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20 octobre 2023 5 20 /10 /octobre /2023 18:19

La cloche de 1638 de la chapelle de Kermaria-an-Iskuit en Plouha et son blason. 

Voir :

La cloche de Plouha fondue par Thomas Le Soueff en 1712 : une sœur aînée de la cloche du Faou (Thomas Le Soueff 1714) !

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PRÉSENTATION.

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En 1898, Germain de Maidy a décrit pour le Congrès archéologique une cloche de 1603 provenant de Saint-Connan, une cloche de Pontrieux datant de 1622, une cloche de Pléneuf datant de 1646, une cloche de 1611 et deux cloches de 1712 provenant de [l'église de] Plouha, et enfin une de 1782 provenant de Kermaria, toutes destinées à être fondues à Nancy.

Les cloches anciennes de Plouha sont également mentionnées par René Couffon en 1927 :

 

"L'une, pesant 185 livres, fondue à Brest, par Messire Thomas le Soueff, fondeur du Roy, reçut le nom de Louis, le 24 juillet 1712, de noble et discret Messire Guillaume Trébouta, principal du diocèse et de dame Claude le Gardien, dame de Saint-Georges. Une seconde, pesant 1.104 livres, et sortie du même atelier, fut nommée Pierre-Marie, à la même époque. Enfin, une troisième, pesant 1.134 livres, fut baptisée Louise-Armande, le 29 août 1712, par haut et puissant sr. Mgr Alexandre de Melun, seigneur de la paroisse et dame Françoise Alain, épouse de Messire Jehan Berthou, sr. de Kerversio. "Frère Corentin le Milin pourrait être appelé le père des cloches, car, il dota encore la paroisse de deux autres : l'une, de 90 livres, du nom de Claudine, fut montée dans le clocheton de la chapelle Sainte-Eugénie, en 1714, et l'autre, nommée Jeanne-Françoise, en 1719, servit à appeler les fidèles à la chapelle Saint-Yves.

Frère François Féger, qui gouverna ensuite la paroisse, de 1722 à 1742, fit également faire une cloche, pesant 428 livres, qui fut nommée Jeanne, le 2 octobre 1738 par haut et puissant Jean Guillaume de Lanloup et haute et puissante dame Jeanne de Quelen."

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Or, on trouve aujourd'hui dans la chapelle, exposée à terre sur un socle de bois au nord de la nef, une très belle cloche de 1638, qui fait l'objet de cet article.

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Cloche armoriée datée de 1638, chapelle de Kermaria-an-Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Cloche armoriée datée de 1638, chapelle de Kermaria-an-Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Cloche armoriée datée de 1638, chapelle de Kermaria-an-Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Cloche armoriée datée de 1638, chapelle de Kermaria-an-Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Cloche armoriée datée de 1638, chapelle de Kermaria-an-Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Cloche armoriée datée de 1638, chapelle de Kermaria-an-Iskuit. Photographie lavieb-aile.

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Le blason.

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Cloche armoriée datée de 1638, chapelle de Kermaria-an-Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Cloche armoriée datée de 1638, chapelle de Kermaria-an-Iskuit. Photographie lavieb-aile.

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Le côté gauche : le chronogramme 1638 et un calvaire.

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Cloche armoriée datée de 1638, chapelle de Kermaria-an-Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Cloche armoriée datée de 1638, chapelle de Kermaria-an-Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Cloche armoriée datée de 1638, chapelle de Kermaria-an-Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Cloche armoriée datée de 1638, chapelle de Kermaria-an-Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Cloche armoriée datée de 1638, chapelle de Kermaria-an-Iskuit. Photographie lavieb-aile.

Cloche armoriée datée de 1638, chapelle de Kermaria-an-Iskuit. Photographie lavieb-aile.

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Discussion héraldique.

Je n'ai trouvé aucune publication sur cette cloche (j'ai dû mal chercher), et aucune attribution de ses armoiries. 

Par contre, je peux  rapprocher ces dernières de celles du blason (lui aussi non attribué) sculpté en haut de la tour du clocher, côté ouest, dans un bloc de granite gris foncé. En 1, deux merlettes sont séparées par un trait d'un quatrefeuille et demi, soit un blasonnement de trois merlettes surmontées de trois quintefeuilles en chef. Lorsqu'on regarde ensuite le blason de la cloche, on peut se convaincre que c'est le même motif qui est représenté, plus grossièrement.

En 2, nous comptons  cinq fasces, alors que le blason de la cloche n'en montre que deux. Est-ce parce que le fondeur de cloche ne peut pas aller si loin dans la précision de son moulage, comme  le caractère grossier du calvaire pourrait nous en convaincre?

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Photo lavieb-aile 2023.

 

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J'écarte quelques possibilités.

En 1, ce ne sont pas les armes des Ollivier, ou de la Boullaye, d'argent à trois têtes de lévrier coupées de sable, colletées d'or, surmontées d'une quintefeuille de sable. En 2, ce ne sont pas les armes du Vieux-Chastel (qui seraient visibles sur la robe de la donatrice, Anne du Vieux-Chastel, de la peinture murale du transept sud).

L'Inventaire signale que dans le chœur de la chapelle, un prie-dieu du XVIIe  où sont sculptées sur la table des  "armes des Callouet, avec des merlettes".

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Les Calloet portent d'or à la fasce d'azur, surmonté d'une merlette de même. Fausse piste.

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Finalement, je lis sur Gallica la monographie sur Plouha de René Couffon, où je reconnais page 32  la partie gauche de ces armes sur le blason mi-parti sur la maîtresse-vitre (aujourd'hui détruite), telle qu'elle a été relevée par H. De la Messelière en 1919. 

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Ce sont celles de Pierre de Lannion en alliance avec Renée d'Arradon. Ces armes sont bien d'argent à trois merlettes de sable posées deux et une, au chef de gueules charge de trois quintes feuilles d'argent. "Ce blason se retrouve sur plusieurs anciens édifices et monuments bretons".  Le blason est entouré, comme sur la cloche, du collier de l'Ordre de Saint-Michel. Les armes de sable à sept macles d'argent posés 3, 3, et 1 sont bien celles de la famille d'Arradon.

 

 

Renée d'Aradon, née en 1597, est la fille unique de René d'Arradon  —décédé en 1625 —, et de Gillette de Montigny. 

Pierre Ier de Lannion, comte de Lannion, gouverneur de Vannes et d'Auray est né en 1582 et mort en 1633 

Donc, les armoiries de la verrière renvoient à un autre couple que celui mentionné sur la cloche. 

Je propose d'y reconnaître celle du frère de Pierre Ier,  Jean IV de Lannion, Gouverneur de Lannion, Capitaine du ban et arrière-ban et garde des côtes, ports et havres de l'evêché de Tréguier, Lieutenant de la maréchaussée, Pensionnaire du Roi, Chevalier de l'ordre de Saint-Michel, décédé à Plouha le 28 octobre 1658 ..., et de son épouse Mauricette Barbier, décédée en 1665 et qui porte d'argent à deux fasces de sable. Jean IV était seigneur de Lizandré-Kermaria à Plouha. (Liz-an-dren, "la Cour des Ronces).

 

 

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Armes de Jean IV de Lannion (Man8rove)
Armes de Mauricette Barbier (Man8rove)

Mauricette est la fille et petite-fille des Barbier qui ont fait construire à Saint-Vougay le château de Kerjean. Sa fille René-Françoise, dame de L'Aubrais épousa en 1649 Alain de Guer, marquis de Pontcallec.

Il semble que l'on puisse rapprocher ce Jean de Lannion avec celui qui fut nommé Les Aubrays (ou Lezobré en breton), et dont je lis que le crâne, comme celui de sa fille repose dans une boîte, dans un recoin de la chapelle, avec l'inscription Le Geff [chef] de Les Aubré. La légende chantée dans une gwerz, raconte que ce capitaine des gardes-côtes et des ports de l’évêché de Tréguier, connu pour sa force  surhumaine et sa bravoure et pour de hauts faits d’armes, montait dans sa chambre accompagné de Marmouz, son fidèle cheval.

"Il fut un homme respecté dont le tombeau était au centre de la chapelle. Au milieu du XIXe siècle, la chapelle menaçait ruine et était vouée à la destruction. Son crâne fut mis dans un reliquaire rudimentaire. Deux siècles après son décès, sa réputation était intacte. On chantait alors sa gwerz, cette complainte qui raconte les exploits du géant de Lizandré. "

 

https://www.letelegramme.fr/cotes-d-armor/plouha-22580/spankalonspan-la-gwerz-de-jean-de-lannion-2306801.php

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Néanmoins, cette hypothèse, qui me semble valide pour le blason de la cloche, ne permet pas d'expliquer le blason, certes proche mais à  cinq fasces, du clocher. J'y vois alors les armes de Claude Ier de Lannion (1557-1621), et de Renée de Quelen baronne du Vieux-Chastel, les parents de Pierre Ier et de Jean IV. Les armes de Renée de Quélen sont un burelé d'argent et de gueules de dix pièces. Leur tombe reposant en l'église des Augustins de Carhaix, leur fils Jean gratifia les Augustins d'une somme de 200 livres pour faire la maîtresse-vitre. Je trouve la confirmation, de  mon attribution pour ce blason du clocher, sous la plume de Paul Chardin, page 249. Tandis que Charles de Keranflec'h, dépourvu sans doute de jumelles, y voyait les armes de Jean de Lannion/Mauricette Barbier (p.295 note2).

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Armoiries de Quelen du Vieux-Chastel, Man8rove.

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Nous voyons donc qu'au XVIIe siècle,  Claude Ier de Lannion et ses deux fils Pierre Ier et Jean IV de Lannion, sans oublier leurs épouses, ont affirmé leurs prééminences, comme seigneur de Lizandré, sur la chapelle Kermaria-an-Isquit, et y ont assuré un mécénat notable, dont l'inventaire précis reste à dresser. En 1618, c'est à Pierre Ier que le trésorier de Kermaria rend compte des recettes de sa charge. Les archives départementales pour la seigneurie de Lizandré-Kermaria E-2341 et E2342 atteste de leur rôle,  en 1620  pour nommer un chatelain pour cette chapellenie  [Claude], en 1624 pour une commission de greffier [Pierre], en ? pour un poste de chapelain [Jean], enfin en  1684 pour une autre présentation par Mauricette Le Barbier, dame douairière de Lisandren-Kermaria devenue après son remariage  comtesse d'Espinay 

Ils auraient succédé, comme seigneur de Lizandré, aux Taillart (Guillaume Taillart x 1488 Gillette Le Vayer dont les armoiries figurent sur les  verrières), puis aux Pinart sr de la Noë-verte par le mariage de Catherine Taillart, fils d'Yves avec Roland Pinart. Julienne Pinart épousa François II  de Lannion (1530-1564), père de Claude.

Et  à partir de 1691  ce seraient les Calloet qui auraient repris ce titre.

Le testament de Jean IV de Lannion en date du 21 janvier 1651, publié en partie par Keranflec'h mentionne une rente de 36 boisseaux de froment pour la chapelle de Kermaria, à condition que deux services soient célébrés chaque semaine par trois prêtres, et à perpétuité, pour le repos de Jean de Lannion et de son frère Guillaume [sic]. Il demande que sa tombe repose au milieu du chœur de la chapelle de Kermaria.

 

 

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ANNEXE. J.M LUZEL, Chants populaires de la Basse-Bretagne, 1868.

La gwerz Les aubrais et le more du roi.

Luzel (p. 286-306) donne trois versions successives de cette gwerz

https://www.google.fr/books/edition/Gwerziou_Breiz_Izel/9xQeAAAAMAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=%22Jean+de+Lannion%22+Plouha&pg=PA306&printsec=frontcover

 "Cette tradition s'appuie sur une ballade bretonne très répandue dans le pays de Goello et insérée dans le recueil des chants populaires publiés par M. de La Villemarqué. Il semble pourtant que le savant éditeur ait attribué à cette ballade une date beaucoup trop ancienne, en traduisant Les Aubrays par Lez-Breiz (hanche, et au figuré, soutien de la Bretagne), surnom qu'il donne à Morvan, roi des Bretons, tué  en 818, dans une rencontre avec les Francs de Louis le Débonnaire. Les Aubrays est le nom d'une seigneurie du pays de Retz, apportée en  mariage, en 1455, å Rolland de Lannion, par Guyonne de Grezy, dame des  Aubrays. La ballade ne peut pas, par conséquent, ètre antérieure à cette époque, et nous la croyons bien plus moderne.. Le poëte populaire  dit que le seigneur des Aubrays, vainqueur du Maure du roi, fut plus  tard décapité par les Français, et recapité par un ermite (1). La tradition  du pays de Goello, en conservant de génération en génération le souvenir  de sa bravoure et de sa force extraordinaires, dit seulement qu'on lui scia  la tête; et l'on montre, dans le caveau délabré de Kermaria-Nisquit, en  Plouha, un crâne d'une solidité remarquable, dont la partie supérieure  porte des traces évidentes de l'opération. Or le testament de Jean de Lannion, châtelain des Aubrays et seigneur de Lizandré, en Plouha, daté » du 21 janvier 1651, et publié par M. Ch. de Keranflec'h (2), ordonne  que « Son corps soit mis dans le caveau qui est sous la grande tombe » élevée au milieu du chœur, en l'église de Kermaria. » L'identité du héros  des chants trégorois et cornouaillais ne peut donc guère faire l'objet d'un doute; la partie historique de ses exploits est moins facile à démêler de la » partie légendaire. Nous pensons d'ailleurs que le curieux poëme inséré  dans le Barzaz-Breiz est, comme beaucoup de pièces de ce genre, une œuvre de rapsodes, dont des fragments appartiennent a des époques et à  des héros différents. "

 

TROISIÈME VERSION.

I

Entre Koat-ar-Skin et Les Aubrays
A été arrêtée une armée (une rencontre);
A été arrêté un combat;

Que Dieu leur donne bon combat!

Que Dieu leur donne bon combat,

Et à leurs parents, à la maison, bonne nouvelle !.....
Le seigneur Les Aubrays disait,

Un jour, à son petit page:

-Selle-moi, vite, ma haquenée blanche,

Et mets-lui sa bride d'argent en tête;

Mets-lui sa bride d'argent en tête,

Et son collier d'or au cou;

Apprête aussi ton cheval Rouen (1)

Pour que nous allions à Sainte-Anne de Vannes.

 

Et j'ai gagné les dix-huit;

Et j'ai gagné les dix-huit,

Grâces à vous, sainte Anne de Vannes;
Faites-moi gagner le dix-neuvième,
Et je serai couronné dans la Trinité. (2)

Et je vous achèterai une ceinture de cire,
Qui fera le tour de toutes vos terres ;

Fera le tour de votre église et du cimetière,
Et de toute votre terre bénite;

Je vous achèterai une bannière rouge,
Qui sera dorée des deux côtés.

 

Le seigneur de Koat-ar-Skin disait, Ce jour-là, à son petit page:

Je vois venir un âne,

Monté sur une haquenée blanche!

- Le seigneur Les Aubrays dit A Koat-ar-Skin, sitôt qu'il l'entendit :

Si je suis un âne, bien certainement,
Je ne suis pas âne de nature;

Je ne suis pas âne de nature,
Mon père était, dit-on, un homme sage;
Si tu n'as pas connu mon père,
Moi, je te ferai connaître son fils!
Alors ils sont allés combattre,
Et le seigneur Les Aubrays a gagné.
Le seigneur de Koat-ar-Skin disait
A Les Aubrays, voyant qu'il gagnait :

Au nom de Dieu, Les Aubrays,
Au nom de Dieu, donne-moi quartier ! -
Je ne te donnerai pas de quartier,
Car toi, tu ne m'en aurais pas donné.

 

Je ne te laisserai pas la vie,

Car toi, tu ne m'aurais pas laissé la mienne.

- Au nom de Dieu, Les Aubrays,

Charge-toi de mes enfants.

Je ne me chargerai pas de tes enfants, Mais je les laisserai aller en liberté !

A peine eut-il dit ces mots,

Que Koat-ar-Skin fut tué par lui.

IV

Des lettres furent envoyées au roi,

[ocr errors]

Pour lui annoncer que Koat-ar-Skin avait été tué.

Et le roi de France disait,

Un jour, à son petit page :

Page, page, mon petit page,

Toi qui es diligent et alerte,

Va-t-en dire à Les Aubrays

De venir combattre contre mon More.....

 

Et le petit page disait, En arrivant à Lannion:

Bonjour et joie à tous dans cette ville,

Où est le Seigneur Les Aubrays?

Le seigneur Les Aubrays, en entendant cela, A mis la tête à la fenêtre;

Il a mis la tête à la fenêtre,

Et a salué le page du roi.

-Bonjour à vous, seigneur Les Aubrays! Et à vous aussi, page du roi !

Et à vous aussi, page du roi,

Qu'est-il arrivé de nouveau.

- Il vous est ordonné, Les Aubrays,
De venir combattre contre le More du roi.
Au nom de Dieu, page du roi,
Apprends-moi le secret de ce More-là.
Et je te donnerai un bouquet,
Au milieu duquel il y aura quatre mille écus.
Je vous dirai bien son secret,

Mais vous n'en parlerez jamais à personne :
Quand commencera ce combat,
Jetez vite vos habits sur les siens;

Et lancez-lui de l'eau bénite,

Aussitôt qu'il aura dégaîné :

Alors il fera un bond en l'air :
Mettez votre épée pour le recevoir :
Aimez mieux perdre votre épée,
Les Aubrays, que perdre votre vie! -

Le seigneur Les Aubrays, ayant entendu,
A mis la main dans sa poche;

Il lui a donné son bouquet,

Avec quatre mille écus au milieu.

V

Le seigneur Les Aubrays disait,

En arrivant à Sainte-Anne:

- J'ai pris part à dix-neuf combats,

Et j'ai gagné les dix-neuf;

Et j'ai gagné les dix-neuf,

Grâces à vous, sainte Anne de Vannes;

Faites-moi encore gagner le vingtième, Et je serai couronné au Guéodet.

e vous achèterai une bannière blanche, Qui aura sept clochettes à chaque extrémité;

Qui aura sept clochettes d'argent à chaque extrémité, Et une tige de baleine, pour la porter;

Je vous achèterai en présent

Un calice d'or et un sacrement (ostensoir),

Et qui sera beau pour vous faire honneur,

Car vous aurez fait un grand miracle en ma faveur.

VI

Le seigneur Les Aubrays disait, En arrivant dans le palais du roi :

Bonjour à vous, sire, et même roi, Qu'avez-vous de nouveau ?

- Il t'a été ordonné, Les Aubrays, De venir combattre contre mon More; Tu as tué Koat-ar-Skin,

Qui était un de mes plus grands amis;

Mais si tu as tué Koat-ar-Skin,

Tu ne tueras pas mon More.

Quand il entra sur lui dans la grande salle, Il lui lança de l'eau bénite.

Quand le More jette ses habits à terre,
Les Aubrays jette les siens dessus;

Quand le More fait un bond en l'air,
Il présente son épée, pour le recevoir.
Au nom de mon Dieu, Les Aubrays,
Retire ton épée !

Je ne retirerai pas mon épée,
Car toi, tu n'aurais pas retiré la tienne.

- Au nom de mon Dieu, Les Aubrays, Laisse-moi la vie !

 

Car toi, tu ne m'aurais pas laissé la mienne!

Il n'avait pas fini de parler, Que le More noir a été tué,

Le More noir a été tué.

Et Les Aubrays est sorti.

Il a rencontré le petit page du roi, Et lui a donné un second bouquet; Il lui a donné un second bouquet, Avec quatre mille écus au milieu.

Le roi disait alors à Les Aubrays, Au moment où il sortait :

- Mon Dieu, serait-il possible Que tu as tué mon More?

Oui, j'ai tué votre More,

Et je vous tuerai aussi, si vous voulez !
Au nom de Dieu, Les Aubrays,
Laisse-moi la vie,

Et reste avec moi dans mon palais,
Je te ferai roi après moi !

Je ne resterai pas avec vous dans votre palais,

Car ma pauvre mère est veuve;

Car ma pauvre mère est veuve,

Et cela lui ferait de la peine!

VII

Le seigneur Les Aubrays disait,

En arrivant dans la ville de Lannion :

- J'ai pris part à vingt combats,

Et je les ai tous gagnés,

Grâces à vous, sainte Anne de Vannes, Je serai couronné au Guéodet;

Je serai couronné à Saint-Louis,

Et je n'ai pas encore vingt ans accomplis!

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SOURCES ET LIENS.

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— AUBERT , La chapelle de Kermaria-Nisquit

http://backup.diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/2aa55730ab949a1b101902c8544378bc.pdf

— CHARDIN (Paul), 1894, La chapelle de Kermaria-Nisqit en Plouha, Revue archéologique 1, pages 246-259

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k203636c/f249.item

 

—COUFFON, René. Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier. Saint-Brieuc : Les Presses Bretonnes, 1939. p. 374-375

—COUFFON, René. Quelques notes sur Plouha. Saint-Brieuc : Francisque Guyon éditeur, 1929. p. 27-35

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3346690r

— KERANFLEC'H (Charles de,), 1857 « Une frairie bretonne, Kermaria-Nisquit, suivie du testament du seigneur des Aubrays », Nantes, Imprimerie de Vincent Forest, 1857, 29 p. 1 grav., extrait de la Revue de Bretagne et de Vendée, t. II, 1857, 2e semestre, p. 281-301.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1102459/f280.item

 

—LE LOUARN-PLESSIX (Geneviève ) , 2013, Plouha, Chapelle de Kermaria an Iskuit SHAB

https://m.shabretagne.com/scripts/files/5f464c1e917b93.94134739/2013_50.pdf

https://docplayer.fr/108538314-Plouha-chapelle-de-kermaria-an-iskuit.html

— MAIDY ( L. Germain de ), 1896, " Sept cloches anciennes des Côtes-du-Nord", Congrès archéologique de France : séances générales tenues par la  Société française d'archéologie. 1898 (63). Contient les Séances générales tenues à Morlaix et à Brest, en 1896. pages 294-297.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k356651/f377.image

 

— PICHOURON ( Patrick) - L'HARIDON ( Erwana) 2005, La chapelle de Kermaria-an-Isquit Inventaire général ; Dossier IA22005349

"La chapelle Kermaria-an-Isquit a été fondée au cours de la 1ère moitié du 13ème siècle par Henry d'Avaugour, comte de Goëlo. Elle a été agrandie au 15ème siècle, puis au début du 18ème siècle par le chapelain de l'époque Jean Huet. Vendue le 16 fructidor de l'an IV (septembre 1796), elle a été rachetée par la fabrique et rendue au culte en 1812. Réputée pour sa danse macabre du 15ème siècle, elle a été classée au titre de la législation sur les monuments historiques le 6 juillet 1907 et restaurée de 1958 à 1976. Les quatre premières travées de la nef et de ses collatéraux remontent à la fondation de la chapelle. Au cours du 15ème siècle, la nef et ses collatéraux ont été prolongés de trois travées et l'édifice a été augmenté d'un porche et d'une aile au sud. L'étage du porche servait de secrétairerie à l'origine, puis il a servi d'auditoire à partir de 1547 pour la seigneurie de Lizandré-Kermaria. Enfin, Jean Huet, chapelain de Kermaria-an-Isquit, entrepris plusieurs travaux au cours du 1er quart du 18ème siècle, dont la construction de l'actuelle flèche en 1702, due au maître charpentier Pierre Le Clerc (d'après René Couffon), le percement d'une baie en 1720 (porte la date) et la reconstruction du choeur en 1721 (d'après inscription).

 

— THIBOUT (Marc), 1949, « La chapelle de Kermaria-Nisquit et ses peintures murales », Congrès archéologique de France. 107e session. Saint-Brieuc. 1949, Société française d'archéologie, 1950, p. 70-81.

— SITE MAN8ROVE

https://man8rove.com/fr/profile/h48gxonna-jean-iv-de-lannion

—DIVERS

— Base Palissy POP-Culture

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00089487

https://collectif-objets.beta.gouv.fr/objets/75975

— Notice Wikipedia

https://fr.wikipedia.org/wiki/Chapelle_de_Kermaria_an_Iskuit

 

 

— GENEVIÈVE LE LOUARN-PLESSIX 2013, Plouha, Chapelle de Kermaria an Iskuit, Mémoires de la SHAB

https://m.shabretagne.com/scripts/files/5f464c1e917b93.94134739/2013_50.pdf

Situé en face, au revers du mur-diaphragme de la chapelle sud, un fragment de fresque montre six personnages: deux couples agenouillés (seigneurs et leurs épouses) présentés par deux saints. Les seigneurs sont en armure, les dames coiffées de hennins. Les armoiries portées sur la cotte du couple de droite permettent d’identifier les seigneurs Guillaume (III) de Boisgelin et Anne du Vieux-Chastel mariés en 1481. Derrière eux, saint Guillaume en évêque

Écartelé : aux 1 et 4 de gueules à la molette d'argent ; aux 2 et 3 d'azur plein.

