Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
24 février 2022 4 24 /02 /février /2022 21:16

 Les quadrilobes des pièdroits du Portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. La Genèse et le Bestiaire monstrueux.

 

.

 

Voir sur Rouen :

 

.

INTRODUCTION.

.


 

Le 3 juillet 2021, Jérôme Bastianelli, Directeur général délégué du musée du quai Branly, et Président de la société des Amis de Proust, et responsable de l'édition du Proust-Ruskin (la Bible d'Amiens, Sésame et les lys et autres textes) de la collection Bouquins,  posta sur son compte Twitter le message suivant : "Pas de passage à Rouen sans aller saluer, au portail nord de la cathédrale (portail des libraires), le petit lutin qui fascina tant Ruskin, et Proust à sa suite…". Ce passionné de photo accompagna son message d'un excellent cliché du lutin en question.

Le "lutin", ce n'est pas cette espèce de centaure qui fait tournoyer sa fronde en se protégeant d'un bouclier. Non, c'est la figure planquée en bas,  dans le coin gauche, qui ressemble à un G.I observant le poste ennemi derrière un muret, et lançant un appel radio à son Q.G , les jambes camouflées par un sac de couchage. Vous le voyez ? Non ? À vos jumelles !

 

.

© J. Bastianelli twitter

 

.

Il s'agit d'une vue d'un des 176 quadrilobes des 26 piédroits, disposés comme deux paravents pliés en accordéon de chaque côté des portes et du trumeau (lequel est également couvert de médaillons), au Portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Non pas le portail central ou les portails latéraux (Saint-Jean et Saint-Etienne) de la façade principale, peinte et repeinte par Monet, mais celui, plus discret, de la façade nord, qui s'ouvre dans la rue Saint-Romain.

Il faut au visiteur proustomane passer sous l'une des deux baies de l'avant-portail gothique flamboyant, puis s'approcher du dit accordéon, pour constater qu'il lui va falloir beaucoup de patience  avant de dénicher ce petit médaillon qui suscite tant de pèlerinages à ses semblables passionnés de Proust.

.

 

Le Portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Le Portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France , Normandie, planche 124 par MM. Ch. Nodier, J. Taylor et Alph. de Cailleux

 

.

Le Portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Le Portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

.

.

© Le Maho, Presses universitaires de Rouen et du Havre, 2010

.

.

http://agora.qc.ca/documents/john_ruskin--ruskin_vu_par_marcel_proust_par_marcel_proust

.

Ce détail d'architecture qui est devenu le Talisman des proustiens doit sa célébrité d'avoir été d'abord décrit  par Ruskin dans The Seven Lamps of Architecture, page 180-181 et dessiné sur la planche XIV. L'auteur décrit d'abord soigneusement le portail page 179, et s'émerveille surtout qu'aucun des quadrilobes ne soit exactement de même taille, et qu'aucun n'associe un carré géométriquement régulier et un arc de cercle répondant au compas. Les pseudo-carrés sont  "des rhomboïdes", c'est une œuvre humaine, singulière, c'est fait à la main : le contraire de l'appauvrissement de production stéréotypé propre à l'industrialisation qu'il dénonce. Tout Ruskin est là dans cet attachement à l'artisanat sous-jacent à l'art.

.

Puis il se focalise sur des détails de ces médaillons :

"Each of the angles, it was said, is filled by an animal. There are thus 70 X 4 = 280 animals, all different, in the mere fillings of the intervals of the bas-reliefs. Three of these intervals, with their beasts, actual size, the curves being traced upon the stone, I have given in Plate XIV.

I say nothing of their general design, or of the lines of the wings and scales, which are perhaps, unless in those of the central dragon, not much above the usual common places of good ornamental work ; but there is an evidence in the features of thoughtfulness and fancy which is not common, at least nowadays.

The upper creature on the left is biting something, the form of which is hardly traceable in the defaced stone — but biting he is ; and the reader cannot but recognize in the peculiarly reverted eye the expression which is never seen, as I think, but in the eye of a dog gnawing something in jest, and preparing to start away with it : the meaning of the glance, so far as it can be marked by the mere incision of the chisel, will be felt by comparing it with the eye of the couchant figure on the right, in its gloomy and angry brooding. The plan of this head, and the nod of the cap over its brow, are fine ; but there is a little touch above the hand especially well meant : the fellow is vexed and puzzled in his malice ; and his hand is pressed hard on his cheek bone, and the flesh of the cheek is wrinkled under the eye by the pressure.

The whole, indeed, looks wretchedly coarse, when it is seen on a scale in which it is naturally compared with delicate figure etchings ; but considering it as a mere filling of an interstice on the outside of a cathedral gate, and as one of more than three hundred (for in my estimate I did not include the outer pedestals), it proves very noble vitality in the art of the time."

