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Voir aussi : sur cette chapelle :
- Les lambris peints (1430-1470) de la chapelle Notre-Dame-du-Tertre : la Création.
- La Vierge allaitante de la chapelle Notre-Dame-du-Tertre.
- Les sablières sculptées de la chapelle Notre-Dame-du-Tertre.
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Sur le thème du Credo apostolique et prophétique, voir :
Vierge allaitante II : Chapelle Notre-Dame de Kergoat, Quéméneven: I. les vitraux.
Le Credo prophétique et apostolique et l a maîtresse-vitre de l'église de Quemper-Guezennec (22).
La façade de l'ossuaire de l'enclos paroissial de Sizun et son Credo apostolique. 1585-1588.
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L'ensemble pictural des lambris de la chapelle Notre-Dame-du-Tertre à Châtelaudren est réputé et bien connu, et sa découverte reste l'un des grands moments des Journées du Patrimoine en Côte d'Armor, où les visiteurs dûment guidés se succèdent pour admirer les 138 panneaux historiés de un mètre carré environ. Par une sollicitude insigne, des transats jaune sont même installés pour que les touristes ne se cassent pas trop le cou, et c'est dans le plus grand confort qu'ils examinent soit les 96 panneaux du chœur, soit ceux des trois vies de saints de la chapelle Sainte-Marguerite : l'histoire de sainte Marguerite, de saint Fiacre et de sainte Marie-Madeleine.
Ils trouveront facilement sur place ou en ligne toutes les informations requises, notamment par le site officiel de la commune. Ils apprendront que ces lambris ont été peints entre 1430 et 1470, et les différents thèmes leur seront explicités. Que demande le peuple !
(Je ne résiste pas à l'envie d'emprunter au site Tourisme en Bretagne l'une des photos d'Emmanuel Berthier ) :
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Il faut d'abord comprendre l'organisation des lambris. Ceux-ci sont répartis en huit rangs de 12 panneaux, quatre rangs à droite et quatre rangs à gauche. Geslin de Bourgogne proposait de les suivre de haut en bas et de droite à gauche dans le serpentin d'une sorte de jeu de l'oie : et c'est ainsi qu'on indiquera au spectateur le déroulement des scènes :
—Registre supérieur sud (à droite) : 1-Création des Anges. 2-Le Père éternel. 3-Création de la Terre 4-Création des montagnes. 5-Création du soleil et de la lune. 7-Création des animaux. 8-Création d’Adam et Ève. 9-Dieu se repose. 10-Adam et Ève au paradis terrestre. 11-La tentation.12-Adam et Ève chassés du paradis.
— Registre supérieur nord (à gauche): 13-Adam et Ève au travail. 14-Adam et Ève avec leurs enfants. 15-Offrande de Caïn. 16-Offrande d’Abel. 17-Meurtre d’Abel par Caïn. 18-Noé construit l’Arche. 19-L’Arche flotte sur les eaux. 20-Noé taille de la vigne. 21-Ivresse de Noé. 22-Sacrifice d’Abraham. 23-Echelle de Jacob. 25-Moïse recevant les Tables de la Loi.
—Deuxième registre sud: 25 à 30-Les 12 Prophètes.31-L’Annonciation.32 et 33-La Visitation.34-La Nativité.35- La Circoncision.
— Deuxième registre nord: 37/38/39-Adoration des Mages. 41-Allégorie du Semeur. 42-La fuite en Egypte. 43-La présentation au temple. 44-Jésus parmi les docteurs. 45 et 46-Jésus tenté par le Démon. 47-Le Démon chassé par Jésus. 48-Le baptême du Christ.
—Troisième registre sud: 49-La Transfiguration.50 et 51-La femme adultère.52-La résurrection de Lazare. 53-Le repas chez Simon.54 et 55-Entrée du Christ à Jérusalem.56-Jésus chasse les vendeurs du temple. 57-Trahison de Judas.58-La Cène. 60-Lavement des pieds
—Troisième registre nord: 61-Les Apôtres endormis. 62-Prière du Christ au jardin des Oliviers. 63-Baiser de Judas. 65 et 66-Le Christ conduit chez Anne. 67-Le Christ conduit chez Caïphe. 69-Le Christ souffleté par les gardes. 70-Le Christ conduit à Pilate. 71-Le Christ devant Pilate. 72-Le Christ sortant du prétoire.
—Quatrième registre nord: 85-Jésus est dépouillé de ses vêtements. 86-Jésus est cloué sur une croix. 87-La Crucifixion. 89-La mise au tombeau 90- Le Christ aux limbes. 91-La résurrection. 92-Apparition du Christ aux disciples d’Emmaüs. 93-Apparition du Christ à Marie-Madeleine. 94-Apparition du Christ à Saint-Thomas. 95-L’Ascension. 96-La Pentecôte.
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Voici une idée de ce qui vous attend :
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Lambris peints (1430-1470) du coté droit du chœur de la chapelle Notre-Dame-du-Tertre à Châtelaudren. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
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Mais si l'importun et taquin monsieur Lambda demande le nom de chacun des "12 Prophètes", ou la traduction des inscriptions latines qui courent sur les différents phylactères sybilins sifflant tels des serpents au dessus de sa tête, il ne trouvera réponse ni sur ce site, ni dans les écrits des nombreux érudits bretons qui ont participé au florilège de la bibliographie ad hoc. Et c'est en vain qu'il lira les "Quelques notes sur les origines de Châtelaudren et les peintures de la chapelle Notre-Dame-du-Tertre" de Couffon (1936), ou la description princeps de Geslin de Bourgogne en 1848, ou les écrits d' A. de Barthélémy. C'est encore en vain qu'il cherchera en ligne une documentation iconographique panneau par panneau.
Ce dont monsieur Lambda a rêvé, Lavieb l'a fait. Mais, eh !, seulement pour une petite partie des lambris du chœur.
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Comme j'étais installé dans l'un des transats de gauche, j'avais devant moi les quatre rangs de droite. Et la cloche sonna la fin des visites avant que j'ai pu passer sur la coursive tribord. J'avais donc au menu, en haut, Dieu créant le monde (Genèse 1 et 2), puis les douze Prophètes annonçant la venue d'un Sauveur, puis les douze scènes de la Vie Publique du Christ, et en fin les douze premières scènes de la Passion.
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Lambris peints (1430-1470) du coté droit du chœur de la chapelle Notre-Dame-du-Tertre à Châtelaudren. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
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Quarante huit panneaux, c'était encore trop, je ne pouvais vous imposer un tel corpus. J'optais pour le deuxième rang, celui où les inscriptions latines m'attiraient par leurs sinueuses énigmes.
Je commençais (tankafer), par le début, derrière l'autel. Adieu, transat !
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Lambris peints (1430-1470) du coté droit du chœur de la chapelle Notre-Dame-du-Tertre à Châtelaudren. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
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I. LES PROPHÈTES JÉRÉMIE ET DAVID.
