Les crossettes et gargouilles (vers 1528) et les inscriptions et sculptures de l'église de Confort-Meilars (façade occidentale exceptée).
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— Voir sur l'église Notre-Dame de Confort-Meilars :
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Les bannières de procession de l'église Notre-Dame de Confort à Confort-Meilars (29).
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Le vitrail de l'Arbre de Jessé de l'église de Confort-Meilars.
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Les roues à carillon de Confort-Meilars, de Locarn, de Priziac et de Quilinen.
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Les sablières (v. 1528-1554) de l'église Notre-Dame de Confort-Meilars (29).
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— Cet article appartient à une étude des crossettes du Finistère destinée à permettre des comparaisons et à dégager des constantes stylistiques et thématiques. On consultera sur ce blog :
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L'église Sainte-Marie-Madeleine de Dinéault VII. La crossette.
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L'enclos paroissial de Pencran I. Les crossettes du porche (1553).
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L'enclos paroissial de Brasparts. II. Le clocher et ses gargouilles. L'ossuaire et les crossettes.
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La Collégiale Notre-Dame du Folgoët VI : les crossettes du Doyenné.
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Les sculptures extérieures de l'enclos paroissial de Sizun (29).
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L'église Notre-Dame de Rumengol. V : les gargouilles et crossettes.
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L'église Saint-Salomon de La Martyre. IV. L'ossuaire, les inscriptions et les crossettes.
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Les crossettes de l'église Notre-Dame-de-Croas-Batz à Roscoff (1522-1545).
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La chapelle Notre-Dame de Berven en Plouzévédé III. Les crossettes (1573-1579).
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Les crossettes des maisons du XVIe et XVIIe siècle de Roscoff. (vers 1560)
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Les crossettes et les gargouilles de l'église de Loc-Envel (22).
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Les crossettes et gargouilles de l'église de Lampaul-Guimilau.
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La sirène et l'ange de l'église de Landévennec. Les deux crossettes nord et sud (pierre de Logonna, 1693 ?) de l'église de Landévennec
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Ploéven VIII. Les six crossettes (granite, XVIIe siècle) de la chapelle Saint-Nicodème.
PRÉSENTATION.
Les crossettes et les gargouilles de l'église de Confort-Meilars n'ont pas fait l'objet ni d'une description spécifique, ni d'un dossier photographique complet, et il en va de même des quelques sculptures annexes. Les inscriptions lapidaires de datation ont été mieux relevées, mais on ne trouve pas leurs photographies. (voir monumentum.fr des monuments historiques).
1°) Les inscriptions et dates.
A la fin du XIXe siècle, le chanoine Abgrall a noté les inscriptions lapidaires suivantes de la chapelle (elle ne sera église paroissiale qu'en 1910) de Confort-Meilars :
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La seconde inscription est la plus précieuse car elle donne l'année de construction et de fondation. Elle a été relevée ensuite en 1922 par l'abbé Rolland qui signale son accès difficile (et, de fait, je ne l'ai pas remarquée) : "Sur le mur latéral nord de l'abside est cette inscription haut placée, qu'on ne peut lire qu'en montant à l'échelle : EN LAN MVCXXVIII (1528) LE SECOND DIMANCHE D AUST" .
Il faut donc admettre la construction de la chapelle en 1528, date de mariage du couple fondateur, Alain de Rosmadec et Jeanne du Chastel. Et, par la même, l'attribuer aux crossettes et aux gargouilles . Une inscription au dessus du portail ouest compléterait utilement ces données, si nous parvenions à la déchiffrer (ce serait l'affaire d'un estompage, mais qui ne peut relever que de l'autorité, et de la motivation, des services publics).
