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14 janvier 2025 2 14 /01 /janvier /2025 23:12

Les deux "sirènes" ou plutôt femme-serpents ( granite, XVIe  siècle), crossettes  du porche de l'église de Lennon.
 

 

 

Sur les Femmes-serpents des églises et chapelles bretonnes :

Sur les sirènes (femmes-poissons)

 

PRÉSENTATION.

Les ornements sculptés à type de femmes-serpents ne sont pas rares dans les églises et chapelles bretonnes. Hiroko Amemiya qui leur a consacré sa thèse, dénombre 10 exemples de femmes-serpents, dont 9 en Finistère et une en Morbihan. On les distinguera des femmes-poissons (sirènes).

 

1. église Saint-Idunet à Trégourez, granite,1687. Moyen-relief du mur d'enceinte.

2. Le Juch, granite XVIIe. Ornement aen haut-relief du faîte du chevet

3. église Notre-Dame , Bodilis, porche sud, granite, 1564-1570? Console d'une niche du porche

4. église Notre-Dame  de Brasparts, porche sud, granite, 1592. Console d'une niche d'apôtre.

5. église Saint-Edern à Lannedern, crossette de l'ossuaire, 1662.

6. église de la Sainte-Trinité de Lennon, 2 crossettes du porche sud, XVIe siècle

7. chapelle Saint-Herbot de Plonévez-du-Faou, porche ouest, granite, 1516. Cul de lampe  sous une niche.

8. église Saint-Suliau à Sizun, crossette de l'ossuaire, kersanton.

9.  église Saint-Suliau à Sizun, ornement d'une frise du chevet, granite.

 

In H. Amémiya.

L'église de la Sainte-Trinité de Lennon présente deux femme-serpents symétriques, qui ont fonction de crossettes à la base du rampant du pignon du porche sud. Elles sont sculptées en moyen-relief. Leur datation est difficile, car l'église a été totalement reconstruite en 1862 en style néogothique par Joseph Bigot, à l'exception des baies de la façade ouest, du porche sud (16e-17e siècles) et de la tour-clocher occidentale (1772, Joseph Gautron et Malegol commanditaires).

Plus précisément Gwénael Fauchille indique pour le porche sud "le réemploi d'éléments du XVIe siècle comme la porte intérieure en anse de panier à accolade flamboyante et niches à coquilles séparées par des pilastres".

Mais la présence sous le porche de 12 statues d'apôtres du XIXe siècle qui sont des pastiches de statues anciennes inciterait à la prudence.

D'autant que les deux femme-serpents de Lennon, identiques mais en miroir, ressemblent à leur homologue du porche sud de l'église Saint-Idunet, datée par sa présence au dessus d'une inscription de 1687. Et que le bloc de leucogranite, taillé en biseau à angle franc, ne présente pas d'usure.

 

illustration Fauchille Gwénaël

Vue générale du porche.

 

Porche de l'église de Lennon. Photo lavieb-aile 2025.

Porche de l'église de Lennon. Photo lavieb-aile 2025.

Porche de l'église de Lennon. Photo lavieb-aile 2025.

Porche de l'église de Lennon. Photo lavieb-aile 2025.

 

La femme-serpent du côté ouest.

Elle  a un visage  en ovale bilobé par des pommettes soulignées, une longue chevelure en deux nattes épaisses et striées éloignées de la tête et encadrant les épaules. Les seins volumineux occupent tout le thorax. La partie inférieure a la forme d'un abdomen globuleux se prolongeant par une queue qui s'enroule en une boucle. Cette queue s'achève par une dilatation en forme de trèfle.

 

Femme-serpent du côté ouest, porche de l'église de Lennon. Photo lavieb-aile 2025.

Femme-serpent du côté ouest, porche de l'église de Lennon. Photo lavieb-aile 2025.

Femme-serpent du côté ouest, porche de l'église de Lennon. Photo lavieb-aile 2025.

Femme-serpent du côté ouest, porche de l'église de Lennon. Photo lavieb-aile 2025.

Femme-serpent du côté ouest, porche de l'église de Lennon. Photo lavieb-aile 2025.

Femme-serpent du côté ouest, porche de l'église de Lennon. Photo lavieb-aile 2025.

 

La femme-serpent du côté est.

Elle est très proche de sa jumelle, mais on peut remarquer en l'inversant sur un montage que sa tête est inclinée vers le haut, ses nattes ne sont pas strièes, la limite des cheveux sur le front est soulignée, la boucle de la queue est moins fermée.

Montage des deux femmes-poissons. Photo lavieb-aile.

 

Femme-serpent du côté est, porche de l'église de Lennon. Photo lavieb-aile 2025.

Femme-serpent du côté est, porche de l'église de Lennon. Photo lavieb-aile 2025.

Femme-serpent du côté est, porche de l'église de Lennon. Photo lavieb-aile 2025.

Femme-serpent du côté est, porche de l'église de Lennon. Photo lavieb-aile 2025.

Comparaison avec les femme-serpents de Trégourez puis de Lannédern.

Porche de Trégourez. Photo lavieb-aile.

 

Ossuaire de Lannédern. Photo lavieb-aile.

 

 

SOURCES ET LIENS.

— AMEMIYA (Hiroko) 2005, Vierge ou démone, exemple dans la statuaire bretonne, Keltia éditeur, Spézet. 269 p. page 183, 2  illustrations. Version remaniée de la thèse de 1996.

— AMEMIYA (Hiroko) 1996, Figures maritimes de la déesse-mère, études comparées des traditions populaires japonaises et bretonnes thèse de doctorat d'études littéraires, histoire du texte et de l'image  Paris 7 1996 sous la direction de Bernadette Bricout et de Jacqueline Pigeot. 703 pages Thèse n° 1996PA070129

https://theses.fr/1996PA070129

Résumé : Le thème principal de cette étude est de voir quel rôle la femme non-humaine - et notamment la femme qui appartient au monde maritime - a joué au japon et en Bretagne, à travers les récits relatifs à l'épouse surnaturelle. Pour la Bretagne, les recherches s'étendent également sur l'iconographie religieuse représentant l'être semi-humain telles la sirène et la femme-serpent. La région conserve dans ses chapelles de nombreuses statues des xvie et xviie siècles figurant ce type faites par des artisans locaux. L'imagination populaire s'épanouit ainsi dans la femme non-humaine de deux façons en Bretagne : dans l'expression orale et dans l'expression plastique ce qui nous offre une occasion inestimable d'étudier leur compatibilité dans leur contexte socioculturel. Les récits qui traitent le thème du mariage entre l'être humain et l'être non-humain révèlent la conception de l'univers d'une société. L'autre monde ou les êtres de l'autre monde sont en effet une notion fonctionnelle qui permet a la société de maintenir l'ordre interne par une intervention externe fictive : la suprématie du fondateur du japon s'explique par la transmission d'une puissance surnaturelle par sa mère du royaume maritime, alors qu'en bretagne, la destruction de la cite légendaire d'Is est causée par une fille maudite née d'une fée. Le premier volume de cette étude est composé de trois parties : i. L'autre monde dans la tradition populaire au japon, ii. Récits relatifs au mariage au Japon et en Bretagne, iii. Iconographie d'une femme semi-humaine. Le deuxième volume est un inventaire des différents types de représentation semi-humaine en bretagne.

— CHAUSSY (Dom Yves), 1953, Une paroisse bretonne. Lennon. Editions Guillet, Quimper. Réed. Breizh diffusion Spezet

— COUFFON (René), 1988, Alfred Le Bars, 1988, Notice sur Lennon  extraite de : Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles,  Quimper, Association diocésaine, 1988.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/d5bbb67d7f1e0751a67b3cfd1b144383.pdf

— 1920, Notice sur Lennon extraite du Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/cedca398eecd96fe1f24867530731c06.pdf

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/2364

— https://www.patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IA29003450

 

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29 novembre 2024 5 29 /11 /novembre /2024 21:39

La chaire à prêcher (1681) et le maître-autel (1686) faits par Jean Briand en la chapelle de Kerfons en Ploubezre.

 

 

Voir sur cette chapelle :

 

 

PRÉSENTATION.

 

À quelques kilomètres en amont de Lannion, la chapelle Notre-Dame de Kerfons ou plutôt "Kerfaouès" ("le lieu planté de hêtres") a été fondée sur les terres de l'ancien fief de Coatfrec dont les ruines du château homonyme se dressent plus au nord sur la rive occidentale du Léguer. Cette chapelle rurale étonne par la mise en œuvre de deux langages architecturaux : le Gothique flamboyant de la nef et de la chapelle nord - visible à l'intérieur dans les arcades, vraisemblablement datable du début du 15e siècle, une deuxième campagne de travaux vers 1450 (élévations ouest et sud), une troisième campagne dans le dernier quart du 15e siècle (fenêtre sud ornée de pampres) et la première Renaissance bretonne visible dans le bras sud (chapelle dédiée à saint Yves) datée des années 1553-1559.

Bâtie pour la puissante famille de Goulaine, la chapelle de Kerfons illustre dans la pierre un vocabulaire décoratif d’avant-garde : porte en plein cintre encadrée de colonnes surmontée d’un fronton triangulaire, modernité et simplicité du dessin des fenestrages, contreforts en forme de tourelle, niches à statues ou original campanile carré flanqué de quatre personnages. La chapelle de Kerfons est inscrite au titre des Monuments historiques depuis 1910.

 

Les gouverneurs étaient responsables de l’entretien et de la réparation des chapelles. A Kerfons, la chapelle dédiée à Notre-Dame était gérée par un gouverneur unique au cours d'un mandat d'un an non renouvelable. C'était un poste très convoité par les notables de Ploubezre. En 1686, c'était Pierre Merrien (cf. infra) qui occupait ce poste.Selon Christian Kermoal, les dénommés Fiacre Le Bihan et Rolland de Trongoff, tous deux gouverneurs, ont organisé le chantier de construction de l'aile sud à partir de 1553 : "ils emploient des carriers, des tailleurs de pierre, des forgerons, des vitriers et des peintres. Ils mettent en place un important charroi et fournissent la nourriture des gens et des bêtes" Selon le même auteur, en 1712, les gouverneurs jouent un rôle de conseil auprès des syndics et marguilliers de la paroisse, qui regroupe six chapelles. Les syndics (deux hommes/an) gère les affaires civiles, et le marguilliers (deux hommes/an) les biens religieux.

 

 

I. LA CHAIRE À PRÊCHER (Bois polychrome, Jean Briand 1681).

https://collectif-objets.beta.gouv.fr/objets/76729

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM22001700

Œuvre classée le 29/03/1983, Base Palissy PM22001700.

La chaire est fixée dans le chœur  contre un pilier sud, immédiatement après le jubé.  Issue de la volonté de la Contre-Réforme de valoriser la prédication,  c'est une chaire suspendue  à dorsal, abat-voix et culot polygonal dont les quatre petits panneaux de la cuve  porte, dans des cartouches verts, les monogrammes IHS et MRA  (Maria, ou Maria Regina Angelorum) puis les noms IOSEF ert ANNA, accompagnés de la date de 1681. On accède à la chaire par un escalier d'une seule volée aux flmancs ornées de trois panneaux sans ornementation. L'ensemble est décoré sobrement de panneaux  peints en jaune (décor en faux-bois, ou marbre feint), avec quatre pots à feu et quatre macarons.

On l'attribue au menuisier Briand, qui a indiqué son nom sur le retable du maître-autel.  L'inscription "I. BRIAND" est lue comme "Yves Briand" par  Geneviève Le Louarn,  qui lui attribue également de deux confessionnaux et de la clôture de chœur. Les généalogistes mentionnent un Yves Briand, né à Ploubezre en 1643 et marié en 1673 avec Catherine Primot.

Mais on peut aussi lire "Jean Briand", ce qui serait plus cohérent avec cette donnée  , précisant que  les comptes des années 1675-1676 de la confrérie du Luminaire de la paroisse de Ploubezre révèlent la dépense de « 85 livres payées à Jean Briand me menuisier pour avoir fait un retable et de mettre un tableau de saint Yves et marche pied ». Le tableau fut doré pour 15 livres réglé par la confrérie par Yves Le Gouliez, maître doreur, suivant une quittance en date du 18 juin 1676.

Les généalogistes mentionnent bien un Jean Briand, "honorables gens" , baptisé le 13 mars 1644 à Ploubezre, décédé le 11 avril 1716 à Ploubezre, marié avant 1671 avec  Marguerite Berezay, Honorables gens , et qui est qualifié de "Maitre" sur l'acte de mariage de sa fille Marguerite en 1706.

Jérôme Lafeuille confirme qu'il faut attribuer cette chaire à Yann Briand, et m'adresse un relevé des apparitions de son nom dans les comptes paroissiaux : voir Annexe.

 

Chaire à prêcher (Jean Briant, 1681) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Chaire à prêcher (Jean Briant, 1681) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Chaire à prêcher (Jean Briant, 1681) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Chaire à prêcher (Jean Briant, 1681) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Le maître-autel et la chaire à prêcher de la chapelle de Kerfons en Ploubezre.
Chaire à prêcher (Jean Briant, 1681) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Chaire à prêcher (Jean Briant, 1681) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Chaire à prêcher (Jean Briant, 1681) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Chaire à prêcher (Jean Briant, 1681) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Chaire à prêcher (Jean Briant, 1681) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Chaire à prêcher (Jean Briant, 1681) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

II. LE MAÎTRE-AUTEL (Bois polychrome, Jean Briand v.1686).

Selon le site minran.free.fr/patrim.htm :

"Le maître-autel en granite est surmonté d'un retable daté de 1686, que l'on [qui ? rapproche d'ouvrages similaires de la même époque en Bavière ; il apparaît comme un assemblage de multiples éléments, tous sculptés avec une minutie et une variété exceptionnelles. Il montre aussi qu'à l'époque, la Bretagne est une plaque tournante du commerce maritime européen, et que les richesses artistiques et les artistes eux-mêmes circulent par les mêmes voies.
Ce retable baroque a été vandalisé par des pillards fin 2008. Leur arrestation rapide a permis de récupérer la plupart des éléments dérobés, et l'ensemble a fait l'objet d'une restauration importante en 2012, y compris la copie d'éléments manquants."

Il a été entièrement restauré en 2010, pour la menuiserie par l'Atelier de l'Arbre aux quarante écus de Muzillac, et pour la peinture par l'Atelier Régional de Restauration de Bignan (madame Champagnac et madame Pris), sous la direction de la DRAC.

Coût et commande :

À titre d'exemple, à Ploubezre, le retable du Rosaire a coûté 300 livres en 1679, soit cinq années de revenus de la confrérie. En 1712, un retable de l'église est confié à Michel Guérin, sculpteur peintre et doreur, pour 1200 livres (C. Kermoal)

 

Ses niches latérales ornées de colonnettes abritent des statues du Christ Sauveur du Monde et de la Vierge de l'Annonciation. Le style Renaissance qui avait été introduit à Ploubezre par Marquise de Goulaine en 1559 sur le campanile de Kerfons se poursuit ici avec les colonnes cannelées et les supports anthropomorphes, ou les guirlandes de fruits-légumes suspendues à des rubans. Comme sur la chaire à prêcher, on trouve ici les monogrammes IHS du Christ et MRA de Marie. Les chérubins et angelots abondent. Dieu-le-Père et un soleil dominent le tabernacle.

Le jaune de la chaire, et les panneaux en marbre feint, se retrouvent également.

 

Retable du maître-autel (Jean Briant, 1686) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Retable du maître-autel (Jean Briant, 1686) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Retable du maître-autel (Jean Briant, 1686) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Retable du maître-autel (Jean Briant, 1686) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Retable du maître-autel (Jean Briant, 1686) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Retable du maître-autel (Jean Briant, 1686) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Retable du maître-autel (Jean Briant, 1686) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Retable du maître-autel (Jean Briant, 1686) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Retable du maître-autel (Jean Briant, 1686) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Retable du maître-autel (Jean Briant, 1686) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Retable du maître-autel (Jean Briant, 1686) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Retable du maître-autel (Jean Briant, 1686) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Retable du maître-autel (Jean Briant, 1686) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Retable du maître-autel (Jean Briant, 1686) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Retable du maître-autel (Jean Briant, 1686) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Retable du maître-autel (Jean Briant, 1686) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Retable du maître-autel (Jean Briant, 1686) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Retable du maître-autel (Jean Briant, 1686) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

 

III. LE RETABLE DE LA VIERGE TERRASSANT LA DÉMONE.

Ce retable nous permet de poursuivre notre découverte du talent de Jean Briand et d'en connaître la date d'exécution, mais aussi d'enrichir l'iconographie de ces "Vierges à la Démone" bretonne. Hiroko Amemiya, qui leur a consacré sa thèse et un ouvrage, distingue bien celle-ci des Vierges terrassant soit des sirènes, soit des dragons : une "Démone", selon la dénomination du Dr Le Thomas, est une représentation semi-humaine, avec un visage, une chevelure et un buste féminin, et une queue serpentiforme.