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1°) À gauche, le prophète Jérémie présente sur son phylactère les mots PATREM INVOCABITIS.
Il s'agit d'une citation qui ne se retrouve pas dans le Livre de Jérémie malgré des références proposées dans la littérature Ez.3:19 ou 29:12 et 10:12 ; Isaïe 51., mais qui lui est attribuée : on parle donc du "Pseudo-Jérémie".
"Mgr Brunod pense qu'il s'agirait d'une interprétation de Jérémie 10:12. Ce pourrait être aussi simplement une interférence entre deux textes, Jérémie 3:19 et le texte que G. Durand attribue à David A principio terram fundasti et opus manuum tuarum caeli Psaume 101:26 (F. Gay, 1993 p. 185).
La création du ciel et de la terre est comme un calque du premier article du « Credo présenté par saint Pierre.
Elle est retrouvée dans la plupart des Credo apostoliques et prophétiques (Psautier de Jean de Berry, Cambray, Sienne, cathédrale de Cambrai etc.) sous la forme complète Patrem invocabitis qui terram fecit et condidit coelo , "Le père vous appelle qui a fait le ciel et la terre". Elle débute la série des 12 prophètes et Apôtres de la verrière de Quemper-Guézennec , verrière quasi contemporaine de ces lambris car datée de 1460-1470, à moins de 30 km au nord de Châtelaudren (Maps).
— Voir le Psautier du duc Jean de Berry folio 7v qui date de 1380-1400.
— Voir le Bréviaire du roi Martin d'Aragon folio 2v réalisé en 1380-1403.
-Attributs (non spécifiques) : bonnet rouge et noir, longue barbe non peignée roussâtre.
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2°) David.
Le roi David présente le verset 7 du Psaume 2 : Dominus dixit ad me Filius meus et tu ego hodie genui te : "Le Seigneur m'a dit : tu es mon Fils ; je t'ai engendré aujourd'hui".
Les deux prophètes et leurs citations sont présentes sur le Credo apostolique et prophétique de la maîtresse-vitre de Quemper-Guezennec. le verset de David est aussi présent (Gay, 1993) dans 16 autres Credo prophétiques. Il est associé à saint André et au 2ème article: « Et in Jesum-Christum, filium ejus unicum, Dominum nostrum »,
Ce verset sert d' Introït de la messe de minuit, l'office de la Nativité.
Attributs : couronne, manteau fourré d'hermines sur les épaules, les manches et le bord inférieur.
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Lambris peints (1430-1470) du coté droit du chœur de la chapelle Notre-Dame-du-Tertre à Châtelaudren. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
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Lambris peints (1430-1470) du coté droit du chœur de la chapelle Notre-Dame-du-Tertre à Châtelaudren. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
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II. LES PROPHÈTES ISAÏE ET SOPHONIE.
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1°) Isaïe
Il déroule le verset ECCE VIRGO CONCIPIET ET PARIET FILIUM .
Ecce virgo concipiet et pariet filium Voici que la vierge concevra et enfantra un fils.
"Le verset Isaïe 7:14 est très fréquent dans les Credo mais figure aussi dans une trentaine de cycles des prophètes, quelque soit le thème général de l'œuvre (Vie du Christ, Nativité, Arbre de Jessé, glorification de la virginité de Marie), sans compter les représentations d'Isaïe seul." (Gay, 1993)
Isaïe est présent, après Jérémie et David, sur la verrière de Quemper-Guézennec, avec ce verset. Il y est associé à Jacques le Majeur et au 3ème article « Qui conceptus est de Spiritu Sancto, natus ex Maria virgine ».
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2°) Sophonie.
Il présente son verset So 3:9 : IN VOCABUNT O[MNE]S NOMEN D[OMI]NI ET SERVIANT EI . La citation exacte et complète de la Vulgate est : Ut vocent omnes in nomine Domini et serviant ei umero uno, "Afin qu'ils fassent tous appel au nom de l'Eternel, pour le servir d'un commun accord". Il est associé à Saint Jean et au 4ème article « Passus sub Pontio Pilato, crucifixus, mortuus et sepultus ».
— Psautier de Jean de Berry folio 17v : Sophonie So 3,9 : Invocabunt omnes nomen domini et servient ei / Tous lapeleront et bien le serviront.
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Lambris peints (1430-1470) du coté droit du chœur de la chapelle Notre-Dame-du-Tertre à Châtelaudren. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
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Lambris peints (1430-1470) du coté droit du chœur de la chapelle Notre-Dame-du-Tertre à Châtelaudren. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
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III. LES PROPHÈTES ZACHARIE ET OSÉE.
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1°) Zacharie
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Zacharie donne à lire ces mots ASPICIENT O[MNE]S AD ME QUEM CONFIXERUNT dans lequel on reconnaît Zacharie 12:10. . Alors que le texte de la Vulgate est et aspicient ad me quem confixerunt " Et ils tourneront les regards vers moi, celui qu'ils ont percé", la forme avec OMNES est attestée par le père Charles Cahier dans les stalles de la cathédrale de Genève et dans le manuscrit anglais Arundel 83, associée au quatrième article du Credo.
Ascipient omnes ad me quem confixerunt se traduit par "Ils pleureront tous sur moi qu'ils ont cloué" (cf. Gaffiot configo).
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2°) Osée.
Le prophète montre le verset O MORS ERO MORS TUA MORSUS TUUS ERO INFERNE
Osée 13:14 O Mors, ero mors tua, morsus tuus ero inferne : "Mort, où est ton fléau ? Séjour des morts, où est ton pouvoir de destruction".
Dans les Credo prophétiques, le verset est mis en relation avec le 5ème article du Credo Descendit ad inferna, tertia die ressurexit a mortuis "Il [Jésus] est descendu aux enfers ; le troisième jour il est ressuscité des morts". Ce verset d'Osée est donc considéré comme préfigurant la victoire du Christ sur la mort, après sa descente aux Limbes. On le retrouve ainsi aussi sur l'Arbre de la Croix de Taddeo Gaddi dans le réfectoire du couvent de Santa Croce à Florence.
Psautier de Jean de Berry : folio 15v : Osée 13:14 : O mors ero mors tua morsus tuus ero inferne / Mors tu es trop dure enfer par moy sera mors
Le verset d'Osée est retrouvé dans le Credo de Cambrai, ou dans celui du Baptistère de Sienne, et au total dans treize Credo du XIIe et XIIe siècle selon F. Gay.
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On remarquera qu'Osée tient un livre, le Livre d'Osée, conformément à une tradition iconographique des prophètes bibliques.
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Lambris peints (1430-1470) du coté droit du chœur de la chapelle Notre-Dame-du-Tertre à Châtelaudren. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
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Lambris peints (1430-1470) du coté droit du chœur de la chapelle Notre-Dame-du-Tertre à Châtelaudren. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
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IV. LES PROPHÈTES AMOS ET MALACHIE.
1°) Amos.
Le prophète Amos présente son verset 9: 6 : QUI EDIFICAT ASCENSIONEM SUAM IN CELO, "Il a bâti sa demeure dans les cieux".
