La chapelle Saint-Vendal (1591-1604) de Douarnenez (quartier de Pouldavid).
.
Voir :
-
Le calvaire (Roland Doré, 1655) de la chapelle Saint-Vendal de Douarnenez (quartier de Pouldavid).
-
Le calvaire (Roland Doré, 1655 ?) de la chapelle Saint-Vendal de Douarnenez : de nouvelles photos.
.
PRÉSENTATION.
Cette chapelle de plan rectangulaire de la fin du XVIe siècle, en pierre de taille (granite) et couverture d'ardoise ne se découvre qu'en quittant la route D765 Douarnenez-Pont-Croix-Audierne, qui longe le cours d'une rivière, pour grimper à flanc de coteau vers une exploitation agricole (celle, jusqu'à sa retraite, d'Henri Le Bars, président du Comité de Sauvegarde de Saint-Vendal depuis 1989), au lieu-dit Brunguen. Juste avant l'épingle à cheveux qui mène à la ferme, à gauche mais complètement encaissée sur la pente, la chapelle Saint-Vendal (ou Saint Guénal, Guendal, Guinal voire Gwennaël) se signale à peine par son clocheton. On descend vers elle, on franchit l'enceinte marquée par deux piliers, et on découvre, en contre-bas encore, un espace boisé de hauts arbres, puis, dans la quiétude de leurs ombres, un calvaire. Tout en bas, invisible jusqu'au bout, la fontaine réputée pour soigner les rhumatismes.
.
TOPONYMIE.
Cette situation, et cette toponymie, sont éloquentes. Comme beaucoup d'autres chapelles bretonnes, celle-ci est placée sur le coteau (42 mètres) d'un vallon de ruisseau (cf. chapelle Sant-Teï de Poullan-sur-Mer, sur le cours du même ruisseau) : elle est intimement liée à l'eau. Le toponyme BRUNGUEN se décompose en brun ou brin "colline" et guen, uen, "blanc" au sens de "sacré" (souvent pour qualifier une fontaine, tandis que GUENDAL reprend le radical gwenn pour l'appliquer à tal "front" (mais aussi façade, face, ou "en face") qui a donné talud "talus".
"Une couleur sacrée, le blanc.
Très rare dans la nature, gwenn y est, de loin, la plus fréquente de toutes les notions de couleurs, et si, dans les noms de personnes nous ne relevons plus la même suprématie, son importance (à la différence des autres notions de couleurs, nous est rappelée par de nombreux noms composée ou dérivés. Il nous faut donc, tenant compte de la rareté de gwenn dans la nature, rechercher une autre explication à sa fréquence. Dans la langue de tous les jours, gwenn (très généralement orthographiée guen) n'a plus que le sens de blanc », mais, s'agissant des noms de lieux ou de personnes, ceux-ci étant parfois très anciens, il faut se rappeler qu'en vieux breton le terme pouvait aussi signifier « lumineux, heureux, béni » voire « sacré », sens que l'on relève toujours en gallois moderne. Comme, de tout temps, l'eau fut un élément essentiel dans nos cultes, faisons appel à la notion de « sacré » pour expliquer FONTAINE BLANCHE et FEUNTEUN VENN des Côtes d'Amor ou du Finistère où, comme dans bien d'autres régions nombreuses sont les fontaines placées sous le patronage de tel ou tel saint.
Quelqu'en soit le sens, gwenn (cf. le gallois gwyn/gwen et l'irlandais find) remonte au celtique uindos que nous retrouvons déjà dans PENNO-VONDOS, un nom de personne de la gauche signifiant « tête blanche » ; la forme moderne PENVEN, parfois notée PEN-VENNE étant un nom de personnes assez courant.
Nous avions en vieux breton, un masculin guinn, uuin, et un féminin uuen ; aujourd'hui, en gallois, c'est encore le cas avec gwyn/gwen, bien que, comme en breton moderne, les adjectifs y soient pratiquement toujours invariables.