 

Comme on le lit, Ruskin ne s'intéresse pas au motif de ce médaillon, pourtant pas bien grand, mais seulement à l'un de ses angles (ou écoinçons). Il sélectionne sur son dessin une seule créature chimérique sur trois quadrilobes différents . Il les réunit sur le même dessin, qui, assure-t-il, est réalisé à l'échelle, par relevé direct sur la pierre.

Non content de cette focalisation sur ces détails minuscules (pour le visiteur qui se trouve réellement en face), il  s'intéresse à celui de l'angle supérieur gauche. Il mord quelque chose, on ne sait quoi mais il est certain qu'il le mord, et Ruskin s'extasie dans la façon par laquelle le sculpteur a rendu, dans l'œil de ce monstre, l'expression du chien qui ronge un objet pour se distraire, et s'apprête à détaler avec.

Voilà le Ruskin qui a séduit Proust : celui qui, loin de se livrer à une description analytique ou objective d'une sculpture, y projette ses sentiments domestiques, évoque les souvenirs de son vieux chien au coin du feu, et, par un tout petit  centimètre carré de pierre, vous amène, par transfert poétique, dans son monde de bonté.

On prendra conscience, selon l'auteur, de l'émotion d'un regard "pour autant qu'il puisse être rendu par l'incision d'un ciseau" en le comparant à celui de la créature du deuxième angle, sombre, menaçant et franchement mauvais. On regarde la gravure, et on comprend parfaitement ce que Ruskin a ressenti. Mais ai-je bien compris, ai-je bien traduit ? Car Ruskin dans sa phrase semble bien décrire le troisième être chimérique, celui qui ne sait pas encore que la célébrité va s'emparer de lui.  C'est le plus anthropomorphe des trois  par sa posture, sa tunique et son visage. Et Ruskin nous dit qu'il est "vexé et perplexe".

 

 

.

Ruskin, Seven Lamps of architecture planche XIV, gravure R.P. Cuff.

 

.

 

Proust, qui ne maîtrise pas du tout l'anglais et se fait aider par sa maman, a traduit : "Le compagnon est ennuyé et embarrassé dans sa malice, et sa main est appuyée fortement sur l'os de sa joue et la chair de la joue ridée au-dessous de l'œil par la pression. Le tout peut paraître terriblement rudimentaire, si on le compare à de délicates gravures; mais, en le considérant comme devant remplir simplement un interstice de l'extérieur d'une porte de cathédrale et comme l'une quelconque de trois cents figures analogues ou plus, il témoigne de la plus noble vitalité dans l'art de l'époque."

 

.

Jérôme Bastianelli, dans une performance photographique qui s'approche presque de la macrophoto, en donne ce cliché. Je vois mieux le soldat, son casque, son treillis, il discute au téléphone avec ses supérieurs parce que ce qu'il aperçoit par un trou  du mur (trou pas plus gros que son œil) n'était pas prévu du tout. De la main droite, il signale aux gars derrière de stopper la progression. Il serait temps qu'il sorte de son duvet.

.

© J. Bastianelli

.

.

Avant de quitter les "Sept Lampes", je voudrais citer les lignes qui suivent immédiatement cette description :

"I believe the right question to ask, respecting all ornament, is simply this : Was it done with enjoyment — was the carver happy while he was about it ? It may be the hardest work possible, and the harder because so much pleasure was taken in it ; but it must have been happy too, or it will not be living. How much of the stone mason's toil this condition would exclude I hardly venture to consider, but the condition is absolute."

Peut-on traduire comme ceci :

"Je crois que la bonne question à poser, en respectant tout le boulot de décoration, est simplement celle-ci : A-t-il été fait avec plaisir ? — le sculpteur était-il heureux pendant qu'il y était ? C'est peut-être le travail le plus dur possible, et le plus dur parce qu'on a pris tant de plaisir à le faire ; mais il doit été heureux aussi, le sculpteur ou bien  il n'y aurait pas survécu . Cette condition semble si contradictoire avec la pénibilité du  labeur du tailleur de pierre que j'ose à peine l'envisager, mais cette condition est absolue." Autrement dit, il faut avoir du cœur à   l'ouvrage, ou ne pas le poursuivre. Tout ce qui mérite d'être fait mérite d'être bien fait, et avec amour.

On reconnaît bien là Ruskin, qui, lorsqu'il donna des cours de dessin à des artisans, disait  qu'il n'aidait peut-être pas à "faire d'un charpentier un artiste, mais à le rendre plus heureux dans son métier de charpentier".

 

.

.

.

Le pèlerinage de Proust.

.

.

Marcel Proust se rendit le 21 janvier 1900 à Rouen en compagnie de la jeune sculptrice Madeleine Yeatman (1873-1955) et de son mari Léon. 

