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17 janvier 2018 3 17 /01 /janvier /2018 23:57

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La visite des stalles de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon a été l'occasion de découvrir la remarquable thèse de Florence Piat sur l'ensemble des stalles de l'ancien duché de Bretagne, soutenue en 2012. Comme elle a eu la générosité de la partager en ligne, cela me permet d'en faire mon miel dans l'examen des miséricordes et des appuie-mains des 66 stalles. Mais comme c'est un menu très copieux, je consacre cet article aux seules stalles hautes du coté nord, soit 17 miséricordes (ces consoles  fixées à la partie inférieure du plateau rabattable pour autoriser une posture assis-debout), et 16 appui-mains (les accoudoirs des parcloses) qui réservent autant de surprises jubilatoires et révèlent les talents des hûchiers qui ont sculpté le chêne.

Et puis, après avoir achevé cet article, j'ai découvert que les photographies sous plusieurs incidences des stalles, leurs mesures, et la description des miséricordes par F. Piat, étaient disponibles en ligne sur le site patrimoine.region-bretagne.fr, avec une qualité de documentation exceptionnelle. J'ai donc placé les liens vers l'étude de chaque stalle de ce site, et j'ai procédé à quelques copier-coller ... J'ai décidé de publier néanmoins mon article, car en définitive  les photos des appui-mains, et de certaines stalles, ne sont pas disponibles sur le site en question.

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Vue générale des stalles de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Vue générale des stalles de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Plan et numérotation des stalles par F. Piat, orienté d'ouest (en bas) vers l'est, c'est à dire de la nef vers l'ancien autel et son ciborium.

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Numérotation des stalles de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon par Florence Piat. J'ai encadré de rouge les stalles hautes nord, n° 34 à 50.

Numérotation des stalles de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon par Florence Piat. J'ai encadré de rouge les stalles hautes nord, n° 34 à 50.

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Vue partielle des stalles du coté nord.

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Stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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La Première stalle depuis le transept : Stalle n° 34.

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Première stalle haute nord, en venant de la nef. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Première stalle haute nord, en venant de la nef. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Les statues du haut-dossier.

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Statue au dessus de la première stalle haute nord. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Statue au dessus de la première stalle haute nord. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Statue au dessus de la première stalle haute nord. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Statue au dessus de la première stalle haute nord. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Miséricorde n° 34 : un ours, attaché par sa muselière à une branche, lève la patte postérieure droite et porte à sa gueule la patte antérieure gauche.

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http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/cathedrale-saint-paul-aurelien-stalle-34/26b383c4-bc57-409a-8ccc-f82dbf334b05

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"Le côté moralisateur et didactique des figures animales constitue un aspect important de ces images, même si celui-ci est parfois teinté d’un certain humour.

L’ours sculpté sur la miséricorde n°34 des stalles de la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon est le seul représentant plantigrade sur les stalles bretonnes, alors que le motif est fréquent dans d’autres régions. Il est représenté debout, tourné vers la droite de la miséricorde, grimpant dans un petit arbre sans feuilles La gueule entravée par une muselière, une laisse le retient attaché à une branche. Il lève sa patte arrière droite comme s’il voulait grimper sur cet arbre ou se défaire de son entrave. Posant la patte avant gauche sur une autre branche, il porte sa patte droite à la gueule, léchant quelque chose qu’il y tiendrait. L’histoire et la symbolique de cet animal sont extrêmement complexes . Les encyclopédistes médiévaux insistent sur la force de l’ours, qui se situe non pas dans sa tête, mais dans ses bras, ses reins et ses jambes. Sa bipédie et sa sexualité more hominum en font une sorte de cousin de l’homme, un double négatif, symbole des pulsions et tentations non maîtrisées. En s’inspirant de saint Augustin, les auteurs des sermons médiévaux reprirent largement cette assertion que l’ours, c’est le Diable, «ursus est diabolus ».

 Le fauve apparaît ainsi comme un animal mauvais dans la pensée médiévale, et à ce titre, représentatif de nombreux péchés tels que la luxure, la gloutonnerie, la colère et l’envie. Cependant, sa force est encore objet d’admiration, et de l’union d’un ours et d’une jeune femme, qu’il aurait enlevée pour assouvir sa lubricité, naissent des êtres hors du commun et quasiment imbattables, les Hommes sauvages que nous avons évoqués précédemment. Malgré tout, l’ours apparaît à la fin de la période médiévale comme une « assez commune beste » ainsi que le dit Gaston Phébus, habitant de la forêt et également coutumier des foires et autres fêtes lors desquelles il effectue des tours sous la houlette de montreurs d’ours. Déjà, le psautier d’Utrecht et les bordures de la tapisserie de Bayeux, montraient, plusieurs siècles avant les stalles bretonnes, un ours muselé, exécutant un tour.

L’ours se trouvant sur la miséricorde de Saint-Pol-de-Léon est d’ailleurs lui-même muselé en plus d’être attaché à l’arbre. À Saint-Pierre de Genève, une autre miséricorde représente un ours dont l’attitude est très proche de celui de Saint-Pol.  Vu de profil et tourné vers la gauche, il porte lui aussi sa patte avant gauche à la gueule comme s’il léchait quelque chose. La similitude ne s’arrête pas là puisque le cou de l’animal est ceint d’un large collier clouté. Le geste qu’effectuent les deux ours pourrait renvoyer à une des natures de l’animal décrite dans plusieurs encyclopédies et bestiaires médiévaux : lorsqu’il entame sa période d’hibernation, l’ours prend soin de tremper une de ses pattes dans du miel de sorte que, plongé dans son long sommeil, il puisse se lécher la patte et ainsi se nourrir un peu pendant ce jeûne hivernal. Néanmoins, ce geste peut aussi être interprété différemment, dans une approche plus moralisatrice. En effet, de tous les péchés auxquels la figure de l’ursidé peut être rattaché, la Colère paraît une piste envisageable pour cette miséricorde. Dans ce cas, l’ours ne serait pas en train de se lécher la patte mais bien de ronger son poing fermé, signe de colère autant que d’impuissance. La présence du collier ou, dans le cas saint-politain, de la muselière indiquerait alors la nécessité de contrôler, de maîtriser cette colère." (F. PIAT, 2012)

 

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NB; Les enluminures d'ours attachés par une muselière et une laisse à un tronc d'arbre sont fréquentes, comme dans les Heures à l'usage d'Amiens BM Abbeville Ms 0016 (15e siècle) :

http://www.enluminures.culture.fr/public/mistral/enlumine_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_2=SUJET&VALUE_2=OURS

 

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Miséricorde n°34, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Miséricorde n°34, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Miséricorde n°34, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Miséricorde n°34, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Miséricorde n°34, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Miséricorde n°34, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Appui-main n° 34  : dragon avalant un homme jusqu'à mi-taille.

Note : la numérotation des appui-mains est différente de celle de F. Piat, qui désigne cet appui-main sous le numéro 31. J'attribue à l'appui-main le numéro de la stalle placée à sa droite.

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Le dragon, non ailé,  s'identifie par sa gueule, mais surtout par sa queue de serpent. Le dragon est très fréquent dans le décor sculpté des églises et chapelles du Finistère, notamment sur les crossettes, mais il est particulièrement représenté à Saint-Pol-de-Léon dont le saint patron, saint Pol-Aurélien, est célèbre pour avoir débarrassé l'île de Batz du monstre féroce qui la désolait. Cette scène est représentée sur la jouée nord-est des stalles, tandis que la jouée sud-est montre sainte Marguerite sortant du dragon à l'aide de son crucifix. 

Le fait que l'homme (ou la femme) qui est engagé(e) ici dans une mauvaise passe soit nu(e) peut évoquer la dévoration des damnés par le Léviathan, mais  la posture de l'individu à cheval sur la moulure de l'accotoir, et celle de la Bête accroupie sur la même moulure contribuent à donner à l'appui-main un troublant pouvoir d'évocation érotique ou anal.

L'un des aspects, qui va nous intéresser tout du long, est le rapprochement de la gueule de l'animal avec les fesses de l'humain, dans une confusion des polarités tête/queue. On connaît le thème du serpent qui mange (ou mord) sa queue : l'Ourobouros, symbole très ancien des cycles naissance-renaissance ou l'éternel retour. Les dragons tenant leur queue dans la gueule sont légions sur les crossettes du Finistère. Mais ici, c'est sans-doute davantage le renversement ou la confusion des valeurs, la dénaturation et le désordre des relations contre-nature qui sont illustrés, tout comme la dissolution des frontières entre Humanité et Animalité.

