Les vitraux de la Sainte-Chapelle de Bourges (vers 1395-1400) reposés dans la crypte de la cathédrale. Sibylle, Apôtres et Prophètes par André Beauneveu (v.1335-1400) sous le mécénat de Jean de Berry.
.
Voir la Liste des 152 articles de ce blog décrivant les vitraux.
.
Comme l'a chanté Claude François, "c'est curieux l'existence", et c'est bien vrai. J'avais travaillé une longue semaine sans jours fériés à tenter de décrire les vitraux de l'ancienne Sainte-Chapelle de Bourges (ou du moins les 20 lancettes qui nous en restaient) parce que j'avais besoin de consulter les images des visages des personnages pour préciser le style d'André Beauneveu leur auteur, ou de me renseigner sur le fonds damassés employés, ou de compléter ma collection d'œuvres traitant du Credo apostolique. Chacun ses loisirs, non ? Or, je n'avais trouvé aucune photographie valable en ligne. Ni description spécialisée, puisque le volume du Corpus Vitrearum traitant de Bourges date de 1981, avant la repose dans la Crypte des vitraux restés en caisse depuis 1939.
J'avais pris rapidement quelques clichés lors de l'une de ces visites guidées de la crypte de la cathédrale, dans lesquelles il est convenu que vous suiviez le groupe et que vous écoutiez l'exposé qui vous est fait. Traversant les froides salles voûtées sans vouloir courir le risque d'y être abandonné, m'étonnant de voir surgir une paire de fesses (cf. photo), puis m'intéressant au tombeau de marbre blanc de Jean de Berry, les pieds posés sur son ours fétiche (bear en anglais, comme Berry), je shootais au plus vite les verrières que je découvrais dans le dos de la conférencière avant de courir reprendre ma place dans les rangs.
Ce sont ces photos du bonheur la chance que j'avais retrouvées dans mes archives pour combler, pour mes contemporains, ce manque manifeste d'informations sur les vitraux de ce qui fut un véritable joyau du tout début du XVe siècle.
Lorsque ce fut achevé, je découvris la série complète des photos, agrandissable à volonté, présente sur le site Regards des Monuments nationaux.
Et enfin, je retrouvais l'ouvrage de Des Méloizes, que j'avais pourtant acquis le jour même de ma visite. La description de ces vitraux "conservés dans la cathédrale souterraine" m'y attendait, avec le sourire ironique des pages 21 à 24.
Le coup de grâce fut donné par les planches en couleur V, VI et VII du même ouvrage, où chaque baie était dessinée et peinte avec une précision qu'aucune photographie ne pourrait égaler. Même les fonds damassés, surtout les fonds, avaient retenu l'attention méticuleuse et passionnée du marquis Des Méloizes !
Mais Cloclo continuait sa chanson :
C'est curieux, l'existence, quelques-uns ont de la chance
Et d'autres ont perdu d'avance, c'est comme ça depuis
toujours, oh oui.
Tant pis, roule toujours. Oh oui.
Mais savez-vous que le marquis avait failli laisser sa vie dans cette aventure à la poursuite de sa marotte ? Le jour où il était tombé de l'échafaudage sur lequel il s'était perché pour faire les calques qui lui servirent ensuite à exécuter ses dessins. Merci à lui car le résultat est très précieux.
La la la... La la la...
C'est vraiment un drôle de jeu, la vie, drôle de jeu
dangereux, oh oui.
.
Je n'ai plus qu'à donner d'avance les conclusions de mon étude :
–Du vaste programme à 48 personnages présenté initialement dans les verrières de la Sainte-Chapelle construite dès 1391 et consacrée en 1405, nous ne gardons que 20 personnages répartis sur 10 baies.
–La disposition initiale qui devait comporter un Credo apostolique et prophétique à 12 apôtres et 12 prophètes, chacun portant un phylactère l'article ou le verset qui lui est propre, thème cher à Jean de Berry et à son surintendant artistique André Beauneveu, est totalement perdue sous le jeu des bris, pertes et recompositions de ces vitraux.
– Aucun personnage n'est identifiable par un attribut ou un phylactère, avec une certitude absolue. On identifie avec une forte présomption une Sibylle, le prophète Isaïe, et l'apôtre Jean. En partant du principe que les apôtres sont figurés pieds nus et tête nue, on en compte 15, soit 3 de plus que le nombre canonique. Et selon le principe analogue que les Prophètes sont barbus, coiffés d'un bonnet, et ont les pieds chaussés, on en dénombre 4. Le site des Monuments nationaux trouve parmi eux 2 Pères de l'Église, selon des critères que j'ignore.
– 5 phylactères sont conservés. Un seul texte appartient au corpus du double Credo, celui qui permet d'identifier Isaïe. 2 phylactères portent le même verset du psaume 31, mais leur titulaire n'est nullement un roi David convaincant. Un autre porte un verset du psaume 101. Un phylactère annonçant la conception du Verbe par une vierge identifie sa titulaire à la Sibylle (de Cumes ou de Tibur).
– Les visages et coiffures sont suffisamment conservés pour permettre une étude stylistique et tenter d'y reconnaître la participation et l'art d'André Beauneveu, auteur de 24 enluminures des Apôtres et Prophètes du Psautier de Jean de Berry, mais aussi des statues des mêmes personnages jadis en place sous les vitraux. Ou de servir de base de données pour d'autres comparaisons.
– La présence de fonds damassés d'une richesse et d'une préciosité fabuleuses est pour moi l'aspect le plus fructueux de l'examen de ces verrières. Mais ces fonds n'apparaissent que sous la forme de minces languettes verticales entre les personnages et l'architecture, sauf autour des parties supérieures des dais. Ils se distinguent mal sur les verres rouges, toujours plus sombres. La mise au point et le centrage de mes photographies n'ayant pas été réglés sur ces dessins de damas, je ne peux rendre suffisamment compte de leurs motifs. Mais les planches en couleurs relevés par calques par Des Méloizes permet d'y palier et de révéler leur intérêt considérable. La comparaison avec les fonds de la cathédrale de Quimper m'en a convaincu, et la poursuite de ces comparaisons avec d'autres verrières du XVe siècle est une perspective très excitante.
Les fonds damassés des vitraux du chœur de la cathédrale de Quimper (vers 1417).
Même s'il s'avère, une fois fini, parfaitement superflu, cet article m'a bien fatigué : on voudra bien en pardonner les étourderies et les bavures.
.
Et maintenant, en avant la visite.
.
.
INTRODUCTION.
.
a) Le Psautier de Jean de Berry et le Credo apostolique et prophétique.
En 1380-1400, l'artiste André Beauneveu (Valencienne vers 1335-vers 1400 à Bourges) réalisa pour le Psautier du duc Jean de Berry 24 miniatures à pleine page représentant des prophètes et des apôtres se faisant face et accompagnées de phrases en latin et en français. Les figures, peintes en grisaille sur des trônes très élaborés, constituent un Credo apostolique et prophétique, où douze prophéties tirées de l'Ancien Testament sont mises en parallèle avec les douze articles du Credo, présentés chacun par l'un des douze apôtres. En effet, depuis un sermon alors attribué à saint Augustin, il était admis que chaque article avait été inspiré lors de la Pentecôte par le Saint-Esprit à chaque apôtre. Ainsi, un verset attribué à Jérémie Patrem invocabitis qui fecit et condidit coelos répond à ou annonce le premier article tenu par saint Pierre Credo in Deum Patrem omnipotentem creatorem celi et terra.
.
Liste des douze prophéties en latin et en moyen français:
Jérémie, : Patrem invocabitis qui terram fecit et condidit celos. Le pere vous apeleres qui a fet le chiel et la terre. folio 7v. Associé à saint Pierre et au 1er article
David : Dominus dixit ad me : Filius meus es tu (Psalm. 2, 7). Le Seigneur ma dit : Tu es mon fix. Folio 9v. Associé à André, 2ème article.
Isaïe : Ecce virgo concipiet et pariet filium (Isaïe, 7, 14). Vechy une vierge qui conchevra et un fix enfentera. Folio 11v . Associé à Jacques + et au 3ème article.
Zacharie : Aspicient in me Deum suum quem confixerunt (Zach. 12, 10). En moi regarderont leur Dieu lequel cruchefièrent.. Folio 13v. Associé à Jean et au 4ème article.
Osée : O mors, ero mors tua, morsus tuus ero, inferne (Osée, 13, 14), Mors, tu es trop dure; enfer, par moy sera mors. Folio 15v. Associé à [Philippe]? et au 5ème article.