Elle en recense pas moins de 69 exemples en Bretagne, dont 28 en Finistère, 11 en Côtes d'Armor, 11 en Morbihan et 3 en Ille-et-Vilaine.

Il en existe des variantes, avec la Sainte-Anne Trinitaire de Saint-Hernin.

Elles symbolisent la victoire de la Vierge, par son enfantement d'un Rédempteur, sur le Mal ou le Péché originel introduit par Ève lors de l'épisode de la pomme. Le thème établit des rapports avec le culte de l'Immaculée-Conception (est sa figure de la Vierge de l'Apocalypse les pieds posés sur un croissant), et avec le thème iconographique des Arbres de Jessé.

Voir dans ce blog : 

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La composition est placée, sous une coquille , dans une niche jaune et verte au soubassemment et aux colonnes de marbre feint, sous des guirlandes de fruits.

La Vierge est vêtue d'un manteau bleu dont le pan droit vient étager des plis-rideaux frontaux. La robe associe un bustier doré et lisse et une jupe plissée blanche. Les joues de son visage sont rehaussées de taches rouges. Ses cheveux dorées, qui retombent sur ses épaules, sont retenues par ce voile postérieur si souvent retrouvé en Bretagne aux XVI et XVIIe siècle et que j'ai  nommé "bandeau rétro-occipital" à défaut d'autre nom.

Voir par exemple :

La Vierge offre une fleur dorée à son Fils, qu'elle tient assis sur son bras gauche. Les joues de celui-ci sont également rehaussées de rouge, il porte une longue tunique blanche et il pose tendrement la main droite sur la poitrine de sa Mère.

La Démone est couchée sur le ventre au dessous du croissant, tête à droite. Son buste redressé prend appui sur le coude droit et sur la main gauche, laquelle est posée sur une demi-sphère rouge aplatie difficile à qualifier. Le visage rond aux joues rehaussées de rouge tourne vers nous des yeux ronds et noirs aux sourcils épilés. Deux cornes émergent de sa tête largement épilée. La main droite, humaine (ailleurs, elle peut être bestialisée en patte de batracien, ou griffue), tient une pomme dorée qui cache son sein droit.Tout le buste est nu, le bas du corps est peint en vert à écailles marquées et s'achève par une queue de serpent qui s'élève, rebelle et verticale, le long de la cuisse de Marie.

 

Retable du maître-autel (Jean Briant, 1686) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Retable du maître-autel (Jean Briant, 1686) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Retable du maître-autel (Jean Briant, 1686) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Retable du maître-autel (Jean Briant, 1686) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Retable du maître-autel (Jean Briant, 1686) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Retable du maître-autel (Jean Briant, 1686) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Retable du maître-autel (Jean Briant, 1686) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Retable du maître-autel (Jean Briant, 1686) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Retable du maître-autel (Jean Briant, 1686) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Retable du maître-autel (Jean Briant, 1686) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Retable du maître-autel (Jean Briant, 1686) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Retable du maître-autel (Jean Briant, 1686) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

 

Deux médaillons ovales dorés portent une inscription, qui sera complétée par les inscriptions du retable de droite..

Le premier, à gauche, porte le texte suivant aux mots séparés par de gros points en losange:

F. 1686 /L.R.V./ED.M

Du côté gauche se lit ceci :

GEO/GE.R/IVOLL/AN.R./D.P.

Ce qui a été lu comme suit :

 "F[AIT] 1686 L[ORS] R[ECTEUR] V[ÉNÉRABLE] E[T] D[ISCRET] M[ESSIRE] GEORGE RIVOALLAN R[ECTEUR] D[E] P[LOUBEZRE]"

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/illustration/IVR53_20142200149NUCA

Le recteur Georges Rivoallan est attesté par les actes de baptême, souvent comme parrain, de 1681  jusqu'en 1687 au moins, et sur des actes de mariage, avec le titre de messire, en 1683. En 1712, le successeur est Vénérable et Discret Messire Marc Chrétien, À cette époque, les cures les plus riches sont attribuées à des famolle de la noblesse.

 

Retable du maître-autel (Jean Briant, 1686) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Retable du maître-autel (Jean Briant, 1686) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Retable du maître-autel (Jean Briant, 1686) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Retable du maître-autel (Jean Briant, 1686) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Retable du maître-autel (Jean Briant, 1686) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Retable du maître-autel (Jean Briant, 1686) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

III. LE RETABLE D'UN SAINT ÉVÊQUE (J. Briand 1686).

Une niche symétrique et strictement similaire est placée à droite de l'autel, en dessus d'un sacraire de style gothique flamboyant. En remplacement d'une représentation du Baptême du Christ, elle abrite un saint évêque mitré, en chape, qui a perdu sa crosse et que nous ne pouvons identifier.

Ploubezre, chapelle de Kerfons : vue intérieure, statue d'évêque

On peut lire l'inscription suivante : "G[OUVERNEU]R HO[NORABLE] HO[MME] PIERRE MER[R]IEN F[AIT] P[AR] I[VES] BRIAND"

Donc, le gouverneur est un notable, Pierre Merrien, et la signature par Jean Briand (je conteste la lecture I.=Yves pour I = Ian ) est répétée, comme sur la chaire

Il est signalé sur Geneanet un seul Pierre Merrien, et il est né en 1656. il a donc ici 30 ans. Il est agriculteur, et a épousé le 12 février 1676 Marguerite Le HOUEROU, d'où 8 enfants. Il est dit "lieutenant de Ploubezre". Sa femme épousera ensuite Nicolas Merrien. Elle est la sœur de Charles HE HOUEROU (1663-1736), 

Parmi les huit membres de la paroisse chargés de surveiller la commande d'un retable pour l'église de Ploubezre en 1712, on trouve outre le recteur deux notaires et trois nobles, deux paysans dont Pierre Merrien. (C. Kermoal). Quand à son beau-frère Charles Le HUEROU, il figure, avec le recteur et un notaire, parmi les membres de la commission de vérification des comptes.

 

Retable du maître-autel (Jean Briant, 1686) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Retable du maître-autel (Jean Briant, 1686) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Retable du maître-autel (Jean Briant, 1686) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Retable du maître-autel (Jean Briant, 1686) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Retable du maître-autel (Jean Briant, 1686) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

Retable du maître-autel (Jean Briant, 1686) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre. Cliché lavieb-aile.

 

ANNEXE : 

Quelques extraits d'archives relevés par Jérôme Lafeuille (com. pers.) mentionnant le nom de Yan Briand  dans les comptes manuscrits de l'époque.  

 On y lit que c'est lui qui a réalisé en effet la chaire à prêcher, mais aussi le retable de la chapelle de la Vierge (actuellement démonté, à restaurer), les 2 niches de part et d'autre du grand autel, 2 confessionnaux aujourd'hui disparus, ainsi que la balustre et le marchepied, ainsi que divers travaux de menuiserie (fenestrons dans la chapelle et à côté). etc 

 

EXTRAITS DES COMPTES DE LA CHAPELLE DE KERFONS (AD 22 / 20 G 901)

 

Comptes 1674-1675

Retable de l’autel « de la Visitation »

Comme aussi fait voir ledit comptable un acte de marché entre luy et Ian Briand menuisier étant daté

du vingt-sixième septembre mil-six-cent-septante-quatre portant la construction d’un retable fait sur

l’autel de la Visitation du côté de l’Evangille en ladite chapelle de Nostre-Dame de Kerfaouez pour la

somme de nonante livres (…)

De plus fait voir ledit comptable une quittance générale par luy obtenue du Sieur Briand pour avoir

accomply ledit acte demandé portant la somme de quatre-vingt-dix livres et comme aussi celle de

huit livres quinze sols pour (…) travail dans ladite chapelle qui estait nécessaire, faisant en tout

quatre-vingt-dix-huit livres quinze sols, ladite quittance date du premier juin présent an 1675 signé G.

Alain recteur dudit Ploubezre et Ian Briand, et P. Gourbreire Notaire soit…………………………98£ 15 S.

Suite : 3 fenestrons

De plus requiert ledit comptable allouons descharge de la somme de neuf livres qu’il a payé audit

Briand pour avoir fait (…) trois fenestrons pour la maison où demeure ledit Couturier ( ?) suivant

quittance datée du troisième febvrier Mil-six-cent septante-cinq, soit ……….9£

Comptes 1675-1676

Tableau de Notre-Dame

Davantage .. ledit comptable avoir allocation de décharge de la somme de cinquante quatre livres

suivant quittance datée du dix neuvième juillet mil six cent septante six. Signé Charles Simon.

Vu que c’est un tableau de Notre Dame que Simon, peintre de Tréguier a fourny à ladite

chapelle, alloué vu la quittance cinquante quatre livres 54 £.

Comptes 1679-1680

Retable de l’église paroissiale

Ledit comptable a payé pour aider au marché du retable du Saint Rosaire érigé en l’église paroissiale

dudit Ploubezre la somme de Soixante livres comme il faict voir par acte prosnal consenti par le

général (?) de ladite paroisse en date du troisième de novembre dernier dont il demande décharge et

allocquation de la somme s’il plaît à Monsieur le commissaire, soit….. 60 £

Chaire

Davantage ledit comptable a payé à Ian Briand Maître Menuisier la somme de soixante livres pour avoir

fait une chese (=chaire) en ladite chapelle de Kerfauoez suivant quittance du cinquième avril mil six

cent quatre-vingt-un Signé Ian Briand Le tout fait par l’advis dudit Recteur de ladite paroisse et le

général d’icelle dont il demande pareillement allocquation, soit 60 £

Comptes 1680-1681

Confessionnaux

Plus, il aurait à payer à Ian Briand maître menuisier la somme de vingt-sept livres (…) pour avoir fait

deux confessionnaux dans ladite chapelle comme il constate (?) par quittance dudit Briand du vingt-

cinquième 7-embre mil-six-cent quatre-vingt -deux de luy signé de laquelle somme il demande

décharge.

Dorure du retable de St Yves

Ledit comptable aurait encore payé à Yves Le Goulliez maître doreur de la ville de Lannion la somme

de septante-et deux livres pour le marché d’étoffer et dorer ledit retable de Saint Yves et

l’anontiation (?) dans ladite chapelle de Kerfaouez fait par l’advis du Sieur Recteur de la paroisse

suivant acte passé avec ledit Le Goulliez le vingt et neuvième juillet.

Comptes 1684-1685

Marché des niches

Suivant acte du vingt-troisième novembre mil six cent quatre-vigt-cinq ledit comptable aurait par

l’advis du Sieur Recteur de la paroisse de Ploubezre et autres particuliers d’icelle paroisse fait marché

avec Ian Briand Me menuisier et sculpteur .. dudit Ploubezre pour faire deux niches dans ladite

chapelle de Kerfaouez pour mettre aux deux boults du grand autel d’icelle pour la Somme de trente-

cinq livres dix sous comme il est rapporté dans l’acte du marché

… aurait payé audit Briand à valoir la somme de 35 livres et dix sous …

D’avantage Il a payé à Ian Briand M e menuisier et sculpteur dudit Ploubezre la somme de soixante et

une Livres dix sous pour le (parfayre ?) du marché que François Le Gordot ( ??) (a présenté ??) ladite

descharge audit faict avecq ledit Briand de faire deux niches en ladite chapelle comme on doit par

acte du 23 ème février 1685 pour la somme de soixante-une livres dix sous, (…)

Dorure des 2 niches

Ledit (… …) aurait par acte du quatorzième juillet dernier ( ?) faict marché par l’advis dudit Recteur et

autres desnommés de ladite paroisse avecq Bertrand Bayr Maître doreur de la Ville de Lannion de

dorer et étoffer les deux niches estant faictes (….) au deux boults du Grand autel d’icelle chapelle

pour et en (… …) de la somme de cent trente livres, (…)

Balustre du marchepied du maître-autel

Le comptable aurait payé encore audit Ian Briand (…) pour le nombre de soixante livres, journées

qu’il aurait faictes de travail pour faire une balustre de nouveau qu’il a fait faire à l’autour du

marchepied du grand autel de ladite chapelle (à) la place de ceux qui estaient du précédent lesquels

étaient trop courts la Somme de Soixante et onze livres neufs sous …. Vingt-cinq avril 1686

 

 

SOURCES ET LIENS.

— AMEMIYA (Hiroko) 2005, Vierge ou démone, exemple dans la statuaire bretonne, Keltia éditeur, Spézet. 269 p. page 176. Version remaniée de la thèse de 1996.

— AMEMIYA (Hiroko) 1996, Figures maritimes de la déesse-mère, études comparées des traditions populaires japonaises et bretonnes thèse de doctorat d'études littéraires, histoire du texte et de l'image  Paris 7 1996 sous la direction de Bernadette Bricout et de Jacqueline Pigeot. 703 pages Thèse n° 1996PA070129

Résumé : Le thème principal de cette étude est de voir quel rôle la femme non-humaine - et notamment la femme qui appartient au monde maritime - a joué au japon et en Bretagne, à travers les récits relatifs à l'épouse surnaturelle. Pour la Bretagne, les recherches s'étendent également sur l'iconographie religieuse représentant l'être semi-humain telles la sirène et la femme-serpent. La région conserve dans ses chapelles de nombreuses statues des xvie et xviie siècles figurant ce type faites par des artisans locaux. L'imagination populaire s'épanouit ainsi dans la femme non-humaine de deux façons en Bretagne : dans l'expression orale et dans l'expression plastique ce qui nous offre une occasion inestimable d'étudier leur compatibilité dans leur contexte socioculturel. Les récits qui traitent le thème du mariage entre l'être humain et l'être non-humain révèlent la conception de l'univers d'une société. L'autre monde ou les êtres de l'autre monde sont en effet une notion fonctionnelle qui permet a la société de maintenir l'ordre interne par une intervention externe fictive : la suprématie du fondateur du japon s'explique par la transmission d'une puissance surnaturelle par sa mère du royaume maritime, alors qu'en bretagne, la destruction de la cite légendaire d'Is est causée par une fille maudite née d'une fée. Le premier volume de cette étude est composé de trois parties : i. L'autre monde dans la tradition populaire au japon, ii. Récits relatifs au mariage au Japon et en Bretagne, iii. Iconographie d'une femme semi-humaine. Le deuxième volume est un inventaire des différents types de représentation semi-humaine en bretagne.

 

 

—COUFFON, René, 1939, « Répertoire des églises et chapelles de Saint-Brieuc et Tréguier. Second fascicule », Société d’émulation des Côtes-du-Nord. Bulletins et mémoires, 71, 1939, p. 141.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6562108b/f169.item

 

— FRANCE (Abbé), 1885, excursion, Bulletin archéologique de l'association bretonne, volume 27 page 9

https://www.google.fr/books/edition/Bulletin_arch%C3%A9ologique_de_l_Association/McVLAAAAMAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=%22vitraux%22+%22kerfons%22&pg=RA1-PA9&printsec=frontcover

— KERMOAL Christian), 2024,  Christian Kermoal, Notre-Dame de Kerfons. Essai d’histoire monumentale, Pabu, À l’ombre des mots, 2023, 412 p.

 

Isabelle Guégan, « Christian Kermoal, Notre-Dame de Kerfons. Essai d’histoire monumentale, Pabu, À l’ombre des mots, 2023, 412 p. », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, 131-3 | 2024, 235-238.

https://journals.openedition.org/abpo/9618

— KERMOAL Christian), ,1886 Les notables de Ploubezre de la fin du XVe au XVIIIe siècle

 

— LE LOUARN, Geneviève. 1983 "La chapelle Notre-Dame de Kerfons". Rennes, Mémoires de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Bretagne, t. 60, 1983, p. 301-305.

https://www.shabretagne.com/scripts/files/5f47279f486ba7.18741049/1983_25.pdf

— LE THOMAS (Louis), 1961 "Les Démones bretonnes, iconographie comparée et étude critique", Bulletin de la société Archéologique du Finistère t. 87 p. 175-175.

 —LÉCUILLER ( Guillaume), 2014, Chapelle de Kerfons (Ploubezre), Inventaire général, Gertrude, 2014. Dossier IA22132120 

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IA22132120

http://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-de-kerfons-ploubezre/537c3869-09be-477c-a478-f17a69e1a52f

—NOTICE de 1936.

http://www.infobretagne.com/ploubezre-kerfons.htm 

 

 

 

 

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19 novembre 2024 2 19 /11 /novembre /2024 16:35

Le jubé (vers 1493-1495) de la chapelle de Kerfons en Ploubezre.

 

Voir sur cette chapelle :

 

PRÉSENTATION.

"Le plus beau jubé de Bretagne" Site Patrimoine.bzh.