 

"J'avoue qu'en relisant cette page au moment de la mort de Ruskin, je fus pris du désir de voir le petit homme dont il parle. Et j'allai à Rouen comme obéissant a une pensée testamentaire, et comme si Ruskin en mourant avait en quelque sorte confié à ses lecteurs la pauvre créature à qui il avait en parlant d'elle rendu la vie et qui venait, sans le savoir, de perdre à tout jamais celui qui avait fait autant pour elle que son premier sculpteur.

Mais quand j'arrivai près de l'immense cathédrale et devant la porte où les saints se chauffaient au soleil, plus haut, des galeries où rayonnaient les rois jusqu'à ces suprêmes altitudes de pierre que je croyais inhabitées et où, ici, un ermite sculpté vivait isolé, laissant les oiseaux demeurer sur son front, tandis que, là, un cénacle d'apôtres écoutait le message d'un ange qui se posait près d'eux, repliant ses ailes, sous un vol de pigeons qui ouvraient les leurs et non loin d'un personnage qui, recevant un enfant sur le dos, tournait la tête d'un geste brusque et séculaire; quand je vis, rangés devant ses porches ou penchés aux balcons de ses tours, tous les hôtes de pierre de la cité mystique respirer le soleil ou l'ombre matinale, je compris qu'il serait impossible de trouver parmi ce peuple surhumain une figure de quelques centimètres. J'allai pourtant au portail des Librairies. Mais comment reconnaître la petite figure entre des centaines d'autres?

Tout à coup, un jeune sculpteur de talent et d'avenir, Mme L. Yeatman, me dit : En voici une qui lui ressemble. » Nous regardons un peu plus bas, et... la voici.

Elle ne mesure pas dix centimètres. Elle est effritée, et pourtant c'est son regard encore, la pierre garde le trou qui relève la pupille et lui donne cette expression qui me l'a fait reconnaître. L'artiste mort depuis des siècles a laissé là, entre des milliers d'autres, cette petite personne qui meurt un peu chaque jour, et qui était morte depuis bien longtemps, perdue au milieu de la foule des autres, à jamais.

Mais il l'avait mise là. Un jour, un homme pour qui il n'y a pas de mort, pour qui il n'y a pas d'infini matériel, pas d'oubli, un homme qui, jetant loin de lui ce néant qui nous opprime pour aller à des buts qui dominent sa vie, si nombreux qu'il ne pourra pas tous les atteindre alors que nous paraissions en manquer, cet homme est venu, et, dans ces vagues de pierre où chaque écume dentelée paraissait ressembler aux autres, voyant là toutes les lois de la vie, toutes les pensées de l'âme, les nommant de leur nom, il dit : « Voyez, c'est ceci, c'est cela. » Tel qu'au jour du Jugement, qui non loin de là est figuré, il fait entendre en ses paroles comme la trompette de l'archange et il dit : Ceux qui ont vécu vivront, la matière n'est rien. »

 

Et, en effet, telle que les morts que non loin le tympan figure réveillés à la trompette de l'archange, soulevés, ayant repris leur forme, reconnaissables, vivants, voici que la petite figure a revécu et retrouvé son regard, et le Juge a dit : « Tu as vécu, tu vivras. » Pour lui, il n'est pas un juge immortel, son corps mourra; mais qu'importe! comme s'il ne devait pas mourir il accomplit sa tâche immortelle, ne s'occupant pas de la grandeur de la chose qui occupe son temps et, n'ayant qu'une vie humaine à vivre, il passe plusieurs jours devant l'une des dix mille figures d'une église. Il l'a dessinée.

Elle correspondait pour lui à ces idées qui agitaient sa cervelle, insoucieuse de la vieillesse prochaine. Il l'a dessinée, il en a parlé. Et la petite figure inoffensive et monstrueuse aura ressuscité, contre toute espérance, de cette mort qui semble plus totale que les autres, qui est la disparition au sein de l'infini du nombre et sous le nivellement des ressemblances, mais d'où le génie a tôt fait de nous tirer aussi. En la retrouvant là, on ne peut s'empêcher d'être touché. Elle semble vivre et regarder, ou plutôt avoir été prise par la mort dans son regard même, comme les Pompéiens dont le geste demeure interrompu. Et c'est une pensée du sculpteur, en effet, qui a été saisie ici dans son geste par l'immobilité de la pierre. J'ai été touché en la retrouvant là; rien ne meurt donc de ce qui a vécu, pas plus la pensée du sculpteur que la pensée de Ruskin."

 

.

.

Mon propre pèlerinage absurde et mes photos ratées.

.

