Les vitraux de l'église Saint-Mathieu à Quimper : les baies latérales 1 et 2 du chœur (1535, 1896) et leurs éléments héraldiques anciens.
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Voir :
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Présentation : lire mon premier article sur la baie 0.
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LA BAIE I. SCÈNES DE LA VIE DE JÉSUS.
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Cette baie de deux lancettes et un tympan à sept ajours mesure 7,50 m de haut et 1, 80m de large. Elle a été créée par le verrier J.P. Florence, de Tours, en 1896, lors de la reconstruction de l'église, sur le thème de la Vie du Christ en six scènes en trois registres horizontaux :
1. Nativité et 2. Jésus parmi les docteurs.
3. Baptême du Christ et 4. La Vocation de sait Matthieu.
5. La Résurrection de Lazare et 6. La Cène.
Un soubassement contient deux blasons.
Le tympan présente sept blasons, dont certains sont anciens (début XVIe), provenant de la baie du bas-coté nord.
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LE SOUBASSEMENT : DEUX BLASONS.
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À gauche, les armes d'argent losangé d'argent et de sable à la cotice de gueules, au franc canton de pourpre chargé d'un dextrochère d'argent soutenant un épervier de même sont celles de la famille L'Honoré de Kerambiquet.
À droite : en haut, d'argent à trois hures de sable ; en bas d'azur au griffon d'argent
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Blason de droite :
de sable au chevron d'argent accompagné de trois annelets d'or.
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La Nativité (J.P. Florence, 1896).
Verre rouge et verre bleu gravés.
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Jésus, enfant, enseigne aux docteurs de la Loi (J.P. Florence, 1896).
Verre bleu gravé.
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Le Baptême du Christ (J.P. Florence, 1896).
Verres rouges gravés.
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La Vocation de saint Mathieu (J.P. Florence, 1896).
Gatouillat et Hérold n'avaient pas identifié ce sujet, pour lequel il proposait "le denier du centurion?". Mais la balance placé au dessus de Matthieu est l'attribut de cet apôtre et évangéliste, car il rappelle son métier de collecteur d'impôts. La scène illustre le texte de Matthieu 9:9 « Étant sorti, Jésus vit en passant, un homme assis au bureau de la douane ; son nom était Matthieu. Il lui dit : “Suis-moi !” Et, se levant, il le suivit. »
Le sujet est donc en rapport avec le saint patron de cette église.
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La Résurrection de Lazare (J.P. Florence, 1896).
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La Cène (J.P. Florence, 1896).
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LE TYMPAN.
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Trois soufflets supérieurs : trois blasons (J.P. Florence 1896)
—En haut, les armes de Bretagne.
— Deuxième rang à gauche : armoiries de la ville de Quimper, d'azur au bélier passant d'argent accordé et onglé d'or, au chef d'hermines.
— Deuxième rang à droite , armoiries de Penfentenyo: burelé de gueules et d'argent de dix pièces. Alphonse-Louis Marie de Penfentenyo de Kervéréguin, chanoine titulaire de Quimper, curé-archiprêtre de la cathédrale, était recteur de Saint-Mathieu de 1864 à 1877.
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Troisième rang : 2 blasons de la famille Le Baud en alliance (Début XVIe).
Les écus anciens (provenant des baies des bas-cotés) sont présentés par des anges modernes. On trouve les armes de ces familles dans le soubassement de la baie 0.
—À gauche ; en 1, d'argent au quintefeuille de gueules (Le Baud), en 2 d'argent aux trois trèfles d'azur (De Lagadec de Mézedern).
— À droite : en 1, d'azur au sautoir d'or cantonné de quatre croisettes de même, en 2 au d'argent au quintefeuille de gueules (Le Baud) .
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Troisième rang.
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Blason de gauche
mi-parti en 1 de sable au chevron d'argent accompagné de trois annelets d'or, en 2 les armes de L'Honoré déjà décrites.
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Blason de droite.
mi-parti en 1 de sable au chevron d'argent accompagné de trois annelets d'or, en 2 d'azur à la croix pattée d'argent.
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LA BAIE 2. APPARITIONS DU CHRIST.
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Cette baie de deux lancettes et un tympan à sept ajours mesure 7,50 m de haut et 1, 80m de large. Elle a été créée par le verrier J.P. Florence, de Tours, en 1896, lors de la reconstruction de l'église, sur le thème des Apparitions du Christ à ses disciples ( Vie Glorieuse du Christ) en six scènes en trois registres horizontaux :
1. Apparition à Marie-Madeleine (Noli me tangere) et 2 Apparition aux Pèlerins d'Emmaus.
3. Incrédulité de saint Thomas et 4. Apparition à saint Pierre.
5. Ascension et 6. Pentecôte.
Un soubassement renferme deux blasons.
