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27 août 2022 6 27 /08 /août /2022 13:55

Le gisant (granite, vers 1363-1390) de Guillaume de Lesquen (mort vers 1390), abbé de Beaulieu en Languédias. Église Saint-Malo de Dinan.

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Voir dans ce blog :

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—Sur l'art tumulaire hors Bretagne:

 

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— Sur les gisants de Bretagne, voir (approximativement par ordre chronologique) :

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—Hors de ce blog :

 

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PRÉSENTATION.

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L'église Saint-Malo de Dinan renferme, alignés sur le bas-côté nord, quatre gisants. Celui de l'abbé Guillaume de Lesquen est le quatrième.

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Plan de l'église Saint-Malo, le gisant de l'abbé Lesquen est le n°4

 

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Il provient de l'abbaye de Beaulieu, commune de Languédias (22), dont il a été l'abbé au XIVe siècle. En effet, nous disposons de cette description de 1791 : 

«Dans l'église de l'abbaye de Beaulieu, nous est apparu dans le chœur, du côté de l'évangile, un tombeau, sur lequel est une statue en pierre de grain fin représentant un abbé crossé; ce tombeau est enfoncé dans le mur. Au dessus de ce tombeau est une pierre de grain aussi adossée au mur, sur laquelle est une épitaphe en écriture gothique, et sur une autre pierre, aussi en dessus du même tombeau est un écusson écartelé de 12 pièces, dont 6 unies et les 6 autres chargées de 3 hermines, chacune disposée 2 et 1 [famille Le Bouteiller].

Dans la chapelle collatérale placée à gauche en entrant dans l'église, du côté droit d'icelle sont deux tombeaux enclavés dans la muraille, sur lesquelles sont deux statues entières et en pierre de grain, représentant deux abbés en habits sacerdotaux et au dessus de celui plus près du bout de la chapelle, est un écusson de pierre de grain, chargé de trois canettes ou oisons, deux en chef, l'autre en pointe [famille Lesquen]." (Description des monuments intéressants qui se trouvent dans l'église abbatiale de N.-D. de Beaulieu, rédigée le 30 juillet 1791, par François Cahurel, homme de loi, nommé commissaire par le district de Broons (Archives C.-du-N., série Q, églises et chapelles) )

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 L'abbaye Notre-Dame de Beaulieu fut fondée dans la paroisse de Mégrit vers 1160 ou 1170 par Rolland de Dinan, seigneur de Bécherel 2e fils de Geoffroi de Dinan pour des Chanoines réguliers de saint Augustin à l'époque où le diocèse de Saint-Malo était dirigé par l'évêque Albert.  Elle était autrefois très considérable à cause de la grande étendue de ses fiefs. On ne nommait à cette Abbaye que des personnes de Maisons distinguées, lesquelles étaient souvent à la Cour des Ducs de Bretagne, & y possédaient des charges.

L'abbaye fut supprimée en 1791, elle n'hébergeait plus que trois chanoines.  Le directoire du district de Broons établit alors l'état de lieux de l'abbaye, ne concernant que le mobilier.

J'ai présenté cette abbaye dans mon article sur les gisants de la cathédrale de Tréguier. En effet, le cloître de la cathédrale conserve quatre gisants des abbés de Beaulieu. Il faut ajouter à cette liste celui d'Alain de Vitré [gisant n°5 de Tréguier, le plus ancien, datant vers 1220], provenant de l'abbaye, et le gisant de Roland de Dinan, fondateur de l'abbaye, conservé aujourd'hui dans l'église Saint-Sauveur de Dinan.

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 Si on considère la liste des abbés de Beaulieu dans le créneau temporel qui nous occupe, on trouve  (je mets en gras les gisants identifiés et présents à Tréguier) :

Abbés en fonction  en l'abbaye :

  • vers 1300-1350 : gisant d'un chanoine non identifié. gisant n°7 de Tréguier.

  • vers 1363-1390 : Guillaume de Lesquen

  • 1391-1405 : Guillaume V du Val

  • 1406-1426 : Guillaume VI du Flo gisant n°3

  • 1426-1467 : Guillaume VII Boutier gisant n°2

  • 1470-1476 : Marc Gruel [peut-être le gisant n°1]

 Abbés commendataires (percevant les bénéfices)

  • 1487-1517 : Guy le Lyonnais mort en 1528 ; gisant n°6.

  • 1517-1545 : Mathurin Glé ;

 

 

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Les armoiries de sable à trois jards d'argent membrés et becqués de gueules qui permettent de l'identifier (malgré l'absence des couleurs) sont  visibles sur le gisant, dans un écusson placé entre les deux pantoufles de l'abbé. Le sculpteur ne manque pas d'humour puisque la pantoufle gauche est mordillée par un petit chien, dans une scène de genre touchante et familière. Un autre petit chien, à droite, est orienté tête vers l'extérieur.

D'ailleurs, l'ensemble de la sculpture est d'un style très particulier, bien différent de celui des autres gisants à la dignité stéréotypée. Certes l'abbé est allongé sur le dos, mains jointes, dans sa chape et sa robe monastique aux plis en bec. Mais ces plis sont, de façon invraisemblable, transfilés par une bande, sans doute une étole. 

Certes  son visage longiligne est austère, on ne peut dire si les yeux sont ouverts ou clos, mais  la  bouche aux lèvres pleines esquisse, comme dans un rêve doux, un demi-sourire. 

Le crâne tonsuré forme avec le visage en ovale une drôle de noisette, et le cou est excessivement mince, surgissant au milieu d'une encolure béante. L'abbé a oublié sa mitre. Il porte au poignet gauche le manipule.

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Le plus curieux est le personnage qui l'assiste à sa droite, et qui tient des deux mains, comme un contrebassiste, un instrument plus grand que lui. La crosse, tenu selon les usages à droite, bien-sûr, mais une crosse bien curieuse, dont la hampe est remplacée par des plis évasés, et où s'entrecroisent deux rubans.

Cet acolyte ne ressemble pas à un clerc, avec son chapeau de feutre, ses cheveux mi-longs, sa tunique courte au dessus de chausses modelant les jambes.

Donc, celui-ci tient la crosse. Mais que fait ce personnage féminin qui, à la gauche de l'abbé, arrange d'une main le coussin, et retient de l'autre son manteau-voile ? Dans la tradition, ce sont des anges qui s'occupent du coussin du dernier sommeil.

Les deux assistants semblent des sosies de l'abbé, car ils ont le même visage oblong. N'est-ce pas assez comique ?

Si on compare ce gisant à celui de tout les gisants des abbés de Beaulieu, sa profonde originalité ne peut que nous frapper. Cela la rend très attachante à mes yeux.

 

Une notice rédigée par le Musée de Dinan signale ces particularités en les qualifiant d'imperfections.

« les imperfections sont nombreuses sur cette œuvre à commencer par le traitement assez grossier du visage ou encore l'animation du drapé du costume, maladroitement restitué à travers une série de vagues sans finesse. Deux petits personnages prennet place de part et d'autre du corps. Celui de droite soutient le coussin sur lequel repose la tête de Guillaume tandis que celkui de gauche porte un bâton sculpté, probablement la crosse de l'abbé." (Focus, cf. Sources)

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L'abbé Guillaume de Lesquen a un homonyme dans sa famille, Guillaume de Lesquen, seigneur de Lesquen en Pluduno, né vers 1330, marié en août 1364 avec Jeanne Aimée du Parc ca 1335.