En 2020, j'ai visité Rouen, avec notamment le projet de photographier les vitraux de la cathédrale. Alors que je m'y rendais d'un bon pas, je suis passé devant le portail des Libraires. Par curiosité, je me suis approché de l'entrée, et, découvrant les alignements de médaillons, je me suis mis à les photographier rapidement, en partant du coté gauche. J'ai photographié les 12 premiers pièdroits (ou pilastres) de ce coté est. Parvenu au trumeau, voyant l'heure tourner, j'ai interrompu cette exploration.

.

Malgré mes lectures répétées de la Recherche du temps perdu, du volume Proust et Ruskin, des autres recueils, des articles de commentaires, et notamment, des  allusions à la description par Proust de sa recherche de ce minuscule "petit homme", tout cela m'était sorti de l'esprit (je ne suis qu'un amateur, à tout point de vue, et certainement pas un authentique proustien) au moment où j'étais sur les lieux même du pèlerinage prousto-ruskinien. Il m'eut suffit de poursuivre mon exploration des piédroits du coté droit, à l'ouest, pour découvrir, parvenu au cinquième, le fameux quadrilobe. Encore n'aurais-je pas reconnu l'homuncule.

Il faut dresser la topographie de cet ensemble architectural comme l'a fait Jacques Tanguy ou Franck Thénard-Duvivier, avoir numéroté chaque piédroit, et désigné les cinq quadrilobes de chacun d'entre eux par une lettre A,B,,C, D,E,  pour repérer facilement, avec le code D-5 (quatrième quadrilobe du cinquième piédroit, du coté droit), notre bonhomme.

J'avais réuni les moins bonnes conditions pour mériter un certificat de pèlerinage. Il faut se rendre sur les lieux, avec la meilleure lumière (ou rester sur place en fin de journée pour attendre la lumière frisante), en possédant ce sésame (c'est le terme qui conviendra aux Amis de Proust) "D-5", et, devant la bonne case de cette bataille navale, connaître le bon écoinçon à viser, pour remporter cette affaire délicate. Et il faut pouvoir, sur place, consulter les textes de référence et les réciter, les psalmodier, les reprendre encore, et peut-être qu'un ange apparaitra, comme à saint Jean dans son Apocalypse, disant "Prends et mange-le : il remplira tes entrailles d'amertume mais dans ta bouche il sera doux comme le miel "(Ap.10:9). Car même parvenu au pied du mur, devant la créature au faciès léonin,  seule la parole éclairée pourra vous convaincre du réel éclat de cette pupille et du message de profonde humanité du camarade (fellow) fâché et perplexe (vexed and puzzled). Ou d'admettre que l'œil est réellement ridé  (wrinkled) par la pression de la main sur la joue.

.

Revenu à la maison, j'a voulu faire pénitence. Il ne me fut pas demandé, comme à d'autres, d'écrire la biographie d'un abbé de la Trappe, mais de présenter, ici même, les photographies des douze piédroits orientaux, afin que chacun se persuade de leur lamentable qualité. Et prenne la mesure de la folie (géniale, féconde) de deux auteurs qui ne retiennent, des 176 quadrilobes et des quatre écoinçons encadrant chacun d'entre eux, que l'émotion d'un regard, la leçon de la joie qui doit accompagner le travail des tailleurs de pierre. L'une des sept lampes qui doivent éclairer l'architecture, voire même l'art de vivre. Parmi les sept lampes (Sacrifice, Truth, Power, Beauty, Life Memory, Obedience), cette description appartient au chapitre The lamp of life.

 

.

Mais aussi, j'ai dû réunir aussi par réparation  les gravures de beaucoup de  ces figures grotesques  que Jules Adeline  avait donné en 1878 (en omettant les écoinçons).

.

Mais enfin, j'ai voulu éviter aux dévots proustiens la mésaventure inverse de la mienne, et qu'ils viennent se prosterner devant l'idole et repartent (vers le portail de Lisieux peut-être) en méconnaissant les 175 autres quatre-feuilles et leurs 800 écoinçons...

Cela leur permettrait de trouver quelques réminiscences :

.

 

.

.

PRÉSENTATION.

.

 

"Beaucoup plus originale et presque unique en France – puisqu’on n’en retrouve la copie qu’à la cathédrale de Lyon – est la tapisserie sculptée qui revêt entièrement les soubassements du portail. De petits quadrilobes se superposent, par groupes de 5, tout au long des piédroits, habillent le pilier central, montent jusqu’à la rencontre de l’archivolte du portail et font retour sur les côtés. On ne compte pas moins de 150 médaillons, mais ce n’est pas tout ! Chaque pile est couronnée d’un pinacle architectural où trouve place encore une jolie figure. À la base, court une frise de minuscules personnages sculptés tandis que, dans les écoinçons des bas-reliefs, s’ébat tout un monde en miniature, d’une criante vérité.