Le tympan comporte, parmi 6 ajours aux blasons de fantaisie, le réemploi d'un écu des Le Baud dans un chapeau de triomphe sur fond coloré, datant du premier quart du XVIe siècle et provenant de la baie sud de l'ancienne église.
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Soubassement.
Deux blasons non décrits parmi les blasons de l'ancienne église. Ecus de fantaisie ??
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Blason de gauche.
Mi-parti d'argent aux deux lévriers de sable ; en 2 de sable à l'épi d'argent, cantonné de deux étoiles de même ?
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Blason de droite.
Mi-parti en 1 d'or au chevron d'azur cantonné de trois étoiles de sable ; en 2 ---
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SOURCES ET LIENS.
— ABGRALL (chanoine Jean-Marie), 1893, Saint-Mathieu de Quimper, description du monument. Bull. Société archéologique du Finistère pages 198-205.
Verrière nord.
Au haut de cette fenêtre sont trois panneaux historiés.
-Saint Yves, vêtu d'une robe bleue ou violette, sur laquelle est un autre vêtement blanc, plus court, en forme de surplis et camail, avec mouchetures d'hermines. Devant lui, à genoux, un pauvre portant besace. Au-dessous est une longue inscription gothique.
-Saint Yves, costumé comme précédemment, à genoux . devant un ange vêtu d'une robe bleue, avec ailes vertes.
-Un saint solitaire, probablement saint Fiacre, prêchant deux petits personnages agenouillés à ses pieds. Les blasons qui surmontent ces scènes sont: En supériorité, de Bretagne. Au-dessous: 1 Un écu portant de sable au chevron d'argent accompagné de 3 annelets d'or . Plus bas, dans le même panneau, un autre écu mi parti de sable à un demi-chevron d'argent et à un annelet et demi d'or et losangé d'argent et de sable (L'Honoré). 2. Ecu brisé, et au-dessous un autre écu portant parti: de sable à un demi-chevron d'argent et à un annelet et demi d'or et d'azur à une demi croix pattée d'argent.
Verrière sud
N° 1, Ecu surmonté d'un heaume à cimier très orné taré de face, portant parti, au premier: coupé 1 d'argent à la macle de sable (Lohéac), 2 d'argent à la quintefeuille de gueules (Le Baud): au 2e ; écartelé d'azur au lion passant d'or, 2 d'hermines au chef de gueules chargé de 3 fleurs de lys (Quélennec) ; d'argent à la fasce de sable (?) ; 4 d'azur à la croix d'or (Lesongar?) ; chargé au cœur d'un écussonnet portant d'argent à 3 trèfles d'azur, (Lagadec?)
N° 2. D'azur au sautoir d'or, cantonné de quatre croisettes d'or.
N° 3. Parti du précédent et d'or au croissant d'azur.
N° 4. D'argent a la quintefeuille de gueules (Le Baud).
N° 5. Parti d'argent à une demi quintefeuille de gueules et d'argent à un trèfle et demi d'azur (Le Baud et Lagadec).
N° 6. Parti d'azur à un demi sautoir d'or cantonné d'une croisette et deux demi-croisettes de même, et d'argent à la quintefeuille de gueules.
Date de la consécration de l'église.
Lorsque l'ancien autel en pierre fut démoli, pour faire place au maître-autel actuel, on trouva dans le sépulcre des reliques une boîte en plomb de 0 m. 10 de 1ongueur sur 0m. 08 de largeur et 0 m. 038 de hauteur, portant sur son couvercle deux écussons ayant la quintefeuille de Le Baud, l'un frappé à l'estampille, l'autre gravé au trait . Le dessous de cette cassette porte, gravée au burin en l'inscription suivante. Anno Dni millesimo quingentesimo Decimo quarto die vigesima octava Mensis octobri fuit hec basilica Consecrata procurante dno Guillelmo Le Baud canonico corisopiten islius Parochie vicario et originario. L'inscription se termine encore par la quintefeuille des Le Baud, et ceci nous explique aussi la présence de ces armes au bas des meneaux de la grande fenêtre nord et dans les vitraux du côté midi. Cette date de 1514 assignée à la consécration de l'église semblerait indiquer que le chiffre de 1558 qui surmonte la porte nord est la date d'une adjonction postérieure.