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L'inscription de 1651 sur la première fenêtre nord (ma lucarne VI) est également confirmée par l'abbé Rolland : " Et sur ce même côté nord, près de la première fenêtre : 1651. — M. RECTEUR. A. BRONELOC. JEAN. DONAR. F.", soit en suivant Abgrall : " 1651, M[essire]. A. Broneloc, recteur, Jean Donar, fabricien. Elle indique une restauration. Je ne l'ai pas remarquée non plus. Pourtant, il serait utile de vérifier la graphie BRONELOC, qui n'est pas attestée comme patronyme.
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On trouve ensuite la date de 1707 sur le pignon de la première fenêtre sud , à l'occasion d'une restauration de la façade sud et d'une modification de la corniche : je la présenterai plus tard.
Enfin, on sait que la tour fut reconstruite de 1711 à 1714, et que le haut de la tour fut rebâtie en 1736, comme l'atteste l'inscription portant le nom du recteur Le Dourguy. J'en donnerai la photographie.
Enfin, le cadran solaire au stylet brisé n'indique plus l'heure, mais dit encore la date de sa pose : 1788.
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2°) Description des sculptures extérieures par Rolland en 1922
« A l'extérieur, on remarque d'abord les nombreuses fenêtres qui toutes sont, surmontées de frontons triangulaires dont les chevronnières hérissées de crosses végétales ont pour couronnements, d'un côté des croix, de l'autre, des bouquets trilobés.
L'abside à pans coupés offre une ordonnance des plus remarquables. Ses gables sont très élancés, ses contreforts, malgré leur grande solidité, n'ont rien de disgracieux. Ses pinacles sont assemblés par des trèfles à quatre feuilles, au bas desquels sont placées des gargouilles recevant les égoûts des toitures.
L'une des fenêtres absidales, celle du côté de l'Evangile, contient une magnifique fleur de lys ; c'est sans contredit la plus élégante de toutes les fenêtres fleurdelisées qui soient dans le pays.
Au côté sud, on remarque à la base de chaque fronton des cariatides [ comprendre : "crossettes"] aux figures grimaçantes, qui semblent bien être des emblèmes destinés à représenter les principaux défauts dont l'humanité est affligée."
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Je débute donc mon tour de l'église dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, en faisant l'impasse sur l'intéressante façade occidentale, à laquelle je consacrerai un article séparé.
Placé sur le parking devant l'élévation sud, je lève les yeux et le m'intéresse à l'inscription du clocher.
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LA TOUR DU CLOCHER ET SON INSCRIPTION.
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"Cette façade est couronnée par un gracieux petit clocher haut de 32 mètres, dont l'aspect général semble indiquer qu'il remonte au Moyen-Age. Toutefois, ses baies à plein cintre et ses pilastres, de même que ses galeries saillantes indiqueraient plutôt un remaniement qu'il aurait subi au XVIIIème siècle, ainsi que semble d'ailleurs l'indiquer l'inscription suivante placée au côté sud, sur le croisillon de la chambre des cloches : MÈRE JOSEPH. LE DOURGUY. Rr. 1736.
Messire Joseph Le Dourguy de Roscerf, originaire de l'ancien évêché du Léon, et né au manoir de Trégué, en Bodilis, fut en effet recteur de Meilars, entre 1723 et 1742, année de sa mort. Sa mère était une demoiselle Thépault de Créac'haliou, fille du seigneur de Lambezre, vieux manoir également en Bodilis. »(Rolland)
L'inscription placée sur le croisillon de la chambre des cloches doit plutôt se lire aujourd'hui ME[SSI]RE IOSEPH LE DOVRGVi RR -73- Elle occupe deux cartouches (l'un pour le texte, l'autre pour la date). Ses lettres majuscules romaines sont en réserve dans le creux du cartouche. La lettre D est en minuscule.
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Le cadran solaire de 1788.
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L'ÉLÉVATION SUD ET SES TROIS LUCARNES.
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L'élévation sud est percée de 3 lucarnes, que j'ai désigné comme LI, LII et LIII en partant de l'angle sud-est, et qui correspondent aux baies 4, 6 et 8 de la typologie du Corpus Vitrearum.
La première n'est pas ornée de crossettes, mais son fronton porte une précieuse inscription lapidaire.
