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1 février 2018 4 01 /02 /février /2018 19:49

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Zoonymie des Odonates. Avant l'ère des noms, celle des enluminures. 39 libellules des manuscrits français (hors BnF) de la fin du XIVe à la fin du XVIe siècle.

 

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Voir aussi :

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Dans un article de 1991, l'entomologiste britannique Philip S. Corbet (1929-2008), pour dresser un bref tableau de l'histoire de l'odonatologie, décrivait six "brins" (il évitait délibérément le terme de "périodes" ou "ères" car ces Brins (Strands), une fois constitués, se poursuivaient sans s'interrompre).

Il  distinguait ainsi le   Brin de l'Exploration, principalement pré-linnéen, puis  le Brin de la Codification, apparu en 1758 avec le Systema naturae de Linné, puis le  Brin de la Classification né en 1820, le Brin de l'Intégration (1913-), le Brin de l'Intercommunication rendu nécessaire par l'explosion des informations (1970-) et enfin celui de la Préservation (1980-), imposé par les destructions des habitats  engendrés par  l'importance croissante de l'impact humain.

CORBET (Philip S​​​​​​.), 1991, A brief history of odonatology  Adv. Odonatol. 5 : 21-44 December, 1991.

Cette systématisation, comparable à l'étude des cernes de croissance d'un tronc, pourrait reconnaître une partition plus générale autour de la parution en 1758 de la 10ème édition du Systema naturae de Linné :  le brin Pré-linnéen, ou Anonyme, car les insectes en général et les Odonates en particulier sont dépourvus de nom propres, précéderait le brin Post-Linnén, ou Nomenclatural, où chaque espèce va progressivement être dénommée, et placée dans le vaste système des noms de Genre, de Famille et d'Ordre.

Le champ de la Zoonymie, étude des noms des animaux, ne débute donc en toute logique qu'après 1758. C'est d'autant plus vrai pour les Odonates, puisqu'avant cette date, le mot Libellula (et a fortiori Libellule) n'existe pas. 

Néanmoins, toute science doit explorer non seulement son objet (ici, le nom des Odonates), mais aussi le terreau qui a permis le développement de son objet (ici, la période Pré-Linnéenne).

Cette recherche peut porter sur la philologie, pour dénicher d'éventuelles appellations vernaculaires anciennes comme "Demoiselle", ou pour saluer l'apparition du nom Libella (1550) pour les larves puis les Libellules dans le langage scientifique, sur les ouvrages des naturalistes décrivant les Insectes (successivement ceux d'Aldrovandi en 1602, de Thomas Moufet en 1634, de Johann Swammerdam en 1669, d'Anton van Leuwenhoeck en 1695, de James Petiver en 1698 et de John Ray en 1710, de René-Antoine Ferchault de Réaumur en 1738 et 1742, ou de Roesel), ou enfin sur les illustrations qui permettaient de désigner un insecte en le représentant. 

Ce sont précisément sur les seules illustrations que reposent notre compréhension des connaissances acquises sur les Odonates pour la large période précédant Aldrovandi, soit toute la période médiévale et de la Renaissance avant le début du XVIIe siècle. 

 

Pour P.S Corbet, lors du très long Brin Exploratoire précédant le travail de Linné, des faits biologiques et des constatations subjectives ont été accumulés. P.S. Corbet suit les torons de ce brin dans l'art préhistorique du bronze ancien égéen, dans la poterie inca ou pré-inca du Chili et du Pérou, dans la littérature dans l'Épopée de Gilgamesh (3000-2000 av. J.C),  dans le glossaire Urra-Hubullu  des tablettes babyloniennes (à partir du XVIIIe siècle av. J.C), dans les peintures égyptiennes exécutées à partir du XVe siècle av. J.C, ou dans les symboles de libellules apparaissant en Chine sur de la vaisselle de cuivre, des carapaces de tortues ou des ossements oraculaires, de la dynastie Yin (Chang) du XVe au XIe siècle avant notre ère.

Pour la période médiévale, il mentionne les libellules, magnifiquement dépeints dans certains bréviaires médiévaux, par exemple le Bréviaire de Belleville de l'atelier de Jean Pucelle à Paris (1323-1326 ), dans l'exemplaire de Berlin de la Bible de Gutenberg de 1453,  dans les Grandes Heures d'Anne de Bretagne illustrées par Jean Bourdichon ( 1503-1508), et dans le Bréviaire Grimani (1510-1520). "Il a fallu l'invention de l'imprimerie en Europe et la libération intellectuelle de la Renaissance pour révéler ce que les observateurs contemporains connaissaient  des libellules. Les progrès au cours du 16ème siècle ont été marqués par les activités impressionnantes des encyclopédistes, parmi lesquels le Suisse Conrad Gesner, et surtout l'Italien Ulisse Aldrovandi, qui  avaient des observations intéressantes à consigner."

Mais si on se penche sur la période [0-1758] de  ce Brin Exploratoire, il devient vite évident qu'il faut placer deux jalons majeurs : la parution du De animalibus insectis d'Aldrovandi en 1602, mais aussi, pour les illustrations, la naissance de l'École de Gant-Bruges vers 1470. En effet, c'est avec cette école que vont apparaître, dans les Bordures à fleurs et insectes et les Attrapes qui la caractérisent, les premières représentations évocatrices d'espèces naturelles. 

Je complète donc ainsi la schématisation de Philip Corbet (je ne donne que quelques exemples) :

Brin Exploratoire ( < 1758) :

période médiévale 1200->1470 : Marges des enluminures et dessins médiévaux ->Miniaturistes  de Bruges. 

Bréviaire de Belleville BnF lat. 10483 de Jean Pucelle

période pré-naturaliste I. 1470->1575 : Bordures florales  "au naturel" : Miniaturistes  de Gand-Bruges -> Hoefnagel

– Jean Bourdichon,  Grandes Heures d'Anne de Bretagne (1503-1508)

– Simon Bening, Bréviaire Grimani (1510)

période pré-naturaliste II. 1575->1602 : l'insecte devient objet de science, et occupe une place central dans l'illustration. Joris et Jacob Hoefnagel

– Joris Hoefnagel, Ignis 1575-1580  et Jacob Hoefnagel Archetypa studiaque 1592

période naturaliste 1602->1758 : Aldrovandi ->Linné.

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Le corpus d'enluminure des deux premières périodes comportant des Odonates est suffisamment copieux, non seulement pour constituer un sujet d'étude à part entière, mais aussi pour devoir être diviser en plusieurs articles. Je me "limite" donc ici aux manuscrits français des bibliothèques de province (bases Enluminure et Initiales) avant de rédiger un second article à ceux de la  BnF (base Mandragore). 

 

 


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LES ENLUMINURES DES MANUSCRITS DES BIBLIOTHÈQUES  EN FRANCE .

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Le site publique Enluminure indique la présence de libellules sur six manuscrits, et le site Initiale de lRHT-CNRS sur quarante manuscrits : les voici par ordre chronologique approximatif  :

(Les textes en retrait sont des citations des notices de  l'IRHT, pour les distinguer de mes commentaires d'amateur ).

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— Lyon BM 5146, Heures, latin, France, fin 14e siècle folio 146v.