Sophonie : Invocabunt omnes nomen Domini et servient ei. Tous l'apeleront et bien le serviront. (So.3, 9) Folio 17v. Associé à ? (épée) et au 6ème article.
Joël : Effundam de spiritu meo super omnem carnem (Joel. 2, 28). Sur tous je donray de mon esprit, folio 19v. Associé à Philippe? (croix) et au 7ème article
Malachie : Accedam contra vos in judicio, et ero testis velox (Malach. 3, 5). Contre vous en jugement je venray comme tesmoign apert. Folio 21v. Associé à Barthélémy ? (couteau) et au 8ème article.
Amos : Ipse est qui edificat ascensionem suam in celo (Amos, 9, 6). Ch'est cheluy qui edefie ou chiel son assencion. Folio 17v. Associé à Matthieu ? (lance) et au 9ème article.
Daniel : Evigilabunt omnes, alii ad vitam, alii ad obprobium (Dan. 12, 2), Tous se resvelleront, lez uns en gloere, lez autres en obprobre. Folio 25v. Associé à Simon et au 10ème article Remissionem peccatorum
Ezéchiel : Educam de sepulcris tuis, popule meus (Ezéch. 37, 12). Je remueray mon pueple hors de vos sepulcrez. Folio 27v. Associé à Jude Thaddée et au 11ème article Carnis resurrectionem .
Michée (mais attribué à Malachie par les manuscrits anciens) : Deponet Dominus omnes iniquitates nostras (Mich. 7, 19). Toutes nos iniquités il ostera. Folio 29v. Associé à Mathias et son 12ème article.
.
Ce thème iconographique avait déjà été représenté vers 1323-1326 par les enluminures de Jean Pucelle pour le Bréviaire de Belleville (mutilé). Il est repris dans les Grandes Heures de Jean de Berry.
.
b) Les Grandes Heures de Jean de Berry ( 1409) et le Credo apostolique et prophétique.
Bnf latin 919 Horae ad usum parisiensem.
A la différence du Psautier, les couples Prophète/Apôtre ne sont pas en pleine page, mais ils occupent, exactement comme le Bréviaire de Belleville, la partie inférieure droite des douze pages du calendrier. Les noms des prophètes et des apôtres sont indiqués (ce n'est pas le cas dans le Psautier). Leur association participe à un scénario dans lequel, de janvier à décembre, du 1er au 12ème article, les prophètes démolissent pierre par pierre un édifice qui s'écroule : la Synagogue. Dans la partie supérieure gauche de la page, l'Église tenant l'étendard du ressuscité est solidement abritée dans la forteresse de la Foi sous l'effet des citations des épîtres de saint Paul. Les apôtres sont pieds nus et les prophètes chaussés... de poulaines. Si la Notice indique que "le manuscrit présente aujourd’hui 24 miniatures d’allégories bibliques dans le calendrier et 28 miniatures illustrant le texte. Trois artistes ont collaboré à la décoration subsistante : le pseudo-Jacquemart (Jacquemart de Hesdin pour A. Châtelet), le Maître de Boucicaut et le Maître du duc de Bedford", on constate néanmoins la proximité du portrait des prophètes avec ceux du Psautier.
La liste des personnages et de leur verset est la suivante :
"Jérémie" tenant Patrem invocabitis ... + Pierre et le 1er article
David tenant Ps. 2:7 + André et le 2ème article
Isaïe tenant Is 7:14 + Jacques le Majeur et le 3ème article
Zacharie tenant Zach. 12:10 + Jean l'évangéliste et le 4ème article
Osée tenant Osée 13:14 + Thomas et le 5ème article descendit ad inferna
Amos avec Amos 9:6 + Jacques le Mineur et le 6ème article
Sophonias avec le verset Malachie 3:5 + Philippe et le 7ème article
Joël avec Joel 2:28 + Barthélémyet le 8ème article
Michée associé par erreur au verset de Daniel 12,2 + Matthieu 9ème article
Malachie associé par erreur au verset de Michée Deponet Dominus omnes iniquitates nostras + Simon 10ème article
Ézéchiel + Jude Thadee (Thadeus) 11ème article.
Daniel + Mathias 12ème article
.
c) les Sainte-Chapelles de Bourges et de Riom.
En 1372, Jean de Berry, avait reçu de son frère Charles V deux morceaux de la Vraie Croix, découpés de la propre main du roi sur la relique de la Sainte-Chapelle de Paris. Il en déposa un au trésor de Riom et l'autre à celui de Bourges avant de faire entreprendre par Guy de Dammartin la construction de deux Sainte-Chapelles attenantes à ses palais de Bourges et Riom (comme, à Paris, la Sainte-Chapelle est attenante au Palais-Royal).
Les premiers vitraux de la Sainte-Chapelle de Riom n'ont pas été conservés, mais ceux qui les ont remplacés, vers 1450, offerts par le petit-fils de Jean de Berry Charles de Bourbon, comportent un Credo apostolique et prophétique ... inspiré peut-être par les premières vitres.
Les treize baies de la Sainte-Chapelle du palais ducal de Bourges avait reçu des vitraux conçus sous la direction et en partie peints par André Beauneveu sur le même thème du "Double Credo", mais les deux fois douze personnages du Psautier étaient complétés par vingt-quatre autres. De ces quarante-huit personnages, seuls vingt ont été récupérés aujourd'hui, et reposés depuis 1986 dans la crypte de la cathédrale de Bourges. Parmi ceux-ci, quinze "Apôtres", quatre Prophètes et une Sibylle. Le nombre excessif des Apôtres montre bien que les identifications de personnages qui n'ont ni attribut, ni dénomination ni article du Credo (aucun n'est retrouvé), basées seulement sur leur tête et leurs pieds nus, est très hypothétique. Par contre, la présence d'une Sibylle montre que la préoccupation typologique a été élargie, cherchant à montrer que le Saint-Esprit a inspiré non seulement les Apôtres lors de la Pentecôte et les Prophètes dans le temps vétérotestamentaire, mais aussi les prophétesses de l'Antiquité païenne.
Il est notable que le duc Jean de Berry avait imposé au chapitre de la Sainte-Chapelle " Sa vie durant, pour lui, une messe solennelle du Saint-Esprit, le premier jour de chaque mois. Le 16 décembre, une messe du Saint-Esprit sa vie durant, qui devait être changée en un anniversaire solennel après sa mort.". Il serait intéressant de se pencher sur l'importance de l'Esprit-Saint dans le choix des commandes artistiques du duc.
.
.
.
L'Annonciation des Heures d'Étienne Chevalier par Jean Fouquet (entre 1452 et 1460) : le décor en serait la Sainte-Chapelle de Bourges. La disposition des douze baies latérales de 16,50 m de haut au dessus d'une statue, et de la baie d'axe au dessus de la statue de Moïse, est bien visible
.
PRÉSENTATION .
L'article de 1986 dans le Bulletin Monumental juste après la repose:
"La crypte de la cathédrale date de la première campagne de construction de l'édifice au XIIe siècle. Elle est construite sur le rempart gallo-romain, dénivellée de 6 mètres par rapport au niveau du sol, d'où la présence de douze baies. Cette crypte reprend le plan du niveau supérieur du chevet de la cathédrale. Les dispositions anciennes ont été modifiées lors de la restauration de 1905 (dirigée par l'architecte diocésain Paul Boeswilwald), mais on sait d'après les textes d'archives qu'il n'y avait sans doute ni vitraux iconographiques, ni autels dans la crypte, avant le XVIIIe siècle.