Sur le Credo de Quemper-Guézennec, il accompagne le sixième article à coté de saint Thomas. Françoise Gay le signale sur 19 phylactères des Credo, Qui aedificat in caelo ascensionem suam [et fasciculum suum super terram fundavit], ou sur deux Arbres de Jessé de la fin du 12e siècle (Bible de Saint-Bertin et Psautier d'Ingelburge).
— Baptistère de Sienne, ou Emile Mâle: Amos, même citation qu'ici, qui aedificavit in coelo ascensionem suam .
—Grandes Heures de Berry. folio 3v : Amos : Apem [sic pour Ipse] est qui edificat ascensionem suam in celo,
— Cathédrale d'Oviedo (source)
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2°) Malachie.
Son phylactère contient son verset 3:5 : ET [ACCEDAM] AD VOS I[N] IUDICIO ET ERO TESTIS.
Et accedam ad vos in iudicio, ero testis velox maleficis, et adulteris, et perjuris, "Je m'approcherai de vous pour le jugement .." se retrouve 13 fois dans les Credo recensés par F. Gay, mais il y est attribué à Sophonie.
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Lambris peints (1430-1470) du coté droit du chœur de la chapelle Notre-Dame-du-Tertre à Châtelaudren. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
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Lambris peints (1430-1470) du coté droit du chœur de la chapelle Notre-Dame-du-Tertre à Châtelaudren. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
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V. JOËL ET MICHÉE.
1°) Joël.
Le prophète Joël tient du bout des doigts le phylactère qui s'élève comme une flamme et dit : EFFUNDAM DE SPI[RI]T[U] MEO SUPER OM[N]E[M] CARNEM.
Ce n'est pas littéralement le verset Joel 2:28 "effundam spiritum meum super omnes carnem", mais plutôt la citation de Joël dans les Actes des Apôtres 2:17 , qui donne bien, dans la Vulgate, Effundam de spiritu meo super omnem carnem, "Je répandrai de mon esprit sur toute chair".
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2°) Michée.
DEPONET DOMINUS OMNES INIQUITATES NOSTRAS : cette forme est attestée sur les stalles de l'ancienne abbaye cistercienne d'Hauterive en Suisse, mais aussi à La Malleraye, et dans le Psautier de Jean de Berry comme dans les Grandes Heures de Jean de Berry (attribué à Malachie) . Ou dans le Credo de la chapelle de Jean de Bourbon en l'abbaye de Cluny. Ou les stalles de Saint-Pierre de Genève. Pourtant elle diffère ici de la Vulgate de Michée 7:19 Deponet iniquitates nostras "Il mettra sous ses pieds nos iniquités", retrouvé dans 17 Credo recensés par F. Gay. Il est associé à l'apôtre Simon et au 10ème article sur la rémission des péchés, « Remissionem peccatorum ».
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Lambris peints (1430-1470) du coté droit du chœur de la chapelle Notre-Dame-du-Tertre à Châtelaudren. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
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Lambris peints (1430-1470) du coté droit du chœur de la chapelle Notre-Dame-du-Tertre à Châtelaudren. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
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VI. LES PROPHÈTES ÉZÉCHIEL ET DANIEL.
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1°) Ézéchiel.
Il nous montre le texte EDUCAM VOS DE SEPULCRIS VESTRIS POPULUS MEI
Educam vos de sepulcris vestris, populus meus "Je vous ferai sortir de vos sépulcres, ô mon peuple" est le verset Ézéch., 37:12. Il est associé à l'apôtre Jude-Thadée qui annonce la résurrection de la chair avec le 11ème article « Carnis resurrectionem ».
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2°) Daniel.
Son phylactère indique EVIGILABUNT OMNES ALII AD VITAM ALII AD OPROBUM
Il s'agit du verset Daniel, 12:2. Comme le remarquait E. Didron dans les Annales archéologiques, le texte originel de Daniel, « Et multi de his, qui dormiunt in terra e pulvere, evigilabunt: alii in vitam aeternam, et alii in opprobrium, ut videant semper », ne fait pas ressusciter tous les morts, mais seulement beaucoup d'entre eux. En ajoutant le mot omnes, le sens se trouve modifié et la résurrection pour le Jugement s'applique à tous : Evigilabunt omnes: alii ad vitam, alii ad opprobrium "Tous se réveilleront, les uns pour la vie éternelle, les autres pour l'opprobre".
Il est associé à l'apôtre Mathias qui ferme le Credo avec le 12ème article « Vitam aeternam. Amen. »
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Lambris peints (1430-1470) du coté droit du chœur de la chapelle Notre-Dame-du-Tertre à Châtelaudren. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
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Lambris peints (1430-1470) du coté droit du chœur de la chapelle Notre-Dame-du-Tertre à Châtelaudren. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
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VII. L'ANNONCIATION.
Annoncé par les douze Prophètes, le grand moment va survenir. Tandis que Dieu envoie son Esprit sous la forme d'une colombe, l'ange Gabriel souligne des ses gestes le sens de son phylactère : AVE GRATIA PLENA DOMINUS TECUM, Je te salue toi à qui une grâce a été faite , le Seigneur est avec toi. Luc 1, 28.
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Lambris peints (1430-1470) du coté droit du chœur de la chapelle Notre-Dame-du-Tertre à Châtelaudren. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
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8. LA VISITATION.
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BENEDICTA TU IN MULIERIBUS BENEDICTUS FRUCTUS VENTRIS TUI
Luc 1:42 benedicta tu in mulieribus, et benedictus fructus ventris tui. "Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni".
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Zacharie, à gauche, (l'époux d'Elisabeth et le père de Jean-Baptiste) est un personnage intermédiaire entre l'Ancien Testament et le Nouveau : certaines de ses caractéristiques ne sont pas en sa faveur ou soulignent son appartenance à la classe sacerdotale hébraïque et au Temps révolu (la canne, l'attitude courbée, la barbe blanche, la courbe de son nez, son bonnet conique tenu à la main, ou son vêtement enveloppant) et d'autres, comme la vivacité de son regard, font de lui l'auteur du Benedictus ou Cantique de Zacharie, lorsque sa langue se délia.
Les deux femmes s'opposent par leur âge et leur posture (l'une droite fière et jeune, l'autre, âgée et courbée). Marie porte un surcot ouvert, à la mode dans la seconde moitié du XVe siècle sous un manteau bleu. Elisabeth cache ses cheveux et sa gorge par un touret et une barbette ou guimpe, et ses bras par un surcot fermé.
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Lambris peints (1430-1470) du coté droit du chœur de la chapelle Notre-Dame-du-Tertre à Châtelaudren. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
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Lambris peints (1430-1470) du coté droit du chœur de la chapelle Notre-Dame-du-Tertre à Châtelaudren. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
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DISCUSSION.
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1°) Par l'analyse des phylactères, les Prophètes sont désormais identifiés : ce sont :
- Jérémie et David.