Les généalogistes mentionnent aussi son fils Guillaume, seigneur de Lesquen, 1365-ca 1425.

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Les quatre gisants de  l'église Saint-Malo de Dinan. Photo lavieb-aile août 2022.

Les quatre gisants de l'église Saint-Malo de Dinan. Photo lavieb-aile août 2022.

Le gisant (granite, vers 1363-1390) de Guillaume de Lesquen (mort vers 1390), abbé de Beaulieu en Languédias. Église Saint-Malo de Dinan. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le gisant (granite, vers 1363-1390) de Guillaume de Lesquen (mort vers 1390), abbé de Beaulieu en Languédias. Église Saint-Malo de Dinan. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le gisant (granite, vers 1363-1390) de Guillaume de Lesquen (mort vers 1390), abbé de Beaulieu en Languédias. Église Saint-Malo de Dinan. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le gisant (granite, vers 1363-1390) de Guillaume de Lesquen (mort vers 1390), abbé de Beaulieu en Languédias. Église Saint-Malo de Dinan. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le gisant (granite, vers 1363-1390) de Guillaume de Lesquen (mort vers 1390), abbé de Beaulieu en Languédias. Église Saint-Malo de Dinan. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le gisant (granite, vers 1363-1390) de Guillaume de Lesquen (mort vers 1390), abbé de Beaulieu en Languédias. Église Saint-Malo de Dinan. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le gisant (granite, vers 1363-1390) de Guillaume de Lesquen (mort vers 1390), abbé de Beaulieu en Languédias. Église Saint-Malo de Dinan. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le gisant (granite, vers 1363-1390) de Guillaume de Lesquen (mort vers 1390), abbé de Beaulieu en Languédias. Église Saint-Malo de Dinan. Photographie lavieb-aile août 2022.

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Le gisant (granite, vers 1363-1390) de Guillaume de Lesquen (mort vers 1390), abbé de Beaulieu en Languédias. Église Saint-Malo de Dinan. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le gisant (granite, vers 1363-1390) de Guillaume de Lesquen (mort vers 1390), abbé de Beaulieu en Languédias. Église Saint-Malo de Dinan. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le gisant (granite, vers 1363-1390) de Guillaume de Lesquen (mort vers 1390), abbé de Beaulieu en Languédias. Église Saint-Malo de Dinan. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le gisant (granite, vers 1363-1390) de Guillaume de Lesquen (mort vers 1390), abbé de Beaulieu en Languédias. Église Saint-Malo de Dinan. Photographie lavieb-aile août 2022.

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Le gisant (granite, vers 1363-1390) de Guillaume de Lesquen (mort vers 1390), abbé de Beaulieu en Languédias. Église Saint-Malo de Dinan. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le gisant (granite, vers 1363-1390) de Guillaume de Lesquen (mort vers 1390), abbé de Beaulieu en Languédias. Église Saint-Malo de Dinan. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le gisant (granite, vers 1363-1390) de Guillaume de Lesquen (mort vers 1390), abbé de Beaulieu en Languédias. Église Saint-Malo de Dinan. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le gisant (granite, vers 1363-1390) de Guillaume de Lesquen (mort vers 1390), abbé de Beaulieu en Languédias. Église Saint-Malo de Dinan. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le gisant (granite, vers 1363-1390) de Guillaume de Lesquen (mort vers 1390), abbé de Beaulieu en Languédias. Église Saint-Malo de Dinan. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le gisant (granite, vers 1363-1390) de Guillaume de Lesquen (mort vers 1390), abbé de Beaulieu en Languédias. Église Saint-Malo de Dinan. Photographie lavieb-aile août 2022.

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Les armoiries :

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Au dessus des armoiries, le triangle sculpté de feuilles et glands de chênes correspond à l'extrémité de l'étole.

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Le gisant (granite, vers 1363-1390) de Guillaume de Lesquen (mort vers 1390), abbé de Beaulieu en Languédias. Église Saint-Malo de Dinan. Photographie lavieb-aile août 2022.

Le gisant (granite, vers 1363-1390) de Guillaume de Lesquen (mort vers 1390), abbé de Beaulieu en Languédias. Église Saint-Malo de Dinan. Photographie lavieb-aile août 2022.

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SOURCES ET LIENS.

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— Focus Gisants, 2018 Brochure 16 pages - Villes et Pays d'Art et d'Histoire Ville de Dinan

https://issuu.com/caracteresgraphic/docs/16_pages_focus_gisants

L'abbaye de Beaulieu.

https://www.genealogie22.org/sites/racines_galleses/abbaye_beaulieu_languedias.htm

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_de_Lesquen

http://poudouvre.over-blog.com/2018/02/notes-sur-la-famille-de-lesquen.html

https://gw.geneanet.org/claudie23?lang=fr&n=lesquen&oc=0&p=guillaume+de

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Published by jean-yves cordier - dans Gisants Monument funéraire Sculptures
24 août 2022 3 24 /08 /août /2022 14:26

Les gisants ou dalles funéraires (granite, premier quart du XVe siècle) de Bertrand de Trogoff et  de Perronnelle de Boutteville  en l'église du Faouët (56).

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Voir les autres articles sur le patrimoine du Faouët:

a. Les articles sur la chapelle Saint-Fiacre :

b. Les vitraux de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët:

c. Chapelle Saint-Sébastien

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PRÉSENTATION.

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Dans le bras sud du transept d l'église Notre-Dame-de-l'Assomption, près de l’autel de la Vierge, se trouve un couple de « gisants debout ». Il s’agirait des statues funéraires de Bertrand de TROGOFF, seigneur de TROGOFF-MOYSAN, et de Perronnelle de BOUTTEVILLE. Les dalles sont adossées et scellées, en léger oblique, à un support de maçonnerie. 

Les BOUTTEVILLE, d’origine normande, étaient seigneurs du Faouët depuis 1340, et leurs armes se retrouvent dans les chapelles de Sainte Barbe, de Saint Fiacre et autres. Ces gisants sont  classés au titre d'objet depuis le 7 décembre 1912.

Les dalles mesurent  174 cm de haut, 86 cm de large et 29 cm de profondeur.

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À l’origine, le tombeau de Péronnelle et Bertrand, devait se trouver à l’intérieur de l’église dont les BOUTTEVILLE étaient les fondateurs et prééminenciers. Aujourd’hui, ces deux gisants sont séparés d’une partie de leur tombeau qui se trouve à l’extérieur de l’église au sud, près de la croix, dans l’ancien cimetière. Il porte les armes des familles BOUTEVILLE et celles à trois fasces des TROGOFF.

Ce tombeau comportait un socle rectangulaire, orné sur les côtés d'arcades trilobées , et sculpté sur la face Sud de deux blasons avec à gauche les armes des Boutteville et à droite les armes à trois fasces attribué a priori aux Trogoff. Il  portait les deux gisants jusqu'à l'incendie qui, en  1917, a ravagé l'église. À cette date ils furent déposés à l'intérieur de l'église . Le seul couple liant les familles de Boutteville et de Trogoff est celui de Bertrand de Trogoff et de Perronnelle de Boutteville. Le tombeau est toujours présent à l'extérieur.

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cliché éclairci de : "© Ministère de la Culture (France), Médiathèque du patrimoine et de la photographie, diffusion RMN-GP"

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Armoiries d'argent à trois fasces de gueules de Trogoff, Wikipédia, par Yricordel

 

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Armoiries d'argent, à cinq fusées de gueules accolées et rangées en fasce des Boutteville. Wikipédia.