C'est dans les douze baies de la crypte que furent reposés récemment les vitraux provenant de la Sainte Chapelle détruite au XVIIIe siècle. Cette chapelle, élément essentiel du Palais du Duc, était située à quelques centaines de mètres de la cathédrale, à l'emplacement de l'actuelle Préfecture qui a englobé les restes du Palais dont l'ancienne grande salle subsiste, appelée encore « Salle du Duc Jean ». Chapelle reliquaire, destinée à recevoir un fragment de la Vraie Croix, vouée à la sépulture du Prince, la Sainte Chapelle de Bourges fut construite en 1391 sur le modèle de la Sainte Chapelle de Paris. Ses dispositions sont connues par des documents figurés anciens. Elle était éclairée par deux séries de vitraux superposés, l'une représentant, entre autres, les Apôtres, l'autre, les Prophètes, et qui garnissaient ses treize baies, composées selon deux groupes de soixante-cinq lancettes géminées. Ces vitraux étaient l'œuvre d'André Beauneveu, peintre et sculpteur, à qui Jean de Berry confia également le décor de la Sainte Chapelle de Riom. Incendiée au XVIIe siècle, la Sainte Chapelle sera de nouveau sinistrée en 1756. L'Archevêque et le Chapitre de Bourges en obtiendront la démolition dès 1757, démolition qui durera dix ans ; le mobilier, dont les vitraux, leur étant dévolu. Dès cette date, les vitraux garnissaient les douze baies de la crypte de la cathédrale à raison de quatre personnages par baie. Ils se trouvaient donc dans la crypte à la Révolution. A la reprise du culte en 1804, seuls vingt des quarante-huit personnages subsistaient. Ils furent disposés à nouveau dans les baies de la crypte [par Thévenot en 1839] à raison de quatre par baie ; cinq baies furent alors garnies selon une disposition qui demeurera jusqu'à la dépose préventive de 1939. Les vitraux restèrent en caisse dans la crypte de la cathédrale jusqu'en 1982, date à laquelle on envisagea d'entreprendre le chantier de repose définitive. La repose des vitraux de Beauneveu, étudiée dès 1950, fut fondée sur les études que M. Louis Grodecki avait pu faire à partir des notes laissées par M. Gauchery, architecte des Monuments historiques du Cher.
Sur les vingt personnages, douze sont des Apôtres reconnaissables à leur tête et leurs pieds nus, huit sont des Prophètes, barbus. Par ailleurs, les personnages sont soit représentés devant des niches ouvertes surmontées de grands pignons, soit dans des niches fermées à petits pignons. D'autre part, on peut penser que l'orientation de leur regard devait correspondre à la direction de l'autel de la Sainte Chapelle. Aux incertitudes iconographiques que ces quelques données laissaient subsister ne serait-ce que parce que le nombre de baies originales (65) laissait ouvertes les hypothèses sur les autres personnages (Saints, Docteurs de l'Église), s'ajoutait le problème de la présentation des vitraux du XVe siècle sur des fonds modernes. Dès 1950, des essais avec maquettes et panneaux-échantillons furent réalisés et confrontés in situ en 1978. Leur témoignage illustre bien l'évolution du goût et des doctrines, vers la simplification dictée par un souci de modestie dans le rendu si délicat de la « vitrerie d'accompagnement ». Après 1978, une dizaine d'autres essais sont faits et en 1982, c'est à M. Jean Mauret que sera confié le chantier qui commencera en 1983. Au travail de création de la vitrerie, s'ajouta bien sûr celui de la restauration des vitraux originaux que leur séjour de près de quarante ans en caisse n'avait pas préservé de l'humidité et des micro-organismes préjudiciables aux grisailles si raffinées qui font leur caractéristique. "(C. di Matteo.)
Restaurations (selon le Corpus Vitrearum).
Guillaume Le Vieil intervint pour remplacer plusieurs têtes au début du XVIIIe. Francis Chigot (Limoges 1879 - 1960) restaura au XXe siècle les panneaux parvenus jusqu'à nous.
.
Les figures sont debout sous un grand dais architectural, dont les montants sont à l'avant-plan des personnages. Le Corpus de 1981 (avant la repose) décrivait 5 baies d'une lancette, mesurant 3,00 m de haut sur 2,30 m de large avec quatre personnages, des apôtres (pieds nus) ou des prophètes (barbus, têtes couvertes), portant parfois un phylactère.
La disposition des personnages profondément enfoncés à l'intérieur d'une niche, voire même derrière un pilier, est peut-être inspirée par le soubassement du tombeau du duc de Berry (Jean de Cambray entre 1405 et 1416), tel qu'il a été dessiné dans l'article de Gauchery 1919 planche VIII : 44 ou 45 pleurants encapuchonnés sont placés sous des dais architecturés très semblables à ceux des verrières. Une disposition analogue au tombeau de Philippe le Hardi, frère de Jean de Berry, réalisé en 1381-1410 par Jean de Marville, Claus Sluter et Claus de Werve.
.
.
.
La baie 2. Sibylle et Prophète dans un cadre architectural.
Provenant de la Sainte-Chapelle de l'ancien palais ducal de Bourges. André Beauneveu (v1335-v1400) ; hauteur et largeur de la baie ancienne 3,20 x 2,20 (Corpus Vitrearum) et actuelle 3,00 x 1,00 (CMN)
Jaune d'argent : cheveux de la Sibylle, phylactère, architecture.
Pour zoomer sur une image de la banque d'images des Monuments Nationaux (copyright Alain Lonchampt/centre des Monuments nationaux) :
http://www.regards.monuments-nationaux.fr/fr/asset/highRes/id/64769
.
.
.
Baie 2, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
Les fonds damassés.
.
Fond damassé vert pâle à gauche. Motif complexe à rinceaux à feuilles trilobées, feuillages, rosettes, losanges dans lequel s'inscrit une croix de pétales, cercles crénelés où s'inscrit une fleur. Puisque c'est le premier que je rencontre, je le désignerai sous le terme de Damas Sainte-Chapelle 1. Des fois que je le revois.
Il apparaît sur la planche VI de Des Méloizes, en tout petit.
Le fond rouge à droite porte le motif le plus fréquemment repris ici. Des Méloizes le décrit comme portant "des médaillons circulaires renfermant des sortes d'oiseaux chimériques et de tiges entrecroisées avec des feuilles contournées", et en donne le pochoir complet dans sa Planche E, et une autre vue dans la Pl. II "Vitrail dans la chapelle d'Etampes". Il signale qu'on l'observe aussi dans la chapelle des Trousseau de la cathédrale. Je le désignerai comme "Méloizes 1" (voir Annexe). Comme nous n'en voyons que des fragments, je le reconnais devant des pignons de pins inscrits dans des mandorles, et couronnés en virole par une fleur de lys. Ou devant l'aspect penniforme des ailes des oiseaux stylisés. On le retrouvera autour de11 personnages au moins, en 2D, 3 G et D, 5 G et D, 6 G et D, 7G et D, 8G et 10D.
.
Baie 2, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
En voici le motif plus complet emprunté au dais de la baie 9 gauche (peut-être moderne), mais qui montre les médaillons à oiseaux, et les autres dessins.
.
.
Voici le même motif sur la planche E n°I de Des Méloizes (détail après scan) :
.
2G. La Sibylle annonçant qu'une Vierge concevra un enfant.
La Sibylle : tient un phylactère et lève l'index droit en signe d'énonciation de sa vaticination. Robe bleue, manteau vieux-rose, chaussures jaunes à bouts pointus.
Dessinée et peinte sur la Planche VI de Des Méloizes : 2ème figure en haut.
Inscription du phylactère :
VIRGO VERBO CONCEPIT VERBO
Ces mots correspondent presque à un chant cité depuis le XIe siècle dans les antiphonaires, et particulièrement de l'antiphonaire dit d'Hartker, réunissant les chants des moines de Saint-Gall (Suisse) pour la liturgie des heures, copié et annoté de neumes par le moine et reclus Hartker de Saint-Gall ; cet Antiphonarium officii est le plus important de tous les manuscrits choraux du Moyen Age, datant de 990-1000. Sankt-Gallen, Stiftsbibliothek 390 p. 053
Virgo verbo concepit,
virgo permansit,
virgo peperit Regem omnium regum.
"La Vierge a conçu par le Verbe, Elle est restée vierge, La vierge engendra le roi des rois"
Manifestement, une erreur de copie est survenue à la création ou lors d'une restauration de cette baie.
On trouve aussi ces versets comme antienne pendant l'octave de Noël du Brevarium rivipullense ou Bnf Latin 742 (Lemarié p. 50).
Voir :
http://gregorien.info/chant/id/8714/0/de
http://gregorien.info/chant/id/8714/9/fr
http://cantus.uwaterloo.ca/chant/492516
Au début du XVe siècle, la série des douze Sibylles (autant que d'Apôtres) et leurs attributs n'est pas encore constituée — elle le sera vers 1461-1465 comme en témoignent les bois gravés conservés à l'abbaye de Saint-Gall qui en sont la première expression— et la Sibylle la plus connue pour annoncer l'enfantement d'un Sauveur par une Vierge est la Sibylle de Cumes (dans la 4ème Églogue des Bucoliques de Virgile) , ou la Sibylle de Tibur censé avoir annoncé à l'empereur Auguste la naissance du Christ.
.
Baie 2, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
Baie 2, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
2D : Le prophète.