'argent à trois fasces de gueules accompagnées de dix mouchetures d'hermine de gueules posées 4, 3, 2 et 1, et un lambel d'azur.

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Published by jean-yves cordier - dans cloches Héraldique
27 août 2023 7 27 /08 /août /2023 17:43

"Yvonne-Marie du Tréhou", la cloche n°2 (Briens, 1848) de l'église du Tréhou (29).

 

 

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Voir sur cette église :

 

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Voir sur quelques cloches du Finistère et leurs fondeurs par ordre chronologique :

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Voir la chaine youtube Cloches du Finistère (29)

  •  https://www.youtube.com/channel/UCo5NguvvKH6h4bUa3ELAaeQ

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PRÉSENTATION.

Le clocher de l'église du Tréhou, à deux galeries et amorti par un dôme, porte la date de 1649 sur la clef de voûte de son portail et plus haut celle de 1748.

Les deux cloches qui occupent aujourd'hui la chambre sont datées de 1747 (cloche n°1) et de 1848 (cloche n°2). Aucune n'est aujourd'hui classée.

Les deux cloches ont été décrites par l'historien  Denis Gloasguen en 1996 avec le relevé des inscriptions.

Je me suis livré à l'exercice pénible et insalubre de la montée de l'étroit escalier, délaissant l'accès à la chambre des archives et parvenant malgré l'encombrement des marches par des rameaux d'arbres (choucas), à la chambre des cloches. L'éclairage n'était pas optimal pour mettre en valeur et même étudier les inscriptions et le décor,  le développement de micro-organismes colorait largement en vert une grande partie du bronze, et des fientes d'oiseaux étaient copieusement répandus.

Je n'ai pas procédé aux mensurations d'usage mais je me suis— assez rapidement et impatient de redescendre— livré à un relevé photographique parfois acrobatique et toujours trop rapide.

 

LES INSCRIPTIONS.

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Le début des lignes est indiqué par une main oblique index tendu (manicule)

 

Ligne 1 :PARRAIN YVES SANQUER MARRAINE MARIE Ane FAGOT  M.M. CALVES RECTEUR [G.M. SANQUER

Ligne 2 :MAIRE . Jn. Hvé. TANGUY TRESORIER JEAN PRIGENT . Hvé GOENNOU. CONSEILLERS

Ligne 3: YVONNE MARIE DU TREHOU

Et en partie inférieure :

FONDUE PAR BRIENS PERE ET FILS A MORLAIX 1848

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LE DÉCOR.

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-Frise supérieur à palmette au dessus de l'inscription

-Frise eucharistique sous l'inscription

-Vierge à l'Enfant avec, à droite, un personnage levant le bras.

-Christ en croix entre Marie et Jean (?) au pied du calvaire.

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DOSSIER PHOTOGRAPHIQUE.

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"Yvonne-Marie du Tréhou", la cloche n°2 (Briens, 1848) de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

"Yvonne-Marie du Tréhou", la cloche n°2 (Briens, 1848) de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

"Yvonne-Marie du Tréhou", la cloche n°2 (Briens, 1848) de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

"Yvonne-Marie du Tréhou", la cloche n°2 (Briens, 1848) de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

"Yvonne-Marie du Tréhou", la cloche n°2 (Briens, 1848) de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

"Yvonne-Marie du Tréhou", la cloche n°2 (Briens, 1848) de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

"Yvonne-Marie du Tréhou", la cloche n°2 (Briens, 1848) de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

"Yvonne-Marie du Tréhou", la cloche n°2 (Briens, 1848) de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

"Yvonne-Marie du Tréhou", la cloche n°2 (Briens, 1848) de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

"Yvonne-Marie du Tréhou", la cloche n°2 (Briens, 1848) de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

"Yvonne-Marie du Tréhou", la cloche n°2 (Briens, 1848) de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

"Yvonne-Marie du Tréhou", la cloche n°2 (Briens, 1848) de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

"Yvonne-Marie du Tréhou", la cloche n°2 (Briens, 1848) de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

"Yvonne-Marie du Tréhou", la cloche n°2 (Briens, 1848) de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

"Yvonne-Marie du Tréhou", la cloche n°2 (Briens, 1848) de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

"Yvonne-Marie du Tréhou", la cloche n°2 (Briens, 1848) de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

"Yvonne-Marie du Tréhou", la cloche n°2 (Briens, 1848) de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

"Yvonne-Marie du Tréhou", la cloche n°2 (Briens, 1848) de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

"Yvonne-Marie du Tréhou", la cloche n°2 (Briens, 1848) de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

"Yvonne-Marie du Tréhou", la cloche n°2 (Briens, 1848) de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

"Yvonne-Marie du Tréhou", la cloche n°2 (Briens, 1848) de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

"Yvonne-Marie du Tréhou", la cloche n°2 (Briens, 1848) de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

"Yvonne-Marie du Tréhou", la cloche n°2 (Briens, 1848) de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

"Yvonne-Marie du Tréhou", la cloche n°2 (Briens, 1848) de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

"Yvonne-Marie du Tréhou", la cloche n°2 (Briens, 1848) de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

"Yvonne-Marie du Tréhou", la cloche n°2 (Briens, 1848) de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

"Yvonne-Marie du Tréhou", la cloche n°2 (Briens, 1848) de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

"Yvonne-Marie du Tréhou", la cloche n°2 (Briens, 1848) de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

"Yvonne-Marie du Tréhou", la cloche n°2 (Briens, 1848) de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

"Yvonne-Marie du Tréhou", la cloche n°2 (Briens, 1848) de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

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DISCUSSION.

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L'inscription de dédicace.

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a) Le nom de baptême de la cloche n°2, "Yvonne Marie du Tréhou" est féminin, comme c'est l'usage (alors que la cloche n°1 porte des prénoms masculins). "Yvonne" doit se référer au prénom du parrain, Yves Sanquer. Et "Marie" au premier prénom de la marraine, "Anne -Marie".

b) Le prénom, Yves Sanquer pourrait renvoyer à Yves SANQUER, né le 18 février 1783 à Leslurun, Le Tréhou, marié à Marie GUENNOU le 29 janvier 1806, et décédé le 1er juillet 1850 à Guirvillan, Le Tréhou. 

Il serait alors membre de cette très prospère famille de cultivateurs fabricants marchands de draps (de lin) établie à Leslurun : son père serait Gabriel (le) Sanquer (1737-1795) et son grand-père Guillaume (le) Sanquer (1690-1767). Dans les dépendances du manoir de Leslurun se trouvent encore les vestiges du kanndi décrit dans les inventaires après décès de Gabriel et de son frère Yves.

c) La marraine pourrait être Marie-Anne FAGOT (Penquer, Le Tréhou 1802-Le Tréhou bourg 1887), "cultivatrice propriétaire" qui épousa François Michel Anne FICHOU en 1819. Elle serait alors la mère de Pierre Fichou, (Penquer, Le Tréhou 1822-1880), qui devient maire du Tréhou précisément l'année 1848 où cette cloche est fondue.

d) Je n'ai pas pu confirmer le nom du recteur, M. CALVES.

e) Le nom du maire est sur la fin de la première ligne, je n'ai pu relever que son nom et non son prénom. Gloasguen a relevé G.M. SANQUER.  La liste des maires du Tréhou (Wikipédia) indique pour 1838-1848 le nom de Gabriel SANQUER, et ajoute en note : "Déjà maire entre 1816 et 1826. Gabriel Sanquer (ou Le Sanquer), baptisé le 17 novembre 1762 à Leslurun en Le Tréhou, décédé le 12 mars 1840 à Leslurun en Le Tréhou." Il y aurait homonymie. En tout cas, nous retrouvons ce manoir de Leslurun dont provient Guillaume SANQUER, premier maire du Tréhou.

f) Jean-Hervé TANGUY est cité comme trésorier.

g) Jean Prigent, conseiller, est peut-être ce Jean PRIGENT, cultivateur (Tréflénévez 1775-Keropartz Le Tréhou 1849) qui avait épousé Marie GUENNOU en 1796.

g) Hervé GOENNOU, conseiller, doit peut-être être assimilé à Hervé GUENNOU (1808-1879) marié à Marie-Gabrielle LE SANQUER.

 

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L'inscription de signature.

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La famille BRIENS, venant de Villedieu-les Poêles, s'est établie en Bretagne à la fin de l'Ancien Régime. 

Le Concordat de 1801 conclu, de nouvelles cloches devenaient nécessaires et BRIENS s’y employa. Originaire de Villedieu-les-Poëlles, département de la Manche, ville fameuse pour son industrie chaudronnière, (1818-1888) BRIENS prit la succession de son beau-père VIEL, fondeur à Brest.

Voir mes recherches ici :

Quelques cloches des Briens (parfois sous la signature pluriel VIEL Fondeurs) : 

 

— Plounévez-Lochrist, église paroissiale Saint-Pierre. "Viel aîné 1809" .

— Plonevez-Porzay relevé par Abgrall : "Viel aîné 1809".

— Kersaint-Landunvez : Viel aîné, 1811.

—Le Faou, Notre-Dame de Rumengol. Viel aîné en 1812

— Plounévez-Lochrist, église paroissiale Saint-Pierre. "Viel 1845" [?]

— Bohars, Saint-Pierre-aux-liens." MM. Viel fondeurs brestois 1850".

—La cloche Marie-Catherine-Perrine  IA00006038 de l'église paroissiale Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix date de 1850, elle porte l'inscription VIEL BRIENS FONDEURS SABREURS 1850 et comme ornementation : des feuille d'acanthes en frise et un Calvaire

— Trémaouezan église, M. Viel-Briens fondeurs à Brest  1851

— Lanhouharneau, église paroissiale Saint-Hervé : "Viel Briens 1853".

— Pont-Christ." Viel Briens Bre[st] 1856".

— Île de Batz, 1857, cloche Marie-Anne, IM29000596, "Briens fils, fondeur"

— Tréflez , église paroissiale Sainte-Édiltrude : "Briens Vieil Aîné, Brest, 1858"

—Cloche n° 2 de l'Église paroissiale Saint-Onneau d'Esquibien, IA00006375 inscription :1859 BRIENS VIEL AINE FONDEUR A BREST.

— Lanvéoc, église Sainte-Anne : " Briens aîné, (?) fondeur à Brest".

— Plougar, église Saint-Pierre  "Briens à Brest 1892".

—Le Faou, Notre-Dame de Rumengol. "Briens aîné Brest 1899".

— Les deux cloches de Lanildut : Yvonne-Marguerite  1890 , inscription  "BRIENS, fondeur à Brest". Caroline-Marie-Anne, 1890,  inscription "BRIENS, fondeur à Brest".

 

— PLouénan "Briens frères fondeur"

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Les marques d'atelier, médaillons et décors.

Le calvaire est banal mais les entrelacs  se retrouvent sur ceux de l'atelier.

La Vierge à l'Enfant est encadrée de palmettes. Le jeune personnage qui lève une main et tient un objet ovale de l'autre est singulier. Il est vêtu d'une tunique courte dénudant l'épaule droite. Devant lui une couronne tressée (d'épines??) est accrochée à un tronc brisé, près d'un bâton couché. Il conviendrait de le rechercher sur d'autres cloches.

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SOURCES ET LIENS.

—GOASGUEN (Denis), 1996, Le Tréhou, l'enclos.

—ASSOCIATION ART CULTURE PATRIMOINE 2012, An Tréou Leon, Patrimoine, l'Histoire du Tréhou

— COUFFON (René) 1988, Nouveau répertoire des églises du diocèse de Quimper

— MONUMENTUM

https://monumentum.fr/monument-historique/pa00090475/le-trehou-calvaire

— WIKIPEDIA

https://fr.wikipedia.org/wiki/Calvaire_du_Tr%C3%A9hou

 

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans cloches
24 août 2023 4 24 /08 /août /2023 20:25

"Jérôme-François", la cloche de 1747 de l'église du Tréhou (29).

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Voir sur cette église :

 

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Voir sur les cloches et leurs fondeurs par ordre chronologique :

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PRÉSENTATION.

Le clocher de l'église du Tréhou, à deux galeries et amorti par un dôme, porte la date de 1649 sur la clef de voûte de son portail et plus haut celle de 1748.

Les deux cloches qui occupent aujourd'hui la chambre sont datées de 1747 (cloche n°1) et de 1848 (cloche n°2). Aucune n'est aujourd'hui classée.

 

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Vue du clocher de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

Vue du clocher de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile.

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 Voici les enregistrements audio [faites le 29/05/2023 par Loïc Jean Florence, campanophile, de la chaîne "YouTube" "Cloches du Finistère (29)"] des sonneries de l'Horloge et de l'Angélus [avec "fausse-volée"] de l'édifice : https://www.youtube.com/watch?v=BSeBLzTKGTY "

 https://www.facebook.com/media/set/?vanity=clochesfinistere29&set=a.637346578408928

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Les deux cloches ont été décrites par l'historien  Denis Gloasguen en 1996 avec un parfait relevé des inscriptions. Mais les armoiries occupant un blason n'avaient pu être déchiffrées. Et le nom du fondeur de la cloche la plus ancienne, qui n'était par porté par une inscription sur la faussure, comme c'est l'usage, était considéré comme absent.

Je me suis donc livré à l'exercice pénible et insalubre de la montée de l'étroit escalier, délaissant l'accès à la chambre des archives et parvenant malgré l'encombrement des marches par des rameaux d'arbres (choucas), à la chambre des cloches. L'éclairage n'était pas optimal pour mettre en valeur et même étudier les inscriptions et le décor,  le développement de micro-organismes colorait largement en vert une grande partie du bronze, et des fientes d'oiseaux étaient copieusement répandus.

Sur le sol, deux petits choucas se recroquevillaient en attendant le retour de leurs parents, que je redoutais pour ma part.

Je n'ai pas procédé aux mensurations d'usage mais je me suis— assez rapidement et impatient de redescendre— livré à un relevé photographique parfois acrobatique.

Lorsque je suis redescendu, j'avais le nom du fondeur, F. Decharme, et le nom du détenteur des armoiries : c'était bien entendu le parrain, Jérôme-François de Gouzabats.

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Voici donc ma description.

La cloche n°1 de 1747 

Quatre anses sans décor (celles de Le Soueff, au Faou, sont sculptées de visages)

Les inscriptions.

Inscription et date sur le vase supérieur, en majuscules romaines sur trois lignes réglées ; le dossier des lettres est perceptible. ; le début est indiqué par une manicule main à l'index tendu vers le sens de lecture, et qui est ici oblique. Le changement des lignes 2 à 3 est indiqué par une main plus oblique que la première.

 

Ligne 1 :LAN 1747 IAY ETE BENIS PAR MRE IEAN DANIEL RECTEVR DV TREHOV ET IAY EU POVR PARAIN

Ligne 2 : IEROME FRANCOIS DE GOUZABATS SEIGNEVR DE KROPARS ET POUR MARAINE DAME CATHERINE LE FORESTIER (Main oblique vers ligne 3)

Ligne 3:  DAME DE PENHOAT EST MONTS NOMMEE IEROME FRANCOIS GVILLAVME SANQVER BIENFAITEVR

 

Le décor 

 -Sous les inscriptions : frise de rinceau au monogramme IHS.

Médaillons :

-Deux petits médaillons juste sous le rinceau, que je n'ai pu déchiffrer.

-Vierge à l'Enfant, couronnée, tenant un sceptre ou une épée.

-médaillon héraldique, couronné.

-Christ en croix avec Marie-Madeleine agenouillée étreignant largement la croix, appliqué sur la faussure.

-Saint évêque sur un piédestal à deux degrés (à écus et motifs) : barbe ? Mitre ou tiare, crosse, chape, surplis, étole, mains droite écartée tournée vers le bas. Saint Pierre premier pape ?

-Médaillon du fondeur, circulaire et bombé sur cartouche polygonal cantonné de quatre mains obliques. Inscription [FR] DECHARME entouré de palmettes.

-la faussure est marquée de trois filets sans aucune inscription.

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L'inscription sera étudiée en Annexe I, l'identité du fondeur sera étudiée en Annexe II.

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L'inscription.

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La cloche de 1747 de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

La cloche de 1747 de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

La cloche de 1747 de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

La cloche de 1747 de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

La cloche de 1747 de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

La cloche de 1747 de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

La cloche de 1747 de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

La cloche de 1747 de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

La cloche de 1747 de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

La cloche de 1747 de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

La cloche de 1747 de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

La cloche de 1747 de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

La cloche de 1747 de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

La cloche de 1747 de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

La cloche de 1747 de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

La cloche de 1747 de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

La cloche de 1747 de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

La cloche de 1747 de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

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LE DÉCOR.

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Les rinceaux au monogramme IHS.

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La cloche de 1747 de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

La cloche de 1747 de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

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La Vierge à l'Enfant tenant une épée ou un sceptre.

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Ce type de  médaillon est retrouvé :

-sur la cloche de l'église Saint-Martin de Castelnau-d'Estréfonds IM 31000271. XVIe siècle, sans nom de fondeur. 

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM31000271

-sur la cloche de l'église Saint-Pierre de Villévêque signée F. BREUSON ET I. TICHANT

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM49002980, 

 

-sur la coche de 1758 portant la Marque Chatelin Champion et Aubron FD lorrain Mont fait. » 

  • Église Notre-Dame-de-l'Assomption de Gassin

  • https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Fichier:Cloche_de_l%27%C3%A9glise_Notre-Dame-de-l%27Assomption_de_Gassin.jpg

-Saint-André-de-l'Eure ; église Saint-André cloche de 1783, une représentation de Sainte-Madeleine enserrant la base de la croix, ainsi qu'une Vierge à l'Enfant tenant un sceptre. 

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM27003796

-cloche de 1780 signée Gaudiveau Louis une représentation de Sainte-Madeleine enserrant la base de la croix, ainsi qu'une Vierge à l'Enfant tenant un sceptre

https://paroisse-saint-gilles.diocese92.fr/sites/default/files/files/Livret-general.pdf

-Cloche de 1782  La Croix-aux-Mines ; chapelle Saint-Marc du Chipal

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM88000180 

et sur des cloches fondues par la famille Decharme (infra)

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La cloche de 1747 de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

La cloche de 1747 de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

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Le Christ en croix avec Marie-Madeleine agenouillée étreignant étroitement les pieds du Christ.

Mon cliché, prise dans l'obscurité partielle, n'a pas inclus le haut de la croix. Mais on voit "bien" comment la sainte est placée, sur un golgotha de rinceaux.

Ce qui est intéressant, c'est que ce motif se retrouve sur les cloches d'un autre membre de la grande famille de fondeurs Decharme, Louis Decharme et qu'il est si caractéristique qu'il sert d'indice d'attribution aux experts pour regrouper trois cloches, celle  de Roche pour l'église de Boisset (Cantal) IM42001660 datant de 1780, la cloche IM15000103 au Monteil, Cantal, attribuée à Louis Decharme et Alexis Limaux ; et la cloche IM63000267 à Arlanc, Puy-de-Dôme, signée A LIMAVX FONDEUR.

https://patrimoine.auvergnerhonealpes.fr/dossier/IM42001660

Ainsi, nous sommes amenés à penser que depuis les premières générations de fondeurs Decharme à Brevanne, des fils se sont exilés de la province d'origine tout en amenant avec eux des bois ou fers de moulage de médaillons familiaux. Ce n'est que l'inventaire détaillé des cloches, notamment du Finistère, qui nous en apprendra plus.

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La cloche de 1747 de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

La cloche de 1747 de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

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 Le Saint évêque

sur un piédestal à deux degrés (à écus et motifs) posé sur la faussure : barbe ? Mitre ou tiare, crosse, chape, surplis, étole, mains droite écartée tournée vers le bas. Saint Pierre premier pape ?

Un évêque semblable est retrouvé sur une cloche fondue par Victor Decharme en 1827 pour l'église Sainte-Marie-Madeleine d'Hagetnau (Landes), confirmant mon hypothèse précédente.

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Cloche de 1827 Hagetnau (Landes)

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La cloche de 1747 de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

La cloche de 1747 de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

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Le médaillon héraldique.

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Nous pouvons seulement affirmer que le blason est divisé en quartier et qu'il est couronné. Il semble s'imposer que ce blason reprenne les armes des Gouzabatz, et, de fait, avec un peu de conviction, il paraît possible de reconnaître un écartelé dont seul le premier quartier est chargé d'une croix.

Mais comment justifier la couronne pour ces seigneurs qui ont le titre d'écuyer ?

Comparer avec :

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blason des Gouzabatz sur le site Man8rove

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La cloche de 1747 de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

La cloche de 1747 de l'église du Tréhou. Photographie lavieb-aile août 2023.

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DISCUSSION
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1°) Mre Iean DANIEL recteur du Tréhou.

Nous trouvons son nom précédé de son titre d'usage Vénérable et discret messire F. Daniel, choisi comme arbitre en 1746 par le corps politiquie de La Martyre. L'initiale du prénom, peut-être mal retranscrit, ne correspond pas.

 

2°) Le nom de baptême de la cloche Jérôme-François. Je m'étonne qu'une cloche soit baptisée de prénoms masculins.

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3°) Les donateurs ou parrain et marraine.

a) La famille de Gousabatz est parfaitement connue au Tréhou, ainsi que ses armes écartelé d'argent et d'azur, le premier quartier chargé d'une croix surchargée de cinq coquilles d'argent. Ou son manoir de Keropartz au Tréhou.

https://man8rove.com/fr/blason/p3jemps-gouzabatz

https://www.tudchentil.org/spip.php?article637

Pol de Coucy :

Gouzabatz (de), sr de Kerroparlz, paroisse du Tréhou, — de Kerverny, paroisse de Plougastel-Daoulas, — de Chef-de-Ville, — de l’Estang, — de Penalau, paroisse de Plourin.

Anc. ext. réf. 1669, huit gén. ; réf. et montres de 1446 à 1534, par. du Tréhou, év. de Léon.

Ecartelé d’argent et d’azur, le premier quartier chargé d’une croix ancrée de gueules, surchargée de cinq coquilles d’argent. Devise : Uniment.

Henry, vivant en 1446, épouse Jeanne Guimarc’h.

b) Jérôme-François de Gousabatz, sieur de Keropartz  est également parfaitement connu des généalogistes.

Il est né en 1706 au Tréhou et décédé le 12 novembre 1764, toujours au Tréhou. Il demeurait en son manoir de Keropartz. Il était le fils d'Olivier (1683-1733), écuyer, et de Françoise LE FORESTIER (Landerneau 1684-Le Tréhou 1726).

Il avait épousé le 14 janvier 1732 Françoise-Jacquette LEON DE TREVARRET.

https://gw.geneanet.org/ckerjosse?lang=fr&pz=claude&nz=kerjosse&p=jerome+francois&n=de+gousabatz

c) Mais qui est cette "Catherine Le FORESTIER, Dame de Penhoat"? 

C'est la tante maternelle de Jérôme-François : Françoise, sa mère, était la fille de Mathurin Le FORESTIER DE QUILLIEN (de sable à trois bandes fuselées d'argent), lequel avait une autre fille Catherine (ca 1688-1770), qui épousa en 1719 icolas Jean de Kerguvelen, écuyer, seigneur de Penhoat.

https://man8rove.com/fr/blason/47ug6o-le-forestier-de-quillien

 

 

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4°) Guillaume SANQUER, "bienfaiteur".

Il s'agit vraisemblablement de Guillaume SANQUER, né en 1690 à Leslurun, Le Tréhou, marchand et fabricant de toile, cultivateur, décédé en 1767 à Leslurun,  époux en juin 1733 de Marguerite KERBRAT, née en 1711 à Keravel, Saint-Sauveur et qui était décédée à Leslurun , en mars 1747, l'année même du baptême de cette cloche au financement de laquelle il dut participer. Il était alors âgé de 57 ans. Il avait eu depuis 1711 pour première épouse Marie CROGUENNEC (1696-1732), huit enfants .