 

 

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Attribution.

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Emmanuelle Le Seac'h date ce monument funéraire vers 1425, et l'attribue  au premier atelier ducal du Folgoët, qui a réalisé au Faouët le porche sud de la chapelle Saint-Fiacre vers 1450, ainsi que le retable de Saint-Sébastien entre deux archers et des statues d'un personnage en armure, de sainte Catherine et de Marie-Madeleine, conservées dans la chapelle.

 

Rappel : Un premier atelier ducal attaché à la collégiale du Folgoët a travaillé entre 1423 et 1509, réalisant notamment l'autel des Anges, les Anges des façades, le porche des Apôtres, le tympan du porche occidental et de nombreuses statues de la collégiale du Folgoët, mais aussi le porche sud de la cathédrale Saint-Corentin de Quimper, le calvaire et le porche de Notre-Dame-de-Rumengol, le porche sud de l'église de La Martyre, la chapelle Notre-Dame du Kreisker à Saint-Pol-de-Léon, le gisant de Sainte-Nonne dans l'enclos paroissial de Dirinon, le gisant de Jean de Kérouzéré dans l'église Saint-Pierre de Sibiril, plusieurs statues de l'abbaye Notre-Dame de Daoulas, des sculptures en ronde-bosse à Kernascléden, Saint-Fiacre du Faouët, Quimperlé, etc.

Un second atelier ducal, qui a fonctionné entre 1458 et 1509 a réalisé entre autres le porche sud de Saint-Herbot et le porche de l'église paroissiale Saint-Jean-Baptiste de Plourac'h.

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Description par Emmanuelle Le Seac'h.

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L'exercice de copie qu'exige la citation de ce texte est un hommage à sa qualité remarquable, aux capacités d'attention aux détails et de déductions de cette auteure.

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"Les drapés des statues de sainte Catherine d'Alexandrie et de saint Marie-Madeleine sont similaires à ceux des gisants en granite de Perronnelle de Boutteville et de Bertrand de Trogoff de l'église Notre-Dame-de-l'Assomption. Ils sont conservés à l'intérieur de l'église dans le transept sud depuis l'incendie de l'église en 1917. Le socle en granite se trouve à l'extérieur, entre le bras sud et le porche. Deux blasons sculptés sur la face antérieure permettent d'identifier les personnages avec à gauche les cinq fusées des Boutteville et, à droite, probablement les trois fasces des Trogoff.

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Cliché Le Seac'h CD 99, recadré.

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Les deux gisants se tiennent les mains jointes, leur tête reposant chacune sur un coussin agrémenté de pompons. Le personnage masculin porte des canons d'arrière-bras et d'avant-bras avec les articulations des coudes et des épaules protégées par des cubitières et des épaulières hémisphériques. Un vêtement de corps au col en V est recouvert par un plastron dont le bas semble articulé par des tassettes en forme de bandes horizontales. Les cuisses et les mollets solides sont similaires à ceux du saint Sébastien et du saint en armure de la chapelle Saint-Fiacre. Les lèvres fines, les yeux bridés et l'hélix développé sont conformes aux conventions stylistiques du premier atelier du Folgoët.

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Cliché Le Seac'h : la statue d'homme en armure conservée à la chapelle Saint-Fiacre.

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La femme porte une robe longue à l'encolure en V resserrée à la taille par une ceinture lâche dont la boucle rectangulaire tombe sur le côté. Les plis imitent un tissu de texture épaisse par leur tombant régulier et parallèle en cônes cachant presque les pieds. Seul un petit bout pointu de pied gauche dépasse de la robe. La poitrine est plate par opposition à l'abondance de plis verticaux sur la jambe. 

Elle porte une coiffure à cornes dont la mode perdura jusqu'en 1425 (C. Enlart, Manuel d'archéologie), ce qui permet de dater cette sculpture du premier quart du XVe siècle et place cette sculpture et celles  des deux saintes de Saint-Fiacre dans les premières faites par l'atelier."

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Cliché Le Seac'h : les deux statues de saintes conservées à la chapelle Saint-Fiacre.

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Gisant de Bertrand de Trogoff et Perronnelle de Boutteville, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Gisant de Bertrand de Trogoff et Perronnelle de Boutteville, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Gisant de Bertrand de Trogoff et Perronnelle de Boutteville, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Gisant de Bertrand de Trogoff et Perronnelle de Boutteville, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

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Bertrand de Trogoff, seigneur de Trogoff en Plouegat-Moysan et seigneur de Callac , décédé en 1406), écuyer, est  couché sur le dos, les yeux ouverts, la bouche affichant un léger sourire, et les mains jointes. Ses cheveux épais sont coupés "au bol", en calotte, selon l'usage des chevaliers de l'époque. Il est  en armure compète, portant l'épée ceinte du côté gauche par un baudrier et la dague suspendue à la ceinture du côté droit.

Il était le fils d'Éon ( décédé en 1400), chevalier, seigneur de Trogoff  et de Marguerite de Léon, dame de Frémerville Il eut deux filles de son mariage avec Perronelle de Boutteville : Jeanne, dame de Trogoff qui épousa Olivier de Plusquellec ( - 1444), chevalier, et  Marguerite qui épousa Jean du Mur, écuyer.

 

 

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Gisant de Bertrand de Trogoff, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Gisant de Bertrand de Trogoff, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Gisant de Bertrand de Trogoff, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Gisant de Bertrand de Trogoff, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Gisant de Bertrand de Trogoff, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Gisant de Bertrand de Trogoff, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Gisant de Bertrand de Trogoff, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Gisant de Bertrand de Trogoff, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Gisant de Bertrand de Trogoff, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Gisant de Bertrand de Trogoff, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

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Perronnelle de Boutteville était la fille de Jean de BOUTTEVILLE, décédé en 1340, et d' Andrée de La RIVIÈRE. Son frère aîné était Bizien de BOUTTEVILLE, seigneur du Faouët , marié avec Jeanne de QUELEN (décédée en 1426).

Ses yeux sont ouverts, ses mains jointes devant la poitrine. Elle porte, sur un front épilé,  un hennin à double cornes orné d'un médaillon. Sa robe au décolleté en V est, comme c'est l'usage, très ajustée au dessus de la taille, puis plissée en dessous. Une ceinture large, à long passant sous la boucle, est portée descendant sur le côté gauche.

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Gisant de Perronnelle de Boutteville, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Gisant de Perronnelle de Boutteville, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Gisant de Perronnelle de Boutteville, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Gisant de Perronnelle de Boutteville, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Gisant de Perronnelle de Boutteville, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Gisant de Perronnelle de Boutteville, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Gisant de Perronnelle de Boutteville, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

Gisant de Perronnelle de Boutteville, granite, début XVe siècle. Église du Faouët. Photographie lavieb-aile août 2022.

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SOURCES ET LIENS.

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 — LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle , 1 vol. (407 p.) - 1 disque optique numérique (CD-ROM) : ill. en coul. ; 29 cm ; coul. ; 12 cm . Note : Index. - Notes bibliogr., bibliogr. p. 373-395 Rennes : Presses universitaires de Rennes , 2014 Éditeur scientifique : Jean-Yves Éveillard, Dominique Le Page, François Roudaut. Pages 69 et 314.

