en haut relief, serait du XIXe siècle. Sur le nœud ouest du croisillon se voient les armes de Jean Briant, abbé de Landévennec ( 1608-1632) qui témoignerait d'une autre époque encore, mais qui relève sans-doute d'une reconstitution de la fin du XIXe siècle. De l'autre coté, l'inscription date de 1617 :   "IAN GVELMALC, Y. GAL 1617". Le croisillon porte les statues géminées de la Vierge/Vierge, et de saint Jean/ ange du Jugement. Au centre coté ouest, le Crucifié sous un dais sur une  Croix fleuronnée. Au revers se trouve la partie la plus intéressante, avec au centre le  Christ ressuscité sur un arc en ciel présidant au Jugement dernier surmonté d'une banderole de lecture hasardeuse GARDE QUIL FERA SELON ESTANT / JUGERA. 

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L'attaque par les lichens est considérable et dénature les diverses parties de ce précieux témoin artistique : on peut en suivre les dégâts sur les cartes-postales et les photos prises en 2012 pour l'Inventaire. L'étude de l'inscription de la banderole en est pénalisée.

L'incurie à l'égard de cette œuvre est regrettable par le respect qui est dû à notre patrimoine, mais aussi car elle prive les visiteurs d'une satisfaction esthétique, et surtout car elle n'a pas encore livré tous ses secrets.

L'intérêt principal est de voir ici repris le même thème du Jugement dernier qui figure sur le coté oriental du calvaire de Châteaulin, à 20 km de là, datant du XVe siècle. On y trouve le même Christ au torse nu dans le manteau de la Résurrection, montrant ses stigmates, assis sur l'arc en ciel, les pieds nus posés sur le globe du Monde, tandis qu'un ange souffle dans une trompe pour annoncer le Jugement. La banderole est plus complète à Châteaulin, mais nous retrouvons une partie commune, GARDE QUIL FERA SELON --JUGERA. 

J'ai discuté de ce motif iconographique dans mon article sur Châteaulin. Le texte reste opaque, mais rappelle les versets de Matthieu 7:1-2 Nolite judicare, ut non judicemini, in quo enim judicio judicaveritis, judicamini : et in qua mensura mensi fueritis, remetietur vobis. En gros, prends garde que tu seras jugé de la même façon que tu auras jugé.

C'est la comparaison avec Châteaulin qui me permet d'identifier l'ange sonnant de la trompe, identification qui a échappé à Yves-Pascal Castel et à Christel Douard. De même, la femme du coté droit ne peut être que la Vierge, dans son rôle d'intercession. Les autres personnages, ici manquant, sont les individus sortant de leur tombeau à l'appel de la trompette : ils permettent d'imaginer l'état initial avant les modifications successives.

Je fais donc avancer l'étude de ce calvaire, mais j'achoppe face aux inscriptions. Je passe le relais au suivant.

 

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Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

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LA FACE OCCIDENTALE : LE CRUCIFIX.

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Cliché Le Doaré, coll. Hamonic.

Cliché Le Doaré, coll. Hamonic.

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Le socle.

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Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

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Saint Pierre sur le fût.  1891.

C. Douard suggère que le fût polygonal, et le haut relief de saint Pierre, datent "probablement du XIXe siècle" (et donc de la restauration de 1891 indiquée sur le socle). Un rapprochement s'impose alors avec le fût et le haut relief de saint Yves sur la place Saint-Yves de Plomodiern, datant de 1893 et qu'on attribue à Yan Larc'hantec, de Landerneau.

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Calvaire de 1893 de la place Saint-Yves de Plomodiern.

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Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

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Les armoiries du nœud.

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L'état de ce blason sur la carte postale (début XXe?), comparé à celui des mêmes blasons sur d'autres sites, incite à y voir une restitution datant vers 1891. Mais nous pouvons imaginer que ce blason a repris une figure comparable mais trop altérée.

Jean Briant, abbé de Landévennec de 1608 à 1630  portait d'azur (bleu) au pigeon portant dans son bec un rameau de sinople (vert). Avec la crosse en pal.

La façade de l'église ainsi que son arc de triomphe porte les armes d'autres abbés de Landévennec, ses successeurs les Tanguy, en affirmation de leurs droits sur cette paroisse.

 

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Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Photo Christel Douard IVR53_20102911581NUCA copyright Inventaire

Photo Christel Douard IVR53_20102911581NUCA copyright Inventaire

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Le Crucifix.

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Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

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Le Crucifié sous un dais.

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Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

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La Vierge.

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Elle a la tête  voilée par son manteau, et tient les mains croisées sous sa poitrine. Sa tête est fléchie vers sa gauche.

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Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

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Saint Jean.

Il tient le livre de ses écrits, et garde la main droite sur la poitrine. Sa tête est légèrement levée et tournée vers sa droite. Les yeux sont des amandes recouverts par les paupières.

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Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

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LA FACE ORIENTALE : LE CHRIST DU JUGEMENT DERNIER.

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Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

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Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

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Le Christ du Jugement, au torse nu dans le manteau de la Résurrection, montre ses stigmates, assis sur l'arc-en-ciel, les pieds nus posés sur le globe du Monde.

L'arc-en-ciel est particulier par sa forme de trapèze.

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Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

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L'inscription :

[GA]RDE QUIL FERA SELÕ FE

JUGERA

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Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

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L'ange sonnant de la trompe.

Cette trompe est brisée. L'ange est vêtu d'un manteau dont le pan fait retour sur le bras gauche.

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Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

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La Vierge.

Elle présente les paumes de ses mains à la façon de son Fils montrant ses stigmates. Cela m'embarrasse un peu. 

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Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

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L'inscription du croisillon.

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IANCVEVMALCY GAL 1617

Nous pouvons essayer Ian ou Jean GVEN et Yves GALL, mais en tordant un peu la réalité.

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Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

Calvaire de l'église d'Argol. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

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ABGRALL, Jean-Marie. PEYRON, Paul. Notices sur les paroisses du diocèse de Quimper et de Léon. Quimper, 1904, vol. 1, p. 1-9.

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/fed8f088bb179f59656c3eefce913b48.pdf

"Elle porte cette date : LAN. 1593. A sa base est un petit autel en pierre, au-dessus duquel est une Notre-Dame-de Pitié, dont la robe et le manteau offrent des plis bien drapés. Deux anges debout soutiennent les bras de Notre Seigneur et deux autres plus petits, à genoux, recueillent le précieux sang coulant des plaies de ses mains. Sur les croisillons, de chaque côté de Notre-Seigneur en croix, sont les statues de la Sainte-Vierge et de saint Jean, auxquelles sont adossées deux Saintes Femmes, et au milieu, le Sauveur assis, triomphant."

— CASTEL, Yves-Pascal. Atlas des croix et calvaires du Finistère. Société archéologique du Finistère. Quimper, 1980.

http://croix.du-finistere.org/commune/argol.html

COUFFON (René), Le Bars (Alfred), 1988, Eglises et chapelles du diocèse de Quimper.

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/argol.pdf

"Dans le cimetière, croix dont le socle de granit porte la date de 1593, et le croisillon, en kersanton et timbré des armes de l'abbé Jean Briant, celle de 1617 ; elle a été restaurée en 1891. Statue de saint Pierre contre le fût."

DOUARD (Christel), LE LU ( Stéphanie), 2012, Calvaire (Argol), Dossier IA29005029 réalisé en 2012

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/calvaire-argol/8ec861c2-6392-403d-bd43-6de18e724bad

 

h : 4,50 m

Œuvre hétérogène datant de plusieurs époques. Groupe de crucifixion, dais et phylactère avec inscription en lettres gothiques probablement début 16e siècle. Traverse datée 1617 portant les armoiries de Jean Brient, abbé de Landévennec (ouest) et le nom des fabriciens, peut-être Ian Guen et Marc Gall (est). Socle daté 1593 et 1891 (restauration). Fût (face ouest avec haut-relief figurant saint Pierre) probablement fin 19e siècle.

1593, porte la date
1617, porte la date
1891, porte la date

Base avec table d'offrande à l'ouest. Socle de 1593 remployée lors de la restauration de 1891. Fût monolithe en kersantite avec haut-relief figurant saint Pierre sur la face ouest. Statues géminées de la Vierge et de saint Jean (ouest), d'un apôtre ou saint Thomas (?) et d'une sainte femme (est). Dais gothique coiffant les statues géminées du Christ en croix (ouest) et du Christ ressuscité (est)

Il s'agit d'une oeuvre remaniée à plusieurs reprises. La lecture faite de l'inscription en lettres gothiques sur le phylactère (garde qu'il fera le roy estant jugera) demeure à être confirmée. Cette partie, la plus ancienne du calvaire, se distingue par sa structure encore médiévale dont le dais ouvragé et l'iconographie peu commune de la Résurrection du Christ. Il faudra sans doute rectifier la datation actuelle de cette oeuvre ; la date de 1593 qui figure sur la base semble correspondre à un remaniement et non à la création.

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Published by jean-yves cordier - dans Calvaires Chapelles bretonnes. héraldique Inscriptions
7 mai 2020 4 07 /05 /mai /2020 14:50

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Note : cet article contient certainement des coquilles et des bourdes : à chacun de les corriger.

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PRÉSENTATION.

 

1. Les Saintes-Chapelles.

Saint Louis édifia la Sainte-Chapelle entre 1241 et 1248 pour abriter la Sainte Couronne d'épines et d'autres reliques. Ses descendants obtinrent le privilège de recevoir des fragments de ces reliques et de construire pour les abriter une Sainte-Chapelle sur le même plan (à un ou deux étages),  à nef unique éclairée de hautes verrières, et surmontée d'une flèche. Un service d'office y était célébré par des chanoines.

Ces monuments sont l'équivalent en architecture des reliquaires d'orfèvrerie. L'importance donnée à la surface vitrée leur confère une valeur inestimable pour les amateurs de vitraux, lorsque ceux-ci ont pu être préservés (Sainte Chapelle ; Crypte de la cathédrale de Bourges où ceux commandés par Jean de Berry ont été déplacés).

http://www.lavieb-aile.com/2017/09/les-vitraux-de-la-sainte-chapelle-de-bourges.html

Philippe VI en fonda une au Mans, et Charles V fonda celle du Viviers à Fontenay-Trésigny et la Sainte-Chapelle de Vincennes.

Sept autres chapelles furent des fondations princières entre 1315 et 1505. Parmi celles-ci :

-Louis Ier de Bourbon, petit-fils de Saint-Louis, fonda celle de Bourbon-L'Archambault en 1315.

-Louis Ier de Bourbon-Montpensier fils de Jean Ier de Bourbon, fonda en 1475 celle d'Aigueperse, achevée par son fils Gilbert.

-Jean II de Bourbon fonda la seconde chapelle de Bourbon-L'Archambault en 1483.

-Louis de Bourbon-Vendôme et Louise de Bourbon-Montpensier fondèrent la sainte chapelle de Champigny-sur-Veude .

C'est dire l'importance de cette tradition pour la Maison de Bourbon.

 

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2. L'extinction de la branche aînée des Bourbon et le passage à la branche cadette des Bourbon-Montpensier.

Depuis Louis Ier de Bourbon, sept ducs se sont succédé, jusqu'à Pierre II (1438-1503), marié à Anne de Beaujeu. Ce couple sans héritier mâle eut comme héritière Suzanne de Bourbon, qui épousa Charles III de Bourbon-Montpensier (1490-1520) : ce dernier, le Connétable de Bourbon, devint le 8ème duc de Bourbon.

Lorsqu'en 1523, il, quitta le roi François Ier qui l'avait spolié de ses fiefs pour se tourner du côté de Charles Quint, Louise de Montpensier, sa sœur aînée put récupérer le comté de Montpensier qui fut alors érigé en duché.

 

En secondes noces, elle épousa, en 1504 ou 1508, un cousin de la branche de Bourbon-Vendôme, Louis de Bourbon (1473 † 1520), prince de La Roche-sur-Yon. Elle y sera inhumée après sa mort le 5 juillet 1561. Elle est à l’origine de l’unique lignée des Bourbon-Montpensier qui s’éteint ensuite avec La Grande Mademoiselle, restée sans descendance.

C'est Louis de Bourbon-Vendôme qui fit  construire en 1499 le château de Champigny-sur-Veude et  y fonda une Sainte-Chapelle (collégiale Saint-Louis  de 9 membres, statuts approuvés par bulle papale de 1499 et modifiés en 1507). La date de sa construction qui varie selon les sources, aurait débutée dès le début du XVIe siècle, mais la nef de chapelle ne fut achevée par son fils Louis III de Montpensier qu'en 1543-1546 (chronogramme) , avec la pose des vitraux offerts, sans doute pour son mariage en 1538,  par le cardinal de Longwy, oncle de son épouse Jacqueline de Longwy. Ces vitraux ne furent achevés que longtemps après, puisque l'on voit sur l'un d'eux Henri de Bourbon et Henriette de Joyeuse, qui se marièrent en 1597.

La riche emblématique doit-elle être attribuée  au couple fondateur, ou à leur fils ? Les lettres L ou leur transcription sous forme d'une aile, largement  répétées, ne permettent pas de choisir entre ces trois personnages porteurs du même prénom Louis, reprenant celui de l'ancêtre Louis Ier de Bourbon.

 

 

 

 

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3. L'emblématique et les Bourbon.

Sur les murs de la chapelle ou sur les clefs de voûte de la nef vont se trouver différents emblèmes, privilégiant 1. la ceinture Espérance ; 2. les L et Ailes ; et 3. les Cerfs ailés.

C'est là la reprise d'une emblématique remontant, deux siècles auparavant,  à Louis II, 3ème duc de Bourbon et comte de Clermont et reprise par ses différents descendants.

Mais nous y découvrons aussi des motifs moins connus : 4. Les coquilles Saint-Jacques, la besace et les bourdons des pèlerins ;  5. la lance brisée enflammée ; Les lettres L et I réunis par un lacs d'amour.

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4. L'héraldique des Bourbon.

Elle va décliner sur les clefs de voûte et sur les vitraux les armoiries non seulement des deux lignées de la branche aînée des Bourbon de France d'azur à trois fleurs de lis d'or  à la bande de gueules  et de la branche cadette des Bourbon-Montpensier qui reprend celles de Louis de Bourbon-Vendôme, d’azur à trois fleurs de lys d’or, au bâton de gueules péri en bande chargé en chef d’un croissant d’argent , mais aussi de  toutes leurs alliances.

 

 

 

Entourant les blasons, le collier de l'Ordre de Saint-Michel se retrouve régulièrement, sous ses deux modèles, avant et après 1516, c'est-à dire  à aiguillettes nouées en lacs d'amour, puis en doubles cordelières : " Le grand collier de l'Ordre de Saint-Michel était composé de doubles coquilles d'or, attachées d'aiguillettes rondes de soie noire à longs ferrets d'or, liées et nouées en lacs d'amour. Au bout de ce collier pendait sur l'estomac un ovale d'or émaillé d'une terrasse, sur laquelle était l'image de Saint-Michel foulant aux pieds le Dragon. Le Roi François Ier, au premier chapitre de l'Ordre qu'il tint après son sacre en septembre 1516, changea ces aiguillettes en doubles cordelières d'or, ( en mémoire de Saint-François ) tant à cause qu'il s'appelait François, que pour conserver la mémoire de la Reine Anne de Bretagne, mère de la Reine Claude, sa femme, qui l'en avait prié."

La première promotion de 15 chevaliers, crée à Amboise en 1469, comprenait Jean II de Bourbon (1426-1488) duc de Bourbon, pair de France et son frère Louis de Bourbon (1450-1487), comte de Roussillon, amiral de France. Charles III, le Connétable de Bourbon était chevalier de cet ordre. Voir infra.

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Emblématique et héraldique monumentale de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude. Photographie lavieb-aile 2019.

Emblématique et héraldique monumentale de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude. Photographie lavieb-aile 2019.

Emblématique et héraldique monumentale de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude. Photographie lavieb-aile 2019.

Emblématique et héraldique monumentale de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude. Photographie lavieb-aile 2019.

L'emblématique et l'héraldique monumentales de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude.

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Emblématique et héraldique monumentale de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude. Photographie lavieb-aile 2019.

Emblématique et héraldique monumentale de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude. Photographie lavieb-aile 2019.

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LA CEINTURE ESPÉRANCE.

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Entre l'élévation nord et le toit court une galerie à balustrade dont les intervalles sont remplis du motif de la ceinture emblématique, formant une frise de S en miroirs.

 

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C'est l'emblème majeur. Elle est figurée par paires,  plissée en S plus ou moins formé, munie de sa boucle avec son ardillon, son passant, son bout ferré en griffes, mais sans perforation.

L'inscription ESPERANCE est portée en lettres capitales.

Cette ceinture a été adoptée comme emblème par Louis II (1376-1446), deuxième duc de Bourbon et comte de Vendôme, à la suite de son séjour en captivité à la cour d'Édouard III comme otage (1361-1366) en échange de la libération de Jean II le Bon. Il avait été initié outre-Manche à la nouvelle emblématique associant devise, mots et couleurs (livrée).

Rentré dans son duché qu'il trouve dévasté par les Compagnies, il reprend autorité sur les barons en les ralliant à un ordre de chevalerie, l'Ordre de la Ceinture d'Espérance (Noël 1366) et de l'Ecu d'Or (jour de l'an 1367), dont il récompense les principaux gentilshommes lors d'une fête, s'en assurant la fidélité en les distinguant. La réalité de cet Ordre de l'Espérance est discutée, mais la ceinture marquée du mot Espérance devient le signe personnel du duc, sa devise, qu'il grave sur des cadeaux offerts  à ses beaux-frères  Jean de Berry, Philippe le Hardi, Louis d’Anjou, et Charles V, ainsi qu'à ses neveux.

Sa signification n'est pas claire : "Elle appartient au registre des nœuds, cordages et ceintures dans lequel puisent fréquemment les devises pour souligner les liens qui unissent ceux qui la portent . Peut-être est-elle censée représenter la ceinture dont on paraît les chevaliers à l’issue de leur adoubement ou peut-être encore évoque-t-elle l’écharpe verte remise par aux chevaliers de la Table Ronde mentionnée dans le poème rédigé à cet époque Gauvain et le Chevalier vert. On pourrait aussi y voir une allusion à la fin de la captivité du duc, une ceinture ouverte, contrairement à la Jarretière, ou à la ceinture de la Vierge dont plusieurs reliques était alors objet de dévotions. " (L. Hadot). Il est significatif que le mot figure sur le statue de Notre-Dame offerte par le couple ducal en 1372 à la collégiale Notre-Dame d'Espérance

 

Louis II est inhumé au prieuré de Souvigny, et la ceinture Espérance est sculpté sur les dais de marbre coiffant la tête des gisants de Louis et de son épouse Anne Dauphine.

La ceinture ESPERANCE va se maintenir chez les Bourbon jusque tard dans le XVIe siècle comme marqueur lignagier. Plus que les autres princes, les membres de cette maison montreront un goût prononcé pour les formules emblématiques qu’ils ne cesseront de créer et d’utiliser jusqu’au début de l’époque moderne (L. Hadot).