A signaler aussi qu'à la différence de la langue d'aujourd'hui, l'adjectif était fréquemment antéposé en vieux breton, ce qui entrainait généralement l'affaiblissement de la consonne suivant, une altération qui n'était pas toujours notée dans les formes écrites ;
Illustrant cette évolution de la grammaire du breton, nous avons TAL-GUEN (tal = front), un nom de personne assez faiblement disséminé dans le Trégor, qui n'est autre que la variante moderne de UUIN-TAL (=gwenn +tal), éponyme de SAINT-GUENDAL (une chapelle de Douarnenez, 29), d'où nous vient le prénom masculin actuel GWENDAL et que nous retrouvons comme déterminant (le gw- ayant muté en -f- ou -v- ) dans KERE+FENDAL, un hameau de Plouhinec (29) et KERFEN-DAL/KER-VENDAL, deux noms de personnes qui se montrent dans le sud-ouest de la Cornouaille (exemple : le Cap-Sizun). Avec sa fontaine dont les eaux avaient des vertus anti-rhumatismales, SAINT-GUENDAL situé à flanc de coteau de BRUN-GUEN (= brin + gwenn = colline.. ) traduit pratiquement ce dernier nom de lieu ; gwenn qui, dans ces deux cas, semble bien avoir le sens de « sacré » supposerait donc la récupération d'un culte pré-chrétien (celui des eaux)."
PLONEIS ( Jean-Marie), 1996, L'identité bretonne : l'origine des noms de personnes edition du Félin, 300 pages.
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3329530h
Cette étymologie donnant à la racine -gwenn le sens de "sacré" appliqué à des fontaines thérapeutiques pré-chrétiennes a déjà été présentée, avec d'autres développements, dans mon article :
.
.BRUNGWEN est attesté en 1702 ,1706, 1751, sous la forme BRUNGUEN, en 1706 (BRUNGUENT), en 1713 (LE BRUNGUENT), en 1752 (BRONGUENT), en 1776 (BREUGUEN), en 1815 (BRENGUEN), et on trouve actuellement les variantes BRUNGUEN et BRINGUEN. La carte d'Etat-Major 1820-1866 porte le nom BRUNGUEN (et ST GUENDAL), le scan historique de 1950 ceux de BRUNGUEN et de ST GUÉDAL, la carte de Cassini de la fin du XVIIIe celui de BREUGUEN
"On retrouve plusieurs orthographes possibles pour ce toponyme, notamment pour la première partie qui le compose : Bre-, Bri- et Bru- Il semble pourtant qu'il s'agisse ici du terme Bronn (mamelon), c'est à dire colline en toponymie ou Bren de même sens. Il est vrai qu'il surplombe légèrement le ruisseau qui se trouve au fond du vallon en contrebas. Il n'est pas exclu non plus que Brun- ait ici le sens de source (présence de la fontaine à proximité). A première vue, les formes écrites, une fois encore, mais également la majeure partie des prononciations recueillies lors de notre enquête laissent à penser que le deuxième élément est Gwenn (blanc, mais aussi sacré) et ce pourrait être une explication tout à fait satisfaisante. Cependant, l'une des prononciations [bronn gwenal] recueillie lors de l'enquête orale nous oriente vers une autre direction. On voit nettement que ce n'est plus gwenn qui se trouve ici en finale, mais un terme Gwenal qu'on peut facilement rapprocher des formes anciennes attestées du nom de la chapelle Sant Wendal toute proche, Gwenal, Gwenel étant une variante de Gwendal. Les formes attestées pour la chapelle sont « Saint Guenel » en 1691 et « Saint-Guendal ». Il est donc probable qu'ion se trouve à cet endroit dans un lieu sacré dédié à Sant Wendal, on y trouve en effet une fontaine, une croix et une chapelle. La forme normalisée ne rétablit pas l'étymologie et conserve une orthographe proche de celle en usage actuellement. Des formes écrites plus anciennes nous manquent néanmoins afin de trancher catégoriquement entre une étymologie forgée sur Gwenn et une autre comportant le nom de saint Gwendal." Toponymie de Douarnenez - Ofis Publik ar Brezhoneg http://www.ofis-bzh.org/upload/travail_fichier/fichier/5fichier.pdf
Note : les deux hypothèses se rejoignent puisque l'étymologie de l'hagionyme Gwenaël ou Gwenhael, Guenaël, Guénault, Guinal, Guénal, Gwendal, Vendal, Guennal, Guénaud ou Guenhaël vient du breton gwenn "blanc, immaculé, pur, sacré" et haël "généreux, magnanime, noble". cf. Saint-Guinial à Ergué-Gabéric. Ou bien "Gwendal : Composé de gwenn et de tal. C’est un équivalent du prénom gallois Talwyn." (Wiktionary)
.