Comparer avec l'appui-main n°38, où la scène est inversée.

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Appui-main n°34,  stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Appui-main n°34, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Stalle n° 35. 

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/cathedrale-saint-paul-aurelien-stalle-35/e72a16c4-65e7-4a0a-96a1-40aae893872d

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La miséricorde n° 35 : un sarment de vigne.

En haut, trois feuilles de vigne (fortement nervurées, à cinq lobes aux découpes arrondies) servent d'auvent à un sarment ligneux et forme ainsi la pyramide de soutien de la tablette. 

 

 

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Miséricorde n°35, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Miséricorde n°35, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Appui-main n° 35 : une feuille. (pas de photo)

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Stalle n° 36.

Miséricorde n° 36 : tête de  femme aux cheveux mordus par  deux dragons serpentiformes et aptères.

 

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/cathedrale-saint-paul-aurelien-stalle-36/d4215012-2250-4cce-b8b5-24d18066d367

"Sur la miséricorde : tête de femme représentée de face, autour de laquelle figurent deux serpents entrelacés qui viennent lui dévorer les cheveux. Elle ne sourit pas mais ne donne pas pour autant l'impression d'être effrayée. Les serpents forment comme une sorte de collier autour d'elle. Leurs dos sont hérissés d'une crête et ils ont de petites oreilles pointues." (F. PIAT)

C'est la belle indifférence de celle qui "n'a pas l'air de croire à son malheur"...

Son malheur ? Porter les cheveux longs et défaits, comme une pécheresse. La voilà déjà emportée vers les séjours infernaux.

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Miséricorde n°36, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Miséricorde n°36, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Appui-main n° 36 : Moine au chapelet.

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Ce moine, assis, tourné vers sa gauche, porte la main droite au menton (à moins qu'il ne lisse sa barbe). Il porte la robe et l'aumusse qui pourrait en faire un chanoine, si la longueur de sa barbe ne plaidait plutôt pour un ermite, plutôt que pour un gras chanoine issu de la noblesse. Et d'ailleurs, il ne s'agit pas de la douillette aumusse, mais d'un chaperon dont la capuche recouvre la tête chenue. Un indice important est fourni par le chapelet à gros grains. Je suggère d'y voir saint Augustin. Certes, pas de canne en T ni de signe Tau, mais le cochon avec sa clochette se trouve sur la miséricorde n°6, dans les stalles hautes sud. Presque en face.

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Appui-main n°36, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Appui-main n°36, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Stalle n° 37.

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/cathedrale-saint-paul-aurelien-stalle-37/1cc66e92-dd72-4f06-b96a-2159f530ff29

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Miséricorde n° 37 : Ange montrant du doigt un phylactère.

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Les cheveux méchés et l'amict relevé rappellent les anges sculptés par l'Atelier de sculpture sur pierre du Folgoët (1423-1509), auteur du porche sud du Kreisker de Saint-Pol-de-Léon, entre 1436 et 1472. La chevelure est retenue par un bandeau à décor géométrique (pierreries ?). Comme son collègue n° 32, c'est un ange aptère et non nimbé, mais les frou-frou de son aube et sa représentation en raccourci donnent à penser qu'il termine un vol plané quasi horizontal, comme ses compagnons peints par Giotto pour l'Arena de Padoue, et que goûtait tant Marcel Proust lorsqu'il traduisait Ruskin.

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"L’analyse stylistique des stalles saint-politaines révèle une différence importante entre les rangs sud et les rangs nord, que ce soit sur les miséricordes ou les appuie-main. Plusieurs miséricordes sont caractérisées par le soin apporté à la réalisation des détails. Les personnages ont alors les yeux cernés et très expressifs, les sillons bien marqués et la bouche toujours ouverte et grimaçante. Cette facture ne se retrouve pas sur d’autres miséricordes où les visages des personnages mis en scène sont plus lisses,moins expressifs. La différence est particulièrement évidente entre deux anges tenant chacun un rouleau dans leurs mains et sculptés respectivement sur une miséricorde des stalles basses sud et une autre située sur les stalles hautes nord. L’ange de la stalle n°37 occupe tout l’espace de la miséricorde contrairement à celui de la stalle 32. Le visage est presque inexpressif, le front large et bombé, le nez épaté, les lèvres marquées. Les cheveux sont travaillés en mèches épaisses ramenées vers l’arrière et les plis de son vêtement sont lourds et ondulants. L’ange se trouvant sur la miséricorde 32 semble ramassé sur lui-même, mais il faut y voir un effet de perspective voulu par le sculpteur. Contrairement à l’autre ange qui est vu à partir de la taille, celui-ci est représenté agenouillé, tenant de ses deux mains le phylactère ouvert. Les détails de la chevelure, des vêtements sont plus fouillés que sur l’ange de la stalle 37, donnant une impression de mouvement à l’ensemble. L’analyse stylistique de cet ensemble a révélé qu’au moins trois artisans avaient œuvré à cet ensemble, l’un d’entre eux ayant essentiellement travaillé sur les rangs sud. De cette observation, nous pouvons émettre l’hypothèse que les quatre rangées de stalles n’ont pas été réalisés à la même époque, le côté sud étant plus ancien que le côté nord, probablement issus des anciennes stalles qui garnissaient le chœur des chanoines. Encore reste-t-il à déterminer l’époque de réalisation de l’ancien groupe en l’absence de blason ou de document. ." (F. PIAT, 2012)

 

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Miséricorde n°37, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Miséricorde n°37, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Appui-main n°37 : chimère Animal / homme tenant un court  bâton.

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Ce motif débute toute une série de chimères, monstres constitués de parties d'animaux ou d'êtres différents, et qui nous confrontent à leur muette énigme. 

De face, elle se présente comme un homme, aux bonnes joues,  assez avantageux de sa personne malgré le coup de masse qui a frappé son nez. Il est nu comme un ver, mais est coiffé d'un bonnet ou d'un turban dont nous ne voyons qu'un épais bourrelet. Ses yeux aux contours ourlés nous fixent comme s'il nous posait une devinette : "quelle est la marque de cette sucette ?". Répondez qu'il s'agit, non pas d'une cuillère en bois, mais du sceptre qui témoigne de ses fonctions royales, et il sera satisfait. 

Mais de profil, nous découvrons ses allures de Sphinx, ou Sphinge, avec ses deux pattes velues emmanchées sur un corps de taureau, agrémentées d'ailes d'aigles, tandis que sa queue de serpent se tortille et se dresse à l'assaut d'un montant du dossier. Quant à son bonnet, il révèle sa vraie nature de bigorneau. Et chacun sait  (Marie Jacob p. 112, D. Sansy 1993, F. Caroff 2002, etc.) que le bonnet conique sert moins à désigner un Juif ou un Musulman qu'à indiquer l'altérité, la différenciation ou l'étrangeté. Ce Sphinge est "oriental", il vient d'ailleurs, il n'est pas des nôtres, ce qui accroît notre égarement .

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Appui-main n°37, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Appui-main n°37, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Appui-main n°37, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Appui-main n°37, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Vue générale des sièges n° 37, 38 et 39.

 

Vue générale des sièges n° 37, 38 et 39, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Vue générale des sièges n° 37, 38 et 39, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Stalle n° 38.

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/cathedrale-saint-paul-aurelien-stalle-38/2f14da4f-f0e9-42c5-b136-38e8a60de089.

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Miséricorde n°38 : Un paysan avec son outil.

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"Sur la miséricorde : un homme, vu de trois-quarts et penché vers la gauche de la miséricorde, tient un bâton écoté entre ses mains. L'extrémité inférieure du bâton ainsi qu'une partie de la main gauche du personnage ont disparu. Il porte une tunique ceinturée lui arrivant aux genoux, ainsi que des chausses. Il porte également une sorte de bonnet haut, dont la forme n'est pas sans rappeler une tiare. Son visage n'exprime aucune expression en particulier." (F. PIAT)

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Je ne suis pas convaincu du caractère écoté du bâton (pour moi, un outil ou une arme) et pas d'avantage de la ressemblance du bonnet avec une tiare. Ce bonnet, effilé, possède un rebord taillé en pointe vers l'avant. Dans l'imaginaire médiéval, tout ce qui est pointu a une connotation négative et révèle une perversion un peu diabolique, c'est même la raison pour laquelle les chaussures nommées "poulaines " étaient dénoncées par les moralistes. Or, précisément, notre homme en porte, des poulaines. Méfions-nous en : il prépare un mauvais coup.