- Isaïe et Sophonie .
- Zacharie et Osée
- Amos et Malachie
- Joël et Michée .
- Ézéchiel et Daniel.
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2°) Le corpus des 12 inscriptions est réuni et traduit :
— Pseudo-Jérémie Patrem invocabitis "Le père vous appelle [ qui a fait le ciel et la terre]".
— David Ps. 2:7 Dominus dixit ad me Filius meus et tu ego hodie genui te : "Le Seigneur m'a dit : tu es mon Fils ; je t'ai engendré aujourd'hui".
— Isaïe Is.7:14 Ecce virgo concipiet et pariet filium « Voici qu'une vierge concevra et enfantera un fils »
— Sophonie So. 3 :9 Invocabunt omnes nomen domini et servient ei "Afin qu'ils fassent tous appel au nom de l'Eternel, pour le servir d'un commun accord".
— Zacharie : Za 12:10 Ascipient omnes ad me quem confixerunt "Ils pleureront tous sur moi qu'ils ont cloué"
— Osée Os.13:14 O Mors, ero mors tua, morsus tuus ero inferne : "Ô Mort, où est ton fléau ? Séjour des morts, où est ton pouvoir de destruction".
— Amos : Am 9:6 Qui edificat ascensionem suam in celo , "Il a bâti sa demeure dans les cieux".
— Malachie Ma 3:5 : Et accedam ad vos in iudicio, ero testis "Je m'approcherai de vous pour le jugement .."
— Joel Jo 2:28 Effundam de spiritu meo super omnem carnem "Je répandrai de mon esprit sur toute chair".
— Michée Mi 7:19 Deponet dominus omnes iniquitates nostras "Le Seigneur mettra sous ses pieds toutes nos iniquités".
— Ézéchiel : Ezech 37:12 Educam vos de sepulcris vestris, populus meus "Je vous ferai sortir de vos sépulcres, ô mon peuple "
— Daniel : Dan 12:2 Evigilabunt omnes: alii ad vitam, alii ad opprobrium "Tous se réveilleront, les uns pour la vie éternelle, les autres pour l'opprobre".
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3°) La forte relation entre ces 12 versets prophétiques et les Credo apostoliques et prophétiques est établie.
En effet, tous ces versets sont utilisés dans les Credo des apôtres et des prophètes qui associent à chacun des douze articles du Credo un Apôtre, et un Prophète avec son verset. Et ces 12 inscriptions des phylactères de Notre-Dame-du-Tertre ne sont jamais réunis dans un autre contexte. D'autre part, les modifications apportées au texte de la Vulgate dans ces inscriptions relèvent également de cette tradition iconographique, qui apparaît sous forme d'enluminure dans les Calendriers des Psautiers, Bréviaires et Heures entre la fin du 13e siècle et le début du 15e siècle (cf. Annexe II)
Enfin, l'ensemble des 96 panneaux de ces lambris peints est organisé d'après le chiffre douze, en huit rangées de douze panneaux, et ce sont encore douze prophètes qui sont convoqués ici, dans un rapport étroit avec les douze articles de foi du Credo, mais aussi — d'où le lien avec les Calendriers enluminés) — avec les douze heures du jour, les douze mois de l'année et les douze signes du Zodiaque.
Dernier argument, la proximité de la maîtresse-vitre de Quemper-Guézennec et de son Credo, édifiée à peu près à la même époque, témoigne de l'importance de ce thème, de sa connaissance, et, peut-être, de son influence sur ce corpus d'inscription.
Un article que je n'ai jamais pu retrouver parle de cette interprétation : Denis Pichon Note sur les peintures murales de Notre-Dame-du-Tertre à Châtelaudren : présence d'un Credo prophétique Société d'émulation des Côtes-d'Armor, 2000 ou 2002, 130, p. 115-122. Mais il faudrait parler d'un Credo prophétique sans Credo, inscrit entre les lignes (entre les images) par référence tacite et intertextualité.
On sait que les Pères de l'Église grecque et latine ont recherché dans les prophéties quelles pouvaient être les douze propositions analogues à celles du Symbole des apôtres. Comme le disait A.N. Didron, "L'ancien Testament étant le miroir où se réfléchit la lumière directe du christianisme, on devait entendre dans le texte de la Loi ancienne comme le bégaiement du symbole de la Loi nouvelle."
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4°) Ces douze Prophètes précèdent l'Annonciation et la Visitation.
C'est donc une démarche typologique établissant des liens entre le texte biblique de l'Ancien Testament et le texte évangélique qui est exposée ici, dans une tradition bien établie dans les Arbres de Jessé, le Speculum humanae salvationis et les Bibles des Pauvres. Néanmoins, le choix des Prophètes et des versets est différent de ces trois traditions, et est bien caractéristique des Credo.
Les 3 premiers phylactères parlent de la Création (premier rang à droite) et de l'Incarnation avec la naissance du Christ (Annonciation, Visitation, Anne et Joachim, etc.).
Mais les autres phylactères préfigurent la Passion et la mort du Christ, sa Résurrection, sa montée aux Cieux, et surtout son retour pour la Seconde Parousie .
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5°) Douze versets dans une vaste Horloge Sacrée.
Il faut donc les resituer au cœur du damier des 96 panneaux et considérer ceux-ci comme la présentation du Temps Sacré, animé par l'Histoire du Salut.
Cette Histoire Sainte commence par les 12 scènes de la Création : création du Monde et de l'Homme qui est aussi le début du Temps narratif. Et celui de la Chute.
Puis vient le Temps Biblique vétéro-testamentaire avec les 12 panneaux des Patriarches. Un temps complètement révolu pour les chrétiens du 15e siècle, qui, comme nous aussi, comptent les années à partir de la naissance de Jésus-Christ. Qui n'ont presque aucune connaissance historique de l'Antiquité, mais une connaissance intime de Caïn et Abel, de Noé, d'Abraham ou de Jacob.
Dieu intervient dans le Temps en préfigurant par les Prophètes la nécessité d'un rachat ou Rédemption de la Chute par la naissance d'un Sauveur puis en accomplissant ce Plan : ce sont les douze panneaux des Prophètes et de la Vie de Marie.
Les autres séries de douze panneaux exposent la Passion, la Mort, la Résurrection du Sauveur, mais aussi les différentes apparitions du Sauveur et enfin son Ascension puis la Pentecôte. Le cycle s'achève donc par la réception par les Apôtres des douze articles du Credo, douze langues de feu marquant l'intervention de l'Esprit Saint.
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6°) Le passage du temps est indiqué par l'artiste: l'anachronisme comme marque d'altérité.
Les Prophètes sont représentés portant une longue barbe en désordre, souvent grise pour souligner leur âge. Ils portent tous (sauf David) un chapeau à bord retroussé, ou un chaperon enfilé en cagoule (Michée) ou scapulaire (Zacharie), ou au pan pendant dans la nuque (Daniel). Ils sont vêtus de robes et manteaux serrés à la taille par une ceinture, parfois fourrés de vair ou d'hermines, aux manches longues comme des houppelandes. Ils sont tous chaussés de chaussures à bout pointus, comme les poulaines.