S'il subsiste encore une douzaine de jubés en bois en Bretagne, celui de la chapelle Notre-Dame de Kerfons à Ploubezre est sans doute l’un des plus remarquables dans le travail du bois ajouré et de la polychromie. Ce jubé de style gothique flamboyant a été réalisé dans les années 1493-1495 puis, recoupé et déplacé, probablement dans la seconde moitié du 16e siècle ou au début du 17e siècle, pour s’adapter aux transformations de la chapelle.

Pour Jérôme Lafeuille et Christian Kermoal (voir bibliographie), "si le maître de Kerfons n’est pas un étranger - Florence Piat évoque le Breton Jean Jouhaff dans sa thèse - le jubé de Notre-Dame de Kerfons témoignerait de la présence d’une culture savante et francophone dans le diocèse de Tréguier à la fin du Moyen Âge et, grâce à la sculpture religieuse, de sa diffusion au plus profond des campagnes bretonnes".

Selon Jérôme Lafeuille et Christian Kermoal, son décor s’inspirerait d’une illustration du Calendrier des Bergers, ouvrage populaire de référence publié en 1493. Le jubé porte le message théologique suivant : la proclamation de la foi par les apôtres et l’annonce de la Résurrection du Christ par Marie-Madeleine.

Selon des observations in situ, il apparaît que le jubé a été recoupé et déplacé depuis un emplacement d’origine plus proche du chœur et plus large (vraisemblablement dans la seconde moitié du 16e siècle ou au début du 17e siècle ?). Par comparaison iconographique, il manquerait aujourd’hui à la composition du jubé de Kerfons, le Christ de la Passion et le Christ en majesté "de façon à constituer avec le Christ ressuscité un triptyque symbolisant la rédemption opérée par la mort et la Résurrection du Christ embrassant les douze apôtres " (Jérôme Lafeuille, 2019).


Le jubé sépare la nef du chœur et sert de support à une tribune.Il mesure 6 m. de long et 4,60 m de large.

Il est en bois, sculpté et peint, de style gothique flamboyant composé d'une clôture à cinq arcatures ajourées en arc brisé, séparées par des colonnes torsadées. L’arcature centrale s’ouvre par une porte à claire-voie. La clôture supporte une tribune en encorbellement, accessible par un petit escalier en vis encore doté de sa porte.

Quinze niches abritent des bas-reliefs en bois polychromes qui représentent de gauche à droite : sainte Barbe, les douze apôtres avec les instruments de leur martyre (Pierre, André, Jacques le Majeur, Jean, Thomas, Jacques le mineur, Philippe, Barthélémy, Matthieu, Simon, Jude, Matthias), sainte Marie-Madeleine et le Christ ressuscité (placé à l’extrême droite). Au-dessus de la tribune, se dressent les statues de la Vierge et de l’apôtre Jean, entre lesquelles se trouvait à l’origine une statue du Christ en croix.

Classé Monument historique dès 1899, le jubé a été restauré de 1978 à 1979."

 

Ce jubé ayant été parfaitement étudié et décrit par Jérôme Lafeuille et Christian Moal, le but de cet article est de fournir mes clichés aux internautes, et de venir compléter, dans ce blog, mes séries sur les jubés bretons, et sur les Credo apostoliques  :

Voir :

 

 

 

DESCRIPTION.

 

I. LE CÔTÉ VISIBLE DEPUIS LA NEF (face occidentale).

A. LA TRIBUNE ET SES QUINZE PANNEAUX.

On y trouve, comme à La Roche-Maurice, Lambader, N.D de Berven, ou Saint-Nicolas en Priziac, les 12 apôtres, dans l'ordre des Credo apostoliques, mais associés de chaque côté à deux saintes, sainte Barbe et sainte Marie-Madeleine, et à l'extrême droite, au Christ ressuscité :

1. Sainte Barbe

2. Saint Pierre

3 Saint André

4. Saint Jacques

5. Saint Jean

6. Saint Thomas

7. Saint Jacques le Mineur

8. Saint Philippe,

9. Saint Barthélémy,

10. Saint Matthieu.

11. Saint Simon.

12. Saint Jude.

13. Saint Mathias

14. Sainte Marie-Madeleine.

15. Le Christ ressuscité.

L'identification des apôtres se fait, lorsque leur nom n'est pas indiqué  d'après leur attribut, ou par leur rang (fixé par le Credo apostolique"), ou par le texte de ce Credo lorsque les apôtres présentent leur article sur un phylactère, ce qui n'est pas le cas ici. (L'absence de ces phylactères pourrait penser que nous n'avons pas affaire à un Credo). Il pourrait s'agir de la présentation des saints personnages auxquels le Christ est apparu après sa résurrection  : les Apôtres, et Marie-Madeleine. Sainte Barbe serait alors l'intruse.

Quoiqu'il en soit, les douze apôtres s'identifient, comme l'a montré Jérôme Lafeuille, par les illustrations du Credo des Apôtres du Calendrier des bergers de 1493, édité par G. Marchant à Paris (première édition en 1491).

On peut penser que le commanditaire a remis au sculpteur cet imprimé ( ou une copie) et que l'artisan a suivi ce modèle, avec de légères difficultés d'interprétation pour Jacques le Mineur ou Philippe par exemple.

Le Calendrier des bergers de 1493.

 

Le Calendrier des bergers de 1493.

 

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

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Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

 

1. Sainte Barbe , sa tour, son livre, sa palme du martyr .

Sainte Barbe est très largement invoquée à la fois par les fidèles dans leurs oraisons privées — dans les livres d'Heures — pour prévenir les dangers de la mort brutale, et dans les édifices pour les protéger de la foudre. Sa présence n'est pas surprenante. On la trouve sur la tribune de La Roche-Maurice, avec les mêmes trois attributs.

Son front est ceint d'un diadème, ses cheveux noirs retombent en nattes jusqu'à sa taille ; elle désigne son livre d'un index décidé, sans doute pour affirmer sa foi dans le dogme de la Trinité.

 

Tribune de La Roche-Maurice (v.1560)

 

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

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Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

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2. Saint Pierre et sa clef.

Calendrier des bergers 1493

 

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

 

3. Saint André et sa croix en X .

St André, Calendrier des bergers 1493.

 

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

 

4. Saint Jacques le Majeur en tenue de pèlerin.

Chapeau à large bord timbré d'une coquille Saint-Jacques, pèlerine, bourdon et besace.

 

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

 

5. Saint Jean bénissant la coupe pour en neutraliser le poison  (signalé par un serpent) .

 

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

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6. Saint Thomas et sa lance.

Calendrier des bergers 1493

 

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

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7. Saint Jacques le Mineur avec un "bâton de foulon" en crosse.

Jacques le Mineur tient habituellement un "bâton de foulon", dont l'extrémité dilatée en club est tournée vers le bas. Mais ici, au bout d'un bâton à écot, c'est l'extrémité supérieure qui se recourbe comme une crosse végétale, presque épiscopale. C'est inhabituel, mais insuffisant pour nous tromper : soyons indulgents. 

 

Le calendrier des bergers 1493

 

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

 

8. Saint Philippe et sa croix .

Au lieu d'une croix à traverse orthogonale, notre sculpteur, un peu gêné par le format dont il dispose, a créé une croix en T de traviole. Heureusement, il suit l'ordre du Calendrier, et finalement, son écart du modèle est minime. Notez par exemple l'index placé sur le bois de la croix.

 

 

 

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

 

9. Saint Barthélémy et son coutelas de dépeçage.

 

 

 

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

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10. Saint Matthieu et sa hache.

 

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

 

11. Saint Simon et sa croix à longue hampe.

 

 

 

 

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

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12. Saint Jude et sa scie.

 

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

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13. Saint Mathias et sa hallebarde.

St Mathias, Calendrier des bergers 1493.

 

 

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

 

14. Sainte Marie-Madeleine et son pot d'onguent.

Elle s'identifie à son pot d'onguent, ou d'aromates destinés  à l'embaumement du corps du Christ, mais elle trouve le tombeau vide, et le Christ ressuscité lui apparaît, sous les allures d'un jardinier :  elle est le premier témoin de la Résurrection.

Ses longs cheveux blonds fait aussi partie de ses attributs, car c'est avec ses cheveux qu'elle essuya, chez Simon, les pieds de Jésus qu'elle avait trempé de ses larmes de repentir.

Elle trouve donc toute sa place à côté des apôtres, comme Témoin, et comme figure de la gratitude envers le Rédempteur.

 

 

 

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

 

15. Le Christ ressuscité.

Vêtu du manteau glorieux, de pourpre doublé d'or, de sa victoire sur la mort  il tient la croix (remplaçant l'étendard marqué de la croix) et il bénit. Dans la figure traditionnelle du ressuscité, les plaies des mains et des pieds sont exposées ; ici, seule la plaie du flanc, et celle du poignet droit, sont visibles.

 

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

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B. AU  DESSUS DE LA TRIBUNE, LA VIERGE ET SAINT JEAN.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

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C. SOUS LA TRIBUNE, ONZE ANGES EN VOL.

L'un, à droite, porte un blason (muet), l'autre, à gauche, prie les bras croisés sur la poitrine,  quatre portent les Instruments de la Passion un tient un livre ouvert, les autres tiennent des rectangles qui ont perdu leurs peintures. Ce sont des écus en bannière, portant jadis des armoiries des prééminenciers et autres familles nobles influentes.

En effet, René Couffon fait remarquer ceci :

"La  tribune est  supportée par des arcs soutenus par des angelots tenant entre leurs mains des écussons soigneusement rabotés à la Révolution.

Ce jubé ne porte ni date ni inscription. Il a été daté par quelques auteurs du xve siècle, le plus généralement du xvie siècle sans preuve déterminante.

Or un acte nous permet aujourd'hui de préciser l'époque de sa construction (Archives départementales des Côtes-du-Nord, E. 1644). Un ouragan ayant détruit en 1769 l'une des verrières de la chapelle, le gouverneur fit mettre soigneusement de côté tous les morceaux afin de faire dresser l'état des prééminences, qui fut exécuté le 10 septembre 1771 par un expert héraldiste, François Bahic de Lannion.

Celui-ci mentionna dans la verrière les armes de Bretagne, d'Avaugour, de Coëtmen, de Penhoët et du Parc et ajouta que ces mêmes armes se voyaient également sur le jubé, très précieuse indication. Elles permettent, en effet, d'attribuer le jubé soit à Guillaume de Penhouët, chambellan du duc François Ier et vivant encore en 1470, ainsi qu'à sa femme Beatrix de Coëtmen, soit plutôt à leur fils Jean, époux de Beatrix Péan dont les armes étaient écartelées du Parc et de la Roche-Jagu, ces dernières semblables d'ailleurs à celles de la Maison de Coëtmen de sa belle-mère.

Ce Jean, baron de Coëtfrec en 1475, était décédé en 1489. Or l'examen du jubé de Kerfaoues indique qu'il est légèrement postérieur à celui de Saint-Fiacre du Faouët daté très exactement par une inscription de 1480 et qu'il convient ainsi de le dater d'entre 1481 et 1489."

Si la datation a été précisée par Jérôme Lafeuille en la rapportant aux dates de parution des Calendrier des bergers, la pièce d'archive nous permet d'assurer que ces anges tenaient bien au moins huit panneaux rectangulaires armoriés, ou écus en bannière, et un blason. 

Nous avions donc ici :

Bretagne : d'hermines plain

D'Avaugour :D'argent au chef de gueules chargé d'une macle d'or

De Coëtmen : De gueules à neuf annelets d'argent posés 3, 3, 3.

De Penhoët : d'or à la fasce de gueules.

https://bibliotheque.idbe.bzh/data/cle_140/Les_Seigneurs_de_Penhoet_en_Saint_Thegonnec_.pdf

Lignée des Penhoët baron de Coetfret :

—Guillaume de Penhoët, décédé en 1475, épouse Béatrice de Coëtmen.

—Jean de Penhoët, leur fils, épouse vers 1465 Guillemette Péan (De sable à deux fasces d'or accompagnées de six quintefeuilles d'argent posées 3, 2 et 1 ), d'ou Pierre de Penhoët, marié avec Louise du Juch (pas d'enfant), et Jeanne de Penhoët.

— Jeanne de Penhoët, dame de Kerimel, 4ème baronne de Coëtfrec, épouse François de la Touche, seigneur de La Touche-Limouzinière (d'or à trois tourteaux de gueules).

—La branche des Penhoët-Coatfrec se fond en 1492 dans la famille de La Touche-Limousinière en Loire-Atlantique. Un des fils épouse en 1522 un membre d 'une des plus grandes familles bretonnes, Marquise de Goulaine qui meurt en 1531 et est enterrée dans la chapelle Saint-Yves de Kerfons, c'est-à-dire dans la chapelle sud du transept. En 1533, leur fille Françoise de La Touche est inhumée dans la même chapelle aux côtés de sa mère et leur deuxième fille Claude fera rebâtir en 1559 la chapelle funéraire de la famille. Ces travaux nécessitent la surélévation de la nef avec des modillons et l'aménagement d'une sacristie au bas de la nef.

 

 

https://gw.geneanet.org/zardoz?lang=fr&p=guillaume&n=de+penhoet&oc=4

https://gw.geneanet.org/gilles101?n=de+penhoet&oc=2&p=jean

 

 

Cliché lavieb-aile.

 

De gauche à droite :

 

1. Ange orant.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

2. Ange tenant la colonne de la Flagellation et sans doute jadis les fouets et verges.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

3. Ange tenant un panneau.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

4. Ange tenant la croix, les clous (et jadis sans doute un marteau).

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

5. Ange tenant un panneau.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

6. Ange tenant la lance de Longin et ?.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

7. Ange tenant un panneau.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

8. Ange tenant un objet perdu. La tunique qui fut tirée au sort par les soldats ? Le voile de Véronique ?

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

9. Ange tenant un panneau.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

10. Ange tenant un livre ouvert.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

11. Ange tenant un écusson (muet).

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

 

D. LA CLÔTURE AJOURÉE À CINQ TRAVÉES.

Quatre travées ont la forme d'ogives étroites ajourées de deux lancettes à découpes gothiques. La porte  rectangulaire occupe la travée centrale sous un tympan ajouré à feuilles d'acanthes et fleurons. Chaque colonne reçoit une ornementation différente, et la porte est entourée d'une frise de pampres et grappes, symbole eucharistique.

 

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

 

II. LE CÔTÉ VISIBLE DEPUIS LE CHŒUR (face orientale).

De ce côté, la tribune ne comporte plus que 13 panneaux, mais ceux-ci se prolongent par ceux, identiques en couleur et en décor, de l'escalier à vis qui y donne l'accès par le côté droit.

D'autre-part, ces panneaux ne sont pas  à personnages, mais seulement ornementaux.

Par contre, nous retrouvons la succession de neuf anges en vol, tenant là encore alternativement  des panneaux vierges, et des objets souvent perdus.

Séparant les panneaux de tribune et les anges, une frise de branches écotés à phylactères et d'épis s'enrichit de groupes d'animaux et de personnages non religieux.

 

 

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

 

A. Dans les arcades à feuilles d'acanthes séparées de pinacles, les panneaux décoratifs de la tribune, à entrelacs végétaux, surmontés d'une frise de pampres et de grappes.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

B. Les neuf anges.

 

1. Ange tenant un panneau muet.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

2. Ange tenant la colonne de Flagellation.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

3. Ange bras écartés tenant un objet perdu.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

4. Ange tenant un objet perdu .

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

5. Ange tenant un panneau muet.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

6. Ange tenant un objet perdu .

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

7. Ange tenant un panneau muet.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

8. Ange tenant une croix et une tige [clou?.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

9. Ange tenant un objet perdu.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

 

C. La frise intermédiaire.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Un homme coiffé d'un bonnet jaune, allongé, tient l'extrémité de la tige de feuillages et d'épis.

 

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

 

Un dragon vert (échine dentelée) et un animal jaune à pelage lisse (bœuf? Lapin?)

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

 

D. L'escalier à vis donnant accès à la tribune.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

 

E. La clôture et la porte.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

Le jubé de la chapelle de Kerfons. Cliché lavieb-aile.

SOURCES

— COUFFON (René), 1959, Note sur la chapelle Notre-Dame de Kerfaoues en Ploubezre et la chronologie de quelques jubés, Bulletin Monumental  Année 1959  117-1  pp. 51-54.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1959_num_117_1_3854

 

—LE LOUARN, Geneviève. "La chapelle Notre-Dame de Kerfons". Rennes, Mémoires de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Bretagne, t. LX, 1983, p. 301-305.

https://www.shabretagne.com/scripts/files/6699bf90f223f4.47423932/1983_25.pdf

—LAFEUILLE, Jérôme. KERMOAL, Christian. "Le Calendrier des bergers modèle du Jubé de Notre-Dame de Kerfons. Son interprétation à la lumière du Symbole des apôtres". Société d'émulation des Côtes-d'Armor, 2019, p. 271-294.

—LAFEUILLE, Jérôme. "Le jubé de Notre-Dame de Kerfons : un chef-d’oeuvre tronqué". Société d'émulation des Côtes-d'Armor, 2019, p. 295-310.