À première vue, les quadrilobes semblent tous égaux, mais un examen plus attentif révèle, au contraire, une grande variété de proportions (27 × 25 cm, 26 × 32, 27 × 27, 32 × 32, etc.) qui évite toute lassitude pour l’œil.

L’abondance la variété de ce décor suffiraient à le rendre célèbre, mais il présente, de plus, un très grand intérêt, du triple point de vue de l’architecture, de l’iconographie et de la sculpture.

Seul le registre supérieur est consacré à la Genèse. Il faut le lire de gauche à droite, en commençant par l’ébrasement de droite du portail et en terminant par celui de gauche, pour y trouver, narrées avec beaucoup de fraîcheur, les scènes de la Création du Monde, puis la vie d’Adam et Ève avant et après leur faute, jusqu’au meurtre d’Abel par Caïn.

En dehors de ce registre nettement religieux, tous les autres quadrilobes semblent inspirés par la plus savoureuse des fantaisies ! Quelques thèmes plus précis, tels qu’on les trouvait dans les encyclopédies du Moyen Âge (arts libéraux, vices et vertus, Histoire sainte, figures symboliques du Christ), voisinent avec des caricatures, des fabliaux, tout un prodigieux bestiaire d’animaux mythiques, une zoologie fabuleuse d’une richesse d’invention et d’une vigueur d’exécution extraordinaires : sirènes à corps d’oiseau ou de poisson, dragons ailés, centaures, hommes à tête d’âne ou de chien… "

.

 

 

 

 

On remarquera l'importance des figures hybrides, et du caractère désordonné, mélangé sans queue ni tête de ces figures (ou avec des têtes et des queues ectopiques). C'est précisément ce désordre, et cette sortie hors de l'ordre du naturel, sous l'effet d'un goût presque ovidien des Métamorphoses, qui fait l'unité de ce décor. Les modèles chimériques traditionnelles du Centaure ou de la Sirène sont très largement dépassées par l'inventivité du concepteur, qui, sous la figure tutélaire de la Création, recrée à sa façon le Monde en transgressant les limites des états, humain, animal et végétal. Voir F. Thénard-Duvivier.

On peut, sans conviction de ma part, y voir l'opposition entre la Création et la Chute, où le vice entraîne l'humanité vers la dénaturation et l'animalité.

C'est plutôt un univers sans clef, et il est vain de chercher dans les proverbes, les expressions de langage, les fabliaux, le Bestiaire médiéval (malgré la présence du Pélican, du Phénix, du Lion etc.) ou d'autres corpus littéraires les sources d'un imaginaire débridé de toute allégeance.

 

Certes, le motif de l'affrontement contre un adversaire revient souvent, mais ce n'est ni celui de Samson, ni celui de David, ni encore celui d'Hercule. Il n'est ni biblique ni mythologique.

F. Thénard-Duvivier note qu'alors que la grande majorité des hybrides des portails sont anthropocéphales (87 %) et même anthropomorphes en ce qui concerne la moitié supérieure de leur corps (66 %), l’hybridation suivant une logique de répartition de type « haut/bas » en réservant le « haut » à l’anthropomorphisme, le portail des Libraires choisit une  zoocéphalie des hybrides mi-hommes mi-animaux (13 cas sur 15). Parmi ces têtes zoomorphes, on retrouve les animaux les plus fréquents du bestiaire « réel » : le cochon, appelé pour la circonstance « truie philosophe » ou encore « truie qui vielle » ; le bouc  ; le singe  ; le chien correspondant au type du « cynocéphale »  ; le bœuf ou le mouton  ; et  l’âne.

Mais cette œuvre n'est pas sans référence iconographique parmi les tailleurs de pierre et les huchiers, et des rapprochements ont été établis par Jules Adeline avec les figures des stalles de la cathédrale.

.

Les pilastres sont numérotés en suivant  l’ordre du récit de la Genèse en débutant d’abord à droite du trumeau de 1 à 11, puis en repartant de l'extérieur du côté gauche, et désignant les médaillons de haut en bas par les lettres A, B, C, D et E.

Puisque je n'ai photographié que le côté gauche, je démarre par le n°12.

.

F. Thénard-Duvivier, Books-openedition.org

.

 

.

.

 

.

.

Le piédroit n°12.

.

 

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

12-A. Scène de la Genèse 1:3-23. L'Ange chasse Adam et Ève du Paradis terrestre.

.

Voir la copie par Geoffroy-Dechaume pour le portail de la Sainte-Chapelle à la fin du XIXe :

https://www.citedelarchitecture.fr/fr/oeuvre/adam-et-eve-chasses-du-jardin-deden-quadrilobe-du-soubassement-cote-droit-du-trumeau-du

.

 

 

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

12-B. Chimère d'un homme à tête et aux ailes d'aigle.