Prophète : bonnet vert (hébraïque), barbe, robe jaune, manteau bleu, main droite tenant le phylactère entre pouce et index. Texte CUM ou SUM.
.
Baie 2, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
Baie 2, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
Je veux maintenant comparer cette tête de prophète à celle de deux prophètes du Psautier de Jean de Berry et d'un prophète des Grandes Heures. Dans tous les cas (vitrail ou manuscrits), la forme du bonnet est la même, coiffant des cheveux longs s'achevant en boucles. La barbe longue et sale mangeant le visage est semblable. L'iris des yeux est une bille noire bien ronde. On notera les fonds damassés à feuillages des enluminures.
La première est celle de Malachie puis vient celle d'Ézéchiel
Voir aussi celle de Zacharie Fr 13091 folio 13v
Voir aussi Isaïe : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84546905/f24.item.zoom
La dernière est celle de Jérémias dans les Grandes Heures.
.
Prophète Ézéchiel, Psautier de Jean de Berry, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84546905/f56.item.zoom
.
.
La baie 3 de la crypte : deux apôtres dans une architecture (vers 1400-1405).
Provenant de la Sainte-Chapelle de l'ancien palais ducal de Bourges. André Beauneveu (v1335-v1400) ; hauteur et largeur de la baie ancienne 3,20 x 2,20 (Corpus Vitrearum) et actuelle 3,00 x 1,00 (CMN)
Les fonds damassés, rouge des deux cotés (plus sombre à droite), sont de type "Des Méloizes 1" à pommes de pin et fleurs de lys, médaillons à deux oiseaux se tournant le dos, etc..
Jaune d'argent : chevelure, architecture, sol de gauche.
.
Pour zoomer sur une image de la banque d'images des Monuments Nationaux (copyright Alain Lonchampt/centre des Monuments nationaux) :
http://www.regards.monuments-nationaux.fr/fr/asset/highRes/id/64770
http://www.regards.monuments-nationaux.fr/fr/asset/highRes/id/64771
.
Baie 3, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
Baie 3, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
Baie 3, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
3G. L'apôtre de gauche.
Robe blanche, manteau bleu. La chevelure et la barbe particulièrement longues et bouclées pourraient évoquer un autre personnage qu'un apôtre, mais pourtant, ce type de portrait se retrouve dans le Psautier d'André Beauneveu, et je donne ici l' exemple du folio 22r (Barthélémy ?)
Baie 3, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
3D. Un apôtre.
Le personnage de droite pourrait être le Christ, mais la comparaison avec l'apôtre Simon du Psautier montre que rien ne s'oppose à y voir un apôtre. Son manteau jaune est fait en partie d'ailes empruntées sans-doute lors d'une restauration à quelque ange (ou moins probablement à un aigle). La main droite est replacée là après coup.
.
Baie 3, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
.
Baie 4 : Prophète et autre personnage dans un cadre architectural (vers 1395-1405).
Provenant de la Sainte-Chapelle de l'ancien palais ducal de Bourges et conçu par André Beauneveu (v1335-v1400) ; hauteur et largeur de la baie ancienne 3,20 x 2,20 (Corpus Vitrearum) et actuelle 3,00 x 1,00 (CMN)
Fond damassé rouge à gauche, bleu à droite. Le motif est difficile à analyser sur fond rouge, mais l'examen de la Pl. VI de Des Méloizes, révèle ainsi qu'il porte un médaillon contenant une tête de lion. Il s'avère que ce lion tire la langue. Je le désignerai ainsi : "Médaillon à la tête de lion", également présent en 9G. .
Jaune d'argent : sol, architecture, phylactère.
Pour zoomer sur une image de la banque d'images des Monuments Nationaux (copyright Alain Lonchampt/centre des Monuments nationaux) :
http://www.regards.monuments-nationaux.fr/fr/asset/highRes/id/64772
.
Baie 4, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
4G. Le Prophète ? de gauche.
Le premier personnage est pieds nus, mais ce n'est peut-être pas un apôtre. Très légèrement tourné vers la gauche, il a la tête enveloppée par son manteau bleu à revers blanc qui le couvre presque entièrement au dessus d'une robe blanche. Il porte la barbe, mais cela suppose un examen attentif car elle est taillée court.
Le phylactère porte les mots [L]AETAMINI DOMIN / O ET
Cela ne peut être une citation du prophète Joël Filii Syon, laetamini in Domino quia dabit vobis doctores justitiae, pourtant attestée sur le reliquaire de Saint Héribert conservé dans l'église de Saint-Héribert à Cologne (1160-1170), qui associe les apôtres à 14 prophètes.
C'est donc le verset 11 du Psaume 31/32 : Laetamini in domino et exultate justi et gloriamini omnes recti corde "Justes, réjouissez vous au Seigneur et soyez transportés de joie".
Faut-il en déduire que ce personnage est DAVID ?
Faut-il prendre en compte l'inscription basse ISAIE P[RO]PHE[TE] ? Le verset Laetamini cum Jerusalem et exultate in ea Is 66:1 ne convient pas.
Pour Des Méloizes, "Un autre prophète, dissimulé en partie derrière l'encadrement d'architecture, est vêtu d'une robe blanche et d'un manteau bleu doublé de blanc ; il tient à la main un phylactère sur lequel est reproduit le texte du psaume qui a semblé plus haut devoir caractériser le roi David. Mais ce texte paraît ici provenir d'une réparation mal entendue et avoir pris la place d'une autre inscription ; de sorte qu'on ne peut en tenir compte pour l'attribution du personnage ici représenté. De plus, le nom ISAIE PROPHETE qu'on lit sur le soubassement peut provenir d'une transposition faite à l'époque des remaniements déplorables qui ont suivi la translation de ces vitraux dans la Cathédrale et dont les traces ne sont que trop nombreuses" (p. 24) .
.
Baie 4, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
Baie 4, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
4D. Le personnage de droite.
Il est presque la copie du précédent : même manteau enveloppant la tête, même visage impassible, qui semble vraiment imberbe ici. Mais le texte du phylactère résiste à mes tentatives de déchiffrement. IN ME DO-- GEN- NOM-----M. On peut penser à ce verset du Psaume 101 Ps 101 :16 TIMEBUNT GENTES NOMEN TUUM "Alors les nations craindront le nom de l'Éternel, Et tous les rois de la terre ta gloire."
Une fois de plus, ce verset est aussi le titre d'un chant grégorien.
http://gregorien.info/chant/id/8121/3/fr
Des Méloizes ne le décrit pas.
.
Baie 4, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
.
La baie 5. Deux apôtres (pieds nus, tête nue) dans un cadre architectural (1395-1405).
Provenant de la Sainte-Chapelle de l'ancien palais ducal de Bourges , André Beauneveu (v1335-v1400), hauteur et largeur 3,00 x 1,00 m
Jaune d'argent : sol, architecture.
Pour zoomer sur une image de la banque d'images des Monuments Nationaux (copyright Alain Lonchampt/centre des Monuments nationaux) :
http://www.regards.monuments-nationaux.fr/fr/asset/highRes/id/64774
http://www.regards.monuments-nationaux.fr/fr/asset/highRes/id/64775
.
.
Baie 5, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
Fond damassé
Le fond damassé est bleu à gauche et rouge à droite, type "Des Méloizes 1".
.
Baie 5, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
Baie 5, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
Baie 5, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
Baie 5, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
Baie 5, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
.
La baie 6. Deux apôtres (pieds nus, tête nue) dans une architecture (1395-1405).
Provenant de la Sainte-Chapelle de l'ancien palais ducal de Bourges ; André Beauneveu (v1335-v1400). Hauteur et largeur 3,00 x 1,00 m
Fond damassé rouge des deux cotés. On y retrouve le "Des Méloizes 1".
Jaune d'argent : sol, architecture.
Pour zoomer sur une image de la banque d'images des Monuments Nationaux (copyright Alain Lonchampt/centre des Monuments nationaux) :
http://www.regards.monuments-nationaux.fr/fr/asset/highRes/id/64776
.
Baie 6, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
Baie 6, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
Baie 6, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
6D. Le deuxième "apôtre" semble avoir la tête recouverte par son manteau.
.
Baie 6, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
.
La baie 7. Saint Jean l'évangéliste et un autre apôtre dans une architecture (1395-1405).
Provenant de la Sainte-Chapelle de l'ancien palais ducal de Bourges
André Beauneveu (v1335-v1400)
hauteur et largeur 3,00 x 1,00 m
Fond damassé "Des Méloizes 1" rouge et bleu.
Jaune d'argent : architecture.