 

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IM22005238

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jub%C3%A9_de_la_chapelle_de_Kerfons-en-Kerfaou%C3%ABs

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM22000878

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17 novembre 2024 7 17 /11 /novembre /2024 17:30

Les statues et le mobilier sculpté de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé.

 

Voir aussi  sur cette chapelle :

 

PRÉSENTATION.

La chapelle de Notre-Dame-du-Loc àSaint-Avé, est un édifice en croix latine construit de 1475 à 1494, par deux recteurs successifs de la paroisse de Saint-Avé, Olivier de Peillac (1475-1488), puis André de Coëtlagat (1488-1504). Contrastant avec un extérieur assez sobre, son mobilier est d'une richesse remarquable et laisse deviner un commanditaire prestigieux, Jean IV de Rieux, maréchal de Bretagne sous le duc François II puis proche du roi Charles VIII et d'Anne de Bretagne. Après avoir décrit ses sablières sculptées, et son exceptionnel retable en albâtre, ce sont les statues et retables en granite, la croix de chancel et le bénitier qui font l'objet de cet article.

La statue de la fin du XVe siècle de Notre-Dame-du-Loc retiendra tout notre intérêt notamment par son thème de l'enfant-Jésus lisant, qui témoigne d'une influence flamande notamment de Malines ou du Brabant. Mais d'autres statues du XVe siècle sont à considérer, tout comme la très rare croix de chancel.

Comme dans les article précédents, celui-ci se nourrit de la remarquable étude de Diego Mens-Casals et en cite les extraits.

 

 

Cliché lavieb-aile 2024.

 

 

Cliché lavieb-aile 2024.

 

1. La statue de Notre-Dame-du Loc. Vierge à l'Enfant à la lecture. Calcaire de Saumur, polychrome, dernier quart du XVe siècle. Côté nord du chœur.

 

 

 

 

 

Vierge à l'Enfant, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Vierge à l'Enfant, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

 Description.

La Vierge a un très beau visage, avec des yeux en amande étirée et des paupières supérieures sans pli palpébral, des sourcils épilés, un nez droit, une bouche triste ou amère mais aux lèvres charnues sous un philtrum marqué, tandis que l'avancée de la lèvre inférieure est indiquée par une fossette. L'étage inférieur est étroit, la rondeur du menton rond et fin est soulignée.

Les cheveux dénoués tombent en boucles dans le dos et sur les épaules.

Le pan gauche du menton fait retour sous le poignet droit où il doit s'attacher. Les deux pans sont réunis par une patte perlée, à deux fleurons.

Les chaussures sont pointues, confirmant la datation du XVe siècle.

Sur la statue de L'Enfant porte un bonnet de docteur, qui peut renvoyer à Jésus parmi les Docteurs de la Loi, et/ou indiquer qu'il est éminemment et précocément  savant. Comme dans le tableau de Vittorio Carpaccio.

Tandis que sa mère garde de l'index  droit la page qu'ils consultaient (comme dans le tableau de Van Eyck), Jésus tourne les pages précédentes, comme pour souligner un lien interne qui en éclaire le sens. La Vierge ne regarde pas le livre, mais son regard  songeur se porte au loin, comme quelqu'un plongé dans ses pensées. Et son visage, figé, n'est pas serein, mais préoccupé par l'avenir, celui de la Passion de son Fils, que la lecture vient de révéler, ou du moins de rappeler. 

Il serait logique de penser que l'Enfant indique, comme dans les œuvres semblables, à sa mère les pages suivantes (celles de son futur) et non les pages précédentes, annonçant ainsi sa Passion, d'où la gravité soucieuse du visage de la Vierge. 

Mais on peut penser qu'ici, le livre est tourné vers nous, qu'il nous est présenté, et que c'est à nous que l'enseignement est donné : l'Incarnation est le préalable de la Rédemption.

 

 Références iconographiques  sur la Vierge à l'Enfant au livre :

Ce thème qui se développe en sculpture à la fin du XVe siécle sous l'influence des peintres flamands, est assez rare : dans le recensement des statues de Vierge à l'Enfant de Normandie aux XIIe-XVIe siècles par Brigitte Bellanger-Menand, je n'en trouve aucun exemple. J'en compte trois en Bretagne avec celle de Saint-Avé. 

—Plobannalec ;  Vierge assise montrant le livre ouvert à l'Enfant, chapelle Saint-Brieuc-de-Plonivel, bois polychrome,  XVIe.

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29000652

— Plouguerneau, chapelle du Grouanec, Vierge à l'Enfant assise, dite N.-D. du Grouanec, XVe siècle.

Vierge assise à l'Enfant lisant, kersanton polychrome, début XVe siècle. Photo lavieb-aile 2024.

 

Vierge assise à l'Enfant lisant, kersanton polychrome, début XVe siècle. Photo lavieb-aile 2024.

Diego Mens en signale un autre exemple en France, à Albiac (Aveyron), et deux en Belgique.

La statue de Jan II Borman datée vers 1500 et conservée dans l'église de Braine-le-Comte (Belgique) est très intéressante, car comme à Saint-Avé, l'Enfant tourne les pages au delà de celle que lit la Vierge .

https://balat.kikirpa.be/photo.php?objnr=10028679

Eglise Saint-Géry à Braine-le-Comte (Belgique). Borman, Jan II (sculpteur) ca 1500

Jan Borman II a également sculpté vers 1490-1500 une Vierge assise à l'Enfant lisant, en chêne, conservée au Louvre (inv RF 1370) . Là encore, l'enfant feuillette le livre au delà de la page antérieurement ouverte. Et là encore Jésus est représenté non pas en nouveau-né, mais comme un enfant plus âgé.

 

Jan Borman II, Vierge à l'Enfant lisant, Le Louvre, Photo Van Acker, Katrien, IRPA, copyright
Jan Borman II, Vierge à l'Enfant lisant, Le Louvre, Photo Van Acker, Katrien, IRPA, copyright

 

 

https://balat.kikirpa.be/photo.php?path=X140694&objnr=11056204&nr=34

Le même Jan II Borman a réalisé à la même date une Vierge à l'encrier pour l'église Saint-Vincent de Soignies (Belgique) : l'Enfant écrit lui-même sur la page du livre présenté par sa Mère.

 

Vierge à l'encrier de l'église Saint-Vincent de Soignies, sculpté par Jan II Borman, ca 1500

 

 

Une quatrième statue de Jan II Borman (ou Jan III, vers 1500-1515) conservée à Anvers est une Vierge à l'encrier, mais plus proche de Notre-Dame-du-Loc car l'Enfant est tenu sur le bras gauche et Marie est couronnée.

 

Anvers, Jan Borman II ou III, Vierge à l'encrier et Jésus écrivant.

https://balat.kikirpa.be/photo.php?path=X137148&objnr=107515&lang=fr-FR&nr=9

Son père Jan Borman I avait traité le même thème en 1480 cf musée d'Anvers:

https://balat.kikirpa.be/photo.php?path=B016743&objnr=11013596&nr=67

 

Le thème est plus souvent représenté en peinture, essentiellement à la même période.

—Le tableau le plus précoce, daté d’après 1433, jadis attribué à Jan Van Eyck est la  Vierge à l’Enfant lisant ou Vierge d’Ince hall, huile sur panneau, , conservé à la National Gallery of Victoria, à Melbourne en Australie.

L'Enfant est assis face au spectateur et tourne les pages d'un livre enluminé, tandis que la Vierge conserve par un index gauche glissé entre les pages, l'endroit de sa lecture. C'est ce détail qui est repris pour Notre-Dame du Loc, mais il est clair ici que Jésus prend connaissance (ou indique à sa Mère) un passage bien plus éloigné des Écritures.

Vierge lisant (détail), atelier de Van Eyck, >1433, cliché Wikipedia

 

—Quinten Massys peint dans la 2nde moitié du XVe siècle  une Vierge, assise,  à l'Enfant tournant les pages d'un livre, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique Inv. 1497 

https://fine-arts-museum.be/fr/la-collection/quinten-massys-la-vierge-a-l-enfant

Vierge à l'Enfant (détail), Quentin Massys

—idem

https://fine-arts-museum.be/fr/la-collection/quinten-massys-la-vierge-a-l-enfant-1

—Botticelli peint en 1480 la Madonna del Libro (Museo Poldi Pezzoli de Milan). Les pages à rubriques (comme un livre d'heures) du livre sont partiellement lisibles, et on lit le début du passage d'Isaïe Ecce virgo annonçant, dans la lecture typologique, l'Incarnation, tandis que l'Enfant porte les clous et la couronne d'épines au poignet gauche et regarde sa Mère d'un air entendu.

https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Madone_du_livre_(Botticelli)

—La gravure conservée au Louvre, du Maître Iam de Zwolle (Actif vers 1462-Actif vers 1495) montre là encore l'enfant Jésus tournant les feuillets d'un livre.

https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl020515392

Vittore Carpaccio a peint vers 1499 La Vierge priant devant Jésus lisant et saint Jean Baptiste.] .

—La même scène est reprise par  le Maître au feuillage en broderie, un  peintre anonyme flamand actif entre 1480 et 1510 à Bruges et à Bruxelles : Vierge à l'Enfant, The Philadelphia Museum of Art

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ma%C3%AEtre_au_feuillage_en_broderie#/media/Fichier:Master_of_the_Embroidered_Foliage_-_Virgin_and_Child_in_a_Landscape_-_PMA_2518.jpg

 

—Le même Maître au feuillage en broderie est l'auteur du Triptyque de la Vierge à l'enfant entourée d'anges musiciens, Palais des beaux-arts de Lille

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ma%C3%AEtre_au_feuillage_en_broderie#/media/Fichier:Lille_PdBA_feuillage_brode_tryptique_vierge.JPG

 

ComplémentDescription et analyse par Diego Mens :

"Notre-Dame-du-Loc mesure près d’1,80 mètre et a été réalisée dans un calcaire de la région de Saumur. Si le matériau nous renvoie a priori au Val de Loire, l’œuvre est clairement influencée par les productions flamandes, notamment de Malines ou du Brabant.

Le thème de l’Enfant à la lecture avec la Vierge, déjà traité par Jan Van Eyck  , se développe dans ce dernier quart du XVe siècle dans cette région, avec des variations allant d’une Vierge en majesté offrant le livre à son fils à des compositions proches de celle de Saint-Avé [Statue datée vers 1490-1500 conservée à l’église Saint-Gery de Braines-le-Comte] , comme la Vierge debout partageant la lecture avec Jésus, âgé de quelques années.

C’est notamment le cas pour une statue conservée aux Musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles [ Œuvre inventoriée 2542, datée vers 1480] , qui offre plusieurs similitudes avec celle de Saint-Avé : traitement identique des cheveux tombant sur les épaules, vêtements similaires pour Jésus aux pieds nus, grand fermail pour le manteau et qualité du traitement des plis, moins anguleux que sur des œuvres contemporaines en bois. Toutefois, le visage de la statue de Bruxelles est différent, car plus ovale.

À Saint-Avé, le visage est plus proche d’une seconde œuvre, en tilleul et plus petite (1,10 mètre), conservée dans l’église Notre-Dame d’Albiac (Aveyron), qui a également des caractéristiques très proches de la nôtre (fig. 9b). Elle semble avoir été sculptée vers 1480 par un atelier du Hainaut ou de Clèves [Baudouin, Jacques, La sculpture flamboyante en Rouergue, Languedoc, Éditions Créer, 2003, 382 p.,ici  p. 314-31] . Jésus, assis sur le bras gauche de sa mère, regarde le livre ouvert qu’elle tient dans son autre main. La Vierge est vêtue d’un ample manteau et ses cheveux longs et ondulés sont ceints par une couronne assez simple, identique à celle du Loc. Si les plis opulents et cassés du manteau diffèrent, le visage de la Vierge est également un peu anguleux et grave, le regard posé sur le livre. Jésus, à la chevelure frisée, est aussi vêtu d’une robe.

La restauration de la statue de la chapelle du Loc a révélé une qualité supérieure de réalisation : galons avec godrons et perles sur le bord du manteau, orifices permettant d’y placer sans doute des cabochons de verres de couleur, dorure de la chevelure finement sculptée tombant sur les épaules, décor soigné du béguin et de la robe de l’Enfant. L’œuvre pourrait être brabançonne, sauf si la provenance du Val de Loire est confirmée par une nouvelle analyse pétrographique.

Quelle que soit l’origine exacte, la qualité d’exécution de cet ensemble atteste d’une réalisation par un atelier au fait des influences et des thèmes artistiques majeurs de cette fin du XVe siècle.

La commande pourrait émaner de Jean IV de Rieux, maréchal de Bretagne sous le duc François II. Tuteur de sa fille Anne au décès de ce dernier, il est ensuite proche du roi Charles VIII et témoin de son mariage avec la duchesse. Il le suit lors des premières guerres d’Italie et est aussi proche de son successeur, Louis XII, dont il est le chambellan. Héritier du domaine de Largoët au décès de sa première épouse en 1480, Jean de Rieux refaçonne ses châteaux d’Elven et de Rochefort-en-Terre. Par son rang et sa qualité de seigneur prééminencier de la chapelle, il dispose des moyens financiers et des relais nécessaires pour une telle commande. Celle-ci aurait pu être passée par des intermédiaires en relation avec un atelier flamand ou directement par Jean IV à des sculpteurs du Val de Loire, comme ceux ayant travaillé aux « ymages » de la chapelle Saint-Hubert au château de Chinon [confusion avec le château d'Amboise vers 1495 ?], résidence de Charles VIII et d’Anne de Bretagne. Jusqu’aux travaux de 1913, cette statue était placée sur un massif sous la maîtresse-vitre, au-dessus de l’autel en bois."

(*) voir Amboise ici.

 

Diego Mens Casas, Figure 9a – Saint-Avé, chapelle Notre-Dame- du-Loc, statue de Notre-Dame-du-Loc (cl. D. Mens) Figure 9b – Albiac, Vierge à l’Enfant d’Albiac (cl. L. Balsan, Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, Paris)

 

Vierge à l'Enfant, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Vierge à l'Enfant, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Vierge à l'Enfant, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Vierge à l'Enfant, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Vierge à l'Enfant, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Vierge à l'Enfant, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Vierge à l'Enfant, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Vierge à l'Enfant, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Vierge à l'Enfant, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Vierge à l'Enfant, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Vierge à l'Enfant, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Vierge à l'Enfant, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Vierge à l'Enfant, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Vierge à l'Enfant, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

 

 

2a. Le retable en granite (n°9 du plan), côté nord. L’Adoration des Mages devant la Vierge et l’Enfant en majesté ; l’Annonciation à la Vierge par l’archange Gabriel . Bras nord du transept.

 

" Aujourd’hui, deux bas-reliefs sculptés de manière assez fine dans ce matériau local sont déposés sur les deux autels des bras du transept. Cette configuration date des travaux réalisés en 1913, sous la direction de l’architecte vannetais Brihault : à cette date, l’élément le plus important, alors placé sur l’autel nord, a été transféré sur celui du sud. Toutefois, si on l’observe attentivement les moulures périphériques des deux bas-reliefs, sur la bande, on constate que ceux-ci formaient un seul ensemble, un retable monolithe en granite. Ainsi, la Crucifixion redevient logiquement la scène centrale et principale." (D. Mens)

 

 

Retable en granite,  chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Retable en granite, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Retable en granite,  chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Retable en granite, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

 

L'Adoration des Mages.

 

La Vierge (aux chaussures pointues propres au XVe siècle) est assise, tandis que l'Enfant-Jésus est debout sur ses genoux. Ils tiennent chacun un objet rond (Monde ou fruit) et sont tournés vers la gauche. Les visages sont assez grossièrement sculptés, les nez forts et les bouches concaves. L'enfant tend le bras pour saisir le présent (l'or) apporté par le roi Melchior, qui est agenouillé devant lui.

De ce dernier, mais aussi de Gaspard qui le suit et enfin de Balthasar, nous ne voyons quee la partie inférieure : la robe et les chaussures du premier, les tuniques et les chausses des deux plus jeunes, tout comme leurs chaussures à poulaines.

Il faut se référer à l'iconographie peinte ou sculptée pour compléter mentalement la scène. On remarque alors que les pieds de Gaspard sont tournés vers nous et même vers l'arrière : il est très probable que, comme à Rumengol sur le tympan du porche, sculpté vers 1468, Gaspard était tourné vers son voisin pour lui désigner l'étoile qui les guidait.

La couronne de Melchior devait être  tenue dans la main ou autour de l'avant-bras, puisque nous ne la voyons pas posée à terre, comme cela peut être le cas ailleurs.

 

Adoration des Mages, tympan du porche de la chapelle de Rumengol. Cliché Lavieb-aile.