Elle est adoptée par le duc Jean Ier (1382 †1434), puis par  Charles Ier (qui fait graver la ceinture et son mot sur le portail de Notre-Dame d'Espérance en 1459), par son fils Jean II, par Jean II de Bourbon (1427 †1488),  et par Pierre II de Beaujeu (1439 †1503) qui l'utilise abondamment lors de son principat. On la retrouve par exemple sur la chape portée par saint Pierre sur le triptyque du maître de Moulins peint vers 1499 sur ses sceaux ou sur des jetons de compte. 

A la mort de Pierre II en 1503, la branche aînée de la maison de Bourbon s’éteint et le duché passe à la branche cadette des Bourbon-Montpensier. Le Connétable Charles III qui épouse en 1505 sa fille unique et héritière, adopte l’emblématique familiale de la ceinture ESPERANCE. La sœur du connétable, Louise de Bourbon-Montpensier, épouse de son cousin Louis de Bourbon-Vendôme, prince de la Roche-sur-Yon, l’utilise sur un jeton de compte frappé après 1538, associée à son chiffre L et à la figure parlante de l’aile.

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Emblématique et héraldique monumentale de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude. Photographie lavieb-aile 2019.

Emblématique et héraldique monumentale de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude. Photographie lavieb-aile 2019.

Emblématique et héraldique monumentale de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude. Photographie lavieb-aile 2019.

Emblématique et héraldique monumentale de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude. Photographie lavieb-aile 2019.

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LES L COURONNÉS ET LES AILES OU VOLS.

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Les ailes correspondent à l'initiale de Louis, ou de Louise, tandis que les deux ailes (ou "vols") reprennent cette lettre selon une forme "parlante". C'est donc un renvoi au couple Louis de Bourbon-Vendôme/ Louise de Bourbon-Montpensier, mais il reste valide pour leur fils Louis III de Montpensier.

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Emblématique et héraldique monumentale de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude. Photographie lavieb-aile 2019.

Emblématique et héraldique monumentale de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude. Photographie lavieb-aile 2019.

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LES CERFS AILÉS. LES ARMOIRIES DU DUC  DE BOURBON-MONTPENSIER.

a) Les cerfs ailés ou cerfs volants.

 

On connait bien cet emblème car ce fut celui que le roi Charles VI a adopté en 1381, et qui fut repris par Charles VII ou Louis XII. Son oncle Louis de Bourbon, qui faisait déjà usage de cet emblème, l'aurait conseillé au roi.

Il fut repris par la Maison de Bourbon et par la branche cadette; Selon L. Hadot, c’est apparemment Pierre II de Beaujeu (1439 †1503)  qui introduisit la figure du cerf volant dans l’emblématique de cette maison en l’associant à la ceinture. Il est repris par Charles III. Sa présence ici montre sa reprise par Louise de Bourbon-Montpensier et son fils.

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b) les armoiries ducales de Bourbon-Montpensier.

 

On les blasonnent d'azur à trois fleur-de-lys d'or, brisé d'un bâton péri de gueules, surbrisé d'un croissant d'argent. Elles sont surmontées de la couronne ducale et entourées du collier de l'Ordre de Saint-Michel (modèle post-1516).

Ce sont les armes :

-de Louise de Bourbon-Montpensier (1482-1561), duchesse de Montpensier à partir de 1522. Mariée à Louis de Bourbon-Vendôme, prince de La Roche-sur-Yon, chevalier de l'Ordre de Saint-Michel en 1507.

-de son fils le duc Louis III de Bourbon-Montpensier (1513 † 1582), duc à partir de 1561 ; chevalier de l'Ordre de Saint-Michel en 1539. marié en premières noces avec Jacqueline de Longwy  († 1561 ; fille de Jeanne d'Angoulême et nièce de François Ier) ; marié en secondes noces Catherine de Lorraine (1552-1596). Il décéda à Champigny.

  https://gw.geneanet.org/soudet2?lang=en&pz=olivier&nz=soudet&p=louis&n=capet&oc=21

https://fr.wikipedia.org/wiki/Seconde_maison_de_Bourbon-Montpensier

- de François de Bourbon-Montpensier (1542-1592), fils du précédent et de sa première épouse, duc  à partir de 1582 , chevalier de l'Ordre de Saint-Michel et de l'Ordre du Saint-Esprit, marié à Renée d'Anjou (1550-1590), marquise de Mézières, héroïne de la nouvelle La princesse de Montpensier de Madame de La Fayette (1662).

- de  Henri (1573-1608), fils du précédent, duc à partir de 1592, marié avec Henriette-Catherine (1585-1656), duchesse de Joyeuse. L'Ordre de Saint-Michel était tombé en désuétude en faveur de l'Ordre du Saint-Esprit.

https://gw.geneanet.org/soudet2?lang=en&pz=olivier&nz=soudet&p=henri&n=capet&oc=27

https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_comtes_puis_ducs_de_Montpensier

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Le premier candidat possible est donc Louis III de Bourbon-Montpensier. C'est le seul qui soit accordé à la présence du chiffre L et des ailes parlantes

 

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Emblématique et héraldique monumentale de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude. Photographie lavieb-aile 2019.

Emblématique et héraldique monumentale de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude. Photographie lavieb-aile 2019.

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LA CEINTURE ESPÉRANCE. LES ARMOIRIES DU DUC  DE BOURBON-MONTPENSIER. LES COQUILLES ET LES BESACES DE COMPOSTELLE.

Les armoiries sont martelées mais les fleurs de lis laissent supposer qu'il s'agit des mêmes que les précédentes. Le collier de Saint-Michel est absent.

Les coquilles et les besaces, enrubannées, indiquent l'adoption des emblèmes des pèlerins de Compostelle ; soit parce que l'un des fondateurs avait fait ce pèlerinage, soit par ce que cette vénération s'était transmis chez les Bourbon-Vendôme ou les Bourbon-Montpensier.

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Emblématique et héraldique monumentale de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude. Photographie lavieb-aile 2019.

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LA LANCE BRISÉE ENFLAMMÉE.

Couronne ducale ; Collier de l'Ordre de Saint-Michel. Armoiries martelées.

Je trouve mention de l'emploi emblématique de la lance brisée par Catherine de Médicis comme signe de son affliction après la perte de son mari Henri II. Elle s'accompagnait de l'inscription Lacrymae hinc, hinc dolor (de là ma douleur, de là mes larmes). Mais cette figure n'est pas décrite comme étant enflammée. 

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Je signalerai infra qu'elle se retrouve sur le relevé du tombeau de Henri de Bourbon-Montpensier. Cela me laissait d'abord penser que cet emblème est l'expression du chagrin de sa fille Marie de Montpensier et qu'il est donc postérieur à 1608.

Mais  Ch. de Chergé indique, en citant le Cérémonial de France, que "la main armée sortant d'une nue, tenant lances brisées jetant feux de toutes parts est une devise adoptée par Louis II de Bourbon, premier duc de Montpensier".  J'ai retrouvé cette source : 

Théodore Godefroy, Neufville, Le cérémonial François, recueilli par Théodore Godefroy, Chez Sebastien Cramoisy, 1649 - 1014 pages, page 274 :

"Ledit Prince de la Roche-sur-Yon avait son accoutrement de satin bleu Turquin, tout chargé de riches broderie faite de fil d'or trait, à la devise, qui est une main armée sortant d'une nuée, tenant lances brisées, jetant feu de toutes parts : de sorte qu'on ne voyait point le champ dudit accoutrement. Et la bordure d'iceluy était d'un grand demi-pied de large, toute chargée d'orfèvrerie d'argent doré, enrichie et semée de grands branlans de même, à feuillages de sauges. Et son épée bien dorée, le fourreau couvert de même. Le bonnet était de velours cramoisi, les rebras chargés à deux rangs de riches pierreries de diamants, rubis, saphirs, et balais à grosses perles de moult grande estimation."

 

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Il s'agit donc d'une des devises de Louis  de Bourbon-Vendôme, prince de la Roche-sur-Yon, (1473-1520), constructeur du château et de la chapelle.

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Emblématique et héraldique monumentale de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude. Photographie lavieb-aile 2019.

Emblématique et héraldique monumentale de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude. Photographie lavieb-aile 2019.

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Emblématique et héraldique monumentale de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude. Photographie lavieb-aile 2019.

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ARMOIRIES DE JACQUETTE DE LONGWY ; COQUILLES , BESACES ET BOURDONS DE COMPOSTELLE.

https://en.geneanet.org/gallery/?action=detail&desc=blason_de_longwy_d_azur_a_la_bande_d&id=5380796&rubrique=blasons

Les armoiries mi-parti Bourbon-Montpensier/ Longwy renvoient au couple formé par Louis III de Bourbon-Montpensier et Jacquette ou Jacqueline de Longwy, donc entre leur mariage en 1538 et le décès de Jacqueline en 1561.

Aux coquilles et aux besaces s'ajoutent les bourdons (avec leur crochet permettant d'accrocher la gourde) lacés par deux avec un ruban.

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Emblématique et héraldique monumentale de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude. Photographie lavieb-aile 2019.

Emblématique et héraldique monumentale de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude. Photographie lavieb-aile 2019.

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Le portique occidental.

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La frise de l'entablement : L couronné , emblèmes de Saint-Jacques de Compostelle, et ceinture ESPERANCE. Aux angles, des ailes couronnées.

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LA PORTE NORD.

En haut : les cerfs ailés présentent les armoiries ducales de la branche aînée des Bourbons, d'azur à trois fleurs de lis d'or  à la bande de gueules entourées du collier de l'Ordre de Saint-Michel dans son premier modèle antérieur à 1516. Cela pourrait être un hommage à  Jean II duc de Bourbon (1426-1488). 

Au milieu, sur des cuirs à enroulement  : deux vertus théologales :  la  Foi avec un livre et l'Eucharistie et la Charité portant un enfant, un autre étant à ses pieds. Au centre, l'Espérance avec une ancre à ses pieds.

 

En bas à gauche : le L couronné et la ceinture ESPERANCE.

En bas à droite : l'Aile couronnée et la ceinture (sans inscription)

Une porte assez semblable ferme le portail ouest, mais avec des armoiries différentes et les quatre Vertus ; 

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/0c/Champigny-sur-Veude_04.JPG

Bossebœuf page 65 :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k141969p/f66.image

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Emblématique et héraldique monumentale de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude. Photographie lavieb-aile 2019.

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L'ENTRÉE OUEST.

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Emblématique et héraldique monumentale de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude. Photographie lavieb-aile 2019.

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Emblématique et héraldique monumentale de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude. Photographie lavieb-aile 2019.

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L'INTÉRIEUR.

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Les clefs de voûte armoriées de la nef.

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Emblématique et héraldique monumentale de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude. Photographie lavieb-aile 2019.

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Le quinconce occidental.

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Emblématique et héraldique monumentale de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude. Photographie lavieb-aile 2019.

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Au centre : les armoiries du couple Louis III de Montpensier-Jacqueline de Longwy (1538-1561).

En 1 d'azur au trois fleurs de lys d'or au bâton de gueules péri en bande brochant, chargé d'un croissant d'argent en chef ; en 2 d'azur à la bande d'or.

Ces éléments héraldiques permettent de confirmer la construction de la nef entre 1538 et 1561.

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Emblématique et héraldique monumentale de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude. Photographie lavieb-aile 2019.

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Couronne aux emblèmes de Saint-Jacques de Compostelle (une besace et deux bourdons noués).

Cette situation dans le quinconce incite à attribuer cette vénération de Compostelle à ce couple, sans pouvoir préciser s'il revient à l'un ou à l'autre.

 

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Emblématique et héraldique monumentale de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude. Photographie lavieb-aile 2019.

Emblématique et héraldique monumentale de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude. Photographie lavieb-aile 2019.

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Couronne au chiffre L-I.

Les deux initiales de Louis et de Jacqueline (Iacqueline) sont couronnées et réunis par un lac d'amour.

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Emblématique et héraldique monumentale de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude. Photographie lavieb-aile 2019.

Emblématique et héraldique monumentale de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude. Photographie lavieb-aile 2019.

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Deuxième quinconce.

Les armoiries précédentes (Louis III de Bourbon-Montpensier/Jacqueline de Longwy) sont entourés de quatre couronnes ou guirlandes au cerf volant.

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Emblématique et héraldique monumentale de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude. Photographie lavieb-aile 2019.

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Dernier ensemble  de sept médaillons des Instruments de la Passion, au dessus du chœur.

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LES CLEFS DE VOÛTE DE LA CHAPELLE DE LA DUCHESSE.

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Au centre : le blason ovale (féminin) de Jacqueline de Longwy mi-parti Montpensier/Longwy, couronné, entouré des emblèmes de Compostelle. Cela incite à penser que ces emblèmes sont propres à la duchesse.

Autour : deux armoiries pleines des Longwy ; l'une avec la couronne de comte, l'autre avec le galero cardinalice renvoyant au cardinal Claude de Longwy de Givry (donc après 1533) 

Autour : les armoiries associant celles de la branche aînée des Bourbon et celle de Longwy.

Autour : le blason losangique plus complexe pour la partie gauche, entouré de la cordelière (adoptée par Anne de Bretagne, puis François Ier et, semble-t-il par les femmes de la cour royale).

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Emblématique et héraldique monumentale de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude. Photographie lavieb-aile 2019.

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DANS LA CHAPELLE DU DUC ?
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Collier de Saint-Michel avant 1516.

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Collier de Saint-Michel avant 1516.

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LE PRIANT D' HENRI DE BOURBON-MONTPENSIER (1592-1608).

Henri de Bourbon-Montpensier est le fils de François et de Renée d'Anjou-Mézières. Il épousa Catherine-Henriette duchesse de Joyeuse.

 

"Titré prince de Dombes du vivant de son père, il combattit les Ligueurs et particulièrement le duc de Mercœur en Bretagne à partir de 1590, prenant par ruse la ville de Quimperlé en avril 15902. Celui-ci le battit à Craon en 1592. Il fut nommé ensuite gouverneur de Normandie, entreprit de reconquérir cette province pour le roi et fut grièvement blessé au siège de Dreux (1593).

En 1596, il combattit les Espagnols en Artois, pour le compte d'Henri IV, se trouva à la bataille d'Ivry puis participa en 1600 à la campagne de Savoie.

Il hérita des biens de son père et fut duc de Montpensier, de Châtellerault et de Saint-Fargeau, pair de France, prince souverain de Dombes, prince de la Roche-sur-Yon et de Luc, dauphin d’Auvergne, comte de Mortain et de Bar sur Seine, vicomte d’Auge, de Domfront et de Brosses, baron de Beaujolais, du pays de Combrailles et de Mirebeau, seigneur de Champigny, d’Argenton et de Saint-Sever. De sa mère, il hérita notamment le marquisat de Mézières. Il devint par ailleurs chevalier des ordres du Roi, gouverneur de Dauphiné puis de Normandie.

Il épousa en 1597 Henriette Catherine (1585 † 1656) duchesse de Joyeuse, fille d'Henri, duc de Joyeuse, et de Catherine de Nogaret. Leur fille unique, Marie (1605 † 1627), étant l'une des plus riches héritières du royaume, elle fut mariée à Gaston de France (1608 † 1660), duc d'Orléans et frère cadet de Louis XIII, parents de la Grande Mademoiselle, dernière héritière des Bourbon-Montpensier."

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_de_Montpensier

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La statue était jadis dressée sur son tombeau de marbre noir dans le chœur de la Sainte-Chapelle de Champigny. On y voit les L couronnées, les ailes avec la ceinture ESPERANCE, mais aussi la lance brisée et enflammée, devise du Prince de la Roche-sur-Yon.

"La tombe se situe sous l'arcade séparant le choeur de l'église de la chapelle des ducs. Sa position est exactement signalée sur le plan qu'a par ailleurs fait exécuter Gaignières. Le relief héraldique ornant l'arcade, fait écho au décor extérieur de la chapelle. Il s'agit des devises et motto de Louis de Bourbon qui en fut le fondateur. Le tombeau d'Henri de Bourbon présente deux inscriptions dorées, gravées dans le marbre noir, visibles dans l'entablement et sous le sarcophage. Le coté opposé présentait d'autres inscriptions semblables. Les unes et les autres font l'objet d'une transcription sur une planche à part. Les colonnes de marbre noir et la plateforme qu'elles portaient n'existent plus ; le priant de marbre blanc est aujourd'hui déposé au centre de la nef. Jean Adhémar," Les tombeaux de la collection Gaignières. Dessins d'archéologie du XVIIe siècle", Gazette des Beaux-Arts, 1976, p. 126, n°1821

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Tombeau d'Henri de Bourbon-Montpensier, Gallica, Gaignières, François-Roger de (1642-1715),

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Il est barbu, il  porte ici la fraise Henri-IV, une chape fleurdelisée, et,  sur un camail d'hermines, le collier de l'Ordre du Saint-Esprit fondé en 1578 par Henri III. Ce collier inclut son chiffre à deux H couronnées. Sur le dessin, l'épée était présente dans son fourreau.

Voir son portrait (gravure) :

https://www.bibliotheques-clermontmetropole.eu/overnia/view.php?id=/media-dam/CLERCO/lauvergn/PDF/B_BOYER_395.pdf

Voir son tombeau au château de Champigny :

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM37000645

Voir son épitaphe (Gaignières) :

https://www.collecta.fr/image.php?id=10470,epitaphe-d-henri-de-bourbon-duc-de-montpensier-dans-la-ste-chapelle-de-champigni

Inscriptions du tombeau :

https://www.collecta.fr/image.php?id=10471,inscriptions-gravees-sur-le-tombeau-d-henri-de-bourbon-duc-de-montpensier

 

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Emblématique et héraldique monumentale de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude. Photographie lavieb-aile 2019.

Emblématique et héraldique monumentale de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude. Photographie lavieb-aile 2019.

Emblématique et héraldique monumentale de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude. Photographie lavieb-aile 2019.

Emblématique et héraldique monumentale de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude. Photographie lavieb-aile 2019.

Emblématique et héraldique monumentale de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude. Photographie lavieb-aile 2019.

Emblématique et héraldique monumentale de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude. Photographie lavieb-aile 2019.

Emblématique et héraldique monumentale de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude. Photographie lavieb-aile 2019.

Emblématique et héraldique monumentale de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude. Photographie lavieb-aile 2019.

Emblématique et héraldique monumentale de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude. Photographie lavieb-aile 2019.

Emblématique et héraldique monumentale de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude. Photographie lavieb-aile 2019.

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SOURCES ET LIENS.

 

— HABLOT (Laurent) 2001, La ceinture Espérance et les devises des ducs de Bourbon. Fr. Perrot. Espérance : le mécénat religieux des ducs de Bourbon à la fin du Moyen Âge, Musée Municiapl de Souvigny, pp.91-103, 2001.

— Nicole Dupont-Pierrart, La cour d’Aigueperse, in CLAIRE DE GONZAGUE COMTESSE DE BOURBON-MONTPENSIER (1464-1503) Une princesse italienne à la cour de France Coll. Histoire et civilisations

— BOSSEBOEUF (abbé L.-A.), 1887, Le Château et la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude (Indre-et-Loire), notice historique et archéologique, ,...(Tours) 1887

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k141969p.image

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Published by jean-yves cordier - dans héraldique
7 mars 2020 6 07 /03 /mars /2020 13:06

Les vitraux de l'église Saint-Mathieu à Quimper : les baies latérales 1 et 2 du chœur (1535, 1896) et leurs éléments héraldiques anciens.