Il était le fils d'un des plus gros paysans-marchands du pays producteur de lin,  Honorable Homme Guillaume Le Sanquer (La Martyre 1661-Leslurun 1727, dont la fortune s'élèvait lors de son décès en 1727 à 23 738 livres . Il avait épousé Jacquette Kerbrat (1663-1739. (Wikipedia)

https://gw.geneanet.org/pthanv?n=sanquer&oc=3&p=guillaume

Ils eurent huit enfants dont un fils, Yves (1735-1762), et deux petits-fils Guillaume Marie ( 1753-1831), cultivateur, marchand de toile et maire de Le Tréhou,  et Gabriel (Leslurun 1752-1804), cultivateur à Kergleuziou (Sizun), fabricant de toiles et président des assemblées du canton de Sizun.

Gabriel Sanquer, cousin du premier maire (Leslurun 1762-Leslurun 1830), marchand de toile, fut maire de 1816 à 1822 puis, après François Fagot qui ne fut maire qu'en 1822, à nouveau maire en 1822-1826.

https://gw.geneanet.org/lena70?lang=fr&p=guillaume&n=sanquer&oc=6

https://gw.geneanet.org/mccueff?lang=fr&p=guillaume+marie&n=sanquer&oc=1

Le nom de cette famille se retrouve deux fois sur l'inscription de la cloche n°2 en 1848, Yves, comme parrain, et Guillaume-Marie, comme maire.

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5°) L'identité du fondeur, François DECHARME.

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François Decharme, né le 2 juin 1715 - Breuvannes-en-Bassigny, 52074, Haute-Marne,  et décédé vers 1758,  fils de Jean Decharme (laboureur - cordonnier) et de Marguerite PERRIN fut  maître-fondeur de cloche à Brévenne (Breuvanne, évêché de Langres) ; en 1742-1744, il réalisa une cloche à Congé-sur-Orne . Il s'installe en Bretagne, et en 1748, avec Jean Jacquot (*), il fournit une cloche à la paroisse de Plounéour-Trez, et, en 1751, seul cette fois, deux cloches pour La Martyre, contre la somme de 1039 livres. Il se marie à Sizun le 20 novembre 1752 avec Marie-Jeanne Guillerm (ca 1730-1784), dont Jean François Joseph DECHARME (1750-1816) et Marguerite DECHARME (1753).

(*) dont la deuxième épouse se nomme Sébastienne Decharme, décédée à l'âge de 33 ans. Jean Jacquot est né aux environs de 1694 et décéde à Breuvannes un 2 mai. Pendant son premier mariage, il habite aux Gouttes-Basses, un hameau de Breuvannes. Les cloches de Jean Jacquot nous sont peu connues, mais de style est un peu maladroit. L'orthographe est totalement désastreuse, ce qui laisse penser que Jean Jacquot était partiellement illettré. Les cloches qui lui sont connues en Belgique : Ath (1697), Ath (1717), Beloeil (1701). En France: Kernouès (1759), Lanrivoaré (1748), Plougastel-Daoulas (1756), Plougonven (1756), Plounéour-Tréz (1748, avec F. DECHARME François), Plounéour-Tréz (1758, idem), Poullaouen (17..), Saint-Benoit-sur- Loire (1764, 2CL, avec MICHEL Jean), Boissyaux-Cailles (1733), Garlan (1760), Laz (près de Chateauneuf du Faou, 1771), Saint- Thegonnec (1769), Saint-Pierre de Guiclan (1771). Il est relevé comme fondeur en 1730 et Il a manifestement réalisé une campagne majeure en Bretagne. Actif de 1697 à 1764. Date confuse : homonymie? (source)

 

 

 

Archives départementales Finistère, 3E, registres paroissiaux de Sizun,142 G 12 ; 200 G6

Artistes en Bretagne sous l'Ancien Régime - par la Société historique du Finistère

Couffon (René), Le Bars (Alfred), 1988, Nouveau répertoire... page 482

Naissance, baptême: Archives Breuvannes BMS 1658-1709 E Dépôt 127 Page 369/420

https://gw.geneanet.org/anne2607?n=decharme&oc=1&p=francois

 

Voir :


 

 

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Il appartient à une très ancienne famille de fondeurs , dont un arbre généalogique  couvrant cinq générations de 1674 au milieu du 19e siècle et attestant que tous les hommes de la famille sont fondeurs de cloches de père en fils, se trouve dans le dossier FL 2 Br 214 de la Bibliothèque Municipale de Beaune. La branche de Breuvannes est étudiée par O. Decharme :

—DECHARME (Olivier), 1999, Itinéraire d'une famille lorraine, 1550 - 2... : de la terre à la ville : histoire et généalogie de la famille Decharme.

https://cbehblog.files.wordpress.com/2019/01/recueil-35.pdf

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"Le fondeur de cloches était couramment appelés «saintier», « fondeur de métal » ou même « fondeur de métail », terme qui désignait autrefois le bronze. Jusqu’au XIXe sicle, il pouvait exercer son art dans toutes les régions de France, vers les Alpes, s’étendant en Suisse, en Belgique, aux Pays-Bas, au Luxembourg et dans la vallée du Rhin. Il était artisan itinérant, s’en allant d’abbaye en cathédrale, à la recherche de cloches brisées à refondre et de nouveaux clochers à pourvoir. La technique de la fonte des cloches, les secrets du métier, pour la composition de l’alliage, la confection des moules et la conduite du coulage se transmettaient le plus souvent de père en fils, l’apprentissage se faisant auprès d’un membre de la famille. C’est à deux ou trois que les fondeurs partaient pour une durée plus ou moins longue, au début du Carême généralement, le mercredi des Cendres, laissant leur propriété au soin de leurs femmes. Ils emportaient avec eux un compas, une réglette appelée « brochette », « bâton de Jacob » ou « échelle campanaire » et des matrices de bois gravées. Ces matrices permettaient d’élaborer le décor de la cloche et se transmettaient de main en main sur plusieurs générations. Cela explique la singularité des lettres gothiques ou de la Renaissance, encore utilisées pour une inscription tracée à une époque où ces caractères n’étaient plus en usage."

C'est précisément cette transmission de matrices "familiales", et leur emploi sur des cloches d' Auvergne, de Loire,  de Nouvelle-Aquitaine (Landes), et de Bretagne, qui est émouvante.

La base Palissy mentionne plusieurs "familles" dont, en région Rhône-Alpes, Louis Decharme (en 1782), chef de la branche aînée des Decharme du XIXe siècle et qui décéda en 1820  ; il aurait eu deux fils également fondeurs, François-Victor Decharme, et Jean-Baptiste-Louis Decharme.

L'intérêt n'est pas pour moi de me livrer à un travail généalogique, mais d'avoir accès aux descriptions et photos de leurs cloches pour les comparer aux cloches de "notre" François Decharme.

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A. LOUIS DECHARME

a) Cloche de 1780 de Roche IM42001660

https://patrimoine.auvergnerhonealpes.fr/dossier/IM42001660

Cette cloche a été fondue en 1780 par le fondeur Decharme pour l'église de Boisset, dans le Cantal (Rochigneux). Après avoir échappé à la fonte à la Révolution, elle aurait été rachetée à l'Etat par Decharme. En 1803, il la revend à la fabrique de Roche lorsque celle-ci lui confie la refonte de l'une des deux cloches de son église (Rochigneux). On retrouve le motif du Christ en croix avec Madeleine agenouillée étreignant largement la croix (appliqué sur la faussure ou la panse) sur d'autres cloches attribuées à Louis Decharme (cloche IM15000103 au Monteil, Cantal, attribuée à Louis Decharme et Alexis Limaux ; cloche IM63000267 à Arlanc, Puy-de-Dôme, signée A LIMAVX FONDEUR). Cloche inscrite MH au titre objet le 27 janvier 1938.

Cloche en bronze fondu, décor en bas-relief obtenu par fonte à la cire perdue, quatre lignes d'inscriptions en caractères romains. Un décor en bas-relief sous les inscriptions puis une dernière inscription au bas de la panse donnant le nom du fondeur (inscription lue : REGNARME, pour DECHARME ?).

Sur la panse de la cloche : le Christ en croix avec Marie-Madeleine au pied de la croix aux extrémités fleurdelysées, sur trois degrés feuillagés.

1ère ligne : SANCTE MARTINE PRO NOBIS . LAN . 1780 LAY ETE BENITE PRA [sic]. 2ème ligne : + M. RAYMOND CVRE M. I. B BRAYAT AVOCAT IVGE ROYAL PREVOT DE BOISSET. 3ème ligne : M. ALEXIS CAPELLE AVOCAT PROTECTEVR M. LOVIS LAROQVE NOTAIRE ROYAL M +. 4ème ligne : M. PIERRE CARRAYS CHIRVGIEN [sic] IVRE. Dernière ligne : REGNARME FONDEVR.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM63002587

b) Cloche de 1780 d'Aurières (Puy-de-Dôme) ; église paroissiale Sainte-Anne : « En absence de signature, la cloche est attribuée par comparaison stylistique du motif du Christ en croix, avec Madeleine agenouillée étreignant largement la croix, appliqué sur la faussure . Ce motif se retrouve sur une cloche de la commune du Monteil (Cantal) : dossier IM15000103, attribuée à Louis Decharme et Alexis Limaux ainsi que sur une cloche de la commune d'Arlanc (Puy-de-Dôme) : dossier IM63000267, signée A LIMAVX FONDEUR.

c) Cloche de 1825 du prieuré de bénédictins Saint-Jean de Glaine-Montaigut (Puy-de-Dôme)

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM63000717

d) Le Monteil prieuré église Sainte-Victoire 1773

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM15000103

Inscription et date sur le vase supérieur, en majuscules romaines sans dossier, en 4 lignes ; début indiqué par une croix et une main oblique, changement des lignes 3 à 4 indiqué par une main oblique ; transcription : + L'AN 1773 JAY ETE BENITE PAR MRE CHARLES EMMANUEL GROS DUFOY PRIEUR CURE/DE CETTE PAROISSE ET NOMMEE MARIE PAR MRE ALEXANDRE NEEZ DE MALABRIS ABBE/COMMENDATAIRE DE L'ABBAYE ROYALE DE LA VALATTE ET DE ST IGNIEUR DE BROCTE PAR DAME/MARIE CHARLOTTE DE ST CHAMANT BALONNE (SIC) DAUZERS AUX FRAIS DE MREG DE BASSIGNAC ANCIEN/CURE ; marque d'auteur au dessus de l'évasement, côté sud : (...) MAVX ET DECHARME FONDEURS ; les lettres DE sont de lecture incertaine ; autre inscription côté nord : DEMOSSIER ET SABATAIER, la figure de saint Michel entre les deux mots

Les noms des fondeurs étant incomplets, l'attribution reste hypothétique : il pourrait s'agir de Louis Decharme, auteur d'une cloche en 1782 à Saint-Amant-Roche-Savine (Puy-de-Dôme) et d'Alexis Charles François Limaux qui réalisa deux cloches à Montmorin et Mauzun (Puy-de-Dôme) en 1783 et 1791 ; la marraine est la baronne de Douhet d'Auzers, fief situé sur la commune d'Auzers limitrophe du Monteil, le parrain est abbé de Valette (et non La Valatte), établissement cistercien situé en Corrèze, commune d'Auriac, et de l'abbaye cistercienne de Broc, située sur la commune de Menet, limitrophe du Monteil ; les deux noms _Demossier et _Sabataier ne sont pas identifiés..

 

LES DECHARME. — M. L'abbé Lecler cite deux fondeurs de cette famille : 1° François- Victor; 2°) Louis.« François-Victor Decharme a fondu , en 1830,avec un autre fondeur du nom de Pierret » (p. 180),

Ce François-Victor Decharme, beau-frère de Jean-Baptiste Perret, était fils du fondeur de cloches Louis Decharme (époux de Jeanne Bernard) et frère du fondeur de cloches Jean-Baptiste-Louis Decharme. Né à Breuvannes, le II juin 1792; marié audit lieu, le 21 février 18 14, avec Marie-Joséphine Cordier; décédé également à Breuvannes, le 24 février 1875, âgé de 82 ans,il avait un atelier à Mont-de-Marsan (Landes).

« Louis Decharme (dit M. l'abbé Lecler) a fondu, dans le département de l'Isère, une cloche pour Montferra, en 1822, et une pour Estrablin, en 1839, mais,cette dernière, en compagnie de Brevignon » (Lecler,ibid.).Dans l'Index des fondeursqui termine le recueil des Inscriptions campanaires de l'IsèreG. Vallier avait simplement écrit ceci : — « Decharme (Louis). 1822. Je trouve son nom réuni à celui de Brevignon en 1839»(p. 564).Visiblement, pour G. Vallier, comme pour M. l'abbé Lecler, le Decharme qui a fondu, en 1822, pour Montferra, est le même qui a fondu, en 1839, pour Éstrablin.

— Pour M. l'abbé Lecler, encore plus que pour G. Vallier, Brevignon est le nom d'un second fondeur, associé de Louis Decharme.Si Ton se reporte aux inscriptions des cloches elles-mêmes, telles que les a publiées G. Vallier, on constate que la cloche de Montferra porte tout simplement la« marque de Louis Decharme » {Itiscr. camp. Isère^ p. 245,art. 635) et que la cloche d'Estrablin est signée : « Decharme Brevignon F^ » (ibid., p. 3i3, art. 835).

 

Louis Decharme, chef de la branche aînée des Decharme du xix" siècle, ne peut pas avoir été l'auteur, en 1822, de la cloche de Montferra, pour cette bonne raison qu'il était ce décédé à Mogues, arrondissement de Sedan, département des Ardennes, le 2 may 1820 » (i).

Après sa mort, sa marque a été utilisée, — vraisemblablement par son fils aîné Jean-Baptiste-Louis Decharme,né à Choiseul (Haute-Marne), le 17 novembre 1784;marié à Breuvannes, le 21 février 1814, avec Julie Cordier; mort au dit Breuvannes, le 18 mars 1861, âgé de76 ans; père du fondeur de cloches Louis-Adolphe Decharme.

Louis Decharme avait un frère, prénommé Jean-BAPTisTE,qui eut, de son mariage avec Marguerite Monginot, deux fils, fondeurs de cloches comme lui :Jean-Baptiste, mort à Breuvannes, le 23 avril 1866, à l'âge de 83 ans, et Pierre, né à Breuvannes, le 14 avril 1786, décédé au même lieu, le i^^ avril 1866, âgé de  80 ans.

(i) État-civil de Breuvannes : mariage de sa fille Marie-Éléonorc avecjean-Baptiste Perret, le 11 avril 1825.

Pierre Decharme épousa à Bassoncourt, près Breuvannes, une jeune fille dénommée Constantine-Luce-Euphrasie Brevîgnon, d'où son nom de Decharme-Brevi-GNON. Il paraît avoir peu voyagé dans l'Isère. A en jugerpar les cloches que nous connaissons de lui, il auraitsurtout fondu dans la Haute-Loire, la Lozère, la Loire,le Puy-de-Dôme et le Cantal.

Les cloches de Montferra et d'Estrablin ne sont donc, ni l'une ni l'autre, Toeuvre de Louis Decharme. Elles doivent être restituées : celle de Montferra, vraisemblablement au fils aine du dit Louis Decharme, et celle d'Estrablin, certainement à son neveu Pierre Decharme, autrement dit Decharme-Brevignon.

Ajouterons-nous que la présence, sur la cloche de Montferra, de la marque d'un fondeur défunt, ne doitpas être considérée comme anormale. L'archéologie campanaire offre un assez bon nombre de cas similaires parfaitement certains. A une époque très rapprochée de nous, les Cavillier, de Carrépuits (Somme) et de Solente (Oise), ont plus d'une fois utilisé dans ces conditions les marques de leurs pères, ou de leurs ancêtres. D'autres fondeurs de cloches ont agi de même, non seulement pour la signature sous forme de marque, mais encore pour la signature en formule.

Nous pourrions citer, dans le Gers et dans la Dordogne, des cloches fondues par Jules Perret après la mort de son père Jean-Baptiste et revêtues du double nom du père et du fils; — pareillement dans TAveyron, des cloches de Louis Plainecassagne, portant également le nom du beau-père prédécesseur Jean-Baptiste Pourcel et à la fonte desquelles ce dernier était resté absolumentétranger.

https://archive.org/stream/mlangespigraphi00bertgoog/mlangespigraphi00bertgoog_djvu.txt

Cet évêque se retrouve sur la cloche de l'église Sainte Marie-Madeleine d'Hagetmau (Landes) de 1827

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM40003818

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B. PIERRE DECHARME.

 

a) 1834 Bard :

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM42001623

b) La chapelle sous dun

http://cloches71.over-blog.com/2017/07/la-chapelle-sous-dun-chapelle.html

c) Rhône-Alpes, Loire Saint-Thomas-la-Garde le bourg.Petite cloche. Bronze, fonte au sable et à la cire perdue, décor en bas-relief. H=50 ; d=60 (dimensions approximatives). 1832. Décor : une croix sur trois degrés, formée de plaques ornées de tiges feuillagées. Inscription : (une croix tréflée) SIT NOMEN DOMINI BENEDICTUM 1832 / LES NOMS DES PARRAIN ET MARRAINE SONT AGATHE ET MAXIME JOURJON. Signature : PRE DECHARME FR.

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FRANÇOIS-VICTOR (ou Victor) DECHARME (Breuvannes 1792 - Breuvannes 1875) réalisa 26 cloches en Aquitaine : 1828 Saint-Pandelon (Landes) ; Saint-Sever (Landes), etc.

 

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Nouvelle-Aquitaine ; Landes (40) ; Hagetmau ; église paroissiale Sainte-Marie-Madeleine. Cloche suspendue, de volée ; tintement par actionnement électrique ; couronne d'anses usuelle ; mouton en fonte de fer et bois à 4 ferrements ; battant en poire, en fer. Le décor est constitué de plaques rapportées.

Christ en croix sur le vase : la croix fleurdelisée, dont le montant est étayé par deux volutes et flanqué de deux fleurs de lys, repose sur un socle à quatre degrés ornés de losanges (encadrant le monogramme I.H.S., des fleurs de lys et des étoiles sur le degré inférieur) ; de part et d'autre du sommet de la croix, une guirlande ou bandeau curviligne à fleurettes. Effigie en pied d'un saint évêque crossé et mitré : sans doute saint Girons, évangélisateur de la Novempopulanie, dont la tradition locale a fait un évêque.

H = 83 (au cerveau) ; h = 100 (avec la couronne d'anses) ; d = 96.

Dédicace (en deux lignes sur le vase supérieur) : PATRINUS D.D. DOMINICUS MARIA SAVI EPISCOPUS ATURENSIS / MATRINA CATHARINA ST CHRISTAU SPONSA DOCTORIS MEDICI DUPOY D.IE 28 A 7.BRIS 1827. Signature : DECHARME PERRET ET NAVERDET F.RS.

Decharme Victor (fondeur de cloches) ; Naverdet (fondeur de cloches)

Cloche exécutée en 1827 par les fondeurs associés Victor Decharme (Breuvannes 1791/92 - Breuvannes 1875), Jean-Baptiste Perret (Breuvannes 1796 - Auch 1857) et Naverdet. Du premier, installé temporairement à Mont-de-Marsan vers 1810, une vingtaine d'oeuvres produites entre 1818 et 1843, parfois en association, ont été repérées dans le département des Landes. Le deuxième devait s'installer à la fin des années 1840 à Auch et y fonder un atelier prospère. Les trois fondeurs livrèrent la même année 1827 une cloche à l'église voisine de Monségur (réf. IM40003639). La cloche d'Hagetmau fut 'baptisée' le 28 septembre par le nouvel évêque d'Aire Dominique-Marie Savy (1827-1839).

 

 

JEAN-BAPTISTE DECHARME

-Cloche
https://savigny-en-lyonnais-patrimoine.fr/les-cloches-de-savigny/

-Auvergne-Rhône-Alpes ; Puy-de-Dôme (63) ; Saint-Julien-de-Coppel ; chapelle Saint-Sébastien, Notre-Dame. Decharme Jean-Baptiste (fondeur de cloches) ; 1er quart 19e siècle

-Palissy
IM63001101 Auvergne-Rhône-Alpes ; Puy-de-Dôme (63) ; Egliseneuve-près-Billom ; prieuré de bénédictins Notre-Dame, Saint-Ferréol .Baudouin Pierre (fondeur), Decharme Jean-Baptiste (fondeur de cloches) ; 1er quart 19e siècle

-Palissy IM63000713 Auvergne-Rhône-Alpes ; Puy-de-Dôme (63) ; Glaine-Montaigut ; prieuré de bénédictins Saint-Jean. Baudouin Pierre (fondeur), Decharme Jean-Baptiste (fondeur de cloches) ; 2e quart 19e siècle

-Palissy IM63000717 Auvergne-Rhône-Alpes ; Puy-de-Dôme (63) ; Joze ; église paroissiale Saint-Pierre-ès-Liens. Baudouin Pierre (fondeur de cloches), Decharme Jean-Baptiste (fondeur de cloches) ; 1er quart 19e siècle

-Palissy IM63001264 Occitanie ; Lozère (48) ; Palhers ; église paroissiale Saint-Jean-Baptiste. Decharme Jean-Baptiste (fondeur de cloches), Decharme Pierre (fondeur de cloches) ; 1er quart 19e siècle

 

 

 

 

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SOURCES ET LIENS.

—GOASGUEN (Denis), 1996, Le Tréhou, l'enclos.

—ASSOCIATION ART CULTURE PATRIMOINE 2012, An Tréou Leon, Patrimoine, l'Histoire du Tréhou

— COUFFON  erreur sur la date : "Cloche de 1749". (R. Couffon 1988)

http://campanologie.free.fr/Definitions_campanaires.html

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Published by jean-yves cordier - dans cloches Héraldique
1 août 2021 7 01 /08 /août /2021 15:08

Le clocher de Rosnoën : les cloches (Alphonse Viel 1836 et Armand Blanchet  1946), les crossettes et les armoiries.

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Sur Rosnoën :

 

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Sur les cloches :

 

 

 

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LES CLOCHES.

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Le clocher de l'église Saint-Audoën de Rosnoën abrite quatre cloches, dont l'une de 1836 et les trois autres de 1946.

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I. LA CLOCHE DE 1836 FONDUE PAR ALPHONSE VIEL A BREST.

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On remarquera les visages décorant les anses.

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L'inscription campanaire. Lecture partielle.

L'inscription en lettres capitales romaines comporte d'abord trois lignes qui débutent par une main de direction dont l'index pointe le début.

FAITE EN JUILLET 1836 POUR

MARTHE ANCELLE PAR Mr SA

TREANTON TREGUER MOCAER …

frise de rinceaux, masques et coquilles.

Calvaire

VIEL ALPHONSE FONDEUR [A BREST]

 

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Marthe Ancelle : nom de baptême de la cloche ?

Tréanton : un Guillaume Tréanton est attesté dès 1657 à Rosnoën ; un autre Guillaume, cultivateur, est  attesté à Rosnoën (1788-1871).

https://gw.geneanet.org/avanherpen?n=treanton&oc=&p=guillaume

Les noms Treanton, Treguer et Mocaer correspondent sans doute soit aux fabriques soit aux membres du conseil municipal.

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Sur Alphonse Viel (1800-1847), et les cloches qui portent son nom, voir mon article :

https://www.lavieb-aile.com/2018/10/les-cloches-du-faou-et-les-fondeurs-de-cloche-du-finistere.ii-viel-a-brest-1823.html

Un examen de la cloche in situ permettrait de rechercher les médaillons des autres faces et de compléter la lecture de l'inscription.

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Clocher de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Clocher de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Clocher de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Clocher de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

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II. LES CLOCHES DE 1946 FONDUES PAR ARMAND BLANCHET A PARIS.

 

 

La Semaine Religieuse de Quimper signale leur bénédiction dans le dimanche 3 mars 1946 par Monseigneur Coigneau, évêque de Thabraca et évêque auxiliaire de Quimper aux cotés de Monseigneur Duparc.