Pour zoomer sur une image de la banque d'images des Monuments Nationaux (copyright Alain Lonchampt/centre des Monuments nationaux) :
http://www.regards.monuments-nationaux.fr/fr/asset/highRes/id/64778
.
Baie 7, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
Baie 7, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
7G. L'apôtre saint Jean,
identifié parce qu'il ne porte pas de barbe. Fond damassé "Des Méloizes 1"
Baie 7, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
7D. Un apôtre, vu de trois-quart.
On remarquera sur le fond damassé "Des Méloizes 1" la fleur de lys fermant la forme en amande pointue, qui se divise latéralement en deux bras fleuri, et qui contient une graine en pignon.
.
Baie 7, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
.
La baie 8 de la crypte : deux apôtres (pieds nus, tête nue) dans une architecture (1395-1405).
Provenant de la Sainte-Chapelle de l'ancien palais ducal de Bourges
André Beauneveu (v1335-v1400)
hauteur et largeur 3,00 x 1,00 m
Fond damassé "Des Méloizes 1" à gauche
Jaune d'argent : , architecture.
Pour zoomer sur une image de la banque d'images des Monuments Nationaux (copyright Alain Lonchampt/centre des Monuments nationaux) :
http://www.regards.monuments-nationaux.fr/fr/asset/highRes/id/64780
http://www.regards.monuments-nationaux.fr/fr/asset/highRes/id/64781.
.
Baie 8, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
Baie 8, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
Baie 8, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
Baie 8, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
L'apôtre de droite.
"Il est à moitié caché par les pilastres qui soutiennent la voûte de l'édifice. Son attitude assez tourmentée résulte peut-être d'accidents mal réparés. Les deux pieds nus qui se voient sous la robe appartiennent à un personnage vu de face, tandis que la tête est tournée complètement de profil vers la gauche. Le mouvement du buste, sous un manteau bleu qui couvre l'épaule, se comprend mal. On ne voit pas les bras ni les mains. Aucun indice ne permet de nommer ce personnage. " (Des Méloizes p. 23)
Baie 8, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
.
La baie 9 de la crypte : Isaïe et un autre prophète dans un cadre architectural (1395-1405).
Provenant de la Sainte-Chapelle de l'ancien palais ducal de Bourges
André Beauneveu (v1335-v1400)
hauteur et largeur 3,00 x 1,00 m
Fond damassé rouge à gauche, vert à droite. Le damassé rouge est du même motif à tête de lion tirant la langue que la baie 2 coté droit, du moins dans la niche, car pourtant, le damassé du dais de 9G est différent, de type "Des Méloizes 1", alors que ce n'est pas ce qui apparaissait sur la Planche V de Des Méloizes en 1897.
Le damassé vert comporte des médaillons où un aigle aux plumes déployées en éventail se penche vers le sol pour y picorer. C'est le damassé de la Pl. G n°1 de Des Méloizes, son n°4.
.
.
Jaune d'argent : , architecture.
Pour zoomer sur une image de la banque d'images des Monuments Nationaux (copyright Alain Lonchampt/centre des Monuments nationaux) :
http://www.regards.monuments-nationaux.fr/fr/asset/search/crypte+bourges/nobc/1/node/52/slug/tour-et-crypte-de-la-cathedrale-de-bourges/page/1/sorting/oldest
http://www.regards.monuments-nationaux.fr/fr/asset/highRes/id/62053
http://www.regards.monuments-nationaux.fr/fr/asset/highRes/id/64782
.
.
Baie 9, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
Baie 9, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
Baie 9, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
9G. Le prophète de gauche se prend pour le roi David.
Tourné vers sa droite, un pardessus bleu jeté sur sa robe de nuit blanche, le regard hagard, penché en avant et prenant appui sur un phylactère qu'il confond avec sa canne, se tenant les reins, ce pauvre homme est si égaré sur cette verrière qu'il a, précipitamment, lacé sur sa tête la cuvette de sa table de nuit. Perplexe, il cherche sur le chambranle la sonnette de son appartement. Ses chaussures aussi devenaient idéales. Il les a jeté.
Que ne lit-il la consigne du jour, inscrite sur le rouleau de papier qu'il a laissé se dévider !
LETAMINI [IN] DOMINO : ET EXULTATE
Laetamini in Domino et exultate iustis et gloriamini omnes recti corde "Justes, réjouissez-vous! Mettez votre joie en l’Eternel et poussez des cris de joie, vous qui êtes droits de cœur! " est le verset 11 du psaume 31.
Sous la forme Laetamini in Domino et exultate iustis, "Réjouissez-vous dans le Seigneur, et tressaillez d’allégresse, vous, les justes.", c'est un cantique déjà présent dans l'Antiphonaire d'Hartker Stiftsbibliotek Sant-Gallen Cod.Sang. 390 p.66. (990-1000)
Voir : http://gregorien.info/chant/id/4793/0/fr
C'est le même verset que présentait le prophète de gauche de la baie 4. Gênant.
Une fois de plus, pouvons-nous en déduire que le prophète est le Psalmiste en personne, le roi David ? Rien n'est moins sûr, en l'absence de harpe et de couronne.
.
Baie 9, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
Baie 9, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
Le motif "à la tête de lion" du damassé de 9 D :
.
Baie 9, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
9D. Le prophète de droite : Isaïe.
.
Son voisin de chambre se tient bien de face, le visage aux petits yeux futés à peine tourné vers la droite. Il présente un phylactère qui est une vraie carte de visite :
VIRGO CONCEPIET ET PARIET FILIUM.
Pas d'ambiguité, c'est Isaïe.
Nous reconnaissons en effet son verset Is. 7:14,
Ecce virgo concipiet et pariet filium et vocabitur nomen eius Emmanuel. "Voici que la Vierge concevra et enfantera un fils, et on lui donnera le nom d'Emmanuel."
C'est le plus fameux de toute la typologie biblique. Celui qui est cité par Matthieu dans l'incipit de son évangile Mt 1:23 "Tout cela arriva afin que s'accomplisse ce que le Seigneur avait annoncé par le prophète: La vierge sera enceinte, elle mettra au monde un fils et on l’appellera Emmanuel, ce qui signifie «Dieu avec nous»."
Et c'est ce verset qui est cité dans le Credo apostolique et prophétique du Psautier de Jean de Berry et dans ses Grandes Heures. Dans ces manuscrits, Isaïe est associé avec saint Jacques le Majeur, et ici, sur les verrières de la Sainte-Chapelle, il le serait encore si, après moult autres malheurs, le clocher ne s'était effondré le 18 février 1756, à sept heures du soir.
Voir aussi :
http://gregorien.info/chant/id/2736/0/fr
Antiphonaire d'Hartker : http://www.e-codices.unifr.ch/fr/csg/0339/37
.
Mais alors, pourquoi lisons nous inscrit dans le soubassement : DANIEL ?
"Le nom de Daniel inscrit à ses pieds sur une moulure de soubassement provient évidemment d'un déplacement de panneau, et il n'y a aucun doute que le personnage représenté est Isaïe" (A. Des Méloizes)
.
Baie 9, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
Baie 9, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
.
La baie 10 de la crypte : deux apôtres dans un cadre architectural (1395-1405).
Provenant de la Sainte-Chapelle de l'ancien palais ducal de Bourges, par André Beauneveu (v1335-v1400) ; hauteur et largeur 3,00 x 1,00 m
Fond damassé : type "Des Méloizes 1"
Jaune d'argent : cheveux et barbe, sols, architecture.
Pour zoomer sur une image de la banque d'images des Monuments Nationaux (copyright Alain Lonchampt/centre des Monuments nationaux) :
http://www.regards.monuments-nationaux.fr/fr/asset/search/crypte+bourges/nobc/1/node/52/slug/tour-et-crypte-de-la-cathedrale-de-bourges/page/1/sorting/oldest
http://www.regards.monuments-nationaux.fr/fr/asset/highRes/id/64783
http://www.regards.monuments-nationaux.fr/fr/asset/highRes/id/64784
.
Baie 10, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
Baie 10, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
Baie 10, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
Baie 10, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
Baie 10, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges, crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
.
La baie 11 de la crypte : apôtre et prophète dans un cadre architectural (1395-1405).
Provenant de la Sainte-Chapelle de l'ancien palais ducal de Bourges, par André Beauneveu (v1335-v1400) ; hauteur et largeur 3,00 x 1,00 m
Fond damassé : "à fleur de lys" au sommet d'un pignon de pin et médaillons à 2 oiseaux. C'est le motif de la Pl. E n°1 de Des Méloizes.