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Voir :

La maîtresse-vitre (vers 1535, atelier Le Sodec, et 1896, J. P. Florence) de l'église Saint-Mathieu à Quimper.

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Présentation : lire mon premier article sur la baie 0.

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LA BAIE I. SCÈNES DE LA VIE DE JÉSUS.

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Cette baie de deux lancettes et un tympan à sept ajours mesure 7,50 m de haut et 1, 80m de large. Elle a été créée par le verrier J.P. Florence, de Tours, en 1896, lors de la reconstruction de l'église, sur le thème de la Vie du Christ en six scènes en trois registres horizontaux :

1. Nativité et 2. Jésus parmi les docteurs.

3. Baptême du Christ et 4. La Vocation de sait Matthieu.

5. La Résurrection de Lazare et 6. La Cène.

Un soubassement contient deux blasons.

Le tympan présente sept blasons, dont certains sont anciens (début XVIe), provenant de la baie du bas-coté nord.

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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LE SOUBASSEMENT : DEUX BLASONS.

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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À gauche, les armes  d'argent losangé d'argent et  de sable à la cotice de gueules, au franc canton de pourpre chargé  d'un dextrochère d'argent soutenant un épervier de même sont celles de la famille L'Honoré de Kerambiquet.

À droite : en haut, d'argent à trois hures de sable ; en bas d'azur au griffon d'argent

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Blason de droite :

de sable au chevron d'argent accompagné de trois annelets d'or.

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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La Nativité (J.P. Florence, 1896).

Verre rouge et verre bleu gravés.

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Jésus, enfant, enseigne aux docteurs de la Loi (J.P. Florence, 1896).

Verre bleu gravé.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Le Baptême du Christ (J.P. Florence, 1896).

Verres rouges gravés.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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La Vocation de saint Mathieu (J.P. Florence, 1896).

 

Gatouillat et Hérold n'avaient pas identifié ce sujet, pour lequel il proposait "le denier du centurion?". Mais la balance placé au dessus de Matthieu est l'attribut de cet apôtre et évangéliste, car il rappelle son métier de collecteur d'impôts. La scène illustre le texte de Matthieu 9:9  « Étant sorti, Jésus vit en passant, un homme assis au bureau de la douane ; son nom était Matthieu. Il lui dit : “Suis-moi !” Et, se levant, il le suivit. »

Le sujet est donc en rapport avec le saint patron de cette église.

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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La Résurrection de Lazare (J.P. Florence, 1896).

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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La Cène (J.P. Florence, 1896).

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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LE TYMPAN.

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Trois soufflets supérieurs : trois blasons (J.P. Florence 1896)

 

—En haut, les armes de Bretagne. 

— Deuxième rang à gauche : armoiries de la ville de Quimper, d'azur au bélier passant d'argent accordé et onglé d'or, au chef d'hermines.

— Deuxième rang à droite , armoiries de Penfentenyo: burelé de gueules et d'argent de dix pièces. Alphonse-Louis Marie de Penfentenyo de Kervéréguin, chanoine titulaire de Quimper, curé-archiprêtre de la cathédrale, était recteur de Saint-Mathieu de 1864 à 1877.

 

 

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Troisième rang : 2 blasons de la famille Le Baud en alliance (Début XVIe).

Les écus anciens (provenant des baies des bas-cotés) sont présentés par des anges modernes. On trouve les armes de ces familles dans le soubassement de la baie 0.

—À gauche ; en 1, d'argent au quintefeuille de gueules (Le Baud), en 2 d'argent aux trois trèfles d'azur (De Lagadec de Mézedern).

— À droite : en 1, d'azur au sautoir d'or cantonné de quatre croisettes de même, en 2 au d'argent au quintefeuille de gueules (Le Baud)  .

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Troisième rang.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Blason de gauche

mi-parti en 1 de sable au chevron d'argent accompagné de trois annelets d'or, en 2 les armes de L'Honoré déjà décrites.

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Blason de droite.

mi-parti en 1 de sable au chevron d'argent accompagné de trois annelets d'or, en 2 d'azur à la croix pattée d'argent.

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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LA BAIE 2. APPARITIONS DU CHRIST.

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Cette baie de deux lancettes et un tympan à sept ajours mesure 7,50 m de haut et 1, 80m de large. Elle a été créée par le verrier J.P. Florence, de Tours, en 1896, lors de la reconstruction de l'église, sur le thème des Apparitions du Christ à ses disciples ( Vie Glorieuse du Christ) en six scènes en trois registres horizontaux :

1. Apparition à Marie-Madeleine (Noli me tangere) et 2 Apparition aux Pèlerins d'Emmaus.

3. Incrédulité de saint Thomas et 4. Apparition à saint Pierre.

5. Ascension et 6. Pentecôte.

Un soubassement renferme deux blasons.

Le tympan  comporte, parmi 6 ajours aux blasons de fantaisie, le réemploi d'un écu des Le Baud dans un chapeau de triomphe sur fond coloré, datant du premier quart du XVIe siècle et provenant de la baie sud de l'ancienne église.

 

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Baie 2 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 2 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Soubassement.

Deux blasons non décrits parmi les blasons de l'ancienne église. Ecus de fantaisie ??

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Baie 2 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 2 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Blason de gauche.

Mi-parti d'argent aux deux lévriers de sable ; en 2 de sable à l'épi d'argent, cantonné de deux étoiles de même ?

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Baie 2 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 2 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Blason de droite.

 

Mi-parti en 1 d'or au chevron d'azur cantonné de trois étoiles de sable ; en 2 ---

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Baie 2 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 2 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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SOURCES ET LIENS.

 

ABGRALL (chanoine Jean-Marie), 1893, Saint-Mathieu de Quimper, description du monument. Bull. Société archéologique du Finistère pages 198-205.

 Verrière nord. 

Au haut de cette fenêtre sont trois panneaux historiés.

-Saint Yves, vêtu d'une robe bleue ou violette, sur laquelle est un autre vêtement blanc, plus court, en forme de surplis et camail, avec mouchetures d'hermines. Devant lui, à genoux, un pauvre portant besace. Au-dessous est une longue inscription gothique.

-Saint Yves, costumé comme précédemment, à genoux . devant un ange vêtu d'une robe bleue, avec ailes vertes.

-Un saint solitaire, probablement saint Fiacre, prêchant deux petits personnages agenouillés à ses pieds. Les blasons qui surmontent ces scènes sont: En supériorité, de Bretagne. Au-dessous: 1 Un écu portant de sable au chevron d'argent accompagné de 3 annelets d'or . Plus bas, dans le même panneau, un autre écu mi parti de sable à un demi-chevron d'argent et à un annelet et demi d'or et losangé d'argent et de sable (L'Honoré). 2. Ecu brisé, et au-dessous un autre écu portant parti: de sable à un demi-chevron d'argent et à un annelet et demi d'or et d'azur à une demi croix pattée d'argent.

Verrière sud

N° 1, Ecu surmonté d'un heaume à cimier très orné taré de face, portant parti, au premier: coupé 1 d'argent à la macle de sable (Lohéac), 2 d'argent à la quintefeuille de gueules (Le Baud): au 2e ; écartelé d'azur au lion passant d'or, 2 d'hermines au chef de gueules chargé de 3 fleurs de lys (Quélennec) ; d'argent à la fasce de sable (?) ; 4 d'azur à la croix d'or (Lesongar?) ; chargé au cœur d'un écussonnet portant d'argent à 3 trèfles d'azur, (Lagadec?)

N° 2. D'azur au sautoir d'or, cantonné de quatre croisettes d'or.

N° 3. Parti du précédent et d'or au croissant d'azur.

N° 4. D'argent a la quintefeuille de gueules (Le Baud).

N° 5. Parti d'argent à une demi quintefeuille de gueules et d'argent à un trèfle et demi d'azur (Le Baud et Lagadec).

N° 6. Parti d'azur à un demi sautoir d'or cantonné d'une croisette et deux demi-croisettes de même, et d'argent à la quintefeuille de gueules.

 Date de la consécration de l'église.

Lorsque l'ancien autel en pierre fut démoli, pour faire place au maître-autel actuel, on trouva dans le sépulcre des reliques une boîte en plomb de 0 m. 10 de 1ongueur sur 0m. 08 de largeur et 0 m. 038 de hauteur, portant sur son couvercle deux écussons ayant la quintefeuille de Le Baud, l'un frappé à l'estampille, l'autre gravé au trait . Le dessous de cette cassette porte, gravée au burin en l'inscription suivante. Anno Dni millesimo quingentesimo Decimo quarto die vigesima octava Mensis octobri fuit hec basilica Consecrata procurante dno Guillelmo Le Baud canonico corisopiten islius Parochie vicario et originario. L'inscription se termine encore par la quintefeuille des Le Baud, et ceci nous explique aussi la présence de ces armes au bas des meneaux de la grande fenêtre nord et dans les vitraux du côté midi. Cette date de 1514 assignée à la consécration de l'église semblerait indiquer que le chiffre de 1558 qui surmonte la porte nord est la date d'une adjonction postérieure.

ANDRÉ (Auguste), 1877, "De la verrerie et des vitraux peints de l'ancienne province de Bretagne",  Bulletin et mémoires de la Société archéologique du Département d'Ille-et-Vilaine, Volumes 11 à 12 tome IX, Rennes Ch. Catel, 1877 page 309 et sv

https://books.google.fr/books?id=Q8wwAQAAIAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

 

Fenêtre du côté Sud. 

Il reste fort peu de chose à dire pour terminer la description des vitraux de Saint-Mathieu. Les deux fenêtres qui sont encore a examiner n'ont conservé de leurs anciens vitraux que ceux qui en garnissent le tympan. Le réseau de cette fenêtre se compose de huit compartiments, occupés, à l'exception d'un seul, par des armoiries ou des fragments d'armoiries. On va décrire successivement chacun d'eux, en suivant le même ordre que pour la grande fenêtre du chœur, et en les désignant par les lettres A, B, C, etc.

A. Ce compartiment, placé en supériorité, ne contient que les instruments de la Passion.

B. et C. Deux fragments d'un grand écusson supporté par deux lions, timbré d'un casque de face d'argent grillé d'or et entouré du cordon de Saint-Michel; on peut le blasonner ainsi : êcarlelé au 1er d'argent à une macle d'azur, qui est Tréanna; au 2e parti d'azur au lion d'argent et d'hermines au chef de gueules chargé de 3 fleurs de lys d'or, qui est Quélennec; au 3° d'argent à la quintefeuille de gueules; au 4° parti d'argent à la fasce de sable et de sinople à la croix d'or; sur le tout d'argent à 3 trèfles d'azur, qu'on croit être Lagadec. 

D. Écusson : d'azur au sautoir d'or accompagné de 4 croisettes de même.

 — E. Écusson : parti du précédent et d'or au croissant d'azur accompagné de 2 croisettes de même.

F. Écusson : d'argent à la quintefeuille de gueules. 

— G. Écusson : parti du précédent et d'argent à 3 trèfles d'azur. 

H. Écusson : parti d'azur au sautoir d'or et d'argent à la quintefeuille de gueules.

 On manque de documents pour établir ici autre chose que la description sèche que l'on vient de lire. Pourtant, s'il était permis d'émettre quelque conjecture, on ferait remarquer que les armoiries qui se répètent le plus souvent dans ces divers écussons, et qui par conséquent peuvent jusqu'à un certain point désigner la famille à laquelle elles se rattachent toutes, sont d'argent à la quintefeuille de gueules. Ces armes peuvent appartenir à plusieurs familles, mais ici elles semblent convenir plus particulièrement à celle de Le Baud, à laquelle Guy Leborgne et MM. L. de Laubrière et Pol de Courcy s'accordent à attribuer cette quintefeuille de gueules sur champ d'argent. Cette conjecture ne paraît point trop hasardée, lorsque l'on considère qu'un Jehan Le Baud figure parmi les nobles de Saint-Mathieu dans la montre de l'évêché de Cornouaille, de 1481 (Fréminville, Antiquités du Finistère, t. II), et qu'on se rappelle ce Guillaume Le Baud, sénéchal du Présidial de Quimper en 1590, qui paraît avoir été dans le parti royal l'un des plus rudes adversaires du chanoine Moreau, conseiller au même siége, lequel tenait pour la Ligue et le duc de Mercœur.

Toute la partie inférieure de la fenêtre est remplie par une vitrerie moderne.

Fenêtre du côté Nord. 

Cette fenêtre, dont le réseau est fort simple, ne présente que trois écussons, savoir :

1° en supériorité, d'hermines plein surmonté de la couronne ducale, entouré de la cordelière. Cette cordelière et l'époque à laquelle la vitre se rapporte par le choix des sujets, et qui ne peut être que le xve siècle, indiquent que ces armes sont celles de la reine Anne. On peut s'étonner de lui voir attribuer les armes pleines de Bretagne, au lieu de l'écu parti de France et de Bretagne, puisque la cordelière, signe distinctif des veuves, selon Vulson de la Colombière, n'a pu accompagner les armes de cette princesse qu'après son mariage et après la mort, en 1498, de son premier mari, le roi Charles VIII; mais on l'a sans doute considérée ici seulement comme duchesse de Bretagne;

2° le deuxième écusson est parti de sable au chevron d'argent, accompagné de 3 annelets d'or et lozangè d'argent et de sable chargé d'une colice de gueules; le canton dextre de ce parti paraît chargé de figures qu'on n'a pu distinguer. On peut présumer que ce sont les armes des Lhonoré sieurs de Kérambiquet, famille distinguée de Quimper, qui portait : losangè d'argent et de sable, à la cotice de gueules, au franc canton de pourpre chargé d'un dextrochère d'argent soutenant un épervier du même

3° le troisième écusson est : parti de sable au chevron d'argent accompagné de 3 annelets d'or et d'azur à la croix pattée d'argent

Les trois autres compartiments de la vitre contiennent divers épisodes de la vie de saint Yves, official de Tréguier, mort en 1303. Dans le premier, le saint, revêtu de son costume d'official, donne son capuchon à un pauvre qui lui demandait l'aumône (Albert Legrand, Vies des Saints de Bretagne, p. 161). Le second le représente vêtu de même, à genoux devant un ange. Dans le troisième, deux personnages sont à genoux devant lui; derrière le saint on aperçoit une maison ; ce sujet rappelle sans doute la charité de saint Yves, qui logeait et nourrissait les pauvres dans ses presbytères de Trédrez et de Lohannec'h, et qui fonda pour eux un hôpital dans son manoir de Kermartin (ibid.). Ainsi qu'on l'a dit plus haut, le style du dessin, l'agencement des figures, le coloris de cette vitre lui assignent la date de la fin du xv° siècle !. »

.— COUFFON et LE BRAS,1988  http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/Quimper.pdf

— GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD (Michel), 2005,  Les vitraux de Bretagne, Corpus Vitrearum, France VII, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, p. 184.

LE BIHAN (Jean-Pierre), blog

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-Une fenêtre du côté Sud ne conservait que des armoiries ou des fragments d’armoiries posés dans son tympan. Il s’agissait des familles de Tréanna, Quélennec, Lagadec et Le Baud. Le bas était rempli d’une vitrerie dite « moderne », sans aucune description. A mon avis, un travail du peintre vitrier Quimpérois Cassaigne.

-Du côté Nord, encore une baie avec des armoiries dans un réseau de tympan à trois éléments avec les armes d’Anne de Bretagne pleines et celles des L’Honoré, (au-dessus)
 Les trois lancettes de cette baie présentaient divers épisodes de la vie de saint Yves, dont saint Yves donnant son capuchon à un pauvre, saint Yves à genoux devant un ange. Ailleurs il reçoit deux personnages à genoux sur un fond de maison.    Ce sujet peut rappeler la charité saint Yves. Ce vitrail était donné des années 1489-1499.

-Ces vitraux auraient été vus au XIX° siècle en place à la Cathédrale de Quimper soit dans les fond baptismaux, soit dans la chapelle des gouttes de sang;
Une autre chapelle, celle des de Kerdour contenait en 1632 un vitrail figuratif, dont on ne connaît pas le sujet. Au pignon ouest, au-dessus de la porte principale, le relevé de prééminences de Claude Bourricquen présente une baie à deux lancettes trilobées surmontées de trois jourrs, mais  ici on n’a de preuve que de 1642;dans la lancette centrale, un Christ en croix, est sur un petit Golgotha avec os et crane d’Adam.. Au pied de cette crucifixion, se voyait les armes des L’Honoré, tandis que dans le tympan, au dessous des armoiries mi-France mi-Bretagne, entourées du collier de saint Michel, sur fond rouge, on trouvait deux oculi avec personnages.Ceux-ci se révèlent être des anges musiciens annonçant probablement la Résurrection.

Après vision de clichés de la fondation Astor, cette fenêtre, lors de la démolition de l'église, possédait des vitraux kaléidoscope de Cassaigne.

Restauration en Avril 2006 par l'atelier Quimpérois le bihanvitraux

http://jeanpierrelebihan2.over-blog.com/article-18485675.html

http://lebihanvitraux.over-blog.fr/article-19178513.html 

PHILIPPE-LAVALLÉE , 1847 « Essai sur les vitraux existant dans les églises du canton de Quimper », dans Bulletin, Classe d'archéologie, Association Bretonne, Rennes, page 267

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2074644/f416.image.r=quimper

LE GUENNEC (Louis ),1984, Histoire de Quimper Corentin et son canton, Les Amis de Louis Le Guennec, 1984 - 653 pages page 110

LE ROY (Yves), 1898, Paroisse Saint-Mathieu de Quimper, mon clocher, Quimper.

http://infobretagne.com/quimper-saint-mathieu.htm

 —PEYRON (abbé P.) 1893,  L'église Saint-Mathieu de Quimper , B.S.A.F. 1893 n° XX pages 16-39.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2076230/f88.image

 

 

 

 

Les vitraux de Saint-Mathieu à Quimper.
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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Héraldique Quimper
21 février 2020 5 21 /02 /février /2020 18:08

Les armoiries et le sceau de Salomon de Kergoanac, archidiacre du Goëlo,  au tympan de la maîtresse-vitre de Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic (22).

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Un errata et addenda de l'article La maîtresse-vitre de Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic.

 

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Dans son courriel du 19 février 2020, Marc Faujour, que je remercie, m'écris qu'il n'est pas d'accord avec l'interprétation que j'avais donné d'un blason  du tympan de Lantic, occupant la fleur de gauche, à 8 mouchettes et 3 quadrilobes. En réalité, j'étais bien incapable d'interpréter quoique ce soit, et  j'avais repris l'analyse d'Anatole de Barthélémy, telle que je l'avais trouvé sur le site poudouvre, Etudes héraldiques par Anatole de Barthélémy. J'avais écris : "

Au cinquième rang, armes d'argent à l'arbre arraché de sinople, le fût chargé d'un greslier de sable lié de gueules de Salomon Mahault, seigneur de Kerangouarc'h et archidiacre de Goello. L'archidiacre de Goëllo dans la circonscription duquel se trouvait Lantic ne pouvait manquer d'accompagner l'évêque de Saint-Brieuc."