Libellule aux ailes étendues, nervurées, blanches à points orange, parmi des rinceaux, des fleurs de chardon et des fraises des bois. 

http://initiale.irht.cnrs.fr/codex/2568

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Lyon BM 5146, Heures, latin, fin 14e siècle folio 146v

 

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—  Chambéry - BM - ms. 0004 Bréviaire franciscain, Bréviaire de Marie de Savoie  vers 1430, Italie du Nord (Milan), folio 385.

Enluminures atribuées au Maître des Vitae imperatorum, enlumineur italien, actif à Milan dans le second quart du 15e siècle (attesté après 1428-1449). Nommé d'après un manuscrit de la traduction italienne de Suétone, Paris, BNF, ital. 131, daté de 1431. Cf. F. Lollini, "Maestro delle Vitae Imperatorum", dans Dizionario biografico dei miniatori italiani, secoli IX-XVI, éd. M. Bollati, Milan, 2004, p. 587-589.

http://initiale.irht.cnrs.fr/intervenant/1926

Lire : Anne Ritz-Guilbert, « Extrait de la deuxième partie (chapitre I) « Le Bréviaire de Marie de Savoie, un manuscrit à plusieurs mains », p. 75-93. », in Des drôleries gothiques au bestiaire de Pisanello. Le Bréviaire de Marie de Savoie, Paris, INHA/CTHS (« Les Essais de l'INHA »), 2010, http://journals.openedition.org/inha/2943

"Dans le Psautier, le Maître des Vitae ne s’est pas contenté d’enluminer les initiales historiées. Il exécute aussi la plupart des illustrations marginales, que ce soit les animaux, singe de ménagerie (f. 319), chien courant après un lièvre (f. 319v), guépard (f. 319v), paon (f. 340), sauterelle verte (f. 346v), ou encore les putti. Il n’a pas son pareil pour suggérer l’épaisseur d’une fourrure ou la délicatesse des nus enfantins. Il suffit de mettre côte à côte le putto de sa main du f. 353, aux formes rebondies, jouant de la cornemuse assis sur un coussin dans l’herbe étoilée, et celui d’un collaborateur au f. 594v, à l’ossature maladroitement saillante, assis lui aussi sur un coussin posé dans une herbe aux formes floues, pour en être convaincu. Sa virtuosité dans le rendu du mouvement et de la robe tachetée du guépard bondissant dans la marge du f. 319v  n’est en rien comparable à la manière du collaborateur qui a peint sans grand effet volumétrique, tranquillement posé sur un réceptacle d’herbe au f. 511, un autre spécimen de la même espèce. Seules les illustrations marginales du f. 367v, oiseaux et putti, et la libellule du f. 385 sont d’une qualité inférieure." Ritz-GUILBERT  Folio 009v 

La libellule occupe la  marge supérieure ; c'est un insecte à trois ailes bleues étendues (Anisoptère), au thorax et à la tête verte, à l'abdomen segmenté, au thorax ovoïde, aux yeux jaunes écartés (Zygoptère), avec quatre longues antennes en fouet.

 

http://initiale.irht.cnrs.fr/codex/2568

 

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Chambéry - BM - ms. 0004 folio 385 Bréviaire franciscain vers 1430. Site Enluminure.

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Tours, BM, 0218, Heures dites de Charles V à l'usage de Rome, Belgique (Bruges), vers 1450, f. 150.

 Page décorée de  fleurs dont des roses, d'oiseaux, et d'une libellule. Cette dernière, peinte de profil, a l'abdomen velu, noir à segments blancs, avec une queue en fouet. Les six pattes noires, les yeux séparés et le thorax sont convaincants, mais les ailes semblent contaminées par la forme des fleurs bleues voisines.

http://initiale.irht.cnrs.fr/decor/67189

http://bvmm.irht.cnrs.fr/mirador/index.php?manifest=http://bvmm.irht.cnrs.fr/iiif/8369/manifest&canvasId=http://bvmm.irht.cnrs.fr/iiif/8369/canvas/canvas-1267234

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— Lyon MS 6022 , Livre d'Heures à l'usage de Rome, latin, France de l'ouest (Angers), vers 1450-1460  folio 74-75.

Encadrement orné, initiale ornée (en nombre), page décorée (en nombre), encadrement animé, encadrement historié, miniature en marge (24), initiale à figure (2), miniature (12), bout-de-ligne orné (en nombre), or, couleur. Attribution au Maître de Jouvenel des Ursins. 

La libellule, de profil, est gris-brun ; l'abdomen est segmenté, le thorax et les yeux imprécis, les ailes en raquettes. Les antennes longues et courbées sont irréalistes. Voir la page entière ici.

http://initiale.irht.cnrs.fr/codex/2600

 

 

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—  Clermont-Ferrand - BM - ms. 0084 Heures à l'usage des Antonins, France du sud-est (Savoie)3ème quart XVe s (1450-1475), folio 088 .

 Enluminure par le Maître du Prince de Piémont, enlumineur actif vers 1460-1470 en Savoie et dans le Lyonnais, au service de la maison de Savoie. Nommé d'après le manuscrit Stuttgart, Württemb. Landesbibl., ms. HB I 175, qui porte les armoiries du futur duc de Savoie, Amédée IX en tant que prince de Piémont (1439-1465). Cf. F. Avril et N. Reynaud, Les manuscrits à peintures en France 1440-1520, Paris, 1993, p. 209.

http://initiale.irht.cnrs.fr/intervenant/1997

Marge extérieure : Enfant nu assis sur une  libellule. Libellule bleue, à l'abdomen fin et segmenté, aux ailes semi-étendue, aux yeux contigus, aux trois antennes longues en fouet. Odonata sp.

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 Clermont-Ferrand - BM - ms. 0084 folio 088 Heures à l'usage des Antonins.(3ème quart XVe s (1450-1475). Enfant nu et libellule. 

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—  Marseille - BM - ms. 0112 Heures à l'usage de Troyes ( ?) France de l'est (Troyes), 3ème quart du  XVe s (1450-1475 ) folio 084 . 

Artiste du "Paris, BNF, ms. lat. 00865A", le Missale Trecense. Style archaïque par rapport à la date présumée de l'exécution du décor de ce ms. Influence des continuateurs tardifs du Maître de Bedford, rappelant l'art des années 1410-1420. Artiste dont on retrouve la main dans un certain nombre de livres d'Heures : "Paris, BNF, ms. lat. 10471", "Paris, BNF, ms. lat. 13273", "Nancy, B. m., ms. 0036", "Troyes, B. m., ms. 0117". (http://initiale.irht.cnrs.fr/codex/2769?contenuMaterielId=7298)

 

La libellule occupe la marge extérieure. Insecte à six pattes, à deux ailes à allure foliaire repliées le long du corps, aux yeux séparés l'un de l'autre. L'abdomen blanc, segmenté, forme une crosse dont l'extrémité repose sur une sorte de sac beige, ouvert en entonnoir vers la droite. 