Enfin, ils sont placés sur des sols à damiers et carrelages géométriques, devant des fonds décoratifs à motif géométrique ou floral stéréotypé répété et non devant des fonds naturalistes ou damassés.
Les personnages sont tous debout, occupant toute la hauteur du panneau. La tête est légèrement tournée ou inclinée vers leur compagnon de loge. Contrastant avec leur expression austère et leurs attitudes figées, la gestuelle est expressive, soit qu'elle désigne de la main ou de l'index le verset de la banderole, soit qu'elle soit élocutoire ou, comme pour Malachie, qu'elle exprime l'argumentation scholastique. A contrario, les regards sont tous détournés voire torves, lourds, dépourvus de la lumière de la Révélation.
Comme l'a bien remarqué l'auteur de l'article du site de Châtelaudren, "ces caractéristiques s'opposent à celles des personnages de la chapelle Sainte-Marguerite, plus élégante et aux proportions plus harmonieuses." et "Une distinction doit être faite entre les vêtements du chœur, qui étaient portés essentiellement dans la seconde moitié du 14e siècle et durant la première moitié du siècle suivant, et ceux de la chapelle Sainte-Marguerite, lesquels sont typiques de la mode du dernier tiers du 15e siècle." :
"Dans le premier cas, les costumes les plus représentés sont des robes, parfois surmontées de pèlerines. Les manteaux sont souvent resserrés à la taille, et tombent à mi-jambes ou sur les pieds, dessinant dans certains cas de gros plis en reliefs. Certains sont doublés de fourrure, rembourrés aux épaules ou encore munis de manches pendantes. Certains costumes, comme les chaperons à crète ou à bourrelet, les chausses et les poulaines ont continué à être portés jusqu'à la fin du 15e siècle et se retrouvent dans les représentations de la chapelle Sainte-Marguerite. Dans celle-ci, on relève notamment les pourpoints resserrés aux hanches, les hennins, les robes au corsage ajusté dont la ceinture est portée au-dessus de la taille."
Je citerai aussi Couffon :
"Les figures sont bien dessinées au trait noir, les gestes des personnages sont justes, et les scènes, pleines de mouvement, sont très décoratives. Leur inspiration est toute française. Ainsi que nous l'avons indiqué au début de ces notes, les auteurs qui ont étudié ces peintures ont été unanimes à les attribuer à la générosité de Marguerite de Clisson ; mais un examen attentif montre que cela ne peut être. Si certains des costumes représentés dénotent bien en effet la fin du règne de Charles VI, la plupart datent seulement des règnes de Charles VII et de Louis XI.
En particulier, si plusieurs personnages vêtus de robes courtes ou longues ont des manches ouvertes, beaucoup ont les manches serrées aux poignets et bouffantes à l'épaule, et plusieurs des robes ou pourpoints portent des mahoitres. Les toilettes féminines sont également décolletées en pointe avec tassel, mode due, comme l'on sait, à l'influence d'Agnès Sorel, et plusieurs dames sont coiffées du hennin, toutes choses qui dénotent la seconde moitié du XVème siècle. D'ailleurs le fait que les cavaliers portent le harnois blanc de plates qui précéda l'armure Maximilienne, viendrait confirmer cette époque s'il en était besoin et montrer ainsi que la décoration du lambris suivit de très près sa construction.
Si donc l'on s'en tient aux costumes, l'on doit dater ces peintures de 1460 à 1485 environ, et elles sont en effet, à ce point de vue, toutes semblables aux miniatures de l'école de Fouquet, de Jean Colombe, du maître de Gérart de Roussillon ou de Guillaume Vrelant, Loyset Liedet, etc.
Vraisemblablement, c'est plutôt vers la dernière des dates précitées que l'on doit en fixer l'exécution si l'on veut bien remarquer que tant les architectures que les montants séparant les tableaux ne comportent plus rien de gothique."
En fait, l'artiste a repris pour ses Prophètes les caractéristiques des enluminures de la fin du 14ème siècle notamment commandités par Jean de Berry, et on y retrouve les poulaines, les bonnets plus ou moins coniques et les amples manteaux.
Je peux penser que cet anachronisme est délibéré, et qu'il cherche à ainsi témoigner de l'altérité temporelle du temps vétéro-testamentaire.
De même, tout oppose les visages fermés, disgracieux, voire patibulaires des Prophètes et ceux des anges, de Marie ou d'Elisabeth dans les panneaux suivants. Avant d'y voir (mais sans l'exclure) une stigmatisation des Prophètes comme Juifs, il faut envisager la possibilité d'une recherche de rendre l'altérité de la même façon par laquelle les enlumineurs de Touraine et de Bourges le font pour indiquer la différence entre un Musulman, un Romain ou un Oriental, et un Français. Néanmoins, on ne peut oublier que dans les Credo des calendriers ( cf. illustration infra), les Prophètes détruisent mois après mois les murs de la Synagogue alors que la Foi est à l'abri des murailles de l'Église : une certaine hostilité s'exprime alors.
C'est donc dans une réflexion sur la césure entre les deux temps du Temps sacré, avant et après la Rédemption, que s'inscrivent peut-être ces différences stylistiques.
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En conclusion, ce Credo prophétique sans Credo est un exemple unique, dont la singularité peut être soulignée.
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BnF Rothschild 2529. Breviarium secundum ordinem Cisterciencium, dit Bréviaire de Martin d'Aragon, Catalogne, 1380-1403, folio 9 copyright BnF Gallica
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David et André, Latin 18014 Petites Heures de Jean de Berry, Paris (vers 1375) ; Bourges (1385-1390), Credo des apôtres et des prophètes folio 1v copyright BnF Gallica.
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ANNEXES : DEUX DESCRIPTIONS.
I. BARRAL I ALTET (Xavier), 1987, " Décor peint et iconographie des voûtes lambrissées de la fin du Moyen Âge en Bretagne". In: Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 131ᵉ année, N. 3, 1987. pp. 524-567; doi : 10.3406/crai.1987.14524 http://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1987_num_131_3_14524
"Un décor exceptionnel à Châtelaudren L'église Notre-Dame-du-Tertre à Châtelaudren (Côtes-du-Nord) conserve deux ensembles de lambris peints assez exceptionnels qui décorent, l'un la voûte du chœur et de la croisée, et l'autre la chapelle méridionale Sainte-Marguerite12 (figs. 2, 3, 4). Mentionnée en 1389 et 1428, l'église actuelle de Châtelaudren est un monument composite des xve et xvie siècles, avec des parties plus récentes. Le plan présentait à l'origine une nef prolongée par un chœur et un chevet plat, dotée d'un bas-côté méridional, d'un porche d'entrée et d'une ou plusieurs chapelles. L'attribution récente de la fondation de l'église au comte du Goëllo apparaît comme vraisemblable, avant la mention, au début du xvne siècle, comme prieuré de Saint-Melaine de Rennes. Des travaux sont signalés au cours du xvme siècle, parmi lesquels on remarque en 1730 le lambrissage de la nef et du bas-côté. Les peintures des lambris du chœur et de la chapelle Sainte-Marguerite sont signalées dès 1849 par J. Geslin de Bourgogne, avant le classement de l'église, qui intervient en 1851, et les premières restaurations des peintures dirigées par le même Geslin entre 1851 et 1853. Divers travaux de restauration sont à nouveaux entrepris de 1877 à 1881 ; ils comprennent en 1879 l'exécution de divers relevés par le peintre Charles Lameire. Après une restauration de la couverture et la reconstruction de la flèche entre 1920 et 1922, la toiture est entièrement refaite entre 1950 et 1970, période au cours de laquelle prend place la restauration générale des lambris peints dirigée par Marcel Nicaud à partir de 1963. Ces restaurations ont permis de faire des observations techniques sur l'exécution des peintures et ont redonné une unité à l'ensemble en complétant par des ébauches les parties manquantes.