 

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Tympan de la maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017

Tympan de la maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017

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Je n'avais néanmoins pas suivi les auteurs du Corpus Vitrearum lorsqu'ils attribuaient — à tort— ce blason à la famille Rougeart, dont j'ai décrit récemment le blason visible en l'église de Pont-Croix (Finistère) : D'argent au pin arraché de sinople, le fût chargé d'un greslier de sable lié de même.

http://www.lavieb-aile.com/2020/01/les-blasons-de-l-autel-de-saint-joseph-de-notre-dame-de-roscudon-a-pont-croix.html
 

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J'aurai pu remarquer que sur le blason du tympan de Lantic, l'arbre était bien vert (de sinople) mais non arraché (pas de chevelu racinaire), et que le greslier (la trompe de chasse), certes de sable (noir), n'était pas lié de gueule puisque sa  sangle n'était pas rouge. Les armoiries de Salomon Mahault, seigneur de Kerangouarc'h et archidiacre de Goello n'étaient donc pas respectées. D'autant que si j'avais tenté de confirmer l'information, j'aurais trouvé, dans Genouillac 1860, et Potier de Courcy 1846, [MAHAULT , Sr de Kerangouarc'h , — de Menezhuellou. • Anc. ext. R 1671. 6 générations. R. 1426. 1536. M. 1481. 1562. Par. de Melguen, évêché de Cornouaille] que les armoiries de la famille Mahault étaient en réalité d'argent au grêlier de sable, lié et enguiché de gueules, accompagné de trois feuilles de houx de sinople renversées. Or, les dites feuilles de houx manquaient. Un Mahault a-t-il été d'ailleurs archidiacre ailleurs que sous la plume d'A. de Barthélémy ? A-t-il jamais existé un Salomon Mahault ?

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J'ai donné dans mon titre la bonne réponse, que Marc Faujour me révèle : ce sont ici les armoiries de Salomon de Kergoanac, archidiacre du Goëllo. Appréciez les ruses de l'Histoire : même prénom Salomon, même fonction ! (Rappel : l'évêché de Saint-Brieuc comportait deux archi-diaconé, celui de Penthièvre — dont le titulaire portait le titre de Grand Archidiacre— et, au nord-ouest, celui du Goëlo. Lantic appartient au Goëlo.)

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Il n'est plus grande joie pour un auteur de blog que de pouvoir bénéficier d'une observation qui l'amène à corriger son texte, surtout si celle-ci l'amène à contempler les sommets d'érudition atteints par nos meilleurs spécialistes en héraldique bretonne tels que Marc Faujour, mais aussi Martine Fabre, Paul-François Broucke, Michel Mauguin ou Thibaut le Huede.

Mais en la matière, le résultat de l'énigme importe moins que le parcours du détective. Aujourd'hui, nous allons avoir la chance  de mettre nos pas dans ceux d'un fin limier : voici le courriel de Marc Faujour : 

 

 

"A. de BARTHELEMY, dans ses « Etudes héraldiques, Paris, Lib J. B. Dumoulin, 1878 » écrit page 15 :

« Il s'agit de Notre-Dame de La Cour, située dans la commune de Lantic (Côtes-du-Nord) ; d'après la nouvelle édition du Dictionnaire d'Ogée, elle aurait succédé à une autre chapelle, plus ancienne, qui s'élevait à trois kilomètres plus loin, au lieu dit La Vieille-Cour, dans un bois voisin de Buhen.

Aucun document d'archives ne nous révèle la date de la construction de Notre-Dame de La Cour telle qu'elle est aujourd'hui; mais de nombreux blasons peints sur la maîtresse vitre nous apprennent que cette magnifique page de verre, consacrée à l'histoire de la sainte Vierge fut exécutée au milieu du quinzième siècle.

Examinons les écussons qui sont placés dans un ordre hiérarchique et dont nous donnons le dessin, grâce à l'obligeant concours que nous prête M. P. Chardin, notre ami et confrère.
Au premier rang, et seul au haut du vitrail, on voit l'écu ducal de Bretagne, avec la devise A MAVIE qui était celle du duc François Ier donnée à l'ordre de l'Hermine, fondé par lui en 1450 (n° 1).
Au second rang deux écus partis :…..
…..
Au cinquième rang sont les armes des évêques de Saint-Brieuc et de Tréguier, des abbés de Bégar et de Beauport, savoir ….
…..
Dans les rangs inférieurs plusieurs écussons manquent ; parmi ceux qui sont conservés nous notons ceux-ci : d'argent à l'arbre arraché de simple, le fût chargé d'un greslier de sable lié de gueules (n° 12). Jusqu'ici on a attribué ce blason à la famille Rougeart, de la paroisse de Plouhinec (Finistère), sans que rien ne justifiât la présence en Goëllo des armoiries d'une famille qui n'y était pas possessionnée; d'autres personnes ont voulu y retrouver les Le Roux, seigneurs de Bourgogne et Fontaine-Bouché dans les paroisses de Lantic et de Plourhan, qui portaient d'argent au houx de sinople feuille de trois pièces (n° 15); dans cette hypothèse il faudrait admettre que le greslier figure ici comme brisure, et que les armes primitives des Le Roux ont subi quelque modification. Je crois que le blason en question est celui de l'archidiacre de Goëllo dans la circonscription duquel se trouvait Lantic et qui ne pouvait manquer d'accompagner l'évêque de Saint-Brieuc. A la date où nous sommes, l'archidiaconé de Goëllo était tenu par Salomon MAHAULT, seigneur de Kerangouarc'h qui avait justement les armoiries ci-dessus décrites ( note : Anciens évêchés de Bretagne ; diocèse de Saint-Brieuc, t. I, p. 182.). »

 

 

 

 

"Je suis totalement d’accord avec l’analyse de A de Berthélemy lorsqu’il dit : « que rien ne justifiât la présence en Goëllo des armoiries d'une famille qui n'y était pas possessionnée » mais je ne le suis pas dans son identification avec les armes de la famille Mahault que Pol Potier de Courcy donne pour différentes

: MAHAULT, Sr de Minuello, par. de Melguen,— de Kerangouarc'h.
Anc. ext., réf. 1671, six gén. ; réf, et montres de 1426 à 1562, par. de Melguen, év. de Cornouailles.
D'argent au greslier de sable, lié et enguiché de gueules, accomp. de trois feuilles de houx de sinople, renversées.

 


"Les armes sont inconnues des armoriaux or la famille Rougeart !

"La clé du mystère vient de M. Fabre qui donne une référence (Martine FABRE, héraldique médiévale bretonne, Paris, ANRT, 1993. fiche 1579.) pour le sceau de Salomon de KERGOANAC, archidiacre de Goëllo dans les années 1470. Le sceau a fait l’objet d’une communication de A. de Barthélemy à la société nationale des antiquaires de France en 1876, (Bulletin de la société nationale des antiquaires de France – 1876 – p 103 – 106.) qui en donne une analyse et le dessin joint. On y voit Salomon de Kergoanac, habillé en chanoine, l’aumusse sur le bras et priant Saint Salomon, roi de Bretagne, couronné, tenant de la main droite un livre, de la gauche un sceptre. Il est revêtu d’un manteau royal semé d’hermines et ses yeux sont crevés, signe de son martyr. Le chanoine est identifié par ses armes : un grelier suspendu à une branche d’arbre, ainsi que la légende : S. SALOMONIS DE KAOGOANAC / ARCHIDIACONI GOLOVIE /. Alfred de Barthélemy précise que Salomon de Kergoanac, figure en tant que chanoine dans un acte de 1475, dans lequel sont arrêtés les statuts du chapître de St Brieuc.

"Il ne faut pas le suivre dans son essai d’attribution de ces armes, mais il faut y voir simplement les armes de la famille de Kergoanac, Sr dudit lieu en Plougourvest :

"Le marquis de Molac (BnF ms. fr. 11 551) nous apprend que Jehanne était la fille d’Yves et de Jehanne du Bois (de Cozlen, qui porte d’argent à deux fasces de sable). La famille est déjà présente à Plougourvest lors de la réformation de 1426 (Hervé TORCHET, Réformation des fouages de 1426 – Léon , Ed de la Pérenne) où Yvon Kergoannac est recensé parmi les nobles et où il sauve un métayer à Kergoanac. Salomon Kergoanac sauve un métayer à son manoir dudit lieu et un autre à Kersaliou en 1441 à Plougourvest.

"Nous trouvons un autre Yves à la montre de 1481 (Hervé de PARCEVAUX de TRONJOLY « Montre de 1481 », BSAF 2004.) à Plougourvest : Maistre Yves Kergoanac avec 50 livres de revenus nobles, vougier en brigandine à deux chevaux, puis à celle de 1503, où il se fait remplacer par Pezron Boedeuc. Molac nous précise que, devenue veuve, Jeanne se remarie avec Jan de Botquenezle. En 1512, Jehanne de Kergoanac est citée comme « dame de Kergoanac en son nom et come tutrice de Alain Kercoent son douarren Sr de Botguezle » (ADF 151 J 453-165. Minu du 18 février 1511.). Jehanne, comme héritière de Kergoanac, apportera ce lieu aux Kerhoënt de Trohéon. Ainsi, lors de de la réformation de 1536, « la maison de Kergouadnec appartient à Allain Kerhouault, noble personne et maison ». L’écriture difficile de la réformation de 1536 amène à une confusion entre les termes Kergoanac et Kergournadec’h lors de la réformation de la noblesse de 1668 pour les Kerhoent de Coatanfao « que dans la refformation de 1536, faicte des maisons, terres et herittages nobles dudict evesché de Leon, soubz le rapport de la paroisse de Guycolvest (Sans doute Guicourvest, aujourd’hui Plougourvest ; on remarquera toutefois que la maison de Kergournadech n’est pas située dans cette paroisse, mais dans celle de Cléder.), est desnommé la maison de Quergournadech, appartenant à Allain Querhouant, noble personne et maison » (ROSMORDUC), Connu plus tard sous la graphie Kervoanec, le manoir a été reconstruit au XIXe et est actuellement converti en maison de retraite. (J.Y. le GOFF, les chateaux et manoirs du canton de Landivisiau, SFHA, Quimper, 2003, p 40.)
Les armes en alliance avec Kerhoent sont présentes dans les prééminences du manoir de Trohéon en 1684 (ADF 151 J 58 - Déclaration des biens de la succession de Didier de Kercuvelen et de Catherine de Keryvon, Sr et dame de Tromeur du 5 juin 1693 – copie d’extrait du 4 décembre 1765).

"Le blason n°12 de Notre-Dame de La Cour en Lantic sont donc pour moi celles de Salomon de Kergoanac, Archidiacre du Goello et membre de la famille des Kergoanac, seigneurs de Kergoanac en Plougourvest, évêché du Léon." (Marc Faujour)

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Mais ce n'est pas tout. En consultant sur archive.org la référence donnée par Marc Faujour (A. de Barthélémy, Bulletin de la société nationale des antiquaires de France – 1876 – p 103 – 106), j'ai pu admirer le sceau de Salomon de Kergoanac (que je ne trouve pas sur la base SIGILLA).

 

Le voici, avec les armoiries du sigillant en bas à gauche :

 

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https://archive.org/details/BulletinDeLaSocieteNationaleDesAntiquaires1876/page/n117/mode/2up

https://archive.org/details/BulletinDeLaSocieteNationaleDesAntiquaires1876/page/n117/mode/2up

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Il est décrit ainsi par A. De Barthélémy :

"Le sceau que j'ai l'honneur de soumettre une empreinte à la Société représente un personnage tenant de la main droite un livre; de la gauche un sceptre ; ce personnage, couronné et revêtu d'un manteau royal semé d'hermines, est debout sous un dais richement orné.

Au-dessous on voit un chanoine à genoux, tourné à gauche, l’aumusse sur le bras ; devant lui un écusson porte un grélier suspendu à une branche d’arbre.

La légende que M. Demay a bien voulu m’aider à déchiffrer porte : S. SALOMONIS D’KAOGOANAC, ARCHIDIACONI GOLOVIE. Ce monument offre un double intérêt ; d’abord il nous donne la représentation d’un saint breton dont les archéologues de la province qui se sont occupés d’iconographie hagiologique n’avaient pas encore parlé. Ensuite il nous révèle le nom, ignoré jusqu’ici, d’un dignitaire du chapitre de Saint-Brieuc."

"L'archidiacre de Goëllo dont nous avons le sceau sous les yeux avait le saint roi breton pour patron : nous le voyons, sous le nom de Salmon de Kergoanac, figurer comme chanoine dans un acte de 1475, dans lequel sont arrêtés les statuts du chapitre ; il paraît encore dans les statuts adoptés en 1471 . Ses armes sont un grélier pendu à un arbuste ; en compulsant le Nobiliaire de Bretagne de M. Alfred de Courcy, je ne vois qu’une famille à laquelle cet archidiacre pourrait être rattaché ; c'est celle des Mahault, seigneurs de Minuello et de Kérangouarch , paroisse de Melguen, en Cornouailles; ils portaient d' argent au greslier de sable lié et enguiché de gueules , accompagné de trois feuilles de houx.

L'archidiaconé de Goëllo était l'une des deux grandes divisions ecclésiastiques du diocèse de Saint-Brieuc ; l'autre  division s’appelait l'archidiaconé de Penthièvre. Le premier comprenait 33 paroisses qui dépendaient au féodal de la seigneurie de Goëllo dont elles formaient la plus grande partie. i. Anciens évéchés de Bretagne, t. I, P- 182."

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1° Le propriétaire du sceau (ou sigillant) .

Je dois corriger légèrement la leçon de ce M. Demay, car je lis S. SALOMONIS DE KOAGOANAC / ARCHIDIACONI GOLOVIE ce qui se transcrit Signum Salomonis de Kergoanac archidiaconi Golovie, et se traduit Sceau de Salomon de Kergoanac'h, archidiacre de Goëlo.

On sait que la maîtresse-vitre est datée vers 1460-1470. Or, La présence de Salmon ou Salomon de Kergoanac ou Kergoannac comme chanoine du chapitre de la cathédrale de Saint-Brieuc est attestée en 1445 et en 1471, date à laquelle il a signé les statuts de ce chapitre. En 1471, il est cité en 4ème position, après le doyen Jean de Parthenay, Henri Cadoret, et Hervé Le Corre. Il n'appartient bien-sûr  au chapitre ni en 1529 ni en 1579. Voir Geslin De Bourgogne ( Jules-Henri ), 1855, Anciens évêchés de Bretagne: histoire et monuments, Volumes 1 page 182

Le blason montre un arbre (un peu arraché tout de même) et un grélier suspendu par sa sangle à la plus haute branche.

 

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2°) Salomon, roi de Bretagne.

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« Le personnage principal représenté en costume royal est un martyr, et son martyre est indiqué par les instruments qui accompagnent sa figure et indiquent qu’il eut les yeux crevés. Il s’agit ici de saint Salomon, roi de Bretagne, assassiné en 875 par les comtes Paskwiten et Gurwand.

Voici ce que dit la légende, d'après Albert le Grand :

"Les comtes ayans ouy la response de l'Evesque, se mirent en chemin avec leurs soldats, et, entrans en l’Eglise, trouvèrent le Roy dans le chœur priant Dieu, lequel se leva et s’assit en son siège pour les ouyr; mais les comtes, sans le saluer, commencèrent à luy reprocher le meurtre du defifunt Roy, son cousin Héruspée, et, luy ayant chanté mille vilainies et indignitez, luy dirent que l’heure estoit venue, qu'il falloit par son sang espier ce crime. Le Roy ne leur répliqua rien, sinon que la volonté de Dieu fust faite. Incontinent, ils prirent le prince Abligeon, et, l’ayant mené vers le Roy son père, le poignardèrent en sa présence ; puis jettans leurs mains sacrilèges sur le Roy, le précipitèrent de son siège, et, l’ayans jetté par terre, l’outragèrent à coups de pieds et de poings et le livrèrent ès mains d’une bande de soldats françois qui le lièrent étroittement et le trainsnèrent dans la nef de l’église où son propre filleul lui tira les yeux de la teste et les jetta par terre les foulant à ses pieds *, et lui ayant fait mille autres maux, enfin ils luy couppèrent la teste."

« Le sceau de Salomon de Kergoanac offre cet intérêt qu'il nous donne la plus ancienne représentation du roi saint Salomon : jusqu'à ce jour on ne le connaissait que par des statues assez modernes, tantôt en costume antique, avec un manteau qu'il écarte de la main gauche pour laisser voir un poignard enfoncé dans son cœur, une couronne radiée sur la tête et un sceptre dans la main droite ; tantôt assassiné par des soldats habillés à la romaine, tantôt à genoux recevant d'un ange la palme du martyre . »

Le roi Salomon est présenté par D'Argentré dans son Histoire de Bretaigne  mais aussi par Alain Bouchart dans ses Grandes Croniques de Bretaigne (1ère édition 1514); livre II chap. VI Du roy Salomon premier de ce nom, roy de Bretaigne armorique, mais ces auteurs ne mentionnent pas la légende de son martyre. Par contre, c'est, selon la tradition, l'origine du nom de la paroisse de La Martyre (près de Plougourvest, paroisse des Kergoanac) : "Le village doit peut-être ses noms breton et français à un événement qui y est survenu le 25 juin 874 : l'assassinat du roi Salomon de Bretagne qui avait trouvé refuge dans l'église (« Salomon se réfugia dans l'église d'un monastère où il fut pris et traité avec une sauvagerie inouïe. On lui arracha les yeux avec tant de violence qu'il en mourut dans la nuit »). C'est en effet l'église qui fut appelée « La Martyre » (Ar Merzher) en souvenir de cet événement pour avoir été profanée (Salaün étant le nom breton pour « Salomon ») https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Martyre

 


 

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Héraldique
20 février 2020 4 20 /02 /février /2020 21:46
 
 

Le vitrail de la Passion (Maîtresse-vitre, vers 1520) de l'église Saint-Thurien de Plogonnec (29).

Cet article  reprend celui du 12 mars 2014, avec un texte corrigé, et des  photographies de février 2020. Des gros plans sur les visages montrent comment le verre blanc est dessiné  à la grisaille et coloré à la sanguine dont les lavis ou les très fines hachures  indiquent le modelé des chairs.

 

Introduction.

Cette verrière est fait partie de deux ensembles de ce blog :

1. Celui des Vitraux de l'église St-Thurien de Plogonnec :

2. Celui d'autres verrières contemporaines du Finistère, avec lesquelles existent des rapports de similitude (mêmes cartons), de thème, d'histoire (même influence des familles nobles) ou de comparaison :

Voir aussi ma liste de tous mes articles sur les vitraux.

et aussi :

Ma visite de l'église de Locronan le 3 avril 2012 (statuaire, chaire, dalle funéraire de Jacques de Névet datant de 1616, inscriptions..

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Et encore, sur Plogonnec :

 

 

 

 

 

 

 

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L'étude de ce vitrail est basée sur les travaux de Couffon (avec réserves) et surtout sur ceux de Roger Barrié qui a consacré sa thèse à cet ensemble, mais aussi sur la description de F. Gatouillat et M. Hérold pour le Corpus Vitrearum en 2005.

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Présentation d'ensemble. 

Le chevet plat à trois pignons de l'église St-Thurien a été construit aux environs de 1510 ; ses trois baies ont été alors dotées de verrières. 

La Baie 0 ou Maîtresse-vitre, ouverte sur le pignon Est, est placée au dessus du maître-autel ; elle est plus étroite que les baies latérales. La verrière de 24 panneaux, haute de 5,60 m et large de 2,50 m  est composée de quatre lancettes trilobées et d'un tympan à trois ajours. Elle est estimée (Gatouillat et Hérold) dater de 1520. Les lancettes seront numérotées de gauche à droite par les lettres A, B, C et D.