Ce qui serait fabuleux, ce serait d'imaginer que l'artiste ait voulu représenter une libellule lors de son émergence. Le sac, qui est segmenté, serait alors son exuvie, l'apparence gondolée, molle et fripée des ailes serait celle d'un insecte immature, et nous aurions alors une observation particulièrement précoce et attentive de ce stade de développement. Faut bien rêver ! Les découpes en zig-zag du thorax pourraient être liées aux stigmates des modifications qui se sont déroulées.

http://initiale.irht.cnrs.fr/decor/52358

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Société Limousine d'onatologie. Tout doucement, le thorax, la tête, les pattes s’extirpent de l’enveloppe. La libellule se trouve la tête en bas, l’abdomen encore coincé. Elle s’immobilise ainsi de longs moments, comme pour reprendre ses forces.D’un violent coup de rein, elle se redresse, et libère son abdomen. Elle a alors entièrement quitté son enveloppe larvaire.

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 Marseille - BM - ms. 0112 folio 084 Heures à l'usage de Troyes (?) 3ème quart du  XVe s (1450-1475).

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—  Marseille - BM - ms. 0112 Heures à l'usage de Troyes (?), France de l'est (Troyes),  3ème quart du  XVe s (1450-1475) folio 084v .

L'artiste a reproduit en miroir sa libellule sur le verso. La peinture est mieux distincte, et mon hypothèse me semble encore plus crédible.

http://initiale.irht.cnrs.fr/decor/52359

 

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— Tours, BM, 2273 A, Heures (fragment), France de l'ouest (Touraine, Tours ?), 15e s. (1475-1499)  f. 026v,

Page décorée avec une libellule et des  pâquerettes. La libellule au corps bleu ressemble à un petit poisson, mais la segmentation est soigneusement peinte.

http://initiale.irht.cnrs.fr/decor/15303

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Amiens, Bibl. mun., ms. 0200,  Heures à l'usage de Paris vers 1460 (France du Nord ; Amiens?) f. 095.

 

Heures à l'usage de Paris latin , français France du nord (Amiens) vers 1460, page décorée, miniature (35), initiale ornée (en nombre), initiale champie (en nombre), initiale cadelée, encadrement animé, armoiries, couleur, orAttribution au Maître de Rambures et au Second maître des Grandes Chroniques Peinture du f. 31 par le Second maître des Grandes Chroniques selon Cat. Avril-Reynaud, du Premier Maître des Grandes Chroniques de France selon M. Gil 'Miniatures flamandes'.
Possesseur Jacques de Rambures, sire de Dompierre (destinataire) et Corbie, abbaye Saint-Pierre

Heures à usages multiples : Paris (heures de la Vierge), Thérouanne (office des morts), Amiens 

http://initiale.irht.cnrs.fr/codex/202?contenuMaterielId=507


Maître de Rambures, Picardie, Hesdin, enlumineur nommé d'après Amiens, BM, ms. 200, exécuté pour Jacques Rambures (mort en 1488). Actif dans le troisième quart du 15e s. en Hesdin où, vers 1460, il collabore avec Loyset Liédet, et, vers 1460-1470, en Picardie (probablement Amiens, cf. S. Nash, Between France and Flanders. Manuscript Illumination in Amiens in the Fifteenth Century, Londres, 1999, p. 194-204). Il maintient des connexions artistiques avec Bruges. Cf. T. Kren et S. McKendrick, Illuminating the Renaissance: The Triumph of Flemish Manuscript Painting in Europe, Los Angeles, 2003, p. 255-256

http://initiale.irht.cnrs.fr/intervenant/2015

Bordure de la représentation de David s'adressant à Yahvé le psaume pénitentiel n°6.  Domine ne in furore tuo arguas meParmi des fleurs bleues, rouges ou pourpres,  sont peints deux hybrides anthropomorphes musiciens.  Un joueur de cornemuse occupe la marge droite, et un autre être, aux ailes et abdomen de libellule, jouant d'un instrument à une seule corde, occupe la marge inférieure. Ce monocorde ressemble fort à la trompette marine, mais l'artiste a omis de représenter l'archet. Le musicien, entièrement bleu,  au buste de jeune garçon possède l'abdomen segmenté à extrémité effilée et les deux paires d'ailes roses aux ptérostigmas marqués par des taches saumon.

http://initiale.irht.cnrs.fr/decor/91042

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Il me paraît judicieux de montrer le joueur de cornemuse  de la marge latérale droite.

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— Lyon BM 5147, Heures (Belgique, Flandres?), 1450-1499 folio 080.

Dans la très riche bordure florale, il est plus facile de reconnaître l'Ancolie ou les deux oiseaux que le frêle insecte de la marge verticale droite. Son corps losangique et ses ailes en deux éventails se distinguent néanmoins, et on ne peut qu'admirer avec quelle minutie le miniaturiste a peint chaque patte et chaque segment.

http://initiale.irht.cnrs.fr/codex/2569

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Lyon BM 5147, Heures (Belgique, Flandres?), 1450-1499 folio 080.

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Chaumont, BM, 0033, Bréviaire à l'usage de Langres, France de l'est (Bourgogne ?), après 1481,  f. 330. Page décorée de fleur, de fraise, et d'un enfant nu sur une (?)  libellule.

http://initiale.irht.cnrs.fr/decor/10970

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Avignon, BM, 0146 Missel, avant 1585, f. 001. Page décorée, avec armes de Georges d'Armagnac, Insectes (chenille, libellule, coccinelle, mouche), fleur, oiseau, gerbe de blé. Devise : "exinanitus repleo".

La libellule est peinte en bleu, avec les ailes semi-redressées comme les Zygoptères. Les antennes en corne et le "museau", ou la position des pattes, montrent que, malgré la date tardive (Hoefnagel a peint déjà son Aeshna cyanea  parfaitement fidèle au modèle !), l'artiste se préoccupe d'avantage de la stylisation remarquable de la composition que de l'observation de la Nature.

http://initiale.irht.cnrs.fr/decor/7172

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 — Chantilly, Musée Condé, 0564 (1047) Recueil de ballades et de chansons, France ou Italie, 15e s.  f.037. Tête de chien-libellule.


Prolongement marginal.  Représentation associée dans la même marge d' une tête de chien et d' une libellule (Anisoptère).

http://initiale.irht.cnrs.fr/decor/78281

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Autun, BM, S 151  Pontifical romain d'Antoine de Chalon, evêque d'Autun  , France de l'est (Bourgogne) 1483-1500  f. 091


Page décorée, miniature pleine page (1), miniature (5), encadrement historié (1), encadrement animé, initiale ornée, initiale juridique, armoiries , couleur, or
Attribution au Maître des prélats bourguignons  (attesté vers 1475-1510) enlumineur actif en Bourgogne dans le dernier quart du 15e s. et la première décennie du 16e. Nommé d'après sa clientèle principale, des dignitaires ecclésiastiques d'Autun, de Langres et de Dijon. Il enlumine de nombreux livres liturgiques et livres d'heures. Cf. F. Avril et N. Reynaud, Les manuscrits à peintures en France 1440-1520, Paris, 1993, p. 393. Pour son corpus voir aussi M.-F. Demongeot-Bourdat, "Un livre d'heures inédit de la famille Berbisey", Art de l'enluminure, 13, 2005, p. 16-39. 

 http://initiale.irht.cnrs.fr/codex/398?

http://initiale.irht.cnrs.fr/intervenant/1925

La libellule aux allures sommaires possède deux caractéristiques notables : les ailes bleues — comme Calopteryx virgo — et l'extrémité de l'abdomen qui est bifide, afin de représenter les appendices anaux.