Dans sa thèse, F. Piat donne un éclairage complémentaire, en voyant ici un joueur [de soule ?]:

"Les fêtes sont évoquées d’une autre manière sur les stalles de Saint-Pol-de-Léon, en particulier sur les miséricordes n°38 et 39. Sur la première, un homme, vêtu d’une tunique courte et penché en avant, tient entre ses mains un bâton, à l’extrémité brisée, qu’il brandit comme s’il s’apprêtait à frapper un objet qu’on lui lançait.  Les jeux incluant des bâtons étaient nombreux à la fin du Moyen Âge, dont le plus connu, représenté à plusieurs reprises dans l’iconographie bretonne, était celui de la pannoy, qui consistait en un jeu de force opposant deux adversaires assis pied contre pied et se disputant un bâton, placé entre eux deux, en tirant dessus. D’autres jeux nécessitant l’utilisation de bâtons ou crosses étaient par ailleurs pratiqués comme en témoignent plusieurs illustrations tirées d’un Livre d’heures flamand du tout début du XVIe siècle."

 

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Miséricorde n°38, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Miséricorde n°38, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Appui-main n° 38 : chimère dragon / Femme au hennin.

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Deuxième chimère, en forme de ruban de Moebius. Là encore, de face, cette sainte-nitoûche les mains croisées sur la poitrine et la tête chastement couverte recevrait le Bon-Dieu sans confession, si elle n'était pas aussi nue. Le bas de son corps, arrondi et plein comme celui d'une sirène, la trahit. Une Vouivre ? Une cousine de la Mélusine ? 

De profil, tout est clair, ou presque : des pattes griffues, des ailes de chauve-souris, et une queue de serpent : c'en est une !

Mais cette queue se métamorphose en cou de dragon qui, la gueule dentue largement ouverte, croque d'une seule bouchée le hennin de la brave paroissienne.

Ce n'est pas le chien qui se mord la queue, c'est la queue qui se mord le chapeau.

On peut bien y voir la condamnation morale de cet accessoire de mode. Je lis sur Wikipédia :

"Le hennin ne tarda pas à atteindre des proportions tellement extravagantes qu'il devint l'objet d'ordonnances restrictives spéciales de la part de l'Église. Mais c'est seulement au début du XVIe siècle que cette mode disparut." Or, ces stalles datent de 1504. 

Finalement, nous tenons peut-être là un fil rouge de la thématique iconographique dans la dénonciation de la nature diabolique du conique et du pointu. L'assimilation du dragon et du Malin est censée être acquise depuis le premier cours (Les Jouées nord-est et sud-est de ces stalles), mais il s'agit maintenant de voir sous quels aspects il se déguise, et quels indices peuvent nous aider. Michel Pastoureau nous a appris à le reconnaître derrière la couleur jaune et les rayures, mais l'absence de peinture nous prive de ces précieux signes. 

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Mais quel est le commentaire de F. Piat ?

 

"Hybridation et déformation"

"Le bestiaire sculpté sur les stalles bretonnes ne se limite pas aux seuls animaux mentionnés dans les ouvrages médiévaux de référence et nombre de sculptures présentent des créatures monstrueuses issues de la combinaison improbable de différents éléments : pattes griffues, corps de chien ou de lion, présence d’ailes membraneuses ou non, fourrure, plumes, écailles, sabots fendus ou pieds fourchus constituent un fonds iconographique dans lequel les menuisiers puisent afin de composer de nouvelles créatures dont la variété semble infinie. Qu’elles aient des éléments humains, généralement des visages, ou uniquement animaliers, ces êtres fantastiques sont une référence aux grylles antiques si largement décrits et commentés par J. Baltrušaitis (Le Moyen Âge fantastique. Antiquités et exotisme dans l’art gothique, Paris, Flammarion, 1981 (rééd. augm. de 1955), 284 p.) Notant que ce type de monstres trouve ses sources iconographiques dans la glyptique gréco-romaine, il observe que le motif connaît un essor formidable à l’époque gothique, principalement à partir de la seconde moitié du XIIIe siècle, bien qu’il ait déjà été employé dans l’architecture romane. À la fin du Moyen Âge, il constate que le thème du grylle tend à « une dislocation, une vie impétueuse encore plus intense », caractérisé notamment par les oeuvres de Jérôme Bosch où les figures monstrueuses, et souvent grotesques, abondent. Pour saint Augustin, tous ces êtres monstrueux, prodigieux ou merveilleux sont les témoins d’un Dieu créateur, à la fois artiste et artisan, qui oeuvre à surprendre et justement émerveiller l’homme. De nombreux auteurs du Moyen Âge se sont d’ailleurs intéressés à ces mirabillia, depuis Isidore de Séville jusqu’à Hildegarde de Bingen, pointant la multiplicité et l’utilité de toutes ces créatures. Si les voyages de Marco Polo et l’ouvrage de Mandeville ont popularisé les images de populations et créatures exotiques durant la période bas-médiévale, les monstres animaux, qu’ils soient à tête animale ou humaine, restent suspects et empreints d’une forte connotation négative voire démoniaque. Ainsi, pour Dante, le monstre à tête humaine est le symbole même du mal et de l’incarnation de Satan, « enseigne de fraude » et donc image mensongère de la vraie nature de la bête. Sur les stalles bretonnes, ils sont ainsi nombreux à présenter le visage aimable d’un jeune homme ou d’une jeune femme, les épaules généralement couvertes d’un capuchon, alors que leur corps est celui d’un chien (Kerjean, Boquého) ou d’un monstre serpentiforme (Saint-Pol-de-Léon, Dol-de-Bretagne, Tréguier).

Parfois, la créature hybride semble souffrir de son état comme sur l’appui-main n°35 des stalles de la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Femme jusqu’à la taille, le reste de son corps est celui d’un monstre bipède, serpentiforme et ailé se terminant par une longue queue. À l’extrémité de cette queue se trouve une tête de dragon qui, la gueule grande ouverte, est en train de dévorer la coiffe ou plutôt le hennin de la femme. Celle-ci, les bras croisés sur la poitrine, offre un visage suppliant que l’on observe mieux sur les clichés réalisés à la fin du XIXe siècle par Félix Martin-Sabon [fig. n°123]. Son attitude n’est d’ailleurs pas sans rappeler celle de la jeune femme se confessant et située sur le même ensemble, que nous avons abordée auparavant.

Cette image est ambivalente dans le sens où elle offre une double lecture : s’agit-il d’une pécheresse apeurée mais résolue à subir son châtiment ou bien est-ce une femme qui, sous des airs contrits, se révèle en fait rongée, au propre comme au figuré, par le mal ?

D’autres appuie-main (n°34, 37, 40, 59) [ici, n° 37, 40, 43 et 53] du même groupe de stalles présentent également des grylles à visages humains. Hommes, femmes, jeunes ou plus âgés, arborent tous une expression agréable ou innocente, nous orientant plutôt vers la seconde interprétation.

La femme est, bien entendu, suspecte aux yeux de l’Église, en particulier dans le contexte de la chasse aux sorcières que l’édition du Malleus Maleficarum en 1487 vient légitimer, entérinant un peu plus l’idée que la femme est impure par nature :

« Tu ne sais pas que la femme est une chimère, mais tu dois le savoir. Ce monstre prend une triple forme : il se pare de la noble face d’un lion rayonnant ; il se souille d’un ventre de chèvre ; il est armé à la queue venimeuse du scorpion. Ce qui veut dire : son aspect est beau ; son contact est fétide ; sa compagnie mortelle […]. Menteuse par nature, elle l’est de son langage ; elle pique tout en charmant. D’où la voix des femmes est comparée au chant des sirènes, qui par leur douce mélodie attirent ceux qui passent et les tuent. » H. Kramer, J. Sprenger , Malleus Maleficarum : Le Marteau des Sorcières, (trad. A. Danet), Paris, Plon, 1973, p. 207. 