 —Le froid était vif ce dimanche de Quinquagésime 3 Mars. Mais Mgr Cogneau, intrépide comme ses deux assistants, MM. Ies chanoines Cadiou et Perrot, est venu procéder au baptême de trois cloches à Rosnoën et d'une autre à Rumengol. A Rosnoën, la cérémonie commence à 16 heures : Ia procession emmène l'Evêque du presbyte à l'église. Devant Ies trois cloches si gracieuses dans leur robe immaculée, Ie chant des psaumes de la pénitence se déroule rapide, alterné par Ie chœur et l'excellente chorale des jeunes filles ; puis l'Evêque fait les exorcismes du sel et de l'eau avec laquelle U lavera les cloches ; il procède ensuite à des onctions nombreuses externes et internes avec les saintes huiles et fait brûler des parfums sous Ies nouvelles baptisées. La bénédiction achevée, les cloches font retentir leur voix d'airain, tandis que Monseigneur d'abord puis les parrains et marraines tirent sur les battants. Et toute la population, dressée sur la pointe des pieds, regarde, écoute et admire . C'est devant une église comble comme d'habitude, un peu pus cependant aujourd'hui, que M. l e chanoine Pencréac'h chante la messe et que M. le chanoine Chapalain, un maître de la chaire, un maitre de la langue bretonne, donne un splendide sermon. Apres Ia grande liturgie de l'église, les parrains et marraines reçurent dignement une soixantaine d'invités, clergé des paroisses voisines, notables de Rosnoën, parents du recteur Au dessert, M. Ie Recteur adressa un compliment délicat à l'Evêque et un tres vif merci à sa paroisse.  A l'heure des vêpres, deux des nouvelles cloches déjà mises célèbrent la gloire de Dieu et la générosité des hommes. Et lorsque Ia grosse cloche sera venue rejoindre ses jeunes sœurs et la vieille occupante, quatre voix égrèneront Ies notes d'un beau carillon sur toute la paroisse sur Ies grandes vallées adjacentes et jusqu'aux lointains au delà sur les ailes propices du vent. 

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Le fondeur.

Elles portent toutes, dans un médaillon à l'emblème d'une cloche, le nom d' ARMAND BLANCHET FONDEUR A PARIS.

Créée en 1870, la fonderie Biron est tout d’abord spécialisée dans la fonderie de cloches sous l’enseigne « Fonderie de cloches de Paris-Bagnolet ». Elle est reprise dans les années 1920 par Armand Blanchet, qui avait été formé à la fonderie Bollée à Orléans, lui donne son nom. Son atelier est alors : 237 rue Saint-Martin à Paris.

Voir :

https://patrimoine.seinesaintdenis.fr/Blanchet-Landowski

https://e-monumen.net/patrimoine-monumental/blanchet/

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Les inscriptions campanaires : lecture partielle

 

PAR MGR COGNEAU  EV AUX.

THERESE PAR MON PARRAIN

BUSVEN

INVITE A LA PRIERE

 

 

 

 

 

TREGUIER, M CEVAER, H. COLIN, P TREGUIER …

S PAR MGR COGNEAU EV DE THABRACA EV AUX.

THERESE PAR MON PARRAIN S . MENEZ

L'ESPERANCE ET LA CHARITE

 

 

PAR Mgr DUPARC EV DE QUIMPER 

BALAY MAIRE. J AUFFRET A

TOIRE FRANCOISE JEANNE

TE LA PAROISSEDE ROSNOEN PAR … OSVEN

JE CHANTE L'UNION, LA PIETE 

Décoration : un calvaire.

 

http://backup.diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/3171c928d2e5f076821b3da35ad809fa.pdf

Louis Balay, agent du génie rural, a été maire de Rosnoën de 1945 à 1965.


Note : parmi les noms cités, je note qu'en 1946 "Monseigneur l'Evêque a décerné la Médaille d'argent du Mérite diocésain à M. Jean Treguier, conseiller paroissial de Rosnoën depuis plus de 30 ans."

 

 

Clocher de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Clocher de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Clocher de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Clocher de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Clocher de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Clocher de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Clocher de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Clocher de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Clocher de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Clocher de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

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LES CROSSETTES DU CLOCHER.

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Un ange présentant un phylactère.

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Clocher de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Clocher de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

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Le buste d'un homme présentant un phylactère portant un sigle.

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Clocher de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Clocher de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

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Un ange souriant en présentant un phylactère.

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Clocher de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Clocher de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

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La crossette du rampant sud-ouest du pignon.

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Animal monstrueux (dragon) aux bras anthropomorphes dévorant un objet ou un sujet.

Je le rapproche d'autres crossettes où un lion ou dragon dévore un être humain, figure probable d'une âme.

 

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Le rampant de l'élévation ouest de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Le rampant de l'élévation ouest de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Le rampant de l'élévation ouest de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Le rampant de l'élévation ouest de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Le rampant de l'élévation ouest de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Le rampant de l'élévation ouest de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

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Les armoiries du coté ouest de la chambre des cloches.

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Je ne les trouvent signalées nulle part. Elles sont pleines de mystères et ne sont pas attribuées. Il est facile de reconnaitre deux léopards, sous un lambel, et dans un coin inférieur, (giron ou franc quartier), une tour ou un château, également sous un lambel. Des bizarreries, raretés ou originalités font de leur attribution une affaire d'experts.

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Clocher de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Clocher de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Clocher de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Clocher de l'église de Rosnoën. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

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SOURCES ET LIENS.

La Semaine Religieuse de Quimper & de Léon n°6, 15 mars 1946.

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Published by jean-yves cordier - dans cloches Héraldique
28 août 2019 3 28 /08 /août /2019 19:01

La cloche de l'église Notre-Dame de Béhuard offerte par Louis XI vers 1472.

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Voir :

 

 

Voir dans ce blog, sur les cloches :

 

 

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PRÉSENTATION.

Béhuard doit sa singularité à ce qu'elle est la seule commune dont le territoire est celui d'une île de la Loire, et à ce qu'elle voit ainsi son accès menacé par la survenue des crues. Cette situation explique que  Notre-Dame de Béhuard soit depuis longtemps  l'objet d'un pèlerinage des marins et des bateliers, ... et sans doute que ce soit elle que le jeune Louis XI ait invoqué alors qu'il était victime d'un naufrage en traversant un fleuve.

Cartographie IGN actuelle :

https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-0.636874&y=47.378683&z=14&layer1=ORTHOIMAGERY.ORTHOPHOTOS&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.SCAN-EXPRESS.STANDARD&mode=doubleMap

Cartographie ancienne (Cassini et Etat-Major) :

https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-0.649835&y=47.377754&z=14&layer1=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.ETATMAJOR40&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.CASSINI&mode=doubleMap
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L'église est ancrée sur un socle rocheux apparent à l'intérieur.

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Église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Si les cloches médiévales sont rares en Bretagne (au nombre de 2 en Finistère  — à Pencran et Quimper —, de 6 en Côtes d'Armor,  de 2 en Ille-et-Vilaine, de 3 dans le Morbihan ) , elles ne sont pas non plus répandues dans le reste de la France (près de 500, dont  7 en Maine-et-Loire) : c'est ce qui justifie l'intérêt que j'ai porté à celle de Béhuard (Maine-et-Loire).

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DESCRIPTION.

Cette cloche du XVe siècle  est suspendue à un support en fer forgé (XXe siècle) à gauche du chœur. Une ficelle est accrochée au battant.

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copyright cliché mbzt sur Wikipédia.

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Elle date du XVe siècle, et puisqu'on dit qu'elle a été offerte par Louis XI, elle est alors datée entre 1469 et 1472.

Les six anses  sont décorées de stries ou godrons obliques sur la partie horizontale et la partie supérieure.

Le diamètre à la base est de 33 cm, le diamètre en couronne de 17,3 cm, et la hauteur est de 29,5 cm. (T. Gonon) 

La pince est droite, peu nette.

Elle porte deux décors (médaillons rectangulaires): une Vierge à l'Enfant avec 2 saints et un Christ en croix entre la Vierge et Marie Madeleine.

L'inscription AVE MARIA en lettres gothiques est encadrée par la croix d'Anjou à double traverse et par le deux-points en S. Elle est placée sous deux cordons et au dessus de trois cordons, juste au dessus du cerveau. Elle s'inscrit Ave mAria, avec deux A majuscules. Le fût des lettres minuscules est droit, avec un empattement oblique.

La note principale est le Do dièse 7.

De nombreux documents, non spécialisés, la décrivent faite à moitié de bronze et à moitié d'argent.

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Cloche du XVe siècle de l'intérieur de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Cloche du XVe siècle de l'intérieur de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Le don de cette cloche par Louis XI.

 

L'île de Béhuard est évangélisée au Ve siècle par l'évêque d'Angers Maurille, pourchassant les dieux païens, abattant leurs temples et prêchant le culte de Notre-Dame. Au milieu du XIe siècle, l'île est donnée en fief au chevalier Buhard qui y installe sa maison et une chapelle. Au XVe siècle, les pèlerins y sont nombreux. L'église, dédiée à Notre Dame, la Vierge Marie, est construite sur un rocher à cette époque et le sanctuaire est l'objet de la dévotion des marins et bateliers de la Loire qui s'y rendent en pèlerinage.

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Le mécénat de Louis XI

Le roi Louis XI (1461-1483), sauvé de la noyade à l'âge de 20 ans au passage de la Charente, fit le vœu de la construire.  Il y vint en pèlerinage sans doute dès 1462 à son passage à Angers et certainement en 1470 et y offrit force « cierges d'or et d'argent ». Il y revint en 1472 et en 1474. C'est de cette époque que date la reconstruction de l'édifice actuel. Louis XI fit un nouveau pèlerinage en 1478, un dernier en 1480. La maladie qui l'entreprit alors redoubla ses largesses aux églises. Par acte de mars 1481 il fit acheter la propriété de l'île aux moines, puis dans le dessein d'ériger la chapelle en paroisse, il y institua un Chapitre royal, composé d'un doyen, de six chanoines, de six chapelains et de trois chantres, à l'entretien desquels il affecta les revenus de la paroisse et de la seigneurie de Denée et du droit de Trépas de Loire, qui se percevait aux Ponts-de-Cé.

 

"En Juillet 1474 il se rendît à Paris, où il ne resta qu'un jour ; il alla à notre Dame faire ses priéres
devant l'Autel de la Vierge, & le lendemain il partit pour Amboise. Il prit ce tems de loisir pour aller en pélérinage à Notre-Dame de Béhuard en Anjou, y accomplir un vœu qu'il avoit fait trente-deux ans auparavant, n'étant que Dauphin. Il alloit pour lors accompagné du Comte du Maine son oncle, & de Valois, Ecuyer du Comte, pour joindre le feu Roi qui marchoit au secours de Tartas. S'étant embarqués pour passer la Douze, le bateau fut renversé par un coup de vent, tous trois tombèrent dans l'eau. Le péril fut extrême, le Dauphin prêt de se noyer fit son vœu à la Sainte Vierge de Béhuard. Echappé de ce danger, il crut toujours être redevable de la vie à l'intercession de la Mere de Dieu. Le Roi fit son offrande à la Vierge, & accorda des privilèges au Chapitre qui en jouit encore." (page 385)

En 1476 : "L'esprit du Roi étant assez tranquille, il s'amusa à son ordinaire à faire divers petits voyages promenade au voisinage de Tours dans les maisons et dans les petites villes délicieuses de cette Province, jardin de la France, & dont le Roi croyait que l'air lui était salutaire. II allait quelquefois voir à Amboise la Reine & le Dauphin , quoique la Reine lui fût assez indifférente & qu'il ne prît aucun soin de l'éducation du jeune Prince, du moins autant qu'il convenait à l'héritier de fa Couronne. II alla en pèlerinage à Notre - Dame de Béhuard en Poitou y rendre grâces à Dieu du bon succès de son voyage de Lyon, c'est-à-dire des adversités du Duc de Bourgogne."

En 1478

"Il passa quelque temps à Vendôme, et au delà alla encore en pèlerinage à Notre-Dame de Behuard en Poitou.Cet amour de la vie lui arrachait beaucoup de libéralités pieuses."

Le don de "la cloche de la paix".

C’est, selon la tradition, la dernière des cloches offerte au sanctuaire par Louis XI. Cette cloche est dite « cloche de la Paix » en référence à une requête  de Louis XI instituant de prier pour la paix par trois Ave Maria à l’Angélus de midi. 

http://sanctuaire-behuard.fr/2014/09/20/patrimoine-et-cloche-de-la-paix/

On déduit de ces données que la cloche date entre 1469 à 1472. Je n'ai pas trouvé le document attestant le don de cette cloche.

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Cloche du XVe siècle de l'intérieur de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Cloche du XVe siècle de l'intérieur de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

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L'inscription AVE MARIA en lettres gothiques est encadrée par la croix d'Anjou à double traverse et par le deux-points en S.

La croix d'Anjou a été introduite par René II d'Anjou, petit-fils du Roi René en Lorraine, aujourd'hui connue comme "croix de Lorraine"

"En 1241, Jean d'Alluye contribue à la défense de la Crète, pour le récompenser l'évêque Thomas de Crète lui donne des parcelles de la Croix, assemblés en forme de croix à double traverses. De par leur  volume, ces fragments de la Vraie Croix sont les deuxièmes de France, après ceux de la Sainte Chapelle et les onzièmes de toute la Chrétienté.

Rentré en France, Jean d'Alluye offre la relique à l'abbaye cistercienne de la Boissière, à Denezé sous le Lude.

 Pendant la guerre de Cent ans, la croix est mise sous la protection de duc d'Anjou. Le 12 juillet 1359, Louis 1er l'expose dans la chapelle du château d'Angers.

Les années passent, Charles V fait décorer la croix par ses orfèvres. Sur chaque face, ils placent un Christ en or surmonté d'un médaillon: une colombe et un agneau. Le sommet et les extrémités des traverses sont ornés de pierres précieuses.

On retrouve l'image de cette croix sur la tapisserie de l'Apocalypse.

René duc d'Anjou adopta la croix à double travers sur ses armes et ses monnaies.

René II, la plaça sur sa bannière. Vainqueur de Charles le Téméraire, il la donna pour emblème à son duché de Lorraine.

C'est ainsi que la Croix d'Anjou est devenue la croix de Lorraine."  

http://quercus49.over-blog.fr/article-bauge-ou-comment-la-croix-d-anjou-est-devenue-lorraine-61006872.html

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Or, René d'Anjou est l'oncle maternel de Louis XI. Il aurait offert une cloche en 1469 à Sainte-Marthe de Tarascon  qui porterait ses armes (pourtant, cette cloche encore visible, et décrite par T. Gonon,  porterait  celles de la collégiale )

https://books.openedition.org/pup/6052?lang=fr

http://theses.univ-lyon2.fr/documents/lyon2/2002/gonon_t/pdfAmont/gonon_t_corpus.pdf

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Voir aussi la cloche de Notre-Dame de Blou, de 1463, pesant près d'une tonne, et de 110 cm de diamètre à la base. Il s'agirait d'une commande du roi Louis XI pour la Collégiale d'Angers, aux six anses décorées de têtes de lion. Son inscription dit :  + S MARTINUS S XPICTUS VINCIT XPICTUS REGNAT XPRICTUS IMPERAT FAIT LAN MIL CCCC LXIII PECANT DEUX MILLES LIVRES. Son décor est une Vierge à l'Enfant et les armes de France. Elle sonne en Fa dièse 5.

https://www.youtube.com/watch?v=wlVogsonIhI

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Louis XI offrit aussi une cloche à l'église de Saint-Aignan d'Orléans en 1466.

On conclue en remarquant que cette cloche ne porte pas les armes du roi (comme celle de Blou), mais celles de René d'Anjou.

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Cloche du XVe siècle de l'intérieur de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Cloche du XVe siècle de l'intérieur de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Pratique de sonnerie  et pratique liturgique (campanologie).

https://books.google.fr/books?id=b1Fo2EiLNmwC&pg=PA242&dq=cloche+%22louis+XI%22&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjZzJnR7aXkAhVR-YUKHY4cBrEQ6AEISDAF#v=onepage&q=cloche%20%22louis%20XI%22&f=false

L'Ave Maria est lié au tintement des cloches.

Cette prière est la salutation de l'ange Gabriel à Marie : Ave Maria, gratia plena, Dominus tecum. Benedicta tu in mulieribus, et benedictus fructus ventris tui, Jesus. (Luc I:28-42)

Au Concile de Clermont (1095), le pape Urbain II demande que les cloches des cathédrales et églises de la chrétienté soient tintées le matin et le soir, afin que les prières soient faites à la Vierge pour le succès de la première croisade. Après la première croisade, une seule ville continua de pratiquer l'angélus : il s'agissait de Saintes, capitale du comté de Saintonge.

 

a) L'Ave Maria du soir dès le XIIe et XIIIe siècle. Le culte marial d'origine franciscaine.

La coutume s’était établie de réciter trois Ave Maria après l’office du soir dans les monastères franciscains, après la récitation des complies encouragée par saint Antoine de Padoue (1195-1231). Puis saint Bonaventure en 1269 recommanda aux fidèles de suivre cet exemple et  d’emblée la prière fut associée au tintement de la cloche : trois séries de trois coups, espacées pour laisser le temps de réciter chaque verset et chaque Ave Maria, suivies d’une sonnerie à la volée.

b) L'Ave Maria du matin au XIVe siècle, associe le culte christique au culte marial.

En France, en 1368, eut lieu à Lavaur (Tarn) un concile qui réunit treize évêques et fut présidé par Geoffroi de Vairolles, archevêque de Narbonne. On y prescrivit de réciter chaque matin cinq Pater en mémoire des Cinq Plaies du Christ et sept Ave pour rappeler les Sept Douleurs de Marie.

c) L'Ave Maria du midi est lié à Louis XI en 1472 et la mention de la Paix.

Par un édit du 1er mai 1472,  Louis XI ,  venu plusieurs fois à Saintes, demande qu'entre les sonneries du matin et du soir, une autre sonnerie ait lieu à midi afin de prier la Vierge pour implorer la paix du royaume. Il ordonna qu'on sonnât tous les jours la cloche à midi, qu'alors tout le monde mit un genou en terre et recitât trois fois l'Ave Maria, ou "salutation  angélique". Il demande qu'à cette heure-là l'intention de prières soit la paix. Aussi appelle-t-on l'Angélus de midi : " l'Ave Maria de la paix ". 

Le Pape  Sixte IV, à la prière de ce Roi  accorda en 1475 (ou le 6 janvier 1576)  trois cents jours d'Indulgence à tous les fidèles qui, aux trois coups de la cloche, diraient trois fois par jour à genoux 3 Ave Maria, pour la conservation de la personne du Roi & de son Royaume. Le pape Alexandre VI renouvellera cela en 1500.

d) L'Angelus.

Les 3 Ave Maria, précédés de la formule Angelus Dómini nuntiávit Maríae, « l’Ange du Seigneur annonça à Marie », constitue "l'Angelus". Il est récité et sonné par les cloches trois fois par jour pour rythmer les temps de travail et du repas de midi, à des horaires variables (six ou sept heures / midi / dix-huit ou dix-neuf heures). Il se sonne par trois séries de trois tintements (espacées le temps de réciter le verset ou l'Ave) suivis d'une pleine volée ou d'un cantique

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Cloche du XVe siècle de l'intérieur de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Cloche du XVe siècle de l'intérieur de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Le médaillon de la Vierge.

C'est pour moi la partie la plus intéressante, car la diffusion de l'image en ligne peut permettre soit d'en trouver la source (médaille, enluminure, etc.) soit de la rapprocher de celui  d'une autre cloche, et d'en affiner l'interprétation (identification des deux saints).

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Cloche du XVe siècle de l'intérieur de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Cloche du XVe siècle de l'intérieur de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Le seul des deux médaillons accessible à mon objectif est celui de la Vierge.

Il ne manque pas d'intérêt. Sous une niche gothique à trois loges à  gables, la Vierge à l'Enfant est nimbée et (semble-t-il) couronnée, la tête légèrement inclinée à gauche, le corps déhanchée, vêtue d'un manteau et d'une robe aux plis soit obliques (partie supérieure et moyenne) soit tubulaire (partie basse). L'Enfant, nimbé,  est droit, les deux jambes pendantes et non soutenues par sa Mère.

Les monogrammes christique et marial  IHS et M, tous les deux convenablement tildés, entourent la tête de Marie.

Deux saints (ils sont nimbés) prennent place de part et d'autre de la Vierge, tenant chacun un cierge et vêtus d'un habit monastique qu'une ceinture incite à attribuer aux Franciscains. S'agit-il de saint François et de saint Bonaventure ?

Il faut rappeler que parmi les 8 enfants de Louis XI, deux ont reçu le prénom de François. 

Il faut évoquer deux personnages, Jeanne de France (1464-1505), et Gilbert Nicolas (146-/1532), ou "Gabriel de l'Ave Maria. Bien qu'ils aient été adultes à une date a priori  postérieure à la date de la cloche, ils montrent l'attachement de la famille royale à l'Ordre des Franciscains :

Sainte Jeanne de France (1464-1505), fille du roi Louis XI et de la reine Charlotte de Savoie,fut élevée par  François de Linières. Elle a vécu à une époque marquée par un grand souci de réforme et par la figure emblématique de saint François d’Assise.

Elle a 7 ans lorsqu' en 1471, Louis XI institue dans tout son royaume la récitation de l’Ave Maria pour la paix. Jeanne appréciait cette prière, elle qui avait une affection particulière pour la Vierge Marie, mère de Jésus Christ. Elle écrira plus tard dans les statuts de l’ordre qu’elle fondera, que c’est cette année-là qu’elle reçut une prédiction de Marie : « Avant ta mort, tu fonderas une religion en mon honneur. (Wikipédia)

Mariée à Louis d’Orléans en 1476, celui-ci, devenu le roi Louis XII en 1498, la répudie pour raison d’Etat.

 Devenue duchesse de Berry, elle fonde, avec l’aide de son confesseur franciscain, le bienheureux Gabriel-Maria, l’Ordre de l'Annonciade de la Vierge Marie dont elle avait eu l’intuition en son enfance, alors qu’elle priait la Vierge qui lui aurait dit : “Avant ta mort, tu fonderas un ordre religieux en mon honneur…” Sa bonté, son souci des pauvres, son grand amour de la Vierge Marie ont marqué ceux et celles qui l’ont côtoyée. Elle meurt saintement à Bourges le 4 février 1505. Rapidement son culte se répand. Béatifiée en 1742, elle est canonisée par Pie XII en 1950.

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Cloche du XVe siècle de l'intérieur de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Cloche du XVe siècle de l'intérieur de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Cloche du XVe siècle de l'intérieur de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

Cloche du XVe siècle de l'intérieur de l'église Notre-Dame de Béhuard. Photographie lavieb-aile août 2019.

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Entendre la cloche de Béhuard : 

https://www.youtube.com/watch?v=kG8BtyeaPEY

(ou sur la thèse de T. Gonon)

http://theses.univ-lyon2.fr/documents/lyon2/2002/gonon_t#p=225&a=TH.back.6

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Published by jean-yves cordier - dans cloches
7 juillet 2019 7 07 /07 /juillet /2019 15:15

La chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal : la cloche de 1902... et celle de 1599! Une cloche à deux inscriptions .

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Voir sur cette chapelle :

 

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Voir sur les cloches :

L'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel et la cloche de 1513 de l'église de Landévennec.

 

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Faire l'inventaire documenté systématique du patrimoine campanaire n'est pas encore passé dans les mœurs. Il est néanmoins nécessaire de s'y livrer, sans sélectionner uniquement les cloches qui nous paraissent dignes d'intérêt. Une cloche datée de 1902 possède déjà un âge vénérable, et la découverte de son inscription nous ouvre à un environnement humain précieux par le nom du parrain et de la marraine, et à un plaisir esthétique par les anses ornées d'étoile et de grappes de raisin ! Mais, heureuse surprise, elle garde le souvenir d'une cloche du XVIe siècle.

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CLIQUEZ SUR L'IMAGE.

Cloche de la chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie 3 juillet 2019.

Cloche de la chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie 3 juillet 2019.

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Cloche de la chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie 3 juillet 2019.

Cloche de la chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie 3 juillet 2019.

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Cloche de la chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie 3 juillet 2019.

Cloche de la chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie 3 juillet 2019.

Cloche de la chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie 3 juillet 2019.

Cloche de la chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie 3 juillet 2019.

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DESCRIPTION.

La cloche est décrite telle qu'elle m'apparaît,  touriste placé au sol et équipé de jumelles : des lacunes (mensuration, note dominante, décor) seront comblées par ceux qui accéderont à la chambre des cloches.

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-Commande manuelle par corde et chaîne depuis la nef.

-Anses ornées d'étoiles et de pampres.