Les deux suivantes portent à la retombée du gable chacune deux crossettes, numérotées C1 à C4 en partant toujours de l'angle sud-est.
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La lucarne I et son inscription.
L'élévation sud débute par un mur seulement ouvert par une étroite meurtrière : cet espace correspond, à l'intérieur, à l'ossuaire, le seul de Bretagne à être à l'intérieur de l'église où il s'ouvre par des fenêtres à forts barreaux de fer. Selon la coutume, les fidèles pouvaient par ces grilles, dans un émouvant memento mori, voir les ossements de leurs prédécesseurs.
Au fronton de la lucarne, l'inscription est gravée dans un élégant cartouche en saillie. Les lettres majuscules romaines sont taillées en réserve dans le granite. On y lit :
H : LASTEN
NET .F. 1707.
soit "H. Lastennet, fabricien en 1707".
Les généalogistes mentionnent un Henri Lastennet, né en 1659 et décédé le 17 janvier 1719, à Tromilio (Confort-Meilars). Il épousa Marie Le Brusq (ca 1660-1705), dont il eut 6 enfants, puis Marguerite Le Quéré, dont il eut une fille, Hélène, en ... 1707.
https://gw.geneanet.org/mastrec34?lang=en&p=henry&n=lastennet
Ce toponyme Tromilio désigne un lieu-dit que la carte IGN désigne comme Tromiliou, sur la route se rendant à Poullan, un village de 5 maisons sur la carte d'État-Major 1820-1866, bien moins peuplé que Menez-Tromiliou, plus proche de l'église. La carte de Cassini indique Tromillon. Le nom vient du breton Traon, "lieu encaissé", et du nom d'homme Milio ( comme dans Ploumiliau et Guimiliau).
http://p9.storage.canalblog.com/92/65/986343/118848823.pdf
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La lucarne II et les crossettes C1 (homme buvant) et C2 (lion).
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Après avoir dépassé la petite porte sud à l'ouverture en anse de panier souligné d'une accolade, et la rupture de continuité de l'élévation, puisque la largeur de l'édifice se rétrécit, nous parvenons à la deuxième lucarne qui, comme la suivante, diffère de la première par un gable à crochets et à fleuron.
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La crossette C1. Homme coiffé d'un chapeau rond, barbu ou buvant, tenant un récipient.
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L'homme parait accroupi et allongé sur la pente du gable, mais seul son buste est sculpté avec précision. La tête est tournée vers le sud, c'est à dire vers nous. Son visage rond et large au niveau des pommettes se termine par une barbe en éventail ; ses deux mains tiennent un récipient qui est placé sous ses lèvres. Il est ainsi la figuration du Buveur ou du gros Mangeur, dont il illustre le Vice.
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La crossette C 2. Un lion couché, langue tirée.
C'est bien un lion, le type même du lion de crossette avec sa gueule débonnaire à la langue longue et tombante, la crinière bouclée contrastant avec le corps lisse, et avec la queue qui passe entre les pattes postérieures pour faire retour sur le dos. Bien qu'il soit très fréquent parmi les crossettes du Finistère, on peine à lui attribuer une signification précise. Je le considère le plus souvent comme une force vigilante ou menaçante, prêt à emporter dans sa gueule les âmes des paroissiens qui s'écartent du droit chemin (les buveurs ou les lubriques, par exemple ...).
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La lucarne III et les crossettes C3 (acrobate lubrique) et C4 (homme buvant).
Nous avons dépassé un contrefort orné d'un pinacle à crochet, puis une porte murée ; au passage, puisque nous n'en n'avons pas encore pris le temps, nous jetons un coup d'œil à l'appareillage régulier en pierres de belle taille, peut-être un leucogranite du Cap Sizun .
La lucarne LIII est la jumelle de LII, mais qui aurait mangé moins de soupe : elle est plus étroite, et le remplage des deux lancettes de sa baie ne forme qu'un soufflet. Elle n'a pourtant, en terme de truculence dans son ornementation sculptée, rien à envier à sa sœur.