(F. PIAT, 2012)

 

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Appui-main n°38, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Appui-main n°38, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Appui-main n°38, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Appui-main n°38, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Appui-main n°38, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Appui-main n°38, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Stalle n° 39.

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/cathedrale-saint-paul-aurelien-stalle-39/ee5c7633-19d2-420f-81fd-24f1a1f5a248

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Miséricorde n° 39: deux hommes dansants.

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" Deux hommes, dos-à-dos et penchés en avant, se tiennent par une main et lèvent leur main libre. Ils sont tous deux vêtus d'une tunique courte, ceinturée à la taille et coiffé d'un bonnet. Ils sont pieds nus. Le personnage de gauche plie la jambe droite, tout comme le personnage de droite plie la jambe gauche. Le talon du pied gauche de l'homme de gauche touche le talon du pied droit de l'homme de droite. Ils semblent effectuer un pas de danse." (F. PIAT)

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Ces deux hommes sont coiffés d'une calotte, comme s'ils étaient tonsurés ou tondus au bol. D'autre part, ils tiennent une boule (une pierre, une balle ?) dans la main. Cet objet est peut-être un instrument de musique. 

Plusieurs thèmes s'entremêlent : celui de la gémellité ou du désordre introduit par la duplicité et la spécularité. Celui de l'homosexualité. Celui de la danse, et de la perversion dont l'Église la suspecte. Celui de la torsion (des pieds) et de la flexion (des genoux), s'opposant à la rectitude posturale et donc morale. 

Après les têtes à queue des chimères, voici donc un pied de nez aux valeurs, qui se retrouvent renversées . Florence Piat écrit dans sa thèse dans un paragraphe titré "Caractères du monde médiéval : Monde à l’envers, fêtes et carnaval." :

" Les références à une certaine culture carnavalesque sont certainement l’une des caractéristiques les plus fréquentes des stalles médiévales européennes. Jongleurs, danseurs, acrobates et autres fous plus ou moins ensauvagés constituent un vivier d’images dans lequel les menuisiers des stalles de choeur piochent allègrement. Tout comme les images du corps grotesques que nous avons évoquées auparavant et auxquelles elles sont liées, les représentations de carnavals, charivari et autres festivités appartiennent pleinement au répertoire du Gothique international et connaissent un véritable succès dans toutes les cours européennes." (F. PIAT 2012)

La référence aux travaux de Mikhaïl Bakhtine  est implicite mais évidente. Je poursuis ma lecture aux pages 304 et 305 :

La miséricorde située juste à côté [du paysan au bâton de la stalle n° 38] représente, quant à elle, deux hommes dos à dos mais se tenant par la main et effectuant un pas de danse, l’une de leur jambe levée comme s’ils tournaient, levant chacun leur bras libre et accentuant ainsi l’idée de mouvement Vêtus de tuniques courtes et ceinturées, comme l’homme de la miséricorde 38, ils portent également une sorte de calot sur la tête. Trouver ce genre de représentations dans les stalles de choeur n’est pas rare mais la scène prend, à Saint-Pol-de-Léon, un accent tout particulier. La cathédrale était en effet le théâtre, une fois par an, d’une partie des célébrations accompagnant la fête des fous qui se tenait juste après la Noël.

À l’issue d’un simulacre d’élection épiscopale à laquelle participaient les sous-diacres, un évêque était désigné pour le temps que duraient ces festivités. Il était alors intronisé avec tout le cérémoniel requis par les autres participants et terminait son circuit, tel un véritable représentant de l’évêché, dans la cathédrale. Les stalles accueillaient alors ce cortège grotesque et voyaient le déroulement de cette parodie de rite, au demeurant tolérée par les autorités ecclésiastiques :

« Quelques clercs, sous-diacres et prêtres créaient un évêque ou pape, qu’ils appelaient le pape des Fous ; puis ils le conduisaient à l’église où ils entraient en dansant, masqués, avec des habits de bouffons et de femmes, et chantant des chansons dissolues. Pendant que le pape des Fous parodiait le saint-sacrifice, ils mangeaient des viandes sur le coin de l’autel, y jouaient aux dés, faisaient fumer de vieilles semelles dans l’encensoir en guise d’encens et commettaient mille autres désordres. Cette fête des Fous avait sa liturgie qui nous a été conservée ; à la fin de la messe, le célébrant, tourné vers le peuple, remplaçait les paroles : Ite, missa est, par trois braiements (ter inhannabit), auxquels le peuple répondait sur le même ton (populus verò vice : Deo gratias, ter respondebit : Hinhan, hinhan, hinhan). » (A. Guillotin de Corson, P. Potier de Courcy, G. de Mottay (et al.), La Bretagne contemporaine. Sites pittoresques, monuments, costumes, scènes de moeurs, histoire, légendes, traditions et usages des cinq départements de cette province. Finistère, Paris, Nantes, 1865, p. 71.

Si rien ne permet de relier directement ces deux miséricordes à la fête des Fous, leur caractère joyeux est cependant indéniable d’autant que les jeux utilisant des bâtons étaient, semble-t-il, plutôt pratiqués à Noël." (F. PIAT, 2012)

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Miséricorde n°39, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Miséricorde n°39, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Miséricorde n°39, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Miséricorde n°39, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Appui-main n°39 : feuille enroulée.

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Appui-main n°39, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Appui-main n°39, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Stalle n° 40.

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/cathedrale-saint-paul-aurelien-stalle-40/bb844285-f685-41ba-9106-60bf16fad7f0

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Miséricorde n°40 : composition géométrique pyramidale (pas de photo).

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Appui-main n°40 : chimère Vieillard / Serpent.

Nous retrouvons ici le principe employé dans les deux précédentes chimères. De face, nous avons affaire à un vieillard à longue barbe, la tête au front dégarni couverte par le capuchon de son scapulaire. C'est un vénérable moine.  Mais le bas du corps, nu, est celui d'une bête à pattes dotées de sabots de boucs, dont l'arrière se prolonge en une queue fine qui vient s'entortiller avec l'extrémité conique du bonnet. Une fois de plus, la nature maligne de ces bonnets coniques, version masculine du hennin, est dénoncée. Une idée fixe.

Pourtant, il serait bien réducteur de voir dans ces miséricordes et appui-mains des expressions d'un discours moral des chanoines de Saint-Pol-de-Léon. Loin de toute attitude dévote et chagrine, ces sculptures sont les héritières de l'art des modillons romans et des drôleries des marginalia des manuscrits médiévaux : elles restent irréductiblement en marge de l'iconographie sacrée, cultuelle, ou de catéchèse, ou hagiographique. Elles résistent aussi à toute interprétation monovalente, car elles vont toujours au delà d'une lecture les reliant à des proverbes, à des sources scripturaires, à des expressions érotiques ou ésotériques, ou de la morale ecclésiastique. Elles dépassent notre entendement non pas parce qu'on ne parvient pas à les comprendre, mais parce qu'elle restent au delà de toute interprétation savante. 

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Appui-main n°40, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Appui-main n°40, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Appui-main n°40, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Appui-main n°40, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Stalle n° 41.

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/cathedrale-saint-paul-aurelien-stalle-41/211d6f5b-a2ef-4994-bc56-9c88b14df551

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Miséricorde : composition pyramidale (pas de photo).

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Appui-main n°41 : Chimère Homme/trompe.

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Pour moi, le sculpteur continue à décliner le thème de la chimère, de la métamorphose, et de la dissolution des formes conventionnelles au profit de figures fantasques et imaginaires. Influencée par des auteurs aussi illustres que Doroty et Henry Kraus, Florence Piat, après avoir parfaitement décrit "l'hybridation" transformant un chanoine (qui n'est jamais un musicien) en trompe, poursuit en brodant sur le thème du "canard-musicien" pourtant très peu argumenté. L'appendice qui prolonge la tête est-elle une trompe évasée en pavillon? Est-elle un long vase ? 

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"D’autres appuie-main de l’édifice saintpolitain mettent en scène ces chanoines avec le même soin du détail, sur les exemplaires n°05, 19, 33, 42, 50, 51 et 60 [Annexe 17-G]. La plupart du temps, le chanoine, vêtu de sa robe ecclésiastique et de son aumusse tient un livre ouvert ou fermé, parfois posé sur un écritoire sur lequel il travaille. [...]