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Toulouse, BM, 0135, Heures à l'usage de Rome, France du sud-est (Provence), 1480-1490  f. 035. Marge extérieure Singe tenant une libellule en laisse . Le singe est assis sur un tabouret.

Le enluminures sont attribuées à l'entourage du . Le  Maître du Coeur d'Amour épris, enlumineur et peintre actif probablement en Anjou ou en Provence, dans la seconde moitié du 15e s. Nommé d'après l'exemplaire du Livre du Coeur d'Amour épris de Paris, BNF, fr. 24399. Il enlumina aussi entre autres le Trésor des histoires, Paris, BNF, ms. fr. 1367, un Code de Justinien portant les armoiries de Pierre de Laval (Louvre) et un tableau, le Retable Beaussant (cathédrale d'Angers). Cf. Splendeur de l'enluminure. Le Roi René et les livres, dir. M.-E. Gautier, Angers, 2010, no. 28, p. 304-305. http://initiale.irht.cnrs.fr/intervenant/1984

S'il est attesté que les enfants des siècles passés s'amusaient à attraper des papillons et à y attacher un fil pour les faire voler à leur guise, je n'ai pas de témoignage de cette pratique avec les libellules, hormis, indirectement, cette enluminure. Abdomen et thorax cylindriques. Couleur bleue pour l'ensemble du corps et des ailes, qui sont divisées en quatre ou cinq secteurs frappés d'une ocelle. Décoratif mais non naturaliste.

http://initiale.irht.cnrs.fr/decor/59480

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Toulouse, BM, 0136, Heures, France, vers 1480-1490  f. 159

 

Page décorée d' oiseaux dont un paon, de libellule, de pensées et  acanthe. L'artiste a distingué le thorax et la tête par une couleur brune, tandis qu'il a peint l'abdomen en bleu-vert à segments blancs. Les ailes, nervurées comme des feuilles de Plantain, sont dressées (Zygoptère) et de couleurs bleu et vert. Les appendices anaux sont ébauchés. 

http://initiale.irht.cnrs.fr/decor/97621

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Amiens, BM, Lescalopier 020 Heures à l'usage de Rome France du nord (Picardie) vers 1495 f. 019v.

 

La Notice précise : "Enluminures attribuées au Maître d'Antoine Clabault. Bordures au naturel s'inspirant des modèles ganto-brugeois."

http://initiale.irht.cnrs.fr/codex/6051?contenuMaterielId=664

 Le Maître d'Antoine Clabault 15e s. (attesté vers 1490-1500 ), actif à  Amiens, est un enlumineur amienois actif vers la fin du 15e s. Nommé d'après un Epistolier (Paris, BNF, Arsenal, ms. 662) décoré pour Antoine Clabault (mort en 1504), échevin et plusieurs fois maïeur d'Amiens. Cf. F. Avril et N. Reynaud, Les manuscrits à peintures en France 1440-1520, Paris, 1993, p. 390-392.

N.B : l'Epistolier à l'usage d'Amiens ne comporte pas de bordures florales.

http://initiale.irht.cnrs.fr/intervenant/2006

Le Maître d'Antoine Clabault est aussi l'enlumineur de deux miniatures du Missel à l'usage d'Amiens, Amiens BM 0163 : ces miniatures possèdent des bordures à fleurs et insectes "au naturel", dont l'ombre est projetée dans un effet de trompe-l'œil donnant l'illusion que ces spécimens étaient posés sur la page. Or, ces ombres sont également présentes autour des fleurs et de la libellule du folio 19v, venant du haut et du centre du manuscrit.

 

Parmi les  fleurs se reconnaissent des  roses, des feuilles d'acanthe, des bourraches, des fraisiers, des violettes ou des pâquerettes alors que les insectes du folio 20 sont une coccinelle, et un papillon, voisinant avec un  paon  et  des noeuds d'entrelacs.

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La vue de dessus de l'insecte est rare. L'abdomen noirâtre est effilé,  les ailes blanches sont dressées, marquées de points noirs centraux. L'écartement des yeux des Zygoptères a été correctement observé.

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http://initiale.irht.cnrs.fr/decor/91817

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Paris, Bibl. Mazarine, 0483 Heures à l'usage de Paris, France du nord (Paris), 15e s. (fin) f. 025v.

Page décorée initiale ornée, initiale champie, bout-de-ligne champi, marge ornée, marge 1 côté, ornementation, cloisonné, insecte, feuille d'acanthe, fleur. Fleur en bout-de-ligne. Insecte : libellule ? Alternance fond or et fond réservé.

Si nous pouvons confirmer qu'il s'agit d'une libellule, et même d'un Zygoptère aux ailes – bleues – dressées, ce sera tout, car l'artiste a donné un croquis né de son idées (vague) des Odonates mais ne s'est pas livré à une observation des espèces naturelles. 

http://initiale.irht.cnrs.fr/decor/26664

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Autun, BM, S 137  Missel à l'usage d'Autun, France, 15e s. (fin)  f. 001


Page décorée, avec armes du chanoine Jacques de la Boutière Insectes (mouche, libellule), fleurs (chardon, pâquerette), perruche.

Libellule aux ailes dont le bleu métallique est plus foncé aux extrémités. Corps et yeux bleus. Thorax ovoïde, abdomen segmenté, quatre pattes noires visibles.

 

http://initiale.irht.cnrs.fr/codex/385

 

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Paris, Bibl. Mazarine, 0381, Psautier-hymnaire dominicain, France du nord ou Belgique, 15e-16e s. ?  folio 015. 

Page décorée, avec armes ajoutées de la famille Pardieu et Vaudricourt
Début du texte encadrement orné, encadrement animé, encadrement armorié, marge ornée, marge animée, marge armoriée, héraldique, marge 4 côtés, initiale ornée, initiale filigranée, lettre B, lettre S, lettre E, lettre N, lettre I, ornementation, coccinelle, libellule, tige, feuille, pensée, écu armorié, couronne d'épines, coeur ornemental
Les armoiries ont été ajoutées (Samaran et Marichal, 1959).

Les initiales ornées, de manière ancienne, tranchent avec les bordures peintes 'au naturel' (fleurs, fruits, insectes) de style ganto-brugeois.

Manuscrit donné en 1514 par 'soeur' Ysabeau de Waudricourt (dominicaine ?) à sa nièce, 'soeur' Marie de Pardieu (dominicaine ?), fille de David de Pardieu, gouverneur d'Eu et seigneur d'Assigny (Seine-Maritime) (CGM).

Leroquais, Psautiers..

Libellule aux ailes hyalines dressées (Zygoptère), à l'abdomen cylindrique fin bleu, segmenté. thorax bleu à bandes noires ; yeux bleus. Appendices anaux ébauchés. 

Là encore, les ombres des objets naturels sont portées pour accentuer l'effet de vraisemblance sur le fond d'or mat ponctué comme un cuir. Les deux autres insectes sont des coccinelles, les fleurs évoquent les Pensées sauvages  Viola tricolor. Tous ces objets ne sont peut-être pas exacts sur le plan botanique ou entomologique, mais sont parfaitement crédibles et la volonté d'illusion naturaliste est évidente.

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http://initiale.irht.cnrs.fr/decor/80690

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Paris, Bibl. Mazarine, 0381, Psautier-hymnaire dominicain, France du nord ou Belgique, 15e-16e s. ?  folio  048.