— ANDRÉ (Auguste), 1877, "De la verrerie et des vitraux peints de l'ancienne province de Bretagne", Bulletin et mémoires de la Société archéologique du Département d'Ille-et-Vilaine, Volumes 11 à 12 tome IX, Rennes Ch. Catel, 1877 page 309 et sv
https://books.google.fr/books?id=Q8wwAQAAIAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false
Fenêtre du côté Sud.
— Il reste fort peu de chose à dire pour terminer la description des vitraux de Saint-Mathieu. Les deux fenêtres qui sont encore a examiner n'ont conservé de leurs anciens vitraux que ceux qui en garnissent le tympan. Le réseau de cette fenêtre se compose de huit compartiments, occupés, à l'exception d'un seul, par des armoiries ou des fragments d'armoiries. On va décrire successivement chacun d'eux, en suivant le même ordre que pour la grande fenêtre du chœur, et en les désignant par les lettres A, B, C, etc.
— A. Ce compartiment, placé en supériorité, ne contient que les instruments de la Passion.
— B. et C. Deux fragments d'un grand écusson supporté par deux lions, timbré d'un casque de face d'argent grillé d'or et entouré du cordon de Saint-Michel; on peut le blasonner ainsi : êcarlelé au 1er d'argent à une macle d'azur, qui est Tréanna; au 2e parti d'azur au lion d'argent et d'hermines au chef de gueules chargé de 3 fleurs de lys d'or, qui est Quélennec; au 3° d'argent à la quintefeuille de gueules; au 4° parti d'argent à la fasce de sable et de sinople à la croix d'or; sur le tout d'argent à 3 trèfles d'azur, qu'on croit être Lagadec.
— D. Écusson : d'azur au sautoir d'or accompagné de 4 croisettes de même.
— E. Écusson : parti du précédent et d'or au croissant d'azur accompagné de 2 croisettes de même.
— F. Écusson : d'argent à la quintefeuille de gueules.
— G. Écusson : parti du précédent et d'argent à 3 trèfles d'azur.
— H. Écusson : parti d'azur au sautoir d'or et d'argent à la quintefeuille de gueules.
On manque de documents pour établir ici autre chose que la description sèche que l'on vient de lire. Pourtant, s'il était permis d'émettre quelque conjecture, on ferait remarquer que les armoiries qui se répètent le plus souvent dans ces divers écussons, et qui par conséquent peuvent jusqu'à un certain point désigner la famille à laquelle elles se rattachent toutes, sont d'argent à la quintefeuille de gueules. Ces armes peuvent appartenir à plusieurs familles, mais ici elles semblent convenir plus particulièrement à celle de Le Baud, à laquelle Guy Leborgne et MM. L. de Laubrière et Pol de Courcy s'accordent à attribuer cette quintefeuille de gueules sur champ d'argent. Cette conjecture ne paraît point trop hasardée, lorsque l'on considère qu'un Jehan Le Baud figure parmi les nobles de Saint-Mathieu dans la montre de l'évêché de Cornouaille, de 1481 (Fréminville, Antiquités du Finistère, t. II), et qu'on se rappelle ce Guillaume Le Baud, sénéchal du Présidial de Quimper en 1590, qui paraît avoir été dans le parti royal l'un des plus rudes adversaires du chanoine Moreau, conseiller au même siége, lequel tenait pour la Ligue et le duc de Mercœur.
Toute la partie inférieure de la fenêtre est remplie par une vitrerie moderne.
Fenêtre du côté Nord.
— Cette fenêtre, dont le réseau est fort simple, ne présente que trois écussons, savoir :
1° en supériorité, d'hermines plein surmonté de la couronne ducale, entouré de la cordelière. Cette cordelière et l'époque à laquelle la vitre se rapporte par le choix des sujets, et qui ne peut être que le xve siècle, indiquent que ces armes sont celles de la reine Anne. On peut s'étonner de lui voir attribuer les armes pleines de Bretagne, au lieu de l'écu parti de France et de Bretagne, puisque la cordelière, signe distinctif des veuves, selon Vulson de la Colombière, n'a pu accompagner les armes de cette princesse qu'après son mariage et après la mort, en 1498, de son premier mari, le roi Charles VIII; mais on l'a sans doute considérée ici seulement comme duchesse de Bretagne;
2° le deuxième écusson est parti de sable au chevron d'argent, accompagné de 3 annelets d'or et lozangè d'argent et de sable chargé d'une colice de gueules; le canton dextre de ce parti paraît chargé de figures qu'on n'a pu distinguer. On peut présumer que ce sont les armes des Lhonoré sieurs de Kérambiquet, famille distinguée de Quimper, qui portait : losangè d'argent et de sable, à la cotice de gueules, au franc canton de pourpre chargé d'un dextrochère d'argent soutenant un épervier du même;
3° le troisième écusson est : parti de sable au chevron d'argent accompagné de 3 annelets d'or et d'azur à la croix pattée d'argent.