Chaque lancette est divisée en six panneaux séparés par des barlotières, mais ces panneaux ne tiennent pas compte des représentations historiées : la description ne se fera pas panneau par panneau, mais motif par motif.

Un regard éloigné distingue deux bandeaux colorés historiés séparés par des ensembles plus gris correspondants à des éléments architecturaux. Cette organisation correspond en fait à deux registres horizontaux dont le supérieur (deux panneaux et demi) correspond aux scènes de Crucifixion, Mise au tombeau et Résurrection, et l'inférieur (trois panneaux et demi) à l'interrogatoire par Pilate (Comparution) et la montée au Golgotha, encadrées par deux couples de donateurs et leur saint tutélaire.

 Si on considère au contraire chaque lancette verticalement, on la trouve formée à la base d'un soubassement architectural à modillons (ce qui soutient une corniche), où des personnages tiennent des médaillons à armoiries. Au sommet, ce sont deux angelots qui entourent une composition à tresses et sculpture.

Le fond est bleu (pour le sommet des lancettes extérieures notamment) ou rouge (sommet des lancettes centrales), les couleurs dominantes étant ce rouge et ce bleu et en troisième position le vert.

Son intérêt est iconographique (représentation de la Passion et comparaison des cartons des Passions finistériennes. Représentation des couples de donateurs au XVIe siècle),  artistique (technique de peinture sur verre du XVIe siècle ; atelier quimpérois dit "Le Sodec"), esthétique (avec de très beaux visages), historique (par exemple pour l'histoire des familles nobles) et héraldique ( 8 blasons différents, et 2 tabards armoriés). 

 


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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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 I. LE REGISTRE INFÉRIEUR. DEUX COUPLES DE DONATEURS FACE À DEUX

ÉPISODES DE LA PASSION.

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Dans chaque lancette, une niche architecturée isole soit un couple de donateurs, soit une scène de la Passion (Portement de croix et Comparution), alors que le soubassement porte les blasons des familles nobles de Plogonnec autres que celle des donateurs, l'illustre famille de Névet.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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A. Les armoiries.

Elles sont en grande partie du XVIe siècle, mais les écus armoriés datent d'une restauration de 1904 et correspondent de gauche à droite aux armes des familles de Plogonnec  Kerpaen, Kerléan, Le Guirieuc et Guenguat, sans conformité attestée avec la disposition antérieure. Elles occupent un emplacement secondaire par rapport aux armes des seigneurs prééminenciers, qui figurent en donateurs avec lesurs armes, et dont,   selon un aveu de prééminence de 1644, les armoiries  étaient en-effet en supériorité.

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B. Le soubassement à modillons.

Ce sont les éléments architecturaux qui présentent ces armoiries, deux personnages en cuirasses, mais au visage féminin, soutenant chaque blason. C'est un fin travail de dessin exécuté à la grisaille et au jaune d'argent. Un collier de perle doré terminé par un gland de même court à travers cette composition. Techniquement, c'est "un soubassement à stylobate encadré de deux pilastres et posé sur un sol fleuri. En A et D les panneaux des pilastres sont occupés de rinceaux Renaissance alors qu'un motif gothique se laisse apercevoir derrière l'écu. " (Roger Barrié).

Le sol est présenté comme une prairie parsemé de fleurs en rosettes,  aujourd'hui plus bleue que vertes.

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Lancette A :  Kerpaën (de):

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 d’argent au chêne arraché de sinople, au sanglier brochant sur le fût de l’arbre.

Potier de Courcy : Kerléan (DE), Sr dudit lieu, — de Lopéau et du Quenquis, par. de Plogonnec, — de Kerguistan, par. de Plomodiern, — de Lestréménez, par. d'Argol, — de Kersallo, par. de Cléguer. Anc. ext., réf. 1669, dix gén.; réf. et montres de 1426 à 1562, par. de Plogonnec et Plomodiern, év. de Cornouailles. Bernard, fils de Jean et de Léonore, épouse vers 1415 Jeanne de Lanvilliau.

Cette famille possédait donc le manoir de Lopéau, près de la chapelle de Saint-Théleau, hérité des Boscher en 1464.

Jehan de Kerpain (Kerpaën) est présent à la Montre de 1481 comme archer en brigandine.

Noble homme Alain de Kerpaën, seigneur de Lopézeau, fut inhumé en 1551 dans la chapelle privative des seigneurs de Guengat en la cathédrale de Quimper. (Le Men, Monographie p. 112). Seigneur de Lopéau et de Kergustant,  il avait épousé en 1544 Julienne du Parc-Locmaria, d'où un fils Jean.

Jean de Kerpaën épousa Renée Guegant, d'ouù un fils Alain.

Alain de Kerpaën épousa Jeanne Guimarho, d'où un fils, Vincent.

Vincent de Kerpaën épousa Catherine Moysan.

Vincent de Kerpaën est sr de Lopéau en 1666, alloué et lieutenant des affaires criminelles à Quimper.

 

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Ces armoiries figurent aussi au chevet et sur le calvaire  de la chapelle Saint-Sébastien à Saint-Ségal (Perrine de Kerpaën/x 1541 Jean de Kergoët, en sont les fondateurs) .

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Lancette B : de Kerléan.

 

 

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Ici, la cimaise du stylobate est timbrée d'une tête de grotesque (ours ? lion ? ) tenant un court phylactère où est inscrit une devise  JE EC---OER. (Roger Barrié a lu JE...)

D'autre part, ce ne sont plus des chevaliers en cuirasse, mais de charmant(e)s anges blonds et nimbés qui présentent le médaillon, vêtues d'aube à ceinture dorée

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Le blason :  Kerléan (de): fascé ondé d'or et d'azur de 6 pièces ;

"possessionné en Plourin, évêché du Léon.  Sr dudit lieu et de Kervérien, par. de Plourin, — de Lanvénec, par. de Lanrivoaré, — de Kerhuon, par. de Guipavas, — de Coëtmanac'h, — de Kermeur, —de Kerhuel, — de Kerimen, — de Kerassel et du Timen, par. de Taulé, — de Poulguinan, — de Keravel. Anc. ext., réf. 1668, six gén. ; montres de 1503 à 1534, par. de Plourin et Brélès, év. de Léon. Cette famille portait anciennement le nom de Bohic, voyez BOHIC"(Potier de Courcy) 

Bohic ou Boc’hic, sr de Kerléan et de la Motte, par. de Plourin. Réf. et montres de 1427 à 1481, dite par., év. de Léon. Fascé ondé d’or et d’azur de six pièces. Hervé, conseiller du duc Jean IV, enseigna le droit à Paris et composa en 1349 un livre sur les Décrétales, imprimé en 1520. Une branche de cette famille n’a gardé que le nom de Kerléan, voyez Kerléan."

 

Un aveu du 30 septembre 1778 au marquisat de Nevet apprend que  le propriétaire de Bonezgat est messire de Kerléan, dont relèvent, à titre de ligence, les manoirs du Beuzit [ou de la Boissière] et de Coëtmorvan. Il possède les prééminences du seigneur de Cludon dans l’église paroissiale, à savoir, une chapelle avec banc et tombe, ses armes dans la grande vitre au-dessous de celles de Nevet, ses armes en bosse dans le clocher".

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Lancette C:  Le Guirieuc.

 

 "d'azur à la fasce d'or accompagnée de trois étoiles d'argent".

 

"Guirieuc (le), sr de Bonescat, par. de Plogonnec, — du Rumain, par. de Landrévarzec, — de Kerraabeuzen, par. de Penhars.

Déb., réf. 1670; montres de 1534 à 1562, par. de Ploudiry, év. de Léon et Plogonnec, év. de Cornouaille.

D’azur à la fasce d’or, accomp. de trois étoiles d’argent.

Jean, époux en 1441 de Catherine de Botquénal ; Hervé, archidiacre de Cornouaille, puis doyen de la Guerche, † à Rome en 1471 et enterré a Saint-Yves-des-Bretons ; Jean, receveur de Landerneau en 1511." (De Courcy)

Cette famille occupa le manoir de Bonezgat (sur la route de Plogonnec à Quimper) à partir de 1562 et jusqu'en 1654.

En 1562, François Le Guirieuc est à la montre de Quimper de 1562 parmi les nobles de Plogonnec :  "François le Guirieuc, sieur de Bonnescat, presant, dict faire corselet. ". (Fréminville)

https://www.tudchentil.org/IMG/pdf/Montre_de_1562_en_Cornouaille.pdf

Selon R. François Le Men  (1877) "Francoise Le Guirieuc, femme de Jehan Le Gac, et fille de noble maître Alain Le Guirieuc, et de Pezronnelle Le Baud, avait aussi sa sépulture dans la chapelle de Saint-Roch" de la cathédrale de Quimper

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Le blason inclu dans une bordure bleu clair et un médaillon rouge damassé est tenu par deux anges semblables aux précédents.

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                          la-passion-0331c.jpg

 

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Lancette D :  Guengat. 

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d'azur à trois mains dextres appaumées d'argent en pal ;

​​​​​​ devise : "Trésor", et ?( sans aucune certitude ni preuve réelle) "Léal à ma f[oy ?]".

Voir le vitrail de saint Sébastien de cette église de Plogonnec, où Alain de Guengat est présenté au saint avec son épouse Marie de Tromelin.

http://www.lavieb-aile.com/article-les-vitraux-de-plogonnec-i-saint-sebastien-95903456.html

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Les scènes figurées  du registre inférieur.

 

 

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1. Les donateurs de la lancette A : le seigneur et la dame de Névet.

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Le couple noble est présenté par saint Jean-Baptiste, identifié par son attribut, l'Agneau : cela peut inciter  à penser que le seigneur se prénomme Jean.

Ce dernier porte une cotte jaune ornée d'un lion rouge et signale ainsi ses armoiries d'or au léopard morné de gueules, qui est Nevet. Nous devrions donc identifier un Jean de Nevet. La consultation de l'article Wikipédia m'en propose deux : 

 1) Jean II de Névet (>1480-1493), seigneur de Nevet. Il meurt sans postérité. Son frère Hervé lui succède.

  2) Jean III de Névet (1616-1647), baron de Nevet. Il épouse en octobre 1629 Bonaventure de Liscoët. Auteur de l'aveu du 6 juin 1644.

Le premier est déjà décédé à la date où ce vitrail a été exécuté. En 1520, date (présumée) de ce vitrail, c'est Jacques de Nevet qui occupe les fonctions de seigneur de Nevet : Jacques Ier de Névet (1494-1555), de religion réformée, seigneur puis premier baron de Nevet. Il épousa Claudine de Guengat, fille d' Alain, gouverneur de Quimper, vice-amiral de Bretagne et maître-d'hôtel de la reine Claude de France, et de Marie de Tromelin. Ce dernier couple (Alain de Guengat/Marie de Tromelin) est représenté à l'église  de  Plogonnec sur le vitrail de Saint-Sébastien.

Il est logique de considérer que c'est Jacques de Nevet qui a commandité ce vitrail, et qu'il est présenté ici par un saint intercesseur qui ne correspond pas à son prénom. C'est précisément la solution qu'adopta Roger Barrié.

Néanmoins, on voit mal un adepte de la Réforme (opposée au culte des saints ou à la sanctification de la Vierge) se faire représenter, présenté par un saint.

Rappel généalogique par Le Men dans sa Monographie de la cathédrale de Quimper :

 La chapelle Saint-Corentin  de la cathédrale de Quimper  appartenait primitivement aux barons de Nevet, dont les armes : d’or au léopard morné de gueules, et la devise bretonne « PERAC » (Pourquoi ?) se voient au-dessus des portes de la cathédrale du côté de l’ouest et du nord.

Henri de Nevet était un des quatre seigneurs bretons qui portaient la chaise de l’évêque, lors de l’entrée solennelle de Guy du Bouchet, vice-chancelier de Bretagne, dans sa cathédrale, le dimanche 15 octobre 1480.

Son fils, Jean de Nevet, remplit les mêmes fonctions honorifiques, à l’entrée de l’évêque Raoul le Moël, en 1496. Le fief de cette baronnie qui jouissait du droit de haute, moyenne et basse justice, s’étendait sur la paroisse de Plogonnec, où était situé l’ancien château de Nevet, et sur seize autres paroisses. Sa juridiction s’exerçait au bourg de Pouldavid.

Dans le milieu du XVIe siècle, Jacques de Nevet, gouverneur de la ville de Quimper, et lieutenant du roi, embrasse la religion prétendue réformée, et épousa la fille du seigneur de Guengat, qui était du même parti.

René, son fils aîné, renonça au protestantisme, après la mort de son père, et lui succéda dans ses charges et dans son gouvernement.

Il mourut sans enfant et sa succession fut recueillie par Claude de Nevet, son frère (J’ai relevé dans la chapelle de Saint-Pierre, en la commune de Plogonnec, l’inscription suivante qui a trait à ce seigneur :Clavigeri templi quod longum diruit aevum, Claudius hic Nemeus prima fundamenta jecit. Tertius Henricus Francos cum jure regebat Pontifice et summo Sixto, tum prœsule Carlo, Ac humilis pastor Lodovicus sacra ministrat. 1594. Henri III, était mort depuis 1589, mais on l’ignorait probablement à Plogonnec. ) qui épousa Élisabeth d’Acigné, fille du seigneur de la Rochejégu, qui était aussi de la religion réformée.

Ils moururent pendant les guerres civiles, laissant un fils mineur [Jacques], qui épousa dame Françoise de Tréal. En 1616, il reçut l’ordre, de la régente Anne d’Autriche, de fortifier le fort de l’île Tristan, près Douarnenez, qui avait servi de repaire à La Fontenelle pendant les guerres de la Ligue, et que le roi Henri IV avait ensuite fait raser. La même année le seigneur de Nevet, s’étant rendu à Rennes pour assister aux États de la province, y fut assassiné pour avoir « soustenu les interestz du Roy et du publicq, » par le seigneur de…… qui fut exécuté à la poursuite de la dame de Tréal, veuve de la victime (1). Par contrat passé avec le chapitre, le 4 octobre 1596, Messire Jean du Marc’hallac’h ou du Marc’hallec’h, suivant l’orthographe du temps, sieur de Trelen, chanoine de Cornouaille et recteur des paroisses de Ploneis et de Plozévet, prit possession de cette chapelle, et y fit mettre ses armes, qui sont : d’or à trois orceaux de gueules, dans la vitre et dans l’arcade de l’enfeu, à la place de celles des seigneurs de Nevet. Une action intentée contre lui à ce sujet par Jean de Nevet, ne fut suivie d’aucun effet."

Voir Infra : Discussion sur les donateurs.

Les armes de Névet figurent sur la maîtresse-vitre de Locronan (1476-1479) et sur le cénotaphe du Pénity de Locronan.

http://www.lavieb-aile.com/2017/11/le-tombeau-de-saint-ronan-dans-la-chapelle-du-penity-de-l-eglise-de-locronan.html

http://www.lavieb-aile.com/2017/11/la-maitresse-vitre-de-la-passion-1476-1479-de-l-eglise-saint-ronan-de-locronan.html

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Voici  le panneau comparable à Guengat (baie 3) qui reprend le même carton :

http://www.lavieb-aile.com/article-l-eglise-de-guengat-29-i-les-vitraux-122885533.html

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 vitraux 0370c 

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Description.

  Le donateur.

Ce chevalier est en armure complète, et il a posé son casque près de lui ; celui-ci est surmonté d'une sorte de plumet en étoile, et sa pièce faciale montre qu'il s'agit, non pas d'un morion ou d'une salade, mais d'un heaume, d'un armet assez rétrograde. Certainement pas la coiffure d'un Jean III de Nevet.

Le chevalier a aussi ôté ses gants de fer, posés également à terre ; c'est la moindre des choses pour réciter ses prières, mains jointes, à genoux devant le prie-dieu et son livre de prières (sur lequel se remarque une lettrine D, sans-doute Dominus).

On remarque aussi les molettes de ses éperons. Voir les pièces d'armure de mon bon cousin Aux-Épaules :  Église de Sainte-Marie-du-Mont : Henri-Robert Aux-Épaules.

C'est après avoir rendu visite à Henri-Robert et m'être rappelé de sa fraise, que je constate que ce seigneur-ci en porte une également, certes très discrète et courte, mais incontestable, ce qui pourrait aider les experts à dater cette tenue (de même que la coupe de cheveux caractéristique, et l'absence de barbe qui apparut après 1521). Selon mes données, ces fraises très courtes datent de 1560.

Il porte un tabard à ses armes, d'or au léopard morné de gueules.

C'est bien un léopard car il a la tête tournée vers nous ; et il est bien "morné" car  il n'a pas de griffes , mais il eut fallu ne pas lui donner une langue si bien pendue ("morné" : Se dit des animaux dépourvus de leurs armes naturelles : sans dents, bec, langue, ou griffes (certains auteurs enlèvent aussi la queue). Enfin le léopard est "de gueules" puisqu'il est rouge.

Voir ces armes, création contemporaine sur Wikipédia :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Armorial_au_lion#/media/Fichier:Blason_fam_fr_N%C3%A9vet.svg

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Le visage.

Remarquer l'utilisation de verres roses pour les carnations (comme pour la baie 4 de Guengat). Mais aussi les rehauts à la sanguine (lèvres) et au  jaune d'argent (coin de l'œil). Ou le soigneux travail de collage des fragments de verre par le restaurateur, ce qui a permis de supprimer les plombs de casse.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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La donatrice.

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Madame de Nevet va peut-être nous aider également. J'admire d'abord son somptueux manteau en velours damassé pourpre, ou plus exactement son corselet à larges manches (voir ici)  puis son bustier (ou surcot ouvert) d'hermine — un accessoire vestimentaire réservé habituellement aux princesses mais visible aussi à Guengat  en baie 4 chez les donatrices —. Celui-ci est orné de rosettes et de perles en ligne verticale.

 

 

Sa robe  bleu pâle (de même couleur que le revers de la cotte de Monsieur) est serrée par une ceinture aux maillons d'or (auquel peut être suspendu par un anneau un ustencile).

 Je perds la compréhension du costume dans la partie basse, où le tissu frappé aux armes de la famille de Nevet semble traîner par terre (réemploi ?).

 Elle porte un décolleté très court, mais rond et dépourvu de collerette, cet accessoire apparu vers 1550. Elle n'a pas non plus ce décolleté carré des années 1510. Mais sa coiffure, qui évoque celle de nombreux portraits d'Anne de Bretagne, correspond pourtant à cette période, qui est celle de la datation du vitrail.

A noter l'absence de bagues. Le collier  alterne deux perles et un cercle or et argent. Noter la ressemblance de ce collier avec celui d'Anne de Bretagne sur l'enluminure de Bourdichon : fascinant, non ?

La coiffe associe un bonnet de dentelle, très ajusté, et un voile noir (ou brun-noir) brodé de perles groupées en étoile par cinq.

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En conclusion, Madame de Nevet est habillée à la mode 1510-1520, et son mari à celle de 1510-1560. 

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Saint Jean-Baptiste.

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      Saint Jean-Baptiste se reconnaît à ses cheveux longs, sa barbe et son vêtement en poil de chameau; ainsi que par  l'Agneau mystique tenu sur l'avant-bras gauche.