 

L’appui-main n°38 [n°41 ici] fait néanmoins figure  d’exception car, si l’on reconnaît bien la robe portée par les autres chanoines, la tête du personnage relève du principe de l’hybridation.

Cette sculpture, appelée le canard-musicien dans quelques publications comme celle des KRAUS et de C. PRIGENT, représente un homme assis, vêtu d’une longue robe ceinturée mais dépourvue de l’aumusse ou d’un quelconque capuchon. La tête de ce personnage n’a presque plus rien d’humain, si ce n’est les oreilles qui se dessinent encore de chaque côté, car en lieu et place du nez, une longue trompe se substitue à l’appendice nasal. Le crâne est poli, sans cheveu, et les yeux dont le contour est incisé sont en forme d’amande, rappelant effectivement ceux d’un palmipède. L’homme, le buste penché en avant, tient à deux mains ce « bec » qui lui a poussé sur le visage, essayant de s’en débarrasser. Mais la transformation est déjà trop avancée pour qu’il puisse y arriver. Plutôt qu’un canard-musicien, cette sculpture évoque vraisemblablement un joueur de trompe ou chalumeau qui serait en train de se faire happer par son instrument. Le choix du canard est, dans ce cas, une « image sonore», nous indiquant la qualité de jeu du musicien en question dont la musique tient plus du nasillement que de la mélodie céleste, à moins qu’il n’ait fait « un canard », c’est-à-dire une fausse note ou un son dissonant. Cette sculpture possède donc un certain caractère comique et peut être une évocation des chants et de la musique qui se déroulaient dans les stalles, fournissant aux musiciens un avertissement contre les fausses notes. À moins qu’il ne s’agisse d’un rappel de la condamnation de la musique festive par l’institution ecclésiastique. En1498, l’évêque de Saint-Brieuc interdit les danses accompagnées de musique « profane et scandaleuse » que les fidèles entreprennent devant des chapelles privilégiées afin de gagner des indulgences, rémanence de traditions païennes plus anciennes. Au cours du XVIe  siècle, la tendance générale est d’ailleurs à l’interdiction progressive de ces rassemblements festifs dont les débordements sont récurrents, allant même jusqu’à l’interdiction de la fêtes des Innocents à Rennes en 1562 et, en 1565, à celle des« misteres farces [et] moralitez ». 

Dans ce sens, les instruments à vent étaient particulièrement dépréciés par rapport aux instruments à cordes et l’action même d’en jouer exposait le musicien à une situation dégradante.

 Cette image pourrait donc être celle d’un musicien corrompu par son propre instrument, perdant finalement de son humanité et, par là-même, son âme. Néanmoins, la forme du canard qui apparaît nettement sur cette sculpture nous oriente vers la première interprétation. Par ailleurs, soulignons, encore une fois, la rareté de ce thème dans les stalles médiévales car si les hybrides sont légion, ce sujet en particulier n’apparaît que sur un nombre restreint de groupes, un autre cas étant mentionné sur les stalles de Barcelone, cependant non confirmé." (F. Piat 2012)

 

 

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Appui-main n°41, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Appui-main n°41, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Appui-main n°41, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Appui-main n°41, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Stalle n° 42 : devant les marches d'accès aux stalles hautes.

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/cathedrale-saint-paul-aurelien-stalle-42/6cd93d28-6a79-4349-a99e-0c2cf45462d8

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Miséricorde n°42 : dragon polycéphale.

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"Sur la miséricorde : un animal monstrueux à deux pattes et quatre têtes est représenté de côté, tourné vers la droite. Son corps est allongé, pourvu d'une queue et dévoré par trois des têtes : la plus grande est située sur le ventre, la plus petite sur la patte droite et la dernière, de taille intermédiaire, à l'extrémité de la queue. Chacune de ces trois têtes possède un museau aux narines protubérantes et une grande gueule ouverte, à l'intérieur de laquelle on distingue les dents. L'arcade sourcilière est elle aussi très marquée. A droite de la figure, la quatrième tête, qui peut être considérée comme le véritable chef de l'animal, est moins massive mais reprend la même typologie. La gueule est ouverte et elle possède de petites oreilles pointues. Enfin, la queue de ce monstre est recouverte d'anneaux." (F. PIAT)

 

"À Saint-Pol-de-Léon, une troisième tête se situe sur l’une des pattes, la dévorant tout autant alors qu’à Tréguier, la tête principale s’attaque à ce second chef, essayant de l’empêcher d’atteindre son arrière-train. Au-delà du caractère monstrueux des êtres qu’elles représentent, ces images montrent avant tout que le péché et la tentation démoniaque s’inscrivent dans un cycle d’éternel recommencement car le mal engendre le mal." (F. PIAT 2012)

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Il faut toute l'acuité d'observation de Florence Piat pour découvrir la présence de ces quatre têtes animales. Cette miséricorde reprend le thème de la confusion ou de l'hybridation tête/queue de l'appui-main 34, elle développe la figure du dragon dont la queue est terminée par une tête en poursuivant le même discours : dans la bestialité diabolique, chaque partie du corps (et chaque fonction) peut s'hypertrophier en un organe céphalique voué aux pulsions de gueules : préhension et appropriation, engloutissement, destruction , morsure, etc.

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Miséricorde n°42, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Miséricorde n°42, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Appui-main n° 42 : un couple.

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Il est assez facile de le décrire. Un homme (ou une femme) vêtu d'une longue robe est assis, tête légèrement tournée et inclinée vers sa droite. Il tient contre l'épaule un objet à manche long, comme un battoir ou une cuillère. Sa tête est coiffée d'une capuche ou d'un bonnet. Il est chaussé de poulaines.

Derrière lui, un autre personnage est agenouillé, prenant appui par son ventre et sa poitrine sur son compagnon. Son vêtement est différent, c'est une tunique descendant à mi-cuisses au dessus de probables chausses. Il incline son visage joufflu et aux épaisses lèvres entrouvertes  pour le poser tendrement sur la tête du premier personnage, qui lui saisit la main.

L'essentiel de la scène réside dans cette main, dont le pouce atteint le coin de l'œil droit, tandis que l'index s'immisce entre les lèvres  de l'homme assis. 

L'interprétation est plus ardue. 

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Appui-main n°42, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Appui-main n°42, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Appui-main n°42, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Appui-main n°42, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Stalle n° 43.

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Miséricorde n° 43 : tête d'homme.

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 "Tête d'homme vue de face. Le visage est allongé, le front haut et dégarni, les cheveux ondulés forment une couronne autour de la tête. Les pupilles ne sont pas creusées mais les yeux sont entourés d'un cerne. Le nez est fin et droit, les joues légèrement creusées et tombantes : un pli est visible sur les côtés de la bouche. Il ne sourit pas, ses lèvres sont fines. Le personnage paraît relativement âgé." (F. PIAT)

 

 

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Miséricorde n°43, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Miséricorde n°43, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Appui-main n° 43 : chimère .

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Nouvel exemple, assez simple, d'une chimère homme/animal et d'une antinomie des vues de face et de profil. L'homme est un chanoine, ou du moins,  il a la tête recouverte d'une capuche comme un moine.  Sa face est tournée vers le ciel, comme s'il jouissait d'une irradiation lumineuse ou spirituelle. Cette jouissance extatique pourrait être en relation avec sa sainteté, semblable à une Thérèse d'Avila ou d'un Jean de la Croix.

   Mais de profil, sa robe ne couvre que ses épaules, au dessus d'un corps animal, nu et campé sur quatre pattes de lièvre. A y voir de près, ses lèvres épaisses et ses yeux dilatés témoignent d'une jouissance qui ne doit rien à l'ascèse ou à la contemplation divine.