 Encadrement orné, encadrement animé, marge ornée, marge animée, marge 4 côtés, initiale ornée, initiale filigranée, lettre D, Ps 026 (27) texte, lettre Q, lettre S, lettre U, lettre E, ornementation, papillon, libellule, tige, feuille, ancolie, rinceau, bande perlée

Libellule fine, entièrement bleue, aux ailes bleues mais transparentes dressées (Zygoptère), au thorax strié, à l'extrémité de l'abdomen bifide.

http://initiale.irht.cnrs.fr/decor/80692.

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Paris, Bibl. Mazarine, 0381, Psautier-hymnaire dominicain, France du nord ou Belgique, 15e-16e s. ?  folio  067v

Encadrement orné, encadrement animé, marge ornée, marge animée, marge 4 côtés, initiale ornée, initiale filigranée, lettre D, Ps 038 (39) texte, lettre P, lettre A, lettre C, lettre L, lettre E, lettre U, ornementation, coccinelle, libellule, tige, feuille, feuille d'acanthe, rose, rinceau, bande perlée.

 

 

 

Libellule fine, bleue, aux ailes transparentes dressées (Zygoptère), au thorax strié, à l'abdomen annelé.

 

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Paris, Bibl. Mazarine, 0381, Psautier-hymnaire dominicain, France du nord ou Belgique, 15e-16e s. ? f. 167 

Les initiales ornées, de manière ancienne, tranchent avec les bordures peintes 'au naturel' (fleurs, fruits, insectes) de style ganto-brugeois.

http://initiale.irht.cnrs.fr/codex/6458?contenuMaterielId=8934

Libellule fine, bleue, aux ailes transparentes dressées (Zygoptère), au thorax ovoïde, à l'abdomen cylindrique.

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Auxerre, Cath., n°012 Heures, France du nord 15e-16e s,  f. 169.

Cycle de saint Marc Médaillons en marge. Cycle narratif. Représentation associée avec saint Marc écrivant. Une libellule, une mouche et un oiseau en marge. Écu tenu par un ange ; crosse épiscopale en marge inférieure. Libellule, hybrides zoomorphes, fleurs et fruits.

http://initiale.irht.cnrs.fr/decor/66968

Libellule grisâtre aux ailes dressées (Zygoptère), aux yeux écartés, mais dont les proportions entre le thorax et l'abdomen ne sont pas naturelles.

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— Lyon, BM, ms. 5125. La Vie du Christ France du nord (Paris), 1506 Folio 134v

Auteur, Ludolphus Saxo. Auteur secondaire, Guillaume Le Menand (traducteur) ?  Possesseur, Philippe de Gueldre (destinataire). Premier volume (second volume autrefois dans la collection H. Yates Thompson).

 

Attribué au Maître de Philippe de Gueldre, enlumineur parisien, actif dans la première décennie du 16e siècle. Nommé d'après la Vie du Christ, enluminée pour la duchesse de Lorraine, Lyon, BM, ms. 5125. Outre la famille de Lorraine, il travailla pour Louise de Savoie et le cardinal Georges d'Amboise et fournissait des illustrations pour les imprimés de luxe d'Antoine Vérard. Cf. F. Avril et N. Reynaud, Les manuscrits à peintures en France 1440-1520, Paris 1993, p. 278.

http://initiale.irht.cnrs.fr/codex/2547?contenuMaterielId=7031

Libellule aux ailes hyalines  dressées aux yeux, au thorax ovoïde et à l'abdomen jaunes. Yeux écartés comme les Zygoptères.

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— Lyon, BM, 1558   Heures à l'usage de Rome,  Heures d'Anne de Bretagne et de Marie d'Angleterre , latin, France de l'ouest (Touraine) avant 1504 ? vers 1510-1515. Folio 008.

Attribution Jean Poyer. Datation ramenée à avant 1504, si on accepte cette date pour la mort de Jean Poyet.  La décoration semble néanmoins un peu plus tardive : vers 1510-1515. Possesseur : Anne de Bretagne, reine de France ; Marie d'Angleterre, reine de France. 

 

 Jean Poyer, peintre et enlumineur documenté à Tours de 1465 à 1498, mort avant 1504. Formé sous l'influence de Jean Fouquet. Sa première œuvre documentée, le retable de la chartreuse du Liget, date de 1485 ; la plupart de ses travaux, dont les manuscrits enluminés pour Anne de Bretagne [Livre de prière d'Anne de Bretagne]  et Charles VIII  datent des années 1490-1500. Il est mentionné parmi les artistes défunts par Jean Lemaire des Belges dans La Plainte du Désiré, composé en 1504. Cf. M. Hofmann, Jean Poyer: Das Gesamtwerk, Turnhout, 2004 et M. Hofmann, "Jean Poyer", dans Tours 1500, capitale des arts, dir. B. de Chancel-Bardelot, P. Charron, P.-G. Girault et J.-M. Guillouët, Tours, 2012 , p. 243-246. Voir les Heures d'Henry VIII Les Heures Petau

Le folio 8 est commenté ainsi  : "le Lion de S. Jérôme, encadrement avec fleurs, fruits, insectes dans le goût du Maître des fleurs ". Sur le Maître des Fleurs, voir J.L. Deuffic 2011. Or, le manuscrit Arsenal ms 638 folio 4v montre dans une (et une seule) enluminure du Maître des Fleurs une belle libellule.

 

http://initiale.irht.cnrs.fr/codex/2531
http://bvmm.irht.cnrs.fr/consult/consult.php?mode=ecran&panier=false&reproductionId=12469&VUE_ID=1333077&carouselThere=false&nbVignettes=4x3&page=1&angle=0&zoom=grand&tailleReelle=

C'est l'un des plus beaux exemples de cet inventaire. Le folio 8, le premier à être enluminé après le calendrier, est aussi le seul des 95 folio à bénéficier de cette bordure totalement étrangère à l'Antienne de saint Jérôme, docteur de l'Église, et à la scène narrative centrale, qui s'y découpe plutôt qu'elle ne s'y intègre. Le texte dit :  De Sainct Jherosme. Antienne. La scène montre un âne ou mulet bâté, le lion de saint Jérôme et, au loin, deux personnages devant une église. Aucun rapport avec la bordure. Celle-ci accueille un lys martagon, une rose ponceau, un œillet, une fraise des bois, des violettes, une paquerette et une fleur de bourrache. Outre la libellule, l'artiste a peint une coccinelle, et deux papillons. Celui de gauche, bleu et brun, est trop fantaisiste, avec ses longues antennes plumeuses, pour être identifié, mais celui de droite, à l'aile fauve à ocelle et bordure crème, possède une certaine ressemblance avec le Fadet commun Coenonympha pamphilus L.

Ce type de bordure ne se retrouve pas non plus dans les autres manuscrits enluminés par Jean Poyer, pour ceux que j'ai pu consulter : on peut penser à un emprunt ponctuel à l'art flamand, ou au travail d'une main étrangère.

L'un des éléments remarquables est l'ombre portée par les plantes et les insectes, dans une volonté de trompe-l'œil et avec une lumière venant du milieu du manuscrit. Cette ombre n'est pas appliquée sur la page de gauche, entièrement vouée à la scène hagiographique.

 

 

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—  Rouen - BM - ms. 3028 Heures à l'usage de Rome Belgique (Bruges) vers 1510-1525 et XVIe siècle ( troisième quart ?), folio 115-115v .