En entourant paternellement l'épaule de la donatrice, il adopte la posture du "saint patron intercédant", et sa silhouette, comme celle de sa croix de victoire à oriflamme rouge, se détachent sur le fond damassé bleu du drap d'honneur tendu derrière lui. La croix blanche de l'oriflamme est gravée sur le verre rouge, offrant le seul exemple d'emploi de cette technique sur ce vitrail.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Le motif du damassé se retrouvera ailleurs ; c'est une association de palmettes et de rinceaux à tige épaisse. Il est probablement appliqué au pochoir.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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La niche est coiffée par une voûte en cul de four à la base de laquelle est inscrit (sur deux verres différents) les lettres  -RAMOM/USALVE.

 

"Des arcatures en plein cintre créent une niche au dessus de chaque scène pour l'isoler de la voisine. Elles culminent en une clef de voûte en forme de bourgeon entrouvert  d'acanthes. 

L'épaisseur de l'arcade est garnie d'oves qui accentuent la perspective. Afin de garnir les écoinçons au dessous de la corniche horizontale, sont posés, sur chaque portion extérieure du plein cintre, deux motifs dont on constate la forte fréquence dans les architectures proposées tant à Plogonnec qu'ailleurs : il s'agit de deux feuilles d'acanthes opposées et liées par un anneau à rebord constituant ainsi une série symétrique de courbes et de contre-courbes.

L'arcade délimite un cul-de-four occupé par une coquille, selon une habitude de première Renaissance, et séparé du fond damassé par un bandeau décoré de couleur plus sombre. Sur le bandeau en a1 on lit ...RAMON et en c1 VEMITE ADOREMU qui est l'antienne d'invitatoire commençant l'office de matines. cette antienne est donc fort courante puisqu'elle se retrouve, outre le Bréviaire dans tous les offices où le début des Matines sert d'introduction comme celui de Noël ("Christus natus est...; adeste fideles..") ou dans celui des défunts ("Regem cui...")." Roger Barrié.

Cette découverte me passionne puisque elle rejoint d'autres constatations identiques dans le Finistère à Guenguat, à Kerfeunten (Quimper). A Plogonnec, le vitrail de la Transfiguration porte, sur la tenture qui forme le fond des niches, les lettres SALEREGI (l'antienne Salve regina) et LONREANS (considéré par beaucoup comme "Laurent [le Sodec]").

Le psaume 94 Venite adoremus et procidamus ante dominum, ou l'Adeste fideles,  Venite adoremus Dominum, pourraient donc être à l'origine de ces inscriptions.

Pour ma part, je lis dans le bandeau de la première lancette ....(O)RAMO(M)VSALVE  et dans la troisième VEMITE ....

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

 

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Registre inférieur de la lancette B. Le Portement de croix.

 

 

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Le Christ, couronné d'épines, nimbé, vêtu d'une robe violette, ligoté au niveau de la ceinture, porte, non pas la croix, mais la traverse horizontale sur laquelle il sera cloué (cela est conforme à la réalité de ce supplice). Son corps courbé forme l'une des diagonales, prolongée par le sabre et la jambe du soldat romain qui le surveille. L'autre diagonale est formé par la poutre de bois, doublée de la hallebarde du soldat. Derrière, un homme coiffé d'un bonnet rouge porte les clous. La sensation de tension dramatique est crée par le cadrage serré et par les nombreuses armes qui viennent hérisser l'horizon, mais aussi par le caractère dense de la foule casquée.

Le visage du Christ mérite un examen rapproché (cliquer pour agrandir) : s'il était possible de le débarrasser des altérations ocres dues à la corrosion, on verrait la finesse des traits, et le réseau de pilosité que cet artiste dessine avec une grande précision, comme nous le verrons plus loin.

      N.B : les têtes des deux soldats ont bénéficié d'une restauration récente.

Le motif du  coup de genou donné par un soldat au Christ est très fréquent, sur les enluminures, les retables et les vitraux..

Le même carton a été employé à Ergué-Gaberic, dans le sens inverse .

http://www.lavieb-aile.com/article-les-vitraux-anciens-de-l-eglise-d-ergue-gaberic-123229458.html

 

Maîtresse-vitre (1517) d'Ergué-Gabéric. Photo lavieb-aile.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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La demi-coupole de la niche : pas d'inscription, mais une série de O.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Le sol : comme un tapis mille-fleurs.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

 

 

 

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Le registre inférieur, lancette C et D :

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                          la-passion 0340c

 

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Registre inférieur de la lancette C : la Comparution devant Pilate.

 

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Le Christ est présenté à Pilate : un personnage haut en couleur, coiffé d'un exubérant chapeau à aigrette, sorte de lansquenet aux manches retroussées, agrippe Jésus par la gorge. Un lancier en armure, poing sur la hanche, crie quelque injure. Pilate, coiffé d'un couvre-chef rose, longue barbe, longs cheveux, fixe l'inculpé des yeux en présentant ses mains au dessus d'un bassin. un serviteur y verse le contenu d'une aiguière, tout en reprenant — curieusement— la posture du "coup de genou" de la scène du Portement de croix ; en réalité, il plie le genou par référence pour son maître.

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Là encore, on retrouve le même carton repris à Lanvénégen en 1515 et à Ergué-Gabéric en 1517 :

 

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Maîtresse-vitre (1515) de Lanvénégen. Photo lavieb-aile.

 

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Maîtresse-vitre (1517) d'Ergué-Gabéric. Photo lavieb-aile.

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On comparera aussi avec la même scène de la maîtresse-vitre (1535, même atelier quimpérois) de l'église Saint-Mathieu de Quimper, avec une composition identique, mais des différences franches :

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Maîtresse-vitre de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photo lavieb-aile.

 

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Détail : le chien de Pilate.

Aux pieds de Pilate se trouve un petit chien ; dans la Passion de Guengat, on remarque aussi un chien aboyant vers la croix, au pied d'un cheval monté par un centurion. On peut trouver la source de ce détail soit dans une gravure de Dürer de 1509-1501 conservée à Lyon A16DUR000701, ou, à une date antérieure, dans un Ecce Homo de 1475-1480 de Martin Schongauer conservée à l'Unterlinden de Colmar, ou dans une autre gravure de Schongauer où figurent deux chiens.

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https://www.musee-unterlinden.com/oeuvres/ecce-homo/

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6951448r.r=pilate+schongauer.langFR

https://www.gettyimages.fr/detail/photo-d%27actualit%C3%A9/christian-motifs-copper-engravings-gospel-of-matthew-photo-dactualit%C3%A9/541469005

 

 

 

Le Christ devant Pilate de Martin Schongauer (1448-1491, Germany)

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Le chien (ici, un petit caniche dont la "crinière" contraste avec le dos glabre) se retrouve aussi sur la Passion de 1520-1530 de Saint-Vincent de Rouen :

https://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Rouen/Rouen-Sainte-Jeanne-d-Arc.htm

 

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Il est représenté, dormant dans une corbeille,  sur les stalles de la sacristie de la cathédrale du Mans.

http://www.lavieb-aile.com/article-les-stalles-du-xvie-siecle-de-la-cathedrale-du-mans-123594149.html

J'écrivais alors dans ma description :

 J'ajoute au dossier "Chien de Pilate" d'autres références, celles de gravures de Wenceslas d'Olmütz (v.1496) ou Michel Wohlgemuth (monogramme W), inventeur de la gravure à l'eau forte : celle où Pilate est accompagné, au Prétoire, de deux chiens, et celle, qui suit la précédente, où Jésus est présenté au peuple par Pilate tandis qu'un chien montre ses dents. ici. En fait, ces gravures, comme celles de Jean de Culmbach (même référence p.383) ou d'autres d'un graveur inconnu, sont des copies de celles de la Passion de Schongauer avec un chien sur l'Ecce Homo (Unterlinden, Colmar) et deux chiens sur la Comparution. Dans cette série, le grand-prêtre est accompagné aussi par un chien.

 

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Il est présent au pied de la croix, près d'un cavalier, dans la Passion (v. 1550) de Guengat :

http://www.lavieb-aile.com/article-l-eglise-de-guengat-29-i-les-vitraux-122885533.html

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Lancette D : le couple des donateurs présenté par saint Michel.

 

 

                                   la-passion 0330c

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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On retrouve sensiblement le même carton (Saint Michel et les donateurs) à Guengat, en A2 de la baie 1.

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 vitraux 0371c

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Saint-Michel, dans la même attitude d'intercession que saint Jean-Baptiste à gauche, présente le couple ; il est couronné, vêtu d'une cuirasse d'apparat, porte l'épée à la ceinture, et il brandit une croix à longue hampe. Ses ailes vertes sont déployées de chaque coté, sur le fond damassé violine.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Le seigneur de Nevet, identifié par les armoiries de son tabard, est identique à son vis-à-vis : même armure, même courte fraise, même coiffure, même Livre d'Heures à la tranche dorée, même lettrine D. Mais celle-ci est inversée, "comme si" on avait utilisé le carton des donateurs de droite en le renversant. Dans ce jeu des sept erreurs, le "léopard" est positionné autrement, et ce seigneur-ci porte une belle épée.

 

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Sa Dame est aussi la sosie de celle de gauche : même chaperon de velours noir, même collier dérobé au portrait d'Anne de Bretagne, même manteau à large manche, même robe frappé d'hermines, même alignement de boutons en marguerites de perles, même ceinture à anneau d'or, etc.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

 

 

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II. LE REGISTRE SUPÉRIEUR.

         

 

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Lancette A (à gauche) : Christ en croix.

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La scène cruciale se découpe sur un fond damassé rouge. La croix est fichée au sol parmi les fleurs, à coté du crâne d'Adam.

 Marie, en pâmoison au pied de la croix, croise ses bras dans un geste des mains qui renvoie à celui qu'elle eut, face à l'ange Gabriel, lors de l'Annonciation. Mais ce geste ici se referme, comme le cycle de la Vie de Jésus. Stabat Mater dolorosa Juxta crucem lacrimosa Dum pendebat Filium...

Outre l'apôtre Jean, qui, un genou à terre, soutient la Vierge, quatre personnages, que leur tenue désigne comme des Juifs, forment un cadre où les gestes se répondent.

Le premier personnage à gauche est  Longin, qui donne le coup de lance dans le flanc droit et, de la main droite, désigne son œil.  Selon la Légende dorée, ilreçoit une goutte du sang issu de la plaie, ce qui le guérit d'un trouble (physique, mais aussi spirituel) de la vision. Il devrait alors porter la tenue de soldat romain. . A sa gauche, un cavalier désigne le Christ du doigt en s'adressant à son voisin qui le regarde. Il s'agit du Centenier lorsqu'il s'écrit (Marc,15,39) Vere filius dei erat iste, "Vraiment, celui-ci est le Fils de Dieu !".

J'ai abondamment commenté cette scène dans ce blog, tant elle est fréquemment illustrée sur les vitraux et sur les calvaires sous la forme de deux cavaliers encadrant la croix.

 

http://www.lavieb-aile.com/2019/09/le-calvaire-de-la-chapelle-sainte-marie-du-menez-hom-en-plomodiern.html

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Roger Barrié a noté l'absence, inhabituelle, de Marie-Madeleine au pied de la Croix.

Ce panneau est fondé sur le même carton que le panneau C3 d'Ergué-Gabéric, et se rapproche d'un panneau B3 de Lanvenegen.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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2. Déposition de croix.

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La croix à titulus INRI se dresse sur un fond damassé violet.

Joseph d'Arimathie soutient le corps sans vie dans un geste d'une grande compassion. Il porte un bonnet vert, une barbe blanche, une robe rouge ouverte sur des hauts-de-chausses roses, et des bottes à revers.

 

Nicodème le bricoleur a apporté son échelle et s'est armé d'une paire de tenailles pour ôter les clous et libérer celui dont il est le disciple. On lit sur le galon or de son manteau vert les lettres  OVIERIVA, que Roger Barrié lit OLIERAV, dans laquelle, par un parti-pris hérité de Couffon, il voit "probablement une signature Olivier Le ..." [évoquant celle du maître-verrier quimpérois Olivier Le Sodec ]. Il la rapproche d'une inscription comparable à Kerfeunten, toute aussi discutable.

Les artistes oublient rarement de souligner par des codes vestimentaires la judeité d'Arimathie et de Nicodème : longue barbe, riches vêtements, chapeau rituel, vaguement conique et enturbanné,et, inévitable, l'aumônière. 

Le visage du Christ est admirable, mais on le doit à une restauration récente ; Roger Barrié notait néanmoins une facture plus rapide (que le modèle ancien d'Ergué-Gaberic), un dessin moins assuré, un modelé plus sommaire et les ailes du nez traitées différemment.  Le visage de la Vierge est plus ingrat. 

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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3. Mise au tombeau.

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Sur un arrière-plan composé d'arbres, de rochers et d'un fond damassé rouge, six personnages procèdent à la mise au tombeau du Christ : la Vierge, guimpe blanche, robe violette et manteau bleu ; saint Jean, en prières, mains jointes et yeux levés vers le ciel ; une sainte femme ; Marie Madeleine ;  Joseph d'Arimathie, barbe, sourcils et cheveux blancs sous un bonnet vert ; et Nicodème, coiffé d'un bonnet pointu à turban et vêtu d'une somptueuse robe en brocart purpurin, aumônière bleue à la ceinture. 

On remarque aussi la précision avec laquelle le dessin de la pilosité de l'abdomen est reproduite.

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      Cette mise au tombeau est réalisée sur le même carton que le panneau D3 de la Vie du Christ de Penmarc'h.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Sur le galon de la demi manche  de Nicodème (personnage qui porte les jambes du Christ) se lisent les lettres  ???ENTO. (VOENTO selon R.Barré).

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Sur la robe dorée de Nicodème, des bandes diagonales portent les lettres  RSEAT - AOVEI - VO.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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4. Résurrection.

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                        la-passion 0292c

 

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Sur un fond bleu damassé, le Christ se dresse en enjambant son tombeau, vêtu du manteau violet-pourpre de sa passion et non du manteau rouge de la Résurrection. Il tient une longue hampe terminée par une croix, et trace une bénédiction de la main droite. Derrière lui, deux soldats casqués, les yeux révulsés, sont terrassés par l'événement. Au premier plan, un garde au costume pittoresque semble plongé, les yeux ouverts, dans un état second. 

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

 

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 Les éléments architecturaux  des têtes de lancettes trilobées.

 

Ces têtes de lancettes sont occupées chacune par un couple de "génies" blonds qui maintiennent des tresses ou guirlandes fixées à des pinacles évasés, et dont la pointe est ornée d'une couronne, d'un lys et d'un bouquet d'acanthe.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

 

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Les armoiries.

Ce sont les armes des familles Treanna et [Tinteniac].

 

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1. Treanna (de) : d'argent à la macle d'azur. Devise Sine macula macla

La résidence manale des Treanna se trouvait à Elliant, mais ils possédait à Plogonnec trois domaines : Coat-Morvan, Kergoff-Uhella et Kergoff-Izella. 

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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2. Tinteniac ?   : "Écartelé au 1 et 4 de Treanna, au 2 et 3 d'argent au croissant (ou à la merlette) de gueules." (Chanoine Abgrall, Notice de Plogonnec).

Selon R. Barrié, c'est une restauration fautive des armes des Tinteniac après 1520, d'hermines au croissant de gueules, cette famille rentra en possession de la seigneurie de Treanna en la paroisse d'Elliant. En effet, Pierre de Tinténiac, seigneur du Porcher, qui revint en Bretagne par son mariage, en 1520, avec Françoise, dame de Quimerc'h, fille unique de Louis de Quimerc'h et de Françoise de Broons, prit alors les armes de Quimerc'h [kerimerc'h ?] qui sont : « D'hermines au croissant de gueules ». C'est en 1640 que Maurice de Tinteniac devint seigneur de Treanna.

Roger Barrié fait remarquer que les meubles des armoiries, réalisés postérieurement, sont montés en chef d'œuvre au sein d'œuvres anciennes. On appelle "sertissage en chef d’œuvre", l’incrustation d’un verre, tenu par un plomb, à l’intérieur d’un autre verre plus grand et de couleur différente. Je le remarque pour la pièce blanche au sein du losange bleu du blason des Treanna. 

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

 

  

                  

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 III. LE TYMPAN.

 

 

 

 

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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A. Les armoiries.

Deux mouchettes.

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Des couronnes de gloire sont constituées de motifs d'acanthe à fruit, liés par les extrémités des feuilles.

Dans ces chapiteaux de triomphe , en partie conservés, se trouvent deux écus modernes.

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1. Celui de la famille Boscher, d'azur à l'aigle [éployée] d'or :

 Boscher ou Boher, sr de Lopéau, par. de Plogonnec. Réf. de 1426 à 1443, dite par., év. de Cornouaille. D'azur à l'aigle d'or (Arm. de l'Ars.). Fondu an 1464 dans Kerpaên.

 Potier de Courcy, 1890.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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2. Celui de la famille Quillou, seigneur de Keroncuff, d'argent au chef de sable.

Quiliou (du), sr dudit lieu, par. de Plougastel-Sainl-Germain,— de Keroncuff, par. de Plogonnec, év. de Cornouaille. D’argent au chef de sable (G. le B.). Moderne : le Barbu. Nobiliaire et armorial de Bretagne T. III.

 

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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B. La Vierge à l'Enfant.

Ce panneau provient d'une Adoration des mages, ce qui explique l'attitude de Marie, assise sur une cathèdre et celle de l'Enfant-Jésus recevant une boite précieuse en cadeau royal. La scène correspond à la taille d'une lancette.

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On peut la comparer à la scène analogue de la baie 3 (1546) de la chapelle N-D. du Crann à Spézet :

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Adoration des Mages, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

 

              

 

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Les carnations sont rendues par un verre rose (comme à Guengat et Locronan, par exemple) peint à la grisaille et au jaune d'argent, et touches de sanguine pour les lèvres et les ombres, qui sont également rendus par des hachures.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Sur le galon du manteau bleu de la Vierge se   lisent des successions de lettres que je déchiffre ainsi : (entre parenthèses les lettres douteuses)

XFAOCSODEESOVOEUVRAEVEMSOEN*R

 VERFOVRON*

*N rétrograde.

Roger Barrié y a lu OLSODEG, ce qu'il interprète comme le nom de famille Sodec ou Sodeg précédé du prénom Olivier abrégé, ou des initiales O.L, signature d'Olivier Le Sodec, le verrier quimpérois. 

Pour moi, il s'agit de séquences aléatoires de lettres, ornementales, un procédé courant dans la peinture flamande et dans les enluminures d'île de France ou de Touraine ; ou , du moins, on ne peut y isoler une séquence sous prétexte qu'on la recherche, et passer outre les lettres qui ne satisfont pas ces attentes, pour affirmer qu'il s'agit de la signature du peintre-verrier.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Restauration et conservation.

(D'après R. Barrié).

Restauration.

— Une première restauration a eu sans-doute lieu en 1622 par Yvon Bernard dit Camart : les comptes de fabrique ne précisent pas si la réfection des vitraux par ce dernier a concerné la baie 0, mais on peut le supposer au vu de la somme élevée qui a été versée à l'artisan;

— En 1634, la remise en plomb est confiée à Jean Lagneau, mais celui-ci n'effectue pas le travail, qui sera réalisé par les frères Bernard, Yvon et Mathieu.