OU : Ange en position de salutation, à tête d'aigle.

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

12-C. La (célèbre) Truie philosophe.

.

 

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

12-D. Ange nimbé à tête d'aigle face à un objet non identifié.

.

 

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

12-E. Femme (?) nue, en chevalier servant, déployant un voile sur ses épaules.

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

Le piédroit n°13.

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

.

13-A. Scène de la Genèse I. 3:17-24. Dieu donne des habits de peau à Adam et Ève et les chasse du Paradis.

.

 

Adam tient une bêche, "pour qu'il cultiva la terre, d'où il avait été pris". Gn 3:23 Le nom Adam est apparenté au mot hébreu désignant la terre, haadama. Ou adama.

.

Voir la copie de Geoffroy-Dechaume pour la Sainte-Chapelle en 1869-1872 :

.

Portail de la chapelle de la Sainte-Chapelle.

.

 

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

 

13-B.  Dragon ailé à tête,  buste de femme et pattes de bouc.

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

.

13-C. Lion ailé aux oreilles longues (ou velues).

 

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

.

13-D. Deux quadrupèdes se mordant l'échine.

 

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

.

13-E. Deux monstres ?

 

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

Le piédroit n°14.

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

14-A. Scène de la Genèse. Ève filant et Adam bêchant la terre. Gn I 3:17-24

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

14-B. Hybride au corps de lion ailé, aux pattes de palmipède, à arrière-train et queue tronquée et à la gueule barbue, à longues oreilles et faciès vultueux mais anthropomorphe.

.

 

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

 

14-B. Cynocéphale.

L'homme à tête de chien et à queue de lion ou de vache est nu, mais porte des chaussures, il marche mais est si penché que sa posture est proche du quatre-pattes.

.

.

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

14-D. Hybride évoquant une sirène.

.

Le buste est féminin malgré une poitrine peu soulignée, une main est sur la hanche, le bas du corps se divise en une queue serpentine, tenue par la main droite, et une patte de lion. Un végétal est esquissé au sol.

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

14-E. Hybride au buste humain brandissant un fouet.

 

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

Le piédroit n°15.

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

15-A. Scène de la Genèse. Adam et Ève nourrissant leur (premier ?) enfant. Gn I,4:1.

"Adam connut Ève ; elle conçut, et enfanta Caïn ..."

Ève est couchée sur un lit, sous un voile (comme sur les Nativités couchées), tenant l'enfant et approchant de sa bouche un objet qui ne semble pas compatible avec son sein (en fait, si). D'ailleurs, Adam s'apprête à lui proposer une cuillerée de bouillie, puisée d'un bol.

Ce quadrilobe a été copié par Geoffroy-Dechaume de 1869 à 1872 au soubassement du portail de la chapelle haute de la Sainte-Chapelle.

.

.

 

 

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

15-B. Deux enfants jouant ou luttant, armés d'épée et d'un bouclier.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

15-C. Hybride à tête animale.

L'homme est chaussé, vêtu d'une robe longue, à larges manches et à capuche rabattue. Il a la posture du chevalier servant, main droite sur la hanche, main gauche sur la cuisse, et tête détournée vers le sol. Cette tête est celle d'un lion, ou d'un singe.

.

 

 

.

 

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

15-D. Hybride à tête de lion(?), au corps anthropomorphe, accroupi, au dessus d'un animal (??).

 

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

15-E. Homme à terre, se protégeant par un bouclier d'un animal hybride (tête de bouc, ailes) qui se jette sur lui.

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

.

Le piédroit n°16.

.

 

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

16-A. Scène de la Genèse. Le Bain de l'accouchée ; Naissance de Caïn ou d'Abel. Gn I,4:1

.

https://www.rouen-histoire.com/Cathedrale/Quadrilobes/Quad_Affiche.php?Posi=Q_A_16

Ce sujet est rare et les enluminures représentent plus souvent le premier bain de l'enfant.

Ma photo ne montre de façon convaincante qu' Adam versant de l'eau chaude dans le baquet, mais les autres documents montrent bien la femme et l'enfant dans le bain, notamment si on se rapporte au moulage du Musée des Antiquités de Rouen.

 

.

 

©openeditions

.

 

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

16-B. Monstre hybride façon centaure, tenant une arme.

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

16-C. Hybride type centaure, accroupi, tête tournée vers l'arrière, bras levés.

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

16-D. Pélican ?

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

16-E. Hybride au corps fléchi.

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

Le piédroit n°17.

.

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

.

17-A. Scène de la Genèse. Caïn bêchant, sa femme filant. Gn I, 4:2.

.