-Inscription votive de 5 lignes :

 

J'AI ETE BENITE LE 15 SEPTEMBRE 1902 JAI EU POUR PARRAIN LOUIS TIRILLY DE KERASCOET

POUR MARRAINE FRANCINE HELPIN DE PENFRAT JAI ETE NOMMEE ANNE LOUISE FRANCINE SEBASTIENNE

JAI ETE F. POVR LA HAPELLE [sic] DE MONSIEVR ST SEBASTIEN AN SAINT-SEGAL IAN LE ROY

RECTEVR M PIERRE BRICHETTE HERVE RIOV FABRIQVES AN  PLEBEN ET S SEGAL

LAN MIL VCC IIII XX ET XVIIII [1599]

-Frise de guirlandes et étoiles.

-Crucifix.

-Inscription de signature :

DURAND CHAMBON [FONDEUR A MONTARGIS]

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COMMENTAIRES.

Il faut comprendre que cette cloche porte son inscription, mais aussi celle d'une cloche de 1599. Cette dernière inscription a été relevée par le chanoine Abgrall qui en a publié le texte en 1916, et il parle d'une ancienne cloche fêlée et hors de service sur laquelle il relève : JAY . ETTE . F . POVR . LA . CHAPELLE . DE . MONSIEVR . S . SEBASTIEN . AN . S . SEGAL . M . IAN . LE ROY . RECTEUR . ET . M. PIERRE . BRICHETTE . HERVE . RIOV . FABRIQVES . DE . PLEYBEN . ET . S . SEGAL . LAN . MIL . VCC IIII XX ET XVIII.

La fiabilité des relevés épigraphiques du Finistère du chanoine Abgrall est excellente. Mais il n'a pas publié ce texte dans sa première publication sur les inscriptions, celle de 1898 dans le Congrès archéologique de Morlaix. On ignore la date de son observation (avant 1902).

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Yves Madec, en 1915, mentionne "Une des cloches date de 1851, mais elle est fêlée et repose sur le pavé de la chapelle. Celle qui est en usage date de 1902, elle a eu pour parrain Louis Tirilly de Kerascoüet et pour marraine Francine Helpin, de Penfrat. Elle a été fondue à Montargis." Il signalait aussi la défense qui était faite en 1891 "de sonner les cloches à cause du mauvais état de la tour".

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J'imagine que la cloche de 1902 a été fondue à partir de la cloche de 1599, et que le fondeur a recopié l'inscription qu'elle portait à visée de commémoration. Il en a conservé la graphie, notamment pour les U en forme de V, alors que les U du texte moderne des deux premières lignes sont des U.  Nous conservons ainsi le nom du recteur et des fabriques de 1599. 

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L'inscription de 1902.

 

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1°) Louis Tirilly, parrain à (presque) 5 ans.

 Louis TIRILLY, né le 14 octobre  1897 à Saint-Ségal lieu-dit Rospiriou  et décédé le 14 septembre 1962 à Saint-Ségal, était le fils d'Emile TIRILLY et de Marie PÉRON (mariage 1894). Il ne se maria pas.

Son frère cadet Germain TIRILLY, né le 23 avril 1900, épousa Isabelle Marie Charlotte Francine LE NEST, née en 1910 à Saint-Ségal,  fille d'Yves Le Nest et de Anne Marie Francine HELPIN.

Un Tirilly fut maire de Saint-Ségal de 1864 à 1871. En 1898, un Tirilly était adjoint au maire de Port-Launay et un autre adjoint au maire de Saint-Ségal. Emile-Gustave Tirilly fut maire de Saint-Ségal en 1905. Aujourd'hui, Jean-Yves Tirilly appartient au conseil municipal.

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de Kerascoët.

Selon le site de l'Inventaire Général de 2009, "Kerascoët est un exemple de permanence de l'occupation des sites seigneuriaux. A quelques mètres au nord de ce qui a probablement été une ancienne métairie noble, aujourd'hui disparue, un nouveau logis de maître est construit en 1886 par la famille TIRILLY. Celle-ci fait fortune grâce à la culture de la pomme de terre et l'élevage des chevaux. Le grand hangar agricole à deux porches, actuellement en ruines, abritait les pommes de terre et le foin pour les chevaux. Un seul bâtiment d'écuries, daté 1875, subsiste aujourd'hui ainsi qu'une grange en cours de restauration. Située au nord du porche disparu, contemporaine du logis de maître, la maison du métayer, est à l'état de ruines."

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/ancienne-metairie-noble-puis-ferme-kerascoet-saint-segal/326d5309-0c95-44b5-8db7-850b57b31174

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2°) Francine HELPIN, marraine de 21 ans

née le 16 avril 1881 à Saint-Ségal et décédée le 12 mars 1943 à Saint-Ségal, elle était la fille de Jean Henri HELPIN (1856-1908), cultivateur à Penfrat Izella.  Elle épousa le 27 mai 1906 Yves Marie LE NEST. Sa fille Isabelle épousera Germain TIRILLY, frère de Louis.

https://gw.geneanet.org/mvettier?lang=fr&pz=michel+jean+francois&nz=vettier&p=anne+marie+francine&n=helpin

https://gw.geneanet.org/boisgarin?lang=fr&pz=yann&nz=caillarec+glevarec&p=germain&n=tirilly&oc=2

Deux voisins de la chapelle.

Les lieux-dits de Rospiriou et de Penfrat sont très proches de Saint-Sébastien. Kerascoët est plus éloigné.

https://www.google.com/maps/place/Penfrat,+29590+Saint-S%C3%A9gal/@48.2253783,-4.1063568,16.5z/data=!4m5!3m4!1s0x48113167727cded7:0x5fd0657b0887ee13!8m2!3d48.2251707!4d-4.1008585

Le nom du recteur n'est pas mentionné.

 Yves Madec donne les noms suivants :

1893 :Mr. Miorcec, recteur.

1898 ; Mr Grall, recteur

1908 : Mr Olv, recteur.

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L'inscription de 1599.

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3°) "IAN LE ROY RECTEUR DE PLEBEN ET ST SEGAL"

Les archives mentionnent le  rectorat de Jean LE ROY de 1595 à 1610.  Il dut, en 1602, intenter une poursuite judiciaire contre des tréviens de Lampaul pour vol d’une cloche au cimetière de Pleyben.

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4°) "Pierre Brichette" [fabrique ]

C'est la graphie de l'époque pour Pierre BRICHET, un personnage bien connu.

BRICHET. Armes (d'après le Nobiliaire de Bretagne de Potier de Courcy) : d'azur au rencontre de cerf cantonné en chef et en pointe d'un croissant et aux flancs d'une étoile, le tout d'argent. - Armes enregistrées à l'Armorial général de 1696 : de gueules à un chevron d'argent accompagné de trois annelets de même.

La famille BRICHET est une des plus anciennes de la bourgeoisie de la Basse-Bretagne où elle a possédé, entre autres biens, la seigneurie de Kérilis. On trouvera sur elle beaucoup de renseignements dans le Répertoire de Bio-bibliographie bretonne de Kerviler. Elle est originaire du Maine. Son auteur, Pierre Brichet, vint de cette province s'établir à Saint-Ségal vers 1609, réalisa dans le commerce une grosse fortune et laissa une nombreuse postérité.

 

Brichet. — Nom de famille que je rencontre en Bretagne depuis Pétronille La Brichete, mère de Jean et  Agnès, donateurs à l'abbaye de Boquen, en 1271 et 1273, de leurs droits dans la moinerie de Saint-Cadoc en Sévigné (Anc. év. de Bret. III,, 264, 275)  — II a été principalement porté par une famille mancelle établie en Bretagne au commencement du XVIIe siècle et qui compte parmi ses membres un des administrateurs du Finistère décapités en 1794.

I. — Les Brichet de Kerilis, originaires de la province du Maine, dont une branche vint s'établir en Bretagne au XVIIe siècle, qui ont porté les titres de seigneurs de Kereffran, de Ker année et de Kerilis :

-Pierre Brichet, venu du Maine, établi à St-Ségal vers 1609, fît une grande fortune dans le commerce, laissa une dizaine d'enfants de plusieurs mariages, et mourut à St-Ségal, à 85 ans.

-Pierre Brichet, sieur de Kerannec, fils du précédent et d'Anne Daniel, notaire et procureur royal au siège de Châteaulin, mourut au Port Launay près Châteaulin, à 70 ans , vers le commencement du siècle.  [Notaire Royal de Châteaulin et de Trésiguidy.  Sieur de Kerannec 1636-1706]

-Pierre Brichet, sr de Kerannec, fils du précédent, et de Marie Hascouët, avocat à la Cour, mourut à Vannes, sans postérité." (Kerviler)

(Chaix d'Est-Ange).  http://www.infobretagne.com/famille-brichet.htm

 

https://gw.geneanet.org/mihailovitch?lang=fr&n=brichet+de+kereffran&oc=0&p=daniel+nicol as

 

 

On mentionne aussi dans les aveux de la réformation en 1678 pour la paroisse de Lennon « déclaration de Maître Yves Brichet, sieur de Resterniou, demeurant au Port Launnay, en la paroisse de Saint-Ségal, en privé et faisant pour Damoiselles Renée, Marie, Julienne, Anne et Louise Brichet, ses soeurs » .

La date de 1599 indique que le fabrique en titre est celui qui, " venu du Maine, établi à St-Ségal vers 1609, fît une grande fortune dans le commerce, laissa une dizaine d'enfants de plusieurs mariages, et mourut à St-Ségal, à 85 ans." Mais nous avons ici la preuve qu'il était déjà établit à Saint-Ségal en 1599.

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5°) Hervé RIOU, fabrique.

le patronyme est attesté par les généalogistes à Saint-Ségal au XVIIe siècle.

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L'inscription du fondeur.

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DURAND CHAMBON renvoie à Paul Durand-Chambon, fondeur à Montargis,  ancien mécanicien qui s'est fait connaître pour avoir trouvé un moyen de réparer en 1903 [?]   la cloche rendue hors d'usage par une fêlure de 38 cm de Zellenberg (Haut-Rhin), et qui répara aussi en 1901 la cloche de Saint-Jouan-les-Guérets, fondue en 1722 par Guy Reusse, puis en  celle de Soultzmatt (Haut-Rhin). Le procédé de M. Durand-Chambon consistait à aviver de très près les fentes et les cassures qui ont produit la fêlure.

Puisque cette cloche de Saint-Sébastien date de 1902, qu'elle porte l'inscription d'une cloche fêlée de 1599,  et que c'est en 1904 que le procédé eut l'honneur de la publication dans le bulletin de deux sociétés savantes, il semble nécessaire de s'interroger : la cloche de Saint-Ségal a-t-elle été fondue de novo, ou bien fondue en réemployant le métal de l'ancienne cloche ?  Ou bien l'ancienne cloche a-t-elle été réparée (car pourquoi aurait-on été chercher ce fondeur de Montargis plutôt que les fondeurs bretons ?) et incorporée, dotée en partie supérieure et inférieure d'un complément d'inscription ?

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En conclusion, cette cloche me pose une énigme dont la solution se trouve peut-être soit dans une archive locale qu'il serait intéressant de publier, soit dans une expertise spécialisée sur place qui compléterait les courtes lacunes de ma lecture. Quelque soit la réponse, cette énigme est passionnante, et cette cloche à deux inscriptions — peut-être un cas unique" — méritait bien un article pour elle toute seule.

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ANNEXE.

 

https://patrimoine.auvergnerhonealpes.fr/dossier/cloche-n3/d59eeb8d-01ed-4351-82df-0bc114026a2e

 

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/cloche/544638b8-aa5f-43d7-801a-281d637ea585

Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse Société industrielle (Mulhouse, Haut-Rhin) 1904

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96100187/f102.item.r=cloche%20f%C3%A8lure

"A tout seigneur tout honneur. La plus ancienne de nos cloches, comme dit ci-dessus, datant de 1367, a toute une histoire, sans compter sa légende ; elle a sonné, dans notre vallée, depuis le mois de mai 1367 jusqu'au 21 avril 1903. 

Vieille donc de près de six siècles, elle doit être vénérée, comme monument historique  et familial, par tous les amis véritables des choses de l'Alsace, et surtout par les habitants de la vallée de Soultzmatt, qui considèrent en elle, non seulement un ancien monument de notre pays mais encore un souvenir des vieux temps, et se remémorent dans quelles circonstances elle a sonné pour tous les événements joyeux ou pénibles concernant leurs familles. 

Cette cloche a été fêlée, à cette dernière date, à la suite d'un changement de dispositif de l'appareil de mise en branle, dispositif sans doute insuffisamment réglé. 

Cet accident s'était donc produit le 21 avril 1903, et depuis cette époque l'on cherchait le moyen de réparer la lacune existant dans le jeu des quatre cloches composant le système de sonnerie de Soultzmatt. 

L'on s'adressa à différents fondeurs de cloches tant alsaciens que des pays avoisinants, qui répondirent tous : que n'importe quelle réparation était irréalisable, et que le seul moyen à employer était la refonte. 

Cette opération, outre son prix élevé, détruisait ipso facto un monument historique d'une grande valeur, et la municipalité de Soultzmatt, son maire, M. le Dr Heberlé en tète, était fort perplexe, ne pouvant se décider à la disparition d'une relique chère à toute la population. 

C'est alors qu'intervint un nouvel élément, sous la forme d'un artiste fondeur, inventeur d'un procédé inédit, M. Durand-Chambon, de Montargis (département du Loiret), qui venait de réparer deux cloches en Alsace : celle moderne d'Oberentzen, et surtout celle très ancienne de Zellenberg. Celle-ci étant de 1410, est donc plus jeune de 43 ans que la cloche de Soultzmatt, qui est, à son tour plus âgée de 33 ans que le premier bourdon de Notre-Dame de  Paris, qui fut fondu en 1400. (Celui-ci pesait, d'après les chroniques, 15,000 livres, la cloche de Soultzmatt t 800 kilos, et celle de Zellenberg 1122 kilos, poids constaté pour ces deux dernières cloches). 
Ces deux cloches étaient fêlées comme celle qui nous occupe, et M. Durand-Chambon, par son procédé spécial, leur avait rendu toute leur sonorité sans abîmer en quoi que ce soit la cloche elle-même. 
M. le Dr Heberlé, maire de Soultzmatt, se mit aussitôt en rapport avec l'inventeur, qui se chargea, à forfait, de la réparation de la cloche de Soultzmatt. 
L'opération réussit à souhait, si bien que notre « vieille Campane », muette pendant 7 mois, sonne aujourd'hui comme par le passé . 
Ce résultat est vraiment remarquable, alors que la cause semblait perdue et abandonnée, surtout après les dénégations catégoriques des grands fondeurs de cloches de la contrée et des pays adjacents. 


Le procédé de M. Durand-Chambon consiste à aviver de très près les fentes et les cassures qui ont produit la fêlure. 
Renversant ensuite la cloche, les oreillons ou anses en bas, dans un moule en argile, c'est-à-dire dans le sens inverse de la fonte originale, il établit, à l'intérieur, un four en briques qu'il actionne 
au moyen d'un ventilateur ou d'une soufflerie.  Ce four est destiné à chauffer le métal de la cloche de façon à l'amener très près de son point de fusion, c'est-à-dire au rouge cerise. 
Deux regards, dirigés l'un vers le milieu l'autre vers le bas, dans la couche extérieure de glaise, permettent de juger du degré d'incandescence du métal, en même temps qu'un cubilot, placé à côté et contenant un alliage dont la formule est la propriété de l'inventeur, est également chauffé pour amener ce métal à son point de fusion. 
Lorsque cloche et composition sont arrivées au degré de température que l'opérateur juge nécessaire et convenable, le métal en fusion est versé sur la partie préalablement surmoulée de la cloche où se trouvait la fêlure. Cette opération terminée, on laisse refroidir lentement l'appareil, puis on enlève la cloche de sa gaine. L'on ébarbe, au ciseau et à la lime, le métal qui déborde de la cassure et la cloche se trouve soudée d'une façon parfaite, ayant recouvré toute sa sonorité d'antan. 
L'invention de M. Durand-Chambon, qui est un ancien mécanicien de la marine française, comporte tout aussi bien une composition soudante spéciale qu'un tour de main particulier. "

Photo avant réparation.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96100187/f109.item.r=cloche%20f%C3%A8lure

Photo après réparation:

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96100187/f111.item.r=cloche%20f%C3%A8lure

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Bulletin de la Société historique et archéologique de l'Orne, 1904,page 234.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5457656z/f258.item.r=cloche.texteImage


"Conservation des cloches anciennes. — Depuis les premiers travaux de campanologie normande publiés par le 
docteur Billon, en 1860, les cloches anciennes, déjà très rares dans nos quartiers, le sont devenues davantage. Beaucoup par suite d'accidents, hélas, inévitables, ont été jetées au creuset, sans que la plupart du temps ont ait même songé à relever leurs inscriptions, pourtant si précieuses pour l'histoire locale. Aujourd'hui, par suite d'une heureuse découverte appelée à rendre de grands services à l'archéologie, il n'est plus nécessaire de refondre une cloche fêlée, pour lui rendre sa sonorité primitive. 

Zellenberg, dans la Haute-Alsace, possédait une vieille cloche datant de 1410, et mise hors d'usage par une fêlure de 38 centimètres. M. Durand-Chambon, fondeur de cloches à Montargis (Loiret), en a entrepris la réparation aux frais de l'Etat et de la Société des Monuments Historiques, et elle a fort bien réussi. Le coup de maître de l'artiste français est d'autant plus admiré que la réparation ne consiste pas dans une simple soudure, mais bien dans une refonte partielle. Le coulage dans la partie fêlée du même métal que celui de la cloche, gagne toutes les parties voisines jusqu'à 10 centimètres et au-delà, s'y infuse et les refond avec la partie lésée pour en faire une seule pièce. La solidité est à toute épreuve, et il n'y a pas de modification dans la tonalité ni la sonorité. 
Le cas d'ailleurs n'est pas unique. Entre beaucoup d'exemples, on a traité par le même procédé et avec le même succès une autre cloche historique, à Sulzmatt. Elle pesait 1730 kilos, et avait été fondue en 1367. Cette invention française est en train de faire son tour d'Allemagne. Chez nous,  elle devra lutter longtemps contre les préjugés routiniers, et aussi contre le parti-pris des fondeurs qui ne demandent qu'à faire du neuf. "

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SOURCES ET LIENS.

— ABGRALL (chanoine Jean-Marie), 1916, Inscriptions gravées et sculptées sur les églises et monuments, recueillies par M. le chanoine Abgrall, Bulletin de la Société archéologique du Finistère T. 46 page 97-98.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2077197/f159.item.zoom

 

ABGRALL (Jean-Marie) 1898, Inscriptions gravées et sculptées sur les églises et monuments du Finistère, par M. l'abbé J.-M. Abgrall. Congrès archéologique de France : séances générales tenues à Morlaix et à Brest ... par la Société française pour la conservation des monuments historiques Société française d'archéologie. Derache (Paris), A. Hardel (Caen) 1898 page 155. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k356651/f222.image

CASTEL (Yves-Pascal), LECLERC, (Guy), s.d,  La chapelle Saint-Sébastien , son calvaire, ses retables, ed. Commune de Saint-Ségal.

— DUHEM, (Sophie), 1997. Les sablières sculptées en Bretagne. Images, ouvriers du bois et culture paroissiale au temps de la prospérité bretonne (XVe-XVIIe s.). Collection Arts et Société. Presses universitaires de Rennes, 1997.

— COUFFON, René, LE BARS, Alfred. Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988. p. 418-419

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/0ffd39bdf24d89d00ff35b034d2685b0.pdf

— INVENTAIRE GENERAL Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel), enquête 2009.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-sebastien-saint-sebastien-saint-segal/3161081b-4d98-4287-a98a-4abeed58a9dc

— MADEC (Yves), 1915, Saint-Sébastien en Saint-Ségal

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/fc72b7a373375935ed358e8dbd9c8cd4.pdf

Une des cloches date de 1851, mais elle est fêlée et repose sur le pavé de la chapelle. Celle qui est en usage date de 1902, elle a eu pour parrain Louis Tirilly de Kerascoüet et pour marraine Francine Helpin, de Penfrat. Elle a été fondue à Montargis.

1891. - Défense de sonner les cloches à cause du mauvais état de la tour.

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans cloches
16 juin 2019 7 16 /06 /juin /2019 20:24

Ploéven X : la cloche de 1817 de la chapelle Saint-Nicodème par Le Beurriée.

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Sur Ploéven, voir :

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Sur les cloches :

 

 

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Le clocher de la chapelle de Saint-Nicodème à Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

Le clocher de la chapelle de Saint-Nicodème à Ploéven. Photographie lavieb-aile juin 2019.

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1°) L' inscription.

Sur la cloche de la chapelle Saint-Nicodème en Ploéven, nous pouvons lire l'inscription presque complètement depuis le sol. Elle occupe quatre lignes. Les débuts de lignes sont indiqués par un manicule (paume à plat, pouce levé, index tendu) que je remplace ici par une barre  :

 

/FONDUE A BREST  EN MARS 1817 POUR SERVIR A LA CHAPELLE

/ ST NICODEME DE] PLOÉVEN  MR HENRY SAVINA RECTEUR ET  NOMMEE

/ PAR MR JEAN PIERRE -----  FABRIQUE PROPRIETAIRE DE  KERAMPOCHET /

/ ET DAME CORENTINE LE SANQUER VVE LE DOURÉ DE KERGOULOUARN

Soit : Fondue à Brest en mars 1817 pour servir à la chapelle St-Nicodème de Ploéven Henry Savina recteur et nommée par Mr Jean-Pierre ?-- fabrique et propriétaire de Kerampochet et Dame Corentine Sanquer veuve Le Doaré de Kergoulouarn.

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Notes :

Ligne 1 : la formule "fondue à Brest --- pour servir à la chapelle de" se retrouve sur les cloches de Plomodiern en 1810.

Ligne 2 : Henri SAVINA, recteur de Ploéven en 1783 et de 1816 à 1826 . 

"En 1783-1791. Henri Savina. Celui-ci ayant prêté serment à la Constitution civile du clergé (Peyron, Documents... I, 80) signe pour la dernière fois aux registres le 30 Avril 1791, puis est nommé curé constitution­nel de Crozon, où il prend possession de ses fonctions vers le 15 Mai. . Trois semaines après le départ de M. Savina, recteur, nous voyons apparaître le 22 Mai 1791, Pierre Le Pelliet, ancien vicaire assermenté de Trégarvan, qui signe « vicaire de Ploéven », jusqu’à la fin de 1792. De 1793 à la fin de 1796 il fera fonction dans la commune d’officier public.  — En 1816-1826. Henri Savina qui, durant l’époque révolutionnaire, avait joué un triste rôle à Crozon [Note : Pérennes, Saluden... Les prêtres du diocèse de Quimper morts pour la foi.... I, p. 426. — Sur son passage à Lambézellec comme curé voir Peyron et Abgrall, Notices sur les paroisses, vol. V, pp. 164-168. Voici ce qu’il écrit le 28 Juin 1822, quatre ans avant sa mort, à Mgr. Dombideau : « Quant à moi, Monseigneur, mon voeu est de me voir dégagé d’un surcroît de travail au-dessus de mes forces et de pouvoir recueillir avec tranquillité le fruit de ma retraite et songer avec plus de loisir aux années éternelles qui, certes, ne sont pas éloignées de moi ». Il fit graver sur sa pierre tombale, à Ploéven, ces mots qui témoignent de son repentir : Hic jacet Heuricus Savina sacerdos peccator expectans judicium]."

ligne 3 :  Kerampochet : lire Keramporchet (carte IGN) , à l'est du bourg ; mais le lieu-dit est bien orthographié KERAMPOCHET sur la carte de Cassini (fin XVIIIe) et sur la carte d'Etat-Major (1820-1866). Il possède une croix du XVIe siècle.

— ligne 4 : Manoir de Kergoulouarn : au nord-est du bourg.

Corentine SANQUER, née le 13 avril 1775, épousa en l'an III à Ploéven Thomas LE DOARÉ, d'où 3 filles Marie-Anne (1796-1822), Marie Corentine (1798-1814, mariée en 1813 avec Yves LE BRETON), et Anne Yvonne (1800-1845). Seul ennui, la généalogie qui la mentionne la fait mourir en 1800.

https://gw.geneanet.org/mlebastard?lang=en&pz=kenza+eden&nz=le+bastard&p=corentine&n=sanquer

 

 

 

Sa datation en 1817 lui donne une valeur patrimoniale forte . Celle-ci est renforcée par les trois décors : une palmette, un médaillon en mandorle à la Vierge, et un médaillon rond que je vais détailler.