— Du XVIIIe siècle datent les armoiries qui timbrent l'arcade des lancettes C et D.

Des restaurations de détails comme les mains de Jacques de Nevet, le sabot du cheval dans la Crucifixion, ou l'épaule gauche du Christ dans la mise au tombeau datent du XVIIIe ou du début XIXe.

— En 1845, un devis de restauration est demandé à l'architecte Bigot devant l'état très inquiétant de la verrière, puis la restauration est menée, sans-doute par Cassaigne de Quimper.

— En 1901, le rapport de Magne permet le classement du vitrail en 1904, et une campagne de restauration, au cours de laquelle de nombreux verres anciens sont remplacés, comme tous les blasons, une bonne partie des soubassements, et tous les couronnements des lancettes. Selon Roger Barrié, cela se fit par copie fidèle de l'ancien, par une technique picturale "pas mauvaise", en diminuant la mise en plomb par des pièces de verre de plus grande dimension.

— Les vitraux furent déposés en 1942 et abrités en caisse dans le presbytère, puis replacés en 1953 par Jean-Jacques Gruber après un nettoyage à l'eau claire. (Devis de M. Lisch, architecte ; somme réglée à J.J. Gruber 1.043.430 F)

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Conservation.

Celle-ci est jugée moyenne: c'est le verre incolore qui s'avère le plus attaqué lorsqu'il n'est pas protégé par le jaune à l'argent, mais qu'il comporte une grisaille à la face intérieure.

 Les verres rouges bleus et verts sont au contraire peu corrodés. Lorsqu'un damassé à la grisaille a été peint sur la face interne d'un verre rouge, comme la robe de Joseph d'Arimathie dans la descente de Croix, les tavelures extérieures suivent le dessin du damassé.

Ce sont les verres bleuté du tombeau du Christ et vieux rose du couvre-chef de Pilate, à l'extérieur irisé et indemne de toute tavelure, qui ont le mieux résisté aux attaques des agents atmosphériques et à la dégradation chimique.

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Discussion sur les donateurs.

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1. Identité des donateurs.

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Nous l'avons vu, la seule certitude est donnée par les armoiries qui sont celles de la famille de Nevet, mais la solution proposée par les différents auteurs est d'y voir Jacques 1er de Nevet (1494-1555)  et son épouse Claudine de Guengat à gauche dans la lancette A, et leur fils aîné René de Nevet (1555-1585) à droite dans la lancette D, accompagné de son épouse.

L'un des arguments avancé est que le même carton des donateurs se retrouve à Guengat (mais sans armoiries permettant une identification) sur un Jugement Dernier de 1525: chacun des époux aurait commandité un vitrail dans l'église de leur fief, Jacques de Nevet à Plogonnec et Claudine de Guengat à Guengat. Pour R. Barrié, "l'importance de ce baron premier du nom comme celle de son épouse justifie leurs donations aux églises de leur paroisse respective à cette époque".

Annuaire de la noblesse 

https://fr.wikipedia.org/wiki/N%C3%A9vet

https://gw.geneanet.org/jcbo?lang=en&n=de+guengat&oc=0&p=claude

Le couple s'est marié en 1524 (Wikipédia qui cite Le Moigne), date qui est plus tardive que celle de création du vitrail (vers 1520, mais proche des vitraux de Lanvénégaen en 1515 et d'Ergué-Gabéric en 1516-1517).

Jacques de Névet est de confession réformée, ce qui n'incite pas à se faire présenté par un saint.

Le couple de droite serait, pour R. Barrié, "René de Nevet, le fils aîné de Jacques de Nevet, figuré seul avant son mariage à Guengat, et avec son épouse à Plogonnec".

D'autre part, si ce vitrail a été fait en 1520, René de Nevet  ne saurait y figurer, et encore moins son épouse.

Enfin, à la différence d'autres sites, les donateurs ne sont pas présentés individuellement, mais en couple, les épouses ne sont pas identifiables par leur armes mi-parti, et les deux couples sont identiques, et en miroir. 

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Je propose de résoudre ces difficultés ainsi : les donateurs aurait souhaité souligner que la famille de Névet se  revendique comme fondatrice de l'église de Plogonnec ; ils auraient fait figurer deux couples fictifs (les épouses ne sont pas identifiées par les armes de leur famille), en utilisant les canons de représentation des donateurs en vigueur à leur époque au début du XVIe siècle. Tant il est vrai que, sur les vitres finistériennes, tous les donateurs et, a fortiori, toutes les donatrices se ressemblent (et celles-ci ressemblent au portrait d'Anne de Bretagne). C'est aussi ce que nous constatons dans les gisants, qui ne donnent pas un portrait réaliste, mais figure le défunt idéalisé à la fleur de l'âge et en armure. Cette proposition peut expliquer la reprise d'un même carton pour deux donateurs différents, et l'absence de coïncidence avec les données généalogiques.

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2. Les saints intercesseurs.

Saint Jean-Baptiste et saint Michel, dont l'identification ne fait pas de doute, ne présentent pas les personnages portant leur nom ; on trouve bien des Jean de Nevet, mais aucun Michel de Nevet. Ils sont donc là comme saints intercesseurs, ces saints qui étaient invoqués, dans les Livres d'Heures notamment, pour leur puissance de protection contre les périls. 

 Le couple saint Jean-Baptiste / saint Michel est connu comme intercesseurs du Jugement dernier, "suivant une habitude ancienne qui revient en faveur en Allemagne à la fin du Moyen-Âge" selon R. Barrié, ce qui incite cet auteur à supposer " un grand ensemble consacré au Jugement Dernier" : les donateurs auraient été déplacés alors qu'ils trouvaient leur place à l'origine au soubassement de la verrière du Jugement Dernier, "probablement en remplacement de panneaux détruits. La tête de la donatrice en A1 est constituée par le réemploi d'une tête de damnée retournée pour l'occasion". Mais cette hypothèse est jugée non recevable par les auteurs du Corpus Vitrearum, "en raison de la parfaite intégration des panneaux de donation à l'ensemble de la baie 0, restée intacte comme la baie 1 à l'inverse des autres, perdues en tout ou parties".

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 En réalité, la visite de l'église de Guengat apporte un éclairage nouveau, car, quoique placée sous le patronage de saint Fiacre, elle consacre une place importante à saint Jean-Baptiste et à saint Michel, le premier ayant sa statue dans le chœur et le second dans la chapelle de bas-coté, et ces saint servant d'intercesseurs auprès de trois couples de donateurs, deux dans la baie 1, et un dans la baie 4. Surtout, un magnifique vitrail des années 1500, donc antérieur à celui de Plogonnec, présente les deux saints encadrant la Vierge :

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 Baie-2 0414x

 

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En outre, l'église de Guengat ne renferme pas de donateurs portant les armoiries de la famille de Guengat, alors que celle de Plogonnec montre, dans l'actuel vitrail de saint Sébastien, Alain de Guengat et Marie de Tromelin, et, dans le vitrail de la Passion, les armoiries aux trois mains de cette famille. Ces éléments incitent à s'interroger sur les liens réciproques entre les deux paroisses et leurs églises, le château de Guengat se trouvant à la limite des deux paroisses.

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SOURCES ET LIENS.

 

 

 

 — BARRIÉ (Roger)  Etude sur le vitrail en Cornouaille au 16e siècle : Plogonnec et un groupe d'églises de l'ancien diocèse de Quimper / ; sous la direction d' André Mussat, 1979  Thèse de 3e cycle : Art et archéologie : Rennes 2 : 1979. Bibliogr. f. 9-32. 4 annexes (vol. 2)

 GATOUILLAT (Françoise) HEROLD (Michel), Les Vitraux de Bretagne, Corpus vitrearum France recensement VII, Presses Universitaires de Rennes : Rennes 2005 pages 157-159.

— LE GUENNEC (Louis),   1921, L’Elégie de Monsieur de Névet et le baron Huet, Bull. SAF

https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin_article/saf1921_0204_0213.html

 

— LE MOIGNE (Gérard), 1999,  "La seigneurie de Névet", Bulletin de la Société archéologique du Finistère, tome CXXVIII, année 1999

— PEYRON (chanoine Paul), 1900 Plogonnec, Bull. SAF, p. 24-54.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2076531/f114.image

— PEYRON (chanoine Paul), 1919, "Les derniers seigneurs de Névet, 1602-1721", Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, 1919

https://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/bdha/bdha1919.pdf

— Jean TREVIDY (Jean), 1888, Histoire de la maison de Névet racontée par Jean, baron de Névet (1664)", Bull. Société archéologique du Finistère t. XV page 351.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2081934/f436.item

 

— Base Sigilla

http://www.sigilla.org/fr/sgdb/recherche-sceau-type

— Base ARMMA

https://armma.saprat.fr/

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Héraldique
13 juillet 2019 6 13 /07 /juillet /2019 16:06

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L'ensemble des inscriptions lapidaires et des blasons des murs extérieurs de la chapelle permettent de fonder sur des preuves l'historique de l'édification de la chapelle.

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PRÉSENTATION.

"Bâtie sur un mamelon qui domine l'Aulne, non canalisée en cet endroit ; placée à quelque sept kilomètres au-dessous de Châteaulin, la chapelle ne manque pas de cachet artistique. Un bouquet de chênes vénérables ombragent et défendent l'antique sanctuaire qui a vu tant de génération s'agenouiller et prier sur ses dalles froides. L'Aulne, débarrassée des écluses qui entravent son cours en amont, roule librement ses eaux entre deux berges couronnées de roseaux ; elle est tantôt calme comme un lac aux limpides et endormies, tantôt impétueuse comme un torrent dévastateur. En face de Saint-Sébastien, la rive de Dinéault est dominée par des collines boisées mais abruptes, coupées ça et là, par de frais et riants vallons, cependant que les pentes de Saint-Ségal. viennent mourir insensiblement sur la rive droite . "  (Yves Madec)

Souvent surnommée la petite cathédrale, elle est pourtant isolée dans une boucle de l'Aulne et ne possède pas la notoriété de sa "jumelle" Sainte-Marie du Menez Hom.  

 

L'édifice est entouré d'un placître rectangulaire incluant un arc de triomphe et un calvaire au nord-est. Adossé au contrefort du bras sud de la chapelle, un arc de triomphe à porte en plein cintre contrebutée par des contre-forts droits affiche sa façade antérieure est portant un décor sculpté représentant le martyre de saint Sébastien. Son plan en croix latine irrégulier est proche du plan en tau, avec une nef courte à trois travées doublée de bas-côtés, un choeur à chevet plat empiétant sur la croisée du transept, et un clocher-porche occidental.

La sacristie de plan polygonal est adossée au chevet, construite en schiste avec encadrement et chaînage en microdiorite quartzique.

La blondeur des pierres lui vient d'un gros oeuvre en pierre de taille de microdiorite quartzique et de granite, tandis qu'à l'ouest le portail est encadré de la teinte sombre de la kersantite. L'édifice a été entièrement restauré entre 1995 et 1999.

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Trois campagnes de construction.

Elle aurait été édifiée pour conjurer la peste.  Les Kergoët, seigneurs prééminenciers, sont à l'origine de cet édifice : leurs armoiries et ceux de leurs alliances (du Bot, de Kerpaën, du Dresnay, du Chastel, ) se retrouvent en différents endroits de l'édifice.

 

a) La plus ancienne affecte le transept et le choeur, le gros oeuvre et la charpente, les grandes arcades de la nef et le portail ouest, se situe dans la seconde moitié du 16e siècle. Par leur style, les arcades et le portail ouest appartiennent à cette même campagne.

-a1 : les armoiries relevées sur le chevet (Jean de Kergoët et Perrine de Kerpaën, mariés en 1541)  suggèrent la période 1541-1550.

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-a2 :sur le mur est du bras nord du transept et la croisée du transept les armoiries  de Kergoët et du Bot  suggèrent la période postérieure à 1554-1567.

- Une ancienne cloche porte la date de 1599.

 

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b) Dans le dernier quart du 17e siècle, une importante campagne de reconstruction affecte la nef et sa charpente ainsi que le clocher-porche occidental.  Le mur du bas-côté sud est réalisé en 1685 ;  la charpente et du lambris de couvrement date de 1686. Le clocher-porche refait en 1694 intègre l'ancien portail de style gothique flamboyant.  Ces dates sont confirmées par l'écu de la façade ouest aux armes des Kergoët et du Dresnay (René François de Kergoët et sa femme née du Dresnay), qui indiquent la fin du 17e siècle et le début du 18e siècle. Le retable du bras sud du transept porte les mêmes armes associées à la date 1706-1707. Enfin le retable axial est un peu plus tardif (après 1710) car il porte les armes des du Chastel face à celle de Kergoët. Cette campagne est marquée par la personnalité du recteur Yves Coquet et des artisans qu'il choisit, Jean Le Seven et Jean Cevaër.

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c) La troisième et dernière campagne concerne la sacristie construite contre le chevet en 1742, date portée accompagnée de nombreuses inscriptions. On peut y inclure le confessionnal portant la date de 1766 et le nom du recteur Guillaume Le Léon.

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LES ARMOIRIES  DES KERGOËT : BRAS SUD DU TRANSEPT.

"Saint-Sébastien conserve vingt écus que la Révolution n'a pas supprimés et qui constituaient l'armorial des Kergoët de Lezaon, un lieu-dit éloigné de la chapelle de huit cent mètres et par où l'on passe en montant. Les cinq fusées rangées et accolées de gueules accompagnées de quatre (parfois cinq) roses de même sur champ d'argent se rencontrent partout. Gravées dans la pierre de la porte monumentale, au nœud du calvaire., sur la sacristie, en haut des pignons sud et est, dont deux sur des carreaux de kersanton. Les cinq fusées marquent aussi le bois du poinçon de charpente centrale, et le centre de la troisième poutre de la nef. Elles s'imposent, polychromes et altières dans les grands cartouches en haut des retables du chœur et de la chapelle sud. Elles ont été récemment retrouvées peintes sur les murs. " (Castel et Leclerc) 

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Il n'est pas possible de dater ces armoiries entières, et sans alliance, ni de dire si elles témoignent, pour ce bras sud comme pour l'arc de triomphe,  d'une date antérieure aux suivantes sous l'autorité de Guillaume II de Kergoët, décédé avant 1532.

Les armes de Kergoët sont : d'argent, à cinq fusées de gueules, accolées et surmontées de quatre roses de même 

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a) sommet de la fenêtre du bras sud du transept.

Blason de kersanton.

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Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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b) pignon du bras sud du transept.

Blason de kersanton.

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Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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c) Au centre de l'arc de triomphe.

Microdiorite quartzite.

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Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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LES ARMOIRIES DU CHEVET : KERGOËT / KERPAEN, 1541-1567.

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Les armes de Kergoët sont : d'argent, à cinq fusées de gueules, accolées et surmontées de quatre roses de même 

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Les armes de Kerpaen sont : d'argent au chêne arraché de sinople, au sanglier de sable, brochant sur le fût de l'arbre. On les voit sur la maîtresse-vitre de l'église de Plogonnec.

Ici, à Saint-Sébastien, nous ne voyons que la moitié droite, c'est à dire l'arrière-train du sanglier, et la racine et une branche du chêne.

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Photo lavieb-aile

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Jean de Kergoët, fils de Pierre de Kergoët (Kergoët branche de Guilly en Lothey)  et de Catherine de Launay, épousa le 6 septembre 1541 Perrine de Kerpaen, fille de François de Kerpaen et Jeanne Kerguillou.

Jean est le deuxième fils de Pierre, après Guillaume II, époux de Françoise de Trégain et père de Gilette de Kergoët.

https://gw.geneanet.org/jcbo?lang=fr&alwsurn=yes&p=jean&n=de+kergoet&oc=6

C'est en 1537 que Jean de Kergoët obtint, "par partage noble et avantageux", la charge de sieur de Lesaon (manoir en Saint-Ségal, proche de Saint-Sébastien) qui lui conférait la prééminence sur la chapelle "en ramage et comme juveigneur d'aisné" de sa nièce Gillette, héritière principale du titre dont il était le tuteur. 

Ce qui explique la présence de ses armes.

https://www.tudchentil.org/spip.php?article908

En 1550, Perinne de Kerpaen, veuve de Jean, gère encore le manoir de Lesaon  dont elle signe un bail.

https://www.tudchentil.org/spip.php?article908

Lorsque  Gilette de Kergoët, dame du Guilly, de Lezaon (en Saint-Ségal), de Launay, etc. n'eut pas d'héritier mâle après son second mariage en 1554,  avec Michel du Bot, le titre de sieur de Lesaon et de seigneur de Kergoët revint  à son cousin Alain, fils de Jean de Kergoët et de Perrine de Kerpaen.

"

https://www.tudchentil.org/spip.php?article908

"Contract de mariage de nobles homs maistre Allain du Kergoet, fils aisné, heritier principal et noble de deffunct maistre Jan du Kergoet, vivant bailliff de Chasteaulin, et de Perrinne de Kerpaen, sa compagne, sieur et dame de Lesaon, avecq damoiselle Jullienne de Tregain, fille aisnee de noble maistre Louys de Tregain et Janne de Kerdegace, sieur et dame de Tregain, par lequel se voit que damoiselle Gillette du Kergoet, assistee et aucthorisee d’escuyer Michel du Bot, sieur de Kermadou, son mary en secondes nopces, intervient audict mariage et recongnoist ledict Allain son cousin germain et fondé à luy succéder comme son herittier presomptiff et noble par la representation de Jan du Kergoet, son pere, son oncle paternel, frere juveigneur de Guillaume, son pere, seigneur du Guilly. Ledict contract du 18e Novembre 1567, avecq la quittance d’icelluy du 14e Decembre 1572."

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a) Blason du sommet de la baie du chevet.

Blason en microdiorite quartzite.

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Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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b) Blason du nœud ouest du calvaire.

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Ces armoiries ont quatre quartiers :  en 1, Kergoët, en 2 ?, en 3 du Launay, en 4 Kerpaen .

En 2 :   trois têtes animales de profil (loup ? aigles ? oiseaux?) , on peut attendre ici les armes des Kerguilliou

En 3 :  armes de Catherine du Launay à trois rocs d'échiquier d'azur : selon Pol de Courcy :

 

 Launay (de), sr du Guilly, par. de Lothey, — de Kerpérénez, par. de Landrévarzec. Montre de 1481, par.. de Lothey, ev. de Cornouaille. D’or a trois rocs d’echiquier d’azur.

Herve, époux de Marie Nedellec père et mère de Catherine, dame du Guilly, mariée en 1499 à Pierre, sr  de Kergoët et aieul de Gillette, dame du Guilly, femme en 1562 de Michel du Bot.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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c) Le nœud est du calvaire porte les armoiries de Kergoët.

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Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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LES ARMOIRIES DU TRANSEPT NORD, ET DE LA CROISÉE DU TRANSEPT : KERGOËT, et KERGOËT/DU BOT, entre 1554 et 1567

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Kergoët : d'argent, à cinq fusées de gueules, accolées et surmontées de quatre roses de même 

Après son mariage avec Michel du Bot, Gilette de Kergoët revendiqua sans doute la reprise de son titre de dame de Lesaon, précédemment cédé à son tuteur et oncle Jean (cf. supra), puisqu'on trouve ses armoiries dans la chapelle, à la croisée du transept, en alliance avec celle des du Bot, d'argent à deux haches d'armes adossées de gueules.