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"Ces figures monstrueuses, ces créatures hybrides et contre-nature qui associent la figure humaine et animale sont comprises comme des images du péché, de la tentation qui s’avère multiforme, trompeuse et surtout omniprésente. Dans ce cadre, les chanoines doivent rester vigilants et ne pas perdre de vue que le démoniaque se tapit bien souvent dans l’ombre du sacré. Les représentations de saints tuant ou domestiquant des dragons deviennent alors des figures militantes et des modèles pouvant servir à l’herméneutique chrétienne. Saint Paul-Aurélien ou saint Tugdual terrassant le dragon peuvent ainsi être approchés de manière littérale, en tant qu’événement historique, mais aussi allégorique, renvoyant à l’opposition antithétique du bien et du mal, le saint pouvant représenter l’ecclésiastique de manière générique. Dans un sens tropologique ou moral, c’est le combat de l’âme humaine en prise avec les tentations inspirées du Diable lui-même. Enfin, d’un point de vue anagogique, ces sculptures renvoient aux thèmes développés dans l’Apocalypse et au combat final opposant l’armée christique aux démons, élément que l’on retrouve d’ailleurs sur la jouée haute N.E. des stalles de Saint-Pol-de-Léon.

Les représentations sacrées et les images à caractère moralisateur sont donc loin d’être anodines ou même minoritaires dans les stalles de l’ancien duché bien qu’elles se retrouvent essentiellement dans les édifices cathédraux. Si le grotesque et même le rire ont leur place dans les sculptures ornant les stalles de choeur, justifiant ainsi l’emploi du terme de « grymasses » dans le contrat de Tréguier, côtoyant ces images pleines de vie, les figures monstrueuses autant que les figures sacrées donnent une image d’un monde certes joyeux mais où le péché est omniprésent. Assis sur ces sculptures de dragons et autres créatures inquiétantes, aidés par les figures de l’Ancien Testament ou des saints ayant eu à les combattre, les membres du chapitre s’affirment comme un rempart, physique, à toutes ces présences démoniaques." (F. PIAT 2012)

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Appui-main n°43, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Appui-main n°43, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Appui-main n°43, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Appui-main n°43, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Stalle n° 44.

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Miséricorde n° 44 : deux feuilles.

"Sur la miséricorde : deux feuilles, nervurées mais lissées sur les bords, sortent d'un chapiteau à section polygonale et s'écartent pour venir soutenir la console." (F. PIAT)

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Miséricorde n°44, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Miséricorde n°44, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Appui-main n° 44 : feuille enroulée.

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Appui-main n°44, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Appui-main n°44, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Stalle n° 45. 

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Miséricorde n° 45. Hermine.

On trouve trois hermines sculptées sur les stalles de Saint-Pol-de-Léon : sur cette miséricorde n°45, sur l'appui-main de la stalle n°25, où elle est entourée d'un ruban et présente un écu, et sur la frise des hauts-dossiers des stalles nord où elle traverse les spires d'un phylactère dont elle tient l'extrémité dans la gueule.

L' emblème des ducs de Bretagne est l'hermine au naturel,  passante c'est à dire figurée de profil et en marche, accolée de la jarretière (écharpe) frappée de mouchetures,  ou bien traversant les spires d'une banderole portant la devise A MA VIE. Seules les hermines de la miséricorde n° 45 et de la frise peuvent évoquer cet emblème, mais de façon incomplète et incertaine en l'absence de devise, de moucheture, de situation au sein d'un ensemble héraldique ou de toute référence au pouvoir ducal.

L'hermine traversant le tunnel formé par une banderole est présente dans le chantier ducal de la basilique du Folgoët  ou dans l'église Notre-Dame de Quimperlé (1430). Mais le mécénat des ducs de Bretagne n'a pu s'exercer dans ces stalles édifiées en 1504-1520, et quant à Anne de Bretagne, alors reine de France jusqu'à son décès en 1514, elle passa à la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon en 1505, après son pèlerinage au Folgoët et avant sa dévotion à Saint-Jean-du Doigt, mais sans que cela ne soit marqué par un souvenir particulier.

Il pourrait s'agir de la reprise d'un motif iconographique, détaché de sa signification emblématique.

Le lien entre cet hermine et les ducs de Bretagne est donc discutable, mais, comme le rappelle F. Piat, les ducs font des donations pour des reconstructions, fondations et créations d’oeuvres de dévotion, mais ne s’impliquent pas dans la commande de stalles qui ne concerne, en définitive, que les chanoines des chapitres cathédraux et, dans une moindre mesure, l’évêque.

 

"Sur la miséricorde : une hermine est vue de profil, tournée vers la gauche et le corps entouré dans un ruban. Elle porte également un collier et lève la patte antérieure droite." (F. PIAT)

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Miséricorde n°45, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Miséricorde n°45, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Appui-main n° 45 : Homme assis à son pupitre.

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"La plupart du temps, le chanoine, vêtu de sa robe ecclésiastique et de son aumusse tient un livre ouvert ou fermé, parfois posé sur un écritoire sur lequel il travaille. L’appui-main n°42 [n°45 ici] diffère cependant puisque l’on ne saurait dire si le personnage en question est un chanoine, un moine ou un ermite. Portant lui aussi la robe du religieux, sa tête est recouverte par un capuchon dont la forme évoque plutôt la coule que l’aumusse. Assis, il soutient sa tête avec sa main droite, l’air pensif, tandis que de la main gauche il égraine un chapelet. Sa longue barbe fournie, son air serein évoque indéniablement l’idée de sagesse et une sorte de plénitude et de contemplation qui lui aurait été suggérée par la prière. Tous les religieux représentés sur les stalles de Saint-Pol-de-Léon arborent le même sourire et la même attitude bienveillante, les montrant véritablement sous leur meilleur aspect." (F. Piat 2012)

 

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Appui-main n°45, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Appui-main n°45, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Stalle n° 46. 

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/cathedrale-saint-paul-aurelien-stalle-46/2d207309-035a-45fd-89d7-79ef58733185

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Miséricorde n° 46. Silvani : Tête d'homme cachée derrière des feuilles.

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"Les représentations de visages dissimulés dans des feuillages ou de personnages feuillus, les silvani, sont très fréquentes dans les stalles de la fin du Moyen Âge." (F. Piat)

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Miséricorde n°46, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Miséricorde n°46, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Appui-main n° 46 : dragon mordant sa queue.

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Voilà donc représenté encore une fois le dragon, dont la queue passe entre les pattes postérieures et fait retour en boucle autour du dos, où l'animal, qui se retourne, la saisit dans sa gueule. Mais l'artiste s'écarte du modèle habituel en remplaçant la mâchoire aux longues dents et à la langue protruse par un bec d'oiseau. D'autre part, il n'est pas ailé.

Voir la crossette de Landivisiau

Voir la crossette de Pencran.

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"La présence démoniaque ne se cantonne pas à la seule figure humaine où elle sert à prévenir le fidèle contre la tentation et à avertir le clerc contre les différents aspects, parfois angéliques, sous lesquels le mal peut se dissimuler. Les représentations de créatures monstrueuses sont en effet nombreuses sur les stalles bretonnes, au premier rang desquelles se retrouve la figure du dragon.

Mentionné dans les récits hagiographiques des Sept Saints fondateurs, le dragon est l’animal du bestiaire exotique le plus fréquent sur les stalles bretonnes, apparaissant à plusieurs reprises sur les groupes de Champeaux, La Guerche, Saint-Pol-de-Léon et, surtout, sur celui de la cathédrale de Tréguier où les menuisiers en ont sculpté plus d’une dizaine. Le dragon, tel qu’il est abordé ici, ne se limite pas à un seul motif iconographique, cette appellation recouvrant en fait une variété de créatures dont la morphologie s’éloigne des descriptions données dans les sources anciennes. Le thème lui-même reste populaire dans l’art breton jusqu’au XVIIe siècle, que ce soit dans l’architecture, la statuaire ou les vitraux. Par exemple, les charpentes des églises bretonnes utilisent bien souvent des têtes de dragons sur les entraits et blochets. Incarnation par excellence du mal, incarnation de Satan en personne sous la forme d’un dragon rouge dans l’Apocalypse de saint Jean, l’animal, dont la dangerosité est avérée dans de nombreux récits, voit sa morphologie évoluer durant tout le Moyen Âge. Alors que les sculpteurs romans le représentent généralement sous la forme d’un énorme serpent, sans patte ni aile, les sculpteurs du XIIIe siècle le dotent progressivement d’attributs qui, pour beaucoup, résultent d’influences orientales comme les ailes

membraneuses, les pattes griffues ou la crête qui court le long de son échine. Ainsi, au XVe siècle, l’image la plus fréquente reste celle du dragon serpentiforme, aux larges naseaux, l’échine parcourue d’une crête et doté d’ailes membraneuses rappelant celles des chauves-souris. La créature étant aussi dangereuse à l’avant qu’à l’arrière, sa queue peut parfois se terminer par une petite tête dont la gueule est remplacée par une sorte de bec de canard. C’est sous cette forme qu’il apparaît dans les frises des stalles de Saint- Pol-de-Léon .