On peut se référer aussi au tympan du porche (v. 1433) du Folgoët, et surtout au retable du XVe siècle de l'église de Runan, où l'Enfant est debout et où la Vierge tient un globe :

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022

 

Parmi les multiples enluminures du XVe siècle, voici cet exemple :

 

Adoration des Mages, Maître de la Légende dorée de Munich, 1425-1450, Carpentras BM 0049 f. 71v


 

Sur la partie gauche de ce retable, l’Annonciation, avec l’ange Gabriel, est présentée au milieu, tandis qu’à l’extrémité du retable, figure une Adoration des Mages, face à la Vierge et Jésus bénissant en majesté.

Si l’ordre des épisodes de la vie mariale est inversé sur cette partie droite du retable, c’est sans doute pour permettre la représentation du commanditaire, Olivier de Peillac. En effet, si deux des rois mages sont représentés debout dans une tenue civile de cette fin du XVe siècle [ avec pourpoint à longues manches ou houppelande, et chaussés de poulaines], le troisième, agenouillé face à la Vierge et Jésus, est revêtu d’une soutane. Il pourrait représenter le recteur, accompagné de membres de sa famille, dont son frère Jean. " (D. Mens) [Je ne partage pas cette hypothèse : voir supra, la robe de Melchior]

 

Retable en granite,  chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Retable en granite, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

 

L'Annonciation.

La scène est centrée par une fleur (un lys) émergeant d'un vase. L'ange Gabriel, à genoux, tient le phylactère portant les mots de son message : AVE MARIA. La Vierge, voilée, tient un livre et pose la main sur sa poitrine dans le geste d'acceptation du "Fiat".

Les cheveux de l'ange sont figurés "en boules", selon un modèle propre au XVe siècle et qui a déjà été souvent décrit ici, dans la sculpture sur kersanton de l'Atelier ducal du Folgoët (1423-1469). 

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Retable en granite,  chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Retable en granite, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Retable en granite,  chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Retable en granite, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

 

 

2b. Le retable en granite, côté sud. Le Calvaire avec la Vierge et saint Jean entourant le Christ, le Couronnement de la Vierge, sainte Catherine d’Alexandrie, sainte Madeleine myrophore et sainte Marguerite d’Antioche yssant du Dragon. Bras sud du transept.

Retable en granite,  chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Retable en granite, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

 

"À la droite de cette scène, on observe le Couronnement de la Vierge, iconographie que l’on retrouve notamment dans un cycle peint de la chapelle de Locmaria en Landévant (Morbihan), mais aussi sur les pavements de proto-faïence de la chapelle Saint-Nicolas de Suscinio en Sarzeau (Morbihan).

 

Trois saintes, particulièrement honorées en cette fin du XVe siècle, complètent la partie droite du retable : sainte Catherine d’Alexandrie, sainte Marie Madeleine myrophore et sainte Marguerite. Ces trois saintes sont souvent associées à des dévotions de femmes des familles nobles, sans que nous puissions établir ici un lien évident avec les Peillac ou les Coëtlagat." (D. Mens)

 

On comparera à nouveau ce retable avec celui, en kersantite, de l'église de Runan, datant du XVe siècle, et qui associe des scènes de la vie de Marie, avec, comme ici, l'Annonciation, l'Adoration des Mages, la Crucifixion et le Couronnement.

 

Le retable (kersantite, premier quart XVe siècle ?) de la Vierge de la chapelle des fonts de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile 2022.

 

Le calvaire.

Le Christ en croix est entouré de la Vierge, et de saint Jean ; on remarque la chevelure "en boules".

 

 

Retable en granite,  chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Retable en granite, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Retable en granite,  chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Retable en granite, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Le couronnement de la Vierge.

Comme à Runan, la Vierge n'est pas couronnée par la Trinité, mais par un seul de ses termes, un Christ couronné ou un Dieu le Père.

Retable en granite,  chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Retable en granite, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

 

 

Les saintes Catherine d'Alexandrie couronnée, tenant la roue dentelée de son supplice, et l'épée de sa décollation ; Marie-Madeleine tenant le flacon d'onguent ; et Marguerite d'Antioche yssant du dragon, crucifix entre ses mains jointes.

Retable en granite,  chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Retable en granite, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Retable en granite,  chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Retable en granite, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

 

2c . Le lavabo sur le mur sud, granite.

"La taille imposante de ce retable [de granite,supra], sans doute déplacé dans le courant du XVIIIe siècle pour être remplacé par un autel à la romaine en bois, explique sans doute le positionnement assez haut de la réserve eucharistique sur la droite du mur du chevet, mais également celui du lavabo sur le mur sud. Ce dernier est frappé des armes des Peillac à gauche et de celles des Arz [D’argent à trois quintefeuilles de gueules, ici représentées avec une polychromie fantaisiste] , possesseurs des manoirs de Tréviantec et Rulliac en Saint-Avé.

Ce retable, qui conserve plusieurs traces de sa polychromie initiale, a sans doute été façonné par un atelier local, dans le granite des carrières de Guéhenno-Lizio, au faciès à grains fins. On trouve des exemples de retables contemporains et assez similaires à la chapelle Sainte-Anne de Buléon, mais aussi en remploi dans l’ossuaire de l’église de Guéhenno, sans doute l’ancien retable majeur de cet édifice. Cette commande pour la chapelle de Saint-Avé pourrait s’expliquer notamment par la fonction de Jean de Peillac [Il peut s’agir du frère d’Olivier de Peillac] , en sa qualité de prévôt féodé de Saint-Jean-Brévelay, proche de Guéhenno." (D. Mens)

Lavabo en granite,  chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Lavabo en granite, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Lavabo en granite,  chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Lavabo en granite, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

 

2d La réserve eucharistique sur la droite du mur du chevet. Granite.

Réserve eucharistique en granite,  chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Réserve eucharistique en granite, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Réserve eucharistique en granite,  chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Réserve eucharistique en granite, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

 

3 L'autel du bras nord du transept. Calcaire polychrome provenant de la cathédrale de Vannes, dernier quart XVe. Bordure à rinceaux de vigne. Blason.

 

Blason aux armes [fantaisistes?] de sable à une croix d'or accompagnée d'un quintefeuille de gueules

"La concentration de mobilier réalisé dans ce matériau exogène à la Bretagne dans la chapelle traduit, tout d’abord, une commande aristocratique majeure. Que ce soit pour la réalisation des autels latéraux, des consoles ou de la statuaire, le recours au calcaire dénote un souhait du commanditaire de se démarquer dans cette Bretagne de la seconde moitié du XVe siècle.

Toutefois, il faut distinguer dans cet ensemble deux types de commande : la réalisation d’œuvres par des ateliers locaux dans un matériau importé et la commande d’œuvres importées de régions telles la Picardie ou le Val de Loire, où le calcaire est utilisé fréquemment pour la statuaire.

 Dans le premier cas, les sources d’approvisionnement du matériau sont assez bien identifiées à cette période, notamment grâce aux comptes de la cathédrale de Vannes. [...]

 Dans le cas de la chapelle du Loc, c’est sans doute à partir de ce matériau provenant de la cathédrale que les deux autels latéraux ont été réalisés . Avec un décor végétal de rinceaux et de vignes autour du panneau central encadré de pinacles, ces autels ne semblaient pas adossés comme actuellement, étant donné les retours de sculptures sur l’arrière, partiellement buchés. Chacun des panneaux était peint d’une scène en lien avec la vie de la Vierge, soit l’Annonciation, comme sur l’ancien retable majeur de granite et la Nativité.

Sans doute déplacés au XVIIIe siècle, ces autels devaient être positionnés originellement sur le bas de la nef, de part et d’autre du calvaire monumental, devant un chancel en bois. Cette configuration est assez classique en cette seconde moitié du XVe siècle. Elle se retrouve notamment à la chapelle Saint-Fiacre en Melrand mais aussi, plus tardivement, à la chapelle Sainte-Avoye en Pluneret. De manière générale, les autels latéraux de nef étaient dédiés à des cultes secondaires. Dans le cas présent, les statues étaient posées sur la partie supérieure de l’autel." (D. Mens)

 

Autel du bras nord,  chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Autel du bras nord, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Autel du bras nord,  chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Autel du bras nord, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

3'Un autre autel similaire en calcaire polychrome à rinceaux  est placé dans le bras sud.

Autel du bras sud,  chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Autel du bras sud, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

 

4. Statue de sainte Catherine de Sienne, montrant ses stigmates, et  terrassant un dragon, fin XVe siècle, calcaire polychrome. bras nord du transept.

h = 130 ; la = 63 ; pr = 30

Dans le dossier d'inventaire de C. Toscer, elle passait encore pour une sainte Marguerite, en raison du dragon vert qu'elle terrasse.

La statue devait être posée sur l'un des autels en calcaire, et être réalisée comme eux dans des chutes des calcaires de la cathédrale de Vannes, issus de Charente Maritime.

"La statue de la fin du XV e siècle de sainte Catherine de Sienne terrassant des démons serait, en l’état actuel des connaissances, un exemplaire très rare et sans doute unique en Bretagne. Les autres représentations datent majoritairement du XVIIe siècle, en lien avec le développement du culte du Rosaire. Si cette représentation est reproduite dans plusieurs livres d’heures de cette période, sa déclinaison statuaire reste rare et seul un exemplaire assez proche est conservé au Palais des Papes d’Avignon. La représentation de cette dominicaine doit sans doute être rapprochée du culte de saint Vincent Ferrier, très important alors à Vannes, et du rôle de membres de la famille Coëtlagat dans son procès de canonisation." (Diego Mens)

 

Statue en calcaire polychrome, fin XVe,   chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Statue en calcaire polychrome, fin XVe, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Statue en calcaire polychrome, fin XVe,   chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Statue en calcaire polychrome, fin XVe, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Statue en calcaire polychrome, fin XVe,   chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Statue en calcaire polychrome, fin XVe, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Statue en calcaire polychrome, fin XVe,   chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Statue en calcaire polychrome, fin XVe, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Statue en calcaire polychrome, fin XVe,   chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Statue en calcaire polychrome, fin XVe, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

 

5.  La statue dite de sainte Madeleine, plutôt sainte Marguerite sans son dragon. Calcaire polychrome; fin XVe.

h = 132 ; la = 45 ; pr = 26

La statue devait être posée, comme celle de sainte Catherine de Sienne,  sur l'un des autels en calcaire, et être réalisée comme eux dans des chutes des calcaires de la cathédrale de Vannes, issus de Charente Maritime.

Elle  ne correspond pas à l’iconographie mentionnée sur sa terrasse. La confusion tient sans doute à l’absence de voile, mais elle n’est pas dotée du principal attribut de cette sainte, le pot à onguents. En revanche, cette œuvre est très comparable à deux statues orantes, conservées dans la commune de Questembert, domaine des Rieux-Rochefort, et représentant sainte Marguerite 35 . Sans certitude, un dragon aurait été placé au-devant de la terrasse, sur lequel figurent deux orifices ayant servi pour un goujeonnage. L’absence de la sculpture des plis au niveau du genou droit de la sainte pourrait corroborer cette présence de l’attribut monstrueux, au-devant de la statue. Pour ces deux statues et autels, il doit s’agir d’un seul commanditaire, car elles paraissent avoir été réalisées par le même atelier local, ayant travaillé sur le chantier de la cathédrale Saint-Pierre. À Saint-Avé, installés à la fin de réalisation de la nef, ces œuvres sont sans doute une commande des Coëtlagat ou d’une famille noble de 33. Une autre statue de ce type est conservée à la chapelle Saint-Michel en Saint-Avé et présente les armes des Peillac. Elle figure une Vierge au calvaire. 34. Partie basse de la statue composant une plinthe. 35. La chapelle Saint-Michel et celle de Saint-Jean

Statue en calcaire polychrome, fin XVe,   chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Statue en calcaire polychrome, fin XVe, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Statue en calcaire polychrome, fin XVe,   chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Statue en calcaire polychrome, fin XVe, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Statue en calcaire polychrome, fin XVe,   chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Statue en calcaire polychrome, fin XVe, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Console de la statue en calcaire polychrome, fin XVe,  chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Console de la statue en calcaire polychrome, fin XVe, chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

 

6. Saint Isidore, patron des cultivateurs ou laboureurs, tenant la faucille et la gerbe de blé. Bois polychrome, XVIIIe siècle, revers évidé.

h = 181 ; la = 130 ; pr = 30

https://www.patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IM56004532

Objet inscrit MH PM56003039

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM56003039

Saint Isidore patron des laboureurs, accompagne dans le chœur  Saint Cornély, patron des éleveurs de bœufs. Selon une complainte vannetaise San Izidor oe labourer, servitour bras en ur maner , "Saint Isidore était laboureur , il apportait de grands services au manoir " . C’est un saint alors très populaire, revêtu des vêtements des paysans riches. Les saints des statues tiennent tous la faucille et la gerbe de blé témoin de la bonne réussite des moissons.

Ce saint permet de découvrir les tenues traditionnelles des agriculteurs. Ici, il porte une veste bleu-gris à 12 boutons noirs, 3 boutons aux poches à rabats en pointe, 3 boutons aux poignets ; un gilet blanc à plus de 20 petits boutons ; une ceinture de cuir à boucle dorée ; une chemise à col en V ; une culotte courte plissée ou bragou braz, ; des guêtres fines ; des chaussures de cuir noir à languette et boucle de métral argenté. Les couleurs témoignent des repeints des restaurateurs et ne témoignent pas forcément du costume d'origine.

Selon D. Mens, "ces cultes se développent en Bretagne à partir du milieu du XVII e siècle remplaçant des dévotions plus anciennes. Cette introduction de nouveaux cultes et le renouvellement des statues qui en découlent sont très fréquents dans le Morbihan. Ils illustrent notamment une nouvelle gestion des églises et chapelles par des généraux de paroisse dirigées par des notables et le recteur, alors que la noblesse, désormais absente de la paroisse, ne paie plus les droits liés à ses chapelles privatives"

Voir d'autres exemples :

Ou encore : la statue de l'église de Carnac : Les pièces majeures du costume masculin du 17e siècle y apparaissent  avec la superposition d’un gilet fermé et de 2 vestes de couleurs différentes sur la chemise bouffant aux poignets ; les séries de 12 boutons, complétées par les boutons des poches et poignets  ; une ceinture large à boucle ; des bragou berr, culotte étroite et courte, des guêtres (à boutons) et des souliers de cuir.

statue de saint Isidore par le sculpteur Martinet, daté de 1670-1680. Carnac, église St Cornély. Cliché lavieb-aile 2024.

 

 

 

Statue de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Statue de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Statue de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Statue de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Sous la statue, la console porte un blason à une bande présenté par deux lions , sur fond de feuillages et de grappes :

Console (fin XVe) d'une statue de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Console (fin XVe) d'une statue de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

 

 

7. Statue en bois polychrome de Saint Cornély (saint Corneille) accompagné de deux bovins, XVIIIe siècle.

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM56003040

 

Dans le sud de la Bretagne, saint Cornély est le  protecteur, par jeu sur non nom, des bêtes à corne. Son nom est la forme bretonne de Corneille (en latin : Cornelius). Selon la tradition  bretonne, Cornély est pape de 251 à 253

Le saint est coiffé de la tiare papale et il devait tenir la croix à double traverse, comme en l'église de Carnac (actuellement dans la chapelle Saint-Colomban), tandis qu'il trace une bénédiction. Voir aussi la statue du saint en la chapelle Sainte-Croix de Josselin. Ou celle de La Chapelle-Bouëxic.

Statue de saint Cornély de l'église de Carnac, chapelle Saint-Colomban de Carnac. Cliché lavieb-aile 2024.

 

 

Statue de saint Cornély, 1980, Carnac, église Saint-Cornély. Cliché lavieb-aile.

 

Statue en bois de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Statue en bois de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

 

8. Statue en bois polychrome  qualifiée de saint Fiacre, après avoir été identifiée précédemment à saint François d’Assise. Il s’agit en réalité de saint Dominique de Guzman. Fin XVe ou XVIe siècle.

 

Saint Dominique est le fondateur de l’ordre des Dominicains. L’attribut manquant à la main droite, un temps considéré comme une pelle pour correspondre à l’iconographie de saint Fiacre, est en fait une croix sur une grande hampe. Cette représentation apparaît d’ailleurs cohérente et complémentaire de sainte Catherine de Sienne, car ces deux saints sont associés dans les retables et tableaux du Don du Rosaire.

 

 

Statue en bois de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Statue en bois de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Console fin XVe siècle : Armoiries d'Olivier de Peillac : d'argent à trois merlettes de gueules, au franc canton de même.

Console fin XVe d'une statue de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Console fin XVe d'une statue de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

 

9. Statue dite de saint Colomban. Bois polychrome, fin XVe ou XVIe siècle.

Cette statue serait issue du même atelier que la précédente et serait contemporaine de la création de la chapelle. Le saint est représenté en évêque (avec la crosse, perdue, tenue en main gauche, la mitre, les gants épiscopaux, la chape recouvrant un surplis, et des pantoufles pointues).