  Libellule/Papillons/Pensée.

Ce manuscrit est attribué à Simon Bening et à son atelier  à Bruges (Flandres) : il illustre donc le style de l'école ganto-brugeoise, dans sa période tardive. Selon les commentateurs, la présence répétée d'anémones et de tulipes – introduite en Europe occidentale à partir des années 1550– semble indiquer que le décor a été exécuté en deux campagnes. 

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Simon Bening, enlumineur né en 1483 ou 1484 probablement à Gand, mort en 1561 ; fils de Sanders (Alexander) Bening, enlumineur de Gand. Il apparaît au registre de la Guilde de Saint-Jean et Saint-Luc de Bruges en 1500 et s'installe définitivement dans cette ville en 1519. Sa première œuvre documentée, le Livre d'Heures d'Imhof (collection privée), date de 1511. Son style se développe sous l'influence de Gérard David, peintre et enlumineur de Bruges, et de Joachim Patinir, peintre d'Anvers (traitement des paysages). Il travaille pour une clientèle issue des familles royales, de la haute noblesse et de la bourgeoisie, surtout dans le domaine des Habsbourg (l'empereur Charles Quint, la famille royale du Portugal, le cardinal Albrecht von Brandenburg, et probablement Henri III de Nassau). Cf. T. Kren et S. McKendrick, Illuminating the Renaissance : The Triumph of Flemish Manuscript Painting in Europe, Los Angeles, 2003, p. 447-448. Voir : Section des Manuscrits enluminés, notice de « Rouen, BM, 3028 (Leber 0142) » dans la base Initiale. Catalogue des manuscrits enluminés, http://initiale.irht.cnrs.fr/codex/5109, consulté le 29.01.2018.

 

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On notera les bouts-de-ligne en rinceau, les larges bordures "au naturel", sans encadrement,  comme si des échantillons de fleurs, des spécimens d'insectes ou de menus objets familiers (médailles, pièces) étaient conservés dans les pages où ils sont parfois épinglés ou en trompe-l'œil  (ce que reprendra Hofnagel) . Le naturalisme est parfois spectaculaire (papillon, chenille et  et souci f. 095v). Les fleurs sont parfois placées, comme cette Pensée du folio 184, dans un verre d'eau.

La libellule occupe la marge inférieure, et une fleur de Bourrache (Borago officinalis) [ou d'Ancolie ?] placée en arrière souligne la transparence des ailes. Les nervures sont représentées, mais de façon fantaisiste ; et des virgules correspondent peut-être aux ptérostigmas. Les yeux sont séparés. Le thorax, striè, est différencié de l'abdomen, un cylindre vert  à extrémité effilée, aux marques noires en ligne médiodorsale et à ponctuations noires latérales.

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Rouen - BM - ms. 3028 folio 115-115v Heures à l'usage de Rome vers 1510-1525 troisième quart XVIe

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Rouen - BM - ms. 3028 folio 115-115v Heures à l'usage de Rome vers 1510-1525 troisième quart XVIe

 

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Libellule, marge inférieure,Rouen - BM - ms. 3028 folio 115-115v Heures à l'usage de Rome vers 1510-1525 et XVIe siècle ( troisième quart ?).

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 Rouen - BM - ms. 3028 folio 160-160v Heures à l'usage de Rome Belgique (Bruges)  vers 1510-1525 et troisième quart XVIe. Fraise/Fleur/Libellule/Groseille. Il s'agit de la même libellule qu'au folio 115v.

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—  Rouen - BM - ms. 3028 folio 205-205v Heures à l'usage de Rome Belgique (Bruges)  vers 1510-1525 et  troisième quart XVIe. Marge latérale : ancolie. Marge inférieure : groseilles et libellule aux ailes redressées (Zygoptère), dont les ptérostigmas sont marqués. Abdomen segmenté de traits noirs délimitant des rectangles blancs à cercle bleu. Yeux en perle, nettement séparés. Six pattes noires ; pas d'antennes.

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Rouen - BM - ms. 3028 folio 205-205v Heures à l'usage de Rome vers 1510-1525 et  troisième quart XVIe

 

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 Foix, BM - ms. 0056 Bréviaire à l'usage de Mirepoix, France, 1522,  f.044v,

cathédrale de Mirepoix pour Philippe de Lévis, commanditaire. Lettrines Initiale D. La libellule est un Zygoptère (ailes dressées) aux ailes bleues au thorax ovoïde et au corps brun-beige.

 

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 Foix, BM - ms. 0056 Bréviaire à l'usage de Mirepoix, France, 1522,  f.045,

cathédrale de Mirepoix pour Philippe de Lévis, commanditaire. Lettrines initiale U . La libellule est un Zygoptère (ailes dressées) aux ailes bleues, au thorax ovoïde et au corps brun-beige.

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Paris, Bibl. Sainte-Geneviève, 0106, Evangéliaire à l'usage de l'abbaye Sainte-Geneviève de Paris (?), France du nord (Paris) ,vers 1520-1530 ? f. 188v.  Page décorée miniature, ornementation, encadrement orné, cloisonné, carré, losange, triangle, feuille d'acanthe, libellule, lambrequin, raisin, zoomorphe, fleur, campanule, pâquerette, grappe, fraisier, ancolie, rose, initiale ornée, lettre L, décor vigneté, cartouche, signe de paragraphe, bout-de-ligne champi
http://initiale.irht.cnrs.fr/decor/51776

 

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Paris, Bibl. Sainte-Geneviève, 0106, Evangéliaire à l'usage de l'abbaye Sainte-Geneviève de Paris (?), France du nord (Paris) , vers 1520-1530 ? f. 194. 

Page décorée, ornementation, initiale champie, lettre S, initiale ornée, lettre I, décor vigneté, miniature, encadrement orné, cloisonné, feuille d'acanthe, lambrequin, zoomorphe, mordant, fraise, rose, ancolie, compagnon blanc, libellule, signe de paragraphe, bout-de-ligne champi, cartouche.


Attribué à Etienne Collault, au style proche de celui de Bibliothèque Sainte Geneviève, ms. 642 (dont le style est plus maniéré, sans doute plus tardif). Coloris lumineux, presque métallique (influence des émaux ?). Cadres des miniatures à colonnes torsades ou galbées.
Possesseur :Paris, abbaye Sainte-Geneviève (destinataire). Enluminé pour un membre de la famille Massué (cf. Cousseau, 2010) : dont les armoiries, f. 1.

  Etienne Collault ou Collaud, copiste, enlumineur et libraire, documenté entre 1523 et 1541 à Paris. Il organisa, en 1528, un groupe d'artistes pour enluminer sept Statuts de l'ordre de Saint-Michel pour François Ier ; d'après Cousseau son style individuel est représenté par les Mémoires de Philippe de Commynes, Nantes, Musée Dobrée, ms. 18. Cf. M.-B. Cousseau, Autour d’Etienne Colaud, recherches sur les enlumineurs à Paris sous le règne de François Ier, thèse, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Historiques, Paris, 2009 et M. Orth, Renaissance Manuscripts, II, Londres, Turnhout, 2015, à paraitre (A Survey of Manuscripts Illuminated in France).

http://initiale.irht.cnrs.fr/intervenant/1953

Cette libellule très décorative avec ses ailes dorées respecte quelques détails naturalistes, comme le thorax ovoïde, l'abdomen segmenté à extrémité bifide par l'ébauche d'appendices anaux, ou les yeux en "perle". Les antennes en massue dénotent.

http://initiale.irht.cnrs.fr/decor/51779

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Paris, Bibl. Sainte-Geneviève, 0855, Généalogie des comtes de Dreux et de Braine, France du nord ou Belgique, après 1539  p. 003

Page décorée , ornementation, héraldique, initiale historiée, lettre E, encadrement partiel, iris, libellule, pensée, papillon, oeillet, marge ornée, écu armorié, couronne.L'écu est aux armes de la maison de France.