Chapel Sant-Wendal :
"Les formes plus anciennes du nom collectées par écrit que ce soit sur les listes de l'INSEE de 1946 ou sur les registres d'état-civil d'Ancien Régime nous donnent des formes différentes sans -d. Selon Deshayes dans son "Dictionnaire des Noms de Lieux bretons", Gwenel ou Gwendal serait un nom attesté depuis le début du IXe siècle. Joseph Loth pour sa part ne le mentionne pas dans son étude des saints bretons. La forme normalisée conservera sans doute la forme proche des formes orales et écrites en usage actuellement. Ce saint a été assimilé, à tort, à Gwennael."Toponymie de Douarnenez - Ofis Publik ar Brezhoneg http://www.ofis-bzh.org/upload/travail_fichier/fichier/5fichier.pdf
.
.
GÉOGRAPHIE.
Orientée par cette réflexion toponymique, l'étude des cartes incite à privilégier celle de l'hydrographie (les eaux) et des reliefs ( brun-, "colline") . Nous constatons vite que la chapelle est établie sur un mamelon dominant un vallon où s'échelonnent des moulins ( de Kervern, de Kernaveno, de Kerdunig). Le ruisseau en question porte le nom de "ruisseau du Moulin de Pont-Toullec", affluent de la Rivière de Port-Rhu.
"La Rivière de Port Rhu sépare Douarnenez de Tréboul. Ce cours d’eau débutant au niveau de Pouldavid est soumis aux marées. Son embouchure se situe au niveau de l’île Tristan. Elle forme une vaste ria et reçoit les eaux du ruisseau du Moulin de Pont Toullec qui prend sa source sur les limites communales de Poullan-sur-Mer et Mahalon. Il reçoit les eaux de 4 affluents sur Douarnenez : 3 en rive gauche et 1 en rive droite. Sur la commune de Douarnenez, il traverse principalement des parcelles agricoles et boisées excepté en aval où il rencontre la zone industrielle de Pouldavid."
.
.
Sur la carte de Cassini, la chapelle est pointée par une étoile rouge. La route Douarnenez-Audierne passe sur les hauteurs . C'est l'un des chemins de Compostelle, partant de Pont-Croix et allant à la chapelle Saint-Jacques de Pouldavid puis rejoignant la route partant de l'Abbaye Saint-Mathieu du Conquet.
.
Sur la carte d'Etat-Major : la chapelle (étoile) sur le mamelon dominant le vallon (en vert). La route Douarnenez-Audierne passe désormais par ce vallon.
.
Sur la carte de 1950, les chapelles (étoile) de St Teï et de St Guédal sur leur mamelon respectif dominant leur ruisseau.
.
Sur la carte IGN : le réseau hydrographique bleu entouré de verdure, l'éminence occupée par la chapelle (étoile), la route D765, l'ancienne route de crête (vers 50 m) avec la croix de Lanriec (1606), et les moulins.
.
.
Remarque.