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La crossette C3 : l'acrobate lubrique.
Il est le type même des acrobates qui hantent le bord des toits, empoignant sa cheville et se donnant du plaisir. L'interprétation serait incertaine si la même scène ne se répétait pas, mais la constance de ce geste de tenue de la cheville (ici en croisant, main gauche tenant la cheville droite), et la position de la main entre les cuisses deviennent éloquentes.
Mais non, esprit retors ! il soulage seulement sa vessie, c'est tout !
Aucun vêtement n'est sculpté, alors que le nombril est visible : ce personnage aggrave son cas en étant nu comme un ver.
Voir les deux acrobates de l'église de Dirinon (l'un nu, l'autre vêtu) ; ou l'acrobate de l'angle de l'arc de triomphe de La Martyre, avec ses chaussures pointues, ou celui de la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven, ou les exemples du même type en sculpture sur bois des sablières. Et mieux encore, l'acrobate du Doyenné du Folgoët. Peu à peu la liste de ces exemples s'accroit.
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La crossette C4 : un homme intempérant.
Ne le condamnons pas et tenons-nous en aux faits : cet homme ramassé sur lui-même, barbu, tourne la tête pour nous regarder alors que ses mains entourent un vase placé sous son menton. Où est le mal ?
Mouais. Gageons que, si ce vase n'est pas rempli de boisson forte, c'est que notre malin s'apprête à y vomir ses excès de table.
De C1 à C4, le projet iconographique se précise : les tombées des lucarnes servent de tréteaux pour célébrer (ou dénoncer) les plaisirs de la chair et de la chère, et pour mettre en garde ceux qui s'y adonnent.
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LE CHEVET À TROIS PANS ET SES GARGOUILLES.
Chemin faisant, après la troisième lucarne, et la porte de la sacristie, nous parvenons à l'extrémité orientale de l'église avec son chevet à trois pans. Comme l'écrit Couffon, "Le chevet, du type Beaumanoir, est contrebuté par des contreforts ajourés d'un quatre-feuilles du plus heureux effet.". Ce sont ces contreforts qui portent, juste en dessous de leur coiffure ajourée, des paires de gargouilles, pour évacuer les eaux pluviales.
G1 est un homme accroupi, main vers la bouche, et dont la tête est brisée.
G2, à la tête monstrueuse, est proprement ithyphallique.
G3 semble s'extraire comme un Passe-muraille de l'angle du contrefort. Le granite est usé, mais sa tête difforme laisse imaginer qu'il ne vaut pas mieux que ses collègues.
G4 est un homme crapaud qui rampe tête en bas sur l'angulation ; là encore, et c'est tant mieux, le temps a su effacé les traits de la gueule qui crache sa vilenie.
Enfin G5 termine en beauté, ou plutôt en laideur, cette série patibulaire : c'est, disons, un chien, mais alors un bouledogue qui aboie sa hargne au vent. Mais vainement, vainement !
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Voici donc G1, l'homme accroupi, main vers la bouche, et dont la tête est brisée. Nous voyons ainsi la goulotte d'écoulement des eaux (qui différencie la gargouille, à fonction d'évacuation, d'une crossette, qui a fonction d'amortissement).
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Et maintenant l'ignoble G2, mais les parents devront d'abord éloigner leurs enfants.
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Puis G3, le Passe-muraille, qui commence déjà, à peine sorti, à retrousser sa tunique.
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Hélas, mesdames et messieurs, il nous faut poursuivre avec G4 l'homme crapaud. Mais évitez de rester dessous, car il vise bien, l'animal !
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Arc-bouté des quatre pattes sur sa console, G5 marque la fin de ce petit périple. Enfin ! Couché Médor, couché!
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L'ÉLÉVATION NORD ET SES TROIS LUCARNES LIV, LV ET LVI.