La libellule aux ailes trop nervurées dessinées à la plume est bleue pour les yeux, le thorax, et verte à reflets jaunes pour l'abdomen. Les appendices anaux ne sont pas omis.

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— Douai, BM, 0124 Tropaire-prosaire à l'usage de l'abbaye d'Anchin France du nord (Valenciennes) 16e s. (première moitié : 1500-1549)  f. 019


Page décorée de raisin, fraises et fleurs (gesses, oeillets, violettes...), escargot, oiseaux, libellule, chenille. Attribuées à  Hubert Cailleau, enlumineur né et établi à Valenciennes, actif entre 1526 et 1579 ; travaille pour l'abbé Charles Coguin d'Anchin et les abbés Jacques de Groot et Arnould Gantois de Marchiennes ; fut également peintre de cour de Marie de Hongrie. Cf. P. D'Ancona et E. Aeschlimann, Dictionnaire des miniaturistes du Moyen âge et de la Renaissance dans les différentes contrées de l'Europe, Milan, 1949, p. 40-41. 

http://initiale.irht.cnrs.fr/intervenant/1944

Libellule à ailes transparentes redressées (Zygoptère), abdomen cylindrique marron à fins points noirs et blancs, appendices anaux représentés, thorax à bandes jaunes, yeux jaunes et noires séparés (?),  huit pattes noires.

On notera les ombres projetées sur un fond jaune ponctué donnant l'illusion d'objets naturels posés sur du cuir, comme dans le Mazarine 0381.

http://initiale.irht.cnrs.fr/decor/46989

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Valenciennes, BM, 0836 , Heures, Belgique ? (Flandres ?), 16e s.  f. 046v-047.

 

Manuscrit teinté en noir écrit en lettres d'or et d'argent. Fleurs, fruits, insectes, oiseaux, lapins peints au naturel dans les marges. Quelques bordures de style ganto-brugeois découpées dans d'autres manuscrits et collées. Des miniatures illustrant la messe et la vie des saints ont été découpées et également collées. Au f. 3v, on lit "Carolus Philippus de Rodouan meus est herus ex dono clarissime et honoratissime matris sue, domine Isabelle de Bethz, anno 1573". Ce personnage mourut évêque de Bruges en 1616. https://patrimoine-numerique.ville-valenciennes.fr/ark:/29755/B_596066101_MS_0836

La libellule de la marge inférieure est représentée de profil avec ses ailes redressées (Zygoptère). Le thorax rouge à bandes noires est bien individualisé de l'abdomen. Ce dernier est rouge, segmenté de noir. Les appendices anaux sont figurés comme deux crochets concaves, les cercoïdes. Les yeux sont rouges et les pattes noires. Des petites antennes s'élèvent presque verticalement en avant des yeux. 

Cette description serait compatible avec un mâle de  Pyrrhosoma nymphula, la Petite nymphe au corps de feu, même s'il est hors de question de procéder à une détermination entomologique.
http://initiale.irht.cnrs.fr/decor/95341

On sera sensible à l'ombre projetée, mais aussi à un autre procédé de trompe l'œil (que reprendra Hoefnagel), par lequel la tige de la fleur bleue semble glissée dans une fente du parchemin. 

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Au folio 11 de ce manuscrit, un papillon peut être déterminé avec précision comme la Petite Tortue Aglais urticae (Linnaeus, 1758). Le projet de rendre compte avec fidélité des espèces naturelles est ici patente, et vient renforcer la fiabilité de la compétence, et la minutie de l'artiste qui a peint la libellule. On appréciera notamment la rangée de lunules marginales bleues.

Voir aussi le criquet du folio 24, le Vulcain Vanessa atalanta du folio 27

 

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— Lyon Ms 0521 Missel à l'usage de Saint-Pol de Léon, France, fin 16e sièclefolio 058. Page décorée, initiale ornée (en nombre), initiale historiée (38), armoiries (en nombre), miniature pleine page (3), marge animée (38), or, couleur. Eléments héraldiques dans les marges ornées..Possesseur Roland de Neuville, évêque de Saint-Pol-de-Léon (destinataire).

http://initiale.irht.cnrs.fr/codex/2402

http://bvmm.irht.cnrs.fr/consult/consult.php?mode=ecran&panier=false&reproductionId=12340&VUE_ID=1330635&carouselThere=false&nbVignettes=4x3&page=7&angle=0&zoom=grand&tailleReelle=

http://bvmm.irht.cnrs.fr/consult/consult.php?reproductionId=12340

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RÉSULTAT.

Cette exploration me permet de réunir un corpus de 39 représentations de libellules (Odonata) sur les enluminures des manuscrits des bibliothèques publiques françaises hors BnF, appartenant à 29 manuscrits enluminés de la fin du 14e siècle à la fin du 16e siècle. 

Provenance.

Ces 29 manuscrits proviennent :

— de Belgique, ou de "Belgique ou France du Nord" dans 7 cas, dont 2 de Bruges précisément.

— d'Amiens (1), de Picardie (1) de Valenciennes (1), de Troyes (1),  de Paris (3) ou de "France du Nord" (1) dans 8 cas, soit le Nord de la France.

— d'Angers (1), de Tours (1), de Touraine (1) ou de Bourgogne (2), dans 5 cas du Centre de la France.

— de Provence (1), d'Avignon ? (1), de Savoie (1), et de Milan (1) soit 4 cas d'une origine méridionale.

— de France sans précision dans 6 cas.

Au total, l'origine en Belgique et dans le Nord de la France est prédominante, mais il faudrait comparer ces chiffres à la provenance, non pas des exemples de libellules, mais des enluminures dans leur ensemble pour affirmer que les insectes, et  notamment les libellules, sont d'avantage représentés au Nord.

Influence de l'école ganto-brugeoise.

Ce mouvement artistique d'enluminure actif à Gand et surtout à Bruges, mais aussi dans l'ensemble des Pays-Bas méridionaux entre 1475 et 1525  rayonna dans toute l'Europe occidentale, et Paul Durrieu a reconnu son influence sur Jean Bourdichon, peintre entre 1503 et 1508 des Grandes Heures d'Anne de Bretagne.  Cette école se caractérise par le développement des bordures florales, qui s'enrichissent en plantes fidèles à un modèle botanique et qui accueillent des fleurs coupées en trompe-l'œil, des petits mammifères (écureuil), des singes, des oiseaux dont des paons, des pièces et médailles, et des insectes : mouches, criquets, et surtout papillons et libellules.