 

 

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https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM56000259

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM56002599

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-notre-dame-de-l-assomption-le-faouet/5c1b4e15-12c3-4d76-9fa5-8df7888511ab

https://www.google.fr/books/edition/Revue_historique_de_l_Ouest/2ZwsAAAAYAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=%22Bertrand+de+Trogoff%22&pg=PA346&printsec=frontcover

https://gw.geneanet.org/pierfit?lang=fr&n=de+trogoff&oc=0&p=bertrand

https://man8rove.com/fr/blason/yk0xq22-bouteville

https://man8rove.com/fr/blason/ii6a2o-trogoff-olim-lanvaux

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Le_Faou%C3%ABt_gisants.JPG

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Blason_fam_fr_de_Trogoff.svg

https://www.lefaouet.fr/tourisme-culture-patrimoine/patrimoine/eglise-dame-de-lassomption/

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Published by jean-yves cordier - dans Sculptures Monument funéraire Gisants
21 août 2022 7 21 /08 /août /2022 17:10

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Les armoiries (restaurées en 1840) de la famille Richard en clé de voûte de la chapelle.

Les Richard sont armoriés :  d’azur au rencontre de cerf d’or surmonté d’une étoile à huit rais d’argent accosté de deux roses de même  et ont pour devise « Meuli Doue » (Louez Dieu), alias « Dominus in circuitu », ("le seigneur Dieu est tout autour" ?)

C'est le chanoine Richard qui a fait construire vers 1535 la Maison Prébendale dont s'enorgueillit à juste titre la ville.

https://www.saintpoldeleon.fr/maison-prebendale

 

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Guy Le Borgne, dans son Armorial Breton de 1667, indique :

"Richard jadis à Kerriel et Ponchasteau près Lesneven, Kerja en Plestin évesché de Tréguier et autres, d’azur au massacre de cerf d’or surmonté d’une rose de gueulle et acostée de deux tourteaux de mesme en pointe ; l’un des trente chevaliers choisis pour combattre à la bataille de Trente, estoit de cette famille-là."

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Armes de la famille LE SCAFF, 1840. Clef de voûte de la chapelle Saint-Roch,   cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022, cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022.

Armes de la famille LE SCAFF, 1840. Clef de voûte de la chapelle Saint-Roch, cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022, cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022.

Armes et devise de la famille LE SCAFF, 1840. Clef de voûte de la chapelle Saint-Roch,   cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022, cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022.

Armes et devise de la famille LE SCAFF, 1840. Clef de voûte de la chapelle Saint-Roch, cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022, cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022.

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Le panneau armorié en kersanton du monument funéraire.

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Classé le 4 décembre 1914

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Armoiries des alliances de la famille LE SCAFF, kersanton,   cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022, cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022.

Armoiries des alliances de la famille LE SCAFF, kersanton, cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022, cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022.

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Les armoiries mi-parti LE SCAFF/RICHARD à gauche, présentées par deux lions.

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1°) Éléments héraldiques.

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Les armoiries de la famille LE SCAFF de gueules à la croix d'or frettée d'azur.

Le  "fretté" est un composé de cotices entrelacées, mises en diagonale, ordinairement par trois, en bande et en barre. Donc un motif à croisillons.

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On trouve dans le Nobiliaire de Pol de Courcy :

SCAFF (LE), sieur de Kerriel, paroisse de Plouguin, sieur de Kergoët, paroisse de Guiclan. Réformation. et montres de 1427 à 1538, paroisse de Plouguin , évêché de Léon. De gueules a la croix d'or frettée d'azur; aliàs : cantonnée à dextre d'une merlette d'or.

Jean, sénéchal de Léon en 1500, épouse Jeanne, dame de Kergoët. Fondu dans Richard.

Ou bien , dans le Nobiliaire de 1890 :

SCAFF (le), sieur de Kerriel, par. de Tréglonou, — de Kergoët, paroisse de Guiclan. Réformations et montres de 1427 à 1538, par. de Plouguin, év. de Léon. De gueules à la croix d’or, frettée d’azur ; aliàs : cantonnée à dextre d’une merlette d’or.

 

Jean, sénéchal de Léon en 1500, épouse Anne du Bois, de la maison de Kerlosquet. La branche de Kerriel fondue dans Richard ; la branche de Kergoet fondue en 1555 dans du Chastel-Mezle.

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Un missire Jehan Le SCAFF est bien mentionné dans un acte d'archive comme docteur es lois et sénéchal à la cour de Saint-Pol, en date du 27 février 1539. (Société d'Emulation des Côtes du Nord 1903 p. 75.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207842x/f94.item

 

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Michel Mauguin décrit ces armoiries de Le Scaff sur une pierre tombale du porche de l'église Saint-Pierre de Guiclan. 

http://michel.mauguin.pagesperso-orange.fr/PATRIMOINE-ARMORIE-GUICLAN.pdf
 

Les armoiries Le Scaff sont également présentes à  l'église de Saint-Divy.

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2°) Données biographiques et généalogiques.

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L'épitaphe, qui sera détaillée infra, attribue ce monument à Jehan Le Scaff, sénéchal du Léon en 1500, et à sa compagne Anne DU BOIS, dame de Kergoët .

Les familles DU BOIS sont très nombreuses. On considère qu'il s'agit ici de DU BOIS, sieurs de Kerlosquet et de Beuzit, paroisse du Minihy de Saint-Pol-de-Léon, blasonnant d'argent au cyprès de sinople. Le manoir de Kerlosquet, sur la route de Plouénan, est proche de Saint-Pol-de-Léon.

Selon le Nobiliaire :

Bois (du), sieur de Kerlosquet et du Beuzit, paroisse du Minihy de Léon. Réformations et montres de 1448 à 1534, paroisse de Plouénan et du Minihy, évêché de Léon. D’argent au cyprès de sinople.

Michel Mauguin, dans  Kerlouan héraldique, décrit le blason mi-parti de  Marguerite Du Bois, décédée le 9-5-1694 à Landerneau.

http://michel.mauguin.pagesperso-orange.fr/Kerlouan-Heraldique.pdf

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Les deux branches : Richard et de Kergoët.

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Pol de Courcy signale, après le mariage de Jehan Le Scaff et d'Anne du Bois, deux branches, qui correspondent d'ailleurs aux deux blasons : celle des RICHARD et celle des KERGOËT. 

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Armoiries des alliances de la famille LE SCAFF, kersanton,   cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022, cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022.

Armoiries des alliances de la famille LE SCAFF, kersanton, cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022, cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022.

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Armoiries des alliances de la famille LE SCAFF, kersanton,   cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022, cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022.

Armoiries des alliances de la famille LE SCAFF, kersanton, cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022, cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022.

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Les armoiries mi-parti LE SCAFF/KERGOAT à gauche, présentées par deux lions.

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Ces lions présentent le blason correspondant à la branche Kergoët des Le Scaff. Le panneau de kersanton du monument funéraire est donc (très) postérieure à la date de 1500 mentionnée par l'épitaphe de  Jehan Le Scaff et d'Anne du Bois.

Les armes des Le Scaff sont du côté gauche (pour nous), côté réservé à la famille de l'époux, et les armes des Kergoat ou Kergoët sont à notre droite, côté réservé à l'épouse. On y reconnaît le cyprès avec ses racines, son tronc et sa frondaison. Si ce blason a été peint jadis, l'arbre était vert (de cinople) sur fond blanc (d'argent).

 

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On lit dans le Nobiliaire :

KERGOËT (DE), sieur dudit lieu et de Guernjahan, paroisse de Guiclan. Réformation et montres de 1427 a 1534, dite paroisse, évêché de Léon. Fondu dans Le Scaff. Moderne : Oriot.