Jaune d'argent : collier, architecture, sol fleuri.
Pour zoomer sur une image de la banque d'images des Monuments Nationaux (copyright Alain Lonchampt/centre des Monuments nationaux) :
http://www.regards.monuments-nationaux.fr/fr/asset/highRes/id/12429
http://www.regards.monuments-nationaux.fr/fr/asset/highRes/id/64785
.
Baie 11, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges reposées dans la crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
Baie 11, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges reposées dans la crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
Baie 11, anciennes verrières (avant 1405) de la Sainte-Chapelle de Bourges reposées dans la crypte de la cathédrale de Bourges. Photographie lavieb-aile 2014.
.
ANNEXES
.
I. Les statues des apôtres et prophètes sculptées vers 1400 par André Beauneveu, conservées au musée du Berry à Bourges.
1) "Prophète tourbillonnant".
http://www.culture.gouv.fr/Wave/image/joconde/0497/m023086_0001369_p.jpg
Notice Chancel-Bardelot de Béatrice© Bourges, musée du Berry, © Service des musées de France, Photographie 2009 Philippe Motte, Zoom Studio, 2004 :
"La Sainte-Chapelle construite à Bourges par le duc Jean de Berry devait être la démonstration de la présence du pouvoir royal en Berry. Elle reçut un riche décor, ainsi qu'un trésor, dont les éléments sont en partie demeurés à Bourges après la destruction du monument, en 1757-1758. Cinq statues de prophètes, aux attitudes variées, illustrent l'élégance des créations artistiques dans l'entourage de Jean de Berry"
2) Prophète.
http://www.culture.gouv.fr/Wave/image/joconde/0498/m023086_0001370_p.jpg
"La statue présente des caractéristiques techniques qui la rattachent incontestablement au même ensemble : emploi de la pierre de Charly, mode de fixation au dos, avec de grosses boucles de fer, scellées au plâtre."Notice Chancel-Bardelot de Béatrice© Bourges, musée du Berry
3) Prophète au tablier.
http://www.culture.gouv.fr/Wave/image/joconde/0497/m023086_0001367_p.jpg
"Entre 1392 et 1405 "Souvent attribué à André Beauneveu, en raison de ses affinités avec les figures du psautier du duc de Berry, le "prophète au tablier" a aussi été considéré comme une oeuvre de Jean de Cambrai. Son attitude et l'agencement "en tablier" de son manteau l'inscrivent dans la tradition de la sculpture du XIVe siècle, tandis que le traitement et l'expressivité du visage appartiennent bien à l'art des environs de 1400". Notice Chancel-Bardelot de Béatrice© Bourges, musée du Berry,
4) / Prophète au phylactère. 4ème quart XIVe. Jean de Cambray ou André Beauneveu
http://www.culture.gouv.fr/Wave/image/joconde/0497/m023086_0001366_p.jpg
.
II. La planche VI de l'article de Gauchery 1919 :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57493315/f94.image
.
III. Les pleurants du tombeau de Jean de Berry :
http://www.louvre.fr/oeuvre-notices/deux-pleurants-du-tombeau-de-jean-de-berry
PRADEL (Pierre ), 1957, Nouveaux documents sur le tombeau de Jean de Berry, frère de Charles V , Monuments et mémoires de la Fondation Eugène Piot Année 1957 Volume 49 Numéro 1 pp. 141-157
http://www.persee.fr/doc/piot_1148-6023_1957_num_49_1_1465
— ERLANDE-BRANDENBURG (A.) 1974 "Les vitraux de la Sainte-Chapelle de Bourges [compte-rendu]" Bulletin Monumental Année 1974 Volume 132 Numéro 2 p. 164http://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1974_num_132_2_5334
"La découverte, par M. Stephen K. Scher, au Musée de Bourges, d'un fragment de vitrail provenant vraisemblablement de la Sainte-Chapelle de Bourges l'a incité à revenir sur l'étude de sa vitrerie, tant sur le plan historique que stylistique. On connaît les difficultés auxquelles se heurte tout historien pour cette étude, puisque les vitraux, déposés en 1757, lors de la démolition de l'édifice et installés dans la crypte de la cathédrale, ont été changés d'emplacement au milieu du siècle dernier et mis en 1939 en caisses où ils se trouvent toujours. La découverte aux Archives du Cher par M. Ribault de documents nouveaux a permis à M. Scher de mieux préciser la translation de 1757 et leur mise en place dans la cathédrale. On sait maintenant que la totalité des douze fenêtres de la crypte fut garnie de cette vitrerie. A la Révolution un certain nombre de vitraux furent brisés, si bien qu'au début du xixe siècle une restauration ne put reconstituer que cinq fenêtres avec vingt personnages. Tout ceci ne permet guère de reconstituer la disposition originelle de la vitrerie à la Sainte-Chapelle, puisque les documents antérieurs à 1757 sont peu explicites. Les douze apôtres et les huit prophètes subsistants invitent à penser à. une concordance entre l'Ancien et le Nouveau Testament, cependant la présence de deux docteurs permet d'élargir considérablement ce thème qui devait être aussi vaste que celui qui fut exécuté à Riom dans le dernier tiers du xve siècle. Il s'y ajoutait enfin des scènes narratives comme le laissent penser une description et un panneau figurant la Pentecôte, présenté dans la crypte. Le fragment découvert par M. Scher au Musée de Bourges appartiendrait selon lui à une scène narrative, puisqu'il veut y voir un Saint Joseph (1). L'analyse stylistique de tous ces fragments révèle l'existence de plusieurs mains. Ainsi l'auteur du vitrail du Musée de Bourges (Le maître de la tête de saint Joseph) ne se retrouve pas dans les autres verrières conservées, même s'il appartient au même milieu stylistique. Cette unité serait l'œuvre d'André Beauneveu, qui paraît la personnalité dominante à cette date. Il a dû fournir quantité de projets d'oeuvres qu'il ne réalisait pas lui-même. Or, on retrouve certains des caractères des prophètes du psautier du duc de Berry qu'on sait qu'il décora, dans les statues des prophètes qui passent pour provenir de la Sainte-Chapelle. Même si ces sculptures présentent entre elles des nuances, il s'en dégage une unité d'ensemble qui ne peut s'expliquer que par la direction d'un seul maître. Les verrières de la Sainte-Chapelle comme les statues de prophètes offrent, malgré des différences de mains, des caractères qui appartiennent à, Beauneveu. On en tire la conclusion que l'artiste participa au moins à, la conception de l'ensemble. Quant à la tête du Musée de Bourges, elle paraît si proche de certains des prophètes du psautier et de la plus belle des statues que sa participation directe à son exécution n'est pas à, rejeter. — Stephen K. Scher, Note sur les vitraux de la Sainte-Chapelle de Bourges, Ibid., p. 23-44, 14 fig."
.
.
.
ANNEXE, SUITE : Les fonds damassés.
.
Des Méloizes p. 23.
" Des damassés variés sur verre rouge, bleu ou vert, sont employés comme fond général dans tous les tableaux [des vitraux de la Sainte-Chapelle] :
1. Le dessin le plus fréquent (Pl. E n° 1) est formé de médaillons circulaires renfermant des sortes d'oiseaux chimériques et de tiges entrecroisées avec des feuilles contournées. Nous l'avons déjà rencontré (Pl. II) dans des vitraux qui passent pour provenir aussi de la Sainte-Chapelle. Ce damassé se trouve aussi dans un vitrail de la cathédrale d'Évreux dont j'ai eu l'occasion de parler à propos du vitrail des Trousseau (voir p. 6).
2 et 3 : Deux autres, ayant entre eux une certaine analogie, sont composés de deux sortes de rosaces alternées : l'un (Pl. D n° 1) a déjà été signalé dans le vitrail des Trousseau (Pl. II); on a vu l'autre employé dans le vitrail d'Aligret (Pl. III).
4 : Un quatrième (Pl. G n°1) montre des aigles entourés de cercles de feuillages.
Il procède de la même inspiration qu'un autre damassé (Pl. A, n°2) dont la cathédrale possède quelques fragments isolés.
5. Un cinquième sert de fond que je ne reproduis pas en raison de son état de détérioration : on y voit l'ours et le cygne, supports des armoiries du duc Jean, et le monogramme qui forme avec eux une sorte de rébus traduisant la devise du duc de Berry. La Planche A, n°1, reproduit en grandeur naturelle ce damassé sur lequel j'aurai à revenir avec quelques détails dans un Chapitre consacré à l'étude des damassés aux différentes époques."