Jacques Tanguy, comme Franck Thénard-Duvivier voient ici Caïn bêchant et sa femme filant. J'ai cru d'abord que c'était Abel qui filait, tenant  compte de l'opposition entre Caïn le cultivateur et Abel le berger. Mais la scène du pièdroit 18 me donne tort.

https://www.rouen-histoire.com/Cathedrale/Quadrilobes/Quad_Affiche.php?Posi=Q_A_17

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

.

.

17-B. Hybride façon centaure bras écartés. Arrière-train de lion, pattes antérieures de bouc, buste humain.

.

.

 

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

.

17-C. Homme accroupi, main sous le menton dans l'attitude du penseur.

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

.

17-D. Femme assise, tenant devant elle l'extrémité d'une bande de tissu partant du sol en formant une courbe

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

.

17-E. Scène illisible car trop érodée.

.

 

 

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

.

Le piédroit n°18.

.

 

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

.

.

18-A. Scène de la Genèse. Abel surveillant ses troupeaux, un bâton à la main et sa femme filant et tenant un rameau.

.

Remarquez les hybrides des écoinçons.

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

18-B. Hybride en médecin mirant les urines.

.

Je retrouve ici les caractères ou attributs du médecin médiéval, que j'avais exposé dans mon iconographie de saint Côme : le bonnet de docteur, la robe, et surtout le geste du mire (médecin) examinant les urines contenues dans la matula, ses dépôts, sa couleur et sa transparence.

Cette hybridation relève sans doute, comme pour la truie philosophe, d'une mise à distance du savoir, d'une dérision des éléments de noblesse d'une prétendue spécificité humaine (langage, connaissance, mémoire, histoire...).

 

.

 

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

.

18-C. Homme barbu arc-bouté à un bâton.

.

Sa posture est celle des participants qui s'affrontent au jeu de la panoye, souvent représenté sur les sablières bretonne (Le Faoüet et La Roche-Maurice) et sur les miséricordes des stalles de la cathédrale, et l'image illustre peut-être l'absurdité de lutter contre soi-même, tout en regardant vers le passé.

.

 

.

 

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

18-D. Un phénix au dessus de flammes.

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

18-E.  Monstre peu distinct.

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

.

Le piédroit n°19.

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

19-A. Scène de la Genèse. Les semailles. Caïn et Abel ? Caïn et un de ses fils ?

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

.

19-B. Hybride à buste de femme, antérieurs d'équidé, et queue de serpent ou saurien. La femme, qui est coiffée, tient une quenouille et un linge.

.

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

.

19-C. Hybride anthropomorphe à tête de chien, couverte d'un long voile, et tenant en main droite un objet rond. Position du chevalier servant. 

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

.

19-D. Lionne léchant ses petits.

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

.

19-E. Hybride à buste de femme tenant une fleur. La tête et le buste  sont partiellement voilés.

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

Le piédroit n°20.

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

20-A. Scène de la Genèse. Un homme (Caïn) moissonnant son blé.

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

20-B. Hybride homme-lion, buste d'homme barbu regardant vers le ciel, vêtu d'une tunique, levant  une épée, protégé par un bouclier. Les pattes antérieures sont fléchies.

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

20-C. Hybride associant un buste d'homme portant une capuche à cornes, sur l'arrière-train d'un lion accroupi. L'homme soulève ou caresse la queue et porte la main gauche à sa barbe dans une expression de jouissance.

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

.

20-D. Homme barbu vêtu d'une robe longue, chaussé, tombant bras écartés, tête vers le bas. Une nuée ou une tête animale occupe le coin supérieur droit.

Dans les écoinçons, cinq animaux hybrides à queue de serpent, dont un souffle dans une trompe.

C'est par erreur que la gravure montre l'homme avec des pieds nus.

.

 

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

.

20-E. Hybride principalement humain mais doté d'une longue queue qu'il tient de la main gauche. Il porte un long voile sur les épaules, et échevelé, et tire de la main droite une mèche de ses cheveux.

.

.

 

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

20- frise inférieure.

.

 

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

Le piédroit n°21.

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

 

21-A. Scène de la Genèse GnI,4:3. Caïn et Abel présentant leurs offrandes. Caïn a posé sur l'autel des céréales. Le doigt de Dieu sortant des nuées montre qu'il choisit l'offrande d'Abel, un agneau qu'il tient dans ses bras.

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

.

21-B. Homme assis, soufflant dans une trompe, tête tournée vers sa droite. Il est coiffé d'une capuche conique et vêtu d'une tunique longue serrée par une ceinture.

.

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

.

21-C. Hybride à tête de lion sur un corps d'homme. Le mufle aux oreilles très longues est tourné vers notre gauche. Le corps , en position de chevalier servant, est vêtu d'une toge laissant nus les avant-bras et la poitrine droite. La main droite posée sur la cuisse et la main gauche sur le mollet gauche participent à une pose martiale ou glorieuse.

.

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

.