Ou encore :

De Kergoet, Sr. de Guernjahan ; fondu dans Le Scaff, puis Oriot.oryot

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Voici les données généalogiques que je retrouve en ligne :

 

Un Jean LE SCAFF seigneur de Kerriel a épousé Jeanne de KERGOET. Leur fille Marie LE SCAFF dame du Mesle épousa le 2 septembre 1575 Antoine du Chastel, seigneur de Mezle et de Châteaugal d'où 4 ou5 enfants.

http://racineshistoire.free.fr/LGN/PDF/du_Chastel.pdf

https://gw.geneanet.org/jcbo?lang=fr&n=de+penfentenyo&oc=0&p=jehan+v

https://books.google.fr/books?id=nYZSiT3VisYC&pg=PA364&lpg=PA364&dq=%22Jean+LE+SCAFF%22+Jeanne+de+KERGOET+,&source=bl&ots=dI_pzd7ik1&sig=ACfU3U2cv00kR6nBmsG41F_Pw_OiRotpYQ&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwj44c_gkdj5AhUsxoUKHaF7CcIQ6AF6BAgdEAM#v=onepage&q=%22Jean%20LE%20SCAFF%22%20Jeanne%20de%20KERGOET%20%2C&f=false

 

Un Georges LE SCAFF, licencié en droit et sénéchal de Léon, sieur de Kériel, eut une fille unique, qui épousa Anthoine du Chastel, seigneur de Mezle et de Châteaugal.

http://www.plouye-poher.fr/ressources/files/Autre/05-du_chastel_de_mezle.pdf

Une Marie Le Scaff épousa en 1574 Jean V de Penfentenyo : 

"Jehan de Penfentenyo a également épousé (3ème épouse) MARIE LE SCAFF , fille du Seigneur Kerriel ...Jean LE SCAFF xJeanne de KERGOET , le 24/2/1574.., fille unique de de KERGOET (Guiclan) veuve d'Antoine du CHASTEL , sa mère Anne DU BOIS ..."

 

https://forum.cgf.bzh/forum/phpBB3/search.php?st=0&sk=t&sd=d&sr=posts&sid=8d4f16d559a8f0de56007f4191d59dd9&author_id=64&start=210

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Armoiries des alliances de la famille LE SCAFF, kersanton,   cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022, cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022.

Armoiries des alliances de la famille LE SCAFF, kersanton, cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022, cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022.

Armoiries des alliances de la famille LE SCAFF, kersanton,   cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022, cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022

Armoiries des alliances de la famille LE SCAFF, kersanton, cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022, cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022

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L'épitaphe (XVIIe ?), sur marbre noir.

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a) Le texte.

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ICI REPOSENT

JEHAN LE SCAFF, SENESCHAL DE LEON EN MVc

&

ANNE DV BOIS SA COMPAIGNE, SIEVR & DAME DE KGOËT

o visqvis ades sic morte cades Sta, respice , plora ,

Svm quod eris , modicvm cineris , pro me precor , ora

Vermibvs hic donor, sic transit glor

Et velvt hic honor, ponitvr omnis honor

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b) La transcription et la traduction des distiques.

Quisquis ades, sic morte cades ; Ita, respice, plora; sum quod eris, modicum Cineris, pro me precor, ora.

Vermibus hic donor, sic transit gloria mundi, Et velut hic ponor, ponitur omnis homo.

«Qui que tu sois, ici présent, c'est ainsi que tu tomberas sous les coups de la mort; Arrête toi, regarde, pleure ; . Je suis ce que tu seras, un peu de cendre, prie pour moi, je t'en supplie.

Ici je suis la proie des vers, Ainsi passe la gloire du monde, et comme je suis ici déposé, ainsi l'est tout homme."

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c) les sources des quatre vers léonins.

Chacun de ces distiques a été publié par Philippe Labbé dans son recueil d'épitaphes de 1666, mais en les attribuant à des auteurs différents : le premier dans le tome I (page 110) et le second dans le tome II page 370.

Faut-il estimer que la table de marbre noire est postérieure à ce recueil ?

 

Philippe Labbe · 1666 Thesaurus epitaphiorum veterum ac recentium, selectorum ex ..., Paris page 110

https://www.google.fr/books/edition/Hortus_epitaphiorum_selectorum_Ou_Iardin/TNPGYuTOXS0C?hl=fr&gbpv=1&dq=o+visquis+ades+sic+morte+cades&pg=PA110&printsec=frontcover

https://books.google.fr/books?id=pkN-1Koz--oC&hl=fr&pg=RA1-PA370#v=onepage&q&f=false

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Pourtant, le second distique est cité dans les compléments de la Grande Danse Macabre publiée en 1641.

https://books.google.fr/books?id=5ohfAAAAcAAJ&pg=PP57&lpg=PP57&dq=Qualiter+hic+ponor,+ponitur+omnis+honor.&source=bl&ots=LsA3vNLho5&sig=ACfU3U2zS7FLBRDGpR_2RUPT5nIv7h2G4A&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjN1pjuz9f5AhUW0oUKHbJMDIwQ6AF6BAgCEAM#v=onepage&q=Qualiter%20hic%20ponor%2C%20ponitur%20omnis%20honor.&f=false

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Pourtant, ce deuxième distique, avec ses rimes en -or,  est retrouvé dès le XVe siècle :

— FAVREAU (Robert), 2000, Les inscriptions du XVe siècle en France. Gertrude Mras; Renate Kohn. Epigraphik 2000 : neunte Fachtagung für mittelalterliche und neuzeitliche Epigraphik Klosterneuburg, 9.-12. Oktober 2000, Verlag der Österreichischen Akademie der Wissenschaften, pp.131-151, 2006, 978-3-7001- 3634-7. ffhalshs-03322724f

À Attigny (Ardennes) une brève épitaphe en prose et en français indique le décès d’un chanoine de grande science Jacques d’Attigny, docteur en droit, décédé en 1438. Elle est suivie de dix hexamètres latins dont tous les hémistiches et toutes les finales sont en -or . On la rapprochera de deux vers de l’épitaphe du chanoine Jean de Neuilly-Saint-Front à Notre-Dame de Paris, et de l’épitaphe de l’abbé de Saint-Martin de Laon Pierre du Pont où l’on a le même procédé : VERMIBUS HIC DONOR, ET SIC OSTENDERE CONOR QUALITER HIC PONOR, PONITUR OMNIS HONOR « Ici je suis donné aux vers, et ainsi je m’efforce de montrer que de la même manière que je suis ici déposé, tout honneur est déposé ». Jean de Neuilly-Saint-Front avait ordonné que sur sa tombe soient écrits ces deux vers (Émile CHENON, « Testaments du règne de Charles VI », Bulletin Société Antiquaires de France, 1915, p. 135. Le tombeau de Pierre du Pont représentait le cadavre rongé de vers d’un abbé avec sa crosse et sa mitre (L. Broche « Laon », Congrès archéologique de France, Reims 1911. t. 1. p. 238). Voir H. WALTHER, Carmina ... I/1 (n° 2), p. 1060. n° 20209, et II/5, Proverbia sententiaeque latinita Medii Aevi, l967, p. 677, n° 33161a. .

 

 

Enfin, on remarquera que toutes les versions de ces vers font débuter le deuxième par le mot qualiter ("ainsi que, comme").

Sur la pierre funéraire St-Pol-de-Léon, les mots synonymes et velvt ("et comme") ne sont pas attestés ailleurs.

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Epitaphe sur plaque de marbre noir du monument funéraire de Jehan Le Scaff et Anne de Kergoët (sic), cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022.