.
.
SOURCES ET LIENS.
.
— Deux très beaux articles généraux :
http://www.ecoles.cfwb.be/argattidegamond/images/Berry/tombeau.htm
http://patrimoinebourges.weebly.com/bourges-gothique/les-vestiges-de-la-sainte-chapelle-de-bourges
— BEAUREPAIRE (Eugène de) 1898, Les Vitraux peints de la cathédrale de Bourges, Henri Delesques imprimeur-éditeur, Caen, 1898 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1437564/f5.item.r=.zoom
— Auguste de Girardot et Hippolyte Durand, La Cathédrale de Bourges: description historique et archéologique, P-A. Desrosiers et Victor Didron, Moulins, Paris et Bourges, 1849, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6517933b/f8.item.r=.zoom
— Arthur Martin, Charles Cahier, Monographie de la cathédrale de Bourges. Première partie : Les Vitraux du xiiie siècle, Poussielgue-Rusand éditeur, Paris, 1841-1844 ; pp. 303 (volume de texte) http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/martin1841texte/0007
(volume de planches) http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/martin1841planches/0008
— Catalogue La Sainte-Chapelle de Bourges une fondation disparue de Jean de France, duc de Berry : [exposition, Bourges, Musée du Berry, 26 juin 2004-31 octobre 2004] / [catalogue sous la dir. de Béatrice de Chancel-Bardelot et de Clémence Raynaud] Paris : Somogy ; Bourges : Musée du Berry, 2004 impr. en Italie 222 p. : ill. en noir et en coul., jaquette ill. ; 28 cm (non consulté)
— Lectionnaire de la Sainte-Chapelle de Bourges, Bourges, BM, ms. 0035 , http://initiale.irht.cnrs.fr/ouvrages/ouvrages.php?imageInd=2&id=-1
— DI MATTEO ( C), 1986. Cher. Repose des vitraux de la Sainte-Chapelle à la cathédrale de Bourges. In: Bulletin Monumental, tome 144, n°4, année 1986. p. 337; doi : 10.3406/bulmo.1986.2836 http://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1986_num_144_4_2836
http://www.persee.fr/docAsPDF/bulmo_0007-473x_1986_num_144_4_2836.pdf
http://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2006_num_164_4_1405_t1_0409_0000_3
— ERLANDE-BRANDENBURG (A.) 1974 "Les vitraux de la Sainte-Chapelle de Bourges [compte-rendu]" Bulletin Monumental Année 1974 Volume 132 Numéro 2 p. 164
http://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1974_num_132_2_5334
— GIRARDOT ( Auguste de) , 1850, La Sainte-Chapelle de Bourges : sa fondation, sa destruction , impr. de Crapelet (Paris)
"Le plan de la Sainte-Chapelle de Bourges est le même que celui de la Sainte-Chapelle de Paris.
On n'a point fait, il est vrai, à Bourges comme a Paris, d'église au rez-de-chaussée, et il y a moins de perfection dans l'architecture de l'ensemble; mais ce sont les mêmes dispositions: une seule nef éclairée par de grandes fenêtres, les nervures de la voûte reposant sur des colonnettes engagées dans la muraille et contre ces colonnettes les statues des douze apôtres.
Ces fenêtres étaient ornées de vitraux au sujet desquels un auteur du XVI" siècle, Geoffroy Thory, de Bourges, s'exprime ainsi dans la préface de son livre intitulé : L'Art et la Science de la vraye proportion des lettres attiques (Paris, 1549) : « Le noble ouvrier des vitres de la Saincte-Chapelle de Bourges, que le duc de Berry, nommé Jehan, feit faire, fut si ingrat et glout de son savoir, qu'il ne le voulut onques enseigner à homme n'à son filz, ce dit-on. Les vitres qu'il fist sont de tel art, que le soleil, tant luysant peult-il estre, ne les peult de ses rayons aucunement pénétrer, qui est une chose très-belle et sans autre semblable. S'il eust volontiers enseigné cela, mille autres hommes eussent depuis luy faict maintes belles et bonnes opérations qui ne sont pas faites et ne seront jamais.
L'une et l'autre chapelle étaient desservies par un chapitre spécial, enrichies d'un trésor .
Le 14 août 1392 le pape Clément VII accorda la bulle d'institution. Cette pièce contient le nombre des membres du nouveau chapitre ainsi répartis : douze chanoines présidés par un trésorier, treize chapelains, treize vicaires et six clercs de chœur, en tout quarante-cinq personnes.
Le duc imposa au chapitre de la Sainte-Chapelle plusieurs services solennels conformes au but de son institution, pour lui, sa famille et quelques-uns de ses serviteurs les plus affidés.
Sa vie durant, pour lui, une messe solennelle du Saint-Esprit, le premier jour de chaque mois. Le 16 décembre, une messe du Saint-Esprit sa vie durant, qui devait être changée en un anniversaire solennel après sa mort. [..]
4. - Suppression de la Sainte-Chapelle.
Au milieu du XVIe siècle, la Sainte-Chapelle avait déjà subi des dégradations considérables; la charpente du clocher, recouverte de plomb, s'était pourrie ; la foudre avait brisé deux piliers, Maîtres Jacques Beaufilz, Jehan d'Amboyse et Jehan Levez, massons ; Étienne Chaboureau et Biaise Du Duylien, maîtres charpentiers; Estienne Saulceron, maître couvreur, établirent un projet de réparation, qui fut exécuté au moyen d'un secours accordé par le roi, par lettres données à Paris le 25 novembre 1549. Près de 10 000 livres furent employées à refaire les terrasses, gargouilles, etc,, et à reconstruire le grand escalier de vingt-quatre marches, par lequel on arrivait au porche.
En 1562, les protestants, maîtres de Bourges, pillèrent et dévastèrent la Sainte-Chapelle.
Le 31 juillet 1693, un incendie détruisit la couverture, la charpente et le clocher, ainsi que la grande salle du palais. Le clocher ne fut jamais refait. On rétablit à grands frais la toiture ; mais elle resta moins élevée que l'ancienne, et le pignon , qui la dépassait d'une assez grande hauteur, ayant été renversé par un violent ouragan, le 18 février 1756, à sept heures du soir, sa chute brisa la nouvelle couverture, quatre croisées et une statue d'apôtre, deux autels et le côté gauche des stalles.
Cet événement fut aussitôt exploité par la mauvaise volonté d'un prélat tout-puissant, peu scrupuleux en fait de suppression d'établissements religieux, et qui l'êvaitdepuis longtemps la destruction de la Sainte-Chapelle. Le cardinal de La Rochefoucauld, alors archevêque de Bourges, avait pris en aversion l'église fondée par le duc Jean.
La haute dignité du trésorier, l'indépendance du chapitre de la Sainte-Chapelle, exempt de sa juridiction , lui avaient toujours fait ombrage. Il ne pouvait oublier qu'entrant un jour dans le chœur de cette église pendant l'office, il avait vu les chanoines cesser leurs chants sur l'ordre du trésorier, et ne les reprendre qu'après son départ. L'accident du 18 février fut pour lui une occasion de satisfaire ses rancunes."
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65189112/texteBrut
— GAUCHERY (Paul) 1921 , "Le palais du duc Jean et la Sainte-Chapelle de Bourges. Nouveaux documents sur leur état primitif, leur mutilation ou leur destruction", Mémoires de la Société des Antiquaires du Centre, XXXIX, 1919 - 1920, p.37 - 77.