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Cloche de 1817 de la chapelle de Saint-Nicodème à Ploéven. Photographie lavieb-aile 16 juin 2019.

Cloche de 1817 de la chapelle de Saint-Nicodème à Ploéven. Photographie lavieb-aile 16 juin 2019.

Cloche de 1817 de la chapelle de Saint-Nicodème à Ploéven. Photographie lavieb-aile 16 juin 2019.

Cloche de 1817 de la chapelle de Saint-Nicodème à Ploéven. Photographie lavieb-aile 16 juin 2019.

Cloche de 1817 de la chapelle de Saint-Nicodème à Ploéven. Photographie lavieb-aile 16 juin 2019.

Cloche de 1817 de la chapelle de Saint-Nicodème à Ploéven. Photographie lavieb-aile 16 juin 2019.

Cloche de 1817 de la chapelle de Saint-Nicodème à Ploéven. Photographie lavieb-aile 16 juin 2019.

Cloche de 1817 de la chapelle de Saint-Nicodème à Ploéven. Photographie lavieb-aile 16 juin 2019.

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2°) Le médaillon rond : une estampille des LE BEURRIÉE.

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Le médaillon  est timbré par une flamme encadrée par deux dauphins. La flamme naît de ce qui ressemble à une grenade (ou un heaume grillagé) au dessus d'une cloche et de deux canons tête-bêche placés dans un cartouche à enroulements. Le plus intéressant est l'inscription : LE BEVRRIEE / M'A FAIT.

 

Cette marque est connue, car elle est signalée aux Archives des Vosges 86 J "Fonds de la famille Farnier-Remy et de la fonderie de cloches Jeanne d’Arc de Robécourt (1839-[2000])" de la façon suivante : 

Le Beurriée m’a fait — Marque provenant d’une cloche du Relecq (Finistère) fondue en 1806. Dimensions : 6,9 x 6,5 cm

https://archives.vosges.fr/Portals/8/xNews/uploads/2017/3/27/Fonds%20de%20la%20famille%20Farnier-Remy%20et%20de%20la%20fonderie%20de%20cloches%20Jeanne%20d%E2%80%99Arc%20de%20Rob%C3%A9court%20(1839-[2000])_2.pdf

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Il est évidemment très émouvant de découvrir que le fondeur de cette cloche de Saint-Nicodème porte le même nom que le fondeur de la cloche de 1735 conservée à l'église de Ploéven.

On se souvient peut-être que la veuve de Jacques Le Beurrié (fondeur à Vannes) épousa le fondeur Thomas Le Soueff, et que le couple vint s'installer à Brest avec les enfants du premier mariage, Jean-Baptiste et Jean-François Le Beurriée de la Rivière.

Or, l'une des cloches de Thomas Le Soueff, celle du Faou en 1714) porte une estampille aux deux canons en sautoir sous une cloche.

La même marque a été décrite sur une cloche de la chapelle de Saint-Divy à Dirinon avec l'inscription FAIT A BREST EN 1782 R. LE BEURRIEE M'A FAITE .

http://www.lavieb-aile.com/2018/09/les-cloches-du-faou-et-les-fondeurs-de-cloche-du-finistere.i-thomas-le-soueff-1714.html

http://www.lavieb-aile.com/2017/02/le-culte-de-sainte-nonne-a-dirinon-ii-la-chapelle-saint-divy.html

Ces canons rappellent qu'un fondeur de cloches peut devenir un fondeur de canons.

http://tchorski.morkitu.org/12/musee-tellin-01.htm

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Il reste à déterminer qui est ce LE BEURRIÉE actif au début du XIXe siècle. La date de 1817 n'exclut pas Julien François Marie LE BEURRIÉE, né le 24 septembre 1759 - Saint Louis - Brest,  et décédé le 20 mars 1818 -Centre  Brest,  à l'âge de 58 ans. D'autant que celui-ci, fondeur; conseiller Municipal de Brest (1809-1818), membre de La Fabrique de St Louis (1810-1818) avait reçu l'ordre de fondre en canons les cloches de Bretagne. Voir la généalogie sur mon article Ploéven I La cloche de 1735.

 

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Ploéven X : la cloche de 1817 de la chapelle Saint-Nicodème par Le Beurriée.

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SOURCES ET LIENS.

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— CASTEL (Yves-Pascal), 1987, Artistes en Bretagne, dictionnaire des artistes artisans et ingénieurs en Cornouaille et en Léon sous l'Ancien-Régime. avec Tanguy Daniel et Georges-Michel Thomas. 

 

— SUTTER (Eric) 2006, La campanographie française

http://campanologie.free.fr/pdf/La_Campanographie_francaise.pdf

— TCHORSKI, épigraphie campanaire

http://tchorski.morkitu.org/1/epigraphie-01.htm

— Hervé du Halgouet 1949, Vieux sons de cloches

https://broceliande.brecilien.org/IMG/pdf/spm_1949_cloches.pdf

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Published by jean-yves cordier - dans cloches Ploéven
5 juin 2019 3 05 /06 /juin /2019 11:28

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Voir sur les cloches :

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PRÉSENTATION.

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Selon le chanoine Pérénnès (1940),

"L'église paroissiale, de forme rectangulaire et de style flamboyant, est du XVIe siècle, Ses murs latéraux sont penchés et lézardés. Elle a subi divers remaniements. Sur le mur, côté Nord, se trouve l'inscription : 1634 Hémon fabricien. Un pilier à l'intérieur porte la date de 1574. La sacristie a été faite en 1680, par M. Moënan, recteur. Le clocher fut foudroyé en 1735. Brisée par la chute des pierres, la cloche fut refondue la même année chez de Larivière aîné, à Brest. Elle eut pour parrain Pierre Larour, pour marraine Marie Marzin.

Abattu une seconde fois par une tempête, le clocher fut reconstruit du temps de M. Souètre, recteur en l'an 1893, sous la direction de Mr le chanoine Abgrall, architecte."

Cette  cloche de 1735, refonte d'une cloche de 600 livres réalisée sans doute vers 1675 (à l'époque, le clocher avait été foudroyée et les cloches brisées), est vraisemblablement tombée lors de la nouvelle chute du clocher vers 1893, puisqu'elle est conservée à l'intérieur de l'église, dans la chapelle sud. Elle est donc facile à examiner, du moins pour la face principale (qui porte l'inscription et le calvaire, et qui devait être orientée vers l'ouest). En effet, l'autre coté est si proche du mur que les photographies sont presque impossibles ; c'est cette face qui est ornée d'un petit médaillon de la Vierge. Elle semble intacte, hormis le sommet de l'anse. 

Le clocher de l'église de Ploéven était, en 1735,  doté de trois cloches, l'une, "la grosse" de 600 livres, l'autre de 450 livres et la troisième, toute petite, de 30 livres.

Le Finistère n'a pas conservé beaucoup de cloches de l'Ancien Régime, en raison de la fréquence des accidents ( clocher brisé ou atteint par la foudre, fissure des cloches ), mais aussi parce que les paroisses furent obligées, à la Révolution, de les faire fondre pour soutenir l'effort de guerre par la fabrication de canons. Je peux citer :

 

  • Quimper 1312. Réinstallée sur la cathédrale.
  • Pencran, 1365. En place ?
  • Landévennec 1513, (cloche de l'abbaye, en place sur le clocher de l'église paroissiale)
  • Daoulas 1568 chapelle Sainte-Anne. (déposée et exposée dans la chapelle)
  • Lampaul-Guimiliau 1715 La cloche de 1715 a été réalisée par Jean Le Beurrier et Jean François Le Beurrier, fondeurs à Brest. Encore en place ?
  • Le Faou : Thomas Le Soueff 1714, toujours à son poste.
  • Roscanvel 1781, en place.

 

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Cette rareté justifie à elle-seule l'intérêt qui peut être porté à la cloche de Ploéven. Sans compter que celle-ci est aussi une mine d'informations.

L'échantillon d'épigraphie campanaire qu'elle propose donne accès à des renseignements sur les tournures locales du français de l'époque, sur l'orthographe, sur les usages  (le nom de la cloche est omis), sur la ponctuation de séparation faisant appel aux manicules, fleurs de lys et hermines., tandis que l'iconographie campanaire renseigne sur les modèles transmis dans les ateliers .  L'inscription de dédicace fournit les noms du recteur, du parrain, de la marraine et du fabricien, précieux témoins de la vie de la paroisse lorsqu'ils sont rapprochés des données généalogiques. Enfin, la mention du nom du fondeur, I.B. B. de la Rivière, de sa localisation à Brest et de la date, permet de documenter un sujet d'étude important, celui des fondeurs de cloche dans le Finistère sous l'Ancien Régime.

Bref, elle permet un exercice de "campanographie", cette  "l'étude descriptive des cloches dans leur contexte géographique et historique. L'étude descriptive peut être menée par le biais d'une observation in situ de la cloche, elle peut s'appuyer et être complétée par une étude historique par le biais d'une exploitation des documents ou textes d'archives." (Eric Sutter). Cette discipline reste à développer en Finistère.

Quant à la "campanologie" ou étude de la dimension acoustique et musicale, des règles d'usage de cette cloche ouvrant à une dimension ethnographique, elle n' a pas pu être menée ici.

 Malgré son intérêt exceptionnel,  la cloche de Ploéven n'a pas fait l'objet de publication spécifique. Sur place, un panneau manuscrit donne diverses informations.

Elle ne semble pas avoir fait l'objet d'un classement M.H.

(Finalement, je trouve la notice de l'Inventaire général par Castel et Quillivic de 1971 IM 29001393)

Elle mesure 83 cm de diamètre à la pince et 70 cm de haut. Les lettrines ont 15 mm de haut.

 

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Cloche de 1735 conservée en l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 2 juin 2019.

Cloche de 1735 conservée en l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 2 juin 2019.

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Cloche de 1735 conservée en l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 2 juin 2019.

Cloche de 1735 conservée en l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 2 juin 2019.

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Cloche de 1735 conservée en l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 2 juin 2019.

Cloche de 1735 conservée en l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 2 juin 2019.

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L'INSCRIPTION DE DÉDICACE.

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Elle apparaît en majuscules entre les cordons sous le cerveau . Une élégante manicule (petite main à l'index tendu) indique le début de chaque ligne (comme sur la cloche de 1823 fondue par Viel au Faou). Mais les manicules ne sont pas centrées les unes au dessous des autres, il y a un décalage entre le début des lignes.

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Cloche de 1735 conservée en l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 2 juin 2019.

Cloche de 1735 conservée en l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 2 juin 2019.

Cloche de 1735 conservée en l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 2 juin 2019.

Cloche de 1735 conservée en l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 2 juin 2019.

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Les mots sont séparés alternativement par une hermine (emblème de la Bretagne) et une fleur de lys (emblème du roi de France). Nous trouvions cette alternance sur les cloches de 1714 fondues par Thomas Le Soueff (Plouha et le Faou), et sur la cloche de Lampaul-Guimiliau de 1715 fondue par Jean et Jean-François Le Beurrier. Les deux ateliers sont apparentés (cf. infra).

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(manicule) SANTE * MEVEN * ORA * PRONOBIS * IE * ESTE * FAITTES * POVR * SERVIR * A LEGLISE * PARROISSIEALLE * DE * PLOVEVEN * DV * TEMPS * DE *

 

(manicule) VENERABLE * DISCRET * MISSIRE * IACQVES * MAHEE * RECTEVR DV DIT PLOVEVEN * ET *MON * PARAIN * EST * HONORABLE * HOMME * PIERRE *

manicule) LA * ROUR * ET * MA  MARAINE * EST * MARIE * MARZIN * MON * NOMMEE * ET *EST  JEAN * BOVRVOS * FABRIQVE * [puis frise géométrique]

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Soit :
 

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SANTE s MEVEN s ORA s PRONOBIS s IE s ESTE s FAITTES s POVR sSERVIR s A  s LEGLISE s PARROISSIEALLE s DE s PLOVEVEN s DV s TEMPS s DE s VENERABLE s ET s DISCRET sMISSIRE s IACQVES s MAHEE s RECTEVR s DV  s DIT s PLOVEVEN s ET  s MON s PARAIN sEST s HONORABLE s HOMME s PIERRE s LA sROVR s ET  s MA s MARAINE s ESTs MARIE s MARZIN s & MON s NOMMEE sET s EST s JEAN s BOVRVOS s FABRIQVEs 

ss LE s B s DE s LA s RIVIERE s LAINEE s MA s FAIT s A s BREST s LAN s 1753  s

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Transcription :

"Saint Meen ora pro nobis. J'ai été faite pour servir à l'église paroissiale de Ploéven du temps de vénérable et discret messire Jaques Mahéo recteur du dict Ploéven et mon parrain est honorable homme Pierre Larour et ma marraine est  Marie Marzin m'ont nommée et est [lors] Jean Bourvos fabrique. "

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Elle débute donc par une invocation au saint patron de l'église, SANTE MEEN ORA PRO NOBIS , Saint Méen priez pour nous.

Elle est suivie par la mention de la destination de cette cloche pour l'église paroissiale. L'orthographe PARROISSIEALLE n'est pas attestée ailleurs en ligne, mais on trouve, au XVII et XVIIIe, l'orthographe "parroissialle". La graphie PLOVEVEN pour Ploéven (le plou de l'ermite Even) n'est pas signalée non plus ailleurs.

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Cloche de 1735 conservée en l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 2 juin 2019.

Cloche de 1735 conservée en l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 2 juin 2019.

Cloche de 1735 conservée en l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 2 juin 2019.

Cloche de 1735 conservée en l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 2 juin 2019.

Cloche de 1735 conservée en l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 2 juin 2019.

Cloche de 1735 conservée en l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 2 juin 2019.

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Vient ensuite le nom du recteur IACQUES MAHEE, c'est à dire Jacques Mahéo.

Jacques Mahéo a été recteur de Ploéven du 15 mars 1732 à décembre 1739, en succédant à Pierre Furic. On trouve son nom inscrit sur la sacristie de la chapelle Sainte-Barbe et sur celle de Saint-Nicodème. Son évêque était alors Hyacinthe de Plœuc du Timeur (1707-1739). La formule "vénérable et discret" , fréquente en épigraphie locale, est bien commentée  par les membres d'un forum des généalogistes du Finistère :

 

"L'historien Fanch Roudaut a expliqué l'expression "vénérable et discret messire" qui s'appliquait à tous les prêtres : 
- "vénérable" s'explique par le respect dont ils devaient faire l'objet. 
- "discret" : cet adjectif ne s'expliquait pas par leur obligation d'observer le secret de la confession (ils y entendaient tous les péchés de nos ancêtres !), mais signifie la sagesse comme le prouve le dictionnaire de Grégoire de Rostronen (fur, avised-mad, segred) 
- "messire" désignait un notable, appellation partagée avec les nobles. 

Informations tirées des actes du colloque "Elites et notables en Bretagne de l'Ancien Régime à nos jours", éd. CRBC et UBO, 1999.

-DISCRET : Titre honorifique donné aux prêtres et docteurs de l'Eglise. Ex : Vénérable et discrète personne ou Vénérable et discret Missire (voir Missire) 

-MISSIRE : Terme honorifique donné aux ecclésiastiques (voir aussi Messire de sens différent). Le recteur, qui est le responsable de la paroisse est souvent qualifié dans les actes de « Vénérable et discret Missire ». Quant au curé, qui en Bretagne est le second du recteur, il lui sera donné seulement le titre de « Missire ».

Pour le grade au dessus, (les chanoines, par exemple) on trouve "noble & circonspet missire...". "

http://www.cgf-forum.fr/phpBB2/viewtopic.php?t=1186

 

Sur l'inscription lapidaire mentionnant Jacques Mahéo à la chapelle Sainte Barbe de Ploéven :

http://www.lavieb-aile.com/2018/07/la-chapelle-sainte-barbe-de-ploeven.son-calvaire-son-vitrail-sa-statuaire-son-pardon.html

 

Jacques Mahéo occupa ce poste après avoir été débouté de celui de recteur de Mellionnec  ; il y avait été nommé par son évêque le 21 mars  1730 mais René-Louis Le Pen, prêtre du diocèse et chanoine de la collégiale de Guémené, y avait été pourvu par le Pape, le 31 août 1730, d'où un long procès jusqu'au  6 janvier 1732.

Le 4 février 1719, un certain Missire Jacques Mahéo, prêtre, (peut-être donc notre personnage) assiste au mariage de sa sœur Perrine Mahéo avec Jan Odic à Neuillac (56). Le 9 mars 1721, il assiste en tant que curé de Saint-Michel (trève de Guern,56) aux funérailles de René Odic, époux de Janne Mahéo. Il occupe cette cure tréviale en mai 1721.

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Cloche de 1735 conservée en l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 2 juin 2019.

Cloche de 1735 conservée en l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 2 juin 2019.

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Le parrain et la marraine sont ensuite mentionnés :  Pierre Larour et Marie Marzin.

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Les données de généalogie sont nombreuses concernant ces deux noms. 

 

http://h2-online.heredis.com/fr/alaing44/genealogie_gautier/individus#66644

https://gw.geneanet.org/elagathu?lang=fr&n=marzin&oc=0&p=marie

 

Imprimer son arbre

Un certain Pierre Larour, "ménager", fils de Jean Larour 1607-30 mars 1691 et de Catherine Tudel  1620-1691,  né à Pouldergat , s'est marié le 5 juillet 1676, à Pouldergat, avec Marie MARZIN de Ploéven. Celle-ci est née en  1655 et est décédée en 1725. Ce couple Pierre Larour/Marie Marzin  ne peut être celui des parrain et marraine de cette cloche.

Mais ce couple eut  5 enfants dont Pierre LAROUR (ou LAROUR LAMOUR), né le 1er ou 2 mars 1683 à Plouergat et décédé le 25 novembre 1763 au manoir de Kergoulouarn à Ploéven. Il s'est marié le 25 novembre 1706 à Ploéven, avec Magdeleine Le PICLET  Saint-Nic,1681-/1752. Il aurait 52 ans en 1735. Dans l'inscription, il est qualifié d' honorable homme. Selon le Dictionnaire de Furetière (1690), c'est là "le titre que l'on donne dans les contrats à ceux qui n'en ont point d'autres, et qui n'ont ni charge ni Seigneurie qui leur donne une distinction particulière. C'est celle que prennent les petits bourgeois, les Marchands, et les Artisans. Ce titre est à présent avili, et est en quelque façon opposé à noblesse. Il se donnoit quelquefois à ceux qui avoient passé par les Magistratures, qu'on appelloit personnes honorables, de même que ceux dont il est fait mention dans le Code Theodosien, de comitibus vacantibus, qui sont maintenant nos Vétérans ou Conseillers honoraires." Il suppose néanmoins une certaine notoriété. Sa résidence (lors de son décès) au manoir de Keroulouarn peut en être un indice.

Il doit certainement se confondre avec Pierre Larour 1678-1763, mentionné sur le panneau dans l'église, et qui  est qualifié de chevalier  portenseigne, capitaine de garde-côte ; il est dit aussi capitaine de paroisse. 

Ce Pierre LAROUR 1683-1763 épousa le 25 novembre 1706 à Ploéven Magdeleine Le PICLET (Saint-Nic, 1681-av.1752) et   ils eurent six enfants. Ils baptisèrent l'aîné Pierre, bien-sûr. 

Ce 3ème Pierre Larour de notre série est né vers 1710 à Ploéven, au manoir de Keroulouarn et décéda le 2 novembre 1774 à Saint-Nic. Il fut lieutenant de la milice garde de côte au bataillon de Crozon. Marié le 26 novembre 1737, à Saint-Nic  avec Anne POLEZEC (LE) 1718-1772, ils  nommèrent également leur aîné  Pierre LAROUR LAMOUR 1738-1804, . Mais nous pouvons écarter la candidature de ce dernier 4ème Pierre Larour  comme parrain en 1735.

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En résumé, le parrain de cette cloche est vraisemblablement Pierre LAROUR 1683-1763. Il est intéressant de pouvoir situer géographiquement son "manoir" à 2,3 km au nord-est de l'église, sur une hauteur ( 50 m) avec les toponymes Kegoulouarn Izella (du bas) et Huella (du haut) et son moulin. Les Larour quittèrent Kergoulouarn en 1738.

https://www.google.com/maps/dir/Plo%C3%A9ven,+29550/Kergoulouarn,+29550+Plo%C3%A9ven/@48.1658079,-4.215615,15.67z/data=!4m13!4m12!1m5!1m1!1s0x4816d2808cdb2459:0x3a46a16a875ecec4!2m2!1d-4.232907!2d48.1571659!1m5!1m1!1s0x4816cd5e05a9f8e7:0x6c16535b81e79da1!2m2!1d-4.214003!2d48.166796

plan cadastral 3 P 167/1/4 Section B 1 de Kergoulouarn. 

http://mnesys-portail.archives-finistere.fr/?label_v2_geogname=Lieu&form_search_v2_geogname=Plo%C3%A9ven&form_req_v2_geogname=%7B%3Ageogname%7D__VAL_&form_op_geogname=ET&label_genreform=Type+de+document&form_search_genreform=&form_op_genreform=ET&label_dao=Avec+document%28s%29+num%C3%A9ris%C3%A9%28s%29&form_search_dao=oui&btn_valid=Rechercher&action=search&id=recherche_cadastre

Il est possible de consulter la carte Cassini et la carte d'Etat-Major

https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-4.217907&y=48.162835&z=15&layer1=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.CASSINI&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.ETATMAJOR40&mode=doubleMap

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MARIE MARZIN

Selon les travaux de Jean Le Bris (qui inspirent les panneaux affichés dans l'église, Marie Marzin épousa en 1730 Jean BOURVEAU, habitant Kerlasiou ou Kerlaziou, à l'est immédiat du bourg. Ils eurent 8 enfants. A partir de 1808, ils s'allient aux Le DROFF, Le NAM et ROIGNANT.

Je ne trouve ces informations en ligne :

https://gw.geneanet.org/fazery?lang=en&pz=kilian&nz=monsart&p=jean&n=bourveau&oc=7

https://gw.geneanet.org/aperson?lang=fr&iz=10449&p=joseph&n=le+bourveau&oc=2

JEAN LE BOURVEAU (1697-1769), Kerlasiou (Kerlaziou)

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Cloche de 1735 conservée en l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 2 juin 2019.

Cloche de 1735 conservée en l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 2 juin 2019.

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Enfin, c'est le fabricien de l'année en cours qui est nommé : JEAN BOURVOS.

Il est tentant d'y lire JEAN BOURVEAU, le mari ou le fils de Marie Marzin.

Par ailleurs, le clocher porte l'inscription I : BOVRVEAU : F juste au dessus de la galerie, coté sud. Juste au dessus, une date est inscrite, on aimerait y lire 1735, mais elle est érodée. 

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Cloche de 1735 conservée en l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 2 juin 2019.

Cloche de 1735 conservée en l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 2 juin 2019.

Chambre des cloches de  l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 2 juin 2019.

Chambre des cloches de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 2 juin 2019.

Chambre des cloches de  l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 2 juin 2019.

Chambre des cloches de l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 2 juin 2019.

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L'INSCRIPTION DU  FONDEUR DE CLOCHE. Jean-Baptiste LE BEURRIEE DE LA RIVIERE.

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Derrière l'inscription "I * B * LE * B * DE * LA * RIVIERE * LAINEE * MA * FAIT * A *BREST * EN L'AN * 1735", nous pouvons identifier un membre de la grande lignée de fondeurs de cloches, les Beurier (orthographié parfois Beurrié, parfois Beurrier ou Le Beurrié, ou encore Le Beurriée, le nom fut définitivement fixé par le tribunal civil de Brest, le 2 septembre 1824, sous la forme Le Beurriée. ) de la Rivière.  Les initiales I.B. peuvent correspondre à "Jean-Baptiste" . La mention "l'aîné" indique qu'un autre fondeur du même nom est actif en même temps : son frère.

La seule mention d'un "Jean-Baptiste Beurier de la Rivière" est signalée sur une cloche de la chapelle Saint-Roch de Daoulas, avec la date de 1732 et la qualification de Fondeur du roi à Brest. Mais je n'ai pu vérifier cette information. La cloche actuelle de cette chapelle  a été fondue par Alphonse Viel.