Epitaphe sur plaque de marbre noir du monument funéraire de Jehan Le Scaff et Anne de Kergoët (sic), cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022.

Epitaphe sur plaque de marbre noir du monument funéraire de Jehan Le Scaff et Anne de Kergoët (sic), cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022

Epitaphe sur plaque de marbre noir du monument funéraire de Jehan Le Scaff et Anne de Kergoët (sic), cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022

Epitaphe sur plaque de marbre noir du monument funéraire de Jehan Le Scaff et Anne de Kergoët (sic), cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022

Epitaphe sur plaque de marbre noir du monument funéraire de Jehan Le Scaff et Anne de Kergoët (sic), cathédrale Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile août 2022

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LES VITRAUX PEUT-ÊTRE OFFERTS PAR JEAN LE SCAFF ET ANNE .

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"Seules trois verrières de la cathédrale contiennent encore des vitraux anciens ; encore sont-elles largement recomposées.

"La baie 14, située dans l'une des chapelles du déambulatoire sud, a été offerte par la famille Le Scaff dans la seconde moitié du xvie siècle ; elle a été très recomposée en 1884. Composée de trois lancettes et d'un tympan à sept ajours, elle figure au tympan un écu moderne, entouré d'anges musiciens également modernes. Dans la lancette gauche, on voit un donateur agenouillé, peut-être Jean Le Scaff, protégé par saint Jean Baptiste ; il ne reste plus du panneau ancien que des fragments (jambes du saint et quelques fragments du costume du donateur). Au centre, une scène de l'Enfer, dans une architecture Renaissance, est bien conservée du xvie siècle. Enfin, à droite, une donatrice, peut-être Anne du Bois, est présentée par sainte Anne et saint Jean l’Évangéliste. Cette lancette est  bien conservée, notamment la jupe armoriée est en partie ancienne." (d'après Wikipédia et Gatouillat)

Françoise Gatouillat et Michel Hérold, « Saint-Pol-de-Léon. Cathédrale Saint-Paul-Aurélien », dans Les vitraux de Bretagne, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Corpus Vitrearum / Recensement des vitraux anciens de la France » (no 7), 2005, 367 p. p. 193-194.

En résumé, pour notre sujet, parmi les documents héraldiques, seule la jupe de la donatrice est en partie ancienne. On reconnait sur cette jupe la croix frettée des armes Le Scaff . En outre, ces vitraux sont datés de la seconde moitié du XVIe siècle par Gatouillat et Hérold, ce qui est un peu tardif pour un don par un homme occupant un poste de sénéchal en 1500. On peut avancer l'hypothèse d'un don par leurs descendants.

 

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GFREIHALTER WIKIPEDIA

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GFREIHALTER WIKIPEDIA

 

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GFREIHALTER WIKIPEDIA

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GFREIHALTER WIKIPEDIA

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SOURCES ET LIENS.

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— BROUCKE (Paul-François) , 2012, mémoire de master, soutenu à l’Université de Bretagne Occidentale (UBO) à Quimper, consacré au chantier de la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon, inédit.

https://www.letelegramme.fr/finistere/saint-pol-de-leon/a-la-decouverte-des-quatre-vingts-armoiries-de-la-cathedrale-21-09-2020-12621700.php

— CASTEL ( Yves-Pascal ) 1987, "Les armoiries de la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon" in Bulletin de la Société archéologique du Finistère, N° 116 .

— CLECH (abbé  J.), 1907, “Visite à la cathédrale de Saint-Pol de Léon et à la chapelle de N.-D. du Créisker,” Morlaix.

 

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/a55da7841d33fec3a113d04a2b398753.pdf

Chapelle Saint-Roch .

A la voûte de cette chapelle nous voyons les deux écus suivants: d'argent à deux chevrons de sable, armes de la famille de Kerrom. Le second porte : Ecartelé au 1. et 4. d'or, au lion d'azur brisé en l'épaule d'une tour portée sur une roue d'argent; qui est Carman-Lesquelen; aux 2 et 3 d'azur, à la fasce d'hermines, accmnpagnée de trois feuilles rie laurier d'or, avec la devise : Ioul Doue la , volonté de Dieu. Ce sont les armes de la famille de Kerliviry de Cléder.

Dans cette chapelle deux vieux vitraux, dont l'un restauré dernièrement représente dans le panneau du milieu, l'enfer; des diables de toutes couleurs et de toutes formes s'agitent dans la fournaise ; au-dessus plane un ange à l'épée flamboyante ; au-dessous l'inscription : Sanctum et terribile nomen ejus, son nom est saint et terrible ; snr un petit cartouche les mots : Domine in nomine tuo, dœmonia subjiciuntur nobis : Seigneur, en ton nom les démons nous son..t soumis ; dans les lobes flamboyants : Et cruciabuntur igne et sulfure, et ils seront châtiés par le feu et par le soufre, angelorum in conspectu, en présence des anges. Dans le panneau de gauche un chevalier est à genoux, saint Jean se tient derrière lui, ecce agnus dei ; dans le panneau de droite, une noble dame est en prière, derrière elle un prêtre tient un calice. Au haut du vitrail les armes de la famille Le Scaff: De gueules à la croix frettée d'azur.

Un sénéchal de Léon à la fin du xv• siècle, appartenait à cette famille; son tombeau se trouve dans l'enfeu en accolade audessous de ce vitrail ; le tombeau porte en bosse sur la partie antérieure deux écus tenus par deux léopards grossièrement sculptés : mi parti : de gueules à la croix d'or frettée d'azur, qui est Le Scaff; et d'azur alf rencontre de cerf surmonté d'une rose d'argent et accosté de 2 besants de même, qui est Richard. Le second écu porte: mi parti : d'azur au rencontre de cerf, qui est Richard ; et d'argent au cyprès de sinople, qui est du Bois.

Sur la pierre tombale nous lisons l'inscription suivante très pieuse et très belle : Ici repose Jehan Le Scaff, sénéchal de Léon en MV et Anne du Bois sa compagne, sieur et dame de !{goët (les Le Scaff ont retenu les armes des Kergoët).

Quisquis ades, sic morte cades ; Ita, respice, plora; sum quod eris, modicum Cineris, pro me precor, ora. Vermibus hic donor, sic transit gloria mundi, Et velut hic ponor, ponitur omnis homo. «Qui que tu sois, ici présent, c'est ainsi que tu tomberas sous les coups de la mort; Arrête toi, regarde, pleure ; . Je suis ce que tu seras, un peu de cendre, prie pour moi, je t'en supplie. Ici je suis la proie des vers, Ainsi passe la gloire du monde, et comme je suis ici déposé, ainsi l'est tout homme."

 

 

—MAUGUIN (Michel) Les pierres armoriées de l'église Saint-Pierre (XVII e siècle)  Guiclan

http://michel.mauguin.pagesperso-orange.fr/PATRIMOINE-ARMORIE-GUICLAN.pdf

—Autres liens

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM29000777

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29001057

https://www.ouest-france.fr/bretagne/saint-pol-de-leon-29250/le-manoir-de-kerlosquet-cherche-preneur-3197815

https://forum.cgf.bzh/forum/phpBB3/viewtopic.php?t=5638

 

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Published by jean-yves cordier - dans Sculptures Monument funéraire Kersanton Vitraux
18 septembre 2020 5 18 /09 /septembre /2020 15:17

Le tombeau (1554) de Claude d'Espinay en la chapelle Sainte-Barbe de la collégiale de Champeaux (35).