La chapelle de St-Vendal est aujourd'hui sur le territoire de la commune de Douarnenez. Elle a été détachée de la paroisse de Pouldergat au moment de la création de la commune de Pouldavid au début du 20ème siècle. Pouldavid a ensuite été intégré à Douarnenez ainsi que Tréboul et Ploaré.
.
.
.
Carte postale ancienne, De Douarnenez à Audierne. Vieille chapelle Saint-Vendal. Coll. Plouhinec Douarnenez.
.
.
.
LES INSCRIPTIONS LAPIDAIRES.
.
"De nombreuses dates précisent l’avancement des travaux de cette chapelle. Ainsi sur les murs gouttereaux nord et sud sont inscrits les millésimes 1591, 1592, 1593, 1594, qui montent une progression très régulière du gros œuvre ; L’absence de mention des années suivant 1594 sur les maçonneries correspond à l’arrivée dans la région d’un sinistre visiteur qui s’installe au début du mois de juin 1595 à l’île Tristan pour quelques années : Guy Eder, plus connu sous le nom de La Fontenelle…" (J. Peuziat Bull. SAF 2008-1009)
.
Huit inscriptions lapidaires témoignent d'une construction entre 1591 et 1593. Nous pouvons les suivre en débutant la lecture à la porte sud, et en tournant ensuite dans le sens inverse des aiguilles d'une montre :
-Au sud :
IO : QOETME/VR : F : 1592
MI : FEREC : FRE
P. SANQVER : RECT
G : ROE : F. LAN 159?
- à l'est,
IO. BESCOND. FAB 1561 [?]
- au nord,
IAC : BERE/GAR :F : 1591
IO AROUR : F : 1593
- à l'ouest, à gauche de la porte,
"GI. TANGI. F."
Ces inscriptions recoupent en partie celles de l'église de Pouldergat, construite pendant la même période. Nous pouvons supposer que les travaux eurent lieu alors que P. Sanquer était recteurs, tandis que Joseph Bescond, Joseph Coetmeur, Michel Ferec, G. Roué, Jacques Berregar, Joseph Larour et G. Tanguy étaient (successivement ? ) les fabriciens de l'années 1591 à 1593.
Le clocher témoigne d'une construction ou reconstruction du XVIIe siècle, sous le recteur Gabriel Caurant, qui fit ériger également le calvaire :
M : GA : CAVRAN / T : RE :1655 .
Enfin trois inscriptions mentionnent le nom du recteur Yves-Bernard Fromentin (1860-1896).
.
.
.
.
A. L'élévation méridionale (1592-1593).
1. Porte sud, en anse de panier, entre deux pinacles engagés, coiffés d'un décor en nid d'abeilles puis à crochets.
.
IO : QOETME/VR : F : 1592, soit "Joseph Coetmeur, fabricien pour l'année 1592". Inscription gravée en réserve dans un cartouche, par des lettres minuscules (le Q est rétrograde), les mots étant séparés par le deux-points. Coatmeur, Coetmeur, Coëtmeur, ou Couetmeur est un toponyme très fréquent avec le sens de grand bois (koad = bois + meur = grand). Plusieurs Coatmeur sont mentionnés dans les archives paroissiales de Ploudergat en 1681. En 1720, Marguerite Coetmeur, de Pouldergat, est l'épouse d'Henry Kervarec.
Le patronyme est retrouvé sur le mur ouest de l'église paroissiale de Pouldergat, après celui du recteur : " M : Y : AROVR. RECTOR : L'AN --- FABRIQUE HERVE QVOETMEVR "
.
.
http://www.penhars-infos.com/2017/11/contre-les-rhumatismes-la-fontaine-de-saint-vendal-a-pouldergat.html
.
2. En haut à droite de cette porte :
MI : FEREC : FRE, pour "Michel Ferec, fabrique (?)". Lettres majuscules romaines sculptées en réserve dans un cartouche.