Colomban de Luxeuil est un moine irlandais du VIe siècle venu évangéliser la Bretagne puis l'Europe ; on lui attribue la Règle de Saint-Colomban inspiré du monachisme irlandais.

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM56003036

 "Moine et abbé, ce saint, réputé guérir de la folie, est représenté ici en tenue d’abbé mitré, alors que d’autres représentations contemporaines le figurent en tenue de moine, notamment à Rosporden (Finistère) ou Guégon (Morbihan). Le doute est permis, aucun attribut ne permettant d’identifier avec certitude cette statue." (D. Mens)

Voir la statue de ce saint (bois polychrome, XIXe) en sa chapelle de Carnac.

 

Statue en bois de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Statue en bois de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

 

 

7. La croix de chancel

Seule à n'avoir pas été restaurée récemment, cette croix (ou calvaire), vestige de la clôture (ou chancel) commandée en 1500 par André de Coëtlagat comme l'indique une inscription et détruite en 1913 se dresse à la croisée du transept. Elle est classée mh depuis 1908.

Cliché Ouest-France.

 

La quasi-totalité des jubés et autres chancels ayant été détruits aux XVIIe et XVIIIe siècles, il est quasi impossible d’établir un lien avec un atelier précis, si ce n’est qu’il soit probablement originaire de Haute-Bretagne et en lien avec les ateliers des autres jubés conservés, ceux de Saint-Fiacre au Faouët (Morbihan), réalisée par Olivier Le Loergan vers 1480 mais aussi celle de Kerfons en Ploubezre (Côtes-d’Armor). Néanmoins, ce type de calvaire supposait d’être adossé à un chancel avec une porte géminée au centre des deux autels latéraux, ce qui diffère de la plupart des ensembles toujours conservés.

Voir :

 

 

On peut lui décrire trois parties.

a) La partie basse est composée d’un tronc d'offrande vers l’ouest, adossé à un fût quadrangulaire avec une niche à dais flamboyants sur chaque face. Selon D. Mens, les blasons peints sur le fond de quatre niches, outre leur positionnement incohérent en cas de présence de statuettes, ont été probablement intégralement repris lors de la restauration de 1913 et ne semblent pas fiables.

 

Croix de chancel de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Croix de chancel de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Croix de chancel de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Croix de chancel de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Armoiries  écartelé en 1 et 4 de Cantizac d'argent à la bande de gueules, chargée de 3 alérions d'or, et en 2 et 3 de Peillac 

Croix de chancel de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Croix de chancel de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

 

 

Croix de chancel de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Croix de chancel de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Armoiries de la famille d'Arz, d'argent à 3 quintefeuilles de gueules.

 

Croix de chancel de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Croix de chancel de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

b) Sur un niveau intermédiaire de la face occidentale, au dessus des armes de Malestroit de gueules à 9 besants d'or,  le Christ est entouré des statues de la Vierge (bras croisés) et  de saint Jean (paumes de face) , juchées sur deux branches d'un  arbre,.

Croix de chancel de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Croix de chancel de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Croix de chancel de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Croix de chancel de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Au revers, la statue d’un évêque (peut-être saint Avé, patron de la paroisse)  est contemporaine du calvaire, en raison de sa chasuble à pointe et des poulaines. 

l'inscription placée sur le revers de la traverse de la croix, afin d’être lue par la noblesse et le clergé qui occupe le chœur, est la suivante : Mestre André de Coëtlagat recteur de saint ave fit faire ceste eupvre l’an Mil Vc 

Croix de chancel de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Croix de chancel de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Les statues et le mobilier sculpté de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé.

c) En partie haute, le dais superpose plusieurs étages de pinacles, de nervures, de dragons les ailes écartées et d'angelots voletants en adoration évoque la tribune du jubé de Saint-Fiacre au Faouët (Morbihan), réalisée par Olivier Le Loergan vers 1480, ou encore celle de Kerfons en Ploubezre (Côtes-d’Armor).

 

 

Croix de chancel de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Croix de chancel de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Croix de chancel de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Croix de chancel de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

 

8. Le bénitier à droite de l'entrée.

Il porte deux blasons, dont celui aux armes d'argent à trois merlettes de gueules, au franc canton de même, du recteur Olivier de Peillac identifiable par son canton.

 

Croix de chancel de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Croix de chancel de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Croix de chancel de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Croix de chancel de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

 

9. À l'extérieur, côté ouest : la croix-bannière  quadrilobe en granite, fin XVe siècle

https://pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA00114288

Une croix bannière est un ensemble monolithique sculpté sur l'avers et le revers, comme une bannière de procession. Fréquentes en Morbihan où eon en compte une douzaine, elles datent du XVe et XVIe siècle.

 

"La croix bannière de la chapelle est placée à l’ouest du placître et composée d’une mace (soubassement), d’un fût et d’une bannière. Elle semble avoir été remontée sur un autel extérieur réalisé probablement au XVIII e siècle, utilisé lors des pardons très fréquentés de la Nativité de la Vierge, le 8 septembre.

La mace est sculptée en relief sur ses quatre faces : à l’ouest, sous une accolade gothique, la composition de la scène de l’Annonciation est très proche de celle du retable. Sur la face sud, deux saintes martyres, également représentées sur le retable, sainte Madeleine et sainte Catherine, sont sculptées sous deux arcatures en plein cintre, tandis que sur la face opposée, saint Jean Baptiste est représenté au côté de saint Yves. La présence de ce dernier n’est sans doute pas anodine, car le culte de ce saint est largement développé dans le courant du XVe siècle, sous l’impulsion de la famille ducale des Montforts.

Vers la chapelle, à l’est, le côté de la mace présente trois saints également sous arcatures : saint Jacques pèlerin, saint Laurent diacre et de nouveau, saint Jean Baptiste. Cette double représentation de saint Jean se retrouve sur le retable en albâtre.

La bannière est quadrilobe. Sur sa face occidentale, la représentation du calvaire diffère de celle du retable, puisque saint Jean y est sculpté la main soutenant son visage et la Vierge, les mains jointes en oraison. Au revers de la bannière, la Vierge en majesté, accompagnée de Jésus, est entourée de quatre angelots, deux thuriféraires et deux musiciens. 

L’atelier qui a réalisé cette croix bannière est sans doute identique à celui qui a façonné la réserve eucharistique du mur du chevet. Les décors d’acanthe du fût et de l’accolade de la réserve sont très proches, pour des œuvres qui seraient par conséquent datées des années 1475-1480. La sculpture des personnages diffère toutefois de celle du retable et il s’agirait de deux ateliers distincts. Le granite de la croix bannière, comme celui du reste de l’édifice, provient sans doute des perrières (carrières) proches de Coëtdigo ou du Van, citées dans les fermes de la seigneurie de Largoët" . (D. Mens)

 

 

Croix-bannière de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Croix-bannière de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Croix-bannière de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Croix-bannière de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

La Vierge couronnée, assise, tient l'Enfant sur ses genoux et lui présente un fruit. Elle est adorée  par quatre angelots, dont  deux , en bas, élèvent l'encensoir. L'ange supérieur droit joue de la cornemuse. Je ne peux préciser l'instrument joué par l'autre musicien.

 

Croix-bannière de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Croix-bannière de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Croix-bannière de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Croix-bannière de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Croix-bannière de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Croix-bannière de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Le Christ en croix entre la Vierge et saint Jean.

Croix-bannière de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Croix-bannière de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Saint Jean-Baptiste à manteau en poil de chameau et tenant l'agneau ; saint Laurent et son grill ; saint Jacques en tenue de pèlerin avec chapeau, bourdon.

 

Croix-bannière de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Croix-bannière de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Côté nord : Saint-Jean-Baptiste et saint Yves.

Croix-bannière de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Croix-bannière de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

 

Côté ouest : l'Annonciation.

Croix-bannière de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Croix-bannière de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Côté sud : Sainte Catherine et sainte Marguerite.

Croix-bannière de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

Croix-bannière de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Cliché lavieb-aile 2024.

 

SOURCES ET LIENS.

 

DANIGO (Joseph), 1983, La chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé, Congrés archéologique de France tome 141 page 216 et suiv.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3210037c/f218.item

DANIGO (Joseph), 1989, églises et chapelles du pays de Vannes, Cahiers de l'UMIVEM

 https://bibliotheque.idbe.bzh/data/cle_130/Morbihan_Cahiers_de_lUMIVEM_1989_nA_42-43_.pdf

 MENS CASAS (Diego), 2020, La chapelle Notre-Dame-du-Loc en Saint-Avé.« Ymages » et décors du dernier quart du xve siècle, Actes du congrés de Vannes sept. 2019,  Mémoires de la Socité d'Histoire et d'Archéologie de Bretagne, 36 Pages

https://www.academia.edu/43033745/La_chapelle_Notre_Dame_du_Loc_en_Saint_Av%C3%A9_Ymages_et_d%C3%A9cors_du_dernier_quart_du_xve_si%C3%A8cle

GUYOMAR (abbé J.),1914 Notre-Dame du Loc du Bourg d’en-bas en Saint-Avé, Vannes, 1914,
47 p.  ;

http://www.infobretagne.com/saintave-notre-dame-loc.htm

infobretagne  reproduit   les textes de J. Guyomar, de Gustave Duhem 1932 (Les églises de France) et de la Revue Morbihannaise volume 18 page 126 de 1914 :

http://www.infobretagne.com/saintave-notre-dame-loc.htm

— POP

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM56004162

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM56003041

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM56001048

TOSCER Catherine, 1987,inventaire topographique Dossier d’œuvre objet IM56004515 et Dossier de présentation du mobilier IM56004538

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IM56004515

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IM56004538

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IA00114288

Autres sites :

https://patrimoines-archives.morbihan.fr/decouvrir/instants-dhistoire/un-objet-des-histoires/notre-dame-du-loc

 

 

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3 novembre 2024 7 03 /11 /novembre /2024 12:16

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé.

Voir aussi :

Sur cette chapelle :

Sur les albâtres de Nottingham :

 

PRÉSENTATION.

À partir du XIVe siècle, l’Angleterre devient un important centre de production d’oeuvres en albâtre. Provenant des carrières des Midlands du South Derbyshire, l’albâtre constitue une spécialité des artisans de Nottingham du XVe au XVIe siècle. Au XVe siècle, la réalisation de petits panneaux sculptés et peints concerne principalement des images destinées à de la dévotion privée, ou des éléments de retable. 

 Ces œuvres, allant du panneau de retable à la statue en ronde bosse en passant par les décors funéraires, s'exportèrent dans toute l'Europe, ce qui explique que l'on y trouve des exemples intacts, tandis que la plupart de ceux conservés en Angleterre ont été détruits ou mutilés lors du "Putting away of Books and Images Act" d'Edouard VI en 1549.

Suivant des modèles stéréotypés, ces reliefs sont alors reconnaissables par leurs sujets iconographiques, les formes maigres des figures représentées, les visages conventionnels et les draperies sèches et rigides. Pour Diego Mens ces ensembles ont tous pour point commun d’être la commande d’aristocrates de haut-rang ou de prélats aisés, pour une dévotion de chapelles privatives.

Je me suis inspiré de la description et de l'analyse très approfondies de Casas Diego Mens et je renvoie à son article. Mon but est seulement d'apporter un ensembles de clichés analysés et commentés.

 Réalisé dans les ateliers de Nottingham à la fin du XVe siècle, ce retable de  250 cm de haut et   80 cm de large environ est présenté aujourd'hui sur l'autel central. Il réunit au centre la Trinité adorée par des anges, et de chaque côté un Te Deum, assemblée des prophètes et des saints et saintes louant Dieu, soit quarante sept personnages au total.

La Trinité, volée en 1980, est remplacée par un moulage en résine. La disposition photographiée avant 1913 par Géniaux a été remplacée par un nouvel autel en calcaire, realisé en 1913, par le sculpteur Le Merle, de Vannes, dans le style néogothique. Mais deux petites statuettes d’albâtre de saintes, dont une représentant sainte Catherine ont disparu à cette occasion. 

 

 

Géniaux Charles-Hippolyte-Jean (12 novembre 1870 - 19 mars 1931) (Photographe) ; 1900 - 1915 ; Saint-Avé chapelle Notre-Dame du Loc.

 

 

C. Diego Mens

 

 

I. LE PANNEAU CENTRAL : LA TRINITÉ ou TRÔNE DE GRÂCE (moulage en résine).

 

On peut décrire cette œuvre en trois registres. En haut, Dieu le Père, nimbé et portant la tiare, trace une bénédiction de la main droite, index et majeur étendus et légèrement croisés, les autres doigts réunis dans la paume. La main gauche  est ouverte, paume face à nous. Il porte une barbe à pointe bifide et à mèches bouclées. Devant sa gorge , dans la courbe des plis de son manteau se voient trois boules, ou plutôt trois visages qui seraient alors un symbole trinitaire, alors que la colombe de l'Esprit est absente, et qu'aucun point de fixation ne renseigne sur la possibilité qu'elle ait été brisée ou ôtée. 

Les "boules" et les plis peuvent correspondre à la Colombe, modifiée : cf Combrit. Ou bien la Colombe descendait de la bouche du Père jusqu'au sommet de la tête du Fils. Beaucoup de Trinité en albâtre n'ont pas, ou ont perdu le Saint-Esprit. Le spécimen de la VAM est un ajout moderne. L'Esprit-Saint était-il présent à l'origine ? À Nouvoitou, il était indépendant et fixé par un tenon dans la poitrine du Père.

Deux anges de chaque côté, agenouillés sur ce qui doit être un nuage, tiennent une sorte de clef à anneau en losange et à deux branches tandis qu'ils lèvent le bras opposé vers la tiare, dans un geste de thuriféraire, comme dans les autres exemples de ce thème à Nottingham. Dans ce cas, la clavette serait, comme ailleurs les navettes, un accessoire de l'encensoir. En fait, en comparant avec l'exemplaire de la VAM, et avec celui de Monterrein, on voit qu'il s'agit de l'anneau des chaînes de l'encensoir, chaînes et encensoir qui ont été brisés et perdus à Saint-Avé. 

Trinité, albâtre Victoria & Albert Museum

 Nouvoitou (

Trinité, albâtre, Monterrein (Poermel), v. 1500, détail, cliché Bègne Bernard

 

Le registre moyen complète le personnage Paternel, et montre que Dieu le Père est assis sur une cathèdre, pieds nus, vêtu d'un manteau à plis larges.

Il tient entre ses genoux la croix sur laquelle le Fils est crucifié, et les cinq plaies sont marquées par des trous. Le Christ est barbu à cheveux longs, la tête inclinée vers sa droite, vêtu du perizonium. 

Deux anges recueillent dans des calices le sang des mains.

Sous ce registre qui est posé sur une dalle plate se tiennent deux autres anges qui, un genou à terre (si on peut dire cela), soutiennent ensemble un seul calice afin de recueillir le sang s'écoulant des pieds du crucifié.

L'œuvre était peinte et comme sur d'autres exemples,  les cheveux étaient dorés, les bords des textiles étaient peints et dorés, les vêtements recouverts d'ornementation dorée

 

On comparera cette œuvre avec les Trinités en albâtre suivante :

- retable de la Passion de Conches-en-Ouches (Eure), dont les quatre bas-reliefs du retable de Conches ont été volés le 6-7 juillet 1978. La Colombe est absente ; les chaines des encensoir sont intactes ; les anges du registre moyen sont saisis en vol; la main gauche du Père est brisée. C'est "la copie conforme" de celui de Saint-Avé pour Diego-Mens

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM27001837

Le panneau de Conches-en-Ouches, photo dans Bouillet 1901, bulmo.

- Monterrein Ploermel 

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IM56001649

-Eglise Saint-Tugdual de Combrit (Finistère) : couronne remplaçant la tiare main gauche refaite ; Colombe vue de haut ; donateur en bas à droite ; absence des anges ; phylactère réunissant le Christ et le donateur. 

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29000151

-Musée national du Moyen Âge Thermes de Cluny (Paris) Cl.19342

https://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/albatre-anglais-la-trinite_albatre-b3306e8d-622c-428e-a194-72c040414fa2

 

-MBA Tours :

https://mba.tours.fr/TPL_CODE/TPL_COLLECTIONPIECE/193-8e-15e-s..htm?PIECENUM=1322&NOMARTISTE=Anonyme%2C+Angleterre

-Victoria and Albert Museum 1

https://collections.vam.ac.uk/item/O93915/trinity-with-the-virgin-and-relief-unknown/

V&A Museum

-Victoria and Albert Museum 2: Swansea altarpeace (1460-1490).

Nous retrouverons ce retable à sept panneaux consacrés aux Joies de la Vierge plus bas, à propos des deux saints Jean. 

La colombe est manquante.