21-D. Une femme demi-accroupie,  nue quoique drapée d'un voile sur ses épaules, se regarde dans un miroir tandis qu'elle ajuste les boucles de sa chevelure sur son oreille gauche. 

Sept hybrides occupent les écoinçons.

.

.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

Les quadrilobes (fin XIIe) de la partie gauche du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

.

.

21-E. Hybride à buste humain sur un arrière-train à pattes d'oiseau et à queue de serpent s'achevant en fouet.

.

 

.

.

Le portail des Libraires de la cathédrale de Rouen.

.

.

Le piédroit n°22.

.

Le portail des Libraires de la cathédrale de Rouen.

.

.

 

22-A. Scène de la Genèse. Meurtre d'Abel par Caïn.

.

.

Le portail des Libraires de la cathédrale de Rouen.
Le portail des Libraires de la cathédrale de Rouen.

.

 

.

.

22-B. Hybride à buste humain et une partie inférieure à pattes de lion et queue en éventail frangé. L'homme barbu, bouche ouverte, écarte un long voile.

.

.

Le portail des Libraires de la cathédrale de Rouen.

.

.

.

22-C. Hybride associant la tête et le buste d'un humain barbu contorsionniste et l'arrière-train d'un lion dont la longue queue s'achève par un fouet.

.

 

.

.

.

.

.

22-D. Hybride à tête de femme dont la tête et la gorge sont voilées, et le corps d'un dragon.

.

.

Le portail des Libraires de la cathédrale de Rouen.

.

.

22-E. Centaure soufflant dans une trompe et tenant une massue (?).

.

Le portail des Libraires de la cathédrale de Rouen.
Le portail des Libraires de la cathédrale de Rouen.
Le portail des Libraires de la cathédrale de Rouen.

.

.

LES AUTRES QUADRILOBES, DESSINÉS PAR JULES ADELINE.

.

 

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

 

 

.

.

.

.

SOURCES ET LIENS

.

— ADELINE (Jules), 1878, Les sculptures grotesques et symboliques : Rouen et environs / cent vignettes et texte... par Jules Adeline ; préface par Champfleury Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LJ9-1959

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5038268.texteImage

—AUBERT (Marcel), 1927, " La cathédrale de Rouen par Marcel Aubert", Congrès archéologique de France, 1927, 89e session tenue à Rouen en 1926, article

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k356969/f95.item

— FLAVIGNY (Robert, 1935-1938, « À propos du portail des Libraires de la cathédrale de Rouen. Notes sur les grotesques », Bulletin des Amis des Monuments Rouennais, 1935-1938, p. 89-104 

—GAUTHIER (Yvette) photos Flickr

https://www.flickr.com/photos/tags/quadrilobe

— LEFRANÇOIS-PILLION (Louise), 1905, Les soubassements du portail des libraires à la cathédrale de Rouen Rouen, 1 vol. (59 p.-13 pl.) : fig. ; in-8

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k33537713

— LEFRANÇOIS-PILLION (Louise), 1905, "Les soubassements du portail des libraires à la cathédrale de Rouen", Revue archéologique 1905/6 pages 71-96

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2036596/f74.item.r=portail

— LE MAHO (Jacques), CARMENT-LANFRY (Anne-Marie), 2012, "La cour des Libraires", in La cathédrale Notre-Dame-de-Rouen, pages 245-263 © Presses universitaires de Rouen et du Havre, 2010

https://books.openedition.org/purh/3813?lang=fr#ftn4

— RENAUD (Edith), le portail des Libraires

http://docplayer.fr/74905272-Le-portail-des-libraires-de-la-cathedrale.html

— TANGUY (Jacques), 2015, "Quadrilobes", sur Rouen-histoire.com

https://www.rouen-histoire.com/Cathedrale/Quadrilobes/Quad_Affiche.php?Posi=Q_B_22

— TANGUY (Jacques), 2015, Ruskin et le portail des Libraires

https://www.rouen-histoire.com/Cathedrale/Ruskin_Proust.htm

https://www.rouen-histoire.com/Cathedrale/Ruskin.htm

— THÉNARD-DUVIVIER (Franck), 2012, "Le portail des Libraires", in Images sculptées au seuil des cathédrales, Presses universitaires de Rouen et du Havre. Openeditions

https://books.openedition.org/purh/845?lang=fr

— THÉNARD-DUVIVIER (Franck), 2012, "La culture des métamorphoses", in Images sculptées au seuil des cathédrales, Presses universitaires de Rouen et du Havre. Openeditions

.

Partager cet article
Repost0
Published by jean-yves cordier - dans Sculpture

Présentation

  • : Le blog de jean-yves cordier
  • : 1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
  • Contact

Profil

  • jean-yves cordier
  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué). "Les vraies richesses, plus elles sont grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)

Recherche