Le patronyme FEREC est attesté à Pouldavid en 1681 (Messire Michel Ferec, prêtre). Son successeur René Gourmelen était le fils de Jean Gourmelen, notaire à Pouldavid (1641) et de Lévénèze Férec. Le patronyme vient du breton fer, "cheville" qualifiant quelqu'un qui a de fortes chevilles. A. Deshayes cite FEREUC, 1598, FEREC, 1614 à Ergué-Armel, FERREC (Quimper 1649), Le FERREC (Quimper, 1654) et les formes léonardes FEROC et FERROC.
.
.
.
3. Au sommet du pignon de la baie sud :
P. SANQVER : RECT, soit "P. Sanquer, recteur".
"Yvon Arour ( de Pouldergat) qui, en 1585, posa la première pierre de la façade occidentale de l'église, paraît avoir eu pour successeurs D. Breton et J. Henri. Ce dernier était remplacé en 1594 par un recteur nommé Sanquer.".
.
.
.
.
Pignon de la baie sud, au dessus de la précédente :
NOEL JONCOUR ---
soit "Noël Joncour Fabricien ?".
.
.
.
À droite de la lucarne sud :
G : ROE :
F. LAN 159?,
en lettres majuscules (avec un N rétrograde et un A à traverse en V), en réserve dans un cartouche. Soit G. ROE, Fabrique l'an 1591 (?). Peut-être pour G. Roué.
.
.
.
B. Le pignon oriental .
Le pignon oriental porte deux millésimes plus tardifs que les précédents : dans ses parties hautes, 1604, et au-dessus de la maîtresse vitre, 1607.
.
IO: BESCO/ND RECT:--
Soit "Joseph Bescond Recteur", suivi peut-être des chiffres 61. le mot RECT est très incertain, (peut-être PRET), mais la lecture de René Couffon "IO. BESCOND. FAB. 1591 (ou 1607 ?)" n'est pas confirmée.
Notez le N rétrograde.
Je ne trouve aucun recteur, aucun prêtre ni même aucun Joseph Bescond à Pouldergat au XVIe ou XVIIe. Vers 1681, selon les archives paroissiales de Pouldergat, Henry Bescond habitait le village de Kervarlé Creis, Jean Le Bescond celui de Lannogat et un autre Jean Le Bescond occupait le village de Botcarn, Jacques Le Bescond celui de Lesneven .
N.B en mars 2020, je lirai : IO BECOND FAB 1561.
.
.
.
C. L'élévation septentrionale (nord).
.
Bloc de gauche :
RE: CTOR ou plutôt LE/TOR
Bloc de droite :
IAC : BERE/GAR :F : 1591, soit "Jacques Beregar, fabricien en 1591".
Selon J.M. Lecocq :
https://www.persee.fr/doc/ecelt_0373-1928_1986_num_23_1_1826
"Berrehar. Berrégar (NFBB p. 36), xviie-xvme s. Saint-Melaine, 1661 Plougonven, xviie-xvme s. Bodilis, 1856 Loqueffret (Gourvil), 1836 Plougar, Lothey, Bodilis (Le Brun), 1885 Saint-Derrien (Kerviler, III, 1889, p. 55, n° 990), Berrégare (NFBB p. 36) 1678 Poullaouen (Arch. Fin. A. 8), Berrégarre 1678 Poullaouen (Arch. Fin. A. 15), 1836 Plouyé, Poullaouen (Le Brun), Beregare An IX Plouyé, Poullaouen (Gourvil), Beregard ( Berrégard NFBB p. 36) 1890 Morlaix (Gourvil), Berréhar (NFBB p. 36) début xixe s. Botsorhel (Gourvil), 1836 Plougonven, Le Cloître Saint-Thégonnec, Berrien, La Feuillée (Le Brun), Berréhare (NFBB p. 36 Berréharre) 1836 Scrignac (Le Brun), 1862 Morlaix (Gourvil), Beréhare 1863 Morlaix (Gourvil), Beréhar (NFBB p. 35) début xixe s. Morlaix (Gourvil), 1836 Ploudiry, La Feuillée, Morlaix (Le Brun), Berréhard début xixe s. Morlaix (Gourvil), 1836 Plouvorn (Le Brun), Beréhart 1692 Scrignac (Arch. Fin. A. 12), Berêhard 1836 Morlaix (Le Brun), Berhar (NFBB p. 35) 1858 Brennilis, 1914 Landeleau (Gourvil). Ce surnom qu’on peut décomposer en * Berr-e-c’har (de gar ) « dont la jambe est courte » (litt. « courte sa jambe ») se montre en moyen-breton en 1633, Nom. p. 273 b : « homme à courte iambe » vnan a diuar berr, berr-ez-garr (latin : myscelus), cf. aussi GMB p. 58. Et dans un conte de l’écrivain cornouaillais Y. Crocq on lit ceci, SM (1924) p. 49 : «Ah ! paour kêz kammig, berr-e-c’har , ne dalveze ket d’it ar boan dont beteg aman » ( = « Ah ! pauvre petit boiteux..., ce n’était pas la peine que tu viennes jusqu’ici»). On peut comparer aussi avec le patronyme français Courlecuisse. Berréhar, et ses variantes Berregar , Berregarre, Berregard (formes figées et plus ou moins francisées) est un nom assez répandu dans le Nord-Finistère surtout."
Un lieu-dit Beregar est mentionné à Beuzec-Cap-Sizun vesr 1717..
.
.
.
Sous l'auvent moderne, à gauche de la porte nord (condamnée) :
IO: AROUR : F : 1593.
soit "Joseph Arour, fabricien en 1593". Inscription en lettres romaines capitales, en réserve dans un cartouche, avec une ponctuation de séparation des mots par le deux-points. Notez le cartouche inclut dans l'angle inférieur droit.
Le nom est retrouvé sur le mur ouest de l'église paroissiale de Pouldergat, qualifiant un recteur : " M : Y : AROVR. RECTOR : P... HERVE QVOETMEVR " . mais on trouve aussi au même endroit l'inscription " LAN : 1585 : F : I : AROVR : ".
http://www.pouldergat.net/archives/ClergePouldergat&RegistresParoissiaux.pdf
Selon Geneanet, ce patronyme est principalement attesté à Ploaré (désormais attaché à Douarnenez), puis à Pouldergat, où un Jean L'AROUR est né vers 1607, qualifié d'honorable sieur homme, marié avec Catherine TUDAL et père de Pierre AROUR, avant de décéder à Pouldergat en 1691. Généalogie jcln1.
Ce généalogiste cite aussi Jacques L'AROUR, né vers 1580, notaire royal, père du précédent, et Olivier L'AROUR, "seigneur de Pouldergat".
https://gw.geneanet.org/jcln1?lang=en&iz=16&p=jean&n=arour+l
où une Marie Arour ou L'Arour est née en 1699 à Ploudergat.
https://en.geneanet.org/genealogy/arour/AROUR
Le nom Arheur, Larher, Larour correspondent au moyen breton archer "fabricant de coffre, huchier (coffre = arc'h).
.
.
Contre l'auvent moderne abritant l'autel extrieur (1881)
FROMENTIN.
.
.
.
D. Façade occidentale.
.
"GI. TANGI. F."
.
.
.
Face méridionale du clocher :
M : GA : CAVRAN / T : RE :1655 .
Soit "Messire Gabriel CAURANT recteur 1655".
Le nom CAVRAN figure sur le calvaire de 1655 avec la mention "recteur de Pouldergat".
Il s'agit de Gabriel Caurant (du Faouet), recteur de 1639 à 1666. Par son testament du 25 Mars 1666, il légua à la fabrique une lande de 38 journaux dans la montagne de Trélen. Il était fermier général du prieuré de l'île Tristan de Douarnenez en 1642.