Le mal dévorant est aussi le sujet sous-jacent d’autres sculptures monstrueuses où des êtres fantastiques sont pourvus d’une seconde tête qui leur dévore le ventre." (F. PIAT 2012)

 

 

 

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Appui-main n°46, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Appui-main n°46, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Appui-main n°46, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Appui-main n°46, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Stalle n° 47. 

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/cathedrale-saint-paul-aurelien-stalle-47/7757b36d-b368-4a0d-b47e-70a7550ce515

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Miséricorde n° 47. Feuillage : trois feuilles de chêne réunies à leur base.

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Miséricorde n°47, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Miséricorde n°47, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Appui-main n° 47 : deux aigles.

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Deux aigles se combattent, l'un dominant l'autre qui adopte une posture de soumission. Ou bien s'agit-il d'un mâle et de sa femelle. Ou d'un jeune dans la posture de demande de nourriture.

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Appui-main n°47, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Appui-main n°47, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Stalle n° 48. 

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Miséricorde n° 48 : décor géométrique.

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Miséricorde n°48, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Miséricorde n°48, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Appui-main n° 48 : confession ???

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"À Saint-Pol-de-Léon cependant, la majorité des images impliquant des chanoines sculptées sur les stalles de l’ancien duché de Bretagne mettent en valeur ces derniers, les montrant dans des attitudes positives, attentifs aux Écritures autant qu’à leur rôle pastoral. À ce titre, l’appui-main n°45 des stalles de Saint-Pol-de-Léon est tout à fait remarquable et, à notre connaissance, extrêmement rare dans l’iconographie des stalles de chœur en général. Deux personnages, un homme et une femme, sont en effets sculptés sur cet appui-main, l’un assis et l’autre agenouillé face à lui. L’homme, assis, porte la robe ecclésiastique, ses épaules et sa tête sont couvertes par l’aumusse qui semble dotée d’un bourrelet ceignant le tour de tête du chanoine. Il pose la main gauche sur son genou droit tandis que de la main droite, il touche avec bienveillance l’épaule gauche de la femme agenouillée devant lui, se penchant vers elle afin d’écouter ce qu’elle a à lui dire. Cette dernière est vêtue d’une longue robe recouverte par un grand manteau fermé au niveau de la poitrine. Ses cheveux sont cachés par un bonnet dont les bords, entourant son visage, sont relevés. Elle semble joindre les mains en signe de prière, mais l’expression de son visage reste difficilement déchiffrable en raison d’une usure importante de la sculpture. La délicatesse de cet appui-main haut d’une dizaine de centimètres, la finesse des détails, notamment dans le positionnement des mains est ici tout à fait saisissante." (F. Piat 2012)

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Appui-main n°48, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Appui-main n°48, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Appui-main n°48, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Appui-main n°48, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Stalle n° 49. 

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/cathedrale-saint-paul-aurelien-stalle-49/916318e8-69bc-405e-9028-424fd12cd6d3

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Miséricorde n° 49 : masque crachant des feuillages.

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"une tête d'homme est représentée de face, portant un bonnet ourlé et crachant ou avalant deux grandes feuilles qui s'étalent de part et d'autre de son visage. Il regarde vers le bas, ses lèvres sont épaisses et l'arcade sourcilière marquée. Les feuilles sont en forme de losange, nervurées et aux bords ondulants." (F. PIAT)

Ces masques crachant des feuillages abondent parmi les sablières. Faut-il les considérer comme une expression des forces vitales à l'œuvre dans la nature et sous-tendant la marche de l'univers ?

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Miséricorde n°49, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Miséricorde n°49, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Appui-main n° 49 : cheval tenant un écu.

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Un beau  cheval est sculpté à moitié, tenant dans sa gueule un écu. S'agit-il d'une allusion au nom du chanoine noble titulaire de cette stalle lors de sa commande ? 

Il existe un autre appui-main scutifère (portant un écu), celui n° 25, mi-rangée inférieure sud : il s'agit alors d'une hermine, au corps entouré d'un ruban. 

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Appui-main n°49, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

Appui-main n°49, stalles nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Photographie lavieb-aile juillet 2017.

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Stalle n° 50.

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/cathedrale-saint-paul-aurelien-stalle-50/e5607092-5ad0-4398-92f0-4cf1a729243a

Miséricorde  n°50 : rameau à feuilles nervurées enroulées ; pas de photo

Pas d'appui-main  à gauche, où se trouve la jouée nord-est.

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CONCLUSION.

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Malgré le vaste champ d'interprétation, et la recherche de sources découvrant l'origine de telle stalle dans les marges des manuscrits, dans les gravures, les alphabets ou les cartes à jouer, dans les proverbes et expressions populaires, dans les chapiteaux ou les modillons romans, il faut souligner l'art remarquable des huchiers, qui fait que chaque motif est unique, malgré le riche tissu d'influences, de réminiscences et de citations.

Surtout, ce qui fait le charme inépuisable de ces sculptures, c'est leur caractère joyeux et libre , jamais déplaisant malgré l'irrévérence, jamais sentencieux malgré le message moral dissimulé, jamais grossier malgré le monde carnavalesque qu'elle illustre, jamais dévot malgré leur présence dans un chœur de cathédrale, jamais soumis à une prédication théologique.

Mais je ne conclurai pas, bien sûr,  sans exprimer mon admiration pour le travail fourni par Florence Piat dans sa thèse.

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SOURCES ET LIENS.

Source principale :

— PIAT (Florence), 2004,  Les stalles de la cathédrale de Saint-Pol-de Léon. Image et culture à la fin du Moyen Âge, 2 vol., mémoire de Maîtrise : Histoire de l’art (dir. X. MURATOVA) : Rennes 2, 2004. (non consulté)

PIAT (Florence), 2007, Les stalles de la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Un édifice au chœur de l'édifice, Bulletin de la Société Archéologique du Finistère

— PIAT (Florence), 2012, Les stalles de l’ancien duché de Bretagne, de la fin de la guerre de Succession jusqu’au concile de Trente, [thèse : Histoire de l’art], Rennes, Université de Rennes 2, 2012, 2 vol.2.

 https://www.academia.edu/34924613/THESE_UNIVERSIT%C3%89_RENNES_2_Les_stalles_de_lancien_duch%C3%A9_de_Bretagne._De_la_fin_de_la_guerre_de_Succession_jusquau_concile_de_Trente

Volume 2 Annexes :

https://www.academia.edu/34924818/THESE_UNIVERSIT%C3%89_RENNES_2_-_Volume_2_-_Annexes

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/recherche/globale?ou=Saint-Pol-de-L%C3%A9on&type=&texte=stalles+

...............................................................................................

Bibliographie complémentaire :

 ALEXANDRE-BIDON (Danièle), 2001, « L’iconographie des stalles : partage et transmissions des modèles (enluminures, gravures...) », in K. Lemé-Hébuterne (dir.), Autour des stalles de Picardie et Normandie. Tradition iconographique au Moyen Âge, Amiens, Encrage, 2001, p. 149-166.

 

 

—  BILLIET (Frédéric) 2001, « Un mobilier pour le chant. La vie musicale dans les stalles d’Amiens », Autour des stalles de Picardie et de Normandie. Traditions iconographiques au Moyen Âge, (ed. K. LEME-HEBUTERNE), actes du 4e colloque international de Misericordia International, Amiens, septembre 1999, Amiens, Encrage, 2001, p. 29).

http://docplayer.fr/62357535-L-es-etudes-relatives-a-l-iconographie-des-stalles-de-choeur-ne-peuvent-ignorer.html

file:///F:/chapelles/Saint%20Pol%20de%20L%C3%A9on%20stalles/Stalles%20blog/05_billiet_frederic_un_mobilier_pour_le_chant_la_vie_musicale_dans_les_stalles_de_la_cathedrale_dami.pdf

 

—  BILLIET (Frédéric)  Le miroir des miséricordes: XIIIe-XVIIe siècle : actes du colloque Université de Toulouse-Le Mirail. Images et sociétés, Université de Toulouse-Le Mirail. Section d'histoire de l'art Centre européen d'art et de civilisation médiévale, 1996 - 262 pages

 

.—  BLOCK (Elaine C.), 2003,Corpus of medieval misericords. France. XIII - XVI  century, Turnhout, Brepols, 2003,444 p. 