 

 

-National Gallery

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Fichier:Holy_Trinity_sculpture_at_National_Gallery.jpg

Ventes

https://www.proantic.com/en/1360055-trinity-in-alabaster-england-15th-century.html

https://www.proantic.com/1371394-trinite-ou-trone-de-grace-en-albatre-nottingham-xve-siecle.html

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Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

II. LE PANNEAU LATÉRAL GAUCHE : Le TE DEUM (SAINTS ET PROPHÈTES) , SAINT JEAN-BAPTISTE ET L'AGNEAU.

 

1. Jean-Baptiste.

Selon Diego Mens,  la présence ici des deux saints « présentateurs »  Jean Baptiste et Jean l'evangéliste indique un lien évident avec Jean IV de Rieux. À Saint-Avé, le positionnement d’origine du retable de Nottingham était différent de celui connu au XVIIIe siècle qui a perduré jusqu’à 1913, avec une installation sur l’autel du bras du transept sud.  Une position initiale probable est suggérée dans la chapelle privative du transept nord sur l'autel, sous la baie au remplage en fleur de lys . En effet, ce motif des remplages est souvent à associer, en Bretagne, à de hauts nobles chevaliers de l’ordre royal de Saint-Michel. Jean IV de Rieux ou maréchal de Rieux est mentionné comme appartenant à cet ordre dans le traité d’Étaples de 1498. Ainsi les panneaux du Te Deum encadrant celui de la Trinité, placés à l’origine dans cette chapelle et associés à la fleur de lys de la baie, pourraient être les témoins d’une dévotion, mais surtout d’une action de grâce et de reconnaissance de Jean IV de Rieux envers Dieu et la Vierge, pour la paix retrouvée dans le duché.

Le saint est figuré jambes nues sous une tunique (en encolure en V) et un manteau qui tombe jusqu'au sol. Un pan central du manteau s'achève par une dilatation qui évoque des pattes de chameau, animal associée dans la tradition à ce manteau. Il y a des rares de peinture brune sur le manteau.

L'agneau, qui lève son museau vers le saint, repose sur un livre. Le saint tend l'index, accompagné d'autres doigts, vers l'agneau par référence à la citation ecce agnus dei. « Voici l’ agneau de Dieu qui enlève le péché  du monde ! » (Jean 1:29)

La tête est remarquable par sa barbe semblable à celle du Père de la Trinité, aux deux pointes peignées et aux mèches bouclées des joues, mais surtout par ses cheveux formant neuf sortes de nattes  triangulaires formant des rayons. On retrouve exactement cette coiffure dans d'autres têtes d'abâtres du saint, cette-fois isolées dans le plat de son martyre. Ces dreadlocks soulignent que Jean-Baptiste est un nazir, consacré à Dieu, qui vit dans le désert, se nourrit de miel et de sauterelle, porte des vêtements en poils de chameau, et ne se coupe ni les cheveux ni la barbe.

 

https://www.bridgemanimages.com/fr/english-school/head-of-john-the-baptist-on-a-dish-nottingham-c-1450-1500-alabaster/alabaster/asset/277195

https://www.lot-art.com/auction-lots/1266-Tete-de-saint-Jean-Baptiste-en-albatre-sculpte-Nottingham/1266-tete_saint-09.12.17-geoffroy

https://www.ngv.vic.gov.au/essay/ymage-dalabastre-a-medieval-sculpture-of-saint-john-the-baptist/

V&A Museum's : le retable de Swansea. Les ressemblances sont frappantes ; remarquons la série de boutons de la tunique, remplaçant l'encolure en V. La polychromie conservée permet de se faire une idée de l'état du retable de Saint-Avé.

https://collections.vam.ac.uk/item/O70204/the-swansea-altarpiece-altarpiece-unknown/

 

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

Nous retrouvons, dans la même tenue,  Jean-Baptiste portant l'agneau en tête du cortège de louange de 17 saints et prophètes se dirigeant de gauche à droite vers le panneau central. L'Église tient Jean-Baptiste comme le dernier des prophètes d'Israël.

Dans le premier groupe des Prophètes, l'un des personnages porte un bâton , l'autre une scie , un autre un cimeterre, un autre un rouleau de parchemin. Plusieurs des coiffures sont à rabats ou conique, relevant des codes de désignation des Juifs : ce pourrait être des prophètes et patriarches  de l'Ancien Testament. Ils ont tous la main levée, comme pour attester d'une vérité.

Un seul est tête nue et il tient un bâton : on a proposé d'y reconnaître Moïse, d'autant qu'il porte au sommet de la tête ce qui pourrait être deux flammes, allusion au caractère rayonnant de Moïse descendant du Sinaï après avoir parlé avec Yahweh, flammes qui prennent souvent l'allure de  cornes suite à une erreur de traduction. "Aaron et tous les enfants d'Israël virent Moïse, et son visage rayonna de joie. Ils craignirent de s'approcher de lui." (Exode 34: 30)

Un panneau très proche est conservé à Norwich .

https://www.flickr.com/photos/davidrobarts/49654779393

On y propose les identifications suivantes :

En haut  :

parmi les personnages de gauche Il pourrait y avoir Élie , portant le manteau de prophète dont Élisée allait bientôt hériter. Élie monta au ciel dans un tourbillon…   Élisée… ramassa le manteau qui était tombé d’Élie… et en frappa les eaux. « Où est maintenant l’Éternel, le Dieu d’Élie ? » demanda-t-il. Lorsqu’il frappa les eaux, elles se divisèrent à droite et à gauche, et Élie traversa. (2 Rois 2: 13-14)

Celui qui porte une scie serait Isaïe. Dans le Talmud de Jérusalem (Sanhédrin ), le prophète, craignant pour sa vie, se cacha dans un cèdre. Hélas, les franges de sa robe restèrent visibles et le méchant roi de Juda, Manassé, ordonna à ses serviteurs de scier l'arbre en deux. 

En bas à gauche, Il s’agit peut-être de Jérémie , debout seul, l’air triste et vêtu d’une robe sacerdotale. Jérémie est l’un des prêtres d’Anathoth, dans le territoire de Benjamin. (Jérémie 1:1)

Le suivant serait Daniel.  Traditionnellement d'origine royale, il porte une robe « royale » et tient un parchemin.« Et toi, Daniel, roule et scelle les paroles du livre jusqu’au temps de la fin. » (Daniel 12:4)

Son voisin serait David, il a une barbe fourchue et porte l'épée cimeterre courbée de son ennemi juré Goliath. David triompha du Philistin avec une fronde et une pierre. Il n’avait pas d’épée à la main, il frappa le Philistin et le tua. Il saisit l’épée du Philistin, la tira du fourreau, le tua et lui coupa la tête avec l’épée. (1 Samuel 17: 50-51)

 

Dans le second groupe, les saints ou martyrs de l'Église, on identifie un pape à sa tiare (au dessous de saint Pierre), un archévêque à sa croix et sa mitre, un évêque à sa crosse et à sa mitre, un roi à sa couronne et  un cardinal à son chapeau à cordons à glands. Le roi tient un anneau qui le désignerait comme Édouard le Confesseur, et l'archevêque est rapproché de saint Thomas Becket. Trois autres personnages sont tonsurés, ce sont des clercs, et peut-être des diacres.

Les chaussures pointues sont bien celles portées au XVe siècle.

 L’exemplaire du panneau des prophètes de l’Église conservé au Victoria et Albert Museum Inv. A.188-1946, panneau donné en 1946 par le docteur W. L. Hildburgh. est différent de celui de Saint-Avé et paraît plus ancien dans sa facture. Il prouve que ce thème a été réalisé au moins en deux séries distinctes, à deux époques.

Prophets, V&A Museum

Les collections du V&A Museum renferment aussi un fragment du cortège de Te Deum  des membres de la Sainte Église, dont les détails montrent la parenté avec le panneau de Saint-Avé.  

V&A. Museum A.11-1946

https://collections.vam.ac.uk/item/O71385/holy-church-fragment-of-a-unknown/

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

III. LE PANNEAU LATÉRAL DROIT : Le TE DEUM (APÔTRES ET DOCTEURS ; VIERGES ET MARTYRES) ; SAINT JEAN L'EVANGELISTE.

 

 

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

Les apôtres, saints et martyrs.

Les personnages tournés vers la gauche lèvent la main, comme ceux de gauche.

Au premier rang on trouve les apôtres Pierre (clef ; bizarre tonsure) et Paul (épée), puis André (croix en X).

Derrière eux, l'apôtre Jean tenant une palme, et un saint de l'Église (tonsure, aube et amict).

Au dernier rang, un pape (tiare, croix), un membre du clergé tenant un livre, un évêque, et un roi.

 

 

 

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Les Vierges et martyres.

 

Premier rang : sainte Catherine l'épée de sa décollation et la roue à couteaux de son martyr. Sainte Ursule, couronnée tenant sa flèche. Sainte Marguerite issant du dragon, tenant le crucifix de sa libération.

Deuxième rang : sainte Barbe et sa tour à trois fenêtres. Une sainte abbesse. Sainte Hélène, couronnée et la Croix.

Troisième rang : la troisième est sainte Apolline, couronnée, tenant une dent serrée dans un davier.

 

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

 

Saint Jean l’Évangéliste

Saint Jean l’Évangéliste bénit la coupe empoisonnée que lui a donné un prêtre païen d’Éphèse pour le mettre à l’épreuve mais le venin s’échappe du calice sous la forme d’un petit dragon bicéphale, comme le raconte la Légende dorée de Jacques de Voragine (1228-1298). La palme est celle que portait le saint devant le cercueil de la Vierge Marie que soutenaient les apôtres.  Selon Diego Mens, cette représentation du saint avec ces deux attributs est assez rare et notamment illustrée dans la Prédelle de la Visitation par le maître de Segorbe (cathédrale de l’Assomption, province de Castellon, Espagne), XVe siècle.

 

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable en albâtre de Nottingham de la Trinité et du Te Deum ( fin XVe) de la chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé. Photographie lavieb-aile 2024.

ANNEXE : CATALOGUE DES ALBÂTRES BRETONS (d'après C. Dréan).

https://m.shabretagne.com/scripts/files/669984c1958209.71649055/1987_15.pdf

Les albâtres de Bretagne ont été catalogués, datés et décrits par Colette Dréan. La majorité date de la seconde moitié du XVe siècle. Les retables de la Vie de la Vierge, dont j'ai placé les éléments en rouge, ne sont pas complets et souvent réduits à un ou deux panneaux. Les plus intéressants, en comparaison avec le retable de Kermaria, sont ceux de Saint-Péver et de Nouvoitou. 

 

Côtes d'Armor

  •  Châtelaudren Chapelle Notre-Dame -du-Tertre. Retable volé en 1969. Deuxième moitié du XVe siècle.

  • Châtelaudren Chapelle Notre-Dame -du-Tertre. Vierge à l'Enfant, début XVIe ?

  •  Corlay, presbytère, v. 1428 Ste Anne et la Vierge

  •  Dinan, Musée, seconde moitié XVe. Descente de croix ; Ste Catherine.

  •  Lanvollon, Vierge à l'Enfant, fin XIVe

  • Pléherel église du Vieux-Bourg, fin XVe

  • Ploubezre chapelle Saint-Thècle fin XVe

  • Plougrescant Chapelle Saint-Gomery. Vierge à l'Enfant moitié XVe

  • Plouha, Chapelle de Kermaria an Iskuit, retable de la Vie de la Vierge, deuxième moitié XVe

  • Pommerit-le-Vicomte, église, Retable de la Passion, fin XVe

  • Rostrenen, chapelle de Compostal, Arbre de Jessé , Assomption et Couronnement de la Vierge, deuxième moitié XVe

  • Saint-Brieuc, ancien Carmel, Crucifixion, deuxième moitié XVe

  • Saint-Laurent de Bégard, église, Baiser de Judas, deuxième moitié XVe

  • Saint-Pever, Retable de la Vie de la Vierge : Trinité, Assomption, Couronnement.fin XVe

  • Squiffiec, Retable de la Vie de la Vierge : Adoration des Mages, Couronnement.fin XVe

 

Finistère

  • Cléden-Cap-Sizun

  • Combrit

  • [Elliant, chapelle Sainte Marguerite : hors catalogue, cité in Couffon 1980 p. 105 : Assomption de la Vierge avec saint Thomas]

  • Esquibien, église Saint-Onneau, Vierge de Pitié, ronde-bosse, milieu XVe. Volée en 1980.

  • Locquirec, église Saint-Jacques Vierge de Pitié, fin XVe (Vierge à l'Enfant selon R. Couffon)

  • Morlaix, Musée des Jacobins, Visitation, Trinité, Mise au tombeau, deuxième moitié XVe

  • Morlaix, couvent des Carmélites, Assomption, deuxième moitie XVe

  • Plonevez-du-Faou,  chapelle Saint-Herbot, Annonciation, volée en avril 1969 [et  Couronnement, non confirmé], deuxième moitié XVe.

  • Plouvorn, N-D de Lambader, élus dans le sein d'Abraham, deuxième moitié XVe. (Non retrouvé lors de ma visite, non confirmé)

  • Quimperlé, musée de l'Évêché, Ste Anne, Annonciation, Couronnement, deuxième moitié XVe

  • Quimper, cathédrale, Saint Jean-Baptiste, première moitié XVe

  • Quimper, cathédrale, retable du Christ et des Vertus, Xve

  • Quimper, Musée départemental breton, Baiser de Judas, Flagellation, deuxième moitié XVe

  • Roscoff, église de Croas-Batz, Retable de la Vie du Christ deuxième moitié XVe 

  • Trémaouézan, presbytère, Adoration des Mages entre 1350 et 1390

 

Ille-et-Vilaine

  • Nouvoitou Retable de la Vie de la Vierge : Annonciation, Adoration, Trinité, Assomption, Couronnement fin XVe

 

Retable de la Vierge, Nouvoitou.

Morbihan

  • Arradon chapelle N-D du Vincin, Vierge

  • Guer, Presbytère, Adoration des Mages, fin XVe

  • Guern Chapelle N-D du QuelvenAssomption et Couronnement, deuxième moitié XVe PM56000358

  • Monterrein,Ploermel  église Saint-Malo, Trinité, fin XVe

Monterrein, Ploermel.
  • Plouharnel chapelle N-D des Fleurs, Arbre de Jessé deuxième moitié XVe

  • Riantec, Ste Catherine

  • Saint-Avé, Retable Te Deum et Trinité deuxième moitié XVe

  • Vannes, Musée, Adoration des Mages, Assomption, Flagellation, Descente de Croix, Mise au Tombeau deuxième moitié XVe

  • Vannes Grand Séminaire. Annonciation, Assomption, Couronnement Crucifixion deuxième moitié XVe

  • Ste Anne d'Auray, Retable de la Passion, Première moitié XVe.

.

SOURCES ET LIENS.

— BARRAGUÉ-ZOUITA (Laetitia) 2016, L'ensemble de la collection d'albâtre du Musée Boucher-de-Perthes d'Abbeville 

https://www.amis-musee-abbeville.fr/2016/12/09/oeuvre-du-mois-d%C3%A9cembre-2016-alb%C3%A2tres-de-nottingham/

— CHEETHAM, (Françis), 1984. Albâtres médiévaux anglais . Oxford : Phaidon-Christie's Limited, 1984. p. 188 (cat. 115), ill. ISBN0-7148-8014-0

— CHEETHAM , (Francis) 2003,The alabaster men. Sacred images from medieval England  , collection V&A Museum's, Boydel Press

https://www.jstor.org/stable/10.7722/j.ctt1f89s8s

—DRÉAN (Colette), 1987, Les sculptures d'albâtre en Bretagne, SHAB 1987-15.

https://m.shabretagne.com/scripts/files/5f243fd64b5e59.02423570/1987_15.pdf

—PRIGENT (Christiane), 1998, Les sculptures anglaises d’albâtre, Musée national du Moyen Âge, éditions RMN, Paris.