Il avait acheté en 1656 le village de Kerléguer, et ses deux moulins, et, en 1669, son héritière Janne Caurant est la propriétaire du vieux moulin.
https://douarou.com/wp-content/uploads/2019/12/Inventaire-moulins-Pouldergat-Pouldavid.pdf
https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin_article/saf1905_0278_0329.html
.
Photo Didier Raillart http://chapelle.over-blog.fr/pages/Pouldergat-la-chapelle-de-st-vendal-2481848.html
.
.
La cloche.
Elle porte le nom du recteur Yves Fromentin au dessus d'un médaillon de la Vierge ouvrant ses bras et du nom du fondeur. Du coté ouest, l'inscription AVE MARIA et un crucifix.
Yves Fromentin a été recteur de 1860 à 1896. En 1865, une croix de mission mentionnant son nom a été érigée devant l'église.
.
.
.
Sur une pierre de l'entrée du placître (réemploi) :
inscription qu'il faudra déchiffrer.
.
.
.
Pour conclure : les inscriptions intérieures :
"Lors de la restauration du retable de la chapelle, est apparu, camouflé sous le coffre actuel, un bel autel en pierre portant une inscription en caractères gothiques accompagnée de la date de 1590 . Cet autel proviendrai, selon toute vraisemblance , d’un édifice antérieur….
Lors de la restauration de la polychromie (du retable), il y a quelques années , des armoiries différentes sont apparues sous celles de la famille de Ploeuc qui y figuraient auparavant…."(extrait du bulletin 2008-2009 de la Société Archéologique du Finistère, article de Josik Peuziat suite à l’excursion" Autour de Douarnenez le 28/09/2008)
.
.
.
.
.
LES CROSSETTES.
.
Gables de la lucarne sud.
.
.
.
Gable de la lucarne sud, coté gauche. Un lion, et peut-être un lionceau.
.
.
Gable de la lucarne sud, coté droit. Un lion.
.
.
.
Gable du pignon oriental, coté gauche. Un lion.
Tient-il quelque chose dans la gueule?
.
.
.
.
LA FONTAINE.
.
Le pardon se célèbre le deuxième dimanche d'Octobre. C' est le tout dernier de l’année, il marque traditionnellement la fin des travaux agricoles, et on l’appelait aussi le "pardon des châtaignes" . Sous les bannières de 14 paroisses environnantes, il attire de nombreux pèlerins qui viennent, en chantant en breton le cantique Sant-Vendal, invoquer saint Guenaël/Vendal pour la guérison de la goutte et des rhumatismes ( en breton gwendré) ou toutes difficultés de marche et boire l'eau de la source limpide qui jaillit au bas de l'enclos.
" Son pardon était très prisé surtout des bigoudens qui venaient nombreuses même si les conditions étaient difficiles : le pardon était appelé pardon va e kostez en raison de la configuration du terrain. Certains l'appelaient aussi pardon an dud affliged parce qu'on y priait le saint pour guérir les rhumatismes."
Ses eaux sont réputées guérir les rhumatismes et les difficultés de marche.
Voir sur YouTube : la messe (1), les vépres (2), et la procession (3) du 11 octobre 2009
https://www.youtube.com/watch?v=VJDIXxcRmuM
https://www.youtube.com/watch?v=xmsxFEQg1xk
https://www.youtube.com/watch?v=QWjVpjayxl8
Et la procession du pardon de 2015 :
https://www.youtube.com/watch?v=_rVVqK5-IdI
.
.
.
.
.
.
.
SOURCES ET LIENS.
.