La voûte du chœur couvre une surface d'environ 13 m de longueur sur 8 m de largeur. Une corniche de bois reçoit les lambris au nord et au sud, tandis qu'à l'est ils rejoignent directement la maçonnerie.
A l'ouest on trouve le cintre de bois posé lors des restaurations récentes et la bande lambrissée qui commémore les restaurations du siècle dernier. Le lambris était fixé à l'origine par des vis et maintenu par des couvre- joints. Les planchettes de chêne sont de dimensions relativement régulières (0,55 m sur 0,15 m); au xixe siècle les lambris manquants ont été remplacés par des planches plus grandes en sapin. La peinture, qui utilise l'œuf comme liant, est posée directement sur le bois sans couche préparatoire. La mise en place du décor a été organisée sur la base d'un quadrillage déterminant des cases de 1 m de côté.
Les 96 panneaux de la voûte du chœur sont distribués en huit rangées de douze panneaux chacune. Les panneaux sont séparés par des colonnes et encadrés par des arcades. La forme brisée de la voûte détermine la disposition des images suivant deux sens opposés ; de chaque côté, quatre bandes horizontales se lisent à la suite les unes des autres, d'est en ouest ou d'ouest en est, à partir du sommet méridional de la voûte jusqu'à la base septentrionale de celle-ci. Cette disposition permet au spectateur une progression régulière dans la lecture des images, simultanément des deux côtés de la voûte. Les illustrations de l'Ancien Testament occupent les vingt-quatre panneaux des deux lignes centrales de la voûte. Neuf développent le récit de la Création tandis que les huit suivants concernent les épisodes de la Chute. La postérité d'Adam et Eve occupe les quatre panneaux suivants, puis on trouve le Déluge et l'histoire de Noé. On remarque l'absence de la très populaire représentation de la tour de Babel. Abraham, Isaac, Jacob et la remise des Tables de la Loi complètent la série.
La transition vers le Nouveau Testament est symbolisée par la présence des douze prophètes qui occupent six panneaux de la troisième rangée.
Les soixante-six panneaux restants offrent un déroulement inspiré du Nouveau Testament qui commence avec l'Annonciation et la Visitation, décrit la naissance et l'enfance de Jésus en onze panneaux, insiste sur les trois tentations, résume la vie publique du Christ en six panneaux, et s'achève par le cycle de la Passion. Les trente-six panneaux consacrés à ce dernier débutent avec l'entrée à Jérusalem et accompagnent les actions du Christ jusqu'à la Mise au tombeau. On remarque que le cycle de la Passion est détaillé avec soin et que la succession des épisodes est régulière et sans manques. Cette immense bande dessinée s'achève par sept panneaux consacrés respectivement à la descente aux Limbes, la Résurrection, les trois apparitions — ici, dans l'ordre, pèlerins d'Emmaus, Marie-Madeleine, Thomas — , l'Ascension et la Pentecôte. La voûte de la chapelle Sainte-Marguerite couvre une surface d'environ 7,50 m de longueur sur 5,50 m de largeur, et le décor de la voûte lambrissée est complété par celui d'un tympan également en bois, de 5,50 m sur 2 m. L'organisation de la surface polychrome est ici plus complexe par la présence de trois programmes différents. La division de l'espace est cependant proche de celle de la voûte du chœur : six rangées de six panneaux chacune pour la voûte proprement dite, et deux registres pour le tympan. Le sens de la lecture est rigoureux, de gauche à droite et de haut en bas."
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II. GESLIN DE BOURGOGNE :
"Au-dessus du sanctuaire du chœur et de la nef se déroule l'histoire sacrée depuis le commencement des temps jusqu'au jour où le saint Esprit descendant sur les Apôtres, l'église de Dieu se trouve définitivement constituée : de chaque côté de l'autel quatre rangs de 12 tableaux chacun, se lisent de haut en bas et de gauche à droite, de manière que chaque ligne prise au côté de l'épître [à droite] vous mène au côté de l'évangile [à gauche].
Le premier rang à droite résume toute la tradition chrétienne jusqu'à la chute de l'homme. Le premier tableau dont, par malheur une moitié manque, renferme la création des esprits célestes qui paraissent encore en grand nombre, vêtus de blanc, prosternés et nimbés mais sans ailes. Le deuxième nous montre Jehovah sous la figure d'un vieillard vénérable coiffé d'une riche thiare et nimbé d'or. Il repose dans sa gloire, entouré des Vertus des Puissances, et des Dominations qui siègent autour de lui dans des sortes de stalles étagées. Le troisième tableau commence la Genèse, in principio creavit Deus cœlum et terram. Ici le Tout-Puissant a quitté son trône, il est seul, car par lui seul tout doit être créé; de la main gauche il tient une baguette dont il touche un globe à demi forme et de la droite il le bénit il marche sur un gazon fleuri emblème de la félicité parfaite. Le quatrième nous présente le créateur mettant en quelque sorte en ordre, de sa main, des flots des ondes et des nuages c'est le deuxième jour de la Genèse et de la création, le sublime ouvrier sépare les eaux d'avec la terre; les plantes naissent de toutes parts. Au sixième tableau vient le quatrième jour de la Genèse, le Seigneur d'un bras puissant lance un globe à travers les espaces. Le septième tableau renferme le cinquième et une partie du sixième jour. Le Tout-Puissant est entouré des oiseaux des poissons, des animaux de toute sorte. Au huitième tableau nous passons au deuxième chapitre de la Genèse. Adam repose endormi dans le paradis terrestre Dieu forme la femme; c'est de sa propre main qu'il la modèle comme toutes ses autres œuvres. Au neuvième tableau nous arrivons au 7ème jour le Très-Haut se repose sur son trône et embrasse d'un coup-d'œil satisfait l'ensemble de la création. Au dixième tableau Adam et Eve reçoivent du Seigneur la royauté terrestre qui met le sceau aux bontés du créateur pour cette créature privilégiée mais en même-temps ils reçoivent les préceptes qui doivent conserver leur lien de dépendance à l'égard du souverain maître. Dans leur chaste nudité, ils sont plus décents que bien des tableaux soi-disant religieux de nos jours; en les esquissant, l'artiste avait compris le verset de la Genèse Erat autem uterque nudus Adam scilicet et uxor ejus et non erubescebant . Le onzième tableau en partie effacé comme le précèdent ne nous laisse plus voir que Eve recevant la fatale pomme ici le malin est femme jusqu'à la ceinture et du reste serpent ce qu'il y a de plus curieux, c'est que tandis que notre première mère est nue dans son innocence le tentateur a eu soin de couvrir d'une sorte de voile entr'ouvert la gorge de femme dont il s'est paré. Enfin le douzième tableau nous montre le châtiment suivant de près la faute, nos premiers parents honteux sont chassés à grands coups de verges du Paradis terrestre dont la porte est revêtue de fortifications du XIVème siècle.