E. C. Block: 'Proverbs on Choir Stalls in the Rhineland', ProfaneA. Mid. Ages, v/1 (1996), pp. 25–45

.—  BLOCK (Elaine C.), BILLIET (Frédéric)  Stalles de la cathédrale de Rouen (Les)

https://books.google.fr/books?id=7tThdObk0qwC&pg=PA78&lpg=PA78&dq=stalles+saint-pol-de-l%C3%A9on&source=bl&ots=tth0hiC8_3&sig=zZ9bwe1_Qj7cICq9VvvVWu8EHyY&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiMjJnC-IvYAhXDDcAKHcx-DRk4FBDoAQhEMAU#v=onepage&q=stalles%20saint-pol-de-l%C3%A9on&f=false

— BOURNOT-DIDIER (Nancy) , 2000, André Sulpice et les stalles du Rouergue Thèse de doctorat en Histoire de l'art soutenue à Toulouse 2

"Andre sulpice, ligni faber menuisarlus fusterius, selon les textes, originaire de bourges, fut le concepteur entre 1462 et 1489-90, des stalles de la cathedrale de mende. De la chartreuse saint-sauveur et de la collegiale notredame de villefranche-de-rouergue ainsi que de la cathedrale notre-dame de rodez. D'autres chantiers lui furent longtemps attribues : les stalles de la cathedrale de bourges, de la cathedrale de vence, de notre-dame de la carce de marvejols de la cathedrale de beziers, de l'eglise de l'abbaye de loc-dieu et une partie des actuelles stalles basses de la cathedrale de rodez. Cette these declasse ces ensembles en s'appuyant, soit sur une stricte analyse comparative, soit sur l'existence de documents. Lorsqu'il ne subsiste aucun vestige, ni aucun texte d'archives les stalles ont ete definitivement ecartees des realisations possibles de l'atelier d'andre sulpice. Malgre des qualites techniques de menuiserie et de sculpture dont ont fait preuve les ouvriers particulierement experimentes de l'atelier de sulpice, son rayonnement dans le rouergue et les environs fut peu important. Seules les stalles de salles-curan refletent son influence en devellopant deja les motifs ornementaux de la renaissance, visibles depuis 1492-1498 aux dossiers des stalles consulaires de villeneuve d'aveyron, puis de conques et dans une moindre mesure a sauveterre-de-rouergue. Conjointement et systematiquement a l'analyse formelle de chaque ensemble de stalles est menee une etude sur les chapitres de chanoines, les emplacements et les questions de preseance des ecclesiastiques et parfois des laics et la liturgie propre aux stalles. Ce travail ne se cantonne pas a une description iconographique des misericordes, il aborde le fonctionnement d'un atelier de menuiserie la personnalite d'un maitre-d'oeuvre en compte la destination originelle des stalles en tant que mobilier liturgique, reflet d'une severe hierarchie capitulaire, parfois facteur de conflits politiques."

 

 

— CHARLES (Olivier ), 2004, Chanoines de Bretagne, carrières et cultures d'une élite cléricale au siècle des Lumières, Presses Universitaires de Rennes

http://books.openedition.org/pur/17414

 

—  DURAND (Georges) : Monographie de l'église Notre Dame, cathédrale d'Amiens. Tome II . Yvert et Tellier, 1903.

http://www.stalles-dg.info/Acc/durdescrip.htm

 

 

— KRAUS (Dorothy et Henry), 1968, Le monde caché des miséricordes. Suivi du répertoire de 400 stalles d'églises de France. Paris, 263 p. Les éditions de l'amateur.

MISERICORDIA INTERNATIONAL MEDIEVAL ICONOGRAPHY

http://misericordia-international.blogspot.fr/

SITES PHOTO

http://tchorski.morkitu.org/14/stpol-01.htm

— PELAD-OLIVIER (Monique), L'emplacement et l'organisation des stalles de la cathédrale de Rouen des origines à nos jours.

http://docplayer.fr/62033271-L-emplacement-et-l-organisation-des-stalles-de-la-cathedrale-de-rouen-des-origines-a-nos-jours.html

http://www.rouen-histoire.com/Cathedrale/Stalles/Index.htm

— PEYRON (Paul), 1901,  La Cathédrale de Saint-Pol et Le Minihy Léon, Quimper, Imprimeur de l’Évêché, 1901, 248 p. (lire en ligne) ou archive.org

https://archive.org/stream/lacathdraledesa00peyrgoog#page/n12/mode/2up/search/psallette

— PRIGENT (Christiane)   Sculptures de danseurs et de jongleurs dans les édifices religieux, à l’époque romane et à l’époque gothique. « Représentations sculptées de danseurs et de jongleurs comme manifestation de la culture laïque dans les édifices religieux à l'époque romane et à l'époque gothique », in M.S.H.B., tome LXXI, 1994, p. 279-313.

https://hicsa.univ-paris1.fr/documents/pdf/MondeRomainMedieval/Prigent.pdf

— LANGLOIS (E.-H.) 1827, Notice sur les bas-reliefs des stalles de la cathédrale de Rouen et sur le Lay d'Aristote, E.-H. Langlois, Rev. de la ST. Lib. d'Em. de la S.-I., 1827, p.12.
— LANGLOIS (E.-H.)  1838, Stalles de la cathédrale de Rouen, E.-H. Langlois, 1838.

— LEMÉ (K.) 1994,  Stalles de Haute-Normandie, K. Lemé, Etudes Normandes, 1994/3, p. 21.
—  LEMÉ (Khristiane), 1993, Images de la société à travers les stalles du nord-ouest de la France, XIVe http://www.theses.fr/1993PA040260

LEMÉ (Kristiane) : Le costume au début du XVI°siècle à travers les stalles de la cathédrale d'Amiens. Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie. 4° trimestre 1996

LEME-HEBUTERNE, Kristiane. Les Stalles de la cathédrale Notre-Dame d'Amiens. Mémoires de la Société des Antiquaires de Picardie. Paris : Picard, 2007, tome XXVI.

p. 17-44 ; p. 57-114 ; p. 168-173

TOURTIER, Guy (de), PRACHE, Georges. Les Stalles de la cathédrale d’Amiens, XVIème siècle. Lyon : Lescuyercz, 1970.

Kristiane Lemé-Hébuterne, Les stalles de la cathédrale Notre-Dame d’Amiens, Paris, Picard, 2007, 28 cm, 248 p., 213 fig. en n. et b. et en coul., carte, plans, dessin. – ISBN : 978-2-7084-0792-3

JOURDAIN (Edouard) et DUVAL (Charles) : Les stalles de la cathédrale d'Amiens. Extrait des Mémoires de la Société des Antiquaires de Picardie. Amiens, Duval et Herment 1843.

 — AMIENS. 1509 et 1522.

https://inventaire.hautsdefrance.fr/dossier/stalle-du-choeur-decor-en-bas-relief-d-une-jouee-la-vierge-des-litanies/08160568-5bd4-486b-8dce-04262e6e6f4e

https://inventaire.hautsdefrance.fr/recherche/globale?texte=Amiens+stalles

 

https://www.richesses-en-somme.com/cath%C3%A9drale-insolite-int%C3%A9rieur/stalles-de-la-cath%C3%A9drale/

 La visite virtuelle des stalles peut se faire sur le site  http://www.stalles-dg.info/Pag/accueil.htm

— BEAUVAIS : Inscription sur la 10ème stalle du côté gauche en haut sur une miséricorde : DE avec étoile et lune

https://inventaire.hautsdefrance.fr/dossier/ensemble-de-83-stalles/afd61497-aa6e-4021-b20b-5c2f92980865

SOISSONS

https://inventaire.hautsdefrance.fr/dossier/serie-de-82-stalles/a873a336-a6d3-42a7-888e-e7f1a5ef3caa

 

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  • : Le blog de jean-yves cordier
  • : 1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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