— COUFFON (René), 1988, Notice sur Pouldergat, extrait de Couffon, René, Le Bars, Alfred, Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988. - 551 p.: ill.; 28 cm.
https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/d421cf2c433bb09d9a4ef03159382f02.pdf
— COUFFON (René), 1988, Notice sur Douarnenez, extrait de Couffon, René, Le Bars, Alfred, Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988. - 551 p.: ill.; 28 cm.
http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/DOUARNEN.pdf
—Guerz Sant Guenal
https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/items/show/9312
—INFOBRETAGNE (copie d'un article dont la source n'est pas renseignée)
http://www.infobretagne.com/douarnenez.htm
"la chapelle Saint-Vendal ou Saint-Guendal ou Saint-Guinal (XVI-XVIIème siècle), dépendant de la paroisse de Pouldavid. Il s'agit d'un édifice rectangulaire de la fin du XVIème siècle : on lit 1591-1592 au-dessus de la fenêtre et de la porte du mur Sud ainsi que sur la façade Nord. L'édifice porte plusieurs inscriptions : au sud, près de la porte plusieurs inscriptions avec la date de 1597, à gauche de la porte ouest, deux inscriptions "I. Tangi F." et plus haut "Io. Bescond. Fab. 1607", sur la sacristie "M. Quideau TRer". Le clocher carré porte un petit dôme amorti par un faux lanternon. Les retables datent du XVIIème siècle. La chapelle abrite les statues de saint Vedal, et deux statues de la Vierge-Mère dont une sous le vocable de Notre-Dame de Rumengol. Un autel extérieur sous auvent est adjoint au flanc Nord de la chapelle en 1881"
— KERVAREC (André), Le Clergé de Pouldergat .
http://www.pouldergat.net/archives/ClergePouldergat&RegistresParoissiaux.pdf
— Labourerien an douar hag ar mor: Pouldergat-Pouldavid de l'Ancien régime, Amzer gwechall (Pouldergat (Finistère)), Association Amzer Gwechall, ULAMIR, Centre social du Goyen, 1999 - 254 pages
— LE BARS (Henri) présentation de la chapelle (en breton) émission an divskouarn o nijal diffusé le 13 10 2012.
http://www.radiobreizh.bzh/fr/episode.php?epid=3265
— PLONEIS ( Jean-Marie), 1996, L'identité bretonne : l'origine des noms de personnes, édition du Félin, 300 pages.
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3329530h
— Pop-culture
https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA00005824
Toponymie de Pouldergat :
http://www.pouldergat.fr/uploads/publications/nomsdelieux.pdf
Toponymie de Poullan-sur-mer
http://www.ofis-bzh.org/upload/travail_fichier/fichier/6fichier.pdf
Société archéologique du Finistère - 2001 -
Ces deux derniers patronymes se voient sur les murs de la chapelle Saint- Vendal en Pouldavid, mais qui primitivement était dans la paroisse de Pouldergat : IO : QUOETMEVR: F: 1592 IAC : BEREGAR F : 1591 construction
— Mairie de Douarnenez :
https://www.mairie-douarnenez.fr/decouvrir/patrimoine-religieux/chapelle-st-vendal.html
— Maurice Dilasser - 1979 Un pays de Cornouaille: Locronan et sa région - Volume 1 - Page 607
Chapelle Saint-Vendal La chapelle Saint-Vendal est agréablement située sur le versant nord d'une vallée qu'elle domine de plusieurs mètres. Elle est entourée de très beaux érables et châtaigniers. C'est un édifice rectangulaire de la fin .
—
https://www.youtube.com/watch?v=Ms2ngcTbup0&t=116s
440. Douarnenez-Pouldavid, Saint-Guendal, g. k. 5 m. 1655. Atelier Doré. Trois degrés. Socle 1655. Fût I. LE BIAN. Croisillon mouluré: MRE GAURANT RECTEVR DE POVLDREGAT., statues géminées: évêque-Jean, saint Corentin-Vierge. Croix à branches rondes, fleurons, crucifix, Vierge à l’Enfant. [YPC 1980]
http://croix.du-finistere.org/commune/douarnenez.html
http://pouldergat.net/AmzerGwechall/monographie/AnciensRecteurs.htm
.