"Les vitraux de cette immense lanterne, comme dit Chaumeau, avaient frappé tous ceux qui les avaient vus et nous ne comprenons pas aujourd'hui, par les débris qui nous en restent, les qualités qu'ils y trouvaient. Nous citerons, par ordre chronologique, les divers admirateurs qui ont vu le travail dans tout son ensemble :
1° Les ambassadeurs florentins (1461) (ils vont visiter le roi Louis XI à Tours). Ils passent une seule journée à Bourges, le 19 décembre, et, dans cette journée, visitent et décrivent sur leur journal : la cathédrale, l'hôtel Jacques-Coeur, la Sainte-Chapelle, mentionnant, dans ces courtes visites, ce qui les a le plus frappé. Pour la Sainte-Chapelle qui était terminée depuis 45 ans : « Elle a des verrières figurées admirables dont les couleurs, « très lumineuses, sont si foncées que le soleil ne peut les « traverser. »
2° Geoffroy Tory (1549) : « Le soleil, tant luisant peut-il estre, ne les peut de ses rayons aucunement pénétrer, qui est une chose très belle, et sans autre semblable. »
3° Chaumeau (1566) : « Faites par un si subtil artifice et lavement que les rayons du soleil ne peuvent aucunement passer à travers, ni faire nuisance à la veue des personnes. »
4° Catherinot (1675) : « Splendeur des fenêtres impénétrable aux rayons du soleil. »
5° La Thaumassière (1689) :« Faites d'un verre qui est impénétrable aux rayons du soleil quoiqu'il en reçoive la clarté. »
L'historien le plus compétent, aujourd'hui, en ces matières, M. le Marquis des Méloizes en parle d'après les débris qui restent à l'église souterraine :
« De tels éloges conviennent d'autant plus mal à ces vitraux, que leur grave défaut, commun d'ailleurs à tous les vitraux de la même époque, est précisément une translucidité exagérée. Les verres incolores y tiennent la plus grande place, en constituant les niches architecturales qui encadrent et surmontent les personnages ; ceux-ci, isolés dans chaque panneau, ont des manteaux de diverses couleurs ; et le fond général damassé des tableaux, peut arrêter, à la vérité, dans une large mesure, les rayons du soleil ; mais à côté de ces parties relativement sombres qui occupent peu de surface, de grandes étendues de verre blanc, sobrement ombré, laissent passer la lumière presque sans atténuation et peuvent, quoiqu'en dise Chaumeau, éblouir les spectateurs. » (Des Méloizes, Les vitraux de la cathédrale de Bourges postérieurs au XIIIe siècle. Lille, 1891-1894 p. 22 ).
En examinant ce qui nous reste dans l'église souterraine, nous trouvons des représentations de niches contenant chacune un personnage: 1° Un prophète ayant la tête et les pieds couverts. 2° Un apôtre ayant les pieds nus.
Ils étaient disposés, dans la Sainte-Chapelle de Bourges, en deux registres superposés dans les trois fenêtres de l'abside, et dans des niches alternativement plates et polygonales.
Les niches polygonales étaient obtenues par un dessin perspectif très adroit. On avait donné ainsi un contour plus harmonieux à ces longues théories de personnages. (1. Les apôtres et les prophètes garnissaient les trois fenêtres de l'abside ; mais les autres verrières de l'édifice avaient leurs niches meublées de figurations de saints, de docteurs de l'église, de saintes femmes, de patriarches, comme nous les voyons à la Sainte-Chapelle de Riom. )
Nous pensons que les lancettes des fenêtres, de 12 mètres de hauteur, contenaient à leur partie supérieure les deux registres d'apôtres et de prophètes qui représentaient une hauteur totale de 5 m. 50 ; il restait donc 7 mètres pour les autres vitraux compris entre les prophètes et le bas de la fenêtre.
Nous croyons qu'il ne faut pas juger aujourd'hui l'ensemble des vitraux de la Sainte-Chapelle par la partie supérieure qui, seule, a été transportée à l'église souterraine, mais bien par ce qui frappait le visiteur qui ne regardait pas seulement au sommet de la nef (2. On s'explique comment les chanoines du XVIIIe (de la cathédrale) n'utilisèrent que les parties supérieures des lancettes où seulement étaient des personnages pour meubler les fenêtres de l'église souterraine qu'ils ont ainsi éclairée. L'inventaire de 1757 indique en plus un lot considérable de vitraux pour raccommoder ceux de la cathédrale.). Dans tout le périmètre de l'édifice son regard s'arrêtait sur ces grandes statues d'apôtres, si belles de forme et de décor, nous disent nos historiens du XVIe et XVIIe siècles.
Il nous paraît que l'architecte de la Sainte-Chapelle, pour faire un éclairage reposant dans cette immense salle vitrée, avait cherché une gradation de lumière du sol jusqu'aux voûtes. Sur la hauteur des allèges, c'est-à-dire à plus de 3 m. 30 du sol, la lumière était absolument nulle : il n'y avait pas d'ouvertures, mais seulement les allèges des fenêtres recevant les dossiers des stalles.
Au niveau des appuis commençait le vitrail en damassé qui était relativement sombre, comme le dit M. des Méloizes, mais là ce n'étaient plus des petites surfaces, des bandes étroites qui remplissaient les vides à côté des parties si claires de l'architecture, comme nous le voyons à l'église souterraine, c'était un damassé continu de 6 à 7 mètres de hauteur, devant lequel se détachaient les statues d'apôtres. Le soleil, disent les auteurs que nous avons cités, ne pouvait traverser ce damassé ni faire nuysance à la vue. M. des Méloizes a fait les relevés très complets de ces damassés, représentant en tons foncés des étoffes où on reconnaît des rosaces, des ornements, des oiseaux fantastiques et surtout les termes de la devise du duc Jean . (I. On en trouve des fragments rouges au vitrail de la chapelle de Montigny et bleus à celui de l'oratoire de la chapelle Jacques-Coeur à la Cathédrale. )
Le dessin de ces vitraux avait frappé l'ingénieur Trezaguet, en 1756, alors qu'il procédait au démontage du tombeau, il parle de ce dessin qu'il constaté dans les vitraux.
Dans la partie supérieure de chaque fenêtre, les damassés de la base se continuent comme dessin en couleur faisant ressortir chaque prophète et apôtre avec l'architecture claire qui les encadre. Ainsi tout se tient dans le vitrail qui part de l'allège et devient très lumineux au sommet où sont les personnages ; la lumière se réfléchit sur les voûtes qui sont ainsi très éclairées.
Les verrières aux armes du duc Jean, placées dans la chapelle d'Étampes, à la cathédrale, viennent aussi de la Sainte-Chapelle ; ce sont probablement celles qui étaient dans les oratoires. M. des Méloizes, qui parle aussi de cette probabilité, explique comment l'opacité de certaines couleurs est atténuée à distance dans le rayonnement d'une couleur vive. Il dit (p. 7 de son ouvrage) :
" L'écu de Berry semé de fleurs de lys sans nombre avec la bordure engrêlée de gueules est composé, comme dans le vitrail des Trousseau ; des lames de verre bleu encadrent les fleurs de lys réservées sur verre jaune au milieu d'une grisaille opaque. La teinte sombre de cette grisaille s'atténue beaucoup à distance dans le rayonnement du bleu et celui-ci paraît remplir tout le champ. » Cet artifice a dû être employé dans les damassés des vitraux. "
— GRODECKI (Louis) et al. 1981, Les vitraux du Centre et des Pays de la Loire, Corpus Vitrearum vol.II, Ed. du CNRS, pages 184-186.
— MÉLOIZES (Marquis Albert des), Vitraux peints de la cathédrale de Bourges postérieurs au XIIIe siècle / texte et dessins par le marquis A. Des Méloizes ; avec une introduction par M. Eugène de Beaurepaire. Paris : Desclée, de Brouwer & cie, 1891-1897.viii, 82 p., [29] planches en couleur : ill. ; 75 cm. Imprimé par Desclée, de Brouwer & co., Bruges (Belgique)
— RAYNAUD (Clémence ), 2004, « Ad instar capelle regie parisiensis » : la Sainte-Chapelle de Bourges, le grand dessein du duc de Berry , Bulletin Monumental Année 2004 Volume 162 Numéro 4 pp. 289-302
http://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2004_num_162_4_1553
— REGARDS, Banque d'images des monuments nationaux : Tour et crypte de la cathédrale de Bourges.
http://www.regards.monuments-nationaux.fr/fr/asset/search/crypte+bourges/nobc/1/node/52/slug/tour-et-crypte-de-la-cathedrale-de-bourges/page/1/sorting/oldest
— L'art européen vers 1400: huitième exposition sous les auspices du Conseil de l'Europe [au Kunsthistorisches Museum de Vienne, 7 mai 1962-31 juillet 1962 The Museum, 1962 - 470 pages
— WIKIPEDIA Les vitraux de Bourges.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Vitraux_de_Bourges
— Kurmann-Schwarz, Brigitte (2003): La Sainte-Chapelle de Riom et ses vitraux. Présenté pendant: Congrès archéologique de France - Monuments en Basse-Auvergne Grande-Limagne, 158éme session, pp. 339-349.
— Whiteley, Mary (2003): Riom: le palais de Jean, duc de Berry. Présenté pendant: Congrès archéologique de France - Monuments en Basse-Auvergne Grande-Limagne, 158éme session, pp. 333-337.
— Billot, Claudine (1998): Les Saintes Chapelles royales et princières. Editions du patrimoine, Paris (France), pp. 55-59.