Cette école est représentée de façon argumentée dans mon corpus par les enluminures de Simon Bening et de son atelier pour le manuscrit Rouen BM 3028 (1510-1525). Elle n'est pas apparente pour l'autre manuscrit venant de Bruges vers 1450, le Tours BM 0218, trop ancien. Son influence est signalée dans la notice IRHT pour Amiens BM Lescalopier 020, pour Mazarine 0381, pour Valenciennes 0836. Elle est patente à mon sens pour Douai 0124, et par le Maître des Fleurs, pour le folio 008 du Lyon BM 1558.

Les ombres portées des spécimens naturels sont retrouvées dans cinq manuscrits qui, justement, relèvent de cette école :

  • Amiens BM Lescalopier 20 (vers 1495)
  • Mazarine 0381 (15-16e siècle) (4 enluminures)
  • Lyon BM 1558 (1510-1515)
  • Douai BM 0124 (vers 1500-1549)
  • Valenciennes BM 0836 (16e siècle)

Ce sont donc six manuscrits qui peuvent être considérés comme relevant de ce courant, entre 1495 et la première moitié du 16e siècle. 

Couleurs.

Les libellules sont bleues ou vertes (soit par leur corps, soit par leurs ailes) dans  enluminures, elles sont jaunes ou brunes dans les autres cas, hormis celle de Valenciennes 0836 qui est rouge. Cela reflète la fréquence des couleurs bleu et jaune chez les espèces naturelles.

Détermination.

Les ailes sont étendues horizontalement dans 7 cas, sans que ce critère puisse classer ces libellules parmi les Anisoptères. Elles sont clairement dressées verticalement dans 25 cas, évoquant la possibilité de représentation de Zygoptères, ou Demoiselles, les libellules au corps le plus fin. Mais il ne m'est pas paru possible de reconnaître une espèce particulière, sauf dans le cas de la Demoiselle rouge du Valenciennes 0836 où la ressemblance avec Pyrrhosoma nymphula est réelle.

 

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CONCLUSION
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Cette recherche montre bien l'influence des enlumineurs flamands "naturalistes" de Bruges et Gand dans l'apparition d'une iconographie des insectes soucieuse de véracité et d'imitation des modèles naturels. Aussi est-il possible de séparer ce corpus de 39 enluminures en deux groupes.

Dans le premier, les artistes restent dans la tradition médiévale de l'illustration des manuscrits religieux dans un but ornemental ou d'agréable détente pour le ou la lectrice, en égayant les encadrements de plaisantes figures animales ou végétales, soit pour témoigner des charmes des jardins (locus amoenus), soit pour créer des saynettes, drôleries et grimaces dans lesquelles des singes ou des nains visent de leur arc des insectes, des chimères ou des dragons voisinent avec des animaux réalistes. Les libellules sont quasi constamment des Demoiselles, ou Zygoptères au corps très fins et aux ailes dressées, sortes d'elfes bleus qui ressemblent à des crevettes par leur abdomen effilé et annelé. Malgré la tentation d'y lire un projet allégorique, ces libellules sont indépendantes du texte liturgique ou de la scène sacrée, et n'ont qu'un rôle décoratif. Loin de vouloir représenter les animaux naturels, les figures sont destinées  à être reconnues comme des signaux familiers, conformes à la représentation mentale et non à la réalité. Au même titre qu'un bonhomme-têtard dans un dessin d'enfant.  

Dans le second cas inspirée par les miniaturistes flamands, le projet ornemental reste entier mais il devient plus ambitieux. La marge devient une bordure qui perd son statut marginal et participe pleinement à l'illustration. Le propos est de proposer l'objet naturel comme un sujet de contemplation et d'émerveillement, mais aussi de connaissance. Le propos allégorique ou religieux, s'il existe, peut être de  rendre hommage à la Création et à son Créateur, ou de témoigner de la finitude de l'existence, ou de convertir le fidèle à l'Humilité devant la complexité de l'infiniment petit. L'idée est séduisante mais rien ne vient la corroborer, à la différence des Natures mortes et Vanités du XVIIe siècle riches en crânes et en bougies se consumant.

A ce deuxième groupe appartiennent quatorze enluminures de  six manuscrits en lien direct avec l'école ganto-brugeoise , et, déjà, dans cette période,  entre 1495 et 1550 (?), une espèce d'Odonate est peut-être identifiable, Pyrrhosoma nymphula. C'est sous la même influence que Jean Bourdichon peint, dans les Grandes Heures d'Anne de Bretagne en 1503-1508, 91 Odonates dans ses bordures florales, avec une espèce peut-être identifiable, Libellula depressa.

C'est donc aux prémisses  de la constitution des Insectes comme objet de connaissance et aux toutes  premières représentations entomologiquement exactes — ou à peu-près exactes — d'Odonates que nous assistons au début du XVIe siècle, un siècle avant la première description scientifique d'Aldrovandi en 1602.

 

Un peu à part, je place le folio 84 des Heures à l'usage de Troyes (1450-1475) Marseille 0112, afin d'attendre la confirmation de ce que je considère comme la première illustration de la sortie d'une libellule hors de son exuvie. 

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Ce qui est vrai dans les collections de manuscrits français l'est aussi dans les collections de la BnF, et parmi les manuscrits étrangers, notamment avec le Bréviaire Grimani vers 1510 et l'Aeshna cyanea peinte par Simon Béning. La période 1495-1510  s'avère cruciale. D'autres découvertes m'attendent, l'aventure ne fait que commencer.

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SOURCES ET LIENS.

— SITE ENLUMINURES

http://www.enluminures.culture.fr/public/mistral/enlumine_fr?ACTION=RETROUVER_TITLE&LEVEL=1&GRP=0&REQ=%28%28LIBELLULE%29%20%3aSUJET%20%29&USRNAME=nobody&USRPWD=4%24%2534P&SPEC=9&FIELD_2=SUJET&VALUE_2=LIBELLULE&SYN=1&IMAGE_ONLY=&MAX1=1&MAX2=1&MAX3=100&DOM=All

— SITE INITIALE. ITHT.CNRS

http://initiale.irht.cnrs.fr/

— ECOLE DE GAND-BRUGES. WIKIPEDIA

https://nl.wikipedia.org/wiki/Gent-Brugse_stijl_in_de_boekverluchting

— LEROQUAIS (Abbé Victor ), 1924, Les sacramentaires et les missels manuscrits des bibliothèques publiques de France, Paris, 4 volumes.

https://archive.org/details/lessacramentaire01lero

https://archive.org/details/lessacramentaire02lero

https://archive.org/details/lessacramentaire03lero

https://archive.org/details/lessacramentaire04lero

 

— LEROQUAIS (Abbé Victor ), 1934, Les bréviaires manuscrits des bibliotheques publiques de France, Paris, 1934, t. 4, p. [420] - 441

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1513129d

—STONES (Alison),2008, « L'illustration des Livres Liturgiques français au Moyen Âge », Annuaire de l'École pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences historiques et philologiques [Online], 139 | 2008, Online since 05 January 2009, connection on 01 February 2018. URL : http://journals.openedition.org/ashp/288

— OMONT (Henri) 1888,  Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France, Rouen (CGM 2), Manuscrits 2523-3493, p. 74

https://archive.org/details/cataloguegnr021888fran

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k209231w

 

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Published by jean-yves cordier - dans Zoonymie des Odonates

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  • : Le blog de jean-yves cordier
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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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