Je pense que nous pouvons assimiler ce "Jean-Baptiste" à "Jean Le Beurrier de la Rivière", frère aîné de Jean-François, également fondeur. Ils ont fondu en commun la cloche de Lampaul-Guimiliau en 1715, qui comporte le même type d'inscription (mais en latin). Ils signent JOANNES LARIVIERE LE BEVRIEE ET IOANNES FRANCISCVS LE BEVRIEE. C'est le bourdon, qui pèse 4000 livres et a 1,62 m de diamètre.

De même, ils co-signent les cloches suivantes :

  • Deux cloches à Milizac (dont une de 900 livres) le 18 avril 1717.
  • Une cloche à Plouguerneau en 1718 (pour 224 livres 5 sols puis 420 livres)
  • La cloche de Bodilis en 1719 JOANNES . LE .BEVRRIEE . DE . LA . RIVIERE JOANNES . FRANCISCVS . LE . BEVRRIEE . DE . LA . RIVIERE ME .FECERVNT 
  • la cloche de Guiclan en 1729

Jean[-Baptiste] et Jean-François sont qualifiés de fondeurs du Roi à Brest.

 Jean-Baptiste fondit seul :

  • Des cloches à Saint-Pierre-Quilbignon (Brest) en 1720,
  • à Saint-Thomas de Landerneau en 1822 : une cloche de  800 livres de poids, payée 600 livres, "d'un bon timbre sonnante,  d'un bon ton qu'elle s'accommode avec les deux autres cloches"
  • à la chapelle Notre-Dame-des-Anges à Landivisiau en 1725
  • à Plougastel-Daoulas en 1726 (refonte de la cloche de l'horloge, qui était fondue)
  • à Milizac le 9 octobre 1727  (poids 500 livres, payée 650 livres)
  • à Pleyber-Christ en 1727 (grosse cloche payée à 5 sols la livre de métal)
  • à la chapelle Sainte-Anne de Milizac, le 23 décembre 1727
  • à Bodilis en 1727 encore, une cloche payée 296 livres 8 sols, fondue à Landerneau 
  • à la chapelle Saint-Eloi de Plouarzel, en 1729
  • à Plouzévédé en 1730, payé 451 livres 25 sols "pour avoir fondu la grosse cloche, remis à sa place et le palan pour la monter)
  • à la chapelle Saint-Roch à Daoulas (cf supra) en 1732
  • à Sainte-Mélaine de Morlaix en 1732 (un timbre de 27 livres)
  • à Plougonvelin en 1742, une cloche payée 353 livres
  • à Camaret en 1754.

Castel et Thomas reproduisent sa signature, dont on constate qu'elle n'emploie que le prénom "Jean" :

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Signature de Jean-Baptiste Le Beurriée de la Rivière (in Castel et Thomas 1987)

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Ce sont tous les deux les fils de Jacques BEURRIER DE LA RIVIÈRE, né vers 1656 à La Colombe (Manche) tout près de Villedieu-les-Poêles, qui s'installa à Vannes où il épousa Jeanne Le Douarain (1665-1726). Il décéda à l'âge de 30 ans le 24 octobre 1686 , à Saint-Patern de Vannes.

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Jacques I BEURIER DE LA RIVIÈRE (v.1656-1686), père de Jean-Baptiste et de Jean-François.

"Jacques BEURIER DE LA RIVIÈRE, (alias LE BEURIER). Fondeur à Brest [?], puis à Vannes, et époux de Jeanne Le Douarain. Il fit, en 1683, deux cloches pour l'abbaye de Lanténac, et mourut en 1686. Son fils posthume, Jean-François, né à Vannes le 15 novembre 1686, devint fondeur à Vannes. Quant à sa femme, Jeanne Le Douarain, elle se remaria au fondeur Le Soueff. Le frère de Jacques, Etienne Beurier, était également fondeur. "

Selon la généalogie de David Dousse, Jacques LE BEURIER DE LA RIVIERE, Maître fondeur de cloches, dindandier, et Jeanne Douarain eurent trois fils, Jean-Baptiste, Yves  et Jean-François :

 

  • ♀ Vincente LE BEURIER 1683-1685

  •  Jean Baptiste LE BEURRIER, Sieur de la Rivière ca 1684-/1754 marié avec ? ?

  • Yves LE BEURIER 1685-

  • Jean François BEURIER, Saint-Patern - Vannes 15 novembre 1686-Brest Saint-Louis, 20 octobre 1756, Maître fondeur, marié entre 1710 et 1728 avec Marie PILOT 1697-1759

     

 

 

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L'installation à Brest de Jean [-Baptiste] Le Beurrier, sieur  de la Rivière.

Il avait 2 ans au décès de son père. Sa mère Jeanne Le Douarain épousa un autre fondeur de cloches venu de la région de Villedieu-les-Poêles, Thomas LE SOUEFF, et on peut penser que celui-ci lui fut un père adoptif (tout comme pour son frère Jean-François). En effet, on le retrouve à Brest, quartier des Sept-Saints, comme Thomas Le Soueff, et c'est comme maître-fondeur de cloche à Brest qu'il se fit connaître.  

Il épouse en 1718 Françoise Sandon, fille d'un maître tapissier. Neuf enfants naissent de cette union, dont Jacques [II].

Sous le prénom de Jean, il est mentionné dans un acte du  août 1718 à Brest : Liste et estimation des meubles et objets que veut mettre en loterie Marie-Jeanne Audinay, veuve de J.B Sandon, marchand-tapissier, et qui sont déposés chez son gendre, Jean Le Beurier de la Rivière, maître-fondeur du roi au port de Brest, six pièces de tapisserie de haute tisse, fine, à verdure, 600 ¹, un tourne-broche, 36 ¹, etc. 

On signale aussi que le 26 Novembre 1720, Jean Le Beurier, sieur de la Rivière, maître fondeur pour le Roy, demeurant à Brest paroisse des Sept-Saints, visite les quatre cloches du Creisker (Bulletin diocèsain d'Histoire et d'Archéologie).

 

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Jacques [II] LE BEURRIER LA RIVIERE, fils de Jean-Baptiste.

Notre Jean-Baptiste LE BEURRIER LA RIVIERE, Sieur de la Rivière, né vers 1684, décédé avant 1754, Maître fondeur, marié avec Françoise Sandon, eut 6 (ou 9 ?) enfants :

  •  Marie Jeanne LE BEURRIER 1719-1734

  • Jeanne Barbe Thérèse LE BEURRIER 1720-1776

  • Jacques LE BEURRIER LA RIVIÈRE 1724-1797

  • Élie François LE BEURRIER 1726-

  • Michel Philippe LE BEURRIER 1728-

  • Jeanne Marie Françoise LE BEURRIER 1731-

Parmi ceux-ci, c'est Jacques qui reprit le métier familial :

 LE BEURRIER LA RIVIÈRE Jacques (Brest, 21 février 1724 - Brest, 1797), fondeur : Fils de Jean, maître fondeur, Jacques Le Beurrier épouse en août 1754 Marie-Josèphe La Test. Veuf, il se remarie avec Françoise Noëlle Ursule de La Mare qui lui donne un fils. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, il est fondeur du roi, fournisseur au port et partenaire de la marine, ayant obtenu le marché pour les clous de cuivre . En 1772, il est expert à Saint-Thégonnec pour une cloche de 3670 livres fondue par Guillaume de Morlaix, "cloche vissée [viciée] en son couronnement et défectueuse". et que des ouvriers maladroits ont fêlée en la hissant dans la tour. Il fond une cloche pour Saint-Thomas de Landerneau en 1776. Il est expert à Tréflez en 1777 et à Saint-Thomas de Landerneau en 1784 (il est dit alors "fondeur et fournisseur du roi"). En avril 1789, il participe à l'assemblée générale du tiers-état de la ville en tant que député de plusieurs habitants qui ne forment ni corps ni corporation.  Membre du conseil général révolutionnaire dès juillet 1789, il est élu notable du conseil général de la commune en mars 1790.  Mais en août 1790, il est promu officier municipal pour remplacer Gabriel Duplessis-Smith et il conserve cette fonction sans discontinuer jusqu'en janvier 1793. Au cours de cette période, il est notamment administrateur de l'hôpital de septembre 1790 à février 1792. Durant la Convention, il est détenteur du marché pour la fonte du cuivre de la marine et est un temps attaché à la fonderie des canons. Il meurt en thermidor an V (juillet 1797). 

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Jean-Baptiste, présent à un baptême le 19 mars  1718 à Brest, quartier des Sept-Saints : 

Famille « le soueff de Montalembert

https://gw.geneanet.org/jmignon2?lang=fr&p=rene+francois+marie&n=soueff+le+de+montalembert

http://lemarois.free.fr/jlm/data/r32malherbe.html

1711 - Catherine-Jeanne (ou Jeanne-Catherine) SOUEFF x Louis ROBERT d'où

1. Louis-Thomas °21.7.1711 Brest les Sept Saints (parrain: Thomas LE SOUEFF sieur signr le SOUETT, Jean LE DOARIN signe LE DOUARIN)

2. Marie-Françoise °4.8.1712 Brest les Sept Saints (parrain: François RABBY marchand, Marie-Anne PERRIER veuv de DE BELOIS chirurgien major de la marine elle signe Perrier Beloy, signatures: Antoine Raby Le Soueff Jan La Rivier La Beurrié)

3. Marie-Louise °19.3.1718 Brest les Sept Saints (parrain: Louise Sébastien de LACRAMPE lieutenant dans le régiment de Louvigny, marraine: Marie-Perrine ROME, jeune fille, signatures : Jan La Beurriée de la Rivière Jean François Le Beurriée Janne Le Duc Josèphe Romé François Larivière Elisabeth Soueff Caum Lévesque)

 

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Jean-François Le Beurrié de la Rivière, frère de Jean-Baptiste.

Né à Vannes le 15 novembre 1686 et mort à Brest le 27 octobre 1753. Il épouse à Brest Marie PILLOT, née à Londres, élevée en France depuis 1697 et à Brest depuis 1720, qui lui a donné 5 enfants entre 1723 et 1731. 

Il a fondu seul :

  • deux cloches à Tréflez en 1716
  • une à Bodilis en 1718 (acompte de 150 livres)
  • à Quimerc'h en 1720
  • à Saint-Pol-de-Léon en 1721 (il reçoit 164 livres puis 151 livres 15 sols)

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Les autres fondeurs de cloche de la famille LE BEURRIÉE.

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A. LES BEURIER de VANNES

Joseph Le Beurier, maître fondeur à Vannes, marié à Madeleine Chevrier, dont il a au moins cinq enfants entre 1715 et 1723. Fond deux cloches à Vannes en 1715, avec Etienne, qui suit. Décédé à Vannes, le 19 septembre 1733. Et fondeur de la cloche de Carmesse en Neuillac. 

Etienne Le Beurier, sieur des Jardins -dit Le Beurrier des Jardins-, maître-fondeur à Vannes,  demeurant au quartier du Méné à Vannes,  fils de Joseph et frère de Jacques I (et donc oncle de Jean-Baptiste) . Décédé le 2 avril 1719. Son épouse Suzanne Delabaye appartenait aussi à une famille de poêliers normands, en eut plusieurs enfants, une fille qui épousa un chirurgien, un fils qui entra dans les ordres et Joseph Le Beurier qui, après la disparition de son père en 1719, continua à fondre des cloches jusqu'à sa mort en 1734 (Le Pesant). Il fond deux cloches pour la paroisse de Bignan en 1695 et 1698, et deux autres pour Vannes avec Joseph.

A. D Morbihan. 6E 765 : 18 octobre 1694 : Bail de 7 ans passé entre Dlle Jeanne Gainche demeurant rue Saint Gwénaël paroisse Sainte Croix et Etienne Le Beurier Me fondeur.

Archives départementales du Morbihan : 6E 765 http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/immeuble-6-place-cabello-vannes/49dddd7c-90ba-4007-8bb5-8fa0aac60f48#historique

 

 

Jeanne Le Beurier épouse en 1718 Julien Huet, fils de Guillaume Huet, fondeur établi à Sainte-Melaine à Morlaix. Paroisse du Méné à Vannes

Il fond en 1721 les cloches de Neuillac et de Mûr ; en 1728 celle de Saint-Jean de Mûr ; en 1732 de Sainte-Suzanne de Mûr ; le 16 mai 1745 celle de la chapelle du Pont-d'Ars en Saint-Jacut ; en 1763 celle de Saint-Eloi en Ploudaniel (29) ; le 13 janvier 1765 une cloche pesant 1377 livres pour Noyal-Pontivy ; le 26 octobre 1766 une cloche pour Mohon ; in 1773, il refond la cloche de la chapelle de Saint-Cado en Nostang.

 Jeanne Le. Beurrier, supposée soeur de Joseph deuxième du nom, épouse un de ses voisins de la paroisse du Mené, nommé Julien Huet, né à Morlaix, évêché de Tréguier. Guillaume Huet, établi maître fondeur à Morlaix est présumé d'origine normande. Il n'est pas possible de dénombrer les cloches sorties des mains de Julien Huet, car durant une soixantaine d ' années, il exerça son art à travers nos campagnes, faisant étape à Missiriac,- Plouhinec, Saint-Jacut, Noyal-Pontivy, Saint- Goustan, Nostang, Inizio... et beaucoup d'autres-paroisses. Après une si longue et noble tâche, il s'éteignit, en 1777, rue des Douves du Mené à Vannes, laissant après lui au moins une fille. Renée, cette fille, avait contracté mariage avec un normand du diocèse de Coutances, Joachim-François Châtel, en résidence à Lorient (1774). - Hervé du Halgouet

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B. LES LE BEURRIÉE de BREST.

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Cette famille venue de Vannes passa du quartier des Sept-Saints (au pied du château, contre la Penfeld) à celui de Saint-Louis, l'église des Sept-Saints ayant été désaffectée en 1702 au profit de celle de Saint-Louis.

René-Claude LE BEURRIÉE (Brest 15 décembre 1731-1774), fils de Jean-François. Il épouse à Brest (Saint-Louis) le 26 novembre 1756 Hélène Jeanne GILBERT originaire de Paramé, dont il eut 2 enfants en 1759 (Julien, qui suit)et 1763. Il a fondu 2 cloches pour Ploumoguer, en 1760 et en 1765.

— Julien François Marie LE BEURRIÉE (24 septembre 1759 Saint Louis - Brest, décédé le 20 Mars 1818 à Brest), fils de rené-Claude,  Fondeur; Conseiller Municipal de Brest (1809-1818), Membre de La Fabrique de St Louis (1810-1818). Il épousa Marie-Olive Pincemin (1760-1828), fille de Noël Pincemin, maître pilote, baptisé aux Sept-Saints en 1712 et décédé à Saint-Louis de Brest en 1770. Il a 7 enfants entre 1784 et 1798. En 1789, il habite rue d'Aiguillon et paie 36 livres de capitation. En 1790, est commissaire des pauvres à Brest. Lors de la fête de la déesse Raison, célébrée à l'église Saint-Louis le 30 novembre 1793, de nombreux objets religieux étant mis en vente, il acquiert les chandeliers du maître-autel, deux grands candélabres et le lutrin, qu'il cache soigneusement dans sa cave. Le 14 janvier 1804, il les restitue à la fabrique au prix qu'il les avait achetés. En 1793, il reçoit 57 livres 3 sols pour supprimer les armes, écussons au pupitre et à un chandelier ainsi qu'à la grosse lampe de cuivre. Le 6 janvier 1794 (décret du 17 nivôse an II), il est chargé avec un autre fondeur, Neveu (nommé officier municipal après Thermidor), de fondre toutes les cloches du Finistère, du Morbihan, d'Ille-et-Vilaine, des Côtes du Nord et de la Manche. Ces cloches devaient, à la demande de Jean Bon Saint-André, qui voulait développer la fonderie de canon du port de Brest, être transformées en 50 canonnades et en canons. Toutes les cloches, sauf une par paroisse, avaient été descendues. Brest reçut les cloches du district de Pont-Croix, 146 de celui de Châteaulin, 100 de celui d'Auray. Celles du Haut-Léon furent rassemblées sur le quai de Léon à Landerneau. Au début de l'Empire, 100 cloches avaient échappé à la fonte. Elles furent restituées à leur paroisse ... ou à d'autres.

https://gw.geneanet.org/garric?lang=en&p=julien+francois+m&n=le+beurriee  

— Julien Marie Le BEURRIÉE (Brest 1790 -), fondeur, 

etc.

 

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Cloche de 1735 conservée en l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 2 juin 2019.

Cloche de 1735 conservée en l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 2 juin 2019.

Cloche de 1735 conservée en l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 2 juin 2019.

Cloche de 1735 conservée en l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 2 juin 2019.

Cloche de 1735 conservée en l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 2 juin 2019.

Cloche de 1735 conservée en l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 2 juin 2019.

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LES FIGURES : CROIX ET MÉDAILLON DE LA VIERGE À L'ENFANT.

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La croix en calvaire , sur trois degrés, et décorée de rinceaux est commune à la plupart des fondeurs de cloche du XVIII et XIXe siècle en Finistère.

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Cloche de 1735 conservée en l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 2 juin 2019.

Cloche de 1735 conservée en l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 2 juin 2019.

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Le médaillon rectangulaire de la face opposée représente une Vierge à l'Enfant, au dessus de rinceaux.

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Cloche de 1735 conservée en l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 2 juin 2019.

Cloche de 1735 conservée en l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 2 juin 2019.

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La couronne.

Elle est à six anses, ornées de  têtes. Le nombre habituel d'anses est de 4, le nombre de 6 tient compte du poids de la cloche.

 

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Cloche de 1735 conservée en l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 2 juin 2019.

Cloche de 1735 conservée en l'église de Ploéven. Photographie lavieb-aile 2 juin 2019.

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LES CLOCHES ACTUELLES.

Elles sont au nombre de deux. Leur inscription est difficilement lisible du sol. Je peux dire que pour l'une  l'inscription est :

 

St MEEN PATRON DE PLOEVEN

PRIEZ POUR NOUS

PARRAIN  C. PHILIPPOT

MARRAINE  M. DOARÉ.

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L'autre porte le nom de MARIE JEAN au dessus d'une Vierge à l'Enfant couronnée.

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Sur la face exposée à l'est, je lis sur "Marie Jean" :

JADIS COMME DEMAIN

PLOEVEN

[crucifix]

MARIE-THERESE QUINNIOU, MARRAINE

JEAN MARZIN  PARRAIN

ANNA DENNIEL

JEAN FOREY MAIRE

FRANÇOIS SAVINA, RECTEUR

ETS ----------------------

Jean Forey fut maire de 1989 à 2001.

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Sur la voisine, je lis :

MARIE-THERESE FOREY, MARRAINE

ANDRÉ BRESOT PARRAIN

MARIANNE ----

RENE ----

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On notera enfin que la Liste des recteurs affichée dans l'église signale qu'après la tempête de 1735,  la plus grosse des cloches de Ploéven "a été refondue chez BRIENS LOUVIERE, à Morlaix en 1735". Cette erreur témoigne néanmoins peut-être d'une cloche qui provenait de cette fonderie active au XIXe siècle.

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Ploéven.  I. Église de Ploéven, la cloche de 1735.

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ANNEXE.

extrait des archives : la chute de la cloche en 1735.

 

"Le neuf février mil sept cent trente cinq il y eut une si grande tempête pendant 24 heures que la curie et la pierre triangulaire vinrent à bas vers les trois heures après midy et les deux images qui sont st Pierre et st Jean placés du coté gauche sur la croix dans le cymetière et vers les quatre heures trois quart la grande cloche de la tour, pesant environ six cent livres fut levée en l'air et jettée sur les tombes des MARZIN du coté du reliquaire [ossuaire] et les deux autres dans le reliquaire dont l'une pesait environ quatre cent cinquante et l'autre environ trente et la tour sur les cloches depuis la plateforme et environ 1700 [17 heures?] la pointe de la tour avoit esté encore jetté sur l'église d'un coup de tonner et les bannières dans l'église après avoir esté tirées de leur armoires mais les cloches n'eurent point de mal. Voilà pourquoi il n'est pas à propose de relever la tour aussi haute comme auparavant. Il y a encore environ 60 ans au dire des anciens que la tour fut encore jettée a bas au gros temps et les cloches furent encore toutes brisées comme cette année cy."

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SOURCES ET LIENS.

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— CASTEL (Yves-Pascal), 1987, Artistes en Bretagne, dictionnaire des artistes artisans et ingénieurs en Cornouaille et en Léon sous l'Ancien-Régime. avec Tanguy Daniel et Georges-Michel Thomas. 

 

— LE BRIS (Jean), CGF 797 : panneaux explicatifs généalogiques dans l'église

— PÉRENNÈS (Henri), 1940, Ploéven, Notices sur les paroisses du diocèse de Quimper et du Léon, Bulletin Diocésain d'Histoire et d' Archéologie  de Quimper ( BDHA) 

https://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/bdha/bdha1940.pdf

— SUTTER (Eric) 2006, La campanographie française

http://campanologie.free.fr/pdf/La_Campanographie_francaise.pdf

— TCHORSKI, épigraphie campanaire

http://tchorski.morkitu.org/1/epigraphie-01.htm

Hervé du Halgouet 1949, Vieux sons de cloches

https://broceliande.brecilien.org/IMG/pdf/spm_1949_cloches.pdf

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Published by jean-yves cordier - dans cloches Ploéven
5 mai 2019 7 05 /05 /mai /2019 20:16

L'abbé de Landévennec Jehan du Vieux-Chastel et la cloche de 1513 de l'église de Landévennec.

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Voir sur Landévennec :

 

 

 

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Voir aussi :

 

et  : Mes 150 articles sur la Presqu'île de Crozon.

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Voir sur les cloches :

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Présentation.

Les deux cloches de l'église de Landévennec sont remarquables par leur ancienneté. La plus petite cloche, qui sonne à la volée,  date de 1513 et appartenait à l'abbaye de Landévennec ; elle porte le nom et le sceau de l'abbé Jehan du Vieux-Chastel. C'est l'une des plus anciennes cloches de Bretagne. Diamètre  0,62 m à la pince pour une hauteur de corps de 0,55 m.
La seconde, nommée MARIE-ANNE, date de 1703 et sonne les coups sous l'effet d'un marteau.
Elles sont aujourd'hui électrisées.

Le clocher est classé par arrêté du 11 mai 1932, fiche Mérimée PA00090041, mais rien n'indique que la cloche vénérable soit classée.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00090041

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Clocher de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Clocher de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Si l'église, dans sa structure, semble remonter à la fin du XVe siècle ou au début du XVIe siècle, le chevet porterait (C. Douard) la date de 1652 et les armes de Pierre Tanguy, abbé de Landévennec, tandis que la façade occidentale, appareillée en pierre jaune de Logonna, porte la date de 1693 sous le blason que j'attribue à Jacques Tanguy , neveu et successeur de Pierre Tanguy à la tête de l'abbaye. (*). La construction progresse ensuite vers l'élévation sud et le porche, dont le fronton porte le chronogramme de 1699. La grosse  cloche porte la date de 1703, cohérente si on situe la construction du clocher après celle de la façade ouest en 1693. Louis Chauris, par son étude lithographique, montre que ces datations ne sont que des repères dans une évolution complexe. Enfin, la sacristie a été ajoutée en 1740 (inscription).

 

(*) C. Douard fait dater cette façade et le clocher de 1659.

Voici la photographie du blason du pignon ouest sur laquelle se fonde ma datation. Il a été martelé mais on reconnaît (en le comparant à celui d'Argol) l'écartelé en 1 et 4 d'azur à l'aigle d'or accompagné de [2 ou ] 3 étoiles de même et en 2 et 3 d'azur à la colombe d'argent tenant en son bec un rameau d'olivier de sinople (en extrapolant les émaux et métaux en fonction des données de documentation).

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Armoiries de l'abbé de Landévennec Jacques Tanguy et date de 1693 sur le pignon occidental de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Armoiries de l'abbé de Landévennec Jacques Tanguy et date de 1693 sur le pignon occidental de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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La tour carrée abritant la chambre des cloches est surmontée d´une flèche polygonale peu ajourée et aux arêtes figurant des têtes humaines. "De telles flèches à arêtes sculptées figurant des têtes humaines existent aussi à Dinéault (chapelle Saint-Exupère de Loguispar), à Brasparts (église paroissiale Notre-Dame et Saint-Tugen) ou encore à Pleyben (chapelle de la Madeleine) et l'hypothèse qu'il s'agisse d'un même atelier de maçons ou de tailleurs de pierre n'est pas à exclure." (C. Douard)

Dinéault est proche de Landévennec. Le clocher à galerie et flèche et le pignon ouest à fronton cintré de la chapelle de Loguispar  sont de 1669.