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Voir sur cette église : 

 

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PRÉSENTATION.

Je m'inspire largement, et  je recopierai même souvent textuellement, l'ouvrage de Henri Busson consacré en 1922  à Charles d'Espinay . Mais André Mussat a publié en 1995 une belle description, citée par l'article Wikipédia consacré à la Collégiale. (Sources et liens).

Claude d'Espinay, dont le tombeau est présenté ici, était la fille, née en 1534,  de Guy III d'Espinay et de Louise de Goulaine, et par eux issue d'une race artiste, fine et batailleuse. La maison d'Espinay était, au milieu du XVIe siècle, l'une des plus puissantes de Haute-Bretagne. Elle avait donné à la province et à l'Église de nombreux grands Maîtres et chambellans des ducs de Bretagne, de nombreux abbés et abbesses, cinq évêques et un cardinal. Jacques d'Espinay fut évêque de Saint-Malo en 1449, de Rennes en 1450. Il mourut à Champeaux en 1482. Son neveu André fut archevêque d'Arles, de Bordeaux, de Lyon, Primat des Gaules et cardinal en 1489. Son frère Robert fut évêque de Nantes en 1491, son autre frère Jean évêque de Nantes en 1493.

Guy III d'Espinay, orphelin de bonne heure, fut élevé au château de Vitré dans la noble maison du comte GUY XVI de Laval. Les deux familles étaient très amies. Guy III grandit dans un milieu courtois, luxueux, artiste et savant ; il devint un gentilhomme accompli, formé par des écuyers aux armes et à la chasse, formé aux lettres et aux arts dans l'influence grandissante de l'humanisme venu d'Italie.

Le 17 septembre 1528, Guy III épousa Louise de Goulaine, d'une des plus puissantes et des plus anciennes familles de Bretagne. Le couple, qui éprouvait pour l'art nouveau de la Renaissance un véritable engouement, s'attacha à embellir l'église de Champeaux de vitraux, d'un jubé, et vers 1530 de stalles, dont chaque dossier supérieur, chaque miséricorde étant sculptés avec goût et imagination .

Il va sans dire que Guy III et Louise de Goulaine donnèrent à leurs enfants la meilleure éducation et la meilleure situation.

-En 1549, Jean II, l'aîné, épousa Marguerite de Scepeaux, fille du maréchal de Vieilleville, comtesse de Duretal. Il fut marquis d'Espinay, et mourut en 1591. Il continua la lignée.

-Un frère Louis fut commendataire de l'abbaye Notre-Dame-du-Tronchet de 1558 à 1567 avant de se marier et de devenir seigneur d'Yviniac.  Il mourut en 1600.

-Charles d'Espinay naquit vers 1531 (?) au château d'Espinay en Champeaux, près de Vitré. Il était le troisième fils du couple. Il étudia les belles lettres et les auteurs italiens comme Pétraque et Bembo, avant d'écrire ses Sonnets amoureux (1559, réed. 1560) qu'il fit imprimer chez Etienne à Paris (BnF Res. Ye 371). Le recueil est précédé de sonnets de Pierre de Ronsard, de Rémi Belleau, Cl. de Buttet Savoisien, G. des Autels et  Plessis Bérard, ce qui témoigne des amitiés liés avec le cercle de la Pléiade. Le thème des Amours et la dédicace A Sa Dame en dit long sur les préoccupations de l'ecclésiastique. En novembre 1558, à 27 ans, il prêta serment de fidélité pour trois bénéfices, ceux de prieur de Saint-Exupère du Gahard, de Saint-Jacques de Bécherel et d'abbé commendataire de l'abbaye Saint-Gildas-des-Bois, avant d'être nommé évêque de Dol en 1560 et pourvu en commende de l'abbaye Notre-Dame-du-Tronchet. Pendant la Ligue, il prit le parti catholique du duc de Merceur.

-Philippa ou Philippine d'Espinay, née vers 1532, fut abbesse de Saint-Georges de Rennes en 1572 et décéda en 1582.

-Claude est née vers 1534 selon son épitaphe qui lui donne 20 ans à son décès en 1554.

-Antoine, sieur de Broons, a été page de Henri II puis capitaine de Dol pour la Ligue ; il épousa en 1566 Renée Hérisson. Il mourut en 1591.

-Renée épousa Philippe de Roncherolles baron de Hugueville,

-Anne épousa Guy du Parc baron d'Ingrandes.

(généalogie pfdavet https://gw.geneanet.org/pfdavet?lang=fr&n=d+espinay&oc=0&p=guy+iii+d+espinay+de+broon).

Pendant que Charles d'Épinay composait ses premiers vers, il perdit sa sœur Claude, âgée de 20 ans. Il l'avait particulièrement aimée. Elle était sa cadette, artiste et musicienne. Son frère lui fit élever un tombeau dans la chapelle Sainte-Barbe, au sud du chœur, là ou reposait déjà Guy I et Guy II, [sans doute en faisant appel à Jean de l'Épine, architecte qui avait conçu le tombeau de ses parents à Champeaux]. 

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DESCRIPTION.

C'est plutôt une stèle funéraire à la façon antique. Ce chef-d'œuvre de grâce et de goût mesure 4,30 m de haut et 1, 20 de large et se compose de trois parties. Le bas ressemble à une cheminée de marbre très ornée. On y a superposé une sorte de corniche qui soutient et encadre l'inscription funéraire : c'est la partie centrale. Au dessus sont couchés deux lions qui supportent une pyramide tronquée. Sur la face antérieure de cette pyramide se dessine en relief un miroir entouré d'une couronne. Au dessus du miroir, un génie ailé se tient debout, les ailes déployées, portant de la main droite un flambeau et tenant dans la gauche une branche de laurier. L'ensemble, malgré de graves mutilations, est d'une fraîcheur, d'une harmonie et d'une grâce toutes attiques : digne et léger tombeau élevé aux mânes d'une jeune fille aimée des Muses . (d'après Busson)

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Tombeau (1554) de Claude d'Espinay, chapelle Sainte-Barbe de la collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Tombeau (1554) de Claude d'Espinay, chapelle Sainte-Barbe de la collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Tombeau (1554) de Claude d'Espinay, chapelle Sainte-Barbe de la collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Tombeau (1554) de Claude d'Espinay, chapelle Sainte-Barbe de la collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le médaillon dans un cuir découpé à enroulement semble prévu pour recevoir un motif, une inscription ou une date, mais aucune trace n'est visible.

Une sculpture a été bûchée, mais il est impossible de deviner s'il s'agissait d'armoiries (??) ou d'initiales.

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Tombeau (1554) de Claude d'Espinay, chapelle Sainte-Barbe de la collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Tombeau (1554) de Claude d'Espinay, chapelle Sainte-Barbe de la collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Tombeau (1554) de Claude d'Espinay, chapelle Sainte-Barbe de la collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Tombeau (1554) de Claude d'Espinay, chapelle Sainte-Barbe de la collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Tombeau (1554) de Claude d'Espinay, chapelle Sainte-Barbe de la collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Tombeau (1554) de Claude d'Espinay, chapelle Sainte-Barbe de la collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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L'épitaphe.

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L'inscription, très abimée sous la Révolution, s'inscrit dans un cartouche à cuir à enroulement frappé de coquilles. Elle  a été relevée par Guillotin de Corson :

D.D. Castitat et

memor

Claudiae Spinaiae virgin. Generosiss. Pulcerr.