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Avant de prendre la direction plein ouest pour suivre cette élévation, il faut remarquer un couple de lions qui, sous nos yeux, emportent dans leur gueule un malheureux paroissien. Cela devait finir comme ça, à force de vivre dans le stupre et le lupre.
Et remarquez que le sculpteur a pris soin, dans un beau souci didactique (ou craignant que ses talents de sculpteur animalier laisse planer une hésitation), d'inscrire le nom LEO sur la pierre.
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Ici, un homme assis, coiffé du chaperon, et tenant en main gauche un parchemin à peine déroulé.
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La lucarne IV et ses crossettes C5 et C6.
La lucarne répond par symétrie à la lucarne LIII, avec son gable à crochets et fleuron, et le remplage simplifié de la baie 3.
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De la crossette C5, je ne dirai rien, c'est sa faute, elle a résisté à mes tentatives d'entrer en contatc.
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La crossette C6 est un fieffé buveur, de la même confrérie que C1 et C4. J'ai cru avoir affaire à un ange, mais ce que je prenais pour des ailes n'est que le bassin de notre ivrogne.
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La lucarne V (dont la baie abrite un beau vitrail ancien de 1554, Jean Floch étant fabricien) ne nous intéresse pas : elle n'a aucune crossette, la tombée du gable étant amortie par deux pinacles à crochets. Nous avançons.
Nous retrouvons le redan formé par l'élévation, symétrique à celui du sud, et chapeauté lui aussi par un petit contrefort, nous passons devant la porte nord, qui hésite avec le plein-cintre avant d'opter pour une anse de panier, et nous parvenons à la lucarne VI. Pas de pinacles à crochet (comme en L. V), pas de gable à crochet non plus, mais deux crossettes.
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La lucarne VI et ses crossettes C7 et C8.
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La crossette C7 est un lion, comme la C2. Mais ici, nous remarquons mieux les pattes velues, un attribut important des lions de crossettes qui se respectent.
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Et la crossette C8 est encore un lion, avec les pattes velues, la queue revenant sur le dos, et la tête qui ... Non, la tête de ce lion est brisée, me dispensant d'une énième description.
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Nous voici au terme de notre circumduction, à l'angle nord-ouest. Nous venons de remarquer, après la lucarne VI, une fenêtre toute en hauteur, divisée par un meneau : elle éclaire la chapelle des fonts baptismaux (Couffon), une pièce fermée symétrique à l'ossuaire, et où les lépreux assistaient à l'office dominical .
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Pour finir, à cheval sur notre prochaine excursion qui visitera la façade occidentale, je vais décrire le gable de ce toit, descendant depuis la tourelle d'escalier du clocher, car sa crossette C9 appartient légitimement à mon sujet d'aujourd'hui.
C9, c'est un homme accroupi "en chevalier servant", dont la tête est brisée. Que fait-il ? Étire-t-il son psoas ? Est-ce un guetteur ? Il porte des chaussures à extrémité larges, mais on ne distingue pas de vêtement. Ses fesses sont posées sur une sorte de rocher rond ; j'espère que nous ne sommes pas ici sur un sujet scabreux.
Mais ce brave C9 appartient à une saynète qui débute plus haut : un animal (chien ? ours?) est couché sur la moulure est aboie vers lui de façon menaçante. Seul le sépare le crochet en feuille de chou.
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SOURCES ET LIENS.
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— COUFFON (René) & LE BARS (Alfred), 1988, Notices
http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/MEILARS.pdf
"Suivant la généalogie de la Maison de Rosmadec, l'édifice actuel fut bâti en même temps que l'ancienne église de Landudec, entre 1528 et 1544, par les soins d'Alain de Rosmadec et de sa femme Jeanne du Chastel. La date de fondation inscrite sur la face nord du chevet, "EN. LAN. MVCSXXVIII. LE. SECOND. DIMANCHE. DAVST", vient confirmer cette assertion, mais les nombreux poissons et les caravelles sculptées sur le tympan du portail ouest montrent la participation importante des pêcheurs et armateurs, comme à Roscoff et à Penmarc'h. Au cours de la construction, il y eut repentir, les deux premières travées ayant une largeur légèrement supérieure aux deux dernières.