— ROSTANG (A) 1928, Les albâtres anglais du XVe siècle en Basse-Normandie, Bulletin Monumental  Année 1928  87  pp. 257-309

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1928_num_87_1_10045

— Victoria & Albert Museum

https://collections.vam.ac.uk/search/?page=1&page_size=15&id_material=AAT11101&id_category=THES48896&id_collection=THES48600&id_person=N480

—DANIGO (Joseph), 1983, La chapelle Notre-Dame-du-Loc à Saint-Avé, Congrés archéologique de France tome 141 page 216 et suiv.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3210037c/f218.item

—DANIGO (Joseph), 1989, églises et chapelles du pays de Vannes, Cahiers de l'UMIVEM

 https://bibliotheque.idbe.bzh/data/cle_130/Morbihan_Cahiers_de_lUMIVEM_1989_nA_42-43_.pdf

— DIEGO MENS (Casas), 2020, La chapelle Notre-Dame-du-Loc en Saint-Avé.« Ymages » et décors du dernier quart du xve siècle, Actes du congrés de Vannes sept. 2019,  Mémoires de la Socité d'Histoire et d'Archéologie de Bretagne, 36 Pages

https://www.academia.edu/43033745/La_chapelle_Notre_Dame_du_Loc_en_Saint_Av%C3%A9_Ymages_et_d%C3%A9cors_du_dernier_quart_du_xve_si%C3%A8cle

— DREGAN (Colette), 1987, les sculptures d'albâtres en Bretagne, SHAB, p.345  n°56

https://m.shabretagne.com/scripts/files/669984c1958209.71649055/1987_15.pdf

—GUYOMAR (abbé J.),1914 Notre-Dame du Loc du Bourg d’en-bas en Saint-Avé, Vannes, 1914,
47 p.  ;

http://www.infobretagne.com/saintave-notre-dame-loc.htm

— infobretagne :

http://www.infobretagne.com/saintave-notre-dame-loc.htm

reproduit   les textes de J. Guyomar, de Gustave Duhem 1932 (Les églises de France) et de la Revue Morbihannaise volume 18 page 126 de 1914 

— JABLONSKI-CHAUVEAU, Christine et FLAVIGNY (Laurence), 1998, «Sculptures d’albatre du moyen-âge», (D’Angleterre en Normandie), Rouen, musée départemental des Antiquités 12 février - 31 mai 1998, Evreux, musée de l’Ancien Evêché, juillet-Octobre 1998 Ed. Lecerf, 1998

— KIRKMAN (Andrew), English alabaster carvings and their cultural contexts

https://www.academia.edu/43558114/ENGLISH_ALABASTER_CARVINGS_AND_THEIR_CULTURAL_CONTEXTS

— PRIGENT Christiane , 1998, Les sculptures anglaises d'albâtre au Musée national du Moyen Âge – Thermes de Cluny , Paris, Réunion des musées nationaux, 1998, p. 13.

— ROSTAND (A), 1928, Les albâtres anglais du XVe siècle en Basse-Normandie, Bulletin Monumental  Année 1928  87  pp. 257-309

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1928_num_87_1_10045

— SCHLICHT (Markus), La reproductibilité comme gage de succès commercial ? Albâtres anglais de la fin du Moyen Âge, Die Reproduzierbarkeit als kommerzielles Erfolgsrezept? Die english Alabasterskulpturen des späten Mittelalters p. 179-194

https://doi.org/10.4000/perspective.15321

—TOSCER Catherine, 1987,inventaire topographique Dossier d’œuvre objet IM56004515 et Dossier de présentation du mobilier IM56004538

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IM56004515

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IM56004538

Autres sites :

https://patrimoines-archives.morbihan.fr/decouvrir/instants-dhistoire/un-objet-des-histoires/notre-dame-du-loc

Vidéo par Alain Peyrus sur Youtube :

https://www.youtube.com/watch?v=cX5G6aKQv9g

retable en albâtre :

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM56001038

 

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Published by jean-yves cordier - dans XVe siècle Sculptures Chapelles bretonnes
11 octobre 2024 5 11 /10 /octobre /2024 13:12

Le porche de Guimiliau : les Apôtres (8 statues en kersanton par le Maître de Plougastel en 1606 et Roland Doré en 1624, et 4 en bois, XVIIIe).

 

Voir sur Guimiliau :

Voir sur les porches de Basse-Bretagne (ordre chronologique):

 

PRÉSENTATION.

Sous le porche de Guimiliau, l'ordre habituel de succession des apôtres, qui suit celui du Credo des apôtres, n'est pas respecté, puisque nous devrions avoir Pierre, André, Jacques, Jean, Thomas, Jacques le mineur, Philippe, Barthélémy, Matthieu, Simon, Jude, Mathias, malgré des variantes après saint Jean. D'autre part, les articles du Credo peints sur les phylactères que tiennent les apôtres sont soit effacés, soit repeints à une période récente.

Les apôtres s'ordonnent par six de part et d'autre du passage des fidèles sous le porche voûté, sous la statue du Christ Sauveur. Chaque apôtre prend place dans une niche à colonnes ioniques et à dais à découpes flamboyantes et voûte  à petite clef pendante. Ces niches conservent leur polychromie ocre rouge, mais les statues en pierre ont perdu leurs couleurs, sauf le phylactère qui a été repeint en voilet.

 

Le Maître de Plougastel a réalisé, à part les deux statues de Pierre et de Jean de cette série, toute la décoration du porche, aidé de son assistant ou "valet : les termes gainés, le bénitier, les modillons et bases de colonne, et les bas-relief dont la scène du saint Yves en exorciste.

Puis Roland Doré a poursuivi le chantier, et a réalisé les statues de six autres apôtres, tous du côté ouest  : Philippe, Barthélémy, Matthieu, Simon, Jude et Thomas, après avoir exécuté les statues des niches extérieures.


Rappel :

Roland Doré, excellent sculpteur de la pierre de kersanton, installé à Landerneau, a sculpté 52 apôtres pour les diocèses de Léon et de Tréguier, et seules deux séries sont complètes, celles de Pleyber-Christ et celle de Plestin-les-Grèves. 

Roland Doré (actif de 1618 à 1663) a d'abord travaillé , sans doute comme compagnon de l'atelier du Maître de Plougastel (1570-1621), en 1622 à Saint-Thégonnec pour la croix de Coslen, puis, reprenant un chantier du Maître de Plougastel,  il prend le titre de maître à Hanvec en 1621-1622 dans un acte de réparation de la croix du cimetière. Il atteint la maturité de son style lorsqu'il réalise le porche de Guimilau en 1624 (le chantier avait été débuté en 1606 par le Maître de Plougastel). 

Les autres statues, dont on peut penser qu'elles sont plus tardives,  se trouvent à :

  • Pleyber-Christ : 12 statues de 0,98 à 1 m de haut, 27 cm de large et 23 cm de profondeur. Roland Doré a aussi réalisé une décollation de saint Pierre au fronton intérieur du porche.

  • Plestin-les-Grèves : 12 statues de 1,18 à 1,22 m de haut, (et les statues de l'extérieur, un saint Yves et une Marie-Madeleine)

  • Trémaouézan :  11 statues de 1,60 m de haut. Celles de saint Pierre a été réalisée par le Maître de Plougastel en 1633 sous le rectorat d'Hervé Fily qui signe de ses initiales séparées par un calice sur un blason. Roland Doré a aussi réalisé une Vierge à l'Enfant pour une niche centrale  du porche.

  • Le Tréhou : 4 statues de 0,80 cm, des apôtres Pierre, Jean, André et Thomas, ainsi qu'une statue du Christ Sauveur. 

  • Saint-Thégonnec (1625, 1632 et 1635) : 3 apôtres Jean, Jacques le Majeur et Thomas (Pierre par le Maître de Plougastel). Roland Doré a aussi réalisé une Annonciation et Jean l'évangéliste  à l'extérieur du porche.

  • Pleyben (Vers 1642) : Jean et Jacques le Majeur.

  • Plougourvest : Jacques le Majeur. Roland Doré a aussi réalisé un Christ Sauveur au dessus de la porte d'entrée et une Vierge à l'Enfant  à l'extérieur du porche.

  • Landerneau église Saint-Houardon : saint Matthieu.

.

 

 

 

Le côté droit du porche.

1. Saint Pierre

2. Saint Jacques le Majeur

3. Saint Jean

4. Saint André.

5. Saint Mathias.

6. Saint Jacques le Mineur.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

 

 

1. Saint Pierre , kersanton, Maître de Plougastel, 1606.

Inscription du socle : A : GO.

 

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

 

2. Saint Jacques, bois, XVIIIe.

 

 

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

 

 

3. Saint Jean, kersanton, Maître de Plougastel, 1606.

Visage imberbe, cheveux taillés mi-longs. Il tient la coupe du poison qu'il bénit de sa main droite. Quatre boutons ronds sur patte. Ceinture plate nouée.

Présence d'un écusson aux armoiries peintes effacées, celles d'un prêtre, voire d'un noble.

 

 

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

 

4. Saint André et sa croix en X, bois, XVIIIe.

 

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

 

5. saint Mathias, bois, XVIIIe.

Attribut (avec un manche rond tenu en pleine paume) perdu.

 

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

 

6. Saint Jacques le Mineur et son bâton de foulon, bois, XVIIIe.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

 

 

Le côté ouest (ou côté gauche en entrant dans l'église).

7. Saint Philippe.

8. Saint Barthélémy.

9. Saint Matthieu.

10. Saint Simon

11. Saint Jude.

12. Saint Thomas.

 

 

 

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

 

 

7. Saint Philippe et sa croix. Kersanton, Roland Doré, 1624.

Inscription S.F (saint Philippe ?) sur le socle. 

Grand manteau enveloppant à doubles plis centraux en zig-zag. Phylactère en diagonale. Philippe tient une croix courte en main droite, différente de la croix à longue hampe habituelle dans l'iconographie.

 

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

 

8. Saint Barthélémy et son couteau à dépecer. Kersanton, Roland Doré, 1624.

Inscription du socle S.B ( initiales du saint ?).

Pupilles creusées. Robe à six boutons ronds. Manteau tombant droit sur les épaules, le pan droit faisant retour vers le poignet gauche.

 

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

 

9. Saint Matthieu et sa hache. Kersanton, Roland Doré, 1624.

Inscription du socle S.MA. 

Pupilles creusées. Barbe peignée. Robe à cinq boutons ronds sur boutonnière en patte ronde, et à ceinture déterminant de nombreux plis serrés en dessous. Pans du manteau réunis sous la gorge par un bouton, le pan gauche faisant retour vers le poignet droit.

 

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

 

10. Saint Simon et sa scie. Kersanton, Roland Doré, 1624.

Inscription du socle S.S

Pupilles creusées. Robe sans bouton serrée par une ceinture plate. La scie est longue, à double poignée arrondie.

 

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

 

11. Saint Jude . Kersanton, Roland Doré, 1624.

Inscription du socle S.I pour saint Iude.

Pupilles creusées. Robe à cinq boutons ronds. Manteau à pans trapézoïdaux à plis bouillonnants.

 

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

 

12. Saint Thomas et son équerre. Kersanton, Roland Doré, 1624.

Inscription du socle : S. M., initiales d'un donateur, d'un fabricien ou prêtre, "à moins que ce soit une confusion pour saint Matthieu, comme on le voit aussi pour Thomas au Tréhou" (E. Le Seac'h p. 227)

Pupilles creusées. Robe à cinq boutons ronds.

 

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

 

 

Quelques dais à masques de personnages.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église  de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

Les Apôtres du porche sud de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile.

 

SOURCES ET LIENS.

.

— ABGRALL (Jean-Marie), 1883, L'église de Guimiliau, Bulletin de la Société Archéologique du Finistère.

https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin_article/saf1883_0145_0161.html

— ABGRALL (Jean-Marie), 1912, Notice sur Guimiliau, BDHA

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/afef0cf82b371a72f35a42200cb9a127.pdf

— ABGRALL (Jean-Marie) 1924,  L'église de Guimiliau, porche, calvaire, ossuaire,  (Brest 1906, Morlaix, 1924 et 1935)

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/4c94b42ee1cf842a818f30319dac78c2.pdf

 

— CASTEL (Yves-Pascal), TUGORES (M.M), 1984, Landerneau, patrimoine artistique et culturel. Edité par la municipalité de Landerneau

https://bibliotheque.idbe.bzh/data/cle_190/landerneau__patrimoine__artistique__et__culturel.pdf

— CASTEL (Yves-Pascal), 1985, Roland Doré, sculpteur du roi en Bretagne et architecte (première moitié du XVIIè siècle) , Bulletin de la Société archéologique du Finistère, Pages 97 à 156.

— CASTEL (Yves-Pascal), 1996, Du nouveau sur Roland Doré

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/52e804fd7d01573ff17156ea10bcef19.jpg

 — CASTEL in DANIEL, (Françoise), 1988, Roland Doré et les enclos paroissiaux : [exposition, Morlaix, Musée des Jacobins, juillet 1988] / [exposition conçue et réalisée par Françoise Daniel] Jacobins, juillet 1988] 1 vol. (56 p.) : ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. ; 30 cm  D'après les travaux d'Yves-Pascal  CASTEL  .

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_233/roland__dore__et__les_enclos__paroissiaux.pdf

"Doré s'est forgé un style si reconnaissable que certains amateurs se refusent à y déceler ces variations, subtiles mais réelles, qui font d'un simple praticien un artiste véritable qui s'attache à renouveler sa manière.

Les anatomies des personnages se cachent sous des étoffes lourdes, les mains sont stylisées, les pieds nus dépassant la tombée des plis des tuniques se réduisent à un rang de billes inégales... Tout cela pourrait faire illusion sur le talent de l'artiste encore que nous le verrons, on repère des exceptions.

Mais il y a les visages !

Fronts bombés, lisses ou creusés de rides, selon l'âge ou le sexe des personnages, ligne des arcades sourcilières larges et franches, pommettes pleines et arrondies, un visage de Doré se reconnaît presque toujours.

Les yeux, où se réfugient la manière et les intentions de l'artiste, tout comme ses manies et ses tics, sont particulièrement typés. Les paupières en amande ont le sillon palpébral toujours indiqué. En ceci, Doré se démarque franchement du maître du calvaire de Plougastel-Daoulas, qui , supprimant tout sillon, donne toute l'importance au globe oculaire. Au contraire, dans une option naturaliste

, Doré concentre l'intérêt sur l'iris. Il marque la pupille d'un creux expressif, dont la direction invite le regard de l'observateur à une mobilité qui participe à la vie de ces faces minérales.

Le sillon naso-labial est creusé, plus ou moins, s'articulant sur des lèvres relativement fines.

L'étonnant, dans ce traitement des visages, est qu'il contraste, mis à part les traits incisifs des chevelures et des barbes, avec l'agencement des drapés des vêtements et de leurs plis.

Des étoffes opaques qui masquent les corps, nous l'avons dit, dissimulant les anatomies, en quoi Doré s'engage dans un hiératisme qui l'éloigne du style de l'époque dans laquelle il s'insère. Encore que certaines grandes pièces, telle la Vierge de l'Annonciation de Saint-Thégonnec, invitent à tempérer ce jugement.

Les drapés, calmes et amples, se déploient en pans sculpturaux soulignant la majesté des volumes, tels ceux de la Madeleine du groupe de Notre-Dame-de Pitié si fascinant de Senven-Lehart.

Si les drapés sont stylisés, l'origine de leurs plis n'en demeure pas moins naturelle, structurant, en les animant tout à la fois, les silhouettes. Les plis, formés sur des étoffes épaisses et fermes, captent avec vigueur les ombres d'une sculpture destinée à vivre en plein vent, plus qu'à habiller des corps qui se font oublier.

Plis en becs caractéristiques sur les flancs des blocs sculptés. Plis en volutes, simples ou composés, aux lisières latérales. Plis en volutes simples à queue d'aronde, à étages et bouillonnants dans les pans des manteaux rebrassés. Plis couchés et repassés se chevauchant les uns les autres. Plis en accordéon, sur les manches ajustées. Plis en éventail sur les bras qui portent le manteau."

 

— COUFFON, René, 1961, L'évolution de la statuaire en Bretagne après la guerre de succession du Duché - In: Mémoires. Société d'Emulation des Côtes-du-Nord vol. 97 (1961) p. 1-16

 — COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice sur Guimiliau,  Extrait de : Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988. - 551 p.: ill.; 28 cm.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/c5585b77d35c16ac2fe4dc3004e36d8f.pdf

— DEBIDOUR (Victor-Henry), 1953, La sculpture bretonne: étude d'iconographie religieuse populaire, Plihon, 1953 - 245 pages, page 208.

— LE GUENNEC (Louis), Morlaix et sa région. page 268

—  LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siècle , 1 vol. (407 p.) - 1 disque optique numérique (CD-ROM) : ill. en coul. ; 29 cm ; coul. ; 12 cm . Note : Index. - Notes bibliogr., bibliogr. p. 373-395 Rennes : Presses universitaires de Rennes , 2014 Éditeur scientifique : Jean-Yves Éveillard, Dominique Le Page, François Roudaut. 

—  NANTEUIL (Alfred DE LA BARRE DE ), 1914,   Guimiliau (S.F.A. - C.A. 1914) Non consulté.

— POP Plateforme ouverte du Patrimoine

https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29000345

— POTIER DE COURCY (Pol), 1864, De Rennes à Brest et à Saint-Malo: itinéraire historique et descriptif; L. Hachette et Cie, page 283

https://books.google.fr/books?id=3ueE6p-q1AYC&dq=guengat+kergorlay+guimiliau&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

— WIKIPEDIA

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:D%C3%A9tail_porche_entr%C3%A9e_%C3%A9glise_Ap%C3%B4tres_Guimiliau_Finist%C3%A8re_France3.JPG

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