Les trois autres compartiments de la vitre contiennent divers épisodes de la vie de saint Yves, official de Tréguier, mort en 1303. Dans le premier, le saint, revêtu de son costume d'official, donne son capuchon à un pauvre qui lui demandait l'aumône (Albert Legrand, Vies des Saints de Bretagne, p. 161). Le second le représente vêtu de même, à genoux devant un ange. Dans le troisième, deux personnages sont à genoux devant lui; derrière le saint on aperçoit une maison ; ce sujet rappelle sans doute la charité de saint Yves, qui logeait et nourrissait les pauvres dans ses presbytères de Trédrez et de Lohannec'h, et qui fonda pour eux un hôpital dans son manoir de Kermartin (ibid.). Ainsi qu'on l'a dit plus haut, le style du dessin, l'agencement des figures, le coloris de cette vitre lui assignent la date de la fin du xv° siècle !. »
.— COUFFON et LE BRAS,1988 http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/Quimper.pdf
— GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD (Michel), 2005, Les vitraux de Bretagne, Corpus Vitrearum, France VII, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, p. 184.
— LE BIHAN (Jean-Pierre), blog
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-Une fenêtre du côté Sud ne conservait que des armoiries ou des fragments d’armoiries posés dans son tympan. Il s’agissait des familles de Tréanna, Quélennec, Lagadec et Le Baud. Le bas était rempli d’une vitrerie dite « moderne », sans aucune description. A mon avis, un travail du peintre vitrier Quimpérois Cassaigne.
-Du côté Nord, encore une baie avec des armoiries dans un réseau de tympan à trois éléments avec les armes d’Anne de Bretagne pleines et celles des L’Honoré, (au-dessus)
Les trois lancettes de cette baie présentaient divers épisodes de la vie de saint Yves, dont saint Yves donnant son capuchon à un pauvre, saint Yves à genoux devant un ange. Ailleurs il reçoit deux personnages à genoux sur un fond de maison. Ce sujet peut rappeler la charité saint Yves. Ce vitrail était donné des années 1489-1499.
-Ces vitraux auraient été vus au XIX° siècle en place à la Cathédrale de Quimper soit dans les fond baptismaux, soit dans la chapelle des gouttes de sang;
Une autre chapelle, celle des de Kerdour contenait en 1632 un vitrail figuratif, dont on ne connaît pas le sujet. Au pignon ouest, au-dessus de la porte principale, le relevé de prééminences de Claude Bourricquen présente une baie à deux lancettes trilobées surmontées de trois jourrs, mais ici on n’a de preuve que de 1642;dans la lancette centrale, un Christ en croix, est sur un petit Golgotha avec os et crane d’Adam.. Au pied de cette crucifixion, se voyait les armes des L’Honoré, tandis que dans le tympan, au dessous des armoiries mi-France mi-Bretagne, entourées du collier de saint Michel, sur fond rouge, on trouvait deux oculi avec personnages.Ceux-ci se révèlent être des anges musiciens annonçant probablement la Résurrection.
Après vision de clichés de la fondation Astor, cette fenêtre, lors de la démolition de l'église, possédait des vitraux kaléidoscope de Cassaigne.
Restauration en Avril 2006 par l'atelier Quimpérois le bihanvitraux
http://jeanpierrelebihan2.over-blog.com/article-18485675.html
http://lebihanvitraux.over-blog.fr/article-19178513.html
— PHILIPPE-LAVALLÉE , 1847 « Essai sur les vitraux existant dans les églises du canton de Quimper », dans Bulletin, Classe d'archéologie, Association Bretonne, Rennes, page 267
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2074644/f416.image.r=quimper
— LE GUENNEC (Louis ),1984, Histoire de Quimper Corentin et son canton, Les Amis de Louis Le Guennec, 1984 - 653 pages page 110
— LE ROY (Yves), 1898, Paroisse Saint-Mathieu de Quimper, mon clocher, Quimper.
http://infobretagne.com/quimper-saint-mathieu.htm
—PEYRON (abbé P.) 1893, L'église Saint-Mathieu de Quimper , B.S.A.F. 1893 n° XX pages 16-39.
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2076230/f88.image