Gilette de Kergoët, dame du Guilly, de Lezaon (en Saint-Ségal), de Launay, etc. épousa en seconde noces en 1554  Michel du Bot dont elle n'eut pas d'héritier et transmis en 1567 son titre à son cousin Alain.

La date du transept se situe entre 1554 et 1567 (cf supra l'acte de novembre 1567 où Gilette et Michel sont encore vivants). 

 

https://gw.geneanet.org/jcbo?lang=fr&alwsurn=yes&p=gillette&n=de+kergoet&oc=1

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a) Sommet de la fenêtre du bras du transept nord.

Blason en kersanton.

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Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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L'inscription de la cloche de 1599.

J'en rappelle les termes, encore inscrits sur la cloche de 1902 :

JAI ETE F. POVR LA HAPELLE [sic] DE MONSIEVR ST SEBASTIEN AN SAINT-SEGAL IAN LE ROY

RECTEVR M PIERRE BRICHETTE HERVE RIOV FABRIQVES AN  PLEBEN ET S SEGAL

LAN MIL VCC IIII XX ET XVIIII [1599]

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 LES INSCRIPTIONS LAPIDAIRES.

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A. L'ÉLÉVATION DU BAS-COTÉ SUD : 1685.

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Elle se situe à droite du porche sud.

 Microdiorite quartzite (pierre de Logonna), texte en réserve, lettres majuscules romaines. Notez la ponctuation archaïque à type de deux-points en séparation de mots, les "points en question étant des losanges. Notez aussi les N rétrogrades, très courants dans les inscriptions (parce que la forme de la lettre n'est pas encore fixée, ou bien par choix esthétique pour faire plus chic).

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S : SEBASTIEN : PR

IE : POVR : NOVS :

                   1685

 

"Saint Sébastien prie pour nous 1685".

Une partie de l'inscription (8 à 9 lettres) a été martelée avant la date : le nom d'un fabricien ?

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Contexte.

a) On sait que saint Sébastien est invoqué contre la peste (ou les épidémies plus généralement).

La peste a sévit à Quimper en 1564-1565, en 1586, 1594-1595 et 1636 et 1639, à Plougastel en 1598, un peu partout et notamment dans le Léon en 1626. Mais  la peste disparut à partir de 1670 pour plus de 50 ans en raison de l'accentuation du "petit âge glaciaire (1550-1850)", car le froid tuait les puces.

Cela n'empêchait ni les famines, ni les épidémies de varioles et typhus (jusqu'en 1657) ou les ravages dus à l'ergot de seigle ou Mal des Ardents (pour lequel on invoquait saint Antoine). 

https://cgf-bzh.fr/autour-de-la-genealogie-2/autour-de-la-genealogie/calendrier-climat-et-epidemies/

b) C'est en 1675 qu'eut lieu la Révolte des Bonnets rouges et sa répression, soutenue par les Jésuites et le père Maunoir.

c) Julien Maunoir mena ses campagnes d'édification de la foi en Bretagne (400 missions) jusqu'à sa mort en 1683 ; l'une des dernières missions eut lieu à Crozon.

d) Le seigneur prééminencier est alors François de Kergoët (1610-1693), qui a épousé en 1665 Marie-Yvonne de Rosily. Leur fils aîné René-François, né en 1668, épousera Marie du Dresnay en 1688.

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L'année suivante, la charpente et le lambris de recouvrement de la nef ont été posés, comme en témoigne  l'inscription gravée sur la sablière nord de la nef  : "M. F. : CVNIAT. CVRE : CH : LHARIDON : FA. 1686".

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Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Je place ici, en raison de la proximité spatiale et temporelle de la sculpture et de l'inscription, la Vierge placée au dessus du porche.

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LA VIERGE À L'ENFANT PAR ROLAND DORÉ (1618-1663).

L'attribution de cette Vierge à Roland Doré  été affirmée par Emmanuelle Le Seac'h dans son catalogue raisonné de 2014. On reconnaît d'ailleurs le style de ce sculpteur majeur du premier coup d'œil, par les joues rebondies de la mère et de son fils ou par le demi-sourire caractéristique. Roland Doré a aussi réalisé pour le calvaire de Saint-Ségal la Vierge, Marie-Madeleine et Jean au pied de la croix.

On notera le bandeau occipital de Marie.

Elle tient un fruit à sommet ovale, ou un hochet. Elle porte un manteau dont les pans tombent en deux plis symétriques festonnant, et une robe longue, ajustée au buste et plissée sous la taille. L'Enfant pose une main sur la nuque maternelle et une main sur sa propre poitrine, il porte une tunique longue et plissée.

Sous cette statue : le blason aux armes de Kergoët.

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Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Les inscriptions de la face sud de la  tour-clocher.

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1°) La première inscription (pour le regard qui part du bas de l'édifice) est celle qui accompagne un cadran solaire gravé dans la pierre, sous la corniche du clocher.

On y lit : I : L'HARIDON FA 1694.

Le cadran est tracé dans un cartouche rectangulaire, avec des lignes radiantes aboutissant aux chiffres romains de l'heure correspondante. Le stylet est absent.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-sebastien-saint-sebastien-saint-segal/3161081b-4d98-4287-a98a-4abeed58a9dc

Nous pouvons imaginer qu'il s'agit de Jean (IAN) L'HARIDON, de la généalogie Louis Brun :

https://gw.geneanet.org/zardoz?lang=fr&iz=1542&p=jean&n=l+haridon&oc=10

En effet, il est décédé en 1724, il avait épousé Françoise Favennec,  ses 4 enfants sont nés entre 1683 et 1698, et surtout, son fils Christophe est décédé à Penfrat, lieu-dit tout proche de la chapelle.

Un autre Jean L'Haridon est celui de la généalogie Elisabeth Mazaud. Il est décédé avant 1699. Son fils René est ou serait né à Saint-Ségal

https://gw.geneanet.org/peafa?lang=fr&p=jean&n=l+haridon&oc=14

On aimerait relier ce I. L'HARIDON avec le CH. L'HARIDON qui était fabrique en 1686 et a inscrit son nom sur la sablière de la nef. C'est possible si on admet que CH correspond à Christophe, puisque Christophe et Jean sont deux frères :

https://gw.geneanet.org/zardoz?lang=fr&iz=1542&p=.&n=l+haridon&oc=1

Quoiqu'il en soit, nous sommes alors 9 ans après l'inscription du porche sud. 

 "Le clocher-porche refait en 1694 intègre l'ancien portail de style gothique flamboyant.  Ces dates sont confirmées par l'écu de la façade ouest aux armes des Kergoët et du Dresnay (René François de Kergoët et sa femme née du Dresnay), qui indiquent la fin du 17e siècle et le début du 18e siècle." (Inventaire général)

 

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Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Les inscriptions hautes de la façade sud du clocher.

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Elles sont juste mentionnées sans être relevées par la notice de l'Inventaire, mais elles ont été partiellement  relevées par Couffon et par  Castel et Leclerc. Elles sont très difficiles à interpréter.

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Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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L'inscription de gauche.

Elle semble simple et semble indiquer le nom d'un fabricien :

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P : LE FLOHE

F / L : 9.

P. Le Flohe, Fabricien. Mais le nom de Le Flohe n'est pas attesté (ou seulement dans le Morbihan). La forme très répandue Le FLOCH n'est pas attesté non plus à Pleyben ou Saint-Ségal à l'époque.

Castel a lu : P: LE : F : L : 9 .

Couffon a lu :  P : LE : PLOE.../F... L... 

Le repli du cartouche est également curieux. Enfin, on ne sait comment comprendre la fin de l'inscription, "L : 9". On ne peut lire L comme un chiffre romain, à coté d'un chiffre arabe.

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Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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L'inscription de droite.

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La lecture est aléatoire, et n'aboutie à rien (LE MER ??) .

peut-être

LEPIO : PAR : KEL : AVA

LE MAIRE

Castel a lu :  LEP : G : ----- AV ---AC / MACE .

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Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Le blason de la face ouest de la tour du clocher.

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Du Dresnay : d'argent à la croix anillée (ou ancrée) de sable, accompagnée de trois coquilles de gueules.

 

 

Les deux blasons de Kergoët et du Dresnay  sont réunis à l'intérieur de palmes sous une couronne .

Ce sont les mêmes armes qui figurent au dessus du retable sud (1706), et qui sont celles du couple René-François de Kergoët (1668-1705) et de Marie du Dresnay qu'il épousa en 1688.

http://www.lavieb-aile.com/2019/07/la-chapelle-saint-sebastien-en-saint-segal-la-chaire-a-precher-et-les-statues.html

Ces données sont cohérentes avec la date de 1694 de l'inscription de la face sud (I. L'HARIDON)

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Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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LES INSCRIPTIONS DE LA SACRISTIE DE 1742.

La sacristie octogonale (différente de celle, quadrilobée, de Pleyben reconstruite en 1719) est couverte en carène renversée et s'abouche entre le chevet et le bras sud du transept . Elle porte trois inscriptions.

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copyright François Dagorn Inventaire Général.

copyright François Dagorn Inventaire Général.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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1°) Inscription du linteau de la fenêtre  sud-est.

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 Microdiorite quartzite (pierre de Logonna), texte en réserve dans un cartouche, lettres majuscules romaines. Pas de ponctuation entre les mots. Lettres conjointes (TE), M en W, et N rétrogrades.

" MI : RE IVLIEN BORNIC  RE

CTER MI : RE MICHEL CRAVEC CVRE 1742.

Messire Julien Bornic recteur, messire Michel Cravec curé 1742

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a) Julien Le Bornic fut recteur de Pleyben de 1720 à 1743.  Il fit élever, en 1725, l'arc-de-triomphe placé à l’entrée du placître, ancien cimetière. Il convertit en chapelle des Trépassés, en 1736, l'ossuaire, qu’il bénit à cet effet. Il réalisa le déplacement du Calvaire monumental et sa translation à l’endroit qu’il occupe actuellement, de 1738 à 1742. Il fut enterré dans l'ossuaire, le 5 Février 1743.

Il avait été auparavant (en 1699 et 1704)  recteur de ChâteaulinSes revenus étant suffisant, il fit, ou fut obligé de faire, enregistrer son blason vers 1696 dans les registres de Charles d'Hozier ;  d'argent à une bande d'azur chargée de trois macles d'or

b) Michel Cravec curé de Pleyben, fut ensuite recteur de Plomodiern (il en signe les registres en 1744 et en 1749)

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Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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2°) Angle droit du pan sud de la sacristie.

Appartient au chaînage d'angle. Microdiorite quartzite (pierre de Logonna), texte en réserve dans un cartouche, lettres majuscules romaines. 

F: NICO

LASFA

BRIQVE

"F. Nicolas Fabrique."

Le nom du fabricien accompagne régulièrement  celui du recteur et du curé, l'inscription doit donc être associée à la précédente.

Le petit blason en haut du pan sud porte les armes de Kergoët mais il est peu lisible. À cette date, la famille de Kergoët est alors représentée par Mathurine-Josèphe-Reine du Kergoët, qui a épousé le 19 mai 1733  "haut et puissant Messire Jacques-Joseph-René de Kerouartz, seigneur de Lomenven, président au Parlement de Bretagne". Ils occupent le manoir de Guilly en Lothey. Mais leurs armoiries ne sont pas présentes (Kerouartz = d'argent à la roue de sable accompagnée de trois crossettes de même).

 

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Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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3°) Linteau de la fenêtre sud-ouest.

 

Microdiorite quartzite (pierre de Logonna), texte en réserve dans un cartouche, lettres majuscules romaines. M en forme de W, N rétrogrades.

 MI : RE IEHAN HELGOVA

RCH CHAPELAIN  MI : RE

IEAN BRIS P:TRE. 

"Messire Jean Helgouarc'h chapelain, messire Jean Bris prêtre."

 

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Jean HELGOUARC'H était le chapelain de la chapelle Saint-Sébastien depuis au moins 1726, puisqu'à cette date, il assiste à l'inhumation de François Jean-Baptiste de Kergoët, en compagnie de Julien Le Bornic.. 

1726. — « Le 29ème jour d'Avril 1726 a esté inhumé le corps de Messire François-Jean-Baptiste, cheff de nom et d'armes du Kergoët, issu des Bannerets de Bretagne, chevallier seigneur, comte du dit lieu, Le Guilly, Lézaon, Troamboul, Loppeau, Coetsquiriou et aultres lieux, âgé de trente-six ans, huit mois et vingt-six jours, décédé le 26 du courant après avoir reçu tous ses sacrements, et ont assisté au convoy les soubsignants et plusieurs autres. J. Le Bornic, prestre recteur de Pleiben et de Saint-Ségal ; G.-J. Bigeaud, vicaire perpétuel à Châteaulin ; H. Le Garz, recteur de Saint-Thois ; Gilles-François Floc'h, recteur de Lothey ; Y. Rohou, recteur de Saint-Coulitz ; Yves Ropartz, prestre de Lothey ; L. Mallégol, prestre de Pleiben ; H. Robin, prestre de Saint-Coulitz ; Jean Helgouarc'h, prestre et chapelain de Saint-Sébastien, en Saint-Ségal ; Guillaume Guédès, prestre ».

Le chapelain disposait d'une maison, placée à quelques mètres au sud. Il devait dire quotidiennement la messe dans la chapelle. Pour Yves Madec, "Le chapelain de Saint-Sébastien avait donc très peu à faire, quoiqu'il eût une maison et un jardin clos de murs, contigus à l'enceinte entourant la chapelle. Il avait une messe basse à dire tous les dimanches, à Saint-Sébastien même, tout comme le chapelain de Saint-Nicolas avait la sienne à dire dans la chapelle du Port-Launay."

Mais le site de la mairie fait remarquer que "Isolée du bourg par 4 kms, sa taille assez importante pour une chapelle, en  faisait souvent l'annexe de l'église paroissiale pour les habitants du Goulit éloignés du bourg".

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Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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CONCLUSION
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Les inscriptions ne donnent pour cette chapelle que 3 dates extérieures (1685 pour l'élévation sud de la nef,  1694 pour le clocher et 1742 pour la sacristie) et 3 dates intérieures (1706-1707 pour le retable sud et 1763 pour la sablière du bas-coté nord, 1766 pour le confessionnal). J'y ajoute la date de 1599 sur l'ancienne cloche.

Les données héraldiques extérieures témoignent de l'investissement, ou de la marque de prééminence de la famille de Kergoët par trois couples : Gilette de Kergoët et Michel du Bot (bas-coté nord), son oncle Jean de Kergoët et Perrine de Kerpaen, et René-François de Kergoët ( chevet et calvaire) et Marie du Dresnay (clocher) , tandis qu'un blason complémentaire du retable du chœur introduit le couple de François Jean-Baptiste du Kergoët et Marie-Josephe du Chastel.

Ces données sont moins fiables, car le créneau est large pour chaque couple, entre la date de leur mariage et celle, parfois imprécise, du décès du dernier survivant (sans faire intervenir la possibilité d'armoiries apposées de façon posthume).

Rappelons ces dates :

Jean de Kergoët x Perrine de Kerpaen : 1541 , d'où [1541-1567] : chevet et calvaire.

Gilette du Kergoët x Michel du Bot :  1554, d'où [1554-1567] : bas-coté nord et charpente du transept

René-François de Kergoët x Marie du Dresnay : 1688, d'où [1688-1710] : clocher-mur.

François Jean-Baptiste du Kergoët x Marie-Josephe du Chastel : 1710 : retable du chœur.

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Ces données chronologiques sont complétées par la mention des noms des membres du clergé (recteur, curé et chapelain), des fabriciens et des parrain et marraine de la cloche. Cela précise les choses lorsque ces personnages nous renvoient à des documents datés et à des données généalogiques.

Pierre BRICHETTTE (BRICHET), fabricien en 1599.

Hervé RIOU, fabricien en 1599,

Christophe L'HARIDON , fabricien en 1686

Jean L'HARIDON, fabricien en 1694

F. AUTRET, fabricien en 1706 (et 1707?)

F. NICOLAS fabricien en 1742

Jean LE ROY, recteur de Pleyben et Saint-Ségal en 1599

François CUNIAT, curé à Saint-Sébastien et curé de Pleyben en 1686

Yves Le COQUET, recteur de Pleyben et Saint-Ségal de 1694 à 1720.

Julien LE BORNIC , recteur de Pleyben de 1720 à 1743.

Michel CRAVEC curé du recteur Le Bornic en 1742

Jean L'HELGOUARC'H chapelain de Saint-Sébastien en 1742,

Jean BRIS, prêtre en 1742

Guillaume Le Léon, recteur en 1766 (confessionnal)

 

 

Les artistes et artisans sont parfois aussi connus, ou reconnus :

Jean Le SEVEN, menuisier et JEAN CEVAËR, sculpteur  pour les retables sud (1706-1707) et du chœur (v. 1710) : par attribution.

Louis COZIC peintre-doreur en 1714 pour le retable sud.

Olivier GRALL, peintre doreur du maître-autel en 1729.

Roland Doré, sculpteur (1618-1663) de la Vierge à l'Enfant du porche sud : par attribution.

Maître de Saint-Thégonnec sculpteur actif en 1550-1610), pour le calvaire et pour  les  saints Yves et François d'Assise de l'arc de triomphe (attribution par E. Le Seac'h)

Atelier du Maître de Pleyben, sculpteur sur bois actif au dernier quart du XVIe pour les sablières du chœur et des bras du transept (attribution personnelle)

 

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Enfin, des indices stylistiques peuvent encore préciser les évaluations :

 

Retable du bras nord du transept :  Vierge à la démone et au bandeau occipital de la deuxième moitié du XVIe / certains éléments polychromes du XVIe siècle.

Arc de triomphe : peut-être du XVIIe par son inspiration classique (Inventaire Général)

 

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Résumé : la chapelle Saint-Sébastien fut construite au XVe siècle pour conjurer la peste, avec un plan en croix latine dont témoigne encore la structure de la nef, le chœur à chevet plat et le bras sud du transept.

Le bras nord du transept et le bas coté nord ont été reconstruits au XVIe siècle. Le calvaire date de la seconde moitié du XVIe.

Le bas-coté sud fut reconstruit au XVIIe siècle (1685). 
Le clocher-mur fut élevé à la toute fin du XVIIe siècle (1694)

Le recteur Yves Coquet fit construire les retables sud et du chœur entre 1706 et 1710, et jusqu'en 1729.

La sacristie fut ajoutée en 1742.

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SOURCES ET LIENS.

CASTEL (Yves-Pascal), LECLERC, (Guy), s.d,  La chapelle Saint-Sébastien , son calvaire, ses retables, ed. Commune de Saint-Ségal.

— COUFFON, (René), LE BARS, (Alfred), 1988. Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988. p. 418-419

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/0ffd39bdf24d89d00ff35b034d2685b0.pdf

— INVENTAIRE GENERAL Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel), enquête 2009.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-sebastien-saint-sebastien-saint-segal/3161081b-4d98-4287-a98a-4abeed58a9dc

 

— MADEC (Yves), 1915, Saint-Sébastien en Saint-Ségal

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/fc72b7a373375935ed358e8dbd9c8cd4.pdf

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Published by jean-yves cordier - dans Saint-Ségal Inscriptions héraldique

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  • : Le blog de jean-yves cordier
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