:

http://www.lavieb-aile.com/2017/03/le-calvaire-de-la-chapelle-saint-exupere-a-dineault.html

La chapelle Sainte-Madeleine de Pleyben n'est guère éloignée non plus. Son calvaire date de 1652.Voir :

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-de-la-madeleine/e42ecf8e-12b6-478a-8257-6818242ad23e

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Clocher de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Clocher de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Les deux cloches n'ont pas la même origine, puisque la plus petite provient, à une date non déterminée, de l'abbaye elle-même, dont elle porte le sceau, tandis que la plus proche, datant de 1703, appartient dès le début à l'église paroissiale.

On n'accédait à la chambre des cloches que de l'extérieur, en posant une échelle jusqu'à l'angle sud-ouest du toit, puis en montant prudemment la volée de marches parallèles au gable droit du pignon, puis en s'aventurant sur les pierres posées sur les cotés sud et est de la tour.

Jadis, des cordes écartées par des tanguons appendus à la chambre actionnaient les cloches et pénétraient par le toit jusqu'à la base de la nef. (voir CPA) Les cloches sont désormais électrisées et leur maintenance est confiée à une société spécialisée.

(CPA) : https://www.delcampe.net/fr/collections/cartes-postales/france/landevennec/landevennec-leglise-paroissiale-tres-bon-etat-738695030.html

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Clocher de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.
Clocher de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Clocher de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Cloches de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Cloches de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Description de la petite cloche de 1513.

Ronan Pérennec, et Annie Bardel ont eu la chance d'observer ces cloches de près et d'en donner une description ; ils écrivent :

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"En mai 1993, profitant des échafaudages d’un chantier de restauration, nous avons eu la possibilité d’avoir accès aux cloches de l’église paroissiale dans de bonnes conditions. Les inscriptions mentionnées ci-après ont été déchiffrées par le père Filibert Guernalec, OSB, Loïc Bellec et Ronan Pérennec. Un descriptif des cloches a été publié par R. Lars, Landévennec, les cloches de l’église paroissiale, dactylographié, juin 1993.

"D’un diamètre de 0,62 m à la pince pour une hauteur de corps de 0,55 m, elle est particulièrement décorée (fig. 9 et 10). Aux moulures du cerveau et de la partie basse de la jupe s’ajoute en effet une inscription se développant sur un double registre encadré de filets. L’écriture, de style gothique, est agrémentée de décorations : ostensoir encadré de deux colombes… Les lettres s’inscrivent dans un registre de 4,5 cm de hauteur. Bien que leurs gabarits aient été très raffinés et ornementés, elles sont bien formées, ce qui en facilite grandement la lecture. On peut ainsi lire :

LAN MVCTXIIIPOR LABAIE DE LANTEGVENEC FAICTAU TEPS DE LP IEHAN

DV VIELCHATEAU ABE DVDIT LIEV S GVENOLLOAY

["L'an 1513 pour l'abbaie de Lanteguenec faict au temps de Jehan du Viel Château abbé dudit lieu S. Guenolloay"]

Les deux sceaux de l'abbé encadrent un médaillon rectangulaire de 7 cm de hauteur pour 5,4 cm de largeur. Ce dernier représente une Vierge à l’Enfant sous un dais gothique ornementé.

Par ailleurs, le sceau de l’abbaye figure lui aussi sur la cloche. Il est circulaire (5 cm de diamètre), et représente une église sur fond d’hermines. Les inscriptions figurant autour des armes de l’abbaye sont difficilement déchiffrables, hormis

(O) ? SB MONASTERIUM.

L’usure de la pince donne visuellement à la cloche l’aspect d’un bord ébréché. Ce phénomène est sans doute aggravé par la corrosion due au milieu marin : la deuxième cloche du campanile, qui fut réalisée pour la paroisse, bien que plus récente (1703), présente le même aspect." (Bardel et Pérennec)

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Cloche de 1513 de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Cloche de 1513 de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Les caractères sont particulièrement recherchés, puisque dans ces lettres en écriture minuscule  gothique aux fûts droits, sans courbes et aux hastes fourchus, les traits sont perlés par de multiples boules qui se greffent sur leur bord (le -b- de ABE).

Je ne vois ni ponctuation entre les mots, ni signe d'abréviation.

Sur la face visible de la rue, nous parvenons à lire

...BAIE DE LANTEGVENEC

...EAU ABE DVDIT LIEV

avec le sceau de l'abbaye en dessous.

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Cloche de 1513 de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Cloche de 1513 de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Le sceau de l'abbaye (une église sur fond d'hermines entouré d'inscriptions)  a été relevé ainsi par Bardel et Pérennec:

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Cloche de 1513 de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Cloche de 1513 de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Mon cliché en rend compte ainsi :

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Cloche de 1513 de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Cloche de 1513 de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Le sceau de l'abbé qui a fait réaliser cette cloche, Jehan du Vieux-Chastel est visible sur le coté nord de la cloche, et après de multiples essais au téléobjectif, j'obtiens cette image sur laquelle se voient, en dessous de l'abbé, ses armoiries à trois fasces accompagnées d'hermines.

"Jean du Vieux-Châtel (†1522), fut le dernier abbé régulier du monastère avant l’introduction du système de la Commende : ses successeurs sont nommés par le roi et non plus élus par leurs frères. En 1648, Dom Noël Mars en parle ainsi : « Religieux de Landévennec dès l’an 1477, [il] fut eslu environ l’an 1497. Il semble que comme cet abbé devoit estre le dernier de la robbe, que la divine Providence l’inspira de faire travailler à plusieurs réparations, tant de l’abbaye de Landévennec qu’en ses Prieurez. »

Ses armoiries sont apposées à deux reprises sur la cloche de 1513, sur deux sceaux de 4 cm de largeur pour 6,8 cm de hauteur. On y voit, sous un dais, un personnage en robe, auréolé, tenant une crosse dans la main droite et un livre ouvert sur sa poitrine. Le traitement iconographique s’accompagne d’une inscription difficilement lisible :

ABATIS DE LANVENEC / IO DE VETERI CASTRO

" (Bardel et Pérennec)

IOHANNES DE VETERI CASTRO est la forme latine de Jean du Vieux-Chastel, sous laquelle il apparaît dans les actes de l'abbaye (comme par exemple le nécrologe).

Voir de plus amples développements dans l'article sur son gisant :

http://www.lavieb-aile.com/2019/05/le-gisant-de-jehan-du-vieux-chastel-abbe-de-landevennec.html

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Cloche de 1513 de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Cloche de 1513 de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Un cliché de la face est de la cloche montre le deuxième sceau, ainsi que le " médaillon rectangulaire de 7 cm de hauteur pour 5,4 cm de largeur. Ce dernier représente une Vierge à l’Enfant sous un dais gothique ornementé".

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Cloche de 1513 de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Cloche de 1513 de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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La cloche de 1703 ne porte que peu d'inscriptions visibles pour l'observateur depuis le sol.

Je ne vois pas la mention de son nom MARIE-ANNE, mais je vois les signes très espacés.

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Cloche de 1703 de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Cloche de 1703 de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

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Deux cloches vénérables.

Une cloche datant de 1702, cela n'est pas fréquent en Bretagne. La cloche du Faou, fondue à Brest par Thomas Soueff et 1714, et sa sœur fondue par le même Le Soueff en 1712 pour le Prêcheur, sont déjà des antiquités fort précieuses.

Mais une cloche de 1513 !

Pourtant, ce n'est pas la cloche la plus ancienne du Finistère, puisque'elle est précédée par la cloche de la chapelle du Guéodet à Quimper, aujourd'hui installée sur la cathédrale, et qui date de 1312.

Dans cette compétition, il faut distinguer les cloches encore en fonction de celles qui sont conservées au sol. Voici quelques données :

  • Le Puy-en-Velay (Haute-Loire) : fin XIIe siècle,
  • Fontenailles (Calvados) : 1202. (230 kg) . Elle est conservée au Musée Baron Gérard à Bayeux.
  • Sidiailles (Cher), datée de 1239, est la plus ancienne en activité.
  •  La cloche de Landas, église Saint-Vaast de 1285, 70 cm de diamètre,  en activité. 
  • Marines (Val d'Oise) : la cloche mesure 0,47 m de haut, 0,35 de long pour un poids de 265 kg. 
  •  Arlanc (Puy-de-Dôme),
  • Le Moutier-d'Ahun (Creuse),
  • Gros-Horloge de Rouen (Seine-Maritime),
  • Saccourvielle (Haute-Garonne),
  • Le Tech (Pyrénées-Orientales),
  • La Villedieu (Dordogne)
  • les deux cloches de l'église Saint-Georges de Haguenau (Bas-Rhin).
  • l'église de Fouqueure (Charente), se trouvent deux cloches de la fin du xiie siècle, 
  • La cathédrale Saint-Étienne de Metz comporte une cloche datée de 1398 qui sonne en La dièse.
  • Une autre cloche ancienne de cette cathédrale a été fondue en 1413, elle pèse environ 2 tonnes, mesure 1,20 m de hauteur et 1,56 m de diamètre inférieur. Elle sonne les heures en Ré dièse.
  • Le beffroi d'Obernai (Bas-Rhin) abrite un bourdon de 1429 du fondeur Hans Gremp et une autre cloche de 1474 du fondeur Lamprecht Johannes.
  • L'église Saint-Thibaud de Brageac (Cantal) abrite une cloche de 1466 la plus vieille du département.
  • Le bourdon de la cathédrale de Strasbourg  date de 1427

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La cloche de l'abbaye de Landévennec a très vraisemblablement été fondue sur place par des fondeurs itinérants. On sait par un procès-verbal de 1603 que, dans le dernier tiers du xvie siècle, l’abbaye possédait au moins trois grosses cloches. On n’a pas de vestiges repérables de leur fabrication, ni d’ailleurs de celles qui les ont directement précédées.

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Des hypothèses sur la cloche de 1513 par A. Bardel et R. Pérennec :

 

 

 

"Quand et comment cette cloche, coulée pour l’abbaye, a-t-elle été récupérée par la paroisse de Landévennec ? Cette dernière dépendait de l’abbaye, le « vicaire perpétuel » qui la desservait étant à nomination directe de l’abbé. Du reste, jusqu’à la construction de l’actuelle église paroissiale au milieu du xviie siècle près de Port-Maria, en bord de mer, le siège de la paroisse se trouvait juste à côté de l’entrée du monastère : si les vestiges de l’église ne sont plus visibles actuellement, le dernier état de l’enclos cimétérial est donné par les parcelles 1170 et 1171 du cadastre.

Si l’on ne connaît pas de façon certaine la date du transfert, on peut émettre des hypothèses, qui sont loin d’être exclusives.

La première consiste à envisager le don ou la vente d’une cloche à la paroisse sous l’abbatiat d’Arnoult ou Arnulphe Briant. Ce dernier fit en effet refaire la lanterne et « le grand clocher d’aprésent couvert d’ardoize, accompagné de plusieurs petits tourellons de mesme ». La date des travaux est connue par une inscription portée sur un pilier neuf à la croisée du transept : « L’an mil cinq cent quarante hoict ce pillier cy fut faict et construict avec ses arches, tour, et tout ce qui suit par honeste. » La reconstruction du clocher nécessitait au préalable la dépose des cloches. Pourquoi ne pas envisager que cet abbé ait pu en profiter pour en offrir une à la paroisse ? Il se pourrait d’ailleurs que la raison première ait été la volonté de faire de la place pour une cloche qu’il aurait lui-même fait fondre, et portant ses armoiries. L’intérêt porté par cet abbé au clocher de l’abbatiale est manifeste : Noël Mars relate que « ses armes sont de tous les costez tant sur les murailles que dedans les vitres, qui sont d’azur à trois guidons d’or ». Il se fit de plus « enterrer dans un grand sépulcre de pierre, dessous le clocher ».

Le fait que dans ce cas de figure ce soit une cloche neuve qui ait été offerte ou vendue, puisqu’elle n’avait que 35 ans, ne doit pas forcément surprendre. Les abbés n’étaient pas toujours très respectueux des travaux de leurs devanciers ou des signes de leur activité. Témoin le blason d’Henry Morillon découvert enfoui dans les fondations d’un mur postérieur.

Cette hypothèse du transfert de la cloche du temps d’Arnulphe Briant pourrait être corroborée par l’histoire postérieure du monastère. En effet, un procès-verbal de 1603 nous apprend que les Mesgouez, bénéficiaires de l’abbaye entre 1577 et 1606, « auroienct prins aussy faict rendre et fondre en leur mannoir de Trevalet pour en servir de canon deux des plus grosses cloches de la dicte abbaye depuis peu des jours auroict ledict sieur Marquis faict abattre du clocher une aultre grosse cloche quy restoict à mesme dessein de la faire fondre et en servir de canons ».

Un des témoins entendu par le Sénéchal de Carhaix, Hervé Le Magadur, maçon, dépose d’ailleurs avoir vu le « sieur de C/moalec faire descendre de la tour de ladicte abbaye une grosse cloche faire briser en pièces et porter au mannnoyre de Trevalet en des charrestes ».

On ne peut exclure, cependant, que certaines en aient réchappé : on ignore en effet leur nombre initial. Dans cette seconde hypothèse, la cloche aurait été donnée à l’occasion de la construction de l’actuelle église paroissiale, bâtie dans les années 1652-1659, sous l’abbatiat de Pierre Tanguy, dont elle porte d’ailleurs les armes. Or celui-ci, avant d’accéder à la charge abbatiale, était vicaire perpétuel de Landévennec. On peut donc imaginer qu’il s’en soit souvenu, d’autant plus facilement que ses relations avec les moines, à qui aurait été retirée la cloche, étaient plutôt mauvaises…"

 

CONCLUSION :

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"La cloche de Jean du Vieux Châtel, vieille de cinq siècles, est quasiment miraculée. Elle aurait pu être refondue, comme c’était souvent l’usage pour économiser le métal au moment de la fonte d’une cloche plus neuve. Lors des exactions des frères Mesgouez, elle a échappé à la fonte quand ceux-ci transforment en canons les cloches de l’abbaye. Elle a traversé sans dommages les guerres de la Ligue, puis la Révolution. Depuis cette époque, et malgré les avatars de la Communauté monastique, elle est restée une parcelle « vivante » de l’abbaye. À travers elle, la voix des moines n’a jamais cessé de se faire entendre à Landévennec." (A. Bardel et R. Pérennec)

 

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Cloches de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

Cloches de l'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

L'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

L'église de Landévennec. Photographie lavieb-aile mai 2019.

 

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SOURCES ET LIENS.

— ABGRALL (chanoine Jean-Marie) et PEYRON (chanoine Paul), 1917, Landévennec, [notices sur les paroisses], Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, Quimper, 17e année 1917, p. 129-142, 161-170, 193-203, 225-236.

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/017eb901a29a169d8d6edb403cc06c6b.pdf

 

ABWINNOC, 1951, Landévennec et son abbaye, photographies Jos Le Doaré.

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_168/landevennec__et__son__abbaye.pdf

BARDEL (Annie), PÉRENNEC (Ronan), Les anciens fours à cloches de l’abbaye de Landévennec, in Louis Lemoine,  Bernard Merdrignac (dir.), CORONA MONASTICA. Moines bretons de Landévennec, histoire et mémorial celtique.  Mélanges offerts au père Marc Simon, p. 129-146

https://books.openedition.org/pur/20118

https://books.openedition.org/pur/20146?lang=fr#bodyftn5

CHAURIS (Louis), 2011, "Regards sur les pierres de l'église Notre-Dame à Landévennec", Avel Gornog n°19, juillet 2011, pages 82-84.


— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice sur Landévennec

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/LANDEVEN.pdf

"Elle comprend un clocher encastré à une chambre sans galerie, puis une nef sans bas-côtés séparée par un arc diaphragme d'un choeur à chevet plat ; ce choeur communique lui-même par deux arcades avec une chapelle nord en aile. L'édifice date en majeure partie du XVIIè siècle et a été restauré au XIXè siècle. Le clocher (I.S.) porte la date de 1652 et les armes de l'abbé Pierre Tanguy, le porche des baptêmes celle de 1699 ; enfin, la sacristie est datée 1740 "

— DOUARD (Christel), Présentation de l'église de Landévennec, Service de l'Inventaire

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-notre-dame-landevennec/a3d63319-2d8e-427e-b84e-2b0c7cf106e0

— JOURDAN DE PASSARDIÈRES, 1912, :  Histoire de l'abbaye de Landévennec par dom Noël Mars Bibliothèque national manuscrit français  n° 22358 anciennement Blancs-Manteaux, Bulletin diocesain d'histoire et d'archéologie de Quimper pages 193-204

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/21ec271e9a430068fc93b7bb4845de55.pdf

 

PÉRENNEC (Ronan), Landévennec 1993-1994, rapport de fouilles.

http://bibliotheque.numerique.sra-bretagne.fr/files/original/cb43488063379a623b74da92a4618da0.pdf

— SIMON (Marc ), BARDEL (Annie), 1985, L'abbaye de Landévennec de saint Guénolé à nos jours,  Ouest-France, - 315 pages

— SIMON (Marc ),  1997, Saint Guénolé et l'Abbaye de Landévennec, Editions Jean-Paul Gisserot, 1997 - 32 pages

— TUDCHENTIL Nécrologe de l'abbaye de Landévennec.

https://www.tudchentil.org/spip.php?article101

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Published by jean-yves cordier - dans cloches
26 avril 2019 5 26 /04 /avril /2019 15:12

La chapelle Saints Côme et Damien de Saint-Nic : la cloche Herveline-Marie Anne (1927).

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Voir sur la commune de Saint-Nic :

— L'église :

 

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— La chapelle Saint-Côme et Saint-Damien :

 

 

 

 

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— La chapelle Saint-Jean :

 

L'église de Trégarvan (sablières de 1570 par le Maître de Saint-Nic) :

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La chapelle Saint-Côme et Saint-Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 avril 2019.

La chapelle Saint-Côme et Saint-Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 avril 2019.

Clocher de la chapelle Saint-Côme et Saint-Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 avril 2019.

Clocher de la chapelle Saint-Côme et Saint-Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 avril 2019.

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La chapelle Saint-Côme et saint-Damien possédait jadis deux cloches, mais une seule a été remplacée, une dizaine d'année après la fin de la Première Guerre, en 1927. 

À la Révolution, toutes les paroisses du Finistère reçurent l'ordre de déposer leurs cloches, sauf une, pour les mener à Brest afin de les fondre pour fabriquer des canons. Mais celles de Saint-Côme échappèrent à cette contribution à l'effort de guerre :

"[en 1793] Le même jour, enfin, qui est un dimanche, à l'issue de la messe, ils enjoignent à un certain nombre d individus « nommés à haute voix », de descendre les cloches des clochers des chapelles et de les transporter à l'église paroissiale pour être ensuite envoyées à la fonderie, eux-mêmes, officiers municipaux et procureur de la commune, se chargeant de descendre celle de l'église paroissiale. Effectivement, les cloches des chapelles furent descendues. Mais elles n'allèrent pas à la fonderie. La population aimait trop ses chapelles pour laisser commettre le sacrilège. Elle s'y opposa énergiquement, et les cloches de Saint-Côme furent cachées dans une prairie pour échapper à la réquisition. Du moins, c'est ce que rapporte la tradition ; aucun document n'en parle. La légende s'est empare du fait et l'a embelli selon son habitude : . depuis plusieurs années déjà, le clocher de Saint-Côme était vide et muet, lorsque, par un soir d'été, la tourmente ayant passé, l'on entendit un carillon mystérieux semblant provenir d'une prairie de Saint-Côme. C'était l'appel des cloches invisibles qui demandaient à être délivrées de leur prison de boue et à remonter dans leur clocher à jour. Guidés par leur son, les _habitants du village les trouvèrent facilement, et, tout joyeux, les rendirent à leur chapelle. On peut se demander si l'unique .cloche de l'église paroissiale - car si Saint-Côme avait alors deux cloches, l'église paroissiale n'en avait qu'une – fut descendue. Il semble bien que si le maire, les officiers municipaux et le procureur de la commune déclarent se charger eux-mêmes de cette besogne, c'est avec l'intention bien arrêtée de n'en rien faire. En effet, plus d'un mois plus tard, la cloche est toujours en place. Mieux encore, la municipalité convient, le lendemain de Noël, avec Corentin Gannat, marechal ferrant. à Pratigannat, en Plomodiern, de faire des réparations « sur nostre cloche et sur nostre orlauge » (sic). (Corentin Parcheminou)

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Cloche de la chapelle Saint-Côme et Saint-Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 avril 2019.

Cloche de la chapelle Saint-Côme et Saint-Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 avril 2019.

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Description.

Cloche suspendue, de volée, non électrifiée, à mouton en barre en bois, à quatre brides rondes en fer, à battant en fer (boule corrodée), couronne à quatre anses ornées de palmettes. Décor sur la face est : crucifix.  Décors sur la face nord et sud : petite croisette.

Note sonnée : à déterminer.

Poids : inconnu.

Mesures : non prises.

 

La cloche est actionnée depuis la nef par une corde, mais ce système simple a été perdu ou ôté pendant une partie du XXe siècle, obligeant le sonneur à accéder, par une échelle, à l'escalier en pierre du rampant du toit pour sonner la cloche directement depuis la chambre.

En 1790, Saint-Nic avait un sonneur de cloche attitré, Olivier le Baron, qui fut chargé de faire "incanter" trois dimanches de suite les  annonces d'adjudication des travaux de réparation de la chapelle.

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Le cerveau est orné de 3 rinceaux ( palmettes, lambrequins), le vase comporte à l'ouest l'inscription de sept lignes, et la faussure porte le nom de la fonderie.

 

La face principale (tournée vers l'ouest).

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PAROISSE DE SAINT-NIC

JE M'APPELLE : HERVELINE – MARIE-ANNE

PAUL STEPHAN, RECTEUR.

PIERRE BIDEAU, MAIRE.

PARRAIN : HERVÉ KERNÉVEZ

MARRAINE : MARIE-ANNE LAROUR

1927

FONDERIE SPÉCIALE DE CLOCHES BREST FINISTERE

 

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Cloche de la chapelle Saint-Côme et Saint-Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 avril 2019.

Cloche de la chapelle Saint-Côme et Saint-Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 avril 2019.

 

 

Hervé Kernévez, le parrain, est peut-être le même que celui dont parle Georges-Michel Thomas : " cultivateur à Brégalor, né en 1889, « ancien des Crapouillots » pendant la Première-Guerre," et encore présent pendant la Seconde.

https://books.google.fr/books?isbn=2402059451

La "Fonderie spéciale de cloches" est très probablement celle de Maurice Gripon, qui a repris la fonderie des frères Briens, une famille venue de Villedieu-les Poêles. Cette Maison Briens revendiquait sur ses publicités son installation à Brest depuis 1804.

La fonderie Gripon était installée 59 rue Yves Collet. Son activité a été florissante dans l'après-Guerre, vers 1925, pour remplacer un peu partout en France les cloches de tous les clochers abattus.

Voir mon article :

http://www.lavieb-aile.com/2018/10/les-cloches-du-faou-et-les-fondeurs-de-cloche-du-finistere.ii-viel-a-brest-1823.html

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Cloche de la chapelle Saint-Côme et Saint-Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 avril 2019.

Cloche de la chapelle Saint-Côme et Saint-Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 avril 2019.

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Quelques images complémentaires.

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Clocher de la chapelle Saint-Côme et Saint-Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 avril 2019.

Clocher de la chapelle Saint-Côme et Saint-Damien à Saint-Nic. Photographie lavieb-aile 23 avril 2019.

La chapelle vue du Clocher . Photographie lavieb-aile 23 avril 2019.

La chapelle vue du Clocher . Photographie lavieb-aile 23 avril 2019.

La plage de Pentrez vue du Clocher . Photographie lavieb-aile 23 avril 2019.

La plage de Pentrez vue du Clocher . Photographie lavieb-aile 23 avril 2019.

 

 

 

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SOURCES ET LIENS.

—PARCHEMINOU (Corentin), 1930, Saint-Nic, ses monuments.

 

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/3082c766c9392bec4684ec9de6920595.pdf

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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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