Eruditiss. Guidonis Spinai et Lodoicae Goulinae

nobiliss. Ex antiquis. Famil. Parentum filiae ;

quae et ad musas nata et a musis, ut creditur,

educata, sic artis musicae caeterarumq. Bon. Art.

Commendationi alteram Minervae castitatem et

futuram de suo ingenio memoriam addidit et castiss.

Ut et memoria digniss. Ut et ex musis una propemodum

habeatur ; quae sic denique inter suos vixit, quoe

sic deniq. Ann. MDXXXXXIIII, et ætatis suæ

XX, inter suorum amplexus vita functa est,

ut et opt. et feliciss, virginem vivere et mori decuit,

Carolus Spinaius D. Gildas. abbas, frater sorori,

pius piæ, plusquam volgaris amicitiæ ergo et. In

vestram, o'd. d. castitas et memoria, gloriam,

non sine lacrimis et votis perenn.

 

 

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Le texte est traduit par Henri Busson :

À la vertu et à la mémoire de Claude d'Espinay, fille très noble, très belle, très savante de Guy d'Espinay et de Louise de Goulaine qui, née pour les muses et formée, semble-t-il, par les muses joignit au talent de la musique et des beaux arts une chasteté pareille à celle de Minerve et un esprit qui lui permettait la gloire ; qu'il faut tenir pour très chaste, pour très glorieuse et presque pour l'une des muses ; qui enfin vécut au milieu des siens et mourut dans leurs bras l'an 1554 dans la vingtième année de son âge, de la vie et de la mort qui conviennent à une vierge très bonne et très heureuse.

Charles d'Espinay, abbé de Saint-Gildas, en témoignage de piété fraternelle pour une sœur aimante, en signe d'amitié extraordinaire et en hommage à votre gloire, ô vertu et mémoire de sa sœur, a dédié [ce tombeau] avec ses larmes et ses regrets éternels.

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Ce monument est le seul témoin de l'existence de cette jeune fille, dont nous ignorons  les productions artistiques .

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Tombeau (1554) de Claude d'Espinay, chapelle Sainte-Barbe de la collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Tombeau (1554) de Claude d'Espinay, chapelle Sainte-Barbe de la collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Tombeau (1554) de Claude d'Espinay, chapelle Sainte-Barbe de la collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Tombeau (1554) de Claude d'Espinay, chapelle Sainte-Barbe de la collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le monument a été restauré entre 2014 et 2018. Voici son aspect lors de ma visite en 2013 :

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Tombeau (1554) de Claude d'Espinay, chapelle Sainte-Barbe de la collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile mai 2013.

Tombeau (1554) de Claude d'Espinay, chapelle Sainte-Barbe de la collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile mai 2013.

Tombeau (1554) de Claude d'Espinay, chapelle Sainte-Barbe de la collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile mai 2013.

Tombeau (1554) de Claude d'Espinay, chapelle Sainte-Barbe de la collégiale de Champeaux. Photographie lavieb-aile mai 2013.

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SOURCES ET LIENS.

BUSSON (Henri), 1922, Dans l'orbe de La Pléiade. Charles d'Espinay, évêque de Dol, poète (1531?-1591): Thèse complémentaire, présentée pour le Doctorat ès lettres, à la Faculté des lettres de l'Université de Paris. Champion ed, Paris. 246 pages

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3380739s

https://books.google.fr/books?id=NX3VDwAAQBAJ&pg=PT31&lpg=PT31&dq=%22tellus+styx%22&source=bl&ots=RzqKwKQm30&sig=ACfU3U1sfHNtevj6Vdd1wooHxy8GUEx57A&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwj4oqDjle7rAhVJ8uAKHeIKCjwQ6AEwAXoECAMQAQ#v=onepage&q=%22tellus%20styx%22&f=false

 

BUSSON (Henri), 1922, "Dans l'orbe de La Pléiade. Charles d'Espinay, évêque de Dol, poète (1531?-1591)", Mémoires de la SHAB pages 1-203.

https://www.shabretagne.com/scripts/files/5f469555453ed7.10708030/1922_01.pdf

GUILLOTIN DE CORSON (abbé Amédée), 1880-1886, Pouillé historique de l'archevêché de Rennes. [Volume 3] 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55608m.pdf

JOUBERT (Solen), 2003, Audace et renommée : un réseau de la noblesse bretonne, vecteur d'échanges culturels et artistiques pendant la Renaissance. SHAB pages 205-

https://m.shabretagne.com/scripts/files/54da14d35ff576.88078498/2003_08.pdf

LEVRON (Jacques), 1939, « Le tombeau de Champeaux », Bulletin et Mémoires de la Société archéologique d'Ille-et-Vilaine, t.XIV, p. 87-92.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65611407/f131.image


— LEVRON (Jacques), 1940, Jean de Lespine, architecte et sculpteur (?) angevin de la Renaissance, et le tombeau de Champeaux (Ille-et-Vilaine), Bulletin monumental tome 99 n°1 pages 85-98

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1940_num_99_1_9755

 

— MUSSAT (  André), 1995, Arts et cultures de Bretagne : un millénaire, Rennes, Éditions Ouest-France, 380 p.

 

"Il s'agit d'un monument complexe où un demi-sarcophage reposant sur une haute structure architecturée en forme de cheminée (linteau, orné de griffes de félins et d'un écu martelé, porté par des pilastres composites) sert de base à un cartouche orné d'une longue inscription poétique rédigée par le prélat, que somme un obélisque soutenu par deux lions. Ce dernier est décoré de cornes d'abondance, d'un cadre ovale, et d'une victoire ailée portant un flambeau et une branche de laurier." (Wikipedia)

RIOULT ( Jean-Jacques ), ORAIN (Véronique), 1979,L'ancienne collégiale de Champeaux, Dossier IA00130695 (c) Inventaire général ; (c) Conseil général d'Ille-et-Vilaine

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/ancienne-collegiale-actuellement-eglise-sainte-marie-madeleine-place-de-la-collegiale-champeaux/d2fdc8a2-dd6b-4bea-83c6-91455faf82e9

 

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chateau-d-epinay-ancien-chateau-de-la-riviere-champeaux/380ed73c-19d0-4e1e-8082-64d1b7934c77

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA35000276

https://monumentum.fr/chateau-epinay-ancien-chateau-riviere--pa00090518.html

SITE DECOUVRIR CHAMPEAUX

https://www.champeaux35.fr/decouvrir-champeaux/histoire-et-patrimoine/collegiale-2/

GUINNEBAULT (Yves),Vidéo

https://www.youtube.com/watch?v=YbESi-0hrg4

— WIKIPEDIA, La collégiale Sainte-Marie-Madeleine de Champeaux.

"Situé dans la chapelle Sainte-Barbe, le mausolée de Claude d'Espinay, fille de Guy III et Louise de Goulaine morte à l'âge de 21 ans en 1554, a été classé le 12 août 1902. Il s'agit d'une œuvre de la Renaissance attribuée à Jean de L'Espine et exécutée vers 1555-1560. Le commanditaire est Charles d'Espinay, frère de la défunte, poète dans la mouvance de la Pléiade qui fut évêque de Dol de 1558 à 1591. Réalisé en marbre et calcaire, ce tombeau mesure 4,30 m de haut pour 1,20 m de large.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Coll%C3%A9giale_Sainte-Marie-Madeleine_de_Champeaux

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Published by jean-yves cordier - dans Sculpture Monument funéraire Renaissance Inscriptions

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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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