Le premier rang de gauche nous présente la vie des patriarches 1° Adam travaille à la terre et Eve file; 2°. Eve allaite son premier né et Adam construit une cabane 3°. Caïn offre un sacrifice devant un ciel vide 4°. Abel offre les premiers nés de ses agneaux et le Seigneur le regarde avec bonté; 5°. le meurtre d'Abel; 6°. construction de l'Arche; 7°. le déluge l'arche seule surnage sur les eaux 8°. Noé plante la vigne; 9°. Cham raille son père endormi; 10°. Sacrifice d'Abraham 11°. Jacob fait le songe de l'échelle mystérieuse ce tableau est fort endommagé et le suivant manque tout-à-fait.
Le deuxième rang à droite contient toutes les prophéties relatives au Messie d'abord viennent deux à deux les grands prophètes en six tableaux. Tous, excepté Daniel sont âgés, chacun porte un phylactère sur lequel se lit un passage saillant de leur prophéties. – Le septième tableau représente l'Annonciation puis trois tableaux manquent, et le douzième montre, avec la Présentation au temple, la prédiction d'Anne et de Siméon.
Le deuxième rang de gauche renferme toute la vie privée du Sauveur. Les trois premiers tableaux sont consacrés aux Mages le quatrième est fruste le cinquième nous montre le massacre des Innocents le sixième la Fuite en Egypte; le septième l'intérieur de la maison de Nazareth le huitième Jésus-Christ au milieu des Docteurs les neuf, dix et onzième les trois tentations dans le désert le douzième, le Baptême par immersion du Sauveur par saint Jean.
Les douze tableaux qui suivent et qui forment le troisième rang de droite résument toute la vie publique du Sauveur jusqu'à la Passion, en commençant par les noces de Cana.
Le quatrième rang à droite représente la Passion depuis l'entrevue de Jésus-Christ et d'Hérode jusqu'à l'épisode de Ponce-Pilate le livrant au peuple.
Enfin le quatrième rang de gauche commence par le crucifiement pour finir par la descente du saint Esprit sur les Apôtres. "(Geslin de Bourgogne 1848)
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ANNEXE II.
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LES CREDO APOSTOLIQUES ET PROPHÉTIQUES DES MANUSCRITS DE LA BNF.
Classés par ordre chronologique de la fin du 13ème siècle au début du 15ème, avce des extraits des Notices de la BnF.
— Français 9220 Verger de Soulas ou Speculum theologiae France nord 13e siècle, folio 13v Articles de la Foi Articula Fides mettant en parallèle 12 prophètes et 12 apôtres, avec leurs versets respectifs
http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc570307
http://visualiseur.bnf.fr/CadresFenetre?O=COMP-1&I=30&M=imageseule
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—[Français 400 speculum humanae salvationis (trad. anonyme abrégée) 2eme moitié-fin 14e ]
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9059177c/f5.item.zoom
— Latin 10483-10484 Breviarium ad usum fratrum Predicatorum, dit Bréviaire de Belleville, 1323-1326 par Jean Pucelle fol.6r-v
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8451634m/f13.image
— Nouvelle acquisition latine 3145 Horae Johannae reginae Navarrae Première moitié du XIV e siècle (vers 1330-1340) folio 4 à 9v
La décoration du volume a été attribuée à quatre artistes dont trois issus de l’atelier de Jean Pucelle . Le successeur du maître, Jean le Noir , a dirigé le travail et illustré les deux offices les plus importants : ceux de la Vierge et de la Passion : cf. Le Trésor de la Sainte-Chapelle , 2001, cat. 46 ; Rouse, II, p. 79 ; Kyunghee Pyun et Anna D. Russakov, Jean Pucelle : Innovation et Collaboration in Manuscript Painting , 2013, p. 131-148. Le quatrième artiste a été identifié à Jean Mahiet à qui l’on doit la décoration de La vie et miracles de saint Louis (BnF, Français 5716): on reconnaît sa main dans la scène représentant s. Louis et Robert d’Artois portant les reliques de la couronne d’épines au f. 102 ( Trésor de la Sainte-Chapelle , fig. 150).
Légendes des peintures : voir la base en ligne : http://www.mandragore.bnf.fr et S. Cockerell, A descriptive catalogue of the second series of fifty manuscripts in the collection of Henry Yates Thompson , 1902, p. 167-179.
http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc71029k
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— Latin 1052 breviarium parisiense Bréviaire de Charles V vers 1364-1370
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84525491/f25.image
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— Latin 18014 Petites Heures de Jean de Berry, Paris (vers 1375) ; Bourges (1385-1390), Credo des apôtres et des prophètes folio 1-6v
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8449684q/f9.image.r=Horae+ad+usum+Parisiensem+ou+Petites+heures+de+Jean+de+Berry.langEN
Enlumineurs, Jean Le Noir (13..-1380). Jean, Pucelle (1...- 1334). Jacquemart de Hesdin. Enlumineur, Maître de la Trinité.Cinquième Maître. Pseudo-Jacquemart. Jean de Limbourg. Enlumineur, 1375-1390 Date d'édition : 1410-1420.
Contributeur : Jean Lavenant. Copiste
Paris (vers 1375) ; Bourges (1385-1390). - Écriture : littera gothica textualis formata. Patrick de Winter identifie le copiste au scribe parisien Jean Lavenant : « The Grandes Heures of Philip the Bold… », in Speculum, 57, 1982, p. 814-815 ; Rouse, Manuscripts and their makers…, 2000, I, p....
La composition du manuscrit est à rapprocher d’autres livres d’Heures de Jean de Berry : les Enseignements qui figurent aux f. 8-20 ont sans doute été copiés sur les Heures de Jean le Bon citées dans l’inventaire de 1413 au n° 968 (Guiffrey, Inventaires, 1894, I, p. 257). Le ms a peut-être servi de...Une mention inscrite sur le recto de la de la garde A ont incité les historiens à voir en Louis Ier d'Anjou le premier destinataire du manuscrit. L'ouvrage serait passé à sa mort, en 1384, à son fils Louis II d'Anjou : « … Et estoit escrit desus : Louys roy de Hierusalem et de Sicile, duc d’Anjou,...