L'édifice actuel comprend une nef de quatre travées avec bas-côtés et un choeur terminé par un chevet à noues multiples. De part et d'autre du clocher encastré sont deux réduits : côté sud, ossuaire ajouré de deux baies et donnant sur l'intérieur ; côté nord, chapelle des fonts. Le pignon ouest est percé à la base par un portail influencé par celui de Saint-Corentin, mais les voussures ne sont décorées par aucune guirlande de feuillages.
Le chevet, du type Beaumanoir, est contrebuté par des contreforts ajourés d'un quatre-feuilles du plus heureux effet. L'un des remplages renferme une fleur de lys, les deux autres sont flamboyants.
Du type à nef obscure, l'édifice est lambrissé en berceau avec entraits apparents ; les grandes arcades en tiers-point pénètrent directement dans les piliers ; elles sont simplement épannelées dans les deux premières travées et bien moulurées dans les deux dernières.
Sablières sculptées au-dessus de la quatrième arcade et dans les collatéraux.
Arcs diaphragmes sur la nef et les bas-côtés entre la troisième et la quatrième arcade.
BIBL - B.D.H.A. 1933 : Notice (par l'abbé Parcheminou) - J. Rolland : La chapelle Notre-Dame de Confort (Saint-Brieuc, 1922) - R. Couffon : Notre-Dame de Confort (S.F.A. C.A. 1957) - R. Grand : L'art roman en Bretagne (Paris, 1958) - Ass. Bret. : Congrès de Douarnenez, 1965
— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.
http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf
— LE SEAC'H (Emmanuelle), 1997, Les crossettes et les gargouilles dans quatre cantons du Finistère : Landerneau, Landivisiau, Ploudiry, Sizun. Mémoire de maîtrise d’histoire, 2 vol. 359 p. + 135 p. : ill. ; 30 cm.
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— Pop.culture
https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA00006261
"Chapelle fondée et bâtie entre 1528 et 1544 par Alain de Rosmadec et Jeanne du Chastel sa femme ; inscription sur le mur nord du chevet : EN LAN MILVCXXVIII (1528) LE SECOND DIMANCHE D'AUST (août) et sur l'élévation ouest inscription illisible sauf : MILVCXXVIII (1528) ; restaurations faites dés 1651 (inscription sur la 1ère fenêtre nord : 1651 M A BRONELOC RECTEUR IEAN DONAR F (ABRIQUE) ; restauration de la façade sud et modification de la corniche en 1707 (date sur l'un des pignons) ; reconstruction de la tour de 1711 à 1714, ; haut de la tour rebâti de nouveau en 1736 (inscription : M (ESSI) RE JOSEPH LE DOURGUY R (ECTEUR) R 1736 ; tourelle d'escalier surélevée au 18e siècle ; fenêtres est des bas côtés bouchées à une date inconnue ; devient église paroissiale en 1910"
— PARCHEMINOU (Corentin), 1933, Meilars-Confort, Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie (BDHA)
https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/295fd408ca344ed8913a9ae63b8516cd.pdf
— ROLLAND (J.), 1922, La chapelle Notre-Dame de Confort (Saint-Brieuc, 1922) : in Infobretagne
Le champ du fronton principal, à l'ouest, est garni d'un nombre considérable de statues et orné de sculptures de barques mouillées sur leurs ancres. Ces embarcations sont montées par des pêcheurs occupés à inspecter l'horizon et paraissant attendre dans le recueillement et la prière l'arrivée prochaine des grands et des petits poissons qui, non loin, prennent leurs ébats.
Dans cette même surface se trouve une longue inscription gothique malheureusement assez fruste et par suite peu déchiffrable.
http://www.infobretagne.com/meilars-confort-chapelle.htm