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— Français 13091 Psautier de Jean de Berry vers 1386 par André Beauneveu, Bourges Credo des Apôtres et des Prophètes, folio 7v-8 à 29-30.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84546905/f16.zoom
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— BnF Rothschild 2529. Breviarium secundum ordinem Cisterciencium, dit Bréviaire de Martin d'Aragon, Catalogne, 1380-1403, fol. 2v à 13v, Credo des apôtres et des prophètes.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b52000996s/f6.image
Le calendrier, qui occupe les fol. 2-13, est orné, à chaque mois, d'une miniature à mi-page qui représente l'Église et la Synagogue. Près de l'Église on voit, au mois de janvier,saint Paul, et, aux autres mois, les destinataires de ses épîtres (en février les Romains, en mars les Corinthiens, en avril les Galates, en mai les Éphésiens, en juin les Philippiens, en juillet les Colossiens, en août les Thessaloniciens, en septembre Tïmothée, en octobre Titus, en novembre Philémon, en décembre les Hébreux) ; devant la Synagogue est un personnage de l'Ancien Testament, rapproché d'un personnage du Nouveau (en janvier Jérémie et Pierre ; en février David et Jean ; en mars Isaïe et Jacques fils de Zébédée ; en avril Daniel et André ; en mai Osée et Philippe ; en juin Sophonias et Thomas ; en juillet Michée et Barthélemy ; en août Joël et Mathieu ; en septembre Agée et Jacques ; en octobre Ézéchiel et Simon ; en novembre Malachie et Thadée ; en décembre Zacharie et Mathias). Les noms des mois sont écrits en catalan. Le calendrier contient un curieux obituaire de la famille royale d'Aragon au XIII e et au XIVe siècle.
Manuscrit réalisé pour le roi Martin d'Aragon (1395-1410), dernier roi de la branche catalane, comme en témoignent ses armoiries, d'or à quatre pals de gueules (Aragon), aux ff. 17v., 18, 293v., 341v. et 374, la devise As a far fasses au fol. 17v. et l'obituaire dans le calendrier (de 1213, mort de Pierre II d'Aragon, à 1396, mort de Jean I d'Aragon, frère et prédecesseur de Martin). Le texte est à l'usage de l'abbaye cistercienne de Poblet, lieu de sépulture des rois d'Aragon. Le manuscrit passe ensuite à Alphonse V le Magnanime qui le fait compléter vers 1420-1430 (armoiries au f. 444v. : d'or à deux pals de gueules ; cet écu se retrouve dans d'autres manuscrits, Latin 5264 et Espagnol 8 ; emblèmes du roi : épis de millet, livre ouvert, siège périlleux de la Table ronde). Bibliothèque de Charles de Rothschild à Francfort-sur-le-Main. Collection James de Rothschild. Legs Henri de Rothschild à la Bibliothèque nationale en 1947.
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— Latin 919 Grandes Heures de Jean de Berry 1400-1410 [achevé en 1409].
Enlumineurs : Jacquemart de Hesdin ; pseudo-Jacquemart. Maître de Boucicaut. Maître du duc de Bedford. Le manuscrit présente aujourd’hui 24 miniatures d’allégories bibliques dans le calendrier et 28 miniatures illustrant le texte. Folio 1-6v. Calendrier avec saints parisiens en lettres d’or.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b520004510/f9.image
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SOURCES ET LIENS.
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— Dossier photographique restaurationshttp://www.culture.gouv.fr/public/mistral/mdp-etudes_fr?ACTION=RETROUVER_TITLE&FIELD_98=LOCA&VALUE_98=%20Bretagne%20&GRP=140&SPEC=3&SYN=1&IMLY=&MAX1=1&MAX2=100&MAX3=100&REQ=((Bretagne)%20%3ALOCA%20)&DOM=All&USRNAME=nobody&USRPWD=4%24%2534P
— SITE DE CHÂTELAUDREN
http://www.chatelaudren.fr/fr/information/29512/les-lambris-peints-chapelle-rouge
—
http://cdn1_3.reseaudescommunes.fr/cities/169/documents/8z79rggvywtfnx1.pdf
— BERTHIER Emmanuel (pour la photo des transats jaunes dans son diaporama)
http://www.tourismebretagne.com/decouvrir-les-destinations/baie-de-saint-brieuc-paimpol-les-caps/les-incontournables/chatelaudren/?utm_source=Newsletter&utm_medium=Newsletter&utm_campaign=NEW_FR_novembre_15
— GESLIN DE BOURGOGNE : Bulletin Monumental, 1849, pp. 600-605.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k310344/f612.image
— A. de Barthélémy : La légende de saint Budoc et de sainte Azénor (Mémoires de la Société
d'Emulation, année 1866, pp. 235 et suiv.).
— A. de Barthélémy, J. Geslin de Bourgogne, Anciens évêchés de Bretagne, histoire et monuments, Saint-Brieuc, 1879, V, p. 52-73 ;
— A. de Barthélémy, L. Guimard, Résumé du rapport de M. de Geslin sur les peintures murales de Notre-Dame-du-Tertre, dans Bulletin monumental, XV, 1849, p. 600-605.
— Gaultier du Mottay : Répertoire archéologique des Côtes-du-Nord, 1883-84.
— Abbé France : Autour de mon clocher, etc
— COUFFON (René), 1936 Quelques notes sur les Origines de Châtelaudren et les Peintures de la Chapelle N.-D. du Tertre", Bull, et mém. de la Société d'émulation des Côtes-d'Armor T. 68 p.145-159.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58027444/f192.image.r=chatelaudren%20lambris
— GAY Françoise), 1993, "Le choix des textes des prophètes face aux apôtres du Credo" in , Colloque Pensée, image et communications ; à propos des stalles de Saint-Claude, Asprodic, p. 185-192.
— LE GAC (Christian), 2015, « Mes journées du patrimoine 2015 »
http://www.christianlegac.com/2015/09/mes-journees-du-patrimoine-2015.html
— JUREZ-LANCIEN ( Yann), Châtelaudren (Mairie de) , 1994, La Chapelle Notre-Dame-du-Tertre à Châtelaudren 47 p. : ill., photogr., bibliogr. ; 23 cm.
— SITE INFOBRETAGNE
http://www.infobretagne.com/chatelaudren-notredame-du-tertre.htm
— MESNARD (Maurice), "Châtelaudren et sa chapelle de Notre-Dame du Tertre", Mémoires de la Société d'émulation des Côtes-du-Nord, t. C1X, 1981, p. 9-15.
— Thibout (Marc), 1949, , Notre-Dame-du-Tertre de Châtelaudren, dans Congrès archéologique de France, 107e session-Saint-Brieuc, 1949, p. 216-226.
— Forget, 1984, La chapelle Notre-Dame-du-Tertre à Châtelaudren, mémoire de maîtrise, Univ. de Rennes II,